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Revue d’histoire moderne et

contemporaine

Vieille banque et banque nouvelle : la révolution financière du XIXe


siècle
David S. Landes

Citer ce document / Cite this document :

Landes David S. Vieille banque et banque nouvelle : la révolution financière du XIXe siècle. In: Revue d’histoire moderne et
contemporaine, tome 3 N°3, Juillet-septembre 1956. pp. 204-222;

doi : https://doi.org/10.3406/rhmc.1956.3093

https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1956_num_3_3_3093

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VIEILLE BANQUE

ET BANQUE NOUVELLE :

LA RÉVOLUTION FINANCIÈRE

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LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIX « SIÈCLE 205
A la fin des années 1840 ces deux hommes s'imposaient comme
l'équipe la plus puissante des chemins de fer français.
Avec la révolution de 1848 et la Deuxième République les deux
hommes se séparèrent. On ne connaît pas les détails de cette rup¬
ture, mais les raisons fondamentales en paraissent évidentes. Les
deux associés provenaient de milieux tout à fait différents : Roths¬
child, le banquier dur, solide, aux idées bien arrêtées, qui voyait
dans les chemins de fer l'occasion d'émissions profitables et d'autres
gains financiers ; Pereire, l'entrepreneur romantique qui voyait
un monde meilleur au bout des rails. Là où Pereire était tout feu
pour lancer, dépenser, construire, agrandir, Rothschild travaillait
prudemment et ne s'impatientait jamais ; là où l'un voulait laisser
un monument, l'autre voulait laisser une fortune. En outre, Pereire
était une personnalité trop forte pour se contenter d'une situation
subordonnée* et Rothschild n'était pas homme à tolérer des égaux.
La séparation marqua le début d'une rivalité épique.
1/ occasion pour le déclenchement de la lutte fut la création
en 1852 de la Société Générale du Crédit Mobilier, banque d'af¬
faires qui ressemblait fortement à l'institution centrale du crédit
prônée par les Saint-Simoniens (1). Le Crédit Mobilier, comme on
devait l'appeler, devait se consacrer en premier lieu à la création
et au développement des sociétés anonymes, sans négliger pour
autant l'émission des valeurs gouvernementales. En effet, l'inter¬
vention promise de cette banque dans ce domaine devait forte¬
ment contribuer à la faveur qui lui fut accordée par Napoléon :
celui-ci cherchait un contrepoids à l'emprise de Rothschild sur
les finances françaises (2). Le futur empereur trouvait qu'il avait,
avec le Crédit Mobilier, un instrument suffisamment fort pour ce
genre d'entreprises ; le capital de soixante millions plaça le Mobilier
au second rang parmi les établissements bancaires français, dépassé
seulement par la Banque de France.
Pour Rothschild, bien entendu, la constitution du Crédit Mobilier
était un affront personnel. A ses yeux les Pereire étaient des intrus,
non pas en tant que nouveaux venus — il y avait toujours de la
place pour des maisons sages, prêtes à jouer le jeu selon les règles —
mais parce qu'ils sapaient son hégémonie personnelle. Son ressen-

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(2) C. J. Mirés, A mes juges, (Paris, 1861), 21.


20Ô REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE

timent était aiguisé par l'insolence d'Émile Pereire ; cet ancien


subordonné, cet homme qu'il avait formé, avait l'impertinence de
lui offrir une minuscule participation de faveur dans la nouvelle
affaire (i). Et ce qui était encore plus grave, c'est qu'étant donné
les possibilités à peu près sans limite des sociétés anonymes, il se
pouvait bien que les Pereire arrivassent à leurs fins. Dans des
conditions normales la richesse accumulée de la dynastie Rothschild
était plus que suffisante pour décourager les moindres velléités de
concurrence. Mais, même la fortune des Rothschild ne pouvait
guère rivaliser avec l'épargne de toute la France.
Iya lutte qui s'ensuivit était sans exemple dans les annales
bancaires. Rothschild réagit vigoureusement. A la Cour, il dénonça
la nouvelle affaire comme un encouragement à la spéculation et à
l'agiotage. A la Bourse, il fit des razzias sur les actions du Mobilier
manœuvrant pour en saper le prestige et pour chasser les rentiers.
Quand ces efforts échouèrent, il organisa en 1855 un syndicat de
banquiers destiné à concurrencer les Pereire dans la formation des
sociétés. Dès le début, la France n'était pas assez grande pour deux
protagonistes de cette taille. En 1854-1855, le Crédit Mobilier fit
irruption en Autriche, longtemps apanage de la dynastie Rothschild,
et y fonda la Société autrichienne des chemins de fer de l'État,
chargée d'acheter, de compléter, et d'exploiter les lignes nationales ;
les Rothschild ripostèrent en créant la Compagnie des chemins de
fer lombardo-vénitiens, chargée de la construction et de la direction
du réseau de l'Autriche méridionale et de l'Italie septentrionale. En
mars 1856, Pereire organisa un Crédit Mobilier en Espagne ; une
semaine plus tard les Rothschild annoncèrent la fondation de la
« Sociedad espanola mercantil e industrial ». Cette même année,
les Pereire proposèrent aux autorités autrichiennes la création
d'une affaire semblable ; mais les Rothschild réussirent non seule¬
ment à persuader le gouvernement impérial de poser des conditions
inacceptables à leurs adversaires, mais encore à s'emparer eux-mêmes
du projet (2). I,e résultat fut la « Crédit-Anstalt », qui devait
dominer toute la banque autrichienne jusqu'en plein vingtième
siècle. Avant peu, les deux géants se trouvaient aux prises depuis
le plateau de Castille jusqu'à la vallée du Danube, de Iyondres à
Constantinople et de Moscou à Trieste (3).

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LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIX* SIÈCLE 207
C'est le caractère épique de cette lutte qui a tant frappé les
contemporains et les générations suivantes, et qui a fortement
marqué la littérature historique. C'est,' en effet, une interprétation
traditionnelle de voir dans cette rivalité un conflit entre les anciennes
et les nouvelles banques, entre le système établi — banques privées,
relations personnelles, transactions confidentielles, placements tra¬
ditionnels — et le système nouveau — sociétés anonymes, organi¬
sation fonctionnarisée et impersonnelle, affaires industrielles lancées
plus ou moins bruyamment — en bref, entre le statu quo conserva¬
teur et la finance progressive de l'avenir. Cette interprétation
prend sa source sans doute dans le contenu des attaques faites par
James de Rothschild lui-même contre le Crédit Mobilier (i), peut-
être aussi dans le témoignage qu'a laissé de cette lutte Mirés, spécu¬
lateur, promoteur et chevalier d'industrie par excellence du Second
Empire (2). Quelles que soient les origines de cette tradition, pour¬
tant, elle a été depuis l'objet d'un développement détaillé dans la
monographie classique de Dupont-Ferrier et elle a été consacrée
dans le traité général de Sée (3), pour reparaître de temps à autre
dans des études plus récentes, aussi bien originales que de seconde
main (4).

I/intitulé de cet article : Vieille Banque et Banque Nouvelle,


plutôt que : Vieille Banque contre Banque Nouvelle, est voulue.
Il me semble que la conception traditionnelle d'un conflit conscient
entre deux systèmes bancaires est inexacte : qu'elle repose d'un
côté sur une confusion entre la rivalité personnelle de deux hommes
et la prétendue concurrence des techniques financières auxquelles
les historiens les ont liés ; de l'autre, sur une méprise fondamentale
au sujet de la nature de la banque privée — disons plutôt de la
« merchant banking », et de la place qu'elle occupe dans l'économie
industrielle, en pleine croissance, du milieu du xixe siècle (5).

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208 REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE

Dans le monde financier du xixe siècle, les banquiers-négociants


représentaient une race à part. Comme l'indique leur dénomination,
la plupart d'entre eux, pendant cette période comme auparavant,
étaient venus à la banque du côté du négoce, et ils s'occupaient
encore de transactions purement commerciales. Cela est vrai même
en ce qui concerne une maison comme celle des Rothschild, dont
le revenu provenant d'opérations financières aurait paru rendre
superflues les entreprises commerciales. C'est un fait que beaucoup
d'entre eux s'intitulaient encore, soit par esprit conservateur, soit
par snobisme, « négociants » et rien de plus (i).
lueurs activités financières dépassaient pourtant de loin leurs
intérêts marchands. Ils constituaient les cadres du crédit commer¬
cial de l'époque. L,eur principal instrument était la lettre de change,
expression concrète du crédit à court terme. Ils escomptaient les
effets de commerce, ils émettaient des traites bancaires, ils accep¬
taient les billets des clients et encaissaient pour eux, faisant en
même temps l'avance des fonds nécessaires pour soutenir leurs
correspondants depuis le commencement des transactions jusqu'à la
réalisation des bénéfices. En un mot, les banquiers-négociants
accomplissaient toutes les fonctions nécessaires pour rendre pos¬
sible un commerce régulier entre lieux séparés (2).

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LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIXe SIÈCLE 209
Néanmoins, le commerce pur et le crédit commercial ne repré¬
sentaient au xixe siècle qu'une partie de l'activité des banquiers-
négociants. Les fortunes gagnées à la suite de ces opérations tradi¬
tionnelles cherchaient de nouveaux débouchés ; là où elles n'en
cherchaient pas, elles étaient cherchées. Certaines de ces activités
supplémentaires représentaient un complément naturel au crédit
commercial : par exemple, les assurances. D'autres, telles que les
opérations d'investissement, représentaient un nouveau départ.
Dans chaque cas, l'activité additionnelle devait trouver sa
place dans le cadre existant des intérêts, et devait être subordonnée
aux limitations caractéristiques d'une banque de famille, avec ses
ressources bien définies et restreintes, avec sa clientèle choisie de
négociants et de riches capitalistes. Quand un champ d'action,
même très profitable, devenait trop étendu pour les moyens finan¬
ciers des banques privées, ou incompatible avec leur caractère
confidentiel, les maisons de banque étaient toujours suffisamment
intelligentes pour le remettre à d'autres entreprises de forme nou¬
velle. Leur contribution à l'établissement des banques centrales

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1949).
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R.
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(1953)].
18
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P.
Wirtschaft
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(1922).
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(Century
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France
(1953),
Frank¬
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(Paris,
Grosse
1951),
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xixe.
ban¬
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The
Das
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on
en
et
in
de
2io REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE

de réescompte (i) et de compagnies anonymes d'assurances (2)


en témoigne.
Au xixe siècle, le champ d'avenir de la finance était les affaires
à long terme, dont, en premier lieu, le lancement et la négociation
de valeurs gouvernementales, et en second lieu, la promotion et le
soutien d'entreprises privées. Déjà au xvnie siècle, les grandes
maisons commerçantes d'Amsterdam, de Londres et de Francfort
prêtaient une attention grandissante aux opérations d'investisse¬
ment : emprunts russes et anglais, rentes françaises, etc. (3).

jusqu'à
the
R.
Londres
Francfort.
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A.
XXVI
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de
économique
et
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(Londres,
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1854-1900
(s.l.n.d.),
1908),
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(1934),
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Londres
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1929)
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R.
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1937),
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1815-1915
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Geschiedenis,
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correspondants
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1946).
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1900)
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1922),
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LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIX* SIÈCLE 211
Au siècle suivant, de telles opérations devenaient de plus en plus
fréquentes et importantes ; les années qui suivirent 1815 furent la
grande époque des Baring et des Rothschild, des emprunts français
de libération, des émissions allemandes et autrichiennes, de l'entrée
d'États exotiques et lointains dans les marchés financiers de l'Eu¬
rope (1).
En route, au lancement d'emprunts, s'ajoutait maintenant le
champ entier d'investissements dans les sociétés anonymes :
banques centrales, compagnies d'assurances, entreprises d'utilité
publique, et surtout, les chemins de fer, avec leur soif inouïe de
capital. Assurément, les banquiers-négociants des différents pays
répondaient de manière différente à ces occasions. En Angleterre,
les grandes maisons londoniennes étaient relativement longues à
entrer dans le chemin de la promotion d'affaires (2) ; sur le conti¬
nent, par contre, il ne se trouvait guère de société anonyme de
quelque importance, qui ne comptât pas parmi ses fondateurs un
ou plusieurs des banquiers-négociants de Paris, de Francfort, de
Cologne, de Genève et ... de Iyondres (3). Car si les Anglais purent
être un peu longs à s'intéresser au jeu chez eux, ils étaient suffisam¬
ment habiles et forts pour jouer un rôle de premier plan sur le
continent, à partir de 1840.
En effet, la coopération — nationale et internationale — était
la marque distinctive de la banque d'affaires. Ie succès dépendait
du travail d'équipe. Tout d'abord les transactions se négociaient
souvent à de longues distances, et des collaborateurs habiles et
puissants, établis sur place, étaient indispensables. Mais plus impor¬
tant encore, les opérations d'investissement liaient le banquier-
négociant aux marchés des capitaux et à la Bourse, institutions qui
avaient leurs propres conditions d'activité. Il devait vendre quelque
chose — actions de chemin de fer, rentes d'État — à un public diffi¬
cile et changeant. Il avait des possibilités de faire fortune, mais il

ments
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qui
1934),
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(Paris,
1953),
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VII
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p.10.
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Capital
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George
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vol.
aux
Par
les;
212 REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE

pouvait également perdre jusqu'à sa chemise. S'il avait l'appétit


trop vorace, s'il cherchait à accaparer une émission, ses collègues
exclus pouvaient facilement gâcher le marché. Par contre, une allo¬
cation judicieuse des parts d'une promotion pouvait ouvrir les
portes de plusieurs marchés au lieu d'un seul, tout en garantissant
le bon vouloir des autres maisons.
Les banquiers-négociants apprenaient ainsi à modérer tôt leurs
ambitions et à diviser leurs entreprises. Des groupements financiers
et des syndicats d'intérêts apparaissaient. L,a composition de ceux-ci
était dictée dans une certaine mesure par des affinités personnelles
et sociales ; la considération prédominante pourtant était la contri¬
bution que pouvait apporter chaque membre au succès de l'opé¬
ration. Il y avait trop à perdre pour laisser intervenir des considé¬
rations subjectives. Ainsi, bien que ces banquiers-négociants aient
eu leurs préférences et leurs antipathies (quel que soit l'aspect
sous lequel ils ont pu paraître à leurs clients et débiteurs, ils étaient
tout de même des hommes), même les plus ombrageux parmi eux,
tels que James de Rothschild, apprenaient à subordonner leurs
émotions au gain (i).
En outre, de même que les syndicats d'affaires représentaient
une fusion d'intérêts, le marché des capitaux, pris en son ensemble
se distinguait par la tolérance et la coopération des différents syndi¬
cats qui y étaient actifs. L,es petites remises d'actions, habituelle¬
ment réservées dans toute émission aux maisons amies non parti¬
cipantes, représentaient plus que des donations de courtoisie ; elles

une
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la
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personnelles.
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la
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campagne
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tout
VIII
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ainsi
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I,.
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Mais
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Londres
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monde
instructif.
emprunt
plus
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va
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allait
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un
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battre
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Rothschild
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l'histoire
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1852,
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Pourtant,
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par
des
de
I,
la
le
LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIX* SIÈCLE 213
étaient la marque du laissez-faire mutuel, de la neutralité bienveil¬
lante du marché, Assurément il y avait des exceptions à cette règle :
le conflit entre les Rothschild et les Pereire est l'exemple spectacu¬
laire du contraire. Mais en général on tendait toujours au maintien
d'un équilibre entre les quelques groupes privilégiés. Il n'y avait ni
contrat ni code formel — ce n'est qu'exceptionnellement que cette
politique trouvait son expression écrite (1). Mais elle n'en était
pas moins réelle. Ia situation à cet égard n'a d'ailleurs pas changé
depuis, comme le démontre la littérature récente au sujet d'acti¬
vités monopolistes à Wall Street.
Bien entendu, le système n'était pas à toute épreuve. Des dissi¬
dents apparaissaient de temps à autre, des intrus dans le réseau
établi de relations d'affaires. Mais ils apprenaient vite à jouer le
jeu selon les règles ou autrement.... Car malgré toute sa considéra¬
tion pour ceux qui étaient plus ou moins ses égaux, la Haute Banque
savait être tout-à-fait impitoyable envers les nouveaux venus et
les maisons manifestement plus faibles, quand la situation le deman¬
dait (2). Par contre, une fois que ces maisons moins importantes
s'étaient établies, on les traitait avec les égards habituels. Elles
furent intégrées, et elles avaient en effet de bonnes raisons de
vouloir l'être (3). Tout incroyable que cela ait pu paraître en 1850,
il n'en était pas moins vrai que même les Rothschild avaient été
des braconniers dans les champs des intérêts établis, une géné¬
ration plus tôt seulement.
Pour résumer, la prétendue « vieille banque », c'est-à-dire le
corps des merchant banks non seulement de Paris mais de tous les

des
fac-similé
De
ment
coups
Paris,
A.
A
mod.,
ont
de
pitoyables.
chemins
parisienne
en
Rev.mes
concilier
perspective.
Neuflize
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(1)
(2)
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hist.,
à10e
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1826-1827)
Paris
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CXXVII
établissements
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Cf.
d'avance
Portraits
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puissances
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Cle
le
XXIII
exemple,

Archives
de
leur
lesles
prospectus
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22années
O.
(1918),
notice
maison
carrières
la
(janv.-fév.
deengagements,
Wolff,
(1864),
Politique
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De
les
financiers
financières
de
financiers.
historique
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1926),
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(Francfort,
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Mémoires
le
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irruption
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151.
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1954).
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(2e
1933),
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On
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Journal
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le
Soc.
l'établisse¬
Ouvrard
émissions
avec
ch.
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domaine
3Banque
d'hist.
Mirés
XII
1861,
vol.
sont
des
des
le;,: -

(3) Ainsi George Peabody, un excellent exemple d'adaptation professionnelle. Sur le


passage de Peabody de la témérité du négociant aux règles de prudence traditionnelles du
banquier-négociant, d'autant mieux appliquées qu'il les avait violées auparavant, voir
le manuscrit dactylographié de Muriel Hidy, George Peabody, Merchant and Financier,
i795-j869 (Cambridge, Mass., 1949), ch. XI-XII. Je voudrais remercier Mme Hidy d'avoir
mis cet ouvrage à ma disposition avant la publication.
214 REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE
centres de commerce de l'Europe, était, malgré sa réputation de
conservatisme, une institution malléable et souple. Son talent et
son imagination avaient été amplement démontrés même avant
qu'elle n'eût promu et soutenu le boom des chemins de fer des
années « 40 ». Ia profession comptait ses retardataires, mais elle
avait également sa part de novateurs intelligents.
En même temps, la « vieille banque » avait développé un code
de conduite non écrit, destiné à assurer le maximum de sécurité
aux opérations et à limiter les effets néfastes de la concurrence.
Et quoique cet état euphorique fût constamment troublé par
les changements, il existait des moyens efficaces pour réduire les
troubles au minimum. I,a plupart des perturbateurs pouvaient être
supprimés ; ceux qui ne pouvaient pas l'être, pouvaient toujours
être désarmés.

***

C'est contre ce fond d'ingéniosité et de souplesse bancaires, de


collaboration, de compromis, et d'arrangements, qu'on doit placer
le Crédit Mobilier pour en apprécier le rôle dans le développement
économique de l'Europe. Cette nouvelle maison représentait un
départ spectaculaire ; mais elle n'avait pas été faite pour bouleverser
la finance, et elle n'était pas une surprise pour la « Vieille Banque ».
Bien au contraire, la banque anonyme d'affaires se développait
depuis déjà plusieurs décades. A une date aussi précoce que celle
de 1825, un groupe composé de la plupart des principales maisons de
la Haute Banque parisienne et comprenant quelques maisons étran¬
gères de premier plan, avait proposé la formation d'une Société
commanditaire de l'Industrie, au capital alors fabuleux de cent mil¬
lions de francs. On dut abandonner le projet quand le Conseil
d'État de la Restauration, dominé par les propriétaires terriens et
effrayé par l'influence grandissante de la fortune mobilière, en
refusa l'autorisation (1). Au cours des vingt-cinq années suivantes,
tout effort pour organiser en France des banques d'affaires par
actions devait prendre la forme de commandites, qui n'entraînaient
pas l'autorisation de l'Btat. Celles-ci étaient les soi-disant «Caisses»,
dont une des premières fut fondée par Jacques Iaffitte en 1837
et dont la plupart des autres devaient paraître au cours du boom
des chemins de fer des années « 40 » (2).

2 e série,
dustrie,
en France
(1) A.
(2) Mongéry,
ibid.,
XXVII
,Courtois
11-12
XXXIX
;(1825),
B1G0,
Réflexions
fils, (1828),
Histoire
625-47
Les banques
sur
28-41.
; des
J.-J.
quelques
banques
françaises,
Baude,en
institutions...,
Notice
France,
138-45.
sur155-58
la Rev.
Société
; E.encyclopédique,
Kaufmann,
commanditaireLa
7e de
banque
année,
l'in¬
LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIX • SIÈCLE 215
Entre temps, la vraie banque anonyme d'affaires apparaissait
en Belgique, où elle poussait vigoureusement. L,a Société Générale
de Bruxelles, fondée en 1822, devenait, après la Révolution de
1830, le principal promoteur et soutien de l'industrie belge, surtout
de l'industrie lourde (1). Puis, en 1835, la Banque de Belgique fut
créée pour opérer d'après les mêmes principes (2). Des deux, la
Société Générale, surtout, s'imposa au monde entier comme
l'exemple des possibilités de ce genre d'activité. En effet, quand le
Crédit Mobilier acquit plus tard la réputation notoire de jouer à la
Bourse, la Société Générale apparut, par comparaison, comme le
modèle* de la banque d'affaires solide et sérieuse. En 1863, par
exemple, Achille Fould, alors Ministre des Finances, fit cette compa¬
raison explicitement dans le rapport qu'il présenta au Ministre du
Commerce sur les statuts que la Société Générale française avait
soumis à l'autorisation (3).
Sans chercher à amoindrir l'originalité des Pereire, il n'est que
juste de constater qu'eux-mêmes, décrivirent le Crédit Mobilier
comme la réalisation de conceptions qui s'étaient trouvées à la base
de l'éphémère Société commanditaire de l'Industrie de la génération
antérieure (4). Ie Crédit Mobilier était effectivement le produit
de vingt ans d'efforts dans le domaine du crédit industriel, efforts
grandement stimulés par les spéculations des chemins de fer et qui
donnaient, avec les Caisses, un avant-goût des fruits de l'Empire,
bien plus tolérant dans ce domaine.
En Prusse, pareillement, Mevissen, le prétendu imitateur des
Pereire, avait essayé dès 1845 de former une banque par actions à
Cologne, pourf avoriser, entre autres choses, le développement de
l'industrie wesphalo-rhénane et prussienne. Et quand, en reprenant
le projet en 1852, il se trouva dans la nécessité d'établir son siège
social à Darmstadt, faute d'autorisation à Cologne et à Francfort,
la concession qu'il assuma remonta à 1846 : les Haber, banquiers
à la Cour hessoise, avaient déjà projeté à cette époque leur propre
société par actions, destinée à s'occuper, entre autres activités, du

établie
«lie
de
Bruxelles,
la
29-4-1854,
gique,
566-68,
19x3),
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(3)
(1)
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Belgique
1822-1922
Arch,
Société
J.
111-33,
E.
à572-85.
Bruxelles
en
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1913),
p.
d'investissements
sorte
nat.,
2.générale
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R.1832
[Bruxelles,
I,
Notice
une
F12
1823-1862
I,iEFMANN,
des
20-26
6776,
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renseignements
1844,
historique
La
;Crédit
B.
lettre
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industriels
(Bruxelles,
Bull,
àS.
Beteiligungs-
d.laMobilier,
Chlepner,
(1922)],
du
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8l'Inst.
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utiles,
enSociété
1863)
49-61
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grand
1863.
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Le
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les
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nationale.
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le
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Société
(I/mvain)
68-74,
ne
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et date
les
d'administration,
générale
85-95.
(2e
faits
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XIV
économique
éd.
nationale,
de
(2;de
Bn (1948),
1835
Jena,
vol.
fait,
Bel¬;
216 REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE
crédit industriel. Ici aussi, les chemins de fer appelaient de nouvelles
institutions financières ; et ici également, la crise des dernières
années « 40 » avait imposé un retard de plusieurs années. Il est vrai
que la Darmstâdter Bank de 1853 reçut une forte impulsion du
succès des Pereire à Paris ; la création du Crédit Mobilier était un
aiguillon pour Mevissen et pour ses alliés de la maison Oppenheim
à Cologne. Néanmoins Mevissen prit le plus grand soin, dès le début,
de faire la différence entre l'intérêt sain et constructif qu'il portait
au crédit industriel et les activités spéculatives des Pereire (1).
Que le Crédit Mobilier, pourtant, ne fût ni une véritable nou¬
veauté (je n'irais pas aussi loin qu'un écrivain en particulier qui
le traita de copie — Abklatsch — de la Société Générale) (2), ni
une surprise pour la Vieille Banque, cela ne fait qu'une partie de
l'histoire. 1/ essentiel, c'est que lui et ses émules furent créés pour
une large part, grâce aux fonds avancés par les merchant banks
existantes ; plus encore, les conseils d'administration de ces nou¬
velles affaires étaient parsemés de représentants des anciennes
banques prétendues conservatrices et souvent dominés par eux.
I,a principale actionnaire du Crédit Mobilier lui-même, à côté
des Pereire, était la maison parisienne de Fould et Fould-Oppen-
heim ; il serait d'ailleurs intéressant de savoir, à ce propos, si tout
le prix du paquet d'actions souscrit par les Pereire provenait de
leurs ressources personnelles. En même temps, le conseil d'adminis¬
tration du Mobilier comptait, en plus de Benoît Fould, Charles
Mallet, Ernest André, le baron Seillière et Gédéon des Arts, tous
membres éminemment respectables de la Haute Banque (3).
Les banques d'affaires qui vinrent après, aussi bien en France
qu'à l'étranger, furent formées de façon semblable. En France,
Rothschild et un groupe de banquiers-négociants tentèrent, en 1856,
de former un Comptoir impérial des Travaux Publics, du Commerce
et de l'Industrie, sans doute destiné, en partie à faire le contre¬
poids du Crédit Mobilier ; le projet ne vit jamais le jour (4).
En 1864, à peu près le même groupe, moins Rothschild, réussit
à fonder la Société Générale pour le Développement du Commerce
et de l'Industrie (5). En Allemagne, des maisons anciennes telles
que les Oppenheim de Cologne, les Heine de Hambourg, les Mendels-

l'impression
I,
ministrateurs
veille
gungs-und
380,
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((2)
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on
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LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIXe SIÈCLE 21 7
sohn, les Bleichrôder, les Wars chauer et Gebrïider Schickler de
Berlin, comptaient parmi les premiers promoteurs des nouvelles
banques d'affaires (i). Et en Angleterre, il y avait Heath, Huth,
Stern Brothers, George Peabody and Co., Ch. Devaux and Co. et
encore d'autres (2). Il en était ainsi à travers toute l'Europe (3).
En bref, les maisons de la « Vieille Banque » participaient dès
le début à la création de la « Nouvelle ». Elles l'ont fait non pas
parce qu'elles étaient obligées d'agir ainsi afin de .vaincre les Roths¬
child et les Pereire, selon le cas, mais parce que les banques d'affaires
par actions promettaient d'être des entreprises profitables qui
— et voici l'essentiel — loin de heurter les cadres établis de leurs
propres activités, semblaient s'y accorder parfaitement.
Iya nature même de la maison privée l'entravait dans les pro¬
motions et émissions à grande échelle. Tout d'abord, sa clientèle
était limitée, et l'importance croissante des opérations d'investis¬
sement exigeait de nouvelles sources de richesses. Là où le banquier-
négociant avait affaire — et préférait avoir affaire — seulement à
des hommes d'affaires bien établis et à certains capitalistes aisés qui
confiaient leurs fortunes à ses soins, la grande société, moins fine
et difficile, était admirablement désignée pour pomper l'épargne des
capitalistes moyens, qui, souvent, n'étaient pas dans le commerce
et qui, en général, étaient trop petits pour intéresser la « Vieille
Banque ». En outre, les maisons privées prenaient traditionnelle¬
ment une certaine responsabilité à l'égard de leurs clients en recom¬
mandant des investissements — effectivement, le nom de la banque
promotrice comptait bien plus pour celui qui prêtait ses capitaux
que le crédit de l'emprunteur (4). I,a société anonyme imperson-

ibid.,
la
XXII
cière,
pedia
àpériode.
Institut
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VI
Credit
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moderne
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Voir
Ainsi,
(1863),
Cf.,
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(avorté),
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1922),
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1870-1913
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les

R. H. M. C. - 1956. 15
21 8 REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE

nelle, par contre, n'avait pas besoin de se gêner à cet égard (i).
Ce qui était un avantage, car, avec les profits croissants du crédit
industriel, on assiste au développement de toute une catégorie
de placements que les banquiers-négociants préféraient ne pas
soumettre à leur clientèle privée, mais qui étaient admirablement
désignés pour être lancés dans le public.
1/ attitude des maisons anciennes à ce sujet était sans doute
dictée, dans une grande mesure, par leurs expériences des années
« 40 », quand ils n'avaient réussi à lancer les chemins de fer qu'au
prix de certaines de leurs vieilles habitudes. A cette époque, des
dizaines de syndicats bancaires, concurrents pour les concessions
ferroviaires, avaient été obligés de présenter des souscriptions bona
fide qui couvraient le capital entier des compagnies projetées. Ies
voies traditionnelles du placement d'actions par des recomman¬
dations personnelles se révélaient insuffisantes ; seule une poignée
de maisons, les Rothschild notamment, possédaient suffisamment de
relations et de clientèle pour se risquer à souscrire en leur nom
personnel de gros paquets, en attendant une répartition éven¬
tuelle.
Ies autres étaient forcées de recourir à la réclame, pratique qui
leur répugnait, quand elle ne leur paraissait pas tout à fait incom¬
patible avec leur caractère (2). Ce n'est sans doute pas une coïnci¬
dence que les banquiers-négociants qui prirent l'initiative de
créer les nouvelles banques d'affaires après 1850 — les Fould de
Paris et les Oppenheim de Cologne, par exemple — étaient préci¬
sément des maisons dont les ambitions dans le domaine de la
finance — ambitions qui allaient jusqu'à rivaliser avec les Roths¬
child — dépassaient de loin leurs ressources en tant qu'affaires
privées. Par contre, même les Rothschild, qui ne furent jamais
obligés de recourir à la réclame pour obtenir de l'appui, devaient
frémir quand ils se rappelaient les gros paquets de papier inutilisé
et inutilisable qui devait leur rester entre les mains à la suite de
la crise de 1848. Ies merchant banks, grandes et petites, pouvaient

intention
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pour
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privée,
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LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIX • SIÈCLE 219
bien se payer le luxe de partager ce genre d'affaires avec des auxi¬
liaires, en l'espèce des sociétés par actions.

* **

Dans cette discussion du rôle de la « Vieille Banque » dans la


, formation des banques nouvelles, rien ne doit suggérer que ces
innovations étaient seulement l'œuvre des maisons établies, qu'elles
étaient introduites par elles et pour elles seules. Dans chaque cas,
des formes et des voies nouvelles étaient envisagées et suggérées
en partie par des hommes nouveaux ; en outre, la période de tran¬
sition et d'émulation devait offrir des possibilités exceptionnelles
à des nouveaux venus entreprenants. Même en tenant compte du
besoin qui se faisait de plus en plus pressant de nouvelles institu¬
tions de crédit, on doit reconnaître, aux Pereire surtout, ainsi qu'aux
Mevissen, Hansemann et autres, le mérite d'avoir été les premiers à
se rendre compte des possibilités de la situation, d'avoir suscité
l'intérêt et l'appui de quelques-unes des plus puissantes maisons
privées, et d'avoir mis en œuvre les techniques nouvelles.
Bn même temps, ce serait également s'éloigner de la vérité que
de représenter la « Vieille Banque » comme ayant été unanimement
favorable aux nouvelles méthodes. Certaines maisons s'y intéres¬
saient ; d'autres ne voulaient rien entendre des banques par actions ;
d'aucunes, enfin, fidèles au crédit commercial, n'avaient jamais
voulu toucher aux investissements industriels ëous une forme quel¬
conque. Il existait des centres bancaires conservateurs, comme celui
de Francfort qui faisait preuve d'une résistance inébranlable aux
compagnies financières, et d'autres plus progressifs, comme ceux
de Paris et de Berlin (i). Des groupes familiaux comme celui des
Rothschild se scindaient sur la question. Une équipe aussi étroite¬
ment liée que celle de Baring-Hope-Hottinguer, inséparables pour
les transactions commerciales et généralement associés pour le lance¬
ment d'emprunts, trouvait Baring et Hottinguer prêts à s'occuper
de la formation de sociétés par actions, tandis que Hope y restait
complètement indifférent. Peut-être l'exemple le plus frappant en
ce domaine est la division qui se fit au sein de la famille Fould au
sujet du Crédit Mobilier : d'un côté, la banque de famille, menée

par
p.
la
P.
265-69
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12.
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19-5-1863,
648-49
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1938),
de;
22o REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE

par Benoît Fould, participa pour une large part au capital de la


compagnie et en préconisa l'autorisation ; de l'autre, le frère de
Benoît, Achille, auparavant son associé actif et encore son comman¬
ditaire, Ministre des Finances pendant presque tout l'Empire, se
montra hostile au projet dès le début, et fit de son mieux pour
limiter les activités de la banque une fois qu'elle fut établie (i) .
Une telle division d'opinion n'a rien de surprenant. L,es banquiers
négociants n'avaient jamais été d'un seul avis au sujet de l'oppor¬
tunité et de l'utilité d'activités nouvelles. I,e fait essentiel est que
la merchant banking, en tant qu'institution, s'était toujours montrée
ouverte aux changements et habile à s'adapter à des nouveaux
venus et à de nouvelles méthodes, tout en se les assimilant. Malgré
toutes les possibilités révolutionnaires des banques par actions —
et leurs conséquences lointaines devaient dépasser de beaucoup
ce qu'avaient pu imaginer leurs promoteurs de la Vieille-Banque —
leur introduction ne devait pas faire exception à cette règle (2).

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kredits,
expansion
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(2)
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Geschichte
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LANDES. VIEILLE BANQUE, BANQUE NOUVELLE AU XIXs SIÈCLE 221

* **

Que les maisons privées promotrices se montrassent prêtes à


collaborer avec les compagnies qu'elles avaient créées, cela va sans
dire. Mais, en outre, même les maisons qui étaient indifférentes
sinon hostiles à la Banque Nouvelle apprirent vite à travailler
avec elle : les Rothschild de Francfort, par exemple, qui firent la
paix avec la Disconto-Gesellschaft après une guérilla préliminaire
et qui, dans la suite, restèrent associés avec elle dans presque toutes
les émissions des emprunts de l'Europe Centrale (i).
Bien plus, on peut affirmer que le conflit même qui s'est trouvé
à la base de l'erreur d'interprétation symbolisée par l'expression
« Banque Nouvelle contre Vieille Banque », a été grandement exa¬
géré par les historiens. Malgré tout son ressentiment, James de
Rothschild ne ferma pas tout de suite la porte au nez d'Umile
Pereire ; pendant quelques années après la création du Crédit
Mobilier, il ne perdait pas l'espoir de voir son protégé revenir à la
raison ; ce ne fut qu'en 1855 qu'Émile quitta le conseil d'adminis¬
tration du chemin de fer du Nord, fief des Rothschild (2). Cette
même année James forma son Syndicat des Banquiers pour concur¬
rencer le Crédit Mobilier dans le lancement d'emprunts et la créa¬
tion de voies ferrées (3). Bt tandis qu'à partir de cette date la
rivalité se fit vive, ni l'un ni l'autre ne perdit la tête au point de
sacrifier ses intérêts matériels ; voire, quand les circonstances le
dictaient, comme en Espagne au cours des années i860 et 1870,
les deux groupes se réunirent pour arriver à des fins mutuelles (4).
En outre, une pratique qui devait être seulement passagère et
exceptionnelle pour les deux protagonistes, était chose courante
chez leurs alliés. Sal. Oppenheim jun. et Cie de Cologne pouvait
collaborer avec les Rothschild à la formation de la Kolnische
Ruckversicherungsgesellschaft, au moment même où elle se joignait

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222 REVUE D'HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE
aux Fould pour financer le Crédit Mobilier (i). Marcuard et Cle
comptait parmi les fondateurs du Mobilier ; elle était représentée
à son Conseil et participa avec lui à de nombreuses transactions
au cours de toute son existence ; ce qui ne l'empêcha pas de s'af¬
filier au Syndicat des Banquiers de 1855. Erlanger était à un
moment l'agent francfortois du Crédit Mobilier, à un autre un
associé de la Crédit-Anstalt, d'obédience rothschildienne (2). On
pourrait multiplier ces exemples jusqu'à l'ennui.
Ici encore, pourtant, nous n'entendons point amoindrir l'im¬
portance des conflits qui éclatèrent au sujet des nouvelles banques
d'affaires, conflits dont celui entre les Rothschild et les Pereire
n'est que l'exemple le plus spectaculaire. Dans le passé, les innova¬
tions bancaires n'avaient jamais manqué de secouer d'une façon ou
d'une autre la toile des rapports existants et l'équilibre du marché ;
et ces perturbations antérieures n'étaient que de légères secousses
par rapport au tremblement de terre produit par la société ano¬
nyme.
Ce que nous avons essayé de démontrer ici, c'est simplement
que le récit de ce tremblement de terre a été fait jusqu'ici de façon
inexacte, qu'en réalité les événements étaient plus complexes, que
les rapports entre les gens et les institutions engagés dans cette
affaire étaient plus nuancés qu'on ne les a représentés d'habitude ;
et surtout que l'interprétation traditionnelle ne rend guère justice
à la prétendue « Vieille Banque », institution dont le rôle capital
dans la vie économique de l'Europe moderne aurait dû lui obtenir
un examen plus approfondi et plus soigneux de la part des histo¬
riens.
David S. Iandës,
Columbia University

(1) Kruger, Kôlner Bankiergewerbe, 149 ; Hansen, Gustav von Mevissen, I, 621.
(2) Bankers' Magazine (Iondres), XXV (1865), 782. Dans cette opération, un emprunt
ottoman de £ 3 636 363, les Erlanger paraissent avoir pris, dirait-on, exactement la place que
les Rothschild auraient dû avoir. Cf. aussi le Moniteur des intérêts matériels (Bruxelles),
1865, P-36, 186. Sur l'hostilité des Rothschild et Erlanger, voir au-dessus, p. 212 n. r.

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