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S6V9
–
Les
indicateurs
de
performance
intégrant
la
responsabilité
sociétale
des
entreprises
Alain
Vas
Bonjour
à
toutes
et
bonjour
à
tous
!
Bienvenue
dans
cette
vidéo
portant
sur
la
responsabilité
sociétale
des
entreprises,
et
plus
particulièrement
sur
son
lien
à
la
performance.
Alors,
nous
avons
le
plaisir
d’accueillir
aujourd’hui
Marie
d’Huart,
ainsi
que
Serge
de
Backer
de
la
société
CAP
Conseil.
Alors
Marie,
est-‐ce
que
tu
pourrais
nous
dire
quelques
mots
sur
la
société
CAP
Conseil.
?
Marie
d’Huart
CAP
Conseil
est
une
société
belge
qui
a
été
fondée
il
y
a
12
ans,
et
qui
avait
pour
objet
principal
de
traduire
le
développement
durable
dans
la
stratégie
concrète
des
entreprises
et
des
organisations.
Et
donc,
c’est
ce
qu’on
a
développé
comme
étant
la
responsabilité
sociétale
de
l’entreprise,
et
qui
de
plus
en
plus
se
traduit
en
actions
très
concrètes
et
en
nouveaux
types
de
d’indicateurs.
Alain
Vas
Alors,
c’est
vrai
que
la
responsabilité
sociétale
des
entreprises
est
de
plus
en
plus
au
cœur
de
l’organisation.
Alors,
Serge,
est-‐ce
que
tu
peux
nous
dire
un
mot
sur
l’intérêt
de
développer
ce
type
de
perspective
?
Serge
de
Backer
Bien
entendu,
l’intérêt,
il
est
très
marqué.
Au
départ,
je
dirai,
l’entreprise
qui
produit
un
certain
nombre
de
produits
ou
de
services
a
pour
vocation
également
de
réaliser
une
certaine
profitabilité,
une
performance
financière.
Et,
de
plus
en
plus,
l’entreprise,
elle
est
questionnée,
ou
elle
est
mise
dans
un
environnement.
On
lui
demande
de
rendre
compte
sur
sa
valeur
ajoutée
pour
la
société
et
pas
exclusivement
pour
l’actionnaire
ou
le
financier.
Et
dans
le
compte
rendu
de
sa
performance
extra-‐financière,
elle
doit
repenser
et
sa
stratégie,
et
les
actions
qu’elle
met
en
œuvre
pour
améliorer
ses
produits
et
services,
et
également
sa
performance.
Par
rapport
à
ça,
bien
entendu,
il
y
a
une
approche
qui
est
différenciée
par
type
de
secteur.
Je
dirai
qu’une
banque
n’a
pas
les
mêmes
démarches
qu’un
charcutier,
ou
qu’une
fabricant
de
voitures,
ou
qu’un
fabricant
de
textiles.
Chacun
a
une
approche
qui
lui
est
particulière.
Et
donc,
il
y
a
des
points
d’attention,
et
des
enjeux
particuliers
par
secteur
d’activité.
Alain
Vas
C’est
assez
intéressant,
parce
qu’on
pourrait
alors
voir
de
manière
très
concrète,
quelle
implication
cette
responsabilité
sociétale
des
entreprises
peut
avoir
dans
différents
secteurs.
Alors,
je
vais
prendre
un
exemple.
Par
exemple,
ce
Smartphone.
Marie,
dans
cette
industrie
du
Smartphone,
en
quoi
la
responsabilité
sociétale
des
entreprises
peut
changer
quelque
chose
?
Marie
d’Huart
Vous
avez
tous
un
téléphone.
Vous
vous
dites,
on
sait
qu’il
y
a
des
enjeux
derrières,
comme
l’obsolescence
programmée
par
exemple,
ou
comme
des
problèmes
de
respect
des
conventions
de
travail
dans
les
chaînes,
l’approvisionnement.
Les
métaux
précieux
qui
se
trouvent
là-‐dedans.
La
recyclabilité,
les
batteries.
Donc,
tout
cela
sont
des
enjeux
qui
collent
à
cet
objet
et
qui
vont,
pour
essayer
d’en
optimiser
l’impact,
essayer
de
forcer
la
créativité
des
entreprises.
Donc,
il
y
a
certaines
entreprises
qui
sont
en
train
de
se
profiler
maintenant
sur
des
téléphones
où
on
a
une
traçabilité
parfaite
des
métaux,
où
on
peut
avoir
un
taux
de
recyclabilité
très
élevé,
où
on
va
avoir
une
radiation
pour
votre
cerveau
qui
est
bien
inférieure,
où
on
s’engage
à
vous
le
reprendre
à
moindre
frais
ou
à
vous
donner
des
pièces
détachées.
Donc,
ce
sont
des
actions
très
concrètes
que
l’on
ne
voit
absolument
pas
partout,
mais
certaines
entreprises
pionnières
sont
en
train
de
développer
cela.
Et
donc,
elles
vont
mesurer
et
rendre
compte
avec
des
indicateurs
alternatifs.
On
va
avoir
des
indicateurs
de
durée
de
vie,
on
va
avoir
des
indicateurs
des
taux
de
recyclabilité,
on
va
avoir
des
indicateurs
de
traçabilité
des
types
des
métaux.
Donc,
ça,
ce
sont
des
éléments
que
l’on
ne
mesurait
pas
avant.
Il
y
a
une
attente
de
la
société
pour
les
savoir,
et
donc
l’entreprise
va
communiquer
sur
ces
nouvelles
dimensions.
Alain
Vas
C’est
ça.
Donc,
des
Smartphones
qui
sont
«
fair
phone
»
en
fait.
Alors,
prenons
un
autre
exemple,
une
autre
industrie.
Par
exemple,
la
confection.
On
sait
qu’on
en
a
souvent
parlé.
Alors,
justement,
dans
la
confection,
en
quoi
la
responsabilité
sociétale
peut
avoir
des
incidences
?
Serge
de
Backer
Je
crois
que
ça
n’a
échappé
à
personne
que
l’industrie
du
textile
est
mise
à
mal
puisque
les
chaînes
de
production,
on
est
vite
dans
des
zones
franches
ou
dans
des
zones
insécurisées
sur
les
lieux
de
production
ou
de
confection
du
textile.
Et
donc,
on
a
eu
quelques
drames
qui
ont
rappelé
à
tout
le
monde
que
derrière
un
t-‐shirt,
une
chemise
ou
une
cravate,
il
y
avait
des
conditions
de
travail,
il
y
avait
également
des
matériaux,
il
y
avait
l’utilisation
pour
les
teintures
de
certains
produits
chimiques.
Et
donc,
toutes
ces
dimensions
sont
intégrées
aujourd’hui
dans
le
calcul
de
la
performance
de
ces
matériaux
là.
Et
les
entreprises
qui
sont
soit
à
la
fabrication
aux
matières
premières,
à
la
confection
(là,
où
il
y
a
beaucoup
de
main
d’œuvre)
et
même
à
la
distribution
associée
à
leur
marque,
sont
très
questionnées
sur
leur
performance
sociétale.
Et
donc,
aujourd’hui,
quand
on
achète
un
t-‐shirt,
une
cravate
ou
une
chemise,
le
consommateur
se
demande
toujours,
au-‐delà
du
prix
(bien
sûr,
le
prix
est
un
argument
de
poids
pour
les
acheteurs),
mais
au-‐delà
du
prix,
a
quand
même
une
certaine
prise
de
conscience
sur
«
est-‐ce
que
le
t-‐shirt
ou
la
chemise
que
je
vais
acheter
a
été
fabriqué
dans
des
conditions
correctes,
est-‐ce
que
les
matériaux
qui
ont
été
utilisés
sont
des
matériaux
qui
n’ont
pas
été
fabriqués
ou
teintés
dans
des
ateliers
avec
certaines
émanations
toxiques
?
»
Et
donc
voilà.
Au
niveau
même
de
la
mesure
performance,
aujourd’hui,
on
examine
la
traçabilité,
on
examine
les
conditions
de
travail,
on
examine
le
taux
de
pollution,
le
taux
de
recyclabilité
également
de
ces
matériaux,
de
ces
vêtements.
Ça
entre
en
ligne
de
compte.
Il
y
a
beaucoup
d’innovations
technologiques,
même
dans
ce
secteur
là.
Alain
Vas
On
voit
que
ce
sont
des
indicateurs
qui
vont
être
beaucoup
plus
larges
qu’uniquement
financiers
pour
prendre
en
compte
ces
différents
enjeux.
Je
voudrais
prendre
un
troisième
exemple,
ce
sont
les
fruits
exotiques.
Alors,
prenons
par
exemple
ce
fruit
exotique.
Alors
Marie,
justement,
en
quoi
la
responsabilité
sociétale
des
entreprises
a
une
implication
dans
ce
type
de
secteur
?
Marie
d’Huart
Vous
avez
un
fruit
exotique.
Vous
vous
dites
qu’il
a
parcouru
la
moitié
du
monde.
Cependant,
on
ne
les
trouve
pas
chez
nous.
C’est
important
pour
nous
de
manger
des
vitamines
toute
l’année.
Et
donc,
on
va
se
poser
la
question
de
savoir
à
quel
point
c’est
encore
légitime
d’aller
manger
des
fruits
tropicaux.
Si
vous
êtes
un
importateur,
vous
vous
dites
qu’au-‐delà
du
volet
santé,
qui
est
très
important
(le
nombre
de
résidus,
de
pesticides),
il
va
falloir
également
sécuriser
ou
rassurer
le
consommateur
sur
le
fait
que
ce
fruit
et
légume,
il
peut
l’acheter
en
pleine
confiance
parce
que,
par
exemple,
il
a
été
acheminé
par
bateau
plutôt
que
par
avion.
Ou
bien,
on
en
a
diminué
l’empreinte
«
eau
».
Il
a
été
cultivé
dans
des
conditions
qui
respectent
les
conditions
environnementales
des
pays
locales
qui
n’ont
pas
épuisé,
par
exemple,
les
nappes
phréatiques.
Mais
surtout,
que
les
gens
qui
ont
contribué
à
le
faire
pousser,
ont
été
rétribués
correctement.
Cela
fait
mal
au
cœur
de
se
dire
«
oui,
je
voudrais
un
citron
ou
un
fruit
exotique
à
un
prix
défiant
toute
concurrence
si
vous
savez
qu’à
l’autre
bout,
le
petit
producteur
a
été
sous-‐payé
pour
vous
le
produire
».
Donc,
ça,
ce
sont
des
enjeux
qui
sont
maintenant
connus,
et
qui
collent
à
ce
type
de
produit.
Et
donc,
on
va
avoir
des
indicateurs
sur
l’empreinte
carbone
du
citron,
sur
son
empreinte
en
eau,
sur
le
prix
décent
qui
a
été
payé
au
producteur.
Ceux-‐ci
sont
parfois
exprimés
par
des
labels.
Donc,
il
va
y
avoir
des
entreprises
qui
cherchent
des
certifications,
et
d’autres
qui
vont
avoir
leurs
propres
mesures,
lancer
leurs
propres
audits.
Alain
Vas
Alors,
revenons
ensuite
à
un
dernier
secteur,
parce
qu’on
a
pas
abordé.
C’est
le
secteur
des
services.
Est-‐ce
que
là
aussi,
par
exemple
le
service
bancaire,
est-‐ce
que
là
aussi
il
est
possible
de
faire
des
avancées
en
prenant
en
compte
ces
responsabilités
sociétales
des
entreprises
?
Serge
de
Backer
Oui,
bien
sûr,
à
ne
pas
oublier
le
secteur
des
services,
parce
que
c’est
un
secteur
florissant,
surtout
dans
notre
société.
Et
donc,
là
aussi,
il
y
a
une
responsabilité
à
prendre,
là
aussi
il
y
a
un
questionnement
à
avoir
de
la
part
des
entreprises.
Donc,
une
banque
par
exemple,
peut
se
positionner
et
améliorer
sa
stratégie
et
sa
performance
sur
le
volet
de
la
responsabilité
sociétale.
Le
monde
bancaire
évolue
très
vite,
mais
il
y
a
une
grande
valeur
ajoutée
au
monde
bancaire,
c’est-‐à-‐dire
que
tout
le
monde
est
content
d’avoir
des
facilités
de
paiements,
des
facilités
de
transactions
aujourd’hui
pou
la
vie
quotidien.
Mais
je
crois
qu’aujourd’hui,
les
consommateurs
et
les
personnes
qui
choisissent
une
banque,
regardent
aussi
la
banque
en
fonction
de
son
éthique,
de
sa
gouvernance.
On
a
vu
dernièrement,
avec
les
crises
financières
qu’il
y
a
eu,
qu’une
banque
n’est
pas
une
autre,
et
que
certaines
banques
ont
certaines
pratiques
qui
ne
sont
pas
toujours
recommandables.
Et
donc,
là,
il
y
a
aussi
une
amélioration
de
la
performance.
Et
je
crois
qu’aujourd’hui,
le
secteur
bancaire
est
largement
questionné.
Il
est
en
plus
très
intégré
dans
le
fonctionnement
de
la
société.
Il
est
quasi
systémique.
Quand
une
banque
va
mal,
on
dirait
que
c’est
l’économie
qui
va
mal
également
.Et
donc,
aujourd’hui,
on
est
en
train
de
mettre
en
œuvre
de
nouveaux
outils
de
performance.
Et
donc,
on
pourrait
choisit
sa
banque,
et
une
banque
va
communiquer
aujourd’hui
sur
la
manière
dont
elle
met
des
systèmes
anticorruptions,
anti-‐blanchiments.
Elle
va
communiquer
sur
le
pourcentage
de
fonds
éthiques
qu’elle
met
à
la
disposition
de
ses
clients.
Elle
va
communiquer
sur
ses
métiers
de
base
qui
sont
«
comment
elle
facilite
le
crédit
pour
les
petites
entreprises
et
l’économie
».
Elle
pourrait
aussi
communiquer
sur
le
nombre
de
paradis
fiscaux
dans
lequel
elle
a
des
sièges.
On
le
voit
aujourd’hui,
il
y
a
des
benchmarks
et
des
comparaisons
qui
montrent
quelle
banque
a
combien
de
sièges
dans
les
paradis
fiscaux.
Et
aujourd’hui,
de
plus
en
plus,
ces
banques
sont
questionnées
sur
ces
pratiques,
ou
leurs
pratiques
de
fiscalité,
ou
de
sécurité
de
réserve
d’argent
en
cas
de
problèmes
ou
de
troubles
sur
les
marchés
financiers.
Alain
Vas
Alors,
je
trouve
qu’on
a
vu
à
travers
ces
exemples
très
concrets
l’implication
de
cet
élargissement
de
la
finalité
de
l’entreprise.
J’ai
peut-‐être
une
dernière
question
en
guise
de
conclusion
pour
Marie.
C’est,
finalement,
ces
grands
enjeux,
est-‐ce
que
vous
pensez
qu’ils
sont
là
pour
durer,
ou
bien
n’est-‐ce
qu’une
mode
?
Alors,
d’après
ce
que
j’ai
pu
sentir
dans
votre
passion
pour
le
sujet,
je
pense
que
c’est
pour
durer,
mais
j’aimerais
avoir
votre
avis.
Marie
d’Huart
Oui,
bien
sûr
que
c’est
pour
durer.
Puis,
en
plus,
on
voit
vraiment
l’émergence
d’entrepreneurs
qui
pensent
déjà
plus
loin.
Donc,
on
va
avoir
de
nouveaux
models
business
qui
émergent,
comme
par
exemple
ceux
qui
sont
basés
sur
l’économie
de
la
fonctionnalité.
On
va
réfléchir
à
la
fonction
que
doit
occuper
un
produit
ou
un
service
et,
de
là,
par
exemple,
penser
à
la
dématérialisation.
Par
exemple,
au
lieu
de
vous
vendre
un
tapis,
on
va
vous
vendre
un
revêtement
de
sol,
et
on
s’engage
à
long
terme
à
ne
plus
avoir
un
tapis
comme
objet,
mais
à
venir
vous
assurer
un
service
de
recouvrement
de
sol
de
qualité.
Donc,
il
y
a
de
la
dématérialisation.
Il
y
a
également
de
plus
en
plus
d’économie
circulaire.
Des
entreprises
s’arrangent
l’une
avec
l’autre
pour
pouvoir
récupérer
la
matière
secondaire
des
unes
pour
faire
de
la
matière
première
des
autres.
Finalement,
on
voit
aussi
beaucoup
l’émergence
d’entrepreneurs
sociaux,
ou
le
social
entrepreneurship
qui
sont
des
modèles
qui
sont
conçus,
à
la
base,
pour
répondre
à
un
besoin
de
base.
Et
donc,
on
est
dans
une
logique
où
l’entreprise
est
créée
en
fonction
du
besoin
de
la
société,
et
non
pas
seulement
pour
vendre
un
produit
ou
un
service.
Alain
Vas
En
guise
de
conclusion,
ça
nous
permet
de
vraiment
avoir
pris
en
compte
le
fait
que
la
performance
de
l’entreprise
aujourd’hui
est
définitivement
plus
que
sa
finalité
financière.
Et
je
pense
que
Serge
et
Marie
ont
pu
nous
convaincre
à
travers
les
différents
exemples.
Merci
en
tout
cas
d’avoir
participé
à
cette
vidéo
!