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Chapitre 15
Champs de vecteurs, équations
différentielles (P. Aimé, 11/2014)
15.1 Vocabulaire et problématiques
15.1.1.1 Introduction
Pour un arc paramétré (J, ϕ) de classe C 1 , tracé sur un espace affine E, (ϕ(t), ϕ′ (t))t∈J
est un champ de vecteurs tangents à l’arc.
Un problème à la fois inverse et plus général consiste en la donnée d’un champ de vecteurs
X sur un ouvert de E et la recherche des arcs (J, ϕ) tels qu’en tout point t ∈ J, ϕ′ (t) =
X (ϕ(t)).
Pour les figures ci-dessous, E = R2 , X (x, y) = (y, −x). Les cercles paramétrés par
ϕ (t) = (r sin t, r cos t), t ∈ R, sont des solutions évidentes.
Nous verrons que l’expression de ϕ n’est connue que pour des types très particuliers
de champ X , mais qu’à défaut, il est possible d’obtenir des renseignements géométriques
intéressants sur les solutions.
Cette étude, dite des “systèmes dynamiques à temps continu”, initiée ici et poursuivie
dans les chapitres 15 et 23, est une branche active des mathématiques principalement depuis
Poincaré.
746 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
15.1.1.2 Vocabulaire
Nous utiliserons les définitions et notations du § 13-4-3. Rappelons en particulier, que si
X est un champ de vecteurs sur un ouvert U d’un espace affine E, il s’agit d’une section du
−
→
fibré T U et que l’on écrit par abus X (m) ou Xm le vecteur du champ (élément de E ), au
−
→
lieu du vecteur lié X (m) = (m, Xm ) ∈ {m} × E = Tm U .
Pour les représentations ci-dessus, les flèches tracées ont pour origine (x, y) et pour ex-
trémité (x, y) + (y, −x), ce sont des vecteurs liés.
Si X est un champ de vecteurs sur un ouvert U d’un espace affine E de dimension d > 0,
l’expression locale de X dans un système de coordonnées curvilignes (une carte) est
d
−
→
X (m) = X i (m)∂i (m) ∈ E .
i=1
Relativement à la carte canonique d’un repère orthonormal (O; (ei )) de E, la base naturelle(∂i (m))
est indépendante de m et égale à (ei ), et selon la dimension d = 1, 2, 3, n, X (m) s’écrit plutôt
X (x), X (x, y), X (x, y, z) ou X (x1 , .., xn ).
La section suivante introduira la notion de “champ dépendant du temps”, c’est pourquoi
l’on dira aussi qu’un champ de vecteurs au sens précédent est un “champ indépendant du
temps” ou “autonome”.
Précisons maintenant la terminologie.
Définition 15.1 Ω est un ouvert (non vide) d’un espace affine E de dimension d > 0, X est
un champ de vecteurs continu sur Ω.
On s’intéresse à l’ensemble des couples (J, ϕ) où J est un intervalle ouvert de R, et
ϕ ∈ C 1 (J, E) une fonction vérifiant les deux conditions :
ϕ(J ) ⊂ Ω
ϕ′ (t) = X (ϕ(t)) ∀t ∈ J
Un couple (J, ϕ) vérifiant les conditions énoncées est un arc paramétré tracé sur Ω,
appelé une trajectoire du champ X , ou solution de l’équation différentielle autonome du
747
premier ordre
m′ = X (m).
L’équation est dite scalaire si d = 1, vectorielle si d > 1.
Un couple (t0 , m0 ) ∈ R × U est une donnée de Cauchy pour l’équation différentielle
m′ = X (m).
Une solution (J, ϕ) de cette équation satisfait la donnée de Cauchy (t0 , m0 ) si t0 ∈ J et
ϕ(t0 ) = m0 .
Un problème de Cauchy est la recherche d’une solution qui satisfait une donnée de
Cauchy.
Le support ϕ(J) d’une trajectoire est l’orbite de cette trajectoire et une famille d’orbites
est un portrait de phases de X .
Dans R×U , l’arc paramétré par t −→ (t, ϕ(t)) sur J est une courbe intégrale du champ
X.
Il est clair que toute orbite réduite à un point est l’orbite d’un équilibre.
2
Exemple 15.1 Avec E = Ω = R, et X (x) = 3x 3 , (R, 0) et R, t3 sont des solutions du
problème de Cauchy x(0) = 0.
Les trajectoires sont les projections sur l’axe des ordonnées des courbes intégrales (t, 0)
et t, t3 .
Les orbites de ces trajectoires sont respectivement un point et la droite réelle.
Exemple 15.2 Avec E = Ω = R, et X (x) = 2 |x|. Pour a réel positif, les arcs (R, ϕa )
0 si t < a
avec ϕa (t) = sont des solutions du problème de Cauchy x(0) = 0.
(t − a)2 si t ≥ a
Distinguer les courbes intégrales, trajectoires, et orbites.
-1
-2
-3
-4 -2 0 2 4 6
Remarque 15.1 Le paramètre t d’une trajectoire est fréquemment appelé le “temps”. Ceci
est très abusif comme nous l’avons vu au chapitre 13.
15.1.2.1 Situations/Modèles
Commençons par quelques exemples abstraits.
Prenons X (t, (x, y)) = 2x + ty + y2 , −tx + y − xy . Pour chaque valeur de t, il s’agit
d’un champ vectoriel sur R2 . La figure ci-dessous représente quelques vecteurs du champ,
en des points choisis indépendemment de t, pour les valeurs indiquées de t.
X est défini sur Ω = R× R2 .
749
t =1 t =2 t =3
t =4 t =5 t =6
t =7 t =8 t =9
1
Envisageons maintenant le cas de X (t, x) = x2 −t 2 . Pour chaque valeur de t ∈ R, il
s’agit d’un champ scalaire défini sur un ouvert Ωt caractérisé par x2 = t2 (réunion de trois
intervalles ouverts). X est défini sur l’ouvert Ω de R2 caractérisé par la relation x2 − t2 = 0.
De telles applications seront appelées des champs “non autonomes”. On dit aussi “champ
dépendant du temps”, mais nous avons vu au chapitre précédent qu’il était très abusif d’employer
le terme de temps à propos de n’importe quel paramètre réel.
De plus, si l’on prolonge la notion de trajectoire envisagée précédemment, pour s’intéresser
aux arcs t −→ ϕ (t) tels que ϕ′ (t) = X (t, ϕ(t)), il convient de souligner une hypothèse im-
plicite : le paramètre d’évolution de la trajectoire ϕ est confondu avec la variable temporelle
du champ X .
Pour de tels champs, des situations concrètes montrent qu’il est utile d’envisager deux
types d’ensemble de définition.
Prenons un ballon qui se déforme, lors du gonflage par exemple. La vitesse dans l’espace
de chaque particule de l’enveloppe est une fonction définie sur une partie U de R× R3 , qui
associe à chaque instant t, en chaque point m de l’enveloppe du ballon, le vecteur vitesse de
la particule placée en m à l’instant t. L’ensemble des points m à chaque instant t est fonction
de t, U n’est donc pas le produit d’un intervalle réel par une partie de R3 .
Par contre, si l’on étudie l’évolution d’un gaz dans une enceinte rigide et fixe dans l’espace,
U est de la forme I × Ω, où I est un intervalle de R, Ω ⊂ R3 .
De plus, la différentiabilité d’une fonction définie sur U ne relève pas des chapitres an-
térieurs si U n’est pas une partie ouverte de R4 , on limitera donc les situations en ajoutant
cette hypothèse.
15.1.2.2 Vocabulaire
Définition 15.4 E est un espace affine E de dimension d > 0, Ω un ouvert (non vide) de
R × E, et can : R × E → E la deuxième projection, et canΩ sa restriction à Ω.
Un champ de vecteurs (ou de scalaires si d = 1), continu, non autonome ou dépendant
du temps sur Ω, est une application X ∈ C 1 (Ω, T E) telle que
πE ◦ X = canΩ .
Autrement dit, X est de la forme X (t, m) = (m, h(t, m)).
750 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
En pratique, on confond h(t, m) et X (t, m), ce vecteur étant noté respectivement X (t, x)
ou X (t, x, y) ou X (t, x, y, z) dans les cas d = 1, 2, 3.
TE
X
ր ↓ πE
Ω → E
canΩ
Définition 15.5 Un couple (J, ϕ) vérifiant les conditions énoncées est un arc paramétré de
E appelé une trajectoire du champ f, ou solution de l’équation différentielle du premier
ordre
m′ = X (t, m).
L’équation est dite scalaire si d = 1, vectorielle si d > 1.
Dans R × E, l’arc paramétré par t −→ (t, ϕ(t)) sur J est courbe intégrale du champ
X , et le support ϕ(J) d’une trajectoire est l’orbite de cette trajectoire.
Un couple (t0 , m0 ) ∈ U est une donnée de Cauchy pour l’équation différentielle m′ =
X (t, m).
Une solution (I, ϕ) de cette équation satisfait la donnée de Cauchy (t0 , m0 ) si t0 ∈ I et
ϕ(t0 ) = m0 .
Un problème de Cauchy est la recherche d’une solution qui satisfait une donnée de
Cauchy. On notera (m′ = X (t, m), m(t0 ) = m0 ) un problème de Cauchy.
Une trajectoire (I, ϕ) est simple si l’application ϕ est injective sur I, elle est périodique
si I = R et si l’application ϕ est périodique de période non nulle.
√
Exemple 15.5 n = 1, X (t, x) = xt . U = R × R∗ , pour tout réel non nul c, R, c + t2
√
et R, − c + t2 sont des solutions de l’équation x′ = xt .
-2
-4
t
-4 -2 2 4
-2
-4
-6
0 5 10 15 20
Une deuxième question concerne la trajectoire d’une telle solution. Les arcs de R2
représentés ci-dessous sont-ils des trajectoires possibles ?
- Si un arc tel que (1) ou (2) est la trajectoire ϕ d’un champ autonome f , on a t1 < t2
avec ϕ(t1 ) = ϕ(t2 ), donc
ϕ′ (t1 ) = f (ϕ(t1 )) = f (ϕ(t2 )) = ϕ′ (t2 ),
ce qui contredit les données de ces figures concernant les vecteurs tangents (l’on voit qu’un
contact d’ordre 1 n’est pas suffisant).
- Mais il y a plus, les situations des figures (3) et (4) seront considérées comme contraires
aux conclusions du théorème de Cauchy-Lipschitz (§ 14- ).
163 Voir le § 14-2-1 pour quelques exemples particuliers.
753
- Par contre, (1) ou (2) sont possibles avec un champ non autonome, puisque les conditions
t1 < t2 avec ϕ(t1 ) = ϕ(t2 ) n’apportent pas de contraintes pour les vecteurs ϕ′ (t1 ) =
f (t1 , ϕ(t1 )) et ϕ′ (t2 ) = f (t2 , ϕ(t2 )).
C’est le cas pour la courbe représentée ci-dessous, trajectoire du champ X (t, (x, y)) =
(x + y + cos t, −4x − 3y + 1) passant par l’origine à t = 0.
Une troisième question est relative à l’unicité. Le fait qu’une solution soit la donnée d’un
couple (intervalle, fonction) montre la nécessité de préciser ce que l’on cherche. Pour un
champ scalaire tel que X (x) = x, le problème de Cauchy x(0) = 0 admet pour solutions
tous les couples de la forme (J, 0) c’est à dire la fonction nulle sur un intervalle ouvert J. Par
2
contre, pour le même problème de Cauchy et le champ Y(x) = 3x 3 , on a tous les couples de
3
la forme (J, 0) et J, t . On peut aussi prendre la solution dont les restrictions à ]−∞, 0] et
[0, +∞[ sont respectivement 0 et t3 .
Une quatrième question est concerne le concept de solution maximale. Ceci suppose
la donnée préalable d’un champ X (t, m), d’un ensemble E de solutions, et d’une relation
d’ordre sur E.
Rappelons (§ 1- ), qu’un élément M ∈ E est maximal si x M pour tout élément x ∈ E
qui est comparable à M , qu’un plus grand élément de E est un élément maximal qui est
comparable à tous les éléments de E, et qu’un plus grand élément est unique à la fois en tant
que plus grand élément et comme élément maximal.
Trois points de vue sont habituellement adoptés, plus ou moins explicitement distingués.
Les champs X envisagés sont continus.
1- Les prolongements.
Définition 15.7 Avec les données de la définition -, si (J0 , ϕ0 ) et (J1 , ϕ1 ) sont deux solu-
tions d’une équation différentielle m′ = X (t, m), on dit que (J1 , ϕ1 ) prolonge (J0 , ϕ0 ) ou
que (J0 , ϕ0 ) est une restriction de (J1 , ϕ1 ) si J0 ⊂ J1 et si la restriction de ϕ1 à J0 est ϕ0 .
En général, deux solutions, définies sur des intervalles ouverts J1 , J2 ne sont pas néces-
sairement comparables par restriction/prolongement, il suffit que J1 et J2 ne soient pas liés
par une relation d’inclusion.
Pour le champ Y ci-dessus, une relation d’inclusion telle que J1 ⊂ J2 n’entraine pas que
la solution sur J2 prolonge la solution surJ1 .
754 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
2- On restreint cette relation d’ordre à l’ensemble des prolongements d’une solution don-
née d’un problème de Cauchy.
Proposition 15.2 Dans l’ensemble Eϕ des prolongements d’une solution (I, ϕ) d’un prob-
lème de Cauchy (m′ = X (t, m), m(t0 ) = m0 ), la relation (J1 , ϕ1 ) (J2 , ϕ2 ) si J1 ⊂ J2 ,
et ϕ2 prolonge ϕ1 est une relation d’ordre inductive, donc Eϕ possède un élément maximal
(c.a.d. qui appartient Eϕ à et n’admet pas de prolongement strict dans Eϕ ).
Démonstration
L’ensemble Eϕ est inductif pour la relation de prolongement.
En effet, notons (Iα , ϕα )α∈A une chaine (famille totalement ordonnée) d’éléments de Eϕ .
La réunion I = α∈A Iα est un ouvert connexe de R , c’est donc un intervalle ouvert, et
posons
ϕ(t) = ϕα (t) si t ∈ Iα .
Cette relation définit effectivement une application car, si t ∈ Iα ∩ Iβ , l’une des solutions
ϕα , ϕβ prolonge l’autre donc ϕα (t) = ϕβ (t), et l’on voit facilement que ϕ est une solution
du problème de Cauchy qui prolonge toutes les solutions (Iα , ϕα ), donc aussi (I, ϕ).
Il résulte du Lemme de Zorn (Prop. 1- ) que l’ensemble Eϕ possède un élément maximal.
3- La définition de l’ordre précédent peut être assouplie. L’ensemble envisagé est alors
l’ensemble E des solutions du problème de Cauchy (m′ = X (t, m), m(t0 ) = m0 ), ordonné
par la relation (J1 , ϕ1 ) (J2 , ϕ2 ) si J1 ⊂ J2 . Dans des conditions d’unicité locale telles que
celles du théorème de Cauchy-Lipschitz, comme nous le verrons au § 14- , ϕ2 sera néces-
sairement un prolongement de ϕ1 , et l’existence d’un élément maximal de E sera obtenue
sans utiliser le Lemme de Zorn.
Proposition 15.3 Soit I un intervalle ouvert de R, et a ∈ C 1 (I, R). L’ensemble des solu-
tions définies sur I de l’équation x′ = a(t)x, autrement-dit l’ensemble des trajectoires sur
la droite réelle du champ de vecteurs f (t, x) = a(t) x, (t, x) ∈ I × R, est un espace vecto-
−
→
riel S de dimension 1, engendré par la fonction t −→ eA(t) , t ∈ I, où A est une primitive
quelconque de a. Ce sont les fonctions de la forme k eA(t) , t ∈ I, k ∈ R.
Toute solution (J, ϕ) défnie sur un intervalle ouvert J ⊂ I est une restriction à J d’une
solution sur I.
Notons S l’ensemble des solutions de l’équation x′ = a(t) x + b(t), définies sur I. Il est
−
→
clair que la différence de deux éléments de S appartient à S , ce qui donne à S une structure
−
→
de droite affine dirigée par S à condition que S ne soit pas vide.
On est ramené au calcul d’une solution particulière de l’équation x′ = a(t) x + b(t).
Il ne faut jamais négliger la possibilité d’obtenir une telle solution sans calcul, par l’obser-
vation ou à partir de l’origine physique de l’équation. Par exemple, x′ + x = sin t + cos t
admet une solution particulière évidente.
Enfin, une méthode dûe à Lagrange, appelée variation de la constante, consiste à recher-
cher une solution à priori sous la forme ϕ(t) = k(t) eA(t) , où k ∈ C 1 (I, R).
La fonction ϕ doit vérifier la relation ϕ′ (t) = a(t) k(t) eA(t) + b(t), soit
k′ (t) eA(t) + a(t) k(t) eA(t) = a(t) k(t) eA(t) + b(t),
donc
k′ (t) = e−A(t) b(t).
−A(t)
Un choix d’une primitive de e b(t) achève la détermination de ϕ.
Remarque 15.2 Le résultat sur la dimension de l’espace des solutions sur I est faux si l’on
oublie qu’une solution doit être définie sur un intervalle. Considérer par exemple, l’ensemble
des solutions de l’équation x′ = 0 sur R∗ ou, moins trivialement, l’ensemble des solutions
de l’équation x′ = 2 xt + t2 sur R∗ . Ce sont les fonctions dont les restrictions à R∗+ et R∗−
sont respectivement de la forme x(t) = t3 + at2 , et x(t) = t3 + bt2 , a et b étant des réels
quelconques). Une telle fonction, prolongée par la valeur 0 à l’origine, définit évidemment
une fonction x C 1 sur R, mais dire que x est solution de x′ = 2 xt + t2 sur R n’a aucun
sens. La fonction x est par contre une solution de l’équation tx′ = 2x + t3 sur R, laquelle
n’est pas une équation linéaire (le résultat sur la dimension de l’espace des solutions serait
contredit).
D’autre part, l’utilité de supposer l’intervalle ouvert n’apparaîtra qu’au § 14-2-5 (remar-
que 14-6).
cos t
Exemple 15.7 x′ = −2 t x + t . Cette expression conduit à deux équations selon le choix
cos t
de l’intervalle I sur lequel a(t) = −2t et b(t) = t sont continues.
−
→
L’espace affine des solutions sur I1 = ]0, +∞[ est la droite D dont l’espace directeur D
est engendré par la fonction t −→ t12 , t ∈ ]0, +∞[.
756 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
−
→
L’espace affine des solutions sur I2 = ]−∞, 0[ est la droite ∆ dont l’espace directeur ∆
est engendré par la fonction t −→ t12 , t ∈ ]−∞, 0[.
La méthode de Lagrange, pour déterminer par exemple une solution particulière (I1 , ϕ),
de l’équation complète, donne k′ (t) = t cos t, et donc (i.p.p), k(t) = cos t + t sin t.
Finalement, les éléments de D s’écrivent ϕk (t) = t12 (cos t + t sin t + k), pour t ∈
]0, +∞[, k ∈ R.
Les fonctions a(t) et b(t) se sont pas prolongeables par continuité à l’origine, rechercher
une solution sur R n’a donc pas de sens pour cette équation.
Par contre, il est intéressant d’observer le comportement de ϕk lorsque t tend vers 0 dans
R+ . Si k = −1, alors limt→0+ ϕk (t) = +∞ ou −∞, si k = −1, un d.l. de cos et de sin en
0 montre que la limite est 12 .
Exemple 15.8 L’équation tx′ +2x = cos t, qui n’est pas équivalente à la précédente, et qui
ne relève pas de la définition 10-3 possède une solution (unique) sur R. En effet, si ϕ est une
fonction C 1 sur R, telle que tϕ′ (t) + 2ϕ(t) = cos t, alors la restriction ϕ1 de ϕ à ]−∞, 0[
est solution de l’équation précédente, donc de la forme ϕ1 (t) = t12 (cos t + t sin t + k1 ),
et la restriction ϕ2 de ϕ à ]0, +∞[ est solution de l’équation précédente, donc de la forme
ϕ2 (t) = t12 (cos t + t sin t + k2 ).
La fonction ϕ être continue sur R et en particulier en 0. Il est donc nécessaire que
1 1
lim (cos t + t sin t + k1 ) = lim+ 2 (cos t + t sin t + k2 ) ,
t→0− t2 t→0 t
ce qui n’est possible que si k1 = k2 = −1 comme on l’a vu précédemment, la limite
commune étant 12 .
Inversement, la fonction ϕ : R → R définie par ϕ(t) = t12 (cos t + t sin t − 1) si t = 0 et
f(0) = 12 est de classe C 1 sur R et solution de tx′ + 2x = cos t, on constate en effet que le
taux de variation de ϕ entre 0 et t = 0 tend vers 0 lorsque t tend vers 0, ϕ est donc dérivable
en 0, avec ϕ′ (0) = 0, enfin limt→0 ϕ′ (t) = ϕ′ (0).
Représentation de l’unique solution sur R de tx′ + 2x = cos t (courbe intégrale avec t
en abscisse).
Section 2 Résolution d’un problème de Cauchy 757
0.4
0.2
-20 -10 10 20
-0.2
Exercice
Déterminer, selon l’intervalle choisi, l’espace affine S des solutions de l’équation
t 1
x′ = x+ .
1 − t2 1 − t2
Réponse
Si I = ]−1, 1[, S est l’enemble des fonctions de la forme
k + Arc sin t
x(t) = √ k∈R
1 − t2
Si I = ]−∞, 1[ ou ]1, +∞[, S est l’enemble des fonctions de la forme
√
k − log t + t2 − 1
x(t) = √ k∈R
t2 − 1
Exercice
f est une fonction C 1 de R dans R. On suppose que limt→+∞ f(t) + f ′ (t) = 0. Que
peut-on dire de limt→+∞ f (t) ?
Réponse
t u
Soit g = f + f ′ . Alors, f(t) = e−t f(0) + 0
e g(u)du , et une majoration facile conduit
à limt→+∞ f(t) = 0.
Définition 15.9 Un oscillateur harmonique scalaire est une équation scalaire du second
ordre de la forme x′′ + a x = 0, où a est un réel > 0.
Traditionellement, on l’écrit x′′ + ω2 x = 0.
758 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
Définition 15.10 Un oscillateur harmonique scalaire amorti est une équation de la forme
x′′ + ax′ + ω 2 x = 0, avec a < 0 et ω = 0.
Démonstration
La vérification de a) est immédiate.
La vérification de b) peut se faire en deux temps. Désignons par la même lettre x1 et x2
les solutions indépendantes dans chacun des cas distingués précédemment.
Dans un premier temps, prenons arbitrairement (t0 , x0 , x′0 ) ∈ R3 . Il existe une solution
(et une seule), de la forme x = Ax1 + Bx2 , telle que x(t0 ) = x0 et x′ (t0 ) = x′0 .
En effet, le couple (A, B) ∈ R2 est solution du système linéaire
x0 = Ax1 (t0 ) + Bx2 (t0 )
x′0 = Ax′1 (t0 ) + Bx′2 (t0 ).
Il est facile de vérifier que le déterminant de ce système est non nul dans chacun des cas
décrit au a).
En imposant à x la forme x = Ax1 + Bx2 , la question de l’unicité reste ouverte.
Dans un deuxième temps, il s’agit donc de prouver que toute solution y de (E) est égale à
la solution x que l’on vient d’obtenir si l’on fait le choix x0 = y(t0 ) et x′0 = y ′ (t0 ).
Pour cela, on remarque que la fonction z(t) = (x − y) (t + t0 ) est une solution vérifiant
z(0) = 0 et z ′ (0) = 0.
D’autre part, y compris lorsque λ1 = λ2 , la fonction ψ = z ′ − λ1 z vérifie la relation
ψ′ − λ2 ψ = z ′′ − (λ1 + λ2 ) z ′ + λ1 λ2 z
= z ′′ + az ′ + bz = 0,
et ψ (0) = 0. Il en résulte que ψ = 0.
Des relations z ′ = λ1 z et z(0) = 0, on déduit de même que z = 0.
Remarque 15.4 Dans le cas a2 − 4b < 0, les solutions ϕ (t) = ceαt cos (ωt + φ) sont
tangentes aux courbes ±ψ(t) = ±ceαt , en des points pour lesquels cos (ωt + φ) = ±1. Le
contact est d’ordre 1 puisqu’en ces points, ϕ′ (t) = ψ′ (t).
Ces points sont distincts des extréma de ϕ, mais dans les deux cas, les abscisses sont
également réparties. C’est la raison pour laquelle T = 2π ω est appelé la pseudo-période de
l’oscillateur.
Pour a < 0, les maxima et ψ sont des fonctions décroissantes de t, l’oscillateur corre-
spondant est un amortissement faible.
1.0
0.5
2 4 6 8 10
- 0.5
- 1.0
Définition 15.11 Un oscillateur harmonique scalaire amorti entrainé est une équation de
la forme x′′ + ax′ + ω 2 x = f(t), où f est une fonction scalaire continue sur R, a < 0,
ω = 0.
760 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
Le cas particulier usuel est le suivant : l’équation homogène est un oscillateur avec amor-
tissement faible de pseudo-période T = 2π ω , et f (qui représente une force d’entrainement en
mécanique) est de la forme f(t) = c cos (ωe t + φe ), avec c, φe , ω e réels et ω e > 0.
Il suffit de déterminer une solution particulière ϕ0 (t) de cette équation. Un procédé
commode est d’écrire ϕ0 (t) = Re ϕ0 (t), où ϕ0 est une solution de l’équation
x′′ + ax′ + ω 2 x = c exp i (ω e t + φe ) ,
et rechercher ϕ0 sous la forme k exp i (ω e t + φe ), k ∈ C.
En reportant, il vient
ω2 − ω 2e + iaω e ϕ0 (t) = c exp i (ω e t + φe ) .
Z = ω 2 − ω2e + iaω e est l’impédance complexe de l’oscillateur, et l’on a, en posant
ω 2 − ω2e aω e
cos θ = et sin θ = ,
(ω2 − ω 2e )2 + (aω e )2 (ω 2 − ω 2e )2 + (aωe )2
ϕ0 (t) = Re Z −1 c exp i (ωe t + φe )
c
= cos (ωe t + φe − θ) .
(ω 2 − ω2e )2 + (aωe )2
Les solutions sont donc de la forme ϕ (t) = ceαt cos (ωt + φ) + ϕ0 (t), et par conséquend,
se comportent progressivement comme ϕ0 (t) lorsque t augmente. Cette solution ϕ0 (t) se dis-
tingue de l’oscillation libre par l’amplitude, dont le coefficient multiplicateur est maximum
lorsque ω e = ω, on parle alors de résonance, et aussi par un déphasage de θ.
1
-
Ha 2we2+ Hw2-we 2L2L 2
2.0
1.5
1.0
0.5
we
1 2 3 4 5
ω = 1, a = 0.5
Plus généralement, pour un oscillateur x′′ + ax′ +ω 2 x = f (t), on recherche une solution
particulière sous la forme ϕ0 (t) = c(t)eαt sin ωt (méthode de Lagrange), ce qui conduit à
une équation linéaire en c′ .
−
→
Relativement à une base B de E , la traduction matricielle de l’équation m′ = L(−→
om)
est
dmB
= LB mB (3)
dt
où mB et LB sont des matrices de taille d × 1 et d × d respectivement.
Si l’équation est donnée sous la forme (2), elle admet une expression matricielle (3)
dépendant du choix de la base. En pratique, l’équation est donnée sous la forme (3), et
l’on va rechercher des changements de base intéressants. Il est habituel de passer d’une for-
mulation (3) à une autre à l’aide de la matrice de changement de base. Notons P la matrice
de passage d’une base B à une base B′ , sachant que mB = P mB′ et LB′ = P −1 LB P ,
la relation (3) est équivalente à dm B′
dt = LB′ mB′ , mais ceci n’est qu’une traduction de la
formulation intrinsèque (2), qu’il importe de ne pas oublier.164
La proposition qui suit donne quelques indications sur ce que l’on entend par bases de Rd
“intéressantes”.
−→ −
→
Proposition 15.5 1) Les solutions maximales de l’équation dm dt = L(om), L ∈ L E ,
−
→
sont définies sur R, leur ensemble S est un espace vectoriel de dimension (réelle) d.
2) Si λ est une valeur propre (réelle) de A, et v0 un vecteur propre associé, la fonction
t → eλt v0 , t ∈ R, est une solution de (2) dont la trajectoire est une demi-droite. C’est donc
la solution du problème de Cauchy (m′ = L(− → −
om), → (0) = v ).
om 0
−
→
3) S’il existe une décomposition non triviale E = F1 ⊕ F2 de l’espace en somme directe
−
→ − →
de deux sous-espaces stables par L, et si l’on note S1 , S2 les espaces des solutions respectives
−→ −
→ − → − →
des équations dm dt = Li (om), Li ∈ L (Fi ) étant la restriction de L à Fi , alors S = S1 ⊕ S2 .
1) est le seul points non évident, la démonstration est reportée à la section suivante pour
le cas particulier d = 2, et à la proposition 14- pour le cas général.
a) L est diagonalisable.
Premier cas : L ne possède qu’une valeur propre (homothétie de rapport λ), (e, ε) étant
une base quelconque de R2 , les fonctions ϕ1 (t) = eλt e et ϕ2 (t) = eλt ε forment une base de
−
→
S , avec I = R,
Les solutions maximales de dm −→
dt = L(om) sont ainsi les fonctions de la forme
ϕ(t) = eλt (c1 e + c2 ε) , (c1 , c2 ) ∈ R2 ,
les trajectoires sont des demi-droites.
164 La presse titre régulièrement sur le rapprochement du fonctionnement des ordinateurs de celui des humains, cet
exemple illustre le rapprochement en sens inverse.
762 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
Deuxième cas : L possède deux valeurs propres distinctes λ, µ, et (e, ε) étant une base de
vecteurs propres associés, les fonctions ϕ1 (t) = eλt e et ϕ2 (t) = eµt ε forment une base de
S.
Les solutions maximales de dm −→
dt = L(om) sont alors les fonctions de la forme
ϕ(t) = c1 eλt e + c2 eµt ε, (c1 , c2 ) ∈ R2 .
L’allure des trajectoires dépend du signe des valeurs propres. Trois cas se présentent,
illustrés par les exemples suivants.
x′ = x + y 1 1
,A= , λ1 = 0, λ2 = 2, V1 = (−1, 1), V2 = (1, 1)
y′ = x + y 1 1
x (t) = −C1 + C2 e2t
y (t) = C1 + C2 e2t
x′ = x 1 0
,A= , λ1 = 1, λ2 = 2, V1 = ( 1, −3), V2 = (0, 1)
y ′ = 3x + 2y 3 2
x (t) = C1 et
y (t) = C2 e2t − 3C1 et
x′ = −4x − 3y −4 −3
, A = , λ1 = 2, λ2 = −3, V1 = ( 1, −2), V2 =
y ′ = 2x + 3y 2 3
(−3, 1)
y (t) = −2C1 e2t + C2 e−3t
x (t) = C1 e2t − 3C2 e−3t
Démonstration
D’une part, la relation
L(Z) = L(U ) + iL(V ) = (α + iβ) (U + iV )
donne L(U ) = αU − βV et L(V ) = βU + αV . Si U = 0, alors V = 0, de même V = 0
donne U = 0, les vecteurs U et V sont donc non nuls.
D’autre part, ϕ1 et ϕ2 sont des solutions. Vérifions-le par exemple pour ϕ1 .
x′ = x + y 1 1
,A= , λ = 1 ± i , u = (1, 0), v = (0, 1)
y ′ = −x + y −1 1
x (t) = C2 et sin t − C1 et cos t
y (t) = C1 et sin t + C2 et cos t
Dans le cas particulier où les valeurs propres de A sont imaginaires (α = 0), les trajec-
toires sont des ellipses.
x′ = x + 2y 1 2
′
,A= , λ = ± i. λ = i par exemple donne
y = −x − y −1 −1
Z = (2, i − 1) = u + iv avec u = (2, −1), v = (0, 1).
c) Si A possède une valeur propre double λ, supposons que A ne soit pas une homothétie.
Cela signifie que le sous-espace propre associé à λ est une droite, notons V un vecteur propre.
On choisit arbitrairement un vecteur W non colinéaire à V , et on vérifie que les fonctions
suivantes
ϕ1 (t) = eλt V
ϕ2 (t) = eλt (I + t(L − λI)) (W )
forment une base de solutions.
764 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
Démonstration
ϕ2 (t) = eλt (I + t(L − λI)) (W )
donc dtd
ϕ2 (t) = etλ L (W ) + tλetλ L (W ) − tλ2 etλ W .
D’autre part, L(ϕ2 (t)) = eλt L + t(L2 − λL) (W )
et (L − λI)2 = 0 (Théorème de Cayley-Hamilton § 4- ).
donc L(ϕ2 (t)) = eλt L + t(λL − λ2 I) (W ).
x′ = x + y 1 1
Exemple 15.12 ′
, A = , λ = −1, V = (1, −2), par
y = −4x − 3y −4 − 3
exemple W = (1, 0)
x (t) = C1 e−t + C2 e−t (1 + 2t)
y (t) = −2C1 e−t − 4tC2 e−t .
Exercice
Justifier les portraits de phases suivants à partir du calcul des valeurs et vecteurs propres
(certains des exemples ont été traités précédemment).
K O
1 1
1 0
K O
1 1
0 1
-4 -3
1 0 K O
K O 2 3
3 2
1 1
K O 1 2
-1 1
K
-1 -1
−
→ −→
L’ensemble S des solutions définie sur R, de l’équation dm dt = L(om) est un espace
vectoriel de dimension d, et pour tout réel t0 , l’application
−→ −
→
E → S
v0 = − −→ −→ (exp (t − t ) L) (v )
om 0 0 0
est un isomorphisme.
Il en résulte que les colonnes de la matrice de l’automorphisme exp (t − t0 ) L dans une
−
→ −
→
base (quelconque) de E fournissent une base de S .
Démonstration
Prenons t0 = 0 pour simplifier l’écriture, et posons ϕ (t) = (exp tL) (v0 ).
tn n
La relation ϕ (t) = ∞n=0 n! L (v0 ) est connue (Prop. 12- ), en particulier ϕ(0) = v0 .
D’autre part,
∞ n
dϕ d t n
= L (v0 )
dt dt n=0 n!
∞
tn−1
= Ln (v0 ) (Prop. 12- )
n=1
(n − 1)!
= (exp tL) (L(v0 ))
d
= (exp tL) (v0 ) (Prop. 12- )
dt
= L ((exp tL) (v0 )) (Prop. 12- )
= L (ϕ (t)) .
Soit (I, ψ) une solution du même problème de Cauchy, c’est à dire ψ′ (t) = L(ψ (t)) pour
tout t ∈ I et ψ (0) = v0 .
L’application θ (t) = exp (−tL) (ψ (t)) est dérivable sur I et
θ′ (t) = − (exp −tL) (L(ψ (t))) + (exp −tL) ψ′ (t)
= (exp −tL) ψ′ (t) − L(ψ (t))
= 0.
Il en résulte que θ est constante et exp (−tL) (ψ (t)) = v0 , donc ψ (t) = (exp tL) (v0 ).
I étant quelconque, ceci assure l’unicité de la solution maximale du problème de Cauchy,
et le fait que l’application linéaire v0 −→ (exp (t − t0 ) L) (v0 ) soit un isomorphisme.
Remarque 15.5 La résolution des équations (1) fait intervenir les exponentielles d’endomorphismes
sous la forme exp (tL), et la relation suivante (Prop. 12- )
d
exp (tL) = L ◦ exp(tL) = (exp(tL)) ◦ L.
dt
Il importe de distinguer la nature des champs (uniformes) X(t, m) = L(− → et Y (t, L) =
om)
L, qui apparaissent ici comme vecteurs tangents aux arcs respectifs t −→ (exp (t − t0 ) L) (v0 )
766 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
−
→ −
→
et t −→ exp (tL). Le premier est tracé sur E , le second est tracé sur le groupe GL E .
Ici, la relation s’établit facilement par l’évaluation du champ, cette facilité provient de ce
−
→
que le groupe linéaire est un ouvert de l’algèbre L( E ), et qu’à ce titre l’espace tangent en
d −
→
chaque point (qui contient dt exp (tL)) est L( E ).
Cette situation n’est pas reproductible pour n’importe quel groupe G de transformations
comme on le verra au chapitre 17, ce qui fournit une nouvelle conception de l’exponentielle165 ,
par ailleurs nécessaire lorsque la définition en termes de série entière n’a plus de sens.
Une autre démarche est d’écrire que X est combinaison linéaire des solutions de base
ϕk (t) = etλk εk , les coefficients ce cette combinaison étant déterminés par la relation X(0) =
X0 .
Exercice
x′ x
Comparer ces deux démarches pour résoudre le problème y′ = A y , A =
z′ z
2 −2 1 1
2 −3 2 X =
0 1 .
,
−1 2 0 1
Solution
λ1 = 1 valeur propre double, ε1 = (1, 0, −1), ε2 = (2, 1, 0), λ2 = −3 valeur propre simple,
ε3 = (1, 2, −1), A est donc diagonalisable.
165 Les “groupes à un paramètres”, c’est à dire les morphismes dérivables de R dans G.
Section 2 Résolution d’un problème de Cauchy 767
1 2 1 a
Il en résulte que P = 0 1 2 et donc, si Y0 = b ,
−1 0 −1 c
a + 2b c
−3t
X(t) = P diag (et , et , e−3t (Y0 ) = et b +e 2c .
−a −c
X(0) = (1, 1, 1) donne a = −1, b = 1, c = 0 donc
X(t) = et (1, 1, 1) .
Autre écriture,
X(t) = αet ε1 + βet ε2 + γe−3t ε3 ,
et αε1 + βε2 + γε3 = (1, 1, 1), ce qui détermine les coefficients.
Solution
λ = −2 est valeur propre triple, donc A est une matrice nilpotente d’ordre 3, et
t2
X(t) = e−2t I + t (A + 2I) + (A + 2I)2 X0
2
3 2
1 − 2t + 2 t t t − 32 t2 a
= e−2t t + 32 t2 1 + t − 2t + 32 t2 b .
−2t + 32 t2 t 1 + t − 32 t2 c
Exercice
x′ x 1 0 1 a
′
Résoudre le problème y = A y , A = 2 −1 0 , X0 = b .
z′ z 1 −1 12 c
Solution
La matrice A de L possède deux valeurs propres : λ1 = −3/2 de multiplicité 1, dont le
sous espace propre est la droite de base u = (−2, 8, 5) et λ2 = 1, de multiplicité 2, dont le
sous espace propre est la droite de base v = (1, 1, 0).
L n’est donc pas diagonalisable, mais Ker(L − Id)2 est un plan, on prend un vecteur w
de ce plan, non colinéaire à v, par exemple w = (1, 0, 2), d’où une base de l’espace vectoriel
des solutions:
3
e− 2 t u et (I + t(A − I)) v et (I + t(A − I)) w.
2-c) S’il existe une base dans laquelle la matrice de L est triangulaire, on peut résoudre
le système échelonné obtenu en changeant de base.
Exercice
Reprendre l’exercice précédent avec cette méthode.
Solution
On détermine les valeurs propres et sous espaces propres, les vecteurs u, v comme précédem-
ment, puis on observe par exemple qu’avec k = (0, 0, 1), (u, v, k) est une base de R3
3 1
− 2 0 − 10
dans laquelle la matrice de L est B = 0 1 45 , avec la matrice de passage
0 0 1
′
−2 1 0 y1 y1
P = 8 1 0 . L’équation équivalente y2′ = B y2 se résoud de proche
5 0 1 y3′ y3
en proche :
y1 (t) = 5aet
y2 (t) = (4at + b)et
a t
y3 (t) = − et + ce−3 2
5
x1 (t) y1 (t)
et finalement, x2 (t) = P y2 (t) . On observe qu’il n’est pas nécessaire de cal-
x3 (t) y3 (t)
culer P −1 .
Remarque 15.6 La matrice A de L ayant des coefficients réels, on peut considérer que A
est une matrice complexe puis retrouver les solutions réelles soit avec la partie réelle des
solutions, soit en recherchant une base de solutions réelles par combinaison linéaire des
éléments d’une base de solutions complexes.
Exercice
Section 2 Résolution d’un problème de Cauchy 769
0 0 1
Appliquer cette méthode avec A = 1 0 0 .
0 1 0
Solution
Dans L C3 , les valeurs propres sont 1, j, j 2 , avec la base de vecteurs propres associés v1 =
(1, 1, 1), v2 = (1, j 2 , j), v3 = (1, j, j 2 ), d’où la base de solutions complexes ϕ1 (t) = et v1 ,
2
ϕ2 (t) = ejt v2 , ϕ3 (t) = ej t v3 .
ϕ2 +ϕ3 ϕ2 −ϕ3
Le choix (ψ 1 , ψ 2 , ψ 3 ) = ϕ1 , 2 , 2i donne la base de solutions réelles
ψ1 (t) = et v1
√ √ √
− 2t t 3 t 3 2π t 3 2π
ψ2 (t) = e cos , cos − , cos +
2 2 3 2 3
√ √ √
t t 3 t 3 2π t 3 2π
ψ3 (t) = e− 2 sin , sin − , sin +
2 2 3 2 3
.
−
→
Proposition 15.7 E est un espace affine de dimension d, E est l’espace directeur, o ∈ E
est un point origine fixé.
1) Pour toute donnée de Cauchy (t0 , m0 ) ∈ I × E, il existe une solution unique (I, ϕ) du
problème de Cauchy m′ = L(− → + B(t), ϕ (t ) = m , définie sur I.
om) 0 0
2) L’ensemble S des solutions maximales de l’équation m′ = L(− →
om)+B(t) est un espace
−
→
affine de dimension d dont l’espace directeur S est l’espace des restrictions à I des solutions
de l’équation homogène associée m′ = L(− →
om).
Démonstration
−
→
Identifions E et E , et prenons t0 = 0, pour simplifier les notations.
Il s’agit de déterminer une solution du problème de Cauchy donné sous la forme ϕ (t) =
−
→
(exp tL) (v(t)), où v est une fonction C 1 de I dans E .
En dérivant sur I, il vient par bilinéarité,
ϕ′ (t) = (L ◦ exp tL) (v(t)) + (exp tL) (v′ (t))
= (L ◦ exp tL) (v(t)) + B(t),
donc
v′ (t) = (exp −tL) (B(t)) ,
770 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
soit
t
v(t) = (exp −uL) (B(u)) du + cte.
0
D’où la solution
t
ϕ (t) = (exp tL) (exp −uL) (B(u)) du + m0 . (5)
0
Le reste est immédiat.
−
→
Connaissant S , la question pratique est dans la détermination d’une solution particulière
de l’équation avec second membre.
En pratique, les méthodes que l’on va proposer ne doivent être mises en oeuvre qu’après
une réflexion sur l’éventualité d’une solution “évidente”.
−
→
Par exemple, avec E = R, x(t) = t est solution de x′′ + x = t.
−
→
Avec E = R2 , (−t, 2) est solution de
x′ = −y + 1
y′ = x + t.
D’autre part, si le problème est posé dans le cadre des espaces réels, il peut s’avérer
commode de prendre K = C, et ne retenir que la partie réelle des solutions trouvées. Une
justification précise demanderait un développement sur l’insertion d’un espace vectoriel (ou
affine) réel dans un espace complexe. Cette “complexification” ne sera ici mise en oeuvre
que dans le cas particulier E = Rd , que l’on supposera inclus dans Cd .
Définition 15.12 Un oscillateur harmonique scalaire forcé est une équation scalaire du
second ordre de la forme x′′ + ω 2 x = f où f est une fonction continue sur R.
Section 2 Résolution d’un problème de Cauchy 771
Exercice
Résolution de l’équation affine
′
x 0 ω0 x cos ωt
= + , (ω 0 , ω) ∈ R2 , ω 0 = 0.
y −ω0 0 y 0
Ceci correspond à l’oscillateur x′′ + ω 20 x = −ω sin ωt, mais avec x′ = ω0 y au lieu de
′
x = y comme précédemment, pour éviter les automatismes !
Solution
Solutions de l’équation homogène. Avec le vecteur propre Z = U + iV , U = (ω 0 , 0), V =
(0, ω0 ), on obtient
x sin ω 0 t cos ω 0 t
=A +B , (A, B) ∈ R2 .
y cos ω 0 t − sin ω 0 t
Recherche d’une solution de l’équation complète avec la méthode de Lagrange, c’est à dire sous la
forme
sin ω 0 t cos ω 0 t
ϕ(t) = A(t) + B(t) .
cos ω 0 t − sin ω0 t
Il vient
1
A′ (t) = sin ω0 t cos ωt = (sin (ω 0 + ω) t + sin (ω0 − ω) t)
2
1
B ′ (t) = cos ω 0 t cos ωt = (cos (ω0 + ω) t + cos (ω 0 − ω) t) ,
2
donc, si la pulsation ω de f est distincte de ±ω,
cos (ω0 + ω) t cos (ω0 − ω) t
2A(t) = − −
ω0 + ω ω0 − ω
sin (ω 0 + ω) t sin (ω0 − ω) t
2B(t) = + ,
ω0 + ω ω0 − ω
et donc
ω ω0
ϕ (t) = 2 sin ωt, 2 cos ωt .
ω2 − ω0 ω − ω 20
Si ω = ω 0 ,
1
A′ (t) = sin 2ωt
2
1
B ′ (t) = (1 + cos 2ωt) ,
2
et par suite
1 t 1 t
ϕ (t) = sin ωt + cos ωt, − cos ωt − sin ωt .
4ω 2 4ω 2
772 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
−
→
Définition 15.13 Une fonction de R dans E , de la forme
B(t) = eλt u0 + tu1 + .. + td ud
−
→
où λ ∈ K et (u0 , .., ud ) ∈ E d+1 , ud = 0, d ∈ N, est dite quasi-polynômiale.
−
→
Q(t) = u0 + tu1 + .. + td ud est un “polynôme à coefficients dans E .
Proposition 15.8 Avec les notations précédentes, l’équation X ′ = AX + eλt Q(t) admet
−
→
une solution particulière de la forme eλt P (t) où P est un polynôme à coefficients dans F .
Section 2 Résolution d’un problème de Cauchy 773
Définition 15.14 Un oscillateur harmonique scalaire amorti forcé est une équation de la
forme x′′ + ax′ + ω 2 x = f.
15.2.4.1 Situations/Modèles
15.2.4.2 Notations
−
→
E est un espace affine de dimension d, E est l’espace directeur, o ∈ E est un point
origine fixé.
On envisage les champs sur E de la forme X (t, m) = L(t)(− → + B(t), où L ∈
om)
0 −
→ 0 −
→
C I, L E , I est un intervalle ouvert de R, et B ∈ C I, E , autrement dit les équa-
tions de la forme
dm
= L (t) (− → + B(t)
om) (7)
dt
0
Si I est un intervalle ouvert de R, une application ϕ : I → E, à priori C , telle que
∀t ∈ I, (t, ϕ(t)) ∈ U est solution du problème de Cauchy m′ = X (t, m), ϕ(t0 ) = m0 si et
t
seulement si ϕ(t) = m0 + t0 X (u, ϕ(u)) du pour tout t ∈ I.
Dans cette section, on sera amené à définir des fonctions ϕ de ce type sur des sous-
intervalles compacts K de I. ˙ La relation ϕ′ (t) = L(t)(− → + B(t) sera vérifiée en tout point
om)
de K, mais il n’est pas recommandé de les appeler “solutions” pour éviter les contradictions
avec la définition 14- et les diverses propriétés des soutions (qui justifient la définition posée).
Ce qui suit s’applique évidemment aux équations linéaires scalaires d’ordre n, c’est à dire
de la forme
an (t)x(n) + ... + a0 (t)x = 0,
en supposant que les fonctions scalaires a0 , .., an sont continues sur I, et que an ne s’annule
pas sur I.
x0
.
Une telle équation est équivalente à X ′ = A(t)X, avec X = .
. et A =
xn−1
0 1 0 ··· 0
0 0 1 ··· 0
.. .. .. ..
. . . . , c’est à dire
0 0 1
− aan0 · · · · · · · · · − an−1
an
x0 = x, x1 = x′ , ..., xn−1 = x(n−1)
a0 an−1 (n−1)
x(n) = − x − ... − − x .
an an
774 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
Démonstration
−
→
Pour simplifier les notations, on suppose que E = E .
Etape 1
Le couple (t0 , m0 ) ∈ I × E étant donné, on démontre que pour tout segment K inclus
dans I, et contenant t0 , il existe une application ϕ et une seule, continue sur K, à valeurs
t
dans E, telle que ϕ(t) = m0 + t0 L(u)ϕ(u) du pour tout t ∈ K.
Pour cela, on se place dans l’espace E = C 0 (K, E) qui est complet pour la norme ∞ de
convergence uniforme (Prop. 9- ), et l’on note f application f : E → E définie par f (x) (t)
t
= m0 + t0 L(u) x(u) du.
Il existe un entier p pour lequel l’application itérée f p est contractante. En effet, si est
−
→ −
→
une norme dans E , et N la norme subordonnée dans L E , on a
t
f (x) (t) − f (y) (t) = L(u) (y(u) − x(u)) du
t0
t
≤ L(u) (y(u) − x(u)) du
t0
≤ N |t − t0 | y − x ∞ .
Pour un entier p ≥ 2,
t
f p (x) (t) − f p (y) (t) ≤ N f p−1 (y) (u) − f p−1 (x) (u) du
t0
t
≤ N2 |u − t0 | du f p−1 (y) − f p−1 (x) ∞
t0
|t − t0 |2 p−1
= N2 f (y) − f p−1 (x) ∞
2
donc, par récurrence,
|t − t0 |p
f p (x) (t) − f p (y) (t) ≤ N p y−x ∞
p!
d’où, si l est la longueur de K,
lp
f p (x) − f p (y) ∞ ≤ Np y−x ∞,
p!
p
ce qui donne la conclusion sachant que N p lp! < 1 pour p assez grand.
Etape 2
L’application donnée est linéaire et bijective d’après l’étape précédente.
Le corollaire suivant est immédiat, mais utile.
Corollaire 15.10 Avec les hypothèses de la proposition, le réel t0 étant fixé, pour qu’une
Section 2 Résolution d’un problème de Cauchy 775
−
→ −
→
liste (ϕ1 , .., ϕd ) d’éléments de S soit une base de S , il faut et il suffit que la liste (ϕ1 (t0 ), .., ϕd (t0 ))
−
→
soit une base de E .
−
→
En particulier, le déterminant detB (ϕ1 (t), .., ϕd (t)), relativement à une base B de E est
non nul quel que soit t ∈ I.
Définition 15.15 Ce déterminant, noté W (t), est appelé Wronskien (ou déterminant de
Wronski) de (ϕ1 , .., ϕd ) dans la base B.
Démonstration
Par linéarité,
n
′
W ′ (t) = det ϕ1 (t), .., ϕi (t), .., ϕd (t)
B
i=1
n
= det (ϕ1 (t), .., L (ϕi (t)) , .., ϕd (t))
B
i=1
= Tr L(t) det (ϕ1 (t), .., ϕd (t)) (§ 2-2-7, Ex. 4).
B
Le résultat s’en suit, en résolvant l’équation scalaire W ′ (t) =Tr L(t) W (t).
Mis à part les cas particuliers d = 1 ou L (t) constant, il n’existe pas de procédé pratique
de portée générale pour trouver un élément particulier de S. Au cas par cas, on cherche
−
→
à obtenir une base de S à l’aide de solutions de type connu telles que polynômiales ou
analytiques (s’il en existe), ou exponentielles. Donnons quelques exemples.
Ex. 1) Lorsque les éléments de la famille (L(t))t∈I commutent deux à deux, le théorème
de réduction simultanée (Prop. 4- ) indique l’existence d’un changement de base indépendant
de t. Lorsque L(t) est diagonalisable, la propriété 2) de la proposition 14- se prolonge ainsi
(vérifier) : Si λ (t) est une valeur propre de L(t), et v0 un vecteur propre associé, indépendant
de t, alors la fonction t → e λ(t) v0 , t ∈ R, est une solution de dm −→
dt = L(t)(om).
776 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
−
→
a) Rechercher une base de S pour le système X ′ = A(t)X, avec E = R3 , A(t) =
0 −t t
t 0 −t .
−t t 0
1
t + 2t 0 1t − t
b) Même question avec A(t) = t − 1t 3t t − 1t , I = ]0, +∞[.
2 1t − t 0 2t + t
Ex. 2) Pour les équations linéaires scalaires d’ordre n, dont les coefficients sont analy-
tiques, une méthode consiste à rechercher une base de solutions sommes de séries entières
(sans justifier ici la généralité d’une telle méthode).
Rechercher une base de solutions sur I = ]−1, 1[ de l’équation scalaire 4 1 − t2 x′′ (t)−
4tx′ (t) + x(t) = 0.
Ex. 3) a) Dans le cas plus particulier du second ordre, lorsqu’une solution “évidente” ϕ1
apparaît, il peut être utile de rechercher une solution indépendante ϕ2 sous la forme ϕ2 (t) =
λ(t)ϕ1 (t).
Rechercher ainsi une base de solutions de l’équation scalaire 1 + t2 x′′ (t) + tx′ (t) −
x(t) = 0, avec I = R.
b) Une méthode voisine consiste à choisir ϕ2 parmi les solutions du système
W (t) = W (t0 ) exp − t a1 (u) du
t0 a2 (u)
′
ϕ2
= W
.
ϕ1 ϕ21
Retrouver la solution ϕ2 précédemment obtenue.
base de solutions
3t2 3
e 2 0 t
ϕ1 (t) = 0 , ϕ2 (t) =
e
3t
2
2
, ϕ (t) =
−t3 .
3
3t2
−e 2 0 2t3
Solution Ex. 2
I étant centré à l’origine, il est cohérent de rechercher s’il existe des solutions de la forme ϕ (t) =
∞ n
n=0 an t , le rayon de convergence de la série étant au moins égal à 1. Dans I , on doit avoir
∞ ∞ ∞
4 1 − t2 n (n − 1) an tn−2 − 4t nan tn−1 + an tn = 0,
n=2 n=1 n=0
c’est à dire
∞ ∞ ∞ ∞
4 (n + 1) (n + 2) an+2 tn − 4 n (n − 1) an tn − 4 nan tn + an tn = 0.
n=0 n=2 n=1 n=0
Pour n ≥ 3, l’annulation du coefficient de tn donne la relation
1
(n + 1) (n + 2) an+2 = n2 − an .
4
A priori, rien n’indique que cette relation se prolonge à n = 0, 1, 2. En fait, c’est le cas sachant que
pour ces valeurs de n, on obtient respectivement 8a2 + a0 = 0, 24a3 − 3a1 = 0, 48a4 − 15a2 = 0.
On a ainsi a2p en fonction de a0 pour p ≥ 1, et a2p+1 en fonction de a1 pour p ≥ 1.
1 1 1 1
a2p = − 1 .. − 2p + 1 a0
2p! 2 2 2
1 1 1 1
a2p+1 = − 1 .. − (2p + 1) + 1 2a1 .
(2p + 1)! 2 2 2
En prenant a0 = 1, a1 = 12 , puis a0 = 1, a1 = − 12 , on reconnait les développements en séries
√ √
entières de 1 + t et 1 − t (rayon 1) qui constituent ainsi une base de solutions.
Proposition 15.12 Avec les hypothèses du § 14- , l’ensemble S des solutions définies sur
−→ −
→
I de l’équation dm
dt = L (t) (om) + B(t) est un espace affine dont l’espace directeur S est
778 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
Exercice
Déterminer une solution de l’équation
1
4 1 − t2 x′′ (t) − 4tx′ (t) + x(t) = , I = ]−1, 1[
√ √ 1 − t
sachant que 1 − t, 1 + t est une base de l’espace des solutions de l’équation homogène.
Solution √ √
On cherche une solution sur I de la forme ϕ (t) = a(t) 1 − t + b(t) 1 + t.
−1√
En reportant dans l’équation, on trouve après simplification, b′ (t) = 4(1−t) 1−t
, donc par exem-
−1
ple b(t) = √
2 1−t
, et
1
a′ (t) = √ .
4 (1 − t) 1 + t √
Comme d’habitude une primitive s’obtient à l’aide du changement de variable u = 1 + t, ce qui
donne
1 du
a(t) =
2 2 − u2
1 du du
= √ √ + √
4 2 2−u 2+u
√ √
1 2+ 1+t
= √ log √ √ .
4 2 2− 1+t
Section 2 Résolution d’un problème de Cauchy 779
r′ r
Il suffit en effet de remplacer (r, l) par (r′ , l′ ) avec l′ = l, 0 < l′ < l − |t − t0 |,
0 < r′ < r − x − m0 .
Proposition 15.13 Soit X ∈ C 0 (U, Rn ). Supposons qu’il existe une solution (I, ϕ) satis-
faisant à la donnée de Cauchy (t0 , m0 ), et un cylindre de confinement C = I0 × B0 de centre
(t0 , m0 ). Alors le graphe de la restriction de ϕ à I ∩ I0 est inclus dans C.
Démonstration
Supposons qu’il existe t1 ∈ I ∩ I0 tel que ϕ(t) − m0 > r avec, par exemple t1 > t0 .
L’ensemble des réels t vérifiant les conditions
t ≥ t0 , t ∈ I ∩ I0 , ∀u ∈ [t0 , t] , ϕ(t) − m0 < r
est non vide, majoré par t1 , donc possède une borne supérieure tM ∈ [t0 , t1 ], donc tM ∈
I ∩ I0 .
On a d’une part ϕ(tM ) − m0 = r par continuité,
d’autre part, pour t ∈ [t0 , tM ], ϕ′ (t) = X (t, ϕ(t)) < rl , donc
tM
ϕ(tM ) − m0 = X (u, ϕ(u)) du ≤ (tM − t0 ) sup X (t, x) < r,
t0 (t,x)∈C
ce qui est contradictoire.
Pour la suite, convenons que I0 désignera un intervalle ouvert, et B0 une boule ouverte, les
cylindres de confinement fermés seront alors notés I0 × B0 .
Démonstration
L’application dX est continue de U dans l’espace vectoriel L Rd (sur lequel la norme
est notée N ), et U est localement compact donc dX est localement bornée. Plus précisément,
il existe dans R× Rd une boule fermée A = B((t0 , m0 ) , ρ) contenue dans U sur laquelle
N (dX (t, x)) ≤ N (dX (t0 , m0 )) + 1 = k
Cette boule étant convexe, l’inégalité des accroissements finis donne
∀ (t1 , x1 ) ∈ A, ∀ (t2 , x2 ) ∈ A, X (t1 , x1 ) − X (t2 , x2 ) ≤ k x1 − x2 .
Autrement dit, X est k-lipschitzienne sur A.
On choisit alors l > 0 et r > 0 tels que d’une part
C = I0 × B0 = [t0 − l, t0 + l] × B(m0 , r) ⊂ A
r
et d’autre part, l ≤ M où M = sup(t,x)∈A X (t, x) .
On aura alors sup(t,x)∈C X (t, x) ≤ M < rl .
Démonstration
Le point (t0 , m0 ) ∈ U étant donné, prenons un cylindre de confinement fermé C =
I0 × B0 centré en ce point.
Sachant que C 0 I0 , Rn est un espace de Banach pour la norme de la convergence uni-
forme, C 0 I0 , B0 est complet si et seulements si c’est une partie fermée. Or, pour tout réel
u ∈ I0 , l’application
λu : C 0 I0 , Rn → Rn définie par λu (x) = x(u)
est linéaire, et continue, de norme N (λu ) inférieure à 1 car λu (x) ≤ x ∞ . Chaque
ensemble λ−1 u B0 est une partie fermée de C 0 I0 , Rn , l’intersection de ces fermés lorsque
u ∈ I0 , qui n’est autre que C 0 I0 , B0 est donc fermée.
La stabilité de C 0 I0 , B0 par F résulte de l’inégalité suivante, vérifiée pour tout t ∈ I0
t
x(t) − m0 = X (u, x(u)) du ≤ l sup X (t, x) < r
t0 (t,x)∈C
|t − t0 |2
≤ k2 x−y ∞
2!
Une récurrence immédiate donne, pour p entier,
|t − t0 |p
F p x(t) − F p y(t) ≤ kp x−y ∞
p!
lp
≤ kp x−y ∞
p!
168 Suivant les conventions adoptées dans la définition d’un cylindre de sécurité fermé, l’intervalle I0 est supposé
ouvert.
782 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
L’application F p est donc contractante pour p assez grand, et le théorème du point fixe donne
l’existence et l’unicité d’un point x ∈ C 0 I0 , B0 invariant par F .
Remarque 15.8 Dans la démonstration précédente, on peut aussi choisir l assez petit pour
que kl < 1, dans ces conditions F est contractante (autrement dit, p = 1).
Démonstration
Si (I, ϕ) et (J, η) sont deux solutions du même problème de Cauchy x′ = X (t, x),
x(t0 ) = m0 , alors il existe un intervalle ouvert I0′ contenu dans I ∩ J, sur lequel x et η
ont même restriction.
En effet, (t0 , m0 ) est centre d’un cylindre de confinement fermé C = I0 ×B0 qui contient
les graphes des restrictions à I ∩ J ∩ I0 de ϕ et η. Les intervalles I, J étant ouverts, il existe
l′ ∈ ]0, l] tel que I0′ = [t0 − l′ , t0 + l′ ] soit contenu dans I ∩ J ∩ I0 , et C ′ = I0′ × B0 est un
cylindre de confinement fermé centré en (t0 , m0 ), sur lequel le théorème de Cauchy-Lipschitz
permet d’affirmer que ϕ et η ont même restriction à I0′ .
L’ensemble des points t ∈ I ∩ J sur lesquels les solutions ϕ et η prennent les mêmes
valeurs est non vide, évidemment fermé, et ouvert d’après le raisonnement précédent, il est
donc égal à I ∩ J qui est un ouvert connexe de R.
Définition 15.17 Le plus grand élément de (E, ) est appelé solution maximale du prob-
lème de Cauchy.
Démonstration
E est non vide (Théorème de Cauchy-Lipschitz), et la réunion de tous les intervalles
ouverts sur lesquels sont définies les solutions du problème de Cauchy est un intervalle ouvert
I(t0 ,m0 ) contenant m0 . Si t ∈ I(t0 ,m0 ) , il existe une solution (I, ϕ) du problème de Cauchy
telle que t ∈ I, et en posant ϕ(t0 ,m0 ) (t) = ϕ (t), on définit une solution, indépendante du
choix de ϕ pour chaque valeur de t d’après le corollaire -.
Ce même corollaire prouve que toute solution (J, η) vérifie (J, η) I(t0 ,m0 ) , ϕ(t0 ,m0 )
, enfin pour toute relation d’ordre, un élément maximal est unique s’il existe.
Définition 15.18 Le champ X de classe C 1 sur un ouvert U de R×E est complet si chaque
solution maximale d’un problème de Cauchy est définie sur R. Ceci suppose évidemment que
la première projection de U soit égale à R.
Proposition 15.18 Les courbes intégrales de deux solutions maximales sont disjointes, et
pour un champ autonome, les orbites de solutions maximales sont disjointes ou confondues.
Démonstration
Le premier point est évident.
Soit X un champ de classe C 1 sur un ouvert Ω de E, et (I1 , ϕ1 ), (I2 , ϕ2 ) des solutions
maximales vérifiant respectivement les conditions de Cauchy ϕ1 (0) = m1 , ϕ2 (0) = m2 ,
d’orbites O1 , O2 . S’il existe m ∈ O1 ∩ O2 , on peut écrire m = ϕ1 (t1 ) = ϕ2 (t2 ).
Posons ϕ (t) = ϕ1 (t − t2 + t1 ) pour t ∈ J = {t + t2 − t1 , t ∈ I1 }.
On a ϕ′ (t) = X (ϕ(t)) et ϕ (t2 ) = ϕ1 (t1 ) = m, les solutions (J, ϕ) et (I2 , ϕ2 ) sont donc
égales, et par suite ϕ (J) = ϕ2 (I2 ).
D’autre part, ϕ (J) = ϕ1 (I1 ) en raison de l’invariance par translation du temps (Prop.
14- ), soit O1 = O2 .
Démonstration
∂f ∂f
1) En tout point de Γ, ∂t , ∂x = (−a(t), b(x)) = (0, 0).
d
2) f (t, ϕ (t)) = 0 pour t = t0 , et f(t, ϕ (t)) est constante sachant que dt f(t, ϕ (t)) =
∂f a(t)
∂t + ϕ′ (t) ∂f
∂x = −a(t) + b(x) b(x) = 0.
1
Exemple 15.14 Pour l’équation scalaire x′ = x3 , a(t) = 1, b(x) = x3 , I1 = R, I2 =
]0, +∞[ (par exemple),
x t
1
f(t, x) = 3
dy − du
x0 y t0
1 1 1
= − 2 + 2 − t + t0 .
2 x x0
1
L’équation implicite de Γ est x2+ 2 t − t0 − 2x12 = 0.
1
" 0#
Pour (t0 , x0 ) = (1, 1), x(t) = √3−2t , t ∈ −∞, 32 .
Exercice
Retrouver les solutions de l’équation scalaire x′ = x2 du § 15- .
Alors, il existe une trajectoire ψ de X qui prolonge ϕ à un intervalle ]a, c[ avec c > b.
Démonstration
Soit M la borne supérieure de X sur K. L’inégalité
ϕ(t) − ϕ(t′ ) ≤ M |t − t′ |
sur ]b − ε, b[ montre que ϕ admet une limite l lorsque t tend vers b− , de plus (b, l) ∈ K.
Autre argument : l’existence de l résulte aussi de ce que, pour t0 ∈ ]b − ε, b[, on peut
écrire sur [t0 , b[,
t
ϕ(t) = ϕ(t0 ) + X (t, ϕ(t)) dt.
t0
Sachant que pour tout segment J ⊂ ]b − ε, b[, J X (t, ϕ(t)) dt est majoré par Mε,
l’intégrale (Prop. 12- ) et donc ϕ admet une limite l lorsque t tend vers b− , et par suite
(b, l) ∈ K.
Dautre part, la donnée de Cauchy (b, l) admet une solution (]b − α, b + α[ , ϕ).
Envisageons la fonction ψ définie sur ]a, b + α[ par ψ(t) = ϕ(t) si t ∈ ]a, b] et ψ(t) =
ϕ(t) si t ∈ [b, b + α[.
ψ est continue sur ]a, b + α[, dérivable sur ]a, b[ ∪ ]b, b + α[, avec ψ′ (t) = X (t, ϕ(t)) si
t < b et ψ′ (t) = X (t, ϕ(t)) si t > b, et limt→b ψ ′ (t) existe puisque la limite à gauche est
X (b, l) en raison de la continuité du champ, et la limite à droite est X (b, ϕ(b)) = X (b, l). Le
corollaire 11- montre que ψ est C 1 sur ]a, b + α[, et ψ′ (b) = X (b, l) = X (t, ψ(b)).
Il en résulte que ψ est une trajectoire de X qui prolonge ϕ.
La proposition précédente concerne les courbes intégrales. Elle permet d’obtenir une
propriété intéressante des orbites de solutions maximales lorsque U est de la forme I × Ω.
S’il existe un compact H ⊂ Ω qui contient ϕ (]a, b[), en prenant K = [a, b] × H, on est
en effet dans les conditions de la proposition, ce qui contredit la maximalité de la solution.
L’hypothèse à vérifier dans la proposition précédente porte sur le graphe {(t, ϕ (t))} d’une
solution à priori inconnue. Il est plus commode d’utiliser une formulation qui se rapporte aux
propriétés du champ.
Démonstration (exercice).
Rédiger une démonstration de la proposition en reprenant les arguments de la démonstra-
tion précédente.
Exemple 15.15 On envisage l’équation scalaire du premier ordre x′ = sin x, autrement dit
X (t, x) = sin x.
le champ X est donc complet. Les équilibres sont les constantes kπ, k ∈ Z.
L’orbite d’une trajectoire (maximale) (R, ϕ) qui n’est pas d’équilibre est nécessairement
un intervalle (image continue de R), inclus dans un intervalle ]kπ, (k + 1) π[, les orbites
d’un champ autonome étant disjointes.
De plus, la relation ϕ′ (t) = sin ϕ(t) montre que ϕ est strictement monotone; étant
bornée, les limites de ϕ à l’infini existent. Mais il en est de même de ϕ′ . L’égalité des
accroissements finis ϕ (n + 1) − ϕ (n) = ϕ′ (tn ), avec n < tn < n + 1 montre qu’il ex-
iste une suite réelle (tn ) qui tend vers +∞, dont l’image par ϕ′ tend vers 0, de sorte que
limt→+∞ ϕ′ (t) = 0.
Il en résulte que limt→+∞ sin ϕ(t) = 0, donc sin (limt→+∞ ϕ(t)) = 0 et par suite
limt→+∞ ϕ(t) = (k + 1) π.
De même, limt→−∞ ϕ′ (t) = 0 et limt→−∞ ϕ(t) = kπ.
En conclusion, l’orbite de ϕ est égale à l’intervalle ]kπ, (k + 1) π[.
-2
-4
-6
- 10 -5 0 5 10
Démonstration
Section 3 Propriétés d’une trajectoire ou d’une orbite 787
Supposons qu’une trajectoire maximale Im0 , ϕm0 ne soit pas un arc simple. Il existe
un point m = ϕm0 (t1 ) = ϕm0 (t2 ), pour t1 et t2 distincts, appartenant à Im0 . Il en résulte
que ϕ′m0 (t1 ) = ϕ′m0 (t2 ).
La fonction définie par ψ(t) = ϕm0 (t + (t1 − t2 )) est une trajectoire de X , définie sur
l’intervalle translaté Im0 − (t1 − t2 ), et ψ(t2 ) = m.
On a ainsi deux trajectoires Im0 , ϕm0 , (Im0 − (t1 − t2 ) , ψ) satisfaisant à la même don-
née de Cauchy (t2 , m). Elles coïncident donc sur l’intersection Im0 ∩ (Im0 − (t1 − t2 )).
D’autre part, la trajectoire maximale ϕ(t2 ,m) pour la donnée de Cauchy (t2 , m) prolonge
à la fois ϕm0 et ψ, elle est définie au moins sur la réunion Im0 ∪ (Im0 − (t1 − t2 )), et
ϕ(t2 ,m) (0) = ϕm0 (0) = m0 .
Si Im0 = R, en échangeant (t1 − t2 ) en (t2 − t1 ) on contredit la maximalité de Im0 , ϕm0 .
Ce qui précède montre également que ϕm0 est périodique.
Corollaire 15.25 L’orbite d’une trajectoire maximale périodique d’un champ autonome est
soit un point (équilibre), soit un arc C 1 fermé simple donc difféomorphe à un cercle.
Démonstration
Chaque réel c > 0 tel que ϕ (t + c) = ϕ (t) pour tout réel t, est une période de ϕ.
L’ensemble des périodes est un sous-groupe fermé de R+ (une limite d’une suite convergente
de périodes est une période), or les sous-groupes fermés de R sont R et les sous-groupes
discrets (§ 9- ) . Il en résulte que, ou bien ϕ est constante (équilibre), ou bien l’ensemble
des périodes est l’ensemble des multiples entiers de la plus petite période T , et la proposition
montre qu’alors la restriction de ϕ à [0, T [ est un arc simple.
La dernière affirmation est une conséquence évidente de la proposition 14- .
Une autre question est de savoir à l’inverse si, la trajectoire d’un champ autonome est
périodique lorsque l’orbite d’un point est compacte. Plus généralement, il s’agit d’énoncer
des propriétés des trajectoires à partir de propriétés des orbites.
Donnons deux résultats en soulignant que ceci est loin d’épuiser le sujet.
Démonstration
Etant donné m0 ∈ Γ, notons Im0 , ϕm0 la solution maximale du problème de Cauchy
x′ = X (x) et x(0) = m0 .
Cette trajectoire est simple ou périodique. De plus, sachant que ϕ′m0 ne s’annule pas par
hypothèse, si ϕm0 est injective, c’est un C 1 -difféomorphisme de Im0 sur l’orbite Om0 =
ϕm0 (Im0 ) qui est contenue dans Γ (sinon, ce n’est qu’un difféomorphisme local).
Mais, dans tous les cas, Om0 = Γ. En effet, sur Γ, pour la relation d’équivalence y ∼ x
si y ∈ Ox , la classe Ox d’un point x est ouverte d’après ce qui précède, et fermée car le
complémentaire de Ox est une réunion de classes. La connexité de Γ donne la conclusion.
Si Γ est compacte, la trajectoire ϕ est nécessairement périodique car, dans le cas con-
traire, c’est un arc simple défini sur R (puisque l’orbite est contenue dans un compact de
169 Sous entendu : orbite de trajectoire maximale.
788 Chapitre 15 Champs de vecteurs, équations différentielles (P. Aimé, 11/2014)
Ω), donc une bijection C 1 de sur Γ dont la dérivée ne s’annule pas, et par suite ϕ est un
difféomorphisme de R sur un compact, ce qui est impossible.
Le résultat suivant est d’utilisation plus commode, mais sa démonstration est moins élé-
mentaire.
Proposition 15.27 Si l’orbite d’une solution d’un problème de Cauchy autonome est com-
pacte, la trajectoire associée est périodique.
Démonstration
-1
-2
-3
-3 -2 -1 0 1 2 3
15.4 Flot