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MINISTERE DE LA JUSTICE ET REPUBLIQUE DU MALI

DES DROITS DE L’HOMME Un Peuple -Un But- Une Foi


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DIRECTION NATIONALE DES
AFFAIRES JUDICIAIRES
ET DU SCEAU
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Banankabougou
Tel:+223-20.20.24.51

ETUDE ET AVIS
I SAISINE:

Par message ̏ WhatsApp ̋ du 02 mai 2020, à 13 h 13 minutes, Monsieur le Chef


de Cabinet du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux,
nous transmettait le ̏ document d’orientation pour la mise en place de l’organisation
spécialisée de la CEDEAO en matière de Justice dénommée : Congrès des Ministres
de la Justice de l’Afrique de l’Ouest (CMAJAO) avec instruction de formuler des
observations attendues incessamment sur le document précité ̋.

II OBJET :

La Direction Nationale des Affaires Judiciaires et du Sceau est saisie pour faire
ses observations sur le document d’orientation pour la mise en place de l’organisation
spécialisée de la CEDEAO en matière de Justice dénommée : Congrès du Ministres de
la Justice de l’Afrique de l’Ouest (CMAJAO).

III FAITS :

Du 10 au 12 septembre 2018, à Niamey, Niger, la Communauté Economique des


Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Africaine, le Secrétariat Permanent du
G5 Sahel et les Nations Unies ont conjointement organisé, en collaboration avec le
Gouvernement du Niger, la deuxième conférence régionale sur l’Impunité, l’Accès à la
justice et les Droits de l’Homme en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Les participants
venaient des Etats membres de la CEDEAO plus le Cameroun, la Mauritanie et le
Tchad.
Ainsi a été adoptée la Déclaration de Niamey en faveur de l’instauration de la
culture des Droits de l’Homme et de l’Etat de droit dans la sous-région.
C’est dans ce cadre, qu’en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour
l’Afrique de l’Ouest, le Ministère de la Justice du Niger propose ce document
d’orientation pour la mise en place de l’Organisation interministérielle Ouest Africaine
dénommée « Congrès des Ministres de la Justice de l’Afrique de l’Ouest », (CMJAO)
en abrégé.

1
L’organisation sera créée par un Protocole signé par les Chefs d’Etat et de
Gouvernement qui se réuniront en Conférence constitutive.
Cette organisation a vocation à :
₋ agir en tant que plateforme stratégique permettant aux Ministres de la Justice de
la région d’échanger, de se consulter et de discuter des questions relatives au
respect de l’Etat de droit et de l’accès à la justice et de son administration ;
₋ offrir un cadre unique pour impulser la coopération judiciaire fondamentale
pour faire face aux principales menaces transfrontalières, à la paix et à la
sécurité dans la région notamment l’extrémisme violent et le terrorisme, la
Criminalité Transnationale Organisée et les conflits intercommunautaires ;
₋ servir comme principal forum régional d’interaction entre les décideurs, les
praticiens, la société civile, les donateurs et les autres acteurs du secteur de la
Justin, afin de partager les enseignements et les expériences, de renforcer les
efforts de lutte contre l’impunité et de rechercher des solutions pratiques aux
obstacles qui affectent l’accès à la justice pour tous et le respect de l’Etat de
droit ;
₋ servir de cadre pour la mobilisation des ressources afin d’accélérer les
interventions stratégiques nationales et régionales en matière de droit de
l’homme et de l’Etat de droit.
Les organes de ce congrès sont :
₋ le Conseil des Ministres;
₋ le Comité des Experts;
₋ le Secrétariat Permanent;
₋ l’Institut Régional de Formation Judiciaire.
Il est temps que la Déclaration de Niamey du 12 septembre 2018 soit traduite dans
les faits et c’est pourquoi la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la
CEDEAO se propose d’examiner et d’adopter l’acte constitutif de l’Organisation
dénommée : Congrès des Ministres de la Justice de l’Afrique de l’Ouest après :
₋ la réunion des Experts des Etats membres ;
₋ et la réunion du Conseil des Ministres de la Justice de la CEDEAO.
La session constitutive du Congrès des Ministres de la Justice de l’Afrique de
l’Ouest, prévue les 12, 13,14 et 15 juin 2020 à Niamey, Niger se propose d’examiner
et d’adopter justement les actes constitutifs de l’Organisation en insistant sur la
nécessité :
₋ d’échanger sur la structure de la Conférence et d’identifier les priorités ;
₋ de déterminer la subvention à accorder par la Commission (de l’Union
Africaine) à la Conférence ;
₋ de désigner le Siège de la Conférence ;
₋ de désigner le Secrétaire Permanent de la Conférence des Ministres.
Tous les Ministres de la Justice de la CEDEAO y participeront avec les
représentants des organisations sous régionales, bilatérales et multilatérales,
notamment l’Union Africaine et les Nations Unies (Voir planning de la session sur la
Conférence).

IV- ANALYSE :

2
L’Avant-projet relatif au développement des systèmes judiciaires nationaux des Etats
membres de la CEDEAO appelle les corrections et observations ci-après :
₋ deuxième considérant du Préambule : biffer le mot ̏ unique ̋ ; cette Plateforme,
si elle venait à voir le jour, ne saurait obérer l’existence d’autres organisations
qui l’ont précédée, elle doit compléter et améliorer l’existant comme la
Plateforme de Coopération Judiciaire des pays du Sahel (PC-JS), l’Accord de
Coopération Judiciaire du 09 mai 2017 entre le Mali, le Niger et le Tchad
appelé à s’étendre à tout autre pays africain…  sans compter de nombreux
Accords et Conventions qui l’ont précédée ;
₋ article IV: après le 1er alinéa, ajouter : ̏ Il est présidé par le Président en
exercice de la CEDEO ou par le Ministre de la Justice, Président en exercice du
Congrès des Ministres de la Justice ̋ ;
₋ article VII : 1er tiret, dire : assurer la formation initiale et permanente… ;
₋ article XII : étendre l’immunité au siège ;
₋ Prévoir une disposition permettant à des Etats non membres de la CEDEAO
d’adhérer à l’organisation.

Ce Protocole présente les avantages ci-après :


₋ il a le mérite de créer un cadre formel de rencontre des principaux acteurs de la
Justice : décideurs, praticiens et bailleurs de fonds ;
₋ il constitue un cadre idéal pour passer en revue toutes les contraintes et
difficultés de mise en œuvre de la coopération judiciaire, notamment à travers
les conventions de coopération judiciaire bilatérales dont la plus part remonte
aux années d’après l’indépendance ;
₋ il permet de mieux contrôler et d’utiliser plus rationnellement l’aide des
partenaires techniques et financiers ;
₋ il assure une meilleure identification des besoins que le Etats membres ont en
commun ;
₋ il garantit plus de lisibilité dans l’accès à la justice et la lutte contre l’impunité.

V- AVIS :
Sauf meilleur avis :
Le Ministre de la Justice doit participer en personne à ce forum en compagnie des
Experts nationaux de son choix ;
Il doit signer ledit Protocole nonobstant les observations qui précèdent, l’objectif
étant de réunir les conditions pour plus de respect des règles d’un Etat de droit, de
saine distribution de la Justice, de lutte efficace contre le terrorisme et la criminalité
transnationale organisée et de façon générale contre l’impunité, dans la synergie
d’action avec les autres pays membres de la CEDEAO et au-delà.

Bamako, le 04 mai 2020

Le Directeur National

3
Mohamed Maouloud NAJIM
Magistrat

Bamako, le 22 avril 2020

Le Directeur National

4
Mohamed Maouloud NAJIM
Magistrat

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