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Table des matières
Acronymes v
Remerciements vi
Résumé vii
Terminologie xiii
1. Introduction 1
1.1 Cadre conceptuel et méthodologie 2
1.2 Limites de l’étude 5
1.3 Structure du rapport 5
3. Profil de vulnérabilité 16
3.1 La pauvreté : cause sous-jacente de la vulnérabilité dans la SADC 16
3.2 Le changement climatique accroit l’exposition aux risques de catastrophe 17
3.3 Les politiques de protection sociale 18
3.4 Urbanisation 20
3.5 Les risques transfrontaliers 21
i
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
5. Progrès accomplis dans la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo : auto-évaluations des pays 27
5.1 Avancement du Cadre d’action de Hyogo : priorité 1 28
5.2 Avancement du Cadre d’action de Hyogo : priorité 2 28
5.3 Avancement du Cadre d’action de Hyogo : priorité 3 29
5.4 Avancement du Cadre d’action de Hyogo : priorité 4 29
5.5 Avancement du Cadre d’action de Hyogo : priorité 5 31
ii
7.9 Sensibilisation à la réduction des risques de catastrophe dans les écoles du Malawi 64
7.10 Techniques de l’agriculture de conservation (Malawi) 65
7.11 Groupes villageois d’épargne et de crédit (Malawi) 66
8. Récapitulatif des outils et des approches d’intégration de la réduction des risques de catastrophe 69
Références 80
Annexes 86
Annexe 1: Cadre conceptuel 86
Annexe 2 : Questionnaire 92
Annexe 3 : Résumé des impacts du changement climatique en Afrique australe 95
iii
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
iv
Acronymes
v
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Remerciements
1 Aujourd’hui au CICR.
vi
Résumé
Introduction Constatations
Le présent rapport d’évaluation sur l’intégration Les résultats de l’évaluation sont résumés ci-des-
et la mise en œuvre de mesures de réduction sous et classés selon cinq rubriques.
des risques de catastrophe en Afrique australe, a
été établi dans le cadre du projet du Compte de La fréquence des risques augmente
l’ONU pour le développement sur l’intégration Entre 1900 et 2013, la fréquence des risques a
de la réduction des risques de catastrophe dans augmenté, les risques hydrométéorologiques,
les stratégies nationales et régionales de dével- comme la sécheresse, les tempêtes et les inon-
oppement, à l’appui des efforts visant à atteindre dations, étant les plus fréquents. Cette augmen-
les objectifs du Millénaire pour le développe- tation de la fréquence des risques hydromé-
ment et les objectifs de développement durable téorologiques peut être principalement attribuée
en Afrique. Le projet a été conçu conjointement à l’impact du changement climatique et a accru
par la Commission économique pour l’Afrique la fréquence des aléas biologiques, en particulier
(CEA) et le Bureau de l’ONU pour la réduction des les maladies d’origine hydrique, comme le palud-
risques de catastrophe (UNISDR), et commandé isme, le choléra et la dysenterie. Dans le même
par le secrétariat de la SADC, la CEA et l’UNISDR. temps, bien que les risques pour l’environnement
soient faibles, la destruction de la végétation, par
Le rapport présente les résultats de l’évaluation le biais notamment de feux de friches, a accru les
des progrès et des expériences en matière risques de sécheresse et d’inondations. Les risques
d’intégration de la réduction des risques de ca- géophysiques, comme les tremblements de terre
tastrophe dans les cadres de développement na- et les évènements volcaniques, sont les moins
tionaux et sous-régionaux de la sous-région de fréquents. Cependant, les risques technologiques,
l’Afrique australe. notamment les accidents industriels, les acci-
dents de la circulation et les accidents divers, sont
La Communauté de développement de l’Afrique aujourd’hui une cause majeure de préoccupation,
australe (SADC) est de plus en plus vulnérable aux l’Afrique du Sud en subissant la majorité.
catastrophes dues à une combinaison de risques
naturels et de risques anthropiques. Les aléas com- Accroissement de la vulnérabilité aux
muns sont les tempêtes violentes, la sécheresse, catastrophes
les inondations, les cyclones, les tremblements Des niveaux élevés de pauvreté, l’exposition ac-
de terre, la dégradation de l’environnement, crue aux aléas, les afflux transfrontaliers, des poli-
les conflits, l’instabilité politique, la pauvreté et tiques de protection sociale insuffisantes et des
l’insécurité alimentaire et des moyens de sub- capacités institutionnelles relativement réduites,
sistance. L’intégration de la réduction des risques nuisent aux mesures de réduction des risques
de catastrophe dans les processus de développe- qui sont prises dans la sous-région de la SADC.
ment contribuera à renforcer la résilience de la La majorité des pays de la SADC (9 sur 15) ont un
sous-région. faible indice de développement humain (IDH), le
vii
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
viii
Progrès dans l’intégration de la réduction Intégration de la réduction et de la gestion
des risques de catastrophe mais insuffisance des risques de catastrophe dans les cadres ju-
des ressources ridiques nationaux
Les cadres juridiques de réduction des risques
Intégration limitée de la réduction des risques de catastrophe qui ont été adoptés ou sont à
de catastrophe au sein des directions et des uni- l’état de projet, intègrent les éléments du Cadre
tés de la SADC d’action de Hyogo. Ils prévoient des mécanismes
L’intégration de la réduction des risques de ca- nationaux de coordination et de décentralisation
tastrophe en Afrique australe incombe aux États du pouvoir vers les autorités territoriales et sont
membres mais un exemple de la façon dont ce- généralement explicites quant au rôle des sect-
tte intégration se fait au niveau des directions de eurs dans l’intégration de la réduction des risques
la SADC pourrait accélérer le processus. En dépit de catastrophe. Cependant, il existe de légères
du fait que le principal document stratégique de variations dans les pouvoirs et l’autorité qui sont
la SADC, le Plan régional indicatif de développe- conférés aux organes nationaux de gestion des
ment stratégique, considère que les catastrophes catastrophes chargés d’intégrer et de mettre en
figurent parmi les principales causes sous-ja- œuvre effectivement la réduction des risques de
centes de la pauvreté et de la vulnérabilité dans la catastrophe : au Zimbabwe et en Afrique du Sud,
sous-région, la réduction des risques de catastro- cet organe est une direction ministérielle, ce qui
phe ne figure pas parmi les domaines d’action pri- suggère des pouvoirs et une autorité limités, al-
oritaires du Plan. Les résultats obtenus suggèrent ors qu’en Namibie et en Zambie cet organisme
qu’une plus grande sensibilisation aux politiques dépend directement du cabinet du Président ou
de réduction des risques de catastrophe existe du Premier ministre. En ce qui concerne le finance-
au sein de l’Organe de coopération en matière ment, les cadres juridiques sont explicites en mat-
de politique, de défense et de sécurité chargé ière de réaction mais moins explicite quant à la
de la réduction des risques de catastrophe, que prévention, la réaction étant considérée comme
dans les trois autres directions. En outre, alors que relevant de la responsabilité de l’Organe national
la plupart des documents examinés, y compris de gestion des catastrophes et de la prévention
les protocoles, les politiques et les stratégies, in- de la responsabilité du ministère de tutelle.
tègrent implicitement la réduction des risques de
catastrophe, le « syndrome du silo » persiste, selon Intégration de la réduction des risques de ca-
lequel la réduction des risques de catastrophe est tastrophe dans les cadres politiques nationaux
une question qui relève de l’Organe de coopé- Les politiques de réduction des risques de catas-
ration en matière de politique, de défense et de trophe adoptées ou à l’état de projet constituent
sécurité, plutôt qu’une question transversale qui généralement la base de l’intégration de la réduc-
doit être intégrée au sein des diverses directions et tion des risques de catastrophe. Ces politiques
unités. Les causes majeures de ces difficultés sont sont compatibles avec les cadres mondiaux, ré-
les ressources humaines limitées du secrétariat de gionaux et nationaux et intègrent des outils de
la SADC, des ressources financières et matérielles réduction des risques de catastrophe, y compris
limitées, le manque de directives sous-régionales l’évaluation des risques (évaluation des aléas, de
et nationales en matière d’intégration de la ré- la vulnérabilité et des capacités et évaluation de
duction des risques de catastrophe, la faiblesse l’impact environnemental). Les politiques sont
des efforts visant à sensibiliser à cette question, plus explicites que les législations en matière de
et le recours croissant à la réaction plutôt qu’à la responsabilités sectorielles, de participation des
prévention et à l’atténuation. collectivités touchées et des parties prenantes, de
ix
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
systèmes d’alerte rapide multirisque, de mécan- Intégration de la réduction des risques de ca-
ismes de transfert et de partage des risques, de tastrophe dans les politiques et les plans stra-
risques transfrontières, de préparation, de réac- tégiques nationaux et sectoriels
tion et de redressement. Alors que les politiques Dans les pays de l’échantillon, l’intégration de
sont explicites sur les sources de financement, la réduction des risques de catastrophe dans
elles le sont moins sur la part du budget national l’ensemble des secteurs est généralement à
allouée à la réduction des risques de catastrophe. l’état embryonnaire. Il existe cependant des dif-
En conséquence, la réduction des risques de ca- férences. À l’exception du Plan-cadre des Nations
tastrophe semble être axée sur la réaction plutôt Unies pour l’aide au développement (PNUAD) et
que sur la prévention des documents stratégiques sur le changement
climatique, les secteurs clefs, comme la santé et
Intégration de la réduction des risques de l’éducation, font rarement référence aux cadres
catastrophe dans les stratégies et plans politiques mondiaux, régionaux ou nationaux de
nationaux réduction des risques de catastrophe. Néanmoins,
Parmi les pays de l’échantillon, seuls le en raison de leur nature, les politiques et les stra-
Mozambique, la Namibie et l’Afrique du Sud tégies du secteur de la santé intègrent implicite-
avaient un plan approuvé par le gouvernement ; ment des outils et des activités de réduction des
la stratégie de réduction des risques de catastro- risques de catastrophe, comme l’évaluation des
phe du Zimbabwe était à l’état de projet. On peut risques, la prévention du paludisme, la surveil-
en conclure que les États membres de la SADC lance des maladies, l’alerte rapide et la prépara-
peinent encore à intégrer la réduction des risques tion et la réaction aux situations d’urgence.
de catastrophe. Les trois plans existants s’appuient
sur les cadres politiques conceptuels de réduc- Les bonnes pratiques peuvent être adaptées en
tion des risques de catastrophe aux niveaux mon- les transposant dans des contextes spécifiques
dial, régional et national, mais diffèrent à bien des Les bonnes pratiques en matière de réduction des
égards. Il est intéressant de noter qu’alors que les risques de catastrophe procurent des outils, con-
plans de l’Afrique du Sud et de la Namibie contien- tiennent des enseignements, livrent des facteurs
nent des informations détaillées sur les mesures clefs de succès et des défis et peuvent être trans-
à prendre, un calendrier détaillé permettrait d’en posées. Les bonnes pratiques sont spécifiques à
préciser la portée et de les différencier d’un plan un contexte donné mais peuvent être adaptées à
générique de gestion des risques. Pour sa part, le d’autres contextes pour convaincre les décideurs
projet de stratégie de gestion des risques de ca- régionaux, nationaux et territoriaux.
tastrophe du Zimbabwe comprend un calendrier
(2012-2015) grâce auquel les parties prenantes
de la réduction des risques de catastrophe pour-
ront suivre les progrès accomplis et partager les
bonnes pratiques et les leçons apprises en 2015.
x
Recommandations phe afin d’identifier les lacunes, contribuant ainsi
à guider le processus de budgétisation.
Pour faciliter l’intégration de la réduction des
risques de catastrophe au sein de ses directions et Le secrétariat de la SADC devrait désigner des
de ses États membres, la SADC devrait envisager points focaux pour la réduction des risques de
de réviser le Plan régional indicatif de développe- catastrophe dans l’ensemble de ses directions et
ment stratégique, principal document stratégique unités afin de faciliter l’intégration de cette ques-
de la Communauté, afin d’y rendre prioritaire la ré- tion dans les cadres sous-régionaux. De même,
duction des risques dans la sous-région des points focaux pour la réduction des risques de
catastrophe devraient être désignés et appuyés
La capacité technique de l’unité de la SADC au sein des instances nationales et infranationales
chargée de la réduction des risques de catastro- de tous les secteurs des États membres.
phe doit être renforcée (augmentation de ses res-
sources financières, humaines et matérielles) afin La formation sous-régionale et nationale en mat-
de générer et de diffuser des informations stra- ière d’intégration de la réduction des risques de
tégiques qui nourriront les activités de plaidoyer catastrophe, nourrie par des évaluations des ca-
du secrétariat de la SADC et de l’ensemble des pacités et des besoins, devrait être renforcée
États membres. À cette fin, la SADC devrait mo- afin d’accroître la sensibilisation intersectorielle,
biliser des ressources auprès des États membres, en mettant un accent particulier sur les secteurs
des partenaires internationaux de coopération et de la planification et des finances pour faciliter
dans le cadre de partenariats public-privé. l’allocation de ressources.
Le plan d’action de la SADC sur l’intégration de Dans les pays où la législation, les politiques et les
la réduction des risques de catastrophe devrait plans stratégiques sur la réduction des risques de
être développé, soutenu et mis en œuvre, l’une catastrophe sont soit inexistants, soit à l’état de
de ses principales caractéristiques devant être projet, il faudrait envisager de renforcer les activi-
l’élaboration de directives sous-régionales et tés de sensibilisation pour que les décideurs leur
nationales sur l’intégration de la réduction des accordent la priorité.
risques de catastrophe afin de faciliter cette in-
tégration au sein des directions et des unités La réduction des risques de catastrophe est une
de la SADC, ainsi que dans les cadres nationaux question transversale et, dans les pays où l’organe
et infranationaux de réduction des risques de national de gestion des catastrophes dépend
catastrophe. d’une direction du ministère de tutelle, le secrétar-
iat et les partenaires de la SADC devraient envis-
La capacité de réduction des risques de catastro- ager de recommander que cet organe dépende
phe des secteurs et des organismes décentralisés du cabinet du Président ou du Premier ministre
doit être renforcée, a) au moyen de projets au- afin d’accroître ses pouvoirs et son autorité sur les
tonomes, afin d’accroître les connaissances, les ministères sectoriels.
compétences et l’expertise et de jeter les bases de
l’intégration de la réduction des risques de catas- Pour renforcer l’utilité du système d’auto-déclara-
trophe dans les politiques, programmes et projets tion du Cadre d’action de Hyogo, le secrétariat de
sectoriels et b) en les aidant à définir des points de la SADC devrait envisager de mettre en place un
référence sur la réduction des risques de catastro- examen régional par les pairs des progrès accom-
xi
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
plis en matière de réduction des risques de catas- ce qui peut réduire l’efficacité et la rapidité du
trophe afin, a) de réduire la possibilité que les pays processus.
donnent une image favorable de la réalité sur le
terrain, et b) de partager et diffuser les leçons ap- Dans un souci de cohérence des données sur les
prises ainsi que les bonnes pratiques, les outils et catastrophes avec celles des organisations inter-
les méthodologies employés. nationales, la SADC devrait prendre contact avec
les organisations qui tiennent des bases de don-
S’agissant des risques transfrontières, la mobili- nées sur les catastrophes, en particulier le Centre
sation de ressources spécifiques devrait se faire de recherche sur l’épidémiologie des catastro-
selon une approche régionale plutôt que nation- phes (CRED).
ale ou axée sur un bailleur de fonds particulier,
xii
Terminologie
Adaptation L’ajustement dans les systèmes naturels ou humains en réponse à des change-
ments climatiques actuels ou attendus, ou à leurs effets, qui atténue les dom-
mages ou en valorise les bénéfices.
Adaptation au L’ajustement dans les systèmes naturels ou humains en réponse à des change-
changement ments climatiques actuels ou attendus, ou à leurs effets, qui atténue les dom-
climatique mages ou en valorise les bénéfices (GIEC, 2001).
Changement Un changement dans l’état du climat, qui peut être identifié (par exemple en
climatique utilisant des tests statistiques) par des changements dans la moyenne et/ou
la variabilité de ses propriétés, et qui persiste pendant une période prolongée,
généralement pendant des décennies, voire plus (GIEC, 2001).
Évaluation des Méthodologie pour déterminer la nature et l’étendue des risques à travers une
risques analyse des risques potentiels et l’évaluation des conditions existantes de la vul-
nérabilité qui, associées, pourrait affecter les populations, établissements, ser-
vices, subsistance et l’environnement dont ils dépendent.
Gestion des risques Processus de recours systématique aux directives, compétences opération-
de catastrophe nelles, capacités et organisation administratives pour mettre en œuvre les
politiques, stratégies et capacités de réaction appropriées en vue d’atténuer
l’impact des aléas naturels et risques de catastrophe.
xiii
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Résilience La capacité d’un système, d’une communauté ou d’une société exposée aux
risques de résister, d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un danger,
en temps opportun et de manière efficace, notamment par la préservation et la
restauration de ses structures essentielles et de ses fonctions de base.
Système d’alerte Ensemble des capacités nécessaires pour produire et diffuser en temps oppor-
rapide tun et utile des bulletins d’alerte permettant à des individus, des collectivités et
des organisations menacées par un danger, de se préparer et d’agir de façon
appropriée en temps utile pour réduire le risque de dommage ou de perte.
xiv
Tableau 1 : Classification des aléas
Origine Exemples
Aléas hydrométéorologiques Inondations, coulées de boue et débris ; cyclones tropicaux,
Processus ou phénomènes de nature atmosphérique, hydrologique ou océanographique ondes de tempête, vent, pluie et autres tempêtes violentes,
blizzards, foudre, sécheresse, désertification, feux de forêts,
températures extrêmes, tempêtes de sable ou de poussière,
pergélisol, avalanches
Aléas géologiques Tremblements de terre, tsunamis, activité et émissions
Processus ou phénomènes naturels de la terre qui comprennent les processus internes, volcaniques, mouvements de masse, glissements de terrain,
ou d’origine tectonique et les processus externes comme les mouvements de masse. éboulements, liquéfaction, glissements sous-marins,
effondrement de surface, activité de faille géologique
Aléas biologiques
Processus ou phénomène d’origine organique ou transmis par des vecteurs biologiques, Apparitions de maladies épidémiques, contagion végétale ou
y compris l’exposition aux micro-organismes pathogènes, aux toxines et aux substances animale, infestations
bioactives.
Aléas technologiques Pollution industrielle, radiations nucléaires, déchets toxiques,
Danger associé aux accidents industriels ou technologiques, aux défauts d’infrastructure ruptures de barrage, accidents de transport, industriels
ou à certaines activités humaines, et qui est susceptible de provoquer des pertes en vies, ou technologiques (explosions, incendies, déversements
des blessures, des dégâts matériels, des perturbations sociales et économiques ou une d’hydrocarbures)
dégradation environnementale ; parfois appelé aléas anthropogéniques.
Dégradation de l’environnement
Processus induit par le comportement et les activités humains (parfois combiné avec Dégradation des terres, déforestation, désertification, feux de
les risques naturels) qui endommagent la base des ressources naturelles ou altère les forêts, perte de la biodiversité, pollution des terres, de l’eau et de
processus ou les écosystèmes naturels. Ses effets potentiels sont variés et peuvent l’air, changement climatique, élévation du niveau de la mer et
contribuer à une augmentation de la vulnérabilité et de la fréquence et de l’intensité des appauvrissement de la couche d’ozone
catastrophes naturelles.
xv
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
xvi
1. Introduction
L’intégration de la réduction des risques de catas- risques de catastrophe en Afrique australe a été
trophe dans les politiques et stratégies nationales préparé dans le cadre du projet du Compte de
afin de réduire la vulnérabilité et de renforcer la l’ONU pour le développement sur l’intégration de
résilience aux catastrophes demeure une ques- la réduction des risques de catastrophe dans les
tion centrale pour la Communauté de dével- stratégies nationales et régionales de développe-
oppement de l’Afrique australe (SADC). La SADC ment, à l’appui des efforts visant à atteindre les
reconnaît que « les catastrophes sont un prob- objectifs du Millénaire pour le développement
lème pour le développement ». Le processus de et les objectifs de développement durable en
développement ne réduit pas nécessairement la Afrique. Le projet a été conçu conjointement par
vulnérabilité aux risques naturels. Au contraire, la CEA et le l’UNISDR, et commandé par le secré-
« les échecs du développement » peuvent être la tariat de la SADC, la CEA et l’UNISDR. Les parte-
cause de catastrophes (SADC, 2011). Les proces- naires clefs de la mise en œuvre du projet sont la
sus du développement peuvent même créer de SADC, la Communauté économique des États de
nouvelles formes de vulnérabilité ou en exacerber l’Afrique de l’Ouest, la Commission de l’Union af-
les formes existantes et entraver les efforts visant à ricaine et le Programme de développement des
réduire la pauvreté et à promouvoir la croissance. Nations Unies (PNUD).
L’intégration de la réduction des risques de ca-
tastrophe dans les processus du développement Le rapport présente les résultats de l’évaluation
pourra contribuer à accroître la résilience de la des progrès et des expériences en matière
SADC en cas de catastrophe, en particulier les ca- d’intégration de la planification et de la mise
tastrophes dues à des aléas multiples, notamment en œuvre de mesures de réduction des risques
la sécheresse, les inondations, les cyclones, les in- de catastrophe dans les stratégies, plans et pro-
cendies, les tremblements de terre, les glissements grammes nationaux et sous-régionaux de dével-
de terrain, les maladies du bétail, les infestations oppement de l’Afrique australe. L’évaluation a été
de ravageurs et les épidémies. En outre, les écono- commandée conjointement par le secrétariat de
mies des États membres de la SADC sont étroit- la SADC, la CEA et l’UNISDR.
ement liées – par exemple, celles du Botswana,
du Lesotho, du Swaziland, de la Namibie et de Ce rapport a fourni matière à l’établissement du
l’Afrique du Sud. Dans la région de la SADC, de rapport d’évaluation régional pour l’Afrique. Il a
nombreux aléas transcendent les frontières. Les également servi de ressource clef pour l’atelier
inondations d’Afrique australe de 2000 ont touché sous-régional sur le développement des capaci-
le Mozambique, Madagascar, l’Afrique du Sud, le tés de réduction des risques de catastrophe, qui a
Zimbabwe et le Botswana, soulignant la nécessité notamment permis de faire connaître les bonnes
d’une stratégie sous-régionale de coordination de pratiques afin d’accroître l’intégration et la mise
réduction des risques de catastrophe. en œuvre de mesures de réduction des risques de
catastrophe dans les cadres de développement.
Le présent rapport d’évaluation sur l’intégration Les conclusions du rapport ont été diffusées lors
et la mise en œuvre de mesures de réduction des de la rencontre sur l’intégration de la réduction
1
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
2
Tableau 3 : Quelques-uns des documents étudiés
Documents de niveau mondial
Intitulé Source
Cadre d’action de Hyogo 2005-2015 UNISDR Prevention Web
Révision à mi-parcours du Cadre d’action de Hyogo UNISDR Prevention Web
Rapport d’évaluation mondial sur la réduction des risques de catastrophe, 2009, 2011 et 2013 UNISDR Prevention Web
CCNUCC/GIEC – divers rapports Sites Web CCNUCC/GIEC
Cadre d’action de Hyogo : Words into Action UNISDR/Banque mondiale
Rapports sur les catastrophes dans le monde Fédération internationale de la Croix-Rouge
Rapport sur le développement humain PNUD
Natural Hazards and Unnatural Disasters Banque mondiale
Outils d’intégration de la réduction des risques de catastrophe PreventionWeb
Rapports de situation soumis par les pays sur la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo UNISDR
Making Development Climate Resilient: A World Bank Strategy for Sub-Saharan Africa Banque mondiale
Documents régionaux et sous-régionaux
Stratégie africaine de réduction des risques de catastrophe Site Web UNISDR
Africa Guidelines for Mainstreaming Disaster Risk Reduction 2004 Site web UNISDR
Rapports de la plate-forme régionale africaine Site Web UNISDR
Rapports CCNUCC/GIEC sur l’Afrique Sites Web CCNUCC/GIEC
Rapports de situation de l’Union africaine sur le Cadre d’action de Hyogo Site Web UNISDR
Stratégie et rapports de la SADC sur la réduction des risques de catastrophe Secrétariat de la SADC
Stratégie et rapports de la SADC sur le changement climatique Secrétariat de la SADC
Documents nationaux
Disaster risk reduction legislation, policies and strategies National Disaster Management Organization (NDMO)
Politiques sectorielles NDMO
Documents du PNUAD Site Web PNUD
Rapports sur les programmes Courriels
Études de cas de bonnes pratiques (rapports) Courriels
Documents établis par les partenaires
Documents stratégiques et rapports Courriels avec les partenaires
Études de cas de bonnes pratiques (rapports) Courriels
ii) Recenser les principaux outils, approches, la- Consultations avec les parties prenantes
cunes, synergies et bonnes pratiques en mat- Les consultations avec les parties prenantes se
ière d’intégration et de mise en œuvre de la sont faites selon deux procédures :
réduction des risques de catastrophe dans la
SADC. i) Questionnaire semi-structuré : Un question-
naire semi-structuré a été l’outil principal de
3
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
collecte des données primaires (annexe 1). Après avoir recherché les mots-clefs et lu les docu-
Sur près de 80 personnes qui ont été con- ments, les indicateurs énumérés dans la figure 3
tactées par courriel, seules 4 ont renvoyé le ont été notés de 1 à 5 (tableau 4). Dans un souci de
questionnaire. compatibilité avec la politique et la pratique géné-
ii) Atelier de restitution : Les conclusions prélimi- rale de réduction des risques de catastrophe, la ma-
naires ont été présentées lors d’un atelier ré- trice de notation des documents est une version
unissant plus de 50 participants à Gaborone, simplifiée de la grille de suivi du Cadre de Hyogo
dans l’objectif de renforcer leurs connaissanc- utilisée par les pays pour jalonner leurs progrès. Les
es sur l’intégration de la réduction des risques notes décernées à chaque document ont été ad-
de catastrophe et de recueillir des données ditionnées pour indiquer la mesure dans laquelle
supplémentaires auprès des participants. le document intègre la réduction des risques de
catastrophe et l’adaptation au changement clima-
Cette étude a donc fait appel à trois sources de tique. Elles ont été résumées dans des tableaux :
données au moins pour permettre une triangula- cadre juridique national, cadre politique national,
tion, technique généralement reconnue pour ren- stratégies et plans nationaux, et politiques, plans
forcer la validité et la fiabilité des résultats d’une et stratégies sectoriels (voir les tableaux 24 à 30).
recherche.
Tableau 4 : Matrice de notation des documents
1.1.2.3 Analyse des données Description Note
Les données ont été analysées en trois étapes : Pauvre, indicateur pas atteint 1
Faible, indicateur partiellement atteint 2
Première étape – Étude documentaire : Étude de la
Moyen, indicateur atteint dans une certaine mesure 3
littérature sur l’intégration et la mise en œuvre de
la réduction des risques de catastrophe, y compris Bon, indicateur presque atteint 4
la littérature grise du secrétariat de la SADC, des Excellent, indicateur atteint 5
États membres, des institutions de l’ONU et des
ONG. Troisième étape – Questionnaire : Le questionnaire
a été évalué en fonction de sa structure : cadre
Deuxième étape – Analyse du contenu : Le con- juridique national, cadre politique national, stra-
tenu des documents juridiques, politiques, stra- tégies et plans nationaux, et politiques, plans et
tégiques, des programmes et des projets a été stratégies sectoriels.
étudié en fonction des questions présentées à la
figure 3. Chaque document a fait l’objet d’une re- 1.1.2.4 Études de cas de bonnes pratiques
cherche des mots-clefs énumérés dans l’encadré Douze études de cas de bonnes pratiques ont été
1 : retenues sur la base de l’utilisation qu’elles font des
outils de réduction des risques de catastrophe, de
Encadré 1 : Mots-clefs recherchés dans les documents leurs facteurs clefs de succès, de leurs difficultés,
adaptation, évaluation, choléra, adaptation au changement climatique, des enseignements qui en ont été tirés et de leur
changement climatique, cyclone, gestion des risques de catastrophe, réduction
potentiel de transposition. Le choix des études de
des risques de catastrophe, catastrophe, maladie, sécheresse, tremblement
de terre, planification d’urgence, intervention d’urgence, urgence, épidémie, cas a été fonction notamment de la combinaison
incendie, inondation, aléa, humanitaire, Cadre de Hyogo, moyens de subsistance, des éléments suivants :
intégration, paludisme, atténuation, prévention, reconstruction, réhabilitation,
soulagement, résilience, risque, filets de sécurité, protection sociale, tempête,
vulnérabilité. • Traitement/Gestion des risques de catas-
trophe et des catastrophes transfrontières ;
4
• Appropriation des pratiques/mesures/ phone) aux organes nationaux de gestion des
interventions par les diverses parties catastrophes de fournir des documents et des
prenantes ; études de cas de bonnes pratiques avant et
• Solide base statistique et documentaire ; après l’atelier qui s’est tenu à Gaborone, mais
• Participation de toutes les parties pre- peu de réponses ont été obtenues.
nantes, y compris les groupes d’intérêt ii) Consultations limitées : Si des ressources
non-traditionnels s’occupant de la réduc- avaient été disponibles, l’étude aurait béné-
tion des risques de catastrophe ; ficié de consultations plus larges, y compris
• Arrangements institutionnels efficaces des entretiens individuels et collectifs sur le
en matière de réduction des risques de terrain avec les parties prenantes.
catastrophe ;
• Prise en compte des dimensions sociale, 1.3 Structure du rapport
économique et environnementale ;
• Passer du stade de la politique/stratégie et Le présent rapport est divisé en neuf chapitres.
des plans à celui des résultats concrets sur Les chapitres 2 et 3 donnent un aperçu des pro-
le terrain ; fils de risque et de vulnérabilité de la région de
• Réduction effective des risques de catas- la SADC afin de mettre en contexte l’intégration
trophe et accroissement de la résilience ; de la réduction des risques de catastrophe dans
• Transposabilité de la mesure/pratique, le la sous-région. Le chapitre 4 présente les mesures
cas échéant ; de réduction des risques de catastrophe qui ont
• Durabilité des mesures/pratiques été prises dans le passé et qui sont actuellement
proposées/adoptées. en vigueur dans la sous-région. Le chapitre 5
documente les progrès de la SADC en matière de
mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo, au
1.2 Limites de l’étude moyen de la grille de suivi du Cadre. Le chapitre 6
présente les progrès de l’intégration de la réduc-
Les difficultés rencontrées dans le cadre de cette tion des risques de catastrophe et précise l’état
étude sont les limites habituelles des études es- d’avancement des cadres juridiques, des poli-
sentiellement documentaires. Elles sont essentiel- tiques nationales et sectorielles et des politiques et
lement de deux ordres : stratégies des partenaires en la matière. Le chapi-
tre 7 donne des exemples de bonnes pratiques
i) Accès limité aux données : Alors qu’il a été fac- en matière d’intégration et de mise en œuvre de
ile d’avoir accès aux cadres juridiques et poli- mesures de réduction des risques de catastrophe.
tiques de la réduction des risques de catas- Le chapitre 8 énumère les outils et méthodes
trophe à partir du site PreventionWeb, l’accès employés pour intégrer et mettre en œuvre des
aux politiques, stratégies et études de cas mesures de réduction des risques de catastro-
des bonnes pratiques sectorielles a été plus phe. Le chapitre 9 récapitule les conclusions de
difficile. Le recours à des mots-clefs pour re- l’évaluation et le chapitre 10 soumet à l’examen
chercher des documents à partir du moteur des États membres, les conclusions et les recom-
de recherche Google et la consultation des mandations de l’étude dans l’objectif d’accélérer
pages Web des ministères et des services gou- les progrès de l’intégration et de la mise en œuvre
vernementaux n’ont pas donné les résultats de mesures de réduction des risques de catastro-
escomptés. Il a été demandé (courriel et télé- phe dans la sous-région de la SADC.
5
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Ce chapitre présente le profil de risque de la Les cinq pays de la SADC les plus exposés aux ca-
SADC. La première section présente le niveau des tastrophes sont le Mozambique, Madagascar, le
risques de catastrophe dans la SADC et la sec- Zimbabwe, la République-Unie de Tanzanie et le
onde se concentre sur le profil de risque selon Malawi. Les Seychelles, le Botswana, l’Afrique du
la classification de l’UNISDR (tableau 1). Les aléas Sud, la Namibie et le Swaziland ont des indices
hydrométéorologiques sont généralement les de risque relativement plus faibles par rapport
causes les plus courantes de catastrophes dans la aux autres pays de la SADC. Dans la sous-région
sous-région. de la SADC, c’est le Mozambique qui a la plus fai-
ble capacité d’adaptation et le Zimbabwe, le pays
avec la plus faible capacité de réaction. Les États
2.1 Niveau des risques de catastrophe insulaires, Maurice et Madagascar ont des niveaux
dans la sous-région de la SADC plus élevés d’exposition aux risques que les États
continentaux. Ainsi, bien que Maurice ait le plus
Le tableau 5 indique les écarts dans les niveaux faible indice de vulnérabilité (40,24 %) en raison
de risque, d’exposition,3 de vulnérabilité, de de sa faible susceptibilité et de ses capacités de ré-
susceptibilité,4 de capacité de réaction5 et action et d’adaptation relativement plus élevées, il
d’adaptation6 au sein de la SADC. Le risque est s’agit d’un pays à haut risque en raison de son ex-
défini, selon la notation abrégée [risque = aléa x position aux risques, en particulier l’élévation du
vulnérabilité], comme l’interaction entre un aléa niveau de la mer et les tempêtes.
naturel et la vulnérabilité de l’élément ou de la so-
ciété exposée. La vulnérabilité tient compte des
conditions et processus sociaux en termes de sus- 2.2 Évolution des aléas dans la sous-
ceptibilité ainsi que des capacités de réaction et région de la SADC
d’adaptation.
La figure 1 illustre l’évolution des aléas entre 1900
et 2013. La tendance est à la hausse, les aléas
3 Exposition à cinq aléas : tremblements de terre, tempêtes, inon-
dations, sécheresse et élévation du niveau marin. hydrométéorologiques étant les plus fréquents.
4 Susceptibilité : infrastructure publique, conditions de loge-
ment, nutrition, pauvreté et dépendances, capacité économ- L’augmentation de la fréquence des aléas hydro-
ique et répartition des revenus. météorologiques peut être associée au change-
5 La capacité de réaction comprend la capacité des sociétés et
des éléments exposés (tels que les systèmes et les institutions) ment climatique. Les aléas technologiques sont
à réduire au minimum l’impact négatif des catastrophes na-
turelles et du changement climatique au moyen d’actions et également devenus une source majeure de
de ressources directes, à savoir la capacité de réaction des gou- préoccupation. Les aléas technologiques suivent
vernements et des autorités, la préparation aux catastrophes et
l’alerte rapide, les services médicaux, les réseaux sociaux et la une forte tendance à la hausse depuis les années
couverture matérielle.
6 L’adaptation comprend les capacités, les mesures et les stra- 1980. Cela pourrait être le résultat des progrès
tégies qui permettent aux collectivités de changer afin de faire technologiques dans la SADC, qui ont accru les
face aux effets négatifs attendus des catastrophes naturelles et
du changement climatique, à savoir l’éducation et la recherche, risques d’accidents industriels et de la circulation.
l’égalité des sexes, l’état de l’environnement/protection des
écosystèmes, les stratégies d’adaptation, et les investissements.
6
Tableau 5 : Niveaux des risques de catastrophe dans la SADC7
Pays Classement Indice de Exposition Indice de Suscepti- Absence de Absence de
mondial (sur risque vulnérabilité bilité capacité de capacité
173) réaction d’adaptation
Afrique du Sud 107 5,71 12,42 46,02 31,04 67,72 39,31
Angola 62 8,02 12,88 62,28 53,64 82,84 50,35
Botswana 108 5,56 11,52 48,26 30,25 68,14 46,4
Lesotho 64 7,86 12,46 63,12 52,04 83,46 53,86
Madagascar 13 14,46 20,68 69,91 67,51 85,65 56,57
Malawi 53 8,99 13,73 65,48 56,63 86,05 53,76
Maurice 26 11,91 29,59 40,24 19,57 60,08 41,08
Mozambique 40 9,98 13,86 71,95 68,19 86,16 61,52
Namibie 92 6,63 11,76 56,41 48,32 75,21 45,69
République-Unie de
Tanzanie 56 8,64 12,91 66,97 65,43 83,03 52,46
République
démocratique du Congo 68 7,71 12,19 63,28 50,98 87,39 51,45
Seychelles 157 2,68 6,09 43,97 21,16 71,65 39,1
Swaziland 74 7,37 11,98 61,56 48,56 83,1 53,02
Zambie 59 8,41 12,89 65,27 61,63 81,72 52,47
Zimbabwe 42 9,63 14,3 67,33 55,7 89,03 57,26
7 Source : Université des Nations Unies, Rapport sur les risques mondiaux (2011) http://www.ehs.unu.edu/file/get/9018.
7
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
La fréquence des aléas biologiques a égale- comme le Limpopo et le Zambèze, les inonda-
ment augmenté au cours des décennies et il tions sont une occurrence périodique dans des
est possible que le changement climatique pays comme le Mozambique et le Malawi.
et l’urbanisation rapide de la SADC aient ac-
cru leur risque d’occurrence. Les fortes pluies, les Sécheresse
tempêtes et les cyclones sont souvent à l’origine De tous les aléas hydrométéorologiques, la
d’inondations, ce qui accroît le risque de maladies sécheresse est le plus commun dans la SADC. La
d’origine hydrique comme le paludisme et les in- sécheresse est un événement à évolution lente
fections gastro-intestinales. Le manque d’eau ré- qui peut causer des dégâts à l’agriculture et à
sultant de la sécheresse est également à l’origine l’environnement et perturber le statut socioé-
d’une augmentation du risque d’infections conomique d’un pays ou d’une sous-région. Les
gastro-intestinales, notamment le choléra, la ty- sécheresses se produisent lorsque la pluviométrie
phoïde et la dysenterie. Bien que l’occurrence des est inférieure à la moyenne ou en cas de périodes
aléas environnementaux soit généralement faible, de sécheresse à la mi-saison. Techniquement, il
ceux-ci peuvent accroître le risque d’inondation existe trois types de sécheresse : les sécheresses
et de sécheresse, en particulier lorsque la végéta- météorologiques, les sécheresses hydrologiques
tion est détruite, par exemple par des incendies et les sécheresses agricoles. Le tableau 6 donne
de brousse qui sont devenus une préoccupation la fréquence, le nombre des victimes, les popula-
majeure dans la SADC. Les risques géophysiques tions affectées, et le montant des dégâts causés
sont les moins fréquents mais ont néanmoins par la sécheresse dans la sous-région de la SADC
augmenté. L’augmentation de l’occurrence des entre 1900 et 2013.
aléas signifie que la SADC doit mettre en place un
ensemble de mesures structurelles et non struc- Le tableau 6 indique que le Mozambique connaît
turelles pour prévenir les catastrophes déclen- la plus forte fréquence d’occurrence de sécheresse
chées par ces aléas, s’y préparer, y réagir au mo- et de pertes humaines et que le Malawi abrite le
ment opportun et les surmonter. plus grand nombre de populations touchées par
la sécheresse. En termes nominaux, l’Afrique du
Bien que les données du CRED reflètent l’évolution Sud enregistre les pertes économiques les plus
générale des aléas, il est possible qu’elles diffèrent élevées dues à la sécheresse, avec presque le dou-
légèrement des données nationales. Il a été dif- ble des pertes du Mozambique, de la Namibie et
ficile de vérifier la validité des données des or- du Zimbabwe. Toutes ces sécheresses étaient liées
ganes nationaux de gestion des catastrophes. au phénomène El Niño-Oscillation australe (ENOA)
Cela soulève des questions sur la relation entre le dans l’océan Pacifique. Le phénomène ENOA est
CRED et ces organes nationaux. La SADC devrait une interaction complexe de l’Océan Pacifique
se rapprocher du CRED afin d’harmoniser les don- tropical et de l’atmosphère globale qui se traduit
nées du CRED et les données des États membres par des épisodes irréguliers de perturbation des
de la SADC. conditions océaniques et atmosphériques dans
un grand nombre de régions du monde, souvent
avec des impacts importants sur plusieurs mois,
2.3 Aléas hydrométéorologiques tels qu’une modification des habitats marins, une
modification de la pluviométrie, des inondations,
Le changement climatique devrait accroître da- des sécheresses, et des changements de la con-
vantage les aléas hydrométéorologiques dans figuration des tempêtes (UNISDR, 2009). El Niño
la sous-région. Avec de grands bassins fluviaux est la phase océanique chaude associée à une
8
Tableau 6 : La sécheresse dans la SADC, 1900-2013
Pays Fréquence Victimes Populations affectées Dégâts en $
Mozambique 12 100 068 17 757 500 50 000
République-Unie de Tanzanie 10 0 12 737 483 -
Afrique du Sud 8 0 17 475 000 1 000 000
Namibie 7 0 1 083 200 51 000
Malawi 7 500 21 578 702 -
Angola 7 58 4 443 900 -
Zimbabwe 6 0 14 822 618 51 000
Madagascar 6 200 3 515 290 -
Lesotho 6 0 2 736 015 1 000
Botswana 6 0 1 344 900 3 000
Zambie 5 0 4 173 204 -
Swaziland 5 500 1 630 000 1 739
République démocratique du Congo 2 0 800 000 -
Seychelles - - - -
- = pas de données
Source : CRED (2013)
pression de surface élevée dans le Pacifique oc- Dans la SADC, la vulnérabilité sociale aux inon-
cidental. À son paroxysme, le phénomène El Niño dations est fonction du degré d’exposition aux
cause des conditions météorologiques extrêmes, fleuves et rivières de la collectivité, en particulier
des inondations et la sécheresse. La SADC a été dans les confluents, de la configuration du ter-
frappée par quatre grandes sécheresses au cours rain et du type de construction. Le tableau 7 in-
des dernières décennies : 1991-1992, 1994-1995, dique la fréquence et les impacts socioéconom-
2000-2001 et 2005-2006. Il convient de porter au iques des inondations dans la sous-région de la
crédit des États membres de la SADC le fait que SADC entre 1900 et 2013. Il montre que, bien
les sécheresses entraînent généralement une in- que la République-Unie de Tanzanie ait la plus
sécurité alimentaire due à la baisse de la produc- forte fréquence d’occurrence d’inondations, le
tion alimentaire dans la sous-région mais que ces Mozambique enregistre le plus grand nombre de
sécheresses n’ont pas entraîné de famine, ce qui populations touchées et l’Afrique du Sud les plus
suggère un certain niveau de résilience. grandes pertes économiques.
9
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
- = pas de données
Source : CRED (2013)
10
Tableau 8 : Les tempêtes dans la SADC, 1900-2013
Pays Fréquence Victimes Blessés Populations affectées Dégâts en $
négligeables, l’impact du changement climatique courte période peuvent peser sur le sol et en di-
et de la dégradation de l’environnement pour- minuer la résistance, provoquant un mouvement
rait accroître leur fréquence et les dommages de masse, en particulier dans des environnements
qu’ils provoquent. De fortes précipitations sur une dégradés.
11
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
- = pas de données
Source : CRED (2013)
12
et 2012.8 L’épidémie de choléra sans précédent qui membre de la SADC, et le Nigeria enregistraient
a ravagé le Zimbabwe en 2008-2009 a enregistré 40 % des décès dus au paludisme dans le monde
quelque 100 000 cas et fait 4 000 victimes. On peut entier.10 Le tableau 11 résume la fréquence des
en conclure que la SADC est une région à haut épidémies dans la SADC entre 1900 et 2013. Les
risque d’infections gastro-intestinales, notamment ravageurs des cultures communs dans la SADC
le choléra, la typhoïde et la dysenterie. Le VIH/sida sont le quelea, la chenille légionnaire, le criquet et
est également une préoccupation majeure dans le grand capucin ; les zoonoses communes sont la
la SADC. L’Afrique subsaharienne reste la région la rage, le charbon, la fièvre aphteuse, la maladie de
plus durement touchée par l’épidémie mondiale Newcastle, la jambe noire, le botulisme et les mal-
de VIH. En 2011, on estimait que l’Afrique subsaha- adies dangereuses émergentes comme la grippe
rienne abritait 23,5 millions de personnes vivant aviaire et la grippe porcine.
avec le VIH, soit 69 % des cas mondiaux de VIH. En
outre, 92 % des femmes enceintes vivant avec le
VIH et plus de 90 % des enfants qui ont contracté 2.6 Aléas technologiques
le VIH en 2011, vivent en Afrique subsaharienne.9
Quant au paludisme, quelque 80 % et 90 % des Il s’agit notamment des accidents industriels et
décès se produisent en Afrique subsaharienne, des accidents de la circulation. Les tableaux 12 à
les enfants de moins de cinq ans et les femmes 14 présentent des données sur les accidents in-
enceintes étant les plus gravement touchés. En dustriels, les accidents de la circulation et les acci-
2010, la République démocratique du Congo, État dents divers survenus dans la SADC entre 1900 et
- = pas de données
Source : CRED (2013)
13
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
2013. Dans tous les cas, c’est l’Afrique du Sud qui affectées par ces accidents. De même, bien que
connaît la plus forte fréquence de risques tech- la République-Unie de Tanzanie occupe le deux-
nologiques dans la sous-région. Cependant, bien ième rang pour les accidents divers, elle enregis-
que le Mozambique se classe au sixième rang tre le plus grand nombre de personnes affectées
pour la fréquence des accidents de la circulation, par ces accidents.
il enregistre le plus grand nombre de personnes
- = pas de données
Source : CRED (2013)
- = pas de données
Source : CRED (2013)
14
Tableau 14 : Accidents divers dans la SADC, 1900-2013
Pays Fréquence Victimes Blessés Populations affectées
Afrique du Sud 15 311 301 13,335
République-Unie de Tanzanie 8 197 1 123 20 989
Angola 5 130 204 204
République démocratique du Congo 5 206 308 308
Zimbabwe 3 42 300 300
Madagascar 2 14 5 505
Zambie 2 15 79 229
Malawi 1 11 0 0
Mozambique 1 117 450 450
- = pas de données
Source : CRED (2013)
15
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
3. Profil de vulnérabilité
Un aléa naturel se transforme en catastrophe en « points chauds » du globe. Les populations pau-
partie en fonction de son ampleur, mais la vul- vres, dont un tiers vivent dans des zones à risques
nérabilité et la résilience des collectivités jouent multiples, sont les plus vulnérables aux risques de
également un rôle important. Les collectivités catastrophe. Depuis 1980, les pays à faible revenu
qui ont mis en place des systèmes de prévention, n’ont subi que 9 pour cent des événements cata-
d’atténuation, de préparation et de réaction peu- strophiques mais 48 pour cent des victimes qu’ils
vent sensiblement réduire la fréquence et l’impact ont causés.14
des catastrophes.
La vulnérabilité aux catastrophes et la pauvreté
Les principaux déterminants de la vulnérabilité sont intimement liées dans la SADC. Au moyen de
aux catastrophes de la sous-région sont la pau- quelques indicateurs de la pauvreté, le tableau 15
vreté, les capacités institutionnelles, le change- illustre le niveau de développement de la SADC
ment climatique, la protection sociale et les afflux par rapport au reste du monde.
transfrontaliers.
À l’exception des Seychelles et de Maurice, qui sont
respectivement des pays à indice IDH très élevé
3.1 La pauvreté : cause sous-jacente et élevé, les pays de la SADC ont un indice IDH
de la vulnérabilité dans la SADC moyen ou faible. Parmi les pays à faible indice IDH,
le Lesotho, la Zambie, le Malawi, le Zimbabwe, le
Les catastrophes affectent le monde entier. Mais Mozambique et la République démocratique du
leur impact sur les populations pauvres et vul- Congo se situent en dessous de la moyenne de
nérables est plus important. La pauvreté est un l’Afrique subsaharienne (0,475). De même, dans
facteur important de la vulnérabilité humaine et les pays à faible indice IDH, le pourcentage de la
sociale aux catastrophes et est souvent la cause population vivant avec moins de 1,25 dollar par
de l’insuffisance des capacités de réaction et jour est généralement élevé, plus de 80 pour cent
d’adaptation en cas de catastrophe. Au moins 94 pour Madagascar et la République démocratique
pour cent de toutes les victimes des catastrophes du Congo. En outre, à l’exception du Zimbabwe,
survenues entre 1975 et 2000 appartenaient à des la majorité des pays à faible indice IDH ont des
groupes à faible et moyen revenu. Les catégo- taux de mortalité infantile élevés. De surcroit, le
ries les plus pauvres représentaient 68 pour cent classement selon l’indice de perception de la cor-
des victimes des catastrophes.13 Les pays à faible ruption de la majorité des pays à faible indice IDH
revenu représentent plus de 70 pour cent des est élevé. De plus, bien que des progrès aient été
accomplis, plus de la moitié des pays de la SADC
ont un taux de prévalence du VIH/sida supérieur à
13 UNISDR et PNUD (2008). Lier les bonnes pratiques et les en-
seignements tirés en matière de réduction des risques et de
réduction de la pauvreté. Réseau mondial des ONG pour la ré-
duction des risques de catastrophe, Genève http://www.unisdr. 14 Banque mondiale (2013) http://web.worldbank.org/WBSITE/
org/files/3293_LinkingDisasterRiskReductionPovertyReduction. EXTERNAL/NEWS/0,,contentMDK:21924919~menuPK:34480~p
pdf agePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:4607,00.html
16
Tableau 15 : Quelques indicateurs de substitution de la vulnérabilité
Catégorie Pays Indice IDH Espérance Population Taux de Taux de Classement
de vie vivant avec mortalité prévalence selon l’indice
moins de 1,25 infantile du VIH de perception
dollar par jour de la corruption
(N=174)
IDH très élevé Seychelles 0,806 73,8 0,3 11,6 - 51
IDH élevé Maurice 0,737 73,5 ,, 10,89 1,2 43
IDH moyen Botswana 0,634 53 ,, 9,90 23,0 30
Afrique du Sud 0,629 53,4 13,8 42,15 17,9 69
Namibie 0,608 62,6 31,9 45,62 13,3 58
Swaziland 0,536 48,9 40,6 57,19 26,5 88
IDH faible Angola 0,508 51,5 ,, 81,75 2,3 157
Madagascar 0,483 66,9 81,3 46,13 0,5 118
République-Unie de 0,476 58,9 67,9 45,1 5,1 102
Tanzanie
Lesotho 0,461 48,7 43,4 51,93 23,1 64
Zambie 0,448 49,4 68,5 68,58 12,7 88
Malawi 0,418 54,8 73,9 76,98 10,8 88
Zimbabwe 0,397 52,7 ,, 27,25 14,7 163
Mozambique 0,327 50,7 59,6 74,63 11,1 123
République 0,304 48,7 87,7 72,45 1,1 160
démocratique du Congo
Source : Rapport sur le développement humain (2013) ; ONUSIDA (2013) ; CPI (2013)
10 pour cent, le Swaziland ayant le plus fort, avec tiques permettant de détecter le réchauffement
26,5 pour cent. Ces chiffres suggèrent que des climatique et les changements climatiques. Dans
niveaux élevés de pauvreté entravent les progrès la SADC, les températures sont généralement à la
de réduction des risques de catastrophe dans la hausse, en particulier les températures minimales.
SADC. Elles devraient augmenter de 1 à 3ºC d’ici 2080.
Les changements dans les précipitations présen-
tent également de grandes difficultés pour la
3.2 Le changement climatique sous-région, en particulier en ce qui concerne les
accroit l’exposition aux risques secteurs de l’agriculture, de l’eau, de la santé et au-
tres secteurs socioéconomiques clefs. Les change-
de catastrophe
ments dans les précipitations se manifestent par
La SADC sera vraisemblablement l’une des sous- des changements dans l’intensité et les événe-
régions les plus durement touchées par l’impact ments extrêmes de précipitations (tempêtes) et
du changement climatique. L’annexe 2 présente par des modifications du schéma de la saison des
un récapitulatif des impacts probables du change- pluies (apparition, cessation et durée). En outre,
ment climatique. La température et les précipita- depuis 1950, la sous-région de la SADC connait
tions sont les deux principaux paramètres clima- également une tendance à la baisse des précipi-
17
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
tations, un certain nombre de pays subissant des risques biologiques y associés, en particu-
changements dans la durée de la période de lier les infections gastro-intestinales.
végétation. L’association d’un changement de
température et d’une modification des épisodes 3.3 Les politiques de protection
de précipitations accroitra l’exposition des collec- sociale
tivités aux catastrophes dans la sous-région de la
SADC, par exemple : Les politiques et les programmes de protection
sociale visent à protéger les ménages pauvres et
• L’élévation des températures augmentera vulnérables contre les chocs et les contraintes16
les risques de paludisme dans les régions qui exercent des effets négatifs sur leur bien-
où il n’est pas endémique, en particulier être.17 En matière de protection sociale, Jones et
en Afrique du Sud et au Zimbabwe. autres (2010) 18 font la distinction entre stratégies
• Un changement de température et une de gestion des risques sociaux et mesures de pro-
modification des épisodes de précipita- tection, de prévention, de promotion et de trans-
tions auront un impact négatif sur les formation (encadré 2).
pâturages et la production alimentaire.15
L’accroissement du stress thermique des La SADC a tenté plusieurs fois de réduire sa vulné-
écosystèmes naturels et des cultures agri- rabilité aux catastrophes au moyen d’instruments
coles et la variabilité des précipitations se de protection sociale. Il s’agit notamment de la
traduiront par une baisse des rendements Déclaration et du Traité de la SADC, de la Charte
de l’agriculture pluviale pouvant attein- des droits sociaux fondamentaux dans la SADC,
dre 50 pour cent entre 2000 et 2020 et 90 du Code de sécurité sociale, du Protocole sur le
pour cent d’ici 2100, les petits exploitants genre et le développement, du Protocole sur la
étant les plus gravement touchés. santé et du Protocole sur l’éducation. La SADC
• Augmentation de la désertification, en étant exposée aux risques de catastrophe, l’article
particulier dans le nord de l’Afrique du 18 du Code de sécurité sociale invite instamment
Sud, en Angola et en Zambie. les États membres à veiller à ce que leurs systèmes
• Augmentation des problèmes de santé, de sécurité sociale offrent une protection contre
en particulier les infections gastro-intesti- les risques spéciaux et collectifs, y compris les
nales dont l’incidence sera exacerbée par conflits politiques et les catastrophes naturelles.
la réduction de l’accès à l’eau potable et Les États membres doivent prévoir, au niveau
à l’assainissement et par l’épuisement des sous-régional et national, des mesures spéciales
eaux souterraines en raison de change- d’aide humanitaire en cas de catastrophe, notam-
ments dans les eaux de ruissellement et ment en matière de prévention, de secours, de re-
dans l’hydrologie.
• Accroissement de la pression exercée sur
les économies pour faire face aux crises hu- 16 Selon Chambers et Conway (1991), ces pressions sont cu-
mulatives et continues, comme les pénuries saisonnières et
manitaires résultant de l’augmentation de la variabilité climatique, la dégradation des terres, la pression
démographique et les événements soudains comme les inon-
la fréquence et de l’intensité des aléas hy- dations, les épidémies et les sécheresses, mais aussi les guerres,
drométéorologiques comme les cyclones, les persécutions et la violence civile. Chambers, R. et Conway,
G. (1991) Sustainable Rural Livelihoods: Practical Concepts for the
les inondations et les sécheresses et les 21st Century. Discussion Paper 296. Brighton: IDS].
17 Lindsey Jones, Susanne Jaspars, Sara Pavanello, Eva Ludi,
Rachel Slater, Alex Arnall, Natasha Grist et SobonaMtisi (2010)
http://www.odi.org.uk/sites/odi.org.uk/files/odi-assets/publica-
15 Politique générale de la SADC sur le changement climatiques tions-opinion-files/5860.pdf
2012 18 Ibid.
18
Encadré 2 : Stratégies et mesures de protection sociale
Stratégies de gestion des risques sociaux Mesures de protection, de prévention, de promotion et de
transformation
• Les stratégies de prévention sont des mesures publiques visant à réduire la • Les mesures de protection permettent d’atténuer le dénuement.
probabilité du risque.
• Les mesures de prévention visent à prévenir le dénuement.
• Les stratégies d’atténuation visent à réduire l’impact d’un risque probable.
• Les mesures de promotion visent à améliorer les revenus et les capacités des
• Les stratégies d’adaptation visent à soulager le fardeau du risque une fois qu’il populations les plus pauvres et les plus vulnérables, tout en restant ancrées dans
s’est concrétisé. les objectifs de la protection sociale.
• Les mesures de transformation visent à remédier aux vulnérabilités découlant
de l’inégalité sociale et de l’exclusion des groupes les plus pauvres et les plus
marginalisés.
construction et de réhabilitation.19 Les États mem- vreté20 telles que le paludisme, la tuberculose
bres de la SADC ont fait des progrès en matière de et le VIH/sida.
politiques et programmes de protection sociale, b) Sécurité du revenu pour les enfants : Dans de
en particulier dans le contexte du VIH/sida et de nombreux pays de la SADC, il existe des
l’accès à la thérapie antirétrovirale, mais il subsiste programmes de protection sociale destinés
certaines difficultés ayant des implications pour la aux orphelins et aux enfants vulnérables. Il
réduction des risques de catastrophe. s’agit notamment de Orphan Care Benefit au
Botswana, de Minimum Income for School
a) Accès aux soins de santé : dans les pays de la Attendance au Mozambique, de Child
SADC, les soins de santé sont en grande partie Protection Programme en Zambie, de Basic
assurés par un système à deux niveaux com- Education Assistance Module au Zimbabwe
prenant un secteur privé et un secteur public. et de Child Support Grant, Care Dependency
Le régime privé de soins de santé est géné- Grant, Foster Care Grant, et Social Relief of
ralement doté de ressources adéquates et est Distress en Afrique du Sud.21 Cependant,
accessible aux personnes qui ont une assur- malgré les progrès accomplis, en particulier
ance médicale ou qui sont couvertes par des en Afrique du Sud, la valeur des prestations
régimes d’aide médicale. Les chômeurs et les de sécurité sociale fournies aux enfants est
populations rurales pauvres qui ne peuvent généralement faible dans la sous-région de
pas se permettre de souscrire au régime privé la SADC,22 ce qui signifie que les enfants ne
de soins de santé ont recours au système pub- sont pas suffisamment protégés contre les
lic qui, dans la majorité des cas, souffre d’une chocs et les contraintes découlant de causes
insuffisance des infrastructures et de manque naturelles et humaines.
de personnel qualifié. En outre, l’absence de c) Assistance aux chômeurs et aux populations
régimes nationaux d’assurance santé dans les pauvres : À l’exception de Maurice, qui a un
pays de la SADC accroit la vulnérabilité des programme d’aide aux chômeurs dans le cad-
collectivités aux maladies évitables de la pau- re duquel un chômeur ayant des responsabili-
tés familiales perçoit un revenu lui permettant
19
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
20
Les inondations de 2000 au Mozambique ont catégories. D’autres, comme la République-Unie
entraîné le déplacement de quelque 4 000 per- de Tanzanie et la Zambie, ont connu d’importants
sonnes à Maputo, perturbant ainsi les réseaux de afflux de réfugiés pendant la dernière décennie
transport. Les terribles incendies d’Alexandra et mais ont tendance à ne pas envoyer ou recevoir
de Johannesburg sont le résultat de l’apparition un grand nombre de travailleurs migrants.32
de lotissements sauvages, de la surpopulation, de
l’emploi de matériaux de construction hautement Ces mouvements de population se répartissent
combustibles et de l’application de stratégies ina- en trois catégories : les déplacements saisonniers
déquates de prévention des incendies, par rap- dus aux catastrophes naturelles, essentiellement
port aux quartiers riches voisins comme Sandton. les inondations au Mozambique et au Malawi et
À Harare et dans d’autres villes du Zimbabwe, par entre l’Angola et la Namibie le long de la bande
exemple, la géographie de l’importante épidémie de Caprivi ; les réfugiés et les demandeurs d’asile ;
de choléra de 2008-2009 montre que la majorité et les migrants humanitaires qui, selon le Bureau
des cas de choléra et des victimes étaient concen- de la coordination des affaires humanitaires
trés dans les banlieues défavorisées à forte densité (OCHA), sont des personnes qui traversent les
de population. La capacité de fournir des services frontières pour fuir le dénuement extrême ou
et des infrastructures ainsi que de planifier, investir la violence généralisée contre eux-mêmes ou
et créer des emplois, a diminué à Maputo, Harare, leurs familles. En 2008/09, l’épidémie de choléra
Luanda et Lusaka.30 au Zimbabwe s’est transformée en catastrophe
sous-régionale, démontrant comment une mal-
adie infectieuse peut se propager rapidement
3.5 Les risques transfrontaliers au travers des frontières. Huit pays de la SADC
ont été touchés par le choléra, soit à la suite de
La SADC connait d’importants flux transfrontaliers l’épidémie au Zimbabwe soit indépendamment
de population qui contribuent à la vulnérabilité de celle-ci : l’Angola, le Botswana, le Malawi, la
de la sous-région. Depuis plus de 150 ans, l’Afrique Namibie, l’Afrique du Sud, le Swaziland, la Zambie
australe a une culture de la migration légale, illé- et la République démocratique du Congo.33 Selon
gale et des réfugiés, modèle qui continue de se Saïd et autres (2011),34 la situation a été aggravée
développer en dépit des tentatives officielles pour par l’afflux d’immigrants clandestins en Afrique
le réglementer.31 Les États de la SADC peuvent être du Sud, conjugué à l’insuffisance des installations
catégorisés en pays d’émigration (Mozambique, d’approvisionnement en eau et d’assainissement
Malawi et Lesotho) et pays d’immigration (Afrique et au manque d’hygiène dans les centres d’accueil
du Sud et Namibie). Quelques-uns, comme le temporaire des demandeurs d’asile.
Botswana et le Swaziland, figurent dans les deux
21
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
22
4. Les mesures de résilience passées, actuelles et
futures
La sous-région de la SADC continue d’améliorer les politiques de gestion des risques de catastro-
ses capacités institutionnelles de gestion des phe qui dépendent de ministères différents avec
risques de catastrophe afin de renforcer sa résil- lesquels les interactions sont limitées.
ience aux catastrophes. Aux fins de la présente
étude, ces capacités ont été réparties en poli- 4.1.2 Comités sous-régionaux et nationaux
tiques et institutions, et programmes et projets. d’évaluation de la vulnérabilité
Créé en 1999, le Comité régional d’évaluation de
la vulnérabilité de la SADC, organe interinstitu-
4.1 Politiques et institutions tions, est chargé de renforcer les systèmes natio-
naux et sous-régionaux d’analyse de la vulnéra-
4.1.1 Les stratégies de la SADC en matière bilité afin de faciliter la formulation des politiques
de gestion des risques de catastrophe et l’élaboration des programmes et des interven-
et de changement climatique tions d’urgence visant à réduire la vulnérabilité.
En 2001, reconnaissant que la sous-région est ex- La SADC et ses États membres se sont engagés à
posée à de multiples catastrophes, la SADC a été lutter contre l’insécurité alimentaire dans son con-
la première communauté économique régionale texte plus large de pauvreté et de précarité des
africaine à élaborer une stratégie de réduction moyens de subsistance. Une partie du travail est
des risques de catastrophe afin d’intensifier la co- réalisée par l’intermédiaire du mécanisme région-
ordination en la matière au niveau sous-régional al d’évaluation et d’analyse de la vulnérabilité con-
(Banque africaine de développement, UNISDR stitué du Comité régional d’évaluation de la vul-
et NEPAD, 2004). La stratégie de réduction des nérabilité et des comités nationaux d’évaluation
risques de catastrophe de la SADC (2001) est an- de la vulnérabilité.
térieure à la Stratégie régionale africaine pour la
réduction des risques de catastrophe (2004) et au Depuis plus de dix ans maintenant, le Comité
Cadre d’action de Hyogo (2005). Cependant, les et les comités nationaux ont mené une série
stratégies ultérieures de réduction des risques de d’évaluations de la vulnérabilité dans la sous-ré-
catastrophe de la SADC (2006-2010 et 2011-2015) gion de l’Afrique australe. Ces évaluations de la vul-
ont été alignées sur les domaines prioritaires et nérabilité approchent la vulnérabilité par le biais
les objectifs du Cadre d’action de Hyogo (UNISDR des moyens d’existence en évaluant, entre autres,
2005), de la Stratégie régionale africaine pour la les interactions entre la production alimentaire,
réduction des risques de catastrophe (UNISDR les prix, les revenus, la structure des dépenses et
2004) et du Plan d’application de la stratégie ré- l’exposition à divers aléas pour déterminer les dif-
gionale africaine pour la réduction des risques de férentes dimensions de la précarité des moyens
catastrophe (Union africaine 2010). d’existence et de la pauvreté. Ces évaluations ont
renforcé la compréhension de la vulnérabilité et
La plupart des pays ont adopté ou élaborent des nourrissent les réponses apportées à l’insécurité
politiques sur le changement climatique qui, alimentaire et à la précarité des moyens de sub-
d’une manière générale, n’ont pas de liens avec sistance en Afrique australe.
23
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Les évaluations font appel à des méthodes quali- l’Agence américaine pour le développement
tatives et quantitatives, comme des enquêtes au- international (USAID) et la Belgique.
près des ménages et des entretiens avec des in- b) Centre régional de traitement des don-
formateurs clefs, ainsi qu’à des outils tels que des nées climatologiques : Le Centre de services
cadres analytiques des moyens de subsistance et climatologiques met actuellement en place
l’évaluation de l’économie des ménages. Elles font un Centre de traitement des données clima-
également appel à des données secondaires des tologiques qui comprendra quatre mécanis-
années antérieures, des données des offices natio- mes principaux :
naux de statistiques, des données de référence sur • Mécanisme de gestion des données cli-
les moyens de subsistance, des estimations des ré- matologiques : ce mécanisme mémori-
coltes et des enquêtes nutritionnelles. L’approche sera diverses données climatologiques
de l’économie des ménages est utilisée depuis sur l’Afrique australe. Il intégrera les don-
2008 pour définir des zones de subsistance et des nées en temps réel grâce à des systèmes
profils de ménages de référence. Ainsi en 2008, la de télécommunications, et l’accès aux
Namibie a établi une cartographie des risques en données historiques se fera dans le cadre
matière de sécurité alimentaire afin de renforcer la d’accords bilatéraux entre le Centre et
surveillance de la sécurité alimentaire. Cependant, chaque État membre de la SADC.
il est possible que les résultats ne reflètent pas la • Mécanisme de traitement et de produc-
situation sur le terrain en raison, a) du manque tion des données climatologiques : ce
de ressources et du recours important au soutien mécanisme comporte deux éléments : le
des partenaires de coopération, et b) de l’accord Centre des données et le Centre des ac-
politique préalable auxquels ils sont soumis avant tivités. Le Centre des données mémorise
toute publication. les données météorologiques, y compris
les prévisions mensuelles, les prévisions à
4.1.3 Organes de réduction des risques de long terme, les scénarios climatiques et les
catastrophe dans la SADC données satellitaires. Le Centre des activi-
a) Centre de services climatologiques : Fondé tés effectue des tâches et met en œuvre
en 1990 en tant que Centre de suivi des sécher- des procédures spécifiques au sein d’un
esses, le Centre fournit des services sous-ré- environnement opérationnel sécurisé et
gionaux de surveillance et de prévision des surveillé : tâches élémentaires comme le
conditions climatiques extrêmes. Le Centre, recadrage des champs et de l’aperçu des
un des quatre centres de ce type en Afrique, modèles mondiaux, et traitement des
est hébergé par les services météorologiques données satellitaires.
du Botswana et produit et diffuse des don- • Mécanisme de suivi des phénomènes
nées météorologiques, environnementales météorologiques et du climat : un puis-
et hydrométéorologiques. Il a permis de ren- sant outil intégré de surveillance mé-
forcer l’état de préparation aux aléas hydro- téorologique et climatique sera installé au
météorologiques et la préservation et la pro- Centre afin de collecter et visualiser toutes
tection des ressources naturelles. Toutefois, les données météorologiques, d’interagir
les activités du Centre dépendent de l’appui avec elles et de les valoriser sur une seule
des partenaires de coopération tels que le station de travail.
PNUD, l’OMM, la Banque mondiale, la National • Mécanisme intégré de diffusion de
Oceanic and Atmosphere Administration – l’information climatique et d’alerte rapide
l’Office of Global Programmes (NOAA-OGP), (IDIS) : ce mécanisme donne au Centre les
24
outils lui permettant de produire et de dif- • développe et assure une formation au
fuser des données aux utilisateurs finaux. maintien de la paix.
Ce système répondra aux exigences des e) Observatoire régional de la pauvreté :
services publics de météorologie (PWS) et L’Observatoire, qui n’a pas encore été mis en
du système d’alerte rapide. place, est destiné à fournir des services de
surveillance pertinents et efficaces. Il jouera le
En outre, il existe en Afrique australe trois cen- rôle de forum où toutes les parties prenantes
tres opérationnels de traitement des données œuvrant à l’éradication de la pauvreté, tant
climatologiques : deux centres météorologiques au niveau régional que national, se réuniront
spécialisés sous-régionaux à Pretoria (Afrique du pour évaluer et suivre la mise en œuvre du
Sud), et le Centre des cyclones tropicaux de La Cadre régional de réduction de la pauvreté.
Réunion (la Réunion). L’Action thématique de la Il s’agira d’un forum consultatif multipar-
SADC sur la Surveillance de l’environnement en tite de suivi des objectifs, cibles et mesures
Afrique pour le développement durable fournit du programme de réduction de la pauvreté
aux États membres de la SADC des traitements de de la SADC. L’Observatoire a pour objectifs
données satellitaires en matière de surveillance d’aider les États membres en harmonisant
des cultures, prévention de la sécheresse et alerte les normes, méthodes et indicateurs ; en ac-
d’incendie. Le Centre africain pour l’application de célérant les réformes et la mise en œuvre des
la météorologie au développement fournit égale- stratégies nationales de réduction de la pau-
ment à l’échelle continentale des informations vreté ; en donnant des exemples des bonnes
météorologiques et climatologiques sur la sous- pratiques régionales permettant de complé-
région de la SADC. ter les indicateurs des objectifs du Millénaire
pour le développement ; en permettant une
c) Centre régional d’alerte rapide : Créé en analyse comparative des performances dans
2010, le Centre régional d’alerte rapide intègre tous les États membres.
les données provenant des centres nationaux f) Centre de coordination de la recherche-
d’alerte rapide. Le Centre rassemble les évalu- développement agricole : ce centre coor-
ations stratégiques et les analyses des don- donne la recherche-développement agricole
nées recueillies au niveau régional ; il partage dans la SADC. Son objectif est de réduire
des informations sur les grandes questions qui l’insécurité alimentaire et la pauvreté dans la
menacent la sécurité et la stabilité de la sous- SADC, en accordant une attention particulière
région ; et il propose des moyens de prévenir, à l’accroissement de la productivité des petits
combattre et gérer ces menaces. exploitants et à la compétitivité.
d) Centre régional de formation au maintien
de la paix : Fondée au Zimbabwe en 1996, le 4.2 Programmes et projets
Centre :
• facilite la coopération régionale en mat- Il existe plusieurs projets de gestion des risques
ière de paix et de sécurité entre les États de catastrophe et d’adaptation au changement
membres de la SADC ; climatique aux niveaux sous-régional, national et
• renforce les capacités en matière de infranational. Le tableau 16 dresse la liste des pro-
prévention et de gestion des conflits ; grammes et des projets qui ont été mis en œuvre
• forme des praticiens du maintien de la au Mozambique, dont certains ont été mis en
paix et assure la formation ; œuvre dans la sous-région.
25
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Tableau 16 : Programmes de gestion des risques de catastrophe et d’adaptation au changement climatique mis en
œuvre au Mozambique
Programme/ projet Source de financement Objectif Année
Programme pilote sur le changement Fonds stratégique pour le climat Intégration des risques climatiques et de la résilience dans le 2011
climatique développement de base
Intégration de l’environnement et Fonds espagnol pour la réalisation Intégration des politiques du changement climatique et 2008
de l’adaptation au changement des objectifs du Millénaire pour le amélioration de la capacité d’adaptation dans la région du
climatique développement Limpopo
Programme africain d’adaptation Cadre Japon-PNUD pour Développement des capacités de gestion des données et 2008
l’établissement d’un partenariat sur le de l’information, de leadership, de gestion des risques de
changement climatique en Afrique catastrophe, d’analyse du changement climatique et de
gestion des connaissances, et financements innovants
Programme de protection et de Gouvernements canadien, américain Impact des risques naturels, sociaux et de santé grâce à 2008
promotion des moyens de subsistance et néerlandais l’intégration de l’aide alimentaire
Renforcement et intégration de PNUD (PNUAD) en partenariat avec Renforcement de la réduction des risques de catastrophe et 2007
la gestion des risques locaux de l’Institut national de gestion des préparation aux urgences au Mozambique
catastrophes au Mozambique catastrophes du Mozambique (INGC)
Gestion des plaines inondables dans Save the Children Renforcement de la résilience des moyens de subsistance 2009
la vallée du Zambèze durables à Caia, Mopeia, Morrumbala et Tambara
L’adaptation dans les zones côtières Ministère de la coordination des Développement des capacités institutionnelles en matière
du Mozambique affaires environnementales, PNUD, de gestion des risques de catastrophe et de changement
INGC et autres climatique.
26
5. Progrès accomplis dans la mise en œuvre du Cadre
d’action de Hyogo : auto-évaluations des pays
Les pays signataires du Cadre d’action de Hyogo soumis de rapports de situation (grille de suivi du
2005-2015 sont tenus de rendre compte de leurs Cadre de Hyogo). Maurice et la République-Unie
progrès tous les deux ans. Les rapports ne reflètent de Tanzanie sont les seuls pays qui ont soumis
pas nécessairement la mesure dans laquelle le des rapports de situation pour les trois périodes ;
pays concerné a intégré la réduction des risques deux pays ont soumis deux rapports et six pays
de catastrophe mais peuvent donner une indica- ont soumis un seul rapport. Les différences con-
tion de sa capacité à la mettre en œuvre. Le tab- cernant le degré de respect des exigences de
leau 17 indique la mesure dans laquelle les pays déclaration peuvent traduire une insuffisance des
se sont acquittés de leurs obligations de déclara- capacités techniques ou institutionnelles en mat-
tion, le plus petit nombre de rapports des pays ière de réduction des risques de catastrophe, en
de la SADC concernant la période 2011-2013. La particulier la plate-forme nationale, ou une mé-
République démocratique du Congo, l’Afrique connaissance de la façon de compléter la grille de
du Sud, le Swaziland et le Zimbabwe n’ont pas suivi.
Tableau 17 : Présentation par les pays de la SADC des rapports de situation sur le Cadre d’action de Hyogo 2007-2013
Pays Période
2007-2009 2009-2011 2011-2013
Afrique du Sud
Angola x
Botswana x
Lesotho x
Madagascar x
Malawi x x
Maurice x x x
Mozambique x x x
Namibie x
République démocratique du Congo
République-Unie de Tanzanie x x x
Seychelles x
Swaziland
Zambie x x
Zimbabwe
Total 6 9 5
27
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
28
Tableau 19 : Avancement du Cadre d’action de Hyogo : priorité 2
Pays Période
2007-2009 2009-2011 2011-2013
P1 P2 P3 P4 P1 P2 P3 P4 P1 P2 P3 P4
Afrique du Sud
Angola 2 3 3 2
Botswana 4 2 5 3
Lesotho 2 2 3 1
Madagascar 4 4 4 2
Malawi 3 4 2 1 3 4 4 4
Maurice 3 3 4 4 3 3 4 4 3 3 4 4
Mozambique 3 4 3 3 3 3 4 3 4 4 4 4
Namibie 4 3 4 3
République démocratique du Congo
République-Unie de Tanzanie 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
Seychelles 4 4 4 4
Swaziland
Zambie 1 1 4 4 2 2 4 4
Zimbabwe
29
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
30
Maurice, le Mozambique, la République-Unie de d’intervention en cas de catastrophe. Le Malawi,
Tanzanie et, dans une certaine mesure, la Zambie pour sa part, a baissé ses notes pour les indica-
ont fait des progrès dans la mise en œuvre de la teurs 2 et 3, de 4 et 4 en 2007-2009 à 3 et 3 en
priorité 4 du Cadre de Hyogo. 2011-2013. De même, la République-Unie de
Tanzanie a baissé sa note pour les indicateurs 3 et
4, de 4 et 4 en 2007-2009 et 2009-2011 à 3 et 3 en
5.5 Avancement du Cadre d’action 2011-2013. En ce qui concerne la disponibilité de
de Hyogo : priorité 5 réserves financières et de mécanismes d’urgence
pour permettre d’engager des mesures efficaces
À l’exception du Lesotho, le tableau 22 indique de réaction et de redressement en cas de besoin,
que les pays qui ont soumis des rapports se sont à l’exception du Botswana, la plupart des pays,
généralement accordé des notes de 3 à 5 pour en particulier Madagascar et le Malawi, rencon-
l’ensemble des indicateurs de la priorité 5. Le trent encore des difficultés. S’agissant des autres
Mozambique et la Zambie ont la note de 5 pour priorités, l’insuffisance des données ne permet
l’indicateur 2, ce qui suggère que dans ces pays pas de tirer des conclusions générales quant à
des plans de préparation aux catastrophes et des l’étendue des progrès mais il est clair que Maurice,
plans d’urgence sont en place à tous les niveaux le Mozambique, la République-Unie de Tanzanie
administratifs, et que des cours de formation et, dans une certaine mesure, la Zambie ont ac-
et des exercices sont régulièrement organisés complis des progrès significatifs dans la mise en
pour mettre en place et tester des programmes œuvre de la priorité 5 du Cadre.
31
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
6.1 Intégration de la réduction des catastrophe. Cet examen a porté sur les domaines
risques de catastrophe dans les suivants : environnement, tourisme, genre et
développement, science et technologie, forest-
politiques, stratégies et plans de
erie, pêche, eau, santé, éducation, énergie et ex-
la SADC ploitation minière. En dehors du domaine de la
L’intégration de la réduction des risques de ca- santé, qui intègre des mesures implicites de ré-
tastrophe en Afrique australe incombe aux États duction des risques de catastrophe, les autres pro-
membres mais un exemple de la façon dont ce- tocoles définis pendant les années 1990 sont, et
tte intégration se fait au niveau des directions de ce n’est guère surprenant, silencieux à cet égard.
la SADC pourrait accélérer le processus. Les pro- Par ailleurs, en dehors des politiques et stratégies
tocoles, politiques et stratégies de la SADC, en énumérées dans le tableau 23, il s’est avéré difficile
particulier ceux relatifs à la réduction des risques d’accéder aux politiques et stratégies associées
de catastrophe, ont été examinés afin de déter- aux protocoles car elles ne figurent sont sur le site
miner dans quelle mesure la SADC a déployé des Web de la SADC. Néanmoins, des consultations
efforts pour intégrer la réduction des risques de ont permis d’établir que certaines politiques et
Tableau 23 : Intégration de la réduction des risques de catastrophe dans les politiques, stratégies et plans de la SADC
Question Politique, plan ou stratégie de la SADC
Stratégie de réduction des risques de
Plan stratégique indicatif – Organe
Stratégie d’adaptation au
Plan régional indicatif de
secteur de l’eau
catastrophe
32
stratégies, par exemple, celles sur le changement ment des éléments de réduction des risques de
climatique et la protection sociale, n’avaient pas catastrophe. La Politique régionale de l’eau, la
encore été formulées. Stratégie de réduction des risques de catastrophe
de la SADC et le Plan stratégique indicatif con-
Compatibilité avec les politiques mondiales, région- tiennent la plupart des éléments de réduction
ales et sous-régionales : La Stratégie de réduction des risques de catastrophe, notamment les outils
des risques de catastrophe de la SADC et le Plan comme l’évaluation de l’impact environnemen-
stratégique indicatif de l’Organe ont reçu la note tal et l’évaluation des aléas et des capacités. La
de 5 mais les autres instruments ont reçu des notes Stratégie d’adaptation au changement climatique
égales ou inférieures à 3. La Stratégie et le Plan in- dans le secteur de l’eau, le Plan stratégique indi-
tègrent pleinement les éléments des politiques catif de développement régional et la Politique
mondiales et régionales de réduction des risques régionale agricole font implicitement appel à des
de catastrophe. La politique régionale agricole fait outils de réduction des risques de catastrophe
référence à la politique de la SADC mais ne précise (évaluation des aléas et des capacités, cycle des
pas comment elle se réfère à la politique globale. catastrophes) et les autres éléments sont implic-
Les autres instruments intègrent implicitement itement intégrés car ils sont liés à la réduction des
la réduction des risques de catastrophe ou y font risques.
référence. Les résultats suggèrent que la sensibili-
sation aux politiques de réduction des risques de La réduction des risques est une responsabilité multi-
catastrophe est plus grande au sein de l’Organe sectorielle : Les notes varient de 2 à 5. La Stratégie
de coopération en matière de politique, de de réduction des risques de catastrophe a la note
défense et de sécurité, dont relèvent la Stratégie de 5 et la Politique régionale de l’eau la note de 4,
de réduction des risques de catastrophe et le Plan alors que les autres instruments ont la note de 2.
stratégique indicatif, que dans les trois autres di- Ces deux premiers instruments considèrent que la
rections. Il est préoccupant de noter que, bien réduction des risques de catastrophe est une re-
que le Plan régional indicatif de développement sponsabilité multisectorielle qui doit être intégrée
stratégique identifie les catastrophes comme par les divers secteurs et directions, mais les au-
l’une des principales causes sous-jacentes de la tres instruments examinés, y compris les proto-
pauvreté et de la vulnérabilité dans la sous-région coles, les politiques et les stratégies, conservent le
de la SADC, la réduction des risques de catastro- « syndrome du silo » selon lequel la réduction des
phe ne figure pas parmi ses domaines d’action risques de catastrophe est un sujet qui relève de
prioritaires. D’après les consultations engagées l’Organe de coopération en matière de politique,
avec les parties prenantes, le relèvement de ces de défense et de sécurité. Compte tenu de cette
défis nécessite un renforcement des capacités de difficulté, les consultations qui ont été engagées
l’Unité de réduction des risques de catastrophe de avec les parties prenantes au moyen du question-
la SADC afin qu’elle puisse produire et diffuser effi- naire et de l’atelier laissent entendre que le secré-
cacement des informations stratégiques à l’appui tariat de la SADC devrait désigner des points focaux
des activités de sensibilisation du secrétariat de la pour la réduction des risques de catastrophe dans
SADC et des États membres. l’ensemble de ses directions et unités afin de faci-
liter l’intégration de cette question dans les cadres
Dans quelle mesure les documents intègrent-ils des sous-régionaux. À cet effet, l’Unité de réduction
éléments de réduction des risques de catastrophe? : des risques de catastrophe de la SADC devrait éla-
Les notes varient de 3 à 5, ce qui suggère que les borer des directives sous-régionales et nationales
documents intègrent explicitement ou implicite- sur l’intégration de la réduction des risques de ca-
33
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
tastrophe. Ainsi, le secrétariat de la SADC fournirait 6.2 Intégration par les pays de la
un cadre de sensibilisation à l’intégration de la ré- SADC de la réduction des risques
duction des risques de catastrophe aux niveaux
de catastrophe au moyen de
sous-régional, national et infranational.
cadres juridiques
Disponibilité des ressources : Le financement re- Parmi les pays de l’échantillon, Maurice élabore
pose sur les contributions des États membres et actuellement un projet de loi sur la réduction des
des partenaires internationaux. Dans la pratique, risques de catastrophe et au Zimbabwe, la législa-
l’essentiel du financement de la réduction des tion est à l’état de projet. Le tableau 24 indique
risques de catastrophe est fourni par les parte- que pour ce qui concerne l’intégration des princi-
naires internationaux de coopération, ce qui paux éléments du Cadre d’action de Hyogo dans
soulève des questions quant à la viabilité des les législations sur la gestion des risques de catas-
programmes de réduction des risques de catas- trophe, l’ensemble des pays participants ont reçu
trophe. Il est ressorti des consultations avec les la note de 5.
parties prenantes que l’un des défis majeurs est
la faible sensibilisation à la réduction des risques • On peut en conclure que les législations sur
de catastrophe des ministères responsables de la la gestion des risques de catastrophe qui
planification économique et des finances, ce qui a avaient été adoptées ou étaient encore à
des conséquences sur l’affectation de ressources à l’état de projet au moment où cette étude
l’intégration de la réduction des risques de catas- a été menée dans les pays de l’échantillon
trophe. Les parties prenantes ont suggéré de met- intégraient déjà les éléments du Cadre de
tre en place, au niveau sous-régional et national, Hyogo. Les législations, y compris la Loi sur
une formation sur l’intégration de la prévention la gestion des catastrophes (2002) adop-
des catastrophes afin d’accroître la sensibilisation tée par l’Afrique du Sud avant la définition
non seulement dans les secteurs de la planifica- du Cadre d’action de Hyogo, intègrent
tion et des finances mais dans tous les secteurs. explicitement les volets catastrophe et
développement et traitent des facteurs
Pour résumer, même si l’Organe de coopération de risque sous-jacents, de la prévention,
en matière de politique, de défense et de sécu- de l’atténuation, de la préparation, de la
rité est familiarisé avec le concept de réduction réaction et du redressement.
des risques de catastrophe et y est sensibilisé, • Il existe des différences dans les pouvoirs et
des difficultés subsistent en matière d’intégration l’autorité qui sont confiés à l’organe national
de la réduction des risques de catastrophe dans de gestion des catastrophes pour intégrer et
les politiques, stratégies et programmes des mettre en œuvre efficacement la réduction
trois autres directions. En outre, en raison de dif- des risques de catastrophe. La Namibie et la
ficultés dans le financement de la réduction des Zambie ont reçu la note de 5 car leurs or-
risques de catastrophe, en particulier la préven- ganes nationaux sont intégrés au cabinet
tion et l’atténuation, les actions engagées sont du Président ou du Premier ministre, tend-
limitées à des mesures de réaction. Le succès de ant à indiquer qu’ils disposent des pou-
l’intégration de la réduction des risques de catas- voirs et de l’autorité nécessaires pour in-
trophe au niveau national dépendra vraisembla- tégrer et mettre en œuvre efficacement la
blement de la mesure dans laquelle la SADC, en réduction des risques de catastrophe. Par
tant qu’organe sous-régional, intégrera ce con- contre, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe
cept au sein de ses directions. ont reçu une note plus faible dans la
34
Tableau 24 : Intégration de la réduction des risques de catastrophe au moyen de cadres juridiques
Question Mau Mal Nam Moz Af.S Zam Zim
risques de catastrophe
risques de catastrophe
catastrophes
1. La législation contient les principaux éléments du Cadre de Hyogo
[catastrophes et développement et traitement des facteurs de risque
- 5 5 5 5 5 5
sous-jacent, de la prévention, de l’atténuation, de la préparation, de la
réaction et du redressement]
2. La législation accorde des pouvoirs adéquats à l’organe national de
gestion des catastrophes en l’intégrant au cabinet du Président ou du - 5 5 4 3 5 3
Premier ministre
3. Les institutions nationales permettent une mise en œuvre effective
de la réduction des risques de catastrophe. [Y compris un processus
décisionnel de haut niveau et un mécanisme national de coordination, - 5 5 5 4 5 4
qui peut être, ou prendre la forme d’une plate-forme nationale
multisectorielle]
4. Les institutions nationales sont décentralisées au niveau infranational
pour mettre en œuvre efficacement la réduction des risques de
catastrophe. [Y compris la définition des responsabilités des unités
- 5 4 5 5 4 5
décentralisées, et des mécanismes infranationaux de coordination qui
peuvent être, ou prendre la forme d’une plate-forme infranationale
multisectorielle]
5. La législation oblige les secteurs nationaux et infranationaux à intégrer
- 5 5 5 4 5 3
la réduction des risques de catastrophe
6. La législation prévoit des mécanismes de financement de la réduction
- 3 4 4 3 3 5
des risques de catastrophe
7. La législation prévoit la participation des collectivités locales, y compris
- 5 5 5 5 5 5
les groupes vulnérables
Total sur 35 - 33 33 33 29 32 30
mesure où leurs organes nationaux de voirs et l’autorité vers des unités infranation-
gestion des catastrophes sont intégrés à ales. Des notes de 4 et 5 ont été attribuées
la direction d’un ministère, ce qui tendrait au titre de la coordination et de la décen-
à indiquer qu’ils disposent de pouvoirs tralisation de la réduction des risques de
et d’une autorité limités pour intégrer ef- catastrophe. La législation sur la gestion
ficacement la gestion des risques de ca- des risques de catastrophe prévoit des
tastrophe dans l’ensemble des ministères mécanismes nationaux de coordination
sectoriels. sous la forme de plates-formes multisec-
• La législation sur la gestion des risques de ca- torielles nationales de gestion des risques
tastrophe comprend des mécanismes natio- de catastrophe, décentralisées au niveau
naux de coordination et décentralise les pou- infranational. La législation met également
35
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
l’accent sur une participation plus large, y fonds de gestion des catastrophes (en
compris des groupes vulnérables. des termes différents), la législation des
• En termes d’intégration verticale de la ges- différents pays ne prévoit pas de formule
tion des risques de catastrophe, la législation budgétaire pour financer la réduction
est généralement explicite quant au rôle des des risques de catastrophe. En outre, ces
secteurs dans l’intégration de la gestion des fonds de gestion des catastrophes sont
risques de catastrophe. Tous les cadres lég- axés sur la réaction plus que sur la préven-
islatifs, à l’exception de celui du Zimbabwe tion et l’atténuation. En Namibie, le Fonds
qui a reçu la note de 3, ont obtenu la note national de gestion des catastrophes est
de 4 au moins, dans la mesure où ils sont un fonds de prévoyance qui sert princi-
explicites quant au rôle joué par les sect- palement dans les situations de catastro-
eurs dans l’intégration de la réduction des phe et, dans une certaine mesure, pen-
risques de catastrophe. L’article 40 (1-2) de dant la phase de redressement. Toutefois,
la Loi sur la gestion des catastrophes (2011) selon la Loi namibienne sur la gestion
de la Zambie impose aux ministères, sec- des risques de catastrophe (2010) (ainsi
teurs, etc. de mettre en place des plans que sa stratégie), des secteurs et des or-
de gestion des catastrophes ainsi que ganes décentralisés peuvent mobiliser
des plans de préparation, de prévention leurs propres ressources financières à des
et d’atténuation pour les catastrophes à fins d’activités de gestion des risques de
évolution lente et rapide. Au Malawi, en catastrophe. Cela signifie que le finance-
Namibie et en Afrique du Sud, tous les or- ment de la réduction, de la prévention
ganes nationaux indiqués dans les cadres et de l’atténuation des risques de catas-
de gestion des catastrophes sont tenus trophe est une responsabilité sectorielle,
de préparer un plan de gestion des ca- qui laisse la mobilisation des ressources
tastrophes. Il en va de même aux niveaux à la discrétion des secteurs. Il est toute-
provincial et municipal. Au Zimbabwe, fois possible de préciser et de mettre en
le projet de loi sur la gestion des risques œuvre des financements de la réduction
de catastrophe prévoit que le cadre in- des risques de catastrophe au moyen
stitutionnel des comités et sous-comités d’instruments et de directives statutaires.
assurera la responsabilité sectorielle. Au
Mozambique, les ministères sectoriels ont
nommé des points focaux pour la réduc- 6.3 Progrès accomplis dans
tion des risques de catastrophe. l’intégration de la réduction des
• Financement peu explicite : Le degré de
risques de catastrophe dans les
définition des mécanismes de finance-
ment dans la législation sur la gestion
cadres politiques
des risques de catastrophe a recueilli des Le tableau 25 indique le degré d’intégration de
notes variant de 3 à 5. D’une manière gé- la réduction des risques de catastrophe dans les
nérale, ce financement est peu explicite. politiques nationales.
Bien que le projet de loi du Zimbabwe
sur la gestion des risques de catastrophe La majorité des indicateurs du tableau 25 ont
propose d’affecter à cette question 1 pour reçu des notes de 4 et 5, laissant entendre, d’une
cent du budget national, le Parlement ne manière générale, que les politiques de gestion
s’est pas encore prononcé. Hormis des des risques de catastrophe établissent les fonde-
36
Tableau 25 : Intégration de la réduction des risques de catastrophe dans les cadres politiques
Question Mau Mal Moz Nam Af.S Zam Zim
catastrophes 2013
catastrophe 2009
catastrophe 2011
1. En matière de réduction des risques de catastrophe, les politiques
reflètent les éléments de la législation, du Cadre de Hyogo, de la Stratégie
régionale africaine de réduction des risques de catastrophe et de la - 5 5 5 5 5 5
Stratégie de la SADC [compatibilité avec les politiques mondiales et
régionales]
2. La réduction des risques de catastrophe est prise en compte dans
les décisions d’investissements publics prises aux niveaux national et
- 5 4 5 5 5 5
infranational [par exemple évaluation de l’impact environnemental,
évaluation de l’impact social, etc.]
3. Les politiques précisent le pourcentage du budget alloué à la réduction
des risques par rapport aux secours et à la reconstruction aux niveaux - 3 3 4 3 4 5
national et infranational.
4. Les politiques définissent les rôles et les responsabilités en matière
de réduction des risques de catastrophe dans les secteurs clefs [à
- 5 5 5 5 5 5
savoir, santé, éducation, agriculture, alimentation et nutrition, sécurité,
protection sociale, infrastructures, planification du développement]
5. Les politiques intègrent le changement climatique - 5 5 5 1 5 5
6. L’évaluation des aléas, de la vulnérabilité et de la capacité permet
d’éclairer les décisions en matière de planification et de développement - 5 5 5 5 5 5
prises aux niveaux national et infranational.
7. Systèmes d’alerte rapide multirisques, y compris échange
- 5 5 5 5 5 5
d’informations à tous les niveaux.
8. Les politiques précisent les participations aux niveaux régional et sous-
régional en matière de réduction des risques de catastrophe, y compris - 3 4 5 5 5 5
les risques transfrontières.
9. Les politiques garantissent la participation des organisations de la
- 5 4 5 4 5 5
société civile dans les plates-formes nationales et infranationales.
10. Accent sur la préparation, la planification d’urgence et la réaction au
- 4 5 4 5 4 5
moyen d’engagements budgétaires clairs
11. Intégration de mesures de transfert des risques et d’assurance - 3 3 5 1 4 4
12. Définition claire du rôle et des responsabilités des acteurs, des
indicateurs de performance, du calendrier, des objectifs et du suivi et - 4 4 4 4 5 4
l’évaluation
Total sur 60 - 52 52 57 48 57 58
ments de l’intégration de la réduction des risques • Sont compatibles avec les politiques mondi-
de catastrophe dans les pays participants. Les ales et régionales et les législations nation-
politiques de gestion des risques de catastrophe : ales en matière de réduction des risques de
37
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
38
Tableau 26 : Intégration de la réduction des risques de catastrophe dans les stratégies et plans
Question Mal Mau Moz Nam Af.S Zam Zim
Pourtant, le redressement des collectivités tés. Le tableau 26 récapitule les notes qui ont été
pourrait se faire au moyen de régimes de attribuées à l’issue de l’évaluation des stratégies et
transfert des risques et d’assurance plutôt des plans.
que de dépendre exclusivement des res-
sources gouvernementales limitées. Sur les sept pays figurant dans le tableau, seuls la
Zambie et le Malawi procédaient à l’élaboration
de leurs plans de réduction des risques de catas-
6.4 Progrès accomplis en matière trophe, les plans stratégiques de réduction des
d’intégration de la réduction des risques de catastrophe des autres pays étant déjà
à l’état de projet ou ayant été approuvés par le
risques de catastrophe dans les
gouvernement. D’une manière générale, les plans
stratégies et plans qui ont été évalués remplissaient les conditions
L’évaluation des stratégies et des plans avait pour requises :
objectif de déterminer la mesure dans laquelle
les pays intègrent et mettent en œuvre la réduc- • Compatibilité avec les cadres politiques
tion des risques de catastrophe. Il était particu- mondiaux, régionaux et nationaux : Tout
lièrement intéressant d’examiner les différences comme les législations et les politiques,
éventuelles entre plans génériques et plans stra- les plans sont compatibles avec les cad-
tégiques de gestion des risques, en identifiant res politiques mondiaux et régionaux,
clairement les points de référence, les objectifs, les la plupart des plans se référant au Cadre
résultats et les insuffisances en termes de capaci- d’action de Hyogo et aux législations na-
39
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
tionales respectives. Bien que le Cadre Cadre de Hyogo (grille de suivi du Cadre
national de gestion des catastrophes de Hyogo).
de l’Afrique du Sud ait été adopté avant • Calendrier : Alors que le Plan namibien de
le Cadre d’action de Hyogo, il prend en gestion des risques de catastrophe et le
compte la plupart de ses éléments. Cadre national de gestion des catastro-
• Identification des principaux défis : La phes de l’Afrique du Sud fournissent des
plupart des plans donnent un profil des informations détaillées sur les mesures à
aléas et de la vulnérabilité qui permet prendre, ils bénéficieraient d’un calen-
d’orienter les actions stratégiques mais drier qui permettrait de les différencier
sont moins précis quant à l’identification d’un plan générique. Par contre, le Plan
des insuffisances en matière de capacités directeur mozambicain (2006-2016) et le
(par exemple, les forces, faiblesses, oppor- projet de stratégie de gestion des risques
tunités et menaces). de catastrophe du Zimbabwe (2012-2015)
• Objectifs étayés par des cadres théoriques comportent des calendriers qui per-
de réduction des risques de catastrophe : mettent aux parties prenantes d’examiner
La majorité des plans sont étayés par les succès remportés et de partager les
des cadres théoriques de réduction des bonnes pratiques et les leçons apprises.
risques de catastrophe. Par exemple, en
Namibie, les objectifs sont fonction du
cycle des catastrophes : prévention, pré- 6.5 Politiques et stratégies
paration, réaction et redressement. Ce sectorielles d’intégration de
plan prend en compte tous les aspects de
la réduction des risques de
la réduction des risques de catastrophe
et est unique en son genre. Le projet de
catastrophe (Malawi)
stratégie de gestion des risques de catas- La présente section porte sur l’intégration verti-
trophe du Zimbabwe suit une approche cale de la réduction des risques de catastrophe
axée sur les aléas, selon la classification de dans tous les secteurs des pays de l’échantillon, y
l’UNISDR. compris les partenaires de coopération. Les docu-
• Hiérarchisation des actions : Les stratégies ments politiques et stratégiques ont été obtenus
varient selon les pays. Dans le Plan na- à partir des sites Web des gouvernements et des
mibien de gestion des risques de catas- partenaires de coopération.
trophe, les actions ne sont ni hiérarchisées
ni clairement rattachées aux actions prior- Le tableau 27 indique dans quelle mesure les poli-
itaires du Cadre de Hyogo. De même, le tiques et stratégies sectorielles et des partenaires
projet de stratégie de gestion des risques de coopération intègrent la réduction des risques
de catastrophe du Zimbabwe n’établit pas de catastrophe au Malawi.
de lien clair entre les actions à prendre et
les priorités du Cadre de Hyogo. Les pays L’étude du tableau 27 révèle ce qui suit :
ne sont pas nécessairement tenus de re-
specter les priorités du Cadre de Hyogo • Compatibilité avec les cadres politiques
mais un alignement de leurs priorités mondiaux, régionaux, sous-régionaux et na-
nationales sur lesdites priorités faciliterait tionaux : La majorité des documents ont
l’établissement des rapports sur les pro- obtenu la note de 3 car ils ne se réfèrent
grès accomplis en matière de respect du pas aux cadres mondiaux, régionaux,
40
Tableau 27 : Politiques sectorielles et des partenaires de coopération (Malawi)
Question Autres politiques, stratégies ou plans nationaux, sectoriels ou des
partenaires de coopération
AgricSWAp 2010
PNUAD 2012-16
2011-2016
2012
2009
1. Les politiques font référence au moins à la législation sur la gestion des
risques de catastrophe, au Cadre de Hyogo et aux stratégies africaine et 3 3 3 2 3 3 4
de la SADC de réduction des risques de catastrophe
2. Les politiques intègrent explicitement des aspects de la réduction des
risques de catastrophe comme l’évaluation des aléas, de la vulnérabilité
et des capacités ; la préparation au catastrophe ; la prévention des
5 5 3 3 5 5 5
catastrophes ; l’adaptation aux effets du changement climatique ;
l’aménagement du territoire en fonction des risques ; l’état de
préparation ; la réaction ; et le redressement
3. Les ressources permettant de prendre les mesures nécessaires sont
5 3 1 3 2 5 5
identifiées
Total sur 15 13 11 7 9 10 13 14
41
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
de l’évaluation des aléas pour les phases grammes sectoriels ou des partenaires de
de préparation et de réaction d’urgence. coopération.
Cependant, la politique nationale sur le • Mesure dans laquelle les documents in-
changement climatique se réfère peu à tègrent la réduction des risques de catas-
la réduction des risques de catastrophe, trophe : Les notes vont de 1 à 5, le Plan
laissant entendre que le lien entre la ré- d’éducation (2002 à 2015) ayant reçu la
duction des risques de catastrophe et le note de 1 car il demeure silencieux au
changement climatique est ténu, au mo- sujet de la réduction des risques de ca-
ment même où l’appel à une plus grande tastrophe, et la Politique nationale sur le
intégration de ces deux concepts au sein changement climatique la note de 5 car la
d’un même cadre se fait plus pressant. section 4.13 fournit expressément des ori-
• Disponibilité des ressources : Exception entations stratégiques sur l’intégration de
faite de la Stratégie de la croissance et la prévention des risques de catastrophe
du développement, du PNUAD et de la et du changement climatique. La Politique
Politique nationale de l’eau (2005), aucun nationale sur le changement climatique
budget n’est prévu pour les activités de ré- constate en outre l’impact socioéconom-
duction des risques de catastrophe dans ique des inondations et des sécheresses,
le cadre des autres plans et stratégies. y compris sur la sécurité alimentaire et
les moyens de subsistance, les maladies
(paludisme, par exemple) et la désertifica-
6.6 Progrès sectoriels dans tion. Bien que le PNUAD 2006-2010 (ré-
l’intégration de la prévention des sultat 2), fasse également une référence
explicite au renforcement de la gestion
risques de catastrophe (Namibie)
des risques de catastrophe au niveau na-
Le tableau 28 indique dans quelle mesure les poli- tional et local, y compris en créant des
tiques et stratégies sectorielles et des partenaires comités d’évaluation de la vulnérabilité, il
de coopération intègrent la réduction des risques est davantage axé sur la réaction que sur
de catastrophe en Namibie : la prévention. Alors qu’en 2006, avec le
soutien du PNUD, la Namibie avait défini
• Compatibilité avec les cadres politiques des « points d’entrée pour l’intégration
mondiaux, régionaux, sous-régionaux et de la réduction des risques de catastro-
nationaux : À l’exception de la Politique phe dans le développement », qui ont
nationale sur le changement climatique été peaufinés en 2010, des consultations
de 2011 (à laquelle un note de 4 a été at- ont révélé la portée limitée de la mise en
tribuée), qui se réfère au Cadre de Hyogo œuvre de ces initiatives, due essentielle-
et à la Stratégie régionale africaine de ré- ment au manque de fonds. Le Plan stra-
duction des risques de catastrophe, les tégique du Ministère de la santé et des
autres documents ne font pas référence services sociaux (2009-2015) comporte un
aux cadres politiques mondiaux, région- volet réaction et intervention d’urgence
aux, sous-régionaux ou nationaux, laissant en cas de catastrophe, qui comprend
entendre un manque de sensibilisation à la conduite d’exercices de simulation et
ces politiques et éloignant la probabilité la mise en place de comités régionaux
de l’intégration de la réduction des risques d’urgence. Les autres mesures de réduc-
de catastrophe dans les politiques et pro- tion des risques de catastrophe, comme
42
Tableau 28 : Progrès sectoriels dans l’intégration de la prévention des risques de catastrophe (Namibie)
Question Autres politiques, stratégies ou plans nationaux, sectoriels ou des
partenaires de coopération
et du tourisme 2007/08-2011/12
développement 2012/3-2016/7
changement climatique 2011
43
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
44
Tableau 29 : Progrès sectoriels dans l’intégration de la prévention des risques de catastrophe (Zambie)
Question Autres politiques, stratégies ou plans nationaux, sectoriels ou
des partenaires de coopération
2013-2015
terme
1. Les politiques font référence au moins à l’un des instruments suivants :
législation sur la gestion des risques de catastrophe, Cadre d’action de Hyogo,
4 1 1 1
Stratégie régionale africaine de réduction des risques de catastrophe et Stratégie
de la SADC
2. Les politiques intègrent explicitement des aspects de la réduction des
risques de catastrophe comme l’évaluation des aléas, de la vulnérabilité et des
capacités ; la préparation aux catastrophes ; la prévention des catastrophes ;
5 1 1 1
l’atténuation ; l’adaptation au changement climatique ; la sécurité des
infrastructures essentielles ; l’aménagement du territoire en fonction des
risques ; la préparation ; la réaction et le redressement
3. Les ressources permettant de prendre les mesures nécessaires sont identifiées 5 1 1 1
Total sur 15 14 3 3 3
• Mesure dans laquelle les documents poli- • Disponibilité des ressources : Le PNUAD ob-
tiques intègrent la réduction des risques de tient la note de 5 et les autres politiques la
catastrophe : À l’exception du PNUAD qui a note de 1. Sur le total des ressources pré-
reçu la note de 5, tous les documents ont vues dans le cadre du PNUAD, 11,3 pour
obtenu la note de 1. Cela signifie que, con- cent sont affectées au changement clima-
trairement aux autres politiques, le PNUAD tique, à l’environnement, à la réduction des
répond au critère. Le PNUAD (résultat 4) risques de catastrophe et à la réaction. Un
met l’accent sur le renforcement des cad- programme conjoint sur le changement
res zambiens concernant le changement climatique et la réduction des risques de
climatique, l’environnement, et la préven- catastrophe a donc été lancé avec sept in-
tion des catastrophes et l’intervention. stitutions des Nations Unies (FAO, PNUD,
Cependant, les mesures de prévention ONUDI, PAM, ONU-Habitat, UNICEF et
des maladies telles que le paludisme et Convention des Nations Unies sur la lutte
les infections gastro-intestinales prévues contre la désertification) et au moins 11
dans le Plan stratégique national sur la ministères, y compris l’Unité de gestion et
santé (2011-15) tiennent implicitement d’atténuation des catastrophes. Les autres
compte de l’impact du changement cli- stratégies ne disposant pas explicitement
matique sur la santé et la réduction des d’un volet réduction des risques de catas-
risques de catastrophe. trophe, l’allocation de ressources à la ré-
duction des risques de catastrophe n’est
pas précisée.
45
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
6.8 Progrès sectoriels dans • Mesure dans laquelle les documents in-
l’intégration de la prévention tègrent la réduction des risques de catastro-
phe : La Politique sur la sécurité alimentaire
des risques de catastrophe
et la nutrition (2013), la Politique de l’eau
(Zimbabwe) (2012) et la Politique sur le changement
Les politiques et stratégies sur l’eau, la santé, climatique (2013) ont obtenu la note de 5.
le changement climatique et les secteurs de Le PNUAD la note de 4 et le Plan à moyen
l’alimentation et de la nutrition ont été évaluées terme et la Stratégie de la santé des notes
pour établir la mesure dans laquelle elles in- de 2 et 3 respectivement. La Politique
tègrent la réduction des risques de catastrophe. sur la sécurité alimentaire et la nutrition
Le tableau 30 indique : (2013), la Politique de l’eau (2012) et la
Politique sur le changement climatique
• Compatibilité avec les cadres politiques (2013) font appel à des outils d’intégration
mondiaux, régionaux et nationaux : La poli- de la réduction des risques de catastro-
tique de l’eau (2012) et la Politique sur le phe comme l’évaluation des aléas, de la
changement climatique (2013) ont ob- vulnérabilité et des capacités, l’évaluation
tenu la note de 5 ; le PNUAD la note de de l’impact environnemental et le cycle
2 et les autres politiques et stratégies la de gestion des risques de catastrophe. Par
note de 1. La politique de l’eau (2012) fait exemple, la Politique de l’eau stipule que
référence, entre autres, au Cadre d’action « l’évaluation globale des risques et la ges-
de Hyogo, au projet de loi sur la gestion tion des risques constituent l’épine dorsale
des risques de catastrophe, à la Loi sur la de ces plans, qui visent à faire abandonner
santé publique et à la Loi sur la gestion de à la gestion des risques sanitaires associés
l’environnement, alors que la Politique sur à la consommation d’eau son approche
les changements climatiques (2013) fait de surveillance et de réaction en bout de
référence au projet de loi sur la gestion chaîne. Avant de mettre un plan en place,
des risques de catastrophe, à la Politique une évaluation approfondie du processus
de gestion des risques de catastrophe et à d’approvisionnement en eau, de la source
la Stratégie de gestion des risques de ca- au robinet du consommateur, sera effec-
tastrophe. Bien que le PNUAD ne se réfère tuée et intégrée par le service des eaux ».
pas aux stratégies mondiales et régionales L’adoption du projet de loi sur la gestion
de réduction des risques de catastrophe, des risques de catastrophe et du projet
il considère l’absence d’un cadre juridique de politique de gestion des risques de ca-
de gestion des risques de catastrophe tastrophe est l’un des apports majeurs du
comme l’une des principales lacunes du PNUAD, alors que la Stratégie de la santé
Zimbabwe. Les autres politiques sont si- et le Plan à moyen terme comportent
lencieuses quant aux politiques mondi- implicitement un volet réduction des
ales, régionales et nationales de réduction risques de catastrophe. En tant que plan
des risques de catastrophe, ce qui tendrait de redressement, le Plan à moyen terme
à indiquer un manque de sensibilisation comprend des mesures comme le recours
quant à l’existence de cadres politiques à l’évaluation de l’impact environnemen-
mondiaux, régionaux et nationaux en la tal, à l’atténuation et à l’adaptation, et à la
matière. gestion des risques au moyen de filets de
sécurité productifs. Toutefois, outre qu’elle
46
fait référence aux effets des « catastrophes complis par Maurice en matière de réduction des
naturelles » et à des mesures implicites de risques de catastrophe :
prévention, la Stratégie de la santé s’étend
peu sur la réduction des risques de ca- • Un Conseil national de réduction et de
tastrophe, laissant entendre qu’il est peu gestion des risques de catastrophe a
probable que cette dernière soit intégrée été mis en place au sein du cabinet du
explicitement dans le secteur de la santé. Premier ministre en août 2013, en même
• Disponibilité des ressources : À l’exception temps qu’un Centre national de réduc-
du PNUAD et de la Politique de l’eau, les tion et de gestion des risques de catas-
politiques et stratégies se contentent trophe. Le Centre est l’institution focale
d’identifier les sources de financement. Le mauricienne de planification, organisa-
financement est donc un enjeu majeur si tion, coordination et suivi des activités de
l’intégration de la réduction des risques réduction et de gestion des risques de ca-
de catastrophe doit se faire au Zimbabwe.
Tableau 30 : Progrès sectoriels dans l’intégration de la prévention des risques de catastrophe (Zimbabwe)
Question Autres politiques, stratégies ou plans nationaux,
sectoriels ou des partenaires de coopération
Politique sur la sécurité alimentaire
climatique 2013
PNUAD
1. Les politiques font référence au moins à l’un des instruments suivants : législation
sur la gestion des risques de catastrophe, Cadre d’action de Hyogo, Stratégie régionale 1 2 5 1 5 1
africaine de réduction des risques de catastrophe et Stratégie de la SADC
2. Les politiques intègrent explicitement des aspects de la réduction des risques
de catastrophe comme l’évaluation des aléas, de la vulnérabilité et des capacités ;
la préparation aux catastrophes ; la prévention des catastrophes ; l’atténuation ;
5 4 5 2 5 3
l’adaptation au changement climatique ; la sécurité des infrastructures essentielles ;
l’aménagement du territoire en fonction des risques ; la préparation ; la réaction et le
redressement
3. Les ressources permettant de prendre les mesures nécessaires sont identifiées 1 3 3 1 1 1
Total sur 15 7 9 13 4 11 5
6.9 Progrès sectoriels dans tastrophe à tous les niveaux. En outre, des
l’intégration de la prévention des comités locaux de réduction et de gestion
des risques de catastrophe ont été créés
risques de catastrophe (Maurice)
aux niveaux des municipalités et des dis-
En raison des difficultés rencontrées pour avoir ac- tricts, y compris un membre permanent à
cès aux politiques sectorielles, aucune évaluation temps plein chargé de piloter les activités
n’a pas été effectuée pour Maurice. Toutefois, le de réduction et de gestion des risques de
résumé suivant donne une idée des progrès ac- catastrophe dans la région.
47
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
PNUAD 2012-15
climatique 2012
NAPA 2007
1. Les politiques font référence au moins à l’un des instruments suivants : législation
sur la gestion des risques de catastrophe, Cadre d’action de Hyogo, Stratégie régionale 4 3 5 3 4 3 4
africaine de réduction des risques de catastrophe et Stratégie de la SADC
2. Les politiques intègrent explicitement des aspects de la réduction des risques
de catastrophe comme l’évaluation des aléas, de la vulnérabilité et des capacités ;
la préparation aux catastrophes ; la prévention des catastrophes ; l’adaptation au 5 3 5 3 5 3 5
changement climatique ; l’aménagement du territoire en fonction des risques ; la
préparation ; la réaction et le redressement
3. Les ressources permettant de prendre les mesures nécessaires sont identifiées 5 3 4 3 3 3 5
Total sur 15 14 9 14 9 12 9 14
48
Le tableau 27 révèle ce qui suit : phe : Les notes varient de 3 à 5, ce qui ten-
drait à indiquer que le Mozambique a fait
• Compatibilité avec les cadres politiques des progrès significatifs dans l’intégration
mondiaux, régionaux, sous-régionaux et de la prévention des risques de catas-
nationaux : Sur l’ensemble des politiques trophe dans les politiques sectorielles,
sectorielles évaluées, la plupart des docu- notamment au moyen du PARP, de la
ments font référence aux cadres mondi- Stratégie sur le changement climatique,
aux, régionaux, sous-régionaux et nation- du NAPA et du PNUAD.
aux. La Stratégie sur le changement clima- • Disponibilité des ressources : À l’exception
tique (2012) est plus explicite en matière du PARP, du PNUAD et de la Stratégie sur
d’intégration dans un cadre unique de la le changement climatique, les plans et
prévention des catastrophes et du climat. stratégies ne précisent pas les budgets
• Mesure dans laquelle les documents in- alloués aux activités de réduction des
tègrent la réduction des risques de catastro- risques de catastrophe.
49
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Ce chapitre présente les bonnes pratiques, les fac- programmation du développement durable à
teurs de succès et les leçons apprises en matière tous les niveaux.
d’intégration de mesures de réduction des risques
de catastrophe et d’adaptation au changement Le contexte : Le Malawi est fréquemment frappé
climatique, dans la SADC. Il convient de noter que, par des catastrophes naturelles et anthropiques.
la plupart des activités d’intégration de la réduc- Outre les catastrophes qui frappent les régions
tion des risques de catastrophe étant mises en traditionnellement les plus exposées aux catas-
œuvre par des institutions des Nations Unies et trophes comme la vallée du Shire, les pénuries
des organisations de la société civile, les exemples alimentaires aiguës sont la pire forme de crise hu-
de bonnes pratiques décrits dans ce rapport sont manitaire au Malawi. Les régions longeant les lacs
principalement tirés de leurs travaux. sont également exposées à de graves inondations
pendant les années de fortes pluies. Les tempêtes
de grêle détruisent les cultures, tuent le bétail
7.1 Intégration de la réduction des et endommagent les infrastructures, réduisant
risques de catastrophe dans la ainsi la productivité et éliminant des sources
de subsistance. La deuxième Stratégie de crois-
politique nationale du Malawi
sance et de développement intègre la préven-
Résumé : La politique nationale est l’un des prin- tion, l’atténuation, la préparation, la réaction et
cipaux instruments d’intégration de la réduction le redressement dans tous les secteurs au moyen
des risques de catastrophe dans tous les secteurs. d’outils de gestion des risques de catastrophe.
La deuxième Stratégie de croissance et de dével-
oppement du Malawi, qui s’appuie sur la premi- Méthodologie et outils : L’approche sectorielle,
ère Stratégie de croissance et de développement le budget national annuel et le suivi et l’évaluation
(2006-2011), est une stratégie globale à moyen sont les principaux outils d’appui à la mise en
terme qui fixe les objectifs de développement que œuvre de la Stratégie de croissance et de dével-
le Malawi doit atteindre à long terme. L’objectif de oppement. Dans le cadre de l’approche sectorielle,
la deuxième Stratégie de croissance et de dével- toutes les fonds destinés à un secteur financent
oppement est de réduire la pauvreté par la crois- une politique et un programme de dépenses sec-
sance économique durable et le développement toriel uniques sous l’autorité du gouvernement.
des infrastructures. À cet effet, elle identifie six L’autre principal outil de mise en œuvre de la
grands thèmes : croissance économique durable ; Stratégie de croissance et de développement
développement social ; soutien social et gestion est le budget national annuel (par l’intermédiaire
des risques de catastrophe ; développement des du cadre des dépenses à moyen terme), y com-
infrastructures ; gouvernance ; genre ; et dével- pris le Programme d’investissement du secteur
oppement des capacités. La gestion des risques public. Le plan directeur de suivi et d’évaluation,
de catastrophe est considérée comme un thème élaboré par le gouvernement avec l’appui des
transversal à intégrer dans la planification et la bailleurs de fonds et des partenaires de coopéra-
50
tion, est le principal outil d’évaluation de la perfor- 7.2 Institutionnalisation de la
mance des diverses stratégies politiques dans le gestion des risques, PRO-GRC/
cadre de deuxième Stratégie de croissance et de
GTZ, au Mozambique36
développement.
Résumé : La gestion intégrée des risques de ca-
Bonne pratique : Intégrer explicitement la ges- tastrophe dans le développement municipal fait
tion des risques de catastrophe dans la stratégie partie du Programa para o Desenvolvimento Rural
nationale de développement est une bonne pra- (programme de développement rural), qui met
tique. En conséquence, la plupart des politiques et l’accent sur la promotion des plans de développe-
stratégies sectorielles du Malawi – par exemple, la ment des districts. En 2007, GTZ a affiné ses pro-
santé, la protection sociale, l’eau et l’agriculture – grammes pour y inclure la gestion des risques de
sont étayées par des outils de gestion des risques catastrophe. L’objectif du projet était de fournir
de catastrophe comme l’évaluation de l’impact un soutien organisationnel et technique aux col-
environnemental, des aléas, de la vulnérabilité et lectivités, districts et gouvernements, en particu-
des capacités. lier l’Institut national de gestion des catastrophes
du Mozambique (INGC), pour mettre en œuvre
Leçons tirées : Les principaux enseignements des mesures de gestion des risques de catastro-
tirés de la mise en œuvre de la première Stratégie phe dans les régions prioritaires exposées aux
de croissance et de développement sont : la réus- ouragans, inondations et à la sécheresse. Un au-
site de la mise en œuvre de toute stratégie nation- tre objectif était d’identifier les régions arides et
ale de développement nécessite l’engagement semi-arides exposées à la sécheresse et aux feux
de toutes les parties prenantes ; un solide cadre de brousse et, conjointement avec les autorités
d’indicateurs est essentiel pour mesurer les pro- locales, de recenser les mécanismes pertinents
grès accomplis dans la réalisation des objectifs, d’adaptation au changement climatique et de
des cibles et des résultats ; la disponibilité des gestion des ressources en eau. Les programmes
données est essentielle pour suivre les progrès de étaient axés sur le centre national des opéra-
la mise en œuvre de la Stratégie de croissance et tions d’urgence et les régions couvertes étaient
de développement et vérifier que le budget na- la Région Sud – districts de Inhassoro, Vilankulo
tional et les stratégies sectorielles sont alignés sur et Govuro, Province d’Inhambane et district de
la stratégie nationale de développement. Machanga, Province de Sofala ; la Région cen-
trale (Búzi, Chibabava, Province de Sofala, et
Potentiel de transposition : Cette pratique a un Mossurize, Sussundenga (poste administratif de
potentiel de transposition dans la sous-région, Dombe) et Manica, Province de Manica ; régions
sous réserve du contexte des pays concernés. Des centrales et méridionales – Massange, Province
visites d’échange d’information et de partage des de Gaza, Mabote, Funhalouro et Govuro, Province
leçons pourraient être un moyen de faire connaî- d’Inhambane, et Machanga, Province de Sofala.
tre la Stratégie de croissance et de développe-
ment du Malawi.
51
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Contexte : Au cours des 50 dernières années, le comprend quatre volets, auxquels correspond-
pays a été frappé par 68 catastrophes naturelles ent un certain nombre d’activités : planification
qui ont tué plus de 100 000 personnes et af- du développement des districts en participation
fecté 28 millions d’autres. Vingt-cinq pour cent avec les collectivités ; renforcement des capaci-
de la population est menacée par des risques tés des autorités locales et de la population civ-
naturels (Banque mondiale, 2010:8). En 2010, le ile au moyen d’activités liées à la réduction des
Mozambique était au deuxième rang des pays risques et à l’identification des aléas pertinents ;
les plus exposés aux pertes économiques dues adaptation de technologies innovantes et utilisa-
aux catastrophes naturelles, juste derrière Haïti tion durable des ressources naturelles ; mesures
(Maplecroft, 2010). En 2008, à la suite de catas- de gestion des risques de catastrophe, par exem-
trophes récurrentes provoquées par des aléas na- ple, éducation du public sur l’impact des feux de
turels comme les inondations, les cyclones et la friches sur la sécurité alimentaire et agriculture de
sécheresse, les niveaux de pauvreté étaient simi- conservation.
laires à ceux de 2003 (Plan stratégique, 2010). En
2013, les inondations dans le bassin du Limpopo Résultats du projet : Principaux résultats :
ont fait environ 117 victimes, déplacé 176 000
personnes et causé des dommages économ- • Changement du comportement et des at-
iques évalués à 513 millions de dollars (INGC, titudes au sein des collectivités ;
2013). Selon une déclaration du gouvernement • Adoption de normes minimales sur la
du 26 juillet 2013, la croissance du PIB pour 2013 construction d’habitations résistant aux
serait inférieure de 1 pour cent aux 8,4 pour cent catastrophes ;
escomptés, en raison des inondations. La raison • Réduction du nombre et de la gravité des
principale est le manque d’expertise technique incendies de forêt et des feux de friches
en matière de préparation de plans et de mise dans les collectivités participant au projet ;
en œuvre de mesures préventives de gestion • Intégration réussie de méthodes de ges-
des risques au niveau local. Pour combler ces la- tion des risques de catastrophe dans
cunes, les éléments prioritaires du projet étaient les plans économiques et sociaux et les
l’assistance technique, des mesures organisa- budgets des districts, les responsabilités
tionnelles et procédurales et une formation (par en matière de gestion des risques étant
des experts internationaux) aux techniques de assumées par les autorités de district ; et
conservation agricole au niveau régional et local. suivi et supervision par le personnel lo-
Des contributions importantes ont été faites pour cal pour assurer que les orientations de
réduire la vulnérabilité, notamment en amélio- l’INGC sur la gestion des risques sont bien
rant l’agro-industrie, en fournissant des conseils appliquées.
techniques sur la mise en œuvre efficace d’une
méthodologie de gestion et de prévention des La promotion de méthodes de réduction des
risques de catastrophe, en intégrant les principes risques de catastrophe dans les plans de dével-
de gestion des risques de catastrophe dans le oppement des districts comprend les quatre vo-
développement rural, et en renforçant les capaci- lets ci-après, auxquels correspondent un certain
tés des structures de l’INGC. nombre d’activités :
52
• Renforcement des capacités des autorités matériaux locaux, systèmes d’alerte rapide faisant
locales et de la population civile au moy- appel aux initiatives locales, jeunes du secteur
en d’activités de réduction des risques de de l’art dramatique et du théâtre, jeux intégrant
catastrophe et d’identification des aléas ; des thèmes de gestion des risques de catastro-
• Adaptation de technologies innovantes phe alignés sur les stratégies de l’INGC, avec in-
et utilisation durable des ressources terprétation simultanée dans les langues locales).
naturelles ; Dès qu’un avertissement est lancé, la collectivité
• Mesures de gestion des risques de catas- à risque est en mesure de se mobiliser rapide-
trophe : éducation du public aux impacts ment et d’identifier plus précisément les zones
des feux de friches sur la sécurité alimen- dangereuses de son territoire. En outre, l’échange
taire et agriculture de conservation. des bonnes pratiques appliquées dans les districts
de Buzi et de Chinde est l’un des mécanismes
Bonne pratique : L’intégration de la gestion des d’amélioration de la coordination.
risques de catastrophe dans les plans de dével-
oppement rural est une bonne pratique qui a fait Potentiel de transposition : Cette pratique a
ses preuves. Le territoire visé par le projet pilote déjà été transposée, à commencer par un projet
rassemblait les villages exposés aux aléas le long pilote englobant des projets de développement
du fleuve Búzi, dans le cadre d’une méthodologie rural. Les pratiques d’intégration de la gestion
intégrée multisectorielle et décentralisée qui a des risques de catastrophe dans les structures
donné de bons résultats et est à l’origine de pro- existantes sont anciennes et remontent aux pro-
grès significatifs dans la région. Les éléments clefs jets mis en œuvre par GTZ et ses partenaires en
de la méthodologie sont : la mise en place de sys- Amérique centrale.
tèmes d’alerte rapide des inondations et des feux
de friches, la création de zones de démonstration
des différentes techniques d’agriculture de con- 7.3 Renforcement des capacités des
servation, la mise sur pied de réseaux commu- comités de la protection civile
nautaires de gestion des risques de catastrophe
en matière de prévention des
au niveau local dans les différentes régions expo-
sées, et la constitution d’équipes communautaires
catastrophes et de changement
bien formées chargées de prendre des mesures climatique au Malawi
de gestion des risques de catastrophe. Résumé : Les comités de la protection civile
(CPC) sont chargés par le système national de
Leçons tirées : Les mécanismes de surveillance gestion des catastrophes, qui est coordonné par
en place permettent de procéder aux ajuste- le Département des affaires de gestion des ca-
ments nécessaires permettant de résoudre les tastrophes, de superviser les travaux de gestion
problèmes rencontrés pendant la mise en œuvre des risques de catastrophe au niveau des dis-
du projet. Cependant, l’organe de supervision du tricts, des zones traditionnelles et des villages.
projet doit procéder à un suivi technique plus Malheureusement, en raison de la limitation des
poussé pour renforcer davantage les capacités ressources, il est difficile pour les conseils des dis-
locales. Il est impératif de faire appel aux res- tricts d’assurer la formation des membres des CPC
sources locales pour éviter toute dépendance à et, en dépit de la création de nombreux comités
l’égard d’un financement extérieur (par exemple, dans le pays, la plupart de leurs membres n’ont
construction des dispositifs d’alerte à l’aide de reçu aucune formation.
53
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Méthodologie et outils : Des ateliers de for- de protection civile a conseillé aux fonctionnaires
mation sont organisés afin de former les mem- des autorités sanitaires de ne pas distribuer gratu-
bres des CPC à la prévention des catastrophes itement les moustiquaires mais de demander aux
et à l’adaptation au changement climatique. Les foyers bénéficiaires de construire en retour une
cours de formation dispensés par des organisa- latrine à fosse, au cas où ils n’en possèderaient
tions de la société civile en partenariat avec les pas déjà une, avant de recevoir la moustiquaire. Il
conseils de district ont permis à certains comités s’agit d’une région où les populations sont expo-
d’acquérir des connaissances en matière de ges- sées à des risques sanitaires dus à de mauvaises
tion des risques de catastrophe et d’adaptation pratiques d’hygiène et à la défécation en plein air.
au changement climatique, de se familiariser avec Les représentants du gouvernement ont été sur-
l’outil d’évaluation participative des risques de ca- pris par le changement d’état d’esprit ; en effet, les
tastrophe, et de comprendre leurs responsabilités. populations de la région étaient habituées à re-
Dans un souci d’efficacité, les membres des CPC cevoir des aides gratuites. Grâce à cette initiative,
sont invités à évaluer leurs besoins en formation le pourcentage des ménages équipés de latrines
afin d’adapter les cours en conséquence. Pour pé- est passé de 45 pour cent à 85 pour cent. Selon
renniser la formation, les CPC au niveau du district les membres des CPC, la formation qu’ils ont reçue
reçoivent une formation de formateur et assurent sur la réduction des risques de catastrophe et
ensuite la formation des CPC au niveau de la zone l’évaluation participative des risques de catastro-
traditionnelle qui, à leur tour, assurent la forma- phe leur a permis d’évaluer leur vulnérabilité et de
tion des CPC au niveau du village. Cette approche saisir toutes les occasions d’intégrer des mesures
favorise le transfert efficace des connaissances et de réduction des risques.
des compétences. Dans la plupart des districts
– par exemple, Chikhwawa, Mwanza, Nsanje, Bonne pratique : Les comités de protection
Salima, Dedza et Phalombe – où des organisa- civile bien formés dressent leurs propres plans
tions de la société civile travaillent avec les con- d’action communautaire et les dotent de mesures
seils de district pour dispenser ces programmes idéales de réduction des risques, ce qui favorise
de formation, les membres des CPC se félicitent l’appropriation du concept de réduction des
de l’approche suivie car elle les aide à gagner la risques. Les études comparatives au niveau des
confiance et à acquérir les connaissances et les districts indiquent que les comités bien formés
compétences nécessaires pour intégrer la réduc- engagent davantage de mesures d’intégration
tion des risques de catastrophe dans leurs collec- de la réduction des risques de catastrophe dans
tivités respectives. le cycle de gestion des risques de catastrophe
que les comités qui n’ont pas été formés. C’est un
Résultats : Cette initiative renforce la confiance moyen efficace de promouvoir la gouvernance
dans les comités, et leurs membres se sentent de l’intégration de la réduction des risques de ca-
investis du pouvoir d’intégrer la réduction des tastrophe au niveau local. Une participation mul-
risques de catastrophe dans les programmes de tisectorielle au processus offre des perceptions
préparation, de réaction et de redressement. Un différentes de l’intégration de la réduction des
comité villageois de protection civile du district risques de catastrophe. Les CPC sont constitués
de Chikhwawa, formé en 2009 par l’Association de différents secteurs au niveau du district, de la
évangélique du Malawi, a été appelé par les au- région et du village. Grâce à la formation, tout sys-
torités sanitaires à participer à la distribution gra- tème institutionnel de réduction des risques de
tuite de moustiquaires afin de protéger la popula- catastrophe peut disposer de CPC compétents et
tion contre le paludisme dans la région. Ce comité ingénieux.
54
Potentiel de transposition : Cette approche est connait également l’insécurité alimentaire en rai-
facilement transposable car elle n’est pas entière- son des risques liés à la sécheresse.
ment tributaire du gouvernement, sa durabilité
étant assurée par les CPC formés qui poursuivront Méthodologie et outils : Le Centre africain
les mesures de réduction des risques bien après la d’études des catastrophes a fourni une assistance
fin d’un projet individuel. technique aux quatre programmes nationaux de
CARE et aux partenaires (universitaires, ONG lo-
cales et organismes publics). Le programme a mis
7.4 Intégrer les adolescentes en lumière la nécessité de suivre une approche
dans la réduction des risques centrée sur les filles favorisant l’apprentissage par-
ticipatif et élaborée dans le cadre de sessions de
de catastrophe au niveau
renforcement des capacités stratégiques ciblant
communautaire en Afrique les secteurs importants de la vie et du bien-être
australe des adolescentes dans chaque collectivité. Le pro-
Résumé : Ce projet visait à permettre à CARE gramme recherchait essentiellement la participa-
et au Centre africain d’études sur les catastro- tion des filles tout en les associant à la transmis-
phes d’adapter à d’autres pays d’Afrique aus- sion d’informations importantes à leurs familles,
trale l’approche suivie par le projet Girls in Risk à leurs pairs et à la collectivité, afin de faciliter le
Reduction Leadership afin de réduire les diffi- changement. Le programme a permis aux filles,
cultés rencontrées par les adolescentes dans les et à la collectivité en général, de comprendre cer-
situations de catastrophe et post-catastrophe (et tains des problèmes (souvent négligés) qui fragil-
par extension, les risques d’effets négatifs pour isent le statut des filles dans la société et renfor-
l’ensemble de la communauté, auxquels les ado- cent leur vulnérabilité.
lescentes sont particulièrement vulnérables) en
envisageant la participation des adolescentes et 7.4.1 Résultats du projet
d’autres groupes marginalisés aux mesures de • Au Lesotho, les filles ont uni leurs forces
réduction des risques de catastrophe au niveau pour soutenir les clubs-éco à dispenser
communautaire. un enseignement aux écoles, aux familles
et à la collectivité sur les liens entre la
Le contexte : Le projet a été mis en œuvre dans réduction des risques de catastrophe,
six localités de quatre pays partenaires en Afrique le changement climatique et la gestion
australe, à savoir Tshidixwa (Zimbabwe), Kanyama des ressources naturelles. Au Malawi, les
(10e circonscription, Zambie), Kanyama (11e cir- adolescentes ont demandé aux chefs
conscription, Zambie), Salima (Malawi), Ntcheu communautaires à disposer de parcelles
(Malawi) et Mphaki (Lesotho). Les localités zam- (jardins) qui leur seraient propres dans
biennes subissent tous les ans de graves inonda- le cadre des systèmes locaux d’irrigation,
tions et leurs conséquences, à savoir des mala- afin de contribuer à l’alimentation de leur
dies d’origine hydrique. Le Lesotho est exposé à famille, de compléter le revenu du foyer
des aléas tels que les fortes chutes de neige, les par la vente de produits alimentaires, et
glissements de terrain, le vent et la sécheresse. Le de soutenir les efforts déployés en faveur
Malawi a sélectionné deux localités exposées aux de l’agriculture de conservation, visant à
inondations et à la sécheresse, deux fléaux qui modérer les effets de la sécheresse et de
contribuent de manière significative aux prob- l’excès d’eau en période de crue.
lèmes de l’insécurité alimentaire ; le Zimbabwe
55
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
56
l’atténuation des risques, comme la plan- 7.5 Plan Zimbabwe : réduction
tation d’arbres et l’agriculture d’irrigation. climato-intelligente des risques
Cela a permis aux filles de jouer un rôle
de catastrophe
plus actif dans le développement de la
collectivité et de les rendre plus visibles et Résumé : Avec l’appui de Plan International
de les valoriser au regard de la collectivité. Australia (PIA), un programme de réduction clima-
4. Les questions transversales et leurs to-intelligente des risques de catastrophe axé sur
incidences pour les filles. Dans le jeu l’enfant a été mis en œuvre par Plan Zimbabwe en-
complexe des interrelations entre genre, tre 2009 et 2013. Ses objectifs étaient les suivants :
violence sexiste et sexuelle, aléas naturels
et insécurité alimentaire, on a déterminé 1. Développer et renforcer les capacités du
que, dans de nombreuses situations en personnel du Plan, des institutions gou-
Afrique australe, notamment pendant les vernementales locales et des organisa-
périodes d’insécurité alimentaire, les filles tions de base en matière de réduction des
sont les derniers membres de la famille à risques de catastrophe et de résilience des
recevoir de la nourriture. Cette situation collectivités ;
peut les forcer à se lancer dans des activi- 2. Renforcer les capacités des collectivités en
tés dangereuses comme l’échange de rap- matière de cartographie des risques, de la
ports sexuels contre de la nourriture ou de vulnérabilité et des capacités, d’analyse
l’argent, ce qui accroit leur exposition aux des risques et d’élaboration de plans de
grossesses précoces, aux maladies sexuel- gestion des catastrophes, selon une ap-
lement transmissibles et au VIH/sida et les proche axée sur l’enfant.
rend plus vulnérables aux menaces liées Le contexte : Le district de Chipinge (Zimbabwe),
aux aléas naturels. point focal de la réduction climato-intelligente
des risques de catastrophe, est très exposé aux
7.4.3 Potentiel de transposition risques de catastrophe provoqués par les inonda-
Un atelier régional d’échange des connaissanc- tions, les cyclones et les épidémies. Il n’a pas été
es, qui s’est tenu à Lusaka, a permis d’établir que épargné lors de l’épidémie de choléra en 2008-
l’Unité régionale de gestion de CARE (Afrique aus- 2009, qui a causé plus de 4 000 morts, y compris
trale) et les bureaux nationaux de CARE (Zambie, des enfants.
Zimbabwe, Lesotho et Malawi) souhaitaient pren-
dre les mesures nécessaires pour élargir le projet, Méthodologie et outils : Ce programme a suivi
compte tenu de l’appui qu’il a reçu de la part des une approche axée sur l’enfant visant à renforcer
collectivités locales, des avantages que les filles les capacités du personnel de Plan Zimbabwe,
en ont tiré et de la nécessité d’établir des modèles du Comité de la protection civile du district de
fonctionnels qui aident à répondre aux besoins Chipinge, des enseignants et des enfants en mat-
des petites filles et des jeunes marginalisés dans la ière de réduction des risques de catastrophe. Le
réduction des risques dans la région. renforcement des capacités s’est fait au moyen
d’activités de formation théorique et pratique aux
outils d’évaluation des aléas et de la vulnérabilité,
aux principes humanitaires, à la protection des en-
fants dans les situations d’urgence et à la planta-
tion et à l’entretien des arbres.
57
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
58
pour une réduction des risques de catastrophe des partenaires. En outre, le fait que les parte-
en amont au Zimbabwe. En outre, compte tenu naires qui avaient été formés ont, à leur tour, as-
du contexte politique du Zimbabwe pendant la suré une formation, est révélateur d’un potentiel
phase de mise en œuvre du projet, la collabora- de transposition.
tion avec les écoles et les organes du Ministère de
la protection civile a permis de légitimer le pro-
gramme. De plus, la mobilisation des ressources, 7.6 Évaluation participative des
des compétences et de l’expertise des partenaires risques de catastrophe au
a permis d’accroître l’efficacité du programme. Le
niveau du village (Malawi)
taux de rotation du personnel dans les ministères
aurait pu nuire à l’efficacité du projet dans la Résumé : Doter les comités villageois de protec-
mesure où la plupart des fonctionnaires qui tion civile de connaissances et de compétences
avaient été formés ont ensuite été transférés dans en matière d’évaluation de la vulnérabilité et des
d’autres districts, augmentant ainsi les besoins en capacités, constitue un point de départ pour
formation. développer la résilience des collectivités aux ca-
tastrophes. L’outil d’évaluation participative a été
7.5.3 Leçons tirées testé dans plusieurs villages du Malawi afin d’aider
1. Bien que dans les phases initiales de ren- les collectivités ciblées à dresser la liste des aléas,
forcement des capacités la réduction des des vulnérabilités et des capacités à réduire les
risques de catastrophe doivent être consi- risques de catastrophe et leurs impacts.
dérée comme un projet autonome visant
à améliorer les connaissances, les compé- Méthodologie et outils : L’outil d’évaluation par-
tences et l’expertise, dans les étapes ulté- ticipative des risques de catastrophe sert de stra-
rieures, elle doit être considérée comme tégie d’entrée dans une collectivité. L’évaluation
un volet culturel et transversal à intégrer des capacités permet de recenser les ressources
dans les programmes et projets. locales disponibles qui peuvent être exploitées
2. Les programmes doivent mettre en place pour traiter les facteurs de vulnérabilité. L’outil
un mécanisme de retour d’information facilite la participation de tous les membres de
afin de vérifier l’hypothèse largement ré- la collectivité, sans distinction de classe, de race,
pandue que les enfants peuvent influenc- de sexe et de croyance. Ce processus a aidé de
er de manière significative leurs parents à nombreuses collectivités vulnérables à adopter
passer du stade de la réaction à celui de la l’approche évaluative, plutôt qu’une approche
prévention. axée sur les problèmes, pour élaborer des pro-
jets ambitieux de réduction des risques. Une
7.5.4 Potentiel de transposition fois formés, les comités villageois de protection
Le fait que les autres districts qui appliquent le civile procèdent à une évaluation participative
Plan Zimbabwe ont adopté le modèle de réduc- des risques de catastrophe à intervalles réguliers
tion climato-intelligente des risques de catastro- et conservent les données recueillies pour réfé-
phe suggère que cette approche a un fort poten- rence future. Les facteurs concourant à la réussite
tiel de transposition. Le plan a été mis en œuvre de l’initiative sont la participation des différents
par phases successives, en commençant par le membres de la collectivité au travers de discus-
renforcement des capacités du Plan Zimbabwe sions de groupes, et d’entretiens avec les princi-
en matière de réduction des risques de catastro- paux informateurs, auxquels participent les lead-
phe, avant de passer au renforcement de celles ers d’opinion de la collectivité. En outre, le proces-
59
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
sus est géré par des comités formés, ce qui signifie Potentiel de transposition : Il est aisé de trans-
que les membres de la collectivité se l’approprient poser l’évaluation participative des risques de ca-
et qu’il n’est pas contrôlé par des facilitateurs exté- tastrophe et de la pérenniser car elle fait appel à
rieurs au projet. des animateurs communautaires et encourage
l’utilisation des ressources locales disponibles
Résultat : Le processus aide les chefs commu- pour mettre en œuvre certaines des ambitieuses
nautaires et les populations à faire une évaluation mesures de réduction des risques programmées.
complète des facteurs de vulnérabilité et à envis-
ager des stratégies ambitieuses de réduction des
risques. Les communautés font preuve de plus 7.7 Projet « Faire renaitre l’espoir,
en plus de dynamisme dans les activités de ges- sauver des vies » du Fonds des
tion des catastrophes, plutôt que de dépendre de
Nations Unies pour la population
l’aide extérieure pour des opérations de réaction
aux catastrophes. Un bon exemple est fourni par
(FNUAP) (sud de Madagascar)
la collectivité de Fombe (district de Chikhwawa) Résumé : D’une manière générale, les besoins
qui, après avoir effectué une évaluation participa- en santé génésique sont négligés avant, pendant
tive des risques de catastrophe avec l’aide d’Eagles et après les urgences humanitaires, y compris
Relief and Development, a pris conscience que dans les situations d’urgence à évolution lente
les problèmes d’inondation de la région étaient d’insécurité alimentaire. Ce projet visait à réduire
en grande partie le résultat de la dégradation les risques élevés de mortalité maternelle et néo-
de l’environnement causée par la déforestation natale dans le sud de Madagascar, où l’insécurité
sauvage. Elle a donc décidé de s’engager dans alimentaire est cyclique. Mis en œuvre entre 2008
des travaux de reboisement et de construire une et 2010, son objectif était de réduire la vulnérabil-
digue pour se protéger contre les eaux de crue. ité des femmes en âge de procréer liée aux crises
alimentaires cycliques dans trois régions du sud
Bonne pratique : L’évaluation participative des de Madagascar.
risques de catastrophe est facile à mettre en
œuvre par les communautés vulnérables et les Le contexte : Le sud de Madagascar, où vit 10
aide à planifier leurs propres mesures de réduc- pour cent de la population malgache, souffre de
tion des risques. Cette approche inclut les diffé- sécheresse chronique cyclique, qui est aggravée
rentes parties prenantes et groupes d’intérêt au par les retombées du changement climatique ;
niveau de la collectivité, assurant ainsi la participa- cela se traduit par une insécurité alimentaire chro-
tion active de tous les groupes à la mise en œuvre nique, avec risque de famine pendant les périodes
des mesures de réduction des risques de catas- de soudure. Dans cette région, 70 pour cent des
trophe. Le processus d’évaluation participative foyers appartiennent au deuxième quintile le plus
des risques de catastrophe prend également en pauvre, contre 40 pour cent au niveau national.
compte le renforcement des dimensions sociale, Les indicateurs de santé sont les plus bas du pays ;
économique et environnementale pour accroître le taux d’utilisation de la contraception chez les
la résilience. Il participe à la traduction des poli- femmes de 15 à 49 ans n’est que de 3,2, alors
tiques et stratégies en mesures pratiques prises que la moyenne nationale est de 29,2. De même,
au niveau communautaire, garantissant ainsi des seulement 24 pour cent des naissances vivantes
résultats tangibles sur le terrain. déclarées au cours des cinq dernières années ont
eu lieu dans les établissements de santé, alors que
la moyenne nationale est de 35 pour cent. La san-
60
té génésique des adolescents et des jeunes con- pour intégrer les programmes de santé géné-
firme ces indications. Quelque 48,7 pour cent des sique et d’aide alimentaire, mais également pour
jeunes filles de 15-19 ans dans ces trois régions cibler les bénéficiaires des projets. L’intégration
sont enceintes ou déjà mères, alors que la moy- de programmes de santé génésique et d’aide
enne nationale est de 31,7 pour cent. Pour réduire alimentaire a été acceptée par toutes les parties
le risque élevé de mortalité maternelle et néona- prenantes et leur mise en œuvre a été facilitée par
tale, aggravé par l’insécurité alimentaire, le projet un étroit suivi et une coordination renforcée des
du FNUAP mettait l’accent sur l’amélioration de activités à tous les niveaux. En outre, le FNUAP est
l’accès à la santé génésique et des services so- convaincu que le recours aux évaluations rapides
ciaux de base pour les adolescents, les jeunes, les avant le début d’une période d’insécurité alimen-
femmes enceintes et les mères allaitantes. taire peut faciliter l’identification des besoins en
matière d’appui à apporter aux institutions gou-
Méthodologie et outils : Le FNUAP, en parte- vernementales, aux dirigeants locaux et aux com-
nariat avec le PAM et l’ONG locale Somontsoy, a munautés cibles pour ce qui concerne la fourni-
renforcé les capacités du Ministère de la santé à ture de services de santé génésique.
tous les niveaux, de la population cible et des di-
rigeants communautaires afin d’améliorer l’accès Principaux facteurs de réussite et difficultés : Le
à des services de santé génésique de qualité et partenariat avec les institutions des Nations Unies,
gratuits. Deux mois avant la période de soudure, le gouvernement et les ONG a été un facteur ma-
le projet a mis en œuvre des outils d’évaluation jeur dans le succès du projet. En particulier, la par-
rapide afin de cibler les femmes en âge de pro- ticipation d’une ONG locale ayant l’expérience des
créer, les femmes enceintes et allaitantes, et de sensibilités culturelles locales et ayant déjà œuvré
renforcer les capacités techniques et la formation avec la collectivité, était essentielle pour supervis-
des établissements de santé. er les activités des dirigeants communautaires en
matière de mobilisation sociale et de récupération
7.7.1 Résultats du projet des clients perdus. En outre, le renforcement des
• Les dirigeants communautaires des 14 capacités des acteurs communautaires en amont
communes ciblées se sont approprié le a permis une meilleure appropriation du projet en
mécanisme de gestion des trousses indi- aval, qui s’est traduite par une gestion efficace des
viduelles d’accouchement. trousses individuelles et un accroissement signifi-
• Plus de 8 000 femmes en âge de procréer catif du recours aux services de santé génésique
ont bénéficié de services adéquats de san- par les populations les plus reculées. Cependant,
té génésique grâce à un meilleur accès à le projet aurait été plus efficace si les conditions
des services de qualité et gratuits. Le taux ci-après avaient été remplies : disponibilité en
d’utilisation de la contraception est passé temps opportun des ressources nécessaires ;
de 3,6 pour cent à 31 pour cent dans les amélioration de l’accès aux centres de santé par
zones cibles de la région d’Androy. les populations vivant dans rayon de plus de dix
• Plus de 2 500 femmes enceintes ou venant kilomètres ; entreposage adéquat des trousses in-
d’accoucher ont reçu des soins prénatals, dividuelles d’accouchement et d’hygiène dans les
d’accouchement et postnatals, réduisant communes ; renforcement des capacités des ONG
ainsi le risque élevé de mortalité mater- locales et communautaires à réagir rapidement
nelle due aux complications obstétricales. en cas de crise ; et un solide système d’évaluation
Bonne pratique : La bonne pratique consiste à uti- des résultats (quantitatifs et qualitatifs).
liser des outils d’évaluation rapide, non seulement
61
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
7.7.2 Leçons tirées Le contexte : Les inondations sont les aléas naturels
• L’impulsion de l’équipe de gestion du dis- les plus fréquents au Malawi, en particulier dans le
trict sanitaire est essentielle pour assurer district de Chikwawa qui est situé le long du bassin
la disponibilité des ressources humaines. inférieur plat de la rivière Shire. À l’est, le district est
• La mise en place d’un partenariat en- bordé par l’escarpement de Thyolo, où la plupart
tre les institutions des Nations Unies et des rivières et des ruisseaux qui le traversent pren-
les acteurs locaux a permis de mieux se nent leur source. Cet environnement est générale-
préparer et de faire face à la période de ment sec, avec des précipitations inférieures à la
soudure grâce à une gestion efficace des moyenne. Toutefois, 63 pour cent de la popula-
ressources. tion est essentiellement tributaire de l’agriculture
• L’élaboration d’outils de gestion appro- pluviale de subsistance. Le développement de
priés aide à établir un climat de confiance l’irrigation est loin d’être optimal, avec seulement 5
entre les différents acteurs, en particulier pour cent des 38 000 hectares irrigables. Bien que
au sein de la communauté bénéficiaire. la sécheresse soit un aléa cyclique, les inondations
sont considérées comme un risque grave dans le
7.7.3 Potentiel de transposition profil socioéconomique du district.
La plupart des États membres de la SADC souffrant
d’insécurité alimentaire en raison de la sécheresse, Méthodologie et outils : Une évaluation rapide
le projet peut y être transposé, à condition d’être des besoins a été réalisée en juillet 2008 en re-
adapté au contexte local. courant à une méthode d’évaluation détaillée
des moyens de subsistance reprise de la Boîte à
outils pour l’évaluation des moyens d’existence
7.8 Système communautaire de de l’Organisation des nations Unies pour
prévision des crues et d’alerte l’alimentation et l’agriculture/Organisation inter-
nationale du Travail (FAO/OIT) ; des éléments de
rapide axé sur la population
l’outil d’évaluation participative des risques de
(Malawi) catastrophe élaboré par Tearfund UK y ont été
Résumé : En 2008-2009, l’Association évangélique associés. Des données quantitatives et qualita-
du Malawi et Christian Aid, en partenariat avec le tives ont été recueillies au moyen d’entrevues
district de Chikhwawa, le Département de l’eau et semi-structurées avec des responsables gou-
le Département des services météorologiques, ont vernementaux locaux, de discussions de groupes
piloté un système communautaire de prévision et d’entretiens individuels avec des ménages dans
des crues et d’alerte rapide axé sur la population. 15 villages (973 personnes dont 434 hommes et
L’objectif spécifique du projet était de renforcer les 539 femmes). Les collectivités ont identifié les
capacités des communautés locales à se préparer principaux risques au moyen de matrices des alé-
et à faire face aux catastrophes causées par les in- as. Les inondations ont été répertoriées comme
ondations. Le projet était le premier du genre que l’aléa aux effets les plus néfastes sur la vie et les
le pays a engagé au niveau communautaire. Les moyens de subsistance. L’analyse de la vulnéra-
collectivités de différents districts et régions situés bilité et les évaluations d’impact des catastrophes
le long des fleuves et rivières qui débordent pé- ont montré l’insuffisance des systèmes commu-
riodiquement sont reliés au système de façon à nautaires de préparation et d’alerte rapide : les
relayer l’ensemble des événements déclencheurs inondations soudaines entrainaient de graves
importants comme la pluviométrie. pertes des sources de subsistance et des dégâts
des infrastructures.
62
7.8.1 Résultats du projet : Bonne pratique : Le système communautaire de
• Mise en place de systèmes de collecte et prévision des crues et d’alerte rapide axé sur la
de diffusion de données sur les précipita- population a été testé en situation réelle avec des
tions et les eaux fluviales dans deux zones résultats très satisfaisants. Début avril 2009, une
sous autorité traditionnelle ; coordination efficace entre les comités de protec-
• 1 289 ménages, 8 écoles et 110 « premiers tion civile implantés le long du fleuve Mwanza a
intervenants » ont été formés à anticiper permis de prévenir la perte de vies humaines et
les inondations et équipés pour y faire de bétail dans le district aval de Chikhwawa. Les
face ; populations ont été averties à temps du risque de
• Deux comités régionaux et 11 comités vil- se déplacer en direction des rives du fleuve. Il en
lageois de protection civile ont été formés aurait été tout autrement si des populations ou du
à la gestion des catastrophes et sont bétail s’étaient trouvé à proximité des rives et face
opérationnels ; aux énormes volumes d’eau déferlant vers aval.
• Les CPC ayant reçu une formation ont Dans l’objectif de transposer cette initiative dans
mis en place des plans d’urgence en cas d’autres zones inondables et de relier le système
d’inondation dans les deux zones sous au- au système national d’alerte rapide, une réunion
torité traditionnelle ; consultative a été organisée avec le Ministère des
• Construction de structures de maitrise ressources en eau les Services météorologiques
des crues ; et du changement climatique pour inciter le gou-
• Examen interinstitutions trimestriel des vernement à intégrer un volet communautaire
projets, deux ateliers interdistricts, deux dans le système national et à élargir l’initiative à
ateliers régionaux et un atelier national d’autres régions exposées aux inondations. Le
consultatif ; Ministère des ressources en eau élabore actuel-
• Large diffusion des bonnes pratiques de lement (2013) des orientations nationales sur des
gestion des catastrophes, au plan na- systèmes communautaires de prévision des crues
tional et régional. Quatre réunions de co- et d’alerte rapide, associant les approches ascend-
ordination entre les autorités des bassins antes et descendantes, qui associeraient toutes
versants ; les parties prenantes aux risques d’inondation.
• Les autorités des bassins versants ont in-
tégré la gestion des ressources naturelles Leçons tirées : Des méthodes conviviales de
dans leurs plans de développement ; communication et un exercice de simulation ont
• Séances publiques hebdomadaires de été utilisés pour atteindre l’ensemble de la popu-
sensibilisation aux inondations (médias lation illettrée. Davantage de temps et de res-
écrits et électroniques et institutions reli- sources doivent être affectés à la sensibilisation
gieuses) pendant la saison des pluies ; du public et à insister sur l’importance de la pré-
• Accroissement de la sensibilisation des paration par rapport à la réaction. La préparation
collectivités, en particulier des enfants, est moins couteuse que la réaction et contribue à
des femmes et des personnes âgées, à la sauver des vies et des biens en cas de catastrophe.
gestion des inondations ; Les organes communautaires ont des ressources
• Deux systèmes d’irrigation ont été con- financières limitées et des efforts supplémentaires
struits et sont opérationnels ; augmenta- doivent être déployés pour aider les comités à se
tion de la production des cultures grâce à doter d’une base financière solide. Dans un pro-
ces installations. jet qui suppose une collaboration avec d’autres
partenaires, un équilibre doit être trouvé entre
63
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
64
jeux-concours et de compétitions sportives. Des Potentiel de transposition : La transposition des
jeux sur la réduction de risques de catastrophe ont activités de réduction des risques de catastrophe
également été mis au point pour aider les élèves en milieu scolaire est aisée car elle est peu cou-
à interagir et à se familiariser avec la réduction des teuse et dépend essentiellement de la participa-
risques de catastrophe. Ces mesures contribuent tion active des enseignants et des élèves.
à la naissance d’une génération dynamique et pé-
nétrée d’une culture de la sécurité. L’intégration
de la réduction des risques de catastrophe à 7.10 Techniques de l’agriculture de
l’école permettra de sensibiliser les enfants, les conservation (Malawi)
enseignants et les collectivités à la réduction des
risques de catastrophe et de leur en inculquer une Résumé : Le Malawi souffre d’insécurité alimen-
plus grande connaissance. L’initiative de la société taire et est l’un des principaux bénéficiaires de
civile contribue à jeter les bases de la réduction l’aide humanitaire. Selon le Rapport d’évaluation
des risques de catastrophe à l’école, au moment de la vulnérabilité (Malawi) de juin 2013, 1 461 940
où le Département de la gestion des catastrophes personnes sont en situation d’insécurité alimen-
collabore avec l’Institut de l’éducation du Malawi taire dans 21 districts. À partir du mois d’octobre,
pour intégrer la réduction des risques de catastro- ces personnes manquent de nourriture pendant
phe dans les programmes scolaires. trois à cinq mois. L’insécurité alimentaire est gé-
néralement le résultat de mauvaises récoltes en
Résultats : L’initiative encourage la participation vert en raison de l’arrivée tardive des pluies, de la
du secteur de l’éducation à la gestion des risques hausse des prix des matières premières alimen-
de catastrophe et à l’adaptation au changement taires, de l’insuffisance de l’offre de maïs sur les
climatique au niveau communautaire, favorisant marchés locaux et du manque de disponibilité de
une prise conscience de la collectivité et facilitant maïs sur les marchés publics. Les techniques de
l’organisation d’une campagne d’éducation dans l’agriculture de conservation aident les collectivi-
le cadre des travaux d’intégration de la réduction tés à atténuer l’impact de la sécheresse/périodes
des risques de catastrophe. Elle permet également de sécheresse et à assurer la sécurité alimentaire.
aux organisations de la société civile d’engager
des activités de sensibilisation fondées sur des Méthodologie et outils : L’agriculture de con-
faits en vue d’inclure la réduction des risques de servation fait appel à la technique du paillage
catastrophe et le changement climatique dans les qui favorise la rétention de l’humidité, y compris
programmes scolaires. pendant les périodes de sécheresse. L’utilisation
des résidus de récolte pour le paillage contribue
Bonne pratique : Les clubs scolaires de ré- également à réduire les émissions de carbone des
duction des risques de catastrophe facilitent pratiques agricoles traditionnelles car il devient
l’appropriation des initiatives par les écoles, les alors inutile de brûler les résidus pour défricher
enseignants et les élèves. Ils facilitent la traduc- les jardins et cette pratique tend à disparaitre. Un
tion des politiques et stratégies sur la réduction nombre croissant de familles de paysans adoptent
de risques de catastrophe en activités concrètes l’agriculture de conservation pour s’adapter au
au niveau des écoles. Ils peuvent également être changement climatique. Afin de familiariser les
les garants de résultats durables dans la mesure paysans avec ces techniques, les écoles pratiques
où les écoles participent à des activités de réduc- d’agriculture ont créé des parcelles de démon-
tion des risques de catastrophe telles que le re- stration. En outre, des agents de vulgarisation
boisement et la sensibilisation de la communauté. agricole sont identifiés au niveau des villages, en
65
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
partenariat avec les collectivités et les autorités, et besoins énergétiques de plus de 97 pour cent de
formés pour encourager les familles à adopter ce- la population du Malawi sont fournis par la bio-
tte initiative. masse, dont l’une des sources est constituée par
les résidus de récolte.
Résultat : L’initiative aide les familles de paysans
vulnérables des régions exposées à la sécheresse Potentiel de transposition : Les familles qui
à assurer une production de nourriture, même en vivent de l’agriculture adoptent cette pratique en
temps de pluies irrégulières. Les paysans des diffé- raison de sa facilité et de l’utilisation qu’elle fait des
rentes régions s’intéressent de plus en plus à cette ressources locales comme les résidus de récolte, la
initiative. On estime que, d’ici quelques années, paille et le foin.
le paillage des cultures permettra d’améliorer la
texture du sol et que les populations seront en
mesure de supprimer le travail du sol et d’adopter 7.11 Groupes villageois d’épargne et
l’agriculture de conservation (pas de perturbation de crédit (Malawi)
du sol).
Résumé : Communément appelés « banques vil-
Bonne pratique : Les parties prenantes, les mé- lageoises » les groupes villageois d’épargne et de
nages et les fournisseurs de services de vulgarisa- crédit permettent aux villageois de développer
tion agricole participent activement à l’initiative une culture de l’épargne et d’avoir accès à des
et se l’approprient. L’agriculture de conservation prêts abordables pour se lancer dans des activités
(paillage des cultures) est facile à adopter, con- agricoles et non agricoles rémunératrices. Un fac-
tribue à la sécurité alimentaire et à la réduction teur socioéconomique de la vulnérabilité des mé-
des émissions de carbone qui concourent au nages dans les régions exposées aux catastrophes
réchauffement de la planète, qui, à son tour, ac- est la dépendance excessive à l’égard d’une seule
croit et intensifie les risques liés aux conditions source de revenu – l’agriculture – qui est exposée
météorologiques à l’échelle mondiale. Les don- aux aléas naturels et au changement climatique.
nées du Ministère des affaires environnementales Toute catastrophe d’origine météorologique
indiquent que le Malawi est un émetteur net de compromet la production agricole et affecte la
GES (bien que très insignifiant par rapport aux génération des revenus des ménages. Les paysans
pays développés), une proportion significative de ne peuvent pas se lancer dans des activités non
ses émissions provenant du secteur agricole. Le agricoles rémunératrices dans la mesure où ils ne
paillage des cultures est une stratégie économ- disposent pas du capital de base nécessaire et
ique d’amélioration de la résilience des collectivi- où ils ne sont pas en mesure d’emprunter auprès
tés à l’insécurité alimentaire due à la sécheresse, des « usuriers » du village, dont les taux d’intérêt
et d’intensification de la production des cultures prohibitifs sont un autre facteur qui contribue à
de rente destinées à améliorer la situation so- la vulnérabilité. Le principe des groupes villa-
cioéconomique des ménages. Cette technique geois d’épargne et de crédit est donc le bienvenu.
autonome est aisée à transposer. Une fois que L’initiative est appuyée par des organisations de la
les paysans en voient les avantages, ils l’adoptent société civile, en partenariat avec les conseils de
et abandonnent progressivement le brûlage district, les animateurs nationaux du développe-
des résidus de récolte. Le principal problème est ment communautaire et les collectivités. L’un des
la disponibilité des résidus de récolte (élevage facteurs du succès de l’initiative est que la total-
du bétail en plein air et besoins en énergie). Les ité des capitaux proviennent des membres des
66
groupes, sans aucun apport extérieur de capital Sensibiliser les artisans et les entrepreneurs lo-
de démarrage. caux en construction à la réduction des risques
de catastrophe et aux infrastructures adaptatives
Impact : Les groupes villageois d’épargne et de (Malawi)
crédit aident les populations vulnérables à dével-
opper une culture de l’épargne et à accéder à Résumé : Sensibiliser les artisans et les entre-
des emprunts abordables pour se lancer dans preneurs locaux en construction à la réduction
des micro-entreprises non agricoles. Ils offrent des risques de catastrophe et aux infrastructures
d’énormes possibilités pour améliorer le bien-être adaptatives est un moyen efficace d’encourager
socioéconomique des familles paysannes vulné- l’intégration de la réduction des risques de catas-
rables, en accroissant le niveau des immobilisa- trophe dans le secteur du bâtiment. Les organisa-
tions, en développant les activités génératrices tions de la société civile (EAM et Christian Aid dans
de revenus, en améliorant l’accès aux services de le district de Chikhwawa) travaillent en collabora-
santé, les niveaux nutritionnels et la qualité du tion avec le Département des travaux du district
logement, et en contribuant aux frais d’éducation. et ONU-Habitat pour sensibiliser les artisans et les
Tous ces facteurs contribuent au renforcement de entrepreneurs locaux en construction à la réduc-
la résilience aux catastrophes naturelles et aux ef- tion des risques de catastrophe et aux infrastruc-
fets du changement climatique. tures adaptatives. La plupart des artisans locaux se
lancent dans la construction sans avoir reçu au-
Bonne pratique : Les parties prenantes, les mé- cune formation et ignorent les bonnes pratiques
nages, les animateurs du développement com- en la matière.
munautaire et les groupes non-traditionnels de
réduction des risques de catastrophe participent Méthodologie et outils : L’initiative encourage
activement à l’initiative et se la sont appropriée. l’utilisation de matériaux locaux pour construire
L’initiative permet de diversifier les moyens de des maisons pouvant résister à l’impact des in-
subsistance et d’augmenter la capacité à se pré- ondations, des vents forts, des tremblements de
parer et à faire face à l’impact de pertes matéri- terre, des incendies, etc., selon les codes de con-
elles et de l’insécurité alimentaire résultant d’une struction reconnus. Les artisans et entrepreneurs
catastrophe. Il est aisé de transposer cette initia- locaux reçoivent une formation sur le renforce-
tive et d’en assurer la continuité dans la mesure ment des infrastructures contre les aléas poten-
où elle ne nécessite pas de financement extérieur tiels. La motivation des artisans s’accroit au fur
mais uniquement un renforcement des capacités et à mesure qu’ils acquièrent des compétences
en matière de procédures et de responsabilités. monnayables.
L’initiative assure également la formation d’agents
de village qui sont chargés d’accroître la participa- Résultats : EAM a piloté l’initiative en 2012, au
tion et de créer des groupes de 20 à 25 personnes. cours de laquelle 17 entrepreneurs en construc-
tion et 65 artisans du bâtiment locaux ont été
Potentiel de transposition : Le modèle ne re- formés à la réduction des risques de catastrophe
posant pas sur un financement extérieur et un et aux infrastructures adaptatives. Les artisans du
soutien continu de l’organisation fondatrice, les bâtiment ont reconnu les mérites de cette for-
groupes villageois d’épargne et de crédit sont à mation qui leur a permis d’acquérir des connais-
la fois efficaces et durables et leur modèle est ac- sances et des compétences en matière de con-
tuellement transposé dans l’ensemble de l’Afrique struction dans une perspective de réduction des
subsaharienne. risques de catastrophe. Ils ont ensuite constitué
67
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
leur propre association et conseillent leurs clients ont acquises en matière de réduction des risques
sur la façon d’améliorer leurs techniques de con- de catastrophe dans le bâtiment leur permettront
struction. Certains se sont même construit une d’assurer la sécurité des populations vivant dans
deuxième résidence au moyen des ressources des régions exposées aux inondations, aux trem-
locales et des principes et codes de construction blements de terre et aux tempêtes. L’initiative en-
qu’ils ont appris pendant leur formation. courage également les efforts de collaboration
déployés par le secteur privé et par les ministères,
Bonne pratique : L’initiative rassemble les mem- dans le cadre de la structure institutionnelle na-
bres des collectivités, des services gouvernemen- tionale de réduction des risques de catastrophe.
taux (Ministère des travaux), ONU-Habitat et des
artisans locaux, pour constituer un groupe non- Potentiel de transposition : Grâce à la forma-
traditionnel de réduction des risques de catastro- tion dispensée et à l’utilisation de matériaux de
phe. La plupart de ces artisans sont embauchés construction locaux, il est aisé de transposer cette
pour construire des maisons, des écoles, des ég- initiative et d’en assurer la continuité pour encour-
lises et des mosquées, et les connaissance qu’ils ager une culture de la sécurité et de la résilience.
68
8. Récapitulatif des outils et des approches d’intégration
de la réduction des risques de catastrophe
Ce chapitre présente les outils et les approch- Le tableau 32 et le tableau 33 décrivent les ap-
es d’intégration de la réduction des risques de proches couramment utilisées au Mozambique et
catastrophe recensés dans le cadre de l’étude au Malawi, qui peuvent par ailleurs entrer en ré-
documentaire, des études de cas de bonnes pra- sonance avec des pratiques suivies dans d’autres
tiques et des consultations. Le tableau 31 donne pays de l’Afrique australe, voire au-delà de cette
un aperçu des outils couramment utilisés dans région. Il convient de noter que l’applicabilité et
le cadre des activités habituelles de développe- l’efficacité de ces outils et approches dépendent
ment et de réduction des risques de catastrophe. en grande partie des conditions locales.
69
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
70
Approche Aperçu de l’approche Approche sur le terrain Principales réalisations Principales difficultés
Réduction des risques de En novembre 2012, le Pour ce faire, le La réduction des risques de La réduction des risques
catastrophe indissociable de gouvernement a approuvé gouvernement a créé le catastrophe est reconnue de catastrophe ne dépend
l’adaptation au changement la stratégie nationale qui Groupe interinstitutionnel comme faisant partie pas du même ministère
climatique réunit l’adaptation au pour le changement intégrante de l’adaptation et de la même institution
changement climatique et climatique. au changement climatique (INGC/Ministère de
la réduction des risques de l’administration d’État) que
catastrophe. le changement climatique
(MICOA) ; la coordination
et la coopération entre
les deux doivent être
intensifiées.
Planification d’urgence L’INGC prépare des Ces plans s’appuient sur Les plans d’urgence ont La circulation de
plans d’urgence annuels des évaluations et des permis de réduire le nombre l’information et la
nationaux, provinciaux et prévisions des risques ; de personnes touchées. coordination entre
de district. l’INGC élabore des les différents acteurs
scénarios (le plus favorable, demeurent des problèmes
le plus défavorable et critiques. Le financement de
intermédiaire). la planification d’urgence
est encore limité.
Réduction des risques de Le gouvernement a établi L’INGC a créé des comités D’une manière générale, les Manque d’incitations pour
catastrophe au niveau des comités locaux de locaux de réduction des collectivités qui sont dotées motiver les membres des
communautaire réduction des risques de risques de catastrophe de comités de réduction comités à s’engager dans
catastrophe pour renforcer (bénévoles) qui sont formés des risques de catastrophe la réduction des risques de
les capacités locales en la et dotés d’équipements souffrent moins des impacts catastrophe sur une base
matière. des catastrophes que celles bénévole, circulation réduite
qui n’en sont pas dotées. de l’information entre
le niveau national et les
collectivités, et préjugés en
faveur de la réaction.
Centres de la technologie Ces centres sont établis Des démonstrations Réduction de l’insécurité Dans les zones exposés à
dans les zones exposées à la dans les districts arides et de l’application des alimentaire et plus grande la sécheresse, l’occupation
sécheresse semi-arides et fournissent technologies sont faites aux disponibilité de l’eau grâce dispersée du territoire, les
aux collectivités locales collectivités et aux paysans la collecte de l’eau et à modèles familiaux et les
des technologies adaptées dans certains districts l’utilisation de cultures migrations rendent très
aux zones exposées à la exposés à la sécheresse. résistantes à la sécheresse. difficiles les interventions.
sécheresse.
Programme de réinstallation Le gouvernement a Le gouvernement a fourni Réduction du nombre des Les vulnérabilités autres que
lancé des programmes de nouvelles zones de personnes touchées par les la vulnérabilité physique
de réinstallation dans réinstallation, construit inondations et nécessitant doivent également être
les zones très exposées des infrastructures de une aide au sauvetage. traitées. Par exemple, les
aux inondations le base (hôpitaux et écoles) plaines sont généralement
long du Zambèze et du dans les nouveaux sites fertiles et le déplacement
Limpopo afin de réduire et fournit des matériaux des populations loin de ces
leur exposition et leur de construction pour les zones les force à acquérir
vulnérabilité. nouveaux occupants. des compétences nouvelles
pour s’assurer d’autres
moyens de subsistance.
71
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
72
9. Résumé des conclusions
73
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
74
de réduction des risques de catastrophe matière de responsabilités sectorielles, de
qui ont été adoptés ou sont à l’état de participation des collectivités touchées
projet intègrent les éléments du Cadre et des parties prenantes, de systèmes
d’action de Hyogo. Ils prévoient des mé- d’alerte rapide multirisque, de mécanis-
canismes nationaux de coordination et de mes de transfert et de partage des risques,
décentralisation du pouvoir vers les au- de risques transfrontières, de préparation,
torités territoriales et sont généralement de réaction et de redressement. Alors que
explicites quant au rôle des secteurs dans les politiques sont claires sur les sources
l’intégration de la réduction des risques de financement, elles le sont moins sur
de catastrophe. Cependant, il existe de la part du budget national allouée à la
légères variations dans les pouvoirs et réduction des risques de catastrophe. En
l’autorité qui sont conférés aux organes conséquence, la réduction des risques de
nationaux de gestion des catastrophes catastrophe semble être axée sur la réac-
chargés d’intégrer et de mettre en œuvre tion plutôt que sur la prévention.
effectivement la réduction des risques de iv) Intégration de la réduction des risques de ca-
catastrophe : au Zimbabwe et en Afrique tastrophe dans les stratégies et plans natio-
du Sud, cet organe est une direction naux. Parmi les pays de l’échantillon, seuls
ministérielle, ce qui suggère des pouvoirs le Mozambique, la Namibie et l’Afrique du
et une autorité limités, alors qu’en Namibie Sud avaient un plan approuvé par le gou-
et en Zambie cet organisme dépend di- vernement ; la stratégie de réduction des
rectement du cabinet du Président ou du risques de catastrophe du Zimbabwe était
Premier ministre. En ce qui concerne le fi- à l’état de projet. On peut en conclure que
nancement, les cadres juridiques sont ex- les États membres de la SADC rencontrent
plicites en matière de réaction mais moins encore des difficultés pour intégrer la ré-
explicite quant à la prévention, la réaction duction des risques de catastrophe. Les
étant considérée comme relevant de la re- trois plans existants s’appuient sur les cad-
sponsabilité de l’Organe national de ges- res politiques conceptuels de réduction
tion des catastrophes et la prévention de des risques de catastrophe aux niveaux
la responsabilité du ministère de tutelle. mondial, régional et national, mais dif-
iii) Intégration de la réduction des risques de fèrent à bien des égards. Il est intéressant
catastrophe dans les cadres politiques na- de noter qu’alors que les plans de l’Afrique
tionaux. Les politiques de réduction des du Sud et de la Namibie contiennent des
risques de catastrophe adoptées ou à informations détaillées sur les mesures à
l’état de projet constituent généralement prendre, un calendrier détaillé permettrait
la base de l’intégration de la réduction d’en préciser la portée et de les différen-
des risques de catastrophe. Ces politiques cier d’un plan générique de gestion des
sont compatibles avec les cadres mondi- risques. Pour sa part, le projet de stratégie
aux, régionaux et nationaux et intègrent de gestion des risques de catastrophe
des outils de réduction des risques de du Zimbabwe comprend un calendrier
catastrophe, y compris l’évaluation des (2012-2015) grâce auquel les parties pre-
risques (évaluation des aléas, de la vulné- nantes de la réduction des risques de ca-
rabilité et des capacités et évaluation de tastrophe pourront suivre les progrès ac-
l’impact environnemental). Les politiques complis et partager les bonnes pratiques
sont plus explicites que les législations en et les leçons apprises en 2015.
75
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
76
10. Conclusions et recommandations
77
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
78
gionale plutôt que nationale ou axée sur k) Dans un souci de cohérence des données
un bailleur de fonds particulier, ce qui sur les catastrophes avec celles des organ-
peut réduire l’efficacité et la rapidité du isations internationales, la SADC devrait
processus. prendre contact avec les organisations
qui tiennent des bases de données sur les
catastrophes, en particulier le Centre de
recherche sur l’épidémiologie des catas-
trophes (CRED).
79
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
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85
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Annexes
86
objectifs du Millénaire pour le développement se ii) Absence d’évaluation systématique des
sont fixé comme objectif. risques multiples et de systèmes d’alerte
rapide prenant en compte les vulnérabili-
Le premier facteur de l’intégration des catastro- tés sociales et économiques ;
phes et du développement, paradigmes autrefois iii) Risque de compartimentage de la mise en
totalement étrangers, est la menace croissante œuvre du Cadre de Hyogo, sans synergie
pour la vie humaine et les moyens de subsistance entre les priorités ;
que représentent les catastrophes, dont les effets iv) Intégration limitée de la réduction des
sont aggravés par le changement climatique et, risques de catastrophe dans les politiques
dans une certaine mesure, les mauvaises poli- et les plans de développement durable
tiques et pratiques en matière de développe- aux niveaux national et international ;
ment. Mais avant tout, une attention croissante v) Niveau insuffisant de mise en œuvre du
est portée aux mesures actives et préventives de Cadre au niveau local ;
réduction des risques. Il s’agit d’intégrer la réduc- vi) Progrès limités dans l’utilisation des
tion des risques de catastrophe dans le cadre du connaissances, de l’innovation et de
développement et vice-versa afin d’accroître la ré- l’éducation pour instaurer une culture de
silience du gouvernement et des collectivités. la résilience ;
vii) Intégration limitée des questions trans-
L’examen à mi-parcours du Cadre d’action de Hyogo versales dans le Cadre : approche multi-
pour 2005-2015 (2011) et le Rapport d’évaluation risques, perspective du genre et diversité
mondial (2011) ont permis de recenser les progrès culturelle, participation des collectivités et
et les lacunes de la mise en œuvre du Cadre. des bénévoles, et renforcement des ca-
pacités et transfert de technologie ;
Les impacts : viii) Progrès limités dans le traitement des fac-
teurs sous-jacents de risque.
i) Jouer un rôle décisif dans les progrès de
l’intégration de la réduction des risques Mise en œuvre du Cadre de Hyogo dans la
de catastrophe dans les agendas interna- région africaine
tionaux, sous-régionaux et nationaux ; L’attachement de l’Union africaine à la réduction
ii) Renforcer les cadres politiques, législatifs des risques de catastrophe remonte à l’Acte con-
et institutionnels ; stitutif (2000), dans lequel les chefs d’État et de
iii) Renforcer les capacités d’évaluation des gouvernement des États membres se sont enga-
risques ; gés à promouvoir, entre autres, la sécurité, la sta-
iv) Renforcer les systèmes d’alerte rapide, bilité et le développement durable en Afrique. La
de préparation aux catastrophes et de fondation du Nouveau Partenariat pour le dével-
réaction. oppement de l’Afrique (NEPAD) en 2001 s’appuyait
sur la vision de l’Acte constitutif (2000). En 2005,
Les difficultés : l’Union africaine a mis en place le Groupe de tra-
vail africain sur la prévention des risques de ca-
i) Coordination et responsabilisation – « qui tastrophe en le chargeant de faciliter l’intégration
est partie prenante » à la réduction des de la réduction des risques de catastrophe dans
risques de catastrophe – « qui » est re- toutes les phases du développement en Afrique.
sponsable « de quoi » au niveau national ; Le Groupe de travail a élaboré la Stratégie région-
87
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
ale africaine de réduction des risques de catastro- vi) Une dépendance persistante vis-à-vis du
phe dans l’objectif suivant : soutien d’institutions externes ;
vii) L’insuffisance des connaissances et des
i) Renforcer la volonté politique en matière capacités ;
de réduction des risques de catastrophe ; viii) L’absence de participation des femmes et
ii) Identifier et évaluer les risques de catas- des collectivités.
trophe de manière plus précise ;
iii) Améliorer la gestion des connaissances Concept de l’intégration de la réduction des
en matière de réduction des risques de risques de catastrophe
catastrophe ; Le concept d’intégration est un concept contro-
iv) Mieux sensibiliser le public à la réduction versé, qui recouvre des notions différentes selon
des risques de catastrophe ; les personnes. Il existe peu de littérature spéciali-
v) Améliorer la gouvernance de la réduction sée sur l’intégration de la réduction des risques de
des risques de catastrophe ; catastrophe et les considérations d’intérêt public.
vi) Intégrer la réduction des risques dans la Venant s’ajouter aux questions du genre, de la
gestion des interventions d’urgence et la gouvernance et de l’environnement, la réduc-
réaction. tion des risques de catastrophe et l’adaptation au
changement climatique sont les derniers d’une
La mise en œuvre de la Stratégie africaine bé- série de thèmes importants qui doivent être
néficie du soutien de l’UNISDR Afrique, de « intégrés » dans l’ensemble des politiques, pro-
la Banque africaine de développement, du grammes et projets.
Bureau de la prévention des crises et du relève-
ment (PNUD), du Programme des Nations Unies Selon Benson et Twigg (2007), l’intégration de la
pour l’environnement et de cinq communau- réduction des risques de catastrophe consiste
tés économiques régionales : la Communauté à prendre en compte et à faire face aux risques
économique des États de l’Afrique centrale, la liés aux aléas naturels au moyen de cadres stra-
Commission de l’océan Indien, l’Autorité intergou- tégiques et de structures institutionnelles, de
vernementale pour le développement (IGAD) et stratégies et politiques nationales ou sectorielles
la Communauté de développement de l’Afrique à moyen terme, et de projets individuels dans les
australe (SADC). Selon l’UNISDR, les difficultés de pays exposés aux aléas.
la réduction des risques de catastrophe en Afrique
sont : Tearfund a rédigé deux documents sur le sujet
de l’intégration. L’un vise à aider les organisations
i) La persistance du paradigme de la réac- de développement à intégrer la réduction des
tion en cas de catastrophe ; risques de catastrophe, l’autre à aider les gou-
ii) Les intérêts particuliers : les ministères vernements à mettre en place leur propre législa-
sectoriels sont réticents à céder leurs tion en matière de réduction des risques de catas-
pouvoirs ; trophe. Tous deux donnent la définition suivante
iii) Un mandat légal insuffisant ; de l’intégration :
iv) Un appui institutionnel insuffisant, en par-
ticulier en ce qui concerne les ressources ; « Le concept « d’intégration » peut être com-
v) La précarité des liens avec les ministères paré à la confluence d’un cours d’eau dans
sectoriels ; un fleuve dans lequel il se fond librement et
totalement. Le concept « d’intégration de
88
la réduction des risques de catastrophe » de développement et réduire les risques
s’applique au processus visant à intégrer de catastrophe ;
pleinement la réduction des risques de ca- ii) L’intégration de la réduction des risques
tastrophe dans les politiques et pratiques de catastrophe dans le développement
d’aide d’urgence et de développement. Il doit s’appuyer sur une bonne connais-
nécessite un élargissement et un renforce- sance des catastrophes, des risques et de
ment radical de la réduction des risques de la réduction des risques ;
catastrophe de façon à normaliser et insti- iii) La connaissance des risques et des
tutionnaliser cette pratique dans le cadre mesures de réduction des risques donne
des programmes d’aide d’urgence et de les moyens de trouver des solutions ;
développement d’un organisme donné. » iv) L’intégration effective des questions liées
(Pelling et Holloway 2006: 16). aux risques dans le processus de prise de
décision en matière de développement
Le dénominateur commun de ces définitions nécessite la création de synergies entre
est la « reconnaissance du fait qu’un grand nom- développement durable et réduction des
bre de facteurs et d’activités jouent un rôle dans risques de catastrophe ;
la réduction des risques de catastrophe et que v) La solidité d’un investissement dans le
seule une approche intersectorielle permet de développement face aux aléas dépend de
réduire effectivement les risques de catastrophe » la prise en compte des questions liées aux
(Nunan, Campbell et Foster 2012 : 262). Le proces- risques ;
sus d’intégration doit donc faire l’objet d’un exa- vi) La réalisation des objectifs d’intégration
men approfondi. Selon Benson et Twigg (2007 : de la réduction des risques de catastro-
5), l’intégration nécessite une analyse de la façon phe repose sur une meilleure gestion
dont les aléas peuvent affecter la performance compensatoire des risques qui permettra
des politiques, des programmes et des projets, de réduire le cumul des risques ;
et une analyse de l’impact de ces politiques, pro- vii) La réduction des risques de catastrophe
grammes et projets sur la vulnérabilité aux aléas est un processus multithématique et mul-
naturels. Cette analyse doit conduire à l’adoption tisectoriel ; l’intégration de la réduction
de mesures visant à réduire la vulnérabilité et à des risques de catastrophe dans le dével-
accroître la résilience, faisant ainsi de la réduction oppement nécessite son intégration dans
des risques de catastrophe une partie intégrante les thèmes et secteurs du développement.
du processus de développement plutôt qu’une
fin en soi (Benson et Twigg, 2007). La présente étude est une adaptation (2003)
du cadre conceptuel de Lafferty et Hovden
Les principes clefs de l’intégration de la d’intégration de la politique environnementale
réduction des risques de catastrophe (figure 2) dans l’objectif d’élaborer un cadre con-
La présente étude identifie sept principes clefs ceptuel d’intégration de la réduction des risques
pour l’intégration de la réduction des risques de de catastrophe. Conformément aux théories de
catastrophe dans le développement : Lafferty et Hovden, le cadre conceptuel com-
prend les dimensions horizontales et verticales de
i) Une volonté politique, des institutions l’intégration de la politique gouvernementale.
solides et une gouvernance appropriée
sont essentielles pour intégrer les ques- L’intégration horizontale représente la mesure
tions liées aux risques dans les processus dans laquelle le gouvernement central définit
89
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Dimension horizontale
(responsabilié générale de la réduction des risques
de catastrophe)
Développement des
Services de prévention Services vétérinaires
programmes
une législation et des politiques intersectorielles comme la réduction des risques de catastrophe et
claires d’intégration de la réduction des risques l’adaptation au changement climatique, ne peut se
de catastrophe. La législation, les politiques et les faire que grâce à des approches sectorielles néces-
stratégies nationales assurent donc l’intégration sitant la participation de plusieurs organes. La fig-
de la réduction des risques de catastrophe dans ure 3 illustre le cadre d’évaluation de l’intégration
tous les secteurs. L’intégration verticale représente de la réduction des risques de catastrophe élaboré
la mesure dans laquelle un secteur donné de l’État aux fins de cette étude. Le cadre conceptuel sup-
adopte et s’efforce d’atteindre les objectifs des pose que l’intégration de la réduction des risques
politiques nationales de réduction des risques de de catastrophe comporte quatre dimensions : un
catastrophe. On part ici de l’hypothèse que, con- ensemble de politiques mondiales, régionales et
formément aux principes de l’intégration de la ré- sous-régionales ; la législation nationale ; les poli-
duction des risques de catastrophe, l’organe gou- tiques et les stratégies ; et les programmes et les
vernemental qui « s’est approprié » la législation, projets. Pour examiner la mesure dans laquelle
les politiques et les stratégies sur la réduction des chacune de ces dimensions intègre la réduc-
risques de catastrophe, dispose des pouvoirs et tion des risques de catastrophe, des questions
de l’autorité nécessaires pour inciter les secteurs d’orientation (par opposition à des questions direc-
à intégrer la réduction des risques de catastrophe tives) sont fournies. Au premier plan, on trouve les
dans leurs politiques et stratégies. engagements politiques que les États membres de
la SADC ont pris au plan mondial, régional et sous-
En dépit du fait que l’intégration de la réduction régional en ratifiant le Cadre d’action de Hyogo
des risques de catastrophe et de l’adaptation au en 2005, la Stratégie régionale africaine de réduc-
changement climatique dans les politiques na- tion des risques de catastrophe et la Stratégie de
tionales exige à la fois une analyse politique pous- réduction des risques de catastrophe de la SADC.
sée et une structure institutionnelle qui permette On part ici de l’hypothèse que les cadres législatifs,
de traiter les problèmes sur un plan multisectoriel politiques et stratégiques de réduction des risques
et à plusieurs niveaux (Rayner et Howlett 2009 : de catastrophe sont compatibles avec les cadres
170), le règlement des questions transversales, mondiaux, régionaux et sous-régionaux.
90
Figure 3 : Cadre d’évaluation de l’intégration de la réduction des risques de catastrophe (RRC)
Politiques mondiales, régionales et sous-régionales de réduction des risques de catastrophe
Le Cadre d’action de Hyogo et les principes régionaux de réduction des risques Sources des données
de catastrophe trouvent-ils leur expression dans la législation nationale ?
Législation nationale sur la réduction des risques
de catastrophe
documents politiques ?
La réduction des risques est-elle prise en compte dans les décisions Documents de l’ONU, de l’Union africaine,
d’investissements publics aux niveaux national et infranational ? de la SADC et d’autres organisations
internationales et régionales
La part du budget allouée à la réduction des risques de catastrophe est-elle
clairement précisée ?
Les politiques intègrent-elles les rôles et les responsabilités de la réduction
des risques de catastrophe dans les secteurs ?
Les politiques intègrent-elles le changement climatique ?
La planification et l’élaboration des décisions est-elle éclairée par une
évaluation des risques ?
Des systèmes d’alerte rapide multirisques sont-ils en place ?
Les politiques précisent-elles les apports régionaux à la RRC ? Documents sur la législation, les
Les politiques assurent-elles la participation des organisations de la société politiques, les stratégies et les
civile ? programmes et projets nationaux
Les politiques précisent-elles clairement le budget affecté à la préparation ?
Des mesures de transfert des risques et d’assurance sont-elles prévues ?
Les rôles et responsabilités, les indicateurs de performance, le calendrier, les
objectifs, le suivi et l’évaluation sont-ils clairement définis ?
Les programmes sectoriels et les cycles de projet comportent-ils des QRéponses au questionnaire des représentants
orientations sur l’intégration de la RRC au niveau des autorités régionales, régionaux, nationaux, des institutions de
départementales ou des agences ? l’ONU et des ONG
Les cadres d’élaboration, de mise en œuvre et d’évaluation des programmes et
projets ont-ils bénéficié d’une évaluation des risques ?
Existe-t-il des programmes transfrontaliers de RRC ?
Y a-t-il un engagement, une participation et une consultation des collectivités ?
Existe-t-il des exemples de bonnes pratiques ?
Source : Auteur
91
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Les cadres législatifs nationaux ne sont pas et des partenaires de coopération avec les cadres
uniquement examinés en fonction de leur com- politiques mondiaux, régionaux, sous-régionaux
patibilité avec les cadres mondiaux, régionaux et et nationaux. L’une des préoccupations majeures
sous-régionaux, mais également en fonction des est la mesure dans laquelle ces cadres incorporent
pouvoirs et de l’autorité dont dispose l’organe na- explicitement les outils d’intégration de la réduc-
tional chargé de la réduction des risques de ca- tion des risques de catastrophe énumérés au tab-
tastrophe, du rôle et des responsabilités des diffé- leau 32, notamment dans les programmes et pro-
rents secteurs, du niveau de décentralisation de la jets en matière d’eau, assainissement et hygiène,
réduction des risques de catastrophe, du degré de d’éducation, d’agriculture et de protection sociale.
participation des collectivités et des mécanismes Ces outils font appel à l’évaluation des risques, de
de financement de la réduction des risques de la vulnérabilité, des capacités, de l’impact envi-
catastrophe. De même, on évalue la compatibilité ronnemental et de l’impact social.
des politiques et stratégies nationales, sectorielles
Annexe 2 : Questionnaire
Cadre juridique
1. Votre pays a-t-il amendé ou mis en place un cadre juridique de la réduction des risques de catastro-
phe, en 2005 ou après cette date, en conformité avec le Cadre d’action de Hyogo et les stratégies de
réduction des risque de catastrophe de l’Union africaine, du NEPAD et de la SADC ?
OUI_______/NON_______
Veuillez expliquer votre réponse.
2. Le cadre juridique prévoit-il un dispositif institutionnel de réduction des risques de catastrophe, dé-
centralisé à tous les niveaux ?
OUI_______/NON_______
Veuillez expliquer votre réponse.
3. Le cadre juridique fournit-il une base solide pour l’intégration de la réduction des risques de catas-
trophe dans les politiques sectorielles ?
OUI_______/NON_______
Veuillez expliquer votre réponse.
92
5. Existe-t-il des plates-formes multisectorielles fonctionnelles de réduction des risques de catastrophe
au niveau infranational, par exemple province/région et districts ?
OUI_______/NON_______
Veuillez expliquer votre réponse.
6. Le cadre juridique prévoit-il des mécanismes de financement des activités de réduction des risques
de catastrophe au niveau de l’organe de coordination et des secteurs ?
OUI_______/NON_______
Veuillez expliquer votre réponse.
CADRE POLITIQUE
8. Votre pays est-il doté d’un cadre politique de réduction des risques de catastrophe ?
OUI_______/NON_______
9. Le cadre politique inclut-t-il clairement l’intégration de la réduction des risques de catastrophe dans
les secteurs ? OUI_______/NON_______
10. Le cadre politique est-il doté d’une structure ou d’une stratégie de mise en œuvre ?
OUI_______/NON_______
11. Le cadre politique précise-t-il le mécanisme de financement ? OUI_______/NON_______
12. Le Plan cadre des Nations unies pour l’aide au développement (PNUAD) intègre-t-il la réduction des
risques de catastrophe ? OUI_______/NON_______
13. Les politiques des institutions des Nations Unies reflètent-elles la politique du PNUAD ?
OUI_______/NON_______
14. Des politiques sectorielles ont-elles été développées dans les secteurs ci-après, prenant en compte
les cinq actions du Cadre de Hyogo ainsi que les éléments des stratégies de réduction des risques de
catastrophe de l’Afrique et de la SADC ?
• Santé, en particulier l’eau, l’assainissement et l’hygiène OUI_______/NON_______
• Éducation OUI_______/NON_______
• Sécurité alimentaire OUI_______/NON_______
• Protection sociale OUI_______/NON_______
• Utilisation des terres et gestion des ressources naturelles OUI_______/NON_______
93
Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
Programmes et projets
16. Votre pays dispose-t-il de directives sur l’intégration de la réduction des risques de catastrophe au
stade de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation des programmes et projets sectoriels ?
OUI_______/NON_______
17. Sinon, votre organisation ou département dispose-t-il de directives sur l’intégration de la réduction
des risques de catastrophe au stade de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation des pro-
grammes ? OUI_______/NON_______
18. L’élaboration de vos programmes et projets repose-t-elle sur l’évaluation des risques au plan national
et local (y compris les risques transfrontières) établie à partir de données sur les aléas, la vulnérabilité
et les capacités ? OUI_______/NON_______
19. Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour intégrer la réduction des risques de catastrophe dans
vos programmes ?
20. Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mettre en œuvre la réduction des risques de
catastrophe ?
21. Selon vous, que pourrait-on faire pour surmonter ces difficultés ?
22. Quel rôle les femmes, les enfants, les jeunes, les hommes, les personnes âgées et les personnes
handicapées jouent-ils dans les programmes de réduction des risques de catastrophe et les activités
des projets ?
23. Quelles sont les principales réussites de la mise en œuvre des mesures de réduction des risques de
catastrophe ? Veuillez détailler les facteurs de réussite.
94
Annexe 3 : Résumé des impacts du changement climatique en Afrique australe
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Rapport sur l’intégration et la mise en œuvre de mesures de réduction des risques de catastrophe en Afrique australe
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Imprimé à Addis-Abeba, en Ethiopie par l’Unité CEA Presse et éditions