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Etude de L'influence de L'architecture de La Machine Sur L'impression 3D de Polymères Par Le Procédé FDM
Etude de L'influence de L'architecture de La Machine Sur L'impression 3D de Polymères Par Le Procédé FDM
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Parcours Mécanique :
Matériaux, Structures, Fiabilité et Machines
Mémoire de Master
Présenté par
Abdeslam SMAIL
Laboratoire de rattachement :
Composition du Jury
CHANAL Hélène, MCF HDR, SIGMA Clermont
CHARLET Karine, MCF HDR, SIGMA Clermont
DUC Emmanuel, PU, SIGMA Clermont
Dans le cas de l’impression3D, le défaut géométrique sur les produits imprimés est une
conséquence de plusieurs facteurs du processus d’impression. Maitriser la qualité de
l’impression pour chaque matériau et pour chaque architecture de la machine nécessite une série
de tests d’impression permettant de régler les paramètres du processus d’impression. Le réglage
de ces paramètres dépend du matériau déposé et du comportement de la machine.
Dans ces travaux, nous travaillons sur l’étude de l’influence de la structure de la machine
d’impression sur des pièces produites en « FDM ». Des tests d’impression et une modélisation
de la trajectoire réelle suivi par la buse d’impression lors de changement de direction sont
réalisés et analysés.
L’apport de ces travaux portent alors sur la quantification par simulation du défaut de suivi de
trajectoire lors d’un changement de direction sur une structure de machine cartésienne dû au
comportement mécanique de sa structure.
Mot clés : impression 3D, procédé « FDM », structure de la machine, défauts d’impression
Abstract
Study of the influence of machine architecture on 3D polymer printing
In case of 3D printing, the geometrical errors on the printed products are due to several factors
during the printing process. In order to have a full control over the printing quality of each
material (product) as well as the machine architecture; a number of trials are performed as
checking tests. This operation allows us adjusting the different parameters of the 3D printing
process. In fact, these parameters depend on both the material and the behaviour of the machine.
This work aims to study the influence and impact of the machine structure to part printed with
“FDM” process. Printing tests and the modelling of the real trajectory followed by the print
nozzle while changing its direction are realized in this work.
The work contribution consists in the quantification by simulation of the trajectory tracking
errors during a change in direction upon a cartesian machine structure due to mechanical
structure behaviour.
Key words:3D printing, “FDM” process, machine structure, printing errors.
Remerciement
Remerciement
Je tiens avant tout à exprimer ma reconnaissance à la tutrice Mme. Hélène CHANAL de
m’encadrer dans cette étude Je la remercie pour son implication, son soutien, son
encouragement tout au long de ce travail.
Je souhaite également remercier le personnel de l’institut Pascal pour l’accueil et surtout pour
l’équipe de doctorants pour leurs conseils et les moments d’échanges.
Chapitre 1
Introduction
1 Contexte général
L’impression 3D appelé également fabrication additive est en plein développement. Cette
technologie ouvre un large champ de possibilité de fabrication de différentes formes avec des
enjeux économiques très importants.
L’impression 3D par le procédé de dépôt de filament « FDM » est l’un des plus anciens de ces
procédés. La vulgarisation de ce procédé a rendu son développement exponentiel dans le secteur
industriel et publique. De nombreuses structures de machines existent pour réaliser ce procédé
ayant des caractéristiques de performances différentes (espace de travail, rigidité, précision
géométrique, capacité cinématique…). Les limites actuelles de ce procédé concernent la
précision géométrique et les propriétés mécaniques des pièces produites et l’industrialisation.
En effet, le réglage des paramètres d’impression dépend du matériau et de la machine et
nécessite des campagnes expérimentales rendant la maîtrise de la qualité géométrique et
mécanique des pièces produites délicate. De même, la complexité de la forme de la pièce à
imprimer peut nécessiter la mise en place de réglages particuliers.
Dans le cadre de ses travaux, nous nous intéressons à l’influence du comportement mécanique
de la structure sur la qualité dimensionnelle des pièces produites. Ces travaux sont illustrés sur
une machine « Ultimaker 2 ».
Pour pallier à cette difficulté, le développement des composites polymères semblent pertinents
(Do Thi, 2011).
La première machine de fabrication de pièces en matériaux composites a été développée par
l’entreprise américaine « MarkForged ». Il s’agit de l’imprimante « Mark One ». Cette machine
repose sur la technologie FDM et dispose de deux têtes d’impression : une pour le plastique
extrudé et l’autre capable de déposer un fil continu de fibre.(CETIM)
Le Tableau 2 résume les différents matériaux utilisés pour chacun de procédés de fabrication
additive.
Plusieurs techniques de procédés cités ci-dessus ont récemment employé pour l’impression 3D
des composites polymères. (Wang et al., 2017)
3 Objectif de la recherche
Dans un premier temps, à l’aide d’une étude bibliographique, les paramètres permettant de
régler le procédé d’impression « FDM » sont identifier. L’identification de ces paramètres est
couplée à l’analyse de leurs influences sur les propriétés mécaniques, la qualité surfacique et la
précision géométrique obtenues sur le produit imprimé.
Dans un deuxième temps, nous avons conçu une pièce de test qui nous a permis d’effectuer une
série de tests d’impression en variant la vitesse d’impression. Les pièces obtenues sont alors
mesurées afin de quantifier les défauts géométriques produits.
Finalement, un modèle mécanique de la machine « Ultimaker 2 » est proposé afin de quantifier
la précision de suivi de trajectoire dans le cas défavorable d’un changement de direction.
Chapitre.2
Le plateau d’impression se déplace sur l’axe Z et la buse (tête d’impression) dans le plan XY.
Les machines’ « Ultimaker » et « Makerbot » sont basées sur cette architecture (Figure 2).
Cette conception simple permet de réduire le coût de réalisation du robot, mais son usage est
limité à des mouvements plans et donc à la construction de pièces par couches horizontales
(Robots industriels, 2018)
Pour ce type d’architecture, deux catégories de robot sont définies :
✓ Les robots portiques
Ils sont constitués d’une structure similaire à 4 pieds sur laquelle un chariot peut se déplacer
horizontalement (Figure 2). Le déplacement vertical est soit assuré par un axe de translation
fixé sur le chariot ou sur le bâti. Certaines machines possèdent un axe supplémentaire de type
poignet pour pouvoir orienter la buse d’impression.
Ce type de structure de robot est réputé proposer une grande rigidité et une bonne précision
grâce au découplage partiel des axes motorisés, et une performance dynamique importante
(vitesse et accélération) grâce à sa masse mobile diminuée.(Jean-Pierre.Merlet) Cependant ce
type de structure est principalement dédié à la fabrication de pièces par couches horizontales et
possède un espace du travail relativement réduit par rapport à son encombrement (Robots
industriels, 2018)
✓ Les robots cartésiens à axes déportés
Ce type de robots utilise des axes déportés, c’est-à-dire que l’armature est remplacée par un rail
de guidage unique (Figure 1).
Une telle conception assure une simplicité de commande sur les déplacements axiales car
aucune transformation cinématique n’intervient et l’axe de guidage est l’axe piloté. Toutefois,
ce type de structure ouverte limite la rigidité.
En revanche si le déplacement demandé est plus complexe, le robot cartésien atteint ses limites
(ce type de robot est incapable de pivoter, de faire une combinaison d’une translation et
rotation).(Linear-mag, 2018)
Tous ces robots sont caractérisés par ces trois composants principaux :
✓ La mécanique : comprenant l’intégralité des pièces composants la structure. La
précision, la charge et la performance mécanique sont liées directement à la conception
de celui-ci.
✓ La commande : se caractérise par le système de commande afin de piloter tous les
moteurs et recevoir des informations sur l’environnement de robot via des capteurs.
✓ L’informatique : permet de rendre le robot « intelligent » en le faisant collaborer avec
l’utilisateur et son environnement.
La mise en œuvre de ces robots doit être faite de manière cohérente vis-à-vis du procédé
« FDM ».
l’impression et maîtriser la qualité des pièces (Sood, Ohdar and Mahapatra, 2012). Le réglage
de ces paramètres est alors empirique.
La plupart des effets des paramètres du procédé sont discutés par SOOD et AL. Les principaux
paramètres étudiés par les chercheurs pour améliorer les propriétés des pièces imprimées sont
listés sur la (Figure 5). (Abouzaid et al., 2017).
La majorité des études entamée dans le procédé FDM pour améliorer la qualité (état de surface,
précision dimensionnelle, tenue mécanique…etc.) utilisent des technique d’optimisation telles
que Taguchi, ANOVA, Signale/Bruit (S/N) (Abouzaid et al., 2017).
Ces paramètres ont un impact sur les propriétés mécaniques des pièces produites et leur qualité
géométrique et dimensionnelle comme nous l’illustrons dans les paragraphes suivants.
Ainsi, la performance mécanique en traction est nettement supérieure pour des éprouvettes
imprimées en configuration à plat avec des filaments orientés parallèlement à la longueur que
celles imprimées en configuration à plat avec des filaments orientés parallèlement à la largeur
(Figure 6). Ainsi, il est apparu plus efficace de renforcer un filament avec des fibres plus
longues à plus faible teneur qu’avec des plus courtes fibres à plus grande teneur. Aussi une
chauffe d’une façon modérée (35 °C) de la température environnementale donne des bonnes et
meilleures propriétés mécaniques (Canada and Ouellette, 2013).
✓ Effet de l’épaisseur de couche
A.K SOOD et AL, dans leur étude sur l’effet de certains paramètres d’impression lors de la
mise en œuvre d’un procédé FDM, et après des travaux expérimentaux sur des éprouvettes, ont
conclu que :
• Si l’épaisseur de la couche augmente, moins de couches seront nécessaires pour la
fabrication d’une pièce et l’effet de distorsion (déformations) est minimisé.
• Chaque fois que l’épaisseur de couche diminue et la vitesse d’impression augmente cela
provoque une diminution de la ductilité de la structure imprimée.(Patel, Patel and Patel,
2012)
• Chaque fois que l’épaisseur de couche augmente, la résistance mécanique de la structure
imprimée augmente.
• Sur le produit imprimé, l’épaisseur de couche est le paramètre ayant le plus d’influence
sur la précision géométrique de la pièce produite. Une couche de faible épaisseur permet
d’atteindre une qualité élevée.
✓ Effet de la température
La qualité de liaison des couches est influencée directement par l’effet de température
d’impression et celle de l’environnement d’impression (chambre d’impression). Lorsqu’un
filament semi-fondu est extrudé et est solidifié dans une chambre maintenue à une certaine
température, un changement de phase est susceptible de se produire et par conséquent un
rétrécissement volumétrique sur le produit fabriqué. De même un changement de température
d’impression au cours d’impression provoque des contraintes résiduelles internes sur la
structure en raison de cycles de chauffe et de refroidissement inégaux entre les couches amène
à des déformations qui apparaissent sous forme des fissures (Sood, Ohdar and Mahapatra,
2012).
✓ Effet de l’angle de raster et de l’« air grap »
L’angle de raster et l’«air grap» entre deux rasters successif affectent significativement la
performance des pièces imprimées (Dawoud, Taha and Ebeid, 2016).
(Sood et Vega) dans leurs travaux ont observé que l’orientation des trajectoires de remplissage
ont une influence sur la résistance à la traction
Un « air grap» positif a été proposé pour permettre l’écoulement de matériau vers les couches
adjacentes contribuant aux renforcements des propriétés mécaniques. Cependant (Ahn et Al)
dans leurs travaux décrivent qu’un vide négatif (air grap) de 0.003’’ (0.8 mm) entre les rasters
augmente la densité de la pièce. Ce qui améliore le comportement en traction, mais un « air
grap » plus négatif conduit à un chevauchement de la trame et donc à une imprécision
dimensionnelle sur la pièce.
Ils existent d’autres contraintes imposées au niveau de l’imprimante qui nous limite lors du
choix de ces paramètres tels que le diamètre de l’extrudeuse (chaque imprimante possède des
extrudeuses de diamètres définis et cela limite l’intervalle de l’épaisseur de la couche et la
largeur de raster).
L’autre contrainte est que la plupart des machines existantes sur le marché se caractérisent par
une table d’impression exposée directement à l’air ce qui rend le processus de solidification
plus rapide et cela empêche l’adhésion de la couche qui suivante (Abouzaid et al., 2017).
En conclusion, une orientation plane avec une faible épaisseur de couche et une vitesse
d’impression élevée sont recommandé pour une performance mécanique optimale de la pièce
produite.
Ainsi en fonction du matériau imprimé, une vitesse d’impression optimum pour la qualité
géométrique et dimensionnelle de la pièce produite peut être déterminée.
✓ L’épaisseur de la couche d’impression
Actuellement les machines proposent généralement des couches allant de 250 μm à 25 μm.
Toutefois, une épaisseur très fine de couches n’indique pas forcément une bonne qualité
d’impression car les limites géométriques de l’imprimante peuvent être atteinte (planéité du
plateau et parallélisme du châssis).
Et cela s’explique par :
➢ L’approximation dimensionnelle produite en fonction du pas choisi lors de la
stratification (Figure 8).
➢ Selon l’axe Z, l’erreur est produite par l’addition des dispersions de dépose de chacune
des couches (Additive, no date).
La capabilité de l’imprimante à atteindre cette précision sur une pièce fabriquée avec la
technologie FDM est une fonction de plusieurs paramètres :
✓ La température d’impression et le taux de refroidissement
Le fil fondu sortant de la buse a une tendance à couler (« débordement »). L’épaisseur de couche
et la vitesse d’impression peuvent être ajustées expérimentalement pour permettre le contrôle
de la température de dépose et d’environnement. Plus l’un de ces deux paramètres est élevé,
plus le taux de refroidissement est important. Aussi la vitesse d’impression est corrélée aux
propriétés mécaniques (Zhang et al., 2017).
De même, la température d’extrusion influence la qualité géométrique du produit imprimé
(Figure 10).
✓ La buse d’impression
Le diamètre de la buse d’impression influence la taille minimale des détails imprimable. De
plus, son incertitude de positionnement selon les plans de tranchage provoque des défauts
géométriques importants. Nous rappelons que cette incertitude de positionnement est
principalement due au comportement de la structure du robot.
La Figure 11 illustre le parcours de la buse d’impression lors de la réalisation d’une couche. Un
défaut de tolérancement sur le diamètre de la buse et un mauvais dépôt de matière (température
d’écoulement de filament) affectent directement les dimensions de la couche imprimée suivant
le plan X, Y.
La définition des pièces est généralement faite à l’aide d’un fichier. stl. La pièce est alors décrite
par un assemblage de facettes triangulaires (Figure 13). Cette approximation par facette génère
des erreurs de géométrie. Des détails de la pièce sont perdus la forme des surfaces est modifiée.
A cela s’ajoute l’erreur dû à la stratification car la distribution de la matière est homogène sur
chacune des couches. Or selon l’évolution du profil local de la pièce, la divergence sur les bords
des couches peut être importante avec pour résultat une erreur de profil conséquente.
Conclusion
Plusieurs paramètres influent sur la qualité d’impression en termes de propriétés mécaniques,
surfacique et géométriques ont été identifiés.
L’origine de défauts géométriques est la conséquence de plusieurs paramètres qui sont liés au
prétraitements (erreurs logicielles de conception de tranchage) et d’autres qui sont liés au
procédé d’impression.
Dans les travaux de chapitre suivant nous consacrons uniquement sur l’influence du procédé
sur la qualité géométrique.
Chapitre.3
7 Processus d’impression
La définition de l’impression par le procédé FDM passe par les quatre étapes présentées sur la
Figure 15. La première étape consiste à concevoir le modèle de la pièce sur un logiciel de
conception 3D. La deuxième étape permet d’exporter le fichier sous un format reconnu par le
logiciel de tranchage. La dernière étape passe par un choix des paramètres d’impression.
Le choix de tel modèle est basé sur plusieurs considérations et critères qui sont :
✓ Voir la capacité de la machine lors de mouvement combiné des axes X et Y.
✓ Voir la réponse de robot d’impression lors de changement brusque de direction au
niveau de sa trajectoire pour réaliser un angle droit et un détail.
Dans ce premier test que nous avons effectué sur le PLA et l’ABS, nous avons fait varier un
seul paramètre qui est la vitesse d’impression. Nous remarquons que pour l’ABS, à partir d’une
vitesse d’impression importante >50 (mm/s), un défaut de forme visuel est apparu qui a la forme
des « cratères », qui sont des creux et des trous visibles sur la surface et régulièrement espacé.
Dans la suite, nous allons suivre les tests d’impressions avec le PLA pour examiner
l’influence de la vitesse d’impression sur la précision dimensionnelle de produits
imprimés.
Nous avons imprimé une série de trois pièces à la fois pour chaque vitesse d’impression.
L’objectif de l’impression est de :
✓ Défaut de circularité
La Figure 23 est une représentation du défaut géométrique moyen en fonction de la vitesse
d’impression.
En analysant la Figure 23, nous voyons que pour le PLA, nous pouvons imprimer avec une
vitesse importante de (90 mm/s) en assurant un défaut de circularité minimum.
Pour la vitesse d’impression de (90 mm/s), le défaut de circularité moyen calculé est de 0,2975
(mm).
La Figure 24 interprète les défauts moyens (en couleur grise) par rapport aux défauts max et
min enregistrés pour les différentes vitesses d’impressions.
Figure 24 : Représentation de défaut circularité moyen par rapport aux défauts max et min.
D’après la première analyse de la Figure 24, nous remarquons bien que l’intervalle de défaut
entre la valeur max et la valeur min est rétrécis et minimal pour une vitesse d’impression de 90
mm/s et il est plus large pour la vitesse d’impression de 50 mm/s.
Le Figure 26 représente le défaut de circularité sur chaque cercle de chacune des pièces
imprimées pour les différentes vitesses d’impression. Chaque cercle imprimé à la même vitesse
a une position différente dans la machine.
Figure 26 : Défaut de circularité de chaque cercle pour les différentes vitesses d’impression
Nous pouvons constater un défaut homogène pour les vitesses de 90 mm/s et 130 mm/s et un
défaut qui évolue fortement avec le positon pour la vitesse de 50 mm/s.
Figure 27 : Défauts observé par la « multi-capture » sur les coins de produits imprimés.
Conclusion
En conclusion de ce chapitre, nous avons pu constater que :
✓ La vitesse d’impression et la position de produit imprimé influence sur le défaut de
circularité.
✓ Toutes les pièces imprimées sont caractérisées par une déviation lors du changement de
direction de la trajectoire d’impression. Cette déviation augmente localement la
dimension de produit et sa précision dimensionnelle.
Dans le chapitre suivant, nous nous intéressons à l’étude de la déviation observé au niveau des
angles extérieurs. Nous développons une modélisation dynamique du robot d’impression lors
de changement de direction. En effet, l’origine du défaut observé peut venir d’un défaut de suivi
de trajectoire du robot lié à son comportement géométrique et dynamique et à un surplus de
matière déposé dans l'angle, dû à l'arrêt, ou plutôt au ralentissement de la buse
Chapitre 4
• Transmission du mouvement
Pour le déplacement de la buse d’impression dans le plan (X, Y) pour la réalisation d’une
couche, un système de transmission par courroi et deux moteurs pas à pas sont utilisés. Ce type
de transmission assure peu de frottement et une très bonne transmission des efforts ainsi une
bonne réversibilité.
Sa performance dépend de son montage et de son réglage. Par contre le déplacement de plateau
d’impression pour le passage d’une couche à une autre est assuré par une transmission vis-écrou
et un moteur pas à pas.
La Figure 30 donne une vision globale sur le système de transmission des trois axes (X, Y, Z).
• Equation de mouvement
L’équation de mouvement de système est obtenue par l’application du principe fondamental de
la dynamique (PFD) :
𝑖=3
∑ 𝑓𝑖 (𝑡) = 𝑀 ∗ 𝑥̈ (𝑡)
𝑖=1
Donc :
𝑀. 𝑥̈ (𝑡) + 𝑐. 𝑥̇ (𝑡) + 𝑘. 𝑥(𝑡) = 𝐹(𝑡) (2)
𝑐 𝑘 𝐹(𝑝)
𝑝2 . 𝑋(𝑝) + 𝑀 . 𝑝. 𝑋(𝑝) + 𝑀 . 𝑋(𝑝) = (4)
𝑀
Donc :
𝑋(𝑝)[𝑀. 𝑝2 + 𝑐. 𝑝 + 𝑘] = 𝐹(𝑝)
Ainsi :
𝑀 2 𝑐
𝑋(𝑝) [ . 𝑝 + . 𝑝 + 1] = 𝐹(𝑝)/𝑘
𝑘 𝑘
𝑘 𝑐 1 1
Posons : = 𝜔0 2 , = 2. 𝜁𝜔0 et 𝐾 = 𝑘 = 𝑀.𝜔2
𝑀 𝑀 0
Nous obtenons :
𝑝2 𝜁
𝑋(𝑝) [ 2 + 2. . 𝑝 + 1] = 𝐾. 𝐹(𝑝)
𝜔0 𝜔0
Et donc : 𝑋(𝑝) = 𝐻(𝑝). 𝐹(𝑝)
𝑎𝑣𝑒𝑐:
𝐾 𝐾.𝜔2
𝐻(𝑝) = 𝑝2 𝜁
= 𝑃2 +2.𝜁.𝜔 0.𝑃+𝜔2 (5)
+2. .𝑝+1 0 0
𝜔0 2 𝜔0
−1 −1
𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝑇1 = et 𝑇2 =
𝑝1 𝑃2
Si 𝜁=1 : régime oscillatoire critique avec dépassement : H(p) possède un pôle réel double 𝑝0
Donc :
𝐾
𝐻(𝑝) = (1+𝑇 𝑝)2 (8)
0
Avec :
−1 1
𝑇0 = =
𝑝0 𝜔0
Si 𝜁<1 : régime oscillatoire avec dépassement : H(p) possède deux pôles complexe conjugués.
𝑝1,2 = 𝜔0 (−𝜁 + 2 +
−𝑖√1 − 𝜑 ) = −𝜁. 𝜔0 −𝑖Ω (9)
Avec :
Ω = 𝜔0 √1 − 𝜁 2
Il est possible de déterminer la réponse du système après la caractérisation de la fonction de
transfert (H) pour n’importe quel type de forçage.
Nous considérons le forçage de type échelon (Heaviside). La force d’excitation est de forme
𝐹(𝑡) = 𝐹0 . ℋ(𝑡) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐹0 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑒𝑡 ℋ(𝑡) 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 é𝑐ℎ𝑒𝑙𝑜𝑛
ℋ(𝑡) est définie par :
0 𝑠𝑖 𝑡 < 0
ℋ(𝑡) = { } (10)
1 𝑠𝑖 𝑡 ≥ 0
Sa transformée de Laplace est :
𝐹0
ℒ[𝐹(𝑡)] = 𝐹(𝑝) = (11)
𝑝
Dans la suite nous allons identifier les paramètres de notre système afin de réaliser une
simulation cohérente avec le comportement réel de la structure de l’imprimante.
𝑘
𝜔0 = √
𝑀
Donc :
𝑘 = 𝜔02 . 𝑀 = 386,76.0,3 = 116.03 (𝑁. 𝑚)
Avec :
𝐹
𝑥𝑠𝑡𝑎𝑡 = : 𝑙𝑒 𝑑é𝑝𝑙𝑎𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑡𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒
𝑘
𝟏
Et : 𝐷 =
√(𝟏−𝒓𝟐 )𝟐 +(𝟐𝜁𝒓)𝟐
𝜔
D : L’amplificateur dynamique avec 𝑟 = 𝜔 la fréquence réduite.
0
𝐴 𝐵+𝐶(𝑝+𝜁𝜔0 )
𝑋(𝑝)= 𝑃 += (𝑝+𝜁𝜔 2 2 2
(14)
0 ) +𝜔0 (1−𝜁 )
Par identification :
−𝐾𝐹0 𝜁
𝐴 = 𝐾𝐹0 , 𝐵 = −𝐾𝐹0 𝜁𝜔0 ⇒ 𝐵 ́= , 𝐶 = −𝐾𝐹0
√1−𝜁 2
Donc :
𝐾𝐹0 𝐾𝐹0 𝜁 𝜔0 √1−𝜁 2 𝐾𝐹 (𝑃+𝜁𝜔0 )
𝑋(𝑝) = - − (𝑃+𝜁𝜔 0)2 +𝜔2 (1−𝜁 (15)
𝑝 √1−𝜁 2 (𝑝+𝜔0 )2 +𝜔02 (1−𝜁 2 ) 0 0
2)
(𝑃 + 𝜁𝜔0 )
2 2 2
= 𝑒 −𝜁𝜔0 𝑡 𝑐𝑜𝑠 (𝜔0 √1 − 𝜁 2 𝑡)
(𝑃 + 𝜁𝜔0 ) + 𝜔0 (1 − 𝜁 )
Alors
𝜑
𝑥(𝑡) = 𝐾𝐹0 [1 − 𝑒 −𝜁𝜔0 𝑡 ( sin(𝜔0 √1 − 𝜁 2 𝑡) + 𝑐𝑜𝑠(𝜔0 √1 − 𝜁 2 𝑡))] (16)
√1−𝜁 2
La pseudo pulsation : 𝜔 = 𝜔0 √1 − 𝜁 2
𝐾𝜋
−𝜁
𝜔0 √1−𝜁2
Le dépassement : 𝐷𝑘 = 𝑒
ζ2 ω0 ζ.Ω
ẋ (t) = KF0 . e-ζω0 t [sin Ωt ( + 1) + cos Ωt ( + ζω0 )] (17)
√1-ζ2 √1-ζ2
Avec :
Ω = 𝜔0 √1 − 𝜁 2
Aux conditions initiales à t=0
𝜁. Ω
𝑥̇ (0) = 𝐾. 𝐹0 ( + 𝜁𝜔0 )
√1 − 𝜁 2
Donc
𝜁.𝜔0 √1−𝜁 2
𝑥̇ (0) = 𝐾. 𝐹0 ( + 𝜁𝜔0 ) = 2. 𝐾. 𝐹0 𝜁𝜔0 (18)
√1−𝜁 2
1
Comme : 𝐾 = 𝑀.𝜔2
0
La partie flexible de chaque axe est représenté par la fonction de transfert du système étudié et
l’effort appliqué de l’actionneur par l’échelon calculé. La partie rigide suivant X et Y est
représenté par les deux signaux 1 et 2. Le temps de simulation est de 10 s, de 0 à 5 s pour le
déplacement suivant X et de 5 à 10 s suivant Y
Pour les dimensions réelles (Xmax-Xmin ,Ymax-Ymin) = (20 mm ,30 mm) de notre pièce
imprimée, la trajectoire est représentée par la Figure 37.
La valeur de l’échelon appliqué est une fonction de la vitesse d’impression et est donnée par
l’équation (19).
Pour les différentes vitesses d’impression, la réponse numérique de la partie flexible de système
observée à son arrêt est représentée sur la Figure 38.
Nous représentons seulement la réponse suivant X, car la même est générée sur l’axe Y (les
axes de la machine sont découplés et indépendants).
Figure 38 : Réponse temporelle de la partie flexible suivant X pour les différentes vitesses d’impression
(a):50(mm/s), (b): 90 (mm/s) et (c): 130 (mm/s)
Nous voyons d’après les valeurs du tableau que le dépassement du système augmente avec
l’augmentation de la vitesse d’impression.
Avec :
Rapport en (%)= Dépassement du système / Déviation max moyenne mesurée
Conclusion
En conclusion, la simulation numérique de la trajectoire de robot d’impression, montre que la
structure de la machine et la vitesse d’impression influence sur le défaut géométrique des pièces
imprimées. Chaque fois qu’on augmente la vitesse d’impression le dépassement de la réponse
temporelle de la buse d’impression augmente.
En termes de pourcentage : pour une vitesse d’impression supérieur à 90 (mm/s), la structure
de la machine influence sur le défaut géométrique d’au moins de 26.5 %
Pour une bonne maitrise de la qualité géométrique il est alors recommandé d’imprimer avec de
faible vitesse.
Pour une vitesse d’impression de 50 (mm/s), l’erreur géométrique liée à la machine représente
13,7 % de défaut global.
Pour un gain de temps de production tout en assurant une bonne qualité géométrique de produit,
il est important d’améliorer la rigidité de la structure de la machine pour pouvoir atteindre des
vitesses grandes pour l’impression.
Conclusion générale
L’impression 3D par le procédé « FDM » reste encore le plus utilisée chez les professionnels
et les particuliers.
Ce procédé est très avantageux par sa capacité d’utilisation de plusieurs et différents matériaux
d’impression en parallèles.
Cependant le comportement de la machine et la dépose de matériau n’est pas encore maitrisé et
défini sous la forme informatisée, ainsi plusieurs contraintes sont encore en question.
Dans nos travaux expérimentaux effectués sur l’influence de la machine sur l’impression 3D
de polymères par « FDM », nous nous sommes focalisés sur le défaut géométrique.
Les conclusions que nous avons tiré suite aux travaux de chapitre 3 sont :
✓ La vitesse d’impression influence considérablement sur le défaut de circularité et le
défaut de formes de produits imprimés. La recherche des paramètres optimums pour
chaque vitesse d’impression est une nécessitée primordiale avant tout lancement
d’impression.
✓ La position de produits imprimés influence aussi sur la précision d’impression et donc
ça influence sur le lancement de la production en série de plusieurs produits en
parallèles.
✓ Une déviation est générée lors d’un changement de direction.
Dans le chapitre 4, nous avons travaillé sur la modélisation et la simulation numérique de la
trajectoire de robot d’impression lors d’un changement de direction. Nous avons conclu que la
structure et la rigidité de la machine a une influence sur la déviation au niveau des coins apparu
sur tous les produits imprimés. Ce défaut évolue avec la vitesse d’impression.
Pour un gain en temps d’impression, il est nécessaire de mettre en place une méthode
d’interpolation de la trajectoire entre les paramètres d’impression en fonction de la vitesse et la
structure de la machine
Bibliographie
3dnatives (2018). Available at: www.3dnatives.com.
Abouzaid, K. et al. (2017) ‘O ptimisation des paramètres d ’ impression 3d : Recherche actuelle
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Annexes
Annexe (1) : la mise en plan de pièce conçue sur Catia V5, elle est imprimée avec une échelle
de ½ sur le logiciel d’impression Cura.
Annexe (3)
Analyse de distance des pièces imprimées
Pièce 1
Pièce 2
Par la même méthode que nous avons mesuré la déviation maximale sur les autres pièces
produites (3,4,5,6,7,8 et 9) par rapport au contour de la pièce conçue.
Annexe (4)
Paramètres d’impression sur Cura
Annexe (5)
Impression en série
Les pièces sont imprimées à la fois pour chaque vitesse d’impression comme l’illustre la
Figure ci-dessous.