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© Techniques de l’Ingénieur, traité Environnement G 2 070 − 1
TRAITEMENTS CHIMIQUES ET PHYSICO-CHIMIQUES DES DÉCHETS ______________________________________________________________________________
1. Considérations préalables eaux usées. S’agissant des déchets industriels, la différence princi-
pale tient à la nature du gisement (le plus souvent des « lots » de
déchets et non pas des effluents), à sa variabilité de composition et
à de plus fortes concentrations en éléments « dangereux » dans les
1.1 Objectifs déchets.
Il faut enfin noter que, dans cet article, nous n’aborderons pas :
■ Dans le cas d’une stratégie d’élimination, on cherchera à — la conception et le fonctionnement des centres collectifs de
transformer un déchet de composition complexe en deux flux traitement des déchets industriels qui font l’objet d’une présenta-
séparés : tion séparée ;
— un effluent dépollué qui peut être rejeté dans l’environnement ; — les techniques de stabilisation-solidification des déchets. Ces
— une fraction minérale de préférence, très peu soluble, qui techniques, issues pour l’essentiel du savoir-faire acquis en
peut être acceptée en centre d’enfouissement technique. matière de déchets nucléaires, connaissent un fort développement
Exemple : pour un déchet aqueux, on peut oxyder la fraction et ne se limitent pas au seul aspect chimique et physico-chimique,
organique, séparer la fraction minérale sous forme solide concentrée puisqu’elles englobent les traitements thermiques (vitrification) ou
et stabiliser cette fraction avec un liant hydraulique avant de l’entre- l’enrobage (matières plastiques et bitumes). Elles feront, elles
poser dans un centre d’enfouissement technique de classe I. Tous ces aussi, l’objet d’une présentation spécifique.
traitements font appel à des réactions chimiques d’oxydation, de Notons enfin que, si les principes chimiques ou physico-
réduction, de précipitation, de neutralisation et de stabilisation chimiques mis en œuvre couvrent très largement le champ des
chimique. connaissances actuelles dans ces disciplines, les procédés indus-
triels sont en constante évolution. Ces évolutions concernent princi-
■ Dans le cas d’une stratégie de valorisation, différents objectifs palement les matériaux comme les membranes, les résines ou les
peuvent être visés. On peut obtenir un produit ayant les mêmes réactifs ainsi que les assemblages de procédés à l’intérieur d’une
caractéristiques que le produit neuf (régénération) ou bien encore chaîne de traitement.
extraire une ou plusieurs matières premières minérales ou
organiques ou aboutir à des matériaux plus complexes mais valori-
sables. La diversité des techniques chimiques envisageables va de Ce constat nous a incité à privilégier l’exposé des principes au
pair avec l’extrême diversité des déchets concernés. Contrairement détriment, parfois, de la description exhaustive des procédés
aux procédés d’élimination, dont le champ d’application est large et existants.
la mise en œuvre peu contraignante, les opérations de valorisation
sont beaucoup plus sensibles aux variations de composition des
déchets et doivent être adaptées au cas par cas.
1.3 Choix et mise en œuvre
1.2 Gisement des déchets concernés d’un procédé de traitement
Les traitements chimiques et physico-chimiques concernent une Le choix d’un procédé de traitement chimique ou physico-
grande variété de déchets, pour l’essentiel issus du secteur chimique répond à une démarche rationnelle dont les principales
industriel. Ces déchets sont le plus souvent liquides, boueux ou étapes sont décrites dans la figure 1.
pâteux : bains de traitement de surface, solvants « usés », effluents Les traitements physico-chimiques trouvent leur application aussi
de procédés de l’industrie de synthèse, boues de traitement bien au sein de l’entreprise productrice du déchet que dans des cen-
physico-chimique des effluents industriels, fluides de coupe, etc. tres collectifs. Dans le cas de l’élimination en centre collectif, des
Différents déchets solides sont également concernés comme les chaînes polyvalentes sont prévues pour pouvoir s’adapter à des
résines échangeuses d’ions, les charbons actifs, les piles et accumu- déchets de nature et de composition variées. Les désignations des
lateurs, les sous-produits de l’épuration des fumées d’incinération, filières correspondantes sont données dans le tableau 1. Les cen-
etc. tres de traitement proposent également des filières de valorisation
La mise en œuvre de ces traitements relève de stratégies très concernant des déchets plus spécifiques telles que :
diverses. Elle peut être intégrée à une unité de production au sein — régénération de résines échangeuses d’ions ;
même de l’établissement industriel. Elle peut également constituer — régénération d’huiles usagées claires ;
des centres collectifs de traitement, qui reçoivent les déchets
— régénération d’huiles usagées noires ;
d’origine diverse et au sein desquels une panoplie d’opérations
complémentaires assure la valorisation ou l’élimination de tout ou — régénération de solvants usagés ;
partie de ces déchets. — récupération de métal dissous pour valorisation ;
On peut observer que les procédés existants sont souvent très — valorisation des métaux par voie pyrométallurgique ;
proches, voire identiques, à ceux qui sont généralement décrits — traitement des emballages pollués ;
dans les filières de traitements physico-chimique et chimique des — traitement spécifique des déchets mercuriels.
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Valorisation
Objectifs envisageables
Élimination Réglementation
(arrêté d'exploitation)
08 Solidification • lorsque l’on réduit les ions hypochlorite ClO– en ions chlo-
rure Cl– :
09 Séparation de phase des émulsions ClO – + SO2 + H2O → H2SO4 + Cl –
• lorsque l’on réduit un excès d’oxydant :
12 Traitement spécial des solutions aqueuses organiques
H2O2 + 2 Fe2+ + 2 H + → 2 Fe3+ + 2 H2O
(1) Les numéros de code sont ceux adoptés par les agences de l’Eau pour
les aides aux traitements des déchets industriels ; figurent dans ce — soit en une forme dont l’extraction et la stabilisation sont
tableau uniquement les filières physico-chimiques. facilitées, comme lorsque l’on réduit le chrome hexavalent en
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chrome trivalent, qui précipite ensuite facilement sous forme 2.1.2.1 Dérivés oxygénés
d’hydroxyde, par exemple :
■ Air et oxygène gazeux (O2)
2– – + 3+ 2–
Cr 2 O 7 + 3 HSO 3 + 5 H → 2 Cr + 3 SO 4 + 4 H 2 O L’air est l’oxydant le plus simple. Il agit par simple dissolution
dans la solution à traiter. Cette technique est efficace pour réagir
avec les réducteurs forts comme les eaux chargées en ferII par
2.1.1 Principe exemple. Elle a également l’avantage de chasser les gaz dissous en
excès tels que H2S ou CO2 .
Les réactions chimiques d’oxydoréduction sont des réactions
Dans le cas où la demande en oxygène serait plus importante, il
d’échange d’électrons. Comme toutes les réactions chimiques, les
convient de remplacer l’air par de l’oxygène gazeux, technique bien
réactions d’oxydoréduction sont équilibrées. Une constante d’équi-
plus onéreuse.
libre élevée conduit à une réaction quasi quantitative.
■ Ozone (O3)
Réduction oxydant 1 + n 1 e – £ réducteur 1 L’ozone est un oxydant très puissant qui peut réagir sur les réduc-
Oxydation réducteur 2 £ oxydant 2 + n 2 e – teurs selon deux mécanismes différents :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- — par réaction directe : ce type d’oxydation est très sélectif.
Oxydoréduction n2 oxydant 1 £ n 1 réducteur 1 C’est le cas, par exemple, de l’oxydation par cycloaddition des
+ n 1 réducteur 2 + n 2 oxydant 2 alcènes suivie d’une destruction de l’hétérocycle produit en
composés carbonylés ;
R1R2C -CR3R4 + O3 + H2O → R1R2C - O + R3R4C-O + H2O2
Le potentiel d’oxydoréduction, qui indique l’état d’avancement de
la réaction, est mesuré par un couple d’électrodes constitué par une — par l’intermédiaire de radicaux OH• après réaction sur l’eau :
électrode indicatrice de type redox (fil de platine, d’or...) et une élec-
trode de référence (en général au calomel ou au chlorure d’argent). O3 + H2O → 2 OH• + O2
On appelle E o le potentiel normal du couple redox ([forme
oxydée] = [forme réduite]). Les potentiels normaux sont fournis par Les oxydations par l’intermédiaire de radicaux OH• sont peu
des tables. Le tableau 2 indique quelques valeurs de E o. sélectives car la réaction est du type radicalaire.
■ Peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée H2O2)
L’eau oxygénée (H2O2) est un oxydant fort (H2O2 /H2O,
Tableau 2 – Potentiels normaux E o E o = 1,76 V). Elle peut remplacer avantageusement les oxydants
pour différents couples redox chlorés. Ses principaux inconvénients sont d’être relativement ins-
table (elle doit être conservée en cuve d’acier inoxydable) et chère,
Potentiel redox mais elle est beaucoup plus efficace et ne conduit pas à la formation
Couple redox de dérivés halogénés. Elle est également susceptible d’oxyder cer-
(V)
tains complexes.
O3 + 2H+ + 2e– £ O2 + H 2 O + 2,07 L’eau oxygénée peut être utilisée en combinaison avec l’ozone
H2O2 + 2H+ + 2e– 2 H2O + 1,76 pour former un radical OH• selon la réaction :
£
Cl2 + 2e– £ 2 Cl – + 1,36 2 O3 + H2 O2 £ 2 OH • + 3 O 2
Br2 + 2e– £ 2 Br – + 1, 09 ■ Acide persulfurique (acide de Caro H2SO5)
ClO– + H2O + 2e– £ Cl – + 2 OH – + 0,90 et persulfate d’ammonium ((NH4)2S2O8)
I2 + 2e– £ 2I – + 0,54 Ces oxydants sont des oxydants forts qui ne sont utilisés que
lorsque les oxydants plus communs sont inefficaces. C’est le cas,
2 H3O+ + 2e– £ H2 + H 2 O 0,00 notamment, lors de la destruction de complexes cyanures stables
Fe2+ + 2e– £ Fe – 0,44 (comme les ferri ou ferrocyanures, les cyanures complexes de
nickel, de zinc, de cuivre... ou les sulfocyanures) :
Zn2+ + 2e– £ Zn – 0,76
SCN – + 4 H2SO5 + H2O → CNO – + 5 H2SO4
Plus la valeur E o est importante et plus l’oxydant est fort et, inver- Il convient de noter que l’acide de Caro est stabilisé par des sels
sement, plus la valeur de E o est faible, plus le réducteur est fort. ammoniacaux et peut conduire, lors d’une oxydation directe, à la
formation de complexes ammoniacaux très stables comme ceux du
nickel, ce qui est un inconvénient.
2.1.2 Principaux oxydants
Les oxydants sont en général des composés oxygénés ou chlorés 2.1.2.2 Dérivés chlorés
(tableau 3).
■ Chlore gazeux (Cl2)
Le chlore gazeux est le réactif le plus utilisé dans la destruction
par oxydation des micro-organismes vivants. Il réagit partiellement
Tableau 3 – Principaux oxydants avec l’eau pour donner de l’acide hypochloreux HClO, acide faible
en équilibre avec son anion hypochlorite :
Air O3 H2 O2 H2SO5
Dérivés oxygénés 2–
O2 S2 O8 Cl 2 + H 2 O £ 2HClO ( acide hypochloreux )
+ –
Dérivés chlorés Cl2 ClO2 NaClO NHmCln HClO £ H + ClO ( ion hypochlorite )
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2.1.3 Principaux réducteurs Les réactions d’oxydoréduction sont très utilisées dans le
domaine des déchets liquides aqueux. Nous étudions ci-après
Les principaux réducteurs sont le bisulfite de sodium (NaHSO3) et quelques cas typiques.
le fer ferreux (Fe2+).
■ Bisulfite de sodium (NaHSO3) 2.1.5.1 Oxydation des solutions cyanurées issues
du traitement de surface
Le bisulfite de sodium est plus utilisé que le sulfite de sodium,
bien que plus onéreux, car son emploi est plus simple et son pou- Les ions cyanure ne peuvent être rejetés dans l’environnement
– 2–
voir tampon plus important. Le couple redox est HSO3 /SO 4 . Le car ils sont très toxiques et ne peuvent coexister avec un milieu
pH joue un rôle important, notamment dans le cas de la réduction acide (dégagement d’acide cyanhydrique mortel) ; ils doivent donc
du CrVI en CrIII. subir un traitement visant à les oxyder sous forme de cyanate, dans
un premier temps, et, si la réaction est menée à son terme, sous
■ Fer ferreux (Fe2+) forme de gaz carbonique et d’azote. Cette réaction peut être réalisée
Le couple redox est FeII / FeIII. Son emploi est facile mais son à l’aide des réactifs suivants d’après le schéma de procédé de la
principal inconvénient est la production importante de boue figure 2.
d’hydroxyde au stade de la neutralisation finale.
■ Hypochlorite de sodium (eau de Javel)
C’est l’oxydant le plus utilisé pour oxyder les ions cyanure. Le pH
2.1.4 Mise en œuvre de l’oxydoréduction doit être supérieur à 12 afin que la vitesse réactionnelle soit
suffisante et pour favoriser l’hydrolyse du chlorure de cyanogène
La mise en œuvre de l’oxydoréduction a lieu dans des réacteurs CNCI intermédiaire réactionnel :
parfaitement agités munis d’un couple d’électrodes de mesure. La
réaction peut être réalisée en « batch » ou en continu. Dans le CN – + ClO– → CNO– + Cl –
premier cas, la fin de la réaction sera fonction de sa cinétique et de
son potentiel électrochimique final ; dans le second, le potentiel ■ Eau oxygénée
déterminera la fin de la réaction. La cinétique et le débit sont les L’eau oxygénée détruit les ions cyanure par oxydation avec for-
principales données utilisées pour le calcul du volume du réacteur. mation d’eau. La réaction doit obligatoirement être catalysée par du
Il conviendra de prendre un soin particulier au couple d’élec- cuivre, surtout lorsque les solutions à traiter sont diluées :
trodes afin que la réaction d’oxydoréduction se fasse dans les
meilleures conditions. CN – + H2O2 → CNO – + H2O
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■ Ozone
L’oxydation par l’ozone est réalisée dans une tour de contact. Il est
nécessaire de traiter les rejets gazeux afin d’éliminer l’ozone rési- 5
duel :
Effluent
CN– + O3 → CNO – + O2 ferreux
3 4
■ Acide de Caro ou acide monopersulfurique (H2SO5)
Cet oxydant fort est principalement utilisé dans le cas où les ions pH
cyanure sont complexés :
4–
2
Fe ( CN ) 6 + 6 ,5 H 2 SO 5 + 0 ,5 H 2 O →
– 3 – Effluent
6 CNO + Fe + 6 ,5 H 2 SO 4 + OH traité
1
Dans tous les cas, il est possible de poursuivre l’oxydation, à
l’aide d’un excès d’oxydant, jusqu’au stade de l’azote gazeux.
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2.2.1 Principe
Les conditions de précipitation sont quelquefois plus favorables
La mise à pH (neutralisation) des eaux résiduaires a deux lorsqu’il y a mélange de plusieurs métaux dans l’effluent à traiter.
objectifs : ramener les effluents acides et basiques dans une zone de
pH compatible avec les conditions de rejet dans le milieu récepteur, Exemple : le nickel seul précipite à un pH de 9,5 alors que, en
puis transformer les ions métalliques en solution en composés inso- présence d’une quantité égale de chrome, il précipite à un pH de 8,5.
lubles, ce qui permet alors leur séparation ultérieure après décanta- La qualité de l’eau influe sur les courbes de solubilité (effet de sel).
tion et filtration.
La neutralisation des eaux provoque toujours la précipitation des
ions métalliques sous forme de composés peu solubles (souvent
des hydroxydes) lorsqu’ils ne sont pas présents sous forme d’ions
2.2.2 Différents types de précipitant
complexes. Dans ce cas, il est nécessaire, avant neutralisation, de D’après le tableau 4, la présence simultanée de certains métaux
détruire les complexes métalliques par oxydation. La précipitation nécessiterait des précipitations sélectives. En réalité, le mélange de
des métaux présents dans les effluents acides est effectuée le plus certains ions permet de diminuer le pH de solubilité. Mais le choix
souvent à l’aide de chaux ou de soude : des précipitants (tableau 5) permet aussi de résoudre ces difficultés.
n+ – Les opérations de neutralisation et de précipitation s’intègrent dans
Me + n OH £ Me ( OH ) n la ligne de traitement classique des effluents avant floculation et
décantation.
La précipitation des hydroxydes se produit dans une fourchette
de pH qui varie selon le métal considéré. Une valeur de pH située
dans l’intervalle 6,5 à 9 permet une élimination correcte de la plu-
part des ions métalliques contenus dans un effluent industriel. 2.2.3 Réacteur
Après décantation, la concentration résiduelle de métal dans
l’effluent est de 1 à 3 mg /L. Les principales zones de pH de précipi- Le réacteur de précipitation est généralement le même que le réac-
tation sont reportées dans le tableau 4. teur de neutralisation (figure 4, page 9). La solution doit être modé-
rément agitée pour favoriser la formation de flocs. Le réacteur et le
■ Remarques temps de séjour varient suivant le type de traitement (tableau 6).
L’aluminium, le zinc et le chrome donnent des complexes solubles Après neutralisation et précipitation, les métaux initialement en
en milieu fortement alcalin (pH >10) et leurs hydroxydes peuvent se solution se retrouvent sous forme insoluble. Ces composés insolu-
redissoudre dans les zones de pH choisies pour la précipitation bles forment des « boues » qui sont séparées après décantation par
d’autres métaux. filtration (figure 5, page 9).
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Tableau 6 – Propriété du réacteur et temps de séjour dans le réacteur en fonction du type de traitement
Temps de séjour
Type de traitement Propriétés du réacteur
(min)
NaOH
Insolubilisants
classiques Ca(OH)2 Réacteur de neutralisation 20
Na2CO3
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3.1.1 Techniques
Eaux usées Précipitants : Les différents procédés utilisant des membranes sont les
Soude suivants :
Chaux
Carbonate de sodium
∞
etc.
Techniques
Techniques membranaires
électromembranaires
Filtration Électrodialyse
Figure 4 – Schéma d’un réacteur de neutralisation-précipitation
Osmose inverse Électrolyse à membrane
Pervaporation Électrodésionisation
Eau claire :
vers exutoire Perméation
Décanteur
∞ Filtre - presse La séparation par les procédés à membrane présente différents
Mise à pH - avantages par rapport aux techniques traditionnelles (évaporation,
Neutralisation Boues distillation, cristallisation...) : elle peut être employée à température
ambiante ou proche de l’ambiante, en général sans changement de
phase. Le procédé fonctionne en continu, est facilement automati-
Vers décharge sable et de maintenance faible. Il ne nécessite pas de réactifs
agréée ou centre chimiques.
de traitement
Figure 5 – Schéma simplifié d’une station de traitement 3.1.2 Nature des membranes
physico-chimique
La structure des membranes peut être de deux types : isotrope
(uniforme dans l’épaisseur) ou anisotrope (composite). Les mem-
branes anisotropes sont plus fines, donc de productivité plus
élevée.
3. Traitements Les membranes peuvent être de nature organique (acétate de
physico-chimiques cellulose, polysulfones, polyamides...) ou minérale (céramiques,
métalliques, verres). Les membranes organiques sont encore les
plus utilisées, mais les membranes minérales se développent lar-
Pour de plus amples renseignements sur ces opérations, le lec- gement aujourd’hui car elles peuvent être utilisées dans des
teur pourra se reporter à la rubrique « Opérations unitaires » du conditions sévères (pH, température...). Il existe également des
traité Génie des procédés des Techniques de l’Ingénieur (référence membranes échangeuses d’ions fonctionnant par électroattraction
bibliographique [5]). et électrorépulsion : elles peuvent ainsi interdire le passage des
anions ou des cations selon le cas.
Elles sont mises en œuvre dans différents types de modules :
3.1 Procédés à membrane plans, spirales, tubulaires, à fibres creuses...
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■ Procédés de filtration
Condenseur
Le tableau 8 présente les domaines d’application des différentes
techniques en fonction du diamètre des pores de la membrane et
des pressions appliquées. Dans le but d’éviter l’encrassement de la Pompe
à vide
membrane, la filtration est généralement de type tangentiel.
■ Pervaporation et perméation gazeuse
Perméat
Ces procédés sont utilisés pour la séparation de mélanges de sol- Pervaporation
vants organiques, de mélanges azéotropiques, de mélange gazeux
O2 /N2 , le traitement des gaz de purge...
Ils constituent des alternatives à la distillation puisqu’ils fournis-
sent un effluent gazeux sous faible pression. Les fluides entrants Réchauffeur
sont liquides pour la pervaporation (figure 6) et gazeux pour la per-
méation.
Échangeur
■ Procédés électriques
Ce sont ceux mentionnés dans le tableau 7. Rétentat
● Électrodialyse et électroélectrodialyse (figure 7)
Fluide à traiter
Les membranes perméables aux cations ou aux anions sont dis- Figure 6 – Schéma de principe d’une unité de pervaporation
posées alternativement dans un réacteur, ce qui permet d’obtenir
d’une part une solution appauvrie dans un compartiment et d’autre
part une solution enrichie dans l’autre, la force motrice étant créée
par électrolyse. Solution
enrichie
L’électroélectrodialyse se distingue de l’électrodialyse par le fait Solution
qu’il se produit des réactions redox aux électrodes. appauvrie
● Électrodialyse à membrane dipolaire (figure 8)
● Électrodésionisation
Figure 7 – Schéma de principe de l’électrodialyse
Dans ce cas, l’électrodialyse est associée à des résines échan-
geuses d’ions. Cela permet d’éliminer la phase de régénération des
résines lorsqu’elles sont utilisées seules.
Acide Base
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Vanne de
contre-pression Décolmatage 3.2 Utilisation des résines
Pompe
d'alimentation
D D échangeuses d’ions
Rétentat Perméat
Ultrafiltration
L’échange d’ions est une technique de purification dans laquelle
Alimentation les ions présents dans une solution sont éliminés par adsorption sur
Résistance Boucle de
circulation un matériau solide (résine) et remplacés par une quantité équiva-
Échangeur
Bac de
de chaleur
lente d’un autre ion de même charge électrique émis par le solide.
lancement Lorsque les ions échangés sont de charge positive, la résine sera
P
appelée cationique, et anionique dans le cas contraire.
Mesures :
V V D
D : débit
V : vitesse
■ Structure des résines
P : pression Pompe Pompe de La matrice solide est généralement un composé de type copoly-
T : température volumétrique circulation
mère réticulé, en général à base de polystyrène ou de polyacrylate,
mis en œuvre sous forme de billes de diamètre compris entre 0,3 et
1,2 mm. La matrice est insoluble dans l’eau, sa structure contient
Figure 9 – Schéma de la filtration membranaire des fluides de coupe des ions et sa porosité doit être suffisante pour permettre la diffu-
sion des ions dans sa masse.
Il existe deux types de matrice : les résines microporeuses et les
résines macroporeuses. Ces dernières possèdent une porosité
supérieure provenant de l’addition d’une substance porogène
créant des canaux de large diamètre, ce qui permet l’adsorption
d’ions de grosse taille.
■ Régénération des bains de dégraissage Il existe des tables donnant la sélectivité relative des ions par rap-
port à H+ ou OH – (tableau 10).
Les entreprises de traitement de surface doivent toujours faire
subir aux pièces, avant tout traitement ultérieur, une opération de Les résines sont placées dans des réacteurs à lit fixe ou à lit
dégraissage chimique (acide ou basique) avant tout autre traite- mobile.
ment. Les bains résultants, chargés en huiles et graisses, peuvent
être traités par ultrafiltration en continu (figure 10) afin de ■ Mécanisme des échanges d’ions
conserver leur efficacité. Le rétentat produit, riche en huile, est La réaction chimique d’échange ionique est une réaction équili-
ensuite éliminé par des méthodes classiques. brée qui est régie par la loi d’action de masse. La réaction inverse
est appelée réaction de régénération [2].
■ Récupération des métaux La capacité totale d’échange est proportionnelle au volume d’eau
Après une opération de dépôt métallique (Ni, Cu, Ag, Cd...) lors percolée et au nombre d’équivalents échangés. La capacité utile
d’un traitement de surface, les eaux de rinçage des pièces traitées représente la différence entre la capacité en début de cycle et la
sont polluées par les ions métalliques de la solution de dépôt. Plutôt capacité disponible en fin de cycle. Elle est fonction de la nature et
que de dépolluer cette phase aqueuse par voie chimique en produi- de la concentration des ions à traiter, de la température, du débit de
sant des boues d’hydroxyde, il est possible de récupérer les ions percolation, de la hauteur du lit de résine, etc.
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Tableau 10 – Sélectivité relative des ions par rapport à H+ pour une résine sulfonique
de taux de réticulation 8 %
H+ Li+ Na+ NH 4
+
K+ Cs+ Cu+ Ag+
1 0,85 1,5 1,95 2,5 2,7 5,3 7,6
Mn++ Mg++ Fe++ Zn++ Cu++ Cd++ Ni++ Ca++ Hg++ Pb++ Ba++
2,3 2,5 2,6 2,7 2,9 3,0 3,0 3,9 7,2 7,5 8,7
Tableau 11 – Exemple de traitement d’une eau polluée par différents ions (1)
Espèces en solution
Type de résine Contre-ion Ions captés par la résine
après traitement
Ca2+
Cationique faible H+ –
2–
Mg2+, Na+, Cl–, SO 4 , CH3CO2H, CO2
HCO 3 (qui réagit avec H+ pour donner CO2 et H2O)
–
Cationique forte H+ Ca2+, Mg2+, Na+, HCO 3 2–
SO 4 , CH3CO2H, CO2
H+ – 2–
Cationique forte + anionique faible Ca2+, Mg2+, Na+, HCO 3 , Cl–, SO 4 CH3CO2H, CO2
Amine
– 2–
H+ Ca2+, Mg2+, Na+, HCO 3 , Cl–, SO 4 , CH3CO2H
Cationique forte + anionique forte OH– H2 O
–
(dissocié en CH3 CO 2 et H+)
– 2–
(1) Composition de l’eau brute : Ca2+, Mg2+, Na+, HCO 3 , Cl–, SO 4 , CH3CO2H
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Anode + -- Cathode
Cuve avec
∞
agitateur
+ →
Red → Ox + n e--
← -- Ox + n e-- → Red
Filtre-presse
Liquide purifié
Figure 14 – Principe de fonctionnement d’un électrolyseur
Adsorbant usé
Figure 12 – Exemple de mise en œuvre de charbons actifs en poudre L’électrolyse est un procédé ancien et maîtrisé, utilisé de manière
industrielle depuis plus d’un siècle pour le revêtement des pièces
métalliques. Son utilisation pour le traitement et la valorisation des
déchets est également ancienne.
Elle a été employée très tôt pour la récupération des métaux
Charge liquide nobles tels que l’or et l’argent dans certains déchets industriels.
Pour ces métaux, le recours à cette technique était parfaitement jus-
tifié du point de vue économique.
L’application de l’électrolyse à la récupération d’autres métaux est
plus récente. Elle se heurte à des difficultés d’ordre économique qui
sont liées aux performances des électrolyseurs pour les solutions de
Charbon Unité en faibles concentrations. On observe en effet une chute de rendement
actif cours de due principalement à la réduction des transferts d’ions dans la
granulaire régénération solution et, éventuellement, à la prédominance de réactions para-
sites (dégagement d’hydrogène dû à la réduction des ions H+, par
exemple).
Enfin, l’électrolyse est aussi utilisée dans le cadre de l’élimination
des déchets, pour l’oxydation ou la réduction de polluants particu-
liers avant rejet de la phase aqueuse.
Liquide purifié Exemple : on peut utiliser l’électrolyse pour la décyanuration par-
tielle d’un effluent.
Figure 13 – Exemple de mise en œuvre de charbon actif granulaire
en montage parallèle 3.4.2 Paramètres de fonctionnement
La détermination a priori des réactions électrochimiques qui peu-
■ Régénération des charbons actifs vent se produire aux électrodes fait appel à des considérations ther-
modynamiques et cinétiques. Les outils théoriques utilisés sont :
La régénération du charbon actif consiste en une libération des
pores de la surface adsorbante par destruction ou entraînement de — les diagrammes potentiel-pH, qui permettent de déterminer la
la substance adsorbée. Cette régénération peut être thermique, nature des espèces théoriquement prédominantes en fonction des
chimique, biologique ou par solvant. La régénération thermique, la conditions de tension aux électrodes et du pH de l’électrolyte ;
plus courante, combine des étapes de vaporisation et d’oxydation — les courbes intensité-potentiel (ou de polarisation), qui ren-
de la substance adsorbée. Cette activation est réalisée sous atmo- dent compte des aspects cinétiques des réactions mises en jeu.
sphère contrôlée : vapeur d’eau ou gaz inerte. L’application principale de l’électrolyse est la récupération de
métaux dans les bains usés de traitement de surface. La liste des
métaux susceptibles d’être électrodéposés résulte de ces considéra-
3.4 Méthodes électrochimiques tions thermodynamiques et cinétiques. En pratique, il s’agit des
métaux qui sont couramment utilisés en traitement de surfaces (Zn,
Ni, Cr, Cu, Cd, Sn, Ag, Au, pour les plus courants). Leur récupération
3.4.1 Principe de l’électrolyse ne pose donc pas de problème sur le plan purement thermodyna-
mique. En revanche, sur le plan cinétique, la diminution de la
L’électrolyse consiste à imposer un courant entre deux électrodes concentration du métal dans la solution à traiter entraîne une chute
plongées dans un électrolyte. Il se produit alors des phénomènes : de rendement importante due principalement aux phénomènes de
polarisation (appauvrissement de la solution aux abords de la
— d’oxydation à l’anode et de réduction à la cathode ; cathode, accumulation d’anions autour de l’anode) et à la prédomi-
— de réaction chimique entre les espèces présentes dans l’élec- nance éventuelle de réactions parasites dues notamment à la pré-
trolyte et les espèces formées ; sence d’éléments tels que le fer ou le chrome, qui réagissent en
— de transport (migration sous l’effet du champ électrique, dif- même temps à l’anode et à la cathode et mobilisent ainsi l’essentiel
fusion). de l’énergie électrique. Le développement de techniques d’électro-
La figure 14 décrit le principe de fonctionnement d’un électro- lyse à compartiments séparés permet cependant de compenser ces
lyseur. phénomènes.
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3.4.3 Géométrie d’électrode et une concentration du composant C dans S2. Il permet aussi
d’extraire sélectivement le composant C de la substance S1. Le
composant peut être alors à nouveau séparé du solvant S2 afin de
Pour compenser la chute de rendement due à la faible
reconstituer une solution pure, par exemple.
concentration du métal à électrodéposer, des dispositifs d’électro-
lyse spécifiques ont été développés. Ils visent essentiellement à : La nature du solvant est variable. Il peut s’agir d’eau, de vapeur
d’eau, d’un solvant organique ou inorganique, d’un gaz liquéfié ou
— augmenter la surface de la cathode par l’emploi d’électrodes
d’un fluide supercritique. Le solvant est choisi en fonction du soluté
poreuses (mousses) ou volumiques (billes) ;
que l’on veut extraire et du diluant à purifier. Les caractéristiques à
— faciliter les transferts ioniques dans la solution en créant des prendre en compte sont énumérées dans le tableau 14.
turbulences et en rapprochant les électrodes ;
— réduire les réactions parasites et les phénomènes de polarisa- La nature du soluté est très variable. Il peut s’agir de matière orga-
tion aux électrodes en jouant sur la nature des matériaux employés nique (hydrocarbures, huiles, molécules organiques complexes) ou
à l’anode et à la cathode. minérale (sels, ions métalliques).
3.5.1 Principe
L’extraction par solvant consiste à mettre en contact une
substance solide ou liquide S1 et un solvant S2 dans lequel l’un des C
composants présents dans la substance S1 est soluble. Ce S1
composant C est donc extrait et se retrouve en solution dans le sol-
vant S2, qui est ensuite séparé de la substance S1 (figure 15). Ce
procédé permet donc de réaliser une purification de la substance S1 Figure 15 – Schéma de principe de l’extraction par solvant
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Distillation Désextraction
Extraction Lavage du soluté
Impuretés Soluté
Soluté
Solution de
Raffinat Solution de Solution désextraction
lavage chargée de lavage chargée de soluté
d'impuretés vierge
Traitement de Solution
Traitement Solution la solution de désextraction
du raffinat d'alimentation désextraction vierge
du soluté
Autre
Récupération
procédé
du soluté
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P (bar)
Compresseur
Zone Vapeur
supercritique
Liquide
PC = 74 bar
C
Solide
PT = 5,2 bar
T Concentrat Incondensables
Gaz
Alimentation Condensat
TT = 57 °C TC = 31 °C T (°C)
Figure 18 – Schéma de principe d’une unité d’évaporation
Les échelles ne sont pas respectées sous vide à compression mécanique de vapeur
réactivité. Il est compatible avec des solutés très variés. Ses proprié- Pompe
tés sont exploitées dans différentes applications : à vide
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Lorsque le processus est amorcé (création des premières buées), 3.7 Distillation
la seule dépense énergétique est l’énergie nécessaire à la machine
tournante de compression. La distillation est une technique très ancienne aux applications
industrielles multiples. Dans le domaine du traitement des déchets,
■ Évaporateurs à CMV (compression mécanique de vapeur) elle intervient principalement comme technique de régénération de
Il existe plusieurs types d’évaporateurs (tableau 15) qui seront solvants. La distillation exploite la différence de composition entre
choisis en fonction du fluide à traiter (sensibilité thermique, visco- le liquide et la vapeur en équilibre pour un mélange. Une installation
sité, risques d’encrassement ou de moussage). de distillation est donc composée d’un dispositif de chauffage et
d’un dispositif de captage et de condensation des vapeurs. Une telle
Exemple : le cas présenté ici porte sur la concentration d’émulsion installation permet de récupérer un distillat plus ou moins exempt
usée de fluide de coupe de l’industrie mécanique au moyen d’un éva- de ses impuretés et un résidu appauvri en solvant.
porateur de 40 L/h de débit maximal. L’évaporation est menée sur une
charge de 304 kg, la masse de concentrat obtenu est de 26 kg avec un
facteur de concentration voisin de 10. La charge a été préalablement
3.7.1 Principe de fonctionnement
placée dans un décanteur afin d’éliminer les huiles étrangères surna- La figure 20 présente l’allure générale d’un diagramme de phase
geantes. L’évaporation a été menée à 90 oC sous une pression de binaire (obtenu à partir d’un mélange de deux composants (A et B)).
550 mbar et le débit d’évaporat a varié entre 37 L/h et 30 L/h en fin La fraction molaire xA du composant A est portée en abscisse (xB se
d’évaporation. La DCO moyenne du distillat obtenu exempt de toute déduit de xA par xB = 1 – xA). Les deux courbes sont appelées res-
prolifération bactérienne est de 2 g/L, valeur conforme à un rejet dans pectivement courbe d’ébullition et courbe de rosée. La première
un collecteur relié à une station d’épuration. Notons cependant qu’une correspond au début de l’ébullition du mélange lorsque celui-ci est
fine couche huileuse (1 ‰) est présente à la surface du distillat, un chauffé, la seconde à la fin, c’est-à-dire au moment où l’ensemble
post-traitement serait nécessaire pour s’affranchir de cette huile rési- du mélange est vaporisé.
duelle. La consommation énergétique a été, pour le cas choisi, de
130 kW/tonne d’eau évaporée. Partant d’une teneur initiale xM en composant B, la phase liquide
et la phase vapeur évoluent au cours du processus. À une tempéra-
ture donnée, les compositions de la phase vapeur et du liquide sont
données par les abscisses des points d’intersection de l’horizontale
3.6.2 Pompe à chaleur intégrée isotherme avec la courbe de rosée et avec la courbe d’ébullition.
Dans l’exemple de la figure 20, la vapeur est plus concentrée en
■ Principe d’un évaporateur à pompe à chaleur intégrée composant B que le liquide. En une étape de distillation, on a donc
(figure 19) obtenu deux produits : l’un enrichi en composant A et l’autre en
composant B.
La chaleur nécessaire à l’évaporation est celle produite par la
condensation de la vapeur du solvant à éliminer une fois son niveau Dans la pratique industrielle, il est fréquent de procéder à plu-
énergétique augmenté par une pompe à chaleur. La pompe à cha- sieurs étapes de distillation, généralement dans le même appareil,
leur permet le transfert de chaleur d’une source froide vers une une colonne à distiller (figure 21). En absence d’azéotrope, les pro-
source chaude par l’intermédiaire d’un fluide frigorigène : elle duits obtenus sont quasi purs.
comprend un compresseur, un évaporateur (source froide) et un Dans certains cas, le mélange présente un azéotrope. Les courbes
condenseur (source chaude). d’ébullition et de rosée admettent alors un extremum commun. Le
mélange correspondant est appelé mélange azéotropique. Il a la
■ Évaporateurs à PAC (pompe à chaleur) particularité de présenter une phase vapeur et une phase liquide de
Il existe plusieurs types d’évaporateurs (tableau 16) qui seront même composition. Lorsque l’on distille un mélange présentant un
choisis en fonction du fluide à traiter (sensibilité thermique, pres- azéotrope, on n’obtient pas deux corps purs mais un corps pur et le
sion maximale admise, possibilité de précipitation). mélange azéotropique.
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Condenseur
4. Conclusion
Reflux
Cet article présente un panorama illustré des principales opéra-
tions chimiques et physico-chimiques mises en jeu dans le traite-
Fractions ment des déchets industriels. Il ne présente pas les procédés de
Colonne manière exhaustive mais privilégie l’exposé de leur principe de
régénérées
fonctionnement. N’ont pas été pris en compte dans cet article la
conception et le fonctionnement des centres collectifs de traitement,
Solvant à Vapeur ni les techniques de stabilisation-solidification qui sont présentées
régénérer par ailleurs [4].
Toutes les techniques présentées sont des procédés classiques du
génie chimique. Elles sont donc bien connues et bien maîtrisées,
Chaleur même si leur application au domaine des déchets nécessite une
approche spécifique liée à la nature même des déchets traités. Ces
Chaudière différentes opérations sont rarement utilisées seules, elles sont
associées dans une chaîne de traitement, cette association étant dif-
férente d’un déchet à l’autre. Il convient de souligner que les pro-
cédés d’épuration sont en lien étroit avec ceux du traitement des
Résidu de eaux, la seule différence réside dans les concentrations plus impor-
distillation tantes en éléments nocifs, dans la variabilité de composition, dans
la nature du gisement, ce qui implique que les procédés doivent
Figure 21 – Schéma simplifié d’un dispositif de distillation avoir une grande « souplesse » d’utilisation.
discontinue Ces techniques sont, pour la plupart, fortes consommatrices
d’énergie et de réactifs. Elles génèrent souvent des déchets ultimes
qui aboutissent en décharge de classe I et dont l’élimination repré-
3.7.2 Application à la régénération de solvants sente un coût non négligeable. D’une manière générale, ces coûts
d’élimination se trouvent réduits lorsque ces techniques sont utili-
Les déchets concernés par la distillation sont principalement des sées dans un but de valorisation. Mais, seule, une approche de type
solvants souillés par divers types de matières : graisses, eau, pein- « technologies propres », qui vise à réduire à la source la production
ture, matières en suspension diverses. L’objectif de la régénération de déchets, notamment par optimisation du procédé, permet de
est la récupération d’un solvant présentant les mêmes qualités d’uti- réduire véritablement le coût de la protection de l’environnement. Il
lisation que le solvant neuf. s’agit de passer d’une vision classique qui sépare le procédé de pro-
En dehors de paramètres tels que la teneur en matière en suspen- duction de celui d’élimination des déchets à une vision intégrée, qui
sion qui peut être modifiée par un prétraitement, il existe trois prin- consiste à rechercher les économies et la réduction des impacts tout
cipaux facteurs affectant la possibilité du traitement d’un mélange au long d’une chaîne de production, faisant de l’eau et de l’air dépol-
de solvants par distillation : lués des produits à part entière du processus.
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