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TEXTE DE RÉFÉRENCE
SOMMAIRE ............................................................................................................................. 1
MOTS-CLÉS ............................................................................................................................ 1
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
Le degré de structuration ......................................................................................................... 1
La portée de l’implication (range of involvement).................................................................... 5
Le niveau d’intégration ............................................................................................................ 5
La complexité............................................................................................................................ 6
Le degré de dépendance envers les machines........................................................................... 6
L’existence de mécanismes de planification, d’exécution et de contrôle ................................. 7
Le traitement des exceptions et des erreurs ............................................................................. 8
Sommaire
Le texte détaille sept des caractéristiques permettant d’analyser l’architecture d’un processus.
Mots-clés
Introduction
Un processus peut être analysé en le décomposant, par exemple en sous-phases, activités ou acteurs pour
examiner le coût, le temps de cycle, la qualité. Mais il est aussi nécessaire d’examiner son fonctionnement
et ses relations avec d'autres éléments de l'organisation tels que le nombre de niveau hiérarchique
impliqué dans le processus et/ou les mécanismes de coordination. Sept caractéristiques principales
affectent particulièrement sa performance. Ce sont : le degré de structuration, la portée de l’implication
(involvement), le niveau d’intégration, la complexité, le niveau de dépendance technologique, l’attention
portée à la planification, à l’exécution et au contrôle de même que le traitement accordé aux exceptions,
aux erreurs et aux mauvais fonctionnement. Ils seront décrits successivement ci-dessous et sont résumés
dans le tableau de la page suivante.
Le degré de structuration
Un processus structuré est un processus où l’on peut préciser en détail chaque étape et activité, prévoir à
l'avance toutes les procédures à suivre, établir des règles de fonctionnement strictes et évaluer
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1.
Un processus est semi-structuré lorsque les besoins et procédures sont généralement connus, mais que
certains aspects de l’exécution dépendent du jugement des personnes. En conséquence, toutes les
procédures décisionnelles ne peuvent être formalisées. Le diagnostic médical est un exemple de processus
semi-structuré où, bien que les éléments et méthodes de diagnostic soient établis, le jugement et
l’expérience du médecin sont des facteurs importants qui font varier la réponse.
Un processus non structuré est un processus où l’on ne peut spécifier à l'avance les procédures et les
règles à suivre ou l'information à utiliser. Les décisions non-structurées sont le plus souvent basées sur
l’expérience, l’intuition, les essais et erreurs et de vagues informations qualitatives. On en trouve des
exemples dans le domaine artistique, comme la réalisation d’une sculpture par un artiste, mais aussi dans
l’organisation, comme le recrutement d’un président.
Document de travail, version 0 3
Le degré de structuration n’est généralement pas inhérent au processus et/ou à la tâche: des processus
semblables sont effectués avec des niveaux de structuration très divers dans différentes organisations ou
encore à des moments différents dans une même organisation. Ainsi, un processus de commande peut être
structuré mais cela ne veut pas nécessairement dire que toutes les organisations ont structurées leur
processus de commande. Il faut être conscient que certaines organisations sont mal gérées.
Les systèmes d’information (SI) permettent de structurer toutes ou certaines activités d'un processus. Pour
comprendre le rôle des systèmes d'information dans la structuration du travail, il est intéressant de
considérer le système d'information comme un NOUVEL EMPLOYÉ et de se poser les questions
suivantes: Quels sont les tâches, rôles, responsabilités et décisions que l'on veut transférer et confier à
cette ressource productive pour améliorer l'organisation du travail?
Ce nouvel employé (le système d'information) possède des forces et faiblesses. Le tableau 1 compare
quelques forces et faiblesses d'un système d'information par rapport à celles d'une personne.
précises
La mise en place de nouveau système d'information pose toujours un problème d"organisation du travail
qui exige de réfléchir à ce nouveau dyade 2. Ainsi les tâches, rôles, responsabilités et décisions transférés
au système d'information (ce nouveau collaborateur) qui sont le plus souvent des tâches routinières
devraient favoriser un conception de l'organisation du travail qui favorise la productivité tout en tenant
compte des aspects humains du travail. Le tableau 2 décrit quelques caractéristiques d'un environnement
de travail sain et humain.
Autonomie Pouvoir contrôler son travail. Les méthodes de supervision n'ont pas à
vous faire sentir comme un enfant ou un esclave d'une machine
Droit de la personne Vous sentez que vous avez des droits personnels appropriés au travail
et que vous pouvez exprimer des plaintes raisonnables
Intégration de votre Votre travail n'interfère pas excessivement avec votre capacité de
vie à l'extérieur du participer à la vie familiale et sociale
travail
Les système d'information imposent un certain degré de structuration aux activités. Au plus bas niveau,
les systèmes fournissent des outils de support au travail, comme les systèmes bureautiques, qui structurent
peu les activités. Les SI qui obligent à utiliser certaines règles ou procédures, souvent implantés dans le
cadre du mouvement qualité afin de garantir des résultats plus uniformes, imposent un niveau de
structuration beaucoup plus grand. Au plus haut niveau de structuration, les SI automatise complètement
le travail , les résultats devenant alors entièrement pré-déterminés.
1. 2
Couple de partenaires défini par un lien spécifique à l'intérieur duquel se forme un réseau
privilégié d'interactions. 2
Document de travail, version 0 5
Il est important que le degré de structure imposé par les SI soit approprié à la tâche qu’ils supportent. Par
exemple, si l’objectif est de garantir des résultats cohérents, un système qui ne fournirait que l’accès à des
outils ne structurerait sans doute pas suffisamment. Alors qu’un système qui impose des règles lorsque les
participants ne voulaient que de l’aide rencontrera des résistances et pourrait être contre-productif.
Pour préciser le niveau d’implication, on peut catégoriser les participants au processus en « exécutants »
(doers) et en « vérificateurs » (checkers). Les exécutants effectuent directement les tâches à valeur
ajoutée. Les vérificateurs s’assurent que les tâches sont réalisées correctement. Cet exercice de
classification mène à des discussions intéressantes sur les contributions de chacun. Par exemple, les
responsables de l’assurance qualité ou les gestionnaires considèrent sans doute qu’ils ajoutent de la valeur
alors que d’autres les perçoivent peut-être comme de simples sources de délais.
Les techniques suivantes peuvent aider à analyser le niveau d'implication de l'organisation dans le
processus: carte de l'organisation, matrice des rôles et responsabilités des participants par activité,
Le niveau d’intégration
On peut distinguer cinq types de mécanismes d'intégration dans toute organisation: une culture commune,
des règles communes, le partage d'information, la coordination et la collaboration.
La culture se définit comme étant les valeurs, les croyances et les attentes partagées. Les personnes
participant à deux processus indépendants qui partagent les mêmes croyances, anticipations et objectifs
quant à la façon de communiquer et de travailler en équipe verront leur travail de groupe ainsi que la
résolution de conflits facilités. C’est souvent l’absence de culture commune qui cause d’importants
problèmes lors de la fusion d’entreprises.
Les règles et normes communes se traduisent par une terminologie et des procédures normalisées dans le
but de faciliter l’interaction des processus et l’entretien des systèmes qui les supportent. Deux processus
différents peuvent utiliser les mêmes normes, mais être indépendants dans leurs opérations. Par exemple,
deux directions d’une même entreprise peuvent utiliser le même type de micro-ordinateurs et de logiciels.
Ce type d’intégration permet au personnel technique de réaliser des économies d’échelle en limitant le
besoin de maîtriser des outils différents. L’incompatibilité des logiciels et des données sont des exemples
d’absence de normes communes.
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Au troisième niveau d’intégration, le partage d’information permet l’accès aux données de chaque
processus bien que ces derniers soient exploités de façon indépendante. C’est un moyen de coordination
qui est peu encombrant puisque deux processus d’affaires peuvent partager les mêmes informations sans
devoir y réagir simultanément et sans avoir à mettre en place des mesures pour rendre l’information utile
aux autres. Par exemple, les ventes et le soutien à la clientèle peuvent avoir accès à la même base de
données sur les clients.
La coordination correspond à la gestion des dépendances, par des négociations et des échanges, entre
activités de processus distincts mais interdépendants, leur permettant de réagir en tenant compte des
contraintes et besoins de l’autre et cela en vue d’un objectif commun. Elle inclut la synchronisation des
intrants et extrants de diverses activités, par exemple, en veillant à ce que la production débute dès la
réception des matières premières. Les différents processus conservent leur identité et fonctions propres.
C’est un niveau plus exigeant que le simple partage d’information puisqu’il requiert des négociations et la
circulation d’information dans les deux sens.
Toutefois, le simple partage d’information peut suffire. Un niveau d’intégration élevé, nécessitant
l’adaptation continuelle des processus l’un à l’autre, peut rendre la production chaotique et inefficace. Il
est aussi complexe et difficile à contrôler et peut mener à des pannes généralisées. Par contre, un niveau
d'intégration trop faible se traduit par des dédoublements, des délais et un manque de productivité. Bref,
chaque niveau présente des avantages et des inconvénients qu’il faut analyser soigneusement.
Une élément structurant qui permet d'améliorer les mécanismes de coordination est l'infrastructure
technique.
La complexité fait référence à la combinaison du nombre d'éléments d’un système avec le nombre et la
nature de leurs interactions. Plus un système est complexe, plus il est difficile à gérer et à développer, car
plusieurs facteurs et interactions doivent être examinés, évalués et testés. Il est donc difficile d’en
comprendre le fonctionnement et d’anticiper les conséquences de changements.
On peut réduire cette complexité en éliminant les étapes, sous-processus ou activités qui ajoutent peu de
valeur ou ne sont pas réellement essentiels : par exemple les exemptions d’impôt qui n’atteignent pas
substantiellement leurs objectifs. On peut aussi accepter l’existence de variations et ne pas tenter de leur
imposer un processus semblable. Par exemple, le traitement du rapport d’impôt d’un particulier à faible
revenu devrait être différent de celui d’une grande corporation; l’uniformité mènerait ici à l’inefficacité.
Là encore, l’évaluation du niveau de complexité approprié doit peser les avantages et inconvénients et
parvenir à un équilibre entre un système trop simple, qui ne parviendrait pas à répondre à un problème
complexe, et un système trop complexe, qui serait difficile à gérer et à modifier.
Le niveau d'automatisation ou d'informatisation d'un processus devrait varier selon ses caractéristiques.
Ainsi, un processus qui présente un niveau de structuration élevé, qui peut être décrit en détail et qui
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Dans certains cas, l'importance de l'automatisation se traduit par un degré de dépendance technologique
trop élevé qui peut entraîner une perte de flexibilité et une démobilisation des ressources humaines. Une
confiance ou dépendance technologique excessive présente aussi des risques. Les équipements peuvent
mal fonctionner, comme ce fut parfois le cas de systèmes de pilotage automatique d’avions ou de
détection de missiles. Inversement, un degré trop faible se traduit par une perte d'efficience, une durée de
cycle élevée et, de façon générale, par une diminution de la performance.
L’évaluation du degré de dépendance technologique devrait donc examiner si le partage des tâches entre
personnes et machines utilise au mieux leurs forces respectives, notamment fonction du degré de
structuration de la tâche.
De plus, si les activités de l'entreprise sont très dépendantes de la technologie et exigent un fiabilité très
forte, l'entreprise devra réfléchir si elle doit se doter d'un système de secours (backup system) ce qui peut
dans certains cas demander un investissement dans un deuxième centre de traitement ou dans des
technologies insensibles aux pannes .
Les participants à un processus ont besoin de savoir ce qui doit être fait, quand le travail doit être fait et
comment l'effectuer avec efficacité. L’évaluation de la qualité et de la pertinence des éléments du cycle
de planification- exécution- contrôle est donc un autre élément à considérer lors de l’analyse des
caractéristiques d’un processus.
La planification traite du futur. Elle inclut les décisions relatives au travail, à ses standards et au(x)
produit(s) à réaliser, ainsi qu’au moment de leur réalisation. Dans une organisation, la planification peut
être améliorée par l’implantation de standards et de procédures de planification qui permettent de
combiner des modèles, des hypothèses et des données afin d’anticiper l’avenir.
L'exécution est le processus de réalisation du travail, dans le présent. Elle fournit aux participants les
renseignements sur ce qu’ils doivent faire pour réaliser le plan et comment faire face aux problèmes déjà
rencontrés.
Le contrôle traite du passé. Il utilise les renseignements sur la performance antérieure pour mesurer
l’atteinte des objectifs et la réalisation de la planification. Il doit reposer sur des données suffisamment
récentes pour être utiles au travail actuel et savoir les combiner pour mener au développement ou à
l’amélioration d’une planification efficace. Il peut être automatisé et fournir ainsi des données en temps
réel sur la qualité de l’exécution.
En plus de planifier son fonctionnement « normal », une organisation doit établir des procédures pour
faire face aux erreurs, aux exceptions et aux défectuosités. Cela est particulièrement important dans les
systèmes fortement automatisés, qui sont souvent plus structurés et moins flexibles et ne peuvent donc
traiter que les exceptions qui ont été prévues.
L'approche utilisée pour traiter les erreurs repose généralement sur un compromis entre les ressources
investies (temps, personnes, etc.) dans des systèmes non standardisés ou informels de gestion versus les
ressources consacrées à une standardisation des traitements dans le processus. Un processus de traitement
non standardisé ou informel peut entraîner des réactions non cohérentes ou divergentes face à une même
situation tout en ne permettant pas de recueillir l'information nécessaire sur les causes de la situation.
Inversement, un processus de traitement trop standardisé ou formel peut provoquer des goulots
d'étranglement dans le processus.
L’évaluation doit donc déterminer si des procédures de traitement des exceptions et des erreurs sont en
place et si elles sont appropriées à la nature des activités.