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doute le premier ayant connu une large diffusion. Il fut fabriqué par la Deutsche
Waffen und Munitionsfabriken de 1900 à 1942, fabrication reprise dans les années
1970 par Mauser.
Développé en 1898 par Georg Luger à partir du pistolet Borchardt C-93, cette arme
fut utilisée tout à la fois au cours de la Première et de la Seconde Guerre
mondiale. Elle a été produite et mise en service dans plusieurs pays en tant
qu'arme réglementaire (Allemagne et Suisse par exemple). En France, elle équipa les
effectifs de la Gendarmerie, l'Armée de terre et la Préfecture de Police de Paris,
entre 1945 et 1955. Les 5 000 armes françaises comme les Walther P38 utilisés dans
les mêmes conditions, venaient des Usines Mauser alors occupées.
Le nom Parabellum vient du latin « Si vis pacem, para bellum » (si tu veux la paix,
prépare la guerre). C'était l'indicatif télégraphique de la firme DWM (Deutsch
Waffen und Munitionen Fabrik), premier fabricant de ce pistolet, c'est pourquoi il
lui fut donné dès les débuts. Plus tard, il fut importé aux États-Unis par la firme
Stoeger, qui déposa le nom Luger (elle en fit d'ailleurs fabriquer différentes
versions simplifiées en .22 long rifle). Les romans policiers américains puis les
films popularisèrent l'appellation de Lüger (généralement écrit sans le tréma) au
point que les munitions 7,65 parabellum et 9 parabellum (créées par Lüger) sont
appelées .30 luger et 9 luger par les Américains et des fabricants européens
souhaitant les importer aux États-Unis.
Le parabellum est d'abord adopté en 1904 par la Kriegsmarine sous l'appellation P04
(comme pour le P08 puis le P38, le K98, le FG42, les MG34 puis 42... les chiffres
rappellent l'année d'adoption), avec un canon un peu plus long que le futur P08, et
une hausse à deux niveaux, 100 et 200 mètres. Plusieurs pièces ne sont pas
interchangeables avec le P08, même le pontet a une forme légèrement différente.
Le modèle standard de l'armée allemande est adopté sous le nom de P08 correspondant
au modèle de 1908 chambré en 9 mm Parabellum et doté d'un canon de 10,2 cm
(simplifié en 1914 devenant le P08/14). Le modèle produit pour la marine (de 1904 à
1918) a un canon de 15,2 cm, 20,3 cm pour celui destiné aux artilleurs (connu sous
les appellations LP08 - lange Pistole 08- ou luger "artillerie"). Les modèles
commerciaux présentent des canons s'échelonnant de 9,8 à 35 cm pour une versions
carabine munie d'une crosse détachable.
Le Luger Parabellum, s'il était une arme confortable, précise (dans la limite de la
précision d'une arme dépourvue d'instruments de visée réglables) et relativement
fiable pour son époque, restait cher à produire et capricieux en comparaison des
modèles développés à sa suite, tels le Browning Hi-Power ou le P38.
Si le Luger n'a pas subi de modification majeure durant sa carrière, il n'en va pas
de même pour la munition de 9 mm Parabellum développée pour cette arme. L'extension
de l'utilisation de cette cartouche pour des pistolets mitrailleurs (comme le MAT
49 en France, le Sten britannique ou le Uzi israélien), aux mécanismes plus lourds,
a nécessité un chargement plus musclé de la munition. Dans bien des cas, le
chargement des munitions actuelles dépasse les capacités du fragile mécanisme « à
genouillère » du Luger.
Le Luger Parabellum est principalement devenu une pièce de collection à partir des
années 1950.