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Aujourd'hui, il apparaît plus démocratique dans sa répartition entre les descendants mais
plus inégalitaire entre les membres d'une société.
A L'ÉPOQUE CONTEMPORAINE : L’État prend un rôle moteur dans la définition et la gestion du patrimoine
collectif.
– 1790 : L'inventaire des biens du Clergé (bâtiments et œuvres d'art), la création du Musée du Louvre
(tout comme celle du Bristish Museum et du Prado) et celle du Conservatoire national des Arts et
métiers est décidée par l'Etat. Cette évolution est liée à un sentiment d'urgence, à une prise de
conscience de la perte de biens communs lors des destructions liées à la Révolution.
– 1837 : Le patrimoine est un « monument historique » selon Guizot (homme politique conservateur et
historien), définition valable jusqu'au XX siècle.
– 1860 : pillage du Jardin d'été des empereur chinois par les troupes françaises et britanniques
(https://www.arte.tv/fr/videos/086127-004-A/quand-l-histoire-fait-dates/) Dans le cadre de la seconde
vague de la colonisation, le goût pour les curiosités et la politique d'asservissement culturel se mêlent
sous la forme du pillage des biens autochtones.
Patrimoine = identité = outil de pouvoir et de domination
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– 1980 : « Année du patrimoine », marquant le début du « tout patrimoine » (Guillaume)
>> Face aux périls de la destruction, L’État révolutionnaire puis celui de la Libération transfèrent cette notion
de patrimoine du bien privé au bien national car le patrimoine devient un marqueur important d'une identité
collective dont la valeur mérite d´être transmise aux générations futures. Les traces du passé acquièrent une
vocation édifiante mais aussi marchande.
3/ La patrimonialisation en questions
Selon Jean Davallon, le processus de patrimonialisation, c'est à dire une procédure d'appropriation
d'une valeur patrimoniale à un objet qui a perdu sa valeur d'usage (Jean Michel Leniaud), se constitue en 5
étapes ou « gestes » :
1. Intérêt porté à l'objet par un collectif ou un groupe social plus ou moins large, plus ou moins organisé,
se traduisant par la reconnaissance d'une « valeur » de l'objet, c'est la « trouvaille » selon J. Davallon.
2. Production du savoir sur l'objet et son mode d'origine.
3. Déclaration du statut de patrimoine (de l'énonciation à l'acte juridique) entraînant trois obligations : la
conservation, la mise à disposition pour le collectif et la transmission aux générations futures.
4. Accès du collectif à l'objet patrimonial dans un cadre où la mise à disposition du patrimoine a pour
objectif de faire revivre le moment de la « trouvaille » par un rituel (muséographie).
5. Transmission aux générations futures qui instaure une continuité dans le temps depuis le présent,
entre le passé et le futur.