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Thèse professionnelle présentée pour l’obtention du Mastère

spécialisé en contrôle de gestion, audit & comptabilité

Sous le thème

L’Adoption des normes IFRS comme


référentiel comptable opérationnel
Cas de « CIMENTS DE L’ATLAS »

Auteur : M. Youssef CHABAB


Encadré par : M. Amine BAAKILI

Novembre 2012
Remerciements

C’est avec grand plaisir et réel honneur que je réserve ces lignes en signe de
gratitude et de reconnaissance à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à
l’élaboration de ce mémoire.

Je remercie l’ISCAE qui m’a donné l’opportunité de poursuivre un mastère en


son sein. Mes remerciements s’adressent également aux membres du jury pour
l’honneur qu’ils m’ont accordé en acceptant de juger mon travail.

Je tiens aussi à remercier vivement mon encadrant, Monsieur Amine


BAAKILI, pour ses remarques constructives, ses suggestions pertinentes et son
encadrement très efficace dans la conduite de ce travail.

Un grand merci à Monsieur Khalid RAJI qui m’a porté conseil et qui m’a
considérablement orienté dans ma recherche.

Enfin, je n’omettrais pas de remercier mes parents, mon épouse et mes amis,
qui m’ont soutenus et encouragés tout au long de mes études. Qu’ils trouvent dans
ce mémoire l’expression de mes remerciements les plus sincères.

1
TABLE DES MATIERES

Liste des abréviations ................................................................................................... 3


Introduction ................................................................................................................... 4

Partie I : Le mécanisme de passage des comptes sociaux aux comptes


économiques. ................................................................................................................. 6
Chapitre I : Cadre réglementaire de la normalisation comptable ............................. 7
1. Normalisation comptable internationale ............................................................................ 7
2. Réglementation marocaine .................................................................................................... 15
3. Impact de l’harmonisation comptable sur les entreprises marocaines ............... 20
Chapitre II : Démarche théorique d’un projet de conversion aux IFRS ....................27
1. Lancement, planification et organisation du projet ..................................................... 29
2. Diagnostic détaillé et valorisation des impacts.............................................................. 34
3. Préparation et mise en œuvre de la conversion aux IFRS ......................................... 38
Conclusion première partie ........................................................................................ 45

Partie II : Modalités & enjeux de l’adoption des normes IFRS comme référentiel
comptable opérationnel – Cas de « CIMAT » .............................................................. 46
Chapitre I : Contexte et implications du passage aux IFRS dans le cadre de la mise
en place d’un nouveau système d’information...........................................................46
1. Environnement de l’entreprise ............................................................................................ 47
2. Besoin managérial ..................................................................................................................... 53
3. Impacts organisationnels liés à la tenue d’une double comptabilité..................... 59
Chapitre II : Mise en œuvre du projet d’adoption du référentiel inspiré des IFRS. .63
1. Organisation du projet d’adoption ...................................................................................... 63
2. Diagnostic & travaux d’analyse ............................................................................................ 65
3. Choix d’options comptables & modélisation des retraitements.............................. 70
4. Élaboration du bilan d’ouverture IFRS au 1er janvier 2012 et déploiement des
normes. ............................................................................................................................................... 80
Conclusion deuxième partie ................................................................................................................ 88
Conclusion générale .....................................................................................................89
Bibliographie ................................................................................................................91
Annexes .........................................................................................................................92

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Liste des abréviations

BM Banque Mondiale

BTP Bâtiments et Travaux Publics

CE Commission Européenne

CGNC Code Général de Normalisation Comptable

CNC Conseil National de la Comptabilité

EEE Espace Économique Européen

FASB Financial Accounting Standards Board

FMI Fonds Monétaire International

IAS International Accounting Standards

IASB International Accounting Standards Board

IASC International Accounting Standards Committee

IFRIC International Financial Reporting Standards Interpretations


Committee

IFRS International Financial Reporting Standards

IGR Impôt Général sur le Revenu

IS Impôt sur les Sociétés

OEC Ordre des Experts Comptables

OPCVM Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières

PME Petites et Moyennes Entreprises

SEC Securities and Exchange Commission

TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée

UE Union Européenne

UK GAAP United Kingdom - Generally Accepted Accounting Principles

US GAAP United States - Generally Accepted Accounting Principles

3
Introduction

Partout dans le monde, les entreprises ont investi considérablement de temps,


d’argent et d’autres ressources dans le cadre de leur conversion au référentiel
comptable IFRS, et bon nombre d’entre elles ont indiqué qu’une composante importante
des coûts y étant associés était liée à l’adaptation du système d’information.

Néanmoins, de nombreuses entreprises ont également évoqué les avantages de la


conversion aux IFRS, notamment en ce qui a trait à l’harmonisation des processus et des
applications qui ont permis d’améliorer l’ensemble de leur architecture des TI.

À la lumière de l’expérience liée à la mise en œuvre de la conversion aux IFRS par


certaines entreprises, le coût engagé s’avère être significatif, selon l’approche qu’elles
ont adopté et les efforts qu’elles ont décidé d’y mettre. Par exemple, dans les premières
étapes de la conversion, nombreuses sont les entreprises qui se sont surtout
concentrées sur l’aspect technique relatif au changement de référentiel comptable,
négligeant ainsi les systèmes d’information : une stratégie qui, en fin de compte, a
entraîné des coûts de conversion globaux plus élevés.

Au Maroc, les entreprises ayant entamé des projets de conversion vers les IFRS,
tout en étant soumises aux réglementations juridique, comptable et fiscale marocaines,
ont pour la majorité d’entre-elles pris cette décision en vue de répondre à des
obligations bien définies, qu’il s’agisse de contraintes liées à la publication des comptes
consolidés (entreprises cotées) ou celles relatives aux Reportings financiers établis par
certaines filiales de groupes internationaux. En revanche, il est difficile de trouver un cas
où une entreprise marocaine ait décidé de mettre en place un système comptable
s’imprégnant des principes IFRS pour ses propres besoins de pilotage, sans qu’elle ait
des comptes à rendre quant à la parfaite conformité aux dispositions préconisées par ce
même référentiel.

Devant cette problématique, le groupe marocain « CIMENTS DE L’ATLAS » a décidé


d’explorer les différentes possibilités liées à l’adoption des principes IFRS pour la mise
en place d’un référentiel comptable opérationnel, dans le but d’améliorer la qualité de
l’information de gestion nécessaire au pilotage de toute entreprise, et ce dans un
contexte particulier qu’est celui de l’implémentation d’un progiciel de gestion intégrée.

4
Occupant le poste de « Responsable immobilisations » au sein de CIMAT, je me suis
vu confié la tâche de concevoir l’architecture comptable qui permettrait de répondre aux
besoins internes de la direction, tout en restant conforme à la législation comptable et
fiscale en vigueur. Cette responsabilité est justifiée par la prédominance des
retraitements liés aux immobilisations, ainsi que par le rôle important qui m’incombe
dans le suivi, la valorisation et la mise en service des investissements, représentant un
volet important dans une activité aussi capitalistique que celle de l’industrie du ciment.

Ainsi, la présente thèse professionnelle tend à démontrer l’intérêt de l’évolution du


référentiel international d’un référentiel de publication à un référentiel de pilotage, en
mettant en exergue les difficultés rencontrées lors de l’adaptation du système
d’information, et les répercussions qu’aurait une telle décision sur l’organisation de
l’entreprise.

Nous présenterons dans un premier temps les avantages offerts par le référentiel
IFRS en comparaison avec les normes marocaines. Par la suite, nous allons exposer la
démarche théorique à suivre lors d’un projet de passage aux IFRS devant se solder par
une certification des comptes « Full IFRS ».

La deuxième partie sera consacrée à l’étude du contexte d’adoption d’une


comptabilité en double norme au sein de CIMAT, et aux modalités pratiques liées à
l’adaptation du système d’information déployé. Enfin nous tenterons d’apporter des
solutions à mettre en œuvre afin que CIMAT puisse baser ses Reportings sur le
référentiel opérationnel inspiré des normes IFRS.

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PARTIE I : LE MÉCANISME DE
PASSAGE DES COMPTES SOCIAUX
AUX COMPTES ÉCONOMIQUES.

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Chapitre I : Cadre réglementaire de la normalisation comptable

1. Normalisation comptable internationale

1.1. Besoins d’une normalisation comptable

L’information comptable joue un rôle prépondérant au sein du marché financier.


Cette information a une grande utilité surtout pour les actionnaires et les investisseurs
potentiels puisqu’elle leur permet d’avoir une idée sur la situation de l’entreprise et la
pérennité de son essor au sein du marché financier.

Cependant, il arrive parfois que cette information soit incorrecte ou falsifiée, et


donc ne traduit pas à ses utilisateurs une image fidèle de l’entreprise. En revanche, ceci
pourra donner lieu à des conséquences graves au sein de l’entreprise elle-même et au
sein du marché financier dans son ensemble. C’est ainsi qu’est né le besoin d’une
normalisation comptable, qui regroupe l’ensemble des règles et modalités, incluant
principes comptables fondamentaux et méthodes d’évaluation, permettant à la
comptabilité de fournir une image fidèle de la situation de l’entreprise.

Les États-Unis ont répondu aux critiques relatives aux normes comptables par la
création en 1973 du FASB (Financial Accounting Standards Board), organisme de
normalisation indépendant, qui joue un rôle très important dans l’amélioration des
pratiques comptables. Mais il a aussi fait l’objet de certaines critiques, le considérant
comme peu novateur et mettant en doute sa capacité à engendrer des normes pour les
problèmes du futur, ainsi que sa capacité à répondre à des questions fondamentales.

Après les États-Unis, d’autres normalisateurs comptables anglo-saxons se doteront


également d’un cadre conceptuel, suivis par l’IASC (International Accounting Standards
Committee) en 1989 dont les travaux seront repris par l’IASB (International Accounting
Standards Board) en 2001. Ces organismes ont été créés dans le but d’élaborer les
normes internationales d’information financière IFRS (International Financial Reporting
Standards), dénommées jusqu’en 2001 normes IAS (International Accounting
Standards).

En effet, la nécessité d’un langage comptable commun est de plus en plus


persistante, du fait de l’internationalisation des entreprises et la recherche de capitaux
étrangers, rendant indispensable la disponibilité d’une information financière claire,

7
compréhensible et comparable. Or, la coexistence de plusieurs référentiels comptables
ne permet pas de cerner la réalité économique des entreprises ou de les comparer, en
plus de générer une perte de crédibilité de l’information publiée. De ce fait, les autorités
européennes ont favorisé le développement et la promotion du référentiel international
de l’IASB afin d’harmoniser les réglementations comptables et de réduire les
divergences qui existent entre les pays.

1.2. Présentation des normes IFRS

Les normes IFRS sont un ensemble de recommandations ayant pour objet une
harmonisation au niveau international de l'information financière dans tous ses aspects,
y compris comptable, pour une meilleure comparabilité et transparence des états
financiers publiés par les entreprises et les groupes. Ces normes se fondent sur une
philosophie propre et adoptent de nouveaux concepts comme suit :

• Importance privilégiée des investisseurs comme destinataires de la


comptabilité :
L’IASB privilégie les actionnaires parmi les différents destinataires potentiels de la
comptabilité, puisqu’ils sont les apporteurs de capitaux à risque de l’entreprise, et étant
donné que la fourniture d’états financiers qui répondent à leurs besoins répondra
également aux besoins des autres utilisateurs. Cette optique conduit notamment les IFRS
à intégrer dans le bilan certains éléments du hors bilan (produits dérivés par exemple)
et à renforcer les obligations des entreprises en matière de communication financière
(informations sectorielles détaillées).

• Prééminence de la réalité économique sur la forme juridique "Substance


over form" :
Alors qu’on s’appuie généralement sur la forme d’une opération pour en
déterminer l’intégration dans les comptes, les IFRS entendent passer au-delà des
apparences juridiques et retranscrire la réalité économique sous-jacente. C’est ainsi que
les actifs faisant l’objet d’un crédit-bail (donc n’appartenant juridiquement pas à
l’entreprise) doivent être retraités comme s’ils avaient été financés par emprunt.

• Juste valeur "Fair value" :


Un reflet fidèle de la réalité économique obligerait à évaluer les actifs et les passifs
selon le principe de « juste valeur », soit à leur valeur normale de marché. Le principe de

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coût historique, sur lequel se fonde la comptabilité marocaine, est donc abandonné. Ce
principe n’est toutefois pas appliqué à tous les actifs et passifs des entreprises, mais se traduit, par
exemple, par la réévaluation des immobilisations corporelles, ou encore la constatation des
plus ou moins-values latentes liées aux titres de participation, aux créances et dettes libellées
en devises.

• Primauté du bilan sur le compte de résultat :


Le référentiel IFRS s’appuie prioritairement sur une définition des actifs et des
passifs. Dès lors, un produit est conçu comme un accroissement d’actif ou une réduction
de passif, une charge comme une réduction d’actif ou un accroissement de passif, et le
résultat se mesure comme l’évolution des capitaux propres constatée entre la clôture et
l’ouverture (hors opérations avec les actionnaires).

1.3. Objectifs des normes IFRS

Les normes IFRS ont pour vocation d’appliquer des normes comptables
compréhensibles, reconnues dans le monde entier, capables de fournir une information
transparente, de qualité et destinée aux utilisateurs (dirigeants, investisseurs,
personnel, fournisseurs, clients, État…) afin de les sécuriser et les aider dans leur prise
de décisions.

L’objectif ultime est de donner une image plus fidèle sur la réalité économique
d’une entreprise, indépendamment du système juridique et fiscal de son pays d’origine,
ce qui permettra la comparabilité des entreprises à l’échelle internationale. Les normes
doivent, de ce fait, répondre aux quatre principales caractéristiques suivantes :

• Intelligibilité :
Une qualité essentielle de l’information fournie dans les états financiers est d’être
compréhensible immédiatement par les utilisateurs. Par conséquent, les utilisateurs
sont supposés avoir une connaissance raisonnable des affaires, des activités
économiques et de la comptabilité. Cependant, l’information relative à des sujets complexes, qui doit
être incluse dans les états financiers du fait de sa pertinence par rapport aux besoins de
prises de décisions économiques des utilisateurs, ne doit pas être exclue au seul motif qu’elle serait
difficile à comprendre pour certains utilisateurs.

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• Pertinence :
L’information doit être pertinente pour les besoins de prises de décisions. Celle-ci
possède la qualité de pertinence lorsqu’elle influence les décisions économiques des
utilisateurs en les aidant à évaluer des événements passés, présents ou futurs ; en
confirmant ou corrigeant leurs évaluations passées. L’information est significative si son
omission ou son inexactitude peut influencer les décisions économiques que les
utilisateurs prennent sur la base des états financiers.

• Fiabilité :
Pour être utile, l’information doit également être fiable. L’information possède la
qualité de fiabilité quand elle est exempté d’erreurs et de biais significatifs et que les
utilisateurs peuvent lui faire confiance pour donner une image fidèle de ce qu’elle est
censée présenter ou ce qu’on pourrait s’attendre raisonnablement à la voir présenter.
Pour être fiable, l’information contenue dans les états financiers doit être neutre, c’est-
à-dire sans parti pris, et exhaustive, autant que le permettent le souci de l’importance
relative et celui du coût.

• Comparabilité :
Les utilisateurs doivent être en mesure de comparer les états financiers d’une
entreprise dans le temps afin d’identifier les tendances de sa situation financière et de sa
performance, mais également être capable de comparer les états financiers d’entreprises
différentes et d’identifier les différences entre les méthodes comptables pour des
transactions semblables. La conformité avec les normes comptables internationales, y
compris l’indication des méthodes comptables utilisées par l’entreprise, aide à atteindre
cette comparabilité.

1.4. Adoption des IFRS en Europe

Pour les sociétés cotées, et dans le but de mettre en œuvre la « stratégie en matière
d’information financière » adoptée par la Commission Européenne (CE) en juin 2000,
l’Union Européenne (UE) a approuvé en 2002 le règlement comptable CE 1606/2002 au
terme duquel toutes les sociétés de l’UE dont les titres sont négociés sur un marché

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réglementé, soit environ 8 000 sociétés au total, sont tenues d’appliquer les IFRS pour
leurs états financiers consolidés à partir de 20051.

En plus de s’appliquer aux 27 états de l’UE, l’obligation d’utiliser les IFRS concerne
les trois états de l’Espace Économique Européen (EEE) : l’Islande, la Norvège et le
Liechtenstein. La plupart des grandes sociétés en Suisse, qui n’est pas membre de l’UE ni
de l’EEE, l’appliquent également. Aussi, il a été exigé des sociétés d’autres pays, non
membres de l’UE et dont les titres sont négociés sur un marché réglementé par l’UE,
d’utiliser les IFRS dès 2009, excepté certains pays où les normes sont jugées
équivalentes (États-Unis, Japon, Chine, Canada, Corée du Sud et Inde).

En ce qui concerne les sociétés non cotées en Bourse, les états membres de l’Union
Européenne pourraient leur étendre l’exigence d’application des IFRS, voire même aux
états financiers individuels des sociétés. Presque tous les états membres permettent aux
sociétés non cotées en Bourse d’utiliser les IFRS pour établir leurs états financiers
consolidés, et la majorité le permet pour les états financiers individuels.

Les IFRS font constamment l’objet de révisions. Au sujet des normes adoptées au
niveau de l’UE, la CE a voté en faveur de l’adoption de toutes les normes IFRS, à
l’exception de quelques révisions et amendements (IFRS 1, IFRS 27, IFRS 28…), et de
toutes les interprétations, à l’exception d’IFRIC 20. Le tableau en annexe 1 récapitule les
normes publiées à ce jour, ainsi que leurs révisions, amendements et interprétations, et
précise leur adoption ou pas par l’UE.

1.5. Application des IFRS aux États-Unis

Parmi les quelques 13.000 sociétés dont les titres sont inscrits aux États-Unis, plus
de 1.000 sociétés sont des sociétés étrangères. Ces émetteurs privés étrangers ont été
autorisés par la SEC (Securities and Exchange Commission), en 2007, de présenter des
états financiers préparés conformément aux IFRS, sans inclure un rapprochement avec
les normes américaines.

En 2008, la SEC a soumis à l’opinion publique un projet de feuille de route pour les
IFRS précisant des dates butoirs qui pourraient entraîner la transition obligatoire aux
IFRS pour les exercices se terminant à compter du 15 décembre 2014. Cette date sera

1 A partir de 2007 pour les sociétés ayant seulement des titres cotés autres que des actions.

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reportée à 2015-2016 avec la publication par la SEC de la déclaration intitulée
« Statement in Support of convergence of Global Accounting Standards » en 2010.

D’autre part, le FASB et l’IASB ont officialisé leur engagement à l’égard de la


convergence des normes américaines et des IFRS en publiant un protocole d’entente
appelé « Accord de Norwalk » en 2002. Les deux conseils se sont engagés pour :

• rendre leurs normes d’information financière actuelles entièrement compatibles


le plus tôt possible ;

• coordonner leurs programmes de travail futurs pour s’assurer qu’une fois


atteinte, la compatibilité sera maintenue, c’est-à-dire qu’il n’y aura pas de
différences importantes entre les deux séries de normes.

Suite à cela, le FASB et l’IASB ont publié un protocole d’entente (Memorandum of


Understanding) en 2006, avec mise à jour en 2008, dans lequel ils ont précisé les projets
de convergence à court et à long terme, ainsi que les étapes et les dates butoirs en vue de
la réalisation de la convergence. En novembre 2009, une autre déclaration portant sur
les étapes à franchir pour mener à terme leurs travaux de convergence visés par le
protocole a été publiée.

Récemment, les deux conseils ont rendu public, le 23 avril 2012, une version
actualisée des travaux effectués ou restant à accomplir, en réponse aux
recommandations formulées par les dirigeants du G20 à l'occasion du sommet organisé
à Cannes (France) les 3 et 4 novembre 2011. Ils indiquent que seulement trois projets
prioritaires demeurent : comptabilisation du chiffre d’affaires, contrats de location et
instruments financiers. Les « Boards » ont également travaillé sur les améliorations
pouvant être apportées à la comptabilisation des contrats d’assurance.

1.6. Application des IFRS dans le monde

A l’heure actuelle, l’application des IFRS est obligatoire ou autorisée dans plus de
cent pays, dont les pays membres de l’Union Européenne et bon nombre de pays côtiers
du Pacifique. L’Inde, le Japon et le Brésil ont indiqué qu’ils prévoyaient adopter les IFRS
ou des normes en convergence avec celles-ci. Aux États-Unis, la SEC a réaffirmé son
engagement de longue date visant l’instauration d’un ensemble unique de normes

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comptables mondiales de haute qualité et a reconnu que l’IASB est le mieux placé pour
diriger les efforts en ce sens.

Comme cité précédemment, l’IASB et le FASB sont mobilisés à propos de ce sujet


dans le cadre du projet de convergence du référentiel comptable international et du
référentiel comptable américain. Constatant les lacunes de leurs cadres conceptuels
respectifs, et prenant acte de leur objectif commun de promulguer des normes
comptables basées sur des principes cohérents et non sur un ensemble de règles, les
deux normalisateurs comptables ont décidé de joindre leurs efforts pour développer un
cadre conceptuel commun.

L’illustration ci-après met en exergue l’adoption des normes IFRS dans le monde :

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2. Réglementation marocaine

2.1. Développement de la comptabilité

La profession comptable au Maroc fut implantée par le système colonial, mais son
établissement et son développement furent plus lents que ceux des autres professions.
Néanmoins, le contexte national des années quatre-vingt a augmenté la nécessité et
l’urgence d’une organisation de la profession comptable.

En effet, sous l’impulsion du Fonds Monétaire International (FMI), et de la Banque


Mondiale (BM), le Maroc a adopté un programme d’ajustement structurel et entamé
plusieurs grandes réformes, dont celle ayant touché la normalisation, la profession et la
formation comptables dans le but d’améliorer la qualité des informations économiques
et financières :

• Une réforme comptable avec un vaste programme pour instaurer un cadre


institutionnel comptable conforme aux standards internationaux a été engagé par
le Ministère chargé des Finances depuis 1986 ;

• Une réforme fiscale met en place trois grands impôts : la Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA) à partir d’avril 1986, l’Impôt sur les Sociétés (IS) à partir de
janvier 1987 et l’Impôt Général sur le Revenu (IGR) à partir de janvier 1990 ;

• Des privatisations débutent en 1992, suivies de la réforme de la Bourse des


Valeurs de Casablanca.

En conséquence, le Maroc s’est doté, et pour la première fois, d’un droit comptable
objet de la loi n° 9-88 (Dahir du 25 décembre 1992) relative aux obligations comptables
des commerçants et du Code Général de Normalisation Comptable (CGNC), entré en
application à partir de 1994.

Avant cette date, on ne pouvait parler d’un droit comptable propre au commerçant
et à l’entreprise marocaine, mais seulement des réglementations comptables inspirées
du droit privé et du droit fiscal. En effet, la comptabilité marocaine tirait ses sources du
code de commerce, du code pénal, du droit de travail, de la législation fiscale et du droit
des sociétés. Le plan comptable était inspiré du Plan Comptable Français de 1957, et
adapté aux besoins spécifiques.

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C’est ainsi que, dans l’absence de principes comptables et de normes communes, la
comptabilité marocaine était marquée par des pratiques erronées. La normalisation
comptable est venue :

- Consacrer une autonomie du droit comptable et mettre en évidence le premier


plan comptable national ;

- Mettre en place des obligations comptables nouvelles visant une plus grande
transparence des comptes.

Quant au cadre institutionnel qui encadre la profession comptable, il a été institué


par deux acteurs :

• Le conseil national de la comptabilité (CNC) : institué en 1989 (Décret


n°2.88.19 du 16 novembre 1989) en tant qu’organe officiel de concertation
interprofessionnel chargé d’édicter la normalisation et la doctrine comptable et
regroupant les représentants des administrations, de la profession comptable, du
monde des affaires et du secteur de l’enseignement de la comptabilité. Depuis sa
création, le CNC a enregistré à son actif l’adoption d’un grand nombre de normes
sectorielles (OPCVM, coopératives, établissements de crédit, entreprises
d’assurance, titrisation des créances hypothécaires…) ;

• L’ordre des experts comptables (OEC) : institué par la loi 15-89 (Dahir n°1-92-
139 du 8 janvier 1993) en tant qu’institution réglementant la profession
d’expert-comptable, dotée de la personnalité morale dont la mission principale
est « d’assurer la sauvegarde des principes et traditions de moralité, de dignité et
de probité qui font l’honneur de la profession d’expert-comptable et veiller au
respect par ses membres, des lois, règlements et usagers qui régissent l’exercice
de la profession ».

Le Code Général de Normalisation Comptable, promulgué par le CNC, constitue le


référentiel à la fois théorique et pratique de la normalisation comptable marocaine, et ce
à travers :

• Le plan comptable général : qui comporte les états de synthèse, le plan des
comptes, les modalités de fonctionnement des comptes et des méthodes
d’évaluation… destinés aux entreprises marocaines, à l’exception des banques,

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des entreprises d’assurance et quelques entités ayant un plan comptable
spécifique à leur secteur (BTP, OPCVM, Microcrédit…) ;

• La norme générale comptable : qui définit le cadre comptable normalisé


incluant les principes comptables fondamentaux, le dispositif organisationnel et
les méthodes d’évaluation. Son champ d'application est très vaste, puisqu'il
concerne à priori la majorité des agents économiques quel que soit leur objet,
leur secteur (public ou privé), leur taille et leur forme juridique (établissement
public, entreprise individuelle, société, association ...).

2.2. Principes comptables marocains

La Norme générale comptable est conçue de façon à satisfaire les deux objectifs
primordiaux de la normalisation comptable qui sont :

- Servir de base à l’information et à la gestion de l’entreprise ;

- Fournir une image, aussi fidèle que possible, de ce que représente l’entreprise à
tous les utilisateurs des comptes, privés ou publics.

Pour atteindre ces objectifs, la Norme générale du CGNC a retenu les sept principes
comptables suivants :

• Le principe de continuité d'exploitation : L’entreprise doit établir ses états de


synthèse dans la perspective d'une poursuite normale de ses activités, sans
l’intention ni l’obligation de se mettre en liquidation ou de réduire l’étendue de
ses activités.

• Le principe de permanence des méthodes : L’entreprise établit ses états de


synthèse en appliquant les mêmes règles d'évaluation et de présentation d'un
exercice à l’autre, et ne peut introduire de changement dans ses méthodes que
dans des cas exceptionnels, tout en le précisant et justifiant dans l’état des
informations complémentaires.

• Le principe du coût historique : la valeur d'entrée d'un élément inscrit en


comptabilité pour son montant exprimé en unités monétaires courantes à la
date d'entrée reste intangible quelle que soit l’évolution ultérieure du pouvoir
d'achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de l’élément.

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• Le principe de spécialisation des exercices : Les produits et charges doivent
être rattachés à l’exercice qui les concerne effectivement. Toute charge ou tout
produit comptabilisé au cours de l’exercice et se rattachant aux exercices
ultérieurs, doit être soustrait des éléments constitutifs du résultat de l’exercice
en cours et inscrit dans un compte de régularisation.

• Le principe de prudence : Les incertitudes susceptibles d'entraîner un


accroissement des charges ou une diminution des produits doivent être prises
en considération dans le calcul du résultat de l’exercice considéré. Les produits
ne sont pris en compte que s'ils sont certains et acquis, tandis que les charges
sont à prendre en compte dès lors qu'elles sont probables.

• Le principe de clarté : L’entreprise doit organiser sa comptabilité, enregistrer


ses opérations, préparer et présenter ses états de synthèse conformément aux
prescriptions du CGNC. Aussi, les méthodes utilisées doivent être clairement
indiquées.

• Le principe d'importance significative : Les états de synthèse doivent révéler


tous les éléments dont l’importance peut affecter les évaluations et les
décisions. Est considérée significative toute information susceptible
d'influencer l’opinion que les lecteurs des états de synthèse peuvent avoir sur
le patrimoine, la situation financière et les résultats.

Ces principes sont tous acceptés par la communauté financière internationale,


tandis que d’autres principes ne faisant pas l’unanimité n’ont pas été retenus, tels que
les principes de sincérité et de prééminence de la réalité sur l’apparence.

2.3. Limites de la comptabilité marocaine

Plusieurs facteurs ont influencé le développement de la comptabilité et affectent


les pratiques comptables dans notre pays :

• La colonisation : Le Maroc a été une colonie française pendant 44 ans (de


1912 à 1956), période durant laquelle le protectorat a mis en place le système
juridico-administratif et les institutions qui garantissent aux étrangers leur
sécurité personnelle et celle de leurs biens. Ainsi, le Maroc a découvert le droit
« écrit » et intègre la sphère des pays de droit codifié.

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• La culture : Les valeurs comptables dérivent des dimensions culturelles
permettant d’expliquer les différences internationales relatives aux pratiques
comptables2.

• Flexibilité/ Uniformité : La réglementation comptable au Maroc est contrôlée


par l’État et a renforcée l’uniformité des pratiques comptables des entreprises
grâce au CGNC.

• Optimisme/ Conservatisme : Au Maroc, les mesures comptables sont


influencées par des règles prudentielles.

• Transparence/ Secret : La préférence au Maroc est pour une divulgation


limitée des informations financières.

• Le système légal : Le Maroc est un pays de droit écrit, ce qui fait que le cadre
institutionnel marocain s’articule autour de plusieurs lois, décrets et arrêtés. Le
processus de normalisation comptable s’appuie sur le Conseil National de la
Comptabilité, lui-même régi par des textes de lois et présidé par l’autorité
gouvernementale.

• Le système d’imposition : Au Maroc, où le tissu économique est constitué


surtout de PME, la comptabilité est perçue comme un outil de gestion de
l’entreprise, d’information financière et de collecte de l’impôt. De ce fait, on
constate une forte influence des considérations fiscales sur le traitement
comptable.

L'évolution rapide des activités comptables a montré au niveau du système adopté


au Maroc des limites conséquentes qui entravent le fonctionnement de cette discipline.
La comptabilité marocaine, souvent critiquée, ne reflète pas la réalité des entreprises.
Les normes utilisées présentent des lacunes significatives, ne permettant pas de faire
des prévisions ou des évaluations crédibles.

La normalisation comptable est relativement récente au Maroc. Malgré les


réalisations à ce jour, le parcours demeure à ses débuts et beaucoup d’actions et
d’efforts sont nécessaires pour compléter l’existant, voire le hisser au niveau des
exigences actuelles et futures. Il est également préférable de suivre la tendance actuelle

2 Sidney J. GRAY: Towards a theory of cultural influence on the development of accounting systems
internationally. Abacus. Vol. 24: 1-15, 1988
19
vers l’harmonisation des normes comptables à l’échelle internationale. Aussi, dans la
compétition mondiale qui se joue aujourd’hui, l’investisseur optera pour la place qui
offre le plus de transparence par rapport à des standards devenus universels.

3. Impact de l’harmonisation comptable sur les entreprises marocaines

3.1. Implications des normes comptables internationales

Le phénomène de mondialisation s’amplifie, exigeant, outre la libéralisation des


économies et le développement des échanges, la refonte de tout l’environnement
économique, juridique et financier des entreprises. Dans ce contexte d’ouverture, les
normes de comptabilité et d’audit ne peuvent plus être conçues uniquement par rapport
aux besoins des partenaires économiques et sociaux nationaux, mais doivent prendre en
compte aussi la dimension internationale et les exigences des investisseurs étrangers et
des marchés financiers en général.

Le Maroc, pays traditionnellement ouvert, ne pouvait rester insensible à ces


mutations et se devait de tirer les enseignements des évolutions récemment observées à
travers le monde. Aussi, il est inévitablement concerné par le mouvement
d’harmonisation comptable internationale. D’une part, le droit et doctrine comptables
marocaines sont fortement inspiré du système franco-germanique ; et d’autre part, les
filiales marocaines de sociétés multinationales sont astreintes au respect des exigences
d’information financière de leurs maisons-mères. Ajoutons à cela le fait que le système
comptable marocain présente des limites considérables.

Lors de l’élaboration de ses textes et normes, le Maroc s’est toujours attaché à


respecter les standards internationaux et s’est inspiré des expériences étrangères les
plus reconnues et les plus probantes. Ainsi, les normes marocaines ont scrupuleusement
respecté les directives européennes, notamment les 4ème, 7ème et 8ème directives.

En outre, après la décision de l’Union Européenne de faire appliquer les normes


IFRS pour l’élaboration des comptes consolidés des sociétés cotées en bourse à partir de
2005, le Conseil National de la Comptabilité a préparé un projet de loi sur les comptes
consolidés qui va dans le sens de la décision européenne dans la mesure où il permet,
pour la première fois, l’ouverture sur les normes internationales.

L’adoption de ces normes implique la mise en place d’une définition de référentiels


internationaux. Mais cela se heurte à des difficultés concernant la fiscalité qui n’est pas

20
la même dans tous les pays, la nécessité de préservation des dispositifs prudentiels
applicables aux entreprises financières et le caractère très répandus des institutions, des
règles et des principes qui composent le droit des affaires dans ces pays.

Ainsi, il est délicat d’adopter certaines normes internationales en raison des liens
intimes de la comptabilité marocaine avec l’administration fiscale et le souci de
préserver la stabilité économique nationale. Les normes IFRS impliquent la modification
des principes comptables considérés comme étant sacrés, tels que le principe de
prudence, du coût historique, etc.

3.2. Entreprises concernées

Les normes IFRS constituent une obligation pour les groupes cotés européens et
concernent les comptes consolidés publiés à partir de 2005. Dès lors, les filiales
nationales ou étrangères de ces sociétés, et entrant dans le périmètre de consolidation,
ont l’obligation d’établir leurs comptes suivant les mêmes normes que la maison mère.
Ainsi, les sociétés marocaines filiales de groupes européens doivent nécessairement
produire leurs comptes suivant les normes IFRS.

Pour les autres entreprises européennes non cotées, l’application des normes IFRS
est laissée en option aux états concernés, qui ont la latitude d’imposer ou non
l’application de ces normes. C’est ainsi que certains pays ont choisi de faire converger
leurs normes nationales aux IFRS, comme le cas des principes comptables anglais UK
GAAP, ce qui en résulte leur généralisation progressive à l’ensemble des entreprises en
Europe.

Pour les entreprises marocaines non soumises à l’obligation de publier les comptes
en normes IFRS, elles pourraient sentir la nécessité de se conformer aux normes
internationales soit dans le cadre de leur privatisation, de partenariats étrangers ou
dans le cadre de financements internationaux (émissions obligataires à l’international,
investisseurs étrangers ou bailleurs de fonds internationaux). Ces normes
internationales sont un gage de sincérité de l’information financière et contribueront à
augmenter l’attractivité des entreprises qui l’adoptent.

De même, l’article 6 de la circulaire n° 06/05 du CDVM, abrogée et remplacée par


la circulaire n° 07/09 du 26 juin 2009, relative à la publication et à la diffusion
d’informations financières par les personnes morales faisant appel public à l’épargne,

21
précise que les groupes cotés au premier compartiment de la Bourse de Casablanca
peuvent publier leurs comptes consolidés en normes IFRS à compter de 2007.

En outre, les normes IFRS sont désormais considérées comme outil de


gouvernance d’entreprise3. En effet, les exigences de gouvernance d'entreprise imposées
au niveau international dans le cadre de la nouvelle architecture financière
internationale (NIFA) incluent le respect des normes IFRS. L’Organisation de
Coopération et de Développement Économique (OCDE) préconise également la
transparence et la diffusion des informations par le biais de normes de comptabilité et
de communication reconnues à l’échelle mondiale, afin de rendre comparables les
données de plusieurs entreprises.

Hormis ces besoins, les entreprises marocaines ne peuvent se considérer exclues


du champ d’application des normes IFRS, et doivent s’attendre à un changement de la
réglementation. En effet, le Maroc mène depuis plusieurs années une politique visant
l’alignement aux standards internationaux, comme c’est le cas avec l’entrée en vigueur
du Code Général de Normalisation Comptable, l’adoption de nombreux textes légaux
dans différents domaines (commerce, assurance, travail, concurrence, corruption…), la
création des organes de gestion, de régulation et de contrôle dans différents secteurs
(marchés financiers et télécommunications notamment).

Dans le même sens, le Conseil National de la Comptabilité, réuni en Assemblée


Plénière le 26 mai 2005, a émis l’Avis n° 5 relatif aux comptes consolidés. Cet Avis
prévoit que les personnes morales soumises à l’obligation de présenter des comptes
consolidés ou qui optent pour l’établissement de ces comptes doivent choisir soit les
normes nationales prescrites par la méthodologie adoptée par le CNC le 15 juillet 1999,
soit les normes IFRS adoptées par l’UE.

L’année 2007 marque cependant la concrétisation de ce processus


d’harmonisation avec le passage d’engagements plus ou moins intentionnels à des
décisions fermes et officielles de la part de l’État. Dans ce cadre, la 11ème Assemblée
Plénière du CNC réunie le 10 mai 2007 a décidé la transposition des normes comptables
internationales IFRS pour les comptes consolidés des établissements de crédit.

3Benoît PIGÉ et Xavier PAPER : Normes comptables internationales et gouvernance des entreprises : Le sens
des normes IFRS, Edition EMS, 2ème édition, mai 2009
22
La 12ème Assemblée Plénière du CNC, tenue en décembre 2008, a arrêté le plan
d’action du Conseil pour la période 2009-2010, comprenant notamment la révision du
Code Général de la Normalisation Comptable (CGNC) et l’amendement de la loi n° 9-88
relative aux obligations comptables des commerçants en vue d’inscrire notre système
comptable dans le processus d’évolution des standards internationaux.

3.3. Avantages des normes comptables internationales

Les normes comptables internationales sont à plusieurs égards une exigence de


notre temps : elles visent à favoriser la transparence financière, elles constituent un
puissant vecteur d’ordonnancement de la mondialisation, et elles représentent un outil
privilégié au service de la compétitivité des entreprises et de l’optimisation des actifs.

Impliquer le Maroc dans le courant international d’amélioration de l’information


financière via l’adoption des IFRS aura pour rôle de contribuer au développement et à
l’efficience du marché financier marocain, la protection de ses différents intervenants
(investisseurs, épargnants, créanciers et déposants), sans oublier l’information des
employés et des autres parties prenantes.

Tout d’abord, l’évolution du secteur financier résultera de l’attrait des marchés de


capitaux de la place de Casablanca à travers une information financière probante et
pertinente, facteur de mobilisation de l’investissement étranger, et partant, élément
majeur de développement du secteur privé. Ensuite, la protection des différents
intervenants du marché financier et parties prenantes de l’entreprise découlera de la
transparence dans l’information diffusée.

Ainsi, au niveau du marché des capitaux, les IFRS contribuent à conférer stabilité,
dynamisme et croissance économique. Au niveau des entreprises, ils jouent un rôle
essentiel dans leur compétitivité et favorisent la transparence. Enfin, les investisseurs ne
peuvent qu’en tirer bénéfice pour garantir leurs investissements.

La conversion aux normes IFRS des comptes des entités au Maroc constitue une
réelle opportunité stratégique en termes de communication financière. Ce projet devrait
permettre de répondre aux attentes et interrogations des investisseurs en matière de
mesure de la performance et de la rentabilité, de comparabilité des comptes et des
entités et de création de valeur.

23
Ajoutons à cela que les normes IFRS sortent du cadre purement comptable pour
toucher aux exigences de gouvernance des entreprises et, en particulier, au besoin de
rendre compte des actions effectuées, des décisions prises, et de leur impact sur la
création de valeur économique4. La complexité des transactions économiques et
financières s'appuie sur des techniques précises mais nécessitant parfois des choix
humains que les normes IFRS invitent à faire apparaître.

3.4. Divergences entre normes marocaines et IFRS

Les tableaux ci-après ont pour but de présenter, sous forme synthétique, les
principales ressemblances et différences entre les pratiques comptables nationales et
les normes IFRS.

• Bases juridiques de la réglementation comptable :

Normes marocaines Loi et organisme comptable national


Normes IFRS Organisme privé de normalisation

• Incidences fiscales et principes comptables dominants :

Normes marocaines - Principe de prudence dominant.


- Principe de prééminence du fond sur la forme admis uniquement
pour les comptes consolidés.
- Forte influence de la fiscalité sur les comptes individuels.
Normes IFRS - Principe de prééminence du fond sur la forme dominant.
- Principe de prudence secondaire.
- Indépendance de la comptabilité et de la fiscalité.

• Éléments des états financiers :

Normes marocaines Tableau des flux de trésorerie obligatoire pour les établissements
de crédit.
Normes IFRS Tableau des flux de trésorerie et de variations des capitaux
propres exigé.

• Base générale d’évaluation des actifs :

Normes marocaines Réévaluation autorisée mais rarement pratiquée


Normes IFRS Réévaluation constitue une option recommandée

• Immobilisations corporelles :

4 Ronita D. SINGH et Susan NEWBERRY: Corporate governance and International Financial Reporting
Standard (IFRS): The case of developing countries, 2008
24
Normes marocaines - Réévaluation au coût de remplacement ou par indexation.
- Influence de la fiscalité (choix des durées d’amortissement) dans
les comptes individuels, et moindre dans les comptes consolidés.
Normes IFRS - Réévaluation possible de l’ensemble des actifs de même catégorie
- Durées d’amortissement indépendantes de la fiscalité.
- Perte de valeur obligatoire si la juste valeur de l’actif devient
inférieure à sa valeur comptable.
- Provision annulée si elle devient sans objet.

• Evaluation des placements :

Normes marocaines - Long Terme (LT) : coût d’acquisition ou montant réévalué.


- Court Terme (CT) : Min. du coût d’acquisition et de la valeur de
marché.
Participation dans des entreprises associées : mise en équivalence
non utilisé dans les comptes individuels.

Normes IFRS - LT : évalué au coût d’acquisition, à un montant réévalué ou, pour


les actions cotées, au minimum du coût d’acquisition et de la valeur
de marché. Ecart de réévaluation inclus dans les capitaux propres.
- CT : évalué à la valeur de marché, ou au minimum du coût
d’acquisition et de la valeur de marché. Participation dans les
entreprises associées : mises en équivalence possible dans les
comptes individuels et les comptes consolidés.

• Actif circulant :

Normes marocaines - Stocks : évaluation au minimum du coût et de la valeur de marché.


LIFO autorisé uniquement dans les comptes consolidés.
- Contrats de construction : méthode de terminaison des travaux
obligatoire sauf dans des cas exceptionnels.
- Créances : comme les IFRS

Normes IFRS - Stocks : évaluation à la valeur réalisable nette ou au minimum du


coût et de la valeur de marché.
Méthodes autorisées : FIFO, CMP. La méthode LIFO est interdite.
Perte de valeur devenue sans objet obligatoirement annulée.
- Contrats de construction : méthode du pourcentage d’avancement
exigé sous conditions, sinon méthode de terminaison des travaux.
- Créances : provision forfaitaire non admise.

• Locations financières :

Normes marocaines Les locations financières peuvent être comptabilisées au bilan du


locataire dans les comptes consolidés seulement.
Normes IFRS Location financière (location qui transfert au propriétaire la quasi-
totalité des risques et les avantages inhérents à la propriété du bien).
- Chez le locataire : comptabilisation de l’actif et de la dette au bilan ;
décomposition des loyers en intérêts et remboursement de la dette.
- Chez le propriétaire : comptabilisation d’une créance.
25
• Provisions et évaluation des engagements de retraite :

Normes marocaines Comme les IFRS. Possibilité de provisionner les dépenses futures ne
résultant pas d’obligation vis-à-vis des tiers à condition qu’elles
soient estimables avec précision et que la cause de ces dépenses soit
apparue au cours de l’exercice ou d’un exercice précédent.
Normes IFRS Seules peuvent faire l’objet de provisions les pertes et dettes futures
probables résultat d’obligations actuelles ou d’engagements
commerciaux. Les dépenses futures ne résultant pas d’obligations
vis-à-vis des tiers ne doivent pas être provisionnées.

• Impôts différés :

Normes marocaines - Admis dans la pratique au niveau des comptes consolidés.


- Recouvrement futur de la valeur comptable des actifs ou passifs
inscrits au bilan si le règlement modifie les paiements futurs d’impôt.
- Les deux méthodes (report fixe et report variable) sont admises.
Normes IFRS - Impôt différé gomme les distorsions pouvant exister entre les
valeurs bilancielles comptables et fiscales, entre le résultat social et
le résultat fiscal ou entre le résultat social et le résultat IFRS.
- Les actifs et passifs d’impôt différés doivent être comptabilisés
selon l’IAS12. Méthode du report fixe obligatoire.

Globalement, et d'un point de vue strictement comptable, les normes IFRS sont
basées sur le principe de la prééminence de la réalité économique sur la forme juridique
d'une part, et font de plus en plus référence à la notion de juste valeur dans l'évaluation
des actifs et passifs des sociétés, d'autre part. Ceci représente un état d'esprit
radicalement différent de la situation à laquelle beaucoup de sociétés sont aujourd'hui
habituées.
En pratique, cela revient à, entre autres, comptabiliser certains éléments qui, selon
les règles actuelles de la comptabilité marocaine, ne figurent pas au bilan, tels que les
contrats de location financement ou les indemnités de fin de carrière, mais également à
évaluer les actifs et les passifs à leur juste valeur. Tous les postes des états financiers
seront affectés et, par voie de conséquence, tous les indicateurs de structure financière,
de mesure de la performance économique, avec des répercussions également sur les
relations internes au sein des entités ainsi que sur la stratégie globale.

D’un point de vue fiscal, le tableau en annexe 2 présente un tableau synthétique


des divergences fiscales des normes IAS/IFRS par rapport aux PCGM et aux règles
fiscales marocaines.

26
3.5. Impact des normes IFRS sur certaines entreprises marocaines

Pour l’adoption des IFRS, les établissements de crédit, sociétés cotées et


organismes publics ne sont pas logés à la même enseigne. Les premiers ont eu
l’obligation de passer au standard international dès 2008. Les sociétés inscrites à la cote
de Casablanca, ainsi que les établissements publics peuvent adopter s’ils le souhaitent
ces normes respectivement dès 2007 et 2008. En outre, les filiales marocaines de
multinationales adoptant les normes IFRS, le cas échéant.

Ce sont donc, entre autres, les établissements de crédit (BCP, AWB, BMCI, BMCE…),
le Groupe ONA, la Société Nationale d’Investissement (SNI), Lafarge, Holcim, Royal Air
Maroc (RAM), Samir ou Cosumar qui ont déjà franchi le pas. Quel impact comptable,
donc, pour les groupes marocains qui ont franchi le cap IFRS? Révision à la hausse pour
les capitaux propres des uns, retraitement à la baisse pour les autres, les retombées du
référentiel international sont variables selon les entreprises.

Pour le cas de l’ONA, les raisons du passage aux normes IFRS sont nombreuses.
L'ouverture à l'international, la double cotation (Paris et Casablanca), ainsi que la
désuétude du référentiel comptable de consolidation par rapport aux groupes
internationaux faisant appel public à l'épargne, en sont les principales causes. En
basculant vers les normes IFRS en 2007, les capitaux propres du groupe ONA passent de
14,1 à 15,3 milliards de DH, soit une hausse de 8,4%. Cette progression n'est que la
mutualisation des régularisations à la hausse et à la baisse des différents postes du bilan.

La réévaluation des immobilisations corporelles a augmenté leur valeur de 2,7


milliards de DH, résultant de la décomposition des amortissements selon leur valeur
économique, mais aussi de la réévaluation des terrains et la révision du coût d'entrée
des actifs. Par ailleurs, 518 MDH de hausse proviennent de la régularisation des activités
bancaires et d'assurance, de l'assainissement des plus-values liées aux fusions internes...
L’annulation de certaines provisions a donné lieu à une appréciation de 272 MDH.
Inversement, les instruments financiers ont perdu 1,6 milliard de DH de leur valeur5.

Un autre exemple pour Managem, la filiale minière de l’ONA, qui a publié ses
premiers états financiers au standard IFRS en 2007 et a vu ses capitaux propres corrigés
à la baisse de près d’un milliard de DH. Tout juste le supplément qui est venu renchérir
la situation de la SNI après le retraitement de ses états financiers en 2007.

5 Article de Nouaim Skalli publié sur L’Economiste du 23/10/2007 (archive Maghress.com)


27
Également, l’application des normes IFRS a eu un impact assez conséquent sur les
comptes du Groupe CDG. Le premier constat qui se dégage est que le total bilan a connu
une variation d’à peu près 4 milliards de DH, passant ainsi de 59 milliards à 63 milliards.
L’actif courant à lui seul accapare 3,8 milliards de DH suite, essentiellement, au
reclassement des actifs financiers disponibles à la vente. Les réserves consolidées ont
connu une forte variation de 2,54 milliards de DH provenant principalement de
l’application de la norme traitant des instruments financiers. L’application de cette
norme explique également la forte variation de l’impôt différé passif6.

En résumé, les établissements de crédit et assimilés sont des investisseurs


importants dont les bilans se composent essentiellement d’actifs financiers. Il en résulte
que tout changement dans les règles d’évaluation de ces actifs a des répercussions
importantes sur le bilan et la performance financière. La comptabilisation des actifs à
leur juste valeur et non plus au coût historique constitue donc un véritable défi. En effet,
le résultat et les indicateurs de gestion se trouvent soumis à de fortes variations qui ne
sont pas forcément liées à leurs activités.

La transition aux normes IFRS du Groupe Attijari Wafa Bank effectuée en 2007 n’a
pas manqué d’impacter les comptes consolidés. Sur le plan bilanciel, l’application des
normes IFRS s’est traduite par une augmentation du total bilan du groupe de +10.557
MDH, soit +7,61% par rapport aux comptes établis en normes marocaines. Cette
augmentation s’explique principalement par les effets compensés de l’évolution du
périmètre de consolidation (+858 MDH), la valorisation du portefeuille titres (+573 MDH),
l’évaluation du goodwill (+868 MDH), ainsi que la dépréciation des crédits (-1.430 MDH)7.

À noter également l’impact positif de la transition au référentiel international sur


les fonds propres consolidés part du groupe qui ont progressé de +7%, principalement
sous l’effet de l’augmentation du périmètre de consolidation et de l’évaluation à la juste
valeur du portefeuille titres détenus par le groupe. Le passage aux normes IFRS a induit,
aussi, une hausse de +811 MDH (+7,44%) des réserves consolidées revenant au groupe,
qui s’établissent désormais à 11.712 MDH au lieu de 10.901 MDH en normes locales8.

6
Mohammed TALIDI : Projet de mise en place des normes IFRS au sein du Groupe CDG et évaluation de son
impact sur la performance, novembre 2008
7
Article de My Ahmed Belghiti sur L’Economiste du 12/11/2007 (archive Maghress.com)
8
Article de M.M. sur Finance News du 15/11/2007 (archive Maghress.com)
28
Chapitre II : Démarche théorique d’un projet de conversion aux IFRS

Le passage aux normes IFRS est un processus relativement long et complexe,


dépassant le simple cadre de la fonction comptable. Dans ce chapitre, il s’agit de
présenter
résenter la démarche théorique et universelle à adopter lors de tout projet de
conversion
on des comptes aux IFRS9.

1. Lancement, planification et organisation du projet


Il s’agit notamment de :

- Lancer le projet et mobiliser les acteurs : via un comité de pilotage et une


équipe dédiée, la communication interne sur l’importance stratégique du
projet,
jet, la formation des acteurs,… ;

- Prendre connaissance de l’activité et des opérations de la société et identifier


les enjeux majeurs du projet de conversion ;

- Définir un calendrier et une organisation en précisant les étapes clés à


respecter et le fonctionnement des différents intervenants.

9
Mohamed EL ALAOUI ECHERIFI : Projet de conversion des comptes aux normes IFRS : Démarche et outils de
pilotage, novembre 2009
29
• Définition du projet
• Prise de connaissance
Lancement • Enjeux du projet

• Calendrier prévisionnel
• Fixation du budget initial
Planification

• Choix du mode de pilotage


• Choix des instances de pilotage
Organisation
et pilotage
• Choix des équipes du projet

1.1. Le lancement

1.1.1. Définition du projet :

Le projet de conversion aux IFRS doit être considéré comme un chantier prioritaire
et faire l’objet d’une véritable organisation en mode “gestion de projet” impliquant
toutes les fonctions de l’entreprise.

Ce mode doit permettre d’analyser et d’évaluer toutes les incidences de l’adoption


des normes, déterminer les zones d’analyse de performance les plus pertinentes en
matière d’information financière ainsi que les adaptations potentielles des systèmes
d’information en place.

L’occasion est ainsi donnée aux entités de revoir l’organisation de la production de


leurs données financières en rapprochant les éléments de gestion des états financiers
traditionnels, établis selon le référentiel
référentiel marocain, et de revaloriser la fonction
comptable.

1.1.2. Prise de connaissance :

La conversion des comptes aux IFRS commence par une prise de connaissance
approfondie de l’entreprise et de son activité. Le but recherché est de disposer d’une
connaissance
ce générale et préalable de l’entité, tandis que les aspects financiers et
techniques seront approfondis dans le chapitre relatif au diagnostic.

A ce niveau,, il faut recueillir plusieurs informations afin d’établir une fiche


signalétique comportant un certain
certain nombre d’éléments (informations générales,
juridiques, managériales, financières et comptables).

30
Il faut aussi prendre connaissance de l’objet social de l’entité et des activités
opérationnelles et financières pratiquées et/ou à pratiquer, ainsi que les filiales et/ou
participations détenues et leurs activités exercées.

1.1.3. Enjeux du projet :

Il est nécessaire d’identifier les principes et règles comptables applicables


régissant l’établissement des états financiers de l’entité et d’identifier les principaux
enjeux que représente le projet IFRS, ainsi que le choix de conversion des comptes
individuels et/ ou consolidés.

Ce chantier de passage aux IFRS implique des choix stratégiques sur la formation
des équipes, les mesures de performance, les processus et systèmes de reporting
financier et sur la communication des entreprises. Toutes les possibilités devront être
analysées minutieusement avant de faire ces choix.

Parmi les principaux enjeux à prendre en considération, on trouve :

- La gestion opérationnelle du projet et l’implication de l’entreprise dans son


ensemble ;

- Le nouveau référentiel comptable à mettre en place ;

- La mise à niveau des systèmes d’information ;

- La mise en œuvre de programmes de formation adéquats ;

- L’harmonisation des principes et méthodes comptables pour le cas d’un


groupe ;

- L’incidence sur l’information financière, la communication et la mesure de


performance ;

- La refonte du système de reporting à la fois interne et externe.

Il est à noter que, d’après une enquête réalisée par le cabinet


PricewaterhouseCoopers, l'harmonisation des processus de reporting interne et externe
figure au premier rang des difficultés rencontrées par les entreprises qui ont déjà opéré
leur passage aux normes IFRS10.

10
Enquête de PricewaterhouseCoopers réalisée en 2001 auprès de 700 groupes cotés européens
31
1.2. La planification

Un projet de conversion aux IFRS peut être considéré comme réussi lorsque :

- Il tient compte de l’ensemble des aspects du changement, en termes


d’information financière, de systèmes d’information, de ressources, de
communication et d’organisation ;

- Il respecte les délais imposés par la direction pour la conversion des comptes
aux IFRS et maitrise les coûts nécessaires à la conversion ;

Pour satisfaire ces contraintes, nous soulignons la nécessité de mise en place d’un
calendrier prévisionnel et de fixation d’un budget initial :

- D’une part, il convient de mettre en relation les différentes étapes du projet


avec le calendrier de l’entité concernée et ses contraintes. Savoir appréhender
les périodes plus ou moins creuses de l’activité des différents acteurs permet
de positionner le projet de façon adéquate aux ressources disponibles.

- D’autre part, les problématiques d’optimisation des coûts sont fondamentales.


Le recensement des coûts externes doit être accompagné de la mise en place
d’un système de suivi des coûts engagés en interne. Au Maroc, le coût du
projet est tributaire de la taille de l’entité et de son organisation et peut donc
varier entre 1,5 à 40 millions de dirhams ou même plus11.

1.3. L’organisation et le pilotage

Dans le but de respecter les délais, éviter les dérapages budgétaires et assurer
l’efficacité des intervenants, des moyens humains et matériels doivent être mobilisés.

1.3.1. Choix du mode de pilotage :

Il faut tenir compte du découpage soit par métier (une responsabilité par métier
puis par filiale et enfin par zone géographique où chaque responsable métier a la
supervision des systèmes d’information, de la comptabilité, des ressources humaines et
des services), soit par fonction (un responsable par fonction existerait au niveau des
différentes directions avec des relais par filiale ou par zone géographique).

11
La VieEco du 16 novembre 2007 : « Passage aux IFRS : Un projet coûteux et de longue haleine »
32
Une autre possibilité est d’imaginer une structure centralisée ou une équipe projet
- groupe dont le rôle serait de travailler en amont sur l’ensemble des chantiers :
Diagnostic, études d’impacts, gestion des chantiers transversaux…, et qui délèguerait
l’application et la mise en place à des équipes locales, par métier ou par filiale.

Chaque mode présente ses propres avantages. Dans la pratique, il est clair que
seule une bonne et intelligente fusion de ces différentes options peut assurer la bonne
marche du projet IFRS. Le recours à un expert-comptable ou à un consultant en
organisation est recommandé pour le choix du mode d’organisation en tenant compte
des avantages et risques de chacune des options envisagées.

1.3.2. Choix des instances de pilotage :

Ces instances sont constituées principalement du comité de pilotage qui


intervient pour arbitrer les options offertes par les normes, valider le planning ainsi que
le budget du projet IFRS, arrêter les plans d’actions, valider le cahier des charges des
systèmes d’information, revoir les états de restitution des comptes IFRS, communiquer
avec les auditeurs et les consultants externes et remonter les comptes rendus de
l’avancement du projet au top management.

Le comité de pilotage doit être composé de membres de la direction générale, la


direction financière, la direction technique, de l’auditeur interne ainsi que de l’expert-
comptable. Il peut être assisté d’un comité opérationnel, composé de membres de la
direction financière ainsi que de certaines directions fonctionnelles et ayant comme
tâches de :

- Prendre connaissance et valider les travaux menés par les équipes projet IFRS ;

- Arbitrer et valider les propositions de plans d’action ;

- Remonter l’information au comité de pilotage ;

- Orienter la stratégie de la communication financière de l’entité ;

- Nommer un responsable de projet IFRS dont le rôle sera de superviser l’ensemble


du projet.

33
1.3.3. Choix des équipes du projet :

Les projets de conversion aux IFRS nécessitent des compétences dans de


nombreux domaines. Aussi, le choix d’un responsable projet adéquat et d’une équipe de
projet est primordial.

D’une part, le chef de projet a pour rôle de superviser les travaux, mobiliser les
ressources nécessaires, coordonner avec l’équipe,
l’équipe, valider les choix entrepris et
communiquer autour du projet. Ainsi, il doit être reconnu pour ses compétences
méthodologiques, ses capacités d'écoute et de communication, sa détermination et sa
capacité d'anticipation.

D’autre part, l'équipe projet sera


sera constituée de l'ensemble des personnes qui
contribueront de façon significative à la réussite du projet. Elle devra être dimensionnée
en fonction des caractéristiques de l’entité et s’organisera sous-forme
sous d’ateliers
fonctionnels, permettant de se focaliser
focaliser sur chacun des aspects du projet (information
financière, systèmes d’information, organisation, gestion de projet, formation…).

Chaque atelier fonctionnel doit déléguer, à des groupes de travail, la mise en place
des travaux en fonction des objectifs
objectifs qui lui seront assignés. Ces groupes de travail
seront plus ou moins nombreux en fonction de l’atelier fonctionnel auquel ils se
rattachent. A cet effet, un
n programme de travail doit être préparé au préalable et
réajusté au cours du projet si nécessaire.

2. Diagnostic détaillé et valorisation des impacts

Il est important d’effectuer un diagnostic préalable avant de modifier une


organisation ou, en l’occurrence, un système
système d’information comptable. Ce
C diagnostic doit
permettre d’analyser la situation existante avant le changement du référentiel.

34
2.1. Finalité du diagnostic
Cette première étape consiste à recenser les pratiques comptables en vigueur dans
l’entité, c’est-à-dire celles appliquées pour l’élaboration des comptes individuels et celles
spécifiques aux comptes consolidés, le cas échéant. Il s’agit de décrire l’état des lieux,
chercher les adaptations par rapport au référentiel IFRS et préparer la mise en œuvre
des changements.

Le recensement concerne les méthodes d’évaluation, les méthodes de présentation


et les règles de consolidation, qui peuvent être différentes de celles exigées par les
normes IFRS. L’objectif étant d’identifier les points de divergence et d’apprécier les
conséquences du passage aux normes IFRS sur la structure et l’organisation.

Les adaptations nécessaires feront l’objet d’une classification, et pourront être


hiérarchisées selon leur degré de difficulté de mise en œuvre. A cet effet, un plan
d’actions des différentes phases du processus de conversion doit être préparé et mis en
œuvre. Trois étapes principales devront être intégrées dans la conception de ce plan:

• Phase d'identification et d’évaluation : Elle permet de recenser les


pratiques en vigueur dans l’entité, puis de mesurer les écarts entre ces
pratiques et les normes IFRS, et enfin d'évaluer les impacts comptables et
organisationnels du changement de référentiel ;

• Phase de préparation et de réalisation : C'est la phase opérationnelle du


dispositif à l’issue de laquelle le changement du référentiel sera opéré.
Aussi, c'est à ce stade que les procédures seront réécrites ou adaptées, et
que la mise à niveau des compétences s'effectuera ;

• Phase de gestion et de suivi : Elle permet de contrôler et valider l'atteinte


des objectifs assignés au titre des phases précédentes et de réajuster, en cas
de besoin, le calendrier fixé pour les différentes opérations.

Pour chaque étape, l’entité devra :

- Établir un découpage du plan d’actions sous-forme d’une liste de tâches


élémentaires à réaliser

- Désigner les personnes chargées de l'exécution du plan d'actions et définir


les intervenants

35
- Mettre en place un mécanisme de validation et de contrôle des travaux
prévus au plan d'actions

- Évaluer le coût de réalisation et fixer les échéances à respecter.

2.2. Timing du diagnostic

L’anticipation de la phase du diagnostic est primordiale pour bien mesurer les


enjeux et les conséquences du changement de référentiel comptable, et tout retard dans
cette phase entraîne des risques importants dans le déroulement de l’ensemble du
projet.

En organisant dès le départ les phases prévues au calendrier prévisionnel, l’entité


disposera de suffisamment de temps pour effectuer toutes les simulations nécessaires,
et préparer les différentes personnes concernées par le changement du référentiel.

Cependant, un diagnostic tardif entrainerait le risque de ne pas pouvoir anticiper


les conséquences du changement de référentiel sur leurs états financiers, et celui de
compromettre la publication des premiers comptes en normes IFRS.

Aussi, l’ajustement sans recul suffisant du système d'information serait susceptible


d'entraîner des coûts supplémentaires induits par des choix insuffisamment réfléchis.
D’où l’importance de préparer à l’avance cette phase et de mettre en place les outils
nécessaires à sa réalisation.

2.3. Outils du diagnostic

Au stade du diagnostic, les outils et les moyens à mettre en place devront être
adaptés à la taille et à l'organisation de l’entreprise. Deux outils peuvent être envisagés
simultanément, il s’agit du questionnaire et du Benchmarking, dispositifs qui devraient
permettre l’identification des changements résultants de l’adoption du nouveau
référentiel.

L'objectif du questionnaire est de pouvoir identifier, à partir de l'analyse des


réponses obtenues, les changements ou les adaptations à envisager pour être conforme
aux normes IFRS. Le recours à une séance de brainstorming, associant le responsable
comptable, le responsable de la consolidation, les auditeurs et l’expert-comptable,
pourrait être envisagé afin d'élaborer un questionnaire pertinent et parfaitement adapté
au contexte de l’entité.

36
Quant au Benchmarking, c’est une technique qui permet de comparer les pratiques
d'entreprises similaires, afin de pouvoir déterminer, sur la base de critères objectifs, les
exemples de bonnes pratiques à retenir et à s'approprier12. La démarche pourrait être
orientée vers l'analyse des pratiques des entités nationales ou étrangères ayant déjà
optées pour le référentiel IFRS en partie ou de manière globale. L'analyse des pratiques
à ce niveau devrait aboutir à la définition du format à retenir lors de l'élaboration des
premiers comptes aux normes IFRS.

2.4. Identification des changements

Ce niveau du diagnostic consisterait à identifier les divergences et définir les


principales incidences des normes IFRS.

2.4.1. État des divergences avec les normes IFRS

Les principales divergences devraient être identifiées et classées. Ceci consiste à


élaborer un tableau comparatif entre les informations produites et celles qui devraient
l’être en vertu des normes IFRS, puis à élaborer une fiche générale de synthèse,
résumant toutes les modifications à apporter aux comptes. Particulièrement, il convient
de préciser les divergences qui résultent de méthodes et d'informations obligatoires.

Certaines méthodes comptables appliquées sont contraires aux normes IFRS. Dans
ce sens, une réflexion doit être immédiatement entamée sur la possibilité d’intégrer ces
contraintes dans les logiciels utilisés. C’est le cas par exemple des immobilisations qui
nécessitent une procédure de mesure fiable de la juste valeur, ainsi qu’un mécanisme
adéquat de calcul des amortissements.

2.4.2. Définition des incidences des changements

Il s’agit ici d’identifier les incidences de certaines normes. La mise à niveau des
systèmes sera concentrée sur le paramétrage des données (la codification, les durées, les
taux, les bases de calcul) et sur l’aménagement des outils de gestion et des systèmes
d’information, sans omettre d’adapter les formats des reportings et tableaux de bord.

Les considérations fiscales imposeront le maintien de deux systèmes, l'un pour les
comptes sociaux marocains et l'autre pour les comptes IFRS. La gestion d'un double
référentiel entraînera le plus souvent des frais de développement informatique non
négligeables ainsi que la mise à niveau des procédures en place.
12
ERRARD J., Revue Française de Comptabilité n° 315. Octobre 1999
37
2.5. Valorisation des impacts

2.5.1. Démarche de valorisation des impacts

Après avoir établi des fiches récapitulatives sur les pratiques en cours dans l’entité,
suite aux conclusions du diagnostic, il faut chiffrer l'impact de l’adoption des IFRS en ce
qui concerne les divergences ayant un caractère significatif.

La formalisation des travaux pourrait se concrétiser par l'établissement de fiches


de synthèse thématiques, résumant les points forts du diagnostic et indiquant les actions
correctives à envisager. Les premières actions à programmer seront relatives aux
ajustements les plus significatifs réalisés selon la nature des impacts à valoriser.

2.5.2. Les impacts à valoriser

On peut distinguer deux principaux impacts liés à la conversion aux IFRS :

• Impacts financiers qui sont de deux types. Le premier est lié aux retraitements
effectués qui vont apporter des corrections aux résultats dégagés selon la
comptabilité marocaine. Cet impact sera limité surtout au premier exercice de
basculement. Quant au second, il est matérialisé par les coûts divers
nécessaires pour la mise en place de ces normes dans l'entité.

• Impacts organisationnels qui concernent surtout les volets comptable et


informatique. Le premier s'occupera du recueil et du traitement de
l'information comptable, tandis que le second s'impliquera dans la mise en
œuvre des démarches de migrations informatiques. Certaines normes touchent
également à la stratégie et l'organisation de l’entreprise.

3. Préparation et mise en œuvre de la conversion aux IFRS

3.1. Préparation de la conversion aux IFRS

La phase de préparation de la conversion aura pour objectif de :

- Arrêter les choix définitifs en termes d’options comptables ;

- Préparer les ressources humaines et adapter les systèmes d’informations ;

- Préparer les maquettes des états et informations à communiquer.

38
3.1.1. Validation des options

Comme nous l’avons cité précédemment,


précédemment le comité de pilotage a pour rôle d’arrêter
d’
les choix en terme d’options comptables
comptables offertes par les normes IFRS, et ce en
concertation avec l’expert-comptable.
comptable. En effet, et grâce au diagnostic mené au préalable,
le comitéé de pilotage dispose d'une vision
n claire de l'impact de chaque nouvelle norme
sur les états financiers de l’entité,
l’entité, lui permettant de choisir les options appropriées.

Les options seront à analyser notamment au regard de la norme IFRS 1 relative à la


première adoption des normes IFRS (FTA – First Time of Adoption).. La règle générale
consiste à adopter les IFRS de façon rétrospective sous réserve de certaines exceptions
prévues dans la norme. La norme prévoit à cet effet dix dérogations facultatives et
quatre exceptions d'application obligatoire.

3.1.2. Mise en œuvre des options

Une fois les options validées, l’entité devra mettre en place une approche
méthodologique de retraitement des comptes sur la base de ces options. Cette démarche
peut être scindée en trois phases :

- Conversion
onversion de la liste des comptes sociaux et/ou consolidés de l’entité en une
autre liste respectant les comptes IFRS ;

- Établissement d’un journal des écritures de retraitement qui retrace toutes


t
les options arrêtées précédemment par l’entité ;

- Enregistrement des écritures de retraitement et production de la balance


retraitée IFRS.

Ensuite, il faut rechercher les possibilités de modélisation et d’informatisation des


retraitements. On peut envisager
isager plusieurs cas en fonction de leur nature :

39
• Retraitements systématiques : correspondent à des divergences
permanentes entre les comptes marocains et les comptes IFRS. Il s’agit par
exemple des frais d’établissement qui doivent être annulés.

• Retraitements semi-automatiques : Ces retraitements correspondent


également à des divergences permanentes mais qui nécessitent des
informations provenant de sources non intégrées au système comptable. C’est
le cas notamment de l’amortissement des immobilisations qui doit se faire au
rythme de consommation des avantages économiques selon les IFRS.

• Retraitements manuels : Ce sont les retraitements afférents aux ajustements


faisant appel au jugement de la direction générale. Leur importance est
variable d’un exercice à l’autre. Il s’agit par exemple de la dépréciation d’actifs
et des provisions.

3.1.3. Préparation des ressources humaines

L’entreprise devra établir un plan d'action précis de formation et des coûts qui y
sont rattachés. L’étape initiale consiste à recenser les besoins et le public visé. Sont ainsi
concernés en premier lieu les gestionnaires du projet de conversion au niveau des
différents ateliers ou filiales, ainsi que les responsables opérationnels et financiers de
l’entité. Viendront par la suite les utilisateurs de l'information financière, notamment les
contrôleurs de gestion et les comptables.

L’entreprise peut recourir à des interventions externes, ou à l'internalisation du


chantier de formation. Toutefois, le recours à des intervenants internes pour véhiculer
les objectifs stratégiques de l’entité est indispensable et ne peut être sous-traité.

L'expérience a prouvé que, pour être efficace, une formation doit permettre à
l'utilisateur de comprendre de façon concrète ce qui est attendu de lui et ce que les IFRS
vont changer au niveau de son travail quotidien. Ainsi, il faut prévoir des formations
d’ordre général, en plus de formations spécifiques en établissant un plan d’action pour
chaque catégorie de collaborateurs.

3.1.4. Adaptation des systèmes d’information

Cette adaptation s'établit à l'issue de l'identification des principales


problématiques comptables de la conversion aux IFRS. Il s’agit d’une révision du
système d'information financière qui vise à s’assurer de sa capacité à fournir les
40
informations requises par le référentiel IFRS, et ce pour garantir la fiabilité et
l'exhaustivité des futurs traitements comptables et financiers.

La démarche méthodologique peut être résumée comme suit :

- Évaluer et analyser la capacité des systèmes d'information (software,


hardware et réseau) à répondre aux exigences des normes IFRS ;

- Synthétiser l’ensemble des impacts ayant traits aux systèmes d’information et


identifier les opportunités d'amélioration ;

- Établir un plan d'action sur la base du ou des différents scénarios possibles ;

- Examiner l’expression des besoins et les exigences de l’entité ;

- Rédiger un cahier des charges fonctionnel visant à définir de façon exhaustive


les spécifications de base des systèmes d’information désirées ;

- Évaluer les impacts des changements apportés par le nouveau système


(fonctionnel, organisationnel ou technique) ;

- Poser les principes d’accompagnement nécessaires (communication,


documents, manuels, formations et assistance) ;

- Procéder à la conception du système en traduisant les éléments du cahier des


charges en spécifications détaillées et exhaustives (principes d'organisation et
de gestion, description des traitements, états et interfaces...) ;

- Vérifier le paramétrage du système d’information financière et adapter le


reporting de gestion ;

- Tester le bon fonctionnement de la nouvelle conception du système.

3.1.5. Préparation des états et informations

La simulation est le premier axe à considérer dans le but de préparer les premiers
états et informations à communiquer. Les simulations des premiers comptes en normes
IFRS sont des étapes très importantes de la conversion, permettant de faire le choix des
méthodes comptables les plus pertinentes, d’identifier les moyens techniques et
humains nécessaires et d'anticiper rapidement les difficultés pratiques liées à la
première application des normes.

41
Leur réussite nécessite la réunion de plusieurs
plusieurs conditions et la mise en place
d’outils adaptés. Les simulations doivent donc avoir une portée assez large et reposer
sur un processus de remontée d'information fiable. Ils devraient couvrir les domaines
les plus significatifs de divergence, tels qu'ils ont été identifiés lors de l'état des lieux. Ils
devraient également intégrer les conséquences indirectes sur tous les postes des états
financiers.

Lee deuxième axe à examiner est la maquette des états financiers. L’application des
normes IFRS aura forcément des conséquences remarquables sur la présentation des
états financiers. Les états IFRS comporteront les états financiers traditionnels : état de la
situation financière (bilan), état du résultat global, état de variation des capitaux
propres, tableaux de flux de trésorerie, toutes les notes annexes nécessaires et un état de
situation financière au début de la première période de comparaison le cas échéant.
éc

3.2. Mise en œuvre de la conversion

C’est à l’issue de cette phase que les premiers états financiers


financiers en IFRS seront
établis, publiés et feront l’objet d’un premier audit. Dans cette étape, il est nécessaire
d’exploiter les informations du manuel de procédures comptables et de gestion lié au
retraitement des comptes et de mettre en place une politique axée sur la communication
externe.

3.2.1. Élaboration et communication


com des états financiers

A ce niveau, il s’agira d’établir les premiers états financiers définitifs


définitifs et de mettre
en œuvre la stratégie de communication définie en amont. Et étant donné l’importance
de la communication financière, la publication des comptes et des résultats de
l’entreprise doit être anticipée. La présentation de chacun des états financiers à publier
sera exposée dans ce qui suit.
42
• Le bilan IFRS :

Les postes du bilan (appelé également l’état de la situation financière) doivent


obligatoirement être distingués entre « courants » et « non courants », sauf lorsqu'une
présentation selon le critère de liquidité apporte des informations fiables et plus
pertinentes. Aussi, la norme IAS 1 liste les postes que doit comporter au minimum le
bilan. Des postes, rubriques et sous-totaux supplémentaires peuvent être prévus
lorsqu’une telle présentation est pertinente pour comprendre la situation financière de
l’entreprise concernée.

• L’état du résultat global IFRS :

L'entité doit présenter tous les postes de produits et de charges comptabilisés au


cours d'une période, soit dans un état unique de résultat global, soit dans deux états :
l’un détaillant les composantes du résultat et un deuxième commençant par le résultat et
détaillant les autres éléments du résultat global. Aussi, certains postes doivent
obligatoirement figurer dans la présentation de l’état du résultat global au regard de la
norme IAS 1. Il est à noter que la notion d'éléments exceptionnels est supprimée du
référentiel IFRS, qui ne prend en considération que les opérations récurrentes et non
récurrentes.

• L’état des variations des capitaux propres IFRS :

Cet état est une composante distincte des états financiers, qui traduit tous les
profits et les pertes qui ne transitent pas par l’état du résultat global.

• Le tableau des flux de trésorerie IFRS :

Le tableau des flux de trésorerie fait l'objet d'une norme spécifique (IAS 7) qui
propose deux méthodes pour son établissement. Ce tableau fait ressortir trois niveaux
de flux : Les flux liés à l’activité, les flux liés à l’investissement et les flux liés au
financement.

• L'annexe IFRS :

Les annexes sont la base d'établissement des états financiers et sont nécessaires
pour une bonne compréhension et pour donner une image fidèle des états financiers.
Elles reprennent :

43
- Les méthodes comptables employées comprenant les bases d'évaluations
employées pour l'établissement des états financiers et les méthodes spécifiques
utilisées;

- Les notes annexes intégrant les positions du management lors de l'application


des méthodes comptables ayant un impact significatif sur les états financiers, ainsi que
les principales hypothèses et autres sources d'incertitudes dans l'évaluation des actifs et
passifs.

Ceci étant, le passage aux normes IFRS bouleverse la physionomie des états
financiers, de même que les indicateurs financiers et de mesure de la performance. Il est
donc fondamental de :

• Préparer le marché bien avant la publication des premiers comptes en


normes IFRS pour éviter tout impact défavorable sur l’image de l’entreprise,
ou son cours boursier le cas échéant ;

• Repenser, suffisamment à l'avance, la conception de l'ensemble du rapport


annuel pour éviter la confusion de l'information financière publiée ;

• Adapter les messages à diffuser aux différents publics.

3.2.2. Contrôle et suivi de la conversion aux IFRS

Il s’agit de procéder au contrôle à postériori afin de garantir et d’authentifier la


fiabilité et la régularité des comptes IFRS. Ce contrôle est effectué sur deux niveaux : Le
contrôle interne réalisé à l’intérieur de l’entité et l’audit externe attribué au commissaire
aux comptes ou à l’auditeur externe.

En outre, et dans l’objectif d’exploiter les mises à jour récurrentes des normes
IFRS, il convient de suivre attentivement l'évolution de ces normes internationales. D’où
la nécessité de mettre en place une cellule (suivant la taille de l’entité ou du groupe) qui
sera chargée de réaliser une veille normative et réglementaire, de suivre la conversion,
de mettre à jour les procédures et de mettre en évidence l’impact sur les processus, les
systèmes d’information et la stratégie de communication.

44
Conclusion de la première partie

Les entreprises et les investisseurs prenant de plus en plus de décisions dans un


contexte mondialisé, il importe d’assurer une meilleure comparabilité de l’information
financière entre les entités des différents pays et territoires. Il en est de même pour le
Maroc, d’où l’opportunité de la mise en place des normes IFRS pour refléter la situation
financière des entreprises.

Ainsi, la transition aux IFRS devrait permettre d’améliorer la pertinence des


informations diffusées dans le cadre d’une mondialisation croissante de l’économie. À la
suite du basculement, bien que certains aspects de l’information financière seront
différents par rapport à la situation antérieure, les rapports des entités devraient fournir
des informations comparables et plus transparentes.

La conversion aux IFRS ne concerne pas seulement la comptabilité, elle a


également des impacts majeurs sur le système d'information, les reporting, la
communication financière et les ressources humaines à l'intérieur de l'entité. L'enjeu
principal du projet de conversion consiste à mobiliser les ressources nécessaires à la
gestion opérationnelle, à la fois interne et externe.

A cet effet, il est primordial de bien préparer le passage aux normes IFRS, en se
basant sur la démarche théorique détaillée précédemment, qui demeure adaptable à
chaque structure et qu’il convient d’adopter lors de tout projet de conversion des
comptes aux IFRS. Il est également nécessaire d’analyser et d’évaluer toutes les
incidences de l’adoption de ces normes afin de déterminer les zones d’analyse de
performance les plus pertinentes ainsi que les ajustements du système d’information.

D’éventuelles erreurs de jugements, tant dans la gestion opérationnelle du projet


que dans l'interprétation éventuelle des normes, seront susceptibles d'apparaître. Un
temps important et une attention particulière devront donc être consacrés aux
différentes étapes en amont et en aval du projet. Tout retard pris en amont aura une
répercussion directe, risquant d'affecter à terme la qualité de l'information à publier.

45
PARTIE II : MODALITÉS & ENJEUX DE
L’ADOPTION DES NORMES IFRS COMME
RÉFÉRENTIEL COMPTABLE
COMPTABLE OPÉRATIONNEL –
CAS DE « CIMAT»
CIMAT»

46
Chapitre I: Contexte et implications du passage aux IFRS dans le cadre
de la mise en place d’un nouveau système d’information.
1. Environnement de l’entreprise

1.1. Présentation de CIMAT


Créée en juin 2007, CIMAT est spécialisée dans la production et la
commercialisation de tous les liants hydrauliques employés dans la construction et les
travaux publics, notamment le clinker, le ciment, le béton et les granulats. A fin 2011, les
principales activités de CIMAT se concentrent autour de la production et la vente de
ciment et du Béton Prêt à l’Emploi (à travers sa filiale Bétons et Granulats du Maroc). A
ce jour, CIMAT détient et exploite deux cimenteries d’une capacité globale de 3,2
millions de tonnes situées à Ben Ahmed et Béni Mellal, respectivement mises en service
en avril 2010 et janvier 2011.

1.1.1. Historique de CIMAT


Les événements clés ayant caractérisés l’activité de CIMAT depuis sa création se
résument comme suit :

2007 Juin : Création de CIMAT par M. Anas Sefrioui avec un capital social de 300 KDh.
Juillet : Signature par CIMAT d’une convention d’investissement avec l’État.
2008 Avril : Signature par CIMAT du contrat de construction de deux cimenteries avec le maître
d’œuvre allemand Polysius.
2009 Février & Octobre : Réalisation de deux augmentations de capital par compensation de
créances par Anas Sefrioui et portant le capital de CIMAT à 50 MDh puis 600 MDh.
2010 Avril :
- Démarrage du 1er broyeur à ciment à Ben Ahmed ;
- Vente du 1er sac de ciment de l’usine de Ben Ahmed ;
Juin : Réalisation d’une augmentation de capital par apport en numéraire réservée à
l’actionnaire Omnium des Industries et de la Promotion (OIP) portant le capital de CIMAT à
800 MDh ;
Décembre :
- Démarrage du four et du 2ème broyeur à ciment de l’usine de Ben Ahmed ;
- Démarrage de la production de clinker à Ben Ahmed ;
- Démarrage des ventes de ciment à partir de l’usine de Béni Mellal ;
- Création de la filiale Bétons et Granulats du Maroc (BGM) détenue à 51% par CIMAT.

47
2011 Janvier 2011 : Démarrage des ateliers Ensachage et Expédition de l’usine de Béni Mellal.
Juin :
- Démarrage du 1er broyeur à ciment à Béni Mellal ;
- Création de la filiale Ciments de l’Atlas Granulats (CIMAT Granulats) détenue à hauteur de
100% par CIMAT ;
Décembre :
- Démarrage du four de l’usine de Béni Mellal ;
- Démarrage de la production de clinker à Béni Mellal.
- Entrée de CIMAT dans le capital de la société Real Fly (créée en novembre 2010) à travers des
augmentations de capital réservées à CIMAT.
2012 Avril : Réalisation d’une augmentation de capital par incorporation des comptes courants
d’associés portant le capital de CIMAT à 1 100 MDh.

1.1.2. Organigramme juridique de CIMAT


Au 30 Juin 2012, l’organigramme juridique de CIMAT se présente comme suit :

A ce jour, CIMAT détient 51% du capital de la société Bétons et Granulats du


Maroc, 100% du capital de la société CIMAT Granulats (créée en 2011) et 60% de la
société Real Fly (participation acquise par CIMAT en 2011).

1.2. Secteur d’activité de CIMAT

1.2.1. Dates clés du secteur cimentier au Maroc


Date Événements clés
Installation de la première cimenterie marocaine à Casablanca par la société Chaux et Ciments
1913
du Maroc.
Début de la production du ciment au Maroc avec une capacité de production de 20 000 tonnes
1915
par an.

48
1928 Création de la Société Marocaine des Ciments Lafarge par le groupe Lafarge.
Lafarge passe un accord d'association avec Chaux et Ciments du Maroc. Au terme des

1929 négociations, la Société Marocaine des Ciments Lafarge détient 27 % du capital de la société
Chaux et Ciments du Maroc.
1930 Démarrage du premier four rotatif au Maroc avec une capacité de 120 000 tonnes par an.
Le secteur cimentier entame un cycle d’investissements visant à accompagner la croissance de
la demande induite par la mise à niveau économique du Royaume par le protectorat français :
1950 : Démarrage de l’usine de Meknès construite par la société Chaux et Ciments du Maroc.
1950- 1951 : Démarrage de la cimenterie d’Agadir mise en place par la société Ciments d’Agadir, filiale
1968 à 100% de la société Ciments Français.
1953 : Démarrage de la cimenterie de Tétouan, construite par la société Chaux et Ciments du
Maroc.
1960 : Tremblement de terre à Agadir. Épargnée, l’usine de Ciments d’Agadir contribue à la
reconstruction de la ville.
1968 : Création de la société Lafarge Maroc. Chaux et Ciments du Maroc est le principal
actionnaire.
Phase marquée par une pénurie importante du ciment qui a déclenché la mise en place par l’État
d’une politique de zoning, de quotas et d’administration des prix pour une répartition régionale
de la production.
1976- Afin de réduire le déficit de l’offre, le Maroc est forcé d’importer le ciment.
1979 1976 : L’Office de Développement Industriel (ODI) crée une société anonyme, la Cimenterie de
l’Oriental (CIOR), avec pour objet la réalisation d'une cimenterie dans la région d’Oujda.
1976 : Démarrage de la cimenterie de Marrakech par Ciments du Maroc.
1978 : Mise en place d’une cimenterie à Oujda par la (CIOR).

1980- Arrêt de la politique de zoning et libéralisation du secteur cimentier.


1982 : Mise en service de la cimenterie de Bouskoura par Lafarge Maroc.
1987

49
Reprise du secteur du BTP et relance de la consommation du ciment. Une dynamique
d’investissement a accompagné cette croissance, qui s’est traduite par le démarrage de
nouvelles unités.
1988 : Ouverture d’un centre de distribution à Laâyoune pour mieux répondre à la demande
des provinces du Sud.
1990 : Démarrage de l’usine de Safi (Cimasfi) par Ciments Français.

1988- 1992 : Le groupe italien Italcementi prend le contrôle de Ciments Français. Cimasfi et la Société

2000 des Ciments d’Agadir fusionnent sous le nom de Ciments du Maroc.


1993 : Mise en service d’une ligne de production de clinker à Fès-Ras El Ma par CIOR.
Privatisation par voie de cession de 51% du capital social de CIOR au groupe suisse Holcim Ltd
et introduction en bourse.
1994 : Démarrage de l’exportation du ciment.
1996 : Mise en place d’une installation de broyage de ciment à Fès par la société CIOR.
Cession par le groupe Laraqui de 54% du capital de la société Asment Témara au groupe
portugais CIMPOR.
La consommation du ciment s’inscrit dans une croissance continue soutenue par le secteur du
BTP qui figure parmi les secteurs enregistrant les plus forts taux de croissance.
2001 : Entrée en production du centre de broyage de Ciments du Maroc à Laâyoune.
2002 : La société CIOR change d’identité visuelle et devient Holcim (Maroc) S.A.
2003 : Démarrage de l’usine de Tétouan II par Lafarge Maroc et arrêt de l’ancienne usine de
Tétouan.
2005 : Démarrage du centre d’ensachage et de distribution de Settat appartenant à Holcim
(Maroc) S.A.
2006 : - Démarrage du centre de broyage de Settat et extension de l’usine de Bouskoura par
Holcim (Maroc) S.A.
- Signature par Ciments du Maroc d'une Convention avec l'O.N.E. (Office National de
l'Électricité) entrant dans le cadre de la promotion des énergies renouvelables au Maroc,
relative à la construction par Ciments du Maroc à Laâyoune d'un parc éolien d'une puissance de
10MW extensible à 50 MW.

2001 à 2007 : Démarrage de la ligne de production intégrale de l’usine de Settat en 2007 détenue par
nos Holcim (Maroc) S.A et de sa plateforme de prétraitement de déchets Ecoval traitant environ

jours 50% des déchets industriels générés par le Maroc.


2008 :- Lancement du projet de doublement de la capacité de production de ciment de l’usine
de Fès par Holcim (Maroc) S.A.
50
- Lancement du doublement de la capacité de broyage de l’usine de Laâyoune par Ciment
du Maroc. Démarrage par Lafarge Maroc du nouveau broyeur de Tanger (portant sa capacité à
1,2 millions de tonnes) et mise en service de la 1ère extension du parc éolien de Tétouan (portant
sa capacité à 18 MW).
2009 :- Création par Holcim Maroc du premier réseau de distribution des matériaux de
construction du Maroc : BATIPRO Distribution.
- Mise en service par Ciment du Maroc du premier broyeur à ciment de l'usine d'Aït Baha
et de la nouvelle usine d'adjuvants « Axim Maroc » à Aïn Sebaâ. Mise en service par Lafarge
Ciment de la 2ème extension de son parc éolien, portant sa capacité à 32 MW.
2010 : - Entrée d’un nouvel opérateur marocain « Ciments de l’Atlas » détenu par Anas Sefrioui
et mise en service de son usine de ciment à Ben Ahmed d’une capacité de 1,6 Mt.
- Lancement du projet de doublement de la capacité de production de clinker de la
cimenterie de Fès par Holcim (Maroc) S.A.
- Doublement de la capacité du centre de broyage à Laâyoune par Ciment du Maroc, la
portant ainsi à 500 000 tonnes.
- Mise en service par Ciment du Maroc d’une nouvelle cimenterie à Aït Baha d’une
capacité de production de 2,2 Mt.
- Démarrage par Lafarge Maroc de l’usine de chaux à Ben Ahmed.
2011:- Démarrage par Ciments de l’Atlas de sa deuxième cimenterie à Béni Mellal d’une
capacité de 1,6 Mt.
- Cession par Ciment du Maroc de sa Filiale Axim Maroc à la société Sika Maroc. Arrêt
définitif par Ciment du Maroc de son usine à Agadir.
2012 : La Loi de Finances 2012 augmente la taxe spéciale sur le ciment de 50% en la portant de
100 Dh/tonne à 150 Dh/tonne. Les bénéfices seront affectés à la réalisation des programmes de
résorption de l’habitat insalubre, notamment le programme «Villes sans bidonvilles».

1.2.2. Intervenants du secteur cimentier au Maroc


Les principaux groupes cimentiers présents au Maroc sont le portugais Cimpor, le
suisse Holcim, l’Italien Italcementi, le français Lafarge et le groupe national Ciments de
l’Atlas.

51
Ventes
Chiffre Résultat
de Capacité de Résultat Capitalisation
Opérateur Description d'affaires d'exploitation
Ciment production net 2011 30/06/2012
en 2011 en 2011
en 2011
Asment Temara est créée en
1976 par Feu Omar Laraqui,
qui cède en 1996 le contrôle
de la société au groupe
cimentier Portugais
CIMPOR. Aujourd’hui, 1,2 Mt 1,2 Mt/an 1 106 MDh 364 MDh 213 MDh N/A
Asment Temara est détenue
à hauteur de 54% par le
groupe CIMPOR et à
hauteur de 46% par la
famille Laraqui.
Créée en 2007, Ciments de
l’Atlas est une société
détenue par Anas Sefrioui,
disposant d’une capacité de
1,5 Mt 3,2 Mt/an 1 214 MDh 400 MDh 196 MDh N/A
3,2 Mt et se positionnant
aujourd’hui comme un
opérateur cimentier
national de référence.
Leader sur les marchés du
Sud du Maroc, Ciments du
Maroc est créée en 1951
sous le nom de la Société
des Ciments d’Agadir (SCA), 4,1 Mt 4,3 Mt/an 3 977 MDh 1 258 MDh 983 MDh 12 733 MDh
et fut pendant 40 ans filiale
du groupe Ciments Français
avant son rachat par le
groupe italien Italcementi.
Holcim (Maroc) S.A. est
créée en 1976, sous le nom
de Cimenterie de l’Oriental,
qui devient Holcim (Maroc)
S.A. après sa privatisation.
3,4 Mt 4,1 Mt/an 3 494 MDh 1 103 MDh 685 MDh 7 260 MDh
Holcim (Maroc) S.A. a pu se
positionner rapidement
parmi les opérateurs
cimentiers de référence au
Maroc.
Créée en 1968 par Lafarge
France et la société Chaux et
Ciments du Maroc, Lafarge
Maroc est détenue
aujourd’hui à parts égales
par le Groupe Lafarge 1 664
6,0 Mt 6,9 Mt/an 5 567 MDh 2 375 MDh 25 680 MDh
France et la Société MDh
Nationale d’Investissement
(SNI). A fin 2007, Lafarge
Maroc est leader national
des matériaux de
construction.

52
2. Besoin managérial
Opérant dans un secteur d’activité historiquement dominé par des entreprises
multinationales, le Groupe « Ciments de l’Atlas » est venu se positionner comme étant le
seul acteur national dans le paysage de l’industrie du ciment au Maroc. Dans un tel
contexte industriel caractérisé par une forte concurrence, le management du groupe
CIMAT a fait le choix stratégique de s’aligner sur les standards internationaux en
matière de qualité, de sécurité et d’environnement, ainsi que sur les meilleures
pratiques de gestion et de gouvernance d’entreprise.

Après s’être dotée de deux unités de production conçues selon les dernières
technologies disponibles, CIMAT s’est penchée sur les volets organisationnels afin de
mettre en place une structure qui soit adaptée à sa taille et au secteur dans lequel elle
opère, garantissant ainsi un fonctionnement optimal et harmonieux de l’ensemble de ses
activités.

2.1. Disponibilité de l’information de gestion:


La nécessité de mettre en place un système d’information qui soit puissant n’est
plus à prouver, vu le volume et la complexité des transactions, et vu l’intérêt pour les
décideurs qu’est celui d’avoir une visibilité en temps réel sur l’état global de la société
qu’ils dirigent. Étant amenés à prendre des décisions stratégiques, ils ont besoin d’outils
d’aide à la décision fiables, à même de fournir des informations exactes le plus
rapidement possible.

La décision naturelle qui fut prise par CIMAT était alors de mettre en place d’un
Progiciel de gestion intégrée (ou ERP) dans lequel les différentes fonctions de
l'entreprise (comptabilité, finances, production, approvisionnement, marketing,
ressources humaines, qualité, maintenance, etc.) seront reliées entre elles par
l'utilisation d'un système d'information centralisé autour d’une base de données unique
(configuration « client/serveur »), offrant les qualités suivantes :

• Une interconnexion fonctionnelle « sans coutures » ;


• L’homogénéisation du système d’information aussi bien au niveau de
l’architecture, des interfaces hommes-machine que du système unique
d’administration ;
• Une flexibilité organisationnelle par les fonctions de paramétrage qui permettent
son adaptation permanente ;

53
• La généricité de ses applications qui peuvent être adaptées et dupliquée ;
• La portabilité et la modularité du système qui le rendent compatibles avec
d’autres logiciels provenant d’éditeurs différents.

Afin de bénéficier de tous ces avantages, le choix de CIMAT s’est porté sur le
progiciel le plus utilisé à l’heure actuelle dans le marché des ERP, à savoir « SAP® »,
pour lequel on dénombre plus de 140 000 installations dans plus de 120 pays à travers
le monde, ce qui représente plus de 12 millions d’utilisateurs. L'une des raisons du
succès de ce progiciel est le fait qu’il soit possible de paramétrer chacune de ses
composantes afin de l’adapter aux besoins spécifiques d'une entreprise.

CIMAT s’est vue lancée dans un projet d’entreprise coûteux en termes de


ressources financières et humaines, visant la mise en place et l’appropriation du nouvel
ERP, en faisant appel à l’accompagnement d’un intégrateur système de référence. Ce
projet a été concrétisé dans un délai record (9 mois) durant lequel 5 phases ont été
achevées:

• Phase 1 – Préparation : ayant pour finalité la mise en place de la logistique, la


planification, la mobilisation des équipes et le lancement du projet.
• Phase 2 – Conception : durant laquelle les processus et des règles de gestion ont
été identifiés.
• Phase 3 – Réalisation : consacrée au paramétrage et à l’adaptation des
modules fonctionnels de SAP, à savoir:
o FI-CO : Comptabilité & contrôle de gestion
o MM : Achats & logistique
o SD : Ventes & distribution
o PP : Gestion de la production
o PM : Gestion de la maintenance

• Phase 4 – Préparation finale et démarrage : ayant connu la reprise des données


issues des différents logiciels précédemment utilisés, la formation des utilisateurs,
ainsi que le démarrage effectif du système (Go-live).

• Phase 5 – Support : dédiée à l’assistance aux utilisateurs et aux ajustements devant


être pris en charge dans le cadre de la garantie contractuelle.

54
Au-delà des aspects liés à la mise en œuvre technique de SAP, un tel projet conduit
parfois à des difficultés ou des paradoxes organisationnels. Plus largement, l’ERP
apparait comme un système « forçant » la structure existante : l‘outil n’est plus
subordonné à l’organisation (ERP structuré) mais c’est l’inverse qu’on observe parfois
(ERP structurants). Dans le même sens, l’adaptabilité dans le temps reste un problème
important par delà les changements de version. Une fois installé et paramétré, il devient
nécessaire que l’environnement, les procédures soient stables, sans quoi tout est à
refaire. L’ERP serait adapté aux environnements stables et aux entreprises en maturité,
mais pas aux environnements turbulents et aux entités en début de cycle de vie. Reste à
espérer que la modélisation de l’entreprise ait été bien pensée et ne sera pas remise en
cause quelques années plus tard.

La mise en place des ERP a beaucoup de conséquences majeures pour l’entreprise,


son organisation et son fonctionnement. Par nature, sa mise en œuvre est brutale et
globale. Ce n’est pas un outil qui s’adapte à l’organisation mais c’est l’organisation qui
doit se transformer pour accueillir l’outil dans les meilleures conditions.

2.2. Qualité de l’information de gestion :


La performance des entreprises industrielles est fortement tributaire des
possibilités qu’offrent les systèmes d’information qu’elles ont mis en place, et de leur
capacité à favoriser la remontée de l’information de gestion. Or, plusieurs entreprises
marocaines se sont penchées sur l’architecture IT tout en négligeant la qualité et la
pertinence des données devant être la base de la prise de toute décision. Ainsi, les
Reportings et les indicateurs de gestion établis sur la base de la comptabilité marocaine
ne renseignent pas sur les performances réelles des entreprises, puisque les normes
préconisées par le CGNC ont été élaborées selon un modèle francophone largement
55
influencé par des considérations juridiques et fiscales, qui sont souvent déconnectées de
la réalité économique.

Conscients des limites du référentiel comptable marocain, nous avons mené au


sein de la Direction Administration & Finances une réflexion profonde à l’occasion de la
mise en place du module FI-CO (Comptabilité & contrôle de gestion) de SAP, quant aux
systèmes de comptabilité (générale et analytique) qui seraient les mieux adaptés à
l’activité industrielle et au contexte concurrentiel de CIMAT. Ainsi, la décision unanime
était de proposer à la Direction Générale l’adoption de la « logique » et de « l’esprit » du
référentiel IFRS dans l’établissement des Reportings mensuels de gestion.

En effet, ce choix stratégique a été fait pour des considérations purement


managériales, étant donné que le groupe CIMAT n’est soumis à aucune obligation en
termes de publication des comptes en IFRS, ni en termes de Reporting Groupe, puisque
l’actionnariat de la société est marocain à 100%, et qu’elle ne fait pas publiquement
appel à l’épargne. De ce fait, les raisons ayant motivé notre choix peuvent se résumer
comme suit :

• La vision économique permettrait d’avoir une information financière fiable,


transparente et pertinente ;
• Le référentiel IFRS favoriserait la comparabilité avec les entreprises
(multinationales) opérant dans le secteur cimentier marocain, tant sur le plan des
« indicateurs de performance » (KPI) que sur le plan des «états financiers » ;
• L’alignement aux principes IFRS faciliterait la mesure de la performance et de la
rentabilité par rapport aux normes et aux « Best practices » mises en place sur le plan
international ;
• L’introduction de la logique IFRS dans l’entreprise serait une anticipation sur les
perspectives actuelles de convergence du CGNC vers le référentiel international ;
• Une telle décision permettrait d’anticiper sur les besoins futurs liés à un éventuel
appel public à l’épargne (introduction en bourse, émission obligataire,...).

Par ailleurs, l’obligation de tenir une comptabilité et d’établir des états financiers
en normes marocaines (états de synthèse et liasse fiscale) complique la mise en œuvre
d’un tel dispositif comptable, et implique une réflexion de fond quant à la solution qui
nous permettrait de répondre au mieux à ces contraintes. C’est ainsi que nous avons
déroulé les 3 scénarios suivants :
56
Scénario Description Avantages Inconvénients Opportunités Risques
• Collecte d’informations
extra comptables pour • Non exhaustivité dans
effectuer les retraitements l’identification des
• Allégement des travaux
Les retraitements IFRS • Concentration des • Valorisation de la retraitements
au niveau du service
sont effectués au niveau du travaux à réaliser en fonction "Contrôle de • Manque de fiabilité par
comptabilité.
Scénario 1 service Contrôle de gestion contrôle de gestion gestion" méconnaissance des IFRS
• Peu de changements dans
à partir des comptes en • Equipe comptable • Manque de traçabilité sur
les procédures comptables
normes marocaines déconnectée des objectifs les retraitements issus de
opérationnels et des données extracomptables
mesures de performance
de gestion interne
• Langage unique dans • Lecture de la
l’organisation performance à acquérir
• Concentration des
• Qualité plus importante face à un résultat qui
Les IFRS sont la norme de travaux au niveau du
des comptes en IFRS • Réduction des délais de devient de plus en plus
comptabilisation de l’entité service "Comptabilité"
• Rapidité des remontées, clôture mensuelle en IFRS volatile
Scénario 2 . Les comptes sociaux sont • Conduite du changement
• Cohérence des données • Valorisation de la • Écritures locales post
issus d’un retraitement très importante (formation
• Production une fois par fonction comptable closing IFRS générant des
local, une fois par an / soutien / communication)
an des comptes en normes écarts dans l’analyse du
locales rapprochement entre IFRS
et local.
• Refonte du modèle et
• Synchronisation des optimisation des schémas • Résistance au
• Big bang : forte conduite d’écritures
opérations changement
du changement • Vision simultanée du
La production des comptes • Traçabilité / exhaustivité • Délai de clôture en
• Délais d’appropriation du résultat et des
est effectuée directement / fiabilité dans les deux normes locales plus
Scénario 3 nouveau référentiel performances dans les
en double norme, locales et référentiels important
• Valorisation de la deux normes
IFRS • Connaissance des IFRS à • Lecture des
fonction comptable • Meilleure maîtrise de
tous les niveaux performances en IFRS
l’impact des IFRS dans les
décisions stratégiques

57
Après l’analyse de ces trois possibilités, nous avons opté pour le troisième
scénario, préférant ainsi une gestion simultanée des deux référentiels, de telle sorte à
avoir deux comptabilités parallèles alimentées conjointement en temps réel, avec une
priorité donnée à la tenue des comptes dits « économiques », vu leur périodicité
d’établissement (Clôtures économiques mensuelles VS Clôtures sociales annuelles), et
vu leur rôle décisif dans le pilotage de l’entreprise. De ce fait, la tenue des comptes sera
faite selon un référentiel s’inspirant des normes IFRS, en faisant en sorte que la
conformité à la doctrine comptable et fiscale marocaine soit assurée, via des schémas de
retraitement adéquats.

Dans le même sens, nous voulons profiter du mode « Projet » et des nombreuses
formes de bouleversements organisationnels occasionnés par la mise en place du
progiciel SAP, afin d’intégrer un système de comptabilisation en double norme, avec tout
ce que cela pourrait engendrer en termes de changement des méthodes de travail et des
manières de faire.

Le but n’étant pas de faire un passage en « Full IFRS », notre travail vise à doter
CIMAT d’un « Socle » qui lui permettrait à l’avenir de franchir le Cap de la certification
IFRS sans avoir à engager de grands efforts et des coûts considérables quant à
l’adaptation du système d’information. En effet, notre démarche sera moins rigoureuse
au vue de l’orthodoxie du référentiel IFRS, qui privilégie l’état de la situation financière
(Bilan) sur le compte de résultat, puisque nous nous permettrons de faire un
« Shopping » des normes qui auront un impact significatif sur le résultat économique et
sur les indicateurs de gestion. En revanche, une attention particulière sera accordée aux
aspects techniques liés à la conception et au paramétrage du module « FI-CO » de SAP,
afin de pouvoir gérer une comptabilité à référentiel double.

58
3. Impacts organisationnels liés à la tenue d’une double comptabilité
Les changements occasionnés par les IFRS ne se limitent pas à la fonction
« finances ». Le passage aux IFRS n’est pas qu’un simple exercice comptable technique; il
s’apparente davantage à un exercice de gestion du changement qui touchera plusieurs
secteurs de l’entreprise. Toute fonction administrative qui est tenue de préparer de
l’information financière, ou qui dépend de l’information financière, est susceptible d’être
touchée.

Une approche globale du changement doit ainsi être envisagée. Ce changement


affectera CIMAT dans tous ses aspects et son environnement : comptabilité, Reporting
de gestion interne, mesures de performance, systèmes d’information, ressources
humaines, etc. Le langage interne de CIMAT va donc évoluer. C’est pourquoi les actions
de formation ne doivent pas concerner uniquement les équipes comptables mais tous
ceux qui contribuent à la production de l’information financière.

En somme, les impacts organisationnels liés à l’adoption des principes IFRS


peuvent être déclinés comme suit :

3.1. Incidences sur la fonction comptable


La conception des schémas de retraitement est du ressort de l’équipe du service
« Comptabilité & Fiscalité » de CIMAT, qui aura pour rôle de mettre en place une
architecture comptable qui soit viable sur le long terme, et qui puisse garantir une
conformité totale à la législation comptable et fiscale en vigueur au Maroc, tout en
gardant à l’esprit la logique économique des normes IFRS.

En effet, la mise en œuvre d’un dispositif comptable à référentiel double serait


l’occasion pour l’équipe comptable de CIMAT de faire un saut qualitatif en termes de
connaissances et de compétences financières, puisqu’elle sera responsable de
l’alimentation du système intégré en données comptables économiques, qui serviront
comme base d’élaboration des Reportings mensuels par les responsables du contrôle de
gestion, sans aucun retraitement supplémentaire. La fiabilité des données comptables
est alors confiée aux responsables comptables, qui seront les seuls garants de la
traduction « économique » de l’ensemble des opérations de l’entreprise.

Une telle responsabilité implique la valorisation d’une fonction comptable souvent


sous-estimée au sein de l’entreprise, mais nécessite en revanche un grand effort en
termes de formation et de conduite des changements nés de la modification des
59
méthodes comptables et des manuels de procédures, en fonction des choix effectués
parmi les options offertes par les IFRS, et plus particulièrement en ce qui a trait aux
processus de clôture (mensuelle et annuelle), et aux règles de présentation et
d’évaluations.

3.2. Incidences sur le Contrôle de gestion


Les principes IFRS auront une incidence sur les méthodes de gestion et
d’évaluation de la performance adoptées par la direction. Les modifications apportées
aux méthodes comptables qui devraient découler de l’application des IFRS et la
nécessité d’inscrire et de classer l’information selon des règles précises afin qu’elle soit
conforme aux nouvelles normes pourraient avoir une incidence sur l’information de
gestion générée par le contrôle de gestion. Les modèles et les processus relatifs à
l’information de gestion devront être révisés et mis à jour en conséquence. En outre, la
direction devra prendre en considération les répercussions sur les indicateurs clés de
performance qui servent à mesurer le succès et à analyser les tendances.

Le processus d’établissement budgétaire qui s’appuie essentiellement sur la


stratégie de la direction et sur les ratios financiers internes, sera certainement touché
par ce changement. En effet, Les budgets et les prévisions devront désormais être établis
conformément à cette nouvelle logique comptable basée sur la réalité économique des
résultats, et l’analyse des écarts suivrait elle aussi le même raisonnement.

La veille sectorielle se révèle pouvoir être un vecteur de changement pour le


contrôle de gestion. En effet, l’information sectorielle ouvrira le contrôle de gestion sur
le benchmark externe : les contrôleurs de gestion se transformeront en « Business
analysts » (analystes métier) apportant une information à valeur ajoutée au
management de l’entreprise.

D’autres parts, les responsables du contrôle de gestion travailleront en symbiose


avec les responsables comptables et les responsables opérationnels, beaucoup plus
qu’auparavant, c’est le cas par exemple pour la mise en œuvre de l’approche par
composants dans la comptabilité financière. Observons au passage que grâce à l’IAS 16,
le contrôleur de gestion n’aura plus à suivre des amortissements économiques hors des
données comptables: il les trouvera dans le système intégré. Cette harmonie se
répercutera certainement sur les délais de clôture et d’établissement des Reportings, en

60
l’absence de retraitements analytiques à apporter sur l’information comptable (Charges
supplétives & produits non incorporables déjà pris en compte).

3.3. Incidences sur les Ressources Humaines


La mise en place des IFRS correspond à un changement de langage financier et les
différents acteurs doivent être formés pour être capables d’utiliser ce référentiel. La
formation IFRS doit être à la fois :

1. Technique : pour répondre aux besoins des équipes comptables et financières,


2. Généraliste : pour former les équipes des autres fonctions qui doivent
appréhender les normes afin de comprendre les « interférences » et être à même
de répondre aux demandes de la direction financière.
Dans ce sens, la direction des ressources humaines a organisé des journées de
formation destinées à l’équipe comptable et aux contrôleurs de gestion ; ces formations
ont été assurées par un cabinet de renommée internationale, afin de garantir une
meilleure assimilation des principes IFRS. En outre, des actions de communication en
interne ont été menées auprès des cadres de l’entreprise, et ce afin de les sensibiliser sur
les implications du projet d’adoption d’un double référentiel comptable.

3.4. Incidences sur La Direction d’Exploitation


Cette direction sera impliquée dans la mise en application de quasiment toutes les
normes. En particulier, elle devra fournir des informations pour :

• La détermination des différentes composantes des immobilisations et de leur


durée/mode d’amortissement (IAS 16) ;
• La classification des pièces de rechange selon leur destination (pièces à
immobiliser ou à constater en stocks) ;
• La distinction entre les phases de recherche et de développement (IAS 38) et le
respect des critères d’activation des frais de développement.

3.5. Incidence sur la Direction Générale


L’engagement de la direction générale est la clé de succès de ce genre de projets, de
part le rôle fédérateur que devra jouer cette entité afin de faire converger les efforts de
l’ensemble des fonctions productrices d’informations financières ou de gestion, et de
sensibiliser les différents acteurs sur l’importance de la mise en œuvre et de la
pérennisation de ces nouvelles règles d’évaluation et de présentation. Or, une telle
mission ne pourrait être remplie qu’à travers une prise de conscience des répercussions
61
qu’aura le changement du référentiel comptable sur l’information nécessaire à la prise
de décision.

En outre, le management de CIMAT devra penser à saisir les opportunités résultant


de l’adoption du référentiel économique et des évolutions plus générales en matière
d’information de gestion, en :

• Redéfinissant la stratégie globale de l’entreprise afin que l’information de gestion


devienne un avantage concurrentiel ;
• Étudiant le caractère approprié des indicateurs de performance clés utilisés pour
gérer l’entreprise et, le cas échéant, les modifier.

3.6. Incidences sur les actionnaires


Les actionnaires de CIMAT devraient s’attendre à ce que varient le bénéfice, le
bénéfice par action et la situation financière. En effet, les Reportings mensuels de gestion
se feront sur la base des comptes économiques afin de refléter la performance réelle de
l’entreprise, ce qui impacterait certainement les résultats présentés périodiquement.
Cependant, ces mêmes actionnaires seront plus attentifs aux résultats issus de la
comptabilité marocaine (bénéfice distribuable), puisque les dividendes qui leurs seront
alloués ne pourraient être calculés que sur la base de ce dernier. Ce paradoxe
impliquerait une rigueur dans l’élaboration des comptes sociaux malgré leur faible
intérêt économique, et imposerait à la direction financière de justifier aux investisseurs
le choix des méthodes comptables offertes par les IFRS et en expliquer les répercussions,
d’où la nécessité de dresser un état des divergences qui sera communiqué au conseil
d’administration afin d’éviter tout malentendu, et afin que « CIMAT » puisse continuer
de projeter de bonnes perspectives dans un secteur aussi concurrentiel que celui du
ciment.

62
Chapitre II: Mise en œuvre du projet d’adoption du référentiel inspiré
des IFRS.
1. Organisation du projet d’adoption
La complexité de tout projet de conversion aux normes IFRS nécessite la mise en
place d’une structure de projet appropriée, ainsi qu’une forte implication du
management de l’entreprise, et ce afin de communiquer le caractère prioritaire du projet
à l’ensemble des fonctions de la société, de mobiliser les ressources nécessaires en
interne et de garantir le bon déroulement de toutes les étapes de transition.

Néanmoins, l’implémentation d’une comptabilité à double norme au sein de CIMAT


revêt un caractère particulier quant à sa planification et aux objectifs assignés. En effet,
la décision d’entamer une refonte du système comptable dans le cadre du projet de mise
en place de l’ERP « SAP » a eu des impacts directs sur les aspects suivants :

• Ressources allouées : L’équipe responsable de la mise en place du module


« Finance » de SAP (FI-CO) était la même chargée d’instaurer le nouveau
dispositif comptable,

• Planning : Le « sous-projet » d’adoption du référentiel économique devait être


planifié en parallèle avec les phases de mise en œuvre du progiciel « SAP », afin
d’éviter un éventuel retard au niveau de la conception et du déploiement de ce
dernier ;

• Résultats escomptés : L’objectif n’étant pas d’être certifié « IFRS », l’accent


devait être mis sur les divergences ayant l’impact le plus significatif, et le
moyen de les paramétrer dans le système, en palliant aux risques liés au non-
respect de la législation comptable et fiscale en vigueur au Maroc.

Ainsi, nous avons décidé de rythmer notre projet selon les 3 phases suivantes :

• Phase 1 : dans laquelle seront identifiées les convergences et/ou les divergences
avec les normes IFRS à mettre en place, avec un examen détaillé de l’aptitude des
procédures et du système d’information comptables existants à générer les
informations requises. Ainsi, le diagnostic sera réalisé en deux étapes : dans un
premier temps, des travaux d’analyse porteront sur les capacités et les limites du
progiciel « SAP », afin de valider la démarche proposée et les issues techniques à
envisager. Dans un second temps, une attention particulière sera accordée au
63
recensement des principales différences de traitement auxquelles nous devrions
trouver des solutions adaptées.

• Phase 2 : qui connaitra la conception effective de la nouvelle architecture


comptable sensée résoudre les problématiques listées à l’issu de la phase 1, en
faisant les choix appropriés parmi les options offertes par les IFRS, et en les
adaptant en fonction des besoins spécifiques de CIMAT en termes d’information
de gestion, tout en restant conforme au référentiel marocain. Dans le même
cheminement, un manuel des « Retraitements comptables » sera rédigé en vue de
documenter les nouvelles pratiques à adopter, et de mettre à jour le manuel des
procédures comptables existant.

• Phase 3 : qui sera dédiée à l’élaboration du bilan d’ouverture IFRS au 1er janvier
2012, en procédant à un retraitement de « l’historique » comptable de CIMAT sur
la base des divergences identifiées, et en veillant à la conformité avec les schémas
conçus. Cette phase connaitra également le déploiement des normes à travers des
actions de formation ciblées en faveur de l’ensemble des intéressés.

64
2. Diagnostic & travaux d’analyse
Le but de toute mission de diagnostic faite dans le cadre de la mise en place d’un
nouveau référentiel comptable, consiste certes à établir un état des divergences entre les
pratiques comptables actuelles et celles préconisées par les normes à adopter, mais
aussi à recenser les moyens et les contraintes pouvant influencer le processus
d’implémentation. Pour le cas de CIMAT, la conception du nouveau système comptable
ne peut être pensée en déconnexion avec les capacités offertes par le système
d’information (SAP) et la faisabilité technique qui tient compte du contrat de mise en
œuvre liant l’entreprise à l’intégrateur (développements spécifiques non pris en charge
et devant être facturés séparément…).

Dans ce qui suit, nous essayerons de présenter les principales divergences de


principes qui vont concerner CIMAT, ainsi que les outils SI proposés par l’intégrateur
afin d’allier des schémas de comptabilisation qui soient différents.

2.1. Identification des divergences


La décision initiale qui avait été prise était de limiter le choix aux normes et aux
principes qui auraient les incidences les plus « significatives » sur les résultats de la
société. Ainsi, nous n’avons pas traité la totalité des normes qui pourraient intéresser
CIMAT dans le cadre d’une conversion proprement dite, mais nous nous sommes plutôt
orientés vers celles qui nécessiteraient une adaptation particulière du système
d’information.

Cette vision nous a mené à dresser des fiches d’impact par norme, pouvant être
résumées dans le tableau suivant :

65
Section Traitement IFRS Traitement CGNC Impact sur CIMAT
Approche par composants distincts
± Obligatoire Approche par composants distincts
± provisions pour grosses réparations ± Non prévue
interdites Paiement différé
Paiement différé ± Coût d'acquisition=prix contractuel
± Actualisation des paiements différés Réévaluations ± Décomposition des
Immobilisations intégrée dans le coût de l'immobilisation ± Ensemble des immobilisations immobilisations (près de 6 Milliards
Réévaluations ± Régularité non exigée de DH)
corporelles ± Par catégorie d'immobilisations effectuées ± Prise en compte des différences
Amortissements
(IAS 16 vs CGNC) régulièrement ± Sur la base de la durée d'utilisation au niveau des durées d'utilité dans
Amortissements ± Possibilité de réviser le plan le calcul de l'amortissement
± Sur la base de la durée d'utilité d'amortissementavec justification ETIC
± Revue et révision régulière des méthodes Valeur résiduelle
et durées d'amortissement ± lorsque la durée d'utilisation est <durée
Valeur résiduelle de vie
± reconnue selon IAS 16

Recherche et développement
Recherche et développement ± Recherche appliquée immobilisée
± Dépenses de recherche enregistrées en sousconditions
charges ± Développement immobilisé sous
± Développement immobilisé sous conditions conditions
Immobilisations strictes (faisabilité technique, intention ± Projet individualisé
± Retraitement des immobilisations
d'achever l'immobilisation, évaluation fiable ± Sérieuses chances de réussite
incorporelles du coût, existence de marché,..) technique
en non-valeur au niveau du résultat
(IAS 38 vs CGNC) et des réserves
± Amortissement sur la base de la durée ± Rentabilité commerciale
d'utilité ± Amortissement maximum sur 5 ans sauf
Activation des charges différées ou dérogation
étalement des frais d'établissement Activation des charges différées ou
± Interdits étalement des frais d'établissement
± Traitement prévu par les normes
66
Section Traitement IFRS Traitement CGNC Impact sur CIMAT

± Activation du matériel de
Retraitements des contrats de location Retraitements des contrats de
transport acquis en leasing par le
Contrats de financement location financement
groupe (une trentaine de véhicules
± Obligatoire ± Interdite (conception patrimoniale du
location Prédominance de l'approche bilan)
et un avion)
± Constatation d'une dette
(IAS 17 vs CGNC) ± "substance over form" Prédominance de l'approche
financière consolidée de 130
± Juridique
Millions de Dhs

Impôt exigible
Impôt exigible ± Taux en vigueur à la date de
± Taux adopté ou quasi adopté à la date clôture(applicable à l'exercice)
de clôture ± Compensation entre actifs et passifs
± l'impôt exigible sera corrigé à
Impôts sur le ± Compensation entre actifs et passifs d'impôts non admise
travers la constatation de
d'impôts sous conditions ± Toujours en résultat
résultat ± En résultat ou en capitaux propres Impôts différés
l'imposition différée, afin de
ramener la charge d'impôt à son
(IAS 12 vs CGNC) Impôts différés ± Non prévus pour les comptes niveau économique
± obligatoires en IAS/IFRS individuels
± Taux d'impôt adopté ou quasi adopté à ± obligatoires (CGNC) pour les
la date de clôture comptes consolidés sans aucune
précision (taux,mode de calcul, ..)

Transaction en monnaie étrangère


Transaction en monnaie étrangère ± Comptabilisation en monnaie
Effets des ± Comptabilisation en monnaie fonctionnelle
variations des fonctionnelle ± Conversion au cours de change à la ± L'activité de l'entreprise à
± Conversion au cours de change à la date date de la transaction l'international est importante,
cours des
de la transaction A chaque date de clôture engendrant des différences de
monnaies A chaque date de clôture ± Ecarts de conversion Passif (Gains changes latentes supérieures à 1
étrangères ± Ecarts de conversion des éléments latents) à comptabiliser au Bilan MMAD.
monétaires à comptabiliser au niveau du ± Ecarts de conversion Actif (Pertes
(IAS 21 vs CGNC)
résultat de la période latentes) à comptabiliser au Bilan et à
doter en Provisions

67
2.2. Diagnostic du système d’information
2.2.1. Sous-module « FI-GL » : Comptabilité générale
Pour commencer, il est évident que la tenue quotidienne et détaillée d’une
comptabilité en double norme ne saurait être faite sans l’utilisation de deux « Plans
comptables » différents. Or, il s’avère que le module « FI-CO » de SAP soit paramétré
pour gérer un « Plan de comptes » principal dit « Plan opérationnel » qui sera
mouvementé lors de toute écriture comptable, et pouvant être relié à un ou plusieurs
autres plans dits « Plans alternatifs » sensés être tenus en parallèle afin de gérer des
normes de comptabilisation différentes. En conséquence, la conception d’une matrice de
correspondance des comptes serait la clé de succès d’une telle configuration, mais elle
nécessiterait avant tout une connaissance détaillée des caractéristiques de ces deux
catégories de plans de comptes :

Le plan opérationnel

Il regroupe les comptes généraux nécessaires à la passation des écritures


quotidiennes dans la société (saisie manuelle, automatique ou par
interface) ;

La Comptabilité financière et le Contrôle de gestion utilisent tous deux ce


plan comptable. Les comptes de résultat d’un plan comptable peuvent être
des comptes de charges ou de produit en Comptabilité financière (FI) et
des natures comptables simples ou de produit en comptabilité analytique
(CO) ;

L’affectation d’un plan comptable opérationnel à une société est


obligatoire.

Le plan alternatif

Le plan comptable alternatif comprend les comptes généraux nécessaires


pour répondre aux exigences de la législation d’un pays ;

Il permet d’établir les différents états financiers et déclarations requis par


la législation du pays ;

L’affectation d’un plan comptable national à une société est facultative ;

68
Le compte alternatif est renseigné dans la fiche du compte opérationnel
selon une relation 1:1 (lorsque le compte opérationnel est mouvementé, le
compte alternatif correspondant l’est aussi).

Compte
opérationnel

Compte
alternatif

2.2.2. Sous-module « FI-AA » : Comptabilité des immobilisations


Pour le cas de CIMAT, le traitement des différentes opérations relatives aux
immobilisations est la source principale des divergences entre les deux référentiels.
C’est pour cette raison que nous avons essayé d’explorer les capacités et les limites du
sous-module dédié à la gestion des immobilisations dans SAP (FI-AA), et nous sommes
sortis avec les conclusions suivantes :

• La gestion des immobilisations dans SAP se fait à travers une création


détaillée et exhaustive des « fiches d’immobilisations » ;

• Les comptes comptables, le mode et la durée d’amortissement font l’objet


d’un paramétrage au niveau des « Catégories d’immobilisation » auxquelles
sont affectées les fiches d’immobilisations au moment de leur création (Voir
annexe 3) ;

• Les comptes d’immobilisations (Acquisition, Dotations, Amortissements,


VNA, Produit de cession,…) sont des comptes « Collectifs » qui ne peuvent
être mouvementés qu’à travers des écritures auxiliaires automatiques,
générées par le système ;
69
• La valeur d’acquisition
d’acquisition de chaque fiche d’immobilisation doit être unique,
demandant ainsi une réflexion quant à la gestion des immobilisations
évaluées de manières différentes au vue des deux référentiels ;

• Ce sous-module
module offre la possibilité de gérer un ou plusieurs « Tableaux
d’évaluation » ayant pour rôle le calcul et la comptabilisation automatique
des écritures d’amortissement.

La figure ci-après
après illustre le schéma de processus de gestion des immobilisations dans
SAP :

3. Choix d’options comptables & modélisation des retraitements

3.1. Conception des plans de comptes


Sur la base des résultats du diagnostic effectué, nous avons entamé la seconde
phase de notre projet qui consiste à cerner les traitements comptables à retenir, et à
définir les schémas de retraitement devant
devant être respectés lors de la saisie des opérations
comptables. Ainsi, il nous a paru évident que la décision à prendre serait de concevoir un
plan de comptes « économique » selon la logique IFRS, et de le désigner en tant que Plan
comptable opérationnel, puisqu’il
uisqu’il sera utilisé aussi bien par le service « comptabilité &
fiscalité » que par le service « Contrôle de gestion ». Le Plan
lan de comptes alternatif sera
quant à lui réservé au plan comptable marocain, et sera rattaché au plan économique et
mouvementé en même temps que ce dernier.
70
Pour ce faire, la première étape à franchir serait la conception du plan de comptes
opérationnel, sensé être alimenté parallèlement au plan de compte marocain déjà en
place. En effet, nous nous sommes concertés sur le format des états financiers qui seront
présentés à la direction générale lors de chaque clôture mensuelle, qui devrait être
conforme aux dispositions de la norme IAS 1 (Présentation des états financiers). Ainsi,
notre choix s’est porté sur une présentation du « Bilan » (État de la situation financière)
selon le critère de liquidité (décroissante), que nous avons jugé plus pertinente que celle
séparant éléments courants et non courants, de telle sorte à présenter le cash disponible
en premier lieu pour finir avec les fonds propres. Quant au « Compte de résultat » (État
du résultat global), nous avons préféré une présentation des charges et des produits par
fonction, afin de palier aux inconvénients liés au regroupement des éléments formant le
résultat selon leur nature.

Par conséquent, notre plan de comptes économique sera conçu selon les classes
suivantes :

Classe Désignation
1 TRESORERIE ET ASSIMILES
2 ACTIFS CIRCULANTS
3 ACTIFS IMMOBILISES
4 DETTES CIRCULANTES
5 DETTES DE FINANCEMENT ET FONDS PROPRES
6 CHARGES
7 PRODUITS

Ces classes seront détaillées à l’instar du plan de comptes marocain, en faisant


apparaître autant de rubriques, de postes, de comptes et de comptes divisionnaires
qu’imposerait l’activité de l’entreprise ainsi que la bonne présentation de ses
performances et de sa situation financière.

Par la suite, nous avons procédé à l’élaboration des liaisons entre chaque compte
du plan opérationnel avec le compte correspondant au niveau du plan alternatif, en
respectant la relation 1 : 1 (un compte alternatif ne peut être affecté qu’à un seul compte
opérationnel).

71
Comptes Comptes
économiques marocains

Par ailleurs, la matrice de liaison établie entre les deux plans de comptes
(opérationnel et alternatif) nécessite une attention particulière quant à la gestion des
comptes devant recevoir les écritures comptables propres à chacun des deux
référentiels, et à la manière avec laquelle ces divergences seraient constatées, tout en
gardant à l’esprit que les solutions à mettre en œuvre ne devraient pas être lourdes à
gérer au quotidien, et qu’elles devraient réduire au minimum les écritures de
retraitement saisies manuellement, souvent source d’erreurs et d’omissions.

Face à cette contrainte, l’idée qui nous a parue adéquate consistait à créer une
nouvelle classe de comptes de « Retraitement » au niveau des deux plans de comptes
(opérationnel & alternatif), ces comptes sont sensés être mouvementés à l’occasion de
toute opération mettant en jeux des traitements devant impacter de manière différente
le résultat, la situation nette ou encore la présentation des états financiers. Les comptes
appartenant à cette classe seront codifiés avec un « R » au début (R pour
« Retraitement ») et seront exclus de toute extraction devant servir à l’établissement des
états financiers (Classes « 1 » à « 7 »), qu’il s’agisse d’états marocains ou
« économiques ». Ainsi, les différentes correspondances pouvant exister entre les
comptes appartenant à cette classe de retraitement sont les suivantes :

Plan opérationnel Plan alternatif


R1XX à R7XX 1XXX à 7XXX
R1XX à R7XX R1XX à R7XX
1XXX à 7XXX R1XX à R7XX

72
3.2. Modélisation des retraitements

3.2.1. Retraitement des amortissements

• Acquisition
Le module FI-AA de SAP ne permet qu’une seule écriture d’acquisition, puisque la
mise en service d’une immobilisation se fait à partir de la création d’une fiche unique ne
pouvant avoir qu’une seule valeur d’entrée, d’où la nécessité de trouver un mécanisme
qui permettrait de gérer les divergences entre les deux référentiels en termes de
valorisation des immobilisations (Juste valeur, Coûts de démantèlement, Frais
d’acquisitions, Valeur résiduelle, Coûts des révisions,…).

Pour le cas de CIMAT, l’option retenue était de valoriser les immobilisations à leur
coût historique. Ainsi, la quasi-totalité des immobilisations ne présentent aucun écart de
valorisation entre les deux normes, donnant lieu à une écriture d’acquisition unique,
pouvant être schématisée comme suit :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

33XXX 2XXXX Acquisition Immobilisation A

48XXX 4481X Dettes sur acquisition d'immo. A

• Amortissement
La comptabilisation des dotations aux amortissements « B » calculées sur la base
des durées d’utilités économiques, ainsi que les dotations « C » calculées conformément
aux taux admis fiscalement, sera faites à travers deux écritures automatiques générées
par les deux tableaux d’évaluation, mettant en jeux des comptes de retraitement avec le
schéma paramétré comme suit :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

6XXXX R6XXX Dotation aux amortissements (éco) B

38XXX R28XX Amortissement des immo. (éco) B

R6XXX 619XX Dotation aux amortissements (MA) C

R38XX 28XXX Amortissement des immo. (MA) C

73
• Sortie (Cession ou retrait)
Les valeurs nettes d’amortissement issues de la constatation de dotations
différentes doivent elle aussi faire l’objet de retraitement lors de la cession ou du retrait
des immobilisations concernées. Or, la contrainte énoncée plus haut quant à l’unicité de
l’écriture d’acquisition implique que le mouvement de sortie soit lui aussi unique, d’où la
nécessité de créer un « compte d’équilibre » dont la seule finalité est le respect du
principe de la « partie double ».

Dans notre exemple, le montant « D » représente le cumul d’amortissement


économique, et le montant « E » le cumul d’amortissement social.

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

6XXXX R6XXX VNA des immo. (éco) A-D

38XXX R28XX Cumul Amortissements (éco) D

33XXX 2XXXX Sortie de l'immobilisation A

R6XXX 65XXX VNA des immo. (MA) A-E

R38XX 28XXX Cumul Amortissements (éco) E

R33XX R2XXX Compte d'équilibre A

3.2.2. Retraitement des acquisitions en leasing

• Acquisition
Selon la norme IAS 17, les biens acquis à travers des contrats de location
« Financement » doivent figurer parmi les immobilisations de l’acquéreur, du moment
que l’ensemble des avantages et des risques liés à leur utilisation lui ont été transférés.
Par conséquent, il est nécessaire de concevoir un traitement comptable afin d’activer ces
immobilisations dans le plan opérationnel sans impacter le bilan social. De ce fait, nous
avons prévu de constater l’acquisition du bien en crédit-bail en contrepartie d’une dette
financière selon le schéma suivant :

74
Compte Compte Libellé Débit Crédit
économique Marocain

33XXX R23XX Acquisition Immobilisation en leasing A

5XXXX R1XXX Dettes financières sur acquisition d'immo. A

• Amortissement
Une fois immobilisé, l’actif «Crédit–bail » est traité comme toute autre
immobilisation. En effet, la fiche correspondante est créée au niveau du sous-module FI-
AA, et l’amortissement y afférent est calculé en fonction de sa durée d’utilité. Enfin,
l’écriture comptable est générée automatiquement par le tableau d’évaluation, afin de
constater l’amortissement économique sans impacter les comptes marocains, et ce à
travers l’utilisation des comptes de retraitement suivants :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

6XXXX R6XXX DEA Immobilisation en Leasing B

38XXX R28XX Amortissement Immo. en Leasing B

• Redevance
A la réception des factures des redevances leasing, la charge « C » considérée
comme un loyer par le CGNC devrait être scindée en deux partie : l’une relative au
remboursement de la dette financière d’acquisition, et l’autre sensée dégager la charge
d’intérêt liée à ce même financement.

Pour ce faire, un tableau d’amortissement est conçu à l’occasion de chaque


nouveau contrat de crédit-bail, sur la base de l’échéancier prévisionnel des redevances,
en calculant le taux d’intérêt implicite du contrat qui permettrait de définir la charge
financière et l’amortissement de l’emprunt pour chacune des échéances.

Exemple : Une voiture de tourisme acquise en leasing pour un montant contractuel


de 200 000 DH TTC, remboursable sur 5 échéances égales de 45 000 DH TTC (Valeur
résiduelle supposée nulle). Le tableau d’amortissement correspondant à ce contrat
serait le suivant :

75
Échéance Financement Redevance TTC Principal Intérêt *

1 200 000,00 45 000,00 36 881,86 8 118,14


2 163 118,14 45 000,00 38 378,92 6 621,08
3 124 739,22 45 000,00 39 936,75 5 063,25
4 84 802,48 45 000,00 41 557,81 3 442,19
5 43 244,67 45 000,00 43 244,67 1 755,33

TOTAUX - 225 000,00 200 000,00 25 000,00

* le taux d’intérêt implicite de ce contrat est de 4,06% calculé en utilisant la méthode du TRI.

La comptabilisation de la redevance quant à elle se fera selon la conception


suivante :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

R6XXX 6132X Redevance Leasing C

48XXX 4411X Société de Leasing C

6XXXX R63XX Charges Financières/Leasing D

5XXXX R1XXX Remboursement Dette Financière/Leasing C-D

R7XXX R7XXX Compte d'équilibre C

3.2.3. Retraitement des Non-valeurs

• Constatation de la charge
Au sens du CGNC, les immobilisations en Non-valeurs sont des charges ayant été
supportées dans l’intérêt de plusieurs exercices, et qui peuvent être « immobilisées » en
vue de les étaler sur une période ne dépassant pas 5 années par le biais de
l’amortissement. Or, la vision économique du référentiel IFRS (IAS 38) perçoit ces
charges selon leur nature et non pas leur destination, et ne prévoit pas leur activation du
fait qu’elles ne sont pas représentatives d’une valeur vénale.

Ainsi, nous avons décidé de ne pas procéder à l’immobilisation directe de


l’ensemble des charges à étaler, mais de les constater au niveau des comptes de charges

76
appropriés en vue de les activer lors des clôtures sociales annuelles, sans donner lieu à
un quelconque retraitement à ce stade :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

6XXXX 6XXXX Constatation Charge A

48XXX 44XXX Constatation Dette A

• Transfert de charge
Suite à une décision de gestion, les charges à « immobiliser » au titre des travaux
de clôtures sociales sont portées au débit des comptes respectifs consacrés aux non-
valeurs, par le crédit d’un compte de produit intitulé « Transfert de charges NVA», les
deux comptes à mouvementer appartiennent à la classe des comptes de retraitement,
afin de maintenir les charges au niveau du résultat économique :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

R3XXX 21XXX Immobilisation en Non-valeur A

R7XXX 719XX Transfert de charge (MA) A

• Amortissement
Après l’activation des charges et la création des fiches d’immobilisations, le tableau
d’évaluation « social » se charge du calcul et de la comptabilisation automatique des
amortissements sur une durée de 5 ans à compter du début d’exercice de constatation,
en n’impactant que les comptes du plan alternatif prévus à cette fin, à savoir :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

R6XXX 619XX DEA Immobilisation en Non-valeur B

R3XXX 28XXX Amortissement Immo. en Non-valeur B

77
• Sortie
Au bout du 5ème exercice, l’immobilisation en non-valeur est totalement amortie, et
ne doit plus figurer à l’actif du bilan. Ainsi, le retrait de ces fiches d’immobilisations
générera l’écriture comptable suivante :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

R3XXX 28XXX Amortissement Immo. en Non-valeur A

R3XXX 21XXX Immobilisation en Non-valeur A

3.2.4. Retraitement des écarts de conversion


Les écarts de conversion sont définis par le CGNC comme étant des différences de
changes latentes dues à la conversion aux cours de clôture des dettes et des créances
libellées en devises étrangères et non soldée à la date d’établissement des états
financiers. Ces différences doivent figurer au bilan et doivent faire l’objet d’une
provision lorsqu’il s’agit d’une perte de changes latente.

Cependant, la norme (IAS 21) préconise de constater l’effet de la variation des


cours au niveau du résultat de l’exercice, qu’il s’agisse d’écarts positifs ou négatifs. Cette
divergence a nécessité la création d’un ensemble de comptes de retraitement, devant
être utilisés de la manière suivante :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

R2XXX 37XXX Écarts de conversion Actif A

2XXXX ou 48XXX 3421X ou 4411X Clients/Fournisseurs A

6XXXX 639XX Perte de change Latente A

R4XXX 45XXX Provision pour perte de change A

2XXXX ou 48XXX 3421X ou 4411X Clients/Fournisseurs B

R4XXX 47XXX Écarts de conversion Passif B

R7XXX R7XXX Compte d'équilibre B

7XXXX R7XXX Gain de change Latent B

78
3.2.5. Retraitement des impôts différés
Dans la réglementation comptable marocaine, seul l’impôt exigible au titre d’un
exercice donné doit être constaté en comptabilité. La comptabilisation des impôts
différés quant à elle n’est prévue que pour les comptes consolidés (Avis N°5 du CNC).
Par contre, les dispositions de la norme IAS 12 prévoient la comptabilisation de l’impôt
différé né des décalages au niveau de la prise en compte des éléments déductibles et des
éléments imposables, dans le but de corriger l’impôt dû au titre d’un exercice donné
pour qu’il corresponde à la charge d’impôt économique.

Pour ce faire, nous avons procédé à la création d’un ensemble de comptes de


retraitement dédiés, en vue d’accueillir la charge d’impôt différée selon le modèle
suivant :

Compte Compte Libellé Débit Crédit


économique Marocain

6XXXX R6XXX Impôt sur le résultat A

5XXXX R1XXX Impôt différé-Passif A

3XXXX R2XXX Impôt différé-Actif B

7XXXX R7XXX Impôt sur le résultat B

3.2.6. Retraitement de clôture


Le report à nouveau est une opération critique nécessitant une attention
particulière, vu l’impact direct de toute erreur sur l’intangibilité du bilan d’ouverture,
devant être respectée selon le référentiel marocain. Par ailleurs, les divergences au
niveau des charges et des produits constatés tout au long de l’exercice comptable
engendrent deux résultats différents, qui doivent être reportés simultanément.

D’autre part, la clôture de l’exercice comptable, ainsi que le report des soldes sur
SAP, se font par l’intermédiaire d’une transaction dédiée, dont le but est de solder
l’ensemble des comptes de charges et de produits (y compris les comptes de
retraitement de type « Résultat »), et de reporter ce solde « A » de manière automatique
sur un compte paramétré à cet effet, donnant lieu à l’écriture comptable suivante :

79
Compte Compte Libellé Débit Crédit
économique Marocain
R7XXX & 7XXXX R7XXX & 7XXXX
Solde des comptes de résultat A
R6XXX & 6XXXX R6XXX & 6XXXX

5XXXX R11XX Résultat reporté A

En complément à cette écriture de report automatique, une intervention manuelle


est nécessaire pour corriger les résultats reportés dans les deux comptabilités, sur la
base d’un calcul extracomptable des résultats annuels issus des deux balances générales
éditées à cet effet. Ainsi, le résultat social est reporté sur le compte approprié, et le
résultat économique est corrigé à travers la neutralisation du report lié aux comptes de
retraitement.

Compte Compte
Libellé Débit Crédit
économique Marocain

5XXXX’ R11XX’ Résultat reporté (MA) B

5XXXX 11XXX Résultat reporté (MA) B

Solde des comptes de retraitement


R5XXX R11XX C
(résultat)
Solde des comptes de retraitement
5XXXX R11XX C
(résultat)

4. Élaboration du bilan d’ouverture IFRS au 1er janvier 2012 et


déploiement des normes.
A l’issue de la Phase 2, nous avons pu cerner l’ensemble des écritures comptables
requérant la création des comptes de retraitement nécessaires au respect des schémas
de comptabilisation, ainsi que les différentes correspondances à mettre en place entre
les deux plans de comptes pour que les « Balances générales » établies selon les deux
référentiels soient toujours exhaustives et équilibrées. En effet, nous disposons
actuellement de deux plans de comptes complets, et parfaitement connectés l’un à
l’autre, nous permettant ainsi d’entamer la phase de conversion proprement dite, devant
se concrétiser par l’établissement du bilan d’ouverture IFRS.

Pour ce faire, notre point de départ sera la balance générale marocaine détaillée
(compte par compte) établie au 01/01/2012, qui sera la date d’application de notre
80
référentiel de pilotage, sans avoir à remonter au 01/01/2011 pour l’élaboration des
états financiers de la période comparative, car, rappelant-le, la transition n’est pas faite
dans une logique de certification ni de publication, mais à des fins de Reporting et de
gestion interne.

Avant la reprise des soldes comptables dans SAP, il était impératif d’effectuer un
travail préliminaire à l’aide du tableur Excel, qui nous a permis dans un premier temps
de reprendre les soldes de la balance marocaine au niveau de la matrice de
correspondance des comptes, afin de faire une première alimentation des comptes du
plan comptable économique sur la base de la situation des comptes marocains au
01/01/2012.

81
Extrait de la matrice de correspondance des comptes

Classes Plan Rubriques Plan Postes Plan Comptes Plan Classes Plan Rubriques Plan Postes Plan Comptes Plan Solde au
opérationnel opérationnel opérationnel opérationnel alternatif alternatif alternatif alternatif 01/01/2012
11 Ca s h and
1 TRESORERIE ET 111 Di s poni bi l i tés 1111 Di s poni bi l i tés 5 ****COMPTES DE 51 ***TRESORERIE - 514 **BANQUES, TG 5141 *BANQUES
ma rketa bl e 35 347 096,90
ASSIMILES en ba nque en ba nque - REEL TRESORERIE ACTIF ET CP DEBITEURS (SOLDE DEBITEUR)
s ecuri ti es
11 Ca s h and 516 **CAISSES,
1 TRESORERIE ET 116 Di s poni bi l i tés 1161 Di s poni bi l i tés 5 ****COMPTES DE 51 ***TRESORERIE -
ma rketa bl e REGIES ET 5161 *CAISSES 57 832,32
ASSIMILES en ca i s s e en ca i s s e TRESORERIE ACTIF
s ecuri ti es ACCREDITIFS
24 Accounts 243 Créances 2430 Accounts 3 ****ACTIF
2 ACTIFS 34 ***CREANCES DE 342 **CLIENTS ET
recei va bl e tra de commerci a l es – recei vabl e tra de –
CIRCULANT HORS 3421 *CLIENTS 3 460 233,00
CIRCULANTS L'ACTIF CIRCULANT COMPTES RATTACHES
a nd other Ti ers Thi rd pa rti es TRESORERIE
3 ****ACTIF 312 **MATIERES &
2 ACTIFS 262 Ma ti ères 3121 *MATIERES
26 Inventori es 2620 Raw materi a l s CIRCULANT HORS 31 ***STOCKS FOURNITURES 16 891 237,07
CIRCULANTS premi ères PREMIERES
TRESORERIE CONSOMMABLES
3321 BATIMENTS, 23
3 ACTIFS 33 Property, pl a nt 332 Cons tructi ons et 2 ****COMPTES 232
CONSTRUCTIONS ET ***IMMOBILISATION 2321 *BATIMENTS 709 635 231,79
IMMOBILISES a nd equi pment i ns ta l l a ti ons D'ACTIF IMMOBILISE **CONSTRUCTIONS
INFRASTRUCTURES S CORPORELLES
23 233 **INSTAL. 2331
3 ACTIFS 33 Property, pl a nt 2 ****COMPTES
333 Ma chi nes 3331 Ma chi nes ***IMMOBILISATION TECHQ. MATERIEL & *INSTALLATIONS 2 196 429 203,65
IMMOBILISES a nd equi pment D'ACTIF IMMOBILISE
S CORPORELLES OUTIL.. TECHNIQUES
4841 DETTES
484 Autres dettes 4 ****PASSIF 441
4 DETTES 48 Other current CIRCULANTES 44 ***DETTES DU 4411
ci rcul antes – CIRCULANT HORS- **FOURNISSEURS ET - 100 000,00
CIRCULANTES l i a bi l i ti es FOURNISSEURS PASSIF CIRCULANT *FOURNISSEURS
Groupe TRESO COMPTES RATTACHES
GROUPE
4 ****PASSIF
4 DETTES 48 Other current 488 Autres dettes 4885 Other current 44 ***DETTES DU 445 **ETAT - 4455 *ETAT, TVA
CIRCULANT HORS- - 12 007 072,73
CIRCULANTES l i a bi l i ti es ci rcul antes – Ti ers l i a bi l i ti es – ETAT PASSIF CIRCULANT CREDITEUR FACTURFE
TRESO
5 DETTES DE 111 **CAPITAL
1 ****FINANCEMENT 11 ***CAPITAUX 1111 *CAPITAL
FINANCEMENT ET 55 Ca pi ta l s tock 551 Capi tal émi s 5510 Is s ued capi tal SOCIAL OU - 800 000 000,00
PERMANENT PROPRES SOCIAL
FONDS PROPRES PERSONNEL
R33 23 235 **MOB MATRIEL
R3 COMPTES D'ACTIF R332 RETRAITEMENT 2 ****COMPTES 2352 *MATERIEL DE
R RETRAITEMENTS IMMOBILISATIONS ***IMMOBILISATION BUREAU & 2 401 987,73
IMMOBILISE DES LVA D'ACTIF IMMOBILISE BUREAU
CORPORELLES S CORPORELLES AMNGEMNTS ..
R34 21
R3 COMPTES D'ACTIF R344 RETRAITEMENT 2 ****COMPTES 211 **FRAIS 2110 *FRAIS
R RETRAITEMENTS IMMOBILISATIONS ***IMMOBILISATION 8 117 922,42
IMMOBILISE DES NON-VALEUR D'ACTIF IMMOBILISE PRELIMINAIRES PRELIMINAIRES
EN NON-VALEUR S EN NON-VALEURS
R38 R381 RETRAITEMENT 283 **AMT
R3 COMPTES D'ACTIF 2 ****COMPTES 28 ***AMT DES 2835 *AMT DU MMB
R RETRAITEMENTS AMORTISSEMENTS DES IMMOBILISATIONS - 818 355,40
IMMOBILISE D'ACTIF IMMOBILISE IMMOBILISATIONS ET AA DIVERS
DES IMMO CORP. AMORTISSEMENTS CORPORELLES

82
La deuxième étape consiste à compléter cette matrice de correspondance par
l’intermédiaire des différentes écritures de retraitement qui concernent les exercices
clos avant le 01/01/2012, et ce conformément aux schémas conçus dans la phase 2, en
prenant en considération les remarques suivantes :

• Toutes les écritures de retraitement relatives aux exercices clos avant le


01/01/2011 et qui auraient du mouvementer un compte de produit ou de
charge, doivent être constatées au niveau des réserves ;

• Les écritures de retraitement relatives à l’exercice 2011 devant


mouvementer un compte de produit ou de charge doivent être constatées
au niveau du résultat de l’exercice et non pas dans les réserves.

Par la suite, après que l’ensemble des écritures de retraitement ait été constaté,
une simple concaténation de ces écritures avec les soldes initiaux de la balance
marocaine, reprise au niveau de la matrice de correspondance des comptes, nous a
permis d’obtenir deux balances équilibrées (balance économique et balance marocaine),
que nous avons utilisé afin d’établir le bilan d’ouverture IFRS au 01/01/2012, à travers
l’utilisation du tableau croisé dynamique de « EXCEL », et nous a permis également de
rééditer le bilan social pour s’assurer que notre démarche n’a pas été la source
d’éventuelles erreurs.

Ainsi, les différents états financiers obtenus à l’issu de ce regroupement se


présentent comme suit :

83
Bilan Social – Actif au 01/01/2012

2 ****COMPTES D'ACTIF IMMOBILISE 5 173 085 440,61


21 ***IMMOBILISATIONS EN NON-VALEURS 21 034 321,29
211 **FRAIS PRELIMINAIRES 8 117 922,42
212 **CHARGES A REPARTIR 12 916 398,87
213 **PRIMES DE REMBMNT OBLIGATIONS -
22 ***IMMOBILISATIONS INCORPORELLES 13 903 840,46
221 **IMMOBILISATION EN R&D -
222 **BREVETS, MARQUES, DROITS . 13 903 840,46
223 **FONDS DE COMMERCE -
228 **AUTRES IMMO. INCORPORELLES -
229 **IMMO. INCORPORELLES ENCOURS -
23 ***IMMOBILISATIONS CORPORELLES 5 275 422 468,99
231 **TERRAINS 176 278 947,09
232 **CONSTRUCTIONS 771 901 212,04
233 **INSTAL. TECHQ. MATERIEL & OUTIL.. 2 205 624 257,50
234 **MATERIEL DE TRANSPORT -
235 **MOB MATRIEL BUREAU & AMNGEMNTS .. 10 151 522,89
238 **AUTRES IMMO. CORPORELLES -
239 **IMMO. CORPORELLES ENCOURS 2 111 466 529,47
24 ***IMMOBILSATIONS FINANCIERES 13 555 875,03
241 **PRETS IMMOBILSES -
248 **AUTRES CREANCES FINANCIERES 13 555 875,03
25 ***IMMOBILSATIONS FINANCIERES 13 944 700,00
251 **TITRES DE PARTICIPATION 13 944 700,00
258 **AUTRES TITRES IMMOBILISFS -
27 ***ECARTS DE CONVERSION - ACTIF -
272 **AUG. DES DETTES DE FINANCEMENT -
28 ***AMT DES IMMOBILISATIONS - 164 775 765,16
281 **AMT DES NON-VALEURS - 12 589 366,91
282 **AMT DES IMMO. INCORPORELLES - 3 260 975,69
283 **AMT IMMOBILISATIONS CORPORELLES - 148 925 422,56
29 ***PROV DEPRECIATION DES IMMOø -
292 **PROV DEPRECIATION IMMO. INCORPORELLES -
293 **PROV DEPRECIATION IMMO. CORPORELLES -
294 **PROV DEPRECIATION DES IMMOB FIN. -
295 **PROV DEPRECIATION DES IMMOB FIN. -
3 ****ACTIF CIRCULANT HORS TRESORERIE 430 174 192,63
31 ***STOCKS 148 463 336,37
311 **MARCHANDISES -
312 **MATIERES & FOURNITURES CONSOMMABLES 87 631 347,37
314 **PDTS INTERMED. ET PDTS RESIDUELS 47 369 794,63
315 **PRODUITS FINIS 13 462 194,37

84
Bilan Social – Actif au 01/01/2012 - Suite

34 ***CREANCES DE L'ACTIF CIRCULANT 282 624 587,20


341 **FOURNISSEURS DEBITEURS 22 869 727,03
342 **CLIENTS ET COMPTES RATTACHES 71 341 451,36
343 **PERSONNEL - DEBITEUR 1 279 716,07
345 **ETAT - DEBITEUR 169 458 597,28
346 **COMPTES D'ASSOCIES - DEBITEURS -
348 **AUTRES DEBITEURS 15 488 199,04
349 **COMPTES DE REGULARISATION - ACTIF 2 186 896,42
35 ***TITRES ET VALEURS DE PLACEMENT -
350 **TITRES ET VALEURS DE PLACEMENT -
37 ***ECART DE CONVERSION - AC 1 444 034,57
370 **ECART DE CONVERSION - AC 1 444 034,57
39 ***PROV DEPRECIAø ACTIF CIRCULANT - 2 357 765,51
391 **PROV DEPRECIATION DES STOCKS -
394 **PROV DEPRECIATION ACTIF-CIRCULANT - 2 357 765,51
395 **PROV DEPRECIATION TVP -
51 ***TRESORERIE - ACTIF 261 683 775,81
511 **CHEQUES & VALEURS A ENCAISSER 39 240 975,52
514 **BANQUES, TG ET CP DEBITEURS 222 383 827,67
516 **CAISSES, REGIES ET ACCREDITIFS 58 972,62
Total Actif 5 864 943 409,05

85
Bilan Social – Passif au 01/01/2012

1 ****FINANCEMENT PERMANENT 3 722 939 749,34


11 ***CAPITAUX PROPRES 981 658 007,32
111 **CAPITAL SOCIAL OU PERSONNEL 800 000 000,00
113 **ECARTS DE REEVALUATION -
114 **RESERVE LEGALE -
115 **AUTRES RESERVES -
116 **REPORT A NOUVEAU - 14 356 271,05
118 **RESULTAT NET INSTANCE AFFECTION -
119 **RESULTAT NET DE L'EXERCICE 196 014 278,37
13 ***CAPITAUX PROPRES ASSIMILES -
131 **SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT -
135 **PROVISIONS REGLEMENTEES -
14 ***DETTES DE FINANCEMENT 2 739 000 000,00
141 **EMPRUNTS OBLIGATAIRES -
148 **AUTRES DETTES DE FINANCEMENT 2 739 000 000,00
15 ***PROVISIONS DURABLES POUR RQ&CHRG 2 281 742,02
151 **PROVISIONS POUR RISQUES -
155 **PROVISIONS POUR CHARGES 2 281 742,02
17 ***ECARTS DE CONVERSION - PASSIF -
172 **DIMINUTION DES DETTES DE FINANCEMENT -
4 ****PASSIF CIRCULANT HORS-TRESO 1 641 003 659,71
44 ***DETTES DU PASSIF CIRCULANT 1 638 983 823,46
441 **FOURNISSEURS ET COMPTES RATTACHES 287 717 654,11
442 **CLIENTS CREDITEURS 3 460 233,00
443 **PERSONNEL - CREDITEUR 12 586 827,34
444 **ORGANISMES SOCIAUX 2 451 255,09
445 **ETAT - CREDITEUR 114 668 115,42
446 **COMPTES D'ASSOCIES - CREDITEURS 1 200 793 785,86
448 **AUTRES CREANCIERS 300 000,00
449 **COMPTES DE REGULARISATION -PASSIF 17 005 952,64
45 ***AUTRES PROV RISQUES ET CHARGES 1 444 034,57
450 **AUTRES PROV RISQUES ET CHARGES 1 444 034,57
47 ***ECARTS DE CONVERSION - PASSIF PC 575 801,68
470 **ECARTS DE CONVERSION - PC 575 801,68
55 ***TRESORERIE - PASSIF 501 000 000,00
552 **CREDITS D'ESCOMPTE -
553 **CREDIT DE TRESORERIE 501 000 000,00
554 **BANQUES (SOLDE CREDITEUR) -
Total Passif 5 864 943 409,05

Le bilan social de CIMAT au 01/01/2012 issu de la matrice de correspondance des


comptes établie, est parfaitement identique au bilan figurant dans les états de synthèse
au 31/12/2011.

86
Bilan économique d’ouverture au 01/01/2012

1 TRESORERIE ET ASSIMILES 261 683 775,81


11 Cash and marketable securities 261 683 775,81
111 Disponibilités en banque 222 383 827,67
113 Marketable securtities -
116 Disponibilités en caisse 39 299 948,14
2 ACTIFS CIRCULANTS 428 730 158,06
22 Short-term financial receivables -
221 Créances financières circulantes – Groupe -
223 Créances financières circulantes – Tiers -
24 Accounts receivable trade and other 262 591 726,23
241 Créances commerciales – Groupe 4 793 151,24
243 Créances commerciales – Tiers 89 418 027,15
244 Dépréciation des créances commerciales douteuses – Groupe -
246 Dépréciation des créances commerciales douteuses – Tiers - 2 357 765,51
248 Autres créances circulantes – Associés et Tiers 170 738 313,35
26 Inventories 148 463 336,37
262 Matières premières 16 891 237,07
263 Produits finis et semi-finis 60 831 989,00
264 Combustibles 28 165 632,67
265 Pièces et fournitures 42 574 477,63
28 Pre-paid expenses and other current assets 17 675 095,46
281 Intérêts prépayés, intérêts et dividendes à recevoir – Groupe -
283 Intérêts prépayés, intérêts et dividendes à recevoir – Tiers -
286 Charges payés d'avance 2 186 896,42
288 Autres actifs circulants 15 488 199,04
3 ACTIFS IMMOBILISES 5 183 293 132,93
32 Financial investments and long-term financial receivables 27 500 575,03
321 Investissement financiers – Groupe 13 944 700,00
323 Investissement financiers – Tiers -
324 Créances financières immobilisées – Groupe -
326 Créances financières immobilisées – Tiers 13 555 875,03
33 Property, plant and equipment 5 139 908 155,81
331 Terrains et carrières 186 827 577,67
332 Constructions et installations 740 581 249,75
333 Machines 2 092 012 704,57
335 Mobilier, véhicules et outillages 9 020 094,35
339 Immobilisations corporelles encours 2 111 466 529,47
34 Other long-term assets 15 884 402,09
341 Fonds commercial -
342 Autres immobilisations incorporelles 10 642 864,78
348 Impôt différé-Actif 5 241 537,31
Total Actif 5 873 707 066,80

87
Bilan économique d’ouverture au 01/01/2012 - Suite

4 DETTES CIRCULANTES 2 139 983 823,46


41 Current financing liabilities 1 701 793 785,86
411 Dettes financières ciruclantes – Groupe -
413 Dettes financières ciruclantes – Tiers 1 701 793 785,86
414 Quote-part circulante du financement à long terme – Groupe -
416 Quote-part circulante du financement à long terme – Tiers -
48 Other current liabilities 438 190 037,60
481 Intérêts reçus d'avance, Intérêts et dividendes à recevoir – Groupe -
482 Intérêts reçus d'avance, Intérêts et dividendes à recevoir – Associés -
483 Intérêts reçus d'avance, Intérêts et dividendes à recevoir – Tiers 17 005 952,64
484 Autres dettes circulantes – Groupe 100 000,00
486 Autres dettes circulantes – Tiers 3 460 233,00
487 Dettes commerciales – Tiers 287 617 654,11
488 Autres dettes circulantes – Tiers 130 006 197,85
489 Provision pour impôt à payer sur le résultat -
5 DETTES DE FINANCEMENT ET FONDS PROPRES 3 733 723 243,34
51 Long-term financing liabilities 2 743 756 130,58
511 Dettes financières à long terme – Groupe -
513 Dettes financières à long terme – Tiers 2 743 756 130,58
53 Long-term provisions 2 281 742,02
538 Autres provisions 2 281 742,02
55 Capital stock 800 000 000,00
551 Capital émis 800 000 000,00
57 Reserves and retained earnings 187 685 370,74
571 Réserves -
572 Report à nouveau - 17 602 590,82
579 Bénéfice (perte) net (te) 205 287 961,56
Total Passif 5 873 707 066,80

Notre démarche nous a permis d’avoir un bilan d’ouverture au 01/01/2012


présenté selon le critère de liquidité décroissante, et nous a donné un aperçu sur les
impacts financiers liés à la transition au référentiel économique. En effet, les différents
retraitements effectués ont été la source d’une appréciation du résultat de l’exercice
2011 avec un bénéfice supplémentaire de 9 MMAD, alors que les réserves ont été
portées à -17,6 MMAD au lieu de -14,3 MMAD, ramenant la situation nette de
l’entreprise à 987,6 MMAD au lieu de 981,6 MMAD.

88
Conclusion de la deuxième partie

Le projet d’adoption des principes IFRS au sein de CIMAT fut entamé dans une
optique purement opérationnelle, et a été mené dans un contexte assez particulier,
caractérisé par des contraintes de temps et de ressources. D’autre part, le fait de m’avoir
confié la conception du nouveau système comptable, a fait que la méthodologie adoptée
soit simple et peu rigoureuse, en comparaison avec la démarche préconisée lors d’un
projet de transition « Full IFRS », souvent confié à des cabinets spécialisés.

Néanmoins, mon travail était sensé doter la société d’une plateforme informatique
pouvant facilement accueillir les dispositions nées d’une éventuelle conversion aux IFRS,
tout en assurant une meilleure lecture des performances et des résultats générés par
l’exploitation.

Cet effort s’est soldé par un déploiement réussi du système comptable conçu en
phase avec le lancement en production de l’ERP « SAP », avec une appropriation
effective des nouvelles règles d’évaluation, de présentation des comptes et de
comptabilisation des opérations, avec tous ce que cela a pu engendrer en termes
d’organisation comptable et d’interfaces inter-département.

Dans ce même sens, la première clôture mensuelle dans ce nouvel environnement


s’est concrétisée par une présentation des premiers résultats « économiques » à la
direction générale, avec un comparatif intéressant mettant en exergue les impacts du
changement de référentiel sur l’information de gestion interne.

89
Conclusion générale

Ayant été introduites au Maroc depuis quelques années, les normes IFRS ont
suscité plusieurs débats quant à leur adoption, ainsi qu’aux mécanismes d’élaboration
des comptes consolidés conformes à ce référentiel. Cependant, bon nombre des
entreprises ayant déjà franchi le cap des IFRS ont été prises par les impératifs de
publication des comptes, et ont de ce fait négligé l’apport que pourrait avoir ce
référentiel sur le pilotage de ces entités.

Aujourd’hui, il existe un certain nombre d’analyses des différences entre les


référentiels marocains et IFRS, qui mentionnent les impacts sur les états financiers et
donc sur la communication financière. Mais peu d’analyses recensent les impacts sur
l’organisation et les processus de l’entreprise ou encore sur ses systèmes d’information,
alors que ces changements peuvent être les plus longs et les plus difficiles à mettre en
place.

Pour la mise en œuvre des normes IFRS, se satisfaire d’une seule analyse
« comptable » pourrait placer les entreprises, au moment de la conversion, face à
d’autres difficultés, généralement négligées, qui pourtant sont celles qui demanderont
l’investissement le plus lourd : il s’agit des difficultés d’organisation, d’adaptation et de
mise à jour des systèmes d’information ainsi que du processus de reporting.

Le passage aux normes IFRS est un processus relativement long et complexe,


dépassant le simple cadre de la fonction comptable. En effet, le seul fait de passer d’une
comptabilité marocaine, basée sur des dispositions juridiques et fiscales, à une information
financière répondant aux besoins des investisseurs, c'est-à-dire plus économique, plus
transparente et beaucoup plus détaillée, mobilise les sociétés au- delà de la seule direction
financière puisque tous les acteurs seront impliqués.

Ainsi, la mise en place du référentiel IFRS doit être considérée comme un chantier
majeur, a-t-on dit en divers lieux, et faire l'objet d'une véritable organisation par
«gestion de projet», en veillant à l'implication du management en particulier, et plus
généralement de l'ensemble des personnes concernées par le changement de référentiel,
d’autant plus qu’un recours aux compétences pluridisciplinaires d'un professionnel pourrait
être vu comme un atout complémentaire qu'il ne faudrait pas négliger.

90
Bibliographie

Amine BAAKILI : La comptabilité marocaine et la normalisation comptable


internationale enjeux et rôle de l’expert-comptable, novembre 2005

Mohamed EL ALAOUI ECHERIFI : Projet de conversion des comptes aux normes IFRS :
Démarche et outils de pilotage, novembre 2009

Mohammed TALIDI : Projet de mise en place des normes IFRS au sein du Groupe CDG
et évaluation de son impact sur la performance, novembre 2008

Sidney J. GRAY: Towards a theory of cultural influence on the development of


accounting systems internationally. Abacus. Vol. 24: 1-15, 1988

Sidney J. GRAY & Hazel M. VINT: The Impact of Culture on Accounting Disclosures:
Some International Evidence. Asia-Pacific Journal of Accounting, volume 2, Issue 1, 1995

Benoît PIGÉ et Xavier PAPER : Normes comptables internationales et gouvernance des


entreprises : Le sens des normes IFRS, Edition EMS, 2ème édition, mai 2009

Ronita D. SINGH et Susan NEWBERRY: Corporate governance and International


Financial Reporting Standard (IFRS): The case of developing countries, 2008

Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) : Lettre d’actualité comptable


& financière n°2 – Mai 2011

Institut Canadien des Comptables Agréés : Le passage aux IFRS - Guide pour les
utilisateurs de rapports financiers. Publication du Conseil canadien de l’information sur
la performance, 2010

DELOITTE : Guide de référence sur les IFRS - Édition 2010

PricewaterhouseCoopers (PwC) : Enquête réalisée en 2001 auprès de 700 groupes


cotés européens

La VieEco : Passage aux IFRS : Un projet coûteux et de longue haleine, article du 16


novembre 2007

Maghress.com : Divers articles de la presse spécialisée sur www.maghress.com

http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/textes_des_norme
s_et_interpretations/tableau_sommaire

http://www.focusifrs.com/menu_gauche/actualites_phare/iasb/rapport_conjoint_iasb
_fasb_sur_la_convergence

http://normes-ias-ifrs-au-maroc.over-
blog.com/pages/PRINCIPAUX_DOMAINES_DIMPACTS_DES_NORMES_IASIFRS_SUR_LE_
PLAN_FISCAL_PAR_RAPPORT_AU_PCGM-1214696.html

91
Annexes
ANNEXE 1 : Normes IAS/IFRS et leur adoption par l’Union Européenne au 28/06/201213

13 Source : http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/textes_des_normes_et_interpretations/tableau_sommaire

92
93
94
95
96
ANNEXE 2 : Analyse des divergences fiscales des normes IAS/IFRS par rapport aux PCGM et aux règles fiscales14

14
Source : http://normes-ias-ifrs-au-maroc.over-
blog.com/pages/PRINCIPAUX_DOMAINES_DIMPACTS_DES_NORMES_IASIFRS_SUR_LE_PLAN_FISCAL_PAR_RAPPORT_AU_PCGM-1214696.html
97
98
ANNEXE 3 : Tableau des Catégories
COMPTES D'IMMOBILISATIONS TABLEAU COMPTES D'IMMOBILISATIONS TABLEAU SOCIAL
d’immobilisation paramétrées dans FI-AA
ECONOMIQUE (01) (02)

CODE Taux Usefull ACQ PDT DE ACQ PDT DE


NOM AMORT. DOTAT° VNC AMORT. DOTAT° VNC
CATEG fiscal life IMMOS CESSION IMMOS CESSION
NVFC FRAIS DE CONSTITUTION 20% - R3441000 R3941000 R6440000 - - R3441000 R3941000 R6440000 - -
NVPD FRAIS PREALABLES AU DEMARRAGE 20% - R3441000 R3941000 R6440000 - - R3441000 R3941000 R6440000 - -
NVAC FRAIS D'AUG° DU CAPITAL 20% - R3441000 R3941000 R6440000 - - R3441000 R3941000 R6440000 - -
NVFT FRAIS / FUSIONS, TRANSFORMATIONS … 20% - R3441000 R3941000 R6440000 - - R3441000 R3941000 R6440000 - -
NVPR FRAIS DE PROSPECTION 20% - R3441000 R3941000 R6440000 - - R3441000 R3941000 R6440000 - -
NVPU FRAIS DE PUBLICITE 20% - R3441000 R3941000 R6440000 - - R3441000 R3941000 R6440000 - -
NVFP AUTRES FRAIS PRELIMINAIRES 20% - R3441000 R3941000 R6440000 - - R3441000 R3941000 R6440000 - -
NVEM FRAIS D'EMISSION DES EMPRUNTS 20% - R3442000 R3942000 R6440000 - - R3442000 R3942000 R6440000 - -
NVCH AUTRES CHARGES À REPARTIR 20% - R3443000 R3943000 R6440000 - - R3443000 R3943000 R6440000 - -
NVRO PRIMES DE REMBMNT OBLIGATIONS 20% - R3444000 R3944000 R6440000 - - R3444000 R3944000 R6440000 - -
FRAIS D'ACQUISITION DES TERRAINS DE
NVFAC 20% Carrières 33122000 33193000 63931000 66665300 76663100 R3351100 R3945000 R6440000
CARRIERE
NVFAT FRAIS D'ACQUISITION DES TERRAINS 20% - 33121000 66665300 76663100 R3351200 R3945000 R6440000
IARD FRAIS DE R&D A CAPITALISER 20% * 34211000 R3711000 R6210000 - - 34211000 - - - -
IABR BREVETS 5% juridique 34212000 34292000 63941000 66665400 76664100 R3251000 R3751100 R6251000 R6650000 76664100
IAMQ MARQUES 5% juridique 34212000 34292000 63941000 66665400 76664100 R3251000 R3751100 R6251000 R6650000 76664100
IALI LICENCES INFORMATIQUES 15% 6,67 34213000 34293100 63941100 66665410 76664100 R3212000 R3712000 R6210000 R6610000 76664100
IAGW FONDS COMMERCIAL 0% * 34111000 - - 66665420 76664100 34111000 - - 76664100
IAOT AUTRES IMMO° INCORPORELLES 5% juridique 34218000 34298000 63941000 66665400 76664100 R3252000 R3713000 R6251000 R6650000 76664100
CTERR TERRAINS 0% * 33111000 - - 66665320 76663100 33111000 - - 76663100
CTNOP TERRAINS - NON OPERATIONNEL 0% * 33111000 - - 66665320 76663100 33111000 - - 76663100
CTCAR TERRAINS DE CARRIERES Carrières Carrières 33113000 33193000 63931000 66665300 76663100 R3351100 R3851000 R6351000 R6750000 76663100
BATIMENTS
CBAHC 4% 25 33211000 33291100 63932100 66665310 76663100 R3312100 R3811000 R6311000 R6710000 76663100
ADMIN&HABITA°&COMMERCIAL

99
CBNOP BATIMENTS NON OPERATIONNEL 4% 25 33211000 33291100 63932100 66665310 76663100 R3312100 R3811000 R6311000 R6710000 76663100
CBIND BATIMENTS USAGE INDUSTRIEL 4% 25 33211000 33291100 63932100 66665310 76663100 R3312100 R3811000 R6311000 R6710000 76663100
CBCLG CONSTRUCTIONS LEGERES 10% 25 33211000 33291100 63932100 66665310 76663100 R3312100 R3811000 R6311000 R6710000 76663100
CBINF OUVRAGES D'INFRASTRUCTURE 4% 25 33212000 33292100 63932100 66665310 76663100 R3312200 R3812000 R6311000 R6710000 76663100
OUVRAGES D'INFRASTRUCTURE - NON
CBINO 4% 25 33212000 33292100 63932100 66665310 76663100 R3312200 R3812000 R6311000 R6710000 76663100
OPERATIONNEL
AGENCMNTS ET AMNAGEMNTS DES
CBAGC 4% 25 33214000 33294100 63932100 66665310 76663100 R3312300 R3813000 R6311000 R6710000 76663100
CONST°
AGENCMNTS ET AMNAGEMNTS - NON
CBAGN 4% 25 33214000 33294100 63932100 66665310 76663100 R3312300 R3813000 R6311000 R6710000 76663100
OPERATIONNEL
CBOTC AUTRES CONSTRUCTIONS 4% 25 33218000 33298100 63932100 66665310 76663100 R3312400 R3814000 R6311000 R6710000
76663100
CMOFV OUTILLAGE DE FAIBLE VALEUR 30% - R3321000 R3821000 62831200 R6720000 76663100 R3329000 R3825000 R6321000 R6720000
76663100
CMTEC MATERIEL TECHNIQUE 10% 5 33311000 33319100 63933100 66665310 76663100 R3313100 R3815000 R6312000 R6710000
76663100
CMINS INSTALLATIONS ET MACHINES 10% 20 33311000 33319100 63933100 66665310 76663100 R3313100 R3815000 R6312000 R6710000
76663100
CVTOL VEHICULE DE TOURISME LEASE - 5 33511130 33591130 63934300 66665300 76663100 33511130 76663100
CVTOA VEHICULE DE TOURISME ACQ 20% 5 33511100 33591100 63934000 66665300 76663100 R3352000 R3852000 R6254000 R6750000 76663100
CVMTL MATERIEL DE TRANSPORT LEASE - 5 33511130 33591130 63934300 66665300 76663100 33511130 76663100
CVMTA MATERIEL DE TRANSPORT ACQ 20% 5 33511100 33591100 63934000 66665300 76663100 R3352000 R3852000 R6254000 R6750000 76663100
CDMOA MOBILIER DE BUREAU (AMT) 10% 5 33512100 33592110 63934100 66665310 76663100 R3315100 R3816000 R6313000 R6710000 76663100
MOBILIER DE BUREAU - NON
CDMON 10% 5 33512100 33592110 63934100 66665310 76663100 R3315100 R3816000 R6313000 R6710000 76663100
OPERATIONNEL
CDMBA MATERIEL DE BUREAU (AMT) 10% 5 33512100 33592110 63934100 66665310 76663100 R3315100 R3816000 R6313000 R6710000 76663100
MATERIEL INFORMATIQUE
CIBUR 15% 3 33513500 33593510 63934100 66665310 76663100 R3315100 R3816000 R6313000 R6710000 76663100
BUREAUTIQUE
MATERIEL INFORMATIQUE
CIINF 10% 10 33513100 33593100 63934000 66665300 76663100 R3353000 R3853000 R6254000 R6750000 76663100
INFRASTRUCTUR
CDAGD AGENCMNTS ET AMNAGEMNTS DIVERS 10% 10 33512400 33592400 63934000 66665300 76663100 R3354000 R3854000 R6254000 R6750000 76663100
AGENCMNTS ET AMNAGEMNTS NON
CDAGN 10% 10 33512400 33592400 63934000 66665300 76663100 R3354000 R3854000 R6254000 R6750000 76663100
OPERATIONNEL
CDMBO AUTRES MMB DIVERS 10% 10 33512800 33592800 63934000 66665300 76663100 R3355000 R3855000 R6254000 R6750000 76663100
AUTRES IMMOBILISATIONS
COTHE 10% 10 33518800 33598800 63934000 66665300 76663100 R3356000 R3856000 R6254000 R6750000 76663100
CORPORELLES

100

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