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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
Tome 5
RELATIONS INTERNATIONALES
DGA
CENTRE DES HAUTES ÉTUDES DE L'ARMEMENT
COMITE POUR L'HISTOIRE DE L'ARMEMENT (CHARME)
NOTE GÉNÉRALE D'INTRODUCTION
Les lignes qui précèdent, écrites en décembre 1996 par l'ingénieur général Ma-
rest, expliquent dans quelles conditions et dans quel esprit ont été élaborés les
documents publiés par le Comité pour l'histoire de l'armement terrestre, qui sont
énumérés plus bas dans le plan général d'édition des travaux.
Le tome 5, rédigé pour l'essentiel en 1988-1989, et portant sur la période 1945-
1975, n'a pas été modifié après les bouleversements géopolitiques qui ont pro-
fondément changé les relations internationales au cours des treize dernières an-
nées. Il tient seulement compte des remarques faites par les personnes qui ont
bien voulu me communiquer leurs observations sur la version précédente (octo-
bre 1991), auxquelles je voudrais exprimer ici mes très sincères remerciements.
J'exprime aussi ma gratitude à Mademoiselle Claire Lemercier, secrétaire scienti-
fique du Département d'histoire de l'armement, et à ses collègues, sans lesquels
ce tome n'aurait pu être édité.
Janvier 2003
V
COMITE POUR L'HISTOIRE DE L'ARMEMENT TERRESTRE
PLAN GÉNÉRAL D'ÉDITION DES TRAVAUX
3
NOTES LIMINAIRES
Ce document présente un exposé aussi complet que possible des relations
internationales concernant l'armement terrestre en France pendant la période du
renouveau ; mais tout ne peut être dit, et chaque chapitre, voire chaque affaire,
pourrait justifier un développement plus détaillé.
Certains aspects sont encore protégés ou sensibles. Les archives relatives
aux négociations internationales ne sont ouvertes au public qu'après 60 ans.
Certaines archives n'ont pas été identifiées ou retrouvées, d'autres n'ont pas pu
être consultées. Il y donc des lacunes dans le déroulement chronologique restitué
dans certains chapitres : faute de documents écrits disponibles, aucune activité
n'a été mentionnée pendant certaines périodes, mais il ne faudrait pas en déduire
que rien d'intéressant n'a alors eu lieu. Ces lacunes pourront être comblées ulté-
rieurement.
Enfin, s'agissant de relations internationales, il serait nécessaire pour être
objectif ou complet de tenir compte du point de vue des autres pays concernés,
par exemple en étudiant leurs archives ; cet aspect n'a pas été abordé ici.
5
« What is past, is prologue »
7
SOMMAIRE
INTRODUCTION 11
CHAPITRE 1: GÉNÉRALITÉS - ORGANISATION 15
CHAPITRE 2: L'APRÈS-GUERRE. LE REDÉMARRAGE APRÈS LA LD3ÉRATTON 21
CHAPITRE 3: LES RELATIONS AVEC LES ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE 25
DES LIENS SE NOUENT 25
LES CONTRATS OFFSHORE 26
LES CONTRATS MWDP (DITS MARIS OU LARHN) 29
LES ACCORDS MWDDEA 33
LE PROGRAMME HA WK EUROPÉEN 35
LES ACCORDS DE COMPENSATIONS 38
LES PROGRAMMES DE COMPLÉMENTARITÉ 39
LE RATAC AMÉRICAIN 40
LE PROGRAMME ROLAND AMÉRICAIN 40
LES AUTRES PROGRAMMES „ 41
QUELQUES ÉVÉNEMENTS NOTABLES 45
CONCLUSION 47
CHAPITRE 4: LES RELATIONS AVEC LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D'ALLEMAGNE 49
PREMIERS CONTACTS 50
LE CHAR STANDARD FRANCO-ALLEMAND 52
LA CRÉATION DE L'INSTITUT FRANCO-ALLEMAND DE SAINT-LOUIS 57
LES AUTRES PROGRAMMES 58
DE NOUVELLES IMPULSIONS 60
UNE COOPÉRATION STRUCTURÉE ET VARIÉE 78
LE DOMAINE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS 81
10
INTRODUCTION
En fait, les relations internationales ont été prises en compte dès les premières
années de l'après-guerre, à l'état embryonnaire, par les acteurs perspicaces du re-
nouveau de l'armement terrestre en France. On peut ainsi lire dans le rapport d'acti-
vité de la DEFA de 1952 (p. 99), au chapitre « Service des télécommunications »
(TELEC), pourtant créé depuis peu :
« La préoccupation primordiale du Service des télécommunications a toujours
été de réaliser des matériels valables sur le plan international, c'est-à-dire suscepti-
bles d'être acceptés par l'OTAN et fabriqués pour les armées alliées.
Ainsi, il ne faut point s'étonner que certaines études aient porté, et porteront
encore dans les années à venir, sur la reproduction, d'ailleurs toujours difficile, de
certains matériels américains modernes,
Mais des études françaises originales continuent à s'imposer dans les domai-
nes :
- où nous avons une avance intéressante sur les autres pays et où nous avons
des chances raisonnables de développer des matériels supérieurs à ceux des al-
liés (ex : câbles, matériels à courants porteurs, etc.) ;
- où des raisons particulières de secret ne permettent pas d'espérer avant long-
temps un échange d'information avec les services de recherches des autres pays
de la coalition (radars, fusées, matériels infrarouges, détecteurs de mines, etc.).
De telles études sont d'ailleurs indispensables non seulement pour notre dé-
fense nationale, mais aussi pour le maintien dans le monde de notre position indus-
trielle et technique. »
Cette « philosophie », exprimée par la plume de l'ingénieur militaire général
Combaux (ou de l'IMC T. Lacoste), reflétait les idées des responsables français de
l'armement à cette époque, et montrait le chemin à suivre.
1
L'importance de ces activités dans le métier des ingénieurs de l'armement amena l'ins-
pecteur de l'armement à diffuser un guide sur les exportations et la coopération à l'usage de
tous les personnels concernés (note DMA/I du 26 août 1969).
13
CHAPITRE 1
GÉNÉRALITÉS - ORGANISATION
2
Voir instruction 4252/DN/CAB/ARM du 19 mars 1958 et circulaire 4808/DMA/DAI/O6 du
27 novembre 1965.
15
tement séparé de celui des attachés militaires. Les responsables de ces missions
eurent, à partir de 1968, le statut d'attachés d'armement, en liaison directe avec la
DAI. Le secteur armement terrestre fut, le plus souvent, traité par une section dis-
tincte confiée à un ingénieur venu de la DEFA (puis de la DTAT après 1965) ; il en
alla de même dans le secteur électronique3.
3
Ainsi, à Washington, furent en poste les ingénieurs en chef (ou principaux) Devenne, Cau-
chie, Corrihons, Chapouthier, Rétat, Marchand, Serre, etc. ; à Bonn, les ingénieurs en chef
(ou principaux) Bodard, Berger, Vimal du Monteil, Legrand, Decoux, Hoc, Martinet, Leduc,
etc., et, pour la section télécommunications, les ingénieurs principaux (ou en chef) Bédoura,
Proust, Ramé, Bussi, et à Londres Proust, etc.
4
D'abord au Trocadéro (dans des bâtiments préfabriqués), puis dans les bâtiments cons-
truits à cet effet porte Dauphine, jusqu'au transfert à Bruxelles en 1967.
5
Participation, à tous les stades, définie dès l'origine (note 7594 EMAT/3/ARMET du
28 novembre 1966).
16
consacrer exclusivement à l'action commerciale à l'exportation pour les productions
du GIAT6.
Le problème des taux de change resta lui aussi sans solution pendant de nom-
breuses années. Jusqu'en 1968, les parités officielles, qui demeuraient fixes entre
deux dévaluations, permettaient de déterminer les prix et les contributions de chacun
dans une monnaie choisie comme unité de compte. Par exemple, dans les pro-
grammes de missiles franco-allemands MILAN, HOT et Roland, les contrats princi-
paux, passés par l'État français à une société française, Nord-Aviation, étaient libel-
lés en francs. Le franc était donc l'unité de compte utilisée dans les accords inter-
gouvemementaux. À partir de 1968, les valeurs des monnaies les unes par rapport
aux autres furent soumises, en pratique, à la loi de l'offre et de la demande. La si-
tuation était alors la suivante :
- la France payait, au nom des deux pays, Nord-Aviation en francs ;
- Nord-Aviation achetait, avec les autorisations du contrôle des changes quand
cela était nécessaire, des DM pour payer la firme Bôlkow, son associé désigné ;
- Bôlkow achetait des francs pour payer ses sous-traitants français ;
- le gouvernement de la RFA remboursait, en francs, le gouvernement français de
la moitié des dépenses réelles, ce qui équivalait par principe aux dépenses faites
en Allemagne.
18
On constata vite que les frais de change engagés par les industriels étaient à la
charge des gouvernements, ce qui n'était pas négligeable, en proportion des som-
mes considérables ainsi transférées d'un pays à l'autre. Il était nécessaire de chan-
ger de système. Des réunions furent organisées avec des experts, et une clause fut
introduite dans les accords intergouvernementaux : la clause Troll, du nom du fonc-
tionnaire allemand qui la proposa. Finalement, la solution suivante fut retenue : la
contribution de chaque pays était fixée dans sa propre monnaie ; la RFA versait des
DM à la Banque de France, qui ouvrait un compte spécial à cet effet ; les dépenses
du maître d'œuvre (c'était Euromissile, groupement d'intérêt économique créé pour
ces programmes) étaient facturées selon les deux monnaies et réglées par la Ban-
que de France en utilisant les DM du compte spécial. Une telle solution, qui revenait
à utiliser deux monnaies de compte, put être mise en place en 1974 sans trop de
difficultés, grâce à l'aide du contrôle général des armées et du ministère des Finan-
ces8.
Malheureusement, cette méthode ne réglait pas un autre problème lié aux pa-
rités monétaires. Les contributions financières des États et les charges de travail
dans chacun des deux pays devaient être égales. Ce principe simple, rappelé dans
les accords intergouvernementaux à chacune des phases des programmes en
commun (et quelquefois qualifié de « juste retour »), était d'application d'autant plus
difficile que l'unité de mesure n'était pas définie : nombre d'heures de travail ou va-
leur marchande, et dans quelle monnaie, etc. D'interminables réunions sur ce thème
ont bien souvent failli faire échouer des programmes en coopération - sauvés en
définitive par les initiatives intelligentes de gestionnaires ayant le sens de l'intérêt
général.
Parmi les difficultés des relations internationales, il faut également citer la diffé-
rence des langues, signe visible d'autres différences (organisation, façon de vivre,
etc.). L'administration du ministère de la Défense, pourtant mieux préparée que celle
de la plupart des autres ministères, n'était pas en mesure de fournir pour les ré-
unions et pour un travail quotidien les traducteurs et les interprètes nécessaires.
Pendant très longtemps, on fit appel aux services spécialisés des autres pays et des
missions techniques de l'armement. Il faut rendre hommage au travail souvent écra-
sant que ces interprètes assurèrent dans des conditions difficiles et ignorées. Puis
l'adaptation se fit, au niveau de la profession puis, plus tard, au niveau de l'adminis-
tration.
Particulièrement avec l'aide de M. Peyrou, trésorier payeur général pour les Services in-
dustriels de l'armement, et, par ailleurs, directeur de cabinet d'Alain Poher, président du Sé-
nat.
19
accorder aux fabricants sa garantie contre la hausse éventuelle des prix intérieurs
(voir annexe 1.3). En fait, une telle garantie ne fut pas systématiquement accordée.
De même, la garantie contre les risques liés au client étranger (celle fournie par la
COFACE) fut rarement accordée pendant les premières années. Les conditions de
paiement différé et les diverses formes de crédit n'étaient pas non plus, jusque dans
les années 1960, acceptées ; la règle était que l'armement terrestre devait être payé
comptant. L'évolution des marchés dans ce domaine modifia plus tard quelque peu
les usages.
L'expérimentation des matériels développés pour l'exportation (comme le
VTT M3 Panhard), et non destinés aux armées françaises, ainsi que leur recette
avant livraison, posaient des problèmes nouveaux. La Section technique de l'armée
avait eu la responsabilité de ces expérimentations et de ces recettes. La création de
la DMA en 1961 et du SIAR (Service de la surveillance industrielle de l'armement)
avait quelque peu modifié les rôles. Une adaptation fut nécessaire et, à partir du
1 e r juin 1971, le SIAR devint responsable de la réception des matériels à la place de
la STAT, y compris pour les matériels exportés9.
Le régime des matériels de guerre avait été défini par le décret-loi du 18 avril
1939, les décrets A, B, C, D et les arrêtés E et F du 14 août 1939. Ces textes étaient
toujours en vigueur en 1969 ; des aménagements furent alors proposés pour les
adapter aux réalités de l'époque (Note 072554 DMA/DAI/91).
Les exportations de matériels de guerre ont toujours posé des problèmes diffi-
ciles, aussi bien dans le domaine militaire que diplomatique ou économique. Une
enquête commandée par le ministre (Michel Debré) au Contrôle général des armées
le 20 novembre 1970 permit de préciser un grand nombre de règles, comme celles
concernant la protection du secret. L'état-major des armées expliqua que les procé-
dures de la CIEEMG (Commission interministérielle d'examen de l'exportation des
matériels de guerre) n'étaient pas suffisantes pour les matériels classifiés, donc à
caractère confidentiel. La DAI proposa des méthodes pour recueillir l'avis des états-
majors, notamment dans le cas des équipements électroniques10. Finalement, un
arrêté ministériel du 2 avril 1971 définit la conduite à adopter pour essayer de maîtri-
ser ces problèmes. Dans le cas particulier des matériels développés en coopération,
un accord entre les pays concernés était nécessaire (cf. chapitres 4 et 5).
9
Une note conjointe de l'EMAT et de la DMA fixa certaines règles. Ainsi, lorsqu'un matériel
développé pour l'exportation présentait un intérêt pour l'EMAT, les expérimentations menées
par la STAT étaient gratuites.
10
Lettre 1133, DN/EMA/PROG.2/CD, signée du général Fourquet, et Note 70824,
DMA/DAI/41 du 5 février 1971.
20
CHAPITRE 2
L'APRÈS-GUERRE
LE REDÉMARRAGE APRÈS LA LIBÉRATION
11
En France, le Comité militaire des surplus alliés, présidé en 1951 par le général Mamier. À
l'OTAN, le Bureau de production. Il existait aussi un Office d'aide mutuelle (américain) char-
gé de la liquidation des surplus.
L'ingénieur miltaire Robineau, chef du département Production à l'ARL, reçut ainsi
en 1954 la visite d'un « représentant >> venu proposer des chars Sherman complets « à l'état
neuf » et des moteurs Continental neufs. Cette visite n'eut évidemment pas de suite.
22
pour assurer les réparations de matériels américains. On peut citer le cas des postes
radio réparés par les établissements Drapier à Saint-Cloud.
De cette activité particulière, qui assura un plan de charge significatif à l'indus-
trie d'armement en France à partir de 1945, et pendant près de vingt ans, on peut
retenir qu'elle a contribué à la renaissance de cette industrie, en la contraignant à
découvrir les qualités et les défauts des matériels américains et à acquérir un savoir-
faire (voire un savoir-pourquoi) précieux pour préparer les matériels de la génération
suivante.
23
CHAPITRE 3
LES RELATIONS AVEC LES ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE
Près de Casablanca, entre Roosevelt et Churchill ; les généraux de Gaulle et Giraud fu-
rent invités à une partie de la conférence.
14
Une fiche de la DMA datée du 27 mai 1971 estime le montant de l'aide au titre du PAM
jusqu'en 1961 à environ 3,6 milliards de dollars.
25
Mission militaire française au Pentagone en 1942, avaient désormais des postes de
responsabilité à la DEFA. De nouveaux matériels, de conception française, venaient
de naître, comme les prototypes du char de douze tonnes. L'IMC Roland alla en
mission aux États-Unis du 11 février au 10 mars 1949, et nota l'intérêt de ses interlo-
cuteurs pour l'originalité du char léger développé en France. À la fin de 1949, le se-
crétaire d'État aux Forces armées-Terre, Max Lejeune, demanda à la DEFA la fabri-
cation de quatre prototypes supplémentaires pour les expérimentations prévues par
les services américains . Après le choix du prototype AMX, à l'issue d'une expéri-
mentation comparée par la Section technique de l'armée, la DEFA obtint très vite les
crédits nécessaires, et le ministre de la Défense nationale (M. Pleven) confirma l'in-
térêt d'une expérimentation aux États-Unis, par une décision de septembre 1950. Le
prototype de char fut embarqué le 18 octobre 1950 au Havre, sur le Liberté ; l'ingé-
nieur en chef Roland accompagna le matériel, et le retour eut lieu le 22 décembre
195016. C'était une première.
Entre-temps, un accord entre les deux pays relatif à l'aide pour la défense mu-
tuelle avait été signé par H. Bonnet et D. Acheson le 27 janvier 1950. Cet accord,
paru au Journal officiel du 18 avril 1950, faisait référence à l'Alliance atlantique et,
conformément aux termes du traité, fut enregistré au secrétariat général des Nations
unies.
Un certain nombre d'ingénieurs militaires des fabrications d'armement purent
bénéficier, en ce début des années 1950, de missions « productivité » aux États-
Unis, parfois directement à la sortie de l'ENSAR (École nationale supérieure de
l'armement) : cela apparaissait comme un complément utile de formation. Toutes
ces expériences individuelles renforçaient les liens entre les deux côtés de l'Atlanti-
que, au moment où les structures de l'OTAN étaient progressivement mises en
place.
15
Note 0813 SEFAG/CAB du 5 octobre 1949.
16
Voir les comptes rendus de l'IMC Roland, de l'ingénieur civil Clabaut et de la STA
(29 janvier 1951).
26
çais. C'était un soutien à l'effort de défense français ; le matériel était remis aux
autorités françaises dès sa livraison ;
- les commandes additionnelles dites du type « Pleven-Dunn », ou extra-
budgétaires, sur contrats entre gouvernements, qui portaient sur du matériel pré-
vu dans les programmes d'équipement français, mais dépourvu de crédits au
budget. Le matériel était, en principe, destiné aux forces françaises. Ce type de
commandes est né de l'échange de lettres des 12 et 21 juillet 1952 entre le mi-
nistre français de la Défense nationale (M. Pleven) et l'ambassadeur des États-
Unis à Paris (M. Dunn)17 ;
- les commandes commerciales, qui faisaient l'objet de contrats avec des sociétés
privées ou avec le gouvernement (pour les arsenaux et établissements d'État). Le
matériel, destiné à l'un des pays de l'OTAN, était remis à celui-ci dans les mêmes
conditions que le matériel américain fourni au titre du PAM.
On trouvera en annexe III.1 une copie d'un protocole d'accord (Mémorandum of
Understanding) concernant les achats offshore, qui fut signé le 12 juin 1953 entre le
gouvernement des États-Unis et le gouvernement français. Les contrats étaient trai-
tés, du coté américain, par un organisme spécial, le MWDPT (Mutual Weapon De-
velopment Program Team), installé à Paris , et du coté français par les directions
spécialisées, dont la DEFA. Un Bureau de centralisation et de coordination adminis-
tratives des contrats offshore (BCCOS) fut créé à la Direction des services financiers
et des programmes du ministère de la Défense nationale. Ce bureau adressait par
exemple des certificats de prix aux services américains de Paris, certificats qui dé-
clenchaient les paiements.
Un échange de lettres entre ministres des Affaires étrangères, en date du 13 juin 1952,
abrogeant un échange de lettres du 13 mars précédent, plaçait les nouveaux accords dans
le cadre de l'accord de janvier 1950.
18
Ce Mutual Weapon Development Team était une mission américaine auprès de l'OTAN
(dont le quartier général était à Paris jusqu'en 1967) et des organismes régionaux. Il était
installé dans l'hôtel Talleyrand, au 2, rue Saint-Florentin. Le nom de Larkin donné aux
contrats du Mutual Weapon Development Program (MWDP) est celui du général américain
qui dirigeait cette mission.
27
Toujours en 1954, le service TELEC reçut des commandes de postes radio
pour un montant de 21 068 milliards de francs.
À partir de 1955, on note une réduction sensible des commandes offshore, et la
liquidation des commandes antérieures (radar COTAL, PHF 90, AN/GRC 5).
Le rapport d'activité de la DEFA en 1958 signale la livraison de
20 000 cartouches de 40 mm, ainsi que de 40 000 (sur 92 000) cartouches de
105 HEAT (High Explosive Anti Tank, c'est-à-dire à charge creuse), sur un contrat de
type UICS repris par Luchaire. La même année, la commande de 102 000 obus de
155 mm (fabriqués par les aciéries de Pompey) est terminée, alors que sont expé-
diées 150 000 (sur 190 000) munitions pour canon 155 Gun.
En 1959, le rapport d'activité signale la liquidation des commandes offshore de
munitions, avec la livraison de :
- 20 000 cartouches de 90 mm ;
- 90 000 cartouches de 105 HEAT ;
- 292 000 obus de 155 mm ;
- 13 900 coups complets de 120 mm.
Récapitulant les contrats offshore de sept années, le Service TELEC compte,
en 1959, vingt-six opérations, pour un montant de 63 millions de nouveaux francs.
On peut également placer dans le cadre des affaires offshore des accords par-
ticuliers relatifs à certains investissements ou installations, concernant par exemple
les poudreries, comme l'échange de lettres du 31 mai 1954 - abrogé par la suite -
ou celui du 23 septembre 1957. On peut signaler aussi l'échange de lettres du
23 septembre 1955 concernant les surplus américains.
L'accord du 30 janvier 1958 (dit accord Monnet-Dillon, voir annexe III.4) confir-
mait l'intérêt de ces contrats.
Il est incontestable que ces commandes américaines ont permis non seulement
d'entretenir l'industrie d'armement en France (établissements d'État, sociétés natio-
nales et industrie privée), en lui assurant une activité que le budget français ne per-
mettait pas de garantir19, mais aussi en la plaçant dans un environnement de
concurrence très bénéfique. La productivité, la qualité des produits, devinrent très
bonnes par rapport aux références américaines - les meilleures du monde à cette
époque. Des chaînes de fabrication de munitions, modernes et bien équipées, ou
encore des ateliers de production de matériels électroniques, ont été créés à l'occa-
sion des commandes offshore. Dans la plupart des cas, les spécifications imposées
ont été les spécifications américaines.
Enfin, et cela est très important, ces commandes ont procuré au Trésor un ap-
port en dollars dont l'économie française avait un besoin extrême à cette époque.
Pour TELEC, l'aide financière est estimée à près de la moitié du budget français des étu-
des, permettant ainsi d'aborder certaines études radar que la France seule serait incapable
de financer (rapport d'activité de 1959, p. 70).
28
LES CONTRATS MWDP (DITS MARIS OU LARKIN)
Le Service TELEC
29
année nom des contrats et objet montant part part F montant part part
prévu EU après EU F
des contrats avenants
(MF) (MF)
1954 F 03 MWP A 54 mise au point de radars d'acquisition ACAL
F 05 MWP A 54 mise au point de radars de surveillance du sol SDS-3 mm 1087 550 537
F 09 MWP A 54 télécommande radio de mines
Il faut ajouter 265 millions de francs pour le télépointeur-calculateur (TPC), ces crédits
provenant du Service technique.
1955 F 01 MWP A 55 radar anti-mortier
F 02 MWP A 55 radar de conduite de tir pour artillerie de moyen calibre COTAM VI
F 03 MWP A 55 radar de surveillance du sol (SDS-8,6 mm) 1395 895 500 1465,2 907,5 557,7
F 04 MWP A 55 fac-similé de campagne
F 05 MWP A 55 tube transformateur d'image en infrarouge moyen
1956 F 24 MWP A 56 brouilleurs de radars
F 31 MWP A 56 faisceau hertzien transistorisé 910 530 380 1134,8 635,5 499,3
F 32 MWP A 56 téléimprimeur transistorisé
1957 F 28 MWP A 57 radar de poursuite automatique difficilement brouillable 800 500 300
F 38 MWP A 57 poste radio portatif 135,8 68 67,8
1958 F 42 MWP A 58 radar AC 12
F 43 MWP A 58 poste radio de véhicule à 1 000 canaux
F 44 MWP A 58 radar de surveillance et d'observation à deux canaux 2610,8 1304,8 1306
F 45 MWP A 58 récepteur transistorisé de radiocommande de mines
F 51 MWP A 58 matériels annexes de téléimprimeur électronique
1959 F 61 MWP A 59 condensateurs électrolytiques et pseudoélectrolytiques
F 63 MWP A 59 cellules et thermocouples sensibles dans l'infrarouge moyen
F 65 MWP A 59 système de repérage et d'analyse des radars et brouilleurs
F 69 MWP A 59 compression de la parole
1960 F 72 MWP A 60 poste radio portable à bande latérale unique (BLU)
F 73 MWP A 60 tube intensificateur d'image
F 75 MWP A 60 transistor à effet de champ
F 76 MWP A 60 tube transformateur d'image en infrarouge moyen double chambre
F 83 MWP A 60 présérie de trente téléimprimeurs électroniques
1961 F 87 MWP A 61 répondeur Arabelle
Le Service technique (ST)
Selon des souvenirs de l'IG Robineau, non confirmés par les archives qui ont pu être
consultées.
21
Décision communiquée à la DEFA et à l'industriel par une note 22716 DMA/DEV/B1/DR
signée de Nardin, adjoint du délégué ministériel pour l'armement, en date du 24 décembre
1964.
22
Dont le président était L. Delpech, qui fut de 1974 à 1977 délégué ministériel pour
l'armement. Le directeur général était M. Adam, le responsable des études M. Oudry.
développés pour le char de vingt-cinq tonnes de Batignolles-Châtillon. Des ca-
semates tournantes furent étudiées par le bureau d'études Corre, et les prototy-
pes fabriqués par la société Pinguely. Ce programme, confié pour une large part
à l'ABS (Atelier de construction de Bourges), permit bon nombre de travaux inté-
ressants, notamment la mise au point du moteur SOFAM de 500 chevaux, qui
équipa ensuite les prototypes de char de trente tonnes.
- l'artillerie de 90 mm pour chars légers et les munitions correspondantes. Il s'agit
là de l'obus à charge creuse non tournante (obus G). Le contrat F 46 MWP A 58
permit des travaux de mise au point de cet obus.
- le canon de 175 mm tracté. Ce programme avait été proposé avec l'idée que la
munition, à l'instar de ce qui existait aux États-Unis pour un calibre de 203 mm (et
était recherché pour des calibres plus petits), pourrait être ultérieurement une
munition atomique. Les munitions ne faisaient pas partie du contrat, limité à la
seule artillerie. Une maquette en bois existe au musée de Bourges.
- l'automitrailleuse légère (AML).
Les contrats portaient sur des programmes déjà décidés et souvent déjà entre-
pris, avec des autorisations de programmes inscrites au budget français pour l'année
en cours. Mais les possibilités budgétaires, avec la règle des crédits annuels, limi-
taient les activités (nombre de prototypes, d'essais, etc.), et conduisaient souvent à
ralentir les travaux. L'aide américaine, lorsqu'elle était accordée, permettait de reve-
nir à un déroulement plus efficace et plus rapide.
Une autorisation de programme (crédit permettant d'engager des dépenses)
correspondant à la totalité de la part américaine était automatiquement et rapide-
ment accordée après la signature de l'accord, ce qui permettait de passer des mar-
chés beaucoup plus rapidement, d'autant qu'à cette époque, comme bien souvent,
on rencontrait en cours d'année des blocages et des reports de crédits du budget
français.
En ce qui concerne les paiements, les services américains remboursaient rapi-
dement l'avance faite par le Trésor français, sur présentation de relevés de dépen-
ses, comme prévu au contrat.
L'organisation
Pendant les dix années (de 1954 à 1964) de fonctionnement des contrats
MWDP - années très difficiles pour l'économie française : il faut se rappeler la situa-
tion des premiers mois de 1958 - , le potentiel de création a pu être sauvegardé,
voire développé. Il est clair que ces contrats ont contribué au renouveau de l'arme-
ment terrestre en France, tout en fournissant aux États-Unis des résultats techniques
intéressants à des coûts avantageux. On peut donc dire qu'ils ont été tout à fait bé-
néfiques pour les deux parties.
33
1957 entre les deux gouvernements pour faciliter l'échange de droits de propriété
industrielle et d'informations techniques intéressant la Défense (notamment des bre-
vets d'invention). L'instruction 463 DN/CAB/ARMET du 28 septembre 1957 rappela
les règles de sécurité (protection du secret) applicables notamment aux relations
internationales. Mais c'est en avril 1958 que la mission MWDP du général Larkin
proposa un nouveau système d'accords pour l'échange de renseignements techni-
ques, dits accords MWDDEA (DM 293 DN/CAB/ARM du 13 mai 1958, voir an-
nexe III.5). Une lettre du 12 août 195824, adressée au MWDPT, transmit une liste de
trente et un projets MWDDEA ; un complément de neuf projets TELEC et trois pro-
jets pour la protection ABC (atomique, biologique, chimique) fut envoyé le19août
1958.
Les premiers accords MWDDEA (Mutual Weapons Development Data Ex-
change Agreement) furent signés en avril 1959. S'ils concrétisèrent l'accord général
de 1958, ils n'avaient pas de clauses financières directes ; ils définissaient les condi-
tions applicables aux échanges de renseignements (circuits pour les corres-
pondances, les visites, les mesures de sécurité, etc.) pour les objets explicitement
mentionnés dans chacun des accords. On trouvera en annexe III."7 la liste des ac-
cords signés le 25 mai 1959 qui concernent l'armement terrestre.
Le 29 mai 1959, le MAAG-France adressa un mémorandum au général Mo-
relle, chef du GRML (Groupement de réception de matériels et de liaison25), pour
confirmer les façons de procéder.
Lettre 6043 MA/DSFP, signée par l'ingénieur en chef G. Monier, plus tard directeur géné-
ral de la SOFMA.
25
Le GRML était, depuis 1950, l'organisme français chargé des relations administratives
avec le MWDPT américain, notamment pour les contrats offshore et MWDP.
26
Note 22007 EMA/ARMET du 31 décembre 1959.
27
Par exemple les réunions à Paris des 21 mars 1962, 13 juin 1963, 20 janvier 1964 ; des
5 mai 1966 (Faugère, Felder) et 18 janvier 1968 (Faugère, Dawalt) ; les réunions à Was-
hington du 10 au 19 février 1969 (Aussaresses, Legrand, Marchand, Birra) ; à Paris, le
9 février 1970 (Dupont, Dawalt), au cours de laquelle furent abordés les sujets suivants:
ACRA, ACL/STRIM, Javelot, radar de recueil (hélicoptères) ANTPN-18, RATAC, comptabi-
lité Mallard-MCI ; la réunion à Paris du 8 septembre 1970 (Dupont, Birra); celle du
9 octobre 1972 (Vinson, Dubost).
34
reaux du ministère . La volonté de maintenir et de renforcer ces échanges d'infor-
mations fut d'ailleurs confirmée en 1962 par un accord franco-américain (dit Levê-
que-Cormoran). La désignation des responsables français {project officers), ainsi
que l'organisation des relations et des missions, donna parfois lieu à des rivalités
entre services, surtout dans les secteurs intertechniques ou interarmes.
Au fil des années, ces accords ont été complétés, modifiés, regroupés ou au
contraire décomposés en plusieurs, voire annulés, selon l'activité réelle ou les chan-
gements d'organisation dans les services de l'un ou l'autre pays. On peut citer quel-
ques nouveaux contrats (voir des exemples en annexes III.8 à 111.10) :
- A 61 F 151 : défense contre les agents biologiques ;
- A 61 F 168 : intensification d'images ;
- A 61 F 170 : véhicules blindés ;
- A 61 F 189 : système d'exploitation des données pour l'armée de Terre ;
- A 64 F 204 : essais de substances radioprotectrices ;
- A 64 F 1023 : lasers ;
- A 65 F 1041 : technologie des constituants des circuits intégrés ;
- A 65 F 1057 : moteurs pour véhicules militaires.
Il y eut aussi un accord signé en 1964 sur le minage terrestre. On citera égale-
ment, dans le domaine nucléaire, les contrats A 71 F 1145 (effets des armes nu-
cléaires sur les matériels) et A 74 F 1196 (matériels Radiac). Il y eut encore un
contrat sur la protection biologique contre les rayonnements nucléaires, contrat rele-
vant de la DRME, Direction des recherches et moyens d'essais (A 69 F 1125). De
même, il existait un contrat sur les blessures par projectiles et éclats, relevant du
Service de santé (A 61 F 183).
De 1959 à 1968, en moyenne cinq nouveaux accords ont été conclus chaque
année. Un grand nombre étaient encore en activité en 1980 et le sont probablement
encore aujourd'hui.
Au 1 e r janvier 1972, on recensait trente-trois contrats MWDDEA Terre, sur un
total de quatre-vingt-six - mais on a vu que certains contrats non recensés Terre
pouvaient concerner l'armement terrestre.
Il n'est pas exagéré de dire que les accords MWDDEA ont donné à la coopéra-
tion franco-américaine dans le domaine de l'armement terrestre une profonde réalité.
Presque tous les ingénieurs ayant eu des responsabilités dans le domaine des étu-
des ont découvert les États-Unis et le fonctionnement de l'administration américaine
à l'occasion de missions organisées dans le cadre de ces accords, et ont ainsi noué
des relations souvent amicales avec leurs correspondants. Réciproquement, on peut
penser que les ingénieurs américains ont mieux compris et apprécié l'originalité et
les capacités d'innovation de l'industrie d'armement française.
LE PROGRAMME HAWKEUROPÉEN
C'est en 1958 que la proposition américaine d'équiper les armées des pays de
l'OTAN d'un système d'armes de défense antiaérienne moderne - l e Hawk- prit
forme, après avoir été longuement étudiée par un groupe de travail OTAN (le groupe
AC/190). Une fiche de l'IMCT Rombout datée du 25 avril 1958 rendait compte d'une
réunion de ce groupe. En mai 1958, le directeur des Études et fabrications d'arme-
ment (l'ingénieur militaire général Carougeau) écrivait, sous le timbre
ST/DEFA/SD.E/HK (le sous-directeur engins du Service technique était
l'IMG Tayeau), à l'inspecteur général des fabrications et programmes des forces ar-
mées (le général Crépin) pour exposer les problèmes de toutes natures posés par la
fabrication du Hawk en Europe dans un cadre tripartite (France, RFA, Italie), comme
cela avait été retenu. La question de la participation française au programme fut po-
sée au secrétaire d'État aux Forces armées-Terre (Lettre 320 IGPFA/SC du 24 mai
1958). Les besoins des armées furent précisés (Note 2356 EMFA/33/TS, adressée
par le général Ely au cabinet armement du ministre des armées) ; ils étaient de dix
bataillons (quarante batteries), dont 40 % pour l'armée de Terre et 60 % pour l'armée
de l'Air.
De nombreuses réunions eurent lieu, notamment à l'OTAN, pour préciser les
conditions de cession, par les Américains, de la licence de production, et surtout
pour estimer les dépenses à prévoir. Finalement, deux autres pays européens - la
Belgique et les Pays-Bas - entrèrent dans le club des pays désireux de s'équiper du
Hawk et de participer à sa production en Europe.
Une importante mission, dirigée par le général Crépin et comprenant les ingé-
nieurs en chef ou principaux Joyau, Mirabel, Usunier, Corrihons, Wenisch et Haas,
se rendit aux États-Unis du 12 au 15 septembre 1958.
Le cabinet armement du ministre des Armées (dirigé par le général Lavaud)
donna des instructions au représentant français au groupe OTAN Hawk
(l'IG Tayeau) pour engager la France sur la base d'un programme de dix groupes
Hawk, soit 40 batteries et 2 000 engins. Le coût estimé, le 6 novembre 1958, sur la
base des prix étudiés à l'OTAN, était de l'ordre de 80 milliards de francs. Fin novem-
bre, il était évalué à 150 milliards (dont 105 pour la partie électronique), ce qui était
d'ailleurs jugé incompatible avec la poursuite des opérations militaires actives en
Algérie.
Dès l'été 1958, il était admis par tous les pays participants (les cinq pays euro-
péens et les États-Unis) que la France jouerait le rôle de pays pijote en Europe,
c'est-à-dire que les organismes de gestion à créer (au niveau des États comme au
niveau des sociétés industrielles) seraient implantés en France, et que le premier
contractant {Prime Contracter, selon l'usage à l'époque aux États-Unis pour les
grands programmes américains, usage préconisé par l'OTAN) serait français (cf. le
premier projet de convention rédigé le 23 septembre 1958). Le choix de ce premier
contractant était important ; la société CSF avait fait des offres de services29. La
DEFA proposa la société Thomson, par une lettre du 14 août 1958. Finalement,
Thomson créa, avec l'accord de ses partenaires, la Société européenne de télégui-
Lettre personnelle, le 22 juillet 1958, de son président, M. Ponte, au ministre des Armées,
M. Guillaumat.
36
dage (SETEL), pour recevoir et gérer les contrats qui seraient passés par l'Etat fran-
çais au nom des cinq pays participants.
Une réunion franco-allemande fut organisée à l'état-major de la Défense natio-
nale, qui dépendait du président du Conseil (le général de Gaulle), le
28 octobre 1958, pour fixer les bases du programme. Elle préparait une réunion des
ministres de la Défense français, allemand et italien, qui eut lieu le 16 décembre
1958.
En 1961, deux problèmes contractuels et financiers furent résolus. Touchant au
régime des douanes et aux clauses de garantie de change, ils étaient entraînés par
la fabrication du Hawk par une société de droit français (la SETEL), mais constituée
de plusieurs partenaires européens.
La fabrication européenne fut lancée en 1962 dans le cadre OTAN, sous la di-
rection du comité des cinq directeurs européens et du Bureau de gestion
OTAN-Hawk (BGOH). Après l'équipement des industriels européens en machines,
outillages et appareils de contrôle, il devenait possible de passer de l'assemblage de
pièces d'origine américaine à une véritable production européenne. La DEFA avait
mis en place, à l'Atelier de construction de Puteaux (APX), une équipe de dix-neuf
ingénieurs et quinze techniciens, pour assurer la surveillance des industriels français
participant au programme Hawk, notamment dans les domaines suivants :
- étude et approbation des dossiers de définition, des gammes de fabrication, des
procédures de contrôle et des cahiers de recette ;
- choix des matières premières, qualification des pièces détachées, autorisation
des lancements de fabrication ;
- approbation des outillages et des investissements ;
- surveillance des plannings et des délais ;
- contrôle des dépenses effectuées suivant le régime de remboursement de frais ;
- exécution des opérations en usine.
L'Atelier de construction de Tarbes (ATS) était chargé du montage de
277 rampes de lancement, ainsi que de la fabrication de certains éléments.
Un centre de montage du missile, avec ses éléments pyrotechniques, fut ins-
tallé à l'Atelier de chargement de Salbris (dépendant de la DEFA). Il assembla,
en 1962, 25 missiles provenant des trois chaînes de production (française, alle-
mande et italienne), et 90 en 1963.
Au Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux (CIEES) de Colomb-Béchar,
une base (la base Béatrice) avait été aménagée pour les essais de tirs techniques
Hawk. Le premier tir eut lieu le 28 avril 1962 et dix autres suivirent avant la fin de
cette même année. Dix-sept tirs furent effectués en 1963.
37
Pour les pièces de rechange, un dépôt commun à quatre pays du programme
fut installé en 1963 à Châtellerault, dans des locaux de la Manufacture nationale
d'armes (MAC).
Cette responsabilité du soutien logistique fut ensuite transférée à l'agence
OTAN d'approvisionnement (NMSSS, NATO Maintenance Support and Supply Ser-
vice), devenue plus tard la NAMSA {NATO Maintenance and Supply Agency).
Le financement commun du soutien logistique fit l'objet d'un accord spécial, qui
entra en vigueur le 30 novembre 1965. L'État français recevait mandat de passer les
marchés logistiques pour le compte de l'ensemble des pays. La totalité des batteries
avaient été livrées, mais le programme de production n'était pas terminé. 165 tirs
d'essais avaient été effectués, dont 130 au CIEES à Colomb-Béchar (Hammaguir) et
35 à Salto di Queirra, en Sicile.
38
AMX 13 livrés à l'Italie (cf. chapitre 6) entraient d'une certaine façon dans cette caté-
gorie.
Comme cet accord de 1961 couvrait des opérations à conclure entre le
er
1 janvier 1962 et le 30 juin 1963 (fin de l'année fiscale américaine), il fut convenu
qu'il pourrait être prolongé par des échanges de lettres. C'est ainsi que le contrat
offshore EUC 3759, portant sur des missiles SS 11, fait référence au MOU du 12 juin
1953 et à l'échange de lettres entre MM. Messmer et Gilpatric des 1 e r février et
8 mars 1963 (compensation entre missiles antichars et avions Crusade?0). Certai-
nes exportations d'armements français en Europe ont donc le caractère de compen-
sations à des achats aux États-Unis.
Dans le secteur électronique, une mission dirigée par l'IG Lacoste (DMA/DEL)
et comprenant le capitaine de vaisseau Cagger (EMA), le capitaine de frégate Maler
(DEL) et l'ICVouillot (DEFA/TELEC) se rendit à Washington du 14 au 19 janvier
1963. Un accord de complémentarité fut ainsi signé, le 8 avril 1964, en vertu duquel
la France termina le développement d'un poste radio portable à bande latérale uni-
que31 de dix watts. Cet accord faisait suite au contrat F 72 MWP A 60 ; huit prototy-
pes de ce poste radio portatif TR-TM 4 avaient été livrés à WSArmy pour essais
en 1963, essais effectués à Fort Monmouth en 1964.
Parmi les premiers accords de complémentarité, on peut signaler l'arme de
20 mm AME 621, qui intéressait YUSArmy et fut classée dans la catégorie A (im-
portante pour les deux pays) en 1963, et les échanges d'informations sur les pro-
grammes de missiles antichars d'infanterie (accord MILAN-MAW), engagés égale-
ment en 1963.
LE R A T A C AMÉRICAIN
C'est en 1968 que WSArmy manifesta son intérêt pour le RATAC (radar
d'acquisition et de tir), développé en coopération franco-allemande (LCT et LMT
d'une part, SEL-Lorentz d'autre part). Après une mission de présentation aux États
Unis au printemps 1969, un des prototypes, le prototype de référence, fut prêté gra-
tuitement pour une durée de trois mois, de juillet à octobre 1969.
Un protocole d'accord (rédigé en langues française et américaine) fut signé le
29 janvier 1970 par les représentants de chacun des trois pays : le Dr. Mulhausen
pour la RFA, l'IG Assens pour la France, M. Birra pour les États-Unis. Le RATAC fut
adopté en 1970 par WSArmy, qui acheta la licence de fabrication, fabrication qui
devait être assurée par la société Giïlïllan. Toutefois, les vingt-sept premiers équi-
pements furent commandés en Europe (au consortium LMT et SEL), le premier étant
livré à la fin de 1970. L'USArmy aurait utilisé des RATAC au Vietnam.
Les sujets retenus lors de cette discussion étaient le Crotale et le Javelot. En revanche,
les propositions françaises concernant l'ACRA ne furent pas retenues.
33
Les représentants américains étaient l'amiral Weymouth et les généraux Evans et Vinson ;
la délégation française (des trois armes) était menée par l'IGA Bédoura, du SCTI.
34
Le Crotale avait déjà été présenté à l'état-major de VUS Army en novembre 1969.
40
par British Aircraft Corporation et un consortium Norden-Pratt et Whitney) fut organi-
sée, également à Fort Bliss, en juin 1972.
LeSS11
Javelot
La vedette de pontage
Un accord fut signé en 1972 pour procéder à une évaluation commune aux
États-Unis de la vedette de pontage modèle F1 adoptée par l'armée française et du
Ribbon Bridge (pont flottant) fabriqué aux États-Unis. Un prototype de vedette fut
prêté pendant un an à partir de novembre 1971.
Une mission comprenant l'ICA Mallet (DTAT/MOB/MG), l'IPA Mounier (ETAS,
Établissement d'expériences techniques d'Angers) et l'IPA de Fournas (DAI) se ren-
dit du 1 au 9 mars 1972, en compagnie de l'IPA Marchand et de l'IETA Demeocq, de
la MTA Washington, à Fort Belvoir, où avait lieu l'expérimentation. Une réunion de
conclusions fut organisée du 19 au 22 juin 1972.
L'aéromobilité
42
L'utilisation du SS 11 sur hélicoptère Alouette, d'abord en télécommande ma-
nuelle, puis les premiers essais en télécommande automatique en 1968-1969, ou-
vrant la voie au montage du HOT sur hélicoptère, montraient la maîtrise des services
français dans ce nouveau secteur. Dans ce contexte, il faut noter le rôle déterminant
des viseurs stabilisés par gyroscopes, ou gyromètres, développés par la DTAT à
partir des idées du service optique de l'APX (avec notamment NC Deramond).
Un viseur APX Bezu M 260 fut prêté aux services américains.
En 1973 (fiche 217 EMAT/Études du 18 avril), parmi les achats possibles aux
États-Unis dans le domaine de l'armement terrestre, on n'envisageait guère que des
équipements pour l'armement des hélicoptères et des capteurs au sol.
L'accord MILAN/MAW
Le secteur NBC
Le secteur électronique
On ne reviendra pas sur les essais d'un prototype AMX 13 (appelé encore char
de douze tonnes) aux États-Unis, rappelés au début de ce chapitre37. Dans le pro-
longement de cette affaire, une expérimentation à VAberdeen Proving Ground fut
également organisée, en 1952, pour le prototype du char de cinquante tonnes
(AMX 50), armé alors d'un canon de 100 mm à V 0 1000 m/s. L'ingénieur militaire de
1 re classe Bodin dirigeait l'équipe de l'AMX qui accompagna le matériel. Les perfor-
mances du char furent plus qu'honorables38, et l'AMX 50 fut systématiquement pré-
senté aux responsables américains et étrangers, mais l'espoir d'une aide américaine
pour sa production ne fut jamais concrétisé.
On rappellera aussi les essais aux États-Unis de matériels étudiés et fabriqués
à l'occasion d'un contrat Maris (MWDP), comme l'ELC ou l'AML, sans parler des
secteurs électronique ou NBC.
De la même façon, il n'est pas possible de citer toutes les missions de respon-
sables français aux Etats-Unis pendant la période 1945-1975, missions dont le nom-
bre annuel était devenu très grand - mais sans doute bien inférieur au nombre de
missions des responsables des autres pays alliés. On en rappellera seulement quel-
ques-unes, surtout parmi les plus anciennes.
Le ministre de la Défense nationale, M. Pleven, se rendit aux États-Unis le
26 octobre 1950, accompagné du général Blanc, chef d'état-major de l'armée, et des
ingénieurs généraux Salmon, directeur des études et fabrications d'armement, et
Lafargue, chef du Service technique. Une mission à caractère plus technique eut lieu
en même temps : elle comprenait l'ingénieur général Carougeau (artillerie) et les in-
génieurs en chef Combaux (télécommunications), Roland (autochars), Lemaître (gé-
nie) et Jund (défense contre avions). Cette mission permit certainement de mieux
définir la forme de l'aide militaire américaine, compte tenu des besoins et des capa-
cités de l'industrie d'armement terrestre en France ; le prototype de char léger AMX
Quelques années plus tard (vers 1960), les services américains marquèrent leur intérêt
pour l'AMX 13 à tourelle FL 11, un peu plus léger, donc plus facile à transporter par avion.
Cependant, le rapport d'essais critique une puissance de feu faible compte tenu de la
masse totale.
45
qui venait d'arriver aux États-Unis pour une expérimentation approfondie en était un
exemple.
On signalera ensuite la mission conjointe, en septembre-octobre 1953, de
l'IMP Viviez, responsable des études de tourelles au département Auto-chars de la
DEFA, et de l'IMP Bedaux, chef du service des études de l'AMX. Cette mission per-
mit de bien connaître les travaux américains dans cet important secteur, et eut une
influence certaine et durable sur de nombreuses activités en France (armements
divers de la famille AMX 13, automoteurs, chars de 40 et 50 tonnes) ; elle déboucha
sur les projets de tourelles du char standard franco-allemand, qui devint AMX 30 et
Léopard 1 (cf. chapitre 4).
On a déjà évoqué l'importante mission qui, en 1958, donna le départ du pro-
gramme Hawk pour la France.
Au milieu de l'été 1959, les services américains chargés de centraliser les
contrats d'échange d'informations MWDDEA, qui venaient d'entrer en vigueur, invitè-
rent quelques project officers français à se rendre aux États-Unis, dans le cadre des
contrats dont ils avaient la charge. Finalement, la DEFA décida d'envoyer une mis-
sion d'un niveau plus élevé pour visiter l'ensemble des activités d'études de maté-
riels classiques (conventional) de VOrdnance. Cette mission, placée sous la houlette
de l'ingénieur général Molinié (directeur de l'AMX), comprenait le général de Chergé
(directeur de la STA), l'IG Sutterlin (ST/MU), les IMC Marest (ABS), Tellié (MAS) et
Josset (ST/ART, chargé de la centralisation des contrats MWDP et MWDDEA). Tous
les arsenaux classiques furent visités : Frankfort, Picatinny, Watertown, Watervliet,
Springfield, Détroit, Rock Island, et, bien entendu, Aberdeen Proving Ground et le
Pentagone à Washington. Cette mission, du fait de la diversité et de la quantité
d'informations échangées et des fonctions des participants, servit de référence pour
le catalogue des études d'armement terrestre en France pendant plusieurs années.
Ainsi, l'existence du Red Eye américain (missile sol-air à guidage infrarouge porté
par un fantassin) arrêta le programme de la tourelle bitube de 30 mm destinée à la
défense antiaérienne des unités blindées.
En avril 1961, toujours à l'invitation des services américains, qui prenaient
d'ailleurs financièrement à leur charge les frais de la mission à l'intérieur des
États-Unis, fut organisée une mission pour le secteur auto-chars. Elle comprenait
l'IMC Robineau, chef du département Auto-chars, et les IMP Bagneux et Pommellet,
de l'AMX.
Une mission concernant le secteur Mines alla aux États-Unis en octobre 1966,
dans le cadre d'un accord MWDDEA.
Parmi les missions importantes, il faut enfin noter celle du général de Boissieu,
chef d'état-major de l'armée de Terre, en mars 1972.
46
CONCLUSION
À part un certain ralentissement, pour ne pas dire un gel, des relations avec les
États-Unis de 1966 à 196939, qui s'explique par les décisions françaises relatives au
fonctionnement de l'OTAN et surtout par des analyses différentes de la situation au
Vietnam, la coopération entre les deux pays a toujours été marquée :
- pour les Américains, par la volonté d'avoir avec la France des relations meilleures
que celles auxquelles on aurait pu s'attendre compte tenu de notre position parti-
culière à l'OTAN ; la justification en était politique, militaire et technique ;
- pour les Français, par la conscience que les États-Unis représentaient un marché
potentiel et surtout un réservoir de technologies incomparable.
Cette coopération, mutuellement bénéfique, a été un élément positif de la co-
hésion des pays membres de l'Alliance atlantique. Elle traduit une réalité peu
conforme à certaines apparences.
Jusqu'à l'élection à la Maison Blanche du président Nixon, qui avait été vice-président
de 1952 à 1960 (pendant la présidence du général Eisenhower).
47
CHAPITRE 4
LES RELATIONS AVEC
LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D'ALLEMAGNE
À la fin de la guerre, en mai 1945, l'État allemand, ses institutions, son écono-
mie, sont en ruines. L'armée française occupe une partie du territoire de l'Allemagne
-partie constituée de portions prélevées sur les zones américaine et britannique, car
l'URSS s'était prononcée contre l'attribution d'un territoire d'occupation à la France.
La Sarre, détachée en fait de l'Allemagne, est administrée par un haut commissaire
français. Depuis la libération de son territoire, la France a cherché à reconstruire son
industrie et, en priorité, suivant les instructions du gouvernement du général
de Gaulle, ses capacités de fabrication d'armes. Il était donc naturel d'utiliser ce qui
était encore récupérable dans les usines allemandes situées dans la zone occupée
par l'armée française. La 1 re armée (l'armée du général de Lattre de Tassigny) avait
une section technique (la section T), chargée notamment de rendre possible une
utilisation industrielle des ressources disponibles.
Ainsi, dans le secteur des chars, une mission fut envoyée en Allemagne dès le
er
1 juin 1945 ; elle comprenait notamment l'IMC Roland, l'IMP Fischer et l'IMP Molinié
(responsables désormais du secteur auto-char), et elle travailla, en liaison avec la
section T de la 1 r e armée (IMC de Verbigier de Saint-Paul), à un inventaire des maté-
riels et équipements utilisables dans les usines Maybach (moteurs) et ZF (boîtes de
vitesses).
Il en alla certainement de même dans les autres secteurs, comme l'artillerie, le
génie ou les armes et munitions.
On récupéra d'abord les machines-outils prises par les Allemands de 1940
à 1944 ; des documents techniques, ainsi que des machines réquisitionnées, furent
envoyées dans les établissements de la DEFA.
C'est dans ce contexte qu'il faut placer l'arrivée en France de nombreux ingé-
nieurs et techniciens allemands spécialisés dans les activités d'armement. Il est diffi-
cile d'en connaître le nombre exact (quelques centaines probablement), car leurs
statuts étaient très variés, certains étant d'ailleurs des prisonniers de guerre. Le cas
le plus connu concerne l'équipe du professeur Schardin, qui fut le noyau initial du
Laboratoire de recherches de Saint-Louis (devenu en 1958 l'ISL). Mais il faut aussi
citer les équipes venues au laboratoire de Vemon, l'une travaillant sur les moteurs
de chars, l'autre sur les propulseurs de roquettes (devenues plus tard des missiles
guidés). En 1945 fut constitué à Vernon, sous l'autorité du Dr. Maybach et de son
adjoint M. von Kienlin, le groupe M, chargé d'étudier le moteur HL 295 du char de
50 tonnes (HL signifiant Hochleistungf0. En 1950, le LRBA de Vernon (Laboratoire
de recherches balistiques et aérodynamiques) embaucha des techniciens allemands
de la firme Maybach pour l'étude et le montage en France des moteurs prototypes
de char fabriqués par Maybach pour le compte de la DEFA. En 1955, ce groupe M
fut transféré à l'AMX, qui conservait le HL 295, alors que le HL 235 était envoyé à
PREMIERS CONTACTS
51
I
LE CHAR STANDARD FRANCO-ALLEMAND
Les accords de Colomb-Béchar permirent aux services des deux pays d'orga-
niser des réunions d'experts. Ainsi, pour les chars, fut constitué un groupe spécialisé
(le groupe A), qui entreprit de rédiger des spécifications communes, techniques et
militaires, pour la réalisation en commun d'un char moyen.
La première réunion du groupe A eut lieu à Bonn (dans les premiers bâtiments
du BMVtdg, installés sur le plateau de la Hardthôhe) le 12 février 1957. Les discus-
sions suivantes eurent lieu à Paris (Saint-Cloud et Satory) le 27 mars 1957, puis à
Bonn le 12 juillet. Elles aboutirent assez vite à un accord sur les caractéristiques du
nouveau char à développer, conforme pour l'essentiel à l'accord FINABEL3A5
adopté peu avant par les états-majors des alliés européens (fiche 53 EMA/ARMET/F
du 10 février 957).
À la fin de 1957, on pouvait penser que les deux pays adopteraient le même
char, car les divergences étaient plutôt secondaires sur le plan technique. Ainsi, le
canon de 105 mm, tirant à une vitesse initiale de 1000 m/s l'obus à charge creuse
non tournante (l'obus G, du nom de son inventeur, un ingénieur allemand, obus pa-
tiemment mis au point au laboratoire de Saint-Louis et à Bourges) avait reçu l'accord
des spécialistes allemands (dont le colonel von Uslar, chef du bureau artillerie au
BMVtdg) au cours de la réunion du groupe A à Bourges les 5, 6 et
7 novembre 1957 ; les tracés de ce canon (le D 1507) étaient utilisés pour les études
de tourelles en Allemagne depuis l'origine du programme.
Au cours de l'année 1958, une exigence nouvelle apparut : le caractère poly-
carburant du moteur. Il faut rappeler qu'à cette époque, et depuis la fin de la guerre,
le seul carburant disponible en Occident pour les véhicules militaires (y compris les
chars) était l'essence à haut indice d'octane, d'ailleurs normalisée par l'OTAN selon
des spécifications américaines ; les gasoils, réservés à quelques usages spéciaux,
avaient des points de figeage de -18 °C au mieux, donc étaient incompatibles avec
les températures de fonctionnement définies par le Stanag OTAN 2810 (de - 40 °C à
+ 50 °C). Tous les moteurs de véhicules militaires occidentaux étaient donc des
moteurs à allumage commandé. Pour utiliser des moteurs diesel, il fallait que ceux-ci
puissent fonctionner de façon convenable avec de l'essence ou des mélanges de
carburants à faible indice de cétane. Les progrès techniques dans la maîtrise de la
combustion et dans la fiabilité des injecteurs laissaient espérer que l'on disposerait,
à terme, de tels moteurs. Les projets allemands s'orientèrent donc vers l'emploi du
moteur diesel proposé par la firme Daimler-Benz, au lieu du moteur à allumage
commandé Maybach HL 295 (mis au point en France et utilisé sur le char de
50 tonnes).
Du coté français, on remplaça le moteur Maybach par un moteur nettement
plus léger, le SOFAM douze cylindres, mis au point pour le char de 25 tonnes et
pour l'obusier automoteur de 155; ce moteur équipait les prototypes du char
AMX 30 (procès-verbal de la réunion du groupe A à Satory, les 4 et 5 décembre
1958).
Une divergence, plus importante encore par ses conséquences, apparut
en 1959 à propos du canon. Au cours d'une réunion du groupe A à Rome, le
8 avril 1959, la délégation allemande annonça qu'elle avait passé commande de ca-
53
nons de 105 britanniques pour des essais sur des prototypes allemands. Au cours
de la même réunion, les services allemands invitèrent les Français à participer, les
21 et 22 avril 1959, à une présentation des travaux réalisés en RFA par les deux
groupes d'industriels (groupe A et groupe B), en précisant qu'une délégation britan-
nique assisterait à cette présentation43. Des réunions furent alors organisées pour
présenter également les travaux réalisés en France. Des tirs comparatifs furent ef-
fectués à Bourges (ETBS)44. Au cours d'une réunion à Satory, le 20 avril 1959, des
maquettes en bois furent présentées et la discussion s'orienta vers les études de
moteurs polycarburants et les mérites respectifs des différentes méthodes de ré-
glage du tir (mitrailleuse auxiliaire ou télémètre). Puis les trois délégations se rendi-
rent, par le TEE, à Dûsseldorf. Au cours de la présentation des travaux, qui eut lieu
dans les locaux de la firme Rheinsthal, le colonel von Uslar annonça que, sur les
quatre prototypes allemands, trois seraient équipés du canon de 105 mm Rheinme-
tal (en cours d'étude) et le quatrième du canon de 105 mm proposé par les Britanni-
ques (le canon du char Centurion, tirant les munitions APDS et Squash-Head). En
fait, d'après l'exposé du Dr. Bode, de la firme Wegman, l'étude de cette quatrième
solution avait commencé quelques semaines seulement avant la réunion.
Au cours de la réunion du groupe A tripartite (donc avec l'Italie) à Caserta (Ita-
lie), les 16 et 17 novembre 1960, le général Braunig, qui avait succédé au général
Schanze à la tête de la délégation allemande, expliqua que l'on avait vérifié, grâce à
un montage expérimental sur une tourelle Wegman, que le tir était possible avec le
canon anglais (donc sans frein de bouche), et que la construction de deux prototy-
pes de tourelle avec canon anglais avait été décidée ; les essais de ces prototypes
devaient être terminés en juillet 1961.
Quelques jours plus tard, le 24 novembre 1960, avait lieu à Bonn une réunion
des ministres. M. Strauss annonça à M. Messmer que les États-Unis avaient adopté
le canon anglais45 et qu'il serait opportun que la France et la RFA fissent le même
choix pour le futur char standard.
Le canon L7 A1, qui avait une chambre dont le volume était identique à celui du canon
américain ; la rayure du tube anglais était adaptée au tir de munitions sous-calibrées APDS
(Armor Piercing Discarding Sabot).
Comme la délégation française eut la surprise de le constater, cette présentation avait en
fait été organisée dans le cadre d'un accord germano-britannique (groupe de travail n° 8
« blindés »).
44
Les résultats furent les suivants : pour le Centurion avec munition APDS, portée utile de
combat (PUC) de 1600 mètres environ, mais dispersion supérieure ou égale à 2 millièmes et
perforation de la cible OTAN 120 mm à 65 ° jusqu'à 1000 yards seulement.
45
L'annonce de cette adoption (devenue effective par la suite) était alors quelque peu pré-
maturée.
54
Le groupe A fut réuni dès le 10 avril 1961 à Bonn pour examiner les résultats
de ces essais et faire des propositions pour la suite de la coopération46. Le colonel
italien Fiandini, qui présidait la commission d'essais, en présentant le rapport de
cette commission, expliqua que le prototype allemand avait eu des incidents techni-
ques empêchant de terminer les essais et qu'il convenait de refaire les essais de
ce prototype I A.
Quant aux essais de perforation des blindages, ni l'obus APDS ni le
Squash-Head ne perforaient la cible OTAN inclinée à 64° 20, placée à une distance
de 1000 ou 2000 mètres, ce qui était demandé par les spécifications et réalisé par
l'obus G du prototype DEFA/AMX. La réunion, à partir de ces résultats, s'orienta vers
des discussions techniques pour savoir quelles solutions seraient à retenir pour les
prototypes de deuxième génération, prélude à une présérie.
Le Dr. Fischer, chef de la division T (Technik) au ministère fédéral de la Dé-
fense, vint, après le déjeuner, prendre en main la réunion et lui donner l'aspect poli-
tique qu'il souhaitait. Il fit référence à un échange de lettres entre M. Messmer et
M. Strauss et à la nécessité de préparer leur prochain entretien, rappela la volonté
allemande d'aller vite et de s'engager immédiatement sur une présérie, en pensant
déjà à la suite, expliqua qu'il était temps de parler d'accords de production « sans
avoir peur de parler de pourcentages », et, « pour accélérer le débat, sans chercher
à être courtois », présenta les choix proposés par la RFA sur les points essentiels :
- moteur : le moteur polycarburant Daimler-Benz ;
- canon : le canon anglais, « bien que les résultats du canon français aient été très
bons » ; pour les munitions, une standardisation serait nécessaire ;
- châssis : le prototype A amélioré.
L'ingénieur général Molinié répondit « avec sourire et franchise », en deman-
dant quels étaient les éléments français préconisés, sans obtenir de réponse autre
que le souhait d'avoir des tourelles interchangeables. Le Dr. Fischer quitta alors la
réunion. On se sépara ensuite très vite, après avoir convenu de deux réunions d'ex-
perts (le 24 avril à Satory et le 8 mai à Brunswick, au bureau d'études Porsche) pour
étudier les conditions d'interchangeabilité des tourelles. Le Dr. Fischer revint à la fin
de la réunion, pour dire sa déception de ne pas pouvoir proposer aux ministres une
solution commune ou une « déclaration technique commune »48.
En fait, la réunion avait été avancée à la demande du ministre allemand, M. Strauss, pour
préparer une prochaine rencontre avec M. Messmer, ministre français des Armées.
47
Parmi ces incidents, le plus grave concernait les galets de roulement, qui n'avaient pas
résisté à l'épreuve de déplacement sur route (le 7 mars), après avoir été remplacés la veille
au cours de l'épreuve en tout terrain. Le moteur Daimler-Benz MB 837 (huit cylindres diesel)
n'avait pas non plus l'endurance demandée, et son remplacement par le MB 838 (dix cylin-
dres polycarburant) était jugé nécessaire ; mais, pour des raisons d'encombrement, il ne
pourrait être effectué que sur les prototypes de deuxième génération (appelés II A). Le pro-
totype I B ne put participer aux démonstrations prévues le 8 mars, suite à un accident de
moteur et de boîte de vitesses.
48
D'après les notes manuscrites Verbatim prises en séance par l'IMP Robineau (notes iné-
dites). Voir aussi le rapport particulier fait par l'ingénieur général Molinié au délégué ministé-
riel pour l'armement (SHAT, carton 15 T 221 ).
55
français de chars dans l'immédiat . Cependant, M. Messmer, en signant la décision
2 233 DMA/CAB du 9 juin 1961, engagea le processus de lancement d'une présérie
de sept chars moyens français50.
Les réunions d'experts eurent lieu comme prévu51, mais ne débouchèrent sur
rien - sinon un rapport ; on constata que tourelle et châssis formaient un tout - le
char- et que le choix du canon avait une influence définitive sur le dessin de la tou-
relle ; les choix fondamentaux faits pour le châssis (moteur, largeur52, etc.) rendaient
illusoire l'utilisation par un pays des composants développés par l'autre. Après l'in-
terchangeabilité des tourelles, on parla de celle des canons, puis de celle des muni-
tions53, mais sans résultat54.
Le Dr. Fischer, par sa lettre du 29 août 1963 au général Lavaud, craignant que les essais
de Mailly n'entraînent des articles tendancieux dans la presse allemande (ce qui avait déjà
eu lieu, à son grand regret), suggérait une grande prudence dans les relations avec les jour-
nalistes. La réponse française du 4 septembre 1963 allait dans le même sens.
56
Trois officiers belges et trois officiers néerlandais ; la présence de trois officiers de
WSArmy stationnée en RFA avait été refusée (note 19584 /DMA/DEV/B 1 du 2 octobre). Il
faut rappeler qu'à cette époque, le programme de char moyen germano-américain (MBT 70)
était en cours de lancement.
57
Centres de Recherches - Les autres centres de recherche, par l'ingénieur général
Fayolle, l'histoire de cet établissement57. Il fallait rappeler ici son originalité.
En 1962, la RFA passa des contrats avec la DEFA pour la réparation indus-
trielle (au niveau 5e échelon) de chars Patton M 47 et d'obusiers M 7 B2. La recons-
truction de ces matériels d'origine américaine fut réalisée respectivement à TARE
(qui avait une chaîne de reconstruction de M 47 pour la France) et à l'ABS60. Ces
contrats durèrent jusqu'en 1966.
On peut également placer dans cette rubrique la fourniture de blindages à la
RFA par la société CAFL en 1963, avec parfois l'intervention d'experts de la DEFA
(IPETA Guichaoua) pour les recettes.
Voir aussi, en annexe IV-3, le texte de la conférence donnée le 20 mars 1992 à la Sor-
bonne par l'IGA Marest.
58
On signalera, parmi les échantillons livrés en RFA : cinq VTT AMX 13 en 1958 ; six obu-
siers de 105 à casemate fixe AMX 13, deux VTT et un AMX 13 de dépannage, et six EBR
en 1959 ; onze artilleries de 90 mm (neuf D 915 et deux D 914) pour véhicules blindés et les
munitions correspondantes (obus G et empennés au calibre) en 1960.
59
La commande fut ensuite retardée à la suite de problèmes techniques sur les blindages
(des fissures), résolus par une augmentation d'épaisseur, et donc de masse acceptable par
les éléments mécaniques ; puis la commande fut annulée en 1956.
60
Cette activité entraîna des missions d'après-vente en RFA, par exemple celle de
MM. Sautereau et Pottelune, de l'ABS, à Augustdorf (près de Hanovre) du 9 au
10 décembre 1962, pour vérification des artilleries réparées.
58
L'achat par la France de matériels allemands
En 1953, la STA (alors dirigée par le général Lavaud) entreprit les essais d'une
camionnette de 1 000 à 1 200 kg de charge utile, nommée Unimog, proposée par la
firme Daimler-Benz - essais limités réalisés pour comparer ce véhicule avec les ca-
mionnettes Latil et Hotchkiss. Le rapport d'essais, daté du 7 décembre 1953, n'ap-
portait pas de conclusions définitives : il soulignait seulement les améliorations en-
core nécessaires.
Un an plus tard, les forces françaises d'Allemagne ayant acheté, avec les DM
provenant du gouvernement allemand, des camionnettes Unimog S de 1 500 kg de
charge utile, présentant de nombreuses améliorations par rapport à celle essayée
en 1953, une nouvelle expérimentation fut demandée à la STA (note
5579 EMA/ARMET du 29 mai 1955). Cette expérimentation fut menée en 1956
et 1957 et examina - problème supplémentaire - les possibilités de traction de
l'obusier de 105 HM 2. Le rapport d'essais n°9246/STA/S1 du 2 décembre 1957
conclut que l'Unimog était techniquement la meilleure camionnette de cette catégo-
rie, mais que, suivant l'urgence du besoin, l'acquisition pourrait se faire par plusieurs
méthodes, comprenant une fabrication totale ou partielle en France.
Une autre expérimentation fut entreprise, de 1957 à 1960, pour apprécier les
possibilités d'utilisation au Sahara, et, à l'issue de cette évaluation, l'Unimog fut
adoptée (note 1881 EMA/ARMET du 30 mai 1960), sous le nom de « camionnette
4x4 Mercedes-Unimog type 404-114». Puis, le ministre, par décret ministériel
n°10900 EMGA/BT du 9 juin 1960, donna son accord pour l'achat de 1 100 Unimog
au titre des FFA.
Comme on l'a vu, les accords de Colomb-Béchar (17 janvier 1957) ne se limi-
taient pas au programme du char standard (engin blindé moyen), et prévoyaient ex-
plicitement une coopération dans d'autres domaines (matériels de DCA, protection
ABC, systèmes antichars, télécommunications), qui donnèrent lieu à des réunions
dès les premiers mois de 1957. Les services français invitèrent leurs homologues
allemands à assister à des présentations de prototypes.
On peut notamment signaler une présentation de canons et de munitions de
chars à Bourges, le 9 juillet 1957, devant de hautes personnalités militaires des deux
pays, dont l'ingénieur général Carougeau, directeur des études et fabrications d'ar-
mement (et de longue date spécialiste mondialement connu des matériels d'artille-
rie). La grande précision montrée ce jour-là par le projectile empenné « au calibre »
développé à TARE62 entraîna la décision de retenir cet armement pour les blindés
légers (cf. chapitre 7).
DE NOUVELLES IMPULSIONS
Le 22 janvier 1963 est un jour historique pour l'Europe et, a fortiori, pour la
France et l'Allemagne. En effet, ce jour-là, fut signé à Paris, par le général de Gaulle
et le chancelier Adenauer, le traité de coopération entre la République française et la
République fédérale d'Allemagne, souvent appelé « traité de l'amitié franco-
allemande » ou traité de l'Elysée. Une déclaration commune était annexée au traité
(voir annexe IV.6). C'était la reconnaissance officielle du fait que la RFA devait être
le partenaire privilégié de la France - mais (comme le précisait le préambule ajouté
à l'unanimité par le Bundestag au moment de la ratification) « dans le cadre des en-
gagements souscrits par la RFA dans les accords européens et le Pacte atlanti-
que». La volonté politique de coopération, toujours nécessaire en matière d'arme-
ment, était désormais confirmée et solennellement consacrée. Elle justifiait les initia-
tives antérieures.
62
À l'initiative de l'IMP Arène, qui avait pris la suite de l'IMC Larroumets. Les six projectiles
de 90 mm empennés « au calibre », lancés à V0 700 m/s environ, atteignaient le centre de la
cible, située à 800 mètres, avec une dispersion très faible (H+L inférieure à un mètre). La
dispersion des projectiles de 90 mm à ailettes déployables, étudiés par ST/ART (M. Salaun)
et présentés à cette séance (Vo 600 m/s), fut nettement moins bonne.
60
(encore) la firme Bôlkow et ses réalisations. Cette initiative fut à l'origine d'une des
réussites les plus remarquables de la coopération franco-allemande.
On se souvient que Nord-Aviation avait obtenu de brillants succès avec ses
missiles antichars SS 10, et surtout SS 11. Pour préparer l'avenir, l'étude d'une nou-
velle génération fondée sur des idées techniques prometteuses, comme le guidage
automatique infrarouge63, avait été entreprise. Mais le développement de ces projets
demandait des crédits que le budget français ne pouvait dégager ; ils tenaient d'ail-
leurs compte des réflexions et des recommandations des groupes spécialisés de
l'OTAN (notamment le groupe AC/172). Chercher des partenaires étrangers alliés
semble aujourd'hui naturel, mais, à l'époque, une telle démarche était assez excep-
tionnelle, surtout de la part du leader mondial dans le domaine en cause.
Toujours est-il qu'après quelques mois de préparation intensive (réunions, sé-
minaires, visites réciproques, recherches de sous-traitants possibles, accords de
principe des autorités gouvernementales concernées, etc.), fut conclu, en septem-
bre 1962, entre Nord-Aviation et Bôlkow Entwicklungen KG, un accord de caractère
général sur le principe d'une collaboration en vue de la réalisation d'armes guidées.
Pour l'application, des accords particuliers, sous la forme d'associations de travail,
furent signés pour chaque programme (le MILAN, le HOT et le système antiaérien
Roland, qui commençait à prendre forme).
Ces accords étaient fondés sur deux principes :
- l'égalité des droits et obligations, qui se traduit en particulier par une répartition
égale des tâches, compte non tenu des principaux sous-traitants ;
- le maintien de l'indépendance des deux sociétés, qui n'ont pas de responsabilité
solidaire, mais s'engagent simplement à collaborer.
Le seul organisme commun aux deux sociétés était un comité de coordination.
Des accords analogues furent passés entre les principaux sous-traitants fran-
çais et allemands (SAT et Eltro pour l'optique et l'infrarouge, STRIM et SOB pour les
charges militaires, par exemple).
Nord-Aviation avait proposé l'étude d'un bazooka guidé (le SS 9), qui avait été retenue par
l'état-major, lequel en avait fixé les caractéristiques militaires le 25 mai 1962. Appelé ensuite
arme légère antichar à fil (ALAF), ce projet fut l'ancêtre du MILAN (Missile léger antichar).
De même, l'origine du HOT (haut subsonique-guidage optique-lancement par tube) se
trouve dans le projet de HSSNA (haut subsonique Nord-Aviation), dont les caractéristiques
militaires avaient été fixées le 10 octobre 1962.
61
Ces accords gouvernementaux tiennent compte de quelques règles simples :
- égalité des droits et obligations, fondée sur le partage par moitié du financement,
et qui entraîne la répartition égale des travaux entre industriels français et alle-
mands ;
- direction conjointe des programmes par les comités de direction.
Les marchés furent passés par la DEFA (Service central des marchés) à la so-
ciété Nord-Aviation, qui se trouvait ainsi désignée, avec l'accord de tous, comme
« premier contractant », à charge pour elle de sous-traiter la moitié des travaux à la
firme Bôlkow.
Cette organisation avait le mérite d'être assez simple, au moins en apparence ;
elle fonctionna d'ailleurs convenablement pendant les premières années.
Le programme Roland
De son côté, la firme Bôlkow avait développé un projet, le P 250, financé par
les services techniques de la RFA. Industriels et services gouvernementaux des
deux pays cherchèrent naturellement à fusionner ces projets, dont les coûts estimés
apparaissaient trop importants pour chacun. C'était une opération très difficile, car
chacun des deux projets faisait appel, pour les équipements majeurs (radar, télé-
commande, pointages, optique et infrarouge, charges militaires et fusées, etc.) à de
nombreux sous-traitants français (pour le SABA) ou allemands (pour le P 250), les-
quels n'étaient pas tous en mesure de partager le travail avec un coopérant de l'au-
tre pays. En outre, les besoins des états-majors n'étaient pas identiques, même sur
un plan qualitatif. En RFA, on était intéressé seulement par un système utilisable par
presque tous les temps et de nuit, tandis qu'en France, on était surtout intéressé par
Du côté du MILAN, les premiers essais d'un missile lancé à partir d'un poste de
tir prototype (au printemps 1965) mirent en évidence deux problèmes :
- le poids, sensiblement supérieur à ce qui était souhaité pour un matériel portable
destiné à l'infanterie, qui aurait dû pouvoir être tiré « à l'épaule » ;
- la précision du missile au départ, qui conditionnait la prise en charge par la télé-
commande infrarouge.
La répartition du travail avait confié la responsabilité du poste de tir à Bôlkow,
et celle du missile à Nord-Aviation, qui assurait aussi la coordination générale (pour
ne pas employer le mot de maître d'œuvre). Le premier problème concernait donc
principalement Bôlkow, le second principalement Nord-Aviation.
On poursuivit cependant les essais, de façon à pouvoir entreprendre l'industria-
lisation au moment prévu, c'est-à-dire à partir de 1966. Le MILAN prenait forme, et il
fut possible d'organiser, le 30 juin 1966, une démonstration devant le chef
d'état-major de l'armée de Terre et d'autres personnalités importantes, françaises et
allemandes.
L'accord intergouvernemental pour l'industrialisation fut signé par les deux mi-
nistres (MM. Messmer et von Hassel) le 2 mai 1966, pour un montant de 90 MF.
Cette industrialisation fut, comme souvent, l'occasion de modifier sensiblement cer-
tains éléments (comme le générateur de gaz pour la munition ou la batterie thermi-
que), soit pour en améliorer les performances, soit pour permettre une fabrication
plus rationnelle, soit pour se libérer de certains approvisionnements à l'étranger. Le
Comité de direction et ses commissions étaient régulièrement informés de cette
évolution technique (cf. la 21 e réunion du Comité, le 4 octobre 1966), sans avoir les
moyens de l'approuver.
En 1967, l'industrialisation avait suffisamment progressé pour qu'un grand
nombre d'éléments soient « qualifiés », et pour que l'on puisse présenter le MILAN
dans des conditions quasi opérationnelles à des autorités étrangères amies, repré-
sentant les États-Unis, dans le cadre de l'accord MILAN-MAW (cf. chapitre 3), et le
Royaume-Uni, désireux d'acquérir un système antichar moderne (cf. chapitre 5).
En avril 1968, une présentation avec tirs réels fut organisée à Chamonix, et le
Comité directeur (CoDi) se réunit à cette occasion dans les locaux de l'École de
haute montagne. Les tirs (effectués au-dessus du glacier d'Argentières) montrèrent
que, malgré les progrès réalisés, les difficultés techniques n'étaient pas toutes réso-
lues. Beaucoup de travail était encore nécessaire ; malheureusement, les crédits
prévus avaient été dépensés (cf. 28e réunion du CoDi à Ottobrunn du 23 au
25 octobre 1968). Le programme MILAN paraissait compromis.
HOT, système antichar à longue portée (4 200 mètres), puissant, à grande vi-
tesse subsonique, était destiné à l'armement de véhicules blindés ; or la France et la
RFA n'avaient pas les mêmes véhicules. Les premiers montages (sur tourelle FL10
du char AMX 13 en France, sur véhicule Hispano en RFA) obligèrent à étudier des
postes de tir assez différents et à imaginer des composants « modulaires »,
Voir pour cela les tomes 10 et 11 des travaux du ComHArT : Armements antichars, par
Monsieur Stauff (t), puis par Messieurs Guillot et Dubernet, et Armements sol-air, par
l'ingénieur général Collet-Billon (t) puis l'ingénieur général Bienvenu.
64
contrainte qui se révéla très bénéfique par la suite, mais qui retarda quelque peu le
développement. Les travaux nécessaires à ces montages n'entraient pas dans le
programme commun (celui des accords franco-allemands), et furent donc traités
comme des programmes nationaux, avec, bien sûr, des financements séparés. Une
autre difficulté importante, d'ordre technologique, apparut assez vite : les fils de télé-
guidage, déroulés à des vitesses très élevées, résistaient mal aux efforts engendrés
par les fortes accélérations ; le traceur pyrotechnique, nécessaire à la localisation du
missile par la télécommande, émettait des particules solides incandescentes qui
détérioraient le fil de télécommande. Bref, il était impossible d'obtenir la longue por-
tée cherchée et la fiabilité requise. Pour ces raisons, un accord additionnel à l'accord
intergouvememental fut signé le 23 juillet 1966 par le ministre fédéral de la Défense
(M. von Hassel) et le 5 novembre 1966 par le ministre des Armées (M. Messmer)
pour prolonger sa durée et relever de 10 MF le montant des dépenses autorisées.
Un deuxième accord additionnel à l'accord intergouvernemental fut signé le
31 octobre 1967 au nom du ministre des Armées par le délégué ministériel pour
l'armement (le général Fourquet), et le 10 novembre 1967 au nom du ministre fédé-
ral de la Défense par M. Carstens. Cet accord portait sur l'industrialisation du HOT ;
son montant était de 62,4 MF.
Les premiers tirs en télécommande automatique eurent lieu en 1967. C'est
également en 1967 que la DTAT proposa l'utilisation du HOT à partir d'hélicoptères
(par exemple le Lynx WG 13, issu de la coopération avec les Britanniques).
En 1968, on constata que la prise en charge du missile par la télécommande
automatique n'était pas assurée de façon fiable, en raison d'une précision insuffi-
sante du missile au départ du tube (départ à vitesse faible, comme celui d'une ro-
quette). Pour remédier à cet inconvénient majeur, Nord-Aviation proposa une
conception nouvelle du lancement du missile (inspirée de la solution retenue pour le
MILAN, à savoir un générateur de gaz). Bôlkow proposa de son côté une modifica-
tion du guidage initial, par l'utilisation d'un gyroscope perfectionné capable de dé-
tecter les mouvements du missile dès le début du vol. Chacune de ces deux solu-
tions avait des avantages et des inconvénients ; les services allemands appuyaient
la solution proposée par Bôlkow (appelée solution H), tandis que les services fran-
çais avaient une préférence pour la solution proposée par Nord-Aviation (appelée
solution D). C'est en février 1969 que la solution H fut retenue par le CoDi, après
qu'il eut jugé qu'elle entraînait moins de bouleversements dans les montages sur
véhicules déjà réalisés (et notamment sur le véhicule allemand SPz), tout en ouvrant
des perspectives prometteuses pour l'utilisation à partir d'hélicoptères, une voie nou-
velle qui posait des problèmes encore mal explorés.
Le programme prenait un nouveau départ, mais les résultats des phases anté-
rieures restaient utilisables.
En 1976, la délégation allemande était dirigée par M. Deissenberger, Direktor im BWB, qui
avait pris en 1968 la suite de M. Hedwig, Erstedirektor im BWB. La délégation française
avait été menée par l'ingénieur général Joyau de 1963 à 1967, puis par l'ingénieur général
Marty (1967-1969), l'ingénieur en chef Robineau (1969-1970), l'ingénieur en chef Arène
(1970-1974), puis l'ingénieur en chef Meunier (1975-1980).
67
chars, en tenant compte de la complexité plus grande du système, ce qui entraînait
un grand nombre de sous-groupes au sein de la commission technique (radars, opti-
que et infrarouge, tourelles, télécommande, missile, etc.).
Il y avait aussi, comme pour les antichars, une commission militaire (Tauter-
mann, Sommervogel, Poésy, Jean-Paul Meyer, Julé, etc.).
Comme certains représentants étaient les mêmes dans les commissions des
comités antichars et Roland, on les regroupa, pour ne pas trop multiplier les ré-
unions ; ce fut notamment le cas pour les questions administratives et pour la com-
mission VOIR (Vision optique et infra-rouge), puis un peu plus tard pour une com-
mission Fiabilité, environnement, normalisation - dissoute en novembre 1972.
On a vu que la première réunion du Comité de direction Roland avait eu lieu à
Paris les 12 et 13 septembre 1963. La 39 e fut tenue à El Paso (Texas) le 3 avril
1973, à l'occasion des essais terminant l'évaluation du système d'armes par les
États-Unis (cf. chapitre 3). À cette occasion, la délégation française était assistée de
l'ICA Cauchie (DAI), de l'ICA Marchand (MTA Washington) et de l'IPETALeyn
(SEFT). D'autres réunions eurent lieu aux États-Unis après qu'ils eurent adopté le
système (janvier 1974). Tant de représentants éminents des administrations et des
industriels ont participé, à une époque ou à une autre, à cet énorme programme,
qu'il est difficile de les citer tous. On se limitera ici aux chefs de délégations jusqu'en
1976 : pour la RFA, M. Hedwig puis M. Deissenberger ; pour la France, l'IGA Joyau,
puis l'IGA Guilbaud et l'ICA Givaudon.
Les réunions de ces organismes officiels étaient, comme il se doit, organisées
alternativement en France et en RFA. Elles avaient le plus souvent lieu chez les in-
dustriels, c'est-à-dire à Ottobrunn, en Bavière, au siège de Bôlkow, et à Châtillon,
près de Paris, au siège de Nord-Aviation, ou encore parfois chez les principaux
sous-traitants. Cette solution, malgré des inconvénients évidents, avait été retenue
pour des raisons pratiques, les industriels fournissant des moyens (salles de ré-
unions, transports, restauration, éventuellement interprétariat et secrétariat) que ni le
BWB ni la DEFA ne pouvaient fournir, pour des raisons administratives ou budgétai-
res70.
Au début de 1969, la situation des trois programmes de missiles n'était pas très
brillante.
Il y avait des retards et des augmentations de prix, provenant en général de dif-
ficultés techniques réelles ou de hausses économiques. Mais chaque partenaire
avait tendance à accuser les autres d'être responsables de ces erreurs de prévision
ou d'exécution, d'où un climat général qui n'était plus le climat de confiance initial.
Les besoins militaires des deux pays n'étaient plus exactement en phase, soit
sur le plan tactique (Roland tous temps pour la RFA), soit sur le plan des délais (l'ur-
gence de nouvelles armes antichars en RFA explique - en partie - l'intérêt pour le
TOW américain).
La gestion quotidienne des contrats était devenue, pour la DTAT, presque im-
possible, puisque pour chaque décision, même d'importance secondaire, il fallait
l'accord préalable des services allemands : d'où des réunions de plus en plus nom-
breuses, avec des experts non responsables du programme, mais dont le feu vert
était un préalable à la décision du BWB.
Le Comité de direction avait de plus en plus de difficultés à se mettre d'accord
sur des prévisions, ou sur des textes, ou sur les moyens d'assurer le financement
des travaux. Et les industriels, parfois sans contrats des gouvernements, avaient
tendance à travailler chacun de leur côté.
69
« // doit exister dans le pays de l'industriel maître d'œuvre une commission
permanente de quatre membres qui constitue un organisme dépendant du Comité
directeur, qui suit les travaux des industriels et prend toutes les décisions qui ne sont
pas du niveau des Comités directeurs. [...]
Le partage des responsabilités est le suivant :
- MILAN, HOT, Roland I : France ;
- Roland II : RFA (sauf pour les questions de compatibilité). »
Dès novembre 1969, la DTAT avait mis en place, à l'Atelier de construction de Puteaux
(APX) à Rueil, un bureau provisoire, confié à l'ingénieur en chef Robelus, pour préparer les
moyens nécessaires, et accueillir les premiers représentants allemands (Note de service
n°31923 C/DTAT/OG du 30 octobre 1969).
72
La Société nationale industrielle aérospatiale (SNIAS) avait été créée le 1er janvier 1970 à
partir des sociétés Nord-Aviation, Sud-Aviation et SEREB. Elle devenait donc le titulaire des
marchés, et le maître d'oeuvre des programmes MILAN, HOT et Roland I.
70
délégué ministériel pour l'armement communiquant ses directives d'orientation à l'in-
génieur en chef Robineau et les premières correspondances de la DTAT.
Le Bureau de programmes germano-français (Deutsch-Franzôsiche Program
Burô ou DFPB), installé à Ottobrunn (près de Munich) auprès de la société Bôlkow,
devenue Messerschmitt-Bôlkow, puis en 1969 Messerschmitt-Bôlkow-Blohm GmbH
(MBB), fut dirigé au départ par M. Deissenberger73, puis par le colonel Schmetz.
L'affectation à Ottobrunn d'un représentant français, prévue par la convention du
20 février 1970, fut laborieuse, pour des raisons administratives (les postes à l'étran-
ger doivent être dotés budgétairement très longtemps à l'avance). Finalement, l'in-
génieur en chef Pignoux (ICETA de la DTCN, Direction technique des constructions
navales) put rejoindre au printemps 1972 un poste dont le statut n'était pas encore
déterminé ; comme officier français, il put cependant être considéré comme apparte-
nant aux forces alliées en RFA.
La présence de fonctionnaires allemands au BPFA à Rueil posa aussi quel-
ques problèmes (cartes de séjours pour ces fonctionnaires et leurs conjoints, par
exemple), qui furent résolus avec un peu d'imagination, et le plus souvent grâce à
l'appui de l'organisme du ministère allemand de la Défense (installé à Fontainebleau)
assurant la gestion administrative des forces allemandes en France.
Euromissile
73
Chef de la division Missiles au BWB, et porte-parole allemand aux Comités directeurs.
M. Deissenberger retrouva ces fonctions après quelques mois, jusqu'en 1976.
74
C'est le 25 mars 1977 que fut signé un nouvel accord, remplaçant la convention de 1970,
pour définir les règles de fonctionnement du Bureau de programmes. Ces règles s'inspirent
davantage de l'exemple de l'Institut de Saint-Louis que de celui des agences de l'OTAN.
71
tion précédente, dont la carrière se prolongeait pendant la mise au point laborieuse
des nouveaux systèmes.
L'existence du BPFA et les bons résultats obtenus, notamment sur le MILAN,
avaient ramené la confiance et, en 1971, on commença la négociation du premier
marche de série pour le MILAN. Le BPFA souhaitait n'avoir qu'un interlocuteur, et
insistait pour que la maîtrise d'œuvre soit assurée par un organisme distinct des au-
tres participants aux programmes. Le général Crépin, le président de Nord-Aviation,
devenu vice-président de la SNIAS, y était également favorable, et, le 9 août 1972,
fut créé Euromissile, groupement d'intérêt économique (GIE) de droit français, régi
par l'ordonnance n° 67 821 du 23 septembre 1967 et le décret n° 68 109 du 2 février
1968. En tant que GIE, Euromissile n'a pas de capital propre, puisque cette forme
d'association implique que ses membres soient solidairement responsables et assu-
rent l'assise financière du groupement. Euromissile s'installa à Paris ; le général
Crépin en fut le président et M. Striegel le vice-président. MM. Jean Poggi, Emile
Marinet et Jacques Sorlet participèrent activement à la mise en place de ce nouvel
organisme et lui donnèrent les impulsions nécessaires.
Cette solution, manifestant clairement la solidarité de la SNIAS et de MBB,
donnait à peu près satisfaction aux services gouvernementaux, et tous les contrats
furent désormais passés à Euromissile, y compris ceux relatifs aux programmes na-
tionaux (non financés en commun) et ceux passés antérieurement par le BWB à
MBB pour le Roland II. Euromissile, responsable de la commercialisation, négocia et
reçut également les contrats venant des pays étrangers ; son chiffre d'affaires devint
considérable.
75
Bien que séparés, les essais avaient cependant des aspects complémentaires. Soigneu-
sement élaborés par la commission expérimentation du Comité directeur, les programmes
furent conduits dans un bon esprit et permirent la rédaction d'un rapport commun très satis-
faisant. On peut mentionner les réunions en France de la commission expérimentation pen-
dant la phase critique, sous la présidence du représentant de la Section technique de l'ar-
mée de Terre (STAT) : le lieutenant-colonel Granelle (10 au 12 juin 1969, et 25 au 26 mai
1970), puis le lieutenant-colonel Gleizes (9 au 10 décembre 1970 et 18 au 19 novembre
72
du 20 janvier au 28 février 1972 , puis dans des conditions désertiques à Djibouti -
essais effectués par des équipes franco-allemandes, ce qui était nouveau et tradui-
sait le niveau de coopération auquel on était arrivé. L'EMAT décida l'adoption du
MILAN le 3 août 1972.
La production en série pouvait commencer ; l'accord intergouvernemental pour
la fin du développement précisait en effet qu'en cas d'adoption du système par l'un
des deux pays, une première tranche de fabrication de 10 000 missiles et
200 postes de tir serait lancée en commun. Malgré cette disposition, l'accord inter-
gouvememental franco-allemand sur cette première série se révéla assez long à
établir et surtout à faire signer. Les procédures allemandes supposaient un appel à
la concurrence, qui était juridiquement possible, puisque le marché d'étude passé à
Nord-Aviation accordait à l'État français et à la RFA le droit de reproduction pour
leurs propres besoins. Mais il était bien clair pour tous que cela n'était pas indus-
triellement réaliste, compte tenu des technologies très avancées mises en oeuvre et
des multiples contraintes fixées dans les accords de coopération. Finalement, sur
l'insistance du BPFA, Euromissile, désigné comme maître d'oeuvre, accepta de
consulter quelques industriels français et allemands présentant a priori les capacités
suffisantes pour produire certains composants ou sous-ensembles. Comme on pou-
vait s'y attendre, et compte tenu de frais et de délais supplémentaires (outillages,
qualification des produits, etc.), cet appel d'offres confirma que les industriels ayant
développé le matériel étaient les plus qualifiés, et que leurs prix étaient acceptables.
On retrouva un problème semblable à l'occasion des compensations industrielles
exigées par certains pays pour s'équiper du MILAN.
Heureusement, en raison des perspectives commerciales très prometteuses,
Euromissile et son cortège de coopérants réussirent à lancer la production en série
avec leurs propres financements. Les livraisons eurent lieu très rapidement après la
notification du contrat - lequel ne pouvait être conclu qu'après la signature de l'ac-
cord intergouvememental (les 3 et 16 février 1973, par les ministres). Entre-temps, la
Bundeswehr avait adopté le MILAN, malgré l'avis défavorable de certains hauts res-
ponsables militaires, comme le général Guderian, commandant les troupes de com-
bat.
Les performances de cet armement, sans équivalent au monde à l'époque, sa
facilité d'emploi (instruction, diversité des montages possibles sur véhicules) et une
fiabilité encore jamais obtenue (dépassant les 96 % requis) expliquent le très rapide
succès international du MILAN. Les cadences de production (1 200 missiles et
30 postes de tir par mois) durent être augmentées à des niveaux bien supérieurs à
ce qui avait été prévu par les plus optimistes. En avril 1975, la première tranche de
série était terminée.
Une deuxième tranche de production fut lancée pour les besoins franco-
allemands. Un accord intergouvernemental fut signé à cette occasion en novem-
bre 1974 par M. Delpech, délégué ministériel pour l'armement, et M. Mann, secré-
taire d'État à la défense. Il portait sur 12 000 missiles et 600 postes de tir. L'avenir
était assuré pour longtemps.
1971). Les réunions en RFA étaient présidées par le lieutenant-colonel Mundt (de YErpro-
bungstelle 61).
76
Du 2 au 3 février 1972, la commission expérimentation se réunit à Hjerkinn pour examiner
les résultats (excellents) de ces essais exceptionnels. La délégation française comprenait le
lieutenant-colonel Gleizes, le commandant Dotte et les IPA Mounier et Martin ; celle du
BPFA l'ICA Georges Segrestan, MM. Jansen et Malvin.
73
La route du succès - HOT
Nous avions laissé le HOT, à la fin de 1969, face à de graves difficultés techni-
ques (fil, traceur, dispersion au départ). L'accord intergouvememental arrivait à son
terme sans que les objectifs fixés aient été atteints, mais les industriels avaient dé-
pensé, et au-delà, les crédits prévus au marché. Enfin, entre la concurrence du TOW
(en RFA) et de l'ACRA (en France), l'avenir du programme restait à préciser.
Cependant, les efforts entrepris portèrent leurs fruits, et les essais donnèrent
des résultats encourageants, rapidement confirmés. Après mars 1971, les construc-
teurs accumulèrent les tirs réussis, à partir de véhicules au sol, puis en guidage au-
tomatique à partir d'hélicoptères (ce qui était une première). La portée de 4 000 m fut
concrétisée par de nombreux coups au but à cette distance.
En mai 1971, un avenant à l'accord intergouvememental (voir annexe IV.19)
permit de régulariser la situation. Des marchés à prix forfaitaires, à des prix notable-
ment inférieurs aux propositions des industriels, pouvaient être notifiés, certains pour
des travaux nationaux (c'est-à-dire hors de la coopération, parce que portant sur des
applications ne concernant qu'un des deux pays : montage sur blindé SPz en RFA,
ou sur hélicoptère Gazelle en France). En février 1972, un dernier accord intergou-
vememental pour l'industrialisation avait été signé (voir annexe IV.20). Pourtant, des
problèmes propres à l'administration française (liés à la structure de société natio-
nale de la SNIAS et à ses aspects budgétaires) retardèrent encore les négociations
et risquèrent de perturber une coopération fondée sur la confiance réciproque.
Cette confiance se manifesta - pour une bonne part grâce à l'exemple donné
par le BPFA- à l'occasion de l'expérimentation officielle (par le STAT et YE'Stelle 61)
commencée en 1972, et qui pouvait enfin être vraiment commune : en un même lieu,
l'ETBS, par des équipes françaises et allemandes travaillant en même temps, avec
des moyens de mesures communs, bien que les véhicules de tir fussent différents
(AMX 10 M pour la France, SPz pour la RFA). Cette expérimentation bilatérale fut
terminée en 1973, après le tir de plus de 130 missiles et des résultats très satisfai-
sants. Des essais complémentaires par grands froids furent ensuite réalisés en Nor-
vège, à l'initiative des services allemands.
La même procédure fut appliquée pour l'expérimentation officielle du HOT sur
hélicoptères (SA 341 Gazelle pour la France, Bô 105 pour la RFA), qui se termina au
printemps 1974. L'état-major de l'armée de Terre pouvait adopter le HOT sur Ga-
zelle SA 341, le 22 juillet 1974, et passer la première commande de série. Un
5e accord additionnel à l'accord intergouvememental (compléments et révisions de
prix) fut signé (par l'IGA Martre et le Dr. Sadtler) les 15 août et 10 octobre 1974 (voir
annexe IV.21).
Du côté allemand, l'adoption du HOT sur véhicule blindé SPz fut prononcée en
juin 1975. L'accord intergouvernemental franco-allemand de coproduction fut signé
le 30 septembre 1975 (voir annexe IV.22) ; il portait sur 10 000 missiles, 313 postes
de tir pour SPz et 110 postes de tir pour SA 341. D'autres suivirent, ainsi que des
commandes d'autres pays.
74
La route du succès - Roland
Le programme Roland, qui avait commencé un peu plus tard que les missiles
antichars, était d'une complexité sans précédent pour un système d'armes terrestre,
et les moyens de gestion disponibles en RFA, et surtout en France, étaient très in-
suffisants en nombre. Le système informatique PERT (Program Evaluation and Re-
view Technique), qui avait été imposé aux industriels, à la demande du BWB, énu-
mérait un nombre impressionnant de « tâches » (travaux à faire, reliés suivant leur
durée, les délais, etc.), et on avait dû renoncer à un PERT-coûts que l'on n'aurait pas
su exploiter.
Cependant, la réalisation des matériels de phase deux, qui devaient notam-
ment servir aux évaluations officielles, se poursuivait dans des conditions plutôt sa-
tisfaisantes, malgré un certain retard. Un 3e avenant à l'accord intergouvernemental
était en préparation depuis la fin de 1968, pour tenir compte de certains ajustements
(hausses économiques, variations des taux de change, prestations complémentai-
res) et d'une nécessaire clarification de la situation du Roland II tous temps (partici-
pation française en échange de droits ultérieurs). La préparation des étapes suivan-
tes (phases trois - industrialisation - et quatre - production) supposait que des ob-
jectifs communs aux deux pays fussent trouvés.
Le radar d'acquisition, développé en coopération entre CSF et Siemens (extra-
polation du radar Œil noir 2), fut expérimenté à Brétigny en 1970, puis à YE'Stelle 91
à Greding, et les résultats furent satisfaisants.
Un châssis blindé, dérivé du char AMX 30, fut choisi en France pour le système
Roland, à la place du châssis AMX 13 utilisé pour les phases un et deux.
La fusée optique du missile put être remplacée par une fusée radioélectrique
mise au point par TRT ; le missile devenait ainsi presque le même pour les deux
versions du Roland.
Le 3e avenant à l'accord intergouvernemental, portant sur la fin de la phase
deux du Roland I et sur la phase un du Roland II, fut signé le 6 juillet 1971 ; le mon-
tant des crédits supplémentaires était de 100 MF.
La signature d'un tel accord aurait dû permettre de poursuivre les travaux dans
un climat serein, mais les risques d'un arrêt du programme se dessinèrent clairement
dès les jours suivants, à la suite d'un mémorandum remis par la délégation alle-
mande au Groupe des Quatre (cf. chapitre 6). Conscient de ces risques, le directeur
du BPFA adressa aux autorités des deux pays le rapport BPFA R/10 du 29 octobre
1971, pour que les graves conséquences d'un retrait unilatéral soient bien appré-
hendées. À la 34e réunion du Comité de direction, les 24 et 25 novembre 1971, à
Paris77, la délégation française fit une déclaration plaidant pour la poursuite du pro-
gramme et demandant à connaître la position allemande. Mais il apparut que cette
position ne serait pas connue avant le 13 décembre, date prévue pour une réunion
entre les directeurs de l'armement (MM. Blancard et Schiffers).
78
C'était la 35e réunion du Comité de direction, avec les mêmes participants (sauf en ce qui
concerne les interprètes, à savoir M,,e Brettschneider du côté français et MM. Mangold et
Schmidt du côté allemand), auxquels s'ajoutait M. Klein pour la délégation allemande. Le
procès-verbal de la réunion indique : « Un représentant du BMVtdg (le Min Rat Mueller) ex-
pose aux délégations allemande et française le point de vue du gouvernement allemand sur
la poursuite du programme Roland. Ce point de vue résume les entretiens qui eurent lieu à
Paris le 16 février 1972 entre les représentants des deux gouvernements. Il y a lieu de
considérer que cette déclaration est provisoire. Le texte officiel sera remis sans délai, par
écrit, à la délégation française. Le Comité de direction décide de suspendre la réunion.»
79
II y eut en fait une liste de pays : États-Unis, Canada, Belgique, Danemark, Italie, Pays-
Bas, Norvège, Royaume-Uni.
80
Ce droit de retrait exceptionnel fut ensuite prorogé d'un an, jusqu'en juin 1974. On sait que
les États-Unis ayant adopté le Roland en janvier 1975, la RFA n'a pas fait jouer cette clause.
Un problème de même nature se posa en 1982, lorsque la RFA réduisit notablement le vo-
lume de ses commandes.
76
La 36 e réunion du Comité de direction (à Saint-Cloud, du 15 au 17 mai 1972)
prit note de la préparation d'un MOU (Mémorandum of Understanding) avec les
États-unis, pour des essais à Fort Bliss au début de 1973 (cf. chapitre 3). Finale-
ment, l'avenant n° 4 à l'accord intergouvernemental Roland fut signé par les deux
ministres le 27 octobre 1972 (voir annexe IV.23). D'un montant de 515 millions de
francs, il engageait ce programme dans l'industrialisation et les expérimentations
officielles du système d'armes complet, pour ses deux versions, Roland I et Ro-
land II.
À partir de l'automne 1972, les essais constructeurs du Roland II 81 prouvèrent
la validité technique et les perspectives opérationnelles de cette version du système,
ce qui entraîna l'intérêt des États-Unis (cf. chapitre 3).
Des difficultés subsistaient pour certaines parties du Roland, soit en vertu de
considérations philosophiques, comme pour les matériels de soutien (l'évolution vers
des appareils de test automatiques éventuellement intégrés commençait à se géné-
raliser dans le sillage des technologies les plus avancées), soit en vertu de considé-
rations opérationnelles, comme pour TIFF {Identification Friend or Foe, ou
ami-ennemi, sujet crucial débattu depuis toujours à l'intérieur de l'OTAN).
Euromissile reçut en 1975 le premier marché de série pour les besoins français
(30 véhicules de tir et 1200 missiles, plus des matériels d'instruction et de soutien) et
le premier marché de série pour les besoins allemands (5 véhicules de tir et
500 missiles).
Épilogue et commentaires
Ce sujet était inscrit depuis 1957 parmi ceux pouvant conduire à une coopéra-
tion. Un projet de convention, élaboré par le groupe de travail Tir indirect anti-
blindés, fut présenté à la signature des deux gouvernements en 1965. Il prévoyait
l'étude de trois projets :
- projectile roquette libérant des mines-bâtons ; cette étude était pilotée par la RFA
(mine Pandora) ;
- projectile d'artillerie à fragmentation prédéterminée (FPD), étude pilotée par la
France ;
- projectile roquette à bombettes multiples, étude pilotée par la France (projet
NACEL).
Les études préparatoires furent poursuivies pendant assez longtemps. Du côté
français, l'ECP et l'ABS, rassemblés ensuite dans l'EFAB, et Brandt précisèrent le
projet de l'obus de 155 mm FPD (corps d'obus, ogive, fusée de proximité, explosif). Il
fallait préciser la cible à détruire, à savoir le toit d'un véhicule blindé (un blindage de
15 mm d'épaisseur sous une incidence de 45 °) et la distance d'action (quinze mè-
tres environ). Pour le projet NACEL, des essais d'explosif furent effectués avec un
projectile de la Marine d'un calibre de 305 mm, équipé de vingt-quatre bombettes,
puis, dans un deuxième projet, avec cent quarante bombettes. En 1966, la Société
d'études de la propulsion par réaction (SEPR) fut choisie pour définir une roquette
d'un calibre de 300 mm environ, avec une tête contenant 225 grenades d'un calibre
grestan, Vauché. Une pensée particulière ira à une jeune secrétaire allemande, M e Christine
Tunk, tuée dans un accident de la route à mi-chemin entre Rueil et Coblence. Ce drame
renforça le sentiment de solidarité entre les membres de la petite équipe à laquelle se trou-
vait confiée la responsabilité de montrer que la coopération au quotidien était possible. On
citera aussi l'équipe du Bureau d'Ottobrunn : Schmetz, Pignoux, Schiebel, Burck, Hermann.
83
Au niveau de l'état-major des armées: 17e réunion: Munich, septembre 1968 ;
18e réunion : Paris, 19 et 20 avril 1969 ; 19e réunion : Bonn, février 1970 ; 20e réunion : Pa-
ris, 7 et 8 octobre 1970, etc.
78
de 40 mm. Les études portèrent sur la chaîne pyrotechnique pour découper l'ogive,
sur le dépotage des grenades et sur la définition de la grenade elle-même.
Finalement, un accord intergouvernemental fut signé les 6 février et
10 avril 1967 pour définir le financement de travaux communs pour l'exploitation de
ces trois études nationales : deux études françaises, le 155 mm FPD et le projet
NACEL, et une étude allemande, le projet Pandora.
Un Comité directeur fut créé ; sa première réunion eut lieu le 22 juin 1967. Les
experts réunis à Bonn les 30 et 31 octobre 1967 proposèrent une modification à l'ac-
cord intergouvernemental (note 0035 ASA/DTAT/FEU du 4 janvier 1968). Après plu-
sieurs projets, le Comité directeur, à sa 4 e réunion (à l'Institut de Saint-Louis, le
11 juin 1970, les chefs de délégations étant l'IC Cartoux et M. Bender, du BWB),
donna son accord au texte d'un avenant à l'accord de 1967.
Armement d'infanterie
Protection NBC
79
L'ingénieur en chef Maisonneuve, chef du bureau Artillerie à la DTAT, fut en-
voyé en mission en RFA pour préparer un éventuel accord sur ce sujet, accord qui
fut effectivement conclu le 29 février 1972 entre le délégué ministériel pour l'arme-
ment et M. Wahl.
Techniques du camouflage
Vers 1968, et à la suite de travaux menés dans le cadre OTAN, il apparut que
le camouflage des matériels terrestres pouvait être grandement amélioré par des
techniques nouvelles (peintures non réfléchissantes dans les longueurs d'ondes visi-
bles ou infrarouges, bariolages, élimination des zones chaudes, etc.). On demanda
aux experts français et allemands dans ce domaine de se rencontrer et de proposer
des activités communes ou complémentaires. Les travaux en France étaient menés
par le Laboratoire central de l'armement (LCA), à l'initiative du bureau Matériels du
génie de la DTAT (DTAT/MOB/MG). La première réunion eut lieu au LCA, du 17 au
23 novembre 1968 ; les représentants français étaient les IC Taver, Meunier et Jon-
det. Ce travail en commun se poursuivit pendant plusieurs années84.
La même situation s'était produite pour les études de moyens pour améliorer la
traficabilité des sols (MATS), études qui donnèrent lieu à de fructueux concours
d'idées en France et en RFA.
Divers
Une présentation du système d'armes ACRA aux services allemands eut lieu à
l'APXIe5mai 1970.
Les accords de coopération de 1963 avaient prévu que les exportations éven-
tuelles seraient décidées d'un commun accord. Cette clause pouvait se révéler
commercialement et politiquement embarrassante pour chacun des deux gouverne-
ments. Les négociations concernant le programme de l'avion Alphajet avaient
conduit à étudier un accord plus souple sur le problème des exportations, et cette
question fut à l'ordre du jour des réunions entre les ministres, notamment celle du
5 mai 1971, pour aboutir à un accord (voir texte du 6 août 1971, non signé).
La 6e réunion eut lieu en avril 1971 à Bonn. La 7e réunion eut lieu du 24 au 29 janvier 1972
à Grenoble, Paris et Angers. La 8e réunion eut lieu du 2 au 5 mai 1972 à Cologne. La
9e réunion eut lieu du 9 au 13 octobre 1972 à Nîmes et Arcueil. La 10e réunion eut lieu du
25 au 28 avril 1973 à Munich.
85
Cf. le tome 7 des travaux du ComHArT, Matériel du génie, par l'ingénieur général Brin-
deau, puis l'ingénieur général Mallet.
80
Les services de l'armement des deux pays se rencontraient fréquemment, et à
tous les niveaux : secrétaires d'État (par exemple rencontre Mann-Blancard à Paris
le 19 mars 1973), directeurs des armements (par exemple rencontre Schif-
fers-Blancard le 29 février 1972), directeur des Affaires internationales (par exemple
Bode-Bonte à Paris le 19 janvier 1967) ou adjoints (Joyau, Mùller, Cauchie).
En 1973, on recherchait toujours de nouveaux sujets possibles de coopération.
Une fiche de la DTAT du 5 février mentionne deux sujets : l'Argus et l'interchangea-
bilité des munitions de 155 mm. Le général Eberhardt, chef de la division T III au
ministère allemand, fut reçu à la DTAT du 5 au 9 mars 1973 ; le procès-verbal de la
réunion fut signé par le général Eberhardt et l'IG Gaudin, directeur des armements
terrestres.
Il y avait également, comme nous l'avons vu, des contacts systématiques entre
les états-majors. Le général Ferber, inspecteur de l'armée de Terre allemande, ef-
fectua une visite officielle en France du 22 au 27 octobre 1972, à l'invitation du géné-
ral de Boissieu, chef d'état-major de l'armée de Terre. En octobre de l'année sui-
vante, le chef d'état-major des armées se rendit en RFA.
À partir de 1975, les réunions « armements terrestres » devinrent régulières
entre les deux pays, au niveau du directeur de la DTAT (accompagné de ses princi-
paux adjoints) et du responsable allemand au ministère (le général Eberhardt, puis
M. Jores).
À partir de 1977, les réunions annuelles franco-allemandes concernant la
DTAT et l'EMAT furent organisées en commun.
Comme dans les autres domaines, des relations s'organisèrent entre les servi-
ces responsables des télécommunications, après les accords Strauss-Bourgès-Mau-
noury de Colomb-Béchar, en janvier 1957. Une importante réunion eut lieu à la
SEFT, où l'ingénieur général Combaux reçut le général Karn pour examiner les pos-
sibilités de coopération ; des représentants des secteurs Air et Marine participèrent à
cette réunion.
En 1962, selon le rapport d'activité de la DEFA, pour TELEC, « la coopération
franco-allemande est nettement affirmée, aboutissant à un accord intéressant sur la
production du poste radio de véhicules et à d'importants projets sur les radars de
surveillance au sol ».
Le poste radio Lorenz SEM 25 fut adopté par la France en 1963, et les négo-
ciations se poursuivirent avec la RFA pour sa fabrication ; il fut finalement
« francisé » en 1964.
RATAC
81
Cette même année, le premier marché de série fut passé. La première réunion
du Comité de direction, pour la phase série, eut lieu à l'École des transmissions de la
Bundeswehr, à Feldafing, les 28 et 29 avril 1969 ; la délégation allemande était me-
née par le Dr. Margraff, la délégation française par l'IC Assens (elle comprenait en
outre les IC ou IP Cantin, Séron, Etienne, Ramé). La réunion suivante eut lieu à Pa-
ris les 13 et 14 novembre 1969.
Les 11 et 12 juin 1970, la réunion du Comité directeur, chez LMT, à Boulogne-
Billancourt, permit d'enregistrer la commande américaine, en présence du général
Dawalt et de M. Birra. Les jours suivants, à Bonn (14 et 15 juin), le problème de la
promotion éventuelle du RATAC à l'étranger fut abordé, certains pays (Suisse,
Royaume-Uni, Colombie, Afrique du Sud) étant déjà intéressés. La livraison des
50 RATAC fut terminée en 1973.
La commutation électronique
Argus
Accord signé le 11 mars 1968 par le général Fourquet, délégué ministériel pour l'arme-
ment, et le 25 mars par M. Wahl, responsable de la division Armement du ministère fédéral
de la Défense ; cet accord fait référence à l'accord du 3 mai 1965 relatif à la coopération
franco-allemande dans le domaine « électronique pour la Défense» .
87
II y eut pendant quelque temps un Comité directeur tripartite : 10e réunion (15 décembre
1970), 12e et 14e réunions (29 et 30 juin 1971) à Rastatt, 11e et 15e (27 au 29 octobre 1971)
à Korntal, près de Stuttgart, 13e (20 et 21 avril 1971) à Cologne.
82
C'est en 1972 que le délégué ministériel pour l'armement (M. Blancard) propo-
sa à son homologue allemand (M. Schiffers) une coopération sur le programme Ar-
gus, c'est-à-dire le montage du radar Orphée sur une plate-forme Domier (Kiebitz).
L'accord de coopération, prêt depuis juillet 1973 (après une réunion à la SEFT entre
PIG Assens et le Dr. Trienes), fut finalement signé en février et mars 1974 ; il portait
sur la réalisation d'une maquette expérimentale. Des difficultés techniques empêchè-
rent d'aller au bout de ce programme.
Autres affaires
84
CHAPITRE 5
LES RELATIONS AVEC LE ROYAUME-UNI
PROJETS DE COOPÉRATION
En fait, il y avait déjà des réunions sur les recherches opérationnelles entre les états-
majors, comme celle des 6 et 7 juillet 1964 à Paris : la délégation française était dirigée par
le général Grosgeorge ou le colonel Petkovsek, la délégation britannique par le brigadier
Homberg.
85
Le Comité directeur se réunissait deux fois par an, alternativement en France et
au Royaume-Uni, les commissions également, et les groupes de travail beaucoup
moins régulièrement90.
L'accord de 1957 servit de cadre pour les programmes franco-britanniques,
surtout dans le domaine aéronautique et dans celui de l'électronique ; mais, pour les
armements terrestres proprement dits, aucun projet ne fut mis sur pied, comme on le
constate dans les rapports d'activité de la DEFA, qui, de 1952 à 1967, ne mention-
nent aucune ébauche de programme avec le Royaume-Uni. On reviendra plus loin
sur ce constat.
LES FERRETS
DIFFICULTÉS SPÉCIFIQUES
90
Réunions de la commission Terre : Paris, 2 et 3 mai 1962 (1re) ; Paris, 26 et 27 février
1963 ; Londres, 23 et 24 février 1966 ; Paris, 24 et 26 octobre 1966 (7e) ; Londres, 11 et
12 octobre 1967 ; Strasbourg, 30 et 31 mai 1968 ; Paris, 10 et 11 octobre 1968 ; Londres,
27 et 28 novembre 1969; Londres, 22 et 23 mars 1972; Paris, 16 et 17 novembre 1972
(13e). Réunions du comité directeur : Paris, 2 mars 1961 (1re) ; Londres, 19 et 20 décembre
1968 ; Paris, 9 juillet 1969 (9e) ; Paris, 3 et 4 décembre 1969 (10e) ; Londres, 2 juillet 1970
(11e) ; Paris, 28 et 29 janvier 1971 ; Paris, 2 et 4 novembre 1971 ; Paris, 8 et 9 juin 1972
(14e) ; Paris, 26 juillet 1973 (16e).
86
termes, Français et Britanniques, partis sur des pistes différentes, se comprenaient
souvent, mais n'arrivaient pas à se rejoindre, malgré une estime réciproque certaine.
De plus, la rivalité commerciale en faisait des concurrents sur la plupart des mar-
chés.
QUELQUES TENTATIVES
L'EXEMPLE DE L'AÉRONAUTIQUE
C'est dans cet esprit que se plaçaient les réunions de la commission 2 (Terre)
et les relances périodiques, à l'initiative d'un pays ou de l'autre, pour rechercher des
sujets possibles de coopération.
Une entrevue entre ministres (M. Debré et lord Carrington), les 22 et
23 septembre 1971 à Londres, entraîna de nouvelles tentatives. Ainsi, des conver-
sations entre responsables des armées de Terre eurent lieu à Londres les 22 et
La première réunion eut lieu à Paris (10 et 12 juillet 1963) ; la deuxième à Londres (2 au
6 décembre 1963); la troisième à Paris et Satory (17 au 19 mars 1964) ; la quatrième à Lon-
dres (30 juin au 2 juillet 1964) ; la cinquième à Paris (3 au 5 novembre 1964).
94
À la sixième réunion (12 et 13 juin 1965), il fut convenu que l'on procéderait à un échange
de matériels pour essais : EBR et AML Panhard iraient à Chobham et un FV 432 irait à la
STA. La délégation française, dirigée par le colonel Perrodon, comprenait les chefs d'esca-
drons Le Sueur et Wolfrom et les ingénieurs en chef Bodin et Chabaud. La délégation bri-
tannique était dirigée par le colonel F. Coates.
95
Par M. Messmer pour la France et par MM. D. Healey, ministre de la Défense, et
R. Jenkins, ministre de l'Aviation, pour le Royaume-Uni.
88
23 mars 1972, à l'issue desquelles on pouvait penser (fiche
231 DN/EMAT/3/Études/CD du 16 août 1972) que des convergences étaient possi-
bles sur un missile sol-air moyenne portée pour la défense aérienne (après 1982),
sur la surveillance du champ de bataille et, peut-être, sur un lance-roquettes multi-
ple.
Un accord sur les exportations des matériels développés en commun avait été
conclu en 1972 (après l'approbation écrite de M. Debré au projet du 18 avril 1972 :
1744 CC/16 du 26 avril 1972).
La coopération avait déjà à son actif le Jaguar, le Martel, les hélicoptères, et la Navy ve-
nait d'accepter l'Exocet (réunion à l'EMA du 30 novembre 1972, et lettre de M. Debré à
lord Carrington : 4406 CC16 du 5 décembre 1972).
97
Le groupe Artillerie fut mené en 1963 par l'EMAT et la STAT (lieutenants-colonels Crépin,
Scotto, Ebert).
89
lery - R and D - jusqu'en avril 1966). Quelques années plus tard, les chefs de
délégation étaient l'ingénieur général Marest et M. Simpson.
Ces groupes permirent des échanges réguliers (une réunion annuelle en
moyenne, alternativement en France ou au Royaume-Uni) dans le domaine de l'ar-
tillerie pris au sens large, puisque, en décembre 1965, l'arme de 20 mm AME 621 fut
présentée à la délégation britannique à Mulhouse (réunion du 15 au 17 décembre du
groupe chargé des problèmes techniques d'armement classique, cf. compte rendu
273 ST/DTAT/AMU-8b du 19 janvier 1966).
LA COMMISSION NBC
Créée en 1961, cette commission eut également des réunions régulières, quoi-
que peu fréquentes (tous les deux ou trois ans environ), à Porton, au Royaume-Uni,
et au Bouchet, en France. Les représentants français furent longtemps les
IG Defrance et Ricaud. Les résultats de l'exercice Tureen, mené au champ de tir
d'Imber (Salisbury) du 6 au 9 novembre 1964, furent soigneusement analysés.
Un groupe de travail Défense chimique fut créé. Coprésidé par le CEB et le di-
recteur de la Défense chimique au ministère britannique (tant que ce poste exista), il
se réunissait tous les ans, alternativement au Bouchet et à Porton. Il créa quatre ac-
cords particuliers, relatifs à la chimie des agents toxiques, à la détection, à la protec-
tion et à la thérapeutique, dont les responsables se rencontraient plus fréquemment.
Cette coopération permit de bons échanges de renseignements, sans débou-
cher sur des développements communs.
D'autres groupes furent créés, mais leur existence fut souvent éphémère. Ce
fut le cas du groupe créé en 1967, à l'initiative du Royaume-Uni98, au niveau des
états-majors Terre, pour des discussions sur le char futur (post-1980). Le ministre
français, en approuvant les mesures prises par l'EMAT sur cette coopération, insista
pour que les échanges soient essentiellement centrés sur les problèmes tactiques,
c'est-à-dire d'emploi (note 1533 CC du 17 janvier 1968). Après deux réunions
en 1968 et deux en 1969, le groupe fut, peu après, mis en sommeil ; sans doute
cette réflexion était-elle prématurée.
Dans le même cadre eurent lieu en 1969 des réunions de réflexions sur les be-
soins à long terme.
À la fin des années 1960, la France avait obtenu des succès remarqués dans
le secteur des missiles antichars, avec le SS 10, l'ENTAC et le SS 11. La deuxième
génération était en cours de développement, en coopération avec la RFA. Le
Royaume-Uni avait, de son côté, des missiles antichars : le Vigilante et le Swingfire.
Des informations sur tous ces programmes étaient régulièrement échangées,
au cours des réunions du groupe de travail OTAN AC/172. Ce groupe de travail avait
d'ailleurs réussi, avec la contribution active des experts britanniques (comme
M. Jones) et français (comme l'ICA Arène), à normaliser les méthodes d'évaluation
99
Voir note 8428 T/TELEC/DEFA/SC du 22 octobre 1959.
100
À Londres du 29 juin au 2 juillet 1959, à Paris le 22 septembre 1959 et du 19 au 22 juin
1961.
91
MISSIONS DIVERSES
92
CHAPITRE 6
LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE
Dont les membres étaient les chefs des partis communistes des pays suivants : URSS,
Pologne, Bulgarie, Tchécoslovaquie, Roumanie, Hongrie, Yougouslavie, France, Italie et
plus tard Pays-Bas.
102
Le Fieldmarshall Montgomery, nommé président permanent du Comité des comman-
dants en chef, établit son quartier général à Fontainebleau. Des commandants en chef fu-
rent nommés : le général de Lattre de Tassigny pour les forces terrestres, Y Air Chief Mars-
hall Robb pour les forces aériennes et l'amiral Jaujard pour les forces navales.
93
fédérale d'Allemagne) d'un traité instituant la Communauté européenne de Défense
(CED). On sait que la ratification de ce traité fut rejetée par l'Assemblée nationale
française le 29 août 1954, ce qui entraîna ipso facto l'abandon de l'idée d'une armée
européenne. En contrepartie, une conférence réunit à Londres, du 28 septembre au
3 octobre 1954, les représentants de neuf pays (les six de la défunte CED, plus le
Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni). Les accords de Paris, signés le
23 octobre 1954, en confirmant les décisions de cette conférence des neuf, créèrent
l'Union de l'Europe occidentale (UEO), après l'adhésion de l'Italie et de la RFA au
traité de Bruxelles. Ces accords entrèrent en vigueur le 6 mai 1955.
On ne peut pas dire que l'UEO ait eu une importance primordiale pour les rela-
tions internationales françaises dans le domaine de l'armement terrestre. D'une part,
les activités du CPA faisaient double emploi avec celles d'organismes similaires de
l'OTAN - et certains pays préféraient travailler à l'OTAN. D'autre part, l'UEO connut,
pour des raisons politiques, des périodes de léthargie, malgré ses relances périodi-
ques par les autorités françaises.
On mentionnera tout de même le fait que l'un des postes ouverts à l'ACA fut
régulièrement confié à un ingénieur général de la DEFA (Combes, Laborie, Francil-
lon, Viviez).
FINABEL
95
majors, qui se réunit en moyenne une fois l'an, et auquel sont directement subor-
donnés104 :
- le comité des experts militaires principaux (EMP)105, qui désigne un président
pour une certaine période ;
- le comité des logisticiens ;
- divers comités et groupes de travail spécialisés, qui relèvent du comité des EMP ;
- un secrétariat permanent, installé à Bruxelles, dirigé par un officier supérieur
français (le colonel Declercq, puis Jeanpierre, Hermann, etc.) assisté d'un officier
belge, et comprenant deux sous-officiers et un secrétaire.
Il n'est pas possible de résumer ici les activités du comité FINABEL, qui se
poursuivent d'ailleurs aujourd'hui, après plus de trente-cinq années. On se limitera à
rappeler les domaines qui ont ainsi été couverts.
Les travaux de tous ces groupes ou comités devaient se placer dans un cadre
tactique d'ensemble. Il fut défini par les experts militaires principaux, le 13 avril 1957.
Par la suite, les concepts de défense évoluèrent de façon différente en France et
dans les organismes de l'OTAN, mais il fut le plus souvent possible de définir les
bases communes nécessaires.
104
À l'origine, il existait un comité des suppléants au niveau du major général (en France, le
général Conze).
À l'origine, en France, le chef du bureau ARMET (colonels Mirambeau, Derrier, Doin,
etc.)
96
Le comité FINABEL édite, à l'issue de ses travaux, des documents qui, après
ratification par l'état-major de chacun des pays membres, sont promulgués officiel-
lement. Ces documents peuvent être :
- des rapports, comme le rapport FINABEL n° 5 R 17, promulgué le 18 mars 1974 :
Fonctionnement et organisation du commandement et de ses états-majors -
Systèmes de commandement ;
- des conventions, comme la convention FINABEL n ° 1 0 C 6 , promulguée le
16 janvier 1970, sur le marquage des matériels ayant subi une contamination
chimique ;
- des accords, comme l'accord FINABEL n° 3 A 5 promulgué le 6 juin 1957, sur les
caractéristiques militaires du char moyen.
La normalisation de certains essais fut même assurée par FINABEL, jouant un
rôle de coordinateur qui n'existait pas en Europe. Ainsi, en 1968, FINABEL organisa
la répartition entre plusieurs nations des essais de transmissions de données.
Il n'est pas exagéré de dire que le comité FINABEL a eu une influence considé-
rable sur le développement des matériels d'armement terrestre en France et en Eu-
rope, depuis sa création en 1953, particulièrement dans les années 1950 et 1960,
alors que les structures de coopération internationale n'existaient qu'à l'état em-
bryonnaire. Les contacts directs et renouvelés entre les officiers et les ingénieurs
des différents pays européens à l'occasion des travaux de FINABEL (des ingénieurs
de la DEFA ou de la DTAT ont participé à beaucoup de groupes) ont permis, comme
le levain dans la pâte, à la coopération européenne de trouver une réalité.
C'est le 28 novembre 1957 que fut signé entre les trois pays (France, Italie,
République fédérale d'Allemagne), par les ministres de la Défense, un protocole tri-
partite sur la coopération dans le domaine des conceptions militaires et des arme-
ments.
Pour la mise en œuvre de ce protocole, un Comité militaire tripartite (CMT) fut
institué, au niveau des responsables de l'armement dans chaque pays (voir annexe
VI.1). À son tour, le Comité militaire définit l'organisation de ses travaux.
Il comprenait :
- un Comité directeur, se réunissant trois ou quatre fois par an au début, puis deux
fois par an 106 ;
- six commissions (une par secteur d'activité) : Air (I), engins (II), recherche scienti-
fique et applications (III), Terre (IV)107, Marine (V) , électronique (VI) ;
La délégation française fut longtemps menée par le général Accart, qui fut inspecteur de
l'armement. Après la réorganisation de la DMA en 1965, elle fut menée par le directeur de la
DAI (Bloch, Bonté, de PEstoile, Assens, etc.) ou le sous-directeur de la coopération (Mûller,
Cauchie, etc.). La délégation allemande fut menée par le Pr. Schardin, puis MM. Wahl, Willi-
kens, Engelmann, Eberhardt. La délégation italienne, qui assurait la présidence, fut menée
par les généraux Unia, Giovannozi, Montuori, Commuci. On peut donner les dates de certai-
nes réunions : 16e, à Rome (11 mai 1965) ; 17e, à Munich (18 novembre 1965) ; 18e, à Paris
(5 mai 1966) ; 19e, à Rome (2 novembre 1966) ; 23e, à Florence (16 mai 1968) ; 25e, à Paris
(20 mai 1969) ; 26e, à Naples (12 novembre 1969) ; 27e, à Munich (4 juin 1970) ; 28e, à Paris
(18 janvier 1971) ; 29e, à Venise (13 mai 1971) ; 30e, à Stuttgart (14 décembre 1971) ; 31e, à
Toulon (25 mai 1972) ; 32e, à Tarente (6 décembre 1972).
97
- un comité de défense aérienne109 ;
- des groupes de travail, le plus souvent sous l'autorité des commissions, et éven-
tuellement des sous-groupes.
En outre les règles de sécurité applicables aux informations, ainsi que certaines
méthodes, furent définies. Les procès-verbaux devaient être rédigés en langue fran-
çaise (celle des deux langues officielles de l'OTAN qui paraissait la mieux adaptée).
Les conclusions des travaux devaient aboutir à des accords, à des conventions, à
des rapports ou à des documents d'identification.
À titre d'exemple, on citera les Recommandations du groupe de travail juridi-
que, administratif, financier et économique du Comité militaire tripartite
n°7 CMT/JAFE, rédigées à Bonn le 25 août 1960, révisées et approuvées par le
Comité directeur à Rome le 5 septembre 1960. De même, un Guide à l'usage des
délégations aux organismes du Comité militaire tripartite fut édité à plusieurs repri-
ses.
La présidence des commissions et des groupes était au début laissée à l'initia-
tive de chaque organisme ; en 1964, le Comité directeur décida, dans un souci de
continuité et d'équilibre, que la présidence d'un organisme serait attribuée systémati-
quement au représentant d'un même pays. La commission IV fut désormais présidée
par le représentant français.
On ne pourra ici reprendre ni même résumer les travaux de ces organismes tri-
partites. Chacun d'eux eut non seulement son utilité, mais fut pendant une certaine
période à l'ordre du jour des réunions entre les trois ministres , riches de perspecti-
ves d'une coopération très désirée et rarement réalisée. Les réunions étaient l'occa-
sion de présenter des matériels et de faire visiter des installations (par exemple le
Crotale, le Javelot, le MILAN et l'AMX 10 à la réunion du Comité directeur à Paris, le
18 janvier 1971).
On se limitera à rappeler la liste des groupes spécialisés de la commision IV
(Terre)111, puis pour chacun d'eux quelques points jugés plus importants :
- groupe A : chars (présidence : Italie) ;
- groupe B : antichars (présidence : France) ;
- groupe C : défense NBC ;
107
La délégation française, qui assurait la présidence, fut menée successivement par les
généraux Doin, de Chergé, Grosgeorge, Faugère, Dupont, Dubost, Crinon. Un représentant
de la DEFA participait également aux réunions (IC ou IG Prette, Robineau, Sutterlin, Le-
grand, Deruelle, Tremouilles, etc.). La délégation allemande fut menée successivement par
les généraux Braunig, Willikens, Schônefeld et Eberhardt. La délégation italienne fut menée
successivement par les généraux Pirrone, Frizzele et Piovanno.
108
La commission V jugea très vite que ses activités correspondaient à celles du groupe ad
hoc OTAN sur la Marine, et elle fut en fait mise en sommeil.
109
II se réunit à Friedrichshafen les 8 et 9 octobre 1970, et à Milan les 14 et 15 octobre
1971.
110
Comme celle du 16 décembre 1958.
111
Réunions de la commission IV, de 1962 à 1973: Bonn (25 et 26 janvier 1962), Paris
(21 et 22 juin 1962), Rome (7 et 8 mai 1963), Paris (7 et 8 octobre 1964), Stuttgart (27 avril
1965), Rome (12 octobre 1965), Paris (14 avril 1966), Munich (27 septembre 1966), Flo-
rence (31 mars 1967), Marseille (14 et 15 mars 1968), Munster (7 et 8 novembre 1968), Na-
ples (16 et 17 avril 1969), Rennes (23 et 24 octobre 1969), Bad Reichenhall (23 et 24 avril
1970), Rome (13 et 14 octobre 1970), Paris (20 et 21 avril 1971), Hambourg (22 et 23 février
1971), Turin (28 et 29 septembre 1972), Satory (5 et 6 juin 1973).
98
- groupe D : génie (présidence : France) ;
- groupe E : arme de saturation (présidence : RFA) ;
- groupe F : artillerie (présidence : RFA) ;
- groupe G : véhicules de servitude (présidence : Italie) ;
- groupe H : cartouches de moyenne puissance ;
- groupe I
- groupe J
- groupe K
- groupe L : matériels de surveillance du champ de bataille ;
- groupe sur la défense contre avions à basse altitude (présidence : France).
101
octobre 1970) pour modifier les délais et les coûts de la phase 2 (7,2 MF au lieu
de 6). L'expérimentation dura jusqu'en 1972.
Michel Debré, ministre d'État chargé de la Défense nationale, décida en 1972
d'arrêter la participation française au programme VCL, à l'issue de la phase 2 ; le
Comité directeur fut informé de cette décision au cours de sa 44e réunion (à Rome,
du 5 au 7 décembre 1972). Par la suite, la RFA abandonna également définitivement
le programme VCL.
Avec la Belgique
Après la guerre, la Belgique a très vite retrouvé une place particulière dans les
relations de la France avec ses voisins, amis et alliés, en raison de l'histoire, de la
géographie, et d'une communauté de langue et de culture, c'est-à-dire de destins
inséparables. L'armement terrestre donna de nombreuses occasions de rapproche-
ments et de coopération.
L'année 1961 vit la conclusion d'une affaire très importante dans le domaine
des véhicules blindés, avec le démarrage de la commande de 524 véhicules AMX 13
en coproduction franco-belge.
Cette coproduction de véhicules de combat d'infanterie (VCI) résultait d'un
contrat passé avec la SOFMA (cf. chapitre 7). Elle prévoyait le montage en Belgique
des véhicules, et une participation de l'industrie belge à la production des compo-
sants des véhicules AMX 13 fabriqués en France. Cette coproduction fonctionna très
bien, puisque les livraisons, commencées en 1961 avec quatre VCI construits en
France, vinrent de la chaîne de montage en Belgique dès 1962 (92 livrés) et se
poursuivirent jusqu'en 1964 (243 en 1963, 186 en 1964).
C'est donc dans une ambiance très favorable que les négociations au sujet
d'une éventuelle coproduction du char AMX 30 avec la Belgique furent engagées à
la fin de 1963. Des observateurs belges et néerlandais avaient suivi les essais tripar-
102
tites des chars Léopard 1 et AMX30 en septembre-octobre 1963. Immédiatement
après (12 et 14 novembre), une commission belgo-néerlandaise avait pu procéder à
une expérimentation pratique à sa convenance. On n'envisageait plus un contrat
avec la SOFMA, comme pour l'AMX 13, mais un accord entre les gouvernements ; la
DMA menait les pourparlers (note DMA/DEV du 11 octobre 1963). Le délégué mi-
nistériel pour l'armement rendit visite le 18 décembre 1963 au général Detige, chef
d'état-major de la force terrestre belge. Après de nombreuses réunions en 1964
et 1965, un dossier fut remis par la DMA au gouvernement belge le 31 décembre
1965. M. Messmer, ministre des Armées, reçut, le 26 juillet 1966, la visite de
M. Poswick, ministre belge de la Défense. Cependant, l'affaire n'aboutit pas.
La réputation des fusils F N était excellente et, après des essais techniques par
la STA, l'EMA choisit le fusil belge, de calibre 7,62 mm, en 1961 (cf. rapport d'activité
de la DEFA). Puis des essais comparatifs eurent lieu, en 1962, dans des unités fran-
çaises, entre le fusil belge et le fusil MAS de même calibre ; mais l'EMAT décida
en 1963 de ne pas retenir de fusil automatique 7,62 mm OTAN.
Au printemps 1970, les armées françaises avaient besoin d'un fusil moderne :
le fusil en dotation dans les unités était toujours le MAS. Le calibre 5,56 était utilisé
par un grand nombre de pays de l'OTAN, dont les États-Unis. Un programme fut en-
trepris, sous le nom « armement léger 75 », pour permettre un équipement à partir
de 1975. L'EMAT et la DMA firent expérimenter par la STAT et l'ETBS le fusil
CAL F N d'Herstal et le fusil HK 33 de Heckler et Koch. Le ministre fit lancer une
Bien d'autres thèmes de coopération pourraient être cités, par exemple dans le
domaine des hélicoptères, qui n'est pas traité ici. Ainsi, l'EFAB étudia une munition à
culot creux pour utilisation par les obusiers de 105 mm M 108 de la Belgique. On
mentionnera, comme exemple inverse, la transmission électrique développée par les
Ateliers de Charleroi (ACEC) pour l'AMX 10, puis expérimentée à l'ETAS en 1978.
Mais la coopération fut surtout exemplaire dans un domaine particulièrement
sensible, celui de la protection NBC. Un accord spécial avait été conclu dès 1952 ;
des observateurs belges (et néerlandais) étaient invités à des expérimentations fran-
çaises. Des réunions franco-belges avaient lieu régulièrement au CEB (ainsi les
28 et 29 janvier 1960) ou en Belgique. Des campagnes tripartites (Belgique, France,
Pays-Bas) de décontamination chimique furent organisées en 1964 et 1965 à Zoer-
sel (province d'Anvers). En novembre 1965, trois observateurs belges et trois néer-
landais furent invités pendant une semaine à des essais français, ce qui eut lieu à
nouveau en 1966 (du 19 au 26 novembre). Des observateurs des autres pays
FINABEL furent invités aux campagnes tripartites de décontamination de Zoersel
(réunion tripartite de préparation à Paris du 20 au 22 avril 1966) ; des campagnes
semblables eurent lieu en 1967 et 1968.
Avec l'Italie
Membre de l'Alliance atlantique dès sa création en avril 1949, l'Italie était entrée
en 1954 dans l'UEO. Participant depuis l'origine au Comité FINBEL (devenu
FINABEL), l'armée de Terre italienne, équipée essentiellement, elle aussi, de maté-
riels américains, apportait sa contribution à l'expression des besoins en matériels
nouveaux de conception européenne.
On a vu qu'à la fin de 1957, le tripartisme (Italie, RFA, France) était entré dans
une phase active. Mais les moyens financiers italiens restaient trop faibles pour que
le pays puisse s'engager dans des programmes importants ; on y utilisait au mieux
l'aide américaine.
Un contrat offshore avait été conclu en 1959 (EUC 636) avec les États-Unis
pour la fourniture de 302 véhicules de combat d'infanterie AMX 13 (VCI) destinés à
l'Italie. Ces VCI furent livrés de juillet 1960 à décembre 1961.
En juin 1961, les Forges et chantiers de la Méditerranée (FCM), qui produi-
saient en série, à La Seyne, les véhicules blindés AMX 13 livrés en Italie, prirent
contact avec la société Fiat pour lui proposer de participer à la fabrication des
104
AMX13 supplémentaires dont l'armée italienne avait besoin. Une mission française
conjointe AMX (IMG Rivais, directeur, IMP Bagneux et Despiau) et FCM
(M. Veyssière, directeur général, Girard, etc.) fut envoyée en Italie. La DMA ayant
approuvé cette opération (août 1961), un accord de co-fabrication fut rédigé
(avril 1962).
Mais un différend surgit entre la SOFMA, qui regroupait les industriels français
construisant les AMX 13, et la SOFAM, qui fournissait les moteurs ; le problème (qui
fut ultérieurement reposé plusieurs fois sans recevoir de réponses claires) était de
définir si la SOFMA avait le droit (au sens de la propriété industrielle) de remplacer le
moteur SOFAM 8 Gxb par un autre moteur. Dans le même temps, les VCI déjà livrés
furent modifiés et mis à hauteur sans frais en Italie pour remédier aux défauts cons-
tatés.
Finalement, malgré les efforts de tous, notamment de l'attaché militaire français
à Rome, le colonel Dorange, cette co-fabrication ne put être mise sur pied. Mais le
gouvernement italien réussit à obtenir l'aide financière américaine (contrat offshore)
pour un nouvel achat de VCI construits en France. Le général Lavaud signa, le
30 juin 1962, un contrat avec les autorités américaines (contrat EUC906, d'un
montant de 12 862 290 dollars) pour la fourniture à l'Italie de 270 VCI. Ce contrat,
qui fut le dernier contrat offshore, fut considéré à l'époque comme une performance
commerciale exceptionnelle du président de SOFAM, M. Litman. Selon des informa-
tions non vérifiées (la part de la légende ?), les M 113 américains (alors concurrents
du VCI AMX 13) destinés à l'Italie durent être déchargés du cargo américain sur le-
quel ils étaient déjà embarqués. 193 VCI furent livrés en 1963, et 27 en 1964.
Le prêt par l'Italie de deux obusiers de 105 de montagne fut envisagé en 1961.
105
dèle des coopérations avec d'autres grands pays. La première réunion d'états-
majors eut lieu en octobre 1973119.
C'est en mars 1961 que les Pays-Bas devinrent des partenaires importants des
services de la DEFA, lorsqu'il signèrent avec la SOFMA le plus important contrat
passé pour la fourniture de matériels blindés : 685 véhicules AMX13 de différentes
versions. Parmi ces versions, on trouvait le plus récent char léger AMX 13, celui à
tourelle FL 12, tirant l'obus de 105 à charge creuse non tournante (l'obus G), c'est-à-
dire l'obus choisi pour l'armement du char moyen. Les Pays-Bas étaient donc le
premier pays allié à utiliser cet armement moderne français.
Une expérimentation particulière avait eu lieu à l'automne 1960 au camp de
La Courtine, mis à la disposition des troupes néerlandaises, puis en Hollande.
En 1962, 40 chars et 40 VCI furent livrés, pendant que le nombre de matériels
commandés passait de 685 à 727. En 1963, 73 chars, 75 obusiers automoteurs
de 105 à casemate fixe120, 15 véhicules de dépannage et 198 VCI furent livrés, et,
en 1964, 193 chars, 38 obusiers et 13 véhicules de dépannage. En 1965, toutes ces
livraisons furent complétées à hauteur des commandes.
Mais tout ne se passa pas pour le mieux. Des incidents techniques, trop nom-
breux, beaucoup plus que lors de la mise en service dans les autres armées étran-
gères, entraînaient de fréquents voyages aux Pays-Bas de techniciens et ingénieurs
français, pour dépanner les matériels, ainsi que des missions de représentants de la
DEFA, de la STA ou de la DCM, invités à constater les difficultés rencontrées. Le
18 novembre 1963, le quartier-maître général de l'armée néerlandaise présenta au
général Lavaud, délégué ministériel pour l'armement, un mémorandum qui accusait,
dans un texte rédigé ou traduit sans nuances, les AMX 13 de « vingt-quatre points
de faiblesse systématique ». Le recours à la garantie contractuelle était demandé, ce
qui était naturel, et correspondait sans doute à l'objectif réel du document ; mais il y
avait aussi une menace de déclaration à l'OTAN expliquant le caractère non opéra-
tionnel des unités équipées d'AMX 13. L'affaire prenait un aspect politique et, après
une agitation fébrile, habituelle dans de tels cas, une mission imposante fut mise sur
pied. Sous la direction de l'ingénieur général Molinié, chef du Service technique de la
DEFA, 26 ingénieurs et officiers partirent, par le TEE du lundi 26 novembre 1963,
pour La Haye. Les difficultés signalées dans le mémorandum furent triées et répar-
ties en catégories pouvant être analysées par des experts, qui se rendirent sur les
sites.
Finalement, deux actions concrètes furent engagées, avec l'accord de l'inspec-
tion technique néerlandaise. D'une part, une opération-choc fut réalisée gratuitement
sur 69 véhicules témoins bénéficiant de quelques aménagements spéciaux (filtres à
air, boucliers pare-sable...), mais utilisés ensuite selon les règles usuelles de service
et d'entretien. D'autre part, une commission de garantie franco-néerlandaise fut
créée, sous la présidence de l'IMC Hébert, du SSFI (Service de la surveillance des
Sur les relations avec l'Italie, il faut aussi citer le cas du SS 11, traité dans le tome 10 des
travaux du ComHArT : Armements antichars, par Monsieur Stauff (t), puis par Messieurs
Guillot et Dubernet.
120
Obusiers dont la bouche à feu longue était interopérable avec la balistique des 105 mm à
casemate tournante.
106
fabrications dans l'industrie, qui devint le SIAR), pour arbitrer les litiges concernant
les éventuels défauts. L'opération-choc donna des résultats probants.
Après le châssis, il y eut la tourelle, avec les fissures du support de vérin,
en 1964, puis des critiques sur la qualité des blindages.
Finalement, avec beaucoup de méthode et de patience, et de nombreuses ré-
unions de la commission de garantie, les relations devinrent meilleures, malgré
l'écho donné à ces difficultés par une presse toujours à l'affût de possibles scanda-
les, aussi bien en France qu'aux Pays-Bas.
Le 14 mai 1965, le secrétaire d'État néerlandais à la Défense pouvait déclarer
dans sa première conférence de presse qu'« /'/ n'y avait aucune raison de limiter
l'emploi des chars AMX 13, en temps de paix comme en temps de guerre » et que
« le choix de ce char ne devait pas être regretté ».
Cette affaire montre que les programmes d'armement sont toujours des sujets
sensibles dans les démocraties, où la presse et l'opposition jouent naturellement un
rôle de critique sans concession, passant parfois, dans l'ardeur du combat, de la
médisance à la calomnie.
La coopération bilatérale s'organisa cependant, comme avec les autres alliés,
avec des réunions périodiques entre les états-majors (par exemple le 6 octobre
1970).
Le MILAN franco-allemand suscita un intérêt pour les armées néerlandaises à
partir de 1971.
Dans un secteur particulièrement sensible (la protection NBC), des accords
avaient été conclus dès 1952 (le 2 septembre, par le chef d'état-major de l'armée) et
les relations très cordiales furent maintenues sans interruption. C'est ainsi que, jus-
qu'en 1960, on invitait des observateurs néerlandais (et belges) à des essais. Il y
avait également des réunions annuelles, à Rijswijk ou au centre du Bouchet121.
L'EUROPE S'AGRANDIT
Il ne serait pas juste de traiter dans un autre chapitre les relations avec les
États entrés après 1970 dans les communautés européennes : la Grèce, l'Espagne
et le Portugal122.
La Grèce
1
30 juin et 1 er juillet 1964 ; 23 au 25 mars 1965 ; 7 au 9 mars 1966 ; 6 au 9 mars 1967 ;
17 avril 1967 ; 6 au 8 mars 1968 ; 28 au 30 janvier 1969, etc.
122
On verra au chapitre 7 que le Portugal adopta l'EBR Panhard en 1958.
107
L'Espagne
Des contacts épisodiques avaient eu lieu avec les services de l'armée de Terre
espagnole, sans donner lieu à des réalisations123. Mais, à partir de 1967, date de la
première exposition de Satory, ils devinrent plus fréquents. Une présentation du char
AMX 30 fut organisée spécialement pour les responsables espagnols, en décem-
bre 1969. On aboutit, en 1970, sous l'impulsion de M. Debré, à un protocole de coo-
pération entre les deux pays. On négocia les modalités d'une co-fabrication de chars
AMX 30 et, le 8 octobre 1971, un contrat de concession de licence fut signé pour le
char AMX 30 et ses dérivés. 19 chars avaient été livrés en 1970. La coopération in-
dustrielle s'organisa, y compris au niveau des organismes de surveillance des fabri-
cations (SIAR et son homologue espagnol), de façon à ce que les chars montés en
Espagne, à Santa Barbara, utilisent un pourcentage croissant d'équipements pro-
duits en Espagne. Un contrat général d'assistance pour le développement des pro-
grammes AMX 30 fut signé à Paris le 15 mars 1972, avec un avenant n° 1 signé le
28 juin 1972.
Cette coopération franco-espagnole avait pris une dimension politique et mili-
taire, et des réunions périodiques furent organisées au niveau des états-majors124.
Des conversations relatives à la guerre électronique sont signalées en mars 1972. Il
faut mentionner aussi les commandes passées à Panhard en 1973 et 1974 pour des
AML (226), ainsi que les premières présentations du MILAN et du HOT en Espagne
en 1973.
Par exemple, en 1952-1953, une commande avait été reçue à la DEFA pour modifier des
matériels d'artillerie de campagne allemands 105 LFH, afin de tirer des munitions américai-
nes.
124
Par exemple entre l'état-major des Armées et le haut état-major général espagnol à Ma-
drid les 13 et 14 décembre 1972 (troisième réunion) et à Paris les 15 et 16 février 1973, ou
entre l'état-major de l'armée de Terre et son homologue espagnol à Paris les 6 et
7 décembre 1973 (la première réunion de ce genre avait eu lieu en mai 1971).
108
LE GROUPE DES QUATRE
Les réunions du Groupe des Quatre n'abordaient que quelques sujets d'actua-
lité parmi les plus importants ; l'armement terrestre n'était donc pas souvent directe-
ment en cause. On ne rappellera ici que l'incidence de ces réunions sur certains
programmes.
À la réunion des suppléants du 12 juillet 1971 à Londres, le représentant alle-
mand remit un projet de mémorandum sur le programme Roland. À la réunion sui-
vante (le 4 octobre 1971 à Washington), en remettant aux trois autres pays ce mé-
morandum, il indiqua que la RFA souhaitait organiser un symposium opérationnel
sur la défense contre avions à basse altitude. En fait, ce mémorandum préparait les
conditions d'un retrait du programme. Au cours de la même réunion, une évaluation
commune des armes antichars (MILAN, Swingfire, TOW, etc.) fut également propo-
sée : elle conduisit à l'exercice TETAM.
Un groupe de travail sur les missiles antichars avait été créé dès les premières
réunions, pour mieux connaître les performances des nouveaux systèmes dans des
conditions proches des conditions opérationnelles probables. La première réunion de
ce groupe eut lieu à Paris le 14 juin 1971, la quatrième du 27 novembre au
1 er décembre 1971. Après plusieurs mois de travail, un exercice d'évaluation compa-
rée, appelé TETAM, fut organisé à Monterey (Californie) en 1973. Le représentant
français à ce groupe fut l'ingénieur en chef Arène.
En 1972, un autre groupe fut créé, sur la surveillance du champ de bataille. La
première réunion eut lieu à Bonn les 11 et 12 janvier 1973, et la troisième à Londres,
à l'automne 1973. Le représentant français était l'IC Bernadet.
L'armement des chars en cours de développement (Léopard 2, XM 1, Shir-lran,
modernisation de l'AMX 30) posait un important problème de standardisation au dé-
but des années 1970, et ce sujet fut abordé au cours des réunions du Groupe des
Quatre, surtout à partir de 1972. Là encore, on créa un groupe de travail. Quelques
années plus tard, on constata qu'il n'était pas possible d'étudier ensemble de nou-
veaux missiles antichars sans être d'accord sur des blindages de référence. Le
Groupe des Quatre permit de progresser en définissant des méthodes d'échange
d'informations très confidentielles.
LE TRIPARTISME BELGIQUE-FRANCE-PAYS-BAS
L'EUROPE DE L'ESPACE
Bien qu'il ne s'agisse pas d'armement terrestre, il faut mentionner, pour être
complet, les activités d'établissements comme le LRBA de Vernon ou l'Atelier de
construction de Tarbes (ATS) au profit des programmes et des organismes euro-
péens de l'espace ESRO et ELDO, puis de leurs successeurs. Ainsi, la réalisation du
110
deuxième étage du lance-satellite européen fut confiée au LRBA de Vernon
en 1962.
LE GIEP EN GESTATION
128
Cette appellation remplaça peu à peu GIEP, peut-être pour marquer la plus grande im-
portance du mot « européen », au détriment du mot « indépendant », qui visait à souligner le
fait que cet organisme ne faisait pas partie de l'OTAN.
111
CHAPITRE 7
LES PREMIÈRES EXPORTATIONS
La Suisse
On peut dire que l'armée suisse fut la première à utiliser le char AMX 13, pres-
que en même temps que l'armée française. Une délégation d'experts menée par le
chef des troupes légères à Berne vint à Satory, en 1951, examiner ce nouveau char
léger, qui leur paraissait capable de remplacer avantageusement leurs blindés G 13
d'origine tchèque, usés et périmés. Un des chars de présérie fut prêté à la Suisse
pour des essais spéciaux (lits de torrents, routes et chemins de montagne, essais
dans la neige et aux grands froids, etc.). Une commande de 200 chars fut reçue
113
en 1952, et huit furent livrés cette année-là. Les ingénieurs responsables (de l'AMX
pour le châssis, de la DEFA/ST/AC pour la tourelle, ainsi que des industriels) prirent
le chemin des ateliers de Thounn, pour tirer, avec les ingénieurs suisses, les ensei-
gnements de la mise en service129. Les dernières livraisons eurent lieu en 1956. La
version automoteur de 105 à casemate tournante fut également retenue par la
Suisse (quatre commandés en 1958, livraison en 1960), ainsi qu'un exemplaire du
VCIen1959.
De son côté, l'industrie d'armement suisse avait des réalisations remarquables,
parfois uniques au monde. Ainsi, les armes automatiques de moyens calibres (20 et
30 mm par exemple) des firmes Hispano-Suiza et Oerlikon étaient très utilisées pour
les systèmes légers de défense antiaérienne. La DEFA étudiait de tels systèmes, et
en particulier des tourelles pour le char AMX 13. Après un prototype de tourelle qua-
dritube de 20 (le 20 MG 151 allemand), puis une tourelle de 40 (le 40 Bofors), on
chercha à monter deux canons de 30 mm HS 831. En 1954, cette arme avait une
alimentation à chargeurs, ce qui semblait un sérieux inconvénient pour l'usage en
tourelle. Un contrat d'étude fut passé à Hispano-Suiza pour la mise au point d'une
alimentation à bande et maillons, cette solution devant être compatible avec un
montage en tourelle d'une conception imposée (deux armes dans un tambour au
centre et à l'avant de la tourelle). La démonstration de la fiabilité d'un tel montage fut
effectuée sur une maquette fonctionnelle longuement expérimentée au champ de tir
de La Renardière, à Toulon, en 1955-1956. L'armement HS 831 A fut donc retenu
pour la tourelle de DCA du char AMX 13.
D'autre part, le même armement était proposé pour une version de l'engin léger
de combat (l'ELC-Even à deux canons de 30). La DEFA acheta donc à Hispa-
no-Suiza, en 1957, la licence de fabrication du HS 831 A (arme et munitions). Cet
armement fut effectivement produit en série dans les établissements de la DEFA
pendant plusieurs années.
Bien plus tard, en 1969, d'autres matériels français intéressèrent l'armée
suisse, qui avait notamment besoin d'un système de défense antiaérienne à basse
altitude. Le Roland fut présenté à plusieurs reprises (mission du colonel Sarda en
avril 1969). Le RATAC également (juillet 1970), puis le MILAN (1973). En sens in-
verse, l'affût antiaérien monotube de 30 mm Hispano intéressa l'armée française.
Israël
L'armée du jeune État d'Israël avait très vite pris contact avec les constructeurs
français d'armement terrestre. Une mission israélienne vint dès 1951, à l'instigation
de Jules Moch, ministre de la Défense, examiner les premiers chars AMX 13 qui ve-
naient d'être expérimentés aux États-Unis. Une importante commande de chars
AMX 13 en résulta en 1953 (quarante livrés en 1955 et vingt en 1956). L'artillerie de
75 mm de ce char (canon et munitions) fut montée sur des chars Sherman israéliens
M 4 et M 10. Des obusiers de 155 mm biflèche furent également acquis par Israël.
La collaboration des services techniques israéliens et français permit
d'améliorer les possibilités d'utilisation en zone désertique. Ainsi, une mission d'in-
génieurs et d'officiers français (dont les IMC Viviez et Bodin et le commandant Rous-
sel, de la STA) se rendit sur place en août 1956. La guerre dans le Sinaï, en octobre
cf. par exemple la mission de PIM1 Viviez du 16 au 18 septembre 1953, pour la mise au
point du nouveau système hydraulique de pointage (pointage vitesse CH 6, au lieu du poin-
tage position CH 2).
114
de cette même année, apporta aux chars AMX 13 l'épreuve de combats réels et de
précieux enseignements pour les techniciens. Peu de temps après, des ingénieurs et
officiers français (dont l'IMC Viviez, en novembre) allèrent également sur place re-
cueillir des informations sur les matériels soviétiques capturés pendant la guerre,
dont certains parvinrent en France.
Peu de temps après, l'armée israélienne cherchait à moderniser à nouveau
l'armement de ses chars Sherman, dont le nombre avait beaucoup augmenté. Au
début de 1958, ayant recueilli des informations sur les performances de l'obus G (à
charge creuse non tournante) et des canons capables de le lancer avec précision et
grande vitesse, les services israéliens passèrent un contrat d'études pour adapter
cet armement moderne aux tourelles du Sherman. Le service des études de l'Atelier
de construction de Bourges (dirigé par l'IMC Marest), chargé de cette étude, réalisa
le canon de 105 L 51 typelS, permettant cette modernisation. À partir de 1961,
Israël devint le premier pays étranger à recevoir des cartouches d'obus G.
Une étude semblable permit de monter, en 1961, un obusier de 155 mm sur
châssis de char Sherman.
L'armement de 90 mm tirant à Vo 800 m/s l'obus empenné à charge creuse (le
90 ARE) intéressa également l'armée israélienne à partir de 1962, pour des canons
antichars et sur des AML Panhard.
Comme on le sait, les autorités françaises décidèrent en janvier 1969 un em-
bargo sur les livraisons d'armes à Israël.
L'Inde
En 1954, l'Inde avait besoin d'un char léger. L'AMX 13 était le plus moderne
disponible à cette époque, et ses performances lui permettaient de rivaliser avec les
chars moyens de la Seconde Guerre mondiale ; son armement était plus puissant
que celui des Sherman et des T 34. Une commande de 150 chars AMX 13 fut pas-
sée à la SOFMA cette année-là - chars qui furent livrés en 1956 et 1957. Un pro-
blème technique particulier fut posé par l'utilisation à des altitudes élevées (celles
des cols de l'Himalaya), où la faible pression atmosphérique réduit la puissance des
moteurs non suralimentés. Il fallut donc mettre au point rapidement un compresseur
adaptable au moteur SOFAM 8 Gxb.
En 1962, l'intervention armée chinoise dans le nord du pays amena l'Inde à uti-
liser ses chars AMX. Des négociations commencèrent au début de 1963 avec la
SOFMA, pour mettre sur pied une production sous licence, en Inde, de l'AMX 13. La
SOFMA, avec l'aide de la DMA, entreprit ces négociations (voyage à Delhi du géné-
ral Buchalet, président de la SOFMA, et du colonel Thoux, de DMA/DEE, en novem-
bre 1963). Une première mission d'experts français (des industriels assistés d'ingé-
nieurs militaires) alla, sur proposition des autorités indiennes, étudier sur place la
capacité technique de l'industrie indienne de fabriquer les principaux composants du
char et les munitions, en janvier-février 1964. D'autres missions suivirent , mais le
projet fut finalement abandonné - peut-être en raison du refus du ministère des Fi-
nances français d'accorder une garantie sur les risques de l'opération. Des dossiers
techniques détaillés avaient été remis ; ils pouvaient probablement aider à fabriquer
sur place des pièces de rechange ; on peut supposer qu'il en alla ainsi.
Dont l'une en février-mars 1964, qui comprenait le colonel Thoux (DMA/DEE), l'IMC Ro-
bineau (DEFA/ST/AC), le commandant Guyot (SGDN) et M. Astruc (secrétaire général de la
SOFMA).
115
L'Autriche
L'Indonésie
116
LES AUTRES PROGRAMMES IMPORTANTS
L'EBR
Les AML
L'automitrailleuse légère Panhard, dont l'étude avait été décidée par l'état-
major de l'armée vers la fin de 1956, fut fabriquée en série à partir de 1961, pour les
besoins des forces françaises ; c'est également en 1961 que fut présenté le proto-
type de tourelle de 90 mm (tourelle conçue à la DE FA ST/AC, étudiée et réalisée à
l'Atelier de fabrication du Havre, l'AHE).
Cette AML, dont les performances étaient sans égales à l'époque, rencontra
très vite le succès auprès d'un grand nombre de pays. Dès 1962, l'Afrique du Sud
reçut 93 AML HE 60 et passa commande de 150 tourelles AHE 90. En 1963, on no-
tait deux AML pour le Cambodge et sept AML HE 60 pour l'Afrique du Sud ; en 1964,
16 pour l'Irlande ; en 1965131, 20 pour le Congo (Zaïre), sept pour le Portugal, sept
pour l'Algérie ; en 1967, 14 HE 90 pour Israël.
Ce succès se poursuivit pendant une vingtaine d'années, si l'on tient compte
des nombreux dérivés de l'AML, dont un VTT. Ainsi, Panhard enregistra en 1968 des
commandes de divers pays pour 282 AML, puis 259 en 1969, 95 en 1970,
198 en 1972, 157 en 1973, 182 en 1974, 384 en 1975.
À la fin de 1975, on pouvait récapituler ainsi les livraisons à l'étranger de
2 446 AML : 718 à tourelle HE 60 ; 1 122 à tourelle HE 90 ; 595 VTT/M3 ; 11 à tou-
relle bitube de 20 (S 530). Au total, plus de 4 900 AML ont été fabriquées, dont plus
de 4 000 exportées dans plus de 37 pays
132
À propos du bilan exceptionnel de ces programmes, cf. le tome 10 des travaux du Com-
HArT : Armements antichars, par Monsieur Stauff (t), puis par Messieurs Guillot et Duber-
net.
118
CHAPITRE 8
LE MONDE ARABE
Abu-Dhabi
L'Algérie
119
L'Arabie Saoudite
C'est à partir de 1968 que des relations étroites furent établies avec les autori-
tés du ministère de la Défense du royaume d'Arabie Saoudite. Un conseiller Arme-
ment (le commandant Coquet) fut installé dans ce pays, en août 1968, pour renfor-
cer les moyens de l'ambassade (décision confirmée par une note signée de
M. Messmer, ministre des Armées, le 19 janvier 1969). Des militaires et techniciens
saoudiens firent des stages en France à l'occasion d'un contrat de fourniture
d'AML Panhard (84 AML 60, 168 AML 90 et 154 VTT/M3, de 1968 à 1972).
Au début de 1970, au cours d'un entretien entre Michel Debré, ministre d'État,
chargé de la Défense nationale, et le ministre saoudien de la Défense, une assis-
tance technique et tactique substantielle fut associée à la fourniture éventuelle de
chars AMX 30, ainsi que l'entraînement du personnel. Une importante mission se
rendit en Arabie du 9 au 14 avril 1970133.
D'autres réunions eurent lieu, des propositions techniques et financières furent
négociées et des contrats signés. 290 chars AMX 30 S (S pour saoudiens), 58 chars
de dépannage AMX 30, 12 chars AMX 30 poseurs de pont, 52 chars AMX 30 bitube
de 30 et 51 obusiers de 155 automoteurs furent livrés de 1972 à 1981. Une lettre de
M. Debré au Prince Sultan Ben Abdul Aziz confirma le 20 novembre 1971 qu'un ac-
cord existait pour une assistance étendue, avec des moyens particuliers. C'est à la
suite de cet accord que fut créée la COFRAS (cf. chapitre 9) et que fut mise en place
la MMF (Mission militaire française) en Arabie Saoudite, qui joua un rôle très impor-
tant.
L'équipement des armées saoudiennes amena également la livraison de véhi-
cules blindés AMX 10 P et AMX 10 PC (517 entre 1974 et 1982).
Les contrats relatifs à ces équipements entrèrent ensuite dans le cadre plus
général du projet Palmier, portant sur une véritable coopération au niveau de la Dé-
fense (systèmes antiaériens, systèmes navals, aériens et terrestres), qui conduisi-
rent à de nouvelles livraisons.
Bahrein
Des AML Panhard furent achetés en 1976 (71 VTT/M3, livrés de 1977 à 1979).
L'Egypte
L'Irak
Les premiers matériels livrés à l'Irak furent des AML Panhard (86 AML 60 et
76 AML 90, de 1969 à 1975, et 123 VTT/M3, de 1972 à 1975).
Au début des années 1970, l'armée irakienne se montra désireuse d'acquérir
d'autres matériels français (faisceaux hertziens TFH 665/4 et Multiplex CIT).
D'autres commandes (notamment AMX 10 et AML) eurent lieu après 1975.
Le Liban
La Lybie
Le Qatar
La Tunisie
Le Yemen
Le Yemen (du Nord), qui avait adhéré à la Ligue arabe en 1945 et était mem-
bre de l'ONU depuis 1947, s'approvisionna en matériel français à partir de 1977:
146 AML 90 et 93 VTT/M3, livrés avant 1979.
121
I
CHAPITRE 9
COOPÉRATIONS ET EXPORTATIONS TOUS AZIMUTS
Presque tous les pays du monde connaissent et souvent - en dehors des pays
de l'ancien bloc de l'Est - utilisent des matériels d'armement terrestre français. Pour
certains, la coopération a pris une forme particulière, pouvant aller jusqu'à des dé-
veloppements en commun ou des coproductions.
C'est à l'occasion de la fourniture de matériels modernes à des armées étran-
gères parfois peu préparées à les mettre en œuvre que le ministère de la Défense
français fut amené à organiser, en plus de cette fourniture, une assistance pour des
services complémentaires. En 1972, la Compagnie française d'assistance spéciali-
sée, plus connue sous le sigle de COFRAS, fut créée. La COFRAS, dont la siège est
à Paris, assure la formation militaire des personnels des armées de Terre étrangères
utilisant des matériels français ; elle est capable de fournir, sous le contrôle du mi-
nistère, toute la gamme possible de conseils et d'assistance pour l'ensemble des
matériels de conception française134. Des équipes d'instructeurs peuvent assurer en
France la formation des premiers spécialistes du soutien, de façon à ce qu'ils soient
opérationnels dès la livraison des premiers matériels. À l'extérieur, elle remplit le
même genre de missions, par l'intermédiaire d'établissements permanents ou par le
détachement de spécialistes (ingénieurs, officiers, logisticiens).
On ne reviendra pas ici sur les cas déjà rappelés dans les chapitres précé-
dents, mais on mentionnera quelques pays dont il n'a pas encore été question.
Le Canada
C'est à partir de 1960 que les contacts avec le Canada furent organisés. Une
note du Bureau technique de l'état-major général des Armées (EMGA), signée du
colonel Levêque, proposait alors au Centre d'action scientifique de la Défense natio-
nale (CASDN), rattaché au premier ministre, des coopérations avec le Canada, qui
furent surtout orientées vers les secteurs de l'aéronautique et de l'électronique, ainsi
que vers les protections contre les armes NBC et la recherche opérationnelle.
En 1965, on peut noter des pourparlers concernant le 155 mm tracté.
Un protocole d'accord entre les armées française et canadienne fut signé à Pa-
ris, le 16 février 1966 : il organisait notamment des échanges d'officiers, dans le ca-
dre d'un Comité franco-canadien de coopération militaire. Mais il ne semble pas que
les armements terrestres aient constitué une part importante de cette coopération.
Un groupe exploratoire sur la protection NBC fut cependant créé en 1967.
Le Danemark
Avec ses homologues pour les Marines et les armées de l'Air, elle appartient maintenant
au groupe COGEPA.
123
l'IMC Joneaux, de l'IPFA, en juin 1962). La SOFMA (général de Chergé) rencontra
les autorités danoises en octobre 1969. Des propositions furent faites pour des chars
AMX 30 et pour des systèmes antichars et antiaériens ; des responsables du minis-
tère danois de la Défense vinrent en France du 22 au 25 avril 1970, mais aucun ré-
sultat concret ne semble pouvoir être noté.
La Norvège
La Turquie
L'Irlande
La Finlande
124
La Suède
La Roumanie
Elle montra de l'intérêt pour les hélicoptères - intérêt concrétisé par une fabri-
cation sous licence.
La Yougoslavie
À la fin des années 1960, la Yougoslavie, confirmant son rôle de pays non ali-
gné et ayant alors peu de liens avec le bloc de l'Est, cherchait à se rapprocher de la
France, même dans le domaine militaire, et certains armements français corres-
Dans les années 1950, la Suède, comme beaucoup d'autres pays, s'intéressait à Pobusier
de 155 mm biflèche en service en France. Malheureusement, un accident de mise à feu fut
déploré au cours des essais.
125
pondaient à ses besoins136. Une visite du général Ljubicie, secrétaire d'État à la Dé-
fense, en mai 1970, confirma cet intérêt, notamment pour des hélicoptères et des
véhicules blindés de transport de troupes (note 73711 DMA/DAI/CD du 8 mai 1970).
Un protocole signé à la fin de 1971 organisa cette coopération, avec des ré-
unions périodiques à différents niveaux.
PAYS D'ASIE
Le Cambodge
L'Indonésie
Après les trois EBR Panhard livrés en 1956, l'Indonésie avait été un des pre-
miers pays à utiliser le char AMX 13, à partir de 1960.
De nouvelles occasions furent cherchées après la visite du général Fourquet en
Indonésie, en octobre 1968. Une mission d'experts se rendit sur place du 13 au
26 novembre 1968. Outre des officiers de l'EMAT, elle comprenait les ingénieurs
principaux Tauzin (DAI), Viche (DTAT/ASA-ENG) et Betbeder (ARE). Des relations
étroites furent maintenues avec cet important pays, qui s'équipa de nouveaux maté-
riels français (AMX 10 notamment) dans les années 1980.
L'Iran
136
Répondant aux questions de la DMA (lettre 72779 DAI/47 du 2 mai 1969), les états-
majors avaient donné leur avis (lettre 2793 EMAT/3/TAC du 12 mai 1969) et formulé des
réserves.
137
Voyage qui eut lieu du 25 novembre au 13 décembre 1963. Il se rendit notamment à
Nord-Aviation, chez Manurhin, à Cusset et dans les poudreries. Le département DEE de la
DMA (colonels Thoux, Jacquemot et Germain, sous l'autorité de M. Rouxel) pilotait l'ensem-
ble de cette visite.
126
demande iranienne de recevoir un ou deux ingénieurs français détachés auprès de
lui, comme conseillers techniques, pour l'assister dans la gestion et l'organisation de
l'arsenal. Cette demande fut renouvelée au cours de la mission en Iran, en février-
mars 1964, de l'ingénieur général Sorlet, directeur des études et fabrications d'ar-
mement, et de l'ingénieur général Tavemier, directeur des Poudres138.
L'IMC2 Robineau fut envoyé précipitamment à Téhéran, « pour une mission de trois
mois, dans le cadre de l'assistance technique», à l'issue de laquelle il devait être
« détaché comme conseiller technique auprès du directeur des arsenaux en Iran
pour une durée de deux ans » (note 6153 MA/DMA/DAG du 18 mars 1964).
Mais la situation réelle était différente de celle qui avait été imaginée. Les servi-
ces iraniens n'étaient pas prêts pour les modifications de structures qu'ils avaient
envisagées ; il y avait encore un conseiller technique américain auprès de l'amiral
Raafat ; Pétat-major impérial, auquel les arsenaux étaient encore rattachés, restait
en relations étroites et permanentes avec les forces des États-Unis, qui fournissaient
souvent une assistance gratuite. En outre, les projets iraniens à court et moyen
terme concernaient la construction d'une nouvelle poudrerie et d'une nouvelle car-
toucherie.
Un protocole entre le ministère français des Armées et le gouvernement iranien
fut signé le 22 avril 1964 par M. Asfia, directeur de l'organisation du Plan, responsa-
ble de l'équipement du pays, et le 4 mai par le délégué ministériel pour l'armement.
Ce protocole portait sur l'assistance technique pour la réalisation de projets comme
la nouvelle poudrerie - laquelle était considérée en Iran comme une usine fabriquant
des explosifs à usage civil. La mise en œuvre de ce protocole demanda quelques
mois, et l'IMC Robineau reprit sa place à la DEFA.
La fiche de poste diffusée par la DMA le 15 mars 1964 concernait deux conseillers fran-
çais Armement auprès du gouvernement iranien, pour participer à la modernisation des ar-
senaux et à l'organisation des services de l'armement (structures, rémunération du person-
nel, mode de fonctionnement).
139
Une poudrerie, construite par Bofors dans les années 1950, existait déjà à Partchin, mais
sa production et sa productivité était très insuffisantes par rapport aux besoins futurs envi-
sagés.
127
poudres Pianasso (désigné pour occuper le poste de conseiller technique Armement
en Iran140), l'ICTA Mouton, de la cartoucherie du Mans, et le directeur commercial de
Manurhin.
La proposition concernant la cartoucherie n'eut finalement pas de suite, les Ira-
niens réussissant à obtenir gratuitement des États-Unis la fourniture de machines
(usagées) pour équiper la nouvelle usine.
La poudrerie de Partchin fut en revanche réalisée par un consortium français
constitué pour ce programme, sous le nom d'ENSA : il comprenait notamment Spei-
chim et la direction des Poudres. Le règlement du contrat (d'un montant de 81 MF)
donna lieu, comme souvent, à des contestations. Ce contentieux (prévisible) fut ré-
gulièrement abordé au cours des visites en France du général Toufanian, qui avait
succédé à l'amiral Raafat comme directeur des armements, ou de celles de son ad-
joint, le général Nemati. De même, les responsables de la DAI - notamment l'ingé-
nieur général Joyau - ou de la direction des Poudres - comme l'ingénieur en chef
Toche - furent amenés à se rendre à plusieurs reprises en Iran pendant les an-
nées 1968 et 1969, pour chercher et finalement trouver, après plusieurs années, une
solution à ces problèmes.
Le Japon
L'ingénieur en chef Gautier lui succéda après l'été 1969. Par la suite, une véritable mis-
sion d'assistance technique DMA fut mise en place à Partchin, avec l'ICA Brissaud, puis
l'ICA Paget (de mars 1974 à mai 1975), puis Gaudillière, Rogé, Béra, etc., et avec un ingé-
nieur de l'armement adjoint à l'attaché militaire à Téhéran.
128
La Malaisie
Le Pakistan
Les relations prirent forme à partir de 1970 (demande de l'attaché militaire pa-
kistanais, le 3 septembre 1970, pour la fourniture de matériels électroniques militai-
res). On trouve aussi cinq AML 60 livrées en 1976.
PAYS D'AFRIQUE
L'Afrique du Sud
Le Burundi
L'Ethiopie
Le Kenya
Le Maroc
129
Le Zaïre
On notera que les AML Panhard intéressèrent le Zaïre dès 1963. 135 AML60
et 47 AML 90 furent livrées de 1965 à 1974, ainsi que 86 VTT/M3 de 1971 à 1974.
PAYS D'AMÉRIQUE
L'Argentine
Le Brésil
130
constatée dans les années 1968-1973 (11 à 12 % en moyenne annuelle) a conduit
les économistes à parler de « miracle brésilien ».
Les services de la DMA ont évidemment recherché activement les perspectives
de coopération avec un grand pays plein d'avenir. Parmi les missions, on notera
celle de l'IG Marest, accompagné de PIC Guély, en novembre 1970, au cours de la-
quelle furent examinées les possibilités de modernisation de l'armement des chars
(notamment ceux ayant des canons de 90 mm).
À partir de 1973, l'intérêt du Brésil pour le Roland entraîna également des visi-
tes en France de responsables brésiliens, ainsi que des négociations à l'initiative
d'Euromissile - il s'agissait du Roland II.
Le Chili
L'Equateur
Furent livrés 108 chars AMX 13 à tourelle FL 12, de 1971 à 1977 ; un AMX 13
de dépannage, en 1971, et cinq en 1977; douze AMX 13 obusiers automouvants
de 155, en 1976 et 1977, et 93 AMX 13 VTT ou dérivés, de 1976 à 1978.
Le Mexique
C'est seulement dans les années 1980 que le Mexique reçut des matériels
français (Panhard).
Le Pérou
Saint-Domingue
Le Salvador
Le Venezuela
131
CHAPITRE 10
L'ALLIANCE ATLANTIQUE
134
(États-Unis, France, Royaume-Uni) du Comité militaire jusqu'au 1erjuillet 1966. On
rappellera aussi l'existence du SHAPE, à Rocquencourt.
En avril 1958, le Conseil approuva la création d'un système OTAN d'approvi-
sionnement et d'entretien (NMSSS), qui prit, en 1964, le nom de NAMSO (en fran-
çais : organisation OTAN d'entretien et d'approvisionnement). Cette organisation
comprenait, sous l'autorité d'un comité de directeurs (représentant les quatrorze
pays membres - l'Islande, n'ayant pas d'armée, ne participait pas aux activités à ca-
ractère militaire), une agence appelée NAMSA. La NAMSA était à la disposition des
pays membres pour les aider à s'approvisionner en pièces de rechange et leur four-
nir les moyens d'entretenir et de réparer leurs systèmes d'armes. La NAMSA, dont le
siège était à Paris, créa à Châteauroux un centre OTAN d'approvisionnement (COA)
en 1960, puis un autre à Rueil, pour le Hawk. Au début de 1968, la NAMSA et le
COA furent transférés à Capellen, au Luxembourg.
RECHERCHES DE STANDARDISATION
135
L'élaboration des StanAg a été le plus souvent confiée à un groupe d'experts,
groupe de travail ou groupe ad hoc, mis en place par le Comité des armements.
Dans cette recherche de coopération, on peut aussi classer les essais en
commun réalisés par les pays de l'OTAN sous l'égide de cette organisation. On a
déjà parlé des armes et munitions de 7,62 mm. Il faut citer aussi les activités dans
les domaines de l'électronique et des télécommunications, de la guerre électronique
ou de la protection NBC. Ainsi, en 1963, on trouve mentionnés les essais OTAN au
Danemark du système infrarouge actif IRIS. La même année, les systèmes de chif-
frement Ulysse et Myosotis, après approbation par l'organisme américain SECAN,
furent présentés au concours OTAN. Un système de contre-mesures passives radar,
TAPIR, fut présenté à l'OTAN en 1963, et un radar de surveillance du champ de ba-
taille, Olifan, fut soumis à une évaluation OTAN à Meppen (RFA) en juillet 1966.
PRODUCTIONS COORDONNÉES
Produire les mêmes matériels est la meilleure façon d'obtenir une réelle stan-
dardisation, et les commandes offshore (cf. chapitre 3) furent une bonne occasion
pour cela. Les produire ensemble est encore préférable. C'est ce qui fut recherché
par l'OTAN dans les années 1950, avec des résultats certains dans le domaine aé-
ronautique (le Fiat G 91, et surtout le Breguet1150, avion patrouilleur maritime
OTAN, bien connu sous le nom de Breguet Atlantic).
Pour l'armement terrestre, on rappellera le programme Hawk (cf. chapitre 3),
suivant la proposition faite par le président Eisenhower, au cours de la réunion des
chefs de gouvernement à Paris en décembre 1957, de mettre le savoir-faire améri-
cain dans des technologies « avancées » à la disposition des pays européens de
l'Alliance. Comme on l'a vu, la France joua un rôle particulier dans ce programme.
Une Organisation OTAN de production et de logistique (OPLO ou, en anglais,
NPLO) fut mise en place sous l'autorité d'un comité de directeurs représentant les
pays membres. Cette Organisation OTAN de production et de logistique Hawk
(OPLOH, ou NHPLO), dépendant directement du Conseil, avait à sa disposition le
Bureau de gestion OTAN Hawk (BGOH, ou NHMO), implanté à Rueil depuis 1959,
dans l'enceinte de l'APX.
Ce bureau, encore en activité en 1998, et qui possède le statut international
des agences de l'OTAN, a souvent recruté des personnels français, provenant par-
fois de la DEFA-DTAT, et des ingénieurs de l'armement ont pu y tenir, en service
détaché, des postes à responsabilités. L'ingénieur général G. Wenisch, entré au
BGOH avec le grade d'ingénieur principal, en fut le directeur général au début des
années 1980. Après l'achèvement du programme initial en 1967, l'étude, puis les
essais, d'un programme Hawk européen amélioré (le HELIP, pour Hawk European
Limited Improved ProgramU2) furent lancés, avant que ne soit entreprise la produc-
tion du système amélioré. La Grèce adhéra au programme en 1972 et le Danemark
en 1974. D'autres améliorations furent décidées en 1979, et le système Hawk devrait
rester en service longtemps après l'an 2000.
En mars 1970, l'état-major des armées confirma qu'il n'était pas favorable à une partici-
pation française au programme HELIP.
136
LES PROCÉDURES DE COOPÉRATION
On a déjà vu que les StanAg étaient souvent élaborés par des groupes spécia-
lisés, créés par le Comité des armements. Chaque groupe était facilement identifié :
il avait en fait un numéro, par ordre chronologique, précédé du sigle du comité ayant
créé le groupe. Par exemple, le groupe OTANAC/176 Véhicules de transport de
troupes blindés fut le 176eorganisme créé -vers 1961 - par le Comité des arme-
ments, ou ses successeurs143. Chaque nouveau groupe, ou sous-groupe, établissait
d'abord son mandat (Terms of Référence), qu'il faisait approuver par l'organisme
supérieur (le Comité des armements, par exemple). Puis il élisait son président,
choisissait son ordre du jour, et, bien sûr, la date et le lieu de la prochaine réunion.
Le secrétariat international apportait son aide et son soutien (support) aux travaux
des groupes, en fournissant presque toujours le secrétaire du groupe, parfois le pré-
sident, et les moyens de travailler (documents, traductions dans la mesure du possi-
ble, interprétariat, etc.).
En fait, à travers tous ces organismes, il était possible, dans un domaine don-
né, d'explorer toutes les potentialités de coopération, les besoins et les capacités de
chaque pays. Une certaine planification, reconnue utile et souvent nécessaire, deve-
nait possible ; mais il aurait fallu que tous les pays acceptassent des procédures
communes. À partir de 1959, on demanda aux autorités militaires de l'OTAN (c'est-
à-dire, à cette époque, le Comité militaire) de définir les besoins militaires de base
OTAN (NBMR, pour Nato Basic Military Requirement), à partir desquels seraient dé-
finies les caractéristiques opérationnelles et les spécifications techniques - dans
l'espoir qu'il serait ensuite possible de mettre au point des matériels communs pour
répondre à ces besoins.
Les différents groupes spécialisés furent alors souvent chargés de rédiger le
projet de NBMR correspondant à un matériel donné, par exemple le char principal de
combat, ou le véhicule blindé transport de troupe. Les experts, officiers et ingénieurs
ou, dans certains cas, industriels, échangèrent leurs idées. Chaque pays justifiait
parfois les choix qu'il avait déjà faits, dans l'espoir que les matériels qu'il produisait
ou développait seraient conformes au NBMR. Ainsi, les partisans de véhicules blin-
dés transports de troupe (comme le M 113 américain) s'opposaient aux partisans de
véhicules de combat d'infanterie (comme l'AMX 13 français). Comme un compromis
n'était guère possible, on proposa finalement, après bien des réunions, d'approuver
deux NBMR - ce qui était peut-être une solution réaliste et militairement souhaitable.
Dans d'autres cas, le groupe fut conduit à organiser des études préliminaires ou des
exercices pour préciser certaines données essentielles. Ainsi, en 1964, plusieurs
pays participèrent aux essais menés notamment aux États-Unis (à VAberdeen Pro-
ving Ground) pour déterminer la portée maximale du char principal de combat (à ins-
crire dans le besoin militaire).
La procédure des NBMR ne se révéla pas très féconde, bien que le groupe
permanent ait pu approuver, au nom du Comité militaire, 49 besoins militaires de
base OTAN : aucun ne donna directement lieu à une coopération au niveau de
l'OTAN. Mais on doit se demander si des programmes bilatéraux, comme les missi-
les franco-allemands MILAN, HOT et Roland, n'ont pas trouvé leur justification ini-
tiale dans les travaux d'élaboration de besoins OTAN. C'est également dans ce ca-
On peut également citer les groupes suivants: ACM: infrastructure; AC/172: armes
antichars ; AC/174 : groupe mixte ad hoc chars de combat ; AC/196 : protection NBC ;
AC/220 : électronique.
137
dre que fut organisée, en juin 1962, la production du missile air-sol AS 30 par la
RFA, la France et le Royaume-Uni. Bien qu'il ne s'agisse pas là d'armement terres-
tre, cette production coordonnée constitua un terrain favorable aux coopérations
franco-allemandes.
Quoi qu'il en soit, on pouvait penser en 1965 que la coopération OTAN dans le
domaine des armements pouvait et devait être améliorée.
144
Sur proposition des États-Unis, les groupes existants furent placés sous l'égide des grou-
pes principaux, selon les nouvelles procédures. On citera quelques commissions créées par
le groupe principal AC/225 : commission VI (surveillance du champ de bataille) ; commis-
sion VII (défense NBC) ; commission XIII (traitement automatique des données). La com-
mission VI du groupe principal AC/243 (groupe de recherches pour la Défense) fut chargée
des systèmes d'identification « ami-ennemi» (IFF), en liaison avec le groupe AC/280 (dé-
fense aérienne).
138
Pour les activités présentant un intérêt général pour tous les groupes, il existe
aussi des organismes connus sous le nom de groupes-cadres :
- le groupe des directeurs nationaux de la codification ;
- le groupe des directeurs nationaux pour l'assurance de la qualité ;
- le groupe sur la propriété industrielle et les marchés ;
- le groupe sur la rationalisation des principes de conception, des critères d'essais
et de sécurité pour les matières explosives et les dépôts d'explosifs ;
- le groupe sur la standardisation des matériels.
Là encore, chaque groupe-cadre pouvait avoir des organismes subordonnés.
Un groupe particulier fut toujours considéré comme un groupe principal : le
Groupe consultatif industriel OTAN (NIAG, pour Nato Industrial Advisory Group),
composé d'industriels, et chargé de fournir à la CDNA et à ses organismes des avis
sur les questions industrielles, et éventuellement de faire des propositions.
Pour animer, coordonner, orienter et contrôler l'activité de cette vaste organisa-
tion, la CDNA utilise les représentants des directeurs nationaux d'armement (les
NADREP : National Armaments Director Représentatives), qui sont des membres
des délégations permanentes nationales auprès du Conseil. Les NADREP se ré-
unissent périodiquement, sous la présidence du secrétaire général adjoint pour le
soutien de la Défense, qui préside aussi les réunions semestrielles de la CDNA.
Enfin, au secrétariat international, la Division soutien de la Défense (et ses sec-
tions), dirigée par le secrétaire général adjoint pour le soutien de la Défense, apporte
à cet ensemble une aide permanente et la compétence de personnels hautement
qualifiés.
QUELQUES EXEMPLES
Les premiers résultats obtenus par cette nouvelle organisation ont été jugés
très encourageants. Les propositions furent beaucoup plus nombreuses, et l'on
constata qu'une coopération à deux est plus facile à réaliser qu'une coopération à
quatorze, et qu'elle a souvent un effet d'entraînement pour les autres pays.
Ainsi, les hélicoptères franco-britanniques (cf. chapitre 5) entrèrent dans un
projet OTAN en février 1969, et d'autres pays OTAN furent associés, par l'intermé-
diaire d'un Comité directeur, à la gestion des programmes d'hélicoptères SA 330
(Puma), SA 341 (Gazelle) et WG 13 (Lynx).
Le MILAN devint à son tour, en 1973, un projet OTAN (groupe de projet n° 9 de
l'AC/225), ce qui permit aux nombreux pays de l'Alliance équipés de ce système
d'être associés aux décisions concernant son emploi (gestion de la configuration,
améliorations, tirs de nuit, formation des tireurs, etc.).
Il faut citer aussi le cas des armes légères. Après la standardisation du calibre
7,62 mm dans les années 1950, il fallait tenir compte des évolutions technologiques
en évitant une multiplication des calibres. La CDNA décida qu'un seul nouveau cali-
bre devait être retenu ; encore fallait-il définir lequel. Un programme conjoint d'éva-
luation des armes et des munitions fut élaboré en 1976 ; onze pays y participèrent
(tous sauf le Luxembourg, le Portugal, la Turquie et l'Islande). À la suite de ce pro-
gramme technique et militaire, le calibre 5,56 mm fut adopté comme deuxième cali-
bre standard OTAN pour les armes légères, et la munition belge SS 109 fut retenue
comme base de la standardisation. Il est vrai que la plupart des pays s'étaient déjà
équipés de telles armes, sans attendre la standardisation.
139
À la réunion du 2 février 1972 de la Conférence des directeurs nationaux d'ar-
mement (CDNA), le Dr. Foster, représentant des États-Unis, exposa la politique
adoptée par le président Nixon pour réduire les dépenses américaines de recherche
et développement (R and D), jugées trop importantes. Les États-Unis pourraient dé-
sormais adopter pour leurs forces armées des matériels étrangers, fabriqués éven-
tuellement sous licence aux États-Unis. On peut penser que le Roland bénéficia de
cette nouvelle mesure.
LA CODIFICATION
140
Centre Europe) fut transféré à Brunnsum, aux Pays-Bas et que la NAMSA fut trans-
férée à Luxembourg.
À la suite de ces décisions, l'organisation des structures militaires de l'OTAN fut
profondément modifiée (suppression du groupe permanent, constitution d'un nouvel
état-major militaire international sans la France). Le Comité militaire quitta Was-
hington pour Bruxelles. Le Comité des plans de Défense (DPC) prit les décisions qui
ne concernaient pas la France, soit au niveau des représentants permanents, soit au
niveau des ministres de la Défense.
En ce qui concernait directement les questions d'armement, qui étaient traitées
par des structures civiles, il n'y eut pas de bouleversements. Les réformes de 1966,
déjà engagées, furent poursuivies. Mais, dans les années qui suivirent le retrait de la
France, la participation française aux structures de l'OTAN, au demeurant mal expli-
quée, fut rarement bien comprise, et nombreux furent les représentants de la France
-ingénieurs ou officiers- dans l'un ou l'autre des multiples organismes OTAN qui
débarquèrent à Bruxelles sans savoir s'ils venaient en observateurs ou en acteurs. Il
est vrai que la confusion était entretenue par des déclarations officielles pas toujours
conformes aux réalités. L'information préalable qui aurait été nécessaire pouvait
heureusement être fournie sur place par les membres de la délégation permanente
de la France, et notamment par la section Armement. Heureusement aussi, les ex-
perts connaissaient souvent remarquablement bien les sujets à débattre, et appor-
taient aux travaux une contribution efficace.
Comme tous les pays membres de l'Alliance atlantique, la France a une délé-
gation permanente au siège de l'OTAN, à la tête de laquelle se trouve l'ambassadeur
représentant permanent de la France au Conseil. En raison de l'importance des
questions concernant l'armement, la délégation comprend une section Armement,
dont le chef est le conseiller Armement de l'ambassadeur, et qui est formée d'un pe-
tit nombre d'ingénieurs, officiers et sous-officiers. Cette situation n'a pratiquement
pas changé depuis les origines, même après les réformes de 1966 et le transfert à
Bruxelles. Le chef de la section Armement fut presque toujours un ingénieur militaire
général provenant des armements terrestres (Devenne, Lacoste, Brindeau, Cauchie,
etc.) ; un autre ingénieur des fabrications d'armement (Descroix, Cauchie) fut parfois
affecté à cette section Armement.
Par ailleurs, les organismes intégrés de l'OTAN recrutaient des personnels de
tous les niveaux, parmi lesquels des Français : au groupe permanent
(IMC Brindeau), au secrétariat international (Fischer, Naslin) ou dans les agences
(Cauchie à la NAMSA, Wenisch et beaucoup d'autres au BGOH). Presque toujours,
ces Français eurent, grâce à d'éminentes qualités personnelles, une réelle influence
sur le fonctionnement de ces organismes ; ils contribuèrent à donner de la France
une image conforme à son prestige international.
141
CONCLUSION
143
SOURCES
Tous les rapports d'activités de la DEFA-DTAT de 1952 à 1976. Les rapports anté-
rieurs à 1952, s'ils existent, n'ont pas été retrouvés.
Souvenirs d'une carrière à la DEFA, par l'ingénieur général Molinié : ouvrage non
publié, d'une diffusion probablement très restreinte, portant sur la période 1932-
1967. Un exemplaire a été adressé par l'auteur, le 10 juillet 1967, à
l'IMC Robineau.
145
15T510 Guerre électronique - coopération
15T511 Guerre électronique
OTAN 1957-64
Coopération franco-américaine 1956-64
15T512 Guerre électronique - coopér. tripartite 1961-66
15T579à581 Protection NBC (FINABEL) 1962-68
15T609 Cellule 8 guerre électronique
15T555 3e bureau/ARMET Défense chimique 1958-68
15T557 1959-68
15T609 Électronique. Coopération. Export.
15T643 Hélicoptère SA 340 (coop. F-brit)
15T651 WG13
15T654 Coopération franco-brit. hélico.
15T703 Coopération interalliée
Synthèse d'activité des principaux
groupes de travail interalliés 1963-67
15T704 idem 1967-76
15T707à720 OTAN (BMS, Stanags, NIAG, groupes)
15T791 à 801 UEO, CPA 1962-73
157 802 à 837 FINABEL 1953-73
15T838 Groupe des Quatre 1970-73
15T839 Tripartisme 1957-70
15T840 Tripartisme (Commission IV) 1963-73
15T841 Tripartisme (Groupe G)
15T842 Tripartisme (guerre élec.)
15T843 Bipartisme franco-britannique 1961-73
15T844 Bipartisme franco-britannique
15T845 Bipartisme franco-britannique 1968-71
15T846 Bipartisme franco-britannique 1959-73
15T848 Bipartisme franco-allemand 1956-73
15T849 Bipartisme franco-allemand
(Commission Air)
15T 850 Bipartisme franco-allemand
MILAN-HOT-Roland-RATAC, Argus,
camouflage, armt des blindés, guerre élec
15T851 Bipartisme franco-allemand
Électronique 1966-72
GEC 1966-71
15T852 Franco-américain . 1950-73
15T853 Franco-américain
Électronique 1969-73
Achats, prêt et ventes diverses 1962-71
15T854et855 Franco-américain 1962-72
MWDDEA
15T856 Relations diverses bilatérales
Arabie Saoudite 1970-73
Belgique 1966-73
Canada 1960-69
Danemark 1969-71
Ethiopie 1967-69
146
Espagne 1972-73
Grèce 1969-70
Indonésie 1968
Italie 1968-73
15T 857 Bipartisme
Japon 1969
Koweït 1969
Lybie 1971
Malaisie
Norvège 1971-73
Pakistan 1970-71
Irak
Pays-Bas 1952-73
Roumanie 1967-73
Suède 1971-73
Suisse 1968-73
Venezuela 1970-71
Yougoslavie 1969-73
Inventaire 090/07/19
1.2.1.02.08.01.2 1964-1970 : tripartisme
1.2.1.03.05.17.1 1949-1951
1.2.1.03.05.17.1 1959-1963 : char standard (carton 28) ; AMX 13 améri-
cain (carton 24)
1.2.1.03.05.17.3 1944-1978 : relations franco-britanniques (carton 61)
147
Inventaire 032/02/03 de EMA/ARMET
1.1.0.01.01.18.1 1958-1962: MWDP et MWDDEA
1.1.0.02.02.01.3 1953-
1.1.0.01.01.16.6 1958-1962
Inventaire 543/033 de DP Al
1.1.0.01.05.04.6 1963-1967 : Hawk, dépôt commun à la MAC
1.1.0.01.06.03.6 1968-1970 : AMX 30 Pays-Bas, Italie (carton 563)
1.1.0.01.06.07.5 après 1971 : cartons 653 à 656
1.2.0.04.18.07.6 1947 : carton 159
1950 .-carton 161
1.1.0.01.01.16.6 1958 à 1962: carton 1
1.1.0.01.01.18.1 1958 à 1962: carton 2
1.1.0.01.01.08.5 1963 à 1966: carton 9
1.2.0.03.03.22.6 carton 10
Inventaire 503/090
Engins blindés.
Inventaire 268/005
Fiche du SIAR sur Garantie AMX 13 Hollande.
Inventaire 244/064
Groupe Maybach à Vernon.
148
LISTE DES SIGLES UTILISES
154
NBMR Nato Basic Military Requirement
(besoin militaire OTAN de base)
NHMO voir BGOH
NIAG Nato Industrial Advisory Group
NMSSS NATO Maintenance Support and Supply Service ;
système OTAN d'approvisionnement et d'entretien
NNAG Groupe des armements des forces navales
NPLO voir OPLO
NPLOH voir OPLOH
ONU Organisation des Nations unies
OPLO ou NPLO Organisation OTAN de production et de logistique
OPLOH ou NPLOH Organisation OTAN de production et de logistique Hawk
OTAN ou NATO Organisation du traité de l'Atlantique Nord
PAM Plan d'aide militaire
PCM Puise Code Modulation
PERT Program Evaluation and Review Technique
PUC Portée utile de combat
RAN Recherches et armes nouvelles
RAP Roquette antipersonnel
RASIT Radar de surveillance des intervalles
RATAC Radar d'acquisition et de tir
RBDir Regierungsbau Direktor
RCC Régiment de chars de combat
RFA République fédérale d'Allemagne
RITA Réseau intégré de télécommunication tactique
RRE Royal Radar Establishment
SABA Sol-air basse altitude
SAGEM Société d'applications générales d'électricité et de mécanique
SAMP Sol-air moyenne portée
SARL Société à responsabilité limitée
SAT Société anonyme des télécommunications
SCC Service central des commandes
SCTI Service central des télécommunication et
de l'informatique
SDS Surveillance de détection au sol
SEP Société européenne de propulsion
SEPR Société d'étude de la propulsion par réaction
SEREB Société pour l'étude et la réalisation d'engins balistiques
SERPEL Système d'exploitation du renseignement primaire
électronique
SETEL Société européenne de téléguidage
SFAC Société des forges et ateliers du Creusot
SGDN Secrétariat général de la Défense nationale
SHAPE Suprême Headquarters ofAllied Powers in Europe
SIAR Service de la surveillance industrielle de l'armement
SNCASE Société nationale de's constructions aéronautiques du Sud-Est
SNECMA Société nationale d'études et de constructions
de moteurs d'aviation
SNIAS Société nationale industrielle aérospatiale
SOFAM Société française de moteurs
1
SOFMA Société française de matériel d'armement
SOFRESA Société française d'exportation de systèmes d'armement
SPER Syndicat des industriels de matériel professionnel
électronique et radioélectrique
SSFI Service de la surveillance des fabrications dans
l'industrie (plus tard le SIAR)
ST Service technique
STA Section technique de l'armée
STAé Service technique aéronautique
StanAg Standardization Agreement
STAT Section technique de l'armée de Terre
STRIM Société technique de recherches en
industries mécaniques
SYCOMORE Système de commandement opération renseignement
TAPIR « Truc » pour avertir une patrouille
d'une illumination radar
TEE Trans Europe Express
TELEC Service des télécommunications de la DEFA
TIAB Tir indirect et anti blindés
TM Technical Manuals
TPC Télépointeur calculateur
TRIGAT Tripartite Guided Aniitank
TRT Télécommunications radioélectriques et téléphoniques
TSGCEE Groupe inter-armes sur les
télécommunications et le matériel électronique
TVA Taxe sur la valeur ajoutée
UA Unternehmensbereich Apparate
UEO Union de l'Europe occidentale
URSS Union des républiques socialistes soviétiques
US United States
UVP Union pour la vente des produits
VAB Véhicule de l'avant blindé
VCI Véhicule de combat d'infanterie
VCL Véhicule de commandement et de liaison
VOIR Vision optique infrarouge
VTT Véhicule de transport de troupes
INDEX DES NOMS DE PERSONNES145
Bonnet • 26
Bonté • 44, 81, 85, 97
Bosshardt • 79
Abs•94 Bourgès-Maunoury • 19, 51, 81,152
Accart • 85, 97 Boyes • 40
Acheson • 26 Braunig • 53,54,56, 98
Adam • 31 Brettschneider • 76
Adenauer • 50, 60 Brillant • 77
Albagli • 83 Brindeau • 3,16, 80, 94,141
d'Anselme • 99 Brissaud • 128
Arène • 60, 67, 78, 90,110,118 Brader • 44,99
Arkwright • 52 Bub • 67
Asfia•127 Buchalet • 115
Assens • 3,40, 63, 82,83, 84, 97 Buhler • 79
Astruc-115 Burck • 78
Aubert • 66 Bussi • 16
Aussaresses • 34,121
Auzanneau • 41
Cagger • 39
B Cahuzac • 52
Bagneux • 46,105 Caillol-Kinder • 75
Baker • 92 Cance • 83
Bames • 40 Cantarel • 92,100
Bastien-Thiry • 32 Cantin • 82
Beauregard • 41 Carougeau • 36, 45, 60
Beaussart • 66, 84 Carré • 51,113
Bedaux • 21,46,49,51 Carrington • 88, 89, 91
Bédoura • 16, 40 Carstens • 65
Bellot • 51 Cartoux • 79
Bender • 79 Carver • 92, 95
Benz • 53, 100 Casai • 83,128
Béra • 128 Cassagnou • 57
Berg • 125 Cauchie • 16, 68, 81, 97,141
Berger, Dr. • 43,44 Cauchois • 84
Berger, IMC1 • 16, 51 Cave • 3, 89
Bertaux • 66 Chabaud • 88
Betbeder • 126 Chaellter • 94
Beugnet • 85 Chapouthier • 16
Bienvenu • 3, 62, 64, 66, 75, 77 de Charnacé • 92
Bigeon • 63, 66 Chaumeret • 100
Billion • 79 de Chergé • 34,46, 85, 98,124
Birra • 34,40, 82 Cholley • 92
Bizot • 75, 77 Churchill • 25, 93
Blanc • 95 Clabaut • 26
Blancard • 39, 44, 70,75,76, 81,83,109,125 Clerget • 66
Bloch • 15, 85, 97 Coates • 88
Bodard • 16,50 de Cointet • 94
Bode • 54, 81 Collet-Billon • 3, 62, 64
Bodin • 3,45, 56, 88, 92,114,125 Collette • 66
Boffocher • 51, 92,100 Combaux • 13,45, 81, 85, 92
Bogenrieder • 77 Combes • 95
de Boissieu • 46, 81, 95 Commuci • 97
Bôlkow • 60, 66 Conze-96
157
Cook • 43,109 Fischer • 49,55,57, 94,141
Coquet • 120 Fleck • 70, 75, 77
Cormoran • 35 Fleury • 66
Comford • 89 Forndran • 77
Corrihons • 16, 36 Foster • 39, 44,109,140
Crépin • 36, 72, 89, 92 Fourquet • 20, 65, 82,126
Crinon • 85, 98,125 Francillon • 78, 95
François • 67
Freygang • 56
D Friedrich • 66
Dawalt • 34, 40, 82 Frizzele • 98
de Foumas • 42 Fuchs• 75
Debré • 20,76,88,89,91,102,108,120 Fulachier • 44
Declercq • 96
Decoux • 16
Défiance • 90,92
G
Deissenberger • 67,68,71,75 Galleni • 53
Delli Colli • 53 Garbari • 53,100
Delobeau • 70 Garono • 43
Delpech • 31, 73 Gaudillière • 128
Demeocq • 42 Gaudin • 81
Deniau • 51 de Gaulle • 25,37,49,60, 85,119,126,130,140
Deramond • 3,43 Gerloff-67
Derrier • 96 Germain • 126
Deruelle • 79,98 Gien • 56, 63, 66
Desclaux • 44 Gillois • 59, 99
Descroix • 141 Gilpatric • 39
Despiau • 105 Giovannozi • 97
Devenne • 16, 94,141 Giral • 44
Dillon • 28, 29 Girard • 105
Dodds • 85 Giraud • 25
Doin • 51, 85, 96, 98 Givaudon • 3, 68, 75, 76,78
Dorange • 105 Gleizes • 72, 73,100
Dotte • 73 Gôtze • 100
Dritl • 77 Grando • 89
Dubernet • 3,64, 66,106,118 Granelle • 72
Dubost • 34, 40,85,98, 99 Grant • 87
Ducruet • 22 Grosgeorge • 34,56, 85, 94, 98
Dujardin • 75 Guderian • 73
Dummer • 91 Guély • 130,131
Dunn • 27 Guichaoua • 58
Dupont • 34,40, 85, 98 Guilbaud • 68,78
Dupré • 15 Guillaumat • 36
Guillot • 3, 64, 66,106,118
Gumbel • 61
E Guyot • 115
Eberhardt • 81,97,98
Eberst • 63
Ebert • 89
H
Eckes • 75 Haas • 36
Eisenhower • 16,47,136 Haczek • 84
Ely • 36, 51,152 von Hassel • 63,64,65, 66,101
Engelmann • 97 Healey • 88
Espinasse • 75 Hébert • 106
de lEstoile • 89, 97 Hedwig • 61, 63, 67, 68
Etchkewari • 128 Hergt • 83
Etienne • 82,104,158 Hermann • 78, 96
Evans • 40 Hervier • 79
Heusinger • 51
van Hill • 51
F Hils • 63
Faugère • 34, 40, 85, 98 Hoffmann • 110
Ferber • 81 Homberg • 85
Figge • 67 Huberdeau • 120
Fioc • 16 Huntziger • 152
158
Leue • 100
Levêque • 35,61,123
Ismay • 134 Leyn-68
Lhéritier • 42
Lindner • 67
Litman • 105
Jacquemot • 126 Ljubicie • 126
Jansen • 73, 77 Longé • 94
Jaujard • 93 Lopin • 99
Jeanpierre • 96 Lueder• 51
Jenkins • 88
du Jeu • 63, 87
Johnson • 140
Jondet • 80 Maison • 67
Joneaux • 124 Maisonneuve • 80
Jones• 90 Malardel • 99
Jores• 81 Malaval • 66
Josset • 15,46 Maler • 39
Jouniès • 53,57 Malisch • 67
Joyau • 36,61, 63, 67, 68, 81, 85, 87,128 Mallet • 42, 80,100
Juin • 31 Malval • 75
Julé • 66, 68 Malvin • 73, 77
Julier • 83 Mamier • 22
Jund • 45 Mangold • 76
Mann • 73,81
Marchand • 16,34,42, 68
Marest • 3,46,58,90,92,115,130,131,152
Kauffer • 94 Margraff • 82
Khomeiny • 126 Marinet • 66,72
von Kienlin • 49 Marshal • 41
Klein • 67, 76 Marshall • 25
Knutton • 92 Martin • 73,99
Kôhn•77 Martinet -16
Kondo • 128 Martre • 74
Kôster • 56 Marty • 67
Krauss • 63 Marzloff-113
Kublitz • 63 Masson • 67
Kuhlo • 63,67 Masson-Régnault -128
Kuhn • 75 Maybach • 49
Kuntermann • 75, 77 McNamara • 39
Kurps • 77 Messmer • 39,54, 55, 63, 64, 65, 66, 87, 88,101,103,
Kursch • 78 120
Meunier • 67,80
Meyer, capitaine • 44
Meyer, Jean-Paul • 66,68, 84
Laborie • 95 Meyer, Maxence • 44
Lacoste • 13,16, 39, 91, 94,141 Mirabel • 36
Laeuffer • 92 Mirambeau - 96
Laforgue • 45 Moch • 114
Laforêt • 91 Moisant -126
Lair • 77 Molinié • 25,46,49,51,52,55,57, 92,106,145
Lapp • 75, 76 de Monicault • 128
Larkin • 15, 27, 29,32,34 Monier • 34
Larroumets • 60,118 Monnet • 28
de Lattre de Tassigny • 49,93 Montgomery • 93
Lavaud • 36,51,57, 59,61, 85,105,106 Montuori • 97
Lavirotte • 21 Morel • 124
Le Sueur • 88 Morer • 63
Leduc • 16 Mossadegh -126
Legrand • 16,34, 56, 98 Moulin • 44
Lejeune • 26 Mounier • 42,73
Lemaître • 45 Mouton • 128
Lemoinne • 75 Mulhausen - 40
Leroy • 75,77 Millier • 63, 66, 81, 97
Lesavre • 3,78 Mundigl • 67
1
Mundt • 73 Richard • 63
Munnich • 32, 88 Rivais • 56, 89, 92,105
Robb• 93
Robelus • 63,70,84,87
N Robin • 85
Naday • 84 Robineau • 3, 22,31, 46,53,55,56, 66, 67, 70,75, 77,
Nardin • 31 78, 88, 92,98,100,115,125,127,145,153
Nasca • 57 Rocard • 67
Nemati • 128 Rogé • 128
Niewenglowski • 89 Rohart • 75
Nixon • 47,140 Roland • 25, 26,45,49
Rombout • 36,63, 84
Roosevelt • 25
o Rothenberg • 44
Olleris • 44 de Rougemont • 66, 84
OudTy • 31 Roussel • 114
Rouxel • 15,126
Ruppelt • 77
Paget • 128
Pàhler • 63
Panthou • 77 de Saboulin • 120
Parenteau • 127 Sabouret • 103
Paul • 67 Sadtler • 74
Pélardy • 77 de Saint-Mars • 63
Pelletier • 77 Salaun -60
Perrodon • 86, 88,100 Salmon • 25,45
Petereit • 75 Sarda • 114
Petkovsek • 3, 85 Saulnier • 100
Peyrou • 19 Sautereau • 58
Pianasso • 128 Schanze • 51,53,54,57
Pignoux • 71, 78 Schardin • 49, 97
Pineau • 15 Scheel • 67
Piovanno • 98, 99 Schiebel • 75, 78,125
Pirrone • 98 SchifEers • 70, 75, 76, 81,83,109
Pleven • 26, 27, 45, 93 Schmetz • 41, 71, 75, 78
Poggi • 72 Schmidt • 67
Poher • 19 Schmidt, Helmut • 76
Politzer • 79 Schônefeld • 98
Pommellet • 46,92 Schrôder • 63
Ponte • 36 Schultze • 75, 77
Poswick • 103 Schumann • 29
Poésy • 68 Scotto • 89
Pottelune • 58 Segrestan • 73,78
Précoul • 62, 67 Serby • 87
Prette - 98 Séron • 82
Primaux • 100 Serre • 16
Protard • 44 Sillard • 77
Proust • 16,84 Simpson • 90
Sommervogel • 68
Sompairac • 16,120
R Sorlet • 72,127
Raafat • 126,127,128 Stangl • 67
Rafaillac • 66 Stauff • 3,32,60,63,64,66,106,118
Rajcom • 67 Stimmel • 67
Ramadier • 19 Stone • 94
Ramé • 16,82 Strauss • 51,54,55,81,152
Ravaud • 15 Striegel • 67, 72
Raynaud • 75 Sultan Ben Abdul Aziz • 120
Remaklus • 75 Sutterlin • 46, 89, 98
Renauld • 85
Rétat • 16
Rhenitz • 99
Ribes • 91
Ricaud • 3, 90
160
T V
Tartaut • 67 Vauché • 78
Tautermann • 68, 75 de Verbigier de Saint-Paul • 16,49
Tauzin • 126 Vergnas • 120
Taver • 80 Vemet • 78
Tavernier • 127 Veyssière • 105
Tayeau • 36, 61, 87 Vialatte • 67
Tcherbatcheff • 66 Vian • 92
Terrienne • 99 Viche • 126
Thomanek • 67 Vimal du Monteil • 16
Thoré • 92 Vinson • 34, 40
Thoux • 115,126 Viviez • 46, 95,114
Tobari • 128 Voin • 42
Toche • 3,128 Vouillot • 39
Toufanian • 128
Tremelloni • 101
Trémouilles • 98
w
Trienes • 83 Wahl • 80,82, 97
Tunk• 78 Wahlin • 125
Turck • 67 Watkinson • 87
Wenisch • 36,136,141
u Weyand • 75
Weymouth • 40
Unia • 97 Wheeler • 85
von Uslar • 53,54 Willard • 92
Usunier • 36 Willikens • 53,56,97, 98
Wolff-67
Wolfrom • 88
Wûste • 57
LISTE DES ANNEXES
163
ANNEXE II 1.7 p.203
Liste des accords MWDDEA signés le 25 mai 1959, concernant l'armement terrestre.
164
ANNEXE IV.6 p.265
Extrait de la déclaration commune du 22 janvier 1963.
165
ANNEXE IV. 19 p.332
Accord intergouvernemental franco-allemand HOT : 5 mai 1971.
ANNEXE VI .3 p.415
Protocole n° 1, en date du 9 mai 1968.
166
ANNEXES
ANNEXE 1.1
Lettre adressée le 20 septembre 1951 par le président du Comité militaire
des surplus alliés à la délégation française au Bureau de production pour
la Défense. Objet: Gratuité douanière pour les matériels de guerre
attribués à la France.
Le Général MAMIER
Président du Comité Militaire des Surplus
Or, dans la note AEE 599/51 vous avez indiqué que "la question des
barrières douanières fera certainement l'objet de délibérations ultérieures au sein du
Bureau de Production, car Monsieur HEROD est conscient du fait que l'organisation
170
d'un programme intégré souffrirait de l'existence de barrières douanières s'appliquant
aux matériels militaires entre les différents Pays Nord Atlantique".
171
ANNEXE 1.2
Lettre adressée le 22 septembre 1951 par le président du Comité militaire
des surplus alliés au cabinet du ministre de la Défense nationale. Objet :
Gratuité douanière pour les matériels de guerre attribués à la France.
Le Général MAMIER
Président du Comité Militaire des
Surplus alliées
J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'il m'a paru opportun de faire
bénéficier de la même mesure les importations des matériels attribués par le Bureau de
Production pour la Défense ; aussi dès janvier 1951 ai-je demandé à la délégation
française au Bureau de Production, de me procurer une attestation du délégué américain
précisant que les échanges de matériels décidés à Londres avaient bien lieu dans le
cadre de l'accord d'Aide Mutuelle et que les matériels qui allaient nous être attribués
pouvaient être rattachés à ceux livrés au titre du P.A.M.
172
d'après la lettre du Ministre du Budget, ne peuvent bénéficier de la gratuité douanière,
bien que cédés gratuitement par le Gouvernement du Royaume Uni.
Signé : MAMIER
COPIES à :
Secrétariat Général aux Forces Armées
Services Communs (1)
Archives : (3)
173
ANNEXE 1.3
Lettre CB N° 1627JLC/SR adressée le 1er juin 1957 par le ministre des
Affaires économiques et financières au ministre de la Défense nationale et
des Forces armées. Objet : Exportation de matériel de guerre.
Par lettre n°3785 DN/CAB/ARM du 16 mars 1957, vous avez bien voulu
m'exposer la politique que vous entendez suivre en matière d'exportation de matériel de
guerre.
Je prends acte du projet de décision dont vous avez bien voulu me faire part et
qui serait particulièrement intéressant.
Les prélèvements que vous comptez opérer sur les fabrications en cours pour
l'équipement des Forces françaises afin de pouvoir répondre rapidement aux
commandes étrangères sont en effet un moyen permettant d'accroître de façon notable
les exportations de ces matériels. La brièveté des délais de livraison devrait jouer, en
notre faveur plus que les considérations de prix.
Je conçois que la substitution des commandes étrangères à celles du Ministère de
la Défense Nationale présente cependant l'inconvénient de faire supporter
éventuellement, dans l'avenir, aux budgets des Départements militaires, les hausses de
prix qui pourraient être enregistrées au moment où les commandes de remplacement
seront passées.
Aussi, en contrepartie de la contribution que vous proposez pour tâcher
d'augmenter dans une certaine mesure notre approvisionnement en devises vous vous
préoccupez de retrouver dans les budgets ultérieurs les crédits qui seraient nécessaires
pour remplacer les matériels distraits des commandes de l'Armée.
Cette préoccupation me paraît d'autant plus légitime que si les commandes
étrangères étaient exécutées avec des délais de livraison importants, les fabricants
obtiendraient la garantie de l'Etat contre la hausse éventuelle des prix intérieurs. Cet
avantage aurait une incidence budgétaire comparable à celle que, dans le cas où, pour
répondre rapidement aux commandes étrangères des matériels destinés à satisfaire les
commandes de l'armée seraient distraits des fabrications en cours pour l'équipement des
forces françaises, les crédits non utilisés temporairement par votre Département soient
reportés et augmentés, le cas échéant, de la différence entre la valeur actuelle des
matériels prélevés pour l'exportation et leur prix au moment de leur fabrication
effective.
174
ANNEXE III.1
Mémorandum d'accord entre le gouvernement des États-Unis et le
gouvernement français concernant les achats offshore, daté du 12 juin
1953.
le 12 Juin 1953
« OFF SHORE »
Le présent mémorandum expose les principes et les directives que le
Gouvernement français et le Gouvernement des États-Unis sont convenus d'adopter
pour l'exécution du programme d'achats « off shore » des États Unis en France.
175
2. Champ d'application du programme d'achats OFF SHORE.
3. Coordination intergouvernementale.
176
5. Parties aux contrats.
6. Concours prêté par le gouvernement français dans les contrats avec des
entreprises privées.
177
9. Sécurité.
10. Inspections.
178
matériels, services, fournitures et équipements achetés par le gouvernement des États
Unis à des entreprises privées françaises en vue d'en assurer la conformité avec les
spécifications et stipulations des contrats.
11. Réception.
Les paiements faits au titre des contrats d'achats « off shore » ne comporteront
aucun des impôts ou droits dont l'exemption est prévue par le Mémorandum d'accord
entre le gouvernement français et le gouvernement des États Unis en date du 13 juin
1952 (qui annule le Mémorandum d'accord du 13 mars 1952) et par tout autre accord
applicable.
179
14. Immunités de juridiction et d'exécution.
a) avant que le gouvernement des Etats Unis prenne des mesures pour
assurer le respect d'un ordre de modification émis conformément aux dispositions
180
du contrat, mais considéré par le fournisseur français comme étant d'une exécution
impossible ;
b) avant que le gouvernement des États Unis résilie le contrat pour défaut
du fournisseur ou ;
19. Profits.
181
gouvernement des Etats Unis les documents et pièces comptables qui pourront être
nécessaires pour déterminer les faits.
Pour le calcul des profits réalisés à ce titre, les contrats seront pris collectivement. S'il
ressort des pourparlers entre les deux gouvernements qu'un profita été réalisé par le
gouvernement français à l'occasion de ces contrats, ce dernier devra rembourser au
gouvernement des États Unis le montant de ce profit, sans intérêt, en vertu
d'arrangements et de procédures sur lesquels les deux gouvernements devront se mettre
d'accord. A la demande de l'un ou de l'autre gouvernement, tous les ajustements de
fonds s'effectueront pour des contrats terminés et le plus tôt possible. Mais cet
ajustement devra être effectué avant le 31 décembre 1955 au plus tard ou à telles dates
plus tardives que les deux gouvernements auront déterminées d'un commun accord. Le
présent article ne devra pas être interprété comme modifiant en aucune manière aucune
des dispositions concernant le reversement des profits qui peuvent figurer dans les
contrats individuels.
182
ANNEXE 111.2
Contrat n°F36MWPA57 relatif à l'étude de l'armement d'un engin
chenille de défense des intervalles, daté du 29 mars 1957, avec son
annexe.
183
compréhension de ce rapport. Il mentionnera également en détail les travaux
effectués, y compris : inventions, améliorations ou découvertes, ayant pris naissance
ou découlant des travaux réalisés.
(c) - Le Gouvernement français accepte également de fournir au
Gouvernement Américain les procès-verbaux d'essais concernant l'objet de l'Étude,
effectués dans des conditions simulées ou réelles.
185
12 - Tout matériel ou document, classé « secret » ou « confidentiel »,
échangé par les signataires du présent contrat, conformément aux accords relatifs à
cet échange, bénéficiera des garanties de sécurité en vigueur dans les pays du
Gouvernement cédant ce matériel ou ces documents. Le Gouvernement destinataire
appliquera les règles administratives du Gouvernement cessionnaire concernant la
procédure d'échange de tel matériel ou de tels renseignements.
186
Pour le Gouvernement français Pour le Gouvernement américain
Le Conseiller Référendaire à la
Cour des Comptes
Contrôleur Financier
signé : CAUSSIN
1 - Généralités
3 - Dates prévues
4 - Financement.
Période Montant
er
1 avril 1957 - 30 juin 1958 1 250 000 dollars
1er juillet 1958 - 31 décembre 1958 360 000 dollars
189
d - Sous réserve d'une participation maximum de 610 000 dollars et
conformément aux termes des paragraphes 8 (a) et 13 du présent contrat, le
Gouvernement des U.S.A. remboursera au Gouvernement français 38 % des
dépenses réelles relatives et directement imputables à l'étude, entre le 1er avril
1957 et le 31 décembre 1958, ou jusqu'à la date de la fin de l'étude, ou de l'arrêt
du présent contrat, selon la date qui se présentera la première.
e - Le Gouvernement français paiera le solde des dépenses réelles,
s'élevant à 1 000 000 de dollars environ, relatives et directement imputable à
l'étude au cours de la période mentionnée au paragraphe d ci-dessus.
Le Conseiller Référendaire
à la Cour des Comptes
Contrôleur Financier
signé : CAUSSIN
190
ANNEXE 111.3
Contrat n° F 37 MWP A 57 relatif à l'étude d'une tourelle de char armée du
canon bitube antiaérien, daté du 29 mars 1957, avec son annexe.
CONTRAT N° F 37 - MWP-A-57
RELATIF A L'ETUDE D'UNE TOURELLE
DE CHAR ARMEE DU CANON BITUBE
ANTIAERIEN DE 30 mm
191
(c) - Le Gouvernement français accepte également de fournir au
Gouvernement américain les procès-verbaux d'essais concernant l'objet de l'Étude,
effectués dans des conditions simulées ou réelles.
192
pour un tel usage, sera l'objet de négociations ultérieures. Dans Péventualités d'un tel
accord, les droits de propriété nécessaires seront alors transférés dans les conditions
prévues par l'échange de notes.
193
Les règles de sécurité de l'OTAN seront appliquées si la cession
s'exerce au profit de cette Organisation.
194
ANNEXE AU CONTRAT PASSE LE 29 MARS 1957
ENTRE LE GOUVERNEMENT DES ETATS-UNIS D'AMERIQUE
ET LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS,
CONCERNANT L'ETUDE D'UNE TOURELLE
DE CHAR ARMEE DU CANON BITUBE ANTI-AERIEN DE 30 mm
1 -Généralités
Poursuite de l'objectif :
Vitesse maximum de pointage en direction 90° sec
Accélération maximum en direction 120 °sec
Vitesse maximum de pointage en hauteur 45° sec
Accélération maximum en site 60° sec
Alimentation en munitions 250 coups par arme
Épaisseur du blindage de la tourelle 1 5 - -30 mm
2 -Obiet de l'Étude
3 -Dates prévues
195
a- construction des sous-ensembles aux environs de juillet 1957.
b- construction du premier prototype aux environs d'octobre 1957.
c- construction du second prototype aux environs d'avril 1958.
d- essais et modifications terminés aux environs de juillet 1958.
e- tracés de présérie terminés aux environs de novembre 1958.
4 -Financement
Période Montant
196
ANNEXE 111.4
Mémorandum d'accord et échange de lettres en date du 30 janvier 1958.
Arrangements financiers.
Mémorandum d'accord
197
Son Excellence Monsieur C. Douglas Dillon
Département d'Etat - Washington
Monsieur,
J'ai reçu votre lettre en date du 30 janvier 1958 dont le texte en français est le suivant :
« J'ai l'honneur de vous confirmer l'accord de mon Gouvernement sur les dispositions
additionnelles suivantes concernant le mémorandum d'accord sur les ventes de matériel
militaire, signé aujourd'hui.
1. Le montant de la contrevaleur en francs à déposer au compte du Gouvernement des
Etats-Unis, conformément au paragraphe 2 du mémorandum d'accord, sera calculé
au taux le plus élevé coté en France pour le dollar à la date du dépôt des francs et
que le Gouvernement des Etats-Unis peut légalement utiliser pour le règlement de
ses dépenses en francs.
2. A la date du dépôt en francs mentionné ci-dessus, ces francs seront portés, au taux
auquel ils ont été déposés, au crédit d'un compte libellé en dollars spécialement
ouvert au nom du Gouvernement des Etats-Unis à la Banque de France.
Le montant des tirages effectués sur ce compte spécial par le Département de la
Défense sera exprimé en dollars ; il sera payé par la Banque de France en francs au
taux le plus élevé coté pour le dollar en France à la date du tirage et que le
Gouvernement des Etats-Unis peut légalement utiliser pour le règlement de ses
dépenses en francs.
3. Le Gouvernement français fera connaître aussi rapidement que possible le montant
total qu'il prévoit d'utiliser en ce qui concerne l'ouverture de crédit de 30 millions
de dollars mentionnés au paragraphe 1 du mémorandum d'accord. Il effectuera
immédiatement un dépôt en francs égal au quart de ce montant au compte du
Gouvernement des Etats-Unis ainsi qu'il est prévu au paragraphe 2 dudit
mémorandum.
Il effectuera par la suite, à des intervalles de trois mois, un dépôt complémentaire
égal au quart du montant total. Le montant total des dépôts trimestriels
complémentaires sera révisé compte tenu des modifications apportées par le
Gouvernement français dans l'estimation du montant total qu'il prévoit d'utiliser,
mentionné ci-dessus. Le Gouvernement français indiquera s'il y a lieu au début de
chaque intervalle de trois mois les modifications à apporter au montant total prévu
pour l'année. Au cas où le Gouvernement français ferait savoir, au cours du
quatrième trimestre, qu'il n'utilisera qu'une partie du montant total antérieurement
indiqué, le Département reverserait au Gouvernement français une somme égale à la
différence.
4. Le Gouvernement des Etats-Unis consultera au préalable le Gouvernement français
au sujet des achats qu'il effectuera, conformément au paragraphe 2 du mémorandum
d'accord.
J'attacherais du prix à ce que vous vouliez bien me confirmer que les dispositions
précédentes ont reçu l'accord de votre Gouvernement.
J'ai l'honneur de vous confirmer l'accord de mon Gouvernement sur les dispositions
contenues dans cette lettre.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, les assurances de ma haute considération.
198
ANNEXE 111.5
Lettre N° 293 DN/CAB/ARM du ministre de la Défense nationale et des
Forces armées en date du 13 mai 1958. Objet : Accords franco-américains
dits MWDDEA.
199
Dans le cas où la proposition d'un contrat MWDDE émanerait des services
américains, cette proposition serait reçue par le BCCOS et transmise par ce dernier
au général inspecteur des fabrications et programmes des forces armées pour avis
technique et coordination éventuelle entre les secrétaires d'Etat.
b) Echange de correspondance dans le cadre du MWDDE :
La correspondance émanant des services français à l'adresse du Project Offîcer US
sera adressée au MAAG par le Project Ojficer français.
La correspondance émanant des services américains sera reçue par le MAAG qui la
transmettra au Project Ojficer français.
Le secrétaire d'Etat dont dépend le Project Ojficer français, à vocation Défense
nationale, pourra exercer le contrôle qu'il jugera nécessaire sur la correspondance
entre Project Officers, sous réserve que ce contrôle ne ralentisse pas sensiblement
l'échange de renseignements.
Le Project Ojficer français conservera dans ses archives toute la correspondance
« arrivée » et « départ » relative au projet dont il sera chargé et la tiendra à la
disposition du ministre de la Défense nationale et de l'EGFPFA.
Les propositions relatives aux visites d'experts aux Etats-Unis seront adressées
directement, non au Project Ojficer US mais à mon cabinet « Armement » qui
traitera la question.
Pour le ministre de la Défense nationale et des forces armées,
Le général de corps d'armée G. Lavaud
Chargé de mission :
Signé : LAVAUD
TSA-LtrCTÎON
-.h*v'--
i — j
J e vous âonanâcrai de bien vouloir rae faire connaître dès que pos- <
siblp, s i l e s dates des 7> 8 e t 9 janvier vous conviennent» •' Nos intpntipns s e -
raient d'étudier l e s projets de l'inaéo de Terre l e 7, oeux do l'-ônaéii do l ' i i r
lo 8, et ceux dd l a Harino lo $, . Tout changeiaent dans ces dates vous serait
soumis pour approbation avant de prendre "une décision,
Lieutenant-général USA(en r e t r a i t e )
MroQfcux du &W.IWÏ*
ANNEXE 111.7
Liste des accords MWDDEA signés le 25 mai 1959, et concernant
l'armement terrestre
Pour TELEC
A 59 F 103 Radar anti-mortier
A 59 F 104 Radar monopulse
A 59 F 105 Infrarouge moyen
A 59 F106 Brouillage et contre-mesures radio
203
A 59 F 107 Protection contre les radiations
A 59 F 109 Matériaux de protection (vêtements)
A 59 F 112 Moyens de protection contre les agents chimiques
A 59 F 113 Détection chimique hors méthodes biochimiques
A 59 F 114 Détection chimique par méthodes biochimiques
A 59 F 116 Décontaminants contre les agents chimiques
On doit y ajouter les contrats suivants, placés comme les précédents sous la
responsabilité du chef de file NBC, mais relevant de la compétence du Service de
l'intendance :
A 59 F 108 Vêtements de protection (conception et réalisation)
A 59 F 110 Masques de protection
A 59 F111 Protections collectives
A 59 F 115 Méthodes et équipements de décontamination chimique
Remarques
Les numéros alphanumériques permettent d'identifier :
- le service américain intéressé (A pour Army, AF pour Air Force, N pour Navy)
- l'année de signature (1959 par exemple)
- le pays concerné (F pour la France), car les États-Unis conclurent des accords
semblables avec d'autres pays (dont ceux de l'OTAN).
204
* "•->; "'fx&g'Kai
F&
ANNEXE 111.8
Project n°MWDDEA A 61F170. Mutual Weapons
Development Data Exchange Agreement concerning — ;-^-=
Armored Vehicles, avec annexe, 27 novembre 1961. Project NO. MWDDEA-A-6I-F-I70
-
*^ UTUAL WEAPONS DEVELOPMENT
s l ue DATA EXCHANGE AGREEMENT
| sur ordre de t
^{.».iîm^m^>
!ît -' CONCERNING
ARMORED VEECIES
includlng the Exchange of Notes betveen the tvo Governments, dated 11 June
1 9 5 ^ relating to the Mutual Weapons Development Program, and the provisions
Government of the United States, through the Department of Défense, and the
Government of France, through the Minlstry of Défense shall provide information
the United States of America listed In Annex A hereof are authorized to initlate
correspondence addressed to listed authorities of the other country. Such
f, Û N IF H rn> FroT n A n i^
-2-
other shall be submitted for approval to the Project Officer of the country to
information originated by the other country and withln the scope of paragraph
Such requests shall be transmitted through the channels prescribed for corres-
Govemment of the United States through the Department of Défense and the
agreed that:
tion to a thlrd Government or thlrd party wlthout the consent of the orlglnatlng
(T, <T>I IM F II P E N T 0 A L
• h y l^j U- U P IL n U U A IL
-3-
the receiving Government shall assign a person, vho may or may not be the
volve d in this project to those persons vho hâve been properly cleared and are
5. TRANSMISSION OF DOCUMENTS
above. .*'
Government shall utilize, vithout the prior consent cf the other Government,
4P?
-h-
remain in full force and effect. The tvo Governments agrée that in connection
ABBEX A
TO THE MUTUAL WEAPOHS DEVELOPMENT
DATA EXCHANGE AGREEMEHT
CONCERNTNG PROJECT NO. MWDDEA-A-61-F-170
DATED 27 NOVEMBER 196l
a. Armored Vehieles
. (l) Establishments
(f ) Watervllet Arsenal
Watervliet, New York
(2) Authorities
b. For France:
(1) Establishments
Thls ls an Agreement between tbe Government of the United States of America and the Government of Francs govecnlng tha
exchange of Information of mutuai Interest concsrnlng ail projects descrlbed in présent or futur* Annexes of thls Agreement.
Thls Agreement I* subject to the Mutual Défense Assistance Agreement dated 27 January 1930, and ail applicable ralated or
supplementel agreements includlng the Exchange of Notes between the two Governnenta, dated 11 June-1934, celatlng to the
Mutual Ucapona Development Program, and the provisions of the Agreement to Facilltate the Interchenge of Patent Rlghts and
Technlcal Information for Défense Purposes between the two Governments, dated 12 Harch 1937.
. 1. SCOFE
Consistent wlth their respective national laws and pollcles, the Government of the United States, through tha Départ»
ment of Défense, and the Government of France, through.the Mlnlstry of Défense, shall provlde information to each other on ail
aspects of each data exchange project deacrlbed In an Annex héreof, lncludlng ail Information now avallabla and any developed
subséquent to enterlng lnto thls Agreement, subject to the provision» pf paragreph 7 below.
2. E3TABL1SIBIEHT3 AMD AUTHOMTIES COHCEMIED
The establishments and authoritlea llsted In each Annex hereof ace those known to be lnvolved In the Initial stages
of the data exchange project descrlbed in tbat Annex, Modification to each such llst mey be effected by mutual agreement
between the Project Offlcer for the Government of France and the Project Offlcer for the Unltad States deeignated In the Annax
for that project.
a. In the lmplementatlon of each data exchange project descrlbed In an Annex hereof, authoritlea of the Government
of France and of the United States of America llsted In the Annex for that project are «uthocteed to Initiât* correspondance
relating to that project addresaed to llsted authoritlea of the other country. Such correspondance, bowevar, shall be forwardad
to the Project Offlcer of the country inltiatlng the correapondence for transmlttal, via the Chlef, United States Hllltary
Assistance Advtsory Group (MAAG), France, to the Project Offlcer of the other country for necessary distribution.
b. Visita of personnel of one country to establishments of the' other llsted for a project in an Annex hereof shall be
made only by tha personnel (l.e., suthoritles and personnel of establishments) covered In the Annex for that project. For
each such project, requests for visita of personnel of one country to llsted establishments of the other shall tltst be sub-
mltted for approval In prlnciple to the Project Offlcer of the country to be vlslted. Such requests «hall be tranamltted
through the channela for correspondence prescrlbed In subparagraph a. above. After approval In. prlnciple haa been received
from tbe Project Offlcer of the country to be vlslted, a formai vlslt request forwardlng the requlslte certiflcate of securlty
clearance for the personnel maklng the vlslt shall be transmltted to that country (1) in the case of a vlslt to tha United
States, through the spproprlate armed forces attache In Washington, D.C., or (2) In the case of a vlslt to France, through
the MAAG, France. Project Offlcers shall be kept apprlsed of ail formai vlslt requests and action taken thereon.
c. Requests by personnel covered In sn Annex hereof for classlfled mllltsry Information on tha project deacrlbed in
that Annex and orlglnated by the other country shall be addreased to the Project Offlcer of such other country, 'Such requests
shall be transmltted through the channela prescrlbed for correspondence in subparagraph a. above, and, lf the request ls
classlfled, it shall be afforded.tha saine degree of securlty protection es thet prescrlbed for clasaifled information under
paragraph À of thla Agreement.
In considération of the assistance to be mutually provlded by the Government of the United States through the Départ»
ment' of Défense and the Government of France through the' Mlnistry of Défense, lt la agreed that for eech data exchange projacc
descrlbed In an Annex hereof)
~..j ..*.. mM.xM.uatj purposes.» Each Government undertakea to malntaln the '
g n u i c ; classifications asslgned to auch Information by the orlglnatlng' Government and ahall afford to auch Information
subatantlally the same degree of aecurlty protection afforded lt by the orlglnatlng Government. Nelther Government ahall
dlacloae auch information to a thlrd Government or thlrd party wlthout the consent of the orlglnatlng Government. The same
aecurlty protection ahall alao be afforded to information orlginated by one Government but recelved lndlrectly by the other
Government tbrough a thlrd Government.
't.
b. At each Industriel, commercial, or other non-Governmental faclllty wbereln claaaifled Information- furnlahed'by
the other Government ls to be used, the recelvlng Government «hall aaalgn a peraon, vho may or may not be the Project Offlcer,
of sufflclent rnnk to exercise effectlvely the responslblUtlea for aafeguardlng at auch faclllty the Information pertalnlng
to the proJect. After consultation wlth the approprlate aecurlty agenclea, thla offlcer or officiai ahall be zaaponaible
for llmitlng access to claaaifled materlai Involved In the proJect to those persons vho hâve been propecly cleared and are
under pertinent obligation. . " .
c. The Government of France assures the Coverraient of the United Statea that adéquate provisions for aecurlty exlat
In the facllltles to be utlllsed and assumes reaponalblllty for aafeguardlng, by al, avallable means, ail United Statea
claaaifled Information that may be tranamltted hereunder.
d. The Government of the United Statea aasures the Government of France that adéquate provlaiona for aecurlty exlat
In the facllltles to be utllleed and assumes responslblllty for aafeguardlng, by ail avallable means, ail French claaaifled
Information that may be tranamltted hereunder. % ,
5. TRANSMISSION OF DOCUMENTS
à. In the lmplementatlon of thla Agreement documenta ahall be tranamltted through the channala for correspondance
prescrlbad In paragraph 3.a. above.
b. Receipta ahall be provlded to the tranamittlng Government for ail claaaifled Information recelved, vhlch ahall
show the ldentlty oC the document, end the number of the approprlate Anne» hereof. ,
6. USE OF FOREIGN COHTROLLED OR D1RECIED FACIUTIES
In connection wlth each data exchange proJect covered by thla Agreement, nelther Government ahall provide, wlthout
the prlor consent of the other Government, information furnlahed by the other Covernment to any faclllty vhoae flnancial,
administrative, pollcy or management control la dlrected by peraona or entltlea who are nationale of any country other than
the host country. s
7. TERMINATION OF BXCUAMCE OF INFORMATION
The mutuel exchange of information provlded for under paragraph l of thla Agreement ahall termlnate for each data
exchange proJect descrlbed in an Annex hereof upon completlon of that project, oc may be termlnated et any earller tlme by
elther Government. Wlth reapect to Information already exchanged, however, the obligations hereunder ahall remein in full
force and effect. Speclflcally, the contlnued uae by elther Government of Information already exchanged under that proJect
will remain aubject to the aecurlty provisions of paragraph A'above and to the provisions of the Agrorirent to'Fecllltete the
Interchange of Patent Rtghta and Technlcal Information for Défense Purpoaas between the two Covernments dated 12 March 1937.
The two Governments agrée that In connection wlth the termlnatlon of the exchange of Information, ihey shsll consult before-
hand on varlous approprlate mattera, lncludlng the contlnued use whlch'may be made by one Government of Information furnlahed
to lt under paragraph l above by the other Government.
. ; IN HITNESS HIIEREOF, the parties horeto hâve executed* thla Agreement thla 21 at day of Harch .1962.
FOR THE GOVERNMENT OF FRANCEl FOR THE COVERNMENT OF TUE UNITED STATES
OF AMERICA I
/a/ LEVEQUE /•/ JAMES R. CORCORAN, JR.
Four le Délègue Ministériel JAMES R. CORCORAN, JR.
- pour l'Armement . Acttng Director
Le Directeur de' Cabinet Mutual Heapona Development Team
ANNEXE 111.10
Annexe n° DEA A 65 F1057 au contrat d'échange de
renseignements daté du 5 février 1968. Moteurs pour
véhicules militaires.
Master Data Exchange Agreement between the Government of the United States
and the Government of France signed 21 March 1962, attached hereto, the two
power plants for military vehicles including but not limited to air-coôled,
(1) Establishments
(a) Headquarters
U. S. Army Matériel Command
Washington, D. C. 20315
(2) Authorities
ZM
Annex No. DEA-A-65-F-1057
(1) Establishments
(2) Authorities
IN WITNESS WHEREOF, the parties hereto hâve executed this Annex No.
2
ANNEXE 111.11
Procès-verbal commun des conversations franco-américaines du 5 au
16 mars 1962 concernant les problèmes d'armement et de logistique.
Le 16 mars 1962
II- A l'occasion des visites et des entretiens nombreux qui se sont déroulés :
a) Une revue très complète a été faite des programmes d'armement en cours ou
en projet dans les deux pays.
b) Une recherche a été entreprise des mesures qui permettraient de réduire les
dépenses en France des forces armées des Etats-Unis par une coopération
française au système de soutien de ces forces.
c) Les perspectives d'un développement important d'achats français en
Amérique ont été discutées dans l'esprit des demandes exprimées en
novembre 1961 par M. McNamara à M. Messmer, ministre des Armées
français.
ni- Ces échanges de vues ont permis de mettre en évidence les points suivants :
a) La France devrait examiner tous les moyens possibles de participer au
soutien des unités des Etats-Unis stationnées en Europe, en particulier sous
la forme des services rendus aux forces armées des Etats-Unis dans le
fonctionnement de leurs lignes de communications. Un groupe de travail se
réunira à Paris au début du mois d'avril pour mettre au point les dispositions
pratiques correspondantes.
b) Dans le domaine de la recherche une coopération est possible et devrait faire
l'objet d'entretiens prochains.
c) Dans le domaine des programmes d'études et de réalisation, les deux pays
ont l'objectif commun d'obtenir une plus grande normalisation de leurs
matériels de défense et d'augmenter l'efficacité du personnel et des fonds
affectés aux études et réalisation des matériels modernes de défense. A cet
effet, il est souhaitable que les deux pays étudient, dès le stade de
215
l'élaboration des programmes et de la conception de matériels choisis, la
possibilité de déterminer des spécifications communes et d'établir des
programmes de travail complémentaires.
Afin de définir et de diriger les travaux communs, un Comité directeur
composé de représentants techniques et opérationnels de rang élevé devrait
être créé incessamment.
Il dirigerait le travail d'un petit nombre de groupes spécialisés. Ce Comité
suivrait également les recherches de base communes intéressant les deux
pays.
H rendrait compte aux ministres responsables aussi souvent que nécessaire
des accords possibles ou des besoins d'arbitrage.
Après une période d'essai de six mois, la procédure ci-dessus serait
réexaminée et pourrait être modifiée en fonction de l'expérience acquise.
d) Dans le domaine de l'amélioration de la balance des paiements les faits
suivants ont été mis en évidence :
- Les nouvelles possibilités ouvertes par un accroissement de la coopération
des systèmes logistiques devraient permettre de réalisation des progrès
spécifiques.
- La France est prête à examiner les moyens et les bases d'une augmentation
des achats aux Etats-Unis pour le ministère des Armées : les achats de
routine se développeront selon toute probabilité mais un accroissement
substantiel des achats français peut seulement s'appliquer à des matériels
de techniques avancées. Une première liste concernant ces types de
matériel a été remise aux représentants des Etats-Unis.
IV- Les représentants des Etats-Unis font savoir qu'ils ont l'intention d'arranger une
réunion entre des représentants des deux gouvernements à Paris pendant la
semaine commençant le 2 avril pour examiner les problèmes financiers de base
de la balance des paiements provenant des dépenses des forces des Etats-Unis en
France et les méthodes générales pour la solution de ces problèmes. Cette
réunion serait de caractère principalement financier, mais des représentants des
Affaires étrangères et des Armées y assisteraient également.
V- Une réunion devrait avoir lieu ensuite aussitôt que possible entre des
représentants des ministres français des Affaires étrangères, des Armées et des
Finances et des représentants des ministres américains des Affaires étrangères,
de la Défense et des Finances pour examiner les progrès réalisés sur les sujets
faisant l'objet du présent procès-verbal et discuter des actions ultérieures à
entreprendre dans le domaine considéré.
VI- Les conclusions ci-dessus seront portées dans le plus bref délai à la connaissance
du secrétaire de la Défense des Etats-Unis et du ministre des Armées de la
France, ce qui permettra de prendre rapidement les mesures d'applications
correspondantes.
IW'/,\KÏ.:~ ; ,:'
BORDEREAU D1 ENVOI
—-1"^L"«——»-—SS»Œi"
Désignation' Observations
Lettre 2985 du 5 mars 1962 du Ministre des i Suite aux bordereaux 4199
Finances r e l a t i v e aux modalités d'exécution : OS/SC du 5 mars 1962* e t 4795/DKA
de l'accord de compensation franco-américain du s DPB/OS/SC du 13 mars 1962.
20 décembre 1961.
i
•;i.
.i.
: «j; Destinataires j •j"».-.
:
:Ï. ' ]i '•
•• t.'
- M.T.A, Washington - pour exécution :
'i • Le Lt-Colonel RAÏHATJD.
: - E.M,IiA i
l - D.E.P.A t
i -D.!M.A i
: - D.C.CA.N. :
t - D.R.M.E :
? - E.M.A.. . >.
* -E.M.A.A. pour .information :
t - E.M.M :
: - I.P.F.A t
i
: - DEV ; :
: - Dctt/DEL i
t - DMâ/DAS. •
i - DSP SE1/!!! ».-••
t i
(pour diffusion des instructions
» SP/A (nécessaires aux services gestion-
t
i »
SP/4 )naires intéressés.
: t
: . -Direction des Poudres ) t
•
- Direction des essences . )pour exécution le
•
t
i - Gendarmerie (cas échéant. :
t - Direction des services de Santé
-. Service Vétérinaire. ) t
MR/AMC.
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MEMORANDUM OF UNDERSTANDING'
" l ' A
2 . Ths Frehch Government will deposit to'the account of the United States
Government the franc équivalent of $ 5 0 million. The francs will be utilised by
the United States Government to settle expenses in France of the United States
armed forces after January I, 1962 ; and to purchase military materials and
equipment destined for delivery to Military Assistance Program countries or.for
use by the United States armed.forces, Orders will be placed by the United States
Gnyernment befors July I, 1963. Every effort «ill be made to assure that équivalent
amounts will be utilised for the two purposes. In order to màintain such parit\t,
:.n:\mts usert at any time for the United States armed forces will be kept within
the limit of the àmount considerëd as already availa'-:.e for purchases of military
material and equipment. If by January I, 1963, i't appears that such purchases will
hot reach a total of $ 25 million, consultations will be held between the two
; gpvernménts, " .-•••.,'
Mémorandum d'Accord*
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4,' I l est entendu que les obligations ci-dessus des deux gouvernements sont
sujettes à la disponibilité des "crédits.:• v;. ".;
,5.' .-'••' H est entendu que de nouvelles opérations du même type pourraient être
envisagées après l'achèvement de cet arrangement.
',..''•2. On the date of franc deposit reférred to above, thèse francs shall,-
at the same rate a± which they'were deposited, be accredited to a spécial
dollar-denominated account in thé name of the Unitéd States Govprnment at the
Bank of France. Drawings on such spécial account by the Départaient of Défense
shall be exprèssed in terms of dollars and shall be paid by the bank of France
in francs at the highest rate quoted in France for the dollar on the date of the
drawing and legally available tô the United States Government for its expanditurec
in francs.... ... ;••.:'••.- ,.'
3. The French Government will make franc deposits to the above account
on demand by the United States Government up to thé franc équivalent of $ 5 0
million. Payments will be made into this account équivalent to payments made to
suppliers of equipment, materials and services ordered by the French Government
in accordance with paragraph I of the Mémorandum of Understanding. In the event
that amounts available in the above account are not sufficient to meet the actual
requirements for drawings, the United States Government may request advances an
francs up to a total of 50 million new francs. . .
I should appreciate your confirming :to me that the foregoing points hâve
also received the agreement of your Government.
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' \ December 20, 1961,
CONFIDENTIAL
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- CONFIDENTIAL -
20'Décembre 1961.
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'Confidentiel 20 Décembre 1961
Son Excellence
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Un accori sur les autres détails ayant t r a i t aux quantités et aux coûts,
ainsi que sur l e s modifications des l i s t e s respectives qui pourraient ê t r e
demandées par s u i t e d'un changement de, circonstances, sera mis au point direc-
tement entre l e s représentants dési jiés' des deux Gouvernements. I l e s t entendu -
.que l a portion non u t i l i s é e des dépfits en dollars effectués par le Gouvernement
français pcur'l'aohat de matériels au t i t r e du paragraphe 1 ci-dessus, lesquels
dépôts peuvent avoir été faits avant que l ' o n altconvenu de l a prrcedure à sui-
vre aux termes du Mémorandum d.'Acoord, sera remboursée par l e Gouvernement des
Etats-Unis l e plus t ô t possible après que ladite procédure aura été arrêtée»
I l est également entendu qu'une somme éçuivalente sera immédiatement versée par le
Gouvernement Français au .compte, en francs, du Gouvernement des Etats-Unis.
Claude LEBEL
Chargé d'Affaires de Irance aJLt
^-
A PP/mas ' . , 2 2 Décembre 1961
V No,286J5/SP * ' "' "~
_ TU*
t i :
- Service du Protocole -
u>*
Ainsi que j ' e n ai rendu compte au .Département par ma communication du
20 MSSSiJBi£&/miL^SS/Sîâm^e compensation entre l a France et les Etats-Unis a été s
le/20 décembre 1 9 6 1 . /
Je joins à ces documents une oopie des deux l e t t r e s que j ' a i adressées
à M. TÏLER en réponse aux deux communications mentionnées ci-dessus*
t
^ _\v
-.PifeoeB .Jointes j 5
•* - •, ,„ j . -
S2JÊ22. ** * ' . ~
- Affaires Economiques e t Financières
- i Direction d'Amérique
- Service des Archives
- Secrétariat Général/Bureau des Traités
- Service des Prii©».
&.J.
• A :-ï.:.-nnŒ8!fiRB DES ÏIHANCES PARIS, le 5'mars 1962.
ê-J.:.- ' ETBES '
'?; " .AFFAIRES EÇOMCIQPES. .
.•• t* • . • • •
Comme suite aux entretiens qu'ont eus -les représentants de nos Départements
au sujet des modalités d'application de l'accord de compensation franco-américain du
20 décembre 1961 pour l'achat de matériels d'armement, j'ai l'honneur de vous précise:
ci-dessous la procédure à suivre par vos. services pour le règlement des dépenses
faites au titre dé cet accord.
Je suis d'accord poux que les commandes restant à passer soient exécutées
selon la même procédure. Il y aurait toutefois lieu de centraliser sur une même
lettre d'accord les demandes d'autorisation de paiement de dépenses à l'étranger et
portions de B.A.P. sur lesquelles ont été imputées les commandes déjà passées.
Il convient de distinguer entre les acomptes versés par la M.T.A sur les
commandes passées avant la signature de l'accord de compensation, mais reprises dans
l'accord, et les paiements qui seront effectués par le Gouvernement américain en
exécution des clauses de l'accord.
%.«/..»
2.18
'•••'•• v a ) Acomptes versés par la M.T.A avant la signature de l'accord . '
' Ces acomptes, dont le montant s'élève à $ 6.359.683,57, ont fait '
l'objet d'une demande de remboursement auprès du Ministère américain de la Défense
Le chèque dais par les autorités américaines devra être remis, pour eneaissenenl, sa.
Contrôleur Financier des Services Français et Payeur aux Etats-Unis. Ce dernier
transférera, la contrevaleur en francs des dollars encaissés a l'Agent Comptable
Central du.Trésor, par l'intermédiaire de l'Agent Comptable des Avoirs du Trésor à
l'étrangers L'Agent Comptable Central du Trésor imputera cette somme «a recette n u
:-,. compte spécial 12-012 "Réception et ventedes marchandises de l'aide américain^1! *
'" '•• -T •-•'•••'• ?.-*ALIMENTATION DP COMPTE DU G O U y E R M . « T AMERICAIN CHB2 LA BANCPE BB FRANCE '
213
jusqu'à concurrence de 50 millions de nouveaux francs^et à porter ces sommes au
crédit d'un compte libellé en dollars spécialement ouvert au nom du Gouvernement
des Etats-Unis chez la Banque deïrance. .-.
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13.0
ANNEXE IV.1
Extraits du protocole entre le ministre de la Défense nationale et des
Forces armées de la République française et le ministre de la Défense de
la République fédérale d'Allemagne, daté du 17 janvier 1957 et signé par
M. Bourgès-Maunoury et M. Strauss.
Accord pour... « la création d'un Comité militaire [... ] pouvant conduire à des études
communes puis à des programmes d'armement communs. »
On trouve, en annexe, une liste de « Suggestions d'accords particuliers à soumettre au
Comité militaire :
- recherche fondamentale scientifique et technique ; la transformation du Laboratoire
de Saint-Louis en Institut franco-allemand contribuera à cet objectif ;
- engin blindé moyen ;
- systèmes antichars (obus G, obus à ailettes, engins guidés à fil) ;
- protection ABC ;
- blindages modernes (plastic, etc) ;
- artillerie de DCA moyen calibre et conduite de tir ;
- engins de DCA utilisables sur des navires, engins téléguidés (radar optique pour la
Marine);
- matériel de dragage ;
- etc. »
231
ANNEXE IV.2
Extraits du protocole entre les représentants militaires de la République
française et les représentants militaires de la République fédérale
d'Allemagne, daté du 6 juin 1957 et signé par le général Ely et le général
Huntzinger
233
ANNEXE IV.3
L'Institut franco-allemand de Saint-Louis
235
connaissance précise des phénomènes se déroulant à de très grandes vitesses, comme
c'est le cas de l'armement.
L'ingénieur en chef Lhomme, chef du service technique de la DEFA, accompagné
de l'ingénieur de première classe Fayolle, du Laboratoire central de l'armement (LCA),
se rend à Biberach le 29 mai 1945. Le professeur Schardin leur présente ses principaux
collaborateurs et leur fait visiter ses laboratoires. Le transfert en France est décidé dès
cette visite ; la totalité du matériel des laboratoires est expédié à Versailles/Satory, où le
LCA dispose d'une annexe (il est implanté place Saint-Thomas-d'Aquin, à Paris). Le
professeur Schardin et dix de ses collaborateurs directs acceptent librement de venir à
Versailles poursuivre leurs travaux, les uns pour une période limitée (1 à 2 ans), le
professeur SCHARDIN pour une période plus longue. En outre, quinze ouvriers du
laboratoire de Biberach acceptent, pour un temps réduit, de venir à Versailles réinstaller
les matériels spéciaux. Pour les autorités responsables du LCA et de la DEFA,
l'opportunité de créer en France un établissement de recherche de cette nature devenait
une évidence à partir du moment où la participation librement consentie du professeur
Schardin était acquise.
Mais l'arrivée d'Allemands en région parisienne à cette époque, même si elle
devait être bénéfique pour l'armement national futur paraissait indésirable à l'état-major
des armées, lequel prescrivait à la DEFA de rechercher une implantation à proximité de
la frontière franco-allemande, les laboratoires étant installés en France, le logement des
familles allemandes en territoire allemand (zone d'occupation française), et la direction
de ce laboratoire devant être assumée par un officier supérieur de l'armée française.
C'est ainsi que fut choisi au début de juillet 1945 le site de Saint-Louis, en Alsace, pour
les laboratoires, les villages de Weil et Haltingen pour la résidence des familles
allemandes, avec un transit routier possible par le barrage de Kembs, seul moyen restant
de franchissement du Rhin sans traverser le territoire suisse à Bâle.
Ces nouvelles conditions d'implantation sont plus attrayantes pour ceux des
chercheurs de l'équipe Schardin qui n'ont pas accepté de suivre leur maître en région
parisienne. Le nombre de volontaires passe ainsi d'une dizaine à plus de trente-cinq
(scientifiques, techniciens et ouvriers), qui signent un contrat de travail à dater du
1er août 1945. Les matériels de laboratoire qui avaient été expédiés à Versailles/Satory
sont ramenés à Saint-Louis et installés dans une ancienne fonderie d'aluminium,
appartenant à une famille allemande et placée sous séquestre en tant que propriété de
l'État Français (le décret d'expropriation ne fut toutefois pris par le gouvernement
français que le 5 octobre 1950). Cette usine est relativement récente. Elle est
suffisamment isolée de la ville, et entièrement clôturée. Elle est dotée de bâtiments
facilement utilisables pour l'installation de laboratoires ; elle possède de grands espaces
libres permettant une extension future des moyens de recherche. L'installation est
réalisée suivant un plan directeur établi par le professeur Schardin, et, le 15 août 1945,
le Laboratoire de recherches de Saint-Louis (LRSL) est créé, sous la forme
administrative d'une annexe du Laboratoire central de l'armement. L'opération avait pu
être menée en deux mois et demi grâce à la coopération très active de l'équipe du
professeur Schardin. En attendant la désignation par l'état-major de l'officier supérieur
qui devait prendre la direction du LRSL, cette fonction fut assumée successivement par
deux jeunes ingénieurs militaires du LCA, Mitjaville et Cave (ils avaient à l'époque
26 ans). Le directeur désigné par l'état-major prit ses fonctions le 1er novembre 1949. Il
s'agit du chef d'escadron d'artillerie Cassagnou (X1923), ultérieurement intégré dans le
236
corps des ingénieurs militaires. Il joua un rôle important, avec le professeur Schardin,
dans l'évolution du LRSL vers un statut d'établissement binational.
À la fin de 1945, le LRSL, établissement de recherche français dans le domaine
des sciences et techniques de l'armement, dispose de 40 personnels contractuels
allemands, dont 23 du niveau docteurs en physique ou chimie et ingénieurs, alors que
les effectifs français se résument au directeur et à quelques personnels détachés du
LCA.
Dix laboratoires sont installés avec les moyens provenant de Biberach : cinq
laboratoires de recherche scientifique sur la balistique, les charges creuses, les ondes de
choc, la chimie appliquée aux explosifs et aux amorçages, et cinq autres laboratoires
traitant de nouveaux moyens d'investigation et de l'application de techniques nouvelles :
laboratoire de cinématographie par étincelles, de radiographie éclair, de mesures
balistiques, d'application des ondes courtes et de l'électronique à l'instrumentation et aux
mesures.
L'origine de 1TSL d'aujourd'hui remonte donc à la création en août 1945 du LRSL,
cette création découlant d'une part de la volonté du professeur Schardin et de son équipe
de venir poursuivre en France leurs travaux de recherche, d'autre part de l'intérêt initial
marqué dès mai 1945 par quelques ingénieurs chevronnés de la DEFA (dont 11G
Libessart, connu pour ses travaux en balistique fondamentale, et l'IG Nicolau, directeur
du LCA) pour un approfondissement scientifique des connaissances en amont des
développements de matériels. En outre, il y a lieu de retenir que si l'implantation à
Saint-Louis a été bénéfique pour la récupération de la plupart des chercheurs de haut
niveau de l'équipe Schardin, ce choix frontalier est uniquement dû à une décision de
l'état-major français, s'opposant pour des raisons que l'on comprend - si on se reporte à
la mi-1945 - à la présence de personnels allemands libres de leurs mouvements en
région parisienne.
Comment évolua le LRSL entre 1945 et 1958-1959, époque de sa transformation
en établissement public franco-allemand ?
Schématiquement, cette évolution se situe sur trois plans :
- la situation du LRSL au sein de la DEFA ;
- l'accroissement du potentiel de recherche en moyens humains et matériels ;
- la vocation de l'établissement.
Sur le premier point, le LRSL devient un établissement à part entière de la DEFA,
obéissant aux mêmes règles d'administration et de gestion que les autres établissements,
avec toutefois des dispositions particulières de rémunération des personnels allemands.
Cette situation resta inchangée jusqu'à la création de l'ISL.
Sur le deuxième point, en ce qui concerne les personnels, il y a, entre 1945
et 1959, un renforcement important des effectifs scientifiques allemands (de 23 en 1945,
cet effectif passe à 50 en 1959). Dans le même temps, le potentiel scientifique et
technique français reste excessivement modeste ; il n'est en 1968 que de neuf personnes,
hormis le directeur, à savoir quatre ingénieurs militaires, jeunes, affectés à des postes
d'adjoints aux recherches, et cinq ingénieurs civils contractuels. Si, dans l'effectif total
du LRSL en 1958, on dénombre 216 Français et 80 Allemands, c'est essentiellement
parce que, du côté français, il y a 200 personnes environ de niveau m (ouvriers,
personnels de bureau...), de telle sorte qu'en 1959, lorsque le LRSL évolue vers la
binationalité, la « productivité » de cet établissement public français est en quasi-totalité
allemande.
237
En ce qui concerne les moyens de recherche, l'évolution entre 1945 et 1959 est
marquée par la création de nouveaux laboratoires, en particulier dans le domaine de
l'aérodynamique théorique et expérimentale, et également par l'aménagement de terrains
extérieurs à l'enceinte principale de l'établissement, permettant l'exécution de tirs en
vraie grandeur.
À propos du troisième point, concernant la vocation du LRSL, un certain
détournement de la vocation de recherche de l'établissement apparaît à la fin de 1947,
provenant de la volonté de la France - état-major et DEFA - de confier au LRSL des
développements de nouveaux matériels, de manière à profiter le plus rapidement
possible, sans transfert industriel, de l'acquis des équipes de recherche. Parmi ces
développements engagés au LRSL, certains furent des réussites, qui eurent un
retentissement international au-delà de l'équipement des forces françaises. On peut citer
en particulier :
- l'engin antichar filoguidé de première génération ENTAC, étudié au LRSL par
l'ingénieur militaire français Lhéritier, fabriqué ensuite par la DEFA, adopté par
l'état-major de l'armée de Terre et exporté ;
- le projectile à charge creuse non tournante dit obus G, du nom de son concepteur,
l'ingénieur allemand Gessner, qui fut le projectile principal du char AMX30 et de
nombreuses versions de chars modernisés.
Cette situation de détournement de la vocation fondamentale du LRSL dura
jusqu'en 1958 ; mais, pendant cette période, le professeur Schardin veilla à ce que les
laboratoires du LRSL conservent un niveau d'activité suffisant en recherches théoriques
et expérimentales.
À la fin des années 1950, le LRSL a pris corps par le développement de son
potentiel humain et matériel ; sa notoriété s'est affirmée par la qualité des recherches qui
y sont effectuées. Le personnel allemand, sous la houlette du professeur Schardin, est
bien intégré, mais, depuis 1954-1955, les charges financières deviennent lourdes pour le
budget de la Défense, alors même qu'une extension des missions est envisagée. Dans le
même temps, après l'échec de la CED, la RFA a reconstitué son armée, et certains, en
Allemagne, souhaitent récupérer l'équipe Schardin à des fins strictement nationales, au
bénéfice de l'industrie d'armement qui renaît. Le professeur Schardin et l'ingénieur
général Cassagnou, directeur du LRSL, sont au contraire convaincus de l'intérêt d'une
étroite coopération franco-allemande dans le domaine des recherches sur l'armement, où
le LRSL aurait sa place, mais dans une structure juridique et administrative nouvelle,
adaptée à la binationalité.
La DEFA adhère aux idées du tandem Cassagnou-Schardin et, à l'occasion du
10e anniversaire de l'établissement, en 1955, l'ingénieur général Lafargue, chef du
Service technique de cette direction technique, prononce à Saint-Louis une allocution
dont j'ai extrait le passage suivant :
«Ainsi donc, c'est sous le signe d'une harmonie profonde que vit et se développe
cet établissement. Vous êtes un exemple et vous êtes aussi un modèle pour l'avenir.
Je ne sais sous quelle forme cet avenir prendra corps. De grands projets sont en
marche qui prennent leur source dans la sagesse et la générosité. La coopération des
peuples n'est peut-être plus une chimère et l'on sent un besoin pour de vieilles nations
comme les nôtres, l'Allemagne et la France, de se rapprocher et de travailler pour des
buts communs.
238
Peut-être cet anniversaire qui marque une période de dix années passées
ensemble sera-t-il cité un jour, comme le début d'une nouvelle période aux vastes
horizons. »
Ainsi, la DEFA, direction technique de tutelle du LRSL, affichait les orientations
qu'elle souhaitait voir prises pour l'avenir de l'établissement. En parallèle, l'état-major
des armées demandait qu'on lui soumette un projet de structure d'établissement
binational. Ce projet était établi par l'ingénieur en chef Cassagnou, en coopération avec
le professeur Schardin. Il servit de base aux échanges de vues sur le sujet entre la France
et la République fédérale d'Allemagne, au cours de réunions périodiques tenues
alternativement à Paris et à Bonn. La gestation fut délicate, compte tenu de la grande
diversité des facteurs à prendre en considération pour aboutir à une intégration
complète. Ce n'est que le 31 mars 1958 qu'eut lieu à Saint-Louis, au cours d'une
cérémonie officielle très solennelle, la signature par MM. Chaban-Delmas et Strauss,
ministres de la Défense des deux pays, de la convention relative à la création et à
l'exploitation de l'Institut franco-allemand de Saint-Louis : I'ISL d'aujourd'hui.
Cette convention, après ratification, entre en vigueur le 22 juin 1959. Elle stipule
en particulier que la République française et la République fédérale d'Allemagne
conviennent d'exploiter en commun un institut de recherches et d'études scientifiques
fondamentales d'armement, c'est-à-dire qu'il est exclu, par définition, que I'ISL engage
lui-même (sauf agrément exceptionnel des deux États) des développements
exploratoires en aval des résultats de ses propres recherches - de telles actions devant
être traitées par les industriels d'armement compétents des deux pays. Ainsi le
détournement de vocation vécu par le LRSL est-il écarté a priori.
Dans ce mariage franco-allemand, la France apporte une dot, qui est le LRSL,
constitué par son domaine foncier, ses bâtiments, ses installations de laboratoire, ses
moyens d'essais extérieurs. La dot allemande est faite d'un apport en capital équivalent à
la dot française, utilisé pour l'achat de nouveaux terrains, la construction de nouveaux
bâtiments d'administration, l'installation de nouveaux moyens de recherche et la
modernisation des moyens existants.
Établissement binational public, I'ISL est géré selon les principes du droit privé
français. La tutelle des États est exercée de manière paritaire à trois niveaux :
- le conseil d'administration ;
- la direction de I'ISL ;
- la commission de contrôle financier.
Le conseil d'administration (CA) est composé de six membres : trois Allemands et
trois Français fonctionnaires en service dans leur propre pays. Chacune des deux
représentations nationales comprend un chef de délégation et deux assesseurs. Les deux
chefs de délégation se partagent alternativement, par année légale, la présidence et la
vice-présidence du conseil ; les deux assesseurs, dans chaque délégation, ont des
compétences complémentaires, l'un dans le domaine scientifique et technique de
l'armement, l'autre dans le domaine financier et administratif, de manière à constituer au
sein du CA, par regroupement des mêmes compétences, une «commission
scientifique » et une « commission administrative ». Ces commissions préparent, en
liaison avec les directeurs de I'ISL et pour ce qui les concerne, les propositions de
décisions à prendre en séance plénière du CA.
Du côté français, les trois membres du conseil d'administration ont rang d'officiers
généraux. Ils sont désignés par le ministre de la Défense. Le chef de délégation
représente le directeur de la Direction des recherches et des études techniques (DRET),
239
direction de tutelle de l'ISL. L'assesseur membre de la commission scientifique est un
ingénieur général dont la compétence en matière de recherches d'armement et de
besoins militaires est reconnue. L'assesseur membre de la commission administrative est
un contrôleur général des armées. Pour l'élaboration des programmes annuels de
recherches, le CA dispose d'un organisme binational consultatif, composé de 9 membres
allemands et 9 membres français, appelé Conseil consultatif de recherches et études, le
CCRE. Dans chaque délégation, les membres du CCRE couvrent par leurs compétences
réunies l'ensemble du domaine scientifique et technique de l'ISL. Pour la France, les
9 représentants sont désignés par les directions techniques et organismes de la DGA
concernés par les travaux de 11SL.
La direction de l'ISL est confié à deux directeurs, l'un allemand, l'autre français,
égaux en droits, qui sont des fonctionnaires en service détaché nommés par leur propre
ministre de la Défense. Avant toute nomination, le ministre concerné recherche au
préalable l'agrément de son collègue, en lui communiquant le curriculum vitae de la
personne pressentie. Aucune opposition ne s'est jusqu'à présent manifestée dans ce
processus de nomination.
Les premiers directeurs de 1TSL, en 1959, furent l'ingénieur général Cassagnou et
le professeur Schardin, qui avaient été les grands artisans de l'évolution du LRSL vers la
binationalité. Pour le professeur Schardin, c'était la reconnaissance de 14 ans de
coopération volontaire et loyale avec la France ; de l'état de scientifique allemand, de
renommée internationale, en situation contractuelle dans un laboratoire français, il
devenait sur place co-directeur, représentant local de la RFA. L'ingénieur général
Cassagnou resta directeur de l'ISL jusqu'à son passage dans la 2e section des ingénieurs
généraux en 1965. Le professeur Schardin fut, lui, rappelé en RFA un an plus tôt,
en 1964 pour occuper un poste important au ministère de la Défense. Il décéda
brutalement un an plus tard. Sa succession à la direction allemande de l'ISL fut assurée
par des membres de son équipe de Biberach qui l'avaient suivi au LRSL, comme
Kutterer et Schall, de telle sorte que jusqu'à la fin des années 1970 l'esprit des pionniers
allemands souffla sur l'ISL
Cet esprit continua à régner grâce à la formation qu'avaient reçue à l'ISL les plus
jeunes générations de chercheurs.
Les directeurs sont chargés de la gestion de l'établissement et de l'application des
décisions du CA. Les départements de recherche sont rattachés administrativement par
moitié à chacun des directeurs. Chaque directeur est assisté d'un sous-directeur,
fonctionnaire en service détaché. Les sous-directeurs ont chacun un domaine de
responsabilité propre ; le sous-directeur allemand dirige les services administratifs et
financiers, le sous-directeur français a compétence sur l'activité scientifique et
technique. Depuis la création de 11SL, le directeur français a toujours été un ingénieur
de l'armement, ingénieur en chef ancien ou ingénieur général, le sous-directeur français
est un ingénieur en chef de l'armement.
La commission de contrôle financier, composée d'un fonctionnaire allemand et
d'un fonctionnaire français, effectue tous les deux ans un contrôle de gestion de l'ISL.
Elle établit un rapport détaillé destiné aux autorités de tutelle, comportant observations
et questions, auxquelles le CA doit répondre en apportant les éclaircissements
nécessaires et en annonçant éventuellement les mesures envisagées ou déjà prises pour
corriger les anomalies.
Le fonctionnement de l'ISL est assuré par financement paritaire, sur la base d'un
budget prévisionnel préparé par les directeurs, approuvé par le CA après discussion et
240
remaniement éventuel, et en dernier lieu entériné au niveau ministériel en Allemagne et
en France. Le budget est établi en francs ; la subvention allemande, en marks, dépend du
taux de conversion des monnaies, et les périodes de turbulence sur le taux de change ont
compliqué non seulement la tâche des services administratifs de l'ISL, mais également
les relations au sein du CA.
Jusqu'à la fin des années 1970, la part du budget consacrée aux activités
scientifiques de l'ISL n'était couverte qu'à 80 % par les deux subventions des États ; les
autres 20 % étaient financés par des contrats de recherches relevant d'une prospection de
chaque directeur de l'ISL dans son pays d'origine, avec un objectif de parité dans la
répartition financière des contrats allemands et des contrats français. Cette dichotomie
entre subventions et contrats a été abandonnée à la fin des années 1970, car les
demandeurs nationaux de contrats étaient le plus souvent des organismes budgétisés, et
le financement des contrats n'était en fait qu'une forme déguisée de subvention
complémentaire en deux temps.
La binationalité intégrale aboutit à un traitement spécifique des questions de
personnels, dont je citerai trois aspects :
- les effectifs ;
- les rémunérations ;
- les droits à l'intérieur de l'établissement.
L'effectif total maximum, par catégories professionnelles, étant fixé pour des
raisons budgétaires, la particularité de l'ISL, au sens du respect de la parité, est de
rechercher un équilibrage par niveau entre personnels allemands et personnels français.
Cet objectif a conduit à un gros effort de recrutement du côté français en ce qui
concerne les chercheurs, dont la population, à la fin de l'existence du LRSL, était dans
sa très grande majorité allemande. Le CA resta plus libéral dans la surveillance de la
parité par niveau pour ce qui concernait les personnels de niveau m - ouvriers,
personnels de bureau - , le plus souvent recrutés sur place. L'effectif total est de l'ordre
de 450 personnes, dont 90 à 100 chercheurs, ce qui marque une progression importante
par rapport à la situation héritée en 1959 du LRSL ; le personnel scientifique a presque
doublé.
Le système général de rémunération est classique, fondé sur une grille catégorielle
en points d'indice. La spécificité de l'ISL se situe d'une part dans l'élaboration de la
grille et d'autre part dans la formule de calcul du point d'indice. L'échelle des points
d'indice de la grille a été arrêtée assez facilement en tenant compte des situations en
Allemagne et en France dans le secteur public et para-étatique. La grille est longtemps
restée inchangée ; un toilettage a été opéré au début des années 1980 pour tenir compte
des évolutions constatées en France et en Allemagne. La formule de calcul du point
d'indice est en revanche complexe : elle prend en considération d'une part la valeur des
deux monnaies nationales, d'autre part des paramètres relatifs aux rémunérations dans
certains secteurs de l'activité scientifique et industrielle dans les deux pays. Pour la
RFA, il est tenu compte en particulier de références salariales dans les Lànder
limitrophes de l'Alsace.
La valeur du point d'indice, compte tenu des références monétaires et salariales
qui entrent dans la définition de la formule de calcul, a tendance à fluctuer
fréquemment. Afin d'éviter une charge trop importante des services administratifs de
l'ISL pour des variations faibles des rémunérations, le CA a décidé, dans les
années 1970, de ne prendre en compte ces fluctuations qu'au-delà d'un certain seuil,
avec des modalités de rappel de salaires. Comme pour la gestion budgétaire, les
241
difficultés rencontrées dans la gestion salariale auraient été notablement réduites dans le
cas d'une monnaie unique de référence.
La troisième spécificité de l'ISL en ce qui concerne les personnels est celle de
leurs droits au sein de l'établissement. Un statut du personnel particulier à IISL a été
instauré, tenant compte, comme pour les rémunérations, des situations nationales. Dans
ce domaine où des différences sensibles existent entre les deux pays, la recherche d'une
unité ne pouvait se faire que par le biais d'un compromis, même sur des sujets qui
n'étaient pas de première importance (par exemple la liste des jours fériés). Parmi les
différences notables entre la France et l'Allemagne concernant les personnels dans
l'entreprise figure le droit syndical. Le statut du personnel, à la création de l'ISL, écartait
l'exercice de ce droit, à cause des réticences de la RFA, sensibilisée par les différences
fondamentales entre syndicats allemands et syndicats français, les premiers étant
essentiellement corporatifs, et les seconds, au moins pour une partie d'entre eux, étant
teintés de nuances politiques. Les droits du personnel à l'intérieur de l'ISL étaient
toutefois reconnus par le statut : un organisme appelé « représentation du personnel »
était créé, formé de délégués élus par collège. Ces délégués sont les porte-parole des
personnels auprès de la direction de l'ISL. Ils sont reçus périodiquement par le CA.
Actuellement, le droit syndical a été introduit dans le statut du personnel, à la
demande de la France, sans opposition mais également sans grande satisfaction de la
part de la RFA. La représentation du personnel créée en 1959 a été maintenue, créant
une certaine confusion des attributions entre représentations syndicales françaises et
allemandes, d'une part, et représentation du personnel franco-allemande, d'autre part.
Un point particulier où la parité n'est pas toujours appliquée est celui de la
fiscalité. L'ISL, étant en France, est soumis à la fiscalité de notre pays. Certains aspects
de la fiscalité ne posent pas de problème ; c'est le cas par exemple de l'impôt foncier : le
domaine de l'ISL appartenant par moitié à chacun des deux pays, l'impôt est réparti de
manière paritaire dans le budget. Il n'en va pas de même pour certaines taxes tenant
compte des effectifs de l'établissement; c'est le cas par exemple de la taxe
d'apprentissage, pour laquelle 50 % de l'impôt payé est remboursé à la RFA, pour tenir
compte de la répartition paritaire des effectifs.
Un autre volet de spécificité binationale que je voudrais évoquer concerne le
transfert des résultats de l'activité scientifique, sur trois points :
- le transfert aux deux États propriétaires ;
- le transfert aux industriels d'armement des deux pays ;
- le transfert à des pays tiers amis.
Le transfert aux deux États, la France et l'Allemagne, doit être fait simultanément
et également sans retard, s'agissant de recherches intéressant la Défense. Ce transfert
simultané suppose une capacité de traduction technique de valeur, à 1TSL même,
compte tenu de la confidentialité des documents en cause.
Le transfert aux industriels des deux pays suppose que l'ISL ait pris au préalable
les précautions indispensables pour faire couvrir par brevet en Allemagne et en France
tous les résultats brevetables. Pour accélérer le transfert aux industriels d'armement
français et allemands accrédités - au sens de l'autorisation d'accès aux documents
classifies -, l'ISL organise des réunions par axe de recherche, auxquelles participent
également les membres du CCRE et les utilisateurs militaires, de manière à engager une
concertation plus approfondie avec les chercheurs sur les résultats ; mais il serait encore
plus souhaitable que les résultats des recherches de IISL puissent déboucher sur des
programmes binationaux, de manière à réduire les coûts de développement, puis ensuite
242
les coûts de production, par le jeu des quantités de produits à fabriquer. C'est ce que la
Direction des programmes et affaires industrielles de la DGA, la DPAI, a proposé en
demandant que soit créé un axe de recherche supplémentaire dénommé Groupe d'études
de concepts, le GEC. Le but du GEC est de choisir, d'un commun accord, au plan
binational, un sujet de « développement exploratoire » - c'est-à-dire situé en amont des
programmes d'études décidés par les états-majors - , ce développement exploratoire
mettant en œuvre certains résultats importants acquis à 11SL, directement applicables,
apportant un progrès notable dans la panoplie des matériels d'armement. Dans le GEC,
l'ISL est le pilote pour ce qui concerne l'innovation qu'il apporte, mais la responsabilité
du développement exploratoire complet est confiée à des industriels allemands et
français associés, choisis par les deux États. Le premier sujet GEC, appelé GEC I, relatif
à l'armement terrestre, n'a pas débouché sur un programme d'armement commun. Un
deuxième sujet baptisé GEC II lui a succédé, dans un domaine d'actualité, celui des
munitions dites « intelligentes », l'organisation générale du développement restant
inchangée.
La possession par chacun des deux pays des résultats des recherches de l'ISL pose
le problème des conditions de communication de ces résultats à d'autres pays amis, de
telle sorte que les avantages à retirer, en retour, de ces communications profitent
également à la France et à l'Allemagne. Mais les deux pays ont, chacun, leur propre
réseau d'échanges d'informations techniques, en particulier avec les États-Unis, et il se
crée parfois des situations de déséquilibre, sortes de grains de sable fâcheux dans une
coopération intime entre la France et l'Allemagne à l'ISL.
Le dernier sujet dont je voudrais vous dire quelques mots est la protection de cet
établissement binational traitant de problèmes de Défense. L'ISL étant installé en
France, sa protection courante est assurée par du personnel de gardiennage français
appartenant à l'ISL. En cas de besoins de protection accrus, le gouvernement français
assure le renforcement de la sécurité. En ce qui concerne les conditions de protection
interne des locaux et des documents, les services de sécurité nationaux français et
allemands mènent des inspections pour vérifier que les règles de protection prévues sont
rigoureusement appliquées.
Pour conclure, je voudrais vous lire un extrait d'une allocution prononcée à Saint-
Louis, le 15 juin 1982, à l'ouverture d'un colloque scientifique à la mémoire du
professeur Schardin, qui aurait eu, ce jour-là, 80 ans.
«Avec le recul du temps, nous pouvons mesurer l'importance de ce qui a été
engendré ici en 1945 et qui est aujourd'hui une institution exemplaire et originale de la
coopération franco-allemande dans le domaine de la Défense. Elle est exemplaire et
originale par la mise en commun de moyens humains, matériels et financiers dans une
structure unitaire, en vue de satisfaire à des programmes de recherche d'armement sur
lesquels la RFA et la République française se sont accordés. Elle est également
exemplaire par le courant de coopération qu'elle suscite au niveau des organismes
internationaux et des industries d'armement de nos deux pays. Elle est encore
exemplaire par le renom que l'Institut s'est fait dans les manifestations scientifiques
internationales, à la fois par la qualité des communications de ses chercheurs et par sa
capacité d'organisation de congrès importants. »
Cette constatation très favorable amène à s'interroger sur l'absence d'extension du
« modèle ISL » à un plus large domaine de recherches intéressant l'armement, dans le
cadre de la coopération franco-allemande.
243
À mon avis, l'unicité de 11SL résulte des conditions de création de son ancêtre, le
LRSL, en 1945, près de la frontière franco-allemande, des conditions favorables
d'insertion de l'équipe Schardin, de la volonté tenace et de l'effort de persuasion du
tandem Cassagnou-Schardin pour désamorcer, à partir de 1955, les tentations de
séparation qui apparaissaient de part et d'autre dans les organismes gouvernementaux et
pour, au contraire, cimenter la coopération franco-allemande en faisant évoluer le LRSL
vers la binationalité.
Sans trop exagérer, je serais tenté de dire que quelques hommes ont compté plus
que les administrations dans la création de l'ISL.
Une extension sensible des axes de recherches de l'ISL s'est produite au cours du
temps, sans pour autant couvrir tous les domaines intéressant l'armement, les domines
non traités à l'ISL ayant fait l'objet d'un effort national en France et en Allemagne, aussi
bien dans le secteur public que dans celui de l'industrie.
Cela n'empêche pas de réfléchir à de futurs organismes de recherches d'armement
plurinationaux, où l'unification résultant de l'évolution de l'Europe occidentale
simplifierait les problèmes administratifs et financiers connus à l'ISL. Ayant vécu, par
une présence de 12 années au conseil d'administration de l'ISL, les avantages retirés au
plan scientifique et humain de la coopération franco-allemande, j'ose espérer que cet
optimisme sur l'avenir n'est pas du domaine du rêve.
244
ANNEXE IV.4
Contrat d'étude entre la République fédérale d'Allemagne
et la République française, chars DEFA de 30 tonnes,
27 octobre 1958.
C 0 H T R A T- d'ETUDï '
; entra .
•t
v-U BIPUBLIQUE FRANÇAISE
ir0-! i.504 /AM, • :; •
C ON T E AT 4«B TU'-D E
XcAusferttgungcn
entre /
/ , Ausfertî^ung
La République Fédérale d'Allemagne
- r e p r é s e n t é e par l e Ministre F é d é r a l ' d e l a Défense
à BONN, ErmekeilBtrasse, 27
désigné o i - a p r è s l e "BMVtdg"
e t
. ' • . . ' . ' • ' •:. ' .
La République Française
• représentée par le Ministre des Armées .../;•
';•-. '• à PARIS
:
désigné c i - a p r è s l e "MA," ,' •-.'..
1
* • - • • ; \ . . . - . .
Ob.let de l'Etude -
2
; • • • " ' " " - - *
' • • • • • • . . . / 3 ,
Des études seront poursuivies par le M,À. en dehors du présont
contrat, sans participation financière du BMVtdg, en vue de trans-
formerais moteur S,O.P.A.M. .on un moteur polyçarburant. Lo M.A,
tiendra le BMVtdg au courant de ces travaux. Au cas où O G 3 travaux
aboutiraient à une solution acoeptable, le M.A. aura pour oblige- •
tion d'éohanger, sur la demande du BMVtdg, les moteurs des proto-
types faisant l'tbjet du présent contrat, contre vies " moteurs .
polycarburants dans des conditions nouvelles do prix ot de livrai-
son à définir par un. avenant".
;
•'.•. = • § ;* > ; ••. ;..;.''•. y -
III, Les faotures devront, être remises en, quatre exemplaires selon le mode- •
le figurant dans l'annexe B, Les faotures seront vérifiées et certifiées
par un. fonctionnaire désigné par le Gouvernement Français et ne dépondant
pas de la Direction des Etudes et Fabrications d'Armement, Le Ministère
Fédéral de la Défense a le droit de demander, de.s éclaircissements et des
justifications qui lui seront fournis par le fonctionnaire français char-
gé du contrôle des prix. Les versements seront à adresser, dans le cadre
de l'accord de paiement fraooo-allëmand, en Deutsche Mark, au cours offi-
ciel de FRANCFORT en vigueur au. Jour de la facturation, à la Banque de ,
France, 39 rue Croix des petits Champs; à Paris, pour le compte du Trésor
français-Compte Spécial des Cessions aux Gouvernements Etrangers - Pro-
• i' duit e.?i.
IV, Le BMVtdg pourra demander une déclaration au M.A, selon l'annexe B mê-
me pour les dépassements du montant maximum fixé au paragraphe I, Le
M.A.affirme que le prix précité (§ 2 I) ne. comprend ni de frais d'étu-
des préliminaires, ni des bénéfices pour autant que les dépenses ont été
oooasionnées à l'intérieur d'un établissement en,régie.
V, Les essais des deux prototypes seront effectués en commun selon un program-
me et dans des conditions à définir par un avenant au présent contrat. Les
frais en résultant sont supportés par les deux parties contractantes, en r. I
- prinoipe à raison de la moitié pour chacune.
VI, Après l'exécution des essais des deux prototypes, un prototype .deviendra
la propriété du M,A, et l'autre, la propriété du-BMVtdg et oeoi à la suite .
du dernier Jour des essais, au plus tard 1 (un; an après la remise dos
: ' • prototypes. Au cas où. un accord né serait; pas réalisable, un mandataire
•', du BMVtdg décidera par tirage au sort. . :.
§ } _ ' \ . •'•: _ •
: : : :
' . ' . • • • • . . • • ' • . : • : • ' • ' . - • ' ^ ^ ^ ' ; ^ v ' : ^ ; : ; • ' . ' . ; , .
Résultat d'étude
Dans le sens du présent contrat, toutes les solutions et solutions
partielles du problème trouvées.par le.MA constituront le résultat
de l'étude, même au cas où oelles-ci ne seraient pas approuvée." et
ou n'auraient pas été exploités dans le résultat final,
T
• ' ;. §6. ' 'f:;;-\. .'•;. ;
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Z$5
7 ) Il laoéaba au MA de fournir la preuve du actif et du montant
das rovaodlsations,
8) Las résultat* das travaux aoootnplls an exécution de la présen-
t e eosnands doivent dtre nia à la disposition du BWVtdg et li-
•** trfe sMsr*a«f*oas & déeignsr-pejr lui.
9) Lee droits at obligations contractuels relatifs à l'utilisation
dès résultats das études, nés jusqu'au nouant de la résiliation,
*• M seront pas affaotés par eelle-oi,
Las droits do brevet at laa invtsJttlons entrant dans le oadre des
travaux d'étude tombant sous ls coup das conventions du présent
contrat ait* si nés déjà pandant la période d'étude, ils n'ont
été déposés par ls MA qu'après la fin du 0entrât.
10)Le MA a l'obligation d'affiraer le oaraotèrs équitable des reven-
dleations oonoarnant la règlement de solde, par une déclaration
selon ls aodll* annexé (annexa B ) ,
Le solda à pajsr .par la BsWtdg ne pourra pas dépasser le montant
aaxlawi prévu par le $ 2„
ll)Le BMVtdé? est tenu de payer le montant du solde avec célérité et
da varsar das aooaptes appropriés sur les revendications partiel-
las n«B discutables.
I2)iu cas O Ù la MA peut utiliser par ailleurs le résultat de l'étude9
11 a l'obligation de rembourser sur le bénéfioe réalisé les frais
d'étudee et le montant du solde de liquidation accordés par le
BMTtdg. conformément à l'Article 11 du présent oontrat,
•--'• § 13
C o n W tations
(1) Les contrats devront fftre rédigés en-langue allemande et française
et seront valables à titre égal, sauf les documents techniques énu-
mérée au V* 5 de l'Annexe A, pour lesquels le texte allemand seul
fait foi an eas de doute.
(2) Sans l'éventualité de dlvergenoes de vues surgissant du contrat,
les parties contractantes s'efforceront de réaliser pour chaque
eas un accord à l'amiable. Si l'aooord à l'amiable n'est pas
.../12
- 12 -
2£?
A N S E j ? A,
République Française
Ministère des ARMEES
PARIS, le
Le . . . . . . . .
(Fonctionnaire chargé du oontrôle du financement)
atteste que le montant des frais pour les travaux d'étudo coneernant
/
Annexe B ( suite)
- • -
v.
(•)....
ANNEXE IV.5
Procès-verbal de la réunion du groupe A du comité tripartite, 16 et
17 novembre 1960, à Caserta (Italie).
DELEGATION ALLEMANDE
DELEGATION ITALIENNE
DELEGATION FRANÇAISE
Ingénieur Général MOLINIE D.E.FA./A.M.X.
Colonel JOURNES S.T.A.
Ingénieur Principal ROBINEAU D.E.F.A.
261
2) Résultats des essais actuellement en cours, ces résultats confidentiels étant fournis à
titre d'information,
3) Intention des 3 pays du comité tripartite en ce qui concerne le développement et les
fabrications futures de chars de bataille,
4) Examen des problèmes relatifs aux essais tripartites des prototypes et aux travaux du
sous-groupe chargé de définir ces essais,
5) Travaux futurs du groupe A. Date et lieu de la prochaine réunion.
L'Ingénieur Général MOLINIE rappelle que 2 prototypes ont été construits en France ;
les 2 châssis sont identiques, les tourelles différent par la conception de la conduite du
tir. Le premier prototype est en cours d'essai depuis le mois de septembre : le deuxième
châssis profite des essais du premier et est destiné aux essais tripartites. D'autre part les
développements et améliorations suivantes sont actuellement envisagées :
262
Un montage de circonstance d'un canon anglais sur une tourelle Wegman a
permis de constater que sur le char standard (prototype A) le tir était possible sans frein
de bouche (effort de recul mesuré : 45 Tonnes). Des films ont été réalisés à cette
occasion.
Deux prototypes de tourelle avec canon anglais doivent être construits pour le
printemps 1961. A cette époque il y aurait donc 4 prototypes complets. La fin de leurs
essais est prévue pour le mois de juillet 1961. Pour certains prototypes, les essais
nationaux ne dureraient donc que 6 mois (au lieu de 10 mois initialement prévus).
Les prototypes allemands seront présentés au groupe A à l'occasion de la
prochaine réunion en Allemagne.
263
Il sera techniquement possible de lancer en France la fabrication d'une présérie
de char de 30 tonnes vers le mois de mai ou juin 1961, mais l'Etat-Major n'a pas encore
décidé cette fabrication. De toute façon le prototype N° 2 destiné aux essais tripartites
sera disponible avant le mois d'octobre 1961.
Le président lève ensuite la séance après avoir proposé que la prochaine réunion
ait lieu en Allemagne à la fin du mois de janvier ; une réunion commune avec le groupe
G (protection A B C ) sera en principe prévue.
1
Ces dates viennent d'être changées et remplacées par celles des 18 et 19 décembre 1960 à la demande
des ITALIENS.
264
ANNEXE IV-6
Extrait de la déclaration commune du 22 janvier 1963.
CONSCIENTS de la solidarité qui unit les deux peuples tant du point de vue de leur
sécurité que du point de vue de leur développement économique et culturel,
Ont donné leur accord à l'organisation et aux principes de la coopération entre les deux
États tels qu'ils sont repris dans le traité signé en date de ce jour.
Le chancelier de la Le président de la
République fédérale d'Allemagne République française
Adenauer C. de Gaulle
ANNEXE IV.7
Accord intergouvernemental franco-allemand MILAN :
19 mars-12 avril 1963.
ACCORD
Entre
- La République Fédérale d'Allemagne représentée par le Ministre Fédéral de la
Défense à BONN, Ermerkeilstrasse 27 (désignée ci-après BRD).
Et
- La République Française représentée par le Ministre des Armées (désignée ci-après
RF), 14, rue Saint-Dominique PARIS (7°).
§1
I- Les documents de base de l'opération sont :
1) Les spécifications militaires et techniques communes pour un missile
antichar léger pour l'infanterie (données en annexe).
2) Le protocole de fonctionnement du Comité Technique de Direction
sur les missiles antichars établi le 12 Décembre 1962.
U- Le programme sera dirigé par les représentants au Comité Technique de
Direction, des nations qui auront signé ce contrat (désigné ci-après
Comité). Celui-ci examinera et approuvera les clauses techniques, la
consistance des travaux et les délais fixés pour les différentes étapes. De
plus, toutes les demandes des parties contractantes résultant de l'étude et
visant à une modification ou à une extension technique essentielle
devront être présentées à l'approbation du Comité. Les Etats-Majors
Allemand et Français désigneront les délégués auprès de ce Comité
quand cela sera nécessaire.
Le Comité ne disposera pas du droit d'intervention directe dans les
contrats passés. Les décisions du Comité devront toutefois être respectées
par la RF et la BRD.
§2
La contribution de la BRD et de la RF seront égales et auront pour objet
de couvrir les frais d'étude, de construction et d'expérimentation d'un
système d'armes antichar destiné à l'équipement de l'infanterie ou
éventuellement de véhicules légèrement protégés, allemands ou français.
266
Pour les essais «constructeurs» effectués par les Centres Officiels
français, la RF facturera à la BRD la moitié des frais correspondants.
Pour les essais « constructeurs » faits dans des Centres Officiels
allemands, la réciprocité s'exercera. Pour les essais « Etat » effectués
dans l'un ou l'autre pays seuls seront facturés réciproquement et par
moitié les frais de personnels et les frais divers qui seront exposés
spécialement dans des cas particuliers, c'est-à-dire qu'il ne sera facturé
aucun des frais de personnels et des frais divers qui sont en tout état de
cause exposés de manière courante.
Les parties contractantes conviennent de couvrir le financement de la
phase d'étude, qui s'étend sur les années 1963, 1964 et 1965, à
concurrence d'un montant de 40 millions de F.Fr. Un échéancier de ce
financement sera établi sur proposition des Sociétés NORD-AVIATION
et BOLKOW au cours du 1er trimestre 1963 et sera approuvé par le
Comité.
§3
Le ou les marchés d'étude seront passés par la RF en utilisant les formes
connues de la BRD, en s'efforçant de couvrir la plus grande partie
possible des travaux par un contrat à prix forfaitaire et en appliquant les
dispositions législatives et réglementaires françaises et matière de prix et
de contrôle des prix. En ce qui concerne les commandes exécutées en
BRD, ces dispositions pourront être adaptées au droit local, pour tenir
compte des méthodes des services de contrôle allemands. La RF
assumera, de ce fait, la fonction de pilote en ce qui concerne toutes les
dispositions à prendre pour la rédaction et l'exécution des marchés dont
le texte sera soumis au Comité.
Au titre de cette étude, les charges des industriels allemands et français
doivent être en principe égales. Le Comité appliquera cette directive
générale dans la mesure où les conditions techniques et technologiques le
permettront.
(1) Les parties contractantes jouissent entre elles de l'égalité des droits et
des obligations.
(2) Le ou les contrats passés sur la base de cet accord par la RF à NORD-
AVIATION (cf. §4.1) comporteront une disposition selon laquelle les
droits de reproduction appartiendront en commun aux deux
Gouvernements, chacun se réservant de pouvoir en disposer librement
dans son propre pays en acceptant de les céder d'un commun accord à un
pays tiers, à condition de payer les redevances d'utilisation à l'industriel.
(3) Les droits de reproduction mentionnés ci-dessus comprendront
également :
a) le droit à la réception des documents -
b) le droit à la communication de nouveautés et d'améliorations -
c) le droit à l'assistance technique en matière de fabrication à
fournir, par BLOKOW ou NORD-AVIATION en faveur de la
firme ou du pays bénéficiaire de ces droits.
La BRD et la RF seront tenus périodiquement informées par le Comité
de l'état des travaux, de même que des paiements et de tout événement
267
susceptible d'avoir une influence sur l'avancement prévu des travaux.
Une consultation des Parties Contractantes par le Comité aura lieu
chaque fois que l'une d'elles en fera la demande et qu'elle jugera
nécessaire pour modifier une ou plusieurs des données essentielles telles
que les spécifications militaires, les caractéristiques techniques, le
plafond des frais ou l'organisation générale.
V- Dans la mesure où l'un des pays acquerrait juridiquement la propriété
exclusive de moyens d'exploitation spéciaux, matériels divers et
prototypes, l'autre pays conserverait des droits égaux à la moitié de la
valeur de ces moyens, matériels et prototypes au moment où aurait cessé
leur utilisation dans le cadre du projet par cession ou destruction.
VI- Chaque pays contrôlera, dans les domaines de la technique et des prix,
les travaux effectués sur son territoire au titre des contrats passés dans le
cadre du présent accord. La BRD mettra la RF immédiatement au
courant de toute difficulté qui viendrait à sa connaissance. Chaque pays
gérera, les moyens d'exploitation spéciaux, matériels divers et le ou les
prototypes se trouvant sur son territoire. Les décisions importantes
devront être soumises au Comité.
VII- Les contrats passés aux Industriels devront préciser que, dans le cas
d'exploitation des résultats de l'étude par un pays tiers autre que les pays
participants (vente de matériel ou cession de licence), des redevances
seront versées aux Etats. Les sommes perçues seront partagées sur la
base de l'égalité entre les parties contractantes.
§4
I- Les contrats passés par la RF à NORD-AVIATION dans le cadre du
présent accord stipuleront que cette Société devra les exécuter en
association avec la Société BOLKOW dans le cadre de l'accord conclu
entre les deux Sociétés et approuvé par les Gouvernements.
H- Au cas où interviendrait dans le cadre du présent accord une fabrication
en série pour les deux pays, les Parties s'efforceront de répartir les
commandes dans des conditions techniques et économiques raisonnables
de telle sorte que la charge de travail envisagée, évaluée suivant une
méthode encore à préciser, soit partagée également entre les Industriels
des deux pays.
§5
I- La RF procédera à l'apurement du marché en présentant à la BRD tous
les trois mois, les attestations des dépenses réelles effectuées en la priant
de lui en payer la moitié. La BRD s'engage à faire des avances
adéquates, c'est-à-dire celles qui doivent être usuellement faites - contre
caution - à une firme chargée d'une étude pour lui permettre par exemple
de régler les factures des sous-traitants ou de couvrir les salaires d'un ou
plusieurs mois.
H- Les paiements seront effectués en francs français convertibles.
§6
Les questions relatives aux taxes, impôts et douanes feront l'objet d'un examen
de la part des services des deux pays en vue d'un accord ultérieur.
§7
Dans le cas de divergences de vues sur le plan technique et financier, et un
accord à l'amiable ne pouvant se faire entre les parties, l'arbitrage sera fourni
par un agent accepté par les Parties et membre d'un pays OTAN tiré au sort.
§8
D'autres pays peuvent être associés au projet à la suite d'un accord
complémentaire entre les Parties Contractantes.
§9
Le présent accord sera rédigé en langues allemande et française, les deux textes
faisant également foi.
269
ANNEXE IV.8
Accord intergouvernemental franco-allemand HOT: 10
16 janvier 1964.
' 4.
A C C O R D
A
M *• - *
entre
- La République Fédérale .d'.Allemagne représentée par l e Ministre Fédéral
de l a Défense à BONN, Ezuierkeilstrasse 27 (désignée ci-après B«R.D.)
et
- La République Française représentée par l e Ministre desAimées, (dési-
gnée ci-après R.F.), 14 rue Saint Dominique PARIS (7èoe)
§-2-
§-3-
I - Le ou l e s marchés d'étude seront passés par l a R.F. en u t i l i s a n t les
formes connues de l a B.R.B., en s'efforçant de couvrir l a plus grasà*
p a r t i e possible des travaux par un contrat à prix f o r f a i t a i r e et os —
appliquant l e s dispositions l é g i s l a t i v e s et réglementaires françaises
en matière de prix et de contrôle des p r i x . En co qui concerne les
commandes exécutées en B.R.D., ces dispositions pourront être adapte-oc •
au droit local, pour t e n i r compte des -méthodes des services de contrô-
l e allemands. La R.F. assumera, do ce f a i t , l a fonction de pilote ca
ce qui concerne toutes les dispositions à prendre pour 1?. rédactiora -et
l'exécution des sarchés dont l e texte sera soumis au Comité»
.•/...
£?1
fiécessairo pour jaodifier une ou plusieurs des données essentielles
t e l l e s que les speci.fi cet ions jailit aires, les caractéristiques techni-
ques, le. plafond cUs frais ou 1 ' organisation générale.
VII - Las contrats passés aaj& Industriels devront précis-er qu*, dans le cgg
d'exploitation des r é s u l t a t s de l'étude par un pays t i e r s a u t r e que.
les yay.s participants- (vente.de.Matériel pu cession de. licence-), des
redevances seront versées Èxn&.EteArs..Les sonnas perçues seront par-
tagéessur IL&ba&fe. de. l'-égalité entre. l « s parties contractantes.
§-'<-
I - Les contr&tp passés par l a R.p. à KOKù-AVIAllôd âm& Ifc cadre âa. pei-
-SÔRV accord stipuleront (%&& ceH-e Société devra-lés exécuter en asso-
ciation S#ec 1B- Société BOfcKPW dan-S l é cûàrîi eut 1 ' accord conclu exitrfi
lgS dcw. Sociit-Cs et approuvé, par l e s Gouvernecaents.
§ - 6- ' ,
§ -7 -
Dans le cas de divergences do vues sur l o plan technique et
financier, et un accord à l'amiable no pouvant se f a i r e entre l e s
p a r t i e s , l ' a r b i t r a g e sera fourni par un agent accepté par les Par-
t i e s et membre d'un pays OTAII t i r é au s o r t ,
§-•8-
§ - 9 -
V\2>
ANNEXE IV.9
Accord intergouvernemental franco-allemand Roland : 19
octobre 1964.
Eïitro :
- In Républiquo Fédérale d'Allemagne représentée p a r ' l o Ministre Fédéral'
do l a Défcnso à BONN, Éraorkeilstrasstf 27, (désignée ci-après B»R»D»)
'n ' ','••;:.'.:';• -.: '.'':;V.;- '^z..::- i'-y, \ .••.-.: - : ' ' : •.'"••'.' \u7
- la République Françaiso représentée par la Ministre dos Armées, (désignée
ci-après R»Fi) ,14> ruo Sàint-Doniniquo - PARIS (7èmc) ' ; ^!,
V. ..'.5 k a conpétence et' los modalités d'action du Comité do Direction . '" ...
.:'•"•*• ,1 sont fixées dans l o protocole joint on annoxo B,: ;;•_.> •.-•'".';'.
:•':';''& '• •'.. • ' H est précisé quo l e Comité n o disposera pas du droit d'inter-. ^ ,,;
.. • "-..;• vention directe dans les contrats passés...Los Décisions"'dû' Comitéi .'••. '•£?$'
"•'•' .dovront toutofoio Ôtro rospccté'os par les organisuos coûpétents d o l e • £ -'•
:. J ~ .JR,F, ot do i n BfR-Dr ; \ ^ > v ^ C t . ' , -N '.:'•-V. .••;-•.". ":'.•.: •'"'i&v'"' 'r'^'i
. ' • • . , ' • .1'.. '•• '.'.'.•• •:-•• i-.:'.''•-".':è"- '• — ' " ' • • ' • ' . - • , . " " • ' • '',••'...'' •' - ' • '•'• .'''.'i-. •'+'• 'i"'':i-B.-«'
: : ;
Vt.'v-',;;-; •.-;. • • • -.• -;, i •= • • .. ^vi;:.. -'.§•—;• 2.--- ..,.:-~'V y^. '-' y-i-:-.-'-\.V' - ?:'--' ••••'•••'-. ^ ^
2«'1»«- La B.R.D.- ot l a R,F.. fb^irniront dos .contributions financières égales ".v'v-^
. /:v;v-, ayant pour objet do 'couvrir los f r a i s dorechorchos et d'étude, -ainsi v | >
' •; ",i ^o.;do";cohstructicmvot*'4Vc^riiaentati'(jn.''idb firototypoa d'un aystèmo ^ ^ l
:
l •'" "* d'armes Sol-Air Basso Altitudo Temps Clair dostiné a accompagner 16s fïj?&
:• :.y. unités' combattantos#-::^;.'-;,;;<;ï;.;';;--!;>/^ .. :;{.;:_:-;•,••; '.^-. :••'../:. .v-:^.-'-...-;. ''. ^y£&k
:';."/ Pouf l o s o s s a i à H eonstruptoura , ^offoctués.'par : iosrCcfttros Offi-.^.;^
;
; " ; c i o l a d'un pays, co pays facturera à l r a u t r o l a moitié dos f r a i s -^V>;^v
••••'••• •"• 'v'- - •• . -\•..•,-•-•••:>%,.>;4v^^=r';'v^v"-;v^'-.;>;^i-..-• • ; • ' ' • ' ' ^ À . ^ - r o - , / ' < • --^.•.;^>,îv:-;.;,;
;
,'•',•••--'. " -.* .••:;^:-< : ^ : a - ^ > , - ; , ' : • r.«,.,; . - - v :,-v -;^-:-••.:, "v^v^ 7^ V - Tx: ."=:,S;; •': ••-:-• *
llH
'>'• Lon" cosais "Etat' 1 cffoetu(Î3 dàn3 un paya no donneront lieu à . '^-I.,::
?:X<* aucune facturation à l'autre-pays, ni do-frais de poraonnols, n i do ; : ; ' ^ .
"v -frais divdrs, dans l à mesure oii.il s ' a g i t do frais qui* dont en tout l ^ 1 ^
'-.'-..l'état do cause exposés de façon courante. Par contre l e s fraie do , - '.:>f.
.;."'••''•'. personnels e t l e s fraie-divers 'qui "seront spécialement exposés pour ces .v
.'V, ,v' essais "Etat" seront facturés à 1 lautro-pays à raison do ,50 J» do leur^ifv'
_'' ..montant» ; •'• •';"','"' •:."'."'.'r-'>";'.; •'.''' -';. '•"'• • • r -• • ..- ^ '• •• '_•• J ^ I ' A ^
, • - • : • ' . • • • . • • • ' : " • ; ' ' ; " • • ' • ' . • > ' • ' . • ' • * ' • • • ' • • ' • ' • ' • • ' • • • ; . - • • _ . • • • • • ' . • • • • • ' ' » • . ' : - • ' . . - • ' ' • ; • ^ M % k
<S2*t Los partios contractantes conviennent do consacrer un montant do. *' ;'-Kçf^
' 7 2 ililliona de franca au financement de Ifétudo, aoit 36" millions • d o ^ J i f
' '• - francs à l a chargo do chaque pays.» ••"?•?••.'. . -.-- '•^•0^3;a
2.JV-. L'étude comportera uno phase préliainaire e t deux phases u l t ê r i c u r e s ^ ' v ^
••'• '••' ' À '•.-.'-. ' • ' • ' " • . • • ' -'.' . . • • . : . • .: .,. . - ' ••' •' ' . •. "; ': . .-. i^i'ZtS1
*•'*?.!• •-• "'•\*> - '• ''. "-'.-' t "' " T ' •*•"•" ..'."-: '-?^éJS?
:
;;;-,; a; Dans uno phase ^préliminaire a l l a n t jusqu'au 30 Juin 1964 chaque "3|£p£
••••'. pays poursuivra l e s travaux 'déjà entrepris e t susceptibles do " '''M§0.
v
,:.•/:• s'appliquer à l*étude p r o j e t é e Lés dépenses ainsi effectuées, dans'•&*'•?•
:'"Y4>~\:'.ï'î chaque pays du 1er janvior-1964 au 30 .Juin 1964 no pourront ôtro
M
{•••X- .;-;.. déduitos de l a quota part*prévue à l ' a r t i c l e 2-2 quo dans l a mesure;
< ^>v : où l a consistance des travaux correspondants s'appliquant au projet:
. . ; • ; . . aura éré approuvée-par l o Comité. A cet effet un rapport sera preVJ^
t r ': sente par chaque pays à ce Comité pour l e 1er Octobre 1964» ot la>^
doci3ion du Comité interviendra avant l o 31 Déocmbro 1964.' V~"
b) La première phase d r étudo financéo en* commun commencera l e 1er Juil— "-";'
lot 1964» Cotte phase' correspondra essentiellement à l ' é t u d e e t à ''•;"'
la réalisation de prototypes d'un" 3V3tèmo d'armo pour l o t i r do jour
. - ; conformo aux spécifications m i l i t a i r e s et techniques j o i n t e s en ' ,.:~:ï.£
•*annoxe.. '•,- ;; . . ' : ' ; • .'•'•Vv:-,v • ":•[••• ••':•••' :
" • .• " y " ' : > ' i ; : ^
' " . ' - • ' ' ••.-.:'*':-r. •:•:•.•••-•.:.••• - . ' . ' - . ; . - • • . ; . & & } .
a/ soit'la limitation dos buts do l'étudo pour no pas dépasser les •'•$;$:
" - 72 millions do francs prévus, , ':'•'££i r
*• ' ' . • ';-..i:;f' -.. : • . ' . . . . . . - :,•:••&•*$.-..
,b; soit l a continuation doa travaux jusqu'à leur terme normal prévu : ••'V^.
pour l a 31 Décembre 1966^ot qui pourra éventuellement ôtro modifié, v;;
-•; •. : c ;'."."'-1* *', • • - ' : '-:-v ••/•.•^> ;
- 3- iiii
* • ' * • - • • ' . ' " ' ' . : ' ' ' " , ' . . . '
3«3«- a) Les parties' contractantes jouissent entra ollos de Inégalité des - ; ' , j ^
* droits ot des obligations. ;, , -^ ' ^
' ..b) L o o u les contrats passés pour l'étudo financée en commun sur la' •.-;-:.
... base do cet accord par l à R»F. à Nord-Aviation (cf. § 4«1«) comppr-•'
••'. :.';teront une disposition solon laquelle los droits do reproduction
v'/;. gratuits appartiendront aux deux Gouycrnomcnta, chacun so réservant
.. ',"-- * do pouvoir on diapooor librement dans son propre paya o u acceptant ; ..V
• K;;,; d o les céder d'un commun accord à u n pays tiors, h condition quo c e ••'<•••
*•:', .pays tiors supportp uno quoto part dès frais d o l'étudo ot payo uno • • •'.
'••.'•'".' .''v..: redovanco d'utilisation à l'industriel. L a qudtq part des frai a .".•/':;.^:T
./.,• d'étude sera partagée sur l a base d e l'égalité entre los partios.' '•;«*',..
';:.'"',"'contractantes. .• •;*/^v^v^V'w^r. •' •;':'';' :S'_'•;'. /•:-:.':.- - '"•;""''• •••; "•'••'•W
1
';_,*-•;'} m e n t . . ; • : ' . , ' , ' • • . ' ' • ' . -':".;-' • ' • ' " '•"'"•'•' ' • . : • • : • • ' • • ' • ' " . ' ' ' • " ' ''.•:• . ' ' ' • ' ' • ' ' " ' • . • ' • ' • • - . - ' • ' . • . .
V;
;.!?-\'*' . v..'**1° droit à:la récoption des documenta,'. ,
,i; ; : . — l o droit à l a communication do.nouveautés et d'améliorations," '
-'•:)•':'•:. y -f'io, droit à. 1 *assistanco- technique en matièro do fabrication k "
' ^ :y;. ; ,. fournir par BbUcôw ou Nord-Aviation cri. faveur' do l a f i r m o ou- [' *
• •';, ' du -pays bénéficiaire-do ces d r o i t s . y •' y. _ . "''..J...,':
3«4.~ La B.R.D. ot l a R.F. seront tenues périodiquement informées par.lo . S''l-rî
: ' r /i,;'Comité idb l ' é t a t dos travaux, de. mémo quo dot; paiements ot do tout évèno^i
:
-'y^:~l'::'matit suscoptiblo d'avoir xme influenco sur l'avancement prévu des tra-•;'..;
,\. ^S:;vaux« Iftio consultation des Partios Contractantes par lo Comité aura Tv:' :
. .,*.;•/;•'lieu^ chaquo fois que l'uno d ' e l l e s on fora l a demande ot q u ' e l l e lc-:^\,^'\
; ' • : Jugera nécessaire-'pour.moaifior une ou plusieurs dos données essea-, •
'-•'..'«y';•-• tioll.es t e l l e s quo l e s spécifications militalros,' los caractéristiques .':''':
"j'toohniquos,. l o plafond .des.frais"ou~l/organisatipn : g^
>;_ l
^mMSM^^&w^%mr^rw^4:
t • ~*-—V.
i;ï}ï>:V:-:^;.V •:??*!'^
••/,. . - . :
» & : fc
: -.=-»-:- .viirv:. :.\*' •:-:.:^^-yï"--::;;y? iW
S&%£&*].
S3 tT^-¥ï'-',':-
•-' oéoa aux Etats (B.R.D. ^t;'R.F»).-Los sommes porcuos 'doront partagées?^ j ^ : ; ^
- • sur l a baao do l ' é g a l i t é entra los partiesT contractantes./ • .', ^ ' 7 ? ^ -
'• •'"•:''" ' "•• •:.• ••'"'•'--•'••••;;'.'^:^^ï-> >^i-T" ; '::Ui:^:W^K ,T . • •'; ' ':"'•• \-.-L '•'" ~v%>V'
4»1«» L03 contrats passés par la R.-F. à.Nord-Aviation dans lo cadre du pré- ; .',Jt";;<
'sent accord stipuleront que cotto Société devra les oxécuter en asso--'-.„1^^
. ciation evec la Société BSlkow dans lq cadre do l'accord conclu entro
.. .. _v : los doux Sociétés et approuvé par lc3 fouverneraents. .V&'l
,**.;
4«2.-»»Au cas où interviendrait dans l o cadre du présent accord uno fabrication",
'v;''/;..; {<& sério pour l e s deux pays, l o s Parties s*efforceront do r é p a r t i r l e s ..'
o ; ••^•ÏX commandos dans dos conditions techniques et économiques raisonnables do ~
' ' ';' t e l l o sort0 quo l a charge do t r a v a i l .envisagée, évaluée/suivant une-- :;:
; ^ ' fliéthodo encoro à préciser, soit;'pàrtagéo également antre l e s i n d u s t r i e l s .
>•',. ' r des deux pays. '•'.' -'"V;Y-'.:--'v • ::'-'P-:-^ir;'\;;-:^:----.'/'•'••• •"•; v.;;.'v ' ; .;'••-•..;.;'-^ï^-:-"^
.;! 4» 3»r hi cas où un 3oul pays déciderait -.do- procéder a uno fabrication eh . ' >f>
-: • -sério 1|autro p a r t i e contractante s'engage à appprtor l o soutien do ses';/;'•
"•' "; ;'• •'• services gouvernementaux pour I d c o n t r ô l o , rdans-l^a domaines de l a ; - " T ^
:,> • : ;: techniquo et dos prix* das .fabrications quo l e premier"ipaysTaora±t;con--
duit à domander au» industriels du socond. , : "'rB>
'•^ 5t3«- Daho l ' o t t c n t o d'uno roglo contractuelle dJftido mutuollo entre les •
v V; ;-., • coum don comptes frençoioa et nllcmanda, i l est; convenu que l e Couver- ; |
••-•*• ••' ::.-'; i'nancnt FrançniOrcn co qui concorno oen enquôtcn comptablca u t i l i s e sa v i;
- ' - rcGlcmohtntiun g;'méralo ot que inaction: «lu Ccûtrôle Rendrai' dût» .Aroccn"';-^
'*.;' *".*'!*: û'exerco au profit dco doux partioa. Ea;co qui concorno loo- verifica-."""* : 1
/ • ? • .tions dans l e s firmos allanandoa, loo roglca •allemandeo on raatièra $o'\'";f-\
:
; \ { T ' ^ p r i x o t d o contrôlo do prix a*appliqueront. Lca organismes oJLlcn^àa'^;,-;;'
:
.-'-.v '*".'-l; do contrôlo exorcoront, sur dcrarrtdo du gouvernement français,\ loua* "" / ~ ^ r ^
••v;;v'';,7v-.";-activit'6>'U' profit dos doux partenaires. Los doux gouvorneraonts «Schan- '.";.
; .;•"-.•.•''::';;:;goront 1 bô. rapports bt conclusions d'enquêtes do contrôlo... /yi..;±$&
.'^ 6;-Loa questions relatives aux taxes, impôts, ot douanes feront l ' o b j e t d'un:: ;
ï examen do l à port dos sorvicos do deux pays" on vuo d'un accord v^téricur,.; ;
• ;'7 .f Dana l e cas dô.divorgcnccs do yuôs sur lo,plan, tocbiiiquo et financier ot . :;.
'•' ' ; un accorda 1 ' àroiablorio -pouvant s» .fairo entrer l o s parties, 1* arbitrage
-•'.';":. eora fourni par un agont accepté par^^ los Parties bit nombro d'un paya \
IH:
;:;' ;: - ':Ml>}i'ï^''Le'. Comité de I)irootioh::/cooprQrtà une"délégation do "chacun des. p a ^ ^;.^?H : ï;j
''>V'v^r.v',^-''i;U'participantsr--. - ^H^^'^iM^-^'y....••?••'•* •^•^A'V':V'''-v/\';:v-:^V3:>,:'^^^/c:t";
' ^ . ' ' ' •' ; - ^ ' ••'-.-•* - ï - ' - V - . - • - . • ' - •• -:,. w . . - •.<!•'• , ; .--iU"'.-'"-"/-" ; ' ; - j - . / . ^ >.• ; ".," •: :'- ' ;'•';•: • : V'-O. ' ' - ; - . - - . : - . ; " - . •" ~-.-f r?".- ; • / .:; *;, , * ' \ • ;-g*-
_,...... ^.,l;V.;7i_^:.^v.,._,. . , , , - , . f V ..-;,--.*... -...'....ji'/v *.--,.TU=-.*.-'-..-: ..:. i- v ' : • •-• •;...-.....;.....•- • , ^ .:'.^-J.: •.:.'" «J-^-i!-.,;-:. U _ l . r : - - ^
:
.<: •<>.''••': \ ' ' S ' Le 'Chef- de chaque délégation est désigné par l e Gouvernement ;de eontf.
.,". .*.^-^0'P^ » 'il v6.é fait accompagner des- experts do .son choix en fonction dos <;-V.?£
8
• •. ':;- * 'f < ^ l v ^ : questions à, ..traiter. ;::^' • : ;; :^'^- -• y <•. ;•:l ) -'^ ' '; : •;' ^ v ' ^;" \. ; ;•^ ^ ^ 0 A ^ ^ l è
; ?
.-••••• :: vi^^;"fe^r':--f •;;.>"-^A-r'^ contrats,:..; :•'.'-; :••; : :'V . -;_',.': ;:•.,.:;:;';•J'^',' v"^'';:-;^^^ : .^:i\- : :
':':..- ! " : S % f ê ^ Ç ^ v ^ 9 ^ : . \ ; ^ - ^ é c u r i t é f ' ^ ' ; v '•.;.',.• '•^.;'^.|T'v-ràï^* i V^vfc.^
•'•vX.-- ' -î'';^-^r<i':''"-' '- ;r-" •/"^-'problèmes'militaires,;- • ^•';."^' '.^i-T:; -, ^:^-'vl^A^-vA^^,^>^^^^v-f
. .v" V';:V;3-;^ î : :'.- •."-,. .'•••;•*•.,-:
; .-..questions techniques, •' rV--'' ,
,
n^r-~^^v';:-^: ? ^^
-'- •• v , i . - W ; * r ' : : vV',:". :'•• > - v ••,:, •:'•- .-;••'".,••.:.• •••• . . •'- .. ''"•, ,;':^:'v^--" - i ^ r v ^ ' ^ ; - - - - - ^ ^
• • -"•:•' ••.l'^.>i\'-*-J~h-\^:-rr.:''--'..';" :ij;;. .'•' -v'essais e t campagnes de t i r . -: •-.'."V '" ^ "-. 't^v-^':;''.
: : rf;^iy;>-; Pour surveiller ï'avancenent des travaux,;.le'- Comité recevra^deô rapports^
•%-.^y}^jp:^^^\'périoàiq}XQa du;ou des Services Gouvernementaux responsables,de la•direc-
•-•:•."(-' •'• ^^^i'rt--^.-,v-tion--ot'dù'contrôle de:ces.-travaux»'"^.vS ::-,l:ï:':;;~ -.: :;; ••<;:~y*/';^-:-.:^jW
"' -'-..- "? ' ^ ^ ï ' ^ . - ^ v j t * •• -. it.t. .-•-, •'•'••'•.>,••;.,•--•••.'••-;,-•»< - . i ' ^ - •' •- r^->> -;- ••'.•' .•-'.:. 7'- '*•:•:••' >•• •-' vV. ".•;'> ' • '*"> ''.'•-'*'- • • ' i ^ v ^ * : * *<•} - r ^ i ^ v
y , i : : : : v
' -,. ' .-'-:'•'-;v '-'i.- rL" r:i'!'i:* .- '-.": ' ' v •••.' V: -'•••.\\ '-. . > :-j ' ,- - / l ' v ' ' " / ' ^ - " ^ - ' - . . ' - : •••• / ' •'. •'••-;'•-•'.,.',..'::'' •-,.;• •/iV^-.'i'VT.'-'i- , -'ï.'"-.i*;\ï; ! î.'
• ,.. •-..,. . , :.--., i ; ^ - , . . , , . :,,?••;•;. _ . . . ••-,:•' .?,•/: • •:,•• . Ç - ï ••^•- •'•;:.:';;.- '•;.•; ••;:'.• > - ; r
^ . ' ;• . - : - . - . - • . - • . •;•:•••••• '•. *.• .-..,.<•, =• r " - ' 7 . V • < ' ^ . , - ; - .••v\.*.",-?.-.\%l
• '•'."/• •>, - " ' [ ^ T ^ L o Comité' se réunira •à.'la' demande des chefs do délégation, qui-sont teè^:^
1
;
" -A^ i .^'^ppnsables do la>liaison avec les .services gouvernementaux do l e u r .pays»;-^
V-.";:.-, : •'£••: ^i:.-'.":.. ' '.'"'.•"• '-• ';•'•'•>•.-'•; • ;..-'.:;.-\ < ^.-- v î-;:'.-^>--:>.î'^'^ .••:*•..*.' •:, ^j •i:A^':-'---i'-^\:-lr.^j;:^^;^,C:-^-\"
'•;-••'•'"' :(' ' ^>;;^v;;^ ' •". Les séances auront lieu/': en principe^ ait ornât ivoaenV: dans chaque :>•,
' ^ '^'Vv^ic^pays.î'La 'présidGaico.:aerÀ.:ttsâuré« p e r l o chpf de;la.dolégâtiott^du:pays • pu'^
'.. •: : ' "'•^•••;'y.i-j,%-'- •••«'•-,•'•':-':' v ' : V : - V ' i " ^ V ^ * : ! » ' ^ ' , ; - > ' ; ^ , { ^ : ^ ^ V r : ; : U ^ V i ' , ; ' ^ \ V ^ ;''.' / ' ? T'O'^V-' ^"_:''••"'^«"'••J-''• i''-ïÀ'
ANNEXE IV.10
Accord intergouvernemental franco-allemand MILAN
(industrialisation) : 2 mai 1966.
S*
La République Française, représentée par le Ministre des Améesy
14, rue Saint-Dominique - PARIS 7e
Article 2
ARTICLE 3
Ce montant se divise en :
ARTICLE 4
• •*/•*•
tralres au présent accord»
ARTICLE 5
2*2» I
ANNEXE IV. 11
Accord intergouvernemental franco-allemand HOT f '"./,~"'f y ûry:.. ^^
(complément) : 23 septembre-5 novembre 1966. ? {M^b/y///A/'Ç
eu. •&*. Û - ^ / Û / I : -
:
ACCORD ADDITIONNEL A L'ACCORD FRANCO ALLEMAND
DES 10 ET 16 JANVIER 1964,- RELATIF A.L'ETUDE DU SYSTEME . •
D'ARME H. 0. T. ;.' '
Entre
• '" - La République Fédérale d'Allemagne représentée par le
; " Ministre Fédéral de la Défense a BONN, Ermekeilstrasse 27
(désignée ci-après B.R.D.)
$ -r
PREA.MBULE
ARTICLE I '•
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ARTICLE
•••»>.
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ANNEXE IV. 12
Accord intergouvernemental franco-allemand HOT (fin
d'études) : 31 octobre-10 novembre 1967.
PREAMBULE
• > »./ .. »
1%
-2 -
A R T I C L E I
A R T I C L E II
A R T I C L E III
A R T I C L E IV
m •••/*••
- 4.-
ARTICLE V
IAAJ-
Sîgné: M. FOURQOET
ANNEXE IV.13
Accord intergouvernemental franco-allemand Roland
(phase 2 du Roland I) : 5 septembre-14 novembre 1966.
• •"•')-••'.."•;.;• AVENANT A R A C C O R D .
•'RAMCO-ALLEMAND DU 1 9 OCTOBRE/ 1 9 6 4 " CONCERNANT . L ' E T U D E
••-':••*• , 4 - DU S Y S T E M E S ! A R M E ROLAND
ET:.';: {.:';;'• •>:'' .-^\ •'. ::^p^^-\^;^fi '.' ..: -v" \V"i ''•' ' ';"'. ' .'•'•" ', ' •• ;• _•
la?RÉWBLI'QUE' : fftÀNCAISE*\'roprés'^t^o par le Ministre dos Armées,
I4|. rue .Sàint*Dôminiq^^ ,->•;••;.'
"••' : g;i;, .;.''::,:-'S'"'.i' :".v^" ''^'/vyV:/;':ir^~'^ésignéo .ci-ajpj*ès R*F »•'•'•' :••.''_
^ARTICLE 3
Bans l o cadre^desl'accord gouvernemental-du 19 O c t o b x c i l ? ^ .
adaptation de l'arme aaUir^oJ.huitno^constituovqu!un.o préotùdëi^ % Y
>; ! •
*-?;* r^^^^^^pmamamm^^^r^^^^
,-^Ê^;"**-^""-^^
:.*^ .-:>*.-i=.
5«^A^W>-H&SKBJ
" LV Comité-Directeur "cst-'-habllitc "par-le' présent-avenant d _ \.
décider I J poursuite* do c o t t e préétude ainsi qu'à l ' o r i e n t e r <'v<\>tuci-
lomcnt, s i h é c e s s a l r o , vers; une scpltrtion-qui puisse- u l l é r i i ur* nnnl Cire
compatible.AVCC lo t i r , " t o u s temps!'; .en r e s t a n t d.ns les limites do
.financement prévues" à l ' a r t i c l e 5 'du- présent accord, .
i.
j
* »
ET I
la République Français© représentée par l e Ministre doo Années - - * *"
.14,-'ruo î>aint-t>ominiquo - PAllIS 7emo "„ " - - + . . ' "„ , - - - '~T*
* v - « • " - * t -
ARTIU.E 1 '"
. ••;• .- ••-.;:•••!•.", i ^ , . - v . i . - ; ' . - . : r v ' . . ^ ' V " ^ ' - , ; . . , - - ^ - ^ ^ ' : r ; • • % : ; > ' • , • " ; ; = - • •.•• ' .• •' • •• ' ; ' , . • :'= • - ; -.r , H . . , •. ••
-••' • .•: •'., ••y^-\^ • :;v ; v-v-v ^ ; - " ; v / i - ^ ^ ^ ;•';•;•.•: ^ : v ^ - - ^ v - - • . -••'•;. -'': . :
•. •••.'• - r 4 > 3 , J -
m-mmmm*
.... .,.._*-.. ..... ^ . . . _ ... .,.., •"-^iai.j..
0) la liste et les docsinr des outillagn3 pour uno production ny^n .uel.'a,
en série de 40U nisslléi, ainsi r(uo la réalisation d'un ©xeivialié d ^ -
chacun do ces outillages*
1 :" v
•f.
'/ JJn ticçord u l t é r i e u r e n t r o ' ^ fixera fie\nonbr« d«s;cn^Cncn ^ | | ; :
do.'fabrication ot de' montage." qui seront misée on p l i c e pour., l a s f abri c-ntïoha gnlJC'
:• aiéHe dos misoilos et des p o s t o ^ d o ^ t l r V ^ ^ '-l^? /-•.SCJ-.".*,
"/-:--':.-:'•'''"• ; :
ARTICLE v i • • •"••;-;•-• '"./••'••-".••'•' •'••'•'
Avant le 31 Décembre 196tf du S-études 'portant sur 1'.'.of f icacl t«f du. cystkr.fc,
consne moyen do 'd^fcns'o contre avions^3Ùr ; ses l i m i t a t i o n s d'emploi et;aux. \&'..'.
comparaison ontre son coût e t c o n Q r f l c n c i t d devront apporter aux-ph.rt'ia^.". ••.?'/i'.'
AHTiaE'VH
' Dee c r é d i t s d'un montant maximal, do 165 »oillions do francs, s o i t S2-r5 «\HliôA^
h la 1 charge de- chaque p a r t i e fieront COn3acr«$o aux études, proetationa de aç/Vjces
e t fournitures prévues .par le,pr<S3ont^avenant. ••••..-* ' '.'•'.. '.^L:-:y. ''••:••''•:
mËêïiMmÊmmmmmmgm?
^ ' ^ • : - - % ^ ^ ; : A : ~ ^ ^ <•••••' •••:: *
!-'' V "-••l?J
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."••••• ' . - . • •'• ^ « K ^ Y ^ * ^ ^ ^ ^
^•^,:;•^^^•.^.'t,'^•^.•.•.•;<.••^••^!5:^^
•ï-'.-V'-'*./»-^.;-.'-
:9G'
ANNEXE IV.15
31e réunion du Comité de direction MILAN-HOT, Ottobrunn,
du 6 au 8 mai 1969 (liste des participants).
Kuhlo Fleury
Mundigl Rafaillac
Stangl Dubernet
Gerloff Martinet
Figge Collette
Schmidt Bertaux
Stimmel Clerget
Friedrichs
297
ANNEXE IV.16
Convention franco-allemande ayant pour objet
l'institution de Bureaux de programmes franco-allemands
pour le MILAN, le HOT et le Roland I et II (20 février 1970).
Instruction pour les Bureaux de programmes. Lettre du
délégué ministériel pour l'armement à l'ICA Robineau (12
mai 1970).
Ǥ:.
%> . f*
v. CONVENTION FRANCO-ALLEMANDE
m
.:..^:;;-fc:-Vv^J,
2,9 S &m
'• i'^"' > : -3? î '^i"v. 7T .'". i
;~-"f
*
• •..' ...v,ï>3ë*- K -
3S>i?«B®È^Î '
iitiF
- pour le HILAÎ3", l'accord des 15 mars - 12 avril 196? et
son accord complémentaire du'2 mai 1966,
^?,s
. C-c^-?fi"*
, «
233
Aux termes de CCD accords deux comités de diroctio^pSfeîétol'
crées, 16 premier responsable .des prograœics I-ULAiret H0Ï7" lo'-secondT!"
responsable des programmes B.0Ù1ÏD I k ot I I . _ *;••-, _ ^ • . ^ ï v ;
*
* • #
ARTICLE I
Les gouvernements de l a République Mdérale d'Allemagne (RPA) '
.'et do l a République Française (R.ï*) créent pourries programmes bilatéraux
KHAN, KOT et ROLAKD deux bureaux de prograaEes' franco-allesands.
N
• ARTICLE I I _• >:^.'
"Pour les programmes ISCLAîï, JIOT et ROLAJJ]) I l e bureau sera.
inplanté, sous la direction d'un représentant du Gouvernement français, .„
dans le domaine do l'Atelier de Constructions do Puteaux (A..P.X.),'u
Ituoil-Malraaison, et comportera une annexo axipres de l a Société 1Ï0KD-
AVIATI01Î à Chatillon-soun-Bagr.eux. I l sera dénomé "Bureau ô& Itt&amca
franco'-alleniiind de • Rueil".
•' 'Le bureau" chargé du Pro.p-rjr.o nOLAilD I I , installé auprès <3o la.
Société >ni^I;ï^C5-naTï.JîOU;(ï;.,-i3LOiW (H.ÎUJ..) à Ottobrunn, sera .placé sous ,
la direction d'un représentant du Gôuverr.erx-nt allo-nand. I l sera dénoté ;
"Bureau de Prograœe.s franco-allcmand à Ottobrunn". ^;f:\ ^
. . . / « " • - •
3OÛ
ûmmm^'i •'~IÏ>-
1
;ja!iCTain". ••••:"•- ^y::-
Le chef de bureau arrête ses décisions dans le3 conditions ' ;.,?'"• j j
?
suivantes : . . : ;:H|
• ' ' . ' ' " _ ' • . . ' " ' • ••••.'.'.••'• ^'--'lir!!
-l'adjoint au chef do bureau est systématiquement consulté,1, '•!
- ' •••" • • . ^ -»' •>/. î
11S?:
•V"
ARTICLE TOI! ' :..Î.:-:V * .• > / ~ . ••.•v* :?••*—
•"• : -u'i
ARTICLE IX
-
' ' ' • • * . ,
a.
• .Les fraia de location et d'aménagement des locaux ainsi que -F
AÏÏTICLB X •
•?.i
Bonn, l e 20 F é v r i e r 19.70 Bonn , l e 20 F é v r i e r " 19-fo
Le M i n i s t r e '
F é d é r a l de l a Défense Pour le Ministre et par Délégation
Le Délégué Ministériel pour l'Armement
: - J. .BLANCARD - -
' P a r d é l é g a t i o n du
Sêcréta'iKi d'Etat
^
-A" *
lùWly/ù
T 0132/94500/99406^
Zo -ot- ">
INSTRUCTION
Zof
, • V :,J"^. W9SËÊÊM- JÊSÊËÊ
- —,- - POUR -LES -BT3HE.AUX -B3- PROG&ttiKESr !.. ^ ^ i i - ^ i l ^ ^ ^ ^ ^ ^ J
FR/JŒO-ÀliLSv/JÏLS 12LAÏÏ,. îiOT ET ROLA1ÏD I ET II..'. y .xW^^M&ëMM^
-i-i-r--^-'•=nvï~ •-
<ï«.*g*iS.V< !
: Cette instruction est relative à l'application des'dl'sposîtrônU.
de la convention franco-allemande pour les bureaux de pr o grandes, EILÂÏÏ, HOT,-.""
R0LA1ID I ot I I en date du 20 février 1970. . . • •^s&*ï~Z~3®m£».
Chaque' bureau de programme se compose d'éléments des ;deux pays .,"
et agit vers l'extérieur en tant.qu'organisation gouvernementale commune. "••'"'*
I.C":
ARTICLE I - Subordination.
Sur le plan technique, les bureaux de programmes sont sùbordoa
nés : - -
• - au Comité de Direction LULAïî, HOT pour ces programmes ;
- au Comité de Direction H0LAI3), pour les programmes K0LA7ÎD ï
et ROLAKD i i . •:•.-. ; p ; ^ : : , . . ' ^ w
Leurs membres relèvent, sur le plan administratif,-do ''.'leurs/'''''"'
autorités nationales. • . .-îï^tX •'•• -•• -...
• - ... -..^.^«^ii
— . , : .<~;._-..
2.2 - En tant qu'organes executifs, les- bureaux de progresses -^-;
ont les missions suivantes :• ''- " . . .. \:4llV.-:
2.2»! - Prendre toute décision conformément à la conven- : ^ :
tion ; • -,-:• :^^Siir
2.2.2 - Exécuter les directives des comités de ôlx^fâoa'Y^r^
. • ':'"• ''^-sîi^fc.--
2.2*5 ~ Demander l'avis de3 différentes commissions'exis-rT/';'--
tantes pour des questions spéciales et se.faire :':,/S.r
remettre leurs documents et résultats de travaux. :;'"" \
"*• Ils sont habilités à convoquer ces commissions.; . ' :ï: "
2,2.4- Prendre des mesures appropriées, afin d'amener les-
autorités nationales responsables du projet et les
comités de direction à prendre, en te:aps voulu, le3
décisions nécessaires. Donner, aux autorités natio-
nales responsables du projet toutes les informa- '
lions que celles-ci désirent ;
*
2.2.5 - Transmettre aux autorités nationales responsables
. du projet les décisions et directives des codâtes
de direction ;
2.2.6 - S'assurer auprès des industriels que les travaux
- sont exclusivement orientés vers la poursuite' '""""" -
.des "buts visés' par le cahier des charges, '-'',.
- sont exécutés de la manière la plus efficace et
la plus rationnelle sur les plans technique et
économique,
- se tiennent dans le cadre des délais eirdes --
frais'fixés, . .,,
et en rendre compte, au moins tous les trois mois,
aux comités de direction et aux autorités natio-
nales responsables du projet. : . _'_
Pour exécuter ces tâches, les bureaux de program-;. . .;
mes sont habilités à recueillir des informations "^'"J
directes auprès des.industriels, y compris par :^&ï
des visites sur place portant sur l'avancement " ; £ , :
des travaux. '.:"•'
2.2.7 - Conseiller ot assister, sur le plan technique et;"': ;;;
des délais à respecter, les centres d'essai lcr.2;' .'"1
de la préparation et de l'exécution dos oxperimen-r.. '
tationo ; - \-^P??.-.
• 4 »/ • »
-2.2.0 - I n f b m e r .les servic&s nationaux de svu^eillaasceftï-^^^Sy^
"""^ " " '•'""dès-fcravaicc-et• ceicc do-contrôle àe.Jiv^lli^jSMMX^^^
auprès des industriels, des détails technicités-, da/v-^-ffp'j
projet d^éïudû^'xmi pourraient être importants ..:"«*&>.•
pour une ultérieure fabrication en série. ; ":>.-••
iiiiini iriniii*
. r P a r - d é l é g a t i o n du
-Secrétaire d'Etat
^IÂTÎAM^I .--•^•i^ryi
I 7 T, i
^ i ^ ^ S*£Ç^rt?*îîI
S ^ &*'•'•'ï S~ît?~ '^tàj*r2£3i
MINISTÈRE D'ÉTAT
CHARGÉ DE LA D É F E N S E NATIONALE
LE DÉLÉGUÉ MINISTÉRIEL
POUR L'ARMEMENT Paris, le
Le D é l é g u é M i n i s t é r i e l p o u r l'Armement
a-
a ./ . •
2) - Le Chef du bureau des programmes a la responsabilité
de prendre les décisions qui s'imposent dans le cadre des directives
du Comité Directeur, pour assurer la bonne fin technique dans le
cadre d'un budget serré.
3cfâ
11 WM|l£UWtlJUL|IU.I
w«w» T"*- r * * 4»m~h v «•
5 - w s s a ^ -ïps^j-r » ^ M
ANNEXE IV.17
Accord intergouvernemental franco-allemand MILAN
ipctobre 1970. £ '^ï..
'ACCORD
.conclu entre
et
le Ministre d Etat
chargé de la Défense Nationale-
de la République Française
sur
•*m&
1 Etude et au développement
du système d ' a r m e MILAN
i-^'.smsEK":.-r:
; l .
Entre t
i
Et :
3-M
A R T I C L E -- I
• i
• • ' • ' . • • • ' i
A R T I C L E II i
• . • ' i
•31 x • 1 0 / • « •
-3 -
A11IC L E III
• «•/•••
3Q
. •: • . ; •••..-.•• .= . •••".••. -i..v .. -.->•;'••'.• - • :.. -
.-4 -.:
•^v-'-^y»:
Â'R.T I C L B W - I T : # ^ : $ ^ « ^
".-•.. r-V'"1"
A R T I C L E V
;
'.: Toutes ies dispositions çle l'aocord des 19 Mars
12 Avril 1963:et de l'accord complémentaire du 2 Mai 1966 j
continuent de s'appliquer dans la mesure oh. elles ne sont pas '
modifiées par le présent accord complémentaire. -
A R T I C L E VI
j^ Bonn
4L TT -
u n1
le '376- Le
:
%\&-
ANNEXE au-DEUXIEME ACCOHD COMPLEMENTAIRE
à l'ACCOED FRANCO-ALLEMAND des 19 mars - 12 avril 1963
RELATIP à 1*ETUDE et au DEVELOPPEMENT. du SYSTEME d'ARME "MILAN"
ir /-/*"•_, -
ANNEXE IV.18
Accord intergouvernemental franco-allemand MILAN
(production et achat en commun, 1re tranche) : 6-16
février 1973, et accord complémentaire des 30 août-
11 octobre 1974
.! A
ACCORD'
et
3iT
PREAKBU1E
Article T.
la première tranche de 10 000 missiles et 200 postes de
tir du système d'arme antichar MILAN, dont le lancement a été pré-
vu par l'article III du 2ème accord complémentaire en date du
25 octobre 1970, sera réalisée dans les conditions définies au
présent accord.
Article II.
La première tranche visée ci-dessus comprend :
313
- 3 -
!
: ~ matériel de soutien 2° échelon . K 20
; - RFA 20
\ - matériel de soutien 3° échelon FR 3
- RFA 0
: - matériel d'instruction "DORAND 143" FR 28
| RFA 15
I - - postes de tir livrés en rechanges FR 20
| - trépieds allongés RFA 100
I - chariot de transport RFA 20
j
1*ensemble de ces matériels seront conformes à la défi-
nition provisoire du système d'arme telle qu'elle a été approuvée
par le Comité de Direction à la date du 5 juillet 1972 et compte
tenu des modifications ultérieurement approuvées par le Comité
de Direction.
Article III.
les principes d'organisation adoptés au niveau des
services officiels pour le développement du système d'arme MILAN
en exécution des accords rappelés dans le^préambule continueront
pour l'essentiel à être appliqués pour la production de la pre-
mière tranche prévue à l'article I. ci-dessus, selon les modalité
32-i
!
. --5 -
• - . !
ArticleÏV.
Les livraisons des matériels commandés au titre du pè-
sent accord devront, pour l'essentiel, s'effectuer selon les
calendriers ci-joints en annexes.
Article V.
5.1» - Le coût des fournitures prévues à l'article
II ci-dessus, ainsi que les frais complémentaires des deux
gouvernersents qui y sont afférents sont évalués comme suit J
• »«/••*
- 6 -
i
• I -• a) le coût total d'approvisionnement des matériels
d'un même type est supporté par chacun des gouvernements pro-
portionnellement au nombre des matériels de ce type qu'il ac-
quiert.
•s '
ArtieleJT.
1, - Le ou. les marchés d'achat s'efforceront de cou-
vrir la plus grande partie possible des travaux pai' un contrat
à prix forfaitaire, éventuellement révisable et c-n ce cas établi
aux conditions économiques de l'article 5 paragraphe 5.1• ci-
dessus» les dispositions législatives et réglementaires française;.
en. matière de prix et de contrôle de prix seront appliquées ;
toutefois, en ce qui concerne les commandes exécutées en R.F.A»
les conditions habituelles de contrôle des prix en E.P.A. seront
appliquées.
-s -
Article VTI.
Conformément à l'accord intergouvememental des' 19 août
et 7 octobre 1970 sur la répercussion des tances sur le chiffre
d'affaires dan3 le cadre du financement des programmes ïŒL-Aïï,
HOT, ROLAND, les impôts sur le chiffre d'.affaires qui seront à
payer pour les prestations financées en commun dans le cadre du
présent accord, "seront toujours supportés par le gouvernement
du pays dans lequel ils sont prélevés.
Article VIII.
Les parties contractantes fixeront avant le 30 juin ï 975 «
les dispositions applicables aux séries suivantes. Elles convien-
nent en outre que, si.d'autres pays désirent s'associer au pro-
gramme MELA17, elles rechercheront un accord entre elles pour
fixer les conditions d'une telle association.
2>2.5
«w y *s»
Article I.
ZZ-l-
Calendrier prévisionnel
xu QûwX
rUo i • -.
" des l i v r a i s o n s
de m a t é r i e l s HIIAN.
î) - Postes de tir
EFA
3ème trimestre
10 10-.
4ème trimestre
10 10
5ème trimestre
6èoe trimestre 15 15
7ème trimestre 15 15
20 20
8ème trimestre
20 20
9ème trimestre
9ème trimestre 10 10
20
2) - Matériels d'instruction
("Dorand 143")
4ème trimestre
5ème trimestre
1 1
6èœe trimestre
4 4
7èae trimestre
5 3
9ème trimestre
5 3
13
3) ~ Matériels de soutien 2ème échelon
'4ème trimestre
5ème trimestre
6ème trimestre 4 4-
7ème trimestre 5 3
8ème trimestre 5 3
5 3
s u i W ^ l a ^ i l ^ l o g a ? o«ie ? usine, à l a f i n . „ .2 »T» eS'ts'S
" i l M =n«î ^• n n o A.?itL„? ae chaque tr:
3a?
? . Ac ACCORD COMPLEMENTAIRE
A L'ACCORD .
ex
323
PSEAMBULE
53o
ARTICLE I
1 DM = 1 , 9 0 F
ARTICLE^II
/k i-, / y
(Dr.* P.ifltler)-;
I.O.A» EARTHS
33-1
ANNEXE IV.19
Accord intergouvernemental franco-allemand HOT: 5
mai 1971.
3 Accord Additionel
entre
et
sur
HOT
Ï&L
TROISIEME ACCORD ADDITIONNEL
Entre
- l a République F é d é r a l e d'Allemagne
r e p r é s e n t é e par l e JBundesminister der Vé^rteidigung
BONN, Ermekeilstrafie 27
et
- la République Française
représentée par le Ministre d'Etat chargé de la Défense Nationale
H , rue Saint - Dominique, PARIS 7èmè.
PREAMBULE
' ARTICLE 1
ARTICLE 2 . * ••
ARTICLE 4
ARTICLE 5
3SJ-
ARTICLE 6
llî
)
ENTRE
LA R E P U B L I Q U E F E D E R A L E D ALLEMAGNE
R E P R E S E N T E E P A R L E MINISTRE F E D E R A L DE L A D E F E N S E
ET
• LA R E P U B L I Q U E FRANÇAISE *• ,• ,
: ; :
• ) •'.' ' '* . SUR LE .•••.-. '••.'/• ;. '
H O T - " •
3<fO
35-701-R-405.
"?;*t<r<
A.L'ACCORD FRANCO-ALLEMAND DES 10.ET Ifi JANVIER 1064 s
SUR LE DEVELOPPEMENT.DU. SYSTE.ME D'ARME HOT •'
- entre
et
La République-Française •• . \ . '
3<ft
I
ARTICLE V
3) A cet e f f e t :
i
.4
• et la remise en état des matériels mentionnés en 3 ) ,
4) et. 6 ) . ••-.".
* * * /, •
3v3 :?
A
' : • • ' * . - - ' . .
• ARTICLE 4 •
En p l u s de l a somme g l o b a l e de 142,4 m i l l i o n s de FF f i x é e
dans l ' a c c o r d - d o s 10/16.1.G4 e t dans l e s accords addition-
nels des 2 3 . 9 / 5 . 1 1 . G G , 3 1 . 1 0 / 1 0 . 1 1 . 6 7 e t 5 . 5 . 7 1 , e t pour.Vi;încr
bien, dans l e s d é l a i s f i x é s , l e s t r a v a u x convenus, l e s Par-
ties Contractantes c o n v i e n n e n t de f o u r n i r une somme .supplé
m e n t a i r e d ' u n montant maximum : d o .
85.000.000 FF .
c'est-à-dire 42,5 millions de FF pour chaque pays.
ARTICLE 5 .•".•'
ARTICLE f.
".../... 3H-5
- 6 ;-..,-
• • - • . •
' • • ARTICLE 7
.Toutes les d i s p o s i t i o n s - d e l ' a c c o r d des 10 e t 16 j a n v i e r
1964 et des accords a d d i t i o n n e l s des- 2 3 . 9 . / 5 . 1 1 ..66,
31.10./10.11.67, 5 . 5 . qui ne sont, pas c o n t r a i r e s ' a u x
d i s p o s i t i o n s du présent accord r e s t e n t v a l a b l e s . ' .
ARTICLE S
vu
3«.Ê
•ANNEXE AJU QUATRIEME ACCORD. AODITIOKNEL A L'ACCORD
'. "FRANCO-ALLEMAND DES.10/16 JANVIER 19.64'
' .:'.RELATIF A L'ETUDE DU' SYSTEME D'ARME MOT
2><fh
ANNEXE IV.21
Accord intergouvernemental franco-allemand HOT
(complément et révisions de prix): 15 août-10
octobre 1974.
0*CT. ^
5ème ACCORD ADDITIONNEL
entre
e t
3*f8
Projet du 29 mai 1974 - t-<,
Préambule
3m
-2 - .____ _J
:
A R T I C L E 1 "
• - - • • • • . i
A R T I C L E 2
A R T I C L E "5
(3,. Sc^M^r )
I.G.A. HAKHE
âsi
ANNEXE IV.22
ENTRE
et
sur
lït
PREAMBULE ' '
3b2,
ARTICLE 1
"" ' ' ' t
ARTICLE 2
3>S5
-••5 -
ARTICLE 3
yïs«
1
-6 -
.6 Les contrats avec l'industrie seront conclus, au non des deux états,
par le gouvernement français selon le droit français et en applica-
tion des formes connues des services du gouvernement allemand. La
conclusion des- contrats n'interviendra qu'après approbation par les
services compétents du gouverner.ent allemand.
^>S7-
Chaque partie contractante a le droit d'envoyer des observateurs
aux admissions finales qui ont lieu dans lé"pays de l'autre partie
contractante.
ARTICLE k
Pelais de livraison -
• • • • . ' ' . *
Ces montants ont été calculés sur la "base du document BPFA Iî°
750909 approuvé par le Comité Directeur le 2h Septembre 1975
- 20,185 MFP )
r
Pour les Gouvernements
- 16,281» M»l. ) Français et Allemands
5.3 Pour maintenir les charges financières des deux parties contractantes
dans un rapport aussi constant que possible pendant tou'ùc la
durée d'exécution du présent accord et pour éviter autant que
- possible :•
3>Qo
-10 -
TL
- 12 -
3£3>
6 ' ' . ' . • • " •
.-•/.•
b ) Deuxième cas
L'une des deux p a r t i e s contractantes e s t amenée à poursuivre
seule e t pour ses propres besoins l a f a b r i c a t i o n en s é r i e de tout!
ou p a r t i e du système d'armes. Dans ce cas e l l e se mettra d'accord!
avec l ' a u t r e p a r t i e contractante sur. l ' u t i l i s a t i o n par l ' i n d u s t r i e
des o u t i l l a g e s spécifiques existants.. Les p a r t i e s contractantes" \
pourront mettre fin au récime du pouvoir de d i s p o s i t i o n comizun
des outillages spécifiques à u t i l i s e r pour l e s seuls besoins de
l ' u n e d'entre e l l e s en appliquant l e s p r i n c i p e s suivants :
3 ^
17 -
ARTICLE 8
Cessation anticipée
ARTICLE 9 •• • • .
Développement et poursuite,du programme,- Etats tiers intéressés
ARTICLE 10
Responsabilité c i v i l e
AETICLE 11
u
0.U DELPECH
Annexe à l'accord franco-anwmnnçl
sur un programme de production-et d'achat en connnun
du-système d'armei ])QT
Tranche 1 A 1 B TOTAL
livraison à
partir d e . . . fin 1977 f i n 1978 f i n 1979 f i n 1980
\ uantités
çpncTjvdêes ,
finitions
fastes do t i r
version s t a b i l i s é e 32 32 32 110
P F) (2) (7) (10) (19)
.els de
çoutien
ème échelon
F : G, M 2 10 10 6 : 9 G : .32
M :11 M : 34
R D : G, M, H 1 14 40
13 12
3?^
ANNEXE IV.23
Avenant n°4 à l'accord intergouvernemental Roland (fin
d'étude Roland II et industrialisation Roland I) :
27 octobre 1972, et modificatif du 14 décembre 1973.
flVBHAHT n° 4
A"L f ACCORD FRAKCÛ-A1LEKAED BU 19 OCTOBRE 1S64
entre
et
P R E A M B U L E
A R T I C L E 2
A R T.1 C L 5 5
/
4.~
5.2. - •
a) Construction pour l a République Fédérale d'Allemagne de 2 postes
de t i r ROLAED I I complets y compris l e s pièces de rechanges, de
60 missiles ROLAED I I , d'un jeu d'él&nents spécifiques ROLAHD H
pour simulateur e t montage de ces éléments sur un simulateur
ROLAHD I ;
ARTICLE 4
'ARTICLE 5
«../ « •.
?>n
a) 255 millions ds francs pour la. République Fédérale d'Aile-signa,
sous la.réserve ospriaés à l'article 15, paragraphe 15.1, alinéa a)
ci-après,
A R T I C L E 6
6.2 - Cfcs wtô*xh£s dt-vwat eUref pour les tr&Wft «ssenttelo» conclus k prix
£at£a£tsùci3f é\il&tvïïl*,a>Mà- dsisé)àks. ; U KOAte*Jfc des tœYft-Jel^tâ •
ne pourront pas faire l 1 objet de priz forfaitaires sera assorti d'un
7.-
6.4.- Sa ce qui. concerne l'étude ROLAED II, ce-ou ces marchés comporteront
conformément à l'alinéa 3«3« du paragraphe 3 de l'accord du 19 octobre
1964 une disposition selon laquelle les droits de reproduction gratuits
des matériels appartiendront aux deux Etats, chacun se réservait de
pouvoir les exercer librement dans son propre pays et pour ses propres
besoins.
A R T I C L E 7
A R T I C L E 9
A-R T I C L E 10
ARTICLE 11
-A-B-T-I-Cli-E 12
A R T I C L E 13
A R T I C L E 14
A I D I C L E 15
A R T I C L E 16
A R T I C L E 17
C A L E N D R I E R
3*9
Modificatif au freine avenant
à l'accord intergouvememental
ROLATO
du 19 octobre 19$U
Préambule :
Article 15a .
A
tf'uyV/*AMS
W$
T 36-412-R-4o5
^-Praambel
Im Laufe der Gesprriche vom 21, und 22. Juni 1973 zviseber:
dem Ministre des Armées und dem Bundesminister der v er-
teidigun^ hat der Eundesminister der Verteidîpurv* den
V'unsch ausjredrûckt, den Terrain fur das der Bundesretmblik
Deutschland in Paragraph 15.1 des Artikels 15.des 4, Zu~
satzabkommens vorbehaltene Recht, aus de.m Pro«ramm auszu-
sebeiden, un ein Jahr zu verschieben und ^at vor?.ascb.la-
gon, die finanzielle Beteiliçrunq der BundesreTuiM.iV ^sut^c^-
lancî auf 125 Millionen Peutsche v!ar*' einschlie^licb. ,Tr*at:z--
steuern zu erhoben.
Der Ministre des Arr.ées liât sicb mit dieser». Vor?cYla«» e^n-
verstanden crkl?rt.
B^f
• Artikel' 1 5a
- 3 -
15a 4) Fur den Fall, daB die Bundesrepublik Deutschland
von diesem Riicktrittsrecht Gebrauch macht, wird
der Beitrag der Bundesrepublik Deutschland zum
gemeinsamen Programta in Abanderung von Absatz 2,
4 und 5 des Artikels 5 des 4. Zusatzabkommens auf
die Gesàmtsumme des Gegenwertes der Pauschalsumme
von 5o Millionen Deutsche Mark in Franzôsischen
Franken zum Wechselkurs von 1:1,5875» abzuglich
der deutschen nationalen Steuern und des Gegenwer-
tes der Pauschalsumme von 75 Millionen Deutsche
Mark in Franzôsischen Franken zum Wechselkurs von
1:1,725o2, abzuglich der deutschen nationalen Steu-
ern, beschrankt.
\s i/f. ./?/•''•'. /• •• /
3^
ANNEXE VU
Comité militaire tripartite en 1959.
Comité Directeur
Délégation française
Délégation allemande
Général BRAUNIG
Monsieur BENZ (interprête trilingue )
Délégation italienne
Général CASERO
Colonel CAMBOSU
Colonel COSCIA
Commission II (Engins)
Délégation française
Général RENAULD (I.F.P.A)
IMC JOYAU
Délégation allemande
Général MAYER
Délégation italienne
Général CIGEZZA
Groupe A (Sol-Sol Courte Portée)
Délégation Allemande
Mr HEDWIG (P2 )
Délégation française
Lieutenant-Colonel QUINART
Sous-groupe Al (antichars)
Lieutenant-Colonel QUINART
Sous-groupe A2 (marine et air)
IMP BASTIEN-THIRY
Groupe B (Sol-Air)
IMC JOYAU
Sous-groupe Bl (haute altitude)
Colonel BENOIT
Sous-groupe B2 (basse altitude)
IMC JOYAU
Sous-groupe B3 (très basse altitude)
Lt-Col JANIN
Groupe C (Air-Air)
Groupe D (Sol-Sol tactique)
Lt-Col FAUGERE
Commission IV (Terre)
Délégation française
Général de CHERGE
Lt-Col de CHARNACE
IMC PRETTE
Groupe A (Chars)
Ing.Général MOLINIE
Colonel ARKWRIGHT
IMP ROBINEAU
Groupe B (antichars)
Lt-Col QUINART
IMC RIVALS
IMC PRETTE
IMP BASTIEN-THIRY
Groupe C (Défense N.B.C)
Colonel de CLERCQ
IMP MOULIN
IMP BOVAGNE
Groupe D (Génie)
Col TERRIENNE
Col GILLOIS
Col MARTIN
IMC BRINDEAU
Groupe E (Défense Aérienne contre avions volant bas)
Lt-Col JANIN
Commandant du JEU
IMC MIRABEL
Groupe F (Moyens de feu pour tir sur zone)
Lt-Col CREPIN
IMC GUILBAUD
Groupe G (Véhicules de servitude)
Lt-Col PERRODON
IMC BOFFOCHER
IPTA CANTAREL
Groupe H (Cartouches de moyenne puissance)
Col RIOU
Commission VI (Electronique)
Délégation allemande
Général KARN
Délégation française
IMG RIBES
IC ALBAGLI
IMC ASSENS
Lt-Col ARTIERES
Délégation Italienne
Lt-Général SANTARCANGELO
W»
ANNEXE VI.2
Accord pour l'étude et la fabrication en commun du
véhicule de la classe A (0,51) : Italie, France, RFA, 26
juillet-19 août-4 septembre 1966, et annexe A
(caractéristiques militaires et spécifications techniques).
ACCORD POUR L'ETUDE ET LA FABRICATION EN COMMUN
DU VEHICULE DE'LA CLASSE A
( 0,5 t ) -
o<<>
CF.
En vue d.'étudier et de fabriquer en commun le véhicule de
première catégorie de la classe A (0,5 t), ci-après dénommé véhicule
de commandement et de liaison (VCL),
la République Fédérale d'Allemagne, représentée par le
Ministre de la Défense, à B O W ,
la République Française, représentée par le Ministre des
Armées, à PARIS,
la République Italienne, représentée par le Ministre de
la Défense, à ROME,
se référant au protocole tripàrtite du 28 novembre 1957 sur
la coopération dans le domaine des conceptions militaires et des
armements,
sont convenues de l'accord suivant :
t
1. OBJET DE L'ACCORD -
1.1 - Le présent accord a pour objet de définir les condi-
tions de la coopération entre les 3 Hautes Parties
contractantes, en vue de l'étude et de la fabrication
communes du VCL destiné à équiper leurs forces armées.
1.2 - Les spécifications techniques, qui tiennent.compte des
caractéristiques opérationnelles relatives au VCL,
font l'objet de l'annexe A qui fait partie intégrante
de cet accord.
1.3 - L'accord couvre la totalité du programme, jusques et
y compris la fabrication en série du véhicule de
commandement et de liaison.
2 . PROGRAMME -"*
„ 2.1 - Le programme, objet du présent accord, comportera
les phases suivantes : -
PHASE 1 : Concours pour l'établissement d'avant-projets,
PHASE 2 : Etude, réalisation et expérimentation de
prototypes,
PHASE 3 : Réalisation et expérimentation de la présérie
de fabrication,
PHASE 4 : Fabrication de série.
2.2 - Le lancement des phases ci-dessus énoncées fera l'objet
de décisions des Hautes Parties contractantes sur pro-
position du Comité Directeur, prévu à l'article 3 ci-
après.
._EJflJ»tt£»6flL -
6.1 - L'établissement des avant-projets so fora gratuitement ;
aucun moyen budgétaire n'est donc prévu pour la phase 1.
1 1 . CLASSIFICATION -
Sauf cas particuliers pour lesquels le Comité Directeur en
déciderait autrement, les documents relatifs au programme reçoivent
la classification-"diffusion restreinte".
<_j.o£
ANNEXE A
CARACTERISTIQUES MILITAIRES ET
SPECIFICATIONS TECHNIQUES
RELATIVES AU VEHICULE DE CO/AiANDEMENT ET DE LIAISON (VCL)
(NOUVELLE GAMME)
1. CLASSE DU VEHICULE -
0,5 tonne.
-(La "clause" représente le tonnage utile transportable en tous
terrains).
2. EMPLOI PRINCIPAL - •
Véhicule tactique de 1ère catégorie le plus léger de la
gar?.rr.â utilisable dans la zone de' combat, principalement comme véhicule
de commandement et de liaison (VCL). Il ne se substitue pas au véhi-
cule de combat répondant aux mimes missions.
Intéresse toutes .Arrr.es et tous Services.
3. CAPACITE - ' .
3.1 - Le VCL doit être apte au transport, en plus du
conducteur, de :
- soit'5 combattants légèrement équipés,
- soit 3 combattants équipés et armés, avec leur
paquetage, plus deux postes de radio moyens de
campagne,
., - soit 1 à 2 combattants, plus des équipements
matériels ou armements dans la limite de la charge
utile. -
3 . 2 — Le VCL doit être apte à tracter, en charge, une
remorque dont le poid9 total, charge comprise, est
de 500 kg.
4.3 - Autonomie
4.31 - Cette qualité doit permettre au VCL de se
déplacer sans ravitaillement et sans soutien
loin de ses bases, même isolement, de jour
comme de nuit et quelles que soient les
conditions météorologiques.
4.32 - Distance franchissable
Le rayon d'action du VCL (avec éventuellement
sa remorque e't charges maximales autorisées) ne
devra pas être inférieur à 800 km sur route,
cette distance étant parcourue à une vitesse de
croisière de 60 km/h.
L'emploi de nourrices d'appoint de carburant
est autorisé, sous réserve que leur fixation sur
le véhicule soit prévue, et que le carburant
supplémentaire ainsi transporté fasse partie du
poids à vide en ordre de marche,
4.33 - Conduite de nuit
Le VCL doit pouvoir recevoir un équipement de
. conduite de nuit (3) lui permettant de se mouvoir
de nuit sans feux visibles.
.4.34'- Aptitude aux climats extrêmes
Le VCL doit pouvoir être utilisé sans précau-
tion particulière sous des climats dont les tem-
pératures extrêmes sont - 31° 5 C et + 51° C.
L'emploi de dispositifs additionnels particu-
liers n'est autorisé que pour des conditions
climatiques autres que celles prévues ci-dessus.
4.35 - Facilités d'entretien et de réparation^
4.351 - Entretien :
Les opérations d'entretien à la charge du
personnel de conduite devront, dans toute la
mesure du possible, se limiter a la vidange du
. moteur et au nettoyage ou au remplacement des
filtres.
La périodicité de ces opérations ne
devra pas être inférieure à 5000 km ou 100 heures
do marche.
m ii r -i
4.6 - Protection
4.61 - Protection NBC
Sur le VCL, il est admis que le oersonnel
transDorté aura recours aux moyens individuels
de protection.
Par contre, la protection du véhicule, et
éventuellement de la charge, sero. recherchée
•contre les effets initiaux directs ou secondaires
et les effets différés de.l'explosion nucléaire
et des agents biologiques et chimiques, l'accent
étant mis sur la protection nucléaire.
4-1-0
4»62 -Décontamination
L'organisation du VCL devra permettre une
décenta-in^tien rapide et aussi complète que
possible (en grande oartio par los moyons et \o
personnel de bord);
5 .4 - Suspension
Les c a r a c t é r i s t i q u e s do l a suspension devront ê t r e
. .«les suivantes : s .
- roues i n d é p e n d a n t e s ,
- grand débattement, avec f l e x i b i l i t é v a r i a b l e î
élevée autour de l a p o s i t i o n moyenne, f s i b l e
aux r.pproches des' l i m i t e s do débattemont,
- amortissement i m p o r t a n t , •'-.•. f .
- butées é l a s t i q u e s pour talonnomont e t rebondis-
sement,
Tous l e s organes de suspension devront ê t r e largement
c a l c u l é s , l ' a p p e l aux s o l u t i o n s techniques l e s plus
modernes pouvant ê t r e f a i t s i n é c e s s a i r e .
Le confort de l a suspension en t e r r a i n v . i r i é , a u t o r i -
sent dos v i t e s s e s é l e v é e s , s e r a considéré comme une
q u a l i t é importante en m a t i è r e de m o b i l i t é .
5.5 - Pneumatiques
Les pneumatiques s e r o n t c h o i s i s de manière à présenter
l e s m e i l l e u r s q u a l i t é s de m o b i l i t é en tous t e r r a i n s .
Ils seront pris si possible dans une dimension du
standard international, une nouvelle dimension pouvant
cependant etre retenue s'il s'avère qu'elle procure
des 'avantages déterminants»
Les pneumatiques devront éventuellement pouvoir rece-
voir un dispositif à affaisseront 1 iraiU autorisant^
lo roulage à plat sur un kilométrage limité.
5 .6 •- Freinage
5.61 - Le dir.pof.itif de freinage principal devra
permettre sur sol sec adhèrent horizontal a
50 km/h une jc'célération moyenne dé :
- 7 m/s/s sans remorque,
- 5 m/s/s avec remorque de 500 kg, si celle-
ci n'est pas freinée.
5.62 - Le frein auxiliaire devra permettre au véhicule
chargé sans remorque, sur sol sec adhérent
horizontal :
- une décélération minimale de 2,50 m/s/s,
- une immobilisation à la montée comme à la
descente sur pente de 50 X.
5.63 - Le dispositif de freinage devra .conserver son
efficacité môme après des évolutions prolongées
en terrain boueux nu dans l'eau. '
5,7 - Equipement électrique
5.71 - Tous les appareils de câblages électriques
utilises seront du type standard étanche, anti-
parasite, prévus pour résister aux vibrations,
aux agents chimiques ou atmosphériques, pour
fonctionner dons les conditions climatiques
extrêmes (- 31° 5 C, + 51° C) e t c . .
5*72 - Le schéma d'installation électrique sera
conforme à l'accord F I N M B E L 12 E 2, l'implanta-
tion du tableau de bord sera conforme à l'accord
F I N A E E L 14 E 2.
I
AVENANT n° 1 à 1» "Accord Intergouvernamental classe A w
• •<?••••>
s
Vi
t^lf
ANNEXE VI.3
Protocole n° 1, en date du 9 mai 1968.
•''•. PHOTOCOLE n.1 EN DA'Jg 9 MAI 1966
Rôles respectifs des trois Etats Associés
en ce qui .concerne l'application des clau
ses des marchés d'étude et fabrication de
prototypes Y. C L . dans lo cadre de l'ac-
cord-intergouvememental. '
1/- FINANCEMENT -
1-1 -Engagement ~
Pour le financement de l'étude et réalisation de pro
totypes, prévu par le paragraphe 2.2. de l'accord in.
tergouvcrnemental et décidé par les Hautes Parties
Contractantes, il es't convenu que des lettres (anne-
xes A1, A2 S A3, A4) régleront l'engagement de la dé-
pense et le mandat à donner à chacune des autorités
contractantes par les deux autres pour la passation
des marchés.
Copies de ces lettres seront adressées au Comité Di-
recteur.
1-2 -Financement -
1-2-1 -échéancier -
Chaque Etat' mandataire portera à la connaissance du
Comité Directeur, l'état de prévision des payements
à effectuer au titre du marché pour lequel cet Etat
a. éj;é mandaté.
Du fait du caractère prévisionnel de ce calendrier,
il est convenu que les Etats devront rembourser les
dépenses réelles de chaque Etat mandataire dans les
conditions prévues au paragraphe 1-2-2 ci-dessous.
<Hs*
- 2 -
^16
11/ -ATTRIBUTION 'DBS RESULTATS 2T D;.':S PROTOTn^JS -
yi
Elle consistera notamment:
a) à suivre l'exécution du marché pour en.apprécier
l'état d'avancement et déterminer éventuellement
la responsabilité du Titulaire en cas de non re*-
, spect des clauses du marché;
b) à viser les demandes d'acomptes des trois associés
pour ouvrir le droit à paiement;
c) à donner un avis sur les demandes éventuelles de
sursis de livraison ou de prolongation.de délai, so].
licites par le Titulaire.£:
Les deux autres Services nationaux désignés dans les
marchés, reçoivent - dç la part du troisième - déléga.
tion de fonction et de; responsabilité pour la part exé_
cutée dans leur pays et lui apporteront leur concours.
Chaque Service délégataire appliquera sa propre régie
mentation en matière de surveillance dans la mesure où
les dispositions de celle-ci ne sont pas contraires à
celles du pays de la firme du Titulaire,
La mission éventuelle des Services de surveillance,en
ce qui concerne les épreuves d'acceptation sera défi-
nie ultérieurement en même temps que les modalités
d' exécution de ces épreuves.
IV-2-1«-Paiements au Titulaire -
• Ceux-eav seront effectués sous la responsabilité de
l'Administration contractante.
w
IV-2-3 -Propriété industrielle -
Toute u t i l i s a t i o n par le Titulaire ou ses associés de
d r o i t s de t i e r s en matière de propriété i n d u s t r i e l l e
sera soumis à l'accord du Comité Directeur par l'Admi
n i s t r a t i o n contractante qui fera connaître au 'Titulai .
re l a décision prise; i l incombera à l'Administration
contractante de vérifier l'existence des brevets et
des inscriptions de licence correspondantes, avec le
concours des Services nationaux des deux ;3tats asso-
ciés. •
IV_2-4- -Transport - Formalités douanières -
L'Administration contractante n o t i f i e r a au Titulaire
comme prévu dans les marchés l e s procédures en matière
de formalité douanières et de transport ci-3ointes en
annexes B. 1, B. 2, B. 3 . -
H 19
ANNEXE VII.1
r"&kf
"'/' KS-70-S} Ufbeln
605-52-70 M » rr 1
,'•' ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE
DTAT Salnt-CIsud
K^y* —"Monsieur le Directeur de
':' TÉLEX Creusot Loire
- « 0 1 8 0TA7-SO.0U ,'-_15j rue Pasquier
.15 - PARIS Sème
NT ; DATE ET RÉFÉRENCE :
•s--
O B J E T : Commercialisation des chars de la famille AMX 13 tonnes,
Dr. Gu .
Ad
^ S •! Je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance
Cr.
Dr Adjf.
S de ma'considération distinguée.
2<
P. le Dlwttour :hr:r'.io c'w Armements Terrestres
/ ' ' • - lr.s ? . L'ing^i- >•: r:.;.-:. ! i-.i.'" :'" =•• -ntt.t
I - 1 . '
Cor.sei! ! ! . • • .
,iT
G", h! . I '
•xx Cri. .Y. J
C.-.. M 3
Ci.. ;.'.:• 4
S:* A i n .
Sce 1 o.vf.t. .
Sce Ac.V.
^p.
— REÇU LE 3.-.^.J^.,A|i2t MASSARD"
i RÉPONDU LE
«1 • ' ~
ÉCRIT LE
EasrasKïaïairoïBKresiBisïrBRKSSws^BîïrjBi
4to
A N N E X E
NORVEGE .
DANEMARK •
AUTRICHE
ITALIE
GRECE
YOUGOSLAVIE
ESPAGNE
IRAN
PAKISTAN
AFGANISTAN
" INDE
MALÀISIE
SINGAPOUR
INDONESIE
THAÏLANDE
ARABIE •
IRAK
LIBAN
KOWEÏT
GOLFE- PERSIQUE
TURQUIE
MAROC
AFRIQUE DU SUD
LYDIE
PEROU
ARGENTINE
VENEZUELA
EQUATEUR
CHILI
BOLIVIE
COLOMBIE
BRESIL
SAINT DOMINGUE
MEXIQUE
<+2L-0
CREUSOT-LOIRE (GROUPES MARINE'SCHNEIDERI
PARIS - Bèmé
-. Gén. •y
Ce protocole ayant été conclu entre l'Eta.t et la SOFHA
cr. Oén. y
Adj. ne peut pas d'une fa'çon satisfaisante être appliqué sans modifica-
Xr.
— tions aux rapports entre la. S.O.F.M.A. et la Société privée qu'est
t. Dir. 1
1. Cir. 2 CREU50T-L0IRE.
—
» Mis. 2
i. Mis. 3
i. M i î . A
—
!ss. ' t r .
o iï-.ccf-éî •F'.ÇV >.Z U ^ f ^ , ^ . ^ • • */ • *
f Adm.
c Cooipt.
~1 • •*»•••• •
r>». . .
1
<4'2_Z-
Nous sommes disposés, si vous êtes d'accord, à engager
avec vous des conversations pour établir un nouveau protocole qui
régirait les relations entre S.O.F.M.A. et CREUSOT-LOIRE pour .
•toutes les questions relatives à la vente des matériels blindés
de la famille A.M.X.13. '
:
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président,
l'assurance de notre considération distinguée.
P. BOULIN
<m
ANNEXE VII.2
Véhicules blindés de la famille AMX 13.
Livraisons à l'étranger jusqu'à la fin de 1977.
1 2 3 4 5 6 7
1 Char AMX 13 à tourelle FL 10
ABU-DHABI 11 6 2 Char AMX 13 à tourelle FL 12
ALLEMAGNE (RF) 5 6 2 1 3 AMX 13 obusier de 105
ARGENTINE 58 2 12
4 AMX 13 VTT et dérivés
AUTRICHE 72 3
BELGIQUE 554
5 Char AMX 13 de dépannage
CHILI 8
6 AMX 13 poseur de pont
EGYPTE 30 7 AMX 13 obusier de 155
EQUATEUR 108 87 6 12 automouvant
INDE 164
INDONESIE 57 4 22 6 4
ISRAËL 60
ITALIE 509
KOWEÏT 2 18
UBAN 22
MAROC 4 3 9
PAYS-BAS 131 82 599 34
PEROU 30 78
ST-DOMINGUE 15
SUISSE 200 4
VENEZUELA 40 40 12
424