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U
Réseaux cellulaires R
E
par Jean CELLMER N
Ingénieur des télécommunications
Directeur technique et des systèmes d’information Dolphin Telecom
S
Données économiques
A
1. Situation réglementaire présente du marché européen. Ils sont, depuis 1995, entrés dans leur phase de déclin, pour ne plus
représenter, fin 1997 que 20 % de part de marché en Europe, essentiellement
V
Jusqu’au milieu des années 80, les communications mobiles sur les
réseaux publics représentaient une très faible part du marché des télécommu-
nications. Au contraire du téléphone fixe, ce service n’était disponible que
grâce au système TACS. Beaucoup de ces systèmes disparaîtront avant
l’an 2000.
● Le système TACS est utilisé en Autriche, Espagne, Grande-Bretagne
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dans les pays industrialisés et même parmi ceux-ci, il s’en trouvait, dont la
France, qui ne proposaient qu’un service limité en couverture et en nombre
d’abonnés. Or, ce domaine allait être, à partir de 1987 en Angleterre, 1989 en
(2 opérateurs), Irlande, Italie, Malte, et représente, fin 1997, 6 807 000 abonnés,
soit 12,4 % du marché européen. I
France, ainsi qu’en Scandinavie, le champ d’expérience de la dérégulation ● Le système NMT (450 et/ou 900) est utilisé en Andorre, Autriche, Bel-
européenne des services de télécommunications. Cette tendance à autoriser
un deuxième, voire un troisième opérateur, à exploiter un réseau de télépho-
gique, République de Chypre, Danemark, Iles Faroes, Finlande, France (SFR),
Hongrie, Islande, Luxembourg, Norvège, Espagne, Suède, Suisse, Turquie et
R
nie mobile en compétition avec l’opérateur public traditionnel, allait se géné- représente, fin 1997, 3 595 000 abonnés, soit 6,6 % du marché européen. Fin
raliser avec l’implantation des réseaux GSM et DCS. Dès 1993, la plupart des 1992, il représentait 38 % de ce marché (avec 2 350 000 abonnés).
pays européens avaient deux opérateurs GSM. Le Royaume-Uni, ainsi que ● Le système Radiocom 2000 n’est implanté qu’en France. Après avoir
plus récemment l’Allemagne et la France ont ensuite accordé une licence
d’exploitation à un ou deux opérateurs DCS 1800. Fin 1997, cette tendance à
accorder une ou deux licences cellulaires à la norme DCS 1800 se généralise à
représenté, fin 1992, 320 000 abonnés (5,8 % du marché européen), il n’était
plus utilisé fin 1997 que par 50 500 abonnés, soit 0,1 % du marché européen.
Ce système cessera de fonctionner début 1999.
P
travers toute l’Europe.
En dehors de l’Europe, c’est toujours l’Asie du Sud-Est, avec en particulier
Hong-Kong, Taiwan, mais aussi Singapour, la Thaïlande ou l’Indonésie qui
● Le système C-NETZ n’est utilisé qu’en Allemagne et au Portugal. Il repré-
sente, fin 1997, 522 000 abonnés (1 % du marché européen). En Allemagne, il
est maintenant bien supplanté par le GSM et le DCS.
L
constituent les marchés en pleine explosion.
Aux États-Unis, deux opérateurs cohabitent depuis une dizaine d’années
● Le système RTMS, premier système proposé aux abonnés italiens a été
supplanté par le TACS, puis par le GSM, l’Italie étant toujours le pays d’Europe
où le marché du cellulaire connaît la plus forte expansion. On y compte, fin
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dans chaque zone locale où sont implantés deux réseaux mobiles. L’un de ces
opérateurs est l’opérateur local de téléphonie fixe (wire line operator). À côté
de ce marché cellulaire traditionnel, les États-Unis ont introduit en 1994 le con-
1997, 3 467 000 abonnés TACS et 7 372 000 abonnés GSM. Le système RTMS
a fort logiquement disparu après avoir culminé à 80 000 abonnés. S
cept de communication personnelle. Des licences régionales ont été attri- ■ Opérateurs européens
buées, aux enchères payantes, à des groupes nouveaux, pour opérer des
réseaux de mobiles portatifs dans la bande 1,9 GHz, sans que la technologie À l’intérieur de la Communauté Européenne, la directive est claire : tous les
ne soit imposée. Beaucoup de ces nouveaux opérateurs ont choisi un système pays membres doivent ouvrir le domaine de la radiotéléphonie cellulaire à la
adapté du DCS 1800 européen, le PCS 1900. La plupart des autres ont com- concurrence. Alors que seules la France (avec SFR), la Suède (pourtant hors
mencé dès 1996 à expérimenter le système CDMA. Communauté, avec Comvik) et la Grande-Bretagne (avec Vodafone), l’avaient
déjà fait pour les réseaux analogiques, l’arrivée des réseaux GSM a été l’occa-
Enfin, au Japon, où le marché du cellulaire est longtemps resté confidentiel, sion d’appliquer cette directive. Les pays scandinaves non-membres de la
on assiste depuis 1995 à un décollage très spectaculaire, grâce à des systèmes Communauté ne sont pas en reste, les pays d’Asie du Sud-Est, l’Australie et
de communication de proximité, plus spécialement destinés aux piétons, les États-Unis non plus.
comme l’avait pu être le Bibop français, mais en offrant les vraies fonctionna-
Pour les réseaux GSM, la situation en Europe au 1er juin 1998 (source :
lités d’un téléphone cellulaire. Ces systèmes nommés PDC et PHS ont attiré
FinancialTimes/X.25 Partnership et la Lettre des Télécommunications/Groupe
plus de 25 millions d’abonnés à fin 1997, neuf opérateurs différents se parta-
Les Echos) était la suivante :
geant le marché. Le taux de croissance de la seule année 1997 s’établissait à
53 % ! — Autriche : deux opérateurs GSM, Mobilkom (aussi opérateur NMT) et
Maxmobil ;
— Allemagne : deux opérateurs GSM, T-Mobil et MMO (Mannesmann
2. Marché actuel en Europe Mobilfunk), ainsi que deux opérateurs DCS, E-PLUS, et E2 ;
— Belgique : le monopole de Belgacom a disparu en 1996, année de l’attri-
En 1994, alors que l’essentiel du marché, sauf en Allemagne, était encore
bution d’une licence GSM à une filiale de France Telecom, l’opérateur Mobis-
constitué par les réseaux analogiques utilisant les normes qui ont été décrites
tar. Une troisième licence (DCS 1800) a été accordée fin 1997 à KPN ;
précédemment, le nombre d’abonnés à ces réseaux était de l’ordre de
— Danemark : les deux opérateurs GSM, Sonofon et Tele Danmark, sont
8 millions, et on prévoyait une croissance d’un million et demi par an pendant
maintenant concurrencés par Mobilix, filiale de France Telecom, et Telia Dan-
les cinq années suivantes. Fin 1997, le nombre d’abonnés aux réseaux cellu-
mark, deux nouveaux opérateurs qui peuvent utiliser à la fois des fréquences
laires atteignait 55 millions en Europe, 200 millions dans le monde entier.
GSM 900 et DCS 1800 ;
Toutes les prévisions, d’où qu’elles viennent, ont été balayées par l’incroyable
— Finlande : aux deux opérateurs GSM 900, Telecom Finland et Radiolinja,
croissance de ce marché, qui est passé en quelques années d’un marché stric-
est venu s’ajouter début 1998 un opérateur DCS 1800, Telia Finland ;
tement professionnel à un marché grand public.
— France : les deux opérateurs France Telecom et SFR, qui opèrent chacun
un réseau analogique en forte décroissance et un réseau GSM, ont été rejoints
■ Parts de marché des différents systèmes analogiques
mi 1996 (date d’ouverture) par un opérateur DCS 1800, Bouygues Telecom. En
À l’origine nationaux, certains systèmes analogiques ont connu un réel suc- 1999, l’attribution de fréquences 1 800 MHz aux opérateurs GSM 900 et vice
cès international et ont ainsi contribué à réduire la fragmentation du marché versa tendra à banaliser les trois licences accordées ;
R fone ainsi que 2 opérateurs DCS 1800, Orange et One-2-One, filiale de l’opéra-
teur généraliste Cable and Wireless ;
— Grèce : aux deux opérateurs GSM 900, Panafon (filiale de France Tele-
technique. Mi 1992, un accord avec le canadien Nortel s’est concrétisé par la
création d’une filiale commune, Nortel Matra Cellular (NMC), qui grâce aux
compétences réunies des deux entreprises (commutation pour Nortel, radio
com et de l’opérateur anglais Vodafone) et TeleSTET, est venu s’ajouter début pour Matra), est capable d’offrir un système complet. Nortel Matra Cellular a
1998 un opérateur DCS 1800, Cosmote ; été choisi comme fournisseur de la moitié des sous-systèmes radio du réseau
— Hollande : aux deux opérateurs GSM 900, les PTT et Libertel, sont venus GSM de France Telecom ainsi que d’une grande partie des sous-systèmes
N Digifone, nouvel opérateur GSM 900, qui a ouvert son réseau en 1997 ;
— Italie : on trouve deux opérateurs GSM 900, Telecom Italia et Omnitel ;
— Luxembourg : le monopole PTT existe toujours ;
● Motorola : Motorola est un des leaders mondiaux de la radiotéléphonie
cellulaire analogique, grâce à sa part de marché en Amérique du Nord et grâce
à son implication dans le développement du système TACS. En GSM, ses posi-
— Norvège : deux opérateurs GSM, Telenor Mobil et NetCom, maintenant tions sont restées plus modestes car Motorola ne produit que le sous-système
autorisés à utiliser des fréquences DCS ; radio (BSC, BTS avec leur OMC) alors que beaucoup d’opérateurs ont privilé-
— Portugal : les deux opérateurs GSM 900, TMN et Telecel, ont été rejoints gié les offres complètes pour leurs premières commandes. En France, Moto-
S en 1997 par une filiale de France Telecom, Mainroad, qui opère un réseau
mixte GSM 900/DCS 1800 ;
— Espagne : aux deux opérateurs GSM 900, Telefonica et Airtel, s’ajoute
rola a été retenu par France Telecom, notamment pour son système de
microcellules, très employé à Paris, et fournit aussi des équipements à SFR.
● Nokia : société finlandaise bien connue dans le domaine de la radiotélé-
I réseau TACS, sans que des réseaux GSM y soient pour le moment installés ;
— en Europe de l’Est, les réseaux GSM se sont également fortement déve-
loppés ces toutes dernières années, notamment en République Tchèque, Slo-
Nortel a tardé à s’intéresser au GSM. Il y est venu en proposant un MSC,
s’appuyant sur l’interface A. Par la suite, un partenariat avec Matra Communi-
cation a permis, au travers de la filiale commune Nortel Matra Cellular, de pro-
L du GSM pour atteindre une dimension internationale. Par ailleurs, les coûts de
développement du système GSM sont sans commune mesure avec ceux des
réseaux analogiques ; presque tous les candidats fournisseurs d’équipements
DCS 1800. En France Siemens continue de fournir des MSC pour le réseau
SFR.
U de réseaux ont dû passer des accords, rechercher des partenariats pour, d’une
part, partager les coûts et, d’autre part, s’ouvrir des parts de marché dans des
pays qui ne leur étaient pas accessibles. Enfin, l’existence d’une véritable
3. Tarification dans un réseau européen
■ Politiques tarifaires dans les réseaux analogiques
S interface ouverte entre la partie commutation et la partie radio de ces réseaux
a incité certains opérateurs à se spécialiser et certains opérateurs à mélanger
les fournisseurs. En particulier, les opérateurs traditionnels du réseau fixe ont
Le développement de la radiotéléphonie cellulaire analogique s’étant effec-
tué à l’intérieur de marchés nationaux, avec des systèmes très différents, les
généralement privilégié les compagnies fournisseurs de leur commutation politiques tarifaires des opérateurs ont été très variables d’un pays à l’autre. Il
publique pour acheter les MSC du nouveau réseau GSM, la plate-forme maté- en résultait fin 1991 (avant toute influence du GSM) des taux de pénétration
rielle étant la même. tout à fait différents.
R attendu fin 1999. L’ouverture vers le marché grand public, souvent provoquée
par les opérateurs DCS 1800, est survenue massivement et deux ou trois ans
Tableau B – Ventilation des abonnés cellulaires par zone
géographique dans le monde (en millions d’abonnés), source :
IDATE - Atlas Mondial des Mobiles 1998
plus tôt que ce que les experts annonçaient en 1994-95.
Pays 1987 1992 1997 2002 2007
Les prévisions de l’Institut de L’Audiovisuel et des Télécommunications en
E Europe (IDATE) sont résumées dans le tableau B. Le marché européen pour
l’année 2002 est estimé à 167 millions d’abonnés, dont 22 millions en France,
Amérique du Nord ..............
États-Unis.................................
1,3
1,2
12
11
59,6
55,3
120,6
111,2
173,6
159,7
Europe de l’Ouest ............... 0,9 6 55,1 167,2 291,1
N soit plus de 30 % de taux de pénétration. Alors qu’il y avait 2,3 millions d’abon-
nés aux réseaux cellulaires dans le monde entier en 1987, il y en a 207 millions
en 1997 et l’IDATE en prévoit pratiquement 700 millions en 2002, plus du tiers
Allemagne................................ 0 1 8,3 25,3 45,6
Royaume-Uni........................... 0,3 1,4 8,3 23 37
(au moins tous les européens) étant raccordés à cette date à un réseau GSM.
France....................................... 0 0,4 5,8 22 44
Italie .......................................... 0 0,8 11,8 30 48
S La question n’est donc plus de savoir si le GSM peut être remis en cause,
mais de deviner quelle sera la stratégie des gouvernements et des opérateurs
Asie/Pacifique ......................
Japon........................................
0,1
0,1
4
1,6
68,3
30,5
230,3
84,1
370,8
135,4
quant à l’introduction de l’UMTS en Europe et de l’IMT-2000 dans le monde,
A compte tenu de la part prise par le GSM. L’autre incertitude concerne le succès
possible des systèmes satellitaires à orbite basse comme Iridium ou Global-
Reste du Monde ..................
Pays de l’Est.............................
0
0
0,8
0
24,1
3,3
180
54,5
536,8
166,4
V star, systèmes qui vont ouvrir pour l’essentiel en 1999, sachant que ces systè-
mes, par leur capacité limitée, ne sauraient concurrencer le cellulaire tradition-
nel. En tout état de cause, pour les cinq années à venir, l’horizon commercial
Amérique Latine ......................
Afrique/Moyen Orient .............
0
0
0,6
0,2
12,5
8,3
94,6
30,9
255,7
114,7
O du GSM semble bien dégagé. Total 2,3 22,9 207,1 698,1 1 372,3
I
R Références bibliographiques
[1] CAYLA (G.). – TETRA, The new digital profes- employing code division multiple access. GSM World Congress. Cannes, France. 19-21
[12] DUPLESSIS (Ph.). – Radiocom 2000 haute [25] SHARP (I.). – Adding CAMEL to GSM’s Intelli-
U [3]
1979. p. 15 à 41.