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CHAPITRE 1
Nous sommes environnés de systèmes automatisés à la maison (le réveille-matin, la machine à laver,
l’ascenseur, l’ordinateur, etc.) comme en ville (feux de croisements, distributeurs de billets, etc.).
L'industrie, quant à elle, ne peut éviter l'automatisation qui permet à l'homme d'échapper à des tâches
fastidieuses (remplir une boîte de conserve, une bouteille d’eau, etc.) ou irréalisables (souder les
composants électroniques d’un téléphone portable). Elle permet même de se passer de l'intervention
humaine quand celle-ci peut nuire à la qualité du produit élaboré : dans l’industrie alimentaire par
exemple, l'automatisation permet de diminuer les contaminations.
1 – DEFINITIONS
Les automatismes logiques sont des systèmes dans lesquels l’information traitée est de type binaire.
Elle est représentée par des signaux électriques à 2 états notés 0 et 1. L’amplitude des signaux V diffère
selon la technologie utilisée : par exemple 0-5V pour de la technologie TTL, 0-15V pour de la
technologie CMOS.
V
0 t
a
S 1= f 1(a,b,c,d)
b
Circuit combinatoire S2= f2(a,b,c,d)
c
S3= f3(a,b,c,d)
d
La lampe L s’allume si on appuie sur le poussoir A ou sur le poussoir B ou sur les deux en même temps.
On écrit :
L A B
1.1.2 – Les systèmes séquentiels
Un système est dit séquentiel lorsque la (ou les sorties) dépend(ent) de la combinaison des entrées et
des évènements précédents. Il est donc nécessaire pour cela de mémoriser l’état précédent des sorties.
a s(1 t 1) f1a,b,c,s(1 t )
b
c Circuit combinatoire Mémoire
s1 (t) s2( t 1) f2 a,b,c,s2( t )
s2 (t)
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2 – LE LANGAGE DES AUTOMATISMES LOGIQUES
L'homme a 10 doigts. Le système de numération humain est par convention le système décimal. Les
automatismes logiques ont 2 états significatifs (impulsions électriques). Le système de numération qu'ils
emploient est donc le système binaire. Mais l’homme communique également avec des mots. Il possède
pour cela un alphabet dont la taille est variable selon la langue : 28 en arabe, 26 caractères en français,
33 en russe, etc.
L’homme va devoir communiquer avec les automatismes logiques, du plus simple au plus élaboré (le
microprocesseur et l’ordinateur sont des automatismes logiques). C’est ce qu’on appelle dans le jargon
du métier le « dialogue homme-machine ». Il va donc falloir trouver un moyen pour passer d’un système
de numération en base 2 à des systèmes utilisant la base 10 pour les plus simples ou des bases
supérieures pour les plus élaborés et vice-versa. Ce moyen s’appelle codage de l’information.
a n1 an2 a2 a1 a0
MSB LSB
Le premier bit à droite a un poids égal à 2 0 et celui le plus à gauche a un poids de 2 n-1. Donc, celui
de gauche a le poids le plus élevé, d'où son nom de bit de poids fort (MSB pour Most Significant
Bit en anglais), alors qu’on appelle celui de droite bit de poids faible ou LSB (pour Less Significant
Bit).
Application : construire la tables des mots de 3 bits et donner leurs équivalents décimaux.
a2 a1 a0 (N)10
0 0 0 0
0 0 1 1
0 1 0 2
0 1 1 3
1 0 0 4
1 0 1 5
1 1 0 6
1 1 1 7
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Les capacités usuelles des mots binaires utilisées par les automatismes logiques sont :
le mot de 8 bits appelé octet (byte en anglais) pour les automatismes simples,
les mots de 16, 32 et 64 bits pour les automatismes élaborés (en particulier pour les
ordinateurs).
Le langage binaire est le seul que les automatismes logiques comprennent. Il est en particulier très
bien adapté au traitement des états de capteurs ou d'actionneurs industriels TOR (Tout Ou Rien),
mais catastrophiques en calcul : essayez de trouver l'équivalent décimal du nombre
1101010110110111 par la formule des puissances de 2 de la page précédente. C'est laborieux !
Un moyen terme entre les avantages et les inconvénients des notations décimale et binaire a été
trouvé par l'emploi de la base 16. La base 16, encore appelée « hexadécimal » utilise les seize
chiffres suivants : {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, A, B, C, D, E, F}. Comme 16 = 24, chaque chiffre
hexadécimal se décline sur 4 bits (voir table ci-dessous).
a3 a2 a1 a0 (N)16
0 0 0 0 0
0 0 0 1 1
0 0 1 0 2
0 0 1 1 3
0 1 0 0 4
0 1 0 1 5
0 1 1 0 6
0 1 1 1 7
1 0 0 0 8
1 0 0 1 9
1 0 1 0 A
1 0 1 1 B
1 1 0 0 C
1 1 0 1 D
1 1 1 0 E
1 1 1 1 F
Donc (1101010110110111)2 = (D5B7)16. L’inverse est aussi simple. Pour exemple, le nombre
(FF25)16 a pour valeur 1111111100100101 dans la base 2.
Les automatismes logiques ne font pas que des calculs au sens mathématique du terme, ils
réalisent aussi des opérations logiques afin de mener à bien un traitement. De ce fait, ils n'utilisent
pas toujours que le binaire naturel. Il existe d'autres codes binaires qui sont plus appropriés dans
certaines situations que dans d'autres : n° de téléphone, mots du langage courant, hiéroglyphes
chez les égyptiens, code-barres, etc.
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2.3.1 – Principe du codage
Soit I i1,i2 ,....,in un ensemble de n informations. Soit une base B quelconque. Avec cette base
B, on peut construire un ensemble A ordonné de K = Bm mots (si la longueur de chaque mot est m
caractères). Coder I consiste à faire correspondre à chaque élément de I un mot de A.
i1 a1
i2 a2
i3 a3
I a4
A
in
aK
Décimal a3 a2 a1 a0
0 0 0 0 0
1 0 0 0 1
2 0 0 1 0
3 0 0 1 1
4 0 1 0 0
5 0 1 0 1
6 0 1 1 0
7 0 1 1 1
8 1 0 0 0
9 1 0 0 1
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Chaque élément binaire d’un mot-code a un poids comme en binaire naturel : 8, 4, 2 et 1. Le BCD
est donc un code pondéré.
Exemple : coder le nombre décimal 284 en BCD
Décimal 2 8 4
Attention : tous les bits sont significatifs, donc ne pas retirer les deux 0 à gauche, car le code
n’aurait plus aucune signification. Ne pas confondre un nombre et sa représentation codée !
Pour retrouver un nombre décimal à partir de son code en BCD, il suffit d’effectuer une conversion
binaire – décimal pour chacune des zones de 4 bits (tétrade) composant le code.
Exemple : 0010000000010001 code le nombre décimal 2011.
Comme on peut le constater, le code BCD est une synthèse du code décimal et du code binaire.
L'avantage offert par la méthode du codage BCD est de permettre l'utilisation de circuits
numériques qui travaillent en code binaire tout en gardant une pondération décimale pour chaque
chiffre exprimé en binaire. Pour cette raison, toutes les calculatrices de poche utilisent le code
BCD.
Autres applications :
- Afficheurs 7 segments : Utilisés pour lire des informations numériques en BCD.
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2.3.3 – Le code binaire réfléchi ou code Gray
Il existe des systèmes, où l'on a avantage à ce que d'une valeur à l'autre, il n'y ait qu'un seul bit qui
varie. C’est le cas tout particulièrement des capteurs de position, linéaire ou angulaire.
5 7 8 9
Figure 1.12 – Règle codée BCD idéale
0111 1000
7 Etats aberrants 8
Figure 1.13 – Réalité technologique : rien n’est parfait
8
Sur la figure 1.13, on constate qu’entre la combinaison 7 (0111) et la combinaison 8 (1000) on
passe par 3 états aberrants :
(0110) soit 6,
(0100) soit 4,
(0000) soit 0
Ceci est inacceptable si l’on code un angle, comme la direction d'une girouette ou la position d'un
axe sur une machine automatique ou un robot. Pour remédier à ce défaut, on va utiliser le code
binaire réfléchi ou code Gray (du nom de son inventeur). Celui-ci est donné sur la figure 1.14.
Décimal a3 a2 a1 a0
0 0 0 0 0
1 0 0 0 1
2 0 0 1 1
3 0 0 1 0
4 0 1 1 0
5 0 1 1 1
6 0 1 0 1
7 0 1 0 0
8 1 1 0 0
9 1 1 0 1
10 1 1 1 1
11 1 1 1 0
12 1 0 1 0
13 1 0 1 1
14 1 0 0 1
15 1 0 0 0
Propriétés
La propriété principale du code Gray est que le passage d’un mot-code au suivant entraîne
toujours le changement d’un bit et d’un seul. Ainsi, les transitions s’effectuent sans
ambiguïté, éliminant les risques d’aléas vus précédemment.
Les mots-code successifs sont adjacents deux à deux. Ainsi le mot-code 1000 est adjacent
en amont au mot-code 1001, et adjacent en aval au mot-code 0000. Cette propriété
d’adjacence sera utilisée par la suite dans la simplification des fonctions booléennes.
Le code est cyclique pour un nombre de mots-code égal à une puissance de 2 :
o sur 2 bits, la dernière combinaison 10 est adjacente à la combinaison initiale 00 ;
o sur 3 bits, la combinaison 100 est adjacente à la combinaison 000 ;
o sur 4 bits, la combinaison 1000 est adjacente à la combinaison 0000.
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Le code Gray n’est pas pondéré comme le BCD, il n’est donc pas adapté pour le calcul
numérique.
Tout comme le binaire naturel, le binaire réfléchi peut coder n’importe quel nombre entier
naturel.
Utilisation :
Le code Gray est surtout utilisé dans les codeurs absolus. Les codeurs absolus sont des capteurs
de position linéaire ou angulaire. Un exemple de roue codeuse Gray à 4 bits est donné sur la
figure ci-dessous. La lecture s’effectue par les cellules photosensibles. Le tout est encapsulé pour
fournir un capteur industriel.
TABLEAU DE SYNTHÈSE
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