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Le permafrost 

: La Covid-19 n’est qu’un aperçu !

Permafrost ? Cela vous dit quelque chose ? Non ? Le Pergélisol ? Non plus ? Non ce n’est pas
une marque d’un liquide de refroidissement ni un médicament. Le Permafrost sera sans doute
et pour les décennies à venir, la source de nos futures pandémies et crises sanitaires. Où la
Covid-19 ferait figure de dernier de la classe.

Il est question ici d’un terme géologique, qui désigne un sol dont la température se maintient
en dessous de 0°C pendant plus de deux ans consécutifs. Il représente 20% de la surface
terrestre. Le permafrost est recouvert par une couche de terre, appelée « zone active », qui
dégèle en été et permet ainsi le développement de la végétation à sa surface.

Seulement, l’accélération du réchauffement climatique a engendré une réaction en chaîne dont


la fonte rapide et inquiétante du permafrost constitue l’une des conséquences les plus
dangereuses. Les températures en Sibérie (Russie) et Alaska (Etats-Unis) ont augmenté de 2 à
3 degrés ces trente dernières années, résultat ? Le dégel partiel du permafrost sur une
superficie plus étendue que l’Allemagne et la France réunies. Un phénomène qui n’est pas
survenu depuis plus de 11 000 ans. La fonte du permafrost est un danger viral en puissance
combiné à une catastrophe écologique à terme.

D’après les chercheurs ce dégel pourrait ramener à la vie des virus disparus dont nous ne
savons rien encore. Une équipe de scientifiques a réussi à réactiver deux virus vieux de
30 000 ans que le permafrost a expulsé. Même si ces deux virus sont sans danger pour
l’homme, les membres du comité scientifique en charge de ce phénomène, s’accordent tous
sur l’existence d’autres virus qui ont survécu et qui pourraient être beaucoup plus virulents et
dramatiques pour l’homme, la faune et la flore, en d’autres termes la planète toute entière. Car
le permafrost et à certaines profondeurs, ses couches peuvent dater de deux millions d'années
et renfermeraient potentiellement des pathogènes inconnues qui ont probablement décimé des
pans de dinosaures entiers.

C’est le cas de ce garçon au nord de la Russie, qui en 2016 est mort de l’anthrax, alors que
cette maladie avait disparu depuis plus de 70 ans. Une maladie ressuscitée à cause du dégel
d'un cadavre de renne mort de l'anthrax il y a plusieurs décennies. Libérée, la bactérie
mortelle a ensuite infecté des troupeaux de rennes avec une transmission à l’homme. La zone
a été confinée et les malades traités à temps avant une propagation incontrôlée.

Des clusters viraux sporadiques, maîtrisés pour l’instant, mais qui pourraient d’ici quelques
décennies voire avant, nous faire oublier la pandémie du Covid-19 et ses conséquences
désastreuses sur l’homme et sur le monde. La planète fera face à des périodes critiques et
incertaines de son histoire où la Covid-19 n’a été qu’un avant goût, une petite introduction de
ce qui devrait être à l’avenir beaucoup plus dévastateur et exterminateur.

Beaucoup de leçons ont été tirées de la pandémie que nous vivons aujourd’hui. Notamment, le
rôle de la recherche scientifique et médicale. Un levier géostratégique qui divisera le monde
dans 100 ans, en deux catégories : Les survivants et les autres. Car il ne faut pas se laisser
distraire par cet élan mondial illustré par la bienveillance de certains pays développés à
l’égard du tiers monde. Tout a un prix, la domination des pays et leur colonisation se fera
désormais différemment. Détenir le pouvoir de vie ou de mort sur les autres en sera la figure
de proue et l’arme absolue.
Outre ces conséquences sanitaires, les scientifiques s’inquiètent du cercle vicieux qui se
dessine. Car en effet, les couches gelées depuis des milliers d’années contiennent d’énormes
quantités de matières organiques essentiellement composées de carbone et de méthane. Le
processus de dégel pourrait contribuer à libérer des milliards de tonnes de méthane dans
l’atmosphère. Or, le méthane est un gaz à effet de serre très actif, en partie responsable du
réchauffement climatique.

L’être humain a son destin entre ses mains. La lutte contre le réchauffement climatique n’est
plus une option mais une nécessité vitale. Les actions et initiatives internationales vont
certainement s’intensifier les années à venir. Il faut y prendre part dans un effort collectif et
ambitieux, car nous n’avons pas d’exoplanète de substitution, du moins pas pour le
moment….

Par Badis KHENISSA

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