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Par la lecture des textes traitant des mouvements sociaux, je constate qu’Alberto

Melucci persiste sur le fait que les mouvements sociaux sont une poursuite du combat

gauche-droite de la lutte des classes exprimé par nul autre que Karl Marx. « L’action

collective comprend aussi toutes les conduites qui cassent les normes institutionnalisées

dans les rôles sociaux, qui débordent les règles du système politique et/ou attaquent la

structure des rapports de classe d’une société. » Tels sont les mots qui définissent ce

qu’est l’action collective pour Melucci. Il énonce que la nouvelle classe ouvrière

cherchant à renverser le rapport de force avec la classe dominante est celle composée des

femmes cherchant leur émancipation dans un monde construit par et pour les hommes.

Citant Melucci sur le mouvement féminin : «  Le mouvement des femmes a constitué le

défi le plus radical dans ce qu'a produit de meilleur la tradition intellectuelle et politique

de la gauche, en particulier européenne : le patrimoine d'un marxisme laïc et rationaliste,

un héritage de luttes pour l'émancipation des femmes, l'effort d'interprétation de ce qui

était en train d'émerger de nouveau dans la société de l'après 68, pour leur offrir un

débouché « politique ».» Les jeunes sont aussi selon lui une autre classe travaillant

différemment pour exposer leur émancipation à travers la société sans s’inscrire dans le

politique mais à travers l’usage de mouvements sociaux. L’approche de Melucci selon

laquelle le système scolaire est une zone tampon avant l’accès aux rôles de décideurs

strictement dans les mains des adultes est véridique et mérite que l’on s’y penche. C'est

l'école de masse qui permet de retarder l'accès aux rôles adultes, prolongeant ainsi le

temps du non-travail ; elle crée également les conditions spatio-temporelles pour la

constitution d'une identité collective définie par les besoins, les modes de vie, les

langages propres... La condition des jeunes, par excellence phase de passage et d'attente,

se prolonge, se stabilise, devient condition de masse. Oui, Melucci voit juste lorsqu’il

considère que la classe des jeunes est normalisé par le système scolaire afin que les

notions dites « adultes » leurs soient inculquées afin qu’ils maintiennent le cap sur les

décisions déjà établis; les aînées du système maintiennent leur privilège car ils ont
travaillés durs afin de maintenir leurs acquis et la révolution serait un non-sens à leurs

yeux. Melucci ajoute que les jeunes se font vocales sur la scène politique non par leur

silence, mais par leur refus de la parole! Au Québec, le taux de participation des jeunes

lors des élections provinciales est anémique mais la plupart des politiciens savent

exactement ce que ces jeunes réclament comme changement sociétal : une meilleure

répartition des richesses ainsi que la protection de l’environnement comme priorité

numéro un. Donc, peu de parole mais ce sont quand même ces derniers qui ont suscité le

plus grand élan de mobilisation lors du Printemps Érables… Les jeunes n’ont pas les

mots mais sont friands pour l’action même sous les menaces du système répressif de

l’État.

Melluci et Touraine s’accorde dans leur vision des mouvements sociaux que

ceux-ci sont dominés par un retour en forces du renouveau religieux. La sécularisation de

nos sociétés ayant éjecté l’Église de la place publique fait que les mouvements religieux

prennent d’assaut la société civile afin d’y regagner son influence d’antan. Il ne faut pas

oublié que nos sociétés occidentales ont longtemps été dominées par l’Église et que le

droit naturel prenant place au côté du droit positif est celui que l’Église nous a légué. Il

est donc normal qu’à travers l’hétérogénéité de nos sociétés un facteur plus grand que le

genre (généralement divisé dans un rapport de 50% homme-femme) rassemble des

individus sur une autre base car la religion d’une nation majoritaire fera en sorte de lier

plusieurs individus pour une même cause.

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