Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cette étude a été réalisée à la demande et avec le soutien du Centre d’Information des Viandes (CIV).
Carole Jousseins, Institut de l’Élevage (Service Productions de Viandes)
Edmond Tchakérian, Institut de l’Élevage (Service Approches Sociales et Travail en
Élevage)
Emmanuel Morin, Institut de l’Élevage (Service Économie des Exploitations d’Elevage)
Catherine de Boissieu, Institut de l’Élevage (Service Méthodes et Outils pour les
Références et le Conseil)
Thomas Turini, Centre d’Information des Viandes
Collection Résultats
1. Résumé
Que consomment les ovins en France pour produire la viande et le lait dans les exploitations
d’élevage ? Pour actualiser les connaissances sur le sujet, l’Institut de l’Élevage a réalisé
une étude pour le CIV (Centre d’Information des Viandes). Les consommations de
fourrages et d’aliments concentrés de 477 exploitations ovines suivies entre 2008 et 2011
ont été analysées.
Ces fermes sont représentatives de la diversité des systèmes d’élevages ovins allaitants et
laitiers français. Elles sont suivies annuellement dans le cadre du dispositif Réseaux
d’Élevage conduit en partenariat avec les Chambres d’Agriculture et les organismes
techniques intervenant auprès des éleveurs. Les données qui en sont issues fournissent
entre autres des éléments relativement précis sur les pratiques d’élevage et l’alimentation
des troupeaux.
Les quantités de fourrages et d’aliments concentrés, rapportées à l’UGB (Unité Gros Bétail)
et à la brebis (calculée suivant l’EMP - Effectif Moyen Présent1) ont été calculées pour
chaque exploitation et leurs moyennes évaluées par grands types de systèmes de
production. Les résultats ont ensuite été extrapolés à l’échelle « France entière » en
calculant une ration moyenne nationale à partir des rations moyennes des différents
systèmes, pondérés selon leur représentativité statistique (nombre de brebis,
Recensement Agricole 2010) au niveau national.
Cette étude permet de dégager les grandes catégories d’aliments consommés et leur
proportion dans la ration moyenne des animaux. Elle permet également de corroborer deux
points :
1
Voir Lexique en fin de document
1
Sommaire
1. Résumé .......................................................................................................................1
2. Introduction ..................................................................................................................4
Fourrages .............................................................................................................5
7. Parts des grands types d’aliments dans les rations selon les systèmes ....................13
2
Élevages des Pyrénées-Atlantiques en zone fourragère ....................................26
11. Lexique...................................................................................................................44
13. Annexe 2 : Carte des différentes zones d’élevage en France. Source : Institut de
l’Elevage ...........................................................................................................................48
3
2. Introduction
L’alimentation des animaux d’élevage est sujette à de nombreuses questions de la part des
consommateurs et des citoyens ; pour des préoccupations en rapport avec la qualité des
produits mais également pour les liens qui existent entre les pratiques d’alimentation et,
plus largement, l’environnement et l’occupation du territoire. Par exemple, 20 % du territoire
national est occupé par des surfaces destinées à nourrir le cheptel bovin produisant du lait
et de la viande. Par ailleurs, l’élevage d’herbivores - bovins, ovins, caprins, équins - est tout
particulièrement présent dans les « zones défavorisées » dans lesquelles les prairies
restent le mode de valorisation dominant des surfaces. Ces espèces animales, grâce aux
spécificités de leur tractus digestif (cf. annexe 1 – Tractus digestif des ruminants), sont les
seules à pouvoir valoriser l’herbe, et exploiter les divers types de surfaces pastorales
(parcours, estives…) dans des milieux les plus difficiles. Néanmoins pour répondre aux
besoins des animaux, que ce soit en énergie, protéines ou minéraux, cette consommation
d’herbe pâturée ou récoltée est complétée, selon les systèmes de production, par des
aliments concentrés et, si besoin, par d’autres fourrages dont les natures et les proportions
varient selon les systèmes d’élevage et les régions.
Cette étude vise à caractériser les profils d’alimentation des troupeaux ovins laitiers et
allaitants. Les données mobilisées pour ce travail concernent les campagnes 2008 à 2011
afin de couvrir une grande diversité de contextes économiques et d’aléas climatiques. Elles
proviennent des exploitations suivies dans le cadre du dispositif des Réseaux d’Élevage,
conduit en partenariat par l’Institut de l’Élevage, les Chambres d’Agriculture, des EDE
(Établissement Départemental de l’Élevage), des Organisations de Producteurs et des
organismes de contrôle de performance. Ce dispositif permet d’avoir une connaissance fine
des différents systèmes de production, de leur fonctionnement et de leurs performances
techniques et économiques.
3. Objectifs de l’étude
Cette étude vise à répondre aux deux objectifs suivants :
Faire le point sur les quantités de fourrages et d’aliments concentrés consommées
par les ovins en France. Il s’agit d’une évaluation de la ration moyenne des troupeaux,
à l’échelle nationale et dans les principaux systèmes d’élevage.
Estimer les autonomies fourragères et alimentaires des élevages.
La base Diapason contient des éléments sur la structure, les moyens de production, la
production fourragère, les performances zootechniques des ateliers herbivores et les
résultats économiques des exploitations. Si la dimension des exploitations suivies dans les
Réseaux d’Élevage est souvent supérieure à la moyenne générale, on considère que les
4
systèmes d’alimentation des troupeaux concernés ne diffèrent pas foncièrement de ceux
pratiqués dans la zone correspondante.
Au final, 477 exploitations ovines et 1875 enregistrements répartis sur les campagnes 2008,
2009, 2010 et 2011 ont été mobilisés pour cette étude après élimination des exploitations
pour lesquelles les données indispensables à l’analyse (production fourragère et détails
des consommations des fourrages et des concentrés pour les ateliers ovins) étaient
incomplètes ou manquantes. Les exploitations retenues sont pour certaines spécialisées
en production ovine viande ou laitière, d’autres combinent un atelier ovin avec d’autres
productions animales (herbivore, granivore) ou végétales (céréales, cultures spéciales ou
pérennes).
Pour les fourrages conservés, la quantification a été réalisée à partir des estimations des
quantités de fourrages récoltés, des variations de stocks fourragers, des achats et des
ventes (quantité récoltée + achats - ventes +/- variations de stocks).
Cette quantification des stocks de fourrages utilisés a été réalisée pour les catégories
suivantes :
Herbe conservée (foin, ensilage et enrubannage toutes coupes
confondues)
Maïs ensilage
Autres fourrages : betteraves, céréales immatures, sorgho ensilage,
dérobées récoltées et coproduits considérés comme fourrage :
pulpes surpressées de betterave, drêches…
Pour déterminer les quantités de fourrages conservés consommées, un taux de pertes
(distribution, inconsommables) a été appliqué aux valeurs des stocks utilisés : 10 % pour
tous les fourrages conservés.
Concernant les fourrages pâturés (herbe y compris les dérobées), l’estimation des
quantités consommées a été réalisée par différence avec les besoins théoriques en
fourrage d’une UGB, soit 4 750 kg de matière sèche.
- Les aliments concentrés produits sur l’exploitation. Il s’agit d’une part des céréales
(toutes céréales confondues) et d’autre part des protéagineux (pois, féverole, lupin…).
- Les aliments et coproduits concentrés achetés : ces achats sont soit des matières
premières, soit des aliments composés. Pour ces derniers, leurs compositions ne
sont pas disponibles dans les données recueillies en ferme. Une estimation des
matières premières les composant a donc été faite en s’appuyant sur les proportions
5
de matières premières entrant dans la composition des aliments composés, d’une
part pour les brebis laitières et d’autre part pour les ovins allaitants (cf. tableau 1) à
partir d’exemples de formules d’aliments du commerce.
Aliments industriels pour ovins allaitants Aliments industriels pour ovins laitiers
Orge 31 % Maïs 2%
Blé tendre 19 % Orge 25 %
Pulpes de betteraves 12 % Blé tendre 7%
Tourteaux de Colza 11 % Triticale 5%
Tourteaux de Tournesol 10 % Tourteaux de Colza 13 %
Tourteaux de Soja 5% Tourteaux de Tournesol 8%
Autres tourteaux 3% Tourteaux de Soja 8%
Mélasse 5% Luzerne 25 %
AMV 4% AMV 4%
Drèches de Maïs 2%
Drèches de Blé 1%
Total 100 % Total 100 %
Ces données sont partielles et ne rendent pas complètement compte de la diversité des
aliments industriels ovins, dont nous n’avons pu trouver de composition moyenne auprès
du SNIA, compte tenu du faible volume global des aliments ovins, comparativement à celui
des granivores ou des bovins.
6
6. Classification des exploitations ovines
Typologie des exploitations ovines allaitantes
Les exploitations ovines allaitantes ont été réparties par zone d’élevage idele. Ces zones
d’élevage ont été définies en fonction de plusieurs critères qui influencent les systèmes
(Rouquette et al., 1995) :
1. Le milieu pédoclimatique, avec combinaison des paramètres de climat, type de sol et
relief.
2. La structure des exploitations (taille, parcellaire, mécanisation possible ou non…)
définissant les conditions locales de production et de travail et pouvant dépendre également
de l’histoire locale, agricole, économique et sociale.
3. Les potentialités fourragères qui orientent les productions animales (possibilité du maïs
ensilage ou importance des parcours par exemple).
4. La démographie locale et la pression foncière.
5. La dynamique d’organisation locale de la production et de valorisation (AOP, Appellation
d’Origine Protégée - IGP, Indication Géographique Protégée).
Figure 1 : Répartition des exploitations dont les données ont été valorisées. Source
Réseaux d’Élevage
7
Typologie des exploitations ovines laitières
Les exploitations ovines laitières retenues dans cette étude se situent dans deux des
principaux bassins de production de lait de brebis en France :
Le Rayon de Roquefort (RR) situé sur les départements de l’Aveyron, du Tarn, de
l’Aude, du Gard, de l’Hérault et de la Lozère. Les brebis sont de race Lacaune et les
exploitations se situent en zones fourragères et de piémont ou en zone pastorale.
Les Pyrénées-Atlantiques (PA). Les brebis sont de races Basco-béarnaises, Manech
tête noire ou Manech tête rousse et les exploitations se situent en zones fourragères ou en
zone de haute-montagne.
Les exploitations du bassin laitier Corse et celles « hors-bassins laitiers » n’ont pas été
étudiées car absentes des Réseaux d’Élevage. Néanmoins, les bassins du Rayon de
Roquefort et des Pyrénées-Atlantiques représentent la très grande majorité de la
production ovine laitière française : 84 % des exploitations et 89 % des brebis laitières
(Recensement Agricole 2010).
8
Quantités d’aliments consommées selon les systèmes de production
Exprimées en tonne et kilogramme de matière sèche consommée par UGB ou par EMP et
par an, les quantités de fourrages et d’aliments concentrés ont été calculées pour chaque
exploitation. Les moyennes ont été faites selon les classes typologiques définies (cf.
paragraphe 7). Ces résultats sont présentés dans les tableaux 3 (exploitations ovines
allaitantes), 4 (exploitations ovines laitières) et 5 (toutes exploitations ovines confondues).
Ces résultats moyens par classe typologique et la part de chacune des classes dans le
cheptel français (exprimée en % des UGB, cf. tableau 2) ont permis de calculer les
quantités de fourrages et d’aliments concentrés consommées en moyenne par UGB « ovin
allaitant » et par UGB « ovin lait ».
Ensuite en tenant compte de l’importance des UGB « ovins viande » et « ovin lait », les
quantités moyennes de fourrages et d’aliments concentrés consommés par an, tous ovins
confondus ont été estimées. Pour les fourrages, 4.57 t MS proviennent de l’herbe - 3.27 t
sous forme pâturée, 1.30 t sous forme conservée - sur les 4.75 t MS de fourrage nécessaire
à une UGB, soit 96 %. Pour les aliments concentrés, ces quantités atteignent 0.82 t MS
(0.31 t produite sur l’exploitation et 0.51 t achetée). Ainsi, une brebis (au sens EMP) va
consommer en moyenne 532 kg MS d’herbe pâturée, 212 kg MS d’herbe conservée (foin,
enrubannage et ensilage), 10 kg MS d’ensilage de maïs et 20 kg MS d’autres fourrages et
coproduits fourragers. Et, toujours en moyenne, 134 kg MS de concentrés dont 50 kg MS
produits sur l’exploitation (essentiellement des céréales).
9
Tableau 3 : Quantités d’aliments consommés en kg de matière sèche par UGB et par brebis dans les systèmes ovins allaitants.
Source : Réseaux d’Élevage
Concentrés
En kg Herbe Herbe Ensilage de Autres fourrages et co- Total Concentrés Total
Système produits sur
MS pâturée conservée Maïs produits « fourrages » Fourrages achetés concentré
l’exploitation
À l’UGB 3 580 1 131 0 39 4 750 236 240 476
Zone pastorale Sud-Est
À la brebis 537 170 0 6 713 35 36 71
Zone pastorale bordure À l’UGB 3 056 1 546 97 51 4 750 508 495 1 003
Sud-Ouest du Massif
Central À la brebis 458 232 14 8 712 76 74 150
Zone Montagnes À l’UGB 3 263 1 390 36 60 4 750 215 532 747
Humides À la brebis 490 208 5 9 712 32 80 112
À l’UGB 3 101 1 604 0 45 4 750 121 296 417
Zone Hautes Montagnes
À la brebis 465 241 0 7 713 18 44 62
Zone Cultures À l’UGB 3 586 1 026 88 50 4 750 316 584 900
fourragères À la brebis 610 174 15 8 807 54 99 153
À l’UGB 3 236 834 32 648 4 750 294 527 821
Zone de Cultures
À la brebis 550 142 5 110 807 50 90 140
Zone Herbagère Centre À l’UGB 3 738 891 56 65 4 750 261 485 746
et Est À la brebis 635 152 10 11 808 44 82 126
Zone Herbagère Nord À l’UGB 3 967 626 33 124 4 750 70 478 548
Ouest À la brebis 674 106 6 21 807 12 81 93
Zone Cultures + Élevage À l’UGB 3 454 1 088 135 73 4 750 321 412 733
Sud-Ouest À la brebis 587 185 23 12 807 55 70 125
Zone Cultures + Élevage À l’UGB 3 452 1 039 9 250 4 750 306 579 885
Centre Ouest et Nord À la brebis 587 177 1 42 807 52 98 150
À l’UGB 3 476 1 107 46 121 4 750 266 468 734
Moyenne
À la brebis 567 178 8 20 773 43 77 120
10
Tableau 4 : Quantités d’aliments consommés en kg de matière sèche par UGB et par brebis dans les systèmes ovins laitiers. Source :
Réseaux d’Élevage
Concentrés
Herbe Herbe Ensilage de Autres fourrages et co- Total Concentrés Total
Système En kg MS produits sur
pâturée conservée Maïs produits « fourrages » Fourrages achetés concentré
l’exploitation
Zone fourragères À l’UGB 2 119 2 438 135 57 4 750 624 647 1 272
et piémont RR À la brebis 360 415 23 10 808 106 110 216
À l’UGB 2 256 2 383 4 107 4 750 656 547 1 203
Zone pastorale RR
À la brebis 384 405 1 18 808 112 93 205
Zone fourragère À l’UGB 3 229 1 170 252 99 4 750 77 869 946
PA À la brebis 484 176 38 15 713 12 130 142
Zones Hautes À l’UGB 3 251 1 094 81 324 4 750 12 739 751
Montagnes PA À la brebis 488 164 12 49 713 2 111 113
À l’UGB 2 554 1 968 111 117 4 750 435 676 1 111
Moyenne
À la brebis 412 327 18 19 775 74 109 183
11
Tableau 5 : Récapitulatif des quantités d’aliments consommées par les systèmes ovins par an. Source : Réseaux d’Élevage
Concentrés
Herbe Herbe Ensilage de Autres fourrages et co- Total Concentrés Total
Système En kg MS produits sur
pâturée conservée Maïs produits « fourrages » Fourrages achetés concentré
l’exploitation
Systèmes Ovins À l’UGB 3 476 1 107 46 121 4 750 266 468 734
Allaitants À la brebis 567 178 8 20 773 43 77 120
Systèmes Ovins À l’UGB 2 554 1 968 111 117 4 750 435 676 1 111
Laitiers À la brebis 412 327 18 19 775 74 109 183
À l’UGB 3 266 1 304 61 120 4 750 305 515 820
Systèmes Ovins
À la brebis 532 212 10 20 774 50 84 134
12
7. Parts des grands types d’aliments dans les rations selon les systèmes
7.1 Systèmes ovins allaitants
Systèmes en zone pastorale du Sud-Est
Ces systèmes concernent 9.8 % des ovins allaitants et 7.5 % des ovins concernés par cette
étude. Les données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et d’aliments
concentrés proviennent de 44 exploitations. Le coefficient retenu pour le calcul des UGB
est de 0.15 UGB pour une brebis et sa suite.
1%*
0% 5% Herbe pâturée
4%
Herbe conservée
13
Systèmes en zone pastorale – Bordure Sud-Ouest du Massif Central
Ce système concerne 6.4 % des ovins allaitants français et 4.9 % des ovins étudiés. Les
données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et d’aliments concentrés
proviennent de 30 exploitations. Le coefficient UGB retenu est de 0.15. Les quantités de
fourrages et d’aliments concentrés consommés exprimées en kg de matière sèche par
UGB/EMP sont indiquées dans le tableau 3. Les parts relatives de l’ensemble des
fourrages et des aliments concentrés sont respectivement de 83 % et 17 % (cf. graphique
2).
Herbe pâturée
8%
9% Herbe conservée
1%
2% Ensilage de Maïs
14
Systèmes en zone de Montagnes Humides
Ce système concerne 9.1 % des ovins allaitants et 7% des ovins étudiés. Les données qui
ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et d’aliments concentrés proviennent de 45
exploitations. Le coefficient UGB retenu est de 0.15. Les quantités de fourrages et
d’aliments concentrés consommés exprimées en kg de matière sèche par UGB/EMP sont
indiquées dans le tableau 3. Les parts relatives de l’ensemble des fourrages et des aliments
concentrés sont respectivement de 86 % et 14 % (cf. graphique 3).
Ensilage de Maïs
15
Systèmes en zone de Haute-Montagne
Ce système concerne 10.5 % des ovins allaitants en France et 8.1 % de l’échantillon global
ovin étudié. Les données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et d’aliments
concentrés proviennent de 36 exploitations. Le coefficient UGB retenu est de 0.15. Les
quantités de fourrages et d’aliments concentrés consommés exprimées en kg de matière
sèche par UGB/EMP sont indiquées dans le tableau 3. Les parts relatives de l’ensemble
des fourrages et des aliments concentrés sont respectivement de 92 % et 8 %
(cf. graphique 4).
1%
2%
0%* 6% Herbe pâturée
Herbe conservée
Ensilage de Maïs
31%
Autres fourrages et co-
produits fourrages
60%
Concentrés produits sur
l’exploitation
Concentrés achetés
16
Systèmes en zone de Cultures Fourragères
Herbe pâturée
10%
1% 6% Herbe conservée
2%
Ensilage de Maïs
17
Systèmes en zone de Cultures
Ce système concerne 7.1 % des ovins viande en France et 5.5 % de la population ovine
couverte par l’étude. Les données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et
d’aliments concentrés proviennent de 35 exploitations. Le coefficient UGB retenu est de
0.17.
9% Herbe pâturée
5%
Herbe conservée
18
Systèmes en zone Herbagère du Centre et de l’Est
9% Herbe pâturée
1%
1% 5%
Herbe conservée
Ensilage de Maïs
16%
Autres fourrages et co-
produits fourrages
19
Systèmes en zone Herbagère du Nord-Ouest
Ce système concerne 3.3 % des ovins viande français et 2.6 % de l’échantillon total. Les
données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et d’aliments concentrés
proviennent de 23 exploitations. Le coefficient UGB retenu est de 0.17. Les quantités de
fourrages et d’aliments concentrés consommés exprimées en kg de matière sèche par
UGB/EMP sont indiquées dans le tableau 3. Les parts relatives de l’ensemble des
fourrages et des aliments concentrés sont respectivement de 90 % et 10 %
(cf. graphique 8).
Graphique 8 : Parts des différents aliments consommés en système ovin viande situé
en « Zone Herbagère du Nord-Ouest ». Source : Réseaux d’Elevage
2% 1% Herbe pâturée
9%
1%
Herbe conservée
20
Systèmes en zone Cultures et Élevage du Sud-Ouest
Ce système concerne 5.1 % des ovins viande français et 3.9 % de la population ovine
étudiée. Les données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et d’aliments
concentrés proviennent de 47 exploitations. Le coefficient UGB retenu est de 0.17. Les
quantités de fourrages et d’aliments concentrés consommés exprimées en kg de matière
sèche par UGB/EMP sont indiquées dans le tableau 3. Les parts relatives de l’ensemble
des fourrages et des aliments concentrés sont respectivement de 87 % et 13 %
(cf. graphique 9).
8% Herbe pâturée
1%
6%
2%
Herbe conservée
Ensilage de Maïs
21
Systèmes en zone Cultures et Élevage du Centre-Ouest et du Nord
Ce système concerne 10.8 % des ovins viande français et 8.3 % de la population ovine
étudiée. Les données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et d’aliments
concentrés proviennent de 44 exploitations. Le coefficient UGB retenu est de 0.17. Les
quantités de fourrages et d’aliments concentrés consommés exprimées en kg de matière
sèche par UGB/EMP sont indiquées dans le tableau 3. Les parts relatives de l’ensemble
des fourrages et des aliments concentrés sont respectivement de 84 % et 16 %
(cf. graphique 10).
22
Appréhender la consommation d’aliments par les agneaux
Cette étude est basée sur l’analyse de données enregistrées en fermes expérimentales.
S’il est possible pour certains aliments achetés de les répartir entre les brebis et les
agneaux, il est difficile, dans des conditions de productions commerciales de faire une
distinction entre adultes et agneaux pour les concentrés autoproduits ou les aliments du
commerce non spécifiques. Il est, en outre, impossible de répartir les consommations de
fourrages (pâturés et stockés) entre les animaux d’un même atelier. C’est pourquoi, dans
cette étude, nous avons choisi de considérer la somme des consommations des brebis et
de leurs agneaux et de les rapporter à l’EMP et à l’UGB. Néanmoins, afin d’illustrer la
diversité des conduites d’engraissement et leurs impacts sur la consommation des
agneaux, nous présenterons dans le tableau 6, des résultats d’essais menés dans les
stations expérimentales du Mourier (87) et de Carmejane (04) où les consommations des
agneaux ont été enregistrées. De nombreux facteurs peuvent influencer ces
consommations : période d’agnelage, lactation à l’herbe ou en bergerie, qualités laitières
des mères, type génétique de l’agneau, poids à atteindre et donc âge à l’abattage (agneau
de report, agneau gris…), qualité des fourrages, concentration énergétique et protéique
des concentrés ou encore obligation des cahiers des charges des signes officiels de qualité
(âge, nature de l’alimentation…).
23
7.2 Systèmes ovins laitiers
Élevages du Rayon de Roquefort en zone fourragère et de piémont
Ce système couvre 31.9 % des ovins laitiers concernés par l’étude et 7.3 % de l’effectif ovin
total étudié. Les données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages et d’aliments
concentrés proviennent de 21 exploitations. Les quantités de fourrages et d’aliments
concentrés consommés exprimées en kg de matière sèche par UGB/EMP sont indiquées
dans le tableau 4. Le coefficient UGB retenu pour les brebis de race Lacaune est de 0.17.
Les parts relatives de l’ensemble des fourrages et des aliments concentrés sont
respectivement de 79 % et 21 % (cf. graphique 11).
24
Élevages du Rayon de Roquefort en zone pastorale
Ce système concerne 33.1 % des ovins laitiers concernés par l’étude et 7.6 % des ovins
de la population étudiée. Les données qui ont permis d’évaluer les quantités de fourrages
et d’aliments concentrés proviennent de 14 exploitations. Les quantités de fourrages et
d’aliments concentrés consommés exprimées en kg de matière sèche par UGB/EMP sont
indiquées dans le tableau 4. Le coefficient UGB retenu pour les brebis de race Lacaune est
de 0.17. Les parts relatives de l’ensemble des fourrages et des aliments concentrés sont
respectivement de 80 % et 20 % (cf. graphique 12).
Graphique 12: Parts des différents aliments consommés en système ovin lait
« Rayon de Roquefort - zone pastorale ». Source : Réseaux d’Elevage
25
Élevages des Pyrénées-Atlantiques en zone fourragère
Ce système concerne 22.4 % des brebis laitières françaises étudiées et 5.1 % de l’effectif
ovin total concerné par l’étude. Les données qui ont permis d’évaluer les quantités de
fourrages et d’aliments concentrés proviennent de 16 exploitations. Le coefficient UGB
retenu pour les brebis de race ovines laitières des Pyrénées est 0.15. Les quantités de
fourrages et d’aliments concentrés consommés exprimées en kg de matière sèche par UGB
sont indiquées dans le tableau 4. Les parts relatives de l’ensemble des fourrages et des
aliments concentrés sont respectivement de 83 % et 17 % (cf. graphique 13).
Herbe pâturée
26
Élevages des Pyrénées-Atlantiques en zone de Haute-Montagne
Herbe pâturée
*
0% 13% Herbe conservée
2% 6%
Ensilage de Maïs
0%* : les concentrés produits sur l’exploitation représentent moins de 0.5% de la ration
27
8. Rations moyennes à l’échelle de la France
Les données obtenues selon les groupes typologiques ont été agrégées en tenant compte
de leur poids statistique - relativement au nombre de brebis issu du recensement agricole
2010 - afin d’évaluer les quantités moyennes de fourrages et d’aliments concentrés
consommées par UGB/EMP à l’échelle nationale. En moyenne, tous systèmes confondus
(ovin lait et ovin viande), la ration alimentaire moyenne est constituée à 85 % de fourrages
et 15 % d’aliments concentrés (cf. graphique 15).
Graphique 15 : Parts des aliments consommés « tous systèmes ovins lait et ovins
viande ». Source : Institut de l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage et
Recensement agricole 2010
28
Graphique 17 : Parts des différents aliments consommés « tous systèmes ovins
lait » Source : Institut de l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage et Recensement
agricole 2010
Graphique 18 : Parts des différents aliments consommés « tous systèmes ovins lait
et viande » avec composition détaillée des aliments concentrés. Source : Institut de
l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole 2010, Industriel de
l’alimentation du Bétail, étude Phénofinlait
1% Herbe pâturée
1%
1% 1% 1%
0.5%
0.1% Herbe conservée
Maïs ensilage
10%
2% Autres fourrages et co-produits
1% fourragers
céréales
protéagineux
tourteaux de soja
23%
59% tourteaux de colza
autres tourteaux
luzerne déshydratée
AMV
29
Graphique 19 : Parts des différents aliments consommés « tous systèmes ovins
viande » avec composition détaillée des aliments concentrés. Source : Institut de
l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole 2010, Industriel de
l’alimentation du Bétail, étude Phénofinlait
0.4%
Herbe pâturée
1%
1% 1%
0.2% 0.5%
0.1% Herbe conservée
9% Maïs ensilage
2%
1% Autres fourrages et co-produits
fourragers
céréales
protéagineux
tourteaux de colza
63%
autres tourteaux
luzerne déshydratée
AMV
1% 1% 1% 1%
1% 0,5% Herbe pâturée
10%
2% Maïs ensilage
1%
Autres fourrages et co-produits
fourragers
céréales
protéagineux
23% 59%
tourteaux de soja
tourteaux de colza
autres tourteaux
luzerne déshydratée
30
9. Zoom sur les aliments concentrés
Aliments concentrés consommés
La quantité d’aliments concentrés consommée est de 820 kg de MS / UGB pour l’ensemble
des exploitations « ovins lait » et « ovins viande » étudié, soit 134 kg de MS / brebis et
14.7 % de la ration totale.
Elle atteint 734 kg de MS / UGB (120 kg MS / brebis) pour les exploitations « ovin viande »,
soit 13.4 % de la ration totale ; et 1 111 kg de MS par UGB dans les systèmes ovins laitiers
étudiés, soit 183 kg MS / brebis et 19 % de la ration totale.
À partir des compositions des aliments concentrés présentées dans le tableau 1 et des
quantités de matières premières et d’aliments complets et complémentaires consommées
par les élevages analysés, les graphiques 21, 22 et 23 présentent une évaluation de la
composition en matières premières des aliments concentrés.
Tous élevages ovins lait et viande confondus, le tiers des aliments concentrés est composé
d’aliments non concurrents de l’alimentation humaine (coproduits végétaux : tourteaux, son
de blé, drèches, pulpes...), bien valorisés par les ruminants pour produire du lait et de la
viande.
4% céréales achetées
6%
5%
tourteaux de colza
4% autres tourteaux
0%
* 0%
luzerne déshydratée
*
divers aliments et coproduits
30%
AMV
31
Graphique 22 : Évaluation des principales matières premières dans les aliments
concentrés consommés « tous systèmes ovins viande ». Source : Institut de l’élevage,
d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole 2010, Industriel de
l’alimentation du Bétail, étude Phénofinlait
3% céréales achetées
9%
3%
protéagineux produits sur
l'exploitation
6% tourteaux de colza
2%
0% autres tourteaux
* 0%
* luzerne déshydratée
4%
tourteaux de colza
8% autres tourteaux
luzerne déshydratée
* 0%
* 0% divers aliments et coproduits
25%
AMV
*0% protéagineux achetés et produits représentent moins de 0.5% de la composition
32
Aliments concentrés achetés
La quantité d’aliments concentrés achetée est de 515 kg de MS / UGB pour l’ensemble des
exploitations « ovin lait » et « ovin viande », soit 84 kg de MS de concentrés achetés par
brebis et 9,2 % de la ration totale.
Elle atteint 468 kg de MS / UGB ou 77 kg de MS par brebis dans les systèmes ovins
allaitants, soit 8.5 % de la ration totale. En système ovin laitier, ce sont 676 kg de MS de
concentrés qui sont achetés par UGB, soit 109 kg MS par brebis laitière et 11.5 % de la
ration.
À partir des compositions des aliments concentrés présentées dans le tableau 1 et des
quantités de matières premières et d’aliments complets et complémentaires achetées, les
graphiques 24, 25 et 26 présentent une évaluation de la composition en matières premières
des aliments concentrés.
céréales
6%
protéagineux
10%
tourteaux de soja
divers aliments et
8% coproduits
6% AMV
0% *
33
Graphique 25 : Évaluation des principales matières premières dans les aliments
concentrés achetés « tous systèmes ovins viande ». Source : Institut de l’élevage,
d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole 2010, Industriel de
l’alimentation du Bétail, étude Phénofinlait
céréales
6%
protéagineux
14%
tourteaux de soja
4% tourteaux de colza
12%
luzerne déshydratée
divers aliments et
9% coproduits
AMV
3% 0%*
1% céréales
5%
protéagineux
tourteaux de soja
27% 42%
tourteaux de colza
autres tourteaux
luzerne déshydratée
4%
divers aliments et
7% coproduits
14% * AMV
0%
34
10. Autonomies fourragère et alimentaire
L'autonomie est définie comme la part des aliments produits (fourrages et concentrés) (P)
sur l'exploitation par rapport à ceux consommés par l’ensemble des animaux de l’élevage
(produits et achetés) (C)
( )
( %) =
é ( é )( )
L’autonomie alimentaire d’un élevage peut être analysée à l’aide de trois indicateurs.
- l’autonomie alimentaire massique,
- l’autonomie énergétique,
- l’autonomie protéique.
Autonomie massique
- En considérant les quantités d’aliments, on calcule l’autonomie alimentaire
massique (cf. tableaux 7, 8 et 9 et graphique 27). On peut alors distinguer
l’autonomie sur les seuls fourrages ou concentrés, et l’autonomie relative à la ration
totale. Les quantités d’aliments produits, achetés et consommés sont exprimées en
kg de matière sèche (MS). Sur la ration totale, l’autonomie massique est en moyenne
de 87.6 % pour les systèmes ovins lait et viande confondus (variabilité de 72 % à
93 % selon les systèmes d’élevage). L’autonomie en fourrages est élevée : elle
atteint 96.3 % et varie de 84 % à près de 100 % suivant le système. Celle en
concentrés est plus faible (37.1 %) et sensiblement variable entre systèmes (de
moins de 2 % à près de 55 %). Pour l’ensemble des systèmes ovins viande, les
fourrages sont produits à 97.1 % sur l’exploitation. Quant aux aliments concentrés, la
part produite sur l’exploitation est de 36.2 %. Au final, l’autonomie alimentaire atteint
88.9 %. Pour les élevages ovins laitiers étudiés, l’autonomie massique moyenne est
de 83.5 % avec une production de fourrages couvrant 93.8 % de la consommation
et une consommation autonome en concentrés de 39.2 %.
Quantités
En Tonnes de MS / Quantités
produites sur Autonomie
UGB consommées
exploitation
35
Tableau 8 : Autonomie alimentaire massique dans les exploitations ovin viande.
Source : Institut de l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole
2010
Quantités
En Tonnes de MS / Quantités
produites sur Autonomie
UGB consommées
exploitation
Tableau 9 : Autonomie alimentaire massique dans les exploitations ovin lait. Source :
Institut de l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole 2010
Quantités
En Tonnes de MS / Quantités
produites sur Autonomie
UGB consommées
exploitation
36
Graphique 27: Autonomie massique (en % sur la base des kg de MS). Source : Institut
de l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole 2010
37.1%
Elevages ovins 96.3%
87.6%
39.2%
Concentrés
Elevages ovins lait 93.8%
Fourrages
83.5% Ration Totale
36.2%
Elevages ovins viande 97.1%
88.9%
37
Illustration de la variabilité des niveaux d’autonomie alimentaire dans les
exploitations ovines allaitantes en fonction des systèmes
38
Graphique 29 : variabilité de l’autonomie en concentrés en fonction des
systèmes ovins viande. Source : Réseaux d’Elevage
39
Illustration de la variabilité des niveaux d’autonomie alimentaire dans les
exploitations ovines laitières en fonction des systèmes
40
Graphique 32 : variabilité de l’autonomie en concentrés en fonction des
systèmes ovins laitiers. Source : Réseaux d’Elevage
41
Autonomie énergétique et protéique
- En considérant la valeur énergétique des aliments, on s’intéresse à l’autonomie
énergétique (cf. graphique 34). Les consommations, productions et achats
d’aliments sont exprimés en UF (Unités Fourragères), unité de mesure de l’énergie
des aliments destinés au bétail. Du fait de la valeur énergétique moyenne à élevée
des fourrages généralement utilisés, et de la part prépondérante des fourrages dans
la ration, les valeurs d’autonomie énergétique sont bonnes et proches de celles de
l’autonomie massique. Sur la ration totale, l’autonomie énergétique est en moyenne
de 88.1 % pour les systèmes ovins lait et viande confondus. L’autonomie
énergétique des fourrages est élevée : elle atteint 97.1 % en moyenne. Celle en
concentrés est plus faible (42 %) et sensiblement variable entre systèmes à l’instar
de la variation d’autonomie exprimée en kg. Pour l’ensemble des systèmes ovins
viande, l’autonomie énergétique des fourrages est de 97.8% et de 40.1% pour les
concentrés. En moyenne, 89.3% des UF sont produites sur l’exploitation. Pour les
élevages ovins laitiers étudiés, l’autonomie énergétique moyenne est de 84.4 %
avec une autonomie énergétique des fourrages de 95 % et de 48.7% pour les
concentrés.
Graphique 34 : Autonomie énergétique (en % sur la base des UF). Source : Institut de
l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole 2010
42.0%
Elevages ovins 97.1%
88.1%
48.7%
Concentrés
Elevages ovins lait 95.0%
Fourrages
84.4% Ration Totale
40.1%
Elevages ovins viande 97.8%
89.3%
42
sont couverts par les fourrages et les concentrés produits sur l’exploitation. Pour les
élevages ovins laitiers étudiés, l’autonomie protéique moyenne est de 76.8 % avec
une autonomie protéique des fourrages de 93.6 % et de 36.3% pour les concentrés.
Graphique 35: Autonomie protéique (en % sur la base des kg de MAT). Source : Institut
de l’élevage, d’après données Réseaux d’Elevage, Recensement agricole 2010
29.8%
Elevages ovins 96.7%
84.1%
36.3%
Concentrés
Elevages ovins lait 93.6%
Fourrages
76.8% Ration Totale
27.9%
Elevages ovins viande 97.6%
86.3%
43
11. Lexique
Aliment composé : aliment constitué de plusieurs matières premières, assemblées par
mélange mécanique. L’aliment composé qui en résulte se présente souvent sous forme de
granulés.
Allaitant : se dit d’un élevage ovin destiné exclusivement à la production de viande, où les
brebis allaitent leurs agneaux.
Dérobées (cultures dérobées) : les dérobées se placent entre deux cultures principales
au cours de l'année. Elles peuvent être pâturées ou récoltées.
EMP : Effectif Moyen Présent, effectif moyen de reproductrices de plus de 6 mois pondéré
en fonction de leur temps de présence sur la campagne. Il définit l’effectif brebis utilisé ici.
Enrubannage : encore appelé foin humide, l’enrubannage est une méthode de stockage
et de conservation d’herbe ou de légumineuses en anaérobie. À la récolte et après
bottelage, les bottes, sont emballées dans des films plastiques.
Ensilage : méthode de stockage, après broyage ou hachage des plantes entières, dans un
silo. À l’abri de l’air, la conservation de ces aliments s’obtient par acidification grâce au
développement de fermentation lactique. Les fourrages concernés sont principalement le
maïs, l’herbe et, dans une moindre mesure le sorgho, la pulpe de betterave...
Matières premières : matières premières utilisées pour la fabrication des aliments pour
animaux. Elles entrent dans la composition des aliments composés. Elles peuvent aussi
être achetées par l’éleveur pour les distribuer dans la ration des animaux (tourteaux,
céréales, coproduits…) ou encore être prélevées sur l’exploitation (céréales, protéagineux
autoconsommés…).
44
S.A.U. : Surface Agricole Utile, exprimée en hectares (ha) ; constitue la surface de
l’exploitation utilisable pour les cultures et la pâture.
U.G.B (Unité Gros Bétail) : les différentes catégories d’animaux d’un élevage ont des
besoins alimentaires différents selon leur poids et leur production. La valeur 1 est attribuée
à la vache adulte, des valeurs inférieures à 1 sont attribuées aux différentes catégories de
génisses (par exemple : génisse de moins de un an = 0,3 UGB). Les brebis sont évaluées
en UGB en utilisant des coefficients qui tiennent compte du type de brebis et de sa
productivité.
45
12. Annexe 1 : Principes généraux sur l’alimentation des ovins
La rumination est une étape essentielle de l'alimentation des ovins, mais aussi de
nombreux animaux sauvages ou domestiques dénommés ruminants (les cerfs, les
zébus, les buffles, les vaches, chèvres, mouflons…). Elle permet de valoriser les
végétaux riches en cellulose que les animaux monogastriques (porc, volaille…) et
l’Homme ne peuvent consommer.
Intestin grêle
Oesophage
Réseau
Feuillet
Caillette
Panse
ou Illustration :
Rumen Biological Science,
R Soper, 1996
- La panse ou rumen est une poche volumineuse habitée d’une population microbienne
innombrable (bactéries, champignons, protozoaires). Ces microorganismes se
nourrissent des aliments consommés par la brebis en les dégradant pour se développer
eux-mêmes. Ils produisent des protéines qui sont ensuite digérées dans l’intestin et des
substances volatiles, qui traversent la paroi de la panse et servent de source d’énergie
au ruminant.
- Le réseau : il sert de filtre et ne laisse passer dans le feuillet que les particules de moins
de 0,5 mm.
- Le feuillet : c’est une poche gastrique d’environ 20 l où une partie de l’eau et des sels
minéraux contenus dans les aliments sont absorbés.
- La caillette qui correspond à un « estomac » tel que le nôtre sécrétant du suc gastrique
permettant la digestion des aliments et des microorganismes.
Quand l’animal ingère des aliments, il les stocke peu mâchés dans la panse. Une
seconde période de mastication, la rumination, est ensuite nécessaire pour obtenir des
végétaux finement broyés. Ces derniers peuvent alors être digérés par les
microorganismes présents dans la panse.
46
Aliments consommés et besoins nutritionnels
Le métabolisme des ovins fonctionne de manière optimale si la ration consommée est riche
en fibres. En France, la ration des ovins qui varie suivant l’âge de l’animal, le principal type
de production (viande ou lait), la saison et la région d’élevage, est essentiellement basée
sur les fourrages pâturés ou récoltés, ce qui permet de valoriser des surfaces herbagères
importantes sur l’ensemble du territoire. Riches en fibres, ces fourrages répondent
également à une grande partie des besoins nutritionnels des ovins.
Les fourrages notamment récoltés ne pouvant pas toujours couvrir tous les besoins
énergétiques et protéiques des ovins, notamment dans les phases de croissance,
d’allaitement ou de production laitière, les éleveurs doivent adapter la ration quotidienne en
la complétant avec des aliments « concentrés ». On retrouve :
• des compléments énergétiques simples (céréales assez souvent produites sur
l’exploitation : blé, orge, triticale) ou composés (assemblage de plusieurs matières
premières, produit par des fabricants d’aliments du bétail) ;
• des correcteurs azotés simples ou composés sous forme de tourteaux obtenus à partir de
graines oléagineuses (colza, soja, tournesol, lin…). Ce sont des coproduits obtenus après
extraction de l’huile. Certains correcteurs azotés peuvent être produits sur l’exploitation
(tourteau de colza fermier) ;
• des aliments minéraux et vitaminiques (AMV), pour combler les déficits (notamment en
phosphore et calcium).
Les animaux ont des besoins nutritionnels différents selon leur âge, leur poids et
leur production. La méthodologie adoptée ici ne permet pas d’avoir le détail des
rations des différentes catégories animales. En effet, les rations moyennes ont été
calculées à partir de la quantité d’aliments globalement utilisée par chaque élevage
décrit pour l’ensemble des animaux présents, sans distinction de leur âge et de leur
catégorie. Cependant, les principales caractéristiques des rations de ces différentes
catégories sont décrites dans des documents de l’Institut de l’Élevage
« L’alimentation des ovins viande », « Les rations des ovins allaitants en bergerie »,
ou abordées lors des formations spécifiques sur l’alimentation des troupeaux ovins
allaitants et ovins laitiers.
47
13. Annexe 2 : Carte des différentes zones d’élevage en France. Source :
Institut de l’Elevage
48
14. Annexe 3 : Systèmes fourragers
Le choix des fourrages produits pour l’alimentation animale dans un élevage résulte d’un
compromis entre les contraintes de l’exploitation (surfaces disponibles, potentiel
agronomique des sols, surfaces labourables ou non labourables, portances et nature
des sols, topographie, éloignement ou dispersion du parcellaire), l’historique agricole de
la région et les choix d’organisation de l’éleveur.
Ainsi, par exemple, en zone de plaine à climat océanique, les températures douces
permettent autant la culture de l’herbe que celle du maïs fourrage. Cependant le
printemps ne permet pas facilement la récolte de foin en première coupe. En zone de
plaine à climat plus continental, les températures plus fraîches retardent la pousse de
l’herbe. La culture de l’herbe pour la récolter en foin ou en ensilage est toujours possible
mais sur une plus courte durée. En zone herbagère de piémont et moyenne montagne,
la topographie et les températures fraîches rendent la culture de maïs fourrage difficile,
voire impossible. La constitution des stocks est donc basée sur l’herbe.
Par ailleurs, l’herbe ne pousse pas toute l’année. Sa pousse dépend beaucoup de la
température et de la pluviométrie du lieu d’exploitation. Dans les périodes d’arrêts de la
végétation (en hiver mais également en été dans les régions séchantes), la pâture doit
être complétée, voire remplacée, par des fourrages conservés. Au fil des saisons, la
brebis connaît différents régimes fourragers qui dépendent des cultures et des
ressources fourragères présentes sur l’exploitation.
49
15. Annexe 4 : Races ovines de France
Sources « Races Ovines », Gilles Perret, éditions ITOVIC, 1986 ; Races de France ; INRA ;
Institut de l’Elevage ; CNBL
Mouton Charollais
Mouton Vendéen
Moitié nord de la
Allaitante Bien conformée, Rouge de l’Ouest
0.17 France ; zones
Herbagère gabarit moyen à fort Texel
herbagères
Bleu du Maine
Charmoise…
Romane,
Allaitante Lacaune viande
Prolificité élevée 0.17 France entière
Prolifique sélectionnée sur
la prolificité…
Rayon de
AOP Roquefort,
Laitière Roquefort, zones
290 l de lait / Lacaune Lait 0.17
Roquefort hors bassins laitiers
lactation*
traditionnels
Sud-est de la
Bonnes aptitudes au Mérinos d’Arles,
Allaitante France, zones
désaisonnement, Est à Laine 0.15
Mérinos pastorales et de
Race lainière Mérinos…
montagne
Blanches du
Exploitées dans les Massif Central, Moitié sud de la
zones difficiles, Lacaune viande, France ; zones de
Allaitante facultés Limousine, montagne et de
0.15
Rustique d’adaptation, Tarasconnaise, piémont ; zones
aptitudes au Causse du Lot ; sèches ; zones
désaisonnement Préalpes du pastorales
Sud…
Basco-Béarnaise,
AOP Ossau-Iraty Manech Tête
Laitière De 151 à 204 l de Noire, Pyrénées-
0.15
Pyrénées lait / lactation* en Manech Tête Atlantiques
fonction des races Rousse
AOP Bruccio
Laitière
137 l de lait / Corse 0.15 Corse
Corse
lactation*
50
collection résultats
Édité par :
l'Institut de l'Élevage
www.idele.fr
Dépôt légal :
2e trimestre 2014
© Tous droits réservés à l'Institut de l'Élevage
Juin 2014
Réf : 00 14 301 027 - ISSN 1773-4738