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Psychologie Sociale – Introduction
"La psychologie sociale s'intéresse, quels que soient les stimuli ou les objets, à ces événements
psychologiques fondamentaux que sont les comportements, les jugements, les affects et les
performances des êtres humains en tant que ces êtres humains sont membres de collectifs sociaux ou
occupent des positions sociales (en tant donc que leurs comportements, jugements, affects et
performances sont en partie tributaires de ces appartenances et positions)" (Beauvois JL., 1998).
"En termes formels, on pourrait dire que la psychologie sociale est l'étude scientifique de la façon dont
les gens se perçoivent, s'influencent et rentrent en relation les uns avec les autres" (Myers et Lamarche,
1992)
Analyse et définition de l'expression "Psychologie Sociale"
On peut tenter de donner une définition de la psychologie sociale en s'attachant à la manière dont est
construite l'expression. Dans le syntagme « psychologie sociale », « psychologie » est le noyau, le
thème ou argument (ce dont on parle), tandis que « sociale » est un commentaire ou prédicat. Le
syntagme «psychologie » contient luimême l’argument « psycho » et le prédicat « logie », il y a donc
trois monèmes (on peut les qualifier d'unité de sens, de signification) dans l’expression « psycho logie
sociale »
1. Psycho : définit le domaine d’étude
Psycho vient du terme grec Psyche qui signifie "l’âme". Si le terme disparaît au moyenâge, on le voit
réapparaître au 16è siècle, à l'aube d'une renaissance intellectuelle dans laquelle la religion est encore
très prégnante. A partir du 17è, la philosophie devient un système dominant prennant le pas sur la
religion ; on retrouve alors le terme sous la plume notamment de Descartes, qui définit la psychologie
comme l’étude de l’esprit.
A partir du 19è, la science devient le système d’explication du monde. En psychologie, on va alors
étudier les fonctions mentales "observables". En 1879, Wundt créé le 1er laboratoire de psychologie
expérimentale, dans lequel les fonctions supérieures sont étudiées, chez l'homme, mais également
chez l'animal. La psychologie prend son essor et son existence propre, en se distinguant notamment :
• des sciences naturelles, qui étudient des objets concrets, comme par exemple la neurologie,
l'anatomie…
• des sciences de l’abstrait comme la linguistique.
Les sciences humaines constituent une étude des productions abstraites. A contrario, l’objet de la
psychologie est le fonctionnement mental indépendamment de son substrat (concret) ou de ses
productions (abstraites).
2. Logie : vise l’explication du réel
Ce suffixe représente l’ambition de la discipline : logie signifie théorie, étude… La psychologie se donne
une ambition scientifique, l’étude scientifique du fonctionnement mental humain.
Le suffixe Logie est différent de, par exemple, « nomie » dans économie : ce suffixe renvoie aux
normes, et donne au radical une visée normative : nomie signifie "étude des règles". Le suffixe graphie,
lui, vise la description, et a une notion de reproduction : la géographie décrit et reproduit par exemple la
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surface du globe. La psychologie ne vise donc pas directement la seule description, mais l'explication et
la compréhension, les fondamentaux de l'étude scientifique.
Auguste Compte définit trois étapes de la science : celle qui dominait jadis était une étape théologique
(Dieu explique tout). Avec Descartes vient le règne de la Métaphysique (seule la raison explique). Mais
la raison seule n'est pas suffisante puisqu'elle ne permet pas de dépasser ce qui n'est en définitive
qu'un ensemble de spéculations. De plus, pour de nombreuses raisons, on ne peut pas se fier au seul
langage. Il est donc nécessaire de questionner la réalité et de la tester directement, pour ainsi lui
confronter les théories et les modèles à infirmer ou affiner.
La psychologie (notamment "sociale") va donc chercher à expliquer les comportements des individus de
manière objective. Elle doit pour cela interroger la nature, et donc fournir des modèles, des théories, des
explications pour favoriser l’expérimentation, établir des hypothèses sur la base de ces modèles,
inventer des outils et interroger la nature afin de vérifier la justesse de ces hypothèses...
3. Sociale : le regard porté sur l’objet
En latin : soucius signifie compagnon. Aujourd’hui, cela représente tout ce qui renvoie aux interactions.
Par conséquent, la psychologie sociale va s'intéresser à ces interactions, selon trois approches
différentes, en étudiant : l’individu luimême, l’évolution et les relations.
Cette décomposition nous permet d'établir une définition en première approche : la psychologie sociale,
c'est l’étude scientifique du fonctionnement mental humain, du point de vue des interactions psychiques.
Psychologie sociale – Méthodologie introduction :
3
Comme toute discipline qui se veut scientifique, la psychologie sociale dispose d'une méthodologie
rigoureuse, elle développe des méthodes rationnelles, parfois empruntées à d'autres disciplines, et
souvent crées par ellemême, dans le but avoué de rendre compte du fonctionnement psychologique
humain de manière scientifique.
La psychologie sociale s'intéresse aux individus dans leur environnement social, plus précisément aux
effets de cet environnement social sur les réactions individuelles. Le regard psychosocial se pose sur
les rapports entre individus, entre individu et groupe, et entre groupes.
Moscovici décrit ce regard psychosocial comme suit : "il se traduit par une lecture ternaire des faits et
des relations. Sa particularité est de substituer à la relation à deux termes du sujet et de l'objet (...) une
relation à trois termes : Sujet individuel Sujet social Objet". On voit ainsi les rapports avec la réalité, à
l'objet social ou non social (réels ou symboliques) comme dépendant à la fois de l'individu et du sujet
social, lequel peut être un sujet individuel, un groupe, une société,...
La psychologie sociale dispose de théories, de modèles, d'hypothèses,... De fait, son but est l'étude
scientifique des interactions psychiques entre sujets sociaux. L'interaction avec autrui, le sentiment
d'appartenance à un groupe, les préjugés envers les autres groupes,... sont des exemples de relations
de l'individu avec le monde social qui l'entoure, que se propose d'étudier la psychologie sociale.
La Recherche en Psychologie Sociale
1. Recherche et éthique
La recherche en psychologie sociale nécessite de recueillir des données dans le but d'expliquer un
comportement, une attitude,... On parlera généralement de phénomène. L'ensemble des recherches
effectuées auparavant servira souvent de point de départ à une nouvelle expérimentation, qui vise à
établir des connaissances scientifiques.
La recherche obéit a des règles d'éthique, il y a certes un respect à avoir visàvis des sujets! La
procédure renvoie donc à des problèmes de déontologie. 3 principes au moins doivent être respectés :
Le sujet doit être consentant, informés de ces droits à s'en retirer à tout moment le sujet doit être
informé des modalités, des objectifs, des limites de l'intervention dans la mesure ou cela n'est pas
défavorable à l'expérimentation le psychologue doit respecter la personne dans sa dimension
psychique (le sujet ne doit pas être plus mal après qu'avant une expérience)
D'où l'importance des entretiens postexpérimentaux (débriefing), qui permettent en psychologie sociale
:
Lorsque cela n'a pu être fait avant, d'informer les sujets des objectifs réels de l'expérimentation
De remettre les sujets dans un état psychologique positif (voir par exemple, l'expérience de Milgram
sur la soumission à l'autorité, pour comprendre un peu mieux cette importance...)
2. Rigueur et reproductibilité
Pour découvrir de nouvelles connaissances scientifiques (ou valider des connaissances préexistantes,
les infirmer, les compléter,...), il est nécessaire de recueillir les données selon une méthodologie
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rigoureuse. Observer ne consiste pas à regarder ce qui se passe et à interpréter spontanément, cela
nécessite un plan d'observation, aussi de savoir ce que l'on veut observer, pourquoi, et surtout de quelle
manière objective vaton relever (quantitativement ou qualitativement) les données.
On fait appel aux principes de la recherche scientifiques pour aller au delà d'une connaissance intuitive
a priori. il n'est à vrai dire pas fondamental de connaître en détail la psychologie sociale pour
expérimenter au quotidien, c'est d'ailleurs ce que nous faisons. On peut souvent trouver des éléments
de réponses à certaines questions que l'on se pose... Cependant, ces réponses seront incomplètes,
superficielles et non généralisables, elles n'aboutiront finalement qu'à une interprétation hautement
subjective.
C'est pourquoi l'expérimentation scientifique, dans le sens identique à celui des sciences dures, par
ailleurs, devient nécessaire si l'on veut fournir des connaissances stables, non sujettes au doute,
vérifiables par chacun et par la même, transmissibles. L'usage de méthode rigoureuse est donc un des
points principaux à mettre en oeuvre lors d'expérimentations.
3. Qu'estce qu'un méthode?
Une méthode est un ensemble de démarche, une procédure particulière que met en oeuvre un
chercheur, pour découvrir ou vérifier des connaissances, ou un praticien pour résoudre un problème
concret à partir de connaissances existantes. Cette procédure est mise en place pour répondre à un
ensemble d'hypothèses (modèle) ou à quelques hypothèses seulement.
On met en place des méthodes généralement adaptées à la recherche ou l'étude que l'on se propose
de mener. En effet, la méthode utilisée sera différentes selon les hypothèses formulées, il s'agira de
trouver la procédure ad hoc qui permettra d'obtenir les réponses adéquates aux problèmes soulevés.
Pour toute discipline qui se veut scientifique (cela est vrai pour les sciences dites "exactes" comme pour
les sciences dites "tendres", "molles" ou "douces" comme la psychologie et ses sousensembles), les
méthodes reposent donc sur l'élaboration d'hypothèses, ou de systèmes d'hypothèses, et sur la mise à
l'épreuve de ces dernières.
Méthodologie expérimentale
En psychologie sociale, on utilise différents type de méthodes telles que : La méthode expérimentale /
L'observation (directe ou indirecte) / L'enquête, qui comprend notamment les questionnaires et les
entretiens
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Au sens large, on peut inclure les observations dans les méthodes d'enquête (les recherches sur des
journaux ou plus généralement sur n'importe quelle forme d'expressions en font partie (voir par
exemple, l'étude de Moscovici sur la représentation de la psychanalyse des médias)).
1. La problématique de recherche
L'expérimentation ne constitue pas une fin en soi, mais un moyen de produire et de recueillir des
observations susceptibles soit de valider une théorie ou une hypothèse, soit de répondre à une
question. Le plus souvent en fait, on ne reconnaîtra pas dans une expérimentation la validation d'une
théorie, mais seulement l'augmentation de la probabilité que cette théorie soit exacte.
L'état d'avancement de la science est tel que la plupart des hypothèses s'inscrivent dans un champ de
recherche qu'il est nécessaire de maîtriser. Le chercheur s'appuiera sur l'analyse bibliographique, en
tout premier lieu, des travaux déjà réalisés, afin de dégager une problématique et soulever une ou
plusieurs hypothèses qui seront à l'origine d'une expérimentation.
2. Prendre connaissance de la bibliographie concernant la problématique de recherche
Tout chercheur inscrit son travail dans un corps de connaissances qui s'est constitué au fil des années,
et est en constante évolution. La 1ère tâche du chercheur est de faire le point sur l'état de ces
connaissances au moment où il entreprend une recherche. Ce travail bibliographique est fondamental et
remplit au moins 4 fonctions :
• Il permet d'être informé des principales données expérimentales précédemment recueillies par
d'autres chercheurs. L'intégration des résultats déjà obtenus fait gagner du temps, évite de refaire une
expérimentation déjà abordée, et facilite l'élaboration d'une problématique.
• Il nous fait découvrir les problèmes qui sont posés et la façon dont ils sont conceptualisés.
• Il nous donne accès aux théories et modèles explicatifs qui ont été proposés. Les sujets pour
lesquels sont proposés de nombreuses théories et systèmes explicatifs sont nombreux ; le but d'une
expérimentation sera parfois de "trancher" en faveur d'une des explications.
• Il nous fait connaître les paradigmes expérimentaux qui sont utilisés : ceuxci exigent des
précautions à prendre lors de leur utilisation, ainsi que des modalités de recueil des données, de
traitement de résultats. Un paradigme bien constitué est rarement simple, il est souvent le fruit de
plusieurs recherches.
Pour réaliser ses recherches, le chercheur dispose de plusieurs voie d'accès aux connaissances, par
exemple :
Le Bulletin signalétique du C.N.R.S. : Psychologie, Psychopathologie, Psychiatrie, lequel fournit un
inventaire des titres et des références des articles publiés dans les grandes revues internationales.
Les Current Contents informent chaque semaine du sommaire de toutes les revues importantes, la
liste des auteurs et leur adresse permettent de commander les tirés à part qui les intéresse.
Les Psychological Abstracts (une fois par mois) possèdent une table des matières par sujet ou par
motsclés. Ils donnent en outre les références et les résumés de tous les articles publiés (le Cdrom
paraît tous les trois mois et donne les résumés de ces articles).
Le Centre de Documentation Scientifique et Technique du C.N.R.S. met à la disposition des
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chercheurs un service de photocopie. Il élabore par ailleurs, sur commande, des bibliographies
rétrospectives qui couvrent un champ de recherche précis.
3. Conceptualisation et élaboration de la problématique
La deuxième tâche du chercheur est de construire une problématique, de conceptualiser un problème. Il
doit pour cela délimiter précisément son champ de recherche, définir les problèmes auxquels il va
s'intéresser, puis les conceptualiser en référence à l'état de la recherche au moment de son
expérimentation.
Toute problématique est en effet dépendante du moment ou elle est élaborée. on pet voir par exemple
des études ancienne dont l'énoncé traite de représentations, de conceptions ou d'opérations largement
obsolètes au niveau de la précision et de la définition qui leur sont accordées. La problématique utilise
les concepts et les schémas de pensée en vigueur à ce moment, et nombre de concepts ont été
réajustés, plus précisément définis, voire tout simplement éradiqués ou remplacés. souvent, certains
concepts se sont vus divisés, rapprochés,... Il importe donc d'avoir suffisamment de recul, d'une part
pour ne pas être victime des modes (le bon chercheur est d'abord celui qui pose les bonnes questions),
d'autre part afin de ne pas s'engager dans une voie devenu surannée à la suite de recherches
ultérieures.
Quelque soit le contexte historique, l'expérience consiste généralement à étudier le rôle d'un ou de
plusieurs facteurs sur un comportement déterminé. Pour définir la problématique, il est donc nécessaire
de définir le comportement étudié, d'expliciter les problèmes qui seront traités et l'approche qui sera
adoptée.
L'objectif d'une telle étude peut se présenter sous 3 formes, il s'agit :
• soit d'analyser les effets d'un facteur, ou de plusieurs facteurs, voire de leurs interactions.
• soit de valider un système théorique qui permet de prédire les effets du ou des facteurs étudiés.
• soit enfin d'étudier le fonctionnement d'un processus hypothétique dans lequel intervient le
facteur en question.
Les deux dernières sont très proches car l'étude d'un processus s'insère souvent dans un système
explicatif plus complexe.
Dans tous les cas, le but de toute recherche est de découvrir le Pourquoi ou le Comment d'un
comportement ou d'un phénomène. La question que l'on se pose peut alors être traduite sous forme
d'une ou de plusieurs hypothèses.
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Hypothèses de recherche
1. Qu'estce qu'une hypothèse?
L'hypothèse est une prédiction consistant à mettre en relation une variable et un comportement. Elle
s'exprimera sous la forme "Telle variable a tel effet sur tel comportement". Cette prédiction découle
naturellement de la question que l'on se pose, elle peut naître soit de l'observation, soir de l'étude des
données précédemment recueillies (Hypothèse induite), soit encore d'une théorie qu'elle va tenter de
valider. Elle s'exprimera alors sous la forme suivante : "Si telle théorie est juste, alors dans telle
condition, il se produira tel phénomène".
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Une bonne hypothèse fait une prédiction précise, elle ne peut prédire une conséquence et son
contraire. Une prédiction non réfutable ne saurait être une hypothèse scientifique (Popper, 1934).
Trois catégories d'hypothèses sont distinguées :
• Les hypothèses conceptuelles, ou théoriques, ou encore générales. Elles définissent les effets
d'une variable sur un comportement.
• Les hypothèses opérationnelles reprennent le même schéma, mais en précisant quelles
variables et quels comportements seront étudiés dans l'expérimentation
• Les hypothèses statistiques décrivent le modèle mathématique permettant de procéder aux
inférences. Elle consiste généralement à poser une hypothèse nulle n'impliquant aucune différence
entre plusieurs conditions observées, puis à démontrer statistiquement que cette hypothèse ne peut
être acceptée.
2. Délimitation du problème et sélection des variables
L'hypothèse conceptuelle étant définie, il s'agit ensuite de la mettre à l'épreuve des faits. Pour cela, on
doit contrôler au maximum les situations que l'on va créer. on va délimiter le problème en réduisant le
champs des investigations, en simplifiant au maximum le paradigme et la méthode que l'on va utiliser.
On précise le type de population choisie, les concepts que l'on utilise (il est nécessaire de bien les
définir).
L'expérimentation en laboratoire permet de bien isoler ce que l'on observe, et donc de bloquer un
maximum de facteurs parasites. Elle permet ainsi de définir des conditions d'expérimentation, et de
savoir ce qui se passe uniquement par rapport à ces conditions.
Cela nous simplifiera la tâche, on pourra plus facilement attribuer à un facteur les variations de
comportement/phénomène observées.
L'expérimentation vise donc à s'assurer d'un lien et de la nature de ce lien entre une possible cause (A)
et un phénomène (B) ; elle permet :
• De maîtriser l'apparition de la relation entre A et B De s'assurer qu'il n'existe pas d'autres
facteurs d'explication possibles
• Le cas échéant, d'envisager d'autres explications possibles (il faudra alors les tester)
On va alors découper le champ d'étude en unités élémentaires, les variables expérimentales. Ce
découpage, cette sélection, se font à nouveau en référence au cadre théorique qui va permettre de
prendre des décisions sur ce qu'il faut privilégier et ce qu'il faut supprimer.
Variables expérimentales et opérationnalisation :
Toute recherche expérimentale n'est pas une étude simple de données déjà amassées. La recherche
provoque des situations à partir desquelles vont être recueillie des données à analyser.
De Fait, il s'agit dans la majorité des cas de créer deux situations qui vont différer sur un seul point (la
variable indépendante), ce qui permettra de recueillir les données concernant l'aspect de
l'expérimentation (la variable dépendante), dont on suppose qu'il va changer d'une situation à l'autre. La
comparaison des deux groupes de données réalisée à partir des deux situations permettra de conclure
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quant à l'effet de la variblae indépendante, sur la variable dépendante. Parfois, il y'a plus de deux
situations! La méthodologie reste cependant, en ces cas, similaire.
1. Variable indépendante
Les variables que le chercheur choisit de faire varier dans son expérimentation sont les Variables
indépendantes (VI), ce sont les facteurs que l'on va manipuler. Elles sont dite indépendantes car leurs
valeurs sont décidées à priori et ne dépendent pas des sujets de l'expérimentation, ni du reste de la
mise en oeuvre expérimentale (Quelques soient les résultats, ce sont les modalités choisies de la VI qui
vont apparaître, et aucune autre).
Une VI comporte au moins deux modalités, qui sont des valeurs choisies par l'expérimentateur. Il en
faut nécessairement au moins 2 car on va par la suite comparer les résultats obtenus avec les
différentes modalités. Le choix des modalités peut être systématique si besoin est pour
l'expérimentation (par exemple, on peut vouloir comparer des petites minorités de seulement 3 ou 4
personnes, avec des grandes minorités de 15 personnes sur 40). ce choix se fera en fonction des
hypothèses de départ. A l'opposé, la variable est dite aléatoire si ses modalités sont choisie au hasard,
par tirage au sort par exemple. c'est le cas généralement pour la variable Sujet. Les variables aléatoire
sont censées être représentative d'un échantillon ; par convention, on les souligne. La distinction entre
facteurs systématique et aléatoire est fondamentale lors de la mise en oeuvre des calculs inférentiels,
puisqu'il s'agit alors de préciser dans quelle mesure les variations observées sont dues aux facteurs
systématiques.
les VI étiquettes ou invoquées sont de nature propre au sujet (âge, sexe, niveau scolaire) et préexistent
à l'expérimentation. Les VI expérimentales ou provoquées sont manipulées par l’expérimentateur (par
exemple, il présente une liste pendant une heure à un groupe, puis pendant ½ heure à un autre : la VI
est le temps de présentation).
2. Variable dépendante
La variable dépendante (VD) est soit la réponse du sujet, soit une caractéristique de cette réponse. On
peut par exemple classer les réponses de façon manichéenne (bonne/mauvaise) mais cette
classification, la plus simple de prime abord, n'est pas toujours évidente : on peut en effet chercher des
préférence du sujet, auquel cas le bon et le mauvais n'a un sens que très limité. De fait, on choisira la
VD selon les hypothèses formulées et les exigences de la situation, l'essentiel étant que cette VD
constitue un indicateur correcte, une mesure adaptée au phénomène étudié.
Un autre aspect de la VD doit être mis en exergue : si le contenu des réponses est souvent pris en
compte, ce n'est pas pour autant la seule caractéristique qui puisse fournir des informations. Ainsi, la
rapidité d'apparition de la réponse semble être un bon indicateur de la facilité de la tâche demandée. Ce
type de mesure constitue une VD à part entière. une seule réponse peut ainsi être à l'origine de
plusieurs VD. Il existe évidemment d'autres types de réponses mesurables, qui justifie de plus belle une
analyse bibliographique approfondie, afin de se tenir au courant des éventuelles VD pertinentes propre
à un domaine d'étude (citons en vrac les enregistrements de saccades oculaires, leur direction, le
rythme cardiaque, la conformité d'une réponse par rapport à d'autres,...)
Une variable Dépendante doit être pertinente, cela signifie, comme il est dit précédemment, qu'elle doit
être un bon indicateur du comportement/phénomène observé. Il semblerais qu'il n'existe aucune règle
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particulière permettant de s'assurer de la pertinence d'une VD, une étude (OK, un semblant d'étude) a
été menée à ce sujet sur des enseignants par l'auteur du site. le principal argument avancé concernant
la manière de trouver une bonne VD est (6 fois sur 7) l'utilisation d'une prétendue capacité qu'il nomme
"Bon sens".Il est à noter cependant que la définition du concept ciavant ne fait l'objet d'une définition
que dans 1 cas sur 14 spontanément (pour plus d'informations sur ce sujet, qui n'est pas celui de cette
page, un paragraphe sera développé ultérieurement). Il semblerais donc que les seuls outils à
disposition soient les connaissances et l'esprit critique du chercheur. La difficultés principale réside dans
l'adéquation de la VD à l'unité de traitement cognitif.
La VD se doit aussi de présenter une certaine sensibilité, dépendante à la fois de l'instrument de
mesure mais aussi des contraintes de la situation. par exemple, la rapidité de réponse à un signal n'est
pertinent à analyser que dans le cas ou le sujet est contraint de répondre le plus rapidement possible.
Ces deux qualités, V.I. et V.D., dépendent en partie de la mise en oeuvre expérimentale (procédure)
que l'on aura choisi, et qui nous guidera vers le choix de cellesci.
3. Opérationnalisation des hypothèses
C'est une étape qui se fait généralement en parallèle à l'opérationnalisation des variables. quand celles
ci sont opérationnalisées, on peut alors formuler des hypothèses concrètes. Ces hypothèses précisent
l'effet attendu des variations de la VI sur la VD.
Par exemple, on peut avoir :
• Les élèves auront une meilleure note à une épreuve écrite de calcul s'ils travaillent dans un
environnement dans lequel il n y a aucun bruit que s'ils travaillent dans un environnement dans lequel il
y a le bruit d'une perceuse.
• Les élèves devraient avoir de meilleures notes à une épreuve de calcul s'il travaillent dans un
environnement dans lequel il y a un niveau d'intensité sonore faible, c'estàdire entre 5 et 20 décibels.
Il n'est pas rare d'avoir plusieurs hypothèses dans une expérimentation, car on utilise parfois plusieurs
VI, pour lesquelles on peut outre les effets simples, tester l'effet d'interaction entre ces VI. On parle
d'interaction lorsque l'effet des modalités d'une VI varie en fonction des modalités d'une autre VI. Par
exemple, on peut supposer que : "Le bruit a un effet négatif sur les performances des sujets ayant à
effectuer une tâche complexe (exemple, un calcul complexe), mais pas d'effet lorsqu'il ont à effectuer
une tache simple (par exemple, une tâche de détection d'un stimulus visuel)
Choix des sujets, contrôles, et planification. Méthodologe expérimentale
L'expérimentation doit bien entendu être passée par des sujets, et c'est là un aspect essentiel si l'on
veut répondre à la question posée : cette réponse, sa généralisation dépendra en partie de la taille et de
la nature parfois de la population choisie.
De plus, outre les variables dépendantes et indépendantes, on a souvent affaire au cours de
l'expérience à d'autres variables susceptibles d'intervenir sur les résultats que l'on obtiendra. Pour la
rigueur de cette expérimentation, il devient donc indispensable d'en contrôler le maximum (il est souvent
difficile de les contrôler toutes) et en tout cas celles qui pourraient avoir une influence non négligeable.
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1. Facteurs principaux et secondaires
Dans toute recherche, une distinction est faite entre les facteurs (Variables) dont l'expérimentateur
souhaite étudier les effets, et que l'on qualifie de facteurs principaux, et les facteurs secondaires qui
sont des variables susceptibles d'introduire des variations sur les résultats, au même titre que les
variables principales. Ces facteurs secondaires ne font pas l'objet de l'expérimentation est doivent donc
être annihilés.
Par exemple, dans une recherche dont le but est de mettre en évidence le temps de détection d'un mot
(appartenant à un stéréotype versus quelconque), une variable secondaire peut être la luminosité : si
les sujets ne passent pas l'expérimentation dans les mêmes conditions de luminosité, alors il sera
possibles d'expliquer les résultats par celleci.
2. Contrôle et neutralisation des facteurs
Le contrôle des facteurs secondaires a pour objectif de purifier les situations expérimentales, afin de
pouvoir observer les effets, qui ne pourront être dus dans ce cas qu'aux variations des facteurs
principaux. Mais ce contrôle n'est pas toujours possible, il est très difficile de créer des situations
"parfaites" dans lesquelles les facteurs secondaires n'interviennent pas. Il existe trois types de contrôle
possibles, que l'on choisit généralement selon la nature de l'expérimentation et des facteurs
secondaires.
Maintien des modalités des facteurs secondaires à un niveau constant. Il est évident qu'en contrôlant
un facteurs de telle sorte qu'il aie toujours la même valeur (pour reprendre l'exemple précédent, toujours
la même luminosité), alors ce facteur ne pourra avoir d'effet que celui que provoque cette valeur. on ne
contrecarre pas cet effet, mais on contrôle la situation de manière à ce qu'il n y ait pas de variations de
ce facteurs, donc possiblement pas de variations des résultats.
Contrebalancement et Rotation : Cette technique consiste à neutraliser les effets en combinant par
rotation toutes ses modalités. elle est particulièrement utilisées pour annuler les effets de rang. Par
exemple, imaginons une expérimentation dans laquelle les sujets doivent effectuer 2 tâches donnant
lieu à des mesures différentes. si l'on veut comparer les performances objectivement, il faut tenir
compte, par exemple, des effets de fatigue, ou d'entraînement si les tâches sont similaires. On fera pour
cela passer deux groupe de sujets, l'un réalisant la première tâche et ensuite la deuxième, l'autre
réalisant la deuxième d'abord, puis la première.
Aléatorisation (Randomisation) : Le contrebalancement devient vite une technique complexe et sujette
à erreur lorsque les variables et leurs modalités deviennent trop importants en nombre. Elle devient par
la même coûteuse en sujet. C'est pourquoi le chercheur préfèrera dans ce cas "choisir au hasard" les
modalités du facteur secondaire, en postulant que le hasard est le meilleur amis de l'expérimentateur et
qu'il permettra au niveau des moyennes une compensation des effets et donc une neutralisation. Ainsi,
dans l'exemple précédent, les mots appartenant aux stéréotypes sont nombreux, certains fréquents,
d'autres peu, mais la fréquence comporte de nombreuses nuances qui font finalement autant de
conditions qu'il y a de mots. on en choisira donc quelquesuns parmi ceux disponibles, "au hasard".
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3. Le facteur Sujet
Toutes les recherches en psychologie ont en commun d'avoir les sujets comme facteur. Généralement,
ce facteur est aléatoire et secondaire. Les modalités en sont tirées au sort et l'échantillon obtenu est
considéré comme représentatif de la population. Il peut l'être si l'on suit le principe de Bernouilli (1713)
de tirage aléatoire. On peut aussi choisir de contrôler strictement certains caractères, généralement des
caractères en relation avec l'expérience (par exemple, s'il y a 68% de femmes en facultés de
psychologie, dans toutes l'ensembles des facultés de France, on peut alors prendre, dans une
population limitées à 100 sujets d'étudiants de psychologie, 32 hommes et 68 femmes).
La plupart des expérimentations réalisée en psychologie sont effectuée avec des étudiants ... de
psychologie. Le fait d'étudier des comportements généraux et communs à l'ensemble de la population
mondiale pourrait rendre ce choix absurde. Cependant, il ne le semble pas lorsqu'il s'agit d'étudier des
structures mentales, par l'intermédiaire par exemple de Temps de réponse. Si l'explication serait trop
longue à fournir, le fait a tout de même été constaté par JP. Rossi et coll. (1989) : la plupart des
expérimentations ne nécessitent pas de rassembler un échantillon stratifié (là encore, la méthodologie
inhérente à la psychologie pourrait être sujette à controverse ... Je m'en abstiendrais toutefois).
L'expérimentaliste travaillera généralement sur des échantillons de 10 à 40 sujets. La dispersion des
résultats donnera une indication sur la généralité du phénomène étudié.
Les tests statistiques permettront de gérer ces aspects.
3.1. Groupes appareillés/groupes indépendants
On parlera de groupes appareillés lorsque tous les sujets voient toutes les modalités de la VI. C'est plus
économique d'une part, et d'autres parts, on pourra associer à chaque sujet la performance qu'il a
obtenue dans chaque condition expérimentale. Il n’y aura pas d'effets de personnalité, d’opinions
différentes ou de connaissances... La principale difficulté rencontrée avec ce genre de groupe concerne
les effets de rang et d'ordre. Pour neutraliser les éventuels effets d'entraînement ou de fatigue, on
effectuera une aléatorisation des ordres de passations, voire un contrebalancement s'il y a trop de
conditions. Un autre inconvénient est que la procédure peut s'allonger du fait que tous les sujets doivent
passer toutes les conditions. Mais un avantage certain tient au fait que l'expérimentateur n'a pas à se
préoccuper de l'équivalence des groupes de sujets. C'est en général le groupe appareillé qui est
privilégié.
Deux groupes sont dits indépendants si tout ou partie des sujets ne voient pas toutes les modalités de
la VI. L'avantage de ce plan expérimental est qu'il enlève les deux inconvénients du précédent.
Cependant, le nombre de sujets est augmenté et le problème de l'équivalence des groupes est posé. Il
est conseillé alors de constituer des groupes équivalents : les individus qui les composent ont des
caractéristiques similaires pour toutes les variables secondaires susceptibles d'avoir une influence sur
les résultats.
3.2. Groupes contrôles et conditions contrôles
Les notions de groupe contrôle et de conditions sont souvent confondues bien qu'étant distinctes : le
groupe est un ensemble de sujets affectés à une ou plusieurs conditions expérimentales. La condition
contrôle correspond à un ensemble de procédures rattachées à une modalité d'un facteur ou une
combinaison de modalités de plusieurs facteurs.
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Le groupe contrôle désigne un ensemble de sujets qui passe une ou plusieurs conditions
expérimentales dans lesquels les facteurs principaux n'interviennent pas (niveau 0 du facteur principal).
Les résultats de ce groupe serviront en fait de référence dans l'analyse, l'interprétation et la discussion.
Une condition contrôle est une condition dans laquelle le ou les facteurs principaux n'interviennent pas
(modalité 0 de la variable), mais qui est passée par les sujets qui sont soumis aux conditions
expérimentales. La condition contrôle peut être considérée parfois comme une épreuve préliminaire
(d'un point de vue technique, on peut admettre que lire la consigne, par exemple, est une condition
contrôle, dans le cas de groupes indépendants). Elle assure d'une part une fonction de référence,
d'autre part, une fonction d'épreuve préliminaire dans laquelle l'équivalence des groupes pourra être
testée.
3.3. Groupes contrastés
Il existe pour certaines recherches la nécessité d'avoir des groupes non plus équivalents, mais
contrastés : l'intérêt de l'étude sera lié à la différence entre les catégories de sujets. On joue ici sur les
propriétés intrinsèques des individus, qui prendront alors le rôle de variables. Ces groupes sont
constitué selon leurs caractéristiques propres directement observables, ou par l'intermédiaire d'une
expérience préliminaire qui définit la caractéristiques à "contraster" (par exemple, on peut vouloir
examiner les préjugés raciaux afin de distinguer deux groupes, voir par exemple : Tajfel :
Surinclusion/Surexclusion). Ces groupes sont constitués grâce aux résultats obtenus soit à une
expérience préliminaire, soit à l'expérimentation ellemême. Cette procédure amène parfois à délaisser
des sujets (par exemple, ceux qui ont obtenus des performances moyennes), pour ne prendre en
compte qu'une partie des sujets.
Traitement des données en psychologie
Une fois que les données brutes sont recueillies selon le plan établi avant l'expérimentation. Les
données obtenues se présentent souvent sous la forme de notes (scores,...) ou d'effectifs. Mais ces
données peuvent revêtir d'autres formes plus particulières.
Ainsi, lorsque l'expérimentateur décide de relever des comportements, de les interpréter ou de les noter,
le recueil des données se révèle plus ardu. on peut par exemple imaginer qu'un professeur souhaite
relever les attitudes positives d'élèves pendant un cours. Un tel travail suppose que l'on ait
opérationnalisé le concept d'attitude (dans le sens où il est évoqué ici) positive. Chaque comportement
doit pouvoir être classé sans ambiguïté. Ce genre de VD nécessite assurément un bon entraînement.
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Quelque soient les résultats, ils sont dans leur premier aspects ce que l'on nomme les données brutes,
qu'il faudra transformer afin de leur donner un sens, de les "faire parler". il s'agit le plus souvent de les
résumer et d'établir des comparaisons. C'est là le domaine des statistiques, qui regroupe, parmi
d'autres, deux types d'analyse principaux.
• Les statistiques descriptives permettent de résumer, de décrire de manière fiable, précise et
synthétique les observations recueillies (moyenne, variance, écarttype, fréquence,...)
• Les statistiques inférentielles permettent quant à elles de tester les différences entre des
groupes, en vérifiant par exemple si elles sont significatives, c'estàdire assez importantes pour qu'on
puisse appuyer les conclusions sur ces différences (avec par exemple, les tests de Student, du Khi², ...).
L'application de ces méthodes, aujourd'hui informatisées, permet de fournir une réponse concrète aux
questions posées, une vérification chiffrée des hypothèses. L'interprétation des résultats se fera par la
suite, toujours en référence au cadre théorique précédemment établi.