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LES ENSEIGNANTS DOIVENT-ETRE CAPABLES D’APPLIQUER AVEC EFFICACITÉ LES OUTILS MÉTHODOLOGIQUES D’ÉVALUATION POUR S’INSCRIRE DANS LA PERSP

ELABORATION DES SUJETS D’EXAMENS


 La question de l’évaluation ne s’appesantit pas seulement que sur les examens en tant que fin d’un
processus de formation. Elle porte également un regard sur le processus d’évaluation utilisé chaque
jour par les enseignants dans les salles de classe.

 L’évaluation des apprentissages effectuée par des enseignants dans les salles de classe ou dans les
examens révèle un certains nombre de difficultés telles que :
 La mauvaise formulation des questions posées aux élèves ;
 La mauvaise hiérarchisation des difficultés ;
 La mauvaise répartition des points par ordre de difficultés ;
 L’incohérence entre le contenu des sujets et sa durée ;
 Le format des documents des sujets ;
 …
OBJECTIF DU SEMINAIRE

A LA FIN DE CETTE SEANCE VOUS DEVREZ ETRE CAPABLES D’ELABORER UN SUJET D’EXAMEN VALIDE ET
FIDELE
DEFINITION DES CONCEPTS

 EXAMEN : L’examen est une épreuve que l’on fait subir à un étudiant dans le but d’évaluer ses
capacités et ses connaissances en vue de la sanction des études (Legendre, 2005).

 SUJET : On entend par « sujet » l'ensemble des énoncés proposés pour une ou des épreuves
écrites ou pratiques, que les candidats soient invités à choisir ou non à l'intérieur du sujet
entre plusieurs énoncés.
DIFFERENTS TYPES D’EXAMENS

1. Les examens de l’enseignement professionnel :


1. CAPI

2. CAPC

3. BEPI

4. BEPT

5. BET

6. DENC

2. Les Baccalauréats :
 Baccalauréats Technologiques Industriels

 Baccalauréats Technologiques du Tertiaire

 Baccalauréat des Sciences de l’Ingénieur


DIFFERENTS TYPES D’EPREUVES

 Les épreuves écrites

 Les épreuves orales

 Les épreuves pratiques


 Les épreuves pratiques doivent tenir compte de l’environnement des ateliers, des équipements et
du matériels à acheter,
DOCUMENTS UTILISES POUR L’ELABORATION DES
EPREUVES

 Programme d’étude
 Intention dans l’exploitation des parties du programme

 Définition des épreuves / Règlement d’examen

 Orientations générales : Type de sujet, Durée, Coefficient, …

 Orientations pédagogiques : Compétence générale attendu ou objectifs visés,


niveaux taxonomiques des objectifs visés, …
VALIDITE ET FIDELITE D’UN SUJET
La validité et la fidélité des instruments

La dernière étape de mise au point de l’élaboration d’une épreuve consiste à assurer la validité du contenu de
l’évaluation et la fidélité des instruments utilisés.

Pour s’assurer de la validité, la question à se poser est la suivante : l’instrument mesure-t-il ce qu’il prétend
mesurer ?

Un instrument sera plus valide si :


 Il existe une correspondance entre la modalité d’évaluation choisie et la nature du savoir à évaluer ;
 La situation d’évaluation exige l’utilisation, par l’élève, de connaissances riches et pertinentes ;
 L’instrument est rédigé à l’aide des mots et expressions que les élèves peuvent comprendre ;
 Le contexte d’évaluation tend à être similaire à celui du contexte authentique ;
 Le traitement demandé à l’élève exige un traitement en profondeur de situations-problèmes ;
 Les problèmes traités fournissent à l’élève l’occasion de démontrer ce qu’il a vraiment développé comme
apprentissage ;
 L’instrument est de longueur raisonnable ;
 Les critères de performance sont similaires à ceux de la réalité.
VALIDITE ET FIDELITE D’UN SUJET
Pour ce qui est de la fidélité d’un instrument, il faut se poser la question suivante : un élève jugé apte ou pas suite à une
évaluation l’est-il vraiment ?

L’évaluation sera d’autant plus fiable si les évaluations faites ne varient pas selon divers enseignants et si le jugement porté
s’avère juste à moyen terme.

Ainsi, il est intéressant de :


 Développer des échelles d’évaluation explicites ;
 Assurer la comparabilité des critères et des évaluations entre les enseignants ;
 Utiliser des performances exemplaires pour déceler les critères pertinents ;
 S’assurer que les jugements sont portés par des enseignants habilités ;
 Assurer l’intériorisation des critères par l’enseignant et l’élève ;
 Exiger de l’élève des justifications de ses performances et de ses décisions sur la base de connaissances conceptuelles et
procédurales, cela donne des indices sur le développement des apprentissages ;
 Utiliser la perception de l’élève comme indice de fidélité, qu’elle porte sur des détails, qu’elle soit « surprenante », etc., il
y a lieu de s’interroger sur la fidélité, soutien Wiggins (1993) ;
 Comparer les performances à long terme à la performance en situation réelle (stage, travail, Université, etc.) ou à d’autres
performances à long terme.
COMPOSANTE D’UN SUJET
Choisir un thème
Décrire une Mise en situation ou une Introduction ou un Contexte
Décrire les Différentes consignes
 Consignes de travail
 Consignes de sécurité : « pour certains sujets de type pratique »

Choisir le Type de questions ou instruments de mesure


 Questionnaire à réponses fermées (questions à trou, questions dichotomiques)
 Questionnaire à réponses choisies (questions à choix multiples)
 Liste d’opérations à tester (chek list)
 Questionnaire à réponses ouvertes ou questionnaire à réponses construites
 Résolution de problèmes selon méthode imposée
 Résolution de problèmes selon méthode choisie par l’élève
 Documents d’élaboration d’activités (Rapport, Compte-rendu, Procès verbal)
 Grilles d’observation
 …
THEME
Le choix d’un thème est important car le thème circonscrit le contexte dans lequel les
questions seront posées. Le thème doit être réel et authentique.

Exemple des thèmes :


 En Sciences et Techniques Industrielles :
 Capteur solaire

 Eclairage automatique des lumières du jardin


 …

 En Sciences et Techniques du Tertiaire


 Information et intelligence collective
 De l'individu à l'acteur
 Gestion et création de valeur
 …
MISE EN SITUATION ou INTRODUCTION ou CONTEXTE
Il est important de décrire sommairement une situation, un contexte en fournissant au candidat : des indices restreints de résolution, de
la description des données de départ, des acteurs ressources, etc.),
Exemple des thèmes :
 En Sciences et Techniques Industrielles :

 Système d’éclairage automatique des lumières du jardin « Le système d’éclairage automatique des lumières permet de
commander automatiquement les lumières du jardin le soir venu et les éteindre le matin au lever du jour. Afin de détecter la
présence de l’obscurité et de la lumière du jour, nous avons utilisé un élément photosensible appelé photorésistance (LDR) de
référence LDR1 (voir schéma structurel ci-dessous) ».

 Capteur solaire « Le système étudié est un capteur parabolique. C’est un système de production d’énergie thermique à partir
de l’énergie solaire. Ce système comporte deux parties : Une partie opérative qui possède deux réflecteurs en forme de
paraboles, deux motoréducteurs à courant continu permettant le déplacement des réflecteurs, deux chaudières situées au foyer
des paraboles, une boucle de circulation du fluide caloporteur, une pompe permettant le mouvement du fluide, un ballon de
stockage de l’énergie thermique. Une partie commande qui traite les informations de position de soleil, chute de neige, vitesse
du vent, luminosité, position des paraboles, température extérieure, pression dans la boucle de circulation, température de
l’eau du ballon et température de l’eau dans la chaudière, commande manuelle pour transmettre aux actionneurs les ordres
adaptés aux besoins de poursuite du soleil, de protection du système contres les aléas climatiques ou coupure d’électricité. »
MISE EN SITUATION ou INTRODUCTION ou CONTEXTE
 En Sciences et Techniques du Tertiaire
 Information et intelligence collective « L’information, à l’instar de la communication et de la performance, est un
concept de base en gestion : « informer, c’est fournir des représentations pour résoudre des problèmes (Reix, 2004)
». C’est pourquoi l’une des premières finalités des systèmes d’information est d’assurer des représentations des «
états du monde » par des modèles qui permettent de maîtriser l’incertitude à laquelle fait face l’organisation
confrontée à la complexité de son environnement. Mais un système d’information n’est pas seulement un composé
de technologies, il est d’essence fondamentalement humaine et sociale, car « même si des machines interprètent
l’information, elles le font à partir d’une conception définie par des acteurs sociaux (Lamb et Kling, 2003)1. Le
système d’information de l’organisation intègre aussi des facteurs cognitifs propres à l’organisation (savoirs, savoir-
faire partagés, pratiques, mémoire), ainsi que des facteurs communautaires (solidarités, entre-aide, usages, …)
mobilisés au sein (et parfois aussi à l’extérieur) de l’organisation.»

 Gestion et création de valeur « La société x connaît des difficultés face à un recrutement rendu nécessaires par une
hausse de l’activité : comment évaluer le coût du travail et son impact sur sa structure ? Dans le cadre d’une concurrence
comment attirer et fidéliser les talents ? Evaluer le coût du travail et son impact sur la pérennité : bulletin de paie d’un
développeur ou témoignage ( cas contextualisé) Comprendre la notion de coût du travail. Comment attirer les nouveaux
talents et fidéliser les ressources humaines actuelles ? témoignage du président présentant les actions pour améliorer le
bien être de ses collaborateurs et leurs conditions de travail. »
CONSIGNES
 Consignes de travail
Les consignes peuvent être sur la page de garde ou au début du travail à faire par l’étudiant,

Exemple des consignes de travail :


 Durée de l'épreuve : x heures – Coefficient : x
- Partie physique pure : 1h
- Partie électronique : 4h
 L'usage d'une calculatrice est autorisé.
 Il est rappelé aux candidats que la qualité de la rédaction, la clarté et la précision des explications entreront dans
l'appréciation des copies. Toute réponse devra être justifiée.

 Consignes de sécurité
En général les consignes de sécurité concerne les élèves qui ont à effectuer des épreuves pratique sur des machines.

Exemple des consignes de sécurité :


 Le port des Equipements de Protection Individuels est obligatoire.
 La mise sous tension de la maquette n’est faite que si l’enseignant membre du jury a effectué la vérification de votre
montage.
TYPES DE QUESTIONS OU D’INSTRUMENTS
Questionnaire à réponses fermées (questions à trou, questions dichotomiques, questions à choix multiples, liste des opérations
à tester)
Exemple des questions à trou :
 Indiquer sur chaque repère du schéma figure x les noms des différents organes de cet échafaudage.
 Retrouver à l’aide du schéma figure x les partenaires de l’entreprise. Inscrivez-les dans les cases correspondantes.
Exemple des questions dichotomiques
 Un ajustement H7g6 est un ajustement avec jeu : Oui / Non
 A votre avis, lors d’un appel téléphonique, faut-il :
 parler plus fort que d’habitude afin d’être mieux compris : Oui / Non
Exemple des questions à choix multiples (QCM)
 Une liaison par rivetage est une liaison :
 indémontable sans destruction de l’un des éléments assemblés
 démontable par la destruction de l’élément assembleur
 démontable sans aucune détérioration
 En réponse à cette lettre d’un client, vous devez :
 accuser réception
 envoyer une documentation
 espérer avoir le plaisir de le rencontrer
TYPES DE QUESTIONS OU D’INSTRUMENTS
Exemple des questions sous forme de liste des opérations à tester :
 Identifier les indices de mauvais fonctionnement sur une machine :
 la machine est-elle sous tension et pression ? Oui / Non
 la pression est-elle suffisante à l’arrivée  Oui / Non
 le fonctionnement du moteur est-il correct  Oui / Non
 Remettez dans le bon ordre les opérations à effectuer lors d’un appel téléphonique :
 Se présenter
 Garder une main libre pour écrire Oui / Non
 Rechercher le numéro du correspondant Oui / Non
 Préparer la communication avant l’appel Oui / Non

Questionnaire à réponses ouvertes ou questionnaire à réponses construites. Il laisse une part d’initiative à l’élève qui
organise son propre vocabulaire et permet d’évaluer les compétences plus globales.
Exemple des questions à réponses ouvertes :
 Suite à votre contrôle pratique sur le système :
 Que proposez-vous comme intervention 

 Quelle procédure allez-vous suivre 


TYPES DE QUESTIONS OU D’INSTRUMENTS
 Quelles sont les conséquences du choix du type de contrat signé par M. MOUR sur la rémunération et le
régime fiscal 

Les grilles d’observation permettent de connaître la démarche employée par l’élève pour exécuter une tâche.
Exemple de grille d’observation en français

Stratégies utilisées
Nom de l’élève Commentaire
Jours 1, 2, 3, 4

L’élève fait une première lecture de tout le texte, puis le relit attentivement.

L’élève souligne les mots dont le sens lui échappe.

L’élève cherche la signification des mots inconnus : dans le dictionnaire ;


- il la demande à un autre élève ;
- il la demande à l’enseignant ;

L’élève résume chaque paragraphe en cours de lecture.


L’élève construit un tableau dans lequel il regroupe les informations
L’élève construit des diagrammes pour comprendre les liens.

L’élève fait des dessins ou des schémas pour se représenter concrètement les éléments théoriques
qu’il lit.
Inscrire un X dans la colonne appropriée
PONDERATION
La pondération des questions dépend du poids à donner à la question et du but visé.
Habituellement, l’épreuve d’examen ne porte pas sur tous les objectifs concrets et mesurables de son
programme. C’est pourquoi l’enseignant doit donc procéder à un choix des objectifs à évaluer ou à choisir
certaines partie du cours à évaluer. Ce choix repose sur deux critères :
 Le premier critère est l’importance relative des niveaux de fonctionnement intellectuel dans la
réalisation des divers objectifs pédagogiques.
 Le second est l’importance relative des parties du programme.

La pondération des questions dans une preuve doit tenir compte du poids suivant :
Niveau 1 : questions de connaissances 10 % dans l’ensemble de l’épreuve
Niveau 2 : questions de compréhension 30 % dans l’ensemble de l’épreuve
Niveau 3 : questions d’application 30 % dans l’ensemble de l’épreuve
Niveau 4 : questions d’analyse 20 % dans l’ensemble de l’épreuve
Niveau 5 : questions de synthèse 10 % dans l’ensemble de l’épreuve
Niveau 6 : questions d’évaluation 10 % dans l’ensemble de l’épreuve
MISE EN FORME
La qualité d’un sujet dépend aussi de sa mise en forme. Un sujet tapuscrit se présente mieux qu’un sujet manuscrit.
 La police d’un sujet d’examen doit être uniforme.
 De préférence, la taille doit être :
 14 pour les titres
 12 pour le corps du texte

TABLEAU DE VALIDATION D’UN SUJET


ACTIVITE A FAIRE
A partir du tableau ci-dessous, analyser un sujet d’examen en tenant compte des éléments traités précédemment.
ANALYSE D’UN SUJET
Constat Observations
Epreuve Critères d’analyse
Oui Non

Page de garde
Existence d’une page de garde
L’épreuve est identifiée
Le thème est précisé
La durée est définie
Le coefficient existe
La pondération est présente

Les consignes sont présentes et claires

Contenus

La mise en situation ou le contexte ou la problématique ou l’introduction est présente

Les tâches à exécuter sont claires


Le sujet renferme des critères

Les critères correspondent à un niveau de taxonomie

Le contenu des énoncés est congruent

Le contenu respecte la durée du travail à réaliser

Les questions sont bien hiérarchisées

Dans chaque tâche les consignes de travail ou/et de sécurité sont bien présentes

La pondération respecte les niveaux des difficultés et l’objet à évaluer

Les symboles utilisés sont normalisés

Forme
La police utilisé est uniforme
Les documents sont lisibles

Les figures, les schémas sont bien répertoriés et bien lisibles

La pagination du document est en x/y

Les différents documents sont identifiés

Toutes les pages du document sont présentes


ETAPE D’ELABORATION D’UN SUJET
Les étapes conduisant à l’élaboration d’un instrument type d’évaluation, qu’elle soit sommative ou formative
sont décrites ci-après ; ces étapes ne se réalisent pas de façon linéaire.
Pour l’essentiel, l’enseignant :

Analyse et décrit une situation-problème reliée aux objectifs

Détermine le moyen d’évaluation et la tâche que l’élève aura à exécuter

Précise la façon de livrer l’information à l’élève sur sa performance

Identifie le rôle de l’évaluation

Assure la validité et la fidélité de l’instrument


EN RESUME
Pour élaborer un sujet, il faut :

1. Choisir une situation-problème parmi la famille des situations-problèmes couvertes par les apprentissages
visés.
2. Décrire sommairement cette situation en la contextualisant (Contraintes, contexte, indices, acteurs, etc.).
3. Identifier les connaissances nécessaires au traitement de la situation.
4. Choisir le moyen d’évaluation le plus authentique possible.
5. Elaborer la tâche à faire par l’élève.
6. Choisir les critères de performance pertinents en les comparant à ceux retenus précédemment.
7. Choisir une échelle d’évaluation pertinente en fonction des critères.
8. Identifier le type de rétroaction à donner à l’élève.
9. Préciser la place et le rôle de l’auto-évaluation dans le cheminement de l’élève.
10. Utiliser des moyens de validation pertinents.

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