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Le Monde avec AFP • Publié hier à 09h13, mis à jour hier à 22h55
Paris, sa région et huit autres métropoles vivent une dernière soirée avant l’entrée en vigueur des
couvre-feux, à partir de vendredi à minuit. Pour endiguer la seconde vague épidémique et éviter une
saturation des hôpitaux, notamment dans les services de réanimation, le couvre-feu entre en vigueur
ce vendredi à minuit – sous réserve de publication à temps des arrêtés par les préfectures – en Ile-de-
France et dans huit métropoles (Aix-Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Grenoble, Saint-
Etienne et Rouen). Il concernera 19,2 millions de personnes, soit près de 30 % de la population
française.
Ce sera donc « chacun chez soi de 21 heures à 6 heures » dans les zones concernées, comme l’a résumé
le premier ministre, Jean Castex, à moins d’avoir en main une attestation dérogatoire – qui devait être
rendue disponible sur le site Internet du gouvernement – pour aller ou revenir du travail, pour des
raisons de santé, pour visiter un proche en situation de dépendance ou sortir son animal de
compagnie.
Le couvre-feu s’appliquera sur une période initiale de quatre semaines, et au-delà si le Parlement
l’approuve, Emmanuel Macron ayant évoqué le 1er décembre.
Lire nos explications : Peut-on prendre le train ? Faut-il une attestation ? Vos questions sur le
couvre-feu et l’état d’urgence sanitaire
Ils seront « chaque nuit entre 21 heures et 6 heures spécialement chargés de faire véri er les
interdictions », a annoncé le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin.
Sous réserve de publication à temps des arrêtés, tout contrevenant s’exposera dès la nuit de vendredi
à samedi à une amende de 135 euros puis, en cas de double récidive (trois fraudes au total), à six mois
de prison et 3 750 euros d’amende.
Les policiers ont été invités à faire preuve de « pédagogie » et de « discernement », en évaluant « la
bonne ou la mauvaise foi » des personnes contrôlées, a expliqué à l’Agence France-presse une source
policière. « L’idée, c’est que si on sort du restaurant à 21 h 02 et qu’on est à dix minutes à pied de son
domicile, ce n’est pas la même chose qu’être dehors à faire la ête », a résumé cette source.
• Retour de l’attestation
Les forces de l’ordre devront contrôler également la validité des attestations de déplacements
dérogatoires, sur le modèle de celles en vigueur pendant le con nement, qui devront être dûment
remplies pour pouvoir sortir de son domicile sur la période couverte par le couvre-feu.
Une incertitude plane aussi sur la mise à disposition du précieux sésame. « En n de journée »,
indiquait plus tôt dans la journée vendredi le ministre de l’intérieur. « Samedi », dit le site du
gouvernement. L’attestation pourra être imprimée, stockée sur le téléphone portable ou être recopiée
sur papier libre.
Les dérogations s’appliquent aux personnes qui rentrent du travail ou d’un lieu d’études ou s’y
rendent, font valoir un impératif de santé, doivent rendre visite à un proche en situation de
dépendance, garder des enfants, répondre à une convocation judiciaire ou administrative ou
promener leur animal de compagnie dans un rayon d’un kilomètre.
• La justice autorise les bars de Toulouse à ouvrir de nouveau
Dans sa décision prise en référé et publiée par le journal La Dépêche, le tribunal considère que le
« protocole sanitaire strict et contrôlable » adopté par les débits de boisson, dont « il n’apparaît pas
qu’il ne serait pas respecté » à Toulouse, suffit à prévenir le risque de contamination au nouveau
coronavirus.
De plus, commente ce tribunal, « aucun foyer de contamination n’a été détecté ayant pour origine une
contamination survenue » dans les établissements à l’origine du recours, plusieurs restaurateurs,
propriétaires de bars et association de professionnels qui avaient décidé de saisir la justice
administrative.
La suspension de la fermeture des bars intervient à quelques heures de l’entrée en vigueur du couvre-
feu décidé par le gouvernement à partir de vendredi à minuit. « Celui-ci est susceptible de répondre à
la dégradation de la situation sanitaire », estime le juge des référés pour justi er la suspension de
l’arrêté préfectoral jusqu’ici en vigueur. Les bars de la métropole pourront donc ouvrir dans la soirée,
vendredi, et samedi jusqu’à 21 heures.
Les déplacements autorisés après le couvre-feu seront pour raisons de santé, pour aider un proche en
situation de dépendance, pour des raisons professionnelles ou des raisons de transports (train ou
avion, par exemple) et pour sortir son animal de compagnie. La personne qui sortira pour l’une de ces
raisons devra être munie d’une attestation :
• Sur le chemin ou à la sortie des gares et aéroports, les billets d’avion et de train feront foi.
• Pour des déplacements en lien avec le travail, un justi catif de l’entreprise ou une carte
professionnelle sera demandée en plus de l’attestation.
• Pour les déplacements sans lien avec le travail, l’attestation ne sera valable que pour une heure.
En revanche, pour des déplacements en transports en commun pour d’autres raisons que celles
énoncées plus haut, il faudra « arriver chez vous avant 21 heures », a écrit le ministre délégué aux
transports, Jean-Baptiste Djebbari, sur Twitter.
Dans toutes les villes concernées, les soirées au restaurant vont devoir être écourtées, ce qui
provoque l’ire de la profession.
Pas de dérogation non plus pour les spectacles. « Les règles doivent être les mêmes pour tous », a
tranché le premier ministre, Jean Castex, en visite vendredi au CHU de Lille, alors qu’il était interrogé
sur une demande d’assouplissement, soutenue par la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, qui
aurait permis aux spectateurs de théâtre ou de cinéma de rentrer chez eux après 21 heures.
Lire aussi : il n’y aura pas d’exceptions pour les théâtres, cinémas et salles de spectacle
La ministre déléguée aux sports, Roxana Maracineanu, a exclu vendredi sur Franceinfo une
dérogation au couvre-feu pour les sportifs amateurs. « Il faut être responsables dans cette situation,
nous devons venir en soutien très fort au personnel médical et aux personnes qui vont [être] et qui sont
déjà malades du coronavirus et qui sont dans les hôpitaux », a déclaré Mme Maracineanu, interrogée
sur un assouplissement du couvre-feu similaire à celui demandé par Mme Bachelot.
« Le sport a été très bien traité depuis le début de cette crise, nous avons réussi à avoir des exceptions
pour certains publics, notamment les enfants qui peuvent continuer à aller dans les associations », a
estimé la ministre. Et même si les clubs professionnels « sont en grande difficulté nancière, (…) le
spectacle sportif peut continuer à se dérouler », a-t-elle rappelé.
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