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2. Avant-Propos ................................................................................................................... 2
5.4. Quelles ont été les réactions de la biosphère aux crises du passé ? ....................... 25
VIA DOCTA 2023 Essai philosophique
1. L’auteur
Bruno David a été chercheur au CNRS1 et directeur de l’unité Bio géosciences à l’université de
Bourgogne. Paléontologue et biologiste, il a été conduit par ses recherches à explorer
l’évolution de la biodiversité à partir de modèles actuels comme fossiles.
Bruno David tient chaque semaine une chronique hebdomadaire sur France Culture : « Le
Monde vivant » et « Le pourquoi du comment : science ».
L’auteur adopte une démarche scientifique et rigoureuse. Mais il met aussi en avant la curiosité
et l’émotion pour tenter de comprendre la science et la logique du vivant.
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Centre National de la Recherche Scientifique
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Région sous-marine très profonde, et plus particulièrement celle où ne parvient plus la lumière solaire.
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2. Avant-Propos
Le 17ème et 18ème siècle ont cru pouvoir comprendre les avancées scientifiques de manière
exhaustive. Le 19ème siècle a d’ailleurs été marqué par le positivisme, courant philosophique
fondé au XIXᵉ siècle par Auguste Comte, à la fois héritier et critique des Lumières du XVIIIᵉ
siècle et qui soumet de manière rigoureuse les connaissances acquises à l'épreuve des faits.
Au XVème siècle, en Italie, vivait un Florentin, du nom de Pic de la Mirandole qui a publié 900
thèses, doué d’un esprit plein de curiosité et regorgeant de savoir en tout sens, le droit, les lettres
antiques, la philosophie. Il avait tant de connaissances encyclopédiques que son nom est
demeuré pour désigner quelqu’un qui sait tout sur tout. Cette illusion bien prétentieuse a perduré
mais nul ne pense plus aujourd’hui que cela soit possible d’embrasser autant de connaissances
dans des domaines si différents, allant de la physique à la génétique, à la géologie…
Désormais, chaque scientifique reste dans sa bulle et devient hyperspécialisé de sa matière pour
comprendre et faire comprendre, transmettre, simplifier sans trahir. Aucune solution
n’émergera d’une seule discipline pour résoudre la question de la crise de la biodiversité.
Mais comment comprendre si l’on n’est pas du métier ? Le risque est grand en s’ouvrant à des
non-spécialistes d’arriver à des distorsions, des interprétations reformulées et récupérées qui
n’ont plus de scientifique que le nom. La diffusion des connaissances par internet et les réseaux
sociaux est une boite de Pandore. Au moment où la connaissance devient techniquement la plus
partageable, elle s’englue dans un fatras d’opinions qui brouillent toute la clarté qu’elle tendait
à apporter. On confond désormais commentaires et connaissances alors que ces dernières
seulement répondent à un cahier de charges rigoureux comme la démarche rationnelle, la
réfutabilité et bien entendu la connaissance de savoirs antérieurs.
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De la même façon, nous ignorons les changements qui se passent dans la biodiversité avant
d’en saisir de manière radicale les effets. Dans les campagnes, il y a moins d’insectes et
j’entends moins d’oiseaux chanter. Nous nous habituons à voir moins d’abeilles, moins de
fourmis et à voir nos paysages changer. La biodiversité se métamorphose et nous croyons à la
lenteur du processus parce qu’il y a dans l’inconscient collectif une idée fausse : une crise est
violente, immédiate, irréversible. Or une crise ne fonctionne pas comme ça. Une crise n’est pas
affaire d’extinction, une crise, c’est le déclin d’effectifs, la diminution d’abondance.
Le déclin, c’est moins d’œufs pondus, moins d’œufs couvés, moins d’oisillons, moins d’oiseaux
d’une génération à l’autre.
Ce n’est que depuis une trentaine d’années que des protocoles rigoureux de suivi de la
biodiversité ont été instaurés. En revanche, les analyses du climat disposent de plus de recul
puisque les recueils de températures pour les prévisions climatiques ont commencé dès la
seconde partie du XIXème siècle.
Le suivi quantitatif et qualitatif, y compris des espèces ordinaires, est donc très récent. Pourtant,
il a déjà montré que 420 millions d’oiseaux avaient disparu en Europe.
Nous avons affaire à une crise silencieuse qui avance à une vitesse phénoménale.
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Il y a 30.000 ans, l’art rupestre (dans les grottes) offre les premières représentations figuratives
du vivant. Observer, décrire le vivant traverse toutes les civilisations à partir du Néolithique
(Platon, Aristote, Pline l’Ancien, Ernst Mayr, Buffon, Georges Cuvier, Charles Darwin,
Alexander von Humboldt).
La réalité du concept est très ancienne mais le terme est récent. Le concept a été forgé par
Walter Rozen
- Biodiversité génétique3
o Diversité des gènes de tous les organismes vivants
- Biodiversité spécifique
o Deux millions d’espèces décrites
- Biodiversité écosystémique4
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La complexité d’un organisme n’est pas liée à la taille de son génome, c-à-d son appareil génétique.
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Quelle est la complexité du réseau d’interactions qu’entretiennent les différentes composantes (espèces, variétés,
communautés, écosystèmes, biomes càd les grandes entités écologiques : déserts, forêts, récifs)
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Les abondances doivent être examinées conjointement avec la taille moyenne des individus. Démographie et
biomasse sont liées : combien d’individus et combien pèsent-ils ?
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Le mouvement caractérise la vie sur Terre. Il n’y a pas de vie sans mobilité. Tous les organismes
bougent :
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Les migrations sont des déplacements réguliers en groupe, en mode aller-retour
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Parfois, ces stratégies ne sont pas porteuses. Voyons 2 exemples qui illustrent les limites de
pareille réponse aux changements :
a) Les manchots royaux de l’île de Crozet7 cherchent loin, dans les eaux très froides, les
poissons indispensables pour nourrir leurs poussins. Les années les plus chaudes, ils
doivent aller de plus en plus loin et ce temps d’allongement des distances est
incompatible avec le temps de nourrissage des jeunes qui meurent de faim.
b) Les mésanges bleues aliment leurs petits avec des chenilles. La période de reproduction
et celle d’éclosion des œufs des mésanges bleues sont donc calées sur le pic d’abondance
des chenilles. Or, le réchauffement climatique amène un avancement de la présence des
chenilles mais pas du rythme de la vie des mésanges. Cela crée un déphasage qui induit
une baisse des succès à l’envol des petits et donc un déclin de leurs populations.
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Dans le sud de l’océan Indien
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Il n’y a pas d’approche exhaustive possible car il y a trop peu de règles générales : chaque
communauté, chaque espèce, chaque système vivant a son fonctionnement propre et singulier.
La seule possibilité est d’agréger des études de cas pour aller vers des synthèses et rendre une
image globale. Un peu à la lumière d’un tableau impressionnistes, fait de petites touches.
Questions :
1. Qui est l’auteur du livre « A l’aube de la 6ème extinction » ?
2. Pourquoi sa double formation lui donne-t-elle des clés de lecture intéressantes ?
3. En quoi la science a-t-elle radicalement changé par rapport aux siècles passés ?
4. Qu’appelle-t-on une crise de la biodiversité ? Quelle est la méprise ?
5. Parlez du terme et du concept de la biodiversité
6. Pourquoi dire que le terme biodiversité est à conjuguer au pluriel ?
7. Etablissez un tableau de comparaison entre le GIEC et l’IPBES
8. Quelles sont les 2 stratégies possibles aux pressions des éléments perturbant le rythme
normal du mouvement de la vie sur Terre ?
9. Pourquoi la biodiversité est-elle à rendre dans sa complexité ?
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Quel usage faisons-nous de la planète ? Le concept de la biodiversité ne peut pas être abordé
sans rapport au concret. Nous exerçons des pressions sur la planète par nos gestes quotidiens :
- Douche du matin
- Trajet en voiture vers l’école et/ou le travail
- Billets d’avion pour les vacances
- Chauffage en hiver
- Climatisation en été
- Chargement des téléphones portables
Cette énergie, en étant utilisée, libère dans l’atmosphère du gaz carbonique. Les plantes des
marais et lagunes sont à l’origine du charbon et le foisonnement du plancton marin à l’origine
du pétrole.
En France, le charbon a régressé (-54%) comme le pétrole (-17%). Le nucléaire s’est accru
(+33%) et le gaz a doublé (+44%).
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Pourtant, la consommation d’énergie primaire a doublé en 40 ans et elle porte à 80% sur des
énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel). Cela s’explique par le développement de pays
émergents qui accèdent à de meilleures conditions de vie.
La question de l’énergie à travers les transports. Depuis 1760 (presque 300 ans), les émissions
de CO2 liées aux transports ont été multipliées par 3000. Avant d’être vendus, certains biens
voyagent énormément et/ou utilisent une quantité astronomique d’eau et d’énergie (jeans,
bâtiment des chemins de fer à Zurich).
Le transport est le déplacement d’un lieu vers un autre. L’impact des transports a commencé au
moment des grandes découvertes mais il n’est devenu majeur qu’au 19ème siècle, avec
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Concept de Thornstein Veblen
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l’industrialisation. Les conséquences vont des collisions sur les routes, sur les pare-brises, en
mer, en vol ; aux épaves des bateaux qui se transforment en oasis de la biodiversité.
Les effets des transports sur la biodiversité peuvent être rangés en 2 catégories :
Terre
- 40.000 km de routes
- 32.000 km de voies ferrées
- 15.000 trains roulent chaque jour
Mer
- 80% des échanges mondiaux par bateaux : emprise réduite aux espaces portuaires
- Port de Rotterdam : long de 42 kilomètres et 124 km2
- Port d’Anvers : 130 kilomètres de quais
Air
- 200 km2 pour l’ensemble des aéroports auxquels s’ajoutent 160 km2 pour les
aérodromes
- Une dizaine d’aéroports français se sont engagés, dans le cadre de l’association Aéro-
Biodiversité, à améliorer leurs pratiques de gestion afin de mieux connaître et préserver
la biodiversité.
L’impact ici peut être apprécié par un indice qui est la longueur des infrastructures rapportée à
la surface du territoire concerné : IT/ST. Au Canada, dès que l’indice dépasse 0.5 km/km2, on
observe le déclin de l’élan de 25% et une disparition du loup. L’environnement est perturbé et
les animaux se déportent vers des zones plus sauvages. Cette fragmentation est surtout
redoutable pour les organismes de petite taille pour lesquels il reste très difficile de traverser
une route. De telles infrastructures sont donc des obstacles à la circulation des petits insectes.
Les émissions de CO2 dues aux transports ont une incidence directe sur le réchauffement
climatique et donc sur la biodiversité. Cela se traduit par des migrations, des acclimatations,
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des extinctions locales. Les transports atteignent 60% de la consommation du pétrole de France
(41millions de tonnes de pétrole). D’un côté, il y a des gains d’efficacité énergétique des
véhicules, mais d’un autre côté, il y a une hausse de l’utilisation des véhicules en circulation.
Le coût moyen par passager est 27 fois plus important en voiture que par le train à grande
vitesse, mais presque 2 fois moins que par avion. Cela donne à réfléchir, non ?
Le coût du transport aérien est parfois ridiculement bas. N’est-ce pas là une tentation à polluer et
à dégrader la planète ? En 2020, les Pays-Bas ont proposé une législation qui met un terme aux
lignes aériennes pour lesquelles il existe une alternative de moins de 3 heures. Cette proposition
a été reprise par la France.
Quant au trafic maritime, des tentatives de propulsion de cargos par le vent voient le jour. Le
vent représente une énergie renouvelable et abondante en mer.
- 90.000 bateaux
- 9.800 millions de tonnes de marchandises
- 17 millions de conteneurs
❖ oiseaux tués
❖ petits organismes retrouvés morts (vers, mollusques, crustacés, oursins …)
❖ kilomètres de côtes atteints
❖ manque à gagner pour la pêche, le tourisme, l’économie.
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Le salage des routes produit une sursalure dans des cours d’eau ou dans des lacs. Une
conséquence imprévue du salage est de favoriser la dispersion d’espèces au-delà de leur aire
d’origine.
Par les routes, les canaux, les véhicules, l’humain induit des déplacements volontaires ou
involontaires. On distingue :
- Les voyageurs actifs : organismes mobiles qui empruntent les infrastructures mises à
leur disposition. (1)
- Les voyageurs passifs : organismes volontairement déplacés par l’homme. (2-3-4)
- Les passagers clandestins : organismes qui sont déplacés incognito. (5)
Exemples
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5) Les étoiles de mer (eaux froides du Japon et d’Alaska. Ballasts des bateaux. Baie de
Melbourne. Ravage des parcs ostréicoles : moules et huitres. Dommages pour 1milliard
de dollars à la Tasmanie) et le frelon asiatique (Poteries chinoises arrivées en France
dans le Lot-et-Garonne).
Les passagers clandestins sont des vecteurs de maladie comme la peste, le choléra, le
paludisme, la grippe aviaire, la Covid-19…
- La peste : la bactérie, les puces, les rongeurs. La peste médiévale (bateaux venus du
Moyen-Orient et de la ville de Jaffa assiégée par des Turcs), la peste en Provence au
18ème siècle (le Grand Saint Antoine, Marseille, Jean-Baptiste Estelle) avec 1000
victimes par jour et 40.000 morts. Propagation à Avignon ou elle fait 100.000 victimes.
- La grippe espagnole : 1918-1919. Le pathogène d’origine aviaire fait son apparition
dans un camp militaire du Kansas. 40 millions de victimes. Le virus voyage par les
militaires américains qui gagnent l’Europe à la fin du 1er conflit mondial. Autre exemple
est l’histoire du bateau Le Madonna à La Réunion.
- Le paludisme : 1995. Un moustique infecté est sorti d’un avion pour aller se réfugier
sous le capot d’une voiture et voyage avec la voiture. Puis, il pique le voisin du
propriétaire de la voiture.
La question du logement est à la frontière entre l’énergie et les déplacements. A-t-il fallu
beaucoup ou peu d’énergie pour construire la maison et est-ce une habitation passive, à basse
consommation ? Comment vous déplacez-vous ? En vélo ou trottinette, à pied ? En transports
en commun ? En voiture ?
Les impacts d’une habitation sont nombreux : production de déchets, pollution de l’air ou de
l’eau, épuisement des ressources, consommation d’eau, émission de gaz à effet de serre…
Afin d’offrir de très bonnes propriétés isolantes, de stocker du carbone organique, d’éviter
d’émettre du CO2, il est possible de remplacer le ciment par des produits végétaux (paille, bois,
chanvre, …).
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Chaque logement a réduit ses émissions de CO2 de 65% mais l’accroissement du parc
immobilier a fait en sorte que la réduction n’est que de 30%.
Se loger à la campagne n’est pas la solution, même si cela traduit autarcie et austérité. En effet,
au-delà d’un écosystème responsable (j’élève mes poules, je plante mes légumes, je fais mon
compost, je me chauffe au bois), il y a une autre réalité plus énergivore (besoins en transport
accrus, adductions d’eau, dessertes électriques spécifiques).
L’eau utilisable pour nos besoins courants correspond à une part infime de l’eau terrestre. Cycle
de l’eau : océan, nuage, pluie, rivière. La manière de retourner l’eau aux rivières est enrichie de
déchets solubles ou solides. 80 pays manquent d’eau et 9 pays détiennent 60% de la ressource.
Boire 2 litres par jour, c’est consommer 15 millions de mètres cubes. Au total, c’est 4.000
km3/an qui sont prélevés : besoins domestiques (12%), industrie (19%) et agriculture (69%).
Disparition de la mer d’Aral (détournement des eaux du Syr-Daria et l’Amou Daria pour
l’irrigation des champs de coton des républiques soviétiques d’Asie centrale). Abaissement du
niveau du lac de Tibériade.
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Les nitrates utilisés de manière intensive dans l’agriculture se retrouvent dans les cours d’eau.
En conséquence, l’oxygène vient à manquer et les poissons meurent en masse. On trouve aussi
des traces de nitrate dans nos boissons.
Le refroidissement des réacteurs nucléaires est essentiel et explique qu’ils soient installés
près d’un fleuve ou d’un littoral. Ils larguent des eaux plus chaudes dans les fleuves et perturbent
l’équilibre biologique.
La consommation moyenne par jour en France est de 150 litres. Idée du pommeau intelligent.
La question de la biodiversité, c’est aussi celle de la flore bactérienne qui vit à la surface de
notre organisme et qui constitue une sorte d’armure invisible. Tout aseptiser diminue donc la
résistance de notre armure et ces dérèglements provoque des allergies en tous genres. Les
différentes sources de pollution et les additifs alimentaires ne sont pas bons pour notre santé.
Les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui interfèrent avec nos hormones,
messagers chimiques qui régulent notre physiologie. Certains bloquent les hormones, d’autres
se font passer pour eux sans assumer leurs fonctions. La fertilité masculine a baissé de 52% en
50 ans.
Les perturbateurs endocriniens s’attaquent à l’hormone produite par la thyroïde qui participe à
réguler la formation de notre système nerveux central. On voit donc apparaître une baisse du
niveau du QI, de l’hyperactivité, des troubles de l’attention, plus d’attitudes d’autisme…
Une étude française de santé publique a montré en 2019 que 6 substances présumées toxiques
étaient présentes dans l’organisme de tous les Français. Chaque semaine, nous ingérons ou
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respirons l’équivalent du plastique d’une carte de crédit. Cela coûte plusieurs centaines de
milliards d’euros par an aux pays européens.
A force de dénigrer la nature dans notre nature de surhomme, nous en oublions que la moitié
de l’oxygène que nous respirons est produit par les êtres microscopiques du plancton végétal
marin.
Le réchauffement climatique induit un glissement des ceintures chaudes vers les zones
tempérées et, corrélativement, permet l’installation de nouvelles populations de pathogènes
sous nos latitudes dans des secteurs densément peuplés de la planète où leur progression est
facilitée. Depuis 2000, l’incidence des maladies liées aux vibrions, dont le choléra, suivait la
courbe de réchauffement des eaux marines. Nos déplacements sont un agent efficace au service
du virus.
Depuis des temps très anciens, les hommes se sont soignés en sélectionnant dans leur
environnement plantes et substances naturelles propres à les soulager. Il est fondamental de
protéger la biodiversité qui est une source inépuisable d’exemples à l’origine de notre
pharmacopée.
Une monoculture sur de vastes espaces et répétée sur plusieurs années accroît la vulnérabilité
de l’espèce cultivée et donc amplifie le risque de perte de récoltes.
Les externalités (positives ou négatives) sont des conséquences d’une activité mais qui n’entrent
pas dans le périmètre direct de cette activité. Pollution, changement climatique, bruit sont des
conséquences du développement effréné.
« One health » est le concept qui insiste sur le lien intime entre santé humaine, santé animale,
santé des écosystèmes. Les virus sont des êtres vivants. Les coronavirus sont une vaste famille
classée en 4 groupes :
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Quatre types de coronavirus bénins sont connus chez l’humain. Trois autres types de
coronavirus provoquent des infections graves.
Environ 50% des pathogènes qui nous agressent viennent des animaux, qu’ils soient virus,
bactéries ou parasites.
La bombe virale, c’est la préparation d’un virus hyper résistant provoqué par, d’une part, la
promiscuité due à la croissance démographique, et, d’autre part, la profusion d’antibiotiques
qui sélectionnent les souches les plus virulentes et les plus résistantes.
Dans le monde des pathogènes, il y a une règle qui prévaut : « kill the winner ». Règle qui dit
simplement que les pathogènes vont cibler en priorité les formes qui ont le plus de succès. Plus
nous porterons atteinte à la biodiversité sauvage, plus nous apparaîtrons comme le winner aux
yeux des pathogènes.
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environnementales. 28 % CA pour les produits laitiers, 18% pour la filière bio et 10% pour les
AOC. Conséquences positives : contrôles sanitaires accrus et faible risque d’intoxication létale.
Dans notre alimentation, nous avons besoin de diversité : lipides, vitamines, protéines, glucides,
sels minéraux, acides aminés, oligoéléments….
Le supermarché hebdomadaire a supplanté les marchés quotidiens. Or, sur le marché, on trouve
des fruits et des légumes de saison (y compris les légumes disparus) et non des aliments ultra
transformés plein d’additifs et d’édulcorants ou de colorants. Une étude française de 2018 a
montré le lien entrer la consommation de produits transformés pleins d’additifs et le risque de
cancer. Un apport de 10% de ces produits à notre régime alimentaire se traduit par une hausse
de 12% du risque de cancer.
Plus on s’élève dans la chaîne alimentaire, plus l’impact de notre consommation s’accroit.
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Nouveau concept vieux de 20 ans
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Dans l’univers de Walt Disney, au fil de 70 ans d’histoires contées dans de multiples dessins
animés, on constate un déclin de la biodiversité.
Moins d’espèces
Moins de décors naturels
On trouvait aussi les animaux dans les symboles de civilisation comme l’Egypte, chez les Grecs
et les Romains, associés à des dieux. Des liens étaient faits entre la biodiversité et des
phénomènes : d’où les expressions « fort comme un lion », « malin comme un singe », « pur
comme le lys »….
Aujourd’hui, les symboles survivent sans leur référence : comme l’ours, par exemple.
- Double de l’Homme
- Diabolisé par l’Eglise
- Déchu de son statut de roi des animaux
- Auberges « zum baren » alors que les ours sauvages ont disparu de ces contrées
Le jour du dépassement est le jour de l’année à partir duquel nous avons utilisé toutes les
ressources renouvelables.
Le 29 juillet 2019, notre empreinte écologique représente 1,75 fois ce que la planète peut
fournir. Nous sommes donc en train de consommer notre capital naturel au-delà de ses capacités
de renouvellement.
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Sur quel curseur jouer ? L’empreinte écologique moyenne et le nombre d’humains sur Terre.
L’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, signée à Paris en 1948, donne
une base universelle à l’empreinte écologique. Prôner l’abstinence démographique en Afrique
relève de la double arithmétique (nombre d’individus x empreinte écologique). Or, il existe un
écart de 7 à 4 entre l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Afrique. La planète ne pourra accueillir
12 milliards d’habitants. Nous sommes immergés dans des systèmes sociaux et économiques
qui encouragent consommation et croissance démographique dans presque tous les pays.
Questions :
1. Par quels gestes quotidiens exerçons-nous une pression sur la planète ?
2. D'où vient l'énergie et quelles sont les sources actuellement utilisées en % ?
3. Quels sont les effets des transports sur la biodiversité ?
4. Quelles sont les conséquences inattendues des transports ?
5. Qu'appelle-t-on "la province lessepsienne" ?
6. Quel est le problème de l'eau ?
7. Expliquez le cas de l'eau de Vittel.
8. Quel est le lien entre la flore bactérienne et la biodiversité ?
9. Qu'est-ce que les perturbateurs endocriniens ?
10. Que signifie le concept de « One health » ?
11. A quoi répond aujourd'hui l'agro-écologie ? Quelles ont été les transformations de l'art de
se nourrir ?
12. Expliquez la phrase suivante : « Plus on s’élève dans la chaîne alimentaire, plus l’impact
de notre consommation s’accroit. ».
13. Que représente la date du 29 juillet 2019 ? Que faire face à cela ?
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1) La Terre s’est retrouvée englacée, il y a 700 millions d’années à une époque appelée
Cryogénien. On parle de la « Terre Boule de neige » ou Snowball Earth. Les roches
larguées par les icebergs sont les témoins de cet évènement. Il faisait froid à peu près
partout : 4000 mètres de glace recouvraient les continents. C’est par l’émission de CO2
venant d’éruptions volcaniques que la planète peu à peu s’est réchauffée.
2) La grande crise de la biodiversité, il y a 250 millions d’années. Le volcanisme était très
actif. Les continents étaient regroupés et le climat était davantage continental. Les
oscillations climatiques sont fortes : très froid puis très chaud. 90% des espèces
terrestres et marines ont disparu.
3) Les changements climatiques, il y a 135 millions d’années, au début du Crétacé. Le
climat chaud et humide tend à se refroidir et à devenir plus sec. Le niveau des mers
baisse, on constate des changements dans la biodiversité littorale.
- Dans l’espace : elle est étendue, sinon ce n’est pas une crise.
- Dans le temps : elle est brutale, instantanée (même si elle dure des millions d’années)
- Par son impact : elle touche plusieurs groupes (espèces, écosystèmes, biosphère)
Durant les 500 derniers millions d’années de l’histoire de la Terre, on a recensé 60 crises, dont
5 crises majeures. Chaque crise est unique mais les 60 situations analysées permettent de tirer
des enseignements et de poser des points de référence.
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➢ 1ère crise : 450 millions d’années – ère Primaire (fin de l’Ordovicien) – glaciation
À la fin de l'ordovicien (autour des - 443 Ma), on compte qu’1/3 de la faune marine
s'éteint à cause du refroidissement du climat, lequel entraina une glaciation causant
un abaissement du niveau des mers d'une centaine de mètres.
➢ 2ème crise : 365 millions d’années - ère Primaire (Dévonien) – chute de l’oxygénation
des mers.
Au dévonien tardif (autour de - 364 Ma), 80 % des espèces disparaissent sur une
période de trois Ma. Les espèces les plus touchées sont les Tentaculites, les
Brachiopodes, les Ammonoïdes, les Ostracodes.
➢ 3ème crise : 215 millions d’années - entre l’ère Primaire et l’ère Secondaire (Permien)
– la plus sévère. À la fin du permien, (autour de - 248 Ma) 85 % des espèces
disparaissent. 90 % des espèces marines disparurent au cours du dernier million
d'année du permien, dont la totalité des trilobites. Diverses causes sont à l'origine de
cette extinction massive, le niveau de la mer a baissé autour d'un seul continent, la
Pangée. La présence d'un seul continent a conduit à une mauvaise circulation
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océanique et donc une modification du climat qui est devenu instable entraînant la
disparition d'espèces, de plus de violentes explosions volcaniques ont d'abord
entraîné un refroidissement à court terme de la Terre puis à long terme, à un
réchauffement et une diminution de la couche d'ozone. Puis au début du trias, la
remonté des eaux de la mer pauvre en dioxygène a entraîné la disparition d'espèces.
➢ 5ème crise : entre l’ère Secondaire et l’ère Tertiaire (à la fin du Crétacé) - extinction
des dinosaures et des ammonites
À la jonction crétacé - Tertiaire (autour des -65 Ma) 75% des espèces disparaissent.
Une collision cosmique avec la Terre (astéroïdes ou comète) d'un objet extraterrestre
de 10 Km de diamètre au Yucatan (Mexique) s'est produite pendant une période
d'intense activité volcanique qui a donné naissance aux vastes plateaux du Deccan
en Inde. Les quantités de poussières soulevées par l'impact de l'astéroïde et sa
pulvérisation ont empêché la lumière solaire d'atteindre la surface de la Terre
entraînant une diminution de la photosynthèse et un abaissement de la température
moyenne de la terre de 4 à 10 °C. L'hiver nucléaire va durer une dizaine d'années (-
10°C à -20°C) et fut suivi par un effet de serre qui dura 10 000 ans. Les gros
dinosaures herbivores ont disparu, les graines et les spores ont attendu le retour du
soleil, les petits mammifères ont consommé des graines. Le volcanisme a dû
modifier l'atmosphère terrestre, augmentation de la température, pluies acides, effet
de serre...durant cette crise, les grands reptiles marins, les ammonites, les
bélemnites, les rudistes et sur les continents les dinosaures disparaissent. 6. La
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sixième crise, est due à l'homo sapiens sapiens ou l'homme... prédation, pollution,
destructions des milieux de vie et des habitats naturels, exploitation des sols,
émissions des gaz à effet de serre, surexploitation des ressources de la planète...
Les crises sont toujours multifactorielles. Les 2 facteurs explicatifs (coupables) des crises de la
biosphère sont les éruptions cataclysmiques & l’explosion fracassante d’une météorite.
Il y a des crises sans météorite et des météorites sans crise : ce n’est donc ni un critère
nécessaire, ni un critère suffisant. De manière plus certaine, il existe une corrélation entre l’âge
des crises et l’âge du volcanisme. Les crises sont longues, polyphasées et c’est le changement
climatique qui fragilise la biodiversité même si le déterminant initial est ailleurs : volcanisme,
météorite, géographie des continents …
5.4. Quelles ont été les réactions de la biosphère aux crises du passé ?
La vie était devenue très rare au moment des crises. L’observation des couches sédimentaires
qui coïncident avec les crises montre qu’elles sont vides. Il s’agit de diminutions de l’abondance
de nombreuses espèces qui s’est traduit, in fine, par une extinction en chaîne.
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Les hécatombes provoquent des mortalités brutales en masse et sont dues à des cataclysmes
importants : séisme, glissement de terrain, épidémie, cyclone, incendie, inondation. Les
hécatombes sont locales ou régionales. Elles n’ont pas la même répercussion au niveau spatial.
Les hécatombes déciment les espèces alors que les crises les font décliner. Parfois, il y a
superposition des deux.
Les crises anciennes nous apprennent que la biodiversité leur a toujours survécu. Les
biodiversités qui survivent aux crises mettent un temps à le faire. La biosphère qui suit la crise
n’est pas la même que celle qui la précède. Il y a un renouvellement des écosystèmes.
Exemple 1 : la grande crise du Permien : disparition des grandes prairies animales sous-marines
de la fin du Primaire par la disparition des blastoïdes.
Ce n’est donc pas en fonction du nombre d’espèces touchées qu’on juge de la sévérité d’une
crise mais en fonction de son impact qui dépend des espèces touchées et de leur rôle dans les
écosystèmes.
4 enseignements à tirer :
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➢ Renouvellement faunique.
En 2050, le climat de Londres pourrait ressembler à celui de Madrid. Les climats anciens ont
oscillé fortement. Alors, quelle différence ? Le problème vient de la vitesse dans laquelle tout
cela se produit, même si les ampleurs étaient plus importantes.
Les humains rejettent dans l’atmosphère du carbone fossile sous forme de gaz carbonique. Cela
génère un effet de serre : greenhouse effect. Ce taux de gaz carbonique dans l’atmosphère est
exprimé en PPM : en Parties Par Million. Il ne faut pas dépasser 600 ppm pour que la biosphère
ne soit totalement déséquilibrée. On était à 200ppm en 1820 et à 400ppm en 2016 et à 415ppm
en 2019. Les activités humaines ont emballé la machine à CO2. En 1960, le scientifique Claude
Lorius décide d’analyser les bulles de gaz incluses dans les carottes de glace antarctique. Un
échantillon représentant 1 million d’années. Or, ce niveau de Co2 n’a jamais été atteint au cours
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des 800.000 ans alors qu’il y a eu une alternance de périodes très chaudes avec des périodes
très froides.
A l’ère Primaire, il y a 500 millions d’années, le taux de CO2 dans l’atmosphère était 20 fois la
valeur actuelle. L’histoire montre que depuis 35 millions d’années, la planète est entrée dans
une période froide. Depuis le début de l’ère Primaire, trois périodes ont été suffisamment froides
pour que des glaces s’installent aux pôles : icehouse. Le réchauffement actuel est donc
anecdotique puisque la Terre a connu de longues périodes plus chaudes avec des taux de CO2
atmosphériques plus importants.
La différence tient dans ce que si la Terre a connu des contextes très différents (climat chaud et
aride, plus de CO2 et moins d’oxygène), l’évolution a permis à la vie de s’adapter aux
environnements d’autrefois. Le fonctionnement biologique de notre espèce a eu le temps de
s’adapter aux conditions ambiantes. Le grand changement ici réside dans la vitesse du
changement.
Le constat est fait par tous10 : les insectes déclinent. L’impact est colossal puisque moins
d’insectes signifie moins de pollinisation et donc, moins de fruits, moins d’amphibiens, moins
d’oiseaux, moins de mammifères insectivores, moins de prédateurs de ces insectivores…
La crise est sournoise car elle est silencieuse. C’est la chute d’effectifs sans l’extinction des
espèces. Cela n’a donc rien à voir avec les catastrophes locales (marée noire, pollution d’une
rivière, inondation, …). La disparition de l’éléphant ne perturbera que la savane, sans impacter
le reste de la planète. En revanche, la disparition des vers de terre, de la petite faune des sols
qui se passe dans l’indifférence la plus totale est beaucoup plus dramatique.
Exemple : la morue
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2019 IPBES : de 500.000 à 1000.000 d’espèces vont décliner – 2018 Museum & CNRS : « Printemps
silencieux » - Etude allemande : effondrement des populations d’insectes dans des espaces protégés – étude
montrant le déclin des mammifères ordinaires en France et disparition annoncée de la grande faune africaine.
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La tour Eiffel peut tenir debout même si on lui enlève quelques rivets et l’une ou l’autre
poutrelle mais à force d’en enlever, elle finira par s’effondrer. 7300 tonnes de charpentes
métalliques se retrouveront donc éparpillés. La tour Eiffel aura donc changé d’état ne rendra
plus les mêmes services.
Les rivets sont pareils à une espèce… et quand l’écosystème se modifie radicalement, et le
retour initial est impossible. En fonction des effets de seuil et des agitations provoquées
(perturbations), il y aura un retour possible à l’équilibre ou un changement de destination.
6.3. Où en sommes-nous ?
L’indicateur à prendre en compte serait donc le taux d’extinction des espèces depuis quelques
siècles (oiseaux, mammifères, amphibiens).
Les 500 millions d’années de l’histoire de la vie ont été découpés en 500 tranches. Pour chacune
des tranches, les extinctions d’espèces ont été calculées. On compte 20% par million d’années.
Les tranches qui coïncident avec les 5 grandes crises affichent un taux de 75% à 80%.
Aujourd’hui, on compte un taux de 1% à 3% (et 20% pour les espèces en danger), on est loin
du compte. Sauf que si on projette les quelques siècles en million d’années, en extrapolant les
données recueillies depuis 200 ans, on obtient un taux d’extinction de 8000% pour les
mammifères. Même si l’incertitude portait sur un facteur de 10 (ou bien 100), le taux reste de
800% (ou bien 80%). Cela signifie que la crise actuelle s’engage au minimum sur le même
rythme d’extinction que celui des cinq grandes crises du passé.
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Les réponses aux nombreuses questions dépendront bien entendu des pressions exercées :
démographiques, climatiques, environnementales et la résilience des systèmes locaux.
Le mois de juillet 2019 a été le plus chaud (livre édité en 2021) enregistré sur Terre depuis que
les relevés météorologiques existent, depuis 1880. Tous les résultats scientifiques attestent que
nos activités sont bien à l’origine d’une part très dominante du réchauffement en cours.
Sécheresse, feux ravageant les forêts et les villes et problèmes de santé et de pollution en tous
genres. Cyclones. Fonte des glaces (96% de la banquise et disparition de l’ours blanc).
Dégradation de la barrière de corail. Inondations. Adaptation anatomique des Anolis (p182).
Le forestier est confronté à la vitesse du changement qui est incompatible avec certains rythmes
biologiques. Le temps nécessaire à la croissance et à la vie d’un arbre est trop long rapporté à
la vitesse du glissement des ceintures climatiques. Préserver la qualité des environnements est
une forme d’investissement qui réduira à terme les coûts induits par les migrations. De tout
temps, la Terre a vu les hommes migrer pour des raisons climatiques : lors de la période
glaciaire et la désertification du Sahara. Cela se déroulait alors de manière graduelle sur des
périodes longues de l’ordre du millénaire.
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On est loin des 5 grandes crises puisqu’on n’est pas encore à la barre des 80% d’extinction. La
spécificité de notre époque est la vitesse avec laquelle la biosphère plonge vers la crise. Le
challenge est donc de mise : corriger le tir sans attendre. Oui, mais comment ?
Questions :
1) Comment définir une crise de la biodiversité ?
2) Quelles ont été les 5 crises ?
3) Pourquoi l’auteur parle-t-il des crimes de l’Orient Express ?
4) Quelles ont été les réactions de la biosphère aux crises du passé ?
5) Qu’est-ce que le PETM ? Ses causes et ses conséquences ?
6) Expliquez le cas de la Morue dans la crise de la biodiversité.
7) Pourquoi l’auteur nous parle-t-il de la Tour Eiffel ?
8) Quel est le problème des étés de plus en plus chauds ?
9) Le taux d’extinction est-il un bon curseur pour déclarer l’état de crise ?
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Les comportements individuels doivent être mobilisés. Un geste minime multiplié par un grand
nombre d’individus finit par produire un effet important. La bonne démarche est de motiver son
semblable, de convaincre son voisin en gardant en tête que ce qui vaut pour l’un ne vaut pas
nécessairement pour l’autre. Le monde est complexe et nuancé. Restons donc tolérant en
sachant qu’il reste une marge de progrès pour rendre nos comportements plus compatibles avec
la préservation de la nature.
Le changement doit arriver à passer par l’éducation et l’instruction famille par famille, ville par
ville, région par région, pays par pays. Politique pragmatique et pratique, au-delà des coups de
gueule. L’implication politique doit se jouer à l’échelle nationale et internationale. Que l’action
publique soit à la hauteur des enjeux : l’eau, les transports, l’énergie, le nucléaire, l’agriculture.
Les traités commerciaux célébrant le libre échange sont divers : OMC, CETA (entre le Canada
et l’Union européenne), ALENA (3 pays d’Amérique du Nord), ASEAN (pays d’Asie du Sud-
Est).
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Les accords participent à la mondialisation, donc à l’accroissement des flux de transport des
marchandises et donc à la dégradation du bilan carbone. Un Etat a toujours le droit de légiférer,
mais qui paie ? Les entreprises non préparées et non soutenues qui ne peuvent plus soutenir
leurs coûts de production ? D’un autre côté, si tout devient sujet à indemnisation, ce sont les
Etats et leurs citoyens qui en font les frais.
Aujourd’hui, les ressources communes les plus importantes sont celles qui se trouvent sur des
territoires localisés en dehors de ceux soumis à des juridictions nationales : zones polaires et
océan du large.
La fonte des glaces en Arctique ouvre la porte à des exploitations inenvisageables il y a encore
peu. La proportion d’espèces de poissons surexploitées ou exploitées au maximum de leur
maintien est désormais de 93%.
Ce qui est gravissime, ce sont les volontés d’exploiter les encroûtements des monts sous-marins
pour leurs cobalt, titane, platine ainsi que les sources hydrothermales pour leurs sulfures riches
en cuivre, zinc, cobalt, or, argent, sélénium…
Ces environnements ont mis des dizaines de milliers d’années à se former et hébergent des
faunes que l’on ne trouve pas ailleurs : endémisme des monts sous-marins, spécificité des
écosystèmes hydrothermaux fondés sur la capacité de bactéries à avoir un métabolisme tirant
directement son énergie d’éléments chimiques comme le souffre.
La difficulté est qu’il n’existe pas de prix pour nombre de dégradations environnementales.
Le PIB vert intégrerait les impacts sur la planète : toute action de protection ou de ré
ensauvagement fait gagner des points et tout espace naturel détruit ou altéré en fait perdre.
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La loi Pacte 2019 poursuit un double objectif : réduire les impacts environnementaux d’activités
préexistantes et développer de nouvelles activités en lien avec la protection de l’environnement.
Entre l’opportunisme qui veut verdir les activités de l’entreprise et le volontarisme d’activités
écoresponsables : l’objectif sera atteint lorsque le sujet ne sera plus un sujet annexe et
secondaire mais bien une priorité intégrée en amont dans sa stratégie au même titre que sa
gestion financière ou l’entretien de son patrimoine immobilier. Allons au bout de la logique.
6.5. L’acceptabilité
Questions :
1) Qu’est-ce que le PIB vert ?
2) Pourquoi le climat n’est-il pas qu’une question de préservation de l’ours blanc ?
3) Donnez quelques exemples de résilience de la biosphère.
4) Quels sont les accords de libre-échange et en quoi sont-ils problématiques ?
L’originalité de la crise actuelle est que pour la 1ère fois, une espèce en est la cause. Les humains
sont nombreux, gros et ils bougent. Les humains sont plus complexes et donc plus fragiles que
le reste des autres espèces.
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VIA DOCTA 2023 Essai philosophique
Le dualisme « Homme-nature » est une fausse piste suivie longtemps par l’humanité. Notre
complexité tient à cette histoire évolutive : notre physiologie, nos mécanismes cérébraux sont
élaborés. Même si chaque espèce a ses caractéristiques, elles jouent toutes en interaction une
même partition. La conscience de notre emprise, en tant qu’espèce, nous impose une
responsabilité.
Doit-on infléchir nos comportements ? Avoir conscience de nos actes parce que nous avons un
contrat éthique envers les générations futures. En outre, si nous initions une crise majeure,
l’espèce humaine n’y survivra pas ! La diversité de la vie est donc notre assurance-vie.
7.4. Arrogance
Certains aujourd’hui minimisent ce qui se vit. Ils prétendent qu’il suffit de jardiner la Terre
comme on l’a toujours fait. Cette allégation est à tempérer…
- Pendant des siècles, les surfaces anthropisées et dévolues à l’agriculture ont toujours été
réduites.
- Le modèle agricole était différent : chasseur, cueilleur…
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Projet BIOSPHERE 2 : au milieu des années 1980, ce projet avait comme ambition de
reconstituer une mini-planète fonctionnelle, permettant la vie humaine sur une surface
d’environ un hectare enfermée dans une grande bulle. Au bout d’1 an, certains écosystèmes
artificiels se sont dégradés. Il a fallu donner de l’oxygène et de la nourriture à 8 personnes qui
s’étaient prêtées à l’expérience.
Certains pensent que dans 10 ans, nous aurons de nouvelles connaissances qui nous permettront
de trouver 1 solution. Or, nous avons une grande connaissance du monde macroscopique, par
contre, nous sommes encore au début de la connaissance du monde microscopique.
Ente 1955 et 2005, nous avons cru que comprendre le fonctionnement intime de nos cellules,
décrypter les génomes11 allaient nous permettre de tout appréhender. C’est une vision
mécaniciste, fausse ! A chaque niveau d’organisation, gènes, cellules, organes, organismes,
populations, communautés, écosystèmes… émergent des propriétés nouvelles non déductibles
au patrimoine génétique.
Dire que nous sommes dans l’anthropocène, c’est dire que nous avons succédé à l’holocène qui
a commencé il y a 12.000 ans après le dernier glaciaire. Cette nouvelle ère aurait débuté vers la
fin du 18ème siècle avec la machine à vapeur, ou au milieu du 19ème avec la révolution
industrielle ou en 1945 avec la bombe atomique. Or, le mot ère désigne des périodes très
11
Ensemble de l'information génétique d'un organisme contenu dans chacune de ses cellules sous la
forme de chromosomes.
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Questions :
1) Qu’évoque pour vous Proxima B. Est-ce une solution ?
2) Pourquoi dit-on que les dinosaures ont disparu le 24 décembre ?
3) Qu’est-ce que la biosphère 2 ?
4) Quelles sont les 2 postures face à la crise ?
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