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Novembre 2012
Remerciements
C’est avec grand plaisir et réel honneur que je réserve ces lignes en signe de
gratitude et de reconnaissance à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à
l’élaboration de ce mémoire.
Un grand merci à Monsieur Khalid RAJI qui m’a porté conseil et qui m’a
considérablement orienté dans ma recherche.
Enfin, je n’omettrais pas de remercier mes parents, mon épouse et mes amis,
qui m’ont soutenus et encouragés tout au long de mes études. Qu’ils trouvent dans
ce mémoire l’expression de mes remerciements les plus sincères.
1
TABLE DES MATIERES
Partie II : Modalités & enjeux de l’adoption des normes IFRS comme référentiel
comptable opérationnel – Cas de « CIMAT » .............................................................. 46
Chapitre I : Contexte et implications du passage aux IFRS dans le cadre de la mise
en place d’un nouveau système d’information...........................................................46
1. Environnement de l’entreprise ............................................................................................ 47
2. Besoin managérial ..................................................................................................................... 53
3. Impacts organisationnels liés à la tenue d’une double comptabilité..................... 59
Chapitre II : Mise en œuvre du projet d’adoption du référentiel inspiré des IFRS. .63
1. Organisation du projet d’adoption ...................................................................................... 63
2. Diagnostic & travaux d’analyse ............................................................................................ 65
3. Choix d’options comptables & modélisation des retraitements.............................. 70
4. Élaboration du bilan d’ouverture IFRS au 1er janvier 2012 et déploiement des
normes. ............................................................................................................................................... 80
Conclusion deuxième partie ................................................................................................................ 88
Conclusion générale .....................................................................................................89
Bibliographie ................................................................................................................91
Annexes .........................................................................................................................92
2
Liste des abréviations
BM Banque Mondiale
CE Commission Européenne
UE Union Européenne
3
Introduction
Au Maroc, les entreprises ayant entamé des projets de conversion vers les IFRS,
tout en étant soumises aux réglementations juridique, comptable et fiscale marocaines,
ont pour la majorité d’entre-elles pris cette décision en vue de répondre à des
obligations bien définies, qu’il s’agisse de contraintes liées à la publication des comptes
consolidés (entreprises cotées) ou celles relatives aux Reportings financiers établis par
certaines filiales de groupes internationaux. En revanche, il est difficile de trouver un cas
où une entreprise marocaine ait décidé de mettre en place un système comptable
s’imprégnant des principes IFRS pour ses propres besoins de pilotage, sans qu’elle ait
des comptes à rendre quant à la parfaite conformité aux dispositions préconisées par ce
même référentiel.
4
Occupant le poste de « Responsable immobilisations » au sein de CIMAT, je me suis
vu confié la tâche de concevoir l’architecture comptable qui permettrait de répondre aux
besoins internes de la direction, tout en restant conforme à la législation comptable et
fiscale en vigueur. Cette responsabilité est justifiée par la prédominance des
retraitements liés aux immobilisations, ainsi que par le rôle important qui m’incombe
dans le suivi, la valorisation et la mise en service des investissements, représentant un
volet important dans une activité aussi capitalistique que celle de l’industrie du ciment.
Nous présenterons dans un premier temps les avantages offerts par le référentiel
IFRS en comparaison avec les normes marocaines. Par la suite, nous allons exposer la
démarche théorique à suivre lors d’un projet de passage aux IFRS devant se solder par
une certification des comptes « Full IFRS ».
5
PARTIE I : LE MÉCANISME DE
PASSAGE DES COMPTES SOCIAUX
AUX COMPTES ÉCONOMIQUES.
6
Chapitre I : Cadre réglementaire de la normalisation comptable
Les États-Unis ont répondu aux critiques relatives aux normes comptables par la
création en 1973 du FASB (Financial Accounting Standards Board), organisme de
normalisation indépendant, qui joue un rôle très important dans l’amélioration des
pratiques comptables. Mais il a aussi fait l’objet de certaines critiques, le considérant
comme peu novateur et mettant en doute sa capacité à engendrer des normes pour les
problèmes du futur, ainsi que sa capacité à répondre à des questions fondamentales.
7
compréhensible et comparable. Or, la coexistence de plusieurs référentiels comptables
ne permet pas de cerner la réalité économique des entreprises ou de les comparer, en
plus de générer une perte de crédibilité de l’information publiée. De ce fait, les autorités
européennes ont favorisé le développement et la promotion du référentiel international
de l’IASB afin d’harmoniser les réglementations comptables et de réduire les
divergences qui existent entre les pays.
Les normes IFRS sont un ensemble de recommandations ayant pour objet une
harmonisation au niveau international de l'information financière dans tous ses aspects,
y compris comptable, pour une meilleure comparabilité et transparence des états
financiers publiés par les entreprises et les groupes. Ces normes se fondent sur une
philosophie propre et adoptent de nouveaux concepts comme suit :
8
coût historique, sur lequel se fonde la comptabilité marocaine, est donc abandonné. Ce
principe n’est toutefois pas appliqué à tous les actifs et passifs des entreprises, mais se traduit, par
exemple, par la réévaluation des immobilisations corporelles, ou encore la constatation des
plus ou moins-values latentes liées aux titres de participation, aux créances et dettes libellées
en devises.
Les normes IFRS ont pour vocation d’appliquer des normes comptables
compréhensibles, reconnues dans le monde entier, capables de fournir une information
transparente, de qualité et destinée aux utilisateurs (dirigeants, investisseurs,
personnel, fournisseurs, clients, État…) afin de les sécuriser et les aider dans leur prise
de décisions.
L’objectif ultime est de donner une image plus fidèle sur la réalité économique
d’une entreprise, indépendamment du système juridique et fiscal de son pays d’origine,
ce qui permettra la comparabilité des entreprises à l’échelle internationale. Les normes
doivent, de ce fait, répondre aux quatre principales caractéristiques suivantes :
• Intelligibilité :
Une qualité essentielle de l’information fournie dans les états financiers est d’être
compréhensible immédiatement par les utilisateurs. Par conséquent, les utilisateurs
sont supposés avoir une connaissance raisonnable des affaires, des activités
économiques et de la comptabilité. Cependant, l’information relative à des sujets complexes, qui doit
être incluse dans les états financiers du fait de sa pertinence par rapport aux besoins de
prises de décisions économiques des utilisateurs, ne doit pas être exclue au seul motif qu’elle serait
difficile à comprendre pour certains utilisateurs.
9
• Pertinence :
L’information doit être pertinente pour les besoins de prises de décisions. Celle-ci
possède la qualité de pertinence lorsqu’elle influence les décisions économiques des
utilisateurs en les aidant à évaluer des événements passés, présents ou futurs ; en
confirmant ou corrigeant leurs évaluations passées. L’information est significative si son
omission ou son inexactitude peut influencer les décisions économiques que les
utilisateurs prennent sur la base des états financiers.
• Fiabilité :
Pour être utile, l’information doit également être fiable. L’information possède la
qualité de fiabilité quand elle est exempté d’erreurs et de biais significatifs et que les
utilisateurs peuvent lui faire confiance pour donner une image fidèle de ce qu’elle est
censée présenter ou ce qu’on pourrait s’attendre raisonnablement à la voir présenter.
Pour être fiable, l’information contenue dans les états financiers doit être neutre, c’est-
à-dire sans parti pris, et exhaustive, autant que le permettent le souci de l’importance
relative et celui du coût.
• Comparabilité :
Les utilisateurs doivent être en mesure de comparer les états financiers d’une
entreprise dans le temps afin d’identifier les tendances de sa situation financière et de sa
performance, mais également être capable de comparer les états financiers d’entreprises
différentes et d’identifier les différences entre les méthodes comptables pour des
transactions semblables. La conformité avec les normes comptables internationales, y
compris l’indication des méthodes comptables utilisées par l’entreprise, aide à atteindre
cette comparabilité.
Pour les sociétés cotées, et dans le but de mettre en œuvre la « stratégie en matière
d’information financière » adoptée par la Commission Européenne (CE) en juin 2000,
l’Union Européenne (UE) a approuvé en 2002 le règlement comptable CE 1606/2002 au
terme duquel toutes les sociétés de l’UE dont les titres sont négociés sur un marché
10
réglementé, soit environ 8 000 sociétés au total, sont tenues d’appliquer les IFRS pour
leurs états financiers consolidés à partir de 20051.
En plus de s’appliquer aux 27 états de l’UE, l’obligation d’utiliser les IFRS concerne
les trois états de l’Espace Économique Européen (EEE) : l’Islande, la Norvège et le
Liechtenstein. La plupart des grandes sociétés en Suisse, qui n’est pas membre de l’UE ni
de l’EEE, l’appliquent également. Aussi, il a été exigé des sociétés d’autres pays, non
membres de l’UE et dont les titres sont négociés sur un marché réglementé par l’UE,
d’utiliser les IFRS dès 2009, excepté certains pays où les normes sont jugées
équivalentes (États-Unis, Japon, Chine, Canada, Corée du Sud et Inde).
En ce qui concerne les sociétés non cotées en Bourse, les états membres de l’Union
Européenne pourraient leur étendre l’exigence d’application des IFRS, voire même aux
états financiers individuels des sociétés. Presque tous les états membres permettent aux
sociétés non cotées en Bourse d’utiliser les IFRS pour établir leurs états financiers
consolidés, et la majorité le permet pour les états financiers individuels.
Les IFRS font constamment l’objet de révisions. Au sujet des normes adoptées au
niveau de l’UE, la CE a voté en faveur de l’adoption de toutes les normes IFRS, à
l’exception de quelques révisions et amendements (IFRS 1, IFRS 27, IFRS 28…), et de
toutes les interprétations, à l’exception d’IFRIC 20. Le tableau en annexe 1 récapitule les
normes publiées à ce jour, ainsi que leurs révisions, amendements et interprétations, et
précise leur adoption ou pas par l’UE.
Parmi les quelques 13.000 sociétés dont les titres sont inscrits aux États-Unis, plus
de 1.000 sociétés sont des sociétés étrangères. Ces émetteurs privés étrangers ont été
autorisés par la SEC (Securities and Exchange Commission), en 2007, de présenter des
états financiers préparés conformément aux IFRS, sans inclure un rapprochement avec
les normes américaines.
En 2008, la SEC a soumis à l’opinion publique un projet de feuille de route pour les
IFRS précisant des dates butoirs qui pourraient entraîner la transition obligatoire aux
IFRS pour les exercices se terminant à compter du 15 décembre 2014. Cette date sera
1 A partir de 2007 pour les sociétés ayant seulement des titres cotés autres que des actions.
11
reportée à 2015-2016 avec la publication par la SEC de la déclaration intitulée
« Statement in Support of convergence of Global Accounting Standards » en 2010.
Récemment, les deux conseils ont rendu public, le 23 avril 2012, une version
actualisée des travaux effectués ou restant à accomplir, en réponse aux
recommandations formulées par les dirigeants du G20 à l'occasion du sommet organisé
à Cannes (France) les 3 et 4 novembre 2011. Ils indiquent que seulement trois projets
prioritaires demeurent : comptabilisation du chiffre d’affaires, contrats de location et
instruments financiers. Les « Boards » ont également travaillé sur les améliorations
pouvant être apportées à la comptabilisation des contrats d’assurance.
A l’heure actuelle, l’application des IFRS est obligatoire ou autorisée dans plus de
cent pays, dont les pays membres de l’Union Européenne et bon nombre de pays côtiers
du Pacifique. L’Inde, le Japon et le Brésil ont indiqué qu’ils prévoyaient adopter les IFRS
ou des normes en convergence avec celles-ci. Aux États-Unis, la SEC a réaffirmé son
engagement de longue date visant l’instauration d’un ensemble unique de normes
12
comptables mondiales de haute qualité et a reconnu que l’IASB est le mieux placé pour
diriger les efforts en ce sens.
L’illustration ci-après met en exergue l’adoption des normes IFRS dans le monde :
13
14
2. Réglementation marocaine
La profession comptable au Maroc fut implantée par le système colonial, mais son
établissement et son développement furent plus lents que ceux des autres professions.
Néanmoins, le contexte national des années quatre-vingt a augmenté la nécessité et
l’urgence d’une organisation de la profession comptable.
• Une réforme fiscale met en place trois grands impôts : la Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA) à partir d’avril 1986, l’Impôt sur les Sociétés (IS) à partir de
janvier 1987 et l’Impôt Général sur le Revenu (IGR) à partir de janvier 1990 ;
En conséquence, le Maroc s’est doté, et pour la première fois, d’un droit comptable
objet de la loi n° 9-88 (Dahir du 25 décembre 1992) relative aux obligations comptables
des commerçants et du Code Général de Normalisation Comptable (CGNC), entré en
application à partir de 1994.
Avant cette date, on ne pouvait parler d’un droit comptable propre au commerçant
et à l’entreprise marocaine, mais seulement des réglementations comptables inspirées
du droit privé et du droit fiscal. En effet, la comptabilité marocaine tirait ses sources du
code de commerce, du code pénal, du droit de travail, de la législation fiscale et du droit
des sociétés. Le plan comptable était inspiré du Plan Comptable Français de 1957, et
adapté aux besoins spécifiques.
15
C’est ainsi que, dans l’absence de principes comptables et de normes communes, la
comptabilité marocaine était marquée par des pratiques erronées. La normalisation
comptable est venue :
- Mettre en place des obligations comptables nouvelles visant une plus grande
transparence des comptes.
• L’ordre des experts comptables (OEC) : institué par la loi 15-89 (Dahir n°1-92-
139 du 8 janvier 1993) en tant qu’institution réglementant la profession
d’expert-comptable, dotée de la personnalité morale dont la mission principale
est « d’assurer la sauvegarde des principes et traditions de moralité, de dignité et
de probité qui font l’honneur de la profession d’expert-comptable et veiller au
respect par ses membres, des lois, règlements et usagers qui régissent l’exercice
de la profession ».
• Le plan comptable général : qui comporte les états de synthèse, le plan des
comptes, les modalités de fonctionnement des comptes et des méthodes
d’évaluation… destinés aux entreprises marocaines, à l’exception des banques,
16
des entreprises d’assurance et quelques entités ayant un plan comptable
spécifique à leur secteur (BTP, OPCVM, Microcrédit…) ;
La Norme générale comptable est conçue de façon à satisfaire les deux objectifs
primordiaux de la normalisation comptable qui sont :
- Fournir une image, aussi fidèle que possible, de ce que représente l’entreprise à
tous les utilisateurs des comptes, privés ou publics.
Pour atteindre ces objectifs, la Norme générale du CGNC a retenu les sept principes
comptables suivants :
17
• Le principe de spécialisation des exercices : Les produits et charges doivent
être rattachés à l’exercice qui les concerne effectivement. Toute charge ou tout
produit comptabilisé au cours de l’exercice et se rattachant aux exercices
ultérieurs, doit être soustrait des éléments constitutifs du résultat de l’exercice
en cours et inscrit dans un compte de régularisation.
18
• La culture : Les valeurs comptables dérivent des dimensions culturelles
permettant d’expliquer les différences internationales relatives aux pratiques
comptables2.
• Le système légal : Le Maroc est un pays de droit écrit, ce qui fait que le cadre
institutionnel marocain s’articule autour de plusieurs lois, décrets et arrêtés. Le
processus de normalisation comptable s’appuie sur le Conseil National de la
Comptabilité, lui-même régi par des textes de lois et présidé par l’autorité
gouvernementale.
2 Sidney J. GRAY: Towards a theory of cultural influence on the development of accounting systems
internationally. Abacus. Vol. 24: 1-15, 1988
19
vers l’harmonisation des normes comptables à l’échelle internationale. Aussi, dans la
compétition mondiale qui se joue aujourd’hui, l’investisseur optera pour la place qui
offre le plus de transparence par rapport à des standards devenus universels.
20
la même dans tous les pays, la nécessité de préservation des dispositifs prudentiels
applicables aux entreprises financières et le caractère très répandus des institutions, des
règles et des principes qui composent le droit des affaires dans ces pays.
Ainsi, il est délicat d’adopter certaines normes internationales en raison des liens
intimes de la comptabilité marocaine avec l’administration fiscale et le souci de
préserver la stabilité économique nationale. Les normes IFRS impliquent la modification
des principes comptables considérés comme étant sacrés, tels que le principe de
prudence, du coût historique, etc.
Les normes IFRS constituent une obligation pour les groupes cotés européens et
concernent les comptes consolidés publiés à partir de 2005. Dès lors, les filiales
nationales ou étrangères de ces sociétés, et entrant dans le périmètre de consolidation,
ont l’obligation d’établir leurs comptes suivant les mêmes normes que la maison mère.
Ainsi, les sociétés marocaines filiales de groupes européens doivent nécessairement
produire leurs comptes suivant les normes IFRS.
Pour les autres entreprises européennes non cotées, l’application des normes IFRS
est laissée en option aux états concernés, qui ont la latitude d’imposer ou non
l’application de ces normes. C’est ainsi que certains pays ont choisi de faire converger
leurs normes nationales aux IFRS, comme le cas des principes comptables anglais UK
GAAP, ce qui en résulte leur généralisation progressive à l’ensemble des entreprises en
Europe.
Pour les entreprises marocaines non soumises à l’obligation de publier les comptes
en normes IFRS, elles pourraient sentir la nécessité de se conformer aux normes
internationales soit dans le cadre de leur privatisation, de partenariats étrangers ou
dans le cadre de financements internationaux (émissions obligataires à l’international,
investisseurs étrangers ou bailleurs de fonds internationaux). Ces normes
internationales sont un gage de sincérité de l’information financière et contribueront à
augmenter l’attractivité des entreprises qui l’adoptent.
21
précise que les groupes cotés au premier compartiment de la Bourse de Casablanca
peuvent publier leurs comptes consolidés en normes IFRS à compter de 2007.
3Benoît PIGÉ et Xavier PAPER : Normes comptables internationales et gouvernance des entreprises : Le sens
des normes IFRS, Edition EMS, 2ème édition, mai 2009
22
La 12ème Assemblée Plénière du CNC, tenue en décembre 2008, a arrêté le plan
d’action du Conseil pour la période 2009-2010, comprenant notamment la révision du
Code Général de la Normalisation Comptable (CGNC) et l’amendement de la loi n° 9-88
relative aux obligations comptables des commerçants en vue d’inscrire notre système
comptable dans le processus d’évolution des standards internationaux.
Ainsi, au niveau du marché des capitaux, les IFRS contribuent à conférer stabilité,
dynamisme et croissance économique. Au niveau des entreprises, ils jouent un rôle
essentiel dans leur compétitivité et favorisent la transparence. Enfin, les investisseurs ne
peuvent qu’en tirer bénéfice pour garantir leurs investissements.
La conversion aux normes IFRS des comptes des entités au Maroc constitue une
réelle opportunité stratégique en termes de communication financière. Ce projet devrait
permettre de répondre aux attentes et interrogations des investisseurs en matière de
mesure de la performance et de la rentabilité, de comparabilité des comptes et des
entités et de création de valeur.
23
Ajoutons à cela que les normes IFRS sortent du cadre purement comptable pour
toucher aux exigences de gouvernance des entreprises et, en particulier, au besoin de
rendre compte des actions effectuées, des décisions prises, et de leur impact sur la
création de valeur économique4. La complexité des transactions économiques et
financières s'appuie sur des techniques précises mais nécessitant parfois des choix
humains que les normes IFRS invitent à faire apparaître.
Les tableaux ci-après ont pour but de présenter, sous forme synthétique, les
principales ressemblances et différences entre les pratiques comptables nationales et
les normes IFRS.
Normes marocaines Tableau des flux de trésorerie obligatoire pour les établissements
de crédit.
Normes IFRS Tableau des flux de trésorerie et de variations des capitaux
propres exigé.
• Immobilisations corporelles :
4 Ronita D. SINGH et Susan NEWBERRY: Corporate governance and International Financial Reporting
Standard (IFRS): The case of developing countries, 2008
24
Normes marocaines - Réévaluation au coût de remplacement ou par indexation.
- Influence de la fiscalité (choix des durées d’amortissement) dans
les comptes individuels, et moindre dans les comptes consolidés.
Normes IFRS - Réévaluation possible de l’ensemble des actifs de même catégorie
- Durées d’amortissement indépendantes de la fiscalité.
- Perte de valeur obligatoire si la juste valeur de l’actif devient
inférieure à sa valeur comptable.
- Provision annulée si elle devient sans objet.
• Actif circulant :
• Locations financières :
Normes marocaines Comme les IFRS. Possibilité de provisionner les dépenses futures ne
résultant pas d’obligation vis-à-vis des tiers à condition qu’elles
soient estimables avec précision et que la cause de ces dépenses soit
apparue au cours de l’exercice ou d’un exercice précédent.
Normes IFRS Seules peuvent faire l’objet de provisions les pertes et dettes futures
probables résultat d’obligations actuelles ou d’engagements
commerciaux. Les dépenses futures ne résultant pas d’obligations
vis-à-vis des tiers ne doivent pas être provisionnées.
• Impôts différés :
Globalement, et d'un point de vue strictement comptable, les normes IFRS sont
basées sur le principe de la prééminence de la réalité économique sur la forme juridique
d'une part, et font de plus en plus référence à la notion de juste valeur dans l'évaluation
des actifs et passifs des sociétés, d'autre part. Ceci représente un état d'esprit
radicalement différent de la situation à laquelle beaucoup de sociétés sont aujourd'hui
habituées.
En pratique, cela revient à, entre autres, comptabiliser certains éléments qui, selon
les règles actuelles de la comptabilité marocaine, ne figurent pas au bilan, tels que les
contrats de location financement ou les indemnités de fin de carrière, mais également à
évaluer les actifs et les passifs à leur juste valeur. Tous les postes des états financiers
seront affectés et, par voie de conséquence, tous les indicateurs de structure financière,
de mesure de la performance économique, avec des répercussions également sur les
relations internes au sein des entités ainsi que sur la stratégie globale.
26
3.5. Impact des normes IFRS sur certaines entreprises marocaines
Ce sont donc, entre autres, les établissements de crédit (BCP, AWB, BMCI, BMCE…),
le Groupe ONA, la Société Nationale d’Investissement (SNI), Lafarge, Holcim, Royal Air
Maroc (RAM), Samir ou Cosumar qui ont déjà franchi le pas. Quel impact comptable,
donc, pour les groupes marocains qui ont franchi le cap IFRS? Révision à la hausse pour
les capitaux propres des uns, retraitement à la baisse pour les autres, les retombées du
référentiel international sont variables selon les entreprises.
Pour le cas de l’ONA, les raisons du passage aux normes IFRS sont nombreuses.
L'ouverture à l'international, la double cotation (Paris et Casablanca), ainsi que la
désuétude du référentiel comptable de consolidation par rapport aux groupes
internationaux faisant appel public à l'épargne, en sont les principales causes. En
basculant vers les normes IFRS en 2007, les capitaux propres du groupe ONA passent de
14,1 à 15,3 milliards de DH, soit une hausse de 8,4%. Cette progression n'est que la
mutualisation des régularisations à la hausse et à la baisse des différents postes du bilan.
Un autre exemple pour Managem, la filiale minière de l’ONA, qui a publié ses
premiers états financiers au standard IFRS en 2007 et a vu ses capitaux propres corrigés
à la baisse de près d’un milliard de DH. Tout juste le supplément qui est venu renchérir
la situation de la SNI après le retraitement de ses états financiers en 2007.
La transition aux normes IFRS du Groupe Attijari Wafa Bank effectuée en 2007 n’a
pas manqué d’impacter les comptes consolidés. Sur le plan bilanciel, l’application des
normes IFRS s’est traduite par une augmentation du total bilan du groupe de +10.557
MDH, soit +7,61% par rapport aux comptes établis en normes marocaines. Cette
augmentation s’explique principalement par les effets compensés de l’évolution du
périmètre de consolidation (+858 MDH), la valorisation du portefeuille titres (+573 MDH),
l’évaluation du goodwill (+868 MDH), ainsi que la dépréciation des crédits (-1.430 MDH)7.
6
Mohammed TALIDI : Projet de mise en place des normes IFRS au sein du Groupe CDG et évaluation de son
impact sur la performance, novembre 2008
7
Article de My Ahmed Belghiti sur L’Economiste du 12/11/2007 (archive Maghress.com)
8
Article de M.M. sur Finance News du 15/11/2007 (archive Maghress.com)
28
Chapitre II : Démarche théorique d’un projet de conversion aux IFRS
9
Mohamed EL ALAOUI ECHERIFI : Projet de conversion des comptes aux normes IFRS : Démarche et outils de
pilotage, novembre 2009
29
• Définition du projet
• Prise de connaissance
Lancement • Enjeux du projet
• Calendrier prévisionnel
• Fixation du budget initial
Planification
1.1. Le lancement
Le projet de conversion aux IFRS doit être considéré comme un chantier prioritaire
et faire l’objet d’une véritable organisation en mode “gestion de projet” impliquant
toutes les fonctions de l’entreprise.
La conversion des comptes aux IFRS commence par une prise de connaissance
approfondie de l’entreprise et de son activité. Le but recherché est de disposer d’une
connaissance
ce générale et préalable de l’entité, tandis que les aspects financiers et
techniques seront approfondis dans le chapitre relatif au diagnostic.
30
Il faut aussi prendre connaissance de l’objet social de l’entité et des activités
opérationnelles et financières pratiquées et/ou à pratiquer, ainsi que les filiales et/ou
participations détenues et leurs activités exercées.
Ce chantier de passage aux IFRS implique des choix stratégiques sur la formation
des équipes, les mesures de performance, les processus et systèmes de reporting
financier et sur la communication des entreprises. Toutes les possibilités devront être
analysées minutieusement avant de faire ces choix.
10
Enquête de PricewaterhouseCoopers réalisée en 2001 auprès de 700 groupes cotés européens
31
1.2. La planification
Un projet de conversion aux IFRS peut être considéré comme réussi lorsque :
- Il respecte les délais imposés par la direction pour la conversion des comptes
aux IFRS et maitrise les coûts nécessaires à la conversion ;
Pour satisfaire ces contraintes, nous soulignons la nécessité de mise en place d’un
calendrier prévisionnel et de fixation d’un budget initial :
Dans le but de respecter les délais, éviter les dérapages budgétaires et assurer
l’efficacité des intervenants, des moyens humains et matériels doivent être mobilisés.
Il faut tenir compte du découpage soit par métier (une responsabilité par métier
puis par filiale et enfin par zone géographique où chaque responsable métier a la
supervision des systèmes d’information, de la comptabilité, des ressources humaines et
des services), soit par fonction (un responsable par fonction existerait au niveau des
différentes directions avec des relais par filiale ou par zone géographique).
11
La VieEco du 16 novembre 2007 : « Passage aux IFRS : Un projet coûteux et de longue haleine »
32
Une autre possibilité est d’imaginer une structure centralisée ou une équipe projet
- groupe dont le rôle serait de travailler en amont sur l’ensemble des chantiers :
Diagnostic, études d’impacts, gestion des chantiers transversaux…, et qui délèguerait
l’application et la mise en place à des équipes locales, par métier ou par filiale.
Chaque mode présente ses propres avantages. Dans la pratique, il est clair que
seule une bonne et intelligente fusion de ces différentes options peut assurer la bonne
marche du projet IFRS. Le recours à un expert-comptable ou à un consultant en
organisation est recommandé pour le choix du mode d’organisation en tenant compte
des avantages et risques de chacune des options envisagées.
- Prendre connaissance et valider les travaux menés par les équipes projet IFRS ;
33
1.3.3. Choix des équipes du projet :
D’une part, le chef de projet a pour rôle de superviser les travaux, mobiliser les
ressources nécessaires, coordonner avec l’équipe,
l’équipe, valider les choix entrepris et
communiquer autour du projet. Ainsi, il doit être reconnu pour ses compétences
méthodologiques, ses capacités d'écoute et de communication, sa détermination et sa
capacité d'anticipation.
Chaque atelier fonctionnel doit déléguer, à des groupes de travail, la mise en place
des travaux en fonction des objectifs
objectifs qui lui seront assignés. Ces groupes de travail
seront plus ou moins nombreux en fonction de l’atelier fonctionnel auquel ils se
rattachent. A cet effet, un
n programme de travail doit être préparé au préalable et
réajusté au cours du projet si nécessaire.
34
2.1. Finalité du diagnostic
Cette première étape consiste à recenser les pratiques comptables en vigueur dans
l’entité, c’est-à-dire celles appliquées pour l’élaboration des comptes individuels et celles
spécifiques aux comptes consolidés, le cas échéant. Il s’agit de décrire l’état des lieux,
chercher les adaptations par rapport au référentiel IFRS et préparer la mise en œuvre
des changements.
35
- Mettre en place un mécanisme de validation et de contrôle des travaux
prévus au plan d'actions
Au stade du diagnostic, les outils et les moyens à mettre en place devront être
adaptés à la taille et à l'organisation de l’entreprise. Deux outils peuvent être envisagés
simultanément, il s’agit du questionnaire et du Benchmarking, dispositifs qui devraient
permettre l’identification des changements résultants de l’adoption du nouveau
référentiel.
36
Quant au Benchmarking, c’est une technique qui permet de comparer les pratiques
d'entreprises similaires, afin de pouvoir déterminer, sur la base de critères objectifs, les
exemples de bonnes pratiques à retenir et à s'approprier12. La démarche pourrait être
orientée vers l'analyse des pratiques des entités nationales ou étrangères ayant déjà
optées pour le référentiel IFRS en partie ou de manière globale. L'analyse des pratiques
à ce niveau devrait aboutir à la définition du format à retenir lors de l'élaboration des
premiers comptes aux normes IFRS.
Certaines méthodes comptables appliquées sont contraires aux normes IFRS. Dans
ce sens, une réflexion doit être immédiatement entamée sur la possibilité d’intégrer ces
contraintes dans les logiciels utilisés. C’est le cas par exemple des immobilisations qui
nécessitent une procédure de mesure fiable de la juste valeur, ainsi qu’un mécanisme
adéquat de calcul des amortissements.
Il s’agit ici d’identifier les incidences de certaines normes. La mise à niveau des
systèmes sera concentrée sur le paramétrage des données (la codification, les durées, les
taux, les bases de calcul) et sur l’aménagement des outils de gestion et des systèmes
d’information, sans omettre d’adapter les formats des reportings et tableaux de bord.
Les considérations fiscales imposeront le maintien de deux systèmes, l'un pour les
comptes sociaux marocains et l'autre pour les comptes IFRS. La gestion d'un double
référentiel entraînera le plus souvent des frais de développement informatique non
négligeables ainsi que la mise à niveau des procédures en place.
12
ERRARD J., Revue Française de Comptabilité n° 315. Octobre 1999
37
2.5. Valorisation des impacts
Après avoir établi des fiches récapitulatives sur les pratiques en cours dans l’entité,
suite aux conclusions du diagnostic, il faut chiffrer l'impact de l’adoption des IFRS en ce
qui concerne les divergences ayant un caractère significatif.
• Impacts financiers qui sont de deux types. Le premier est lié aux retraitements
effectués qui vont apporter des corrections aux résultats dégagés selon la
comptabilité marocaine. Cet impact sera limité surtout au premier exercice de
basculement. Quant au second, il est matérialisé par les coûts divers
nécessaires pour la mise en place de ces normes dans l'entité.
38
3.1.1. Validation des options
Une fois les options validées, l’entité devra mettre en place une approche
méthodologique de retraitement des comptes sur la base de ces options. Cette démarche
peut être scindée en trois phases :
- Conversion
onversion de la liste des comptes sociaux et/ou consolidés de l’entité en une
autre liste respectant les comptes IFRS ;
39
• Retraitements systématiques : correspondent à des divergences
permanentes entre les comptes marocains et les comptes IFRS. Il s’agit par
exemple des frais d’établissement qui doivent être annulés.
L’entreprise devra établir un plan d'action précis de formation et des coûts qui y
sont rattachés. L’étape initiale consiste à recenser les besoins et le public visé. Sont ainsi
concernés en premier lieu les gestionnaires du projet de conversion au niveau des
différents ateliers ou filiales, ainsi que les responsables opérationnels et financiers de
l’entité. Viendront par la suite les utilisateurs de l'information financière, notamment les
contrôleurs de gestion et les comptables.
L'expérience a prouvé que, pour être efficace, une formation doit permettre à
l'utilisateur de comprendre de façon concrète ce qui est attendu de lui et ce que les IFRS
vont changer au niveau de son travail quotidien. Ainsi, il faut prévoir des formations
d’ordre général, en plus de formations spécifiques en établissant un plan d’action pour
chaque catégorie de collaborateurs.
La simulation est le premier axe à considérer dans le but de préparer les premiers
états et informations à communiquer. Les simulations des premiers comptes en normes
IFRS sont des étapes très importantes de la conversion, permettant de faire le choix des
méthodes comptables les plus pertinentes, d’identifier les moyens techniques et
humains nécessaires et d'anticiper rapidement les difficultés pratiques liées à la
première application des normes.
41
Leur réussite nécessite la réunion de plusieurs
plusieurs conditions et la mise en place
d’outils adaptés. Les simulations doivent donc avoir une portée assez large et reposer
sur un processus de remontée d'information fiable. Ils devraient couvrir les domaines
les plus significatifs de divergence, tels qu'ils ont été identifiés lors de l'état des lieux. Ils
devraient également intégrer les conséquences indirectes sur tous les postes des états
financiers.
Lee deuxième axe à examiner est la maquette des états financiers. L’application des
normes IFRS aura forcément des conséquences remarquables sur la présentation des
états financiers. Les états IFRS comporteront les états financiers traditionnels : état de la
situation financière (bilan), état du résultat global, état de variation des capitaux
propres, tableaux de flux de trésorerie, toutes les notes annexes nécessaires et un état de
situation financière au début de la première période de comparaison le cas échéant.
éc
Cet état est une composante distincte des états financiers, qui traduit tous les
profits et les pertes qui ne transitent pas par l’état du résultat global.
Le tableau des flux de trésorerie fait l'objet d'une norme spécifique (IAS 7) qui
propose deux méthodes pour son établissement. Ce tableau fait ressortir trois niveaux
de flux : Les flux liés à l’activité, les flux liés à l’investissement et les flux liés au
financement.
• L'annexe IFRS :
Les annexes sont la base d'établissement des états financiers et sont nécessaires
pour une bonne compréhension et pour donner une image fidèle des états financiers.
Elles reprennent :
43
- Les méthodes comptables employées comprenant les bases d'évaluations
employées pour l'établissement des états financiers et les méthodes spécifiques
utilisées;
Ceci étant, le passage aux normes IFRS bouleverse la physionomie des états
financiers, de même que les indicateurs financiers et de mesure de la performance. Il est
donc fondamental de :
En outre, et dans l’objectif d’exploiter les mises à jour récurrentes des normes
IFRS, il convient de suivre attentivement l'évolution de ces normes internationales. D’où
la nécessité de mettre en place une cellule (suivant la taille de l’entité ou du groupe) qui
sera chargée de réaliser une veille normative et réglementaire, de suivre la conversion,
de mettre à jour les procédures et de mettre en évidence l’impact sur les processus, les
systèmes d’information et la stratégie de communication.
44
Conclusion de la première partie
A cet effet, il est primordial de bien préparer le passage aux normes IFRS, en se
basant sur la démarche théorique détaillée précédemment, qui demeure adaptable à
chaque structure et qu’il convient d’adopter lors de tout projet de conversion des
comptes aux IFRS. Il est également nécessaire d’analyser et d’évaluer toutes les
incidences de l’adoption de ces normes afin de déterminer les zones d’analyse de
performance les plus pertinentes ainsi que les ajustements du système d’information.
45
PARTIE II : MODALITÉS & ENJEUX DE
L’ADOPTION DES NORMES IFRS COMME
RÉFÉRENTIEL COMPTABLE
COMPTABLE OPÉRATIONNEL –
CAS DE « CIMAT»
CIMAT»
46
Chapitre I: Contexte et implications du passage aux IFRS dans le cadre
de la mise en place d’un nouveau système d’information.
1. Environnement de l’entreprise
2007 Juin : Création de CIMAT par M. Anas Sefrioui avec un capital social de 300 KDh.
Juillet : Signature par CIMAT d’une convention d’investissement avec l’État.
2008 Avril : Signature par CIMAT du contrat de construction de deux cimenteries avec le maître
d’œuvre allemand Polysius.
2009 Février & Octobre : Réalisation de deux augmentations de capital par compensation de
créances par Anas Sefrioui et portant le capital de CIMAT à 50 MDh puis 600 MDh.
2010 Avril :
- Démarrage du 1er broyeur à ciment à Ben Ahmed ;
- Vente du 1er sac de ciment de l’usine de Ben Ahmed ;
Juin : Réalisation d’une augmentation de capital par apport en numéraire réservée à
l’actionnaire Omnium des Industries et de la Promotion (OIP) portant le capital de CIMAT à
800 MDh ;
Décembre :
- Démarrage du four et du 2ème broyeur à ciment de l’usine de Ben Ahmed ;
- Démarrage de la production de clinker à Ben Ahmed ;
- Démarrage des ventes de ciment à partir de l’usine de Béni Mellal ;
- Création de la filiale Bétons et Granulats du Maroc (BGM) détenue à 51% par CIMAT.
47
2011 Janvier 2011 : Démarrage des ateliers Ensachage et Expédition de l’usine de Béni Mellal.
Juin :
- Démarrage du 1er broyeur à ciment à Béni Mellal ;
- Création de la filiale Ciments de l’Atlas Granulats (CIMAT Granulats) détenue à hauteur de
100% par CIMAT ;
Décembre :
- Démarrage du four de l’usine de Béni Mellal ;
- Démarrage de la production de clinker à Béni Mellal.
- Entrée de CIMAT dans le capital de la société Real Fly (créée en novembre 2010) à travers des
augmentations de capital réservées à CIMAT.
2012 Avril : Réalisation d’une augmentation de capital par incorporation des comptes courants
d’associés portant le capital de CIMAT à 1 100 MDh.
48
1928 Création de la Société Marocaine des Ciments Lafarge par le groupe Lafarge.
Lafarge passe un accord d'association avec Chaux et Ciments du Maroc. Au terme des
1929 négociations, la Société Marocaine des Ciments Lafarge détient 27 % du capital de la société
Chaux et Ciments du Maroc.
1930 Démarrage du premier four rotatif au Maroc avec une capacité de 120 000 tonnes par an.
Le secteur cimentier entame un cycle d’investissements visant à accompagner la croissance de
la demande induite par la mise à niveau économique du Royaume par le protectorat français :
1950 : Démarrage de l’usine de Meknès construite par la société Chaux et Ciments du Maroc.
1950- 1951 : Démarrage de la cimenterie d’Agadir mise en place par la société Ciments d’Agadir, filiale
1968 à 100% de la société Ciments Français.
1953 : Démarrage de la cimenterie de Tétouan, construite par la société Chaux et Ciments du
Maroc.
1960 : Tremblement de terre à Agadir. Épargnée, l’usine de Ciments d’Agadir contribue à la
reconstruction de la ville.
1968 : Création de la société Lafarge Maroc. Chaux et Ciments du Maroc est le principal
actionnaire.
Phase marquée par une pénurie importante du ciment qui a déclenché la mise en place par l’État
d’une politique de zoning, de quotas et d’administration des prix pour une répartition régionale
de la production.
1976- Afin de réduire le déficit de l’offre, le Maroc est forcé d’importer le ciment.
1979 1976 : L’Office de Développement Industriel (ODI) crée une société anonyme, la Cimenterie de
l’Oriental (CIOR), avec pour objet la réalisation d'une cimenterie dans la région d’Oujda.
1976 : Démarrage de la cimenterie de Marrakech par Ciments du Maroc.
1978 : Mise en place d’une cimenterie à Oujda par la (CIOR).
49
Reprise du secteur du BTP et relance de la consommation du ciment. Une dynamique
d’investissement a accompagné cette croissance, qui s’est traduite par le démarrage de
nouvelles unités.
1988 : Ouverture d’un centre de distribution à Laâyoune pour mieux répondre à la demande
des provinces du Sud.
1990 : Démarrage de l’usine de Safi (Cimasfi) par Ciments Français.
1988- 1992 : Le groupe italien Italcementi prend le contrôle de Ciments Français. Cimasfi et la Société
2001 à 2007 : Démarrage de la ligne de production intégrale de l’usine de Settat en 2007 détenue par
nos Holcim (Maroc) S.A et de sa plateforme de prétraitement de déchets Ecoval traitant environ
51
Ventes
Chiffre Résultat
de Capacité de Résultat Capitalisation
Opérateur Description d'affaires d'exploitation
Ciment production net 2011 30/06/2012
en 2011 en 2011
en 2011
Asment Temara est créée en
1976 par Feu Omar Laraqui,
qui cède en 1996 le contrôle
de la société au groupe
cimentier Portugais
CIMPOR. Aujourd’hui, 1,2 Mt 1,2 Mt/an 1 106 MDh 364 MDh 213 MDh N/A
Asment Temara est détenue
à hauteur de 54% par le
groupe CIMPOR et à
hauteur de 46% par la
famille Laraqui.
Créée en 2007, Ciments de
l’Atlas est une société
détenue par Anas Sefrioui,
disposant d’une capacité de
1,5 Mt 3,2 Mt/an 1 214 MDh 400 MDh 196 MDh N/A
3,2 Mt et se positionnant
aujourd’hui comme un
opérateur cimentier
national de référence.
Leader sur les marchés du
Sud du Maroc, Ciments du
Maroc est créée en 1951
sous le nom de la Société
des Ciments d’Agadir (SCA), 4,1 Mt 4,3 Mt/an 3 977 MDh 1 258 MDh 983 MDh 12 733 MDh
et fut pendant 40 ans filiale
du groupe Ciments Français
avant son rachat par le
groupe italien Italcementi.
Holcim (Maroc) S.A. est
créée en 1976, sous le nom
de Cimenterie de l’Oriental,
qui devient Holcim (Maroc)
S.A. après sa privatisation.
3,4 Mt 4,1 Mt/an 3 494 MDh 1 103 MDh 685 MDh 7 260 MDh
Holcim (Maroc) S.A. a pu se
positionner rapidement
parmi les opérateurs
cimentiers de référence au
Maroc.
Créée en 1968 par Lafarge
France et la société Chaux et
Ciments du Maroc, Lafarge
Maroc est détenue
aujourd’hui à parts égales
par le Groupe Lafarge 1 664
6,0 Mt 6,9 Mt/an 5 567 MDh 2 375 MDh 25 680 MDh
France et la Société MDh
Nationale d’Investissement
(SNI). A fin 2007, Lafarge
Maroc est leader national
des matériaux de
construction.
52
2. Besoin managérial
Opérant dans un secteur d’activité historiquement dominé par des entreprises
multinationales, le Groupe « Ciments de l’Atlas » est venu se positionner comme étant le
seul acteur national dans le paysage de l’industrie du ciment au Maroc. Dans un tel
contexte industriel caractérisé par une forte concurrence, le management du groupe
CIMAT a fait le choix stratégique de s’aligner sur les standards internationaux en
matière de qualité, de sécurité et d’environnement, ainsi que sur les meilleures
pratiques de gestion et de gouvernance d’entreprise.
Après s’être dotée de deux unités de production conçues selon les dernières
technologies disponibles, CIMAT s’est penchée sur les volets organisationnels afin de
mettre en place une structure qui soit adaptée à sa taille et au secteur dans lequel elle
opère, garantissant ainsi un fonctionnement optimal et harmonieux de l’ensemble de ses
activités.
La décision naturelle qui fut prise par CIMAT était alors de mettre en place d’un
Progiciel de gestion intégrée (ou ERP) dans lequel les différentes fonctions de
l'entreprise (comptabilité, finances, production, approvisionnement, marketing,
ressources humaines, qualité, maintenance, etc.) seront reliées entre elles par
l'utilisation d'un système d'information centralisé autour d’une base de données unique
(configuration « client/serveur »), offrant les qualités suivantes :
53
• La généricité de ses applications qui peuvent être adaptées et dupliquée ;
• La portabilité et la modularité du système qui le rendent compatibles avec
d’autres logiciels provenant d’éditeurs différents.
Afin de bénéficier de tous ces avantages, le choix de CIMAT s’est porté sur le
progiciel le plus utilisé à l’heure actuelle dans le marché des ERP, à savoir « SAP® »,
pour lequel on dénombre plus de 140 000 installations dans plus de 120 pays à travers
le monde, ce qui représente plus de 12 millions d’utilisateurs. L'une des raisons du
succès de ce progiciel est le fait qu’il soit possible de paramétrer chacune de ses
composantes afin de l’adapter aux besoins spécifiques d'une entreprise.
54
Au-delà des aspects liés à la mise en œuvre technique de SAP, un tel projet conduit
parfois à des difficultés ou des paradoxes organisationnels. Plus largement, l’ERP
apparait comme un système « forçant » la structure existante : l‘outil n’est plus
subordonné à l’organisation (ERP structuré) mais c’est l’inverse qu’on observe parfois
(ERP structurants). Dans le même sens, l’adaptabilité dans le temps reste un problème
important par delà les changements de version. Une fois installé et paramétré, il devient
nécessaire que l’environnement, les procédures soient stables, sans quoi tout est à
refaire. L’ERP serait adapté aux environnements stables et aux entreprises en maturité,
mais pas aux environnements turbulents et aux entités en début de cycle de vie. Reste à
espérer que la modélisation de l’entreprise ait été bien pensée et ne sera pas remise en
cause quelques années plus tard.
Par ailleurs, l’obligation de tenir une comptabilité et d’établir des états financiers
en normes marocaines (états de synthèse et liasse fiscale) complique la mise en œuvre
d’un tel dispositif comptable, et implique une réflexion de fond quant à la solution qui
nous permettrait de répondre au mieux à ces contraintes. C’est ainsi que nous avons
déroulé les 3 scénarios suivants :
56
Scénario Description Avantages Inconvénients Opportunités Risques
• Collecte d’informations
extra comptables pour • Non exhaustivité dans
effectuer les retraitements l’identification des
• Allégement des travaux
Les retraitements IFRS • Concentration des • Valorisation de la retraitements
au niveau du service
sont effectués au niveau du travaux à réaliser en fonction "Contrôle de • Manque de fiabilité par
comptabilité.
Scénario 1 service Contrôle de gestion contrôle de gestion gestion" méconnaissance des IFRS
• Peu de changements dans
à partir des comptes en • Equipe comptable • Manque de traçabilité sur
les procédures comptables
normes marocaines déconnectée des objectifs les retraitements issus de
opérationnels et des données extracomptables
mesures de performance
de gestion interne
• Langage unique dans • Lecture de la
l’organisation performance à acquérir
• Concentration des
• Qualité plus importante face à un résultat qui
Les IFRS sont la norme de travaux au niveau du
des comptes en IFRS • Réduction des délais de devient de plus en plus
comptabilisation de l’entité service "Comptabilité"
• Rapidité des remontées, clôture mensuelle en IFRS volatile
Scénario 2 . Les comptes sociaux sont • Conduite du changement
• Cohérence des données • Valorisation de la • Écritures locales post
issus d’un retraitement très importante (formation
• Production une fois par fonction comptable closing IFRS générant des
local, une fois par an / soutien / communication)
an des comptes en normes écarts dans l’analyse du
locales rapprochement entre IFRS
et local.
• Refonte du modèle et
• Synchronisation des optimisation des schémas • Résistance au
• Big bang : forte conduite d’écritures
opérations changement
du changement • Vision simultanée du
La production des comptes • Traçabilité / exhaustivité • Délai de clôture en
• Délais d’appropriation du résultat et des
est effectuée directement / fiabilité dans les deux normes locales plus
Scénario 3 nouveau référentiel performances dans les
en double norme, locales et référentiels important
• Valorisation de la deux normes
IFRS • Connaissance des IFRS à • Lecture des
fonction comptable • Meilleure maîtrise de
tous les niveaux performances en IFRS
l’impact des IFRS dans les
décisions stratégiques
57
Après l’analyse de ces trois possibilités, nous avons opté pour le troisième
scénario, préférant ainsi une gestion simultanée des deux référentiels, de telle sorte à
avoir deux comptabilités parallèles alimentées conjointement en temps réel, avec une
priorité donnée à la tenue des comptes dits « économiques », vu leur périodicité
d’établissement (Clôtures économiques mensuelles VS Clôtures sociales annuelles), et
vu leur rôle décisif dans le pilotage de l’entreprise. De ce fait, la tenue des comptes sera
faite selon un référentiel s’inspirant des normes IFRS, en faisant en sorte que la
conformité à la doctrine comptable et fiscale marocaine soit assurée, via des schémas de
retraitement adéquats.
Dans le même sens, nous voulons profiter du mode « Projet » et des nombreuses
formes de bouleversements organisationnels occasionnés par la mise en place du
progiciel SAP, afin d’intégrer un système de comptabilisation en double norme, avec tout
ce que cela pourrait engendrer en termes de changement des méthodes de travail et des
manières de faire.
Le but n’étant pas de faire un passage en « Full IFRS », notre travail vise à doter
CIMAT d’un « Socle » qui lui permettrait à l’avenir de franchir le Cap de la certification
IFRS sans avoir à engager de grands efforts et des coûts considérables quant à
l’adaptation du système d’information. En effet, notre démarche sera moins rigoureuse
au vue de l’orthodoxie du référentiel IFRS, qui privilégie l’état de la situation financière
(Bilan) sur le compte de résultat, puisque nous nous permettrons de faire un
« Shopping » des normes qui auront un impact significatif sur le résultat économique et
sur les indicateurs de gestion. En revanche, une attention particulière sera accordée aux
aspects techniques liés à la conception et au paramétrage du module « FI-CO » de SAP,
afin de pouvoir gérer une comptabilité à référentiel double.
58
3. Impacts organisationnels liés à la tenue d’une double comptabilité
Les changements occasionnés par les IFRS ne se limitent pas à la fonction
« finances ». Le passage aux IFRS n’est pas qu’un simple exercice comptable technique; il
s’apparente davantage à un exercice de gestion du changement qui touchera plusieurs
secteurs de l’entreprise. Toute fonction administrative qui est tenue de préparer de
l’information financière, ou qui dépend de l’information financière, est susceptible d’être
touchée.
60
l’absence de retraitements analytiques à apporter sur l’information comptable (Charges
supplétives & produits non incorporables déjà pris en compte).
62
Chapitre II: Mise en œuvre du projet d’adoption du référentiel inspiré
des IFRS.
1. Organisation du projet d’adoption
La complexité de tout projet de conversion aux normes IFRS nécessite la mise en
place d’une structure de projet appropriée, ainsi qu’une forte implication du
management de l’entreprise, et ce afin de communiquer le caractère prioritaire du projet
à l’ensemble des fonctions de la société, de mobiliser les ressources nécessaires en
interne et de garantir le bon déroulement de toutes les étapes de transition.
Ainsi, nous avons décidé de rythmer notre projet selon les 3 phases suivantes :
• Phase 1 : dans laquelle seront identifiées les convergences et/ou les divergences
avec les normes IFRS à mettre en place, avec un examen détaillé de l’aptitude des
procédures et du système d’information comptables existants à générer les
informations requises. Ainsi, le diagnostic sera réalisé en deux étapes : dans un
premier temps, des travaux d’analyse porteront sur les capacités et les limites du
progiciel « SAP », afin de valider la démarche proposée et les issues techniques à
envisager. Dans un second temps, une attention particulière sera accordée au
63
recensement des principales différences de traitement auxquelles nous devrions
trouver des solutions adaptées.
• Phase 3 : qui sera dédiée à l’élaboration du bilan d’ouverture IFRS au 1er janvier
2012, en procédant à un retraitement de « l’historique » comptable de CIMAT sur
la base des divergences identifiées, et en veillant à la conformité avec les schémas
conçus. Cette phase connaitra également le déploiement des normes à travers des
actions de formation ciblées en faveur de l’ensemble des intéressés.
64
2. Diagnostic & travaux d’analyse
Le but de toute mission de diagnostic faite dans le cadre de la mise en place d’un
nouveau référentiel comptable, consiste certes à établir un état des divergences entre les
pratiques comptables actuelles et celles préconisées par les normes à adopter, mais
aussi à recenser les moyens et les contraintes pouvant influencer le processus
d’implémentation. Pour le cas de CIMAT, la conception du nouveau système comptable
ne peut être pensée en déconnexion avec les capacités offertes par le système
d’information (SAP) et la faisabilité technique qui tient compte du contrat de mise en
œuvre liant l’entreprise à l’intégrateur (développements spécifiques non pris en charge
et devant être facturés séparément…).
Cette vision nous a mené à dresser des fiches d’impact par norme, pouvant être
résumées dans le tableau suivant :
65
Section Traitement IFRS Traitement CGNC Impact sur CIMAT
Approche par composants distincts
± Obligatoire Approche par composants distincts
± provisions pour grosses réparations ± Non prévue
interdites Paiement différé
Paiement différé ± Coût d'acquisition=prix contractuel
± Actualisation des paiements différés Réévaluations ± Décomposition des
Immobilisations intégrée dans le coût de l'immobilisation ± Ensemble des immobilisations immobilisations (près de 6 Milliards
Réévaluations ± Régularité non exigée de DH)
corporelles ± Par catégorie d'immobilisations effectuées ± Prise en compte des différences
Amortissements
(IAS 16 vs CGNC) régulièrement ± Sur la base de la durée d'utilisation au niveau des durées d'utilité dans
Amortissements ± Possibilité de réviser le plan le calcul de l'amortissement
± Sur la base de la durée d'utilité d'amortissementavec justification ETIC
± Revue et révision régulière des méthodes Valeur résiduelle
et durées d'amortissement ± lorsque la durée d'utilisation est <durée
Valeur résiduelle de vie
± reconnue selon IAS 16
Recherche et développement
Recherche et développement ± Recherche appliquée immobilisée
± Dépenses de recherche enregistrées en sousconditions
charges ± Développement immobilisé sous
± Développement immobilisé sous conditions conditions
Immobilisations strictes (faisabilité technique, intention ± Projet individualisé
± Retraitement des immobilisations
d'achever l'immobilisation, évaluation fiable ± Sérieuses chances de réussite
incorporelles du coût, existence de marché,..) technique
en non-valeur au niveau du résultat
(IAS 38 vs CGNC) et des réserves
± Amortissement sur la base de la durée ± Rentabilité commerciale
d'utilité ± Amortissement maximum sur 5 ans sauf
Activation des charges différées ou dérogation
étalement des frais d'établissement Activation des charges différées ou
± Interdits étalement des frais d'établissement
± Traitement prévu par les normes
66
Section Traitement IFRS Traitement CGNC Impact sur CIMAT
± Activation du matériel de
Retraitements des contrats de location Retraitements des contrats de
transport acquis en leasing par le
Contrats de financement location financement
groupe (une trentaine de véhicules
± Obligatoire ± Interdite (conception patrimoniale du
location Prédominance de l'approche bilan)
et un avion)
± Constatation d'une dette
(IAS 17 vs CGNC) ± "substance over form" Prédominance de l'approche
financière consolidée de 130
± Juridique
Millions de Dhs
Impôt exigible
Impôt exigible ± Taux en vigueur à la date de
± Taux adopté ou quasi adopté à la date clôture(applicable à l'exercice)
de clôture ± Compensation entre actifs et passifs
± l'impôt exigible sera corrigé à
Impôts sur le ± Compensation entre actifs et passifs d'impôts non admise
travers la constatation de
d'impôts sous conditions ± Toujours en résultat
résultat ± En résultat ou en capitaux propres Impôts différés
l'imposition différée, afin de
ramener la charge d'impôt à son
(IAS 12 vs CGNC) Impôts différés ± Non prévus pour les comptes niveau économique
± obligatoires en IAS/IFRS individuels
± Taux d'impôt adopté ou quasi adopté à ± obligatoires (CGNC) pour les
la date de clôture comptes consolidés sans aucune
précision (taux,mode de calcul, ..)
67
2.2. Diagnostic du système d’information
2.2.1. Sous-module « FI-GL » : Comptabilité générale
Pour commencer, il est évident que la tenue quotidienne et détaillée d’une
comptabilité en double norme ne saurait être faite sans l’utilisation de deux « Plans
comptables » différents. Or, il s’avère que le module « FI-CO » de SAP soit paramétré
pour gérer un « Plan de comptes » principal dit « Plan opérationnel » qui sera
mouvementé lors de toute écriture comptable, et pouvant être relié à un ou plusieurs
autres plans dits « Plans alternatifs » sensés être tenus en parallèle afin de gérer des
normes de comptabilisation différentes. En conséquence, la conception d’une matrice de
correspondance des comptes serait la clé de succès d’une telle configuration, mais elle
nécessiterait avant tout une connaissance détaillée des caractéristiques de ces deux
catégories de plans de comptes :
Le plan opérationnel
Le plan alternatif
68
Le compte alternatif est renseigné dans la fiche du compte opérationnel
selon une relation 1:1 (lorsque le compte opérationnel est mouvementé, le
compte alternatif correspondant l’est aussi).
Compte
opérationnel
Compte
alternatif
• Ce sous-module
module offre la possibilité de gérer un ou plusieurs « Tableaux
d’évaluation » ayant pour rôle le calcul et la comptabilisation automatique
des écritures d’amortissement.
La figure ci-après
après illustre le schéma de processus de gestion des immobilisations dans
SAP :
Par conséquent, notre plan de comptes économique sera conçu selon les classes
suivantes :
Classe Désignation
1 TRESORERIE ET ASSIMILES
2 ACTIFS CIRCULANTS
3 ACTIFS IMMOBILISES
4 DETTES CIRCULANTES
5 DETTES DE FINANCEMENT ET FONDS PROPRES
6 CHARGES
7 PRODUITS
Par la suite, nous avons procédé à l’élaboration des liaisons entre chaque compte
du plan opérationnel avec le compte correspondant au niveau du plan alternatif, en
respectant la relation 1 : 1 (un compte alternatif ne peut être affecté qu’à un seul compte
opérationnel).
71
Comptes Comptes
économiques marocains
Par ailleurs, la matrice de liaison établie entre les deux plans de comptes
(opérationnel et alternatif) nécessite une attention particulière quant à la gestion des
comptes devant recevoir les écritures comptables propres à chacun des deux
référentiels, et à la manière avec laquelle ces divergences seraient constatées, tout en
gardant à l’esprit que les solutions à mettre en œuvre ne devraient pas être lourdes à
gérer au quotidien, et qu’elles devraient réduire au minimum les écritures de
retraitement saisies manuellement, souvent source d’erreurs et d’omissions.
Face à cette contrainte, l’idée qui nous a parue adéquate consistait à créer une
nouvelle classe de comptes de « Retraitement » au niveau des deux plans de comptes
(opérationnel & alternatif), ces comptes sont sensés être mouvementés à l’occasion de
toute opération mettant en jeux des traitements devant impacter de manière différente
le résultat, la situation nette ou encore la présentation des états financiers. Les comptes
appartenant à cette classe seront codifiés avec un « R » au début (R pour
« Retraitement ») et seront exclus de toute extraction devant servir à l’établissement des
états financiers (Classes « 1 » à « 7 »), qu’il s’agisse d’états marocains ou
« économiques ». Ainsi, les différentes correspondances pouvant exister entre les
comptes appartenant à cette classe de retraitement sont les suivantes :
72
3.2. Modélisation des retraitements
• Acquisition
Le module FI-AA de SAP ne permet qu’une seule écriture d’acquisition, puisque la
mise en service d’une immobilisation se fait à partir de la création d’une fiche unique ne
pouvant avoir qu’une seule valeur d’entrée, d’où la nécessité de trouver un mécanisme
qui permettrait de gérer les divergences entre les deux référentiels en termes de
valorisation des immobilisations (Juste valeur, Coûts de démantèlement, Frais
d’acquisitions, Valeur résiduelle, Coûts des révisions,…).
Pour le cas de CIMAT, l’option retenue était de valoriser les immobilisations à leur
coût historique. Ainsi, la quasi-totalité des immobilisations ne présentent aucun écart de
valorisation entre les deux normes, donnant lieu à une écriture d’acquisition unique,
pouvant être schématisée comme suit :
• Amortissement
La comptabilisation des dotations aux amortissements « B » calculées sur la base
des durées d’utilités économiques, ainsi que les dotations « C » calculées conformément
aux taux admis fiscalement, sera faites à travers deux écritures automatiques générées
par les deux tableaux d’évaluation, mettant en jeux des comptes de retraitement avec le
schéma paramétré comme suit :
73
• Sortie (Cession ou retrait)
Les valeurs nettes d’amortissement issues de la constatation de dotations
différentes doivent elle aussi faire l’objet de retraitement lors de la cession ou du retrait
des immobilisations concernées. Or, la contrainte énoncée plus haut quant à l’unicité de
l’écriture d’acquisition implique que le mouvement de sortie soit lui aussi unique, d’où la
nécessité de créer un « compte d’équilibre » dont la seule finalité est le respect du
principe de la « partie double ».
• Acquisition
Selon la norme IAS 17, les biens acquis à travers des contrats de location
« Financement » doivent figurer parmi les immobilisations de l’acquéreur, du moment
que l’ensemble des avantages et des risques liés à leur utilisation lui ont été transférés.
Par conséquent, il est nécessaire de concevoir un traitement comptable afin d’activer ces
immobilisations dans le plan opérationnel sans impacter le bilan social. De ce fait, nous
avons prévu de constater l’acquisition du bien en crédit-bail en contrepartie d’une dette
financière selon le schéma suivant :
74
Compte Compte Libellé Débit Crédit
économique Marocain
• Amortissement
Une fois immobilisé, l’actif «Crédit–bail » est traité comme toute autre
immobilisation. En effet, la fiche correspondante est créée au niveau du sous-module FI-
AA, et l’amortissement y afférent est calculé en fonction de sa durée d’utilité. Enfin,
l’écriture comptable est générée automatiquement par le tableau d’évaluation, afin de
constater l’amortissement économique sans impacter les comptes marocains, et ce à
travers l’utilisation des comptes de retraitement suivants :
• Redevance
A la réception des factures des redevances leasing, la charge « C » considérée
comme un loyer par le CGNC devrait être scindée en deux partie : l’une relative au
remboursement de la dette financière d’acquisition, et l’autre sensée dégager la charge
d’intérêt liée à ce même financement.
75
Échéance Financement Redevance TTC Principal Intérêt *
* le taux d’intérêt implicite de ce contrat est de 4,06% calculé en utilisant la méthode du TRI.
• Constatation de la charge
Au sens du CGNC, les immobilisations en Non-valeurs sont des charges ayant été
supportées dans l’intérêt de plusieurs exercices, et qui peuvent être « immobilisées » en
vue de les étaler sur une période ne dépassant pas 5 années par le biais de
l’amortissement. Or, la vision économique du référentiel IFRS (IAS 38) perçoit ces
charges selon leur nature et non pas leur destination, et ne prévoit pas leur activation du
fait qu’elles ne sont pas représentatives d’une valeur vénale.
76
appropriés en vue de les activer lors des clôtures sociales annuelles, sans donner lieu à
un quelconque retraitement à ce stade :
• Transfert de charge
Suite à une décision de gestion, les charges à « immobiliser » au titre des travaux
de clôtures sociales sont portées au débit des comptes respectifs consacrés aux non-
valeurs, par le crédit d’un compte de produit intitulé « Transfert de charges NVA», les
deux comptes à mouvementer appartiennent à la classe des comptes de retraitement,
afin de maintenir les charges au niveau du résultat économique :
• Amortissement
Après l’activation des charges et la création des fiches d’immobilisations, le tableau
d’évaluation « social » se charge du calcul et de la comptabilisation automatique des
amortissements sur une durée de 5 ans à compter du début d’exercice de constatation,
en n’impactant que les comptes du plan alternatif prévus à cette fin, à savoir :
77
• Sortie
Au bout du 5ème exercice, l’immobilisation en non-valeur est totalement amortie, et
ne doit plus figurer à l’actif du bilan. Ainsi, le retrait de ces fiches d’immobilisations
générera l’écriture comptable suivante :
78
3.2.5. Retraitement des impôts différés
Dans la réglementation comptable marocaine, seul l’impôt exigible au titre d’un
exercice donné doit être constaté en comptabilité. La comptabilisation des impôts
différés quant à elle n’est prévue que pour les comptes consolidés (Avis N°5 du CNC).
Par contre, les dispositions de la norme IAS 12 prévoient la comptabilisation de l’impôt
différé né des décalages au niveau de la prise en compte des éléments déductibles et des
éléments imposables, dans le but de corriger l’impôt dû au titre d’un exercice donné
pour qu’il corresponde à la charge d’impôt économique.
D’autre part, la clôture de l’exercice comptable, ainsi que le report des soldes sur
SAP, se font par l’intermédiaire d’une transaction dédiée, dont le but est de solder
l’ensemble des comptes de charges et de produits (y compris les comptes de
retraitement de type « Résultat »), et de reporter ce solde « A » de manière automatique
sur un compte paramétré à cet effet, donnant lieu à l’écriture comptable suivante :
79
Compte Compte Libellé Débit Crédit
économique Marocain
R7XXX & 7XXXX R7XXX & 7XXXX
Solde des comptes de résultat A
R6XXX & 6XXXX R6XXX & 6XXXX
Compte Compte
Libellé Débit Crédit
économique Marocain
Pour ce faire, notre point de départ sera la balance générale marocaine détaillée
(compte par compte) établie au 01/01/2012, qui sera la date d’application de notre
80
référentiel de pilotage, sans avoir à remonter au 01/01/2011 pour l’élaboration des
états financiers de la période comparative, car, rappelant-le, la transition n’est pas faite
dans une logique de certification ni de publication, mais à des fins de Reporting et de
gestion interne.
Avant la reprise des soldes comptables dans SAP, il était impératif d’effectuer un
travail préliminaire à l’aide du tableur Excel, qui nous a permis dans un premier temps
de reprendre les soldes de la balance marocaine au niveau de la matrice de
correspondance des comptes, afin de faire une première alimentation des comptes du
plan comptable économique sur la base de la situation des comptes marocains au
01/01/2012.
81
Extrait de la matrice de correspondance des comptes
Classes Plan Rubriques Plan Postes Plan Comptes Plan Classes Plan Rubriques Plan Postes Plan Comptes Plan Solde au
opérationnel opérationnel opérationnel opérationnel alternatif alternatif alternatif alternatif 01/01/2012
11 Ca s h and
1 TRESORERIE ET 111 Di s poni bi l i tés 1111 Di s poni bi l i tés 5 ****COMPTES DE 51 ***TRESORERIE - 514 **BANQUES, TG 5141 *BANQUES
ma rketa bl e 35 347 096,90
ASSIMILES en ba nque en ba nque - REEL TRESORERIE ACTIF ET CP DEBITEURS (SOLDE DEBITEUR)
s ecuri ti es
11 Ca s h and 516 **CAISSES,
1 TRESORERIE ET 116 Di s poni bi l i tés 1161 Di s poni bi l i tés 5 ****COMPTES DE 51 ***TRESORERIE -
ma rketa bl e REGIES ET 5161 *CAISSES 57 832,32
ASSIMILES en ca i s s e en ca i s s e TRESORERIE ACTIF
s ecuri ti es ACCREDITIFS
24 Accounts 243 Créances 2430 Accounts 3 ****ACTIF
2 ACTIFS 34 ***CREANCES DE 342 **CLIENTS ET
recei va bl e tra de commerci a l es – recei vabl e tra de –
CIRCULANT HORS 3421 *CLIENTS 3 460 233,00
CIRCULANTS L'ACTIF CIRCULANT COMPTES RATTACHES
a nd other Ti ers Thi rd pa rti es TRESORERIE
3 ****ACTIF 312 **MATIERES &
2 ACTIFS 262 Ma ti ères 3121 *MATIERES
26 Inventori es 2620 Raw materi a l s CIRCULANT HORS 31 ***STOCKS FOURNITURES 16 891 237,07
CIRCULANTS premi ères PREMIERES
TRESORERIE CONSOMMABLES
3321 BATIMENTS, 23
3 ACTIFS 33 Property, pl a nt 332 Cons tructi ons et 2 ****COMPTES 232
CONSTRUCTIONS ET ***IMMOBILISATION 2321 *BATIMENTS 709 635 231,79
IMMOBILISES a nd equi pment i ns ta l l a ti ons D'ACTIF IMMOBILISE **CONSTRUCTIONS
INFRASTRUCTURES S CORPORELLES
23 233 **INSTAL. 2331
3 ACTIFS 33 Property, pl a nt 2 ****COMPTES
333 Ma chi nes 3331 Ma chi nes ***IMMOBILISATION TECHQ. MATERIEL & *INSTALLATIONS 2 196 429 203,65
IMMOBILISES a nd equi pment D'ACTIF IMMOBILISE
S CORPORELLES OUTIL.. TECHNIQUES
4841 DETTES
484 Autres dettes 4 ****PASSIF 441
4 DETTES 48 Other current CIRCULANTES 44 ***DETTES DU 4411
ci rcul antes – CIRCULANT HORS- **FOURNISSEURS ET - 100 000,00
CIRCULANTES l i a bi l i ti es FOURNISSEURS PASSIF CIRCULANT *FOURNISSEURS
Groupe TRESO COMPTES RATTACHES
GROUPE
4 ****PASSIF
4 DETTES 48 Other current 488 Autres dettes 4885 Other current 44 ***DETTES DU 445 **ETAT - 4455 *ETAT, TVA
CIRCULANT HORS- - 12 007 072,73
CIRCULANTES l i a bi l i ti es ci rcul antes – Ti ers l i a bi l i ti es – ETAT PASSIF CIRCULANT CREDITEUR FACTURFE
TRESO
5 DETTES DE 111 **CAPITAL
1 ****FINANCEMENT 11 ***CAPITAUX 1111 *CAPITAL
FINANCEMENT ET 55 Ca pi ta l s tock 551 Capi tal émi s 5510 Is s ued capi tal SOCIAL OU - 800 000 000,00
PERMANENT PROPRES SOCIAL
FONDS PROPRES PERSONNEL
R33 23 235 **MOB MATRIEL
R3 COMPTES D'ACTIF R332 RETRAITEMENT 2 ****COMPTES 2352 *MATERIEL DE
R RETRAITEMENTS IMMOBILISATIONS ***IMMOBILISATION BUREAU & 2 401 987,73
IMMOBILISE DES LVA D'ACTIF IMMOBILISE BUREAU
CORPORELLES S CORPORELLES AMNGEMNTS ..
R34 21
R3 COMPTES D'ACTIF R344 RETRAITEMENT 2 ****COMPTES 211 **FRAIS 2110 *FRAIS
R RETRAITEMENTS IMMOBILISATIONS ***IMMOBILISATION 8 117 922,42
IMMOBILISE DES NON-VALEUR D'ACTIF IMMOBILISE PRELIMINAIRES PRELIMINAIRES
EN NON-VALEUR S EN NON-VALEURS
R38 R381 RETRAITEMENT 283 **AMT
R3 COMPTES D'ACTIF 2 ****COMPTES 28 ***AMT DES 2835 *AMT DU MMB
R RETRAITEMENTS AMORTISSEMENTS DES IMMOBILISATIONS - 818 355,40
IMMOBILISE D'ACTIF IMMOBILISE IMMOBILISATIONS ET AA DIVERS
DES IMMO CORP. AMORTISSEMENTS CORPORELLES
82
La deuxième étape consiste à compléter cette matrice de correspondance par
l’intermédiaire des différentes écritures de retraitement qui concernent les exercices
clos avant le 01/01/2012, et ce conformément aux schémas conçus dans la phase 2, en
prenant en considération les remarques suivantes :
Par la suite, après que l’ensemble des écritures de retraitement ait été constaté,
une simple concaténation de ces écritures avec les soldes initiaux de la balance
marocaine, reprise au niveau de la matrice de correspondance des comptes, nous a
permis d’obtenir deux balances équilibrées (balance économique et balance marocaine),
que nous avons utilisé afin d’établir le bilan d’ouverture IFRS au 01/01/2012, à travers
l’utilisation du tableau croisé dynamique de « EXCEL », et nous a permis également de
rééditer le bilan social pour s’assurer que notre démarche n’a pas été la source
d’éventuelles erreurs.
83
Bilan Social – Actif au 01/01/2012
84
Bilan Social – Actif au 01/01/2012 - Suite
85
Bilan Social – Passif au 01/01/2012
86
Bilan économique d’ouverture au 01/01/2012
87
Bilan économique d’ouverture au 01/01/2012 - Suite
88
Conclusion de la deuxième partie
Le projet d’adoption des principes IFRS au sein de CIMAT fut entamé dans une
optique purement opérationnelle, et a été mené dans un contexte assez particulier,
caractérisé par des contraintes de temps et de ressources. D’autre part, le fait de m’avoir
confié la conception du nouveau système comptable, a fait que la méthodologie adoptée
soit simple et peu rigoureuse, en comparaison avec la démarche préconisée lors d’un
projet de transition « Full IFRS », souvent confié à des cabinets spécialisés.
Néanmoins, mon travail était sensé doter la société d’une plateforme informatique
pouvant facilement accueillir les dispositions nées d’une éventuelle conversion aux IFRS,
tout en assurant une meilleure lecture des performances et des résultats générés par
l’exploitation.
Cet effort s’est soldé par un déploiement réussi du système comptable conçu en
phase avec le lancement en production de l’ERP « SAP », avec une appropriation
effective des nouvelles règles d’évaluation, de présentation des comptes et de
comptabilisation des opérations, avec tous ce que cela a pu engendrer en termes
d’organisation comptable et d’interfaces inter-département.
89
Conclusion générale
Ayant été introduites au Maroc depuis quelques années, les normes IFRS ont
suscité plusieurs débats quant à leur adoption, ainsi qu’aux mécanismes d’élaboration
des comptes consolidés conformes à ce référentiel. Cependant, bon nombre des
entreprises ayant déjà franchi le cap des IFRS ont été prises par les impératifs de
publication des comptes, et ont de ce fait négligé l’apport que pourrait avoir ce
référentiel sur le pilotage de ces entités.
Pour la mise en œuvre des normes IFRS, se satisfaire d’une seule analyse
« comptable » pourrait placer les entreprises, au moment de la conversion, face à
d’autres difficultés, généralement négligées, qui pourtant sont celles qui demanderont
l’investissement le plus lourd : il s’agit des difficultés d’organisation, d’adaptation et de
mise à jour des systèmes d’information ainsi que du processus de reporting.
Ainsi, la mise en place du référentiel IFRS doit être considérée comme un chantier
majeur, a-t-on dit en divers lieux, et faire l'objet d'une véritable organisation par
«gestion de projet», en veillant à l'implication du management en particulier, et plus
généralement de l'ensemble des personnes concernées par le changement de référentiel,
d’autant plus qu’un recours aux compétences pluridisciplinaires d'un professionnel pourrait
être vu comme un atout complémentaire qu'il ne faudrait pas négliger.
90
Bibliographie
Mohamed EL ALAOUI ECHERIFI : Projet de conversion des comptes aux normes IFRS :
Démarche et outils de pilotage, novembre 2009
Mohammed TALIDI : Projet de mise en place des normes IFRS au sein du Groupe CDG
et évaluation de son impact sur la performance, novembre 2008
Sidney J. GRAY & Hazel M. VINT: The Impact of Culture on Accounting Disclosures:
Some International Evidence. Asia-Pacific Journal of Accounting, volume 2, Issue 1, 1995
Institut Canadien des Comptables Agréés : Le passage aux IFRS - Guide pour les
utilisateurs de rapports financiers. Publication du Conseil canadien de l’information sur
la performance, 2010
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/textes_des_norme
s_et_interpretations/tableau_sommaire
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/actualites_phare/iasb/rapport_conjoint_iasb
_fasb_sur_la_convergence
http://normes-ias-ifrs-au-maroc.over-
blog.com/pages/PRINCIPAUX_DOMAINES_DIMPACTS_DES_NORMES_IASIFRS_SUR_LE_
PLAN_FISCAL_PAR_RAPPORT_AU_PCGM-1214696.html
91
Annexes
ANNEXE 1 : Normes IAS/IFRS et leur adoption par l’Union Européenne au 28/06/201213
13 Source : http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/textes_des_normes_et_interpretations/tableau_sommaire
92
93
94
95
96
ANNEXE 2 : Analyse des divergences fiscales des normes IAS/IFRS par rapport aux PCGM et aux règles fiscales14
14
Source : http://normes-ias-ifrs-au-maroc.over-
blog.com/pages/PRINCIPAUX_DOMAINES_DIMPACTS_DES_NORMES_IASIFRS_SUR_LE_PLAN_FISCAL_PAR_RAPPORT_AU_PCGM-1214696.html
97
98
ANNEXE 3 : Tableau des Catégories
COMPTES D'IMMOBILISATIONS TABLEAU COMPTES D'IMMOBILISATIONS TABLEAU SOCIAL
d’immobilisation paramétrées dans FI-AA
ECONOMIQUE (01) (02)
99
CBNOP BATIMENTS NON OPERATIONNEL 4% 25 33211000 33291100 63932100 66665310 76663100 R3312100 R3811000 R6311000 R6710000 76663100
CBIND BATIMENTS USAGE INDUSTRIEL 4% 25 33211000 33291100 63932100 66665310 76663100 R3312100 R3811000 R6311000 R6710000 76663100
CBCLG CONSTRUCTIONS LEGERES 10% 25 33211000 33291100 63932100 66665310 76663100 R3312100 R3811000 R6311000 R6710000 76663100
CBINF OUVRAGES D'INFRASTRUCTURE 4% 25 33212000 33292100 63932100 66665310 76663100 R3312200 R3812000 R6311000 R6710000 76663100
OUVRAGES D'INFRASTRUCTURE - NON
CBINO 4% 25 33212000 33292100 63932100 66665310 76663100 R3312200 R3812000 R6311000 R6710000 76663100
OPERATIONNEL
AGENCMNTS ET AMNAGEMNTS DES
CBAGC 4% 25 33214000 33294100 63932100 66665310 76663100 R3312300 R3813000 R6311000 R6710000 76663100
CONST°
AGENCMNTS ET AMNAGEMNTS - NON
CBAGN 4% 25 33214000 33294100 63932100 66665310 76663100 R3312300 R3813000 R6311000 R6710000 76663100
OPERATIONNEL
CBOTC AUTRES CONSTRUCTIONS 4% 25 33218000 33298100 63932100 66665310 76663100 R3312400 R3814000 R6311000 R6710000
76663100
CMOFV OUTILLAGE DE FAIBLE VALEUR 30% - R3321000 R3821000 62831200 R6720000 76663100 R3329000 R3825000 R6321000 R6720000
76663100
CMTEC MATERIEL TECHNIQUE 10% 5 33311000 33319100 63933100 66665310 76663100 R3313100 R3815000 R6312000 R6710000
76663100
CMINS INSTALLATIONS ET MACHINES 10% 20 33311000 33319100 63933100 66665310 76663100 R3313100 R3815000 R6312000 R6710000
76663100
CVTOL VEHICULE DE TOURISME LEASE - 5 33511130 33591130 63934300 66665300 76663100 33511130 76663100
CVTOA VEHICULE DE TOURISME ACQ 20% 5 33511100 33591100 63934000 66665300 76663100 R3352000 R3852000 R6254000 R6750000 76663100
CVMTL MATERIEL DE TRANSPORT LEASE - 5 33511130 33591130 63934300 66665300 76663100 33511130 76663100
CVMTA MATERIEL DE TRANSPORT ACQ 20% 5 33511100 33591100 63934000 66665300 76663100 R3352000 R3852000 R6254000 R6750000 76663100
CDMOA MOBILIER DE BUREAU (AMT) 10% 5 33512100 33592110 63934100 66665310 76663100 R3315100 R3816000 R6313000 R6710000 76663100
MOBILIER DE BUREAU - NON
CDMON 10% 5 33512100 33592110 63934100 66665310 76663100 R3315100 R3816000 R6313000 R6710000 76663100
OPERATIONNEL
CDMBA MATERIEL DE BUREAU (AMT) 10% 5 33512100 33592110 63934100 66665310 76663100 R3315100 R3816000 R6313000 R6710000 76663100
MATERIEL INFORMATIQUE
CIBUR 15% 3 33513500 33593510 63934100 66665310 76663100 R3315100 R3816000 R6313000 R6710000 76663100
BUREAUTIQUE
MATERIEL INFORMATIQUE
CIINF 10% 10 33513100 33593100 63934000 66665300 76663100 R3353000 R3853000 R6254000 R6750000 76663100
INFRASTRUCTUR
CDAGD AGENCMNTS ET AMNAGEMNTS DIVERS 10% 10 33512400 33592400 63934000 66665300 76663100 R3354000 R3854000 R6254000 R6750000 76663100
AGENCMNTS ET AMNAGEMNTS NON
CDAGN 10% 10 33512400 33592400 63934000 66665300 76663100 R3354000 R3854000 R6254000 R6750000 76663100
OPERATIONNEL
CDMBO AUTRES MMB DIVERS 10% 10 33512800 33592800 63934000 66665300 76663100 R3355000 R3855000 R6254000 R6750000 76663100
AUTRES IMMOBILISATIONS
COTHE 10% 10 33518800 33598800 63934000 66665300 76663100 R3356000 R3856000 R6254000 R6750000 76663100
CORPORELLES
100