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Représentation du fonctionnement

des onduleurs statiques

par Henri FOCH


Professeur à l’Institut National Polytechnique de Toulouse. ENSEEIHT
Responsable de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques du LEEI
(URA au CNRS)
et Bernard TRANNOY
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Toulouse. ENSEEIHT. LEEI

1. Représentation sous forme complexe


de grandeurs triphasées instantanées ............................................... D 3 157 - 2
2. Onduleur de courant ............................................................................... — 3
2.1 Commutation assistée................................................................................. — 3
2.2 Commutation forcée.................................................................................... — 3
3. Onduleur de tension................................................................................ — 6

a représentation complexe permet d’avoir une vision globale et synthétique


L de l’évolution des grandeurs électriques concernant les machines
symétriques et les convertisseurs statiques qui les alimentent.
3 - 1990
D 3 157

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 157 − 1
REPRÉSENTATION DU FONCTIONNEMENT DES ONDULEURS STATIQUES __________________________________________________________________________

1. Représentation sous forme Dans ces conditions, si l’on connaît l’évolution de la composante
positive x + , que l’on peut représenter dans un plan complexe, on
complexe de grandeurs retrouve rapidement celle des grandeurs triphasées (figure 1A )
puisque [relation (2)] :
triphasées instantanées 2
x 1 = ----------- Re ( x + ) 
3 

Lors de l’étude des systèmes triphasés en régime transitoire, on 2 
est amené à examiner l’évolution de grandeurs triphasées : x 2 = ----------- Re ( a 2 x + ) 
3 
x 1 (t ), x 2 (t ), x 3 (t ) 2 
x 3 = ----------- Re ( a x + ) 
ou à rechercher des relations entre grandeurs triphasées. 3 
Ces grandeurs peuvent être par exemple les trois tensions étoilées Re signifiant partie réelle de.
(v 1 , v 2 , v 3 ) ou composées (u 12 , u 23 , u 31 ), les trois courants par
conducteur de phase (i1 , i 2 , i 3 ), trois flux, etc. Mieux encore, x 1 , x 2 , x 3 peuvent être obtenus à partir de la
projection de x + sur trois axes orientés à 120o les uns des autres
■ Quand cette étude concerne des machines symétriques
( fi g u r e 1 B ) ; c e l a e s t p l u s f a c i l e q u e d e f a i r e t o u r n e r
statiques (lignes, transformateurs, ...) ou tournantes (machines
asynchrones d’induction, machines synchrones, ...), on obtient une 2π 4π
x + de --------- et de --------- .
remarquable simplification des relations et des calculs en substituant 3 3
aux variables initiales réelles (x 1 , x 2 , x 3 ) d’autres variables,
■ La composante x + peut, dans certains cas, avoir une interpré-
complexes ( x 0 , x + , x – ) , définies de la manière suivante :
tation physique intéressante. Par exemple, la composante i +
x0 des trois courants i 1 , i 2 , i 3 alimentant une armature d’une machine
1 1 1 x1
1 électrique symétrique est l’image du champ créé dans l’entrefer par
x+ = ----------- 1 a a2 x2 (1) ces courants.
3
x– 1 a2 a x3

x1 1 1 1 x0
1
et x2 = ----------- 1 a2 a x+ (2)
3
x3 1 a a2 x–


avec a = exp j ---------
3  
1
Le coefficient ----------- permet de maintenir la puissance invariante
3
dans cette transformation.
Ces nouvelles variables sont appelées composantes symétriques
des grandeurs instantanées :
• x 0 est la composante zéro (ou homopolaire) ; elle n’existe que
si la somme des grandeurs instantanées est différente de zéro ;
• x + est la composante positive ;
• x – est la composante négative, elle-même conjuguée de x + .
Pour une machine symétrique, on obtient trois types de relations :
entre composantes homopolaires seules, entre composantes
positives seules, entre composantes négatives seules également.
■ Si les composantes homopolaires sont nulles, ce qui est
souvent le cas (par exemple, lorsqu’il s’agit de courants dans les
branches d’une étoile à neutre isolé), le système triphasé symétrique
est complètement décrit par les relations entre composantes
positives (les relations entre composantes négatives n’étant que les
conjuguées des précédentes).
Figure 1 – Détermination des grandeurs instantanées x 1 , x 2 et x 3
à partir de la connaissance de x +

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Pour illustrer ce propos, prenons le cas de courants formant un


système triphasé sinusoïdal équilibré, soit :

 i = I cos ( ω t + α )
1 M

 2π
 i 2 = I M cos ω t + α – --------
 3
- 


 4π
 i 3 = I M cos ω t + α – --------

3
- 
On trouve :
3
i + = I M ----------- exp ( j α ) exp ( j ω t )
2
Figure 2 – Représentation de i +, composante positive d’un système
La représentation de i + dans le plan complexe est bien un vecteur
de courants triphasé sinusoïdal équilibré, image du champ tournant
de module fixe tournant à la vitesse angulaire ω, représentant le
champ tournant créé par ces courants (figure 2).

■ x + peut facilement être observé à l’oscilloscope. En effet x +


a:
2. Onduleur de courant
— pour partie réelle :
2.1 Commutation assistée

x2 + x3

1
A ( t ) = ----------- x 1 – -------------------
-
3 2 Supposons qu’un onduleur de courant triphasé en pont de Graetz
alimente une machine synchrone triphasée symétrique. Celle-ci,
3 moyennant certaines approximations, peut être représentée par trois
= ----------- x 1 si x 0 = 0 sources de tensions triphasées (e 1 , e 2 , e 3 ) en série avec trois
2
inductances  (figure 3).
— pour partie imaginaire : On suppose que les conditions d’une commutation assistée sont
remplies et que nous sommes en régime de fonctionnement
1
B ( t ) = ----- ( x 2 – x 3 ) périodique.
2
La composante i + des courants i 1 , i 2 , i 3 et la composante v +
Il suffit de commander les voies horizontales et verticales de des tensions v 1 , v 2 , v 3 prennent alors, dans le plan complexe, l’allure
l’oscilloscope par A (t ) et B (t ) pour avoir sur l’écran l’évolution du
vecteur représentant x + . des figures 4a et b , les courants et tensions instantanés étant
eux-mêmes représentés figure 5.

Lorsqu’un convertisseur statique triphasé alimente une


machine électrique symétrique, ce qui est le cas le plus fréquent, 2.2 Commutation forcée
les tensions de sortie de l’onduleur de tension ou de courant sont
les tensions d’alimentation de la machine, les interrupteurs Avec nos conventions récepteur côté machine, si l’on veut faire
statiques étant traversés par les courants d’alimentation. La fonctionner le montage précédent lorsque le fondamental du
connaissance de v + et de i + permet donc de connaître courant i est en arrière par rapport à la tension e (figure 6b ), il est
globalement les tensions et courants fournis par le convertisseur nécessaire d’adjoindre un circuit de commutation forcée.
statique et d’avoir ainsi une représentation globale de son
fonctionnement. Nous allons envisager successivement le cas de Moyennant certaines approximations (faible temps de
l’onduleur de courant et celui de l’onduleur de tension. commutation par rapport à la période des tensions e qui sont alors
supposées constantes dans cet intervalle), il est possible de faire
une étude très simple qui aboutit aux résultats suivants :
• i + a la même allure qu’en commutation assistée (figure 4a ) ;
• v + est représenté figure 6a.

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Figure 3 – Alimentation d’une machine


synchrone symétrique
par un onduleur de courant

Figure 4 – Composantes positives des courants i + et des tensions v + pour un onduleur de courant à commutation assistée

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Figure 5 – Tensions et courants instantanés


d’un onduleur de courant à commutation assistée

Figure 6 – Tensions instantanée v et complexe v +


d’un onduleur de courant à commutation forcée

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3. Onduleur de tension Le courant harmonique peut être facilement calculé puisque :


+ d +
v h
=  -------- i h
dt
Supposons que la machine synchrone triphasée symétrique soit
alimentée par un onduleur de tension triphasé à commande π π
Pour un sixième de période tel que – ----- < ω t < + ----- , on trouve :
complémentaire du type 180o (figure 7). 6 6
Un fonctionnement périodique peut être décomposé en six
séquences. À chacune de ces séquences correspond une valeur + E ωt π 3
i = --------- ----------- – j ----- + j ----------- exp ( j ω t )
particulière du vecteur tension v + dans le plan complexe. Ces six h ω 3 6 π
vecteurs sont représentés sur la figure 8.
La tension en créneau périodique v fournie par l’onduleur peut Il est intéressant de faire la construction dans un repère où le
être décomposée en une valeur du fondamental v f de pulsation ω courant fondamental est fixe, c’est-à-dire lorsque toutes les
à laquelle s’ajoute une tension harmonique v h : grandeurs complexes sont multipliées par exp (– jωt ) (figure 9).
v = vf + vh π π
Lorsque – ----- < ω t < ----- , le point B, tel que :
6 6
En variable complexe, on a alors :
+
+ + AB = i exp ( – j ω t )
v+ = vf + v h
h

+
et v
+ E 3
= --------------- exp ( j ω t ) décrit une courbe fermée. Il suffit d’ajouter i h
exp (– jωt ) à
f π
+
OA = i exp ( – j ω t ) , vecteur fixe, pour obtenir :
De la même façon, le courant sera la somme d’un courant f
fondamental et d’un courant harmonique :
i + exp ( – j ω t )
+ +
i+ = i f
+ i h
En faisant ensuite des rotations de ωt on trouve le vecteur i +
Le courant i
+
est un nombre complexe en exp (jωt ), comme sur un sixième de période. Les autres sixièmes de période sont
f π
+ obtenus en décalant le motif obtenu de k ----- . On obtient alors le
vf . 3
lieu de i + sur une période de fonctionnement (figure 10).
Nota : les résultats sont qualitativement les mêmes pour une machine asynchrone
d’induction.

Figure 7 – Alimentation d’une machine


synchrone symétrique
par un onduleur de tension

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Figure 8 – Tension complexe v + d’un onduleur de tension


de type 180o

Figure 10 – Alimentation d’une machine symétrique


par un onduleur de tension : courant complexe i + et instantané i

Figure 9 – Fonctionnement d’un onduleur de tension :


détermination de i + sur un sixième de période

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