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Des Thraces, qu’il considère comme

« la nation, après celle des Indiens,


la plus importante du monde », Hérodote
affirme que, « s’ils avaient un seul roi
et pouvaient s’entendre entre eux,
ils seraient invincibles ».
Au lendemain du départ des forces perses,
en 479 avant J.-C., le puissant royaume
des Odryses étend son emprise depuis
le nord de la mer Égée jusqu’au Danube.
Ces victoires consacrent l’émergence
d’un centre de pouvoir majeur dans

rois thraces
le sud-est de l’Europe qui survit aux

d e s g u e r r e s m é d i q u e s au x i n va s i o n s c e l t e s 4 7 9 – 2 7 8 ava n t j. - c .
conquêtes de Philippe II de Macédoine
avant de devoir affronter les invasions
celtes en 278 avant J.-C. Au sein
de ce nouvel État s’élabore une étiquette
aristocratique originale et raffinée,
nourrie de très nombreux échanges avec
les civilisations voisines. Elle se retrouve
dans de somptueux ensembles funéraires
qui nous émerveillent aujourd’hui
et rassemblent quelques-uns des plus
beaux objets issus des ateliers
d’orfèvrerie antiques.

découvertes archéologiques en bulgarie


Les fouilles archéologiques menées
ces dernières années en Bulgarie
et la découverte en 2004 de la sépulture
intacte du roi Seuthès III ont renouvelé
notre connaissance de l’histoire
de ce très riche royaume, au cœur
des rivalités qui ont opposé l’Empire
achéménide, Athènes et le Royaume
de Macédoine.
À cette occasion, la mise au jour de plus

l’épopée des
de cent trente objets, parmi lesquels
l’exceptionnelle tête en bronze du roi
Seuthès III et d’admirables pièces
d’orfèvrerie, nous permet de reconsidérer
le rôle fondamental du Royaume odryse
et le tissu complexe des relations
diplomatiques, militaires, économiques,

rois thraces
culturelles qui l’unissait à ses prestigieux
voisins.
l’épopée des

des guerres médiques découvertes


aux invasions celtes archéologiques
isbn 978-2-7572-0932-5 39 
4 7 9 – 2 7 8 a v a n t j. - c . en bulgarie
l’épopée des rois thraces
Cet ouvrage accompagne l’exposition
« L’Épopée des rois thraces.
Découvertes archéologiques en Bulgarie »
présentée à Paris, au musée du Louvre,
du 16 avril au 20 juillet 2015.

Cette exposition est organisée par le musée du Louvre


en collaboration avec le ministère de la Culture bulgare,
avec le soutien de l'Institut français de Sofia.
L’Épopée
des rois thraces
des guerres médiques
a u x i n v a s i o n s c e l t e s 
République de Bulgarie
Ministère de la Culture

Cette exposition bénéficie du mécénat principal de Lusis 4 7 9 – 2 7 8 a v. j . - c .


découvertes archéologiques
en bulgarie
L’édition du catalogue a été rendue possible grâce au soutien de
Dalkia et de la Fondation Total

textes de sous la direction de


Daniela Agre, Zosia H. Archibald, Alexandre Baralis, jean-luc martinez, alexandre baralis, néguine mathieux
Anelya Bozkova, Jan Bouzek, Lucilla Burn, to t ko s toya n ov e t m i l e n a to n kova
Andrzej Chankowski, Véronique Chankowski,
Le papier de cet ouvrage Maria Č i č ikova, Margarit Damyanov, Madalina Dana,
est fabriqué par Arjowiggins Graphic Petar Delev, Kamen Dimitrov, Diana Dimitrova,
et distribué par Antalis. Lydia Domaradzka, Blaise Ducos, Pierre Dupont, Côme Fabre
Valeria Fol, Clara Gelao, Rumyana Georgieva,
Diana Gergova, Alexey Gotsev, Romain Guicharrousse,
Anne-Marie Guimier-Sorbets, Martin Gyuzelev, Antoine Hermary,
Ivan Hristov, Pavlinka Ilieva, Jan Kindberg Jacobsen, Krasimira
Karadimitrova, Kostadin Kisyov, Petya Kiyashkina, Ludovic
© Musée du Louvre, Paris, 2015
Laugier, Gavrail Lazov, Mitko Madjarov, Jean-Luc Martinez,
www.louvre.fr
© Somogy éditions d’art, Paris, 2015 Néguine Mathieux, Alexandre Minchev, Christophe Moulherat,
www.somogy.fr Dimitar Nedev, Krasimir Nikov, Sophie Padel-Imbaud,
En application de la loi du 11 mars 1957 [art. 41] et Krastina Panayotova, Petya Penkova, Olivier Picard,
i s b n musée du Louvre : 978-2-35031-498-3 du Code de la propriété intellectuelle du 1 er juillet 1992, Hristo Popov, Franck Prêteux, Kostadin Rabadjiev,
i s b n Somogy : 978-2-7572-0932-5 1 re et 4 e de couverture : toute reproduction partielle ou totale à usage collectif
Maria Reho, Atila Riapov, Sofia Roumentcheva,
Tête de Seuthès III de la présente publication est strictement interdite sans
Boryana Ruseva, Stefano Serventi, Totko Stoyanov,
bronze, cuivre, albâtre, pâte de verre (cat. 82) autorisation expresse de l’éditeur. Il est rappelé à cet
Dépôt légal : mars 2015 sofia, institut national égard que l’usage abusif et collectif de la photocopie met Daniela Stoyanova, Valentina Taneva, Nikola Teodosiev,
Imprimé en Italie (Union européenne) d’archéologie et musée, abs en danger l’équilibre économique des circuits du livre. Milena Tonkova, Nartsis Torbov, Yulia Valeva
l’exposition
« L’Épopée des rois thraces.
Découvertes archéologiques en Bulgarie »

e s t p l ac é e s o u s l e h au t pat ro n ag e d e
Monsieur Boyko Borisov,
Premier ministre de la République de Bulgarie
musée du louvre comité d’honneur
Monsieur Vejdi Rashidov, Monsieur Dimcho Momchilov,
Jean-Luc Martinez ministre de la Culture de la République de Bulgarie directeur du musée d’Histoire de Karnobat
Président-directeur Madame Fleur Pellerin, Madame Kalpa Kyzmanova,
ministre de la Culture de la République française directrice du musée régional d’Histoire de Lovech
Hervé Barbaret Monsieur Xavier Lapeyre de Cabanes, Monsieur Kostadin Kisyov,
Administrateur général ambassadeur de France en Bulgarie directeur du musée régional d’Histoire de Plovdiv
Monsieur Anguel T cholakov, Monsieur Nikolay Nenov,
Françoise Gaultier ambassadeur de Bulgarie en France directeur du musée régional d’Histoire de Ruse
Directrice du département des Monsieur Daniel Perneliev,
Antiquités grecques, étrusques et romaines directeur du musée régional d’Histoire de Shumen
comité scientifique Madame Totka Kichukova,
Vincent Pomarède Madame Zosia H. Archibald, directrice du musée d’Histoire de Strelcha
Directeur de la Médiation professeur à l’Université de Liverpool Monsieur Valentin Pletnyov,
et de la Programmation culturelle Monsieur Jan Bouzek, directeur du musée régional d’Histoire de Varna
professeur à l’Université Charles de Prague Monsieur Ilya Stoyanov,
Madame Véronique Chankowski, directeur du musée régional d’Histoire de Vratsa
professeur à l’Université de Lyon 2 Madame Sirma Alexandrova,
exposition Sous-direction de édition Monsieur Bojidar Dimitrov, responsable des réserves muséales de l’Institut commissariat
Direction de la Médiation la Médiation dans les salles Sous-direction de directeur du musée national d’Histoire de Sofia national d’archéologie et musée, Académie bulgare Commissaire général
et de la Programmation culturelle Marina Pia-Vitali l’Édition et de la Production Monsieur Pierre Dupont, des Sciences, A B S Jean-Luc Martinez,
Sous-directrice Laurence Castany chercheur CR 1, C N R S U M R  5138, Madame Lyubava Georgieva, président-directeur du musée du Louvre

Michel Antonpietri et Aline François-Colin Sous-directrice Laboratoire d’archéométrie, conservatrice en chef du musée national d’Histoire de Sofia
Adjoints au directeur Clio Karageorghis Maison de l’Orient et de la Méditerranée Madame Pavlina Ilieva, Commissariat
Chef du service Signalétique Violaine Bouvet-Lanselle Madame Valeria Fol, directrice de la direction Réserves muséales Alexandre Baralis,
et Graphisme Chef du service des Éditions professeur, Université de documentation de l’Institut national d’archéologie et musée, archéologue, département des Antiquités grecques,
Sous-direction de et des technologies de l’information, Sofia Académie bulgare des sciences, A B S étrusques et romaines, musée du Louvre
la Présentation des collections Donato Di-Nunno Christine Fuzeau Monsieur Antoine Hermary, Madame Natalya Ivanova, Néguine Mathieux,
Fabrice Laurent Graphisme Coordination et suivi éditorial conservatrice de l’Institut national d’archéologie chef du service Histoire du Louvre,
professeur émérite à l’Université d’Aix-Marseille
Sous-directeur et musée, Académie bulgare des sciences, A B S direction de la Recherche et des Collections,
Monsieur Olivier Picard,
Carol Manzano et Véronique Koffel Gabrielle Baratella et Mélanie Puchault membre de l’Institut de France (Académie des Madame Vanya Kostova musée du Louvre
Soraya Karkache Coordination signalétique Collecte de l’iconographie inscriptions et belles-lettres), professeur émérite, responsable des réserves muséales du musée national Totko Stoyanov,
Chef du service des Expositions Université de Paris-Sorbonne d’Histoire de Sofia professeur à l’Université Saint-Clément d’Ochrid,
Monsieur Lyudmil Vagalinski, Madame Meglena Parvin, Sofia
Anne Gautier Somogy éditions d’art directeur de l’Institut national d’archéologie conservatrice du musée d’Histoire « Iskra » de Kazanlak Milena Tonkova,
Coordinatrice d’exposition Nicolas Neumann et musée, Académie bulgare des sciences, A B S chercheur et directrice de la section d’Antiquités
Madame Elka Penkova,
Directeur éditorial conservatrice en chef du musée national thraces à l’Institut national d’archéologie
Karima Hammache-Rezzouk d’Histoire de Sofia et musée, Académie bulgare des sciences
Chef du service Suivi de projets Michel Brousset,
comité d’organisation Madame Maria Reho,
Béatrice Bourgerie docent et directrice adjointe de l’Institut national assistés de
Monsieur Dimitar Nedev,
Émilie Langlet et Mélanie Legros directeur du Musée archéologique de Sozopol d’archéologie et musée, Académie bulgare Sofia Roumentcheva,
Adjointe au chef de service Fabrication
Madame Petya Kiyashkina, des sciences, A B S département des Antiquités grecques, étrusques
directrice du Musée archéologique de Nesebar Monsieur Stefan Stefanov, et romaines, musée du Louvre
Juan Felipe Alarcon « Starinen Nesebar » directeur du département Scénographie et Sécurité
Scénographe
Madame Valentina Taneva, technique du musée national d’Histoire de Sofia
Astrid Bargeton directrice du Musée archéologique Madame Gergana Vazvazova,
Philippe Leclercq Coordination éditoriale
« Prof. Mechislav Domaradzki » de Septemvri responsable des réserves muséales du musée
Conducteur de travaux
Monsieur Momchil Marinov, national d’Histoire de Sofia
Tauros / Christophe Ibach
directeur du musée d’Histoire « Iskra »
Aline Cymbler Conception graphique
de Kazanlak
Chef du service des et mise en pages
Ateliers muséographiques Monsieur Milen Nikolov, comité de suivi
directeur du musée régional d’Histoire de Burgas Monsieur David Weizmann,
Marion Lacroix,
Madame Magdalena Jecheva, attaché culturel de l’Institut français
Karim Courcelles Sandra Pizzo et
directrice du musée régional d’Histoire de Haskovo et de l’ambassade de France en Bulgarie
Adjoint au chef de service Anne-Marie Valet
Contribution éditoriale Madame Boryana Mateva, Madame Katya Djumalieva,
directrice du musée d’Histoire d’Isperih ministère bulgare de la Culture

Jean-Pierre Pirat et Nikola Tonkov


(Institut national d’archéologie et musée, A B S )
avec la collaboration de Petar Delev, Totko
Stoyanov et Alexandre Baralis
Cartographie
auteurs traducteurs prêteurs

d a n i e l a a g r e ( D A) , assistante, Institut national d’archéologie et musée, k o s t a d i n k i s y o v ( K   K ) , docent, directeur du musée régional d’Histoire traduction du bulgare vers le français b a r i , pinacothèque Corrado Giaquinto
ABS, Sofia de Plovdiv b e r n a r d l o ry , m a r i e v r i n at- n i ko l ov , b u r g a s , musée régional d’Histoire
z o s i a h .   a r c h i b a l d ( Z   A ) , professeur, Université de Liverpool p e t y a k i y a s h k i n a ( P   K ) , directrice du Musée archéologique de Nesebar at i l a r i a p ov , s o f i a ro u m e n t c h e va C a m b r i d g e , Corpus Christi College-Fitzwilliam
a l e x a n d r e b a r a l i s ( A   B a ) , archéologue, département «  Starinen Nesebar  » c o p e n h a g u e , NY Carlsberg Glyptotek
des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, Paris, l u d o v i c l a u g i e r ( L   L ) , conservateur, Institut national du patrimoine, Paris traduction de l’anglais vers le français h a s k o v o , musée régional d’Histoire
chercheur associé, U M R C N R S  7299, Centre Camille-Jullian g a v r a i l l a z o v ( G   L ) , responsable du département des Antiquités, élisabeth agius d’yvoire i s p e r i h , musée d’Histoire
a n e l y a b o z k o v a ( A   B o ) , docent, Institut national d’archéologie musée national d’Histoire, Sofia et j e a n - f r a n ç o i s a l l a i n k a r n o b a t , musée d’Histoire
et musée, ABS, Sofia m i t k o m a d j a r o v ( M   M ) , docent, directeur du Musée archéologique k a z a n l a k , musée d’Histoire « Iskra »
j a n b o u z e k , professeur, Université Charles de Prague de Hissarya traduction de l’italien vers le français l o n d r e s , British Museum, département
l u c i l l a b u r n ( L B ) , en charge des Antiquités au Fitzwilliam Museum, j e a n - l u c m a r t i n e z ( J L   M ) , président-directeur du musée du Louvre, Paris jean pietri des Antiquités grecques et romaines
Cambridge n é g u i n e m a t h i e u x ( N   M ) , chef du service Histoire du Louvre, musée du l o v e c h , musée régional d’Histoire
a n d r z e j c h a n k o w s k i ( A C ) , maître de conférences, Université de Lille 3 Louvre, Paris, chercheur associé, U M R C N R S  8164 Halma-Ipel m a d r i d , musée du Prado
v é r o n i q u e c h a n k o w s k i  , professeur à l’Université Lyon I I a l e x a n d r e m i n c h e v ( A   M ) , assistant en chef, musée régional m i l a n , Bibliothèque ambrosienne
m a r i a č i č i k o v a ( M   č ) , docent, Institut national d’archéologie d’Histoire de Varna restaurateurs n a p l e s , musée national d’Archéologie
et musée, ABS, Sofia c h r i s t o p h e m o u l h e r a t ( C   M ) , chargé des analyses des collections, n e s e b a r , Musée archéologique « Starinen Nesebar »
m a r g a r i t d a m y a n o v ( M   D a m ) , assistant en chef, Institut national musée du quai Branly, Paris Institut national d’archéologie et musée, p a r i s , Bibliothèque nationale de France, avertissement
d’archéologie et musée, ABS, Sofia d i m i t a r n e d e v ( D   N ) , d irecteur du Musée archéologique de Sozopol Académie bulgare des sciences, A B S Bibliothèque de l’Arsenal
m a d a l i n a d a n a ( M   D ) , maître de conférences, Université Paris 1 k r a s i m i r n i k o v ( K   N ) , docent, Institut national d’archéologie et musée, m a r i a k i rova p a r i s , Bibliothèque nationale de France, La translittération retenue
Panthéon-Sorbonne ABS, Sofia p e t ya p e n kova département des Manuscrits dans ce volume est celle publiée
p e t a r d e l e v ( P   D e ) , professeur, Université Saint-Clément d’Ochrid, Sofia s o p h i e p a d e l - i m b a u d ( S   P ) , documentaliste scientifique, département s e v da l i n a n e y kova p a r i s , Bibliothèque nationale de France, dans le Journal officiel bulgare
k a m e n d i m i t r o v ( K   D ) , docent, Institut d’études balkaniques, des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, Paris z d r av k a sa b o t i n ova département des Monnaies, Médailles et Antiques du 13 mars 2009, à l’exception
Centre de Thracologie, ABS, Sofia k r a s t i n a p a n a y o t o v a ( K   P ) , docent, responsable du département p a r i s , musée d’Orsay de certains auteurs connus dans
d i a n a d i m i t r o v a ( D   D ) , assistante, Institut national d’archéologie d’Archéologie classique, Institut national d’archéologie et musée, A B S , Sofia musée national d’Histoire de Sofia p a r i s , musée du Louvre, département la communauté scientifique
et musée, ABS, Sofia p e t y a p e n k o v a ( P   P ) , assistante en chef, responsable du laboratoire m a r i o da m ya n ov des Antiquités grecques, étrusques et romaines sous d’autres graphies, comme
l y d i a d o m a r a d z k a ( L   D ) , docteur, professeur, Lycée national d’analyse, de conservation et de restauration, Institut national d’archéologie tat i a n a e j d i k - ta pa n ova p l o v d i v , musée régional d’Archéologie M. Čičikova (Chichikova)
d’études classiques, Sofia et musée, A B S , Sofia k i ta n k i ta n ov r u s e , musée régional d’Histoire ou A. Bozkova (Bojkova).
b l a i s e d u c o s ( B   C ) , conservateur, département des Peintures, o l i v i e r p i c a r d ( O   P ) , membre de l’Institut (Académie des inscriptions yo n i ta n i ko l ova s e p t e m v r i , Musée archéologique
musée du Louvre, Paris et belles-lettres), professeur émérite, Université de Paris-Sorbonne sv e t l a t sa n e va s h u m e n , musée régional d’Histoire а a
p i e r r e d u p o n t ( P   D u ) , chercheur, C N R S - U M R  5138, Maison de l’Orient h r i s t o p o p o v ( H   P ) , docent, directeur adjoint de l’Institut national r a d o s t i n a t s e n kova s o f i a , Institut national d’archéologie et musée, б b
et de la Méditerranée, Lyon d’archéologie et musée, A B S , Sofia a l e x a n d e r vatov Académie bulgare des sciences, A B S в v
c ô m e f a b r e ( C   F ) , conservateur, musée d’Orsay, Paris f r a n c k p r ê t e u x ( F   P ) , maître de conférences, Université de Paris-Sorbonne s o f i a , musée national d’Histoire г g
v a l e r i a f o l ( V   F ) , professeur, Université de documentation k o s t a d i n r a b a d j i e v ( K   R ) , professeur, Université Saint-Clément musée régional d’Archéologie de Plovdiv s o z o p o l , Musée archéologique е e (prononcer è)
et des technologies de l’information, Sofia d’Ochrid, Sofia s t r e l c h a , musée d’Histoire ж j
m i l i t sa i l i e va
c l a r a g e l a o ( C   G ) , directrice de la pinacothèque Corrado Giaquinto, Bari m a r i a r e h o ( M   R ) , docent, directrice adjointe, Institut national v a r n a , musée régional d’Histoire з z
r u m y a n a g e o r g i e v a ( R   G ) , docent, Institut national d’archéologie d’archéologie et musée, Sofia v r a t s a , musée régional d’Histoire и i
autres institutions
et musée, A B S , Sofia a t i l a r i a p o v ( A   R ) , céramologue, mission archéologique française й y
nathalie bruhière
d i a n a g e r g o v a ( D   G ) , professeur, Institut national d’archéologie à Apollonia du Pont к k
jeanne cassier
et musée, A B S , Sofia s o f i a r o u m e n t c h e v a , assistante, département des Antiquités grecques, л l
juliette levy
a l e x e y g o t s e v ( A   G ) , docent, Institut national d’archéologie étrusques et romaines, musée du Louvre, Paris м m
m a r i e - m a n u e l l e m e yo h as
et musée, A B S , Sofia b o r y a n a r u s e v a ( B   R ) , docent, Institut national d’archéologie et musée, н n
delphine masson
r o m a i n g u i c h a r r o u s s e ( R   G u ) , professeur agrégé, doctorant, ABS, Sofia о o
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et École française d’Athènes s t e f a n o s e r v e n t i ( S   S ) , Bibliothèque ambrosienne, Milan п p
a n n e - m a r i e g u i m i e r - s o r b e t s , professeur, Université Paris-Ouest t o t k o s t o y a n o v ( T   S ) , Université Saint-Clément d’Ochrid, Sofia р r
Nanterre-La Défense d a n i e l a s t o y a n o v a ( D   S ) , assistante en chef, Université Saint-Clément с s
m a r t i n g y u z e l e v ( M   G ) , docteur en archéologie d’Ochrid, Sofia т t
a n t o i n e h e r m a r y ( A   H ) , professeur émérite, Université d’Aix-Marseille v a l e n t i n a t a n e v a ( V   T ) , directrice du Musée archéologique de Septemvri у u (ou)
i v a n h r i s t o v ( I   H ) , docent, directeur adjoint du musée national d’Histoire, n i k o l a t e o d o s i e v ( N   Te ) , assistant en chef, Université Saint-Clément ф f
Sofia d’Ochrid, Sofia х h (aspiré)
p a v l i n k a i l i e v a ( P   I ) , responsable des réserves, Institut national m i l e n a t o n k o v a ( M   T ) , docent, responsable du département ц ts
d’archéologie et musée, ABS, Sofia d’Archéologie thrace, Institut national d’archéologie et musée, A B S , Sofia ч ch (tch)
j a n k i n d b e r g j a c o b s e n ( J   K   J ) , conservateur, département des Sculptures n a r t s i s t o r b o v ( N   T ) , docent, responsable du département ш sh (ch)
grecques et romaines, Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague des Antiquités, musée régional d’Histoire de Vratsa щ shte
k r a s i m i r a k a r a d i m i t r o v a ( K r   K ) , assistante en chef, Institut national y u l i a v a l e v a ( Y   V ) , professeur, Institut d’histoire de l’art, A B S , Sofia ъ a (eu)
d’archéologie et musée, A B S , Sofia ю yu
я ya
remerciements Levy, premier conseiller de l’ambassade, de M. Guillaume Robert, directeur Slavka Cherneva, Milicha Ilyeva, Elena Kantarova et Marina Nenova, à Vratsa par l’atelier de montage et Aline Cymbler ont été capitales. Un grand merci
de l’Institut français à Sofia, de M. Gilles Rouet, attaché scientifique de l’Institut. grâce à Nartsis Torbov et à Septemvri grâce à Violeta Duneva. Cette exposition à l’ensemble des ateliers muséographiques et à la cellule planification :
Mmes Blaga Deltcheva, Maria Konaktchieva et Nadejda Danailova, par leur a bénéficié en ce sens de l’exceptionnelle érudition de Mme Sophie Descamps- Cédric Breton, Soraya Kamano et Franck Poitte.
efficacité et leur dévouement, ont été d’infatigables piliers de ce projet. Ils ont Lequime et M. Dominique Robcis, qui nous ont accompagnés sur le terrain,
pu disposer en France de l’aide renouvelée de Mme Diana Ignatova, directrice diagnostiquant les pièces les plus fragiles et pour certaines parmi les plus La présence des œuvres à Paris aurait été inimaginable sans le travail imposant
de l’Institut culturel bulgare, et de M. Assen Krestev, conseiller de l’ambassade exceptionnelles. Leur étude a été enrichie par les conseils scientifiques réalisé par Anne Gautier, et auparavant par Martin Kieffer, et le soutien
de Bulgarie, auxquels nous adressons nos remerciements les plus chaleureux. d’éminents spécialistes et confrères : Alix Barbet, Anaïs Boucher, Cécile de Soraya Karkache, accompagnés de Florence Masson. Les visuels, éléments
Cette exposition a su compter au sein du musée du Louvre sur le soutien et Colonna, Madalina Dana, Dan Dana, Pierre Dupont, Anne-Marie Guimier- essentiels pour la personnalisation de cet événement, ont bénéficié des
l’appui de Mme Françoise Gaultier, directrice du département des Antiquités Sorbets, Antoine Hermary, Ludovic Laugier, Gavrail Lazov, Nassi Malagardis propositions élégantes et subtiles préparées par Camille Dupaquier, Audrey
grecques, étrusques et romaines, qui a toujours été présente à nos côtés et dont et Alexandar Minchev, Christophe Moulherat, Georgi Nekhrizov, Alain Pasquier, Boulery, Isabel Lou-Bonafonte, Danielle Pintor, et défendues par Laurence
les suggestions se sont avérées précieuses. Olivier Picard, Vasil Nikolov et Atila Riapov. Nous leur renouvelons notre Roussel. Ce projet ambitieux, adossé à deux expositions retour, n’était toutefois
gratitude et saluons leur engagement généreux et sincère. pas possible sans l’encadrement et la réactivité d’Anca Iliutu, Anne Dubile,
Nous devons également exprimer notre reconnaissance et notre gratitude Frédérique Vernet, Valérie Game et Pascal Perrault.
à Benoît de Saint-Chamas et Alberto Vial, qui nous ont accompagnés tout Ces objets ont été mis en valeur et présentés par quatre photographes de
au long de l’élaboration de cette exposition, prodiguant une disponibilité renom, Todor Dimitrov, Ivo Hadjimishev, Krasimir Georgiev et Loïc Damelet, L’accompagnement d’Anne-Laure Beatrix, directrice des Relations extérieures,
et un soutien permanents. qui œuvrent chacun depuis longtemps par leur talent à l’enregistrement a été essentiel. Cette exposition a bénéficié d’une couverture de qualité dans
Vincent Pomarède, directeur de la Médiation et de la Programmation culturelle, du patrimoine archéologique. Nous tenons en ce sens à souligner le concours les revues et journaux qui doit beaucoup aux efforts de Coralie James, aidée
Aline François-Colin, adjoint au directeur, et Fabrice Laurent, sous-directeur bienveillant de Mme Marie-Brigitte Carre, directrice du Centre Camille-Jullian, de Marion Benaiteau, et à l’intérêt de Valérie Coudin, accompagnée par
Les commissaires adressent leurs remerciements les plus vifs à M. Vejdi Rashidov, de la Présentation des collections, ont apporté un soin attentif à chaque étape qui a facilité l’utilisation du fonds du laboratoire auquel est associée la mission Sophie Grange et Adel Ziane, dont nous saluons l’écoute, l’enthousiasme et la
ministre de la Culture de la République de Bulgarie, pour avoir suscité de ce projet, résolvant avec bienveillance les obstacles rencontrés. Ce travail archéologique à Apollonia du Pont. disponibilité. Nathalie Cuisinier a su préparer avec soin et attention le vernissage
et encouragé ce projet ambitieux lors de sa naissance et de sa finalisation. a également bénéficié de l’aide et de l’appui de Brice Mathieu, directeur de l’exposition et l’accueil des officiels. Cet événement a bénéficié des efforts
Ce soutien n’a été possible que par l’adhésion de M. Petar Stoyanovich par intérim de la Recherche et des Collections. Anne-Solène Rolland, qui lui Ce catalogue, travail exceptionnel de traduction, est le produit des efforts du service Mécénat dirigé par Fréderic Le Coz, et auparavant par Christophe
et de M. Marin Ivanov lors de leurs mandats successifs à la tête du ministère a succédé, a poursuivi et maintenu son attention à ce projet. conjoints de Marie Vrinat-Nikolov, Bernard Lory, Atila Riapov, Sofia Monin, assistés de Thibault Bruttin, Anne Demarque et Caroline Colombe.
de la Culture. Que tous soient remerciés pour leur engagement sincère Roumentcheva, Élisabeth Agius d’Yvoire et Jean-François Allain. Ils ont tous Grâce à Sophie Kammerer-Farant, chef du service Louvre conseil, la collaboration
au service de l’archéologie. Une telle aventure n’était pas imaginable sans le concours des dix-sept directeurs apporté un soin minutieux aux contributions de l’ensemble des auteurs, trop franco-bulgare a eu un rendez-vous à sa mesure lors d’un séminaire à Sofia.
des Musées archéologiques et des musées régionaux d’Histoire bulgares qui ont nombreux pour être énumérés ici, mais dont le nom est mentionné en début Ces échanges s’appuient sur l’enthousiasme et la générosité de Cécile Giroire
Cette exposition a bénéficié de l’engagement et de l’intérêt de M. Xavier Lapeyre bien voulu nous honorer par le prêt de leurs œuvres, leur accueil chaleureux de volume. Ces textes ne seraient pas ce qu’ils sont sans la relecture avisée et de Florence Specque, qui ont accepté au sein du département des Antiquités
de Cabanes, ambassadeur de France en Bulgarie, et de Mme Maria Lapeyre et leurs conseils bienveillants, et dont les noms, nombreux, figurent en tête de Sophie Descamps-Lequime, Florence Specque, Pierre Dupont et Atila Riapov. grecques, étrusques et romaines d’offrir au public sofiote une exposition
de Cabanes, reprenant en ce sens l’œuvre de son prédécesseur M. Philippe Autié de ce volume. Ces remerciements ne seraient pas complets sans saluer l’accueil Ils ont été judicieusement complétés par les cartes élaborées avec l’aide de Jean- exceptionnelle sur le trésor de Boscoréale ; un effort enrichi et doublé par
et de Mme Marianne Autié. Nous souhaiterions saluer leur érudition tout comme formidable réservé par M. Angel Dinev, directeur du musée régional d’Histoire Pierre Pirat et Nikolay Tonkov. Que tous soient assurés de notre gratitude pour celui consenti par Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités
leur amour généreux de la Bulgarie. Celui-ci a su rencontrer l’intérêt et l’écoute de Stara Zagora, ainsi que le prêt généreux de chefs-d’œuvre accordé par leur disponibilité, leur générosité et leur enthousiasme sans égal. Rien n’aurait égyptiennes, avec Sophie Labbé-Toutée qui proposa une ingénieuse exposition sur
bienveillante de M. Anguel T cholakov, successeur de M. Marin Raykov, M. Miguel Zugaza, directeur du musée du Prado ; Mme Valeria Sampaolo, toutefois était possible sans l’engagement formidables de Christine Fuzeau. Par le prêtre Nakhthorheb, dont la qualité dépasse de loin la portée de nos demandes.
ambassadeurs de Bulgarie en France et soutiens remarquables de ce projet, directrice du Musée archéologique de Naples ; Mme Clara Gelao, directrice son sang-froid et une maîtrise de tous les instants, elle a su accompagner le long Nous tenons à saluer leur engagement sincère au service d’une discipline.
tout comme de M. Todor Chobanov, maire adjoint de Sofia et ancien de la pinacothèque Corrado Giaquinto de Bari ; M. Marco Ballarini, directeur accouchement de ce volume pour qu’il réponde aux exigences d’un public averti.
vice-ministre de la Culture. Nous remercions également pour son aide M. Yasen de la bibliothèque Ambrosienne de Milan ; M. Flemming Friborg, directeur Cette aventure n’a été possible que par l’encadrement éclairé et bienveillant Au sein de la direction, nous remercions Magali Teissier. Au sein du département
Atanasov, conseiller culturel du Premier ministre de la République de Bulgarie. de la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague ; M. Neil MacGregor, directeur du de Violaine Bouvet-Lanselle, qui lui a apporté un soutien sans faille dont nous des Antiquités grecques, étrusques et romaines, nous souhaiterions remercier
British Museum ; et Tim Knox, directeur du Fitzwilliam Museum à Cambridge. sommes ici débiteurs. Nous leur exprimons à tous notre profonde gratitude. vivement pour leur aide et leur soutien David Blanchet, Pascale Gillet, Violaine
Ce projet doit beaucoup à feu M. Jean-François Jarrige, président Ces pièces ont été judicieusement complétées par le tableau de Gustave Moreau, Jeammet, Alexandra Kardianou, Sophie Marmois, Sophie Padel, Jenny Solis
de la commission des fouilles du ministère français des Affaires étrangères, mis à disposition par M. Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et La mise en maquette est l’œuvre d’un artiste, Christophe Ibach, qui a placé et Annabel Remy.
serveur infatigable de l’archéologie et de la science. Son travail a été poursuivi de l’Orangerie, et de nombreuses œuvres exceptionnelles de la Bibliothèque son amour de l’objet dans chacune des pages de ce catalogue, sublimant par
dignement en Bulgarie par M. David Weizmann, attaché culturel de l’ambassade nationale de France, obtenues grâce à l’aide scientifique et amicale de Christian son talent chacun des contextes présentés ; l’iconographie a été servie par En Bulgarie, notre gratitude va à G. Assa, S. Ganeva, D. Miteva, V. Stoeva,
de France, qui a joué un rôle essentiel dans la coordination des équipes françaises Forstel, Patrick Morantin et Mathilde Avisseau-Broustet, auxquelles nous l’enthousiasme et l’efficacité redoutable de Mélanie Puchault, qui a repris un St. Delahaye, St. Jelev pour les efforts déployés en faveur du financement
et bulgares et dans la consolidation financière de ce projet en rendant possible n’avons pu joindre, pour des questions de délais, celles proposées par l’Ephorie travail amorcé par Gabrielle Baratella, supervisées avec attention et précision par de ces opérations.
colloque, restauration des œuvres, voyage de presse et expositions organisées de Komotini, malgré l’enthousiasme et la générosité de Dimitris Matsas. Anne-Myrtille Renoux. Les textes ont été corrigés de façon attentive et éclairée
par le musée du Louvre à Sofia et à Plovdiv. Son dévouement exceptionnel et son Enfin, au sein du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, par Marion Lacroix, qui a donné à chaque contribution sa forme définitive, En guise de conclusion, nous souhaiterions souligner le fait que l’ensemble
efficacité ainsi que ceux de Mathilde Weizmann ont été un soutien sans faille. Anne Coulié et Christophe Piccinelli-Dassaud ont veillé avec bienveillance une œuvre de longue haleine reprise au pied levé par Sandra Pizzo et Anne-Marie de ce projet doit une part infinie à l’engagement personnel, au professionnalisme et
Nous leur exprimons par ces remerciements notre profonde gratitude. à la disponibilité des œuvres du musée. Que tous soient profondément remerciés Valet. Leur édition n’était possible sans le soutien et l’accompagnement des à la passion de Sofia Roumentcheva pour l’archéologie et la Bulgarie. Sofia
pour leur dialogue, leur écoute et leur participation. éditions Somogy, de leur directeur éditorial Nicolas Neumann, de Stéphanie a assisté de façon précieuse le commissariat, en participant à l’élaboration
Ce projet a été grandement facilité par la coordination efficace et l’expérience Méséguer, Marc-Alexis Baranes, Michel Brousset et Béatrice Bourgerie, et sans du catalogue et de la signalétique, avec l’aide de Joanna Martin, et en assurant
de M. Bojidar Dimitrov, directeur du musée national d’Histoire, qui a œuvré Certaines de ces œuvres n’auraient toutefois pu être présentées sans la maîtrise et l’investissement d’Astrid Bargeton, dont nous saluons le professionnalisme. au jour le jour l’énorme travail de correspondance et de coordination entre
de façon déterminante au succès de cette exposition, aidé de M. Ivan Hristov, l’expérience de l’ensemble des restaurateurs qui ont travaillé à leur préservation : Nous les remercions chaleureusement de ce magnifique travail. les équipes françaises et bulgares, tout en aidant le service des Expositions,
directeur adjoint, et avec le concours de M. Stefan Vodenicharov, directeur Elka Penkova, Lyubava Georgieva, Vanya Kostova, Gergana Vazvazova, Stefan celui des Éditions ou nos confrères en charge de l’iconographie. En ne comptant ni
de l’Académie bulgare des sciences. Que tous trois soient assurés de notre Stefanov, Pavlina Ilyeva, Sirma Alexandrova, Natalya Ivanova, Meglena Parvin, Cette exposition est cependant avant tout le fruit d’un travail collectif qui a son temps ni ses week-ends, cette exposition est également le fruit de son labeur.
reconnaissance. Celle-ci s’adresse également à M. Lyudmil Vagalinski, directeur Svetla Tsaneva, Petya Penkova, Marya Kirova, Zdravka Sabotinova, Sevdalina fédéré en interne une équipe de grande qualité, dont l’adhésion et l’engagement Notre reconnaissance, profonde et sincère, lui est acquise.
de l’Institut et musée national d’Archéologie, et à Mme Maria Reho, responsable Neykova, Kitan Kitanov, Ionita Nikolova, Alexandar Vatov, Mario Damyanov, nous ont profondément touchés. Nous souhaiterions remercier en premier lieu
de la composante muséale, qui ont offert à cette exposition quelques-unes de Tatyana Ejdik-Tapanova, Radostina Tsenkova, Militsa Ilyeva ; Nathalie Juan-Felipe Alarçon pour sa très élégante muséographie, œuvre de finesse et Enfin, cette œuvre doit, comme souvent, son existence à l’aide silencieuse
ses plus belles pièces. Nos remerciements vont aussi à Mme Katya Djumalieva, Bruhière, Jeanne Cassier, Juliette Levy, Marie-Manuelle Meyohas, Delphine de précision, qui a su saisir et traduire toutes les subtilités de l’histoire thrace et à la patience mise à rude épreuve de proches, Loucas Baralis, Kianouche
coordinatrice au sein du ministère de la Culture, supervisée par Mme Diana Masson. Le soin apporté à ce patrimoine fragile dépassera de loin le temps par son écoute et son accompagnement lors de son déplacement avec Xavier et Franck Kausch, qui ont été comme souvent nos plus directs conseillers
Maleeva et aidée de Mme Diana Danailova et de Mme Radka Petrova. Leur de cette exposition. Il n’a été possible que grâce à la sollicitude et à l’accueil Guillot en Bulgarie. Cette mise en scène a été ornée de façon juste et convaincante et nos complices quotidiens.
action a toutefois été grandement facilitée par l’appui et le soutien de M. Boris chaleureux d’Elina Mircheva à Varna et des équipes du musée d’Histoire par la signalétique offerte par Donato Di Nunno. Karima Hammache, Clio
Danailov, conseiller auprès du ministre. Que tous soient remerciés. de Burgas et des équipes du musée national d’Histoire ; un accompagnement Karageorghis, accompagnée de Carol Manzano, ont apporté leur supervision Nous ne saurons oublier de remercier nos mécènes, Dalkia et la Fondation Total
L’exposition a bénéficié du soutien actif et de l’engagement de Mme Florence merveilleux que nos équipes ont aussi rencontré à Plovdiv grâce à Elena Filarska, bienveillante. L’aide de Philippe Leclercq et la mise en valeur des objets proposée ainsi que Lusis, qui a su nous apporter un soutien déterminant.
préface

La collaboration franco-bulgare remonte à plus d’un siècle ; ses racines sont profondes.
A u début du xx e siècle, le célèbre spécialiste de l’École française d’Athènes, Georges Seure, entreprend
des fouilles à Veliko Tarnovo, capitale du Deuxième Royaume bulgare. Sont également associées à son nom les
premières recherches sur notre territoire concernant la ville romaine de Nicopolis ad Istrum. Durant l’année 1904,
à la demande de l’Institut de France, le consul général français à Plovdiv, Alexandre Degrand, entreprend des
fouilles à Sozopol, dont les résultats sont publiés par Georges Seure vingt ans plus tard dans « Archéologie thrace »
(Revue archéologique). Les découvertes archéologiques provenant d’Apollonia du Pont et conservées au Louvre
sont nombreuses : vaisselle grecque peinte, dont vingt exemplaires se trouvent encore aujourd’hui dans les salles
de ce musée encyclopédique, éléments architecturaux parmi lesquels un fragment de terre cuite représentant
des guerriers. Il sera présenté dans cette exposition avec d’autres objets découverts en 2009-2010 au même endroit,
lors des fouilles de l’antique sanctuaire de l’île Saints-Cyriaque-et-Juliette, à Sozopol.
Il est tout à fait symbolique que, des décennies plus tard, toujours dans la région de l’antique Apollonia,
cette collaboration se soit poursuivie avec le projet bulgaro-français, extrêmement productif, portant sur une étude
conjointe des nécropoles de l’antique cité, de son territoire et de son arrière-pays, étude qui s’est déjà matérialisée par
une série de publications scientifiques de qualité. Ce n’est pas non plus un hasard si la première exposition présentant
au monde l’art thrace sur les terres bulgares s’est tenue précisément à Paris, dans les salles du Petit Palais, en 1974.
Le partenariat entre nos deux pays dans le domaine de la culture s’est élargi avec la signature en 2012 d’un accord
de coopération pour cinq ans entre le ministère de la Culture de la République de Bulgarie et le musée du Louvre,
accord qui marque le point de départ d’une série d’initiatives conjointes et qui a permis l’échange d’expositions
importantes présentant les recherches archéologiques, le développement de la science ainsi que l’héritage culturel
exceptionnel conservé dans les fonds des musées bulgares et du Louvre.
Cette exposition constitue le point culminant de nos efforts mutuels pour montrer l’une des périodes les plus
brillantes du passé culturel des terres bulgares : l’épanouissement de la civilisation thrace durant les époques
classique et hellénistique.
C’est le fruit d’un travail de longue haleine réalisé par des spécialistes du Louvre et leurs collègues bulgares
du musée national d’Histoire, de l’Institut national d’archéologie et musée de l’Académie des sciences bulgare,
de l’université de Sofia et d’un certain nombre de musées du pays, sans oublier des chercheurs de Grande-Bretagne,
de République tchèque et de Grèce, qui ont participé aux expéditions archéologiques internationales sur le territoire
bulgare et qui se sont investis dans l’étude de l’héritage culturel thrace.
C’est la première fois que l’on présente au public dans leur totalité des ensembles funéraires découverts par les
archéologues bulgares durant ces dernières années. Sont ainsi exposés dans toute leur splendeur des dons funéraires
provenant du tombeau du roi thrace Seuthès III, du tumulus Golyama Kosmatka, près de Shipka : sa couronne
de chêne et sa coupe en or, toutes deux magnifiques, son casque portant l’inscription « À Seuthès », deux cnémides,
de la vaisselle en argent et en bronze, son épée unique avec ses incrustations en or, l’ornement en or d’un harnachement
de cheval. Parmi ces objets se trouve également la remarquable tête provenant de l’une de ses statues en bronze,
particulièrement mise en valeur dans l’exposition. Les dons trouvés dans d’importants tombeaux d’autres guerriers
thraces, à Chernozem-Kaloyanovo et à Zlatinitsa-Malomirovo, ne sont pas moins remarquables. Le public pourra
admirer les superbes parures en or et la vaisselle en argent et en bronze mises au jour dès les années 1920 dans
une riche tombe du tumulus de Mushovitsa, dans la nécropole de Duvanli. L’exposition montre aussi les découvertes
archéologiques faites sur les terres bulgares et déjà connues dans le monde : trésors de Panagyurishte et de Borovo,
superbe vaisselle provenant du trésor de Rogozen, trésor de Letnitsa, de même que les dons en or récemment
découverts dans le tumulus Golyama Svershtarska Moguila, près de Sveshtari. L’accent est également mis sur
des aspects nouveaux : villes et résidences royales, administration urbaine et vie quotidienne, développement
des artisanats locaux, dont les magnifiques productions en or et en argent brilleront également dans cette exposition.
Pour conclure, je voudrais remercier les présidents sortant et actuel du Louvre, les musées bulgares, ainsi que
l’équipe de commissaires et spécial istes bulgares et français qui ont fait tout leur possible pour que cette exposition unique
au monde puisse être vue et estimée à sa juste valeur par des visiteurs du monde entier.

v e j d i r as h i d ov
Ministre de la Culture de la République de Bulgarie
préface

Les expositions consacrées à la Thrace se sont attachées jusqu’à présent à dévoiler les contours de cette
civilisation et à révéler la richesse de son aristocratie en illustrant son raffinement par une sélection de pièces
parmi les plus remarquables. Elles ont suscité un regard émerveillé et enchanté, enrichissant l’univers mythique
qui entoure la Thrace.
Les dernières découvertes archéologiques réalisées en Bulgarie, auxquelles répondent d’importantes
publications monographiques, invitent depuis à une nouvelle lecture qui restitue à cette civilisation son épaisseur
historique en replaçant sa trajectoire au sein du contexte régional qui fut le sien. Cette nouvelle étape répond
à l’intérêt d’un public curieux de la diversité patrimoniale du sud-est de l’Europe et qui, déjà au fait de ses
richesses, cherche désormais à approfondir ses connaissances. Le musée du Louvre poursuit ainsi la valorisation
de régions et de sites dans le sillon des dernières expositions archéologiques consacrées à la Macédoine, à la cité
de Cerveteri ou à Rhodes.
Dans cette perspective, nous avons souhaité retenir comme prisme l’émergence et l’affirmation d’un centre
de pouvoir majeur, celui des Odryses, en resserrant les limites chronologiques sur une période relativement
étroite, depuis le retrait des forces perses de Thrace égéenne en 479 av.  J .- C . jusqu’aux invasions celtes. D’emblée,
la perspective proposée n’est pas celle d’une lecture locale. Loin de vouloir transmettre l’image idéalisée d’un
centre de pouvoir autonome, comme suspendu dans un destin clos et dans ses représentations, sans relation avec
ses voisins, cette exposition entend au contraire replacer la réalité odryse dans le contexte global du monde antique
contemporain. Elle vise en ce sens à identifier les différents acteurs que la Thrace abrite sur son territoire ou à ses
marges immédiates – Triballes, Gètes, Grecs… – afin de mettre en valeur les multiples emprunts que des dynastes
thraces accomplirent durant cette période. Il ne s’agit pas non plus de diluer l’identité thrace au sein d’autres
réalités voisines, mais de démontrer ici comment un centre de pouvoir rassemble en un même lieu des éléments
de prestige issus d’horizons géographiques divers – Asie Mineure achéménide, monde grec poliade, Royaume
de Macédoine – pour les reformuler au service d’un discours qui lui est propre et par lequel il acquiert sa pleine
identité. Par la confrontation régulière d’œuvres de civilisations diverses au sein de ses départements, le musée
du Louvre ne cesse de démontrer que ces échanges, ces emprunts et ces transmissions fécondèrent les civilisations.
Cette exposition ne pouvait être ainsi que le fruit d’une coopération internationale. L’importance d’une
civilisation n’a de sens que par son universalité, et sa participation active à la grande histoire du monde antique
confère à la Thrace toute sa grandeur. Son patrimoine, élément essentiel de notre héritage commun, ne saurait être
la propriété d’une seule institution. C’est cette dimension fondamentale que l’exposition et le catalogue ont voulu
souligner en permettant à cinquante-sept chercheurs, représentant l’ensemble des institutions universitaires et
de recherches bulgares – Institut national d’archéologie et musée, Université Saint-Clément d’Ochrid, Institut
de Thracologie, musées régionaux d’Histoire et musées d’Archéologie –, d’engager un fertile dialogue inscrit
dans une perspective pluridisciplinaire et d’en croiser les résultats avec les recherches menées par leurs confrères
européens – français, britanniques, tchèques.
Le résultat obtenu dépasse de loin le cadre d’une simple exposition, en offrant une synthèse rare sur la réalité
de ce fascinant royaume et en en dévoilant les multiples facettes, dont le visage de Seuthès III, placé dans le rôle
d’un extraordinaire passeur, offre une remarquable incarnation. Elle donne ainsi corps, de la façon la plus concrète
et la plus efficace, à la coopération engagée entre les institutions françaises et bulgares qui se poursuit au quotidien
sur le terrain par des fouilles archéologiques.

jean-luc martinez,
président-directeur du musée du Louvre
alexandre baralis,
archéologue au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
néguine mathieux,
chef du service Histoire du Louvre, direction de la Recherche et des Collections du musée du Louvre
préface préface

C’est par l’archéologie que commencèrent les relations culturelles entre la France et la Bulgarie, qui venait tout
juste de recouvrer un statut d’État autonome, à la fin du xix e siècle : en 1892, Georges Seure parcourut la Bulgarie
et offrit à son retour la première description de la civilisation chalcolithique des tells bulgares. Au début
du x x e siècle, Alexandre Degrand, qui était également consul de France à Plovdiv, fouilla à Apollonia du Pont,
actuelle Sozopol, où des archéologues français et bulgares travaillent encore ensemble aujourd’hui.
Il est donc logique, et ce n’est que justice, que la première exposition au Louvre d’œuvres venues de Bulgarie soit
consacrée à l’archéologie, particulièrement à l’archéologie thrace. C’est d’autant plus important que l’archéologie
porte la reconnaissance de l’égale dignité des civilisations qui se sont succédé sur un même territoire et dont nous
sommes tous les héritiers : chaque peuple plonge ses racines dans un passé inconnu ou oublié et qu’il ignore bien
souvent avant que des archéologues ne viennent, peu à peu, présenter des hypothèses, toujours incertaines, toujours
remises en cause par de nouvelles découvertes. Il n’est d’ailleurs pas de pire service pour l’archéologie – et cela
vaut pour la science historique en général – que l’utilisation de ces hypothèses par les États et leurs dirigeants pour
fonder un récit historique national : nous avons vu, au xix e siècle mais encore aujourd’hui, comment l’histoire et
l’archéologie peuvent servir à des revendications qui ne sont d’aucun autre ordre que politique et qui ne répondent L’Épopée des rois thraces. Découvertes archéologiques en Bulgarie n’est pas la première exposition
qu’à des préoccupations bien actuelles. Pourtant, les frontières des civilisations qui se succèdent se recoupent rarement. consacrée aux Thraces et présentée à l’étranger. Ce n’est pas non plus la première en France,
C’est donc l’honneur des archéologues – bulgares en l’occurrence, mais également français, comme Alexandre
car les archives de l’Institut national d’archéologie et musée (qui combine le plus vieux musée et le premier
Baralis, qui travaille à Sozopol depuis plus de dix ans – que d’œuvrer loin de ces controverses et avec le seul souci
Institut de recherches en Bulgarie) conservent la documentation de l’exposition qui s’est tenue en 1974
de la connaissance.
dans les salles du Petit Palais, et qui fut un succès. Cette exposition se distingue de celles qui l’ont précédée
D’où l’utilité d’une exposition comme celle sur « l’épopée des rois thraces – découvertes archéologiques
en Bulgarie », qui ne se contente pas de présenter des trésors, fussent-ils sublimes, comme lors des précédentes car elle résulte d’une étroite collaboration entre chercheurs français et bulgares du Louvre, de l’Institut
expositions en France consacrées à la Thrace, mais qui vise à expliquer une civilisation particulière à partir national d’archéologie et musée de l’Académie bulgare des sciences et de l’université Saint-Clément
des fouilles et des découvertes les plus récentes effectuées en Bulgarie. Certaines des pièces présentées le sont d’Ochrid de Sofia, tout en présentant les découvertes dans leur contexte. Cette approche permet de mieux
d’ailleurs pour la première fois au grand public, et certaines n’avaient encore jamais quitté le territoire bulgare. saisir l’une des pages les plus riches de l’histoire de la culture bulgare. Sont ainsi présentés des trésors
L’idée de cette exposition est née de la visite en Bulgarie en 2011 de l’ancien président-directeur du Louvre, et objets découverts dans des tombes thraces plus ou moins connues. L’ensemble des objets mis au jour
Henri Loyrette, et du directeur du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines de l’époque,
dans le tumulus Golyama Kosmatka occupe une place centrale. Cet ensemble somptueux, qui a appartenu
Jean-Luc Martinez, visite vivement souhaitée par Vejdi Rashidov, à l’époque déjà ministre de la Culture, suscitée
au roi odryse Seuthès III, est exposé pour la première fois à l’étranger dans sa totalité. La tête en bronze
par feu Jean-François Jarrige, qui fut le secrétaire général de la commission des fouilles du ministère français
du souverain, trouvée devant le tombeau, est un chef-d’œuvre de l’art hellénistique, revêtant une
des Affaires étrangères pendant vingt-cinq ans, et organisée par mon prédécesseur, Philippe Autié : sans eux
et sans la volonté de faire découvrir aux visiteurs du « plus grand musée du monde » une civilisation riche importance mondiale. C’est à ce jour le premier cas où des archéologues ont mis au jour l’ensemble

d’un « pays injustement méconnu », cette idée n’aurait pas vu le jour. Une fois l’idée lancée, c’est l’insistance funéraire intact d’un souverain de la période hellénistique, connu par les sources écrites. Il faut souligner
de Jean-Luc Martinez, devenu président-directeur du Louvre, qui a permis que cette idée qui lui tenait à cœur le fait que ce portrait en bronze coïncide avec celui que l’on voit sur les pièces de monnaie du roi.
– peut-être plus encore qu’à moi – devienne aujourd’hui réalité. Cette incontestable ressemblance ainsi que les inscriptions écrites sur les objets trouvés dans la tombe
Cette exposition n’aurait pas été non plus possible sans l’engagement et le travail des archéologues, indiquent sans aucun doute à qui appartenait ce riche ensemble funéraire disposé au cœur de la Thrace
conservateurs et restaurateurs, spécialistes et techniciens, bulgares surtout, en collaboration avec leurs antique. Cette mise à disposition temporaire de la tête en bronze de Seuthès III est un privilège accordé
collègues français, qui agissent en dépit des vicissitudes matérielles et financières et partagent une passion
au Louvre et à ses visiteurs.
pour la compréhension et le respect des civilisations disparues.
La collaboration entre l’Institut national d’archéologie et musée et des archéologues français est
La Bulgarie est donc présente pour la première fois au Louvre. Mais la coopération entre les musées bulgares,
une tradition. C’est un plaisir pour moi de mentionner les longues et fructueuses fouilles franco-bulgares
le ministère bulgare de la Culture et le Louvre n’en est qu’à ses prémices : comme l’ont remarqué tous mes
prédécesseurs, la Bulgarie est méconnue en France. Cette méconnaissance est nuisible au projet européen : pour dans la grotte paléolithique de Kozarnika (nord-est de la Bulgarie), sur l’établissement néolithique
vouloir vivre ensemble et constituer ensemble une politie, pour reprendre l’expression de Jean Baechler, active de Kovachevo (sud-ouest de la Bulgarie), dans les colonies grecques de Bizone (aujourd’hui Kavarna)
sur la planète, nous devons nous connaître. Passés ou présents, l’art et la culture de tous les peuples partenaires de et d’Apollonia du Pont (aujourd’hui Sozopol), sur la côte bulgare de la mer Noire, et dans l’emporion
notre union, qui sont l’expression la plus élevée de leur civilisation propre, sont sans doute leurs meilleurs messagers. de Pistiros (près du village de Vetren, en Bulgarie méridionale).
Je formule donc le vœu que cette exposition ne soit qu’une première et que d’autres aspects de la culture bulgare, Conformément à la conception européenne de réciprocité entre musées, une exposition se tiendra
si vaste et si ancienne, puissent être à l’avenir offerts au regard et à la compréhension de mes compatriotes.
à l’Institut national d’archéologie et musée, qui présentera des objets provenant du Louvre : le fameux
Kazanlak, Vratsa, Plovdiv, Septemvri, Panagyurishte, Nesebar… Pour beaucoup de Français, les noms des
trésor romain de Boscoreale. Je suis convaincu que ces deux expositions parallèles encourageront les
dix-sept villes dont les musées archéologiques et historiques de Bulgarie prêtent leurs œuvres et montrent l’immense
spécialistes bulgares et français à poursuivre une collaboration fondée sur notre patrimoine culturel
richesse du passé antique sont parfois inconnus : que cette exposition aide à les faire connaître et reconnaître,
et qu’elle donne envie à tous d’aller les découvrir in situ ! commun. Il s’agit du moyen le plus direct et le plus attractif de se connaître et de s’estimer mutuellement.

x av i e r l a p e y r e d e   c a ba n e s ly u d m i l vag a l i n s k i
Ambassadeur de France en Bulgarie Directeur de l’Institut national d’archéologie et musée, Académie bulgare des sciences
préface

Lusis avait eu le plaisir de participer il y a quelques années au financement de la magnifique exposition


Au royaume d’Alexandre le Grand – La Macédoine antique. Aussi, c’est tout naturellement que
nous avons répondu positivement à la demande du Louvre pour ce nouvel événement concernant
une civilisation majeure voisine de la Grèce. Nous le faisons d’autant plus volontiers que cette
manifestation permet de rendre accessible à un vaste public un savoir archéologique peu diffusé,
réalisant ainsi une vraie mission pédagogique.
Bien entendu, pour nous, c’est aussi l’héritage antique qu’il s’agit d’honorer. De nouveau,
c’est une manière de lui marquer notre attachement et notre affection filiale. Plus que jamais,
en ces temps de grand trouble, les concepts inventés en Grèce, liberté, démocratie, clarté du
raisonnement, science, nous sont nécessaires et méritent qu’on les défende avec la dernière énergie.
Ces valeurs ont, elles, trouvé un écho chez ces lointains voisins du Nord-Est, l’exposition
le montrera, malgré l’affirmation d’Homère les rangeant aux côtés des Troyens (Acamas et
le héros Piroüs conduisent les Thraces, renfermés par I’Hellespont orageux, Iliade I I ).
Des Thraces, notre mémoire garde, à tort, bien peu de chose. Seuls deux noms émergent.
Si le premier, Spartacus, ne relève que des films hollywoodiens et des séries télévisées, le second, lui,
traverse toute la culture occidentale : Orphée, le poète-musicien, apparaît sur les céramiques dès
le v i e siècle av.  J .- C ., au quatrième chant des Géorgiques, il trône sur les mosaïques du Bon Pasteur,
chante dans les opéras de Monteverdi et de Gluck, et, au x x e siècle, va jusqu’à tenir le premier rôle
dans les derniers films de Jean Cocteau. Si les Grecs ont tenu à faire de lui le fils d’un roi thrace,
ne faut-il pas y voir là un signe ?

p h i l i p p e p r é va l
Lusis

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sommaire

La Thrace antique petar delev 22

i l a t h r a c e d a n s l ’ i m a g i n a i r e L’urbanisation de la Thrace 165 v l a t h r a c e  : u n e s p a c e p l u r i e l 252 La nécropole de Mésambria 308


antique et moderne 26 histro popov Un centre de pouvoir gète : Hélis-Sboryanovo 254 anelya bozkova et petya kiyashkina
Les Thraces dans l’imaginaire antique Aperçu de la vie quotidienne à Seuthopolis totko stoyanov Les nécropoles antiques d’Odessos 310
e t m o d e r n e – c at.  1 à 10 28 au début de l’époque hellénistique – c at. 116 à 123 166 Guinina Mohuila : alexandar minchev
jean-luc martinez et néguine mathieux m a r i a č ič ikova le tombeau royal aux caryatides 256 La céramique grecque peinte
La monnaie entre Thraces et Grecs – c at. 124 à 140 172 m a r i a č ič ikova dans les colonies grecques du littoral
Les Thraces dans la cité grecque – c at. 11 à 15 44 olivier picard La nécropole de Sveshtari 257 occidental de la mer Noire 316
romain guicharrousse Les échanges commerciaux et les émissions diana gergova maria reho
monétaires de Seuthopolis – c at. 141 à 147 180 Le trésor en or du tumulus Apollonia du Pont : la terrasse funéraire
11 l ’ é m e r g e n c e d e kamen dimitrov de Golyama Sveshtarska Moguila – c at. 205 à 226 258 ( U P I  5172) et la tombe n o  4 – c at. 264 316
l ’ a r i s t o c r a t i e o d r y s e 52 Les phiales inscrites : taxes et impositions diana gergova krastina panayotova
L’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d r y s e 54 dans le Royaume odryse 184 L’art des terres gètes et triballes – c at. 227 à 229 266 La tombe n o  442 de la nécropole
zosia h. archibald alexandre baralis totko stoyanov de Mésambria – c at. 265 à 267 318
Les insignes de l’aristocratie thrace : Le trésor de Rogozen – c at. 148 à 151 186 Les Triballes 270 anelya bozkova et petya kiyashkina
parure et harnachement 58 nartsis torbov nikola theodosiev La coroplathie dans les cités grecques
milena tonkova Pistiros, un emporion Le tumulus ouest-pontiques et les terres cuites
L’armement du guerrier thrace 60 en Plaine supérieure de Thrace 188 Moguilanska Moguila – c at. 230 à 251 271 de la nécropole d’Apollonia du Pont 321
totko stoyanov z o s i a h .  a r c h i b a l d , j a n b o u z e k e t a l e x e y g o t s e v nartsis torbov krastina panayotova et néguine mathieux
La nécropole de Duvanli 62 Les zones de marché et La restauration de la cnémide 280 La sépulture S P  278 – c at. 268 à 277 321
kostadin kisyov le dispositif légal des emporia – c at. 152 à 163 190 kostadin rabadjiev krastina panayotova
Le tumulus de Mushovitsa, véronique chankowski L’orfèvrerie dans les cités grecques
nécropole de Duvanli – c at. 16 à 35 64 Les techniques de l’orfèvrerie en Thrace : La colonisation grecque du littoral de l’ouest du Pont 326
kostadin kisyov ateliers fixes et itinérants – c at. 164 à 178 197 de la Thrace 288 milena tonkova
Le tumulus n o  1 milena tonkova Nord de l’Egée, Hellespont et Propontide 288 Le tombeau de la rue Prilep – c at. 278 à 284 328
de Chernozem-Kaloyanovo – c at. 36 à 48 76 alexandre baralis alexandar minchev
kostadin kisyov Pont-Euxin occidental
Le tombeau de Zlatinitsa-Malomirovo – c at. 49 à 81 88 i v u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e 204 anelya bojkova et margarit damyanov 290
daniela agre Le mode de vie aristocratique thrace La sculpture grecque archaïque v i l a r e l i g i o n
Les nécropoles aristocratiques de la vallée et ses modèles 206 et classique sur la côte occidentale La religion thrace 332
de Kazanlak 116 alexandre baralis, jean-luc martinez de la mer Noire – c at. 252 à 253 292 kostadin rabadjiev
totko stoyanov et milena tonkova et néguine mathieux ludovic laugier Les lieux de culte en Thrace – c at.  285 à 287
Le tumulus de Golyama Kosmatka – c at. 82 à 111 118 Les résidences aristocratiques 211 Sanctuaires et architecture monumentale alexandre baralis et milena tonkova 334
diana dimitrova hristo popov dans les colonies grecques du littoral occidental Letnitsa, Rogozen et les cycles mythologiques
Les contextes funéraires odryses, Borovo : un cadeau royal – c at. 179 à 183 212 du Pont-Euxin – c at. 254 à 256 296 kostadin rabadjiev 342
miroir d’une pompe aristocratique 144 totko stoyanov krastina panayotova, margarit damyanov Le trésor de Letnitsa – c at. 288 à 315
alexandre baralis, atila riapov Le trésor de Panagyurishte – c at. 184 à 192 et daniela stoyanova kostadin rabadjiev 343
Les rites funéraires en Thrace 147 totko stoyanov 220 Documents épigraphiques des villes grecques Les cultes thraces dans le monde grec – c at. 316
rumyana georgieva Le règne des « persianismes » – c at. 193 à 195 230 du littoral de la mer Noire – c at. 257 à 258 300 kostadin rabadjiev 356
L’architecture funéraire en Thrace 148 pierre dupont martin gyuzelev
daniela stoyanova Les céramiques : L’urbanisme et l’architecture domestique
La peinture funéraire importation, production, usages des colonies grecques ouest-pontiques annexes
des tombeaux thraces – c at. 112 à 113 150 anelya bozkova et krasimir nikov 236 Apollonia du Pont 302 L’apport de la thracologie
yulia valeva Le tumulus Bashova Moguila, krastina panayotova, dimitar nedev valéria fol 360
nécropole de Duvanli – c at. 196 à 201 238 Mésambria – c at. 259 303 Les Thraces à Paris
111 l ’ o r g a n i s a t i o n d u r o y a u m e o d r y s e 152 kostadin kisyov anelya bozkova, petya kiyashkina sofia roumentcheva 362
La langue thrace et le rôle de l’écriture Architecture et décor funéraires Les principaux sites archéologiques en Thrace 364
d a n s l e m o n d e t h r a c e – c at. 114 à 115 158 dans le Royaume odryse : Les nécropoles des cités grecques Chronologie nord-balkanique 378
lydia domaradzka des modèles macédoniens ? – c at. 202 à 204 244 d e T h r a c e p o n t i q u e – c at. 260 à 263 306 Généalogie 379
Seuthopolis 162 anne-marie guimier-sorbets La nécropole d’Apollonia du Pont 306 Glossaire 380
maria č ič ikova krastina panayotova, alexandre baralis Bibliographie 382
et margarit damyanov Index 397
petar delev fig. 1 fig. 2
Nécropole chalcolithique
de Varna, mobilier funéraire
de la tombe n o 1.
N
fig. 2 SCYTHES

G
La Thrace historique :
localisation des principales Istros
tribus thraces et limites È
des royaumes odryses. 0 50 100
E)
kilomètres NUB
T (DA

S
T R ISTRO E
I B S
A Pont-
L
L Odessos
E
S
Euxin
la thrace antique Seuthopolis Apollonia du Pont
Agrianes Nypséens
22 Le pays de Borée Odryses
23
Besses
La Thrace (Θρ κη) désignait pour les Grecs l’ensemble des régions disposées au nord de la mer Égée ; un
Hé Astes
br o
pays qu’ils imaginaient fait de hautes montagnes couvertes de neige, riche en froment, en bétail et en Mèdes Diens s Scyrmiades

chevaux, et habité par le peuple belliqueux des Thraces ( Θρ κες ). Cette région occupait l’extrémité
PÉONIE
T H R A C E
Sintes Satres Thyniens
sud-est de la péninsule Balkanique. Elle était délimitée au sud par les rivages de la mer Égée, à l’est par Sapéens
Byzance
ceux du Pont-Euxin (la mer Noire) et au nord par les Carpates. Elle s’étendait donc sur les territoires Bisaltes Cicones Apsinthes
OINE Bistones
actuels de la Bulgarie, du sud de la Roumanie, du nord-est de la Grèce et de la Turquie d’Europe. À
ACÉD Edones
Thasos
Paites
Propontide
M Pella Crestones Ainos
l’ouest, les vallées de l’Axios (le Vardar) et de la Morava marquaient une frontière relative entre les DE
E
terres des Thraces et celles des Illyriens. Le nord-ouest de l’Asie Mineure, au-delà du Bosphore de Thrace M
Aigai

U
Dolonces
CHALCIDIQUE Saïens

YA
et de la Propontide (la mer de Marmara), était lui aussi habité par des populations thraces, les Bithyniens

RO
Dascyleion
Bithyniens. Les principales chaînes de montagnes qui structuraient cet espace étaient l’Haimos (Haemus

THE
en latin, la Stara Planina ou le Balkan d’aujourd’hui) et le Rhodope, qui se prolonge plus à l’est jusqu’au

EM
TROADE

SSA
littoral pontique par les montagnes du Sakar et de la Strandja. La Thrace septentrionale, au nord de la PHRYGIE

PI
LIE
chaîne de l’Haimos, était traversée par le cours puissant de l’Istros (le Danube). La Thrace méridionale ÉO

R
Mer LI

E
disposait de ses propres fleuves, qui coulaient vers la mer Égée par des vallées fécondes entourées de D

A
E
hautes montagnes, tels le Strymon (la Strouma), le Nestos (la Mesta), l’Hébros (la Maritsa ou le Meriç) É gée

C
LYDIE

H
M

É
et son tributaire le Tonzos (la Tundja). EU É
BÉ Sardes N
E ID
BÉOTIE IONIE
La Thrace protohistorique E
Les Thraces comptaient parmi les peuples indo-européens ayant fait leur apparition au cours de l’Âge du Athènes
P
Bronze. Ils succédaient à un Néolithique balkanique particulièrement brillant, lequel résultait de la ren-

ÉL
OP
contre fertile, au début du VII e millénaire av. J.-C., entre une population agricole venue d’Anatolie et des

ON
CARIE
communautés européennes mésolithiques dynamiques. L’essor des cultures sédentaires néolithiques et


SE
chalcolithiques durant les trois millénaires suivants s'est matérialisé par les nombreux tells qui parsèment
les paysages thraces et reflètent la stabilité de l’habitat. Ce développement long et ininterrompu aboutit,
SCYTHES Peuple périphérique Premier Royaume odryse (dans ses limites maximales, 2e moitié du Ve s.)
Sardes Satrapies
Extension du premier Royaume odryse sous Kotys Ier (383-359 av. J.-C.)
Aigai Capitales macédoniennes
Second Royaume odryse sous Seuthès III (vers 324-290 av. J.-C.)
Thasos Cités grecques
Seuthopolis Capitale du second Royaume odryse sous Seuthès III
Agrianes Tribus thraces

dans la deuxième moitié du V e millénaire, à l’éclosion, sur les bords de la mer Noire, de la culture de Varna,
dotée de structures pré-étatiques et qui, forte des premiers pas de la métallurgie, se distingua par une accumu-
lation inédite de richesses, notamment d’objets en or, avant de connaître bientôt une fin tragique (fig. 1).
La période dite de transition entre le Chalcolithique et l’Âge du Bronze, au cours du IV e millénaire
av. J.-C., reste relativement méconnue sur le plan archéologique. L’Âge du Bronze ne commença vérita-
blement que dans la seconde moitié de ce millénaire et se poursuivit sur près de deux mille ans. Cette
longue période fut rythmée par de nouveaux mouvements de populations dont l’établissement et la
fusion aboutirent à l’émergence des anciens peuples de la péninsule Balkanique : les Grecs dans les
fig. 1
régions méridionales, les Illyriens à l’ouest, le long de la mer Adriatique, les Thraces à l’est. Les couver- Il est hors de doute que, à l’époque où leur nom apparaît pour la première fois, les Thraces s’organi- fig. 3
Coupe en or de Kazichene,
tures tumulaires apparaissent durant l’Âge du Bronze ancien et comptent parmi les apports culturels des saient autour de communautés autonomes. Le jeu réciproque des tendances unifiantes et centrifuges, la
près de Sofia,
nouveaux arrivants. Leur usage deviendra plus tard l’une des principales caractéristiques des coutumes colonisation grecque, qui donna un tour spécifique au développement économique, les invasions succes- Premier Âge du Fer.
funéraires des Thraces. sives des Perses, des Macédoniens, des Celtes et des Romains ne leur permirent jamais de réaliser leur unifi-
Parmi les trouvailles archéologiques attribuées à l’Âge du Bronze, le fameux trésor de Valchitran cation politique. Le Royaume odryse des ve et ive siècles av. J.-C. est sûrement celui qui s’en approcha le plus. fig. 4
Trésor de Valchitran.
occupe une place toute particulière. Cet ensemble extraordinaire d’objets en or comprend un grand can- Au cours de l’époque archaïque, de nombreuses colonies grecques furent établies sur les littoraux
thare à deux anses, un triple récipient, trois petites tasses et une grande à une seule anse, deux grands thraces. Dès lors, pour une longue période, Grecs et Thraces entretinrent des contacts proches et éta- fig. 5
disques et cinq petits avec des poignées sphériques, le tout pesant plus de 12 kilogrammes d’or (fig. 4). blirent de dynamiques échanges, non seulement de marchandises variées mais aussi d’hommes et d’idées. Statuette de cerf en bronze
de Sevlievo,
Les disques servaient probablement de couvercles à des récipients désormais disparus, suggérant que Cette longue coexistence explique la présence d’une ample quantité d’informations sur la Thrace dans la
fig. 3 Premier Âge du Fer.
seule une partie de cet ensemble nous est parvenue. littérature grecque, offrant une formidable source de données sur un peuple qui, à l’exception de
Vers la fin du IIe millénaire, le Premier Âge du Fer (xi e-vi e siècle av. J.-C.) succéda à l’Âge du Bronze. quelques rares inscriptions, était dépourvu de toute tradition locale écrite. Ces informations demeurent
Cette transition fut accompagnée d’une nouvelle vague de migrations qui toucha la plupart des régions du malgré tout fragmentaires, accordant en retour une grande importance aux apports de l’archéologie, de
sud-est de l’Europe. Un grand nombre d’épées, de fers de lance et de haches de combat, qui reproduisent des l’épigraphie et de la numismatique.
prototypes de l’Âge du Bronze, constituent certains des plus anciens objets en fer de cette période décou- Le répertoire homérique et mythologique ainsi que l’archéologie ne peuvent toutefois pas réunir
verts en Thrace. La céramique de cette époque est modelée et porte souvent une décoration géo­métrique assez de faits concrets et authentiques sur les personnages et les événements qui rythmèrent le Premier
incisée ou estampillée. Elle est progressivement remplacée, vers la fin du Premier Âge du Fer, par une céra- Âge du Fer ancien pour restituer un récit historique continu. Vers la fin de cette longue période, l’œuvre
24 mique monochrome de couleur grise, dépourvue en général de toute décoration et réalisée au tour de potier. d’Hécatée de Milet avait dressé, pour la première fois, une description systématique des terres thraces 25
Peu d’établissements appartenant à cette période ont fait l’objet d’une véritable étude, mais il avec leurs montagnes et fleuves, leurs villes et tribus ; nous n’en possédons hélas que des fragments
semble que les réseaux d’occupation spatiale s’articulaient autour de villages non fortifiés disposés en mineurs qui ne contiennent que quelques douzaines de noms, accompagnés seulement par les brèves
plaine ou dans les vallées ainsi que de sites de refuge perchés sur des points culminants, quelquefois notices des lexicographes : « une tribu thrace » ou « une ville en Thrace ». Ainsi, c’est seulement avec
enceints d’un mur en pierre. Les usages funéraires étaient variés, l’inhumation et l’incinération étaient Hérodote et ses Histoires que la Thrace fait sa véritable entrée dans l’histoire, à une période qui corres-
toutes deux pratiquées. Dans une région plus ou moins restreinte du sud-est de la Thrace, se dévelop- pond par ailleurs à l’avènement du Royaume odryse.
pèrent alors des dolmens et des tombeaux rupestres qui constituèrent les premières sépultures monu-
mentales de la région. Le monde tribal et le pouvoir royal
Une découverte intéressante provient de Kazichene, près de Sofia (fig. 3). Ce contexte se compose de Au v e siècle av.  J.-C., Hérodote notait l’existence d’un grand nombre de tribus thraces, chacune dotée de
trois récipients différents placés l’un dans l’autre : une coupe en or hémisphérique, une large coupe en son propre nom ethnique, mais toutes partageant des coutumes et traditions similaires. Strabon dénom-
argile et un grand chaudron en bronze. Cet assemblage, interprété comme un enterrement symbolique, brait encore en son temps, au i er siècle av.  J.-C., vingt-deux tribus en Thrace. La carte tribale de la région
est daté par le chaudron du vii e siècle av.  J.-C., tandis que la coupe en or s’avère vraisemblablement plus était instable et changeante, reflétant une situation de guerres incessantes, de déplacements périodiques
ancienne. Une autre découverte particulièrement remarquable est la figurine d’un cerf en bronze provenant et de conquêtes ou alliances fragiles.
de Sevlievo, en Bulgarie du Nord, laquelle constitue un véritable chef-d’œuvre de l’art géométrique (fig. 5). Hérodote et Thucydide connaissaient la population du Rhodope sous les noms de Satres et Diens.
Les premiers possédaient un fameux sanctuaire de Dionysos dont les prêtres étaient des Besses ; cette
Les premiers temps de la civilisation thrace tribu des Besses semble pourtant avoir habité une contrée au nord du Rhodope atteignant le haut
Les poèmes homériques sont les plus anciens textes mentionnant l’existence des Thraces et de la Thrace. Strymon à l’ouest. Le long de la vallée du Strymon étaient situées les terres des Agrianes, des Denthelètes,
Ces épopées, rédigées sur une longue période, mettent en œuvre les connaissances géographiques de leur des Mèdes et des Sintes ; dans la région égéenne, celles des Bisaltes, des Édones, des Pières, des Bistones
époque. Ainsi, elles ne se réfèrent pas aux Hittites d’Anatolie, où elles placent pourtant les Phrygiens et des Cicones. Certaines de ces tribus ne nous sont connues que par le monnayage en argent frappé dans
avant même la guerre de Troie. Suivant ce raisonnement, les données homériques sur la Thrace pour- la première moitié du v e siècle av.  J.-C., comme les Derrones et les Orreskes. Hérodote plaçait en Thrace
raient plutôt être liées aux contacts « précoloniaux » que les Grecs de l’époque géométrique établirent du Sud-Est les Dolonces, les Apsinthes, les Paites, les Skyrmiades, les Nypséens et les Thraces anonymes
avec leurs voisins du nord de la mer Égée. de Salmydessos ; Xénophon, pourtant, les remplacait par les Mélandites, les Thyniens, les Tranypses et
les Mélinophages, tandis qu’à l’époque hellénistique cette région était dominée par les Kaines, les Astes
et les Korpiles. Les territoires disposés entre le Rhodope et l’Haimos, jusqu’aux bords du Pont-Euxin à
l’est, étaient soumis aux Odryses, mais on ne sait pas vraiment où se situait dans cette vaste région leur
terre propre ; plus tard apparaissent ici aussi d’autres noms de tribus, comme celles des Bréniens (ou
Béniens) et des Coelalètes. En Thrace septentrionale, au-delà de l’Haimos, ce sont les noms des Triballes
à l’ouest, des Gètes à l’est et des Daces dans la région carpatique, au nord, qui dominent dans les sources
– les Moesiens n’étant probablement qu’une invention romaine tardive.
Les auteurs antiques décrivent souvent des « rois » ( βασιλε ς ) à la tête des tribus thraces. L’institu­
tion royale semble avoir évolué, l’autorité des chefs de tribu s’amplifiant avec le temps pour leur
permettre d’imposer une succession dynastique. L’apparition de cette dernière dans les données mytho-
logiques suggère que cette transition s’est effectuée parfois à une date assez haute. Cependant, certaines
communautés semblent avoir partagé d’autres institutions, comme le démontrent les mentions expli-
cites de Thraces « sans roi ».
L’organisation interne du pouvoir royal ne nous est pas connue en détail. Il semble que les rois s’ap-
puyaient sur une classe nobiliaire dont la fonction exacte de ses membres au sein du système de gouver-
nement reste obscure. C’est cette riche noblesse qui nous a laissé partout en Thrace les vestiges matériels
de son opulence.
fig. 4 fig. 5

l a t h r a c e a n t i q u e
la Thrace dans l’imaginaire
antique et moderne
jean-luc martinez et néguine mathieux fig. 1
Cratère à volutes du Peintre
des Enfers (vers 330-310 av.  J .- C .) :
Orphée se tient à la gauche
du trône d’Hadès.
munich, antikensammlungen,
i n v.   n o   3 2 9 7

l e s t h r ac e s da n s
l’imaginaire antique et moderne 1

28 La Thrace : aucun texte antique conservé n’a, dans la langue de cette contrée, narré l’histoire de ses 29
héros, aucun poète local n’a, en l’état actuel de nos connaissances, chanté ses paysages et peu de voya-
geurs célèbres ont, depuis l’Antiquité, décrit ses coutumes. C’est pourtant, dans la tradition, une contrée
habitée de personnages mythiques. En effet, les Grecs, alors qu’ils peuplaient les marges de leur monde
et cherchaient sans cesse à caractériser les figures de l’altérité et de l’étranger, y ont inscrit, dès les chants
homériques, des héros que la tradition classique n’a plus jamais oubliés. Ainsi, chez Monteverdi, c’est
dans « le champ de Thrace » que le cœur du plus célèbre d’entre eux, Orphée, fils du roi Œagre et de la
Muse Calliopé, fut « transpercé de douleur 2 ». Et le poète reste encore pour Apollinaire le « Thrace
magique 3 ».
Cette région à la fois lointaine et familière, sur les bords de la mer Égée et de la mer Noire, abrite non
seulement des héros mais surtout des rois mythiques, comme Rhésos, Diomède, Phinéas, Lycurgue et
Térée, ainsi que des dieux, Arès, le dieu de la Guerre, ou Borée, le vent du Nord 4. Nombreuses et plu-
rielles, ces figures sont cependant toutes masculines et appartiennent souvent à deux règnes principaux,
qui ne sont pas nécessairement opposés en Grèce 5 : d’un côté la musique, de l’autre la guerre et la vio-
lence. En effet, Thamyris, frappé de cécité après avoir concouru avec les Muses, Eumolpos, petit-fils
de Borée qui accompagna le départ de Triptolème, et Mousaios sont des suiveurs d’Orphée, le joueur
de lyre. Du côté des rois, on trouve Diomède, qui avait coutume de faire dévorer les étrangers par ses
juments, Lycurgue, qui chassa Dionysos de son pays et fut condamné pour cela à être écartelé par quatre
chevaux, et Térée, qui fut contraint, après avoir violé la sœur de sa femme, de dévorer son propre fils,
Itys 6 (cat. 8 et 10) : tous sont fils ou petits-fils du dieu de la Guerre.
Mais la généalogie de ces personnages qui peuplent la Thrace offre d’autres liens familiaux et
d’autres attaches géographiques. Térée, par exemple, épousa Procné, la fille du roi Pandion, héritier
d’Érichthonios, l’un des premiers rois d’Athènes. C’est aussi une arrière-petite-fille de ce roi fondateur
de la cité et fille du frère de Procné, Orithye, qui fut enlevée par le dieu Borée, avec lequel elle eut deux
fils et deux filles. L’une d’entre elles s’unit à Poséidon pour donner naissance à Eumolpos, qui se rangea
avec son armée aux côtés des habitants d’Éleusis dans leur guerre contre Athènes. Il y fut tué en duel par
Érechthée, son arrière-grand-père. Ainsi, par un jeu d’alliances matrimoniales, héros, dieux et rois
thraces s’unissent aux fondateurs mythiques de la cité d’Athéna.
L’histoire est belle et elle est principalement contée dans les sources littéraires attiques. Certes le roi
Rhésos est un des héros de l’Iliade ( X , 434-525), mais ce sont les auteurs du v e siècle av.  J .- C ., et en parti-
culier les tragiques, qui ont véritablement mis en scène ces rois à Athènes : Sophocle écrit une pièce sur
Térée, Euripide sur Rhésos, et Eschyle, dans sa tétralogie consacrée à Dionysos, qui se passe en partie en
Thrace, racontait déjà l’histoire et le châtiment de Lycurgue 7. De même Orphée, ignoré par Homère et
Hésiode, cité rapidement par Pindare (Pythiques IV , 177) et Simonide (frag. 40), ne prend véritablement
fig. 1
son importance que dans la tragédie attique. Cette apparition de héros thraces est ainsi contemporaine plus son lien avec le monde des morts est souligné et plus l’orphisme se développe, plus il semble néces-
de leur présence dans les sources iconographiques. En effet, les vases attiques à figures rouges sont ornés, saire de le mettre à distance et de le faire apparaître comme un étranger. Dès lors, vêtu d’un long vête-
au v e siècle av.  J .- C ., d’épisodes de l’histoire d’Orphée (cat. 1, 2, 11, 13), de Borée, de Térée (cat. 8) et ment coloré et d’un bonnet commun aux Scythes et aux Phrygiens, il n’est plus un Grec en Barbarie, mais
multiplient les représentations de cavaliers thraces (cat. 14, 15). La plupart des ateliers attiques, autour un Oriental en marge de l’orthodoxie grecque 13. Pausanias ne cache pas sa surprise en décrivant la
de Brygos, du Peintre de Berlin, du Peintre d’Oreithyie, puis du Peintre de Meidias, produisent ces scènes Lesché de Delphes peinte par Polygnote de Thasos ( X , 30, 6-7) lorsqu’il découvre que, contrairement
appréciées, dont l’iconographie devait être populaire auprès des banqueteurs. De même, Myron aurait aux habitudes du ii e siècle apr.  J .- C ., « Orphée est habillé à la grecque ; il n’y a rien dans ses vêtements ni
exécuté un groupe en bronze représentant le duel d’Eumolpos et d’Érechthée (Pausanias I , 27, 4 et IX , sur sa tête qui sente le Thrace ».
30, 1). Enfin, les figures d’Orphée, de Borée, de Thamyris, de Mousaios et de Phinéas ont été peintes Passé des côtes de la mer Noire à celles de l’Italie, le musicien poète ne cesse d’être présent dans l’art
 8
notamment sur les bâtiments publics d’Athènes par Polygnote de Thasos . et la littérature. Mais, loin de ses terres, il ne laisse deviner qu’une partie de son histoire et de son iden-
C’est qu’Athènes est alors en contact direct avec la Thrace, riche en métal, en mercenaires et en tité. Chanté par Ovide et Virgile, présent chez Apollodore et Hygin, réinventé dans les manuscrits
esclaves, et multiplie conflits comme alliances. Cimon s’ouvre les portes de la Thrace lors de sa victoire à médiévaux (cat. 3), il ne disparaît jamais de l’imaginaire hérité du monde classique, et si les premiers
Éion en 476 av.  J .- C ., les forces athéniennes guerroient contre les Édoniens entre 466 et 459 et Périclès temps du christianisme retiennent le berger, dompteur des animaux, le xvi e siècle préfère la scène de la
noue une alliance avec Sitalkès en 431 av.  J .- C . Ces événements historiques peuvent dès lors être à leur mort de son Eurydice 14, délaissée aux xvii e et xviii e siècles au profit du plaidoyer du musicien auprès
tour raillés au théâtre : Aristophane, dans sa comédie Les Acharniens, fait défiler les ambassadeurs qui des dieux, alors que c’est le destin funeste du poète qui est chanté par les artistes du xix e siècle. Tour à
30 se sont rendus à la cour du roi odryse Sitalkès et qui narrent son goût du vin et des jeunes éphèbes. tour jeune héros grec, amant inconsolable, poète, pasteur mélancolique, génie tragique, il révèle l’oppo- 31
Sources iconographiques et littéraires se complètent en mêlant mythe et histoire, Grecs et Thraces. Le sition entre deux versants de la tradition, non plus entre les mondes grec et thrace, mais davantage entre
stratège athénien Cimon, comme d’autres héros avant lui, est le fruit des amours d’un Grec et de la fille les mondes grec et oriental, ou bien encore entre le monde de la culture et celui de la nature. Les femmes
du roi thrace Oloros. Il est ainsi difficile de démêler dans ces témoignages la part de réalité historique, la thraces qui veulent sa mort sont alors définitivement remplacées par les ménades folles et sauvages
part d’interprétation ethnocentriste et la part de création mythologique et, par là même, de circonscrire issues de l’univers de Dionysos 15. L’imagerie de la déraison et de la sauvagerie prime désormais.
le sens des représentations du Thrace. Si les représentations de Rhésos, de Lycurgue ou de Térée reprennent, de la haute Antiquité à
Comme tout Barbare, le Thrace est singularisé dans l’iconographie. Par son vêtement d’abord, l’époque moderne, parfois signe pour signe, les images nées en Grèce, elles les isolent peu à peu de leur
un manteau coloré souvent orné de bandes décoratives (zeira), des bottes à rabats en peau de faon contexte géographique et ethnique initial. Dans le tableau de Rubens (cat. 10), face à un Térée ceint d’un
(embades) et un bonnet en peau de renard (alopekis), mais également par ses armes, comme la double turban oriental, Procné et Philomèle, les Athéniennes, se transforment, en un étrange retournement
hache, une lame recourbée en faucille, des grandes lances doubles, le petit poignard et un bouclier léger d’identité et de sens, en bacchantes tenant le thyrse (un bâton terminé en pomme de pin, attribut de
échancré en croissant de lune (peltè) (cat. 13-15). Plus caractéristique encore, la femme thrace se dis- Dionysos), échevelées et les seins dénudés, semblables en tout point aux femmes thraces qui vont
 9
tingue non par un vêtement mais surtout par sa peau striée et tatouée (cat. 1, 11). Hérodote ( VII , 75) et démembrer Orphée. La tête de l’enfant thraco-athénien Itys y prend la place de la tête oraculaire du
Xénophon (Anabase VII , 4, 4) décrivent ces habits que les vestiges archéologiques et les quelques devin (cat. 2, 3, 4, 10). Ces confusions d’identité estompent peu à peu l’origine ethnique et culturelle
fresques peintes retrouvées dans les tombes thraces n’ont encore qu’imparfaitement révélés. Ces der- thrace pour lui substituer la dimension mythique du monde de Dionysos. Le rite du sparagmos, le
nières ont néanmoins montré cet armement que le Thrace partage parfois avec le Scythe ou l’Amazone 1 Panyagua, 1973 ; Picard, 1948 ; démembrement qui a touché Penthée, qui lui est propre, apparaît dans la mort d’Orphée, lors de l’écar-
Schoeller, 1969.
sur les vases attiques. Les femmes, quant à elles, échangent parfois leur posture, leur intention et leurs tèlement de Lycurgue et surtout du découpage d’Itys. L’homophagie qui peut suivre le sparagmos est
2 Orfeo, 1607, acte V .
armes avec les ménades, lesquelles renvoient à une autre étrangeté, celle du monde sauvage de Dionysos. 3 Apollinaire, « La tortue », pourtant l’ultime sauvagerie combattue par l’orphisme, qui prône l’absence de régime carné, et diffamée
Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, 1911.
Mais si les vases donnent à voir ces attributs chez les compagnons anonymes qui écoutent, fascinés, 4 Tsiafaki, 1998. par les apologistes chrétiens quand ils critiquent les pratiques païennes 16. Orphée, doué d’une double
5 Lissarrague, 1994-1995, p. 23.
la musique d’Orphée ou chez les femmes en furie qui veulent le tuer, ce dernier est pour sa part, curieu­ nature, poétique et religieuse, rédempteur par sa descente aux Enfers 17, s’isole alors du monde thrace et
6 Wilgaux, 2005 ; Chazalon, Wilgaux,
sement, habillé à la grecque (cat. 1, 11, 12). De même, Térée ne porte aucun signe particulier qui l’isole- 2008-2009 ; Damet, 2011. des autres héros, pour entrer, loin de ses frères, dans la tradition chrétienne.
7 La Lycurgie comprenait, outre
rait de son épouse athénienne Procné. À l’inverse, une série de vases figure des cavaliers vêtus de les Jeunes Gens et Lycurgue,
l’accoutrement complet de l’étranger thrace, alors même que le nom qui l’accompagne et le contexte les Édoniens et les Bassarides, qui
renvoient à deux royaumes de Thrace.
semblent indiquer le monde réservé des citoyens d’Athènes  10 (cat. 1, 11, 13). La tenue n’impliquerait 8 Tsiafaki, 1998, p. 221-241.
9 Benson, 1995 ; Renaut, 2011 ;
donc pas ici une appartenance ethnique mais une distinction sociale : il s’agirait dès lors du cavalier Zimmermann, 1980.
athénien aristo­c ratique  11 empruntant des attributs propres aux Thraces, à qui on reconnaît une compé- 1 0 Lissarrague, 1990, p. 193-231.
1 1 On pourrait reconnaître, au sein
tence parti­c ulière dans le domaine hippique  12. Aussi n’est-ce pas tant la réalité historique, sociale et des cavaliers de la frise du Parthénon,
des citoyens portant l’alopekis et des
ethnique des Thraces qui est désignée dans ces représentations où sont totalement ignorés les héros
embades, et peut-être même la zeira ;
connus des Thraces (comme Akamas, Peiroos, Tegyros ou Ismaros), qu’un imaginaire qui peut désigner voir Dörig, 1978 ; Lissarrague, 1990.
1 2 Il faut noter le lien qui relie les différents
les vertus de l’étranger autant que les étrangetés du Barbare. rois mythiques thraces aux chevaux
(Rhésos et sa cavalerie, Diomède
Cependant, ces représentations connaissent une évolution à mesure que l’on s’éloigne d’Athènes et
et ses juments et même Lycurgue
du v e siècle. En effet, les ateliers corinthiens, laconiens ou italiotes adoptent des héros thraces dont cer- et son attelage).
1 3 Panyagua, 1972 ; Garezou, 1994.
tains, comme Rhésos, ont été ignorés par les peintres athéniens. Orphée devient ainsi une figure centrale 1 4 Fessaguet, 1994-1995.
de la production italiote (fig. 1). En revanche, il n’est plus le poète qui délaisse le genre féminin et que 1 5 Camboulives, 1993-1994.
1 6 Halm-Tisserand, 2004, p. 119.
poursuivent les femmes en furie, mais l’amant allé jusqu’aux Enfers pour retrouver sa bien-aimée. Or, 1 7 Fessaguet, 1994-1995, p. 35.

l a t h r a c e da n s l’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e
c at. 1
Amphore à col à figures rouges :
mort d’Orphée
Argile
Nola, acquisition, 1879
Athènes, Peintre de la Phiale
Vers 445-440 av.  J .- C .
h. 32,9 cm ; d. 17,4 cm
paris, musée du louvre, département
des antiquités grecques, étrusques et romaines,
i n v.   n o  g   4 3 6

La face principale du vase illustre, dans une composition très simple,


la mort d’Orphée. Le musicien, le corps drapé dans un himation,
est en train de trébucher sous l’assaut d’une femme thrace caractérisée
par ses cheveux courts et les tatouages en chevrons qui ornent ses bras.
32 Elle le menace de son épée, tandis que le jeune homme brandit sa lyre
dans un dernier geste de défense.
bibliographie
Pottier, 1922, p. 259, 260, pl. 144 ; C VA Louvre 8, p. 26, pl. 37, 1, 2, 3 ;
Beazley, 1963, p. 1014, n o 1 ; Zimmermann, 1980, p. 178, n o 22, p. 181, fig. 18 ;
Beazley, 1989, p. 315 ; Oakley, 1990, p. 29-30, p. 67, n o 1 ; L I M C V I I , 1994,
p. 87, n o 48.
exposition
Montauban, 2006, p. 390, n o 71, pl. 247.
S P

l a t h r a c e da n s l ’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e
c at . 2 c at. 3
Coupe à figures rouges : Ovide, Les Métamorphoses,
tête oraculaire d’Orphée Orphée massacré par les ménades
Argile Parchemin élégante, qui transperce son cœur. La présence du diable souligne
Athènes Maître de Marguerite d’York, Bruges, avant 1480 le caractère violent et profane de l’acte. Par une juxtaposition des scènes,
Attribuée au Peintre de Ruvo 1346 237 feuillets +  I , 119 miniatures ; h. 46 cm ; l. 34,5 cm une femme jette sa tête dans le fleuve Hébros au sein d’un paysage
Vers 410 av. J .- C . paris, bibliothèque nationale de france, influencé par la peinture italienne. L’enluminure de Bruges mêle
h. 6 cm ; l. 25 cm ; d. 19 cm m s .   f r .   1 3 7 , f.   1 4 7 ainsi la représentation de sa mort, présente sur l’amphore attique
lewis collection, corpus christi college, cambridge (cat. 1), avec celle emblématique de sa tête coupée, qui orne
(en prêt au fitzwilliam museum, loan ant.103.25) Ce manuscrit correspond à la deuxième mise la coupe du Corpus Christi College (cat. 2).
en prose en langue française des Métamorphoses bibliographie
La tête sans corps d’Orphée flotte entre deux figures, le dieu Apollon, d’Ovide. Il en éclaire la transmission auprès d’un Bruxelles-Paris, 2011. A Ba
qui porte un vêtement à motifs contrastés et tient en main une branche public médiéval occidental imprégné de culture
de laurier, et un jeune voyageur qui, assis sur un rocher, semble écrire biblique et encore peu familier des auteurs classiques,
sur une tablette, à l’aide d’un stylet, les oracles prononcés que lui auquel il propose une adaptation ponctuée de leçons
dicte la tête. L’autre côté de la coupe figure deux femmes, peut-être morales éclairant chacun des mythes.
34 des Muses : l’une porte une lyre, l’autre une taïnia (bandelette). L’exemplaire de Louis de Bruges est l’œuvre
35
L B du Maître d’York, un des plus célèbres représentants
de l’âge d’or des écoles d’enluminures flamandes,
qui a réalisé pour son commanditaire une vingtaine
d’ouvrages, essentiellement profanes. Une miniature
de grand format ouvre chacun des quinze livres.
L’artiste recourt tantôt à des couleurs très lavées,
laissant deviner par endroits un dessin préparatoire,
tantôt à une facture plus soignée. Le peintre accentue
le caractère dramatique de chacune des scènes
en valorisant l’action par des vues plongeantes
et en recourant à l’effet expressif de la couleur,
au détriment parfois de la perfection du dessin.
Le décor secondaire, élaboré par trois collaborateurs,
utilise ici des acanthes rondes, d’un bleu soutenu.
Sur ce feuillet, Orphée, après avoir perdu Eurydice,
sombre dans une mélancolie qu’il exprime par des
chants d’une tristesse insoutenable, provoquant
la colère des femmes thraces. Révélant l’évolution
de la représentation du mythe, celles-ci, femmes
ou Ménades, sont revêtues comme le poète d’habits
médiévaux, et ce n’est plus un glaive mais une flèche,

l a t h r a c e da n s l ’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e
c at. 4
Gustave Moreau
Orphée
Huile sur bois
1865
h. 154 cm ; l. 99 cm
p a r i s , m u s é e d ’ o r s a y,
i n v.   n o  r f   1 0 4

Toujours en quête de sujets rares inspirés des mythes grecs,


Gustave Moreau invente ici une scène conclusive à la tragique
histoire d’Orphée, premier poète de l’humanité lacéré par
les ménades, prêtresses de Dionysos. Les mythographes grecs
et romains rapportent que les reliques d’Orphée, jetées dans
le fleuve Hébros, dérivèrent jusqu’à l’île de Lesbos en mer Égée.
Moreau propose un autre voyage : c’est sur les rivages de Thrace,
36 terre natale du poète, qu’une jeune fille du pays recueille la tête
37
et la lyre d’Orphée.
En guise de décor, Moreau dresse un paysage sauvage
et froid, hérissé de massifs empruntés à la Vierge aux rochers
et à la Joconde de Léonard de Vinci. Au premier plan, sous
une lumière diffuse, se tient la jeune fille thrace, mélancolique,
revêtue de somptueuses soieries et parée de lourds bijoux,
vaguement orientaux et barbares. Les étoffes, davantage collées
sur son corps que drapées, évoquent les ciselures des statues
romanes ou des ivoires byzantins. Telle une pietà, elle porte
l’enfant du pays contre son sein et, de profil, incline la tête vers
lui : tous deux sont muets et ferment les yeux. Cette communion
mystique est encore accentuée par l’étonnante ressemblance
qui les unit, tel un miroir. La fusion du poète mort et de la vierge
androgyne assure au génie l’immortalité par une sorte de
réincarnation. À terre, les deux tortues rappellent que leurs
carapaces serviront à fabriquer les lyres des poètes du futur.
Réinterprété par Moreau, le mythe perd sa littéralité cruelle
et devient un conte étrange entrevu en rêve, inspirant par la suite
plusieurs générations d’artistes symbolistes, d’Odilon Redon
à Jean Cocteau.
C F

l a t h r a c e da n s l ’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e
c at. 5 c at. 6 les miniatures furent découpées et encollées dans un petit codex sur
papier, recueil d’annotations et de commentaires explicatifs relatifs
Situle apulienne : Codex Ilias picta Ambrosiana : aux personnages et aux épisodes homériques. En 1609, le petit codex
et ses miniatures rejoignirent la bibliothèque Ambrosienne, où,
le meurtre de Rhésos le meurtre de Rhésos dans les années 1811-1816, Angelo Mai les détacha et les étudia
Argile du Peintre des Inscriptions montrait le meurtre du roi venu au secours Papier avant de les publier avec le texte inscrit au verso. Ces fragments
Ruvo, 1836 des Troyens et dont les chevaux devaient assurer leur victoire 1. Fin du v e  -   d ébut du vi e siècle apr.  J .- C . sont connus sous le nom d’Ilias picta Ambrosiana.
Peintre de Lycurgue Si rien ne distinguait alors le roi thrace des Grecs, la représentation h. 9,5 cm ; l. 22,5 cm Le fragment XXXV représente, sur la gauche, l’incursion
Vers 350 av. J .- C . qui en est proposée ici s’attache aux particularités des armes (peltès, milan, bibliothèque ambrosienne, nocturne d’Ulysse et de Diomède dans le camp des Troyens endormis :
naples, musée national d’archéologie, double lance) et des vêtements exotiques (bonnets, pantalons longs i n v.   n o f  2 0 5 i n f. ( g r a e c u s 1 0 1 9 ) , f r a g m e n t  x x x v ils atteignent le contingent des Thraces, les neutralisent sans peine,
n o  8 1 8 6 3 ( h 2 9 1 0 ) et chatoiement bariolé des étoffes). L’entrelacement des corps thraces tuent leur roi Rhésos, qui dormait entouré de ses soldats, et pour
ainsi que leur aspect défait et désarticulé achèvent de les isoler Ce parchemin fait partie des cinquante-deux fragments qui nous finir emportent ses chevaux. Sur la droite est figuré le retour d’Ulysse
Reconnaissable à son chapeau, Ulysse dérobe, avec son complice du corps nu, solide et rayonnant, des héros grecs. sont parvenus d’un codex de l’Iliade rédigé en grec, superbement orné et de Diomède au camp des Grecs, ramenant avec eux les chevaux
Diomède, les beaux chevaux du roi thrace Rhésos, tué alors qu’il bibliographie de miniatures inspirées du poème. La technique et l’iconographie volés. Nestor et d’autres héros les accueillent. À l’arrière-plan,
dormait au milieu de ses soldats. Le Peintre de Lycurgue, actif en RVap I, 16/18 ; Trendall-Webster, 1971, I I I , 5.7 ; des miniatures ainsi que l’écriture des fragments du texte permettent de on distingue la mer et deux navires armés. En haut, au centre
Giuliani, 1996, p. 71-86 ; Naples, 1996, p. 64, p. 120, n o 10.25.
Apulie entre 370 et 340 av. J .- C ., suit précisément le récit du chant X dater ce manuscrit de la fin du v e ou du début du vi e siècle de notre ère de la scène, la Nuit apparaît, ailée et la tête voilée. L’épisode
de l’Iliade. Dès l’époque archaïque, une amphore chalcidienne 1 J. Paul Getty Museum, inv. n o L .88. A E .56. et de situer sa fabrication en Égypte, à Alexandrie. Au cours du Moyen est extrait de l’Iliade X , 470-532. Le verso du fragment conserve
N M
Âge, probablement en Italie méridionale – en Sicile ou en Calabre –, un autre extrait (Il. X , 557-568).
S S
38 39

l a t h r a c e da n s l ’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e
c at. 7 c at. 8
Corrado Giaquinto Coupe à figures rouges :
Ulysse et Diomède le meurtre d’Itys
Argile Trois personnages sont réunis dans le médaillon de la coupe.
sous la tente de Rhésos Étrurie, acquisition, 1879 Il s’agit de Philomèle, à gauche, reconnaissable à ses gestes expressifs,
Huile sur toile Athènes, Macron bras levés et doigts écartés, qui traduisent son handicap (elle est
1753-1762 Vers 480 av.  J .- C . muette), et de Procné, sa sœur, qui tient Itys, le garçon qu’elle a eu
h. 128 ; l. 98 cm h. 11, 9 cm ; d. 28 cm ; l. 36,9 cm de Térée, roi de Thrace. Les deux femmes projettent de tuer le petit
bari, pinacoteca paris, musée du louvre, département garçon et de le faire avaler au roi qui a violé Philomèle, puis lui
corrado giaquinto, des antiquités grecques, étrusques et romaines, a arraché la langue.
i n v.   n o  1 6 4 5 i n v.   n o  g   1 4 7 bibliographie
Pottier, 1922, p. 179, pl. 118 ; Beazley, 1963, p. 472, n o 211 ;
Le tableau illustre un épisode du X e chant Beazley, 1971, p. 378 ; Beazley, 1989, p. 246 ; L I M C V I I , 1994,
p. 527, n o 4, pl. 419 ; Kunish, 1997, p. 196, n o 335. S P
de l’Iliade, l’expédition nocturne d’Ulysse
et de Diomède dans le camp troyen où
Rhésos, roi des Thraces, a dressé sa tente
avec ses hommes et ses célèbres chevaux.
40 41
Le massacre n’a pas encore commencé :
les deux héros viennent de s’introduire dans
le pavillon du roi. Le tableau ne restitue en
rien la tonalité brutale et sanglante du récit
homérique. Au fond, le corps blanc du jeune
roi est mollement étendu sur des coussins et,
au centre, le peintre a saisi les deux héros
dans des poses maniérées. Ils sont vêtus de
soie précieuse – une étoffe amie du silence.
À l’extérieur du pavillon, dans la pénombre,
les soldats s’abandonnent au sommeil
en des postures opposées. L’œuvre remonte
au séjour madrilène de Giaquinto (1753-
1762). L’agencement de la scène ainsi
que l’attitude d’Ulysse et de Diomède,
qui semblent sur le point d’entamer une
cavatine, ont laissé supposer que la scène
se rapporte à un drame musical non
identifié.
C G

l a t h r a c e da n s l ’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e
c at. 9 cat. 10
Pour cette occasion, le peintre déploya – en contrepoint de tableaux
Ovide moralisé, l’œuvre du Maître de Fauvel, un artiste actif au début du xiv e siècle, Pierre-Paul Rubens animaliers et de scènes de chasse – une série d’œuvres inspirées des
qui a beaucoup travaillé pour le libraire parisien Geoffroy de 
La Vengeance de Procné Saint-Léger. Si son style s’avère assez raffiné en début de carrière, Le Banquet du roi thrace Térée Métamorphoses d’Ovide. Il est remarquable que, dans le cas de l’histoire
de Philomèle et Procné, le mythe permette à Rubens de montrer les
Parchemin cet exemplaire révèle des enluminures peu sophistiquées. Huile sur toile sentiments humains à leur paroxysme ( VI , 426-674).
Maître du roman de Fauvel, Paris ?, vers 1330 Cette miniature, accompagnée de la légende « ci devise comment 1636-1638 Rubens, familier du texte ovidien qu’il suit ici, en respecte l’esprit :
247 feuillets, 304 miniatures ; h. 44,5 cm ; l. 32,4 cm Progne a fet mengier a Thereus son mari la char de Ytis son filz et h. 195 cm ; l. 267 cm une sombre grandeur préside à la scène. C’est le moment où les deux sœurs
paris, bibliothèque nationale de france, comment elle li geta la teste au visage », présente Térée, fils d’Arès, Hist. : Torre de la Parada ; ancienne collection royale révèlent au roi Térée qu’il vient de manger les restes de son propre fils,
arsenal 5069 face à la table où il a consommé son fils. Son statut royal est souligné (placée au Pardo, puis au palais royal à Madrid) qu’elles ont de leurs propres mains tué pour châtier Térée qui a violé
par sa couronne. Face à lui, son épouse lui présente la tête ensanglantée madrid, musée du prado,
Philomèle. Devant la tête de l’enfant décapité que lui présente sa femme
Ce manuscrit est la seconde édition illustrée de l’adaptation des d’Itys. Malgré une exécution rapide que trahit le rendu schématique i n v.   n o  p   0 1 6 6 0
Procné, Térée titube, renverse la table. Rubens le montre saisi de folie,
Métamorphoses d’Ovide par Chrétien Legouais de Sainte-Maure, des ustensiles, l’affliction du père transparaît dans le regard, soulignée
alors même qu’il figure les deux femmes au comble de la stridence
connu sous le nom de Roman des fables Ovide le Grant ou les par le geste de défense qu’il oppose à la détermination de Procné, Alors qu’il atteignait ses dernières années, Rubens fut chargé du vengeresse. Les attributs du thiase bachique qu’on leur voit, évoqués
Métamorphoses d’Ovide moralisées, dans laquelle leçons de morale dont la tension est rendue par la posture courbée et les dimensions décor d’un pavillon de chasse, aux environs de Madrid (1636-1638). dans le texte antique, n’ont rien d’accessoire : ils symbolisent le délire,
et allégories chrétiennes se mêlent au texte antique. L’illustration est exagérées des bras. Il s’agissait d’une commande pour le roi Philippe IV d’Espagne. la transgression. Le serviteur effrayé, tapi au fond, est à l’image
bibliographie Le pavillon, la Torre de la Parada, a disparu, mais certaines des toiles des spectateurs du tableau…
Blumenfeld-Kosinski, 2002. A Ba achevées nous sont parvenues, l’essentiel des compositions étant bibliographie
42 connu grâce aux esquisses que Rubens soumit au commanditaire. Alpers, 1971 (Corpus Rubenianum Ludwig Burchard I X , n o 57). 43
B D
romain guicharrousse c at. 11
Stamnos à figures rouges :
mort d’Orphée
Argile La scène recouvre entièrement le vase. Au centre, Orphée est
Nola, acquisition, 1861 représenté à terre, blessé, à moitié couvert de son manteau, la lyre levée
Athènes, Hermonax dans une ultime tentative pour se défendre. Autour de lui, six femmes
Vers 470 av. J .- C . thraces – reconnaissables, pour certaines d’entre elles, aux tatouages
h. 31,2 cm ; d. 26,9 cm ; l. 33,2 cm qui recouvrent leurs bras – l’attaquent à l’aide d’armes aussi diverses
paris, musée du louvre, département des antiquités que des lances, un rocher, un caillou, une hache double ou encore
g r e c q u e s , é t r u s q u e s e t r o m a i n e s , i n v.  n o  g   4 1 6 une faucille qui servira à la décollation du poète.
bibliographie
Pottier, 1922, p. 253 ; C VA Louvre 3, p. 10, pl. 19, 1, 4, 6, 7 ; C VA Louvre 4, p. 13,

Les Thraces pl. 20, 1, 2 ; Beazley, 1963, p. 484, n o 17 ; Beazley, 1971, p. 379 ; Philippaki, 1967,
p. 37, 39, pl. 24, 1 ; Zimmermann, J D A I 95, 1980, p. 176, fig. 11, p. 177, n o 14 ;

dans la cité grecque


L I M C V I I , 1994, p. 86, n o 39.
expositions
Baltimore, 1995, n o 129 ; Bogota, 2013-2014, n o 51. S P
44 Les images stéréotypées des Thraces qui apparaissent sur les vases ne sont pas d’ailleurs en place un corps de peltastes qu’il commande, avant de servir 45
er
isolées. Dès le milieu du v e siècle av.  J .- C ., la littérature comique, ethnogra- auprès du roi odryse Kotys I . Les mercenaires thraces sont une réalité de
phique et historique dépeint des Thraces belliqueux et amateurs de boissons. mieux en mieux connue et reconnue : leur description devient moins carica­
Dans les cités grecques, dont Athènes, les Thraces sont nombreux, notam- turale dans les sources historiques, d’autant qu’Athènes a besoin d’eux
ment parmi les esclaves. Ces derniers ne parlent souvent pas grec lorqu’ils lorsqu’elle combat Philippe de Macédoine, père d’Alexandre.
arrivent à Athènes : ils répondent ainsi à la définition littérale du Barbare. Ces lieux communs transmis par les sources littéraires ne correspondent
L’illettrisme des Thraces est d’ailleurs proverbial au iv e siècle (Androtion, donc pas toujours à la réalité décrite par les documents de nature archéo­­­
Fragmente des griechischen Historiker 324, F 54a). Quand ils parlent grec, logique. Dans les sources épigraphiques (épitaphes, décrets gravés), on ren-
c’est avec un accent prononcé – souvent moqué dans la comédie. Ces esclaves contre des esclaves thraces comme des hommes libres, des métèques comme
ont eu, à n’en pas douter, une forte influence sur la vision qu’avaient les des fils de rois naturalisés (Rhéboulas, fils du roi odryse Seuthès II, frère de
Athéniens des « Barbares thraces ». C’est peut-être d’eux que vient la vision Kotys I er, a ainsi vécu à Athènes dans les années 330 4), des mineurs comme
d’individus tatoués – marque infamante et servile pour les Grecs, mais signe des artisans. L’un d’entre eux semble même avoir joué les arbitres de l’élé-
de noblesse chez les Thraces selon Hérodote ( V , 6). Autre lieu commun, les gance : il était persikopoios 5, « créateur de chaussures de luxe pour femmes à
Thraces auraient été des guerriers valeureux mais sanguinaires et désordon- la mode perse ». Beaucoup paraissent bien intégrés. Dans la documentation
nés. Or, nombreux sont les mercenaires venus en Attique entre le ve et le épigraphique, la dénomination « thrace » regroupe une population hétéro-
iii e siècle, à la faveur des liens établis entre les Odryses et Athènes. Leur com- gène, loin des stéréotypes qui servent surtout la stratégie de construction
portement devait concourir à renforcer les clichés sur le Thrace. Leur pré- identitaire grecque.
sence, épisodique, n’en est pas moins marquante : les peltastes odomantes,
alliés de l’Odryse Sitalkès au début de la guerre du Péloponnèse selon
Aristophane (Les Acharniens, 158-170), sont ainsi présentés comme des
voleurs brutaux 1.
Les Athéniens s’intéressent à la Thrace dès le vi e  siècle : productrice du
bois nécessaire à la construction des trières, la région est une étape obligée
sur la route qui mène vers la mer Noire et ses blés. À plusieurs reprises, les
Athéniens tentent d’y implanter des colons et d’y nouer des alliances. Les
royaumes thraces, qui émergent au milieu du v e  siècle, sont alors autant
d’alliés potentiels et les contacts sont nombreux dès cette époque. S’ajoutent
à cela des liens individuels : plusieurs grands aristocrates athéniens 2 ont vécu
dans la région (comme Miltiade, futur vainqueur de Marathon, en
Chersonèse, où il a épousé la fille d’un roi local, tels l’historien Thucydide,
qui y possède des mines, et Iphicrate, général athénien, au milieu du iv e siècle)
et sont en relation avec les peuples locaux.
Les clichés se sont nourris de cette présence, mais les Athéniens ont aussi
utilisé la caricature du Thrace comme repoussoir pour forger leur identité 3.
Chez Hérodote ( II , 67) comme chez Thucydide ( II , 98, 4), les peltastes sont
des figures de l’altérité : valeureux mais désordonnés, ils représentent le 1 Lonis, 2002, p. 192-193.
décalque inversé de la phalange grecque. Seul Xénophon, au iv e siècle, juge 2 Sears, 2013.
3 Hartog, 1980.
que leur équipement léger est un atout car il est adapté au terrain montagneux 4 Inscriptiones Graecae I I 3 351.
du nord de l’Égée (Anabase VI , 3, 6-7). À la même époque, Iphicrate met 5 Inscriptiones Graecae I I 2 11689.

l a t h r a c e da n s l ’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e t i t r e c o u r a n t
c at. 12
Hydrie à figures rouges :
femmes à la fontaine
Argile
Italie, acquisition, 1926
Athènes, Peintre d’Égisthe
Vers 465-460 av.  J .- C .
h. 39 cm
paris, musée du louvre, département des
antiquités grecques, étrusques et romaines,
i n v.   n o  c a   2 5 8 7

Ce vase, destiné au transport et au stockage de l’eau, est orné


d’une scène représentant des femmes à la fontaine. Trois femmes
thraces aux cheveux courts, vêtues d’un chiton, le corps recouvert
de tatouages, s’affairent autour d’une fontaine en forme de rocher.
46 Celle de droite remplit son hydrie, la deuxième porte la sienne
sur la tête et la troisième a posé son récipient sur une sorte d’autel.
bibliographie
C VA Louvre 9, p. 37, pl. 50, 3-6 ; Beazley, 1963, p. 506, n o 29 ;
Zimmermann, 1980, p. 194, n o 37, fig. 31 ; Hannestad, 1984, p. 253, fig. 2 ;
Harvey, 1988, p. 245-246, fig. 3 ; Oakley, 2000, p. 242-243, fig. 9.9 ;
Pfisterer-Haas, 2002, p. 67, n o R B 14 ; Sabetai, 2009, p. 109-111, fig. 9. S P

l a t h r a c e da n s l’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e
c at. 13
Pélikè à figures rouges : Orphée
entre deux peltastes thraces
Argile
Italie du Sud, acquisition, 1846
Athènes, manière du Peintre de Kléophon
Vers 430 av. J .- C .
h. 25,9 cm
londres, british museum, département
des antiquités grecques et romaines,
i n v.   n o  e   3 9 0 ( 1 8 4 6 . 0 9 2 5 . 1 0 )

Orphée, les jambes drapées dans un himation, à la mode grecque, est


assis sur une éminence rocheuse invisible. La tête renversée en arrière,
il chante tout en s’accompagnant de la lyre dont il pince les cordes
avec un plectre. De part et d’autre, deux guerriers thraces l’écoutent
48 avec attention. Ils sont reconnaissables à leur costume : le bonnet
en peau de renard (alopekis) et le manteau à motifs crénelés (zeira).
Ils tiennent chacun deux lances qui les désignent comme des cavaliers.
Dans ce type de scène, le caractère barbare des guerriers est nettement
marqué pour témoigner de la puissance du chant d’Orphée qui charme
à la fois le monde animal et le monde sauvage.
bibliographie
Beazley, 1963, p. 1148, n o 7 ; Birchall, Corbett, 1974, fig. 54 ;
Beazley, 1989, p. 335 ; Tsiafaki, 1998, p. 347, fig. 25 ;
Webber, 2011, pl. 2. S P

l a t h r a c e da n s l ’ i m a g i n a i r e a n t i q u e e t m o d e r n e
c at. 14 c at. 15
Cruche à figures rouges : Coupe à figures rouges : cavalier
Argile Une noble et élégante figure de cavalier orne le médaillon de la coupe.
peltastes thraces Vulci, acquisition, 1879 Le jeune homme tient deux lances et est recouvert du lourd manteau
Argile Athènes, Peintre de Pistoxénos thrace à décor crénelé, appelé zeira. Il est également chaussé de bottes
Karnobat, tumulus Gyaurska Moguila, 2005 Vers 470-460 av.  J .- C . thraces, les embades. À l’extérieur de la coupe, de chaque côté, est
Fin du troisième quart du v e siècle av.  J .- C . h. 13,1 cm ; l. 40,6 cm ; d. 32 cm représentée une scène de départ de guerrier. Sur l’une d’entre elles,
h. 15 cm ; h. avec anse 18,3 cm ; paris, musée du louvre, département des antiquités nous retrouvons un cavalier vêtu à la mode thrace : il porte la zeira,
d. embouchure 8,9 cm ; d. fond 6,6 cm g r e c q u e s , é t r u s q u e s e t r o m a i n e s , i n v.  n o  G   1 0 8 les embades, ainsi que l’alopekis, bonnet en fourrure. Les cavaliers
karnobat, musée d’histoire, thraces étaient réputés pour leur excellence hippique et s’habiller
i n v.   n o  4 4 7 en Thrace était une manière, pour le jeune Athénien, de s’approprier
ses compétences.
La cruche provient d’une riche sépulture tumulaire. Les guerriers bibliographie
qui y sont représentés portent l’habit traditionnel et l’armement Pottier, 1922, p. 158, pl. 106 ; Beazley, 1963, p. 860, n o 9 ; Beck, 1975, p. 37,
typique des Thraces. n o 219, pl. 40 ; Beazley, 1989, p. 298 ; Lissarrague, 1990, p. 228, fig. 127,
p. 229, 301, n o C 28 ; Villanueva-Puig, 1992, p. 34 ; Lissarrague, 1999,
La forme du vase est locale. Bien qu’elle montre des guerriers p. 90, 91, 93, fig. 70-72. S P
thraces, la scène figurée est exécutée selon les techniques grecques
50 de la peinture sur vases. Une cruche similaire, rapprochée du
51
Peintre d’Érétrie, a été découverte dans la nécropole d’Apollonia
du Pont. Il est possible que certains ateliers de potiers attiques
aient travaillé sur commande ou spécifiquement pour les marchés
thraces.
bibliographie
Georgieva, 2005a.

1 Lezzi-Hafter, 1997, p. 359-366.


2 Hermary, 2010, p. 484-486. R G
l’émergence de
l’aristocratie odryse
zosia h. archibald

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s to c r at i e o d rys e
54 L a T h r a c e à l ’ é p o q u e c l a s s i q u e  1 L’ o r g a n i s a t i o n i n t e r n e d u R o y a u m e o d r y s e
Les premiers documents qui attestent l’existence d’une dynastie royale et d’une aristocratie La vision la plus détaillée que l’on ait de l’étendue territoriale du Royaume odryse au v e siècle
odryses sont de nature littéraire et numismatique. Les monnaies des dynastes odryses se révèlent av. J.-C. nous est donnée par les impôts levés par le roi Sitalkès en 429 av.  J.-C. (Thucydide II ,
assez tardives dans la séquence des rois et princes puisqu’elles ne débutent que sous Sparadokos, le 98-99). L’historien décrit en effet comment Sitalkès tirait parti des ressources des tribus des
frère de Sitalkès, et sont datées aux alentours de 424 av.  J.-C. Hérodote et Thucydide, les grands Rhodopes et de la vallée moyenne du Strymon, ainsi que des terres sous domination odryse de la
historiens du v e siècle, non seulement avaient entendu parler des Odryses, mais prétendaient tous Plaine supérieure de Thrace. D’après le récit qu’en fait Thucydide, il est clair que les rois odryses
deux en avoir une connaissance personnelle. Hérodote se réfère à eux dans sa description de la exerçaient leur pouvoir sur toutes les terres situées entre Byzance et Abdère, et entre Abdère et le
marche du roi perse Darius en Thrace orientale, en route en 513 av.  J.-C. vers le Danube. Il explique Danube. Aux côtés des monarques coexistait une élite dirigeante de cavaliers et d’administrateurs
que le fleuve Arteskos (l’Ardas ?) traverse le territoire des Odryses ( IV , 92). Nous ignorons si les qui, selon toute probabilité, comprenait des membres de la famille royale ainsi que de dynasties
Odryses constituaient déjà une puissance territoriale à cette époque ; il est probable qu’ils for- rivales originaires de différentes parties de la région, que Thucydide qualifie de paradynasteuontes
maient durant les guerres médiques un groupe tribal qui, au moment où les Perses se sont retirés de (ceux qui se partagent le pouvoir). Quand Xénophon, le mercenaire et écrivain athénien, visita le
l’Europe, a réussi à étendre son autorité sur une région beaucoup plus vaste. sud-est de la Thrace en 400 av.  J.-C., cette administration régionale était manifestement encore en
Par ailleurs, Hérodote rapporte une anecdote concernant deux des petits-fils de Térès (le plus place (Anabase VII , 7, 2-11). Malgré le caractère fragmentaire de nos connaissances sur les
ancien roi de Thrace connu ; Thucydide II , 95) : Oktamasadès, l’un des fils de la fille de Térès, et membres de la maison royale et de l’administration régionale, il est intéressant de noter que jamais,
Skylès, fils du roi scythe Ariapeithès et d’une femme d’Istros (Hérodote IV , 80). Étant donné avant le règne de Philippe II de Macédoine, une armée n’avait tenté d’envahir le territoire odryse, ce
qu’Ariapeithès était aussi un fils de Térès, les dynasties thrace et scythe étaient étroitement liées, et qui tendrait à confirmer que leur autorité était très forte sur le plan régional aussi bien que central.
ce lien se renforça dans la dernière partie de cette histoire, où Sitalkès, fils et successeur de Térès,
intervient. La concurrence entre le Royaume odryse,
Dans ce récit, Hérodote s’intéresse à la variabilité des valeurs culturelles, mais, ce faisant, il la Macédoine et Athènes
fournit aux lecteurs une vue étonnamment détaillée des relations dynastiques et, en même temps, Dans ses Histoires, Hérodote évoque à nouveau Sitalkès au moment où ce dernier, roi de Thrace,
des tensions auxquelles elles donnèrent lieu. On ignore si les intrigues dynastiques ou de pouvoir intercepta deux ambassadeurs lacédémoniens, qui se rendaient en Asie, et les envoya à Athènes ( VII,
ont, dans les faits, joué un rôle plus important dans le sort de Skylès que son enthousiasme pour les 137). Thucydide accorde une place considérable à l’invasion de la Macédoine menée par Sitalkès en
festivités dionysiaques. La toile de fond de cette histoire demeure une confrontation entre deux 429 av. J.-C. (II, 95-101) où ce dernier devait agir en coordination avec une armée athénienne qui
armées de cavaliers : celle des Scythes et celle des Odryses de Sitalkès. Le mode de vie et les cou­ n’est jamais venue. Après le règne de Sitalkès, les accords politiques entre les monarques odryses et le
tumes des deux cavaleries d’élite présentaient de nombreux points communs. Les rapports sociaux peuple athénien furent généralement formalisés par des traités officiels et des accords écrits. Il sub-
qui unissaient les aristocraties odryse et scythe nous rappellent que l’identité ethnique n’est qu’un siste une série de documents de ce type, Athènes conclut en effet un premier traité avec Seuthès II, vers
des angles sous lesquels de tels groupes aristocratiques peuvent être analysés. 389 av. J.-C., un deuxième avec Hébryzelmis (vers 385), puis un troisième avec Kotys Ier (383-359).
Les liens familiaux entre la famille athénienne des Philaïdes et la maison thrace d’Oloros rap- Ces traités démontrent que les Athéniens admettaient l’autorité des Odryses sur le nord de la côte
pellent que l’élite sociale du Royaume odryse partageait également les coutumes et les valeurs de égéenne. De fait, les Odryses et les Athéniens se reconnaissaient réciproquement des sphères d’in-
l’aristocratie grecque. Miltiade le Jeune, père du grand général athénien Cimon, épousa fluence complémentaires ; les Odryses dominaient à l’intérieur des terres, les Athéniens, sur la mer.
Hégésipylè, fille d’Oloros (Hérodote VI , 39). C’est en l’honneur de ce roi que le père de Thucydide
fut ainsi nommé ; compte tenu de la position exceptionnelle qu’occupaient les Philaïdes à Athènes, Les communautés odryses et grecques de la côte
il est probable qu’il était bien introduit en Thrace odryse, et le fait que l’historien ait hérité de Les nombreuses communautés hellénophones qui s’établirent le long de la mer Égée et de la mer
droits dans les mines d’or situées sur le continent, face à Thasos (Thucydide IV , 105, 1), démontre Noire entre la fin du vii e siècle et la fin du vi e siècle av. J.-C. disposaient d’une très grande autonomie
que ces liens familiaux continuaient d’être avantageux – et d’avoir des retombées sociales – dans le dans la mesure où elles pouvaient être approvisionnées par la mer, ce qui signifiait que les dirigeants
dernier quart du v e siècle. 1 Archibald, 1998 ; Archibald, 2014. odryses ne pouvaient les absorber sans risquer des représailles de la part de leurs métropoles et des
fig. 1
Localisation des principaux
tombeaux odryses en
Plaine supérieure de Thrace
(v e – iii e siècle av. J .- C .)

56 alliés égéens. Or, les Odryses importaient de nombreux produits, notamment du vin et de l’huile, des 57
matériaux rares, des biens manufacturés (vases en métal ou en céramique) ou encore des pigments,
mais aussi des productions culturelles et artistiques (dans le domaine de la sculpture et de la poésie).
Il leur était donc nécessaire d’entretenir des relations amicales avec les voisins de la côte. Les anec-
dotes qui nous sont parvenues laissent penser que les villes côtières résistèrent aux pressions poli-
tiques des princes odryses mais aussi qu’elles durent leur payer des impôts. En tant que marchands et
artisans auprès de la clientèle autochtone, les Thasiens jouèrent un rôle d’intermédiaire essentiel
durant tout le ve et le ive siècle. La population thrace présente sur l’île put contribuer à ce succès.

La conquête macédonienne de la Thrace


Au début, la concorde régnait entre les Odryses et la royauté macédonienne. Seuthès I er, fils
de Sparadokos, neveu de Sitalkès, épousa Stratonikè, fille du roi Perdikkas de Macédoine
(Thucydide II , 101, 5-6). Au iv e siècle av.  J.-C., ces relations diplomatiques amicales et la libre cir-
culation des biens commerciaux cédèrent la place à des considérations militaires (Arrien, Anabase
I , 1, 6). Philippe II envahit le royaume en 340 av.  J.- C., en partie pour assurer la sécurité du passage
de ses troupes vers l’Asie. Les Thraces furent naturellement obligés de payer des droits à la
Couronne macédonienne, mais il existait de toute évidence un lien social très fort entre les cava-
liers et les autres soldats professionnels, car des officiers odryses intégrèrent très vite avec leurs
subordonnés les armées macédoniennes, expliquant qu’ils étaient bien représentés parmi les offi-
ciers privilégiés qui s’installèrent en Égypte sous les premiers Ptolémées.

Le second Royaume odryse


Après la mort d’Alexandre le Grand, un Royaume odryse apparut sous la houlette de Seuthès III
(vers 324-vers 290 av.  J.-C.) dans la région de Kazanlak et probablement dans une grande partie du
centre-est de la Thrace. Bien que les historiens grecs ne parlent de la région qu’épisodiquement, les
Odryses étaient encore des alliés puissants de la Macédoine à l’époque de Persée (Tite-Live XLII ,
29, 171 av. J.-C. ; de même XXXIX , 53). Seuthès III demeure le souverain le mieux connu de ce
royaume renaissant. Il est brièvement mentionné dans les textes qui relatent les efforts de
Lysimaque, successeur d’Alexandre le Grand en Thrace, pour asseoir son autorité sur les terri-
toires odryses et établir des colonies grecques (Justin, Épitomé XV , 3, 15 ; Arrien FG r H 156 F 1,
5-8 ; Diodore  XVIII , 3, 2 ; Quinte-Curce  X , 10,1-6). De toute évidence, Seuthès III réussit à garder
son indépendance en régnant sur certaines parties de l’ancien territoire odryse, y compris dans la
vallée de Kazanlak, une région où subsistent de nombreux monuments funéraires élevés à la
mémoire de dirigeants et de dignitaires odryses (fig. 1). L’architecture de ces monuments, tout
comme le mobilier funéraire qui a parfois été préservé, donne un aperçu des goûts et du mode de vie
de ce peuple.

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
milena tonkova fig. 1 fig. 2a
Pectoral de Dalboki. Parures et plaques ouvragées
ox f o r d , as h m o l e a n d’un harnais de cheval
museum provenant de la tombe
de Kralevo.
ta r g ov i s h t e , m u s é e r é g i o n a l
d’histoire

fig. 2b
Frontail de Kralevo.
ta r g ov i s h t e , m u s é e r é g i o n a l
d’histoire

Les insignes de l’aristocratie


t h r a c e  : p a r u r e e t h a r n a c h e m e n t
58 L’essor tout comme l’évolution des insignes de l’élite thrace sont révéla- 59
teurs des métamorphoses de cette société durant la période classique et
au début de l’époque hellénistique. Fortement influencés à leurs débuts
par l’art grec et oriental, ils forment bientôt un répertoire caractéristique
à l’origine d’une école thrace d’orfèvrerie et de toreutique. Les pecto-
raux, bagues et parures en or de cérémonie, ou les plaques décorées desti-
fig. 2a
nées aux harnais des chevaux, comptent parmi les œuvres les plus
remarquables de l’art thrace  1. Zlatinitsa-Malomirovo (cat. 51), celle de chêne de Golyama Kosmatka Les harnais de Kavarna, d’Ivanski, de Kralevo (fig. 2a et b), de Golyama
Près d’une cinquantaine de pectoraux nous sont parvenus des terres (cat. 84) ou celle de laurier de Moguilanskata Moguila, à Vratsa Kosmatka (cat. 97), de Mezek et de Sveshtari (cat. 217 à 222) reflètent les
odryses et gètes. Au cours du ve siècle av. J.-C., ils représentent d’imposantes (cat. 231) sont très élaborées et se révèlent suffisamment solides pour différents styles des ateliers d’orfèvrerie travaillant au service de l’élite
plaques en or décorées de personnages mythologiques de facture grecque et pouvoir être portées. Au-delà de l’aspect funéraire, elles représentaient thrace, qu’il s’agisse de l’élite du littoral ou de celle de l’intérieur du pays.
orientalisante. On peut en déduire l’influence des artistes grecs, travaillant un signe de pouvoir, de puissance et de prestige. Peut-être ont-elles joué Tout en gardant son identité, l’aristocratie thrace s’inscrit dans la sym-
sur place, bien que des parallèles extérieurs à la Thrace se révèlent rares. un rôle lors de l’investiture royale, comme le suggèrent les fresques du biose culturelle de l’époque  8.
C’est le cas notamment des exemplaires provenant du tumulus de Bashova fig. 1 tombeau de Ginina Moguila à Sveshtari.
Moguila à Duvanli, de Chernozem-Kaloyanovo (cat. 36) et de Dalboki 2 Les plaques ornementées de harnais de chevaux ont été toujours consi-
(fig. 1). Rapidement, les sujets changent et s’inscrivent dans un répertoire dérées comme des insignes de l’aristocratie thrace et restent marquées
exclusivement thrace qui s’articule autour d’animaux réels et fantastiques par un certain conservatisme. À la fin du v e siècle av. J.-C., les plaques
de style local, voire de l’arbre de la vie ou de motifs floraux et géométriques. sont faites en bronze, tandis qu’elles sont en argent au siècle suivant
La qualité de leur exécution décline vers le milieu du iv e siècle av. J.-C. Les parures de cérémonie en or du v e siècle av.  J .- C . attestent elles aussi (Chernozem-Kaloyanovo, Zlatinitsa-Malomirovo et Moguilanskata
Toujours en or, mais également en argent, ils présentent vers la fin du siècle la volonté exprimée par les Thraces de développer leur propre écriture. Moguila, cat. 59, 238), voire en argent doré (Letnitsa, cat. 288 à 306).
et au début du suivant des dimensions plus modestes, tandis que leur décor Les ornements de tête composés de l’association de six à dix boucles Le style « animalier » ou « orientalisant » reste prédominant malgré
se simplifie 3. Au sein du mobilier funéraire, les pectoraux ne sont jamais d’oreilles et de deux pendants d’oreilles en forme d’omégas ou de spi- l’introduction du motif du cavalier (Letnitsa, cat. 288 à 306) au milieu
accompagnés de couronnes en or qui, semble-t-il, les remplacent. rales, visibles dans les trois tombes féminines de Duvanli (cat. 21, 22), du iv e siècle av.  J .- C .  7. Au début du iii e siècle av.  J .- C ., ce conservatisme
Les bagues en or, ornées d’un cavalier, sont caractéristiques de l’aris- n’ont pas d’équivalent en dehors de la Thrace. Ils constituent des insignes est abandonné, laissant place à une métamorphose à la fois des sujets,
tocratie odryse. Au v e siècle av.  J .- C ., le cavalier apparaît seul sur les proprement odryses, ce qui explique leur maintien dans la région au du style et des techniques. Les plaques en or sont ornées de filigrane,
bagues de Duvanli où il est conforme à l’iconographie grecque. Seuls cours des deux siècles suivants. Les Gètes disposaient, eux aussi, de de granulation et d’émail ; les visages de diverses divinités apparaissent.
l’inscription et le style lui confèrent un trait local. Vers le milieu du parures cérémonielles originales, comme le démontrent les boucles Le style est parfois grec ou local, et intègre des éléments celtiques.
iv e siècle av.  J .- C ., les scènes reproduisent au contraire un fond idéolo- d’oreilles s’achevant par de grands manchons terminés par une pyra-
gique propre au monde thrace. La séquence la plus répandue est celle de mide, le torque et le collier qui ornent la déesse figurée sur les cnémides 1 Venedikov, Gerasimov, 1975, p. 76-131 ;
l’investiture royale, représentée sur les bagues de Zlatinitsa-Malomirovo d’Agighiol et de Zlatinitsa-Malomirovo (cat. 54). De tels exemplaires en Marazov, 1977 ; Venedikov, 1987a ;
Marazov, 1994 ; Marazov, 1998a.
(cat. 50) et de Brezovo (cat. 308), tandis que l’exemplaire de Rozovets se or ont été retrouvés en territoire gète, notamment à Koprivets pour 2 Dimitrov, 1949, p. 215-216, fig. 7.
révèle très proche (cat. 307). La chasse royale décore en revanche la l’époque classique, et des variantes, plus tardives, y ont également été 3 Venedikov, Gerasimov, 1975,
p. 103-106.
bague de Peychova Moguila  4 (cat. 309). mises au jour  5.
4 Venedikov, Gerasimov, 1975, p. 102 ;
Les pectoraux et les bagues en or, qui témoignent de la création de Les couronnes en or traduisent à l’inverse en Thrace, et chez les Tonkova, 2015, p. 216, p. 221.
sujets, de schémas iconographiques et de styles locaux, matérialisent Odryses en particulier, une tout autre tendance en faveur d’une universa- 5 Tonkova, 2015, p. 213-217.
6 Tonkova, 2013.
ensemble l’idéologie des Odryses. Ces ornements étaient identifiables lisation des symboles du pouvoir, qui s’inscrit dans une volonté de rivali- 7 Venedikov, Gerasimov, 1975,
durant l’Antiquité comme des symboles du pouvoir odryse et tradui- ser avec les autres élites politiques régionales, à commencer par le p. 113-122 ; Kitov, 1980 ;
Marazov, 1998a ; Paunova, 2002 ;
saient une volonté d’autocaractérisation et de différenciation dans le Royaume de Macédoine  6. En effet, les couronnes découvertes en Thrace Vladimirova-Paunova, 2005.
cadre d’un apparat original. ne diffèrent pas de celles de facture grecque. Les couronnes d’olivier de 8 Tonkova, 2010a.
fig. 2b

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
totko stoyanov suggère que l’on avait adopté également en Thrace les innovations intro-
duites par Philippe  II et Alexandre le Grand  4.
C’est au v e siècle av.  J .- C . que le long glaive à double tranchant (du
type Naue II ), caractéristique du début de l’Âge du Fer, est remplacé par
le xiphos  5, une épée courte. L’arme dominante pour un combat rappro-
ché, surtout pour la cavalerie, est la machaira. Le glaive (cat. 56) prove-
nant de la tombe de Zlatinitsa-Malomirovo suggère que les dimensions
de cette arme dépendaient vraisemblablement de la taille du guerrier.
Comme en Macédoine, on réalisait également pour l’élite dirigeante en
Thrace des glaives richement décorés, tel celui qui a été découvert dans la
tombe de Seuthès III – Golyama Kosmatka –, qui constitue un véritable
chef-d’œuvre (cat. 92).
L’ a r m e m e n t En ce qui concerne les boucliers, la documentation dont nous dispo-
sons se révèle réduite. Cette situation, surtout pour les peltès, résulte
du guerrier thrace peut-être des matériaux périssables qui les composaient. La question
demeure de savoir si les boucliers ovales du tombeau de Kazanlak, les
60 Les données de plus en plus nombreuses dont nous disposons sur l’arme- boucliers ronds d’Alexandrovo et le bouclier du tombeau de Sveshtari 61
ment des Thraces, acquises grâce aux riches sépultures, ainsi qu’aux sont des objets fonctionnels. Les appliques en fer mises au jour à Golyama
fouilles menées sur d’importants établissements et forteresses, suscitent Kosmatka présentent pour leur part quelques différences par rapport aux
un intérêt croissant pour ce sujet  1. Les Thraces ne sont pas parvenus au boucliers grecs (cat. 90).
niveau d’organisation politique de la cité grecque, ni à celui du corps En Thrace, les casques sont habituellement de type chalcidien, comme à
hoplitique dans le domaine militaire. Les sources, tant archéologiques Zlatinitsa-Malomirovo (cat. 53), Moguilanskata Moguila et Golyama
que textuelles, désignent comme type principal de formation l’infanterie Kosmatka (cat. 89). Nous en connaissons jusqu’à présent plus de soixante
légère armée de lances, d’arcs et de flèches. Souvent, ces combattants qui illustrent une tendance diffuse au développement de variantes locales,
portaient un bouclier léger (peltè), qui leur a valu le nom de peltastes sous sans analogies en dehors de la Thrace, tels que les casques de parade en
lequel ils sont connus. Il était admis dans l’Antiquité que peltè et pel- argent du type Agighiol 6. À partir du ive siècle av. J.-C., les casques de type
tastes avaient été introduits en Grèce depuis la Thrace  2. Les conditions « thrace » ou « phrygien » acquièrent une certaine popularité 7.
naturelles étant favorables en Thrace à l’élevage des chevaux, c’est donc Au v e siècle av.  J .- C ., les aristocrates thraces ajoutent à leur armement
dotés de cet armement que les Thraces guerroyaient sur leurs montures. des armures en bronze du type « en cloche ». Celle de Chernozem-
Ces deux groupes de guerriers – fantassins et cavaliers – sont figurés Kaloyanovo (cat. 36) représente une variante évoluée : pour renforcer la
ensemble sur la petite cruche de Karnobat (cat. 14). protection du cou, on a ajouté un gorgerin à l’avant (peritrachelion)
L’évolution sociale a abouti à quelques différenciations entre l’arme- lequel peut être réalisé en divers matériaux – en feuille de métal, en écailles
ment des aristocrates et celui des cavaliers et fantassins, plus légère- placées sur une base de cuir, etc. Ces derniers sont alors combinés avec
ment équipés, recrutés parmi la population ordinaire. Les tombeaux d’autres types de cuirasses, en cuir ou en lin, dotées de plaques ou des
de Chernozem-Kaloyanovo, de Zlatinitsa-Malomirovo, ceux de écailles. La reconstruction intégrale de l’armure en écailles équipée de ce
Moguilanskata Moguila et de Golyama Kosmatka, présentés dans cette type de dispositif, découverte dans la tombe de Zlatinitsa-Malomirovo
exposition, illustrent quelques-unes des étapes fondamentales dans (fig. 1), permet de se faire une idée claire de ce à quoi ressemblaientles cui-
le développement de l’armement du guerrier aristocratique thrace du rasses, populaires en Thrace durant le iv e siècle.
ve au iii e  siècle av.  J .- C . Les cnémides font leur introduction dans l’armement thrace au cours
Les Thraces se servaient d’arcs réflexes proches par leurs dimensions du iv e siècle av.  J .- C . Comme dans le cas des casques, les artisans réali-
et leur structure de ceux des Scythes. En témoignent les pointes en bronze, saient des cnémides de cérémonie, à l’image de celles de Moguilanskata
destinées aux flèches, trilobées et à douille, analogues à celles des Moguila (cat. 240) et de Zlatinitsa-Malomirovo (cat. 54). Les cnémides
Scythes. C’est vers le v e siècle av.  J .- C . que ces arcs de dimensions en bronze de Golyama Kosmatka sont fonctionnelles (cat. 91), mais les
modestes ont atteint leur qualité et leur puissance optimales. Dans les représentations de la tête d’Athéna les rapprochent des cnémides de
tombes riches, on retrouve des pointes de trois longueurs différentes, parade en tant qu’armures de prestige.
sans doute liées à des utilisations distinctes.
Dès le début de l’Âge du Fer en Thrace, deux types de pointes de lance
se développent : celles, petites, qui sont destinées au lancer (15-25 cm),
et de plus grandes, adaptées au combat rapproché (31-43 cm). Dans
certaines tombes du v e siècle av.  J .- C ., comme celle de Chernozem-
Kaloyanovo, sont déposées habituellement deux lances  3 (cat. 48). Le 1 Webber, 2011.
2 Best, 1969.
tombeau de Moguilanskata Moguila, avec ses quatorze exemplaires 3 Archibald, 1998, p. 202-203.
(cat. 237), démontre qu’ils tendent à se multiplier de façon perceptible au 4 Stoyanov, 2015.
5 Nankov, 2007.
cours des iv e et iii e siècles. De la forteresse située près de Dragoevo pro- 6 Ognenova-Marinova, Stoyanov, 2005.
viennent un saurotère et une douille pour une capuca de fantassin, ce qui 7 Waurick, 1988.
fig. 1

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
kostadin kisyov fig. 1
Fouilles du tumulus
Kukova Moguila,
Duvanli, 1929.
sofia, archives de l’institut
national d’archéologie
et musée, abs

fig. 2
Fouilles du tumulus
Kukova Moguila,
Duvanli, 1930.
sofia, archives de l’institut
national d’archéologie
et musée, abs

fig. 3
La nécropole de Duvanli.
La nécropole de Duvanli fig. 2
62 La nécropole s’étend sur environ 100 kilomètres carrés, autour des vil- d’un mobilier funéraire imposant qui comprenait de nombreux vases d’entre eux (n o 9) a un diamètre de 20 mètres sur une hauteur de 3 mètres. Le sixième groupe est situé à 2 kilomètres au nord de Chernozem. Il se 63
lages de Duvanli, Jitnitsa, Chernichevo, Miromir, Chernozem, Pesnopoy grecs importés. Les tumuli voisins sont plus modestes et l’on pense qu’ils En 2000, des pilleurs ont mis à sac et détruit la ciste qui était recouverte compose de trois grands tumuli élevés sur un promontoire rocheux, sur
et Begovo. Au début du xx e siècle, la nécropole comptait encore une cin- entouraient l’homme inhumé dans le tumulus de Bashova Moguila  1. d’un toit à double pente, placée elle-même à une profondeur de 3 mètres à la rive droite de la Stryama. Au centre du tertre le plus grand (n o 7), à
quantaine de tumuli. Vingt-cinq d’entre eux ont fait l’objet de recherches Le deuxième groupe de tumuli se trouvait au nord-ouest de Duvanli, partir du sommet du tumulus. Les parois de la tombe ont été édifiées par 10 mètres de profondeur par rapport à son sommet, les pilleurs ont décou-
complètes ou partielles, conduites durant les années 1930 par Bogdan sur les hauteurs surplombant la rive gauche du Kulak Dere. Il se compo- des dalles disposées en carreau, enduites à l’intérieur d’un mortier orné vert et détruit une ciste orientée est-ouest, composée d’éléments de
Filov et Ivan Velkov. Cinq tumuli ont été étudiés entre 2000 et 2003, tan- sait de trois tertres de dimensions diverses : Lozarska, Arabadjiyska et d’une décoration polychrome formée de bandes horizontales. Les osse- maçonnerie en syénite.
dis que les autres ont été détruits par des pilleurs. Doncheva. Dans le tumulus Lozarska a été mis au jour un sujet inhumé ments découverts dans la tombe et à la surface des remblais extraits par Le septième groupe est constitué de quatre tumuli disposés sur le ter­
Les tumuli sont disposés à des distances variables les uns des autres, accompagné d’éléments caractéristiques relevant des pratiques funé- les pilleurs indiquent que le sujet inhumé avait la tête orientée à l’ouest. ritoire des villages de Miromir et de Chernichevo. Deux autres groupes
oscillant entre 500 mètres et 5 kilomètres. Soit ils sont isolés, soit ils for- raires grecques  2. Les dépositions réalisées au sein de ce groupe s’étalent Le quatrième groupe est constitué de quatre tumuli (Nenchovi de tumuli sont situés, pour leur part, à proximité des villages de Pesnopoy
ment de petits groupes de trois ou quatre unités. Tous occupent les sec- sur une génération, comme le démontre la plus riche des tombes, celle du Moguili) présents sur le territoire du village de Chernozem, dont trois se et Begovo.
teurs les plus élevés du relief, alors que l’habitat était situé le long des tumulus Arabadjiyska, qui est aussi la plus tardive, datée au plus tard révèlent proches l’un de l’autre, tandis que le quatrième est situé à Les recherches archéologiques effectuées entre 2000 et 2003 ont porté
terrasses qui bordent les rivières Pikla, Kulak Dere et Stryama. Un premier du milieu du v e siècle av.  J .- C .  3. 800 mètres à l’ouest des trois premiers. Les tumuli ont été construits sur sur les tumuli des troisième et quatrième groupes, connus par la popula-
groupe se trouvait au nord de Duvanli et comprenait quatre tumuli dispo- Le troisième groupe se trouve à 3 kilomètres à l’ouest du village de l’éminence la plus importante de la région. Le plus grand d’entre eux, placé tion locale sous les noms de Nenchovi Moguili et de Kamenni Moguili  5.
sés en ligne droite. Le plus important d’entre eux était Bashova Moguila Jitnitsa. Sur un haut promontoire qui surplombe la rive gauche de la au centre, porte le numéro 4. Deux des tertres (nos 2 et 3) ont été pillés et La nécropole près de Duvanli est liée au Royaume odryse qui, au
(cat. 196 à 201), au sein duquel a été découvert un riche tombeau, doté Pikla, treize tumuli de diverses dimensions ont été érigés. Le plus grand détruits, tandis que les deux autres (nos 1 et 4) ont fait l’objet d’une étude ve siècle av. J.-C., s’étendait, en Plaine supérieure de Thrace, sur les régions
menée entre 2000 et 2003 4. de Stara Zagora, Plovdiv et Pazardjik  6. La principale caractéristique de
Le cinquième groupe de tumuli se trouve à 4 kilomètres au nord-ouest cette nécropole et du territoire administré par les souverains odryses
de Chernozem et à 3 kilomètres au nord-est du tumulus n o 4, au lieu-dit n’est autre que la grande concentration d’œuvres attiques luxueuses  7,
Kamenni Moguili (« les tumuli de pierres »). Il est constitué de trois tertres tout comme la forte influence grecque sur la production et l’usage de cer-
(n os 5, 6 et 11) de dimensions diverses, édifiés sur la partie sommitale d’un tains types de bijoux en or  8, la construction de tombes du type ciste, dont
petit promontoire. Tous les tumuli de ce groupe ont été ouverts et pillés. la majeure partie présente une décoration intérieure polychrome  9.
Au centre de l’un d’entre eux (n o 6), les pilleurs ont mis au jour une ciste.

1 Filov, 1934a, p. 70.


2 Domaradzki, 1995.
3 Reho, 1990.
4 Kisyov, 2005, p. 1-5, carte II .
5 Kisyov, 2005, p. 1, carte II.
6 Kisyov, 1997, p. 2-5.
7 Archibald, 1998, p. 37.
8 Tonkova, 1997a, p. 20 ;
Tonkova, 2000-2001, p. 280.
9 Kisyov, 2005, p. 177-181.
fig. 1 fig. 3

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
Le tumulus de I 
Mushovitsa, nécropole Mobilier funéraire
de Duvanli c at. 16
Pectoral
Or
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
Découvert sur la poitrine de la défunte
Production thrace
Première moitié du v e siècle av.  J .- C .
l. 25,9 cm ; l. 8,6 cm ; poids 65,5 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  1 5 3 1
c at. 16
kostadin kisyov
De forme hexagonale, le pectoral possède à chacune
de ses extrémités des trous destinés à sa fixation. Il est
64 Le tumulus de Mushovitsa est situé à environ Toutes les offrandes qui composaient le mobilier décoré d’une frise représentant seize oiseaux figurés de profil. 65
500 mètres au nord-ouest de celui qui est dénommé funéraire ont été déposées autour de la tête, bibliographie
Filov, 1934a, p. 84, tabl. II , 3. K  K
« Bashova Moguila ». Il présente une hauteur de à l’exception d’un vase monochrome à pâte grise
4 mètres sur un diamètre de 32 mètres. Au sommet (cat. 31), qui était placé près du pied gauche.
du tertre, à une profondeur de 10 centimètres, une À quelques centimètres au-dessus de la fosse fig. 2
1 Hydrie en bronze (cat. 27)
c at. 17
tombe secondaire a été installée au cours du iv e siècle funéraire, on a observé des traces de cendre et des
après J .- C . Au centre du tumulus, sous la couverture, charbons qui témoignent des pratiques rituelles


2 Trois œnochoés miniatures (cat. 24)
3 Alabastres (cat. 25) Fibules avec chaînettes
4 Pectoral (cat. 16) Or
une amphore Chios ainsi qu’une fibule de bronze accomplies après les funérailles  1. La céramique
5 Fibules avec chaînettes (cat. 17) Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
caractéristique des vii e et vi e siècles av.  J .- C . de type attique présente dans la tombe et l’amphore 6 Fibule (cat. 18)
Les deux fibules de type « thrace » ont été découvertes
ont été découvertes toutes deux au niveau du sol chiote permettent de dater le tumulus du deuxième 7 Protomé en terre cuite (cat. 23)
8 Collier (cat. 19) aux deux extrémités du pectoral en or.
antique. La tombe initiale était disposée elle aussi quart du v e siècle av.  J .- C . Il s’agit du premier tertre 9 Boucles d’oreilles (cat. 21) Première moitié du v e siècle av.  J .- C .
au centre du tumulus. Il s’agissait d’une fosse de funéraire de la nécropole située près de Duvanli  2. 10 Pendants d’oreilles (cat. 22) Fibules : l. 4,8 cm et 4,7 cm ; poids 13,5 g et 14,4 g
11 Miroir (cat. 26)
forme carrée, orientée est-ouest (l. 3,50 m ; l. 2 m ; Chaînettes avec pendentifs : l. 19,3 cm et 19 cm ;
12 Amphore à figures noires (cat. 32)
p. 1,50 m), qui abritait un cercueil en bois. Celui-ci 13 Coupe à vernis noir (cat. 30) poids 51,9 g et 51,8 g
1 Filov, 1934a, p. 84-98. 14 « Salière » (cat. 29) p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
contenait un sujet de sexe féminin, auquel il 2 Reho, 1990, p. 15 ; Archibald, 1998, 15 Phiale en argent (cat. 28) i n v.   n o  1 5 3 3
manquait les ossements des membres supérieurs. p. 75 ; Tonkova, 2000-2001, p. 280. 16 Vase monochrome (cat. 31) c at. 18
17 Perles (collier ?) (cat. 20)
18-20 Trois petits objets (cat. 34) Un ensemble de trois chaînettes, terminées par
21-22 Quarante-neuf petits objets (cat. 33) des pendentifs creux en forme de glands, est accroché
à chacune des fibules. Le pectoral, les fibules et
les chaînettes qui y étaient attachées composent
un ensemble ornemental féminin typique de
l’aristocratie odryse  1.
bibliographie
Filov, 1934a, p. 85-86, ill. 107.

1 Tonkova, 1997a, p. 20-27. K  K

c at. 18
Fibule
fig. 1 Or
Fouilles du tumulus Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
de Mushovitsa, Découverte près de l’épaule gauche du squelette
Duvanli, 1930. Première moitié du v e siècle av.  J .- C .
sofia, archives de l’institut l. 4,9 cm ; poids 13,1 g
national d’archéologie
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
et musée, abs c at. 17
i n v.   n o  1 5 3 2

fig. 2
Tumulus de Mushovitsa, La fibule fait partie du type « thrace » dont le pied
Duvanli, plan de la tombe se termine par un petit bouton conique.
et répartition du mobilier bibliographie
funéraire. Filov, 1934a, p. 84, ill. 107. K  K
fig. 1

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 19 c at. 20 c at. 21
Collier Collier Boucles d’oreilles
Or Or Or
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
Découvert sous la mâchoire inférieure du crâne Découvert sur la partie sommitale du crâne Découvertes alignées des deux côtés du crâne,
Première moitié du v e siècle av.  J .- C . Première moitié du v e siècle av.  J .- C . 7 exemplaires à droite et 3 à gauche
d. 0,8-1,3 cm ; poids 79,6 g d. d’une perle 0,9 cm ; poids total 26,4 g Première moitié du v e siècle av.  J .- C .
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e d. 2,7-3,2 cm ; poids 7,3-9,9 g ; poids total 82,6 g
i n v.   n o  1 5 3 4   ; 1 5 3 6 i n v.   n o  1 5 3 5 p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  1 5 3 7
La parure est constituée de vingt pendentifs sphériques, La parure est constituée de dix-neuf perles cannelées.
ou bullae, bordés d’un fil tressé doublé de granulation, bibliographie La partie inférieure de ces dix boucles d’oreilles est creuse,
et ornés d’une rosette à cinq feuilles en filigrane et de deux autres Filov, 1934a, p. 85-88, ill. 108. ornée de granules et de rosettes. Ces boucles constituaient c a t. 22
dépourvues de toute ornementation  1. K  K vraisemblablement une parure de tête  1.
bibliographie bibliographie c at. 22
Pendants d’oreilles
Filov, 1934a, p. 85, ill. 108. Filov, 1934a, p. 88, ill. 109.

1 Les colliers de petites perles en or cat. 19 et 20 1 Tonkova, 2000-2001, p. 277-288 ; Or


66 ont été découverts à des emplacements différents Tonkova, Penkova, 2009, p. 201-209. K  K 67
du crâne, mais ils appartiennent vraisemblablement
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
à la même parure qui constitue un collier caractéristique Accrochés aux dernières boucles du cat. 21
de la toreutique grecque classique. Venedikov, Première moitié du v e siècle av.  J .- C .
Gerasimov, 1973b, p. 98 ; Gerasimov, 1979a ;
h. 3,06 cm ; poids 26,05-26,4 g
Tonkova, 2000-2001, p. 280. K  K p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  1 5 3 8

Ces pendants en forme d’omégas sont ornés à leurs extrémités


d’un manchon terminé par une pyramide à trois facettes, coiffé d’une
granule. Cette décoration est typique des parures en or de la période
classique et du début de l’époque hellénistique en Grèce et en Thrace.
bibliographie
Filov, 1934a, p. 88, ill. 109. K  K

c at. 19–20 c at. 21

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 23 c at. 24
Protomé en terre cuite Œnochoés miniatures
Argile Verre
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
Découverte en plusieurs fragments à gauche de la défunte Découvertes en fragments à gauche du crâne
Première moitié du v e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du v e siècle av.  J .- C .
h. 14,5 cm h. 12,6 cm ; 10,7 cm et 11,9 cm
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  1 5 4 3 i n v.   n o  1 5 4 9

Buste de femme portant des boucles d’oreilles circulaires. Ces trois œnochoés sont exécutées en verre coloré bleu foncé
bibliographie et barrées d’une série de bandes jaunes au niveau de l’épaule
Filov, 1934a, p. 90, ill. 113. K  K et bleu clair à mi-panse.
bibliographie
Filov, 1934a, p. 94, ill. 119. K  K

68 69

c at. 24

c at. 24

c at. 24 c at. 25
Alabastres
Albâtre
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
Découverts en haut du crâne
Deuxième quart du v e siècle av.  J .- C .
h. 14-14,6 cm
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  1 5 5 0

bibliographie
Filov, 1934a, p. 94, ill. 120. K  K
c at. 23 c at. 25

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 26 c at. 27 c at. 28
Miroir à manche Hydrie Phiale
Bronze Bronze Argent
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
Découvert à gauche de la défunte, au niveau de l’épaule Découverte écrasée et en fragments à droite de la défunte, Découverte sur l’embouchure de l’hydrie cat. 27
Deuxième quart du v e siècle av.  J .- C . l’embouchure recouverte par la phiale cat. 28 Première moitié du v e siècle av.  J .- C .
h. 28,5 cm ; d. 15,9 cm Deuxième quart du v e siècle av.  J .- C . h. 4,6 cm ; d. 11,7 cm
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e l. 37,3 cm ; d. 31,5 cm p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  1 5 4 1 p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e i n v.   n o  1 5 3 9
bibliographie i n v.   n o  1540
Filov, 1934a, p. 90, ill. 112. K  K bibliographie Phiale à omphalos. Le bord est lisse, tandis que
Filov, 1934a, p. 89, ill. 111. K  K la vasque est ornée d’une frise d’oves au repoussé.
bibliographie
Filov, 1934a, p. 89, ill. 110. K  K

70

c at. 28

c at. 26

c at. 27 c at. 28

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 29 c at. 30 c at. 32
« Salière » de type attique Coupe à vernis noir de type Amphore à col de type attique
à vernis noir stemless/plain rim à figures noires
Argile Argile Argile
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
Située à gauche de la défunte, entre le crâne et la coupe cat. 30 Située à gauche de la défunte, au niveau du crâne, Découverte en plusieurs fragments à gauche de la défunte,
v e siècle av.  J .- C . à côté de l’amphore cat. 32 près du crâne
h. 3,1 cm ; d. 7,7 cm Vers 460 av.  J .- C . Peintre de Troilos (?)
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e h. 5,5 cm ; d. 14,9 cm Vers 480 av.  J .- C . (?)
i n v.   n o  1 5 4 6 p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e h. 42,2 cm
i n v.   n o  1 5 4 5 p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
Salière de forme échinoïde. bibliographie i n v.   n o  1 5 4 4
bibliographie Filov, 1934a, p. 93, ill. 115 ; Sparkes,
Filov, 1934a, p. 93, ill. 116. Talcott, 1970, p. 102, fig. 5 et pl. 22, n o 474. K  K
K  K Sur l’un des côtés de l’amphore est représenté le combat
de Thésée contre Procuste, sur l’autre un Dionysos barbu
c at. 31 entouré d’une ménade et d’un satyre jouant du double aulos.
72 Vase monochrome à pâte grise bibliographie
Filov, 1934a, p. 90, ill. 114, tabl. XII , XIII  ;
73
Argile Beazley, 1956, p. 400 ; Lazarov, 2003, p. 65-68. K  K
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
Seul objet découvert près des pieds de la défunte
Deuxième quart du v e siècle av.  J .- C .
h. 15 cm ; d. 12,5 cm
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  1 5 4 7
bibliographie
Filov, 1934a, p. 93, ill. 117. K  K

c at. 29

c at. 30

c at. 31 c at. 32

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 33 c at. 34 II
Petits objets (49) Petits objets Mobilier extérieur à la tombe
Bronze, os, argile, verre, ambre, pierre, agate, fer Argile
Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930 c at. 35
Découverts à gauche de la défunte, au-dessus du crâne (en haut) Découverts à gauche du crâne, légèrement au-dessus de celui-ci
Première moitié du v e siècle av.  J .- C . Première moitié du v e siècle av.  J .- C . (?) Amphore chiote
Pendentifs triangulaires en agate : l. 4,6 cm et 3,5 cm a : h. 4,6 cm ; ép. 1,9 cm ; b : h. 2,7 cm ; d. 4,6 cm ; c : ép. 2 cm ; d. 4,7 cm
Perles circulaires en ambre : d. 2 cm p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e à col renflé et à panse ogivale
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e i n v.   n o  1 5 4 8 Argile
i n v.   n o  1551 Duvanli, tumulus de Mushovitsa, 1930
Parmi ces trois objets, le premier (a), de forme tronconique, Deuxième quart du v e siècle av.  J .- C .
Deux pendentifs triangulaires en agate, anneaux de bronze, perles est orné à la base de lignes incisées et de petits trous. Les deux autres h. 70 cm ; d. 27 cm
circulaires en ambre, en verre coloré, en argile et en coquillage. (b et c) sont de forme ronde et présentent le même ornement. p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
bibliographie bibliographie i n v.   n o  i i 5 6 4
Filov, 1934a, p. 94-97, ill. 121. K K Filov, 1934a, p. 93-94, ill. 118. K K bibliographie
Filov, 1934a, p. 82, ill. 104. K K

74 75

c at. 33

c at. 34 c at. 35

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
Le tumulus n o 1 de Le défunt est déposé en décubitus dorsal, les
c at. 36 c at. 37
Chernozem-Kaloyanovo membres inférieurs en extension, la tête à l’ouest. Pectoral Bague à cachet
Ses bras sont croisés sur la poitrine (fig. 1a). Les Or Or, calcédoine
résultats anthropologiques ont permis d’établir qu’il Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000 Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
kostadin kisyov fig. 1b
s’agit d’un homme jeune, décédé à l’âge d’environ Terre noire (chernozem) Production locale thrace Atelier grec
20-25 ans. Durant les fouilles, on a découvert, Terre calcaire blanche
Le tumulus se trouve au lieu-dit « Tranaka », près Troisième quart du v e siècle av.  J .- C . Première moitié du v e siècle av.  J .- C .
Terre mélangée
du village de Chernozem (commune de Kaloyanovo). dans le remplissage de terre qui avait pénétré dans l. 31 cm ; h. 27 cm ; ép. 0,1 cm ; poids 132,8 g, 23,8 carats l. 2,5 cm ; l. 2,3 cm ; poids 16,68 g, 23,8 carats
Terre sableuse jaune
On observe la présence, à 15 mètres au nord de la la chambre funéraire, de nombreux éléments d’un Terre argileuse brune p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
périphérie du tumulus, d’un fossé de forme courbe, linceul composé d’un tissu orné de fines paillettes i n v.   n o  i v - 1 i n v.   n o  i v - 2
qui a été creusé pour extraire la terre nécessaire et de fils d’or. Cet usage a également été observé
à l’édification de la couverture tumulaire. Le tertre dans le tumulus Golyamata Moguila, où les ossements Pectoral de forme circulaire avec une profonde échancrure arrondie Le chaton, en forme de scarabée, est fixé par un rivet en or de section
montre des dimensions imposantes. Son diamètre incinérés étaient aussi recouverts d’un tel linceul  1. dans la partie supérieure. La face présente un espace central, délimité circulaire, monté dans l’axe longitudinal de la pierre. Sur le chaton,
est de 48 mètres ; sa hauteur de 6 mètres. Le défunt Les offrandes ont été réparties en deux groupes par deux rangées de perles en relief et une frise d’oves. Au centre encadré de hachures, est gravée la figure d’un guerrier, représenté nu,
a été déposé dans une ciste aménagée dans une fosse à l’intérieur de la chambre funéraire (fig. 1d), dans apparaissent, réalisés au repoussé, la tête de la Gorgone Méduse casqué, chargeant vers la gauche. De la main droite, il porte un lourd
de plan rectangulaire (l. 3 m ; l. 2 m ; h. 1,70 m) l’espace situé entre la paroi orientale et les pieds ainsi que deux biches et trois lions qui se déplacent vers la gauche. bouclier rond pour se protéger ; dans la gauche, il serre une longue
que le tumulus est venu recouvrir. du défunt. À gauche du corps était placé un premier Les lions s’avancent sur une ligne de sol en relief ; leurs organes virils lance avec laquelle il s’apprête à frapper. Ce genre de bague relève
Les parois de la tombe, tout comme le sol, sont ensemble de pointes de flèche (cat. 38), accompagné sont figurés avec précision. Ce pectoral a été fabriqué à la hâte, du type A/C  1.
76 composées de grandes dalles rectangulaires dont la de deux pointes de lance disposées parallèlement à l’occasion des funérailles, sans avoir été cousu aux vêtements bibliographie 77
surface interne et les côtés sont soigneusement polis, et orientées à l’ouest (cat. 39) ; dans l’angle nord- du défunt. Kisyov, 2005, p. 51-54, fig. 30-1, 2, tabl. IX -b.

alors que la face externe demeure, elle, grossièrement ouest, un lécythe (cat. 46) était posé droit ; dans bibliographie
1 Boardman, 1975, p. 12-13, fig. 87. K K
équarrie. La chambre funéraire a été recouverte l’angle nord-est la lékanè (cat. 41), l’hydrie Kisyov, 2005, p. 48-51, fig. 29, tabl. XII . K K
par cinq dalles posées à l’horizontale, les deux en bronze (cat. 42), la clepsydre (cat. 44), fig. 1c
qui composent l’extrémité formant un toit à double l’hydrie à figures rouges (cat. 48), avec dans son
pente faiblement incliné. La construction est en embouchure un lécythe (cat. 46), ainsi que les
pierres sèches, sans mortier ni agrafes métalliques. deux petites cuillères en argent (cat. 45). La cuirasse
Les parois intérieures et le sol sont revêtus d’un (cat. 40) était placée verticalement dans l’angle
mortier blanchâtre de 5-6 millimètres d’épaisseur. sud-est, le pectoral tourné vers le défunt. Fortement
Il est recouvert lui-même d’une épaisse couche de corrodé, un rivet en fer, destiné au gorgerin
peinture qui a pénétré parfois le mortier. Sur la paroi (peritrachelion), était déposé sur sa partie supérieure,
occidentale, le mortier est teint en rouge. Cette tandis que la courroie en cuir d’un carquois était
coloration a également été appliquée le long des conservée sur l’épaule gauche ; 30 centimètres plus
parois nord et sud sur une longueur de 1 mètre, afin loin, le long de la paroi méridionale de la tombe,
d’encadrer la tête et la poitrine du défunt. On a eu se trouvaient plusieurs autres pointes de flèche
recours, pour réaliser cette décoration, à de l’ocre (cat. 38), dont les fûts étaient partiellement
rouge appliquée suivant la technique de la fresque. conservés avec la coupe en argent (cat. 47)
Une ligne droite souligne la limite entre les surfaces et la passoire (cat. 43). Près du pied gauche
rouge et blanche. apparaissaient les vestiges d’un récipient en bois,
décomposé, de forme circulaire, doté de deux fines
anses de bronze. Sur l’os iliaque gauche (bassin)
a été découverte la bague en or (cat. 37) et
le pectoral (cat. 36) dans la région du ventre.
Celui-ci a été réalisé spécialement pour les funérailles.
L’inhumation du défunt et l’édification du tertre
fig. 1d
(fig. 1b) ont été accompagnées d’autres pratiques
fig. 1a Chernozem-Kaloyanovo,
rituelles qui appartiennent elles aussi aux funérailles. Chernozem- tumulus n o 1, disposition
La première couche du remblai qui recouvrait la Kaloyanovo, du mobilier funéraire.
tombe, composée de terre noire de type chernozem, tumulus n o 1, parois
a Lékanè (cat. 41)
a livré à une profondeur de 2 mètres un os et des dents de la ciste peintes b Hydrie en bronze (cat. 42)
de mouton. Dans la partie centrale de la tombe, sur et partie supérieure c Clepsydre (cat. 44)
les dalles de couverture, se trouvaient également deux du défunt. d Lécythe (cat. 46)
e Hydrie à figures rouges (cat. 48)
fragments d’un vase à vernis noir d’excellente facture. f Cuillères (cat. 45)
fig. 1b
Sa couleur dense et sa surface très lisse sont toutes Chernozem-
g Cuirasse (cat. 40)
deux caractéristiques des premières productions h Pointes de flèche (cat. 38)
Kaloyanovo, c at. 36
i  Coupe de Rhénée (cat. 47)
attiques. Au niveau des dalles de couverture, devant tumulus n o 1, coupe j Passoire (cat. 43)
la façade occidentale, une plate-forme construite du tertre funéraire. k Récipient en bois
l Bague (cat. 37)
en dalles orthogonales, placées horizontalement,
fig. 1c m Pectoral en or (cat. 36)
répondait à une fonction rituelle. Enfin, parmi n Pointes de flèche (cat. 38)
Chernozem-
les autres actes rituels, on note la dispersion sur o Pointes de lance (cat. 39)
Kaloyanovo, p Lécythe (cat. 46)
le sol de la tombe de cendres et de charbons avant tumulus n o 1,
la déposition du corps. La tombe du tumulus n o 1 plan du tertre
est datée des années 440 et 430 av.  J .- C .  2. funéraire.
fig. 1a c at. 37
1 F ilov, 1934a, p. 103-104.
2 Kisyov, 2014, p. 141-143.
c at. 40
Cuirasse
Bronze
Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
Atelier grec
Troisième quart du v e siècle av.  J .- C .
h. 39 cm ; l. base 30 cm ; l. épaules 25 cm ; poids 3 000 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n os  i v - 1 8   ; i v - 1 9

Cette cuirasse anatomique se compose de deux parties destinées


à protéger le corps. Sur le plastron sont figurés les muscles pectoraux
et abdominaux. Au centre, un relief d’applique en argent doré de forme
ronde, représentant la tête de la Gorgone Méduse, est fixé au moyen
d’un rivet d’argent ; il est complété de neuf cabochons coniques en
argent. Sur l’axe central sont gravées trois petites palmettes alignées.
L’arrière de la cuirasse reproduit les formes d’un dos musclé. Les
78 omoplates ressortent et sont soulignées par des lignes incisées. Elles
sont ornées chacune d’une palmette. Une ceinture de fer était ajustée
à la cuirasse, ainsi qu’une courte jupe de protection, également en fer.
c at. 38
bibliographie
Kisyov, 2005, p. 54-56, tabl. XIII - XV .
c at. 38 K K

Pointes de flèche
Bronze
Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
Troisième quart du v e siècle av.  J .- C .
l. 2,5-3,5 cm ; poids 0,75-2,15 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  i v - 1 7

Ces deux cent onze pointes de flèche appartiennent au type « scythe »,


de forme pyramidale, de section triangulaire, aux ailerons tranchants
et aux pointes effilées. La base du manchon est percée d’un orifice
horizontal.
bibliographie
Kisyov, 2005, p. 56-57, tabl. XVI . K K

c at. 39
Pointes de lance et saurotère c at. 40 (détail)
Fer
Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
Troisième quart du v e siècle av.  J .- C .
Pointes de lance : l. 28 cm ; l. 3,5 cm ; l. manchon 9 cm ;
poids (après restauration) 140 g
Saurotère : l. 16 cm ; d. 2 cm
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n os i v - 3 8 à 4 0

Les deux pointes de lance et le saurotère, qui servait


à enfoncer la longue et lourde lance dans le sol,
sont en fer. Ils sont de section rhomboïdale,
en forme de feuille lancéolée, resserrée obliquement
à la base.
bibliographie
Kisyov, 2005, p. 56-59, fig. 32-1, 2, 3, tabl. XVII . K K

c at. 39 c at. 40

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 41 c at. 42
Lékanè Hydrie
Bronze Bronze
Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000 Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
Troisième quart du v e siècle av.  J .- C . Production attique
h. 17 cm ; d. embouchure 50 cm ; d. pied 30 cm ; capacité 7 l Troisième quart du v e siècle av.  J .- C .
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e h. 36 cm ; d. panse 33 cm ; capacité 14 l
i n v.   n o  i v - 1 6 p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  i v - 1 5
Le récipient est moulé. La vasque est couronnée d’un bord
en corniche d’où partent deux anses en palette, soutenues par Forme à col court et à panse ogivale trapue, coulée avec le décor ornant
des colonnettes. Les lèvres sont ornées d’une frise d’oves surmontée l’embouchure et martelée, tandis que les anses et le pied en bronze
d’un rang de perlettes ; les attaches inférieures des colonnettes massif ont coulés à part puis soudés. L’embouchure du bord est décorée
d’anse sont rehaussées de rosettes à vingt et un pétales. d’une frise d’oves et de fers de lance, surmontée d’un rang de perlettes.
bibliographie Cette hydrie est du type kalpis, de production attique, diffusée entre
Kisyov, 2005, p. 37-39, fig. 23, tabl. V . le v e et le milieu du iv e siècle av.  J .- C . 1.
K K bibliographie
Kisyov, 2005, p. 35-37, fig. 22, tabl. III - IV .
80
1 Vokotopoulou, 1990, p. 53, pl. 31 α-β. K K

c at. 41

c at. 42

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 43 c at. 44 c at. 45
Passoire Clepsydre Cuillères
Argent avec dorure Argent avec traces de dorure Argent
Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000 Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000 Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
Troisième quart du v e siècle av.  J .- C . Troisième quart du v e siècle av.  J .- C . Production attique
h. 4 cm ; d. 13,5 cm ; l. manche 28,5 cm ; poids 361,41 g h. 37,5 cm ; poids 189,82 g Troisième quart du v e siècle av.  J .- C .
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e l. 12,5 cm ; poids 17,75 g
i n v.   n o  i v - 1 0 i n v.   n o  i v - 9 p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n os  i v - 5   ; i v - 6
Composé de trois parties assemblées et soudées, le récipient Le récipient se compose de quatre parties soudées. L’élément inférieur,
a deux poignées horizontales disposées immédiatement en dessous en forme de gland, est décoré de vingt et une cannelures verticales Les manches des deux cuillères, de section circulaire, présentent
du rebord. La forme du manche principal, en argent moulé, incisées. Il est équipé au fond d’un filtre décoré d’un motif à six feuilles un dévoiement et se terminent par une boucle en retour, ornée
rappelle celle d’un oiseau aquatique. en forme de laurier. La seconde partie du récipient est soudée au filtre. d’une tête d’oiseau aquatique.
bibliographie Elle représente un manchon en argent de section circulaire, large bibliographie
Kisyov, 2005, p. 41-43, fig. 25, tabl. VII - VIII . K K et plat, à la surface extérieure duquel est gravée une frise d’oves Kisyov, 2005, p. 43-45, fig. 27, tabl. IX , a. K K
qui porte des marques de dorure. À ce manchon est soudé un tuyau
d’argent pourvu de deux poignées dont les attaches se terminent
82 par deux feuilles de lierre. Cet instrument servait à filtrer et à verser 83
du vin ou de l’huile d’olive ; il est apparu en Grèce au v e et son usage
s’est répandu entre le v e et le i er siècle av.  J .- C . Dans l’un des fragments
d’Empédocle (fr. 100) rapporté par Aristote (De la respiration
473b 9-474a), ce type de récipient est désigné comme « clepsydre 1 ».
bibliographie
Kisyov, 2005, p. 39-41, fig. 24, tabl. VI  ;
Kisyov, 2014, p. 134-144.

1 Tiverios, 2009a, p. 103. K K

c at. 43

c at. 44

c at. 45

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 46
Lécythes
Argile
Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
Production corinthienne
Troisième quart du v e siècle av.  J .- C .
h. 18,5 cm ; d. panse 9 cm ; h. 19,5 cm ; d. panse 9,5 cm
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o i v - 1 1 e t i v - 1 2

Deux lécythes à panse ovoïde fluide surmontée d’un goulot élancé,


se resserrant vers le bas. Large bande rouge entre deux paires
de filets au bas de l’épaule  1 ; un filet supplémentaire en haut
du col et un dernier en bas de panse  2.
bibliographie
Kisyov, 2005, p. 33-35, fig. 20-21, tabl. II .

1 Tiverios, 1990, p. 127.


84 2 Blegen et al., 1964, p. 423-426, pl. 62, 67. K K c at. 47 (détail)
c at. 47
Coupe
Argent avec dorure
Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
Production attique
430 av.  J .- C .
h. 3,5 cm ; d. embouchure 13,5 cm ; poids 279 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  i v - 9

Récipient appartenant au type des coupes de Rhénée. Le fond de la


vasque est occupé par un médaillon qui figure, gravé et en rehaut doré,
le héros corinthien Bellérophon montant le cheval ailé Pégase. Dans
la mythologie grecque, Bellérophon est chargé de purger la terre des
monstres issus du chaos. Il tient une lance dans la main droite, dont
il s’apprête à transpercer la Chimère, représentée en profil droit sous
les jambes du cheval. Le monstre apparaît avec un corps et une tête
de lion, une seconde tête de bouc et une queue se terminant par une tête
de serpent à langue bifide. Les figures des personnages ont été gravées,
puis dorées. Sur le fond de la coupe, un graffito en lettres grecques
Σ Κ Υ a été tracé au moyen d’un instrument pointu.
bibliographie
Kisyov, 2005, p. 45-48, fig. 28, tabl. X - XI . K K

c at. 46 c at. 47

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 48
Hydrie à figures rouges
Argile
Chernozem-Kaloyanovo, tumulus n o 1, 2000
Athènes, atelier de Polygnote
Vers 440 av.  J .- C .
h. 40 cm ; d. pied 10 cm ; d. panse 30 cm ; d. embouchure 14 cm ;
h. col 7 cm ; capacité 10 l
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e
i n v.   n o  i v - 1 3

La scène représentée sur cette hydrie à figures rouges appartient


au répertoire des scènes de gynécée, du nom de l’espace réservé
aux femmes au sein de la demeure : un groupe de femmes se divertit
en jouant de la flûte et chante en s’accompagnant de la lyre. Ce vase,
à panse conique et à épaule horizontale, est doté d’une frise d’oves
sur la lèvre et d’une autre, à palmettes, à la base du col. Il provient
86 d’un atelier attique du troisième quart du v e siècle av.  J .- C . 1.
bibliographie
Kisyov, 2005, p. 28-33, fig. 14, tabl. I.

1 Boardman, 1989, p. 217. K K

c at. 48 c at. 48

l’ é m e r g e n c e d e l’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
Le tombeau de
7

6 10

Zlatinitsa-Malomirovo
4 5 8
9
3
2
1

fig. 4
1 Couche brune avec inclusions de calcaire
2 Couche gris clair avec de nombreuses inclusions de calcaire
3 Couche brun foncé à gris clair avec inclusions de calcaire
4 Couche brune à noirâtre de texture argileuse
5 Couche calcaire de couleur blanchâtre
6 Couche brun-jaune avec inclusions de calcaire
7 Humus
8 Premier étage du remblai, composé d’une succession étroite
de minces horizons stratigraphiques de texture calcaire
9 Second étage du remblai, qui scelle le tertre composé d’une succession
étroite de minces horizons stratigraphiques de texture calcaire
10 Remplissage d’une fosse creusée au centre du tumulus de couleur fig. 5
daniela agre gris clair avec des horizons gris foncé de texture calcaire
fig. 1

88 Le 23 juillet 2005, sous la couverture tumulaire pointes de flèche en bronze, sept lances, une cotte fig. 1
(fig. 1) du tertre de Golyamata Moguila (le « Grand de mailles en fer, un casque en bronze et une cnémide Tumulus Golyamata Moguila,
vue depuis le sud-est.
Tumulus »), situé près des villages de Malomirovo en argent doré qui constitue l’une des plus belles
et de Zlatinitsa (département d’Elhovo), a été mise réalisations de la toreutique thrace. En guise fig. 2
au jour la tombe intacte d’un souverain thrace  .1
d’offrandes, de nombreux récipients en argent, Tumulus Golyamata Moguila,
les chevaux et le chien sacrifiés
C’est l’une des plus riches découvertes qui aient en bronze et en argile ont été déposés dans la tombe
et le foyer rituel intermédiaire.
été faites en Thrace dans le cadre de fouilles et sur son coffrage, ainsi que dans le remplissage
archéologiques programmées. Le tombeau de la fosse. On distingue parmi eux deux rhytons en fig. 3
s’articulait autour d’une fosse profonde creusée sur argent recouverts d’or : ils comptent indubitablement Tumulus Golyamata Moguila,
vue de la sépulture
une faible éminence dont les parois ont été doublées parmi les récipients les plus raffinés répondant à ce et du mobilier funéraire.
d’un coffrage en bois. Le sol et les murs ont été très type connus jusqu’à présent. Aux pieds du souverain 1 Œnochoé en bronze (cat. 65)
fig. 4 2 Passoire en bronze (cat. 67)
vraisemblablement décorés d’étoffes tissées. étaient placés également deux ensembles d’appliques
Tumulus Golyamata Moguila, 3 Plat en bronze (cat. 70)
La personne inhumée est un homme jeune (de 18 à en argent servant au harnachement des chevaux. 4 Sauretère en fer
coupe stratigraphique
20 ans), mesurant entre 1,85 et 1,90 mètre. Sa tête Ces derniers, accompagnés d’un chien de chasse, ont (est-ouest). 5 Cuirasse
6 Applique en argent de la cuirasse
portait une couronne en or ornée en son centre été sacrifiés et enterrés devant la tombe (fig. 2 et 3).
(cat. 60)
d’une plaque à l’effigie de la déesse de la Victoire Tout autour du tumulus, un fossé cultuel formait une fig. 5
7 Cnémide (cat. 54)
Localisation du tombeau
Nikè, tenant dans sa main une couronne semblable. sorte d’allée consacrée aux hommages dus au de Zlatinitza-Malomirovo.
8 Casque en bronze (cat. 53)
9 Élément du casque :
Sur son auriculaire gauche était posée une bague- souverain défunt. Des actes rituels ont été effectués
serpent à trois têtes (cat. 53)
sceau en or massif. On a retrouvé autour de sa tête à cet endroit durant plusieurs années. L’analyse fig. 6
10 Pointes de flèche (cat. 57)
Tumulus Golyamata Moguila, 11 Couronne (cat. 51)
vingt-neuf rosettes en or qui devaient agrémenter du matériel découvert lors des fouilles démontre
plan du tombeau et des 12 Appliques en or du diadème (cat. 52)
un diadème en cuir. Dans la tombe (fig. 3 et 4) était que l’inhumation a eu lieu au milieu du iv e siècle contextes 13 Glaive (cat. 56)
placé l’armement complet du souverain guerrier : av. J .- C . Le souverain déposé ici peut être identifié rituels extérieurs à la tombe. 14 Pélikè à figures rouges (cat. 74)
un glaive en fer, un couteau, cent soixante-quinze avec le fils du roi thrace Kersobleptès. 15 Bague en or (cat. 50)
16 Amphore
1 A gre, 2011. 17 Amphore timbrée (cat. 64)
18 Coupe à vernis noir (cat. 73)
19 Phiale en argent (cat. 71)
20 Phiale en argent (cat. 71)
21 Rhyton en argent à tête de chevreuil
ou de biche (cat. 68)
22 Amphore
23 Bassin en bronze
24 Pointes de flèche (cat. 57)
25 Mors (cat. 58)
26 Appliques en argent (cat. 59 et 61)
27 Mors (cat. 58)
28 Amphore (cat. 64)
29 Phiale en argent (cat. 71)
30 Situle en bronze (cat. 66)
31 Pointes de lance en fer (cat. 55)
32 Rhyton à tête de biche
et scène de chasse (cat. 69)
33 Élément en bois du fourreau
34 Clous en fer
35 Phiales en argent (cat. 71)

fig. 2 fig. 3 fig. 6


I c at. 51
Mobilier de la tombe Couronne de feuilles d’olivier
c at. 49 en or
Or
Fragment de tissu Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Soie (?), lin, laine Découverte sur la tête du défunt
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Vers le milieu du iv e siècle av.  J .- C .
Trouvé sur des clous d. intérieur 19 cm
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . sofia, musée national d’histoire
h. 3,7 cm ; l. 7,3 cm i n v.   n o  5 0 4 5 4
sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  5 2 8 3 9 La couronne se compose d’un jonc circulaire, de feuilles d’olivier
ornées de petites olives et d’une applique qui figure la déesse Nikè
Reste de galon avec décor de tapisserie exécuté avec des filés tenant une phiale et une couronne. L’objet porte des marques
métalliques et des fils colorés dont il ne subsiste que d’infimes de réparation qui témoignent de son utilisation du vivant du défunt.
parties, témoins exceptionnels de la complexité du décor. bibliographie
Les fils colorés en soie, teinte peut-être avec de la pourpre antique, Agre, 2011, p. 31-37.
90 DA
se sont vraisemblablement désagrégés sous l’action des mordants.
De nombreux autres fragments de tissu très fins ont été retrouvés
à proximité du galon. Il s’agit de toiles face trame en lin et laine
et de toiles équilibrées en lin.
Le décor du galon représente des figures blanches stylisées
sur fond pourpre. Ce galon a probablement été utilisé pour orner
les murs intérieurs du tombeau.
bibliographie
Nikolova, 2008, p. 186-188 ; Agre, 2011, p. 204. D A et C M

c at. 50
Bague
Or
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découverte sur l’auriculaire gauche du défunt
Vers le milieu du iv e siècle av.  J .- C .
d. chaton 2,5 cm ; section anneau 0,3 × 0,3 cm
sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  5 0 4 5 3
c at. 49
Le chaton circulaire porte la représentation en creux d’une femme
de grande taille qui offre une phiale à un cavalier venant à sa rencontre.
La scène illustre un moment emblématique de la vie de l’aristocratie
thrace : l’épouse du souverain accueille son mari revenant d’une
bataille, d’une mission diplomatique, de sa tournée annuelle dans
le pays ou de toute autre activité impliquant une longue absence
du domicile. D’autres interprétations ont toutefois été formulées
à propos de l’identité de ce personnage féminin (cat. 308). La bague
servait probablement de sceau personnel. Celles de Brezovo et
de Rozovets offrent les parallèles iconographiques les plus proches
(cat. 307, 308).
bibliographie
Agre, 2011, p. 39-44.
DA

c at. 50 c at. 51

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 52 c at. 53
Appliques en or Casque
Or Bronze
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découvertes sous la nuque et des deux côtés du crâne du défunt Découvert près de la tête du défunt, placé en position verticale
Vers le milieu du iv e siècle av.  J .- C . sur les protège-joues écartés
d. 2,1 cm ; é p. 0,1 cm Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
sofia, musée national d’histoire h. 40,5 cm ; l. 18,5 cm
i n v.   n o  5 0 4 5 5 sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  5 1 3 7 1
Les vingt-neuf appliques sont découpées dans une mince feuille
de métal portant des traces de laminage, une technique qui n’était Ce casque a été confectionné grâce à la combinaison de plusieurs
pas attestée jusqu’à présent avant l’époque romaine  1. Il s’agit techniques : fonte, martelage, polissage et soudage. Le casque protège
probablement de la décoration d’un diadème en cuir qui, comme intégralement la tête et la nuque, laissant les oreilles et le visage
la couronne en or, avait été placé sur la tête du défunt. découverts. Les protège-joues sont mobiles et s’articulent à la calotte
bibliographie par l’intermédiaire de charnières. Au sommet du casque, une plaquette
Agre, 2011, p. 37-39. soudée porte l’effigie d’un grand serpent tricéphale. Deux petits tubes
92 soudés à la calotte permettaient d’y insérer des plumes ou des crins.
1 Tsaneva, 2011, p. 233-234. D A
Le casque se rattache au type chalcidien à protège-joues mobiles.
L’intérieur conserve des restes d’une doublure en cuir d’agneau avec
une décoration pourpre.
bibliographie
Agre, 2011, p. 84-91. D A

c at. 52 c at. 53

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 54
Cnémide
Argent doré
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Déposée du côté oriental du casque, en position verticale
au-dessus de la tête du défunt, la face tournée vers ce dernier
Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 41,2 cm ; l. maximum 10 cm ; p. maximum 10 cm
sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  5 0 4 5 7

La cnémide était destinée à la jambe gauche. Sa fabrication combine


plusieurs techniques : fonte, martelage, ciselure et dorure. La tête de
la déesse thrace Bendis figure à l’emplacement du genou. Sous la tête,
la cnémide est divisée par un angle saillant en deux parties symétriques,
sur lesquelles apparaissent quatre scènes liées à la vie et à la mythologie
de l’aristocratie thrace. La déesse surveille et protège les différents
94 personnages représentés. Les parallèles les plus proches sont offerts
par la cnémide de Vratsa  1 et par la paire de cnémides d’Agighiol  2.
bibliographie
Agre, 2011, p. 45-72.

1 Marazov, 1980.
2 Ber č iu, 1969. D A

c at. 54 (d é t a i l) c at. 54 (d é t a i l )

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e c at. 54
c at. 55 c at. 56 c at. 57 c at. 58
Pointes de lance Glaive Pointes de flèche Mors
Fer Fer, os, bois, argent Bronze Fer
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découvertes dans l’angle nord-est de la fosse Découvert contre le bras gauche du défunt, à l’ouest du corps Les pointes de flèche étaient réparties en deux lots : Découverts avec les ornements de harnachement
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C . cent deux exemplaires ont été découverts immédiatement des deux chevaux près de la paroi septentrionale de la fosse
l. 54,7 cm ; 51 cm ; 54,9 cm ; l. maximum 6,8 cm ; 7 cm ; 7 cm ; l. totale 81,2 cm ; l. poignée 13,6 cm ; l. maximum lame 6,5 cm ; à l’ouest du glaive, soixante-quinze autres dans l’angle Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
d. douille 2,2 cm ; 2,6 cm ; 2,3 cm é p. poignée 2,1 cm sud-ouest de la tombe. Premier harnachement : h. agrafes 19 cm ; d. 1,1 cm
sofia, musée national d’histoire sofia, institut national d’archéologie Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Second harnachement : d. agrafes 13,6 cm
i n v.   n os  5 2 1 9 1 / 1 , 5 7 5 0 2 et musée, abs l. 2,5-3,8 cm ; l. 1,9-3 cm sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  8 6 2 1 sofia, musée national d’histoire i n v.   n os  6 1 7 7 0 / 6 1 7 6 9
Les sept pointes de lance ont la forme d’une feuille effilée. Compte i n v.   n o  61766
tenu de la distance observée pendant les fouilles entre les pointes Le glaive est forgé dans un seul morceau de métal. La poignée Le premier des deux mors répond au type des mors à aiguilles.
et les talons des lances, qui ont été également retrouvés dans la tombe, prolonge la lame ; en son centre est fixé un cadre en os qui contient Les cent soixante-dix-sept flèches étaient probablement Cette variante est présente dans presque tous les riches tombeaux
les lances devaient mesurer environ entre 2,50 et 2,60 mètres de long. le segment en bois. L’extrémité de la poignée adopte les contours placées dans deux carquois en cuir qui se sont décomposés. appartenant à des guerriers thraces de la fin du v e siècle jusqu’à la fin
Elles étaient utilisées par les cavaliers lors des combats rapprochés. de la tête d’un oiseau de proie. Les parties en bois de la poignée Elles appartiennent au type dit « scythe ». du iv e siècle av.  J .- C . (type VI , variante A )  1. Le plus proche d’entre eux,
bibliographie sont fixées à la tige métallique par l’intermédiaire de dix-huit rivets bibliographie géographiquement, est celui de Kaloyanovo (département de Sliven)  2.
Agre, 2011, p. 95-97. d’argent. Les fragments de bois conservés sur la lame indiquent que Agre, 2011, p. 95-97. Le second relève du type simple à anneau et canon brisé. La présence
96 D A D A 97
le glaive était placé à l’origine dans un étui en cuir renforcé de bois aux d’éléments en forme d’arcs dans les agrafes en fait un exemple
deux extrémités, dont seule l’extrémité inférieure subsiste. Le glaive unique en Thrace.
se rattache au type machaira (glaive recourbé à un seul tranchant). bibliographie
bibliographie Agre, 2011, p. 122-124.
Agre, 2011, p. 91-95. D A
1 Werner, 1988, p. 45, pl. 21-22, n os 149-153.
2 Či č ikova, 1969, p. 75-76. D A

c at. 55

c at. 58

c at. 56

c at. 57 c at. 58

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 59
Premier ensemble d’appliques
et d’accessoires de harnachement
Argent
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découvert près des pieds du défunt
Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
a : 1 frontail : h. 2,5 cm ; l. 4,7 cm
b : 2 ornements latéraux « pattes de lion jointes » : h. 6,9 cm ;
l. maximum 4,1 cm
c : 1 couvre-joue à la tête de lion : h. 5,85 cm ; l. 5,7 cm
d : 1 couvre-joue « pattes de lion jointes » : h. 5,1 cm ; l. 4,4 cm
f
e : 3 appliques rondes : d. 2,75 cm ; 2,8 cm (3 e perdue)
f : 200 perles cylindriques : h. 0,8-1,2 cm
sofia, musée national d’histoire
a )   i n v.   n o  5 1 3 4 4   ; b )   i n v.   n o  5 1 3 4 5 / 1 , 2   ; c )   i n v.   n o  5 1 3 5 4   ;
d )   i n v.   n o  5 1 3 5 5   ; e )   i n v.   n o  5 1 3 4 7   ; f )   i n v.   n o  5 1 3 5 0
98 99

Les appliques servaient à décorer le harnais d’un cheval. Les harnais


étaient probablement suspendus à des clous plantés dans les parois en
bois de la tombe. L’ensemble comprend un frontail, quatre ornements a
latéraux pour les joues du cheval (deux manquent), ainsi que quelques
exemplaires destinés à la décoration de la courroie en cuir. La partie
centrale du frontail est agrémentée d’une tête de lion en relief. Les
deux ornements latéraux du type « pattes de lion jointes » illustrent
un sujet indépendant : une scène de souffrance. Les ornements restants
reprennent le même motif, celui d’un lion, fortement stylisé, dont
le corps est divisé en trois parties. À cet ensemble peuvent être
associées trois appliques rondes sans ornementation (seules deux
sont conservées), avec un anneau destiné à l’attache sur la courroie,
ainsi que deux cents perles cylindriques. Le frontail trouve un parallèle b b
stylistique et iconographique direct dans celui du trésor de Craiova 1.
bibliographie
Agre, 2011, p. 102-103.

1 Schmidt, 1927, tabl. I. D A

c at. 60
Appliques en argent
Argent
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 d c
Découvertes parmi les fragments de la cuirasse.
Une seule applique est entièrement conservée.
Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 3,2 cm ; l. 3 cm
sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  6 1 7 6 5

Les trois appliques représentent un lion stylisé. Sur l’envers


est soudé un anneau horizontal à travers lequel, verticalement,
passait une courroie en cuir. Ces anneaux étaient utilisés pour
e
orner et « boutonner » la cuirasse au niveau de la poitrine.
bibliographie
Agre, 2011, p. 76-79.
D A

c at. 60 c at. 59

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 61 c at. 62
Second ensemble d’appliques Appliques en argent
Argent
et d’accessoires de harnachement Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Argent Découvertes près des pieds du défunt
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
Découvert aux pieds du défunt a : 1 anneau : h. 0,3 cm ; d. 2,5 cm
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . b : 2 cônes : d. 1,7 cm
a : 1 frontail : h. 4,3 cm ; l. 2,5 cm c : 2 cônes : h. 0,95 cm ; d. 1,7 cm
b : 1 ornement de chanfrein : h. 1,7 cm ; l. 1,5 cm sofia, musée national d’histoire
c : 2 grands triskèles : h. 6 cm ; l. 7 cm a   :   i n v.  n o   5 1 3 4 9   ; b e t c   :    i n v.  n o s  5 1 3 4 8 e t 5 1 3 5 7
d : 4 petits triskèles : d. 4,4-4 cm ; 4,3-4,1 cm ; 4,6-4,4 cm ; 4,7 cm
sofia, musée national d’histoire Ces cinq éléments – un anneau et quatre éléments coniques –
a   :   i n v.  n o   5 1 3 5 1   ; b   :   i n v.  n o   5 1 3 5 6   ; appartiennent à l’un des deux ensembles de harnachement.
c   :   i n v.  n o   5 1 3 4 6 / 1 , 2   ; d   :   i n v.  n o s   5 1 3 5 2   ; 5 1 3 5 3 Ils étaient liés à la têtière qui entoure la tête du cheval.
bibliographie a
Ce deuxième ensemble d’appliques se compose d’un frontail, Agre, 2011, p. 118-119. D A
100 d’un ornement de chanfrein et de six ornements latéraux.
101
Le frontail comporte en son centre une protomé de lion en relief. c at. 63
L’ornement de chanfrein figure une tête animale dotée d’un anneau
par lequel passait une courroie en cuir. Les ornements latéraux sont Boucles en bronze
ajourés et ont la forme de triskèles dont les branches se terminent
par des têtes de chevaux. Ces représentations avaient peut-être pour la courroie de poitrail
pour finalité de montrer l’image articulée d’un cheval au galop. Bronze
bibliographie Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 c c
Agre, 2011, p. 112-119. D A Découvertes avec les autres pièces de harnachement
près des pieds du défunt
Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
l. 7,5 cm et 6,4 cm ; l. 3,7 cm et 4,5 cm
sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  6 1 7 6 7 / 8

Les deux boucles servaient à serrer les courroies en cuir b


entourant le poitrail du cheval. Quelques fragments sont encore
conservés sur l’une d’entre elles. Les boucles sont pourvues
d’un fermoir à décor en relief arborant respectivement une tête
b b a de lièvre et une tête de bélier.
bibliographie
Agre, 2011, p. 120-122. D A

c d d

c at. 63

d d

c at. 63

c at. 63 c at. 61

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 64 c at. 65
Amphore Œnochoé à embouchure trilobée
Argile
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 et panse carénée
Découverte dans l’angle nord-ouest de la fosse Bronze
Origine probable : Abdère Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
370-350 av. J .- C . Découverte près du bras droit du défunt
h. 71 cm ; d. embouchure 10 cm ; d. fond 6,4 cm ; Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
d. maximum panse 28,8 cm ; section anses 3,8 × 2,4 cm h. 24,4 cm ; d. fond 11,1 cm ; d. panse 14,4 cm
sofia, musée national d’histoire sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  61724 i n v.   n o  5 2 1 8 9

L’amphore est façonnée dans une argile fine ne comportant La fabrication de cette œnochoé combine les techniques de la fonte,
presque aucune impureté. Chaque anse porte un timbre du martelage et du soudage. L’extrémité supérieure de l’anse est
anépigraphe figurant un griffon. ornée d’une tête de bélier en relief. Les parallèles les plus proches
bibliographie sont fournis par les œnochoés de Moguilanskata Moguila  1,
Agre, 2011, p. 182-187. c at. 64 (d é t a i l ) de Tekirda ğ  2 et d’Alykès Kitrous  3.
D A
bibliographie
102 103
Agre, 2011, p. 159-162.

1 Torbov, 2005, p. 82, tabl. XII /2.


2 Delemen, 2006, p. 263-264, fig. 16.
3 É.-B. Tsigarida, dans Paris, 2011, p. 404. D A

c at. 64

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 66 c at. 67
Situle campaniforme Passoire à vin
Bronze Bronze
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découverte dans l’angle nord-est de la fosse Découverte à proximité du bassin en bronze cat. 067
Première moitié du iv e siècle av. J .- C . Milieu-troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 21,2 cm ; d. embouchure 19,9 cm ; d. fond 11,8 cm l. totale 21,2 cm ; d. corps 10 cm ; h. 5 cm
sofia, musée national d’histoire sofia, institut national d’archéologie et musée, abs
i n v.   n o  6 1 7 6 3 i n v.   n o  8 6 2 2

La situle a été fabriquée en combinant plusieurs techniques : fonte, La passoire est composée de deux éléments, la vasque et le pied,
martelage, ciselure et soudage. La décoration a été coulée avec le vase. coulés séparément puis soudés. Les anses ont été coulées avec
Il s’agit probablement d’un objet d’importation provenant d’un des la vasque ; leurs extrémités se terminent par des têtes d’oiseaux
centres grecs du Bosphore ou du littoral méridional de la mer Noire. aquatiques (canards). Elle provient probablement du même atelier
bibliographie que celui qui a produit l’exemplaire découvert dans le tombeau
Agre, 2011, p. 155-159. D A de Naïp 1.
bibliographie
Agre, 2011, p. 167-169.
104 105
1 Besios, 1987, p. 212-213 ; Delemen, 2006, fig. 11, p. 263. D A

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 68 c at. 69
Rhyton Rhyton
Argent doré Argent doré
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découvert dans l’angle nord-est de la fosse. Il avait probablement été Découvert au milieu de la tombe sur le genou droit du défunt
accroché à l’origine à un clou planté dans la paroi en bois de la tombe. Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . h. 17 cm ; d. embouchure 9,9 cm
h. 18,8 cm ; d. embouchure 10,4 cm sofia, musée national d’histoire
sofia, institut national d’archéologie et musée, abs i n v.   n o  5 0 4 5 6
i n v.   n o  8620
Fabriqué par martelage et ciselure. La partie antérieure se termine
La partie antérieure se termine par une tête de biche en relief. Les par la représentation en relief d’une tête de biche. Les oreilles ont été
oreilles ont été faites à part. L’oreille gauche n’a pas été correctement exécutées à part et soudées à la tête. Sur la lèvre inférieure, une petite
soudée, ce qui explique qu’elle ait été fixée à l’aide d’une bande en ouverture circulaire a été aménagée pour l’écoulement du liquide.
argent. La paroi extérieure est ornée d’une frise illustrant un combat La paroi extérieure est ornée d’une frise illustrant une chasse au
entre un taureau et deux griffons. Le taureau symbolise sans doute sanglier  1. Il s’agit certainement de la représentation d’un des mythes
la bête destinée au sacrifice dévorée par les griffons, animaux sacrés grecs les plus populaires, celui de la chasse du sanglier de Calydon,
106 associés à Apollon. à laquelle prirent part les guerriers les plus braves de la Grèce  2. 107
bibliographie Ce mythe est un modèle d’initiation masculine : la victoire sur l’animal
Agre, 2011, p. 137-146. D A est la condition obligatoire pour passer de l’adolescence à l’âge adulte.
Ce rython et le précédent (cat. 68) ont probablement été fabriqués dans
une cité grecque prospère du nord de l’égée ou de la Propontide.
bibliographie
Agre, 2011, p. 127-137. c at. 69 (d é t a i l ) c at. 69 (d é t a i l )

1 Schnapp, 1988, p. 158.


2 Botvinnik, 1980, p. 615-616. D A

c at. 68 c at. 69

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e t i t r e c o u r a n t
c at. 70 c at. 71
Bassin Phiales en argent
Bronze Argent
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découvert près du crâne du défunt Probablement accrochées à l’origine à des clous en fer
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . plantés dans la paroi septentrionale de la tombe
d. 35,9 cm ; h. 5,3 cm ; l. poignée 8 cm Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
sofia, musée national d’histoire d. embouchure 13,7 cm ; 11,5 cm ; 10,6 cm
i n v.   n o  5 2 1 9 0 et 11 cm ; h. 5 cm ; 4,8 cm ; 4,5 cm et 4,7 cm
sofia, musée national d’histoire
Une applique ornée d’une scène de lutte opposant deux hommes i n v.   n os  5 0 8 6 9 - 5 0 8 7 2
nus est soudée du côté extérieur du bassin. Il s’agit probablement
de la représentation d’un des exploits de Thésée sur le chemin Les quatre vases se rapportent au type des phiales basses
qui le conduit à Athènes : la lutte avec le brigand Sinis. Le bassin d’influence achéménide. Ils ont été faits par martelage et ciselure
a vraisemblablement été produit dans un atelier grec de la Propontide d’une épaisse feuille d’argent.
ou du littoral égéen. bibliographie
bibliographie Agre, 2011, p. 146-154. D A
Agre, 2011, p. 162-167.
108 D A

c at. 70

c at. 71

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 72 c at. 73 c at. 74
Cuillères en argent Coupe à vernis noir Pélikè à figures rouges
Argent Argile fine de couleur beige clair après cuisson Argile fine de couleur beige clair après cuisson
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découvertes à proximité immédiate du casque et de la cotte de mailles Découverte dans la partie nord-ouest de la tombe Découverte près de la paroi ouest de la tombe
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Premier quart du iv e siècle av.  J .- C .
l. 7,5 cm et 7,2 cm ; d. 0,2 cm et 0,2 cm h. 5 cm ; d. embouchure 14 cm h. 18 cm ; d. fond 8,5 cm ; d. embouchure 10,3 cm
sofia, musée national d’histoire sofia, musée national d’histoire sofia, institut national d’archéologie et musée, abs
i n v.   n o  6 1 7 6 4 i n v.   n o  5 1 3 6 9 i n v.   n o  8 6 2 3

Ces deux cuillères sont probablement des instruments médicaux La coupe est entièrement recouverte d’un vernis noir dense et luisant. Sur une des faces, deux jeunes femmes sont représentées drapées dans
qui, à l’aide du crochet, étaient suspendus à l’intérieur de la cotte La paroi interne est décorée de sept bandes de guillochis estampés. de longs himations. Sur l’autre apparaît une figure féminine identique.
de mailles. Les cuillères devaient servir à puiser un médicament Il s’agit manifestement d’un produit grec importé. La forme du vase est typique des pélikés du style dit « de Kertch ».
et à le déposer sur la plaie. bibliographie bibliographie
bibliographie Agre, 2011, p. 178-179. D A Agre, 2011, p. 179-182. D A
Agre, 2011, p. 100-101. D A

110 111

c at. 72

c at. 73

c at. 00

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e t i t r e c o u r a n t
II
Contextes rituels extérieurs à la tombe
sur le coffrage de la tombe

c at. 75 c at. 76
Vase cratéroïde Cruches
Argile fine de couleur grise après cuisson Argile
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découvert sur la couverture du coffrage en bois de la tombe Découvertes sur la couverture du coffrage en bois de la tombe
Première moitié du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 29 cm ; d. embouchure 40,5 cm ; d. fond 14 cm h. 14,9 cm et 12,4 cm ; d. fond 7,4 cm et 7,1 cm ;
sofia, musée national d’histoire d. embouchure 10 cm et 10 cm ; d. maximum 13,5 cm et 11,5 cm
i n v.   n o  5 1 3 6 6 sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  5 1 3 6 1 / 2
De forme campaniforme, le vase a été recouvert d’engobe
112 sur toute sa surface, puis lustré jusqu’à obtention d’une La première de ces deux cruches présente un pied annulaire 113
couleur noire luisante. et une double anse. La seconde a une panse piriforme et une anse
bibliographie aplatie. Le fond extérieur porte le graffito X .
Agre, 2011, p. 191-192. D A bibliographie
Agre, 2011, p. 192-193. D A

c at. 77 c at. 76

Mug
Argile
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Découvert sur la couverture du coffrage en bois de la tombe
Fin du premier quart-début du deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 11 cm ; d. fond 6,5 cm ; d. embouchure 10 cm ; d. maximum 11 cm
sofia, musée national d’histoire
i n v.   n o  5 1 3 6 3

Le vase est un exemplaire, unique en Thrace,


qui imite une variante rare de mugs à vernis noir.
bibliographie
Agre, 2011, p. 193-195. D A

c at. 76

c at. 75 c at. 77

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e t i t r e c o u r a n t
da n s l e r e m p l i s sag e da n s l e f oy e r r i t u e l c at. 80 c at. 81
de la fosse situé devant la tombe
c at. 78 c at. 79 Coupe à une anse Skyphoi à figures rouges
Argile finement purifiée de couleur grise Argile
Alabastre Bols Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005
Albâtre Argile finement purifiée de couleur grise Découverte dans le foyer rituel, devant les squelettes des chevaux Le premier provient du foyer rituel situé devant la tombe,
Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Zlatinitsa-Malomirovo, 2005 Première moitié du iv e siècle av.  J .- C . le second a été découvert entre les pierres de remplissage de la fosse.
Découvert entre les pierres du remplissage de la fosse Découverts dans le foyer rituel, devant les squelettes des chevaux h. 5 cm ; d. embouchure 14,5 cm ; d. fond 4 cm Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Première moitié du iv e siècle av.  J .- C . sofia, musée national d’histoire h. 11 cm et 10,8 cm ; d. fond 6 cm et 6,8 cm ;
h. conservée 18,5 cm ; d. embouchure 7 cm ; d. panse 6,7 cm h. 8 cm et 13,7 cm ; d. embouchure 20,5 cm et 26 cm ; i n v.   n o  5 1 3 6 5 d. embouchure 12 cm et 12,4 cm
sofia, musée national d’histoire d. fond 7,7 cm et 10 cm sofia, musée national d’histoire

i n v.   n o  5 1 3 6 7 sofia, musée national d’histoire Vasque hémisphérique, bord fortement incurvé vers l’intérieur. i n v.   n os  5 1 3 5 9   ; 5 1 3 6 0

i n v.   n os  5 1 3 6 4   ; 5 1 3 6 8 Ce vase a probablement fait fonction de louche.


Le vase est partiellement conservé. Il manque une partie de la panse et bibliographie Les deux vases se rattachent aux skyphoi à figures rouges
Agre, 2011, p. 188-190. D A du style dit « de Kertch ».
du fond. Le col est décoré d’incisions horizontales. La partie supérieure La surface de ces deux bols est noire et lustrée,
de l’alabastre est pourvue de deux petites anses en forme d’oreillettes d’aspect métallique. Les vases de ce type étaient très populaires bibliographie
Agre, 2011, p. 173-178. D A
qui servaient à suspendre l’objet. en Thrace aux v e et iv e siècles av.  J .- C .
bibliographie bibliographie
114 Agre, 2011, p. 195-196. D A Agre, 2011, p. 190-191. D A 115

c at. 78

c at. 81
c at. 79

c at. 79

c at. 80 c at. 81

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
totko stoyanov et milena tonkova fig. 1 s e u t h o p o l i s
Tumulus d’Ostrusha, 1 Tumulus I de la nécropole de Seuthopolis
2 Tumulus II de la nécropole de Seuthopolis
vallée de Kazanlak,
– Tombe en brique
vue depuis le tumulus 3 Tumulus III de la nécropole de Seuthopolis
de Golyama Kosmatka. – Tombe en brique
4 Tumulus IX de la nécropole de Seuthopolis
fig. 2 5 Tumulus Zaprianova, Dunavtsi
6 Tombeau de Kazanlak
Carte des tumuli
7 Tombeau de Kran
de la vallée de Kazanlak, 8 Tumulus de Sarafova, Kran – Tombeau
avec les principales tombes 9 O strucha, ville de Shipka – Tombeau
et les tombeaux monumentaux. 1 0 Svetitsa, ville de Shipka
1 1 Tumulus de Lechnikova Moguila, ville de Shipka
fig. 3 1 2 Golyama Kosmatka, ville de Shipka – Tombeau
1 3 Malka Kosmatka, ville de Shipka
Chambre funéraire
1 4 Tumulus de Binyova, ville de Shipka
du tombeau de Grifonite. 1 5 Tumulus des Griffons, ville de Shipka – Tombeau

Les nécropoles aristocratiques


1 6 Tumulus de Shushmanets, ville de Shipka 
– Tombeau
1 7 Tumulus de Helvetia, ville de Shipka – Tombeau

de la vallée de Kazanlak 1 8 Tumulus de Konsulova, ville de Shipka


1 9 Tumulus de Malkata, ville de Shipka 
– Tombe sarcophage
2 0 Tumulus de Golyamata Arsenalka,
116 Le tombeau monumental monolithique de Svetitsa, au sud de Shipka, village de Shejnovo – Tombeau
2 1 Tumulus de Ploskata, ville de Shipka – Tombeau
atteste la présence d’une famille de dynastes dans la vallée dès l’époque 2 2 Tumulus de Donkova, ville de Shipka – Tombeau
classique ; un guerrier important 2 y fut inhumé dans la seconde moitié 2 3 Tumulus de Tonkova, ville de Shipka
2 4 Tumulus de Tsvyatkova, ville de Shipka
du v e  siècle av.  J .- C ., comme l’indique son fastueux mobilier, semblable 2 5 Tumulus de Sineva, ville de Shipka
fig. 2 Tombe « riche » : simple tombe 2 6 Tumulus de Smailova, village de Sheynovo
à celui de Chernozem-Kaloyanovo. La cuirasse de bronze de Tarnichene avec tertre funéraire 2 7 Tumulus de Docheva, village d’Iasenovo
suggère l’existence d’une tombe de rang identique dans l’ouest de la val- Tombeau : tombeau monumental 2 8 Tumulus de Zareva, village d’Iasenovo
avec tertre funéraire 2 9 Tumulus, village de Dolno Izvorovo – Tombeau
lée. d’une hiérarchisation sociale. La tentation de proclamer comme royale 3 0 Tombeau de Maglij
Parallèlement aux riches sépultures, des tombeaux monumentaux chaque sépulture abondamment dotée est à l’origine de l’appellation 3 1 Tumulus d’Abrasheva, ville de Maglij
3 2 Tumulus de Racheva, ville de Maglij 
apparaissent dans les environs de Shipka à partir du deuxième ou du « Vallée des rois », qui est appliquée souvent à la vallée de Kazanlak 8. – Tombe en brique
troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Sous le règne de Seuthès III, un Pourvues ou non de chambre funéraire, les somptueuses sépultures 3 3 Tumulus d’Undjhieva, ville de Maglij
3 4 Tumulus de Kesteleva, ville de Maglij 
centre résidentiel, qui a précédé la création de la capitale, devait s’y attestent le prestige et la fierté des aristocrates thraces. On en retrouve un – Tombe en brique
développer. Le phénomène connaît son apogée durant la haute époque bon exemple dans la tombe de Malkata Moguila, près de Shipka, dont le 3 5 Tumulus de Petrunova, ville de Maglij
3 6 Tumulus de Fartunova, ville de Maglij – Tombeau
hellénistique, mais – à la différence de ce qu’il en est dans d’autres plan et la construction se révèlent simples, tandis que le mobilier funéraire 3 7 Tumulus de Dyado Mitko, ville de Maglij
est, lui, exceptionnel et s’articule autour d’élégants ornements en or et en 3 8 Tumulus de Nanina, ville de Maglij – Tombeau
régions de Thrace – ce processus se prolonge jusque dans la seconde
3 9 Tumulus, village de Zimnica – Tombeau
moitié du iii e siècle av.  J .- C . et même jusqu’au début du ii e siècle av.  J .- C . argent et d’une vaisselle d’apparat en argent, en bronze et en terre cuite 9. 4 0 Tumulus de Popova, village d’Oryahovitsa 
– Tombe en brique
La tombe, parfois décorée d’une façade élaborée, s’articule autour d’une Les offrandes funéraires des quelques sépultures inviolées qui nous 4 1 Tumulus de Slavchova, village de Rozovo – Tombeau
fig. 1
chambre funéraire circulaire avec coupole, dotée d’un prothalamos qui sont parvenues traduisent la richesse, le prestige et le statut social élevé 4 2 Tumulus, ville de Buzovgrad – Tombeau
4 3 Tumulus de Shilyova, village de Gabarevo 
Depuis le début de l’Holocène (vers 10000 av.  J .- C .), la vallée de Kazanlak la relie à un dromos. Les tumuli d’Arsenalka, de Grifonite et de de la dynastie odryse qui régnait sur la vallée de Kazanlak. Le masque en – Tombeau secondaire en brique
offre un environnement naturel protégé, propice au développement de Shushmanets sont du même type 3. or massif du tumulus de Svetitsa, la couronne royale en feuilles de chêne 4 4 Tumulus de Lulcheva, village de Gabarevo 
– Tombeau
l’habitat. Plusieurs centaines de tumuli parsèment sa surface où ils for- La nécropole de Seuthopolis, qui apparaît après la fondation de la en or, les vêtements en fils d’or, les décorations en or du harnachement de 4 5 Tumulus détruit, village de Tarnichene
ment des regroupements plus ou moins imposants (fig. 1). Une concen- ville, et les tombes du secteur de Kazanlak-Maglij suivent le même plan, cheval (cat. 97, 99), la coupe en or (cat. 107) et le glaive de fer incrusté
tration exceptionnelle de nécropoles caractérise la partie centrale de la mais la chambre funéraire (à coupole ou de plan rectangulaire) ainsi que (cat. 92) de Golyama Kosmatka se rapportent ici au statut social le plus
vallée, en particulier le secteur compris entre les agglomérations le prothalamos sont en brique ; une innovation qu’il faut lier à la culture élevé. Les objets précieux s’accompagnent souvent d’un équipement
modernes de Shipka et de Sheynovo, et entre le lac artificiel de Koprinka architecturale hellénistique qui s’est enrichie grâce aux conquêtes guerrier, d’un harnachement orné et de vaisselle de banquet en argent,
(où se trouvait Seuthopolis) et Kazanlak, ainsi que vers Maglij. d’Alexandre en Orient. L’exemple le plus brillant parmi les neuf tombes bronze ou céramique. Quelques pratiques funéraires hellénistiques font
Les fouilles menées ces dernières décennies ont démontré que la plu- fouillées est celui de Kazanlak, célèbre pour son programme pictural 4. La leur apparition vers la fin du iv e siècle av.  J .- C ., d’où la présence de cou-
part de ces tumuli appartiennent au début de l’époque hellénistique. seule tombe en brique hors de la vallée de Kazanlak est, à ce jour, celle du ronnes de bronze ou de terre cuite, d’imitations de bijoux en céramique,
5
Certains tertres atteignent 20 mètres de hauteur pour un diamètre de village d’Oryahovitsa, au sud de la chaîne de la Sredna Gora  . de strigiles, de jetons de jeu, etc., autant d’indices du milieu multiculturel
50 mètres. Le dispositif architectural monumental des tombeaux de On y retrouve l’influence d’une koinè hellénistique et peut-être l’écho de Seuthopolis au début de l’époque hellénistique.
Golyama Kosmatka, de Shushmanets ou d’Ostrusha répond à la volonté de la présence d’immigrés venus du sud ou de l’est, et ce, aussi bien dans
de quelques familles ou individus appartenant aux hautes sphères de la certains éléments du mobilier funéraire que dans la position de la coupole
société odryse d’affirmer leur rang. Les riches offrandes découvertes en brique de la tombe de Racheva Moguila, près de Maglij, qui fut creu-
1 K itov, 2005b.
dans le tumulus Golyama Kosmatka, parmi lesquelles figurent un casque sée en dessous du niveau du sol 6. L’herôon du tumulus d’Ostrusha offre
2 Kitov, 2005c.
(cat. 89) et une œnochoé (cat. 104) portant le nom de Seuthès, accompa- un témoignage remarquable des influences orientales au moment où se 3 Kitov, 2005d.
gnés d’une couronne en feuilles de chêne (cat. 84) et surtout de la tête en constitue la culture hellénistique 7 (fig. 3). 4 Mikov, 1954.
5 Kitov, 2005d, p. 39-41, fig. 47-50.
bronze ayant valeur de portrait (cat. 82), laissent penser que ce tombeau On observe des variations sensibles dans le plan, les matériaux de 6 Či č ikova, 2007, p. 71-72.
est celui du souverain odryse Seuthès III  1. Les autres tumuli ont livré plus construction, l’appareil, les intérieurs et la décoration. 7 Kitov, 2005d, p. 17-21, fig. 15-19 ;
Valeva, 2005.
d’une vingtaine de tombes monumentales appartenant à des membres de De nombreuses tombes ont été pillées, ce qui constitue un obstacle 8 Kitov, 1996a ; Kitov, 2005d.
l’aristocratie (fig. 2). majeur à leur datation exacte et à l’établissement d’une typologie ou 9 Kitov, Tonkova, 1996.
fig. 3

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
Le tumulus de Le remblai tumulaire présente une composition
relativement homogène. Dépourvu de matériel
fig. 1
Tombeau de Golyama Kosmatka

Golyama Kosmatka archéologique, il est édifié principalement avec


vu depuis le corridor.

de la terre brune qui alterne avec des strates fig. 2


de nuances plus grises. Le tombeau, dans la Plan du tombeau de Golyama
partie sud du tumulus, rompt les strates presque Kosmatka.
symétriquement  3. Après l’enlèvement d’une partie
fig. 3
du tertre au iv e siècle av.  J .- C ., le tombeau Tombeau de Golyama 16
14
monumental a été construit sous le tumulus. Kosmatka, plan de la chambre 1
14
Les murs sont édifiés suivant un appareil pseudo- funéraire de Seuthès I I I et
12
disposition du mobilier. 10 13
isodome en pierres sèches, sans attache métallique, 7 10 24
19

par des blocs de pierre parfaitement équarris. 10


8 23
Les différents espaces qui composent ce tombeau
18 9 12
sont placés « en enfilade  4 » (fig. 1 et 2). Il est doté 21 26 5 22
11 11 23 11
4
d’une façade imposante, longtemps visible avant 18
3
22
5
23
13
21 11
diana dimitrova que l’on ajoute le dromos, ainsi que de trois 2
5 3 6 20 2
17 17

chambres disposées suivant une ligne axiale : 17


25 6
118 Le tumulus de Golyama Kosmatka est situé au sud une première rectangulaire (1,53 × 3,37 m), une ses armes, l’askos (cat. 106) et la patère en bronze 119
de la ville de Shipka et à environ 10 kilomètres deuxième circulaire (d. 3,35 m) et une dernière qui (cat. 109), ainsi que des appliques en or destinées
au nord du barrage de Koprinka dont les eaux comprend un imposant sarcophage monolithique à décorer le harnais d’un cheval. Dans la partie
fig. 2 c at. 82
recouvrent les vestiges de la capitale odryse de (1,92 × 3,30 m). est de la chambre ont été placées verticalement
Seuthopolis. C’est l’un des plus remarquables Le tombeau a été utilisé durant quelques trois amphores (cat. 105), l’œnochoé et la phiale 1  Couronne en or (cat. 84)
2  Six appliques (cat. 87)
c at. 82
tumuli découverts en Thrace  1. Il fait partie d’une
nécropole comprenant cinq tertres. Son diamètre
décennies avant de devenir, au cours de la seconde
moitié du iv e siècle av.  J .- C ., un tombeau familial (?)
en argent (cat. 104, 108), sur lesquelles est inscrit
le nom de Seuthès. Sur la longueur du lit funéraire
3  Casque avec applique décorative (cat. 89)
4  Supports de couronne (cat. 88) Tête de Seuthès III
5  Appliques pour bouclier (cat. 90) Bronze, cuivre, albâtre, pâte de verre
avoisine les 120 mètres suivant un axe est-ouest de la dynastie odryse (les dents d’un jeune individu a été posé un fragment de la porte de marbre qui 6  Cnémides (cat. 91)
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, dromos, 2004
et 130 mètres suivant un axe nord-sud. La hauteur, a été volontairement cassée, la coupe en or placée 7  Glaive avec son fourreau (cat. 92)
ont été découvertes dans la chambre circulaire), Dernière décennie du iv e siècle av.  J .- C .
8  Poignard (fragment) (cat. 93)
mesurée depuis le sol de la chambre circulaire puis il a accueilli au début du iii e siècle av.  J .- C . à l’envers (cat. 107), la pyxide en argent (cat. 101) 9  Pointes de lance (cat. 94) h. 32,5 cm
du tombeau jusqu’au point le plus élevé du tumulus la cérémonie d’inhumation de Seuthès III dont et deux alabastres (cat. 102). La salle est restée 10  Appliques pour cuirasse (cat. 98)
sofia, institut national d’archéologie et musée, abs
11  Appliques de harnachement pour cheval (cat. 97, cat. 99, cat. 100)
est de 22,65 mètres  2. le corps est ici absent. Par la suite, on a ajouté accessible pendant un certain temps, comme 12  Éperons fragmentaires (cat. 96) i n v.   n o  8 5 9 4
Durant les mois de septembre et d’octobre 2004, à cet édifice un dromos de 13 mètres de long, dont le montre l’espace laissé vide de tout objet entre 13  Œnochoé (cat. 104)
14  Alabastra fragmentaires (cat. 102)
une équipe dirigée par le professeur Georgi Kitov les parois sont consolidées par des blocs et des l’entrée et le lit. Plus tard, les ouvertures des Cette tête a été découverte à quelques mètres de l’entrée du tombeau
15  Strigile (cat. 103)
a conduit des recherches à la périphérie sud moellons grossièrement équarris, avec comme chambres ont été murées, le dromos a été incendié 16  Pyxide en forme de coquillage et ses rosettes décoratives (cat. 101) monumental du tumulus Golyama Kosmatka. Le contexte archéo­
du tumulus, sur un secteur de 20 mètres de large puis remblayé. À 7 mètres de la façade, la tête 17  Amphores, dont la n o 72 est timbrée (cat. 105) logique, de même que la comparaison avec les profils de Seuthès III
mortier de la boue, un toit en bois et une façade 18  Askos et applique (cat. 106)
(est-ouest) et de 25 mètres de long (nord-sud), en bronze de Seuthès III , préalablement découpée gravés sur les monnaies, laisse supposer qu’il s’agit de la tête de
faite de blocs en situation de réemploi. Lors de la 19  Coupe-canthare (cat. 107)
20  Phiale (cat. 108) ce souverain et qu’elle appartenait à sa statue exposée dans la ville
ce qui a permis d’atteindre au nord le dromos. dernière étape du fonctionnement de cet édifice, et ôtée du corps de la statue, a été inhumée
21  Patère avec applique décorative (cat. 109) proche de Seuthopolis. L’étude de la patine révèle qu’elle a dû
on a ajouté à la chambre circulaire une porte en rituellement (cat. 82), puis placée avec soin 22  Dés et jetons pour jeu de table (cat. 110)
demeurer à l’air libre durant un laps de temps relativement court.
dans le dromos avant d’être recouverte d’un tas 23  Douilles en fer
marbre à double battant qui a très vraisemblable­ Seuthès III est présenté comme un homme mûr encore dans la force
24  Fragment d’une porte en marbre
ment remplacé une porte « ordinaire », en granit, de moellons. 25  Pectoral de l’âge. Son appartenance à un contexte culturel « différent » est
à double battant. Ces derniers sont eux-mêmes Cette tête a été élaborée à la fin du 26  Objet fragmentaire en fer
indiquée par la chevelure et la barbe longues. Le visage se distingue par
à deux caissons, comme dans toutes les structures iv e siècle av.  J .- C . par l’un des meilleurs sculpteurs un nez au profil arqué, un grain de beauté sur la pommette gauche, les
funéraires présentes sous tumulus dans la région. de l’Antiquité, peut-être Silanion  7. Le visage, qui rides de chaque côté des yeux. La tension intérieure est exprimée par
Cette porte forme un contraste saisissant avec la présente les caractéristiques d’un portrait, révèle le front froncé et la veine saillante sur la tempe droite. La profondeur
technique de construction et le matériau employés, un homme d’âge moyen à l’expression noble, du regard est renforcée par les sourcils proéminents et la polychromie.
inspirée, intelligente et un peu pensive. Golyama La tête a été exécutée selon la technique de la fonte indirecte à la cire
offrant un terminus ante quem pour l’édification
Kosmatka constitue la sépulture unique d’un perdue, mais les boucles des cheveux ont été coulées puis fixées
du tombeau lui-même, et non sa datation contraire­
avec précision par un soudage « bronze sur bronze ». Pour les yeux,
ment à ce que supposent certains chercheurs  5. souverain thrace  8.
divers matériaux ont été employés : de l’albâtre pour le bulbe oculaire,
La chambre monolithique était recouverte d’un de la pâte de verre colorée pour la pupille, l’iris et l’auréole qui
tapis tissé de fils d’or. Sur ce tapis, et sur la petite l’entoure, ainsi que pour la caroncule lacrymale, du cuivre pour les cils.
table posée dessus, était disposée une partie des Comme le démontrent les résultats de l’analyse noyau retrouvé
objets appartenant au souverain lors de son à l’intérieur de la tête, le moulage de la statue a dû être effectué en
1 K itov, 2005d, p. 68.
inhumation symbolique (?)  6 (fig. 3). Sa couronne 2 Dimitrova, 2014, sous presse. Thrace, sur les territoires actuels de la Bulgarie du Sud ou de la Grèce
en or (cat. 078) est faite de feuilles et de petits fruits 3 Kitov, 2005d, p. 68 ; du Nord-Est. C’est l’œuvre d’un artiste grec venu travailler pour la
Dimitrova, 2011, p. 26. cour des Odryses. Sans doute originaire d’Attique, le sculpteur fait
coupés rituellement. Cette couronne, son poignard 4 Getov, 1988, p. 18.
(cat. 088) et son épée (cat. 087) ont été placés preuve d’une maîtrise exceptionnelle de la technique de travail du
5 Stoyanov, Stoyanova, 2011, p. 113.
6 Dimitrova, 2014, sous presse. bronze, ainsi que des moyens d’expression.
sur le lit funéraire, à l’endroit où devrait se trouver
7 Moreno, 2005, p. 53-55 ; Kitov, 2006e, bibliographie
la tête du corps absent. Dans la partie ouest de p. 66 ; Manov, 2008, p. 41. Kitov, 2005b, p. 39-54 ; Lehmann, 2006, p. 155-169 ; Rome, 2006, p. 66-67
la chambre, sur le sol, apparaissent sa cuirasse et 8 Kitov, 2005d, p. 97. (G. Kitov) ; Lombardi, 2009, p. 520-527 ; Saladino, 2012-2013, p. 125-206. M R
fig. 1

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 83 c at. 84
Éléments de couronne Couronne en or
Argile, or, bronze Or
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre circulaire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire,
Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C . chambre circulaire, chambre rectangulaire, entre les pierres
a : d. 0,7-0,8 cm ; b : l. 0,8 cm ; c : d. entre 0,67 cm et 1 cm ; du mur ouest du couloir, 2004
h. du plus haut 0,7 cm ; d : l. 0,7-0,8 cm Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
kazanlak, musée d’histoire « iskra » d. cerceau 24,2 × 28,2 cm
i n v.   n os  m i k   a   i i   1 7 7 4   ; m i k   a   i i   1 7 8 6 kazanlak, musée d’histoire « iskra »
i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 1 4
Il s’agit d’un ensemble de fragments.
a : Trente-trois perles en argile dorée, de forme sphérique La couronne est constituée de deux joncs circulaires, d’où partent
irrégulière, avec un orifice destiné au passage d’un fil en bronze. dix-huit branches, porteuses de deux cent dix feuilles de chêne
Entières. Dorure à sec. et soixante-douze glands creux dont soixante-huit sont entiers.
b : Deux perles en argile dorée, de forme biconique, dotées Les feuilles fixées sur les dix-huit branches étaient amovibles,
d’un orifice. Entières. à l’exception de soixante d’entre elles, soudées directement aux joncs.
c : Sept petites fleurs en argile dorée. Entières. L’une des faces Elles sont de quatre dimensions différentes et ont été découpées dans
122 est discoïdale, la seconde conique. Une de ces fleurs est un peu plus de la feuille d’or au moyen d’une maîtrise. Quatre glands creux
grande et a été travaillée comme une rosette ornée de granules. ont été ajustés à l’extrémité de chacun des fils d’or enfilés au bout
d : Petits tubes d’argile dorée, terminés par un orifice. des branches.
Huit entiers, deux en fragments. La couronne a été découverte sur le lit funéraire à l’emplacement
e : Plus de vingt petits fils de bronze patiné, en fragments. de la tête du souverain héroïsé. Elle a été volontairement et
La couronne en argile présente de fortes analogies préalablement froissée ; ses feuilles ont été coupées et dispersées
avec d’autres exemplaires découverts en Thrace  1, à Apollonia en divers endroits du tombeau.
du Pont  2 et en Macédoine  3. Son diamètre important laisse supposer qu’elle a été portée
bibliographie par-dessus un casque  1 (cat. 89) auquel elle était fixée à l’aide
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 73, 85. de deux supports  2 (cat. 88) en argent.
Les couronnes les plus proches de la seconde moitié du
1 Venedikov, 1948, p. 12, 25-26, pl. 9 ;
Jivkova, 1974, p. 24-26 ; Kitov, 1996b, p. 55 ; iv e siècle av.  J .- C . proviennent de Macédoine  3 et de Thrace
Nekhrizov, Parvin, 2011, p. 59-60 ; Tonkova, Ivanov, 2011, p. 13. du Sud-Est  4. L’atelier ayant produit l’exemplaire du tumulus
2 Hermary et al., 2010, p. 255-256, pl. 47c ; de Golyama Kosmatka est à rechercher en Grèce du Nord.
Baralis et al., 2014.
bibliographie
3 Tsimbidou-Avloniti, 2005, p. 45, 67 –  Μ Θ  17434,
Kitov, 2005d, p. 80-81, fig. 117-118 ; Kitov, 2005b, p. 44, fig. 9-10 ;
73 – Μ Θ  17442, p. 108, 160 –  Μ Θ  19422-19423. D D Kitov, 2005f, p. 51, fig. 43-44 ; Dimitrova, 2006, p. 104, ill. 17 ;
Kitov, 2006b, p. 73-74, fig. 53 ; Kitov, 2006c, p. 172-173 ;
Mavrov, 2007b, p. 337-346 ; Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 13.

1 Kitov, 2005d, p.81.


2 Mavrov, 2007b, p. 146.
3 Andronikos, 1992, p. 222, 232 ;
Paliadeli et al., 2008, p. 180, ill. 9, 10, 11 ;
Tsimbidou-Avloniti, 2005, p. 45, p. 65 –  Μ Θ  15209.
4 Williams, Ogden, 1994, p. 107, ill. 60. D D

c at. 83 c at. 84

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 85
Fragment de brocart rehaussé d’or
Trame végétale (chanvre, lin ?), or
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
kazanlak, musée d’histoire « iskra »
fonds d’aide à la science

Ce fragment constitue l’ornement d’un tapis de brocart dont étaient


recouverts le lit funéraire et le sol de la troisième chambre du tombeau,
avant que n’y soient déposées les offrandes consacrées à Seuthès III .
Un fil d’or très fin est enroulé en une spirale compacte autour d’un fil
de chanvre ou de lin. Ce dernier a été tendu jusqu’à ce qu’il prenne
l’aspect d’un ruban en or, puis a été enroulé de façon à former un
disque qui a alors été cousu sur le support textile. Ce disque a enfin
été pressé, comme le démontre l’écrasement caractéristique des bords
du ruban en or, pour conférer une plus grande densité à l’élément
124 décoratif. 125
bibliographie
Dimitrova, 2014, sous presse.
D D

c at. 86
Fils d’or (fragments)
Or
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
Ép. 0,001 cm ; l. 0,01 cm ; poids total 130,15 g
kazanlak, musée d’histoire « iskra »
i n v.   n o  m i k   a   i i   2 0 5 2

Fils provenant du même tapis que le fragment précédent (cat. 85).


Ils prenaient eux aussi la forme d’une spirale dans la trame
du tapis.
bibliographie
Kitov, 2005d, p. 78, fig. 114 ;
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 97.
D D

c at. 87
Appliques
Argent doré
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
3,7 cm ; h. 0,6 cm
kazanlak, musée d’histoire « iskra »
i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 3 5
c at.  8 5 e t 86

Les six appliques sont de forme et de dimensions analogues.


Une fine feuille d’or recouvre une feuille d’argent plus épaisse.
Les rosettes à huit pétales présentent à la place de l’étamine
un orifice destiné à leur fixation. Elles ont été réalisées à l’aide
d’une matrice. Le motif côté face est en négatif. Il est possible
qu’il s’agisse d’éléments servant à l’ornementation d’un diadème
réalisé en matériau organique, en l’occurrence en bois.
bibliographie
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 34.
D D

c at. 87

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 88 c at. 89
Supports de couronne Casque avec applique décorative
Argent Bronze (casque), argent avec dorure partielle (applique)
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
Seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C . Seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C .
l. totale 10,4 cm ; l. de l’extrémité 1,6 cm Casque : h. 23 cm ; l. 19 cm ; P. (nez-nuque) 25 cm
kazanlak, musée d’histoire « iskra » Applique : l. 2,6 ; l. 3,2 cm
i n v.   n o   m i k   a   i i   1 7 3 9 kazanlak, musée d’histoire « iskra »
i n v.   n os  m i k   a   i i   1 7 4 0 ( c a s q u e )   ; m i k   a   i i   1 7 3 4 ( a p p l i q u e )
Le profil de ces deux supports de couronne, parfaitement identiques,
se révèle complexe. L’une des extrémités a la forme d’une douille Ce casque appartient au type dit « chalcidien », avec des couvre-joues
qui se rétrécit progressivement. Elle fait ensuite un angle droit dont (paragnathides) fixes, et plus précisément à la variante « thrace  1 »
le diamètre se réduit. Puis, après un second angle droit, elle s’achève de ce type (avec couvre-joues fixes ou mobiles), à protège-nuque évasé
sur un parallélépipède traversé par deux orifices latéraux. De là, vers l’arrière, très répandu en Thrace et en Scythie  2. Sur le bandeau
elle se prolonge par une tige de section carrée sur laquelle on a enfilé frontal en saillie est gravé au poinçon le nom de Seuthès au datif  3.
un élément tronconique en forme de « poulie ». Ces dispositifs ont Un sigma identique apparaît sur le couvre-joue droit à la manière
très vraisemblablement servi de supports latéraux pour le casque d’un monogramme. Au-dessus de ce bandeau frontal, le casque
126 de Seuthès III (cat. 83), sur lesquels on adaptait la couronne en or. est surmonté d’une applique en argent partiellement doré. Elle
bibliographie représente, en relief, la tête de la déesse Athéna coiffée d’un casque ailé.
Mavrov, 2007b, p. 346 ; bibliographie
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 38. Kitov, 2005d, p. 86-87, fig. 132-133 ; Kitov, 2005b, p. 46, 52, fig. 22-23 ;
D D Kitov, 2005b, p. 52-53, fig. 58-59 ; Dimitrova, 2006, p. 104, ill. 19 ;
Kitov, 2006b, p. 77-78, fig. 63 ; Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 33, 39.

1 Ognenova-Marinova, Stoyanov, 2005, p. 523.


2 Kunze, 1967, p. 136-141 ; Vasilev, 1979, p. 69 ;
Ognenova-Marinova, Stoyanov, 2005, p. 523.
3 Kitov, 2005d, p. 95, fig. 149. D D

c at. 88

c at. 89

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 90 c at. 91
Appliques pour bouclier Cnémides
Fer Bronze
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
Seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C . Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
a : l. 6,6 ; l. 6,7 cm ; l. 6,8 ; l. 7 cm ; l. 6,1 ; l. 6,1 cm ; l. 6,1 ; l. 6,1 cm ; h. 43,7 cm (gauche) ; h. conservée 42,7 cm (droite)
b : l. 9,2 ; l. 12 cm ; c : l. 4,5 ; l. 8,3 cm ; l. 4,5 ; l. 8,1 cm kazanlak, musée d’histoire « iskra »
kazanlak, musée d’histoire « iskra » i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 4 1 ( g a u c h e )   ; m i k   a   i i   1 7 4 2 ( d r o i t e )
a  : i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 4 6 , mik a ii 1747, mik a ii 1748, mik a ii 1791 ;
b  : i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 9 0 , m i k   a   i i   1 7 5 4   ; Les deux cnémides sont similaires. Il manque à celle de droite quelques
c  : i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 9 3 , m i k   a   i i   1 7 9 4 fragments dans la partie inférieure. Elles ont été coulées puis martelées
sur deux matrices distinctes. Ces cnémides dont dotées de formes
a : Quatre appliques de forme carrée. À chacun des quatre coins des plastiques figurant les muscles des mollets.
appliques est conservé un rivet de fixation. Au milieu a été apposé Sur chacune d’elles au niveau du genou est représentée en relief
un svastika, dont chaque branche dessine un Г dont la barre la déesse Athéna, qui porte un casque ailé et un diadème sur le front.
horizontale se termine vers le bas par une courbure à angle droit. Les traits des visages sont individualisés, réalistes et détaillés.
Sur l’une des appliques, le svastika tourne dans le sens des aiguilles Les diadèmes frontaux qui retiennent les cheveux de la déesse sous
128 d’une montre, alors que sur les autres il est inversé. le casque montrent des analogies frappantes avec le rhyton n o 7 du
b : Deux appliques en queue d’aronde. Plaques de fer initialement trésor de Panagyurishte  1 et ont vraisemblablement eu pour modèles
de forme rectangulaire. L’un des côtés court présente une entaille des bijoux en or contemporains, très à la mode dans la joaillerie
triangulaire en forme de queue d’aronde. de la Grèce de l’Est au début de l’époque hellénistique  2. Le traitement
c : Deux appliques de forme rectangulaire avec un orifice rectangulaire iconographique d’Athéna, avec deux sphinges ailées, disposées de
au milieu et quatre rivets de fixation. manière héraldique, trouve un parallèle direct dans deux appliques
bibliographie rondes en or de Golyamata Moguila, près d’Omurtag, et de Sveshtari,
Kitov, 2005d, p. 85-86, fig. 130 ; Dimitrova, 2006, ill. 27 ; dans la région d’Isperih  3, ainsi que dans deux appliques en bronze
Dimitrova, 2014, sous presse, a) ill. 45-47, 90 ; b) ill. 89 ; c) ill. 92-93.
provenant de Seuthopolis  4.
D D
bibliographie
Kitov, 2005d, p. 84-85, fig. 127, 128 ; Kitov, 2005b, p. 46, fig. 11 ;
Kitov, 2005f, p. 52, fig. 53, 54 ; Dimitrova, 2006, p. 105, ill. 20 ;
Kitov, 2006b, p. 76, fig. 58-60 ; Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 40-41.

1 Kitov, 2006a, p. 99, pl. 77.


2 Tonkova, 2005b, p. 263-266, tabl. I -1.
3 Gergova, 2013a, p. 16, 19.
4 Ognenova-Marinova, 1984, p. 197, ill. 288-289. D D

c at. 90 c at. 91

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 92 c at. 93 c at. 94 c at. 95
Glaive avec son fourreau Poignard (fragment) Pointe de lance Petit couteau (fragment)
Or, fer, os, peau et tissu Or, fer Fer Fer
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C . Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C . Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e – début du iii e siècle av. J .- C .
Glaive : l. 66,5 cm ; l. maximum 4,1 cm l. totale conservée 11,9 cm ; l. lame 2,1 cm ; l. manche 5 cm l. 43 cm ; l. maximum lame 5,7 cm ; d. douille 2,7 cm l. conservée 10 cm ; l. maximum lame 5,9 cm
Fourreau : l. 61,5 cm ; h. 5,5 cm kazanlak, musée d’histoire « iskra » kazanlak, musée d’histoire « iskra » kazanlak, musée d’histoire « iskra »
kazanlak, musée d’histoire « iskra » i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 3 0 i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 6 5 i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 5 3
i n v.   n os  mik a ii 1785 (glaive) ; mik a ii 1752 (fourreau)
Ce poignard de type machaira possède une seule lame recourbée ; Cette pointe de lance, en forme de feuille lancéolée, présente un filet Couteau droit à une lame se rétrécissant en direction de la pointe
Ce glaive possède une lame droite. Il s’achève sur une poignée en forme son manche est gainé d’une épaisse feuille en or soudée sur toute axial en léger relief qui ne descend pas jusqu’à la douille cylindrique. manquante. Le manche est de section quadrangulaire et de forme
de tête d’oiseau. La courbure du bec et le plumage sont soulignés par la longueur. Il est de forme conique, décoré de cannelures transversales. Elle appartient au type I de M. Č i č ikova  1. courbe. La lame conserve quelques vestiges de bois stratifié,
une incrustation en or le long du corps en fer. Pour qu’elle bénéficie Cet objet servait peut-être à accomplir des actes rituels. bibliographie recouverts de tissu appartenant respectivement au fourreau
d’une meilleure élasticité, la lame a été travaillée par torsion. bibliographie Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 64. et à l’étoffe qui l’enveloppait.
Le fourreau, constitué de deux parties, est de forme rectangulaire. Kitov, 2005d, p. 91, fig. 142 ; Kitov, 2005f, p. 53, fig. 68 ; bibliographie
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 29. 1 Č i č ikova, 1969, p. 65-66. D D
À chacune des deux extrémités ainsi qu’au premier tiers est fixée une D D Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 52. D D
paire d’anneaux en or, permettant de le suspendre à un baudrier en cuir
130 et de lui fixer un embout en os. La décoration de la face est exécutée 131
selon la technique de l’incrustation de l’or sur du fer. L’ornementation
est complexe et précise ; elle révèle le travail d’un artisan aguerri.
La même technique décorative est appliquée au manche de l’épée
c at. 94
(xiphos) du tombeau dit de Philippe à Vergina  1.
Le glaive de parade était un élément emblématique de l’armement
de l’aristocratie thrace ; en tant que tel, celui du roi odryse Seuthès III c at. 96
a été disposé sur le fragment de porte déposé le long du lit funéraire,
dans la chambre funéraire. Le glaive et le fourreau, dignes du rang Éperons fragmentaires
de ce souverain inhumé symboliquement, ainsi que la couronne Fer
c at. 95
en or (cat. 84), signalent ensemble l’emplacement de la tête, c at. 93 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
bien que celui-ci ne repose pas dans le tombeau  2. Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
bibliographie l. pointe 1,6 cm
Dimitrova, 2006, ill. 26 (poignée) ; Kitov, 2006b, p. 78, fig. 64 ; kazanlak, musée d’histoire « iskra »
Mavrov, 2007a, p. 163-175 ; Dimitrova, 2013, p. 20-22, ill. 9, 10 ;
i n v.   n os  m i k   a   i i   1 7 5 7   ; m i k   a   i i   1 7 9 2
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 51, 84.

1 Andronikos, 1992, p. 142-144, fig. 99-101. c at. 96 Ces deux éperons ont la forme d’un arc aminci aux extrémités et
2 Dimitrova, 2014, sous presse. D D pourvu d’une protubérance en son milieu, du côté extérieur. Des fils
d’or appartenant à un tissu sont conservés sur le fer. Les deux éperons
sont identiques. Ces éléments sont indispensables à l’équipement
du cavalier pour qu’il puisse diriger sa monture. Ils appartiennent
à la variante 3 du type II défini par T. Stoyanov  1.
bibliographie
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 56, 91.

1 Stoyanov, 2003a, p. 198-199, pl. 7. D D

c at. 92

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 97 c at. 99
Appliques de harnachement Appliques décoratives
pour cheval de harnachement de cheval
Or
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 en forme de rosettes
Dernier quart du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Or
a : l. 3,2 × l. 5,2 cm ; h. maximum 1,4 cm ; b : d. 4,55, h. maximum Shipka, tumulus Golyamata Kosmatka, chambre funéraire
1,45 cm ; d. 4,55 cm ; h. maximum 1,4 cm ; d. 4,5 cm ; h. maximum monolithique, 2004
1,5 cm ; d. 4,55 cm ; h. maximum 1,48 cm ; c : l. 3,15 ; l. 5,35 cm ; Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. maximum 0,95 cm ; l. 3,28 ; l. 5,25 cm ; h. maximum 1 cm d. 1,8 cm
kazanlak, musée d’histoire « iskra » kazanlak, musée d’histoire « iskra »

a   : i n v.  n o   m i k   a   i i   1 7 1 6   ; b   : i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 1 7   ; i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 2 5

mik a ii 1718 ; mik a ii 1719 ; mik a ii 1780 ;


c   : i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 2 1   ; m i k   a   i i   1 7 2 2 Obtenues à partir d’une matrice, ces six appliques se composent
de six pétales en forme de larmes, encadrés de filigrane d’or. Le fil d’or
a : Le protège-naseaux est de type « thrace ». Il est formé d’une est appliqué sur la surface plane afin de faire ressortir une fine pointe
plaquette, dessinant un 8 dont la partie inférieure est plus grande. entre les pétales. Les étamines sont constituées de granules d’or.
132 133
Au centre est placée, en haut relief, la tête expressive d’un lion. Au revers, un petit anneau de fixation est soudé. En Thrace,
De part et d’autre sont représentées des palmettes de type « thrace » de semblables rosettes, bien que plus anciennes, ont été découvertes
et des volutes en filigrane. Au revers sont soudés deux anneaux servant dans le tumulus n o 2 de Sveshtari  1 et à Mal Tepe, près de Mezek  2.
à attacher les courroies verticale et horizontale. Cet objet a été moulé, bibliographie c at. 98b
Kitov 2005d, 89, fig. 138 ; Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 24, 81.
puis ciselé et orné de filigrane.
b : Deux paires de protège-joues ronds, similaires, mais obtenues 1 Feher, 1934, p. 110, 114, fig. 1-2 ; Stanchev, 2004, p. 159, fig. 7.
à partir de moules différents. Au centre de l’applique est représentée, 2 Filov, 1937, p. 31, fig. 27-3, 28-3, 29. D D c at. 98a
sur une paire, en haut relief, une tête d’homme de type africain
entourée de quatre palmettes, sur l’autre paire une tête d’Hélios avec
des rayons et des traits négroïdes, entourée de volutes. Ces appliques c at. 100
ont été moulées, puis ciselées.
c : Les deux protège-joues ellipsoïdaux sont ornés d’une tête Embouts et anneau
de daim en relief avec des cornes très ramifiées et des spirales
en filigrane. Ils ont été moulés, puis ciselés. Ces appliques sont
de harnachement de cheval
Or
l’œuvre d’un atelier thrace local.
Shipka, tumulus Golyamata Kosmatka, c at. 100c
bibliographie
Kitov, 2005d, p. 88-89, fig. 135-137 ; Kitov, 2005b, p. 49-50, fig. 12-13 ; chambre funéraire monolithique, 2004
Dimitrova, 2006, p. 109-110, cat. 30-36 ; Kitov, 2006f, p. 78-80, fig. 65 ; Seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C .
Kitov, 2006d, p. 56, 64-65 ; Tonkova, 2010a, p. 56-57, fig. 23-24 ; a : d. 1,6 / 7-1,1 cm ; h. 1 / 0,5 cm ; b : d. 0,8 / 1 cm ; h. 2 cm ; c : d. 2,2 cm c at. 100a
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 15-18, 20-21, 79. D D c at. 97b
kazanlak, musée d’histoire « iskra »
a   : i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 2 8   ; m i k   a   i i   1 7 2 9   ; m i k   a   i i   1 7 8 1   ;
c at. 98 b   : i n v.  n o   m i k   a   i i   1 7 2 7   ; c   : i n v.  n o   m i k   a   i i   1 7 2 6

Appliques pour cuirasse a : Trois embouts coniques avec orifice vertical pour le passage
Or des lanières.
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 b : Deux embouts creux de forme conique, fermés au sommet c at. 99 c at. 99
Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C . et de section ovale à la base. Cette dernière est formée d’un anneau
a : d. 7,6 cm ; h. 1,5 cm ; b : l. 6,25 ; l. 8,65 cm ; l. 6,3 ; l. 8,3 cm ovale soudé au cône, doté de quatre petits anneaux destinés à la
kazanlak, musée d’histoire « iskra » fixation. Il est possible qu’ils constituent des ornements pour selle.
a   : i n v.  n o   m i k   a   i i   1 7 2 0   ; b   : i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 2 3   ; m i k   a   i i   1 7 2 4 c : Anneau de forme circulaire.
bibliographie
a : Une applique ronde avec en son centre une tête de lion très saillante, Kitov, 2005d, p. 89, fig. 138-139 ; c at. 97c
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 25-28, 80. D D
la gueule ouverte, entourée d’un large bandeau de motifs végétaux.
Travaillée par moulage puis ciselure.
b : Deux appliques rectangulaires quasiment identiques. Des plaquettes
rectangulaires au centre desquelles est placée la silhouette en relief
d’un guerrier casqué, dont le corps est présenté de face, tandis que
la tête est légèrement tournée vers la droite. Les perforations latérales c at. 100a
sont destinées à leur attache. Les appliques, réalisées à partir
de poinçons, sont décorées d’émail cloisonné et ornées
d’une bordure de filigrane soudée.
bibliographie
Kitov, 2005d, p. 85, 88, fig. 129, 134 ; Kitov, 2005b, p. 48, fig. 24 ; c at. 97b
Dimitrova, 2006, p. 105-106, ill. 21, 23 ; Kitov, 2006f, p. 76-77, fig. 61-62 ;
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 19, 22-23. D D c at. 100b c at. 100b

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 101 c at. 102 c at. 103
« Pyxide » en forme de coquillage Alabastres fragmentaires Strigile
Albâtre Fer
et ses rosettes décoratives Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
Argent avec dorure partielle (pyxide), Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C . Seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C .
argent avec émail cloisonné (rosettes) a : h. 21 cm ; d. embouchure 3,6 cm ; b : h. conservée 18 cm l. conservée 27 cm ; l. maximum 4 cm
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 kazanlak, musée d’histoire « iskra » kazanlak, musée d’histoire « iskra »
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . a : i n v.  n o   m i k   a   i i   1 7 6 8   ; b : i n v.  n o   m i k   a   i i   1 7 6 9 i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 5 0
Pyxide : l. 16 ; l. 17,5 cm (couvercle) ; h. 4,7 cm
Rosettes : d. 1,9 cm La panse des deux alabastres est de forme fuselée Le strigile est en cinq fragments ; il manque une petite partie de la lame
kazanlak, musée d’histoire « iskra » avec un pied mouluré et une embouchure horizontale et du manche. La lame est oblongue et large. Le manche qui la prolonge
i n v.   n os  m i k   a   i i   1 7 3 1 ( c o u v e r c l e )   ; en forte saillie. Manquent des fragments de la panse débute par une section étroite avant de former un retour. On trouve
mik a ii 1736 (rosettes) et de la base et, pour l’un d’entre eux, l’embouchure. des exemples analogues à ce type qualifié « de précision » en Thrace  1
bibliographie et en Macédoine  2.
La pyxide est constituée de deux parties, un corps et un couvercle, Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 67-68. D D bibliographie
reliées par une charnière. Le corps est en forme de coquille Saint- Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 49.
Jacques (Pecten jacobaeus). Elle a été mise en forme suivant la
1 Venedikov, 1948, p. 21, pl. 24 ;
134 technique du repoussé à partir de deux moules vraisemblablement faits Stoyanov, 2003b, p. 567, fig. 4 ; Č i č ikova et al., 2012, p. 92-93, ill. 3. 135
d’après un véritable coquillage  1, et incisée de motifs décoratifs. La 2 Themelis, Touratsoglou, 1997, pl. 54, p. 125. D D
forme de l’objet a été réalisée avec précision, tandis que la décoration
incisée – lignes, palmettes, volutes, rangées de petits trous –, exécutée
au poinçon, est bien moins soignée. L’intérieur de la boîte est presque
entièrement recouvert de dorure.
Ont été soudées sur le couvercle onze rosettes à six pétales en filigrane
et émail cloisonné, découvertes à part. Les extrémités des deux
couvercles présentent des traces d’usure et, par endroits, le pourtour
a été endommagé, ce qui témoigne de l’usage prolongé du récipient.
Cette pyxide a probablement appartenu à l’épouse macédonienne
du roi Seuthès III  2.
L’exécution peu soignée de la décoration laisse penser que la pyxide
est antérieure à celles qui lui sont les plus proches par la forme et qui
datent du début du iii e siècle av.  J .- C ., retrouvées à Canosa di Puglia  3
et à Paternò  4, dans le sud de l’Italie et en Sicile.
bibliographie
Kitov, 2005d, p. 82, fig. 121-122 ; Kitov, 2005b, p. 50, fig. 16 ;
Kitov, 2005f, p. 51-52, fig. 47 ; Dimitrova, 2006, p. 105, ill. 22 ;
Kitov, 2006b, p. 75, fig. 55 ; Nankov, 2011, p. 3-4, fig. 4a-d ;
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 30, 35.

1 Nankov, 2011, p. 6, 20.


2 Nankov, 2011, p. 15-16, 21-22.
3 De Juliis, 1984, ill. 8. c at. 102
4 Oliver, 1977, p. 61, ill. 28. D D

c at. 101

c at. 103

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 104 c at. 105
Œnochoé Amphore timbrée
Argent Argile
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
310-290 av. J .- C . Premier quart du iii e siècle av. J .- C .
h. 9,5 cm ; d. embouchure 4,1 × 5,5 cm ; poids 243,28 g h. 73 cm ; d. embouchure 10,8 cm ; pied 5,6 cm ;
kazanlak, musée d’histoire « iskra » inscription 1,9 × 3,1 cm
i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 3 2 kazanlak, musée d’histoire « iskra »
i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 7 2
Petite œnochoé dotée d’un corps piriforme surmonté d’une
embouchure au bord trilobé saillant. L’anse a été travaillée séparément Il s’agit d’une imitation d’une amphore thasienne, de la « série
avant d’être soudée au récipient. Elle est barrée d’une rainure axiale conique tardive » I C  3 selon la typologie de S. U. Monahov  1,
de part et d’autre de laquelle une inscription gravée sur deux lignes, peut-être produite à Mésambria  2. Le sommet de l’arche d’une
au poinçon, mentionne le nom de Seuthès et le poids du récipient des anses est frappé d’un timbre rectangulaire à légende épigraphe,
en tétradrachmes d’Alexandrie  1. Pour que l’inscription puisse être sur deux lignes, entourée d’un cadre en relief :
lue de gauche à droite, l’œnochoé doit être placée horizontalement, Ηροτί-
de manière à ce que l’embouchure soit à droite de celui qui la regarde. μου Αν
136 Première ligne : С Ε ΥΘ Ο Υ Ο Λ Κ Η Τ Ε Τ ΡΑ ; bibliographie 137
seconde ligne : Δ ΡΑ Χ Μ Α І Δ І І . Kitov, 2005d, fig. 143 ; Kitov, 2005f, p. 52, fig. 49 ;
Kitov, 2006b, p. 75-76, fig. 56 ; Stoyanov, 2011a : fig. 7-1 ;
La présence d’un sigma lunaire (que l’on rencontre sur une phiale
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 71.
en argent de la fin du iv e siècle av.  J .- C .  2) a incité certains chercheurs
à proposer une date plus récente pour cet objet  3. 1 Monahov, 2003, p. 71-74, tab. 48-50.
bibliographie 2 Stoyanov, 2011a, p. 96. D D
Kitov, 2005d, p. 84, 94, fig. 124, 145 ; Kitov, 2005f, p. 52, fig. 50 ;
Dimitrova, 2006, ill. 106, ill. 24 ; Kitov, 2006b, p. 76, fig. 57 ;
Manov, 2006, ill. 32-34 ; Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 31.

1 Manov, 2006, p. 32, 34.


2 Dremsizova, 1958, p. 450, ill. 6.
3 Stoyanov, Stoyanova, 2011, p. 113. D D

c at. 105 ( d é t a i l )

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 106 c at. 107
Askos Coupe
Bronze Or
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
Dernier quart du iv e siècle – premier quart du iii e siècle av. J .- C . 330-310 av. J .- C .
Askos : h. 25 cm ; d. embouchure 5,6 cm h. 5,9 cm ; d. embouchure 9,5 cm
Applique : l. 3,2 ; l. 4,5 cm ; é p. 2 cm kazanlak, musée d’histoire « iskra »
kazanlak, musée d’histoire « iskra » i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 1 5
i n v.   n o  mik a ii 1743
La vasque caliciforme au bord évasé est montée sur un pied haut
Corps de forme ovoïdale, disposé de manière asymétrique par rapport et profilé. Les deux fines anses de section circulaire en forme de π
au fond. Col cylindrique court et large avec une embouchure trilobée sont raccordées à la vasque par des attaches en forme de longue feuille
à laquelle est attaché un élément en forme de feuille de lierre. lancéolée. Le fond de la vasque présente un décor incisé. La coupe
Ce dernier, auquel est soudée l’anse, recouvre une partie de l’orifice. a été fabriquée par moulage avec soudure des anses. Elle constitue
Il est destiné à diviser le jet lors du versement du liquide. L’extrémité l’exemplaire en métal le plus ancien connu en Thrace  1. On retrouve
inférieure de l’anse se termine par une applique représentant une en Macédoine des coupes en argent de forme analogue, datées
tête féminine à la coiffure sophistiquée et aux traits sommairement du dernier tiers du iv e siècle av.  J .- C .  2.
138 exécutés. Le vase le plus proche est la cruche en bronze de Mal Tepe, bibliographie
près de Mezek  1. Kitov, 2005d, p. 81, fig. 119-120 ; Kitov, 2005b, p. 50, fig. 15 ;
Kitov, 2006b, p. 74, fig. 54 ; Dimitrova, 2006, p. 104, fig. 18 ;
bibliographie
Kitov, 2006c, p. 170 ; Kitov, 2006d, p. 60-63 ; Dimitrova, 2014,
Kitov, 2005d, fig. 140, Dimitrova, 2006, p. 108, ill. 28,
sous presse, ig. 14.
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 42.
1 Ignatiadou, 2012, p. 229.
1 Filov, 1937, p. 28-30, 56-57, 91, ill. 19, pl. 57-58. D D 2 Siganidou, 1966, p. 324, pl. 36 δ  ; Tsimbidou-Avloniti, 1990-1995,
p. 76-77, fig. 6 ; Sideris, 2000, p. 19, fig. 22-23 ; Ignatiadou, 2012,
p. 229, fig. 10 – A 3. D D

c at. 106 c at. 107

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 108 c at. 109
Phiale Patère avec applique décorative
Argent Bronze
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004
310-300 av. J .- C . 320-290 av. J .- C .
h. 8,9 cm ; d. embouchure 10,6 cm ; poids 212,8 g Patère : h. 7,4 cm ; d. embouchure 27,7 cm ; l. anse 14,4 cm
kazanlak, musée d’histoire « iskra » Applique : l. 4,5 ; l. 4,8 cm ; ép. 2,3 cm
i n v.   n o  m i k   a   i i   1 7 3 3 kazanlak, musée d’histoire « iskra »
i n v.  n o s   m i k   a   i i   1 7 4 4 ( pa t è r e )   ; m i k   a   i i   1 7 6 1 ( a p p l i q u e )
Phiale profonde, de type kalix  1, à vasque basse rebondie surmontée
d’une haute lèvre évasée. En raison de l’origine orientale de sa forme, La vasque, peu profonde, repose sur une base peu élevée. Très évasée
ce type de récipient est souvent qualifié d’« achéménide  2 ». Sur vers le haut, elle est dotée d’un large bord horizontal. Le manche
la lèvre est gravée, au poinçon et en lettres grecques, une inscription cylindrique a été coulé séparément  1, puis ciselé. Il s’achève sur une tête
qui se lit de gauche à droite : Σ Ε ΥΘ ΟΥ ΟΛ Κ Η Τ Ε Τ ΡΑ Δ ΡΑ Χ Μ Α I de bélier. Des exemplaires de ce genre, en argent et en bronze, ont été
Α Λ Ε Ξ Α Ν Δ Ρ Ε Ι Α Δ Ι Ι Ι . On y déchiffre le nom de Seuthès, ainsi que découverts en Macédoine et en Propontide  2. L’applique représente
c at. 108 (d é t a i l)
le poids de la phiale en tétradrachmes d’Alexandrie  3. Ces phiales une tête de satyre au visage ovale et à petites cornes courtes. Elle a été
représentaient des vases à boire appréciés des aristocraties thrace trouvée séparément de la patère.
140 et macédonienne au iv e siècle av.  J .- C . bibliographie 141
bibliographie Dimitrova, 2006, p. 108, ill. 29 ; Dimitrova, 2014, sous presse,
Kitov, 2005d, p. 91, fig. 144 ; Kitov, 2005f, p. 52, fig. 51 ; ill. 43 (patère), ill. 60 (applique).
Dimitrova, 2006, p. 105, ill. 25 ; Kitov, 2006b, p. 76, fig. 57 ;
Manov, 2006, p. 27-29, 34 ; Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 32. 1 Andronikos, 1992, fig. 123, 181-182 ;
Vokotopoulou, 1997, p. 161, fig. 163 ; Besios, 2010, p. 217.
1 Stoyanov, 2003b, p. 568-570, fig. 5. 2 Andronikos, 1992, fig. 123, 181-182 ; Vokotopoulou, 1997,
2 Venedikov, Gerasimov, 1973b, p. 91-93 ; Marazov, 2011a, p. 120-124 ; p. 161, fig. 163 ; Besios, 2010, p. 217. D D
Sideris, 2014, sous presse.
3 Kitov, 2005d, p. 91, fig.144 ; Manov, 2006, p. 27-29, 34. D D

c at. 109 (d é t a i l )

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 110 c at. 111 a c at. 111 c
Dés et jetons pour jeux de table Monnaie de Seuthès III Monnaie de Seuthès III
Bronze (dés), verre (jetons) Bronze Bronze
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, chambre funéraire, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, 2004
Seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C . Découverte à l’entrée du dromos Découverte sur le sol du dromos
Dés : h. 1,2 cm ; l. 1,2 cm ; p. 1,2 cm avers : étoile à huit branches. Grènetis avers : étoile à huit branches. Grènetis
Jetons : d. 1,35-1,8 cm ; h. 0,6-0,7 cm revers : Σ E Y Θ O Y , foudre revers : Σ E Y Θ O Y , foudre
kazanlak, musée d’histoire « iskra » Frappée à Seuthopolis Frappée à Seuthopolis c at. 111 a
i n v.   n os  mik a ii 1745 (dés) ; mik a ii 1770 (21 jetons) ; Environ 315-310 av.  J .- C . Environ 315-310 av.  J .- C .
mik a ii 1784 (2 jetons) d. 1,2 cm d. 1,1 cm
kazanlak, musée d’histoire « iskra » kazanlak, musée d’histoire « iskra »
Les trois dés ont une forme cubique et ont été exécutés par moulage. i n v.   n o  4 5 8 1 i n v.   n o  4 5 7 6
Les vingt-trois jetons ont la forme de demi-sphères à base plane. bibliographie bibliographie
Ils sont faits en verre presque transparent, bleu foncé, jaune-vert mat Dimitrov, K., 1984, n os 401-468, tabl. XII - XIV  ; Voykov, 2010, n o 2. Dimitrov, K., 1984, n os 401-468, tabl. XII - XIV  ; Voykov, 2010, n os 3-5.
K D K D
et bleu clair. Ils étaient utilisés pour des jeux de table, peut-être
similaires au jacquet actuel  1. Des artefacts de ce genre, dés de bronze
et d’argile, jetons de verre, ont été découverts ailleurs en Thrace
c at. 111 b c at. 111 d
142 (dans la ville voisine de Seuthopolis  2, à Dragoyna  3, Starosel  4,
Ravadinovo  5) et en Macédoine  6. On peut supposer qu’ils faisaient
Monnaie de Seuthès III Monnaie de Seuthès III c at. 111 b
143
Bronze Bronze
partie des effets personnels de l’élite aristocratique guerrière
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, 2004 Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, 2004
durant le iv e siècle av.  J .- C . et au début de l’époque hellénistique.
Découverte sur le sol du dromos Découverte sur le sol du dromos
bibliographie
Kitov, 2005d, p. 90-91, fig. 140 ; Nankov, 2013b, p. 278-279, fig. 9-10 ;
Avers : étoile à huit branches. Grènetis. avers : étoile à huit branches. Grènetis
Dimitrova, 2014, sous presse, ill. 44, 69, 83. revers : Σ E Y Θ O Y , foudre revers : Σ E Y Θ O Y , foudre
Frappée à Seuthopolis Frappée à Seuthopolis
1 Ignatiadou, 1996, p. 513.
Environ 315-310 av.  J .- C . Environ 315-310 av.  J .- C .
2 Ognenova-Marinova, 1984, ill. 327, pl. 67.
3 Nankov, 2013b, p. 277, fig. 2. D. 1,2 cm d. 1,1 cm
4 Dimitrova, 2003, ill. 16, fig. 7, droite. kazanlak, musée d’histoire « iskra » kazanlak, musée d’histoire « iskra »
5 Nankov, 2013b, p. 277-278, fig. 3. i n v.   n o  4 5 7 5 i n v.   n o  4 5 7 7
6 Nankov, 2013b, p. 277-278, fig. 3. D D bibliographie bibliographie
Dimitrov, K., 1984, n os 401-468, tabl. XII - XIV  ; Voykov, 2010, n os 3-5. Dimitrov, K., 1984, n os 401-468, tabl. XII - XIV  ; Voykov, 2010, n os 3-5. c at. 111 c
K D K D

c at. 111 e
Monnaie de Cassandre
Bronze
Shipka, tumulus Golyama Kosmatka, 2004
Découverte sur le sol du dromos
avers : tête d’Héraclès jeune avec peau de lion à droite
revers : K A Σ Σ A N / Δ P O Y, lion gisant à droite
Frappée à Pella (?)
Environ 311-305 av.  J .- C . c at. 111 d
d. 1,7 cm
kazanlak, musée d’histoire « iskra »
i n v.   n o  4 5 7 8
bibliographie
Ehrhardt, 1973, p. 26 ; Dimitrov, K., 1984, n os 244-274,
tabl. VI - VII  ; Voykov, 2010, n o 6. K D

c at. 111 e
c at. 110

c at. 110
l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
alexandre baralis, atila riapov grande diffusion des productions grecques à la faveur des nouvelles alliances tombe avec plusieurs coupes à boire (Golyama Moguila, Arabadjiyska
politiques, et parfois maritales, que noue l’aristocratie odryse avec les colonies Moguila), ce qui pourrait indiquer qu’elle constituait alors le vase servant à
du littoral nord-égéen, et à travers elles avec Athènes. Les vases se déclinent en contenir le vin. Sinon, deux hydries, voire plus, peuvent être associées à une
diverses formes liées à la consommation du vin, formant de véritables services lékanè, ou à une lékanè et une situle, laissant penser qu’elles contenaient le
de banquet : amphores de table, hydries, pélikès, œnochoés, cruches, lékanès, vin et l’eau qui seraient mélangés dans ces récipients. L’association des
vases à panse discoïdale, ainsi que différentes variantes de coupes et de tasses à hydries et des lékanès avec le banquet est en tout cas assurée par le fait qu’à
boire selon les goûts de l’époque (phiales, coupes à deux anses, canthares, plusieurs reprises les coupes à boire étaient placées sur l’embouchure de
mugs, gobelets, rhytons). Certaines formes, comme les mugs, les gobelets et les l’hydrie ou laissées à l’intérieur de la lékanè. Enfin, une ou deux amphores
rhytons, semblent réservées aux seules tombes masculines. complètent ces assemblages et sont déposées à l’intérieur ou au-dessus de la
Derrière ces accumulations imposantes se cachent des assemblages particu- sépulture (Mushovitsa, Svetitsata).
lièrement étudiés dont l’architecture se retrouve dans les divers contextes funé- Cette abondance de la vaisselle liée au service du vin contraste néanmoins
raires qui parsèment la Plaine supérieure de Thrace. Cette caractéristique avec la rareté des vases que l’on peut associer à la consommation de nourri-
Les contextes funéraires odryses, révèle, derrière cet apparent hétéroclisme, l’existence d’une pompe aristocra-
tique funéraire propre aux Odryses qui unifie les codes des diverses aristocra-
ture. Parmi les rares exceptions, on mentionnera la découverte d’un chaudron
à trépied dans les tombes de Kukova Moguila et Golemanite avec la présence
miroir d’une pompe aristocratique ties qui coexistent au sein du royaume. Ces assemblages influencent d’ailleurs
dès le milieu du ve siècle av. J.-C. les contextes funéraires présents au nord des
supplémentaire, dans ce dernier cas, d’un mortier. Cette absence peut en par-
tie s’expliquer par la déposition de récipients en bois dans les tombes, dont
144 Si les contextes funéraires aristocratiques du vi e siècle av.  J .- C . demeurent armes. Seules ces dernières sont réservées aux tombes masculines, tandis que Balkans, éclairant soit l’installation sur ces terres des membres du pouvoir celle de Chernozem-Kaloyanovo en a préservé la trace. 145
encore peu étudiés, le second quart du v e siècle av.  J .- C . consacre l’essor d’as- les deux premières catégories accompagnent les sujets de sexe tant masculin odryse, soit la capacité pour l’aristocratie odryse de devenir à son tour généra- Ainsi décrite, la composition de ces mobiliers étonne dans la mesure où ils
semblages inédits en Thrace, articulés autour de l’importation d’objets exo- que féminin, malgré des différences de proportion évidentes. C’est ce que trice de modèles. Parmi les traits spécifiques à ces assemblages, notons le jeu de comportent des objets liés à diverses formes de banquet, tel qu’il est pratiqué
gènes particulièrement luxueux. Associés au sein d’un mobilier funéraire qui révèle la présence aux côtés de la bague (cat. 37) et du pectoral (cat. 36) de la symétrie qui se développe autour de certains formes, notamment l’hydrie ou la dans les mondes grec et perse ou dans les régions de l’ouest de l’Asie Mineure.
ne cherche pas à éviter la répétition d’objets ou de formes, ils composent des tombe masculine de Chernozem-Kaloyanovo de deux vases à parfum coupe, bien souvent déclinées en différentes matières – bronze, argent, terre Certains dispositifs sont d’ailleurs particulièrement complexes, à l’image de
ensembles imposants qui reflètent les innovations d’une classe aristocratique (cat. 46), ou la déposition dans la sépulture de Rouets d’une pyxide et d’un cuite à décor figuré –, de façon à produire un effet de miroir particulièrement l’amphore-rhyton (cat. 195) de Kukova Moguila, utilisée dans le monde
prospère, désormais inscrite dans des réseaux de sociabilité et d’échanges qui aryballe en verre, un vase associé par excellence dans le monde grec à la toi- recherché. Ce dernier ne touche cependant que les vases de facture grecque et ne achéménide avec un siphon souple, ou la clepsydre de Chernozem-
dépassent le cadre de la tribu. Ces nouveaux usages nous sont connus par la lette des athlètes mais qui apparaît ici seul, sans strigile. À l’inverse, d’impo- s’étend jamais à des formes d’origine orientale, alors que la production de Kaloyanovo (cat. 44). Il est dès lors permis de se demander si l’importation de
nécropole tumulaire de Duvanli 1, ainsi que par diverses sépultures découvertes sants services de banquet accompagnent à Duvanli les défuntes inhumées phiales en terre cuite vernissée est bien attestée par exemple à Sardes 4. ces objets allait de pair avec celle des usages qui leur étaient attachés, ou si au
2
en Plaine supérieure de Thrace autour de Plovdiv, Stara Zagora et Kazanlak  dans les tumuli de Mushovitsa, Kukova et Arabadjiyska Moguila. L’étude des liens fonctionnels qui associent ces divers récipients démontre contraire ces assemblages ne relevaient pas d’un art de la collection. C’est ce
et quelques riches contextes situés au nord des Balkans 3. Parmi ces sépul- La vaisselle en or, en argent, en bronze ou en terre cuite provient au v e siècle une utilisation quelque peu différente de celle du banquet grec, même si on a que laisse supposer le fait que plusieurs de ces contextes funéraires associent
tures, les tombes féminines jouissent, tout du moins au v e siècle av.  J .- C ., d’un av. J.-C. d’ateliers disposés dans les cités grecques ou de l’ouest de l’Asie des raisons de supposer que, contrairement à l’avis répandu, le mélange du des objets qui ne sont pas contemporains, comme le trahissent l’amphore de
statut important que l’on ne retrouve guère durant les deux siècles suivants. Mineure achéménide, deux sphères aux frontières éminemment perméables. vin avec de l’eau était bien pratiqué par l’aristocratie thrace. La rareté des table et la coupe de Mushovitsa, qui accusent une forte différence chronolo-
Trois catégories d’objets structurent ces mobiliers funéraires : les acces- L’influence du monde perse prédomine nettement durant la première moitié du cratères est ainsi notoire 5, tandis que l’omniprésence des hydries et des léka- gique, tandis qu’à Staro Selo les coupes de Rhénée s’avèrent bien plus récentes
soires liés à la parure et à la toilette, les vases associés au banquet et enfin les ve siècle av. J .- C ., tandis que les années 430-420 av. J.-C. consacrent une plus nès ne manque pas de frapper. Parfois, une hydrie se retrouve seule dans la que l’hydrie et le bassin en bronze à trépied 6.

fig. 1
Le tombeau de Karanovo
(première moitié du i er siècle apr.  J .- C .).
La sépulture aristocratique.

fig. 2
Le tombeau de Karanovo
(première moitié du i er siècle apr.  J .- C .).
L’attelage et le chien sacrifiés.

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
Pour autant, ces contextes funéraires s’avèrent parfois novateurs. C’est ce pelles sculptés sur la table en marbre qui orne la chambre funéraire. Ils repro-
rumyana georgieva
que révèle la présence de dispositifs d’éclairage dans certaines tombes mascu- duisent des formes courantes dans le répertoire céramique attique à vernis
lines (candélabre à Dalboki [fig. 1], lampe à Golemanite), bien avant que cet noir et montrent que la nourriture pouvait avoir aussi sa place dans le ban-
usage ne se répande dans les nécropoles grecques de la côte pontique à partir quet funéraire. Enfin, les vases à parfum (alabastres, unguentaria) présents
du milieu du iv e siècle av.  J .- C . dans les tombes féminines connaissent une véritable inflation, comme l’il-
Au siècle suivant, la documentation archéologique est biaisée par l’ab- lustre la tombe n o 9 de Seuthopolis, qui a livré pas moins de seize exemplaires.
sence de contextes aristocratiques féminins en Plaine supérieure de Thrace 7. Pour autant, la modestie des matériaux qui composent son mobilier funéraire
Nos observations se fondent sur plusieurs tombes masculines, principale- peine à cacher, derrière la répétition des objets, le fort contraste qui oppose
ment Dalakova Moguila, près de Topolchane 8, et Golyamata Moguila, près désormais contextes féminins et tombes masculines.
9
de Zlatinitsa  , auxquelles s’ajoutent quelques sépultures de moindre impor-
tance de la région de Plovdiv et Sliven 10. Au-delà des évolutions qui frappent
les objets de parure ou l’armement, les vases liés au banquet connaissent à
leur tour une certaine standardisation, tandis qu’ils semblent pour partie
provenir maintenant d’ateliers situés à l’intérieur même de la Thrace. Les ser-
vices à vin comprennent généralement une ou deux situles, une œnochoé ou
une cruche, une ou plusieurs paires de phiales et, dans le cas des tombes les
Les rites funéraires en Thrace
146 plus riches, un ou deux rhytons, éventuellement une passoire. À ceux-ci Au cours du i er millénaire av. J.-C., il coexistait en Thrace une très grande du défunt se fait jour  5 ; les sacrifices de chevaux et/ou de chiens  6 se multi- 147
s’ajoutent parfois des vases à panse discoïdale, qui sont connus dès la fin du variété de pratiques funéraires articulées autour de la crémation ou de l’inhu- plient, des festins funéraires ont lieu avant les funérailles, puis des jeux de
v e siècle (Bashova Moguila) mais se répandent surtout au iv e siècle av.  J .- C . 11. mation, ces pratiques prenant place au sein de nécropoles plates ou de tumuli compétition consacrés à la mémoire du défunt leur succèdent. Enfin, la cou-
Les lékanès en bronze, courantes au cours de l’époque précédente, appa- accompagnés de divers types d’aménagements dans la tombe. On a également tume consistant à vouloir « suivre » la personne décédée « dans la mort » se
raissent peu. À leur place se répandent des bassins en bronze de dimensions recensé des tombes plus inhabituelles, dont la majeure partie témoigne de met en place. La cérémonie funéraire en elle-même démontre une égalité entre
similaires, mais de très faible profondeur, qui semblent avoir plutôt servi de manipulations secondaires des corps des défunts  1. Les observations sur le ter- les sexes et demeure étroitement liée à la situation sociale de l’aristocrate.
12
plateaux de nourriture  . Enfin, le nombre des amphores déposées tend à rain et la lecture critique des sources littéraires antiques  2 reflètent un système L’accent mis, dans le rituel, sur le statut ou l’essence guerrière du défunt
connaître, comme les diverses pièces d’armement, une véritable inflation. complexe de traditions, d’innovations, de prescriptions strictes et d’actions reflète non seulement son rang et ses occupations, mais aussi l’image que l’on
L’influence de la Macédoine est perceptible, et ce, bien avant les invasions de pratiques diverses à caractère régional. a de sa vie après la mort  7.
Philippe II, ainsi qu’en témoigne la présence aux côtés des couronnes en or de Durant le premier Âge du Fer, qui précède l’essor des premiers États L’analyse des sources indique que, durant la période étudiée, il coexiste en
situles, d’œnochoés kalathoi ou de passoires similaires à nombre de contextes thraces, la société thrace est animée par des changements qui aboutissent à Thrace plusieurs conceptions de la mort, du défunt et de l’au-delà. Pour une
du nord-ouest de l’Égée. Pour autant, les rites qui entourent la déposition des l’émergence de différentes élites fondées sur le lignage et/ou sur des alliances grande partie des Thraces, la mort n’est qu’une étape de l’existence humaine ;
défunts se complexifient, ce qu’éclairent les multiples dépositions extérieures de guerriers, groupées autour du futur souverain. Après le vi e siècle av. J .- C ., après elle, les défunts se rendent dans un endroit où ils vivront éternellement
à la tombe de Zlatinitsa, ainsi que le sacrifice de deux chevaux et d’un chien ces évolutions, ainsi que la doctrine de l’immortalité  3, laissent une forte et jouiront de tous les biens matériels. On suppose que, dans l’au-delà, ils
accompagné d’un foyer rituel. Il est intéressant de constater que c’est précisé- 1 Filov, 1934a. la femme à gauche du couple principal empreinte dans l’eschatologie thrace. On élabore de nouvelles règles qui conservent leur individualité et que certains d’entre eux acquièrent une force
ment ce modèle, daté du milieu du iv e siècle av.  J .- C ., qui va marquer les 2 Filov, 1930-1931 ; Kisyov, 2005, et contient des grenades, le fruit entourent les funérailles des aristocrates en Thrace. Le tumulus funéraire se leur permettant d’exercer en retour une influence sur les vivants. Les défunts
p. 16-69 ; Kitov, 2005a, p. 54-67. des Enfers.
consciences collectives, comme le révèlent les contextes aristocratiques 3 Velkov, 1928-1929, p. 37-50 ; 1 3 Par exemple les découvertes de Chatalka
transforme ainsi peu à peu en lieu d’inhumation individuelle. On assiste à nobles font ainsi l’objet d’un culte fondé sur la vénération des ancêtres et la
 4
thraces d’époque romaine, qui, dans un retour identitaire régional, cherchent Stanchev, 1997 ; Tsarov, 2008. et Karanovo, dans la région de Stara l’émergence de structures nouvelles, comme des tombeaux maçonnés . La foi en l’immortalité.
4 Dusinberre, 1999. Zagora : Buyukliev, 1986 ; Ignatov et al.,
à reproduire la structure et le mobilier observés à Zlatinitsa 13 (fig. 1 et 2). recherche d’une certaine monumentalisation qui matérialise le prestige social
5 Une seule attestation à Golemanite. 2009 et 2010.
L’intermède macédonien, qui consacre l’insertion de la Thrace dans le 6 Venedikov, 1964. 1 4 Les tombeaux de Golyama Kosmatka
monde hellénistique, s’accompagne de nombreuses innovations 14. L’essor 7 On peut cependant comparer (Kitov, 2005a, p. 67-94), Mal Tepe (Filov,
1 G eorgieva, 2003.
les découvertes du tombeau n o II 1937, p. 1-79) et Naip (Delemen, 2006)
d’une architecture monumentale en est la plus visible, mais on note parallèle- 2 A nalyse des sources dans Delev, 1995.
de Moguilanskata Moguila, qui sont sont associés à un univers masculin,
3 G ergova, 1996.
ment la multiplication des couronnes réalisées dans différentes matières (or, associées pour partie à une sépulture tandis que les tombes de Malkata
4 R abadjiev, 2011, p. 25-31, 44-60.
féminine : Torbov, 2005, p. 12-13. Moguila (Kitov, 1994) et la sépulture n o 9
argile dorée) suivant un effet miroir bien connu, et leur déposition dans des 5 Domaradzki, 1988, p. 86.
Situé dans une région considérée de Seuthopolis se rapportent à des défunts
6 G eorgieva, 1995.
tombes également féminines. De même, strigiles et monnaies font leur appari- comme échappant au contrôle odryse, de sexe féminin. Notons que la plupart
7 A rchibald, 1998, p. 167 sq. ;
ce contexte très complexe du second de ces tombeaux n’ont pas livré de corps,
tion. Pour autant, ces évolutions ne sont pas contradictoires avec un certain Georgieva, 2011a, p. 110-122.
quart du iv e siècle av.  J .- C . montre les deux tombes féminines découvertes
conservatisme qui touche les parures, symboles identitaires par excellence, l’influence des pratiques funéraires sous le dallage du tombeau de Mal Tepe
comme le trahit le maintien dans les tombes féminines de nombreux colliers et de l’aristocratie odryse au-delà des étant secondaires.
limites du royaume. 1 5 Malkata Moguila a livré également
d’ornements pectoraux en métaux précieux suspendus à des fibules 15 ou celui 8 Kitov, 2007. un pectoral en or en forme de bande
sporadique du pectoral (Mal Tepe). La vaisselle en métal et terre cuite s’ins- 9 Agre, 2012. étroite et une bague en or, dont
1 0 Peychova Moguila : Kitov, 2003, la présence dans la tombe s’explique
crit dans les traditions de l’époque précédente, bien qu’elle apparaisse moins p. 28-37 ; tombes de Panagyurishte peut-être par sa date relativement haute
standardisée. Ce sont pour l’essentiel des services à vin, composés d’une et Brezovo : Filov, 1916-1918, p. 3-29 ; (dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .).
tombeau de Kaloyanovo : Č i č ikova, 1969. 1 6 Il est intéressant de noter que le mobilier
situle, de récipients à verser (œnochoé, cruche, askos), de phiales et de
1 1 Leur fonction exacte n’est pas claire : du tombeau de Naip ne comporte pas
patères, ces dernières faisant leur apparition au cours de cette période. À l’association systématique avec une de situle, ni d’autre vase de grandes
Naip, où la situle manque, le service est complété par une louche et une pas- situle et la forme particulière de la panse, dimensions susceptible de contenir du
qui évoque celle des psykters attiques, vin, et qu’une œnochoé et une patère en
soire. On note par contre le retour à Mal Tepe, Naip et Malkata Moguila de la suggéreraient plutôt qu’ils servaient bronze ont été découvertes à proximité.
lékanè en bronze, qui avait été un peu oubliée au deuxième et troisième quart à rafraîchir le vin. Ces détails confirment l’observation
1 2 Voir par exemple la représentation déjà formulée ci-dessus suivant laquelle fig. 1
du iv e siècle av.  J .- C . 16. L’absence de vases associés à la préparation et à la d’un tel plateau dans la scène de banquet la lékanè en bronze pouvait avoir la même Le tumulus de Gyaur, Karnobat :
consommation de nourriture est compensée à Naip de plusieurs plats et cou- du tombeau de Kazanlak. Il est tenu par fonction qu’un cratère. tombe du iv siècle av.  J .- C .).

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
daniela stoyanova Les sols sont traités différemment. Ils sont recouverts de dalles en fig. 1 fig. 4
Ostrusha, plafond à caissons Tombeau du tumulus
pierre, d’enduits en argile, de mosaïques de couleur faites de galets de
de la tombe monolithique. Chetinyova Moguila, Starosel :
rivière ou d’un mortier coloré. Habituellement, les murs sont lisses, mais a : coupe axonométrique ;
il arrive parfois qu’ils soient soulignés par des plinthes ou des corniches fig. 2 b : plan ;
(Chetinyova Moguila). Le plafond à caissons de la chambre monoli- Tombeau de Sushmanets, c : coupe du prothalamos.
façade.
thique du tumulus d’Ostrusha constitue une exception  8 (fig. 1).
fig. 5
Le développement de variantes locales de plans, d’éléments de façades fig. 3 Tombe de Gagovo,
et d’ordres architecturaux, dans la construction de tombeaux, reflète Tombeau de Sushmanets, plan et coupe axonométrique
la chambre funéraire. des chambres funéraires.
sans doute la volonté des commanditaires thraces. Le herôon du tumulus
d’Ostrusha (dernier quart du iv e siècle av. J.-C.), avec sa chambre mono-
lithique et ses salles rectangulaires inscrites dans un plan circulaire, ainsi
que le tombeau de Gagovo (fin du iv e siècle – début du iii e siècle av. J.-C.),

L’architecture funéraire avec ses deux chambres à coupole (fig. 5), sont particulièrement emblé-
matiques. Des modèles préexistants sont combinés sur place ou font l’ob-

en Thrace
fig. 1
jet d’expérimentations. L’insuffisance des bases de données (manque
d’inventaires, publications incomplètes) rend difficiles la distinction
148 Plus de deux cents tombeaux maçonnés ont été recensés en Thrace. Gagovo). L’élément le plus impressionnant est l’accès au tombeau du d’étapes dans l’élaboration de ces différents types ou l’établissement c b 149
Habituellement, ils sont édifiés au niveau du sol naturel, avant d’être tumulus Chetinyova Moguila (dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .). Un d’influences réciproques. La présence ou l’absence d’éléments architec-
recouverts d’un remblai tumulaire. Ils se composent d’une chambre funé- escalier, sans doute conçu comme des propylées monumentaux, part de la turaux ne sauraient définir à elles seules l’évolution ou le développement
raire, à laquelle s’ajoutent une ou plusieurs antichambres, un dromos (cou- base du tumulus et mène à un espace découvert qui aboutit à une façade chronologique des tombeaux. Les recherches conduites sur les tombeaux
loir) et/ou un vestibule ouvert, voire, rarement, une chambre latérale. Ces  4
imposante (fig. 2). thraces laissent entrevoir l’influence aussi bien de l’architecture funé-
éléments sont de formes, de dimensions et de volumes variables 1. Les murs sont élevés en blocs ajustés. Les façades présentent différentes raire de l’Asie Mineure et de la Macédoine que des monuments architec-
Avant le milieu du iv e siècle av.  J .- C ., les tombeaux maçonnés ne sont variantes d’appareils pseudo-isodomes, voire plus rarement isodomes 5. turaux de la Grèce continentale et des îles.
guère répandus. On dénombre alors les seuls tombeaux de Rujitsa, On recourt cependant parfois à de simples moellons grossièrement 1 Ruseva, 2002 ; Valeva, 2013, p. 7-13.
Tatarevo, Ruets  2. Ce n’est qu’entre le milieu du iv e siècle et la fin du équarris. Le lien est assuré par des agrafes en bois ou métalliques. Dans la 2 Stoyanov, Stoyanova, 2015.
3 Stoyanova, 2015.
iii e siècle av.  J .- C . que l’architecture funéraire prend son véritable essor région de la vallée de Kazanlak, on utilisait également des briques trapé- 4 Kitov, 2008, ill. 193-194.
en Thrace. zoïdales et rectangulaires  6. Mais la maçonnerie en briques de terre crue 5 Technique utilisant des pierres lisses
de forme et dimensions égales, a
Les tombeaux sont disposés soit à proximité de la périphérie du tumu- est plus rare  7. caractéristique de l’Antiquité classique fig. 4
lus, soit en son centre. On y pénètre par la façade monumentale du vesti- Les baies avec un seuil monolithique, des jambages et un linteau grecque (N. d. T.).
6 Č i č ikova, 2007.
bule, l’antichambre ou le dromos. La réalisation des façades témoigne dépourvus de décoration (Golyama Kosmatka, Mal Tepe, Mezek)
7 Gagovo : Rusev, Stoyanova, 2012.
d’une exceptionnelle variété 3. Les exemples les plus simples présentent des constituaient la norme. Les entablements ioniques des tombeaux de 8 Valeva, 2005.
murs lisses et une baie. Les plus sophistiquées comportent des encadre- Chetinyova Moguila et de Jaba Moguila, de même que les entablements
ments sculptés suivant les ordres classiques, des éléments d’entablement doriques des tombeaux de Sveshtari et de Borovo sont les plus représen-
(Golyama Kosmatka), des demi-colonnes engagées ou semi-engagées tatifs. Les baies sont fermées par des portes à un ou deux battants, en
(Smyadovo), des colonnes et des frontons (Shushmanets), avec un enta- pierre, plus rarement en bois (Dolno Izvorovo), voire en métal (Mezek).
blement présenté dans son intégralité, avec ou sans fronton (Ostrusha, Les battants en pierre sont, pour leur part, lisses ou à caissons, avec ou
sans décoration supplémentaire.
Les constructions sont réalisées en pierre, en brique et/ou en bois.
Pour les chambres et antichambres funéraires, on recourt à des toits en
dalles à deux versants (Golyama Arsenalka, Grifonite) ; une voûte à première deuxième
chambre chambre
encorbellement (Vetren, Mezek, Chetinyova Moguila) 
; une voûte circulaire circulaire

« galate » (Jaba Moguila, Kurt Kale) ; une voûte en berceau (Sveshtari,


Odessos). Pour les chambres circulaires, on réalisait une coupole à encor-
bellement déclinée dans ses diverses variantes : en ruche (Grifonite,
chambre
antichambre
Golyama Kosmatka, Strelcha), en ruche avec une section en lanterne protamalos
latérale

(tombeau de Kazanlak) et en encorbellement avec une section en cloche


(Chetinyova Moguila, Shushmanets, fig. 3).
Les façades décorées à l’extérieur peuvent avoir un intérieur dépourvu

corridor
de toute ornementation (Jaba Moguila, Grifonite, Borovo, Gagovo), tandis
que les tombeaux du tumulus de Shushmanets (fig. 2), de Chetinyova
Moguila (fig. 4), de même que le tombeau aux caryatides, exhibent des
façades imposantes avec un intérieur encore plus soigné dans lequel on
retrouve une véritable ordonnance architecturale. Derrière les façades
simples des tombeaux de Kazanlak, de Maglij et d’Alexandrovo se cache un
intérieur qui, par ses fresques, présente de réels éléments architecturaux.
fig. 2 fig. 3 fig. 5

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
Yu l i a Va l e v a tique et le perfectionnement dans l’exercice des fonctions administra-
tives et militaires revenaient de droit aux souverains dans le monde
hellénistique, devenu de plus en plus cosmopolite, en particulier pour ce
qui concernait le pouvoir politique incombant à des familles liées par des
alliances matrimoniales. Les relations internationales intenses susci-
taient entre autres le recours aux mêmes ateliers et aux mêmes artistes
pour les commandes de monuments de luxe.
L’arétè d’Alexandre, que reflète son iconographie, exerça une influence
importante sur l’autoreprésentation des souverains hellénistiques ; le pro-
gramme décoratif du tombeau d’Ostrusha (fig. 3) en témoigne pleinement
et manifeste un changement capital dans son système décoratif  4. Le choix
de la vie d’Achille, un héros qui n’avait jamais été vénéré auparavant en
La peinture funéraire Thrace, mais qui était le héros favori d’Alexandre, traduit une admiration
sans réserve pour le grand roi macédonien. Le thème dionysiaque qui fait
des tombeaux thraces partie du programme décoratif est aussi lié à Alexandre qui se voyait
comme un nouveau Dionysos, conquérant de l’Inde.
150 Les plus anciens tombeaux monumentaux thraces ornés de peintures Le tombeau des caryatides de Sveshtari est une autre émanation par- 151
 5
murales sont situés sur le territoire du Royaume odryse. Cette peinture, au faite de la koinè hellénistique . D’un éclectisme marqué, il est cependant
début aniconique mais utilisant des signes symboliques voire magiques, cohérent dans l’expression de l’idée fondamentale de la glorification du
fig. 1
censés protéger le défunt des périls d’outre-tombe, a évolué sous l’in- prince défunt. Son lit funéraire est protégé par un naïskos sacré, entouré
fluence de l’iconographie funéraire de l’Asie Mineure occidentale, elle- par un temenos de style dorique, imitation de la configu­ration des
fig. 1 fig. 3
même liée à l’idéologie royale achéménide et dominée par la volonté de fameux temples d’Éphèse et de Didymes ; dix pleureuses de nature divine
glorification du souverain  1. L’iconographie et le style grecs donnaient liques, qui a été choisi pour décorer les tombes des princes et des aristo­ élèvent de façon imaginaire le souverain vers le monde transcendant où il 1 Aperçu général des décors des tombeaux
forme à cette idée. Les programmes décoratifs des tombeaux de Kızılbel, crates thraces. La grande frise du tombeau de Kazanlak associe le est couronné et divinisé à la manière d’Alexandre. Ainsi, le programme thraces et bibliographie : Valeva, 2015 ;
étude technologique particulière :
Karaburun et Tatarlı contiennent tous des scènes de banquet, de guerre, banquet et la procession funéraires ; au-dessus sont peintes des courses décoratif, qui s’est substitué au récit réel que développaient la guerre et la Kitanov, 2003.
de procession, accompagnées de personnages mythologiques dont la fina- de biges qui rythment les jeux funéraires, tandis que sont donnés à voir chasse, dévoile une structure du cosmos où le rôle du prince est d’assurer 2 Summerer, Kienlin, 2010.
3 Mikov, 1954 ; Jivkova, 1975.
lité est de présenter les exploits de l’aristocrate : ils font de lui l’égal des dans le corridor des soldats thraces et macédoniens (fig. 2), ainsi qu’une l’ordre par son arétè, qui le transforme en héros, sinon en être divin. 4 Valeva, 2005.
 2  3
héros légendaires en lui assurant la vie éternelle dans l’au-delà . danse en armes . Parallèlement, on discerne des éléments spécifiquement 5 Č i č ikova, Stoyanova, Stoyanov, 2012.
L’identité culturelle des élites odryses s’était construite grâce à ces thraces dans ce décor, notamment son adaptation parfaite à la coupole de
impulsions fortes venant de l’Anatolie féconde, où se mêlaient les tradi- la tombe, la figuration de la coutume locale du banquet assis, la présence
tions perses, grecques et celles des royaumes indigènes. Durant le haut des chevaux, les animaux préférés en Thrace.
hellénisme, l’art royal macédonien a contribué à enrichir l’art funéraire, La persistance des scènes de banquet, de guerre et de chasse (que nous
dont certaines productions comptent parmi les chefs-d’œuvre de la pein- voyons aussi dans les tombes d’Alexandrovo [fig. 1 et 4] et de Maglij)
ture ancienne, comme la chasse royale de la tombe dite de Philippe II. témoigne du fonctionnement du nouveau type de paideia (éducation) qui
C’est exactement cet ensemble de scènes, à la fois réelles et symbo- était adopté par la classe dominante des Odryses. L’éducation aristocra-

fig. 1
Tombeau d’Alexandrovo,
chambre funéraire, détail fig. 3
de la grande frise : scène Tombeau d’Ostrusha,
de chasse. détail : un guerrier assis.

fig. 2 fig. 4
Tombeau de Kazanlak, corridor, Tombeau d’Alexandrovo,
combat de soldats thraces détail de la grande frise :
et macédoniens. le chasseur nu.
fig. 2 fig. 4

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
Maglij, peinture murale

152 153

c at. 112

c at. 112
Vases et palmettes des chevaux et une Nikè sur un bige (fig. 1 et 2). Les vases funéraires
appartiennent au type dénommé « agonistique » (M. Rostovtzeff)
Mortier, argile, pigments ou « pseudo-panathénaïque » (R. Pagenstecher) qui imitait les
Tombeau de Maglij, 1965 vases panathénaïques tardifs. Les personnages peints, qui sont liés
Découverte décollée, en fragments ; certains d’entre eux à l’iconographie funéraire, la symbolique victorieuse des vases fig. 1
sont cependant restés en place, dans la zone supérieure panathénaïques eux-mêmes et l’image des armes du champ triangulaire
du mur oriental de la chambre funéraire ; déposée au-dessus de l’entrée de la chambre funéraire (cat. 113) composent
et restaurée par Zdravko Barov et Spaska Popova. un ensemble qui se rapporte à l’héroïsation du défunt, qui triomphe
fig. 1
Fin du troisième quart du iii e siècle av.  J .- C . Tombeau de Maglij,
ainsi de la mort.
h. 51 ; l. 177,7 cm reconstitution du bandeau
Le choix de ces vases dans les représentations qui ornent le tombeau au-dessus du lit funéraire :
kazanlak, musée d’histoire « iskra »
de Maglij reflète l’influence culturelle d’Alexandrie, devenue plus Nikè dans un bige.
i n v.   n o m i k a i i 1 2 1 2
intense à la suite de la présence politique des Lagides sur les côtes
égéennes de la Thrace, notamment sous le règne de Ptolémée III fig. 2
Peinture à fresque sur deux couches de mortier – le premier blanc Évergète (246-221 av.  J .- C .) (Polybe 5.34.7-8). Il est révélateur Tombeau de Maglij,
et riche en chaux, le second rose –, posées sur une couche de terre que l’analogie la plus proche de la fresque de Maglij soit celle
reconstitution du décor
argileuse brune qui recouvre la paroi de briques. iconographique de
que fournissent les vases peints du tombeau de Marissa (Israël),
La frise à fond blanc, restaurée, figure deux vases alternant avec la chambre A , mur est.
de la fin du iii e siècle av.  J .- C ., situé dans une région également
deux palmettes rouges. Sur celui de droite est peint un bige conduit placée alors sous le contrôle des Ptolémées. Les vases agonistiques fig. 3
par une Nikè. Sur l’autre, deux griffons sont affrontés et une femme réels trouvés dans les nécropoles d’Alexandrie suggèrent que c’était Tombeau de Maglij,
en long chiton tient deux torches, peut-être l’image d’Hécate. le lieu d’origine de leur production. fragments provenant
Il convient de restituer deux autres palmettes et un vase sur la paroi. bibliographie du bandeau au-dessus du lit
Un bandeau figuré au-dessus du lit funéraire montrait également Tsanova, Getov, 1973 ; Getov, 1988 ; Shurgaya, 1971 ; Valeva, Barbet, 1998 ; funéraire : Nikè dans un bige.
Valeva, Barbet, 1998. fig. 2 fig. 3
Y V

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
c at. 113
Carquois
Mortier, argile, chaux, pigments
Tombeau de Maglij, 1965
Découverte en place, sur le fronton, au-dessus de la porte
d’entrée de la chambre funéraire ; déposée et restaurée
par Zdravko Barov, Spaska Popova et Peter Popov.
Fin du troisième quart du iii e siècle av.  J .- C .
h. 93,7 cm ; l. 96 cm
kazanlak, musée d’histoire « iskra »
i n v.   n o m i k a i i 1 2 1 3

Peinture à fresque sur deux couches de mortier – le premier épais


de 7 à 12 centimètres, le second mince –, posées sur une couche
de terre argileuse brune qui recouvre la paroi de briques. L’épaisseur
de la couche de chaux sous la peinture même n’atteint pas 1 millimètre.
Les pigments sont simples : des ocres, de la chaux, du noir organique.
154 L’image représente un carquois probablement suspendu par 155
des rubans marron ; on voit les extrémités de deux flèches et le tube
d’une troisième dans son ouverture. Le carquois est recouvert en
partie par un bonnet de cuir, typique de l’armure des peltastes thraces
(αλωπεκής : voir Hérodote VII , 75.1). Le haut arrondi du bonnet
est détruit, mais on observe encore les taches blanches de la peau
d’animal dont il était fait. Le bord du carquois est décoré de rinceaux.
bibliographie
Tsanova, Getov, 1973, p. 15-29, spéc. p. 21-22 ;
Getov, 1988, p. 27 ; Valeva, Barbet, 1998, p. 32-36, spéc. p. 35 ;
Barbet, Valeva, 2001, p. 233-238, p. 381-382, spéc. p. 235, 382 (4-5).
Y V

c at. 113

l ’ é m e r g e n c e d e l ’ a r i s t o c r a t i e o d rys e
l’organisation
du royaume odryse
lydia domaradzka

la langue thrace et le rôle de l’écriture


da n s l e m o n d e t h r ac e
158 Le thrace est une langue indo-européenne qui fut parlée jusqu’à la fin de l’époque antique sur un Les Thraces, qui ne disposaient pas d’une écriture propre, recouraient à la langue et à l’alpha-
vaste territoire situé dans le sud-est de l’Europe, depuis les Carpates jusqu’à la mer Égée et de la 1 Sur les frontières de la Thrace d’après
bet grecs. Ce processus commence avec la colonisation du littoral égéen et pontique, puis se pour-
mer Noire aux bassins de la Morava et du Vardar. Selon Hérodote, elle atteignait au nord-est les les auteurs antiques, voir Oberhummer, suit avec les contacts politico-économiques établis entre les souverains thraces et les cités grecques,
1936, p. 393 sq. ; Gerov, 1978, p. 4-6.
terres scythes, suivant des frontières fluctuantes  1. Il faut associer à la zone de langue thrace le 2 Tomaschek, 1894 ; Kretchmer, 1896, certains individus ou catégories sociales apprenant le grec. Les contacts économiques et commer-
nord-ouest de l’Asie Mineure, essentiellement la Bithynie. Un des grands débats concerne son p. 217 ; Detschew, 1960. ciaux, comme à « Pistiros », contribuent à la diffusion de l’écriture et à l’usage du grec dans la
3 Georgiev, 1977, p. 181-192 ;
homogénéité. Jusqu’au milieu du xx e siècle, l’unité du thrace n’était pas mise en cause  2, mais le Georgiev, 1983, p. 1185. population. Le grec s’impose comme langue du pouvoir, si on en juge par la terminologie adminis-
linguiste bulgare V. Georgiev émit alors l’hypothèse selon laquelle deux langues étaient parlées au 4 Duridanov, 1976 ; Vlahov, 1976 ; trative, militaire et religieuse contenue dans les inscriptions. Par l’éducation, la connaissance des
Velkova, 1986, p. 33 ; Poghirc, 1989.
sein des diverses régions qui composent la Thrace : le thrace et le daco-mœsien  3. Certains auteurs 5 Pisani, 1961, p. 250 ; Russu, 1969 ; œuvres de la littérature grecque classique se diffuse. Des noms propres grecs, puis latins, appa-
bulgares et roumains ont adopté depuis cette hypothèse  4, mais beaucoup d’autres chercheurs la Bernstein, 1978, p. 5 ; Mihaylov, 1986,
raissent progressivement dans les inscriptions ; cet emploi de prénoms étrangers peut n’être qu’un
p. 382-383, 386.
rejettent encore  5. 6 Lehman, 1955, p. 93-100 (Samothrace) ; phénomène de mode. Le même phénomène s’observe pour l’usage du latin après l’intégration des
IThrAeg., 2005, p. 476-478, n os E  376,
La langue thrace n’était pas écrite et l’on n’a retrouvé sur les territoires actuels de la Bulgarie et territoires peuplés de Thraces aux provinces romaines. Le bilinguisme et même le trilinguisme
E  377, E  378 (Maronée) ; Brixhe, 2006,
de la Grèce qu’un très petit nombre d’inscriptions en thrace, auxquelles s’ajoutent quelques cen- p. 121-146 (graffiti découverts lors des étaient répandus chez les Thraces, en particulier en cas de mariages mixtes ou pour servir une
fouilles de 1988 à Zônè, dans le temple
taines de graffiti sur céramique  6 (cat. 158), tous recourant à l’alphabet grec. Nous disposons d’Apollon, gravés après cuisson sur des
ambition sociale ; mais le grec ou le latin n’évincent pas le thrace. La toponymie reste thrace et,
cependant d’informations à ce sujet dans les œuvres d’une centaine d’auteurs antiques et dans plu- vases à figures noires, en caractères grecs, dans les villages, la population demeure fidèle aux traditions thraces pour le choix des prénoms  14.
mais « en langue locale, non hellénique »).
sieurs centaines de documents épigraphiques grecs ou latins. Parmi ces informations, on dénombre 7 Detschew, 1976. Par exemple argilos, Ainsi, une partie de la population a préservé sa langue jusqu’à la fin de l’Antiquité, parallèlement à
quelques dizaines de gloses thraces, des mots dont les auteurs antiques livrent la traduction en grec « souris », bolinthos, « taureau sauvage », l’hellénisation et à la latinisation de la Thrace.
bria, « ville », briza, « seigle », brynchos,
ou en latin  7. Les données onomastiques sont toutefois les plus nombreuses. Près de mille cinq cents « guitare », bryton, « boisson à base de
noms propres thraces ont été récemment collectés dans l’Onomasticon Thracicum  8, dont certains millet », genton « viande », pithye, « trésor »,
poltyn, « tour en bois », rhomphaia,
sont restés en usage jusqu’à la fin de l’Antiquité. L’analyse des toponymes, des noms de dieux avec « lance ou grand glaive », skalme, « glaive »,
leurs épithètes, des tribus (une centaine) et surtout des rivières (environ cent quarante)  9 fournit de skarke, « monnaie d’argent », zalmos,
 cuir », zeira, « manteau », zelas, « vin »,
précieuses indications sur le sort du thrace jusque à la fin de l’époque antique. zetraia, « pot », zibythides
« nobles thraces », etc.
Le corpus onomastique permet d’établir par ailleurs des comparaisons avec le lexique d’autres
8 Dana, 2014.
langues. Les parallélismes les plus fréquents se font avec le substrat préhellénique  10, ainsi qu’avec 9 Yanakieva, 2009.
1 0 Langue indo-européenne parlée dans
la toponymie en usage en Asie Mineure occidentale et notamment avec le phrygien, mais aussi avec
la partie méridionale des Balkans avant
la toponymie illyrienne, ou les langues baltes. Le thrace a laissé ainsi quelques vestiges dans cer- l’arrivée des Grecs, aussi désignée comme 1 2 Par exemple l’adjectif griv, « gris, bariolé »,
pélasge. appliqué à un oiseau ; ou des termes
taines langues actuelles. La toponymie balkanique en a conservé de nombreux exemples : hydro- 1 1 Ainsi les rivières Iskar (en langue thrace dialectaux rhodopéens (rofeya, rufya,
nymes, oronymes et toponymes  11. De rares mots de ce substrat subsistent en bulgare  12, un peu plus Oiskos), Osam (Asamus), Vit (Utus), Lom « foudre », du thrace rhomphaia, « glaive
(Almus), Yantra (Iatrus), Struma / Strymon à lame large » et evar « obstiné, malveillant,
(une centaine, dont quinze avérés) en roumain et en albanais. (Strymon), Timok (Timacus), Mesta / Nestos rétif » du thrace hebros, « bouc »
Sur la place respective du thrace et du grec dans la vie quotidienne, l’analyse des graffiti grecs (Nestos/Mestos), Stryama (Sermes), (Georgiev, 1977, p. 253-255).
Tunja (Tonzos), Ibar (dérivé de Hebros), Olt 1 3 Domaradzki, 1993, p. 35-37 ;
fournit de nombreux éléments. On en a découvert plus de trois cents lors des fouilles de « Pistiros » (Alutas), Prut (Pyretos), Timi ş Domaradzka, 1999, p. 347-358 ;
(voir cat. 157 et 158), ainsi que dans d’autres centres importants de la Thrace hellénistique (Tibiskos / Timesis), Mure ş  / Maros Domaradzka, Domaradzki, 1999, p. 387-389 ;
(Marisos), Ergene (Agrianes/Erginos), etc. ; Domaradzka, 2002, p. 209-228 ;
(Seuthopolis, Sboryanovo, Kabylè…). Ils nous informent sur la structure de la population, les les montagnes Carpates (Karpates) et Domaradzka, 2005, p. 19-26 ; Domaradzka,
Rhodopes (Rhodope) ; les villes Plovdiv 2007a, p. 221-235 ; Domaradzka, 2007b,
noms de représentants hellènes ou thraces, la langue utilisée dans la vie quotidienne et les moyens
(Pulpudeva, du grec Philippopolis), p. 283-285 ; Domaradzka, 2007c, p. 69-81 ;
de communication – langue vernaculaire ou littéraire (dialecte ionien du grec ancien) –, le système Nesebar (Mésambria), Ni š (Naisos), Domaradzka, 2013, p. 198-206.
Skopje (Scupi, du grec Skopos), 1 4 Mihaylov, 1964, n o 1690, inscription
de numération (attique ou acrophonique), la vie religieuse, les cultes les plus populaires, etc. 13.
le village de Poibrene (dérivé d’Ibar), etc. de la fondation de l’emporion de Pizos
Voir Yanakieva, 2014, p. 710. au iii e siècle de notre ère.

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 114 c at. 115
Bague avec inscription Phiale
Or Argent
Tumulus d’Ezerovo (département de Parvomay), 1912 Rogozen, 1985-1986
Fin du v e-début du iv e siècle av.  J .- C . Seconde moitié du v e siècle av.  J .- C .
d. anneau 2,7 cm ; d. chaton 1,7-2 cm ; ép. 0,4 cm ; poids 31,3 g h. 5,4 cm ; d. 15,7 cm
so f i a , i n s t i t u t n a t i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e e t m u s é e , vratsa, musée régional d’histoire,
a b s , i n v.   n o  5 2 1 7 i n v.   n o   b   4 8 0

Cette bague entièrement en or, à chaton mobile, présente un anneau Ρ ΟΛ Ι Σ Τ Ε Ν Ε Α Σ Ν - Sur la phiale est gravée en lettres grecques l’inscription
en forme d’étrier dont la partie inférieure s’épaissit. Elle constitue ΕΡΕΝΕΑ ΤΙΛ- Σ ΑΤ Ο Κ Ω (« Sadokos »). On suppose qu’il s’agit,
une imitation locale des bagues en or et en pierres semi-précieuses ΤΕΑΝ ΗΣΚO Α- au sein du trésor de Rogozen, du plus ancien vase portant
de facture grecque en forme de scarabée, comme celle de Chernozem- ΡΑ < Σ > Ζ Ε Α Δ Ο Μ - une inscription. Il a appartenu au souverain odryse Satokos  1.
Kaloyanovo (cat. 37). Sur l’avers du chaton est gravée une inscription Ε Α Ν Τ Ι Λ Ε Ζ Υ- bibliographie
en caractères grecs, dont quatre lettres figurent sur la tranche. Π ΤΑ Μ Ι H Ε - Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 37, ill. 27.

L’envers du chaton dispose d’une partie rugueuse en saillie. ΡΑ Ζ -


1 Marazov, 1996, p. 12.
L’inscription de huit lignes, en langue thrace, comprend soixante Η ΛΤ Α  2. N T

160 et un caractères grecs en scriptio continua (sans séparation des mots). La traduction la plus souvent proposée est celle de V. Georgiev : 161
C’est un des rares témoignages de cette langue, qui a suscité « Ô Rolistena, moi, ta jeune épouse, choisie (ou Nerenea Tiltea ?),
un immense intérêt scientifique et donné lieu à de nombreuses je meurs à côté (de toi) mon reposant-en-paix, (moi) qui ai élevé
interprétations et publications, sans qu’aucun consensus les enfants  3. »
n’émerge encore  1. La bague a été découverte dans une tombe détruite, à côté
d’un collier, d’une cuillère, de deux plaquettes en or triangulaires,
d’un récipient en bronze, d’un miroir et de fragments de vases
à vernis noir.
bibliographie
Filov, 1912-1913, p. 205-206, 214-220, tabl. III -3, 5 ; Venedikov, Gerasimov, 1975,
p. 374, n o 206 ; Detschew, 1976, p. 566-582 ; Georgiev, 1977, p. 108.

1 P our les diverses publications de l’inscription d’Ezerovo, voir Boardman,


Edwards, 2003, p. 878-879 ; Yanakieva, 2014, p. 705-706.
2 L e texte est cité d’après SEG 38, 733.
3 Georgiev, 1977, p. 108. La plupart des autres interprétations et tentatives
de traduction sont rassemblées par Detschew, 1976, p. 566-582 ;
dernière publication : Rzadkiewicz, 2006, p. 455-463. L D et M T

c at. 114 c at. 115

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
maria čičikova fig. 1
Fouilles de Seuthopolis, 1948.
sofia, archives de l’institut
national d’archéologie
et musée, abs

fig. 2
Plan topographique
de Seuthopolis et
de ses nécropoles.

fig. 3
Fouilles de Seuthopolis, 1948,
édifice n o 1.
sofia, archives de l’institut
national d’archéologie
et musée, abs

Seuthopolis
162 La capitale de Seuthès III, Seuthopolis, a été fouillée entre 1948 et 1954 Le quartier royal (basileia) occupait une place prééminente dans le L’approvisionnement des édifices en eau se faisait par l’intermédiaire 163
lors de la construction du barrage de Koprinka, situé à 8 kilomètres à plan de Seuthopolis  2. Situé dans la partie nord-est de la ville, il était de puits en pierre ou en brique  5. La ville de Seuthopolis était pourvue par
l’ouest de la ville de Kazanlak. Il s’agit de la seule agglomération thrace apposé contre le rempart. Une entrée monumentale de type propylée, ailleurs d’un système de canalisations qui amenaient les eaux usées vers
étudiée dans son intégralité dont la construction remonte aux ménagée dans le mur méridional, donnait accès à une grande cour inté- la rivière à travers des barbacanes ménagées dans le rempart  6.
années 320 av.  J .- C . La ville s’est développée sur un petit promontoire rieure de 0,4 hectare, au fond de laquelle se trouvait le palais (40 × 17 m). L’économie, tout comme le matériel découvert à Seuthopolis, présente
aux berges escarpées, sur la rive gauche de la rivière Toundja (l’antique Toute la moitié orientale accueillait la salle du trône qui était décorée également des traits caractéristiques de l’époque hellénistique. La pote-
fig. 2
Tonzos). Elle était entourée de remparts dont les fondations, réalisées en de peintures murales polychromes imitant un plaquage de marbre. Les rie occupait dans l’établissement la première place au sein des produc-
pierre, étaient surmontées d’une élévation en briques crues. Le mur de appartements étaient disposés dans la moitié occidentale du bâtiment, à tions artisanales. On y fabriquait des vases en argile qui imitent souvent
fortification présente une longueur totale de 890 mètres, englobant une l’instar du sanctuaire des Grands Dieux de Samothrace, conformément à grande cour intérieure, appartient au type à pastas (fig. 5). L’édifice n o 2 les formes grecques de l’époque : cruches, œnochoés, coupes, plats à pois-
superficie de 5 hectares. Il était renforcé de tours et de bastions, tandis à l’inscription découverte in situ (voir cat. 116). peut être rattaché au type à prostas, alors que l’édifice n o 1 montre les son, canthares, etc. Parallèlement la production et l’utilisation de vases
que trois portes assuraient l’accès à l’intérieur de la ville (fig. 4). On a pu distinguer à l’intérieur de la ville quarante-six insulae rectan- traits caractéristiques du type à péristyle avec sa grande cour intérieure modelés à la main se poursuivaient, conformément à la tradition thrace
Le réseau urbain orthogonal de Seuthopolis et son organisation en gulaires de taille presque égale (45 × 18 m). Leurs dimensions, tout entourée de tous côtés d’une colonnade. locale. Plusieurs ateliers de fabrication de pithoi (grandes jarres) étaient
îlots (insulae) témoignent de l’application stricte des principes de l’urba- comme celles des rues et des remparts, étaient calculées sur la base du Une particularité des édifices de Seuthopolis n’est autre que la présence actifs à Seuthopolis. Ces productions étaient estampées de motifs diffé-
nisme hellénistique. Deux rues principales ont été mises au jour ; elles pied attique de 29,6 centimètres  3. d’autels en argile (escharai) installés au centre des pièces principales, sur rents. La demande en matériaux de construction contribua par ailleurs
délimitaient à l’est et au sud une agora, surdimensionnée par rapport à Les fondations en pierre de douze édifices, d’une superficie oscillant le sol. Deux grandes escharai ont également été découvertes dans la salle au développement de la taille de la pierre, au travail du bois, à la ferron-
la taille de la ville (48 × 46 m), qui remplissait des fonctions publiques et entre 350 et 500 mètres carrés, ont été relativement bien conservées. On du trône et dans le sanctuaire du palais. Toutes portaient un riche décor nerie et à la fabrication de tuiles et de briques. Les briques étaient
religieuses. Elle abritait l’autel de Dionysos, quelques statues, ainsi que retrouve ici les trois types d’habitations caractéristiques de l’époque hel- estampé, composé de motifs géométriques, végétaux et zoomorphes. Elles employées principalement pour l’édification des tombeaux dans les envi-
les archives de la chancellerie royale  1. lénistique. L’édifice n o 5, à portique couvert devant la pièce principale et étaient liées au culte de la divinité protectrice de la maison  4. rons de la ville. Elles constituaient alors une innovation dans les techniques

fig. 1 fig. 3

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
fig. 4 hristo popov
Plan de Seuthopolis.

fig. 5
Seuthopolis,
plan de l’édifice n o 5.

L’ u r b a n i s a t i o n
de la Thrace
164 Les réseaux d’occupation spatiale, tout comme la structure sociale en objets de luxe importés que fournissent des contacts commerciaux loin- 165
er
Thrace, sont animés durant la seconde moitié du I  millénaire av.  J .- C . tains. La forte concentration de ce type d’agglomération en Plaine
par des processus centrifuges. La différenciation des classes sociales et la supérieure de Thrace, aussi bien qu’aux périphéries méridionale et
fig. 4 stratification des communautés thraces étaient déjà à l’œuvre depuis septentrionale de la chaîne de la Sredna Gora, correspond à l’essor et au
l’Âge du Bronze Récent. Malgré tout, il reste difficile d’esquisser une développement du puissant État odryse et démontre son rôle croissant.
quelconque hiérarchisation parmi les divers éléments qui composent On peut mentionner ici l’établissement proche du village actuel de Vasil
er
l’habitat au début du I  millénaire av.  J .- C . Le potentiel démographique Levski, ainsi que les sites de Philippopolis et de Kabylè, auxquels
de construction, définissant la ville de Seuthopolis comme le foyer de leur L’urbanisme, les fortifications, l’architecture, l’économie et la culture de la population demeure important, mais cette dernière est dispersée en s’ajoutent celui qui vient d’être découvert près du village de Krastevich.
diffusion sur le plan régional  7. L’épanouissement de l’artisanat local est matérielle de Seuthopolis reproduisent des traits caractéristiques de la de nombreuses communautés, petites et souvent nomades, traversées par Durant la seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C ., après les victoires rem-
également visible dans la production des ateliers de bronziers et d’or- cité grecque hellénistique. À l’image des autres monarchies hellénistiques des tendances centripètes et caractérisées par une certaine décentralisa- portées par Philippe II et son fils Alexandre III , une grande partie de la
fèvres qui perpétuaient les traditions locales  8. de l’époque, Seuthès III a voulu doter ici le Royaume odryse d’une capi- tion du pouvoir. Ce tableau change peu à peu à la fin de l’époque Thrace se retrouve incluse dans le royaume de Macédoine. Cet événe-
Les habitants de Seuthopolis maîtrisaient bien la langue grecque, qui tale. Vers le milieu du iii e siècle av.  J .- C ., la ville fut pourtant pillée, incen- archaïque (vii e-vi e siècles av.  J .- C .), période durant laquelle l’émergence ment n’est pas sans exercer en retour une influence sur l’aspect extérieur
était utilisée à la fois dans la chancellerie royale et dans la vie quotidienne. diée et détruite lors d’une attaque ennemie. des premiers États ainsi que la colonisation grecque sur le littoral de plusieurs grandes villes, qui deviennent des centres importants de
De nombreux graffiti portant des noms thraces et grecs, ainsi que des exercent une forte influence sur la structure urbaine en Thrace. l’État macédonien. Certaines sources documentent alors l’installation de
dédicaces à différentes divinités et des chiffres rendus par le système acro- La fondation de nombreuses cités grecques, entre le viii e et le colons macédoniens.
phonique, ont été inscrits sur les parois des vases locaux ou importés  9. vi e siècle av.  J .- C ., sur le littoral nord-égéen et le long de la côte occiden- C’est incontestablement l’apparition de capitales politiques, les-
Le développement économique de Seuthopolis s’exprimait également tale de la mer Noire, aboutit non seulement à l’établissement de zones quelles constituent autant de centres urbains jouant un rôle moteur dans
par la circulation monétaire intense et la frappe de monnaies. La ville d’influence durables et à l’édification progressive d’un réseau de cités la formation des différents États thraces, qui illustre les processus actifs
était le centre du monnayage de Seuthès III . Les fouilles ont livré plus de satellites dans l’arrière-pays immédiat des colonies, mais aussi à la favorisant une centralisation de la structure urbaine. Si l’exemple le plus
huit cents monnaies de ce souverain répondant à sept types et trois nomi- construction de voies de communication commerciales stables condui- souvent cité pour la Thrace méridionale est Seuthopolis, c’est indubita-
naux différents. Ces émissions prenaient une part active à la circulation sant à des régions importantes de l’intérieur du pays. Le commerce du blement en Thrace du Nord-Est la ville gète découverte près de
monétaire dans le royaume et constituaient le principal moyen de paie- métal, son extraction et son traitement jouent un rôle majeur dans les Sboryanovo, dans la région de l’actuelle Isperih, qui occupe cette place.
ment sur le marché intérieur  10. processus urbains qui se manifestent alors dans les Balkans. La circula- La structure urbaine des territoires occidentaux du pays offre en
La céramique de style West Slope, les amphores provenant de Thasos tion à partir du littoral vers l’intérieur s’effectue par l’intermédiaire de revanche un tableau différent. Les centres urbains développés y sont
et d’autres centres égéens, les figurines en terre cuite du type « de quelques voies fondamentales dont le tracé suit le cours des grandes rares. Au sein de cette catégorie, on peut compter les établissements
Tanagra » et les divers articles importés découverts à Seuthopolis rivières et des fleuves. De grands centres urbains naissent et se déve- de petites communautés regroupées en tribus, situées dans la zone de
témoignent de l’existence de contacts commerciaux avec les principaux loppent autour de ces routes dont ils assurent le contrôle. C’est le cas, par contact des Balkans centraux où elles sont fortement exposées à l’in-
centres économiques qui leur étaient contemporains  11. exemple, de Koprivlen, dans la vallée moyenne du Nestos, et de l’établis- fluence culturelle de voisins plus grands, comme la Macédoine au sud-
sement d’Adjiyska Vodenitsa (« Pistiros »), situé sur le cours supérieur ouest, les colonies grecques du littoral nord-égéen au sud, l’État odryse
1 Dimitrov, Či č ikova, 1978 ; de l’Hébros, dans le secteur le plus occidental de la Plaine supérieure à l’est ou les États illyriens à l’ouest.
Či č ikova, sous presse.
2 Či č ikova, 2009.
de Thrace. Ces deux agglomérations témoignent d’une grande prospérité
3 Nankov, 2008 ; Či č ikova, sous presse. et de l’existence de liens commerciaux actifs qui les distinguent au sein du
4 Či č ikova, 1975 ; Dimitrov,
maillage urbain régional, ainsi que parmi les autres formes d’habitat qui
Či č ikova, 1978.
5 Dimitrov, Či č ikova, 1978. fleurissent dans le reste de la Thrace à cette époque.
6 Či č ikova, sous presse. Durant les v e et iv e siècles av.  J .- C ., dans les vallées de l’Hébros et du
7 Či č ikova, 2007.
8 Ognenova-Marinova, 1984. Tonzos, ainsi que sur les versants peu élevés des montagnes voisines,
9 Či č ikova, 1984, p. 74-78 ; Nankov, 2013b. apparaissent de nombreuses agglomérations fortifiées disposant de fonc-
1 0 Dimitrov, 1984.
1 1 Balkanska, 1984 ; Či č ikova, 1984 ;
tions centrales, à l’architecture remarquable, dans lesquelles les habi-
Ognenova-Marinova, 1984. tants jouissent d’un niveau de vie élevé, comme l’attestent les nombreux
fig. 5

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
Aperçu de la vie fig. 1
Seuthopolis,
c at. 116
quotidienne à Seuthopolis foyer de l’édifice n o 5.
Stèle avec fronton :
au début de l’époque hellénistique inscription de Seuthopolis
Marbre
Seuthopolis, découverte dans une pièce du palais,
voisine de la salle du trône, 1953
Début du iii e siècle av.  J .- C .
h. 63 cm ; l. 23-25 cm ; ép. 6 cm
sofia, institut national
d’archéologie et musée,
a b s , i n v.   n o  8 4 0 8

maria Č i Č ikova

166 Les découvertes archéologiques faites et sauvages occupait une part significative 167
à Seuthopolis constituent une riche source à table, comme on peut le voir dans les complexes
d’informations sur la vie quotidienne au sein d’habitation. On élevait aussi des chevaux,
de cette cité. Nous pouvons avoir un aperçu utilisés dans la vie de tous les jours ainsi qu’en
du mobilier des maisons grâce aux appliques temps de guerre.
en ivoire, aux plaques en os et en métal prove- Les poids en argile de métiers à tisser
nant vraisemblablement de lits, de chaises, et les fusaïoles, découverts in situ, démontrent
de tables et de coffres en bois, dont il est possible enfin que le tissage faisait partie des principaux
de restituer la forme d’après les fresques du artisanats domestiques, dans la mesure où il
tombeau de Kazanlak. Clous et clés métalliques permettait la fabrication des vêtements en lin,
se rapportent au fonctionnement des portes en chanvre et en laine.
en bois et d’autres meubles  1. 1 O gnenova-Marinova, 1984.
La pièce centrale des maisons contient 2 Dimitrov, Či č ikova, 1978 ;
Ognenova-Marinova, 1984.
un élément incontournable : l’autel domestique,
3 Balkanska, 1984 ; Či č ikova, 1984.
ou eschara, placé à même le sol et modelé dans 4 Dimitrov, Či č ikova, 1978.
l’argile avant d’être richement orné (fig. 1).
Les statuettes en terre cuite de divinités grecques,
les kernoi (vases à offrandes), les petites idoles
et « pains » en argile apportent un témoignage
sur les cultes domestiques  2. Pour assurer l’éclairage
des salles, on recourait aux lampes à huile en argile.
Les nombreux pithoi (jarres) et amphores
nous renseignent sur les techniques appliquées
pour la conservation des denrées alimentaires
et des liquides. La richesse des formes des récipients
en terre cuite destinés à la consommation de
la nourriture et du vin, qu’il soit de production
locale ou importé – de Thasos et d’autres centres
égéens –, reflète le caractère raffiné des habitants
de Seuthopolis en matière d’alimentation.
La production locale de mets à base de poissons
indique qu’ils avaient emprunté aux Grecs leurs
habitudes alimentaires  3.
On a découvert dans les maisons des socs
de charrue métalliques et des moulins en pierre
de type olynthien. Ces derniers accompagnent
le développement de la production céréalière et
rappellent son importance dans la cuisine locale  4.
La viande provenant d’animaux domestiques
fig. 1

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
Ἀγαθῆι Τύχηι· Ὅρκος Ἐπιμένει des dieux de Samothrace, à condition qu’ils ne commettent aucune c at. 117
Βερενίκης καὶ τῶν υἱῶν· ἐπειδὴ
Σεύθης ὑγιαίνων παρέδωκεν
injustice envers lui, d’aucune manière que ce soit, mais qu’ils le
remettent à Spartokos, lui et ce qui lui appartient ; qu’ils ne s’emparent Serpent
Ἐπιμένην Σπαρτόκωι καὶ τὰ de rien appartenant à Épiménès, si ce dernier ne commet aucune Plomb
5 ὑπάρχοντα αὐτοῦ καὶ Σπάρτοκος injustice ; s’il se montre injuste en quoi que ce soit, que Spartokos Seuthopolis, secteur X  53, p. 40 cm, 1954
ἐπὶ τούτοις τὰ πιστὰ ἔδωκεν soit l’arbitre de ces questions. Que ce serment soit inscrit sur Fin du iv e-première moitié du iii e siècle av.  J .- C .
αὐτῶι, δεδόχθαι Βερενίκῃ καὶ τοῖς des stèles en pierre et que celles-ci soient érigées à la fois à Kabylè, d. 8,7 cm
υἱοῖς αὐτῆς ’Εβρυζελμει καὶ Τήρει une dans le Phôsphorion et l’autre dans l’agora, près de l’autel sofia, institut national d’archéologie et musée,
a b s , i n v.   n o  9 1 3 6
c at. 118
καὶ Σατόκωι καὶ Σαδάλαι καὶ τοῖς d’Apollon, et à Seuthopolis, une dans le sanctuaire des Grands Dieux
10 [παρ?]εσομένοις δεδόσθαι Ἐπιμένην et l’autre dans l’agora, dans le sanctuaire de Dionysos, près de l’autel.
[Σπαρ]τοκωι, αὐτὸν καὶ τὰ ὑπάρχοντα S’ils jurent sincèrement et s’ils respectent les serments, que tout Le serpent est représenté de façon réaliste avec le corps triplement
αὐτοῦ εἰς ἅπαντα τὸμ βίον, se passe pour le mieux pour eux et qu’ils n’aient que des avantages ; enroulé en spirale, la tête redressée, les yeux profondément enfoncés
παρέχεσθαι δὲ καὶ Ἐπιμένην τὴν et que, de la part de Bérénice, restent valables pour Épiménès et la queue insérée entre les spires. La peau est rendue, sur le dos,
χρείαν Σπαρτόκωι ἢ οἷς ἂν les anciens serments. » par l’intermédiaire de petites fossettes ovales, sur le ventre, au moyen
édition et traduction : M D de lignes incisées perpendiculaires. La figurine a été trouvée avec
15 Σπάρτοκος συντάσσηι, καθ’ ὃ ἂν
δύνηται· ἐξαγαγέτωσαν δὲ οἱ une autre figurine de serpent, fragmentaire, de forme identique
Βερενίκης υἱοὶ ἐκ τοῦ ἱεροῦ τῶν Cette longue inscription en grec (trente-sept lignes), en dialecte et portant la même décoration  1. Toutes deux sont clairement liées
θεῶν τῶν Σαμοθραικίων, ἐφ’ ὧι ionien, transcrit le serment prêté par Bérénice à Spartokos au sujet à un culte chtonien. L’existence d’un tel culte à Seuthopolis est
168 ἀδικήσουσι Ἐπιμένηγ κατὰ d’Épiménès. Le texte mentionne le nom de deux villes thraces également attestée par la découverte d’autels domestiques en argile 169
20 μηθένα τρόπομ μηθέν, ἀλλὰ et de leurs souverains, en même temps que des informations (escharai), l’un d’eux montrant trois serpents disposés radialement
παραδότωσαν Σπαρτόκωι αὐτὸν sur leur organisation urbaine et les cultes qui s’y déroulaient. à l’intérieur d’une couronne végétale  2.
καὶ τὰ ὑπάρχοντα αὐτοῦ· μηδὲ La capitale Seuthopolis porte le nom de son fondateur, Seuthès I I I , bibliographie
Dimitrov, Či č ikova, 1978, p. 27, fig. 57 ;
τῶν ὑπαρχόντων μηδὲμ περι- souverain odryse cité par des historiens grecs pour sa révolte contre Ognenova-Marinova, 1984, p. 167, 213, ill. 93, pl. 400.
αιρείσθωσαν μηθὲν ἀδικοῦντι· Alexandre le Grand, en 325 av. J.-C., ainsi que pour ses guerres
25 ἐὰν δέ τι φαίνηται ἀδικῶν, ὑπὲρ contre le diadoque Lysimaque en 322 et 312 av.  J .- C . Bérénice est 1 Ognenova-Marinova, 1984, p. 213, pl. 401.
τούτων ἐπιγνώμων ἔστω Σπάρτοκος· 2 Č i č ikova, 1975, p. 190, fig. 13 ;
une princesse macédonienne, épouse de Seuthès, qui exerce le pouvoir
Dimitrov, Či č ikova, 1978, p. 48-49, fig. 78. M Č
τὸν δὲ ὅρκον τοῦτον γραφῆναι depuis la disparition (?) de son mari, comme tutrice de ses quatre fils :
επἰστήλας λιθίνας καὶ ἀνατεθῆναι Hébryzelmis, Térès, Satokos et Sadalas. Le temple de Dionysos,
[ἐ]μ μὲγ Καβύληι εἰς τὸ Φωσφόριον καὶ
c at. 118
qui dispose d’un autel, est situé près de la place centrale (agora)
30 εἰς τὴν ἀγορὰν παρὰ τὸμ βωμὸν τὸν
τοῦ Ἀπόλλωνος, ἐν δὲ Σευθοπόλει εἰς τὸ
de Seuthopolis. Le sanctuaire des Grands Dieux de Samothrace,
où l’inscription est exposée, est lui attaché à la résidence royale.
Fibule
Bronze
ἱερὸν τῶν Θεῶν τῶν Μεγάλων καὶ Ces dieux, que les auteurs grecs identifient avec Hadès, Déméter, Seuthopolis
εἰς τὴν ἀγορὰν ἐν τῶι τοῦ Διονύσου ἱε̣[ρῶι] Perséphone et Hermès, sont évidemment les protecteurs du roi Première moitié du iii e siècle av.  J .- C .
παρὰ τὸν βωμόν· εὐορκοῦσιν δὲ καὶ et demeurent associés au culte royal. l. 4,7 cm
35 ἐμμένουσιν ἐν τοῖς ὅρκοις εἴη αὐτ[οῖς] L’autre centre mentionné est Kabylè, exploré par les archéologues sofia, institut national d’archéologie et musée,
λώιογ καὶ ἄμεινον, παρὰ δὲ Βερενίκης près de Yambol. Ici résidait un autre roi thrace, du nom de Spartokos, a b s , i n v.   n o  9 1 3 1
εἶναι αὐτῶι τοὺς ἀρχαίους ὅρκους. également connu par des monnaies de bronze mentionnant son nom
et son titre, dont certaines ont été retrouvées à Seuthopolis. Kabylè Fibule à ressort unique dotée d’un arc aplati décoré d’incisions.
9 Σαπόκωι Calder III , 1996 || 10 [παρ]εσομένοις ? possède un sanctuaire dédié à Phôsphoros (Artémis) et une agora, À l’une des extrémités, l’arc se rétrécit, puis s’infléchit en spirale
Elvers, 1994 : [ἀεὶ] εσομένοις Calder III , 1996 || près de l’autel d’Apollon, tandis que ces deux divinités figurent sur
12 τὸν éds : ΤΟ Μ pierre || 35-36 αὐτ… | λωιου pour se poursuivre dans l’ardillon. À l’autre extrémité, il forme
Velkov, 1991 : αὐτ[οῖς] | λώιογ éds.
les pièces de monnaies frappées dans la ville. L’inscription mentionne le pied en forme de S qui se termine par un bouton conique.
édition
enfin le nom d’Épiménès, personnage vraisemblablement important. Près d’une centaine de fibules appartenant à ce type caractéristique
Dimitrov, 1957d, p. 184-193, n o 2 (photo pl. XXXI, fig. 1) (l. 27-34) bibliographie de la Thrace, entières ou fragmentaires, ont été découvertes
(voir J. et L. Robert, Bull. ép., 1959, p. 255) ; SEG XXIV, 937 ; Dimitrov, 1957a ; Dimitrov, 1957b ; Dimitrov, 1957c ; Mihaylov, 1961 ;
Danov, 1962 ; Dimitrov, Či č ikova, 1978 ; Ognenova, 1980 ; Mihaylov, 1984 ;
à Seuthopolis.
G. Mihaylov, IGBulg. III.2, 1731 (photo pl. 117 ; trad. lat.) ;
G. Mihaylov, IGBulg. V, 5614 (photo pl. 89) ; Dimitrov, Či č ikova, 1978, Velkov, 1991 ; Lund, 1992 ; Elvers, 1994 ; Calder, 1966. bibliographie
K D Ognenova-Marinova, 1984, p. 174, ill. 1.55.
p. 43 (l. 27-34) (photo pl. 31, fig. 71) ; Velkov, 1991, p. 7-11, M Č
n o 2 (photo p. 32, fig. 1) ; Elvers, 1994 (photo p. 243 ; trad. all.)
(SEG XLII, 661) ; Calder III, 1996 (trad. angl. ; trad. all. de G. Klaffenbach ;
voir SEG XLVI, 877).
c at. 119
Voir Dimitrov, 1957a, p. 71-73 (trad. bulg.) ; Dimitrov, 1957b,
p. 202-203 (photo p. 202, fig. 2) (trad. russe) ; Dimitrov, 1957c, p. 65-81 ; Jarre
Mihaylov, 1961, p. 36-37 ; Danov, 1962a, col. 1376 (trad. all.) ; Argile
Ognenova, 1980 ; Mihaylov, 1984 (trad. lat.) ; Lund, 1992, p. 31. Seuthopolis, édifice n o 6, 1952
Fin du iv e-première moitié du iii e siècle av.  J .- C .
« À la Bonne Fortune ! Serment de Bérénice et de ses fils concernant h. 26 cm ; d. embouchure 21 cm ; d. vasque 25 cm ; d. fond 11 cm
Épiménès. Attendu que Seuthès, lorsqu’il se portait bien, a remis sofia, institut national d’archéologie et musée,
Épiménès et ce qui lui appartenait à Spartokos, et que Spartokos a b s , i n v.   n o  9 1 3 2
lui a donné des garanties à ce sujet, plaise à Bérénice et à ses fils
Hébryzelmis, Térès, Satokos et Sadalas, ainsi qu’à ceux qui sont Vasque cylindrique à paroi légèrement convexe et à fond plat.
concernés par cette affaire, qu’Épiménès soit remis à Spartokos, Sous le bord est appliquée une bande en relief avec quatre languettes.
lui et ce qui lui appartient, pour le restant de sa vie, et qu’Épiménès Il s’agit d’une des formes principales de la céramique thrace modelée
rende service autant que possible à Spartokos ou à ceux qui lui qui a été utilisée essentiellement pour le stockage de céréales.
obéissent. Que les fils de Bérénice le fassent sortir du sanctuaire c at. 117 bibliographie
Či č ikova, 1984, p. 21, 84, ill. 2, pl. I . 4. c at. 119
M Č

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 120 c at. 121 c at. 122 c at. 123
Plat à poisson Vase cantharoïde Canthare à vernis noir Lampe
Argile Argile Argile Argile
Seuthopolis, secteur X  86, près du mur de fortification, 1954 Seuthopolis, remblai du tumulus n o 3, 1953 Seuthopolis, secteur Z  56, angle nord-ouest de l’agora, 1953 Seuthopolis, secteur K  86,
Première moitié du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e-premier quart du iii e siècle av.  J .- C . Importation attique (?) dans la rue située entre les édifices n os 5 et 7, 1952
h. 4,5 cm ; d. vasque 20,2 cm ; d. fond 7,8 cm h. 13,1 cm ; d. embouchure 10,3 cm ; d. panse 10,9 cm ; d. pied 8,2 cm 325-300 av.  J .- C . Importation (?)
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée, h. 9,8 cm ; d. embouchure 9 cm ; d. pied 5 cm Fin du iv e – première moitié du iii e siècle av.  J .- C .
a b s , i n v.   n o  9 1 3 3 a b s , i n v.   n o  9 1 3 5 sofia, institut national d’archéologie et musée, h. 5 cm ; l. 9 cm ; d. 5,9 cm
a b s , i n v.   n o  9 1 3 4 sofia, institut national d’archéologie et musée,
Imitation locale d’un plat à poisson grec. Le vase présente une vasque biconique, un haut pied et deux anses a b s , i n v.   n o  9 1 3 7
Pâte fine de couleur rouge. verticales. Le col et la partie supérieure de la vasque sont décorés Canthare de forme caractéristique du début de l’époque
La forme est largement diffusée à Seuthopolis. de lignes ondulées, incisées et encadrées par deux lignes horizontales, hellénistique  1, à paroi lisse, recouvert d’un vernis noir intense. Cette lampe en argile, moulée en forme de tête de Nègre, est
bibliographie alors que la partie inférieure de la vasque porte un décor de lignes Les canthares forment la majorité des vases grecs découverts revêtue d’une engobe gris-noir. Deux autres lampes moulées
Č i č ikova, 1984, p. 47-48, 93, pl. I . 130, tabl. IX . M Č verticales incisées. Il s’agit d’une imitation locale des canthares à Seuthopolis. Ils répondent pour la plupart à des productions ont été découvertes à Seuthopolis, dont l’une se révèle très
à vernis noir de la haute époque hellénistique qui ont été fort de type attique. semblable à celle-ci, tandis que l’autre représente un Silène  1.
populaires en Thrace. bibliographie bibliographie
bibliographie Dimitrov, Či č ikova, 1978, p. 28, fig. 59 ; Dimitrov, Či č ikova, 1978, p. 19 ; Či č ikova, 1984, p. 79, 110,
Č i č ikova, 1984, p. 46-47, 92, ill. 13, tabl. VIII , pl. I. 123. Či č ikova, 1984, p. 66, 102, pl. III . 1, tabl. XIV . pl. III . 106, tabl. XXIII .
170 M Č 171
1 Rotroff, 1997, p. 83-84, « Classical kantharos, Plain Rim », 1 Dimitrov, Či č ikova, 1978, p. 19, fig. 48 ;
p. 242, fig. 3-5, 7-8, pl. 1, fig. 4, 325-300 av.  J .- C . M Č Či č ikova, 1984, p. 79, 110, ill. III , p. 105, 107, tabl. XXIII . M Č

c at. 120

c at. 122

c at. 121 c at. 123

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
olivier picard c at. 124 a
Monnaie de Sparadokos
Drachme, argent
avers : cheval au pas, cheminant vers la gauche, la patte
avant droite levée ; tout autour, inscription Σ Π A Р A Δ O K O  ;
sous le cheval, astragale. Grènetis
revers : un aigle aux ailes déployées, présenté de face, tête tournée
vers la gauche, tient un serpent dans son bec. La figure est insérée
dans un carré gravé.
Atelier monétaire : Olynthe (?)
Vers 445-435 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
vers 465/464-445/444 av.  J .- C . d’après M. Tacheva

La monnaie d. 1,6 cm ; poids 3,83 g


sofia, institut national d’archéologie et musée,

entre Thraces et Grecs


a b s , i n v.   n o  7 2 1 9
bibliographie
Yurukova, 1992, p. 220-221, ill. 23-25 ; Tacheva, 2006, p. 48-60. B R
172 Objet de prestige et donc d’art, instrument du pouvoir, devenu indispen- monnayages thraces indiquent des relations très étroites avec des cités piller ce numéraire en Macédoine, force est de conclure que le roi et ses c at. 124 b 173
sable pour faire la guerre, la monnaie permet d’analyser au mieux le jeu voisines. successeurs les leur ont versés pour prix de leurs services, bien attestés
des interactions dans les échanges entre les deux peuples. Les Thraces, La raréfaction des statères de Thasos due à la guerre incita des par les historiens anciens. Monnaie de Sparadokos
qui ont parfois utilisé l’alphabet grec sans vraiment adopter l’écriture, dynastes inconnus à pallier cette pénurie en frappant des imitations : ils Les chefs thraces n’ont pas disparu, mais ils se sont rangés derrière Drachme, argent
avers : cheval au pas, cheminant sur la ligne du sol vers la gauche,
ont accueilli la monnaie en y imprimant leur propre marque. avaient du métal, il leur fallait de la monnaie qu’ils savaient comment Alexandre. Cependant, lors des guerres qui opposent ses généraux, une
la patte avant droite levée ; tout autour, inscription Σ Π A Р A Δ O K O .
Cela tient bien sûr à l’existence de riches mines d’argent et d’or dans le frapper, mais ils n’éprouvaient pas le besoin de se signaler. Sparadokos, place forte est construite dans les contreforts sud de la chaîne des
Grènetis
sud-ouest du pays, autour du mont Pangée et du bassin inférieur du qui guerroie en Chalcidique, fait un autre choix : il reprend les types de Balkans. De nombreuses monnaies de bronze portent le nom de Seuthès, revers : un aigle aux ailes déployées tient un serpent dans son bec.
Strymon. Exploitées depuis fort longtemps, elles ont attiré bien des Grecs l’argent d’Olynthe, mais y fait mettre son nom, tout comme un autre nom d’un adversaire d’Alexandre puis de Lysimaque : le site est appelé Les deux figures sont insérées dans un carré gravé.
lors de l’installation de cités (vii e siècle av.  J .- C .), notamment Thasos, et dynaste, Saratokos, dans les environs de Thasos ; un chef de guerre au « ville de Seuthès » (Seuthopolis), et son maître, classé comme Seuthès III . Atelier monétaire : Olynthe (?)
suscité l’intérêt des Perses lorsqu’ils conquièrent la Thrace égéenne en nom grec, Bergaios, fait de même. On distingue pourtant deux séries aux mêmes poids, l’une à l’aigle et Vers 445-435 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
513 av.  J .- C . Les Perses imposent à tous, cités grecques et peuples Entre-temps, Seuthès I er inaugure le monnayage des rois odryses. C’est l’autre à la tête de Zeus sur les petites fractions, tandis que la plus lourde vers 465/464-445/444 av.  J .- C . d’après M. Tacheva
thraces, un tribut à verser en monnaies, qui sont frappées avec l’argent bien un système monétaire : le cavalier sur les pièces les plus lourdes, a une tête avec un ruban et un cavalier saluant : si les autres types sont d. 1,6 cm ; poids 3,7 g
sofia, institut national d’archéologie et musée,
local. Pièces grecques et thraces pèsent le même poids, utilisent les le cheval sur les drachmes, un demi-cheval sur la plus petite fraction, originaux, ce Seuthès se rattache à la tradition royale des Thraces.
a b s , i n v.   n o  4 5 4 4
mêmes techniques, adoptent des types voisins et ne se distinguent que le douzième. Il utilise un type populaire dans la région, le cavalier saluant, Mais son horizon s’est élargi : aux bronzes locaux se mêlent des tétra-
bibliographie
par ce qui relève du politique : les types renvoient chez les uns aux cités, que reprendra Philippe II . Le revers affirme fièrement que la pièce est drachmes d’argent de Philippe II , d’Alexandre et des premiers rois hellé- Yurukova, 1992, p. 220, ill. 24 ; Tacheva, 2006, p. 48-61. B R
chez les autres à la source du minerai. Mais ces pièces circulent toujours l’argyrion (ἀργύριον) ou le komma (κόμμα) de Seuthès : c’est une des plus nistiques. Ses guerriers ont participé aux conquêtes d’Alexandre, certains
ensemble. anciennes attestations de ce mot « frappe », la seule sur une monnaie. continuent de guerroyer aux côtés des dynastes macédoniens avant de
Les premiers monnayages thraces cessent d’être frappés au plus tard Ses successeurs se limitent aux douzièmes, mais introduisent la mon- ramener dans leur patrie les gains de leurs combats, et sans doute aussi
vers 470-460, quand toute présence perse disparaît, quand s’affirme le naie de bronze, divisée en quatre fractions. Celle-ci sert à payer la partie l’expérience leur donnant l’audace de fonder un royaume indépendant.
Royaume odryse et quand le contrôle des mines du Pangée incite Thasos de la solde qui doit être versée à intervalles réguliers pour permettre au Mais, peu après, la formidable invasion celte partie de la région de
– qui sera vaincue – à attaquer Athènes. La monnaie des cités grecques soldat d’acheter sa nourriture quotidienne. Les rois créent une iconogra- Zagreb, déferlant jusqu’à Delphes et Ancyre (Ankara), ruine le pays pour
– surtout les statères de Thasos – continue à circuler dans le pays, comme phie originale, la double hache et une sorte de tasse de profil conique à une longue période.
le montrent plusieurs trésors ou la mention, à « Pistiros », de prêts de deux anses. Ces pièces ont été retrouvées un peu partout dans le sud-est
commerçants grecs à des Thraces. de la Thrace, notamment à « Pistiros ».
La guerre du Péloponnèse, qui embrase le monde grec (431-404), réac- La vie de la dynastie fut agitée, frères ou cousins cherchant à se tailler
tive la frappe de la monnaie : les rois odryses, des princes (dynastes) auto- leur principauté. Certains soulignent sur leurs monnaies leur proximité
nomes cherchent à en tirer profit en louant leurs services. avec des cités de la côte. Ainsi Amatokos II et son fils mettent au revers de
leurs bronzes un cep de vigne à quatre grappes qui reproduit un type de
Les monnayages odryses Maronée, tandis que Ketriporis choisit une tête de Dionysos qui copie c at.  1 2 4 a
Les rois odryses affichaient un luxe éblouissant, alimenté par les vases Thasos.
de métaux précieux qu’ils recevaient en « cadeaux ». Mais la modestie
de leur monnayage – le volume restreint des émissions, la petite valeur D e s m o n n a i e s d e P h i l i p p e  II à S e u t h è s  III
des monnaies frappées, qui sont pour la plupart en bronze, rarement Ces pratiques monétaires – et militaires – cessent avec la montée en puis-
en argent – amène à conclure qu’ils n’imposent pas de tribut en monnaie sance du roi de Macédoine, Philippe II , qui réussit à détruire la dynastie
et que l’armée n’est pas récompensée de la sorte. Pour autant, les Thraces odryse et à mettre la main sur le pays, par la force et la diplomatie. Ses
maîtrisent les techniques financières les plus récentes : ils adoptent très monnaies, l’or qui sert aux cadeaux faits aux chefs, l’argent qui récom-
vite le monnayage de bronze, la frappe d’imitations de grosses monnaies, pense la fin de la campagne et le bronze qui nourrit les soldats, sont thé-
ainsi que les méthodes de rétribution des armées mercenaires. La mon- saurisées en grand nombre dans toute la Thrace. Celle-ci est même la
c at.  1 2 4 b
naie est l’instrument des divers échanges avec les Grecs : plusieurs région qui compte le plus de trésors ; comme les Thraces ne sont pas allés

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 125 a c at. 127 b
Monnaie de Sparadokos Monnaie de Medokos-Amadokos Ier
Diobole, argent Argent
avers : buste de cheval, de profil gauche ; inscription Σ Π A avers : tête d’homme (celle du souverain), de profil droit,
revers : un aigle aux ailes déployées, de face, tête cheveux courts et bouclés, avec des moustaches et une barbe
tournée vers la gauche, tient un serpent dans son bec. taillée en pointe
Les deux figures sont dans un carré gravé. revers : labrys entouré de l’inscription М Н [ Т ] О К О
Atelier monétaire : Olynthe (?) Vers 405-391 av.  J .- C . d’après U. Peter c at.  1 2 5 a

Vers 445-435 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ; d. 1,2 cm ; poids 1,13 g


vers 465/464-445/444 av.  J .- C . d’après M. Tacheva sofia, institut national d’archéologie et musée,
d. 1 cm ; poids 1,26 g a b s , i n v.   n o  6 6 0 1
sofia, institut national d’archéologie et musée, bibliographie c at.  1 2 7 b
a b s , i n v.   n o  2638 Yurukova, 1992, p. 230, ill. 41 ; Peter, 1997, p. 89-99. B R
bibliographie
Yurukova, 1992, p. 221-223, ill. 28 ; Tacheva, 2006, p. 48-61. B R
c at. 128
c at. 125 b Monnaie de Saratokos
Hémihektè, argent
174 Monnaie de Sparadokos avers : tête de jeune homme imberbe (Saratokos) aux cheveux c at.  1 2 5 b
Diobole, argent longs et raides, de profil droit. Sur le front, les cheveux forment
avers : buste de cheval, de profil gauche ; inscription Σ Π A une sorte de frange.
revers : un aigle aux ailes déployées, de face, tête revers : grappe de raisin avec branche de vigne ;
c at.  1 2 8
tournée vers la gauche, tient un serpent dans son bec. dessous, inscription Σ - A Р  ; le tout inséré dans un carré gravé
Atelier monétaire : Olynthe (?) Atelier monétaire : Maronée (?)
Vers 445-435 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ; Dernière décennie du v e siècle av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
vers 465/464-445/444 av.  J .- C . d’après M. Tacheva fin du v e-début du iv e siècle av.  J .- C . d’après U. Peter
d. 1 cm ; poids 1,05 g d. 1 cm ; poids 0,95 g
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée,
a b s , i n v.   n o  8 6 3 0 a b s , i n v.   n o  1 1 5 4
bibliographie bibliographie
Yurukova, 1992, p. 221-223, ill. 30 ; Tacheva, 2006, p. 48-61. B R Yurukova, 1992, p. 224, ill. 32 ; Peter, 1997, p. 99-104. B R

c at. 126 c at. 129 c at.  1 2 6

Monnaie de Seuthès I er Monnaie d’Hébryzelmis


Bronze
ou de Seuthès I I avers : tête de femme ou Apollon, de profil gauche,
c at.  1 2 9

Drachme, argent les cheveux attachés sur la nuque


avers : cheval au galop, cheminant vers la droite revers : canthare, inscription qui se lit de droite à gauche E B - P Y
revers : inscription sur deux lignes Σ Е Y Θ [ A ] K O M M [ A ] 387-383 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
Vers 424-vers 405 av.  J .- C . (Seuthès I er) vers 390/387-383 av.  J .- C . d’après U. Peter
ou début du iv e siècle av.  J .- C . (Seuthès II ) d. 1,2 cm ; poids 2,09 g
d. 1,6 cm ; poids 3,96 g sofia, institut national d’archéologie et musée,
sofia, institut national d’archéologie et musée, a b s , i n v.   n o  6 5 6 2
c at.  1 2 7 a
a b s , i n v.   n o  6 4 8 0 bibliographie
bibliographie Yurukova, 1992, p. 233, ill. 47 ; Peter, 1997, p. 106-112. B R
Kraay, 1976, p.147-148 ; Yurukova, 1992, p. 229, ill. 40/1 ;
Price, 1993, n o 316, pl. XII  ; Peter, 1997, p. 76-88 ; Tacheva, 2006, p. 48-61.
B R
c at. 130 a
c at. 127 a Monnaie d’Hébryzelmis
Bronze
Monnaie de Medokos-Amadokos Ier avers : tête d’homme (Hébryzelmis), de profil gauche,
c at.  1 3 0 a

Argent les cheveux coupés court


avers : tête d’homme (celle du souverain), de profil droit, cheveux revers : buste de lion, de profil droit, les pattes
courts et bouclés, avec des moustaches et une barbe taillée en pointe tendues en avant, entouré de l’inscription E B Р Y T E Λ M I O Σ  ;
revers : labrys entouré de l’inscription М Н [ Т ] О К О le tout inséré dans un carré gravé
Début du iv e siècle av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ; 387-383 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
vers 405-391 av.  J .- C . (Metokos-Amatokos I er) d’après U. Peter vers 390/387-383 av.  J .- C . d’après U. Peter
d. 1,2 cm ; poids 0,86 g d. 1,6 cm ; poids 3,66 g
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée,
a b s , i n v.   n o  4 9 5 1 a b s , i n v.   n o  5 7 4 4
bibliographie bibliographie
Yurukova, 1992, p. 230, ill. 42 ; Peter, 1997, p. 89-99. B R Yurukova, 1992, p. 231, ill. 44/1 ; Peter, 1997, p. 106-112. B R

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 130 b c at. 132 b
Monnaie d’Hébryzelmis Monnaie de Kotys I er
Bronze Argent
avers : tête d’homme (Hébryzelmis), de profil gauche, avers : tête d’homme (Kotys) aux cheveux courts,
les cheveux coupés court portant une barbe et des moustaches, de profil gauche. Grènetis
revers : buste de lion, de profil droit, les pattes tendues revers : canthare entouré de l’inscription K O - T Y
en avant, entouré de l’inscription E B Р Y T E Λ M I O Σ  ; 383/382-359 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
le tout inséré dans un carré gravé vers 384/383-359 av.  J .- C . d’après U. Peter
387-383 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ; d. 1 cm ; poids 1,09 g c at.  1 3 0 b
vers 390/387-383 av.  J .- C . d’après U. Peter sofia, institut national d’archéologie et musée,
d. 1,8 cm ; poids 4,88 g a b s , i n v.   n o  3 4 6 7
sofia, institut national d’archéologie et musée, bibliographie c at.  1 3 3 a
a b s , i n v.   n o  10430 Yurukova, 1992, p. 235, ill. 50 ; Peter, 1997, p. 112-125. B R
bibliographie
Yurukova, 1992, p. 232, ill. 44/2 ; Peter, 1997, p. 106-112. B R c at. 133 a
c at. 131 a Monnaie de Kotys I er
Bronze
176
Monnaie d’Hébryzelmis avers : buste de cheval en train de sauter, de profil gauche
177
Bronze revers : canthare entouré de l’inscription K O - T Y  ;
avers : tête de Cybèle portant une couronne murale, de profil droit le tout inséré dans un carré gravé c at.  1 3 1 a
Contremarque 383/382-359 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
revers : canthare ; dessous, symbole : épi de blé horizontal vers 384/383-359 av.  J .- C . d’après U. Peter
et inscription E B - P Y . Contremarque d. 1,9 cm ; poids 14,76 g
387-383 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ; sofia, institut national d’archéologie et musée, c at.  1 2 4 a
vers 390/387-383 av.  J .- C . d’après U. Peter a b s , i n v.   n o  8 7 5 0
d. 1,6 cm ; poids 5,03 g bibliographie
sofia, institut national d’archéologie et musée, Yurukova, 1992, p. 236, ill. 52 ; Peter, 1997, p. 112-125. B R
a b s , i n v.   n o  6 6 4 1
bibliographie c at. 133 b
Yurukova, 1992, p. 233, ill. 46 ; Peter, 1997, p. 106-112.
Monnaie de Kotys I er
B R

c at. 131 b Bronze
c at.  1 3 1 b

Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1995


Monnaie d’Hébryzelmis avers : buste de cheval en train de sauter, de profil gauche
Bronze revers : canthare entouré de l’inscription K O - T Y ,
avers : tête de Cybèle portant une couronne murale, de profil droit le tout inscrit dans un disque en retrait
revers : canthare ; dessous, symbole : épi de blé horizontal c at.  1 3 4 a
383/382-359 av. J .- C . d’après Y. Yurukova ;
et inscription E B - P Y . Contremarque vers 384/3-359 av. J .- C . d’après U. Peter
387-383 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ; d. 2,2 cm ; poids 15,50 g
vers 390/387-383 av.  J .- C . d’après U. Peter septemvri, musée archéologique,
d. 1,7 cm ; poids 5,97 g i n v.   n o  1 . 2 1 2 0
sofia, institut national d’archéologie et musée, bibliographie
a b s , i n v.   n o  7 1 9 7 Yurukova, 1992, p. 236, ill. 52 ; Peter, 1997, S . 115, fig. 3. V T et B R c at.  1 3 2 a
bibliographie
Yurukova, 1992, p. 232, ill. 45 ; Peter, 1997, p. 106-112. B R
c at. 134 a
c at. 132 a Monnaie d’Amadokos I I
er
Monnaie de Kotys I Bronze
avers : grappe de raison avec branche. Grènetis
Argent
avers : tête d’homme (Kotys) aux cheveux courts, revers : labrys entouré de l’inscription A M A [ T ] O K O  ;
portant une barbe et des moustaches, de profil gauche. Grènetis le tout inséré dans un carré gravé
revers : canthare entouré de l’inscription K O - T Y Atelier monétaire : Maronée
Vers 359-351 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova et U. Peter c at.  1 3 2 b
383/382-359 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
vers 384/383-359 av.  J .- C . d’après U. Peter d. 2 cm ; poids 13,10 g
sofia, institut national d’archéologie et musée,
d. 1,3 cm ; poids 0,91 g
a b s , i n v .   n o   8 7 6 1 
sofia, institut national d’archéologie et musée,
bibliographie
a b s , i n v.   n o  121
Yurukova, 1992, p. 240, ill. 60 ; Peter, 1997, p. 132-140 et S. 134, fig. 3. B R
bibliographie
Yurukova, 1992, p. 234, ill. 49 ; Peter, 1997, p. 112-125. B R

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 134 b c at. 136 b c at. 139 b c at. 140
Monnaie d’Amadokos I I Monnaie de Kersobleptès Monnaie de Térès I I ou Térès I I I Monnaie de Seuthès I I I
Bronze Bronze Bronze Bronze
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros » avers : tête de femme (Déméter ?) Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1996 Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros »
avers : grappe de raisin avec branche ; grènetis avec couronne ou diadème, de profil droit avers : labrys entouré de l’inscription [Т]Н Р Н Ω  ; grènetis avers : tête de Zeus avec couronne de laurier, de profil droit
revers : labrys entouré de l’inscription A M A [ T ] O K O , revers : canthare ; en bas, symbole : grain de blé disposé revers : vigne avec cinq grappes dans un cadre carré revers : cavalier (le souverain) au pas, tourné vers la droite ;
le tout inséré dans un carré gravé horizontalement ; autour du récipient, inscription K E P Atelier monétaire : Maronée sous le cheval, étoile à plusieurs branches ;
Atelier monétaire : Maronée Atelier monétaire : Maronée 351/350-347 av. J .- C . (Térès II ) d’après Y. Yurukova ; en haut, inscription Σ Е Y Θ O Y
Vers 359-351 av. J .- C . d’après Y. Yurukova et U. Peter Vers 359-346 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ; vers 350/347-341 av. J.-C (Térès III ) d’après selon U. Peter Vers 309/308-295 av.  J .- C . d’après K. Dimitrov ;
d. 1,9 cm ; poids 16,62 g 359-342/341 av.  J .- C . d’après U. Peter d. 2,1 cm ; poids 14,94 g vers 320/315-310 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova
septemvri, musée archéologique, d. 1,1 cm ; poids 2,24 g septemvri, musée archéologique, d. 1,7 cm ; poids 4 g
i n v.   n o  1 . 2 1 8 7 sofia, institut national d’archéologie et musée, i n v.   n o  1 . 2 1 4 9 septemvri, musée archéologique,
bibliographie a b s , i n v.   n o  6848 bibliographie i n v.   n o  1 . 1 . 1 2 5 0
Yurukova, 1992, p. 240-241, ill. 60-63 ; bibliographie Yurukova, 1992, p. 242, ill. 64 ; Peter, 1997, S. 141, fig. 1. bibliographie
Peter, 1997, S . 134, fig. 3. V T et B R Yurukova, 1992, p. 245, ill. 70.1 ; Peter, 1997, p. 125-132. V T et B R Inédite.
B R
À comparer à : Dimitrov, 1984, p. 81-93, ill. 614-911 ;
c at. 135 a c at. 137 Yurukova, 1992, p. 250-253, 258 et ill. 81-82, 85-86, 96-97. V T et B R

178 Monnaie d’Amadokos I I Monnaie de Ketriporis 179


Bronze Bronze
avers : labrys entouré de l’inscription A M A [ T ] O K O  ; avers : tête de Dionysos barbu avec couronne de lierre,
en haut, caducée horizontal, tourné vers la droite. Grènetis tournée vers la droite
revers : vigne avec cinq grappes dans un cadre carré ; revers : canthare ; à gauche, thyrse, à droite, en bas, c at.  1 3 4 b
tout autour, le nom d’un magistrat croissant de lune tourné vers la droite ; inscription K E T Р I П O Р I O Σ c at.  1 3 7
Atelier monétaire : Maronée 356-352/351 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ;
Vers 359-351 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova et U. Peter vers 357/356-352 av.  J .- C . d’après U. Peter
d. 2,9 cm ; poids 16,5 g d. 1,7 cm ; poids 3,39 g
sofia, institut national d’archéologie et musée, (le cœur de la pièce a été abîmé par un coup donné avec une lame)
a b s , i n v.   n o  2 0 0 2 sofia, institut national d’archéologie et musée,
bibliographie a b s , i n v.   n o  7 2 2 0
Yurukova, 1992, p. 242, ill. 64 ; Peter, 1997, p. 132-140 et S . 135, fig. 4. B R bibliographie
Yurukova, 1992, p. 244, ill. 68 ; Peter, 1997, p. 143-146. B R
c at. 135 b
c at. 138
Monnaie d’Amadokos I I
Bronze Monnaie de Térès I I ou de Térès I I I c at.  1 3 5 a c at.  1 3 8

Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1989 Bronze


avers : labrys entouré de l’inscription A M A [ T ] O K O  ; avers : labrys entouré de l’inscription [Т]Н Р Н Ω . Grènetis
au-dessus, caducée horizontal à droite ; cercle granulé revers : vigne avec cinq grappes dans un cadre carré ;
revers : vigne à cinq grappes dans un cadre carré ; tout autour, le nom d’un magistrat
autour, nom de magistrat. Atelier monétaire : Maronée
Atelier monétaire : Maronée 351/350-347 av.  J .- C . (Térès II ) d’après Y. Yurukova ;
Vers 359-351 av. J .- C . d’après Y. Yurukova et U. Peter vers 350/347-341 av.  J .- C . (Térès III ) d’après U. Peter
d. 2,3 cm ; poids 13,65 g d. 2,1 cm ; poids 15,88 g
septemvri, musée archéologique, so f i a , i n s t i t u t n a t i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e e t m u s é e , c at.  1 3 9 a
i n v.   n o  1 . 2 8 0 a b s , i n v.   n o  3 5 9 3 c at.  1 3 5 b
bibliographie bibliographie
Yurukova, 1992, p. 242, ill. 64 ; Peter, 1997, S . 135, fig. 1. V T et B R Yurukova, 1992, p. 243, ill. 66 ; Peter, 1997, p. 140-143 et S. 141, fig. 1. B R

c at. 136 a c at. 139 a
Monnaie de Kersobleptès Monnaie de Térès I I
Bronze Bronze c at.  1 3 6 a
Aystokite Bani, année de découverte inconnue Dolno Levski (département de Pazardjik), 1964
avers : tête de femme (Déméter ?) avers : labrys entouré de l’inscription [Т]Н Р Н Ω . Grènetis c at.  1 3 9 b
avec couronne ou diadème, de profil droit revers : vigne avec cinq grappes dans un cadre carré ;
revers : canthare ; en bas, symbole : grain de blé disposé sans nom de magistrat
horizontalement ; autour du récipient, inscription K E P Atelier monétaire : Maronée
Atelier monétaire : Maronée 351/350-347 av.  J .- C . (Térès II ) d’après Y. Yurukova ;
Vers 359-346 av.  J .- C . d’après Y. Yurukova ; vers 350/347-341 av.  J .- C . (Térès III ) d’après U. Peter c at.  1 3 6 b
359-342/341 av.  J .- C . d’après U. Peter d. 2,1 cm ; poids 16,31 g
d. 1,2 cm ; poids 1,89 g sofia, institut national d’archéologie et musée,
so f i a , i n s t i t u t n a t i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e e t m u s é e , a b s , i n v.   n o  1 0 9 4 0
a b s , i n v.   n o  6 6 9 3 bibliographie c at.  1 4 0
bibliographie Yurukova, 1992, p. 243, ill. 67.1 ; Peter, 1997, p. 140-143. B R
Yurukova, 1992, p. 245, ill. 71 ; Peter, 1997, p. 125-132. B R
Les échanges commerciaux c at. 141 a
et les émissions monétaires Monnaie de Seuthès I I I
Bronze
de Seuthopolis Seuthopolis, secteur SHT  9, 1951
Inscrite dans les traditions du Royaume odryse, Seuthopolis avers : étoile à huit branches. Grènetis
revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, foudre
devint peu de temps après sa fondation un centre économique
Atelier monétaire : Seuthopolis c at.  1 4 1 a
et commercial actif. Les monnaies mises au jour, tout comme
Vers 315-310 av.  J .- C .
les timbres amphoriques et la céramique importée, révèlent d. 1,15 cm ; poids 1,5 g
deux axes commerciaux majeurs. Le premier relie la ville avec sofia, institut national d’archéologie et musée, c at.  1 4 4 b
le sud-est de la Thrace et la Chersonèse de Thrace, d’où proviennent a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   2 5 7
les monnaies de Lysimaque et d’Adaios, des villes de Lysimacheia bibliographie
Dimitrov, K., 1984, n o 412, tabl. XII  12. K D
et d’Ainos, les frappes d’argent d’Asie Mineure du type « Alexandre c at.  1 4 1 b
le Grand », etc., ainsi que les conteneurs amphoriques transportant
les produits de Sinope, Rhodes, Chios et Samothrace. Le second axe
c at. 141 b
mène vers le sud-ouest de la Thrace, plus exactement vers Thasos Monnaie de Seuthès I I I c at.  1 4 5 a
et la Macédoine. Selon toute vraisemblance, l’interphase commerciale Bronze
180 181
au centre de ces échanges n’était autre que l’emporion de « Pistiros », Seuthopolis, secteur F  80, 1951
alors sous contrôle macédonien. Ces routes sont bien documentées avers : étoile à huit branches. Grènetis
par un grand nombre de monnaies en bronze de Philippe II , revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, foudre c at.  1 4 2 a
Atelier monétaire : Seuthopolis
d’Alexandre le Grand et de Cassandre, frappées dans des ateliers
Vers 315-310 av.  J .- C .
macédoniens, ainsi que par l’importation d’amphores thasiennes  1.
d. 1,15 cm ; poids 1,38 g
Dans le cadre de ce marché actif, l’apparition des premières frappes sofia, institut national d’archéologie et musée, c at.  1 4 5 b
de monnaie locales n’est pas une surprise. Elles se déclinent a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   3 0 1
en sept types de monnaies portant les noms de Seuthès III et d’un bibliographie
« Roïgos, fils de Seuthès », conformément à l’inscription du tombeau Dimitrov, K., 1984, n o 422, tabl. XIII  12. K D
c at.  1 4 2 b
de Kazanlak  2.
Sur les types les plus anciens des monnaies de Seuthès figurent c at. 142 a
un aigle, la foudre (attributs de Zeus), une étoile et une couronne
d’épis de blé. Deux d’entre eux (cat. 141 a à 142 d) offrent des valeurs
Monnaie de Seuthès I I I c at.  1 4 6 a
Bronze
nominales inférieures aux frappes macédoniennes alors abondantes Seuthopolis, secteur N  80, 1952
à Seuthopolis. Le troisième (cat. 143 a à b) indique le passage d’une avers : aigle aux ailes repliées à droite. Grènetis
frappe locale à une valeur nominale supérieure. Les types suivants revers : inscription Σ Ε Υ / Θ Ο Υ dans une couronne d’épis de blé
(cat. 144 a à cat. 146 b) portent la tête de Zeus et ses attributs. Ils Atelier monétaire : Seuthopolis
Vers 315-310 av.  J .- C . c at.  1 4 3 a
constituent un système à triple valeur nominale, répondant aux c at.  1 4 6 b
d. 1,55 cm ; poids 2,69 g
exigences du marché local. Les nombreuses imitations de monnaies
sofia, institut national d’archéologie et musée,
étrangères, surtout de Cassandre et de Lysimaque, trahissent la volonté a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   3 7 1
d’unifier la circulation monétaire à Seuthopolis sur une base locale. bibliographie
Le septième et dernier type (cat. 147 a à b) arbore le portrait Dimitrov, K., 1984, n o 540, tabl. XVIII  10. K D
de Seuthès. Ses qualités artistiques, remarquables, le rapprochent
de celui qui a été découvert à Golyama Kosmatka (cat. 82). c at. 142 b
Le diadème de laurier indique qu’il s’agit probablement d’une
frappe posthume. À travers la représentation héroïsée de Seuthès,
Monnaie de Seuthès I I I
Bronze
cette ultime frappe cherche à légitimer la continuité du pouvoir Seuthopolis, secteur K  61, 1953 c at.  1 4 3 b
transmis à Bérénice après la mort de son époux  3. avers : aigle aux ailes repliées à droite. Grènetis
c at.  1 4 7 a
Par la présence de Zeus et de ses attributs, de l’étoile et d’Alexandre revers : inscription Σ Ε Υ / Θ Ο Υ dans une couronne d’épis de blé
le Grand, les frappes de Seuthopolis traduisent la forte influence Atelier monétaire : Seuthopolis
exercée par les traditions macédoniennes et, de façon plus large, Vers 315-310 av.  J .- C .
d. 1,5 cm ; poids 2,95 g
hellénistiques. En développant le culte du fondateur de la dynastie
sofia, institut national d’archéologie et musée,
locale, incarné par la figure de Seuthès héroïsé, ces monnaies
a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   7 5 9
rappellent de façon synthétique les conceptions qui entourent
bibliographie
l’origine du pouvoir royal, suivant le processus en cours dans Dimitrov, K., 1984, n o 538, tabl. XVIII  8. K D
l’ensemble du monde hellénistique. c at.  1 4 4 a
kamen dimitrov
1 Dimitrov, K., 2011, p. 17.
2 Dimitrov, K., 1984, p. 19-20, 26-28 ;
Dimitrov, K., 1987 ; Dimitrov, K., 2011, p. 17 ; c at.  1 4 7 b
Peter, 1997, p. 181-184, 215-217.
3 Dimitrov, K., 1988.
c at. 143 a c at. 145 a c at. 147 a
Monnaie de Seuthès I I I Monnaie de Seuthès I I I Monnaie de Seuthès I I I
Bronze Bronze Bronze
Seuthopolis, secteur F  85, 1951 Seuthopolis, 1952 Seuthopolis, tumulus n o 2, sépulture en brique B, 1949
avers : aigle aux ailes repliées à droite. Grènetis avers : tête de Zeus couronné de laurier, de profil droit avers : tête de Seuthès couronné d’un rang de laurier, de profil droit
revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, foudre revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, foudre, une étoile en bas revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, cavalier (Seuthès) trottant
Atelier monétaire : Seuthopolis Atelier monétaire : Seuthopolis vers la droite, une couronne en bas
Vers 310 av. J .- C . Vers 310-295 av.  J .- C . Atelier monétaire : Seuthopolis
d. 1,85 cm ; poids 4,3 g d. 1,4 cm ; poids 2,52 g Vers 295-275 av.  J .- C .
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée, d. 2,15 cm ; poids 5,8 g
a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   1 9 9 a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   5 0 0 sofia, institut national d’archéologie et musée,
bibliographie bibliographie a b s , i n v .   n o   s e v t o p o l i s   131
Dimitrov, K., 1984, n o 581, tabl. XIX  16. K D Dimitrov, K., 1984, n o 912, tabl. XXXVIII  1. K D bibliographie
Dimitrov, K., 1984, n o 1015, tabl. L  3. K D
c at. 143 b c at. 145 b
c at. 147 b
Monnaie de Seuthès I I I Monnaie de Seuthès I I I
182 Bronze Bronze Monnaie de Seuthès I I I 183
Seuthopolis, tumulus n o 3, remblai, 1953 Seuthopolis, secteur P  87, 1951 Bronze
avers : aigle aux ailes repliées à droite. Grènetis avers : tête de Zeus couronné de laurier, de profil droit Seuthopolis, tumulus n o 2, sépulture en brique B, 1949
revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ , foudre revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, foudre, une étoile en bas avers : tête de Seuthès couronné d’un rang de laurier, de profil droit
Atelier monétaire : Seuthopolis Atelier monétaire : Seuthopolis revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, cavalier (Seuthès) trottant
Vers 310 av.  J .- C . Vers 310-295 av.  J .- C . vers la droite, une couronne en bas
d. 1,9 cm ; poids 3,6 g d. 1,4 cm ; poids 3,25 g Atelier monétaire : Seuthopolis
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée, Vers 295-275 av.  J .- C .
a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   1 4 1 a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   2 3 5 d. 2,2 cm ; poids 6,19 g
bibliographie bibliographie sofia, institut national d’archéologie et musée,
Dimitrov, K. 1984, n o 605, tabl. XXI  4. K D Dimitrov, K., 1984, n o 916, tabl. XXXIII  4. K D a b s , i n v .   n o   s e v t o p o l i s   132
bibliographie
c at. 144 a c at. 146 a Dimitrov, K., 1984, n o 1078, tabl. L  4.
K D

Monnaie de Seuthès I I I Monnaie de Seuthès I I I


Bronze Bronze
Seuthopolis, secteur HT  30, 1951 Seuthopolis, secteur P  19, 1954
avers : tête de Zeus, tournée vers la droite. Grènetis avers : tête de Zeus couronné de laurier, de profil droit
revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, cavalier trottant vers la droite, revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, fer de lance à droite, une étoile en bas
une étoile en bas Atelier monétaire : Seuthopolis
Atelier monétaire : Seuthopolis Vers 310-295 av.  J .- C .
Vers 310-295 av.  J .- C . d. 1,3 cm ; poids 2,32 g
d. 2 cm ; poids 4,22 g sofia, institut national d’archéologie et musée,
sofia, institut national d’archéologie et musée, a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   1 0 4 3
a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   3 3 9 bibliographie
bibliographie Dimitrov, K., 1984, n o 942, tabl. XXXIV  1. K D
Dimitrov, K., 1984, n o 832, tabl. XXX  16. K D

c at. 144 b c at. 146 b
Monnaie de Seuthès I I I Monnaie de Seuthès I I I
Bronze Bronze
Seuthopolis, tumulus n o 1, remblai, 1948 Seuthopolis, secteur P  32, 1952
avers : tête de Zeus couronné de laurier, de profil droit. Grènetis avers : tête de Zeus couronné de laurier, de profil droit
revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, cavalier au pas tourné vers la droite, revers : inscription Σ Ε ΥΘ Ο Υ, fer de lance à droite, une étoile en bas
une étoile en bas Atelier monétaire : Seuthopolis
Atelier monétaire : Seuthopolis Vers 310-295 av.  J .- C .
Vers 310-295 av.  J .- C . d. 1,05 cm ; poids 1,33 g
d. 2,25 cm ; poids 5,84 g sofia, institut national d’archéologie et musée,
sofia, institut national d’archéologie et musée, a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   4 9 6
a b s , i n v.   n o  s e v t o p o l i s   1 5 8 bibliographie
bibliographie Dimitrov, K., 1984, n o 950, tabl. XXXIV  8. K D
Dimitrov, K., 1984, n o 765, tabl. XXVII  17. K D

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
alexandre baralis fig. 1
Rogozen, phiale
inv. n o b 491 [cat. 149].
Sur la lèvre :
ΚΟΤΥΟΣ ΕΞ ΒΕΟ
(« À Kotys de Beos »).

fig. 2
Service de Borovo, rhyton
avec protomé de sphinge
[cat. 139].
Sous le vase est inscrit :
ΚΟΤΥΟΣ Ε(sic)ΒΕΟ
(« À Kotys de Beos »).

L e s p h i a l e s i n s c r i t e s  : t a x e s e t
fig. 3
Persépolis, délégation XIX ,
escalier de l’Apadana.

impositions dans le Royaume odryse


fig. 1 fig. 2
c h i c ag o, o r i e n ta l i n s t i t u t e

184 Le trésor de Rogozen se démarque par son articulation singulière autour divinité à laquelle l’objet est consacré ou sa valeur. C’est cet usage que l’escalier de l’Apadana représentait de façon symbo­l ique le paiement du constitue le cadeau par excellence, même si elle demeure accompagnée 185
de deux formes très standardisées incarnées par la cruche et la phiale en nous retrouvons sur la phiale n o 22329 de Rogozen, où apparaît la tribut qui dans les faits était réalisé auprès du satrape ou plutôt des d’autres objets que l’archéologie ne nous a pas transmis (habits de luxe,
argent, cette dernière se révélant prépondérante, avec cent huit exem- séquence Δ Ι Σ ΛΟ Ι Α Σ Ε Π Ο Ι Η Σ Ε (« Disloias l’a fait »). La situation est cadeaux supplétifs offerts au Grand Roi  12. Cette perception de l’impôt en tapis, esclaves). Ces quelques remarques permettent ainsi de resituer
plaires. Loin de composer un ensemble cohérent, apte à servir un ban- en revanche tout à fait différente pour les autres phiales de ce trésor ou les nature permettait en retour au souverain de récompenser une aristocratie l’inscription de noms de souverains thraces sur les phiales en argent dont
quet, le trésor de Rogozen se présente plutôt comme une accumulation pièces du service de Borovo où figure le nom du souverain suivi de la for- friande de présents (Xénophon, Anabase I , 2, 27 ; Strabon XV , 321) qui le caractère standardisé, tout comme la cohérence géographique, semble
d’objets au style hétéroclite, au sein desquels seuls quelques regroupe- mule EK (« de ») accompagnée d’un toponyme au génitif (cat. 180 à 183 ; elle-même pourvoyait aux besoins en nourriture d’un large réseau de per- convenir à l’enregistrement par une chancellerie de vases relevant de la
ments logiques émergent, comme le fameux « service de Dionysos ». fig. 2). La finalité de l’inscription est alors de rappeler l’origine géogra- sonnes, tandis que l’armée royale était composée de soldats directement catégorie large et parfois indistincte du cadeau et du tribut.
Autre particularité, trois noms – Kotys, Kersobleptès, Satokos – sont ins- phique de l’objet. Pour autant, il demeure difficile d’affirmer s’il s’agit du entretenus  13.
crits au poinçon sur la lèvre de treize phiales et d’une cruche (cat. 148 à lieu de fabrication  7 ou plutôt du nom de la communauté ayant offert ce L’exposition des communautés thraces à ce système durant la domina-
151 ; fig. 1). Si Z. Archibald réfute le rapprochement de Satokos avec le cadeau  8, voire de celle qui s’est acquittée du tribut  9. Dans le premier cas, tion perse exercée sur le littoral égéen dépend de l’identification donnée à
souverain odryse Sadokos  1, I. Venedikov et G. Mihaylov n’hésitent pas à le nom du souverain fonctionnerait comme un poinçon attestant la qua- la délégation XIX de l’escalier de l’Apadana (fig. 3). Celle-ci correspond
identifier les deux autres avec Kotys I er
(383-359 av.  J .- C .) et son fils 2. lité du vase  10 ; dans le second, la question de la fiscalité dans le monde aux Skudriens, qui sont alternativement interprétés comme des Scythes
Nous aurions donc ici une thésaurisation couvrant partiellement deux odryse serait ainsi directement posée. ou des Thraces  14. Par ailleurs, la réforme fiscale de Darius I er impose à
règnes. L’origine de ces vases a parfois été mise en relation avec le butin Sur ce point, Thucydide précise que les revenus du Royaume odryse chaque satrapie de reproduire le modèle d’organisation de la cour  15. Or,
amassé par Philippe II lors de la conquête de la Thrace, avant qu’il n’en s’élevaient sous Seuthès I er à 400 talents, augmentés d’une somme équi­ après 480 av.  J .- C ., Daskyleion, en Bithynie – région de peuplement
soit dépossédé à son tour par les Triballes 3. Pour autant, Rogozen n’ap- valente perçue en nature sous forme de présents en or et en argent que thrace –, obtient aux côtés de Sardes le statut de satrapie. On comprend
paraît pas comme un cas isolé. D’autres phiales inscrites ont été décou- venaient par ailleurs compléter étoffes et autres cadeaux ( II , 97). Cette dès lors que les Grecs issus des cités placées sous domination achéménide
vertes au nord du Balkan, notamment à Alexandrovo, près de Lovech, à somme recouvrait alors le tribut payé par les sujets thraces et les cités reproduisent à leur tour les usages en vigueur dans le royaume quand ils
Moguilanskata-Moguila, Agighiol et Branichevo, tandis que toutes les grecques. Dans les faits, cependant, le système fiscal odryse était bien doivent s’adresser à des figures d’ascendance royale, comme en témoigne
pièces de Borovo portent elles aussi le nom de Kotys. En dehors des noms plus complexe. Au tribut s’ajoutaient aussi des taxes indirectes prélevées la présentation d’une phiale en argent et d’un tapis par Timésiôn de
d’Amatokos et de Térès, qui figurent sur la phiale de Branichevo, celui de sur les flux induits par les diverses places de commerce actives au sein du Dardanos à Seuthès (Xénophon, Anabase VII , 3, 27). Il semble parallè­
Kotys prédomine, ce qui permet de replacer cette pratique dans une four- royaume, comme l’établissement d’Adjiyska Vodenitsa dit « Pistiros » lement que ce modèle ait été partiellement adopté par les Odryses, car
chette chronologique assez étroite. C’est ce que souligne également (cat. 152), au sujet desquelles Démosthène précisait qu’elles rapportaient Thucydide précise que rien ne se fait sans cadeaux dans le royaume thrace
l’usage d’un grec caractéristique du premier quart du iv e av.  J .- C .  4. Autre encore sous le règne de Kersobleptès près de 200 talents (Contre et que ces derniers doivent être destinés autant au souverain qu’à ses
particularité : la répartition géographique de ces objets aux marges du Aristokratès 110). De même, le roi odryse recevait le produit des mines, proches ( II , 97). Ce conseil d’ailleurs est prodigué à la cour de Seuthès
Royaume odryse nous encouragerait à reconnaître des cadeaux diploma- ainsi que le butin des raids militaires qu’il opérait parfois, suivant par le Maronitain Héracleidès, qui incite les sujets thraces ou les repré-
tiques offerts par le souverain odryse aux aristocrates locaux, qui lui l’exemple offert par le dynaste local Seuthès (Xénophon, Anabase VII , 4, sentants des cités grecques à offrir de nombreux présents. L’intérêt
restent soumis jusqu’à ce que sa mort scelle la perte de ces territoires  5. 2). Cette fiscalité mixte, pour partie en cadeaux, n’était alors pas sans qu’ont les colonies grecques du littoral à se conformer à cet usage appa-
Néanmoins, quel sens donner à ces inscriptions ? S’agit-il d’une indi- entretenir quelques similitudes avec le système achéménide. Hérodote raît en retour évident, puisque ces quelques dons leur assurent l’accès aux
cation de l’appartenance première de l’objet ou plutôt d’une volonté d’en rappelle en effet que ce dernier était tout entier fondé, sous Cyrus et zones placées sous contrôle odryse  16. Dans ce cadre, la phiale en argent
rehausser la valeur en en soulignant l’origine royale ? Et surtout à quel Cambyse, sur un acquittement en cadeaux, donc en nature ( III , 89). C’est
moment se produit son apposition sur les vases ? On note en ce sens que encore des objets luxueux que réclame Xerxès dans le nord de l’Égée ( VII ,
1 A rchibald, 1998. 9 Rusinov, 1986 ; Marazov, 1989 ;
cette pratique a souvent été rapprochée de l’usage prêté à la chancellerie 119) lors de son périple qui le conduit vers la Grèce. Après la réforme fis-
2 Venedikov, 1972 ; Mihaylov, 1989. Loukoupoulou, 2008.
achéménide de marquer les objets qui entrent en la possession du Grand cale introduite par Darius I er, quatre formes de perception semblent avoir 3 Tacheva, 1987. 1 0 Zournatzi, 2000.
4 Zournatzi, 2000. 1 1 Balcer, 1989.
Roi. Pourtant, les vases inscrits découverts à Persépolis ou sur le terri- coexisté au sein du Royaume achéménide : le tribut, les taxes indirectes,
5 Venedikov, 1972. 1 2 Cahill, 1985 ;
toire de l’ancien empire sont peu nombreux et l’authenticité de certaines les cadeaux royaux et les frais de table du satrape et du Grand Roi  11. 6 Curtis, Cowell, Walker, 1995 ; Sancisi-Weerdenburg, 1989.
dédicaces a longtemps été discutée  6. Les exemples les plus fréquents pro- Toutefois, les incertitudes demeurent nombreuses dans la mesure où l’on Gunter, Root, 1998 ; 1 3 Descat, 1989.
Dusinberre, 1999. 1 4 Balcer, 1988.
viennent en fait du monde grec où les inscriptions sur vases peuvent indi- ignore si les frais de table constituaient un impôt régulier ou ponctuel. De 7 Fol, 1986b. 1 5 Briant, 1989.
quer alternativement le nom du propriétaire, celui du fabriquant ou de la même, la question reste ouverte si la procession des tributaires qui orne 8 Hind, 1989. 1 6 Baralis, 2007.

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
fig. 3
Le trésor de Rogozen fig. 1
Rogozen, découverte du
c at. 148 c at. 150
deuxième ensemble du trésor
par les archéologues du musée
Phiale Phiale
régional d’Histoire de Vratsa,
Argent Argent
Bogdan Nikolov, Spas Mashov Rogozen, 1985-1986 Rogozen, 1985-1986
et Plamen Ivanov. Première moitié du iv e siècle av.  J .- C . Première moitié du iv e siècle av. J .- C .
vratsa, archives du h. 3,5 cm ; d. 14,1 cm h. 4,9 cm ; d. 14,2 cm
musée régional d’histoire v r a t s a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  b   4 7 4 v r a t s a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  b   4 7 3

Sur la phiale est gravée en lettres grecques l’inscription Sur la phiale est gravée en lettres grecques l’inscription Ε Ξ Α Π Ρ Ο
Κ Ε Ρ Σ Ε Β Λ Ε Π Τ Ο Ε Ξ Ε Ρ Γ Ι Σ Κ Η Σ . Elle a appartenu au roi odryse Κ Ο Τ ΥΟ Σ . La phiale a appartenu au roi odryse Kotys dont le nom
Kersobleptès dont le nom apparaît ici. L’autre partie de l’inscription apparaît ici. On suppose que le second terme est un toponyme lié
mentionne un toponyme qui correspond à un établissement placé à un établissement de Thrace orientale qui, plus tard, deviendra
sous la domination du souverain. Ce dernier est situé sur le cours la colonie romaine d’Apri 1.
supérieur de l’Erginos (actuel Ergène), sur le piémont méridional bibliographie
nartsis torbov de la Strandja 1. Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 37, ill. 30.

bibliographie
1 Mihaylov, 1989, p. 67. N T
Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 39, ill. 44.

186 L’un des plus importants trésors antiques de 1 Mihaylov, 1989, p. 67. N T c at. 151 187
l’Europe du Sud-Est a été découvert dans le village
de Rogozen, dans le nord-ouest de la Bulgarie. c at. 149 Phiale
Le trésor se compose de cent soixante-cinq récipients
en argent, de grande qualité, dont le poids total s’élève
Phiale Argent
Rogozen, 1985-1986
Argent
à 20 kilos. Ils peuvent être divisés en trois groupes : Première moitié du iv e siècle av.  J .- C .
Rogozen, 1985-1986
des phiales, au nombre de cent huit, cinquante- h. 4,8 cm ; d. 13,5 cm
Première moitié du iv e siècle av.  J .- C .
quatre cruches et trois coupes de formes différentes. v r a t s a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  b   4 7 5
h. 3,4 cm ; d. 12 cm
La vaisselle de banquet qui compose cet ensemble
v r a t s a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  b   5 9 1
a probablement appartenu à la dynastie de souverains Sur la phiale est gravée en lettres grecques l’inscription Κ Ο Τ ΥΟ Σ
locaux et s’est transmise sur plusieurs générations Ε Γ Γ Η Ι Σ Τ Ω Ν . Elle a appartenu au roi odryse Kotys dont le nom
Sur la phiale est gravée en lettres grecques l’inscription Κ Ο Τ ΥΟ Σ
apparaît ici. On suppose que la seconde partie de l’inscription
durant le iv e siècle av.  J .- C . La première partie Ε Ξ Β Ε Ο . Elle a appartenu au roi odryse Kotys dont le nom est ici
se rapporte également à un toponyme lié à un établissement situé
du trésor a été découverte par hasard. Pendant inscrit. Comme pour les trois autres phiales, le second terme doit
au sud d’Adrianopolis (actuelle Edirne) et placé sous la domination
l’automne 1985, Ivan Dimitrov, un habitant du village se rapporter à un établissement, en l’occurrence celui de Beos, alors
du souverain 1.
de Rogozen, a trouvé lors de travaux agricoles réalisés placé sous la domination du souverain et qui deviendra, plus tard,
bibliographie
dans son jardin soixante-cinq récipients en argent. la station routière romaine de Beodizos 1. Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 37, ill. 45.
Ils reposaient à une faible profondeur (0,5 m) sous bibliographie
le niveau du sol moderne. Les archéologues du musée Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 38, ill. 40. 1 Detschew, 1957, p. 103. N T
régional d’Histoire de Vratsa – Bogdan Nikolov, 1 Fol, 1987, p. 1. N T
Spas Mashov et Plamen Ivanov – ont alors procédé
à des fouilles archéologiques dans le jardin.
Le 6 janvier 1986, ils ont mis au jour le second lot
du trésor, constitué de cent récipients regroupés
en tas et enterrés à la même profondeur, à seulement c at. 148
5 mètres au nord-ouest du premier lot. Le trésor
a vraisemblablement été caché à la hâte et divisé
en deux parties avant d’être enfoui  1.
Le trésor a suscité un très grand intérêt chez
les spécialistes bulgares et étrangers. Il a donné
une nouvelle vision de la culture thrace de la période
classique et du début de l’époque hellénistique.
Cette découverte a nourri des discussions scienti-
fiques fructueuses liées aux questions entourant
la chronologie, la technique de fabrication,
la décoration, l’origine des formes, les motifs
décoratifs et l’interprétation des scènes
mythologiques qui ornent certains de ces vases,
qui ont renouvelé nos connaissances sur l’art thrace  2.

1 N ikolov, 1989.
2 Cook, 1989 ; Fol, 1989 ; c at.  1 5 1
Alexandrescu, 1993 ;
Marazov, 1996 ; Kull, 1997a.
c at.  1 4 9 c at. 1 5 0

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
zosia h. archibald, jan bouzek et alexey gotsev fig. 1
Adjiyska Vodenitsa,
vue aérienne du site avec le tracé
supposé des fortifications.

fig. 2
Adjiyska Vodenitsa,
vue aérienne du secteur
de la porte orientale.

fig. 3
Adjiyska Vodenitsa, plan
du secteur de la porte orientale.

Pistiros, un emporion fig. 1

en Plaine supérieure de Thrace


188 Le nom de Pistiros ( Πίστιρος ) apparaît dans le lexique d’Étienne de 6 mètres, adopte une orientation au sud-ouest. Des plates-formes, basses et sud » a pu répondre à une fonction officielle en tant que salle de banquet. On 189
Byzance, qui appartient à la fin de l’Antiquité (171.6 ; 524.11), ainsi que quadrangulaires, en argile cuite, désignées sous le terme d’« autels », ont été y a également mis au jour plusieurs pesons de métiers à tisser.
dans l’inscription grecque du milieu du iv e siècle av.  J .- C . découverte à Bona découvertes sur l’ensemble du site. Leurs angles indiquent systématiquement On peut déduire l’existence de plusieurs édifices situés au nord et au sud
Mansio. L’établissement mis au jour en 1988 par l’archéologue polonais les quatre points cardinaux. Les édifices qui bordent la route sont dotés de de la voie principale par l’abondante quantité d’artefacts et de débris. Ces
Mieczys ł aw Domaradzki à Adjiyska Vodenitsa, près de Vetren (à fondations de galets et conservent parfois des parements de blocs disposés bâtiments servaient parallèlement d’habitat et d’installations artisanales.
68,9 kilomètres à l’ouest de Plovdiv, l’antique Philippopolis), entretient sans en carreau. Ils étaient desservis par une conduite d’évacuation centrale en L’emplacement des édifices est signalé par la présence d’« autels », bas et
aucun doute un rapport étroit avec le texte de l’inscription. Il constitue en ce pierre dont la longueur de 28 mètres correspond à la longueur de la rue qui a décorés de motifs géométriques. L’artisanat du cuivre et du fer est attesté par
sens un candidat possible pour une identification avec l’ancienne Pistiros. été préservée. Elle se ramifiait en deux branches devant la tour qui des moules, des outils et des objets manufacturés. De même, la production
M. Domaradzki avait déjà noté la forte concentration de trésors monétaires protégeait la porte orientale. Chacune de ces conduites sortait de textile est représentée par des centaines de pesons de métiers à tisser
en argent du v e siècle av.  J .- C . dans un rayon de 20 kilomètres autour l’établissement par des ouvertures verticales pratiquées dans le mur de découverts au nord et au sud de la voie. Des amphores importées provenant
d’Adjiyska Vodenitsa 1. Les fouilles menées sur près de 0,5 hectare dans le fortification. Les vestiges d’occupation à l’intérieur de l’enceinte couvrent de nombreux centres égéens (en particulier de la région nord-égéenne,
secteur proche de la porte orientale de cet établissement ont livré mille six une surface d’environ 2,5 hectares. M. Domaradzki estime que le centre incluant Thasos), de la céramique de type attique, de la céramique commune
cent cinquante-six monnaies qui s’échelonnent du ve au iii e siècle av.  J .- C . urbain, enceint par le rempart, a pu s’étendre sur une surface de plus de grise et à pâte orangée, locale et régionale, des ornements métalliques et des
Sur cet ensemble, cinq cent quarante-neuf pièces d’argent et trois pièces d’or 15 hectares, en excluant de ce chiffre le territoire agricole. Ces données perles de verre, de même que de nombreux ossements animaux (essentiel­l e­
proviennent d’un pot enterré aux alentours de 280 av.  J .- C ., peut-être en lien classent l’établissement d’Adjiyska Vodenitsa dans la catégorie des cités ment des espèces domestiques, comme les bovins, moutons, chèvres et
fig. 2
avec une attaque des forces celtes menée en Thrace centrale. grecques de taille moyenne. cochons), nous renseignent sur les modes de consommation des habitants de
La majeure partie de l’établissement a subi l’érosion du fleuve Hébros/ La rue centrale présente trois niveaux successifs dont la chronologie cet établissement.
2 3
Maritsa au cours des deux derniers millénaires  , n’épargnant que les confirme les grandes lignes historiques de cet établissement  . Bien que La dernière période de l’histoire de l’établissement d’Adjiyska Vodenitsa
secteurs est du site. Ils représentent un quart de sa superficie initiale et se certaines découvertes, qui remontent à la fin du vi e ou au début du est moins spectaculaire que la période éclatante qui accompagne ces
répartissent de part et d’autre de la rue principale ; s’y ajoute un secteur v e siècle av.  J .- C ., constituent les vestiges d’une occupation plus ancienne échanges commerciaux. Elle s’étend de la seconde moitié du iv e siècle au
disposé sur le versant nord-ouest, doté de quelques maisons extra-muros. ou de travaux préliminaires, il apparaît que le site d’Adjiyska Vodenitsa fut deuxième quart du iii e siècle av.  J .- C . Les activités artisanales se maintinrent
Les dimensions du mur de fortification (2,15 m de large), ainsi que des planifié et construit comme une zone urbaine enceinte au troisième quart du et la production d’outils en fer, d’armes et d’accessoires vestimentaires fut
différents édifices urbains, sont comparables à celles qui caractérisent les v e siècle av.  J .- C . Le blocage qui sépare le niveau le plus ancien de la rue du alors prépondérante. Mais, en raison de l’effondrement de la tour sur la
grands centres de l’Égée. À titre d’exemple, la maison n o 1 s’étend sur second niveau a livré de la céramique et des monnaies datables de la seconde porte orientale et d’une grande part de l’élévation du mur de fortification, la
18,2 × 14,35 mètres, soit 261,17 mètres carrés. Une porte imposante, munie moitié du v e et du début du iv e siècle av.  J .- C . Ce deuxième niveau est à majeure partie de ce quartier devint inhabitable. Le système d’évacuation se
d’une tour mesurant 9,02 × 8,3 
mètres, reflète un plan d’urbanisme rapprocher d’un aménagement apporté à la porte orientale, qui a eu lieu vers remplit de débris de toutes sortes, notamment métallurgiques, et se boucha.
ambitieux. L’assise inférieure du mur, qui se dresse au-dessus d’une plinthe 370 av.  J .- C ., durant le règne de Kotys I er (383-359 av.  J .- C .). Le dernier Un puits fut creusé dans le carré B 21, lequel fut ultérieurement comblé de
en pierre, s’articule autour de deux parements. Elle était élevée en blocs de niveau, le plus récent, appartient au troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . fragments de céramique que l’on peut dater du milieu ou de la fin du
granit, placés en carreau, issus des carrières proches de Vurshilo et de Il est contemporain de l’apparition d’un quartier d’habitation adjacent dont iii e siècle av.  J .- C . Au nord de la voie principale, où l’on ne décèle aucune
Boshulya. Certains d’entre eux sont d’une largeur supérieure à 1 mètre. Le les édifices ont été incendiés après 280 av.  J .- C . C’est dans ce quartier que se trace de destruction par incendie, la vie suivit son cours sans changement
remplissage du mur – emplecton – était composé d’un blocage de galets et trouvait la « maison méridionale » qui a livré, au sud de la rue, le trésor significatif (carrés D 24-25, A 5 A , A 6). La continuité d’occupation est
d’un mortier en argile au-dessus duquel se dressait une élévation en briques monétaire évoqué précédemment. La voie était bordée, de chaque côté, de attestée dans les secteurs les plus éloignés de la rue principale, où l’on
crues. Cette dernière se révèle mieux documentée au voisinage immédiat de portiques en bois dont les colonnes reposaient sur des bases en pierre, tandis observe un remploi de tuiles et de matériaux architecturaux des phases
la porte où une tour, construite au-dessus de l’entrée elle-même, s’est que la couverture était assurée par une toiture en tuiles. Derrière ces antérieures, indiquant ainsi en retour que la zone détruite était localisée
effondrée lors d’un violent incendie dans les premières décennies du portiques se dressaient des édifices dotés de plusieurs salles. L’importante autour de la porte orientale.
iii e siècle av.  J .- C . quantité de monnaies retrouvées dans ces bâtiments, ainsi que le long de la 1 D omaradzki, 1987, p. 8, carte 3.
Le réseau urbain de l’établissement d’Adjiyska Vodenitsa est similaire à voie, laisse supposer qu’ils étaient liés à des activités commerciales. C’est 2 C hiverrell, Archibald, 2009,
p. 293-294, 300.
celui de Seuthopolis. Le mur de fortification, suivi sur plus de 120 mètres, est l’impression qui ressort également de la présence d’une balance et de 3 D omaradzki, 1997, p. 30-31 ;
orienté au nord-ouest  -  sud-est, tandis que la rue principale, large de plusieurs poids dans l’édifice n o 1 (au nord de la voie), tandis que l’« édifice Katin č arova, 2007, p. 40-45.
fig. 3

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
Les zones de marché fig. 1
L’emporion d’Adjiyska
c at. 152
et le dispositif légal Vodenitsa dit « Pistiros » : routes
fluviales et terrestres conduisant
Stèle : inscription de Vetren
aux cités grecques mentionnées
Granit
des emporia dans l’inscription de Vetren. Vetren, découverte à proximité de la station romaine
de Bona Mansio et à 2 km au nord-est de l’emporion
d’Adjiyska Vodenitsa, en novembre 1990
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . ; postérieure à l’assassinat
de Kotys I er en 359 av.  J .- C .
h. 164 cm ; l. 63 cm ; ép. 27 cm (partie supérieure),
23 cm (partie inférieure) ; h. lettres 2 cm
septemvri, musée archéologique,
i n v.   n o  1 . 1 6 9

[---- τάδε λέγει· ὅσα ἐπ]ικα[λῆι] « [Décisions (du dynaste) : pour les sommes qu’un emporitain réclame]
véronique chankowski [τις ἐμπορίτης ?], Δ Ε Ν Ν Υ. . Η , εἰ δὲ [μὴ] […] et s’[il ne les reconnaît pas], qu’il prête serment par Dionysos et
[εἴδηι, ὀμνύτ?]ω τὸν Διόνυσογ καὶ [τα]- qu’il [n’en] soit [pas] redevable ; et, pour ce que l’un des emporitains
4 [῀οτα μὴ ?] ὀφειλέτω· ὅ τι ἂν δέ τις τῶν réclame à un autre, qu’ils arrêtent la décision eux-mêmes entre
190 Les populations thraces ont été très tôt impliquées dans l’inscription découverte à proximité de Vetren, [ἐμπ]οριτέων ἐπικαλῆι ὁ ἕτερος τ- parents ; de même que pour tout ce qui est dû aux emporitains par 191
dans des relations commerciales avec les cités d’autres établissements pouvaient recevoir des [ῶι ἑ]τέρωι κρίνεσθαι αὐτοὺς ἐπὶ τ- les Thraces, qu’il n’annule pas de créances. La terre et les troupeaux
[οῖς] συγγενέσι καὶ ὅσα ὀφείλετα[ι] que possèdent les emporitains, qu’il ne les leur retire pas.
grecques du nord de la côte égéenne, comme marchés organisés, bien que leur localisation exacte
8 τοῖς ἐμπορίταις παρὰ τοῖς Θραιξ- Qu’il n’envoie pas de troupes en campement aux emporitains.
le démontre la circulation de productions fasse encore débat aujourd’hui : Démosthène
[ί]ν, τούτωγ χρεῶν ἀποκοπὰς μὴ Qu’il n’établisse aucune garnison à Pistiros, ni par lui-même, ni en
(céramique, monnaies, imitations monétaires) (Contre Aristokratès 23, 110) mentionne
ποιεῖγ· γῆγ καὶ βοσκὴν ὅσην ἔχουσ- le permettant à un autre. Qu’il ne prenne pas d’[ot]ages chez les
de part et d’autre du massif des Rhodopes. Parmi par exemple les revenus que tirait le roi odryse ιν ἐμπορῖται, τατα μὴ ἀφαιρεῖ- Pistiréniens et qu’il ne le permette pas à un autre. Qu’il ne prive pas
les produits échangés, il faut compter aussi tout Kersobleptès, probablement sous forme 12 [σθ]αι· ἐπαυλιστὰς μὴ πέμπειν το- les emporitains de [leurs biens], ni lui-même ni l’un de ses gens.
ce dont ne témoigne guère l’archéologie : esclaves, tributaire, des emporia de la côte égéenne. [ῖς] ἐμπορίταις· φρουρὴμ μηδεμίαν Qu’il ne perçoive pas de taxes sur les routes, pour tout ce qui est
bétail, textiles, à côté de marchandises mieux 1 S ur l’édition et l’interprétation εἰς Πίστιρον καταστῆσαι μήτε α- transporté à Maronée depuis Pistiros ou les emporia, ou depuis
connues (bois, métaux, artisanat). Suivant un de ce texte épigraphique, [ὐτ]ὸμ μήτε ἄλλωι ἐπιτρέπειν· Maronée à Pistiros ou aux emporia Belana Prase [-]. Que les
voir en dernier lieu Chankowski,
mouvement général en Méditerranée orientale 16 [ὁμ]ήρους Πιστιρηνῶμ μὴ λαμ- emporitains ouvrent et ferment [eux-mêmes] les chariots. Et en même
Chankowski, 2012, p. 275-290.
qui, depuis la colonisation grecque de l’époque [βάν]ειμ μηδὲ ἄλλωι ἐπιτρέπειν· temps, comme au temps de Kotys, “je ne retiendrai ni ne tuerai
fig. 1 [τὰ vel γῆν] τῶν ἐμποριτέωμ μὴ [ἀ]φαιρεῖ- un Maronitain et je ne le priverai pas de ses biens, qu’il soit vivant
archaïque, voit le développement d’un cadre
[σθ]αι μήτε αὀτὸμ μήτ[ε το]ὺς ἑ- ou mort, ni moi ni aucun des miens. De même, des Apolloniates
politique et juridique d’organisation des échanges
20 [αυτ]οῦ· τέλεα κατὰ τὰς ὁδοὺς et des [Th]asiens qui sont à Pistiros, je n’en tuerai ni n’en [retiendrai]
à l’initiative des cités grecques, des zones de marché
μὴ πρήσσειν, ὅσα εἰς Μαρώνεια[ν] aucun et je ne le priverai pas de ses biens, qu’il soit vivant ou mort,
se constituent progressivement en Thrace, au contact [εἰσ]άγεται ἐκ Πιστίρου ἢ ἐκ τῶν ἐ- ni moi ni aucun [des miens”. Si l’un] des habitants […]. »
des commerçants grecs, au cours de la période [μ]πορίων ἢ ’γ Μαρωνείης εἰς Πίστ- é d i t i o n e t t r a d u c t i o n  : A e t V C
classique. Une inscription trouvée à proximité 24 [ιρ]ον ἢ τὰ ἐμπόρια Βελανα Πρασε-
du village de Vetren atteste, vers le milieu du [․ω]ν· τοὺς ἐμπορίτας τὰς ἀ’μ’αξ-
iv e siècle av.  J .- C ., le renouvellement d’un accord [ας] καὶ ἀνοίγειγ καὶ κλείειν· ἅμα
entre un dynaste thrace, successeur du roi Kotys I er, [καθ]άπερ καὶ ἐπὶ Κότυος· ἄνδρα M -
et des commerçants, nommés « emporitains », 28 [αρω]νίτην οὐ δήσω οὐδὲ ἀποκτ-
[ενέ]ω οὐδὲ ἀφαιρήσομαι χρήμα-
originaires de trois cités de la côte nord-égéenne :
[τα] οὔτε ζῶντος οὔτε ἀποθανόν-
Thasos, Maronée et Apollonia du Pont 1. Les
[τος] οὔτε αὐτὸς οὔτε τῶν ἐμῶν
différentes clauses du texte fournissent un cadre
32 [οὐ]δεὶς οὐδὲ Ἀπολλωνιητέων, οὐδ-
juridique au commerce, assurant en particulier [ὲ] Θασίων, ὅσοι ἐμ Πιστίρωι εἰσί[ν],
aux Grecs la protection de leurs avoirs (terres et [οὔ]τε ἀποκτενέω οὐδένα, οὔτε
troupeaux) et de leurs échanges (le souverain thrace [δήσω] οὔτε ἀφαιρήσομαι χρήμα-
renonce à l’annulation des dettes contractées par 36 [τα οὔτε] ζῶντος οὔτε ἀποθανό-
des Thraces envers des Grecs). En l’absence de tels [ντος οὔτε] αὐτὸς οὔτε τῶν ἐμῶν
accords, les relations commerciales entre Grecs [οὐδεὶς εἴ τις] τῶν οἰκητόρων
et Thraces n’étaient pas exemptes de violence [․․․․ c. 14-16 ․․․․] τῶν οὗ ὁ ἐμπορ-
40 [․․․․ c. 14-16 ․․․․]ον εἰσὶν AIM -
ou de contrainte, comme en témoigne un passage de
[․․․․ c. 14-16 ․․․․]ν ἐὰμ μὴ AM -
l’Économique du Pseudo-Aristote ( II , 2, 27)
[․․․․ c. 14-16 ․․․․ τ]ις ἀδικῆι τὸ-
qui explique que les habitants de Périnthe furent
[ν δεῖνα vel ὺς δεῖνας] τε Ε ΥΩ Α Λ Λ Α
soumis à des emprunts forcés et à des prises d’otages 44 [ἀναδο- vel ἀποδο]χεὺς τὴν Ε Π -
de la part des Thraces. Les échanges se structurent [․c.5-6․ δι’ ἑκάστ]ου ἐνιαυτοῦ
autour de comptoirs commerciaux (emporia) [— — — — — — — — —] A. vacat
accueillant des commerçants dont l’autorité thrace
garantit la sécurité. Outre les emporia mentionnés

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
La stèle est taillée dans une roche magmatique d’origine intrusive, c at. 153
de composition acide, un granit probablement de provenance locale 1 ;
elle est brisée en haut et abîmée dans le coin inférieur droit. Monnaie de Thasos
L’inscription en grec est soignée, en style quasi stoichedon, sur Tritè (drachme), argent
quarante-six lignes. Les deux premières sont endommagées et difficiles Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros »
à déchiffrer ; de la ligne 3 à la ligne 38, le texte est intact ou peut être avers : Silène ithyphallique nu, agenouillé à droite,
complété sans hésitation. Les six dernières lignes (39-46) sont enlevant une ménade
fortement détériorées par la brisure de la partie inférieure droite. revers : carré concave formé en svastika
Quelques traces de coloration des lettres en rouge subsistent. Atelier monétaire : Thasos
L’établissement de Pistiros, cité par les auteurs grecs (Hérodote, Vers 525-463 av.  J .- C . d’après G. Le Rider ;
Hérodien, Étienne de Byzance…), n’avait pas été localisé avant vers 525/510-480/478 av.  J .- C . d’après O. Picard
la mise au jour de cette inscription qui le mentionne. La stèle d. 1,5 cm ; poids 3,77 g
a dû être déplacée, dès l’Antiquité, de Pistiros à son lieu de septemvri, musée archéologique,
découverte, non loin de la station antique de Lissae ou Bona i n v.   n o  1 . 2 1 9 2
Mansio, sur la via Diagonalis, où elle fut réemployée dans bibliographie
un bâtiment d’époque romaine, comme en témoignent les traces Le Rider, 1968, p. 185-191, pl. I-IV ; Picard, 1990, p. 5-22. V T et B R
de mortier. Ce document exceptionnel, qui établit le statut c at. 153
de l’emporion de Pistiros, provient de la chancellerie d’un souverain
c at. 154
192 thrace. Les habitants de l’emporion ont dû recevoir des droits 193
et privilèges sous le roi Kotys I er (383-359 av. J.-C.), et par Monnaie de Maronée
ce document le successeur de Kotys confirme les privilèges Triobole selon le système perse, argent
accordés précédemment, en réglementant les questions foncières, Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros »
juridiques, financières et douanières, ainsi que les relations avers : protomé de cheval, de profil droit ;
bilatérales entre la population locale thrace et Pistiros, ou encore inscription circulaire Μ-Α-Ρ-Ω
avec les cités grecques de Maronée, d’Apollonia et de Thasos. revers : grappe de raisin dans un cadre carré ; tout autour,
L’inviolabilité de ses clauses est garantie par un serment adressé le nom du magistrat Νουμήνιος accompagné de la particule ἐπί
au dieu Dionysos (ligne 3). Le souverain thrace qui émet ce décret Atelier monétaire : Maronée
est probablement Amatokos II, un des successeurs de Kotys I er 386/385-348/347 av.  J .- C . d’après E. Schönert-Geiss
(ce que suggère la ligne 41, où on peut lire les lettres AM ). d. 1,6 cm ; poids 2,8 g
Le grand intérêt de cette inscription est qu’elle donne corps septemvri, musée archéologique,
aux indications éparses livrées par les auteurs antiques i n v.   n o  1 . 2 0 4
sur l’existence d’emporia grecs dans l’intérieur de la Thrace. bibliographie
Elle offre un témoignage direct sur le règlement des questions Schönert-Geiss, 1987.
administratives et financières dans les affaires commerciales À comparer à : Maroneia 565-591. V T et B R c at. 154
et économiques établies entre l’emporion, le souverain thrace
et les cités grecques concernées. c at. 155
bibliographie
Domaradzki, 1993, p. 35-57 ; Velkov, Domaradzka, 1994, p. 1-15,
fig. 1 ( SEG XLIII , 486) ; SEG XLVI , 911 ; Avram, 1998, p. 37-46 ;
Monnaie d’Abdère
Chankowski, Domaradzka, 1999, p. 238-240 ; Loukopoulou et al., 2005, Bronze
p. 104-105 ; Chankowski A., Chankowski V., 2012, p. 275-290 ; Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros »
Hatzopoulos, 2013, p. 13-21. avers : griffon ; en dessous, symbole (?) ; pas de trace d’inscription
revers : tête d’Apollon (?), de profil droit ; pas de trace d’inscription
1 P ublication sous presse. Je remercie S. Pristavova,
recteur de l’université minière et géologique Saint-Jean-de-Rila Atelier monétaire : Abdère
de Sofia, pour l’information. L D La pièce est très usée et corrodée ; aucune inscription
n’est discernable et son attribution reste incertaine.
iv e siècle av.  J .- C . ou plus tardif
d. 1,3 cm ; poids 1,82 g
septemvri, musée archéologique,
i n v.   n o  1 . 1 9 8
bibliographie
May, 1966 ; Chrysanthaki, 2001-2002, p. 383-406.
À comparer à : Abdère 462, pl. 22 (à l’avers, griffon tourné vers la gauche ;
au revers, Apollon couronné de laurier, tourné vers la droite ; inscription
circulaire Α Β Δ Η Ρ Ι Τ Ε Ω Ν ), période 8, vers 375/373-365/360
d’après J. May, corrigé en 346-336 av. J.-C. par K. Chrysanthaki. V T et B R

c at. 155

c at. 152

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 156 c at. 158 c at. 160
Stylet Graffito avec un nom thrace Graffito concernant le salaire
Bronze Argile
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1992 Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 2013 d’Athénagorès
iv e siècle av.  J .- C . Début du iv e siècle av.  J .- C . Argile
l. conservée 6,2 cm ; l. 0,6 cm ; d. 0,15 cm d. embouchure 11 cm ; l. 7,6 cm ; l. 2,4 cm ; é p. 0,4-0,6 cm Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999
septemvri, musée archéologique, septemvri, musée archéologique, Fin du v e siècle av.  J .- C .
i n v.   n o  1 . 6 4 9 i n v.   n o  1 . 3 0 7 3 l. 10 cm ; l. 5,5 cm
septemvri, musée archéologique,

Cet outil, fabriqué au moule, servait à inscrire des caractères ou Ce graffito a été soigneusement inscrit avec un stylet sur l’embouchure i n v.   n o  1 . 1 8 0 6

des textes sur des surfaces en argile, avant ou après cuisson. La partie d’un vase à vernis noir de type attique : [ Ε Π Τ ] Ε Κ Ε Ν ΤΟ Σ Π O ΤΟΥΛ Ε
pointue destinée à cet usage est brisée et manquante ; celle qui reste ou [Επτ]εκεντος  1 Ποτουλε , ce qui se traduit par « Eptekentos, Fragment de la panse d’une amphore panathénaïque figurant une
c at. 156 compétition sportive (course) : on voit la cheville gauche et le pied
forme une petite spatule servant à effacer les erreurs. La décoration fils de Potoule ». L’anthroponyme thrace Eptekentos est attesté
de la tige évoque un roseau, matériau dans lequel les stylets étaient sous plusieurs variantes dans des inscriptions grecques ou latines ainsi que la cuisse droite et le genou d’un personnage en train de courir.
à l’origine fabriqués. de l’époque romaine 2. Il s’agit ici de sa première attestation au En dessous figure une inscription, soigneusement gravée avec un stylet,
bibliographie iv e siècle av.  J .- C . On constate une désaspiration de la consonne θ en τ  3. sur deux lignes :
Inédit. G L Le nom du père, Potoule, est un hapax, mais on peut le rapprocher Άθηναγóρης
d’un autre nom, Potous, attesté par des graffiti découverts sur le site Ημήρης μισθóν .
194 c at. 157 d’Adjiyska Vodenitsa 4. « Athénagorès
195

Graffito du nom de Dionysios bibliographie


Domaradzka, 2005, p. 19-26 et fig. 2.5.
Salaire pour une journée 1. »
Cet ostrakon a été utilisé à titre de quittance pour le versement dû
Argile
pour une journée de travail à Athénagorès. Ce prénom rare 2 est celui
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999 1 Les trois premières lettres manquent, du fait de la brisure de l’embouchure,
mais la restitution du nom thrace à composante double est sûre.
d’un individu venu très probablement de Thasos à « Pistiros ».
Début du iv e siècle av.  J .- C .
2 Detschew, 1976, p. 67 ; vingt-neuf exemples, tous datés de l’époque impériale, bibliographie
d. 7 cm ; h. lettres 0,4-0,9 cm
dans LGPN IV , 2005, p. 122-123. Domaradzka, 2002, p. 211, n o 1, p. 214.
septemvri, musée archéologique, 3 On observe ce phénomène dans les inscriptions aussi bien grecques
i n v.   n o  1 . 1 5 7 1 que latines d’époque romaine (voir note précédente). L’hésitation entre consonnes 1 Archibald, 2002, p. 138, n o 4 ; Domaradzka, 2002, p. 214, n os 1 et 211, fig. 9.1:1.
aspirées et non aspirées s’explique soit par la théorie du déplacement des consonnes 2 À l’époque classique, Άθηναγóρης se rencontre sur les îles de Samos ( LGPN I ,
en langue thrace, sur laquelle les chercheurs ne sont pas unanimes, soit par une 1996, n os 1-3) et de Chios ( LGPN I , 1996, n o 4) ; il est mieux représenté à Thasos
Ce graffito Διονυσί(ου) était inscrit sur le fond d’un bolsal attique
prononciation plus fermée des explosives sourdes, par comparaison avec le grec aux v e et iv e siècles av.  J .- C . ( LGPN I , 1996, n os [5-11]) ; pour Athénagorès
à vernis noir. Ce nom théophore appartient au propriétaire du vase, (Yanakieva, 2009, p. 106) ou par l’absence de consonnes aspirées en thrace employé comme nom de théores à l’époque classique, voir Pouilloux, 1954,
Dionysios. Il atteste la vénération du dieu Dionysos à « Pistiros ». (Brixhe, Panayotou, 1994, p. 19), ce qu’ont récemment confirmé les inscriptions p. 262 sq. L’occurrence la plus ancienne de ce nom se retrouve à « Pistiros »
Dans l’inscription de Vetren (cat. 152), un serment prend à témoin de Zônè (surtout les graffiti du temple archaïque d’Apollon) (IThrAeg., 2005, 509 ; au v e siècle av.  J .- C . ; on le reconnaît également sur deux inscriptions funéraires
Brixhe, 2006, p. 129). d’Apollonia du Pont datées respectivement du iv e et du ii e siècle av.  J .- C .
(ligne 3) le dieu Dionysos au sujet de l’inviolabilité des clauses
4 Sur un fragment de panse de pithos, avec les autres noms thraces Τήρ(ης) Voir Gyuzelev, 2002, p. 123, n o 16, p. 127, n o 27.
contractuelles, indiquant qu’il est dans l’établissement la principale L D
et βρύζελμις . Voir Domaradzka, 2005, p. 21-22, fig. 2.5. L D
divinité 1. Son culte, populaire aussi bien à Thasos et à Maronée 2
que chez les Thraces 3, créait un lien au sein de la population mixte c at. 159
de l’emporion.

c at. 157
bibliographie
Domaradzka, 2002, p. 219, n o 23 et pl. 44-50.
Graffito sur le fond d’un vase
Argile
1 Sur la vénération particulière de Dionysos chez les Thraces, voir Hérodote V , 7 : Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 2013
« Parmi les dieux, ils ne vénèrent qu’Arès, Dionysos et Artémis. » Les décrets grecs iv e siècle av.  J .- C .
débutent fréquemment par des serments adressés aux principaux dieux de la cité l. 9,2 cm ; d. du fond 6,4 cm
ou dédiés à des sanctuaires réputés. Voir BCH 123, 1999, p. 248-371 ;
septemvri, musée archéologique,
Velkov, Domaradzka, 1994, p. 1-15.
2 Les sources archéologiques démontrent la grande vénération de Dionysos i n v.   n o  1 . 3 1 1 9
à Thasos, à Maronée et à Samothrace, cités dont était originaire une partie
des habitants de « Pistiros ». Voir Grandjean, Salviat, 2000, p. 92-94, 121-122, Graffito inscrit sur le fond d’un récipient à vernis rouge, doté d’un
254-256, n o 22, fig. 192 ; Triantaphyllos, 2003, p. 51, p. 74-75 (sur Maronée
à l’époque classique), p. 78-79 (sur Samothrace).
petit pied annulaire, décoré de cercles ; au centre, un point cerclé
c at. 160
3 En territoire besse, dans les Rhodopes, se trouvait un sanctuaire réputé de Dionysos de vernis rouge. Sur le fond, à l’extérieur, on a gravé après cuisson
qui n’a pas encore été localisé. M. Domaradzki considère toutefois qu’il est avec un stylet les lettres Λ Ε et Μ Λ ou Σ Ι (les deux couples
à chercher dans le nord-ouest des Rhodopes (Domaradzka, Domaradzki, 1999, de lettres ligaturés), probablement les deux premières
p. 338, notes 17-19). Il est probable que le culte commun de Dionysos
était un facteur d’unité pour la population mixte de « Pistiros », à la base
lettres du nom du propriétaire et de son patronyme.
de la συγγένεια mentionnée à la ligne 7 de l’inscription de « Pistiros ». bibliographie
L D
Inédit. L D

c at. 158 c at. 00 c at. 169

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 161 c at. 162 milena tonkova fig. 1
Nécropole de Duvanli,

Applique figurée d’un comédien Impression de bague-sceau tumulus Bashova Moguila,


pectoral.
Bronze, remplissage de plomb Argile très fine
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1993 Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 2012
Seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C . iv e siècle av.  J .- C .
h. 5 cm ; l. 3,5 cm ; ép. 1,2 cm h. 2 cm ; l. 2,5 cm ; Ép. 0,5 cm
septemvri, musée archéologique, septemvri, musée archéologique,
i n v.   n o  1 . 9 7 6 i n v.   n o  1 . 3 0 4 0 / 1

Cette applique, découverte en 1993 dans les vestiges du bâtiment Cette impression de deux bagues-sceaux appartenait à un ensemble Les techniques de
disposé à l’ouest de l’édifice n o 1, figure un acteur de la comédie
attique. C’est ce que révèlent le masque comique et le phallus tendu,
de vingt-sept exemplaires, découvert in situ au fond d’un four de potier
en argile, situé au sud-est du site. Le personnage masculin qui figure l ’ o r f è v r e r i e e n T h r a c e  :
ateliers fixes
en cuir, attaché à un pantalon ajusté en tissu mince. Ce type de nu, debout, dans le champ ovale à gauche, tient dans la main droite
figurine en terre cuite, bronze ou marbre montre en général un un objet indéterminé et dans la gauche un vêtement drapé. C’est
esclave assis sur l’autel de Dionysos, attendant la protection du dieu. probablement la représentation d’un athlète qui porte un petit
Cet exemplaire, assis, se rapproche de la représentation du Silène
dansla toreutique thrace (hydrie de Bashova Moguila, rhyton de
récipient contenant de l’huile. Dans le champ de droite, circulaire,
figurent des pinces de forgeron de part et d’autre desquelles une
et itinérants fig. 1

196 Rozovets). L’autel, doté d’un dossier de cuir, ne se rencontre pas en souris se faufile vers un astragale. L’objet conserve, le long de son L’émergence du royaume odryse s’accompagne d’un véritable essor de la Une biche en bronze du début du v e siècle av.  J .- C ., de style grec, retrouvée 197
effet dans l’art grec. Ce détail éclaire la fabrication et l’utilisation côté inférieur aplati, la marque d’un ruban textile de 1,7 centimètre métallurgie, en particulier de la toreutique et de l’orfèvrerie. La prospérité près de Vasil Levski 5, et une pièce de harnachement à tête de bélier, de style
de cette applique dans un milieu où culture grecque et thrace de large, dont on nouait, avant de les sceller, les rouleaux comportant
atteinte par la société thrace se traduit par des goûts et des besoins nouveaux. orientalisant et provenant de « Pistiros 6 », trahissent à leur tour le travail de
cohabitent, comme dans l’emporion de « Pistiros ». les textes de contrats commerciaux ou d’une autre nature.
Divers objets de luxe pénètrent alors en Thrace : de la vaisselle en argent et en ces artisans venus s’installer en territoire odryse dans des villes nouvelles, que
bibliographie bibliographie
Bouzek, 1997, p. 113-114 ; Lazov, 1997b, p. 109-112, Gotsev, Petrova, 2013a, p. 133-134 ; bronze, des vases figurés grecs, des objets en albâtre et en verre, ainsi que des ce soit sur le cours supérieur de l’Hébros (« Pistiros »), dans la vallée de la
fig. 9.1, 2, pl. XXXIII . G L Gotsev, Petrova, 2013b, p. 191-195, pl. 45, 1 a-c. G L parures en or. Ils dessinent ensemble une esthétique novatrice, fondée sur des Stryama (Duvanli, Krastevich) ou le bassin de Karlovo (Vasil Levski). On y
modèles inédits qui engendrent des changements dans les sphères religieuse et perçoit chaque fois la présence de la culture grecque. C’est là, en toute
c at. 163 1
culturelle  . logique, que les métiers entourant l’extraction et le travail des métaux ont

Matrice pour décorations L’artisanat local entre dès lors dans une phase active dont témoigne la pro-
duction d’objets de luxe utilisés par l’élite thrace, laquelle favorise en retour
naturellement fleuri.
Les fouilles d’Adjiyska Vodenitsa (« Pistiros ») sont à ce jour celles qui ont
en palmettes l’émergence de styles autochtones à un moment où l’aristocratie thrace se fourni les données les plus abondantes sur l’activité métallurgique, ferreuse et
Bronze dote de nouveaux insignes. La décoration des pectoraux (cat. 36), les orne- non ferreuse, dans la région 7. Trois contextes, datés de 370-360 av.  J .- C . (sous
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1989 ments destinés au visage et à la coiffure (cat. 20 et 21), les bagues arborant des le règne de Kotys I er), contenaient des moules de terre cuite de forme ovoïde,
320-280 siècle av.  J .- C . scènes de cavaliers ou les masques en or présentent des formes et des motifs caractéristiques du monde grec et révélateurs de l’introduction de nouvelles
h. 2,1 cm ; l. 2, cm ; l. 1,6 cm influencés par des modèles grecs ou orientaux (fig. 1). Les techniques issues techniques artisanales. Ils étaient voués à la réalisation d’objets de consom-
septemvri, musée archéologique,
de l’orfèvrerie grecque sont alors adoptées puis maîtrisées : repoussé, fili- mation locale 8. La célèbre applique de bronze figurant un acteur (cat. 161)
i n v.   n o  1 . 3 1 8
grane, granulation. Ces innovations touchent aussi bien les formes, les sujets appartient pour sa part à la seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C . Les vestiges
bibliographie
2
Katin č arova-Bogdanova, 1997, p. 103-105 et fig. 8.2-4 ; ou le style que les outils nécessaires à leur fabrication  . d’ateliers découverts près de la porte orientale, ainsi que ceux du bâtiment
Lazov, 2002, p. 243-245, fig. 13-1-1, pl. 53-1. G L Ces transferts de compétences empruntent différents canaux. Parallèlement n o 1, sont cependant plus tardifs. Ils ont livré de grandes quantités de scories
à l’importation directe d’objets de luxe, les artisans eux-mêmes circulent de fer, accompagnées de creusets et de restes d’activités métallurgiques,
pour servir l’élite thrace. Des ateliers fixes s’installent dans les nouveaux comme des traces de cuivre fondu, des pièces non achevées, des marteaux, des
centres urbains, dont la population est cosmopolite, ainsi que dans les rési- moules et des matrices (cat. 164 à 166), un lingot d’or et une pierre de touche
dences royales fortifiées. avec des traces d’or, tout comme des objets en bronze, dont des fibules inache-
Certains objets archéologiques découverts en pays odryse, datant du vées ou entières 9.
début de l’époque classique, permettent de suivre ce processus. Deux d’entre Ces données rappellent le rôle joué par « Pistiros » en tant que centre de
eux ont été mis au jour dans un contexte purement thrace, à savoir dans les production régionale. La qualité des outils, autant que celle des produits
c at. 161 sanctuaires à fosses de Malko Tranovo et de Yabalkovo, situés sur le cours finis, démontre les compétences mobilisées pour la fabrication d’objets de
moyen de l’Hébros. Le dépôt de Malko Tranovo (fig. 5) livre des renseigne- luxe en bronze, en or et en argent, destinés aussi bien aux habitants de la ville
ments sur le milieu des artisans du v e siècle av.  J .- C . ; il regroupe cent treize qu’à l’aristocratie thrace.
objets : des parures en bronze, un petit marteau de cuivre aux extrémités éro- Des vestiges d’activité métallurgique ont également été découverts à
dées par un usage prolongé (cat. 169), des fragments de divers récipients en Seuthopolis (creusets, moules, fibules complètes ou en cours d’élaboration).
bronze (dont une anse d’œnochoé « rhodienne ») (fig. 3) et des objets en os 3. La quantité d’œuvres de toreutique et d’orfèvrerie de style local que l’on a
Une matrice de Yabalkovo, ornée d’un lion accroupi (cat. 176), servait à retrouvées dans les tombes aristocratiques de la région laisse penser que la
c at. 162
l’exécution de figures d’or et d’argent au repoussé. Si cet objet est unique en ville était alors un centre artisanal de premier ordre 10. On peut rappeler en ce
Thrace, il dispose en revanche en Asie Mineure de parallèles exacts qui appar- sens les deux petites cruches de bronze et d’argent du tombeau de Kazanlak,
tiennent à la fin du vi e et au début du v e siècle av.  J .- C . 4. Cette matrice consti- les parures d’or et d’argent de Malkata Moguila, près de Shipka 11, et les orne-
tue ainsi l’une des plus anciennes attestations de l’importation de cette ments de harnachement en or et en argent présents au sein de plusieurs sépul-
technique dans la région. La présence de ces outils d’origine étrangère laisse tures. Il est permis de supposer que des artisans de renom, sculpteurs ou
également supposer que des artisans itinérants séjournaient en Thrace. toreutes, ont résidé dans cette ville. Quant à la tête en bronze de Seuthès III
c at. 163

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
fig. 2
Dépôt de Malko Tranovo,
anses de vases en bronze.
c at. 164
fig. 3 Élément de moule
Trésor de Lukovit,
plaque ornementée
de harnais de cheval.
pour boucles d’oreilles
Pierre alluviale blanchâtre à grain fin
fig. 4 Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 2006
Tombe de Kralevo, iv e siècle av.  J .- C .
ornements de harnais l. 8,1 cm ; l. 3,9 cm ; Ép. 1,7 cm
de cheval.
septemvri, musée archéologique,
fig. 5 i n v.   n o  1 . 2 5 4 3
Sanctuaire à fosses
de Malko Tranovo, Le moule se composait de quatre éléments identiques que l’on
dépôt d’un bronzier.
joignait par quatre courtes baguettes, pour lesquelles des trous
fig. 6 ont été percés, deux par deux, dans les angles et sur les côtés
Tombeau n o I I I du tumulus fig. 4 perpendiculaires. On ajustait ainsi avec précision les cavités
fig. 2 fig. 3 de Moguilanskata Moguila,
ménagées pour la fonte de chaque objet. L’exemplaire exposé
vase en or.
dispose de cavités destinées à la fabrication d’une paire de fines
198 (cat. 82) provenant du dromos du tumulus de Golyama Kosmatka, les don- l’influence de la culture grecque, mais elle se mélange à celle des Scythes (par boucles d’oreilles, dont un spécimen en argent a été retrouvé
1 Venedikov, Gerasimov, 1975, p. 76-130. 199
13 2 Tonkova, 2000-2001, p. 277-283. sur le site (cat. 165).
nées technologiques démontrent qu’elle a pu éventuellement être exécutée exemple la matrice de Garchinovo cat. 171), des Illyriens et des Celtes  . Ces G L
3 Tonkova, 2010c, p. 204.
en Thrace. Le glaive et son fourreau incrustés d’or (cat. 92), déposés dans tendances se maintiennent jusqu’à la fin de la période classique et au début de 4 L eshtakov, Tonkova, Mavrov, 2014.
le même tombeau, traduisent le goût ornemental et la finesse des productions la période hellénistique. Quelques-unes des œuvres qui nous sont parvenues 5 K isyov, 2004, p. 66.
6 L azov, 2002, p. 246-247.
c at. 165
des ateliers royaux de Macédoine, bien qu’aucun exemplaire semblable n’ait portent la marque d’ateliers différents localisés dans les colonies ou à l’inté-
été découvert à ce jour hors de Thrace. Ces œuvres exceptionnelles pro- rieur des terres, à l’image de certains vases des trésors de Borovo (cat. 180 à
7 L azov, 2002, p. 248.
8 L azov, 2013, p. 209. Fragment de boucle d’oreille
9 Katin č arova-Bogdanova, 1997 ; Argent
viennent probablement des meilleurs ateliers des cités grecques littorales, où 183) et de Rogozen, des décorations de harnachement des trésors de Letnitsa Domaradzki, 2002 ; Lazov, 2002 ; Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1992
elles ont été réalisées sur commande, à moins qu’elles n’aient été fabriquées (cat. 288) et de Lukovit, de la protomé de Pégase en or de Vazovo, des parures Lazov, 2013.
1 0 Tonkova, 1994.
iv e siècle av.  J .- C .
par des sculpteurs ou des toreutes de renom venus travailler directement à de harnachement de Kralevo 14, d’Ivanski et de Sveshtari et des trouvailles h. 1,64 cm ; l. 1,9 cm ; d. 0,15 cm
1 1 Kitov, Tonkova, 1996 ; Marazov, 1998b,
la cour du souverain thrace. abondantes provenant des nécropoles des environs de Shumen. ill. 94-97 ; Tonkova, 1998. septemvri, musée archéologique,
1 2 Alexandrescu, 1983 ; Tonkova, 1994 ;
La répartition des ateliers de métallurgie fine prouve qu’ils s’implantaient Nous disposons de davantage de données sur l’organisation de l’artisanat i n v.   n o  1 . 9 4 5
Stoyanov, 2000a ; Antonov, 2007.
en fonction de la demande, du potentiel économique local et des traditions à partir du début de la période hellénistique. Les fouilles d’Hélis (Sboryanovo), 1 3 Tonkova, 2000-2001, p. 283-287.
artistiques. Outre le pays odryse, les territoires gètes constituent alors une capitale des Gètes, ont révélé des ateliers métallurgiques répartis dans trois 1 4 Marazov, 1998, ill. 42-53 et 61, Fabriqué dans un moule composé de quatre éléments, cet anneau
12 ill. 37-41. circulaire ouvert est décoré de fines cannelures transversales.
autre zone artisanale particulièrement active  . Les données sur l’artisanat secteurs de la ville ; ils ont livré de nombreux outils et des déchets métallur- 1 5 S toyanov, Mihaylova, 1996 ;
La partie brisée se terminait vraisemblablement par un élément
y sont aussi abondantes. Elles s’articulent surtout autour d’œuvres de toreu­ giques qui éclairent les différentes étapes de la chaîne opératoire du travail Stoyanov, 2000a.
1 6 Atanasov, 2004. décoratif plus volumineux dont la confection nécessitait un moule
tique et d’orfèvrerie de style local. Les parures des riches sépultures de des métaux, parmi lesquels des creusets, des poinçons, des lingots d’or et
1 7 Torbov, Antonov, 2002. particulier (voir cat. 164).
Golemanite, de Koprivets et de Dolishte, datées du début de l’époque clas- d’argent, de petits marteaux, des pincettes (cat. 172 à 178). On fabriquait G L
1 8 Venedikov, Gerasimov, 1975, ill. 210.
1 9 Marazov, 1996 ; Stoyanov, 2003c ;
sique, démontrent que les modes étaient ici plus éclectiques et moins dépen- dans cet établissement des outils tranchants, des armes, des œuvres de toreu-
Torbov, 2005.
dantes des tendances artistiques grecques. On y discerne certes encore tique et d’orfèvrerie. Il s’agissait aussi bien d’une production de masse,
comme celle des fibules, que de produits destinés à la haute aristocratie 15. La
forteresse thrace de Dragoevo, dans la région de Shumen (fin du iv e – ii e siècle
av. J .- C .) abritait elle aussi les vestiges d’un atelier, situé en dehors des
murailles. Dans la forteresse même, des pincettes, marteaux, cachets de
bronze et représentations figurées, dont une fleur de lotus, ainsi qu’une pla-
quette en or portant cet ornement, ont été mis au jour. Ces deux derniers
objets constituent l’ébauche d’un élément décoratif de harnachement, proche
de ceux de Kralevo 16 (fig. 4).
De nombreux instruments de métallurgie fine sont également attestés dans
le nord-ouest de la Bulgarie. Ils sont les vestiges d’ateliers implantés en pays
triballe, dont la localisation exacte nous échappe encore 17. Nous pouvons
juger de leurs compétences par une production locale originale, qui a livré des
chefs-d’œuvre en métal. L’argent ici prédomine ; il est utilisé pour l’exécution
de colliers massifs, de fibules articulées, de parures faites de chaînettes et c at. 164
de pendentifs à masques découverts dans des trésors datant de la seconde
moitié du iv e siècle av.  J .- C ., notamment à Vladinya, à Staliyska Mahala et à
Bukyovtsi 18. Les petites cruches ornées de scènes mythologiques en haut
relief du trésor de Rogozen (cat. 311 à 313) et la petite cruche en or du tumu-
lus de Moguilanskata-Moguila, près de Vratsa (fig. 5), représentent certaines
des œuvres les plus célèbres provenant de ces ateliers locaux 19.
fig. 5 fig. 6 c at. 165

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 166 c at. 167 c at. 168 c at. 169
Moule contenant Poinçon et empreinte Poinçon Marteau
a : poinçon : bronze (composition : cuivre 86 %, Bronze (composition : cuivre 88,5 %, étain 3,6 %, plomb 7,75 %) Cuivre (composition : cuivre 98,71 % et autres 1)
une applique en bronze plomb 5 %, zinc 5 %, étain 4 %) ; Arbanasi (département d’Assenovgrad 1), versé au musée en 1906 Malko Tranovo (département de Chirpan),
Argile, bronze b : empreinte, lamelle avec décor au repoussé : or Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C . sanctuaire à fosses, fosse 308 A , 2004
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 2001 Panutsa, Dragoevo (département de Shumen), 1985 l. 4,8 cm ; d. corps 2-2,7 cm ; d. base 2,3 × 2,2 cm v e siècle av.  J .- C .
Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . a et b : production locale sofia, institut national d’archéologie et musée, l. 11 cm ; l. maximale 2. 5 cm ; ép. maximale 1,9 cm
Moule : h. 6,6 cm ; l. 5,2 cm ; ép. 2,8 cm Première moitié du iii e siècle av.  J .- C . a b s , i n v.   n o  4 0 1 4 sofia, institut national d’archéologie et musée,
Applique : h. 4,15 cm ; l. 3,15 cm ; ép. 1,36 cm ; d. 3,2 cm a : l. 4,4 cm ; d. corps 0,7 × 1,5-2,1 cm ; a b s , i n v.   n o  9 0 1 9
septemvri, musée archéologique, surface à empreinte 1,05 × 2,2 cm ; d. base 1,8 × 2,3 cm ; Poinçon de section ovale dans la partie haute et ronde dans la partie
i n v.   n o  1 . 2 0 1 3 b : l. 2,2 cm ; l. 13 cm ; ép. 0,05 cm ; poids 1,42 g basse. Fabriqué à la cire perdue en trois étapes. La lamelle en relief Ce marteau, asymétrique et courbe, présente des extrémités fortement
shumen, musée régional d’histoire, est appliquée. Ce poinçon a été conçu pour l’impression de visages usées. Il faisait partie d’un ensemble de récipients en bronze, outils,
Ce moule était destiné à la fonte simultanée de deux appliques en a : i n v .   n o   3 7 3 2   ; b  :   i n v .   n o   4 3 4 9 féminins sur les articles de toreutique et de joaillerie, caractéristiques bijoux, déchets de fabrication métalliques et de matières brutes, ainsi
bronze. Une applique de ce type, servant au harnachement de chevaux, en Thrace de la fin du iv e et du début du iii e siècle av.  J .- C . On compte que de produits semi-finis et d’objets en os. Il était vraisemblablement
mais de diamètre inférieur, a été découverte à « Pistiros ». Le moule Les deux objets ont été découverts dans la forteresse thrace parmi eux le skyphos de Strelcha (cat. 315) ou les appliques en or utilisé pour la confection d’objets en or.
se composait d’éléments que l’on réunissait après que l’argile avait de Dragoevo, active du iv e au ii e siècle av.  J .- C . La base de l’empreinte de Sveshtari (cat. 219). bibliographie
durci, de façon à ajuster deux cavités ayant une ouverture commune, à quatre faces a été élargie par martelage. Une petite amphore bibliographie Tonkova, 2010c, p. 204.

200 par laquelle on coulait le bronze. Cet exemplaire a été partiellement et une fleur de lotus sont représentées de manière stylisée en haut relief. Vasilev, 1978.
1 Méthode d’analyse ICP -Atomic Emission Spectrometry 201
préservé grâce à sa déposition comme offrande au sein de l’enceinte Le décor de la lamelle (cat. 167 b) a été exécuté avec un poinçon (spectrométrie d’émission optique)
1 P robablement de l’ancien village de Dolni Arbanas, M T
de pierre qui entourait l’autel d’argile, présent au sud-est de l’édifice similaire à celui du cat. 167 a. Elle était probablement destinée à former l’actuel Dolnoslav (Michev, Koledarov, 1989, p. 105). M T
n o 1 (avant sa construction). L’augmentation du volume du bronze, un élément semi-cylindrique doté d’un anneau servant à sa fixation. c at. 170
sous l’effet de la corrosion, a brisé le moule. Ce type d’ornement est caractéristique des décorations en or pour
bibliographie
Lazov, 2013, p. 209-220, pl. 55-5 et 56 1-3.
harnachement de cheval du style « joaillier » de la première moitié Matrice
G L du iii e siècle av.  J .- C , que nous retrouvons notamment dans le mobilier Bronze
funéraire de Kralevo, de Kavarna et de Mezek 1. Yabalkovo (département de Dimitrovgrad),
bibliographie sanctuaire à fosses, secteur nord, carré L 53, fosse n o 2, 2010
a : Atanasov, 2004, p. 54 ; Fin du vi e-v e siècle av.  J .- C .
b : Atanasov, 2004, p. 49, fig. 4. Figure : l. 4,5 cm ; h. 3,2 cm ; l. 1,5 cm
Cheville : l. 7,7 cm, section 1,3 × 1,3 cm
1 Atanasov, 2004, p. 49 ; Tonkova, 2010a, p. 52-53. M T
haskovo, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  a - 5 3 1 4

Cette matrice se compose de


deux éléments : une figure de lion,
la tête tournée vers l’arrière,
sur un long clou destiné à être
rattaché à une base fixe. Elle a été
c at. 167b réalisée par moulage puis ciselée.
Cette pièce est unique en Thrace,
c at. 168 car elle adopte les caractéristiques
iconographiques de l’art achéménide.
Des instruments analogues, ornés
c at. 166 d’animaux allongés, tout comme
des figures travaillées dans un métal
noble au moyen de ces mêmes
instruments, sont caractéristiques
de l’Asie Mineure. Ils datent de la fin
du vi e siècle ou du v e siècle av.  J .- C . 1
c at. 167a bibliographie
Leshtakov, Tonkova, Mavrov, 2014,
p. 462-468, fig. 2-3.

1 Özgen, Öztürk, 1996, p. 61 et 197,


n o 190, 191, 198 (matrices)
et n o 151-158 (figures). M T

c at. 170
c at. 167a c at. 169

l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
c at. 171 c at. 172 c at. 174 c at. 177
Matrice d’estampage de figures Creuset pour affiner l’argent Pierre de touche Instrument d’orfèvrerie
Argile Pierre Bronze
en métal précieux Sboryanovo, atelier métallurgique, 1992 Sboryanovo, quartier des artisans, 1990 Sboryanovo, quartier des artisans, 1990
Bronze Première moitié du iii e siècle av.  J .- C . Première moitié du iii e siècle av.  J .- C . Première moitié du iii e siècle av.  J .- C .
Garchinovo (région de Targovishte), hors contexte, 1919 h. 5,7 cm ; d. ouverture 5 cm l. 6,8 cm ; l. 4,8 cm ; ép. 2,2 cm l. 16,8 cm ; l. 0,6 cm ; ép. 0,25 cm
v e siècle av.  J .- C . I s p e r i h , M u s é e h i s t o r i q u e , i n v.  n o  1 0 8 2 I s p e r i h , M u s é e h i s t o r i q u e , i n v.  n o  1 3 7 7 I s p e r i h , M u s é e h i s t o r i q u e , i n v.  n o  8 9 8
h. 12 cm ; l. 34,5 cm ; ép. 0,6-1,3 cm
S h u m e n , m u s é e r é g i o n a l d ’ H i s t o i r e , i n v.  n o  2 3 La forme conique est caractéristique des petits récipients Pierre d’origine volcanique, noire, dense, polie sur toutes les faces, De forme rhomboïdale allongée, cet instrument présente
destinés à la coupellation 1. Le revêtement intérieur est poreux, découverte dans un atelier d’orfèvre ; elle a probablement servi une belle patine. La surface d’une des extrémités a été endommagée
L’iconographie de la matrice renvoie au monde scythe et aux terres l’extérieur vitrifié. de pierre de touche 1. par des températures très élevées. Il a été probablement utilisé
gètes situées le long du cours inférieur du Danube. La stylisation bibliographie bibliographie pour la réalisation de soudure, de granulation, de filigrane, etc.
de certaines parties du corps de l’animal (cornes, épaules, etc.) Stoyanov, Mihaylova, 1996, p. 62-63, ill. 4. Stoyanov, Mihaylova, 1996, p. 66, ill. 42. bibliographie
sous la forme de têtes de béliers et d’oiseaux est caractéristique Inédit. T S
1 Higgins, 1980, p. 7-8. T S 1 Higgins, 1980, p. 8. T S
de l’art scythe des vi e et v e siècles av.  J .- C . La scène principale rappelle
les images des gobelets découverts en Thrace septentrionale à Agighiol,
c at. 173 c at. 175 c at. 178
à Rogozen et dans la région des Portes de Fer (iv e siècle av.  J .- C .) 1,
202 mais les différences stylistiques et sémantiques témoignent
Lingot (forme préparatoire) Or fondu Poinçon 203
d’une parenté trop lointaine. Il est possible que la matrice provienne Bronze
Argent (composition : argent 87,10 %, cuivre 7,13 %, Or (composition : or 94,24 %, argent 3,52 %,
d’un atelier grec situé dans la zone de contact entre Scythes Sboryanovo, porte sud, 1988
étain 5,73 %, or, zinc, nickel < 0,01 %) cuivre 1,84 %, fer 0,38 % et autres)
et Thraces sur le littoral nord-ouest de la mer Noire 2. Première moitié du iii e siècle av.  J .- C .
Sboryanovo, quartier des artisans, 1991 Sboryanovo, quartier des artisans, 1990
bibliographie l. 2,8 cm ; d. base 1,2 cm
Filov, 1934b ; Venedikov, Gerasimov, 1973b, p. 94-96 ;
Première moitié du iii e siècle av.  J .- C . Première moitié du iii e siècle av.  J .- C .
I s p e r i h , M u s é e h i s t o r i q u e , i n v.  n o  5 9 0
Damyanov, 1998 ; Treister, 2001, p. 161-167. l. 1,25 cm ; l. 0,83 cm ; h. 0,42-0,44 cm l. 3,5 cm ; l. 0,8 cm ; ép.  0,4 cm ; poids 10,5 g
I s p e r i h , M u s é e h i s t o r i q u e , i n v.  n o  9 7 6 I s p e r i h , M u s é e h i s t o r i q u e , i n v.  n o  9 1 2
1 Alexandrescu, 1993. De forme tronconique, le poinçon se termine par une surface
2 Treister, 1998 ; Treister, 2001, p. 68-77. M Dam de travail de forme hémisphérique, séparée du corps par une mince
Après la fonte, le métal est forgé et reçoit une forme Après avoir été fondu, le métal est posé sur l’enclume ;
rainure. La base s’est élargie à la suite de l’action mécanique.
à peu près parallélépipédique 1. une des extrémités de ce fragment porte des traces d’étirement
Belle patine.
bibliographie et de cisaillement 1.
Stoyanov, Mihaylova, 1996, p. 63, 73, ill. 10. bibliographie bibliographie
Stoyanov, Mihaylova, 1996, p. 63, ill. 8. Stoyanov, Mihaylova, 1996, p. 65, 74, cat. 20. T S
1 Voir Stoyanov, 2005a, p. 209-210, tabl. 1. T S
1 Voir Stoyanov, 2005a, p. 209-210, tabl. 1. T S

c at. 176
Pincettes
Fer
Sboryanovo, quartier des artisans, 1990
Première moitié du iii e siècle av.  J .- C .
c at. 172
l. 5,7 cm
I s p e r i h , M u s é e h i s t o r i q u e , i n v.  n o  8 9 1

Ses dimensions indiquent que cet instrument était destiné


c at. 173
à la fabrication de petits objets ou à l’exécution de détails
d’orfèvrerie.
bibliographie
c at. 174 Stoyanov, Mihaylova, 1996, p. 63, ill 7. T S

c at. 175

c at. 178

c at. 176

c at. 171

c at. 177
l ’ o r g a n i sa t i o n d u royau m e o d rys e
un mode de vie
aristocratique
alexandre baralis, jean-luc martinez et néguine mathieux

le mode de vie aristocratique thrace


et ses modèles
206 Les services de banquet mis au jour, comme celui de Panagyurishte (cat. 184 à 191), ou les martiaux qui accompagnent, selon Hérodote, les funérailles aristocratiques ( V , 8) sur les fresques
produits des fouilles récentes réalisées sur le site de Kozi Gramadi reflètent les usages de qui décorent le prothalamos des tombeaux de Kazanlak et d’Alexandrovo.
l’aristocratie odryse . Celle-ci reste volontiers attachée à ses aptitudes guerrières et à ses qualités
1
  Par-delà les riches débats qui entourent ces questions, c’est à un tout autre registre que se
de cavalier, comme elle prend soin de l’exprimer elle-même par le choix des objets déposés dans réfèrent le service de Panagyurishte et le site de Kozi Gramadi. Ces découvertes donnent corps à
les tombes. D’autres activités ont souvent été invoquées pour décrire le mode de vie de ses la description par Théopompe de l’habitude prise par le roi thrace Kotys I er (383-359 av.  J .- C .)
membres, à l’image de la chasse, qui nourrit un riche répertoire iconographique, présent sur des d’édifier dans des lieux charmants des salles de banquet (estatoria) où il séjourne régulièrement
supports aussi divers que les fresques du tombeau d’Alexandrovo, l’anneau de Peychova avec les membres de sa cour en festoyant et en consacrant des sacrifices aux dieux (Athénée XII ,
(cat. 309), ou plus au nord, en terre gète, la cruche n o B 463 de Rogozen (cat. 310) et quatre des 531e-f). On saisit dès lors la place qu’occupe le banquet au sein du mode de vie de l’aristocratie
appliques de Letnitsa (cat. 290). Pourtant, sur la scène d’Alexandrovo, un homme nu, de taille odryse. Certes, cette sociabilité collective, articulée autour de la consommation de nourriture et
particulièrement remarquable, armé d’une double hache, ou plusieurs créatures surnaturelles sur de boisson, de préférence fermentée, n’est pas en soi une innovation sur les terres thraces, comme
les pièces de Letnitsa orientent davantage vers un répertoire mythologique que vers une le suggèrent la maîtrise de la vinification dans le bassin de Drama dès le Bronze ancien ou
illustration du quotidien. D’autres chercheurs pensent en ce sens retrouver l’écho des jeux l’apparition, aux marges de cet espace, d’une vaisselle fine richement décorée sur le tell de la
grande Toumba de Thessalonique durant le Bronze récent 2. De même, Archiloque témoigne, au

début du vii e siècle av.  J .- C ., de la consommation de la bière au chalumeau (Athénée X , 447).


Enfin, l’importation d’amphores vinaires et de vases grecs dans l’arrière-pays d’Apollonia du
Pont ou dans les habitats gètes proches d’Orgamè démontre un goût croissant pour le vin à partir
du deuxième quart du vi e siècle av.  J .- C ., tout comme l’adoption de certaines formes de vaisselle
grecque utilisée pour cette boisson 3.

L’essor de l’aristocratie odryse, au deuxième quart du v e siècle av.  J .- C ., engage alors un


nouveau processus qui accompagne la recherche par cette jeune élite d’un apparat qui lui soit
propre et au sein duquel la consommation collective de vin, de même que la vaisselle qui lui est
liée, joue un rôle central. C’est ce que traduit la déposition dans les tombes les plus anciennes de
la nécropole de Duvanli, aussi bien masculines que féminines, de pièces luxueuses, lesquelles
relèvent d’une double sphère, à la fois achéménide, à travers le prisme de l’Asie Mineure, et
grecque 4. Cette circulation inédite d’objets exotiques est alors favorisée par les contacts que les

Odryses entretiennent avec les autorités perses, ainsi que par les alliances nouées avec les cités
grecques, au moyen parfois d’une véritable politique maritale, comme l’attestent le mariage de
l’Abdéritain Nymphodôros avec la sœur de Sitalkès (Thucydide II , 29) et celui d’Iphicrate avec la
fille de Kotys I er (Athénée IV , 131). L’intégration par Philippe II de la Thrace au Royaume de
fig. 1 Macédoine consacre par la suite la participation de cette aristocratie aux aventures militaires des
Tombeau de Zlatinitsa-Malomirovo, dynastes macédoniens, au cours desquelles elle se confronte à d’autres usages. Il convient dès lors
détail de la jambière.
de se demander si cette accumulation d’objets exogènes s’accompagne pour autant d’une
sofia, musée national d’histoire,
n o  5 0 4 5 7 adoption des pratiques qui leur sont liées dans les diverses régions d’où ils proviennent ou si,
derrière cet éclectisme, l’aristocratie thrace a su préserver une étiquette originale.
fig. 2
Băiceni, détail de la scène figurée Pour y répondre, nous disposons d’un éclairage exceptionnel, daté de la fin du
sur le casque en or. v e siècle av.  J .- C ., grâce au récit autoptique que nous fait Xénophon du séjour qu’il a accompli
fig. 1 fig. 2
fig. 3
Tombeau de Kazanlak,
fresque ornant la voûte
de la chambre funéraire.

208 auprès du dynaste Seuthès. Ce dernier n’est pas ici le souverain odryse, mais un parent éloigné 209
venu en Thrace orientale reconquérir le domaine de son père. Lors d’une première rencontre,
Seuthès reçoit brièvement Xénophon dans une tour fortifiée – thursis – où il réside. Les deux
hommes échangent, après les salutations d’usage, des kerata oinou, des cornes remplies de vin
(Anabase VII , 2, 23). La seconde entrevue se déroule en fin d’après-midi dans un village (kômè),
lors d’une réception officielle donnée en présence de sa cour, à laquelle sont conviés des
représentants des cités littorales, quelques notables thraces, ainsi que les commandants du
contingent grec. Ce moment de sociabilité est avant tout destiné à confirmer les relations de
suzeraineté qui lient le dynaste thrace à ses hôtes, grecs ou thraces, et à recueillir les cadeaux qui
accompagnent leur serment d’allégeance. Les invités sont introduits par un Grec, Héraclide de
Maronée, qui fait fonction de héraut. Le repas (deipnon) se prend assis en cercle. Cette posture
apparaît dès lors à bien des égards distincte du banquet grec, où les convives sont allongés sur des
lits (klinès), ou du banquet perse où le Grand Roi est seul à s’allonger, tandis que ses proches et
ses invités sont assis sur le sol, tout autour de lui. Une fois que les invités sont installés, des
tripodes sont posés face à eux, bientôt garnis de viandes rôties, elles-mêmes placées sur des
broches auxquelles sont attachés de grands pains fermentés. La boisson est servie parallèlement
par des échansons. Contrairement aux usages grecs, il n’y a donc pas de séparation entre deipnon
et symposion, ni d’alternance entre boissons et repas suivant le banquet pratiqué en Macédoine
(Athénée iv, 128-130c). Le dynaste se sert en premier, en rompant le pain, avant d’en jeter les
morceaux à ses sujets, disposés en arrière. Les hôtes sont encouragés à faire de même, démontrant
l’articulation qui lie les membres du premier cercle à ceux qui sont placés au second plan, dont le
statut de dépendants est souligné. Contrairement à ce que laisserait entendre la présence de vases
de banquet dans de nombreux tombeaux aristocratiques féminins (par exemple, Mushovitsa ou
le tumulus n o 9 de Seuthopolis), aucune femme ne semble prendre part à cette cérémonie. Une fois
le repas consommé, la présentation des cadeaux débute, tandis que les hôtes continuent de boire.
Chacun des dons est ainsi accompagné d’un toast porté par une corne qui pourrait bien être un fig. 3
rhyton, car le terme grec keras désigne en grec les deux récipients (Athénée XI , 497b). Le deipnon
proprement dit prend fin par une libation qui marque l’entrée des musiciens, munis de trompettes
en cuir et de flûtes, et de comédiens comiques (gelôtopoioi).
La description fournie par Xénophon recoupe de façon intéressante certains des éléments qui
ornent la coupole de Kazanlak. Le défunt y apparaît assis, sur un siège sans dossier, tenant de la
main droite une phiale en argent et de l’autre le bras de son épouse (fig. 3). Le décor relève
cependant du banquet funéraire et appartient à une sphère symbolique. Le défunt adopte ici une
posture royale qui le rapproche de la figure achéménide à laquelle la scène multiplie les
références, à commencer par la phiale en argent, le repose-pied ou le siège décoré de torti et
scotiae, tous deux typiques des trônes royaux perses. De même, les musiciens représentés par

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
fig. 4 hristo popov
Poroina Mare, détail de
la scène figurée sur le rhyton.

fig. 5
Poroina Mare, rhyton.
b u c a r e s t, m u s é e n at i o n a l d ’ h i s to i r e
d e ro u m a n i e , n o  5 0 4 5 7

fig. 4

Les résidences aristocratiques


210 paires, le plateau garni de grenades ou l’abondance des serviteurs ne sont pas sans rapport avec Les résidences aristocratiques constituent un élément essentiel des réseaux La situation apparaît différente sur les sites de Knyajevo, Sinemorets, 211
1
l’Asie Mineure. Plus probante, la scène visible sur la jambière du tombeau de Zlatinitsa- d’occupation spatiale en Thrace  . Plusieurs auteurs antiques, parmi lesquels Pastich ou Mandra, lesquels constituent la résidence principale de puissants
Malomirovo (cat. 52) offre un témoignage interne sur les usages thraces du banquet (fig. 1). On y Xénophon, Théopompe, Tite-Live, mentionnent l’existence de domaines qui dignitaires qui disposaient d’un fort ancrage local. Ces établissements

observe un personnage, peut-être féminin, assis sur un siège doté d’un dossier, les pieds disposés furent les résidences de représentants de l’aristocratie thrace. De petites forti- contrôlaient d’importantes voies de communication, ainsi que les ressources
fications, nommées turzis, sont en ce sens interprétées comme des tours ou naturelles alentour. Les vestiges mis au jour dans ces petites résidences locales
sur un repose-pied 5. Il boit dans une phiale, tandis qu’un serviteur se tient derrière lui. Cette scène

des résidences. Elles sont étroitement liées à la structure sociale de la société sont également plus abondants et reflètent une occupation quotidienne. En se
est très proche de plusieurs autres représentations découvertes dans la zone paradanubienne
thrace 2, où une aristocratie relativement peu nombreuse exerçait un contrôle fondant sur le matériel archéologique, on peut considérer que certaines d’entre
– casque de B ă iceni (fig. 2), rhyton de Poroina Mare (fig. 4 et 5), jambière d’Agighiol –, où des
sur les ressources économiques et se distinguait très nettement par les privi- elles constituaient des centres économiques abritant une production artisa-
personnages, seuls ou en groupe, adoptent les mêmes positions, un rhyton voire une phiale à la lèges militaires et politiques dont elle jouissait. nale variée. Elles étaient disposées au cœur des échanges commerciaux dont
main, et sont accompagnés parfois de serviteurs 6. Ils démontrent toute la spécificité d’un mode de

La question du caractère résidentiel prêté à certaines manifestations elles assuraient le contrôle. Ces sites ne sont en effet pas isolés. Les établisse-
banquet partagé par l’ensemble des communautés thraces y compris des tribus gètes, donnant urbaines, largement répandues en Thrace durant la seconde moitié du ments de Sinemorets, Pastich, Bosnek et Mineralni Bani, près de Haskovo,
corps à la description que livre Diodore de la réception offerte à Lysimaque par le chef gète I er millénaire av. J.-C., a acquis une certaine importance au sein des recherches contrôlaient ainsi l’accès immédiat aux principales ressources métallifères de
Dromichaitès dont la vaisselle était composée également, selon l’historien, de cornes et de vases menées en Bulgarie durant les dix dernières années. Pendant longtemps, ces Thrace orientale.
en bois ( XXI , 12, 5). éléments demeuraient en effet mal renseignés, à l’exception du complexe L’existence des résidences aristocratiques au sein des réseaux d’occupation
architectural disposé sur les rives de la lagune de Mandra, près de Burgas. spatiale est attestée non seulement durant la période faste des États thraces,
Cependant, le nombre de sites résidentiels enregistrés ces dernières années qui s’étend du v e siècle à la fin de la première moitié du iii e siècle av. J.-C., mais
s’est notablement accru. Parmi eux, on peut mentionner ceux fouillés dans elle se maintient également par la suite durant toute l’époque hellénistique.
la région de Starosel, à Kozi Gramadi 3, de Smilovene, près de Strelcha 4, Certains ensembles funéraires thraces des i er et ii e siècles av. J.-C. (Karanovo,
5 6
Sinemorets  , Knyajevo  , Pastich, en Bulgarie du Sud-Est, et Mirkovo, à la péri- Chatalka et autres), de même que les établissements qui leur sont liés, nous
phérie orientale du bassin de Sofia. En règle générale, ils forment des ensembles permettent de supposer qu’ils constituent les héritiers de domaines plus
fortifiés et denses qui témoignent souvent d’une architecture imposante et anciens.
révèlent un niveau de vie élevé. Il faut remarquer que la période durant laquelle
ils furent occupés s’avère relativement brève.
À la lumière des nouvelles découvertes faites ces dernières années, on peut
également réinterpréter certains sites archéologiques comme résidentiels,
notamment ceux de Bosnek, près de Gorna Struma, l’établissement fortifié
de Mineralni Bani, près de Haskovo, ou celui, toujours fortifié, de Kralevo 7,
dans le nord-est de la Bulgarie.
Malgré leurs nombreuses caractéristiques communes, ces résidences
entretiennent des différences notables. On peut voir ainsi dans les ensembles
de Kozi Gramadi et de Smilovene des résidences liées à des représentants
du pouvoir royal. Elles sont disposées dans des secteurs montagneux éloignés
et difficilement accessibles. Pourtant, leur édification a mobilisé des moyens
1 Marazov, 2000a. importants, car les techniques de construction et les matériaux utilisés 1 Dimitrov, 1958 ; Popov, 2002 ;
2 Andreou, Psaraki, 2007, p. 409 ; s’avèrent coûteux et témoignent d’un certain luxe et d’un mode de vie raffiné. Balabanov, 2012.
Valamoti, 2004, p. 149. 2 Fol, 1970.
3 Georgieva, Nikov, 2010, p. 149 ; On peut les interpréter comme des sites de refuges éloignés qui intègrent 3 Hristov, 2006 ; 2011-2012.
Baralis, Lungu, 2015. les dernières techniques de fortification contemporaines, tout comme des 4 Agre, Dichev, 2010.
4 Ebbinghaus, 1999, p. 420 ; Marazov, 2000b. 5 Agre, Dichev, 2013.
endroits de villégiature et de chasse. Le matériel archéologique n’est guère 6 Agre, Dichev, 2014.
5 Baralis, 2015.
6 Ebbinghaus, 1999, p. 415 et 418. abondant, révélant que ces lieux furent occupés sur de courtes périodes. 7 Ginev, 1998.
fig. 5

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e t i t r e c o u r a n t
Borovo : fig. 1
Localisation du
c at. 179
un cadeau royal trésor de Borovo.
Rhyton à protomé de taureau
Argent 1 doré
Borovo, lieu-dit Sivri Tepe, 1974
Fin du v e-première moitié du iv e siècle av.  J .- C .
h. 16,5 cm ; d. embouchure 8,8 cm
ruse, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  i i   3 5 9

Quelques fragments de la panse du rhyton, à proximité de


l’embouchure ainsi que du corps et de la corne gauche du taureau,
manquent. La protomé est assemblée à partir de deux éléments coulés
avant que la finition ne soit exécutée par martelage et ciselure.
Les cornes et les oreilles du taureau ont été réalisées à part. Les yeux
totko stoyanov sont incrustés. La panse a également été réalisée séparément de la
protomé. Les boucles stylisées du poitrail, le cou et la tête du taureau
ainsi que la rangée de perles qui couronne les cannelures sont dorés.
212 Des travaux de labour entrepris en 1974 de banquet appartenant à un dynaste gète, Les jambes pliées sous le corps, la crinière stylisée, les cornes fixées 213
au lieu-dit Sivri Tepe, à l’ouest de Borovo, lequel a été constitué à partir d’objets acquis droites sur la tête, tout comme les cannelures horizontales, constituent
autant d’indices orientant vers un atelier influencé par le « style
ont accidentellement mis au jour des fragments séparément. Les vases inscrits témoignent peut-
de cour achéménide ». En revanche, le réalisme dans la représentation
de deux rhytons à protomé de cheval pour être de contacts avec Kotys 4, ou bien constituent

de la tête du taureau trahit l’influence de la sculpture grecque.


l’un et de taureau pour l’autre, ainsi qu’un des cadeaux faits par Philippe II à l’occasion bibliographie
fragment provenant d’un large bassin. Lors de son mariage avec Meda, la fille de Cothélas 5.   Ivanov, 1980, p. 392, p. 394-396, fig. 4 ; Marazov, 1978, p. 52, fig. 42-43.

des fouilles qui ont suivi cette découverte, Le rython à protomé de taureau est probablement
1 Teneur en argent de 93,7 à 96,3 %, en cuivre de 3,7 à 6,3 %
D. Ivanov a dégagé une cruche-rhyton, un rhyton le produit d’un atelier du nord-ouest de l’Asie (Penkova, 2013, p. 136). T S
à protomé de sphinge et un autre fragment Mineure 6, arrivé dans la région de Borovo par

du bassin. Enfin, en 1975, quelques petits une autre voie. Quant au bassin, il a été fabriqué
éléments supplémentaires ont été récoltés : par un artisan local à une date plus tardive que 1 Zdravkova, Ivanov, 1996, p. 13.
2 Ivanov, 1980, p. 391.
une aile du sphinge et une anse du bassin 1.   les autres récipients du trésor, ce qui permet 3 Stoyanov, 1998b, p. 70-82 ;
L’hypothèse selon laquelle ces objets pourraient de fixer le terminus post quem pour la dépo­- Teodosiev, 1998a, p. 43-44, p. 53.
4 Marazov, 1986.
provenir d’un tumulus 2 est aujourd’hui largement
  sition des objets au cours du troisième quart 5 Tacheva, 1986.
abandonnée en raison de l’absence de toute donnée du iv e siècle av.  J .- C . 6 Stoyanov, 2011b, p. 411-414.
contextuelle. Il s’agit plus vraisemblablement
d’un trésor ou d’un dépôt rituel. Dans la plupart
des travaux, Borovo est attribué à la première
moitié du iv e siècle av.  J .- C . en raison des inscrip­
tions présentes sur la cruche et sur les rhytons
à protomés de cheval et de sphinge, qui
mentionnent le nom de Kotys. On considère qu’il
est question du roi Kotys I er (383-359 av. J .- C .),
d’où l’opinion courante suivant laquelle
les récipients ont été réalisés dans un atelier
travaillant pour le souverain odryse, situé dans
une agglomération du nom de Béos, avant d’être
offerts à un aristocrate gète voire au roi gète
Cothélas, dont le nom est rapporté par les
sources. Cependant, on a pu démontrer que
les deux rythons et la cruche s’avèrent plus
anciens et qu’ils proviennent plutôt d’ateliers
d’Ionie ou de Propontide 3. De même, les inscrip­

tions maladroites contrastent avec la qualité


exceptionnelle des vases. Il est donc fort
probable qu’elles aient été gravées a posteriori,
après l’acquisition des récipients par Kotys.
Il apparaît dès lors plus logique de conclure
que nous sommes en présence d’un service
c at. 179 (d é t a i l )

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 180 c at. 181
Rhyton à protomé de cheval Cruche-rython
Argent doré Argent 1 doré
Borovo, lieu-dit Sivri Tepe, 1974 Borovo, lieu-dit Sivri Tepe, 1974
Fin du v e-première moitié du iv e siècle av.  J .- C . Fin du v e-première moitié du iv e siècle av.  J .- C .
h. 20,8 cm ; d. embouchure 10,2 cm h. 18,2 cm ; d. panse 9,9-10,3 cm
ruse, musée régional d’histoire, ruse, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  i i   3 5 7 i n v.   n o  i i   3 6 1

La protomé représente un cheval au galop. Elle est constituée de deux La cruche a une panse ovale, un fond arrondi, un col cylindrique
parties coulées dans un moule. Les détails anatomiques (muscles, et un bord évasé. L’anse manque. La panse est ornée de deux frises
articulations, crinière, etc.) ont été ajoutés par martelage et ciselure. contenant au total quinze figures ; plus bas, au niveau du second
Les yeux sont incrustés. L’orifice sur le poitrail du cheval est obstrué orifice, sont représentés trois cygnes. Plusieurs interprétations
par un médaillon en relief. Ce dernier, en forme de tête de lion, a été différentes entourent les images figurant sur la panse. Selon
fabriqué à part, tout comme la panse du rhyton. Celle-ci est ornée de l’hypothèse la plus répandue, il s’agirait de scènes appartenant
cinquante-deux cannelures. Le bord évasé porte sur sa face supérieure au cycle dionysiaque.
une décoration en relief, constituée d’une rangée de perles et d’une frise La scène centrale du registre inférieur est interprétée comme
214 d’oves. Une seconde frise, composée de rameaux de lierre en relief, le mariage sacré de Dionysos et Ariane, complété par des personnages 215
est modelée sous le bord. Au point de jonction des deux extrémités appartenant au cortège dionysiaque 2. D’autres chercheurs y voient
est figuré un oiseau. Sur le ventre du cheval et la partie supérieure au contraire la représentation de rites liés au culte de Cotytto, des
de la panse, on peut lire une inscription en caractères grecs gravée Cabires, de Zalmoxis, etc. 3. Le col de la cruche porte l’inscription
à l’aide d’un poinçon : ΚΟΤΥΟΣ ΕΞ ΒΕΟ 1. L’embouchure, la frise ΚΟΤΥΟΣ ΕΞ ΒΕΟ, gravée à l’aide d’un poinçon.
de rameaux de lierre et certaines parties de la protomé sont dorées. bibliographie
bibliographie Ivanov, 1980, p. 396 et 401, fig. 8-11.
Ivanov, 1980, p. 391, p. 396, fig. 1 ;
Marazov, 1978, p. 36, p. 39, fig. 29-30. 1 Teneur en argent 97,2 %, en cuivre 2,8 % (Penkova, 2013, p. 132).
2 Ivanov, 1980, p. 396, p. 401 ; Teodosiev, 1998a, p. 44-53, fig. 1-9 ;
1 Dans un premier temps, la corne avec la frise en rameaux Stoyanov, 1998b, p. 79-81.
de lierre avait été montée par erreur sur la protomé de la sphinge (cat. 183). 3 Dörig, 1987, p. 10-18 ; Marazov, 1986 ; Penkova, 2013, p. 132-133. T S
Ce n’est que plus tard, une fois que l’on s’est aperçu que les
inscriptions ne correspondaient pas, que l’on a procédé à l’échange.
Voir Stoyanov, 1998b, p. 71, note 24. T S

c at. 181 (d é t a i l )

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 182
Bassin
Argent doré
Borovo, lieu-dit Sivri Tepe, 1974-1975
Seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C .
h. 11,2-11,3 cm ; d. 29 cm
ruse, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  i i   3 6 0

La vasque du récipient (partiellement hémisphérique) est moulée 1.


On lui a adjoint un pied bas de forme conique et deux anses à
charnières fixées au moyen d’appliques dorées ornées de têtes de silènes
en relief. Le fond du vase est décoré d’une scène représentant un griffon
dévorant un cerf. Les figures sont estampées et les détails ajoutés
à l’aide d’un burin et d’un poinçon. Les deux animaux sont dorés,
y compris la patte arrière manquante du griffon. D’après plusieurs
parallèles de Macédoine et de Scythie, ce récipient peut être interprété
216 comme un cratère (bolster crater) 2. 217
bibliographie
Ivanov, 1980, p. 396, fig. 6-7 ; Stoyanov, 1998b, p. 82-85, fig. 7.6

1 Teneur en argent 99,3 %, en cuivre 0,7 % (Penkova, 2013, p. 137).


2 Stoyanov, 2008a, p. 42-45, p. 50-52, fig. 2, 5-6, 7. T S

c at. 182 c at. 182

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 183
Rhyton à protomé de sphinge
Argent 1 doré
Borovo, lieu-dit Sivri Tepe, 1974-1975
Fin du v e – première moitié du iv e siècle av.  J .- C .
h. 21,5 cm ; d. ouverture 10,7 cm
ruse, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  i i   3 5 8

La protomé représente une demi-figure de sphinge à tête féminine


finement modelée, exécutée selon les canons de l’art classique,
alors parvenu à sa maturité. Elle se compose de deux parties moulées
dont la finition a été réalisée par martelage et ciselure. Les yeux
sont incrustés. Les ailes ont été fabriquées séparément à partir
d’une épaisse feuille d’argent et entièrement dorées sur leur face
extérieure après le rivetage. Les plumes de la poitrine, le collier,
les cheveux et une partie des pattes sont également dorés. La panse
218 est très similaire à celle du rhyton à protomé de cheval (cat. 180),
mais la frise en rameaux de lierre est ici incisée. Les cannelures
sont au nombre de trente-huit. Sur le ventre de la sphinge et
à l’extrémité supérieure de la panse, on peut lire l’inscription
ΚΟΤΥΟΣ Ε(sic) ΒΕΟ, gravée, comme dans les autres cas, à l’aide
d’un poinçon.
bibliographie
Ivanov, 1980, p. 391-392, p. 396, fig. 2-3 ;
Marazov, 1978, p. 62, p. 66, p. 69-70, fig. 58-59.

1 Teneur en argent de 94,5 à 97,4 %, en cuivre de 2,6 à 5,5 % ;


traces de plomb et d’étain (moins de 0,01 %) (Penkova, 2013, π , p. 134). T S

c at. 183

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
Le trésor de fig. 1
Localisation du
c at. 184 auxquelles succède un cercle constitué de vingt-quatre glands, suivi
de trois rangées comprenant chacune vingt-quatre têtes négroïdes
Panagyurishte trésor de Panagyurishte.
Phiale de taille croissante qui alternent avec des combinaisons de palmettes
fig. 2
Or 1 et de volutes. Sur la vasque, sous l’embouchure, sont gravées deux
Panagyurishte, Panagyurishte, 1949 inscriptions acrophoniques qui indiquent le poids de la phiale estimé
découverte du trésor Fin du iv e siècle av.  J .- C . en dariques et en drachmes athéniennes, ce qui oriente vers la fin
par les frères Deykovi en 1949. h. 3,9 cm ; d. 24,7 cm ; poids 845,7 g du iv e siècle av. J .- C . 2.
p l o v d i v, a r c h i v e s d u m u s é e p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e , bibliographie
régionale d’archéologie
i n v. n o 3 2 0 4 ConČev, 1956, p. 143-146, ill. 12, pl. X - X I  ; Venedikov, 1961,
p. 17, p. 21-23, fig. 35-38 ; Bothmer, 1962, p. 158-160, fig. 14-16.

Phiale à omphalos. Le corps est orné de cinq cercles concentriques


1 Cette phiale a été exécutée avec un or dont la composition
formés d’ornements en relief de taille croissante, travaillés suivant diffère de celle des rhytons (Tsaneva, 2013, p. 41).
la technique du repoussé. L’omphalos est entouré de douze rosettes, 2 Cahn, 1960, p. 26-27 ; Vickers, 1989, p. 101. T S

totko stoyanov
fig. 1

220 En 1949, dans la cour d’une briqueterie installée de fabrication de ces objets 6. La lecture des 221
près de la ville de Panagyurishte, neuf vases en or inscriptions sur la phiale et l’amphore-rhyton
massif (6,164 kilos au total) on été mis au jour, remet cependant en question cette hypothèse 7.
à savoir une phiale et huit rhytons de formes L’interprétation émise par E. Simon selon
1
variées  . Les parallèles disponibles pour ces laquelle les figures mythologiques et les motifs
formes ainsi que le riche répertoire icono­ des différents vases constitueraient un écho
graphique, comprenant des compositions de la propagande royale macédonienne au temps
en relief de plusieurs personnages, permettent d’Alexandre le Grand 8 apparaît plausible.
de dater cet ensemble de la haute époque Le trésor de Panagyurishte pourrait avoir été
hellénistique, soit vers 300 av. J .- C . de même un cadeau diplomatique lié à l’État
La discussion qui entoure le lieu de fabrication de Lysimaque, qui s’étendait de la Thrace jusqu’au
et le propriétaire des objets reste encore ouverte. nord-ouest de l’Asie Mineure 9. On a également
Elle repose pour l’essentiel sur l’interprétation du émis l’hypothèse que le commanditaire ou le
programme iconographique. Certains chercheurs destinataire de ce service serait Seuthès III  10.
estiment que les vases ont été réalisés et utilisés Celle-ci est néanmoins contredite par les résultats
dans un contexte thrace 2. D’autres publications des dernières recherches menées dans la région
attribuent au contraire ces vases, tout ou en partie, de Panagyurishte qui replacent le trésor dans
3 4
à des ateliers attiques  , du nord de la mer Égée  , une structure politique différente, à savoir
de Propontide ou du nord-ouest de l’Asie celle d’une famille dynastique liée à la résidence
5
Mineure  . Les chercheurs bulgares privilégient de Kozi Gramadi et aux remarquables nécropoles
en général la ville de Lampsaque comme lieu de Starosel et Strelcha.

1 Con č ev, 1956.


2 Dernièrement Agre, 2003 ; Kitov, 2006a.
3 Con č ev, 1956.
4 Simon, 1960.
5 Ebbinghaus, 1999 ; Stoyanov, 2004 ;
Tonkova, 2005b.
6 Venedikov, 1961.
7 Vickers, 1989, p. 101.
8 Simon, 1960 ; Kontoleon, 1962.
9 Pfrommer, 1990a, p. 201.
1 0 Venedikov, Gerasimov, 1975, p. 86.
fig. 2

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 185
Amphore-rhyton
bibliographie
Cončev, 1956, p. 147-157, ill. 13, 16, tabl. X V I - X X  ; Simon, 1960, p. 11-17,
Or 1 ill. 1-2, tabl. 2-4 ; Venedikov, 1961, p. 14-17, p. 23, fig. 25-34 ; Marazov, 1978,
p. 100-109, fig. 101-108.
Panagyurishte, 1949
Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C . 1 Composition  : or 98,22 %, argent 1,47 % et cuivre 0,17 % (Tsaneva, 2013, p. 41).
h. 29 cm ; d. corps 14 cm ; poids 1 695,25 g 2 C’est l’idée d’E. Simon (1960 et 2000), admise par Kontoleon, 1962, p. 196-197,
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e , p. 200 ; Strong, 1966, p. 102 ; Daumas, 1978 ; Marazov, 1978, p. 106-108 ;
Stoyanov, 2004, p. 16-17 et autres.
i n v.   n o  3 2 0 3
3 Cončev, 1956 ; Hoffmann, 1957 ; Roux, 1964 ; Del Medico, 1967-1968 ;
Hind, 1983 ; Griffith, 1985 ; Dörig, 1987 ; Marazov, 2002.
L’amphore-rhyton est le récipient le plus imposant du trésor 4 Kolev, 1976 ; Zazoff, 1998 ; Agre, 2003 ; Kitov, 2006a, p. 56-71. T S
de Panagyurishte. C’est aussi celui qui a suscité le débat le plus
intense dans les études qui lui sont consacrées dans la mesure
où il constitue la clé de cet ensemble. Sa forme est d’origine
orientale, mais l’ornementation et les motifs mythologiques
qui composent le décor sont entièrement grecs. Le récipient
a d’abord été moulé avant que ne soient montés les centaures,
qui ont été réalisés à part. Le col est séparé
222 du corps ovoïdal par une frise d’oves
sous laquelle se développe un anthemion
de palmettes et de fleurs de lotus. Ornant
la vasque, sept silhouettes masculines
assaillent une porte à deux battants. Cette
scène est interprétée comme un épisode
des Sept contre Thèbes d’Eschyle, ce que
corrobore la présence d’autres symboles
thébains : les têtes de lion au-dessus des
colonnes flanquant la porte et la sphinge
à leur base. Héraclès enfant étranglant
deux serpents et le vieux Silène – allusion
à Dionysos –, représentés au fond,
constituent encore deux personnages liés
à Thèbes 2. La symbolique des deux têtes
négroïdes dans lesquelles sont placés
les orifices inférieurs du récipient est liée
à celle du motif principal de la phiale.
Les autres interprétations formulées sur
la composition principale 3 relativement
proches les unes des autres et penchent
pour un motif et une origine thraces 4 .

c at. 185

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 186 c at. 187
Rhyton à tête de daim Rython à protomé de bouc
Or 1 Or
Panagyurishte, 1949 Panagyurishte, 1949
Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C .
h. 13,5 cm ; d. embouchure 8,8 cm ; poids 674,6 g h. 14 cm ; d. embouchure 9 cm ; poids 439,05 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e , p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e ,
i n v.   n o  3 1 9 7 i n v.   n o  3 1 9 6

Le rhyton 1 est constitué d’une corne courte et conique se terminant Le corps du bouc est allongé et légèrement recourbé vers le haut.
par la tête d’un daim, représentée de façon réaliste. L’anse attachée Il se prolonge par une partie conique plus large ornée de représen­
à la corne porte à son extrémité supérieure une petite figure de lion. tations en haut relief d’Apollon, Héra, Artémis et Nikè, tous dotés
Ses pattes avant sont posées sur le bord, alors que les pattes arrière de leurs attributs caractéristiques. Le bord, évasé et déversé, est
s’appuient sur une colonne dont les tambours sont séparés par des parcouru par une frise d’oves. Le vase est coulé en une seule pièce,
anneaux en relief. Le vase est coulé d’une seule pièce. Les cornes à l’exception des pieds, des oreilles et des cornes du bouc, qui
et les oreilles du daim ainsi que l’anse ont été réalisées à part et ont été réalisés à part et assemblés à l’aide d’orifices spécialement
assemblées à l’aide d’orifices spécialement prévus à cet effet. L’anse prévus à cet effet. Les détails des vêtements et des accessoires,
224 est insérée dans un orifice en forme de tête féminine qui a été fait tout comme la fourrure et le museau du bouc, ont été ajoutés
en même temps que la tête de daim. Au-dessus du point de fixation, par ciselure et martelage.
on aperçoit encore quelques gouttes de la soudure. Le bord évasé bibliographie
est orné d’une rangée de perles et d’une frise d’oves. La décoration Cončev, 1956, p. 135-138, ill. 5, 16, tabl. V I I - I X  ; Venedikov, 1961,
p. 11-12, fig. 12-16 ; Marazov, 1978, p. 88-93, fig. 87-90. T S
de la corne s’articule autour d’une frise de quatre figures en haut relief.
De gauche à droite, on observe Athéna tenant un casque dans la main
droite et un bouclier dans la main gauche, Pâris en costume phrygien,
Héra assise sur un trône et Aphrodite se tenant debout à côté d’elle.
Les personnages sont identifiés grâce aux inscriptions gravées à côté
des têtes par un poinçon. Pâris est identifié en tant qu’Alexandre.
La scène représente de toute évidence le Jugement de Pâris.
L’ensemble des détails des visages et des vêtements, les accessoires
des personnages, la fourrure, les yeux, les cornes du daim et la figure
du lion sont réalisés par ciselure et martelage. Les yeux sont incrustés.
Des traces de nielle sont visibles dans les points qui forment les
inscriptions, ainsi que dans les cornes et dans d’autres détails 2.
bibliographie
Con č ev, 1956, p. 126-131, ill. 2, tabl. I - I I , I V  ; Venedikov, 1961, p. 7-9, fig. 2-5 ;
Marazov, 1978, p. 76-80, ill. 75-77 ; Kolev, 1978a, p. 319-323, fig. 4-5.

1 Composition : or de 97,9 à 98,1 %,


argent de 0,22 à 1 %, cuivre de
0,7 à 1,43 % (Tsaneva, 2013, p. 41).
2 Tsaneva, 2013, p. 41, ill. 7a-b.
Comparer les résultats similaires
de l’analyse du rhyton en argent
du Civico Museo de Trieste dans
Giumlia-Maier, La Niece, 1998.
c at. 186 (d é t a i l )
T S

c at. 186 c at. 187

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 188 c at. 189
Rhyton à tête de daim Rhyton à tête de bélier
Or 1 Or 1
Panagyurishte, 1949 Panagyurishte, 1949
Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C .
h. 13,5 cm ; d. embouchure 8,8 cm ; poids 689 g h. 12,5 cm ; d. embouchure 8,5 cm ; poids 505,05 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e , p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e ,
i n v.   n o  3 1 9 8 i n v.   n o  3 1 9 9

La forme tout comme les techniques de fabrication et de finition Le vase est à peu près similaire aux deux rythons à têtes de daim
de ce rhyton sont très similaires au précédent (cat. 186). L’anse (cat. 186, 188), à cette différence près qu’il se termine par la tête
sous la figurine de lion est ici ornée de cannelures verticales. La frise d’un jeune bélier. La décoration en relief de la panse comporte quatre
en relief sur la corne présente deux scènes antithétiques : à gauche, figures : au centre, Dionysos, jeune et imberbe, en compagnie d’une
la lutte de Thésée avec le taureau de Marathon ; à droite, le troisième jeune femme que l’inscription gravée au-dessus de sa tête identifie
travail d’Héraclès, à savoir la capture de la biche de Cérynie. comme Ériopé 2. Les deux personnages sont assis et se tournent
bibliographie l’un vers l’autre. De part et d’autre sont représentées des ménades
Con č ev, 1956, p. 131-133, ill. 3, tabl. V I  ; Venedikov, 1961, p. 9, fig. 6-8 ; emportées dans une danse frénétique.
Marazov, 1978, p. 83, fig. 79-82 ; Rabadjiev, 1997, p. 71-72.
226 bibliographie
Con č ev, 1956, p. 133-135, ill. 4, tabl. I I I , V  ; Venedikov, 1961,
1 Composition : or de 97,9 à 98,1 %, argent de 0,22 à 1 %,
p. 10, fig. 9-11 ; Marazov, 1978, p. 83, p. 87-88, fig. 83-86.
cuivre de 0,7 à 1,43 % (Tsaneva, 2013, p. 41). T S
1 Composition : or de 97,9 à 98,1 %, argent de 0,22 à 1 %,
cuivre de 0,7 à 1,43 % (Tsaneva, 2013, p. 41).
2 Voir la discussion dans Delev, 1986. T S

c at. 188 (d é t a i l )

c at. 188 c at. 189

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 190 c at. 191
Rhyton à tête d’Aphrodite Rhyton à tête d’Héra
Or ses pattes antérieures sur l’embouchure du vase. Le rebord incurvé Or
Panagyurishte, 1949 et la transition vers la panse du broc sont décorés d’une frise à oves. Panagyurishte, 1949
Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C . Suivant l’interprétation donnée au programme iconographique Fin du iv e–début du iii e siècle av.  J .- C .
h. 21,5 cm ; d. embouchure 7 cm ; poids 460,75 g des rhytons, vu comme celui du Jugement de Pâris, on attribue h. 22,5 cm ; d. embouchure 7 cm ; poids 466,75 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e , cette tête à Aphrodite 4. p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e ,
i n v.   n o  3 2 0 1 bibliographie i n v.   n o  3 2 0 0
Con č ev, 1956, p. 138-140, fig. 6b, 7b, tab. X I V - X V  ; Venedikov, 1961, p. 12-13,
fig. 17-19 et 24 ; Kolev, 1978a, p. 315-323, fig. 2a, 3a, 6a, 7a.
Rhyton à col cylindrique et à vasque en forme de protomé féminine, Ce rhyton est très similaire au précédent. On identifie ce visage
figurée jusqu’à la base du cou. Ce dernier est orné d’un collier de perles 1 Tonkova, 2005b, p. 264-265, tabl. I, 3b, 4a. comme celui d’Héra 1. Le collier est cependant d’un modèle plus
aux extrémités coniques. À la base du vase se situe un orifice inséré 2 Tonkova, 2005b, p. 262-263, tabl. I, 2a. complexe. Il s’articule autour de chaînettes en or tressées en ruban
dans la gueule d’une tête de lion en relief 1. Bien que le nez ait été 3 Kolev, 1978a, p. 315. ornées de pendeloques. L’ornement du diadème diffère aussi 2,
4 Kolev, 1978a. Selon D. Con č ev (1956), c’est une « jeune femme » ;
endommagé, le visage conserve des traits classiques, tandis que les selon I. Marazov (1978) et G. Kitov (2006a), une « femme » ;
de même que certains aspects du voile. Les parties saillantes
cheveux sont rassemblés sous un voile (sphendone) noué sur le front. selon I. Venedikov (1961) enfin, une « Amazone ». du corps de la sphinge ont été brisées lors de sa découverte 3.
T S
Entre les boucles situées sur le front, on discerne un diadème (ampyx) bibliographie
rectangulaire (?) 2. La décoration brodée du voile est figurée de façon Con č ev, 1956, p. 140, fig. 6a, 7a, tabl. X I I I - X I V  ; Venedikov, 1961,
p. 13, fig. 19-21, 24 ; Kolev, 1978b, p. 315-323, fig. 2b, 3b, 6b, 7b.
228 graphique. Les yeux étaient incrustés de pâte de verre 3. L’anse a été 229
réalisée séparément : elle se compose d’une colonne quadrangulaire 1 Kolev, 1978a. Selon D. Con č ev (1956), I. Marazov (1978)
à cannelures verticales, sur laquelle une sphinge se dresse, appuyant et G. Kitov (2006a), c’est simplement une « femme » ;
selon I. Venedikov (1961), une « Amazone ».
2 Tonkova, 2005b, p. 262-265, tabl. I , fig. 4.
3 Une des ailes est conservée au musée de Plovdiv
(Kolev, 1978b, p. 90, note 75).
T S

c at. 192
Rhyton à tête d’Athéna
Or
Panagyurishte, 1949
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
h. 20,5 cm ; d. embouchure 4,5 cm ; poids 387,3 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e ,
i n v.   n o  3 2 0 2

Ce rhyton reproduit le même modèle que ceux à tête d’Aphrodite


(cat. 190) et d’Héra (cat. 191), mais ici l’identification de la déesse
Athéna est certaine 1. Elle est représentée coiffée d’un casque portant
deux griffons sur la calotte 2. Entre les boucles du front, on discerne
un diadème triangulaire avec un ornement végétal gravé ; ses deux
extrémités se terminent en rubans noués sur la nuque en nœud
d’Héraclès, sous la palmette qui marque la base de l’anse 3. Le col du
rhyton est dans le prolongement naturel du casque ; son embouchure
est plus étroite. L’anse est identique avec celles des autres vases,
ce qui indique que ces derniers ont été élaborés comme une triade
de déesses. La partie inférieure a été déformée lors de la découverte.
bibliographie
Con č ev, 1956, p. 141-142, tabl. X I I  ; Venedikov, 1961,
p. 13-14, fig. 19, 22-24 ; Kolev, 1978a, p. 315-323, fig. 2c, 3c.

1 Kolev, 1978a, Selon D. Con č ev (1956), c’est une « femme » ;


selon I. Venedikov (1961), I. Marazov (1978)
et G. Kitov (2006a), une « Amazone ».
2 Demargne, 1984, p. 982-985.
3 Tonkova, 2005b, p. 263-264.
T S

c at. 190 c at. 192 c at. 191

t i t r e c o u r a n t
pierre dupont fig. 1
Sceau « P F S  535* » des archives
de la fortification de Persépolis.
(à paraître, dans B. Garrison and
M. C. Root, Seals on the Persepolis
Fortification Tablets. Volume I I  :
Images of Human Activity, Oriental
Institute Publications, Chicago :
The University of Chicago Press).

Le règne des
« persianismes » 1

230 L’essor du pouvoir odryse consacre la prospérité inédite Curieusement, la fondation et la montée en puissance de l’État odryse sont étrangères – celle de Lydie en particulier – invite à la circonspection et conduit prétendus « bols achéménides », répandus dans toute l’Asie Mineure et pas 231
d’une aristocratie régionale désormais en quête d’un apparat consécutives à une longue occupation perse du littoral égéen de la Thrace. à s’interroger plus avant, sinon sur le lieu de fabrication réel des quelques seulement à Sardes, mais d’occurrence infiniment plus discrète en Perse même
Par ailleurs, le peuplement thrace est censé avoir débordé sur le continent trésors d’argenterie exhumés dans les palais perses, du moins sur l’origine et sous des appellations différentes.
qui soit à la mesure de son nouveau statut. Elle bénéficie
anatolien, comme en témoignent successivement Homère et Strabon, lequel des artisans créateurs, la question se posant avec encore plus d’acuité dans les Dès lors, la définition d’un « Achaemenidizing satrapal art », qui, tout en
en ce sens des facilités offertes par l’essor contemporain des
rappelle l’installation des Thyniens de part et d’autre de la Propontide. zones périphériques de l’Empire achéménide, comme la Thrace ou l’Égypte. se conformant encore de près aux canons d’un « court-style art » à la pureté
réseaux d’échanges régionaux, ainsi que des alliances qu’elle D’où un phénomène d’osmose culturelle latent entre Thrace d’Europe et Asie Sans aller jusqu’à suivre totalement A. S. Melikian-Chirvani, pour qui une « ethnique » toute relative, s’en écarte soit par des lacunes de répertoire, soit
tisse avec les cités grecques et les autres royaumes voisins. Mineure, celle des populations anatoliennes (celles de Lydie en particulier) bonne partie, sinon l’ensemble, de la vaisselle métallique « persianisante » par des emprunts extérieurs manifestes, semble plus proche de la réalité en
Cette recherche explique l’accumulation d’objets de luxe comme celle des cités grecques d’Ionie. D’où aussi une extrême confusion aurait été produite à Sardes, on peut tout à fait penser que des artistes étran- en soulignant le caractère composite. Un excellent exemple est représenté
étrangers, qui constituent comme autant de vecteurs du prestige perceptible dans les études traitant des œuvres d’art exhumées en Thrace, gers, lydiens et grecs notamment, ont très bien pu avoir été recrutés par la par l’« amphore-rhyton » de Kukova Moguila, près de Duvanli (région de
en particulier dans les publications consacrées à la vaisselle métallique et cour achéménide, non seulement pour reproduire des œuvres de style perse, Plovdiv), datée du deuxième quart du v e siècle, soit juste après le retrait perse
politique et social associé à leur région d’origine. Dans ce jeu
à la toreutique, où l’étiquette « achéménide » apparaît galvaudée à l’extrême, mais aussi pour en adapter d’autres au goût étranger : qu’on se souvienne de (cat. 195). L’appellation à rallonge de cette magnifique pièce d’argenterie,
d’influences, la Perse, considérée via ses centres de pouvoir
alors que l’art de la Perse achéménide se caractérise par la synthèse de styles l’inscription de fondation du palais de Darius I er à Suse, mentionnant l’impor- décorée au repoussé et partiellement dorée, lui vient d’une particularité tech-
disposés dans l’ouest de l’Asie Mineure, joue un rôle premier.
multiples, par exemple en matière de sculpture, à propos de laquelle tation de métaux précieux de Lydie, de Bactriane et d’Égypte et le recours à des nique censée être propre à la toreutique achéménide, en l’occurrence le bec
Elle est bientôt rejointe par le monde grec avant d’être A. Godard relevait naguère qu’« elle se plaisait à utiliser dans son décor des orfèvres égyptiens ; qu’on se remémore également les scènes de fabrication de verseur émergeant obliquement de l’arche d’une de ses anses zoomorphes sty-
progressivement remplacée par le Royaume de Macédoine. formes étrangères qui lui étaient comme autant de souvenirs des pays que rhytons et de phiales de type achéménide, mais d’époque déjà post­a chéménide, lisées, plus exactement en forme d’hybrides curieusement qualifiés de « lions-
Ces importations ne sont pas pour autant la traduction la Perse avait conquis, ou, si l’on veut, une collaboration de tous ces pays par des orfèvres, pas nécessairement égyptiens, du fameux tombeau de griffons » par le découvreur. Incidemment, il importerait de se demander si ce

d’une immédiate acculturation, mais elles représentent à l’œuvre de la grandeur achéménide  2 ». C’est le cas, notamment, dans le trai- Pétosiris à Touna el-Gebel. La question est en fait cruciale, la présence de type de dispositif ne serait pas lui-même inspiré de celui de certaines cruches
tement des bas-reliefs de Persépolis, directement influencé par l’art grec, dont Grecs à Persépolis même étant attestée par quelques inscriptions dès l’époque anatoliennes de l’Âge du Fer, pourvues elles aussi d’une anse creuse prolongée
comme autant d’éléments isolés dont l’usage et la valeur
on commence même à maîtriser les effets plastiques du drapé. de Darius I er ; celle d’orfèvres aurait assurément favorisé la dissémination d’un d’une canule permettant soit de mieux en boire le contenu à la régalade, soit
sont reformulés au sein de contextes dont le signifiant sert
Mais c’est sans doute dans le domaine de l’orfèvrerie thrace que les cher- style de vaisselle composite à la suite des fourgons de l’armée perse au fur et de le siphonner par l’adaptation d’un tuyau adéquat, comme le suggèrent
de support à l’émergence d’une identité de classe originale cheurs se sont le plus évertués à déceler une influence proprement achémé- à mesure de son avancée et de l’établissement de satrapies dans les régions notamment certaines scènes figurées de l’iconographie proche-orientale, y
inscrite dans un contexte culturel thrace. nide, jusqu’à opérer un subtil distinguo ternaire entre un « court-style art », conquises. De ce qui précède, on retire l’impression que la plupart des auteurs compris perse. Il faut souligner, dans le même ordre d’idées, que, si ce type
A Ba
un « satrapal art » et un « Perso-barbarian art » sous la plume d’E. Rehm. semblent avoir érigé en doxa l’interprétation quelque peu panachéménide des d’amphorette apparaît à l’identique sur la fameuse frise des tributaires de
Du premier relèvent quelques formes de récipients bien typés, à savoir pièces d’orfèvrerie des frises de tributaires de l’Apadana de Persépolis par l’Apadana de Persépolis (fig. 1), c’est entre les mains d’un membre de la délé-
le rhyton, vase à boire en forme de corne renversée, prolongée en bout d’une H. Luschey. Incidemment, la même remarque vaut, en céramique, pour les gation lydienne. De même, sa panse ovoïde, cannelée verticalement dans sa
protomé d’animal ou d’être hybride, souvent percée d’un petit trou permet-
tant d’en aspirer le contenu liquide par le bas ; l’amphorette, parfois pourvue
d’anses plastiques, animalières ou anthropomorphes ; la phiale sous diverses
variantes, à vasque galbée de profondeur variable, souvent à omphalos plus
ou moins prononcé et à lèvre en dévers plus ou moins élancée. Des trois, c’est
assurément la phiale qui est la plus répandue en Thrace (cent huit exemplaires
dans le seul trésor de Rogozen), sans doute à titre non seulement de simple
vase à boire, mais aussi d’unité de valeur pour les échanges, qu’il s’agisse de
cadeaux entre élites ou du paiement du tribut. Comme, d’autre part, la forme
de la phiale est également populaire en Grèce, alors qu’en Perse même seul
un petit nombre de pièces proviennent de contextes clairs, l’identification de
celles qui sont imputables au « style de la cour » paraît reposer sur des critères
bien illusoires. Surtout, le fait que les exemplaires représentés sur les frises de
Persépolis le soient entre les mains des porteurs de tribut des délégations
fig. 1

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 193
Bas-relief architectural
Calcaire métamorphisé
Jaba Moguila, Strelcha, 1977
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. maximum 92 cm, minimum 73,5 cm ;
h. conservée 107,8 cm ; ép. 20-36 cm
strelcha, musée d’histoire,
i n v.   n o  3 6 0

Bloc de façade provenant d’un tombeau découvert dans la périphérie


nord-ouest du tumulus de Jaba Moguila 1. Il porte la représentation
fig. 1
en faible relief d’une panthère qui lève sa patte avant gauche et tourne
Reconstitution du tombeau
la tête en arrière. Le corps de l’animal porte des traces de coloration de Jaba Moguila (Daniela Stoyanova)
en rouge et bleu. Un fragment d’un bloc similaire portant une
représentation antithétique d’une panthère a été retrouvé avant
le début des fouilles 2. La partie droite du bloc a été façonnée comme
232 partie basse, ainsi que la double frise lotiforme qui en ceinture la partie supé- enrichies d’éléments allogènes plus ou moins féconds, provenant d’ateliers le pied-droit d’une porte décorée dans le style ionique. L’échine 233
rieure et les effets de polychromie des rehauts dorés orienteraient plutôt, provinciaux qui étaient certes ouverts aux nouveautés, mais qui les adap- est ornée d’une cimaise lesbienne peinte. Celle-ci est complétée
sur l’extrémité supérieure du bloc d’un astragale. Des parallèles
sinon vers le monde grec, du moins vers l’Anatolie, plus précisément vers la taient dans chaque cas aux goûts propres de la clientèle locale. Compte tenu
à cet encadrement ionique à représentations antithétiques existent
Lydie ou la Phrygie hellespontique (Daskyleion ?). Comme le même tumulus de la facilité avec laquelle, dès la seconde moitié du vi e siècle, la toreutique
à Daskyleion et en Lycie 3.
de Kukova Moguila a par ailleurs livré un autre vase métallique de type ana- lydienne s’est recyclée au point d’aller jusqu’à agrémenter certaines phiales bibliographie
tolien, en l’occurrence un lébès en bronze en forme de pyxis lydienne, il ne du fameux « Lydian Treasure » de représentations figurées inspirées directe- Kitov, 1979, p. 12-13, ill. 15.

saurait s’agir là d’une coïncidence fortuite. À noter aussi la présence de deux ment du répertoire perse (archer perse ou héros coiffé d’une tiare en train
1 Kitov, 1979, p. 12-13, fig. 13-15 ;
autres vases en bronze de type grec : une hydrie et une lékanè en bronze à anses d’éventrer un lion dressé sur divers exemplaires de la nécropole d’Ikiztepe), Kitov, 2008, p. 20-21, fig. 26-27.
implantées verticalement sur le bord ; quant au mobilier céramique d’accom- et ce, sans renoncer pour autant à ses emprunts à l’art ionien, comme sur la 2 Cončev, 1961, p. 44.
3 Stoyanova, 2005, p. 658 ; Büsing-Kolbe, 1978,
pagnement, il consistait en deux coupes de type attique, l’une à figures noires magnifique œnochoé du tumulus voisin de Toptepe, pourvue d’une anse plas- p. 119-122, ill. 25-26 ; Karagöz, 2007, p. 199-200,
et l’autre à vernis noir, porteuse d’un graffito en grec. Des observations du tique évoquant le corps dénudé d’un éphèbe, il ne fait guère de doute que, p. 202-203 ; Jenkins, 2006, p. 169-172,
fig. 
163, 166-167. D S
même ordre peuvent être avancées pour certaines pièces de sculpture archi- dans la Thrace, elle aussi riche en métaux précieux selon Hérodote ( V , 17, 23),
tecturale, par exemple les deux reliefs du troisième quart du iv e siècle, à un phénomène du même genre ne soit à restituer mutatis mutandis dans l’art
représentation de panthère, la patte avant gauche levée et le mufle tourné vers du métal sous le règne des Odryses.
l’arrière, retrouvés en bordure nord-ouest du tumulus de Jaba Moguila, près On l’aura compris au fil de ces lignes, le chassé-croisé des influences réci-
de Strelcha, dont l’un conserve les restes d’un kymation lesbique d’encadre- proques à dominantes diverses, assyrienne, lydienne, ionienne ou autres,
ment de porte ou de niche, orné d’une frise de rais-de-cœur polychrome. ayant présidé à la diffusion généralisée de formes comme celle de la phiale à
À la dernière catégorie, celle du « Perso-barbarian art », sont attribuées des omphalos notamment, tel qu’il a été expliqué par les reconstructions souvent
œuvres censées combiner anarchiquement des traits achéménides, indigènes et contradictoires des spécialistes de tous bords, est devenu aujourd’hui inex­
grecs. Parmi les exemples avancés se trouve curieusement une autre amphore- tricable. Au point que, pour des contrées périphériques comme la Thrace, le
rhyton en or du trésor de Panagyurishte (fin du iv e-début du iii e siècle), dont label « achéménide » transparaît sous un jour souvent plutôt convenu,
la silhouette rappelle celle de l’exemplaire susmentionné de Duvanli, mais au dépourvu d’authenticité, comme sacrifiant à la mode des « persianismes »,
col plus grêle, aux anses ici en forme de centaures dressés et surtout à la panse invitant par là même à relativiser quelque peu les brillantes envolées « pana-
ornée d’une scène figurée tirée de la mythologie grecque, à savoir un épisode chéménides » d’E. Dusinberre sur la source d’inspiration initiale de ces réci-
de la guerre des Sept contre Thèbes, scène empiétant librement sur la large pients de grande diffusion, restreinte à un bien faible nombre de précurseurs
frise de palmettes de l’épaule. En sus, une inscription gravée sur le col donne d’origine indubitablement perse.
le poids du vase en caractères grecs et en statères de la cité hellespontine de
Lampsaque.
Au terme de cette brève rétrospective, c’est donc J. Boardman qui semble 1 Abka’i-khavari, 1988 ; Alexandrescu, 1986 ; Archibald, 1989 ;
avoir le mieux résumé la situation : « In Thrace itself, much of the Persianising Archibald, 1998 ; Bouzek, Ondrejová, 1988 ; Briant, 1996 ;
Byvanck-Quarles van Ufford, 1991 ; Calmeyer, 1993,
in metalwork is matched by the no less influential Greek influence, beside a p. 147-160, pl. 43-50 ; Cool Root, 2007 ; Dusinberre, 2003 ;
very strong local tradition, and is at any rate heavily indebted to Anatolian Filov, 1934a, p. 46-51 ; Fol A., Marazov, 1977 ; Fol A. (ed.), 1985 ;
Hasserodt, 2009 ; Howes Smith, 1986, Kitov, 1977 ;
styles developed under Persian rule but largely governed by Lydian or East
Loukopoulou, 2008 ; Luschey, 1983 p. 313-329, pl. 58-62 ;
Greek taste 3. » Melikian-Chirvani, 1993 ; Miller, 1993, p. 113-116, pl. 18-42 ;
Il reste donc que, en dépit des quelques réserves formulées à l’encontre Miller, 1997 ; Özgen I., Öztürk J., 1996 ; Paspalas, 2000 ;
Pfrommer, 1987 ; Rehm, 2010a ; Rehm, 2010b ; Simpson 2005 ;
d’attributions souvent outrancières à un style perse aux contours incertains, Treister, 2010 ; Tsingarida, 2009 ; Vasileva, 1992-1993 ;
l’extension de l’Empire achéménide s’est accompagnée, au fil de ses conquêtes Valeva, 2006 ; Valeva, 2008 ; Vickers, 1991 ; Zournatzi , 2000 ;
Melikian-Chirvani, 1993, p.111-130.
successives – disons, surtout à partir de la prise de Sardes (547 av.  J .- C .) –, 2 Godard, 1962, p. 129.
de la diffusion d’œuvres d’art qui, déjà assez composites au départ, se sont 3 Boardman, 2011, p. 199.

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 194 c at. 195
Phiale Amphore-rhyton
Argent doré Argent
Rogozen, 1985-1986 Duvanli, tumulus Kukova Moguila, 1929
iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du v e siècle av.  J .- C .
h. 4,1 cm ; d. 20,3 cm ; poids 253,5 g h. 27 cm ; d. panse 13,4 cm
vratsa, musée régional d’histoire, sofia, institut national d’archéologie et musée,
i n v.   n o  b   4 2 8 a b s , i n v.   n o  6 1 7 3

Cette phiale appartient à la variante à vasque basse, ornée d’un décor Amphorette en argent (à rehauts dorés à l’origine), à panse ovoïde,
élaboré au repoussé, constitué d’une frise de fleurs et de boutons base plane et col évasé, pourvue de deux anses plastiques zoomorphes
de lotus autour d’un ombilic central en forte saillie (omphalos), en forme de monstres dressés à tête de lion retournée vers l’arrière,
dans le cas présent rehaussé de dorure à la feuille. cornes et oreilles de bouquetin et queue d’oiseau. L’une d’entre
Une trouvaille de Sindos, en Macédoine, datée vers 510-500 av. J .- C . elles est creuse et présente, vers le haut de l’arche, un embout prévu,
d’après le mobilier d’accompagnement de la tombe, présente un décor du fait de son implantation à 90 degrés, plus pour boire à la régalade
lotiforme très voisin, aux boutons de lotus rehaussés d’une nervure que pour l’adaptation d’un tuyau de siphon. Le décor de panse est
centrale mais aux fleurs de lotus moins subdivisées, ce qui suggérerait particulièrement soigné et élégant, et superpose une frise d’épaule
234 une date plus tardive pour notre phiale de Rogozen – de peu pour de palmettes et de fleurs de lotus tombantes en alternance et une
A. Fol, qui la place vers 480  av.  J .- C ., mais généralement abaissée autre identique mais redressée au diamètre maximum, séparée de
jusqu’au iv e siècle. la précédente par une tresse, tandis que le bas de la panse est cannelé
bibliographie verticalement. Un cordon d’oves sépare le col de la panse. Cette pièce
Fol, 1985 ; Marazov, 1996. P Du est généralement considérée comme particulièrement représentative
de ce qui a été qualifié d’« art de cour achéménide ».
bibliographie
Filov et al., 1934 ; Venedikov, Gerasimov, 1973 ; Archibald, 1998 ;
New York, 1998 ; Bâle, 2007.
P I et P Du

c at. 194 c at. 195

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
anelya bozkova et krasimir nikov fig. 1
Cratère à figures rouges,
tumulus de Simeonovgrad,
vers 470-450 av. J .- C .

fig. 2
Vase monochrome, imitation
d’un kalyx chiote de la fin
du vii e siècle av.  J .- C ., découvert
dans le tumulus de Simeonovgrad,
première moitié du v e siècle av.  J .- C .

Les céramiques :
importation, production, usages
236 L’apparition et la diffusion de céramique d’importation en Thrace à tendance appelée à perdurer durant les siècles suivants, témoignant ainsi Certains vases du début de l’époque classique, à l’image de ceux issus 237
l’époque archaïque prennent des aspects très divers selon les régions. de la faveur dont elle jouit auprès des populations thraces 1. de riches contextes funéraires comme Mushovitsa et Bashova Moguila,
Quelques cas isolés de vases peints sont connus à l’intérieur du pays, De la fin du vie jusqu’au début du iiie siècle av.  J.-C., des quantités consi- près de Duvanli, ou des tumuli de Brezovo, se distinguent par leurs quali-
principalement le long des vallées des rivières Hébros (Maritsa) et Tonzos dérables de céramique peinte à figures noires ou rouges et de céramique tés artistiques remarquables. Ils sont l’œuvre d’ateliers et de peintres
(Toundja), lesquels résultent de l’intensification des échanges avec la noire vernissée pénètrent en Thrace. On trouve ces vases dans de nom- réputés, et donc des objets de luxe. Il est dès lors possible que leur péné-
population grecque des zones littorales. Si l’exemple le plus ancien breux contextes liés aux modes de vie aristocratiques, à la vie urbaine ou à tration en Thrace se soit effectuée par des voies spécifiques qui ne sont
remonte à la période géométrique tardive, la plus grande partie de la des pratiques religieuses spécifiques. Ce sont principalement des œuvres pas forcément commerciales. D’autres, en revanche, tels les skyphoi
céramique importée date de la fin du vii e et du vi e siècle av.  J .- C . et relève d’ateliers attiques ou d’autres écoles régionales subissant leur influence 2. du groupe d’Haimon du v e siècle av.   J .- C . ou ceux du groupe Fat Boy
de styles caractéristiques du monde grec oriental (bols à oiseaux, coupes du iv e siècle av.   J .- C ., ont probablement fait l’objet d’un commerce régu-
ioniennes). On constate une certaine sélectivité dans le choix des produc- lier. Les formes associées au banquet étaient préférées, qu’il s’agisse de
tions diffusées. Celles-ci portent pour l’essentiel une décoration géomé- grands récipients pour le vin comme les cratères (fig. 1), les pélikès et les
trique (les représentations d’oiseaux, seules, font exception) qui reste amphores, ou de petites tasses à boire comme les coupes et les skyphoi.
proche des schémas décoratifs caractéristiques de la céramique thrace de Concernant le répertoire iconographique, on note une prédilection géné-
l’époque archaïque. Les vases peints sont peu populaires jusqu’au début rale pour les scènes que le consommateur thrace pouvait ressentir comme
du v e siècle av.  J .- C . ; ils apparaissent dans un nombre limité de contextes proches de ses convictions religieuses ou de ses croyances funéraires.
(tombes, fosses rituelles) et étaient probablement appréciés en tant La céramique à vernis noir est plus abondante et plus variée d’un point
qu’objets de luxe ou d’exotisme par un petit groupe de consommateurs. de vue morphologique. Au sein des formes choisies, la première place
Le sud-ouest de la Thrace constitue un cas particulier qui s’éloigne revient aux tasses à boire, et ce pas uniquement dans les contextes funé-
quelque peu du schéma décrit ci-dessus : à la fin de l’époque géométrique raires. Les différents types de coupes sans tige (stemless) sont caractéris-
et au début de l’époque archaïque s’y répand une céramique de produc- tiques du début de l’époque classique. Au cours de la seconde moitié
tion locale faite au tour de potier et décorée d’ornements géométriques du v e siècle av.   J .- C ., ils sont remplacés par les skyphoi, les bolsals et les
peints. mugs du type « de Phidias » (Phidias shape), alors qu’au iv e siècle les can-
Le faible intérêt pour la céramique peinte est compensé par l’adop- thares de type classique prédominent. L’absence presque totale de
tion d’une vaisselle grise monochrome faite au tour (fig. 2), qui change cruches à vernis noir (œnochoés, olpès) sur les sites thraces est remar-
l’aspect de la séquence céramique en Thrace au cours de la période quable. De toute évidence, la population locale préférait se servir pour
archaïque tardive. Ces récipients deviennent rapidement populaires et, verser le vin de cruches grises monochromes ou de beaux vases en métal.
peu après leur apparition en provenance de l’Éolide et des colonies, com- La céramique grecque est fréquente dans les nécropoles, où elle fait
mencent à être produits sur place, aboutissant progressivement à un partie du service de banquet au même titre que les vases en bronze ou en
renouvellement complet des formes traditionnelles et à l’élaboration argent et que la vaisselle grise monochrome. Dans les sanctuaires
d’un répertoire nouveau. Parallèlement, on assiste à la diffusion de nou- thraces, elle est représentée par un répertoire morphologique limité,
velles formes révélatrices d’un mode de consommation à la grecque tout probablement réglementé, répondant aux besoins des libations et des
comme des changements intervenus dans les modes alimentaires eux- autres actes rituels. Dans les complexes de fosses rituelles, les scènes
mêmes. Il est en effet remarquable de noter l’emploi de procédés techno- figurées semblent avoir un symbolisme spécial et une fonction séman-
logiques identiques sur le littoral et dans l’intérieur du pays. Les données tique particulière.
archéologiques démontrent alors la mise en place d’un réseau stable de
production et de diffusion qui englobe l’ensemble du territoire de la
Thrace, consacrant la céramique grise monochrome comme un facteur
économique majeur pour la société thrace. Sa présence dans des 1 Bozkova, Nikov, 2004-2006.
contextes variés, distincts par leur caractère et leur faste, inaugure une 2 Reho, 1990 ; Lazarov, 2003.
fig. 1 fig. 2

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
Le tumulus Bashova Moguila, c at. 196 c at. 197
nécropole de Duvanli Mug Mug à vernis noir
Argent Argile
Duvanli, tumulus Bashova Moguila, 1929 Duvanli, tumulus Bashova Moguila, 1929
425-400 av.  J .- C . 425-400 av.  J .- C .
h. 8,6 cm ; poids 236 g h. 13,3 cm
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e , p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e ,
i n v.   n o  1 5 1 8 i n v.   n o  1 5 3 0

Le vase a un pied très bas et une panse trapue ornée de cannelures De forme et de décoration identiques au mug précédent (cat. 196),
verticales. L’anse semi-circulaire est fixée par deux volutes. tout le vase est recouvert d’une épaisse couche de vernis noir.
Sur le col apparaît l’inscription Δ Α Δ Α Λ Ε Μ Ε. bibliographie
bibliographie Filov, 1934a, p. 79, fig. 100. K K
Filov, 1934a, p. 67-68, fig. 84. K K
kostadin kisyov

fig. 1

238 Le tumulus Bashova Moguila fait partie de cruche grise à double anse de facture locale. métamorphiques, tandis que des poutres de bois 239
la nécropole dynastique odryse située près du Les vases avaient été brisés avant leur déposition de 15 centimètres de diamètre, placées dans le sens
village de Duvanli 1. Il mesurait 6 mètres de haut dans le tumulus. Sur une des faces de la pélikè de la longueur de la tombe et fixées à l’aide de
pour un diamètre de 35 mètres. À une profondeur sont représentées deux femmes accomplissant un grands clous en fer, assuraient la couverture.
de 40 centimètres à partir du sommet du remblai sacrifice sur un autel quadrangulaire ; sur l’autre, Le rite appliqué au défunt était l’incinération
tumulaire, on a mis au jour une sépulture une troisième femme offre elle aussi un sacrifice. secondaire. Les ossements incinérés du défunt,
secondaire à inhumation placée dans un cercueil La sépulture primaire a été découverte sous le manifestement un homme, avaient été rassemblés
de bois. À 2 mètres de profondeur, toujours au niveau du sol antique. C’était une tombe à ciste, dans une phiale en argent, placée avec l’essentiel
centre du remblai tumulaire, une fosse sacrificielle orientée ouest-est, installée dans une grande du mobilier funéraire dans la partie occidentale
de 2,20 mètres de diamètre contenait des cendres, fosse de 3 mètres de long sur 2 mètres de large de la tombe, sur le sol. Seules deux pointes de lance
des charbons et des fragments de vases sans et 1,20 mètre de profondeur. Les dimensions en fer ont été trouvées à l’écart du dépôt principal,
décoration. Immédiatement sous la fosse se intérieures de la ciste sont de 1,80 mètre de long, dans l’angle nord-est de la ciste. Sur la base du
trouvaient deux vases fragmentaires : une pélikè 1,10 mètre de large et 1 mètre de profondeur. Ses riche mobilier funéraire, la sépulture peut être
à figures rouges de production attique et une parois étaient élevées en blocs calcaires et roches datée du dernier quart du v e siècle av.  J .- C . 2.
1 Filov, 1934a, p. 63-86.
2 Reho, 1990, p. 11-19.

c at. 196

fig. 1
Fouilles du tumulus
Bashova Moguila, Duvanli, 1929.
sofia, archives de l’institut
national d’archéologie et musée,
abs

fig. 2
Fouilles du tumulus
Bashova Moguila, Duvanli, 1929.
sofia, archives de l’institut
national d’archéologie et musée,
abs
fig. 2 c at. 197

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 198 c at. 199
Coupe Phiale
Argent doré Argent doré
Duvanli, tumulus Bashova Moguila, 1929 Duvanli, tumulus Bashova Moguila, 1929
425-400 av. J .- C . 425-400 av. J .- C .
h. 3 cm ; d. 13 cm ; poids 220 g h. 3 cm ; d. 20,5 cm ; poids 428 g
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e , p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e ,
i n v.   n o  1 5 1 6 i n v.   n o  1 5 1 5

L’intérieur de la coupe est orné de la déesse Séléné (la lune) L’intérieur de la phiale est orné d’une course de quatre quadriges
montant un cheval au galop au-dessus des flots. La scène conduit chacun par un aurige accompagné d’un apobate (c’est-à-dire
mythologique est entourée d’une couronne de laurier. d’un écuyer accomplissant des exercices de voltige) armé d’un casque,
Sur la face intérieure du bord est gravé le nom Δ Α Δ Α Λ Ε Μ Ε. d’une cuirasse, d’un bouclier et de cnémides. Toutes les figures sont dorées.
bibliographie Le fond est équipé d’un omphalos entouré de deux bandes concentriques
Filov, 1934a, p. 65-66, fig. 81, tabl. V . K K de palmettes et de feuilles de laurier. À l’extérieur, sous le bord, est gravée
une inscription en caractères grecs : Δ Α Δ Α Λ Ε Μ Ε. Il s’agit probablement
du nom du dynaste thrace enterré dans le tumulus 1.
240 bibliographie 241
Filov, 1934a, p. 63-65, fig. 80, tabl. IV.

1 Venedikov, Gerasimov, 1973b, p. 172. K K

c at. 198 c at. 199
c at. 200 c at. 201
Hydrie à figures rouges Hydrie
Argile Bronze
Duvanli, tumulus Bashova Moguila, 1929 Duvanli, tumulus Bashova Moguila, 1929
425-400 av. J .- C . 425-400 av. J .- C .
h. 45,5 cm ; d. 34 cm h. 45 cm ; d. 30,5 cm
p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e , p l ov d i v, m u s é e r é g i o n a l d ’ a r c h é o l o g i e ,
i n v.   n o  1 5 2 7 i n v.   n o  1 5 1 9

Le bord et le col de l’hydrie sont décorés d’une frise d’oves L’anse verticale de l’hydrie est cannelée et décorée à sa base
et d’une frise de palmettes. Sur la vasque figurent deux scènes : d’une scène ajourée représentant deux lions dévorant un cerf.
la rencontre de Pâris et d’Hélène, à l’étage inférieur, ainsi que Plus bas encore figurent une tête de Silène et une palmette.
la théoxénie (banquet divin) des Dioscures, dans le bandeau bibliographie
supérieur. Au-dessus de deux des personnages apparaissent Filov, 1934a, p. 67-68, fig. 85-86. K K
les inscriptions κόμος et κόας 1.
bibliographie c at. 201 (d é t a i l s )
Filov, 1934a, p. 73-79, fig. 95-99, tabl. X I V .

242 1 Reho, 1990, p. 15 ; Marazov, 2005b, p. 67 ; 243


Tiverios, 2009a, p. 189-192. K K

c at. 200 c at. 201

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
anne-marie guimier-sorbets fig. 1 fig. 2
Tombeau de Guinina Moguila Tombe de Kazanlak, coupole
(Sveshtari), façade du naïskos peinte de la chambre funéraire.
de pierre placé à l’intérieur
de la chambre funéraire. fig. 3
Tombeau d’Alexandrovo,
prothalamos, scènes de combat.

fig. 4
Tombeau de Kazanlak,
prothalamos.

Architecture et décor funéraires dans


l e R o y a u m e o d r y s e  : d e s m o d è l e s m a c é d o n i e n s  ? 1 fig. 2 fig. 3

244 Les découvertes archéologiques des dernières décennies en Bulgarie ont mis À l’imitation des maisons des vivants, les tombes de Macédoine, comme de Samothrace des caissons sont ornés de têtes et de fleurons sculptés. Si l’iconographie des tombes thraces offre des spécificités notables, 245
en évidence la richesse des tombes monumentales, de leur décor ainsi que de celles de Thrace, sont peintes selon le style structural, qui donne l’illusion La présence de caryatides soutenant une voûte céleste ou un baldaquin elle présente toutefois des parallèles thématiques avec celle des tombes
leur matériel. En raison de la proximité géographique de cette région avec le d’une construction en grand appareil (Kazanlak, Maglij). La couleur est attestée dans les tombes grecques : sur le côté nord de l’Érechthéion, macédoniennes : dans les deux royaumes, ces scènes ont pour but de sou-
Royaume macédonien, de leurs relations économiques, diplomatiques et pourpre y est largement employée, y compris sur les sols dans la tombe de les gracieuses jeunes filles portent le baldaquin surmontant la tombe du ligner le caractère héroïque du mort, lui garantissant un destin privilégié
même familiales, et de l’intégration de la Thrace par Philippe II à son Kazanlak, comme sur ceux du palais de Philippe II à Vergina. héros Érechthée. Dans une tombe hellénistique de Rhodes, les caryatides outre-tombe. Les combats guerriers prouvent la bravoure du défunt, qui
royaume, il est légitime de s’interroger sur l’appropriation par les élites du L’aménagement d’un naïskos de pierre à fronton, de type grec, souli- soutenaient une coupole. Sur le trône monumental de la tombe d’Eury- lui vaut son statut de héros. Ils sont peints dans la partie haute des parois
Royaume odryse des modèles funéraires – particulièrement brillants – déve- gnant le caractère héroïque du défunt principal de la tombe de Guinina dice, elles portent le dossier peint figurant l’enlèvement de Perséphone de l’antichambre de la tombe de Kazanlak (fig. 4), comme au-dessus de la
loppés en Macédoine durant la seconde moitié du ive siècle av. J.-C. Moguila, doit-il être mis en parallèle avec la chambre funéraire d’Os- et son départ vers son nouveau royaume aux côtés d’Hadès. porte d’entrée dans la chambre funéraire d’Alexandrovo (fig. 3) : ce face-
À partir du v e siècle av.  J.-C., les Thraces disposaient d’une riche tradi- trusha, en forme de sarcophage, au plafond à caissons peints de figures Le caractère végétal des caryatides de Sveshtari est en relation avec à-face entre un cavalier et un fantassin est très proche de celui de la tombe
tion d’architecture funéraire sous tumulus comportant diverses tech- mythologiques et de fleurons ? La tombe d’Amphipolis découverte en les « déesses aux rinceaux », divinités de la végétation, qui ornaient les Kinch à Lefkadia. En Macédoine (tombe de Philippe II à Vergina) comme
niques de couvrement. Ce faisant, ils s’approprièrent des éléments de 2014 offre, outre le parallèle des caryatides, l’exemple d’une plaque de écoinçons de la mosaïque au fleuron dans le palais de Vergina. Comme en Thrace (coupole d’Alexandrovo, fig. 2), les scènes de chasse ont le
construction grecque, pour des emplois particuliers. Dans la tombe de pierre ornée sur sa face inférieure d’une imitation peinte de caissons à elles assurent la renaissance annuelle des plantes, elles apportent aux même objectif héroïsant.
Shushmanets, une colonne ionique est utilisée dans l’antichambre pour fleurons. On ne sait pas encore ce qu’elle surmontait. Les plafonds à morts l’espoir de survie outre-tombe. C’est pour la même raison qu’en Le banquet de la coupole de Kazanlak, figurant dans l’au-delà – de façon
soutenir le centre de la voûte en berceau réalisée en encorbellement, alors caissons sont fréquents dans les édifices grecs, et dans le sanctuaire Thrace, comme en Macédoine (tombe d’Eurydice autour de l’épiphanie performative – l’abondance et les plaisirs héroïques que l’on souhaite au
que dans la tholos c’est une grande colonne dorique sans cannelures qui d’Hadès et Perséphone, tombe du Prince à Vergina, tombe à ciste
soutient le bloc sommital de la coupole, tandis que des demi-colonnettes d’Ainéia) et dans l’ensemble de la koinè hellénistique, l’ornement végétal
doriques cannelées sont placées sous la corniche. Au contraire, dans la occupe une place importante en contexte funéraire. À Kazanlak, les rin-
tombe de Guinina Moguila (Sveshtari), quatre colonnes engagées ceaux courent le long de l’antichambre (fig. 4) et un grand fleuron, peint
doriques soutiennent, avec les caryatides et une colonnette à chapiteau au sommet de la coupole mais aujourd’hui disparu, surmontait la
corinthien, un entablement dorique qui semble former un baldaquin au- chambre funéraire.
dessus de la chambre funéraire (fig. 1). En Macédoine, la tombe du L’illusionnisme qui caractérise l’art grec depuis la fin du v e  siècle
Jugement de Lefkadia présente un dispositif proche, mais sans carya- av. J .- C . se retrouve dans l’emploi des bandes de décor architectural
tides. Les chapiteaux en sofa de pilastres du naïskos de Sveshtari sont suggérant le volume de moulures. Sur la coupole de Kazanlak, elles sont
directement empruntés à l’architecture grecque. si bien faites qu’on est tenté d’y restituer une mouluration. Sur la cou-
Comme en Macédoine, des lits pleins ou des lits-sarcophages de pierre, pole d’Alexandrovo, le peintre a utilisé deux gammes chromatiques :
enduits et peints à l’imitation des lits d’apparat des vivants, servent pour pour les bandes situées sous la frise de la chasse, la tresse et le méandre à
la déposition des restes funèbres (Alexandrovo, Sveshtari). On a pu svastikas sont rendus en fin dégradé de gris, à l’imitation de moulures
mettre ce dispositif, éventuellement complété d’un baldaquin, en relation au décor sculpté dans la pierre ; au contraire, le rai-de-cœur qui sur-
avec l’héroïsation des défunts. Dans la tombe de Naip (mont Ganos, monte la frise est subtilement polychrome, à l’imitation d’une moulure
conservée au musée de Tekirda ğ , Turquie), au lit funéraire de pierre en talon portant un décor peint (fig. 2).
s’ajoutent des sièges et une table sur laquelle sont sculptés des supports Les bucranes à bandelettes en feston, alternant avec des fleurons /
pour la vaisselle précieuse. Découverts dans des tombes non pillées, en phiales, sculptés sur la façade de Sveshtari comme à l’intérieur de la
Macédoine comme en Thrace, des disques étoilés, d’or ou de terre cuite chambre funéraire de la tombe d’Haghios Athanasios, près de
dorée (cat. 52), ornaient des textiles luxueux : étaient-ils placés en balda- Thessalonique, confèrent un caractère sacré à l’édifice qui les porte,
quin, comme dans l’antichambre de la tombe de Philippe II , ou sur une comme sur les autels des sanctuaires grecs ou sur l’Arsinoeion de
couverture ou un vêtement du mort ? Samothrace.
fig. 1 fig. 4

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
Sveshtari), et plus rarement un autel (Golyama Moguila), celles-ci ne pré- Monnaies
sentent pas la façade monumentale à fronton caractéristique des tombes
macédoniennes, qui évoquaient un temple (hérôon) en même temps macédoniennes en or
qu’elles cachaient la voûte. On ne trouve de fronton que sur la façade du trésor de Topolovo
de la tombe de Golyama Moguila, où il est de petites dimensions. À
Sveshtari, c’est la façade du naïskos qui semble jouer ce rôle héroïsant c at. 202 a
(fig. 1), essentiel dans les tombes macédoniennes.
Monnaie de Philippe I I
En comparant les tombes thraces et les tombes macédoniennes, on Statère, or
constate donc à la fois des emprunts, mais aussi une originalité dans l’ar- Topolovo, 1940
chitecture plus grande que dans l’iconographie et le décor. La technique avers : tête d’Apollon couronné de laurier, de profil droit
revers : bige au galop, cheminant vers la droite, mené
des sculptures de Sveshtari ne semble pas grecque, contrairement au
par un aurige ; en bas, sous la ligne du sol, inscription Φιλίππου  ;
modèle iconographique reproduit. Quant à celle employée par les sous les chevaux, symbole de l’abeille
peintres dans les tombes les plus riches, le modèle grec est évident. Qu’il Atelier monétaire : Pella c at. 202c

fig. 5 s’agisse, à Kazanlak, d’opposer la vitesse de la course de chars à la tran- Vers 323/322-315 av.  J .- C . d’après G. Le Rider
quille majesté de la scène de banquet, de choisir les harmonies de cou- d. 1,9 cm ; poids 8,6 g
sofia, institut national d’archéologie et musée,
246 couple assis, constitue un parallèle à la frise d’Aghios Athanasios leurs, de rendre les ombres portées des fasces par des hachures et le 247
a b s , i n v.   n o  8 8 8 3
(sans que, dans le banquet grec et dans la sphère des guerriers macédo- volume des corps par des dégradés comme d’allonger les silhouettes des bibliographie
niens, les femmes occupent la même place). personnages pour les adapter à la perspective d’une coupole, on voit que Ruseva 1 (= Le Rider 546c : Pella, groupe I I I  A - C ) ;
Ruseva, 1997, p. 243-256. B R
À Sveshtari, l’héroïsation du mort est peinte de façon spectaculaire sur le commanditaire de la tombe a fait appel à un atelier de grande qualité
la lunette qui fait face à l’entrée, au-dessus du naïskos (fig. 5). Elle trouve (fig. 3). La finesse du trait et la qualité des figures, comme la large palette c at. 202 b
un parallèle en Macédoine sur la façade de la tombe du tumulus Bella chromatique et la vivacité des coloris employés pour le plafond à caissons c at. 202e
à Vergina. À Alexandrie, la peinture aux trois cavaliers de la tombe n o I d’Ostrusha, rehaussé d’or (fig. 6), évoquent les peintures de Macédoine. Monnaie d’Alexandre I I I
Statère, or
de Moustapha Kamel obéit aux mêmes principes. La course de chars orne En conclusion, malgré leur originalité architecturale, par certaines de
Topolovo, 1940
le sommet de la coupole de Kazanlak, comme l’antichambre de la tombe leurs caractéristiques les tombes du Royaume odryse manifestent leur avers : tête d’Athéna en casque corinthien décoré
du Prince sous le tumulus royal de Vergina, ainsi que la tombe à ciste dite appartenance à la koinè : tout en réélaborant des éléments de leur propre d’un serpent, de profil droit
du Philosophe à Pella. En Thrace, elle est aussi présente sur l’amphore tradition, les élites thraces innovèrent en s’appropriant des éléments de revers : Nikè, de profil gauche, tenant de la main droite une couronne,
panathénaïque de la tombe de Maglij, entourée de palmettes au caractère de la gauche un stylus ; dans le champ à droite, inscription λεξάνδρου  ;
l’architecture et du décor funéraires grecs, dont elles trouvèrent des
dans le champ à gauche, symbole d’un aigle de profil droit
hellénique évident. Sa présence est également attestée dans la nécropole manifestations éclatantes dans le Royaume macédonien voisin. Pour ces
Atelier monétaire : Salamine de Chypre d’après M. Price ;
de Paestum, comme à Alexandrie (tombe n o II de Moustapha Kamel). réalisations, en particulier pour la peinture à l’intérieur des tombes les Amphipolis (?) d’après H. Troxell
c at. 202g
En contexte funéraire, cette scène rappelle les jeux funèbres en l’honneur plus riches, elles firent appel à des peintres grecs, ou de tradition grecque, Vers 332-323 av.  J .- C . d’après M. Price ;
des héros, déjà attestés dans l’Iliade pour Patrocle ( XXIII , 262-652). qui maîtrisaient techniques, pigments et colorants novateurs. Comme apr. 323 av.  J .- C . d’après H. Troxell
d. 1,7 cm ; poids 8,6 g
Hérodote précise que des jeux athlétiques terminaient les cérémonies les Macédoniens, les élites du Royaume odryse exprimaient ainsi leurs
sofia, institut national d’archéologie et musée,
funèbres des Thraces ( V , 8). croyances eschatologiques en relation avec l’héroïsation ; elles affir- a b s , i n v.   n o  8 8 8 7
Bien que des restes de sacrifices d’animaux (chevaux, chiens) aient maient aussi le statut privilégié dont elles jouissaient de leur vivant et bibliographie
Ruseva 3 (Salamis 3 = Price 3128b [Salamine]). D’après l’avers commun
été souvent découverts devant les tombes thraces (Kazanlak, Ostrusha, dont elles espéraient bénéficier également dans l’au-delà.
avec Price, 1991, p. 831-832, l’émission est déterminée par H. Troxell
comme « late Macedonian striking […] from Amphipolis » (voir Troxell, 1999,
p. 362, note 11) ; Newell, 1915, p. 294-322 ; Ruseva, 1997, p. 243-256. B R

c at. 202d

1 Archibald, 1998, p. 282-303 ;


Barbet, Valeva, 2001; Čičikova, 1989 ;
Čičikova, 1999 ; Čičikova et al., 2012 ;
Delemen, 2006 ; Ilieva, Nikolov 2004 ; Kitov
et al., 1997 ; Lontcho, Melmoth, 2006 ; Mikov,
1954 ; Ruseva, 2000 ; Valeva, 1999 ; Valeva, fig. 5
2005 ; Thrace, 1994 ; Architecture et décor c at. 202a
Tombeau de Guinina Moguila
funéraires en Macédoine et autres régions (Sveshtari), scène d’héroïsation
(pour comparaison) : Andrianou, 2009 ;
peinte sur la lunette à l’intérieur
Brecoulaki, 2001 ; Brecoulaki, 2006 ; c at. 202f
de la chambre funéraire.
Descamps-Lequime, 2011 ; Ginouvès
et al.,1993 ; Ginouvès, 1992 ; Guimier-Sorbets,
2002 ; Guimier-Sorbets, Morizot, 2006 ; fig. 6
Guimier-Sorbets, Nenna, 2003 ; Tombeau d’Ostrucha, portrait
Hellmann, 2006 ; Mangoldt, 2011 ; ornant un des caissons du plafond
Steingräber S., 2001. de la chambre.
fig. 6

c at. 202b
u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
c at. 202 c c at. 202 f Monnaies c at. 203 d
Monnaie d’Alexandre I I I Monnaie d’Alexandre I I I macédoniennes de « Pistiros » Monnaie de Lysimaque
Statère, or Statère, or Tétradrachme posthume, argent
Topolovo, 1940 Topolovo, 1940 Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1992
avers : tête d’Athéna en casque corinthien avers : tête d’Athéna en casque corinthien avers : tête d’Alexandre avec les cornes du dieu Amon, de profil droit
décoré d’un serpent, de profil droit décoré d’un griffon, de profil droit c at. 203 a revers : Athéna Nikèphoros, trônant, de profil gauche, tenant une lance
revers : Nikè de profil gauche tenant de la main droite une couronne, revers : Nikè de profil gauche tenant de la main droite une couronne, de la main droite et accoudée du bras gauche à un bouclier rond ;
de la gauche un stylus ; dans le champ à droite, inscription λεξάνδρου  ; de la gauche un stylus ; dans le champ à droite, inscription λεξάνδρου  ; Monnaie de Philippe I I inscriptions : à gauche Λυσιμάχου , à droite Βασιλέως  ; dans le champ
dans le champ à gauche, une protomé de Pégase tourné vers la gauche ; sous l’aile gauche, en caractères araméens, la 26 e année de l’ère Tétradrachme posthume, argent gauche, symbole d’une statue cultuelle (Hermès ?) ; en bas,
sous l’aile droite, un monogramme urbaine locale est indiquée. Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1992 monogramme pi-alpha
Atelier monétaire : Lampsaque Atelier monétaire : Acre de Phénicie avers : tête de Zeus couronné de laurier, de profil droit Atelier monétaire : Ainos
303/302-302/301 av.  J .- C . d’après M. Thompson ; 321/320 av.  J .- C . (26 e année de l’ère locale) revers : jeune cavalier nu, tourné vers la droite ; en haut, inscription Vers 370 av.  J .- C .
310-301 av.  J .- C . d’après M. Price d. 1,8 cm ; poids 8,53 g Φιλίππου  ; sous le cheval, symbole de prora (proue). Grènetis d. 3,12 × 2,77 cm ; poids 16,43 g
d. 1,8 cm ; poids 8,53 g sofia, institut national d’archéologie et musée, Atelier monétaire : Amphipolis septemvri, musée archéologique,
sofia, institut national d’archéologie et musée, a b s , i n v.   n o  8 8 8 5 Vers 342/341-329/328 av.  J .- C . d’après G. Le Rider ; i n v.   n o  1 . 1 2 4 6
a b s , i n v.   n o  8886 bibliographie vers 332 av.  J .- C . d’après H. Troxell bibliographie
bibliographie Ruseva 5 (Ake 23 = Price 3264) ; Newell, 1916 ; Ruseva, 2015 (sous presse).
d. 2,35 × 2,6 cm ; poids 14,2 g
Ruseva 2 (= Lampsacus 436 = Price 1392A) ; Price, 1991 ; Price, 1991 ; Ruseva, 1997, p. 243-256. B R À comparer à : Fischer-Bossert, 2005, pl. B, C4 (V4/Rc4). V T et B R
248 septemvri, musée archéologique, 249
Thompson, 1991 ; Ruseva, 1997, p. 243-256. B R
i n v.   n o  1 . 1 6 0 1
c at. 202 g bibliographie
c at. 202 e
Monnaie de Philippe I I I Arrhidée Le Rider, 1968 ; Taneva, 1997, p. 90-91, n o 1 ; Taneva, 2002, p. 259, n o 1, pl. 55.1.
À comparer à : Philippe I I 382 [ D 197, R336] (= Troxell, 1997, p. 21, table 1, groupe A ,
Monnaie d’Alexandre I I I Statère, or droit A 1). V T et B R
Statère, or Topolovo, 1940
Topolovo, 1940 avers : tête d’Athéna en casque corinthien c at. 203 b
avers : tête d’Athéna en casque corinthien
décoré d’un griffon, de profil droit
décoré d’un serpent, de profil droit
revers : Nikè de profil gauche tenant de la main droite une couronne,
Monnaie de Philippe I I
1/5 de tétradrachme posthume, argent
revers : Nikè tournée vers la gauche tenant de la main droite de la gauche un stylus ; dans le champ à droite, inscription Φιλίππου  ;
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1993
une couronne, de la gauche un stylus ; dans le champ à droite, dans le champ gauche, monogramme mu-êta au-dessus d’un serpent
avers : tête de jeune homme (Apollon ?) avec ruban, de profil droit
inscription λεξάνδρου  ; sous l’aile droite, lettre T (= 19 e année à la tête redressée vers la droite
revers : cavalier galopant vers la droite ; en haut, inscription Φιλίππου  ;
de l’ère urbaine locale) Atelier monétaire : Abydos
sous le cheval, symbole d’un bouclier de profil
Atelier monétaire : Sidon 319/318 av.  J .- C . d’après M. Thompson ;
Atelier monétaire : Amphipolis
315/314 av.  J .- C . (19 e année de l’ère locale) 323-317 av.  J .- C . d’après M. Price
Vers 323/322-316/315 av.  J .- C . d’après G. Le Rider ;
d. 1,7 cm ; poids 8,51 g d. 1,8 cm ; poids 8,46 g
vers 332-310 av.  J .- C . d’après H. Troxell
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée,
d. 1,25 × 1,35 cm ; poids 2,5 g
a b s , i n v.   n o  8884 a b s , i n v.   n o  8 8 8 8
septemvri, musée archéologique,
bibliographie bibliographie c at. 203a
Ruseva 4 (= Sidon 512 = Price 3505) ; Newell, 1916 ; Ruseva 6 (= Abydus 140 = Price, 1991, P31) ; i n v.   n o  1 . 1 6 0 2
Price, 1991 ; Ruseva, 1997, p. 243-256. Thompson, 1991 ; Ruseva, 1997, p. 243-256. B R bibliographie
B R
Le Rider, 1968 ; Taneva, 1997, p. 90-91, n o 2 ;
Taneva, 2002, p. 259, n o 2, pl. 55.2.

c at. 202 d À comparer à : Philippe II 124 (pl. 46, 29)


(= Troxell, 1997, p. 58, table 9, groupe 8). V T et B R

Monnaie de Démétrios Poliorcète c at. 203 c c at. 203b


Statère, or
Topolovo, 1940
avers : tête d’Athéna en casque corinthien
Monnaie d’Alexandre I I I
Drachme posthume, argent
décoré d’un serpent, de profil droit Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1996
revers : Nikè de profil gauche tenant de la main droite avers : tête d’Héraclès imberbe, coiffé de la peau de lion,
une couronne, de la gauche un stylus ; dans le champ de profil droit. Grènetis
à droite, inscription Δημητρίου , dans le champ gauche revers : Zeus Aetophoros, trônant, de profil gauche ;
inscription Βασιλέως  ; sous les deux ailes de la divinité, à droite, inscription λεξάνδρου  ; dans le champ gauche
c at. 203c
des monogrammes et sous le trône, marque de contrôle monétaire
Atelier monétaire : Tarse Atelier monétaire : Sardes
298-295 av.  J .- C . d’après E. Newell Vers 310-302 av.  J .- C . d’après M. Thompson ;
d. 1,8 cm ; poids 8,58 g vers 319-315 av.  J .- C . d’après M. Price
sofia, institut national d’archéologie et musée, d. 1,6 × 1,65 cm ; poids 3,85 g
a b s , i n v.   n o  8 8 8 9 septemvri, musée archéologique,
bibliographie i n v.   n o  1 . 8 4 7
Ruseva 7 (= D P  33, variante, même avers que D P , pl. 4.3 et D P , pl. 4.5) ;
bibliographie
Newell, 1978 ; Ruseva, 1997, p. 243-256. B R Thompson, 1983 ; Taneva, 1997, p. 104-105, n o 49 ;
Taneva, 2002, p. 263, n o 55, pl. 58.55.
À comparer à : S M 404-5 (= Price 2687). c at. 203d
V T et B R

u n m o d e d e v i e a r i s t o c r a t i q u e
Trésor découvert c at. 204 d c at. 204 g
en 1999 lors des fouilles Monnaie de Démétrios Poliorcète Monnaie de Séleukos I er Nicator
Tétradrachme, argent Tétradrachme, argent
de l’emporion de « Pistiros » Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999 Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999
avers : tête de Démétrius profil droit, avers : tête d’Héraclès imberbe, coiffé de la peau de lion,
c at. 204 a avec diadème et cornes de taureau. Grènetis circulaire de profil droit. Grènetis circulaire

Monnaie d’Alexandre I I I revers : Poséidon debout, de profil gauche, posant le pied sur
un rocher et tenant le trident de la main droite ; inscriptions :
revers : Zeus Aetophoros, trônant, de profil gauche ;
inscriptions : Σελεύκου à droite, Βασιλέως à gauche ; dans le champ
Tétradrachme posthume, argent Βασιλέως à droite, Δημητρίου à gauche ; monogrammes gauche et sous le trône, monogrammes. Grènetis circulaire
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999 dans les champs intérieurs gauche et droit. Grènetis circulaire Atelier monétaire : Séleucie du Tigre
avers : tête d’Héraclès imberbe, coiffé de la peau de lion, profil droit. Atelier monétaire : Amphipolis 292-280 av.  J .- C . d’après N. Waggoner
Grènetis circulaire Vers 290-289 av.  J .- C . d’après E. Newell d. 2,5 × 2,7 cm ; poids 16,87 g
revers : Zeus Aetophoros, trônant, de profil gauche ; d. 2,9 cm ; poids 17,1 g septemvri, musée archéologique,
inscriptions : Βασιλέως à gauche, λεξάνδρου à droite ; septemvri, musée archéologique, i n v.   n o  1 . 2 4 9 4 / 2 8
dans le champ intérieur gauche, représentation du bonnet phrygien. i n v.   n o  1 . 2 4 9 4 / 2 5 bibliographie
Grènetis circulaire bibliographie Newell, 1938 ; ; Waggoner, 1969, p. 21-30.
Atelier monétaire : Amphipolis Newell, 1927. À comparer à : E S M  4. B R et V T
À comparer à : DP 116.
Vers 323-320 av. J.-C. d’après M. Price ; B R et V T
250 251
vers 332-310 av.  J .- C . d’après H. Troxell c at. 204d
d. 2,5 × 2,6 cm ; poids 17,26 g
c at. 204 e
septemvri, musée archéologique,
i n v.   n o  1 . 2 4 9 4 / 4 6
bibliographie
Monnaie de Lysimaque
Tétradrachme, argent
Newell, 1923 ; Price, 1991 ; Troxell, 1997.
À comparer à : Demanhur 1344 (= Price 112 = Troxell, 1997, Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999
p. 22, table 1, groupe H , droit H 2). B R et V T avers : tête d’Alexandre avec les cornes du dieu Amon, de profil droit.
Grènetis circulaire
c at. 204 b revers : Athéna Nikephoros, trônant, de profil gauche, avec une lance
de son côté droit et accoudée du bras gauche sur un bouclier circulaire ;
Monnaie d’Alexandre I I I inscriptions : Λυσιμάχου à gauche, Βασιλέως à droite ; dans le champ
Tétradrachme posthume, argent intérieur gauche, monogramme et croissant de lune symbolique
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999 Atelier monétaire : Lampsaque
avers : tête d’Héraclès imberbe, coiffé de la peau de lion, profil droit. 297/296-282/281 av.  J .- C . d’après M. Thompson
c at. 204e
Grènetis circulaire d. 3 cm ; poids 17,19 g
revers : Zeus Aetophoros, trônant, profil gauche ; septemvri, musée archéologique,
inscription λεξάνδρου à droite ; dans le champ gauche i n v.   n o  1 . 2 4 9 4 / 5 0 4
et sous le trône, monogrammes bibliographie
Atelier monétaire : Amphipolis Thompson, 1968 ; Thompson, 1986, p. 63-106.
À comparer à : Lysimachus 49 (= Armenak 715-754). B R et V T
Vers 281/280 av.  J .- C . d’après R. Mathisen ;
vers 285 av.  J .- C . d’après M. Price c at. 204a
d. 2,6 × 2,7 cm ; poids 17,2 g c at. 204 f
septemvri, musée archéologique,
i n v.   n o  1 .   2 4 9 4 / 5 Monnaie de Lysimaque c at. 204f
bibliographie Drachme alexandrine, argent
Mathisen, 1981, p. 79-124 ; Price, 1991. Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999
À comparer à : Price 538 du groupe omicron-kappa selon
la classification de R. Mathisen (Mathisen, 1981, p. 87).
avers : tête d’Héraclès imberbe, coiffé de la peau de lion, profil droit.
B R et V T
Grènetis circulaire
revers : Zeus Aetophoros, trônant, de profil gauche ; inscriptions :
c at. 204 c
Βασιλέως à gauche, Λυσιμάχου à droite en arc de cercle (en sens
Monnaie d’Alexandre I I I inverse) ; dans le champ gauche, protomé de Pégase de profil gauche,
Adjiyska Vodenitsa, emporion de « Pistiros », 1999 protomé de lion de profil gauche ; sous le trône, une torche symbolique
c at. 204b
Drachme posthume, argent Atelier monétaire : Lampsaque
avers : tête d’Héraclès imberbe, coiffé de la peau de lion, profil droit. 299/298-297/296 av.  J .- C . d’après M. Thompson ;
Grènetis circulaire 301-296 av.  J .- C . d’après M. Price
revers : Zeus Aetophoros, trônant, de profil gauche ; d. 1,8 cm ; poids 4,16 g c at. 204g
inscription λεξάνδρου à droite ; dans le champ gauche, septemvri, musée archéologique,
i n v.   n o  1 . 2 4 9 4 / 4 9 8
symbole de l’aflaston (extrémité arrière du navire)
bibliographie
Atelier monétaire : Grèce, atelier inconnu
Thompson, 1968 ; Price, 1991.
Vers 310-275 av.  J .- C . d’après M. Price À comparer à : Lysimachus 35 (= Price L11). B R et V T
d. 1,7 × 1,8 cm ; poids 4,26 g
septemvri, musée archéologique, c at. 204 c
i n v.   n o  1 . 2 4 9 4 / 6 2
bibliographie
Price, 1991.
À comparer à : Price 862. B R et V T
la Thrace,
un espace pluriel
totko stoyanov fig. 1
Plan du site gète de Sboryanovo
(Hélis ?)
D’après Stoyanov, 2014, fig. 1
1 Porte méridionale
2 Porte septentrionale
3 Quartier artisanal
4 Diateichisma sud
5 Diateichisma nord
6 Diateichisma n o 3

fig. 2
Sboryanovo (Hélis ?), proposition
de reconstruction du rempart
et de la tour du quartier sud-ouest.

Un centre de pouvoir
D’après Stoyanov et al., 2014b,
fig. I .3.28a.

gète : Hélis-Sboryanovo fig. 2

254 En dépit du rôle unificateur joué par le pouvoir odryse auprès Les Gètes représentaient la plus grande communauté tribale thrace. au sud (fig. 1 et 2) 5. La superficie enclose est d’environ 1 hectare. Elle est Dans ce cadre, la ville pouvait abriter plusieurs milliers d’habitants (et 255
de l’aristocratie thrace, le jeune royaume n’efface pas pour Depuis leur consolidation, aux environs du vi e siècle av.  J .- C ., les terri- occupée par des bâtiments d’habitation et des édifices répondant à des même plus de dix mille, selon la formule de calcul retenue). Pour ce qui
autant sur son territoire les particularismes des identités toires qu’ils occupaient restaient stables. Sur les terres situées entre fonctions économiques et religieuses. est de sa structure sociale, à côté de la haute aristocratie, l’essentiel de la
l’Haimos (Stara Planina), la Yantra, l’Olt et les Carpates, le développe- Au tournant du iiie siècle, un élément clé du système défensif fut élevé population se composait d’artisans, d’agriculteurs, de commerçants et de
tribales, locales et régionales. Il laisse de même à ses marges
ment économique et politique connut alors une séquence particulière- sur le promontoire sud-ouest, destiné à protéger la zone où se trouvait pro- militaires, et parmi eux sans doute également des gens d’origine non
de nombreuses communautés thraces hors de son contrôle,
ment dynamique. Les riches sépultures du v e siècle av.  J .- C . situées près de bablement le complexe résidentiel de la famille royale et des familles thrace. Les traits généraux de la ville et de sa nécropole aristocratique
en particulier le long du littoral égéen, où s’affirment
Ruets, Svetlen, Golemanite, Koprivets et Obretenik, dans le nord-est de aristo­cratiques (basileia), dont les tombes monumentales ont été fouillées sont sans équivalent au début de l’époque hellénistique dans les pays
les royaumes Crestones, Odomantes ou Edônes. Néanmoins,
la Bulgarie actuelle, sont autant d’indices de l’existence de résidences de dans la nécropole orientale de la ville. Le mur qui barre l’isthme au sud- gètes. Jusqu’à sa confirmation définitive par l’épigraphie, son identifica-
son expansion territoriale lui permet d’affirmer sa domination dynastes locaux, voire de la formation de centres urbains encore en gesta- ouest et les tours qui le flanquent, dont seule celle disposée au sud-est a été tion avec la capitale de Dromichaitès, Hélis, où furent emmenés en capti-
sur les colonies grecques qui occupent la zone littorale, tion. Il est certes difficile de déterminer lesquelles parmi ces sépultures se fouillée, sont élevés en moellons suivant un appareil pseudo-isodome. Ils vité Lysimaque et toute son armée, demeure l’hypothèse la plus probable
leur obligeant à payer tribut. Il domine de même les centres rapportent à l’aristocratie odryse ou gète. Les riches complexes funé- s’avèrent similaires aux autres ouvrages de fortifi­cation du début de (Diodore XXI , 12) 10.
de pouvoir gètes présents dans le nord-est de la Thrace, tandis raires du iv e siècle av.  J .- C . d’Agighiol et de Peretu, tout comme les nécro- l’époque hellénistique (fig. 2). À côté de la tour, à l’intérieur de l’enceinte Cet établissement fut un centre important de production et de consom-
que ses relations avec les populations triballes du nord-ouest poles de Borovo, Branichevo, Smyadovo, Zimnicea, ainsi que le trésor de fortifiée, a été découvert un grand bâtiment doté de murs en pierre massifs. mation. Les importations sont documentées par une quantité impres-
de la Thrace demeurent particulièrement complexes. L’ensemble Borovo et les trouvailles fortuites datées de la seconde moitié du Dans sa partie occidentale, on a retrouvé un grand autel d’argile battu sionnante d’amphores à vin et à huile d’olive en provenance des grands

de ces acteurs qui gravitent autour du pouvoir odryse dessine iv e siècle, éclairent un renforcement de l’aristocratie gète après la mort décoré par estampade (eschara), qui répond à une fonction rituelle. centres de l’Égée et du Pont. Parmi les quatre cents timbres d’amphores,
er
de Kotys I , lorsque les Odryses perdirent le contrôle sur les territoires Immédiatement au nord s’étendent les vestiges d’un grand ensemble archi- 70 % viennent de Thasos et 17 % de Sinope. Plus de vingt autres villes
un espace pluriel suscitant un jeu complexe d’alliances et
situés au nord de l’Haimos 1. tectural qui forme vraisemblablement le noyau résidentiel 6. sont attestées par le matériel amphorique, dont les principales sont
de rivalités entre les diverses familles royales dont on observe
Avec les campagnes de Philippe II , le nom du souverain gète Cothelas Contemporains à la construction du quartier sud-ouest, deux murs supplé- Chios, Kos, Cnide, Héraclée du Pont et Chersonèse de Tauride, ainsi que
le reflet dans le mobilier funéraire ou les différents trésors
fait son apparition dans les sources historiques. Le mariage de sa fille mentaires renforcent la muraille orientale de la citadelle (diateichismata) dans une moindre mesure Akanthos, Pella, Mendè, Samothrace,
découverts dans ces régions périphériques. A Ba Meda avec Philippe II reflète l’émergence d’un puissant royaume gète 2. On (fig. 1.4-5). Ils présentent une structure analogue à celle de la muraille Ainos, etc. 11. À côté des arrivages annuels d’amphores, la ville importait
suppose que sa résidence se trouvait dans le secteur de Byala-Borovo- principale et comprennent des portes séparées, un corps de garde, etc. 7. aussi de la céramique vernissée noire. Avec la vaisselle et les instruments
Brestovitsa. L’extraordinaire tombe de Gagovo a stimulé de nombreuses La transformation de la ville en capitale de l’État gète sous Dromihaitès métalliques (strigiles, etc.) retrouvés dans les diverses parties de la ville,
études de terrain qui ont révélé l’existence d’une puissante agglomération, et son essor économique entraînèrent son extension le long des pentes méri- tous ces éléments indiquent un niveau de vie élevé pour l’ensemble de la
située non loin sur les hauteurs de Zaraevo, dont l’activité économique dionales et septentrionales de la citadelle (fig. 1) 8. Dans la vallée disposée au population. La ville produisait aussi une céramique fine, imitant entre
connut un net essor dès le milieu du ve siècle av. J.-C. S’y rattachent la riche nord du plateau, et probablement dès le dernier quart du ive siècle av. J.-C., autres les modèles hellénistiques alors en vogue (canthares, plats à pois-
tombe de Svetlen, tout comme les matrices de Garnichevo (cat. 171) et des quartiers d’habitation et d’artisanat s’épanouirent. Une fontaine- son, etc.). Des ateliers de joaillerie et de toreutique y étaient actifs, dont
Gorsko Ablanovo, qui attestent l’activité d’ateliers de toreutique 3. réservoir y fut aménagée sur une abondante source karstique, assurant les produits se retrouvaient assurément parmi les parures découvertes
À l’est du centre initial fut fondé vers 325 av. J .- C . un nouveau centre ainsi l’approvisionnement en eau de la population. Près des sources se dans la nécropole et dans la région, comme le prouvent les instruments
politique et économique gète. Les fouilles du site de Sboryanovo, près développa un autre sanctuaire, enceint d’un péribole édifié en pierre. Cette mis au jour dans le « quartier des artisans 12 ». La ville fut totalement
d’Isperih, dans le nord-est de la Bulgarie, ont livré au cours des trois der- « ville basse » était reliée aux sources proches de la muraille nord-ouest par détruite vers 250 av. J .- C . par un violent tremblement de terre.
nières décennies les vestiges d’un grand établissement de 3 hectares. Un une large voie taillée dans les rochers de la pente. Cette route servait au
puissant système défensif, doté d’une structure complexe résultant d’un transport des marchandises destinées au quartier qui occupait le plateau,
développement commun mené sur plusieurs décennies, enserre le plateau lesquelles transitaient par la rivière Krapinets, dont le débit, plus impor- 1 Stoyanov, 2000b, p. 55-60, carte 1. 8 Stoyanov, Nikolaeva, 2014 ;
2 Delev, 2007, p. 120. Stoyanov, 2014b.
bordé par la rivière Teketo (fig. 1) 4. À la fin du iv e siècle, une enceinte, tant dans l’Antiquité, était adapté au transport fluvial. À l’extrémité sud
3 Stoyanov, 2012. 9 Stoyanov, 2014a.
haute de 7 mètres, fut édifiée au centre de la citadelle. Le mur, large d’en- de la « ville basse » existait un lac (fig. 1), qui faisait office de port pour 4 Stoyanov, 2014b. 1 0 Delev, 2000 ; Stoyanov, 2014b.
5 Stoyanov et al., 2014b. 1 1 Stoyanov et al., 2006 ; Stoyanov, 2013.
viron 3,60 mètres, est articulé autour de deux parements avec emplecton les marchandises. Le dispositif défensif entourant l’extrémité nord-est de
6 Stoyanov et al., 2014a. 1 2 Stoyanov, Mihaylova, 1996 ;
central. Il est pourvu de deux portes monumentales disposées au nord et la vallée (fig. 1) révèle le souci manifeste de protéger la « ville basse 9 ». 7 Stoyanov, 2014b. Stoyanov, 2000a.
fig. 1

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
maria Č i Č ikova fig. 1 diana gergova fig. 1
Tombeau de Guinina Moguila, Vue aérienne de la nécropole
vue générale de la façade. orientale de Sboryanovo,
avec au premier plan le groupe
fig. 2 des tumuli disposés au sud.
Tombeau de Guinina Moguila,
chambre funéraire. fig. 2
Sboryanovo, groupe disposé
fig. 3 au sud, tumulus 27, avec
Tombeau de Guinina Moguila, la bige celtique et les deux fosses
restitution axonométrique funéraires.
du naïskos.

Guinina Moguila : fig. 1


le tombeau royal aux caryatides
La nécropole de Sveshtari
256 Le tombeau a été découvert en 1982 dans le tumulus La capitale religieuse et politique des Gètes, probablement la Dausdava de la des tombes creusées dont les parois sont vêtues d’un parement en pierre ou 257
er
de Guinina Moguila, situé dans la nécropole neuvième carte de Ptolémée, fut fondée au tournant du I  millénaire av.  J .- C . d’un coffrage en bois. Elles contiennent les cendres d’individus dont on
orientale d’Hélis, la capitale des Gètes. Il est près des sources d’eau qui se joignent au Danube. Elle rassemblait un soupçonne la fonction de prêtre, ainsi que des fosses contenant des ossements
construit en blocs de calcaire et se compose ensemble de sanctuaires et de lieux de culte édifié sur les deux rives du ou seulement des autels 6 . Deux tumuli voisins ont été édifiés au-dessus d’un
d’un dromos, d’une antichambre, d’une chambre Krapinets, autour duquel se développa ultérieurement la cité d’Hélis 1. cheval de monte et de deux chevaux attelés à un bige, accompagnés, dans
latérale et d’une chambre funéraire, toutes trois Plusieurs tumuli d’époque hellénistique l’entourent à l’est, à l’ouest et au des fosses distinctes, des ossements incinérés d’un homme et d’une femme
recouvertes d’une voûte en berceau 1 (fig. 1). nord 2, sans que les nécropoles plates, relatives aux habitants de la ville, (fig. 2). Les appliques du harnachement et les pièces de bronze du char sont
L’accès à l’antichambre est flanqué de pilastres n’aient été mises au jour. indénia­b lement d’origine celte 7 . Les amphores thasiennes, datées de 296 et
couronnés de chapiteaux et d’un linteau portant Hérodote affirme que les Gètes se distinguaient des autres Thraces par leur 292 av. J .- C ., tout comme d’autres objets, éclairent l’étroitesse de l’inter-
des représentations en haut relief de bucranes, doctrine sur l’immortalité. De fait, certains chercheurs essaient de recon- valle chrono­logique qui entoure leur installation autour du tumulus de
de rosettes, et orné d’une guirlande. L’intérieur naître dans la disposition des tumuli de Sveshtari le schéma de certaines Cothelas, lui-même daté des dernières années du iv e ou au plus tard des
de la chambre funéraire suit l’ordre dorique. Sur constellations, ceux de la nécropole orientale dessinant le Grand Chien, ceux premières du iii e  siècle av.  J .- C . On constate que le rituel funéraire figuré sur
3
un socle élevé, entre quatre demi-colonnes doriques de la méridionale, Orion, ceux de l’occidentale, le Sagittaire  . Indépen­ la voûte du tombeau de Kazanlak démontre l’existence de grandes simila­
et une demi-colonne corinthienne, sont disposées damment de ces lectures, chaque tumulus, qui recouvre des sépultures indivi- rités entre les rituels funéraires aristocratiques pratiqués chez les Gètes
dix caryatides exécutées en haut relief. Elles sont duelles, a livré un ensemble structuré de contextes rituels qui reflète les et chez les Odryses 8 .
vêtues de longs chitons qui s’ouvrent vers le bas croyances des Gètes, notamment en l’immortalité. Le tertre lui-même est édi- Les trois tumuli les plus imposants du groupe septentrional sont respecti-
pour former trois feuilles d’acanthe (fig. 2). Deux fié en trois étapes. La première est une éminence ovoïde recouverte de galets vement celui du tombeau de Guinina Moguila (Sveshtari), que l’on associe
lits et un naïskos ont été retrouvés à l’intérieur blancs. Les tombes elles-mêmes restaient accessibles pour des pratiques au souverain Dromichaitès 9, et ceux de deux tombeaux plus modestes avec
4
de la chambre funéraire. Le naïskos était placé rituelles jusqu’au remblaiement définitif du tumulus  . une voûte en berceau, pourvus de portes qui coulissent chacune latéralement
fig. 2 fig. 3
devant le lit principal contre le mur arrière de Le groupe de tumuli le plus ancien est celui situé au sud, tout autour du en sens opposé, selon un modèle jusqu’ici inconnu  10. Ces tombes, dotées de
5
la chambre. Il se compose de pilastres monolithes tumulus Golyama Sveshtarska Moguila  . Les tertres qui l’entourent ont livré dispositifs originaux, ont été conçues comme un ensemble 11. On note ainsi
surmontés de chapiteaux en sofa et d’un entablement en pierre à trois battants (fig. 3). La composition que l’axe de la tombe de Sveshtari est orienté sur le solstice d’hiver
ionique couronné d’un fronton. La façade évoque qui orne la lunette au-dessus du grand lit figure fig. 2 (22 décembre) 12.
celle d’un temple. Elle est fermée par une porte l’héroïsation du roi gète enterré dans le tombeau Au centre de la nécropole, les tombes sont creusées à 5 mètres en dessous
(sans doute Dromichaitès) : au centre de la scène, du niveau du sol. Elles comprennent un escalier, un prothalamos et une
une déesse présente une couronne en or au souverain chambre funéraire. Elles sont destinées à recueillir les cendres des défunts,
monté à cheval. accompagnées de chevaux et de chiens sacrifiés, ainsi qu’un riche mobilier
L’architecture imposante, le riche décor sculpté et funéraire 13. Ces tombes disposent aussi, fait unique, d’autels (esharai) de
peint, ainsi que les structures funéraires découvertes forme carrée réalisés en argile modelée 14. Lié au culte des grandes divinités
à l’intérieur du tombeau illustrent l’adoption de Samothrace et de la Déesse-Mère, ce type d’autel s’est répandu en Europe
en Thrace de tendances artistiques provenant du Nord, trahissant, estime-t-on, des croyances sur l’immortalité influencées
de l’architecture hellénistique de la Macédoine, par celles des Gètes 15.
de la Grèce et de l’Asie Mineure 2. Le tombeau date
1 Gergova, 1988a ; 1997 ; 2000 ; 2004 ; 9 Stoyanov, 1998a ;
du deuxième quart du iii e siècle av.  J .- C . 2007 ; 2010 ; 2012 ; Stoyanov et al., 2006. Č i č ikova et al. , 2012.
2 Gergova, 1999. 1 0 Gergova, 1996, p. 55-58.
3 Gergova, 1996 ; Valev, 1996. 1 1 Gergova, 1996.
4 Gergova, 2006b. 1 2 Gergova, 2004, p. 24 ; Gergova,
5 Gergova, 2013b ; 2014. Kadyiska, 2003.
6 Feher, 1934 ; Gergova, 2014. 1 3 Gergova, Ivanov, Katevski, 2011.
1 Fol et al., 1986. 7 Gergova, 2013b, p. 24 ; 2014. 1 4 Gergova, 2006a.
2 Č i č ikova et al., 2012. 8 Gergova, 2013a ; 2013b. 1 5 Makiewiecz, 1987.
fig. 1

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
Le trésor en or I
du tumulus Golyama Objets de parure
Sveshtarska Moguila Déposées à l’intérieur d’un coffret en chêne, les offrandes
se répartissent en trois catégories : objets de parure,
appliques de harnachement et restes de brocart. Les parures
féminines étaient symboliquement arrangées dans le coffret
selon un ordre anatomique. Devant le diadème, placé près
de la paroi orientale du coffret, étaient disposés vingt-sept
maillons, ainsi que vingt-quatre grandes perles et plus
de cinq cents miniatures provenant de trois colliers
et de deux enfants. Durant le remblaiement et en Grèce. Il indique surtout des liens étroits différents. Près de la paroi septentrionale se trouvaient
du tumulus, à l’ouest de la sépulture, un cheval fut entre deux royaumes thraces, celui des Gètes les deux paires de bracelets et la bague en or. Dans la partie
sacrifié. Après le tremblement de terre, la tombe et celui du Bosphore 8. Sa chronologie se rapporte centrale du coffret, à côté du mors en fer, était placé un
diana gergova fut partiellement démontée et la reconstruction à un souverain mort avant la fin du iv e ou au début harnais en cuir orné de cent soixante-dix-sept appliques
du tertre s’accompagna d’un second sacrifice du iii e siècle av.  J .- C . 9. Le premier souverain gète en or. La découverte des fils en or et de petits éléments
258 D’une hauteur de 19 mètres, le tumulus Golyama de chien 4. de l’époque hellénistique mentionné par les sources décoratifs disséminés sur toute la surface intérieure 259
c at. 205
Sveshtarska Moguila est situé au centre des Les objets en or ont été découverts dans la partie est Cothelas. Il est connu pour l’alliance nouée du coffret laisse supposer la présence d’un tissu précieux
différents tertres qui composent le secteur occidentale du tumulus, au sein d’un contexte avec Philippe II de Macédoine contre les Scythes broché d’or qui enveloppait les parures et le harnais.
méridional de la nécropole de Sveshtari et dont surprenant. Ils étaient déposés dans un coffret en 441-439 av. J .- C ., laquelle fut renforcée par
D G
il est le plus ancien. De par sa grande visibilité, en chêne de forme carrée et pourvu de petits pieds, le mariage de Philippe II avec Meda, la fille de
il devait, outre ses fonctions funéraires, constituer mesurant 60 × 60 centimètres sur 54 centimètres de Cothelas, qui devint sa seconde épouse, succédant
c at. 205
un des marqueurs du territoire sacré des Gètes. haut. Les restes du tronc et des racines d’un chêne ainsi à la mère d’Alexandre le Grand 10. Elle est Diadème
La couverture tumulaire protégeait elle-même au sacré et séculaire indiquent que ce coffret était vraisemblable­m ent ensevelie avec lui à Vergina 11. Or sont les attributs sacrés de personnes de statut liminal, non hellènes,
sud-est une tombe monumentale maçonnée dotée placé à la bifurcation de ses branches, à environ Les fouilles archéologiques autant que les données Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 liées aux cultes à mystères et principalement au dieu du Vin 1. Lancées
d’une voûte en berceau dont l’espace s’articule 4 mètres au-dessus du sol (fig. 4) 5. Les tumuli historiques font dès lors penser que le tumulus Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C . en avant, ces satyresses mènent une procession de lions et de panthères,
autour d’un prothalamos et d’une chambre gètes étaient édifiés en trois étapes, accompagnées Golyama Sveshtarska Moguila doit être attribué d. max. 14 cm ; poids 779 g dont les queues se terminent par une rosette en filigrane, dans une
sofia, institut national d’archéologie et musée, cérémonie orgiaque en l’honneur de Dionysos. Des chaînettes
funéraire de 3 × 3 mètres, ornée de colonnes chacune d’actes rituels, de sacrifices et de dépôts à ce souverain gète et Cothelas 12.
a b s , i n v.   n o  9 2 0 0 à pendentifs biconiques sont suspendues aux pattes des lions.
doriques. Elle fut détruite au début du iii e siècle d’offrandes 6. Le coffret avec les objets en or – un 1 Gergova, Iliev, Rizzo, 1994. Les représentations d’animaux en relief rappellent la procession
av. J .- C . par un tremblement de terre d’environ don destiné aux dieux – fut déposé dans la tombe 2 Gergova, 2013a.
Découvert près de la paroi orientale du coffret en chêne, le diadème figurée sur le cratère dionysiaque de Derveni (330 av.  J .- C .) 2, ainsi
1 3 Zareva, Kuleff, 2010.
7,5 degrés sur l’échelle de Richter  . On a découvert avant son remblaiement complet. Les parures 4 Gergova, 2013a. se compose d’une tige de section arrondie, enroulée en spirale et ornée que les œuvres de toreutique de la seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C .
à proximité de son mur nord-ouest des fragments (fig. 1 et 2) et les appliques de harnachement 5 Gergova, 2015 (sous presse). de motifs géométriques en filigrane. Ses deux extrémités s’achèvent provenant du littoral septentrional de la mer Noire, en particulier
6 Gergova, 2006. sur les têtes d’un bouquetin et d’un bélier qui mordent l’arrière de les objets de Tolstaya Moguila 3.
d’un squelette humain et une hache en fer. L’espace de cheval sont des objets constitutifs du mobilier
7 Gergova, 1988b ; 1988c.
rituel devant la tombe est couvert de petits galets funéraire thrace 7. 8 Gergova, 2013b ; 2015 (sous presse) ;
personnages féminins fantastiques, sans parallèle à ce jour. Ceux-ci bibliographie
ont un corps de sphinge dépourvue d’ailes, avec un torse aux seins Gergova, 2013a, p. 15-21 ; Gergova, 2013b, p. 16.
blancs ; dans une fosse furent déposés un chien et Quel souverain gète fut enseveli dans le tumulus Tonkova, 2010a ; Kalashnik, 2014, p. 136,
2
p. 188, p. 200. bien marqués et un visage féminin aux traits réguliers. Les longues
une amphore de Thasos  contenant un des vins Golyama Sveshtarska Moguila ? Le mobilier 9 Gergova, 2015 (sous presse).
1 Gicheva-Meinari, 2011, p. 359-362 ;
3
oreilles et les petites cornes qui apparaissent dans la chevelure frisée, Tsangari, 2014, p. 87, p. 136.
alors les plus prisés de Méditerranée   ; à l’est de ce tumulus et des tumuli voisins entretient une 1 0 Yordanov, 1998, p. 82-83.
1 1 Donnelly-Carney, 2000, p. 68,
coiffée en chignon, évoquent le thiase dionysiaque (satyres, Pan), 2 Barr-Sharrar, 2012.
de cette fosse furent déposées deux urnes forte similitude avec d’autres contextes découverts ce que confirment les bandeaux croisés sur la poitrine : ces derniers 3 Kalashnik, 2014, p. 188. D G
p. 236-237.
contenant les os calcinés d’une jeune femme en pays gète, sur le littoral du nord de la mer Noire 1 2 Gergova, 2013a ; 2013b.

fig. 1
Tumulus de Sveshtari,
le diadème in situ.

fig. 2
Tumulus de Sveshtari,
les bracelets en or in situ.

fig. 1 fig. 2 fig. 1 fig. 2

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 206 c at. 207 c at. 209 c at. 211
Bracelets en spirale Bracelets en spirale Éléments de collier ajourés Éléments de collier
Or Or
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 de forme ovale en forme de nœud d’Héraclès
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Or Or
d. 7 cm et 6,5 cm ; poids 95,85 g et 94,35 g d. 6,3 cm ; poids 84,15 g et 83,25 g Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée, Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
a b s , i n v.   n o  9 2 0 1 a b s , i n v.   n o  9 2 0 2 l. 1,8 cm ; poids total 7,65 g l. 1,8 cm, poids 14,05 g
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée,

Les deux bracelets étaient placés près de la paroi septentrionale Les deux bracelets ont été découverts près de la paroi septentrionale a b s , i n v.   n o  9 2 1 1 a b s , i n v.   n o  9 2 1 3

du coffret avec l’autre paire de bracelets (cat. 207) et la bague en or du coffret. La tige enroulée de section arrondie se termine à chaque
(cat. 208). Ils se composent chacun de deux tiges enroulées en spirale extrémité par une tête de lion et une décoration géométrique de spirales Ces six petits objets sont faits d’un fil d’or de section arrondie, Le nœud d’Héraclès est fait d’un seul tube en feuille d’or.
qui sont fixées l’une à l’autre par l’intermédiaire de trois rosettes. de filigrane. Dans la partie médiane, les têtes de lion apparaissent enroulé en spirale à chaque extrémité de façon à dessiner deux Les extrémités sont recouvertes d’une plaque ovale. Cinq rosettes
Leurs extrémités sont ornées de spirales en filigrane et se terminent une nouvelle fois, affrontées, entre deux frises de spirales de filigrane. volutes. Le remplissage est constitué de deux rosettes de filigrane de filigrane sont réparties de façon asymétrique sur le nœud. Deux
par une tête de lion. bibliographie superposées, incrustées d’émail bleu et blanc (à l’exception d’une petits tubes en or sont soudés au revers dans le sens de la longueur.
Les bracelets à tête de lion étaient très populaires dans l’Antiquité, Gergova, 2013a, p. 16-17 ; Gergova, 2013b, p. 16. D G rosette). Au revers, deux longs tubes fins permettent de les enfiler. Les parallèles les plus proches proviennent du littoral nord
en particulier en Grèce, en Thrace et sur le littoral septentrional bibliographie de la mer Noire 1.
260 de la mer Noire. On considère que les têtes de lion fermaient un cercle
c at. 208 Gergova, 2013a, p. 18. D G bibliographie
261
Bague ornée d’une figure d’Éros
Gergova, 2013a.
magique destiné à éloigner les forces maléfiques 1.
c at. 210
bibliographie 1 Kalashnik, 2014, p. 220.
Gergova, 2013a, p. 15 ; Gergova, 2013b, p. 16.
Or
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 Éléments de collier D G

1 Kalashnik, 2014, p. 80. D G Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .


d. 2,5 cm ; poids 17 g
en forme de nœud d’Héraclès
Or
sofia, institut national d’archéologie et musée,
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
a b s , i n v.   n o  9 2 0 3
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
l. 1,8 cm ; poids total 9 g
La bague a été trouvée enfilée sur un des bracelets en or. Le chaton
sofia, institut national d’archéologie et musée,
ovale porte en haut relief la figure d’un Éros ailé sur un piédestal
a b s , i n v.   n o  9 2 1 2
placée dans un cadre d’oves incrustés d’émail blanc et bleu. Éros est
représenté sous les traits d’un garçon grassouillet. Une bague analogue
Le nœud d’Héraclès est formé de deux petits tubes entrelacés
de l’époque hellénistique, provenant d’Odessos et conservée au musée
en feuille d’or. Chaque élément est orné de cinq rosettes de filigrane :
national d’Archéologie (inv. n o 1572) 1, permet de supposer que ces
une au centre et quatre aux extrémités ouvertes. Deux petits anneaux
deux bagues ont été fabriquées dans un atelier situé dans cette colonie.
sont soudés au revers. Le motif du nœud d’Héraclès apparaît dans
bibliographie
Gergova, 2013a, p. 22 ; Gergova, 2013b, p. 18. la toreutique pendant la seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C . 1.
Les parallèles les plus proches sont fournis par quelques colliers
1 Ivanov, 1956 ; Minchev, 1990, p. 464. D G découverts à Panticapée. Les extrémités ouvertes se rapprochent
d’un autre collier provenant du même site 2.
bibliographie
Gergova, 2013a, p. 18.

1 Pfrommer, 2001, p. 21-23, p. 74. c at. 211


2 Kalashnik, 2014, p. 220. D G
c at. 208

c at. 207

c at. 210

c at. 206 c at. 209

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 212 c at. 214 II c at. 218
Perles de collier biconiques Perles de collier cylindriques Éléments et appliques Appliques rondes à tête d’Athéna
Or Or Or
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 de harnachement Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
Poids total 13,10 g Dimensions moyennes 3,5 × 1,4 mm ; poids 12,9 g c at. 217 d. 4,5 cm ; poids 29,30 g et 28,10 g
sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée,
a b s , i n v.   n o  9 2 1 0 a b s , i n v.   n o  9 2 1 7 Frontail à protomé de cheval a b s , i n v.   n o  9 2 0 5
Or
Les vingt-deux perles ont une forme biconique. Les deux ouvertures Ces deux cent quatre-vingt-seize perles minuscules, faites d’un tube Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 Ces deux appliques moulées, bordées de petits arcs de filigrane et de
à chaque extrémité sont entourées de fils en or torsadés. en feuille d’or sans décor, proviennent d’un collier souple. Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . granules, sont ornées au centre d’une tête d’Athéna. La déesse,
Sur certaines des perles, des traces de soudure sont visibles au niveau bibliographie l. 4,3 cm ; poids 36,50 g représentée de face, porte des parures en usage à cette époque, ainsi
du diamètre maximal. Des perles de collier analogues proviennent Gergova, 2013a, p. 19. D G sofia, institut national d’archéologie et musée, qu’un casque à plumes encadré de deux sphinges. Le revers est muni
d’Amphipolis (dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .) et de Gorgippia a b s , i n v.   n o  9 2 0 4 d’un anneau plat pour la fixation.
(début du iii e siècle av.  J .- C .) 1. Les deux perles cylindriques c at. 215 L’image d’Athéna casquée est fréquente dans les œuvres de toreutique
ci-après (cat. 213) appartiennent probablement au même collier.
bibliographie
Perles de collier Le frontail en forme de huit, à bordure lisse, est orné au centre
d’une tête de cheval en plein élan, bouche ouverte et crinière
des iv e-ii e siècles av.  J .- C . Elle décore des appliques de harnachement et
des parures provenant de Grèce du Nord, de Thrace 1 et du littoral nord
262
Gergova, 2013a, p. 18-19.
en forme de tonneau au vent. Devant le cheval est figurée une tête de lion en relief.
Les représentations plastiques de chevaux sont très populaires
de la mer Noire. Le parallèle le plus proche est fourni par les pendants
d’oreilles de Kul Oba, qui datent de la première moitié ou du milieu du
263
1 Pfrommer, 1990, p. 308. D G Or
dans la toreutique gète, y compris sur des rhytons 1. iv e siècle av.  J .- C . Ces derniers portent la plus ancienne représentation
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
bibliographie connue d’Athéna Parthénos 2.
cat. 213 Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Gergova, 2013a.
bibliographie
h. 2,9 mm ; d. 3,4 mm ; poids 31,6 g
Perles de collier cylindriques sofia, institut national d’archéologie et musée, 1 Marazov, 1998b, p. 136-137. D G
Gergova, 2013a.

Or a b s , i n v.   n o  9 2 1 8 1 Marazov, 1998b, p. 133.


Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 2 Kalashnik, 2014, p. 136-137, p. 226. D G
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Ces cent cinquante-huit perles minuscules proviennent
l. 1,3 mm, d. ouverture 0,34 mm, poids total 1,10 g d’un collier souple. c at. 219
sofia, institut national d’archéologie et musée,
a b s , i n v .   n o   9221
bibliographie
Gergova, 2013a, p. 19. D G
Applique ronde à tête féminine
Or
Les deux perles sont décorées d’une frise de spirales de filigrane lisse. c at. 216 Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
Des colliers composés de perles similaires sont connus de différents
sites : Amphipolis 1, Malkata Moguila, près de Shipka 2, Sinémorets 3,
Perles biconiques d. 3,3 cm ; poids 16,05 g
Or sofia, institut national d’archéologie et musée,
Panticapée 4 et d’autres. Ils sont datés de la seconde moitié
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 a b s , i n v.   n o  9 2 0 6
du iv e ou de la première moitié du iii e siècle av.  J .- C . (fig. 1, p. 259).
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
bibliographie
Gergova, 2013a, p. 19. Poids total 5,70 g L’applique a une forme et une décoration similaires aux deux
sofia, institut national d’archéologie et musée, exemplaires précédents (cat. 218), à cette différence près qu’elle
1 Pfrommer, 1990b, p. 308. a b s , i n v .   n o   9220 est ornée de la tête d’une belle jeune femme (ménade ?) aux cheveux
2 New York, 1998, p. 95.
défaits. De part et d’autre de la tête sont accrochées des guirlandes (?)
3 Agre, 2008, p. 77-78.
4 Kalashnik, 2014, p. 232-233 Ces soixante-deux perles minuscules proviennent d’un collier souple. ou des oreilles (?), dans le style des personnages du thiase dionysiaque.
D G
bibliographie bibliographie
Gergova, 2013a, p. 19. D G c at. 217 Gergova, 2013a, p. 18. D G

c at. 216

c at. 215

c at. 212 c at. 214 c at. 218 c at. 219

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 222 c at. 224 III
Appliques rondes à rosettes Appliques à buste d’Athéna Restes de tissu précieux
Or Or
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012 Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
c at. 226
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
d. 2 cm ; poids 5,70 g et 5,75 g
sofia, institut national d’archéologie et musée,
l. 1,8 cm ; poids total 115,05 g
sofia, institut national d’archéologie et musée,
Fils en or et restes
c at. 220
a b s , i n v.   n o  9 2 0 8 a b s , i n v.   n o  9 2 1 5 de dessins brochés d’or
Or

Anneau Deux rosettes massives, réalisées au moule, ornées


au centre d’un élément conique imitant un fil embobiné.
Ces quarante-quatre appliques rectangulaires étaient placées dans
la partie centrale du coffret, à proximité du mors en fer. Elles ont été
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
Or
Au revers, un anneau plat pour la fixation. fabriquées par martelage sur plusieurs matrices qui se différencient Poids total 10,80 g
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
bibliographie par certains détails. La face porte la représentation sommaire d’un sofia, institut national d’archéologie et musée,
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . Gergova, 2013a. D G personnage féminin à la poitrine bien marquée, paré d’un diadème a b s , i n v.   n o  9 2 1 9
d. 2,3 cm ; poids 14,60 g
triangulaire, probablement la déesse Athéna. Les anneaux plats
sofia, institut national d’archéologie et musée, c at. 223 du revers conservent des restes du cuir du harnais. Des appliques Les fils appartiennent à un tissu précieux qui recouvrait les offrandes
a b s , i n v.   n o  9 2 1 4

264
bibliographie Appliques en forme de trèfle de harnachement de forme similaire, mais ornées de têtes d’animaux,
ainsi que des appliques ovales ornées de têtes humaines figurent dans
déposées dans le coffret. Il s’agit de la première attestation, parmi
les restes textiles découverts en Thrace, d’un tissu broché d’or, 265
Gergova, 2013a, p. 16-17. D G Or
certains trésors thraces du iv e et du début du iii e siècle av.  J .- C . 1. à la différence de la broderie d’or, qui est beaucoup plus fréquente 1.
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
c at. 221 Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
bibliographie bibliographie
Gergova, 2013b, p. 17. Gergova, 2013a, p. 19.

Appliques à ornements végétaux d. 2 cm ; poids 7,40 g et 7,05 g


sofia, institut national d’archéologie et musée, 1 Marazov, 1998b, p. 100, p. 104-108, p. 126-127 ; 1 Selon l’avis de P. Penkova et I. Chokoev. D G
Or Tonkova, 2010a, p. 46-47, fig. 5, 6.
a b s , i n v.   n o  9 2 0 9 D G
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
Ces deux appliques sont faites d’un fil de section arrondie.
c at. 225
l. 3,1 cm ; poids 7,40 g, 7,25 g, 6,75 g et 7,45 g
sofia, institut national d’archéologie et musée,
Au centre, un fil enroulé en spirale forme une protubérance conique.
Au revers, un anneau plat pour la fixation.
Appliques hémisphériques
a b s , i n v.   n o  9 2 0 7 Or
bibliographie
Gergova, 2013.
Tumulus Golyama Sveshtarska Moguila, 2012
D G
Ces deux paires symétriques d’appliques, ornées de motifs végétaux Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
stylisés, sont moulées. L’une des appliques porte des traces de fixation d. 1 cm ; poids total 105,05 g
à un morceau de fer corrodé, probablement une partie du mors. sofia, institut national d’archéologie et musée,
Des appliques similaires, datées entre le dernier quart du iv e siècle a b s , i n v.   n o  9 2 1 6
et le milieu du iii e siècle av.  J .- C ., ont été découvertes dans le tombeau
de Mezek 1. Les cent vingt et une appliques creuses sont dotées au revers d’un
bibliographie anneau plat de fixation, dans lequel des restes de cuir du harnais
Gergova, 2013a. sont parfois conservés. Des objets analogues proviennent de certains
trésors thraces, tel celui de Loukovit, du iv e siècle av.  J .- C . 1.
1 Tonkova, 2010a, p. 58, fig. 25. D G bibliographie
Gergova, 2013a, p. 16-17.

c at. 223 1 Marazov, 1998b, p. 128-130. D G

c at. 222

c at. 221 c at. 224 c at. 225


c at. 226
totko stoyanov c at. 227
Phiale
Argent
Rogozen, 1985-1986
Deuxième moitié du iv e siècle av.  J .- C .
h. 3,8 cm ; d. 17,5 cm
vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  b   4 2 9

Cette phiale est ornée d’une frise où alternent


têtes de taureaux et glands.
On suppose que ce récipient ait pu servir
pour des actes cultuels 1.
bibliographie
Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 47, ill. 94.

L’ a r t d e s t e r r e s g è t e s e t t r i b a l l e s 1 Marazov, 1996, p. 157-159. N T

266 Les pièces de toreutique et d’orfèvrerie de la fin du vi e et du v e siècle av. J.-C. 267


provenant des territoires situés au nord de l’Haimos traduisent la volonté de
l’aristocratie locale de s’affirmer. L’émancipation des dynastes gètes et triballes
durant la première moitié du iv e siècle se manifeste ainsi par des tombeaux
monumentaux, de riches sépultures, des trésors de vaisselle de banquet, des
ensembles de harnachement ornés et quelques découvertes sporadiques. Les
sites d’Agighiol, de Peretu et de Vratsa (cat. 231-251), les trésors de Rogozen,
de Letnitsa et de Lukovit 1 sont en ce sens les plus éloquents. Les casques d’ap-
parat d’Agighiol et de Peretu, les cnémides d’Agighiol et de Vratsa (cat. 240)
et les gobelets d’Agighiol et de Rogozen (cat. 228) disposent d’une même
décoration composée de créatures réalistes ou fantastiques, zoomorphes ou
anthropomorphes, elles-mêmes dotées d’un style propre et d’une iconogra-
phie originale. Ces objets posent en retour la question de l’émergence d’un
répertoire spécifique correspondant aux conceptions religieuses et politiques
de l’aristocratie gète admis et adopté par les notables triballes. L’analyse des
techniques de fabrication du casque et du vase réalisée par le Detroit Institute
of Arts et celle du gobelet par le Metropolitan Museum of Art ont démontré
que ce sont les mêmes ateliers qui ont fabriqué ces insignia propres à l’aristo-
cratie gète 2. L’hypothèse entourant l’existence d’un « atelier d’Agighiol » ou
d’un « atelier de Letnitsa », reflétant la production des mêmes artisans itiné-
rants ou sédentaires 3, tend à trouver confirmation grâce à l’avancée des
recherches menées sur la Bulgarie du Nord-Est.
La découverte de la tombe de Gagovo a précédé celle d’une agglomération
disposée sur les hauteurs de Zaraevo qui s’avère antérieure au milieu du
v e siècle 4. Les matrices de Garchinovo (cat. 171) 5 et de Gorsko Ablanovo,
mises au jour à proximité, démontrent l’activité d’un ou de plusieurs ateliers
situés dans ce centre urbain qui précéda l’émergence de la capitale hellénis-
tique des Gètes (Hélis ?) à Sboryanovo, où l’existence d’ateliers est bien attes-
tée (cat. 174 à 178) 6. La figure anthropo-zoomorphe de la matrice de Kubrat 7
apparaît en ce sens presque identique à celle de Gorsko Ablanovo. On peut
comparer leur iconographie aux créatures fantastiques de la cruche n o 158 de 1 Venedikov, Gerasimov, 1975 ;
Rogozen (cat. 313) et, en partie, avec le personnage du frontal de Sveshtari 8. Alexandrescu, 1983 ; Marazov, 1996 ;
Sîrbu, 2002.
Ces œuvres éclairent les liens actifs tissés entre les artisans gètes et ceux des
2 Meyers, 1982.
pays triballes. Les instruments de Dragoevo renvoient ainsi à un autre atelier 3 Alexandrescu, 1993 ; Sîrbu, 2002.
sédentaire en pays gète, alors que l’on ne dispose en revanche pas encore de 4 Stoyanov, 2012.
5 Treister, 2001, p. 161-167.
données aussi précises concernant les pays triballes. 6 Antonov, 2007.
7 Bruxelles, 2002, n o 199 ;
Treister, 2001, p. 166.
8 Stoyanov, 2000a ; 2012, p. 418-423,
fig. 8-13.

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 228 c at. 229
Gobelet Cruche
Argent avec dorure Argent avec dorure
Rogozen, 1985-1986 Rogozen, 1985-1986
Première moitié du iv e siècle av.  J .- C . Première moitié du iv e siècle av.  J .- C .
h. 20 cm ; d. embouchure 13 cm ; d. fond 11,7 cm h. 12,7 cm ; d. corps 7,6 cm
vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  b   5 9 3 i n v.   n o  b   4 5 0

Le gobelet est orné d’une frise de figures zoomorphes composant La cruche est ornée de figures zoomorphes : une tête stylisée
une procession d’animaux, tandis que le fond est décoré d’une scène en forme de chapiteau à palmettes, entourée de deux animaux
où un loup attaque un sanglier. Les figures représentées témoignent à écailles. Elle témoigne de la diversité de l’art décoratif thrace 1.
de la diversité des formes revêtues par la mythologie thrace. bibliographie
Il est impossible de savoir si ce gobelet a été utilisé pour servir Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 62, ill. 161.

un rite particulier qui serait lié aux figures représentées. Sa forme


1 Marazov, 1996, p. 91-93. N T
et sa décoration démontrent l’originalité de l’art thrace 1.
bibliographie
Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 63, ill. 165.
268
1 Alexandrescu, 1993 ; Marazov, 1996, p. 221-242. N T

c at. 228 c at. 229

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
nikola teodosiev
Le tumulus fig. 1a
Coupe du tumulus de Moguilanska Moguila,

Moguilanska Moguila avec l’emplacement des trois tombeaux et du mur


circulaire de ceinture
1 Tombeau n o I
2 Tombeau n o I I
3 Tombeau n o I I I
4 Mur de ceinture

fig. 1b
Relevé du tumulus de Moguilanska Moguila,
avec l’emplacement des trois tombeaux et du mur
circulaire de ceinture.
1 Tombeau n o I
2 Tombeau n o I I
3 Tombeau n o I I I
4 Mur de ceinture
nartsis torbov
L e s Tr i b a l l e s
270 Le peuple thrace des Triballes est mentionné pour la première fois par guerre avec les Triballes. Le roi de Macédoine fut grièvement blessé et son Le tumulus Moguilanska Moguila était situé funéraires. Cependant, la découverte dans la même 271
Thucydide ( II , 96, 4 ; IV , 101, 5), bien qu’Hérodote ( IV , 49, 2) évoque armée, défaite, tandis que le « butin scythe » fut volé par les Triballes. dans le centre-ville de Vratsa, dans le nord-ouest pièce d’armes et d’équipement guerrier témoigne
déjà quelques décennies plus tôt « la plaine triballe ». La tribu vivait dans D’après Arrien (Anabase I , 1, 4-4, 8 et 10, 9), en 335 av.  J .- C ., Alexandre de la Bulgarie. Durant l’automne 1965 et le prin­ de l’existence, à côté de la sépulture féminine, d’un
une aire située entre les rivières de l’Iskar et de la Morava et entre le Grand lança une campagne militaire pour riposter à un soulèvement temps 1966, au terme de deux courtes campagnes cénotaphe masculin qui doit être celui du souverain
le Danube et la chaîne du Grand Balkan, soit dans le nord-ouest de la des Triballes et des Illyriens. Le roi de Macédoine traversa le Grand de sauvetage, les archéologues I. Venedikov lui-même. La toiture en bois et les murs latéraux
Bulgarie et dans l’est de la Serbie actuelles. L’histoire des Triballes a été Balkan et atteignit le Danube. Pendant que le roi triballe Syrmos et les et B. Nikolov ont mis au jour trois structures s’étant effondrés, il est impossible de déterminer
1
étudiée par différents spécialistes  , mais leur émergence tout comme les aristocrates de son entourage trouvaient refuge sur l’île de Peucé, la plu- funéraires dans le remblai tumulaire. Le tombeau n o I la position exacte des objets du riche mobilier
premiers temps de leur existence demeurent obscurs. Strabon ( VII , 5, 11) part des Triballes furent écrasés dans une bataille sanglante et trois mille fut construit au niveau du sol antique vers le début funéraire et des ossements des défunts 2.

précise que le peuple illyrien des Autariates avait autrefois soumis les d’entre eux furent décimés par l’armée macédonienne. Alexandre le du deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . et recouvert

Triballes. Cet événement a pu avoir lieu à la fin du vi e siècle ou durant Grand tenta sans succès de débarquer sur l’île de Peucé. Il conclut dès lors d’un premier remblai de terre. Le tombeau n o II fut 1 Torbov, 2005.
installé durant le troisième quart de ce siècle dans 2 Torbov, 2005.
la première moitié du v e siècle av.  J .- C . D’après Thucydide ( II , 96, 4), les une alliance avec Syrmos, qui devint vassal de la Macédoine ; des ambas-
la partie méridionale de ce remblai. Vers la fin du
Triballes étaient indépendants en 429 av.  J .- C . et occupaient le territoire sadeurs des Celtes installés sur la côte adriatique prirent également part à
troisième quart du iv e siècle av.  J .- C ., le tombeau
situé au nord-ouest du Royaume odryse. Il ajoute qu’en 424 av.  J .- C . « le ces négociations. À la suite de la campagne d’Alexandre de 335 av.  J .- C .,
n o III fut à son tour édifié au sud des deux premières
roi odryse Sitalkès, en menant une campagne contre les Triballes, a été sept mille Odryses, Triballes et Illyriens, accompagnés de mille archers
structures, de nouveau au niveau du sol antique.
défait lors d’une bataille et y a trouvé la mort » ( IV , 101, 5). Le fait que agrianes, furent enrôlés dans l’armée macédonienne et partirent pour
Cet événement marqua la dernière étape de
l’armée du puissant roi odryse ait été mise en échec démontre la force l’Asie en 334 av.  J .- C . Après la mort d’Alexandre en 323 av.  J .- C ., les terri-
l’accumulation du remblai tumulaire, qui prit à
militaire dont disposaient les Triballes. À la fin du v e siècle et au début du toires des Triballes restèrent sous le contrôle du régent de Macédoine
ce moment-là sa forme définitive (fig. 1 a-b). Enfin, fig. 1b
iv e siècle av.  J .- C ., les Triballes menèrent des razzias contre les posses- Antipater. À la fin des années 280 av.  J .- C ., les Triballes furent confrontés
un mur de ceinture rectangulaire à gradins, construit
sions athéniennes de la côte nord-égéenne et acquirent alors la réputation à la grande invasion des Celtes en Thrace, en Macédoine et en Grèce. Les
en blocs de pierre taillés et conservé seulement dans
d’un peuple primitif et fourbe. L’expédition lancée en 376-375 av.  J .- C . Celtes conduits par Kéréthrios se préparèrent en 280 av.  J .- C . à combattre
la partie orientale du remblai (fig. 1 a-b), a été mis
contre Abdère, que décrit Diodore ( XV , 36, 1-4), marqua l’apogée de les Triballes et les autres Thraces. En 279 av.  J .- C ., après le départ de
en place autour du tumulus. À ce stade, ce dernier
l’expansion militaire triballe. Elle fut menée par Chalès, le premier roi Brennos pour Delphes, les Celtes revenus pour protéger leur territoire
faisait probablement office d’hérôon 1.
triballe mentionné dans les sources historiques. Poussés par la famine, levèrent une armée de trois mille cavaliers et de quinze mille fantassins
Le tombeau n o II fut construit sur une plate-
environ trente mille Triballes attaquèrent et dévastèrent le territoire qui écrasa les Triballes et les Gètes. Après ces conflits militaires et l’éta-
forme aménagée à cet effet. Il présente un plan
abdéritain. Les habitants d’Abdère parvinrent cependant à surprendre blissement des Celtes dans le sud-est de l’Europe, les Triballes décli- rectangulaire et, d’après les mesures prises au
les Triballes et en tuèrent plus de deux mille. Les hordes triballes vain- nèrent. Ils ne sont plus mentionnés dans les sources historiques jusqu’à niveau du soubassement des murs, des dimensions
quirent néanmoins les Abdéritains et en massacrèrent un grand nombre, la fin du ii e siècle av.  J .- C ., où ils apparaissent à nouveau comme des approximatives de 11 × 4 mètres. Il se caractérise par
bien que le stratège athénien Chabrias eût réussi à préserver Abdère adversaires romains participant aux campagnes de pillage contre la pro- un appareil de moellons sans liant avec l’adjonction
d’une défaite totale. C’est probablement à cette époque que les Triballes vince de Macédoine. Deux découvertes archéologiques majeures ont été supplémentaire d’un blocage de pierres de plus petite
instaurèrent de bonnes relations avec le roi odryse Kotys I er, comme l’at- faites dans les territoires des Triballes, et témoignent de leur importance taille pour les murs sud-ouest et sud-est. L’intérieur
testent les phiales en argent portant son nom qui proviennent du trésor de politique et de leur puissance économique durant la période classique est divisé en deux pièces dont l’une, à l’est, est
Rogozen et du tumulus de Moguilanskata. Certaines sources historiques et au début de l’époque hellénistique : le trésor de Rogozen, constitué de dimensions plus grandes. Cette dernière a livré
rapportent l’échec des opérations de guerre menées par les Triballes contre de cent soixante-cinq pièces de vaisselle en argent, datées du milieu du les restes d’un char à quatre roues ainsi que les
le roi scythe Atéas vers le milieu du iv e siècle av.  J.- C. Cette période connut v e siècle jusqu’au début du iii e siècle av.  J .- C . (cat. 148 à 149), et le tumu- squelettes de trois chevaux, dont un cheval de selle
plusieurs conflits opposant les Triballes et le royaume de Macédoine, lus de Moguilanskata, qui protégeait trois riches sépultures aristocra- avec un harnais richement décoré d’appliques
comme en témoignent plusieurs historiens antiques. Une importante tiques datées de 375 à 300 av.  J .- C . en argent. La pièce occidentale contenait seulement
bataille eut lieu en 339 av.  J.- C., lorsque Philippe II de Macédoine revint 1 Polaschek, 1937 ; Papazoglu, 1978 ;
le squelette d’une femme, probablement l’épouse
de sa marche victorieuse contre Atéas et refusa de partager son butin de Teodosiev, 2000. du souverain, accompagné de riches offrandes
fig. 1a

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 230 c at. 231
Spatule et cuillère Couronne
Or Or
Tumulus Moguilanskata Moguila, Tumulus Moguilanskata Moguila,
tombeau n o II, chambre ouest, 1965 tombeau n o II, chambre ouest, 1965
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
Spatule : L. 6,6 cm ; poids 2,90 g d. approximatif 24 cm ; poids 205 g
Cuillère : L. 6,4 cm ; poids 2,75 g vratsa, musée régional d’histoire,
vratsa, musée régional d’histoire, i n v.   n o  b   5 9
i n v.   n o  b 61-62
Cette couronne en or, ornée de feuilles de laurier, appartenait
Ces deux objets constituent des accessoires de toilette à la femme inhumée dans le tombeau n o II , dont elle définissait
ayant appartenu à la souveraine enterrée dans le tombeau. le statut d’épouse de souverain ou de reine. L’exécution très délicate
Des exemplaires similaires ont été trouvés uniquement laisse à penser que la couronne est l’œuvre d’un atelier grec spécialisé.
dans deux riches tombeaux tumulaires thraces 1. Réalisées dans une fine feuille d’or, les feuilles de laurier portent
bibliographie de légères rainures. Chaque fruit s’achève sur un petit anneau
Torbov, 2005, p. 99, ill. 33-34. accroché à un autre équipant certaines branches. Les deux parties
272 de la couronne, laquelle était fixée sur le front à l’aide de petits 273
1 Tacheva-Hitova, 1971, p. 48, p. 50, fig. 15 ;
Filov, 1912-1913, p. 207, panneau I I I /7. crochets, sont réunies par un fin fil d’or.
N T
La couronne en or revêt une signification symbolique et rituelle.
Son apparition dans les territoires du nord-ouest de la Thrace
ne résulte donc pas d’un simple phénomène de mode. Elle témoigne
des contacts intenses tissés par la dynastie locale avec les premiers
souverains hellénistiques et les autres puissances politiques
de la région égéenne 1.
bibliographie
Torbov, 2005, p. 99, ill. 31.

1 Tonkova, 1997a, p. 22-27 ; Tonkova, 2013 ;


Williams, Ogden, 1994, p. 165, ill. 105. N T

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 232 c at. 234 c at. 235
Pendentif Pendentif Boucles d’oreilles
Or Or Or frise spiralée. Ces disques sont entourés d’une rangée de petites sphères
Tumulus Moguilanskata Moguila, Tumulus Moguilanskata Moguila, Tumulus Moguilanskata Moguila, et dotés de deux rosettes en relief. Dissimulant l’ardillon, ils sont
tombeau n o II , chambre ouest, 1965 tombeau n o II , chambre ouest, 1965 tombeau n o II , chambre ouest, 1965 attachés par deux anneaux à un élément en forme de nacelle orné
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . de deux zones granulées. Sous la nacelle, sept rosettes, dont deux
h. 2,2 cm ; d. 0,8 cm ; poids 2,5 g h. 1,4 cm ; d. 0,7 cm ; poids 1,2 g h. 7,5 cm ; d. 2,6 cm ; poids total 37 g manquent sur une des boucles d’oreilles, cachent les anneaux de
vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire, suspension des chaînettes, auxquels sont accrochées des pendeloques
i n v.   n o  b   7 2 i n v.   n o  b   7 3 i n v.   n o  b   6 0 en forme de vase ou de gland, dont quatre sont conservées sur le
premier exemplaire et cinq sur le second. Entre le disque et la nacelle
Ce pendentif fait partie d’une parure qui n’a pas été trouvée Ce pendentif, qui reproduit la forme d’un récipient antique, Ces boucles d’oreilles appartiennent à la variante ionienne du type figure une sphinge.
lors de la découverte du tombeau. La présence d’objets similaires fait partie d’une parure. Son travail témoigne d’un lien étroit dit « à nacelle », très répandue dans le nord de la mer Noire, laquelle bibliographie
est attestée dans d’autres régions de la Thrace antique 1. entre la joaillerie et la toreutique 1. se distingue par ses riches décorations 1. Chaque boucle est constituée Torbov, 2005, p. 99, ill. 32.

bibliographie bibliographie d’un disque orné au centre d’une rosette reliée par dix rayons à une
1 Tonkova, 1997a, p. 23 ; Williams, Ogden, 1994,
Torbov, 2005, p. 99, cat. 38. Torbov, 2005, p. 99, ill. 39.
p. 149, p. 165, ill. 89, 105. N T
1 Tonkova, 2003b, p. 216-217, fig. 1 ; Marazov (éd.), 1 Tonkova, 2003b, p. 216-217, fig. 1 ;
1998b, p. 198, cat. 139. N T Marazov, 1998b, p. 198, ill. 139. N T
274 275
c at. 233
Ensemble d’appliques
vestimentaires
Or La plupart des appliques sont rondes, ornées d’une rosette ou d’une
Tumulus Moguilanskata Moguila, étoile à huit branches, réalisées au repoussé. Les autres appliques sont
tombeau n o II , chambre ouest, 1965 de forme allongée avec une face cannelée qui imite deux palmettes.
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Tous les exemplaires disposent d’un orifice permettant leur attache
a : Deux appliques rondes à rosettes : d. 2,3 cm ; poids total 1,40 g sur le voile que portait la défunte 1.
b : Trente-sept appliques rondes à étoiles ou rosettes : d. 1,5 cm ; bibliographie
poids total 8,90 g Torbov, 2005, p. 99, ill. 35, 36, 37.

c : Huit appliques de forme allongée : h. 1,7 cm ; l. 1,1 cm ;


1 Marazov, 1998b, p. 100, p. 103, ill. 9, 13 ; Tonkova, 1994, p. 188-190 ;
poids total 1,80 g Tonkova, 1997a, p. 25. N T
vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.  n o a   :   b   6 3   ; b   :   b   6 4   ; c   :   b   6 5

c at. 232

c at. 234 c at. 233a c at. 233c

c at. 233b c at. 235
c at. 236 c at. 238
Couteau Appliques de
Fer
Tumulus Moguilanskata Moguila, harnachement et mors
tombeau n o II , chambre ouest, 1965 Argent, fer
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Tumulus Moguilanskata Moguila,
l. 7,6 cm ; l. lame 1,5 cm tombeau n o II , chambre ouest, 1965
v r a t s a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  b   1 2 7 Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
a : Frontail : h. 3 cm ; l. 6,5 cm ; l. 4,5 cm
Le couteau est de petites dimensions. b : Deux appliques latérales de forme irrégulière : l. 10 cm ; l. 5,5 cm
La lame présente une forme incurvée inhabituelle 1. c : Quatre appliques latérales en forme de triskèle en argent : d. 7 cm
c at. 238a
bibliographie d : Mors à aiguilles courbes en fer : l. 17 cm ; l. aiguilles 12 cm
Torbov, 2005, p. 101, ill. 62. vratsa, musée régional d’histoire,
i n v .   n o  a :  b 41 ; b :  b 30-31 ; c :  b 32-35 ; d  : b 29
1 Sur la présence des couteaux dans les tombeaux thraces :
Dremsizova-Nelchinova, 1970, p. 213, p. 228 ; Č i č ikova, 1969,
p. 63-64, p. 88, fig. 18 ; Moscalu, 1989, p. 152, fig. 81-82. Le mors et les appliques sont de production locale. Ils font partie
N T
de l’équipement du cheval lors de l’enterrement symbolique
276 du souverain et témoignent de son rôle de chef de guerre 1.
277
c at. 237 bibliographie
Torbov, 2005, p. 98, ill. 19, 20, 21, 24.
c at. 238b

Pointe de lance 1 Moscalu, 1989, p. 150-152, ill. 26, 31-54 ;


Fer Vladimirova-Paunova, 1998, p. 44-48, fig. 9, 12-13, 15-16 ;
Tumulus Moguilanskata Moguila, Werner, 1988, p.  6, ill. 155. N T c at. 238b
tombeau n o II , chambre ouest, 1965
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
l. 32,6 cm ; l. pointe 3,4 cm
v r a t s a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  b   1 3 2

Cette pointe de lance fut découverte avec treize autres exemplaires 1.


bibliographie
Torbov, 2005, p. 101, cat. 63.

1 Sur la présence des pointes de lance dans les tombeaux thraces :


Dremsizova-Nelchinova, 1970, p. 212-213, p. 228 ; Filov, 1919,
p. 26, p. 29, fig. 25 ; Č i č ikova, 1969, p. 64-66, fig. 18. c at. 238c
N T c at. 238c

c at. 238c c at. 238c

c at. 237

c at. 236 c at. 238d
c at. 239 c at. 240
Appliques anthropomorphes Cnémide
Argent avec dorure
en forme d’ellipse Tumulus Moguilanskata Moguila, tombeau n o II ,
Argent chambre ouest, 1965
Tumulus Moguilanskata Moguila, tombeau n o II , Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
chambre ouest, 1965 h. 46 cm ; l. max. 18 cm
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . vratsa, musée régional d’histoire,
h. 3 cm ; l. 1,8 cm i n v.   n o  b   2 3 1
vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  b   4 4 La cnémide fait partie de l’équipement de parade du souverain
thrace enterré symboliquement dans le tombeau. Elle est décorée
Les vingt appliques anthropomorphes sont de production locale. par des images d’animaux recouvertes d’or et des ornements.
Elles ornaient les rênes du cheval monté par le souverain 1. Dans sa partie supérieure figure la tête de la grande déesse thrace,
bibliographie qui porte une couronne de lierre. La cnémide est travaillée selon
Torbov, 2005, p. 98, ill. 26.
le style caractéristique des ateliers locaux et obéit à une conception
1 Marazov, 1998b, p. 96, ill. 3-4. particulière : elle représente, de manière synthétique, la signification
N T
278 du pouvoir royal, qui mêle étroitement les fonctions de souverain,
de chef de guerre et de prêtre. Le roi qui possède la cnémide
est le seul représentant de la déesse auquel les sujets doivent
une obéissance absolue 1.
bibliographie
Torbov, 2005, p. 100, ill. 59.

1 Agre, 2011, p. 45-72, fig. I I I /1-14 ; Marazov, 1980 ;


Marazov, 2010 ; Ber č iu, 1974, p. 52-55, fig. 8-9. N T

c at. 239 c at. 240

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
petya penkova fig. 3
Radiographie de la cnémide.

fig. 4
Défaut de moulage.

fig. 5
La feuille d’or se détachant
de la base en argent,
macrophotographie × 25.

L a r e s t a u r a t i o n d e l a c n é m i d e d e Vr a t s a fig. 4

280 La cnémide de Vratsa est incontestablement l’un des chefs-d’œuvre ou thermomécanique. Même si, présentée de manière aussi sommaire, 281
1
de la toreutique thrace , aussi bien par l’art dont elle témoigne que par cette technologie peut paraître extrêmement simple et facile, la mise
la technologie utilisée. Son élaboration a exigé une solide expérience, en œuvre de chacune de ses étapes, le modelage des figures représentées,
ainsi qu’une bonne connaissance des techniques et matériaux employés. la précision des détails et surtout la connaissance et la recréation du
Compte tenu du fait que la restauration de cet objet commencée en 2014 schéma iconographique, requièrent le talent et l’expérience d’un maître.
a duré longtemps et qu’elle s’est poursuivie pratiquement jusqu’à Le processus de re-restauration poursuivait plusieurs objectifs principaux :
l’inauguration de cette exposition, il ne sera pas possible de présenter ici il fallait écarter de la partie interne les socles de résine vieillis (surtout si
les toutes dernières recherches liées à la technologie de sa production, étant l’on tient compte du fait qu’ils ont été refaits localement au cours du temps) ;
donné qu’elles doivent être de nouveau examinées et interprétées avec soin. choisir les matériaux et la méthode ; repositionner les fragments : l’analyse
Le processus technologique probable, reconstitué sur la base des études et radiologique effectuée (fig. 3) montrait que certains d’entre eux n’étaient
des observations faites, pourrait ressembler à ce qui suit : la première étape pas à la bonne place, et l’examen à l’œil nu ou au microscope révélait que
a certainement été la fabrication d’un moule ayant vraisemblablement les extrémités de certains d’entre eux se chevauchaient ; fabriquer un socle
la forme de la cnémide dépliée. C’est ce que donnent à penser les bords sur lequel fixer l’objet, étant donné que certaines zones sont particulière­
massifs qui ont été fondus à ses extrémités (fig. 2), ainsi qu’un défaut de ment délicates et fragiles. Le principal problème auquel est confronté
2
moulage (fig. 4). Durant l’étape suivante, selon la technique du repoussé  , le restaurateur d’objets qui ont acquis une notoriété tels qu’ils sont apparus
fig. 5
on a martelé les principaux volumes en utilisant un socle mou en bitume, pour la première fois au public, est le moment délicat où il se produit
3 fig. 3
cire et sable  . Dans une troisième étape, on a ciselé les contours et les un changement radical après la restauration. L’une des questions qui
détails du visage représenté. Pour finir, on a fabriqué une feuille d’or pour s’est posée, complexe du point de vue aussi bien technique qu’éthique,
la dorure et l’on a utilisé, pour fixer ces feuilles d’or, un lien mécanique était de savoir s’il fallait redresser le nez qui était tordu vers la gauche.
Certains étaient d’avis que cet objet, découvert avec des déformations L’absence de documentation concernant les méthodes et les matériaux
bien plus importantes (fig. 4), avait déjà subi une intervention significative employés supposait que l’on ait recours à une série d’analyses et de tests
et que le redressement du nez permettrait une meilleure réception du visage pour les identifier. Les experts ont également dû réaliser un diagnostic
représenté. Malgré tout, nous avons décidé de lui conserver son apparence sur l’état de l’objet fait dans un argent extrêmement fragile recouvert d’une
connue, compte tenu du fait qu’il s’agissait cette fois d’une intervention dorure qui n’avait plus de lien avec la base à plusieurs endroits (fig.5) et
très poussée. La cnémide de Vratsa s’est avérée complexe et a imposé la prise restituer les techniques ayant servi à sa fabrication. L’éviction des matériaux
de décisions délicates, aussi bien techniques que technologiques, durant utilisés lors de la dernière intervention et le bon positionnement des
le processus de restauration. fragments ont été les deux opérations les plus longues et les plus difficiles. Il
Les étapes essentielles de cette restauration ont été l’expertise, l’éviction a fallu beaucoup de temps et de patience pour enlever les résines et les colles :
de matériaux dus aux interventions précédentes, le bon positionnement du fait du manque de lien solide entre la dorure et la base, elles se sont
des différents fragments et leur fixation les uns aux autres, le nettoyage, infiltrées dessous par endroits quand elles n’ont pas été directement
le remplissage des parties manquantes (dans le but, surtout, de renforcer appliquées sur la dorure.
fig. 1 l’ensemble), l’inhibition, la fabrication d’un socle auquel accrocher la En dépit du grand nombre de défis posés par la restauration de la cnémide,
État de la cnémide cnémide, l’application d’une couche protectrice (obligatoire du fait de tant sur le plan technique qu’esthétique, ou précisément grâce à eux,
lors de sa découverte.
certaines conditions de conservation), la retouche. Cet objet a été restauré c’est un travail qui a procuré un immense plaisir et des instants magiques.
vratsa, archives du musée régional
d’histoire pour la première fois en 1972 et les restaurateurs avaient été placés sous
régime spécial durant tout le temps qu’a duré leur travail, ce qui explique 1 Marazov, 1980, p. 33-84 ; Venedikov,
fig. 2 1975, p. 23-30 ; Torbov, 2005.
sans doute pourquoi la documentation n’a pu être retrouvée. Une enquête
Les bords déformés de 2 Ogden, 1982.
la cnémide avant restauration. a permis de révéler que l’intervention avait été l’œuvre du directeur de 3 Inkova, Tsaneva, Draganova, 1994,
Macrophotographie × 25. recherches Vasil Vasilev, mais, malheureusement, celui-ci est depuis disparu. p. 28-45.
fig. 1 fig. 2

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 241 c at. 242
Cruche Œnochoé à panse carénée
Argent Bronze
Tumulus Moguilanskata Moguila, Tumulus Moguilanskata Moguila,
tombeau n o II , chambre ouest, 1965 tombeau n o II , chambre ouest, 1965
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 16,5 cm ; d. corps 9 cm h. 24 cm ; d. 15 cm
vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  b   6 7 i n v.   n o  b   2 3 4

Cette cruche fait partie du service de banquet ayant appartenu Cette œnochoé fait partie du service de banquet ayant appartenu
au souverain enterré symboliquement dans le tombeau. Sa forme au souverain enterré symboliquement dans le tombeau. Elle se
et sa décoration sont typiques de la vaisselle thrace en argent 1. distingue par l’élégance de sa forme et le raffinement avec lequel
bibliographie elle a été travaillée par un artisan grec 1.
Torbov, 2005, p. 101, ill. 68. bibliographie
Torbov, 2005, p. 101, ill. 71.
1 Marazov, 1996, p. 70-71. N T
1 Paunov, Torbov, 2000, p. 165, p. 169, fig. 2 ;
282 Teleaga, 2008, p. 446 ; Treister, 2010a. N T 283
c at. 243 c at. 244 c at. 245 c at. 247
Phiales Phiale Rhyton Protomé
Argent Argent Argent Argile
Tumulus Moguilanskata Moguila, tombeau n o II , chambre ouest, 1965 Tumulus Moguilanskata Moguila, tombeau n o II , chambre ouest, 1965 Tumulus Moguilanskata Moguila, tombeau n o II , chambre ouest, 1965 Tumulus Moguilanskata Moguila, tombeau n o II , chambre ouest, 1965
Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
Phiale 1 : h. 4,6 cm ; d. 10 cm h. 4 cm ; d. 10 cm h. 14 cm ; d. corps 6 cm h. 11 cm ; l. 7,5 cm
Phiale 2 : h. 5,5 cm ; d. 13 cm vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire,
vratsa, musée régional d’histoire, i n v.   n o  b   7 0 i n v.   n o  b   6 6 i n v.   n o  b   2 4 4
i n v.   n o  b 68-69
Le fond de cette phiale est orné d’une tête de femme Ce rhyton a la forme et la décoration d’une pomme de pin. Il était Cette protomé en argile a probablement été utilisée comme récipient,
Sur ces deux phiales est gravée une inscription en lettres grecques : de profil qui représente probablement la déesse Aphrodite. vraisemblablement utilisé dans le cadre de pratiques cultuelles dédiées ainsi que le suggère l’ouverture disposée dans sa partie supérieure.
ΚΟ Τ ΥΟ Σ Ε T ( s i c ) Ε Γ Β Ε ΟΥ . Elles ont appartenu au souverain Elle est issue d’un atelier grec, peut-être situé à Cyzique. à Dionysos : c’est une pomme de pin qui orne le thyrse de la divinité 1. L’élargissement autour du cou de la figurine évoque un collier.
odryse Kotys I er (383-359 av. J.-C.), dont le nom apparaît ici. Le style de la décoration se rapproche des motifs présents bibliographie La tête a été découverte avec d’autres objets de formes géométriques
La phiale a probablement été offerte par Kotys au souverain local, sur les monnaies du deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . 1. Torbov, 2005, p. 101, ill. 69. variées, réalisés en argile (cat. 307). Elle a appartenu à la souveraine
symboliquement enterré ici. On suppose que la seconde partie bibliographie enterrée dans le tombeau et forme avec ces objets un ensemble utilisé
1 Kull, 1997b, p. 380-382. N T
de l’inscription désigne un toponyme, Beos, lié à un établissement Torbov, 2005, p. 101, ill. 67. à des fins rituelles 1.
de Thrace orientale soumise au souverain, qui devint plus tard
1 Stoyanov, 2003c, p. 87, fig. I.1-2. N T c at. 246 bibliographie
Torbov, 2005, p. 102, ill. 82.
284 la station romaine de Beodizos 1. 285
bibliographie
Torbov, 2005, p. 101, cat. 64-65.
Lampe 1 Kull, 1997b, p. 361-364. N T
Argile
1 Fol, 1987, p. 1. Tumulus Moguilanskata Moguila, tombeau n o II , chambre ouest, 1965
N T
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 3,4 cm ; l. 9,3 cm ; d. corps 6,4 cm
v r a t s a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  b   2 3 9

La lampe était utilisée au quotidien. Sa présence dans le tombeau


est liée aux croyances en la vie dans l’au-delà.
bibliographie
Torbov, 2005, p. 102, cat. 80 ; Teleaga, 2008, p. 201, p. 423. N T

c at. 243

c at. 246
c at. 243

c at. 244 c at. 245 c at. 247

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 248 c at. 249 c at. 250 c at. 251
Hache Perle Objets de formes variées Passoire
Pierre Verre Argile Argile
Tumulus Moguilanskata Moguila, Tumulus Moguilanskata Moguila, Tumulus Moguilanskata Moguila, Tumulus Moguilanskata Moguila,
tombeau n o II , chambre ouest, 1965 tombeau n o II , chambre ouest, 1965 tombeau n o II , chambre ouest, 1965 tombeau n o II , chambre ouest, 1965
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . ; Néolithique récent, Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C . Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
vi e millénaire av. J .- C ., en réemploi h. 2,5 cm Dimensions variées. h. 2,3 cm ; d. 4,5 cm
h. 6,5 cm ; l. 4,3 cm vratsa, musée régional d’histoire, Objet le plus petit (parallélépipédique) : h. 0,86 cm ; l. 1 cm vratsa, musée régional d’histoire,
vratsa, musée régional d’histoire, i n v.   n o  b   9 0 Objet le plus grand (anthropomorphe) : h. 6,7 cm ; l. 2,8 cm i n v.   n o  b   9 4
i n v.   n o  b 79 vratsa, musée régional d’histoire,
Cette perle de forme anthropomorphe était très en vogue inv. n os  b 92-93, 95-103, 105-110, 113-124 Cette passoire à quatorze orifices a appartenu à la souveraine enterrée
La hache répond probablement à une fonction rituelle. au iv e siècle av.  J .- C . Des exemplaires similaires ont été dans le tombeau et forme avec les autres objets en argile un ensemble
La présence d’instruments similaires parmi le mobilier funéraire découverts dans d’autres tombeaux tumulaires en Thrace 1. Ces trente-deux objets en argile, dont trois sont anthropomorphes, utilisé à des fins rituelles 1.
est attestée dans d’autres régions de la Thrace antique 1. bibliographie ont été utilisés à des fins rituelles 1. bibliographie
bibliographie Torbov, 2005, p. 100, ill. 51. bibliographie Torbov, 2005, p. 104, ill. 105.
Torbov, 2005, p. 104, ill. 107. Torbov, 2005, p.102-103, ill. 83-97, 99-104.
1 Kitov, 2002, p 20 ; Mladenova, 1963a, p. 308 ; 1 Kull, 1997b, p. 343-344, p. 348-356. N T
1 Dremsizova-Nelchinova, 1970, p. 217, panneau I V /6 ; Teleaga, 2008, p. 284, p. 461. N T 1 Teodosiev, 1990, p. 64-78 ; Kull, 1997b, p. 343-344, p. 348-356. N T
286 Filov, 1933, p. 268-269, p. 275, fig. 54/1-2. N T 287

c at. 248

c at. 250
c at. 250

c at. 249 c at. 250 c at. 251

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
la colonisation grecque
fig. 1
La Thrace plurielle.
Colonies grecques littorales

du littoral de la thrace et centres de pouvoir


ou contextes archéologiques
gètes et triballes.

SCYTHES
G Istros
Tomis
È
E)
NUB
(DA
T Callatis
S E S
T R ISTRO Hélis
I B (Sboryanovo) Bizonè
Borovo
A Dionysopolis
L Zaraevo Pont
L Moguilanskata Odessos
E
S

Nord de l’Egée, Hellespont et Propontide Seuthopolis


Mésambria

Apollonia du Pont
Eux i

288 Méthônè constituerait la première fondation coloniale grecque dans le nord de l’Égée. Suivant alexandre baralis 289
Plutarque, les Érétriens installés à Corfou en auraient été chassés par les Corinthiens en 733 ou en Hé
br o
s
709 av.  J .- C . (Aetia Romana et Graeca, p. 293, section  A , 1.8 à section  B , 1.7). Devant l’impossibilité de
T H R A C E
retourner dans leur métropole, ils se seraient alors dirigés vers le nord pour tenter leur chance en Piérie,
face au mont Olympe. Pourtant, les données archéologiques recueillies ces trois dernières décennies Byzance
E Abdère Maronée
reflètent un processus complexe au sein duquel la fondation de Méthônè semble n’avoir rien d’acciden- DOIN Périnthe
MACÉ
Pella Ainos
tel. DE Stageira
Thasos
E Samothrace
M

U
Sestos

YA
Les contacts précoloniaux dans le nord de l’Égée

RO
Abydos Dascyleion
Mendè
Dès le ixe siècle av. J.-C., commerçants et navigateurs fréquentent à nouveau les établissements du golfe Toronè

E
P

M
Thermaïque et de Chalcidique, redonnant vie aux réseaux d’échanges qui liaient à la fin du IIe millénaire IR
E
1 N
avant notre ère le nord de l’Égée aux régions plus méridionales, sous influence mycénienne  . Un nouveau A
Mer C
seuil est franchi durant le deuxième tiers du viii e siècle av. J.-C., quand les volumes de céramique importée H
ÉM
atteignent sur le tell d’Anchialos des proportions sans précédent, tandis que ce commerce touche des habi- 9
différend qui oppose bientôt Chalcis à Andros au sujet de Stageire  , s’installe à Thasos vers 680 av. J .- C .  . 10 Égée ÉN
2
0 50 100 Sardes ID
tats secondaires  . Désormais, un réseau d’échanges dense et structuré s’étend depuis Eubée jusqu’aux Parallèlement, les Ioniens qui se sont emparés du sud de l’Éolide s’implantent à leur tour sur les rivages
kilomètres E
rivages du nord-ouest de l’Égée, tandis que ces routes touchent au sud les Cyclades 3. Parallèlement, un nord-égéens et investissent la Propontide où les Mégariens les ont précédés de peu en fondant Chalcédoine
phénomène semblable se développe face aux rivages micrasiatiques où, depuis l’Éolide et la Troade, une Thasos Cités
(685) puis Byzance (667 av. J .- C .). Au sein de l’élément ionien, Milet jouit d’une certaine prépondérance
grecques ioniennes
e
4 Mésambria Cités grecques doriennes
circulation inédite de matériel atteint les îles de Limnos, Samothrace et Thasos  . Pour autant, ce com- grâce à l’alliance nouée avec le roi lydien Gygès et de son influence sur le sanctuaire panionien de Didymes.
Pella Cités macédoniennes
merce ne touche que ponctuellement le littoral égéen de la Thrace 5, à partir duquel il pénètre parfois C’est également à partir de ses nouvelles possessions en Propontide que débutent les premières navigations
G È T E S Peuples périphériques Seuthopolis
6 7
dans l’arrière-pays en suivant les vallées de l’Hébros  ou du Nestos  . en mer Noire (Hérodote IV , 14-15). Cette position privilégiée explique en retour le rôle central que les Dascyleion Satrapie achéménide

sources historiques lui accordent dans la colonisation du Pont-Euxin.


Les premiers temps de la colonisation grecque La conquête perse de l’Asie Mineure au milieu du vi e siècle av.  J .- C . et la soumission des cités de la
sur le littoral thrace Grèce de l’Est insufflent au processus colonial un nouvel élan. Des colonies sont fondées ou refondées, à
Si ce renouveau des contacts maritimes a longtemps été attribué aux Phéniciens, les contextes archéo­ un moment où les plus anciennes étendent leur territoire, à l’image de Thasos ou de Samothrace qui
8
logiques du nord de l’Égée ne reflètent guère leur présence  . Cette constatation réhabilite les acteurs acquièrent un domaine colonial sur le littoral continental. Pour autant, durant l’ensemble la période
régionaux, au premier rang desquels les Grecs d’Eubée et ceux d’Éolide. Ces derniers transforment à la archaïque, les relations entre Grecs et Thraces, tout comme les stratégies économiques mises en œuvre
fin du viii e siècle av.  J .- C . ce qui n’était encore qu’une simple fréquentation du littoral en une chaîne par les colons, s’avèrent particulièrement mobiles, témoignant d’une période à la fois dynamique et
continue d’établissements. Les Érétriens, installés à Méthônè, colonisent l’embouchure du golfe complexe. Suivant le jugement d’Archiloque sur Thasos, où « la misère du peuple grec entier s’est donné
1 Soueref, 1999, p. 1057-1064 ;
Thermaïque et la péninsule de Cassandra, tandis que les Chalcidiens s’emparent de Sithônia. Au même Vokotopoulou, 2001, p. 753-754. rendez-vous » (Élégiaques frag. 105), les premiers colons ne rencontrent pas en Thrace un territoire vide
moment, les Éoliens étendent leur domination aux îles du nord-est de l’Égée et s’implantent en 2 Tiverios, 1993, p. 246 ; d’hommes. Alors qu’à Abdère les colons affrontent l’hostilité permanente des communautés locales
Tzanavari, Lioutas, 1993, p. 271.
Chersonèse de Thrace avant de poursuivre leur aventure jusqu’en Thrace, où ils fondent Ainos à l’em- 3 Papadopoulos, 1996, p. 158. (Pindare, Péan aux Abdéritains 59-61), un phénomène d’hybridation semble intervenir à Thasos où, par
bouchure de l’Hébros. Ils franchissent enfin les Détroits et s’installent à Troie, Élaious, Sestos et 4 Bernard, 1964, p. 88-114. un jeu subtil d’alliances, la cité trouve les ressources nécessaires pour établir rapidement sa domination
5 Ilieva, 2009, p. 109-122.
Madytos, ouvrant les routes de la Propontide à la présence grecque. sur l’ensemble de l’île, puis sur le littoral voisin 11. Pour autant, ailleurs en Thrace égéenne, les territoires
6 Karadjinov, 2010, p. 163.
7 Koukouli-Chrysanthaki, 1993, p. 689 ; coloniaux demeurent jusqu’à la période classique relativement réduits.
La multiplication des acteurs Bo z kova, 2005, p. 86-88.
8 Baralis, 2007, p. 535-541.
La guerre Lélantine met un terme au dynamisme eubéen alors que les Éoliens doivent affronter la rivalité 9 Tiverios, 2006, p. 75 ; Des Perses aux Macédoniens
des cités ioniennes. Ce retrait favorise en retour la venue de nouveaux acteurs liés aux premiers colons. Tiverios, 2008, p. 52-53. La conquête perse en 512-510 av.  J .- C . modifie puissamment l’équilibre des forces en place en réunissant
1 0 Muller, 2010, p. 222.
Andros, longtemps vassale d’Érétrie, s’associe ainsi à sa rivale Chalcis pour coloniser vers le milieu du 1 1 Baralis, 2009, p. 112-115.
pour la première fois colons grecs et communautés thraces sous une même domination. Leur retrait,
viie siècle av. J .- C . le golfe Strymonique ; Paros, qui a pris part à la guerre Lélantine et servi d’arbitre dans le 1 2 Baralis, 2010, p. 260-261. ponctué par la prise en 475 av.  J .- C . d’Éion par Athènes, accompagne une recomposition du paysage

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
fig. 2
Établissement de Zônè,
Thrace égéenne (Mésambria,
nome de l’Evros, Grèce).

fig. 3
Apollonia du Pont, vue aérienne
de la péninsule de Skamni
et de l’île de Saint-Cyriaque
(Sozopol, département de Burgas,
Bulgarie).

fig. 4
Vue aérienne de Mésambria
(Nesebar, département de Burgas,
Bulgarie).

fig. 2
290 colonial dans un contexte marqué par la structuration politique de l’arrière-pays thrace et par l’affirma- 291
tion des puissances macédonienne et athénienne. Athènes, déjà présente en Chersonèse de Thrace, pro-
fite de l’ascendant dont elle jouit au sein de la Ligue de Délos pour étendre sa domination dans la région
et installer ses propres colons. Parallèlement, l’alliance que les cités grecques nouent avec le jeune
Royaume odryse leur donne accès à l’arrière-pays, encouragées en ce sens par la fondation de nom-
fig. 3
breuses places d’échanges, comme « Pistiros ». Cette période accompagne alors l’extension des terri-
toires coloniaux qui survient vers le milieu du v e siècle av.  J .- C . 12. littorales. Hérodote est la première source à mentionner la présence des tribus des Scyrmiades et
Si la défaite athénienne contre Sparte permet aux cités de regagner leur autonomie, celles-ci Nypséens dans le voisinage d’Apollonia du Pont et de Mésambria vers la fin du vi e siècle av.  J .- C . ( IV ,
subissent à partir du v e siècle une pression nouvelle exercée par les populations de l’arrière-pays, que 93). Au cours du siècle suivant, le Royaume odryse contrôle l’arrière-pays des villes grecques du Pont
ponctue le raid mené par les Triballes contre Abdère en 376 av.  J .- C . La victoire de Philippe II sur le occidental, lesquelles sont probablement assujetties, tout comme les cités de Thrace égéenne, au
royaume en 342 av.  J .- C . consacre leur entrée dans la sphère macédonienne, mais la mort d’Alexandre paiement régulier d’un tribut (Thucydide II , 96-97), alors que le réseau d’échanges commerciaux
le Grand ouvre une période d’instabilité rythmée par les guerres que mène Lysimaque dans la région. Sa s’étend à toute la Thrace intérieure.
défaite, en 281 av.  J .- C . à la bataille de Couropédion, précède alors de peu les invasions celtes en Thrace. Nous sommes mieux renseignés sur les relations politiques qu’entretiennent les cités grecques au
cours de l’époque hellénistique, mais ces informations sont valables probablement pour les périodes
plus anciennes. Le décret de Mésambria en l’honneur du dynaste thrace Sadalas ( IG Bulg. I 2, 307), daté
Pont-Euxin occidental anelya bozkova
margarit damyanov
de la première moitié du iii e siècle av.  J .- C ., évoque un « serment et contrat », mais mentionne
également les « stèles » de quatre de ses ancêtres, ce qui permet de faire remonter cette situation
L’installation des colons grecs sur les rivages de la mer Noire succède donc à l’implantation des colons jusqu’au milieu du siècle précédent. Au iii e siècle av.  J .- C ., Apollonia du Pont établit de son côté des
grecs en Propontide 1. Si nous ne disposons pas de données claires témoignant de contacts relations avec un roi thrace du nom de Kotys ( IG Bulg. I 2, 389), alors qu’un décret d’Istros ( ISM I , 15)
« précoloniaux » dans le Pont-Euxin, l’exemple d’Aristéas rappelle l’existence d’expéditions destinées rappelle de nouveau l’existence de « serments et contrats » que les Thraces auraient violés, ce qui
à repérer peut-être les endroits propices à une installation. De telles expéditions seraient susceptibles illustre le délicat équilibre entre les deux communautés.
d’expliquer le fait que la colonisation débute près de l’embouchure du Danube, à 400 kilomètres du
Bosphore : les Milésiens établissent ici Istros et Orgamè vers le milieu du vii e siècle av.  J .- C . ou peu
de temps après.
Au sud du Balkan, Apollonia du Pont, autre colonie milésienne, est fondée vers 610 av.  J .- C . au
pied de la Strandja, une montagne riche en métaux, densément peuplée par les Thraces. Le site de la
future colonie a livré quelques traces d’habitat plus ancien, mais rien n’indique une continuité avec
l’agglomération grecque. La situation est similaire sur la péninsule de Mésambria, où la mise au jour
de céramiques de l’Âge du Fer Ancien complète la légende du fondateur thrace Ménas (ou Melsas)
(Strabon VII , 6, 1 ; IG Bulg. I 2, 345). Les données archéologiques prouvent cependant l’existence d’un
hiatus d’au moins un siècle avant l’arrivée des colons de Chalcédoine, Byzance et Mégare.
Quelques autres villes importantes enrichissent la carte de la colonisation grecque du littoral
occidental du Pont-Euxin. Milet fonde Odessos et Tomis durant la première moitié du vi e siècle 
av. J .- C . ; un peu plus tard, les Doriens d’Héraclée du Pont s’installent à Callatis.
Nous manquons de témoignages écrits sur les relations entre les premiers colons et la population
locale. La pénétration précoce d’objets importés dans l’arrière-pays d’Istros, d’Apollonia du Pont et de
Mésambria atteste la mise en place de contacts commerciaux dans les années qui suivent
l’établissement des colonies. Ces contacts sont suggérés également par la découverte d’une quantité 1 Danov, 1962a, p. 1046-1151 ;
limitée de céramique locale, faite à la main, dans les couches les plus profondes des villes grecques Avram et al., 2004.

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
fig. 4
ludovic laugier Pour se faire une idée plus concrète de c at. 252
la sculpture grecque sur la côte thrace, il faut
se tourner vers les quelques vestiges qui nous sont
Tête d’éphèbe
Marbre La tête, hélas épaufrée sur tout le visage, appartenait à une statue
parvenus. Pour l’époque archaïque, il faut citer
Odessos, acquisition 1937 d’éphèbe. Le jeune homme porte un bandeau sculpté en creux dans
le cas exceptionnel d’une grande stèle en marbre 470-450 av. J .- C . l’épaisse masse de la chevelure, dont les mèches ne sont pas détaillées
à Apollonia du Pont (fig. 1) 4. Amphiglyphe, c’est- h. 27 cm plastiquement. Peut-être s’agissait-il donc d’un athlète vainqueur.
à-dire sculpté sur ses deux faces en bas-relief, le varna, musée régional d’histoire, La tête se distingue par la plénitude de l’ovale du visage et les yeux
monument funéraire montre deux fois un homme i n v.   n o  i i - 6 1 8 2 ourlés d’épaisses paupières. Ce qui subsiste de la bouche laisse penser
d’âge mûr. La face secondaire a été entièrement qu’elle était charnue. Tous ces traits sont caractéristiques de la période

La sculpture grecque bûchée. Sur la face principale, le défunt est du style sévère (480-450 av. J .- C .). L’œuvre est ainsi un témoignage
rare de ce style en sculpture sur la côte occidentale de la mer Noire.
représenté barbu, appuyé sur un bâton, drapé dans
archaïque et classique un lourd manteau. Il tend un objet ou un mets
Il pourrait s’agir d’une importation, en provenance d’une cité grecque
de la mer Égée, ou bien plutôt d’une production locale. En effet, le style
sur la côte occidentale à un chien, pattes dressées vers lui. C’est le mode
traditionnel de représentation des élites à la fin
sévère se manifeste ici comme une leçon apprise, non d’ailleurs sans
une certaine fraîcheur.
de la mer Noire de l’époque archaïque, avec distinction générique
L L

des âges de la vie. L’épigramme qui occupe le haut


292 Les cités grecques de la côte occidentale de la mer du champ sculpté de la face principale nous apprend 293
Noire, en Bulgarie, ont livré peu de sculptures, que la stèle marquait la tombe de Deinès, fils
notamment pour les époques archaïque et classique. d’Anaxandros, « le plus renommé des citoyens ».
N’y ont été découvertes que quelques statues et Provenant peut-être de la nécropole d’Harmanité,
1
statuettes, et un peu plus de reliefs  . Les colonies elle est attribuée par H. Hiller et E. Pfuhl à un atelier
de Milet, comme Apollonia du Pont et Odessos, de la métropole d’Apollonia, Milet 5. Il faut ajouter
ou celles de Byzance et Chalcédoine, comme que la composition est aussi dépendante des modèles
Mésambria, étaient pourtant prospères. Apollonia élaborés à Athènes durant le dernier tiers du vi e siècle
a d’ailleurs abrité une œuvre célèbre : un grand av. J .- C . pour représenter les citoyens dans la force
Apollon en bronze. La statue est mentionnée par de l’âge. Du site d’Atia, l’ancienne Antheia, provient
Strabon (Géographie VII , 6, 1) et par Pline l’Ancien le petit kouros vêtu qui témoigne à son tour d’un lien
(Histoires naturelles XXXIV , 18, 39). Pour fort avec l’Asie Mineure (cat. 253) 6. Drapé dans
consacrer l’offrande dans le sanctuaire d’Apollon une tunique et un manteau dessinant d’abondantes
Istros, les Apolloniates avaient fait appel au célèbre chutes de plis en serviette, il s’inscrit en effet dans
sculpteur Calamis, un bronzier actif vers 470-450 la tradition des kouroi richement vêtus de Grèce
av. J .- C . L’œuvre faisait 30 coudées (environ de l’Est. Mais plus qu’avec les exemplaires de Samos
13 mètres) ; elle avait coûté la forte somme de et de Milet, il trouve un parallèle étroit avec
50 talents. Emportée à Rome par Marcus Lucullus un exemplaire découvert à Myous. Le relief
et dédiée au Capitole, elle en disparut par la suite, en calcaire trouvé dans le port de Sozopol
si bien que, pour connaître l’apparence de la statue, et provenant donc aussi du territoire d’Apollonia
il faut se contenter des monnayages de la cité émis du Pont (cat. 257), plus fruste, est quant à lui une
à l’époque hellénistique. Sur des tétradrachmes production assurément locale. En haut du fût de
portant l’inscription « Apollonos Iatrou », la stèle à fronton, la divinité assise rappelle de près
on voit un Apollon nu, en appui sur la jambe droite, les représentations de Cybèle et plus largement de
lauré, portant un arc et des flèches de la main divinités féminines telles qu’elles sont inlassablement
gauche et un rameau d’olivier dans la main droite 2. reproduites à l’époque archaïque, à Milet et plus
La représentation du dieu rappelle le type généralement en Ionie.
statuaire de l’Apollon à l’omphalos. Ce dernier, L’époque classique livre une moisson bien
généralement attribué à Calamis, est connu par modeste. La tête d’éphèbe du musée de Varna
plusieurs exemplaires d’époque impériale, dont (cat. 252) témoigne de façon très isolée de l’influence
1 Voir Baralis, Hermary, 2010, p. 14-15 ;
la statue du Musée national d’Athènes et l’Apollon du style sévère dans la région, en simplifiant les traits Floren, 1987, p. 408-409 ;
Choiseul-Gouffier, conservé au British Museum 3 . caractéristiques des productions grecques. Nous Langlotz, 1975 ; Hiller, 1975.
2 Lacroix, 1949, p. 248-249,
Si ces statues ne reproduisent pas directement sommes probablement loin de l’Apollon de Calamis,
pl. X X , fig. 6-10.
la statue d’Apollonia, elles en sont en tout cas pourtant dédié durant la même période. Quant à la 3 Rolley, 1994, p. 342, fig. 354.
fort proches. Sur les rives de la mer Noire, stèle de Ravda provenant de Mésambria (cat. 260), 4 Stèle découverte en 1895 pour une partie,
en 1930 pour une autre.
on avait donc fait appel à l’un des grands il s’agit d’une production locale datée de la fin du 5 Pfuhl, Möbius, 1977, n o 10, p. 12, pl. 4 ;
maîtres de la statuaire classique, mais il ne v e siècle av.  J .- C . Cette représentation très canonique Hiller, 1975, p. 40-44, p. 152-154, n o 08,
pl. 1-3, 5 ; Mihaylov, 1970, n o 405.
reste hélas aujourd’hui de cette œuvre majeure d’une défunte accompagnée par sa servante est 6 Galabov, 1952, p. 93-102 ;
que des témoignages indirects. un exemple de l’influence des modèles attiques. Boardman, 1980, fig. 287.
fig. 1
Apollonia du Pont, stèle de Deinès.
sofia, institut d'archéologie
et musée, abs.
c at. 253
Kouros vêtu
Marbre
530-500 av. J .- C .
h. 92 cm
burgas, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  1 2 5 0

Le kouros d’Atia, découvert sur le site de l’ancienne Antheia,


disposée à l’ouest d’Apollonia du Pont, est une statue sensiblement
plus petite que nature. La tête, les bras et le bas des jambes manquent ;
le haut du buste est très épaufré. Le personnage masculin se tient
debout, la jambe gauche avancée, dans la pose toute conventionnelle
du kouros. Entorse au canon de ce type statuaire de l’époque
archaïque, le kouros d’Atia n’est pas nu mais vêtu d’une longue
tunique et d’un manteau transversal drapé sur l’épaule gauche.
Les kouroi vêtus sont relativement peu nombreux et furent
294 principalement produits en Grèce de l’Est, notamment à Samos
et dans la région de Milet. La tunique de l’exemplaire d’Atia épouse
étroitement ses jambes. Sans le haut de la statue, on pourrait croire
qu’il s’agit d’une statue de jeune fille, d’une koré. L’étoffe dessine
de larges plis en éventail sur les jambes à partir d’une paryphé
formés par quatre plis verticaux. En miroir, le pan du manteau
rabattu sur l’épaule gauche forme quatre plis en serviette
très rectilignes. La surface du buste est animée par une série
de grands plis courbes qui ont leur équivalent au dos du kouros.
Cet agencement des drapés, autant conventionnel que décoratif,
est typique de l’art archaïque.
Le kouros d’Atia provient d’une colonie de Milet et de Phocée.
Il dépend étroitement des modèles de Grèce de l’Est. Toutefois,
il ne trouve pas ses meilleurs parallèles à Milet même : il est
le plus souvent rapproché d’un kouros de Myous, une cité située
un peu plus au nord. L’œuvre est un des meilleurs symboles du lien
entre métropoles d’Asie Mineure et colonies de mer Noire.
bibliographie
Galabov, 1952, p. 93-102 ; Boardman, 1980, fig. 287 ;
Rolley, 1994, p. 160, p. 164.

L L

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
krastina panayotova, margarit damyanov et daniela stoyanova

N G

Sanctuaires et architecture monumentale


dans les colonies grecques du littoral occidental
du Pont-Euxin G

A
B

296 Ces dernières années ont été marquées par plusieurs découvertes Les données disponibles sur les autres colonies grecques se révèlent 297
archéologiques majeures qui éclairent notre connaissance de la vie bien plus éparses. Deux chapiteaux ioniques de la fin de l’époque
religieuse des colonies grecques situées sur le littoral bulgare de la mer archaïque, trouvés à Odessos, appartenaient probablement à un temple
Noire. Parmi elles, la zone sacrée d’Apollonia du Pont, sur l’île de Saint- in antis similaire à celui d’Apollonia. Dans le courant de l’époque D
1
Cyriaque, occupe une place particulière  . Les vestiges les plus anciens hellénistique, au moins deux bâtiments cultuels d’ordre dorique ont été
liés aux pratiques rituelles qui ont pris place dans cet espace s’articulent érigés dans la ville : un grand temple et une tholos (de 2,4 m de
autour de plusieurs autels primitifs et de fosses (bothroi). Ils ont livré diamètre) 4. À Mésambria, de nombreux éléments architectoniques
des offrandes datées de la fin du vii e et la première moitié du provenant d’un petit temple d’ordre dorique, mesurant environ
vi e siècle av.  J .- C . Au nombre de ces dernières, on recense la coupe ornée 6 × 12,60 m, ont été mis au jour. Il était probablement dédié à Zeus
d’une inscription dédicatoire adressée à Apollon Iétros (cat. 254) qui Hyperdexios 5.
confirme la localisation de son temple détaillée par Strabon ( VII , 6, 1). F
Vers la fin du vi e et au début du v e siècle av.  J .- C ., la zone sacrée subit E

une profonde réorganisation. Elle se développa alors aux dépens des


secteurs d’habitat périphériques par la construction de nouvelles
structures, dont un temple et un autel en grands blocs de calcaire qui
observent tous deux une orientation différente par rapport aux édifices
plus anciens (fig. 1). Une semblable phase « monumentale », postérieure
d’un siècle environ à la fondation de la ville, a été également constatée à
Istros 2. Le temple d’Apollonia mesurait environ 12 × 7 mètres. D’après fig. 2 fig. 2
les analogies fournies par les édifices découverts à Milet et dans ses Apollonia du Pont,
île de Saint-Cyriaque, vue aérienne
colonies, il était d’ordre ionique et constitué d’un naos et d’un pronaos
du temple et de l’autel archaïque
avec une façade in antis composée de deux colonnes. Devant le temple se Le temple de la Grande Déesse mère à Dionysopolis présente un d’Apollon Iétros.
trouvait un autel monumental dont seul le socle est préservé caractère exceptionnel 6. Édifié aux alentours de 280-260 av.  J .- C ., ce
(5,8 × 5,8 m). petit bâtiment d’ordre ionique (11,5 × 8,6 mètres) suit le type familier de fig. 2
Apollonia du Pont, île de Saint-
La zone sacrée d’Apollonia abritait d’autres cultes. C’est ce que la façade in antis à deux colonnes. L’intérieur du temple a conservé un
Cyriaque, plan du sanctuaire
révèlent en effet les éléments architectoniques en marbre et en calcaire socle et un édicule destinés à accueillir la statue de la déesse, un autel, d’Apollon Iétros.
mis au jour lors des fouilles, qui appartiennent probablement à des des tables et des banquettes en marbre. À l’extérieur, les frises de
A Temple archaïque
autels, alors qu’une série de bas-reliefs en terre cuite, ornés de figures de bucranes reliés par des guirlandes trouvent un parallèle direct à
B Temple hellénistique
guerriers, formaient la décoration d’un de ces bâtiments de culte. De Samothrace et à Pergame, ainsi que dans d’autres villes grecques de mer C Basilique protobyzantine
nouveaux changements intervinrent au début de l’époque hellénistique, Noire (Chersonèse, Istros, Callatis et Mésambria), où elles ornent les de Saints-Juliette-et-Cyriaque
lorsqu’un temple de plan et de dimensions similaires à ceux du temple façades de plusieurs temples et autels. On les retrouve également sur D Autel
E Quartier d’habitation archaïque
archaïque fut érigé dans son voisinage immédiat. certains monuments de la même époque en Thrace, comme les tombeaux F Nécropole protobyzantine
Les monuments épigraphiques et certaines découvertes isolées de Sveshtari et de Kazanlak. G Bâtiments modernes
témoignent de l’existence d’autres sanctuaires dans la ville antique,
dédiés à Aphrodite, à Hécate, à Dionysos et à la Grande Déesse mère 3.
1 Panayotova et al., sous presse.
Les nombreuses offrandes votives – figurines en terre cuite et vases 2 Alexandrescu, 2005, p. 66-86.
miniatures – provenant du cap Skamni permettent d’identifier sur ce 3 Nedev, Gyuzelev, 2010, p. 34-35.
4 Stoyanov, Stoyanova, 1997.
site, établi à la limite nord-est d’Apollonia, un sanctuaire de Déméter 5 Preshlenov, 2008.
actif dès le vi e siècle av.  J .- C . 6 Lazarenko et al., 2013.
fig. 1

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 254 c at. 255 c at. 256
Coupe portant une dédicace à Plaques architecturales Plaque architecturale
Apollon Iétros (le « médecin ») à décor en relief à décor en relief
Argile Argile Argile
Île de Saint-Cyriaque, fosse n o 23, 2013 Apollonia du Pont, sanctuaire d’Apollon Iétros, Apollonia du Pont, sanctuaire d’Apollon Iétros,
Grèce de l’Est île de Saint-Cyriaque, fouilles de K. Panayotova, 2009-2010 île de Saint-Cyriaque, fouilles d’A. Degrand, 1904
Vers le milieu du vi e siècle av.  J .- C . Origine vraisemblablement locale Fin du vi e siècle av.  J .- C .
h. 12,5 cm ; d. fond 6,8 cm Fin du vi e siècle av.  J .- C . h. 15 cm ; l. 14 cm ; ép. 2,5 cm
s ozopol, musée archéologique, a : h. 9,5 cm ; l. 10 cm ; ép. 2,3 cm paris, musée du louvre, département des antiquités
i n v.   n o  3 6 0 7 b : h. 10 cm ; l. 9,5 cm ; ép. 2,4 cm grecques, étrusques et romaines,
c : h. 7,6 cm ; l. 12 cm ; ép. 2,4 cm i n v.   n o  c a   1 7 4 8
À l’extérieur, le bord et la partie inférieure de la vasque sont couverts sozopol, musée archéologique,
de vernis mat. L’intérieur est entièrement revêtu de vernis noir. La i n v .   n o   a : 3557 ; b : 3605 ; c : 3606 Deux guerriers sont en marche vers la droite. Le premier, qui a la bouche
forme peut être datée du milieu du vi e siècle av.  J .- C . 1. À l’extérieur ouverte, tient dans la main gauche une lance et dans la droite un objet
est gravée l’inscription [...]νας μ’ ἀνέθηκε τἀπόλλωνι τῶι Ἰατρῶι Huit nouveaux fragments de plaques architecturales à décor en relief difficile à identifier, probablement une fronde. L’autre tient obliquement
hο Kνίδιος (« [...]nas m’a dédicacée à Apollon Médecin. Le Cnidien »). proviennent du sanctuaire. Ils figurent des scènes de combat qui une lance de la main droite et sonne du cor de l’autre ; on voit à l’arrière
298 Le dialecte dorien présente des particularités caractéristiques de complètent celles qui ont été découvertes par A. Degrand au début la face intérieure de son bouclier. Tous deux portent une cuirasse
299
la ville de Cnide, en Asie Mineure, ce qui confirme l’origine indiquée du xx e siècle 1 et permettent de reconstituer sur la frise les séquences au-dessus d’un chitôn court. Ils sont barbus, les cheveux du sonneur
du donateur 2. Il s’agit du plus ancien témoignage de l’existence suivantes : 1. un guerrier agenouillé en position d’attaque, armé d’un de cor sont nettement plus longs.
du sanctuaire d’Apollon sur l’île de Saint-Cyriaque découvert bouclier, tourné à droite (extrémité gauche de la plaque, inv. n o 3557) ; Cette plaque appartient certainement au même ensemble architectural
en contexte lors des fouilles menées sur ce site. 2. un guerrier debout ou sur un cheval, en position d’attaque, armé c at. 255 que celui trouvé en 2009-2010 (cat. 255) : toutes décoraient très
bibliographie d’un bouclier, tourné à gauche (inv. n o 3606) ; 3. le corps d’un guerrier vraisemblablement le temple d’Apollon Iétros. Alors que les fragments
Bibl. : Inédit. terrassé, un cheval devant lui (2 fois) (inv. n o 3605) ; 4. un guerrier découverts récemment figurent des combats entre guerriers vêtus à
tombé entre les pattes d’un cheval, son casque ôté. la grecque, selon une tradition bien attestée à la fin du vi e siècle av.  J .- C .,
1 Hayes, 1966, p. 120-121, fig. 55, n o 1200.
2 Information communiquée oralement par Nikolay Sharankov. Deux fragments issus de l’extrémité supérieure droite d’une plaque aussi bien sur les frises sculptées (comme celle du trésor de Siphnos
K P
de frise avec taenia, sous laquelle sont disposés une cimaise et un à Delphes) que sur les plus anciens vases attiques à figures rouges,
astragale ioniens, de même que les exemples offerts par Larissa sur les guerriers de la plaque du Louvre sont présentés dans des activités
l’Hermos 2, permettent de reconstituer la disposition sur la charpente – sonner du cor, utiliser une fronde (?) – qui sont étrangères à l’icono­
en bois de ces dispositifs de couverture. Des orifices traversant dans graphie grecque de cette époque. On pourrait supposer qu’ils constituent
la taenia sont destinés aux clous métalliques. La répétition des images les auxiliaires d’un des groupes de combattants, désignés dans ce cas
laisse supposer l’existence d’au moins trois plaques de ce genre. comme barbares (Thraces ?). On comparera les images de combat
bibliographie entre Grecs et Amazones, montrant des femmes barbares en tenue
Seure, 1924, p. 307-316, fig. 86 ; Mollard-Besques, 1954, p. 42, exotique qui viennent à l’aide de leurs compagnes. Le style encore
n o B  251, pl. X X X  ; Rabadjiev, 2014, p. 259 ; Panayotova et al., sous presse.
nettement archaïque des personnages indique une datation antérieure
1 Seure, 1924, p. 307-316, fig. 86. aux environs de 500 av.  J .- C .
2 Åkerström, 1966, p. 43-44, p. 48-50, p. 54-55, tabl. 16.2, 25. K P et D S bibliographie
Seure, 1924, p. 307-316, fig. 86 ; Mollard-Besques, 1954,
p. 42, n o B  251, pl. X X X  ; Frel, 1960, p. 246, n o 31 ;
Åkerström, 1966, p. 4, pl. 2, 1 ; Hermary et al., 2010, p. 14, fig. 3. A H

c at. 255

c at. 254
c at. 256

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
martin gyuzelev c at. 257
Stèle d’une déesse assise (Cybèle ?)
Calcaire
Sozopol (Apollonia), 1928
Seconde moitié du vi e siècle av.  J .- C .
h. 98 cm ; l. 24 cm ; ép. 16 cm
b u r g a s , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.  n o  5 1 1

La stèle, découverte lors du dragage du port, montre une femme


assise dont les traits généraux évoquent ceux de Cybèle sur des
Documents épigraphiques reliefs rupestres provenant d’Asie Mineure. Parmi les objets de culte

des villes grecques du littoral qui ont été mis au jour à Milet, la métropole d’Apollonia du Pont,
figurent des bas-reliefs et des statues de femmes assises. Cette stèle

de la mer Noire est vraisemblablement l’œuvre d’un artisan local. De nombreuses


pièces analogues en pierre ou en terre cuite, datant de l’époque
( v i e - i i i e  siècle av.  J .- C .) classique, sont issues des fouilles de la ville et de ses nécropoles.
bibliographie

300 Les principaux centres urbains qui rythment le littoral ouest- Pandaleev, 1928 ; Galabov, 1965.
M G
pontique appartenaient tous à des Grecs ioniens, à l’exception
de la colonie dorienne de Mésambria, qui conserva jalousement
c at. 258
son dialecte mégaro-dorien. Les inscriptions les plus anciennes
qui nous sont parvenues proviennent d’Apollonia du Pont. La
Stèle avec inscription dédicatoire
plupart des documents épigraphiques de la période considérée
représentent des stèles funéraires et des inscriptions votives.
à Cybèle
Marbre
En regard, les décrets émanant des autorités urbaines, comme Nesebar (Mésambria), 1971
celui de Sadalas, s’avèrent moins nombreux. iv e siècle av.  J .- C .
L’inscription la plus ancienne est une stèle archaïque l. 51,3 cm ; l. 29 cm ; ép. 7 cm
(IGBulg.I 2, n. 404) rédigée en boustrophédon 1. Les autres n e s e b a r , m u s é e a r c h é o l o g i q u e , i n v.  n o  1 3 5 4
stèles funéraires, réalisées en pierre calcaire, sont écrites en
stoïchédon 2 et présentent une forme trapézoïdale. La majorité Cette stèle a été découverte endommagée aux deux extrémités
d’entre elles comporte le nom du défunt (au nominatif) et celui gauches lors de la construction des fondations d’une maison.
de son père (au génitif). Parfois, sur les stèles funéraires Les particularités paléographiques de l’inscription permettent
féminines, figurent également le nom de l’époux, ainsi que de la dater du iv e siècle av.  J .- C . Le contenu évoque la dédicace
la mention gunê 3 (guna pour les Doriens de Mésambria). de la stèle par Kleusis (vraisemblablement une femme), fille
On retrouve également quelques femmes d’origine thrace. d’Athanaiôn, à la déesse mère Cybèle, comme le suggère
À l’époque classique et au début de l’époque hellénistique le datif employé pour le nom de la déesse.
commencent à apparaître des noms étrangers, provenant Les dédicaces à Cybèle ne sont pas rares dans la région. Son
notamment de Cyzique (Apollonia du Pont et Dionysopolis), culte est également attesté par la découverte récente d’un temple
d’Olbia (Mésambria), du royaume du Bosphore (Odessos), à Dionysopolis (Balchik). Cependant, les sources historiques
de Methymna de Lesbos (Dionysopolis) et d’autres. témoignent de la vénération particulière dont jouissait la mère
Les inscriptions laissées sur des fragments de céramique des dieux à Byzance, l’une des métropoles de Mésambria selon
apportent des données de nature différente. Il s’agit de graffiti Hérodote, d’où son culte a vraisemblablement été importé.
sur vases, de timbres amphoriques, d’éléments architecturaux M G
en terre cuite ou de monnaies. Ces documents nous renseignent
sur les cultes, la nature des activités commerciales ou
artisanales, les réseaux commerciaux et de nombreux aspects
de la vie quotidienne.
Dès les premiers siècles de leur existence, ces cités grecques
produisent ainsi des archives épigraphiques considérables qui
nous aident dans l’étude de leur vie sociale, politique, religieuse
et culturelle, jusque dans la connaissance de leur calendrier.
C’est la raison pour laquelle nous les qualifions de « monuments
parlants », lesquels éclairent des aspects spécifiques du passé.

1 Un type d’écriture où le sens, de gauche


à droite puis de droite à gauche, alterne
ligne après ligne, comme le bœuf trace
son sillon, d’où son nom.
2 Un type d’écriture où les lettres
sont alignées à la fois horizontalement
et verticalement.
3 « Femme » en grec ancien.
c at. 258

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l c at. 257
L’ u r b a n i s m e e t l ’ a r c h i t e c t u r e d o m e s t i q u e
des colonies grecques ouest-pontiques
fig. 2 fig. 3
302
Apollonia du Pont Mésambria 303

krastina panayotova, dimitar nedev anelya bozkova, petya kiyashkina

L’organisation urbaine de la cité, qui était disposée à la fois sur la péninsule étaient plus profondes, atteignant parfois le substrat. Les soubassements L’organisation urbaine de l’antique Mésambria ne peut être que partiellement
de Skamni et la petite île de Saint-Cyriaque, tenait compte de la spécificité du demeuraient en pierre et l’élévation en brique crue, tandis que les plafonds reconstituée. D’après les témoignages épigraphiques, la ville disposait de plu-
terrain. Les fouilles archéologiques témoignent du caractère bâti de l’en- étaient réalisés en planches de bois enduites d’argile. Les toitures, à pan unique sieurs temples dédiés à Apollon, à Dionysos, à Asclépios et à d’autres divini-
semble de cet espace dès le début du vi e siècle av.  J .- C . et révèlent la mise en ou à deux pans, étaient recouvertes de tuiles corinthiennes ou mixtes. tés, ainsi qu’un gymnase, un bouleutérion et un théâtre dont les vestiges n’ont
place contemporaine de voies de circulation, dont la principale traversait Parallèlement à l’existence de cours dotées de puits, les fouilles menées dans pas pu encore être localisés. La présence d’un rempart est attestée par
2
la péninsule de Skamni dans le sens de la longueur. Les habitations et les rues le centre urbain ont révélé la présence de nombreuses citernes  . Elles ont éga- quelques segments d’un mur massif, construit vers le milieu du iv e siècle
du vi e siècle av.  J .- C . mises au jour sur l’île de Saint-Cyriaque observaient lement mis au jour des secteurs du réseau de la voirie, d’approvisionnement av. J .- C . et par la suite plusieurs fois rebâti. L’architecture domestique de
3
la même orientation. Les édifices disposaient de une ou deux pièces de en eau et d’évacuation des eaux usées  . Les éléments architecturaux en marbre, Mésambria nous est connue par plusieurs vestiges d’habitations d’époques
5 × 5 mètres environ. Les murs étaient dotés d’un soubassement de pierre et les terres cuites architecturales et les fragments de décoration murale poly- classique et hellénistique. Les plus anciens datent de la première moitié du
d’une élévation en brique crue. Un réseau de canalisations assurait le drai- chrome découverts pendant les fouilles témoignent de la présence de rési- v e siècle av.  J .- C . et représentent les maisons des premiers colons. De même, de
1 4
nage de ces terrains pentus  . dences d’apparat au cours de l’époque hellénistique  . profondes caves appartenant à des habitations détruites durant la première
Au cours des époques classique et hellénistique, certaines demeures pré- Le premier rempart de la ville et sa porte monumentale, située sur l’isthme moitié du v e siècle ont été mises au jour dans différents secteurs de la ville.
sentaient des dimensions plus importantes et relevaient du type à pastas ou à de la péninsule de Skamni, furent construits au début du v e siècle av.  J .- C . Elles ont livré des vases en terre cuite et d’autres objets de la vie quotidienne,
péristyle. On distingue alors des secteurs réservés au logement de la famille et La mise en place des fortifications est contemporaine des aménagements dont ainsi que des vestiges de murs en brique crue et des tuiles. Une des caves conte-
d’autres répondant à des fonctions économiques. Les fondations des maisons bénéficia le sanctuaire d’Apollon Iétros sur l’île de Saint-Cyriaque. nait également un dépôt d’amphores de Chios, de Thasos et de Milet. Au
iv e siècle av. J.-C., les habitations s’articulaient autour de plusieurs pièces ali-
gnées disposées autour d’une cour intérieure. Les caves de cette période sont
entièrement revêtues de parements de pierre et leur accès assuré par des esca-

fig. 1 liers en pierre. Les murs des habitations étaient composés d’une élévation en
Apollonia du Pont, vue générale brique crue disposée sur un soubassement en pierre. Cette époque accom-
des fouilles de la parcelle cadastrale pagne enfin l’essor de riches décors architecturaux comprenant des frises et
U P I   X I - X I I -515, rue Milet, n o 16.
des antéfixes en terre cuite ornés de motifs géométriques, végétaux et figurés.
À gauche le rempart et le four
protobyzantins, à droite les édifices
classiques.

fig. 2
Apollonia du Pont, fosses
d’époque archaïque,
rue Sveti Kiril i Metody, n o 36.

fig. 3
Apollonia du Pont, plan général
des fouilles de la parcelle cadastrale
U P I   X I - X I I -515, rue Milet, n o 16.

fig. 4 1 Panayotova et al., sous presse.


Fouilles de l’espace urbain de 2 Baralis et al., 2013, p. 320 et fig. 2, p. 316.
Mésambria, parcelle cadastrale 3 Nedev, Gyuzelev, 2010, p. 35-36.
U P I  9047. 4 Nedev, Gyuzelev, 2010, p. 35.
fig. 1 fig. 4

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 259
Simas à décor en relief
Argile
Édifice domestique de Mésambria, site de Detska Gradina, 2010
Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C .
Production locale
a : h. 19 cm ; l. 56 cm ; l. 26 cm ;
b : h. 18 cm ; l. 50, cm ; l. 20 cm ;
c : h. 19 cm ; l. 57 cm ; l. 24 cm
nesebar, musée archéologique,
i n v.   n os  4 1 3 4   ; 4 1 3 5   ; 4 1 3 6

Les trois simas portent un décor unifié, qui s’articule autour


d’une demi-palmette, d’une tête de satyre, d’une tête de nymphe
et d’une seconde demi-palmette. Au-dessous court un méandre
constitué de svastikas et de rectangles inscrits. Les chevelures,
les visages et les champs des méandres conservent des traces
304 de polychromie : jaune doré, rouge et bleu. De fabrication locale 1, 305
les simas sont des ornements caractéristiques des toitures des
édifices domestiques et des temples 2.
bibliographie
Marvakov, 2011, p. 251, fig. 1-4, fig. 2.1.

1 Kovachev et al., 2011, p. 218-219, 221, 227, fig. 5, 10, 1.


2 Ognenova-Marinova, 1980, p. 130-138, fig. 37-53. P K et D S

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
fig. 1 fig. 3
Nécropole d’Apollonia du Pont, Nécropole d’Apollonia du Pont,
secteur de Kalfata. Au centre, secteur de Budjaka, parcelle cadastrale
la voie de circulation littorale encadrée U P I  5073, enclos funéraires le long du
par les enclos funéraires, niveaux côté ouest de la route littorale. Au
du iv e siècle av.  J .- C . premier plan, les cistes SP  18 et SP  19.

fig. 2
Nécropole d’Apollonia du Pont,
secteur de Budjaka, parcelle cadastrale
U P I  5073, vue depuis le sud-ouest. Au
premier plan, le mur de ceinture d’un
tumulus du premier quart du iv e siècle
av. J .- C . ; au second plan, les enclos
funéraires et les cistes du deuxième et

les nécropoles des cités grecques


troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .

de thrace pontique fig. 2

306
La nécropole Quelques tombes de la première moitié du vi e siècle av.  J .- C . ont été
découvertes à proximité immédiate de la ville, sous la zone artisanale qui
L’ensablement qui, à la fin du v e  siècle av. J .- C ., affecte l’espace littoral
perturbe le fonctionnement des espaces funéraires et modifie leur cadre
complexes, en particulier des terrasses et enclos funéraires qui se succèdent 307
aux abords immédiats de la voie centrale 2 . Ce phénomène semble

d’Apollonia du Pont lui succède à la fin de ce siècle devant les remparts. Ces sépultures
appartiennent à la première nécropole de la cité, laquelle s’étend déjà
paléoenvironnemental. Cet épisode se révèle toutefois bref, car dès le
début du iv e  siècle de nouvelles sépultures s’installent au sommet des dunes
contemporain d’une différenciation sociale accrue, les espaces proches de
la route étant désormais les plus recherchés, ce qui se traduit dans ces
krastina panayotova, alexandre au début du v e siècle av.  J .- C . sur plus de 1 kilomètre par-delà la péninsule récemment formées où elles constituent le noyau des futurs regroupements secteurs par des regroupements de tombes plus étroits. Parallèlement,
baralis et margarit damyanov voisine de Harmanite. On observe, vers le milieu du v e siècle av.  J .- C ., un familiaux. Le premier quart du iv e  
siècle connaît de nombreuses d’imposants tumuli se développent sur les collines littorales, que ce soit
réaménagement de l’espace funéraire, peut-être en relation avec les luttes innovations, parmi lesquelles on compte l’introduction de la ciste, parmi les édifices ruraux, sur les sommets des collines environnantes ou
Grâce aux fouilles menées sur près de trois mille tombes et à la publication internes provoquées par l’arrivée de nouveaux colons (Aristote, Politique V , construite en blocs de calcaire, et de la couverture tumulaire. C’est sur le cap Kolokita. L’absence de stèles figurées au v e et au iv e  siècle
de neuf cents d’entre elles, les nécropoles qui bordent l’ancienne Apollonia 3, 1303a). Une nouvelle nécropole apparaît dans les secteurs de Kalfata et de également dans les années 380 av.  J .- C . qu’apparaissent les premiers murets av. J .- C . doit être soulignée. Les dalles sans décor, qui ne comportent que
1
bénéficient d’un éclairage rare sur le littoral occidental de la mer Noire  . Budjaka, où elle occupe une longue et étroite bande disposée de part et en pierre qui délimitent des ensembles de tombes suivant des critères sans les noms du défunt, sont en effet les plus fréquentes, tandis que l’on
Elles se développent pour la plupart au sud de la ville antique, où elles d’autre d’une voie littorale menant vers le sud. Les sépultures présentent doute familiaux. Si le deuxième quart consacre le remplacement progressif recense également des stèles plus élaborées, surmontées de frontons et
traversent l’ensemble des périodes qui rythment l’Antiquité. Elles offrent de alors une typologie assez homogène, articulée autour de fosses de des couvertures tumulaires par des dispositifs plus légers – amas de ornées de motifs peints.
ce fait de précieuses informations sur la trajectoire historique de la cité, tout dimensions imposantes. pierres… 
– à la faveur d’une densification progressive de l’espace Plus de 90 % des sépultures contiennent des inhumations primaires. Les
comme sur les métamorphoses de son espace urbain. funéraire, cette période accompagne en retour l’essor de structures plus incinérations apparaissent dès le v e siècle av.  J.- C., mais leur proportion

1 Venedikov, 1963 ; Hermary et al., 2010.


2 Baralis, Panayotova, 2013.
fig. 1 fig. 3

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
fig. 4 fig. 5 Sépultures d’époque classique (v e siècle av.  J .- C .)
Nécropole d’Apollonia du Pont, Nécropole de Mésambria, Sépultures d’époque classique (iv e siècle av.  J .- C .)
secteur de Budjaka, parcelle cadastrale parcelle cadastrale U P I   I et U P I  X , Sépultures d’époque hellénistique
U P I  5094, terrasse funéraire. relevé des fouilles. (fin du iv e-ii e siècle av.  J .- C .)
Sépultures antiques non déterminées
fig. 6
Sépultures protobyzantines (v e-vii e siècle apr.  J .- C .)
Fouilles de la nécropole
de Mésambria, parcelle Sépultures médio et tardo-byzantines
cadastrale U P I   I et U P I   X . (viii e-xiv e siècle apr.  J .- C .)
Sépultures indéterminées

308 augmente après le milieu du iv e siècle av.  J.- C., à un moment où la lampe et La nécropole de Mésambria 309
l’obole à Charon viennent enrichir le mobilier funéraire. Leur concentration anelya bozkova et petya kiyashkina
dans certains secteurs traduit peut-être des préférences familiales.
Les actes rituels qui succèdent aux funérailles constituent un élément La nécropole de Mésambria est disposée sur la terre ferme, face à la
structurant du paysage funéraire. Ils comprennent de nombreux dépôts péninsule qui abrite la cité antique. Nous connaissons aujourd’hui ses
rituels, qui s’articulent autour de la libation et de la déposition de limites approximatives, ce qui nous permet d’évaluer sa superficie totale à
nourriture, accompagnées de vases percés ou brisés. Quantité de résidus environ 50 000  mètres carrés. Avec les siècles, la nécropole s’est étendue de
organiques – pain, viandes, fruits et fruits secs – nous renseignent sur la l’est vers l’ouest, du littoral vers l’arrière-pays.
nature de ces offrandes. De même, de grands foyers bordent les couvertures Les secteurs étudiés nous renseignent sur la typologie des structures
tumulaires ou les murets. Ils prennent la forme d’importantes accumulations funéraires, tout comme sur les rites pratiqués 1. L’inhumation est largement
de vases brisés et brûlés, d’objets variés et de divers restes alimentaires, prédominante durant toute la période préromaine ; les incinérations sont
parfois exotiques pour la région, comme les olives ou les dattes. rares et se rencontrent principalement au début de l’époque hellénistique.
Après le milieu du iii e siècle av.  J.- C., la nécropole se rétracte sur l’isthme Parmi les structures funéraires, les simples fosses creusées dans le substrat
sableux (tombolo) qui relie la péninsule historique à la terre ferme, à un sont les plus répandues. Les observations archéologiques témoignent de la
moment où quelques tombes prennent place parmi les édifices ruraux présence dans de nombreuses tombes de cercueils en bois ou de lits funéraires fig. 5
délaissés, reflétant le déclin d’Apollonia au cours de l’époque hellénistique. (klinès). Dans un des cas, le cercueil en bois était particulièrement bien

1 Bozkova, Kiyashkina, 2013.


fig. 4 fig. 6

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 260
Stèle funéraire
Marbre
Ravda (département de Burgas), 1900
Fin du v e-début du iv e siècle av.  J .- C .
h. 98 cm ; l. 58,5 cm ; ép. 145 cm
sofia, institut national d’archéologie et musée,
a b s , i n v.   n o  2 2 3 2

La stèle figure une jeune mère qui amuse son


enfant avec un jouet en forme d’oiseau, en présence
d’une servante. La scène se déroule dans l’espace
de la maison réservé aux femmes.
Dans la sculpture funéraire, les représen­t ations
féminines idéalisées reflètent la conception selon
laquelle la bonne conduite de l’individu
et le bon fonction­n ement de la communauté
310 conservé et portait une couronne funéraire sur son toit à deux pans. Au début aussi à l’ouest de la ville antique 2. Aux alentours des iii e et ii e siècles av.  J .- C ., familiale, caractéristiques de l’époque classique, 311
de l’époque hellénistique, on voit apparaître, à côté des simples fosses, des des tombes isolées commencèrent à apparaître à l’ouest de la ville. Elles sont également importants pour la société.
La stèle, indubitablement liée à Mésambria,
cistes de forme rectangulaire, destinées aux sépultures à inhumation, et de constituaient le noyau d’une nouvelle nécropole qui se développa vers la fin
provient d’un atelier local.
forme carrée pour les sépultures à incinération (caissons), lesquelles de la période hellénistique pour devenir la plus importante de l’époque
bibliographie
contiennent des hydries en bronze utilisées en guise d’urnes. Deux types romaine ; elle fut active jusqu’à la fin de l’Antiquité. Du v e au iii  siècle av.  J .- C ., Filov, 1910-1911, p. 22-30, tabl. I V . Kr K
d’incinération coexistent alors : l’incinération primaire, réalisée à l’intérieur les habitants d’Odessos enterraient les défunts dans des sépultures recou-
de fosses rectangulaires ; l’incinération secondaire, où la crémation du corps vrant une large typologie. L’incinération et l’inhumation étaient toutes deux
précède la déposition des cendres dans une urne qui est ensuite placée dans la pratiquées, la seconde se révélant largement dominante. Dans le cas de l’inci-
tombe. Dans quelques rares cas, on constate la présence de fragments de nération, on avait recours à des tombes à cistes (caissons) de plan carré (v e-
vases en terre cuite et d’amphores dans le remplissage de la fosse. Au cours de iii e siècle av.  J .- C .), des tombes symboliques – une ou deux dalles seulement
l’époque classique, le mobilier funéraire s’articule autour de figurines en posées près de l’urne – (iv e-iii e siècle av.  J .- C .), ou encore on déposait les
terre cuite, principalement des protomés féminines, de strigiles et de miroirs urnes avant de disposer à même le sol les offrandes funéraires. Au-dessus de la
en bronze, ainsi que de vases en terre cuite, alors que le mobilier des tombes plupart de ces tombeaux s’élevait une couverture tumulaire plus ou moins
hellénistiques s’enrichit d’élégantes parures en or, de perles en pâte de verre et haute 3. Il était rare que la crémation ait lieu sur place suivant le mode de l’in-
de couronnes funéraires. Pendant les derniers siècles de l’époque cinération primaire, laquelle donnait lieu également au dépôt d’offrandes
hellénistique, les strigiles déposés dans les tombes sont en fer, tandis que les funéraires (iii e-ii e siècle av.  J .- C .) 4 et à l’édification d’un tumulus. Dans le cas
unguentaria en terre cuite remplacent les lécythes de la période précédente. de l’inhumation, on utilisait des tombeaux plus variés, assez souvent recou-
verts d’un tertre de dimensions diverses : fosses rectangulaires, parfois
maçonnées (cistes) ou dotées d’un caisson en tuiles (iii e-ii e siècle av.  J .- C .) ;

Les nécropoles tombes en pierre de plan rectangulaire recouvertes de toits plats, parfois
munies de sarcophages en bois (v e-ii e siècle av.  J .- C .) ; tombeaux en pierre
antiques d’Odessos voûtés dits de type « 
macédonien 
» avec, parfois, un dromos (iv e-
iii e siècle av.  J .- C .) et très rarement une tholos (fin du iv e-iii e siècle av.  J .- C .)  5.
( v i e - i i i e   s i è c l e   a v.   J . - C . ) La plupart de ces structures funéraires se retrouvent également dans les autres
alexandar minchev cités grecques antiques du littoral occidental de la mer Noire. Certaines
tombes d’Odessos comportaient des monuments funéraires avec des orne-
Après la fondation d’Odessos par Milet, qui eut lieu durant le deuxième quart ments et des inscriptions en relief ou peints.
du vi e siècle av.  J .- C ., une nécropole apparut à proximité de la cité où les
colons ioniens et les autochtones thraces enterraient leurs proches. Elle se
trouvait vraisemblablement à l’ouest et au sud de la péninsule sur laquelle se
situait l’agglomération thrace initiale. Cette nécropole fut par la suite entiè-
rement détruite en raison de l’extension de la ville grecque. Du v e au 1 Mirchev, 1958, p. 569-570, ill. 1.
iii e  siècle av.  J .- C ., trois autres nécropoles furent bâties autour d’Odessos, 2 Minchev, 2007, p. 81-82.
3 Mirchev, 1958, p. 570 ; Toncheva 1964,
dont certaines étaient encore utilisées aux ii e et i er siècles av.  J .- C . La première p. 111-129 ; Minchev, 1975, p. 136-142 ;
était située au sud et au sud-ouest de la ville, le long de la rive nord du lac de Minchev, 2007, p. 84-85.
4 Mirchev, 1957, p. 235-241.
Varna et des deux côtés de la corniche qui menait à Mésambria et à Byzance.
5 Mirchev, 1958, p. 571-575, ill. 2-5 ;
La deuxième se trouvait à l’est et au nord-est, dans l’actuel jardin maritime et Toncheva, 1961, p. 29-32 ;
Toncheva, 1974, p. 287-288 ;
le long de la route conduisant à Dionysopolis et à Istros 1. Elle comprenait
Stoyanov, Stoyanova, 1997, p. 22-33 ;
aussi bien des tumuli que des tombes ordinaires. D’autres tumuli existaient Minchev, 2007, p. 83-85.

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 261 c at. 262
Hydrie Hydrie attique à figures rouges
Bronze Argile
Nécropole de Mésambria, 1960 Apollonia du Pont, nécropole de Kalfata,
Fin du iv e siècle av.  J .- C . fouilles franco-bulgares, sp 345, 2003
h. 50 cm ; d. embouchure 16 cm ; d. fond 14 cm Athènes, « groupe d’Apollonia »
n e s e b a r , m u s é e a r c h é o l o g i q u e , i n v.  n o  2 9 6 Vers 370-360 av. J.-C
h. 42 cm ; l. 32 cm
Hydrie en bronze ornée sous l’anse verticale d’une applique sozopol, musée archéologique,
représentant Borée et Orithye. La nécropole de Mésambria a livré i n v.   n o  p i n   3 6 6 4
cinq autres hydries en bronze, toutes utilisées comme urnes cinéraires.
Quatre de ces hydries portent des appliques similaires en bas relief L’hydrie reposait dans un caisson édifié par quatre dalles latérales dont
qui représentent des scènes mythologiques : Borée et Orithye, celle placée à l'est a été arrachée lors du creusement de la tombe SP  362.
Dionysos et Satyre, éros et Psyché. Les figures sont exécutées Un blocage de petites pierres assurait la stabilité du vase qui contenait les
dans le style de la fin de l’époque classique. restes incinérés d’un jeune individu dont le sexe n’a pas pu être déterminé.
bibliographie Aucun mobilier n’est associé à cette tombe qui était dotée d'une stèle dont
Chimbuleva, 1962, p. 38-39, n o 1, ill. 1, 2, 3 ; la base a été découverte plus au sud.
Kiyashkina et al., 2012, p. 96, n o 59.
312 Sur la panse du vase est figuré un « couple » assis sur un rocher, devant
expositions
un arbre : un grand personnage, vêtu d’un chitôn à manches longues, tient
Barcelone, 2005, p. 157, n o 258 ; Tokyo, 2008, p. 54, n o 43. A Bo et P K
sur ses genoux un plus petit personnage entièrement nu, peint en blanc.
À gauche, deux danseuses surmontées d’un Éros en vol qui se dirige vers
le « couple » en tendant un collier. À droite, une autre danseuse, une joueuse
de tambourin, une joueuse d’aulos assise et un autre Éros en vol tenant
un collier. À l’arrière du vase, un troisième Éros est figuré au centre d’un
riche décor végétal.
Danseuses et musiciennes donnent à la scène l’allure d’une fête, que
l’arbre et le rocher situent en plein air. Les deux Érotes en vol indiquent
un contexte amoureux, mais les deux personnages assis sont certainement
féminins et ne forment donc pas un couple ordinaire. Il est très vraisem­
blable que la jeune fille nue, qui cache son sexe avec pudeur, soit présentée
comme si elle était promise à un mariage et que la femme qui la porte sur
ses genoux soit une divinité. On peut se demander si la scène n’a pas été
choisie en fonction de l’utilisation funéraire de l’hydrie, qui contenait
les restes incinérés d’un individu adulte gracile : bien que son sexe n’ait
pas pu être déterminé avec certitude, on penserait alors à une femme
et à une allusion à son mariage, accompli ou non. Le style des personnages
et du décor végétal permet d’attribuer ce vase au « groupe d’Apollonia »
tel qu’il a été défini par K. Schefold et J. D. Beazley : le nom provient
de grands lécythes aryballisques découverts anciennement dans cette
même nécropole d’Apollonia du Pont.
bibliographie
Hermary et al., 2010, p. 190-193, n o C P  47, pl. 16d et 91-92 ;
Hermary, 2012, p. 250-251, fig. 9. A H

c at. 261 c at. 262
c at. 263
Appliques de sarcophage
Os
Varna, quartier de Galata, tombeau sous le tumulus n o 2, 1930
Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C .

Toutes ces appliques, ainsi que beaucoup d’autres, ont été découvertes
dans un tombeau maçonné situé sous le tertre n o 2 de la nécropole
tumulaire du quartier Galata, à proximité de la ville de Varna, datée
des iv e et iii e siècles av.  J .- C . Ce tombeau, qui appartient lui-même
au iii e siècle av.  J .- C ., disposait d’un mobilier funéraire composé d’une
bague en or, d’un alabastre en albâtre et de fragments d’une couronne
314 funéraire décorée d’éléments en forme de fruits réalisés en argile dorée. 1 Applique ornée d’une tête féminine tournée vers la gauche 315
Les appliques faisaient partie de la décoration d’un sarcophage en bois. h. 7,4 cm ; l. max. 7 cm (partie haute) ; l. min. 5,2 cm (partie basse) ;
Celles ornées de têtes féminines, ainsi que deux autres représentant ép. 0,15 cm
Dionysos et son thiase, étaient placées le long des deux côtés étroits, varna, musée régional d’histoire,
tandis que plus de cent appliques de petite taille en forme de palmettes, i n v.   n o  i i - 5 5 0
de feuilles d’acanthe, de spirales, de motifs architecturaux, etc.
compo­s aient les panneaux décoratifs des deux larges côtés. Ces Applique de forme légèrement trapézoïdale. L’image est réalisée par
appliques ne sont pas fabriquées dans des défenses d’éléphant, une incision peu profonde, soulignée par des lignes de couleur sombre.
mais dans l’os de l’animal. Si elles s’avèrent uniques sur le territoire Les cheveux, longs et bouclés, divisés par une raie, sont couverts
bulgare, elles ne disposent pas pour autant de parallèles exacts ailleurs. d’un voile léger. Ils portent des traces de pigmentation rouge clair. La
Les tombes hellénistiques présentes dans les environs d’Odessos, partie apparente des épaules est vêtue d’un chitôn. La représentation,
sur les sites d’Akchilar et Kokaradja, ont fourni d’autres appliques, quoique austère, n’est pas sans douceur et révèle la main d’un graveur
mais au dessin beaucoup plus grossier. Elles étaient ornées de petites habile. Un fragment en bas à droite fait défaut. Ce visage est celui
figures féminines et d’un homme jouant de différents instruments de la défunte ou de la déesse Déméter.
de musique, d’une chimère (?) ainsi que de petites incrustations bibliographie
en os à motifs architecturaux, comparables à celles trouvées à Galata. Toncheva, 1961, p. 50, fig. 96 a ; Madrid, 2005, p. 164, n o 280.

Ces découvertes attestent l’importation assez régulière à Odessos,


au début de la période hellénistique, de cercueils en bois ornés 2 Applique ornée d’une tête féminine tournée vers la droite
d’appliques en os, fabriqués probablement en Asie Mineure. Les h. 7,4 cm ; l. max. 7 cm (partie haute) ; l. min. 6 cm (partie basse) ;
sarcophages en bois découverts dans la péninsule de Taman, en Russie, ép. 0,15 cm
appartenant aux iv e-ii e siècles av.  J .- C ., sont également considérés varna, musée régional d’histoire,

comme importés d’Asie Mineure. Dans le tumulus de Golyama i n v.   n o  i i - 5 5 1

Bliznitsa à Olbia, en Ukraine, ont également été mises au jour


de grandes appliques figuratives en os provenant d’un sarcophage Applique de forme légèrement trapézoïdale ornée d’un visage
en bois, ornées notamment des représentations d’Aphrodite et Éros très proche de celui de la précédente applique, mais tourné vers
et de sphinges, daté des iv e-iii e siècles av.  J .- C . Des appliques en os la droite. Les yeux, les sourcils et les cheveux présentent des traces
de formes géométriques et florales, similaires aux petites appliques de pigmentation brune. Un fragment, au centre du bord inférieur,
de Galata et datées du iv e siècle av.  J .- C ., ont également été retrouvées fait défaut. Tout comme sur l’autre exemplaire, le visage peut être
à Kertch, en Crimée. D’autres éléments isolés, provenant de décors celui de la défunte ou de la déesse Déméter.
finement incrustés sur bois doré issus de sarcophages hellénistiques,
découverts à Taman et Anapa, en Russie, appartiennent eux aussi 3 Appliques de motifs végétaux
aux iv e-ii e siècles av.  J .- C . Ils présentent de fortes similitudes h. 2 à 6,6 cm (palmettes), 2,3 à 4,7 cm (feuilles d’acanthe) ;
avec les très petites appliques en os de Galata. Si l’on admet que l. max. 0,6 cm (palmettes), 0,7 à 1,8 cm (feuilles d’acanthe) ;
les visages de la tombe de Galata sont des portraits, et surtout ép. max. 0,02 cm
en prenant en considération le caractère grossier des appliques varna, musée régional d’histoire,

figurées en os de Kokaradja, près de Varna, il est possible que i n v.   n o  i i - 5 5 4

certaines de ces appliques aient été exécutées par des artisans locaux
à Odessos, sous l’influence de modèles importés. Les petites appliques en os présentées ici s’articulent autour
de deux types. Les premières, au nombre de vingt-quatre, figurent
des palmettes. De tailles différentes, amincies aux extrémités et sans
décor, elles adoptent chacune un profil de faucille. Les secondes,
au nombre de six, figurent des feuilles d’acanthe vues de profil.
Elles sont ornées de veines incisées, incrustées de pigments noirs,
et composent la décoration complexe d’un sarcophage en bois.
bibliographie
Toncheva, 1961, p. 53-54, fig. 101 a, 102 d.
A M
l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
Apollonia du Pont : c at. 264
la terrasse funéraire Lécythe à figures rouges
( U P I  5172) portant des traces de
La céramique
et la tombe n o  4 polychromie et de dorure
grecque peinte dans Argile
Sozopol, nécropole d’Apollonia
les colonies grecques (parcelle cadastrale UPI  5172), tombe n o 4, 2002

du littoral occidental Attique


380-360 av. J .- C .
de la mer Noire h. 32 cm ; d. embouchure 8 cm ; d. fond 11 cm
sozopol, musée archéologique,
i n v.   n o  3 1 8 6

maria reho krastina panayotova


Le vase appartient à un groupe de lécythes de grandes dimensions,
décorés dans le style « de Kertch », dont la plupart ont été découverts
à Apollonia  1. Au centre, Dionysos  2 est couché sur une klinè.
316 La céramique grecque peinte est présente dans La tombe n o 4 a été découverte en 2007 dans étaient scellés par un dallage en calcaire. 317
Aphrodite chevauchant un char tiré par deux erotes et Hermès  3
les colonies du littoral occidental de la mer Noire la nécropole littorale d’Apollonia du Pont, Deux éléments architecturaux en marbre – une
au pas de course s’approchent de lui. Derrière Dionysos se tient
dès les années qui ont suivi leur fondation. D’abord dans le secteur de Budjaka, au sein d’une terrasse feuille d’acanthe et une rosette – rappellent Ariane, avec une grande timbale. La scène est fermée par les figures
grecque orientale, corinthienne et attique, elle funéraire de 7,30 × 6,20 mètre. Ce monument en le raffinement du décor. Les parois de deux du dieu Pan et d’un satyre.
n’est plus que de type attique aux ve et iv e siècles appareil isodome repose sur un socle de grandes des trois tombes étaient peintes en rouge. bibliographie
Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 24-25.
av. J .- C . 1. La céramique à figures noires et rouges dalles calcaires placées en boutisses qui fait office La tombe n o 4 représentait une ciste construite
répertorie les formes populaires à Athènes aux à la fois de mur de fondation et d’assises de réglage. par quatre dalles agrafées aux angles. D’une 1 Comparer avec Schefold, 1934, n os 289, 290, 292, ill. 32, 43, tabl. 18, 1-2, 19, 1 ;
époques archaïque et classique. Deux vases à Seule la face sud-est est travaillée, laissant longueur extérieure de 1,80 mètre pour Ivanov, 1963, no 36-7, tabl. 13-19 ; CVA Baltimore 1, pl. 39-40 ; Reho, 1990, nos 225, 231-3,
388, 390, 392 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 26, 29, 32-34, 36-37.
figures rouges de la fin du v e siècle, provenant apparaître un léger bossage. Dans la moitié une largeur de 0,60 mètre, elle disposait d’une 2 Kogioumtzi, 2006, p. 156, 158-160 ; Campenon, 1994, p. 89-90. Pour le thème
de la nécropole d’Apollonia, font seuls exception : orientale succèdent une à deux assises de blocs hauteur de 0,58 mètre. La couverture était de Dionysos et Aphrodite représentés ensemble, voir L I M C I I , Aphrodite, n o 1397.
3 Voir L I M C I I , Aphrodite, n os 1192, 1193, 1190a ; C VA Amsterdam 4,
une œnochoé de grandes dimensions, qui constitue de marbre placés en carreau, liés les uns aux autres formée par quatre dalles en marbre. Tout autour, pl. 206/8-9, 207 ; C VA Providence 1, pl. 24.2. K P
une variante rare des œnochoés de type VIII B , par des agrafes en plomb et décorés d’un léger un blocage de blocs calcaires assurait la stabilité
et une petite cruche ornée de guerriers thraces, bossage. Ailleurs, quatre assises de blocs de de la structure. Le défunt reposait inhumé
qui imite manifestement un modèle local. calcaire grossièrement équarris placés en carreau, en décubitus dorsal, membres en extension.
Le vase le plus fréquent est le lécythe, attesté suivant un appareil pseudo-isodome, confèrent Sur le genou droit était posé le lécythe poly­-
dans la nécropole d’Apollonia par de nombreux au monument une élévation de 0,82 mètre. chrome (cat. 264), tandis qu’un lécythe
exemplaires de petite, moyenne et grande taille. Un sarcophage et deux cistes occupaient l’intérieur à palmettes a été découvert sur le côté droit
Les scènes représentées s’inspirent de la vie de la terrasse, dont les espaces périphériques du sujet, à proximité du crâne.
quotidienne ou du répertoire mythologique.
Des thèmes « pontiques » apparaissent sur
les vases du iv e siècle, mais les scènes les plus
fréquentes sont liées au monde féminin, dans
lequel Aphrodite et Éros se voient attribuer
un rôle nouveau. Parmi les vases de meilleure
qualité, on trouve des œuvres du Peintre
de la Phiale, du Peintre d’Érétrie, ainsi
que de quelques peintres du « style orné »
(ornate style) développé, dont ceux du
« Groupe d’Apollonia ».

1 Ivanov, 1963, p. 65-273 ; Reho, 1990 ;


Reho, 2005, p. 30-50 ; Hermary, 2010,
p. 179-193.
2 Baralis, Panayotova, 2013, p. 251, fig. 8.
fig. 1
Secteur de Budjaka, parcelle cadastrale U P I 5172,
terrasse funéraire, 360-340 av. J .- C .
l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
La tombe n o  442 c at. 265 c at. 266
de la nécropole Œnochoé Lécythe à décoration en relief
Argile Argile
de Mésambria Nécropole de Mésambria, tombe n o 442, 2008 Nécropole de Mésambria, tombe n o 442, 2008
Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 15,5 cm d. fond 6 cm h. 30,2 cm ; d. embouchure 7,8 cm ; d. fond 10,2 cm
n e s e b a r , m u s é e a r c h é o l o g i q u e , i n v.  n o  4 1 3 7 n e s e b a r , m u s é e a r c h é o l o g i q u e , i n v.  n o  3 8 0 7

Œnochoé décorée dans le style à figures rouges. Lécythe à figures rouges et à décoration en relief. Il est orné d’une
La scène représente la préparation d’un banquet amazonomachie représentée sur deux registres, l’un placé au-dessus
lié à la fête des Anthestéries. de l’autre. Le lécythe appartient à un groupe restreint de vases
bibliographie richement décorés produits par un atelier attique ou par quelques
Inédit. A Bo et P K peintres attiques, dont plusieurs spécimens impressionnants
proviennent de la région de la mer Noire. L’abondante décoration
anelya bozkova et petya kiyashkina plastique et les grandes dimensions du vase indiquent qu’il avait
été fabriqué pour un usage funéraire, comme les célèbres lécythes
de Panticapée conservés au Louvre et au musée de l’Ermitage.
318 La tombe a été découverte dans un secteur bibliographie 319
Inédit. A Bo et P K
de la nécropole essentiellement actif au cours
de l’époque classique. Il s’agit d’une simple fosse,
particulièrement profonde, creusée dans le substrat.
Le remplissage contenait de nombreux fragments
de vases à figures rouges et à vernis noir, dont
une pélikè et un canthare, ainsi que des fragments
d’amphores grecques. Au fond de la fosse,
on a observé les traces d’un cercueil en bois
dont plusieurs clous en bronze étaient conservés.
Le corps était inhumé en décubitus dorsal.
Bien que le mobilier de la sépulture ne soit pas
très abondant, il se signale au sein de la nécropole
par une relative richesse qui tranche avec les usages
observés. Certaines de ces offrandes funéraires
comptent parmi les œuvres les plus prestigieuses
découvertes à Mésambria. La tombe a livré un
lécythe (cat. 266) et une œnochoé à figures rouges
(cat. 265), une protomé féminine en terre cuite
(cat. 267), deux alabastres et un miroir en bronze.
Ce contexte date vraisemblablement du milieu
du iv e siècle av.  J .- C .

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 267 krastina panayotova
et néguine mathieux
La sépulture SP  278
Plaque en terre cuite ornée
d’une protomé féminine
et de deux figures La coroplathie
Argile
Nécropole de Mésambria, tombe n o 442, 2008 dans les cités grecques
Première moitié du iv e siècle av.  J .- C .
h. 18,5 cm ; l. 25,3 cm ouest-pontiques
nesebar, musée archéologique,
i n v.   n o  3 8 0 8
et les terres cuites
La plaque porte la représentation en relief d’un buste féminin encadré
de la nécropole
de deux figurines plus petites placées de part et d’autre. Les protomés d’Apollonia du Pont krastina panayotova
féminines sont des offrandes funéraires typiques de la nécropole
de Mésambria entre le milieu du v e et la fin du iv e siècle av.  J .- C .
bibliographie
320 Kiyashkina et al., 2012, p. 84, n o 47. Dans la nécropole classique et du début de étroitement aux productions d’Athènes et La tombe 278 représente une ciste construite
A Bo et P K
l’époque hellénistique d’Apollonia du Pont de Tanagra, mais également à ceux de Rhodes, en dalles de calcaires dont la couverture est
(secteurs de Harmanite-Kalfata-Budjaka), ce Chypre ou la Cyrénaïque 4. Une production locale assurée par trois dalles imposantes. Plusieurs
sont les sépultures d’enfant qui ont livré le plus riche est toutefois manifeste mais cela a pu se faire sur lignes verticales de couleur rouge décoraient
5
mobilier funéraire, non pas tant par la valeur des place à l’aide de moules ou de modèles importés  . l’extrémité supérieure des parois, ainsi que les
objets que par leur diversité, leur nombre et leur Certains ensembles comme celui de la tombe 278 angles. Elle contenait le squelette d’un enfant inhumé
typologie variée. On y a trouvé de la céramique, montre une adaptation régionale de modèles en décubitus dorsal, la tête placée à l’est. Comme
essentiellement des vases à parfums, des lécythes, attiques. de nombreuses sépultures d’enfant, elle a livré un
alors que les vases à boire étaient d’avantage présents A Apollonia, ou bien à Mesambria par exemple, riche mobilier funéraire. Un strigile y était placé
au vi e et au début du ve siècle av. J .- C . Ces vases sont la succession des types, depuis les figurines d’acteurs, désignant peut-être une tombe masculine. Un chous
habituellement déposés avec le goulot préalablement les danseuses voilées jusqu’aux tanagréennes, rappelle la fête des Anthestéries et la première
brisé 1. Y sont joints également, des biberons (gutti), succession qui suit la chronologie des créations inscription de l’enfant dans le corps social sous
6
des vases miniatures, des jouets, des amulettes, attiques ou béotiennes  , démontre que ces cités l’égide de Dionysos. L’enfance y est désignée
des astragales et quelques bronzes, essentiellement étaient intégrées dans des réseaux d’échanges par les trois figurines accroupies alors que la réunion
des aiguilles ou des strigiles, et un nombre important réguliers les liant aux importants producteurs des acteurs et des acrobates désignent l’univers
de figurines en terre cuite représentant des divinités, du monde grec. du dieu. Des courtisanes effectuant des mouve-
des enfants, des animaux, etc. 2 L’assemblage 1 B aralis, 2010, p. 148. ments de contorsionnistes pouvaient, en effet
des figurines présentent souvent une cohérence 2 Panayotova, 2007, p. 102-103. être présentes lors des banquets pour divertir
3 Hermary, Dubois, 2011.
générale avec une majorité de figures féminines les convives. Des exemplaires assez proches ont
4 Panayotova, 2010, p. 247-248.
ou de figures se rattachant au monde de Dionysos 5 Dremsizova, 1963, p. 285. été trouvés en Grèce et ont été rattachés à une
6 Jeammet, 2003, p. 120-129.
par exemple. L’importance de ce dieu, visible production d’Italie du Sud. La figurine du cavalier
à travers les représentations de satyres mais aussi couronné affublé d’un ventre postiche au traitement
les masques, les figurines d’acteurs ou bien encore semblable aux deux autres figures masculines
celles de musiciens, est manifeste dans les contextes parachève l’originalité de l’ensemble.
funéraires.
Si on a pu penser que ces figurines, présentes
à Apollonia essentiellement dans des tombes
d’enfants, pouvaient satisfaire le besoin de
protection de ces défunts décédés avant d’être
devenu citoyen ou épouse de citoyen, les études
récentes envisagent que ces objets, qui pouvaient
rythmer des rites de passages, aient pu être conçus
comme des auxiliaires pour la réalisation du destin
de l’enfant dans le monde des morts. 3
La cohérence de certaines thématiques n’exclue
pas une grande variété iconographique et une
certaine diversité typologique et artisanale. Les
terres cuites découvertes dans les colonies grecques
de la côte bulgare de la mer Noire se rattachent
fig. 1

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 268 c at. 269 c at. 270 c at. 271
Figurines d’acrobates Figurine de cavalier Figurines d’acteurs Figurines assises
Argile Argile Argile Argile
Sozopol, nécropole d’Apollonia, Sozopol, nécropole d’Apollonia, Sozopol, nécropole d’Apollonia, Sozopol, nécropole d’Apollonia,
secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002 secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002 secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002 secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002
Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 7,5 cm h. 16,4 cm h. 11 cm ; 11,3 cm h. 8,1 cm ; 8,5 cm ; 8,1 cm
sozopol, musée archéologique, sozopol, musée archéologique, sozopol, musée archéologique, sozopol, musée archéologique,
i n v.   n os  2 4 8 3   ; 2 4 8 4 i n v .   n o  2 4 8 0 i n v.   n os  2 4 8 1 ; 2 4 8 2 i n v.   n os  2 4 7 7 - 2 4 7 9

Figurines féminines s’appuyant avec sa poitrine 1 sur un tabouret Cavalier reposant sur une base rectangulaire, levant la main droite Deux figurines masculines debout, nues, placées sur des bases Trois figurines masculines nues dotées d’une grande tête, d’un ventre
en forme de П . Les jambes sont repliées derrière le dos, au-dessus dans un geste de salutation. La tête est ceinte d’une couronne de lierre. rectangulaires. Leurs cheveux sont attachés par un bandeau dont et d’une poitrine proéminents. Elles sont assises sur une base basse
de la tête. L’une porte un chapeau en pointe ou un diadème, tandis La bouche est grande ouverte, la barbe pointue. Le ventre et les fesses les extrémités retombent sur les épaules. L’une des épaules de l’un et arrondie, la jambe droite pliée au niveau du genou, la jambe gauche
qu’une boucle d’oreille ronde orne l’oreille gauche. Les bras sont sont démesurés 1. des hommes porte un manteau. Le ventre et les fesses sont démesurés. repliée sous le ventre. La main droite est placée sur le genou droit,
tendus vers une tasse 2 placée sur une petite table à trois pieds. bibliographie Le visage, plutôt un masque, présente une bouche grande ouverte la main gauche est étendue le long du corps et s’appuie sur la base 1.
bibliographie Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39. et une barbe pointue 1. bibliographie
Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39. bibliographie Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39.
1 Dremsizova, 1963, p. 282, n o 846, tabl. 151. K P Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39.
322 1 Winter, 1903, p. 160, type I I I  ; Deonna, 1953. 1 Winter, 1903, p. 268, type V I . 323
K P
2 Emmanuel, 1896, p. 276-277. K P 1 Pour d’autres figurines similaires découvertes à Apollonia,
voir Dremsizova, 1963, p. 281-282, tabl. 145, 152. K P

c at. 268

c at. 269

c at. 269

c at. 270

c at. 271
l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 272 c at. 274 c at. 276
Table miniature Bolsal à vernis noir Œnochoé à figures rouges
Argile Argile Argile
Sozopol, nécropole d’Apollonia, Sozopol, nécropole d’Apollonia, Sozopol, nécropole d’Apollonia,
secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002 secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002 secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002
Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 2,8 cm ; l. 6,2 cm ; l. 4,3 cm h. 3,5 cm ; d. fond 4,7 cm ; d. embouchure 7,3 cm h. 11,5 cm ; d. fond 5,5 cm
sozopol, musée archéologique, sozopol, musée archéologique, sozopol, musée archéologique,
i n v.   n o  2 4 8 5 i n v.   n o  2 4 8 7 i n v.   n o  3 0 2 3

Table miniature à trois pieds placée, avec un petit tabouret Le fond intérieur porte un décor estampé de quatre palmettes. La scène représente le deuxième jour de la fête des Anthestéries 1 :
en forme de П, sur un socle rectangulaire. Sur le fond extérieur, réservé, figurent une bande et deux cercles une jeune fille dépose un plateau de gâteaux devant un hermès.
Le tabouret conserve l’empreinte de la fixation d’une figurine de vernis noir 1. Elle est précédée par une oie, tandis que l’on aperçoit derrière
d’acrobate et la table, de celle d’une tasse. (fig. 1, p. 321) bibliographie elle une charrette 2.
bibliographie Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39. bibliographie
Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39. K P Panayotova, 2008, p. 18, fig. 20 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39.
1 Sparkes, Talkott, 1970, p. 274, pl. 53, 556. K P
1 Pickard-Cambridge, 1968, p. 1-25 ; Simon, 1983, p. 92-101.
324 c at. 273 c at. 275 2 Van Hoorn, 1951, fig. 107, 219, 327, 456. K P 325

Strigile Lécythe à décor réticulé


Bronze Argile c at. 277
Sozopol, nécropole d’Apollonia, Sozopol, nécropole d’Apollonia,
secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002 secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002 Astragales
Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C . Os
l. 23 cm ; l. 2,5 cm h. 9 cm ; d. fond 4,1 cm ; d. embouchure 2,8 cm Sozopol, nécropole d’Apollonia,
sozopol, musée archéologique, sozopol, musée archéologique, secteur de Kalfata, tombe n o 278, 2002
i n v.   n o  2 4 8 6 i n v.   n o  2 4 8 9 Deuxième quart du iv e siècle av.  J .- C .
sozopol, musée archéologique,
La lame, semblable à une faucille, forme un canal long et étroit. Lécythe aryballisque orné d’un motif réticulé et de points blancs i n v.   n o  3 6 0 8
L’extrémité ressemble à une feuille pointue. À Apollonia, les strigiles placés en lignes horizontales sur la panse 1.
en bronze, associés à la pratique de l’athlétisme, sont placés dans bibliographie Ces dix astragales rappellent que les habitants d’Apollonia utilisaient,
les tombes d’adultes, essentiellement de sexe masculin, ou d’enfants, Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39. en guise d’offrandes funéraires, des astragales travaillés des deux côtés.
à partir des années 390-380 av.  J .- C . 1. Durant l’époque hellénistique Certains étaient marqués par des lettres de l’alphabet grec ou revêtus
1 Ivanov, 1963, p. 122-123, tabl. 54. K P
apparaissent également des strigiles en fer 2. de plomb 1. (fig. 1, p. 321)
bibliographie bibliographie
Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39. Panayotova, 2008, p. 5-28 ; Panayotova, Reho, Nedev, 2009, p. 38-39.

1 Baralis et al., 2010, p. 97. 1 Hermary, 2010, p. 264. K P


2 Panayotova, Hermary, 2010, p. 258. K P

c at. 275

c at. 276
c at. 273

c at. 274

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
milena tonkova fig. 1
Agrafes en forme de disque
provenant d’Odessos.
sofia, institut national
d’archéologie et musée, abs

fig. 2
Collier-bande de Mésambria.
nesebar, musée archéologique

fig. 1

L’ o r f è v r e r i e d a n s l e s
cités grecques de l’ouest du Pont
326 L’orfèvrerie dans les colonies grecques du littoral ouest-pontique traduit des incrustations en émail vert et bleu rattache la mode d’Odessos à celle 327
à la fois des modes et des styles particuliers, ainsi que des pratiques funé- d’Istros ainsi qu’à celle de Mésambria, où l’on a découvert un exemplaire
raires spécifiques. Ces productions connurent quelques périodes fastes, semblable en bronze. Les boucles d’oreilles à tête de lion, tout comme les
alors accompagnées de divers contacts établis tant avec l’outre-mer colliers plus simples mais élégants portant des perles de forme conique
qu’avec la Thrace intérieure. Les parures de l’époque classique qui nous aux extrémités, populaires à Odessos, dérivent de modèles connus pour
sont parvenues ne sont pas réalisées en métaux nobles, et rarement en le début de l’époque hellénistique.
argent. En revanche, les élégants bijoux en or du début de l’époque hellé- Les protomés de femmes en terre cuite, ornées de diadèmes, boucles
nistique mis au jour dans les nécropoles d’Odessos et de Mésambria d’oreilles et colliers (cat. 267), attestent l’existence d’une mode raffinée à
révèlent la richesse de leurs habitants, tout comme leur volonté d’afficher Messambria au iv e siècle av. J.-C. Les tombes de la seconde moitié de ce
un certain prestige social. Cette tendance se maintint durant la période siècle livrent des imitations en bronze de colliers en or, dotées de penden-
suivante, où apparurent les bijoux en or polychromes de Mésambria. À tifs en forme d’amphore ou de perles cylindriques à pendentifs pyrami-
Apollonia du Pont, la mode demeura néanmoins plus sévère. Les parures daux. Les luxueux colliers-rubans en or avec pendentifs (fig. 2) sont alors
en or étaient rares, bien qu’on y rencontrât une grande variété de bijoux en vogue, ainsi que des assemblages caractéristiques du début de l’époque
en bronze, en argent et en verre. La fin de la période hellénistique est mar- hellénistique composés de boucles d’oreilles à tête de lion et de colliers de
quée par les remarquables ensembles de bijoux en or incrustés de perles 2. On connaît également pour cette période des bagues de bronze
1
Sinemorets et d’Anchialos  . avec des représentations incisées et des perles de verre. Ces bagues sont
Les bijoux dont disposaient les femmes grecques de ces colonies corres- fréquentes parmi les offrandes funéraires de la nécropole d’Apollonia du
pondent à des modèles connus dans l’orfèvrerie du début de la période Pont pour la période classique et le début de l’époque hellénistique 3. La
hellénistique ; la plupart trahissent le style élégant et l’exécution parfaite plupart ont un chaton fixe, mais certaines sont en forme de scarabée.
des meilleurs artisans, et certains exemples, comme les boucles d’oreilles Elles sont réalisées en bronze, en fer ou en argent, plus rarement en or, en
discoïdales avec figurines de Nikè (cat. 278), constituent de véritables os ou en verre. Les boucles d’oreilles en anneaux à tête de lion sont égale-
chefs-d’œuvre. Les boucles d’oreilles en anneau avec tête de lion sont ment populaires, tout comme les bracelets en argent et en bronze ou les
particulièrement fréquentes, mais chaque ville possède son répertoire colliers de perles de verre. Certaines tombes ont alors livré des fibules de
spécifique. type thrace présentant un modèle « citadin 4 ». Elles révèlent les échanges
Les parures en or des nécropoles d’Odessos et de ses environs forment intenses tissés entre les habitants des colonies et l’arrière-pays thrace.
en ce sens un groupe distinct. Les gracieuses boucles d’oreilles avec Nikè
(cat. 278) du tombeau de la rue Prilep sont associées avec un collier de
perles à pendants en forme de tête de taureau (cat. 279). On trouve des
boucles d’oreilles identiques dans la zone des Détroits, où se situe vrai-
semblablement leur atelier de fabrication. Le collier se rapproche de
modèles provenant de Méditerranée orientale et du nord de la mer Noire,
1 Mladenova, 1963b ; Frel, 1963 ;
en particulier de la cité de Panticapée. Les boucles d’oreilles discoïdales Dimitrova, 1989 ; Minchev, 1990b ;
richement ornées sont caractéristiques d’Odessos, ainsi que les agrafes Pfrommer, 1990b, p. 243-259 ; Tonkova,
1997b ; Oppermann, 2004, p. 202-205 ;
assorties (fig. 1). Elles relèvent du « style luxueux » de l’orfèvrerie Jackson, 2011 ; Tonkova, 2015.
2 Kiyashina et al., 2012, cat. 63, 66.
grecque et sont accompagnées de bagues ornées de figures en relief : un
3 Mladenova, 1963b.
petit Éros, une tête d’Aphrodite. Un pendentif pyramidal en or portant 4 Vasileva, 2014. fig. 2

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
Le tombeau k connues, il semblerait que ces deux exemplaires ont été fabriqués
spécifiquement pour le marché thrace, peut-être même sur

de la rue Prilep commande pour cette famille d’Odessos. Les parallèles les plus
proches nous sont offerts par une boucle d’oreille découverte
dans une tombe d’Izmit (l’ancienne Nicomédie), en Turquie
du Nord-Ouest, conservée au Musée archéologique d’Istanbul,
et par son double miroir probable, exposé à présent au Virginia
Museum of Fine Arts de Richmond, aux États-Unis. Ces deux
boucles d’oreilles sont datées du milieu du iii e siècle av.  J .- C .
Cependant, dans ces deux cas, la Nikè ne tient aucun objet dans
ses mains.
bibliographie
Savova, 1971, p. 6-7, n o 7, fig. 6-10 ; Helsinki, 2000, p. 88, n o 60.
A M

alexandar minchev c at. 279


Collier
328 En 1970, au cours d’un chantier de construction dans Or 329
les quartiers du nord-ouest de Varna, un tumulus de faible Varna, tombeau de la rue Prilep, tombe n o 2, 1970
hauteur a été arasé rue Prilep, mettant au jour quelques Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C .
h. pendentif 3,9 cm ; l. extrémités 2,8 cm ; l. 2,5 cm ;
tombes maçonnées. Elles ont été fouillées par O. Savova,
ép. 1,8 cm ; d. perles 0,8 cm ; poids total 24,35 g
archéologue du Musée archéologique de Varna, qui
v a r n a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  i i - 4 2 1 3
en a publié les premiers résultats.
Le tumulus disposait d’un diamètre d’environ 18 mètres. Ce collier se compose de vingt et une perles creuses de forme
Son remblai protégeait deux cistes. La tombe n o 1 se trouvait sphérique (douze à surface lisse et neuf cannelées verticalement).
à la périphérie méridionale du remblai, tandis que la tombe Il est fermé par deux éléments de forme conique dotés d’une
n o 2, la principale, occupait le centre du tumulus. Les deux c at. 278 extrémité demi-sphérique et d’un pendentif figurant une tête
de taureau ornée d’une rosette placée au point d’accrochage.
sépultures étaient de forme rectangulaire avec une couverture
réalisée en grandes dalles plates de pierre calcaire, présentant
Paire de boucles d’oreilles Sa fabrication a mobilisé des techniques d’orfèvrerie bien
Or connues à l’époque hellénistique. Chaque demi-perle a été réalisée
une surface intérieure soigneusement polie qui contrastait
Varna, tombeau de la rue Prilep, tombe n o 2, 1970 par martelage sur deux matrices distinctes. La première matrice,
avec leur surface extérieure grossièrement équarrie. Fin du iv e – début du iii e siècle av.  J .- C . de forme hémisphérique et arrondie, a été utilisée pour les
L’épaisseur des dalles sur les parois latérales étaient h. figurines 3,4 cm ; l. 3,7 cm ; d. disques 2,1 cm ; ép. 0,4 cm ; perles lisses ; la seconde, rainurée, pour les perles cannelées.
de 20 centimètres, de 35 centimètres pour la couverture. poids 18,17 et 18,18 g Les deux demi-perles ont alors été réunies. Pour les renforcer,
Toutes présentaient des joints soignés, sans mortier. v a r n a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  i i - 4 2 1 2 elles disposaient d’une âme en bois dont des traces subsistaient
Ces deux tombes faisaient vraisemblablement partie d’une encore lors de leur découverte. La tête de taureau a été réalisée
Ces boucles d’oreilles appartiennent au type « disque et pendentif », de façon analogue : chaque moitié a été martelée sur une matrice
petite nécropole tumulaire familiale située au nord-ouest
caractéristique du début de l’époque hellénistique. Elles se composent avant d’être jointe l’une à l’autre. Les cornes ont été ajoutées
de l’antique Odessos. Leur construction s’avère en effet
d’un disque en relief, au bord rehaussé, décoré en filigrane et en dernier. Ce pendentif présentait lui aussi un noyau central
identique et quasiment contemporaine. D’autres tertres granulation, au revers lisse, avec une longue attache verticale en fil en bois. Le petit anneau de suspension est masqué par une
autour d’elles ont probablement été détruits lors de métallique. Par un petit anneau est suspendue une figurine de la déesse rosette décorée en filigrane et granulation.
la construction d’immeubles durant les années 1960. Victoire (Nikè) représentée en plein vol, superbement ciselée et Le parallèle le plus proche de ce bijou provient d’un collier
La tombe n o 2 a livré un mobilier funéraire riche et varié. délicatement proportionnée. Une de ses jambes, soit la droite soit en or avec pendentif en tête de taureau, mais doté de perles
La chambre funéraire présentait à l’extérieur une longueur la gauche selon la boucle d’oreille, s’avance légèrement. Le corps biconiques, mis au jour dans une tombe tumulaire de la fin
de 2,25 mètres sur 0,80 mètre de largeur pour une hauteur de la déesse est représenté nu. Les ailes sont déployées et le détail du iv e ou du début du iii e siècle av.  J .- C . au nord d’Odessos
des plumes est figuré. Un himation flotte en arrière, retenu en travers (quartier actuel de Chayka) en même temps que d’autres
de 0,85 mètre. Elle était dépourvue de toute paroi sur
des épaules par une mince écharpe. Les ailes et le vêtement ont été offrandes funéraires : des boucles d’oreilles en or à tête de
son côté oriental. Une jeune fille y reposait, protégée par
travaillés séparément avant d’être ajoutés au corps, qui, lui, a été lion, une bague en or sans ornement, une lampe en terre cuite,
un cercueil en bois, la tête disposée à l’est. Une partie des moulé. La Nikè tient un rhyton à protomé de faon et une phiale, une figurine en terre cuite servant d’applique au cercueil
vêtements était encore discernable au moment des fouilles. dans la main droite ou la main gauche suivant le côté où était portée en bois, etc. Cette sépulture est à ce jour encore inédite.
Selon les analyses anthropologiques menées par les la boucle. Tous les détails anatomiques du corps sont présents, bibliographie
professeurs M. Balan et Y. Yordanov, la jeune fille avait jusqu’aux ongles des pieds. Sur l’une des boucles, une partie Savova, 1971, p. 5-6, n o 6, fig. 5. A M
entre seize et dix-huit ans. Ses bijoux personnels ont été du vêtement a été brisée.
retrouvés in situ sur le squelette, tandis que le mobilier était La fabrication de ces boucles d’oreilles a mobilisé toutes
les techniques de l’orfèvrerie grecque de l’époque hellénistique :
disposé autour de la tête. Conservé de nos jours au Musée
le martelage sur matrice, la fonte dans un moule, le filigrane,
archéologique de Varna, il permet de dater la sépulture
la granulation et le ciselage. Cette paire, datée du début de l’ère
de la fin du iv e ou du début du iii e siècle av.  J .- C . Il s’agit, hellénistique, provient probablement d’un grand atelier d’Asie
selon toute vraisemblance, de la tombe d’une jeune fille Mineure. Compte tenu du fait que le rhyton et la phiale sont absents
issue d’une famille thrace aisée résidant à Odessos. de la plupart des boucles d’oreilles à pendentifs de Nikè ou d’Éros

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 282 c at. 283 c at. 284
Figurine Cruche Pot
Argile Argile Argile
Varna, tombeau de la rue Prilep, tombe n o 2, 1970 Varna, tombeau de la rue Prilep, tombe n o 2, 1970 Varna, tombeau de la rue Prilep, tombe n o 2, 1970
Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C . Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C .
h. 11 cm ; l. 6,9 cm ; ép. 3 cm h. 14,5 cm ; d. 11 cm ; d. embouchure 7,2 cm h. 13,3 cm ; d. 12 cm ; d. embouchure 8,3 cm
varna, musée régional d’histoire, varna, musée régional d’histoire, v a r n a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  i i - 4 2 1 8
i n v.   n o  ii-4216 i n v.   n o  ii4217
De corps sphérique et de fond plat, ce pot présente une ouverture
Élaborée en fine argile beige dans un moule simple, la figurine La vasque, de forme sphérique, est étroite. Le col s’avère cylindrique, légèrement évasée à rebord circulaire et une anse qui dépasse.
représente Éros en relief (peut-être Éros Thanatos). La divinité est l’embouchure légèrement élargie. En revanche, le pied est bas Il a été fabriqué avec une argile brun rougeâtre mal tamisée
présentée frontalement, les ailes rabattues, drapée d’un long himation et conique, l’anse, verticale et plate. La cruche est réalisée dans une et porte des traces irrégulières de vernis rougeâtre qui, à la cuisson,
et coiffée d’un kalathos. La face avant de la figurine a été peinte : argile fine de couleur rouge clair et décorée de deux bandes d’engobe passent au gris-noir. C’est un produit de fabrication locale,
le corps et le vêtement portent une coloration rose, le visage est ocre- rouge dessinées au milieu de la panse. La forme et la décoration d’un atelier de potier d’Odessos.
jaune, les ailes sont bleu clair et sombre, les plumes sont indiquées sont caractéristiques du début de l’époque hellénistique et orientent bibliographie
schématiquement en brun. La face arrière est dotée d’une ouverture vers un produit importé. Savova, 1971, p. 4, n o 2. A M
destinée à la suspendre. De telles figurines d’Éros ou Éros Thanatos bibliographie
sont fréquentes parmi les offrandes funéraires du début de l’époque Savova, 1971, p. 4, n o 1, fig. 2.
330 A M 331
hellénistique, tant à Odessos que dans les autres villes du littoral
c at. 280 de l’ouest de la mer Noire, notamment à Apollonia du Pont (Sozopol)
et Callatis (Mangalia).
c at. 280 bibliographie

Miroir Savova, 1971, p. 5, n o 5. A M

Bronze
Varna, tombeau de la rue Prilep, tombe n o 2, 1970
Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C .
ép. 0,4 cm ; d. 13,8 cm
v a r n a , m u s é e r é g i o n a l d ’ h i s t o i r e , i n v.   n o  i i - 4 2 1 5

Plat, de forme circulaire, dépourvu de toute décoration, ce miroir


présente une courte extension presque carrée faisant office
de manche où apparaissent de petits clous de cuivre servant
à la fixation. Objet d’importation à Odessos, il provient
d’un atelier de Grèce continentale ou d’Asie Mineure.
bibliographie
Savova, 1971, p. 5, n o 4. A M

c at. 281
Lampe
Argile
Varna, tombeau de la rue Prilep, tombe n o 2, 1970
Fin du iv e-début du iii e siècle av.  J .- C .
h. 5,6 cm ; d. 11 cm
varna, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  i i - 4 2 1 9

Réalisée comme une coupelle plate au bord ourlé vers c at. 284


l’intérieur, la lampe est percée au centre avec un saillant
cylindrique ; sur le bord, le porte-mèche a été brisé.
Fabriquée au tour, en argile rougeâtre assez impure,
elle est issue vraisemblablement d’ateliers locaux.
bibliographie c at. 282
Savova, 1971, p. 4, n o 3, fig. 4. A M

c at. 283

l a t h r a c e , u n e s pa c e p l u r i e l
c at. 281
la religion
kostadin rabadjiev Ce tableau est complété par les représentations de divinités du panthéon grec figurant sur les émis-
sions monétaires des rois odryses – 
Cybèle (Hébryzelmis), Dionysos (Ketriporis), Déméter
(Kersobleptès) 5 – qui ont remplacé l’image du cavalier en tant que conception locale idéologisée.
Frappées dans des ateliers monétaires grecs en guise de regalia, mais aussi pour servir de moyens
d’échange sur le marché égéen, ces images pourraient être également interprétées comme l’émanation de
croyances locales, en particulier après la défaite infligée au Royaume odryse par Philippe II. La tendance
est bien visible dans le monnayage des principautés hellénistiques, probablement vassales de Lysimaque,
qui ont succédé à ce royaume : Zeus (Seuthès III), Artémis et Héraclès (Sparadokos), Apollon
(Scostocès).
Des noms de dieux grecs apparaissent également dans les inscriptions, où ils sont pris à témoin pour
garantir un traité ou un sermon. Parfois leurs temples sont mentionnés : celui de Dionysos ou des Grands
Dieux à Seuthopolis, celui d’Apollon et de Phôsphoros (Artémis) à Kabylè. On retrouve leurs effigies
la religion thrace dans la décoration d’objets de luxe importés (services à boisson, parures, armes) qui sont passés en pos-
session de l’élite thrace à titre de cadeaux ou de butin de guerre, voire à la suite d’un achat, tout du moins
quand on est en mesure de reconnaître un commanditaire thrace grâce à la fonction de l’objet ou au sujet
334 La richesse des conceptions religieuses thraces nous est connue aujourd’hui par quelques divinités et 335
choisi. L’élite thrace connaissait bien les mythes grecs, comme en témoignent les adaptations locales de
pratiques cultuelles sur lesquelles nous sommes renseignés grâce aux sources grecques, aux découvertes
thèmes populaires (tel le combat d’Héraclès et de l’Amazone sur la cruche (cat. 286) du trésor de
archéologiques, ainsi qu’aux scènes figurées et inscriptions locales. Le récit témoignant du goût du roi
Rogozen), ce qui constitue en soi un indice d’hellénisation. Une autre lecture supposerait une interpréta-
Kotys I er pour des lieux ombragés et proches de points d’eau où il construisait des salles de banquet et
tion thrace d’images et de sujets étrangers, mais comment expliquer dès lors le grand nombre d’objets et
consacrait des sacrifices aux dieux (Athénée XII, 531e-f) nous permet de considérer les dieux thraces
de monuments ornés de scènes d’origine manifestement locale ?
comme des êtres omniprésents et surnaturels. Ils résidaient sans doute dans les cieux, si l’on en croit
Cette question s’applique tout particulièrement à Dionysos, dieu d’origine indéniablement grecque,
l’anecdote du chef militaire Kosingas qui assembla un grand nombre d’échelles en bois dans l’intention
que la tragédie situe en Thrace dans une volonté de replacer cette divinité dans un espace barbare et
de monter au ciel pour se plaindre à la déesse Héra de la désobéissance des Kébrènes et des Sykaiboens
chaotique, et ce dans une perspective purement politique. Il en est de même pour l’exotisme et la magie
(Polyen VII, 22). Ils étaient anthropomorphes, comme l’atteste la déclaration rationaliste de
qui entourent la personnalité d’Orphée. Mais, à la différence de ce dernier, Dionysos était populaire en
Xénophane selon laquelle les mortels se figurent leurs dieux à leur propre image, ce qui explique que les
Thrace, aussi bien dans l’imagerie que dans les dédicaces et les lieux de culte : est-ce l’indice d’une hellé-
dieux thraces aient tous des yeux bleus et des cheveux roux (frag. 21, B16).
nisation de l’élite ou s’est-il substitué au contraire à une divinité locale, un « Dionysos thrace 6 » ? Nous
La définition d’un espace géographique thrace n’est que trop approximative, tout comme l’identifi-
disposons ici du cas de son célèbre sanctuaire situé sur la plus haute montagne des Satres, où, selon
cation des différentes tribus. Hérodote (V, 3) considère que les Thraces constituent la nation la plus
Hérodote (VII, 111), une prêtresse rendait des oracles analogues à ceux de Delphes. Ce lieu est-il le
nombreuse de la Terre après les Indiens, mais que le manque d’unité politique les rend faibles. Dans les
même que le bois sacré de Liber où, selon Suétone (Vie des douze Césars, Auguste 94, 7), le père
brumes des périodes historiques les plus anciennes, on reconnaît sans surprise des conceptions natu-
d’Auguste se vit prophétiser le destin brillant de son fils par un feu qui s’élança jusqu’au ciel, comme cela
relles, tel le culte solaire révélé par une scène qui figure sur une dalle en pierre provenant d’un sanc-
se serait produit auparavant pour Alexandre ? Est-ce enfin toujours le même temple qui, plusieurs siècles
tuaire de l’Âge du Bronze récent découvert près de l’actuelle ville de Razlog : une barque zoomorphe
plus tard, a été décrit comme un bâtiment circulaire sur la colline de Zelmissos, où l’on vénérait Sol et
avec le disque solaire opposée à la figure ithyphallique d’un guerrier 1. Les noms des dieux ne nous sont
Liber sous les traits d’une divinité unique surnommée Sabazios par les Thraces (Macrobe, Saturnales I,
connus qu’à l’époque du Royaume odryse, lorsque la Thrace entra dans la sphère politique des cités
18, 11) ? Les sanctuaires rupestres sur les sommets montagneux au sud de l’Haimos offrent quelques
grecques, tandis que de nouvelles colonies apparaissaient sur son littoral. Hérodote cite Arès, Dionysos
similitudes, tandis que les complexes de fosses rituelles dans les plaines témoignent de l’existence de
et Artémis, en précisant que les rois thraces honorent tout particulièrement Hermès, dont ils se croient
cultes chtoniens, lesquels apparaissent également dans les foyers d’argile décorés à usage rituel (com-
les descendants (V, 7). Dans la mesure où les noms thraces de ces divinités ne sont pas mentionnés, on
bustion d’aromates ou d’hallucinogènes ?) qui furent populaires pendant près d’un siècle dans les
peut émettre des doutes sur l’authenticité des appellations d’Hérodote, car l’hellénisation de la Thrace
demeures, les espaces publics et les nécropoles de la haute époque hellénistique 7. L’importance des
restait encore limitée au v e siècle av. J.-C. Une explication plausible serait qu’il a décrit aux lecteurs
cultes chtoniens est à l’origine de l’interprétation de la conception de la mort comme un des fondements
grecs les occupations habituelles de l’élite thrace, qui méprisait le travail de la terre et ne trouvait de
du modèle religieux thrace. Elle est perceptible dans le récit d’Euripide sur le roi Rhésos, qui ne devait
plaisir que dans l’oisiveté ou le festin (Dionysos), la guerre (Arès) et la chasse (Artémis).
pas habiter le royaume des ombres, mais vivre éternellement dans une caverne de montagne, ou encore
Parmi les autres divinités thraces, bien reconnaissables par les Grecs en raison de leur caractère exo-
dans celui d’Hérodote sur le Zalmoxis des Gètes, qui promettait aux notables initiés de les conduire à
tique, on dénombre Bendis, Cotyto, vénérée par les Édones et mentionnée par Eupolis (Fragmenta
la félicité, sans qu’ils aient à traverser la mort (IV, 95). L’idée aristocratique d’une immortalité psycho-
comicorum graecorum 2, 450), Pléistoros, chez les Apsinthes, qui selon Hérodote exigeait des sacri-
somatique, abandonnée avec le développement de la politeia dans le monde grec, se maintient en Thrace
fices humains (IX, 119), ou encore Kandaôn en Crestonie, cité par Lycophron (328, 938) 2. Tous ces
1 Hänsel, 1969, ill. 1. jusqu’à la conquête romaine. On en perçoit la force dans les tombes tumulaires de l’élite qui sont autant
noms proviennent de la zone de contact entre le monde thrace et les colonies grecques. Une telle diver- 2 Popov, 2010. de topoï durables dans l’espace, ainsi que dans l’image équestre des ancêtres habitant le tombeau où ils
sité religieuse laisse supposer l’existence d’une multitude de divinités tribales, tout comme l’absence 3 Fol, 1986a.
4 Marazov, 2011. connaissent la félicité de l’homme et du daïmon unis dans un seul être, le tombeau étant à la fois leur
respective d’un panthéon et d’une idéologie unifié. Cette situation résulte de la fragmentation politique 5 Yurukova, 1976.
6 Fol, 1993.
demeure et leur sanctuaire 8.
des Thraces et laisse peu de place aux hypothèses entourant une unité et un répertoire de concepts com-
7 Archibald, 1999.
muns reconstruits sous la forme d’une doctrine orphique 3 ou d’une mythologie cabirique 4. 8 Rabadjiev, 2002 ; Rabadjiev, 2014.

l a r e l i g i o n
alexandre baralis et milena tonkova fig. 1
Sanctuaire près de Babyak,
vue générale.

fig. 2
Les principaux contextes Les principaux contextes Les principaux contextes
rituels de Plaine supérieure rituels de Plaine supérieure rituels de Plaine supérieure
de Thrace et de Thrace du nord. de Thrace et de Thrace du nord. de Thrace et de Thrace du nord.

Carte des sites erchéologiques Carte des sites erchéologiques


de Thrace mentionnés de Thrace mentionnés
en annexe. en annexe.

Les lieux de culte en Thrace


336 (Suétone, Vie des douze Césars, Auguste 94, 7). Si les sanctuaires de som- 337
met constituent un élément emblématique du paysage religieux thrace,
leur fonctionnement interne nous échappe encore, malgré la présence
dans le sanctuaire satre de Dionysos d’une prêtresse qui transmettait la
parole du dieu suivant le modèle delphique (Hérodote VII , 111). Les
recherches archéologiques récentes révèlent toutefois le caractère parti-
culièrement modeste de certains d’entre eux, lesquels se limitent à des
zones d’offrande matérialisées par une grande quantité de céramiques
jetées dans les crevasses naturelles du rocher (Lubcha, Ostritza,
Zagrajden, Boykovo ou Assenovgrad) 2. Parfois, un fossé, doublé plus
tard d’un muret, en délimite l’espace (Bosilkovo, Sivino, Treve et
Zabardo 3). Enfin, plusieurs fosses peuvent compléter ce dispositif,
comme à Skaleto, près de Tsrancha 4. Le sanctuaire de Babyak réunit tous
ces éléments 5. Il domine depuis le double sommet de Babyaska Chuka
(1 653 m d’altitude) la vallée du Nestos (fig. 1) et offre une large vue sur
les Rhodopes occidentaux. Son espace, enceint par un large péribole en
Les sources antiques grecques et romaines nous permettent d’approcher pierres sèches, s’articule autour de plusieurs terrasses. Bien que sa fré-
certains des lieux dans lesquels s’incarnent les cultes thraces. Le premier quentation couvre une large période, depuis le Bronze récent jusqu’au ensembles imposants ont été découverts depuis le long de l’Hébros / sacrés, sanctuaires de sommet ou champs de fosses ne sauraient résumer
d’entre eux n’est autre que le bois sacré que rencontrent Ulysse et ses iv e siècle apr.  J .- C ., le site n’a livré aucun édifice antérieur à l’époque Maritsa et de ses affluents à Yabalkovo, Krepost, Simeonovgrad, à eux seuls le paysage cultuel thrace. C’est ce que rappelle l’identification
compagnons quand ils parviennent à la demeure de Maron, le prêtre romaine. En revanche, plusieurs plates-formes en argile, interprétées Gledachevo, Polski Gradets, Svilengrad, tout comme le long du littoral de dépôts rituels disposés près de sources d’eau ou la mise au jour près
d’Apollon, divinité protectrice du mont Ismaros (Odyssée IX , 193-216). comme des autels (fig. 2), étaient recouvertes d’un assemblage hétéroclite pontique à Debelt, Byala et Durankulak, ou au bord du Danube, à Ruse de l’enceinte de « Pistiros » d’autels en argile associés à des fosses et de
D’autres témoignages évoquent la présence dans les monts Zônaia d’un d’offrandes – pesons, fusaïoles, fragments de céramique, fibules, bijoux et Staliyska Mahala 9. Enfin, dans la vallée du Nestos, une semblable diverses figurines anthropomorphes ou d’animaux en terre cuite 13.
10
bois consacré à Œagre ou Orphée (Nicandre, Les Thériaques 461). De en bronze, armes et outils en fer, monnaies. Un fossé et divers dépôts for- concentration a été identifiée à Koprivlen  . La question de l’interpréta-
même, le piémont du mont Kerdylion abritait une zone interdite à l’agri- més de moellons complètent ce dispositif auquel s’ajoutent des dépôts tion de certains de ces sites est désormais pleinement posée. Enfin, la
culture (Hérodote VII , 115). En ce sens, le bois sacré semble proche du rituels répartis dans différentes crevasses, ainsi que des niches rupestres. découverte d’animaux sacrifiés et inhumés en position anatomique 1 Scheid, 1993, p. 18 ; Dubourdieu,
lucus latin que les auteurs décrivent comme des espaces intacts et déserts, Scheid, 2000, p. 77-78.
La présence à Babyak de plusieurs fosses destinées à récolter le produit contribue à singulariser ces contextes, tel le sanctuaire de Menekşe
2 Gotsev, 2005a, 2010.
où l’homme n’a pas sa place, tandis que la divinité choisit d’y établir sa des actes rituels trouve un écho direct dans les champs de fosses rituelles Çatağı Kazıları, près de Tekirdağ, où un chien et un cochon étaient dépo- 3 Kisyov, 1990, p. 65.
1 4 Domaradzki et al., 1999, p. 17, 60-62.
demeure  . On observe toutefois en Thrace l’association privilégiée d’un identifiés dans l’ensemble de l’espace thrace. Ce terme archéologique sés chacun dans un pithos, tandis que les ensembles de Staroselets et
5 Gotsev, 2005b ; Tonkova, 2005a ;
bois et d’une zone de relief. C’est ce que reflète l’existence au nord de la désigne communément une concentration singulière de fosses auxquelles Staliyska Mahala contenaient plusieurs chiens décapités 11. On note enfin Tonkova, Gotsev, 2008.
Propontide d’un Hieron Oros, d’un « mont sacré » (Xénophon, Anabase on prête une vocation cultuelle. Parmi les divers critères qui leur sont la présence sporadique d’ossements humains qui éclaire sous un autre 6 Baralis, 2008.
7 Özdo ğ an, 2001, p. 59-60.
VII , 3). Une même dualité se retrouve en pays triballe, près du Danube, appliqués, deux se révèlent particulièrement pertinents : leur localisation jour la déposition de sujets entiers, à l’image de l’enfant placé en position
8 Bozkova, Tonkova, 2007 ; Bozkova,
où Étienne de Byzance note à son tour la présence d’une montagne sacrée, et leur contenu. En effet, les cent fosses que l’on trouve dans le tertre de fœtale à Svilengrad ou du sujet adulte décapité inhumé dans la même Nikov, 2010 ; Tonkova, 2010a.
alors qu’un épisode relate la fuite en 29 av.  J .- C . d’un groupe de Bastarnes Kukova à Duvanli ou les cent trente-sept fosses qui ponctuent la couver- 9 Teodosiev, 1998b ; Tonkova, 2003a ;
position à Yabalkovo. Une des fosses de Gledachevo contenait également
Leshtakov et al., 2006 ;
dans un bois sacré que les troupes du proconsul Marcus Licinius Crassus ture du tumulus n o 3 de Kralevo peuvent difficilement être réduites à de le squelette d’un enfant et celui d’une jument, tandis qu’une seconde abri- Nekhrizov, Tsetkova, 2012.
n’hésitent pas à incendier (Dion Cassius LI , 24). simples fosses à déchets 6. De même, le site d’Aşağı Pınar, en Thrace orien- tait une femme agenouillée, manifestement enterrée vivante, une pierre 1 0 Vulcheva, 2002.
1 1 K. Nikov, dans Dankova,
On comprend dès lors que ces espaces soient souvent associés aux tale, a livré à son tour un ensemble imposant de cent fosses, entouré par déposée sur le dos, illustrant la découverte ces dernières années de sujets Velkov, Nikov, 1991, p. 309 ;
sanctuaires de hauteur, suivant l’exemple offert par celui de Liber, dis- un vaste fossé circulaire de 100 mètres de diamètre 7. À Malko Tranovo adultes ou immatures reposant dans des positions insolites (fig. 4), par- Teodosiev, 1998b, p. 17 ;
Baralis, 2008, p. 141.
posé dans les Rhodopes au sein d’un bois sacré qu’Octave, le père d’Au- (fig. 3), en Plaine supérieure de Thrace, un fossé délimite l’espace initial fois tête en bas, le visage vers le sol. Ces divers exemples posent la ques-
1 2 Tonkova, 2010c.
guste, aurait fréquenté, tout comme Alexandre le Grand auparavant du site 8. Près de cinq cents fosses y ont été mises au jour. D’autres tion de la pratique éventuelle de sacrifices humains 12. Pour autant, bois 1 3  Lazov, 1997a.

l a r e l i g i o n
c at. 285
Phiale
Argent doré
Rogozen, 1985-1986
Troisième quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 2 cm ; d. 13,6 cm
vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  b   4 6 4

L’intérieur de la phiale porte la représentation en haut relief


d’Héraclès et Augé, princesse de Tégée et prêtresse du temple
d’Athéna. Il s’agit d’une scène empruntée à la mythologie grecque :
le héros séduit la prêtresse, réalisant ainsi la prophétie de l’oracle
de Delphes. Les figures adoptent le rendu délicat caractéristique
du début de l’époque hellénistique. La phiale est un chef-d’œuvre
de la toreutique antique. Elle est entrée en possession d’un roi thrace
local à titre de cadeau diplomatique ou de butin de guerre 1.
338 bibliographie 339
Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 34, ill. 4.

1 Ognenova-Marinova, 1987. N T

l a r e l i g i o n
c at. 286 c at. 287
Cruche Cruche
Argent Argent
Rogozen, 1985-1986 Rogozen, 1985-1986
Deuxième moitié du iv e siècle av.  J .- C . première moitié du iv e siècle av.  J .- C .
h. 14,3 cm ; d. panse 7,5 cm h. 17,9 cm ; d. panse 12,6 cm
vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  b   4 6 0 i n v.   n o  b - 5 4 0

La panse de la cruche est ornée d’une scène empruntée à la mythologie La cruche a été découverte écrasée et brisée en plusieurs fragments.
grecque, en l’occurrence le neuvième exploit d’Héraclès. On y voit Sur le bord supérieur est gravée en langue grecque l’inscription
le héros en présence de la reine des Amazones, Hippolyte. La scène ΚΟΤΥΣ ΑΠΟΛΛΩΝΟΣ ΠΑΙΣ (« Kotys, fils d’Apollon »). Le vase
a été exécutée dans le style traditionnel de la toreutique thrace dont faisait probablement partie d’un service cultuel utilisé par le roi thrace
elle adopte les caractères particuliers de l’art local. Elle témoigne Kotys I er pour l’accomplissement de rites en l’honneur d’Apollon 1.
de la popularité des exploits d’Héraclès au sein de la société thrace, bibliographie
ainsi que du lien direct entre les univers mythologiques thrace et grec 1. Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 49, ill. 112.

bibliographie c at. 287 (d é t a i l )
1 Marazov, 1996, p. 258-261. N T
Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 59, ill. 154.
340 341
1 Marazov, 1996, p. 192-206.
N T

l a r e l i g i o n
kostadin rabadjiev
Le trésor de Letnitsa c at. 288
Frontail
Argent doré
Letnitsa, 1963
Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 5 cm
lovech, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  5 9 3

Figure, en trois dimensions, d’un lion accroupi sur ses pattes


arrière, les pattes avant tendues, penché sur le corps d’un taureau
couché. La tête en relief de ce dernier est flanquée de ses deux j

Letnitsa, Rogozen kostadin rabadjiev


ambes antérieures qui sont tournées sur les côtés.
bibliographie
Venedikov, 1996, n o 1, fig. 3.

et les cycles mythologiques


K R

342 Le trésor de Rogozen offre un regard intéressant sur les préférences de l’élite Cet ensemble, composé d’un mors en fer et de vingt- 343
et de gestes. La frise de la maîtresse des animaux (cat. 313) en est un bon
thrace et le répertoire des toreutes locaux. L’abondance de vases coûteux doit trois appliques de harnachement en argent doré,
exemple : elle montre une déesse ailée accompagnée de chiens, encadrée de
être examinée dans le contexte d’un choix restreint en ce qui concerne aussi a été découvert par hasard en 1963 près du village
deux couples de taureaux ailés à tête humaine ; au registre inférieur, deux
bien la forme que la fonction, ce qui ne garantit pas l’exhaustivité de la de Letnitsa (département de Lovech 1). Les objets
couples de lions attaquent un taureau. Cette composition héraldique fait
reconstruction thématique. Il est essentiel d’observer qu’ici, à l’exception de étaient placés dans un récipient en bronze, lui-
penser par ailleurs à de possibles emprunts orientaux dans le répertoire figu-
la phiale montrant Héraclès et Augé (cat. 285), qui est un produit d’importa- même déposé dans une fosse. Les appliques de
ratif thrace 6.
tion fabriqué dans un atelier grec, l’ensemble des vases figurés constitue harnachement sont dotées au revers d’un anneau
Les quinze appliques du trésor de Letnitsa qui étaient probablement
manifestement l’œuvre d’artisans thraces. Parmi ces vases, on dénombre sept soudé permettant de les attacher aux lanières en cuir.
destinées à décorer la lanière pectorale d’un cheval sont différentes 7 (cat. 288
cruches et un gobelet. Les sujets sont mythologiques. Certains évoquent des Elles s’articulent autour de deux groupes. Le premier
à 306). On n’y retrouve pas d’influence grecque directe, mais les similarités
mythes grecs, comme celui d’Héraclès et de la reine des Amazones, Hippolyte, regroupe huit appliques destinées au licol du cheval.
qu’entretiennent les schémas iconographiques des cavaliers suggèrent une
recréé dans une frise de trois scènes répétitives représentant un homme nu qui Elles portent une ornementation animalière et sont
composition unique et incitent à les interpréter successivement comme les
tient une massue et engage la lutte avec une Amazone munie d’une lance entièrement dorées. L’une des appliques constitue
épreuves subies par le cavalier chasseur et guerrier jusqu’à son mariage 8 ; la
(cat. 286). Il s’agit d’une version simplifiée de l’iconographie de l’Amazone à un frontail, les autres sont ajourées et travaillées
narration en images d’une légende théogonique qui est une adaptation thrace
cheval que l’artisan a copiée avec des erreurs de détails 1. Sur une autre cruche, en haut relief sur un fond découpé. Elles devaient
d’un modèle emprunté aux Hittites, selon lequel le dieu suprême (Zeus),
on reconnaît Cybèle qui chevauche un lion, cette fois-ci dédoublée et alter- former des paires, dont certaines sont cependant
par son mariage avec la fille (Perséphone) et en présence de la déesse mère
nant avec le thème populaire du « prédateur attaquant un animal herbivore », 9 incomplètes, ce qui rend impossible désormais
(Déméter), donne la vie au jeune dieu (Dionysos)   ; le récit unifié du rite royal
en l’occurrence un lion attaquant un cerf 2 (cat. 312). Le même affrontement, une disposition symétrique des deux côtés de la tête
de consécration 10. En réalité, les difficultés viennent de notre désir de lire
mais avec une biche à la place du cerf, apparaît à deux reprises sur une troi- du cheval. Le second groupe, qui compte quinze
dans les détails un texte en images que nous ne connaissons pas, tout en étant
sième cruche de Rogozen. On reconnaît de même une version assez inhabi- appliques, montre quelques similitudes avec la
guidés par l’impression trompeuse que nous sommes en mesure de faire cette
tuelle du mythe de Bellérophon et de la Chimère. Les différences ici décoration du licol par la technique utilisée de la
lecture. La question est de savoir si nous sommes fondés à supposer qu’il s’agit
concernent moins les protagonistes que les personnages secondaires qui les feuille d’argent martelée en haut relief, mais s’en
d’un long récit ou s’il s’agit de huit cavaliers différents, un nombre qui semble
accompagnent 3. La chasse au sanglier, populaire en Thrace, est également éloigne en même temps par toute une série de détails :
correspondre à celui des têtes de chevaux représentées sur la phalère ronde.
représentée (cat. 310). Cependant, l’animal est entouré de deux cavaliers, ce la dorure partielle des pièces ; une ornementation
qui complique quelque peu l’identification du vainqueur. Éventuellement, un plus complexe intégrant des figures humaines ;
lien avec les Dioscures grecs serait possible, si l’on admet que le buste féminin la forme rectangulaire des appliques, à l’exception
4
visible sous l’anse est celui de leur sœur Hélène  . On observe de nouveau un d’un exemplaire qui est circulaire ; l’absence de fond
dédoublement sur la cruche figurant deux quadriges tirés par des chevaux ajouré sauf dans un cas ; enfin, un style plus naïf
ailés qui volent à la rencontre l’un de l’autre (cat. 311). Dans chacun des deux avec un rendu sommaire des formes et des volumes.
quadriges, derrière le cocher, se tient une divinité : l’une d’elles est vêtue d’un Ce deuxième groupe d’appliques était probablement
long chiton et porte une branche fleurie, ainsi qu’une phiale, ce qui évoque destiné à décorer la lanière pectorale du cheval
l’iconographie de Triptolème distribuant dans un char ailé les dons de qui servait à attacher la selle.
Déméter ; l’autre, vêtue d’un chiton court, est munie d’un arc et de flèches,
1 Rabadjiev, 1996.
ce qui la rapproche d’Apollon ou d’Artémis.
2 Stoyanov, 1991.
Le décor des vases détaille le monde conceptuel des dieux et des héros, tout 3 Marazov, 1996, p. 207-219.
comme des récits de victoires qui étaient particulièrement prisés lors des ban- 4 Rabadjiev, 2004, p. 368.
5 Marazov, 1996.
quets aristocratiques. On perçoit la forte influence grecque qui s’exerce au 6 Stoyanov, 2012, p. 418-421.
cours de la haute époque hellénistique, lorsqu’un langage figuratif se forme 7 Boshnakova, 2000, p. 20.
8 Alexandrescu, 1983, p. 64-66.
par l’emprunt de sujets et probablement d’idées proches 5. Les images sont 9 Venedikov, 1996, p. 39-42. 1 Venedikov, 1996. L’ordre suivi ici
statiques et tentent de communiquer des idées par l’intermédiaire de signes 1 0 Boshnakova, 2000. est celui de la publication du trésor.

l a r e l i g i o n
c at. 289 c at. 291 c at. 293 c at. 295
Applique rectangulaire : Néréide Applique rectangulaire : Applique rectangulaire : Applique rectangulaire :
chevauchant un hippocampe jeune homme et serpent cavalier cavalier
Argent doré Argent doré Argent doré Argent doré
Letnitsa, 1963 Letnitsa, 1963 Letnitsa, 1963 Letnitsa, 1963
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 5,3 cm ; l. 5,2 cm h. 6 cm ; l. 4,5 cm h. 4,9 cm ; l. 5,6 cm h. 4,7 cm ; l. 5,9 cm
lovech, musée régional d’histoire, lovech, musée régional d’histoire, lovech, musée régional d’histoire, lovech, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  5 8 3 i n v.   n o  6 0 5 i n v.   n o  5 8 3 a i n v.   n o  5 8 4

Une femme, de profil à droite, portant un vêtement long drapé, Un jeune homme imberbe se tient face à un serpent à trois corps Un cavalier imberbe galope vers la droite et brandit une lance. Un cavalier barbu galopant vers la gauche tient une lance
la poitrine soulignée par deux cercles, se tient sur un serpent à tête et à trois têtes redressées. Dans la main droite, il tient un miroir, Il est vêtu comme les autres cavaliers, mais la cotte de mailles manque. dans la main droite. Il porte un vêtement et une cotte de mailles,
de cheval (hippocampe). Le corps de ce dernier est enroulé et orné alors que la main gauche est tendue en avant dans un geste Derrière lui est représentée une tête féminine, de profil, comme les précédents. Derrière lui est représentée une tête
sur toute sa longueur d’écailles triangulaires. La femme est penchée de communication. Il porte un long vêtement (cousu ou tricoté), qui le suit du regard. de cheval de profil.
vers l’arrière. Il s’agit d’une Néréide qui chevauche l’hippocampe, resserré vers le haut et plissé dans sa partie inférieure. bibliographie bibliographie
tout en indiquant la direction de sa main gauche tendue. bibliographie Venedikov, 1996, n o 9, fig. 11 ; Marazov, 1998b, n o 98. Venedikov, 1996, n o 10, fig. 12 ; Marazov, 1998b, n o 99. K R
K R
bibliographie Venedikov, 1996, n o 6, fig. 8 ; Marazov, 1998b, n o 90. K R
344
Venedikov, 1996, n o 5, fig. 7 ; Marazov, 1998b, n o 90. K R
c at. 294 345

c at. 292
c at. 290 Applique rectangulaire :
Applique rectangulaire : Applique rectangulaire : cavalier
cavalier cavalier Argent doré
Letnitsa, 1963
Argent doré
Argent doré Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
Letnitsa, 1963
Letnitsa, 1963 h. 5,3 cm ; l. 5,8 cm
Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . lovech, musée régional d’histoire,
h. 4,9 cm ; l. 5,6 cm
h. 4,8 cm ; l. 6 cm i n v.   n o  5 8 7
lovech, musée régional d’histoire,
lovech, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  585
i n v.   n o  5 8 6 Un cavalier barbu, similaire aux autres cavaliers, galope vers
Un cavalier imberbe galope vers la gauche et brandit une lance la droite et tient une lance dans la main gauche. Dans le champ
Un cavalier imberbe galope vers la gauche et brandit une lance en haut à gauche est représentée la tête d’un homme barbu,
de la main droite. Ses cheveux sont attachés de façon à former
de la main droite. Il porte un vêtement étroit à manches longues de profil, le regard vers le bas.
une mèche redressée (akrokomos). Il est vêtu comme les autres
et un pantalon qui recouvre ses pieds. Sur le vêtement est enfilée bibliographie
cavaliers, tandis que son cheval est harnaché de façon similaire.
une cotte de mailles à manches courtes formant des bandes Venedikov, 1996, n o 11, fig. 13 ; Marazov, 1998b, n o 96. K R
Derrière lui est représenté un objet incertain ressemblant
sous les reins (ptéryx). Le cheval, signalé comme un étalon,
à une lanière à laquelle est suspendue une lance (?).
est muni d’un licol et d’une lanière pectorale retenant la selle.
bibliographie
Dans le champ à droite est représentée une tête de cheval, de profil, Venedikov, 1996, n o 8, fig. 10 ; Marazov, 1998b, n o 93. K R
tournée vers la droite.
bibliographie
Venedikov, 1996, n o 7, fig. 9 ; Marazov, 1998b, n o 100. K R

c at. 289 c at. 291 c at. 290 c at. 292 c at. 293 c at. 295 c at. 294

l a r e l i g i o n
c at. 296 c at. 297 c at. 299 c at. 301
Applique rectangulaire : Applique rectangulaire : Applique rectangulaire : Applique rectangulaire :
cavalier cavalier hiérogamie loup attaquant une biche
Argent doré Argent doré Argent doré Argent doré
Letnitsa, 1963 Letnitsa, 1963 Letnitsa, 1963 Letnitsa, 1963
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 4,8 cm ; l. 6,1 cm h. 4,8 cm ; l. 6 cm h. 5,8 cm ; l. 5,1 cm h. 4,8 cm ; l. 5,5 cm
lovech, musée régional d’histoire, lovech, musée régional d’histoire, lovech, musée régional d’histoire, lovech, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  5 8 8 i n v.   n o  5 8 9 i n v.   n o  6 0 4 i n v.   n o  5 8 2

Un cavalier barbu galopant vers la droite tient une lance Un cavalier galope vers la gauche, similaire aux précédents. Un homme barbu, les cheveux attachés en mèche au-dessus de La biche court vers la gauche. Le prédateur,
dans la main gauche. La scène est similaire à la précédente. Il porte dans la main droite, tendue et levée, une phiale. la tête (voir cat. 292), porte un vêtement étroit qui laisse apparaître monté sur le dos de sa proie, mord son cou.
bibliographie Derrière lui est représenté un chien ou un loup dont ses jambes nues. Il est assis sur un coussin. Sur ses genoux se tient bibliographie
Venedikov, 1996, n o 12, fig. 14 ; Marazov, 1998b, n o 97. K R les quatre pattes sont probablement attachées (une proie ?). une femme, les cuisses écartées, vêtue d’une tunique étroite moulée Venedikov, 1996, n o 16, fig. 18. K R
bibliographie sur son corps et relevée au niveau des jambes. Elle étreint l’homme
Venedikov, 1996, n o 14, fig. 16 ; Marazov, 1998b, n o 94. K R de son bras gauche, alors qu’elle touche de la main droite la poitrine c at. 302
346 c at. 298
de son partenaire. Il l’attire vers lui de son bras droit, tandis que
sa main gauche est posée sur son phallus en érection qui s’enfonce Applique rectangulaire : 347

Applique rectangulaire : dans la vulve de la femme. Derrière eux est représenté un second
personnage féminin, vêtu d’une façon similaire au premier,
combat de deux animaux
cavalier combattant un ours brandissant de la main gauche une branche feuillée au-dessus
de la tête du couple et tenant une cruche dans la main droite.
Argent doré
Letnitsa, 1963
Argent doré Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
bibliographie
Letnitsa, 1963 h. 6,4 cm ; l. 8 cm
Venedikov, 1996, n o 15, fig. 17 ; Marazov, 1998b, n o 92. K R
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . lovech, musée régional d’histoire,
h. 8,2 cm ; l. 8,98 cm c at. 300 i n v.   n o  5 8 1
lovech, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  5 9 0 Applique rectangulaire : Deux animaux affrontés, de profil, à la longue fourrure
et à la queue enroulée. Leurs têtes sont représentées vues d’en haut.
Un cavalier galopant vers la gauche, similaire aux précédents, griffon attaquant un cerf Ils sont dressés sur l’une de leurs pattes arrière, tandis que l’autre,
à l’exception de la cnémide antropomorphe qu’il porte sur la jambe Argent doré de même que leurs pattes avant, est tendue vers l’adversaire,
gauche, tandis qu’un objet dont l’interprétation est incertaine Letnitsa, 1963 ce qui suggère un combat acharné.
est accolé à son dos. Il affronte un ours dressé sur ses pattes Milieu du iv e siècle av.  J .- C . bibliographie
arrière qui attrape d’une de ses pattes avant le genou du cheval. h. 5,1 cm ; l. 6 cm Venedikov , 1996, n o 18, fig. 20 ; Marazov, 1998b, n o 101. K R
Sous le cavalier gît le cadavre d’un loup, couché sur le dos, lovech, musée régional d’histoire,
les pattes dressées vers le haut. Dans la partie supérieure i n v.   n o  5 8 0
de l’applique, le fond est découpé selon le contour des figures.
bibliographie Un griffon attaque un cerf doté de belles cornes.
Venedikov, 1996, n o 13, fig. 15 ; Marazov, 1998b, n o 95. K R Ses griffes sont plantées dans le dos de ce dernier,
tandis que son bec est planté dans son cou.
bibliographie
Venedikov, 1996, n o 17, fig. 19. K R

c at. 296 c at. 298 c at. 297 c at. 299 c at. 301 c at. 300 c at. 302

l a r e l i g i o n
c at. 303 c at. 306
Applique circulaire Applique
Argent doré Argent doré
Letnitsa, 1963 Letnitsa, 1963
Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 8,3 cm h. 7 cm
lovech, musée régional d’histoire, lovech, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  5 9 1 i n v.   n o  5 9 2

Composition circulaire de huit têtes de chevaux, représentées Applique ajourée représentant un lion et un griffon de profil.
de profil vers la gauche, harnachées, les rênes tendues. Les fauves sont dressés sur leurs pattes arrière, les corps enchevêtrés
bibliographie dans une lutte acharnée, chacun enfonçant son bec ou sa gueule
Venedikov, 1996, n o 19, fig. 21 ; Marazov, 1998b, n o 62. dans le cou de l’autre. Deux serpents rampent, chacun mordant
K R
le cou de son adversaire. Cette applique devait probablement former
une paire avec une plaque identique qui ne fait pas partie du trésor.
c at. 304 bibliographie

Appliques
Venedikov, 1996, n o 2, fig. 4. K R
348 349
Argent doré
Letnitsa, 1963
Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 7 cm c at. 303 c at. 306
lovech, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  6 0 6

Ces deux appliques figurent des triskèles de têtes d’aigles stylisées,


présentés de profil, vers la gauche, le bec recourbé. Leurs cous
partent d’un umbo proéminent bordé d’incisions. Des bordures
similaires entourent également les yeux qui remplissent par
leur volume les têtes des oiseaux.
bibliographie
Venedikov, 1996, n o 4, fig. 6. K R

c at. 305
Appliques
Argent doré
Letnitsa, 1963
Milieu du iv e siècle av.  J .- C .
h. 2,8 cm
lovech, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  5 9 4

Composition héraldique avec une symétrie en miroir : des aigles c at. 304 c at. 304
affrontés, de profil, la tête penchée vers le bas, se dressant sur
une fleur de lotus (?). Leurs corps cachent en partie les griffons, placés
en surplomb, dont la tête est tournée vers l’arrière et représentée
de profil. Le découpage des appliques suit le contour des figures.
Le trésor comportait, en plus des quatre exemplaires décrits ci-dessus,
trois autres appliques identiques en mauvais état de conservation.
Il en manque donc une pour former quatre paires.
bibliographie
Venedikov, 1996, n o 3, fig. 5. K R

c at. 305

l a r e l i g i o n
c at. 307 c at. 308 c at. 309 c at. 310
Bague-sceau Bague-sceau en or Bague-sceau Cruche
Or Or Or Argent avec dorure
Identifiée comme provenant du tombeau de Golyamata Brezovo (département de Plovdiv), tumulus, 1897 Starosel, tumulus Peychova Moguila, ciste n o 1, 2000 Rogozen, 1985-1986
Moguila de la nécropole de Rosovets (av. Rachmanly), Deuxième moitié du iv e siècle av.  J .- C . Milieu du iv e siècle av.  J .- C . Deuxième moitié du iv e siècle av.  J .- C .
région de Brezovo, 1851 1 d. chaton 2,5 × 2 cm ; d. anneau 2,5 cm d. chaton 1,95 × 2,15 cm ; d. anneau 2,2 × 2,25 cm h. 12,5 cm ; d. corps 7,7 cm
Deuxième moitié du iv e siècle av.  J .- C . sofia, institut national d’archéologie et musée, sofia, institut national d’archéologie et musée, vratsa, musée régional d’histoire,
d. chaton 2,4 cm ; h. 2,5 cm a b s , i n v.   n o  1 5 7 9 a b s , i n v.   n o  8 5 3 9 i n v.   n o  b   4 6 3
paris, bibliothèque nationale de france,
département des monnaies, médailles et antiques, Le chaton ovale est orné d’une scène gravée, qui s’articule autour Anneau en forme de cercle, à section plano-convexe, s’élargissant La scène ornant la vasque représente une chasse
i n v.   n o  5 6 . 5 1 1 d’un cavalier recevant d’un personnage féminin un rhyton. Le rendu et s’épaississant progressivement vers un chaton plat et circulaire. au sanglier menée par deux cavaliers au milieu desquels
est schématique, l’atelier, local. Il s’agit probablement d’une scène Sur ce dernier est gravée l’image d’un cavalier galopant vers la figure l’animal. Cette œuvre reflète également le répertoire
Bague avec chaton rond 2 et anneau réalisé à part figurant un cavalier d’investiture : la déesse remet au souverain les insignes du pouvoir 1. gauche, qui transperce de sa lance un sanglier. Derrière le sanglier et les techniques locales 1.
conduit par une femme à pied. Le cavalier (un souverain thrace ?) Toutefois, le personnage féminin connaît d’autres interprétations est représenté un chien courant vers la gauche. Le cavalier est figuré bibliographie
a la main gauche levée en geste d’adoration. Barbu, les cheveux longs, (voir cat. 51). Les bagues-sceaux en or arborant de telles repré­- de profil à gauche avec des traits bien individualisés : une chevelure Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 61, ill. 159.

il est vêtu d’un pantalon étroit et d’un manteau dont les pans flottants sen­t ations sont caractéristiques des sépultures aristocratiques fournie, une barbe et des moustaches, ainsi qu’un long nez droit.
1 Marazov, 1996, p. 160-179. N T
se terminent par des pompons. La femme, peut-être une déesse, est de la seconde moitié du iv e siècle av.  J .- C . 2. Huit exemplaires sont La même sépulture a également livré : trois ensembles d’appliques
350 coiffée d’un diadème 3. La gravure est précise et détaillée. J. Boardman connus jusqu’à présent, parmi lesquels les bagues de Zlatinitsa en argent pour décorer des harnachements de cheval ; des éléments 351
entrevoit un style gréco-perse dans l’exécution de la bague 4. Ces deux et de Rosovets (cat. 47 et 250) sont ceux qui offrent à la bague d’une couronne de feuilles d’olivier en bronze et argile dorée ; un
personnages symboliques sont pourtant caractéristiques des bagues de Brezovo les parallèles les plus proches. casque en bronze ; un bouclier ; une paire de cnémides et trente-huit
en or des terres odryses et le sujet est à comparer avec celui qui orne bibliographie pointes de flèche en bronze ; un protège-cou en cuir orné de plaques
les bagues de Zlatinitsa-Malomirovo (cat. 47), celles de Brezovo Filov, 1916-1918, p. 5-7. en fer dorées ; un court glaive en fer de type akinakès ; une phiale
(cat. 249) et celle de la collection Luynes conservée au département et une cruche en argent ; deux situles en bronze ; trois amphores ;
1 Filov, 1916-1918, p. 7.
des Monnaies, Médailles et Antiques 5. 2 Tonkova, 1997a, p. 21-22. trois vases grecs à figures rouges (skyphos, lékanè et pélikè)
M T
bibliographie et de trois céramiques communes (une petite cruche, une petite coupe
Filov et al., 1934, p. 158-162, tabl. V I I I , 10. et une coupe), une kylix cantharoïde à vernis noir et un alabastre.
bibliographie
1 B. Filov (Filov, 1934, p. 162) a identifié la bague donnée en 1863 au Cabinet
Kitov, 2003a, p. 37-38 ; Kitov, 2003b, p. 514, fig. 11-5 ;
des Médailles par Ch. Champoiseau, vice-consul de France à Andrinople, avec celle
Kitov, 2003c, p. 16, fig. 71. D D
trouvée dans le tombeau d’un guerrier thrace à Rachmanly. Le mobilier funéraire
comprenait aussi un casque, une cuirasse, de nombreuses pointes de flèche, des vases
en argent et en bronze, deux amphores, un alabastron, des vases en argile locaux
et une couronne de laurier en or. Une étude récente de ce contexte a été réalisée par
N. Teodosiev (2005), qui a actualisé la chronologie des tombes de cette nécropole.
2 Le chaton rond est caractéristique des bagues de la deuxième moitié
du iv e siècle av. J.-C. (Boardman, 1970, p. 225).
3 Filov et al., 1934, p. 162.
4 Boardman, 1970, p. 230.
5 Vollenweider, 1995, p. 39-40, cat. 26. M T

c at. 308

c at. 307

c at. 309 c at. 310

l a r e l i g i o n t i t r e c o u r a n t
c at. 311 c at. 312
Cruche Cruche
Argent Argent doré
Rogozen, 1985-1986 Rogozen, 1985-1986
Deuxième moitié du iv e siècle av.  J .- C . Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 12 cm ; d. corps 8,3 cm h. 13,5 cm ; d. panse 8,5 cm
vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  b   4 4 6 i n v.   n o  b   4 4 7

La vasque est ornée d’une frise figurant deux chars conduits par La panse est ornée de deux scènes antithétiques figurant une déesse
des chevaux ailés, au sein desquels prennent place deux déesses. chevauchant une lionne et tenant dans la main droite un arc et une
Ces représentations témoignent de la diversité de la mythologie flèche. Elles sont complétées par une troisième scène représentant
thrace. La forme et la décoration de la cruche s’inscrivent dans un lion attaquant une biche. La déesse apparaît ici comme la maîtresse
les canons de l’art thrace 1. de la nature et la protectrice des animaux. La forme du vase tout
bibliographie comme sa décoration portent l’empreinte de l’art thrace local 1.
Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 60, ill. 157. bibliographie
Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 59, ill. 155.
1 Marazov, 1996, p. 180-191. N T
352 1 Marazov, 1996, p. 131-144. N T

c at. 311, (d é t a i l s )

c at. 311 c at. 312

l a r e l i g i o n
c at. 313 c at. 314
Cruche Phiale
Argent Argent
Rogozen, 1985-1986 Rogozen, 1985-1986
Deuxième moitié du iv e siècle av.  J .- C . Fin du iv e –  début du iii e siècle av. J .- C .
h. 11,5 cm ; d. corps 8 cm h. 4,5 cm ; d. corps 11,7 cm
vratsa, musée régional d’histoire, vratsa, musée régional d’histoire,
i n v.   n o  b   4 4 8 i n v.   n o  b   4 3 1

La partie inférieure de la vasque est ornée d’une frise représentant Sept têtes féminines, figurées de face, ornent la phiale. Le style
un taureau attaqué par des lions. Au-dessus, une déesse, figurée de trahit l’œuvre d’un artisan local. D’autres vases de facture locale
face, tient par leurs pattes avant deux chiens, avec, sur ses deux côtés, portent ce motif, témoignant de l’habileté des toreutes thraces 1.
des centaures ailés. Cette cruche est également de facture locale 1. bibliographie
bibliographie Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 47, ill. 99.
Fol, Nikolov, Hoddinott, 1986, p. 60, ill. 158.
1 Marazov, 1996, p. 49-50. N T
1 Marazov, 1996, p. 145-159. N T

354 c at. 315 355

Skyphos
Argent doré
Streltcha (département de Pazardjik), tumulus Orel, foyer rituel, 1977
Dernier quart du iv e siècle av.  J .- C .
h. 8,9 cm
sofia, institut national d’archéologie et musée, abs,
i n v. n o 8 4 3 2

Décor en relief, ciselé et partiellement doré. Les anses et le fond ont été
réalisés séparément puis soudés à la vasque. Le vase se caractérise par
c at. 314
une vasque biconique se terminant par une embouchure large et évasée,
sous laquelle sont fixées deux anses horizontales légèrement relevées.
Le décor de la vasque s’organise en quatre registres, dont le plus
important, disposé sous les anses, se compose de quinze têtes féminines
identiques, présentées de face, aux yeux grands ouverts et aux cheveux
dorés. Au-dessus des têtes se développe une frise de palmettes à sept
feuilles que la dorure, appliquée alternativement sur les palmettes,
contribue à rythmer. Au-dessous, le registre s’articule autour de
plusieurs paires de têtes de bélier affrontées, figurées de profil, qui
alternent avec des têtes de lion représentées de face. En contrebas, une
dernière frise fait alterner des palmettes à quatre feuilles avec des fleurs
de lotus. Le fond extérieur est décoré enfin d’une rosette à huit pétales.
Le skyphos en argent de Streicha reste à ce jour le seul vase de ce
type découvert en Thrace portant un décor aussi riche. Il est l’œuvre
manifeste d’un artisan local, lequel a su adapter un décor typiquement
thrace, tout du moins d’un point de vue stylistique et thématique,
à une forme empruntée du monde grec.
bibliographie
Kitov, 1979, p. 27-31 ; New York, 1998, p. 158, n o 88 ;
Basel, 2007, p. 154, n o 11. P I

c at. 313

c at. 315

l a r e l i g i o n
kostadin rabadjiev c at. 316
Stèle honorifique dédiée à Bendis
Marbre du mont Hymette (?)
Acquise par l’intermédiaire de P. Hartwig en 1894 ;
proviendrait du Pirée
Atelier attique
329-328 av. J .- C .
h. 83 cm ; l. 46 cm
copenhague, ny carlsberg glyptotek,
i n v.   n o  i . n . 4 6 2

La partie inférieure de la stèle est cassée et le coin supérieur droit

Les cultes thraces est manquant. Sur la stèle, l’arbre est orné de deux couronnes.
Il porte une inscription surmontée par une moulure en quart-

dans le monde grec


de-rond soutenant un relief ayant la forme canonique des reliefs
votifs avec socle, antes et architrave, et, au-dessus, corniche
et antéfixes. À droite, deux grandes figures frontales, dont
356 Suite à un décret voté par le peuple athénien en 430 ou 429 av.  J .- C ., la déesse des esclaves, étaient à l’origine de l’essor du culte privé de la déesse dans la déesse Bendis, reconnaissable à sa tenue : robe thrace, chitôn 357
thrace Bendis jouissait sur la colline de Mounichie, au Pirée, d’un culte public 6
la cité, au Laurion et à Salamine  . La question est plutôt de savoir si Bendis court recouvert d’une peau d’animal, grande cape sur l’épaule,
chaussures montantes et bonnet pointu muni de longs rabats
rendu dans un temple qui lui était consacré. Elle était fêtée le 19 thargélion constituait une divinité commune à toute la Thrace, dans la mesure où elle est
confectionné à l’origine en peau de renard. Elle s’appuie sur
(mai-juin) par une procession, formée de deux groupes – celui des orgéons des absente du répertoire iconographique créé en milieu grec en Thrace d’Europe
une grande lance, tout en réalisant une libation par la phiale
Athéniens et celui des Thraces –, qui débutait sa course au Prytanée d’Athènes et où le seul sanctuaire qui lui est dédié est un temple, situé sur le cours infé- qu’elle tient dans la main droite. À ses côtés, l’homme barbu
pour rejoindre la ville portuaire. Cette procession était accompagnée de rites rieur de l’Hébros, dont l’existence est mentionnée par les auteurs romains se rapproche par son rendu d’Asclépios Giustiniani 1, mais
auxquels Grecs et Thraces participaient (Platon, République I , 327c-328a). (Tite-Live 38, 41, 1). Il est plus aisé de reconnaître des liens avec la Bithynie, il correspond cependant ici au héros thrace Déloptès, associé
Les festivités duraient toute la nuit (pannuchis) et comprenaient des courses où le nom de Bendis est associé au mois du calendrier correspondant à sa fête, à Bendis et représenté sous une forme semblable sur un relief
de chevaux, au cours desquelles les compétiteurs se passaient en relais des tandis que son effigie orne les monnaies royales 7. de Samos portant une inscription le désignant par ce nom 2.
torches allumées, ainsi que des réjouissances qui réunissaient une grande À sa droite, Euphyès et Dexios s’avancent, portant dans
leurs mains un objet peint initialement sur le fond. Il s’agit
foule. Les relais de torche (lampas) étaient populaires lors des fêtes à Athènes :
des deux intendants du sanctuaire. Au-dessus d’eux, dans
c’est ainsi que l’on transportait le feu jusqu’à l’autel lors des Panathénées,
un renfoncement en forme de fenêtre, cinq figures en bas relief
tandis que des éphèbes prenaient part à des courses de chevaux. Mais la parti- correspondent à Hermès portant un pétase et, à la main,
cularité de la Bendideia résidait dans la combinaison de ces deux événements, une corne d’abondance, suivi de trois nymphes et, dans l’angle,
comme nous pouvons le percevoir dans l’exclamation étonnée de Socrate Pan avec sa syrinx.
(328a). La cavalcade elle-même avait lieu après la procession et le sacrifice, L’inscription précise : « Au nom des dieux ! Philocrate
excluant ainsi le transport du feu jusqu’à l’autel. Il faut donc trouver un autre a déclaré, étant donné qu’Euphyès et Dexios, devenus intendants
du temple sous l’archontat de Kesiphôn, ont accompli leur charge
sens à cet acte qui pourrait constituer une démonstration de performances
avec bienveillance et zèle et d’une manière digne envers la déesse
guerrières ou un rite de purification par le feu, lequel serait le cas échéant une
et la communauté, qu’il soit accepté par les membres du culte
pratique thrace. C’est ce que suggère une dédicace à la déesse faite par un cer-
de couronner Euphyès et Dexios pour leur sens de la justice
tain Daos, un homme dont le nom n’est pas athénien, peut-être un esclave, qui et leur sollicitude d’une couronne en or d’une valeur de cent
a gagné la compétition 1. Mais sur le relief votif de Bendis provenant du Pirée drachmes chacune et d’inscrire cette résolution sur une stèle
et conservé au British Museum figurent huit jeunes hommes dans une nudité en pierre et de la placer dans le temple de la déesse »
(traduction M D).
athlétique, à la manière des éphèbes grecs – probablement le relais des vain-
3
queurs de la compétition –, précédés par deux mentors drapés. Le premier Avec le relief exposé au British Museum  , cette stèle
constitue une des deux pièces provenant du sanctuaire de Bendis,
tient une torche dont la forme évoque celle qu’utilisent les cavaliers des
au Pirée. Son culte fut introduit vers 430-429 av. J .- C ., avant
Bendideiai, tandis que huit postes de relais représentent un nombre normal
que le sanctuaire – le Bendideion – n’apparaisse l’année suivante
si le feu a été pris au foyer de la cité. La procession doit alors parcourir une dans une liste de lieux de culte officiels. Il gagna
distance de 12 kilomètres pour parvenir jusqu’au Pirée. Cette hellénisation en popularité durant les années où Lycurgue et son parti anti-
du culte transparaît également dans un décret de l’Ecclesia, par lequel macédonien étaient au pouvoir. C’est de cette période que datent
on interroge l’oracle sur le choix d’une prêtresse : doit-elle être athénienne ce relief ainsi que celui de Londres. Le culte de Bendis s’étendit
ou thrace 2 ? au Laurion et à Salamine, mais semble avoir décliné socialement
On a tenté d’expliquer le caractère public du culte de Bendis par la poli- en même temps que la puissance politique d’Athènes.
Les noms indiqués laissent penser que ses adeptes étaient
tique menée par Athènes à l’égard du roi odryse Sitalkès afin qu’il tolère
1 Parker, 1996, p. 172.
surtout des esclaves, souvent d’origine thrace.
la maison dynastique des Édones 3, voire par l’épidémie de peste qui frappe la
2 Parker, 1996, p. 172. bibliographie
4
cité au début de la guerre du Péloponnèse  . Aucune de ces hypothèses ne fait 3 Popov, 2010, p. 80-81. Poulsen, 1951 ; Moltesen, 1995.
toutefois l’unanimité parmi les chercheurs 5. J’admettrais pour ma part qu’il 4 Planeaux, 2001, p. 179-182.
5 Parker, 1996, p. 173-175. 1 L I M C   I I .1, p. 879 sq.
s’agisse d’une forme de contrôle imposé par les Athéniens aux pratiques 6 Garland, 1992, p. 112. 2 L I M C   I I I .1, p. 367, n o 2.
religieuses des Thraces, nombreux, dans la cité. Ces derniers, principalement 7 Popov, 2010, p. 70-72. 3 L I M C   I I I .1, p. 96, n o 3. J K J

l a r e l i g i o n
358
L’apport de la thracologie 359

Les Thraces à Paris


Les principaux sites archéologiques en Thrace

Chronologie nord-balkanique
Généalogie
Glossaire
Bibliographie
Index

t i t r e c o u r a n t t i t r e c o u r a n t
valeria fol

L’ a p p o r t d e l a t h r a c o l o g i e
360 L’ouvrage de Sigebert Haverkamp, Histoire générale du monde antique 1, Dès l’année de la création de l’Institut de thracologie, les recherches s’in- aussi de la culture écrite grecque et du langage figuratif. On est parvenu dans 361
publié à La Haye, constitue le point de départ des recherches sur la Thrace. À ternationalisent par l’organisation du premier congrès international de thra- l’étude de l’art thrace à distinguer les productions faites en Thrace, pour
la fin du second tome, Sigebert Haverkamp, professeur à l’université de cologie, à Sofia (1972). Onze congrès internationaux suivront alors : Bucarest et par les Thraces. La carte des peuples anciens en Europe du Sud-Est est
Leyde, publie dix-sept monnaies appartenant à des rois thraces, une liste de (1976), Vienne (1980), Rotterdam (1984), Moscou (1988), Palma devenue de même progressivement plus riche grâce à la thracologie
noms et une généalogie des souverains odryses et d’autres dynasties ayant de Majorque (1992), Constan ț a/Mangalia/Tulcea (1996), Sofia/Yambol contemporaine.
régné entre le v e et le i er siècle av.  J .- C . Vingt ans plus tard lui succède l’ou- (2000), Chi ș n ă u (2004), Komotini/Alexandroupoli (2005), Istanbul (2010)
vrage de M. Cary sur l’histoire des rois de Thrace et du Bosphore cimmérien 2. et Târgovi ș te (2013). Les actes publiés, de même que le Conseil international
bibliographie
Ces deux travaux sont inspirés par des collections de monnaies mises en pers- des études indo-européennes et thraces, créé en 1988, qui regroupe des cher- IGBulg ; Georgiev, 1966 ; Fol A., 1975, 1986a, 1990, 1994, 2002 ;
pective avec les sources écrites. Les études linguistiques et ethnologiques cheurs de divers pays (Bulgarie, Roumanie, Grèce, Allemagne, Royaume-Uni, Venedikov, Gerasimov, 1979a ; Venedikov, 1987b ; Tacheva-Hitova, 1983 ;
Fol A., 2000 ; Ruseva, 2000 ; Fol V. et al., 2014 ; Fol V., Popov, 2010 ;
approfondies du savant autrichien W. Tomascek prouvent pour la première France, Turquie…), rendent actifs les contacts entre chercheurs et encou-
Mihaylov, 1972 ; Popov, 1981, 1989, 1995 ; Ivanov, 1982 ; Tacheva, 1983,
fois le caractère indo-européen de la langue thrace parlée dans l’espace com- ragent l’introduction de la Thrace dans le tableau général de l’histoire du 2000a, 2000b, 2004 ; Dimitrov et al., 1984 ; Dimitrov, Penchev, 1984 ;
Bonev, 1988 ; Marazov, 1992, 1994, 1996, 2011b ; Fol A., 1994, 2007 ;
pris entre les Carpates, le littoral nord-égéen avec ses îles, la mer Noire et le monde antique, de l’Europe et plus particulièrement de la Méditerranée, ainsi
Venedikov, 1996 ; Yordanov, 1998 ; Porojanov, 1998 ; Boteva-Boyanova,
3
bassin de l’Axios/Vardar et du Timok  . que la détermination du rôle joué par les Thraces dans les échanges culturels 2000 ; Fol, Neykova, 2000 ; Popov, 2002 ; Rabadjiev, 2002 ; Delev, 2004,
En Bulgarie, le début des recherches scientifiques sur l’histoire, la culture et entre l’Europe et l’Asie Mineure. Ce conseil poursuit grâce à l’action de son 2014 ; Stoyanov et al., 2006 ; Yanakieva, 2009 ; Popova, 2010 ; Petkov,
2011 ; plus bibliographie générale citée.
la langue des Thraces remonte à la fin du xixe siècle et au début du xxe. Elle est secrétariat l’organisation de congrès internationaux en thracologie et édite la
tout d’abord menée par la collecte et la publication d’artefacts, d’objets archéo- revue Orpheus. Journal of Indo-European Paleo-Balkan and Thracian
logiques, ainsi que par la traduction, la systématisation et la publication des Studies.
sources écrites concernant la Thrace antique et les Thraces. C’est durant la pre- L’exposition sur les Thraces qui a eu lieu en 1974 au Petit Palais, à Paris,
mière moitié du xxe siècle que sont également publiés les premiers ouvrages de avant de circuler dans les plus grands musées du monde, a également contri-
synthèse sur l’histoire politique des Thraces, principalement celle des Odryses, bué à diffuser et à dynamiser les recherches sur la culture et l’histoire poli-
les croyances religieuses et la frappe de monnaies. À de rares exceptions près, tique des Thraces. Cette exposition n’était pas conçue comme une simple
ils reprennent les thèses des savants européens reconnus de cette époque 4. reproduction d’une série d’objets choisis, accompagnés d’un catalogue. Sa
Les chercheurs bulgares suivent les tendances de l’historiographie euro- structure différait toujours en fonction du discours que le musée d’accueil et
péenne de la seconde moitié du xx e siècle en étudiant les peuples antiques de l’équipe qui la préparait voulaient adresser sur les Thraces et leur culture
culture orale comme des sujets indépendants, mais de valeur égale, au sein des comme part intégrante et importante de l’héritage culturel commun des
5
processus historiques  . La nécessité de mener des recherches interdiscipli- Européens.
naires sur l’Antiquité thrace et de les coordonner aboutit à la création, en Un grand nombre de chercheurs adoptent depuis une nouvelle méthodolo-
1972, d’une institution scientifique spécialisée, l’Institut de thracologie, rat- gie pour étudier les peuples de culture orale en analysant et en interprétant les
taché à l’Académie des sciences de Bulgarie, suivie, au début des années 1980, sources écrites et archéologiques du point de vue de leur histoire et de leur
par la formation d’une section d’archéologie thrace à l’Institut d’archéologie culture propres, et non pas de celles des Grecs et des Romains. Les résultats
1 Haverkamp, 1736-1739.
et musée de Sofia, dépendant lui aussi de l’Académie des sciences de Bulgarie. obtenus par la thracologie touchent plusieurs problématiques : la formation 2 Cary, 1757.
Depuis sa création et jusqu’à nos jours, l’Institut de thracologie publie les col- de l’ethnos thrace, leur histoire sociopolitique et économique, le rôle des 3 Tomaschek, 1980.
4 Velkov, 1929 ; Mushmov, 1927 ;
lections « Sources pour l’histoire de la Thrace et des Thraces », Semonarium zones de contact en tant qu’espaces historico-culturels d’échanges avec les
Katsarov, 2001, 2004 ; Todorov, 1933 ;
Thracicum, Thracia, ainsi que la collection de monographies Studia Thracica. autres peuples anciens de la Méditerranée, d’Asie Mineure, d’Europe centrale Detschew, 1957, 1960 ; Filov et al., 1934 ;
Peu à peu, on commence à enseigner dans les universités l’histoire, l’archéolo- et des steppes, la reconstruction des représentations mythiques et religieuses Katsarov, Detschew, 1949.
5 Be š evliev, 1970 ; Mihaylov, 1955, 2007 ;
gie et l’art des Thraces antiques, à l’instar de la Grèce et de Rome. Dans les des Thraces, l’art, l’héritage culturel thrace dans les cultures traditionnelles Mihaylov, 1972 ; Danov, 1969 ;
années 1970 sont également créées en Roumanie une section d’étude sur les bulgare et balkanique. Les contacts entre l’éducation orale thrace et celle de Velkov, 1959, 1963 ; Venedikov, 1960 ;
Georgiev, 1957 ; Danov, 1969 ;
Thraces tout comme des chaires d’université qui collaborent activement avec la cité sont étudiés non seulement dans le cadre des documents archéo­ Venedikov, Gerasimov, 1979a ;
leurs collègues bulgares pour diffuser les recherches en thracologie. logiques découverts dans les colonies grecques des littoraux thraces, mais Fol A., 1970, 1972.
sofia roumentcheva fig. 1
Vitrine du trésor de Panagyurishte
lors de l’inauguration de l’exposition
Découverte de l’art thrace, trésors
des musées de Bulgarie au musée
du Petit Palais, Paris, en 1974.
a rc h i v e s p e rs o n n e l l e s d ’ a l e x a n d r e f o l ,
n o u v e l l e u n i v e rs i t é b u l g a r e

Les Thraces à Paris


362 Les collections thraces des musées bulgares, tels des ambassadeurs presti- la politique culturelle de la Bulgarie. En tant que manifestations internatio- 363
gieux, voyagent autour du monde depuis plus de cinquante ans pour offrir nales, elles ont permis la promotion du patrimoine national et leur étude
au public de remarquables découvertes archéologiques 1. Dans cette suite démontre l’importance des efforts déployés par l’État bulgare à cette fin. Ces
d’expositions internationales, Paris a toujours été un point incontournable. événements ont souvent été accompagnés de conférences et de quelques acti-
C’est en pleine guerre froide, en 1960, que les Thraces sont présentés vités culturelles annexes telles que des concerts et des spectacles de danse.
pour la première fois au public parisien au Musée pédagogique 2. Succédant Ainsi, ils ont constitué l’occurence pour les scientifiques et les artistes bul-
à une série d’expositions inaugurée en 1958 au musée d’Ethnographique de gares d’accéder à la scène internationale. Par ailleurs, les expositions des tré-
3
Neuchâtel  , destinée à offrir un regard synoptique de l’art présent sur les sors thraces ont offert l’opportunité d’échanges diplomatiques intenses en
terres bulgares depuis le Néolithique jusqu’à la peinture contemporaine, établissant des relations internationales durables, comme en témoignent les
l’exposition montre les trésors de Panagyurishte et de Valchitran sous forme visites politiques officielles de haut niveau, les échanges et les accords de
de copies. Le succès est tel que, trois ans plus tard, les originaux, exposés coopération signés à ces occasions.
jusqu’alors dans leur intégralité dans les seuls musées bulgares, retournent à Concernant leur organisation, au-delà de leur diversité, les expositions
4
Paris à la galerie Charpentier  . thraces se caractérisent par une certaine unité scientifique, indéniablement
De nouveau à Paris, en 1974 a lieu au musée du Petit Palais 5 la première liée à leur caractère officiel. Elles ont toujours été conçues par les scienti-
exposition consacrée exclusivement aux Thraces organisée en dehors de la fiques bulgares en tant que parcours tant au niveau du choix des œuvres
Bulgarie. Il s’agit d’une manifestation d’importance scientifique puisqu’elle que du contenu textuel. L’accent a souvent porté sur les richesses et la
est liée à la création de l’Institut de thracologie par Alexandre Fol ainsi qu’à finesse de l’art des Thraces, illustré par une sélection d’œuvres presti-
6
la tenue du premier congrès international sur ce sujet à Sofia  . Elle a pour gieuses. De nouveau à Paris, cette fois au Louvre, le public aura l’occasion
objectif de valoriser ce peuple encore méconnu en faisant découvrir les mul- de découvrir pour la première fois des ensembles archéologiques complets
tiples facettes de son art. Elle marque alors le début d’une série d’expositions qui apportent une vision archéologique et historique de la Thrace. Cette
qui se poursuit jusqu’en 1989 sur le modèle élaboré pour l’exposition pari- exposition est le fruit d’une collaboration scientifique internationale au
sienne par Ivan Venedikov – une présentation chronologique qui s’étale du cœur de laquelle se trouve le travail mené entre les spécialistes français et
Néolithique à l’époque romaine. Ainsi, les trésors voyagent dans quelques- les archéologues bulgares.
uns des plus grands musées du monde, dont l’Ermitage à Saint-Pétersbourg,
le British Museum à Londres puis, après avoir fait le tour de l’Europe, le
Metropolitan Museum of Art à New York et d’autres musées au Mexique, en
Inde et au Japon.
En 1994, les expositions se renouvellent, ajoutant à l’approche chronolo- 1 Roumentcheva, 2014. 6 C’est justement en 1972, à la galerie
2 Bulgarie 2 500 ans d’art, municipale des Beaux-Arts de Sofia,
gique un plan désormais plus thématique qui offre l’occasion d’aborder de Musée pédagogique, Paris, qu’est montrée l’exposition Art thrace.
manière plus approfondie des sujets tels que la religion, la mythologie et la 28 juin – 18 septembre 1960. Elle peut être considérée comme
3 Bulgarie 2 500 ans d’art. Les Thraces, le prototype de toutes les expositions
royauté. Les trésors, enrichis par les dernières découvertes archéologiques, les Romains, le Moyen Âge, qui vont suivre.
retournent à Paris en 2006, au musée Jacquemart-André 7, où « l’or des la Renaissance, les arts populaires, 7 L’or des Thraces, trésors de Bulgarie,
musée d’Ethnographie de Neuchâtel, musée Jacquemart-André, Paris,
Thraces » brille de tous ses feux à travers une sélection d’œuvres presti-
29 juin 1958 – 1 er février 1959, 14 octobre 2006 – 31 janvier 2007,
gieuses. Au même moment, le musée national d’Archéologie de Saint- commissaire Jean Gabus. commissaire Valeria Fol.
Germain-en-Laye offre au public un aperçu des riches collections des musées 4 Trésors des musées bulgares, depuis 8 Des Thraces aux Ottomans, la Bulgarie
le x e siècle avant Jésus-Christ, à travers les collections des musées de
de Varna 8, dont de précieux objets d’origine thrace. galerie Charpentier, Paris, 1963. Varna, musée de Lattes, musée national
Le bilan de cette politique d’exposition s’élève à quatre-vingt-cinq expo- 5 Découverte de l’art thrace, trésors d’Archéologie de Saint-Germain-en-Laye,
des musées de Bulgarie, Petit Palais, 2006-2007.
sitions organisées dans vingt-quatre pays différents. Au-delà de leur intérêt Paris, 9 mai – 26 août 1974,
scientifique et de leur valeur artistique, elles ont été un vecteur important de commissaire Ivan Venedikov.
Chronologie nord-balkanique Généalogie
d ’ a p r è s 
Y. Boyadjiev,
«Absolute Chronology of the Neolithic and Eneolithic Cultures
in the Valley of Struma», dans H. Todorova, M. Stefanovich,
G. Ivanov (éd.), The Struma / Strymon River Valley in Prehistory,
Sofia, 2007, p. 309-316.

B. Weininger, B. Jung,
«Absolute chronology of the end of the Aegean Bronze Age», règnes des dynastes odryses
dns S. Deger-Jalkotzy, E. Bächle (éd.), LH III c Chronology and
synchronisms III, LH III c Late and the Transition to the Early Iron Age,
Österreichische Akademie der Wissenschaften, Vienne, p. 373-416
(Philosophisch-Historische Klasse, Denkschriften 384). Térès I er
première moitié du v e siècle av. J .- C .

378 Néolithique ancien 6800-5400 av. J .- C . chronologie générale Sitalkès Sparadokos 379
Néolithique récent 5400-4900 av. J .- C . Invasions perses 513-479 av. J .- C . (fils de Térès I er) (fils de Térès I er)
Chalcolithique 4900-3800 av. J .- C . Bataille de Platées 479 av. J .- C . avant 431-424 av. J .- C . troisième quart du v e s. av. J .- C .

Période de transition 3800-3200 av. J .- C . Fondation de la ligue de Délos 477-404 av. J .- C .


Bronze ancien 3200-2200 av. J .- C . Guerres du Péloponnèse 431-404 av. J .- C . Seuthès I er Seuthès I I Amadokos I er
(fils de Sparadokos) 399- vers 391 av. J .- C . avant 405-390 av. J .- C .
Bronze moyen 2200-1500 av. J .- C . Règne de Philippe II 359-336 av. J .- C .
424- après 405 av. J .- C .
Bonze récent 1500-1070 / 1040 av. J .- C . Règne d’Alexandre le Grand 336-323 av. J .- C .
Premier Âge du Fer 1070 / 1040 av. J .- C . - 460 av. J .- C . Royaume de Lysimaque 304-281 av. J .- C . Hébryzelmis Kotys I er
Période archaïque 600-480 av. J .- C . vers 39-384 av. J .- C . vers 383-359 av. J .- C .
Période classique 480 av. J .- C . - 331 av. J .- C .
Époque hellénistique 331-46 av. J .- C .
Époque romaine 46 av. J .- C . - 330 apr. J .- C . r è g n e s d e s d y n a s t e s o d r y s e s (d’après P. Delev) d i v i s i o n d u r oya u m e o d ry s e a p r è s l a m o r t d e k o t y s i er e n 3 5 9 av.  j . - c .
Période protobyzantine 330 apr. J .- C . - 628 apr. J .- C . Térès I er première moitié du v e siècle av.  J .- C .
Sitalkès (fils de Térès I er) avant 431 - 424 av. J .- C .
Sparadokos (fils de Térès I er) troisième quart du v e siècle av.  J .- C .
er
Berisades Kersobleptès Amadokos I I
Seuthès I (fils de Sparadokos) avant 424 - 405 av. J .- C . 359- vers 356 av. J .- C . (fils de Kotys I er) 360 – 352 (?) av. J .- C .
Amadokos I er avant 405 - 390 av. J .- C . 359-340 av. J .- C .
Seuthès II 399 - vers 391 av. J .- C .
Kétriporis Térès I I
Hébryzelmis vers 390 - vers 384 av. J .- C . (fils de Bérisadès) (fils d’Amadokos I I )
Kotys I er (fils de Seuthès I er ou II ) vers 383-359 av. J .- C . vers 356-352 (?) av.  J .- C . 352 (?)- vers 340 av. J.-C
Division du Royaume odryse
après la mort de Kotys I er entre ses trois fils,
i n va s i o n s d e p h i l i p p e i i d e m a c é d o i n e e n 3 4 0 av. j. - c .
Kersobleptès, Berisades et Amadokos II   359 av. J .- C .
Kersobleptès (fils de Kotys I er) 359 - 340 av. J .- C .
Berisades (fils de Kotys I er) 359 - vers 356 av. J .- C . Seuthès I I I
Ketriporis (fils de Berisades) vers 356 - 352 (?) av. J .- C . avant 323- vers 290 av. J .- C .
Amadokos II (fils de Kotys I er) 360 - 352 (?) av. J .- C .
Teres II (fils d’Amadokos II ) 352 (?) - vers 340 av. J .- C .
Invasions de Philippe II de Macédoine 340 av. J .- C .
Seuthès III avant 323 - vers 290 av. J .- C

t i t r e c o u r a n t t i t r e c o u r a n t
Glossaire Kernos
n. m. : vase rituel qui pouvait contenir
Phiale
n. f. : vase d’origine orientale se présentant
Stamnos
n. m. : vase servant au mélange de l’eau
des offrandes. comme une coupe sans pied, doté souvent et du vin. Pourvu d’un couvercle, il pouvait
d’un omphalos central, utilisé dans un contexte servir de vase de stockage pour les liquides
Klinè religieux pour les libations adressées aux dieux, et les petites denrées.
n. f. : lit. ou dans un contexte de banquet comme simple
vase à boire. Strigile
Kômè n. m. : racloir en métal utilisé par les athlètes
n. m. : village. Pithos pour éliminer le mélange de sable, d’huile
n. m. : grande jarre servant au stockage. et de poussière qui les recouvrait après
Lécythe les exercices sportifs.
n. m. : vase à parfum muni d’un goulot étroit Polis
et d’une anse verticale. n. f. : cité grecque. Mot désignant la ville Symposium
et son territoire (asty et chôra), mais aussi n. m. : partie du banquet où les convives
Lékanè la communauté de citoyens régie par consomment le vin.
n. f. : boîte à couvercle utilisée par les femmes. une organisation politique.
Tanagra ou tanagréenne
380 Alabastre Chitôn Fibule Machaira Propylées adj. substantivé : figurine en terre cuite produite 381
n. m. : vase à parfum de forme allongée. n. m. : tunique en lin fin plissé. n. f. : agrafe servant à fixer les extrémités n. m. : glaive recourbé à un seul tranchant. n. f. : portique à colonnes qui forme d’abord à Athènes vers 340-330 av. J .- C .,
d’un vêtement. l’entrée monumentale d’un sanctuaire. exportée puis imitée en particulier à Tanagra
Alopekis Clepsydre Naïskos et dans tout le monde grec pendant tout
n. m. : bonnet en peau de renard. n. f. : instrument servant à filtrer le vin. Granulation n. m. : petit édifice cultuel doté d’un fronton Protomé le iii e siècle av.  J .- C .
n. f. : technique d’orfèvrerie consistant à souder et de colonnes, utilisé comme motif décoratif n. f. : partie supérieure d’une figure
Amphore Cnémide sur un fond de métal les minuscules grains sur les stèles. humaine ou animale comprenant la tête Temenos
n. f. : vase fermé muni de deux anses n. f. : jambière. de métal formant un décor. et parfois le cou et le buste. n. m. : espace sacré.
qui servait au transport ou au stockage Œnochoé
des liquides (vin ou huile, par exemple). Couros / Kouros Hérôon n. f. : vase destiné au service du vin, Pyxide Tombe à chambre
n. m. : mot grec signifiant « jeune homme », n. m. : tombe d’un héros mythologique, muni d’une anse verticale et d’une embouchure n. f. : boîte cylindrique, utilisée n. f. : tombe taillée dans la roche, pourvue
Amphore panathénaïque désignant une statue de l’époque archaïque demi-dieu ou mortel, et par extension le plus souvent trilobée. pour la toilette ou pour ranger les bijoux. d’un corridor et d’une ou plusieurs chambres
n. f. : amphore fabriquée à l’occasion de représentant un jeune homme nu debout. du fondateur d’une cité. funéraires.
la fête des Grandes Panathénées et remise Omphalos Repoussé
aux vainqueurs des différentes épreuves Cratère Hiérogamie n. m. : ombilic. n. m. : Technique de martelage Tombe à ciste
sportives. Elle contenait l’huile des oliviers n. m. : vase profond à deux anses, doté n. f. : union sacrée entre deux divinités et de ciselage par le revers permettant d’obtenir n. f. : tombe de forme rectangulaire, dont
sacrés d’Athéna. d’une large ouverture, destiné au mélange ou entre un dieu et un humain. Oronyme un décor en fort relief. les parois et la couverture sont constituées
de l’eau et du vin. n. m. : nom propre désignant un élément de dalles.
Aryballe Himation du relief. Rhyton
n. m. : petit vase à parfum à panse pointue Deipnon n. m. : pièce de laine sans manches n. f. : vase à boire, souvent en forme Triskèle
ou globulaire, destiné à être suspendu. n. m. : repas. généralement drapée aux épaules, pouvant Ostrakon de corne renversée, pouvant être orné au bout n. f. : motif formé de trois jambes humaines.
servir de manteau. n. m. : fragment de céramique pouvant servir d’une protomé d’animal ou d’être hybride,
Askos Dromos de support d’écriture. percé d’un petit trou permettant d’en aspirer Tumulus
n. m. : vase destiné au service du vin présentant n. m. : couloir d’accès d’une tombe à chambre. Hoplite le contenu liquide par le bas. n. m. : remblai de terre déposé au-dessus
une panse plate et une anse en panier. Il doit n. m. : du grec hoplos, « arme ». Fantassin grec Paideia d’une ou de plusieurs tombes pour la signaler
son nom à sa ressemblance avec une outre. Embades doté d’armes défensives lourdes, casque, n. f. : éducation. Saurotère et la protéger.
n. f. : bottes à rabats en peau de faon. cuirasse, bouclier, lance et épée, combattant n. m. : talon généralement en bronze,
Basileia en formation. Paragnathide se trouvant sur une extrémité de la hampe Xiphos
n. m. pl. : quartier royal. Emplecton n. f. : partie du casque couvrant les joues. de lance, de forme pointue et cruciforme. n. m. : épée courte.
n. m. : remplissage d’un mur à double parement. Hydrie
Bulla n. f. : vase muni de trois anses, deux Pélikè Simpulum Zeira
n. f. : médaillon rempli d’amulettes que Emporion horizontales et une verticale, servant n. f. : vase semblable à une amphore évasée n. m. : vase ou cuillère à long manche n. f. : long manteau thrace à motifs crénelés.
l’on passe au cou de l’enfant légitimé n. m. : espace de commerce d’une zone au transport et au service de l’eau. vers le bas. servant à puiser le vin.
par son père et qui est consacré aux dieux portuaire ou comptoir commercial.
lorsque le garçon atteint dix-sept ans. Hydronyme Peltaste Situle
Eschara n. m. : nom propre désignant un cours d’eau, n. m. : soldat d’infanterie légère muni n. f. : vase de forme tronconique.
Canthare n. f. : autel domestique en argile. une mer ou un lac. de la peltè.
n. m. : vase à boire muni de deux anses Skyphos
verticales, composé d’une vasque profonde Estatoria Kalpis Peltè n. m. : vase à boire pourvu d’une vasque
et d’un pied. n. f. : salle de banquet. n. f. : vase servant au transport et au service n. f. : bouclier léger sans bord et sans courroie, profonde et de deux anses verticales.
de l’eau, semblable à l’hydrie mais d’origine thrace, en croissant de lune.
s’en différenciant par un profil continu.

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b i b l i o g r a p h i e
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Index Binyova (tumulus) 117


Bisaltes pages 25
Dionysopolis (act. Balchik) 297, 300, 310, 365, 368
Dionysos pages 25, 28, 30, 31, 36, 73, 151, 162, 168,
Bistones 25 172, 178, 184, 191, 192, 194, 196, 215, 222, 226,
Bithynie 158, 185, 356 259, 285, 296, 303, 312, 314, 317, 321, 334-336,
Bithyniens 22 342, 368, 372, 373
Bizone (act. Kavarna) 365, 367 Dioscures 242, 342
Borovo (trésor de) 148, 184, 198, 212-216, Dolishte 198
218, 254 Dolno Izvorovo (tombeau de) 117, 148
Boshulya 188 Dolno Levski 178
Bosilkovo 336 Dolonces 23, 25
Boykovo 336 Doncheva (tumulus) 62
Branichevo (tombeau de) 184, 254 Donkova (tumulus) 117
Bréniens (Béniens) 25 Dragoevo 60, 198, 200, 266, 365
Brennos 270 Dragoyna 142
Brestovitsa 254 Drama 207, 370
Brezovo (tumulus de) 58, 90, 146, 237, 350 Dromichaitès 210, 255, 256, 257
Brygos 30 Duvanli 57, 58, 62-75, 144, 197, 207, 231,
Budjaka 306, 307, 308, 316, 321, 366 232, 234, 237, 238-240, 242, 336, 365
A Bukyovtsi (trésors de) 198, 375 Dyado Mitko (tumulus) 117 397
Abdère pages 55, 102, 193, 270, 289, 290, 364 Buzovgrad 117
Abrasheva (tumulus) 117 Byala 254, 337 E
Abydos 248 Byzance (act. Istanbul) 55, 188, 289, 290, 292, Édones 23, 25, 254, 334, 356
Acre 248 300, 310, 367 Édoniens 30
Adaios 180 Égypte 39, 56, 231, 373, 375
Adjiyska Vodenitsa (dit Pistiros) 165, 176, 178, C Éion 30, 289
179, 184, 188-191, 193-197,199, 200, 249-251 Callatis 290, 297, 330, 368 Elhovo 88
Agighiol (tombeau) 58, 60, 94, 184, 202, 210, Cassandre (roi de Macédoine) 143, 180 Éolide 236, 288, 289
254, 266 Celtes 25, 188, 198, 270, 290, 372 Épiménès 168
Agrianes 23, 25, 158, 270, 374 Chabrias 270 Eptekentos, fils de Potoule 195
Ainos 23, 180, 249, 255, 288, 365, 366, 370, 376 Chalcédoine 289, 290, 292, 367 Érétrie 50, 288, 316
Alexandre le Grand (Alexandre III ) 44, 56, 60, Chalès 270 Erginos (act. Ergene) 158, 187, 190
116, 151, 165, 168, 173, 180, 220, 247, 248, Chernichevo 62, 63 Ezerovo (tumulus de) 57, 160
249, 250, 258, 270, 290, 335, 336 Chernozem-Kaloyanovo
Alexandrie 39, 136, 140, 152, 246 (Chernozemen-Kaloyanovo) 58-60, 62, 63, F
Alexandrovo (tombeau) 57, 60, 148, 150, 184, 76-78, 80, 82-84, 86, 116, 144, 145, 160 Fartunova (tumulus) 117
206, 207, 244, 245, 365, 366 Chersonèse de Thrace 44, 180, 255, 288, 290,
Amadokos 174 297, 367, 371 G
Amadokos II 176, 178 Chetinyova Moguila (tombeau de) 148, 149, 368 Gabarevo 117
Antipater 270 Chimère 84, 314, 342 Gagovo (tombeau de) 148, 149, 254, 266, 365, 376
Apadana 184, 185, 231 Chios 64, 180, 195, 255, 303, 372 Garchinovo 198, 202, 266, 376
Aphrodite 224, 228, 229, 284, 296, 314, 316, Cicones 25 Gètes 23, 25, 58, 198, 254, 256, 257, 258, 266,
317, 326, 373 Cnide 255, 298 270, 335
Apollon Iétros 296-299, 302, 366 Coelalètes 25 Gledachevo 337
Apollonia du Pont (act. Sozopol) 23, 50, 122, Craiova (trésor de) 98 Golemanite (tombeau de) 145, 146, 198, 254, 365
190, 192, 195, 207, 290, 291, 292, 294, 296, Crestonie 334 Golyama Arsenalka (tumulus) 116, 117, 148
297, 298-302, 306-308, 312, 316, 317, 321-326, Cybèle 176, 292, 300, 335, 342, 368 Golyama Kosmatka (tumulus) 59, 60, 116-119,
330, 366 Cyzique 284, 300, 370 122, 124, 126, 128, 130-138, 140-143, 146,
Apri/os 187 148, 180, 198, 365
Apsinthes 23, 25, 334, 366 D Golyama Sveshtarska (tumulus) 257-265
Arabadjiyska (tumulus) 62, 63, 144, 145 Dalboki (tombeau de) 58, 146, 174 Golyamata Moguila (tumulus) 76, 88, 128, 146, 350
Arbanasi (act. Dolnoslav) 201 Daskyleion 285, 232, 233 Gorsko Ablanovo 254, 266
Arès 28, 42, 194, 334 Debelt 337 Grifonite (tombeau de) 116, 148
Ariapeithès 54 Déméter 168, 178, 196, 314, 335, 342, 364, 373, Guinina Moguila (tumulus) 59, 244, 246, 256, 257
Aristéas 290 376 Gyaurska Moguila (Karnobat) 50, 368
Artémis 168, 194, 224, 334, 335, 342, 369, 373 Démétrios Poliorcète 248, 250
Dentheletes 25 H
B Derrones 25 Halka Bunar (reg. Gorno Belevo) 57, 369
Béodizos / Béos 184, 187, 212, 284 Detska Gradina (Nesebar) 304 Harmanite 292, 306, 321, 366
Bérénice 168, 180 Diens 23, 25 Haskovo (musée regional de) 57, 89, 211, 365,
Besses 25 Dionysios 194 366, 371, 372
VII_thraces_mep_biblio_p382_399_xp8_somogy 27/03/15 19:15 Page398

Hébryzelmis 55, 168, 174, 176, 335 Koprivets (tombeau de) 58, 198, 254 Mezek (tombeau de) 59, 132, 138, 148, 200,
Hécate pages 25, 152, 296 Koprivlen pages 165, 190, 337, 365, 370 264, 365, 372
Hégésipylè 54 Korpiles 25 Milésiens pages 290
Hélène 242, 342 Kos 255 Milet 25, 289, 290, 292, 294, 296, 300, 303,
Hélis 198, 254, 255, 256, 257, 266, 365 Kosingas 334 310, 366, 373
Helvetia (tumulus) 116 Kotys I er 23, 44, 55, 176, 184, 187, 188, 190-192, Moguilanska Moguila 103, 146, 184, 198,
Héra 224, 229, 334, 367 197, 207, 212, 254, 270, 284, 291, 334, 341 270, 271-287
Héraclée du Pont 255, 290, 367 Kozi Gramadi 57, 206, 207, 210, 220, 365, 370 Mounichie 356
Héracleidès 185 Kralevo (nécropole de) 59, 198, 200, 211, 336, 365 Munich (Antikensammlung) 28
Hermès 168, 249, 317, 325, 334, 357, 373 Kran (tombeau de) 117 Mushovitsa (tumulus) 63-75, 144-145, 208, 237
Hermonax 45 Krapinets 255, 257
Hippolyte 340, 342 Krastevich 57, 165, 197, 365, 370 N
Hygin 31 Kukova Mogila (tumulus) 62, 63, 145, 231, 232, Naip (tombeau de) 105, 146, 244, 364, 373
234 Nanina (tumulus) 117
I Kulak Dere 62 Nenchovi Moguili (nécropole) 63
Ikiztepe 232 Kurt kale (tombeau de) 148 Nesebar (Musée archéologique Starinen Nesebar)
Illyriens 22, 24, 165, 198, 270 300, 304, 312, 318-320
Ionie 212, 230, 292 L Nikè 88, 90, 152-153, 224, 247-250, 326,
398 Ioniens 289 Lampsaque 220, 232, 248, 250 328-329
Isperih (musée de) 202, 203 Lesbos 36, 300, 366 Nypséens 23, 25, 291
Isperih (région) 128, 165, 254 Lechnikova (tumulus) 117
Istros (cité grecque) 23, 54, 290, 291, 296, 297, Letnitsa (trésor de) 59, 198, 206, 266, 342-348, 365 O
310, 326, 365 Limnos 288 Obretenik 254
Ivanski (tombeau de) 59, 198 Londres (British Museum) 48, 357, 362 Odessos (act. Varna) 23, 148, 260, 292, 293,
Lulcheva (tumulus) 117 296, 300, 310, 314, 326-331, 373
J Lovech (musée regional de) 184 Oeagre 28, 336
Jaba Moguila (tumulus) 148, 232, 233 Lozarska (tumulus) 62, 63 Oktamasadès 54
Jitnitsa (tumuli de) 62, 63 Lubcha 336 Orphée 28-38, 48, 335-336
Lukovit (trésor de) 198, 266, 365, 371 Oryahovitsa 116, 117
K Lycophron 334 Ostritza 356
Kabylè (ville ancienne) 57, 158, 165, 168, 335, Lycurgue 28-30 Ostrusha (tombeau) 116, 148-151, 244, 246
365, 369 Lydie 230, 231, 232, 289
Kaines 25 Lysimacheia 180, 364, 371, 372 P
Kalfata (Sozopol) 306, 307, 312, 321, 322, 323, Lysimaque 56, 168, 173, 180, 210, 220, 249-250, Paites 23, 25
324, 325, 366 255, 290, 335, 369, 371, 373 Panagyurishte (trésor de) 128, 146, 206, 207,
Kaloyanovo (tombeau de) 57, 58, 59, 60, 63, 220-229, 232, 362-363, 365
76-78, 80, 82-84, 86, 97, 116, 144-146, 160 M Pazardjik 57, 63, 354
Kamenni Moguili 63 Macédoine 23, 55, 56, 58, 60, 122, 135, 138, 141, Peintre d’Égisthe 46
Kandaôn 334, 142, 146, 149, 165, 172, 173, 180, 198, 206-208, Peintre de Berlin 30
Karanovo 145, 146, 211 216, 230, 234, 244-246, 256, 270, 374 Peintre de Kléophon 48
Karnobat (Gyaurska Moguila) 50, 57, 60, 147, 368 Macédoniens 25, 150, 165, 173, 180, 207, 244, Peintre de la Phiale 32, 316
Karnobat (musée d’Histoire de) 50 246, 289 Peintre de Lycurgue 38
Kazanlak 56, 57, 60, 116, 117, 144, 146, 148, Maglij (tombeau de) 117, 152, 153, 244, 246 Peintre de Meidias 30
150, 162, 166, 180, 197, 207, 208, 244-246, 257, Mal Tepe (tumulus) 132, 138, 146, 148, 372 Peintre de Pistoxénos 51
297, 365, 366, 369 Malka Kosmatka (tumulus) 117 Peintre de Ruvo 1346 34
Kazanlak (musée d’Histoire Iskra) 122, 124, 126, Malkata Moguila (tumulus) 117, 146, 197, 262 Peintre des Enfers 28-29
128, 130-132, 134-138, 140-143, 152, 154 Malko Tranovo 197, 198, 201, 336, 364, 365, 372 Peintre d’Oreithyie 30
Kazitchené 24, 25 Maronée 158, n. 6, 172, 174, 176, 178, 179, Pernik 365
Kébrènes 334 190-194, 208, 364, 372 Persée 56
Kerethrios 270 Meda 212, 254, 258 Perséphone 168, 245, 342, 368, 369, 374
Kersobleptès 88, 178, 184, 187, 190, 335 Mégare 290, 367 Persépolis 184, 230, 231
Kertch (style de) 111, 115, 314, 317 Mégariens 289 Pesnopoy (tombe de) 62, 63
Kesteleva (tumulus) 117 Mélandites 25 Petrunova (tumulus) 117
Ketriporis 172, 178, 335 Mélinophages 25 Peychova (tumulus) 58, 146, n. 10, 206, 351, 368
Kızılbel (tombeau de) 150 Melsas 290 Phéniciens 288
Kleusis 300 Ménas 290 Philaïdes 54
Knyajevo 57, 211, 371 Mendè 255 Philippe II de Macédoine 55, 56, 60, 146, 150,
Kolokita (cap) 307 Menekşe Çatağı Kazıları 337 165, 172, 173, 180, 184, 207, 212, 244, 245,
Konsulova (tumulus) 117 Mésambria (act. Nessebar) 365 249, 254, 258, 270, 290, 335, 369, 370, 374
Koprinka 116, 118, 162 Medokos-Amadokos I er 174 Philippe III Arrhidée 248

i n d e x
VII_thraces_mep_biblio_p382_399_xp8.qxd:somogy 25/03/15 15:23 Page399

Philippopolis (act. Plovdiv) 57, 158, 165, 188, Seuthès (dynaste local, Xénophon) 184-185, 208 Térée 28, 30, 31, 41-43
364, 374 Seuthès I er 56, 172, 174, 184 Térès I er 54
Phôsphorion 168 Seuthès II 44, 55, 174 Térès II 178-179, 184
Phôsphoros (Artémis) pages 168, 335, 369 Seuthès III pages 23, 56, 60, 116, 118-119, 124, Térès III 178-179, 184
Phrygie hellespontique 23, 232 126, 130, 134, 136, 140, 142-143, 162, 164, 168, Thasiens pages 56
Phrygiens 24, 31, 60 172-173, 179, 180, 190, 197, 220, 335, 369 Thasos 23, 30-31, 54, 164, 166, 172, 180,
Pikla 62, 63 Seuthopolis 23, 57, 116-119, 128, 142-143, 146, 189-190, 192-195, 255, 258, 288-289, 303,
Pirée 356, 357 158, 162-171, 173, 180-183, 188, 190, 197, 208, 365, 367, 369-370, 373, 375
Pistiros 158, 159, 165, 172, 176, 178, 179, 335, 365 Thyniens 23, 25, 230
180, 184, 188, 190, 191, 192, 193, 194, 195, Sevlievo 24-25 Tomis 290
196, 197, 199, 200, 249, 250, 251, 290, Shilyova (tumulus) 117 Tonkova (tumulus) 117
337, 364 Shipka (nécropole de) 57, 95, 116-143, 197, 262 Topolovo 247-248
Pizos 159, n. 14 Shumen (musée régional de) 200, 202 Toptepe 232
Plaine supérieure de Thrace 55, 63, 144, 145, Shushmanets (tombeau de) 116-117, 148, 244 Tranaka 76
146, 165, 188, 336, 372 Sidon 248 Tranypses 25
Ploska Moguila 117 Simeonovgrad 237, 337 Triballes 25, 184, 254, 266, 270, 289-290,
Plovdiv (musée régional d’Archéologie) 57, 65-87, Sineva (tumulus) 117 364, 375
220-229, 231, 239-242, 350 Sintes 23, 25 Troade 23, 288
Polski Gradets 337 Sitalkès 30, 44, 54-56, 207, 270, 356 Troie 24, 288 399
Polygnote (atelier de) 86 Sivino 336 Tsrancha 336-337
Polygnote de Thasos 30, 31 Skaleto, près de Tsrancha 336. Tsvyatkova Moguila 117
Popova (tumulus) 117, 152, 154 Skamni (cap, péninsule) 290, 296, 302, 366
Poroina Mare 210 Skudriens 185 U
Ptolémée III Évergète 152 Skylès 54 Undjieva Moguila 117
Slavchova Moguila 117
R Smailova Moguila 117 V
Racheva Moguila 116, 117 Smilovene 211, 365, 375 Valchitran (trésor) 24-25, 362
Rhéboulas 44, Smyadovo (tombeau de) 148, 254 Varna (musée régional d’Histoire) 293, 314,
Rhésos 28, 30, n. 12, 31, 38, 39, 40, 335 Sofia (Institut national d’archéologie et musée) 328-331
Rogozen (trésor de) 161, 184, 186, 187, 198, 62, 64, 96, 105-106, 110, 119, 163, 167-171, Vasil Levski 57, 165, 197, 365, 375
202, 206, 230, 234, 266, 267, 268, 270, 335, 173-178, 180-183, 201, 206, 234, 238, 247-248, Vazovo 198
338, 340, 341, 342, 351, 352, 354, 365, 375 259-265, 311, 327, 350-351, 354 Vergina 130, 244-246, 258
Rozovets (anc. Rachmanly) 57, 58, 90, 196 Sofia (musée national d’Histoire) 90-104, 106-110, Vetren 57, 148, 188, 190, 191, 194
Ruets (tombeau de) 148, 254, 365 112-115 Vladinya (trésor de) 198, 365, 375
Rujitsa (tombeau de) 148 Sozopol (Musée archéologique) 298, 312, 317, Vratsa (musée régional d’Histoire) 161, 186,
Ruse 89, 149, n. 1, 357, 365 322-325 187, 234, 267, 268, 272-287, 338, 340-341,
Sparadokos 54, 56, 172-174, 335 351-352, 354
S Spartokos 168, 369 Vulci 51
Sabazios 335 Staliyska Mahala 198, 337 Vurshilo 188
Sadalas 168, 191, 300 Staro Selo 145
Sadokos 161, 184 Starosel (tombeau de) 57, 142, 149, 211, 220, X
Saint-Cyriaque (île) 290, 296-299, 302, 366 351, 365, 368, 370 Xerxès 184
Samothrace (île) 158, n. 6, 180, 255, 288, 289, Staroselets 337
297, 365, 376 Strelcha 57, 148, 201, 211, 220, 232-233, Y
Samothrace (sanctuaire des Grands Dieux) 162, 365, 370 Yabalkovo 197, 201, 337
168, 194, n. 2, 245, 257 Strelcha (musée d’Histoire) 233 Yadenitsa 337
Sarafova Moguila 117 Sveshtari (nécropole de) 59-60, 128, 132, 148,
Saratokos 172, 174 151, 198, 201, 244-246, 257-266, 297 Z
Sardes 23, 145, 185, 231, 232, 249 Svetitsa (tumulus) 116-117, 145 Zabardo 337.
Satokos 161, 168, 184 Svetlen 254 Zagrajden 336
Satres 23, 335 Svilengrad 337, 361 Zaichi Vrah 337, 369
Sboryanovo 23, 158, 165, 198, 202, 203, 254, Sykaiboens 334 Zaprianova (tumulus) 117
255, 257, 266 Syrmos 270 Zaraevo 254, 266, 376
Scostocès 335 Zareva (tumulus) 117
Scythes 23, 31, 54, 60, 158, 185, 198, 202, T Zeus 173, 179-180, 182, 249-251, 296, 335,
258, 368 Tanagra 164, 321 342, 362
Séleucie du Tigre 251 Tarnichene (tumulus de) 116-117 Zimnicea 254
Séleukos I er Nicator 251 Tarse 248 Zlatinitsa-Malomirovo 57-60, 88-115, 146,
Septemvri (Musée archéologique) 176, 178-179, Tatarevo (tombeau de) 57, 148 206, 210, 350, 365, 373
191-196, 199-200, 249-251 Tatarlı (tombeau de) 150 Zônè 158, 195, 290, 365, 366, 376
crédits photographiques

a i x - e n - p rov e n c e ( f r a n c e ) naples (italie) © Sofia, Institut national d’archéologie et © Courtoisie Ian Bouzek d’après le plan
© Loïc Damelet /  C C J - C N R S , université Aix- © Luciano Pedicini 38 musée- A B S / Krassimir Gueorguiev de Vera Kolarova 189 bas
en-Provence pages 321, 322, 323, 325 (cat. 276) couverture, pages 52, 55, 96 milieu, 105, 106, © Daniela Stoyanova 233 haut
nesebar (bulgarie) 111, 119 droite, 120, 121, 156, 159, 160, 167, © Daniela Stoyanova et Nikola Rusev 149 droite bas
bari (italie) © Nesebar, Musée archéologique / Todor Dimitrov 168, 169, 170, 171, 173, 175, 177 (cat. 130b), © Daniela Stoyanova, Chavdar Tsochev, basé sur
© Pinacoteca provinciale di Bari 40 300, 305, 312, 318, 319, 320 177 (cat. 130b), 177 (cat. 131a), 177 (cat. 131a), des dessins de Maya et Boyko Bujashki
177 (cat. 131b), 177 (cat. 131b), 177 (cat. 132a), 149 droite haut
burgas (bulgarie) ox f o r d ( royau m e - u n i ) 177 (cat. 132a), 177 (cat. 132b), 177 (cat. 132b), © Danyela Agre 88, 89 bas
© Burgas, musée régional d’Histoire /  © Ashmolean Museum, University of Oxford 58 177 (cat. 133a), 177 (cat. 133a), 177 (cat. 134a), © Danyela Agre / redessiné par Christophe Ibach
Todor Dimitrov 294, 295, 301 177 (cat. 134a), 179 (cat. 135a), 179 (cat. 135a), 89 haut gauche
pa r i s ( f r a n c e ) 179 (cat. 136a), 179 (cat. 136a), 179 (cat. 136b), © Diana Gergova 257, 258
c a m b r i d g e ( royau m e - u n i ) © Alexandre Baralis 144, 145, 290 179 (cat. 136b), 179 (cat. 137), 179 (cat. 137), © Dimitar Nedev 302, 303 haut gauche, 307 haut
© The Fitzwilliam Museum, Cambridge 34 © Bibliothèque nationale de France 35, 42, 179 (cat. 138), 179 (cat. 138), 179 (cat. 139a), © Ebbinghaus S., Between Greece and Persia :
350 gauche 179 (cat. 139a), 181 (cat. 141a), 181 (cat. 141a), Rhyta in Thrace from the late 5th to the early
chicago (états-unis) © Jean-Pierre Pirat 23, 57, 63 bas, 89 haut droite, 181 (cat. 141b), 181 (cat. 141b), 181 (cat. 142a), 3rd centuries B C , 1999, fig. 6a p. 414 / 
© Persepolis Seal Project and Persepolis Fortification 190, 212 haut, 220 haut, 289, 337, 365 181 (cat. 142a), 181 (cat. 142b), 181 (cat. 142b), d’après Petrescu-Dimbovita, Dinu, 1975, fig. 4
Archive Project / Oriental Institute Publications © Nathalie Bruhière 233 bas 181 (cat. 143a), 181 (cat. 143a), 181 (cat. 143b), 206 droite
231 © R M N -Grand Palais (musée d’Orsay) / 181 (cat. 143b), 181 (cat. 144a), 181 (cat. 144a), © Ebbinghaus S., Between Greece and Persia :
© The Oriental Institute of the University of Chicago / Hervé Lewandowski 37 181 (cat. 144b), 181 (cat. 144b), 181 (cat. 145a), Rhyta in Thrace from the late 5th to the early
Anna Ressman 185 bas © R M N -Grand Palais (musée du Louvre) / 181 (cat. 145a), 181 (cat. 145b), 181 (cat. 145b), 3rd centuries B C , 1999, fig. 8 p. 418 / 
Hervé Lewandowski 26, 31, 33, 41, 45, 47, 181 (cat. 146a), 181 (cat. 146a), 181 (cat. 146b), d’après Odobesco, 1889 fig. 202 p. 495 210 haut
c h i s i n au ( m o l dav i e ) 51, 299 droite 181 (cat. 146b), 181 (cat. 147a), 181 (cat. 147a), © Filov B., Надгробните могили при Дуванлий
© Alex Zatsepin 291 bas 181 (cat. 147b), 181 (cat. 147b), 201 gauche, в Пловдивско, 1934 / redessiné par Christophe
p l ov d i v ( b u l g a r i e ) 201 bas, 235, 247, 259, 260, 261, 262, 263, Ibach 64 haut
c o p e n h ag u e ( da n e m a r k ) © Plovdiv, archives du musée régional d’Archéologie 263, 264, 264, 265, 292, 311, 350 haut droite, © G. Kitov 151 haut
© Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhagen / Ana Cecilia 220 bas 350 bas droite, 355 bas © Ivo Hadjimishev 61, 148 bas, 150 haut,
Gonzalez 357 © Plovdiv, musée régional d’Archéologie /  © Sofia, musée national d’Histoire /  150 bas, 151 bas, 199 bas gauche, 206 gauche,
Todor Dimitrov 65, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, Todor Dimitrov  90, 91, 92, 93, 94, 95, 96 haut, 244, 245 haut droite, 246 haut, 256 bas,
florence (italie) 73, 74, 75, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 96 bas, 97, 99, 98, 101, 100, 102, 103, 104, 107, 256 haut gauche
© De Agostini Picture Library / Scala, Florence 87, 221, 222, 223, 224, 225, 226, 227, 228, 229, 108, 109, 110, 112, 113, 114, 115 © K. Chervenrakov, archives Maria Č ičikova 166
210 bas 239, 240, 241, 241, 242, 243 © K. Chervenrakov, archives Maria Č ičikova,
sozopol (bulgarie) numérisation Ch. Tzotchev 164 bas
h as kovo ( b u l g a r i e ) ruse (bulgarie) © Sozopol, Musée archéologique / Todor Dimitrov © K. Chervenrakov, avec des ajouts de Maria
© Haskovo, musée régional d’Histoire /  © Ruse, musée régional d’Histoire / Todor Dimitrov 298, 299 gauche, 313, 317, 324, 325 (cat. 277), Č ičikova, numérisation Ch. Tzotchev 164 haut
Todor Dimitrov 201 droite 204, 207, 212 bas, 213, 214, 215, 216, 217, 325 (cat. 275) © Kitov G., The Valley of the Thracian Rulers, 2005,
218, 219 fig. 101 d’après M. et B. Bujashki / redessiné
isperih (bulgarie) ta r g ov i s h t e ( b u l g a r i e ) par Christophe Ibach 119 haut gauche
© Isperih, Musée d’Histoire / Todor Dimitrov septemvri (bulgarie) © Targovishte, musée régional d’Histoire /  © Kitov G., The Valley of the Thracian Rulers, 2005,
202 haut, 202 haut, 202 haut, 203 © Septemvri, Musée archéologique /  Nikolai Genov 59 haut, 59 bas fig.  115 d’après D. Vasileva et M. Bujashki / 
Krassimir Gueorguiev 251 (cat. 204a), redessiné par Christophe Ibach 119 bas gauche
karnobat (bulgarie) 251 (cat. 204a), 251 (cat. 204b), 251 (cat. 204b), va r n a ( b u l g a r i e ) © Kostadin Kisyov 76 gauche
© Karnobat, musée d’Histoire / Todor Dimitrov 50 251 (cat. 204c), 251 (cat. 204c), 251 (cat. 204d), © Varna, musée régional d’Histoire / Todor Dimitrov © Kostadin Kisyov / redessiné par Christophe Ibach
251 (cat. 204d), 251 (cat. 204f), 251 (cat. 204f), 293, 314, 315, 328, 329, 330, 331 76 droite
kazanlak (bulgarie) 251 (cat. 204e), 251 (cat. 204e), 251 (cat. 204g), © Krasimir Nikov 147
© Alexander Ivanov : p. 291 haut 251 (cat. 204g) vratsa (bulgarie) © Krassimir Gueorguiev 24 bas, 198 haut gauche,
© Kazanlak, musée d’Histoire « Iskra »/ Krassimir © Septemvri, Musée archéologique / Todor Dimitrov © Vratsa, archives du musée régional d’Histoire 326
Gueorguiev 135 bas 177 (cat. 133b), 177 (cat. 133b), 179 (cat. 134b), 186 haut, 271, 280 gauche © Krastina Panayotova 296, 306, 307 bas, 308, 316
© Kazanlak, musée d’Histoire « Iskra »/  179 (cat. 134b), 179 (cat. 135b), 179 (cat. 135b), © Vratsa, musée régional d’Histoire /  © Krastina Panayotova, relevé de A. Kamenarov
Todor Dimitrov 122, 123, 124, 125, 126, 127, 179 (cat. 139b), 179 (cat. 139b), 179 (cat. 140), Krassimir Gueorguiev 279 297
128, 129, 130, 131, 133, 134, 135 haut, 136, 179 (cat. 140), 192, 193, 194, 195, 196, 199 bas © Vratsa, musée régional d’Histoire / Todor Dimitrov © Milena Tonkova 198 bas, 336
137, 138, 139, 140, 141, 142, 143, 152-153, 155 droite, 199 bas droite, 200 gauche, 249 (cat. 203a), 161, 186 bas, 186 milieu, 187, 234, 252, 267, © Nikola Tonkov 116
249 (cat. 203a), 249 (cat. 203b), 249 (cat. 203b), 267, 268, 269, 272, 273, 274, 275, 276, 276, 277, © Nikola Tonkov dans Kitov, Thracian Tumular
l o n d r e s ( royau m e - u n i ) 249 (cat. 203c), 249 (cat. 203c), 249 (cat. 203d), 278, 282, 283, 284, 285, 286, 287, 332, 335, 338, Burial with a Gold Mask near the Town of Chipka,
© The Trustees of the British Museum 49 249 (cat. 203d) 339, 340, 341, 351, 352, 353, 354, 355 haut 2005 / ajouts de D. Dimitrova et des auteurs
117 haut
lovech (bulgarie) shumen (bulgarie) © Anelya Bozkova 303 haut droite, 309 bas © Nikolai Genov 25, 197, 198 haut droite,
© Lovech, musée régional d’Histoire /  © Shumen, musée régional d’Histoire /  © A. Barbet 153 bas droite, 153 bas gauche 199 haut, 236, 327
Todor Dimitrov 343, 344, 345, 346, 347, 349 Todor Dimitrov 200 droite, 200 droite, 202 bas © A. D. Vasileva et G. Gyonev 309 haut © Petar Hlebarov 162, 163 bas
© Anelya Bozkova 237 © Petya Penkova 280 droite, 281 haut droite,
m a d r i d ( e s pag n e ) sofia (bulgarie) © Archives personnelles d’Alexandre Fol, 281 milieu droite
© Madrid, Museo Nacional del Prado 43 © Ministère bulgare de la Culture /  Nouvelle Université bulgare, photo publiée © Petya Penkova / Controltest Ltd. 281 gauche
Ekaterina Djumalieva 118 avec l’autorisation de Mme Valeria Fol 361 © Relevés B. Amadei, A. Barbet, C. Bertrand,
milan (italie) © Ministère bulgare de la Culture / © Atanas Kamenarov 163 haut F. Monier, J. Valeva/dessin C. Bertrand 153 milieu
© Veneranda Biblioteca Ambrosiana-Milano /  Todor Dimitrov 148 haut © Barbora Weissova  189 haut © Rossen Kolev 24 haut
De Agostini Picture Library 39 © Sofia, archives de l’Institut national d’archéologie © Č ičikova M., Stoyanova D., Stoyanov T., © T. Lorrain 303 bas
et musée- A B S / Krassimir Gueorguiev 62, 63 haut, Царската гробница с кариатидите край село © Todor Dimitrov 22, 149 gauche, 117 bas,
munich (allemagne) 64 bas Свещари. 30 години от откриването, 2012, 185 haut gauche, 185 haut droite, 209,
© Staatliche Antikensammlungen und Glyptothek © Sofia, archives de l’Institut national d’archéologie fig. 84 256 haut droite 245 haut gauche, 245 bas, 246 bas
München / Christa Kopperman 29 et musée- A B S / Krassimir Gueorguiev 238 © Courtoisie Ian Bouzek 189 milieu © Totko Stoyanov 254, 255

cet ouvrage a été composé en Ce catalogue est imprimé sur : 12 345 kWh d’énergie, * Sources :
Sabon L’évaluation de l’empreinte carbone est
201 059 litres d’eau,
réalisée par Labelia Conseil conformément
la photogravure 150 g/m 2, un papier couché 60% recyclé 622 kg de C O 2 équivalant à : à la méthodologie Bilan Carbone ®.
a été réalisée par certifié F S C ® ( N o. F S C - C 021878) un trajet de 6 216 km parcourus Les calculs sont issus d’une comparaison
Quat’Coul, Toulouse et Ecolabel européen (No. F R /011/003). en voiture européenne moyenne, entre le papier recyclé considéré et un papier
Grâce à l’utilisation du papier Satimat Green à fibres vierges selon les dernières données
5 381 kg de mise en décharge.
achevé d’imprimer 60% recyclé, plutôt qu’un papier standard disponibles du European B R E F
sur les presses de non recyclé, l’impact environnemental (pour le papier à fibres vierges).
l’imprimerie ReBus de cette édition a été réduit de* :
Imprimé en Italie (Union européenne)

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