Vous êtes sur la page 1sur 16

Ln TISRICATIoN DES MoNNAIES AU xvl' slÈcI-n:

PITTÉNNNCIAIION ENTRE MARTEIAGE ET IAMINAGE


The mittting prncess in the xvft' century:
dffirenciation bitwttn hrtmmering and cold roling

NoÉvIe Haolal¡, Iv¡N Gutu-o'r, ANNE-LeunE Hlt-eent'


DrNls Sor¡s'
FLo RI'IN TÉn¡Yc;¡,cll-

fabrication rnonétaire a
Résumé: Enrle la seconcle moitié clu xvl'siècle et 1645,1¡
artisanale par rnartelage
collllLt une mutation importante, passant d'une élaboration
I'utilisation du larninoir et du balancier' Ce
à ur]e r.nécanisation cle la pro.luction avec
pris prË, .1'.r,-r siècle da^s le roy,rume ¿e France a perrnis I'obte'tio.
ch,r'gement qui a
ile blanchirnent
d'unJ pro.l.,.ìio,-r roieir" stanclardisée . Si le systèn-re évolue, l'étape
il reste difficile cle cléfinir
précé.Lr,-rt la frappe est clemeurée inchangée. Actuellement,
i.,o,.r, ..r,,.itt.s'jro,luctions
le procéclé utilisé' De plus' la contrefaçon moc{erne
'.o,'n,-,-r.
la prodtltiort cle fa*x ,,r.,.i.,',, rc'cl par:fois clélicate l'expertisc
numismatique'
L. objet cle musée, ,le collection et cle valeur, nécessite r-rne a¡rproche
n-,o,-,,-,^i.,
archéon-rétriq.r. ,]on clestructive. une double approche aété mise
en (lllvrc cloisttnt
ra1'clns X' Des
archéologie expériment,rle er analyse cle texture par cliffraction des
1.n.,., .lälli"ge cle Cu25wt%Ag or-rt été coulées (70x20x4'rrn) puis
larni'ées
I'ol¡tention épaisser-tl de
ou n-rartelécs er recuires (30min à 700"c) jtrsqLià cl'r'rr.re
Lr riche en
0,5 rnr-r-r envircln. Les texturês mesurées sur l¿r réflexi t'¡tt (222) cle la phese
argent après la clernière tnise en forme ct lecuit sont caractéristiclues
d'une texture
"liriton";rprès
d.''.urr-rpr.rrion clans le cas clu rnartelage et.l'une textLlre de rype
la,-lÌi,-,aç. Les rexrures cle trois pièces.le billon ancietlnes (Cu25wt016A9)
ont arr'issi
ccLlx écl-rar.rtillons
été ¡reiurées, les r.ésnltats ,,Irt.,.,r,, sollt en très bot-r accord avcc
c{cs

c\pc1'1llìc1ltaLlx.

IJcttuceil tltt scco¡trl ht('oJ'tltc .\1']'t' ccttttti'-y t¡d I6ti5, n)t


i7ì1?0i'tiltt
Abstrnct:
tntttsfòrntirtiott o('rtrt's itt tttitttittg P1'0ctss lc,trliiry þ'on lttttdutJt.b,y ltatntttcti¡t(
to tt
¡¡cclt¡,iz¿tiott trsittg roll-¡nill ,r,¡"rl 5¡¡¿ltt ¡tt'css. Lì tlrc Frcttcl¡ kitrytlottt, tl¡is cl.'¿trye tool¿
0)tc ccltt,î._|t. Tltis prõccss c¡tttl¡lcs ¡ lretto-st¡,,rl,trrlizcr/ prorlttctiot:. \x4.t¿tct'ct
tltc trtitttittg
tltc
pt.0ccss, tii, lrla,rrlr;,,g, tl¡e l¿st stcp [tcJòrc stikitry, rcttt¿i¡ts tl¡c sttt¡tc' Nou¡¿rltt.)ts,

111
Contprenrlre les sauoir-fait'e métallugiques antiques et médiéuaux

defnition of the process used þr some clinøge is still dfficult. Both mzdern and ancient
ciunterfeits of coinage mahe dfficuh the numismøtic assessment. Coinage' as muselml
items a'nd uaiuøble object, needs a non-destructiue method t0 be anaþzed. A duøl
approach

has been perþrmed inuoluìng experimental archaeologl' and X-ray dffiaction texture anabrsis.
F¡rst, Cr-Ziwt o/oAg sheets (70 x 20 x 4 mm) uere cast in a steel mould. Then, they høue been
hammered or c¡ld rolled ønd anneøled (at 700"C-30 min) to a total thicþness reduction
of BB o/o, nrtmeþ 0.5 mm thicþness. The texture measured on the (222) refection of the siluer
i;rh b-phntt afier the last hardening rycle, is þund to be a compression type texture in tl¡e case
of hammering and exhibits a "brass" type texture øfier cold rolling. Three historicøl coins,
made of bullion (Cu25wt%oAg), were anaþzed and compared with the texture of the
experimental coins. A uery good agreement is obtained between the two lxpProaches.

Mots-clés: Monnayage, martelage, laminage, alliage Cu-Ag' texture' diffraction des

rayons X.

Kej¡uord: Minting hømmering, roll-mill, Cu-Ag allol, texture, X-rry dffiaction'

l. Introduction
Les économistes considèrent souvent la monnaie comme un intermédiaire des

échanges dans l'économie marchande (Orléans, 2006). Elle est donc l'instrument qui
facilite la circulation des marchandises et Sylvie Diatkine (1996) la définit comme
"un moyen de paiement accepté par tous directement utilisable pour effectuer les

règlements sur les marchés de biens et de services ou pour régler définitivement toutes
le, dette, au sein d'un espace monétaire donné". Ainsi, on attribue habituellement
trois fonctions à la monnaie, unité de mesure des prix, moyen d'échange et réserve
de valeur. Cependant, il faut distinguer "entre monnaie et suPPort de la monnaie,
c'est-à-dire e.ttr. la nature théorique de la monnaie et les formes empiriques de la
monnaie, la première renvoyant à un concept abstrait et unique et les secondes à
des objets..." (Diatkine, 1996). Parmi les formes monétaires les plus anciennes, la
monnaie métallique est la plus connue même si les règlements Par écriture lui sont
conteinporains.

Dans ce cadre, I'instrument de circulation est alors une quantité de métal,


transformée en instruments monétaires tels que les pièces frappées dans les hôtels des
donc
-onn"i.. sous le contrôle d'un pouvoir politique. La monnaie métallique est puis
le privilège du pouvoir politique, de cháque seigneur dans le système féodal
réservé au Roi à l'époque moderne alors que les paiements par écriture sont, quant
au
à eux, organisés pailes marchands. lJn renouveau du monnayage médiéval a lieu
xru. sièclã lo..qi"pp"raissent des pièces d'or et d'argent de valeur importante, Êables
car de bonne aloi (Diatkine, 1996). D'un point de vue technique, ce renouveau est
associé à une chaîne opératoire "ofÊcielle" déÊnie sous le terme de monnltlage ./1u
mørteltu, comme le décìit A¡les dans sa rhèse (Arles, 2009).lJne seconde révolution
du monnaya ge dit monnayage au moulin, associée à la frappe au balancier se produit
et
au milieu xvl' siècle en E rrop", elle permet une mécanisation des opérations

112
LtJibricatiott d¿'s t¡tonn¿its ¿u.rvr sièclc: diJ/rcttcirrtiott ettïe iltiïtel¿tg( ú ldùi,tige

c¡tt l'obrention d'une pièce mieux déÊnie. En France, le nouvel aPpafeil est présenté
au roi Henri Ii en 1553, qui, devant la
'riil "l¡eøuté" des monnaies obtenues, autofise le
:/tl¡ lanrinoir (Vaissière, 1892). Cependant, en 1585 le roi Henri III renonce à l'usage de
/ilJ. ces nouvelles techniques et le monnayage au mafteau repfend sa Place
sans que le
:tit lamir-roir ait pu s'imposer pendant ce couft laps de temps. Il faudra attendre 1639
io¡¡ pour qLre Louis XIII rétablisse le rnonnayage au moulin et 1645 pour que Louis XIV
h','t' int.rdis. définitivemelÌt le monnayage au lrìafteau (Boizard, 1714; Diderot et
d'Alembert, I778)'
:îrs,
Outre le monnayage officiel, des contrefaçons ont de tout temps existé afin
tl¡e dont la teneur en méral
c1e produire er merrre en circulation une fausse monnaie

pré.i..,* est plus faible que celle de la monnaie ofÊcielle. Le développement du


ies .orn,..... des objets archéologiques à partir de la Ên du xvII' et du début du
xvrrr'siècle a permis l'érnergence d'un second type de contrefaçon, la duplication
d'une monnaie rare dont le prix du marché est plus important que sa valeur en
méral noble. Dans le prernier cas, si l'ceil du numismate ne suffit pas' une analyse
chimique élémentaire non destructive, pal faisceaux cf ions par exemple, peut suffire
pour détecter les fausses pièces; en revanche, dans le second cas I'analyse chimique
n'.r, .r-r général pas sufÊsante Pouf conclure. Le but de ce travail esr de Proposef une
Ces métfiocle d'érude non desrructive, simple à mettre en ceuvre, de la mise en fonne des
1-ri monnaies aLl rravers de l'analyse de leur texture cristallographique. Si la texture des
Ilre monnaies anciennes en argent et cuivre-algent (Kockelmann et '71.,2004,2006a,
les 2006b; siano ¿¡ ,1/.,2004;Xie et t11.,2004) et d'objets archéologiques en bronze
rtes (Pantos et o1.,2005; Cartechini et ã1.,2006; Leever et ,7/., 2006; Artioli, 2007) a
ent déjà été étudiée à l'aide de la diff¡action des neutrons par mesure du temps de vol, la
f\¡e diffraction des rayons X (RDX) a, lluant à eile, été rarement utilisée (Bolmaro et ,t/.,
ric, 2005 et 200n. En effet, la faible inreraction des neutrons avec la matière permet de
:la réaliser une mesure de la texture du matériau massif,, contrairement aux rayons X qui
:Sà n'interagissent qu'avec la surface de I'objet. C'est cependant la diffraction des rayons
,la X, plus sirnple à mertre en ceuvre, qui a été choisie et qui sera comparée aux résultats
I 11t d'études antérieures par cliffraction neutronique.

t¡rl, 2. Le monnayage au'xvl" siècle


tles
Les premières monnaies d'origine grecque étaient coulées puis frappées à I'aide
)11C
d'un poinçon' et plus tafdivement cl'un coint. Rapidement, ces lnonnaies furent
,ttis
directement coulées'dans des moules en céramique do¡rt l'intérieur était gravé, ce
1t]t qui élìminait l'étape de la frappe. Ces techniques concluisent fréqlremment à des
11U
monnaies imparfaites, de rnasse souvent variable liée au retrait du métal solide par
rles
cst
1. lnst¡ument présent:rnt une extrémité grar,ée qui était appliqué sur un lingot métalliclue ¿fin d'indi-
lll quel sil v¿leltr monétaire.
ion 2. Matrice sur lac}relle les nlotiß c}re I'on clésire ap¡-roser sur la rnonnaie sont griì\¡és en négatiL ll
Iirit existc un coin inlerieur clormanr (otr pile), sur leqr,rel on
Ìlose le flan, et un coin supér'iertr rnobile
(oLr

iet trousseitu).

113
Conprcndrc les sauoir-faìrc nétallutgiques aúìqres et nédiéu¿ux

rapPort au métal liquide - retrait inhérent à la solidification et qui dépend du moule


et de deux
et des conditions de coulée (température du moule et du métal liquide, vitesse de
appelé pile,
remplissage...). De même, les retassures ou les vitesses de solidification ,.op rapides
peuvent conduire à des monnaies présentant des défauts de planéité ou de ciiculãrité.

Si Estienne (1579) semble être le premier auteur à détailler la chaîne opératoire


du monnayage au marteau et le vocabulaire qui lui est associé, plusieurs autres traités
postérieurs des xvrrr et xrt' siècles, comme ceux de Boizarã,
0714) ou d'Engel
et serrure (1891) ou encore l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert (177g),
iar
exemple, permerrenr d'en réaliser une description très précise (Arles, zooq). À
l'époque médiévale, les métaux utilisés dans le
-om"y"gì sonr I'or, I'argent et le
cuivre. IJor par exemple est systématiquemenr allié, le plu, sourr.nt au cuivre, métal
moins noble, rour comme l'argent, cependant lorsque la teneur de l'alliage cuivre
argenr en métal blanc est inferieure à 50o/o en masse, I'alliage obtenu est appelé
billon.Par ailleurs, la frappe de monnaies de cuivrefn.,or, qui avait..*è
vt'siècle, "liié,
esr de nouveau autorisée à partir de 1575, sous le règ.r. j'H.r,ri IIl, ",,,
pour
réaliser des pièces de très faible valeur.

La première opération de la fabrication des monnaies consisre à fondre le métal


en ajustant sa composition au titre de métal précieux désiré, puis de couler cet alliage
homogène, dans une lingotière en fer ou dans un moule en sable suivant 1.,
afin d'obtenir de petits lingots parallélépipédiques appelés lames. ".rt.uÃ,
Ces lames seronr
ensuite, après brossage et ébarbage, mises en forme au marteau ou par laminage pour
les époques les plus tardives. c.

Fig. 1 : (a)
Létape suivante est une réduction de l'épaisseur des lames jusqu'à l'épaisseur des
de Paris). De
espèces fabriquées. cet amincissement est réalisé, pour le
-or."y"g. au marreau, par de cisoires et
une succession de déformations plastiques en compression uniaxiale à température monnaie de

ambiante' entrecoupée de recuits à haute température afin d'éviter la .uptu.e d,,


matériau. Lorsque les lames atteignent l'épaisseur désirée, elles sont confiées à des
ouvriers chargés de les découper en cllrreltttx plus ou moins circulaires au moyen fétape
de cisailles. La masse des carreaux est alors comparée à celle d'une masse étalon de la phase
légèrement plus élevée que celle de la monnaie finale. Les carreaux sonr ensuite cuivre formé
battus sur une enclume pour rerrouver la planéité perdue lors de la découpe, puis de I'oxyde de
une
nouvelle fois recu'its. La masse des flans¿ est ensuite ajustée manuellement à la masse une solution
légale de la monnaie, par rognage à la cisaille. La forme finale ronde est alors surface de la
donnée
par quelques coups de marteau sur une pile de flans. Les flans sont finalement bouést de sa com
pour les rendre'parfaitement plats. La frappe des monnaies de titre élevé pouvait alors
La
intervenir, mais était précédée d'un. étap.ìupplémentaire de blanchiïent dans le cas
comme une
des monnaies de billon. Cette frappe était réalisée manuellement à l'aide d'une
masse donc de
masses com
a une

3. Chap. XVIII, p. t57 -t65.


monétaires
4' Rondelle de métal découpée dans le carreau et qui va être frappée pour devenir une
rnonnaie. Comme I
5' La pile de flans est frappée à I'aide d'un lourd marteau afin d'obtenir une monnaie
bien plane. Charles de

114
La fabricatiott des nonnaies ail xvÍ sièc/e: dffirenciation entre martelage et laminage

moule er de deux coins. Le coin inferieur sur lequel on pose le flan est fixe ou dormant, il est
:sse de appelé pile, alors que le coin supérieur mobile est nommé trousteãu (fig. I .a).
:apides
"rlarité.

ratolfe
traités
.'Engel
3), par
a.
le).À
Lt et le
, métal
cuivre
,ffi
appelé b.
:ssé au
., Pour

métal
alliage
-lteurs,
sefont
epoul'
c. d, e.

.1
Fig. : (a) Chaîne opératoire au marieau d'un atelier monétaire, vitrail de Strasbourg (1 582, O Musée de la Monnaie
:ur des de Paris). De droite à gauche: mise en forme des lames par martelage, bouage des flans, découpe des flans à l'aide
de cisoires et frappe manueìle au marteau, (b) laminoir au xvr" siècle (Pantheus 1550), (c) laminoir de l'hôtel de la
lu, par
monnaie de Potosi 1 752, (d) presse à balancier et coins monétaires (Boizard 1 71 4), (e) machine à marquer les flans
írature (Boizard
.l
71 4) (voir cah¡er couleur).
rre du
;àdes
Létape de blanchiment correspond à I'oxydation ménagée à haute température
fìoyen
de la phase riche en cuivre à la surface du fan, suivie de la dissolution de I'oxyde de
étalon
cuivre formé pour ne conserver que la phase riche en argent de I'alliage. La dissolution
:nsuite
de I'oxyde de cuivr,e est réalisée par le passage des pièces après le recuit oxydant dans
tis une
une solution plus ou moins acide suivant la technique employée (Arles, 2009).La
masse
surface de la pièce prend alors une couleur argentée gris mat qui devient brillante lors
.onnée
de sa compaction au cours de la frappe.
bouést
Lt alors La méthode åe monnayage au marteâu présente cependant quelques,inconvénients,
s le cas comme une reproductibilité parfois mesurée des monnaies de billon de faibles valeurs,
masse donc de moindre rapport pour les ateliers. En effet, même si ces pièces présentent des
masses comparables, leur forme est souvent irrégulière et anguleuse, ce qui conduit
à une légende incomplète après la frappe, la surface étant inferieure à celle des coins
monétaires (Arles, 2009).

Comme le mentionne Vaissière dans son mémoire (Vaissière, 1892), "c'est à


le Charles de Marillac, ambassadeur à Augsbourg, auprès de Charles-Quint (1550-

1
't5
Conprendrc les sauoir-føire métallu.giques antiErcs et núdiéuaux
La

l55l),
que revient le mérite d'avoir signalé à la cour de France l'invention des procédés surface du flan une
mécaniques de monnayage, qui devaient se substituer aux opérations successives de la brillante après sa
frappe au marreau". ces procédés mécaniques comporrenr un laminoir qui permet un
allongement de la lame tout en diminuant son épaisseur sans augmenter réellement Afin d'étudier I'
sa largeur (fig. l.b er c), un emporte-pièce pour la découped., fl",r, circulaires et prélèvements ont
enfin un balancier pour la frappe (Êg. 1.d). Cet ensemble d'instrumenrs permer laminés à 0,5 mm
une mécanisation du procédé, mais surrout l'obtention de monnaies beaucoup plus
(LRB), après recuit
régulières, à la fois dans leur épaisseur et dans leur forme et dans la netteté du màtif, En revanche, le
la frappe au balancier permettant une meilleure reproductibilité. Plus d'un siècle plus
(MR). Enfin, les
tard, Castaing inventa en 1685 une machine permemanr de marquer la tranche je la celles de monnaies
monnaie d'un cordon et d'ainsi éviter le rognage (Diderot et d'A,lembert, r77g) et proviennent de trois
Boizard' précise en 1714 que "... l'ordonance du mois d'octobre 1690 veut qu'ils fabrication differen
(les flans) soient livrez par nombre & par poids à l'Entrepreneur de la Machine C., est une monnaie
à
marquer sur le tranche..." (fig. 1.e). H d'Henri IV daté
avortée du laminoir.
laminé sous Louis
3. Reconstitutions et techniques expérimenrales
Les observations
Afin de mettre en place la méthode d'étude de la mise en forme des monnaies, des ont été réalisées a
reconstitutions ont été réalisées sur la plate-forme expérimentale de Melle. Lalliage perchlorure de fert
monétaire utilisé est un alliage de cuivre argenr à25o/o en masse d'argent, élaborJà des rayons X est
partir de grenailles de cuivre et d'argent pur. Après fusion dans un .r.,r.., en graphire goniométrique
au sein de I'atmosphère plus ou moins réductrice d'un foyer ouverr (0 à 355", pas de 2,5
charbon de bois, I'alliage a été coulé dans une lingotière verricale en acier"lim.rrié "u
permerranr q (-30 à 30', pas de
d'obtenir des lames de 17 x20x4mm environ. d'incidence \Ø des ra
Lépaisseur de ces lames a ensuite été amenée à 0,5 mm par une succession utilisées. Le temps d'
d'écrouissages à froid par martelage ou par laminage manuel enirecoupés de recuits de l'inclinaison
de 30 minutes à 700 "c opérés dans un four à moufle. 7 cycles de martelage et est obtenue. ljn
de recuit ont été nécessaires pour atteindre l'épaisseur voulue alors que 5 cyclãs de l'aide du logiciel Lab
laminage ont été suffisanrs, ce qui correspond à un raux de réduction moyen par cycle de calculer, après
d'environ 20o/o pour le martelage et de 37 o/o pour le laminage. Des flans circulaires figures de pôles add
de 20 mm de diamètre'onr ensuite été découpés à la cisaille da.r, l.s lames. utilisée.

La dernière étape avant la frappe est le blanchiment des flans qui consisre, après
un recuit oxydant, à mettre en solution la phase oxydée riche en cuivre de I'allìage 4. Résultats
biphasé afin de n. cónreru.. à la surface que la phase non oxydée riche en argenr,'Ía
surface de la pièce prenant alors une couleur gris mat. La solution de blanchime¡t 4.1. Microstructure
est constituée d'une solution aqueuse de chlorure de sodium, porrée à ébullition dans Léchantillon
un récipient en cuivre, er saturée en sel de gravelleT, qui est composé d'un mélange d'une solution
d'hydogénotarrrare de potassium er de rarrrare de ,odium (9 pour l). Au .o.rrc J,, masse d'argent
blanchiment, les oxydes de cuivre cuo et curo en surface ,å.rt .o-pl.xés par les d'une solution solide
ions tartrates et les ions chlorures et passenr ainsi en solution. On obtLnt alors à la masse de cuivre

6. Chap.XVI, p.t41-143.
B. La solution de
7' C'est un sel d'ircide tartrique précipité dans les fûts au cours du vieillissement du vin. chlorhydrique dans 100

.16
1
Lafabricdtion des ntotnnies tu xvf sièc/e: difl?rcncittion enh'e nartelage et lantintge

rrocédés surface du flan une "éponge" de la phase riche en argent résiduelle qui deviendra
ves de la brillante après sa compaction sous I'action de la frappe de la monnaie.
'rmet un
Afin d'étudier l'évolution de la texture au cours du procédé de mise en forme, des
:llement
prélèvements ont été réalisés à differents stades de l'élaboration pour les échantillons
laires et
laminés à 0,5 mm d'épaisseur (L), après recuit (LR), après recuit et blanchiment
permer
(LRB), après recuit et frappe (LRF) et après recuit, blanchiment et frappe (LRBF).
rup plus
En revanche, le martelage n'a été étudié que pour un état martelé (M) et recuit
u motif,
(MR). Enfin, les textures obtenues sur les pièces expérimentales seront comparées à
)cle plus
celles de monnaies anciennes contenant aussi 25 %o en masse d'argent. Ces monnaies
:he de la
proviennent de trois époques bien distinctes qui correspondent à trois techniques de
778) er
fabrication differentes. La première, un A¡toninien de Valérien 1"'vers 250 ap.J.-
ut qu'ils
C., est une monnaie romaine coulée et frappée. La seconde est un douzain aux deux
rchine à
H d'Henri IV daté de 1594 qui a donc été martelé après la première introduction
avortée du laminoir. Enfin, la troisième, la plus récente, est un double sol de billon
laminé sous Louis XV entre 1738 et 1750.
Les observations en microscopie optique des sections des monnaies expérimentales
aies, des ont été réalisées après un polissage de finition au diamant 1mm et une attaque au
Lalliage perchlorure de fers. Le diffractomètre utilisé pour les mesures de texture par diffraction
laboré à des rayons X est composé d'un détecteur courbe INEL CPS 120 et d'une platine
;raphite goniométrique permettant l'inclinaison polaire c (0 à 60", pas de 5") et azimutale j
enté au (0 à 355", pas de 2,5") de l'échantillon. Ces orientations combinées avec la rotation
mettant q (-30 à 30", pas de 1') permettent l'analyse d'une surface d'1cm2 environ. Langle
d'incidence \Ø des rayons X est fixé à 30' pour les anticathodes de cuivre et de cobalt
utilisées. Le temps d'acquisition est de 30 secondes par point. À.aus. de la limitation
lcessloll
de l'inclinaison polaire de l'échantillon, une figure de pôles expérimentale partielle
: recuits
est obtenue. Un calcul de la fonction de distribution de l'orientation cristalline à
elage et
l'aide du logiciel Labotex est effectué sur les données expérimentales, ce qui permet
ycles de
de calculer, après validation du modèle, la figure de pôle complète et d'extrapoler les
'ar cycle figures de pôles additionnelles qui ne peuvent être obtenues à I'aide de I'anticathode
culaires
utilisée.

e, après
4. Résultats
l'alliage
genr, l:1 4.1. Microstrúcture des alliages
:himent
rn c{ans Léchantillon brut de solidification présente une structure biphasée, constituée
nélange d'une solution solide d'argent dans le cuivre, acu, contenant au maximun 8 o/o en
rurs dtt masse d'argent (phase riche en cuivre) coloré en brun par l'attaque chimique, et
par les d'une solution solide de cuivre dans l'argent, bo", contenant au maximun 8,8 % en
ors à l:r masse de cuivre (phase riche en argent) en claii sur les clichés de la figure 2. On

8. La solution de perchlorure de ler est composée de 5 à 10 g de FeCl. et l0 à 25 mL d'acide


chlorhydrique dans 100 mL d'eau distillée.

117
Conprendrc les sauoir-Jàire néralhrgiques antiques e t nédiéuaux

observe, de plus, sur ces clichés la formation de dendrites proeutectiques de a,-,, et du 4.2.
constituant eutecrique aculb.{s dans I'espace interdendritique (fig. 2.b).
4.2.r
La
(5 cycles)
martelé
les
nets et
corres
les deux

touJours
a. mtnon
b.
une
Fig.2:Micrographies de I'alliage brut de coulée; (a) solidification dendritique,
(b) c0nstituant eutectique ar,/bon dans l'espace interdendritique (voir cahier couleur) La
après
La figure 3 présente la microstrucrure des alliages à la fin du martelage er du présent
laminage après recuit. On constate que la strucrure de solidification est à peu près faut
conservée sur la face l)N,
c'esr-à-dire sur la face normale à I'axe de compression du taux de
martelage ou en contact avec les cylindres du laminoir. En revanche, sur les faces du
perpendiculaire (face DL) ou parallèle (face DT) au sens de l'allongemenr du métal, finale
la microstructure est profondément modifiée et se caracrérise par une alternance monétai
de bandes claires et så*b.es correspondant aux phases ac,, er bo.. Cette structure
'feuilletée" étant plus marquée et plus fine dans le cas du ià-in"g., le pourcentage
Cu
de réduction par passe étant plus élevé. C'est cetre srrucrure feuilletée qui favoriseia
en partie le bon blanchiment des fans. Après le passage en solution des oxydes de
cuivre, les couches résiduelles riches en argenr formeronr ainsi, lors la frappe de la
monnaie, une couche compacte bo..

Cu

\q)

20 pm

Fig. 3 : Micrographies des alliages après; (a) Z phases de martelage et de recuit, Fig.4
(b) 5 phases de laminage et de recuit (voir cahier couleur). (b) lam

118
LaJàbrit'atiott tb t¡tonu¿ic¡ ¿tt.rvr siècb: dit'Jircttciatiott entrc ntarÍtl,rge et lttnitutgc

1(.,, et du 4.2.Texture après mise en forme


4.2,1. Influence du. recuit sur Ia texttrye après déformation
La figure 4 regroupe les figures de pôles des tôles marrelée (7 cycles) et laminée
(5 cycle$ avec ou sans recuit. Les figures de pôles de la phase majoritaire a,.,, de l'alliage
martelé sans recuit (M) sont bien définies avec des conrours lisses. En revanche,
les figures de pôles de la phase bo. avant recuir (M) possèdent des conrours moins
nets et semble moins malquées (Ëg. 4.a). Néanmoins, la rexrure cles deux phases
correspond à une rexrure de compression uniaxiale bien marquée qui présente, dans
les deux cas, un léger décrochemenr sur la figure 200, ce qui indique un mode de
déformation similaire pour les deux phases. Après recuit (MR), si la phase acu esr
roujours du rype fibre, elle esr néanmoins nerremenr moins définie et la phasà'bo_,
minoritaire, ne possède plus réellemenr de caractère fibre, ce qui pourrait indique'r
une recristallisarion âu cours du recuit due à une température trop élevée (ñg. 4.b).
La texture finale de l'alliage martelé jusqu'à une épaisseur de 0,5 mm conserve donc,
après recuit (MR), un caractère de compression uniaxiale, cerres peu marqué, mais
;e et du présent et qui permertra de distinguer ce mode de mise en forme du laminage. Il
reu près faut cependant noter que lors de la reconstitution expérimer-rtale du martelage, le
sion du taux de réduction de la lame à chaque cycle est relativement faible (20 %o) à cause
es faces du rnanque de savoir-faire de I'expérimentateur, ce qui peut conduire à une rexture
r métai, finale moins marquée que celle que I'on pourrait attendre d'un ouvrier d'un atelier
ernance monétaire médiéval.
.ructure
Avant recuit Äprès recuit
centage
Cu Cu
vorisera IJó
¡i; tii
ydes de
>e de la .tJ !ii l¡.
It" Its

¿.
Âg ¡,¡ Ag i:l
lii l;i
Ee !?,
tii
l¡'
lll
l'"
5åi
b

Cu L:: Cu t::
li: l;l
ê l,¡ <9=) I ¡¡
\c)
¡'" l¡o
ËË
Ag
\.g
iir
ll: ^Gi-ÉÈ'{,ã-ti
!Þ?

c.
Hir
I'o
5:,i
's=z \'-Y/
d.
'# ilt
Fig.4 : Figures de pôles (200), (220) el (2221 des phases a.,, et bo- des flans après martelage ; (a) martelage et recuit,
(b) laminage, (c) et laminage et recuit, (d) diffraction des rayoirs X, anticathode au cuivre (voir cah¡er couleur).

119
(),,iitprittrlt ¡,'t t,,',,,¡i'.fìrirt ;itJhtllu;,tit1trts,1itîiqr(i Lt ì¡tttlì(:t,¿!/.y

L,n levrrnchc, poul'lc lrrn.rir.rrrge, bielr ¡rlus facile à nlaîtriscr, lcs tcxtLrrcs aplùs
rccLlit (l.R) ne clifÍèrcnt quc pcLl .{es textures averlt l'ccuit (L), corllle lc motrtrent lcs
figtrresclepôlcsclesfigr,rres 4.cer4.ð,. Danslcscleuxc,rs, lcshgulescle pirle penllcttL-lìr
d'identifìel Llne textulc clc ty1-rc "laitor.r" {110}<1-12> à la place cle la texrule rlc
lan-rinage {112}<-112> ciassique clu cuivrc pLrr, I'argerlt ayant beissé 1'énelgie cle ciélìtu
du cuivre. Le tatrx cle réduction par cycle étant bier.r plus importnur
c1'ern¡rilen-rer-rt
poru' le iar.ninage, il y a persistance cle 1¿1 texture c1e lar.r.rir.rage après le recLrit (LR),
ct L1al1s cet état, la pl-rase b." montre cles pôles un peu plus intcnses quc ceux c1e a, ,,
(fig. a.c1).

4,2,2. Influence du ltlancltíment et de Iafi'appe sut'Ia texture de lanrinage


après reuüt

Seules lcs figures cle pôies cle la ¡rhase b,,,, ont ici été calculées à cr-ruse clu blanchin'rcnt
c1r-ri cor.rcluit à la fomration cl'une couche riih" en ergent à l¿r surfirce cles flans. La f,ribtc
pénétratior.r cles rayor-rs X dans la n-ratièrc ne permct pas cl'obtenir', chtts ce cas, des ¡rics
cle clifh'action de la phase riche er.r cuivle strffisal-nrnellt intenses por.rr r'éalisel un calcrrl
cofrect.

Ainsi, les figr-rres cle pôlcs (fìg. 5) montrent pour les trois crrs
LRB, LRF et I-RIIF
Llrìe conlposante prir-rcipale.le rype laiton {110}<1-12>, typiclr"Le cl-r laminagc.l'un
métal cubiqtre à faces centrées avec Llne fàible énergie de déftLrt c1'empilement. L¿rcui¡é
de la texture est cependant rnoyenne pour les échantillons LRB (fig. 5.a) et LRF
(ûg. 5.b), ce qui inclique qLre la texture de lanrinage n'est que peu modiÊéc par le
blancl-rin-rcnt ou la frappe. En revanche, l'acuité cle texture de ltrminage clevient fail,lc
pour l'écl-rar.rtillon LRBF (frg. 5.c). En effct, lors clc la fr,r¡r¡.rc, l'ar:ger.rt se clúfòr'nrc
plus clans l'échantillon LRBF que clar-rs l'échantillon LRF, car la phase argent I1 cst
plus cor-rtrainte par la ¡rhase cuivre clui a clispam en sulface lors clu blanchirnent. Lc
ch:rngement de mocle de déformation (laminagc puis compression) clevient alors 1.'lLrs
irnportar-rt ct permet cl'expliquer la diminu¡ion de l'acuité de lir composante lai¡otr
pour le flan LRBF.

4.3. Texture des monnaies anciennes

Les trois monnaies de billon ont été an:rlysées par cliffraction cles layor-rs X, lcs
spectres obtenus ûrontrent la présence d'oxycle de cnivre Cu,O, dont l'un clcs pics
cle cliffì'action est quasiment cor-rfor-rclu avec celui cies plans (3 1l) de l'arget-rt, cc qui,
conlpte teiru du dispositif expérimental, ne laisse qr-re cleux réflexions (220) et Q)2)
de la ¡-'hx5s b.., l.o,-tr calculer les fìgures de pôles. De même, seul un pic dtr ctrivre
esr exploitabl.".t n'est préser-rt que pour la pièce ror-naine. Les figures cle pôles.lc h
phase â,:,, ne poLrn'or1t clonc pas être définies. On en décluit aussi que le douzain rrur
der-rx H d'Henri IV et le clouble sol de billon ont subi une étape c{e blanchin-rent lors
clu monnay,rge car la phase riche en cuivre ne cliflracte pas. En revanche, la rnotrtr,rie
lomaine n'a vraisemblablen-rer-rt pas été blar-rchie.

120
La.fabticatiott des nonnties ¿, xt'r siècle: clffircrtciatiott entre tttarte/age et lrrrtirltge

LAntoninien de Valérien 1" présente une rexrure de compression


de faible acuité,
cohérente avec une monnaie qui a été coulée puis
frappée, l" ,.r,u.. de compression
ne provenant que de la frappe (fig. 6.a). Le douzain
d.,r* H d,Henri rv ãe ó94
possède lui aussi une rexrure fibre, mais plus "*
marqué. qu. pou, la pièce romaine,
cohérente avec un monnayage au marreau qui avait
de nouveau cours de r5g5 à 1639.
La troisième monnaie, le double sor de billon frappé
entre r73g et rz50 sous
Louis xv, donc après linterdiction par Louis Xrv
du -ånr," yage a'marreau en 1645,
présente une texrure de laminage dans laquelle l" .o-por"nr.ï,..ri,rr.,,
est nettement
plus marquée que la.o-por"nr. "laiton'r Néanmoins,
la forme de ra figure de pôre
(222) qui semble arrondie sur les bords, pourrait
indiquer aussi ra présence d,une
composanre "fibre" de compression due à ú frappe
d. Ia'mo.,naie blanchie.

5. Discussion
Les résultats des mesures de texture réarisées
par diffraction des rayons X, qui ne
prennent en compte que les couches métalliques de la
surface des pièces .t .ro.,
matériau massif dans sa globalité, sont en e*cellent þ", l.
accord lË, mesllres réalìsées
par Kockelmann (2006a) par difhaction des neurrons "u..
par mesure du temps de vol.
Par exemple, les figures de pôles (il r), (r00) et (200),
åractéristiques d,une mise en
forme par marrelage, par diffraction neutronique sur un ïd.. .., argent du
^obrenues
début du nr' siècle (frg. 7.a) ront pl.r, marquées .à-parables
par RDX sur le douzain
-"is à celles obtenues
.aux
deux H
tng. e.ul alors la rexrure de compression
s'estompe après recuir sur les reconstitutioi, d. t" ß,gure 4.6,,..,
phase minoritaire b^".
f".ri.uri.r pour ra

Dans le cas des monnaies laminées, res simiritudes sonr


encore prus frappantes.
Les fìgures de pôles obtenues par DRX aussi bien
sur re double sol de billon (nä. e ..),
que sur les reconstitutions aux differents stades de
la mise en forme .'"rt_n_diË
laminage (ñg. 4.c),après laminage puis recuit suivi
ou non de la frappe (fr,g. 4.det"p.É,
5.b)
ou encore après laminage, recuit et blanchiment suivì
et 5.c) présenîent
ou non a" ifrg. 5.a t n"ip.
acuité presque meilleure que celle obrenue par diffi.action
une_
neutronique'sur le Thaler (ou Täler) de 1577 de l,aìchiduc
Ferdinanj (fi g. 7 .6.).
cependant, dans le cas du faux Thaler (fig, 7 .c.) oude I'Antoninien
de valérien r ".
(fig. 6.a.), qui ont ,oïr q::" été coulés p"uis
frappés, la diffraction neutronique
permet, pår rapport à la.diffraction des rayons X,
áe minimiser la composanre de
compression de surface due à la frappe, et de
mieux mertre en éviclence la mise en
forme par moulage, même si cette dernière est
décelable par DRX.

6. Conclusion
Les résultats obrenus monrrenr qu'il est possible
de détermi'er le mode <ie mise
en forme des monnaies, donc le choix <ie la
chaîne opératoire, p". .r.r. mesure
physique non destru-ive-_et simple à mertre
en æuvre: l,analyse de leur rexture
cristallographique par diffraction des rayons
X. Des essais de reconsritution ont

to¡ne de Pise (1396)'


121
Con9,rcndrc les sauoir-faire nérallurgiques ant;qiles ct nédiéuattx

Levels
8.0

4.0
a, Lanliné (¡
Recuit 2.0
Blanchi 1.4
1.0
Mií=O.01J
Mæ4.784

b. Laminé @
Recuit
Frappé
(@

c. Laminé
,;#'"
Recuit ¡'R i{i Þ

Blanchi
Frappe aiçz
Fig. 5: lnfluence du blanchiment et de la frappe sur les figures de pôles (222), (220) et (200) de la phase bÂ" des f¡ans
après laminage, recuit et blanchiment - LRB (a) laminage, recuit et frappe - LRF (b) laminage, recuit, blan'chiment
et frappe - LRBF (c) drffraction des rayons X, anticathode au cobalt (voir cahier couleur).

s
t*
Elí
a. ti ii
lu
¡6CCX
Hg
tætoglt

t)
I
ll
Hi:
r.?

ll l.!
lrz
o
lll
c.
tri*
o
Fig.6: Figures de pôles (200) extrapolée, (222leI(220\ calculées de la phase bo"; (a)Antoninien deValérien 1"
.1 .l
vers 250 ap. J.-C., (b) douzain aux deux H d'Henr¡ lV de 594, (c) double sol d-e billon entre 1 738 et 750,
diffraction des rayons X, anticathode au cuivre (voir cahier couleur).

122
LtJtbriutiott les tto¡nt¡ìu ¡u.xvr sièclc; rlìfJlretrcittiott eìtht: t)¡lntcl¿gt ct ldniltttgc

Levels 1nv.161.090
8.0


205.491
2.0 200
1.0 Ì {
It{in=11.01-J
Mæ4.734
q

b
196.732
â
þ a \
\
0
o
0 c
40 mm

/ Fig. 7 : (a) Figures de pôles des phases ac, et b^, d'un Taler en argent du début du xvr' siècle (93,8 % Ag, 6,20/o Cu\,
(b) figures de pôle de bo" d'un Taler de l'archiduc-Ferdinand de l 577 à 90 % Ag, (c) figures de pôle de bo" d'une pièce
d'argent pur (faus'se pièce), diffracti0n des neutrons par mesure du temps de vol (Kockelmann,2006a) (
voir cahier couleur).
phase bon des flans
;cuit, blanchiment permis d'établir la persistance d'une texture de rype "laiton" {110}<l-12>, après le
leur).
laminage final, à tous les stades ultérieurs de la fabrication d'une monnaie de billon
à 25 o/o d'argent en masse.

En revanche, la maîtrise approximative de la technique de mise en forme


par martelage conduit à des résultats plus mesur'és sur les échantillons issus cles
reconstitutions. Néanmoins, les textures du douzain aux deux H ainsi que le Tâler
du début du xvI'siècle comportent toutes deux une composante de compression très
æ forte qui montre sans ambiguité une mise en forme par martelage. La texture fibre
plus marquée sur les pièces réelles que sur les reconstitutions montre simplement une

I
excellente maîtrise du monnayage au marteau par les ouvriers du xvI" siècle, ce qui
n'est pas lscas des expérimentateurs actuels.

Cette technique pennet aussi de differencier aisément les pièces coulées cles
monnaies mises en forme par déformation plastique et donc de pouvoir déceler des
"faux coulés" lorsque le monnayage au marteau ou au moulin est en vigueur.

o
:n de Valérien l "
1 738 et 1 750,
N. H¡o¡eo¡ et al., La fabrication des monnaies au xvle siècle :

différenciation entre martelage et laminage

a.

b.

c. d' e'

de Paris).
Fig. 1 : (a) Chaîne opératoire au marteau d'un atelier monétaire, vitrail de Strasbourg (1 582, @ Musée de la Monnaie
et frappe
Djdroite à gauche: mise en forme des lames par martelage, bouage des flans, découpe des flans à I'a¡de de cisoires
(d) presse
manuelle au marteau, (b) laminoir au xvr. siècle (Pantheus I 550), (c) laminoir de I'hôlel de la monnaie de Potosi 1 752,
à balancier et coins monélaires (Boizard 1 71 4), (e) machine à marquer les flans (Bo¡zard 1 71 4).

a. b.
Fig. 2 : Micrographies de I'alliage brut de coulée; {a) solidification dendritique'
(b) constituant eutect¡que ac,,/ba" dans I'espace interdendritique.
)le

l)\

20 Um

Fig. 3 : Micrographies des all¡ages après; (a) 7 phases de martelage et de recuit, (b) 5 phases de laminage et de recuit.

Avant recuit Après recuit


Cu I,ó Cu
¡
lil ltl
::

)nnaie de Paris).
riso¡res et frappe ñ ¡r
.o Hii Er.
1 752. (d) presse q)
l¡¡ Ito

cl
i\g l16 Ag IJ.
¿
lii I;:
tr,
n¡ô
Ht: uii
I'o I'o

a. b.

Cu i:r Cu ;:t
l;l t;:
11 ro
li¡ i_ i:J Hll
t¡¡ I''
5f.: 5:.?
lAg l16 Ag l16
.--
,!8. l;l iii
i!ìr G. UI¡
Hl Hro
l¡¿
t'o I'o

c d.
Fig 4 : Figures de pôles (200), (220) eI (222) des phases a.u et boo des flans après martelage; (a) martelage
et recuit,
(b) laminage. (c) et lam¡nage et recuit, (d) diffraction des rayons X, ant¡cathode au cu¡vre.
1r, ltfi,lrr'¡1 '
;, iii,i l(.,1,1 ,rllì' ',,
ir (i rl.1i irr I ll È'
il, I -:ìniiil;
illll, ,- ll lri I
iìr cLr i t
' rlll
ll l,¡ rL lr i

. lil ;. i L'r! .ì(l


I lÊ(;',1t1:.ìt)l:!
,1 "r .¡tF ir, ,, l
I )l ì,ìr),r,, tPr 1

i lll: l;, ,r, ,,, r,

È( rl : il llri rl
Il lr líl "rì,rLir
ll. l...rrrin-
Iìr! üit
jlìt',tt ll.rr r
lì.1t)l)i
l. l . ,I I .1rl r

i-lìL : l:rl :
I p\ r:ir.tli,

r i' 'lrl(ìrtt' ìl

c, I-r,rililtri
llrfLrit
lìl.,rrchi
I r.'p¡rj

: l aria, ir'rl
11
/1
' il:IlrÊ' ..1- ñ 'r¡ ,

l1 ,r
I " :lt,-t':rti. ñ 'o
hc:
lt it :rfliìll! Í
noo
i: 1\ill rllilllÊl'

,.j "¡ a:,. .

.,. rtiti¡ l¡.


til,r , \. lt I ìi-

.;rlilrtr ..Ì.1Ê 1,1


il'.
I J.riì 'ri rt. ì I ,

,l I r,' ll r,
'i" :r ¡,,,1 '¡1,.- :l .3

'i.,/q,ll i.lliltl
I
. ltrlli lL ..r r l

¡i"-:

llr , ll' rr:ll:i


,, r( r ll:: ,ì:,r
i Inv.161 .090
r' r, ìrrf. ( ,'. .\
' I llt'tlÈr .: \\ 20:; 491
ll'lL I : jl li !r" il ^
1
' ller.r' ' : ,

i I ri¡tt :: it
,, /it lt ri

Ì,rllJ /11' rr'.ill


r)il( F'il'1 ll;rlr.. lr
ll ,_ ., ì1 ':
li1; ,.; 't¡¡¡1': r¡ 'I
96. /32
lrllts Liir I tì 'ilìr:
:rrf , F i rlit'.1ì. :ltìl
,:..
l'Ì'" ' rìr" '
¡../¡ -

liffr¡r irLri
'ìLlrrr)i;
'1r", ,'.-) rììr
rl.ll
'lF'rllr | 1l ltll'lllSì c.
rtr,/{) ll\r){;l(Ct
lì;ìilf ,ll lí i¡,:r

Vous aimerez peut-être aussi