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La remédiation pédagogique est une remise à niveau des élèves ayant des difficultés et des troubles
d’apprentissages. Elle permet à l’élève de revisiter, de revenir sur ce qu’il n’a pas compris, d’installer
la compétence, et de modifier l’habileté et/ou la capacité visées.
La remédiation s’établit après l’évaluation diagnostique que l’enseignant a effectuée à l’analyse des
résultats de l’évaluation. Donc, elle permet aux enseignants de concentrer leurs efforts sur les élèves
en difficultés et l’hétérogénéité des classes.
Qu’est-ce que la remédiation pédagogique ? à quoi sert-elle ? à qui est-elle destinée ? Et comment la
mettre en œuvre ?
Définition de remédiation
En approfondissant les recherches dans le domaine pédagogique, on peut trouver deux sens à la
remédiation. Si on rapproche remédiation du verbe remédier (qui signifie apporter un remède) on
fournit une aide (un remède) aux élèves à la suite d’erreurs qu’ils auraient commises.
Mais si l’on considère que la remédiation est en fait une « remédiation » (c’est d’ailleurs dans ce sens
que l’envisage Vygostki), il s’agit alors pour l’enseignant de mettre une nouvelle fois l’apprenant en
relation avec le savoir, mais d’une manière différente.
La nuance peut sembler subtile, mais elle a son importance pour faire la différence entre le soutien,
la pédagogie différenciée et la remédiation, qui sont bien souvent confondus.
Il est nécessaire maintenant de définir précisément chacun de ces trois termes afin de saisir les
corrélations et les liens qui les unissent, mais surtout leurs différences.
Le soutien
Le mot est explicite, il sert réellement à soutenir les apprentissages sans forcément que ceux-ci
comportent de lacunes fondamentales. Il s’agit d’une aide apportée aux élèves présentant des
difficultés (qu’elles soient ponctuelles, passagères ou régulières). Le soutien consiste en premier lieu
à corriger (des exercices), expliquer, refaire, encourager… pour permettre aux élèves de surmonter
leur difficulté. C’est du moins le premier rôle du soutien.
En effet, le soutien doit également servir à minimiser les effets de l’hétérogénéité qui crée parfois
dans les classes des écarts de niveau importants. Il faut donc permettre aux élèves les plus lents, les
plus hésitants comme aux plus rapides de travailler à leur rythme.
Le soutien apporte des situations permettant de rattraper le retard pour les uns et d’approfondir des
connaissances pour les autres.
Le soutien peut avoir lieu à l’école ou en dehors, j’ai choisi de ne pas aborder le soutien hors temps
scolaire afin de ne pas m’éloigner de mon sujet initial.
La pédagogie différenciée
Comme les autres concepts, le souci de différenciation n’est pas nouveau, il suffit pour s’en
convaincre de jeter un regard sur le système éducatif pour remarquer les différents établissements,
les classes spécialisées, et les personnels variés formés pour encadrer des élèves si différents !
La remédiation pédagogique
En effet le soutien et la pédagogie différenciée semblent remplir à eux seuls les conditions
permettant de limiter l’hétérogénéité d’une classe, d’aider les élèves en difficultés, de donner aux
élèves performants des notions à approfondir, et de garantir une réussite immédiate. Mais, les mots
« remédiation », « soutien » et « pédagogie différenciée » étaient régulièrement utilisés pour se
définir les uns les autres. Il est vrai que la différence entre ces trois notions n’est pas grande et dans
la pratique on passe rapidement de l’une à l’autre sans s’en être aperçu, mais on voit pourtant
d’après les paragraphes ci-dessus que la différence existe.
À la suite de cette constatation, la remédiation en tant que nouvelle médiation, elle apporte une aide
aux élèves en difficultés au sein des classes. De plus elle permet à chaque enseignant de mettre en
œuvre une pédagogie différenciée lors de leur projet de classe.
Inciter les élèves à se prendre en charge c’est pourquoi l’aide pédagogique préconisée ne
saurait durer indifféremment (ne pas dépasser six séances).
Il n’existe pas de recette miracle pour une bonne remédiation. Il y a cependant des étapes
incontournables lorsqu’on entreprend un tel projet.
L’évaluation formative
C’est le point de départ de la remédiation, l’action à partir de laquelle on pourra mettre en place le
dispositif permettant de pallier aux difficultés des élèves. Elle a pour but de vérifier si les objectifs de
départ sont atteints et permet de mettre en évidence les compétences acquises par les élèves. Avec
l’évaluation formative, on inclut complètement les erreurs des élèves dans l’apprentissage. C’est
pour cela que cette évaluation est généralement binaire ou « trinaire » (acquis, non acquis et en voie
d’acquisition). L’évaluation n’a aucun intérêt si aucun profit n’en est tiré tant par l’enseignant que
par les élèves.
En effet c’est à partir de cette évaluation que l’enseignant va pouvoir réajuster ses démarches
d’enseignement, soit en les reprenant, soit en comblant les manques qui peuvent apparaître, soit en
envisageant un approfondissement des apprentissages en cours. Le support est généralement une
grille, comportant une liste d’objectifs (ou de compétences) en face desquels il faut cocher la case
acquis ou non acquis (« je sais faire »/« je ne sais pas faire », si on propose la grille aux élèves).
On peut complexifier les items : « je réussis toujours », « j’hésite »… afin que les élèves aient les
moyens de qualifier leur travail, ils participent alors pleinement à la tâche. On ne se contente alors
plus de faire le bilan des savoirs, mais on permet aux élèves de faire leur propre bilan, de voir leur
progression, c’est une façon de les faire accéder à l’autoévaluation.
Le rôle de l’enseignant est primordial lors de l’évaluation formative, la grille est un outil, mais une
observation attentive des élèves en situation permet aussi de faire des diagnostiques et des
rectifications directes de l’apprentissage. Dans ce cas on distingue très bien les éléments qui
perturbent ou dérangent les élèves, les situations qui engendrent des erreurs, des hésitations…
La prise en compte des erreurs des élèves est l’une des bases menant à leur remédiation
pédagogique. C’est cette prise en compte et plus précisément l’analyse des erreurs qui permettra à
l’enseignant de recentrer les savoirs, et à l’enfant de progresser, si on lui en donne les moyens.
L’erreur a longtemps était considérée comme le fruit d’un manque de travail de la part de l’élève,
d’une ignorance ou d’une négligence. Pour la corriger on faisait répéter de nombreuses fois l’exercice
ou la leçon à l’élève pour l’enrailler, sans se soucier réellement de l’origine de l’erreur, et de la
compréhension de l’élève. Cette conception a évolué, au fil notamment des courants pédagogiques.
On remarque ainsi que l’on passe d’une faute imputable uniquement à l’enfant qu’il faut
obligatoirement corriger, à un obstacle à passer. On pourra alors trouver différentes techniques
permettant de le franchir.
Pour Guy Brousseau, l’erreur apparaît plutôt due à des connaissances réinvesties par l’élève, mais qui
ne sont pas (ou plus) adaptées à la nouvelle situation proposée.
C’est ainsi que l’on entre dans la pédagogie de l’erreur, dans laquelle on accepte que les élèves se
trompent, allant même jusqu’à se servir de ces obstacles pour les aider à progresser.
Pour ce faire il faut analyser ces erreurs, en trouver la nature. Il existe différentes typologies des
erreurs, plus ou moins détaillées et approfondies. J’ai choisi celle D’Astolfi pour sa clarté, sa
simplicité et les éléments de remédiation qui l’accompagne.
Les dispositifs
Le choix du dispositif à mettre en place n’est pas aléatoire. Dans le cas d’une remédiation
pédagogique au sens du second message à transmettre aux élèves, il faut obligatoirement que la
mise en œuvre de la situation de remédiation soit différente de celle de la situation d’apprentissage
préalable. Ainsi si un travail en atelier a été effectué pendant la situation première, on peut envisager
un système de tutorat pour remédier aux difficultés apparaissant à l’issue de l’évaluation formative.
Voici une liste des différents modes de remédiation couramment utilisés pour en décrire les
principales particularités.
Les entretiens :
L’échange de procédures :
Il peut avoir lieu après une phase de recherche sur une situation problème, au sein d’un groupe ou
en classe entière. Elle permet aux élèves de prendre conscience des différentes procédures
existantes. Elle leur permet aussi de les confronter et de choisir celles qui leur conviennent le mieux.
Les solutions étant apportées par les élèves eux-mêmes, leur portée sera meilleure que si c’est
l’enseignant qui les apporte directement pendant la correction ou l’explication. Il faut bien sûr que
ces procédures aient été validées au préalable !
La situation d’apprentissage :
Le tutorat :
Le tutorat est, avec le travail en atelier, la situation la plus couramment employée dans le cadre de la
remédiation. C’est une aide individualisée permettant de remédier aux erreurs engendrées par
l’enseignement simultané. Le tutorat fait donc partie à part entière de la pédagogie différenciée.
Dans le cas du tutorat entre pairs ce sont les élèves eux-mêmes qui apportent une aide à leurs
camarades. On en distingue deux types, le premier appelé tutorat fermé (ou structuré) met en jeu
des élèves de classes différentes avec une différence d’âge de deux à trois ans. Cette pratique reste
rare, car elle est difficile à mettre en œuvre.
En effet, il faut une organisation spécifique, des aménagements des emplois du temps des deux
classes, une formation des tuteurs… La seconde forme de tutorat, que l’on rencontre plus
régulièrement dans les classes est appelée tutorat spontané ou ouvert. Il a lieu dans le déroulement
habituel de la classe, s’appuyant sur la qualité des relations sociales de la classe. Cette forme de
tutorat est basée sur l’entraide et la coopération. Un élève aide un autre à organiser son travail, les
plus rapides en travail en autonomie apportent des explications pour utiliser des procédures
particulières…
Le tutorat, quelque soit sa forme ne remplace en rien l’intervention du maître. Mais, il permet de la
compléter, le pôle affectif y jouant un rôle important, dédramatisant les situations difficiles. Le risque
de cette pratique est de voir un élève imposer son point de vue à un autre. Et l’empêchant de
progresser à force de lui souffler les réponses, un élève trop tuteuré, risque de devenir dépendant,
ne prenant plus la peine d’entrer dans la phase de recherche.
Élément dominant de la pédagogie différenciée, le travail en atelier peut prendre plusieurs formes.
Les ateliers ont pour but de mettre en place différentes activités. En plus, la diversité des situations
proposées apporte diverses réponses aux difficultés des élèves.
L’organisation en ateliers donne une approche plus ludique. C’est à dire, elle permet également au
maître d’effectuer une observation plus fine des démarches des élèves en leur apportant une aide
plus individualisée qu’en groupe classe. La répartition des élèves dans les différents groupes est
variable suivant les objectifs visés. Des groupes hétérogènes peuvent être formés pour donner une
dynamique au groupe. Les élèves les plus performants motivent et aident les autres.
On rencontre souvent des groupes de besoins constitués suivent les aides spécifiques à apporter à un
ensemble d’élèves. Lorsque l’enseignant relève des erreurs ou des difficultés communes à plusieurs
élèves il peut les regrouper. Le but est de leur apporter une aide efficace.
Reprendre un apprentissage antérieur ainsi que les parties qui n’ont pu être bénéfiques au
regard de la maîtrise minimale de ces pré requis);
Par adoption d’une nouvelle démarche de formation sur la même matière (découpage plus
fin, situation d’intégration, par des situations plus concrètes, par des feed-back plus
nombreux pour l’élève seul, à l’aide du tutorat, avec le maître…)
Conclusion
La remédiation pédagogique semble donc recouvrir de nombreux concepts, suivant comment est
interprété le terme, suivant qui l’emploie et pourquoi. La remédiation comme un second
apprentissage d’une notion mal maîtrisée.
La mise en place d’une pédagogie différenciée permet de s’occuper pleinement des élèves
présentant des difficultés sur les notions abordées. Tout en proposant aux autres élèves des activités
adaptées à leur niveau, leur permettant d’approfondir leurs connaissances, sans pour autant être
détachés du sujet de départ. Le résultat est satisfaisant, tant sur le plan de la pratique, il est agréable
de travailler en petits groupes et d’établir des échanges individuels avec les élèves, que sur
l’évolution des connaissances des élèves.
Mettre en place une telle situation de remédiation pose toutefois quelques problèmes. Tout d’abord
les réponses écrites des élèves impliquent qu’en dehors de leur présence, on est obligé d’interpréter.
Ainsi ce qui semble être une erreur peut en fait se révéler être une maladresse de style. Le cas de
Jérémy est intéressant. A la question « Un carré ou un cube tout ça c’est pareil ! » il répond que
puisque qu’on peut les dessiner tous les deux c’est pareil. Bien sur cette réponse amène à penser
qu’il confond encore les deux notions. Mais peut-être a-t-il simplement essayer d’exprimer des
points communs entre les deux.
La durée du stage ne permet pas de mettre en place une situation suffisamment approfondie pour
compléter toutes les notions. Et prendre un recul suffisant afin de se rendre compte de la stabilité
des connaissances. Ce genre de situation est appréciée des élèves, et bénéfique à cours terme. La
question est maintenant l’est-elle à long terme ?
Sources :