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Lorsque l’eau est au repos dans le sol, on peut calculer la contrainte effective sous la nappe comme

on l’a fait au paragraphe 6.3.2 ., par contre, lorsque l’eau se déplace, elle va exercer des forces
supplémentaires sur les grains du sol dites forces d’écoulement.

Considérons le dispositif expérimental dessiné sur la figure 7.17.a. Le récipient A contient une
couche de sable retenue à sa base par une toile métallique perméable. La couche de sable a une
épaisseur H, l’eau dans le récipient est à la hauteur H 1, comptée au dessus de H. Le récipient A est
relié à un récipient B que l’on peut déplacer vers le haut ou vers le bas.

Figure 7.17 : a : Dispositif expérimental utilisé pour mettre en évidence les forces d'écoulement dans un sol, b :
Relation gradient - débit

Au départ, la hauteur d’eau est identique en A et B : l’eau est au repos. Si l’on appelle γ sat le poids
volumique du sable saturé, on peut calculer à la profondeur z dans le récipient A la contrainte
effective dans le sable :

σ’ = (γsat – γw)z = γ’z.

 Lorsqu’on déplace le récipient B vers le bas (B 1), d’une valeur h, un écoulement vertical
descendant s’établit dans A et à l’opposé, quand on monte le récipient B (B 2), il se produit un
écoulement vertical ascendant dans A. On suppose que l’équation de Terzaghi   σ’ = σ - u. reste
valide.

Les écoulements vont entraîner une variation de u et une variation en sens opposé de σ’. La
variation de u est directement relié à la variation de gradient hydraulique. La force d’écoulement

est représentée par le vecteur  . Dans le cas de l’écoulement vertical descendant, la pression
interstitielle se réduira et la contrainte effective augmentera, et ce sera exactement l’inverse quand
un écoulement sera vertical ascendant.

Donc, dans le premier cas : σ’ = γ’z + iγw z ;

et dans le second : σ’ = γ’z - iγw z.

Sur la figure 7.17.b, on représente le débit dans le cas de l’écoulement vertical ascendant, on
constate bien entendu que dans un premier temps jusqu’au point a, le débit est proportionnel au
gradient (Oa). Si l’on a mis en place un sable initialement compact, on constate au point a une
augmentation brutale du débit qui correspond à l’instant où la contrainte effective s’annule ; le
gradient a atteint la valeur du gradient critique ic :
.

Le sable se désorganise et passe dans un état plus lâche par suite de l’annulation de la contrainte
effective. Au delà de ce point, on retrouve une variation linéaire bc du débit en fonction du
gradient. Si maintenant on abaisse le côté B, le gradient diminue ; dans un premier temps de c
vers b, on a la même loi de variation (q, i). Au delà du point b, la contrainte effective redevient
positive mais le sable étant désorganisé, il faut avoir une valeur légèrement inférieure de gradient
pour retrouver une partie droite dO avec une pente supérieure à Oa car le poids volumique a
diminué.

Lorsque l’on atteint le point a, il se produit à la surface du sable un bouillonnement qui correspond
à l’annulation de la contrainte effective, on appelle ce phénomène la boulance ou le renard. Bien
entendu, lorsque cela se produit au fond d’une fouille, des désordres très importants peuvent
apparaître, l’exercice 7.8 montre un exemple de calcul de gradient critique.

Pour lutter contre ce phénomène, il faut contrôler les gradients verticaux ascendants. On peut
installer, dans la zone ou un renard est susceptible de se produire, une surcharge grâce à un filtre
qui a pour effet d’augmenter la contrainte effective et permet de maintenir le sable en équilibre.

La valeur du gradient hydraulique critique est très souvent voisine de 1 car la moyenne des poids
volumiques saturés des sols est de 20 kN/m 3.

Ce phénomène d’action mécanique de l’écoulement d’eau sur un sol se généralise quelque soit
l’orientation des gradients : on verra son effet dans les problèmes de stabilité des pentes, de
stabilité de fouille ou de fuites à travers un barrage où il peut entraîner des érosions internes.

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