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Polykystose hépatorénale :
développements récents
O. Bonny
introduction
H. Chehade
La polykystose hépatorénale (PKD) est la plus fréquente des
F. Fellmann maladies rénales génétiques, avec une incidence de 1 : 800 nais
S. D. Qanadli sances. Elle se caractérise par le développement de kystes au
sein de divers organes : rein, foie, pancréas…, mais également
F. Barbey par des manifestations non kystiques : anévrismes, valvulopa
thies cardiaques, diverticules coliques… Sa morbidité et sa
mortalité sont liées principalement aux complications rénales
et cardiovasculaires.1 La PKD est responsable d’environ 10%
des cas d’insuffisance rénale terminale (IRT) dialysés ou trans
Recent insights for the polycystic kidney plantés, ainsi que d’un nombre important de cas d’insuffisance rénale chronique
disease
(IRC) suivis ambulatoirement.
Autosomal dominant polycystic kidney disease
is one of the most prevalent genetic diseases
La PKD est transmise sur un mode autosomique dominant ; elle est généti
and every general practitioner may have to quement hétérogène. Des mutations des gènes PKD1 (chromosome 16) et PKD2
counsel these patients. The follow-up of the (chromosome 4) expliqueraient respectivement environ 85 et 15% des cas. Si la
patients carrying the trait has changed subs pénétrance de la maladie est complète, son expression phénotypique est très
tantially lately and new treatments have been variable, y compris au sein d’une même famille, suggérant l’intervention de fac
developed and are close to get approval. We teurs génétiques et/ou environnementaux modifiants.
review here the new ultrasound diagnostic
criteria, the place of the renal volumetry by
MRI in the follow-up, the place of the genetic évolution naturelle de la néphropathie
molecular diagnosis and we discuss the patho
genesis and the future treatment that are in Le nombre et la précocité de l’apparition des kystes sont les principaux dé
phase III clinical studies and will soon change terminants de l’évolution naturelle de la néphropathie, contrairement à la vitesse
completely the outcome of the disease. de croissance des kystes.2 Ces derniers peuvent se développer à partir de n’im
porte quel segment de tubule rénal. Leur croissance se fait par dé-différenciation
et prolifération cellulaire, perte de l’orientation de la division cellulaire et trans
formation des cellules épithéliales tubulaires à vocation absorptive en cellules
sécrétrices. A terme, moins de 10% de l’ensemble des tubules génèrent des
kystes et cela même si toutes les cellules tubulaires sont porteuses de la muta
tion. Ceci suggère l’intervention d’un ou de facteur(s) déclenchant la kystogenèse.
Des études récentes faites chez la souris suggèrent que la prolifération cellulaire
induite par une ischémie pourrait être l’un de ces promoteurs.3
La croissance des kystes s’accompagne d’une inflammation interstitielle à
l’origine d’une fibrose interstitielle progressive et secondairement de l’IRC. La
destruction progressive de l’architecture de la medulla entraîne des troubles de
la concentration de l’urine par résistance périphérique à l’effet de la vasopres
sine et la survenue d’une acidurie hypocitraturique contribuant à la formation de
calculs rénaux chez certains patients.
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A B
5000 5000
Femmes
Hommes
4000 4000
Volume rénal total (ml)
3000 3000
2000 2000
1000 1000
0 0
10 15 20 25 30 35 40 45 50 10 15 20 25 30 35 40 45 50
(Années) (Années)
Figure 1. Relation entre le volume total du rein (A) ou le volume des kystes (B) et l’âge des femmes (en bleu)
ou des hommes (en rouge) inclus dans l’étude CRISP4
Les lignes relient les résultats de quatre mesures/patient au cours des trois ans de follow-up. Copyright © 2006 Massachusetts Medical Society. All rights
reserved.
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diagnostic génétique
L’analyse génétique directe ou indirecte n’est pas pro
posée en routine. Les techniques actuelles rendent pos
sible l’identification de la mutation causale dans environ
90% des cas. Une telle analyse, couverte par l’assurance de
base, n’est pas encore à disposition en Suisse. Il est éga
Figure 2. IRM et volumétrie rénale lement possible de réaliser une étude indirecte afin de
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Traitements Doses et/ou Durée Critères d’inclusion Paramètre Promoteur Nombre Fin projetée
taux visés (mois) principal de l’étude de sujets de l’étude
d’évaluation
de l’effet
Rapamycine et dérivés
Sirolimus 2 mg/j 18 18 l âge l 40 VRT (IRM) Université de Zurich, 100 Juin 2010
NCT00346918 GFR L 70 ml/min (Suisse)
Sirolimus 3-5 (low) et 12 18 l âge l 75 Fonction rénale Cleveland Clinic, 45
NCT00286156 5-8 (high) Groupe 1 : (Iothalamate) (Etats-Unis)
ng/ml GFR L 60 ml/min
Groupe 2 :
25 l GFR l 59 ml/min
Sirolimus 1 mg/j 24 18 l âge l 70 VRT Yale University, 45 Juin 2009
NCT00920309 4-6 ng/ml GFR L 60 ml/min (Etats-Unis)
VRT L 1500 ml
Sirolimus 3 mg/j 6 18 l âge l 80 VRT Mario Negri 16 Décembre 2009
NCT00491517 10-15 ng/ml GFR L 40 ml/min Institute, (Italie)
SIRENA Protéinurie l 0,5g/j
Evérolimus 5 mg/j 24 18 l âge l 65 VRT Novartis, 400 Décembre 2009
NCT00414440 GFR 30-90 ml/min (Allemagne)
Evérolimus 1,5 mg/j 24 L 18 ans Fonction rénale A. Manzoni 90 Décembre 2012
NCT01009957 GFR 30-60 ml/min et VRT Hospital, (Italie)
Antagonistes V2R
Tolvaptan 45/15 36 18 l âge l 50 VRT (IRM) Otsuka Pharma, 1500 Janvier 2011
NCT00428948 60/30 GFR L 60 ml/min (Japon)
(TEMPO3/4) 90/30 mg/j VRT L 750 ml
Somatostatine
Octréotide-LAR 40 mg/mois 36 18 l âge l 75 VRT (IRM) Mario Negri 78 Juin 2011
NCT00309283 GFR L 40 ml/min Institute, (Italie)
ALADIN
Triptolide
Triptolide 60 mg/j PD 15 l âge l 70 VRT (IRM) Nanjing University, 150 Juin 2011
NCT00801268 GFR L 30 ml/min (Chine)
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