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Luxation de hanche (dysplasie luxante de hanche)

    
On dit que la hanche est luxée lorsque la tête fémorale est complètement sortie de la cavité
cotyloïdienne. Un dépistage précoce permet le plus souvent une guérison simple ; il s’agit donc
d’un problème de prévention et non pas de dépistage anténatal d’où l’examen obligatoire de
tout nouveau né à la maternité. 
Définition
L'articulation de la hanche est composée de l'extrémité supérieure du fémur (la tête du fémur)
qui s'emboîte sur le bassin au niveau d'une cavité ostéocartilagineuse : le cotyle.
La luxation vraie de hanche est très rare à la naissance. Il s'agit d'une tête fémorale
complètement sortie de l'articulation de la hanche (cavité cotyloïde). En réalité, il faut parler de
"dysplasie congénitale de hanche" ou de "hanche luxable" c'est-à-dire de hanche susceptible
de se luxer à la marche si aucun traitement n'est entrepris.
Causes et facteurs de risque
Le risque statistique de luxation de la hanche oscille actuellement selon les spécialistes et les
régions entre 6 à 20 pour 1000 naissances, soit environ 15000 cas par an avec une large
prédominance dans le sexe féminin.
la présentation en siège décomplété lors de l'accouchement, des malpositions des pieds,
un torticolis congénital doivent alerter et faire rechercher une hanche instable avec une
attention particulière.
La luxation congénitale de la hanche se produit avant la naissance, dans l'utérus.
Elle résulterait de contraintes mécaniques tendant à repousser la tête fémorale hors du cotyle
en raison d'une posture luxante du foetus, souvent en position de siège décomplété.
Ces contraintes mécaniques sont évidemment plus fréquentes lors d'une première grossesse
lorsque l'utérus est plus tonique que lors des grossesses ultérieures.
La luxation serait favorisée par une hyperlaxité ligamentaire foetale d'origine génétique et
peut-être aussi hormonale.
Le dépistage précoce suivi du traitement approprié va empêcher la réalisation d'une
luxation et replacer dans le cotyle une tête fémorale dont la présence, bien centrée, est
nécessaire au modelage de celui-ci durant le premier âge.
Deux tiers des hanches instables demeurent ou deviennent pathologiques et un tiers évoluent
spontanément (= sans traitement) vers la consolidation normale. Lorsqu'on sait la complexité
du traitement curatif de la luxation de la hanche et la simplicité du traitement préventif, on
comprend tout l'intérêt du dépistage précoce des hanches luxables.
Dépistage et symptômes de la luxation de hanche
Le pédiatre qui examine un nouveau-né ou un nourrisson recherche toujours de façon
systématique, l'existence d'une hanche luxable, et ce avec plus de minutie qu'il trouve des
facteurs de risque
 Des antécédents familiaux de luxation de la hanche ;
 Une malposition des pieds ;
 un torticolis etc...
Des symptômes sont importants et le pédiatre, aussi bien à la maternité que lors des premiers
examens mensuels, doit évaluer l'abduction et l'adduction des cuisses la limitation de
l'abduction , une abduction difficile ou asymétrique, , l'asymétrie des plis cutanés ou le
raccourcissement apparent d'un membre inférieur traduisent une hanche à risque.
LE SIGNE DU RESSAUT (MANOEUVRE D'ORTOLANI)
Ce ressaut, parfois audible comme un craquement, traduit l'instabilité de la hanche. Il est
décelé par une manoeuvre de flexion, abduction et rotation externe de la hanche.
L'enfant, détendu, est couché sur le dos, nu, sur un plan dur, les membres inférieurs en
adduction parfaite,. Avec chaque main le médecin tient un genou entre le pouce et l'index et le
porte en attitude de flexion,. Le pouce doit être placé à la face interne de la cuisse, l'index sur
la face antérieure, et le médius allongé sur la face externe afin que sa pulpe puisse appuyer sur
la région trochantérienne. L'auriculaire ainsi que l'annulaire sont repliés sous le mollet qu'ils
soutiennent. Chaque hanche est alors testée simultanément ou de préférence séparément de
la façon suivante tout en appuyant sur le genou pour repousser vers l'arrière la tête fémorale,
on déplace la cuisse en abduction forcée. En cas de hanche luxable, la pulpe du médius perçoit
à la fin du mouvement un ressaut qui est dû au fait que la tête fémorale subluxée en arrière
dès le début de la manoeuvre par la pression sur le genou réintègre brusquement le cotyle en
fin d'abduction.
Des erreurs de perception sont fréquentes. En effet, il existe souvent des claquements péri-
articulaires et musculaires ou intra-articulaires normaux sans sensation d'instabilité de la
hanche. Parfois, c'est un craquement des genoux qui est interprété comme un signe du
ressaut. Il est probable que de nombreux signes du ressaut perçus chez le nouveau-né n'en
sont pas en réalité.
Si la malformation n'est pas reconnue précocement, la luxation de la hanche devient évidente :
les parents constatent d'abord un retard de la marche puis une démarche en canard. L'enfant
boite, se déhanche et présente une lordose compensatrice.
Imagerie
L'échographie des hanches s'est généralisée et peut être effectuée dès l'âge de 2 mois.  Elle
permet de faire le diagnostic de hanche luxable sans irradier le nourrisson.
L'examen radiologique est pratiqué pour confirmer une image échographique anormale vers 4
mois.
A la naissance, la tête fémorale n'est pas encore ossifiée. Elle est donc invisible sur la
radiographie du nouveau-né et son défaut de centrage ne peut être vu. Une radiographie
normale d'une hanche à la naissance ne permet donc pas d'affirmer avec certitude qu'il n'y a
pas de dysplasie.
Le retard d'apparition du noyau de la tête fémorale est un signe de grande valeur car il est
normalement visible à partir de 4 ou 6 mois. Le déplacement en dehors et en haut de
l'extrémité supérieure du fémur traduit la luxation. Le toit du cotyle est plan ou convexe, le
talus est émoussé et l'angle acétabulaire est trop grand. A ce stade, il est parfois déjà trop tard
pour un traitement simple. C'est le chirurgien orthopédiste qui décidera du traitement traction
continue progressive, plâtre, intervention chirurgicale etc.
Traitement de la luxation de la hanche
Chez le nouveau-né porteur d'une hanche luxable, le traitement doit être très simple.
Il faut maintenir les membres inférieurs en flexion et abduction, cuisses écartées pendant les
premiers mois de la vie. La tête fémorale va ainsi bien se placer dans le cotyle qui pourra se
mouler sur elle.
Plusieurs techniques de langeage en abduction sont possibles mais la consultation d'un
chirurgien orthopédiste s'impose pour en faire le choix.
On peut se servir de 3 ou 4 couches à la fois passant sous le périnée et assez larges pour
maintenir les cuisses en abduction par l'épaisseur du tissu.
Un lange découpé en H avec un carton fort au milieu, un lange roulé et placé dans son grand
axe entre les cuisses de l'enfant sont des moyens faciles à réaliser.
Le coussin de Becker en matière plastique lavable recouvert d'une couche et maintenu par
bretelles aux épaules ("culotte d'abduction").
Un tel traitement nécessite une surveillance régulière du nouveau-né puis du nourrisson.
En effet, la contrainte exercée doit être justement dosée afin d'éviter de léser la
vascularisation de la tête fémorale (risque d' ostéochondriteultérieure).
L'abduction est maintenue en permanence (jour et nuit) 3 à 5 mois. La radiographie de contrôle
vers 4 mois vérifie la forme du cotyle et la bonne position du noyau fémoral supérieur en
général apparu.
Dans les cas graves de luxation de hanche dépistés tard, le traitement chirurgical s'impose. Il
est suivi du port d'un plâtre encastrant la taille de l'enfant et descendant jusqu'aux orteils
pendant plusieurs mois avec tous les problèmes que cela suppose tant psychologiques que
locomoteurs et hygiéniques.

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