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En France, la Vème république est née dans un contexte politique d'instabilité gouvernementale
qui a traversé toute la IVème République. Au cours de cette période, les multiples crises
ministérielles (succession de 25 gouvernements) ont eu comme conséquence, de rendre
impossible, la gestion, du soulèvement populaire algérien. Par conséquent, l'arrivée du Général de
Gaulle au pouvoir, avait pour objectif, de renforcer le rôle du pouvoir exécutif, grâce à une refonte
complète des institutions politiques en place et par conséquent, par l'adoption d'une nouvelle
constitution. Cette dernière a été approuvée par la voie du référendum populaire, à une majorité
de 82.60%, le 28 septembre 1958.
La Constitution du 4 octobre 1958 est le texte fondateur de la Vème République. Son contenu vise
à déterminer plusieurs éléments :
La nature de l’Etat : « La France est une république indivisible, laïque, démocratique et
sociale » (Préambule de la Constitution)
La nature des pouvoirs, le mode de désignation des organes politiques et judiciaires, ainsi
que leurs compétences et leurs relations
Les modes de relations avec les autres États
Le bloc de constitutionnalité comprend la Constitution de 1958, la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen de 1789, le Préambule de la Constitution de 1946 qui intègre les droits et
principes fondamentaux des citoyens (droit de grève, droit à l'instruction, l'égalité hommes-
femmes, le droit au travail pour tous ) et la Charte de l’environnement1 intégrée au bloc en 2005.
2/ La séparation des pouvoirs dans la Vème république
La théorie dite « de séparation des pouvoirs », a été fondée à partir des écrits de 2 auteurs : JOHN
LOCKE (philosophe anglais,1632-1704) et MONTESQUIEU (philosophe, écrivain des lumières,1689-
1755)
Cette théorie signifie qu’au sein d’un État, 3 pouvoirs coexistent et doivent être indépendants les
uns des autres :
1/ Le corps électoral
Le corps électoral désigne le peuple français qui, dans un système démocratique , participe
directement à la vie politique et au fonctionnement des institutions, par différents moyens :
2/ Le pouvoir exécutif
En France, l’exécutif est à 2 têtes (le Président de la République et le 1er Ministre, avec une
interdépendance entre eux) . On parle de bicéphalisme. Le gouvernement a, selon la constitution
de 1958, comme principale fonction, de diriger la politique de la nation. Il constitue le lien entre
l’exécutif et le parlement, sur lequel il dispose d’un contre-pouvoir et peut agir sur ses
compétences (c’est le cas de la compétence législative qui fait l’objet d’une collaboration entre
l’exécutif et le législatif).
3/ Le président de la république
La constitution confère au chef de l’État un pouvoir d’arbitre - « Le Président de la République
veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des
pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. » -Article 5
Ainsi il va :
promulguer les lois une fois votées : ses actes sont contresignés par le gouvernement qui
prouve ainsi son accord avec le président
saisir le conseil constitutionnel pour faire vérifier la constitutionnalité des lois votées
nommer le 1er ministre qui doit impérativement être accepté par la majorité des députés
il constitue le chef des armées : il est le garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité
du territoire. Il symbolise ainsi la permanence de l’État.
il détient des pouvoirs exceptionnels en cas de crise majeure : il s’agit du droit de recourir à
l’Article 163 de la constitution
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Mode de désignation direct des représentants de la Nation
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Il peut recourir à cet article si certaines conditions sont réunies : une menace grave et imminente des institutions de la
république, de l’indépendance de la nation, de l’intégrité du territoire et l’interruption du fonctionnement régulier des
pouvoirs. Ainsi, ses pouvoirs sont étendus, puisqu’il peut prendre toutes les mesures qui relèvent de la compétence du
Attention : ses pouvoirs sont d’autant plus importants lorsqu’il n’y a pas de cohabitation. Il devient
alors le véritable chef de l’exécutif, prend l’initiative de nommer l’ensemble des ministres et a
l’initiative des lois.
4/ Le régime politique
-l’exécutif est monocéphale (une seule tête) : il s’agit du président élu indirectement par le corps
électoral
- le président constitue le chef de L’État et nomme des secrétaires d’État, qui lui sont soumis
hiérarchiquement et qui forment son gouvernement
-le pouvoir législatif est formé de 2 chambres : la chambre des représentants et le sénat
-le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ont des fonctions délimitées (chacun a un champ de
compétences) et il n’existe pas de moyens d’actions réciproques, ce qui les empêchent d’agir
réciproquement l’un envers l’autre.
Attention : dans ce régime, le président a un droit de veto sur le pouvoir législatif ce qui lui permet
de pouvoir s’opposer au vote d’une loi.
1/ Le conseil constitutionnel
Créé en 1958, il s’agit d’une institution chargée du contrôle de la conformité des lois à la
Constitution et de la régularité des opérations électorales. Ses membres, également appelés « les
Sages » sont désignés pour 9 ans et renouvelés au tiers, tous les 3 ans, par les représentants des
institutions : le président de la république, le président de l’AN et le président du Sénat.
Le devoir de neutralité et de réserve des sages est une garantie de leur indépendance face aux
institutions politiques.
2/ Les contrôles
Dans ce cadre, le Conseil peut être saisi par le Président de la République, le Premier ministre, le
Président de l’Assemblée nationale, le Président du Sénat et 60 députés ou 60 sénateurs5, pour
contrôler la constitutionnalité d’une loi entre le moment de son adoption et celui de sa
promulgation.
A l’issue, il peut :
parlement et exercer le pouvoir réglementaire.
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Le président dispose du pouvoir de dissolution de l’assemblée nationale. Inversement, cette dernière peut déposer une
motion de censure afin de renverser le gouvernement
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depuis une révision constitutionnelle de 1974
déclarer une loi conforme à la constitution permettant ainsi sa promulgation et son
application sur le territoire
déclarer une loi inconstitutionnelle faisant obstacle à sa promulgation.
déclarer qu’une seule partie du texte est inconstitutionnelle : la loi peut être partiellement
promulguée si les articles non conformes sont « séparables » de l’ensemble du dispositif.
Cette faculté a été introduite par une révision constitutionnelle de 2008 qui a introduit un contrôle a
posteriori, par le biais de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC)
Cette QPC permet aux justiciables, dans le cadre d’un procès devant les juridictions, de soulever la
question de l’inconstitutionnalité d’une loi déjà en vigueur
La saisine du conseil nécessite un filtrage par la Cour de cassation ou le Conseil d’État en fonction
de l’ordre juridictionnel concerné, qui va, eu égard au caractère sérieux de la demande soumettre la
question au conseil.