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CHAPITRE 1.

CODE DE DÉONTOLOGIE DES JUGES AMÉRICAINS

CONTENU

Page

Introduction......................................................................................................................I-iii

Principe 1. Un juge doit faire respecter l’intégrité et l’indépendance


de la magistrature...........................................................................................I-1

Principe 2. Un juge doit éviter les inconduites et l’apparence de


conduite répréhensible dans toutes ses activités............................................I-2

Principe 3. Un juge doit exercer ses fonctions judiciaires avec


diligence et impartialité.................................................................................I-4

Principe 4. Un juge peut s’engager dans des activités extrajudiciaires dans le but de
contribuer au perfectionnement du droit, de l’appareil judiciaire
et de l’administration de la justice...............................................................I-11

Principe 5. Un juge doit adapter ses activités extrajudiciaires afin de minimiser


le risque de conflit avec ses fonctions judiciaires........................................I-12

Principe 6. Un juge doit régulièrement présenter un rapport stipulant les indemnités


reçues pour des activités judiciaires et extrajudiciaires...............................I-17

Principe 7. Un juge doit s’abstenir des activités politiques............................................I-18

Conformité au Code de déontologie................................................................................I-18

Date d’observation applicable.........................................................................................I-19

I-i
CHAPITRE 1. CODE DE DÉONTOLOGIE DES JUGES AMÉRICAINS1

Introduction

Ce Code s’applique aux juges itinérants, juges fédéraux, juges de la Cour de commerce
international, juges de la Cour fédérale des revendications, juges de faillite et juges de la
magistrature. De plus, tel qu’indiqué dans l’article «Conformité» de ce document,
certaines dispositions de ce Code s’appliquent à des protonotaires et officiers. La Cour
de l’impôt, la Cour d’appel des anciens combattants et la Cour d’appel des forces armées
ont également adopté ce Code. Les personnes à qui s’adressent ce Code doivent
structurer leurs affaires dès qu’il est raisonnablement possible afin qu’ils se conforment
au Code. Peu importe la situation, ce changement doit être effectué dans l’année suivant
la nomination du juge.

À la demande d’un juge qui adhère à ce Code, la Conférence judiciaire permet à son
comité des codes de déontologie d’émettre des avis consultatifs quant à l’application et
l’interprétation dudit Code. Les demandes d’opinions et les questions 2 concernant ce
Code et son application doivent être adressées au président du comité des codes de
déontologie:

Président, comité des codes de déontologie


A/s avocat-conseil
Bureau d’administration des tribunaux américains
One Columbus Circle, N.E
Washington, D.C 20544

(202) 502-1100

1
Le Code de déontologie des juges américains a initialement été adopté le 5 avril 1973
par la Conférence judiciaire. Il portait alors le nom de «Code de conduite judiciaire pour
les juges américains». Lors de la séance de mars 1987, la Conférence judiciaire a retiré le
mot «judiciaire» du nom de ce Code. Des modifications substantielles au Code ont été
adoptées par la Conférence judiciaire lors de la séance de septembre 1992. La section C
de l’article sur la conformité, à la suite de ce Code, a été révisée lors de la Conférence
judiciaire de mars 1996. Les principes 3C(3)(a) et 5C(4) ont été révisés lors de la
Conférence judiciaire de septembre 1996.
2
Les questions spécifiques aux procédures peuvent être adressées à : Bureau de l’avocat-
conseil, bureau d’administration des tribunaux américains, édifice judiciaire fédéral
Thurgood Marshall, Washington, D.C., 20544, (202)502-1100)
I-iii
CODE DE DÉONTOLOGIE DES JUGES AMÉRICAINS1

PRINCIPE 1

UN JUGE DOIT FAIRE RESPECTER L’INTÉGRITÉ ET


L’INDÉPENDANCE DE LA MAGISTRATURE

Une magistrature indépendante et honorable est un élément essentiel à la justice dans


notre société. Un juge doit participer à l’établissement, au maintien et à l’application de
normes de conduite strictes et se doit d’observer ses normes afin de maintenir l’intégrité
et l’indépendance de la magistrature. Pour promouvoir cet objectif, les dispositions de ce
Code doivent être interprétées et appliquées.

COMMENTAIRES

Le respect des jugements et décisions rendus par les tribunaux repose sur la confiance du
public dans l’intégrité et l’indépendance des juges. L’intégrité et l’indépendance des
juges reposent à leur tour sur leur pouvoir d’agir sans crainte ni favoritisme. Même si les
juges doivent être indépendants, ils sont tenus de se conformer à la loi ainsi qu’aux
dispositions de ce Code. La confiance du public dans l’impartialité de la magistrature est
assurée par l’acception de cette responsabilité par tous les juges. Réciproquement, la
dérogation à ce Code ébranle la confiance du public dans la magistrature et par ce fait
perturbe le gouvernement en place.

Ces Principes sont la règle de la raison. Ils doivent être appliqués conformément aux
exigences constitutionnelles, aux lois, autres règles de la Cour et lois décisionnelles et
dans le contexte de toutes les circonstances pertinentes. Le Code doit être appliqué sans
pour autant empiéter sur l’indépendance des juges qui est nécessaire à un processus
décisionnel impartial.

Le Code a pour but de conseiller les juges et les candidats en ce qui a trait à leurs
fonctions judiciaires. Le Code établit également les normes de conduite applicables lors
de procédures pour la réforme du Conseil de la magistrature et de la loi de 1980 sur la
conduite et l’incapacité des juges (articles 332(d)(1) et 372(c) de la section 28 du C.É.U.),
même s’il n’est pas prévu qu’une mesure disciplinaire soit nécessaire pour chaque
dérogation à ses dispositions. L’application d’une mesure disciplinaire ainsi que sa
gravité doivent être déterminées par une juste interprétation du texte et tenir compte de
facteurs tels que l’importance de l’infraction, l’intention du juge, la fréquence des
1
Ce Code régit la conduite des juges itinérants, juges fédéraux, juges de la Cour de
commerce international, juges de la Cour fédérale des revendications, juges de faillite et
juges de la magistrature. De plus, tel qu’indiqué dans l’article «Conformité» de ce
document, certaines dispositions de ce Code s’appliquent à des protonotaires et officiers.
I-1
activités malhonnêtes et leur impact sur les autres ou l’appareil judiciaire. Notez que
plusieurs proscriptions du Code sont énoncées en termes généraux. Par ce fait lorsque
des juges raisonnables ne peuvent trancher que la conduite est proscrite, il n’est pas
conseillé d’appliquer une mesure disciplinaire. De plus, le Code n’est pas élaboré ou
prévu pour établir le fondement de la responsabilité civile ou de l’acte de poursuite. Ce
Code perdrait sa raison d’être s’il était évoqué uniquement pour que les avocats puissent
se prévaloir d’avantages tactiques dans un litige.

PRINCIPE 2

UN JUGE DOIT ÉVITER LES INCONDUITES ET L’APPARENCE DE


CONDUITE RÉPRÉHENSIBLE DANS TOUTES SES ACTIVITÉS.

A. Un juge doit faire preuve de respect, se conformer à la loi et agir en tout temps de
façon à promouvoir la confiance du public dans l’intégrité et l’impartialité de la
magistrature.

B. Un juge doit se garder de se laisser influencer par sa parenté, ses connaissances ou


autres personnes dans l’exercice de ses fonctions ou lorsqu’il rend des décisions. Un
juge ne doit pas conférer le prestige de la charge judiciaire au bénéfice des intérêts
personnels d’autrui ou encore permettre aux autres de croire qu’ils sont en mesure
de l’influencer. Un juge ne devrait pas se porter volontaire comme témoin de
moralité.

C. Un juge doit s’abstenir d’adhérer à un organisme qui pratique une forme de


discrimination qu’elle soit basée sur la race, le sexe, la religion ou l’ethnie.

COMMENTAIRES

Principe 2A. La confiance du public dans la magistrature est ébranlée par une conduite
irresponsable ou inappropriée des juges. Un juge doit également éviter les inconduites et
l’apparence d’une conduite répréhensible. Il doit s’attendre à ce que son comportement
soit constamment soumis à la critique du public. Un juge doit donc consentir librement à
certaines restrictions qui ne susciteraient aucune critique si elles impliquaient des
citoyens ordinaires. L’intolérance de l’inconduite et de l’apparence d’une conduite
répréhensible s’applique à la fois à la vie professionnelle et personnelle d’un juge.
Comme il est impossible d’énumérer tous les comportements prohibés, l’interdiction est
stipulée en termes généraux et implique tout comportement dommageable d’un juge
même s’il n’est pas spécifiquement mentionné dans ce Code. Les inconduites auxquelles
ce Code fait référence incluent les dérogations à la loi, aux règles de la Cour et autres
dispositions spécifiques à ce Code. Pour confirmer l’apparence d’une conduite
répréhensible, le comportement doit laisser croire, une fois que toutes les circonstances

I-2
pertinentes aient été considérées, que pour autant qu’on puisse l’affirmer, l’aptitude du
juge à exercer son rôle avec intégrité, impartialité et compétence est affectée.

Principe 2B. Le témoignage d’un juge en tant que témoin de moralité engage le prestige
de ses fonctions et peut être considéré comme un témoignage officiel. Toutefois, le juge
est dans l’obligation de témoigner s’il est assigné officiellement. Sauf s’il existe des
circonstances particulières, un juge doit décourager une partie au litige de citer un juge à
témoigner en tant que témoin de moralité.

Un juge doit se garder d’utiliser le prestige de ses fonctions pour promouvoir ses intérêts
personnels ou ceux d’un tiers. Par exemple, un juge ne doit pas utiliser son rôle de juge
pour influencer la décision rendue dans un litige impliquant un ami ou un membre de sa
famille. Lors de la publication des écrits d’un juge, le contrat doit stipuler que ce dernier
maintient le contrôle sur la publicité qui en est faite afin d’éviter l’exploitation de son
département.

Un juge doit prendre garde à la possibilité d’abus du prestige de sa fonction. Il ne doit


pas fournir d’informations à un juge de condamnation, un agent de surveillance ou un
gardien de prison sans avoir préalablement reçu une demande officielle. Les juges
peuvent participer au processus de sélection judiciaire en apportant leur collaboration aux
comités de présélection et de nomination; c’est-à-dire en recherchant des candidats et en
répondant aux demandes officielles concernant un candidat.

Principe 2C. L’adhérence d’un juge à un organisme qui promouvoit une forme de
discrimination quelconque laisse croire que son impartialité est compromise. Le Principe 2C
fait référence aux pratiques courantes de l’organisme. Les juges doivent être conscients qu’il
est souvent difficile de déterminer si un organisme met en pratique une forme quelconque de
discrimination injuste. Pour répondre à cette question, il ne suffit pas simplement d’examiner
les membres en règle de l’organisme mais également de tenir compte de la façon selon
laquelle ses membres sont sélectionnés et des facteurs significatifs tels que son dévouement à
la préservation des valeurs religieuses, ethniques ou culturelles partagées par ses membres et
d’établir s’il s’agit en fait d’un petit organisme privé dont les croyances des membres ne
sauraient être prohibées par la loi. Consultez Association New York State Club Inc c. Ville de
New York, 487 É.U. 1, 108
C.S. 2225, 101 L. éd. 2d 1 (1988); Conseil d’administration Rotary International c. Rotary
Club de Duarte, 481 E.U. 537, 107 C.S. 1940, 95 L. éd. 2d 474 (1987); Roberts c. United
States Jaycees, 468 U.S. 609, 104 C.S. 3244, 82 L. éd. 2d 464 (1984). D’autres facteurs
importants incluent l’ampleur et la nature de l’organisme ainsi que la diversité des personnes
présentes qui peuvent raisonnablement être considérées comme des membres potentiels. Par
conséquent, la simple absence de diversité au niveau des membres ne démontre pas à elle
seule qu’il y a dérogation à moins qu’une personne raisonnable, une fois que toutes les
circonstances pertinentes ont été considérées, puisse conclure que l’organisme n’aurait plus la
même raison d’être en l’absence de discrimination injuste. En l’absence de tels facteurs, il
est conclut qu’un organisme pratique une forme de discrimination injuste lorsqu’il interdit

I-3
arbitrairement l’adhérence de certains individus simplement à cause de leur race, leur
religion, leur sexe ou leur ethnie.

Même si le Principe 2C ne fait référence qu’à l’adhérence à un organisme qui discrimine


injustement simplement à cause de la race, du sexe, de la religion ou de l’ethnie,
l’association d’un juge à un organisme caractérisé par des rituels discriminatoires
interdits par la loi déroge aux Principes 2 et 2A et laisse croire à une conduite
répréhensible. De plus, un juge dérogerait aux Principes 2 et 2A s’il devait organiser une
rencontre dans un club qui, à sa connaissance, pratique une forme de discrimination
injuste fondée sur la race, le sexe, la religion ou l’ethnie ou si le juge fréquentait
régulièrement cet endroit. De plus, lorsqu’un juge proclame publiquement son
consentement aux pratiques discriminatoires injustes, il laisse croire à une conduite
répréhensible selon le Principe 2 et ébranle la confiance du public dans l’intégrité et
l’impartialité de la magistrature selon le Principe 2A.

Lorsqu’un juge conclut qu’un organisme auquel il adhère pratique une forme de
discrimination injuste qui soit interdite par le Principe 2C ou 2 et 2A, au lieu de s’en
dissocier, il peut immédiatement entreprendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux
habitudes discriminatoires de l’organisme. Si l’organisme ne met pas fin à ces mesures
discriminatoires dans un délai raisonnable (tout au plus en dedans de deux ans suivant la
découverte de ces pratiques par le juge), le juge doit immédiatement se dissocier de
l’organisme.

PRINCIPE 3

UN JUGE DOIT EXERCER SES FONCTIONS


JUDICIAIRES AVEC DILIGENCE ET IMPARTIALITÉ

Les fonctions judiciaires d’un juge ont la priorité sur toutes ses autres activités. En
remplissant les fonctions qui lui sont prescrites par la loi, le juge doit adhérer aux normes
suivantes :

A. Les fonctions juridictionnelles

(1) Un juge doit respecter la loi et agir professionnellement. De plus, il ne


doit pas se laisser influencer par une attitude partisane, l’acclamation du public
ou la crainte de la critique.

(2) À moins de récusation, un juge doit écouter et rendre une décision pour les
causes qui lui sont assignées et doit préserver l’ordre et la dignité dans ses
fonctions.

(3) Un juge doit être patient, digne, respectueux et courtois envers les parties
plaidantes, les membres du jury, les témoins, les avocats et tous les autres
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individus avec lesquels il s’entretient dans l’exercice de ses fonctions. Il
devrait exiger la même conduite de ceux qui sont sous son contrôle, incluant les
avocats (plus particulièrement en ce qui a trait à leur rôle dans les procédures
contradictoires).

(4) Tel que stipulé par la loi, un juge doit accorder à toute personne (ou l’avocat de
ce dernier) qui a un intérêt légitime dans la cause, le droit d’être entendu. De
plus, à moins d’indication contraire, il ne doit pas initier ou tenir compte du
discours d’une seule partie ou des procédures influençant le bien-fondé d’une
cause en suspens ou imminente. Par contre, un juge peut obtenir l’avis d’un
expert désintéressé quant à la loi applicable dans une cause dans la mesure où il
informe les parties de l’individu consulté, de l’essentiel de ses propos et leur
offre la chance de répliquer. Lorsqu’il a le consentement des parties, un juge
peut s’entretenir séparément avec chacune d’elles et son avocat dans le but
d’arbitrer ou de régler les causes en suspens.

(5) Un juge doit trancher rapidement les litiges de la cour.

(6) Un juge doit éviter d’émettre publiquement ses commentaires au sujet du bien-
fondé d’une cause en suspens ou imminente. Il doit interdire la même chose
des membres du personnel de la cour sur qui il exerce son autorité. Cette
interdiction n’inclut pas les déclarations publiques effectuées par le juge dans le
cadre de ses fonctions, l’explication des procédures ou les présentations
pertinentes à l’éducation juridique.

B. Les fonctions administratives

(1) Un juge doit s’acquitter avec diligence de ses fonctions administratives,


accomplir ses actes judiciaires avec tout le professionnalisme qui s’impose et
faciliter l’exécution des fonctions administratives de ses pairs et des gens de
palais.

(2) Un juge doit exiger que les gens de palais, le personnel et les autres
personnes sur qui il exerce son autorité agissent avec la même fidélité et
diligence qui lui sont imposées.

(3) Un juge doit entreprendre les démarches nécessaires lorsqu’il prend


connaissance d’éléments lui permettant de croire à une conduite non-
professionnelle de la part d’un autre juge ou avocat.

(4) Un juge ne doit pas effectuer de nominations non justifiées et doit exercer
ce pouvoir uniquement lorsqu’il est fondé sur le mérite, échappant ainsi au
népotisme et au favoritisme. Un juge ne doit pas approuver la rémunération
d’un candidat pour un montant supérieur à la juste valeur des services rendus.

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(5) Un juge qui est chargé de superviser les fonctions des autres juges doit
prendre les mesures nécessaires pour s’assurer qu’ils remplissent leur devoir
efficacement et dans les délais prévus.

C. La récusation

(1) Un juge doit se récuser d’un litige chaque fois que son impartialité peut être
raisonnablement mise en doute, incluant mais sans pour autant se limiter à:

(a) le juge a un parti pris ou un préjugé concernant une des parties ou il a une
connaissance personnelle de faits contestés qui sont spécifiques au litige;

(b) le juge a occupé le poste d’avocat dans le sujet de controverse ou un


avocat avec lequel le juge a déjà pratiqué le droit agissait à titre d’avocat
dans cette cause ou encore, le juge ou un cet avocat a été un témoin de
fait;

(c) le juge est au courant que lui-même, sa conjointe ou un enfant mineur


habitant sa résidence a une participation financière dans le sujet de
controverse ou dans l’une des parties au litige ou un intérêt quelconque qui
pourrait être affecté considérablement par la décision rendue;

(d) le juge, sa conjointe ou un parent jusqu’au troisième degré de l’un d’eux


ou le conjoint d’une telle personne:

(i) est une partie au litige, un dirigeant, un directeur ou un fiduciaire


pour l’une des parties;

(ii) agit comme avocat dans la cause;

(iii) est reconnue par le juge comme ayant un intérêt qui pourrait
considérablement être affecté par la décision rendue; ou

(iv) sera possiblement, à la connaissance du juge, un témoin de faits


dans le litige.

(e) le juge a été à l’emploi du gouvernement et agissait alors comme avocat,


conseiller, ou témoin de fait dans le litige ou a émis une opinion au sujet
du bien-fondé de la cause en instance.

(2) Un juge doit être au courant de sa participation financière personnelle et


fiduciaire et faire l’effort de connaître la participation financière personnelle de
sa conjointe et des enfants d’âge mineur habitant sa résidence.

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(3) Pour les besoins de cette section :

(a) le degré de parenté est calculé selon le code civil; les personnes suivantes
ont un lien de parenté jusqu’au troisième degré; parent, enfant, grand-
parent, petit-enfant, arrière-grand-parent, arrière-petit-enfant, sœur, frère,
tante, oncle, nièce et neveu; ces personnes incluent celles ayant un lien
bilatéral et unilatéral ainsi que la plupart des membres des familles
reconstituées;

(b) «fiduciaire» inclut les relations en tant qu’exécuteur


testamentaire, administrateur, fiduciaire ou tuteur;

(c) «participation financière», c’est-à-dire un intérêt légal ou


équitable quel qu’il soit ou l’occupation d’un poste de directeur, de
conseiller ou d’associé quelconque dans les affaires d’une partie, sauf :

(i) le droit de propriété dans un fonds mutuel ou commun de placement


qui comporte des titres n’est pas une «participation financière» dans
un tel titre à moins que le juge ne soit impliqué dans la gestion du
fonds.

(ii) un poste dans un organisme éducatif, religieux, de bienfaisance,


fraternel ou civique n’est pas une «participation financière» dans les
titres détenus par l’organisme;

(iii) l’intérêt patrimonial du détenteur d’une police dans une société


mutuelle d’assurance ou d’un déposant dans une mutuel d’épargne ou
un intérêt patrimonial similaire est considéré comme une
«participation financière» dans l’organisme uniquement si la décision
rendue dans le litige peut considérablement affecter la valeur de la
participation;

(iv) le droit de propriété dans des titres gouvernementaux est une


«participation financière» envers l’émetteur uniquement si la décision
rendue dans le litige peut considérablement affecter la valeur des
titres.

(d) «instance» inclut l’avant-procès, le procès, l’appel et les


autres stages de litige.

(4) Nonobstant les dispositions précédentes de ce Principe, lorsqu’une


poursuite judiciaire a déjà été entamée et que le juge fait face à la récusation
suite à l’apparence ou à la découverte d’une participation financière dans l’une
des parties (autre qu’une participation qui pourrait considérablement être
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affectée par la décision rendue) en tant qu’individu ou fiduciaire ou si sa
conjointe ou un enfant d’âge mineur habitant sa résidence possède un tel
intérêt, la récusation peut être évitée si le juge, sa conjointe ou l’enfant d’âge
mineur se dessaisit de l’intérêt qui justifie la récusation.

D. Le renvoi de la récusation

Un juge qui se récuse selon les dispositions du Principe 3C(1), sauf en ce qui a trait aux
circonstances stipulées spécifiquement dans les subdivisions (a) à (e) peut, au lieu de se
retirer de la cause, divulguer par écrit le fondement de sa récusation. Après une telle
divulgation et l’opportunité pour les parties de discuter sans la présence du juge, si les parties
et leurs avocats respectifs confirment tous par écrit qu’ils renoncent (ou si leur accord est
consigné) à la récusation du juge et si ce dernier désire poursuivre, il pourra continuer à
occuper le rôle de juge dans cette cause. L’entente doit être consignée au dossier.

COMMENTAIRES

Principe 3A(3). L’obligation d’être juste et patient dans toutes les affaires dont le juge est
saisi ne va pas à l’encontre de son obligation de régler rapidement ces litiges. Les tribunaux
peuvent agir efficacement et professionnellement tout en étant patients et intègres.

L’obligation d’agir de façon à promouvoir la confiance du public dans l’intégrité et


l’impartialité de la magistrature découle du Principe 2 et s’applique à toutes les activités
du juge incluant l’exécution de ses fonctions juridictionnelles et administratives. Par
exemple, l’obligation d’être respectueux envers les autres sous-entend entre autres le
devoir d’éviter les commentaires et comportements qui peuvent raisonnablement être
interprétés comme la manifestation d’un préjugé ou d’un parti pris fondé sur des
caractéristiques personnelles telles que la race, le sexe, la religion ou l’ethnie.

Principe 3A (4). L’interdiction d’entreprendre une communication au sujet d’un litige


inclut les communications avec des avocats, professeurs de droit et autres personnes qui
ne participent pas à la cause, sauf en ce qui a trait aux limites permises. Cette interdiction
n’empêche pas le juge de consulter d’autres juges ou les membres du personnel de la cour
dont l’obligation est d’aider le juge à exercer ses fonctions juridictionnelles. En ayant
recours aux greffiers ou autres membres du personnel, un juge doit déployer tous les
efforts possibles pour s’assurer que cette disposition n’est pas dérogée.

Lorsque la cour désire obtenir l’avis d’un expert désintéressé au sujet d’une question
d’ordre juridique, il est souvent souhaitable et préférable que le juge invite ce dernier à
présenter un mémoire à titre d’amicus curiae.

Principe 3A (5). En règlant rapidement, efficacement et justement les litiges dont il est
saisi, un juge doit tenir compte que les parties ont le droit d’être entendues et qu’il est
dans l’obligation de rendre sa décision rapidement dans le but d’éviter les coûts et les
I-8
délais injustifiés. Un juge doit suivre de près et superviser les causes afin de réduire ou
d’éliminer les techniques dilatoires ainsi que les délais et les coûts injustifiés. Un juge
doit encourager et faciliter le règlement sans pour autant que les parties ne se sentent
contraintes à abandonner le droit à la résolution de leur controverse par les tribunaux.

Afin de régler rapidement les litiges, le juge doit consacrer suffisamment de temps à ses
fonctions judiciaires, être ponctuel lorsqu’il doit se présenter à la cour et prompt à rendre
sa décision dans les causes dont il est saisi. À cette fin, il doit également insister pour
que les gens de palais, les parties plaidantes et leurs avocats coopèrent avec lui.

Principe 3A (6). L’avertissement émis à l’endroit d’un juge spécifiant qu’il doit éviter
d’émettre publiquement ses commentaires quant au bien-fondé d’une cause en suspens ou
imminente s’étend jusqu’à l’appel. Si ses commentaires visent une cause assignée à son
tribunal, une attention particulière doit être apportée afin d’assurer que le juge n’ébranle
pas la confiance du public dans l’intégrité et l’impartialité de la magistrature puisque ceci
dérogerait au Principe 2A. Cette disposition ne fait pas référence aux commentaires émis
au sujet de litiges pour lesquels le juge est une partie plaidante en son nom personnel,
mais plutôt au cas de litiges de mandamus qui implique le juge comme partie plaidante à
titre officiel, où il ne doit pas commenter au-delà de ce qui est consigné au dossier.

«Membres du personnel de la cour» n’incluent pas les avocats dans une cause en
instance. La conduite des avocats est régie par les règles de conduite professionnelle
applicables dans chaque juridiction.

Principe 3B(3). Une démarche appropriée pourrait inclure un entretien avec le juge ou
l’avocat qui a dérogé, toute autre action directe si possible et le signalement de la
dérogation aux autorités concernées.

Principe 3B(4). Les candidats choisis par le juge incluent des gens du palais tels que les
arbitres, officiers, protonotaires, curateurs, tuteurs et des membres du personnel tels que
les greffiers, secrétaires et huissiers. Le consentement des parties à la nomination ou à
l’attribution d’une indemnité ne décharge pas le juge de l’obligation prescrite par cette
subdivision.

Principe 3C(1)(d)(ii). Le simple fait qu’un avocat dans une instance soit affilié au même
cabinet que celui d’un avocat ayant un lien de parenté avec le juge n’entraîne pas
nécessairement l’obligation du juge à se récuser. Selon le Principe 3C(1) et dans des
circonstances précises, si «l’impartialité du juge peut être raisonnablement mise en jeu»
ou selon le Principe 3C(1)(d)(iii), si le juge est au courant que l’avocat ayant un lien de
parenté avec lui a une participation financière dans le cabinet laquelle pourrait «être
considérablement affectée par la décision rendue» la récusation du juge pourrait être
nécessaire.

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NOTE  :En septembre 1985, la Conférence judiciaire a approuvé un formulaire élaboré
par le comité consultatif des codes de déontologie. Ce formulaire s’intitule «Avis de
renonciation à la récusation judiciaire». Sa publication fut autorisée pour étude et
analyse par les tribunaux. Le formulaire est réimprimé ci-dessous.

AVIS DE RENONCIATION À LA
RÉCUSATION JUDICIAIRE

DE : Le greffier Date___________

À : XXXX(avocat) XXXXX(avocat)


XXXX

Réf. : ABC c. DEF, Cause numéro_____________________

Le Principe 3D du Code de déontologie confirme (les exceptions particulières ne


s’appliquant pas à cette cause) que lorsqu’un juge doit se récuser parce que «son
impartialité peut être raisonnablement mise en doute» ce dernier peut continuer à occuper
son rôle de juge dans ce litige après la divulgation des motifs de la récusation, si toutes
les parties et leurs avocats, confirment par écrit qu’ils renoncent à la récusation du juge.
Cette procédure est effectuée en l’absence du juge.

À moins qu’un avis de renonciation ne soit obtenu de chaque partie et de chaque avocat,
le Juge ____________ désire se récuser du litige à cause des circonstances suivantes :

Si vous-même ou vos clients désirez renoncer à la récusation du juge, des lettres à cet
effet signées par vous-même et vos clients doivent être envoyées à mon attention en
dedans de ______ jours de la date indiquée sur cet avis. Les lettres ne doivent pas être
envoyées au juge et des copies ne doivent pas être soumises aux autres avocats. Selon le
Principe 3D, si toutes les parties et tous les avocats soumettent une telle confirmation, cet
avis ainsi que toutes les décisions seront consignés au dossier et le juge poursuivra son
rôle judiciaire dans le litige. Si un avis de renonciation n’est pas reçu par toutes les
parties et tous les avocats, cet avis et les décisions seront scellés par le greffier. Le juge
n’aura pas accès à ces documents et ne connaîtra pas l’identité des parties ou des avocats
qui préfèrent que le juge se récuse. Si le renvoi de la récusation n’est pas accepté, la
cause est réassigné à un autre juge.

I-10
PRINCIPE 4

UN JUGE PEUT S’ENGAGER DANS DES ACTIVITÉS


EXTRAJUDICIAIRES DANS LE BUT DE CONTRIBUER AU
PERFECTIONNEMENT
DU DROIT, DE L’APPAREIL JUDICIAIRE ET DE
L’ADMINISTRATION DE LA JUSTICE

Un juge qui désire maintenir l’impartialité dans l’exercice de ses fonctions judiciaires
peut s’engager dans les activités suivantes spécifiques au droit, dans la mesure où il
n’éveille pas un doute raisonnable quant à sa capacité de trancher les litiges qui lui sont
assignés:

A. Un juge peut parler, écrire, donner une conférence, enseigner et participer à


d’autres activités spécifiques au droit, à l’appareil judiciaire et à l’administration de la
justice.

B. Un juge peut témoigner à une audience publique devant ou encore consulter le


corps législatif, un organisme public ou les autorités sur des sujets spécifiques au
droit, à l’appareil judiciaire et à l’administration de la justice jusqu’à concurrence de
ce que son expérience judiciaire puisse apporter au sujet traité. Un juge agissant à
titre d’expert peut également témoigner devant ou encore consulter un tel corps,
organisme ou de telles autorités dans une cause l’impliquant ou impliquant ses
intérêts.

C. Un juge peut être membre, dirigeant ou directeur d’un organisme gouvernemental


ou autre qui se consacre au perfectionnement du droit, de l’appareil judiciaire ou de
l’administration de la justice. Un juge peut aider un tel organisme à planifier des
collectes de fonds, participer à la gestion et à l’investissement des fonds mais il ne
doit pas participer personnellement aux campagnes de financement. Un juge peut
émettre ses recommandations aux organismes privés et publics qui accordent des
subventions pour des projets et programmes spécifiques au droit, à l’appareil
judiciaire et à l’administration de la justice. Un juge peut recueillir des fonds auprès
de collègues juges sur lesquels il n’exerce pas une autorité de contrôle ou d’appel.
Un juge ne doit pas participer personnellement au recrutement de membres si ce geste
peut être raisonnablement perçu comme coercitif ou s’il s’agit essentiellement d’une
méthode de financement.

D. Un juge ne doit pour aucune raison utiliser la chambre, les ressources ou le


personnel pour s’engager dans des activités permises par ce Principe.

I-11
COMMENTAIRE

Principe 4. En tant que magistrat et juriste, le juge est exceptionnellement qualifié pour
contribuer au perfectionnement du droit, de l’appareil judiciaire et de l’administration de
la justice incluant la révision des règles juridiques et de procédures et le perfectionnement
du tribunal criminel et de la jeunesse. Dans la mesure où le temps le permet, le juge est
encouragé à s’impliquer dans le perfectionnement du droit, que ce soit indépendamment
ou par l’entremise d’une association du barreau, de la Conférence judiciaire ou d’un autre
organisme partageant cet objectif. Sous réserve des limites imposées par la loi, consultez
p.ex. l’article 953 de la section 18 du C.É.U., un juge peut s’opposer à la persécution
d’avocats et de juges n’importe où dans le monde si ce dernier a établi, après une enquête
raisonnable, que la persécution résulte d’un conflit entre les fonctions judiciaires du juge
ou de l’avocat persécuté et les politiques ou pratiques du gouvernement en place.

Principe 4C. Le juge peut siéger sur le conseil d’une faculté de droit publique ou privée.

Un juge peut participer à des activités de financement pour un organisme lié au droit. Par
contre, le juge ne peut être conférencier, invité d’honneur ou figurer sur le programme
d’un tel événement.

PRINCIPE 5

UN JUGE DOIT ADAPTER SES ACTIVITÉS EXTRAJUDICIAIRES


AFIN DE MINIMISER LE RISQUE DE CONFLIT AVEC
SES FONCTIONS JUDICIAIRES

A. Activités générales Un juge peut écrire, donner une conférence, enseigner et


parler de sujets non reliés au droit et s’engager dans des activités artistiques,
sportives, sociales ou récréatives si de telles activités ne nuisent à la dignité et à
l’exécution de ses fonctions judiciaires.

B. Activités communautaires ou de bienfaisance Un juge peut participer à des


activités communautaires ou de bienfaisance qui ne compromettent pas son
impartialité et ne nuisent pas à ses fonctions judiciaires. Un juge peut remplir la
fonction de dirigeant, de directeur, d’administrateur de fiduciaire ou de conseiller
autre que juridique pour un organisme éducatif, religieux, de bienfaisance, fraternel
ou communautaire dont l’objet n’est pas au profit économique ou politique de ses
membres. Le juge doit toutefois respecter les limitations suivantes:

(1) Un juge ne doit pas remplir une telle fonction si l’organisme sera
vraisemblablement impliqué dans des litiges qui relèvent normalement de sa
compétence ou si l’organisme sera régulièrement impliqué dans des procédures
de type accusatoire devant un tribunal quelconque.
I-12
(2) Un juge ne doit pas recueillir des fonds pour un organisme éducatif, religieux, de
bienfaisance, fraternel ou communautaire, ni utiliser ou permettre l’utilisation du
prestige de la fonction judiciaire à cette fin. Par contre, le juge peut figurer sur la
liste des dirigeants, directeurs, administrateurs de fiduciaires de ce genre
d’organisme. Un juge ne doit pas participer personnellement au recrutement de
membres si ce geste peut être raisonnablement perçu comme coercitif ou s’il
s’agit essentiellement d’une méthode de financement.

(3) Le juge ne doit pas donner de conseils en matière de placement à ce genre


d’organisme mais il peut faire partie du conseil d’administration ou de
surveillance même si ce conseil est chargé d’approuver les décisions en matières
de placements.

C. Activités financières

(1) Un juge ne doit pas s’impliquer dans des activités financières ou commerciales
qui risquent de compromettre son impartialité, de nuire à l’accomplissement de
ses fonctions judiciaires, de profiter du prestige de la fonction judiciaire ou encore
d’impliquer régulièrement le juge dans des transactions avec des avocats ou autres
personnes susceptibles de se présenter devant la cour qui relève de ses
compétences.

(2) Sous réserve des exigences de la subdivision (1), un juge peut détenir et gérer des
investissements, incluant l’immobilier, et s’engager dans d’autres activités
rémunérées. Par contre, il ne peut remplir la fonction de dirigeant,
d’administrateur, d’associé gérant, de directeur, de conseiller ou d’employé que
pour une entreprise étroitement administrée et dirigée par des membres de sa
famille. À noter que «membres de la famille du juge» sous-entend toute personne
qui a un lien de parenté jusqu’au troisième degré (calculé selon le système de
droit civil) avec le juge ou la conjointe de ce dernier ou toute autre personne avec
laquelle le juge ou sa conjointe entretient une relation étroite ainsi que le conjoint
de chacune de ces personnes.

(3) Un juge doit gérer ses placements et autres participations financières afin de
minimiser la fréquence des récusations. Un juge doit se dessaisir (dès qu’il en a la
chance sans subir une perte financière) de placements ou participations
financières qui pourraient fréquemment entraîner sa récusation.

(4) Un juge ne doit pas solliciter ou accepter aucun objet de valeur d’un individu qui
demande à la cour d’intervenir, qui fait affaire avec la cour ou un groupe
quelconque auprès duquel le juge occupe un poste ou de quiconque dont les
intérêts pourraient considérablement être affectés par l’exécution ou l’inexécution
des fonctions judiciaires. Par contre, un juge peut accepter un cadeau selon les
I-13
limites permises dans la réglementation de la Conférence judiciaire prévue à cet
effet. Un juge doit s’efforcer d’empêcher un membre de sa famille, habitant sa
résidence, de solliciter ou d’accepter un cadeau qu’il ne pourrait lui-même
accepter selon la réglementation de la Conférence judiciaire prévue à cet effet.

(5) Pour les besoins de cet article «membres de la famille du juge habitant sa
résidence» sous-entend une personne ayant un lien de parenté avec le juge, que ce
lien soit par sang ou par mariage ainsi qu’une personne que le juge considère
comme un parent et qui habite chez lui.

(6) Un juge doit rendre compte de tous les cadeaux, legs, faveurs ou prêts tel qu’exigé
par la loi ou par la Conférence judiciaire des États-Unis.

(7) Sous réserve des dispositions énumérées aux Principes 3,5 et 6, ce Code n’oblige
par un juge à divulguer son revenu, ses dettes ou ses investissements.

(8) Les informations obtenues par un juge dans ses fonctions judiciaires ne peuvent
être utilisées ou divulguées par le juge lors de transactions financières ou pour
toute autre raison qui ne soit pas spécifique à ses fonctions judiciaires.

D. Activité fiduciaire Un juge ne peut servir d’exécuteur testamentaire, d’administrateur,


de fiduciaire, de tuteur ou autre administrateur du bien d’autrui, sauf pour la
succession, la fiducie ou la personne d’un membre de sa famille et uniquement si un
tel service ne nuit pas à l’exécution de ses fonctions judiciaires. «Membre de la
famille du juge» sous-entend toute personne qui a un lien de parenté avec le juge que
ce soit par sang, adoption ou mariage ainsi que toute autre personne considérée par le
juge comme étant un membre de sa famille.

En tant que fiduciaire pour un membre de sa famille, le juge est soumis aux
restrictions suivantes :

(1) Le juge ne peut servir s’il est probable qu’en tant que fiduciaire, il risque d’être
impliqué dans des procédures judiciaires qui lui seraient normalement assignées
en tant que juge ou si la succession, la fiducie ou la tutelle est impliquée dans des
procédures de type accusatoire devant le tribunal qui relève de ses compétences
ou devant la juridiction d’appel de ce dernier.

(2) Les restrictions spécifiques aux activités financières personnelles du juge


s’appliquent également à ce dernier dans l’exercice de ses fonctions.

E. Arbitrage Un juge ne peut agir à titre d’arbitre ou médiateur ou encore exercer ses
fonctions judiciaires à titre personnel à moins d’être expressément autorisé par la loi à
cet effet.

I-14
F. Exercer la profession d’avocat. Un juge ne peut exercer la profession d’avocat.
Nonobstant cette interdiction, un juge peut agir à titre d’expert et, sans pour autant
être rémunéré, il peut émettre un avis juridique, rédiger ou réviser des documents
pour un membre de sa famille.

G. Nominations extrajudiciaires. Un juge ne doit pas accepter sa nomination à une


commission parlementaire, commission ou autre poste qui s’intéresse à des points de
fait ou des sujets autres que le perfectionnement du droit, de l’appareil judiciaire ou
de l’administration de la justice à moins que la nomination d’un juge soit exigée par
le Congrès. Un juge ne doit pas, pour aucune raison, accepter une telle nomination si
ses responsabilités gouvernementales nuiraient à l’accomplissement de ses fonctions
judiciaires ou auraient tendance à ébranler la confiance du public dans l’intégrité,
l’impartialité ou l’indépendance de la magistrature. Un juge peut représenter son
pays, son état ou sa localité lors de cérémonies ou pour des activités à caractère
historique, éducatif et culturel.

H. Chambre, ressources et personnel. Un juge ne doit pas avoir recours à la chambre,


aux ressources ou au personnel pour s’engager dans des activités permises par ce
Principe, sauf en ce qui a trait à une utilisation de minimis.

COMMENTAIRES

Principe 5A. Il est impossible et déconseillé d’interdire toute activité extrajudiciaire à


un juge; un juge ne doit pas être isolé de la société dans laquelle il vit.

Principe 5B(1). Le développement de certains organismes et leur rapport au droit font


en sorte que le juge doit régulièrement réexaminer les activités de chaque organisme
auquel il est associé pour ainsi déterminer s’il peut toujours entretenir une relation avec
chaque groupe. Par exemple, dans plusieurs juridictions, les hôpitaux caritatifs se
retrouvent devant les tribunaux plus fréquemment que par le passé. De la même façon, le
conseil de certains organismes d’aide judiciaire prend des décisions stratégiques qui
peuvent avoir un impact politique ou sous-entendre l’engagement dans des causes qui
peuvent se retrouver devant les tribunaux.

Principe 5B(2) et (3). Un juge peut participer aux activités de financement de


l’organisme. Par contre, le juge ne peut être conférencier, invité d’honneur ou figurer sur
le programme d’un tel événement. L’utilisation de l’en-tête de lettre d’un organisme
dans le but de ramasser des fonds ou de recruter des membres n’enfreint pas aux
Principes 5B(2) et (3) dans la mesure où l’en-tête de lettre n’affiche que le nom du juge et
le poste qu’il occupe dans l’organisme et, si des désignations comparables sont
identifiées pour d’autres personnes. À noter que sa désignation judiciaire peut être
indiquée seulement si des mentions similaires sont affichées pour d’autres personnes.

I-15
Principe 5C. Le Principe 3 stipule qu’un juge doit se récuser lorsqu’il a une participation
financière dans le sujet de controverse, aussi minime soit-elle. Le Principe 5 stipule
qu’un juge doit s’abstenir de s’impliquer dans des affaires ou des activités financières qui
pourraient nuire à son impartialité dans l’exercice de ses fonctions judiciaires. Le
Principe 6 stipule que le juge doit rendre compte de toute rémunération obtenue pour des
occupations autres que ses fonctions judiciaires. Un juge a les mêmes droits qu’un
citoyen ordinaire en ce qui a trait aux activités financières, à l’exception des limitations
requises pour assurer l’exécution de ses fonctions judiciaires. Même s’il est
habituellement permis à un juge de s’impliquer dans une entreprise étroitement dirigée
par un membre de sa famille, cette permission peut être retirée si le juge doit y investir
beaucoup trop de temps, s’il y a abus du prestige de sa fonction ou si l’entreprise est
susceptible de se retrouver devant son tribunal. Le fait de recevoir un montant découlant
des placements n’affecte pas en tant que tel les fonctions du juge.

Principe 5C(4). Le remboursement ou le paiement automatique des frais de déplacement


peut être considéré comme un cadeau. Si tel est le cas, son acceptation est assujetti aux
Principes 5C(4) et (5). Un juge ou un employé peut recevoir en cadeau le remboursement
de ses frais de déplacement et de ceux d’un parent incluant les frais de transport,
d’hébergement et des repas lorsque ses frais sont justifiés par la présence d’un juge à une
réception rattachée au barreau ou à une activité promouvant le perfectionnement du droit,
de l’appareil judiciaire ou de l’administration de la justice.

Principe 5D. Le simple fait d’habiter la résidence du juge ne suffit pas pour qu’une
personne soit reconnue comme un membre de sa famille aux fins de ce Principe. La
personne doit être traitée par le juge comme un membre de sa famille.

Principe 5D(1). La disposition de ce Code au sujet de la date d’observation applicable


définie cette subdivision en ce qui a trait à un juge qui agit à titre d’exécuteur
testamentaire, d’administrateur, de fiduciaire, de tuteur ou de tout autre administrateur du
bien d’autrui au moment où ce Code entre en vigueur.

Principe 5D(2). La responsabilité d’un juge stipulée dans ce Code et la responsabilité


d’un juge en tant qu’administrateur du bien d’autrui peuvent entrer en conflit. Par
exemple, un juge doit démissionner de son poste de fiduciaire si cette occupation avait
une incidence néfaste sur sa volonté de se dessaisir de ces investissements dont la retenue
ferait en sorte qu’il déroge au Principe 5C(3).

Principe 5F. Cette interdiction fait référence à l’exercice du droit en tant qu’avocat et
non en tant qu’expert. Un juge peut se représenter dans tout acte juridique, incluant les
affaires impliquant un litige ou une comparution ou toute autre affaire impliquant le corps
législatif ou autre organisme gouvernemental. En procédant de cette façon, le juge ne
doit pas abuser du prestige de sa fonction pour faire valoir ses intérêts ou ceux de sa
famille.

I-16
Principe 5G. Par le passé, des juges nommés par l’exécutif ont souvent rendu un
précieux service aux états en acceptant des missions extrajudiciaires importantes.
L’assignation de ces missions aux juges doit être réévaluée. Par contre, à la lumière des
besoins en ressources judiciaires créés par le nombre toujours grandissant de litiges à
trancher et la nécessité de protéger les tribunaux contre une implication dans des causes
extrajudiciaires qui pourraient s’avérer controversées, il ne devrait pas être pris pour
acquis ou permis aux juges d’accepter une nomination gouvernementale qui pourrait
nuire à l’efficacité et l’impartialité de la magistrature.

Les dangers qui accompagnent l’acceptation de missions gouvernementales


extrajudiciaires sont habituellement moins sérieux lorsque la nomination du juge est
requise par la loi. Habituellement pour de telles missions le juge n’a pas besoin d’investir
trop de temps et généralement elles n’enfreignent pas à l’indépendance de la
magistrature.

Un code de déontologie ne vise pas à forcer un juge à refuser, sans égard aux
circonstances, des tâches que le Congrès autorise dans l’intérêt du public. Même si les
missions extrajudiciaires prescrites législativement doivent être évitées, lorsque le
Congrès requiert la nomination d’un juge pour des fonctions extrajudiciaires, le juge peut
accepter cette nomination dans la mesure où ses nouvelles fonctions ne nuisent pas à ses
fonctions judiciaires et n’ébranlent pas la confiance du public dans la magistrature.

PRINCIPE 6

UN JUGE DOIT RÉGULIÈREMENT PRÉSENTER UN RAPPORT


STIPULANT LES INDEMNITÉS REÇUES POUR LES
ACTIVITÉS JUDICIAIRES ET EXTRAJUDICIAIRES.

Un juge peut recevoir une indemnité et le remboursement de ses dépenses dans le cadre
d’activités judiciaires ou extrajudiciaires qui soient autorisées par ce Code, dans la
mesure où la provenance de tels paiements ne laisse pas croire que le juge est influencé
dans ces fonctions judiciaires ou ne donne pas l’apparence d’une conduite répréhensible.
A. Indemnité L’indemnité ne devrait pas excéder un montant justifié ainsi
que le montant qu’une autre personne serait en droit de recevoir pour la même
occupation.

B. Remboursement des dépenses Le remboursement des dépenses doit être


limité au montant exact des frais de déplacement, de nourriture et d’hébergement qui
soient raisonnablement encourus par le juge et tout dépendant des circonstances par
sa conjointe ou un parent. Tout montant reçu en excédent de ces frais est considéré
comme une indemnité.

C. Rapports officiels Un juge doit divulguer les renseignements d’ordre financier pour
assurer la conformité aux lois ainsi qu’aux règles et directives de la Conférence
judiciaire applicables.

COMMENTAIRES
I-17
Selon la loi de 1989 concernant la Réforme de l’éthique et la réglementation promulguée
ci-dessous par la Conférence judiciaire, des restrictions additionnelles s’imposent quant à
l’acceptation d’une indemnité par un juge. Cet acte et cette réglementation doivent être
étudiés avant qu’un juge ne s’implique dans une activité qui lui donnerait droit à une
indemnité. Les restrictions applicables incluent, sans pour autant se limiter à : (1)
interdiction de recevoir des «honoraires» (c’est-à-dire tout objet de valeur reçu suite à un
discours, un acte de présence ou un article), (2) interdiction de recevoir une indemnité
pour les services rendus à titre de directeur, fiduciaire ou dirigeant d’un organisme à but
lucratif ou non lucratif, (3) approbation obligatoire avant de recevoir une indemnité pour
enseigner et (4) les «revenus découlant d’une autre source» sont limités à 15%.

CANON 7

UN JUGE DOIT S’ABSTENIR DES


ACTIVITÉS POLITIQUES

A. Un juge doit s’abstenir:

(1) D’agir comme chef de parti ou d’exercer une fonction dans une organisation
politique;

(2) De faire des discours pour une organisation politique ou un candidat ainsi que
d’appuyer ou de s’opposer publiquement à un candidat dans la course à la
direction;

(3) De solliciter des fonds pour, de payer pour une évaluation ou de faire un don à
une organisation politique ou un candidat, de participer à des réunions politiques,
d’acheter des billets pour des réceptions ou autres évènements organisés pour des
partis politiques.

B. Un juge doit démissionner lorsqu’il devient candidat dans une élection primaire ou
générale pour une organisation politique quelconque.

C. Un juge ne doit pas s’impliquer dans toute autre activité politique; Par contre, ceci ne
doit pas empêcher un juge de s’impliquer dans les activités décrites au Principe 4.

CONFORMITÉ AU CODE DE DÉONTOLOGIE

Aux fins de ce Code, toute personne qui agit à titre de dirigeant du système judiciaire
fédéral et qui remplit des fonctions judiciaires est considérée comme étant un juge. Tous
les juges doivent adhérer à ce Code sauf en ce qui a trait aux exceptions ci-dessous.

I-18
A. Juge à temps partiel Un juge à temps partiel est un juge qui sert sur une base continue
ou périodique mais qui est autorisé par la loi à consacrer une partie de son temps à
une autre profession ou occupation. Pour cette raison, la rémunération de ce juge est
moindre que celle d’un juge à plein temps. Un juge à temps partiel:

(1) n’est pas dans l’obligation de se conformer aux Principes 5C(2), D, E, F et G et


6C;

(2) à l’exception des règles de conflit d’intérêt spécifiques aux juges à temps partiel,
un juge ne doit pas exercer le droit devant le tribunal auquel il est assigné ou
devant sa juridiction d’appel ou encore agir comme avocat dans un litige où il a
servi de juge ou dans tout autre litige connexe.

B. Juge intérimaire Un juge intérimaire est une personne nommée pour agir
temporairement comme juge ou juré particulier.

(1) Alors qu’il agit à ce titre, un juge intérimaire n’a pas besoin de se conformer aux
Principes 5C(2), (3), D, E, F et G et 6C; De plus, une personne qui agit
uniquement à titre de juré particulier n’est pas dans l’obligation de se conformer
aux Principes 4C, 5B (sauf en ce qui a trait à la première phrase), 5C(4) et 7.

(2) Une personne qui a rempli la fonction de juge intérimaire ne doit pas agir comme
avocat dans un litige où il a servi de juge ou dans tout autre litige connexe.

C. Juge retraité Un juge retraité selon l’article 371(b) ou 372(a) de la section 28 du


C.É.U. ou qui est rappelé au service, doit se conformer à toutes les dispositions de ce
Code sauf en ce qui a trait au Principe 5G. Par contre, le juge doit renoncer à la
magistrature lorsqu’il est engagé dans une activité extrajudiciaire non autorisée par le
Principe 5G. Tous les autres juges retraités qui peuvent être rappelés (à l’exception
de ceux dans les territoires) doivent se conformer aux dispositions de ce Code
adressées aux juges à temps partiel. Un juge principal dans les territoires doit se
conformer à ce Code tel que décrit dans l’article 373(c) (5) et (d) de la section 28 du
C.É.U.

DATE D’OBSERVATION APPLICABLE

Les personnes à qui s’adressent ce Code doivent structurer leurs affaires dès qu’il est
raisonnablement possible afin qu’ils se conforment au Code. Peu importe la situation, ce
changement doit être effectué dans l’année suivant la nomination du juge. Toutefois, si la
personne n’y consacre pas trop de temps, si la possibilité de conflits d’intérêt n’est pas
considérable et si le conseil de la magistrature est d’accord, une personne peut continuer
d’agir, sans pour autant recevoir une indemnité, comme exécuteur testamentaire,

I-19
administrateur, fiduciaire ou autre administrateur du bien d’autrui pour la succession ou
une personne qui n’est pas un membre de sa famille si le fait de mettre fin à cette relation
compromettrait sans raison tout intérêt considérable de la succession ou de la personne.

I-20

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