Vous êtes sur la page 1sur 3

CHAPITRE 1 : CONCEPTS DE LA DYNAMIQUE DES MILIEUX BIOPHYSIQUES

INTRODUCTION

Le cours se place dans l’optique de la dynamique des milieux naturels dont l’un des facteurs
les plus influents est l’homme. Le présent cours de cette UE étudie le rapport Milieu / Homme
dans ses dimensions spatiales et temporelles. Il se fonde sur une compréhension de la structuration
et du fonctionnement de l'espace géographique au moyen d'une analyse systémique liant des
approches naturalistes et sociales. Il ressort de ce rapport qu’à l’assaut des perturbations, les
milieux naturels évoluent dans une dynamique régressive. A l’inverse, dans une situation post-
perturbation, un processus de résilience écologique se met en marche conduisant l’ensemble de
l’écosystème dans une dynamique progressive.
Le cours privilégie dans un premier temps la définition ou la clarification de concepts clés contenus
explicitement et implicitement dans l’esprit de son intitulé, dans un deuxième temps il sera question
de l’étude des processus et facteurs de changement d’états à différentes échelles spatio-
temporelles.
I. DEFINITION DE CONCEPTS
1.1 La notion de dynamique
Le mot dynamique (du grec ancien « dynamikos », puissant, efficace) désigne ou qualifie en
physique des forces ce qui est relatif au mouvement. C’est un mot polysémique qui se retrouve
dans un certain nombre de disciplines sciatiques (physique, dynamique des fluides, dynamique
moléculaire, etc.). On peut donner quelques exemples du mot dynamique :
- la dynamique considère les phénomènes dans leur évolution dans le temps : une perspective
dynamique d’un écosystème, d’une phytocénose vers un état d’équilibre (climax), ou d’un sol,
etc.
- la dynamique est un processus d'évolution dans le temps, etc.
La dynamique des fluides, ou hydrodynamique, est l'étude des mouvements des fluides,
qu'ils soient liquides ou gazeux.
Exemple : la circulation atmosphérique terrestre.
La circulation atmosphérique se caractérise par le mouvement à l'échelle planétaire des
différentes masses d'air entourant la Terre ce qui redistribue l'énergie solaire en conjonction
avec la circulation océanique. La circulation atmosphérique change continuellement mais la
tendance de base est relativement constante. On distingue trois zones de circulation des vents
entre l'équateur et chaque pôle :
 la première zone est celle de Hadley qui se situe entre l'équateur et 30 degrés N et S où l'on
retrouve des vents réguliers soufflant du nord-est dans l'hémisphère nord et du sud-est dans
celui du sud : les alizés. Les navigateurs à voile ont depuis longtemps utilisé cette zone de
vents réguliers pour traverser les océans ;
 la deuxième se situe aux latitudes moyennes et est caractérisée par des systèmes
dépressionnaires transitoires sous une circulation d'altitude généralement d'ouest, c'est la
cellule de Ferrel. La cellule de Ferrel de chaque hémisphère couvre les latitudes moyennes
entre 30 et 60 degrés. Elle est nommée en hommage à William Ferrel (1817-1891) qui a
cherché à décrire la circulation générale d'ouest qu'on y retrouve. C'est une circulation
indirecte, contrairement aux cellules de Hadley et polaire.
 la troisième, les cellules polaires se retrouvent respectivement au nord et au sud des 30 et
60°de latitude nord et sud avec une circulation de surface généralement d'est. La cellule
polaire de chaque hémisphère est un système identique à la cellule de Hadley. Même si l'air
est plus sec et froid au nord/sud du 60e parallèle, il peut subir une circulation fermée
convective. Le parcours de l'air se passe sous les 8 km d'altitude car la tropopause n'y

1
dépasse pas ce niveau. L'air descendant est très sec ce qui explique que les Pôles soient
des déserts froids. Encore une fois, la force de Coriolis dévie l'air vers l'ouest et un
observateur terrestre note des vents du nord-est dans l'hémisphère nord et du sud-est dans
l'hémisphère sud.
Entre ces trois zones, à une altitude variant entre 6 et 15 km, on retrouve les courant-
jets circulant autour de la planète et qui sont un des précurseurs de la frontogenèse.
La frontogénèse ou frontogenèse est le processus par lequel un front prend naissance dans une
région de l'atmosphère.

La zone de convergence intertropicale (ZCIT), ou zone intertropicale de convergence (ZIC), ou


front intertropical (FIT) est un phénomène climatique qui se situe dans les régions voisines de
l'équateur. Il est dû à la convergence (ou rencontre) des vents alizés provenant de l'hémisphère
nord et des vents alizés de l'hémisphère sud. L'air y est ascendant. En s'élevant l'air se refroidit
et donne des pluies de fin de journée.
Au cours de l'année le front intertropical passe progressivement de l'hémisphère nord (où il se
trouve en été) vers l'hémisphère sud (où il se trouve en hiver).
La définition du climat renferme en elle la notion de mouvement, de dynamique. En, effet, le
climat est l'ensemble des phénomènes météorologiques (température, humidité, ensoleillement,
pression, vent, précipitations) qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère en un lieu donné
ans leur succession habituelle au-dessus d’un lieu. La notion de climat résulte de cette
succession de types de temps, différents les uns des autres, même si l'opération de moyenne
temporelle associée à toute analyse climatique masque cette diversité.
La dynamique écologique : c’est l'évolution des différents changements graduels des
successions écologiques d'un milieu. L'étude des dynamiques écologiques utilise trois concepts
: le patch (tache), la perturbation écologique et la succession écologique. Le climax (état final
d'une succession écologique) est ici considéré comme un stade théorique.
 la dynamique des sols : Les sols se forment à partir de la roche sous-jacente sous l’effet
de l’érosion et de l’activité des êtres vivants à la surface de la Terre. Le sol est un milieu
en perpétuel évolution (dynamique) sous les effets des pressions des hommes, des
climats, etc. Dans le domaine de la pédologie et de l'écologie, la régression et la
dégradation sont des processus d'évolution associés à une perte d'équilibre

2
d'un sol antérieurement stable. Ce type d'érosion commence généralement avec la
destruction du couvert végétal. On distingue souvent la régression et la dégradation des
sols, qui peuvent se combiner :
- La régression d'un sol est essentiellement due à l'érosion. Elle correspond à
un phénomène de rajeunissement d'un sol (retour vers l'état opposé au
stade climacique).
- La dégradation d'un sol résulte souvent d'une combinaison de facteurs, incluant
éventuellement la régression, qui conduisent le sol vers une évolution différente de
l'évolution naturelle liée au climat et à la végétation locale. Elle est généralement
directement liée à l'action de l'homme via par exemple :
* le remplacement de la végétation primitive diversifiée (dite climacique) par une végétation
secondaire (monoculture dans le pire des cas), qui modifie l'humus et la formation du sol ;
* une diminution des taux de matière organique induite par une surexploitation du sol (non
retour, ou retour insuffisant de la matière exportée), son lessivage ;
* l'érosion (hydrique et/ou éolienne) ; elle est facilitée par le labour et/ou désherbage et le
surpâturage qui laissent les sols nus trop longtemps (ils sont alors déstructurés et dégradés par
l'action des sécheresses et/ou l'impact des pluies qui les lessivent au lieu de les pénétrer).
L’érosion des sols est un phénomène de déplacement des matériaux à la surface de la couche la
plus externe de la croûte terrestre. Elle est une des formes de régression et dégradation des sols.
Les principaux facteurs d'érosion qui détachent les particules de terre et les transportent vers
l'aval, sont ; l'érosion des sols est favorisée par plusieurs facteurs anthropiques : déforestation,
défrichements pour l’installation de champs, pratiques agricoles inadaptées, surpâturage, feux
de brousse, exploitation minière, etc.
 Dynamique de l’occupation du sol (terre) : pour permettre de comprendre cette notion,
passons en revue les définitions suivantes :
o La dynamique est « un changement résultant d'un jeu de forces ...» Brunet
(1992). Dans ce contexte, la dynamique est un changement de l'occupation du
sol entre deux dates sous l'impulsion d'un ou de plusieurs facteurs.
o L'occupation du sol est « la couverture physique observable au sol par des
techniques de relevés de terrain ou par la télédétection. Elle comprend la
végétation (naturelle/cultivée) et l'aménagement du territoire/l'habitat
(bâtiments, routes) qui occupent la surface de la terre ainsi que
l'hydrographie... » FAO, 1997.
o L’utilisation du sol est la modification par l'homme de
son environnement naturel ou sauvage au niveau du sol quand il est transformé
un environnement plus ou moins anthropisé (prairies,
champs, imperméabilisation, constructions et autres implantations humaines...).
L’utilisation des terres peut être déduite des images de télédétection, mais doit
généralement être vérifiée par un expert local ou par le biais de données
recueillies sur le terrain. Des informations précises sur l’utilisation des terres
sont essentielles pour comprendre les causes de changement de couverture
forestière et élaborer des politiques et des stratégies efficaces pour ralentir et
inverser les pertes de forêt.

Vous aimerez peut-être aussi