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Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)

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Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
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Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
JOÚs-t.E.S TOURS· EXPLIOUb t1li ..
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Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


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Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


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LES

GRAN . DS TRUCS
DE

LA PRESTIDIOl'J;ATION ·

Biblioteca Fundación
\. Juan March (Madrid)
'

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


Les

Grands Trues
DE ..

resfidigitation
.
DECRLTS ET EXPLIQ UES
.
PAR

LE P RESTIDIGITATEUR ALBER, O. A . V
'
Auteur des . Théat res d 'Ombres chiooises. du Grand Manuel de P rojectioo,
de l a P rojectioo en p ratiq uet des Narrat ions. de la Projecti~o au X.X• siécle.
Rédacteur a différeo tes Re\'ues scie ntifiques, etc.

OUVRAGE ILLUSTRÉ .
de 75 dess ins d e l' Aute ur.

E . li AZO
EDITEUR
8, B o ulevard M agenta 8
PARIS

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


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t. Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)1 ,


· PRÉFAC.f;

.>

1
Bien des Amateurs seraieTJ:t désireux de pouvoir
- présenter /
dañs
.
leur entoÚ.rage les TRU,CS. .
(c'.est le~
mot consacré)
. qu'ils
. ont vzt' dans certains théatrPs de
~

prestidigitation ou_ bien do·n.t il.-; ont e·.,,,t'lindu parler;


malheureusement, jzisqu' a présent, toutes les expli-
cations qui leur on.t été données d'ans différents
Journaux ou Revues et dans quelqzies livres étrangers
sont .dissémin'ées, inexactes ou trop sommaires pour ¡
qu'il leiir soit possible de faire eu.x-mémes la cons-
trziction de l'appareiCindispensable.
C'est· qfin de combattre cette· zacune que le pre,ti-
digitdteur Alber a écrit tel ·ouvrage. et, ainsi qu'il
le d_it lui-méme, si tous les TRUCS .ne peuvent étre
établis et pré.~er¡tés pm" l' ampteur au milieu d'un
saloA, .un grand n01nb1·e d'entre eux sont réalisables
- !
ét pr·esque tous peu.vent étre construits dans un
appcirtement possédant une porte a d'eizx . battants
fo.r mant natz¡retlement zine sceñe 1 ou dqns les établis-
sements rl'édllcation oi't la plupart du temps cetle
.<;cene exú;te : ii suJÍZf sou1•ent d'avoir une glace,
i .

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6 PRÉFACE

qllelques plal}-ches, ·une draperie ... et un pen d'ingé-


niosilé . .
'Le renom que l' aute~r .a sn Se f'aire dans tout ce
qui touehe a la prestidigitatiqn et snn autorité dans
cette matiere, noizs dispensent de recommander ce.Uore;
tom; les ouorage.-; d' Al.ber sur les 'Projections, .'lur
le.~ Ombres ,chinoi:>es, ei:c., ont eu le succes qlle l'on
sait; ce,la fait prévoir l'accueil que fera le publ.ic aux
GRANOS TRUCS de la prestidigitation t>.xpliqízés
azi¡x lecteurs pq,r le pre.- tirligifateur Alber.

Ron'ER11 HAUTIEZ.

- , - ....,;.- - -

1 -


Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
AVANT-PROPOS

Il pwait que 'la . presti<ligitation est m~rte et que


c'est un art us~ ! Tei' est, dumoins ,' !'avis qu'e:x,primait
der1,1ierement un journaliste connu1 ne connaissant
. pas toujours a forid le suJet de _ses articles. Ne . le
désignons pas plus claireme~t et n'~nsistons pas, car
nos différents articles dans ·plusieurs J ournaux ·et
Revues ntrns :. d~nnent- droit a une parcelle de ce Íitre
de journaliste.
Non, la prestidigitation n' e~t pas morte; au cÓntraire,
jamais elle n 1.a été aussi en faveur, aussi recberchée,
I ' '
aus::;i étudiée que maintena.~t; elle exerce la pluri;ie /
des professioi¡i,nels qui deviennenf écrivains.Dicksonn,
d.e nos jours, ~ publié ses « Trues »; en. Anglet~rre,
Hoffmann a fait quanti té d' ouvrages fort intér!'lssan.t s ·;
en AHemagne, plusieurs presÜdigitateurs ont écrit de
nombreux volumes; en Amérique, Heller, Burlingam,
ont agi ' de· !_lléI11e; il n' est pas jusqu'au signataire de
la présente préface qui ne veuille lui aussi· fa.ire son
petÍt livre (r). Et cependant les livres ne manquaient
, (1) Qu~nd on a produit, comme M. Mber, les Narrations, la
ProjecLion en pratique, les Théat1•es d'ombres chinoises,.le gi:and
Manuel de projection, la PJ•ojection au XX• siécle, quantité de
• conférences. artistiques ou amusantes, sans compter les articles de
journaux ou de revues, on. ·n'en est pas a cheréher l'occasion de I
faire son petit livre.
(Note de l'Editeur.)

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8 , A V ANT-PROPOS

pas: nous venQns de citer quelques auteurs; Ozanam,


Guyot, D.ecremps, Comte , ont écrit autrefois su.r le
sujet. Plus récemment Ponsin, puis Robert Houdin ont
publié des traités de prestidigitati.o n. Les re,vuistes
l'épluchent, cette malbeureuse prestidigüation, la
dissequent, la passent aux rayons X, étudi ~C\t son
)listoire et son caractere, essaient de soulever le
voile.épais dont elle s'enveloppe, mais ne réussissent
qu'a le déchir"er · lamentablement. Ils la confondent
"avec le spiritisme, avec le magnéti.s me et font souv:ent
une déplorable salade de tout l'occµltisme, mélan-
geant les eifels. naturels bien qu'extraordinaires avec
les illusions produites par l'adresse, la . science ou
l'haJ)ileté de l'opérateur.
Beaucoup de comiques dans les cirques ou les con-
certs, ne doivent leurs succes !? qu'a la divu.l gation
des .. me>yens employés dans leur pseudo-prestidigi-
tation.
Est-ce 'la un art qui se meurt, celui qui anime tant
de cerveaux, excite tan~ de · curiosités, f.ait couler
tant d'encre e.t amene des contrefacteurs ! Non, nous
ne le ·croyons pas. -Mais, <lira le lecteur, si Ton a tant
~c!'it, pourc¡uoi écrivez-vou.s aussi , d'autant plus q.u e
vous semblez un pe~ regretter' tout~ ce~te écriture?
. Nou.s awons une c~rtaine appréhension a voir tout
divulguer dans
.
la prestidigitation qui Mt un . .art .
~

caché v ivánt de mystere, mais nous devon~ ici donner


0

une exp lication loyale : Quelques prestidigitateurs,



que nous <'¡1lalifieróns :simplement de retardataires,

' }

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'.

A V·A'NT-PROPCiS 9

ont déja reproché a· ceux qui écrivent, ce qu'ils


appellent des divulgations. Mais si l'on ne parlait pas
.de temps en temps au puhlic de tours qui 1·xistent; ~i
l'on ne discutait pas leur exééution, si on les. laissajt
dans 'L'ombre, est-ce . que le public . penserait a la
prestidigi. atioJ!? Non . ' ~ Cette raison, qui · est la
meilleure, 11:ous empeche• de do:ru;ier les . autres et
, nous ne pouvons invoquer de meilleurs avoeats pres
de ceux q~i nous ,ont fait le reproche ci-dessu~·~ <Jlle
les autres;y c,o. nfreres
'
qui . onti éerit sur les tours de
cart_e s pa:rí ex$mple, ou qui. ont don.n é le concours .de
leur talent a des écrivains divulgateurs a ~utrance.
Ce~ écrivains," sous . prétexte d'études psycholÓ-
giques, physiologiqu~s, ou ·<;l'autres chose~ logiques
ont donné, dans · des revues, des renseignements
,. ' J. •

d_'autant plus précis sur la prestidigitation qu'ils ne


.!
se faisaient aucun tort a eux-memes ; ils ont méme
· reproduit chronophotographiqueme11t le jeu de ces
, prest_id]gitateurs, le&, tours de main, les feitÍtés et les ·
procédés. Voila de la ·divulgation précise. Nous ne
noifs en plai'gnons pas, cela ··attire l'attention du
public sur· l'a.r·t en question, rn'ais' c'e.s t trop <le pr.é-
cisio~1· ~ ncitre ~vis. Expliquc:>'ns-nous :
L.a, prestidigit'a tion se divise en: deux b'ranches
. .
r° Ce que nous appellerons la pelite prestidigita-
tion, .et c'est la vraie: c'est celle. qui consiste,. grace
al'adresse et au bonimenl de l'opérateur, a illusionner
le public. Celle-Út ne s'apprenJ. ·pas; on ne devient
· r pas, on ·nait prestidigitateur, et les études ne f~:mt

·-

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I
10 AVANT-PROPOS

. .
·que perfectionner un don natur_e l. C'est cellé-Ia qu'il
est foutile de divulguer. El~e ,COI}siste en quelques
moyens ingénieu:x: tres difficiles a ,applique11 coríve-.
1

nal:Hement et qu'il n'est pa,s nécessaire au public de


connaitre, car toutes les explications écrites n'ap-
prennent ríen a celui qui ne p~ssede Pª\ les bases
et n'a pas_déja pratiqué; il ne peut ni les comprendre,
ni les appliquer, ni les retenir;
2° >La grande prestidigi~ation_, ou la science des
ti·ucs: c'est celle qui consiste a pr~duine des illu.sions
au moyen d'appareils plus ou moins compliqués,
d'applications ingénieuses des·données sciE'.ntifiques.
Celle-1.a peut etre· expliquée autant que possible, car
le public goute mieúx l'illusion quand il connait ·1e
moyen' employé; il a vu un true avant de conna1tre
.le procédé ; connaissant le · moyen, il va le revoir
."pour se .donner le plaisir de se. ' l'expliquer. a lui-
meme o"u de l'expliquer aux atltres; souvent meme,
il · veut le Qonstruire et le m~ntrer dans son cerc'le
· -intime. Si toutes les expériences ne sont pas réali-
sables pour !'amateur: la plus grande partie peut
l'etre, et c'est pour grossir le nombre des expé-
' .
riences pouvant etre reproduites que nous expliquons
·ici quantité de nouveaux trues intéressants.
Nous n'avons pas la prétention de ne donner que
de l'inédit; plusieurs e_xpérienees ·o n_t déja été expli-
quées par nous ,ou par d'autres dans différentes
pnblications, mais nous l~s donnons ici aveo de
nouveaux détails et nous en décrivons un grand

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. A V ANT·PROPOS II

. '
nombre qui sont absolúment nouvelles, nous atta-
chant a dresser ·Ull état de tO"QS les trues CODDUS a Ce
jour.
· .Nos lecteurs, qui al.}ron·~ pu· voir certains de ces
.t rues soit au théatre .Robert-Houdin.; ou ils sont
inventés par l' intelligent directeur l\'I. Mélies, soit
au tbéatre !sola aujourd'hui dísparu, soit présentés
par nous dans les salons,. etc.' les apprécieront mieux
apres ~n avoir lu l'explication.
. .
Nous avo_ns autant que possible indiqué l'inven-
teur de chaque trnc expliqué, et Jorsque nous ne
f

l'.avons pas fait·, c'est que nous ignorions !'origine :


les inventeurs nous le pardonnercmt. Il est souvent
difficile de retrouverla naissance d'une illusiÓn, pré-
, sentée presque simultanément en Europe et en
Amérique.
-Exegi monumentum, . ·pouvait dire orgueilleuse-
mynt Horace qui avait f¡¡.jt un ou:vrage eptierement
sorH de son imaginalion : nous n'en diro:gs pas
.autant, ca'r nous n'avons fait que recuéillir et tailler .
les pienes de l'édifice imaginé par les . Bosco,_ les
Pini, les Co:mte·, les Cornus, les Pinetti, les Robert
Houdin, Delion, Hamilton, ·Cle,'erman,. Moreau-
Sainti et, de nos jours , par Arnould, Brunet, Bualtier,
Carmelli, Garré, - Cornély ~ Dicksonn, Duperrcy ,
Foletto, Harmington, . HeHas, ;
Ifrrmann, Jacobs,
Mélies, Roscoff, Rousselin, Verb'cc.:k, Voisin, de Vere:
Nous croyons avóir cité tous les 'prestidigitateurs
s'étant fait ,un, nom a París, ayant apporté 1eur pon- .

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12 A V ANT-PROPOS.

cours a l'édifice. actuel de. la prestidigitation. Pose-


ra-t-on jamais l~ couronnement de cet édifice? Nous
espérons que non, car la, comme dans toutes les.
sciences ou dans t.o us les arts, en ·dépit du faux pro-
verbe. Rien de nourvean sous le soleil, il y a du nouveau
tous les jours.
Le Prestidigitateur·

.
ALBER.
¡ •

Plutót que d 'encombrer le volume de dessins tres séduis'a nts


a l'ceil inais qui n 'expHquent ri~, nous 'avo.ns préféré multi-
plier les de!}sins explicatifs et les schemas, moins agréables a
voir pour celui qui ne fd it que par.c ourir un livre, mais plus·
utiles pour celui qui le lH dans fe but ,d e se r.e nseigoer .
.En outre , une table aussi complete que possible de tous les
titres des grands trues connus a ce ·jpur permettra de trouver
immédiatement le true lui-meme , l'équivalent ou ceux clu
m eme nom.

·.~

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~ 1

Les óranbs ijrucs be lü Prestlbigitation

Le Décapité parlant

'
Nous commencerons nos descriptions en parlant
du true peut-etre, le plus remarquable . de tous, par
l' effet qu'il produit et par sa simplicité d' ex~cution .
.Le décapité par.l ant· a en outre ceci de spécial qu'Ü
a été le point de départ de q-µantité d 'autres illusio,ns.
U a été décrit, commenté .et expliqué un peu partout,
~ussi ne nous appesantirons-nous pas beaucoup sur
sa co_nstr:tiction ; mais comme nombre des récits donnés
solit inexacts, et que merne ceiui de Robert Houdin
renfer,mequelques erreursoulacunes, nous donnergns
_surtout la genese•de cette illusion quasi•historique.
· Les amateurs de vérité seront contents de pouvoir
ainsi posséder un document exact. Noris ne pouvio'ns
, puiser nos .renseignements a une meilleure source
que celle qui nous était .e>fferte, puisque M. Talrich
lui-meme, l'lÍabile mouleur de l'Ecol~ .de médécine ,
voulait bien mettre ·anotre dispositioñ tous les docu-
ments nécessaires, ainsi que ses souvenirs personnels.
'N ous avons recueifü la ·quantité.de détails qui seront
lus avec plaisir, croyons-nous, car il.s forment un
ensemble curieux et peu banal d'une exhibition
théatrale qui eut .s on succes et qui excite toujours la
curiosité.

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LES GRANDS TUUCS

Les personnes qui pe sont pas au courant de la


queslion se · demande1•01lt quel rapport M. Talrich
peut avoir avec ce true; nous allons l'~Jf-pliquer :
M. Talrich avait eu l'idée en r855 d'ouvrir un salon
de cire , installé sür un plan absolument nouveau
pour l'époque et sortant du musée dé cire ban?-1 des .
foires, dans le genre du Musée .Tussaud, de.Londres,
mais bea:iicoup plus artisÚque au poinf . de vue des
personnages présentés et du décor les entourant. A
cet effet, il a vait loué, boulevard des C;:i.pucines, ' un
local occupé par un tapissier et l'avait aménagé en
vue de $on exhibition. Disons de suite que ce local
est celui qui est connu maintenatit sous le nom de
salle des Capucines et qu'il a été· ~mP,loyé successi-
'vement, apres M. Talrich, a donner des conférences,
aux représentations deEl, freres !sola, puis ~ ~es · repr.é-
sentations théátrales.
M. Talrich avait inodelé pour son exhibition qu'il
appela Musée Frarn;ais, une certafne quantité de
groupes soit artistiques tels que 1' Amour v~inqueur
et Hercule filant aux pieds d'Omphale, Don Quichotte,
. '
Renaud et Armide, Sarah hr Baigneuse, avec un
curieux reflet du corps dans l'eau figurée par une
glace, soit s~ientifiques, tels que André Vesale ou la
science au X V 'Ie/ siecle, une scene de torture· au
X Ve siecle, av~c un cu~ieux effet d'éclairage des
·torches, et les avait installés dans des décors formant
pour chaCl,m d'eux une sorte de diorama appropri'é.
Lorsque ée musée fut é·tabli, l'intelligent directeur
eut l'idée d'y ajouter m;ie attraction, car le oaractere
un peu sérieux de son expositio.n. ne lui semblait pas
devoir attirer le gros public/ A ce moment, le docteur

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'\

DE LA •PRESri'IDIGITATION 15

Lynn (dont nous .reparlerons a propos de plusieurs


illusions) avait appris a Londres le true ,du colonel
Stodoare et l'avait pro pos~ a· M. Dejean; directeur
du cirque. Voici eri quoi consistait ce true , primitif:
L'.opérateur s'avan9ait vers le public tenant en main
. une petite boite ou ca,lssette dans laquelle se trouvait,
'disait-il, la tete
\
vivante.
. d'une momie égyptiehne.
. Il
ouvrait la boite da'ns laquelle on "apercevait en effet
· une túte éoiffée d'une étoffe rayée, cbmme. les spbinx
de l'ancienne Egypte; H parlait a fa téte et celle-ci
lui répondait; ce qui _était faci:le, grace aú talent de
ventriloque du docteur Lynn. .

Le S¡lhü1X: du colonel Stodoai•e.

"
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LES G,RANDS TR:UCS

La boite était posée, .fermée, sul' une petite table


· qui ~e trouvait la, ouverte de nouveau et la tete
continuait a parler, a, remuer, a cligner des yeux,
enfin a donner toutes les preú'ves possibles de son
existehce. La · boite. était elilfin refermée et r.eprise
sous le bras du dobteur, ·qui partait avec son fardeau.
Pendant tou~e l'op.é ration, la table paraiss~it vide .et
ne pouvait donner asile a un aide quelconque . La
tete con tenue da ns la ·boite étaii done bien vivaii.te.
·Ce trrn~- avait été proposé, avons-nous dit, a M. D!'lj_ean,
sous le · nom de Delphi-qorico, et il avait été
accepté sous dédit de 500 francs de part et d'autre.
Le d_octeu.r Lynn avait vu en meme temps M. Tal~
rich et lui avait proposé le meme true pour le cas ou
les pourparlers engagés avec M. Deje.an n'auraient
pá.s de suite. M. Talrich assistait done a la répétition
ou du moins a la présentation i!1time du true qui eut
lieu le soir apr.e s la séance du cirque . On se rendit
compte qúe ce true, qui ne pouvait etré examiné que
de face par les spectateurs, ne pouvait convenir pour
un cirque ou le public estplacé.tout autour. 11 aurait ·
fallu construire une logette spéciale et la moitié des
assistants n'auraient rien vu. Il fut done décicié séance
tenante que le dédit serait payé au docteur Lynn. et
· que celui-ci reprendrait sa liberté. M. Talrich lui fit .
immédiatementla propos!tion de prendre le true pour .
son musée, mais aux conditions suivantes : Fac_u lté
e.le changer la présentation et le nom de l'exhibition
- Parta,ge du produit des entrées en trois parts ,
attribuées l'une au _docteur Lynn, les deux autres a
M. Talrich qui se chargeait des frlais d'installation et
d'exploitaÚon. Disons de suite que le docteur Lynn


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"

DE LA PRESTID.IGITATfoN

... .
• •
f.

toiicha p<:mr sa p1irt, le deuxieme jour. ,dix-huit cents


francs.
, M,: 1;alrich; ,avec un profond sens artistique, avai~
immédiatem.ent , vu le. partí qu'il. p,emvait tirer de ce
true, en le dépouillant ·de SO.Jt noni bizarré, de sa
•• mise en scene trop corp.pliquée.et en lui donnant une
·forme plu~ simple et plus frappante, et <;!adrant mt'eux
avec le caractere scientifique de son eútreprise. 11 eri
fit le dé eapité parlarit. On descendait simplement dans
· les caves de l'an.cien tapíssier, cq.ves qui avaien~ serví
J mettre du charbon, et 1¡1, dans un caveau, a un
metre et demi seulem,ent du public", on voyait une
table vide sur laquelle, se tróuvait une tete vivante.
Dans un coin une long'ue épé.e a: deYX mains, CQinrne
celles emplQyées par)es :r~itres du XVIe si~cle, était
appuyée au mur, encore tachée de sang, et tin corps
s;ms tete ~tait étengu sur le sol: L.a tete, qui était
celle d 1un vieillar.d a longue barb~, semblait som·-
meiller ;· elle se réveillait lorsqu'on l'interpellait et
raeontai.t son hi~toi:re. Pu.is, chose étorinante, elle
répondait a tous les v.isiteurs, dans n'in;iporte quelle
langue !. Un jour·, un officíer, ayaqt entendu la tete
répondre a plusieurs spectateurs, en q.nglais, en aÍle-
. mand, .ep. russe, en · espagnol, en italién et en grec,
eut l'idée de l'interroger en patois catalan et, chose
sl!lrprenante, elle lui· répondit dans le meme patoi~.
L'offici.er avoua que, déja impressionné par le spec•
tacle, il fut absolument ému et déconcerté au point
d'etre forcé de · sortir immédiatement. On c-omprend 1
le ·succes qu'eut une semblable exhibition, d'autanf
plus que, le secr~t étant bien ·gardé, le public aurait
vóu.lu connaitre le moyen, et la curiosité était vive-

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18 LES GllANDS TRUCS

.
surexcitée. Nous avons lu les articles de journaux de
l'ép~que et ils· rendent bien le 'sentiment de surprise
qui pendant quelques }ours agi1a tout Paris. Le prix
d'entrée était de 5 francs, mais cela ne décourageait
pas les amateurs d'~motions ~ives, et bien des per-
sonnes vinrent plusieurs ·fois pour se convaincre
qu'elles n'étaient pas dupes d'une illusion (et cepen- •
dant ce n'était qu'une illusion).
Une personn.a lité tres conmie de l'éppque, Mme -
la princesse B. C., trouva la chose si extraordi-
naire q_u' ~lle y en voya toute sa maison. ,Le prince
impé.r.ial y vint avec son précepteur.
Un prestidigitateur asse.l connu, dont nous tafrons
le 110111 par discrétion professionnelle, assisla a
nombre de séances pour « acheter » le t.ruc t:.ans
bourse ·délier; mais, rnalht(ureusement p~ur lui, i~ ·ne
le trouva pas et, de gúerre lasse, se 'décida a l 'acheter
a M. Talrich, trouvant . qu'en entrées ·a 5 francs il
perdait son temps, son .argent et sa peine. Ce presti-
digitatem po:Na, parait-il, le true dans l'Inde. J 1espere
qu'il n' eut pas de , peine a avoir la un succes, en face
' des pret1·es escamoieurs indiens, dont on nous vante
toujours les soi-disant mer'v eilles, Ínáis qui ne soot
pas de Ja force
'
du pre111ier quelconque
.
escamoteur
~.
de. muscades de . n?s places publiques. Nous ferons
quelque jour le proces de ces miraculeux sorciers
c¡ui ign~r·eil't surefifent la légende eréée sur eux par
des voyagéurs aussi crédules que peu clairvoyants ou
<J~e peu au c.o urant des rnyst~res de la magie dubout
des doigts.
M.ais reve~10.ns a notre sujet.
En présencc de ces succes, le docteur Lynn, trop

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(

DE LA PRES'l' IDIGI'.l'A'l'Iüi'i

ambitieux, pro posa a M. Talrich de füfre. eomm~ on


dit aux Efats-Unis, ~u humbog, c'es~-a-dirc d(l monter
plus loin une cotI<currence, en préseatant le meme
spectacle. Ce dernier s'y refusa, pensant avec ,r aison
que si le pub.lic 'Voyait se montrer le 111éme phéno-
mene . une !'econde fois., il en déduirait facilemerFt
qu'il était moins extraordinaire qu'il ne paraissait
réellernent puisqu'il pouvait se reproduire, par consé-
quent qu'il perdrait de sa saveur et ne serait plus
une attraction. Bien que M. Talrich füt sur de son
personu:el et que le secret ne füt connu que de lui, du
docteur Lynn et clu décapité, le true· fut monté,' on ne
sait par qui, a la salle Hertz ,ou a la salle Erard, et la
presse fut convoquée.
Malheureusement pour les contrefacteurs, le jour
de la prése1itation aux Rédacteurs des journaux, un
aide ou un employé de la salle ouvrit malencontreu-
sement une porte qui se trouvait pres du décapité .
. 1 •

~ . La porte se refléta dans la glace et le true fut ,éventé.


.C.' en était fait de l'illusion et des recettes. Le mystere
avait tellement passionné tout 1'e monde, que le '·
moyen découvert se propagea comme une trainée de
poudre et que l'on· vint des le lendemain no~ plus
pour voir le décapité, mais pour ridículiser le person-
nage qui jouait le róle.
Un jour, un jeune homme d'une excellente famille ·
portant un nom coÍrnu_, mais plus connu lui par ses
e:x:~entricités que .par son nom, vint, ayant bien diné,
jete'r du pain -maché sur la tete du malheureux
bornme qui faisait l~ décapité. e~ dernier, sortant de
son róle, interJ?ella vertement le mauvais farceur qui
en arriva a le :rnenacer d'un revolver. Le décapité

.,

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2o LES GRANDS 'l'RUCS

• F~ntra sa t,ete instinc~.ivement-so.us la'table. Le jeu~ie


fou re~mt une sévere admonestation du commissaire
ele poli ce qui le~rerrvoy·ii., M . Talrich n''a)~ ant pas Youlu
dom1er ele suites a !'affaire, et ce fut la fin de cett<'i
exhibitio1i, qui ne . dura plus que quelques mois.
'ill!arit áu .Musée Franc;ais, .il contiirna jll!squ;a la fin
du bail ele son créateur, c'est-a-dir~ deuxou trois ans.
Voila. l'histoir.e ·dét aillée du true qui a laissé une
impr.ession si prof6nde qu'on en parle encore a:pres
plus de trente ans et qui est le type cle tous les trues
1 ' • • . . . '
a m1ro1rs. · ·

Le Déc¡tpité parlant.

Voyons 'mainteilant coinment l'effet était produit.


M. Talrich avai.t eu la; chance de trouve:r, pour
jouer le róle du dééapité, un ancien éuisinier a)lord "
des 1 paquebots qui par ses séjours dans les c.inq
parties du monde avait appris des bribes de ·.presque
toutes les. langues con,nues .. Quant au patois catalao';

"

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DE LA PRESTHHGÍTATION 21

le hasard avait voulu qu'il le connut un . j:>~u,_ ayant


été soigné }1 l'hópital de Perpignan. Sá tete assez
caractéristique·, avec . ~ne lüngue . bárbe, . conv'e nait
parfa:itement al' empl0i et·son esprit <i'a-pr0pos faisait
/
n~érveitle d~_ns' la ciTconstance.
- Le true lui -mem(! est simpÍe. 1L consiste ,a employer,
une table a trois piecls ·dont un des pieqs _est t011rné .
".ers les spectateurs . Entre ce pied de fo ce et les deux
pieds de c©té se trouvent, . claris des feuillures, deux
glace·s bien: perpendiculafres qui refletent le sol et
les cótés . Le sol semble se eontinuer sous la table et
le contact de la gláce est caché par la paille répandue
· par terre. _La feuiÍlure dissimuJe les cóiés des glac~s,
et le fond de la salle sil' 0n cloit le v0ir de · r enc:lroit
ou so.nt _placés les spectateurs est iiiguré par le' veflet
des cótés'. 11 semble ainsi ·qüe la table est absolument ·
.
vid~, alors qu'elle recele ' le ~orps du ·d.é capité dont
.
la te'te passe par une ouverture praiiqti.ée au milieu '
-de la table . Le sujét employé par M. Talr.ich avait
une longue barl;u~ qui,,, en se répandant s~r ]_a t~ble,
) . .
cachait l'ouverture . .Si le décapité n'a pas de barbe
on cache l'ouverture soit avec un 'linge,. soit avec I
un
plat d'étain en deux morceaux qui se rapprochent et
se fixent aufour . €le 8©1'). COl:l comme une collerette..
. -La r»osítion n'est pas_trop fatigante pour le sujet -qU.i
peut etre placé soi.t assis, .soit. a genoux. Le décapité
' d.e M.Talrichest -restéunefoisdix~sept heures! dan·s
eet'te , situati<m (de 8 · l'leures du matin a minuit)_,
l'afülue'ncc du pu_blic né lui permettaht pas.de sorÚr
cornpletement de sa cáchette et s'e s appointernents ·
étant fixés par rapport au ~arré du temps passé:
...

. /.

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'. (Madrid)
I

I'

22 LES GllAlllDS TllUCS

LES SPECTRES

'No'us 'n 'aurions pas voulu · parler de cette expé-


rience quir se trouve décrite dans tou.s les QllVrages
sur Ja physique et 'e n parti.culier s:u.r J.;optique, mais
comme. . elle est classique nous devons
, la rappeler en
quelques ~ots : U fil personnage, ·invisible ,pour le
public, .se refletc dan-s une glaae sans tain lorsqu'il
est vivement. éclairé et devient invisible lorsque la:
lumieTe ne le· frappe plus. n est facile de concevoir
tout le parti qu'on peU:t ,tirer de e.e phénomene 'de
_réflexion et l'on ver.ra par la suite que de nombreux
trues sont_basés sur lui. C' est done pour cela .q ue nous.
devons en parler.
· La gface sans tain, dont le public ne so11p9onne
,. 1 meme pas l'existence, 'doit etre;inclinée soit debas en

baut (schemad1g. I), soit de cO'té (sc(iema fig. II); afin


de refléter le personnag~ caché soit so'u_s la scene,
soit dan~. fos couiisses. Ce pe:rsonnage doit s'incliner ·
da'Qs le meme angle · que Ja glace, c'est-a-dire se
placer de bfais dans la coulisse ou absolument incliné ·
daps le dessous. Comine ceüe derµiere position serait
a.peu pres impossible, la persoríne qui· fai't le speclre
est l~ pluf? souvent appuy~e sur un bati roulant recou-.
vert de velours . noir qui, lui, ne se reflete pas. Elle
·n'a done a. faire que les mouvements des bras et
semble glisser sur le sol. pn comprend que tous les
mouvements sont reflétés . inversement. L'acteur-

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Á J~i\ P/.,i?J.,. de.• Zle.•.<o•« 1"

1 ""'
Sch ém" I. Pot1r établir le true des f:p<;ctres sur une scime possédant un dessous ._
LES G~ANDS TRUCS

spectre doit don~ les inverser pour les meltre au. poi~1t
SUF 1a scene e.t d'accord,avec l'¡tcteur Visible .

1' '

·Boite it luÍ:ni e 11e .

La glace, étant placée eil.tre l'act.e ur qui est en scene_


·et le public, Iaisse voir cet acteur qui doit etre suffi-
, samment éclafré. Mais le ~peclre, l'apparition cm tout
pbJet qui cíevra a: l,lfi D10J:?ent donné
se retléter dans la glace sera éclairé
encor.e plus fo1tement . · On se se~·t
gén.éralement pour cela d'une
'boite a lu.mieire (figure ci-~essus)
_a vec un foyer o:x:hydri,que, oxyéthé-
rique ou électrique et, s'il y 'a lieu,
T e iuLe lir .
de teinteur (figUl'e ci-contre).
La figure ele la page 27 nous .représente dáil.s une
sc~ne d'apparition produirte au moyeH d'une glace de
cóté et organisée dq.hs un salon.
N.óus n'in~isterons pas davantage sur les spec:tres,
car nous .a urons souv.ent a y reveiiÍr dans le cours de
·cet ouyrage. ,. ..

• Biblioteca Fundación
' Juan March (Madrid)
..
DE LA PRES!f.I DIGITATIÓN

Donncms seultiment, pemr et~e complet, quelques


- mots _précis sur l'hist_o~ique de la question qué nous
31vons vu le plus sou.vent traitée d'une fa'~on inexacte.
Robin·, qui avait'Sün tb.éatre boulevard <lu T~IDJ_Jle,49,,
ies préseJl,ti;l le 20 juin r863., ]ls avaient .é té ~xhi~és
en 18()2 par-Pepper, a Londres, a P0ly~echnic Institu-
tion. Pepper vendit .son. brevet au directeur du Cba- ..
.telet, ,l\iI. Holstein, qui en.tama un proces. avec Robin.
Ce de;ni.er put prouvá qu'il av~it créé les spec~rés a
Lyon et a Saint~Etienne en 1847 et qu'il avait com-
muniqué son invention a ün ami, Iequel en avait . tiré .
OS' .,
1\
:( \
! \
( \
\
/ \ .
/
\
\ /
/
¡.

Schéma 11. - Les Spectres réalisés


. sans dessous· a la scene.
~ - . )

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LES GIIANDS ' TRUCS
(

un jouet. C'est d'apres ce jouet que Pepper aurait . a


nouveau découvert le true des spectres. Quoi qu'il en
soit de cette dispute', ils furent ' done présentés a París
presqu~ en meme ternps par Robín a son théatre, ,s ous
le nom de« Spectres viv'ants et impalpables», et par
Holstein au Chatelet dans le e< Secret de Miss Aurore ».
''
L' eifet du true étai t grandiose car les glaces employées
ati .nombre de trois .mesuraient_ 5 metres de long.
Robe,rt Houdin eut aussi desspectres sur son théatre
et'Lassaigne promena le true darís toute's les villes de
France.
Rohert Houdin appliqua . les spectres dans une
piece de la Porte-Saint-Martin intitulée.c< La Tsarine ».
Il faisait apparaitre le tsar assassi:Ilé, Pforre IU, darrs
son cercueil, le corps disparais,s ait et la tete res~tait .
seule cornrne suspendue, reg~rdant le meurtrier .
Tcls sont les commencements du true des spectres.
Depuis il a .été présenté maintes fois et, dans ces der- · '
ni eres anné,es, on a pu en voir différentes applications
intellig'e ntes failes par M. Mélies, le· directeur di.¡
théatre Rohert-Houdin, entre autres dans le Chateau
des Fantómes .
L'illusion ·des s.pectres, c'est-a-clire
. 1
l'emploi • de la
gfac.e. sans tain, a servi sou,vent a produire des effets
tres artistiques e.t surprenants pour le public, qui, ne
voyant pas le rellet classique du spectre drapé de
blanc, n.e pensait pas · qu'il avait sou§ les yeux le trli'<;
primitif. Nous av.ons vu 'beaucoup de com~inaisons
de ce genre, nous en avons imaginé plusieurs; tou-
.jours elles ont eu du succes, et le m~yen n'est p'as
usé; il servira enc0re longternps, a conditron d'irna-
ginerdu nouveau et surtout du. plaisant a l'reil. Nous

r
' .

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Le T1·uc·des Spectres organisé dans Wl salon.

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LES GRANDS TRUCS

n'insisterons pas sur la lVIéternpsycose, sur le Néant (1)


qi.ii gont des applications des spectres, rnais nous
.décrirons quelques autres etfets rnoins conmis:.
Robert Houdin vi~ ·rapidernent tout le parti qui • .'
pouvait etre tiré ·des spectres et il en fü p~u·sieurs
applications pour différents théátres. Citons spééi_ale-
rnent a l'Ambigu « La Tsarine >> citée dans· le précé-
dent chapitre. Voici la descriptioq donnée par Robert
Houdin lui-rneme :
«Un sarcophage sort d'unrocher, se 'd resse, s'ouvre
etlaisse apparaitreun f~ntóme recouvertd'un linceul.
Le tombeau retornbe : le spectre reste- debout ; le
haut ·du linceul tombe ~t on voit·apparaitre les traits
livides de Pierre 111 .qui vient dérnasquer un impos-
teur se faisant passer pour lui. Le faux tsar tire son ,
sabre et d'un seul coup iranche la tete qui l'oule a
terre avec. fracas. l'out a coup la tete vivante de
Pierre 111 apparait sur le corps du fantóme. Le faux
tsar affo)é se précipite sur le spectre . dont le corps
retombe dans le sarcopbage, mais la tete reste sus-
p~ndue a la meme place. L'usurpateur frappe la tete
de son sabre, le sabre passe au travers. Alors sous
cette tete apparait l_e ·corps de Pierre III en grand
costume et revetu de ses insignes. » .
Sans entrer dans le détail de cette présentation
. des spectres, nous pouvons faire remarquer qu'ón y
trouve l'embryon de la.célepre méternpsycose, c'est-a-
dire échange d'un objet matériel contre l'apparence
d'un autre objet.
Robin, le célebre physicien, suivant le nom qu'H
' '

(1) Voir ces mots .

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DE LA PRESTIDIGITATION

.
se donnait lui-meme, présenta les spectres a son
théatre duboulevard du Temple, et apres les spectres
classiques offrit a son public différentes scenes. Une
des principales fut celle de la Marte <.iivante. Un ,
ainoureux dansún cimetiere pleurait sa fiancée morte.
Celle-ci apQaraissait
. ·soudain
- dans un suaire qu'elle
\

rejetait pour s'avan,cel' vers lui en robe · de ..mariée.


Le pauv_re amoureux teri.dait les·mains·, mais lorsqu'il
vouiait la touche-r, ses níains passaient au' travers de
l'apparitfon qu_i peu a peu s'assombrissait et 'finissaft
. 1 •
par dispara).tre. Cette scene beaucoup trop lugubre .
flJ.t remplacée par le Démon de Paganini ·et par . le
zouave d'Inkermann~ Dans la premiere de ces scenes,
· l'illustre Paganini s' endormait. Aussitót un diablotin
avec un violon grimpait sur le dormeur et jou~it tran-
le
quilfemeht un. morceim tandis que pauvre Paganini
se tordant dans les affres q..u cauchei:nar essayait de - ·
repoussei' et _d 'étl''a ngler l'.épouvantable musicien.
Dans, le zouave d'lnker.m,ann on voyait Je ZO!J.ave
ar.dver dans le fabinet d'un docteur, une 'dispute
smgissait; les deux ádversaires se battaient en duel,
on entendait le brUit des sabres, mais le docteur ne
pouvait arriver a vaincre son 'adversaire, son sabre
·pas.s ait au travers du corps. qui peu a peu s' éteignait
et disparaissait.
En Angleterre, les spectres ont été présentés bien
souvent. Nous citerons parmi ,les plas 'curieux effets
la Nuit de Noel et Sainte Cécile. - Dans la Nuit de
Noel, un prince chimérique qu~lconque péntitre dans
une grotte . Ali fond de la grotte surgit une cascade .
d' eau vé.ritabl~ et dans la ·nappe d' eau apparaissent-
cj.es danse:uses, rnontant et évoluant dans le vide,

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3o LES GRANDS TRUCS

remplacées bientót par un horrible démon. Dans ce


true on trouve l'idée premiere d'Amphitrit<? que· nous
décrivons dans ce volume. Sainte Cécile apparais-
saitlentement, pre~ait place devant un o'rgue, jouait
un morceau religieux et peu a peu se transformait en
diable rouge qui continuait le morceau de musique
en sarabande effrénée; la scene entiere cbangeait,
représentait l'enfer et, saint~ Cécile revenant, rede-
venait chapelle comme· dans le premier tableau.
• Nous ne voulon\. pas trop nous étendre sur les
effets infinis que l'on peut obtenir avec les glaces;
nous signalerons cepe:ódant encore parmi les meil-
. lcures. scenes : Le Rewe du peintre lfans lequel un
portrait s'anime, descend de son cadre et disparait
dans les douze coups de m:inuit. Les nonnes apparais-
sent dans un cloitre, a l'état ~'ombres ~ 'peine indi-
- quées, prenant corps pea. a peu. et sont changées
brusquement en démons lorsque minuit sonne. Le
Chaleau {¡,es Fántomes, par Mélies, au théatre Robert-
Houdin. Ce Cpateau des Fantómes était un pré~exte
a appariticrns ei dispari.tions de tous geures qu'il
serait trop long de décrire id. Nous avous nous-
meme .installé lá Fée des Roses qui de vieille devient
jeune alors que tout le décor d'hiver p~ein de neige
se couvre de fleurs et de feuHles; l'alChimiste qui
voit sortir de sa cornue quantité de personnages, etc.
1
La mine n'est pas épuisée, et nous espérons
encare pl!ésenter qnelques combinaiscms i.:µ.téressantes
a condidon de ne pas tomber dans !'horrible ou le
lugubre. A notre avis, le public préférera tou.jours
les scenes gracieuse..§, . fantastiques et plaisani a l ' reil,
aux apparitions macabres .

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DE LA PUESTIDIGlTATION 31

LES ARMOIRES
Armoire des freres Davenport. Les armoires a disparition
et a ªP.parition.

Les tmcs d'armoire commencent a etre un peu


démodés, non pas parce 9ue le public les connait,
mais pa1·c'e qu'ils ont été suuvent présenlés. En effet,
bien que soutent décrit. un true ne reste jamais dans
!'esprit <lu spectateur.; et que lle que soit l'illusion,
vous ootendez le public dire : Tres bien l. Tres joli ! !
oui, je sais, il y a une glace ! Et trnis f'ois su1· quatr·e
il se trompe. Dans'les armo!1·es, il a raiso11, il y a une
glace, il y en a fneme quel4udois deux.
Nous allous décrirle les principales ·a rmoires
emptoyées, car, dans pÍusieurs trues, des rnoyens
rappelanl. ceux -d~s armoires seront ernployés et il
es.t bon de les connaitre.
Les armoi~es peuvent ,se diviser, sui vant leur
emploi, en Lrois grandes familles :
r 0 Les a1'illoires du genre de celle des fi'eres
Davenport, y_ui servent a dissifuuler le déliernent
des opérateurs. Généralement les moyeos d'attache
- et de li.bération sont ceux décrits dans plusieurs trues
et rappelés pa'r nous a propos des poteaux, des liens
et des anneanx. On peut faire entrer dans cette caté-
gorie toutes les armoires démontables, en cbassis
recouverts de toile, en bois, en métal, qui ont une

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• 32 L ES GRANDS TRUCS

l
machfi;¡a!tion quelconque. Ce sont les armoires méca-
niques.. Elles sont spécialement employées polir
produire les phénomenes spirités;
2° Les armoires a disparition. Dans ce genre
d'armoire, un person-:o.a-ge entre dans l'armoire que .
l'on ferme; p:uis les p~rtes de l'armoire son"t ouvel'tes:
B
·=================;.-.

A .J.1--···_··_··_ _C:..c_r_ _ _~

. / , m o i , . i di•P'"'"""· ~1'o e>pli<oOf.

(~~,//
. ,, //1

Arn~oire a di sparilio n. Vue du meuble.

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'.

-
~
'

DE LA PRES'l'IDIGll'A'l'ION 33
- -. "

le persopnage n'y est plus - ou du. moins parait ne


plus y etre ~ il est simplement caché par deux
glaces·, BC, qui, au début, étaient poussées le long
des petits cótés -de l' a:rmoire AB du · plan. Elles
é_taient invisibles, 1eu:r· dos .étant recouvert de bois
·ou d'~~offe .comme le reste de Parmoire. quand la
~- personne ·enfermée Veut disparaitPe, elle tire les deUX
glaces-qui scmt montées a charniere et qui viennent
s'appliquer sur un montant central C. Elle Se- trouve
alors enfermée ·dans le triangle
1
1
BCB formé

par le
-' fond de l' armoire BB et les deux glaces BC qui, reflé-
tant_chacune uri cóté BA: fait croire au spéctateur
-qu'il voit le fond BB. Elles sont souvent inontées sur
rouléttes pour qu' on puisse les fai~e examiner sous
t01:Ites les faces ;
3° Les arni.oir.es. a échange, a transformation, a
n1étainorpÍ1oses. A _preiniere v:ue. c'est une armoire
ordinaire, mais de grande dimension. Le pilier central
n'existe pas· ¿omme dans le modele précédent, m·ais
on y aper9oit une tablette. C'est dans cette tablette
que réside toutLle 1:11YS tere.' En effet, si l' on regarde
la fig·ure , on aper9oit une glace allant de l'angle supé-'
rieur de l'armoire a l;extrémité -de 'la tablette. C~tte
glace reflete le p!afond de l'armoire, mais donne la
's ensation du fon d. n sen1ble done qu'il n'y a rien sur
la tablette. Une personne renfermée dans l'armoire .
peut done, soit 'se transformer en prenant des vete-
ments caehés derri~re la glace, soit se changer en
une autre per.sonne dont ellé prend la place égale-
merrt derriere la g·lace, soit meme disparaitre égale-
ment en se cachant derriere cette glace. Une charniere
placée dans l'a~1gle permet de manreuvrer ~cette glace 1 ~
!
l
'1

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-
LES GRANDS 'fllUCS

facilement, et une bande de .caoutchouc~ fixée saligne ª.


de rencontre avee la tablette, empeche les chocs
bruyants ou dangereux .

Arínoire a lransforrnations.
Vue ·de cÓ lé avec indicalion ele la disposition inlérieure.

·Cette armoire se fait plus petite pour etre utilisée


simplement a l'échange d'objets pouvant se cacher
sgus la.¡glace.
¡'
- On peut faire toutes ces armoires démontables afin
de les construir.e devant le public.

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..
.
DE J, A PREST.IDIG I\l'ATION 35

LA PRISONNIERE _ ÉVAOÉE

Cette illusion,composée de plusieurs bqns trucs,est


excellente et a toujours un grand succes: Voici com-
ment elle est présentée : Sur la s9ene se troúve une
estrade montee sur des pieds a jour et assez haute
pour qu'on puisse pass~r dessous et bien voir qu'il
n'y a al'l.cune glace oú trappe : Sur l'estrade,qui natu-
rellement a un plancher, on ·pose un second pelit
_plancher muni d'un pivot~ et de roul~ttes. Ce plancher
esta pans et mesure environ r rn. 20 de diametre.
On le fait tourner pour que le public se rende bitm
compte de la cons~ruction et on c_onstruit dessus une
sortc d'armoire avec panneaux tres 1égers en bois .
recouverts de toile. Ces pallneaux .sont plus ou moin_s
luxueux. C'est une affaire _de . goút · qui n'a· aucune
importance pour le manien!ent du true. Tous les pan ...
neaux, sauf cleux, se piquent avec des tenons da ns des
mortaises · i:p.én~gées au par'quct mobilc.-Les autres,
murris de . cbarni~rés, s'accrochent aux premiers et
forment une .porte. Quand la construction est ainsi
terminée on place a l'intérieur une forte planche dans
laquelle sont fixés tres solidement avec des écrous et
des boulons un carean ou garrot et deux menottes.
Ces trois pieces en fer "épais se ferment avec des
cadenas et peuvent etre examinées par qüelques
spectateurs voulant se rendre compte qu'H n'y a

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,.

•.

36 LES GRANDS 1'HUCS

...
aucun mécanisme. On fait ensuite ·constater que n~
la. tete ni les mains ne pourraient passer une fois les
cadenas plaGés . Quand tout est e..n ordre et vérifré, on
fait entr-!:'.r la prisonni~re. Au moyen .d'une corde-
lette passée autravers de la planche dans d.et¡.x trous <;rui
sont rq.énagés a cet effet, on la lie fortement par la
taille a cette planche. Le cc;m est entouré par l'e car-
ean, les ID:aü1s sont appliquées le long de la planche,
·et prises dans' les menottes; les cadenas sont fermés
et l.es portes sont closes. On fait tourner lentement
l'appareiI: .,
T·~ut a coup un coup de pistolet retentit suivi d'un
grand ' cri: -L'opérateur stupéfait arrete la- rotation,
ouyre rapidement 'les portes : la guérite est vide. I
La prisonniere s' estnon seulement délivrée de sesliens
et des férrures, mais encore elle a disparu. On fait
tour.ner l'appareil, on .regarde , soú.s l'estrade, rien.
Tout a coup elle apparait dans la salle, son pistól.e t a.
la main.
Gette illusioni avons-nous <lit,. demande plusieurs
tmcs. En voici l'explication·. Si l'on se reporte a la
figure ón voit la disposition que nous .avons décrite;
nous n'av,ons pas a y revenir. Quand la pr!sonniere
est ficelée avec la cordelett;e passant dans les trous A
et B, puis cadenassée dans le carean C et les menot-
tes M, les. deux portes PP sont fermées. Aussitót du
fond de la scene on agit sur .u n cordon de tirage que
l'opérateur ~ secretement fixé en un point donné au
dos de la planche. Ce ·c.o rdon avait été apporté par
le servant p~ndant la preµiiere rotation de l'appareil
et glissé par lui sous le panneau R. Ce cordon de
tirage dégage les ferrures des menottes, du carean ét

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DE LA PRE§'l'IDIGl'l'AII'ION

en meme temps fait agir un- ciseau int'érieur qui cou:pe


la .cordelette·. La prjsonniere s'empresse de · remettre
tout .en plaGe. Pendant ce tmnps l'appar,eil dégag.é de

/1! ¡/_.·.
La Prisonniere' évadée . - Disposition de_l'appareil.

son éordon pe~t . tourner de· nouveq.u. Quand elle a


. terminé, .elfo· tire le éoup de pi,s tolet; la · rofation
·s:a~rete, mais juste oonune au départ, c' est-a-dire.a veo
les portes fa.ce au publio. A ce moment elle passé au
t~avers du pa~neau R qui ~algré sa iégereté contient.
.Aune tra·p pe invisible ef s'y adosse. Quand les portes
· sont ouvertes, elle tire doucement a elle deux faux

..•.
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38 LES GilANDS .TRUCS
1
panneaux contenus dans _S et T. Ces deux fau:x;
panneaux forment suivant la ligne pointillée une
caviÍé fri@gulaire qui la cache -·c ornpÍetement. On
peut alórs fal.re tourner de nouveau tout .l e systeme;
le public ne s'apercoit pas du léger change'm ent de
forme qui s'est produit et, comme il voit l'intérieur et
l'extérieur vides, il est persuadé que · la prisonnierc
est partie. Son apparition -(ou du inoins celle d'u,ne
• autre personne dans le meme ·COstume) le pistolet a
la inain, coñtribue ale fortifier dans sa fausse convic-
tion.
-
Les trues d'attache peuvent elre autres, mais ceux
que nous venons de décrire sont excellents,,et nous
~ avons eu plusieurs fois l' occasion de Jes appliquer
avec succes dans différentes combinaisons qui nous
o"nt été demandées.
On 1•emarquera que da ns. le dessin la planche~, est
pas tres haute, cela vient de ce que la prisonnicre
peut etre fixée assise... Dans ,ce ca.s~ . la planche doit
etre plus básse que d'ordinaire; c'est le cas de notre
gravure.

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DB I , A PRES TIDIG_IT A'1.' IO~ 39

LA CHAISE A P0RTEURS

' '

La Ch aisc :i. portcu rs .


Vuc -a•ensemb'e uvcc les s tor es rel~ r~s.

Ce true, s'iLnéces ~Íte un appal'eil démont~ble un


peucompliqué,estass ~zgracieux et d' un effet agréablc.
Voici sa présentation : · ·
·Sur une grande estradc cp.tiei'ement a jour, _et
.
SOUS lac1uclle Oll peut mettl'C des }umieres po.u r prüfü
- .

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. n

LES GRANDS TRUCS


,'

ver qu'il n'r a rien de dissimulé, deux servants ou


dqmestiques appo~tent une chaise a po:rteurs entiere-
rnen~ démontée. On accroche au fond les deux cótés,
puis on g-lisse le siege; le devant estmis ensuite et ron
couronne le tout du couvercle ;-le.s deux domestiques
prennent les bii.toris, les passent dans les _<.¡rochets et
promenent la chaise s:ur la scene. Qua)Jd on a ljien vu
qu'elle était vide, on ferme les.stores et aussit~t qu'on
lés ouvre, on aperQoit une jeun_e marquise qui sü'rt
· majestlieusemeht, salue le public et · s'en va , en '
1 '
1

s:éventaiít gracieusement. . _ ·
Dans cette illusion, il n'y a pas d'effet de glace, mais
une manamvre bien faite qüi déroute .le public. L'es-
trad_e estbien ajour étne serta rien autre qu'aocc"Qpe:f.
les spectateurs, ce qui est_du reste important. Le pan-
- .
neau d'arri~re de la chaise A BCD est seul truqué. Il
possMe d'ábord,, derriere, de-¡;ix poignées et une petite
plateforme dissimuTées dans les peintures. On y ~ a
en outre méúagé une trappe G Ii. CD.qui correspond
exactement au !;)iege de la chaise . Quand on apporte
les pfeces qui formeront la chaise, c'est-~-dire les
panneaux A B C ~'AR C S,)3. P D T, R P,. S T, I.e
fond CDS T, le siege G H EF,K LCD et le couver-
' J
ele A B R P, la -marquise, t:_[lli doH etre figurée par
une jeune tille tr~s légere et généralement assez~
petit_e, est derriere le panneau A B C D, tenue aux
poignées et. appuyée sur la ·petite plateforme qui est
juste assez grande p.our poser les pieds de cóté. Ses ·
jupés a paniers, suivan~ le costume de l;époque, sont
montées a ressort, et qumÍd elle se tieJ;lt derri.ere le .
panneau, elle est entourée d'une sorte de fourreau qui
resserre les jupes.Elle s'en débarrasseratout al'hev.~e

• I

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'
DE T, A PHESTI01611'A'l'lON
) -

dans la chaise et le lais's era simplement tombé a


·. terre. Le pann'eau A B C D. est apporté autant que
pbssible par Ull seul homme., afin que l'illusÍOii'_SOÜ,
__ complete;et déposé sur l'e~traqe. On.place ·le' cóté'
B P D- T, puis A .R C S, et on coulisse le siege entre·
.ies deux cótés. Ace monient, les port~s sont ·o11ve~tes ·
comme celle repré_s en't ée sur le schéma.' C' est -a ce
moment-la
~ ·-
que la petite niarquise s'introduit par la
trappe dans le siege, refermant la trappe derriere·elle.
..
Quelquefois ce siege est fi.' souffiet polir donner plus
de faéilité. Apreslaprornena~e de la-"chaise vide ,"pom , r
qu'elle soit bien en vue sur toutes ses faces, les st0res
·sont baissés.


5
La Chaise a po.rtenr~. - Schéma explicati.f.
l ~ \

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J,ES GRA:\"DS Tll-U CS
'

Aussitót le sujet releve le dessus du siege G H E F


qui tourne sur G H et aba~ E F K L. Il se rc~resse, /'
passe en, K L S T, remet le siege eú' place et s:assied
a pres avo ir quiLté le fourreau qui maintient l'ampleur
de la robe. Un énorme é:vcptaiJ qu'cllc tient en. mail;1
e[ ouver,t)a·iÜe a faire parailre so'n arrivée pll)s ext1~­
ordinaire. Cet ~ventail était accroehé fermé au pah-
neau R P S T et dissi.niu1~ par les peintures:
No~s ~'. ~vons pas vu préspnt~r souvent ce true et ·
c'est u,n tort; il ·n'a ni t-rappe, ni cffet ele g:laccs et
procluit une grande sens:rtion ·; il cst matie're a cos-
tumes et le public aime toujours cela .
...


...

'

·'

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. DE J,A - PIU~STIDIGITATION

UNE.. CAGE HISTORIQU~

Une Cágc historiqtte ..


·Les ]~ Ul'l'Cl!U~ .d "Lm el es Co tés aimi C[UC J.a porte clll fond
·sonb suppriniés pour· Ja clarté clu de,ssin. -

Le prestidigitateur montre la cage ·ele fer représen-


-~ée sur )a g·ravure ci.-contrc. et explique .que cette
cage, rétPQl!1vée clans un vi<i!ux chatea:u-fort (il ne se
rappelle ph1s si c'esC a 'P-ierrefo11ds, a Coqcy _em a
Arques), a serví_de prfscin a un nialheureux qui ·y est
·resté 28 ans.
« Je vais, di.t-H, vous _prier d'a-bord de visiter la
. cage pour etre'bicr:i. súr qu'eUe est solidernent cons-

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LES G1'ANDS TRUCS

truite et qu'il est absolument impossible ~'en sortir


une fois .qu'on y est enfermé . . »
En effet, une-personne de bonne volonté entre dans
la cage et naturellement a la grande jqie des specta-
• teurs ne peut- sortir . qu'apres 01werture de l,a porte
par le prestidigitáteur. Celui-ci explique que si le pri-·
sonniei' qui a passé tant d'années dans cette cage-avait
été prestidigitateur, ce n' est pas 28 ans qu'il aurait été
enfermé, mais seulement 28 seeondes; et il annonce
qµ'il va cm do·nner la preuve . Une personne. qu~ doit
jouer le róle ·du prison.nier est a:lors introduite, puis
· enfermée dans la cage. L_a porte · e;t fermée, cap.e-
nassée · ,e t scellée a la cire .. Pour plus de suretéi de
~ar ges c'ordons. ~ont placés.autour de la ca ge en tous
• sens et des cachets sont apposés a tousJes croisements.
Malgré ces précautions, ·un écraÍl. étant ~nterposé
entre la cage et les spectateurs, la personne enfermée
dans .la cage en sort en 28 secondes,. sans qu'aucun
lien . soit coupé et sans ~1u'aucmi ca~het soit _b risé,
Les cadenas sorit toujours bien fei:més et les clés
entre les mains des spectateurs.
Si l'on se reporte au dessin que nous donnons de-
la cage . ouvert~ on comprendra toÜt dé ~ite le mys- ,
tere ·quj. consiste en w1.e :rarfaíte , exéétrtion d'une
piece de serrurerie, et en une combinaison de croise-
ment des liens_qui donne J.e passage lihré touten ayant
et
l'afr dé fermer absolument dans tous le~ sens.
Pour·ia clarté du dessin nou~ f.l.VOllS supprimé les .'
cordons et les barreaux des' deux cóté,s d:e la cage. La.-
porte se t_rouve dans le cóté non mécanisé et les
ba~r~aux <Íui se relevent mystérieusement peuvent .
etre "iritinobilis~s quand ils so!1t descendus, au {u.oyen ._ ·
d'un taquet a encoche qui les prend tous les cinq.

''

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...
DE LA PRESTIDiGITA'l'ION 45

La Caisse dans . Je .filet ·


Une expérience du mem€l genre ..est celle de la
caisse et·du filet. On: présente a.u public.une caisse de
bois ou, pour etre plus précis, une sorte de. coffre' en
chene muni d'une porte. Apres que l'appareil a été
examiné avec_soin, l' opérateur enferme le suj€lt a l'in-·.
,'
t~rie~n'. Ce suje:t est généralement une dame, la porte
est fermée a clé, la elé remise a un ·Spectateur' et un• '
·filet est jeté sur le coffre et attaché a la base. L'.opé-
rateur expl~que, ce qui est facile a compren_dre, que ·
. ce filet ne peut pas .etre truqué en aucu,ne faQon et
qu' on' ne peut passer entre les mailles ti"op· fin~s pour
y introduire meme une canne . Le coffrn est a peu
pres cubique, c'est-a-dire que la .personne enfermée
dedans,doit s'y tenir agenouillée. Ón étend ·un para-
vent; -qn· écra;n devant la caisse ou bien bn descend
une- tente lé~ere qgi la reeouvre. Aupres de cetfo
cais·se 011 prie un spectateur de ' pfacer :une somme
d'argent. Le' spectateur dépose par . exemple t~ois
pieces de - 2 francs, une piece de r franc et trnis
pieces de o fr. rn (soit 'J fr. 3o) préalabiement mar-
qué~s. On lui··demande quelle .somme d<¡>it etre sous-
traite de son · dépót. 11 dit qu'il faut lu.i erilever une
piece ~e 2 francs, une de I franc et une de O fr . IO.
A peine a-t-il parlé que l'~pérateur o~vre le paraveut
ou fait soulever la teffte : la soustraction est faite ;
il ne reste plus qlie deux pieces de 2 fr<!-ncs et deux
de o fr. rn. Comme il fautrendre)es pieces ~nlevées,
·l.' opérateur se demande ou elles son t. << Ici » ·dit la

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LES Gll A i\"DS TllU CS

personne enferméc en cogna:Q.t sur les parois de la


c.aissc. En effet, au travers du ·filet on entr'ouvre le
coffre, et les pieces marquées sont tendues pa;r l'eiitr~
baillement de la porte: D'awtr-es expériences du
meme genre sont l'éalisées et chaque fois on constate
que le coffre est bien fermé et que le frlet est intact
et toujours dans)a meme position.
Le true ingénieux réside dans la cónstruciion du
_coffre que nous alfons expliquer aussi clairementque
.possible . Comme tout meuble massif, armoire, bahut;
: coffre, éelui-ci possede _une base massivé formée
d'une large mo~lure. La moitié infér~eure de cette
moulure tient au plancher du coffre ainsi que quatre
. montanls formant les angle.s,. Le coffre lu.i-meme avec
la moitié supérieure de la moulure et sa porte cqu-
lisse sur les montants ; i1 vient se poser dans la cou-
lisse inférieurc. Lorsqu'on le recouvre du filet, on
l'attache sur la moulure a_pe..u pres a moilié ,: la per-
sonne enfermée n 'a done qu'a dé(\rocher al'intérieur
un taquet dissimulé qui rete~aít le fond du coffre au
coffre lui-menie, et a pousser avec sa tete . Ausi;;itót
le coffre, revetu du filet, couljsse sur les quJltre mo11-
tant~)ntérie_ur~. 11 laisse en dessous un vide suffisant
d'abordpourpasser lesbraset prendre, poscr, échan-
ger, remettre les objets nécessités par les expériences
et ensuite pour_ laisser sortir la personne enfermée.
C'est un des m~illeurs trues inventés dans ces der-
nieres années pour réaliser la sortie mystérieuse
d'une personne enfermée. On peut compliquer l'ex-
périence en fixant dans la boite Ún carean ou . des
rnenottes qui en augmentent beaucoup l'effet mysté-
rieux.

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; .
DE LA PRÉSTIDIGITATION 47

LE JOU.E UR D'ÉCHEC$
LE JOUEUR DE CARTES ET DE DOMINO~

Voici deux automates que le public confond sou-


vent
.: comme
. mécanisme ·et qui ~olft cntierement
clifférents.
Le preniiér,lejoueurd'échecs, n'avait d'automatique
que le nom; il avait été construit pour faciíite.i;
l'évasion d'un prisonnier polonais et se composait
d'une' grande caisse pleine pe rouages et d'un man-
ncquin représentant un turc. On monlrait la caisse
pleine de rouages d'abord d'un cóté, puis, on refermalt
la porte ; mais pendant ce temp~. le personnage
enfe!'m.é dan~ la caisse ch~ngeait les rouages de cóté
et se glissait dans le cóté visité. Quand le corps du
prétendu automate avait été. égalernent examiné, iJ
.s y introduisait et ~ la parlie commen9ait. Les aYen-
1

tures du jouet1r d'échecs et de son auteur rempli-


raient un volume que nous écrirons peut-etreun jour,
ayant e:n mains les renseignements inédits néces'saires
pour réaliser ce projet. On voit que cet automate
n' était qu'un tmc et e' est pour cela qu'il devait avo ir
tout au moins sa 'mention dans ce livre-. La moindre
réflexion fait comprendre qu'il sera toujours impos-
siblc a un automate, si bien réglé soit-il, de pr6voir la
pensée de l'adversaire et de jouer de lui-meme - en
conséque.nce. •
Depuis on a construit .d'autres joueurs d'échecs,
sous les noms d'Ajeeb, de Méphi'sto, etc., mais ~l y
avait toujours un true aida,nt et dirigeant la machine
suivant le cas.

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. • ••

• " .
48 ~ES· GRAJl!DS TRUCS

Le jpueur de car~es et d.e dorhinos est bie.n un ~uto­


mate doué d'une mél:chine ingéniense-; mais c'est un
true qui fait agir cette machine a propos. Cette inven~
tion, ·quí port.e en. Angleterre - le nom <ll Psycho_,
répréseñte un Turc assis a- la turque sur -une plate-
forme. D'un cót~ de lui est un timbre s,ur lequel il. .
frappe quand .U ne veur pas jouer, et devant lui est
uµe gah~ri.e sur laquelle on étale soit les cartes, soit-
les. domtnos .. Ces cartes et ces dominos sont en carton
et de grande dimension,. Pour éviter to:ute commu~
.nication, avec l'extérieur, l'automate- (qui est demi-
grañ'deur nature) ~st plaéé sur un grand cylindre de
ctistal. La partie s' engage avec un spectateur; le jeu
de Psycho est placé sur ·la galerie et l'<;>il ·voit la main
du Tur~ aller, venir et §)aisir la carte º1! le domino·
qu'Íl veutjouer. De temps en temps', il donne un coup
de timbre_· pour di-re qu'il :qe joue pas ou que l'adver-
sail'e s'est trompé. · . .,,.
Le mécanisme est mu, no;n par les rouages, mais
par l'air comprimé, et le cylindre soi-dit>ant isolateur
n'est que le conducteurdel'airenvoyé delacol,llisse.
Chaque coup de pression 9.'air fait avancer la main .
d'un crán et a l'arre~ cw.:p:ressjqn Ja main tombe et .,
·_pince lercarton qui se ·trouve en face. On voit que
tout en étant truqué-e, la ·piece est assez compliquée
et d;un mécanisme intéressant. La personne qui
:rp.anreuvre . l~ pression d'air au moyen d'un fort
soufllet doi.t pnu'\foir apercevoir le jeu de l'adY-ersaire
ou bien ~tre renseignée sur .ce jeu par la personne
qui pr.é sente l'automate et. voir aussi l'autdmate ·et
les mo~v.e1;11ents (ru'elle ·lui fait a~com~lir.

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DE LA PRESTIDIGI1'1\TION ·

. :_.

. . '

LE NÉANT
' '
, C'est le titre. d'une att_raction .Présentée dans un
étáblissemen~ parisien «Le cabaret du Néant ». Nous
ne nous étendrons pas sur ce sujet ·pour différentes
raisons, don.t la principale cst que, l'attraétion est
maintenant bien cohnue. En principc, elle consistait
a faire monter sur la scene un spectateur qui prenait
place dans un cercueil et Olt le 'public le voyait SC .
change'r insensiblement en squelette; le spectateur
1
ne s'apercevait de rien et continuait a voir la physio- .
· nomie étonnée -des autres spectateurs. On ·ª reponnu
l'illusion des métempsycoses. Sur une autrc scenc,
un autre spectatem étaitinvité il,s'asseoir a une table.
Aussitót une fem.m e s'approchait de lui, lui versait a
boire·, jour,1.it tout une scene dont il était le héros ou
plÚ.tót · la ~ictime, puis.. s'él9ignait. Le · spectateur _
mystifié :voyait comme précédemment dans la salle
l'hilarité de ses amis et du public, mais ne s'aperce-
. vait en' rien de ce qui se passait a cóté de lui. 11 jouait
la, sans répétition, le róle de l'acteur dans les
« S.p ectres ». La femine était un spectre réfléchi par
une glace inte11posée entL\e lui et les sp·ectatc:urs.
- La partie intéressan.t e de ces deux trues était la
dispo~ition prise po~1r que, dans les deu~. cas, le spee-
t ~ • •

1 • tateur ne puisse voir la fausse scene contehant sbit le


SCJl!-clette venant le remplacer dan~ le premier cas,
soit la feµime qui cloit l'accompagner dans le secónd.

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5o . LES GRANDS TRUCS

Lorsqu'il prenait place, il ne pouvait les voir, puisque


lui seul ,étaif éclairé, ie reste étan~ dans ¡'obscuríté;
lorsque les illusions se produisaient, les angles de
plusieur.s parav:ents noirs étaient calculés pour lur. ·
rendr~ jmpo'ssible la vue du . true. Quand c'était ter.-
min.é, tout sur la s~ene rentrait dans l' obscurité excepté
lui et ·il pouvait SOI'.ti~ sans s'etre- aper9u de rien .-

' .

Ce qu'on voit ele la salle. ( Le Spectatcur ele bomw volonlé assis s ur ·Ja chaisc
. ne voit pas le Spectre.)

..

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DE LA PRESTIDIGITATION 51

La fleu.r vivante

C' est un true gracieux, qui ~ait surtout une sUPprise-


a-gréable pour les spectatem¡;. Le prestidigitateur se
sert d'µn tableaµ no{r qui · est sur chevalet po.ur._,,,
-·1 .

une e:x:périe1Úie qúelconque dans1aql!l.~lle i'l es.l;uéces-


··saire d ;écrire". Apres · son expérÍence, il efface J.esr •
chiífresi ou les m0ts tracés ~ . la Graie, pµis ·a nhon.c9 ·
qu'Íl d~sire 1dessin!'lr. 11 commence avec la craic ~
~ais trouvant que ce n'est pas commbde, il pr,e~d
une gra,nde feuille de P<;tpier a des·sin, la place sur la
,planc11e. a vec des punaises .et, au moye:Ó. d\m pineéau, '
dessine t~e¿ rapidem~nt un bouto~ de ros~ ou de
• n '. importe qpelle autre fleur. Aussitót que ce dessin . 1

est ti.ni, le papier se crevc et une énoi'mc fleu1~ appa-


rait. Elle. s~ ouvre gra<\uellement et on en voit 'so~.tir
une jeuue fel!lme. Un. escabeau htl est apporté et elle
descend dé la fleur pour se ·diriger vers les specLa-·
~eurs. , , ·
On comprend facile~ent l'installation : La rose ·
mécanique et la dame placée dedans sont derriere le
tableau. au. com1hence~ent dela séan,ce. Quand·l'opé-
r'a teur a ~crit av.ec de la c;áie et placé la feuille de
papier, elle . retire la partie centrale du tableau qui
.parfaiiement ·a justée i;ie laisse pas · voir le racc.~rd . .
Cette partie se divise en deux panneaux qui se glissent
a droile et a gauche. Elle n'a plus qu'a pousser la

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'.
J:.ES .GHANDS 'J!llU CS

fleur fermée pour la faire apparaitr~ et a agir sur les
:ressorts pour 1a faire ouvrir.
Quelquefois le tablcaU. noir cst apporté au commen-
cement. Dans cecas, il est vide et c'est . quand on le
soulevc que la fleur vivan te qui s' ost , glissée du
dessous est enlevé_e avec lui. C'est la une Cül'pplica-
1
• tion qui ajoute ·peü á l' effet final et qui risque ele fuir.e
tout dévoileT, car :Íl faut -alors deux hoi;nmes pour
enlcver un simple tableau noir, aucun coü.tre-poids
ou tirage ne pouvant etre établi invisiblement.
Quand le tableau est en seene au commencement,,
il pe'u t etrc muni de poulies invisibles aboutissant dans
le dcssous qui permettent de le descendrc-l~nterpent . •
aussitót que la flewr commence a s'ouvrir polir qu'il
arrive a toucher le plancher quand elle est entiere-
ment ouverte: De cette fa<;qn, la fleur vivante sort
facilement de la fleur ouverte •et le coup d'afü est plus "

.
.
élégant. ,. •
..
' ' .

, \ -

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f • ,

• D E .LA PilESTID1GlTATION 53

Au Cfair de Lune
l
Ce tres joli .t rue est d'un bel aspect et prodúit
plutót un effet agréa~le . qu'un~ sensation d'étom1e-
ment. Une petite scene représente un ciel bleu clair
parsemé d'étoiles. Sur le devant de cette scerie. est
un gFand vase tres élégan't dans leque1 se trouvent
des fleu.rs. L'opératetir prend alors un grand crois-
sant en earton ou en bois . argenté et a pres l'avojr .
fait examiner rac'croche au :r.nilieu du,ciel avec deux·
cord.m;is de soie. -'~out ~ •poup un énorme éventail
sort du milieu da boU:quet de .fléurs; ~ante lenlement
et s'ouvre, puis se referine et redescend. Onaper9oit
alors une fer~u~e' appuyée sur le croissant.
Ce true est \tres , simple 'et pFocede , plut<)J de , la
maniere 'tliéah'ale que d~ toute autre chose. Le cro~is­
sant,Join d'etre en carton, est solidement construit
' .
e11 fer -et recouvert de carton. A.u moment oú on l'ac-
croche·po\lr le sus pendre, une feipme sort du dessous
de la scene Oll, si le dessous n'existe 'pas, d,'un motif
4e décoration en relief, ban·c de gazon, haie, placé la
f
comme par hasard,et s'accroche derriere le croi¡;sant.
Au.ssitót que l'éventail, poussé de dessouf:?, monte et
s"buvre aµ milieu des fleurs, ell; se
place sur le bord
dU: croissant et elle apparait ainsi quand l'éventail
redesée.nd. .
Quelquefois une projection bleue ajoute a Ja beauté
de l'eft'et. Si l'on se sert. de ~'appareil de projection
ou de la boite a lumiere, il . est bien entendu que la
teinte ne doit el're envoyée qu'au moment oú l'éven-
tail s'abaisse; de plus ; il est bon 9.e baisser ~n peu le
reste de l'éclairage.

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.
J.ES GRANDS TilUCS

Dame' escamotée au travers d'un Miroir

, . I

Dame escmnotée aLL Lrav cr s cl' w1 miroir.


Le miroir av~nt Ja cNspariti o n.

Óe ' true est des . plus curieux et étonne toujgp.rs


beaucoup-tous ceux qu'.i le voient, car il leur est impós-
sible de trouver la combinaison. On 1'a présenté sous
différents noms en plus de celui que nous avons indi-

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DE LA PREST·I E!IQIT ~'.[:ION .55

qué en tete de ~e_t article 'e t O,iL }e nomine : .APan,t ie


bal,- Coquétt~rie, La Psyc11é, Fo~re aux vanités:
Le ·spectateur voit vers le fond de 'la scene ·une
tres grande glac~ moatée sur pteds, ornée a droite
et a galfcbe de légers rideaux de SOÍe glissant SUl' des .
tri:rigles . .L'opé.rateur se présentant au p.u blic mqntre
la gla:ce; explique (ce que · l'on sait _déja) qu'il ~st
· . impossibJe' ·de ,dissimuler un méca:¡iisme ou true
· qttelconqul.'l da~s une glaee et fait tema~quer que la .
glace qu'il présente est entierement isolée··, élevée,
comme elle est a Qm. 60 de'terre, hauteur approxi-
mative des pieds . Il fait a:to~s entrer une dam~; on ..
place devant la glac-e sur deux supports .fixes ·aux ·
·pieds et súr une barre· de métal .qui':trav~l'se la gla~e
en has, .une plaq_ue épaisse de cri~ta1'. La dame, au
moyen d'une petite éd1elle pliante, d'un escabeau ou
. d'une chaise, monte sur.la plaque de cristal; aussitót,
au lieu d·é regardér le public, elle se retourne et se
mi~e darn¡ la glace. L'opérateur luj derpande de" ·
·prendr-e une position plus scéniqué. Elle obéit a peu
pres,. mais aussitót elle reprend' son examen ; de \
guerre lasse, l'opérateur ne, s'en occupe plus . U fait
appo.rter par un aide un léger _p·a ravefit a trois feuilles
qur lui aussi est trop mince ;pour dissimulei• aucun
mécailisme, puis 'tous deux, l'opérateur et l'aide
enleve.nt le paravent et en e~toarent la .dame qui est
.ainsi cachée aux yeux du public, mais la glace reste
'visible eii bas et sur · les cótés ce qui enleve toute
Ídée de supercherie.Ma1gri cela, au ):>out de quelques
' 'u1stai1ts le_ paraveiit étant retiré, on- const~te que Ía
glace est nue et que la dame a disparu. On plisse les
Tideaux, on re·tourn'e la glace, elle n'est pas cachée

''·

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56 LES GRANDS '.l'RUCS

derriere; elle est parfaitement évaporée sans laisser


de traces. Le parayent lui-meme est retou.rné dans
tous les sen~. Rien de ce qui fut la .d ame ne peut etre .
retrouvé.

.. e;;;i¿,-·ee~:
é
!:P - PI
· \· . 1, r 1 i 1 1
\ .

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'.ZI.
.. . ;,02=
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• \ ! \ ¡ ~ · r--=-;
\.J~ ~ l.
, _ o !· 2)~
r
'
,_
/
Dan1e csCamotée au l1•ave1•s d'un tniroir:
Figure explicative.

Pour avoir l'explication du mystere, nos lecteurs


n'ont qu'a lire avec µo~s le sch~ma que nous ~von~
tracé. Ils verront que la g1ace E B F D est échancrée
da~s le bas suivan,t le pointillé O O O O, mai:s que
cette échancrure est cachée par une petite glace A B
CD placée devant la grande, et que la ligue de jonc-
tion ou plutót de supcrposition est dissimulée par la

1. ·

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DE LA PRESTIDIGITATION

barre métallique A d, destinée a supporter la plaque _.


de cristal qui repose aussi sur les consoles A B et
C D . Voyons inaintenant comment cet appareil se
manamvre : La dame monte sur la plaque A C et se
regarde dans la glac_e. On l'entoure du paravent qui
prend la position P P P P et la cach~ entierement. A ce
mo~ent, un aide ouvrant une porte spéciale dans le
· fond de la scene juste derriere la glace, souleve la
gface E B F D, dont le haut vient se lóger dans le,fron-
ton; elle prend done la position E' F' A C, amenant
l'échancrure O O O O au-dessus de la barre A C. ,
Ce mouvement de la glace ne peut etre ·s oup9onné,
puisque les cótés eÚe bas sont toujours 'bien en vue.
L'aide, apres avoir monté la glace, jette une sorte dé
pont entre la porte du fond et la barre A C; la dame,
• · s'appuyant s-qr le paraventtenu par l'opérateur et 'son
aide, se laisse glisse'r, les pieds en avant, par l'ouver-
tu're et est re9ue datis la coulisse; aussitót le pont est
retiré, la glace baiss-ee, la porte refermée; et l'opéra-
tion est terminée. Vopérateur peut alors r'etoµrnei.'
rapidement la glace, resserrer les rideaux qui n'ont
servi qu'a dissimuler la sortie_de la dame pour les
spectateurs de cóté, et rien n 'es t plus vis1ble.

'
'

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


, ..
58 LESI GU~Nns . ~auos
-

La Cabine téléphQniqi.1:e

Le trµe a beaucoup ·d'apalqgie ;i.vec deux ·aut1'~s ·


qµe ilOUS décriv9ns q~ns ce VO~U)Re, , mais celui-ci
mérne pependant'd'etre Tpen!ionné a cause de sa misi
, e'n $.ce~e ·.amusante. On apporte .e.n !',\cene quatre
panne~u4 ., montés: sur pieds, et on forme avec une
sprte de guérite. Un de fes pa1meaúx, celui de Q.evant; .
a une porte. ~ntre les qµat.r.e p~nne~m '6n place un
\ , plancher qui, a cau¿e de ses' p'ieds, se trouve .ékvé·
·9-'1:níviron 5o centirp.etres au-desi:ms du ·planche·r . Qn
voit donq biep. en dessous . Sur. le t~:mt, ·_ori. place µ:n
d(lrl¡lier panneau formant le toit; puis a.u panneau du
fond, on accrpche UI~ appareil't~léphonique « d'un
~· qouveau gen.re», dit le prestidigit~t.eur: c'es.t l'á.cous•
.ticópqope. n Jnvite un . spectateilr a vénir visitel! la
cabine· et a véri'tler .qu'H n·y a au cune communkation
avec le plancher. ;En_·effet, le.s pieds sont rrmnis de ·
roulettes ·et on prorhene la cabine err tous sens sur la
scene. A . ce moment on .
. tire l'extrérnité du .fil ou
plutót <lu. córnet acoustique· a e.nviron t~ois ou quatre
metres ·de la cabine. Le spectateur cause dans . 1e
cornet et immédiatement re(!oit la r_éponse. Quand
cette expérience a été faite plusieurs fois, ón ouvre
l'arm.oire et on aper9oit un jeune teléphoniste pa:vlant
sur l'appareil. Comment est-il pa,rvenu la puisque la
cabihe, bi~n isolée,_rpul~nt sur. le plancher, a été c0ns-

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE LA PRESTIDIGlTA'l'ION 59

truite devant le public? Tout simplement parce que


le jeune homme .a été apporté ·avec le panneau
d'arriere de l'a cabine et . qu'il est entré dans celle-ci
apres l'achevemen.t d~ la constr~ction au moyen
.d'une p~rte invisible réservé'e a cet effet. Les poignées
auxquelles il se tient .scmt données comme les
isolateurs nécessaires pour le passage des :fils. Le
pré.tendu téléphone est un,. siJnple cornet acoustique.
Mais il est possible d'en mettre un véritable·, ce qui,
a notre avis, est plus nuisible qu'utile. Cela _est plus
couteux et il faut que le jeune homme- parle haut si:ir
la plaque, tandis qu'avec 1e corn:~t, il peut parler bás .
et etre entendu p:11-r le spectateur qui interroge. Le
• coté mystérieux ést a~nsi augmenté polir le reste du
public qui, sans rien entendre, constate par l'étonne-
ment du spectateur monté sur la scene que la conver-
sation a bien lie'l;l entre lui et mi etre n'existant pas.

j '

'\'
'.

'

•.
>· Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
'.

Bo J,ES GRANDS. TllUCS

OMÉGA

Om éga . - Efl'et du Tru e.

Ce true rentre daris rla catég9rie p.ombrcuse des


combinaisons ayant pour but de présenter une tete
vivan te dont le corps cst dissimulé. Mais ici la forrpe
de la cache varie un peo : La table ,est d ' ~ne forme

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DE ' LA PllES'f lDifüTATIOi.\" 6I '

quelconque, mais la fOrme carrée, qui est la plus


usuelle, ·est la 'm eilleure. Le dessus de la table est
percé et la personne a·o nt on · aper~oit la tete sur
notre des·sin est a genoux dans la table ; un faux
fond permet ·de disposer de t'oute la place possible,
1
le reste du corps est dissimulé derriere }e pliant posé
1sur la table. 11 est assez large pour que les spectateurs
placés de cóté ne pu.issent voir' sur le cóté. Quant a
. la fa~e de ce pliant, 'elle est garnie de deux glaces : .
celle du haut re~lete· le bord de la tiible ·q ui d<;>i t etre
de la merríe. couleur que le fopd de la scene, et cel.te
, du has réiléchit le dessous du pliant également garni
d'une étoffe sembla.ble.. 11 semble ainsi que le vide
existe sous ce meuble. Pour ce genrc d'exbibition on
choisit toujours, soit une femme de tres pctite taille,
' ;

soit, encorc mieux, une toute jeune fillc.


' '

· ,·

' ;

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


L E S GRA1·ns THUCS

"

. Le_s ·Liens, les Anneaux, les Poteattx

N ous classons sous ce titre général taus les trues


, '
ayant pour but de persuader aux spectateurs que
l' opérateur est solidement attaché, alors qu'il n' en est
. rien. Les expé+iences de ce genre sont im19mb.r ables, .
chacun pouvant en composer une qui . lui soit per-
sonnelle. Nous avons décrit les plus ~ypiques : le
prisonnier récalcitrant,· la cangue, la strol!lba'i}cá,
la pla'nche de torture, le poteazi et la prisonniere, . et
nous n 'avons plus a parler que de certains trues

.
pouvant etre employés dans différentes circonstances;
. les décrire taus demanderait plusieurs volumes; il
nous suffira d~ dire qu' en 'príncipe n.s'agit toujours
d'un arret invisible qui, relaché .ª temps,, libere ·1a
personne attachéf:l, que ce soit par des liens, par des
ligatures de. 'fer, a un anneau ; a un po!eaµ, a une
sellette, etc. Du reste, beauéoup de ces tours pro-
cedent de la prestidigitation pure et. leur place n 'est
puici. _ .
Voyons comme exemple un true de poteau d 'une
. .
construction véritablement
. b ien inventée. Ce poteau
est fixé soit au ·sol, soit sur une base tres lourde au
mayen de crampons de fer. Un tro~ est percé en .haut
du poteau de part en part. Une carde est passée .
dans ce trou par les spect~teurs et les .mains de l'opé-
rateur sont liées au potreau par cette cor.::l.e qui est
ensuite cachetée sur les noouds. Cependant, aussitót

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DtJ LA PRESTIDIGITATlON 63

qll'Q.n ridea uest tiFé devant lui ou qu'il a été eritoUP·é


d'un para':ent, l'opérateur fait différerrt& actes impos-
siblés a un hdmme attaché. Un . verr'e ae' liquide
placé devant' lb.i se trduve vidé, des instruménts de

1 1
-. 1
"-:
1 '
1,,
1
I· 1 1
1
1
1 ,.

1 1
1 1

1
1 1
1
1
'1
" 1 1 .
1 1

Le pole.a u oüvcrl p:iur monlre1: les d eux posilions


d e la cm'<le.

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LES GBANDS 'l'llUCS

, n;rnsiqure jou~nt, un papier est écrit, ,mais aussitót ·


qu'on ouvre le parav<';nt, o:ri_ cons~ate que les lien$ '
son1t intacls ai:Q..si que les. cachets. Vo.ilf!, comment
.s'oper~ la libération de J.'opérateµr'. Le1poteau, haut
d'un metre envjron, est creux. A l'inté:c:ieur (voiT la
figure) se trouve un ploÍn];> A-percé d'un trou corres-
pondant avec le trou ; isible dans le pote_au BC. On
passe la corde qui naturelleníent . tfaverse dans 1e 1 ,

plomb,· A ce :inoment, une simple chevllle D retirée


laissé couler le plon1b a fond AA, entrainant ~ne
grande lotigueur de la corde . Sur" une corde de,
. plusi~urs metres, - cela n 'est pas sensible. Une fois
que le ploljl1b est a fond, il se t~o~ve fix:é p~r .un .
táquet d' a,rret E. et l' on pelit tirer sur la corde . Pour se
libér¡er, l' opérftteur · appuie .ay~c · son·. pied· sur ce
taquet et souleve le plomb en tirant sur la COl' dc . .
, Chacun de ses p@ignets est toujours attaché, rn~is il a ·
une longueu.r suffisante de jeu pour . faire ce qulil
désire: ·
Toutes les Hbérations de liens, c.olliers, chaisés, ·- ' \ .
aünealix, verrous, plancheM.e's , sont faites par ·des
• moyens .différ~nts, mais .toujours ingénieux.

·- \

•.
j •

,.

' . '

..
. .._ .....

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE• LA PRESTIDIGITATION 65

La Mouche savante

C'est un tr_es beau true peu 'connu en France et
qui est d'm1 effet é.µorme. · 11 peut se présenter sans
avoir de dessous de scene et par conséque.nt est tres
pratique.
Sur la scene est un grand chevalet semblable a ceux
quiservent dans lesécoles a placer les tableaux noir_s,
mais plus massif et naturellement mieux soigné'. Sur
ce cheyalet,' on place un cadre a jour que l'on fait
visiler, puis une glace et_une planche noire que l'on
appuie le long du chevalet et que l'on fait également
cxa]Iline~ en détail.
La planche est mise dans le cadre ou cm la fixe avec
. des ta,quets, puis la glace a son tour est introduitc. Le
prestidigitateur pr~sente alors la mouche savante qui
est, dit-il, une merveille de méc'a nisme sous un petit
volume. Sur la glace, il trace avec un morceau de
savon ou avec du blanc d'Espagne délayé dans ''l'eau
(ou l'alcool et un peu de gomme pour que cela seche
vite) des carrésau moyen de 3 ligues horizontales ~t
6 verticales .

. qui produisent sur la glace 28 carrés. Av.ec le savon


ou le blanc, le prestidigitateur écrit sur le prcmicr
cªrré le chiffre o, sur le second le chiffre r, etc .

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66 LES GRANDS ±nucs

jusqu'a l'avant-dernier carré ou il place le nombre 26.


Il écrit ensuite l'alphabet dans les c.arrés en pla~ant
l' A dans le second carré., le B dans le troisieme. Cette
opération terminée, il obtient sur la glac€ le tableau
..
su'ivant •
o 1 2 3 4 5 6
A :a- e D E F
~
-- -- -- -- -- --
') 8 9 IO 11 12 i3
G H 1 ' J K -L M
-- - - - -· - - - - - - --
14 15 16 'I'J 18 19 20
N o p Q R s T
-- -- -- -- ---- --
21 22 23 24 . 25 26
u V w X y z
On rema1~quera que le dernier carré est vide : c'est
le point_-de départ de la mouche. Une fois ces opéra-
tiol).s préliminaires. füites on demande a un specta-
. teur d'indiquer un cbiffre. Aussitót. la mouche se
dirige vers le casi~r portant ce cbiffre.
I
Si l'olil. d~mande un nombre, elle va au premier
chiffre, puis aux suivants, et enfin retourne au casier
vide. Si l'on demande un noni, elle agit de meme,
s'en ya successivement a cha.que lettre et, le niot fini,
revient a son point de départ. . . _ .
Si l'on a bien suivi notre explication, on a vu que
pendá:nt la présentation des objets au public la glace ·
était déposée le long du chevalet. C'est a ce moment
qu'un enfant vep.ant soit· du dessous de la scene, soit
d'une simple' estrade S"il n'y a pas de dessous, s'intro-
dui~ derriere le tableau noir .déja mis en place. Pour
se. maintehir, il rabat l'arriere du tableal1 qui est . en
bois et qui vient se reposer sur lés pieds d'arriere du

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DE LA PUESTIDIGITATION

chevalet, Le public ne s'aper~oit p·as de cela parce qu~


· de son cóté l'avant du tablcau est formé d'une étoffe
ou d'un cartón noir. Quand l' enfant est placé sur le
·' tableau rabattu, le prestidigitateur met la glaGe en
place et trace les divisions. Pendant cetemps l'enfant
décroche du cheválet un électro-aimant nÍuni d'un fil
souple et qui est accrocl;lé la. La mqu.che, tres légere
en cart0n maulé et- pei:Qt, a dans le corps un fuorceau
de fer dou~. L'enfant n'a dope qu'a appli~r son
aimant sous ·Ja mouche au casier de départ et la ,
conduire, aux casiers voulus . lVIalgré le vel'.re, elle suit
parfaitement l'aimant. A l'envers de l'éto:ffe naire, ,
c'est-a-dire dn coté de l'enfa~t, les casiers sont tracés
I d'avance afin.qu'il n'y ait pas d'erreur possible.

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La l\loucbe savante. - Vue de l'arricrc du Lableau.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


, ,

68 LES GRANDS TR UCS

Si l'on ne possede ni trappe ni est_rade- a trappe,


l'enfant peut rabattre le. tableau d'arriere par une
ouverture au fond de la scene et, par cette meme
ouverture, se glisser sur ce tableau. Dans ce cas, il
n ' est pas nécessaire de reposer la glace sur le chevalet
et il est menrn préférable ·dé la placer loin: Si l'on
ne veri;t pas employ er une glace étamée, to~jo_urs
fragile a cause du tain , il est préférable de se servir
d'une gface nue, peinte en n.o ir ou en' brun du.' coté
opposé au public.
, Ce t,ruc-rp eut naturellement · etre· aidé . de la presti-
digitatioµ, et dan's ce CaR, la mouche indique des ID~lf!!,·
des p-aríes, .des chiffres dits tout· bas a l'ore111e du
prestidigitateur, éGrits da~s de~ enveloppes fern;i-é es,
.. etc., et qui par conséquent lUi so:ht étrangers.
No11s l-'avons diten commenc;!ant, c'est u,n excellent
true p eu connu.
l.

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..
DE LA PilESTIDIGIT ~TIO N

La Magie noire

La Ma_gie naire ou Black Arl (art noir), commeon


dit e_n Amérique ou enAngleterre, est un fortjo~i true
qui a eu et aura ·encare béaucoup de succes. Bien des
personnes le fFOUnaissent, et ont l'idée générale du
mayen employé : cela ne les empeche pas de s'y
intéresser et de le trouver extraordinaire. Nous dirons
ici que nous-meme, "tres au co~rant de la question,
.puisque nous avons présenté le true quantité de fois
au publfc et l'avons constru:it et combiné sous toutes
ses faaes pour des professionnels ou des ma rchand.s,
nous a vons pris un grand plaisir a le voir chaque fois
que l'oc?asicm s'en est présenté~.
Voici en quoi consiste ce true :
La scene est absolument noire, et defortes lumicres
sont t ournées vers les spccta~urs ; Tout a coup , de ce
gouffre noir, le prestidigitateur jaillit et apparait
in:opinément absolument · comme s'il était créé sur
place. Comme il l.e fait ~emarquer aux spcclat.cu,rs. il
0

a un vetement blanc afin de cbanger un peu et pÓur


faire de la magie noire en babit blanc depuis si_long-
teinps qu"on fait de la magie blanchc en habit n<?ir.
Constatant ensuite qu'il a oublié sa baguettc, cclle-ci
arrive dans sa main. Une table, une-chaise dont il a
bcsoin, naissent a son commandement. Ces différents

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/

.• L!li~ GHANDS TH1JCS

objets sont magnétisés suivant son désir .et suivent,


s'il le veut, tous lesmouvementsde samain, moiitent,
descendeB.t, se couch~nt, f1ottent en l'air.·. ii .fait
apparaitre un squclette qui se désarticule ~t dor~.t
chacun des mernbres· dal!se séparé du corps : puis
tout, rcntre dans le 1iéan! . . Une petite poupée ou un
serpent · naisseO:t de la. me me faQon; des boul,e s
~ énormes so,nt cré_ées, puis esca~otées; d~s . 'Objets

. .
coté a l'aut_re
..
de la scene,
. .
~mpru:qtés aux SJ>éctateurs pa!'¡sent invisi.Qlement d'un

. tout semble interverti dans


. la hatu,rc des ·choscs montrées au public, et, pour .
iermi~~r, le prcsti<ligitatcur s'esc~mote lui:..meme.
.

· Pour ·pro~duire cehe illusion, il faut une scene·


entierern~nt tendue de noin, . y compris le plancher,
j:mis quelques for~es lamp~s a lumiere emboitée dont
tous les rayons sont tourné,s vers les spectateurs. Dans
ie gouffoe _!lüir ainsi formé~ rien de ce qui estnoit n'est
visible et un aide. vetu de noir, les ~ains garnies
de gants et la figure cachée sous une cágoule peut
. circuler sa~s e~re"vu meme póur un spectateur.placé
a un·metrc de la sceÍic. Le prestidigitateur(ou la pr.es~
tidigitatrice; car squvent ce true est présenté par
une femme) étant habH_lé de blanc est caché sous un
voile noir que l'aide. retire brusquemcnt au inomcnt
de l'apparition; tous les objets qlii doi vent appar:ütre
sont ou en scene au commencement ou apportés. sous
des écrans ou voilcs noirs. 11 suffit de les démascpier
eu de les recouvri-r : pour les faire nait,re ou dispa-
raitre instantanément. Le scp~elette e'st une peinture'
a articulations .mobiles .d ont l'aide óu les aides décro-
chent les pieces et les fonf danserau moyen de poignées
placées derrierc. Quant a la poupéc, au serpent, le

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72 L ES GRANDE TRUGS 1 •·

·moy en est toujours .le mem~. Pour 1'escamota·ge d.e


l'opérateur P'.lf lui-meme: ~fy_·a-ime ·petite manreuvre
que nous allons expliquer. Le prestidigitateur montre
',.au-pubÍic-_ ~n. d~~p .d ans l~quel ii'-~a '~',enveloppe~. Ep.
effet, _s·e mettant::i-um!lieu.?ela scene, il étenddevant
luile drap, leba¡aI}.ce un instant commepourchercher
a l' enrouler conyenablement . auto~r . de -lui et tinale-
ment le·laisse 'íomber .. Íl ~'est plus ~la et-·reparait
~ussÍtót <l;~s)a salle en ti_rant "~n coup · de pist_Qlet. ·
Au 'momenLoú il étend le dra,p, l'opérateur, vetu de
·.¡;_oir,; ~e _gli_s~e ~nt;e lui et-le -d~ap - en: prenant ¿e.' d~r­
nier. Qu9-nt a l'Ópérá.teur, grac~ a un -paravent noir
; placé · i~, s~rÍe ~ót(its;esguiie inaper<;u,et,pendant
;qu,e les spectat~urs observent les_ mouveme~ts du
drap, il se r end a l'autre bout de la salle. Le temps
,, doit-etre cal~ulé, pou~ qu'il a.rrive juste au ;moment .
_oule d.raptombe. Decettefa¡;on _l'ill_u!;!ion~estparfaite:
on peut_croire' que~ ~ prest~digi~at,eur vient de s'éva-
, pore r et_gu'il est transporté instaNtanément a un
0

autre endroit.
-' :Dans un s~i~'u -~ú· je présentais cette expérie~ce,
~ j'~i -pu f~Úe~ ~:a_ s~rt~e: par~ le . ~-~lco,n et revenir ainsi
J

-par l_e fond -de la salle alórs que· les invités . sav.a ient
_ - : tres bien qu'il °Il'y 'á.vaií qu'une porte -~t q-de je n 'é tais:
-~pas passé-- par .iá: Pers?~~e. 1~e ·:P_ensa-au balcon, et
l' e:Xpérien.ce est t.oújours_ restée i~com préh ensibl~,
meme po_tlr la _ maitr~ sse de ~a II?-aison.
· La-question d' éclairage esttres importante dans cette
Úlusia"~, et ~i Ón lals~e dans la sail~ d'autr~s lumieres
que celles de la:ramp~ qui, nous l'avons expliqué, sont
tournées vers les spectateurs, il faut veiller a ce
qu'aucuJi rayan Q.irect ne vienne frapper la, scene. Le

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DE LA PRESTIDIGITATION

public n'a pas _le temps de se rendre compte du


pourquoi de cet éclairag~ aussi insolite. La preuve en
est dans une anecdote pers01~nelle. Comme j'instai-
. lais la magie noire dans un théiitre d'hótel particulier,
....
Mme de S. qui deyait présenter l'expérience, me_dit:
« Mais, Monsieur Alber, .si on tournait les lampes de
ce cóté, lesspectateurs verrai~nt mieui ! - IlS"auraient
mefue trop bien vu, et c' est ce qu'il faut éviter .

. '

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'.i!'.Í LES Gl\AN:DS TRU CS

le Panier indien
Nous n'aurions pas parlé de cette expérience déja
vieille .e t démodée, si elle n 'était pas .la base et la
so urce de plusieurs autres que l' on trouvera décrites
dans ce vol~me. Sa p.rés entation étaü assez originale.
On apportaitsurla seene un tres grltnd panier d'osier
plutót de forme longue, n'ayant extéri_eurem ent rien
d'ext~aordinaire. Par su.ite d 'un jeu d·e secue plus
ou moins motivé ; l'opérateur se saisissait d'unj eun-e
garcon, le mettait dans · le pftnier et transpercant le
panier avee une épee, la retirait plein:e de san g. Mai.s
aussitót, pour rassurer le publie, il baseulait le panier
et montrait. qu'il était vide . . Immédiatemerit l'enfant
reparaissait au fond de la salle .
L'inspeétion de la gravure donne l'applieation :
l'errfant entrant dans le panier se eouehe · sur l e
fond E _F. L es coups d' épée sont dónn é's au-dessus
de lui a de ~ points repérés d'avance et' c'es~ lui qui
. avec une éponge rougit l'épée. Quand on bascule le
panier, ·le mouvement d e pivot se fait en H, et eoínme
le eouvcrcle est fermé , le publie ne voitpasla paroi DE
qui resté immobile et forme le fond du paiüer. L'en-
fant est toujours eouehé en E F et c'est un aulre
enfant-qui apparait dans la salle:. Si l'on veut crve ce .·
soit celui du eommonee~ent, on lui baride' le's yeux
au moment P.e l'enfermer dans le pánier et, en simu-
lant une eourse apres \ui. , on l'éehange c;I ans l'cmbra-

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DE L,\, PllijSTtDIGJTA.TION

sure d'nne porte pour le second enfant. C' est done


· lui qui apparait de nouveau a la fin et qui pent etre
reconnu par le public. Pour que les spectateurs voient
bien le vide dans'lc panier, on le préscntc géné,rale-
ment sur :une estrade assez haute et completeme~t a
jour dessous.

7'r1~1 t'e1·
l'P111¡>/l·

Le Pm1i cr indicn dans srs d cux posilion s.

Le panier indien a aussi été truqué d'une autre


fa9on : on se servait d'un panier cubique ayant une
trappe dans le fond. Ce panier était posé ' sur une
table a glaces comme celle du décapité parlant. L'en-
fant passait par la trappe et se cachait dans la table;
mais ce moyen ·es.t mauvais en ce que l'opérateur ne

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LES Gll<\-NDS Tl1UCS

·'
· doit ni passe'r devant Íes gl&ce~ ou il serait reflété, ri~ ·
derriere ou il serait caché, et me~ne de cóté: sa position
doit e'tre calculée a vec beaucoup de so in pour que les
spectateurs de cóté ne s'aperooivent pas que la table
le masque ou qu'il fait écra:n a cette meme table.
La premiere combinaison du-paRier indien été a.
souvent employée et a inspiré beaucoup d'autres trues
du mfüne genre . Il a été utilisé telquel par le.s _clown~,
sous le nom du Diable dans laboite. Dans .ce cas , le
panier est une caisse cubique dans laquelle le_diable
apparait et dispa~a:il. Comme la présentation est faiLc
par des clowns, . elle prend un autne. aspcct, - l'acteur
qui joue le diable bondissant_dans la hoite, en sortant
cómme une poupée a ressort, y rentr~nt d'un bond
'et n'yétant plus qua~d on coucbc ia boH(!l et .qu'on
l'ouvre. Aussitót que la hoite est redressée et qu'on
l~ suppose parti, il rebondit a l'extérieur en poussant
violemment le couvercle. Malbeu.reusernent ce true ·
est souvent s-µivi de sa divulgation devant le puhlic.
Nous l'avons souventécrit, ce genre de renseigh.ement
donné au public ·~ause un rnornent d:étonnem_ent
parmi les spectateurs, mais n'ajoute rien au sücces
des acteurs de la ·scenc, hieri aucontraire !
'

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DE LA PUESTIDIGITATIO N ??

,
FATIMA

Quand cette illusion a été inventée, il y a déj a


longtemps ,· elle. rec;mt le·-nom de Fatima. On la
'n 9mme plus volontiers la demi-femme ~ivante. •C'est
une·complication du _décapité parlant et sa présenta-.
tion est a peu pres la meme. L e demi-corps, c'est-a-
dire la tete et le buste, repose sur un petit tabouret
' . \
posé lui-meme sur une table . On aper~oit le fond de
la scene cr~tre les pieds d e la table et ceux du tabou-
ret. 11 est done permis de se demander ou se troúve
le reste du corps . Cette illusion est plus gracieuse
que c~lle de la tete seule tonjours un peu lugub~e et
si la pers_orme qui représente la demi-femme est d'un
asp'e ct agréable !'ensemble du true y gagne beaucoup.
Sans qu,-il soit néccssaire de s'appesan1ir surle détail
de l'ex périen,ce, on comprend, puisquc nóus avons
dit qu'il s'agissait dumeme 'moy en que pour le déca-
pité, que des glaces sont posées entre ]es pieds de la
-table et entre les pieds du tabouret. Pour éviter la
table a trois pieqs, on a eu l'beureuse idée de r d léter
dans l;:t glacc deux fau x pieds qui semblent le . pied
ma:nquant de la table. _Dans ce cas, ces deü.x faux
pieds sontcachés derriere un motif <lécoratifles dissi-
mnlant au:x; spectateurs. Sur le dessin nous avons
indiqué leur place en pointillé, supprimant le motif
déco~atif qui p eut etre un paravént has ou un e balus-
trade. Pour arrivcr a la p erfeclion , on se sert d'un

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


LES GRANOS TRUCS

tapis peint dont les dessins.sont combinés de fm;ion a


s~ continuer dans les glaces et a ne présenter ainsi
aucune sQlution de continuité. La table sur laqtielle
est le tabouret et qui n'a que l'épaisseur du dessus
<_!oit aussi avoir un dessin de marqueterie que la glace
continue. · De cette fa<;!on, · la sensation obtenue du
vide est abselue.
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l'.alima. - Croquis doJlnant J'cns enib)c el l'explicalion du lru~.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


.'

DE LA PilESTÍDÍGlTATION ?9

AMPHITRITE
.,. .
,.
·Ce t1:uc, connu aussi sous le nom de .ftfagnet.a,
N~ptuna, la-!leir¡,_e de_ Mers , etc., e·st une a~plication
ingénieuse des sp.~ctres. Lorsqu'il est convenable-
ment établi, íl doit etre présenté de la faQon suivante :
Súr une petite sceqe assez haute, dont le rideau se .
leve,. on voit un décor formé de plans successifs et
·représentant la mer et au-c;lessus le soleil se couchant
al'horizon. Du sol, entre deux plans, émerge tout a
coup une femme ·qui semble flotter dans les eaux; elle
s'arrete a peu pres au milieu, puis tout a coup se
' penche~ s'étend et s'allonge, tourne sur elle-memela
tete en has, et é'volue dans toute la surface centrale
du décÓr. Au bout de' . qut<lques instants, elle se
retourne, plaée ~la· tete en bas et se~bie piquei dans ·
0

le vide · ou elle disparé¡lit. ·


Nous _a vons dit que cette illusion était une applica-
tion des ·spect'res. Elle est pr.oduite de la meme fac;on.
Le spectateur voit le décor, mais il ne s'aperc;o,i t pas
qu'une glace ~nclinée est placée <l ev an~. Cette glace
re'flete une femme couchée sur un platean tournant
et glissant. Quahd el.le doit apparaitre , le plateau e ~t
amené au point voulu · et Amphitrite reflétée par la
glace semble monter. Le plateau tourne et la fait
évoluer dans le vide .' Elle~meme faisant quelques
mouv ements donn~ du naturel a l'efret de natation
dans le vide. Cqnime dans les spectres, le support qui

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


. '
..
So LES GRANDS TRUCS

- .
' - est un plateau (yoir la. tigure) est couvert de drap nofr
afin q~e la femme seule sgit reflétée par la glace.
Amphítrite doit etre revetue d'un brilla1_1t costumé tres
clair et une forte lumiere doit l'éclairer. Souvent
entre la glace et l.e $pectateur on. interpose ~e ou
deú.x g-azes hmées d'argent, qui adoucissent la vue,
empechent, tout reflet· de ·1a glace de pouvoir etre
aperc;m et~sont ~ obstacle a-µx- eri.treprises des mau-
vais plaisants vouJant jeter quelques objets · sur
Ampliltrite, objets qui vjendraient toucher la glace et
• ' . -
si non la casser, du moins révéler sa présence. ·
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Amphitrile. · Coupe _g.e la scene.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


• DE I,A PilESTIDIGITATION 81

'LA MÉTEMPSYCOSE

_C'est le Iiom prÍmitif de ce joli true qui depuis a


été appelé _la Tete ele Galathée, la Vie clans la Mort,
les. Transformations
. . magiqzies, etc. ...... - .
La grande quantité de noms donnés a un true
prouve -qu'J.l est intéressant et appr~écié :
Bien que tout le monde connaisse l'effet ele cette
curieuse illusion, nous allons la rappeler en quelques
mots avant de l'expliquer :
En face du public se trou ve un renf011cement assez
sombre et au fond ele 9e renfoncement une niche
fortement éclairée, mais généralement tendue de
lnoir. L'opérateur· place dans la niche une tete de
'platre qu'il a fait circuler parmi le public et annonce
qu'il va do11ner 1a vic a ceLtc tete sous l'reil des
• · spectateurs.' En' effet, on voit la tete se colorer en
. . teinte ehair, les yeux s'animent, l_a bquche remue, la
. tete est bien devenue vivante, elle parle. Apres ce
premier effet, l'opérateur indique qu'il va donner
suite . a l'expérience et que cette tete , ·. créée en
'quelques sécondes, va également · en p_eu d'instants
mourJr et retourner dans le néant. Arissitót, SOl1S le
regard étonné des spectateurs ~ on voit la tete jal:lnir,
les cheveux disparaitre, les orbites se creuser, et la
tete si vivante tout a l'heure, devient un crane hideux
que les assistants peuvent examiner. Le crane étant

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


o
. LES GRAND.S TRUGS

rernis en plaue est ensuiie transformé en bouqriét,


puis envase contenant .des. poissons, ete. Les trans-
forrnations ·peuvent ainsi se continuer a l'infini et se
terrninent généralernent par le retour dé'finiÜf el.e ~a
..
te~e de platre du commencement.
. La meme expérience se fait aussi avec un .c orps
entie~ au lieu d'une tete"mais le moyen est le m~me ·
et nous ii'avons pas a en pa;rle11 spécialeme~1t .
.Pour comprendre parfaiternent le jeu de l'l!ppareil
employé, le leqteur voudra bhm se reporter au
. schéma explicatif. Il verra que la scene. visible pmtr
/ . .
le spectateur-· est A B CD aperc;me au fond de l'avant-
scene E A, E D et qqe ce spectateur n<:) peut voir que
"céla. · · • ·
Pans cet~e. scene est la: tete de platre O. Mais ce
que le public ne sait pas, c?est qu'entre celte tetg de
platre et lui,, il ·y a une glace sans tain. Pour mettre
.l'objet en A B C D, l'opérateur l'a passé, sóit sous la
glace, s.~Ü en ·cóté, suivant la disposition adoptée.
C~t objet.est asse~ vivement éclairé. Si .1'011 éteint la
lumiere l'objet O devient invisibl<:), car-tout est nqJr,
l'avant-scene E A.,·E D, ainsi éi,ue la scene A B C_D.
Si en meme temps que celte lunüere est éteinte 011
allum~ une aÚtre source lumineuse éclaira1it un
secopd objet .rlacé sur· le coté .et marqué O' sur le
schéqia, cet objet se:ra reflété par la glace et viendra:
se peiQ.dre exactement en O. Si. le changement de
~umie11e se fªit progressivement, c'est-a-dire que si .o
est encore un p<ilú. écl~iré alors. que O' ne l'est pas
encore completement~ les deux objets seront visibles
a la ·fois et sembleront se fondte l'un dans l'au~re
(absolument comme deux table.au~ projetés avec u_n

Biblioteca
º· Fundación Juan March (Madrid)
\.

BE- LA PRE.STIDI(}IT..¡\TION 83

appareil ·dé projec'ÜÓn doúbl'e). Lé' reste de l'e~pé-


_rienc1e se _comprend a~sément . 0~1 met un objeten· O
(tete de platre) ·n se fond en objet O' (tete vivante).
Pendani ce t~Ihps O est ~changé (tete de mort) et
apparait. O ~ a été ehangé encore une fois (bouqu@t) et
apparai~ a s@n tour; '

·B.-:=-===-====c;

·~
...,..
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·' \,A
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..

\r/ .
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'. La illé temp.sycose: - Schéma descripLif.

f)ans_ l'installation avec personnage de grandeur


natureUe, la glace est montée sur c~ariot pour· per-
~ mettrc de la ' reculer en arri-ere afin de passer la ~ta-
. (

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


8[¡ LES GRANDS Tlll:JCS

tue de platre et les autres objets volumineux. Nous


avons indiqué le reeul de la glaée en pointillé noir .
.. L'éelairage des deuxobjets peutsefaire de différentes
faQons , mais le .m oyen ·1e plus pratiqu.e est l'appareil
de projection ou la boite a lumiere avec chalumeau
oxbydrique. Si l'on doit se -eontenter ·d'un éclairage
au pétrole, il faut alors · un dispositif spécial qui
aveugle ou découvre progressi;vement les l_a mpes.
Le true de la métempsycose est une application
ingénieuse du true (les spec.tres, et Robert Houdin
i'avait fait a titre de cu.riosité dans- sa. maison de
Saint-Gervais,'pres de Bl,o~s; seulement son dispositif
était tout autre et il utilisait la lumiere du jom veíuint .
d' en haut. L'idée est' bonne et, dans cerlains cas o~
l'on doit toujours opérer le jour, peut etre appliquéc
san~ frais et sans .c omplieation _d'éclairage, )
.Nous avons- publié dans le .journal Onibres .et
Lum iere le mgyen d'établir le true des métempsy-
?oses comme jouet, ou c9m:rñe cu:riosité dans des
séances intimes. Nous reproduisons ci-dessous ce
moyen qui pourra int éresser nos lecteurs'.
Pour des séances intimes, on peut se contenter
<J'une scene d'exhibitiün de 35 a 40 ce_ntimetres, qui
permet les transformations d'une tete vivante ; ma1s
on peut faire beá.ucoup plus petit sl l;on se contente
de métamorpboser de tres petits objets , tels que :
orange, verre, petit bouquet, etc. Chacun adoptera
0.onc la dimension qu'il voudra, en prenant pour
point de départ nos ü~dications .' Nous supposerons
qu'on a choisi la dirriension de 40 centin:ietres. 11 fau-
dra se procurer deux caisses .cubiques de 40 éenti-
metres <:le cóté . L'une d'elles formera la -scene. Nous
• 1

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


, DE; LA PllESTIDiGl1'ATION 85

verrons· tout a l'heure l'emploi de l'autre_. Chacun.e


de ces' caisses n'aura que quatre cótés (le des~us, le
derriere, le cóté de droite et celui dQ gauche A), de
fa~on a laisser voir l'intérieur et a.~ n'avoir pas ele
dessous.

La l\létempsycose établie en jonet.

Il sera bon de les recouyrir de papier noir, dit


papiér aiguille, et eneore rnieux de ·les pcindre en
noir avec o fr. ro de noir de fumée, qu'on <lélayera
dans la valeur d'un bol d'eau,. dans laquellé on aura
fait fOndre a chauel gros comme le poing de calle de
pean (o fr. o5). Gette·peinture s'emploie tiede, alors
qu'elle · commence a s'épaissir légerement par le
refroidissement. Nolre caisse A sera placée par
exemple sur une table T et fixée ele maniere a laisser
un espacé E, suffisant entre _son fond~t la table pour
passer la tete a·une person.ne. . .
C'est en face de cette caisse A formant la scene
que sera· placé le spectateur. No;re seconde caisse B
sera placée de fa<;!on ~t former avec la premiere un

·1

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


86
-, .
LES GRANDS TllUCS

· apgle droit et c'est sur la bissectrice :de cet· angle que


le glace d' enviran 5o c~ntimeJres carrés sera placée
(L-C). Pour compléter notre installation nous pour-
rons clouer sur la face C de la table une pe tite fa9ade
de théatre, un.e sorte de baie plus ou moins décorée
cachant lá ca~sse B.
L'ouyerture ne devra pour cela avoir que '3o ¿enti-
metres av maximum et il sera bon de maiÍltenir les
spectateurs ir une certaine distance. 11 y a la une
question d'essais q~e , nous ne pouvons résoudre pour
tous les cas pouvant se présen ter, mais qui ne présen-
téra aucu~e difficulté et qui se résume a cacher la
caisse B en entier aux yeu.x du public. Nous le répé-
tons, on. y arrivera en réduisant l'ouvertur.e de la
scene placée · SUl' - la surface C et en reculant les
spectateur.s.
Voytms maintenant . comment nous allons opérer
les transformations. nans. cpacune des caisses nous
avons· pratiql:ié un~ ouverlure A' et B' . Fixons ·en~
1
u.n fauxfond et · ni.e ttons-y· un objet quelco11.9.ue Oll
bien qu'une personne y place sa tete en ayant sur les
épa~les un voile noir. Pla9ons une lampe en L et
lé!.issons ouvert A' . La.tete ou l'ohjef sera yisihle au.
travers de la glace par les spectaleur$ qui ne devi-
nerü'nt meme' pas l''e xistence d~ celtc glace. Ferm_ons
brusquement A', la tete disparaitra, mais si nous fer-
mons doucement, -la tete ne semblera s' éva1rnuir q,ue
peu a péti'et si ;1ous ouvrons en llJleme ten1ps· B' peu.
a p~u, un objet quelconque, .supposons un . crane,
.placé en P sur un faux fond apparaitl'a peu a peu. en
.~ et semblera se confondre avec la tete prirnitive .
ju.s qu'au moment Óú celle-ci ayant. completement dis- .

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE I iA PRES'l'IDIGIÍA'l'ION .

paru, le nou:vel ohjet (le eran e) · sera seul visible


comme s'il était placé en E. Nous pouvons maintenant
retirel' l'objet placé en E qui est invisible pour les
' spectateurs, le rempfacer par un autre, un bouquet
par exemple, · puis. fermer B' peu a peu et ouvrir
·insensiblement A', 1€ crane disparaitra en semblant
se tra~"J,sformer ,en fleurs . .
La manamvre inverse peut se répétep a l'inti~1i,
produisant chaque fois une transformation nouvelle.
Le meilleur obturateur pour ouv:ri.r et fermé_r les
ouvertures sera celui formé de deux plaque.s O O eli
tól~ mince OÜ meme en carton qui font l'e:ffet de rceil·
de-chat des appareils des projections doubles.
Si l'on possede dcux appareils de ,projection, on
¡)om'ra bráquer l'un sur A', l'autre sur B', et au moycn
de l'ccil-de-c~at,, si l 'on éclaire au pétrole, du t'ohh1et
f'ondant si l'on emploie l'oxygenc, obtenir l'éclairage
simu_ltané de~ objets; mais, nous le · i épétons, pour
1

de petits objets, une bonne lampe placée en L suffira.


Nous ne saúrions tro_r insister stlr ce point que_les
deux eaisses doivent~ etré a angle droit et que la
glace parfaitetnent perpendiculairc a fa table devra
former exactement la bisscctrice de l'angle.
Pour faii;e l'appareil sans frais on peu t-employer
un morceáu de verre au lieu d'une glace, mais le
· résültat sera moins satisfaisant.
Un bon moyen d 'avoir -un :repérage, exact est de
loujours. faire toucher les objets au fond de la boitc
A ou B.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


L.E S GRANDS "TRUCS

·-

AUTRE MÉTEMPSYCOSE

Le true que nous venons de décrire a fait tra"'7ailler


le cervea'u des inventeurs, et plusieurs adaptations en
ont été faites. Nous ne nous attarderons pas a les
décrire toutes, car le moyén est toujours lé meme; la
meilleure application q;ue nous connaissions a été faite
.
en introduisant l'illusion dans une scehe ele théatre.
'

Dans cecas, la ·partie de la scene pres des spectateurs


n'a 'áucun mécanisme ; mais dans le fond · par un -
artifice de décoration 'se trouve une baie _donnant sur
une .serre, une alcóve, une cabane, don~on voitl'inté-
rieur, etc. C'est dans ceve partie lointaine que se
trouve la glace, toujqurs a glissement afin .de per-
met_tre aux acteurs de sortir et d'entrer suivánt le
scénario. Cette disposition permet de faire des effets
de changements d'objets, de brisetde raccommodage,
d'apparitions, disparitions, fusions. - En somme, on
produit - lous les effets de la ométempsycose et des
speGtres. On aess-a yé aussi d'employer laglace inclinée ·
p_<;nirfaire apparaitre par exemple des objets sur une
tableservie ou desservir lameme table d'un se_ul coup:
l'idée n'est guer-e réal,isable a cause de l'éclairage.
En effet, il n'est pas possiple de donner un résultat
parfai-t en pleine lamiere sur une scene et cela ne
réussit dans l'exemple que nous donnons ci·dessus

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE LA PRESTIDIGITATION 89
'

que grace ' a l'éclairage spécial que l'on peut faire


dans la pe tite scene de fond ménagée e,t motivée dans
le décor.
Un écueil que nous signalqns aussi est la venue et
la sortie dela glacequ'i1est souve nt difücile de cae her.
On a essayé de dé polir ou de rayer le c~~é de la glace ,
mais le meilleur mo-yén est de surveiller l'éclairagc
/
et d'établir tui fond assez sombre.

- ,.

.,

1•

. .

Biblioteca
- <:
Fundación Juan March (Madrid)
90, J.ES GRAN'DS '111\UOS

- - .

Ce tres jóli true est crQyQns-n"Qus de l'inventión de


M. Voisin, qui ·a enrichi la collecti0n des illusions de ·
·taht de cho~es intéressantes, Ón prése:nte ~·ux ~pec­
tateurs, au milieu de la scen.e, u.n grand trépied assez ,
semblable a un pied· phote>graphique . d'atelier ou
_a une S'elle de sculptéur ; Sl'lr ce pieQ. se tr.oave
un coffre de forme éléganté, rec0HveTt de drap ou de
- maroquin.-Le couvercle_de ce coifre.est enlevé, puis
le -devant sur lequel ·Se trouveut deux poignées de
cuiv·re. On apercoit alors nntédeqr en drap Yert
-. garni de soie re>se pÜ-ssée d'un ravissant' effet et au
milie_u, sur un léger·. socle en bois, le bl'lste· vi_vant dé
' ' la sibylle, mais ~n fürine de h1Jste seulpté hahillé de.
légeregazc de soie; La présen~4tfon don ne lieu comm_e
'd'usage-3. un bonimen.t spécial expJicaLif. La sibyUc
qui sait tout, comme t0utes ses coUegues; de vi.n e les - ·
cartes /choisies, les n0mbrcs écl'its, etc. -
La sibylle est nalurellern.ent une femm~ Vivanle
dissimúlée dans le coifre, máis la forme de celui-ci a -
été cakulée et choisie avec tant de s0in qu'H semble
impossible d'y cacher un COTps enli:er. De plus la dis-
_p osition du faux buste sur lequei fa personne vivante
vient áppliquer sa tete .enleve toute idée de présencc
d'un c0rps. L'~llu~ion est rendue plus complete par

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


' '

DE -J.A PHES'l'IDIGITATION .91


" - - - - ' - - - - - - -- - - -- - - - - - - --

deux pe tites glaces posées e11tre le 'bus te et les có Lés


du eoífre et donna,nt la sensation de la profondeur.

"' '

Mod ern P y thoqisse_.

· . Nous avens malhcureusement v u d'atroces copics1


~e ce lle ill.u'sion, mal drapées, nial truquées .ou pas

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)



,,
LES GRANDS 'fRUCS

truquées du tout; la personne figurant la sibylle


venant sirp.plement poser sa tete sur un bus te plagué
au fond d'une caisse sans élégance. C'est ainsi que les
meilleures idées ~ofit ~bimé~s par des gens ,n'ayan;t
aucun sens artis,t ique et qui' pa.r suite ne doutent .pe
rien ctont toutes les audacesl ,~ ous avons vu ·.d ans 'QÍle
foire, une « Sibylle » dant la caisse carrée bleue était
garnie ou mietlx. tamponn~e . a l'intérieur de flan elle
, noire .. Le bJlste n'existait pas et était· remplacé par
une _cais.s ette · noire, sans dt?ute une boite . a dga:re
auqu!i)L on avait -enlevé un des bouts ! Ceux .q ui ont
j~gé ,J.ce true d'apres ce , spécimen doivent en. avoir
gardé un.- cur.ieux souvenfo ! '
. ··'
- Heurelil_sement que d'¡wtres id~es .inspirées par le
meme sujet ont été mei1leures, telles que la Pythe-
nisse Moderne, pu polir etré. plus exact, ce Modern
, Pythonisse ».La constv~ctfon estla meme a·peu pres,
mais Iá. forme ·de la caisse est uµ peef modifiée et
l'agenccment des teintes (~auve et jaunc) est aussi
d'un tres heureux e:ffet. Au lféu d 'une pl~que qui
s'enleve a l'av-ant, ce sont deux portes qui s'ouvrent
. et l~ coúvercle en forme de dóme gracieux se rejette
en ~rriere , ca~ il est monté sur charnicres.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE ''.LA PRESTIDIGITA'fIOl\'
I

. MADAME· CHRYSANTHEME~

Le' prestidigitateur niontre ·sur-fa scene une table


et sur cette table une sorte d'arrnoire haute d'enviroil
un metre et large de soixante eentimetres. IÍ expliqu<t
que de nos jours une des passioils dominantes de tous
.
}es amateurs dJ10rticulture, c'est le chrysantheme.
En effet cette fieur ~.xeessivement eurieüse présent~
des rariétés infinies de formes, de c0loris. Quelque•
fois -réguliere comme un dalilia, elle cst souvent
touffrie et enchevetrée eomm~ un paque~ d'étoupes.
Parfois lisse etbriWmte dans eertain.es especeS', dans
d'autres; ·e lleest male -et duveteuse. Il <;i<'>mprend done
. la passion de cerlains pour cette_fleur admirable. Non
seulement i1 la eomprend, majs iL l'excuse, car il la
.. partage. La culture est diftleiJe. mais pour arriver a
un exceUent résultat, il a fait le voyage du Japon •.
patrie d-q c!1rysantheme, et', apFes de laborieuse;
recherchés ,. il est parv.e~u a se proeur~r la déesse de
cetle fleur extraordin.aire, celle qui préside ases desli-
nées, Maclame Chrysapth ~me ! C'rst done elle qu'il .v a
présenter-a.u pub1ic. Comme to u tes les déesses et tous
les génies, elle _peut répondre, si elle est de bonne
humetlr et bien disposée, a loutes les questions qui
lui seront posées !
A ce moment, le prestidigitateur ouvre les deux
~attants de · la petite armoire et l'on voit dans le
mllieu, une petite coloqnetle surmontee d'unbouquet
de cbrysanthemes ; du bouquet émerge la tete de

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


)

LES GRANJ)S _['RUCS

Mme ChrysautMme, coi:tfée; Gomme tout bon gthlie


doit l'eLre, d'tuie étincelante auréole de rayons ·dorés .
z

"z .

""

, . ·•
·.

Madarne Chrysanlhemc. - Croquis cl'ons emble:

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE LA P!lESTIDI&IT;\.TlON ' 95

_L 'effetestsaisÍssantde ceheteteisoléea}l;milieud'une
cai~se absolument vide. _Elie répond e:q.suite; coi:nme
il_a été a·nnoncé, a_toutes les questioils, elle lit ce qu'il
. y, a dans· des .enveloppes cachetées~ elle devine les
cartes, les domiho.s cboisis,..eH~.annorice· le point des
dés, prédit le résultat d'une áddition, e't-e. ,
Voici l'explicatio~1 ~u, trnc,_ qui µ'est en scl'mme
qu'une fort gracieuse application du p:riucipe d.u Déca-.
pité parlant et qui a sur celui-ci l'av¡¡.p.tage de pouvofr -
et]'.'e présenté n'impor.te OU S~:(lS d~c'oratic)l) S,péGiale
de tout une· scene.
- • j •

,Entre ·la c~1onnet,te· qui est .entµilléc en ~arrier,.e a ·


¡mgle clroit . et les angles d~ fQnd de l'ªrmoire se
trouvc1~t des gla9es étamées qui reQetent les cótés e.t
seml?lent i.t l'ooitdu-spectªteur etre Je fond_. Le 1).Qrd
!'!u,périe:ur de ces glaces est cªché ·par le bouqqet de
,cb~ys.antÍ1em~s el le bord inférieul' est ~loy'é dans les
plis d'un morceau de-soierie. l\fada~é C~rysaritheme
es.t ágeñouxdans la table, qui a une fausse tablette
1 •
et· dont le dessus véritable est a jour. Son buste est
derriere les glaces et i"armóire n'a.pas de fond dans
le triangle formé'.par-les deux, glaces.
Ce true a ceei _d'in!éressant, e' est qu'il peut etre
présenté 'partout san's installation parliculiere, et
qu'il -est construit entieremeñt démontable en pan-
neaux: d'étoffes : le complénieJlt d'espace nécéssaire
ala pers01111e est alors donné J?ªr la caisse d'emballage
du true qúi se place sur une table, comme pour exhaus-
ser le co(f:r:e. Il n'y a done pas besoin d'une table
spéciale dáns cecas. A titre de curiosité, nous signa-
lons ce true comme l'un des plus réduits de vq_lume
_q ue l'on puisse faire et l'un des plus légers, maJgré
les glaces:

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


' l

LES GRANDS \l'RUCS

RHODA
Ce true est áhsolument de meme combinaison que
l\Iadame CbrysaQtheme~ maiS la tete est présentée
sur' une tig.e· de métal· nickelée. Nous pr~férons
l\'f adame Cbrysantl1~me plus k>gique ~ t de méilleur
effet avcc le m>ir du pied qui tranche mjeux i:;ur Ja
. gl¡iée · que le nfokel et avec les .fle~rs _q ui cachent
;; bi~n les bords de la glace sans ' avoir l'air_d'etí'eu'liscs
la dans ce hut, puisque leur présence est motivée
par le h_oilime~L

..·•

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


'
DE .LA P.HESTIDÍGITATION 9?

.
·· SUSPENSION ÉTHÉRÉENNE

. ,.....

'
·1

Suspension éLherécnne. - )'ttc "d'cnsembJ e.

Ce •true tres anCien fut -inventé par Robert Houdin


et malgré son demi-siec1e "cl'cxislence est encore
employé denos jours . L'inventeur lui a donné le nom
de suspension éthéréenne - parce qu'il &Ltribuait a
l'éther la propriété_.,d'e~d?rmir et de magnétiser le
sujet qu'il présentait. Le su,jet (une dame ou un jeune
gar<;on, comme faisait Robert Houdin, 1.8(¡.7) est
appuyé sur deux tiges de hois ou de fer fichées dans
le pl;mcher, l'une. tres haute du cóté dela tete, l'autre
plus hasse vers les pieds. Apres la mise en scen'e

')

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g8 Lj>S . GRANDS TRUCS

nécessafre pour l'endormir, l'opérateur retire douce-


ment la tige qui soutient les pied~ et le corps du sujet,
appuyé sur l'autre tige, se maintienf en ~'air sans

True de Ja suspension éthéréennc. - ú étail dn m éca ni smc.

l'appui ip.férieur. Soulevant alors les jambes, ¡'opé-


rateur remonte le córps successivement, jusqu'~ lui
_ faire pr~ndre la position borizontale: Nous n'insistons
pas .sµr les effets accessoires (posiLions .di1férenles des
bra15, de la tete) qt¡.i ne sont que de la mise en scene,
ainsi' que sur d'autres points de départ, tels que deux
batons -égau."< placés l'un sous un bras, l'autre sous
l'autre. L'.effet est le meme . Ce true, b_ien que connu,

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DE LA P.RESTIDIGITATION · 99

est toujo:iirs curieux a voir ·' Le sujet qui doit etre


magnétisé (!)porte un cor:selet spécial muhi d'une barre
de fer articulée. Cette barre vient s'emboiter dans la
tige de bois ou de fer s-qpportant le bras et elle forme
avec cette derniere un <}ngle aigu. Le point de
contact.est une charniere & crans d'arret; au fur et a
'mesure que l'on souleve le corps, la charniere passe
un eran et se fixe d' elle-meme; il est done possible
de grandir l'angle et par suite de modifier la position
du corps ju.squ'a c·e qu'!l atteigne l'horizontale. Notre

figure rnontre les détails du mécanisme sans qu'il soit
besoiµ d'insister davantagé. -
. . '
. On a perfectionné ce true, ·ou ·du moins on l'a
rajeuni en se servant d'une chaise au lieu de tige de
boisou de fer. Dans cecas, c'est dans le montant de
la chaise que vient s'emboiter la barre de support.

·.

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roo LES GRANDB 'l'llPCS

--

Le Carton fantastique-
ou le PortefeuHle magique ·

. '
C'est. une vi ~ille expérience de Robert Houdin qui
tend a revenir a la mode. L'opérateur entre en scene

avec Ün énorme carton a dessins qH'il pose au milieu _
de la scene sur un ch.e.valet. H ap.nonce -aux specta-
teurs · qu'étant grand amateur de gravures, il va
examiner avec eux quelques pieces de sa collection.
Il ouvre le carton et en sort d'abord une gravure de
' . mode,' puis deux chapeaux de femme , la p ersonne
représentée sur la gravure étant nu-tete. Le carton
est refermé, et de nouveau il. en sort une gravure
représentant un cuisinier, puis une cassergle de
haricots, une d'eau et Une remplie de feu. A.pres fer-
meture du ca"rton, c'est ·encore une cage ·pleine
d'oise'a ux , des tourterelleS' qui en sont extraites. Et
enfin un jeune enfant sort ch¡ carton póur terminer
l'expériencc. Les différcnts objets dont nous ".enons
de parler sont les uns pliants et re1~fermés dans lecar-
ton, les autrcs mécanisés et cachés sur l'opérateur qui
les fait apparaitre au moníent voulu. Mais ces détails
sont du domainc de la prestidigitation : ce qui nous
intéresse, e' est l'apparition del' enfant. Voici cornment
opérait Rob~rt Houdin et comment on fait cncore
maintenant. Pendant que l'opérateur s'avance vers le
public comme pour distribuer les objets contenus

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' DE · LA P'RESTIDIGITATION roi

dans le carton, l'aide, placé a cóté d~ ce dernier,


laisse glisser la toile intéricure de-stinée a protéger
·1es gravures <!e ta p°b ussiere. Cette toile cache l 'espaée
qui existe en lre la base du chevalct et le sol. Au
meme moment i'enfant est soulevé de dessous la
seene, soit par une trappe montante, soit a bras, et
s'introduit dan~ le carton jusqa.'au moment ou il doit
appa~aitre: Le servant releve la toile qui était tombée
·par mégarde, la trap pe dans le plaúcher <;'lSt refermée
et le publicne s'est aper9u de ·rien.
IL est bien · enlend~ que le sQi-disan~ 'ca.r ton. doit
etre en métal recouvert <le pápier pour etre ,..t res
résistant et que l"enfant doit etré aussi jeune et c:i-ussi
·léger que possible.

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..

102 LES GRANDS TJ!UOS

Les Mains et les Automates écriyan·t.


'
.,
Cette ínerveille se realise de plusieurs m:amerés,
soit pár une applicatton. mécanique .a idée' des petits·
moyens _de la prestidigitation, . soit par mi !ruc qui
permet de cacher u:o;e'person~e faisai1t agir les bras
de. l'automate. Nous ri'ayons pasa étudiedes moyens
iné_caµiques, cela n'aur~it aucu°: inté:vet_ pour nos
lecteurs et la description des rouages! rochets, eng:re-
nages n'au,rait aucun charme . Il"en est,un seulement
que nous voulons cite:v a cause de l'ingéniosité
. dépl0yée,. 11 ne s'agit pas d'un autornate présentant
un c¡orps complet, mais d'une simple main pbsée soit
sur u:ne plan~hette lé long d'un .tablean, soit sur une
. table recouverte d'une plaqüe de verre . :CeLte main
écrit et dessine tout ~e qu'on lui commande. La main
~st simplement mise en communication avec un
appareil assez semblablé au paritographe qui est
dissirnu.lé dans les montants clu chevalet ou dan·s les
· pieds de ·la table. Une .perso1ine /cachée dans le
·dessous clessine ou écrh avec le pantographe et tous
les mouvements par suite 9-e l' application géométrique
des propriétés des parallélogrammes, ·sont repi'oduits ·
et enregistrés par la main, alors qu'ils sont ressentis
soitpar la planchette sur le tableau, sóit par. la plaque
de verre sur la t~ble.
Cet appareil assez délicat est 'tres étonnant, en ce

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DE LA PllESÍ'IDIGlTAJ'. 10.N

' ~ .t ~ ,

sens que le public ne peut coiicevoir une piece auto-


matique ássez pctite pdur tenil' dans uné main de dre
ou 'de car ton et assez précise pour pbuvoir écrire io'tit
ce qli'on lui demande, bien qué le p~estidigitateur
prenirn la préc'aution, a c11aque mot clemaildé, de
semhÍer ren~onter et régler le rnécanisme . Eri outi·é,
, il ne serrihle pás possible qu'urr mécanisnie puisse sé
dissümiler dáns les pieds d'Une tablé a jour ou dans
~n cHev¡;¡_let supportai:rt uil tableau . .Done il doit
~xister da ns la .main , ainsi qué cela est anhoñcé.

l.
1

••
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104 LES GUANDS TRUCS

Un autre mayen, avons-.nous dit, consiste a cacber


une personne qui dirige le crayon de l 'autonwte. Une ~ .
trres honne combinaison de ce genre est la suivante
appliqu ée dans l' antomate Gill' o, dl.\l noin de son
inve~teur. Au .milieu de la scene est une sorte de
rampe en mét.a l formant les trbis cótés d'un carré, le
cóté ~anquant étant du cóté du puhlic. A cette rampe
est accrocbé · un rideau de soie , de .velours ou de
peluche. Dans l'enfoncernent ainsi produit est placée
. u~e petite table et sur cette~table un chevalet. On
app"orte une p etite n oupée t ellement hi enc.onditionnéé
comme mécani sme qu'elle p el;;l t écrire ou dessiner
tout ce que l' on veut. En effet>, la poupée . est pfocée
sur la table, une feuille de papier est mise sur le
cfaevalet et une hoite de longs crayons de coul eur est
déposée a cóté:...Au ssitó t, au. commandem ent qui 11;1i
est fait, on ·yoit la poupée commencer a gesticuler
d'une fa <;: on plu s ou moins coJDiqúe et apres quelques
attitude.s amú.santes, saisir un cmyon av.ec sa m~in
·form ée, d'une sorte de· pince et dessin er ce qui l~i. est
demandé. Elle peut meme fafre le portrait d'u.n -
spectateur qui vient poser a cóté d'elle . D'apres ce
que nous avons déja dit, 01i a compris qu'une per-
so11ne est placée ctan s la table . Des gfaces placées
entre les pieds r efletent les dr aperi es de labalustrade
de cóté et semblcnt elre celles du fond. Quand le
petit personna ge est posé sur "la ta·b le, la p er.sonne
cachée ouvre une pe tite trappe placéejuste en .dess·ous,
·passe l.e hras dans le corps et manreuvre les leviers
qui font rnouvoir la tete, les niernhres et agir le porte-
.crayon. Si ce tte p er s ')nne est bon dessinateur, elle
peur fair ~ le portrait d'uu spectateur,· car dans les
ornemf)nts qui garnissent la table , on a m énagé ele
pelites fenetres visihles sur notre croquis .

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DE LA PRESTIOIGITATION 105

ELLE

Cette exp~nenc·e tres sensationnelle a plusieurs


noms ·: on l'appelle inclifferemment Elle, le Bol ele
F~ú, la Flanime ég_yptienne,. Famée cl'alcool, Fille
clu Feu, Déesse des Fl;mmes.
Sur la scene se trou ve une pe tite table entourée
d'un PªTavent, Le prcsticligitateür déplace le para-
venf, pour·bien montrer qu'il n'y a aucun mécanisme;
. il passe lui-meme sous la Lable pour montrer qu'elle
n·est pas préparée, et prenant ensuite une grande
jardiniere en ·cu,.ivre, il la place sur la table. Cette
jardiniere ne contenant l'icn lui 9emble propice pour
faire d1f-punch. Il den-iande une bouteille d'alcool. '
en verse dans la jardiniere, puis y m e t le fcu. Pour
éviter a ses spectateurs d'avoir la_vue abirnée par la
ílamme, il étencl c'evant pendant quelques instanls
une so_rte d 1écran ou un simple morccau· de soie.
Quand il i'etfre ce morceau de soie, on aper9oit clans
la ílammé un demi-corps de fomme qui rit, cause,
s'évente. Enfin l'opérateurreprencl son m~rceau de
soie etl'étend de nouveau devant la flamme. Quand il
le retire, la dame á. tlisparu. Il prend alors le bol, le
paravent, la table et les m et . de coté .-pour bien
prouver aux spectatcurs qu'il n 'y avait aucune prépa.-
ration, mais qu'ils ont élé le jou ~ t d'u11e illusion .

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i
1

xo6 LES GllANDS TllUCS

Cette illusion est en cbair et en os et ,elle ·est


produite par une adaptation ingéniense du D~capité
parlant dont' nous avons déja parlé et que nous .a urons
encorc a citer. La taMe et le paravent ·n 'ont ·;,¡.ucune
préparation visible. · 011 peut done les déranger,
passer sous la table, ~ic . .Quant a la jardinier_e de -
· méta], elle est.ajourée a l'intérieur d~ fa9on a. pouvoir
laisser passer au centre -le corps d'une personne.
~

.E lle ! ....:. Vuc génér_ale de l'effet.

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DE LA PilESTIDIGI'l'ATiON 107

Cet ajour est remplacé par un delixieme récipient


intérieur dans lequel est versé l'alcool. 'Au moment
OU le pre~tidigitateur étend SOll VQile, On O.uvre du
dessous une trappe repérée exactement entre les
pieds de la table, deux glaces coulissent entre ces
pieds simulant le vide_qui n'existe plus. La dame
retire le- dessus de la table et le récipient a alcool
qu'elle remplace par son propre corps. A la fin de
l'expérience la mancei.Ivre centraire est effectuée, et
~out étant remis en état en 1quelques secondes que le
prestidigitateur bcctipe par un boniment de -circons-
, tance, tdut peut etre examiné de ilouveau. C'est un
grand p~rfectionnemeri.t sur le décapité_qui ne pouvait
etre vu que. de lóin san~ qu'o~ puisse donncr aucunc
garantie de sincérÜé aux spectateurs .
Souvent l'illusion de ce Elle » sé présente d'une
fa9on plus artistique. Au lieu 1 d 'une table et d'une
jardiniere on eínploie un trépied antique et un para-
vent ·d e d6cór-approprié.; le reste de l'expéricnce n·e
varie pas quant aux glaces et a ia venue de la pcr-
s~nne vivab.te ·aü milieu des flámmes, que l'on peut
colorer et grandir un peu de Yolume pour les metlre
.. en rapport avec le trépied .

• 1

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rn8 I:-ES GilANDS 'J.·nucs

r'

.... _PLUS RIEN


Voici une . tres jolie illusion de salan, facile a faire
sans grande installation. Décrivons d'abmd l'effet au
tour~ 011 -apporte une simple caisse plus ou moins
décorée et l'on .derna-nde a un spectateur de vouloir
bi_en pt'éter .un journal ou meme un pardessus pour ' -
. '
mettre sous la caisse et empecher toute crainte de
trappe ou de comm.unication avec l"extérieur. Le
.. journal ou le vetement sont placés sous. la eaisse et
un perso1inage quel~onque, génér~lement .une fe mm e
revetue d'u:n costume féerique est introduite. La per-
somie qui a preté le joU:rn11.l est invltée a venir
examiner Ja caisse, le planche·r de· la scene ou .d u
·s alan couvút d'un épais tapis, etc., enfin a prendre
toutes les précautions nécessair¡;1s. On apporte _,alors
deux paravents, un grand qui est placé au fond de
la scene et_ un petit, Juste · assez grand pour . entourer ..
la boite. Ce dernier (JSt a cinq feuillets, "trois grands
· formant le fond e.t les de1~x cótéS, deux pe:tits-fournis-
sant le devant. Quand il est fermé; il donne un peu .
la sensatibn chme guérite entourant Ja caisse, mais sá
peinturc doit etre gaie a l'mil.
La dame ou plutót la fée.cons·e nta subünme épreuve
- .et il entrer dans la caissc . ·Elle y cnl1'e~ Je py.rnvent
est pJ,acé autour. Aussitót on vbit un peu de fumée
s'élever etquand on ouvre le paraverit, puis lá. caisse,

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DE LA PRESTID:J;GITATION rng

iafée a 9-isparu ! I:ª


caisse est retournée en lous sens,
le paravent aussi, il n'y a plus personne, plu8 rien!
La caisse est -re.mise en place, le paravent aussi. De
nouveau une légere ·f umée s'élcve 'et · 1'on entend
_frapper d~ns la caisse. -~e parávent ouvert de nou-
veau, puis la ~aisse laissent voir la fée qui rit aux
éclats et pa,rt en faisant un geste moqueur it l' opérateur
décontenancé.
1
J7.,n el el e la ·/:/ c:en e
/ \
/ \
<' llV<?rf-
\
I
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, _,
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.· / / /

Plus ricn ! - Figure cxplicaliYe dll myslere parles regarcls fi g urés


des -spcclal curs llllx poinls cxlt·emes el e fa salle.

Pour réaliser ce true, il faut :


I º Une caisse quelconquc, mais élégammenl décorée
la mise en scene étant toujours tres importanlc dans
tous les trues ;
. ·2° Un petit paravent it cinq feuilles pour ent~urer -
la caisse avec une trappe invisible dans le bas du
panneau central;

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L~S GHANDS TRUCS

3° ·u n gFal1.d paravent Oll bien le décor f}e }a scene


s:il se prete a posséder , juste aµ milieu ·u ne tr~ppi:i
invisible. ·
V ~~cí cQmment l'opération est co~1dl[ite. Q-µ.and la
fée est ·introchfite dañs · la cai~se e~ que le paravent ·
est .formé, elle s9rt de la caisse sans bruit, ÍJasse par
la trappe du paravent .et se tient debout de:rrier~ en A
~n aÚendant. Elle né peut et're ~u_e par les specta 7
teurs et aussi~ót -qu.e s'.aperceva~:t de sa disparhi0n
l'opérateur et son lüd~ ouvrel}t·le parp.veµt e:n grand,
. elle passe par. la :trappe dü para'_'eµ.t de fond 0u du
décor. On le voít, le q1ystere est simple, mais il n'en
· produi~queplus <l'effet. Le journal oulev,e tement pla-
cés · Sül!ls- l~ éaisse sont file ces -précautions im~tiles
comme enfomt prendre les· pres~idigitateurs, il en est
de meme ·de la visite de la caisse et du paravent. Pot1r
que la tr~ppe soitbién dissim.ulée no~s employons un
parayent de style Louis XV a reH~fs. ~~s eouleur.s
tel}d1'f.'lS et l'éparsséur du décor cacheht parfaitem.ent
le raccorcl. U:n ressort a ,pression et. un caoutchoue
contre le bruit font le reste .
. La rentrée dans la caisse se fait par l' opération
fnverse . Aq.moment oú l'on replace)eparav~nt pour
e11tourer ·1a caisse vtéle,_ Ia fée s~ place P,errjere (ce
placemeÚt demande _qlfl'.ltre secón des) venant de la
trappe dudéco·r , etaussitótquele pa1·q.ventest reforn).é,
elle entre dcda11s, puis dans l.a caissc.
· Les fürrtées qui . s'qlevent a l'cntrée et a la sortie
sont produites par elle-Íneme ali moyen d'~q.e piece
tres siruple de pyrQtechni~ conte1.me dans une petite
bolte qu'elle porte sur elle. Ce petit artífice p:roduit
une bouffée ele fumée qui s'.éleve et s'évápore fact -
lement.

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DE L ;!>. PRESTJDIGITATION III
; . "i

11 n'est pas inutiie de dire qu'eri mettant ce tr.U:c


en. scene, il faut veiller a ce que les spectateurs les
plus en cóté ne puissent voir la trappc du fond quand
le paravent est ouvert, et de pl:us, tout en réalisant
cette condition, chercher a placer le paravent le plus l

Join possible ~lu fond pour . rendre l'illusion plú.s


complete. Le schéma que nous donnons indique les
rayons yisµels des spectateurs placés l y pius en cóté,
soit av~c le p~ravent fermé, soit avec. le paravent
oµvert.
..
-

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•,
I -

..
II2 LES GRA NDS 1'HUCS

,'

LE SÓNGE DE L'ARTISTE
' .
.Cette.iUusion est; croyons-nous, d'origine anglai~e:
elle est cónnue égalerrient sous le nom. de Re(;e ~lii
}?eintre. Quel qne soit le ~ om gu'on Jui donné, elle
.. est gracieuse e t m ériterait d'e,trc plus connue . Avec
' • ¡
quelques p.erfeclionnements' on en ferait un ·true de
premierordre. L'opéraleur qui, dans ee cas , repré's ent~ .
un ·p ei n trc da ns son .até1iGl\ mon tre au publicd~
•l .

tableau -qu'il vient de unir . G'est 'un' portraÚd~: f~pnne


en pied, en touré .d 'un largo eadrc et caché ·so'us. un '
,;oile de soie·. P onr 'que le public puisse micux le ·voir,
il détache. la toile de son cadrg et l'appo.rte· a l'iwant- , ~
seen e . Cette toile est natureUenienl monté e sur · U:n ·
et
'chassis ~anime elle est asse~ laude par suite de sa
grandeur, elle est mun ie de poignée~. Le peinlre -.e t
le domestique l 'apportent a l'avant-scene ; le premier
fait valoir les beal.ltés ·de sa peintur.e et taus cleux la
r eportent dans le cadre, tournant le dos au public et
faisant ainsi constater que le chassisne peu ~ ri"en dissi-
muler; le cadr.e qui cst monté sur pieds et sous lequel .
on voit jqur est r esté' vide pcndant "ce temps;. le
peintre puis son domestique sont passés incidem_ment
• dcrriere afin qu'on puisse juger de l'absence de·tout
faux fond ou préparation. Le clorriestique tire la toile
de soie sur la toile et . sort. L e peintre s'assied dans
un fauteuil , s'abime Q.ans ses r éfl exions et ffoal ern enf

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DE LA PRESTIDIGITATION u3

s'endort. Le .voile couvrant '1a peint1:1ré s'écarte peu


a peu (il est monté sur tringle)'. Oh! merveille ! la pein-
tnre a disparu et, asa place, le mod~le vivant est dans
1-e cadre. L'apparition reste la quelques instants, puis
le voile revient en place ; l'artiste se réveille, semble.
vouloir se rappeler son reve et, soudain, la _mémoire
lui revenant s~_ précipite vers le table~u, écarte lui-
meme le v.oile: le tableau est a sa place; désespéré
·de voir que ce n ' étai_t qu'un reve, il -tombe accablé
sur son fauteuii et leri°deau tombe.
Co~1me heaucoup de trues, celui~ ci gagne . a etre
présenté--par un artiste sacbant jouer._Combien avons-
nous vu ·de prestidigitateu11s tres <l_droits échouer_com-
pleteimm t parce qu?fls n'avaient pas le sens scénique
et ne savaient pas présenter leurs illusions pe tites ou
~randes ! Le prestidigitateur j01~ela comédie. 11 lajoue
se-ullc plus souvent, et il lui. faut surtoút un grand
talent de comédien. 11 ne lui suffit .pas d'etre,adroit,
instruit, spirituel, correct et gai, il doit etre mime et
diseur. On nous pardonnera cette digression; nous
reveno ns (< au fait ».Le peintre, a vons· nous dit, apporte
le cha:ssis couvert de la toile a l'avant-scene et pen-
dant ce temps le cadre reste vide et a jour. Lorsqu'il
le r·e porte avec le domestique, il passe derriere le
¡ cadre; tous deux, comme pour faifo reffortnécessaire,

posent le chassis parterre etl'enlevent about debras .


Tout le true réside dans ce mouveme_nt, car il a suffi
a.·1a femme représentée sur la tpile pour sortir du
dessous ele la scenc, ·attraper les deux poignées, poscr
ses pieds sur le rebord du bas clu chassis constrnit
expres tres ~ large et se laisser enlever avec ce
cbassis. Corµ.me le poids d'une personne serait trop

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• . .

\ LES GllANDS TRu9s

1
lourd pour et.re · enlevé ·. sans effort apparent, l'artisle
et le domestique ont- en memé temps accroché aux
poignées deux fils qui p~ssent .,. s-q.r des poulies en·
haut -du.cadre etaboutissent dans le dessoµ.s.sans que
-le public puisse s'enapercevoir.. Un machinisteappui-e
sur ces deux fils, et .le. chassis semble etre enlevé
sans effort A ce moment le domestique tir<:; le petit
rideau devant la toile. Aussitót la dam~ appuya:nt
sur un ressort fait remonter cette •toile qui va ·se
~oger danslé haut clu chassis et. elle baisse derriere
elle un fond de couleur indécise qui était roulé tout
pres derriei.'e et en haut du cadre. Lorsque le peintrc
s'endort, elle t_ire 1ll,l fil .spécial qui ouvre le rideau.
de soie. et la · fait apparaitre. D.e la mcme fa~on elle
~ commande lafer~eture et n'a plusqu'ü faire descendré
la peinture po11.r dispar3:itre_derriere et et.re invis:iµle
pour le public quand le rideau de soie sera ouvert
·-par l'artiste. Nous av~ns vu compliquer le tour-en
faisant disparaitr~ la dame par la manreuvre conlrai.re -
_a celle de l'ar..rlvée : décroehage du tableau, passage
,dans le dessous et apport de. la toile au puhlic. Cela
nous parait non seulement hrntile pour l'e_ffe~ du ·
true, _mais encore dangereux poúr le seer.e t qui ne
doit pas etre découvert et qui, vu ainsi une seconde
fois, risque fort d'etr.e devü1é. ·

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.
. ,

DE LA PRESTIDIGITATION 115

\
1

Déesse de la Chance

Sur l~ scene se trouvent : r 0 un énorme dé (a jouer


et non a coudre) ; 2° un trépied; 3° un paravent léger
en soierie, a trois faces, _monté sur tiges de métal ;
4º une échelle légere.
L'opérateur montre ce's quatre objets et explique
que leurconstruction ~ltra-légere empeche tout méca-

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II6 LES GRANDS TRUCS

nisme. Comme il est joueúr, il a fait faire ce dé et


pour lui c'est un fétiche dans lequél H emprisomie _
la chance. 11 montre a l'un des angles du dé, la porte
. par laquelle la Chance est introduite, púis enfermée . .
A-ce moment,entre une jeune personne personnifiant
.cette chance. Apres l'avoir pr~sentée au public, l'opé-
rateur place fo trépied au milieu de la scene, le dé
sur le trépied, et invite la Chánce a s'introduire dans_
le dé . Constf!:tant que cela est difficile, l'ouverture.
placée au sommet _du dé étan.t beauéoup tFop élevée,
il prend la_petite écheUe, l'applique sur le dé et la .
. .... . /
maintient : la Chance monte a l'échelle et s'introduit
dans lé dé. Le paravent est a1~rs placé autour de ce
dé dont il laisse voir fa base et le sommei:. De cette
fagon la déesse est prisonniere et tout essai d' évasion
lui est interclit, car immédia-tement tous les specta-
teurs intér·e ssés comme n10i a conserver la chance
parmi eux ~s'en aperce~raient.
Pour·plus de súreté le couvercle du dé est fermé.
L'opérateur pour fermer ce couvercle prencl mi:e
bagueüe et le rabat. -
Tout a coup il est pris d'un doúte; retiran t .le para-
vent, il pose l'échelle 1e long clu dé, monte; souleve
le coüvercle, le dé est vide 1 Pour leprouver, on l'en- ·
leve clu trépiecl et on le montre au public. l\fossieurs,
la Chance s'est envolée, mais. peut-etre ne m'a-t-ellc
'pas abandónné tout a {ait et aurai~je, p_our te'rminer,
vos applaudissem~nts,_ preuve ele l'intéret que vous
aurez prisa mon expérience.
Voici la m~rche bien simple ele cette iÚusion.
Le gros dé, muni cl'un couvercle ainsi qu'on le voit
·s ur la gravure, est enfeJ' léger, mais résistant, garni

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' ·-

DE LA PIIBS'l'IDIGl'l'ATION

d~ tóle ef11 est peint en noir avec des points blancs.


Le trfpied est en rnétal do.ré, l'échelle en bois blanc
laqué, et le paravent est fornré par des t~ges · de cuivre
sur l esql~ell~s sont ·m ontés de petits rideaux. La bau-
teur est c.alculée p6ur q~rn le dé soit toujours visible
au-dessus et au-dessous des rideaux.

=
Ce que le public ne voit pas : le cl é fermé vu clu foncl ele la sccne.

Quand la déesse d~ la Chan~e est-montée et enlrée


dans le dé au moyen de l'échelle, elle reste visible
par l'o~verture du couvei·cle, máispendant ce temps,
elleprépare ¡:;a'<lispar-ition, en ouvrant sm la facc du
dé opposé au. 'p ublic une petite po"rte figurée sur la
gravure par un pofütillé. En meme temps on passc
.du fond_ a travers une ouverture une forte planche
qui forme pont et qui vient s'appliquer sur _le bord de
la pe tite p~rte avec deüx ·c:iwcb.ets. Cela empeche le

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


. ·~

II8. • J,ES G-UANDS T~UCS'

glissement_e.t l~ bascule du ·d.é. Au mome:rit e·u. :· l'opé-


"rateur abat le couv.ercle ave~ sa baguette, elle passe
• • ' • )ji¡

.rapidement sur la planche et ¡trrive derrj~re la sc;ene .


. G~néralement pour· effectuer cette sortie', il ·f aut se
mettre a plat ventre sur la planche, telil,dre l~s· ,bras
e:n avant. Le~ mains s0nt saisies par le m'aehipiste
qui a(tire alui; les .pieds pla~~s· de ~h,aque cóié de la
planche en~peche~t la b~scule du corps; la pÍan<?lrn
· est retirée .aussit~t. C'est l'.opérateur qui I!eferrne· la
porte iTivisib1e d.u dé ep. _ posan.t son échelle. p<;nrr .
monter: ·
Cette po;te se ferme avec un taq'uet tournant qlJi a:'
été OÜ vert en i1ÍeUant le dé S.UiI' le trépied, au commen.-
' · . cement d~ l' expérience, a.p res présentation ·d.es objets
au publfo.
. ' .
,
. -
. ~
.. - -
. L' emplacement du paravent doit etre cakulé ain!\i
que sa gran_deur~ pour que-les sp!;lctateurs voient tou-
jours le.dé sur son trépied., mais ne pu~s~.ent aperce-
• yeri.r.la plan.che ·et l' o~ ve:i;:ture qiili se. ífrodu.it qans le
· décor .du fond. • C'·est · 1~aturellement la. G,ondi'lio~
« sine qua ~.on )) de réussite de cettejqli~ ; irnuvelle et
curieuse expérience: .

·'

. -
Ir ·· '
•!

' -
:
Biblioteca
. 'Fundación Juan March (Madrid)
..
¡'.

DE LA. J?IlESTllHG'I'J' A'l'ION·' Iig

.'

... Le Coffre du Diable


Nou~ Jjl~ mentionno1~s que pour mémoire e~ 1ruc
. ' ass·ezbien invent1, mais qui est dépass.é par beauc0up
, qe trues de liens,· d'armoires ou de ca ges décri.ts· dans
~ eet'ouvrage. L'opérateur est •enfermé' dans llne· b9~1e ,.
en ébénisterie juste assez grande pour le contcmir~ Sa
tetc.seule passe a~-dessus .par uri·e ou.verLurc ·n1énag·ée
acet effet. La_boité ·ést f€l,rmée au rríoycm d' écrous,,.a vis:
'et a ñell:llcms; il ·est done impossible. d:eú · sÓrlfr ·1cs .
mains. Cependarit, corfünc da ns toures les 1hani.fcsÍa-
-
.
tions de ce gcnre, ayssitót cpie la boite ou · coITre est.
'· '
cac4ée par un videau. ou un paravent, oh c0.nstate que ·
des _.réporises ont été éet>ites sul.' un papier, qu'uri Yerr.e
'd'eau . a _été 'v idé, cte.. Ces expéricnees rnnt répétées ....
plusieurs fois et se termü1ent par la §ortie de l'-opéra-
teur e:ffeetuée sans ouverture ·visibl<i du meubie: Les
joints sont eachés p·a r d.es moulures . et l'examen .le
plus att~ntif. ne fait rien ~éeouvrir. Nous avon,s ·per- .
fe~ti0nné ce true e.n:l'e.ntou.rant de bandes scellées et
~ cachetées qui n'cmpechent ei1 rien la sÓrtie de l'opé-
ríitem et en constru-isant l'l!:pparei! moitié en bois, ,
üioitié en ct>istal. ·ne cetle fai;;on, ·il produit tout l'effet .
c1ésira-ble eb dissimu1e .bien
• ·t
mieux .
toute idée de machi-
natión.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


120 LES GllANDS TRliCS

La Malle d-es Indes


C'est une des plus jolies expériences que nous
connaissions ; le succes qu' elle a eu, qu' elle a e;t ·
• qu'élle aura encare prouve que le -public l{st de nolre • ·
-avis. Elle se présente de différentes manierns, mais
tout"es consistent a faire smtir u.l).e personne d'une
malfo cachetée, ficelée dont il parait matérielleme1lt
impossible de s'é'7ader sans ouvrir ou priser les
scellés.
.'
Nous allons donner la description d'une seule ele
ces présentations, les autres n'en di.fférant pas beau-
. coup. On appórte sm le· théatre une grande malle de
bois, assez grande pour cóntenir une personne,-percée
de trou~ po~r raératioa, et on présente uí1 -person-
nage quelconque, généralement habillé ,. en fodi~n
1)1Úsqu'il s'agit de la malle des Indes. L'Indien entre
dans la malle; 'on, ferme le éouverc.le quí est e.nsuite
· cadenassé et formé a clé. Une ~orte carde scrt a_fors
a fic~ler la malle que l 'on enferme cians une enve-
lbppe en toile q.ui, a son tour, est_ficelée et cachctée
pa1' les spectateurs. Apres toutcs ces précaulions, la
malle es~ soit entóuré; d'u.n para vcnL, soit caché~ s.ous
une tente, enfin dérobée aux · rcgards du public
1

pendant queiques ins.tants. Malgré toutes Ícs diffi-


cultés ~ceumulées et qui semblent insur1pontablc$;, au . ·

-.

--
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
DE LA PllESTIDIGITATIO$ I2I

bout de qú.elques instants, l'Indien est serti et, lors-


qu\m ouvre la tente ou le paravent, oli le· voit assis·
tranquillement sur la malle.

.. /

A
Une lllall c des hul es.

L 'cxpé1'lence contrairc peut etre présentéc, c'~~ t-a­


dirc qu'apres avoir fait córder, cacheter et cnvelopper
la malle, on l'entoure du paravent, l'Indien étant ·
cleb~ut a c<;'Jt.é. Au bout .d e quclques instants , le para-
a
vent . étant retiré, l 'indien disparu, mais on ouvre la
malt'e a pres av.oirvérHié les cachéts pujs les fcrmetures
'e t on le trouve dedans'.
La sortie se fait au moycn d 'une trappe ménagéc
·d ans la m,all€l, soit sur l'un des .bouts (A e t B de la
fi gure) , soh da.n-S le fond (C) . L'Indien une fois
.. enfermG ouvre la trappc _du bout de la mall ~ , défait
les plis de l1 éto.ffe et passe facil ement. U ne foi~ debors,
·H tire la trappe á lui. Comme elle est munie d'u n
eran a .ressort qui ne se manamvre que de l'inté'ricur,
elle se referme. Il r efait les plis d e l'étoffe extéricure ·
et aucune trace n 'apparait de son pass-age et de sa
manmuvre. ·
Si la trappe cst dans le fond , il cst oblrgé d'abord

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


122 LES GRANDS TRÚéS

de faire basculer la malle, ce qu'il fait avec une tigc


d:acier formant levier. Le :fo11fl. alors devient le coté
et la manmuvre se fait cop:mi.c ci-dessus pour l'un des
bouts. Il a de plus a déboucler l'étoffe au lieu de la
déplie.r, les boÚcles se .trouvant da.n s ce c~.s au mili~u •
du fond. '
Pour l'expérience·oú l'on doit entrer dan.s la-malle
·a.u lieu d'en sortir, la manceuvre est la meme, 'mais
in verse.

Au~res Mall es eles Indes .


..
/

Il est done possible de mettre l'Iádien dans une


-
malle ·et de Ie retrouver dans une , seconde.
Si la tr.a ppe de la malle ést ·dans l'U:n des bouts, on
peut la faire corresporidre ª''ec une trap p e de .la se ene . .. .
L'Indieii enfermé sort parces deux trappess.uperposées
pendant, que la málle est placée sur le bout et qu'0:q .. ..
est occupé a la corder. Dans ée cas, au lieil d'·appa- ·
' I
raitre assis SlÍr. la malle quand on ouvrc lé paravent,
, H se montre ·a l'autre cxtrémité de la salle derricre le
public, car il a eu tout le temp_s néc~ssaire pour fair e
le tour de la scen é et '.le la sall~ .

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


r

DE LA PRESTIDIGITATION

Ü9- peilt aussi enfermer l'Indien dans un sac avant


de le mettre dans la malle; c'est un tour _de p'restidi~
gitation dont :hous Ii'avons pasa parler.
Un attrait- de plus a éti ajouté a l'expérience en

construísant la ·malle en cristal et moatures de cuivrc.
j _Cela ne change rien ·a l:expér,iencé et do1ine 1:rne
facilité de· plus au coHstr.u cteur pour dissinrnler lá
trappe .

-- •

. -~

·Encore un.e l\Iallo dos 'Jndes.


.-
. Pour éviter le soupco11 'cl'une . trap pe . dans ·le
plancher et pour qérouter Ta perspicacité de ceux qui
connaisse11t la trappe du. fond et la bascule nécess.ai_re
de la malle, ·on a imaginé de placer cette malle cordée
et· ficeiée sur deux chaises, ul}e a chaque pout; dan,s
ce· cas, le fond .d e la-malle est formé de trois·morceaux·
' \
(fi.g:¡ D), les· deux des extrémités sont- fixes , mais la
partie du milieu coulisse clans les deux aulres.

,-

~"·'

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LES GRÁNDS TRUCS

L'lndien ouvre Ulí peu la coulisse 'une fois enfermé


0

pour pouyoi.r dégager 1'étoffe. Pt~is il acheve d'ouvr.ir.


la couliss·e pour pouvoir passer. Une fois 'dehors, il
referme -le tout. L'()_pérateur doit avoir ·sojn, pe1itc1a11t
le ficelage, et sans avoir l'air de s'.en meler, d"éviter
ie passage de la :fice]fle sur la partie cou!jssante.
Nous auriornr pu . encóre indiquer bien d'autres
variétés dans la construction- de - ~e true qui a fait
beaucoup parler de lq.i, bieh qu'il ne soit. pás plus -
irígénieux, au contraire, que bien d'autres, mais parce
qu'il -fra_pp~ l'iínagination du puh~ic . .

.,-

,.

• 1

-- .

. '

, .

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·~

DE LA PllESTIDIGii'A'l'ION

L' Aérolithe ou la Daine aérienne


- '
L' effet de ce true est ~ peu pres le merrte que celui
a'Amphitrite ..Une femmemonte en l'air sans sugport
appar~nt, marche, dans le vide, passe daO:s un cercean
· pour prouver qu'il n 'y. a pas de point d'at'taclie. lVIais
_pour cetteUlusion aucune glace n'est employée. C'est
un support, · mobile en .hauteur e't en largeur auquei
le sujet est,. accroéhé qui le fait ainsi se promener
dans l'espace. Un fond noir mobile sur un autre ·fond
noir ·ca~he 'l'appareil et iÍ semble en .effet au~ · specta-
teurs que la personrte !llaréhe et se tie1~t en l'air. La
description pétaillée dú. -support n' aur~it aucun inté-
. ret. Dis<ms seulement' qti'il ressembie bea~coup a
· celui d_e l'ilhJ.sion intitulée Trilby ou le l\1ystere du
Brahmfoe.

' "

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..
126 ', 'LES GRANDS TRUdS

. '

La · Femme a trois tetes

Ce true est assez int~ressant en ·Ce qu'il prouve le


parli qu'on peut tirer de l'illusion ~ites des spectres
lorsqu~ on lui do nne une nouvelle form~. V oici en quoi
i.1 consiste : Sm une pe tite scene, dont il est séparé .
par une ha~te balustradE'. en bois plein, le.spectateur
ne voit 'd'abord qú'une _gerbe de fleurs placée dans
un vasQ devant le ridcau'. Celtc petite scene mesure
enviran l . m. 5o en taus SeJiJS. Le rideau se leve et il
. . ..... '
aper9oit derrie~e un corps de femmc supportant trois
tetes vívautes. Elles sont bien vivantes toutes les
trois, car elles _p arlent au ·choix sépa1'ément, ou toutes
ensemble. Gette ·extraordinaire personne sourit, ou
sourient ,comme on voudra, s'éven'te, etc.
· Ce que nous avons dit en commen~ant a déja fait
comprendre au l.ecteur qu'il s'agit d'un effet de glace.
En . effet, derriere le rideau est une glace sans tain
inclinée qui reflete t<.~ms les . objets placés "entre la
scene et la: haut~ balustrade. Dans le cas qui nous
occupe, ces objets sont d'abord lq. femme deslinée a
posséder les trois . te~es, ét comme naturellement elle ·
n'en a qu'une, les-Oeux autres personnes vie'nnent
ajouter leur tete a la sienne. Pour paraitre droite dans
la glace elle doit etre couchée. Les deux autres per-
sonnes sont couchées sous elle de maniere que .
leur tete vienne a la hauteur de sa propre tete. La

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DE LA PRESTIDIGITATION . 12?

femme cent~ale doit . avoir une ,robe .tres voyante et


elle doit etre tres fardée, d 'un fard ou le blanc
domine. 11 en est de meme.!'-d es deux autres, qui ont
des vetements absolument noirs. La gface ne reflete
que les objets clairs violemment éclairés et les objets
noirs ne donnent a~mrn rMle:xion, il n 'y a done de
visible que la femme centrale et les trois tetes, tout le
reste étant noir ne . parais~nt pas . Un fort éclairage
.o.xhydrique est projeté sur le groupe au mayen d'ti11e
b,oite h_ lumierc.
L'iUüsion est renforcéc par le bm,J.quet naturel bien
en v'ue au premier plan et par Ies voix des trois per-
sbiines placées derriere Ja halustrade, mais qui sem-
. ble11t venir des reflets don ton voitles houches s'agitcr.
i\fome 'pour ·une persoml,.e · prévenue l 'illusion est
complete.

.-

¡

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
-·_,
128 LES GRANDS TRlJCS

La Ferri-me ~caignée _
-
'-

La Fcmme Araignée. - Vue d'ensemb!e.


~

Voici une illusioii qui, si elle n' est pas gracieuse,


esl .curieusc a_voir et a COJ1Uaitre; la disposilion en -< r
est simple et ,i ngénieuse. . .
Le public aper9oit un escalier figarant assez b~en
le perron d'm{e maison. Cet escalier, d'une dizaine el.e
· marches,. est limité de chaque cóté par une rampe 0u_
parapet, plus ou. moins qrné· de vases de fleurs et de

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DE LA PRElSTIDIGITAT!ON 129

candélabres ~t derriere est peint en décor !e múr et.


la porte d'une mai~on: te. prestidigitate11r peut pré-
sente~· cette illusion en sol\tant pár la porte· au.fond
..
du perron ou simplement.eú se t~ nant sur ce perroiJ.
si la ,porte n'est p.as pratica:ble. 11 joue le· róle. du
Monsieur qui sortant ·de la maiso~1 · aper00Ít .sur le
pe_rron une giga1~tesque araigné·e a tete de femme qui ·
a ti~séJa sa toile et il re9rile épouvanté, expliq11~nt au
public que fa maison étant inhabité~ depuis longteirips ;
cetle é:norm.e bete a eu tout le temps de s'installer et
, de grossir.
L'illusion est complete, les spectat~urs aperooiyent
le corps de l'araignée ave_c .sa teté de femme absolu-
men't isolé'e ·-au .·mifüm de la toile légere et derriere
. l'escalier qui IB'Onte a la maison. •

.J; 1512 e- d .. t.t...-- So l .

.
La ,Femme .A:raignée. - S~chéma montrant la clisposiLion de la glaée.
'

Si l'on r.e garde le croquis que nous donnons, on


verra que la toile de l'araignée est tenue en haut a
droite et ~ gauche par les deux. candélabres, et en

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,J

,1

130 LE.S GnA.NDS TRUCS

\.
' .·
has par le· perron. Qne l'on imagine maintenaut une
glace étamée partant du cou de la fe mine et formant
un demi-angle droit avec le fo'nd de la troisieme
marche,- on aura l' explication giéné11ale , du rn.ystere.
Eii effet· cette glace cache les. trois marches suiv~ntes
. et le porps; de la femme, mais elle reflete les trois
' .
marche's du, ~as ~t donne ai:nsi la sensation du vide
derriere elle . Si l:on sait maintenant que la glace est
entai~lée pour embÓiter le . cou de la femme, que le
borQ. supé:rieur de cette gface est caohé par le passage
, d'un. des· fils de la toile et que l'araignée en cartou-
nage est u.lle so:r:te de coiffure placée sur la tete du
sl!j.et, 'on aura fo déb:i.il de l'explication . ·
· U faqt naturellement un repérage bie:n · e~act P?ur
que .l'illusion soit parfaite et que la 1Sen~ation c~e
contiuuité de l'escalier soit obtenue. 11 faut aussi que
les spe.c tateurs ne soient pas trop 'rapp:rochés afinque
leur angle visuel ne per<;oive pas de changeinent dans
la vue a un · changement · de position. 11 ·est tout
naturelque le presti~gitateur présentant le true au
,public ne doit pas descendre plus ,des trois· marches
supérieures (J.e l'escalier, autrement ses p.ieds djspa- '
raitraient derriere Ia-.glace et ... adieu l'illusión !
' '
· La combinaison est presque la rnfü:ne que celle du
Trónemagique ou laFiUe éÍ.u H.ajah, ma:is la· mise eh
scene en fait pour le ·public une illusion .toute · diffé-
ren:te et absolument nouvelle .

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DE LA PRESTIDIGITATION 131

STELLA ·
.•

Stella. - Tele isol ée au mili cu de la scimc ..

L'effct de ce true n'est pas banal. Une tMc vivante


ilottant dans l'espaee sanssnppo~t apparent, en pleine
lumiere est un speetacle peu .ordinaire et il devient
eneore plus i~téressant quand on peut constater que
la tele est naturelle, vivan te et n 'est p~s produite par .1

un effet de glaee . '


' Ce tr-q.e se présenle de la . füQon suivante : on se
trouve d'abord en presenee d'une petite scenc avee
son entourage, et sonrideaumesurantenviron 1m. 5o
sur 1 m. ro. Au bout d'un instant, Íe rideau se leve

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· iEs GRANDS TRUCS ;

Jentement et majestueusement com~.e a la Comédi~­


Fran~aise sur un petit réd;uitou intér.ieur de coífre des
dimensfons indiquées ci-dessus, sur une·· pro:fondeur
de I m. IO. Au milÍeu de cet espac.e, on aper9oit urie
te,te vivante qui semble etre la sans . aucun point
·d'appui, puisque l'espace .e st :v.ide ·auto'ur ' d'elle;.
devant, derri~re, dessus, dessous, et sur les . cótés.
L'expérience classig:ue de la bougie est faite. Une
bougie allumét;i est présentée a la tet~ qHi d'un signe
de tete annonce qu'elle acceptedel'éteindre; en,effet,
elle souffle et étein't la bougie. La personne qui pré-
' sente l'illus.i on, fait alors le t~ur de l''ü1stallation. et
derrie~e, sous· Ía tete, elle ouvre une petite porte bien
visible pour les spectateurs ; juste devant cette porte
·elle pose le chandelier et la boug'ie que la tete vient de
souffler; cela prouve d'une fa.Qon évidente q:ue · le
vide existe bJen ~ous la tete puisque l' on voit mi-des-
sous d'elle la porte et la bougie. Apres cette preuve
convaincante, le rid~au baisse et l' exhibition ~st
terrriinée. A part l'état de vie de la teté, toutce que le
public a cru voir est faux : faux le vide autour de la
tete, fausse la petite porte et la bougie derriere, faussl:{
la justifi.cation de la bougie souffiée: La partie prin~
cipale' dll true est une glace étamée coupant l' espa·ce .
vi~k a ·angle dr'oit, la partie basse de · 1a glace étant
située dan·s ~'angle en b~s; ducóté des spectateurs, la
partie haute se trouvant en haut, da:ns l' ang~e 'placé
du cóté de la scene .. Da.ns cette glace est une ouverture
en forme d'reuf dans laquelle la personne renfermée
.sous la glace passe sa tete, le corps étant reÍfermé
sous la gla?e ; le reflet dans la .glaqe du plafond de
'
l'espace vide figure lefond dec~t espace. La tete de la
pcrsonne cachée, passe,'avons-nous dit, par un espacé

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DE LA PRES\fIDIGIT A'l'ION r33 /

QVo1dal ménagé au milieu de la glace, et une colle-


rette légere dé mousseline .d e soie dissimulé la coupure
.. autour du cou.. La po11te que les spectateurs croient
voir ouvri'r,a+il fond, sous la tete, est placée au-dessus
d'ell!'l et la bougie qui semble droite !fans I'ouverture
. reflétiée, est prés,mtée couc11ée dans l'ouverture véri-
tablé. Cómme nous le disions, tout est faux expepté
l'illusio~ du ptililic qui est védtable, puisqu.'il croit voi.r
et ne.voit pas. Ce true est 1m rajerini~sement du vieux ,
true de-R.ofuert Houdin intitulé la Tete de Socrate.

'
\

(
...

.
- 1,. - - • - - - - - • - - - - - - - -
. -
~
- •• - · '

r:;~Jtt.¡: cc <7tt.. ce11!1· e

el e / //Zs / ,¡//,1 !-t'on

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


. ;,

.-
134 u;is GRANDS 'fHUCS .

._)

'
La Tete de Socráte ou le Buste aérien

C"est une illusion déja ancienne; car 'elle est due a


Robert Hou~i:rt qui la décrit avec détails dans ses
oüvrages. Elle a servi de pofot de départ a beaucoup
d'autres, parmi lesquelles nous citerons si)écialement
Stella que nous venons de décrii:~~ et les Chériibins
oii les Anges. ·
'Au moment ou les spectateurs péuvent apercevoir
la scene, .soit a.'1eu'I' entrée dans la salle, soÜ au levcr
du 'I'ideau, elle est vide, a l'exception d'une t~te .
vivante placée juste au milieu et semblant.se. soutenir
dans le vide'. L'explicateur se tient a l'avant-scene et
interroge la tete, q;ui répon'd plus ou moins spirituel•
~ lement,. suivaht l'intelligence du sujet.
Nous ne donnons pas de' schéma de eette iHusion,
celui que nous avons fait pour Btella peut etre con-
sulté. La scene est coupée en .~eux obliciuement par
u:p.e grande glace allant du fond jusqu'au devant,
c'est-á-dire de l'angle supérieur du décQr ala rampe.
Cette glace formant un demi-angle droit reflete le
plafond peint ou drapé ad hoc; il senible alors que
ce soit le fond de la scene qui est vu dans la glace. La
-moitié vi;;ible des cótés est reflétée de la mem.e
maniere et semhle etre · l'autre moitié cachée pú la
glace. De cette fagon la scene paraH. vide et .creuse.
Dans 1e milieu de la grande. glace est percée une

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,-
( ,


DE LA PRESTIDIGITATION ' :r35

ouverture par laquelle le personnage passe .sa tete.


Le corps étant invisible et le vide paraissant exister
dessous, orr a Tillusion d'une tete· flottant dans
l'espace:.
Nous avons <lit que l'explic.ateur se tenait al'avant-
séene : mailitena11t qtie i'on ~onnait ie moyen
employé, Ón se rend compte facilement du pourquoi;
d'abord .le bas de la gface l'empecherait d'aller plus
loin. De plus, il doit aussi veiller a ne pas etre trop
pres afin de ne pas etre reflété darís c(ltte glace, ce
qu~ ·é nleverait toute illusion.
L'écl3.irage de ce true comme de tou~es les combi· ·
' naisons a ~face doÍt etre J'.objet d'un soi.n minutieux, '
afin que les partie§j reflétées soien~ bien du meme éclai-
rage que les autres et pour qu'aucun: reflet ou éclat de
lumiere ne vienne dévoiÍer la supercherie.
Au lieu de ne laisser passer que la tete de Socrate,
· Robert Houdin présentait le buste·entjer, ce qui don-:
nait plus de facilité pour dissimuler l'ouver'ttl~e dans
fos draperies du vetement.
Depuis, l'expériencer a ~té présentée bien des fois,
mais généralement avec ime tete autre que celle de
· Socrate. C'esi: généralement une tete comique et ·'
typiq;ue (Pierrot ou Polichi~ielle) ou une gracieuse tete ·
de jeu~e femme qui est choisie au lieu de la figure
austere et p~u diver~issante du philosophe gre~ .
• J

.1

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)



LI:';S GRANDS TRUCS

Les Chérubins· ou les Anges

N,ous n'insisterons pas sur ce truc- quJ e·s t absolu- ·


lil~ent Ie ·meme queSocr,ate ou le Buste aérien. Iln'en
differe guere . que par les dimensions et par les
. '
détaHs. Au milieu d'une scene abseilument vide on
aperc;oi~ plusieurs tetes él' enfants: soutenues par des
aifes qui battent et s'agitent. Généralément ces tetes
"i:ihantent un chreur et le rideau baisse. Cpmme dans
y
le Buste aérien , il a une grande glace coupant la scene
enbiais du haut du fond au has de l'avant-scene, mais
cette glace au lieu d\1he set'lle ouverture en a. cinq
º"! six placées" sur deux ou trois rang:s. Les .enfants
du premier rang sont a genoux, ceux du deuxieme
debout,· et céux du troisie~e montés' sur des tal:íou-
. rets d!3rriere la glace . Les aile.s servent a cac¡her le
bord des ouvertures. Elles sont mues avec des cor-
dons de tirage ou des ti.ges que 1es . , énfants font ··
agir:

• r

-.

-
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
:
DE LA PllÉSTIDIGITATION

Le Secret de ·l' Athénicn


Un~ combinaison assez nemv~lle tres facilement
réalis.a ble 10rsqu' on dispose d'un dessous a la se ene
-, et qui produit un bon effet. V oici co'mment elle se
prés.e nte au public :
Sur uné petite estrade · élevée de 3o . centimctres
par six pieds, se trouve une 5orte de mo'n ument de
fohµe et de décor g¡ ecs, le t~mt couleur pierre avec
des ornementations (grecques,palmettes,etc.) peintes
en rouge de fa9011 que l'eilsemble soit d'un aspect
assez séduisant. Le prestidigitateur fait entrer un
personnage portant l'ancien costum~ grec. Le per-
som'lage s'introduit dans _le petit.' monument qui
représente, et il !'explique, un tombeau · grec (c'est
absolument faux au point de vue historique et artis-
tiqlie, · mais cela ne fait rien a !'affaire!), et s'y tient
debout. L'intérieur est du reste juste assez grand_
pour le contenir-. Op. referme la porte, car j'ai négligé
d'expliquer qu'il y a'7_ait une ·porte. A ce . moment, le
.pr.e sti.digitateur raconte qu'il va r eproduire un des
myst,€lres dés temples grecs et qu'il va faire dispa-
raitre l'Atl;i.énien. Mais auparavant, il deit prendre,
dit-il, toutes les précautions nécessaires pour.garantir
le public contre toute fraude Óu supercherie. 11 fait
apporter deux fÓrtes lanternes qvi éqlairent le
dessous de la plate-forme, et, avant de les placer., il .
~

passe_en tous sens une longue baguette pour prouver


qÜ'il n'y a pas d'effet .de glace. De plus, il se propose
d'enlever en l'air le monui:nent au moyen des deux
anneaux qui sont fixés dessus et de deux crocbets

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


138 LES GRANDS TI\UCS

qui pen~ent dn plafond. Pour atteindre·-ies crochets',


' / - < r
il prend un peti escabeau de troi~ marches . qu'il
place derriere le m0num~ais aú moment d'accro-
che!'.', il redescend, ouvre la. porte pour- bien faire
constater la. présence de l'Athénien, la reforme et
accmche · rapidement les imneaux. Au comtnande- 1 '

ment d'enleP&z! les fils des anneaux soht tirés de la


· coulisse et le monument est enlevé a 60 centim.e tres
de l'estrade. A ce moment le prestidigitateur descen-
dant de l'escabeau s'aper~oit qÚe le mantequ de
l'Athénien est pl'is dans la porte et il l'invite a le '
re?trer, ce que 'ce der~ier fait iim~édiatement. .

'r


Le Secret de l'Athénien.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


t
/
DE . LA PREJSTIDIGITATIO,N
( ,

Alors le commandement est fait : urie, deux., trois,


partez ! et la porte étant ouverte on constate que
l' Athénten est parti et que le petit monument est vide.
Au merne instant, le sujet apparalt a l'autre extrémité
de la salle. On peut compliquer ·~'expérience en lui
confi.ant différents objets appartenant aüx sp~ctateurs,
pour prouver que c''est bien le meme personnage et
cru'il n'y a point d'échange ni de substitution.
Le true est tres simple : l'Athénien est hie11
enfermé da:p_~lemonumentjt!squ'a:umoment oú.,allant
rriettre les . crochets _d 'enlevage, le p'restidigitateur le
fait voir de nouveau au publ~c." A ce mome1~t précis,
la porte est refer1née; l' Athénien ouvre deniere le
monum_e nt m1e porte comi:Írnniquant avec l'escabeau
a trois inarchés et se laisse glisser p~i' · ce nbuveau '
coilduit dans le dessous du théatr_e. Le. púb-lic ne
peut le voir passer; les. lanternes mises la pour éclai•
rer soi-disantle dessous empechant de vofr; de plus
un écra:i;i de la coli!leur du fond de la_salle a été baissé
derriere les lanterneR alors qu'on a posé ·celles-ci. 11
bouche l'espJ.ce cbmpris .entre le plancher de la
scene et celui de Vestrade ; l' Ath,én·i en passe derriere.
Ce glisseni'ent ne dure pas douze sccondes lorsque
totis les mouveinpnts sont calculés. Quancl le presli-
'digitat~ur a fait éleve~ en l'air le m01).ument et qu'il
aper9oit un coin dtl mantean, l'Athénien n'est plus
l~; c'est lui qtli ail inoment._·o u la porte est refermée
a placé un morccau d'étoífo semblable a son 111an-
teflU et ~ttaphé U\Un fil aboutissant a l'extérieur. 11
suffit de tirer le fil dans le dessous pour faire rentrer
le prétendu rnanteau et ·donner ainsi la fausse certi-
tude qu'U y a toujo·urs quelqu'un dans le monurnent .

.\

' .
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
LES GRAi'iDS TRUCS

La Cage du Mystére

C'est une assezjolie illusion due, parait-il, aBuaHier


de Kolta, toüt au moins dans ses parties essentielles.
Voici comment elle est présenté~ :
On apporte un bloc de bois massif, t;)t sur ce bloc·
est placée, devant le public, une cage cylindriqrte
assez grande pour contenir une personne. 'La cage
est alors recouverte d'un voile. Tout a coup, le voile
est brusquement retiré : la cage et l¡i. personne out
disparu. Cette ,disparition n'est étonnante que'par la
présence du bloc massif qui doit óter toute idée de
trappe. d'est justement la qu'est la clé du ñlystere.
Le bloc n' est pas massif et il se sé pare en deux pieces,
. l'une cen1irale, qui posée sur une trappe descend
avec . elle, l'autr<:i extérieure qui reste en vue , du
public. Quand le voile est placé sur la cage, la per-
sonne placée a l'fntérieur retire. une cale qui main-
teiiait le centre du bloc et elle s' enfonce dans le
dessous ·avec ce centre de bloc et la cage. Aussitót
qu'elle ést descendue; le centre de bloc est remonté "
pour cacher l' ouverture ; mais il faut remarquer que
le voile devrait s' enfoncer avec la cage : pour éviter
cela, il y a dans le voile, ou indépendante au cboix,
une monture semblable au sommet de la cage et qui
est tenue par un fil invisible venant du haut. En
retirant le voile, la monture qui' tlonnait la forme de

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


¡ .

DE . LA PRESTIDIGITATION

la c.a ge . est entfainée, le fil cassé et cette monture, en


.fil d'acier tres mince, tombe sur le· tapis sombre ou
elle est invisible. ·
'Ün a essayé.cte remplacer le bloc par une tabl~ (a
jour, gr:ice a un effet de glace). Celte combinaison,n e
valait pas l'autre, l'opérateur étant gené par les
glaces, car s'il passe devant, on peut le voir, et s'il
passe derriere, il disparait dévoilant la présence de
Gelte glace. t

.\.

11

.'

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


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142 LES GRANDS TRUCS


La Cage dans la Cage

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La Cagc d ans Ja Cago. - Plan ele la p)a Le-for mc c L des deux cagcs .
( . '

Ce true' a été inventé et ,présenté, 1croyons,..nous,


en Amérique, par un prestidigifateur nommé Morritt.
11 produit un bon effet, mais a notre avis est trap
compliqué pour .le r ésultat, aussi n 'en donnerons-
nous qu'une d escription somn.1áire. Sur une plate-

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE L i\ P,RESTp)IGITATION

forme élevée de · 1 metr,e au-dessus dé la scene est


placée un~ sorte de cage en barre.aux de fer, n'ayqnt
que trois cótés, celui du cóté du public n'existe pas.
Elle a comme dime:µsions environ 180 centimetres
de large et 2 Jlletres de haut. Dans cette premiere
cage ouverie est une· seconde cage ferrnée des quatre
· cótés, mesurant a peu pres 60 centimetres dans les
deux seils e(t ayant' la meme hauteur que la cage exté-
rieure. tfo. toit couvre Je tout et, sur chacune des
faces .de la grande cage, il y a un store. Pour arrive.r
sur la plate-forme, se tromr.e un escalier, du coté du
public. L'opérateur, apres les explications nécessaires
monte l'escalier, .se trouve dans l~ cage extérieure
et, ouvrant une petite porte, pénetre dans la ,cage
intérieure: On baissé les stores qu'onreleve aussitót:
la personne a disparu. Cepe~dant elle n'a pu passer
par dessóus puiscflle le ·vide existe et a pu etre con-
trolé. Il existe simplemerrt entre les deux éages un
angle formé de deux , glaces. Le sommet de l'angle
est placé a l'un des coins de la petite cage et les
deux cótés v'iennént rejoindre les barreaux de . la
grande (V o ir la ug. ). Quand la personne est ~nfermée
dans la cage centrale A.B C · D 1ou elle est entré e a la
vt~e du public par la-porte G D, on baisse les stores
et a11ssitot elle ouvre la porte secrete A B, fait pivoter
la glace mobile' A N, se pla~e en P et tire_sur elle la
glace mobile; elle est alors completement invisible
· et si l'on releve les quatre ¡;¡tore~ a la fois le.vide parait
c0mplet aux spectateurs puisque 'les deu~ glaces
refletent des barreaux rempla9ant exaciement ptmr
leur vue ceux qµ'ils ne peuvent apercevqir.
On aurait . un ré~ultat identique au moyen d'un

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


LES GRANDS 'TRUCS

pont jeté de NE áu fond de la scen.e, la manamvre


Ce
serait cachée par les stores . . moyen seraít 'plus
facile, moins eoilteux et on arriverait au meme bu~, .
·car c'est le moyen _que i:.oupgonnent tous les sp~cta- ',
teurs en voyant baisser les stores.
. '

,,
•,
'

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


.1
_,.

DE LA PRESTIDIGftA'l 'ION

·Ir

La Cángue Japonaise

[ "·
1. -~,_______
u
La Cangue fc rm ée.

«Une mall1eureuse Jap.onaisc ª''ait é té"Cond.amnée


· au supplice de la cangue , c'esl-a-dire qu'elle devait
,, etre enfermée et maintenue da1rs une forle planche
qui ne laisse passer que la tele et les mains. l\fais
malgré lesoinavec lequel elle a été renfermée; malgré
la construction de l'appareil, elle a trouvé le moyen
de se dégager et ele fausser compagnie aux bourreaux
et au Japon ! C'est heureux pour elle, car souYent les
bourreaux so11.t chargés ele terminer le supplice en
coupant tout ce qui dépasse, et 'c'est heureux pour
nous, car elle va nous faire ,voir celte évasion ·exLraor-
dinaire et sans précédent. » Tel est le sens du boni-

JO

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


'"
•.

.-· LEa. Gj.lANpS TRpcs

. mmlt avec lequel la cangue japonaise peut -etre


.. annoncée. Dn p:résente en meme temps a,u public Ja
cangue et la J ~ponaisé. La cangue, qui peut etre exa-
minée,. se compose de deu.x pieces formant char.niere -
l'une sur l'autre (fig. en A) ' ét entre lesquell~s la
patiente est prise par la tete et par les mains dans les
ouverture$ ménagées a cet effet B., C, D. On ferme au
moyen de la serrure et l"on met un cadenas: De plus
up. ~ordon est placéen croix~ur la cangue et un cachet ·
de cire eet apposé. 11 est done impossible de sortjr de -
la sans retiier le qordon,, bris~r le cachet et ouvrir le
cadenas. Oependant la Japonajse. y parvient. On
l'entqu-re d'un paravent .et -trep.te. .secondes apre~,
montre en main, elle . est dégagée, l'appareil étant
toujours fe,rmé. _
·Le s'e cret réside dans la construction de l'appa.
·reil. 11 sen1ble absolumenf rjg}de, alors qu'il peut
pi voter ·sur les boulons PP si l'on retire secretément les
boulons de dessous qui. -f0rnient arre t. Ces boulons
sont engagés ar~ssor't et le pr~stidigi.tateur les retire en
ajustant le @ordon qui-n~ s'oppose pas ala b¡:i~cule de
l'appareil. Cettebasculedonneun~ouverturi suffisante
pour que la Japonajse puisse passe,r sa. tet~ . Apres
etre sprtie, elle remet la ca~gl!-e en bon état et replace
les boulop.s ql'le le pre,stidigitaUmr a d~posés soit á sa
portée, soit dap_s ses niains. Un a'lJ,tre systeme ·conp_iste
en un arret que la Japonaisi:l paµsse elle-µi&nie avec·
la main et qÚi dégage la :Qaspt¡.le P P.
Il exi~te une cangue d'une au~r,e forrqe. Le principe
et le manierµent sont les rµenics, iJ n'y ·a que la CO'!:lpe
centrale qui aulieu d'etr'e en ligne droite esta d!-mble
angle. Je préfere de beaucoup celle .que j'ai décrite.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


- -.
'' ..
l)E LA PRESTipIGITATION

·-
Généralementelle est Ínunie de pieds; ce quiajoute a -· .
l' e:ffet-' et aide la: J apónaise a maint~nir le poids assez
.'
collsidéra.b le de la planche. . _
" Il exist~ ~:autres ·systemes qui généralement ne
perinettent pas l'application du cordon et d11 cachet
et qui par coús,é quent sont.,inféÍ>ie~rs.
1

' -

.-

La C_angu~ . •- Pro fil et ouverLttre .

.....

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


. \

J.ES GH t l'\DS TLU:; cs


.1 •

L' Escarpolette Polonaise

Ce ,joli true a été présenté _a u ~héatre Robert-Houdin


avec u11 réel . succes. C'est, croyons-nous, une des
nornbreuses inventionsdei\f. MéliM. Assezcornpliqué,
]l Cléroute· absolumcnt le spectateur par l'emploi des
divei·s trues employés.
Un solide -porlique de gymnastique cst dressé sur·
la scene et au milieu est fixée sur poulies, une balan-
(lüire. On place dérriere et sur les cótés de cette
balan<;oire, un paravent monté sur pieds pour que
l'on puisse. bien voir en dessous. Puis devanf on
met, également monté sur pieds~ un rideau de soie
·p ouvant se monter et se descendre dans un cadre,
comme un rideau de théatre: 'La balarn;ioire ou escar- .
polctte se trouve ainsi placée dans une pelite scelie
sans plai'ond et saus plan.c her, isolée sur la grande.
Le su,jet, costumé en Polonais (ou .naturellement tciut
aulre CO~lUII?-e au choix), s'assied sur la bala119oire.
Ses mainssont attachées ala planche de la balanooire.
O~ emprunte dans la salle différents . objets qui sont
accrochés a des po·r temanleaux fixés aubatidel'escar-
polette (chapcaux: mouchoirs, ciseattx ,' et~.) et des
instrl.1mentsdemusique, tambourin, clairon, ~iffiet, etc.
Un carton sur lequel un spectateur fait une marqu~,
une .signature , est suspendu au-dcssus de la tete du
sujet, et le rideau cst tiré. On commande au sujet de

Biblioteca Fundación
' . Juan March (Madrid)
DE LA rnESTIDIGI'J;ATIOX

décrocher le carlon. Imméqiatement le carton estjeté


a terre. On ~ quvrc le ridcau, le - s~jet est Loujours
allaché . L'opératem escamote une carie dans un jcu,
~lle se retrouve sur les gcnoux clu sujet. A la deniande
e des spectateurs et sur l'indicaLion <lonnée, il joue de

tel ou tel ínstrument puis.décroclrn les objels suspenclus


au btlti et cela dans 1'01'.dre qui lui est indiqué. Les
spectateurs sont in vi tés a venir circuler autour de la
scene pour bien constater qü'il n'y a aucune évasion
poss"ible et l'on monte la }:>alarn;oire tout:en haút du
bati avec le,s poúlies dont les cordes aboutissent au
dehors. Lorsque l'opérateur aper9oit la tete du sujet,
aú-dessus des paravents, 011 cesse de mo:g.ter. Un
1 revolver est passéau sujet avec ordre des speclatcurs
,. _ de tiner un · nomJJré iixé de coups. I~ le fait, et au
-1
dernier coup 011 ouvre le rideau, le sujet a disparo.
Au bout d'ui.~ instant, il apparait dans la salle.
, La mise en scene _pe.u t etre compliquéc par un
·' éclairage CfUelconquc fixé Slli' le plancher de la scene
_'entre 'ies paravents justésous la bala11coirc pour bien
faire consta ter le vide exjsta11t.
Dans cette jolie expérience, le sujet peut etre.
~ttaché de deux fa9ons sur la balarn;-,ofre: soi,t vérita-
blement avec une corde qui cst coupée au momeÍ1t
da départ ávec UH ciseau intérie!-u\ soit simplement
avec1:1n _appareil truquécommenous en avons-signalé
plusieurs fois. Dans toutes le.s opérations, le sujet n'a
rien a faire, le carton est attaché .a un cordon corres-
pondant au, fond et au-dessdus de ·1a se ene et e' est un
aide·qui lache le cordon; il en est de meme des instru- • '
ments de musigue et des objels cmpruntés : tous
les 'supports sont a la bascule el manamvrés de l'exté:

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


i5o LES GRANDS TR UCS
- .l

riem;;)'opérateur a done eu soin de :l es acei'oeher a ·


, une. place :fixée d'avance polir qu'cm puisse sarts les
voir.,' marti'Blivfe:r ie tfr·áge voúlu. Le revolV.ér aussi est
UJ;le arm~ cadrée daris le bati. et Ürée aü ú1oyeri él.'un
cordon. Quand . les speciateúrs vienrié11rt ci,utour des
p.á ravehts, le suJet s'est défr~rré de ses lieiis, clir íe ·
. rideaú ne sera plus oirvert,· ~ t est parti p~r l~· foild sb.r
un·pqiitcpi'on ltiij~tte áu trav.ers. d~ paravelt~, Qtiahd
dii inotlt.e fa bálarti;ldlt'e avec le's _p.oul ies eÜ~ est vide
et Í'o~ér~t~i1r ire .,., oit riulle:tfi.~nt la tete 9ohrníe i·l
!'indique. Apres i~ tlefiifor eoup dt'l re'\,'.olver, 011 .'

o-i:ivr~ les ·rideau::& pbrtr coiístáter Ja disparitió.11 · et


l'on á_tteñtl un ·irloitíeht p<mr vojr apparaitre le pcr-
sbb.-fl áge.dahS la séi:Ile poljr bien per!;Uader :qr(il -\rie:b.t ,
. c;le parli:r a l'fostafü; aim-s qu'Jl poürráit deJa ctre '
reiÍdtl ~ ~brt pós~e d'ar rivée j:Íepu.'is lotlgtp i:ilps. d-race ·•
a ces dtÚ.ail~ de mise eri scehc, ce -tti!lc ·a tiJ;i áspecl
ndú ve~u qui forena iiitéi'essaíit.
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. ', ·

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....-.,! •• .r t
.... ,
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..·

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


..
DE LiÍ. PRESTÍDÍGITA:rioN r5r

1 ••

/
1 •

-,
Le Poteau et la Prisonnier~

C'est une tres boi1ne. expérience qui intrigue toµ- ,, ,


jours les spectat~urs, parce qu'on le~r fait visiter
· autant qu'ils le désirent tous Jes objets empfoyés.
..
Au .miiieu -· de· la sdme se trouve un fort poteati
ínonté sur un pied et a ce poteaü sbut fixé'es deux
.

ehainés par deux éerous boulonnés . Ces chaines


s'enlevent pour pbuvoir les füire visiter ainsi que
leurs- écrolis. ;Ellles sont 'ensuite rem:ises en })lace. On
fait .alissi visiter deux cade1)a~ qui serviro_n t a fermer
les chaines et une corde destinée a lie.r les Ihains de
la prisonniere. Le publié peut examiner aussi uh
collier et une ceinture en épais drap rduge di:stinés a
etre placés soús la 9ha,ine pour: qu'elle ne blesse pas
la prisonnierc. ·
Qüand ·cet exatnen a· .été fait consciencieu§tH:tietit,
dh ilitr~duit la prísonniefo, qui se place le dtis a.u

l'
· poteau ápres av6ir mis. le collier et la eeihture ci.c dt>ap . -
Les chaitles sbi1t :fixées alors au coti et a éeii:rturc
tiu r.n.0ye1t d~s catlen.as doni les clés soJ1_t confiées aux.
Sjj·eetateu,rs qui le~ ont forinés .
-Une. ten~e lég·ere est alors établie autour de la p.I'Í-
sonhi~re , et cíes spectáteú.rs soht invités a circuler

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


..
LES GRA.NDS TR:UQS

autour pour etre sCtrs qu'aucune aide ét.rangere ne lui


est donnée. De plus, pour etreahsolument.sú.rs qu'un
·échang-e de personnes ne se¿.'a pas fait par une trappe;
la tente est '1égereuient reley_ée pour que l'on- puisse
toujours voir le poteau et les pieds de la prisónniere ·•
et une faveur attach@e ü l'une des jambes est tenue par
ses ·deux extrémités en d.e hors de la tente.
Toutes les précautions étant. atnsi prises, on attache.
les mains de la prisor1.niere et on ferme la tente.
Quelques secondes apres, la tente s'ouvre et-la pris~m- ·
nier,e en sor t. Ses mains sont toujours atlachées, m~üs
elle et?t délivrée des chaines qui" sont-'dans le rneme
état que précédemme_nt; et le speetateur qui_tient la·
faveur n'a pas_quitté de vue l~s pieds du sujet ni la
fil.ve1Jr c;li::mt il.tient l'extrémité.
. Ce true, tres compliqué comme_ présentalion et
co.mme préeautions ,;is-a-vis du puhl~c, est tres simple
eomme ni.oyen et produit un grand effet. Il suffit que
l'opérateur ait un peu l'habitude de la prestidigitation
pour -faire l'écbange dep cadenas ·visi'tés cúnld'e
d'autres semhlrubles q~i sont -préparét'l et que la pri-
sonniere peut ouvrir elle-meme en poussañt . un
boútdn. Aussitót qu'elle est so_rtie, elle prend clans la
tente, dans une poche ~ecrete, deux c'a denas non
préparés, les échange dí:l nou vea u ·contre le-s faúx, les
ferme avec leurs élés qui sóiit toutes préparées
dessus et met les clés dans sa poch.e. On peut alors
revisiter tes ehalnes, les cade·n as et le poteali. .·
Quant. a la c.o rde qui attaché · les .~1ains, _elJe a été
t_lxée avcc le nccud dit ele Davcnpo1.:t qui s'ou'vre et se
ferme a volonté. .' ./
La ·p risonniere peut done se délivrer poúr faire lc_s

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' D E LA PÍ\ESTIDIGITATION 153

opérati<ms~ ci-dessus et se ráttacher facilement. Le


collier, la ceinture de drap et la faveur ne servent a
rien ., La sey.Ie difficulté .de eette. pPésentation est le ·
premier- échange ·des cadenas, mais il est facilité par
l'entrée de la prisonniere : les specta te m's , ayant
tout visité, ne s'occupent plus guere que du nouveau
personnage entrant en scene a ce momcnt.

1 ...

..
. '

. \

' '
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
U:$ GIVl..NDS THUCS

.:

La Stroubaika pers~ne

La Stroubai'.ka est un des trucs;qui ont .e u le plus


de .succes dans ~es dernier-es .années. Il est du Feste
bien inventé, d'une bonne présehtation et aura
enéóre du suc~es . .Au début .de 1'expérience, la scene
úe reúferme que quatre piquéts' maintenus debout
comme la. barre fixé des gymnast~{ par des coráons
,, de tirage .-, Ces pique'"ts sont reliés :e_ntre ~ux par des
harres légeres portant chacune.un º st01~e automatique
ou des rideaux a glissement. A ~Jrn~un .des piquets
est aüac]iée une -carde te.rininée par un croch~t. On
apporte la strou.ba!k.a : c'est une granqe planche . de ·
1 m . .So de long sur o m. 6.o de 1arg.e,. possédant. un
garot ou éarcan, deu~ menottes et :u.ne barr~· :1four les··_
pieds. C~Jte planche es~ suspendue aux cPochets 'et ·
phisieur:s ' spectateurs sont invités a s'approoher pour
vérifie! l'installation. Pour plus de. sureté_, comme.il
y a toujours sur_,une sce~e des portes· praticables; on
fait scefler et cache ter ces portes'. Un Persa.n, qui est
la pour fair~ le ró:l.e· du patient, est couché' sur la
planche et les .s prclateur,s ·le fixent au nioyen du
car9an; qes menottes et de la barl'..e <m p.nneaux de
pieds dont il§ éprot~vent l; s~µdité. Des .cadenas semt
fi.xés a toutes ces ferrures et sbnt, caclietés,, si .on le
désire, sur l'ouverture de la clé .. Le¡:; cadenas .peuvent
etre apportés par les spectateurs .' De pJ~s, une série

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.-

..
DE LA PÍlESTIDIGlTÁTION 155

de lumiere peut etre placée sous 13: planche. 11 sefuble


que dans áucune expérience autant de précáutions
aient été pr_is~s. On place sur ia poÍtrine des ciseaux
et du papier et -l'on ferme les stores. Aussitót que
c'est fermé, ori·enten,d les ciseaux márcher et quahd ·
on oüvre dé nouveau, le patient est totijotirs aüaclié,
mais le pa_t>ier ~st dééoupé en ':rosaces ~ On peut opBrer
de _cette fá.oon toutes les expériences de . pfestjdigi- ,..
tation pos~ibfes et enfin, polir termiiier, on inet a
l· •
cóté du patient un pisto1ét en lui disaht de til'er, máis •
en ~ mifüe tehí.PS, on ptie les 'spcctateurs rnontéfs~r
la sceile de circuler aiitour cie l;á.ppáreil. Soudaü1 611
.enterld le coup· de pistolet; _les _rideaux sont buYerts
brusquement; le Persan a dtsparu et apparait presque
átÍssitót ail fond de lá salle.

.


Lá Stro11baika. - Coupc ,d' ltn e fei;rurc ap1·es .l'ouv ~ rlui·c.

-Noü.s ne dbl}Uons pas de vuc ~l1e~1se111~le du tr,uc ;-
. -'

la dcseription sullh p6ur la reconstituer, et nous


pensons qu'il e~t préférable de nous appesantir'.sur
le détail du mécanisme, pl'i.;s intércssant que 1a mise
mfscene, absolmnent filcultativc. .~ - _ ...
_ Le lecteur a déjft compris que les ptécautions pi'ise~
sont illusoires,_en ce sens-·que le patieilt i:ie se dégage
p~s en ouvrap.t les' cadenas. Les ferrrietures tlc diffé-

". •,

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid) •


.
·156 LES GRAKDS . 'l'llU€S

rentes formes, suivant .qu'elles sont pol)r la tete, 1es


bras ou les jambes, sont du systcmcindiql'.té sur nol re
dessüí. On Yoit qu'un. mécanisme intérieur, qui
retient les ferrures grace au ·e ran A d.ans 1equel la
ti ge p ~_st cngagée, déga.ge ces f~r~ures quat1d on agit · ·
f?Ur ia ti ge et qll!~o,n la recule. Les spectateurs .p~uveIÍt
tirer dessus sans .faire remuer les fer.rures,"' mais-
. a:ussitót que les tiges sont r~culées, touté~ les ferrur~s
s'ouv~ent. Toutes les tiges d'arret (au nomb:re d~ 4)
son:t reliées ensemble et le. mouv:erµent leur est ·

conftlluniqué a tont;s ensemble, quelle que soit leür · ·-

.
direction, par U1;1e séric de le,;·iers coudes. Ces levier_s
~mü régis par un poussdi'r .
imitant une tete ,d 'écrou,
-
_· qui ·se trouve :a portée de la mai'n du paticnr qui se
déHvre ainsi in_stantanément. Au moment oú il doit
partir ou étre ~isité dans l~ cou-rs de l'expérien<:!~, il
.' i rentre les ferrures dans leurs alvéole.s et referme les
• tige_s. ·
Quant asa sor~ie, elle se fait par ie fónd de ia sccne
ou sé trouve une trappe dissimulée aans le décór. Le
- cachet sur ,les portes es't done inutile. Au mornent ou ' ·
il doit ·s'en aller, un pont lui estjeté sur cctte tra.ppe;
n;a
. il qu'a so~lever'le ridea~ et passer.le pon t. Quan't
• au coup de pistol1tt, il est tiré mécaniquemen t; en·
e{fet le pistolet n'est pass<i,au patient. que .qnand Ü
·est parti ct.e'est alor~ que les ,;;pectatcurs - sont'i~vités
- a faire de nouvcau le tou.r de l'appáreiL · -
La planche -de torture ·que nous av'ons, non pas
composée, mals simplement adaptéc, ;·.reposi:.r sur le
- me:me p1'inoipe et emploie, a peu pres)e meme m<?y.en ·
't out e:n simplffi~nt Je mécarrismé de la_planche et en
atigmentant la mise ·en scenc qui frappe Loujours le
publlc·. ·
-.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)



...
D E L A PB:li:S TIDIG l'fA<J'ION 157.

La<( planG·be de torture » est présenlée a l'époque


-roma1itique du moyen age ou de la R enaissance. Des ·
gar_d es, un juge et m1 .tortionpaire sont préscnts. On
fait subir la ·quest ion de l 'eap. en versant fileux ou
trois seáux d'eau, puis le reste de la scene se déroule
<l_c la meme fai;ion que ci-dessus. Enfin on meta la
disposition du patient urie a:rquebuse, et c'est au coup
d'arquebtlse que l'OI) constate la dispari1ion. •


1 •

- !

• •

·.
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
• ..

r58 '
LES GHANDE; ºTHU!=:S

,..
•·.

L~ Pucher el~ la veuve Indienrie

~ La crén:~ation , l'in<Íinération· ont inspire plusieurs ·.


trues intéressants ; celui que i10us venons de décrire
a été sufpassé· par le suivant, µioins arListiquc, mais
plus émouva:nt. Nous . ne · le décrivons •que par
curiosité, caril. esidangereux sur une
, scene
.. ou '.t out doit
Qtre res§erré sous un_petit espace. On apporte une
grand~ table légere • recouverte de tql.e autour de
Jaquelle il ~xiste une sorte de g<mttiere, puis uQgra1:i.d
coffre. également en tó~e, dans lequel il · y a des
ouvertures bouchées :gar des grillages e.n fil de.'_fer
• tres fin. - L'opérateur racm~te que dans l'Inde.' il
est d'usagé que les veuv~!? se fassent incinérér en
meme temps que le 'oo.rps cie leur mari.. Une lndienn:e
- n 'ayan't pu, polir différentcs raisons, accomplir ce
devok, veut se conformer a l'ttsage; et, bien qu'un.peu
tard (il n 'est jamais trop tard pour bien faire), désire
etre bru1ce ~· on va procéder a l'opération deva:o.t le'~
· pubÜc ·:
L 'Indienne entre alors. Elle se cou~he da.ns la caisse
sur la table de. tóle, le . c~mvercl'e de la caisse est
. de ant et non pas sur la caisse. .
C<;>inme· oii. n'a pas sous la maii111n bucher en l>ois
· odoriférant, il a fallu tuouver autre chosc. A11ssi
l'inciné.ration va-t-elle se fa¡re au moyen de cette
caisse de fer! Autour de la table, il y a une gouttiere

...
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)

DE · :¡:.A PRJ>§TIDIGIT A TION 159

dan& l¡iijq.elle. q~1 vers~ l!J~ conibrn~tible q-qe¡cpnque,


Pp~e:qc,~ p1:1. ¡¡Jpqol, et on ver-~e s1F lfl. \:)íll~~~ le meµ1~ ·
lkp.ii4e. Fuis OQ. aJlu:g:ie . . La ~aisse se trouve
aj>s0l~Jll~nt eJ1viroµn.é13 de :flammes. A ~e rnmpe:µt,
< l'qpérateur.s'apergoit qq.'µn~ des fen~tres en grilh~gp
est qµ vert~ et qµ~ l'Indie:µne y app¡i.rait pO:qJ.:qJ.e pq1:1.r
.4eman(!€1r gr-~pe. l! refe;me c!i)tte Ol!vertur~ av~c ~ne ·
tige de fer.' l\fais peu fJ. ppµ ~es fla:rp.Pi.es s'é~eigpen~.
La cajsse. est alqrs ouverte e,p ab¡i.ttairt le pa~neaµ de
.d~vp.~1~, :rp.¡¡.ii; elle est .vi9.e. Malgré les flarr¡.l}les,
malgré le p_eli d' épaisse~~ de la t.a ble oU: el~e ne peüt
~e dissimuier, et bien' qu'il ne puisse y avoir aucun
.true, puisque la table est absolument ajour et qu'on
a passé dessus, dessous et autour, l'lndienpe · a
disparu . .« 11 ne reste plus d'elle que le souvenir »,
dit l'opérateur .•- «Vous vous trompez, · elle existe
toujours »,-.dit-elle en paraissan~ d~rrierc le public. ,.
_qe true~ bien imaginé comme mise en scenc'
présente ,. a cause du feu, trop de dangers, eí justement
ce qui produit l'effet che:rché, c'est la masse de
flammes que l"on dévefoppe_autour de la caisse.
Quand ces flammes commencent a s'élever, la
. dame est toujours dans la caisse et elle se rnontre a
·une eles ouvertures. L'opéra~eur referme aussitót et la
- dame faisant alors basculer l'arriere de la caisse,
l'ábat comrne un pont quí va se póser sur le fond de
la soene, l'écartement entre la table et le fond étant ~
' . -
calculé cxactement. A e-et endroit, existe .une trappe
par laquélle elle sort. Sa sortie est masquée par la
caisse et par les flammes. - ·L'opérateur a le soin de
passer sans affectation derriere la eaisse aussitót /que
la sortie est effectuée et que le derriere de la oaisse
est relevé.
,.

'

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


LES GRkN DS TRUCS

-.
11 est naturel que la gouttiere ou l' on verse le
liquide inflammable n'exisie que devant · et sur les
có.tés et que derriere H n '.y en a· pas. Sur le: _dessus
de la cais_s~, il y a une pente descendant vers le
publ~~ afin que le liquide hrúle du meme cóté et ne
vienne pas en arriere par 01\ doit fuir l'lndienne. Il
.e st· .t;_oujours nécessaire~ . en cas d'accident; que les
vetements de l'Indienne soient ignifugés.
Elle a tout le,temps de se rendre au fond de la salle
pendant que la-flamme s'éteint et qu'on constate sa
dispm·ition. ·

.,

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DE LA PREJSTIDIQ-ITATION r6r

Le Papillon d'argent

Le pari.llon d'argent. - Détail clu méc;ipisme vu au travers


ele l'avant-soeno.

Le Lruc d 'AmphiLritc a cu un tcl succes qu'on a


essayé de procluir.o .quelquc chose de seuiblable san:;
avofr l 'embarras d'unc énorme glace toujours fragile
et diffioilement transportable. On y est arrivé. L 'un
des plus jolis de ces trues est le Papillon d 'argent,

II

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LES. GUAl'l'DS T'.lWCS

obtenu par une adaptation du true de la.Mouehe d'or,


ju.squ'alors produit seulement sur les grandes seenes.
- Sur une seene noire, une -danseuse entre. Elle · es:t
. eostumée en libellule ou papillm:1, _ou en inseete ailé
c'est-a-dire ·avec de magnifiques aile.s; antennes, .etc.
Son eostume, entierement paill~té, est en argeú.t et
une projectioii lumineuse la: suit constaínm~:rit, faisant
scintiller le métal du vetement. Tout a coup elle
s'arrete, et ·peu ·á peu · on la voit s~ teindre de .rose,
puis de rouge, ce qui, ·sur l'arg·ent, produit tHl effet
extrao_rdinaire et au fur et a mesure que la cóuleur
au~mente, ir semble q~; elle s'éleve en l'air. Ce n"est
pas une illusion, elle s'élev~ en effet jusqu'au haut de ·
la seene,-se bala,nce, va de droite et de gauche (toujours
ehangeant de_couleur) et finalement redeseencl pou1·
exéeuter un dernier pas de danse et se retirer.
Nos leeteurs savent déja· que la partie de ce true
etmeernanna .e oloration de la danseuse est obbenue
-a~ec l'appareH de projeetion ou la boite a Hnni~re.
Quant a .1'aseension et au mouvemen:r de droite a
gauche, et réciproquement, sur toute la lon.g ueur de
la scene,. ils sont produits-: .¡ó au moyen d'une poulie --
mañamvrée de la eoulisse et-qu-i, avec contre-poids,
enleve la danseuse (Voir la figure) . Le fil commandé
par. cette poulie est "terminé par un crochet que la ·
- danseuse attache elle-meme a son eorselet et qui 1ui
permet, .tout en étant solidement maintenue, de se
baláncer a sa guise; 2° pour les mouvements d~ aller
en tous sens, leur explication est simple : la pouli~ est
, montée sur chariot et ce ehariot est mobile sur un rail
au-dessus de la SCeJle. D 'p.n cóté, il est. sollicité par un
contre-poids', d€' l'autre il ·est manreuvré a la main .

Biblioteca Fundación Juan March. 1(Madrid)


/

DE LA .PRESTIDIGITATlON 163

On voit que pa~ des moyens tres siinples. á condition


que l'installation soit bien faite, il est pqssible· ,·
d'obtenir de tres curiéux eifets. Il est bien enteiidu .
que tout le cordage est noir cm:µme le fond de la
scene et qu'il est par suite ' presque impossible de
taperéevoir dans la-projection et dans .les p:iouve- ·
ments de la danseuse.
Nous avons vu aussi Le mouvement d'ascension -
produit par _un 'treuil; .c'est une affaire d'installation
et de local, car, dans ce cas, le treuil doit etre comme
la poulie, monté .s ur chariot.

1 -

' .

''
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
:¡:,}il~
.
Gl\A!'(QS 'J.'JllJQp

La Mouche Jf.Or
· C' est a 'p roprement parler une machiiier.ie théatrale
et h(,')Q.S .n;~m agrions pas parlé, si nous n'avions pas ·
é.té ªmcn_é a, Git~r le nQfll da·n,sfa qescription précéd13nttL
Comn1~ ~llnsle pªpillon, il s'agit d"1~ne danseuse cruL
au. moyeh <;l'urr fil d'acitJl' pr:esqu~ iP.vi.sible, es't
enlevée tres rapiclement depuis le -plancher de. la
scene jusque dans les frises pour redes·cen.dre en.suHe
tres r apidement. Elle semble véritablem.ent voler.
Le mécanisrne assez G?Ínp1iqué est formé d'un .treui1
sollicité par de :forts ressorts, muni de déclics et
d'arrets, qui enroule vivément le fil sans secousses. et
le laisse se dérouler a la vol<imté du machüliste qui,
pl~cé a.cóté delui, donne aussi de 1égeres oscillatio~s
au ti1; par suite de la longueur de ce fü, les oscillation:s
pre1111ent une grande·amplítude. Le true de la ñiouche
d'or consiste en ce _que la der1~iere · fois qu'c;ille est
enlevée dans· les frises, elle Feparait presque insta~­
tanément sur la scene pour salu~r ie public, entraiit
d'URe des coulisses de cóté. Cet effet est próduit au
moyen d'un deuxieme treuil. La~ danseuse éJ_rrivant au
_cintre se détache du fil auquel elle· est reli ~~ par nn ,
mqusquet911, et se ratta~he at1 fil du deuxiem<='. treuil
qui la descend da11sla coulisse. Eile n.~a qu'a se dé'tacher
de nouveau. et errtrer. Lepremier treuil est presque aú
milieu dela scene et le seconddf).-ns la coulisse.Le trajet
de l'un a l'atitre se fait sur i'un .de.s ponts volants du ~
cintre.

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DE tA PilEJS'l'IDÍÓl'.i.'ÁTION 165

.Z:nz¡,/.-1 t"en1 ~·11 /-

1 elt-'.J l1i1 t:'> a'


. r·-·- · - · - ---~·--·

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,¡,. Ttu;d.
- - . - . - . -
'
- - . - . __.

d . - --· '·-· J3

E
L'ehfallt ént¡Jci!'é. - Coupe hol'i zo11tale de l'armoire.

Ce trtto, appelé én Atnérique The Ftyitig Chilcl, a


été favor~blefuent aeeueilli. Nous ne l'avotis jalnais
vu en Fratiec sous ce hom et sous cette forme, mais
le Na.in J atine du ~héatre Robert-Houdin luí rcsse1nble
beaucotlp. On appol'be dev~nt le public deux eaisses
otl, potll' etre plüs exact, deux petites armoires ,
puisqu'il y a des portes, plus hautes que largos.
Entre alol's un enfant vetu d'un, ebstume queleonque

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166 LES GRANDS TRUCS

tres typique. Dans le true améric~in, cet enfant est


habillé en A1;lequin. L_e prestidigitateur· demande a
' deux spectatems de lui confier un bijou et un~ carte
de visite. Lorsque ces deux objets lui ont été pretés,
il en fait un paquet, l'attache avec un rub3:n et le
suspend au cou de l'enfant, qui entre alors dans une
des armoires; cette armoire, entol!-rée de d~ux cardes,
est enlevée en l'air a une hauteilr de 1metre5o_efl.viwn
et un spectateur est invité a venir s'asseoi~· dessous, ·
afin de constater lui-meme, p1üs de faire constater a
. toute la salle qu'il n'y a pás d' eífet de glace et, de plus,
de vérifier que 1' enfant ne peut s' enfuir par un mayen
quelcongue. A ce moment, l'enfant placé dans
l'armoire est tóujours visibl~. _9n s' occupe alors de
faire constater que la seconde armoire est vide, puis,
fermant la porte, 011 l'a~tache comme la précéd-ente,
avecdeux cardes, etonl'enleveégalementa I metre 5o
de hautear. A ce moÍnent, le prestidigitateur. ferme
. la porte d.e la premie re armoire au moyen d'uJ).e carde
fixée aü verrou et tire un coup qe pistolet : llm1.vrant
l'armoi.r e, on voit qu'elle est vide, l'erifantest évaporé.
~ Ou est-il? On ouvre· la seconde armoire, égalem,ent
avec une corde , il est dedans: l'armoire est descendue,
l'enfant en sort muni du petit paquet qui lui. ,a été
confié. fl rend le bijou et la carte de visite au posses-
s-eur de ces objets. ·
Ce true peut se faire de deux fac;ons :· soit au complet,
comme rious venons de le .décrfre, soi~ légerement
tronqué, si la scene ou l'on opere ne possede pas de
trappe. Dans le true complet, · on emploie detix
armoires différentes. L'une (la premiere) possédant
une glace, comme il est figuré sur le plan de con_struc-

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


,
DE LA PilESTIDIGITATION

tion que nous elonuons, l'aütre ayant dans la parlie


placée sur le spl une trappe qui ne peut s'ouyrir que
de b"'as en haut. Chacuiie eles· arn1Gires est . tendue a
l'h~térieur d'é~offe rayée. Lorsque l'enfant e:ntre dan·s
la premiere ar'Hloire , il a caché dans fa mah1 le paquet -
que le prestidigi;tateur vient de faire eles detix objet¡; et
c' est un paquet semblabie qui lui a é·~ attaché au ~ou.
Tout eh s'appuyaut ;;tuK,parois, illaisse-g1isser le paquet
dans une condui ~e placée U!J. peu en ai'riere du point O
et Cfl~i communique ~vec le dessous de la scene. Le
paquet est re<;u a son arrivée et remis a un deuxieme
énfant habillé comme le premier. La premiere armoire
est hiss'ée et aussitót Cflle le prestidigitateur forme la
potte, l 'em.fant, semeltant dans .I'angle·D ; tire a lui la
glac~ A O qui le cache óo~11ple temen t. Ce.l te glace reíle te
·A B, qü.i.!.- pour les- spe_c tateurs, semble etre le foncl ·
AD ; _un observateur perspicace ¡:>oureait s'apet'cevoir
que ce fond est p·r olongé vers D plus que ele raison -
et qu'il:ne voit pas l'an.g1,e D,· mais :on ne Jaisse pas
le temps de faire-eette 1'emarque et personne ne voit
ce petit défaut que n~us signalons a t'itre de cmiosilé.
Il est bien entendu que le dos de la glace visible
_ dans la premiere posi:tion AB est .recouv:ert d'é toffe
rayée seniblable au reste de la garniture de l'armoire.
La seconele .a nnoire est bien vide et ne contient pas de
glace, mais bien une trappe ouvrant, comme . nous
_l'_avons dit; de has en- haut, C'est par cette ouverture
._ c(>rrespondant a U:ne semblable dans le plancher, que
l'enfaht s'introduit pel_l.dant que l'on accroche
l'armoire. La trappe étant rabattue ne peut s'ouvrir
en dehors et lui sert d_e plancher. Comme il a au cou
les objets empni.ntés et que , · g1'ace a son costume

Biblioteca Fundación
.\
Juan March (Madrid)
168 LES GilAirnS 'rRUOS

et a son masque, ilressem]?le absolument au premier,


il est für<::émen,t pris pour lui pár . les spectateurs,
d'autant plus que la premiere at'moire est vide et que
rien ne peut faire supposer qug ce n'e soit pas re memo
personnage, au contrail'e.
Quand on veut présenter ce true sans trappe,
permettailt de f<).ir'e entrer le deuxieme enfant dans
la deuxieíne caisse, il faut ·avoir- deux armoirc;is ayant
chaoune une glaée et, au début de l'expérience, le
-deu:itiemQ enfant est caché derrfore <::ette glace qu'il
rabat con,tre la pa't'OÍ po:m' apparaitce au. moment
v.otllu. Ce systeme, eniployant 'g.eux ·fois le m8me·
moyen, est moins bon et peut faire découvrir le true.

. ;
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
DE LA PRESTID!GITA'rIO:.\' 1G9
- - - - - - -- -- ------- ·-· ~ - ·

LA CA·ISSE MYSTÉRIEUSE

Cette jolie expérience, facilement -réalisable a la


conditÍon de posséder une scené avec ·Uny trappe,
fait
.
toujoúrs . beaucoup
, .. d'e:ffet.
L0 matériel nécessaire que l'on préscnte au public .
óonsiste en deux tréteaux et une caissc de 2 m. 25 de
long, 90 centimetres de haut et r metre_ de large.
· Ceüe caisse doit pouvoir se démonter entieremen t,
e'est-a-dire que ehacun des pamteaüx qui · 1a com-
posent est h1dépendant.
On apporte d'abord les deux tréteaux qui sont posós
sur la ¿cene et la caisse inontée qui e~t posée sur les
tréteaux . « Malgré toutes les assm•ances que je pourrais
vous donner, dit l'opérateur, que cette caisse est vide,
vous ne me eroiriez pas et vous soupc;onneriez
toujours qu'il y a un true caché . Non, il n 'y a pas
de true et je vais yous en donner uon pas l'assurance
et l 'affirrnation, mais la preuve. » En effet, il démonle
la caisse piece par piece, les reloume sous toutes lcurs
faces , dé place les tréteaux, les replace et met dessus
le fond de la caisse , monte successivement les cutés
au inoyen de chamieres mobiles it goupiUes, refcrme
la caisse et met le couvercle: « 1\faintenant .que je
vous ai prouvé qu'il n'y avait rien dans cette caisse,
permettez-moi d·e vous affirmer le contraire de ce ·qlJ.e
je vous disais tout a l'heure et de vous certifier que

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LES G!lANDS TRUCS

la caisse est pleine. (lci pGut se placer toute une


digression sm l'histoire du Cheval de · Troie qui
paraissait vide .alors qu'il était plei:i:i, ·ele., mais le
détail des boni111enls spéciaux invcntés par chp.que
.p restidigitateur nous entrainerait trop loi_n.) Pour
voús prouver que l'opinion estjuste et que la cais!ie
parait vide, je vais l'ouvrir de nouveau. » En effet,
il enleve k ' couvercle et rabat le~ quatre cótés,· puis
i1 eferm~. « l\fais pour vous 'prouver 11ussi que mon
asscrtion est exacte, je vais vous présenter le contenu
. de la caisse. » U~e derniere fois, il enleve le couvercle,
abat le panneau de devant et l'on voit une jolie ,
p ersonne se lever et saluer gracieusement la sociéLé.
. \
- A ce moment, l'expé:rience peut Hr.e enjoHvée par une
séric de projeclions de couleurs, genre .Lo'ie Fuller,
cnvoyée súr la dame, qui a:lors portera un costume
blanc ou pr~sque blanc comme dans le Caméléon
(Voyez ce mot) .

....
\

' .
.·J
/
.,~!J .

La caissc mystérieuse. - Ce que Jp pu\:>lic tic voit pas.

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/

,'DE LA PllESTIDIGI'['ATION -

Cette expérience, disions-rnms, est tres simple.


·Voici en quqi consiste le true : Les tréteaux ont juste
la hauteur de la caisse~ e' est-a-dire o r.i1 .- go. La caisse
· démontable n'a \l.UCun mécanisme, mais deuiere les
tréteaux s'ouvre une trappe dans, le plahchcr ,de la
scene, et au moment ou", pou·r prouver uné derniere
foís au-pnblic que la cai'sse es~ vide, l'opérateur abat
les panneaux,. ceux-éi se rabattent assez_pour t01~cher
le _sol; la dame sortant de lQ. trapp~ s'accroche a cehli
d'aniere a des J{oigné_e s mises a cet effet et que l'on a
négligé de faire voir au pu)?lic. - Le premier ¡;ianneau
relevé est celui de devant, puis ceux éle coté et enfin
.c elui d'arriÚe qui, en !?e releva.nt, - enferme, dans sa
rotation; la dame dans la caisse. Si le public est placé
plus .bas qve ~a scene, rieH ne peuL etre apú~u. S'il y
· a des spectateurs plus haut, il est nécessaire que le
conver.c le soit placé juste au. moment oú l'aniere, se
relhe, afin d~ cache~ le corps de -la dame. - Deux
.. aides sont nécessaires pour manreuvrer la caisse et les
panneaux, ·car ils doivent maintenir la caisse sans e'n
avoir l'air et relever les pa1~neaux sans effort .,
apparent .

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LES GRANDS 'l'RUGS

·Les Décapitations
ll ,rarait que ce sujet lugubre ~t malsain· a toujours
en du succes devant le puJ;>lic; aussi les trues relatifs ·
ida sirirnla·tion de la clécapitation sont nombre~x,
bien que ' reposant tous a peu pres sur le meme
principe : Cacher la tete ·clu patient et mo.ntre!' · soit
une tete vivante dont le C?rps est caché; Soit uhe'tete
de cire ou de carton. Pour not:r:e compte, nóüs n'avons
jamais ai'mé ce specfacle grossier et répugnant, aussi
. le décrirOns-nOUS le plús SUCCi!lG'tement possi.ble.
U ne des pl~1s ~nciennes décapitations que nous ·
connaissioli.s est celle que le P!'estidigitateur Hps-tein
promenait drns tous les ci,rques. Get opé_rateur
aftectionnait les expériences i:nacabré.s, ~a~ c'est lui·
qui se faisait f';lsiller par un peloton de sbldats : et
recevait les halles dans son mouchoir. Peut~etre aJissi
ne les ·aimait-il guere e:t · ne les présentait-t-il que
parce qu'il connaissait son public. A son époque,
vcrs 1865, le réalisme n'était pas cncore inventé et
déj~, malheureusement,- il avait lepas sur l'idéalisme.
Le dbcurnent allait tuer l'idée . - L'objectif voulait
remplacer le pinceau et la réalité prise sur le · vif,
souvent, vulgaire, touj0urs repoussªnte, allait rem-
placer la chimere et l'reuvre d'imagination. Nous
voyons hem'euscmcnt arriver maintenant une réaclion
a cet état de choses; mais revenons a no'tre sujet.

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..
DE LA PHESIJ.'lDIGITA'flON

Noi1s av(ms dit que presque tous les trues de


décapitation r~venaiel.it a cacher la téte du patient, ·
pour couper une Jete de carton ~t sub.stituer a cette
derniere une tetG.•vivante. Nous allons énumérer les
principak,s n;iises en scene, sans nous ai'reter aux
détails presque toujours identiques, tels que: eífusi<?n
d.e sang ~aché dans une vessie, lame creuse cóntenant
du sang, sc;iction du cou en ·cire, raccordée au corps
soi-disant dé.c apité, etc.' et destinés' a ajouter a
l'horreur de la. scene. Celle d'Epstein .se . faisait sur
. une sorte de di van et la tete coupée éJait placée aux
pieds du pátient.
L'un des plus réussis de ce genre de trues est celui
dit du Coq,peur de Tete. Le patient était a genoux
devant un billot, l'opérateur -a rmé d'une hache coupe
la tete et les aides la posent sur un second billot ou
le puhlic est admis a la toucher ! ? Tous les écbanges
et escamotages successifs se font a l'aide de l'écran
formé soit pa.r le corps des aides, soit par celui de
l'op.~ratem. Une d.é capitation présentée chez Barnum
était aussi assez réussie. Elle était présentée par des
clowns dont l'un était oouché· sm' une grand~ table.
L'autre le décapitait etposaitla tete sur la meme table.
C'était un troisieme personnage ' qui pas§>aitla siennc
parúneouverture etfigurait ainsila tete ooupée . L'cffet
était obtenu d'autant plus· facilement que la souplesse
légendaire des clowns aidait aux conLorsions ·néces-
saires p'o ur faire disparaitre ou apparaitre les tetes et
que la·peinture burles que des fig~res aidait a¡'illusion
et a la prise d'une fausse tete pour la VI aie.
Un autre systeme de décapitation assez intéressant
est le suivant : Le patient est couché sur une sorte de

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LES GHANDS THUCS

table légere de 2 m. de long sur 60 cent. de large et


attaché avec . des courroies « pour faciliter l'opéra-
tion », explique le preslidigitateur .. Pour évíter aux
personnes sensibles la vue de !'horrible spectaéle, il
oífre de jeter un voile sur le corps pendant qu'il
procédera a la décapitation etjoignant le· geste a la
parole, il se prépare a jeter avec son aide un v_o íle qui
recouvrira entierement la table et le :corps, mais se
ra,~isa?-t, il n 'en faü ríen et opere la décapita tion sous
les yeux du pu.blic. Oomme ·d'usage, il ·pose la tete a
coté du corps. Ici, le patieí1t ficelé a la table bascule
avec elle sous le co1n·crt du voile et se trouve rem-
placé par un mannequin habillé cl'unc fa9on sem-
blable et également iicelé . Pour opérer cet ~changc,
l f dessus de la table, monté a pivot dans ~e sensde
1a longueur, fait un demi-Lom sur lui-meme pendant
la seconde ou le voile est étendu devant lui. Le
dessus de la planche avec le sujet passe d.esso.i,1s,
. et le dessous avec le mannequin se trouve dessus.
Une 1noul~re et une frange dissimulcnt l'espace
nécessaire.
Ces quelques excmplcs font prévoir la quantité
de présentaLions qui ont été inventées pourun meme
tour, toujours anotreavis aussi répugnant, quelle que
soit la perfecLion avec laquelle il est exécu~é .

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l
DE LA PRESTIDIGITAlrION I-'JO

LA NOUVELLE '"DÉGAPITATl-ON

Nous n'avons eléja que t:vop insisté . a notre avis


sur les elécapitations et cependant nous elevons
signaler UJ.il true du meme genre réalisé par un
111oyen -difl'~N!lt . Nouq 1c .décrivons n01{ par goút on'
par ad111fration, bien qu'. il_soit bien conQu, mais pour
ne 1'Íen passer sous silence. Su'I' urie petile scene quel"
conque p'rescni-e· obscure,_. mais représentant généra-
lemei1t un cachot comine couleur lócale, on aper9oit
un échafaud bas, appuyé sur une cloison ou bar:riere
formée ele planches grossieres, mal équarries . Sur l~
milieu ele cet échafau<l, se trOlwent un hiUot et une
lom•ele hache. Eb.trent d'abord eleux geóliers portant
. chacun 1rne .torche qu'ils fichent dans deúx anneaux
:fixés ala ~arriere. L'µn el'eu),{ prenel le ~illoL et le place
a gauche. L'autre s'empare ele la hache, l'essaic sur
le billot oú elle entre facilemenL, puis la ;relirc et la .
gar<le a la main. L.e b<mrreau, peLÍI', trapu, reveLu elu
classique cost11me rouge elu moyen age , entre ensuite
· avec la victime recouve~Le el'un ample manteau; il
la fait monter sur l 'échafaucl, la fait agenouiller
. . _ devant le hillot, et, apres lui avoir bandé les
yeux, lui Fe~ire son ínanteau; cet objet le genant,
iI le jelte sur la barriere, puis prenant la hache
_ des mains d'un des geóliers., il cssaie le tranchant
en passant le pouce dessus; enfin l'élevant a elcux

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• LES GRANDS TRUQS

mains au-dessus de sa tete, la laisse tomber sur


le cou de la victime qui se trouve tranché net,
la tete roulant d'un cóté et le oorps de l'autre. Le (.:.
bourreau s'empare ele la tete et la place clans un coin

Croquis d' un frrrgmcnt ele l~ Nouvelle D ' capitaLion.

sur une petitc Lable quf se lrouve la. lL rclire le


bandcau et forme les yenx: de la Lele qui a encorc
quelques Lressaillcments des musolcs ; il prencl sa
hache et, sort suivi des deux garcliens. - Le rideau
tombe. CeLte petite co.iµéclie 1 lorsqu'ellé estbfomjou9c
par l'opérateur (car dans ce true, plus que dans
peaucoup .4 'autres, la mise en s~ene et le jeu de l'acteur
sont une condition de succes), a une grande action

~.

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..
• •.
'.•
.'
DE . LA PRESTIDI'GÍ1'ATION ~'J?

,
sur le. ptililü~ et prod~it ún. e:ffe~ énorme.. Voici les
. mpyens m~s én ·u~\:!-ge : le billot et l» had1e ne sónt
:Q.ullemep.t tru@és ~t c'est pol!-r "lüeµ prílµ,ve.r, cette
apsence de prépa:ration q}le ' le geólier frappe. u:q. ~R11P
tl~ la hache s~r le bP,.lot .qy.·e son collegµ,e a placé
sur µ,n des cótés de l'échafaud. Si f'on se. report!3 a
la figure sch~matique, on verra que l'em.placement
~

du billot· n'·est pas indi:fféI!@:p.t, puisque toµt a l'p.eµre,


• , • 1

lorsque ·¡él' victime aura ¡a te.te dessus, ·il se.ra ye.nr-


.. placé par un. semblahle, súppprt~n~ ~ ma11iteqµiµ
tr~s bien fai~; fig~m~nt é1.l~solup1€1lt la victilllf'l é!-g:!3-
noui.Lléc. On se demande sans doute· comment ce
ch~gernent peut etre. raH ~ou.s les yet¡.x clu puhlif! :
lf') rnoyen esf simple, n1a:ii; il fallaitletrouver. Qµ~p.cl
le bo1in·e.au ~e trO~lV~ gené par le mante~1h HlP jpHc
sul' la ~~alus!:r~de qui est placée as~pz lpiri. Fle ln,i 1 aµ
dela tle la vic~~rfl.e et polir cela, ii l'étend 4 cle-qx
mains ~~ le lap.co LouJ. ét~flcl}t; ce q1ql!-n~ m~n~ . ~lu
mantean .tres clair, ~rnl phjet Ne~ voyaM d~µs le
cachot, a sp.fl1 4 fair~ tª ¡:;ub:;;~Huti~p.. ~:!l ~fr~h H e~t§te

Arret"

-Pz.thl i e
Figure sc11émalique de la Nouvelle Décapitation

..
1 J :;J

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L'"S GRANDS TR UCS

sur l'échafauel une plaque tournante <lont le QCntre


.est dans la barriere et q'ui porte d'un coté le billot
et 'la victime et ele l'autre coté un autre. billot et le
rnannequin. Quancl cette plaque tourne, elle entraine
a Yec elle 4 ou 5 planches ele la barriere qui, apres la
demi-rotation, viennent se replacer et, pour l' reil clu
public, rernettre les choses en l'état primitif. Les
planches ainsi changées ne le sont qile jusqu'iL la
travers~ figuréesur le croqu~s,Jes extrérnilés de chaque
planche ne bougeant pas. Pour le cas o;u le mouve-
ment clu mantean ne cacherait pas completement le
changemerrt, les cleux' geóliers secouent leur toro-he, ce
qui produit une pluie cl'étincelles et a'ttir~.forcément
' l'attention clu public. Il faut clone que la ' scene soÚ
parfaitement étudiée pour que tous les mouvements
cO:i;nciclent entierement et que la plaque tourne au
mmnent précis ou les torches ¡;Ónt secouées et oú le
bourreau étc;md .le manteau. Le mécapisme est caout-
chouté pour éviter tout bruit insolite. \
Le m¡mnequin sur lequel le bourreau clonne son
coup ele hache est articulé ele fa9on a relever les bras
qui sont att_?-chés sur son dos alors qu'il· attend le
coup et a s'étenclre sous l'action"cl'un ressort. Aussi
lorsque la tete est tranchée, l'aiclé tire un fil qui fait
tomber le corps et déclanche l'allonge.ment. L'illusion
. est alors complete en voyant ce corps ~ genoux
tomber sur le cóté et s'étendre sur le dos. La tete
ralliassée est portéc sm la petite table et a l'abrf c\u
corps du bourreau, -glisséc d~~s l'ouve1'tul.'e de la
table et remplaeée par 1~ tete ele la patiente qúi est
venue se placer dans la table en passant par une
ouvcrture ménagée clans la clois01i. Cette table est

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...
DE LA PRESTIDIGITATION

naturellement mm1ie de glaces ep.tre ses pieds, pom


cacher le .corps comme . dans le true prii:nitif du
Décapité parlq.nt. \ '
. '
Tout le true se présente sañ.s paroles et la mimique
des actenrs est· 'seule111ent acconwagnée d'un air
luguhre joué sur un yiolon ou un harmonium.

'.

1'

('
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-. .,
,

,, 180

'.L'AQUARIUM
1 "" ). ... • ·- ~. . •• ~ '

Ce true doit se préseriter .. sur W:;te petite spene


~IYtier~ment te:ndÚe .4"t1:ne étoft~ unie solt bl13u fbncé,
soit rouge, soit vei·t. Les specta.tet1rs 'aper99ivent tme , .
petite table, supp0rtée non pa:s par des ·píeds 'eomme
d'lÍabiti.1cle; mais p.ar ·trois .tiges de métal entre-
croisées et for mant Úépied. Ces tig·es s~ppmtei{t un
plateau· de .bois, acajo\1 QU ~oyer, et sÚF le_plateau se
' trouve 'pla'cé un aquariuin dans leqQel fvollflent de s . -'
' púissons roiJ,g·es . (Voir 1a gTavure clonnant l 'effet
.. géÚéral ele l'Ilh1sion). Jusq~e~iarien d'extraordinaire; "
:' in~s ou l'étonnememt nait.,. o'es~ qt1'011 aper9oit cla~s
-l'aquarium, au milieu ele Teau et des poiss.o_n s, 1a
tete absolument vi\1anlie d;une Jetme fe1nm~ quí ' ·
semble ainsi se, trouver tres a soll' aise dans le liqtúcle
: . ,...,
e:t privée ,de son corps . La pÚsonne qui .p résente
. l 'ill'usion aux speotateui.·s an;nonce que cel:te. tete est \,

celle ele la ·naiade Lunoe et que, grace a son séjour


con.s tant dans le liquide éiéri:leri:t, elle p eut conLinuér
a vivre: Si elle 'en sorttlit, ne serait-ce qu'une seconde,
elle mourrait aussit<:it. La conclition essenti-elle est
de lu{ ,fournir consUatnment m1e eau absolument
.r:nire _et souvent renouvell~e cmnme celle-cj. ~11
clonnant pette explication, il plo·nge' la_main clans
l'aquarium et la retire .cornplelement mo1:1illée et
·- rnisselante, ce qui prouve surabondammen't aux
specta.teurs qu'ils ne ·s ont pas -le joúet d'un eff~t cic
gla'ce et que la tete est bien plongée dans le. liquide .
Les inemes spec'La1Jeurs. eon·s-tatent égale1nent sans
qn'il soit nécesqaire <;le le leur faire remarquer, ·que
1,

J •

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'•.t ___ ----- DE LA PHES'l'IDIGI'l' ,\ 'l\ION tSr

le btfri:is 1~ cette. tete h 'e"Xislb pas , pdisq:u'elle esl


¡:H:iMe slfr 'h::rj: sirnr>ie lr_~i)i'Cd cLqu'oh ari8.h.í oit le fond
.tle lá scene e:hire les Lig·es de mélal.

, L'Aqttatium ..
9e true, que UOliS .ayons COUSÜ'~f et prés_e nté il. y
.· a quelques années, est une modi~eation et un~ eom.-
plication du clécapité parl;:lnt. Ici. le ·corps de ia

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18~ LES GUANDS TRUCS

personne- est ,caché entre les branches du trépi~d;


il faut diPe de suite que 18! positibn- es.t tres incom-
mocle et que la dame i:e¡)résentant la na'iade:cloit etre
tres so'uple póur se pliei' dans un aussi petit e~pace.
Cela, dt1 reste, ajoute a l'étrang<:ité de l'expérience
et il :'ª sans clire que·· l'exhibition doit etre tr~s
rapide pour que le sujet puisse se -reposeP.
· Entre les tiges de métal, il y a ·~a'u"dessus ele l.eur
croisement seulement) eles glaces étamées quirefleten.t
. l'étoffe du parquet semblable, avons-nous dit, a ceUe
cfo fond. La mise en état ele cette illusion est tr·es
minutieuse au .point de· vue de l'éclairage : afin de '
donner
.
au- 'reflet la

teinte exacte du fond, I
il est
t

' nécessaire que cet éclairage ne _soit pa$ trop vif, sans
cependant arriver a la, demi-obscurité.
Quant au true dé l'eau qui entoure la tete, H est
• tres simple : l'aq-uariun]l. est do'Uble. Au centre est un
récipient en f01 me ele· cloche et la tete de la na'iade
1

est sous cette cloche. Les bo1'ds de la cloch~ sont


i'>r,olongés pour forrner q'abord le fond de l'.aquaduri1,. ·'
puis. les · parois ele l'~quarium lui-1n~me; l'eau qui
entoure la cloche centrale et dont le · niveau doit la
dépasser eri1peche conwletement de voir les parois
de cette cloche, surtout si on ·a eu s,oin cl'y mettre
une quantité imperceptible 'd e couleur verte d'aniline
1 .
suffisa~te pour fail'e un peu el' opa cité, et assez faihle . ,

pour n'é,_tre pas aper(!ue.


Lá l'espiration ne pi:mt et1'e assurée que par le
dessous, ce qui ajoute encore a l'incommodité de la
position. ·Pom empecl1er la buée de la respiratiqn
de se déposer stlr la cloche, il est · bon d'cnduire
celle-ci d'un cm~ps gras bien transparent, tel guc
l'huile de vaseline par exemple.

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.. DE L A P R ESTIDIGITA'l'ION 183

LES DEUX CAGES

La da me en trée d ans la cage. ·

Ce true, ábsolument différent c(jmme pí'ineipe de


tout ce qui avait été fait jusqu'alors, a été ·p1'ésenLé
presque en meme temps en Europ e (et en particulier
en · Fran ce) sous l e t itre eles Deu.x Cages et en
Ámérfque sous le nom de Escape from sing sing.
Comrne il n e n écessite ni Lrappe, ni installatio~ diffi-

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. '-
LES GRA.NDS i'Rucs •

;
cile, il est assez reclterché des professionnels, el
comme le public n'y p~ut dé~ollvrir aucun cffet de
a
glace puisqu'il n'y en pas, il est tres (( sensatió~nel )) .
.Chaeune des cages peut servir a l'apparilion et ·a .la
elispar!tioü. d'une person'Ile. Oú peut done avec une.
~eule cage présenter 1.ll~e ilhision sllffisante, c'est la
llile affa'ir~ ele gout • et el'imagfoation; inais· iious _
' '
állons décrire le true complet avec les eleux cages,
d'un effe& bien su,périeur.
Les deux cages sei'vent a fafre apparaitre, dispa:
rait1'e et échan:ger ele:ü x pCl'SÜ1rnag-es. En Amérique,
la scene se joue eíiti;e un '\•óleú.r et un pollceman,
l'un poursui\iant l'autre, le preinier se retrouvant ·
elans la. cage chi secoúd et Nfoiproquement. Je pré-
fere la p~éselitation fean9aise, -moins typiqti.e mais
phis gracieuse, ·et c'est .celle-la qui :b.ous sehrira
. pour la descriplioh, chacun pouvant combinee mi.e
scene et des pel. sdiin.ag·es a SOI). gollt.
1

La scene,. géilér~lement assez ¡)etite,. est tenchie


d' étblre sinon noi:re .d u moins tres fm1cée, ve·r t mousse
du grenat par exemple. Sur _cette scene se ' trouYent
'\
deux grandes cagesJ assez sem;blahles a des caisses
d'embillaée a. claire-Yoie . Toutes cieux sont pctintes
en blanc et .s'búveent sur le devant au moyen de
deux portes. Les poHes eJ les deux co tés '. sont munis
ele stores se ·baissant et se rele'i•ant au moycn d'un'
ressort. ées cage.s, dont l~s ' dimensions sont en...-iron
d.e.2•11 30 de haut sur 1m3o de latge ·et rm3o de profon-
deur, . sont montees s1ir aes pieds ele 60 centimetres · ·
de haui a peu pres . Les cagcs don.t les portes sont
ouYertes dernnt le public so.nt absolument v~clcs et
coni.me elles. soht a claire-Yoie, il est facile_ele cons-

.!

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..
DE r,A Í>1msfabIG1TAtION ·185

.
tate1~ cJu'elles he peuvent renfer1:ne-i' aucune cachette ..
L'o1:iéraMlü'asoüide le fái.ee .úmai'quci' ~t de 'toürnei'
auto~u' tl~ ch.acune -tl'e1les. Ccimme on fo yºoit passer
deri'iere fos harfl:~ai:tx, on se ir~11<1 conipte"tle l 'irripos-
sibiiité CÍ,'li'il y a a dissirnüler im trti.c quelcoiique . .
Comme le puhlic i)Olll'l'9.it Ci'dire qüe ia machiliáliÓ:h
' ctn'il reche1'ché vieÍl\ tlu sbús~sbl, 1'dp fa1ateur a ~oiP. ·
de passú une cani1e. sous c1Ütcj_üe cag·e dtl:hs tous les
sens·: 11 próuve ainsl c_tu'aubüri.'e gláce n 'es t . établie
facilitant tiiie coimrnhíicatióii avec le Clessdüs . dti
theaH'e. Nós lectefüs, en se reportáÍü a la gra\rm;e, .(
aui'oht uh~ feprodl.{ctio~1 exacte d 'urie Cles cages.

· y,:

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Une des deux cages vue en O.ffic.re. - L e~ stores cachés sous les barres
· (,ransv ersales clu haut ne soht p;1s v·is.lbl es.
On apergoit la porte ele sortie et la plate-forme.

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186 LES GRANDS TRUCS

Apres que toutes les preuves somt données de la


sincél'ité de l'expéi'ience, l'opératem baisse les stores
et ferme lés por tes et rouYrant presque aU'ssi'tót l'une
des cages, découvre dedans une- femme en c9sturne
arabe. Il présent~. ce mystérieu~ personnage·au public, ·
le renferrne dans la cage et, rouvrant les portes
aussitót, il constate que la dame arabe ~ clisparu,
mais qu'elle est remplacée par un Tmc a gPande
barbe: A ce rneme moment l'autre cage s'oune et la
femme ·y apparait. L"opérateµr veut la présenter au
public ; elle saute de la cage et t'ourne l].úto-u.r, l'opé-
1'ateur en fait autant, et le personnage fi. grande
barb e en fait autant. Tous · trois se poursuiYent
autou-P des cages et le' -public au travePs des barréaux
Les 'y oit passei'. Enfhi la fenirn.e arabe rcmtt'e d'elle-
meme dans la cag·e qui est aloPs enlevée en l'ait' au
moyen de quatre cordes fixées a~x éoins. Les spec-
tatems ont une sfireté de plus qu'aucun true ne peut
exister. L'opératenr invite ensui~e le vieux Turc a
·retourner dans sa cage, ce ·qu'Íl fai't volontiers. A
.peine y est-il renfemné que la premiere cage s'ouvre·
d 'elle-meme, elle est vide! la seconcle est ouvene
par l'opératem ; le Tmc a clisparu, rniis la femme
arahe est clans la cage, malgré l'ajom eles cages,
malgré les précauÜons pri~es , malgré l' e{ilevemeht ele
la · cage éloignée de la seconde.
Nous ne reprendrons pas le récit de l 'illusion
pour l'expliquer phase par phase : une explication
génér?-le clu tr~c suffira ~ nGs lecteurs pom en sulvre
les péripéties .
Les cages sont hi.e n u claire~voie, rnais, l'espace
entre cbacrue planche est égal a la lé\rgeur de la

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r

DE LA PRBSTIDIGITA,TION

•J

. planche et peut a volonté se.remplir par une planche


.. pei:nte de la couleur du fond de la scene et coulissée
·der~iere la .p lanche visible. Irorsque ' éet.te planche
' couleul'. clu ,fond_,est . cacb:ée derriere la yéritable
planche. formant la cage, la claire:voie erj_ste pour
le spectateur, mais Jorsque la f~usse plaµche est ( .
glissé~ entre . les autres . le public crnit toujows
. 'apercevoir le ~ond de la scene, alors que les cages
sont absol_umei}t closes. >De plus , derr.i ere cliaque
cage existe uile petite plate-forme , et la suspension
/des cages est fai):e en porte a faux pour fai'ee contre-
/ poids: Au début, les cages sont v~des et a jour. Quand
l'opérateur a passé derr,iere et qu'il a été vu en.
·.transparence par les speeta.teurs, l'opérateur forme
les portes, baisse les storés et tire les planches cou-
leur d'l.i ·fond. A ce moment, les deux personnages·
passent au travers d'une ouverttu'e dissimulée dans
le fond de la scené et se placent sm la plate-forme
d'aniere de leur, cage respec~ive et· coulissent les
planches couleur du fond derriere · les planches de
cages . La suite de l'opération· s;explique facilement,
quand on sait qu'une deuxieme femme arabe, sem-
blable comme costume et commetaille a la premiere,
vient se ,présenter au ·public ·dans lé,!. deuxieme cage,
alors c¡ue la premiere est toujours suspe:o,due en l'air
et réfugiée sur la . plate-forme d'arriere a l 'abr:i des
faux barreaux.
11 faut ávoir vu l'~xécution de ce true pour se
rend.r~ compte de l'effet énorme qu'il procluit s-l1r u,n
·speetateur non -prévenu, a condition toutefois qu'il
soi~ bien présenté et exécuté ayee des appareils suffi-
samment bien cónstruits . Nous aYóns YU quelquefois

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. -·

iss -- -·~
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dltA~bs
- - .. - rn
- Gas
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• ' 1 ¿ . '
d'exc~llenhs tH:ibª ébilouéi; ·iTI.is~:l,afüeHHfüt .p~} , stüle
cl\lii defü it ele cdtlslrhcfi.on 'des tlpptlte1k Úii 'hcd-
1 clenl i)tlff\;a1í.t, arhvé~ avec le~ hie:llf g{ifs ·bdfüs' il. fKtü .
• Pfe.iidre ses préeahtions tí oet e't> ard . ~t fue tire de ' ~dii.
cói~ touies les pJ;oblihnHes Cle ré isgh~, deci dH ~ine
flJis i:ioür tüutes pi:luf tdi.1s ies trtlü~.
Le irhc t1es aeth ·Ch.ge~ 1fo1théüt sé ptesehtéf sdh:s ' .
ie tHre. áe P.ee et Magí'6iiúi eh rriotlÍfi.aht le~ · c.dstHHíes
eles persohtiag~s, rhti.is éii suivánt éia~teinerlt Í~s
tra:i:isforrntltibns et esoafiiotages siw<;'e~sif's que noüs
tlvbns ilillitltié~.

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Biblioteca Fundación Juan March (Madrid) ,,


189
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i. .

MY$.T~RE pu QOCTEUR .LYNN


. .
C'~~ f ~01-1-~ ce ~orµ cm~ c~ tr}tp fµt présenté aParis,
H y ~ gp.~l~tl~(i> an~ée~, ~}lX !J'ülif!~-fü~r,g~r~ , mais ii.
est ' eonnu aussi sous l'appellation de Fen:ime au
Trapeze, Femme sans ~q~ps et T~aumá. Qtlel que
soit le nom qu'o1;i. lüi ~pune, voici commentl'i:q_usion
· est pr~sentée et obtenU,e. Le spe~t~t('}ur voit clevant
lui une petite scene d~ ~~vi:ro;ri. 1 m. 59 de cóLé, entie-
rement noire· et entol!-rée de lumieres vives. Aµ
milieu de cette scene ~;;t supep.due par deux cardes
une' balarn;oire ou escar.pplet~~ Sur la -planche de la
balan9oire se trouve ~bus te vivant de femme, corps
hras et tete, -les jambes seu+~s soµt absen~es. La
fem~e est bien vivante, elle miu,.se, ri~, fait balancer
l'escarpolette et elle e;;J bien isolée; ce n 'est pas µne
. '
iUusio:ri, car le montreur passe une bagu.e~te au-
dessous d'elle, au-dessus, sur les cótés , etc. Quelque-
fo~s·, pour augmenter l'elfet, la dame se susP.encraux
·cleux cardes et la planche ele la balan9oire est pécrb-
chéepenclantun moment. Lebustese tient alors si1spen-
du aux deux cardes., la planche est ensuite raccrochée .
Parfots i¡:q.!?§~, p'<:¡·~~- ~ tqtpez~ g_ui remBlª?~ la balan-
9oire, mais quel que soit l'objet, escarpolette ou
trapeze, voici commeiit l'illusion est produite : Si l'on
se reporte a'notre gravure, 011 voit l'ouvertme de la
scene ainsi que les lampes et on remarque que la

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


LES GÍlANDS . TRU.CS

'
lumi~re de ces Iainpes frappe les spcctateurs, . mais
1
n 'éclaire pas la scene par lumiere directe. Nous avons
dit que la petite scene ét?-it noire : en effet, elle est
tenclue cl'étoffe noire et la dame, également habillée
0

de noir; es.t couchée .sur une .p lanche noire so11tenue


par cle's cordes d:e ineme cou.leur.· Totlt cela est clone
' invisib~eyom le spectateur, le noit ne prenant aucune
lumiere et ne renvoyant aucun rayon. L'escarpolette
et ses cordes sont au conrraire de coulelH'~ tres claires. ·
..

¡ .

- ·- '
l'ilystere dlJ D• Lynn . - Vue-.clu true~
' \
1'intérieur ele la ¡;cene.

La 1;1ame est ,généralernent outrageusement 'fardée et


bloncle. Sur·1a planche de la balan~oire est une sorte ·
de c?rselet sur lequel elle s'appuie. Ce cors·e let · est
aussi ele couleur tendre et voy ante orné et agrémenté

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


_, j

DE L A PHESTIDIGITATION 191
1

de p assementerie ou ornen;i.entation Yive. - Le spec-


1 tateur n e ·voit que les obj cts clairs et il semble que
1
rien n 'existe autre que ce qui frapp c l 'reil et par suite
le cer vean. - Le I'ai sonnemént p cttt aller cónLre,
l'.effet es t produit. Si la dame cloit _se suspendre aux
cOFdes de la b alan cyoire, celle-ci étant retirée,_ I~ buste
/
ou corselet est nJ.uni de bretelles dissimulées dans les
gaNlitures .
CfUi . maintiennent ce huste ,et lui font faire .
corps avec la personne allongée . •
L'illusion a été modifiée et présentée de l~ fa gon
suivante sous le nom de l: A crobate JJferveilleuse. Au
début 9 lc .bus tc rep ose sur le sol de l ~ sccn e qui, ·
dans .ce cas, e~ t plus haute ql~e large . Ce Lte·scenc est
'vide. Le montreur décroefae alons d u hant deu x cor cles
di'stantes_l \ nie de l 'autre ele o Jll . . 5o, qui viennent
tomber a portée du busLe. Les mains ele celui-ci
s'emparent des eordes et on le voit se hisser a l ~
force du poig:fiet jusqú'au lrnut de la sce:rie , pui s
redescendre de l~ meme facyo:ri. Dan s e.e cas, il faut
que .Je corse1et s0ü attach é au corps de la p m'sonn e
et que la planch e ele su sp en sion soit montée sur
po1..llies r égies p ar un t irage unique, 'm an ccuvré de la
coulis¡;¡e . Au fur .et a rnesm e que la planch e s'éleYe,
la dame semble faire eles efforts et se hisser pénible-
ment, tantót d '_u n bras, tantót de l 'autre .Lamimique
elu sujet fait le su cces du true.
Nous avons vu un. essai m alh eureux tenLan L ·ele
présenter eette illusion en pleine hun iere, une p artie ·
.d u corps étant cach ée par eles glaces su spen:clues eri
meme temps que la balan<yGire <.leYenue une énorme
plate-forme. Nous n e sign alons ce t essai que pour
mémoire.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


< '
.}

LES GRANDS T!:\UC~

'- . )
. . ·,· {

LA TETE D'ORPllÉE

CK true, ~lt~ l1"!eme genre qqe. ·le · p:récé d.e~lt; est


Gl'une prés~nt<ttion. cliff~"!'.'eµite . Le~ sp.ectffle'lir9 a.pet'-'
op.iveµ t :¡.-¡.n13 p.1.q.µche~~e §USpendue au plafoncl par q es
..
~haip.etites et ¡>l1-f ~ett~ plai1chette' qui f)e b~lance es t
. ... , tJ.n~
•/
tete vivC!J'lte. . L'opératém'·
, .
explique qu€\. c'est la
tete fl'Orpl ~ée . et raconte l'histoj~e da§'sique. Cene
.. tete ys t paryep.~~ jli~qu.';L n.pµs et, gt~~ce au pouv.oh'
.cl'Qrphée, e~ t res.té~ vivan.te. Q}tt:~quefois 011 :p.1~ntre
le corps a cóté :;;ur le plancher'.
Polir ·ce true, le S1i1,ppm~ jnvi-sible clu ·corps es t'
¡¡~li~laire ele la petite plancl1ette et le tout s'e bala:nce
en m.ep1e temiJ?.s, l'écban~rure (loit &tre fort bien fai~e
pour' entourer la tete cl'une fo.oon aussi c.ó:rrecte que
possihl~. . . .,. ' . . · ·

'1 ••

.•

' '

Biblioteca
,: Fundación Juan March (Madrid)
._
DE LA PllESTIDIGl'l'ATIOi\"

l-'JLLUSION DE TRILBY

C'cst un des m~il-lenrs Lh1cs présentés dans ces


der.p.icre¿ année-s· et la p1'euve de son succes est clans
le 110mbre . considérable de formes différenles que
re~et sa présentation.TL est·appelé Illzision d_e Trilby,
.jllfiracle du Brahmine, Suspeni;ion aérienne, Trllc dzi
Fakir._ Présenté en Amérique par- Hermann , _e n·
'A utriche par de Thorn, en · France aux théatres
Robert-Houdin, Isola, etc., il est devenu classique.
Sa présentation est toujours a peu pres iden:tique.
Voici la plus ancienne, mais _aussf a notre avis la
- plus élégant-e. L'opérateur place sur la scene deux
chaises. ~t une pla!1che sur les cleux chaises . Le sujel,
c'est-tt-dire _une fernme en toilette de soirée, un
bouquet a la main, se couche snr la planche. L'opé-
ratenr faü quelques passes · magrrétiques au-clessus
clu suj~t, tourne autour de la planche pour prouver
qu'elle est bien isolée, arrange les plis de la robe,
place les ])ras du sujet croisés snr la poitrine, . le
bouquet sur. les bras, et eonstalant que le sujet. cst
clans le sommeil magnétique. retfre une eles chaises
sans que la planche fasse le moin<'l.re mouvement. IL
co¡ltinue pae ctuclques nóu velles passes et retire la
deuxicme chaisc: la planche et la dame floLLenL dans
l'air. Gráce a •son atlraction magn¿Lique, il fait

. 13

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


• 11

LES GRANDS TRUéS

,.
monter ou descendre lége_rement la pla12:_che) puis
rq)lagant les chaises, téveille le sujet qui se leve
. encül'e tout étonn~, puis retire_la pianche et les deux
~l~aises.
Dans les auti'es présentatipns, le sujet .est ~ufi
jern1e gargon revetu d'un cosLume oriental, q~i sou-
vent est lié sur la planche, puis recouvert, ~aufla tete,
d'une riche draperje; rnais les détails de l'opéf.ation
ne changent pas beaucoup.

lllusion ele 'frilby.. - i\loclele de l 'appa1•cil-caché ·de suspensfo1L

Revenons autruc prirnitif: Quand le s'ujet estcoucbé


sur la: planche, le magnétisetlr tourne autour pour
prouver, -sans le dire et sans le faire remarquer, que ·
la planche est parfaitement isolée. Mais~a ce rpoment
vient q:d. fond úne tige de fer dont la cciurse est
parf'.aüeinent i'épérée et qui entre dap.s la _ pl~ncoe.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE LA PRES1rib!:GrfA·f·rnN

CB;i:te tige, éqüiliJm~e par uh co:dl1'e-poids et maiñ~


tenue <lans une coulisse a g·aleLs, peut moilter et
desce~dee suiva:nt le ínóuveínent qui iui est commil-
._~liqué pae- un aide . . C'es} sühplemeht púur cachee
cette tige aµx_ spectateiies places plus has ou pius
h;rnt que ~ l'opehi.teur aerang·e la i'obe ' en la faisanL
pen<:lre un peh devant la planéhe, e't· qu'il pose le
boilquet sm le sujet. 11 ~s.t: bien ehterl.clu qu'a partir I
de l'introduction de ia _tige, il n'e.st pius possihie de
passer co1ñpletement derriere la· planche et (jue les
mouvements . clu magnétiseur -doiveñt etre combinés
en .conséqucnce. 11 ne peut rep-rendeele tour complet
- qu' en réveiÍiant le sujet, ap1·es que la tige est }'Ctieée.
_On a essayé- d!3 i'eí11éclj.ee tt cet 'inconvénient en
súspendant la p}anche C!.ú mqyen <le delilx tiges venant
dt1 plafond; ces cleux ti.ges sont peintes clela couleur
clu fond qui . lui-ineme est en éloffe sombre fortc-
men_t plissée. Les. deu~ tiges sont ainsi presque
invisibles ~t m1e distance tui_peu_geancle ; mais elles
peuvent se vofr Jorsque l'. opérateur passe deuiei·e ,
suetont tran~hant su1~- le plastron ele la chemisc-. Il
doit done passe.r de profü et rapidernent. D 'aulrS'. s
sys'teme~ de · susp.cnsion, entee autres at~ moyen
d'u1ic glace sans tain venant du dessous et . faisant
. supp9rt, ont été éssayés; ils ne sont pas supél'ieurs·
a Ja tige et c'est encore le fruc prisiitil' qui est le
plus intéeessant et le plus pratique.
-Quelqties opératems passent ~utom de la planche
et clu . sujet un cercéau qui ne rencontre ' aucun
ohstacle et 1)rouvc uinsi l'absencc de toule comi1rn-
nicaiion avec un 'point de conJact. Il est facile1 de
co:i;npren~re que cette preuve e~ t encore une. illusion

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


196 LE!'; GRANDS TR1.JGS'

pPoduilie au rnoyen d'un.cerceau fenelu; par d'bahiles


mom;erüents, la fente O.u ceroeau est toujou:rs · dissi-
mnlée aux yeu~ . eles .sp.e ctateurs:. ·
On ~mploie aussi u.ne ti ge plusieurs 'fois 00udée
qui permet ele placer le eercem:1·_ dans dHfér.entes
·_ ·situations elonnant l'ill~sion du_ passa'ge c~mplet,
?.lors-qu'il ne d'épasse pas la tige, . mais s'engage dans
·. , . les ª!1gfos. On prouve aüÍsi l'isolaLion parfaite et U.
9st possible _ele faire visHer le eercem1. ·

-.¡:
·.

;
' '·

.,

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE LA PHESTIDIGITATION
- - - - -- - - - - - - - - - - - - - -

·-
Le Tombeau de Mahomet

!
'

l•
¡ .• !
1

l
I
/ .

Le T o mbeau de .i\faJ1om c L·s us p·enc1n e n l \ tir cnLre d cux: pi erres d'aimant. ·


..
Nous avons nous-meme construit un teuc du · meme
genre app elé le tombea ~1 de Maho~ et .
On .sáit que , cl:'apres fa tradition , le lombeau . de_
Mahomet était susp end_u en l'ail' clans la Mosqu éc ,
grac~ a ·deux pierres ~' ai111~111:. Voici comrnci1t 1~ous
arnns présen 1é <"('!te légcncle:

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


'.
. .
~:¡;;s !{ ~~11s TRÜCS .

t
On apport e e n _sce ne une grande caisse d'a~p_e ct
1
1

1 me talliqrie, luxueu sement d écotée. Le· p ersonnage


1
foisant le róle clc Mahómet se i?lace claJ.lS cette caisse;
1
1 le ' couvercl e a deux. batt ants est r efer1n é 1 cade1!_assé,
· ~ tqu~tre porteur~ .co.stum"é.s é n Arabes, s'cmparan:t de
-1 . '
de. la ;·caisse, 1 ~ placent- honizoi1t;:i.lem.ent sur (leux
1
supports de sty le ol'icntal. L..és quat re portcm:s se
I· livrent a un e mimiq"Íi"e rcspecCueus~. Deux d'en.tre
eux ·SQrtell't et apport<?l)t, deux nouveatIX supports SUl'
chacua desquels est une énOl'Til'eJ>ierre d.'aimant. ~Ils
placent ces supp orts áux, deux extrémités <le l.a eaisse ~ :
rp.ai s a o m. 5o µe clis ~ancc , puis, apres µne nouvell e
soeqc .rnimée, dcux el' entre. euxretircnthrll sqnen:i ent
les deu.x supports de·fa caisse qui , .ó miracle ; sctient
susp endue.en l '.air. at t it'ée tantót pa1· un Q'e s a:imants,
· taptót p a-r l'autre, se balanc;a:pt doucem·e nt entre les
tlcn x-. La caiss_e est alors soú tenue de nouvea11 par
les sup:ports. L es aimants soni alors _retirés .avec
p eine, celui que l'on veut retfrer semhlan ~ toqjom.'s
.. tiL'e1: la caisse a iui ; ensuite la caisse est rapp0r tée,
décadenassée, ouve He, et, a la place de Ma.h omet,
' .
laisse. sortie une femm e arab é .
Ce tr tic doit_ et1·e accorüpagné d\Nil · boninrnnt
explicatif pour le pl}bli c·. Il es · excellent eTl ·ce qu'il
. motive une mi se en scene c1ue l'on peut rcIÍdre 10lus1
ou fllQÍBS luxu1m se., plus ou nw ins irnpor t~nte, UQ
fac;oh a en fai te une vé dtable I:íi.f~ c e d"une ·cer ta~n e
.. dnrée: Nos iecteurs sont Ll'op au coura~ t <l es t rues
po_m c1ue nou·s ,nous· ai'r e tions llim gte1i1ps a Gelu.i-ci; -
ils ont déja cornpris que. Malwmet dispat'ait ·s imple-
. ment de la caisse ·p ar une · :trappe passant . sous le
théatre·, que les aimants_~1e ·s ont l~ que pour motiver
"

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DE LA P.RESTµ:ÍIGITATION 199

la suspension de la caisse qui est soutenue par une·


fomcln~· d'acier venant du fond, et que la dame entre .
dans la caisse quand elle e.st de nouveau rapportée.
sur une trappe. Le .départ de l\fabomet -et la v.enue
de la clame sónt dissimulés par la mimique plus ou
moins long'úe des p9rteu1.1s .

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


200 Í.ES GilANDS TfiUCS

La Reine des ~ Fl~urs ·


~

,( ..

A" J:: D
'\ .
La Reine des' 'Fleur~.

· .C'est nne tt;cs jofüdllusion nouvelle de'l'i;nventio11


(lu professem ~{ellars. EH:e se p1'ésent'?· au -¡rµblic
de la facon suiva.n te·. ...· · · · '
.. ;,
Au mili'eu de la scene se t;ro:uve' un .pet•i t . décor ou
écran, r.ep1"éseritant des fleurs.. Oet éc''
r an est encaflré.
'
a <lroite , a ~-a~chc · et au;-clessus "par . un- ei:i_tci~rag-e .
(
. ,
..
. . ·.
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
'

Q1:: J,A PRF.STIDIGITATION 20i

d'étoffe -supporté par déux colonnettes, A et B, ·a ux


deux extrémités, et par deux aut·r es colonnettes, e et
D, áu centre, De plus, un ridéau ele soí~, ava1want
·ver$ le public d'une ávancée sufiisante pour. cacher
une personne, est mai!1tenu avec d,es anneaux sur
-Ul}. arceau co.u rbe en fil de fer sur lequel il ºroulisse,
·pouvant ainsi s'ouvrir.. et ~e fermer facilement. -un
· plancher existe. a une hauteu~ de 3o a.40 centimetres,
et des lumieres placées dessous permettent · d·e se
l'endre compte cru'il n'y a aucune communicatión
a_vec le dessous du théiHre_. · Not~s n'avons pas fait
figurer sur lá gravure explicalivc ces lumieres qui
peuvent etre quelconqlies comme nombre et comme
espece (lanterne~, incanclescence, etc .). Les specta-
teurs se trem ve~t done .e n présence d'un e ·s01'te de
niche dont 'le centre seulement peut etre. caché par
le ou les rideaux. La personne qui l'epré·sente la Fée
(

'
des· Fleurs. se place sur l'avancée
.
du plancher, au
centre. Le prestidigitateur fait rema1'quet' qu'il serait
i.mp0~si.?le · a cette personne de s'en aUer, soit par
d~ssous, puisqu'~l ·ne peut y a~o.ir aucune communi-
cation ainsi que lc -prouvent les lumieres, soit par les
.. cótés, puisqu'on les voit, a drohe e't a g-auche du
ridcau, soit par le fond, puisqu'il estvisible de droite
et de g·a~chepour les spect~tems. C~ci étant expliqué
et prétendant pouvoir _e scamotcr la ·daiwe, ' jl ouvre
les rideaux pou_r bien prouyer qu'elle" est bien der-
. riÚe etil referme. Comptantjusqu'a trois ., Une! deux!
Ú'ois !. .. il ouvre de noi.weau, la clame a disparu !
Comment ce départ ine~plicable a-t!il J)U se prod ni re?
Regardez· la gravure: lemystere s'cxplique facilement,
lorsqu'on sait crue dcux glaces étamées sont placées

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


LES GRAll\QS TRUCS

dos 4 di:is ' €'.ntre l~ ' colonnette e qe. dev&nt. et la


éqlqnnettc
' ..
e ' da, fQnd,. e,t deu;i.: a-1ltres entre les
~

oql01~~ettes p. -Ces _glaces faisant angle dr.oit. ayee le


dépor du fond 1e continuenh, quelle . q11e sp-iC l<1.
·pps¡itioµ des speétateurs et ca-che:Ht. complet~meni ]a
fulte de la R_éine de~ Fleurs qui !?.e :r.eti:fe franqu,ile~ ·,
mcntpar le foud au moyen d'une porte prl!!iQUél'.l ~la.ns
le d~cor. 1\..tin. qq'clle ne so-it pas aper9ufj par dessou~,
elle rúte .~m un~ plate-fj:r{'llle qui.conti~ue le plancl1er
d~rri"flpe le· décor. (lette jotie illusion fait. pe3:µco~p
d'etfét. M_¡¡.is elle ¡i. m1 écueil qqi est de ne po-q\·oir
faire vérifier ali publfo !a contiliuité du décó,1'. Nous
·avo ns perfectionné la const1;ucti0n ·en mont~rnt les
giaces C ei D sur ratls: ge fac;on a ce qu' e Ue~ -soiei:rt
retirées. en .arriere au ~om1nericen:ie.1~t · dt:i la présc11- ·
tat.ion dq tfUC. Lé prestid¡gitateur monte su:r_ . · lé
pla}1cher, va et. vient en expliq~ant ~t en fais~FÚ voir
la con.strq.ction. La dame eÍltrc et péJietre. dé!.fül la
peÜte.$éeneJ)ar un .des córés, toum~nt a~tour 'a·ui(e
d~s .~olonnettes e ou D pour venir se placer Sl:ll' .
l'avancée du plancher, Les .r¡deau~, qui n~ sont pas
pl::¡..cés d'avance" sont ~!Qrs . accrqchés, l'u·n ~ droite
\
l'~utre a gaucho, et c'0st. ce,_I!louve¡nent P,'~ccrocbage
a
qui _dissimule le l).l.O:UVelUént CI). V~pl,t fl13$ g_laces.
Qµand les, rideaux sont ])ien pla9és., · 1f..s g¡lapfls s.ont
avai;ipée~ et l'aiil du public ne peut perpe.voie aµcu~1
changerrient. De eeue fagon le frl.lc est plm¡ long a
pl'ésenter, .cae dans ·Je r~1oyen p1;imit!f, il est tr0p
vivement montré et fini; ~e plus il est ahsolu~nent .
décóncertant pour . le -spectateur tcpp avisé €[Ui
.sol!pl;oii.nerait l' existen e¿ des g-lQ.ces. ·

' .'
... , :.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


.{Je tp~1r rn-1i éta~~· véri~!fhle m eM


qne ~onl-]ii[lflls!lll ri.oµ,v e-1-ly. fµ~
i~\ri:mté par Buf!-lttl'l r ~l~ lfolta ~t ~
présenté pq.r lqi it l'Ec1e~1-Thé1Hrr,
-.
et aúx Nonve9-tités, pi il eµ1; ~rp._
védtable s1:1.cc~s. . •. -, ;;.-

Au rqilfo-q . Q.e - la f?CC\)..e, li:i


peesti~l~- ·
g¡tateµr
éter+4ait ·
l!Jl jqm~-

.· . nn.l
t~n~.
~les­
a
prquve1' .
q1-1.':ilri.'y
a,v ait
ª;4
- Hít"J.'tn~ .' .,
.
----....
- . -..::::: ' .
~- -
------ ---
. / ' -~

~--·- .
~--;,-:: __-=- - ~
~ --
-=;::-~-
- -------::::--
. --..:::- ~
.-
l / ~
-;::..- ~ ~- .::::::::
.---....,
~ ~ ~-~ :~ --.._ , , '

La Femme escam0tée. - Ce qu'on verrait si le vope était enl evé tc.op tót.

1'

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


LES GRANDS TRlJCS

trappe. Puls, st\r ce journal, ·ayant ·placé. uné°9chaise,


une dame s'avauc;_ait~t s'asseyaitsn~' la chaise. Bual-
tier prenait }.'LB: granel foula11d cle ·.soie·, gran'.cl conime
un chá.le, enyeloppait Ja dáme; l 'entourai~ comple-
tement avec le foulard, puis au · commandem~nt de ,.
une, deux, trois, le foularcl clisparaissait _laissant la
chaise vide! la dame était escadiótée !
Y Qici comment cette m er~reille était prod.uite. Le
journal ·était doublé ele'" ca0tl.tchouc et une ouve1'ture
. forman~ :trappe était di~simulée declans ." La clui ise
·que· l'on plac;iait dessus le fixait suffisamment pom
\. "
i l'e1bpecher de glisser .au moraent du passage ele la
. da~e.: Celle-ci, r~cr1e daús une coulisse oU s1.1r t111e ) ' ·
trappe s' e1ifon9ant clouc.e inent clans le plancher,
n'av~it qu'a se lal.sser glisser et son Q.épart ·était d'is-
... simulé par une montme (voir la figure) en fil 4e fer, .
SOl'te ele chapeau CIUÍ clonnait au füuiarcl ]a forme de
la personne. Le chapeaÚ était ra~ntttu derriere fa

.. · chaise avant l'expél'ienc.e -ét amené en .avant en cou-


- . :v1'~t 13: clame, _a vec le foula1~cl. Une autre ma¡iiere

cl'opérel' consiste a tenil' qette ' m-ontme, a fa main
. avec fo foulard qui Ja clissimule, et a la placer sm )a
chaise-en meme.temps qt~e le foulard. ·
Tous . ces p~:tits moyens sont des questions de détail
cp+i ne modifient•en. rien1a eomposition ·clu lrnc.
· :o~ plus, devant .les genqux el~ i;i. personnc assise,
on rclevait Un. ül o~mbe c_fui ·clonnait aussi Ja forme ,
clu corps .et, surtoul, fücilitaü le clépart sans que le
, public pl,!.ÍSSe ·s'en á:peFc.eVOlL' auX mouvemeÍl.lS du , ,
foulard. Si l'on 1'egarde. la figme, oi+ verra qt;i.e le
41 siege .de la chaise .bascule ~nterieuremen~, · et q11c le
passage de la dame se fait pour aiusi clire, au rpili_eu
<lP Ja chaise. ·

Biblioteca Fundación Juan March


'-· (Madrid)
DE LA PRESTIDIGITATION 205

Le fomJarcl fortement attaclié était violemment tiré


de l'extérieur et disparaissait clerriere 'u ñ paravent ou'
dans la coulisse placée a cóté, et le public surpris par
ie gfünd geste ele l'opérateúr et la vue de la chaisc
'ide n'avaü pas le temps d'apel'cevoir fo passage ele
ceL énorme morceau ele soie. ,Le cbapeau ~n fil de fer
parLait en meme tcmps ou, monté a ressort, se 1·abaL~
taiL <lerrieré la chaise.
Comme ce true est assez compliqué et demande
eles préparatifs tres minutieux pour le l'éussir con...
' venablement, certáins presticlig·itate{1rs 1•ont sim pli1ltí
c1dui faisant perdre· toute son original~té. Ils erüou-
; '
l'cnt s_implement la cÍl!Jise, la (lame et le journal d\m
paravent, ce qui supprime la bascule de la ch~ise,
les montul'es de fil ele fer, re clépart clu foulard el ...
- la .saveur clu .true! La clame gl.iss? dans. la Lrappc
devant le journal, la Lrappe remonte et c'est tout.
Le true primitif est · bien supérieur et garde Lou-
.i ours son ori.giiialité.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid) •


LES ~ttA'Nns '.Í:IüJCs ·

V oici un de nos trues personnels peü connu et qui


á le gráncl avan.tage de pou,1 oir ctrc J)1;esentÓ- 11'im-
'porte oú, sans installation i_)réalab1e, cm' Ü suffit
d'avoir l'appi:fréil. _
~On_ apporte uüe table ql1~lcoriqb.e, solicle, qüi est
placée en face tlll. pnbhc, puis 1.u1e grande caisse
tl'emballage forle~ent bar1•ée et-·ficeiée qui est mise
. Slll' la table. Prenez .gm«te;· Jhanicz-Ht avec heauccmp
de ·précauliQ.11, car Pembafütge a beau ·0h1e bien :i.'ait,
le con.Len u est précieüx. d ui, Mcs~lames el l\Íe~siems,
car cetle -ca\sse contieht la tete aµthentí(itw de la sul-
té\ne A1ka ... (ici se place tout mí 1Joniíheüt cloht 1wli.s
fcro11s gráce _aµ lecteur, car il a simplement pour but
de fail'c connaitre les circon.s lances' Lragico-comiqucs
1far lesc1udlcs la tete de ia sult~1e est arrivée enlre
les rnaip.s de l'opérateur) ... je vais vous mont'r er ce
précieux reste. Au moinent cl'ouvl'Ü, on s'apcrgoit
' .que la caisse a été mal placée et on arníelle les por-
teurs pour la faire })ivoter. Le public constate ·a insi
indirectement que la caisse est- bien isolée. Elle est
, ouverte et a l'intérieur elle en contient six aut·res
~galement barrées et· sép_ a rées les unes eles autres
par eles paquets. de paille. De temps en temps, l'une
dés caisses est sortie presque completement, puis.
glissée de nouveau asa place primitive, ce qUimontre

·. Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE LA l?RÉSTIDIGITA'i'ION 26'.)

bien aux spectateurs ~ru'elles so11:_t indépehclililcs les


mies. eles autres et Iie p_euirent rien '?aclier. Enfin,
101;squc les sept. caisses .sont ouvertes, oli en lrouve
üne lrnitieme en ébé.niste1'ie, que l'opéfateur retire -
·éomplctement et .ouvre tout pres clu public. Elle est
capitonnée en satin rouge et declans se trouvc une.
tete de cire bien modelée, les yeux fer~és~ reposant
sur un coussin de veloui~s. Le public examine cette
r

. '

Le Sec ret du Harem. - Vue générale.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


208 LES GRANDS .TRU~S .

- .
tele, c¡;t~i est celJe de l'á sultafi.'e A'.ika, puis le co.tfre
d'ébéniste1;ie ·reformé es.t remis it sa place dans .Ja
sepl:ieme eaisse qui es~ aussi fermee; puis rouverle
'.
i~mé~liateme~'t- soüs n'il;i pl.'étext~· q~telcma911ue ail]l¡s1 ·
que le oofft;c·. O .st11.1rprise! Ja · tete a·lés -yeux O'l!tver·ts';
. la sultanc est réveillée, eHc pa1 l.e, elle rit, elle
1

chante, elle répond aux questions, d·evine, p1·évoit,


fait de la d0uhV~ vue·. Touté cette i)a;t:ie ae la pré-
.seTlitatfolil: est ih:i 'AOli111.ah1e de la_ .]_ifRes~id~gitaticrnl et
. D.Ol:ls sol'tirai.t de notre· s11je't; i~evenons a nolré ·te·te• .
-. ) . . . ' - - '
de cil'e et voyons comm.ent elle: est devenue viyante.
:Les caiss.es sont. bie:n emhóitées les. unes dáns fe~ ·
ruutres et)nobiies, inais les 2 e, 3c, 4e, l)e et. {)e sohf.
échaucrées· a l'ü1térie~w s-[i;ivalfl,t le trcá!it pofotilflé du,
sd)érna <JUÍ l'e])Jrésente l@ j'eu des caisse~ . CJil. 0@u.p e
de _J.'1lofiL DiH1s ;l'e~pace vide produilpar ces échan-
crures, une. femrne de p'eti_te taill~ peut se ten:ir a·
geLl,oux, dans une p0sition lli.commode, c'est vrai,'
··mf\iis ¡p0ssihle. La 1~osilti0H est . dl'aullianrt plus inc@m•
mode. qu!elle cloit penclher la tete en av-a~t sous la
septieme caif?se, jl!lsqu'apres la présent~tion de l<¡.
. tete de eh'e . A. ce momeni, le _cofl'1'e .est . fermé, Ja,
.
septieme caisse. .aussi. La sultane vivan-tecoul.isse.au- .
dessl!l.s de sa te.te ie- d~sso'l!Ls ,c:rela septie1m1e ca1isse qB.i
.g lfsse dam uúe· rainure ; elle 'liÜ'e 'i.m ru0yen d'une .
poj'g née le clessous du coffre qui est tenu íom' des
.res_sorts et plaee a cóté d'elle, dans un espace ·
méiiag·é· a cet e,ffet, Ge cilessous de c0ffire q¡ui a entrain.é.'
ax_ec lui ht mo'itié arrihe dl\!I. c0ussin e1t- la fa~té 4c
cire. Elie ~1'a do1~c pl1J1.s qu'a sq redressee ét a mettl'e
sa propre .tete dans le coflre. Comme elle a .alil col!l.
une moitié de coussin, l'ouvet>ture est abs0lument

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


. - DE LA PR:ES'l'IDIGITATION

bouchée et ·u est impossib.Le au puhlic de voir le


raccord si la construction est bien faite. Commc les
six caissl'Js· é ~haricrées n e seraient pas assez haute~
·pdue tenir u:me pel'sonne vivanle ,_ l'c.rnballage esL ·
compté té comme nous l'avo~s ditpar ~les imqucls <l e
paille qui séparent les caisses l es unes , des aul t'l's. •
·ne temps en ·ternps ;'. pendant la presentation , les
boiLes son:t r emuées. les unes dans les aulres , puis
:remises en place . La persorin.e <:rui joue le role de
la sultane ª·· soin de suivre le nwµvemelÜ ilnprim ~ ·
-
est guidée par l 'arriere d'u coffre q'Ui lui ·a ppuie sui·
.
· ain si au coffre. Cela luí est d'autant plus facile qu ' ell~ .

~ 1a:frnque' et la 'fait avancer ou reculer ele ce qui e&L


11écessaire.
Ce· true a eu d'autant plus de suoces , qu'il n 'em-
ploy ait aucun effet de: glace et: que les sp ectatéurs ,
, .tout en étant persuadés de. la présence d 'une p er-
.. s.0nne vivante, ne pouyaient expliquer comm ~nt ceLte ...
peL'sonne pouvait etre coíltenue clans unespace aussi
J?e1npli par les caisses . •

J.i;· SeereLdu llarem. - Coupe scli émali c¡uc,

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


2IO LES GRAN:pS TRUCS

Mystere ou l'Homme disparu


..,_'

Ce true, guy, nous devon~ signaler a cause de fºn


. insucces ,_ honnenr au com'age malheureux, étªü
'<le Bualtier de Kolta. 11 était bien inventé, mais mal
.
.présenté, en ce sens que le puhlic voyait de suite, du
.
moins. soup9onnait qu)l ne s'agis.sait pas d'uil l\omme
qui <lisparaissait, mais · d'un mannequin. PrésehLé
. comme automate, il 9-Urait eu up su.cces retentissant.
On voyait en· l'afr et fortement éclairée, une peti•t c
scene clrapée, au milieu ele laquelle s'élevait, maii:i-
tenue par quatre cordages, u11e échelle terminée par
une petite plale-forme. Bualtier !'le préseirtait, 'la tete
couverte d'uhe sorte de coiffure égyptienne avec une
grai1cle étoffe flottanJt sur le dos , il enlrait dans le
petit théatre, pour cela' clispará'issait une seconcle et
on le revoyaü de dos montant doucement a l'é.chelle.
1\.rrivé a toucher la plate-forme, il disparaissait brus-
quement, l'homme était évaporé etle1;icleau tomhait·.
Beaucoup de personnes s'occupant de ces questions{
ont essayé d'expliquer de la fa9on suivante: Le corps,
au moment de 'la clisparition, se coupait en trois, les
/ l:lras cl'un cóté, les jamhes de l'autre et la t~te avec
son voile flottant. Les deux prernieres parties entraient ·
dans les montants et la t~oisieme dans1a plate-f'orme.
Dans ce cas, présenté comme chef-d'reuvre automa-
tique, cela eút eu du succes au lieu d'etre a.céueilli

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


-'

DE LA ·PRESTÍólGITATIONj 2.n

....
froidement, comme cela le fut au Skating-Ring· de la
rue Argyll, a, Londfos, et a ¡'Olyrnpi~ de·Paris, mais a
. notre avis, le moyen · étai\ tont autre . La clisparition
pouvait &tre obtenue au moyén d'un effet de gface
com.m e dansl'illusion intitulé ~ <( Partie ! )). Le clevant
de la p etite scen~ étant une glace sans ta.in; l'opéra~
' teur, avons-nous dit, dispae~issait un insta~t pour
· entree elans la p etite scene: Il passait alors sous la .
glace, montal.t a l'échelle et, lo i'srrtúl af'riYait e:o. haut, '
i'é~lah~age étant chang-G hhtsquemeht, la gface le
Mc lwi t et te.ilétait ui1e scen e seliihlable, ülais Yicle.
Snkantla d isposition de la saUtí, .ce ·re.flet ·peut eU·C'
oblt'ou <tve~ úne fallsse sécne établie ai..l"dessus, nu-
dessous ciü a coté de la vhti e . 11 sútfit .d;iilclincr la
gfacc dans la clfrectibh YOtillib.

• /¡

._ ......... : . .-.-- ...... __

} .

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21 2 LES 'GtlA NDS TRUCS

:.La Crémation

L 'illusion connue sous le nom de la crémaLion


n 'est qu'une adapt~ ti~:m as,s éz compliquée du pl'incipe·
du décapité parlaht. Noua verrons_du rest e souvent
ce dem for true en inspirer d'aut:r.es. .
L a crémation est .
-d'importation ·américaine,

la des-
.
crip tion nbus en est venue ·par les journaux , mais
n ous n e n ou s souvenons pas de l'avoir vu r eprésenter
c o. .F rance . Il est vrai qu~ nous n é voyons ,pas totrL
'La_ scen e, d'assez. p etites
.
diinenSions, . possetle au
centi'e, m ais assez p1'es du foncl , une tal)le a ·quatre
pieds, placée non plus en angfo comme clans le c~é capité,
m ais l ien r égulierem ent ei'rl. .face des spectateurs, et
pour enlever to~te .i dée ele glaces, un candélal)re a
\ _quaLre luQliere.s est placé sous la tahle. Une danieest
montée. sur la "table. Une sor Le de tuJ'>e en étoífe qui
est fixé au plafond au moyen d 'une poulie, glisse
autour d'elle et l 'enveloppe completement. Ce ·tuhe,
bien cousu, r epose par lm· hout sur la· tal) le et laisse
un espace vide entre son ouverture supérieure et ' le
plafond. 11 seinhle done matériellement impossible
que la· dame puissc s'en allcr . q ep endant, -quand. le
tuhe -es t ahaissé, ctes flammes jaillissent au bas du
Luhe , la fum éc sort par l'ouverLure supérieure, la
clame brúle; lmis p eu ap eu Lout s'apaise, les _flamm es

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


.1

. - DEJ LA PRESTIDIGITA'l'ION 21~


¡

s'éteignent, la fum ée disparalt et le tube étant relevé,


la dame est qonsumé ~; il ne r e_ste a sa place <'pie
quelques ossements fü.mant enoore·. .
Cet eq·e i:, sais".s sant pour les non joüiés, .e'St, · tres
siirµple pom; eeux q¡1ü son~ l.'.Ln: p eu au ..eemranb des
moyen~ ordinail'ement <tmployés,mais sollicite l'::i tten-
tion pour son ingéniosité. La table, qui semble a ;jour,
¡ est; .c0ínm.e dans ]e déc~püé, garnie ele deux gfaces a

angle dl'oit~ mais ces glaces ~u lieu de s'appl!lyer, aleur , ..


.fotersection. Sl!>l' un pied <?ta leur extrémit.é sur deux
~·ntres pied_s, ont lenr pe>int de réunion derriere le
candélabre et sont p1rolongées jusqu ' ~ la paroi du fond
de la salle. Les cleux pieds dedevantsopt re11.étés par
': · · ees glaces, ,ainsi·<;111e l~~ deüx hÓugies. La ..t.al!lle eu· le
ca~1délahre semblen1l ainsi po'm plets et les cót&s, égale-
lement reflétés, paraissent etre le · fon d. La personp.e
mont ee Slil.r la tabl~, gljsse da.ns le dessous du thMLre
invisiblement derl'iere les glaces, l0rsque le Lu b e
d'étoffe es·~],}ai.ssé. Av.a iüde di.sparaHre 00111pletemen1, ,
ell e pos·e sm le d<?vant de la table les i;rnquéts d'osse-
ments , enflamme un a1'Lifice quelconque ; puis forrn_ant-
'"
la tra9pe qui. complete l'areie1'e ~e la Labl ~, elle
disp.arp.irt. définitivemeat . ,
Au lieu d' ossements, la daqie p eutmettré p~bouqu ct,
ce q¡J.i termine plus gracieusemen~ l'expérience.
. .
1

'.

).
\ .

. .
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
·La fiHe du Rajah

Ce trµc, connu aussi sous le. nom de Prinaesse


déaapitée, Tróne du Calife et de Trone magique, est
assez curienx comme effeL produit et comme moyen
employé. En voici d'v.bord Ja. descriptio11:
1
Le publi c á.percoit devant lui q.ne sorte. de niche,
d'alcóve ou de dóme, Q.rapé d' ~~offe plus ou moins
luxueuse, et au centne, éleyé de quelques marches, un '
tróne de sty~e bizarre, moitié byzantin, . moitié
Louis XIV, en bois recouvert d 'une soierie clail'e et
orné de pierreries ..,L e style . du meuble ne fait du
•.
re~te rien a l'affair~ et il est déc9~é · suétouh én vue
¡.(J.e frapper agréablement le public. Sur les accou.doirs
- '
.... de ce treme, sorit placées deux épées ou rni((ux deux
'

sabre~, l1un ilans lJ.ll. isens, l'autr.e dans l 'autre, pm.ir


la symétrie et sur ~es cleux sabces est po&ée qne tete
- vivante de jeune femme, ornée d 1une .coller~tte et
portant toute une parure de bri11ants plus cm moins
authentiques; póurvu qu'ils hvillent, le but est rempli.
Le montreur explique que cette jeune personne, tille
,d'un rajah, fut décapitée par ordre de son pere, .
mais que, grace au po-uv6ir . merveilleux d'un fa~dr,
la tete fllt conservée vivante .sur la demande du pere
dé5olé et regrettant son·petit mouvement de vivacité.
En effet, la tete est bien vivante, isolée sur les deux
lam~s, ne laissant soup9onner aucun true, puisqu~

.,
/

'•
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
"'

.; DE LA, ~RES'J.lIDIGLT A:TION

1
1 , le vide est. parfait sous le fauteuil et sous les lames . 1

1
Aucmn n,10yeFl n' existe de dissimuler le COl'PS ' ! Cornme
· 11
preuve de sa vitalité, elle chante, sou.ffü~ tme bougie,
parlé, réponfil au.x questions, ·e~ un rnot, fait tout .ce
q.u.i con{!ler-ne s©n état. de tete mystérieuse. '1

. A

La Fille du Rajah . .- 'Vue de l'illusion et explication.


~ '

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21G J,ES GRANDS TRUCS

Simplement en regardant. la gravure, le lecteur·


sera au comant de la moitié du .tr.u c et verra que le '
co~ps existe bien derriere h~ fauteuil et la draperte,
supporté. par une petite plate-forme; mais, dira+on,
il,y a une solution de continuité entre ce corps et la
tete, puisque sous les sabres, on voit le fond et ' le
dossier du tróne? C', est la le point essentid du true
et si nous ne l'_a vons pas indiqué sur le croquis pour
ne pas rmire a la reproduction de l' effet produit sur le
spectateur, il est facile ·a. expliquer et- a compr~ndre . .
Une glace étamée dé la largeur qu fauteuil, exi_?te
cntre'la ·premiere lame du cóté -du public et l'angle
f'ormé par l'intersection du siege et du dossier du
tróne. Elle reflete le siege et cette -~éfl.exion parait
titre l'étoffe du dossier. La deuxierne lame n ,-est la
que pour détourner rattention_et soutenir la éollerette
rclevée. · _
On a aussi d-ompliqué. ce trl!-c eh pei'mettant a la
g·lace de se retirer et de se poser facilement et en , -
pratiquan't une trappe a ressorts dans Je fauteuH.
Dans cecas, la présentation est un peu modi!Jée. Le
prestidigitateur annonce qu il va faire appar,a itre la
tete, toujours avec un récit approprié . Il prend 'les
deux sabres, ,montre ~n les passant al,ltour du fauteuil .
c¡u'il n'y a rien d'insolite e't les place sur les bras du
siege. 11 ouvr.e un grand éventail et lorsqu'il le retire
de devant le -tróne, la tete est en place. On comprend
facilement que,' pen~ant ce court espace d_e temps,
la dame qui joue le role a poussé la gfac;e engagée
<lans une glissiere et a passé sa tete et son buste par
la trappe ménagée a cet effet.

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' .

DE LA P.RESTIDIGITA'FION 21?

. La Naiss'ance de Chloris
. t

Nai ssan cc· dc C1do ris·. - Vu c géné ra le.

La naissance de Cbloris est un true ravissant' et


d'un charmant effet. Il a eté· imaginé par le prestidi- ·
.gitateur .américain F. D. Hewes, et la gracieuse pré-
sentation de cette illusion plait beaucoup. Tout en


Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
LES GRANDS TRU<:;S , • 1

n'ét~nt pas absolument nouvelle, loin de la, la com-


binaison est ingénieuse. L~ public aper(!oit entre deux
paravents une table' garnie d'un vase de fleurs et de
quatre lumieres. Tout est parfaitemen.t éelairé et· en
pleine lumiere et l' on voit parfaite.ment par dessus et
sous la table le fond de la scene, formé d'une étoffe
algérienne. Tovt ~ coup, le bouquet placé dans le
vase s' entr' ouvre lentement et l' on ·voit sortir de ce
bouquet des chev'éux,' le front, puis tout une tete de
femme qq.i sourit et parle au public. Qucpit au corps,
il est invis.i ble et" semble ne pas exister. Comrne da ns
tous les trues . de ce genre,'l'opéra.t eur peut faire avec
cette tete, de la dou_ble vue, de la prévisÍOJ:l. de pensé es .
Voila comment l'ill11sion est prod11ite ~ La table est
vide en clessous, mais le clessus 13!1t ga1mi de deux
glaces a angle droit, qli1i par·tenl <lll vq.s13 . cenural et
anivent aux deux lurnie.r es du fonq. Ces· glaces so11t
· naturelle.men~. encastvécs ¡:lans le vase .et les lumie1:es
entaillées « ad .hoc ¡> . Elles reíleteil't {¡,ne étoffe algé-
r~enne a grandes ra.yure!'), scmblabl~ a c~ll.e du fond
et qui est placée d~rrie1'e les paravents. (Voir le
schéma.) La distallce est calculée pour que cette étoffe
se raccorde avec celle du fonQ. et que, pour l?reil du
. public, il n'y ait pas de soiution de conJinuité . De
plus, ·les paravents sont pl,a cés de telle sort© que
d'aucun point de la salle, on ne puisse .voh' les
étoffes ·teflétées, car cela incliquerait de suite le true, /

bien qu'il soit absolument i'nvisible, meme pour une


· per,sonn·e prévenUie et au couran.t. L'éclairag·e, qui
doit etre tres vif, est calculé de maniere a ne do1mer
aucw1 reflet dans les glaces . Le bord de ces dernieres
est dissimulé par les fleurs du bouquet et ce. dernier,
' '

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


1 '

DE LA PRESTIDIGl'UATION 219

.,
rno:o.té sur de · lég-ers ressmts, s'olilvre lenternent,
lorsque la personne, placée a genoux sur la table
derriere les g-laces,. pousse avec sa teCe, qui semble
alors naitre. dans les íleurs.
Nous le répétcins, ce true est tres g-racieu~ et d'un
efl'et ravissant lorS'.qu'il est bien mis en scene.

F'c111. d

Tc:7bf e .
Schéma de lá Naissance ele' Ch loris.

l. .,

,.

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220 LES .GRANDS TRUCS

La Tete a I' envers

La Te te it l'e1n·e r s.

Cette illusion fut présen tée a l'exposition ·a e 190.0 ,


dans le « Manoir a l'.envers i> , et eut un assez grand
succes ; ell.e pourrait etre r eprise et, comñ1e elle est
peu connue , etre goutée des spectateurs .
Voici en quoi elle consiste : ~ .,
L e public entre dans un~ salle séparée en deux
parties par une barriere. Le pubÍic est dan s une des
parÜes; dans l'autre1, on voit une assez grande t able

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DE LA PllESTlDIGl'l'Nl'ION 221

et sur cette table, un coffre en chene garni de ferrures


métalliques. Le prestidigitateur annonce- <ift:le dans ce
coffre se ·t rouve une tete colipée et que, chose sur-
·pr.Qn~nte, elle ne peut vivre qu'a la. condiLiion d'etrc
.. placée «la téte en bas, » c'est-a-dire fixée au sommet
de la boite. Lorsqu'elle ·ne d.ort pas, elle répon'd aux :
queslions qui lui sont posées. En effet, le prestidigi-
tateur ouvre laboÍte et les spectateurs voient, comme
dans notre grayure, une fort .jolie tete de femme qui
semble collée ~ au sommet d~ coffre. Différenles
c1uestions lui sont ·posées et elle. répond immédiate-
ment. . 'f

La Tele á l'enYers. - Explicalion~

\
La figure schémalique que nous <lonnons,
indique le true employé : La personne a la tete coupée.
est c0uchée dans la table . .Le .cqífret n'a pas de fond
et corresvond á une ouver~ure pratiquée dans ' 1a
table ; une glace le coupe en cleux a angle 'droil, el.
reilete inversementla Lete de la femme couchée. Une

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


222 LES GRANDS 'fllUCS

fausse paroi, semblable a celle des cot~s iírtérieurs


du coffre, est sous la tété et s~mble r~tre le fortd de ce
· coffre. De plus, deux lampes .a ineánde¡;eenee sont
placées a droite et a gauehe de la figure et l'éclai'rent
,fortement. Le true est assez dé.eoncerta·nt pour eeux
qui ne sont pas au couran:t •des séerets des illusions,
surtóut sÚa table est plaeée ele fa~on it empecher les
regárds indiserets d'apercevbir l'ouvertúre. La pré~
sence réelle de la tete pourrait etre démontrée .en lui '
donnant une bougie a soufller. Le moyen est faeile
pour ún pt'es,tidigitateur et l'illusion serait aúgmen-
tée d'autant: De meme, ' il s·e rait plus intéressant

d'inLroduire le publie, de lui laisser voir la table vide,
<l'apportcr le eoffret et ele l'ouvrir. L'effet serait bien
plus considéra:ble et serait obtenu faeilement, gnlec
·. a deux trappes corr~sppndantes.
11 faut aussi remar¡¡.úer qu•J l' éelairage éleetrique de
la tete est néeessaire et, qu'en son absenee; il eút fallu
éelairer par un ·appareil ele P'rojection dissimulé dans
. la table, qui n'eCtf ,p as donné une h~miere logiqt~e.
L'éleelricité apporle done ipi son eontingent a la
réalisalion elu true . Nou~ l'avons eepenelant essaJ'·é
avee deux bees de gaz renversés; malheureusement,
la ehaleur est inbolérable pour le malheureux sujeL
1 '

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE LA PRES'flDlGITATION •

Passez · Muscade

¡ •

/ 1

' .
..
Passez 1\fuscade ! - La maison apres l'ea trée ele Ja Dame .

Ici la Ulüscade est iniportante, et d'UÍl volume peu


ordinafre, car c'ést ·une personne vivan~e . Aussl son
.· passage ou sa disparition n 'es t pas banal. Oette illu- r

sion se · présente généralement' dans la piste d'un


.

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


.' LES GHANDS THUCS

cirque de la fa9on suivante, p~~, latroupe des clowns.


Nous n'en auribns pas parlé s i elle n'était tout it fait
ingénieuse et susceptible d'autres qpplicaLions..
Les clowns se présentent et entourent tm person¡
nag·e costumé en marquis Louis XV qui conduit
cérémonie1}.semeút par la )nain une dame· en alou i·s
de la meme époque, perrugue poudrée, jupe it
pauiers, etc . 11 la fait asseoir sur une chaise el se
plaint de ne pas q:voir tm ahei & lui ofüir'. Aussitót
les clowns se précipitent e~ apportent par panneaux
une. jolie peti te maison démo:iltahle et u¡ie pet~te plate- ..
forme avec escalier qu'ils· éditlent .au milieu de la
piste; la dame entre et deux des clowns s'ha])ilient
Yirnrnent en do'm.esüques pour la servir. L\cn lui
apporte des fleurs, l'aut~'e tm é entail, puis dcs -
rafraichíssemen:ts: Le personnag_e ~n m.arquis, resté
en bas des ·marches, lés gourmande; ils s'ahurissent,
apportent des· objets hétéroclites, se pousseµt, 's e
bousculent, s'en vont, entrer:.t, sortent, l'eviennent:
et finissent par renverser la maison : stupéfaction
profonde ! la dame ·a disparu! Passez, muscade! plus
ri.e n ;· les panneaux sont enlevés un ·par un, tournés
et retournés, le pl_a ncher démoli, íl n'y a ríen,, abso-
lument ríen. La muscade est bien escamotée.
Voicí comment se fait cette disparitíon. Aussitot
llue la dame est entrée dans la maison et que la
porle est referm.<S_e, elle se: débarrasse vivement de
son costume ·q ue les deux . domestiques emp01·tent
píece par piece sous leur vetement dans Jeurs allées
et venues. Puis quand tout est dísparu, la dame ou
· soi-disant telle, reveLue aussi d'une 'iivréc qu'clle
portait sous son vetement Louis XV, sorL affairéc

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.'
DE LA PilESTIDIGrl'ATION 225

portant w1 des objets quí vi~nnent de lui etre ai_:>portés .


.A ce1_:non1ent, bien entendu, l'un des domestiques doit
· se trouver hórs de la piste et ne-revient pas, car íl est_
de to1ite. nécessüé -q11'on ne· puisse en voir trois a la
fois. ,Le imblic, tout a la scene q1ú se joue et perdu
dans les allées et venues,, ne peut se rendre compte
- qu'un :des-domestiques qui sort n'ei;;t pas entré et la
substitution pas"se.inaperc;me au1nilieu des mouvements
rapides néc~ssités par. les réprimandes du monsieür
qui.crie apres les ·domestiqu,es et semble ·les aTmrfr
.., c.omple:ternent: •

'.'.r,
/

______ :,,.... _.

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226 LES GRANDS TRUCS

·'
ÉVOCATION

En décrivant ce· true la· premiere fois, nous


clisions :
Parmi les trues destinés a intriguer le public, le
plus grand nombre est ba~ sur la disparition d'une
JJe~sonne. L' apparition qái ne serait pas plus difficile ·
á réaliser frappe sáns doute moins l'imaginalion et
éxcite moins le génie des inventetlrs. Voici une que~­
'bion a Iivrer aux· psychologues et qui pourra peut-
etre les tenter s'ils out en main les clocuments
nécessaires.
Nous avons voulu sortir clu serrtier trop battu, et
c'est pour cela que nous a~vons chércbé une appd-
rition. Le tr.Uc c1ue nous allons décrire a toujours
étonné les spectateurs et il · est difficilement percé a .·
· jour, justement a cause de sa simplicit~.
Pour le réussir iÍ faut compter sm l'inteliigcncc et
l'iiabitucfo des aides dont la tenue .e t la maniere
c~'opérer font tout-Ie succes. Inutile cl'essayer si on
n'est·pas silr de leurs actes.
· On apporte et on mólitre au public une plate-
forme légere_ d'un metre .et demi ele aóté, que l' on
place soit sur· quatre petits tahourets, soit sur quatrc
cú.hes ou caissettes ele 35 centimHres de cóts). Il faut
faire remarquer au public qu'il . est impossihle de
caeher quoi que ce. soit clans ce maté riel primitif; de

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.; - DE LA Pll.ESTIDIGI'l'ATlON 227

plus, un· tapis ou_ un journal est placé sur la plale-


forme .etune lanterne est mise sous cette mcme plaL~- ·
forme. n est- doncimpossible, meme sunme scene, de
scmp~onner une communication avec les dessous. Un
(
domestique apporte alors m1 panneau ele r rn. So ele
haut et large ele o m. 5o qui est -peint et ~lécoré de
· rnoLifs orientaux. Un scconel ~lomestique ápport@...un
grand Lube en osier, ayant un diamclie intérieur de

!-
;
li.
1
1
1
¡
·1 I·
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l
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\. f
...

[
.1

- E'·ocaLion . - Le panneau et le l1Lhe U.l'aut j"appa~ition.


i
1
Irnutre; t míe· haul;eul' de I 111. 5o. Ce ·tqbe d 'osicr 1

1
peut 1Úm em,ployé te1 que, mais il est p!·éférabl ~
I

1
qu'il soit garni extérieurement d'rnie étoffe ayanL un
rapport décornt_if avec la planche . La planche ayant
été e:x:aminée ele Lous cótés ainsi ·que le tuhe, est

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LES GUA.NDS TUUCS

alors placée sur l'estracle oú elle se Lient clehout, .


grace a cleux pe tites ti ges de Jer, e!ltrant dans ·des
encoches prép~rées. ,Le· tu)) e est ensuite i:nis par- '
cless1is la planche qu'il ento"tn'e et re~ouvre sauf a la
partie supérieure ; lm.e scene plus ou mo ins ·compli-
q11ée d'. évocaLion est jouée par l'opérateur : elle peut
se terminer brillamment et bruyamment par un coup
ele pi.stol~t; le tube est retii'é et _uu jeune enfant en·
costume oriental, se trouve adossé au panú.oau.
Le public peut, ü bon clroit, se c.lemanclcr
comn~ent l'e!rfant est arrivé lá puisque toutes les -
píe~es ont été soumises a l'ex·all}en', qu1t Ü lan-
terne · assurant la non communication avec fo clessous
n'a pas été clérangée? Voicí comment s'opere cetle
apparition. Si l'on a bien suivi re-xplication qui. p1·é-
~ede, on a d(L voi.e qu'apr~s l'installation ele la
plate-forme, un domestique apportait le panneau qne
\ l'on 'faisait visiter . ..A.u moment précis ou la visite est
- tel'nÚnée, le seconcl ·clori1estique e¡ltre\ a,: ec le tu.be.
L'a:ttenJ;ion · clu public est clétoul'né<:? et le premie·r
-·domestique pose le' panneau le long cl'une porte ou
'cl'une coulisse et s'y appuie négligemment. L'enfant
profite de ce moment pó~r · se glisse1' derriere le pan-
neau ou il s'accroche a cleux poignées clissimulées
clans 1es arabesques ; ses pieds reposent sur une
barre également cachée par les peinLures. Lorsque
_le tube a été visité, le· deuxieme domestí~ le pose
par terre, comme par hasard, l'ouverture ·tournée
vcrs le puMic et . prenant ave9· son collegu~ le P,m.1-
nemt décuré, le placent sans. ·efforts ·,sür , la p latc-
forine. Tous les- cleux le lachent et viennent prcnclrc
le t1u)e qu'ils soulevent a bout de brfl;S et l'enfilent

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DE LA P.RES'.flDIGITATION 229

par elessus Je pamieau en ayant soin ele laisser a


droite 011 a gauche, un plus granel _esp~ce. L'enl'ant
pass~ par cet intervalle juste au moment du coup ele
pisLolet et s'aelosse a la planche.
Comme toutes les ch oses simples, ce Lr uc réussit
paefailement et auc1m spectateur ne pense au ¡noyen
el'autant plus caché qi.úl est plus naif. C'est u.ne
ilJ.usion peu coúteuse et qui produiL beaucoup cl'effct
partout oú elle est présentée.

' -

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LES GRANDS TRUtS

Le Bouquet vivant
CeLte illusi0n, ~Qnt la, desc1'iption n'~ jamais été
publiée, a. été présenlée par nous dans les salons.
C'est une de e.elles qu'Il est le plus facile' d'installer
~t qui produit un grand effet.
L~ public aperc;;oit une soHe de niche q![i ne ·
conÚent qu'un pied <loré tres lrnú.t, a peu pres sem-
blable a celui dont se servent les rnodi¡;Les, et sur ce
pied un vase contenant des fieurs. La niche est limi-
tée par un · arceau blanc ou doré qui soutient _une
lanteme a feu vert. A droite et a gauche sont deux ·
l.a nternes simulant des torcheres. L'opérateur. se pré-
sente tenant précieusement. enveloppé,dans un voile
d'éto:ffe, une tete de ferÍime, coiffée a la turque avec
un foulard,des sequ ins 1 etc . 11 la présente en racon-
tant que la femme a qui appartient cette tete avaü
été décapitée par ordre d 'un vizir quelconque, mais
qu'apres la décapitalion, les bouneaux, au lieu de
· mettre la · tete dans le sac avec le co_rps, l'avaient
conservée et qu'elle était restée telle , sans· su])!r la
moindre allération. A ce moment rl'opérat ur remar-
que que . la tete est. lourde, él'autant plus lomdc
qu'elle est en carton l et il demande l'autorisation de
s' en débarrasse1 en la plac;;ant derriere lui sur le pied
dor~, au ú1ilieu des íleurs, ou elle sera tout a fait
dans son élément.

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• ó

DE LA PRESTIDIGITATION ~3I

Le 13ouque t v i van t. -

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LES GRANDS TRUCS

11 dépose la tete comme il vient de dire, et se


retourne vers le public pour con~inuer son discours.
A ce moment, la tete remue et rit aux écla~s :
« Comment ! vo~s n'aviez méme pas la forcé de me
p-orter? »,etc. En unmot,elleestabsolumentvivante .
et, sur ia demande d© l'opératetl.r, ellefait to'ut ce qui
coneerne sa profession de tete magique. Elle 9-evine, •
p:i;édit l'av_e nir, lit la pensée des spec1lateurs~ donne
le con,tenu des enveloppes fermées, etc .
Ce true saisissaht, ·est, avons-Iious <lit, tres simple.
C'es't une application de la magié noire. La · niche
délimitée par son arceau bl'.lnc ou doré .étant tendüe
de no ir ne laisse pas soup9onner sa profondeur . .La
personne .4ontla tete doit apparaitre 'est couéhée a
plat ventre sin' ,une planche a hauteur · du pied et du
boliquet et le tout, entierement enveloppé d'étoffc
noir mat, est cornpleteinent invisible grace aux deux
Lorcheres et a la lanterne du }}aut qui ne laissent
· passer la lumihe que du cóté des -spectateurs . Au ·
!llOment oú l'opérateur s'avan,ce vers le public avec
_ la tete de carton, la femme ·reste cachée et l?rsqu'il
Ya pour poseí' cette_tete de carton sur le pied,grace a
son GOrps qui fait écran, il la laisse tomber dan.s un ·
sac noir qui est suspendu li'l. A.u rneme moment la
femme ·souleve sa tete ent1'e _les dl'aperies qui la cou-
vrent _et se place· entre les fleurs. Comme sa coiffure '
et sa penruque sont exactement semblables a celles
ele la tete de ' cal'.ton, qui a. été moulée sur sa figme,
.. ~ · la ressemblance 'est parfaite et l'illusion est comp1ete .
Grace au teéteau qui supporte la femme coucl~ée,
le prestidigitat_e ur peut pass~r une canne derriere le
piédestal, derrierelatéte, et faire ainsi supposer que
le vide est.complet.

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-'

DE LA PRES'IIDIGI'fATION

•.,
L e - Mystere c;te Memphis

-
.Le Mystere de M,emphis - Vue dtt sarcophage.

Ce true, qui fait beaucoup q'etfet lorsq11e la niise


en scene est bien réglée, a été . présenté, il y a
quelques années, au théátre Robert-Houdin; le rideau
se levait et Ton aperc.e vait sur la scene un grand
sarcophage égyptien, peint et doré, comme ceux que
l'on voit dans les musées. Le prestidigitateu:r le
·~.·
pré·s-e1~tait au public et, apres quelques mots d'expli-
cation sur · les momies, les sarcophagés égyptiens,
montrait atlX spectateurs la momie de Cléopati'e,
qu'il a:vait projeté, disait-il, de revetir de son costum.e
de l'époque, afin de lui rendre íneilleure tournure:
En effet, cette momie d'un eífelldéplorable, était phis
- ·ou móins grotesqnement affublée devant l~ ·p ublic,

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r •

LES GRANDS TRUCS

.- puis ·mise dans le sar~oplwge apres que celui-ci ava:it ".

été b.?-sculé (Voir la figure schéma:tique), pourpróuve1'


qu'il était bien vi<;le. En effet, l'intérieur ne relifer-
mait rien et l'on po_u vait admfre:r les peintures
semblables á celles _d e l'e~téri~ur qui l'ornaiént. Une
luñliere y était introduite et p1~oh1enéé en tous sens
pour montrer qu'il ne renferrn:ait aucun true de
glace_.
- Le sarcophage reniis en place et lá mo~ie plaéée
deda:ns; le couvercle ét~it · refermé. Puis, le
théa:tre 'étant rendu lég~remen.t obscu:r, on aVumait
une :flámme verdatre et la musique jouait un "1 air
fnnebre queiconque, a moias que <Je ne soit celui de:
. l 'Evocatioh desNoiines~ de« Robert le Diabl~ ». A ce
moment) ·1e couver~le du sarcophage se souleve de
lui-rneme et Cléopatre, vivan,te, se dresse lentement,
d.i,t quelques mots p0ur expliquer sa sa:tis.fáction de
· se retrouver vivantl~ apres tant de siecles, ¡mis elle
rentre lentement~dans le sarcophage, don.t le couvércle
se fer111e. Aussitót, le sarcophage est basculé pour
montrei' l'intérieur, il est completement vide, Cléo-
patre _est rentrée- dans le néant.
Notre description et la vue du schéma ont déja fait
comprendre aux lectetITs le true clu sarcophag~.
Qtia1idonapporte ce sarcophag·e, Cléopa1ire, ,~i\/anle,
est couchée dedans, sur le fond A B, et eite ne ,bouge
pas, -ta1it qu'eJle 11'a pas a apparaitré. Quand OIL
bascule le sarcophage pour prouver ·qu'il est ·-\ríde,
le fünd A B et le·cl'.Jté B C, qui forme avec lui un ártgic
droít, ne changent pas de place. -Ce -sont les cóté·&
B C C et CD qui pivotent sur B, laissaút en place le
fontl A B et l~ rempla~ant par B C, pour l' ooil du spec-

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DE LA PRESTIDIGITA'l'ION

tateur. Il est' bien entendu que, pendant cette manam-


vrc, le couvercle est baissé et qu'il"i1'estlevé qu'apres
l'évoluticm complete· du' sarcophage autour de B.
Dans le mouvement inverse, il doit également etre
baissé. Nos lecteurs ont également deYiné que la
momie que 1'01i place daris le sarcoj:>hag·e 11'est qu'un
comparse in:fime qui n'a d 'autre róle que de corser
l 'action et d'opc'!lper l'attent!on du public.
Ce true est un l;ajeunisscment heureux du Panier
inclien.

..
Coupe du sa r cophage montré vide.

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236 LES GRANDS 'fRUCS

L'ÉCRlTU-RE MAOIQUE .

. '
Ce tmc, asséz ocigínal, a été présenté par E. Ro-
binsóu, prestieligitateur am~ricain, puis .perfe¿tionné.
Comme il sort eles moyens . orelinail'ement employés,
a ce 'litre, iL mérite d'attirerl'attention. Vo:ici comme
il est ·présenté. On apporte sur la scene un grand
chevalet qui est posé ªl!- f~nd elu théatr.e, puis un
cadre eh bois blai:ic dans lecp.rel e.s t . encastrée une
areloise ; l'opérateur, tout cil écrivant a 'la .craie
que1c.rues lettres s~r le tableau, explique ·q ue ·ce n'e~t
pas a proprement parler une ardoise, c·a,_r une feuille
ele cette climension .ne serait pas maniable, mais bien
1

" un carton a1'doisé, comme ceux dont se servent les


ócoliers ;. il efface ce q\1'il a éc~'it, fait constater qu)b
ne peut y av.ofr aucun méca.n isme dans celle simple
f'euille de carton et pose le cadre sur le chevalet: ll
s'acll esse alors aux sp ~cta.Leurs et explique qu'il ·
0

peut ·faire ag·ir a sa .volonté un . espl'it familier.


lL prenel un trépieel sur lecp1el U place. une cassolette,
¡mis· allume. <Íans cet appareil une ílamme ve1'te qni.
brule 1enfoment. Priant ·3:lors un spectaleur d'indicp1e1·
un eles quatre coin.s-du tableau, il porte le trépied elans
celte clirection ; i)~is s'ad1·esi:¡ant ü une_. au't're per-
sonne, il la pde cl'écl'ire un chiffre ou un nombi'e
sm un papier. Prenant le papier 1 il l ~ porte sur Ja
flamme qu· clevient d'un · rouge éblouissant et le

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' '
DE LA PRES'fl!DIGITATION
I• •

chitfre nommé ü haule voix par la personnc qui l 'a


,,.
¡; Ócrit, alin que tout le puJ)lic puisse vérilier l'expé-
. rience, s'écrit seul en lettres blánclíes sur Je coin •
indiqué du tablea-.i. Une phrase, un nom, y appa-
raissent de meme trac<'.~s paÍ' ·une main invisible; d·es
I·ésullals d'opéraLions, d_es choses pensé.es .' enfln tous
les résulta~s des éxpérie:nces de double Yue en pres-
·f üligitation, s'y inscrivent de 1a meme fá9on et, ~nfin
!'esprit- pr~nd congé eles spectateurs en écrivant -:
au revoir ! ~
Voici commeJit on obtient cette remarquable illu-
sion. Le cadre contient bie~ un carton ardoisó~ mais
de)'auLre, cóté de l'ai,doise existe 'tm fin gTillage de
fil ele fer peilli de la merne coulem'. C'est sur l'ar-
'
cloise q:ue le prestidigitat~ur écrit-avec de la craie eL '
efface devant l~ public, mais pendant qu'il donnG. ·
ses explicati!;ms, il tourne iet reLourne plusieurs fois
le cadre pour que les spactateurs ne piiissent se
rendre compte du cÓté employé et c'esÚa partie gril-
la·gée qui, ést vers le .public lorsque le cadre est sur
11
le ehevalet.
'
Nous avons dit que ce ' chevalet est situé pres du
:: fond de fa sc~ne ; ce fond doit etre tres sombre,
tendu. de brun foncé ou de noir. Juste derriere le
tablean es.t pratiquée une petite ouverture par laquelle

un aide, s'aidant d'un c:r:ochet, abais.se l'ardoise et
l'arriere du chevalet, puis avec un pinceau souple
trempé dans un mélange de blanc d'Espagne et de
gomme, écrit ce qui· lui est comn1andé, soit par un
spectateur, soit par les indications du prestidigita-
teur. 11 doit naturellement éerire a l'envers, pour que
de l'autre cóté les caracteres tracés soient dans l'état
naturel. ;

,•

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238 LES GilANDS TilUCS

La toile métallique éclaÍrée ·p ar devant, ne laisse


ríen voir par derriere, a condition que tout soit
sombre, ét l;apparition . fantastique de l'écriture ·
étonne beaucoup le public.
On peut compliquer ~ette illu~ion de la maniere
suivanle :
Quand torit est terminé, l'opérateur en scene retire
le cadre du chevalet et le donne a un aide, qui l'eirl'-
·.
porte, mais aussitót il se ravise -et fait· rcmeltre le
caclre en ·place et .di't que lui aussi veut écrire, ou
rnicu'\, dessin.er. En effet, ·n dessine un pantin q11cl-
.
conc111e avcc de la craie et aussitót '·
~ le pantin se" mel
en mou vement comme s'il ' était articulé..
Nos lectcurs.
ont déja compris que le p-restidigitateur ne s'étail
ravisé· tardi'vement que pour permettre l'échange du
' cadr_e c~mtrc uú sembláble d'aspect, et · qu~, sur ce
nouveau tal_:>leau noir, . existe un pantin absolumcnt
noir découpé et articulé. Il n'y a qu'a pa~ser de la
craie sur l~s bords de -lél découpure pour la rend_re
visible au public, ~t au moyen ' de· f!ls, tenus dans
la conlisse, le mouvement luí est donné. Ccttc addi-
Üon a _l'expérience primitive · est )1eureuse en ce
qu'elle la termine d'une fa~on plaisante.

-- ---;------.

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DE LA PRESTIDIGITATION

Les Toiles métalliques

A la suite de l'expérience précédente, nous signa- .


lerons simplement l'emploi du true de~ toilei:j méial-
- lique.s employées quelq:uefois au théatre. Voici la
-- propriété particuliere de ces toiles. Une .toile mé.tal-
lique tres fine et peinte conirne un tablean ou un
'. <l.écor est presque invisible pour les spcctateues lors-
qu'elle
, est éclairée par derriere, et elle laissc tres bien
voir les objets qui son t derrierc elle. ·
Si, au contraire, elle est éclairée par d_evant, elle
forme écran, empeche de voir ce qui se trouve <ler-
riere elle et la pein tnre qui la recouvre devient.
visible.
On a emplo.yé ce moyen dans « le J uif Po lona is »,
d 'Erckman.n-Chatrian, piece créée au Théatre Cluny
il y a environ 25 ans, et reprise depuis a l'Ambigu, ·
puis a la Qomédie-F)'an9aise. La sce1rn représentait
la chamb~e de l'aubergiste criminel, qui la traversºa it
.. pour se coÜ.cher e~ était sensé avoir un reve. La_
. chambre semblait disparaitre peu a peu et l'on aper-
cevait au fond un tribunal avec les juges, l'accusé, le
public, etc.; apres cette s.c ene, le tribunal s'effa9ait
lentement pour laisser revoir le décor de chambre du
commenceme_nt. L'Hippodrome, p·o ur la piece de ·
• Jeanne d'Arc, a eu recours aussi a une énorme toile
·métallique qui entourait toute la piste et représentait

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240 i-ES GRANDS 'l'llÜCS

·une -ville goLbique. Les spectateurs voyaient a:u li'a-


vers. de la tolle phcéc, de , leur coté, mais aperce._
vaient le décor peint sur fa toile placée du coté
Qpposé de.la: piste.1,a toile métallique est q_u elquefois
eipployée pom ' les appariliolls. Pa.r exemple, dans
Hamlet, une partie du décor s'eífacc lentemeu~,
laisse ~ppal'aÚre le -spectre, priis J_'e~ieiit a son état
. primitif.
Cette prop:ríÍtté · spéciale de la toile métallique - . '
pourrait etre plus employée qn'elle ne l 'est aujc)ur-
d'Jrni, snrtout que l'on tronve dans le CO!Illl)erce des
.toiles de tonte finess_e et de tout resean. - r


f

¡-

-.•'

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/
DE LA Pl\ESTIDIGITA'l'ION

LA CHAISE •MYSl'ÉRIEUSE

Ún true d(i)b.t nous n'a11rions pas parlé, si nous


ne vouliqn.s pás.etré aussi complet que possible. Gest
· l'Hlusion <!l,e la Fille du Rajan un peu ·sirríplifi.ée, car
a.u lieu d~ 'ne faire voir que la . -tete supportée par
deux épées sur un,Jauteuil, on · présente le buste

entier de la femme · sur U:ne chaise. L 'effet n'est pá·s
asse:z ditférent p@u.r crue n011s le décrivions comme
mf autire ,true.

Ir

·,

' ,

....

r6

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LES GRANDS TllUCS

Le .Moulin de Haarlem
-.
True qui eiít assez de succes il -y a quelques années,
mnlgré >sa simplicité, car le puhlic s'y laisse prendre.
On apporte un moulin a vent assez grand et 01~ le
pose. sur la scene. Ce rnoulin, haut d'un metre <CJ?Vi-
ron, est isolé du plancher par un trépied et il est
présenté c9mme -úne piece mécanique éx lraordi-
naire. Une ·marionnette automatique rcprésenlant
le meunier parait a sa fenélre, répo_nd par oui el par
non, vient a la porte, allume son feu a l'in:térieur (la
fumée sort pa1' la cheminée) et apporte les gü.Leaux
clemandés. ll en re<;oit le prix et rapport~ la monn~ie.
Toute cette scene peut etre r
m:odifiée suivan t le méca- .
nisme, et cela d'autant plus facilement que tous ces
mouvein_e~ts et ceux que ron ,;eut faire exécuter
sont produits par un enfant cache a l'intérieur du
moulin. Il ne faut pas ouhlier que les ailes de ce
rnoulin tournent suivant leur devoir d'ailes bien
élevées.-
Ce true fait heaucoup cl'effet dans une séance ele
presticligitation et termi11e agréablement une soiréc,
rempla<;ant un .a1itornate compliqué, facile tl Sf:i.
déranger et ne donnant pas des -mouvemcnts ;ius~i
nombreux.

....

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DE LA fllESTJIHGJTATIQN.

Les Co uteaúx lndiens ott Japonais


,__,

Presque tout le monde a vu ~lans les ci'eques ces


aclroiÍs jongleurs qui lancent des couteaux dans ·une
· planqh~ et les lancent. avec tant de justesse et de _
cerliLude, qu'ils tracent lil;téralement le con.tour de
' '
leur camara(:le adossé á la planche. Ils arriwut .
meme a planter des couteaux entre les doigts écar-
.tés, du sujet. Cet exercice dangereux peut etre réalisé ·
sans danger de la fac;ion suivante :
On apporte une planche épaisse que l'on appuie .
sur la scene (et non plus dans le milieu d'un cirque)
le long cl'une coulisse. Les opórateurs, hahiµés sui-
vant 1e"1r p;e éférence en IÍ1cliens ou en Japonais,
entrent; l'un d'eux -se place le long de la planche ,
les bras Íégerement éeartés du corps; l'autre_s'em:-
pare cl'un paquet . de couteaux et pour essayer la
pointe en fi.xe quelques-uns au plancher. Quand il a
constaté ai.Íl.si et fait constater au puhlic le bon état
>
ele son matéri.el, i1 place un des cout~aux sur la
paume de la main, ba~nce ·un instant le Lras et
cl'un mouYemenL rapide lance le couteau que l'on .
voit hríller ·en l'a~r et qu'on enten.d se fiche.r d'un
coup sec clans la planche. Il conJinue airui just1u'a
épuisement de sa provision d'arm.es et, quand il a
terminé, son camarade est entierement bloqué par
les couteaux piqués au_tour ele luí.

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'LES GRANDS THUCS

Les Couteattx lndi ens. - Sortie ~u coutea:u a droite de la te!e du palicut.

Nature1lement le true réside dans la planche eL la


seule difficulté consiste a lancer le couteau ele faºon
- ~t le faire passer aussi pres que possible ele la planche
.. sans. la 1pucber, ce _q ui demande environ deux jours
d'exercice pour arriver a 0xécuter avec maestria.
Chaque fois qu'un .couteau est lancé, la personne
adossée a la planche appuie sur une touche placée

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DE LA l'RESTIDIGITAT!ON

Sl:lr la tranche de ceLte planche, cóté opposé au p.ublic


e.t le couteau comrnandé par cehe touche sort aus-
. sit<:it. En effet, · il est monté a pivot par sa poinLe et
rég~ pa1' un r essort. Qu.and la touche .esi acLionnée,
le ressort cst l'endu libre et le 0outeau sort en en-
tr' ouvrB:nt deu~ petits vol~ts habilement dissimulés cÍui
se referrnent aussjtót1Pour que les couteaux encadrent ,
:bien. Íe paÚént, Íes uns sortent de liaut en has..: par
exemple ali-dess-µs du pied, les autres de has en haut,
tels ceux qui doivent paraitre sous le bras. Comme.
'il faut la place de la lame entre les volets quand il s_se ·.
referment, une . échancrure y eljt m~nagée et ·avant
l'opération ·elle est bouchée a\~ec .de. la cire a mode-
.ler, de la couleur du bois.;.L'emplaceinent du _patient
sur.la: planche de>it etre soignimsement repéré pour
ne pas g~ner la sortie des coufoaux.
Pour que notre eA'Plicafion soit complete, disons
encore :
ro Que les .couteaux pel!-vent se_ déga~·ei' de leur
axe lorsqu'on semble. les al'.racher du bois avec cffort
, apres l'opéra~ion;
2 ° Que l'. on peut les ..envoyer derriere dans la
coulisse, au. lieu de les lancer dans la direction de la
planche. Ce moyen 111:'. présente ª?CUP. danger, mais
il a l'inconvénient de ne pas faire voir au · public le
,passage du coureau et P.eut faire deviner le true ;
3° Que les couteaux lancés soit ·en avant, s<:>it ~n
arriere doivent etre re~us sur des cou vertures p<:>ur
évÚer le bruit de la chute et retiré·s l).n a un_par une
troisie.me personne pour ne pas r~squer de les en-
tendre eogner l'un. sur l'autre;
. 4° Que le ·déclanehement de cbaque éouteau dans

, ..

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


2(¡.6 LES GUANDS TRUCS
'
la planche peut etlre faiii de la coulisse par un tiers,
ce qui donne une in:imqbilité cop1pfote a la mai}l <lu
palient et empeche le public de pouvbir saisfr un
geste équiv.oque;
5° Qué malg·ré tout' le fini de la plm1che d'ébÓnis-
ierie, il ne fuut pu ~ exécuter ce true par trt>p 'PI;es _
du
· public, . dans un S11lo1i p-ur .e xémple. L'éloignement
et le prestige de la fa111pe sont iiécessaires.

·'
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
DE LA PI!-ESTIDIGITATJ..ON

.. t
La Casca~e rnystérieuse:

·"
Tres jolie présentation, gracieuse et élégánte. Le
< public aper9oit dans unjolL dé.c or de ,paysag.e, un
gros rochei;> formant caverne et .duque! s'écoule une
n-appe d'eau véritable. Au bout ele <'(Uelques ·instants
pn 'voi:t appara1tre elans la grotte une téte ele femme
qui semble flotter elans le vide, puis au hout de
quelques insiants, la tete !=lisparait et se trouve rern-
placée par la tete grimacante de Méphistophéles.
Ce joli true se fait de deux manie1;es décrites et il
nous suffira d'y I'eJl"VOYeI'. nos lecte~rs.
D'abord pa1' le simple true eles· spectre~. Une glace
dl'oite, pla.c_éedans lagrotte,re.flete la tete dela femme
placée elerrih'e le rocl:ier. Un voile noir placé sur
cette tete la fait hrusq~ement apparaitre e~ disBaraitre.
Le person.nage ele Méphistophéles pren.d la place
.Sous le couvert du voile noir et ·apparait lorsque ce
voile est enlevé, de nouveau.
La deuxieme maniere est d'employer lemoyen de
la métempsycose. La premiere tete véritahle est
éclairée peB. a peu et apparait dans la grotte . Elle est
entourée au début de voiles de .gaze n~ire que l'on
enleve suc.cessivement au fur et a mesure que la
lliluiere est donnée, puis par réclairage de la tete de

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LES -GRANDS :rnucs

l\íéphisto· et ·r extinction dé la lumiere sur la téte· de


femme, la transfármatiorr-se fait insensiblement. On
peut, par les . deux inoyens, mul,tiplier a l'in:fini les
ap·par-itions, soit par écha~gebfusque dans le premier
.cas, soit par effet de füsion dans ie second . .
Quelquefois, au móyen d'un appare~l de projec-
ti.on, on teinte la nappe d'eau, ce qui ájoute beaucoup
au~ gracieux dp. true déja fort jo-U par luÍ-mem~.

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DE LA PilES'l'IDIGI'fATION.

PARTIE L

Parti e ! - Vuc d 'enscmble.

Cette illusion, . appelée en Amérique et en Angle-


terre Gone ! ce qui signifie Allez ! est tres curieusc et,
avec des moyens anciens, clonne ün -effet nou veau.
Voici comme elle es t préscntée :

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·' /
250 LES GRANDS TRUCS

Un éch!'J.faudage, en fqrm~ de pyramide, se trouve -


· sur la scene · (Voir la gravure). Da11.s le milíeu cie
cette construction
.
tres. a jo11r, formée seulem.ent de -,,.,
quatre montants avec trav.erses et deux jambes de ~
force, se trouve .une traverse ~upplémentaire p_o rtant
deHx crochets. A ces crochets, sont fixées des poulies
et des cordes, et l'extrémité des cordes a"Qoutit a un ~
manivelle .p lacée ~ QOrtée de ia·maiú de l1explicaleur,
sur un des montants de f8.ce. Une dame eilfre su.r la
scene; on expliq~e an ptil)lic, sqi~ que 1a peine de
.l'.'électrocution -va lui e~re appiiquée, -soit que sa dis-
pa,rition va etre co¡nmandée d'une fa90Ii magiqne :
le mode de ,présentation ne fait rien a l'affaire. La
·clame s'assied sur une chais·e qui est placée sur le·
plancher de la sceí:J.e,~i µs te ·ªu 1:nilieu ele- 1,échafau-
dage. Elle est liée sur ~etté chaise (reliée a des fUs
condu~teurs si iá. préseritátion est faite pour l'élec-
teocutio!f) et la chaise est accrochée aux oordes venal1t
. des pouiies dqnt nous avo ns parlé. L' explic.a teur agÚ ·
. sur la n1a~ivelle et, peu a péu, la dame .-§e trou ve
élevée a la partie supérieme de 1'échafaudage. Elle y ,
· est d'autant plus visible qu'un cordon- de l~rÍ1pes
élec:triques·circule-derriei'e les monla_nts. A ce mome~t,
il annonce qHe la dame .va, ou disparaitre, ou etrc
électrocutée ; il tire un coup qe 'pistolet et, subite- .
ment, la dame_disparait, la c hais.e tcnnbe par terre .
et il ne reste en l'air que les cieux cordages..
Cek effet surprenant 'est. . obten u de la rnani~re
suivaJ'l'te:
Entre les deux traverses .qui 0existent sm' ' le
, devant de l 'échafaudage, est placée une glace sans
tain, qui e~t inYisible et laisse parfaitement voir la

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DE L Á P RÉS TIDIGtTATlON . 25 1

dame hissée sur une chaise, grace a l'éclairage élec-


lr~que circulant derrih'e les montants de l'échafau-.
dag·e . Au moment du coup de pistolet, les lampes sont
éteintes brusquement; la 'glace form e immédiatement
écran et cache fa dam~, mais, comme il est n écessaire
pour l'illusion, que le spectateur n e devine p as cet
écra:Jt_, hl terpos é entre son cei1 et le sujet, il existe
a.u plafond ele la scen e un fau x échafaudage, placé
dan-s l'inclination n éce¡;¡saire et qui se r eilete dans la
gface, avec les cordes et les poulies, completantpour
l'ceil du spectateur ce qui est caché 'ele l'échafaudage
véritable .. Nat urellem ent: cette fa~sse consLruction
obscrire jusqu'au coup de pisLolet, est éclail'ée b ru s-
qqem c.rit au moment ou l 'autre est plon gée dans
l'ohscudté. L '.éclairage total de la salle doit etr e r ela-
fivement modér é, pour que la glace r empliss e parfai-
t ement son r óle. Mais, dira-t-on, la chaise qui tombe,
d 'oü vient-t-elle? C'est la chaise véritable qui es t
munie d 'un faux sicge et dossier , fo rmant simplement _.
un arrgle droit et invisible pour celui qui n 'es t · pas
prévenu. La ·clame n'es t fic elée que sur ceLte fau ssc
ch aise et , au moment ou elle va e tre élevée en l'air,
d 'un mouveínent tout naturel , puisqu'il es t in stinctif,
eJle se cramponne au siege, serrant ainsi la ch aise
-~ véritable qu'elle enleve avec elle et qu'ellc hh:h e au
coup de pistolet, restant. assise sur la fauss¡:;, tl 'ou elle
ne p eut tomber puisqu'elle es t ligottée.
On a essayé de construire ce true en m ettant un
écran a r essort de' la couleur du fond de la scen e, . a
la.place de la glace . ·La dame cst en ~ífet cacb ée aux
:y eu x du public, m ais le r este de l'.écha.faudage égale-
m ent et la simplifica~ion n 'est p as h eureuse .

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LES GRí\.NDS TRUCS

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\ é.>./?7/./,;1/1710 ..,
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Partie ! - Dlspositif de -l'illusion .

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y.-

DE LA PRES'UDIGITATION · 253 ..
Nous avons nous-meme modifié ·ce true dans sa
pré'sentation, e~l enfermanf la personne . qui doit
disparaitre; dans vne cage ~orée, qui, apres la dispa- •
rition, reste suspendue, mais i:;'ouvre gracieusement
et~'épanouit, en forme . de.tulif>e- Avec eette forme,
le true a été présenté sous le nom de l' Oiseaii B leii .
La clame avait un briU~nt costume . et l'é.cbaf'auclage
revetait une. ornementation élé~·ante en rapport avee
le sujei.

.,

.-·

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• LES GRANDS rnucs

L'Arche de Noé
..

! ;

o
Archc d e Noé. - Figúre explicative.

C'est- une illusion américaine :assez irrtéressante,


parce qu'elle n'exige pas d'install.a tion spéciale et
qu'au hesoin elle peut etre préscntée dans . un salon,
sans trap-pe et sans miroirs .
L'opérateur rappelle l'bistoire de Noé s'enferrnant
dans l'arche ·et sortant ensuite intact sur la terre
l'avagée par les eaux du déluge. On apporte une sorte
d~ construction r~ppelant l'arche et on la · place sur
des tréteaux qui se trouventla 11 par hasard, au milieu
du théatre. L'opérate'ur commence par prouver que

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PE LA PRESTIDIGITATION
..
son arche ne contient rien. Pour ceh!, il rabat les
parois de devant, de derriere, ainsi que l!! poupe ¡:it
la proue du bateau (Lé!- figure · schématique indique
en pointillé l'emplacement des parties rabattues).
A pres 'que t<;mte!'l pes piec~s oht été abaissées, les
.spectateurs voient clairement le toit supporté p¡ir des
piliers de charpente sans entourage, .n e pouva~lt rfon
dissimuler, les poupe et proue sont remises en place~
les panneau,x relevés et l'arche reprend sa forme pri-
mitive; On place alors · dañs le couvercle un large
entonngir ; dans cet eiitonnoir sont , ver~és phi-
s~eurs seaux d' eau qui, s'ils ~e rempl1ssent pas rarche,
doivent cependant ' faire un volume considérable . .
L'opérateur plongeant ia rnain da11s J'une des fene-
tres, sort, f[e l'a.Tche qui devrciit etr.e vide, quantité
d'animaux de toutes sortes qui ne soiü I!Ullen1011t
mouillés par le déhige en ,miniature queTon vient de
ver~er. Tol,ls ces aniiuauxremplis!;leut l¡i scerte, vont, _
viennent, volent ... , et surtoqt _étonnent consi_déra-
blerp.ent le pub~ic qui iie peut se rendre compte· d' of.t
sort cette ménagerie, puisqu'il a constaté tout al 'be-uré
que l'arche etait vide. Mais, ce .qui met le comble a
son étonnement, c'est l'ouvertµre du panneau de
devant par le pre's tidigitateur. Celui-ci rappelle que
l'arche ne contenait pas que des animaux, mais qu'il ·
a servi aussi a sauver des eaux ' d¡:i.s personnes
vivantes. Le panneau éta~it abattu,on voitquel'arche
'ne contient pas vne goutte d'eau; mais on apcrc:oit
dedans une jolie personÍ1e qui remplit l'aI_'che en
entier et dont jl est impossible ·d'expliquer l'appari-
Lion autrement que par maléfice ou sortilege.
NQUS allons faire coúnaitre ce sortilege bien sj.¡,nple

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, '
256 LES GHANDS TUUCS

quana Ón '1e ºco1Ínait, mais bíeri"ingénieux et dilfic1le


a.deviner quaiid on ne le cói:i.nait pas: . .
- ' Le trae ele l'arche · ele Noé en ci:mt~e11t tTois .
D'abGl'cl celui ele l'eau versée; il est renouveié d'une
' yieille éxperienc·e · de l'ancienn.e. presticlig:_itatü:m, « -la
Cnis ine fantastique », dans J'aqueíle l'o.p érateur ver-
sait dans une ni"armite une gr.ancle quantité d'eau .
. Ce-tte eau sortait invisiblement; au für et a' meslire
cln ' 'ersemen.t, par un concluit ménagé dans -le tré-
piecl soutenánt la marmite. leí le fnoyen. est a peu
pTes le · meme." L'entonnoir-placé dains le ·c ouvercle
el.e ~'arche, s'emboite dans un co:riduit_clissimülé dans
c·e é911vercle et a:boutissa.nt a un tuyau qui suit l;un.
eles montants, puis le fond ele l'arc;he, et enfin l'une
eles branches d'un eles tré1ieaux. Quancl on apporte
l'arche, les tréteaux sont · déja sur la · sc·ene, et le
tuyau passant par l'un cl'eux tra:verse le plahcl!er et
débouche dans le dessou.s . .Le · bout du tuym1 fixé
clans l'arche dépasse un ,peu.. le planoher ,, et quancl
on pose cette arche sur les t.réteaux, . on fait entrer
cé bout clépassant dans le tuyau un peu plus gros
comme cliametre, ·clu tréteau . L'eau versée a pleins
seaux dans l' entonnoir s' écoule clone facileh1 ent sans '
< • '

;
laisser de trace: ·
' Quant aux animaux ; ils so11t contenus clans les
deux pointcs qui ·sont deux véritables-. cages, mai'l
qui pour ·le public 1lgurent la poupe et la proue de
l'ar~he. L'opérateur, 'passant le bras ·par les fenefres,
les y prend · facilem7nt, et il est du rcslc aidé dans
son . qpération par la dame qui" app:n~aitra tout a
l'heure et dont _~10usallons expliquer la venue mysté-
rieuse, clou de c·e tte illusion . Si l'on se repórte a la

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DE ·L A PRESTIDIGITATION

figure on c0111prend que la dame est attachée sur la


partie intérieure de la, paroi du fond. L'opé.rateur,
~voris-nous dit, aba~ les paro~s pour montrer le vide
de l'intérieur, mais il a soin de rabattre d'abord la
paroi du fond, sur laquelle la darrie est attachée. Les
pointes empéchent les spectateurs placés de· cóté de
pouvoir apercevoir la· personne ·dans le mouve_ment
tournant du panneau. -La paroi de face est ensuite
abaUue, puis les deux pointes. Noüs n'avons pas besoin
d'expliquer que des portes ferm~nt ces deux pointes
et empechent les· animaux de s,en aller. Apres cons- .
tatation du vide complet a l'intériem' de l'arche, la
rnanreuvre contra-ire· est effe~tlíée pour reconstruirc,
c.' est·a-dire qu'on releve d'¡ibord les deux pointes,
puis la fa<;acle, et enfin, a l'ahri des1 regards indiscrets,
le panneau du fond et la dame: C~lle-ci déb.oucle. les
courroies qui la tiennent et aide apa!sser les animaux,
puis elle prend une positiop_ gracieuse · et .attend
l'ouverture finale de la paroi du devant qui la fera
apparaitre, aux yeux stupéfaits du public. C'est la
une illusion intéressante et peu connue, destinée a
tÚre souvent présentée.
Dans un salan, les trétea'ux . sont apportés en
meme temps que l'arche, et l'épisode de l 'eau versée
est ~upprimé; car non seulement .il serait difficile
cl'établir le tuyautage nécessaii:,e, mais le maniemenL
de plusieurs seaux d'eau se fe~ait difficilement sans
a~cidents regrettables sur les · tapjs.· Le true ne
né'cessite ?-insi aucune installation préalable et peut
· se-présenter
.. .
n'importe oú. ·

.,.

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258 . q -,; s GRANDS TRNCS.

. " Orchestre sans rrmsiefens

Q'e~t un true q.ssez curieqx pre§enté par le presti-


digitateur améric¡¡.in l(ell51-r, Bien que peu compli-
qué, il produit \l.ssez ~'effet. L e- P.Q!ll p.rimitif 4u t:rv.c
est Cassada propaga'[l,da, mais. on l'app,elle a:~ssi
r Orches-tre sans musiciens et le Cabinf!t spitite.
Quel que spit le titre q1J.' on lui dpnne, v:oici sa pré·
sentátioii.
. Le prestidigitateur fait co.nstsiter nue la scene est
p.b§ohup.ent vide ~t pou¡? 9ter tp_ute idéede communi-
. pation avec l'extérieur pour son expértence, il place
au milieu de la scene et parfaitement isolées, qeux
phaises SJH le§quelles il pose tqie . grande plq.que de
cristal. Deu:x aides appqrtent alQr~ ,une petite armoire
plus .ou moins lµxueuse, aiai!t des climensjons tres
rest:reintes, car : on lui do~1irn gé.né:r¡_i.lewin;t m1e h¿¡.w
teul' de un metre sur 90 centhnetres de large et une
épal.sseur de 3o centimetres. Cette armoire, sup:p.ontée
d'un petit frontQn, peut etre pllJ.S OU ffipins. décQrÚ, ·
niais le meilleur e:íl'et est d.e la hJ.quer (')n blq.nc ¿¡_vj'.lc
Qrn.ements rouge· ~r or. U ne .fois ouverte, l'j:p.Jéri~-q.r
apparait garni de·s.oie voy ante rqµ.ge, plissée et main •
tE'.nue par des baguettes dprées. l./opé.ra~eur fait
constater que les dimensions A.e l'arptoire ne p.er-
mettraient pas <l!'l cacher une pe:rsonn~ et qe plus
,qu'elle est completement vide. Cepend;;i.~)t, il pla~e
dans l'armoire üne ardoise vérifiée par le.public sur
laquelle il écrit tlne question a la craie,, question

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DE ~A PRESl'IDIGITA'l'ION 259

posée par -qn spectateqr. 11 ferrq.~ les . portes et les


puvran~ :r,resgue aµssitot il moiitre que l'e~prH il
réppn!fµ !'!-u p.os de rí!rdoise. Pn- troqve ~g¡iien1ept
~llr l'é).rqpise, ¡e toral d'u~ie q~ldition posée p¡ir li:i~
spectateurs, les points de deux M~ jetés, 1 norn
q'qµ~ carte choisie, etp. Les expériences de ce genre
v~ri~rrt a l'infipi et no-J1s ~1e les énumérerons P~ h
touies, laissant 4 nos lecteurs qµi v~ud+ont pr ~ s ~ntef
e~ true, le. soin de les rechercher. eu~-memes s»ivalit
le~ drco:q.sfa11ces. Puis , pour terminer, on place dam
¡'~rmoire bi~n en rang; partant de droi~e a gauc4e,
' m1e cloche, un tambourin, u:q. s~fflet , etc.; et l'Ofl
feFn1e ies portes. Quand elle's smit ouvertcs de non-
.ve¡¡.µ, 'le~ o~)jMs :;;offt tqujours qaµs le µ!µme prqre,
p1ajs íle gé).J.lCQe a droite. O:o. referme encare les P,or~es ,
-P~ l~ s · instTJ.rnlents de musü1ue s~ rrw p ent ~} jq'ij~r. J~ i
pn OliVFe, les instnHrµen ~s sont toµjours ~ lew .Pl<}Pf·
G~He Jll!l-nife ~tatjo11 ~le l'esp,r it ipvisible ~e :r:eJ.li;iuvi::!lp
nlµsie~irs fpis! · maj ~ s'arrete pp,ur pe mm fftliguer
l'~tten.tipn -des spec~!lteurs, PH}s s13 terinhw prysqt¡.~­
lJH'!pt, le!? jnstp_llll~flt~ ~~i1nt P,pµsc11l~~ et t8mJ:i¡:m t
hm~s rleTarmoice. On peut rierminer
i tMt \ l'-1.: l , 1 ' ·
en ch::irge::int
• 7't 1. '1" ~
11
J"i t
i t 1 , .\ l'

nistqle
1.1 , t rl
'' et
\
le mettant
~,
rlans
H-,· ,:i
l'ar.moire..1
Les nortes
.t' \ \
"l .. ·1
son1·
nrrr j

,~ peh1e t'er~ées n 1@ le cqup I a~t e~ ~i o:q. le¡; Pltvt'~


f.~P~4~me)H on voit le pi § tP.l~·t fuma1H~nc qre tPlJ-jpµp

a sa 11lace.
•f\ ~ ~·
Noµ,s avons
1 n, :--t ·t que
;..:i , 11
le Qhqi~ de ~ JUanifps~ l 1 • • i 1

tations de l'esprit é~aip µt i nµpµibp¡J~le ~; f:lH e1fet , H


n~ut ~~ep podµ,ire tous lf'.s. pJ1é11 01n~me~ ¡.¡.tt-cHmés ¡iux
.~ :=mrjts. PflT l~~ spirH~s ~e-ls que qécp-qpure cl\¡n pqJ! · e1~ ,
ei1 11l:ii;;~nt Ctl papier ei ci13s cise~µx , confePttpµ d,n:qe
cfgil-ret~~' pµ qQµnant i'~ l'esp,rit P.ti papier et íl
tabac, remplissag·~ ·d 'un vérre viµ.e, ~te., etc.
' . '

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260 . LES GllANDS TRUCS

Les lecteurs maintenant familiarisés av:ec fos trues


-
co1nprennenf que le rófe de l'esprit mytéi'ieux est
.
joué par un jeune enfant qui caché derriere l'armoire
est apporté en scene ave'C elle, . sans que le public
soup9onne sa présence. 11 est ·appuy~ sur une petite
plate-forme continuant . le plancher de l'armoire,
cáché. au public par l'armoire elle-mcme et r etenu
par des courroies. 11 cbmmunique avec l'intérieur ele
l'armoire et réalise les prestiges désirés en passant
ses mains au travers de la soie de tenture qui, nous
l'avons dit,est plissée. Ce sont ces plis qui dissimulent
les ouvertures longitudinales ménagées dans le tissu.
Comme il faut éviter que le poids de l ' enfant ne fasse
basculer tout l'édifice, deux fils d'acier invisibles,
passant sur des poulies dans le haut de la scene et
aboutissant a des contrepoids, sont attachés a l;ar·
moire. Dans ce cas, elle est déposée au fond de la:
scene et quand' les aides l'enlevent pour la mettre
sur la plaque de cristal, le contrepoids. agit et aide
en meme temps a enlever l 'édifice sur lá. pla.que. Un
autre true móins compliqué consiste a mettre sim-
plement sous la plate-forme qui supporte l'enfant,
une cale reposa:Q.t sur la plaque de' cristal et portant
le poids de l'appareil en avant. Dans le premier cas,
l 'armoire doit étre eri scene, par terre, au lever du
rideau; dans le second, il est possible de l'apporter
dans le courant de l'expérience. , -
On peut aussi la suspendre avec deux cordorts
visibles faisant o:rnement et terminés par des coiitr~­
poids extérieurs, qui évitent de laisser deviner le
poids de l'armoire. C'est cette derniere combinaison
que nous préférons.

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DE LA PRESTIDIGITATION

Le Vets a Soie - La Cible diabolique

Cette jolie illusion a été présentée a Paris par


Bualtier de Kolta, mais elle est, ·parait-il, de l'inven-
tion d'un fabricant anglais. Sa prése;ntation et les
moyens employés étaient nouveaux, ce qui donnait a
l'expérience beaucoup d'intéret et d'originalité.
L 'idée a été reprise aussitot · et a donné lieu a plu-
sieurs autres illusions du m eme genre, comme nous
le verrons tout <\ l'heure.
Le prestidigitateur en entrant en scene fait pose1'
un long galon plat qui traverse le théatre et qui
repose sur deux poulies posées l'une a droite et
l'autre a gaucJ:ie . .A chacune eles extrémités du cordon
sont attachés deux poids (poiels en fer, sac de sable,
etc., au choix). On apporte alors un grand cadre formé
de quatre planches. Ce cadre a environ 1 m. 3o car1•é
et il est recouvert, du coté du public, d'une simple
feuille de papier. Apr es qu'il a été examiné, il est
déposé sous le cordon. Ce dernier est tiré vers le sol,
passé dans deux croch et s :fixés au cadre et, de son
propre mouvement, grace aux deux sacs ou contre-
poids, remonte, entra'inant. le caelre.· Le prestidigi-
tateur raconte l'histoire du vers a soic et ele ses
transformations. Quand il explique que le cocon se
forme , qu'il est ovale, etc., etc!., il dessine sur le
papier la forn:i e d'un cocon. Immédiatement, le papier

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¡.,.,._, __ ·-· • __;,__

se creve a l' endroit du dessin et un énorme cocon en


soie jaune d'or'apparait au travers du ·. papier. Puis il
cÓntinue son explication. "Le cocon alors s' ov.vre et
laisse voir le papillon, c'est-a-dire une femme .vetue
.4'un· fort jq~i cost~me féericp1e. Bualtier, po~·~ fair.~
cetle apparition, descen:dait le cocon sur un trépied.

'
•-·

T.·1
-~

, '

Le Vel·s il Sbie. - Le cadrc vLt de Clerriere.au momeíit cic l'acc1,ocliáge


et de l'arrivéc du coco n.

Le point iHipbHaht du true est le galOíi qui tra-


-Vei;se la scfa1e et qhi par sa t'ragilité iie semble j:las \;
t)8U. dir su¡::lpbrtbr· ie pbicls d'une p erso±iiie vi-\raMe.
El.i éffüt; ce1a serait iúipossible,. lhais deux autres fils
d'acier, invii:libles a petite distcl.nce, vierlnent dii
platOnd et ée sbiit éux qui, grace á des conlrepoids,,
f'ón'.t le tirage néces~aire-. Le cocon, dél.ns leqtrel est la
füifiie ét qil'i' est tiii. vérith.l:ile amf de páques, est

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DE LA PRESTIDIGrTATION 263

pbtlsge : tl-ü :·dessbus· au -i nomeht oll lé cadrt;i . ést


pbse ·a ·ter re :s· tls le -éd1'dbn. Eri ineihe ·te1nps qlie le
caclre, Je · pN~stid1gi-tatetlr aecroche lci -0ocoh et le fütit
se th:niv~ sdülevé: Quai1d ie .papier-dbit etre cr!wé,
ltl personrle. pl~eée· é:lah~ le cbc0h buvre ú.n petl ie
cfurivercle dé coté et -celtii-ci appüyant sur le papier.,
le bNive e~ apparait. Qi.üind le papillon a.~o:J;l tour
doit etre vü, ·le couvercle est ouvert complelement,
finit de e-rever le papier et le . papilkm .est visible a
l'intérieur. ,
Tel est cé true ingénieux. :Le sehl écueil est .le
'Systenie des fils dits invisibies, qui ne le s·ont pas
tbujours'. No'ris l'avons mbdifié et perféctionné pour
taus les true;; de suspensioí1 dont il va etre question
pa1' ün cordon de fil ou de coto1~ - qui, apres avoir
été examiné par des spectateurs désignés, est placé
de maniere a traverser la scene et les décors ele
co té, les contrepoicls, 'ainsi qu'il est expliqué au
public,' é.tant. extérieurs . .Ces contrepoicls sont clu
,reste montrés, et la tnániei'e de les nouer auxbbuts du
cordon· est détai~I6e a l'assiiitant qui se reth>e pour .
accompli~ l'ordre. Le cordon est creux et á l'intérietlr
peut ctrculer un fil d'aci~n qui supporterait un
poids. bien supérieur a cclui qu'il doit enlever. Quand
o~ examine le cordon, l'acier n'y est ·pas, il n'y est
conlissé qu'apees. Les contrepoids sont bien accro-
chés dans la coulisse, mais ils sont beaucoup plus
lourds que ceux qui 011t été examinés pa1' le public.
Pour .faire monter le' COCOll a la hauteur . voulue et
l'accrocher derri.e re le cadre pendant que celui-ci est
aterre, nous enfermons le cocon dans une monture
ou demi-gah~.e en forme de coquetier sans pied qui

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LES GRANDS 1'RTJCS

le tient droit, l'ame:µq.nt au point voulu sous les cro-


chets . Le pre~tidigitateur accroche ainsi sans tatonne-
ment les crocl_iets dq cadre _e t ceux du cocon.
Dans le meme or(ire d'idées, _nous -signaleron~ la
Cible diabolique ou mystérieuse. Une grande cible
est présentée a"Q. public des deux c_otés, puis soulevée
au moyen de deu~, l~8'ers cordons. L'opérateur-essaye
son adres~e aµ revolver sur la cible . . L_e premier
_coup marque e~ noir·top.t pres du centrt;i,, 1~ .second
fait ouvrfr la ciple qui se transforme en: une- ét_oile
brillante ·.au mijieu de -laquelle est une f~mme. Le
tr.uc est le mell\e·; -1¡}' femme seule s'ans cocón, s'ac-
croche a la cihle au moment de la _montée. Quant ~u
_tro-µ formé soi-qisap.t ,par la halle, elle appuie sur-u_n
ressort a un poi_p.t :fil~· Ce ressort ere ve le .papier en
.rond et rentre, · lai!ii~ant l'empreinte d'une grosse
halle. Quand le ;mqment est .arrivé, la fomme placée
_derriere la ciblf.l' ouyre un taquet e~ -les hra:nches de
l'-étoile, pousséés PíJ.P des !'essof ts, s'ouvr.e nt, la lais-
sant voir au milieu d'une draperie qui éta:_it préparée
et caché e derrip11e la cible et qu' ene·a eu le so in d' at-
tirer a el-le.

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DE LA l'IlESTIDIGlTAT!ON 265

La Cage d'Or - Le Nain jaune .


Le Valet de Trefle

· ·Pour terminel', nous .allons parle1' de ciuelques


expériences dont chaeune est un ..composé de plu-
sieurs trues décrits ·dans ce volume . Nous y re1wer-
rons lorsque hesoin sera. Nous aurions pu nous
disperiser d'en parler et de les décrire, mais comme
elles sont íngénieuses et de bonne présentation, nous
sommes . amené ' a les donner comme exemple de ce
que l'on peut faire avec les trues décrits dans ce
volume. En effe~ tout true est susceptible de perfec-
tionnement ; dans bien des cas, il n'a pas rendu son
maximum d 'effet, et souvent on arrive a des résultats
extr_a ordinaires en eombinant plusieurs trues. Le
public est alors completement dérouté dans ses
investigations et cJrnrmé par la suceession d'illusions
qui lui est présentée :
. .
La Cage d'or, appelée aussi Mystere' ou Enigme
Louis XV.
Sur une estrade a jour et munie d'un_e plate-forme
tomnante, on cotjstruit devant le public une chaise a
porteurs, en pla9ant le panneau de fond , le siege ,
les deux cótés, le devant et le couvercle, puis on
- '
fait tourner la ehaise sur l'estrade, elle est vide, mais
quand on ouvre la porte, il en sort un jeune mar -

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J,E S GRAND$ Tn uts

quis en costume Louis X\ , perruquc poudrée, etc.


Une trefi grande caisse est alors apportée. On en
sort une cage ou plutót_un joli coífre peint et doré,
muni sur les cótés de stores ele soie et c;lessus d'un
couvercfo . Le petit marq~-gs monte dans le c.offre au
moyen cÍ'une écheÍle, mais conínie il i:ist 'plus-,grancl
que le coffre, 1'01:iér:it~u1; i'ehgage á se tenir a g:enoux
dedans, ce qu'il fait . Puis les stores sont haissés
devant et sur fos cótés . Pbur rendre •l 'expérjence plus
curieu¡:;,e, ou retir~ le fond de lá caisse sur laquelle
est.le coffre, De cette fa9on elle est entierement "it
jol;J,r. Sur le ceiffre le C)ouver~le est rabattu et pour
cela, le jeune marquis est obljgé de haisser fortement
la tete. Un coup de feu est tiré sur fa cage et 1!3 store
d_e devant relevé, elle · est vide! l'enfant apparait
dans_ la salle. Comment a-t-il pu t)asser _jp_áp{{rQu
p.uisque la caisse -en dessous du- coffre est _entiere-
.. ment q. jour?
_- Poui' apparaHre, Je true de la chaise a porteurs que
nous avo11s décrit est empfoyé; ' po~r cijSpa1'aitre, on
se sert du mern e moyen inversé que nous :avons
eu f!_ussi l'occasion de voir plw;ieurs fois, é'est-a-cU're
qu'é tant dans la cage, iL sort par le panhenu d'a:rriere
et se glisse derriere la caisse. La, il se cramponue au
pan~e~u ; et quancf ÚJpé1'ateiil' faü enle-\rcr le pan-
neau on enlhe naturellement le jeune mai'qni s en
ni:cihe lemps. Le panneatl cst place le lóhg dt~ la
coulisse ' ou dtl décor, et il h 'a plüs qu'a s' ii. aller
reniHtre une p erruqnea-\raütcl'appa1•aÜre dans la sall e, .
car la siénn e es t restée accro chéé a · un potte-1irnn-
t~au a 1;essort placé dans la cáge, afin .
cp;te
1
le -public
l e crni - toujours lá . Un simple ñl aboritissant :1 la

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DE LA PllESTIÍHGITATION

60tllissg peHnl:i-t de ddlihé queÜ:JU.es rhoüvemeiitt1 a


cette pfarút[üe stlns tete et de ltl faire r ehtl'ei; co.m-
1_jlete1rieht c_thantl le bolivercle doil etré fei'mé.

· Le Nain jáune. ~ Tres jolie illllsion, pi'eseiitée


tlÜisi ·qUe cei1e áecHte ci~dessus au théall•e R8hert-
lioútlÍri. Le Nairl jfüiiie, Í'~vélii du cbstlime hiacii-
Horiiiei, a.pparaü d.a11s une caisstl viP.e · cdnstrtlite
tievii.ilt · les spectateilrs.' ~nfermé sur ifoe esti>ade
tie:Hiere u11 pa.ra'lirent? ii tlisparait trlstarltané1nent
pom; ·apparaltre Uans une éi1orm e valiSe phicée sur
u
Uhe hüne. b11 apporte i e . caisse du amfoh1e. Hcle,
núlhie ,d e pbighée~. et, ali moyen d'une poulie et
éi'iirl . bable, . di~ ia hisse 'aü-clessus de 1a tete des spec- 1
taiei.il's. L'enfai1t ~s t repiace dails 1J_n a:ut1;e pa'i'a;vell t
fdfüné tle t)atinea.ux isoles. 11 en dispartlit de. nou-
veau pour appa1'ait11e tlans l'armoire placée au"dossus
de ia tete des spectateurs. Toute ceHe série de com-
. i:linaisons ne peut étre súivie que par tJ.ueltjU\ut hief
aü ct1hfimt de tb1is ies trues usités. P e pltis, elle est
entreB:1~lce d'expéflences' dé P~'es titlfgitallon C.(l e
íibtls h'avon~ p as sighalées e t q lii ajtmtent tt i 'cinclie-
vettl:ltneht, I1 rtdds suffira de dire clue ce tHic se·füit
1

piH; les h10yerls aéja cléeeits de iiAr che . tle Nti \


éiU i uhe intlien, l 'Erifant é·htj_:ibré , ti'Evocation, et c.
1

il est d'une rát·e iHgériiosité et arl.1hse heaucbup 1 s


speclai<mrs · g'il est cdí1duil aYeC brio et natmélle-
iHeiit sans trrtbni1ed1enis.

Le -Valet ·dé trefle. - Uí1e g·rartde planche


t eifite .Cohime une eible est r etii'ée
d'un sac, tburnéc
el H~toi.m1ée phis suspendHe á des pbülies e t enievée.

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L ES GR ANOS 'l'RUCS

On tire sur cette cible avec un pistolet contenant le


valet de trefle ; la cihle , s'ouvre et le valet de trefle
appm•ait en .chair· et en os. Ce meme valet fait appa·
raitre entre ses m·ains différents objets escamotés pa1•
le prestidi gitatem~ , bien qu'il soit i~olé sur une estrade.
On l e recouvre d'un panier en fo1•m e de ttlbe. Un e
planche est glissée sous ce panier et le tout apporté
sur deux tr ~te aux . Un jeu de cartes dans lequel une
carLe a ét é choisie lui est ,passé. Son ])onnet lui est
r etiré pour qu'il soit plus .libre de ses mouvements.
Tout a coup l e paniel' ou t1:1be d'osier est r enversé .
L e. Valet est disparu. 11 apparait immédiatement au
fond de la salle. Dans la cible on ·1;ecunnait le . true
1

du cocon ou vers a soie, l 'estrade a .u ne gPande ana-


logie avec différents trues a dispaL'ition,, entre aut res
. le coffre-fort; une seule chose doit etr~ signalée var-
tim¡lierement, c'est !e true de l'appor t a l'avant-scen e,
sur deux tréteaux, du .panier t ubulaire . Quand la
planche est posée devant le panier, on ordonne au
va'i et' de t r efle de pousser le panier e t d'avancer sur
la pl~nche . Cette manreuvre n 'est pas 'faite par lui,
puisque le panier est vide et qu'il est partí. Mais l 'il-
lusion es t parfaite et p ersonne ne peut croire que le
paniei' soit vide. L e true. du bonnet qu'on lúi prend
et du jeu ele cartes qu'on lui donne complete l'illu-
sion . C'est, cr oyons-nous, M. Mélies , l'intelligent
directeur du t héatre Robert-Houdin , qui a combiné
les trois illusions que nous yenons ele décrire (et bien
d'autres dont le O.étail nous entrainerait t1•op loin).
Quel dominage, a notre avis, que l e théatre Rob ert-
Houdin . ait délaissé la pr estidigitation et les tl'Ucs pom·
abprder le cinérnatographe ! L es vues sont tl'Uquées

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DE L A Pll ~ S'l'IDIGIT ATIO N

c'est vrai,1 mais pour nous, prestidigitateur, aimant ·


notre art pour lui-meme, ce n 'est p as la meme
ch ose.
Tous ces grands t rues que n ous venons de décrire
intéressent vivement-le speq tateur, grace a la multi-
plicité des illusions successivemen t présentées. Cela
compase une sorte de piece de t héatre fantastique,
entremelée d'expériences d e vrestidigitat ion, . qui
forme un spectacle varié et complet ..
11 en existe bien d 'autres· que nous aúrions pu
énumérer, mais ·cela n 'aurait plus le meme intéret
et n 'aurait fourni que des r edites .
Ges exemples donnen t une idéc de l'cmploi que
l ' on peut faire des grands trttes· en les mélangeant et
en· les faisant se succéder dáns une présentation
unique, mélangée de prestidigitation lorsque l 'opé-
rateur est capable de le faire.

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La Tent~ rnag¡quf

C'est plutót un accessoire qu'un true, mais Iious


devons Ie signaler a ·cause de son utilité. A premier~
vue, c'est une simple· tente élégante eil coutil rayé ·
c{ui se monte si onde désire -devant les spectateurs
au moyen el~ bambous et de tubes de cuivi'e, ou qui
descend touté h1ontée du haut du théatre, grace ·a ux
quatre anneaux· dont eÍle· est -munie, mf encore qui
se trouve en scene auTmoment du lever dti rideau.
Elle comporte une ouverture .du cóté .du public, des
. 1
poches secretes pour cacher des oJJjets et une glacc
dans le ha~t comm c dan,s les armoires pour fC)rmer
une cachette. Une onverture est ménagée dans l' éto:ffe
du foncl. Enfin elle est faite pour aider tous les trues
possibles. Commc nous l "avons dit, e' est un accessoire
pour tous les trues et a ce point ele vue nous trouvons
inutile l'acljonction: de la glace qui l 'alourdit inuti·
lement et lui enleve l'aspect léger, flexible ~t sans
préparation que clo~t posséder une tente simplement
destinée a servir d'écran .

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DE LA PilESTIDIGI'J:A!l'ION
' ''

Les Nafüs ~rotes~ues


Marionnette~

~f.is.
:q.¡¡.hi.s g-ro~esqucs, les nq.ins vivan~s , les. fa11- ·
tqclwi;;,. les bpbinoscopes, etc., ont toujours un- grand
sµ ces ~ - Le true: e~t s impl~, si simplp qu'il n'y en a
piwr ai:q.si girep,as; mais con].me grace a) ui : on pcut
dire des monologues' des duos meme ü'u .cfl anter des
cJta:q.sgp.nett~s autrcment qu'en habi~ uoir, iL plait
' ' I· j
cnorm(:lmen~.

Surl¡:t scer¡.e se trouve up.peLitthé,átrcplus·ou¡noin.s


rich,c1rn:;nt déporé et de dimens ions Yariables-. La
g~an~leµr la meilleurc est de I rn. 20 de largc sur
I ;¡uetre· co mni.e ouverlllre ele rideau. Ce i:ideau ~e
le~rc e~ qn <:¡.per¡;:pit 11~1 p etit pcrsonnq.ge de quarante
cep.Lin~etr~s de haut avec m1e tete vivante; il sprnplc
CJll-P ce corps minuscule appq.1' ticnt l)ien ü la tele; il
vi~, Hgesticple, il danse, et, lorsquc la Lete iwrle i il
f¡iit lR} s les ¡nouvep1e11ts ~lécessaires. pour a¡::cgm-
p,~g·ne:c la dictjon ; quelquef.ois peux pcrs_o n~1agcs
sqnt c11 sc~nc et ,¡puei1t ou' chantcnt un duo comiqu c.
Pol:r p,rése1f~er peª l~ains vivanLs, ¡a pc Litc scene
cst ~endn~ . <le noir f'.) t la pcrsomi.e ~lont la tc~e doit
fi g·urer celie du np.~n, passc Sll: tctp Bªr nnc. fentc 1le
f 6tqtfp. Pne autrc étoffe noh·e est tendµe derriere
p,qµr cachen ce c1ui pour+Jlit se vQif ~l e l'9uverl"!fre.
,á,.u ppµ fl~ p~ ne p,ersonne est pendp, ¡:¡.vec _u -9- ~rochet

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• 1
LES GRANOS TRUCS

ou avec une eravate continuant le costume, la petite


poupée nécessaire. Aux membres de cette poupée
sont accrochées des tiges de fer destinées a les fafre
mouvoir. Géiiéraleínent, pour faciliter le trarrsport,
· ces tiges qui foiit angle droit avec l~ .. corps sont
démontables .. Qµand la tete est passée par la fente,
ainsi que la poupée, la persoi:me s'empare des tiges .
et peut alors donner· tous les mouvements qu'elle
. désire. Quelquefois les poupées sont accrochées a
une barre transversale et la tete vient seulement se·
poser a l'endroit voulu dans une -échancrure. Dans
ce cas, les tig~s passent chacune daus une ~mverture
fi.xe etla manreuvre_est facilitée. S'il doit y avoir deux
personnages en scene, la barre a deux échancrures
et deux jeux d'ouvertures pour les tiges. ·
·, Rien u 'est plus comique que ces petits bonshommes
a tete vivahte, parlant, g~sticulant, se démenant.
Puisque nous parlons poupées et personitages arti-
_culés, nous dorinerons quelques renseignements sur
les· marionnettes. Géhéralément les marionnettes
sont mues par des fils tenus au-dessus d'elles. Tous
ces fils plus ou moins nombre-ux viennent abouti~ a
une planchette percée de !rous ~t c'esí en tirant sur
les uns ou sur les autres que l' on communique le
mouvement aux personnages. Le Ínéca:ni'sme estdonc
presque nul et c'est le doigté, l'habileté du montre-u r
qui donne plus ou moins l'apparencede:Ja vie.
Plus u~e marionn~tte est souple, plus elle áura de
· vi'e entre des mains adroites. Nous avons, derniere-
ment, fournf a un ·artiste un théatre de marionnettes
ayaut chacune un mhre de haut, ce quf est énorme
pour des marionn.ettes, car les füs s'allangent en
r · I

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DE LA l'J.lEST~DIGITATIO.N

conséquence, puisqu'il faut le.nr laisser, au-dessus de


la tete, ele l'air en quantité suffisante, pour le coup
d'mil, et la difficulté ele la manreuvre augmente. Ainsi
que cela avait été r ecommandé , ces marionnett es
étaient de véritables loques, souples, presque sans
montures; · entre les mains ele l'artiste, elles· ele'_'e-
naient vivantes et c'était tout a fait extraordinairc de
voir s'ani_mer ces étoffes sans consistance. D'autres,
au contraire, aiment mieux eles personnages assez
rigides; la manmuvre est plus facile, mais l'aspect
vivant est moins bien obtenu.
A cóté des personnages courants, il y a les per-
sonnages a transformation truqués, qui sont · nom-
breux, et on en invente toU"s les l
jours. .
La elécoration elu ~hétl:tr e eles marionnettes a fai t
ele geanels progres et l 'on réalise maintenant, dans
ce genre, des elécors avec éclaieage , changement a
vue que ne désavouerait pas un granel- théatre de
féerie.
La marionnette ne joue pas que eles pieces enfan-
/
tine's ; · on lui fait aussi rcprésenter eles vaudevilles et
eles coméelies. Quelques essais ont rneme été faits de
pieces sérieuses (opéras, sujets poétiques etreligieux).
Dans ce cas, on se sert généralement de personnages
bien moulés , bien habillés, bien elrapés, donnant
plutót la sensation d'une statue d'art qni aurait
quelques rares mouvements. Ces mouvements sont
obtenus par des tirages' manmuvrés sous la scene.
11 n'y a done pas de füs visibles; l'aspect de lti scene
et de la marionnette es t tres artisticrue; les gestes
rapides, saccadés étant supprimés et remplacés par
des mouvements amples et lents.

18

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


LES GU A..N DS TllU CS

~ous avons aussi construit des · marionnettes dcs-


Linées a former des tableaux inanimés comme les
tableaux vivants. Les mouveinents sÓnt ·alors donnés
par des articulations á frottement dur. La pose est
JlJOdifiée suivant le cas voulu et ne cl:iange pas pen-
dant le tableau .. Elle .peut etre changée ainsi ·que le
costume po.ur un autre .tab.leaú. Ces personnages se
font .géuéralement assez grands.
Quant anx. guiguols, nous n'avons rien á en dire ,
le true est co'n nu et chacun sait qu'on donne la vie
aux personnages en mettant l'index dans la tete, le
pouce dans un eles ]Jras et le granel doigt dans l'autre
bras. La seuie difficulté de construction est d'~btenir ,
un corps assez fem1e poUr que la .main y entre facíle·
comme dans un grand gant et :que ce corps soit
assez souple pour l'ecevoir les mouvements qui lui
sonl communiqués par les doigts.

"

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


DE LA PI\ESTIDIGITA TION

DANSE SERPEN TI NE
Man teau magique . - · Le Caméléon . - Le Mét al liquide.

La danse 'serpentine cr éée par la Lol.e . Fuller est


connue de tout le monde et nous n 'en aurions pas
parlé si d'autr es effets du meme genre n 'µvaient pas
été cr éés d'apres les principes de cette clanse . On sait
que le systetne consiste a tendre l a scene en noir et
.á projeter sur la dans e t~se, al.l moyen de boites á
lumiere, de~ rayons lumineux et eolorés ·provenant
de.diiférents cotés et changeaut contin uellemerit de
teintes. La danseuse p orte un costume sp écial , d'une
ampleul' extraorclin aire aux plis '1lnquel avec ses bras, e t
ineme avec de longues bague Uestenues a lamain , el1e
donne des ondµlations en vohües, en spirales, qui
accroch cnt et sernblent· aspirer et éteindre les rayons
lumineux cl'une ~oule ur . auss·i toL r emplacés p ar
d'at"!! trcs.
Suivant certaines modiil.cations dans les ondu-
lations dolilnées au ve tem e11t et dans la eoloration,
q1t~elque s figmes de cette dansc ont rcgu ltlll n om
spéci:a.J. ; la plus · rem ar qltable cs t la dan se du feu , .
dans laquelle au m oyen d'un appareil de pFojection
' .
et de vcrres mouvcment~s assez semblahles au d1:J?O•
malrope, on projeuc Sl!l.r la danseu se des- ílammes qui
semble~t montm~, se tordre uutour . d'cllc , l 'enve-
lopper , s;é tein dre au-dessus d'elle e t· recomrnencel'

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L ES Gl\AN D S - 'l'Il UCS

comme fer ait ~a flamme d'un immense brasier. Sou..-


vent -dans ce tte figur e et dans quelques autres, une
plaque de verre est placée sur la scene, juste sous la
danseuse, et des rayons lumineux qtú semblent la
traverset' e t la r endent bien_ plus _lumineuse sont
ajoutés aux rayons déja nombre~x de toutes les boites
a lmniere qui convergent vers elle, de l'avant-scene,
du centre et des· cótés.
Dans le manteazi magique, la clanseuse é:tencl son
vetement d 'une maniere plus fix e que clans la clanse
serpentine et un appareil de projection envói e dessus,
absolurnent comme sur un écran, les vues les plus
diverses, faisceaux de drapeaux, papillon, nuit
étoilée, etc. .
Nous n'en finirions pa~ si nous·. clécrivions
toutes les vues existant a la Maisorr Mazo pour
ce genre .d'attraction. Nous avons dit tout .a l 'heure
qu'il était n écessaire d'employer une lanterne
de projection, et, puisque nous parlons . de-)_a Maison
/
Mazo, nous sommes heureux de recommander tout
particulierement son appareil Helios-Thédtre que
nous avons toujours employé pour tous les trues
nécessitant une proj ection e t dont nous avons e u
toute la satisfactfon clésirable.
Le Caméléon differe davantage de la danse serpen-
tine : la danseuse n 'a pas de :vetement ample et n e
-fait presque aucun mouvemen;t. Son costume collant
re9oit une série de proj ections au moyen de l'appareil
disposé devant elle a cet effet, e t il semble que son
costume change de couleur et passe par toutes les
nuances de l'arc-en-ciel. Généralemerrt elle croise
·les bras sm la nuque et le verre proj eté est peint'' de

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DE LA PllESTIDIGl'l'A l'IOi'i

fa<;ion a n e nuancer que le vetcment. Pour obtcnir


le maximum . d'effet , il faut employel' un appa-
reil doubl'e et fondre les t eintes les unes dans les
autres.
· Le métal liquide. L'effe t ele c_e tte combinaison es t
consi_d érable. Lorsqne nous avons élé chargé de· le
mettre a la scene, voici cornment nous avons eil'ectué
la présentation. Une danseuse représentant un Satan ·
quelconque , faisait appar·a itre par un true du genre
de la cible mystér.ieuse décrit dans ce volume, une
. autre danseuse, entierement revetue d'un costume
ajusté formé de paillettes · d'or. Il la fait entrer daus
un peti.tréduit entierementnoir, clans lequcl se trouve
une espece de forg e. La cleuxi.cmc elanseuse monte
·s ur cette forge. ~a tan lui pose alors sur ·1es épaules ·
un long mantean form é ele paillettes d'argent , puis
iL actfonne un énorrne souffiet. Au ssitót, la elanseu sc
qui était immobilc commence ¡t remucr, le. mantean ·
argenté elevient lég·erement ~'osé ainsi que le costume
d01 é qui prend une teintC plus rougeatre, pui s la
1

teinte angmente, devient l'Ouge vif, et cnfm passe par


foutes les teintes connues ; ch aque mouyement du
corps communique aux paillettcs -des onelulaLions
et comme les p1 ojections sont faites avec mouvemcnt
1

de bas ei1 haut, il semble que l'on voit une, coulée de


lave ou de métaux de diil'érentes couleurs. Le"s spec-
tateurs sont · toujours émerveillés ele cc Lte illusion.
Nous l 'avons vu faire en r éduction, c'cst-¡t-clire avec.
un p etit mantean sur l' épaule, sans le granel mantean
et le costume qui nalurellement r evienncnt assez
ch er , et sans la mise en scene elu déJmt : cela étail
pitoyable et ne donnait aucün résultat.

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L ES GRANDS 'l'lU:J CS

. '
LES AUTOMATES .

Génét>alcment les soi-disant. automates ne sont


que des trues plüs ou moins ingénieüx; nous l'avons .
vu pour l 'Ecrivain, le J ouelir d' échecs, le J oueur de .
dqminos, le Moulin, mais il en est d'._a utres qui sont
véritablementmus p·a r des machines·et qui produisent
des mouvements cxtra011dinaires. Nous n 'en aurions
.• pas pa.Plé si a cóté de cela H n 'y avait pas un tmc
intéressant. Comme généralemeht ces automates sont
emplbyé.s pa1' les lwes tidigitateurs, .il est nécessaire
de leur faire faire quantité .de mouvéments diver s ou
· a point nommé. Ce't effet est obtenu au mayen de
pistons ou p ~ dales, qui actionnent · au moment voulu
telle ou telle partie clu mécanisme. ~a plupart de ces
au tomatés ont été composés par Rober t-·Houdin ou
sont reproduits cl'ap1 es les siens . Malheureuseme1tt,
1

sans cloute ¡:>at' économie, ©n ,en a fait qui, absolument


défoctueux, ne fourniss ent qU:'une mauvaise impression
et ne donnent pas l 'idée a celui qui'11'a pa s vu les ·
bons, de l'effet qu'on peut produire avec des
- appa11eils parfaits.
Parmi les rneillem's, citons en énumérant seul e~n ent
leurs principaux mouvements :
Arleqziin. On appor te une bo'ite, elle s'ouvre d'elle-
merne au commandement. Arlequín sort sur le borcl

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D E J,A PRES'l'IDTGI'l'ATIO N 279

de la boite, fait des exei'cices gymnastiques, siffie,


fume une cigare tte , puis r entre de lui-m eme dans la
bóite qui s.e r eferrn e. A n.o tre avis, c'e.st m1 des plus
curieux .
Le petit péitissier , appelé aussi le galant pcUissiér,
sort de sa maison e t apporté. au puhlic ce qui lui es t ·
demandé . 11 r end aussi la monnaie .
·souvent il es t truqué comme le Moulin de Haarlem
et clans ce cas p ermet de faire h eaucoup el' expériences
intér essantes . 11 apparait aux fen etres , fait du feu
élonton voit sort,ir. la fum ée par la ch eminée, e tc.
A iiriol et Debureau. Les cleux clowns célebres font
ele l 'équilibre sur une cl1aise, ¡mis des toms ele forc e,
ils fui11ent, ils siflíent, clisent oui e t non, etc.
Le gy mnaste au trapez e. Il n 'es t pas n écessaire
el' en don n er tin.e description: le n om seul indique ct!-
qu'il fait; rnais ce qui est curieux dans cet automate,
c'est qu'on le dé tach e de son trapcze_pour le montr er
au public-.

11 existe encm e plusieur s autres trues, ou qui sont


trop ·connus, tels les Harp es E oliennes, ele H.ohert
Houdin, le Coffre Loiircl, clu m em e, souvt:mt copié ,
la Danse serpentine, QU qui n e · sont guere ¡n'atiqnes
commc le 111iroir de Cagliostro , réali sé avec . une
glace platinée; cl'autres cn core que chacun combine
d 'nne faoon dilTér ente, tels que les Hommes de feu ,
ou bien quifont plutót pa1' tie de la macbineri e th éa-
Lrale oomme le P alanquin, les· Tables des Pilules du
cliable, e tc. Nous n'allongeron s p as inuLilem ent cet
ouvrage par leur deséripLion .

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


LES GRANDS TilUCS

Arrivé au bout de notre travail , nous espérons qu'il


sera profitable a ceux qui auront bien voulu le lire
avec soin. -Peu~-etre y trouveront-ils le germe d 'idées
nouvelles et de comhinaisons intéressantes. · C'est ce
' .
q:iie nous souhaitons , n'ayant écrit ce livre que pour
ceux qui, par gout ou par profession, s'inté!essent
aux gránds trues .

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


APPENDICE

Description des nouveaux trues parus ¡;>endant l'impression


du volume .
La Fée dli Crista'!. - Une grande caisse est ap.portée
ficel ée ·sm· la scene. On l'ouvr e et on en r etire un grand
coffre de cristal qui r emplit entier ement la caisse. Celle-
ci apres av oir été visitée est. placée sur deux tréteaux 1
puis le coffre est mis sur l a caisse et prouvé entier ement
vide, ·sans effets de glace. Une rich e étoífe léger e de soie
est jetée sur le coífre. Immédiatement elle est r etirée et
on aper ctoit dans le coffre la F ée du Cristal qui en sort
éclairée de r a,yous 1umineux multicolores. Ce t rue est
excessivement joli et , _avec une mise en scen e bien faite,
produit un eífet extraordinaire.
Pierrot prestidigita.teur. - Toute · une piece se
dér oule .entre Pierrot et Colombine et donne lieu a des
scenes comiques ou fantastiques tres amusantes. C'est
une applicatio:g. nou velle et originale de la m~gie noire,
avec de nouvelles comhinaisons moins lugU:bres, m ais·
heaucoup plus amusantes.
Une tete de 140 ans ! - True du meme g·enre que
l e bouquet vivánt , m ais avec une autr~ mi se en scene. La.
tete sait tout , connait tout, prédit et prévoit les pensées
des sp ectat f:)urs . E lle lit san s voir l es textes, etc.
L'Enchanteresse. - Un coffre de ci·istal richement
monté en métal doré, avec poign,ées, est en vue du public
sur un piédestal. On le fait visiter. Et lorsqu'il est reposé
sur le piédestal, on voit :(lotter dedan s, une tet~ viv ante
qui sourit aux spectáteurs . Apres disparition de l 'enchan-
t er esse, l e coffre est montr é de nouveau:

·1

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....
Reproduction d u texte et des dessins :
formellement interdite sans autorisation de l'auteur.

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TABLE DES MATIERES

PRBFACE.... .. ...... .. . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . 5.
A VANT-PROPOS .. .... , .. .... : . ., • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ?
NOTE • ~ ...•.... . . .. .. . . . . . . '. .. • ~. ·. . . . . . . .. . .. ~ 12

L' Aérolithe .. .. . :: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125


L'Acrobate merveilleux........ . . . . .. .. ........ .... . . .. r¡:¡r
Ajeeb (Joueur d'échecs) . ..1.•• .•.. . •. .. .. . .. •. • .• . .• ••. -. . 47
A1ualthée. : : . .. . : ... ·". ·. . . ... : . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Ampliitrite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ?fl
Les Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... ... : . . . . 136
Les Anneaux . . . .'. :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
L' Aquariuni. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
L'Arche d e Noé . ...... . .. . . ~ . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . 254
Armoire de Davenport. ...... . .......... . ........ . ..... 31
Armoire a disparition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Armoire a trans formations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Arlequin ( Automate) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . nB
Auriol et l)eburea.u ( Automates ). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
Les Automates... ... ... .. .......... ... .. .. .. . .. . . ..... 278
Les Automates écrivant .......... . .... . " .. . ... , . . . . .. . 102
A utomate Gill'o . ..... . . .. . .............. . . . .... ~ · . . . . . rn4
A vant le Bal. .. . . . .. .... ... : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

n
Black art . . .... .... . . ..... .. ..... ..... .... . . . . . . .. , . . . 69
Le. Bol de feu . .. ... ...... . .. . . .... . ....... : . . . . . • . . . ... . 104
Le .Bouquet vivant ... . . .. . . . ............ . ...... . .. . : . . . . 230
Le Buste áérien . . ... .... .. .. .. ... . . . ... , . . . . . . . . . . . . . . . 13[¡
Le Bilcher d e la veuve indienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158

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TAULE DES MA'l'IELlES

e
La Cab~ne tél~p!1oniqu_e ...... . ... : ..... .. ·. . . . . . . . . . . . . . 58
Le Cabmet sp1rite ....... : .................. . : . . . . . . . . . 258
La Cage dans la cage . . . . . . .... . .. . .. . ..... : . . . . . . . . . . . 142
Les Deux Cages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 183
La Cage historique.. . . .. .. .. .. ... . .... .. ... ..... . . . .. . 43
La Cage d'or . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
La Cage du mystere. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . l4o
La Caisse dans le Hlet . .... . .. . ... .. .. . .' . . . . . . . . . . . . . . . 45
La Caisse mystérieuse.. . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .169
Le Caméléon ...... ~ . . . . . . . .. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
Le Carton fantastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
La Cangue japonaise . . . . . .. ...... .... ...... . ~ .... . . .. 145
La Cassada' propaganda . ... . . ... . . . ..· .. . ..... . . .. . . ... 258
La Cascarle mystérieuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . 247
La CIÍaise a porteurs .. . . . . . ...... :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
La Chaise mystérieuse .. ... . : .... .. .. . , . ..... . .. ...... 241
Le Chatea u des Pantomes .... ......... '. . . .. .. ...... . .. 3o
Les Chérubins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . 136
L~ Cible diabolique . : . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26r
- Clair de !une ..... ... . . ....... . ...... . : .... . .. . .. ·. . . ..
Le 5::J
Cléopütre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . 23,3
Le Cocan. .... ..... .... ........ . . . . .. ................. . . 261
Le Coffre du Diable.... . . .......... . . ... . ... .. .. . ..... . II9
Le Coffre lourd ... : .... . . . ...... . .... ... .......... ~ . . . . 279
Coque~terie . ........... . ........... , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
.Le Coupeur de tetes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
Les Couteaux indiens .............. . . '. . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
. La Crémation ........................ . .. .. . .. . ........ 212

La Dame aérienne.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125


La Dame escamotée au trave~s - d'un miroir.. . . . .. . . . . . . 54
Danse serpentine . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
, Les Déc'a pitations.. . . . . . . . . . . . .... . . ..... . . ... ....... . · 1)2
La Décapitation nouvelle. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1;5
Le Décapité parlant . ....... ; . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

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TABLE DES i\[ATIBllES 285

La Déesse de la chance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . n5
La Déesse d.es 'flammes .. .. .... . . . . ....... . .. .•... . ·' . .
La Demi-Femme vivante . ... .. ...... . .... ..... . . . .. .' .. .
Le Démon de Paganini . . . .... . .... .......... .. . . . . .. . .. .
Le Diable dans la boite ...... . ........ ... . ... . ... ... . . .
Les Douze coups de minuit ... . .. .. .... , . .. . . .... ... ... .
. 1

L'Ecriture magique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • 236


Elle!.. . .......... . ... ... ...... .... .... ... ........ . .... 105
Enigme Louis XV . .. .... : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
·L'Enfant évaporé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . r65
L'E<scarpo ¡'ette po 1onaise . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Iy"8
Escape from Sing-Sing..... .. .... ... . . . .. .. ... . ..... ... 183
L'Evocátion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226

.F

Fa:tima .. ... ...... ·-·-. .. .. -. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ?7


La F ée des ro ses .... : . .. . .. . ...... . .... ·.· ..... .'. ... . . . 3o
Fée et Magicien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
La Femme araignée ... .'...... .. ..... .. . .. .. .. . .. .. . . . . . . 128
La Femme a trois tetes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
L~ Fenune•au trapeze.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
La Femme escamotée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
La Femme sans corps . ... . . .. ..... .· . . . . . . .... : . . . . . . . 189
La Pille du Feu..... ... .... . ... ... ... .. ... . . . ... . . .. ... 104
La Filie du Rajah ... :. . ..... . .. .. . ......... ... . ... . . . . 214
La Flamme égyptierine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
La Fle\lr vivante . . . . .. .. . . . ... • . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . 5r
La Foire aux vanités . ... . . ....... . ..... : .. : . . . . . . . . . . . 55
The Flying child. ...... . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
Fumées d'alcool .. . .. . ... ... . ..... : . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

Galathée ..... .. : . ... ... . .... .... .. ... . .... . . . ... ~ . ... . Sr
Gone...... .. ... . .. ... .... . ............. . .. ..... . . . . . .. 249
Le Gyrnnas.te au trapeze (auto mate ) .. . . . . ..... . . . ·. . . . . 279

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


286 TABLE DES l\IATlERES

H
Les Harpes éoliennes .. ~ ........ ·. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2?9
L'Homm.e disparu .. . . ...... .. . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210

J
Le Joueur de car tes et dominos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . {¡¡
Le Joueur d'échecs ... . . . . ·'· ......... .. , .. . . . . : . . .• . . . . {¡¡

L
Les Liens ............ . . ...... . . ........ ... ........... .

~l

lvladame Chrysantheme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
i\'.I agie noire ................................ . .. .. " . . . . . 69
Magnéta ........ .. . .... : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ?9
i\!Iaihs écrivant .. . ... .... . ... . ... ." .......... . ... . .. , .'.. 102
Malle des Indes ... . .. . . . . . .. . . . . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Le Manteau magique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2?6
iVIarionnettes .. . .... . .. . . . . . . ............ .. . , . . . . . . . . • . 271
Le Métal liquid~ . . . ... . .. . .............. , .. .. . . .. . '. . . . . 2J'?
i\lléteinpsycose . . .. .. . .. ... .. . . . . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Métempsycose ( Auti:e) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
i\!Iirade du Brahmín e . . .. . .. . ... . .. .. . . . .. : . . . . . . . . . . . . • I\i)i:l
Miroir de Cagliostro . . .... . . . ... . .. . . . . . : ....... . . . . . . , 2.:19
i\fodern Pythonisse . ... . ·. . .... ... .. . ..... : . . . ... . . . . . . . . 92
Morte vivan te ....... . ..... . .... . ...... : . . . ... ... . .. .".. . 164
iVIouche savante.. . ... . .. . .. .. . .. . . . . . . . . . • . . . . • . . . . . . . . ~5
i\llouche d'or ... . ...... . .... '. ' · , : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . tU{¡
MouHn de Haarlem . . . .. .. , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . z[¡2
iVIystere !. ..... .. ...... . ... . , . . , , ......... , , , •. , . . . • . . . 2110
Le Mystere du docteur Lynn ..... . , .... .. .. . ... . .. . .. . . J89
Le My~terc d e Memphis ... ... . . . . , .. , .. .. . ,, .. ,, .. :. . . . 233

Le Nain jaune... .. .. . . .. . . . .... : . .·.. .... . . ,. , .. ,, .... , 265


Les Nains vivants. : ..... . . .... . :.. . . .... .... . .. ....... 2)'1

l
Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)
TABLE DES ilIATIBltES 28j '

La Naissancc de Cbloris. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217


Le Néant................. . .. . .... .. .... .... . . . . . . . . . .. 4.!)
Ncptuna . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . ?!)
Nuit de Noel ( S1)ectres ). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

o
L'Oiseau bleu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
Oméga . .. . ......... . .. ........ . ........ ... . . . .. .. .. . .. 60
, Orchestre saus musicieus ... .... .... ·.... ·. . . . . . . . . . . . . . . . 258

Le Pauie.r indieu . ............. . . ............ ... .. . ... . . ?4


Le Palanquiu .. .. . ,. ...... . ..... ... . . . . . . .. ... .......... . 2jl!}
Le Papillon cl'argen.t .... .. . ............... . . ... ... , ... . 16r
Partie ! . . . .' .... ·.' ... . . . . . . . . .. . . .' .. .. ......... : . . ... ... . 249
Passez musca de ...._....... ... ... . . . .... . .. . .......... . 223
Le Petit Patissier ( automate) . ...... .. ...... , .... . ... . . 2)9
La. Planche de torture ... . .. .... . ........ . ......... . .. . : 156
Plus den! ....... .. . ...... . ... .... .·. . . . .... . .... ..... · rnS
Le P..o~·tefeuille ~ag~q.u e . . .. ......... .. , . . . ........... ; . 100
La f'.rmcesse decap1tee .......... . . . .. .. .......... .... . 214
Les Potzaux ............. ... ...... .. . .. .. . .. . . . .' .. . .. . . 62
Le Poteau E;t la Peisonniere .. . .. . .. . . .. .. ...... .. ...... . 151
La. I?risonuiere évadée , ...... . ... . . .......... .. . .... . .. : . .35..
La Psyché .................. .. ..... ... ... .. . ...... . .... . ó5
~

La Reine des Ileurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200


La Rein~ eles mers . .. . '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Le B.cve clu p eiQ.tre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3o et n2
B.hoda . .. ....... .......... . ._,. . . . .. . . ; . .... : . . . . . . . . . . . 96
r
s
Sainte Cécile ( Spectres) . . . .. . . .. . . . . .. .... ... . ; . . . . . . 29
Le .Secret de l' ·Hhénien .... ..... . ... .. . .. . .. .. . .. . ..... : i 37
Le.Secrct clu harem .... . .. .. . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206

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'l'ABl.E D E S MA 'l'IE RES

Le Songe de l'artist e.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 2


Spectres vivants et impalpables.. . ..... . . ... .. . .. . . . . . . 22
La Stroubalka persane. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1f>4. .
Stella .. . ... . ... . .. . . . . . . . . ..... ...... . . . '. . . . . . . . . . . . . . 131
Suspension aérienne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
Suspension éthéréenne .._. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 ·
La Sybille de Cumes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . 90

T
270
220

Le Tr0ne magique ... . ...... . ... . .. ... ...... . .. ... .... .


Le True du F akir . .. ...... . ............ . ... . ..... . .. . . .
La Tsa rine . ..... .. . .. . ..... . . . .. . ... . .. . .. .. ... . . .

V
Le Valet de trefle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
Lé Ver a soie . ... . ....... . .. . .. . . . ..... . . . ..... . ... ... : 261
La Vie dans la ruort ...... e· ........... . ... . ... . . . ..... 81

Le Zoua ve d'lnkérma nn ( Spe\:tres ) ... "... . .. . ... : . . . . . . 29

A PPE NDICE. - La· Fée du Crist al.· - Pierrot pres tidigi-


t ateur . - Une tet e de 140 ans ! - L'Euchanteressc . ... 281

X. P~RROUX , IMPRIMEUR , MACON

l
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1 111 1111 111 111111 11
1013795
I-Doc-Alb
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1- Doc. - R.t b

Biblioteca Fundación Juan March (Madrid)


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