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On peut citer comme exemple d’institutions internationales de coopération et d’aide au développement : le
système des Nations Unies (Programme des Nations Unies pour le développement PNUD ; le Fonds
d’équipement des Nations Unies FENU…) ; La Banque Mondial (BIRD), les Banques régionales de
développement (Banque interaméricaine de développement, BID, Banque africaine de développement BAD) ; le
Fonds européen de développement (FED)…
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brefs, le développement local et régional va être, à partir des années 80, au cœur des défis
lancés aux PVD et un terrain d’expression privilégié pour les programmes de coopération.
D’ailleurs, les autorités étatiques ou les institutions responsables de ces politiques sont de plus
en plus attentives aux potentialités latentes (ou mal exploitées) dans ces pays (PVD) et y
voient un stimulus pour déclencher le processus de développement local qui met en avant les
CL en tant que maitre d’ouvrage, en témoigne quelques propos recueillis auprès d'élus et
responsables d'institutions de coopération aussi bien nationaux qu'étrangers. Ces entités
décentralisées, en effet, occupent de plus en plus le devant de la scène de la coopération au
développement en s’érigeant désormais en véritables partenaires socio-économiques
incontournables en matière de politique de développement local et territorial.
C’est dans ce contexte que la Coopération Décentralisée (CD), un concept dont la genèse (I) a
été façonnée par les changements qui ont touché les collectivités territoriales, peut
valablement jouer un rôle de catalyseur et de levier pour le développement local et régional
grâce notamment à la souplesse de ces mécanismes qui lui permettent d’engager des actions
de coopération et de tisser des liens d’échanges entre les acteurs locaux et plus
particulièrement entre les CL nationales et leurs homologues étrangères. Les vertus (II)
adossées à la CD montrent, effectivement, que cet instrument est en train de se faire une
notoriété sur la scène de la coopération d’aide au développement et qu’il pourrait pleinement
jouer son rôle de catalyseur dans trois directions : en tant que levier pour le développement
territorial d’abord, ensuite, en tant qu’instrument de renforcement du processus de
décentralisation et de régionalisation et enfin, en tant que moyen de développement
économique par la concrétisation de projets de partenariats. Mais, bien que l’intérêt,
l’opportunité et l’efficacité de cet instrument (CD) ne soient plus vraiment contestés, ils
continuent en revanche de s’inscrire dans un cadre institutionnel rudimentaire marqué par un
très grand flou juridique2 (III). Pour approcher cette problématique de coopération, sous ses
différentes formes : interne et internationale, nous analyserons le cas du Maroc, un pays qui a
très tôt pris conscience de l’importance de cet instrument et en a fait pour ses CL le fer de
lance de la promotion de développement local et régional (IV).
1. Coopération décentralisée : genèse d'un concept
Le vocable « Coopération Décentralisée », qui n'a cessé de connaître de profondes mutations
depuis une trentaine d’années, reste peu explicite, et porteur d’ambiguïté en raison de ses
différentes appellations 3 (Coopération Internationale, Action Extérieure des Collectivités
Territoriales, la coopération internationale des collectivités territoriales ,etc.). Alors comment
ce concept a-t-il évolué au fil du temps?
Historiquement, villes et territoires s’internationalisent depuis qu’ils existent et le premier
signe de maturité de ce processus d'internationalisation, qui ne cesse de s’accélérer depuis la
création de la première organisation internationale des villes, il y a plus d’un siècle, est apparu
avec le congrès de Gand de 1913 instituant l’Union Internationale des Villes (UIV).
Héritage des anciens, et classiques, jumelages comme des mouvements de solidarité et de
soutien au « Tiers Monde », la coopération décentralisée a changé de thème, de contenu et
d'échelon territorial, et cela, sous l'influence de deux mouvements: la décentralisation et la
Mondialisation.
Dans le contexte de l'espace européen, notamment à sa phase de construction,
l'institutionnalisation des initiatives de la coopération entre collectivités locales était une des
préoccupations majeures du conseil de l'Europe. En témoignent, les multiples actions
2
Jean. Louis AUTIN, « la coopération décentralisée pour le développement entre légitimité et légalité ». In
Revue « Cahiers, N°30, Avril/1990, p73.
3
Publication du Ministère de l’Intérieur, « Démocratie Locale ». Numéro d’octobre 1990.
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4
Exemple: l'association des régions frontalières européennes ou l'association des régions d'Europe.
5
Colloque "Internationalisation des collectivités territoriales et des territoires : De la genèse à la crise de la
coopération décentralisée. Le 26 septembre 2015. Argumentaire. https://f-origin.hypotheses.org/wp.
6
Pierrick Hamon (05/12/1997), " Histoire et définition de la coopération décentralisée", Extraits du rapport au
ministre délégué à la coopération et à la francophonie, Charles Josselin. http://www.feram.org
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effet fréquemment soutenu, est qu’à côté des paramètres économiques, les formes de
gouvernance d’un pays, d’une collectivité ou d’une organisation d’une manière générale,
figurent au premier rang des facteurs du sous-développement: centralisme excessif,
bureaucratie paralysante, étouffement des initiatives locales par une tutelle pesante, etc. Ainsi,
et dans la mesure où la décentralisation apparaît comme un modèle alternatif d’administration,
mobilisant les ressources et les énergies locales dans un cadre démocratique plus propice à
leur épanouissement, la CD en tant que vecteur d’un tel modèle devient aux yeux des
spécialistes du développement d’une importance primordiale. Moins formaliste sur le plan
institutionnel, moins bureaucratique dans sa gestion quotidienne et moins onéreuse en terme
de charges budgétaires, la CD est réputée plus efficace et plus souple donc mieux adaptée aux
exigences du développement dans la mesure où elle se concentre plus sur des microprojets qui
ont aujourd’hui la faveur des spécialistes de l’aide au développement. Comparée donc aux
initiatives étatiques, la CD présente un autre avantage : celui de susciter, par le truchement des
actions des collectivités locales, l’adhésion des citoyens. Ce phénomène s’explique aisément,
car les projets de coopération initiés localement sont les seuls pour lesquels la population ait
la possibilité d’exprimer concrètement sa solidarité.
À cela, il faut ajouter que l’action extérieure des collectivités locales, qui constitue la toile de
fond de la CD, facilite l’accès à des territoires situés dans des zones géographiques que la
coopération entre États ne permet pas toujours d’atteindre. Elle met en rapport des milieux
économiques et des catégories sociales auxquels les relations officielles n’ont pas toujours la
possibilité d’y consacrer toute l’attention souhaitable et dont le rôle est cependant important
sur le plan local7. Ainsi, en élargissant l’éventail des domaines de coopération et l’étendue de
l’espace investi (commune, province, région, etc.), la CD ouvre des perspectives nouvelles à
des actions économiques très ciblées, mobilisant des ressources financières non négligeables8.
2.1. La coopération décentralisée: un levier pour le développement territorial
L’idée pour une collectivité d’entretenir des relations et des échanges avec des collectivités
homologues étrangères n’est pas vraiment une idée neuve. Les villes, notamment, ont toujours
pratiqué des échanges internationaux sous la forme de jumelages aux contenus très variables,
mais essentiellement animés par la volonté de découvrir d’autres peuples et d’établir des liens
d’amitié et de fraternité entre les populations concernées.
Mais, au fil du temps, ces formes classiques de la coopération se sont transformées, en raison
des besoins pressants exprimés par les collectivités locales des PVD en matière d’assistance
technique, de mobilisation des ressources financières, de renforcement des capacités locales,
en des actions de coopération avec un contenu à prédominance économique. Si, du côté des
pays développés, cette transformation s’est accompagnée, sur le plan institutionnel, d’une
série d’initiatives émanant de différentes instances internationales 9 et visant à légitimer
l’action des collectivités locales et donc à promouvoir la coopération décentralisée; du côté
des P.V.D, cette transformation qui a imprimé un nouvel élan à la coopération décentralisée
devrait constituer une opportunité pour les collectivités locales qu’il faut saisir pour en faire
un levier du développement territorial.
La profusion d’initiatives des collectivités locales, pour investir des domaines de coopération
de plus en plus vastes et variés, va moduler progressivement l’esprit sous-jacent à la
7
Yves DELAHAYE, « l’action extérieure des collectivités territoriales, ouverture d’un nouvel espace de
liberté », in colloque de RENNES, Avril 1990, sur le thème : les nouvelles relations entre l’État et les
collectivités locales. P288.
8
Comme nous l’avons déjà démontré, l’aide au développement des pays riches demeure en effet assez limité,
l’objectif fixé à 0,7% du PIB au début des années 80 dans le cadre de l’ONU n’a pas été atteint, dès lors et pour
autant que l’on puisse pleinement l’assimiler à une forme d’aide publique, la coopération décentralisée apparaît
comme un complément, même, qui mérite d’être encourager
9
In J.L AUTIN, « La coopération décentralisée», Op. Cit, p.76
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objectifs recherchés, à travers les actions initiées en ce domaine par les instances
décentralisées et par certaines villes et opérateurs économiques dans les pays développés,
peuvent être articulés autour des actions suivantes:
- inciter les CL, dans les PVD, à développer des relations contractuelles dans les méthodes de
travail surtout dans les domaines où les compétences sont très enchevêtrées comme, par
exemple, l’urbanisme ;
- aider ces entités décentralisées à maîtriser leurs politiques de coopération internationale;
- soutenir les activités locales. Les cas les plus fréquents, enregistrés lors de jumelage entre
villes, concernaient l’agriculture, l’irrigation et l’artisanat;
- appuyer la création d’entreprises, avec des actions conjointes dans le domaine de la
formation, de l’assistance à l’organisation, de transfert de technologie et de techniques de
gestion. De plus en plus d’actions de coopération décentralisée s’engagent dans cette voie12.
- promouvoir la coopération industrielle. Cet objectif est clairement recherché dans une action
de coopération décentralisée. En témoigne le protocole d’accord entre les côtes- du- Nord et le
gouvernement de Gabès en Tunisie13.
Autant d’actions qui s’inscrivent dans le cadre de la coopération économique décentralisée et
qui impliquent les collectivités locales, soit directement soit indirectement en leur attribuant
un rôle d’accompagnement qui consiste à favoriser les relations de partenariat entre
opérateurs privés et publics.
2.4. Le multi partenariat
L’analyse des actions de coopération décentralisée montre souvent qu’elles sont conçues de
façon moins sectorielle, moins «technique », qu’elles couvrent plus largement un ensemble
d’actions dans différents domaines: économique, social politique, etc., et qu’elles ont pour
finalité une fonction d’animation et de dynamisation d’un territoire. Ainsi apparaît la nécessité
d’initier des actions de partenariat selon une approche multidimensionnelle :
- Économique : se traduisant par la mise en commun, par les petites et moyennes entreprises,
les groupes industriels, les collectivités locales, etc., de leurs ressources humaines et
financières soit pour mener ensemble des recherches précompétitives soit pour apporter des
solutions à des situations devenues problématiques. L’expérience de certains pays
industrialisés est riche d’enseignements en ce domaine. En effet, ces pays en tirant profit des
avantages de proximité au sein de leur territoire ont pu mettre en place des structures de
partenariat très développées entre : l’État, les collectivités locales, les entreprises, les
universités, etc., ce qui explique le haut degré de compétitivité de leur territoire sur la scène
économique internationale.
- Politique : se traduisant par l’élaboration d’un compromis entre les organisations
professionnelles, les syndicalistes et les représentants des pouvoirs locaux sur un échelon
territorial déterminé (commune province, région, etc.). L’objectif n’est pas de négocier des
accords entre patrons et salariés, mais de proposer des solutions aux problématiques plus
vastes de la cité (territoire) qui n’ont pas été résolues par les autorités officielles. L’exemple
de la crise fiscale de la municipalité de New York en 1976 constitue une illustration parfaite
12
A titre d’illustration nous pouvons citer comme action menée dans le cadre de la coopération décentralisée,
l’exemple de Savoie : avec le centre de formation de la chambre du commerce et l’Agence de Promotion des
investissements (API) de Tunisie. Cette coopération a d’abord porté sur la formation de cadres tunisiens de
l’API, pour ensuite déboucher sur la mise en place d’une pépinière d’entreprises.
Gilles GUILLAUD, « les actions de coopération décentralisée: réalités et perspectives ». In: revue « CAHIERS»,
op.cit, p.14.
13
Dans le cadre de ce protocole, et à la suite des études de faisabilité sur la réalisation d’une ferme marine
(élevage de palourdes notamment) et sur la mise en place d’une unité de transformation de la sardine, des
partenaires privés français et tunisiens intéressés se sont engagés dans l’étude de montage des projets. D’autres
opérations de ce type sont envisagées avec la chambre d’agriculture. Idem, p.15.
23
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de ce type de partenariat. En effet, face à la crise fiscale qui secouait la municipalité de New
York, toutes les forces vives de la cité ont été mobilisées, le compromis local impliquait pour
le syndicat le gel des salaires pendant deux ans, pour les banques, des taux d’intérêt faibles et
à long terme, pour les responsables politiques, l’augmentation des tarifs publics 14 . Cet
exemple montre comment le partenariat politique constitue une pratique favorable à
l’épanouissement et au développement d’une conscience territoriale.
- Social : Ce type de partenariat met l’accent principalement sur l’investissement immatériel.
Un échange de savoir-faire en matière de gestion de ressources humaines entre les entreprises,
les entités territoriales décentralisées, les universités, etc., est devenu impératif pour, d’une
part, une utilisation rationnelle des ressources du territoire et d’autre part, faire participer
l’homme (ouvrier, fonctionnaire d’État, élu, chercheur,..) à la prise de décisions stratégiques
concernant des projets de développement à caractère territorial. Une telle pratique
participationniste valorise l’image de marque du territoire, stimule les initiatives, mobilise les
compétences et rend donc le territoire une cible privilégiée des investisseurs étrangers...,
L’objectif d’une telle approche multidisciplinaire de partenariat est de rendre plus efficace
cette coopération. Une coopération qui, pour être fondée sur des rapports équilibrés, devrait
s’appuyer sur un ensemble d’actions diversifiées dans lesquelles les partenaires (collectivité
locale, villes, opérateurs privés, etc.) des deux hémisphères Nord et Sud y trouvent chacun
leur intérêt. Au-delà donc de la simple solidarité, la coopération décentralisée vise à
développer des intérêts réciproques, qu’il soit économique, technique ou culturel. Pour les
PVD, un des intérêts qui est de plus en plus apprécié dans la coopération décentralisée est
cette possibilité d’associer projets économiques et projets sociaux et culturels dans le cadre
d’un développement local intégré. Mais les expériences actuelles en ce domaine ne sont
encore que des tentatives timides et incomplètes15. Ce jugement, qui fait la quasi- unanimité
des spécialistes de la coopération, trouve son fondement dans les nombreuses contraintes et
obstacles qui continuent à peser sur les initiatives locales, notamment celles initiées par les
collectivités locales.
3. Les butoirs de la coopération décentralisée
Si les nombreuses vertus: économiques, culturels, voire politico- stratégiques, confèrent
incontestablement à la coopération décentralisée une forte légitimité qui lui permet de jouer
pleinement son rôle de catalyseur et de levier du développement territorial, l’insuffisance des
instruments juridiques ainsi que le désordre des pratiques en la matière empêche cette
légitimité de se manifester sur le plan juridique.
3.1. L’insuffisance des instruments juridiques
La coopération décentralisée existe et se développe comme nous l’avons démontré. Ce simple
constat suffit à établir sa légitimité et l’inscrire dans les chantiers des réformes législatives,
pour essayer d’élaborer des instruments juridiques qui lui serviraient de base légale. Or, une
telle initiative de la part du législateur qu’elle soit à l’échelle locale, régionale ou nationale
tarde à voir le jour dans de nombreux pays16. Un retard qui résulte, selon le professeur J.L
14
Le Monde diplomatique, octobre 1986, p.11.
15
L’expérience marocaine illustre largement ce constat. En effet, la coopération décentralisée dans son acception
nouvelle est encore à sa phase embryonnaire. Des tentatives timides en ce sens pour promouvoir cet instrument
ont commencé à se dessiner ces dernières années comme en témoigne le séminaire organisé à l’initiative de
l’Agence de développement de provinces du Nord (ADPN) et l’ambassade de l’Italie, sur le thème « la
coopération décentralisée maroco-italienne au service du développement local » en juin 1999 à Tanger.
16
En France par exemple, et selon le professeur J.L Autin, la coopération décentralisée n’a fait l ‘objet d’aucune
délibération parlementaire. Nulle loi, nulle disposition législative n’en a posé les fondements, précisé le contenu,
déterminé les limites. En RFA, et toujours selon le même auteur la loi reste muette sur cette question. Seule
l’Italie, poursuit l’auteur, s’est dotée d’un cadre juridique approprié (loi du 28/111987) associant les autorités
24
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Autin: « D’une réserve, en partie compréhensible de la part des autorités étatiques, face à un
phénomène qui ne trouve pas commodément sa place dans l’ordre établi par le droit
international public et dont on peut estimer qu’il n’a pas atteint un seuil de maturité suffisante
pour faire l’objet d’un encadrement juridique adéquat »17.
Néanmoins, des tentatives courageuses et prometteuses pour pallier cette insuffisance ont
commencé à se dessiner dans ce sens dans de nombreux pays à partir de la fin des années 80.
En France, par exemple, deux initiatives méritent d’être soulignées : l’institution par arrêté
ministériel du 27 janvier 1989 de «La commission de la coopération décentralisée pour le
développement » 18 . Cette commission consultative a reçu pour mission d’engager des
réflexions thématiques sur le contenu de la coopération décentralisée et surtout identifier les
problèmes que peut poser ce mode de coopération, cela d’une part, et d’autre part, l’adoption
à l’unanimité par l’Assemblée nationale de la loi Thiollière sur l’action internationale des
collectivités locales 19 . Cette loi fait de la coopération décentralisée une compétence
particulière de ces entités décentralisées et les dote d’une grande liberté en matière d’action
internationale.
Une autre initiative qui s’inscrit dans cette optique a été initiée par l’Italie. En effet, ce pays
en se dotant d’un cadre juridique approprié la loi du 28 Janvier 1987, impliquant davantage
les collectivités locales dans la définition de la politique d’aide au développement, manifeste
sa volonté à promouvoir cet instrument de coopération. Toujours dans la même perspective,
en mars 2000, le Ministère des Affaires Etrangères (MAE) a formalisé la coopération entre la
Direction Générale pour la Coopération au Développement (DGCS) et les Autonomies locales
italiennes par les directives : «Tendances et modalités de réalisation de la coopération
décentralisée». Le MAE a signé des conventions avec l’Association Nationale des Communes
Italiennes et avec l’Union des Provinces Italiennes pour la promotion et la formation de la
coopération décentralisée ; le Ministère a aussi signé des conventions avec des Régions afin
de réaliser des projets et des accords-cadres des initiatives conjointes (cofinancées par la
DGCS)20.
Aussi, l’avènement des années 2000 va marquer un tournant décisif dans l’histoire de la
coopération décentralisée avec la profusion de nouvelles lois et textes et la mobilisation des
flux financiers. En France, par exemple, on peut citer à titre d’illustration : Loi Oudin Santini
– janvier 2005- stipulant que « Les communes, les établissements publics de coopération
intercommunale et les syndicats mixtes chargés des services publics de distribution d’eau
potable et d’assainissement peuvent, dans la limite de 1 % des ressources qui sont affectées
aux budgets de ces services, mener des actions de coopération avec les collectivités
territoriales étrangères et leurs groupements, dans le cadre des conventions prévues à l’article
L.1115-1, des actions d’aide d’urgence au bénéfice de ces collectivités et groupements, ainsi
que des actions de solidarité internationale dans les domaines de l’eau et de
l’assainissement.»21 et la loi du 25 janvier 2007 stipulant que « Les collectivités territoriales et
leurs groupements peuvent, dans le respect des engagements internationaux de la France,
conclure des conventions avec des autorités locales étrangères pour mener des actions de
coopération ou d’aide au développement. Ces conventions précisent l’objet des actions
envisagées et le montant prévisionnel des engagements financiers22.
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Concernant la mobilisation des flux financiers, deux exemples méritent d’être soulignés :
celui de l’Espagne qui canalise des ressources importantes en faveur de la CD. En effet, –
depuis 2004, l’apport des régions espagnoles croît à un rythme supérieur à 20% par an. En
2007, la CD espagnole (Régions et municipalités) a représenté 511,3 millions d’€ (443
millions en 2006)23. Un Dynamisme qui explique le degré d’implication des gouvernements
locaux dans ce modèle de coopération et d’aide au développement. Le deuxième exemple est
celui de l’Italie où la CD occupe une place de choix grâce à un mécanisme de partenariat actif
avec les institutions homologues des pays en voie de développement et ayant comme finalité
le développement local et régional. L’acteur principal au cœur de cette dynamique est La
Direction Générale de la Coopération au Développement (DGCS) qui, de plus en plus,
accorde une attention particulière et des ressources croissantes au renforcement de la
coopération décentralisée. L’approbation, en décembre 2010, par cette dernière des nouvelles
lignes guide de la Coopération italienne au Développement pour la période 2010-2012 et dont
l’une des composantes est de contribuer à l’atteinte des Objectifs du Millénaire: sécurité
alimentaire, santé et éducation, gouvernance et développement endogène du secteur privé” en
est la preuve. Le montant alloué pour chacun des années 2011 et 2012 est estimé à 210,94
millions d’euros selon la Loi de finances 201024.
Ainsi, les différentes initiatives entreprises qu’il soit sur le plan législatif ou sur le plan
financier, si elles traduisent une volonté déclarée du législateur à affranchir la coopération
décentralisée de nombreuses contraintes et obstacles qui continuent à peser sur elle, ne
devraient cependant pas occulter le fait que ce type de coopération demeure encore largement
subordonné aux États25. L’explication la vraisemblable à cette situation de subordination est le
danger de déviation dans les pratiques des acteurs locaux, notamment les collectivités locales,
qui en quelques années, ont investi des domaines d’activités de plus en plus larges et variés.
3.2. Le désordre des pratiques
Un des butoirs de la coopération décentralisée, souvent évoqué ces dernières années, a trait
aux pratiques non coordonnées des entités décentralisées qui ont accompagné les lois de
décentralisation. En effet, sous le silence des textes, des initiatives locales impulsées par une
multitude d’acteurs26, se sont développées soit d’une manière ponctuelle soit dans le cadre
d’une stratégie d’ensemble, formant ainsi un immense chantier où s’entrecroisent des actions
extrêmement diversifiées27. Cette situation est amplifiée par l’étendu des territoires et localités
investis, et qui est l’expression de la volonté des autorités locales d’explorer toutes les voies
possibles de promotion de la coopération décentralisée, en mettant à leurs profits le flou
juridique et les lacunes institutionnelles qui caractérisent ce type de coopération. Ces quelques
blocages, que nous venons de mettre en exergue ne manqueront pas, toutefois, de susciter de
sérieuses inquiétudes quant à l’avenir de cet instrument de coopération.
C’est pourquoi il est devenu impératif de définir un minimum de règles juridiques, de manière
23
Jean-Pierre Malé, «la coopération décentralisée dans le cadre du projet PROGOL : Vers un nouveau modèle de
coopération entre sociétés locales et territoires », projet : « Formation sur la bonne gouvernance et le
développement local au nord du Maroc 2009- 2010 »
Formation sur le thème : « La Coopération internationale décentralisée ». Tanger, 22 janvier 2010.
24
Coopération décentralisée DGCS- informations générales.In :
http://www.dakar.cooperazione.esteri.it/utldakar/FR/partner/cooperazione.htm
25
Mohamed BRAHIMI, « la coopération décentralisée en Méditerranée », opt.cit, p.55.
26
La coopération décentralisée fait intervenir, en effet, des acteurs divers : institutions locales, établissements
publics, services étatiques, ONG et plus particulièrement les collectivités locales. B.Husson, « collectivités
locales, ONG et coopération », in Econome et humanisme, n°309, sept 1989, p.65.
27
En plus des actions ponctuelles traditionnelles de la coopération, on assiste ces dernières années à des
programmes qui s’inscrivent dans le cadre de stratégie élaborée par des instances décentralisées internationales.
A titre d’illustration on peut citer le programme solidarité/santé et le programme solidarité! Habitat.
26
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à coordonner les actions et les pratiques des différents acteurs locaux, plutôt que de laisser
perdurer une situation qui pourrait à terme déconsidérer la coopération décentralisée et donc
privé le processus de développement territorial d’un précieux instrument qui lui aurait servi de
levier fondamental.
4. La coopération décentralisée : cas du Maroc
Le droit positif des CL marocaines consacre tout un chapitre aux différentes formules de
coopération décentralisée qui, aujourd’hui, se présentent comme un besoin dicté par des
considérations plurielles : Contraintes géographiques, rationalisme économique, gestion
technico-administrative, impératifs sociaux, etc.
Quelle est donc la nature de cette coopération? Et quel est le bilan de quatre décennies de
pratique en ce domaine ? Deux interrogations dont les réponses vont guider notre réflexion
pour approcher ce concept à géométrie variable.
4.1. Coopération interne et coopération internationale
L’avènement de la politique de décentralisation au Maroc marque un tournant décisif dans
l’histoire de la coopération décentralisée. En effet, les nouvelles lois sur la décentralisation
(loi n°78.00 portant charte communale, loi nº 79.00 des collectivités préfectorale et
provinciale et la loi nº 47.96 relative à l’organisation de la région) ont élargi la marge de
manœuvre de ces entités décentralisées par des innovations juridiques leur permettant de
développer des coopérations entre elles (coopération interne) et avec des CL étrangères
(coopération internationale). Ainsi, de nombreux modes de coopération ont été autorisés allant
de la forme conventionnelle et contractuelle à l’institution de personnes morales de droit
public ou privé. Une typologie de ces formes de coopération internes est résumée dans le
tableau ci-dessous :
Tableau Nº 1. Les formes de coopération internes
Mode de coopération Référence
- La loi 78.00 portant charte communale autorise dans son
article79 (Titre VII) 28 les communes urbaines et rurales à
Formules personnalisées
« constituer entre elles ou avec d’autres CL, de groupement de
communes ou de CL, pour la réalisation d’une œuvre commune
Les groupements
ou pour la gestion d’un service d’intérêt général du groupement
- La loi 79.00 relative à l’organisation des collectivités
préfectorales et provinciales autorise dans son article 67 (Titre
VII)29, des préfectures et provinces à « constituer entre elles ou
avec d’autres CL, des groupements de préfectures ou provinces
ou de CL, pour la réalisation d’une œuvre commune ou pour la
gestion d’un service d’intérêt général du groupement
-La loi n°47.96 relative à l’organisation de la région autorise
dans son article 61 (Titre VI)30 les régions à « établir entre elles
des relations de coopération pour la réalisation d’une œuvre
commune, d’un service d’intérêt interrégional ou pour la gestion
28
Dahir n° 1- 02- 297 du 25 rejeb1423 (3octobre 2002) portant promulgation de la loi n°78. 00 portant charte
communale. Direction générale des collectivités locales. Publication du centre de documentation de collectivités
locales 2003. p.36.
29
Organisation des collectivités préfectorales et provinciales. La loi 79.00 relative à l’organisation des
collectivités préfectorales et provinciales. Direction générale des collectivités locales. Publication du centre de
documentation de collectivités locales 2004. p.31.
30
Organisation de la région. Dahir n° 1- 97- 84 du 23 Kaada1417 (2 avril 1997)) portant promulgation de la loi
n°47-96 relative à l’organisation de la région. Direction générale des collectivités locales. p.18.
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Les régies autonomes - La régie autonome qui est réglementée par le décret nº 2-64-
394 du 29septembre 1964 peut être également ouverte à
l’association des CL pour la gestion ou l’exploitation d’un
service public inter collectivités locales. C’est cette seconde
dimension qui permet de la classer au rang des instruments de
coopération
La société à capitaux - Cette forme de coopération qui existait déjà dans les anciens
textes permet aux CL de s’associer non seulement à des
publics ou d’économie
mixte partenaires publics (État, CL, organismes, et entreprises
publiques) mais également à des organismes et personnes
privées.
Le législateur a jugé opportun de mettre en place à côté de
formules personnalisées, des dispositifs plus simples et plus
Formules non personnalisées
souples pour engager des actions de coopération. En effet, les CL
peuvent entreprendre des actions de coopération, d’association,
ou de partenariat avec l’administration, les autres personnes
morales de droit public et les acteurs économiques et sociaux
privés…
31
En effet, le premier jumelage réalisé au Maroc a été conclu par la ville de Fès en 1963 avec la ville de Florence
en Italie.
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Voici quelques statistiques qui confortent largement cette double tendance: sur le plan bilatéral, 38 jumelages
ont été conclus entre 1963 et 1986, sur le plan multilatéral, le nombre d’adhésions des communes marocaines
aux organisations internationales non gouvernementales (OING) à savoir: l’Organisation des Villes Arabes
(OVA) et la Fédération Mondiale des Villes Jumelées (F.MVJ) a atteint, entre 1977 et 1986, respectivement 106
dans I’OVA et 75 dans Ia FMVS. In IIIème colloque des collectivités locales, op.cit, p.246 et suivant.
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Pour plus de détail sur les actions entreprises dans ce sens, consulter le IIIe colloque des collectivités locales,
opt.cit, p.246.
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En effet, le cadre géopolitique et économique que représente la conférence de Barcelone et celle de Stuttgart
constitue une référence fondamentale pour l’avenir de la coopération décentralisée au niveau régional et pour le
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développement d’un partenariat euro-méditerranéen, dans lequel les collectivités locales et la société civile sont
appelées à jouer un rôle fondamental. Voir séminaire « la coopération décentralisée maroco-italienne au service
du développement local, Tanger 24 et 25 Juin, 1999, p.3.
35
Abdelghani ABOUHANI. La coopération décentralisée : un espoir pour les villes du sud : le cas du Maroc. In :
www.gemdev.org/publications/etatdessavoirs/pdf/abouhani.pdf
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Abdelghani ABOUHANI, Idem
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A titre d'exemple, 100% des engagements bilatéraux en 2009 et 2010 sont réalisés sous forme d'appuis
budgétaires. In : Commission européenne- Développement et Coopération- Europe Aid. Op.cit
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Coopération décentralisée et aide au développement. In: http://www.pouvoirs-locaux-ffrancais.
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Oriental 10
Grand Casablanca 12
Marrakech-Tensift-Al Haouz 8
Fès-Boulmane 4
Guelmim_Es-Semara 4
Chaouia-Ourdigha 21
Rabat-Salé-Zemmour-Zaër 4
Taza-Al Hoceïma-Taounate 11
Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra 2
Meknès-Tafilalet 15
Gharb Chrarda-Bni Hsen 4
Tanger-Tétouan 4
Tadla-Azilal 8
Total 135
Source : Les collectivités locales en chiffre 2009. DGCL.
La ventilation des groupements de communes part région montre que ce mode de coopération
interne n’est pas mis en valeur par certaines régions du Maroc, notamment celles de
Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra (2groupements) et Guelmim_Es-Semara
(3 groupements), alors que dans d’autres régions, par exemple Souss-Massa-Draâ ou Chaouia-
Ourdigha, avec respectivement : 22 groupements et 21 groupements, ce mode de coopération
constitue un des moyens privilégiés qui entre dans la gestion de certains domaines d’activités
sur leurs territoires.
Tableau Nº 4. Groupements de communes par région (2014-2015)
Régions Nombre de groupement Année
Souss-Massa-Draâ 1 2014
Doukala-Abda 1 2014
Grand Casablanca 1 2014
Tanger-Tétouan 1 2014
Rabat-Salé-Kénitra 2 2015
Drâa-Tafilalet 1 2015
Total 7
Source : Portail national des collectivités territoriales. DGCL 2017.
D’une manière générale, l’objet de ces groupements touche différents secteurs vitaux de
l’économie nationale comme en témoigne le tableau ci-dessous :
Tableau Nº 5. Répartition des conventions par objet (Au 31 /12 /2007)
(Avant le découpage en 12 régions)
Objet de groupement Nombre de groupement
Équipements de base, aménagement du territoire et 39
protection de l'environnement
Développement économique et social 5
Éducation et formation 13
jeunesse et sports 5
Œuvres sociales 5
Culture 4 4
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Total 71
Source : Les collectivités locales en chiffre 2009. DGCL.
L’examen de ce tableau fait ressortir le constat suivant : plus de 50% des groupements sont
réalisés pour promouvoir les deux secteurs vitaux qui constituent un préalable incontournable
pour toute dynamique de développement local et régional à savoir : le secteur équipements de
base, aménagement du territoire et protection de l'environnement et le secteur éducation et
formation avec respectivement 39 groupements et 13 groupements.
Après le nouveau découpage régional, nous retiendrons, à titre illustratif, les groupements de
communes par objet des Années 2014 et 2015. Voir tableau ci-dessous:
Tableau N°6. Groupements de communes par objet (2014-2015)
Objet de groupement Nombre de groupement
2014 2015
Conservation et exploitation des ressources forestières et 2 -
protection de l'environnement
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d’Azur
Conseil régional de Rabat Salé Zemmour Zaer Conseil régional de Rhône-Alpes
Conseil régional de Méknès Tafilalet Conseil général de Vendée
Source : Extrait recensement réalisé par F3E – CITES UNIES France et par le PAD Maroc.
DGCL.
Une première lecture de ce tableau montre que plus de la moitié des régions marocaines ont
signé des conventions de partenariat avec leurs homologues françaises ce qui explique la
dynamique amorcée dans le domaine de la coopération bilatérale notamment dans sa
dimension régionale. Concernant la coopération multilatérale, beaucoup d’effort ont été
déployé dans ce sens comme en témoignent les statistiques dans le tableau ci-dessous :
Tableau Nº 8. Collectivités locales marocaines membres d’Organisations Internationales Non
Gouvernementales des pouvoirs locaux (Avant le dernier découpage de 2015 en 12 régions)
Organisations Internationales Non Gouvernementales Collectivités locales
(OING) marocaines membres
Cités et gouvernements locaux unis (CGLU) 76
Organisation des villes Arabes (OVA) 73
Cités et Gouvernements Locaux d’Afrique (CGLUA) 21
Association Internationale des Régions Francophones (AIRF) 11
Organisation des Villes et Capitales Islamiques (OVCI) 9 9
Association Internationale des Maires et Responsables des 5
Capitales
Organisation des Villes du Patrimoine Mondial (OVPM) 2
Organisation des villes Messagères de la paix (AVPM) 1
Réseaux International des Villes de Lumière Light-Cities (L.C) 1
Total 199
Source : Les collectivités locales en chiffre 2009. DGCL.
L’examen du tableau ci-dessus, montre que les CL marocaines ont fait de la coopération
multilatérale un choix privilégié à travers leur adhésion à beaucoup d’OING, en l’occurrence
les Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) avec 76 CL membres, les Cités et
Gouvernements Locaux Unis (CGLU) avec 73 membres et les Cités et Gouvernements
Locaux d’Afrique (CGLA) avec 21 membres.
Conclusion
La coopération internationale décentralisée est, aujourd’hui, une question centrale aussi bien
dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. En témoigne, la
profusion de nouvelles lois et textes et la mobilisation des flux financiers qui ont caractérisé,
ces dernières années, les politiques des pouvoirs publics en matière de coopération au
développement qu’il soit en France, en Italie ou en Espagne. L’esprit sous-jacent à la
coopération décentralisée des années 70 et 80 n’est plus de mise en raison des nouveaux
besoins pressants des collectivités locales des PVD qui ont, de plus en plus, un contenu à
prédominance économique. Cette nouvelle donne rend impératif le passage d’une logique
d’assistance à une logique de partenariat permettant de contribuer à une mise à niveau des CL
des PVD. Ainsi, l’approche partenariale est devenue, au fil du temps, une composante
dominante et la force motrice du mode de coopération décentralisée en raison de sa
capacité à créer des synergies nouvelles entre CL dans les domaines techniques et
économiques et surtout à orienter leurs actions vers des projets concrets et mieux articulés
avec les priorités nationales en les insérant dans une dynamique durable. Une dynamique
illustrée par ces quelques statistiques, puisées dans" Atlas français de la coopération
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Depuis 2009, la Commission nationale de la coopération décentralisée (CNCD) met à disposition de tous les
acteurs de la coopération décentralisée un Atlas français de la coopération décentralisée et des autres actions
extérieures. https://www.diplomatie.gouv.fr.
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