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Présenté par :
Les étudiants du master 2 ‘’Ouvrage Hydraulique’’
- Groupe « 1 » .
Sur la supervision du :
Mr.BENAMARA.A/W.
Au cours des deux dernières décennies, la thématique « eau » est devenue l’objet d’une
attention spéciale, aussi bien dans le domaine socio-économique que dans les domaines
technique, scientifique, politique et institutionnel. Cela reflète la préoccupation internationale,
étant donné le déficit croissant et la dégradation de cette ressource environnementale. Puisque
l’eau est un bien essentiel à la vie, il revient au droit la tâche d’importance fondamentale
consistant à réguler son usage et à assurer sa protection, au moyen de dispositifs juridiques
adéquats.
Les ressources en eau et les bénéfices qu'elles apportent sont essentiels à toutes formes de
développement. Leur gestion doit être efficace et saine pour que la réalisation de tout objectif de
développement durable et d'éradication de la pauvreté soit envisageable. Paradoxalement, les
activités de développement ont jusqu’à nos jours mis cette même ressource sous une pression
telle que, dans certaines situations, le stress hydrique accentue les tensions sociales et politiques
et contribue à l'éruption de conflits plus ou moins violents selon l’échelle géographique de leur
survenance. Les outils disponibles pour l’atténuation ou la gestion des conflits liés à l’eau sont
nombreux. Mais si tous sont essentiels, ils ne sont pas suffisants. La volonté politique est
indispensable pour un changement actuel et réel, alors que le développement des capacités est
une condition sine qua non pour la transformation d’un conflit, en profondeur et de façon
durable.
La mise en valeur et la gestion des ressources en eau ont – de toute évidence – depuis
toujours constitué une préoccupation importante des sociétés humaines qui dépendent de cette
ressource vitale pour leur santé, leur alimentation, leur vie spirituelle et leur environnement. Ces
sociétés ont mis au point des techniques diverses ainsi que différents modes de gouvernance
régulant l’accès, le partage et l’usage de l’eau.
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La mise en œuvre de GIRE
I.1-Mise en œuvre de la GIRE :
Alors que la GIRE demeure un concept attractif et consensuel, sa mise en œuvre s’est avérée très
problématique et a généré beaucoup de critiques. Ces difficultés de mise en œuvre peuvent
s’expliquer à la fois par le contexte politique dans lequel les changements ont été planifiés et par
la complexité du monde réel dans lequel ces politiques ont été appliquées.
La mise en œuvre de la GIRE nécessite des changements qui demandent un appui politique qui peut
être un défi, puisqu’il faut prendre des décisions difficiles. Pour cela il faut une approche basée sur les
principes de Dublin et s’appuyant sur ses 3 éléments fondamentaux que sont : l’efficacité économique, la
durabilité environnementale, et l’équité sociale Pour cela il faut axer les changements à apporter sur 3
domaines d’actions :
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La mise en œuvre de GIRE
I.2.2 ;la durabilité environnementale :
Renvoi à la reconnaissance de l’environnement lui-même on tout qui usagé d’eau et
demande le maintien des services fournis par les écosystèmes
- A ce titre les ressources en eau ne devraient pasêtreépuisés ou de la des limites est leur
reconstitution aux moyennes de processus naturelle par l’intervention humaine
- Pour cela il faut avoir les changements a apporté sur 3 trois domaines d’action :
L’accent tombe tout particulièrement sur les nécessités de garantir un accès équitable aux
ressources en eaux, à l’initialisation de ces ressources et au bénéfice qui peut-ondécoulé,
pourtous les usagers et en particule pour les usagers défavorisé.
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La mise en œuvre de GIRE
Les autorités politiques doivent fixer des objectifs pour l’utilisation, la protection et la
conservation de l’eau. Le processus d'actualisation de la politique de l'eau est une étape majeure,
qui exige une consultation élargie et nécessite un engagement politique. Elles doivent aussi fixer
les règles à suivre pour appliquer les politiques et atteindre les objectifs. Par exemple la
législation de l'eau convertit la politique en loi et devrait :
• Offrir un statut juridique aux institutions de gestion de l'eau du gouvernement et des groupes
d'utilisateurs de l'eau.
• Assurer l'utilisation durable de la ressource.
• Favoriser la création des structures de financement et mesures d’incitation permettant d’affecter les
ressources financières pour répondre aux besoins en eau.
Il définit les rôles en créant un cadre organisationnel incluant les aspects formels et fonctionnels et en
renforçant les capacités institutionnelles avec le développement des ressources humaines. Pour cela des
arrangements institutionnels sont nécessaires pour permettre :
Le fonctionnement d'un consortium de parties prenantes impliquées dans la prise de décision avec la
représentation de toutes les sections de la société et un bon équilibre Genre ;La gestion des ressources en
eau basée sur les frontières hydrologiques (bassin versant, aquifère) et non administratives ;
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La mise en œuvre de GIRE
La mise en place de structures organisationnelles aux niveaux de bassins et de sous bassins afin de
permettre la prise de décision au niveau approprié le plus bas
La coordination par le gouvernement de la gestion nationale des ressources en eau à travers les secteurs
d'utilisation de l'eau ; il doit faciliter, réguler et encourager le secteur privé à contribuer au financement et à
la fourniture de services d’eau, d’irrigation...).
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La mise en œuvre de GIRE
I.4.1.Évaluation des ressources en eau :
L’évaluation des ressources en eau est une condition préalable indispensable au
développement durable et à une gestion rationnelle de l’eau dans le monde. Elle est capitale
pour la planification, la conception, la construction, l’exploitation et l’entretien de systèmes
d’irrigation et de drainage et revêt également une importance essentielle pour la réduction
des pertes causées par les inondations, l’approvisionnement en eau pour les besoins
domestiques et industriels, l’assainissement des eaux en milieu urbain et suburbain, la
production d’énergie, les secteurs de la santé, de l’agriculture et de la pêche, l’atténuation des
effets de la sécheresse et la protection des écosystèmes aquatiques. Qu’on l’appelle mesure
de la quantité d’eau, contrôle des ressources en eau ou recensement des ressources en eau,
pour ne citer que quelques exemples, elle est en train de devenir une composante
fondamentale de la gestion intégrée des ressources en eau.
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La mise en œuvre de GIRE
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La mise en œuvre de GIRE
➢ Les redevances de prélèvement d’eau, d’autre part, sont similaires aux tarifs de l’eau,
mais sont prélevées sur les multiples usagers de la source du prélèvement d’eau. Ces
redevances sont extrêmement importantes pour le financement des activités GIRE. Elles
peuvent aussi bien être imposées comme un montant fixe (comme un droit) ou dépendre
de l’usage de l’eau. De telles redevances sont aussi connues comme la tarification de
l’eau « en vrac » (en grandes quantités), et pourraient être différenciées à travers les types
d’usages (industriels, agricoles ou services publics). Ce sont des instruments
économiques potentiellement importants pour la gestion des allocations d’eau entre les
secteurs.
➢ Les redevances de rejet sont appliquées aux activités qui rejettent des effluents dans les
entités hydrologiques. Ces redevances sont de plus en plus utilisées pour contrôler et
réduire la pollution de l’eau (spécialement dans les pays développés) et varieront en
fonction de la quantité et de la qualité du rejet. Les coûts d’administration et de contrôle
de ces rejets sont généralement élevés. Par conséquent, les pays pauvres sont moins
enclins à les imposer, même quand il y a une pollution considérable due aux activités
économiques dans leurs principaux cours d’eau ou entités hydrologiques.
➢ Les subventions de l’eau devront être utilisées pour promouvoir l’équité sociale, la
croissance, l’emploi et l’augmentation des revenus dans des secteurs économiques
particuliers. Un cas de subventions et d’équité sociale intervient lorsque le service d’eau
bénéficie d’abord à l’usager individuel. Les subventions aux usagers de l’eau sont des
instruments de gestion qui peuvent être justifiés par le fait que :
✓ De nombreux usagers sont pauvres et ne peuvent pas payer les tarifs de recouvrement
des coûts ;
✓ L’utilisation de sources d’eau saine et l’hygiène de base des ménages doivent être
promues car elles améliorent la santé publique ;
✓ Les subventions peuvent être utilisées pour accélérer les mesures d’économies d’eau,
ou de réduction de la pollution, par les entreprises et les ménages.
➢ Les taxes de pollution sont appliquées dans de nombreux projets d’investissement
publics et privés qui affectent négativement la qualité de l’eau et dégrade les écosystèmes
aquatiques. Cependant, beaucoup de pays n’ont pas de normes de contrôle de la pollution
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La mise en œuvre de GIRE
de l’eau ou la capacité de faire appliquer la législation existante. Certains pays prélèvent
des taxes environnementales sur les effluents d’eaux usées directement rejetés dans les
cours d’eau naturels. Cette pratique est basée sur le principe pollueur-payeur.
L’établissement de normes appropriées pour fixer des taxes de pollution exige une
analyse prudente des coûts et des bénéfices, vu le coût élevé des opérations de
décontamination, de contrôle et d’exécution. De plus, les données de rejets des effluents
doivent faire l’objet d’une information publique pour que ce système fonctionne
correctement.
Les conflits sur l’usage de l’eau concernent les aspects quantitatifs, qualitatifs et l’accès à cette
ressource. Chaque pays, région ou localité a construit, au cours du temps, ses propres dispositifs
de résolution et prévention des conflits sur l’usage de l’eau. Chaque dispositif est plus ou moins
efficace selon sa capacité d’atteindre les multiples objectifs en jeu.
L’accès à l’eau et à ses bénéfices a toujours été une préoccupation centrale dessociétés
humaines qui cherche à disposer de la quantité et de la qualité d’eau dont elles ont besoin. Cette
préoccupation ne devient source de conflit que lorsque certains groupes sociaux ne peuvent
satisfaire leurs besoins.
Les conflits entre groupes ont augmenté à cause des processus de désertification et de
changement climatique ou, tout simplement, à cause de la croissance démographique et de la
surexploitation des nappes phréatiques.
Ces conflits s’expriment de différentes manières, en fonction du contexte ; notamment, en
fonction des conditions locales et régionales de développement, des caractéristiques culturelles
et, bien sûr, des données hydrogéologiques et écologiques.
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La mise en œuvre de GIRE
I.5.1- Types de conflit et mode de résolution :
Les conflits que vit l’humanité pour le contrôle de l’eau suivent un modèle quicorrespond, dans
sa complexité, aux différenciations sociales qui enrichissent chaque
fois plus les rapports sociaux.
Les sociétés des époques passées, avec des différenciations sociales moinsimportantes (entre
différents secteurs d’un même territoire, ou bien entre différentescommunautés soumises à un
même système social) ont utilisé l’eau de façon moinsintensive qu’ aujourd’hui, sauf peut–être
dans les grandes sociétés qui fonctionnaientavec des systèmes politiques très organisés de
contrôle hydraulique des systèmeslacustres et de l’irrigation .
Dans les pays du nord, les cours d’eau sont désormais utilisés par des secteurs
différents de la population avec des objectifs différents. Ce multi usage est source de
conflits, notamment entre les agriculteurs, les défenseurs de la nature (souvent des
citadins), ceux qui pratiquent des activités de loisir telles que pêche, canoë. (des
citadins ou des ruraux, en majorité non agriculteurs). Les agriculteurs sont accusés de
pomper trop d’eau, les kayakistes de détruire les frayères à poissons, les écologistes
de freiner le développement économique.
Ces conflits peuvent se résoudre par des médiations ou des concertations entre
acteurs locaux ; elles aboutissent à la signature entre usagers d’une charte du multi–
usage, d’un code de bonne conduite ou bien à la création d’une instance de gestion
concertée multiparti.
L’agriculture industrielle est accusée, surtout dans les pays du nord, de polluer
les nappes et les rivières, que ce soit par le lessivage des engrais et des pesticides, ou
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La mise en œuvre de GIRE
par l’épandage de grandes quantités de déjections animales provenant des élevages intensifs. La
A l’inverse, les agriculteurs souffrent parfois de la pollution industrielle ou urbaine de leur eau
d’irrigation ; ils se mobilisent pour négocier avec les industriels ou avec les pouvoirs publics
Les zones humides sont parmi les milieux naturels les plus menacés au monde, à
cause de l’évolution de l’agriculture (assèchement par le drainage ou, au contraire,
atterrissement par l’abandon), mais aussi à cause de l’urbanisation.
Les conflits peuvent donc opposer les agriculteurs aux protecteurs et aux usagers
de la nature ou directement aux autorités chargées de la préservation des milieux
naturels remarquables.
On reproche aux agriculteurs de faire baisser le niveau de l’eau dans les étangs à cause de
l’irrigation ou, pire, de drainer certaines zones marécageuses pour les mettre en culture. Dans
certains pays du nord, les chasseurs de gibier d’eau jouent un rôle important dans ce conflit
;suivant les cas, ils peuvent se retrouver aux côtés des défenseurs de la nature, ou bien contre eux
quand ils craignent que les mesures de protection restreignent leur activité de chasse.
En Amérique latine, l’approvisionnement en eau des foyers est un sujet majeur de conflit entre
les populations marginalisées et l’Etat, les municipalités ou les entreprises concessionnaires ; et
ce, qu’il s’agisse d’obtenir l’adduction, de fixer le prix de l’eau ou d’améliorer le système.
De nombreuses mobilisations populaires voient le jour. Elles combinent mouvements de rue,
campagnes d’information au travers des médias et négociations pour obtenir l’intervention des
pouvoirs publics. Parfois, les pouvoirs publics prennent l’initiative et favorisent la mise en place
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La mise en œuvre de GIRE
De commissions locales de gestion de l’eau pour donner aux habitants un rôle actif dans
la réponse à leurs besoins.
Les conflits entre paysans sur la distribution de l’eau d’irrigation sont, probablement,
parmi les plus anciens conflits hydriques et les plus répandus à la surface du globe.
C’est pourquoi les sociétés paysannes ont élaboré, au fil des siècles, de nombreux mécanismes
communautaires de résolution de ces conflits.
● Conscientisation des usagers dans l’objectif d’une participation responsable aux prises de
décisions.
● sauvegarde et valorisation des savoirs populaires et traditionnels.
● Rétablissement des mécanismes de mémoire sociale, qui permettent l’accumulation
d’expériences.
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La mise en œuvre de GIRE
I.5.1- Les Initiatives de l’Etat pour Associer la Population à la Gestion Locale
de l’Eau :
Les pouvoirs publics ont décidé d’inviter les populations concernées à s’impliquer dans tout ou
partie de la gestion locale de l’eau qu’elles utilisent.
Aux Philippines, les paysans ont désormais hérité de la gestion des périmètres d’irrigation, que
l’Etat assurait jusqu’alors. Cette expérience de transfert est considérée par certains comme étant
une des plus réussies au monde.
Dans certains pays, des institutions de gestion concertée de l’eau fonctionnent au niveau
régional depuis plusieurs siècles. La plupart des acteurs concernés s’y retrouvent pour tenter,
notamment, de résoudre leurs différends.
Quelques Etats ont reconnu ces institutions et fixé un cadre juridique pour délimiter leur champ
d’action et adapter leurs règles de fonctionnement.
Il existe plusieurs sortes de vulnérabilités ; elles peuvent être d’ordre économique, social,
politique comme elles peuvent être simplement tributaires de la géographie d’un pays ou d’un
territoire. Au premier abord, l’eau entre dans le cas d’une vulnérabilité naturelle et géographique
pour les pays pauvres en cette denrée et dans la catégorie des atouts géographiques pour les pays
qui en disposent copieusement. Toutefois, le statut spécifique de bien « eau » comme
vulnérabilité naturelle et géographique pourrait s’étendre vers d’autres dimensions. L’eau dans
ce cas constituerait ipso facto un handicap d’une industrialisation ou d’un développement
agricole d’où la métamorphose de celle-ci en une vulnérabilité économique parfois
insurmontable, coûteuse et portant atteinte aux avantages comparatifs traditionnels d’un pays.
En Algérie l’eau est un facteur fondamental et l’une des vulnérabilités géographiques qui
pourrait être source de tensions, de conflits sociaux et de sous-développement économique. Le
problème de l’eau est, en effet, amplifié ces dernières années par une sécheresse sévère qui a
touché l’ensemble du territoire. La crise a sévi particulièrement dans les régions Ouest et Centre,
où le déficit pluviométrique se situe entre 30 % et 40 % et qu’il dépend des effets normaux d’un
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La mise en œuvre de GIRE
réchauffement climatique planétaire c’est « la rareté naturelle de l’eau » (PNE, 2005d ; PNE,
2010b ; PNE, 2011c ; PNUD, 2009). Une autre approche considère que la rareté de l’eau a
commencé durant la période coloniale et il semble qu’elle a été artificiellement construite en vue
d’empêcher l’industrialisation du pays. Il est étranger qu’une telle stratégie ait été reconduite
après l’indépendance, laquelle type de rareté nous la nommons au titre de ce travail : « une
construction politique de la rareté de l’eau » (R. Arrus, 1985 ; 1997 ; 2001 ; F. Molle et P.
Mollinga, 2003).
Pour souligner l’acuité de la rareté de l’eau et les problèmes y afférents en Algérie, nous en
faisons une présentation en 3 sections. La section 1 porte sur une présentation des potentialités
hydriques du pays avec une mise en exergue des degrés de la répartition déséquilibrée dans
l’espace et dans le temps. Dans la section 2, nous exposerons les capacités de mobilisation, les
volumes exploitables et les volumes mobilisées de l’eau en Algérie par une approche prospective
à l’horizon 2030. L’élément saillant de ce chapitre incarne dans un essai inédit d’application de
l’approche des indicateurs pour positionner l’Algérie sur la grille de rareté internationale. Quant
à la section 3, elle sera consacrée à la présentation de l’organisation institutionnelle et juridique
du secteur des ressources en eau de l’Algérie, ainsi que l’importance donnée par les pouvoirs
publics à ce même secteur.
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La mise en œuvre de GIRE
effet, les cours d’eau du Nord se caractérisent par une variation interannuelle conséquente. Les
cours d’eau du Sud, par contre, sont caractérisés par un régime complexe, les précipitations y
sont rares et l’évaporation y est intense.
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La mise en œuvre de GIRE
dans des régions où le stress hydrique est aigu (OCDE, 2009). La répartition aléatoire de l’eau
dans l’espace et dans le temps, donne à croire que la question de la pénurie de l’eau est une
donnée naturelle rendue plus sévère par l’accroissement de la population mondiale. Dès lors,
dans le sillage de la crise de l’eau actuelle, surgissent des analystes qui plaident pour une autre
approche du bien « eau ». Dans leur idée la pénurie d’eau est plus profonde qu’un problème
naturel lié à la géographie planétaire ; c’est surtout une question sociale et un construit social lié
notamment à des pressions exercées sur la ressource par le truchement d’une augmentation des
besoins d’un développement économique de l’humanité jamais connu. L’amélioration du niveau
de vie et le changement de mode de vie imposés par la mondialisation ou l’American way of life,
supposant des comportements gaspilleurs d’eau, tandis que la pollution des ressources
souterraines et superficielles par les différents secteurs de l’activité économique entre autres
l’agriculture et l’industrie, ne cesse de s’accroitre. Le tout est exacerbé par une mauvaise gestion
de l’eau et une coopération timide entre États malgré les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’un
véritable partage de l’eau pour éviter des conflits prévisibles (J-P. Bravard et A. Rivière-
Honegger, 2005; O. Alexandre, 2005; L. Ohlsson et A. Turton, 1999; L. Ohlsson, 1999 ; OCDE,
2012; M. Camdessus, 2003; T. Anderson, 2011).
L’eau est un bien très précieux et c’est autour de cela que se dessinent les prémices de défis
majeurs pour les années à venir. Nous viserons dans ce chapitre à faire le point sur ces défis et
contraintes. La section 1 sera consacrée à une présentation des besoins en eau des populations
qui connaissent dans ces dernières années un accroissement massif. Nous allons aussi
mentionner l’impact des usages de l’eau sur les activités agricoles et industrielles qui procurent
dans bien de cas un phénomène de pollution souvent irréversible. Dans cette même section, nous
allons voir comment le niveau du développement détermine les besoins par secteur d’activité. La
section 2 passe en revue des problèmes majeurs de l’eau telle la complexité des relations eau-
OMD, eau-conflits d’usages, eau-environnement et eau-gouvernance afin de montrer que la crise
de l’eau est multidimensionnelle, requérant ainsi une approche spécifique et un passage à la
GIRE. La section 3, quant à elle, abrite les moyens techniques de la politique de l’eau afin
d’atténuer ou d’annihiler si possible la crise de l’eau qui ne cesse de s’amplifier. Nous nous
limiterons l’analyse dans cette section à quelques instruments de la gestion de l’offre
(dessalement de l’eau de mer, les grands transferts, l’exploitation des ressources aquifères
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La mise en œuvre de GIRE
fossiles et les eaux usées traitées) et quelques moyens de la gestion de la demande (le commerce
de l’eau virtuelle particulièrement).
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La mise en œuvre de GIRE
l'industrie environ 20 % et les usages domestiques environ 10 %. Entre régions et pays, les
différences sont considérables
1.1.1. Impact de développement économique sur les ressources en eau :
Le niveau de consommation de l’eau douce d'un pays augmente en fonction de son niveau du
développement économique. Pour cela, la majorité des pays cherche à réduire l’intensité
hydrique du PIB par les actions de la politique de l’eau (A. Buchs, 2012). Dans les régions du
monde en développement, le niveau de consommation d’eau est beaucoup plus faible de même
l’utilisation diffère entre régions (urbaines ou rurales).
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La mise en œuvre de GIRE
croissance encore plus rapide et leur population s'est vue multiplier plusieurs fois notamment à
cause de l'exode rural. Durant les 30 dernières années, ces villes ont dû absorber chaque année
des nombres considérables de nouveaux arrivants où certains pays ont des systèmes inefficaces
de distribution et d’adduction de l’eau. Les prévisions sont inquiétantes surtout, quand nous
savons qu’aujourd’hui 49,6 % seulement de la population mondiale vit dans des villes et en
2030, le chiffre pourrait atteindre 60 %, voire 81 % dans certaines ville du monde (WWDR1,
2003 ; WWDR3, 2009 ; FAO, 2012).
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La mise en œuvre de GIRE
mondiales et le cas extrême que J-R. Starr (1991) qualifie de berceau potentiel et futur d’une «
guerre de l’eau », c’est le Moyen-Orient avec 5 % de la population mondiale et moins de 1 %
des ressources hydriques. L’eau pourrait ainsi donner naissance à un nouveau groupe de
puissances susceptibles de peser sur la scène internationale et de garantir la sécurité humaine,
économique et politique. Elle conférerait un atout indéniable aux neufs États qui se partagent 60
% des ressources naturelles du monde. Ces pays sont: RDC en Afrique, le Canada et les États-
Unis en Amérique du nord, le Brésil en Amérique du sud, la Chine, l’Indonésie et l'Inde en Asie
du sud, la Russie en Europe et la Colombie.
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La mise en œuvre de GIRE
elle est traversée par un fleuve (dont les eaux sont souvent polluées). Les villes doivent donc
ramener à grande distance l’eau qui leur est nécessaire (WWDR3, 2009). De plus, la construction
de grands immeubles provoque l’accumulation de centaines de milliers de personnes, et même de
millions de personnes, sur des espaces relativement restreints (parfois plus 1000000
habitant/km2) (J. Assouline et S. Assouline, 2009 ; Y. Lacoste, 2004). Cela pose non seulement
le problème de l’adduction de l’eau mais aussi celui de l’évacuation des déchets et les villes
doivent en principe posséder des égouts et des stations d’épuration des eaux usées. Y. Lacoste
(2004) suggère qu’une véritable « révolution hydraulique » soit engagée, à l’instar des villes de
l’Europe Occidentale au XIXe siècle où l’eau n’était pas potable et coûtait très cher. La
révolution hydraulique en Europe a fait naître des entreprises de gestion de l’eau dont la taille
aujourd’hui est très importante. Au fur et à mesure que leurs populations augmentent, les pays
qui manquent d'eau deviennent plus nombreux. L’indice des besoins en eau douce doit s’élever à
20 litres par personne et par jour et qu'il en faut 5 à 20 fois plus pour l'agriculture et l'industrie et
que l’installation où l’eau peut être prélevée doit être située à moins de 1 kilomètre du logement
de l’usager. Ces notions ont été largement acceptées et employées par la Banque mondiale et
d'autres organisations (OMS et UNICEF, 2000).
Le développement industriel aussi est beaucoup plus puissant et il se propage désormais dans
la plupart des pays, entrainant le dégagement de gaz carbonique qui s’accumule dans
l’atmosphère ; d’où l’apparition des signes de l’effet de serre. Ses conséquences vont sans doute
s’amplifier, malgré les mesures prises dans la plupart des pays déjà fortement industrialisés pour
limiter les consommations des énergies. Toutefois, il ne paraît pas possible de bloquer le rapide
développement industriel de grands États comme l’Inde et la Chine, qui rejettent d’ores et déjà
de très grosses quantités de gaz carbonique dans l’atmosphère. Le développement industriel a
surgi un écart de revenus entre les habitants d’où l’utilisation de l’eau est devenue tributaire de
ce revenu. L’utilisation de l’eau à des fins industrielles augmente en fonction des revenus des
pays. De 10 % dans les pays à faibles revenus et à revenus moyens inférieurs, elle passe à 59 %
dans les pays à revenus élevés (WWDR1, 2003).
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La mise en œuvre de GIRE
émissions du gaz à effet de serre (GES) dont l'origine provient pour une grande part des
émissions de CO2 des industries et du transport. Jadis de nombreux facteurs (comme les forêts)
servaient de tampon et absorbaient le dioxyde de carbone mais aujourd’hui les activités
humaines ont rompu l’équilibre planétaire et ont endommagé l’écosystème dont les résultats
fâcheux ne sont pas encore connus. Les travaux des experts des institutions internationales
conduisent à la conclusion que la planète va vers une hausse des températures de 1°C à 3,5°C
(voire 5,8°C pour certains57) d'ici 2100 et ils affirment qu’une réaction rapide, concertée et bien
examinée serait susceptible d’apaiser les effets désastreux de la contrainte climatique (WWDR2,
2006). Les bases de nouveaux accords internationaux visant à une réduction des émissions de
gaz carbonique (CO2) et le gaz de méthane (CH4) ont été examinées aux conférences de Kyoto
en décembre 1997, à la conférence de Copenhague en décembre 2007, à la Conférence des
Nations Unies sur le Développement Durable (Rio+20) en 2012, mais celles-ci restent sans
avancée majeure à cause des problèmes liés aux pays développés et l’absence d’une volonté
politique. Les mesures définies concernant d'abord les pays les plus producteurs de GES,
aujourd'hui qui sont les pays riches, lesquels se sont engagés à stabiliser leurs émissions. Ces
accords restent bien timides pour espérer une réduction de l'accroissement mondial de GES au vu
des perspectives de développement de nombreux pays émergents, dont la Chine, l’Inde et les
autres pays de BRICS58.
Le changement climatique ne passe pas sans laisser une trace et un bilan pessimiste sur les
ressources en eau. En effet, le premier point noir se dessine sur le cycle de l’eau, certains font
état de catastrophes de grande ampleur, comme des changements affectant les grands courants
océaniques et un relèvement du niveau des mers à cause de la fonte des glaciers. S. Diop et P.
Rekacewicz (2006) estiment qu’une élévation du niveau des mers de 1 mètre, (ce qui
envisageable pour la fin de XXIe siècle) provoquerait la submersion de 1% du territoire en
Égypte, 6 % aux Pays-Bas et plus de 16 % au Bangladesh. Dans ces pays menacés, des dizaines
de millions d'hommes pourraient être contraints à se déplacer, induisant des migrations de
populations (réfugiés climatiques) et des foyers de tension régionaux. D’ailleurs, les scénarios les
plus sûrs prévoient des sécheresses plus étendues dans les zones arides et semi-arides, des
inondations plus fréquentes et des tempêtes plus nombreuses. La bonne santé des écosystèmes
dépend fondamentalement du fait qu'ils reçoivent des quantités adaptées d'eau, d'une qualité
donnée et à un moment donné. Le changement climatique ajoutera des pressions sur des
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La mise en œuvre de GIRE
écosystèmes déjà sous pression. Comme conséquence à l'augmentation des températures, la
demande en eau augmentera. L'évaporation réduira les ressources disponibles de même que
l'évapotranspiration grandissante au niveau des récoltes et de la végétation sauvage. De même
que la demande en eau requise par l'irrigation ou par les systèmes de refroidissement des
industries ajouteront une pression sur les ressources. L’homme doit désormais se battre sur deux
fronts. D’une part, il doit lutter pour l’eau, autrement dit assurer un accès à une eau salubre pour
satisfaire ses besoins. D’autre part, il doit lutter contre l’eau, c’est-à-dire lorsque l’eau devient un
grand danger pour sa vie : érosion des terres, inondations, tempêtes, sécheresses…etc. (Y.
Lacoste, 2004 ; T. Clarke et M. Barlow, 2002).
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La mise en œuvre de GIRE
activités terrestres et 90 % des polluants (azotes et phosphates) déchargés dans la mer morte et
caspienne sont transportés par les eaux usées des pays riverains (S. Diop et P. Rekacewicz, 2006
; WWDR3, 2009).
Les pays développés et industrialisés soufrent de problèmes majeurs de pollution de l'eau.
Selon la Commission européenne d’environnement (2008) plus de 90 % des cours d'eau
européens ont de fortes concentrations de nitrates, qui proviennent surtout des engrais et des
pesticides utilisés en agriculture, Sachant que la limite de qualité est fixée selon les
recommandations de l’OMS à 50 mg/litre. La pollution provenant d’une contamination par les
nitrates et phosphates peut durer des dizaines d’années (S. Diop et P. Rekacewicz, 2006).
En outre, le problème de la pollution se pose particulièrement aux pays où l’accroissement
démographique est important. Dans les PVD, 80 à 95 % de toutes les eaux usées et 75 % de tous
les déchets industriels, en moyenne, sont déchargés dans des fleuves et de mers faute de
financement ou de know-how technologique, sans avoir subi le moindre traitement et ce sont eux
qui subissent souvent les conséquences néfastes de la pollution. En effet, 50 % de la population
de ces pays est exposée à des sources d’eau polluée (G. Rotillon, 2005 ; J. Assouline et S.
Assouline, 2009 ; M. Camdessus, 2003).
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La mise en œuvre de GIRE
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La mise en œuvre de GIRE
les sources diffuses de pollution » incarnant dans les zones cultivées, les parcs, ou mêmes les
terrains de golf irrigués et fertilisés excessivement par les pesticides, mais également les zones
urbaines, dont les voies de circulation ruissellent des matières organiques, métaux lourds,
pesticides et sels minéraux.
Les eaux souterraines sont plus vulnérables aux impacts humains que l’eau de surface par le
fait que leur dépollution ne peut être envisagée qu’à très long terme vue la fragilité et le
renouvellement lent, mais aussi sur le plan technico-économique reste coûteuse. La solution
adéquate consiste donc à adopter des stratégies de protection puis d’optimiser les techniques de
dépollution. Ces mesures doivent faire appel un éventail d’instruments techniques et légaux.
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La mise en œuvre de GIRE
Les biens et services normaux qui s’échangent sur des marchés fonctionnant de manière
optimale sont répartis selon leur utilisation à valeur maximale. Dans le cas de l’eau, et en raison
de ses caractéristiques intrinsèques et de la façon dont elle est gérée traditionnellement, toutes les
valeurs (y compris les valeurs sociales et environnementales) ne sont pas reflétées dans les prix
du marché, et en fait ne peuvent l’être. Ainsi, les outils permettant de fixer le prix de l’eau à son
coût réel après valorisation et grâce à un commerce de l’eau amélioré sont nécessaires pour faire
pendant aux dysfonctionnements du processus de valorisation du marché.
Les pistes en la matière sont nombreuses, et il ne peut en être autrement pour un problème
aussi complexe que la gestion de l’eau. Pour clarifier les choses, il faut commencer par
distinguer la répartition de l’offre et celle de la demande. L’offre d’eau étant globalement fixe,
l’approche par l’offre ne peut reposer que sur l’amélioration de l’accès aux quantités d’eau
disponibles. Les possibilités techniques sont les suivantes : augmentation de l’accès aux
ressources en eau conventionnelles, par augmentation des capacités de stockage des flux
(barrages et systèmes locaux de stockage des eaux de pluie pour l’essentiel) ou meilleure gestion
des stocks disponibles (principalement les eaux souterraines et aquifères ayant fait l’objet d’une
surexploitation grandissante au cours des dernières décennies) ; meilleur recyclage de la
ressource de manière à optimiser son utilisation et éviter les gaspillages ; contrôle de la pollution
des eaux pour augmenter les quantités disponibles pour les usages humains et réduire les coûts
de traitement ; transferts de ressources entre bassins fluviaux ; dessalement de l’eau de mer.
L’application de ces techniques n’a bien entendu de sens qu’à l’échelle où se posent les
problèmes, autrement dit au plan local pour ce qui concerne la gestion de l’eau. Le potentiel
technique des solutions est intimement lié aux circonstances locales de l’utilisation de la
ressource, de sorte qu’il faut une étude de terrain pour pouvoir dire quoi que ce soit dans un
contexte particulier. Il se dégage néanmoins des tendances générales à ce sujet. Le dessalement
de l’eau de mer est par exemple une solution pour le moment trop coûteuse dans de nombreux
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La mise en œuvre de GIRE
contextes (malgré une division du coût par quatre au cours des deux dernières décennies), mais la
technique commence progressivement à se répandre au-delà des pays pour lesquels les
considérations financières et écologiques n’ont jamais vraiment compté pour adopter cette
solution, essentiellement les pays du golfe investissant leur énorme rente pétrolière dans des
usines de dessalement. La technique est donc désormais répandue notamment en Australie, en
Californie ou en Espagne, mais reste limitée à des zones riches exposées à un stress hydrique
élevé. e n’est qu’à long terme que l’on peut espérer son développement à une échelle plus
importante, peut-être associée aux panneaux solaires pour apporter l’énergie nécessaire à son
application.
De même, le transport de l’eau pour rééquilibrer l’offre aux échelons locaux n’est pas une
solution réaliste au plan global : les coûts de transport sont trop élevés, surtout pour les
bénéficiaires potentiels qui se situeraient dans des pays en développement. Un marché mondial
de l’eau comparable à celui du pétrole n’est donc pas pour demain. Il est par contre envisageable
d’acheminer l’eau par des infrastructures adaptées, solution pratiquée d’ailleurs depuis des
millénaires, mais réaliste à des échelles réduites uniquement, et donc pas en mesure de résoudre
tous les problèmes d’inégalité d’accès à l’eau, surtout si l’on considère le coût des
infrastructures. Une technique qui fait son chemin, principalement dans les pays en
développement, est le recyclage de l’eau, qui consiste par exemple à utiliser les eaux rejetées par
les activités urbaines pour alimenter en aval les activités agricoles.
Cette gestion intégrée de l’eau ou bien cette type de répartition présente de nombreux
avantages : elle permet de fournir de l’eau régulièrement aux agriculteurs et de moins faire
dépendre leurs activités des aléas climatiques ; elle contribue à créer de l’activité et de l’emploi
urbain ; elle permet de réduire en aval le niveau de pollution de l’eau rejetée par les villes. Mais
cette technique implique que les activités agricoles se situent en périphérie des zones urbaines, et
sa mise en œuvre repose sur une capacité de planification urbaine et une appropriation par les
populations locales qui exigent un long processus d’apprentissage.
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La mise en œuvre de GIRE
théorique devrait conduire à égaliser la valeur d’une unité marginale d’eau pour tous les
utilisateurs potentiels Égaliser les valeurs marginales de toutes les utilisations potentielles de
l’eau est bien évidemment un objectif parfaitement utopique, mais le principe qui en découle et
selon lequel il faut encourager les acteurs concernés à faire l’usage le plus « productif » possible
de la ressource lorsqu’elle se raréfie procède du simple bon sens. Il existe principalement deux
moyens d’y parvenir : inciter les utilisateurs à faire un usage plus efficace de l’eau ; encourager
des transferts de la ressource des usages les moins bénéfiques vers ceux dont les « rendements »
sont plus élevés. Un usage plus efficace de l’eau consiste en gros à augmenter la productivité de
l’utilisation de la ressource, autrement dit à augmenter la capacité de création de richesse pour
une quantité d’eau utilisée. Cela peut se faire en limitant les pertes subies par fuite et percolation
lors de l’acheminement de l’eau par des réseaux urbains, ou en réduisant les gaspillages dus à
une utilisation inappropriée de la ressource dans des processus agricoles ou industriels. La piste
la plus prometteuse en la matière semble être la hausse de la productivité agricole par une
meilleure utilisation de l’eau grâce au changement de techniques d’irrigation, à la minimisation
du phénomène d’évapotranspiration qui accompagne la croissance des végétaux, et à la création
de variétés plus résistantes au manque d’eau. C’est dans les pays en développement dépendants
d’avantage des activités agricoles et où les techniques agricoles sont les moins productives que le
potentiel d’amélioration est le plus élevé. Les techniques d’irrigation en particulier peuvent faire
une différence énorme en matière de rendements : l’emploi de l’irrigation double les rendements
agricoles les plus élevés par rapport à l’utilisation des eaux de pluie ; après l’échec des projets
d’irrigation à grande échelle dans les pays en développement, l’accent est désormais mis sur les
technologies simples à l’échelle locale, plus faciles à approprier et moins chères L’agriculture est
une activité essentielle, surtout dans les pays en développement, mais elle ne génère pas les
utilisations des ressources en eau les plus lucratives : l’industrie crée en moyenne 70 fois plus de
valeur par litre d’eau que l’agriculture. Cela explique qu’elle constitue l’essentiel des
prélèvements d’eau dans les pays riches. Une autre caractéristique est que l’eau pour l’industrie
constitue véritablement un coût de production, dans la mesure où les industriels paient
généralement l’eau qu’ils utilisent, à la différence des agriculteurs qui bénéficient d’une
ressource gratuite. Le résultat logique est que les incitations à améliorer la productivité des
utilisations de l’eau sont beaucoup plus fortes dans l’industrie que dans l’agriculture, et de fait
cette productivité a fortement augmenté dans les pays industrialisés au cours des dernières
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La mise en œuvre de GIRE
décennies, et son amélioration fait partie des stratégies de nombreuses entreprises privées. La
réallocation des ressources en eau des usages les moins bénéfiques vers ceux dont les «
rendements » sont plus élevés repose sur un arsenal d’instruments de marché et d’approches
réglementaires. Le principe général est qu’une fois les usages essentiels de l’eau pour les besoins
de subsistance couverts, il convient d’orienter la ressource vers les usages les plus « productifs ».
C’est habituellement le système de prix qui joue ce rôle dans les économies de marché. Mais
l’eau est bien souvent une ressource sans prix, accessible librement et prélevée sans avoir d’idée
précise des quantités effectivement utilisée estime que globalement l’eau est tarifée à hauteur de
10 à 50 % des coûts d’exploitation et de maintenance des systèmes de distribution, et cela
représente à nouveau 10 à 50 % de la valeur de l’eau en termes de productivité agricole. Le
résultat est qu’il faudrait multiplier le prix de l’eau par un facteur compris dans une fourchette de
4 à 100 selon le contexte pour équilibrer l’offre et la demande d’eau, une mesure politiquement
suicidaire. La « vérité des prix » est difficile à mettre en œuvre dans ce domaine pour d’autres
raisons: une eau tarifée deviendrait inaccessible pour les plus pauvres qui sont en général les plus
nécessiteux ; le prix de l’eau aurait du mal à refléter les coûts environnementaux et la valeur
d’existence de la ressource (ce que les économistes appellent des externalités que le marché ne
peut pas prendre en compte) ; la multiplicité des usages de l’eau fait qu’un prix aurait du mal à
refléter correctement les coûts de ces usages. Finalement, si la tarification de l’eau est de manière
générale souhaitable pour éviter la surexploitation de la ressource.
Dans bien des cas cependant les moyens financiers et techniques ainsi que l’expertise
manquent aux populations locales, évidemment surtout dans les pays en développement. La
coopération internationale est alors cruciale pour amorcer le processus de développement. Dans
cette perspective, le développement de l’accès à l’eau propre figure en bonne place dans les
objectifs du millénaire pour le développement de la Banque Mondiale. Mais l’aide internationale
sans l’appropriation des politiques mises en œuvre par les autorités locales ne sert pas à grand-
chose. Le problème ne se pose d’ailleurs pas que dans le cadre de l’aide aux pays en
développement, mais de manière générale pour les politiques de l’eau partout dans le monde : la
problématique de l’eau souffre cruellement d’un manque d’attractivité pour les politiciens et
autres décideurs : elle nécessite une approche à long terme, peu compatible avec le rythme des
cycles électoraux ; elle intéresse peu les électeurs qui ne perçoivent pas les problèmes de l’eau ou
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La mise en œuvre de GIRE
bénéficient d’un accès à l’eau subventionné ; les résultats des mesures adoptées ne se voient pas
(des infrastructures enfouies, des systèmes d’irrigation en zone rurale…), et leur bénéfice
politique est donc maigre en regard des coûts qui sont eux gigantesques. La problématique de
l’eau est éminemment politique et sociale, bien davantage que technique, et cela implique des
processus longs d’apprentissage et d’appropriation des bonnes pratiques.
A l’heure actuelle, ce type de conflits peut être résolu grâce à des négociations politiques ou
par voie juridique. Cependant, l’expérience montre que les parties concernées utilisent souvent
ces négociations pour retarder la conclusion d’accords portant sur le partage des ressources en
eau. Il est important de souligner que pour résoudre des conflits amont-aval, il faut pouvoir
disposer d’estimations convenables sur la disponibilité des ressources en eau dans le temps, en
prenant en compte les écoulements restitués et les conséquences de la mise en valeur d’un bassin
versant sur les pertes dues à l’évaporation et sur le ruissellement. Une façon de résoudre ce type
de conflits revient à impliquer les usagers de l’eau et autres parties concernées qui seront affectés
par le projet de développement. Afin de protéger les parties subissant les répercussions négatives
d’un statu quo, les gouvernements devraient également toujours avoir compétence pour
l’arbitrage des conflits en cas de défaut d’accord. Lorsque ce n’est pas le cas, les parties tirant
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La mise en œuvre de GIRE
avantage d’un statu quo n’ont pas de raison de participer aux négociations ou d’accepter une
médiation visant à trouver une solution aux problèmes de répartition dont elles tirent profit.
- Il existe des pays excédentaires (qui a des quantités en plus d’eau), Et des pays en
manque
- Au sein d’un même pays, les conflits entre l’usager amont et aval, qui ont tendance à être
répandus, provoque généralement des retards excessifs au niveau de la mise en œuvre des
peut être résolu grâce à des négociations politiques ou par voie juridique.
- La marge de négociation dans la construction des règles de gestion porte sur deux
aspects principaux :
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La mise en œuvre de GIRE
- La délimitation d’un périmètre où l’application sera légitime : La délimitation d’une
- La définition d’un cahier des charges : Dans les plans de gestion de crise
- Chaque pays, région ou localité a construit au cours du temps, ses propres dispositifs de
résolution et de prévention des conflits sur l’usage de l’eau. Chaque dispositif est plus ou
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La mise en œuvre de GIRE
bassin versant. Cette planification peut être déclinée avec les Schémas d’Aménagement et
de Gestion des Eaux
- Un équilibre entre l’offre et la demande d’eau douce d’une qualité acceptable est un
terrain propice à l’émergence de toutes sortes de conflits. Ces conflits sont évitables dans
les relations locales, régionales, nationales et internationales. Selon le Commissariat
Général du Plan,
- Les conflits peuvent être gérés positivement par les pouvoirs publics, par la négociation,
la médiation, la concertation, la résolution conjointe de problèmes et la recherche de
consensus. Ces options aident à la construction de rapports bilatéraux ou multilatéraux
positifs.
- La proposition de gestion décentralisée et participative de l’eau fait partie d’un
mouvement politico-juridique de modernisation de l’État, où l’objectif est de surpasser
les pratiques transmises d’un passé centralisateur, individualiste et autoritaire. Ce modèle
de gestion de la ressource en eau, exercée principalement à l’échelle du bassin versant,
représente une possibilité concrète pour résoudre les conflits
- Parmi les expériences novatrices, la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE)
propose une approche fondée sur les principes du développement durable, suppose la
gestion par bassin versant et la participation des acteurs tant privés que publics D’autres
approches misent sur des instruments associés aux mécanismes du marché.
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La mise en œuvre de GIRE
Après ce tour d’horizon des expériences de conflit et de coopération autour de l’eau, une
image différente se dessine autant au niveau international qu’à l’intérieur des États. Si les
prévisions alarmistes de guerres de l’eauont été et doivent encore être relativisées, il reste que les
situations dans lesquelles l’eau constitue effectivement un élément majeur dans l’escalade des
tensions inter-étatiques et les affrontements au niveau local incitent à prendre ces risques au
sérieux. Nous constatons ainsi un approfondissement de la pénurie, qui sera davantage prégnante
dans les années à venir ; les interdépendances entre l’état de la ressource, les secteurs
économiques et les domaines politiques et sociaux font que les transformations
environnementales se répercutent facilement sur la cohésion sociale et les équilibres politiques.
Pour cette raison, les politiques hydrauliques ne peuvent plus se contenter d’approches
technicistes visant à équilibrer l’offre et la demande, mais portent au
contraire la responsabilité des choix sociaux et économiques qui en découlent.
Les conflits que vit l’humanité pour le contrôle de l’eau suivent un modèle qui
correspond, dans sa complexité, aux différenciations sociales qui enrichissent chaque fois plus
les rapports sociaux.
De nos jours, dans nos sociétés urbaines dont les différenciations internes sont très
importantes, et même dans les régions rurales chaque fois plus soumises à l’emprise des
implantations industrielles, les exigences en eau des villes sont chaque fois plus grandes et
génèrent des conflits.
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