Qui sommes nous ?
Comme vous, nous sommes salarié-
es des établissements publics
d'enseignement et de recherche (
CEA, AGRO Paris Tech, CNRS,
Paris-Sud, Polytechnique, ENSTA,
INRA etc. ) ainsi que des groupes
industriels (EDF R&D, Thales,
Renault, etc.) impliqués dans le
projet du pôle Paris-Saclay.
Salarié-es, responsables syndicaux
ou politiques, nous voyons avec
inquiétude se mettre en place ce
projet sans que jamais les premiers
concernés c'est à dire les personnels
de recherche ne soient associés.
Et le projet avance sans que les
moyens ne suivent en particulier en
ce qui concernent les transports
(ligne RER B dégradée, saturation de
la ligne 91.06, etc.).
Face à cette vision autoritaire de
développement du territoire que
l'actuel gouvernement voudrait
imposer aux collectivités locales, à la
communauté scientifique et aux
salariés R&D, nous sommes arrivés
au constat qu’il y a besoin pour les
différents acteurs concernés par ce
projet, et dont les lieux de travail sont
parfois éloignés, de se retrouver afin
d'échanger sur l’avancée du projet
Paris-Saclay et ses conséquences,
diffuser l'information et envisager des
initiatives afin de pouvoir faire
entendre la voix des salariées,
aujourd'hui absente du débat public.
Contact : gt.parisaclay@gmail.com
La logique du projet Paris Saclay
En visite sur le chantier de la future
plateforme Nano-Innov le 24 septembre
dernier, Nicolas Sarkozy est venu
réaffirmer sa volonté de voir avancer
rapidement la constitution de son projet
de pôle scientifique Paris-Saclay.
Face aux réticences à déménager des
grandes écoles parisiennes ou aux doutes
exprimés localement concernant la
pertinence d’une station du futur métro
automatique à Saclay (doutes renforcés
après la réunion de consultation publique
sur le métro automatique à Supelec Gif-
sur-Yvette le 19 janvier dernier et alors
que les moyens manquent déjà pour le
RER B par exemple), Nicolas Sarkozy
veut à tout prix imposer sa vision de huit
pôles de développement économique
reliés par un métro automatique « classe
affaire ».
Suite au vote précipité et sans
concertation de la loi sur le Grand Paris
en juin dernier, le premier conseil
d’administration de l'Etablissement Public
de Paris-Saclay s'est tenu en septembre
dernier. Rappelons que le C.A. de
l'établissement est composé de 21
membres, répartis en 4 collèges associant
les parties prenantes du projet : l'Etat
(4 membres), les collectivités territoriales
(9 membres), la communauté scientifique
(4 membres dont aucun représentant de
Paris Sud ou du CEA) et le monde
économique (4 membres : Thalès,
Renault, EDF, AXA).
Les salariés des organismes et
entreprises concernés en étant bien
évidemment exclus.
Élément clé de la loi du Grand Paris,
l'Établissement Public de Paris-Saclay
s’étend sur 49 communes de l’Essonne et
des Yvelines.
Ce projet vise ainsi à concentrer sur ce
seul territoire 23 établissements
d’enseignement supérieur et de
recherche de toute l’Ile de France
(Universités Paris Sud et Versailles St
Quentin, CEA, CNRS, INRA, ONERA,
Centrale, ENS Cachan, HEC, Paris Tech,
Polytechnique, etc.) et les départements
R&D de grands groupes comme EDF,
THALES ou RENAULT pour constituer ce
qui est annoncé comme le « plus grand
campus d’Europe ».
Cette opération d'Intérêt National (OIN)
s'inscrit dans une conception libérale du
développement scientifique,
technologique et industriel. Pilotée par
l'État et les grands groupes industriels,
basée sur la mise en concurrence des
chercheurs et non plus la coopération
s'appuyant sur le partage des coûts et
des connaissances, une telle
concentration d'activité se fera aussi au
détriment des autres territoires.
Ce document donne à voir concrètement
à travers les témoignages de nombreux
responsables syndicaux des
établissements concernés la réalité vécue
par les salariées que ce soit par rapport
aux déménagements imposés, aux
problèmes de transports rencontrés ou
bien encore aux attaques portées vis à vis
des instances universitaires de Paris Sud
à travers les statuts de la fondation
scientifique Digiteo.
C.E.A : les salariés demandent des engagements
Plus de 400 salariés du CEA (500 à insuffisants et très dégradés par
l’horizon 2013) sont appelés à rapport aux lignes de bus du CEA. Les
déménager à partir de juin dans les propositions de la Direction en la
nouveaux bâtiments Nano-Innov situés matière sont inexistantes.
à proximité du campus de
Polytechnique à environ 6 km du La Direction refuse que les cars CEA
centre CEA de Saclay où ils travaillent qui passent devant Nano-INNOV
actuellement. s’arrêtent à proximité des bâtiments.
Elle refuse aussi de prolonger de
De leur propre initiative, les salariés quelques kilomètres une navette qui
pressentis pour rejoindre Nano- dessert déjà le site CEA de l’Orme des
INNOV, se sont collectivement Merisiers depuis le centre de Saclay.
prononcés sur ce déménagement
annoncé. Il ressort de cette La question de la restauration est
consultation que les personnels quant à elle toujours des plus
refusent massivement ce transfert incertaines, sans oublier des locaux et
d’activité, tant pour des raisons de fond un parking déjà trop exigus,
que de forme. l’éloignement des fonctions de
supports qui resteront sur le centre de
Ainsi, les salariés réunis en Assemblée Saclay, les doutes sur le devenir du
Générale lors de la présentation de statut, etc…
ces résultats demandent à la Direction
quels sont ses engagements sur Cette intransigeance associée à une
l’ensemble des problèmes soulevés et inconséquence manifeste d’un côté, et
mis en évidence par la consultation. cette dégradation des conditions de
travail de l’autre, ne manquent pas de
Notamment, aucune justification susciter un rejet global chez les
thématique satisfaisante ni aucun salariés.
projet scientifique structurant n’ont été
présentés aux équipes, les Aussi, les élus de plusieurs syndicats
expressions éculées de « visibilité » ou dont la CGT, s’associent aux
« d’ambition » ne résistant pas bien revendications des personnels
longtemps face aux exigences concernés et demandent des
d’explications des personnels. engagements sur tous les points
évoqués dans la consultation.
D’autre part, ce n’est pas non plus
dans les conditions liées au Depuis le mois de janvier une
déménagement que nos collègues ont commission du Comité
pu apprécier les efforts d’Etablissement a été mise en place
d’accompagnement et découvrir des pour clarifier le dialogue, mais il
incitations proposées par leur apparaît d’ores et déjà certains points
Direction. En effet, à la lumière de la de blocage que les personnels et leurs
consultation, la question des transports représentants ne sont près de laisser
s’avère de première importance. Les passer.
transports en commun s’avèrent

CGT CEA Saclay

Le déménagement d'EDF R&D à Saclay n'est pas justifié
Mi-2008, la direction d'EDF, voulant
redorer une image écornée par des
années de baisse d'effectifs, a projeté
de déplacer le site de Clamart (1200
personnes) à Saclay.
EDF R&D fait de la recherche finalisée
sur tout le champ d'EDF avec 3 grands
domaines : production électrique
(Nucléaire, hydraulique, thermique,
autres renouvelables), management
d'énergies et réseaux, utilisation de
l'électricité et offres commerciales. Ces
recherches sont essentiellement faites
par des chercheurs, agents d'EDF.
EDF R&D a des liens forts avec tous
les secteurs de l'entreprise et coopère
avec de nombreux établissements,
instituts et entreprises en France ou
dans le Monde. Le modèle EDF avec
des chercheurs intégrés à l'entreprise
est en opposition avec le modèle
promu par le plan Campus.
Après deux ans de "recherches", la
justification scientifique de ce
déménagement, au vu des finalités
propres à EDF R&D, n'a pas pu être
démontrée.
Nonobstant cette absence de
justification, les inconvénients liés aux
transports sont flagrants.
L'allongement moyen des temps de
trajet des agents est de 30 minutes et
le bilan CO2 du déménagement est
catastrophique. Les organisations
syndicales ont organisé un référendum
; à plus de 70 %, les personnels ont
rejeté ce projet.
Malgré cela, le conseil d'administration
d'EDF a décidé le 30/11/10 de
débloquer les fonds pour lancer
l'opération.
De plus, ce déménagement à Saclay a
été repris par le gouvernement comme
faire valoir de son projet global.
Nicolas Sarkozy a annoncé, le 24
septembre, que ce déménagement été
déjà décidé, alors que le CA d'EDF ne
s'est réuni que le 30 novembre !
SUD et la CGT, tout en prenant acte
de la décision du CA, continuent de
demander l'annulation du projet (rien
n'est encore construit).
Le comité d'établissement EDF R&D a
fait réaliser une étude architecturale
alternative de réaménagement du site
de Clamart, meilleur pour
l'environnement et cinq fois moins cher
que le déménagement projeté à
Saclay.
Serge Vidal
CGT EDF R & D
La manœuvre vient de loin, le piège vient de se refermer
Quatre années auront suffi, entre la
première annonce du candidat Sarkozy
en janvier 2007 “Saclay sera mon
chantier (1) présidentiel” et le vote en
décembre 2010 par la FCS (fondation
de coopération scientifique) elle même,
de nouveaux statuts lui donnant tous
pouvoirs sur les établissements qui la
composent.
Sur le plateau de Saclay, le service
public est désormais France
Télécomisé.
A terme, plus d’autonomie scientifique
ni financière, plus de liberté collective
de recherche. Formations
universitaires sous le joug de
"l’entreprenariat”, du Medef, sous
couvert de professionnalisation des
études.
Une propagande effrénée a effacé des
cerveaux les principes élémentaires
d’un enseignement et d’une recherche
publics pour tous et au service de tous.
Les artisans de cette manœuvre ont lu
Machiavel ou bien Sun Tzu, “L’art de la
guerre”: “La grande science est de lui
[à l’ennemi, ndlr] faire vouloir tout ce
Christine Eisenbeis et Arnaud Le Ny
SNCS & Snesup, Orsay Université Paris Sud
que vous voulez qu'il fasse, et de lui
fournir, sans qu'il s'en aperçoive, tous
les moyens de vous seconder.”
La fondation première formule
administrait en 2007 deux RTRA (2)
issus de collaborations préexistantes
(Digiteo Labs, Triangle de la physique).
En 2008, le plan campus (vente d’une
partie du capital d’EDF pour rénover
les campus universitaires) a forcé les
établissements du plateau à se
regrouper pour former “le” consortium
présidentiel, orchestré par … la
fondation.
En 2010, le grand emprunt a remis tout
le monde à l’ouvrage pour élaborer des
chantiers (1) d’excellence que la
fondation s’est alors appropriés en se
votant les pleins pouvoirs.
Les premières miettes de financement
devraient arriver fin 2011, début 2012,
mais une nouvelle structure est si vite
arrivée...
(1) destruction au bulldozer
(2) peu importe la signification, l’important,
c’est le sigle.
Initiatives d'excellence et Grand Emprunt: les tours de passepasse
du gouvernement
Lancés en juillet dans l'indifférence
générale avec des délais extrêmement
courts, les appels d'offre en « ex »
(equipex, labex, idex) s'avèrent être de
redoutables armes à Munitions
multiples.
Outil d'artifice comptable pour afficher
un budget en trompe l'œil, organisation
du déficit de la Nation au profit du
Patronat et renforcement des milieux
financiers, ils jouent également un rôle
clé dans la stratégie de déstructuration
de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche publics.
Dans l'urgence, et devant les
réductions drastiques de crédits
récurrents, les têtes de laboratoires se
sont ruées dans une course à
l'échalote qui finalement aura permis
au ministère de faire un joli tour de
Christine Eisenbeis et Arnaud Le Ny
SNCS & Snesup, Orsay Université Paris Sud
Transports, lieux de vie : la réalité vécue par les salariés
La situation actuelle des transports est
un point critique. La ligne 9106 reliant
Massy Palaiseau est très chargée, le
fonctionnement du RER B est critique,
de nombreux salariés qui n’ont pas les
moyens d’habiter vers Paris, sont
obligés de prendre leur voiture et
connaissent les embouteillages tous
les jours.
Les propositions connues sont
censées améliorer le transport mais les
liaisons entre aéroport et gare TGV ne
passepasse : faire faire le sale boulot
d'exclusion de pans entiers des
recherches d'une université par les
universitaires eux-mêmes.
Alors qu'ils ne semblent plus
cumulables avec les autres appels
d'offre, les equipex dont les lauréats
ont été dévoilés hier, ressemblent pour
beaucoup à des lots de consolation,
tandis que les régions PACA, Ile de
France et Rhône-Alpes se taillent la
part du lion.
Priorité présidentielle qui a piloté
directement les projets de la FCS Paris
Sud, cette dernière est
particulièrement bien lotie, remportant
notamment le pompon avec un projet,
rédigé en 2 mois, de 20 000 000 euros
tout ronds dont finalement l'UPS n'est
peut-être pas près de voir la couleur.
concernent pas les usagers réguliers.
L’afflux de milliers de personnes
supplémentaires sur ce plateau devrait
être étudié avec les salariés déjà
présents. On parle aussi de lieux de
vie mais le restaurant inter-entreprise
promis depuis 2005 n'est toujours pas
d'actualité: 5 ans pour que 3
établissements proches se mettent
d'accord ! Il est à craindre que les
budgets deviennent très serrés en fin
de projet et que toutes les installations
ne voient jamais le jour.
Les salariés de Thales à Palaiseau inquiets de leur avenir
Thales est installé sur le plateau
depuis de nombreuses années. Sa
collaboration avec l’Université Paris
Sud, les grandes écoles (Supélec,
Institut d’Optique, Polytechnique) ou
bien le CEA n’est pas nouvelle.
Par contre, le contexte s’est
profondément modifié avec une
nouvelle gestion de la recherche
publique avec la loi LRU et une
évolution du groupe Thales en termes
de stratégie de recherche et
développement et l’organisation du
travail associée.
Partenaire principal du pôle de
compétitivité Syst@matic, le groupe
joue à fond la carte des partenariats
public-privé dans le monde pour
accélérer l’innovation et augmenter sa
compétitivité.
Mais à travers ces grandes
manœuvres, les salariés entrevoient
déjà les conséquences sur leurs
conditions de travail : changement de
culture, déstabilisation et apparition du
mal être au travail dans des structures
pourtant considérées comme
favorisées…
Ils se voient transformés en chargés
d’affaires, l’objectif étant de sous traiter
la recherche aux laboratoires publics, à
faible coût en particulier grâce au
Crédit d’Impôt Recherche. Loin de
développer une synergie créatrice,
c’est plutôt une diminution de la
recherche industrielle et des emplois
associés qui se profile. Raccourcir les
CGT THALES Research & Technology
délais entre recherche et applications
ne peut se faire sans moyens, sans
efforts internes conséquents.
Le plan d’économie mis en œuvre
dans le groupe en 2010 avec son
cortège de suppressions de postes ne
peut que nous inquiéter d’avantage.
Une des finalités affichées, la plus
grande facilité pour les entreprises
d’investir dans une recherche
appliquée et dans l’innovation se
traduit plus par une tentative
d’asservissement de la recherche
publique aux besoins des industriels
que par la volonté de ces derniers à
créer de futurs emplois.
Cette situation a des conséquences
concrètes sur nos rapports avec les
laboratoires publics qui n’hésitent pas
parfois à dire que nous leur faisons
concurrence !
Cette attitude se comprend car il n’est
pas certain que les fonds seront
suffisants pour effectuer toutes les
installations prévues. Et en retour, les
salariés de TRT craignent qu’une
partie de leurs travaux ne soient
réalisés dans les structures
publiques…
Si le groupe est associé à la
gouvernance des nouvelles structures
mises en place sur le plateau, cette
stratégie n’est jamais présentée aux
salariés de TRT pourtant aux
premières loges et sommés de
répondre à tous les appels de
financement.
Un enjeu pour la recherche et l'enseignement supérieur
Le projet de campus Paris-Saclay quel
que soit l’avis que l’on ait sur lui est un
enjeu capital au niveau local régional
et national. Nous estimons que ce
projet est aux avant postes d’une
attaque globale sans précédent de la
recherche et de l’enseignement
supérieur.
Il est mis en place à la hussarde, en
relation avec le projet d’aménagement
du Grand, en appliquant aux
scientifiques et aux collectivités locales
la stratégie du choc (au sens de Naomi
Klein) et avec la réquisition du
Parlement pour des aménagements
législatifs.
Il a un financement insuffisant et
bancal tirant des traites sur l’avenir. Il
disloque l’UPS pour l’extirper par
morceaux d’un site bien desservi et
d’une valeur immobilière sans doute
bien supérieure au milliard). Il empile
des couches nouvelles de structures
sur les anciennes, créant de nouveaux
espaces de bureaucratie et une sorte
de mouvement brownien où vont
s’engloutir temps, compétence et
efficacité.
Il a une politique de l’emploi où le
développement durable des
ressources humaines est remplacé par
le pillage des équipes existantes et le
recours aux emplois précaires. Il a été
conçu par des gens dont la plupart ne
sont pas formés par la recherche et qui
ont des conceptions erronées sur la
nature du travail scientifique et sur
comment la recherche percole dans la
production.
Le projet gouvernemental a de bonnes
chances de laisser derrière lui sinon un
champ de ruines, du moins un appareil
de recherche et d’enseignement
supérieur durablement affaibli.
Section PCF Fac d'Orsay
Un exemple d'école déplacée : Agro Paris Tech
Un projet de déménagement d’Agro
Paris Tech est programmé sur le
plateau de Saclay, sur les bases du
projet « plan campus »du Président de
la République. Depuis deux ans, on a
demandé aux personnels d’Agro Paris-
Tech de jouer le jeu de ce plan avec
l’argument que faire autrement
pénaliserait notre établissement.
Mais suivre cette voie n’est ce pas
accepter la mise en œuvre d’un
processus qui vise à la mise en place
d’une « économie de la connaissance
» c’est à dire introduire la logique du
marché pour l’enseignement supérieur
et la recherche ?
Une financiarisation des résultats de
notre travail et une installation de la «
compétitivité » qui tendrait à mettre en
concurrence les différents
établissements dont les missions
premières sont d’abord tournées vers
le citoyen, quelque soit sa condition :
c’est le principe d’égalité, principe
inscrit dans notre Constitution qu’il
serait bon de rappeler par ces temps
bien sombres.
Depuis 2003, les Ministères en charge
de l’enseignement supérieur et de la
recherche y compris le Ministère de
l’Agriculture ont initié une politique de
restructuration.
Dans ce nouveau contexte nous
observons une montée de la
contractualisation des personnels : de
25 à 50% dans les établissements
d’enseignement supérieur
agronomique et vétérinaire.
Ces réorganisations provoquent un
malaise croissant dans la communauté
de travail qui a du mal à s’y retrouver
dans cette débauche de réformes qui
finissent par former des strates
successives de structures juridiques et
administratives, rendant encore plus
opaques les stratégies et les missions
des établissements.
Il faut aussi constater la diminution des
dotations de l’Etat, et un début de
paupérisation de certaines écoles, qui
n’ont d’autres ressources que de
trouver des fonds propres.
D’ores et déjà, les enjeux sont clairs ;
Agro ParisTech sur le plateau de
Saclay c’est un engagement vers un
avenir financier incertain par
l’endettement qui sera contracté pour
la construction du nouveau bâtiment et
par le désengagement de l’Etat.
Quant à notre établissement et ses
personnels, Ce projet se traduira-t-il
par un vaste plan social ou un simple
déménagement ? Le regroupement de
nos 4 sites parisiens ne va-t-il pas en
effet s’assortir d’un processus
d’économie d’échelle, en supprimant
les postes en doublons ? Les agents
titulaires vont-ils vouloir suivre et ces
postes seront ils remplacés ?
Il y a un risque de perte de
compétences indéniable lors de ce
déménagement et un risque
d’externalisation de la maintenance et
de services généraux.
Il faut donc analyser ce projet comme
dangereux, non seulement pour notre
établissement mais pour toutes les
composantes du Service public
concernés par ce projet élyséen, venu
d’en haut, sans réelle concertation
avec les personnels et plus largement
les citoyens.
SYAC CGT Agro-Paris-Tech