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Rôle et missions de la
personne compétente en
radioprotection (PCR) – Accès
aux données dosimétriques
La radioprotection constitue un sujet privilégié de réflexion et de débat entre l’INRS
Geneviève
Abadia-
et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Elle a fait l’objet d’un
Benoist, atelier portant sur l’utilisation des données dosimétriques dans le cadre du séminaire
Sandy Basile, IRSN/INRS en 2013. Cet article présente la position commune des deux instituts sur
Christine le rôle-clé, le statut et les missions de la PCR en matière de prévention ainsi que des
Gauron, propositions d’évolution de ceux-ci.
Nathalie
Guillemy,
Patrick
Moureaux Préambule
INRS, La coopération établie entre 2013 nous a incité à poursuivre Aussi, nous semble-t-il utile
Centre de Paris l’INRS et l’IRSN a vocation à le travail pour explorer ce de rappeler, en guise de
favoriser les échanges sur sujet, jusqu’à des convergences préliminaire, quelques-uns des
Yann des sujets d’intérêt commun, de vues qu’il nous a semblé éléments qui nous ont conduit,
Billarand, échanges riches des regards intéressant d’exposer dans cet à partir d’un sujet tel que celui
Alain différents, du fait de nos article. de l’utilisation et de l’accès aux
missions respectives, portés Son caractère volontairement données dosimétriques, à poser
Rannou,
par les experts des deux synthétique ne témoigne la question des rôle et mission
Pascale
instituts. L’intérêt du débat que partiellement des débats de la personne compétente
Scanff, Jean-
d’experts engagé à l’occasion puisqu’il en représente en radioprotection (PCR).
pierre Vidal du séminaire IRSN/INRS en l’aboutissement.
IRSN, pôle
Radioprotection
P
renant appui sur son expertise et son mesures à mettre en œuvre pour les prévenir.
expérience, l’IRSN a largement témoi- Il s’agit ainsi de favoriser une réflexion en amont,
gné de la nécessité de pouvoir exploi- intégrant, selon la formule consacrée par le Code
ter le plus efficacement possible les ré- du travail, la technique, l’organisation du travail,
sultats de la surveillance dosimétrique les conditions de travail, les relations sociales et
au bénéfice de la protection des travailleurs. Une l’influence des facteurs ambiants. Dans ce cadre,
telle exploitation suppose un accès facilité à ces les données individuelles (issues de la surveillance
données. Ce postulat étant posé, la question d’un médicale le plus souvent) sont exploitées dans le
accès par l’employeur à l’ensemble des données strict respect de la confidentialité et leurs résul-
individuelles était soulevée et, partant, la ques- tats, anonymisés, transmis à l’employeur sous une
tion du rôle de la PCR, conseil de l’employeur, dans forme lui permettant de les exploiter au bénéfice
la démarche de prévention des risques. de sa démarche collective.
Pour l’INRS, la cohérence d’approche pour l’en- Un accès de l’employeur aux données dosimé-
semble des risques professionnels auxquels sont triques favoriserait la mise en œuvre de mesures
exposés les salariés constitue un élément indis- de prévention individualisées, en rupture avec
pensable à la compréhension et à l’appropriation cette logique collective, alors même qu’il convient
par l’employeur de la démarche qu’il doit mettre de rechercher la meilleure façon d’intégrer la pré-
en œuvre au titre de son obligation générale de vention des risques liés aux rayonnements ioni-
sécurité. Or, cette démarche se fonde essentiel- sants à la logique qui préside à la prévention des
lement sur une approche collective, et non indi- autres risques. Pour l’INRS, il en va de la prise
viduelle, de l’évaluation des risques comme des en compte effective de ce risque dans tous les
alors égale à la dose externe mesurée par dosimé- souvent sur des recommandations de bonnes pra-
trie passive. tiques. Une recommandation récente ayant reçu
Cet accès aux données dosimétriques est organisé le label HAS (Haute Autorité de santé) concerne la
par la réglementation pour l’ensemble des acteurs. surveillance médico-professionnelle de l’exposi-
Rappelons que l’accès aux données nominatives tion interne des travailleurs aux radionucléides en
est prévu selon les modalités expliquées dans le installations nucléaires de base (INB)8. Dans l'argu-
Tableau 1. mentaire final, elle prévoit notamment la commu-
Il est toutefois souligné le caractère « artificiel » et nication « obligatoire » à la PCR de la dose efficace
peu réaliste de dispositions réservant à la PCR l’ac- engagée (p. 47) suite à un « événement » (avec
cès à des données non accessibles à l’employeur, exemple de lettre en annexe 6).
compte tenu du lien de subordination qui lie la PCR Ainsi, le médecin devra-t-il faire la part des informa-
à son employeur. tions utiles à la prévention des risques dans l’entre-
Le suivi de l’exposition interne comporte des don- prise (radionucléides identifiés ou importance de
nées de différentes natures : le type de radionu- la dose incorporée) et, dans le cadre de sa mission,
cléides incorporés (par exemple de l’iode 131 ou du informer et conseiller la PCR et son employeur. A
cobalt 60) et le niveau de la contamination interne contrario, les informations témoignant d’événe-
(activité mesurée en Bq). Ces données sont recueil- ments personnels intervenus dans le cadre de la
lies à l’issue des examens prescrits par les méde- vie privée du salarié doivent demeurer protégées
cins du travail, ces derniers ayant pour mission de par le secret médical (par exemple, la présence de
les analyser, au regard notamment des caractéris- Tc-99m due à une scintigraphie médicale).
tiques et de l’historique des postes de travail et des Pour être complet sur ce point, il faut, en outre,
informations personnelles dont ils disposent pour souligner que l’accès de la PCR aux résultats du
les salariés qu’ils surveillent, et de procéder éven- suivi de l’exposition interne présenterait un cer-
tuellement au calcul de la dose interne (en mSv). tain nombre d’inconvénients, au regard notamment
Au vu des retours de terrain, il ne semble pas que des questions déontologiques qu’il pose, mais aussi
les PCR aient un besoin impératif de disposer de eu égard au fait qu’il poserait, de façon générale
l’ensemble des informations relatives au suivi de et pour tous les risques, la question de l’accès à
l’exposition interne, mais de certaines d’entre elles l’ensemble des résultats d’examens prescrits par
seulement (radionucléides, niveau de dose incor- les médecins du travail – audiométrie, plombémie,
porée). Il est par ailleurs utile de souligner que le etc. - relevant du secret médical.
nombre de cas de contamination interne est faible Il en va tout autrement de la dosimétrie externe
au regard du nombre de travailleurs suivis ; ces passive corps entier ou de la dosimétrie « extré-
contaminations internes sont généralement asso- mités » et « cristallin », pour lesquelles les PCR
ciées à un « événement » et gérées en dehors des soulignent la nécessité de pouvoir y accéder dans
modalités de la surveillance de routine. À titre d’il- la perspective de mener à bien leur mission.
lustration, une dose interne a été calculée, en 2012,
J tableau 1 pour 358 travailleurs sur 354 665 travailleurs sui- Une mission exercée dans le cadre général posé
Accès aux données
dosimétriques vis, 2 883 examens ayant été considérés positifs7. par le Code du travail
nominatives selon
Dans le cadre de leur activité quotidienne, les Pour spécifique qu’il soit, le rôle d’appui de la
les acteurs de
l'entrprise. médecins du travail s’appuient de plus en plus PCR à l’égard de l’employeur n’est pas totalement
OUI
Médecin du travail du salarié
(art. R 4451-69) à sa demande
et médecin du travail de OUI OUI OUI
ou si résultat anormal (arrêté
l’entreprise utilisatrice
SISERI art. 24)
OUI
PCR NON NON OUI
sur 12 derniers mois
Inspecteur du travail,
inspecteur radioprotection, OUI OUI NON c OUI
contrôleur Carsat à leur demande à leur demande art. R 4451-73 à leur demande
(art. R. 4451-129)
OUI
Employeur NON NON NON
(en garder la confidentialité)
A. inclut la dose corps entier, la dose peau, la dose aux extrémités et la dose au cristallin
B. inclut les données de mesure individuelle (anthroporadiométrie et examens radiotoxicologiques) et la dose efficace engagée ou équivalente engagée
C. Inspection du travail et autres : R 4451-125 et R. 4451-127- non nominatifs (IRSN) 6
.atypique si l’on considère les fonctions d’appui à déjà les missions fixées aux RPO et une part de
l’employeur prévues par le Code du travail. celles revenant aux RPE. Des experts extérieurs
Il prévoit une obligation générale de sécurité (RPE) pourraient être mis en place, en complément
qui incombe à l’employeur, obligation qu’il devra des PCR, experts auxquels il conviendrait d’avoir
satisfaire en s’appuyant sur des principes géné- recours en certains cas spécifiques (voir plus loin).
raux de prévention fixés par la loi. Ceux-ci le En revanche, d’autres évolutions, concernant
guident dans sa démarche à l’égard de tous les l’accès aux données dosimétriques, pourraient
risques présents dans l’entreprise, y compris ceux voir le jour, notamment dans la suite des travaux
liés à l’exposition des salariés aux rayonnements de l’Association des responsables des autorités
ionisants. L’évaluation des risques, la mise en européennes de contrôle de la radioprotection
œuvre des moyens de protection, la formation (HERCA) et de la latitude laissée par la directive
et l’information des salariés figurent notamment européenne du 5 décembre 2013. Cette dernière
au nombre de ces principes, repris et déclinés par prévoit l’accès à l’ensemble des résultats de la
des réglementations spécifiques destinées à en surveillance individuelle par les entreprises ou les
préciser la mise en œuvre pour certains risques employeurs de travailleurs extérieurs (article 44)
particuliers (chimiques, biologiques, liés aux équi- sans préjudice des systèmes juridiques de la légis-
pements de travail, au bruit ou à l’exposition à lation nationale français (note 8 du préambule).
des rayonnements ionisants, etc.). Cette approche Dans le cadre de ses travaux, HERCA a adopté un
réglementaire en matière de santé et de sécurité projet de document de suivi radiologique visant
au travail, fixant un cadre général pour l’ensemble à répondre aux exigences de la directive 90/641
des risques et déclinée en règlementations spéci- Euratom concernant la protection opérationnelle
fiques, est issue de l’approche adoptée au niveau des travailleurs exposés à un risque de rayonne-
communautaire depuis la directive 89/391/CEE ments ionisants au cours de leur intervention en
sur l’amélioration de la santé et de la sécurité des zone contrôlée. Il a également proposé la création
travailleurs. d’un passeport dosimétrique européen harmonisé.
Cette approche avait clairement pour objectif - la Sur cette base, et après avis du Groupe perma-
Commission européenne l’avait d’ailleurs exprimé nent d’experts en radioprotection (GPRAD) et de la
ainsi - de « responsabiliser » les employeurs en Commission spécialisée n° 2 relative à la préven-
leur confiant le soin de définir et d’adapter des tion des risques pour la santé au travail du Conseil
mesures de prévention en fonction de la réalité d’orientation sur les conditions de travail (COCT),
des risques évalués dans leur entreprise. la Direction générale du travail (DGT) et l’ASN ont
Responsabiliser ne signifie toutefois pas placer les adopté, le 23 novembre 2011, une position com-
employeurs seuls face à des décisions en matière mune sur la mise en œuvre du projet européen
de prévention et la directive de 1989 prévoyait de document de suivi radiologique proposé par
également que l’employeur peut s’appuyer sur des HERCA.
compétences internes et externes pour guider ses L’INRS et l’IRSN rejoignent la position de la DGT
choix ; compétences internes avec, par exemple, et de l’ASN, en ce qu’elle approuve l’initiative de
les « salariés compétents » - souvent appelés HERCA dans la mesure où elle devrait améliorer
fonctionnels de sécurité dans les entreprises -, le suivi de l’exposition des travailleurs aux rayon-
compétences externes avec notamment les ser- nements ionisants dans un contexte de libre cir-
vices de santé au travail, services pluridiscipli- culation à l’échelon européen, notamment dans
naires animés par le médecin du travail. le domaine de l’industrie nucléaire. Il apparaît en
Ce rappel nous semble important, la prévention effet indispensable de mettre en place un moyen
des risques liés à l’exposition aux rayonnements d’échange efficace des informations dosimétriques
ionisants ne pouvant être abordée en dehors de et radiologiques concernant les travailleurs exté-
la logique globale qui préside à la prévention des rieurs transfrontaliers.
risques professionnels en général. Ce projet pourrait entraîner des évolutions régle-
mentaires dont il conviendra d’examiner les
La question du positionnement ou du statut conséquences, en particulier en ce qui concerne la
de la PCR confidentialité des données dosimétriques indivi-
Inscrit dans le dispositif réglementaire spécifique duelles. Ces possibles évolutions laissent entière
adopté pour les rayonnements ionisants, le rôle de la question du positionnement (indépendance) de
la PCR devrait, semble-t-il, peu évoluer à la faveur la PCR9, voire en renforcent l’acuité.
de la transposition des dispositions européennes En appui à l’employeur, il est, en quelque sorte, le
sur les RPO (Radiation Protection Officer) et les RPE « salarié compétent » ou le fonctionnel de sécu-
(Radiation Protection Expert). En effet, il semble rité en matière de radioprotection qui, en interne,
que, schématiquement, l’on s’oriente vers un met en œuvre les mesures décidées. Cependant,
maintien du rôle actuel des PCR, qui accomplissent dans l’économie générale du système existant, ce q
salarié dispose du temps, des moyens d’action et d’ambiance comprenant les mesures continues
des informations qu’il tient de l’employeur sous la ou périodiques des débits de dose externe, de
responsabilité de qui il agit. la concentration de l’activité dans l’air et de la
Comment la PCR pourrait-elle agir sous la respon- contamination des surfaces ;
sabilité de son employeur si celui-ci n’accède pas • délimiter les zones réglementées (zones sur-
aux données qui permettent de définir les mesures veillée, contrôlée, spécialement réglementée,
de prévention ? Pour assumer la responsabilité des interdite) ;
mesures mises en œuvre par la PCR, l’employeur • déterminer le classement du personnel (A, B, non
ne devrait-il pas disposer des données qui ont pré- exposé) ;
sidé à la définition de ces mesures ? • définir les équipements de protection individuelle ;
Dans ces conditions, l’accès aux données dosi- • définir les modalités de surveillance dosimé-
métriques et le « statut » souhaitable de la PCR trique individuelle ;
doivent être débattus non seulement au regard • apporter des éléments pour la gestion d’incidents
des besoins de la PCR mais également en fonction éventuels.
des informations qu’il semble pertinent ou non La pratique révèle aussi que les expositions indivi-
de mettre à disposition de l’employeur, dans la duelles à un même poste de travail diffèrent d’une
perspective d’éviter toute tentation (ou tout soup- personne à une autre car, en fonction de la taille de
çon) de gestion des salariés et de leur emploi par l’intéressé, de sa morphologie et de certaines par-
la dose. Il s’agit également de permettre à la PCR ties du corps humain (doigts, cristallin) mais aussi
d’accomplir sa mission à l’égard des salariés, sans de comportements individuels, la distance avec la
que son positionnement n’induise des comporte- source de rayonnements ne sera pas forcément la
ments de défiance à son égard. même.
Ainsi, l’analyse des niveaux d’exposition aux
Propositions d’évolution possibles sur le postes de travail ne peut-elle se faire uniquement
statut, les missions de la PCR et l’accès de manière générique, mais doit être menée pour
dosimétrique chaque individu. Dès lors, l’accès à l’ensemble des
Hormis pour la surveillance de l’exposition interne résultats dosimétriques externes (doses : corps
visant à évaluer la dose reçue suite à une incorpo- entier, peau, extrémités et cristallin) - consistant à
ration de substances radioactives par un travail- estimer les doses reçues par une personne expo-
leur, dont la surveillance individuelle est assurée sée dans un champ de rayonnements ionisants -
notamment par des examens anthroporadiomé- peuvent être des éléments non négligeables pour
triques et des analyses radiotoxicologiques cou- la PCR, et ce, afin de mieux évaluer l’exposition
verts par le secret médical, il ressort des retours du travailleur, de mieux appréhender l’étude de
d’expérience de terrain, l’utilité pour la PCR d’accé- poste, la valider, l’améliorer ou la rectifier s’il
der à des données dosimétriques plus larges que existe notamment des carences dans l’évaluation
celles prévues actuellement par la réglementation. prévisionnelle d’exposition.
La PCR est un acteur clé dans la mise en œuvre Reste que, dans l’hypothèse où la PCR aurait accès
de l’optimisation de la radioprotection visant à à la dosimétrie externe passive (non accessible à
réduire les expositions. C’est elle qui, au quotidien, l’employeur), elle se trouverait, en l’état actuel de
est au plus près des travailleurs exposés, notam- son statut et de son lien de subordination avec son
ment en réalisant régulièrement des études de employeur, dans une situation délicate vis-à-vis
poste afin d’évaluer leur exposition aux rayonne- de ce dernier. L’élargissement à la PCR de l’accès à
ments ionisants. de nouvelles données dosimétriques ne peut donc
C’est dans une démarche de prévention globale que se faire sans au préalable une révision approfon-
s’inscrit la PCR pour réaliser les études de poste, die de son statut et les modalités d’exercice de
notamment par l’évaluation, dans des conditions ses missions, intégrant, à la faveur de la transpo-
normales de travail, des doses susceptibles d’être sition de la directive européenne 2013/59 du 5
délivrées au personnel, à l’aide d’instruments de décembre 2013 « normes de base », les fonctions
mesure adaptés aux modes d’exposition, aux types des RPO et des RPE.
de rayonnements rencontrés, à leur intensité, à Le choix d’ouvrir les données dosimétriques à la
leurs caractéristiques énergétiques et direction- PCR nécessite, dans la perspective de lever tous
nelles. L’étude de poste, par l’évaluation prévision- doutes ou ambiguïtés, d’assurer et d’organiser
nelle des doses interne et externe, vise à fournir à réglementairement sa capacité à préserver ces
l’employeur les éléments nécessaires pour : données confidentielles.
• prendre les actions de prévention adaptées ; Pour ce faire, plusieurs pistes peuvent être
• mettre en place les équipements de protection explorées :
collective et les consignes de sécurité ; • envisager la PCR (lorsque c’est réglementaire-
• définir le programme des contrôles techniques ment possible) comme une ressource extérieure à
1. IPRP, dûment enregistré auprès de la DIRECCTE qui peut intervenir pour un SSTI ou directement
pour les besoins d’une entreprise.
La PCR comme ressource interne du service
2. L’article L. 4622-8 du Code du travail oblige les SSTI à recruter au moins un IPRP
par équipe pluridisciplinaire. La PCR pourrait avoir la qualité d’IPRP.
autonome de santé au travail de l’entreprise
(Cf. Figure 1 – option 3)
Dans l’hypothèse où l’entreprise fait le choix d’un
Option 3 service autonome de santé au travail dans les
Entreprise conditions fixées par l’article D. 4622-5 du Code du
Employeur
travail, la PCR « interne » désignée par l’employeur
devra être intégrée dans le service de santé, avec
un statut protecteur des données non accessibles
à l’employeur, afin de lui garantir toute la latitude
pour exercer ses missions rattachées à sa fonction.
SST - PCR 1 À noter que l’employeur peut recruter, dans le
cadre d’un service autonome de santé au travail,
1. Statut protégé une PCR, ayant la qualité d’IPRP qui n’a pas obliga-
toirement à être enregistré par la DIRECCTE, même
si rien ne l’interdit non plus (circulaire DGT, n°13
Option 4 du 9 novembre 2012).
Entreprise Dans tous les cas, la PCR « interne », IPRP ou non,
Employeur sera soumise au secret professionnel et ne devra
en aucune manière communiquer à l’employeur
des données dosimétriques auxquelles ce dernier
n’aurait pas accès.
français des fonctions RPO/RPE 4. La directive 2013/59 abroge les directives Euratom 89/618,
90/641, 96/29, 97/43 et 2003/122 – Conseil européen. Journal
La définition d’un nouveau statut, renforçant l’in- officiel de l’Union européenne, n° L 13/1 du 17 janvier 2014.
dépendance de la PCR vis-à-vis de l’employeur,
5. Arrêté définissant les modalités de calcul des doses effi-
doit également être analysée à la lumière de la caces et des doses équivalentes résultant de l’exposition des
directive 2013/59 précitée, révisant les normes personnes aux rayonnements ionisants, pris sur le fondement
de base relatives à la protection sanitaire contre de l’ancien article R. 230-80 du Code du travail (aujourd’hui,
devenu l’article modifié R. 4451-16) issu du décret n°2003-296
les dangers résultant de l’exposition aux rayon- du 31 mars 2003 relatif à la protection des travailleurs contre
nements ionisants, qui introduit notamment la les dangers des rayonnements ionisants.
double fonction RPO/RPE. En résumé, le RPO assu- 6. Art. R. 4451-127 : « L'IRSN s'assure du respect des règles
rera un rôle principalement opérationnel par la de confidentialité en ce qui concerne l'accès aux informations
mentionnées à la sous-section 6 de la section 3 sous leur
mise en œuvre des mesures de prévention sur le
forme nominative » (suivi dosimétrique de référence et suivi
site de l’entreprise. Le RPE sera davantage chargé dosimétrique opérationnel).
des missions d’expertise et de conseil auprès de 7. Les examens considérés comme positifs sont ceux dont le
l’employeur. résultat est supérieur à la limite d’interprétation opérationnelle
Dans la perspective de ces nouvelles exigences définie au préalable par le prescripteur ou, à défaut, à la limite
de détection.
européennes, il semble communément admis par
8. Recommandations téléchargeables sur www.chu-rouen.fr/
les acteurs de la radioprotection que la qualifica-
sfmt/pages/Recommandations.php
tion et les missions de la PCR dans le dispositif
9. La PCR peut être externe à l’établissement (article R. 4456-
réglementaire français apparaissent comme inter- 4), auquel cas il n’existe pas de lien de subordination avec
médiaires entre celles du RPO et celles du RPE. l’employeur.