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Chapitre IV : Les procédés Mécano-Soudés

IV.1. Généralités

Le soudage est un procédé de formation d'un joint permanent par la mise en action des
forces d'attraction inter atomiques des matériaux à réunir. Ce type de liaison complète
indémontable est obtenue par interpénétration de la matière de deux (ou plus) éléments
métalliques amenés à l'état liquide dans leurs zones de contact avec ou sans métal d'apport
[36].

Le soudage est utilisé pour la confection d'ébauches à partir de formes élémentaires


préparées par découpage, formage à froid de produits marchands (profilés, tôles,...) et
quelque fois par moulage.

Le soudage consiste à réunir deux éléments de même métal :

- par fusion de leur zone de contact, avec l'utilisation éventuelle d'un métal d'apport de
même nature que celui des éléments de soudure autogène (figure IV.1 a)

- par pression exercée sur ces éléments en contact chauffés à une température
légèrement inférieure à leurs points de fusion (figure IV.1 b).

- par brasage : il se différencie du soudage par l'utilisation d'un métal d'apport de nature
spéciale déposé à l'état liquide sur les éléments simplement chauffés à une température
modérée, et auxquels il adhère fortement après refroidissement (figure IV.1.c), si
l'opération est pratiquée au chalumeau, elle prend le nom de soudo-brasage.

b c
a

Figure IV.1. : Les Types de soudage

Le dépôt de métal réunissant pour souder deux éléments d'un assemblage s'appelle cordon,
il peut être assimilé à un obstacle ou à un lien s'opposant au déplacement des éléments
réunis (figure IV.2).
Cordon
F
F

Résistance à la compression

F
F

Résistance à la traction

Figure IV.2. : Cordon de soudure

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IV.2. Conditions de réalisation

La soudure de deux pièces est rendue plus facile si [37] :

- La composition de leurs métaux est identique ou très voisine : la fusion se produit


pour chacun d'eux à la même température dans ce cas, la pièce est réalisée sans
discontinuité de matière.

- Les métaux présentent le phénomène de fusion pâteuse avec un temps de maintient


relativement étendue (caractère de soudabilité).

- Les pièces sont de faibles épaisseurs : l'uniformité des températures est


facilement obtenue.

Tous les matériaux métalliques sont pratiquement soudables et peuvent se scindés en deux
grandes familles :

- Les facilement soudables : Acier A 33 et A 48 (très utilisés).

- Soudage avec technique spéciale : tous les aciers et aciers spéciaux, fontes, cuivre,
laitons, aluminium, alliages légers et alliages ultra légers.

IV.3. Classification des procédés de soudage

Il existe plusieurs procédés de soudage classés selon le mode d'énergie utilisée. Parmi eux
on distingue :

- Soudage oxyacétylénique

- Soudage à l'arc électrique : Avec électrode enrobées, électrodes réfractaires (non


fusibles) (T.I.G: Tungsten Inert Gaz) et fil électrode sous protection gazeuse (M.I.G :
Métal Inerte Gaz et M.A.G : Métal Actif Gaz)

- Soudage par résistance électrique : par points, par étincelage et à la molette.

- Soudage au plasma

- Soudage par laser …etc.

IV.4. Soudage oxyacéthylénique

La soudure par oxyacéthylénique est réalisée par chalumeau qui est un appareil portatif qui
sert à chauffer, braser, souder ou couper des pièces métalliques. Il utilise la chaleur de
combustion d'un gaz combustible (acétylène ou propane) mélangé dans certaines
proportions à un gaz comburant (oxygène). Cette appellation recouvre généralement deux

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techniques de soudure : le soudo-brasage qui est une liaison hétérogène, et le soudage


autogène. L’une et l'autre se pratiquent avec un chalumeau bi-gaz.

IV.4.1. Présentation du poste de soudure à l’oxyacéthylénique

Il comprend un chalumeau et deux bouteilles de gaz (bi-gaz) délivrant une flamme produite
par la combustion d'un gaz réducteur combiné avec le meilleur des comburants (ou
combinables), l'oxygène pur (figure IV.3) ; avec une température de flamme d’environ 2850
°C.

Ce type d'appareil peut assembler différents métaux par soudo-brasage ou par soudage
autogène, réaliser des découpes (oxycoupage), des microsoudures et, bien évidemment, des
travaux de brasage nécessitant des températures moins élevées [36].

Oxygène (O2)

Acétylène (C2H2)

Figure IV.3. : Poste de soudage oxyacéthylénique

L’'oxygène est comprimé à la pression maximum de 150 kgf/cm2, munie d'un mano
détendeur. L'acétylène est dissous sous pression de 15 kgf/cm2 (car le gaz ne peut être
comprimé fortement sans risque d'explosion), munie d'un mano détendeur [38].

IV.4.2. Réactions lors du soudage

Deux réactions se produisent en deux temps distincts (figure IV.4.) :

Réaction 1 : C2H2 + O2 2CO + H2 + 20 000 KJ par mètre cube d'acétylène ; qui


est une combustion primaire réalisée à volumes égaux entre l'oxygène et l'acétylène est
localisé au dard qui, pour une flamme neutre, bien réglée, est lumineux et à contours nets.

Réaction 2 : 4CO + 2H2 + 3O2 4CO2 + 2H2O + 38 500 KJ par mètre cube d'acétylène ;
qui est une combustion secondaire a lieu ensuite dans l'air ambiant ; elle constitue le
panache de la flamme.

Ce fractionnement de combustion en deux temps distincts facilite le réglage de la flamme


qui est à volonté carburante (pour le rechargement d'aciers durs), normal (soudage usuel)
ou oxydante (soudage des laitons, trempe superficielle, ...).

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Panache Dard

Figure IV.4. : Flamme du chalumeau

Ce type de soudage est utilisé souvent dans le domaine artisanal, la réparation, l'entretien
et l'installation de petites et moyennes tuyauteries, vu que son équipement est
transportable, voire portable, peu coûteux et n'exige aucun branchement électrique.

Il permet de souder en toutes positions et s'accommode de préparations peux précises. Par


ailleurs il constitue un moyen de chauffe localisée apprécié pour le forgeage, la trempe
superficielle, les rechargements, le décapage à la flamme, l'oxycoupage, le brasage. En
réglage normal, la consommation d'oxygène est environ 1,2 fois celle de l'acétylène.

IV.5. Soudage à l'arc électrique

Le soudage à l'arc consiste à fusionner deux pièces de métal à l'aide d'un arc électrique
créé entre les pièces à souder et une électrode que l'on déplace le long du joint entre les
pièces (figure IV.5). Le circuit de base du soudage à l'arc consiste en une source
d'alimentation en courant alternatif (c. a.) ou continu (c. c.) reliant un câble de masse à la
pièce à assembler et un câble dans lequel passe le courant vers l'électrode. Lorsqu'on
approche l'électrode de la pièce à souder, il y a formation d'un arc dans l'espace qui sépare
le métal et l'électrode. Une projection gazeuse ionisée se forme alors et complète le
circuit.

Poste de soudage à alimentation par c. a.


ou c. c. et commandes

Porte électrode

Electrode

Arc

Câble
Pièces à
Câble de masse
souder

Figure IV.5. : Schéma du soudage à l'arc électrique

L'électrode peut prendre la forme d'une baguette qui transporte un courant électrique
entre la pointe et la pièce ou encore d'une tige ou d'un fil métallique qui fond puis se
solidifie en fournissant le métal d'apport au joint. L'arc électrique génère une température
d'environ 3 600 °C à la pointe et fait fondre la partie du métal à souder et une partie de

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l'électrode. Cette opération produit un bain de métal en fusion qui refroidit et se solidifie
à mesure que l'on déplace l'électrode le long du joint.

Il existe deux types d'électrodes :

- Electrode fusible, où la pointe fond et des gouttelettes de métal fondu se détachent,


puis se mélangent au bain de métal en fusion.

- Electrode réfractaire qui lui ne fond pas, mais plutôt fait fondre un métal d'apport
provenant d'une baguette ou d'un fil distincts.

NB : La résistance d'une soudure est réduite lorsque les métaux atteignant des
températures élevées réagissent avec l'oxygène et l'azote présents dans l'air pour former
des oxydes et des nitrures. Pour cela, pour la plupart des procédés de soudage à l'arc
minimisent le contact entre le métal fondu et l'air au moyen d'une projection gazeuse, de
vapeur ou d'un laitier [39].

En industrie on dénombre cinq procédés de soudage à l'arc les plus couramment utilisés :

Procédé Nom Électrodes Protection

Soudage à l'arc avec électrode à la baguette Âme métallique Enrobages


enrobée rigide
Soudage à l'arc avec fil plein MIG Fil plein CO2 gazeux
Soudage à l'arc avec fil fourré MIG Fil fourré de flux Flux
(creux)
Soudage à l'arc sous gaz avec TIG Tungstène Gaz argon
électrode de tungstène
Soudage à l'arc submergé SAW * Fil plein Gaz argon

* le procédé SAW convient au soudage des plaques d'acier épaisses [39].

IV.6. Soudage par résistance

Le principe de ce mode de soudage et de faire passer un courant de très forte intensité


entre deux électrodes tout en pressons les pièces à assembler. Il provoque ainsi par effet
joule un échauffement important jusqu’à fusion des métaux, ce qui produit la soudure [40].

Cette technique de soudage est classée en deux catégories :

- Soudage par recouvrement

- Soudage en bout

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IV.6.1. Soudage par recouvrement

* Par point : Il est réalisé avec des machines à souder ou à l'aide de pinces manœuvrées à
la main par l’utilisation d'électrodes ayant la forme d'un pointeau (figure IV.6.a).

* Continu : Les deux électrodes sont des molettes assurant par leur rotation, le
déplacement des pièces pendant le soudage (figure IV.6.b).

Electrode mobile

Electrode
fixe

a) Point par Point b) Continu

Figure IV.6. : Soudage par recouvrement

IV.6.2. Soudage en bout

* Par refoulement : Une pièce est prise dans la mâchoire fixe de la machine, l'autre dans
la mâchoire mobile dont le déplacement produit le contact et le soudage par pression
(figure IV.7.a).

* Par étincelage : Les extrémité non dressées des pièces portent les aspérités entre
lesquelles sont amorcées des arcs (étincelles) amenant la fusion des parties saillantes et
l'élévation de température suffisante pour que la soudure puisse être ensuite assurée par
pression figure IV.7.b).

a) Par refoulement b) Par étincelage

Figure IV.7. : Soudage en bout

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IV.7. Soudure au plasma

Les plasmas sont des gaz ou vapeur électriquement neutres, rendus conducteurs par un
taux élevé d'ionisation, l'arc de soudage ordinaire est un plasma à faible taux d'ionisation.
L'arc plasmagène est en fait un arc T.I.G concentré sur son axe par une électrode en
forme de buse présentant un orifice calibré et alimenté par un débit de gaz inerte. L'arc
s'accompagne d'un accroissement significatif du taux d'ionisation du gaz, et par suite de la
température atteinte sur l'axe qui s'élève de 8 000 °C jusqu'à 20 000 °C [41].

1 : Electrode en tungstène
2 : Gaz Protecteur
3 : Eau de refroidissement
9
1 4 : Plasma
5 : Métal de base
8 2 6 : Bain de fusion
7 : Métal fondu
3
8 : Electrode de cuivre
9 : Gaz plasmagène

7 6
4 5

Figure IV.8. : Torche de soudage au plasma [41]

IV.8. Brasage

Le brasage est un procédé de formation d'un joint permanent avec un métal ou un alliage
fondu appelé brasure. Il diffère du soudage en ce que les bords du métal ne sont pas
fondus mais seulement portés à une température qui correspond au point de fusion de la
brasure, qui à toujours un point de fusion plus bas que les métaux à assembler (figure
IV.9).

Tube 1
Joint de
soudure

Tube 2

Figure IV.9. : Soudage de tube par brasage

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L'avantage principal du procédé consiste dans le fait que les métaux ne sont pas chauffés
excessivement, ce qui pourrait nuire à leurs qualités physiques et mécaniques. Dans ce
cadre on distingue deux types de brasage [42] :

* Brasage fort : La température de fusion > 450° - Exemple : Brasure à l'argent (cu + zn +
Ag).

* Brasage tendre : La température de fusion < 450° - Soudure à l'étain (alliage plomb +
étain), température : 180 à 400° c.

En outre, le brasage permet d'éviter les contraintes internes et les déformations des
pièces. La surface des cordons brasés est bien lisse.

IV.9. Contrôle des joints de soudure

Ce contrôle s'impose si la pièce soudée est destinée à renfermer un gaz ou un liquide.


L'essai d'étanchéité est effectué après l'examen visuel des soudures ; tant au cours de la
fabrication qu'à la réception des produits finis [43]. En fonction de la destination de la
pièce et des conditions thermiques, on essaie l'étanchéité des soudures avec du pétrole, de
l'eau ou de l'air comprimé. Il y a des méthodes de contrôle industriel plus efficaces :
détection électromagnétique, ultrasons, rayons X pour révéler tous les défauts (pores,
soufflures, fissures..etc).

IV.10. Types de chanfreins utilisés en soudure

On distingue plusieurs types de chanfrein pour la réalisation des soudures entre deux
pièces (figure IV.10):
En V En U

En demi V En double U

En demi U
En X

En Y En double demi U

En K En tulipe

Figure IV.10. : Types de chanfreins

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IV.11. Références bibliographiques du chapitre IV

[36] Klas Weman, « Aide mémoire, procédés de soudage », Edition Dunod 2000, France.

[37] B. Polizzi, « Etude de construction », Edition Fernand Nathan 1977, France.

[38 même que 29] I. Amara, « Support de Cours : fabrication mécanique et métrologie »,
Département de Génie Mécanique, Université Mentouri Constantine, 2000-2001.

[39] Jean Claude Guichard, « La soudure à l’arc électrique », Edition Eyrolles 2004, France.

[40] José Antonio Ares, « Le métal : les techniques de mise en forme, forgeage et
soudage », Edition Grûnd 2004, France.

[41] Fumées de soudage : efficacité des différents systèmes de protection du soudeur et


de son environnement en soudage MAG, Centre Technique des Industries Mécaniques,
CETIM 2004, France.

[42] Guy Mury, « Aide mémoire, métallurgie : Métaux Alliages et Propriétés », Edition
Dunod, France.

[43] Manuel technique, « Procédure de contrôle fissures », Service contrôle qualité,


complexe moteurs et tracteurs oued hamimime, Constantine, Algérie

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