Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
20 questions à se poser
pour bien choisir un rhum
Régis Lapeze
1
3
5
Sommaire
À lire – Très important............................................................................................................................3
Remerciements......................................................................................................................................4
Qui suis-je ?..........................................................................................................................................10
Un minimum d’histoire.........................................................................................................................14
Par où commencer ?.............................................................................................................................15
La méthode en 20 questions !..............................................................................................................16
Vous êtes autorisé à l’utiliser selon les mêmes conditions commercialement, c'est-à-dire à l’offrir sur
votre blog, sur votre site web, à l’intégrer dans des packages et à l’offrir en bonus avec des produits,
mais PAS à le vendre directement, ni à l’intégrer à des offres punies par la loi dans votre pays.
Licence
Ce livre est sous licence Creative Common 3.0 « Paternité – pas de modification », ce qui signifie que
vous êtes libre de le distribuer à qui vous voulez, à condition de ne pas le modifier, et de toujours
citer l’auteur Régis Lapeze comme l’auteur de ce livre, et d’inclure un lien vers https://rhum-et-
whisky.fr/.
« Choisir un Rhum ! 20 questions à se poser pour bien choisir un rhum » par Régis Lapeze est mis à
disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas de Modification 3.0
Unported. Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à
https://rhum-et-whisky.fr/a-propos.
Mon blog
Ce livre est en libre téléchargement sur mon blog. Si vous ne l’avez pas eu de cette manière parce
qu’on vous l’a offert par exemple, je vous invite à visiter mon blog. Je propose un contenu très riche
autour du rhum.
https://rhum-et-whisky.fr
Crédits
Les photos sont mes propres photos et tous les droits me sont réservés.
7
Remerciements
Pour l’écriture de ce livre, j’ai fait appel à mes abonnés pour faire une
relecture et m’aider à l’améliorer avant de vous proposer une version
finalisée.
Je remercie donc ces lecteurs qui m’ont fait des commentaires très
constructifs. Ils m’ont aussi donné un avis sur ce livre que je vous
transmets ici.
Seb
« Déjà bravo à toi c'est du beau travail, et se sera, je pense, un bon allié pour ceux qui ne
sont pas comme moi et qui ont besoin d'être guidés et conseiller,
Ce que j'apprécie dans ce livre c'est toutes les parenthèses que tu fais concernant ton
parcours ton expérience, et surtout le point d'honneur que tu mets à rester neutre, tu as
tes gouts et tes préférences, mais tu expliques et respect tous les rhums merci pour ça
(beaucoup sur les forums et ailleurs dézinguent" les faux rhums" (double usage du forum
dans la même phrase accident qui m'amuse)
Je trouve cet ouvrage intelligent et réfléchi, on sent le passionné qui écrit et ça me plaît.
Bref difficile pour moi de te faire plus de retour, car je ne me sens pas concerné par le
livre. Mais j'ai pris "plaisir" à le lire. »
Fred
« Le contenu est bon, tu poses bien je trouve les différentes façons de boire différents
rhums à différents moments et à différents endroits... :)
Je t’avouerai qu'en voyant la première page, je pensais ton livre surtout orienté sur les
rhums vieux à déguster. Et surprise, je découvre également des parties sur les rhums à
cocktails et les rhums arrangés. J'y ai trouvé des conseils vraiment intéressants qui, pour
ceux qui te suivent, sont déjà dans tes vidéos […] elle prouve que ta passion pour le rhum
est un nectar à partager, et que les amateurs désireux d'apprendre et de s'enrichir dans
ce domaine comme moi te remercient pour ce que tu partages. Donc continues !!!!! :) »
Julien
« Je le trouve bien, mais effectivement je pense qu’il est vraiment dirigé vers de vrais
néophytes, car ce que tu développes dedans est assez « basique » sans être péjoratif
pour quelqu’un qui s’intéresse un minimum au rhum.
Pour ma part qui suis du coup un amateur sans être un spécialiste, j’ai apprécié le
passage sur les arômes, mais j’aurais aimé justement un passage plus détaillé de ceux-ci,
et j’ai le passage sur les 3 grandes races de rhums m’a bien fait rire.
Néanmoins j’attends avec impatience ton application qui je l’espère en rentrant les
rhums que l’on aime pourra nous orienter vers d’autres rhums similaires. »
Michel
« Bravo pour ce boulot qui n'est pas évident. Étant plutôt connaisseur en rhum, il est
toujours difficile d'occulter ses connaissances pendant la lecture.
Ton livret sera un premier pas bien sympa pour les personnes désireuses de se lancer
dans la découverte de ce beau produit qu'est le rhum. »
Jacques
« J’ai terminé la lecture de ton livre.
Très intéressant et instructif.
Il pose les bonnes questions.
Je suis assez nouveau dans la dégustation de rhum.
J’ai découvert le rhum à Cuba en décembre 2015 ainsi que le cigare, bien entendu.
En rentrant, j’ai investi dans les cigares cubains et les rhums.
Au début, j’ai pris des rhums assez sucrés style Diplomatico, Zacappa et Don Papa.
Je m’en suis assez vite lassé et j’ai été vers des rhums plus secs, style Mount Gay,
différents XO dont le le Clement.
J’ai constaté que dans les XO, il y a aussi des plus secs et des sucrés.
Ton livre me permet d’y voir plus clair et d’affiner mes recherches.
Pour moi, il est très complet, bravo. »
9
Pauline
« Merci pour ce livre, je suis jeune amatrice de rhum et j'ai appris plein de choses en
lisant ce livre! Je pense qu'avec l'application, nous aurons toutes les billes pour choisir le
rhum qui nous correspond. J'ai hâte de le mettre en application! »
Arthur
« J'avoue que c'est une bonne approche et une façon claire et simple d'expliquer les
choses à quelqu'un qui souhaite s'aventurer dans l'univers du rhum et c'est très bien, cela
m'a permis d'en savoir un peu plus sur les différents styles de rhum, j'ai apprécié aussi
l'explication des appellations VO , VSOP et XO parce que pour le coup je l'ignorais
totalement 🙂 si tu veux approfondir les choses, tu pourrais peut-être détailler un peu
plus le sujet sur les rhums dits "trafiqués", car j'avoue avoir du mal à savoir comment les
débusquer et j'hésite souvent à acheter des rhums de type hispanique ambré ou vieux j'ai
toujours peur qu'ils soient blindés de caramel ou d'additifs, ça peut être un point à
détailler, mais ce n'est que mon avis sinon pour le reste c'est vraiment pas mal du tout
bon travail ! »
Richard
« Ton livre est vraiment didactique et pédagogique pour ceux qui veulent découvrir
l’univers du rhum.
Ton livre est une vraie belle porte d’entrée pour les curieux néophytes du rhum, et j’ai
trouvé très intéressant que tu abordes même brièvement l’aspect historique et culturel
de cette boisson, car je suis persuadé que certains peuvent s’y intéresser par cette
approche. »
Loïc
« Le livre est très intéressant et très complet. Peut-être même un peu trop d'informations
à assimiler pour un débutant. »
Delfine
« Il n'y a pas de passage que je n'aie pas compris.
Je n'ai pas de doute sur ce que tu peux dire, car j'ai lu tes 2 précédents livres et j'ai donc
pu vérifier par moi-même une partie de ce qu'ils contenaient
Rémi
« J'ai tout particulièrement apprécié la lecture de ce livre puisqu'il cerne bien les sujets
selon lesquels nous pouvons nous questionner. Cela m'a permis d'acquérir des
connaissances à propos de questions que je ne m'étais pas posées alors qu'elles sont
nécessaires pour choisir le rhum qui nous correspond le mieux. La formulation dans ce
livre est claire et explicite. »
11
Ce que vous allez apprendre !
Ce livre est un guide, une succession de questions pour vous aider à savoir quels sont vos goûts et
vous aider à choisir le rhum que vous aimeriez acheter.
Il est avant tout destiné aux personnes qui débutent dans l’univers du rhum et qui se posent des
questions pour bien choisir le rhum qu’elles voudraient acheter.
Il peut être intéressant de le lire si vous avez un peu plus d’expérience dans l’univers du rhum, mais si
vous n’avez pas de doute sur les bouteilles que vous souhaitez acheter, vous n’avez peut-être pas
besoin de cette lecture.
Au fil des questions que je vous pose dans ce livre, vous allez apprendre à identifier vos goûts et vos
attentes en matière de rhum.
L’univers du rhum est vaste. Il y a littéralement des milliers de références. Si vous commencez à vous
intéresser au rhum, vous devez certainement avoir du mal à vous y retrouver dans le choix qui vous
est donné.
Ces questions sont comme des outils pour cibler précisément les rhums qui vous intéressent. Ou
pour éliminer les rhums qui ne vous intéressent pas. Cela vous permettra de réduire le champ des
possibles et ainsi d’avoir moins de rhums parmi lesquels choisir.
Mais vous pouvez aussi faire vos propres erreurs. Acheter des rhums que vous n’allez pas aimer.
Vous faire votre propre avis ou vous concentrer sur un type de rhum.
Si vous pensez que ce chemin vous correspond mieux que de trouvez un rhum en répondant à des
questions, alors fermez ce livre. Oui, fermez ce livre et allez chez un caviste acheter le rhum qui vous
tente le plus. Ce ne sera peut-être pas un rhum que vous aimerez, mais il vous aidera à affiner vos
goûts.
Répondez aux questions qui vous concernent
Selon ce que vous recherchez, il ne sera pas utile de répondre à toutes les questions. Si vous êtes un
amateur averti, vous pourrez très facilement parcourir ce livre pour répondre aux questions qui vous
intéressent et arriver à affiner votre choix.
Si vous êtes un jeune amateur qui débute totalement dans l’univers du rhum. Peut-être qu’une
première lecture complète vous sera utile. Mais les fois suivantes seront plus simples et vous pourrez
aller directement répondre aux questions qui vous intéressent.
Le glossaire
Il y a des notions ou du vocabulaire qui peut vous sembler complexe à comprendre si vous êtes un
jeune amateur. Un vocabulaire qui est propre à l’univers du rhum et des eaux-de-vie.
Je n’ai pas voulu alourdir le livre avec un glossaire. Surtout que ce glossaire est déjà disponible sur
mon blog. Vous pouvez aller le consulter si vous avez un doute sur un mot. Et je vous ai aussi mis des
liens directs vers le glossaire pour la première occurrence de ces mots et anagrammes.
Allez chez un caviste et donnez-lui les réponses que vous avez données à ces questions.
Si vous avez des doutes, même après avoir répondu aux questions du livre, vous pouvez aussi me les
présenter directement à cette adresse mail : regis-lapeze@rhum-et-whisky.fr.
13
Qui suis-je ?
Je m’appelle Régis Lapeze, à l’heure où j’écris ces lignes, cela fait plus
de 2 ans que je me passionne pour le rhum. Cela fait des années que
j’aime boire du rhum à l’occasion, lors de soirées avec des amis ou la
famille, essentiellement en cocktail. Et cela n’allait pas plus loin. C’est
en avril 2018 que j’ai décidé de me plonger complètement dans cette
passion. Avant cela, j’avais commencé à faire quelques rhums arrangés
pour m’amuser et faire un peu comme certains de mes amis. Mais c’est
en avril 2018 que j’ai eu le déclic. Peu avant le Rhum Fest Paris de cette
année-là. J’ai alors entamé un marathon de dégustation de rhums
venant des 4 coins du monde et c’est cette expérience qui m’a amenée
à écrire ce livre.
Je suis fils de viticulteur. J’ai donc été élevé dans l’amour du vin. Plus précisément du Jurançon. La
famille de mon père vient du Béarn et c’est ce vin que l’on produit là-bas. J’ai toujours adoré et
j’aime toujours déguster un bon Jurançon avec un bon fromage des Pyrénées. C’est un plaisir
simple de bon vivant. Je n’en ai jamais fait une passion surtout qu’on en a vite fait le tour. Mais
j’avais déjà un bon pied dans la dégustation de bons vins.
Il y a quelques années, le rhum s’est révélé à moi sous un nouveau jour. Dans un intervalle de temps
assez court, deux de mes amis m’ont fait découvrir leurs créations : des rhums arrangés. Le premier
aimait beaucoup utiliser des fruits dans ses compositions, beaucoup de fruits. Je me vois encore
descendre dans sa cave, une cave à l’ancienne, voûtée et avec un bon taux d’humidité. Il a des
rangées de bocaux de 2 litres remplis de fruits baignant dans le rhum ou le calva. Quand je dis
remplis, imaginez un bocal de mirabelles rempli jusqu’au bord et complété de rhum. Ses rhums
arrangés sont d’une grande gourmandise. Cela se boit comme du petit-lait et on se fait avoir par
l’alcool très facilement.
Quant à mon autre ami, il préfère tester des choses et il mélange les fruits et les épices. L’esthétique
a beaucoup d’importance pour lui et il prend déjà du temps à choisir le contenant de sa future
création. C’est un amateur qui déguste, il a beaucoup moins de rhums arrangés dans sa collection
que le premier, mais il les expose dans son salon, sur une étagère en bois qu’il a fabriquée lui-même
pour faire ancien. C’est déjà un plaisir pour les yeux de voir sa collection de carafes de formes
diverses sur cette étagère. Il nous fait déguster ses créations sur son bar dans de petits verres à shot.
Le mélange de parfois 10 ingrédients donnent des goûts vraiment étonnants.
C’est aussi lui qui m’a fait découvrir les rhums vieux avec le Diplomatico et le Botran. Il aime ce qui
est sucré et c’est ce que j’ai aimé quand j’ai commencé mon aventure dans l’univers du rhum.
Deux façons totalement différentes de faire des arrangés, mais qui m’ont attirées dans cet univers.
Au début, je prenais beaucoup de plaisir à tester leurs créations.
J’insiste sur le plaisir que je prends à la dégustation. C’est bien parce que je prends un grand plaisir à
déguster des rhums que j’en ai fait une passion.
Au bout de quelques mois, j’ai voulu réaliser mes propres créations. Ces deux amis me faisaient très
envie et je voulais leur ressembler. Comme beaucoup d’amateurs, j’ai commencé modestement en
ne voulant pas me ruiner avec le rhum. Je prenais donc ce qu’il y avait de moins cher. J’ai eu
l’occasion de réaliser des rhums arrangés qui ont plu à mes amis. Mais j’ai également testé des
choses qui n’ont pas été concluantes. Notamment un rhum à la rhubarbe qui était proprement
imbuvable, même avec une grande dose de sucre, je ne savais pas à l’époque que j’aurais dû
préparer ma rhubarbe comme pour faire une tarte. J’ai aussi eu de belles réussites comme le
« banane flambée vanille » que je refais régulièrement tant il part vite. Toujours plaisant, même avec
un rhum premier prix. J’ai confectionné de nombreux rhums arrangés depuis. Avec le temps, je me
suis aussi intéressé aux rhums vieux, puis aux rhums agricoles et surtout les blancs que ce soit sec ou
en Ti’punch et enfin les rhums de tradition anglaise pour lesquels mon cœur balance aujourd’hui.
J’aime déguster et partager mes impressions sur un rhum avec mes amis et d’autres amateurs. Je
compare ce que je ressens au nez comme en bouche. J’essaie de comparer mes impressions à
d’autres rhums que j’ai déjà pu déguster. Voir si je retrouve ce même parfum de vanille que dans un
autre rhum ou alors un parfum complètement différent et m’en étonner.
Je trouve également très enrichissant de discuter autant avec de jeunes amateurs qu’avec des
amateurs dégustant du rhum depuis de nombreuses années. En tant que jeune amateur, vous êtes
nombreux à vous poser les mêmes questions. Quel rhum choisir ? Quel rhum au meilleur prix ? Des
questions que je me suis moi-même posées par le passé.
Alors c’est vrai, je ne suis pas un professionnel du rhum. Je suis informaticien de profession. Mais
cela a un avantage : les questions que vous vous posez, je me les suis posées avant vous et pour
beaucoup, il y a peu de temps. Je peux vous faire partager comment j’ai réussi à trouver mes
réponses. Autre avantage pour moi (et indirectement pour vous) : je n’ai aucune contrainte
commerciale (je n’ai pas à vendre de rhums pour vivre et je ne suis affilié à aucune marque), et donc
je peux conseiller ou déconseiller les rhums que je veux, beaucoup expérimenter et surtout
rechercher uniquement ce qui me plaît. Je ne me refuse aucune expérience, je goûte tout ce qu’il
m’est possible de goûter et je partage mes découvertes sur mon blog.
Alors ce sont mes appréciations, mes goûts. J’ai tout de même déjà eu de nombreuses fois de très
bons retours pour les conseils que j’avais pu prodiguer. Je trouve que cela m’aide également
beaucoup à progresser moi-même. C’est un partage qui nous permet de grandir en même temps.
Pourquoi ce livre ?
Cela fait quelques années maintenant que je traîne sur les forums et les groupes Facebook pour
trouver des réponses à mes questions. J'ai été en partie satisfait, mais j'ai constaté que très souvent
les mêmes questions revenaient. Et la plus fréquente, c’est de savoir quel rhum choisir parmi tout le
15
choix disponible. Ce livre tente de répondre à cette question pour guider les jeunes amateurs
souhaitant trouver le ou les rhums qu’ils recherchent. Et pour pouvoir répondre à cette question, il
faut savoir se poser plusieurs petites questions auxquelles on a certainement les réponses et qui vont
nous permettre de réduire fortement le champ des possibles. Vous aurez la possibilité de réduire
votre choix de 100 possibilités à peut-être 5. Maintenant, suivez le guide !
Oui, même un amateur averti aura des fois un choix cornélien à faire. Souvent pour une question de
budget. Et une fois qu’il aura réduit son champ des possibles, son choix se portera sur celui qui lui
fera la meilleure impression. Car oui, il faut goûter à un moment. Une bonne bouteille de rhum,
c’est un budget et quand on commence à avoir de la bouteille, on sait qu’il faut goûter avant
d’acheter. Si même après avoir goûté, il y a encore débat, que vous les aimez autant l’un que l’autre,
il y aura peut-être une question de priorité à trancher. Mais à ce stade, il y a peu de chance d’être
déçu de son choix.
Ce livre s’adresse surtout aux débutants et aux jeunes amateurs tout de même. Vous buvez déjà
peut-être du rhum en cocktail. Ou alors, il vous arrive même de déguster du rhum arrangé. Quand
vous vous baladez dans les allées du supermarché, vous tombez sur des bouteilles de rhums blancs et
vieux entre le whisky et le gin. Cela aiguise encore plus votre curiosité. Est-ce que si vous en achetez
une bouteille, vous allez aimer ? Et surtout quelle bouteille choisir parmi celles présentées quand
vous ne vous y connaissez pas ?
Allez, vous vous êtes peut-être déjà acheté une ou deux bouteilles de rhum. Chez vous, après une
bonne journée de travail, vous vous êtes servi un petit verre de rhum pour vous en faire une idée.
Mais le résultat n’est pas à la hauteur de vos attentes. Vous ne le trouvez pas du tout à votre goût...
c’est trop fort... vous ne trouvez pas de marqueurs intéressants que vous avez pu trouver dans
d’autres boissons. Vous sentez trop l’alcool et le plaisir n’est pas là.
Est-ce parce que le rhum n’est pas fait pour vous ou est-ce parce que vous n’avez pas fait le bon
choix ?
Eh oui, le rhum est une eau-de-vie puissante qui ne se déguste pas sans un peu d’expérience du
palais. Le choix du rhum est important, un rhum blanc, un rhum vieux, un rhum épicé. Il va falloir
apprendre quelques notions élémentaires pour déterminer ce qui peut vous plaire dans le rhum et
aussi faire quelques tests pour connaître vos goûts. Mais le jeu en vaut la chandelle !
Je vous propose donc à travers ce livre de déterminer ce qui pourrait vous faire plaisir. De réduire au
maximum le nombre de rhums qui peuvent vous intéresser pour vous faciliter ce choix. Je vous
propose de parcourir ces 20 questions. Toutes ne vous concerneront pas au moment présent,
l’univers du rhum est très large et des questions auxquelles on n’a pas de réponses peuvent aider à
réduire le champ des possibles. Vous pourrez ainsi plus facilement vous diriger vers des rhums que
vous êtes sûre d’apprécier.
Tout au long de votre apprentissage dans l’univers du rhum, il sera intéressant de revenir parcourir
ce livre pour affiner votre choix qui aura immanquablement changé. Il vous faudra expérimenter de
nombreux rhums et toute leur aromatique pour affiner votre palais et cela peut prendre plusieurs
années. Il se peut qu’avec le temps vous n’ayez plus besoin de ce livre et c’est même certain. Le choix
se faisant naturellement. Jusque-là, n’hésitez pas à y revenir ou à utiliser l’application.
Rhumamicalement,
Régis
17
Un minimum d’histoire
Les rhums se sont développés à travers le monde et chaque culture a développé sa propre façon de
confectionner le rhum.
C’est au 16e siècle que ce qui va devenir le rhum a commencé à se développer. Ce sont les anglais qui
ont commencé à développer des techniques de distillation de la mélasse avec des alambics. Cette
eau-de-vie n’est pas de bonne qualité à cette époque. On appelle cela du Kill Devil, du Tafia. C’était
l’alcool distribué aux esclaves et aux marins quand il n’y avait plus de vin. Et il a également été
l’alcool emblématique des pirates.
Pendant très longtemps, la méthode anglaise a été la manière la plus répandue de distiller du rhum.
Les Français utilisaient la même méthode. C’est à l’ère industrielle que le rhum a commencé à
devenir plus noble. C’est à cette époque que les Espagnols ont commencé à produit du rhum à leur
façon. On observera la naissance de deux grandes familles de rhums
hispaniques avec un vieillissement tiré de la méthode Solera et souvent
avec une adjonction de mélasse non distillée dans le rhum pour
l’adoucir. Mais ce qui permettra l’expansion des rhums hispaniques
sera la production d’un rhum neutre sans presque aucun goût si ce
n’est celui de l’alcool et qui est plébiscité pour les cocktails.
Le rhum peut donc être fait à partir de mélasse ou de pur jus de canne. Il peut être blanc ou vieux. Il
peut être sec ou adouci avec du sucre. Il peut être également épicé ou même arrangé. Toutes ces
façons de produire le rhum ont rendu son univers très riche et lui ont permis de développer une
palette aromatique très large, aussi large si ce n’est peut-être plus que dans le whisky. Il y a toujours
des rhums que l’on préfère à d’autres. Certains amateurs ne jurent que par un type de rhum et
même parfois une distillerie. Vous verrez avec un peu d’expérience que beaucoup d’amateurs
français ne jurent que par le rhum agricole. Je ne vais pas vous dire dans ce livre quel est le meilleur
rhum, mais je vais vous aider à trouver les rhums qui vous plairont le plus. Ceux qui seront
particulièrement à votre goût.
Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire du rhum, je vous invite à lire mon article sur le sujet sur
mon blog. J’y fais la chronique d’un livre qui commence un peu à dater, mais qui offre une excellente
façon de se plonger dans l’histoire de l’univers du rhum.
Par où commencer ?
Nous avons tous des goûts différents. Et surtout, nous avons une expérience à l’alcool, aux fruits,
aux épices qui est différente. Nous avons également des préférences. Plus ou moins sec... plus ou
moins puissant. Sachez donc que demander l’avis d’un autre sur un rhum ne va pas nécessairement
vous donner la réponse que vous attendez. Trouver un rhum qui va pouvoir vous donner beaucoup
de plaisir n’est pas toujours quelque chose d’évident. L’univers du rhum est tellement vaste que l’on
peut très vite se sentir perdu.
Le palais s’habitue bien à l’alcool. Et il y a parfois des personnes qui changent totalement de
préférence au bout de quelques mois de dégustation. Il sera donc intéressant de voir si au bout de
quelque temps vous ne souhaiteriez pas passer à d’autres aromatiques, qui ne vous tentaient pas
trop les premiers temps. Ainsi, il sera bon de vous reposer de temps en temps les questions qui
vont suivre afin de déterminer les rhums que vous souhaitez déguster.
Si vous n’êtes pas très habitué au plaisir d’un bon verre d’alcool, déguster n’importe quel rhum sera
certainement compliqué pour vous. Ce sera trop fort et l’alcool prendra toute la place. Il sera peut-
être intéressant de commencer par des cocktails qui seront dilués en alcool.
Si vous avez déjà une bonne expérience des alcools, mais que vous vous lancez tout juste dans les
eaux-de-vie, vous aurez plus de facilité à rentrer dans l’univers du rhum avec des rhums de type
hispanique. Ils seront plus accessibles. Avec un peu d’expérience, vous pourrez vous frotter aux
rhums anglais et aux agricoles, plus secs et puissants. Ces rhums ont tous une aromatique très
différente à vous proposer et de nombreux plaisirs à vous faire découvrir.
Attention, cela reste des suggestions de directions à prendre sans avoir répondu aux questions qui
vont suivre. Il est possible que la direction soit totalement différente après y avoir répondu. Mais si
vous êtes un débutant complet, vous pouvez parfaitement avoir le désir de commencer avec des
rhums pur jus de canne à plus de 50° et vous auriez parfaitement raison. Il n’y a pas de bonne ou
mauvaise direction à prendre. Juste trouver le chemin qui vous donne le plus de plaisir.
Le challenge est donc de déterminer quelle est votre préférence pour que lorsque vous irez chez
votre caviste, vous puissiez plus facilement lui décrire le type de rhum que vous recherchez ; où
que vous soyez même capable de déterminer le rhum que vous souhaitez sans le lui demander.
19
La méthode en 20 questions !
Voici 20 questions à vous poser pour déterminer ce que vous recherchez comme rhum.
Chaque question peut avoir plusieurs réponses possibles ou aucune si elle ne concerne pas votre
recherche.
Je vous expliquerai pourquoi il faut se poser cette question, même si je pense que c’est évident pour
certaines.
Je vais éviter au maximum de vous donner des exemples dans ce livre, car ce livre n’est pas destiné à
vous influencer sur un rhum en particulier. Pour cela il y a l’application.
Les réponses que vous allez donner aux questions vont surtout vous permettre
de réduire le champ des possibles quand vous serez dans votre magasin
d’alcool ou chez votre caviste.
J’ai également développé une application web pour vous donner une liste
de rhums parmi plus de 1000 références en répondant à ces questions. Je
vous en dis plus à la fin du livre.
Point fort, il y avait déjà deux questions dont j’avais facilement la réponse. La première était que
j’avais un budget limité, 100 euros et je devais chercher un rhum de dégustation.
La première difficulté était que je me retrouvais dans le schéma que je détaille plus bas du
connaisseur qui doit chercher pour un autre connaisseur. La particularité qui fait la difficulté est que
je ne connais pas l’autre connaisseur. Je discute avec lui sur Instagram, mais je ne l’ai jamais
rencontré.
Je lui pose donc quelques questions pour savoir ce qu’il aimerait avoir. Et là, il me pose une difficulté
supplémentaire, car il veut être surpris. Cela me permet tout de même de répondre à deux questions
supplémentaires :
Quel amateur ?
Je ne me démonte pas et je lui pose tout de même quelques questions pour affiner le profil de la
recherche. Je veux connaître un peu plus ses goûts, ce qu’il a pour ne pas lui prendre une bouteille
qui serait dans sa collection. Je lui demande également quel type de profil il aime.
J’apprends qu’il aime aussi bien l’anglais que le pur jus de canne et qu’il vaut mieux que j’évite les
rhums hispaniques.
Il veut apprendre et découvrir quelque chose qu’il ne connaît pas. C’est une bouteille qui doit enrichir
son bar. Et il aime particulièrement les bruts de fût.
Comme c’est un amateur averti, c’est assurément pour de la dégustation seule en priorité, pas de
cocktail.
D’autres questions n’ont pas de réponse parce qu’il n’est pas limité dans ce qu’il peut désirer :
Pas d’âge ;
Pas besoin de se demander ce qu’il aime en dehors du rhum, ce qu’il aime dans le rhum me
donne déjà une bonne idée de ses goûts.
Le champ des possibles reste vaste malgré toutes les informations que j’ai en ma possession.
L’univers du rhum est vaste. Toutefois, en associant ces informations, je peux m’amuser à éliminer
certaines possibilités. Il a une collection importante de rhum agricole et de rhum anglais. Je décide
donc d’éliminer ces possibilités. J’aurais pu aller vers Mhoba, mais il connaît, j’élimine également. Je
garde dans le viseur la possibilité de trouver un brut de fût, ce qui me permet de réduire très
fortement les possibilités. Et avec le budget que j’ai, le champ des possibles se réduit effectivement
fortement. Je le réduis à 2 rhums en fait.
Il y en a un tout de même qui ne cesse de se rappeler à moi, un rhum que j’ai failli acheter pour moi-
même, mais pour lequel ma préférence était allée à un autre. Un Savanna Lontan Grand Arôme Brut
de fût 8 ans millésime 2007. Il remplit toutes les contraintes que je m’étais fixées. Je ne sais pas s’il l’a
déjà, mais il y a de bonnes chances que ce ne soit pas le cas. C’est un rhum d’une distillerie très
intéressante qui à sa façon à elle de faire des rhums Grand Arôme. C’est donc une découverte à faire
quand on évolue dans l’univers du rhum.
Alors, la question que vous vous posez, c’est « est-ce que je l’ai satisfait avec ce choix ? »
C’est une surprise qu’il a beaucoup appréciée. Il connaissait Savanna, mais n’avait pas encore
beaucoup exploré la gamme.
21
Voici son commentaire de dégustation :
Je vous invite à aller sur son compte Instagram, il partage de belles choses.
Il se peut que si vous ne connaissiez pas beaucoup de choses à l’univers du rhum, vous ayez du mal à
répondre aux questions qui vont suivre, mais je vais vous donner un maximum d’informations pour
vous aider à trouver un rhum qui ne déçoive pas.
Vous pouvez chercher un rhum pour vous, ou pour un autre. Vous pouvez chercher un rhum pour
vous en ayant des connaissances ou pas dans le rhum et vous pouvez chercher un rhum pour une
personne qui a des connaissances ou pas dans le rhum.
L’idée pour cette question est de vous mettre ici dans les meilleures conditions pour répondre aux
questions qui vont suivre. Vous devez penser à la personne à qui vous voulez offrir un rhum en
répondant aux questions. Vous devrez prendre les explications que je donne comme si je les donnais
à cette personne.
Ce n’est pas toujours évident, alors ne vous prenez pas la tête sur ce principe, gardez le juste en
tête. Même si c’est infime, cela vous aidera à donner des réponses plus justes.
Vous voulez faire plaisir à un ami ou un membre de votre famille. C’est peut-être pour offrir à celui
qui vous a tout appris dans l’univers du rhum. Vous aurez alors peut-être la chance de connaître à
peu près ses goûts.
Mais cela peut aussi être pour une personne dont vous ne connaissez pas ou très peu les goûts. Dans
ce cas-là, faites attention à ne pas trop vous caler sur vos goûts, même si le fait de vous y connaître
vous-même va vous faciliter le choix.
Mais cela peut aussi être une personne de votre famille que vous ne côtoyez pas au quotidien et
dont vous ne connaissez pas les goûts.
Comme vous vous y connaissez en rhum et que vous avez certainement des préférences, vous allez
avoir envie de lui faire découvrir ce que vous aimez. Je pense particulièrement aux amateurs de
rhums agricoles. Il est parfaitement possible d’aimer le rhum agricole dès le premier contact dans
l’univers du rhum. Je connais de nombreuses personnes qui ont débuté dans le rhum par le rhum
agricole. Mais j’ai aussi un ami qui même après 2 ans à lui faire goûter des rhums, n’aime toujours
pas l’agricole.
23
Si vous voulez initier votre ami au rhum, c’est tout de même pour lui donner la curiosité d’en
goûter d’autres que celui que vous allez lui offrir. Il faudra donc chercher quelque chose qu’il a de
grandes chances d’apprécier.
Vous avez peut-être la chance de connaître un peu ses goûts. Les amateurs de rhums aiment bien
parler de ce qu’ils aiment. Cela vous aidera certainement à répondre aux questions qui vont suivre
pour déterminer plus facilement le choix du rhum.
Si vous ne connaissez pas les goûts de votre ami, je sais que le doute sera fort en vous de vous
tromper. Ne vous en faites pas, on va tout de même vous aider avec les différentes questions à
réduire le champ des possibles et ainsi réduire les chances de faire une erreur.
Pour vous, je vous recommande fortement d’utiliser l’application web sur mon site pour vous aider.
Savoir répondre aux questions ne vous aidera pas nécessairement à trouver le rhum que vous
cherchez. Avoir une sélection réduite vous y aidera beaucoup plus.
L’idée va être d’affiner les goûts de votre ami en dehors du rhum si vous pouvez les connaître.
N’hésitez pas d’ailleurs à l’interroger, mais au détour d’une conversation si vous voulez garder une
forme de surprise. Ses goûts en matière d’alcool vont permettre de vous orienter dans une
direction ou une autre pour le choix de la bouteille. Cela vous aidera aussi à répondre aux questions
qui vont suivre.
Si vous ne connaissez pas les goûts de votre ami, je sais que le doute sera fort en vous de vous
tromper. Ne vous en faites pas, on va tout de même vous aider avec les différentes questions à
réduire le champ des possibles et ainsi réduire les chances de faire une erreur.
Comme pour le profil précédent, je vous recommande fortement d’utiliser l’application web sur mon
site pour vous aider. Savoir répondre aux questions ne vous aidera pas nécessairement à trouver le
rhum que vous cherchez. Avoir une sélection réduite vous y aidera beaucoup plus.
Quel amateur êtes-vous ? Un jeune amateur, un amateur
averti ou un expert ?
Ce livre n’est pas à destination des experts. Je pense que lorsque l’on a une
bonne expérience dans le rhum, on a une bonne idée de ce que l’on veut. Il
est même fort probable que bon nombre d’amateurs avertis n’en aient
pas besoin non plus. Je l’écris avant tout pour les jeunes amateurs en
pleine découverte de l’univers du rhum.
Il peut arriver tout de même que l’on ait un budget limité et que l’on soit
obligé de choisir parmi un choix de rhum trop grand. Cela devient un choix
cornélien et l’on a peur de faire le mauvais choix et d’être frustré. Ce
livre peut donc aider à réduire le choix.
Mais il y a un intérêt à savoir si vous êtes un jeune amateur, un néophyte, car il est possible de se
diriger vers n’importe quel rhum quand on est néophyte. Un jeune amateur pourra parfaitement
trouver du plaisir dans un Caroni. Mais il faut être réaliste, les chances sont minces. Et il sera
préférable pour un néophyte de se diriger vers des rhums pas trop chers, plus faciles d’accès et
moins typés.
À moins peut-être que vous soyez un amateur chevronné de Whisky tourbé titrant à plus de 60
degrés. Dans ce cas-là, considérez-vous comme un amateur averti, même si vous débutez totalement
dans le rhum. Nous verrons par la suite que ce que l’on peut aimer en dehors du rhum peut nous
aider à réduire le choix des rhums.
Le jeune amateur
Comprenez bien que je ne dis pas jeune au sens de l’âge de l’amateur, mais bien au sens de sa
jeunesse dans l’univers du rhum, un néophyte quoi.
Le jeune amateur peut ne pas avoir encore goûté de rhum à part peut-être dans un cocktail. Il peut
parfaitement avoir quelques bouteilles dans son bar et déguster régulièrement du rhum. Il en
apprend chaque jour et développe son palais.
Le jeune amateur est donc un amateur en pleine découverte de l’univers du rhum et avec
énormément de questions en tête et surtout de doute.
Est-ce que ce rhum vaut vraiment le coup ? 75 euros, cela fait cher tout de même ?
Tout un tas d’autres questions que vous pouvez vous poser en faisant la découverte du rhum. Vous
êtes un jeune amateur et c’est bien. C’est l’une des plus belles périodes de l’aventure du rhum.
L’amateur averti
C’est un titre assez large dans lequel je me case. Le niveau d’un amateur averti peut aller de
l’amateur ayant dégusté une cinquantaine de rhums à plus de 2000.
Avec un bon rythme, on peut facilement déguster plus de 50 rhums en un an et donc commencer à
avoir de bonnes connaissances dans l’univers du rhum dans une courte période. Surtout si l’on a lu
un ou deux livres sur le sujet.
Vous l’aurez compris, deux amateurs avertis ne se valent pas nécessairement en ce qui concerne
l’expérience. Mais pour ce qui est de choisir un rhum. Ils auront sensiblement les mêmes réflexes
avec un peu plus de certitude pour le plus averti des deux.
L’expert
Voilà une place que peu de personnes peuvent s’attribuer.
L’expert n’est pas celui qui n’a plus rien à apprendre dans l’univers du rhum. Dites-vous que si
quelqu’un le prétend, c’est qu’il est loin de l’être. Imaginez que l’univers du rhum est tellement vaste
que même Alexandre Vingtier est loin de tout connaître alors que c’est l’un des plus grands experts
français.
Si je devais donner quelques chiffres pour évaluer l’expérience que doit avoir un expert, je dirais qu’il
doit avoir au moins 10 ans d’expérience dans le rhum. Et avoir aussi dégusté plus de 200 rhums
différents par an et avoir dégusté plus de 2000 rhums dans sa vie. Il doit travailler dans l’univers du
rhum pour y être confronté chaque jour.
Je ne compte pas le fait de pouvoir reconnaître la plupart des rhums dans une dégustation à
l’aveugle. Ou encore le fait d’avoir écrit un livre ou fait des conférences.
Au passage Alexandre Vingtier coche toutes ces cases et je n’en coche aucune.
Oui, je suis loin de me considérer comme un expert, très loin. Mais j’adore transmettre ce que je
peux apprendre.
Quand on commence à apprécier le rhum, on a alors l’envie de le savourer. Retenez bien cette
notion, car elle est importante. Elle est également importante quand on boit du rhum.
J’aurais pu ajouter un chapitre sur le fait de boire du rhum dans le but de s’enivrer. C’est une
manière de consommer le rhum qui est très répandue. Mais je ne la partage pas. Et je considère que
le choix d’un rhum implique un peu plus que l’envie de se saouler. Quand on choisit un rhum, c’est
pour pouvoir l’apprécier. Et si vous ne cherchez pas à apprécier ce que vous allez boire, prenez ce
qu’il y a de moins cher dans l’étalage et laissez les rhums de meilleure qualité à ceux qui pourront
l’apprécier.
Ici, la question sera de savoir si vous cherchez un rhum pour le déguster ou pour le boire. Certains
rhums sont clairement des rhums à boire. Ce n’est pas qu’ils sont mauvais, mais ils n’ont pas une
grande complexité et offriront bien du plaisir à être bu. Beaucoup de rhums peuvent être aussi bien
bus que dégustés, d’autres encore sont à déguster exclusivement. Leur complexité, leur rareté, leur
prix font qu’il est proche de l’insulte que de les boire.
Pour déguster
C’est la notion noble de l’appréciation d’un rhum, en cela que la
quantité que l’on va déguster n’est pas importante, mais la qualité
l’est.
27
ma sœur peut se faire une tablette en moins de temps qu’il ne me faut pour déguster mon demi-
carré. Et je suis sûr de prendre plus de plaisir qu’elle.
C’est la même chose avec le rhum. Le rhum est une boisson dangereuse à haute dose. Et cela pour
tout le monde. C’est pour cela que l’on se sert de petites doses allant de 2 à 4 cl pour savourer un
bon rhum. Je peux facilement passer 1 heure à savourer mes 4 cl de rhum. On l’apprécie d’abord au
nez et en suite en bouche. Avec 4 cl, on peut facilement se faire 4 à 6 gorgées. Avec de l’expérience,
on peut même garder une gorgée assez longtemps en bouche pour bien s’en imprégner le palais et
en apprécier la texture.
Pour boire
Je résumerais cela à une dégustation récréative avec un peu moins de respect pour le rhum que
dans une dégustation classique.
Attention, je ne pense pas là au fait de boire de l’alcool pour se saouler. En aucune façon, je ne vous
dirais de boire de cette façon. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé et il faut en boire avec
modération.
L’idée est de boire le rhum sans qu’il ne soit le centre du moment que vous êtes en train de passer,
mais qu’il ne fait que l’accompagner.
Imaginez-vous à un repas, avec des amis qui n’ont que très peu, voir aucune connaissance de
l’univers du rhum. Vous les avez invités pour passer un bon moment. Au moment de prendre
l’apéro, deux de vos amis vous demandent un whisky cola, un autre un whisky tout court et le
dernier un jus de fruits parce qu’il doit ramener tout le monde à la fin de la soirée. Vous, en
aficionado du rhum, vous vous servez un ti’punch bien dosé, sans sucre en noyant vraiment la joue
de citron dans le rhum. Vous vous êtes servi un petit Black Cane que vous aimez bien savourer de
temps en temps sec. Vous aimez ce rhum et vous savez que vous allez prendre du plaisir à le boire.
Mais la discussion tourne autour du nouveau job de Thomas qu’il a réussi à décrocher de haute
lutte. Vous êtes comme vos amis en train de jalouser les nouveaux avantages qu’il a avec son CE et le
voyage qu’il projette de faire à la fin de l’année.
Le Black Cane que vous avez dans le verre vous fait plaisir à chaque gorgée. Mais vous ne le
savourez pas. Vous êtes absorbé par la discussion que vous avez avec vos amis et il n’est là que pour
l’accompagner.
Vous pouvez aussi être un amateur de rhums arrangés. Vous n’avez encore jamais
bu de rhum pur, mais vous avez une certaine expérience dans le rhum, c’est
d’ailleurs parce que vous aimez les rhums arrangés que vous êtes curieux
de déguster des rhums purs. Ce goût pour les rhums arrangés va aussi nous
permettre de nous aiguiller dans le choix des rhums à déguster.
C’est par cette porte que je suis rentré dans l’univers du rhum. J’aime
faire des arrangés. Cela m’a amené à des rhums épicés et sucrés, puis aux
rhums hispaniques et avec un peu d’expérience, j’ai commencé à
apprécier les rhums venant d’un peu partout dans le monde.
Vous découvrirez qu’avec l’expérience, vos goûts vont évoluer. Votre palais
va s’habituer à la puissance du rhum et vous aurez envie de découvrir des choses plus complexes.
Vous êtes peut-être un amateur de vin. Il y a un éventail assez large également dans le vin qui peut
permettre de réduire le choix d’une bouteille de rhum selon vos goûts.
Quelles sont les boissons alcoolisées que vous aimez en dehors du rhum ? Cette question est
importante dans le cas où vous êtes un néophyte dans le rhum et que vous ne connaissez pas
encore bien vos goûts en la matière.
Le whisky peut être considéré comme le rival du rhum. Dans le monde, c’est la première eau-de-vie
vendue en quantité. Le rhum est en deuxième position.
Le whisky a une palette aromatique aussi riche que le rhum. Certains diront que c’est le rhum qui a
une palette aromatique aussi riche que le whisky. Si c’est votre cas, vous avez raison. Mais
considérez-vous alors comme un jeune amateur dans le rhum, vous avez beaucoup à apprendre 😜.
Ceci pour dire que si vous avez une bonne expérience dans le whisky, le passage au rhum est assez
simple, surtout si vous restez sur un registre bien précis de rhum, principalement les rhums vieux
agricoles et les rhums de tradition anglaise sans ajout de sucre.
29
Vous aimez le cognac, l’armagnac ou le calvados
La palette aromatique de ces eaux-de-vie est très proche de celle du rhum avec tout de même une
très forte palette fruitée. En même temps, ce sont des eaux-de-vie de fruit.
De même que pour le whisky, si vous avez une bonne expérience dans le cognac, l’armagnac ou le
calvados, vous aurez alors un palais qui sera alors formé pour apprécier la complexité d’un rhum.
Le champ des possibles sera tout de même différent que pour le whisky, car plus porté sur des
rhums à l’aromatique fruité.
Si vous êtes un amateur averti dans l’univers du vin, vous devez avoir un palais qui a de l’expérience
pour apprécier certains arômes. La difficulté va se situer principalement dans le changement de
degré d’alcool. Pour ne pas vous choquer, il sera préférable pour vos premiers choix de vous limiter à
des rhums entre 40 et 46 degrés d’alcool. Vous aurez le temps d’habituer votre palais à la puissance
d’un rhum.
Et on peut aller plus loin dans la réduction du champ des possibles quand on sait quel vin on préfère.
Le vin est un univers très riche dans sa variété tout comme le rhum et il y a des ressemblances. Êtes-
vous plutôt vin rouge, rouge fruité, rosé, blanc sec ou blanc moelleux ?
Le vin rouge a généralement du tanin, voir un fort tanin et il est très lié au bois. Même s’il garde un
beau fruité. Si c’est ce que vous aimez, il sera intéressant de chercher des rhums avec un fort boisé.
Cela peut-être de très vieux rhums, donc un peu chers, mais c’est une question que nous aborderons
plus tard dans le livre.
Le vin rouge fruité est toujours associé au tanin et au boisé, mais le fruit garde une belle place. C’est
vers des rhums vieux aux accents fruités que vous pourrez porter votre choix si vous aimez ce genre
de vin.
Le vin rosé est un vin plein de fraîcheur. Il est sec et légèrement fruité. C’est donc vers des rhums
secs et frais que vous devriez vous diriger si vous aimez le rosé. Les rhums blancs pur jus de canne
devraient pouvoir vous plaire. Vous pourrez aussi apprécier des rhums très jeunes, ayant été vieillis
entre 1 et 2 ans.
Le vin blanc sec est très similaire au rosé et c’est vers les mêmes rhums qu’il faudra se diriger si vous
appréciez ce vin.
Avec le vin blanc moelleux, on change totalement de registre. Ce sont des vins fruités et surtout
sucrés. Si vous aimez particulièrement ces vins, il sera intéressant de commencer votre aventure
dans l’univers du rhum en testant les rhums de type hispanique.
Les rhums arrangés
Il se peut que vous cherchiez un rhum pour confectionner un rhum arrangé. Si c’est le cas, une
prochaine question va vous permettre d’affiner votre choix.
Si vous êtes un amateur de rhum arrangé et que vous souhaitez vous frotter au rhum pur. Le choix du
rhum va se porter sur vos préférences de rhums arrangés.
Si vous confectionnez vous-même vos rhums arrangés, déguster les rhums que vous utilisez pour leur
confection n’est pas nécessairement la voie la plus pertinente. Cela dépend beaucoup de vos goûts.
Et cela même si vous utilisez du rhum de qualité. Je pense surtout au fait qu’il y a de grandes chances
que vous ajoutiez du sucre dans vos préparations. Et avec les fruits, le rhum arrangé n’a souvent plus
rien à voir avec sa version pure, que ce soit au niveau de l’aromatique ou de sa puissance.
Si vous aimez les rhums arrangés bien liquoreux, en matière de rhum pur, il sera préférable de
commencer par des rhums de type hispanique. Vous garderez le côté gourmand et pourrez vous
habituer à la puissance du rhum pur. Avec de l’expérience, vous aurez certainement envie de
découvrir des choses peut-être un peu moins gourmandes et plus complexes.
Si vous aimez les rhums arrangés sans sucre ajouté et pour le pur plaisir du fruit, vous devez avoir un
palais déjà habitué à la puissance du rhum. Le champ des possibles sera un peu plus large pour vous.
Les questions suivantes permettront d’affiner la recherche.
La plupart des questions que je vous pose dans ce livre sont là pour bien comprendre l’expérience
que vous voulez vivre avec ce rhum. Les questions suivantes seront aussi là pour préciser cette
expérience.
Cette question est donc une question intermédiaire pour éventuellement sauter certaines questions
qui vont suivre.
Nous allons rapidement évaluer l’expérience que vous voulez vivre et ainsi, vous pourrez aller
directement aux chapitres qui vous aideront précisément à réduire le champ des possibles pour le
choix de votre rhum.
31
En derniers lieux, il faudra déterminer votre budget pour cette bouteille.
Il sera important de déterminer le type de rhum que vous recherchez, son origine et préciser ce que
vous voulez apprendre.
Vous pourrez aussi déterminer son profil aromatique, son degré d’alcool, sa puissance aromatique,
sa complexité et son âge.
Vous devez déterminer la recette que vous allez réaliser. Il vous faudra ensuite choisir un type de
rhum et surtout son degré d’alcool.
Vous devrez aussi vous fixer un budget qui n’a pas besoin d’être très grand.
Cela vous permettra de déterminer le type de rhum que vous voulez, son profil aromatique, son
degré d’alcool, sa puissance aromatique, son âge et peut-être aussi son origine.
Vous allez devoir vous plonger dans ce que vous avez déjà. On voit ça dans la question « Cherchez-
vous à compléter votre bar ou votre set quotidien ? »
Il faudra ensuite déterminer le type de rhum que vous voulez, son profil aromatique, son degré
d’alcool, sa puissance aromatique, son âge et surtout son origine.
Une question qui a son importance puisque vous voulez compléter votre bar, c’est de savoir si la
bouteille elle-même (en dehors de son jus) a de l’importance. L’esthétique a sa part à jouer.
Les choses que l’on voudra apprendre ou découvrir évolueront avec notre expérience dans l’univers
du rhum.
Quand on est un jeune amateur, ce sont souvent les basiques que nous voulons apprendre.
Avec un peu d’expérience, nous souhaitons apprendre des choses qui sortent de l’ordinaire ou
découvrir d’autres régions productrices de rhum.
L’apprentissage dans l’univers du rhum est comme une aventure. Au début, vous ne savez pas trop
où aller ni quel équipement il vous faut pour affronter ce long voyage. Vous prenez vos premières
bouteilles comme vous prendriez votre première chaussure de marche, souvent les moins chères.
Avec un peu plus d’expérience, vous allez tâter un peu le terrain avant de vous lancer dans une
nouvelle contrée. Vous allez prendre une carte et peut-être même les services d’un guide. Vous
voulez passer par les endroits les plus emblématiques d’une région et donc goûter à des rhums qui
sont une parfaite expression de ce qui se fait dans cette région.
Avec encore plus d’expérience, vous recherchez des lieux encore bien plus précis, une cascade dans
une vallée d’une région bien particulière. Vous cherchez la pépite qui va vous régaler le palais tout en
vous apprenant une nouvelle expression de ce que peut être un rhum ou ce que peut apporter une
petite particularité.
L’apprentissage dans l’univers du rhum peut aussi se faire à travers vos lectures. Avec des livres ou
avec des articles de presse ou de blog. N’hésitez pas à aller lire le mien d’ailleurs. J’écris
régulièrement des articles de vulgarisation en plus de mes notes de dégustation.
Je reste vague et imagé, car les envies de chacun peuvent être nombreuses.
C’est en lien avec votre expérience, mais déterminer ce que vous voulez apprendre va vous
permettre de répondre de façon plus précise aux questions suivantes.
33
Je veux apprécier les rhums puissants
Au début, on veut surtout habituer son palais à apprécier une eau-
de-vie à minimum 40 degrés. C’est fort. Aujourd’hui, je trouve ça
très accessible, mais à mes débuts, juste 40 degrés, je trouvais ça
très fort et il était inenvisageable de boire quelque chose de plus
fort.
Le rhum le plus fort que j’ai eu l’occasion de déguster est un Hampden à 86 degrés. À ce stade, c’est
presque de l’alcool médical. Et pourtant, ce fut une dégustation mémorable, surtout au nez. Il a un
parfum extraordinaire. Et en bouche, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant brûlé la
langue en dégustant un rhum. Comme quoi, même avec une bonne expérience, le palais peut
toujours s’éduquer.
Selon votre expérience dans la dégustation et pour éduquer correctement votre palais et votre nez,
je vous recommande de déguster des rhums à un degré qui ne vous fait pas mal ou légèrement au-
dessus.
Ce qui signifie que si vous débutez dans l’univers du rhum, il vaut mieux vous limiter à des rhums
entre 40 et 46 degrés.
Après quelques dégustations à 46 degrés, vous pourrez vous essayer à des rhums à 50 degrés. Et
ainsi de suite.
Il n’est pas nécessaire de brûler les étapes, surtout pour le bien de votre nez. Sachez que si votre nez
n’est pas habitué à apprécier des rhums puissants, vous pouvez vous faire très mal et anesthésier
votre sens olfactif sur plusieurs jours. Vous ne sentirez plus rien.
Votre palais vous l’éduquez depuis votre naissance. Les premières choses que vous avez mises à
votre bouche quand vous étiez bébé afin de faire l’expérience du goût ont commencé à faire
l’éducation de votre palais.
L’éducation du palais se fait aussi par des moments marquants. Vous êtes en vacances à la
campagne, vous passez des moments très riches avec vos amis et vous décidez d’aller flâner sous un
cerisier. Un de vos amis vous met au défi de monter dans l’arbre. Et vous le faites. Vous êtes rejoint
par votre ami et cherchez à monter plus haut. En montant, vous admirez les cerises bien rouges et
vous vous décidez à en cueillir une pour la goûter. Elle est juteuse et a un goût très prononcé. Vous
prenez un grand plaisir à savourer cette cerise. Elle n’est que la première d’une longue série. Mais à
chaque fois que vous mangez une cerise, cela vous remémore ce doux moment de vacances d’été.
C’est en premier lieu cela l’éducation du palais et du nez également. Rappelez-vous l’odeur
alléchante de la cuisine de votre grand-mère quand vous alliez lui rendre visite. Une odeur qui
annonçait un repas qui serait délicieux.
Vous éduquez d’abord votre palais avec des expériences olfactives et culinaires.
Pour éduquer ensuite votre palais au rhum, le défi sera de retrouver des saveurs et des arômes dans
les rhums que vous allez déguster. Vous allez travailler votre mémoire olfactive.
Au début, prenez des rhums simples et cherchez des notes de dégustation pour essayer de retrouver
les arômes qui y sont décrits. Ce n’est pas parfait, car chacun a sa propre expérience du goût. Mais
avec des rhums simples, vous avez des arômes bien caractéristiques qui ressortent et que vous
devriez pouvoir retrouver facilement.
Plus vous avez d’expérience, plus vous pourrez travailler votre palais avec des rhums plus complexes.
Vous ne vous aiderez plus des descriptions des autres pour trouver des arômes. Vous chercherez
simplement par vous-même ou en utilisant une roue des arômes.
En association avec votre niveau dans l’univers du rhum, vous devrez choisir des rhums plus ou
moins complexes.
Quand on débute dans l’univers du rhum, on se cantonne souvent à un ou deux types de rhums.
Ceux que l’on aime, ceux auxquels on a facilement accès.
Avec un peu plus d’expérience, vous avez peut-être envie de faire de nouvelles expériences
justement.
Certains amateurs se concentrent sur une seule variété de rhum avec l’expérience. Ils ne boivent que
ce qu’ils aiment, ce qu’ils adorent et rejettent le reste.
D’autres sont comme des explorateurs. Ils veulent de la nouveauté à chaque fois qu’ils dégustent
un rhum. Et quand ils ont fait le tour d’une variété de rhum, ils veulent partir à l’exploration d’une
autre.
Si vous êtes dans ce cas-là, il vous suffira d’éliminer dans votre sélection les types de rhums que vous
avez déjà explorés et peut-être de choisir un type de rhum en particulier.
35
Je veux découvrir une région
C’est encore plus précis que le type de rhum. Même si certaines régions peuvent produire plusieurs
types de rhum, ce n’est généralement pas plus de deux types de rhum.
Comme pour le type de rhum, il vous faudra choisir une région que vous souhaitez explorer.
Quand vous êtes un jeune amateur, il est plus important de vous laisser porter par la découverte de
ce que vous pouvez trouver sur votre chemin et de faire votre palais.
Mais quoi qu’il en soit, si vous voulez vous intéresser à un profil aromatique, c’est que soit vous
l’appréciez particulièrement et que vous désirez l’apprécier sous toutes ses coutures ou alors que
vous voulez enrichir votre expérience d’une nouvelle brique.
Vous aurez l’occasion un peu plus loin de choisir le profil aromatique que vous recherchez ou
d’éliminer ce que vous ne voulez pas.
En répondant aux questions qui vont suivre, il sera intéressant de procéder par élimination. Vous
devrez éliminer les possibilités qui ne vous intéressent pas ou que vous avez déjà. Cela peut passer
par toutes les questions, même si ce n’est que le degré d’alcool par exemple.
Vous pouvez n’avoir par exemple que des rhums à moins de 50 degrés d’alcool. Ce qu’il vous faut
pour compléter votre bar maintenant est de trouver un rhum un peu plus puissant que ce que vous
avez l’habitude de boire.
Dans l’idée de compléter votre bar, vous pouvez avoir l’envie de compléter votre collection. Ce que
vous cherchez est bien précis et vous avez donc normalement une idée de la bouteille que vous
cherchez. Et je pense donc que la lecture de ce livre ne vous aidera pas.
Ce que vous cherchez, c’est une bouteille que vous aimez et que vous allez certainement racheter
régulièrement quand vous aurez terminé la précédente.
Pensez aux rhums que vous aimez tout particulièrement. Ceux que vous buvez régulièrement et si
vous n’en aviez plus, vous vous sentiriez en manque.
Bien entendu, le set quotidien est amené à évoluer avec le temps. Votre palais va évoluer et il est
fort possible que votre set quotidien du moment soit totalement changé d’ici un ou deux ans.
La raison en est que vous cherchez un rhum dont la confection est particulière et donc une
aromatique, un goût bien particulier. Ce qui signifie un choix mûri par une expérience ou le désir
d’une découverte.
Je vais tout de même vous décrire les types de rhums pour vous en donner une idée et vous aider à
affiner votre choix.
37
L’univers du rhum est divisé en 3 grandes familles. Il y a les rhums de tradition anglaise, les rhums
pur jus de canne et les rhums de type hispanique. Les rhums de tradition anglaise et ceux de type
hispanique sont élaborés à base de mélasse. Je vous renvoie à mon article sur « Qu’est-ce que le
rhum ? » si vous voulez en savoir plus.
Imaginez que nous sommes dans la Terre du Milieu de Tolkien. Il y a 3 races qui ont chacune un
mode de vie bien à elles. Les hommes qui sont les plus nombreux et dominent. Ils ont un fort
caractère et sont francs, comme les rhums de tradition anglaise. Dans les forêts reculées, en plus
petit nombre, vous avez les elfes, très raffinés et à la recherche de la perfection en toute chose. Ce
sont les rhums pur jus de canne. Et vous avez dans une autre contrée, les Hobbits, de petits bons
hommes aimant la fête la bonne chair, les sucreries et la bonne ripaille. Ce sont les rhums de type
hispanique.
Mais tout comme dans la Terre du Milieu qui ne compte pas que les 3 grandes races, il y a aussi
d’autres familles de rhums particulières. Il y a les mages comme Gandalf, des êtres très raffinés et
d’une grande expérience qui pourrait presque être assimilée à la race des elfes. C’est comme la
Cachaça. Un rhum pur jus de canne exclusivement produit au Brésil et à la méthode de confection
tout de même différente des purs jus de canne ou agricoles. Il y a aussi les nains, des hommes de
petite taille, bourrus et fiers, ils sont faits dans le roc à l’ancienne. Comme beaucoup de rhums sont
encore produits à l’ancienne dans des alambics de petite taille et avec les moyens du bord. On
pensera aux Clairin et aux rhums du Cap Vert. Et il y a enfin les créatures du Mordor, ces monstres
orques et gobelins habités par le malin. Des créatures modifiées par la magie. Comme les rhums
trafiqués. L’univers du rhum est un univers de pirates avec des règles beaucoup moins strictes que
pour d’autres spiritueux. Et certains se sont laissés corrompre par l’anneau unique et ont fabriqué
des rhums de toute pièce en ajoutant du sucre, des édulcorants et d’autres arômes pour les rendre
plus faciles à produire, donc moins chers et plus faciles à vendre.
Les Anglais ont conquis de nombreuses terres au cours des siècles et ont implanté leur méthode de
confection un peu partout. Celle-ci s’est modernisée avec le temps et chaque région a construit son
identité. Cela signifie que vous pouvez trouver de nombreux types de rhums de tradition anglaise qui
n’auront pas du tout la même aromatique. Vous pouvez trouver des profils gourmands et faisant la
part belle à la mélasse ou des profils très puissants issus d’une fermentation longue.
Il faut comprendre que le rhum n’est pas sucré. L’alcool tiré de la distillation ne contient pas de
sucre. Donc quand un rhum contient du sucre, c’est qu’il a été ajouté.
L’ajout de sucre permet d’arrondir l’aromatique du rhum. Il permet d’effacer certains défauts sur des
rhums dont la technique de distillation n’est pas aboutie. Cela permet aussi de rendre le rhum plus
facile à déguster. Il semble moins puissant, plus doux, plus agréable en bouche. Enfin pour de jeunes
amateurs
39
Les rhums hispaniques se caractérisent par une grande gourmandise et une aromatique très
portées sur le caramel. C’est un raccourci, il y a bien sûr bien d’autres aromatiques que l’on peut
découvrir à travers les rhums hispaniques, mais l’idée générale est là. Et c’est souvent pour cela que
les amateurs avertis passent à des rhums plus secs avec l’expérience, pour découvrir un univers bien
plus vaste.
Les rhums pur jus de canne sont très connus en France pour les rhums agricoles. Des rhums venant
de nos DOM et TOM bien à nous. Seuls les rhums pur jus de canne venant de Martinique,
Guadeloupe, La Réunion, Madère, Guyane et l’île Maurice peuvent s’arroger le terme « rhum
agricole » qui est un nom protégé. Les autres régions produisant du rhum pur jus de canne ne
peuvent qu’inscrire la mention pur jus de canne.
Ce sont les rhums les plus appréciés généralement par les amateurs avertis et experts en France. Je
précise bien en France, parce que dans le reste du monde la généralité s’inverse, même si le rhum
pur jus de canne gagne chaque année des parts de marché sur les rhums de mélasse.
Ce sont des rhums d’une très bonne qualité. Même les rhums pur jus de canne les plus bas de
gamme sont appréciables. Contrairement aux rhums de mélasse bas de gamme, qui sont proprement
imbuvables purs.
On distingue deux grandes familles à l’intérieur des rhums pur jus de canne, les rhums blancs et les
rhums vieux.
Les rhums blancs sont des rhums non vieillis, qui n’ont pas fait de passage en fût. Ce sont des rhums
très secs et très portés sur la canne fraîche que ce soit au nez ou en bouche. C’est le rhum le plus
consommé dans les Antilles françaises, le rhum z’habitant. Il est très souvent bu en ti’punch. C’est
donc un rhum que l’on boit. Même si les distilleries ont encore amélioré leur technique de
distillation et que de plus en plus de rhums blancs sont excellents à la dégustation.
Les rhums vieux sont eux vieillis en fût et vont donc développer une aromatique plus complexe avec
des notes épicées. Ce sont le plus souvent des rhums de dégustation, même si beaucoup de
distilleries élaborent des rhums vieux pour les destiner à faire des cocktails.
La Cachaça
Même si la cachaça est produite avec du pur jus de canne, la méthode de confection est souvent
très différente de la méthode de production des rhums pur jus de canne.
Ce sont des rhums qui peuvent être distillés à moins de 40 degrés. Il n’est pas rare de voir des
Cachaças à 36 ou 37 degrés, alors qu’il est très rare de voir un rhum à moins de 40 degrés.
Il est possible de mettre autre chose que du pur jus de canne à distiller pour faire de la Cachaça, alors
que ce n’est pas possible dans le rhum. Toutes les distilleries ne le font pas, mais il y possible de
trouver d’autres jus de fruits dans les cuves de fermentation. Le jus de canne reste la teneur la plus
importante.
En outre la cachaça ne peut être produite qu’au Brésil. Et même si seul le Brésil peut produire de la
Cachaça, il y a à l’heure actuelle bien plus de cachaça produite chaque année que de rhum pur jus de
canne dans le reste du monde. Seul 1 % de la cachaça est exporté en dehors du Brésil, la cachaça
étant massivement consommée par les Brésiliens.
La Cachaça est un rhum très fin. Semblable au rhum pur jus de canne sur de nombreux aspects
notamment pour sa canne fraîche, mais aussi très différente.
Si vous aimez le rhum pur jus de canne, la découverte de la cachaça peut être une aventure
intéressante.
Et une production locale assez archaïque, avec des alambics construits avec les moyens du bord
produisant des rhums d’une qualité toute relative, mais avec une aromatique étonnante.
Des amoureux du rhum se sont lancés comme défi d’aider ces producteurs à améliorer leur
production pour la rendre accessible à un public d’amateurs de dégustation.
Ainsi, des régions comme Haïti et le Cap Vert commencent à exporter leurs rhums. Il y a d’autres
régions bien entendu qui proposent ce genre de rhum notamment en Afrique, ce n’est pas l’objet de
ce livre que de vous les lister, mais sachez que l’on en découvre de plus en plus et qu’il y a des choses
étonnantes à découvrir.
Ces rhums sont spéciaux. Ils développent une aromatique bien particulière qui est propre à chaque
région. L’envie de les déguster vient donc d’un désir de découverte et de recherche de nouvelle
saveur quand on est un amateur averti.
41
Les rhums trafiqués
On les classe souvent dans la catégorie des rhums épicés, mais cela reste une insulte même pour
cette catégorie dont les producteurs recherchent vraiment une recette et une aromatique épicées. Ils
ne se cachent pas derrière une histoire pour vendre leurs produits et sont souvent transparents sur
les épices qu’ils utilisent.
Mais les producteurs de rhums trafiqués eux organisent le flou artistique autour de leur produit.
Généralement cela se présente ainsi :
Une histoire remontant à plusieurs siècles, une recette ancestrale et empreinte d’un savoir-
faire de plusieurs générations ;
Il est vrai aussi que ces produits sont très appréciés des jeunes amateurs. Il y a souvent du sucre
ajouté dans ces rhums et ils sont donc plus faciles à boire plus accessible. Les arômes artificiels sont
également plus faciles à distinguer et on a vraiment l’impression d’être un amateur qui sait
reconnaître les goûts d’un rhum.
Il n’y a aucune transparence sur la fabrication du produit et le secret de la recette n’est pas
un argument valable puisqu’énormément de maisons dévoilent leur recette sans qu’elles ne
soient copiées. L’important reste de se créer une identité, pas de ressembler aux autres ;
Des informations données sans aucune preuve à l’appui. Elles ne sont là que pour créer
l’histoire et le marketing autour de la marque ;
Le produit est fabriqué et même ses arômes sont artificiels. Cela peut être apprécié par de
jeunes amateurs qui n’ont pas encore le palais assez développé, mais pour des amateurs
avertis, le côté chimique ressort trop et gâche la dégustation ;
Le fait qu’il y ait du sucre n’aide pas non plus pour être apprécié des amateurs avertis.
Je vous donne toutes ces informations pour que vous en soyez informés. Je ne vous interdis pas d’en
consommer. J’ai moi-même commencé mon aventure dans l’univers du rhum avec ce type de rhum.
Je sais à quel point ils peuvent être appréciés. Et cela peut être parfaitement ce que vous recherchez
comme bouteille.
Si ce sujet vous intéresse particulièrement, j’en ai fait un article sur mon blog.
Pour quel mode de consommation ?
Nous allons un peu préciser les différentes façons de boire du rhum.
Il y a bien sûr la dégustation comme mode de consommation, cela reste le mode de consommation
du rhum le plus noble. Et cela permet de limiter le choix du rhum à des rhums vraiment intéressants
à la dégustation.
Même si j’ai eu parfois l’occasion de boire des cocktails au rhum dans ma jeunesse, ce sont vraiment
les rhums arrangés qui m’ont fait plonger dans l’univers du rhum. Le choix du rhum s’est très vite fait
sentir comme une question importante. Par soucis économiques, j’avais confectionné plusieurs
arrangés avec du rhum vraiment pas cher. Et ce que l’on peut dire, c’est que le résultat n’était pas
fameux. J’ai cherché d’autres rhums un peu mieux faits, mais toujours en cherchant à dépenser le
moins possible dans le rhum. Je me souviens avoir utilisé pendant un temps le Havana Club 3 ans.
Mes arrangés s’étaient bien améliorés avec ce rhum, mais je ne les trouvais tout de même pas si
extraordinaires. J’ai essayé en suite le rhum Saint James et le résultat a été totalement différent, bien
plus plaisant. C’était à cette époque que j’ai lancé mon blog. Je commençais déjà à déguster des
rhums et j’ai eu l’idée de tester une quinzaine de rhums avec la même recette de rhum arrangé pour
déterminer le meilleur rhum pour mes recettes. Mon choix final a été une recherche de la qualité
prix. Je voulais un rhum blanc agricole à 55 degrés pour faire mes arrangés à l’image du Neisson 55,
mais tout de même moins cher. Mon choix s’est porté sur le HSE 55. Si cette aventure vous intéresse,
j’en ai fait un article et 2 vidéos sur mon blog.
Un autre mode de consommation auquel on ne pense pas toujours, c’est la cuisine. Le rhum est
souvent utilisé en cuisine, mais comme on utilise souvent du rhum bas de gamme, on ne pense pas
qu’il peut être intéressant de bien choisir un rhum pour améliorer un plat.
Pour de la dégustation
Si ce que je vous ai écrit dans le précédent chapitre ne vous suffit pas, je ne sais pas ce qu’il vous faut
pour comprendre ce qu’est la dégustation d’un rhum 😅.
43
Mais les amateurs avertis qui préfèrent souvent la dégustation, sont aussi de bons amateurs de
cocktails et ils préfèrent généralement que le rhum soit un peu mieux valorisé dans les cocktails
qu’ils boivent. Ils choisiront donc des rhums avec souvent une belle aromatique et changeront
certaines recettes de cocktails pour se faire plaisir.
Ainsi, si vous cherchez un rhum pour faire des cocktails, le choix ne se limitera pas forcément à
Bacardi et Havana Club. Le choix d’un rhum pour faire un cocktail mérite de répondre à d’autres
questions pour bien le choisir.
Le choix du rhum peut totalement changer l’aromatique d’une recette d’un cocktail.
Le choix du rhum dépend beaucoup de vos goûts quand vous commencez à avoir une certaine
expérience dans la confection de rhums arrangés.
Vous avez déjà dû déterminer si vous vouliez un rhum de mélasse ou un rhum pur jus de canne.
Sachez qu’un rhum de mélasse sera plus neutre et laissera donc toute la place au fruit que vous
allez macérer. Un rhum pur jus de canne donnera un peu de son identité à l’aromatique finale.
Pour la cuisine
Quand on pense à du rhum pour la cuisine, c’est souvent sur des rhums bas de gamme, pas trop
chers que va se porter notre choix. Et cela même pour la pâtisserie. Or, un rhum avec une identité un
peu plus marquée peut changer le goût de votre recette.
Évidemment, si vous cherchez un rhum pour faire de la cuisine, le champ des possibles va être
grandement réduit. Ce seront soit des rhums neutres, juste là pour apporter le goût de l’alcool. Ou
alors des rhums avec un caractère plus marqué qui apporteront une véritable identité à votre
recette.
Même si vous avez un budget illimité, pour la cuisine il ne sera pas pertinent de dépenser une
fortune dans un rhum. Le choix se limitera donc à une sélection de rhum peu cher, mais dont
l’aromatique pourra avoir un intérêt pour sublimer votre plat.
Comment voulez-vous boire votre rhum ? Sachant que le choix est multiple.
Je ne reviendrai pas sur la dégustation seule, mais peut-être voudriez-vous quelques précisions sur ce
qu’il est possible de boire en accompagnement d’un repas.
Attention tout de même, le rhum est un alcool bien plus puissant que le vin. Autant ce dernier peut
se marier en un parfait équilibre avec des plats très variés que le rhum lui pourra facilement laver le
palais des arômes de ce que vous mangez. Les plats qui passeront le mieux avec un rhum quel qu’il
soit seront des plats avec une puissante aromatiques ou alors avec une grande gourmandise (en gros
les plats riches et sucrés). Oubliez les plats fins et délicats, ce serait comme mettre dans un ring un
top model avec Ryu de Street Fighter. Le top model frêle et distingué aurait tôt fait de se faire
détruire la mâchoire par un coup de pied retourné de Ryu. Votre rhum fera la même chose avec de
délicates asperges à la crème.
Les rhums vieux accompagneront plutôt bien une viande rouge en sauce. La
plupart des rhums accompagneront bien un foie gras, du saumon fumé ou un
dessert. Selon les rhums que vous dégusterez, vous aurez un mélange de
saveur étonnant.
Mon plus beau souvenir est un riz au lait que j’ai dégusté avec un Esprit
Travellers. Un mariage vraiment sublime avec la crème qui se mêlait aux
esters en bouche et qui apportait une texture crémeuse. J’ai savouré chaque
cuillère de ce dessert.
En apéritif
On pense souvent à boire du rhum en digestif, car c’est une eau-de-vie, mais certains rhums se
prêtent parfaitement à l’apéritif. Je penserais en premier lieu aux blancs que ce soit sec ou en
ti’punch. Et il y a aussi les rhums pas trop vieux et encore pleins de fraîcheur. Je pense là
principalement aux pur jus de canne, mais il y a aussi des rhums de tradition anglaise qui se boivent
très bien en apéritif.
Le choix sera avant tout en fonction de votre plaisir dans l’attente de commencer le repas.
En accompagnement d’amuse-bouche, je vous recommande des apéritifs riches tels que des petits-
fours ou de petites saucisses. Les autres apéritifs comme les chips et autres biscuits apéritifs secs ne
tiendront pas devant un rhum.
Après, cela reste un apéritif, généralement, c’est la discussion que vous avez avec vos convives qui
est le plus important à ce moment-là que l’extase que vous pouvez tirer d’un bon mariage avec votre
rhum.
45
En entrée
De manière générale, il faut choisir quelque chose de frais en entrée. Les blancs pur jus de canne ou
les élevés sous-bois seront excellents.
Si vous avez une entrée riche et que vous aimez le sucré avec un foie gras ou un saumon fumé, vous
pourrez vous servir un verre de rhum de type hispanique.
Durant le repas
Il est rare de boire un rhum pendant le repas. Peu de plats peuvent se marier avec un rhum et cela a
tendance à gâcher les saveurs.
Si vous voulez un rhum pour accompagner une viande rouge, choisissez un rhum léger aux alentours
de 40 degrés et vieux. C’est ce qui a le plus de chance de marcher.
L’idée sera de trouver un rhum léger et avec une puissance aromatique qui ne soit pas trop
exubérante afin qu’il ne prenne pas totalement le pas sur le plat.
Avec le fromage
Il y a là des associations très intéressantes à faire.
Le fromage est un aliment gras qui apporte une texture en bouche qui peut changer la saveur d’un
rhum. Il y a des mariages très intéressants à faire et si en plus vous combinez la dégustation avec de
la confiture ou du chutney, cela peut faire des combinaisons de saveur très plaisantes.
Attention, quand je parle de fromages ici, je parle de vrais fromages qui ont du goût. De préférence
des fromages non pasteurisés et qui ne sont pas industriels.
La plupart des rhums se marieront bien avec du fromage. Le choix se fera en fonction de vos goûts
et de l’expérience que vous avez envie de vivre.
En dessert
C’est vraiment avec un dessert que je préfère déguster un rhum. J’ai essayé de nombreux mariages
et cela a été un pur plaisir la plupart du temps.
J’ai un peu de mal à associer un blanc avec un dessert. Je préfère les boire seul.
Mais un arrangé se prête parfaitement au mariage. Sucré sucré, cela marche toujours.
Mais beaucoup des rhums vieux que j’ai bus avec un dessert, qu’ils soient de mélasse ou pur jus de
canne, ont donné des résultats étonnants. Il y a toujours un mélange de saveur très plaisant. Et c’est
aussi une belle expérience de comparer les différentes saveurs et textures. Le rhum seul, le dessert
seul et les deux ensemble.
En digestif
Pour finir un repas, que ce soit seul ou avec un café par exemple, ce sont des rhums vieux que je
préfère. Mais il y en a qui aiment bien se faire un petit arrangé en digestif.
Vous avez le ventre plein et vous entrez dans un moment calme. L’idéal est de prendre un rhum un
peu plus complexe que vous allez savourer un petit moment pour accompagner la digestion.
On a bien l’image à ce moment-là du rhum Old Fashioned ou simplement on the rock, avec ou sans
glaçon selon votre convenance.
Pour moi, le digestif est un moment calme qui mérite un rhum de qualité.
Avec du chocolat
Beaucoup de choses s’accordent bien avec le chocolat, mais le rhum s’accorde particulièrement bien
avec le chocolat.
Pour le coup, tous les rhums s’accorderont avec le chocolat, de différentes manières, mais ils seront
tous intéressants à déguster avec du chocolat.
Je ne vous fais pas cette parenthèse pour vous aider à réduire le champ des possibles, mais bien
pour vous suggérer de faire cette expérience si vous ne l’avez pas déjà faite.
Avec un cigare
L’association rhum et cigare est délicate. Comme je ne fume pas moi-même le cigare, j’ai peu
d’expérience à vous transmettre pour le choix du rhum à associer avec un cigare.
Ce sera en tout cas un rhum vieux, qu’il soit de mélasse ou pur jus de canne.
Il faudra ensuite choisir votre rhum en fonction du cigare que vous voulez fumer. Il y a des cigares
légers et d’autres, plus épicés. La gamme aromatique des cigares est aussi large que dans les
spiritueux. L’idée est de ne pas prendre un rhum qui va passer au-dessus de votre cigare. Toujours
garder à l’esprit de faire un bon mariage comme avec un repas.
Si vous avez un cigare léger, prendre un rhum léger. Avec des cigares plus puissants et épicés, vous
pourrez prendre un rhum plus aromatique et complexe. Avec un cigare gras, il pourra être
intéressant de tester un rhum de type hispanique.
47
Mais par contre, évitez les rhums trop empyreumatiques. Rares sont les cigares qui pourraient
tenir la route face à ce genre de rhum.
Si par contre, vous avez choisi un rhum pur jus de canne. Vous avez encore un choix très large.
Le prix de la bouteille devra tout de même être limité. Il est inutile de prendre un rhum blanc de
grande qualité qui n’apportera que peu de différence avec un rhum un peu moins qualitatif en
dégustation pure, mais tout aussi intéressante en arrangé.
J’ai mentionné le fait de choisir un rhum blanc, car oui, je recommande de choisir un rhum blanc. J’ai
fait plusieurs recettes en testant le résultat avec un rhum vieux et cela n’a pas apporté quelque chose
de vraiment intéressant ou marquant. Si vous voulez apporter un côté boisé à votre recette, je vous
recommande l’utilisation de copeaux de bois. Vous pouvez lire mon article sur le sujet si cela vous
intéresse.
De manière générale, vous trouverez ce dont vous avez besoin à moins de 30 euros. Peut-être 35
euros si vous cherchez à avoir un rhum arrangé puissant et qu’il vous faut donc un rhum de base à
plus de 60 degrés. Et le rhum que je trouve avoir le meilleur rapport qualité-prix se trouve à 15 euros
les 75 cl.
Il y a une question sur le degré d’alcool que vous recherchez un peu plus loin dans le livre. Sachez
qu’en fonction de la recette, le degré d’alcool de votre rhum va baisser. En fonction des ingrédients
plus ou moins juteux et sucré et aussi de la quantité de sucre que vous allez ajouter. Le degré d’alcool
peut diminuer de 0 à 20 degrés.
Le choix du rhum va ensuite dépendre de la recette. Même si la plupart des rhums se mêleront bien
avec toutes les recettes. Certains rhums iront mieux avec certaines recettes.
Alors, quel type de recette avez-vous prévu pour votre rhum arrangé ?
Il sera intéressant de prendre un rhum avec un fort degré d’alcool si vous ne voulez pas qu’il
descende trop bas en puissance. Beaucoup de fruits sont juteux et vont diluer le rhum de base. Dans
ces cas-là, choisissez un rhum à 50 ou 55 degrés.
Si vous voulez que votre rhum soit des plus doux, choisissez un rhum à 40 degrés et ajoutez du sucre.
Votre préparation pourra parfois descendre à 20 ou 25 degrés.
Selon les fruits secs que vous allez utiliser, le rendu final sera plus ou moins liquoreux, et cela
même sans ajouter de sucre. Je recommande même de ne pas ajouter de sucre dans ces recettes.
Quand vous utilisez des fruits secs de qualités ou que vous les faites vous-même, sachez que vos
recettes peuvent être bien plus aromatiques que pour vos recettes aux fruits frais.
J’ai fait un test pour faire un sirop de fruits secs et sans ajouter de sucre le rendu était extrêmement
liquoreux, plus que ce à quoi je m’attendais. Si cela vous intéresse, vous pouvez aller lire ma recette
de rhum arrangé aux fruits secs.
40, 50, 55 ou encore 59 degrés, choisissez bien votre rhum en fonction de son degré d’alcool.
49
À savoir aussi que même si cela peut fonctionner avec des rhums de mélasse, il est bien plus
intéressant de faire un arrangé aux épices avec un rhum pur jus de canne. Et cela encore plus si vous
n’ajoutez pas de sucre parce que le côté alcooleux des rhums de mélasse ne sera pas gommé par le
sucre.
Ces conseils sont les mêmes pour les recettes à base de thé.
Quel est le plus important pour vous, retrouver le goût d’une recette de
cocktail ou sublimer un rhum en particulier.
Normalement, vous devriez avoir compris que selon votre réponse, les
rhums à choisir ne seront pas du tout les mêmes.
Quand il y a un déséquilibre entre les 3 s, cela peut fausser l’harmonie des saveurs du cocktail.
C’est pour cela que quand vous choisissez de réaliser une recette de cocktail, il vous faut choisir un
rhum qui ne soit pas trop puissant en arômes et en degrés d’alcool. À moins de bien connaître vos
produits et de savoir les doser à la perfection. Mais dans ce dernier cas, je pense que vous n’avez pas
besoin de mon livre pour choisir votre rhum.
La grande majorité des cocktails ont été élaborés à la base avec des rhums ayant une aromatique
faible. Ils apportent la puissance au cocktail, le sucre et l’acidité sont apportés par les autres
composantes du cocktail.
Il existe des cocktails venant de nos îles et qui sont faits à base de rhums agricoles, généralement
avec du blanc.
De nombreux cocktails peuvent être réalisés avec des rhums vieux pour apporter une note épicée et
sublimer une recette de cocktail.
Sublimer un rhum dans un cocktail
L’idée est là de prendre un rhum qui se retrouvera très bien dans un cocktail et donc de faire le pari
d’un déséquilibre assumé des 3 "S".
Personnellement, c’est ainsi que je produis le plus souvent mes cocktails. Pour mon cocktail préféré
qui est le Daïquiri, j’aime utiliser le Long Pond STC 🖤E Habitation Velier qui titre à 62,5 degrés. C’est
surtout un rhum d’une grande puissance aromatique, 674 grammes/hlap. En respectant les doses de
la recette, toute l’aromatique du rhum se sent parfaitement : elle est sublimée par le citron et le
sucre.
C’est une unité de mesure pour déterminer la quantité de matière non alcool dans un
alcool. Ce sont ces matières non alcool qui vont faire l’aromatique du rhum et plus il y en
a plus l’aromatique est puissante. La mesure se fait en gramme par hectolitre d’alcool
pur. Un rhum agricole est autour de 230g/hlap. Un rhum industriel est à moins de
50g/hlap. Vous pouvez donc imaginer maintenant la puissance aromatique du Long
Pond STC🖤E.
aujourd’hui, quand je déguste un daïquiri avec la recette originale, je le trouve bon. C’est un cocktail
que j’adore, mais je le trouve tout de même bien fade par rapport à ce que je me fais
habituellement.
Il n’y a alors qu’à déterminer ce lieu et ne regarder que les rhums qui y sont produits.
51
Il est même possible que vous soyez tellement sûr de la direction que vous voulez prendre que c’est
même une distillerie que vous recherchez en particulier dans cette région.
Il y a des collectionneurs qui passent un temps fou à chercher les bouteilles qui leur manquent dans
la gamme d’une distillerie. En parcourant les partages de collections sur les réseaux sociaux, j’ai été
surpris parfois par l’acharnement qu’ont certaines personnes pour pouvoir trouver la bouteille qui
leur manque. Cela fait de très belles photos où l’on peut voir tout ce qu’a pu proposer une distillerie.
Je pense notamment à Neisson qui a des fans inconditionnels et voir ces alignements de bouteilles au
zépol karé, cela fait rêver.
Ce n’est pas une notion que j’ai définie dans mon glossaire, alors je prends un peu le temps de vous
l’expliquer.
Un profil aromatique est une dominante aromatique dans le rhum. Il peut y en avoir des générales
comme de très spécifiques. Par exemple, vous pouvez chercher un rhum ayant pour profil
aromatique un caractère très boisé. Cela sera donc un rhum ayant été vieilli. L’âge n’est pas
nécessairement déterminant. Mais il devra avoir comme caractéristique de présenter au nez comme
en bouche une aromatique bien marquée sur le boisé.
L’aromatique est un sujet que je compte développer sur mon blog. Mais pour vous aider un peu pour
cette question voici les aromatiques générales que vous pouvez viser :
• Végétal ;
• Doux ;
• Marin ;
• Floral ;
• Minéral ;
• Fruité ;
• Épicé ;
• Boisé ;
• Fumé.
Quelle caractéristique dominante souhaitez-vous retrouver dans le rhum que vous cherchez ?
Il faut savoir que selon la méthode de confection d’un rhum, celui-ci va garder après distillation une
certaine quantité d’éléments non alcool, le TNA. C’est dans ces éléments que se retrouvent les
arômes et bien entendu, plus il y en a, plus la puissance aromatique est forte. La moyenne est autour
de 225g/hlap.
La puissance aromatique d’un rhum peut aller de neutre à ce que l’on appelle le high ester ou
grand arôme, extrême puissance aromatique. Un rhum est high ester quand il dépasse les 500g/
hlap et il existe des rhums à plus de 1200/hlap.
Si c’est la puissance qui vous intéresse, alors les rhums jamaïcains sont certainement ceux vers
lesquels vous devez vous diriger. Ce sont ces rhums qui vous offriront la plus grande puissance
aromatique.
Quand un rhum est neutre, il apporte très peu d’arôme, ce n’est presque que de l’alcool. C’est ce
genre de rhum qui est très utilisé dans la confection de cocktails.
Les rhums high ester sont habituellement utilisés pour confectionner des blends. Leur puissance
aromatique permet même avec un rapport de 5 % dans le mélange de donner à un rhum neutre une
très belle aromatique.
Mais depuis quelques années, les embouteilleurs et les distilleries se sont rendu compte qu’il y avait
un marché pour ces rhums en dégustation pure auprès des amateurs chevronnés.
Pour apprécier un rhum high ester, il faut déjà avoir un minimum d’expérience. Ce sont des rhums
qui décoiffent au début. Mais si vous avez le malheur d’apprécier, vous avez de bonnes chances d’en
tomber raide dingue.
Personnellement, il y a 3 rhums high ester dans mon set quotidien. Je suis un amoureux de ces
rhums-là.
Et entre les deux, il y a toute une palette de rhum. Les rhums agricoles sont généralement dans la
moyenne autour de 225g/HAP.
53
Les rhums hispaniques sont eux généralement entre neutres et la moyenne.
Dans une dégustation, quand on commence à avoir un peu d’expérience, on arrive à distinguer deux
ou trois arômes dominants. Ce sont les plus simples à comprendre. Avec plus d’expérience, vous
aurez la possibilité de déceler bien plus d’arômes dans un rhum et même parmi les plus fins et
fuguasse dans la dégustation. Certains rhums ont aussi la particularité d’évoluer avec l’aération. Les
arômes changent, certains laissent la place à d’autres.
Plus un rhum est complexe, plus il a une richesse aromatique qui va également enrichir la
dégustation et le plaisir que vous allez avoir à chercher ces arômes.
Beaucoup d’amateurs avertis sont à la recherche de ces rhums qui offrent un voyage extraordinaire à
chaque dégustation.
Quand vous êtes un jeune amateur, en dégustant des rhums simples comme les rhums fabriqués, il
est d’autant plus facile de déceler ces arômes, car ils sont artificiels. Cela pourra être un bon
apprentissage. Avec des rhums de type hispanique, il y aura quelque chose d’un peu plus travaillé et
plus intéressant à apprécier, même si la plupart du temps cela reste des rhums peu complexes.
Avec les rhums blancs agricoles, les rhums vieux agricoles et de traditions anglaises, on a de bonnes
chances d’avoir des rhums d’une belle complexité avec des arômes très intéressants à découvrir.
Avec les rhums extra vieux et hors d’âge ou même très très vieux, c’est une grande complexité que
vous allez découvrir. Un véritable voyage olfactif et gustatif.
Alors, quel niveau de complexité recherchez-vous pour votre rhum ? Selon certaines réponses que
vous avez déjà données, il y a de bonnes chances que vous ayez déjà une idée de la réponse à
donner. Inutile de prendre un rhum très complexe pour un cocktail. Mais si vous êtes un jeune
amateur qui cherche à se faire le palais, il peut y avoir un intérêt à prendre un rhum complexe.
Même si au départ, vous n’allez pas bien le comprendre, à force de le déguster, vous allez vous
familiariser avec lui et finir par y trouver des arômes qui y étaient cachés jusque-là.
Quel degré d’alcool ?
La question est simple, mais il faut se la poser.
Au fil des questions, je vous ai distillé des raisons de prendre un rhum plus ou moins puissant en
alcool. Que ce soit selon ce que vous voulez en faire ou votre expérience dans l’univers du rhum.
Les rhums peuvent aller de 40 degrés à plus de 86 degrés pour certains (86 degrés étant le rhum le
plus puissant que j’ai dégusté moi-même et cela décoiffe).
Il est possible de trouver des rhums à moins de 40 degrés, mais il est fort possible que ce ne soit pas
vraiment du rhum. Cela peut être de la Cachaça dont le degré d’alcool peut commencer à 35 degrés.
Cela peut aussi être un rhum épicé qui a eu une adjonction de sucre et de fait son degré a baissé. Et
bien entendu, tout ce qui est rhum arrangé qui tournent la plupart du temps en dessous de 30
degrés.
L’idée ici sera de déterminer dans quelle tranche vous allez chercher votre
rhum :
moins de 40 degrés ;
entre 40 et 46 degrés ;
entre 46 et 50 degrés ;
entre 50 et 60 degrés ;
entre 60 et 70 degrés ;
plus de 70 degrés.
Au-delà de 70 degrés, on trouve la plupart du temps des bruts de colonne. Il est difficile de faire un
rhum vieux qui garde plus de 70 degrés. Si vous trouvez un vieux à plus de 70 degrés, cela doit être
quelque chose.
Quel âge ?
Si vous recherchez un rhum vieux, il sera intéressant d’en déterminer l’âge.
55
Il existe déjà un classement des âges dans le rhum symbolisés par les sigles ESB,
VO, VSOP et XO. Ces mentions sont utilisées pour désigner des rhums
assemblés (mélange de plusieurs rhums ayant le même âge ou des
différents) :
Les ESB (pour Elevé Sous Bois) sont des rhums ou assemblages
de rhum ayant un vieillissement de moins de 2 ans ;
Les VSOP (pour Very Superior Old Pale) sont des assemblages
de rhum de plus de 4 ans ;
Les XO (pour eXtra Old) sont des assemblages de rhum de plus de 6 ans.
Bien entendu, ces règles ne sont pas interprétées de la même manière par toutes les distilleries.
Certaines vont la respecter à la lettre et proposer un rhum XO présentant un assemblage de rhum
ayant vieilli entre 6 et 8 ans. Une autre distillerie fera un XO avec un assemblage de rhums ayant
vieilli de 8 à 12 ans. Une même mention pour un rhum dont la qualité est certainement très
différente.
Vous pouvez aussi chercher un âge bien précis, ou encore une année bien précise. C’est souvent le
cas quand on veut trouver un rhum de l’année de naissance de l’un de nos enfants. Personnellement
je cherche un rhum de l’année 2013 😁. Bon comme je voudrais que ce soit un rhum de plus de 10
ans de vieillissement, c’est un rhum qui est encore en fût pour le moment. Comme quoi, on peut
même combiner les deux critères de recherche. Pour moi, il n’y a donc encore aucun rhum
correspondant à ma recherche pour le moment.
Une bouteille est faite pour être dans un bar à la vue des amis
que vous pouvez inviter chez vous.
Il n’y a pas de honte à vouloir un bel objet dans son bar. Il faut juste savoir que lorsqu’il y a un fort
marketing de fait sur la bouteille, il y a de grandes chances que le produit à l’intérieur ne soit pas
toujours le meilleur. Vous pouvez parfaitement l’aimer, mais par exemple, pour les Deadhead, ce
n’est pas du rhum, mais du rhum épicé.
Et pour certains rhums d’exception, vous aurez de magnifiques carafes pour les contenir, des joyaux
en soi. Le prix va généralement de pair avec ce genre de bouteille.
Si l’intérêt de la bouteille est fort pour vous, cela peut être un critère de recherche à prendre en
compte.
Vous pouvez aussi vous rendre compte que la bouteille que vous voulez est
hors de prix et qu’il vous faut rabaisser vos prétentions ou alors économiser pour pouvoir vous la
procurer.
Le prix est donc une question que l’on doit appliquer en fin de questionnement.
Vous pouvez avoir un budget réduit à moins de 30 euros. Je sais que nombre des personnes avec
lesquelles je discute ne peuvent que très rarement mettre plus de 30 euros. Cela limite donc
nécessairement leurs possibilités.
Mais dites-vous que même à moins de 30 euros, vous pouvez parfaitement trouver de bons rhums,
même des vieux agricoles. Il y en a peu, mais il y a de quoi se faire plaisir.
Vous pouvez avoir un budget un peu plus important allant jusqu’à 50 euros. Il sera un peu plus
simple de trouver des choses très intéressantes, même si votre choix restera toujours limité. Il vous
faudra certainement économiser pour pouvoir vous offrir une bouteille d’une qualité supérieure à ce
que vous pouvez vous offrir habituellement.
57
Avec un peu plus de chance, vous pouvez avoir un budget de 100 euros. C’est le budget auquel je me
limite personnellement dans le choix des rhums que j’achète. J’estime que le niveau de qualité d’un
rhum au-delà de 100 euros ne vaut pas le prix que l’on doit y mettre. Cela reste mon opinion. Et ce
n’est pas pour autant que je ne goûte pas à ces rhums. Mais je ne prendrai qu’un sample, juste pour
le plaisir d’en faire l’expérience. Je déguste une grande partie de mes rhums avec des samples.
Vous avez peut-être une limite un peu plus haute que la mienne. Vous vous limitez peut-être à 200
euros, car vous en avez les moyens.
Vous pouvez aussi avoir les moyens ou avoir la chance de pouvoir mettre plus de 200 euros dans une
bouteille. Vous avez alors accès à des rhums d’exception, des rhums rares, des éditions limitées, de
distilleries prestigieuses ou qui n’existent plus. Le prix n’est pas un problème pour vous et tant mieux
pour vous.
Rien ne remplacera le fait de goûter
Je vous aide avec ce livre à trouver la bouteille que vous voulez sur le moment. Mais toutes ces
questions ne remplaceront pas le goût. Il se peut parfaitement que même en ayant bien sélectionné
la bouteille et en répondant à toutes ces questions, le rhum qui semble le mieux y répondre ne vous
plaise pas.
C’est pour cela qu’il est indispensable que vous goûtiez les rhums que vous désirez acheter. À
moins bien entendu que vous ayez une bonne expérience et que vous fassiez confiance à la
distillerie.
Pour goûter un rhum, vous pouvez aller chez un caviste. Les bons cavistes ont toujours quelques
rhums à faire goûter. Et même s’ils n’ont pas le rhum en question à la dégustation, ils peuvent vous
faire déguster quelque chose d’approchant, ne serait-ce qu’un rhum de la même distillerie pour en
retrouver les marqueurs principaux et voir si vous aimez.
L’achat d’une bouteille de rhum est un investissement. Ce n’est pas comme pour une bouteille de vin
que vous allez acheter à 5 euros. Pour un rhum, il va vous falloir dépenser 30 euros au minimum pour
quelque chose de correct. Et cela peut très vite monter, 50, 100, voire 200 euros. Il est donc
intéressant de savoir si ces 30 euros ne vont pas par malheur se retrouver au fond de votre bar
pour ne jamais être bus.
Mais dites-vous également qu’une bouteille de rhum à déguster va durer bien plus longtemps qu’une
bouteille de vin. Même si vous achetez votre bouteille de rhum à 100 euros, dites-vous que vous
passerez plusieurs soirées à la déguster. Alors qu’une bouteille de vin à 10 ou 15 euros ne fera
qu’une soirée. C’est un rapport de prix qu’il faut relativiser.
Vous pouvez en savoir plus dans mon article sur les samples, je vous y explique tout.
Je vous invite également à aller voir le site de Rhum Attitude qui propose une très large sélection de
rhums au format sample. Ce n’est pas un partenariat, je vous le recommande parce que c’est
vraiment très intéressant comme choix. 80 % des samples que j’ai viennent de chez Rhum Attitude.
Et j’en ai pas mal.
59
Une application pour vous aider
J’ai écrit ce livre pour accompagner un questionnaire que j’ai développé et mis à disposition sur mon
blog.
https://rhum-et-whisky.fr/choisir-un-rhum-le-questionnaire/
Ce que je voulais, c’est offrir une possibilité aux jeunes amateurs de trouver facilement une bouteille
en fonction de leur goût et de leur envie.
Etc.
Pour être honnête, il est difficile pour moi de connaître la bonne réponse avec ces simples questions.
J’ai au fil du temps appris à poser des questions pour apprendre à connaître ce que les gens aiment.
Me faire une meilleure idée de leurs goûts. Et ainsi leur faire une proposition de rhum pouvant être
en accord avec leur recherche.
Mais c’est à chaque fois un travail que je dois refaire. C’est du temps que je passe à poser mes
questions, à essayer de comprendre les goûts de la personne, pour lui faire une proposition. Et ce
temps, je ne l’ai pas toujours, même si je m’oblige à répondre à toutes les demandes.
Alors, comme je viens du monde du développement, j’ai eu envie de développer un outil qui pourrait
faire le travail à ma place.
J’ai réfléchi à la forme des questions, l’ordre que je devais leur donner et le questionnaire a
commencé à prendre forme.
Ensuite, j’ai établi une base de données de 1000 rhums répondant à chacune des questions. Ce fut un
gros travail, bien plus fatigant que d’écrire ce livre 😅.
Mais après avoir développé le questionnaire, je me suis dit que tout le monde ne pourrait pas y
répondre si simplement que moi. J’ai une certaine expérience que ceux qui me posent des questions
n’ont pas toujours. Le vocabulaire est important. Le pourquoi des questions l’est aussi. Ainsi, je me
suis dit qu’un livre expliquant chaque question serait un plus indispensable. Et voilà comment est né
ce livre.
Deux livres pour aller plus loin
J’offre ce livre en bonus sur mon blog. C’est le livre dont je fais la promotion sur mes réseaux. Mais ce
n’est pas le premier livre que j’ai écrit.
Deux livres qui sont en libre téléchargement sur mon blog. Quand vous faites la demande pour
recevoir ce livre, vous avez aussi la possibilité de recevoir les deux premiers livres. C’est toujours
gratuit.
Si vous avez reçu ce livre autrement qu’en le téléchargeant sur mon blog, voici les deux autres livres
que je propose sur mon blog. Si cela vous intéresse, vous pouvez aller sur mon blog (https://rhum-et-
whisky.fr) pour demander à les recevoir.
Si vous voulez en savoir plus, j’ai fait un article dédié sur mon blog qui était ma première réponse à la
question de comment choisir son rhum ?
61
16 conseils et 16 astuces pour confectionner vos rhums
arrangés
Ce deuxième livre est comme vous l’aurez compris dédié à la
confection de rhum arrangé.
J’avais remarqué que l’on me posait souvent des questions sur les
techniques de macération, le temps, sur le fait de filtrer ou non le
rhum. Un tas de questions de ce genre.
J’ai alors décidé de faire un livre sur les techniques et astuces pour ne pas rater un rhum arrangé.
Et il y a quelques recettes de rhum arrangé en prime dedans que j’utilise pour illustrer mes conseils.
Si cela vous intéresse d’en savoir plus, vous pouvez aller consulter mon article dédié à ce livre sur
mon blog, comment faire un rhum arrangé ?
Ce que vous avez appris
Pensez-vous maintenant avoir les clés pour pouvoir choisir au mieux votre rhum ?
J’espère vous avoir donné les clés permettant de faire une recherche précise de ce que vous voulez à
un moment précis. Les goûts dans le rhum sont changeants et il est possible que le rhum que vous
cherchez un jour ne soit pas le même le lendemain.
Ce livre est à lire et relire pour vous guider dans le choix que vous voulez faire à un instant T.
Je vous rappelle ces questions rapidement si vous souhaitez les parcourir rapidement :
63
Vous avez maintenant toutes les questions à vous poser pour trouver votre prochaine bouteille.
Réfléchissez-y maintenant. Quel rhum voulez-vous ? Quelle expérience voulez-vous vivre ? Un
univers s’ouvre à vous et vous avez maintenant une carte de l’espace pour pouvoir vous diriger dans
son immensité.
Allez donc choisir votre rhum et dites-moi si je vous y ai aidé avec ce livre. Une petite photo du rhum
que vous avez choisi, une petite note d’appréciation du rhum. J’adorerai avoir vos retours.
Je veux pouvoir vous apporter l’aide dont vous avez besoin. Si vous avez une remarque sur mon
travail ou une question que vous pensez être essentielle à ajouter dans ce livre. Je vous invite à me le
dire. Cela me permettra de l’améliorer.
Je vous souhaite de prendre bien du plaisir avec le prochain rhum que vous allez acheter et dont je
suis sûr sera le bon.
Et surtout, n’oubliez pas, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Régis
Table des matières
À lire – Très important............................................................................................................................3
Licence...............................................................................................................................................3
Mon blog...........................................................................................................................................3
Crédits...............................................................................................................................................3
Remerciements......................................................................................................................................4
Seb.....................................................................................................................................................4
Fred...................................................................................................................................................4
Julien.................................................................................................................................................5
Michel................................................................................................................................................5
Jacques..............................................................................................................................................5
Pauline...............................................................................................................................................6
Arthur................................................................................................................................................6
Richard..............................................................................................................................................6
Loïc....................................................................................................................................................6
Delfine...............................................................................................................................................7
Rémi..................................................................................................................................................7
Le glossaire........................................................................................................................................8
Qui suis-je ?..........................................................................................................................................10
Pourquoi ce livre ?...........................................................................................................................11
Un minimum d’histoire.........................................................................................................................14
Par où commencer ?.............................................................................................................................15
65
La méthode en 20 questions !..............................................................................................................16
Le jeune amateur.......................................................................................................................21
L’amateur averti.........................................................................................................................22
L’expert......................................................................................................................................22
Pour déguster.............................................................................................................................23
Pour boire...................................................................................................................................24
La Cachaça..................................................................................................................................36
Pour de la dégustation...............................................................................................................39
Pour la cuisine............................................................................................................................39
En apéritif...................................................................................................................................41
En entrée....................................................................................................................................41
Durant le repas...........................................................................................................................41
Avec le fromage..........................................................................................................................41
En dessert...................................................................................................................................42
67
En digestif...................................................................................................................................42
Avec du chocolat........................................................................................................................42
Avec un cigare............................................................................................................................43
Quel âge ?........................................................................................................................................50
Régis Lapeze
87