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Université de Cergy-Pontoise
UFR de Sciences Économiques
2006-2007
Table des matières
2 La demande de biens 9
2.1 La loi de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2 L’élasticité-revenu de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 L’élasticité-prix de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.4 La recette totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.5 Le court terme et le long terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3 La contrainte budgétaire 21
3.1 Le domaine des possibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.2 L’équation de la droite de budget . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 La modification de la droite de budget . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.4 Exemples : taxes et subsides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5 L’optimum individuel 39
5.1 Les préférences du consommateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5.1.1 La fonction d’utilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
7 L’arbitrage intertemporel 65
7.1 Intérêt et valeur actualisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
7.1.1 Valeur actualisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
7.1.2 Effet de la variation du taux d’intérêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
7.2 Le marché du crédit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
7.2.1 La capitalisation des intérêts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
7.2.2 La prise en compte de l’inflation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
7.3 Le marché des actifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
7.4 La consommation des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
7.4.1 La contrainte de budget intertemporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
7.4.2 Choix de l’épargne optimale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
7.4.3 Effets de la hausse du taux d’intérêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
7.4.4 Effets de revenu et de substitution intertemporels . . . . . . . . . . . . 70
7.4.5 La contrainte de liquidité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
8 L’arbitrage travail-loisirs 73
8.1 Le modèle de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
8.2 La structure des préférences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
8.3 La contrainte de budget . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
8.4 Le choix optimal du consommateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
8.5 Modification du choix optimal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
8.6 L’offre de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
8.7 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
8.7.1 L’impôt proportionnel au revenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
9 L’offre de biens 83
9.1 La loi de l’offre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
9.2 L’élasticité-prix de l’offre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
9.3 Courbes d’offre et de demande inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
10 L’équilibre partiel 87
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
10.1 L’équilibre partiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
10.2 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
10.2.1 Les taxes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
10.2.2 Excédents et pénuries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
10.2.3 Prix-plafonds et prix-planchers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Begg, D., Fisher, S., and Dornbush, R. (1993). Microéconomie. Edisciences International.
Guerrien, et Nezeys (1987). Microéconomie et calcul économique. Seconde édition. Econo-
mica.
Guesnerie, R. (1996). L’économie de marché. Dominos. Flammarion.
Jullien, B. et Picard, P. (1994). Éléments de microéconomie. 2.Exercices et corrigés 2e
édition. Montchrestien.
Kreps, D. M. (1996). Leçons de théorie microéconomique. PUF.
Mankiw, G. N. (1998). Principes de l’économie. Économica.
Picard, P. (1998). Éléments de microéconomie. 1.Théorie et applications 5e édition. Mont-
chrestien.
Rotillon, G. (1992). Introduction à la microéconomie. Repères. La Découverte.
Samuelson, P. and Nordhaus, W. (1995). Microéconomie. 14ème édition. Les éditions d’or-
ganisation.
Stiglitz, J. E. (2000). Principes d’économie moderne. De Boeck.
Varian, H. R. (1999). Introduction à la microéconomie. 4ème édition. De Boeck.
Objet de la microéconomie
– Analyse du comportement d’agents (économiques) individuels.
– Ces agents interagissent sur des marchés : lieu d’échange de marchandises, de biens.
– On a pour une même marchandise des demandeurs et des offreurs.
– L’échange est caractérisé par un couple (p, Q).
– Qu’est ce qui détermine la demande et l’offre?
– Qu’est ce qui influence le prix et la quantité échangée?
– L’échange est-il possible?
Y-a-t-il un prix qui fasse que l’offre égale la demande, c.a.d que chacun ait intérêt
à échanger?
On observe donc :
– 1 univers à N biens, numérotés de 1 à N (i = 1, N ).
On va chercher à modéliser :
– Le mécanisme qui permet à l’individu de choisir un unique n-uplet (x1 , x2 , . . . xi , . . . xN ).
– Comment se modifie le panier de consommation optimal (x1 , x2 , . . . xi , . . . xN ) lorsque
le revenu R et les prix p1 , p2 , . . . pi , . . . pN se modifient.
Exemple 1 : On considère un univers avec N = 2 biens, des chaussures et des légumes. Une
paire de chaussures coûte p1 = 1 et un kilo de légumes coûte p2 = 1. L’individu consomme
x1 = 1 et x2 = 2.
– On observe que si le prix p2 devient p2 = 2, x1 ne varie pas et x2 devient égal à 1.
– On observe également que si p1 devient p1 = 2, x1 ne varie pas et x2 devient égal à 1.
Dans ce cas, la consommation de bien 1 ne varie pas avec le prix de ce bien. On dit que la
consommation de bien 1 est inélastique à son prix. Par contre, la consommation de bien 2
dépend du prix des deux biens.
Sur un marché donné, il y a échange si l’offre et la demande pour le bien sont égales. Il y
a alors échange et le prix d’échange est appellé prix de marché. Si l’offre est différente de la
demande, le marché peut être doté d’un mécanisme d’ajustement.
Exemple: Les États-Unis n’ont pas assez de pétrole pour leur propre consommation mais
ils ont trop de blé : ils sont demandeurs de pétrole et offreurs de blé. Le Nigéria est dans la
situation inverse : offreur de pétrole et demandeur de blé. Il va y avoir échange entre les deux
pays qui en tirent mutuellement avantage.
Un échange peut être mutuellement avantageux pour trois parties : c’est l’échange multi-
latéral (figure 1.1)
Dans la réalité, chaque agent est impliqué dans une multitude d’échange. L’autarcisme est
difficilement soutenable : situation dans laquelle un individu est en auto-suffisance et n’échange
pas avec l’extérieur (Robinson Crusoe).
Japon
>
½ S
Pétrole ½ S Électronique
½
½ S
½ SS
½ w
Arabie Saoudite ¾ Blé États-Unis
C3 La Contrainte Budgétaire
?
C4 Choix et
Rationalité Individuelle
C5 L’Optimum Individuel
? ? ?
C6 Modification du
Choix Optimal C10 L’Équilibre Partiel
? ?
C7 C8
Arbitrage Arbitrage
Intertemporel
Travail-Loisirs
La demande de biens
p > p1 ⇒ D=0
p1 ≥ p > p2 ⇒ D=1
p2 ≥ p > p3 ⇒ D=2
.. ..
. .
p10 ≥ p ⇒ D = 10
p1
p2
p3
p4
p5
p6
p7
p8
p9
p10
- q
Chaque agent a donc une demande individuelle, pour un prix donné. Lorsque pour tout
niveau de prix, on somme les demandes individuelles, on obtient la demande globale (figure
2.2).
p p p
6 Individu 1 6 Individu 2 6
B Demande globale
B
B
p̃ B
- Q B - Q - Q
q1 6 q2 q1 + q2
Lorsque le nombre d’individus tend vers l’infini, on obtient une courbe continue (figure
2.3) :
p
6
- Q
Loi de la demande : il existe une relation décroissante entre la demande d’un bien et
son prix. Lorsque le prix d’un bien baisse, on en demande plus.
Cette loi est valable toutes choses égales par ailleurs : lorsque les autres variables ne
changent pas (revenu et conditions sur les autres marchés, non prises en compte ici car
équilibre partiel).
Ainsi, si le prix fait varier la quantité demandée, d’autres facteurs peuvent faire varier la
relation entre p et Q : c’est à dire l’ensemble de la courbe de demande. Il faut donc distinguer
entre :
1. une modification de la quantité demandée suite à une variation de p.
2. une modification de la courbe de demande suite à une variation d’un facteur quelconque.
Exemple : La demande de chocolat. Dans la figure 2.4, on représente la courbe de demande
de chocolat si p = p0 , la demande est q0 . Si le prix baisse jusqu’en p1 , la demande augmente
jusqu’en q1 . Il s’agit d’une variation de la demande suite à une variation de prix, toutes choses
égales par ailleurs.
D’autres facteurs peuvent influencer la demande, en particulier le revenu. Sur la figure 2.5,
on représente la courbe de demande de chocolat, en 1960 et en 2000. Entre ces deux dates, le
p
6
p0
p1
D
- Q
q0 q1
revenu des agents c’est élevé et pour un même prix, on demande aujourd’hui plus de chocolat.
Il s’agit là d’une modification de la courbe de demande suite à la modification du revenu.
p
6
p∗
D2000
D1960-
Q
q1960 q2000
D’autres facteurs, tels que le prix des autres biens peuvent agir sur la fonction de demande.
Ainsi, le prix du caramel lorsqu’il baisse implique une substitution de la consommation de
chocolat par la consommation de caramel. La courbe de demande de chocolat se modifie donc
puisque pour tout niveau de prix on en demande moins.
p
Le prix relatif d’un bien par rapport à un autre ( pchocolat ) joue un rôle important.
caramel
Dans le cas du caramel et du chocolat, la figure 2.6 illustre le raisonnement :
p1 p2
6
6
Caramel
Chocolat
p10 p20
p21
D0 1
1
D- D2
- Q2
10 q01 Q1
q0 q02 q12
Initialement, la courbe de demande de chocolat est D1 : pour le prix p10 , la demande est q01 .
Lorsque le prix baisse sur le marché du caramel, la fonction de demande de chocolat devient
0 0
D1 et la demande q01 . Pour un même prix du chocolat, on en demande moins. Dans ce cas,
la baisse du prix du caramel implique la baisse de la demande de chocolat : on parle de biens
substituables.
p2
p1
6 6
CD
Lecteurs CD
p20
0
p21
D
D - Q1 - Q2
0
q01 q01
Exemple : Soit un consommateur qui dispose d’un revenu R = 100 = C et qui a face à lui
deux biens : des légumes (L) et des places de cinéma (C). Il dépense 70 =
C en légumes et 30 =C
= =
en cinéma : pC QC = 30 C et pL QL = 70 C .
Supposons maintenant que le revenu augmente de 20% alors que les prix pC et pL restent
constants. Il est vraisemblable que la quantité demandée pour chaque bien augmente mais
pas forcément du même pourcentage. La variation risque d’être plus forte pour la demande
de cinéma.
La sensibilité de la demande par rapport au revenu est mesurée par le rapport entre la
variation relative de demande et la variation relative de revenu. Elle se nomme élasticité
revenu de la demande ou élasticité de la demande par rapport au revenu. On la note ²R :
dQ
Q
²R = dR
(2.1)
R
dQ R
= (2.2)
dR Q
Ainsi, l’élasticité revenu nous donne le pourcentage de variation de la demande lorsque le
revenu augmente de 1%. De plus, l’élasticité est indépendante des unités de représentation de
la quantité et de la valeur.
Z
Z
Z
Z
Z
b ∆R -
b
>Z 0Z
b Z
b Z
b Z
p0 b Z
b Z
b
b Z
b Z
b Z
b Z
b
b Z D1
¾ ∆q - bD0Z
b
- Q
q0 q1
p2 ¾-
∆Q2
p1 ¾ -
∆Q1
D1
D2- Q
Pour la plupart des biens, l’élasticité-revenu de la demande est positive : ce sont des biens
normaux. Pour certains biens, lorsque le revenu augmente, la demande diminue (topinan-
bours). On a alors ²R < 0. On appelle ces biens des biens inférieurs. Parmi les biens normaux,
certains voient leur demande augmenter plus vite que le revenu : les biens de luxe.
³ Q − Q ´³ p ´
1 0 0
ηp = <0 (2.5)
Q0 p1 − p0
p
6
l
l
l
l
l
p0 l
l
l
p1 l
l
l
l
l
D
- Q
q0 q1
Cette élasticité varie tout au long de la courbe de demande. Si l’on prend la relation
suivante entre la demande et le prix : p = a−bq avec a et b positifs. On obtient le représentation
de la figure 2.11. L’élasticité prix de la demande est :
dQ p
ηp =
dp q
−1 a − bq
=
b q
−1 a
= ( − b)
b q
L’élasticité dépend donc de q et donc de la position sur la courbe de demande. Elle varie
entre 0 et −∞ :
a −1 b
q= ⇒ ηp = (a − b) = 0 (2.6)
b b a
q → 0 ⇒ ηp → −∞ (2.7)
p
6
η = −∞
a u
Qp
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q D
Q
Q
Qηup = 0 -
Q q
a
b
Lorsque, pour un bien, il existe un autre bien très substituable, sa demande va diminuer
fortement lorsque son prix augmente (le prix relatif de ce bien par rapport au prix du bien
substituable). C’est le cas entre deux marques de cigarettes menthol.
Par contre l’essence diesel n’a pas de substitut, la demande est quasi insensible aux varia-
tions de prix.
Bien ²R ηp
Produits à base de céréales 0.35 -0.29
Viandes 0.42 -0.45
Fruits et légumes (y compris pommes de terre) -0.27 -0.12
Boissons non alcoolisées 0.59 -0.45
Boissons alcoolisées -0.18 -0.84
Habillement 0.19 -1.41
Santé 1.72
Achat de véhicules individuels 1.30 -0.1
Loisirs, cultures 1.24 -0.78
Source: INSEE, repris dans Picard 1998, page 81.
Tableau 2.2 – Quelques élasticités prix et revenu
dRT dq
= q+p
dp dp
p dq
= q(1 + )
q dp
= q(1 + ηp )
La contrainte budgétaire
Il est donc nécessaire d’identifier l’ensemble des opportunités auquel est soumis un agent
économique : c’est le domaine des possibles. Il s’agit de recenser les contraintes physiques,
techniques et temporelles.
DVD
6
5 sA
@
@
B’
s @sB
4
@
@
3 @sC
@
@ D
2 @s
@
@ sL
1 @
@
@sE
@ - CD
0 2 4 6 8 10
rapport suivant :
∆Conso DVD −4
=
∆Conso CD 8
= −0.5
Cette valeur est la pente de la droite de budget. Cela signifie que pour augmenter la conso-
mation de DVD de une unité, il faut renoncer à la consommation de deux CD.
La dépense est :
Dépense = p1 x1 + p2 x2 + . . . pn xn (3.2)
p1 x1 + p2 x2 + . . . pn xn = R (3.3)
X
⇔ pi xi = R (3.4)
i=1,N
p1 x1 + p2 x2 = R, (3.5)
x2
6
R u
p2 Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
− pp12 ZZu - x1
R
p1
Posons nous maintenant la question suivante : lorsque je dépense tout mon revenu et que
je décide de consommer une unité supplémentaire de bien 1, à quelle quantité de bien 2 je
dois renoncer?
Je me place donc sur la droite de budget d’équation p1 x1 + p2 x2 = R et je fais varier la
quantité de bien 1 de une unité (dx1 = 1), tout en conservant le même revenu (dR = 0). Je
réécrit alors l’équation de la droite de budget sous forme différentielle :
Dans le cas où seul le revenu se modifie et passe de R à R0 , la pente de la droite de budget
(− pp12 )
ne se modifie pas. La nouvelle droite de budget est donc parallèle à la première. Seules
0 0
les intersections avec les axes se modifient et deviennent ( R p1
, 0) et (0, R
p2
). C’est ce qui est
représenté sur la figure 3.3
x2
6
R0
p2 @
R @
p2 @
@ @
@ @
@ @
@ @
@ @
@ @
@
@ @ - x1
R R0
p1 p1
Lorsque le rapport des prix se modifie, par exemple suite à une augmentation du rapport
des prix de p1 à p01 , on a le bien 1 qui devient relativement plus cher que le bien 2. La quantité
maximale de bien 2 que l’on peut acquérir reste la même : pR2 . Par contre, La quantité maximale
de bien 1 que l’on peut acquérir baisse et devient pR0 < pR1 . C’est ce qui est représenté sur la
1
figure 3.4
x2
6
R
p2 @
L
L@
L @
L @
L @
L @
L @
L @
L @
L @
L @
L @
@ - x1
R R
p01 p1
Dans le cas où les prix baissent simultanément d’un même facteur λ :
p1 → λp1 λ < 1
p2 → λp2 λ < 1
alors, le rapport des prix est inchangé. Par contre, les deux intersections avec les axes se
modifient :
R R
( , 0) → ( , 0)
p1 λp1
R R
(0, ) → (0, )
p2 λp2
Ce qui équivaut à une hausse du revenu d’un facteur λ, comme dans la figure 3.3.
Enfin, si l’on considère une variation simultanée du prix et du revenu d’un même facteur,
par exemple une multiplication par deux, alors la droite de budget reste inchangée. En effet,
une droite étant entièrement déterminée par deux points, les paniers ( pR1 , 0) et (0, pR2 ) ne sont
pas modifiés.
Ainsi, ce qui importe ce n’est pas le revenu nominal R mais le revenu réel exprimé par
rapport au prix de chacun des deux biens : pR1 et pR2 . On parle de pouvoir d’achat en chacun
des biens.
On appelle taxe à l’unité, une taxe qui consiste à payer au gouvernement un certain mon-
tant par unité achetée. C’est ce qui se passe au États-Unis dans le cas du carburant. Chaque
consommateur paye un montant t par litre de carburant. Le montant financier récupéré par
le gouvernement est donc proportionnel à la quantité échangée mais indépendante du prix
unitaire du bien. Ainsi, la taxe à l’unité consiste à modifier le prix p1 en p1 + t, ce qui modifie
la contrainte de budget :
(p1 + t)x1 + p2 x2 = R
Un autre forme est la taxe à la valeur, basée sur le prix p1 du bien. On applique un
taux τ sur le prix p1 qui devient p1 (1 + τ ). Ce pourcentage additionnel correspond à une
augmentation du prix p1 mais maintenant, le montant financier récupéré par le gouvernement
est proportionnel à la quantité échangée et au prix unitaire du bien. C’est le cas de l’essence
en France où le taux de taxe τ est de l’ordre de 0, 8. La la contrainte de budget devient :
p1 (1 + τ )x1 + p2 x2 = R
A contrario d’une taxe qui revient à augmenter le prix d’un bien, il existe également le
principe de subside qui est une taxe négative : le gouvernement donne un certain montant au
consommateur.
Ainsi, dans le cas d’une subside à l’unité, le gouvernement done un montant s au
consommateur par unité de bien achetée. Le prix baisse de p1 à p1 − s.
Sans le cas d’une subside à la valeur, le gouvernement applique un taux de remise σ et
le prix passe de p1 à p1 (1 − σ).
d(p2 x2 ) 0
= =0
d(p1 x1 ) 100
Ensuite, le droite de budget retrouve la même pente que la droite de budget d’un ménage
qui ne bénéficie pas de l’aide (CB1).
1. Chiffres donnés à titre illustratif.
Autres dépenses
6
Dépenses Alimentaires
-
100$
30 La contrainte budgétaire
Dans la réalité du transport, on observe un grand nombre d’individus qui ont fait un unique
choix, entre un grand nombre de modes, composés chacun de plusieurs caractéristiques. Notre
objet ici est de dégager les propriétés de la règle de décision individuelle qui amène à un choix
unique (indépendamment du nombre de modes et de caractéristiques).
µ ¶ µ ¶
t = 20 t = 30
A et T
c=5 c=3
La règle de dominance
Selon cette règle, l’individu choisit le mode pour lequel la valeur d’une certaine ca-
ractéristique est la meilleure et pour lequel la valeur des autres caractéristiques n’est pas
plus mauvaise. Par exemple, si la caractéristique dominante est un temps de trajet court. La
comparaison des deux modes suivants :
µ ¶ µ ¶
t = 20 t = 30
A et T
c=3 c=3
va amener au choix du mode automobile car ce mode est plus rapide et a le même coût
que l’autre mode.
Par contre si on considère les deux modes et les caractéristiques du tableau 4.1 :
µ ¶ µ ¶
t = 20 t = 30
A et T
c=5 c=3
L’individu ne peut choisir car l’automobile est bien plus rapide (caractéristique dominante)
mais plus chère, alors qu’il faudrait que le coût de l’automobile soit inférieur ou égal au coût
du train.
La règle de dominance ne permet donc pas de choisir entre deux modes, quels que soient
les modes et leurs caractéristiques. Si on avait choisi comme caractéristique dominante le coût
de transport, le résultat aurait été identique.
Le problème vient du fait que l’on doit composer avec différentes échelles d’ordonnance-
ment : l’une liée au temps et l’autre liée au coût de transport. Plus précisément, il ne peut y
avoir de relation d’ordre complète dans un espace de dimension supérieure ou égale à deux.
Définition
Une relation est une application du produit cartésien d’un ensemble donné sur lui même
(produit cartésien) vers {0, 1}.
< : E × E −→ {0, 1}
(x, y) −→ 1 si x<y
0 sinon
Exemple 1
Soit E l’ensemble des étudiants de première année. On dit que a est en relation avec b
(a<b) ssi a est de taille supérieure ou égale à b.
Cette relation est complète car pour tout couple d’étudiants (a, b), on a soit a<b, soit
b<a.
Exemple 2
Soit E l’ensemble des étudiants de première année. On dit que a est en relation avec b
(a<b) ssi a a une meilleure note en microéconomie et en macroéconomie que b.
Cette relation n’est pas complète car si les notes de a sont 4 et 6 et si les notes de b sont
3 et 12 alors on a ni a<b, ni b<a.
La règle de satisfaction
Il s’agit dans ce cadre de définir, pour chaque caractéristique, un niveau seuil qui s’il n’est
pas atteint, élimine le mode ou l’option associé.
Ainsi, si on ne veut pas passer plus de 25 minutes en temps de trajet, entre les deux
options :
µ ¶ µ ¶
t = 20 t = 30
A et T
c=5 c=3
Il est évident que cette règle n’amène pas forcément de choix unique. Si on souhaitait ne
pas dépenser plus de 3 dollars, on ne pourrait choisir entre les deux options. De même, si l’on
souhaitait ne pas mettre plus de 15 mn de trajet, on éliminerait les deux options.
L’ordre lexicographique
Il s’agit tout d’abord de définir un ordonnancement des caractéristiques. Ensuite, on choi-
sit une option qui est la plus favorable selon la caractéristique jugée la plus importante. Si
cette procédure ne parvient pas à éliminer toutes les options, à l’exception d’une seule, on
utilise la même procédure avec la caractéristique la plus importante. On continue ainsi jusqu’à
obtenir un unique choix.
Cette règle a l’avantage de conduire a un unique choix. Ainsi, étant donnés deux modes
A et B, il est toujours possible de choisir entre A et B : on a donc un ordonnancement
complet. C’est à dire que ∀ (A, B) deux options, on a toujours :
La fonction d’utilité
Le problème de la règle précédente est qu’elle n’est pas quantifiable, au sens d’une fonction
continue et dérivable d’un espace donné vers un autre.
On ne peut, en particulier, pas évaluer l’effet de la variation d’une caractéristique sur le
choix d’un individu (dérivabilité).
U = U (x1 , . . . , xJ )
= u1 (x1 ) + u2 (x2 ) + . . . uJ (xJ )
mais de choisir une quantité (variable continue) x1 , x2 , . . . xN de chacun des biens présents.
En fait, le problème est tout à fait identique. Il s’agit d’être capable entre deux vecteurs de
consommation (élément de RN ) :
x1 y1
x2 y2
X .. et Y ..
. .
xN yN
U : RN → R
X
X → uj (xj )
j=1,J
On peut alors se poser la question suivante : les choix observés pour un même agent, dans
différentes conditions économiques sont ils rationnels?
La solution à cette question est donnée par l’Axiome Généralisé des Préférences
Révélées (AGPR).
N
X
p1i x1i = R1
i=1
⇔ p1 .X 1 = R1
Définition : On dit que les choix individuels observées (fonctions de demandes pour cha-
cun des N biens) (X 1 , . . . X k ) révèlent que X j est faiblement préféré à X i si pj .X i ≤ Rj . On
note cela X j < X i . Cela signifie que pour le système de prix pj et le revenu Rj , le panier X j
sera choisi plutôt que X i . Il est possible que l’agent soit indifférent entre les deux paniers.
Définition : On dit que les données observées (X 1 , . . . X k ) révèlent que X j est strictement
préféré à X i si pj .X i < Rj . On note cela X j  X i . Cela signifie que pour le système de prix
pj et le revenu Rj , le panier X j sera choisi plutôt que X i .
Exemple (d’après Kreps, 1996, page 49) : Considérons un monde à trois biens dans
lequel nous observons les choix et les systèmes de prix suivants :
10 10
X 1 = 10 p1 = 10 R1 = 300
10 10
9 10
X 2 = 25 p2 = 1 R2 = 130
7.5 2
15 1
X 3 = 5 p3 = 1 R3 = 110
9 10
Calculons maintenant, pour chaque panier, la dépense associée aux trois vecteurs prix :
X1 X2 X3
p1 300 415 290
p2 130 130 173
p3 120 109 110
Essayons maintenant de construire les relations de préférence révélées.
Sur la ligne 1, on observe que lorsque l’on choisit X 1 pour p1 et R1 , on aurait pu choisir
X 3 car p1 .X 3 < R1 (290<300). Ainsi, X 1 est révélé être strictement préféré à X 3 : X 1 Â X 3 .
X
U = uj (xj )
j=1,J
X
U = uj (xj )
j=1,J
dU
dx1
dU d
= (u1 (x1 ) + u2 (x2 ) + . . . uN (xN ))
dx1 dx1
d(u1 (x1 ))
=
dx1
Les fonctions u2 (x2 ), . . . , uN (xN ) n’interviennent pas dans la calcul et donc les niveaux de
consommation x2 , . . . ,xN non plus.
Ainsi, dans un univers à deux biens : du poulet (1) et du mouton (2), l’évolution de la sa-
tisfaction lorsque la quantité de poulet augmente ne dépend pas de la quantité de mouton. Si
on consomme x1 = 1 et x2 = 0, l’augmentation de satisfaction (utilité) lorsque on consomme
un poulet supplémentaire sera la même que si on consomme x1 = 1 et x2 = 20, ce qui est
assez irréaliste.
ne permet donc pas de prendre en compte le niveau de consommation des autres biens
lorsque la consommation d’un bien particulier se modifie. De façon générale, on ne spécifiera
pas la fonction U comme précédemment mais on écrira simplement :
U = U (x1 , . . . ,N )
L’optimum individuel
On a déjà décrit dans quel ensemble l’individu pouvait faire ses choix : FPC.
Exemple : Soit une économie composée de deux biens : les sandwichs au poulet et les
sandwichs au jambon. Soient deux agents A1 et A2 qui ont le même revenu. Ils ont donc la
même droite de budget (FPC) car le prix des sandwichs est le même pour tous.
Jambon
6
A1
qu
a a aa
aa A 3
au
c
aa
aa
aa
aa
aa
a aa A
at 2 -
Poulet
Dans la réalité, l’agent a face à lui un nombre très grand (N ) de biens. Pour chaque bien
i, il en demande une quantité xi . Le panier de consommation de l’agent est alors :
x1
x2
X = ..
.
xN
Les xi sont des quantitées réelles et positives.
x1 y1
x2 y2
4. Soient deux paniers : X
et
Y
.. ..
. .
xN yN
Démonstration :
Exemple Soient un univers à deux biens (N = 2). Tout panier X est composé de x1 et
x2 . Soit U1 (X) = log(x1 x2 ) la fonction d’utilité d’un agent. Cette fonction U1 est équivalente
à la fonction d’utilité U2 : U2 (X) = x1 x2 . Il suffit d’appliquer la transformation V (x) = ex
(monotone croissante) à U1 pour retrouver U2 .
Lorsque on baisse la consommation d’un bien, il faut que la consommation de l’autre bien
augmente pour conserver le même niveau d’utilité. À utilité fixée, la relation entre x1 et x2
est donc décroissante (figure 5.2).
x2
6
U - x1
Quand on augmente la quantité des deux biens, le niveau d’utilité augmente aussi, une
courbe d’indifférence (U1 ) placée au dessus d’une autre (U2 ) correspond à un niveau d’utilité
plus élevé U1 > U2 (figure 5.3)
x2
6
U1
U2
- x1
w
A
U1
U2 -
x1
vB
Z
Z
Z
Z
Z
vA Z
ZvC
- x1
Géométriquement cela signifie que la droite issue de deux points de la courbe d’indifférence
est au dessus de la courbe ou bien que toute droite entre deux points de l’ensemble des paniers
préférés à A reste dans l’ensemble des paniers préférés à A.
Dans la figure 5.6, on donne deux exemples de courbes d’indifférences non convexes.
x2 x2
6 6
@
@ l
@ l
@ l
@ l
@ l
@ l
ll
- x1 - x1
Cette hypothèse a des conséquences importantes, comme l’illustre la figure 5.7. Les points
M et N sont situés sur la même courbe d’indifférence, ils apportent donc le même niveau
d’utilité. En M et N , on réduit la consommation de bien 1 de la même quantité ∆x1 . La
quantité de bien 2 nécessaire pour conserver le même niveau d’utilité (rester sur la même
courbe d’indifférence) est alors différente dans les deux cas : ∆N x2 < ∆M x2 .
Ainsi, l’équivalent en termes de satisfaction d’un bien par rapport à un autre n’est pas
constante, elle dépend des quantités de chaque bien disponibles.
Exemple : si j’ai 10 tonnes de bananes et que j’en perd 100 grammes, ce n’est pas la même
désutilité que si j’en ai 200 grammes et que j’en perd 100 grammes.
x2
6
∆M x2
s
M
∆N x2 sN
Ux
- 1
∆x1 ∆x1
Ce phénomène ne peut se produire dans la cas de préférences non convexes (figure 5.8)
x2
6
M
u
sN
U
- x1
∂U
Ui0 = (5.1)
∂xi
Dans un univers à deux biens, supposons maintenant que l’on souhaite connaı̂tre la quan-
tité additionnelle de bien 2 nécessaire pour conserver le même niveau d’utilité suite à la
baisse de consommation de bien 1 d’une unité. Cette quantité est appellé taux marginal de
substitution du bien 2 au bien 1 et vaut :
Ux0 1
T M S2,1 = (5.2)
Ux0 2
p 1 x1 + p 2 x2 = R
R p1
⇔ x2 = − x1
p2 p2
La figure 5.9 représente cette droite. On observe que la pente de la droite de budget est
indépendante du revenu : − pp12 .
x2
6
R u
p2 Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
− pp21 ZZu - x1
R
p1
Soit un niveau d’utilité U1 (figure 5.10), plusieurs paniers permettent d’obtenir ce niveau
tout en étant sur la droite de budget (A et B). Le consommateur va choisir d’augmenter sa
consommation en chacun des biens, il obtient alors une utilité supérieure U2 accessible en A0
et B 0 . Il peut continuer jusqu’au niveau U3 mais celui ci n’est pas accessible sur la droite de
budget. Le point limite est le point E qui correspond à U4 .
x2
6
Le point E correspond au niveau maximal d’utilité que l’on peut atteindre, en arbitrant
entre la consommation des deux biens et en respectant la contrainte de budget (DB). Il s’agit
de l’optimum individuel du consommateur, étant donné son revenu et le prix des biens, sa
demande sera xE E
1 et x2 . Dans la mesure où cette situation est le résultat d’un calcul de maxi-
misation (d’utilité) sous contrainte (de budget) on parle également d’optimum individuel.
dx2 U0
= − x0 1
dx1 Ux2
Ainsi, à l’optimum, le taux marginal de substitution du bien 2 au bien 1 est égal au rapport
des prix pp12 . Cette propriété est appellée condition d’optimalité et s’interprète aisément.
Le T M S2,1 est la quantité supplémentaire de bien 2 nécessaire pour garder le même niveau
d’utilité lorsque la consommation du bien 1 baisse de une unité.
Supposons que T M S2,1 < pp12 . Dans ce cas, lorsque le consommateur vend une unité de
bien 1 il en retire une recette p1 x1 = p1 . Il doit alors acheter T M S2,1 unités de bien 2 pour
conserver la même utilité. La dépense est p2 T M S2,1 . Or comme T M S2,1 < pp21 , la recette est
supérieure à la dépense, il peut donc acheter une quantité additionelle de bien 2 et au lieu de
garder le même niveau d’utilité, il va l’augmenter. Ainsi, lorsque T M S2,1 < pp12 , il est possible
d’augmenter son utilité, on n’est donc pas à l’optimum individuel.
On raisonne de la même façon lorsque T M S2,1 > pp12 . Il est possible de vendre T M S2,1
unités de bien 2 et on doit acheter une unité de bien 1 pour compenser. Dans ce cas, la recette
p2 T M S2,1 est supérieure à la dépense p1 : il est donc possible d’augmenter son utilité et donc
on n’est pas à l’optimum.
K
L’équation d’une courbe d’indifférence de niveau K est x1 x2 = K ⇒ x2 = x1
. Il s’agit
50 L’optimum individuel
x2
6
5H
H
HH
H
HH
x∗2 sE
H HH
H H
HH U = K
H - x1
x∗1 10
Les coordonnés du point E sont donc solution du système linéaire à deux équations et
deux inconnues :
1
x2 = 5 − x1 (5.4)
2
2x2 = x1 (5.5)
x∗1 = 5
x∗2 = 2.5
Attention, l’utilisation directe des conditions d’optimalité est valide que lorsque les
courbes d’indifférences sont ”bien élevées” : convexes, ne coupent pas les axes. Dans des
cas particuliers (figure 5.12), les conditions d’optimalité appliquées sans discernement ne
déterminent pas l’optimum.
x2
6 CI coupe axe x2
Solution en coin
u
@
@
@
@
@u
@
@
@
@ - x1
x2 x2
6 6
CI coupe axe CI coupe axe
solution intérieure uSolution en coin
T
T
b T
b T
b
b w T
b
b T
b T
b
bb T
- x1 T - x1
R u
p2 Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
Z
− pp21 ZZu - x1
R
p1
x2
6
@
@
@
@ Courbe
@ @ consommation-revenu
@ @ uE 00
@ @
@ @ @
@ @w 0 @
@ E @
@
@u @ @
E@ @ @
@ @ @
@
@ @ @
@ - x1
R R0 R00
p1 p1 p1
revenu. Cette courbe donne des informations sur la manière dont la consommation de chacun
des deux biens évolue lorsque le revenu augmente. Dans le cas de la figure 6.2, la consommation
des deux biens augmente lorsque le revenu augmente : ce sont des biens normaux.
Dans le cas de la figure 6.3, la consommation de bien 2 baisse : il s’agit d’un bien inférieur.
x2
6
@
@
@
@
@ @
@ @
@ @ Courbe
@sE @ uE
consommation-revenu
0
@ @
@ @
@ @
@ @
@ @
@ @ - x1
Il se peut également que la consommation d’un bien ne varie pas lorsque le revenu aug-
mente. Dans la figure 6.4, le bien 2 a une élasticité-revenu nulle.
x2
6
@
@
@ @
@ @
@ @ @
@ @ @
@ @ @
@ @ @
@ @ @
@@@ @ - x1
Dans le cas du bien 2, la courbe d’Engel (figure 6.5) reflète le fait que lorsque le revenu
augmente, la consommation en bien 2 augmente plus vite. Dans ce cas, on alloue une part
plus importante du revenu à la consommation de ce bien. L’élasticité-revenu de ce bien est
supérieure à 1 : il s’agit d’un bien de luxe tel que la hifi.
x1 x2
6 6
Courbe d’Engel
Bien 1 Courbe d’Engel
Bien 2
- R - R
R = p1 x1 + p2 x2 + . . . pN xN
XN
= pi xi
i=1
N
X
θi = 1
i=1
pi xi (R)
θi =
R
dθi pi dx
dR
i
d ¡1¢
⇒ = + pi xi
dR R dR R
³ dx 1 −1 ´
i
= pi + xi 2
dR R R
pi xi ³ dxi R ´
= − 1
R2 dR xi
pi xi ³ ´
= ² R − 1
R2
Ainsi, pour les biens de luxe qui ont une élasticité-revenu supérieure à 1, le coefficient
budgétaire augmente avec le revenu
R
p2 Q
@
L Q
L @Q
L @QQ
L @ Q
L u @ QQ
L @ Q
L @ Q u
Q
L @ Q
L @u Q
Q
L @ Q
L @ Q
Q
LR @
@R Q
Q - x1
R
p31 p21 p11
b
@ b
@bb
@ b
@ bb
@sE bbsE 0
@ b
@ b
b
@ bR - x1
R
p1 p01
x2
6
b
@ b
@bb
@ b
@ bb sE 0
@E
s b
b
@ b
@ b
b
@ bR - x1
R
p1 p01
1. Le prix 1 baisse, ce qui implique une hausse du pouvoir d’achat et l’on peut atteindre
une utilité supérieure. On va donc consommer plus de chacun des deux biens (supposés
normaux). Cet effet est un effet revenu.
2. Le bien 1 est relativement moins cher que le bien 2 : on va substituer du bien 1 au bien
2 tout en gardant la même utilité. Cet effet est un effet de substitution
b
@b
@bb
@ b
b
bb @ b
b
@ b
b
b @ b
b @uE b
b
b b u 0
b@ bE
b@ b
b E 00 b
b u
@b b
@b b
b b
@ b b
@ b b
b b
@ b 00 b
DB @ DB
b bDB 0 - x1
Pour le bien 1, les deux effets vont dans le même sens. Pour le bien 2, ils sont opposés
(tableau 6.1).
b
@b
@bb
@ b
b
bb @ b
b
@ b uE 0
b @ b
b b
b @ b
b u
b @E b
b
b@ b
b 00 b
b
@bE
u b
@b b
b b
@ b b
@ b b
b b
@ b 00 b
DB @ DB
b bDB 0 - x1
Il se peut même que l’effet revenu soit supérieur à l’effet substitution pour le bien 1 et que
au final une baisse de p1 implique une baisse de x1 . Cette relation de même sens est très rare.
Elle a été observé pour la consommation de pommes de terre en Irlande pendant la famine de
1850 : la consommation de pommes de terre augmentait lorsque le prix de pommes de terre
augmentait. Ce paradoxe a été mis en évidence par Lord Giffen et porte son nom : l’effet
Giffen.
Lorsque ηh,k < 0 on dit qu’il y a complémentarité entre le bien h et le bien k. Lorsque le
prix du café augmente, on consomme moins de sucre car on en a moins besoin puisque l’on
consomme moins de café.
F s@
∗
@E s
A @ @sB
s
@
@s
E 00 @ @@
@ s 0
@E
@
s @
@
E @ @@
@ @
@ @
@ @
@ @sC - Alimentaire
cadran Nord-Est de E.
Le nouvel optimum est donc le même que dans le cas d’un transfert en espèces de 20 =
C
avec F C la nouvelle droite de budget. Le type de transfert n’affecte donc pas le choix de
l’agent.
Supposons maintenant que l’optimum individuel initial soit E 00 . Dans ce cas, une autre
courbe d’indifférence passe par E 00 1 . Le transfert en espèces conduit à E ∗ : compte-tenu de la
variation de revenu, la nouvelle utilité maximale est atteinte en E ∗ .
Le transfert en nature, qui limite la consommation culturelle ne permet pas d’atteindre
E ∗ . Le consommateur doit se placer en B et en retire une utilité inférieure qu’en E ∗ . Ainsi
dans le cas d’un transfert en nature, il est possible que la situation finale soit moins favorable
que dans le cas d’un transfert en espèces.
Ce message est un message économique pur. Il ne prend pas en compte les considérations
suivantes :
1. Les courbes passant par E et E 00 se coupent. Cela correspond à deux individus différents.
L’arbitrage intertemporel
Dans le chapitre 6, les choix individuels considéraient que les biens étaient échangés au
présent : on ne prenait pas en compte la notion de temps et d’incertitude. En effet un même
bien consommé aujourd’hui n’apporte vraisemblablement pas la même satisfaction que s’il est
consommé demain. On doit donc introduire ce notion de décalage temporel dans notre modèle
d’analyse des comportements individuels.
Il existe beaucoup de biens qui voient leurs caractéristiques, et donc leur valeur d’usage, se
modifier au cours du temps. C’est le cas des biens alimentaires (vins de Bordeaux et poisson).
Pour d’autres biens, cette valeur d’usage est constante au cours du temps. Ces biens,
appelés actifs sont par exemple : l’or, les biens immobiliers.
La valeur d’un bien aujourd’hui est donc reliée à sa date de consommation dans le futur
via la notion d’intérêt.
Définition : La Valeur Actualisée Présente d’un franc demain est la somme qui, placée
aujourd’hui, vaudra un franc demain, étant donné le taux d’intérêt.
V AP (1 + r) = 100 =C
100
⇒ V AP = = 90, 9 =
C
1, 1
Si les 100 =
C sont disponibles dans deux ans, on a :
100
V AP = = 82, 6 =
C
1, 12
Dans cet exemple, on capitalise les intérêts, c’est-à-dire que à la fin de chaque période,
les intérêts sont ajoutés au capital présent en début de période. Ainsi, la VAP de 100 = C
disponibles dans n années, si le taux d’intérêt est r, est :
100
V AP = =
C
(1 + r)n
Exemple : Soit un projet d’investissement qui produit des rendements à différents mo-
ments. Le taux d’intérêt est r.
V AP = 100(1 + r)−n
dV AP
= −n100(1 + r)−n−1 < 0
dr
Ainsi, la plupart des décisions économiques sont contingentes à des résultats réalisés dans
le futur : achat immobilier, épargne-retraite. Il est donc fondamental de calculer les sommes
reçues dans le futur et de la actualiser.
r
6
l Offre prêt
l ""
"
l "
l ""
r∗ lsE
"
" l
" l
" l
"
" Demandel d’emprunt
l
"
∗
- q
q
Dans la réalité, le marché du crédit s’effectue via des intermédiaires financiers qui collectent
des fonds et les redistribuent. Elle prélève alors une commission qui est égale à la différence
entre le taux intérêt payé par les emprunteurs et le taux de rémunération de l’épargne.
En effet, l’intérêt capitalisé tous les mois rapporte lui même des intérêts. Les banques
pratiquent cela de façon quotidienne pour certains types de prêts. Plus l’intérêt est capitalisé
fréquemment, plus le rendement est élevé. Ainsi les agents doivent prendre en compte non
seulement le taux d’intérêt mais également le mode de capitalisation.
Ainsi, le rendement réel est égal au différentiel entre le taux d’intérêt et le taux d’inflation.
Il faut faire cette distinction entre le taux d’intérêt nominal et le taux d’intérêt réel (qui tient
compte de l’inflation). De la même manière, la VAP doit prendre l’inflation en considération.
Lorsque l’on échange ce bien à différentes périodes, les différences de valeur sont unique-
ment dues à des problèmes d’actualisation : c’est-à-dire au taux d’intérêt réel.
Le prix d’un actif en t = 0 dépend donc du taux d’intérêt mais également du rapport
entre l’offre et la demande de ce bien au moment où il sera effectivement échangé. Ce rapport
dépend des anticipations des agents sur l’offre et la demande future : problème de confiance
vis à vis de la conjoncture future et du comportement des autres agents.
Exemple : les colombes de Riccardo David Riccardo était un économiste trés renommé
en Angleterre au début du 19ème siècle. À la veille de la bataille de Waterloo (1815), il avait
envoyé des messagers porteurs de colombes aux environs du champ de bataille pour connaı̂tre
le premier le vainqueur. Il avait également fait en sorte que tout le monde sache qu’il disposait
de cette source d’information. Dans les heures suivant la bataille, il s’est mis à vendre en
grande quantité de nombreux actifs à la bourse de Londres. Le signal ainsi envoyé au marché
signifiait que l’Angleterre avait perdu la bataille. L’ensemble des autres agents se mirent, par
effet de mimétisme, à vendre également leurs actifs, provoquant un chute importante du prix.
Riccardo pu ensuite racheter tous les actifs qu’il avait vendu (et d’autres encore) à un prix
plus faible, faisant un profit considérable.
(R1 − C1 )(1 + r) s’il avait épargné. Sinon, il consomme R2 moins le remboursement du prêt
(C1 − R1 )(1 + r).
Dans le premier cas, on a :
R2 − (C1 − R1 )(1 + r) = C2
R2 + (R1 − C1 )(1 + r) = C2
En fait les deux équations sont strictement identiques. Elles constituent la contrainte de
budget intertemporelle. L’équation de cette droite de budget est :
C2 = −C1 (1 + r) + R2 + R1 (1 + r)
Cette droite décrit la frontière des possibilités de consommation entre les deux périodes. Le
prix relatif entre la consommation à la période 1 et à la période 2 est 1 + r.
T M S2,1 = 1 + r
R1 (1 + r)H+ R2
HH
HH
HH
HH
HH
HH
H
H - c1
R2
R1 + 1+r
70 L’arbitrage intertemporel
c2
6
ª - c1
cP1 + cP2 = R1 + R2 (r = 0)
cP2 = R2 (r = −1)
On a donc cP1 = R1 et cP2 = R2 . Ce point correspond au cas où il n’y a pas d’épargne et
pas d’emprunt.
c2
6
0
00 v vE
E
v
E
- c1
Ainsi, une hausse du taux d’intérêt entraı̂ne pour un individu préteur un effet indéterminé
sur la consommation en t = 1. L’effet est donc le même sur la part du revenu non consommé :
l’épargne. Ainsi, une hausse de r n’a pas forcément un impact positif sur l’épargne individuelle.
En règle générale, on observe une hausse de l’épargne lorsque r augmente.
C1 ≤ R1
v
E
x
EC
x
0
E
- c1
R1
Figure 7.5 – La contrainte de liquidité
L’arbitrage travail-loisirs
La durée légale du travail est (en France) fixée par la loi. Néanmoins, le salarié peut
faire varier une part de son temps affecté au travail : heures supplémentaires, travail au noir,
travail de nuit, mi-temps, temps partiel. De plus, dans d’autres contextes, cette durée n’est
pas fixée par la loi : chacun décide de son offre de travail. Il s’agit donc de répartir son temps
entre activité salariée rémunérée et activité non rémunérée (enfants, ménages, courses au
supermarché . . . ). On parle d’arbitrage travail-loisirs.
x
6
U 1 > U2 > U3
U1
U2
U3
- L
T
Figure 8.1 – Les préférences consommation-loisirs
On peut, à partir de cette figure, considérer le T M Sx,L qui représente la quantité addition-
nelle de bien nécessaire pour conserver le même niveau de satisfaction lorsque on abandonne
une unité de loisirs (c.a.d lorsqu’on travaille une unité supplémentaire). Ce T M Sx,L représente
la pente de la courbe d’indifférence.
px = wT
⇔ px = w(T − L)
⇔ px + wL = wT (8.1)
w w
x = T− L (8.2)
p p
Ce qui se représente dans le plan (L, x) sur la figure 8.2
x
6
- L
T
76 L’arbitrage travail-loisirs
x
6
x∗
- L
L∗
Figure 8.3 – Le choix optimal
tE 0
Et 00
t
E
w - L
T
Figure 8.4 – Modification du choix optimal
Lorsque wp augmente, le bien de consommation devient relativement moins cher que les
loisirs. Il y a donc substitution entre x et L, à utilité constante. x augmente et L diminue :
c’est le passage de E à E 00 . Cet effet de substitution s’interprète ainsi : lorsque wp augmente,
le pouvoir d’achat du salaire augmente : on parle de hausse du salaire réel. Ainsi, lorsque
le salaire réel augmente, on travaille plus par effet de substitution (on consomme moins de
loisirs) et on travaille plus.
Le deuxième effet correspond à un effet revenu dû à la hausse du salaire w qui implique
une hausse de la consommation des deux biens supposés normaux. On passe de E 00 à E 0 .
Au total, on a :
Ainsi, au total, une hausse du salaire réel n’implique pas forcément une hausse de l’offre de
travail. Sur le graphique 8.4, on observe que l’effet revenu l’emporte sur l’effet de substitution
w
On peut représenter la demande de loisirs L en fonction du salaire réel p
(figure 8.5).
L
6
- w
p
( ŵp )
Figure 8.5 – Demande de loisirs en fonction du salaire réel
On passe donc de la demande de loisirs à l’offre de travail par symétrie (figure 8.6).
x
6 6
-L - T
T T∗ T
Figure 8.6 – Demande de loisirs et offre de travail
8.7 Applications
8.7.1 L’impôt proportionnel au revenu
Lorsque le consommateur gagne 1 = C de salaire, il doit verser t =
C à l’État : c’est le principe
de l’impôt proportionnel au revenu. En France actuellement, on a un système différent : le
taux d’imposition t dépend du revenu. Si on gagne 100 = C , on verse 20 =C à l’État (t = 0.2) et si
= =
on gagne 200 C , on verse 50 C à l’État (t = 0.25). C’est le système de progressivité de l’impôt.
On se demande ici comment se modifie l’offre de travail lorsqu’on instaure un impôt pro-
portionnel au revenu?
wT = px
w
⇒x = T
p
E t
E t
00
E0 t
- T
T
Figure 8.7 – Mise en place d’un impôt proportionnel
Tout d’abord, les loisirs étant considérés précédemment comme un bien normal (sa consom-
mation augmente avec le revenu), on doit considérer le travail comme un bien inférieur.
On considère ici une baisse du salaire réel wp .
Ensuite, la baisse de w entraı̂ne une baisse du revenu : x baisse et T augmente. C’est l’effet
revenu : le passage de E 00 à E 0 .
On a donc :
Ainsi, comme précedemment, l’effet de la mise en place d’un impôt (variation du salaire
réel) sur l’offre de travail est indéterminé : si l’effet de substitution l’emporte sur l’effet de
revenu, on travaille moins lorsque le salaire baisse. C’est-à-dire que l’offre de travail évolue
dans le même sens que le salaire si l’effet de substitution est supérieur à l’effet de revenu.
On retrouve le même résultat que dans la section 8.5 (tableau 8.3). On travaille plus (on
consomme moins de loisirs) lorsque le salaire augmente si l’effet de substitution est supérieur
à l’effet de revenu.
I = twT
⇒ dI = wT dt + wtdT
dI > 0
wT dt + wtdT > 0
dT dt
> −
T t
Il faut donc que la variation relative de l’offre de travail soit supérieure à la valeur absolue
de la variation relative du taux de taxation. Cela peut s’écrire en termes d’élasticité :
dT
T
²T,t = dt
> −1 (8.4)
t
L’offre de biens
p ½
O
½
½
6 ½
½
½
p1 ½
½
½
½
p2 ½
½
½
½
½ -
q2 Q
q1
D’autes facteurs peuvent expliquer les mouvements de la courbe d’offre : le progrès tech-
nique, les actions publiques de contrôle des émissions polluantes, la météorologie.
Ainsi, suite à une sécheresse, on offre moins de blé pour le même prix. La courbe d’offre
se déplace vers la gauche de S0 en S1 (figure 9.3).
p
S1 S0
6 ,
, ,
,
, ,
, ,
, ,
p , ,
, ,
, ,
, ,
, ,
, ,
- Q
q1 q0
dO
O
ηp = dp
(9.1)
p
dO p
= (9.2)
dp O
Cette élasticité-prix donne donc le pourcentage de variation de l’offre lorsque le prix varie
de 1%.
p S1 p
6 ¤¤ 6
¤
¤
¤
¤ S
¤ !! 2
¤ !!
∆p ? !!
6 ¤ !!
¤ !!
¤ !!
¤
- Q - Q
∆q1 ∆q2
D(p1 ) = q1 ⇔ pD (q1 ) = p1
O(p1 ) = q1 ⇔ pO (q1 ) = p1
L’équilibre partiel
Introduction
Nous allons analyser le fonctionnement du marché d’un seul bien, sans prendre en compte
les éventuelles interactions avec d’autres marchés (lien marché pommes de terre et purée en
flocons).
On va donc confronter l’offre (O) et la demande (D) et déterminer le couple (p, Q)
d’équilibre et regarder comment p agit sur D, O et Q.
Pour le niveau de prix p = p∗ , on a D(p∗ ) = O(p∗ ) : l’offre égale la demande, nous sommes
en situation d’équilibre E. Le prix d’équilibre est donc p∗ et la quantité d’équilibre q ∗ . C’est
cette quantité q ∗ qui sera échangée.
On est en situation d’équilibre partiel car on ne regarde pas ce qui se passe sur les autres
marchés et quelles sont les éventuelles interactions avec ces autres marchés.
À ce prix, les consommateurs sont prêts à acquérir la quantité que les offreurs veulent
vendre. L’échange a lieu. Si les conditions restent les mêmes, le même échange aura lieu à la
période suivante. L’équilibre est stable.
Lorsque l’offre augmente (figure 10.2), le prix d’équilibre baisse et la quantité échangée
augmente.
p
6
O
,
l , - O0
l , ,,
l , ,
p∗1 l, ,
,l ,
, l
p∗2 ,
, ,ll
, , l
, , D
∗ ∗ - Q
q1 q2
Lorsque la demande baisse (figure 10.3), le prix d’équilibre et la quantité échangée baissent.
p
6
@
O
#
@ #
@ #
@ #
@ #
p∗1 @ @
#
@ # @
p∗2 #
@
# @ ¾@
# @
# @ @D
@D 0 @ - Q
∗ ∗
q2 q1
10.2 Applications
10.2.1 Les taxes
L’État intervient souvent sur des marchés en imposant des taxes. Il est donc important
de comprendre les effets qu’ont ces taxes sur l’équilibre.
Lorque une taxe est présente sur un marché, on doit prendre en compte deux prix, le
prix que le demandeur paie pD et le prix que l’offreur reçoit pO . La différence pD − pO est le
montant de la taxe.
Si c’est le demandeur qui supporte la taxe, c’est la demande qui se déplace vers le bas
(figure 10.6) et la gauche. L’équilibre est caractérisé par pD (q ∗ ) − t = pO (q ∗ ).
On obtient donc bien le même q ∗ dans les deux cas, ce qui est normal car au final, ce qui
compte pour le consommateur c’est le prix TTC et pour le producteur le prix HT. La façon
dont est prélevée la différence importe peu.
Une taxe modifie donc le prix payé par le consommateur et le prix reçu par l’offreur.
Considérons maintenant deux cas polaires.
Dans le premier (figure 10.7), on considère une offre horizontale : on offre n’importe quelle
quantité à un prix donné et une quantité nulle à tout autre prix. La sensibilité de l’offre au
p
6
HH p©O (Q)
HH
© ©©
HH HH
pD (q ∗ )
HH t 6 H© ©©
© HH
pO (q ∗ ) H? ©
H HH
©© H
pHD0 (Q) pHD (Q)-
Q
q∗
prix est donc extrème : on parle d’offre parfaitement élastique. Le prix d’équilibre est donc
déterminé par l’offre et la quantité d’équilibre par la demande.
Si on introduit une taxe unitaire t, l’offre se déplace vers le haut. L’offreur reçoit toujours
∗
p sinon O = 0. C’est le demandeur qui paie la taxe. On dit que la taxe est transférée sur le
demandeur.
p
6
Q
Q
Q
Q
∗
p +t Q
Q O0
Q
p∗ Q O
Q
Q
Q
Q
D
- Q
Dans le second cas, l’offre est parfaitement inélastique, l’offre est la même (q ∗ ) pour tout
prix (figure 10.8). C’est la demande qui détermine le prix d’équilibre. Dans ce cas, l’introduc-
tion de la taxe est absorbée par l’offreur qui voit en fait sa courbe d’offre glisser le long d’elle
même. L’offreur offrira donc q ∗ quoiqu’il arrive. La taxe est donc transférée vers l’offreur.
p
6
6
O
Q +t
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
D
∗
- Q
q
Définition : une pénurie signifie que les individus prêts à payer le prix présent ne peuvent
pas trouver le bien en vente sur le marché.
On voit sur la figure 10.9 que pour une pénurie, le prix courant (pc ) implique que la
demande (qD ) est supérieure à l’offre (qO ). Exemples : pétrole ou logements
p
6
e ½ O
½
e ½
e ½
e ½
½
p∗ e½
½e
pc ½ e
½
½ e
½ eD
- q
qO q ∗ qD
Définition : un excédent signifie que les offreurs ne peuvent pas vendre autant qu’ils
désirent au prix courant pc .
Dans la figure 10.10, on voit bien que l’offre est supérieure à la demande. Exemples :
chômage, excédents agricoles.
p
6
e ½ O
½
e ½
pc e ½
½
e
½
p∗ e½
½e
½ e
½
½ e
½ eD
- q
qD q ∗ q0
le prix du bien (économie soviétique génératrice de pénuries massives) soit en fixant des prix
seuils (prix plafond ou prix plancher).
Définition : le prix-plafond est le prix maximum qui peut être pratiqué sur le marché
d’un bien.
C’est ce qui se passe pour les loyers et cela peut créer des pénuries.
Définition : le prix-plancher c’est le prix minimum qui peut être pratiqué sur le marché
d’un bien.
C’est le cas du salaire minimum horaire (SMIC).
Dans le cas du chômage (figure 10.12), on voit que lorsque l’on augmente le salaire mini-
mum, l’excédent, c’est-à-dire le chômage, augmente.
p
6 l chômage
w2 l ´ O
´
l ´
w1 l ´
∗ l ´´
p l
´
´ l
´ l
´ l D
´
´
- q
q∗