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(7) Origèni. Esprit et Feu, Tome I : L'ftme, Paris 1959. Dans l’Introduc
tion p. 12.
(8) Edition N. Bonwetsch dans le Corpus de Berlin (GCS) d’après une
version paléoslave et de nombreux fragments grecs.
(9) D’après la notice de Photios, Bibliotheca, codex 235.
A. Guillaumont (10) et la Lettre à Mélanie VAncienne (11).
En tant qu’origénisme — car la pensée d’Évagre a largement
scolastique » d Ori-
son originalité propre — il s’agit d’une «
gène : les trois quarts de la synthèse origénienne sont aban
donnés et avec eux les tensions qui la caractérisent ; un
système est fait avec ce qui reste- Puisqu’une hérésie est
une rupture entre les couples d’antithèses qui constituent
la doctrine chrétienne — un des termes est supprimé et
l’autre absolutisé —, il n’est pas étonnant que l’origénisme
du ive siècle, projeté sur Origène, l’ait rendu hérétique.
4) L’origénisme supposé par les antiorigénistes de la
seconde moitié du iv e siècle, Épiphane de Salamine, Théo
phile d’Alexandrie, Jérôme. Les informations qu’ils fournis
sent sur Origène et son Traité des Principes sont à soumet
tre au crible de la critique, car ils n’ont brillé ni par la
compréhension philosophique et théologique, ni par le sens
historique. Ils n’ont guère vu le changement profond de
mentalité qui séparait l’Église minoritaire et souvent persé
cutée du iir
siècle de l’Église triomphante de leur époque,
spécialement en ce qui concerne l’importance d’une chris
tianisation de la philosophie pour la pastorale de l’intelli
gence et la nécessité d’une théologie en recherche. Ils ont
interrogé Origène sur la base d’une problématique formée
par la réaction aux hérésies de leur temps, qu’Origène n’avait
évidemment pas prévues, en particulier de l’arianisme, sans
se demander quelles étaient celles qu’Origène avait affron
tées et qui déterminaient sa propre problématique. Ils
n’avaient pas conscience, par manque de sens de l’histoire,
du progrès doctrinal provoqué par la réaction à l’arianisme,
à partir de la règle de foi assez succincte du me siècle,
celle qu’Origène énumère dans la fameuse préface de son
Traité des Principes : pas davantage de l’évolution du voca
bulaire et ils comprenaient les termes utilisés par l’Alexan
drin dans le sens qu’avaient ces mots au ive siècle et qui,
dans quelques cas théologiquement importants était beau
coup plus précis que celui du m e siècle. Ils ont lu Origène
avec les lunettes que leur fournissait l’origénisme de leur
époque, qu’ils ont en quelque sorte projeté sur lui : cela est
2. CARACTERISTIQUES GENERALES
DE L’ORIGÉNISME ET DU CATHARISME
A en juger par le livre de Jean Duvemoy la vision
cathare du monde, si on la prend dans son ensemble, diffère
profondément de celle que présentent les œuvres d’Origène
et même d’Évagre et d’Étienne bar Sudaïli.
Un point capital concerne la spiritualité. Jean Duvemoy
écrit du catharisme (15) :
Ce qui frappe le plus, au contact de cette littérature comme
en présence des documents judiciaires, c’est l’aspect purement
logique, voire ratiocinateur, de la théologie, qui apparaît beau
coup plus comme une conviction que comme une foi.
Rien de ce qui nous est parvenu ne permet de supposer qu’il
y ait eu une mystique cathare...
Le dévotionnisme est à peu près absent du catharisme...
On aurait pu attendre des expressions intimes et passionnées
de la relation filiale du parfait au Père saint, de l’union de l’âme
avec l’Esprit consolateur...
Mais on n’en trouve guère. Sur ce point l’opposition est
absolue avec Origène comme avec Évagre. Origène est, avant
Grégoire de Nysse, le créateur de la théologie mystique (16),
que suppose toute son exégèse dite allégorique. Il est l’ini
tiateur de la plupart des grands thèmes qui seront repris
après lui de siècle en siècle par les mystiques : le mariage
mystique où l’Épouse du Cantique figure l’âme individuelle
et non pas seulement l’Église, l’Époux étant le Christ ; le
trait et la blessure d’amour ; la naissance et la croissance
du Christ dans l’âme ; la montée sur la montagne ; les cinq
sens spirituels ; la lumière ; les nourritures spirituelles ; le
(23) P. 387.
(24) P. 388.
2) Le Fils est inférieur au Père (Da 8„ 24), mais non
selon la nature et la puissance. En effet, nous l’avons déjà
dit, le subordinatianisme d’Origène est, malgré quelques tex
tes maladroits, de l’ordre de l’origine et de 1’ « économie » :
le Père est le premier parce qu’il est le Père et qu’il envoie
le Fils. L’unité de nature et de puissance est plusieurs fois
affirmée équivalemment, sous une forme autre que la défi
nition nicéenne : par exemple le Fils ne sort pas du Père,
ni le Père du Fils ; ils sont une seule volonté, une seule
lumière, une seule bonté, le sujet et l’objet d’un seul amour.
Que le Fils soit l’image du Père, cette affirmation exprime
essentiellement cette subordination d’origine et d’« écono
mie », même si elle est exposée au danger de voir dans
l’image une reproduction affaiblie : Origène semble parfois
tomber dans ce péril, et d’autres fois réagir contre lui.
3) Le jugement est déjà accompli (Da 10, Du 375). Cela
est vrai en ce sens que le passage des intellects préexistants
à la condition terrestre, étant la conséquence d’une faute,
suppose un jugement. Mais ce jugement ne remplace pas le
jugement dernier dont il est souvent question, pour le pas
sage de la condition terrestre à celle de la résurrection.
Autrement on ramènerait la doctrine d’Origène en ce qui
concerne la vie terrestre de l’homme au prédestinatianisme
strict qu’il a combattu constamment chez les Valentiniens,
les « hérétiques aux natures ».
(53) P. 26-27.
(54) P. 388.
(55) L’amour des lettres et le désir de Dieu : Initiation aux auteurs mys
tiques du Moyen Age, Paris 1957, et quelques articles antérieurs.
(56) Collection Théologie 41, Paris 1959, p. 221-304.
Jérôme sont lues passionnément dans les couvents et par
les érudits, qui apprécient surtout le grand écrivain mysti
que, sans dédaigner l’exégète et le théologien. Certes les
hérésies que lui ont prêtées Jérôme et Justinien, les condam
nations de Constantinople II répétées par les conciles suc
cessifs inquiètent les lecteurs qui n’ont guère les moyens de
les apprécier : pour pouvoir continuer à lire Origène ils se
rallient à des explications diverses que le P. de Lubac décrit
non sans humour, comme l’allégorie origénienne de la « belle
captive ». N’y aurait-il pas un moyen d’expliquer l’influence
que, selon les livres dont nous nous occupons, l’origénisme
aurait exercé sur le catharisme ?
Malheureusement de cette enquête nous ne pouvons
signaler que deux résultats très paradoxaux. Des fervents
d’Origène au xii* siècle les plus célèbres sont sans conteste
saint Bernard et son grand ami Guillaume de Saint-Thierry,
initiateurs d’une « renaissance » origénienne. Une littérature
de volume non négligeable a ces dernières années souligné
la profonde influence du maître d’Alexandrie sur l’abbé de
Clairvaux, spécialement en ce qui concerne l’exégèse du
Cantique des Cantiques, et a mis en valeur la qualité presque
semblable de leur dévotion au Christ. Dom Wilmart a étudié
la place qu’occupaient les manuscrits d’Origène dans la biblio
thèque de Clairvaux et la propagation de ses œuvres à travers
les monastères cisterciens de France et d’Allemagne (57).
Or ni Bernard ni les Cisterciens n’ont particulièrement figuré
parmi les amis des Cathares. On peut douter que Bernard
ait été sensible aux rapprochements faits par M. Dando et
par J. Duvemoy.
Un autre fervent d’Origène est cité maintes fois par
J. Duvernoy en tant qu’auteur de Sermones XIII adversus
catharorum errores : le titre même de l’ouvrage montre qu’il
n’était pas partisan des Cathares. Il s’agit d’Egbert, chanoine
de Bonn, qui entra ensuite dans l’abbaye hessoise de Schônau
dont il devait devenir abbé, attiré là par sa sœur qui habi
tait le monastère de femmes voisin, sainte Élisabeth de
Schônau, mystique et visionnaire (58). Or une des visions
d’Élisabeth, figurant dans le Liber visionum de la sainte et
provoquée par une demande de son frère Egbert, concerne
une question qui a préoccupé nombre de médiévaux et qui
CONCLUSIONS
Henri Crouzel, S. J.
(1) L’occasion qui nous a valu d’écrire ce texte est une causerie faite
devant les membres du Centre Newman, créé depuis deux ans, sous l'égide
de l'Institut Catholique de Toulouse.
conditions dans lesquelles Newman dut écrire et
Les défavorables,
donner ses conférences furent particulièrement
de l’opinion et de
même si l’on met de côté les divisions de l’univer
la hiérarchie catholique irlandaises sur le projet
Birmingham il vint à Dublin mais il était rappelé
sité. De
Angleterre pour préparer sa défense dans le procès en
en
diffamation intenté contre lui par un certain Achilli, un
défroqué qui s’était fait connaître par son inconduite. Pour
tant, sauf dans l’adresse rédigée en novembre 1852 pour
l’édition de ses discours, c’est-à-dire après la crise, rien ne
dans le ton, de l’inquiétude et même de l’angoisse
perce,
dans lesquelles vivait alors Newman.
Les dix conférences furent écrites pour être données
publiquement, mais seules les cinq premières furent réelle
ment prononcées, à raison d’une par semaine du lundi 10
mai 1852 au lundi 7 juin. C’est, semble-t-il, Paul Cullen qui
invita Newman à ne pas continuer ces séances publiques,
car il était en désaccord avec lui sur le contenu du cin
quième discours. Toutefois à l’automne, Newman publia
séparément puis réunit dans une édition d’ensemble ses dis
cours avec l’adresse aux amis qui l’avaient aidé à assembler
les pièces de son procès avec Achilli, une préface et un
appendice. Dans la deuxième et la troisième édition (1859
et 1873), Newman ne fit pas figurer le cinquième discours
qui avait été l’objet d’un litige avec Cullen et ses amis.
L’ouvrage terminé, Newman considérait qu’il était l’un des
plus achevés pour la forme, parmi ceux qu’il avait alors
écrits.
Qu’il fût à-propos ou non de charger Newman de fonder
une université en Irlande n’entre pas en ligne de compte
pour reconnaître qu’il était, parmi les catholiques anglais,
le mieux placé et parmi tous les anglais l’un des plus
indiqués pour parler de l’enseignement universitaire. Car il
parlait en connaisseur, il lui suffisait de consulter son expé
rience. De plus il avait déjà écrit et écrirait encore sur ce
sujet. Les conférences de Dublin lui donnèrent l’occasion
de réunir les idées sur l’éducation qu’il avait reçues et mises
en pratique à Oxford où il avait été étudiant puis professeur.
I
L’université est une institution d’enseignement. Elle
répond à un besoin intellectuel et non moral ; elle est créée
pour la formation de jeunes esprits : aussi la diffusion du
savoir a le pas sur la recherche ;
(4) T.N. VI, 3° conf., 2,4-5-6, p. 125-128 et Longmans 1898, Disc. III, 2,
p. 45-46. Voici le texte du dernier paragraphe : « These various partial views
or abstractions, by means of which the mind looks out upon its object, are
called sciences, and embrace respectlvely larger or smaller portions of the
field of knowledge. Now these views or sciences, as being abstractions, hâve
far more to do with the relations of things than with things themselves.
They tell us wath things are, only or principally by telling us their rela
tions, or assigning predicates to subjects ; and therefore they never tell us
ail that can be said about a thing, even when they tell something, nor do
they brlng lt before us, as the senses do. They arrange and classify facts ;
they reduce separate phenomena under a common law ; they trace effects
to a cause... : for, lnasmuch as sciences are forms of knowledge, they enable
the intellect to master and increase it ; and, inasmuch as they are instru
ments, to communicate lt readily to others. »
le savoir que l’homme possède par raison ou révélation, concer
nant l’Être suprême, représente un apport considérable, l’institu
tion dont on parle, et qui fait profession de toutes sciences,
laisse en réalité échapper la plus importante de toutes (5).
s,
convention en vue du partage, réalisée par le droit, l’économie
politique et la physiologie. Qu’en serait-il encore du domaine
assigné à la science expérimentale, s’il passait aux spécialistes
de l’antiquité? de l’histoire, si on la confiait sans plus aux méta
physiciens ? Or la situation de la théologie n’est pas différente :
si elle était dépossédée, une douzaine de disciplines diverses
envahiraient pour le piller son territoire. Et ce n’est pas tout.
En se saisissant de son objet, ces sciences outrepasseraient
manifestement leurs droits et leurs pouvoirs. Elles ne pourraient
manquer de faire fausse route dans une matière qu’elles n’ont
absolument pas mission d’enseigner. Les derniers à contester ce
point devraient bien être les ennemis du catholicisme. Ont-ils
jamais consenti à fermer les yeux sur ce qu’ils ont appelé les
usurpations des théologiens, — qui étaient exactement ce dont
je parle ? Ceux qui nous reprochent de désirer, pour rester en
accord avec la Bible, que le soleil tourne autour de la terre, ne
sont pas gens à nier qu’une science qui s’aventure hors de ses
limites propres verse dans l’erreur (6).
Mais qu est-ce que la théologie ? « la science de Dieu, ou,
!
(7) T.N. VI, 3° conr., 7, 20, p. 153 et Longmans 1898, Disc, ni,
p. 7, 61
« I
:
simply mean the Science of God, or the truths we know about God put
lnto system. »
(8) T.N. VI, 3° conf., 7, 21-22, p. 153-155 et Longmans 1898, Disc. III, 7,
p. 61-63, passim.
(9) T.N. VI, 3° conf., 8, 24, p. 159-160 et Longmans 1898, Disc. III, 8,
p. 66. « If this be a sketch, accurate in substance and as far as it of
the doctrines proper to Theology, and especially of the doctrine of goes,
cular Providence, which is the portion of a parti-
it
most level with human
sciences, I cannot understand at ail how, supposingonit abe true, it
considered as knowledge, to exert a powerful influence can fail,
on philosophy,
rature, and every intellectual création or discovery whatever. lite-
I cannot
understand how it is possible, as the phrase goes, to bllnk the Question
its truth or falsehood. It meets us with a profession and of
hlghest truths of which the human mlnd is capable. a proffer of the
»
Newman fait remarquer qu’il n’a parlé à dessein que de
la théologie naturelle (nous disons plutôt rationnelle) car il
ne s’adresse pas seulement aux catholiques. A
fortiori il
entend bien convaincre ces derniers pour qui la théologie
n’est pas seulement la connaissance naturelle de Dieu, mais
encore et essentiellement la connaissance révélée.
Comment, après cela, un Catholique estimera-t-il pouvoir culti
ver la philosophie et la science, — avec le respect dû à leur fin
ultime, qui est la vérité, — s’il ne rencontre pas la théologie dans
la liste des matières qu’on lui enseigne; et j’entends, cette fois,
par théologie, le système des données et des principes que nous
tenons par Révélation et qui constituent la foi catholique: sys
tème qui dépasse tellement la nature et qu’il tient, lui, Catholique,
*\ pour l’expression la plus élevée de la vérité? (10).
v
Pourquoi la théologie fait-elle, dans ces discours, l’objet
de l’attention particulière de Newman qui parlait à Dublin
devant un auditoire acquis d’avance à ce qu’il disait de cette
discipline ? C’est que, par dessus les épaules des catholiques
irlandais, il regardait vers les universités anglaises et prenait
part, à sa manière, à la querelle qui avait opposé ses amis
d’Oxford et les Ecossais des Universités d’Edimbourg et de
Glasgow. Dans son argumentation, il prend soin de montrer
la place de la théologie parmi les sciences non pas au nom
de l’autorité mais au nom de la raison, ou selon sa termi
nologie, de la philosophie. C’est certes le Saint Siège qui
a décidé la fondation de cette Université ; il est la cause
occasionnelle mais cette circonstance ne change pas la nature
de l’enseignement universitaire sur laquelle Newman appuie
ses arguments pour demander la place de la théologie. Ceux
qui voulaient, en Angleterre ou en Ecosse, éliminer l’ensei
gnement de la théologie avançaient des arguments de plu
sieurs sortes et de portée inégale. Les uns voulaient que
l’on admît tous les étudiants qui se présentaient à l’Univer
sité ; or pour être enregistré à Oxford ou à Cambridge, il
fallait signer les Trente-neuf Articles de la foi anglicane,
c’est-à-dire appartenir à l’Église d’Angleterre. Supprimer cette
mesure, c’était permettre l’accès à ces universités, non seu
lement des jeunes gens baptisés dans l’Église d’Angleterre
mais encore de tous les autres, ceux que l’on appelait les
dissidents. Mais alors quelle place et quel statut donner à
la théologie et à la formation religieuse? Il s’agissait d’une
(10) T.N. VI, 3° conf., 10, 28, p. 164 et Longmans 1898, Disc. III 10,
P. 69-70.
difficulté qui surgissait dans les deux universités anglaises
et qui avait donné lieu à un long débat. Newman ne pouvait
pas ne pas y penser ici.
Ce n’était pourtant là qu’une difficulté du moment tenant
aux circonstances propres à Oxford et à Cambridge et New
man n’était plus en cause. Plus importantes et plus généra
les, à ses yeux, étaient les raisons de ceux qui s’en prenaient
au fond, c’est-à-dire à la valeur de la théologie comme
objet
du savoir et non pas seulement aux modalités de sa pré
sence ici ou là. Pour ceux-là, la théologie n’apportait aucun
enseignement sérieux, comme d’ailleurs la religion dont elle
est un aspect ; elle n’était qu’une vue subjective — sans fon
dement dans un objet —, et une attitude de pur sentiment,
une effusion. Là contre Newman ne pouvait que réagir
vigoureusement et rejoindre l’un des traits caractéristiques
de sa pensée et de sa vie et qu’il a nommé lui-même la lutte
contre le libéralisme en théologie : lutte contre toute intelli
gence des dogmes qui les réduit à des formules vagues,
incertaines et finalement vides, sans contenu de connais
sance.
has a very tangible, real, and sufficient) end, though the end cannot be
divided from that knowledge, itself. Knowledge is capable of being its own
end. Such is the Constitution of the human mind, that any kind of
knowledge, if it be really such, is its own reward. And if this is true of ali
knowledge, it is true also of that spécial Philosophy, which I hâve made
to consist in a comprehensive view of truth in ail its branches, of the rela
tions of science to science, of their mutual bearings, and thelr respective
values. What the worth of such an acquirement is, compared with other
objects which we seek, — wealth or power or honour or the conveniences
and comforts of life, I do not profess here to discuss ; but I would main-
tain, and raean to show, that it is an object, in its own nature so really
and undeniably good, as to be the compensation of a great deal of thought
in the compassing, and a great deal of trouble in the attainlng. »
(13) T.N. VI, 5° conf., 1, 4, p. 214-215 et Longmans 1898, Disc. V, 1.
p. 101-102. « It is a great point, then to enlarge the range of studies which
a University professes, even for the sake of the srtudents ; and, though they
cannot pursue every subject which is open to them, they will be the gainers
by living among those and under those who represent the whole circle.
This I concelve to be the advantage of a seat of universal learning, consl-
dered as a place of éducation. An assemblage of learned men, zealous for
their own sciences, and rivais of each other, are btrought, by familiar
celui que propose le philosophe français ; de plus New
pas
comprenant
man récuserait l’arbre de Descartes comme ne révélée
pas la théologie, à tout le moins
la théologie ; ce
(16) Cf. T.N. VI. 6" conf.. 9. 33, p. 288-289 ; 7° conf., 9, 34, p. 326-327
et Longmans 1898, Disc. VI, 10, p. 148-149 ; Disc. VII, 9, p. 173-174.
(17) T.N. VI, 6° conf., 6, 22, p. 269-270 et Longmans 1898, Disc. VI, 6,
p. 136-137. «That only is true enlargement of mind which is the power
of viewing many things at once as one whole, of referring them severally
to their true place in the universal System, of understanding their respec
tive values, and determining their mutual dependence. Thus is that form
of Universal Knowledge, of which I hâve on a former occasion spoken, set
up in the individual intellect, and constitutes its perfection. Possessed
of this real illumination, the mind never views any part of extended subject
— matter of Knowledge without recollecting that it is but a part, or
without the associations which spring from this recollection. It makes every
thing in some sort lead to every thlng else ; it would communicate
the image of the whole to every separate portion, till that whole becomes
in imagination like a spirit, every where pervading and penetratlng its
component parts, and giving them one definite meaning. » Cf. aussi T.N. VI,
5 u conf., 6, 19, p. 232-234 ; 6° conf., 5, 18, p. 264-266 et Longmans 1898,
Disc. V, 6, p. 113-114 ; Disc. VI, 5, p. 133-134.
elle est une vertu intellectuelle à fin pratique, pour diriger
l’action, que l’on traduit communément par prudence, elle
est pour Newman à fin plutôt théorique : elle ordonne les
connaissances en un tout ; voilà pourquoi elle est appelée
par lui philosophique et elle est attribuée aussi bien à
l’objet
de l’enseignement universitaire, à ce qui est enseigné qu’au
sujet, à celui qui reçoit cet enseignement, à l’étudiant, à l’es
prit de l’étudiant formé ainsi.
Newman n’a pas de peine alors à montrer que cet ensei
gnement est bon en lui-même avant d’être utile à autre
chose et que cette formation doit être recherchée pour elle-
même plutôt que pour une autre fin. Ce qui est bon est
utile, mais ce qui est utile n’est pas toujours bon. Confor
mément à la tradition platonicienne pour laquelle le bien
se diffuse de lui-même, Newman explique que l’enseigne
ment donné à l’université tel qu’il l’a défini se répandra
ensuite en toutes sortes de biens chez celui qui l’aura reçu
et le rendra plus apte à toute tâche à laquelle il sera amené
à se donner dans une profession particulière.
(18) T.N. VI. 7° conf., 1, 2, p. 295 et Longmans 1898, Disc. VII, 1, p. 152-
153 Cf. aussi T.N. VT, 5° conf., 9, 27, p. 243-246 ; 6° conf., 6, 24, p. 273-274 ;
7" conf., 6, 19-21, p. 313-316 et Longmans 1898, Disc. V, 9, p. 120-121 ; Disc.
VI, 6, p. 138-139 ; Disc. VII, 6, p. 164-167.
tique, les techniques fussent enseignées en priorité sinon
exclusivement. Il répond à ces gens d’esprit pratique par
deux arguments. Le premier est la conséquence de sa démons
tration de l’excellence de l’enseignement libéral : ce qui est
bon est aussi utile. Aussi l’homme ne peut-il que mieux
remplir les tâches précises auxquelles il est appelé dans la
société s’il les aborde avec un esprit ouvert, un jugement
pondéré et sûr, une possession de soi que donne cet ensei
gnement. Puis il invite ses auditeurs à réfléchir à ceci : for
mer des jeunes gens d’abord et avant tout aux tâches pré
cises et pratiques requises par la division du travail, c’est,
à coup sûr servir la société et répondre à ses besoins, mais
est-ce bien servir l’homme et le développer? Ne convient-il
pas d’abord de former l’homme avant de répondre aux besoins
de la société ?
Reprenant dans les derniers discours le motif qu’il avait
eu de les composer, Newman situe, comme pour conclure,
la formation dont il s’est fait le défenseur et par là en mon
tre les limites. Former l’esprit de jeunes gens par l’ensei
gnement du savoir universel est une tâche des plus nobles,
mais l’esprit n’est pas tout l’homme et la formation de l’in
telligence ne saurait tenir lieu de formation morale ou
religieuse. Certes elle élève l’homme au-dessus d’un certain
niveau et lui rend plus facile la maîtrise des instincts les
plus bas et même des passions. Mais la perfection qu’elle
apporte est simplement humaine : elle peut être mise au ser
vice d’un idéal religieux comme s’y opposer et si cet idéal
mondain paraît ressembler à l’idéal religieux, cette ressem
blance cache une plus grande différence subtilement dissi
mulée.
(19) T.N. VI, 8° conf., 4, 13, p, 353-354 et Longmans 1898, Disc. VIII, 4,
p. 190.
adversaires. L’université forme des gentlemen 1 on
teurs et deux ,
peut être un gentleman et un chrétien, mais ces types
confondent pas ils ne sont pas du même ordre, pour
ne se :
rait-on dire à la suite de Pascal. Newman ne veut pas dire
là que l’Église ne peut pas fonder une université mais il
insiste pour qu’elle en reconnaisse le but propre. Le savoir
fin où qu’il soit enseigné. Newman pensait qu’il
a sa propre
eût été possible à Laplace qu’il considérait par ailleurs
modèle d’athée d’enseigner dans une université
comme un
catholique.
*
* *
Pierre Gauthier
I. LITURGIE ANTIQUE
Henri Crouzel, S. J.
Henri Crouzel, S. J.
Bruno Neveu, Correspondance du nonce en France Angelo
Ranuzzi, 1683-1689. Rome, École française et Université pon
tificale Grégorienne, 1973 (Acta Nuntiaturae Gallicae, 10 et
11).— Deux vols in-8° de XLIV, 849, 805 pages.
Tous ceux qui, depuis Marc Dubruel, ont voulu étudier l’un
ou l’autre des problèmes doctrinaux du xvn e siècle et surtout des
conflits qui ont opposé la France et le Saint-Siège durant le règne
de Louis XIV, se sont trouvés devant l’obligation de dépouiller
un grand nombre de volumes du fonds de la Nonciature de
France aux Archives du Vatican et de rechercher aussi dans
d’autres dépôts, à Rome ou hors de Rome, des documents qui en
sont le complément : c’est ainsi, par exemple, que le P. Ceijssens
a attiré naguère l’attention sur les Archives Cibo conservées à
Massa di Carrara. Plutôt que d’obliger chaque érudit à recom
mencer le travail pour son propre compte sous un aspect parti
culier, ne vaudrait-il pas mieux publier systématiquement, par
ordre chronologique, toute la correspondance échangée par les
nonces avec la Secrétairerie d’État? Pour le xvi® siècle, la collec
tion des Acta Nuntiaturae Gallicae a déjà édité la correspondance
de plusieurs d’entre eux ; le P. Blet, avec la nonciature de
Ranuccio Scotti, a donné dans la même collection les documents
de la période, brève mais importante, des années 1639-1641. La
difficulté vient de ce que à partir de 1660, surtout dans les
moments de crise aigüe, lettres, chiffres, avvisi se croisent à une
cadence rapide, et pas seulement entre le nonce et le cardinal
Secrétaire d’État : souvent encore s’y ajoute la correspondance
de l’auditeur de la nonciature et, à côté du Secrétaire d’État, les
secrétaires particuliers du pape, Favoriti puis Casoni, chargés du
chiffre, entretiennent eux aussi un courrier abondant.
La nonciature d’Angelo Ranuzzi, qui marque, il est vrai, le
point culminant du conflit entre Louis XIV et Innocent XI et
qui correspond à une période tourmentée de la situation inter
nationale, a donné lieu à une telle masse de documents, que sa
publication était une entreprise de nature à faire reculer les plus
courageux, mais non pas M. Bruno Neveu, ancien Membre de
l’École française de Rome, déjà familiarisé avec ces fonds d’ar
chives, comme en témoignent son article de 1967 dans les
Mélanges d’archéologie et d’histoire sur Jacques II médiateur
entre Louis XIV et Innocent XI et surtout son livre, publié en
1969, sur Sébastien Joseph de Cambout de Pontchâteau. Il ne
pouvait cependant être question de publier intégralement une
documentation aussi vaste ; à regret, B. Neveu laisse de côté les
Avvisi, qui souvent ne font que reproduire les Gazettes, mais
qui parfois apportent des faits ou détails inédits ; de ces Avvisi
et des lettres d’accompagnement des courriers, il donne la liste
et les cotes en appendice (t. 2, pp. 607-616). Les lettres d’accom
pagnement fournissent en effet l’indication de documents que la
Secrétairerie d’État a transmis aux Congrégations, notamment
celle du Saint-Office et celle, extraordinaire, des Affaires de
France. Quant à la correspondance proprement dite, ses trois mille
cinq cents lettres sont toutes sans exception analysées ; seuls les
passages jugés importants sont reproduits
in extenso, ce qui
aboutit tout de même à quinze cents pages de texte, c’est-à-dire
à l’extrême limite de ce qui est possible dans les conditions
économiques actuelles. Les analyses, faciles à consulter grâce à
près de deux cents pages d’index, permettront à celui qui voudra
étudier des points de détail de se reporter aisément aux docu
ments originaux.
En revanche, M. Neveu n’a pas cru pouvoir limiter ses inves
tigations à la seule correspondance de Ranuzzi et de ses audi
teurs, — parmi lesquels Lauri tient une place importante, du
fait qu’il a dû assurer seul l’intérim de la nonciature de 1678 à
1683 et qu’il avait une liberté de manœuvre qui a manqué cruelle
ment au nonce. Pour comprendre les événements par delà le style
diplomatique ou les illusions, B. Neveu complète ou corrige en
note les relations des envoyés pontificaux par celles des autres
missions en France, notamment l’ambassadeur de la République
de Venise.
Enfin, dans une remarquable introduction de cent soixante-dix
pages, il nous livre une vue d’ensemble des affaires religieuses,
des négociations, des événements dont témoigne cette correspon
dance et il essaie de dessiner le portrait qui s’en dégage des
divers personnages qui y paraissent ; Ranuzzi lui-même, bien sûr,
puis l’auditeur Lauri, Innocent XI et Louis XIV, les gens qui
gravitent autour de la Cour de France et de celle de Rome. Il est
impossible, dans le cadre d’une courte recension, de donner une
idée, même sommaire, de l’écheveau embrouillé que présente la
situation de ces années 1683-1689 ; après Michaud, De Bojani,
Pastor, Orcibal, Latreille..., M. Neveu cherche à la mettre en plus
grande lumière. Les problèmes politiques sont mêlés de façon
inextricable aux problèmes religieux. Le Roi de France poursuit
inexorablement son projet de domination absolue sur tous ses
sujets : les affaires soumises à l’Assemblée du Clergé de 1682 et
même les Quatre Articles sont pour lui des) moyens de briser
la « rébellion » qui se lève dans les milieux religieux et qui est
soutenue par le pape : tout lui est bon pour parvenir à ce résultat.
Parfois le Roi cherche aussi, par le biais de nominations ou pro
motions ecclésiastiques, à étendre son pouvoir hors des fron
tières : c’est pourquoi il déploie tant d’insistances pour obtenir
au cardinal de Furstenberg le siège électoral de Cologne. Or, au
moment où l’Europe semble subjuguée par Louis le Grand, le pape
Innocent XI lui oppose une résistance que ne peuvent ébranler
ni les épouvantails traditionnels, ni les entreprises brutales du
Roi contre Avignon et contre Rome même. Il est vrai que, par
ailleurs, la politique européenne du Roi et les alliances qu’il
conclut traversent sans cesse les plans du Saint-Siège, préoccupé
d’abord du péril turc.
Vus au travers de la correspondance diplomatique, tant l’im
portance des événements que surtout l’enjeu des crises religieuses
risquent d’être obscurcis : les affaires secondaires y occupent
autant de place que l’essentiel ; les racontars y sont amplifiés et,
bien sûr, flatteries et menaces font tellement partie du genre
littéraire qu’on ne peut jamais se fier ni au courrier de la non
ciature, ni à celui de l’ambassade. Peut-on même accorder toute
créance au témoignage des divers observateurs, de France ou de
Rome, qui ne connaissent parfois que de l’extérieur les litiges
qui séparent les deux cours ? Le nonce Ranuzzi lui-même est bien
excusable d’être renseigné bien imparfaitement : il n’a jamais été
libre de ses mouvements et a subi des vexations qu’aucun pays
ne supporterait aujourd’hui pour sa représentation diplomatique.
A Rome, les méfiances du pape à l’égard de certains de ses
collaborateurs ne sont que trop justifiées : le Cardinal Secrétaire
d’État touche une pension du roi de France ; des fuites se pro
duisent, même pour la correspondance chiffrée et j’ai gardé de
mes propres recherches l’impression que c’était souvent à Rome
même qu’elles avaient lieu. Aussi je me demande si M. Neveu,
malgré l’étendue de la documentation par laquelle il a voulu
vérifier et nuancer les appréciations de Ranuzzi et de ses corres
pondants romains, n’a pas un peu méconnu la grande figure
d’innocent XI. Je ne crois pas « épouser les thèses hagiographi
ques » (t. I, p. 125) en avouant que c’est presque àl mon insu
que j’en suis venu à l’admirer, par contraste surtout avec ses
prédécesseurs ou successeurs. Il suffit même de voir, d’après la
correspondance de Ranuzzi, et peut-être encore plus celle de
Lauri, à quel point le totalitarisme de Louis XIV a cherché
à enchaîner les institutions ecclésiastiques pour comprendre
qu’innocent XI a voulu défendre la liberté de l’Église et de sa
mission.
Un autre point sur lequel j’hésiterais à partager le sentiment
de M. Neveu, c’est sur le rôle qu’aurait pu jouer le cardinal
Le Camus : « Si, écrit-il (t. I, p. 171), le Roi avait accepté de
confier à l’évêque de Grenoble... le soin de traiter avec Rome,
si le pape et ses conseillers avaient eu plus de confiance en ce
prélat réformateur, la crise alors ouverte aurait pu prendre un
autre tour et se résoudre d’une manière différente ». C’est, à mon
avis, se méprendre sur l’autorité qu’aurait pu avoir Le Camus
auprès de Louis XIV : en le nommant cardinal, Innocent XI l’a
involontairement condamné à ne pas paraître à la Cour (1).
Qu’il me soit permis, en terminant, de formuler le vœu que
la collection des Acta Nuntiaturae Gallicae publie aussi la corres
pondance de Giovanni Battista Lauri, l’auditeur de la nonciature,
pour la période de son intérim, c’est-à-dire de la mort de Varese
à l’arrivée de Ranuzzi : ayant dû moi-même la dépouiller pour
y relever ce qui concernait Bossuet, l’Assemblée de 1682 et la
Faculté de théologie, j’ai apprécié la mine de renseignements
(17) Jusqu’à l’Église elle-même, confondue avec l’Empire dans une apoca
lypse tardive, née au temps des guerres entre Byzantins et Perses en
Palestine, à la veille de l’invasion islamique (637) : cf. I. lévi. Le livre de
Zerubbabel, dans Rev. des Et. Juives, 68 (1914), pp. 129-160 ; M-J. Stiassny,
L’occultation de l'apocalyptique dans le rabbinisme, dans Apocalypses et
théologies de l’espérance, Paris, 1977, pp. 179-203 (202-203).
(18) Les lignes qui suivent sont largement redevables à l’article d’Adela
Y. Collins, The Political Perspective of the Révélation to John, dans
Journ. of Bibl. Lit., 96 (1977), pp. 24L-256, quoique accordant une place
plus marquée à un type intermédiaire auquel l’auteur de cet article ne
consacre qu’une modeste note (p. 243, n. 15).
(19) Comparer 1 Macc. 3,16-22 avec Jug. 6,15 ; 7,2-4, et surtout 1 Sam.
14,6. En 1 Macc. 4,30-33, les prouesses de David et de Jonathan figurent
comme garantie du secours divin.
précédente, l’homme, le sage, se sent dépassé par un conflit
dont le déroulement échappe d’autant plus à son action
qu’il est réglé au niveau céleste (Dan. 10,13), et dont l’issue
ne peut résulter que d’une intervention divine (20). Dès
lors, la seule consigne est d’attendre, dans la foi et l’espé
rance, le terme fixé par Dieu à l’oppression.
Dans le même esprit, mais accusant certaines particula
rités, le Testament de Moïse (21) a reçu sa forme définitive
durant la vie de Jésus. L’auteur, dont l’étiquette précise est
difficile à établir (22), demeure lui aussi dans l’attente d’une
intervention divine, mais conçue sous la forme d’un enlève
ment d’Israël dans les régions célestes (10,8-10) (23). Et
tandis que les Maccabées se retiraient au désert pour y
préparer la guérilla, ce même désert devient ici le lieu où
le petit reste fidèle (Taxo et ses sept fils) va s’offrir au
martyre, dans la certitude que son sang « sera vengé à la
face du Seigneur» (9,5-7 ; cf. 10,1-3). Passifs sous les coups
des adversaires et de leurs guides démoniaques, ces pieux
n’en présument pas moins qu’au prix de leur mort, Dieu
déclanchera son châtiment final sur les païens. Le martyre
appelle la vengeance divine, l’homme contribue dans une
certaine mesure à la victoire eschatologique (24).
Cette synergie demeure cependant toute relative. Ce
n’est plus le cas dans le type intermédiaire qu’offre le Rou-
(20) S’il n’est pas certain que l’auteur de Daniel critique l’entreprise
maccabéenne quand il écrit que le roi persécuteur « sera brisé sans l’aide
d’aucune main» (8,25 ; cf. 2,34), il annonce en tout cas que la fin de
l’oppression relève de Dieu seul, « sans aucune intervention humaine comme
pourrait l’être par exemple un assassinat » (M. Delcor, Le livre de Daniel,
p. 183).
(21) Éditions récentes E.-M. Laperrousaz. Le Testament de Moïse (géné
:
ralement appelé « Assomption de Moïse » ) : traduction avec introduction et
notes (« Semitica », XIX), Paris, 1970 (contient la version latine) ; E. Bran-
denburger . dans Jüdische Schriften ans hellenistich-rômischer Zeit, V/2,
Gütereloh. 1976, pp. 59-84 (seule trad. allemande, avec introduction et
notes). Études : G. W. E.Nickelsburg, Résurrection, Immortality, and
Eternal Life in Intertestamental Judaism, Cambridge, 1972, pp. 43-45 ;
G. E. W. Nickelsburg, (éd.), Studies on the Testament of Moses, Cambridge,
1973 ; A. Y. Collins, Composition and Rédaction of the Testament of Moses
10, dans Harv. Theol. Rev., 69 (1976), pp. 179-186 ; J. Priest, Some Réfac
tions on the Assumption of Moses, dans Perspectives in Religions Studies, 4
(1977), pp. 92-111.
(22) Cf. E. Brandenburger, op. cit., p. 65. La thèse essénienne soutenue
par E.-M. Laperrousaz, op. cit., pp. 91-93, est justement critiquée par
G. W. E. Nickelsburg, Résurrection etc., p. 44, n. 14.
(23) Noter la différence qui sépare cette perspective de celle de l’Apoca
lypse johannique, où la Jérusalem céleste descend du ciel sur terre (21,2.10).
(24) Cf. J. Licht, Taxo, or the ApocaVyptic Doctrine of Vengeance, dans
Joum. of Jewish Studies, 12 (1961), pp. 95-103 (97-99). L’idée de vengeance
divine pour le mal fait à Israël est traditionnelle (Ps. 79,10 ; 2 Macc.
d’Apoc. 13,10a. Il s’agit d’une citation large de Jérémie
es
(15,2), dont le sens est malheureusement beaucoup moins
'es
limpide que dans l’original. Si l’on s’en tient au texte le
li
mieux assuré, les deux phrases peuvent être rendues comme
se
suit : « Si quelqu’un [est] pour [la] captivité, il va (ou ira)
le!
à [la] captivité ; si quelqu’un doit être tué par [le] glaive,
K qu’il soit tué par [le] glaive » (27). Mais qui est ce « quel
» qu’un » ? Pour les uns, il s’agirait des chrétiens, que l’au
St
teur voudrait détourner de la violence et, positivement,
exhorter à persévérer sous l’épreuve, martyre y compris
(28). Pour d’autres, cette parole est l’annonce du châtiment
inéluctable des persécuteurs, source d’encouragement pour
les chrétiens. Concernant la première opinion, on ne peut
réellement lire dans le texte un appel à la non-violence que
si l’on opte pour une variante, ainsi formulée : « Si quel
qu’un tue (ou tuera) par [le] glaive, il faut qu’il soit tué
par [le] glaive » (29). Cette leçon est malheureusement
suspecte, du fait qu’elle corrige et complète un texte bancal
et obscur, en l’alignant par ailleurs sur la monition de
Jésus en Mt. 26,52. Si l’on s’en tient à la lectio difficilior,
l’idée en question ne ressort pas, étant donné que le pre
mier apoktanthênai est un passif et que la phrase, réduite
à l’essentiel, signifie « qui doit être tué (et non « qui tue »)
sera tué ». En fait, la seconde opinion est de beaucoup la
plus plausible, non seulement à cause de la formule elle-
même, mais encore en raison du parallèle qu’offre Apoc.
14,10-12, où l’annonce, explicite cette fois, du châtiment
des persécuteurs est suivie d’un appel indirect à la cons
tance, aux termes quasi identiques à ce qu’on lit en 13,10c.
Passivité donc ; mais doit-elle se maintenir toujours ?
Il est dit en effet dans la prophétie de l’ange au chapitre 17
(27) La seconde phrase est d’un grec barbare, avec deux infinitifs
(apôktanthênai répété), qu’on peut néanmoins comprendre comme des
infinitifs finals si l’on tient compte de l’hébreu de Jérémie, où l’on a
littéralement: «Qui à (pour) la mort (la-màwet), à la mort!» L’auteur
de l’Apocalypse aura remplacé le substantif par un verbe à cause de l’addi
tion de « par le glaive ». A moins de supposer qu’au lieu de « à (pour) la
mort», il a lu, dans le texte hébreu non vocalisé, «pour mourir» (la-mût).
(28) C’est uniquement cet aspect positif que retient B. Prete. Il testo
di Apocalisse 13.9*10 : una minaccia per i persecutori o un'esortazione al
martirio? dans Studii Biblici Franciscani Liber Annuus, 25 (1977), pp. 102-
118.
(29) Leçon acceptée par L. Cerfaux-J. Cambier, L’Apocalypse de saint
Jean lue aux chrétiens, Paris, 1955, p. 118 : « Si quelqu’un tue au moyen
du glaive, lui aussi sera mis à mort par le glaive. » Conséquemment, l’en
semble du v. lOo-b est défini par les mêmes auteurs comme « une sorte
d’épigramme, basée sur Jérémie 15,2 combiné avec la parole évangélique
Mt., 26,52».
I
vrai, il n’en découle pas nécessairement que les élus soient
enrôlés dans la troupe des combattants. Le verbe dont
l’Agneau est le sujet est « vaincre » (nikan), non « combat
tre » (polemein) comme dans le cas des rois vassaux de
la Bête. Sans doute la victoire est-elle l’issue d’un combat,
mais la phrase concernant les élus peut s’entendre d’une
participation de ces derniers au seul triomphe de l’Agneau.
C’est d’ailleurs ce qu’appuient d’autres passages (20,4.6 ;
22,5), où l’on apprend que ces mêmes élus régneront avec
le Christ. Mais surtout, — l’argument semble péremptoire, —
là où l’Apocalypse décrit le combat final, celui-ci est livré
exclusivement par le Christ et ses anges (19,11-21 ; 20,1-3),
sans la moindre contribution des élus. Par conséquent,
même à supposer que ce dernier thème affleure en 17,14,
ce ne peut être qu’accident, dû à l’influence de clichés
ambiants, sans qu’on puisse admettre que l’auteur l’ait inclus
dans ses propres perspectives.
(35) 1,9 ; 2,9.10.22 ; 7,14 ; cf. 1 Cor. 7,28 ; Rom. 12,12 ; 2 Thess. 1,4.6 ;
Mc. 13,19.24 ; Mt. 24,9.21.29.
(36) Comparer les représentations Juives qui situent les âmes au ciel
sous le trône de Dieu : références dans P. Billerbeck, Kommentar z. N. T.
aus Talmud u. Midrasch, III, p. 803. Il est peu probable que l’auteur de
l’Apocalypse ait songé, par cette localisation singulière, à attribuer une
portée sacrificielle à la mort des martyrs (ainsi pourtant O. Michel, dans
Theol. Wôrt. z. N. T., VII, p. 935 ; A.-Y. Collins, art. cit., dans Joum.
of Bibl. Lit., 96, 1977, p. 249), car le contexte, proche ou lointain, n’en
dit mot. Bien plutôt, la présence des âmes sous l’autel ressortit au tableau
d’ensemble qui fait du monde de Dieu une copie transcendante du temple
terrestre (cf. 8,3.5 ; 9,13 ; 14,18 ; 16,7).
pour les âmes des défunts (37) s’ajoute un appel à la ven
geance, celle-ci n’étant autre que le châtiment eschatologi-
que des impies. C’est d’ailleurs ce qu’appuie le contexte
immédiat : le cri des martyrs appartient à la vision déclan
chée par l’ouverture du cinquième sceau, vision à laquelle
succède, à l’ouverture du sixième, une série de catastro
phes cosmiques semant une terreur mortelle parmi les
potentats de la terre, «car il est arrivé, le grand jour de
Sa colère, et qui donc peut tenir?» (38). Cette répétition
générale du dernier châtiment n’est apparemment pas sans
rapport avec l’appel à la vengeance formulé peu auparavant.
Ce, d’autant plus que le même schéma se retrouve en
16,4-7 où, la troisième coupe ayant transformé les fleuves
et les sources en sang, l’Ange des eaux déclare : « Tu as
raison (dikaios ei), ô ' Il est et II était *, ô Saint, d’avoir
ainsi châtié ; parce que c’est le sang des saints et des pro
phètes qu’ils ont répandu, et c’est du sang que tu leur as
donné à boire. Ils le méritent. » Mais voici que l’autel se
met à parler : « Oui, Seigneur Dieu, Maître de tout, tes
châtiments sont vrais et justes » (dikaiai). Cette voix est,
à n’en pas douter, celle des âmes des martyrs cachés sous
l’autel et confessant la justice d’un jugement qu’elles ont
elles-mêmes réclamé pour leurs persécuteurs. Du reste, la
ruine finale de la Prostituée romaine est mise en relation
explicite avec le martyre chrétien (17,6 ; 18,24).
,
Ainsi, les martyrs, tout en étant demeurés passifs sous
les coups de l’épreuve, contribuent à l’écrasement de leurs
ennemis grâce à l’efficacité auprès de Dieu de leur appel
à la vengeance. Moins cet appel lui-même, l’idée se retrouve
dans une épître du Nouveau Testament à la forte empreinte
apocalyptique et probablement deutéro-paulinienne : en 2
Thess. 1,4-10, le châtiment eschatologique des impies est
défini comme une « vengeance » (ekdikêsis) (v. 8) et l’au
teur, comme celui de l’Apocalypse, voit en cela la stricte
application de la justice divine : car « il est juste (dikaion
estin) aux yeux de Dieu de rendre la tribulation à ceux qui
vous en affligent» (v. 6; cf. Apoc. 16,5.7).
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tableau) une distinction très nette entre Jean et les Synop
tiques, ce qui n’est pas pour surprendre, et une grande
proximité des trois Synoptiques, ce qui n’est pas pour sur
tyés prendre non plus, vu les rapports étroits de dépendance
!|i|{ qu’ont ceux-ci entre eux.
1
d'un
Notes complémentaires :
J.-M. Vacherot
NOTES ET CRITIQUES
Ce qui fait 5 + 0 + 3 = 8
Editions et traductions
1.
2. ÉTUDES
i de
3. Influence d’Origène
Didyme I’Aveugle, Sur la Genèse, texte inédit d’après un
papyrus de Toura, Introduction, édition, traduction et notes
par Pierre Nautin, avec la collaboration de Louis Doutre-
leau, tome II (Sources Chrétiennes n° 244), Paris, Les Édi
tions du Cerf, 1978.— Un volume de 350 pages.
Henri Crouzel, S. J.
P. et H. Lassiat, Dieu veut-il des hommes libres ? Caté
chèse de l’Église des Martyrs d’après Irénée de Lyon. Paris,
Nouvelles Éditions Marne, 1976.— Un vol. de 127 pages.
!*>
itplf cette synthèse, comme le refus d’une immortalité naturelle de
KQ ;
l’âme, le séjour des morts avant la résurrection dans un « lieu
ers
d’attente », etc. pourront étonner le lecteur qui devra se souvenir
que, de même que pour Irénée l’homme est spirituellement un
être en croissance, il y a pareillement dans la tradition un déve
ei
Henri Crouzel, S. J.
jo
li Lactance et son temps : Recherches actuelles. Actes du
IV colloque d’études historiques et patristiques (Chantilly
e
peut, et d’une certaine façon doit, être étudiée comme tout autre
livre, mais le chrétien ne peut se contenter d’une lecture de ce
genre, car elle lui est donnée dans la foi et pour nourrir sa foi.
Je me permets une petite remarque qui peut être faite aussi
à bien d’autres livres écrits sur saint Augustin. A côté de l’in
fluence du manichéisme, du néoplatonisme, etc. pourquoi n’est
pas signalée aussi celle de l’exégèse des Pères antérieurs à
Augustin, sinon par de petites allusions extrêmement rapides ?
Il est étonnant que ne soient pas cités une seule fois les deux
grands ouvrages du P. H. de Lubac, indispensables à toute his
toire de l’exégèse patristique. Histoire et Esprit et Exégèse
Médiévale. Cette lecture aurait sans doute permis de nuancer
nombre d’affirmations sur la nouveauté de certains aspects de
l’exégèse augustinienne. Augustin n’est pas dans la patristique
« un commencement absolu : il se situe même à la fin de la grande
w époque patristique, bénéficiant ainsi de l’apport de tous ceux qui
l’ont précédé, grecs et latins.
Signalons à la fin du livre une importante bibliographie augus
tinienne articulée suivant les différents sujets.
Henri Crouzel, S. J.
leva.
Claude Chopin
Claude ( ’HOVIN
Claude Chopin
'j
avec Rome et ro rient au VI e siècle^ 1)
(4^4-508)
I. — La fin d’une longue interruption
I
1205-1208 ; G. Lanooartner, Die Gallienpolitik der Pûpste (Theophanela
16), Bonn 1964. Les références seront données dans la Patrologia Latina
de J. p. Mlgne (PL) et dans les Concilia Galliae, 314-506, 511-695, (CG)
C<^f
publiés dans le Corpus Christianorum 148 et 148 A. (Note de La revue).
correspondance sous le pontificat du successeur de Gélase,
le pape Anastase (novembre 496 - novembre 498). Revenant
sur le problème des ressorts métropolitains d’Arles et de
Vienne fixés par le pape saint Léon, Avit estimait que sa
juridiction métropolitaine devait s’étendre jusqu’aux limites
ùl'J
méridionales du royaume burgonde, c’est-à-dire jusqu’à la
i
fit Durance (3). Le pape Anastase entra dans ses vues par une
lettre qui est perdue, mais à laquelle fait allusion son suc
cesseur.
t§ L’évêque d’Arles Éonius réclama sans tarder auprès du
nouveau pape Symmaque et ce dernier lui donna raison
dans deux lettres qui sont de l’année 500 (4) : il fallait
maintenir le statu quo et se garder de s’appuyer sur la
puissance séculière (patrocinia saecularia) pour le modifier.
Ch
Rome semblait ainsi ignorer les vicissitudes politiques qui
avaient brisé les cadres de l’Empire, comme si l’existence
des royaumes barbares n’était qu’une contingence passagère
de peu d’importance.
*
* *
Avit eut bientôt une occasion de montrer quels senti
£3
ments il avait à l’égard de la personne du pape. Ce fut lors
des secousses qui ébranlèrent l’église romaine à la suite
iî de l’élection destinée à donner un successeur au pape Anas
» tase (novembre 498). N’ayant été élu que par une partie du
clergé, Symmaque eut beaucoup de peine à se faire recon
naître, si bien qu’il fallut recourir à l’intervention de l’au
torité séculière représentée par le souverain de Ravenne,
Théodoric. Mis au courant de la querelle qui se prolongeait,
Avit prit résolument le parti de Symmaque. Nous avons une
lettre qu’il écrivit, vers la fin de l’année 501, à deux séna
teurs romains, Faustus et Symmaque (5). Il avait appris
qu’à la demande de Théodoric un concile d’évêques venait
de se réunir à Rome pour s’occuper de l’affaire. Il aurait
voulu se rendre à Rome pour leur apporter l’appui de l’épis
copat gaulois, mais les circonstances ne facilitaient pas le
voyage. Par ailleurs, la division de la Gaule en royaumes
empêchait de tenir une grande assemblée de tous les évêques
où ils auraient pu faire une déclaration commune au sujet
(3) Vienne avait dans son ressort Valence, Genève, Grenoble et Taren-
talse : Avit réclamait ainsi à Arles Die, Albo (Viviers), Trols-Châteaux,
Valson. Orange. Avignon et Cavalllon.
(4) Lettres 1 et 3 à Êonlus, 4 à Avit; PL 62, 49-52.
(5) Lettre 31 : PL 59. 248.
il
d’un événement qui intéressait toutes les églises. En écri
vant aux deux sénateurs, Avit avait cependant conscience
d’exprimer les sentiments de tous :
«Tandis que nous étions anxieux et troublés de la situa
tion où se trouve l’Église de Rome, comme si notre ordre
(status) lui-même chancelait sous les coups qui atteignaient
son sommet, il nous a été apporté d’Italie des exemplaires
du décret épiscopal que les évêques d’Italie réunis à Rome
ont publié au sujet du pape Symmaque... Informé de tout
cela, je vous en conjure, tant en ma qualité de sénateur
romain que d’évêque chrétien, ... que le sort de l’Église ne
compte pas moins à vos yeux que le sort de l’État et que
tout ce que Dieu vous a donné de pouvoir faire tourne
aussi à notre utilité. Puissiez-vous ne pas moins aimer dans
votre Église le siège de Pierre que vous n’aimez dans la
cité la capitale de l’univers ». Pour justifier de telles exhor
tations, l’évêque explique pourquoi les événements de Rome
ont pris tant d’importance à ses yeux : « En allant au fond
des choses dans l’examen de cette question, ce n’est pas
seulement ce qui est agité à Rome qui doit être considéré.
Quand il s’agit des autres évêques, si quelque chose à redres
ser est signalé, on peut le réformer, mais si le pape de la
Ville est l’objet de contestation, alors c’est l’épiscopat et
non un évêque qui paraîtra chanceler... Quand les matelots
se dressent contre celui qui tient le gouvernail, c’est une
punition qu’on leur inflige que de leur céder en pareille
circonstance, car ce n’est pas sans les mettre eux-mêmes
en péril. Celui qui a la responsabilité de la bergerie
du Seigneur rendra compte de la façon dont il a pris soin
du troupeau, mais ce n’est pas au troupeau de se faire
terrifiant devant son propre berger : cela n’appartient qu’au
juge ».
De la correspondance de saint Avit avec le pape Sym
maque (mort en 514), il ne nous reste que deux lettres.
Dans l’une qui est peut-être de l’année 507, il fait part à
l’évêque de Rome de l’heureuse conversion du roi Sigismond
qui abandonnant l’erreur arienne est entré dans le sein de
l’Église catholique (6). Dans la seconde lettre, il demande
au pape de faire passer à l’évêque de Jérusalem une lettre
où il sollicite l’envoi d’une relique de la vraie croix (7).
Nous avons gardé le texte de cette dernière lettre. Les rela
tions avec le pape Hormisdas paraissent avoir été aussi
ifODK
:
(
apostolique, il confirmât les droits anciens de l’église d’Arles
et qu’en particulier il rappelât à l’évêque d’Aix qu’il devait
fe; répondre à toutes les convocations du « métropolitain », qu’il
fut appelé à un concile ou à une ordination épiscopale (14).
Par sa lettre du 11 juin 514 (15), Symmaque donna satis
faction à la requête de Césaire, en confirmant les privilèges
!poj| de l’Église d’Arles et en reconnaissant à son évêque un droit
ciplij de regard
sur toutes les affaires ecclésiastiques du pays,
îip f Si le besoin s’en fait sentir, il pourra convoquer les évêques
in d*i en concile, sauf à soumettre au Siège apostolique les cas
ur trop importants. Quant à l’évêque d’Aix, il doit obtempérer
j-df à la convocation du métropolitain d’Arles comme les autres
évêques. Enfin, si des clercs d’Espagne et de Gaule désirent
se rendre auprès du pape, ils doivent se munir de lettres
de recommandation de l’évêque d’Arles. Il n’y avait là rien
de bien nouveau. C’est une nouvelle consécration de la
primatie arlésienne, telle que la concevait le pape Hilaire
dans les années 462-464 (16). Dans ces temps difficiles, on
comprend que Rome ait tenu à maintenir ce lien avec les
J églises occidentales que constituait l’Église d’Arles, mais il
1
semble bien que cela n’allait pas bien loin. Comme le remar
que Malnory, rien ne prouve que Césaire soit intervenu en
Espagne. Pas plus qu’au Ve siècle, le mot de vicariat n’est
jamais employé pour qualifier la fonction de l’évêque d’Arles
vis-à-vis du Siège apostolique.
*
* *
Il semble qu’à partir de cette époque les communications
avec Rome deviennent plus fréquentes. Les circonstances
politiques les favorisèrent tant que dura la domination
gothique. En septembre 514 le pape Hormisdas écrit à
Césaire et à tous ceux qui relèvent de lui (17) les
pour
informer de l’abandon des erreurs d’Eutychès et de Nesto-
rius par les évêques orientaux et il les invite à
se réjouir
*
* *
*
* *
Arrivé à Constantinople le 25 janvier 547, Vigile fut
soumis à de fortes pressions de la part de la Cour. Le
11 avril 548, il finit par publier un Judicatum (34), où il
condamnait les Trois-Chapitres, mais avec des réserves qui
laissaient intacte l’autorité du concile de Chalcédoine. Les
protestations contre le Judicatum ne tardèrent pas à s’élever
en Occident, particulièrement dans l’Illyricum et en Afrique.
En Gaule, le concile d’Orléans, qui se réunit en octobre 549,
fut saisi de l’affaire. Les évêques, qui se déclarent réunis
par l’autorité du roi Childebert, étaient nombreux : on y
voyait les métropolitains de Lyon, d’Arles, de Vienne,
de Trêves, de Bourges, d’Eauze et de Sens. Le premier
canon (35) fut une condamnation solennelle des erreurs
d’Eutychès et de Nestorius, erreurs, disaient les évêques,
que condamne le Siège apostolique. C’était une façon d’affir
mer leur attachement au concile de Chalcédoine que la
politique religieuse de Justinien remettait en question.
L’évêque d’Arles, Aurélien, n’avait pas attendu la réunion
du concile pour s’informer à bonne source de ce qui se
passait à Constantinople. A la date du 14 juillet 549, il avait
envoyé auprès du pape, toujours présent dans cette ville.
(33) PL 69, 37 et aux évêques des Gaules sur le même sujet, ibid. 39.
(34) PL 69, 67.
(35) CG 511-695, p. 148.
un clerc du nom d’Anastase. Le 29 avril 550, Vigile put
enfin lui écrire (36) pour le rassurer pleinement sur son
attitude en face de l’empereur : il n’a absolument rien admis
de contraire aux constitutions de ses prédécesseurs ou de
la foi des quatre conciles de Nicée, de Constantinople,
d’Éphèse et de Chalcédoine : « Que votre Fraternité, que
nous avons établie vicaire du Siège apostolique, fasse savoir
à tous les évêques qu’ils ne se laissent troubler d’aucune
manière par des écrits sans valeur ou faux, par des décla
rations ou des messages trompeurs, mais plutôt qu’ils s’en
tiennent aux paroles du prince des apôtres quand il dit :
' Votre adversaire le diable rôde autour de vous comme un
lion rugissant, cherchant qui dévorer ... ». Le pape faisait
savoir à l’évêque d’Arles que, lorsque l’empereur le per
mettrait, il lui enverrait quelqu’un qui lui raconterait tout
avec précision (subtilitas). Jusqu’alors l’hiver et la situation
de Tltalie n’avait pas permis de le faire. L’envoyé de l’évê
que, Anastase, était déjà reparti de Constantinople depuis
quelque temps. Le bruit courut que pour obtenir la permis
sion de retourner en Gaule, il aurait promis de s’employer
à faire condamner les Trois-Chapitres ; peut-être même
aurait-il reçu des présents.
...
livre intitulé Science et Religion
Je projette d’écrire un
ou bien Raison et Foi. J’y établirai la contradiction intime et
irréductible comme principe fécond de vie spirituelle. Je n’aime
(7) Ibidem, p. 7.
(8) Ibidem, p 7.
(9) Ibidem, p. 8.
s
?
an
(10) Ibidem, p. 9.
(11) A. Gut, Unamuno, pèlerin de l'absolu, Cuadernos de la C&tedra
Miguel de Unamuno, Salamanque, 1947.
(12) Unamuno, op. cit., Poeslas. p. 761.
206 G. AZAM
Dieu dans nos esprits est Esprit et non Idée, amour et non
dogme, vie et non logique. Tout ce qui n’est pas abandon du
cœur à cette confiance de vie, n’est pas foi, même si c’est
croyance. Et toute croyance s’achève, à la fin, dans un credo
quia absurdum, dans le suicide, par désespoir, de l’intellectua
lisme, ou dans la. terrible foi du charbonnier (19).
*
* *
Gilbert Azam
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NOTES ET CRITIQUEE
II!
7 :
(1) Les trois vol. de SC (no< 141, 159, 197) ont pour complément l’ou
vrage magistral de la même Mme Wolska, La Topographie chrétienne de
Cosmos Indicopleustès. Théologie et Science au Vit siècle (Paris, 1962).
(PG 58, 524). C’est une erreur, mais qui ouvre pourtant une
piste. Le seul point commun, entre les deux passages rapprochés,
est la phrase : Méya avQpœjioç xai t([iiov àvrip èXeiî^œv, que les
Mauristes signalaient déjà comme une citation de Prov. 20,6,
mais que Mme Wolska n’a pas reconnue. Ainsi donc les dix
lignes de Chrysostome rapportées par Cosmas commencent par
une citation de Prov. 20,6 et s’achèvent par une citation d’Act.
10,4.
(2) Cf. notre art. «Une enquête dans les manuscrits chrysostomiens :
opportunité, difficultés, premier bilan », dans RHE, t. 63 (1968), p. 16.
(3) Édition très répandue en France, spécialement dans les bibliothèques
ecclésiastiques.
(4) Iohannis Chrysostomi opéra omnia, t. VI, 792-798 (Eton, 1612), et
PG 49,291, en note.
(5) Le même titre se retrouve par exemple dans les cod. Athènes, BN,
2083, fol. 147 et Athos, Pantocrator 3, fol. 69v. Le Paris, gr. 797, fol. 244,
porte Xoyoq slç tàç 8éxa jrapQévouç xai Jtepi (Tetavoîac xai èXer|nocn>vr}Ç.
Une version géorgienne, sous le nom de Chrysostome et sous le titre
« De decem virginibus, et de misericordia et de paenitentia » est signalée
dans le cod. Iviron 11. On la retrouve sous un titre un peu différent,
« De decem virginibus et de virginitate et de paenitentia » dans le cod.
Tiflis A. 1109. Cf. M. Van Esbroeck, Les plus anciens homéliaires géorgiens.
Étude descriptive et historique (Louvain, 1975), pp. 80 et 144-145.
'< Les Mauristes ont adopté cet autre titre : Ilepi âXfrifiooijvriç xal eîç
fe
T àç
ôéxa napQévovç (cf. PG 49,291). Le défrichement d’une tradi-
tion manuscrite particulièrement fournie (6) révélerait sans doute
m. d’autres formules. L’intérêt de la citation de Cosmas, c’est qu’elle
nous signale un titre qui avait cours avant (7) l’année 550, soit
<
plus de trois siècles avant les plus anciens manuscrits de la
tradition directe.
Seconde série de découvertes, au niveau du texte (8) lui-
i-ji même. L’extrait de Cosmas diffère, en sept points, de la vulgate
Chrysostomienne de Patr. Graeca. La leçon jttepâ des manus
crits VL, adoptée par Mme Wolska, contre la leçon répara des
manuscrits SW, préférée par le précédent éditeur Winstedt,
est confortée par le texte de la vulgate chrysostomienne, qui
porte aussi jnepâ. Celle-ci donne encore raison à une conjecture
heureuse, ôiôôx,6t)ti de Mme Wolska, contre l’avis de tous ses
,
manuscrits et du même Winstedt. Il est probable que c’est encore
la vulgate qui a conservé la « bonne leçon » tmepPaivEi, sans la
répétition insolite du verbe ténvei (tàç àxxîvaç toû f|Xiou) à deux
lignes de distance, qui semble d’ailleurs avoir un peu embarrassé
la traductrice : « Elle (l’aumône) file à travers les rayons du
soleil» (9). Chrysostome veut dire qu’elle dépasse, passe par
dessus, les rayons du soleil. Pour juger de ces variantes, assez
nombreuses, il faudrait tabler sur une édition critique. C’est
d’autant plus nécessaire dans le cas d’une homélie à la tradition
manifestement très fluente, si l’on en juge par les leçons diver
gentes des éditions antérieures (Fronton du Duc, Savile), signa
lées par les Mauristes et par Migne (10). La citation de Cosmas
témoigne d’une tradition, parmi d’autres, mais elle a l’avantage
d’être saisie à une époque beaucoup plus haute que celle de nos
manuscrits, dès le milieu du vre siècle.
(6) Sept témoins dans les CCG. Tome ICodices Britanniae et Hiber-
:
niae (Paris, 1988, Atjbineau), et deux témoins dans le tome* II : Codices
Germaniae (Paris, 1968, Carter).
(7) Cf. Mme Wolska : « La composition des livres de la Topographie
chrétienne se situe entre 547 et 549 », à la veille du concile de 553 qui
allait condamner les maîtres préférés du nestorien Cosmas (SC 141, p. 16).
(8) L’édition de SC apporte de notables améliorations à celle de E. O.
Winstedt (Cambridge, 1909). Cf. nos deux recensions très louangeuses,
dans Scriptorium. t. 24 (1970), pp. 423-424 et t. 28 (1974), pp. 361-362, avec
un seul regret, celui de ne trouver en guise d'Index verborum, pour un
texte aussi considérable, qu’une liste très chiche de 130 mots (SC 197
PP. 417-420).
(9) SC 197, p. 287.
(10) PG 49,291-300. Les Mauristes ont consulté les éditions de Savile
et de Fronton du Duc (apud Morellum), et collationné deux mss parisiens,
les cod. Regii 2027 et 2424. nos actuels Paris gr. 1186 (xrves.) et 772 (xves.).
Troisième donnée, qui est la plus importante : l’attribution
à Jean Chrysostome. Plus un témoignage de tradition indirecte
est proche de l’époque de l’écrivain cité, plus les risques d’erreur
s’en trouvent réduits. Le témoignage de Cosmas, peut-être le
plus ancien qu’on possède sur cette homélie, n’est séparé de
Chrysostome (t 407) que par un siècle et demi. Beaucoup d’ho
mélies qui lui sont attribuées ne bénéficient pas, tant s’en faut,
d’une telle garantie. La citation de Cosmas constitue donc un
argument de poids en faveur de l’authenticité. D’autres indices
favorables peuvent d’ailleurs être signalés. Ainsi cette pièce n’a
jamais, à notre connaissance, été suspectée (11). Les homélies
I, II, IV-IX, Sur la Pénitence, qui constituent son environnement
dans la Patrologia Graeca et dont plusieurs sont apocryphes (12),
ne doivent pas inspirer contre elle la moindre défiance : ce corpus
résulte en effet d’un groupement artificiel, imputable aux pre
miers éditeurs. Il suffit de parcourir les trois premiers volumes
des Codices Chrysostomici Graeci (13) pour constater que
« l’homélie III » a connu ordinairement une destinée indépen
dante, sans liens avec les pièces qui l’accompagnent aujourd’hui.
Autre indice favorable : une prospection dans les Opéra Omnla
de Chrysostome, à l’aide de YIndex locorum Scripturae Sacrae,
montre que les deux versets Prov. 20,6 et Act. 10,4 lui sont
assez familiers (14), confirmant ainsi l’impression d’authenticité
qui naît de la lecture du texte. Voilà ce qu’on peut dire, à
l’occasion d’une citation de Cosmas Indicopleustès, en faveur de
cette homélie De eleemosyna, du triple point de vue du titre,
du texte et de l’attribution à Jean Chrysostome.
Si nous nous sommes permis d’insister sur ces menues décou
vertes, c’est parce que la citation de Cosmas soulevait divers
problèmes de méthode. Il reste en effet beaucoup à faire, dans
le vaste domaine des discours attribués à Chrysostome, qui sont
légion (15), pour séparer des apocryphes les pièces authentiques.
(11) Cf. les remarques des Mauristes (PG 49,273-276) sur les éditions
antérieures (Laelius Tifernas, Ducaeus, Savile), sur l’authenticité, le lieu
et la date de l’homélie III : lTiom. III suivrait de près l’hom.î II (cf.
l’adverbe îtpcorjv de Vincipit) ; elle aurait été prêchée à Antioche plutôt
qu’à Constantinople (cf. lin. 13-18 post initium).
(12) Cf. Aldama, Repertorium, nos 395, 88 et 577, pour les homélies VII,
VIII et IX. Il n’est pas certain, par contre, que l’hom. V (Aldama, n° 526)
soit apocryphe : cf. infra, n. 16.
(13) Cf. tome I, p. 269, et tome II, p. 89, sub « PG 49,291-300 ».
(14) Cinq citations de Prov. 20,6, en PG 55,458 ; 58,524 ; 61,516 ; 62,212
et 569 ; sept citations de Act. 10,4, dans PG 55,45 et 518 ; 58,710 ; 60,172
et 261 ; 61,540 ; 63,93.
(15) Cf. M. Geerard, Clavis Patrum Graecorum, t. II (Turnhout, 1974),
no* 4500-4714 (« Dubia et spuria»), et Aldama, Repertorium (581 numéros),
sans parler des centaines d’inédits attribués à Chrysostome (CPG, nos
4840-5079).
Quand on aura multiplié (16) des enquêtes comme celle-ci, en
partant des citations des plus anciens florilèges, surtout des
florilèges dogmatiques, on cernera mieux les contours d’un corpus
chrysostomien encore trop incertain.
i;
Ce problème d’ailleurs déborde le cas de Chrysostome. Tous
les éditeurs de textes patristiques devraient exploiter, beaucoup
flc plus qu’ils ne le font d’ordinaire, les recueils de « testimonia ».
«fit Ils ne manquent pas d’y recourir quand la tradition indirecte
« a été la seule à transmettre des fragments d’un texte grec
dont
Il l’original a disparu : pour Irénée, par exemple, et pour certaines
a œuvres d’Origène. Par contre, beaucoup d’éditeurs des Pères
!(li grecs du iv e siècle semblent juger superflu de pratiquer quelques
il sondages dans les Actes des conciles d’Éphèse ou de Chalcé-
tp doine, tout proches de ces écrivains qui y sont copieusement
ta cités. On ne trouve pas fréquemment trace de telles recherches
b dans les introductions des volumes de Sources chrétiennes, côté
grec. Signalons, à titre d’heureuses exceptions, quelques enquêtes
excellentes: sur la tradition indirecte du traité De Splritu sancto
de Basile de Césarée (SC 17 bis, pp. 15-39) par B. Pruche, sur
celle du Practicos d’Évagre le Pontique (SC 170, pp. 304-317),
jy par A. et Cl. Guillaumont, sur celle des Dialogues «De Trini-
^ tate » de Cyrille d’Alexandrie (SC 231, pp. 95-114) par G.-M. de
Durand (17). Souvent cette utilisation, sans doute jugée trop
onéreuse, est éludée par les éditeurs, et l’absence n’en est même
pas déplorée par les recenseurs. Nous avons attiré l’attention
sur ce problème à l’occasion d’une récente édition de la Lettre
théologique CI de Grégoire de Nazianze, Ad Cledonium (SC 208
Gallay-Jourjon), citée dans les Actes du concile d’Éphèse (éd.
Schwartz : texte grec et versions latines anciennes). « Plusieurs
leçons importantes », écrivions-nous (18), « apparaissent dans les
Actes, qui auraient dû être sinon adoptées, du moins scrutées,
puis mentionnées dans l’apparat critique. Quand on a la chance
III. — Qumrân
Qumrân Grotte 4, t. II. I. Archéologie, par R. de Vaux t,
avec des contributions de J. W. B. Barns t et J. Cars-
well. IL Tefillin, Mezuzot et Targums (4 Q 128-4 Q 157),
par J. T. Milik, Oxford, The Clarendon Press, 1977.— Un
vol. in-8° de 93 pages et XXVIII planches.
Les volumes des Discoveries in the Judaean Desert parais
sent avec une lenteur désespérante. Aussi est-on heureux de
saluer la publication du tome II concernant la grotte 4 de
Qumrân. Un premier tome avait paru en 1968 sous la plume de
John M. Allegro. Dans le présent ouvrage, la publication des
textes est précédée d’une étude archéologique posthume due
à R. de Vaux. C’est en 1952 que commença l’exploration de la
grotte à la suite de fragments de manuscrits trouvés par de
jeunes bédouins. Ce qu’il a été convenu d’appeler la grotte 4
représente, en fait, deux grottes indépendantes mais voisines
(4a et 4b) la grotte 4a étant la plus importante car la grotte
4b était à peu près stérile. Ces grottes contenaient des débris
de tissus, de bois, de cuir, des étuis à phylactères. La poterie
très brisée qu’on y a trouvée comprend notamment des jarres
dont une inscrite. Trois mots hébreux offrent deux interpréta
tions possibles : « Rétribution de Jaîr. A échanger » ou « que la
paix illumine ton visage ! ». Dans le premier cas, cette jarre
serait un récipient dans lequel Jaîr, membre de la communauté
de Qumrân, recevait une ration de vivres et qu’il devait retourner
ou échanger. Dans le second cas, l’inscription rappellerait les
souhaits inscrits sur des vases, des coupes, des gourdes, des
lampes, de l’épigraphie grecque, latine, surtout aux époques
byzantine et arabe. La poterie est semblable à celle des autres
grottes et à celles du Khirbet Qumrân. Elle indique que la
grotte 4 a été occupée d’abord de la seconde moitié du n e siècle
av. J. C. à 31 av. J. C., ensuite des environs du début de notre
ère jusqu’à 68 ap. J. C. Ces grottes ne sont pas naturelles et
elles ont été creusées dans la marne pour être habitées. Les
manuscrits trouvés là ont été cachés intentionnellement afin
d’être sauvés et ils provenaient sans doute des bâtiments actuel
lement ruinés du Khirbet. Beaucoup de manuscrits ont été inten
tionnellement déchirés. Deux appendices à cette partie archéolo
gique dus à Carswell et à Barns traitent respectivement de la
manière dont on liait les manuscrits et de l’agencement des fibres
de papyrus.
La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à l’édition des
manuscrits par J. T. Milik. Il s’agit de textes mineurs : Tefillin,
Mezuzot et Targoums. Parmi ces documents, un texte complet
de Tefillin et trois fragments avaient déjà été publiés par K. G.
catalogue est muet sur la structure littéraire. Un travail sur
les structures littéraires ouvre, précise-t-il, un vaste champ de
recherche. Les paires de mots existent en hébreu aussi bien
qu’en ugaritique et c’est un phénomène propre au parallélisme
poétique. A ce propos Krasovec rappelle les principes chers
à son maître Dahood pour qui les méthodes traditionnelles de
critique textuelle par le recours aux anciennes versions doivent
être abandonnées en faveur de la philologie nord-ouest sémitique
comparée. C’est dire l’aide que peut apporter à la critique tex
tuelle, une étude comme celle-là. L’ouvrage de Krasovec est
divisé en deux parties. Dans la première, il traite dans un pre
mier chapitre des catégories cosmiques et géographiques : tels
que terre-ciel, ciel-terre, ciel et sheol ou monde inférieur, etc.
Certaines de ces catégories recouvrent soit une dimension verti
cale soit une dimension horizontale. Il est des cas où il est
d’ailleurs difficile de dire si l’on a affaire à des paires de mots
purement synonymes ou opposés l’un à l’autre. Par exemple
dans le Ps 33, 6-8 yam en parallélisme avec tehom sont simple
ment synonymes. Dans un deuxième chapitre il traite des êtres
vivants : Dieu ou les dieux-homme, roi ou prince-homme du
commun, orphelin-veuve, homme-animal, gros bétail-petit bétail.
La troisième partie classe dans l’ordre alphabétique les paires
de mots en relation avec le mérisme, avec les références aux
sources bibliques, ugaritiques, épigraphiques, qui font partie du
nord-ouest sémitique.
Souhaitons que l’ouvrage de Krasovec aidera les exégètes
à prendre conscience d’un phénomène littéraire longtemps
négligé.
M. Delcor
M. Delcor
COMPTES RENDUS
Dans cette revue (78, 1977, 230) a été déjà présenté le premier
volume de Biblia Patristica et souligné le service considérable
que rend le Centre d’analyse et de documentation patristiques
de la Faculté de Théologie Protestante de Strasbourg aux cher
cheurs, qu’ils soient exégètes, patrologues ou autres, en publiant
les citations et
ces index contenant les références de toutes
allusions scripturaires qui se trouvent dans les écrits des Pères.
Il sera en effet bien plus facile d’étudier chez tel ou tel Père
l’exégèse d’un verset scripturaire, ou même un thème théologi
que déterminé par quelques citations bibliques : pour un certain
nombre d’auteurs primitifs n’existe pas en effet d’index scriptu
raire particulier.
Le premier volume contenait les écrits du 11 e siècle en débor
dant sur le m e puisqu’il englobait les œuvres entières de Clément
d’Alexandrie et de Tertullien qui ont encore vécu et écrit dans
les deux premières décennies du m e siècle^ Ce second volume
comprend le m e siècle, mais déborde lui aussi sur le ive puisqu’il
s’arrête à la paix de l’Église sous Constantin. Il a cependant
laissé de côté le principal auteur chrétien du m e siècle, Origène,
à qui sera réservé le tome III tout entier, car les références
qui seront à citer chez lui égalent par leur nombre celles qui
se trouvent dans les tomes I et II réunis.
Henri Crouzel, S. J.
2. Jésus méconnu
3. Attitude de Jésus
5. Le Fils de Dieu
6. Incarnation
Et, pourtant, à travers toute l’Écriture, la nature divine
est affublée d’épithètes humaines et la nature humaine
honorée d’attributs divins : en Jésus, dit-on, le Fils de Dieu
est mort et le Fils de l’homme doit venir dans la gloire
de Dieu le Père (87). C’est pourquoi la Samaritaine invite h
ses concitoyens à venir voir un homme qui possède un
logos supérieur à l’homme (88) ; quelque chose de divin est
venu dans un corps humain et dans une âme humaine (89)
et la Parole de Dieu, qui ne saurait être enfermée dans un
corps, confesse être troublée selon 1’« économie » du corps
qu’elle a assumé (90) : ainsi la comparaison du royaume
des cieux avec un homme, un roi (<xv6pa>jtcp pamleî), signi
fie-t-elle l’union intime du Fils de Dieu, du roi des cieux,
avec l’homme Jésus (91).
Car le Fils de Dieu, qui, selon l’esprit, demeure éternel
lement semblable à lui-même, est devenu, selon la chair,
8. Ame de Jésus
9. Un seul tout
Origène est revenu à maintes reprises sur ce mystère de
la personne de Jésus : dans le Christ, la nature divine est
10. Résurrection
Le troisième jour, en effet, Jésus est ressuscité d’entre
les morts et il est monté au ciel : son âme a traversé d’un
bond tous les cieux pour parvenir jusqu’à Dieu en per
sonne (172) et le Fils de l’homme a été glorifié : car la
gloire due à la mort en faveur des hommes revenait à
l’homme né de la race de David selon la chair ; c’est lui
que Dieu a exalté, alors que le Verbe est demeuré dans
la hauteur qui lui est propre ou qu’il y a été rétabli (173).
Aussi Origène nous invite-t-il à considérer par la pensée
le Verbe redevenu après l’incarnation tel qu’il était au
commencement dans sa gloire, et, n’en différant pas, le
Fils de l’homme, l’homme Jésus (174), à contempler, débar
rassé de ce qu’il avait d’inférieur, le Verbe en soi, le Fils
de Dieu (175). Car Jésus lui-même appelle ceux qui sont
chair, pour les rendre conformes au Verbe fait chair et les
faire monter ensuite, afin qu’ils le voient tel qu’il était
avant qu’il se fît chair (176). Il va de ce monde vers le
Père, afin que nous l’y contemplions à l’état parfait, sorti
de l’état dépouillé, qu’il avait assumé, et rentré dans sa
Cécile Blanc
nobles et bergers
du XII e au XIV e siècle
(10) Cf. par exemple Ch. Batjdon de Mony, Relations politiques des comtes
de Foix avec la Catalogne, Paris, 1896, t. I, pp. 146 et sq.
(11) Cf. Joaquim Miret y Sans, Investigation historica sobre el Vizcon~
dada de Castellbo con datos ineditos de los condes de Urgel y de los
vizccmdes de Ager, Barcelona, 1900, pp. 157 et sq.
(12) Op. cit. pp. 165-166.
temps ? Pourquoi n’a-t-elle pas eu lieu par exemple dès 1237,
onze ans après sa mort ? A cette date eut lieu une descente
de l’Inquisition à Castellbo. En effet le procureur de l’église
de Tarragone se décide à agir après un accord pris au
concile de Lérida avec le comte de Foix, Roger Bernard II,
qui était en même temps le vicomte de Castellbo par son
mariage avec Ermessinde, la fille d’Arnaud de Castellbo. Il
envoie des frères prêcheurs, des frères mineurs ainsi que
d’autres prélats à Castellbo afin de faire une inquisition.
Condamnant comme hérétiques environ quarante-cinq per
sonnes, ils les emmènent avec eux et donnent l’ordre d’exhu
mer les corps de dix-huit personnes défuntes et de brûler
leurs os. Parmi ceux qui se sont enfuis par crainte de l’In
quisition, une quinzaine ont été condamnés. Quant au reste,
il y a ceux qui doivent être encore soumis à un interroga
toire (inquisitio facienda) et ceux au sujet desquels une
sentence doit être encore portée (13).
2°) Le document publié par les historiens de Languedoc
que nous venons d’analyser est muet sur le cas d’Arnaud
de Castellbo aussi bien que sur celui de sa fille Ermessinde.
Et il faudra attendre l’année 1269 pour que soit portée
condamnation contre Arnaud de Castellbo (14) et contre
Ermessinde (15). Pour ce qui concerne Ermessinde, ce sont
les inquisiteurs dominicains Pierre de Cadireta et Guillaume
de Colonge qui la déclarent hérétique et ordonnent l’exhu
mation de ses cendres. Celle-ci était morte en 1230, quatre
ans après son père. Le document publié par Baudon de Mony
fait état de nombreux témoins selon lesquels non seulement
la vicomtesse Ermessinde favorisait, défendait et recevait
les hérétiques, mais encore adorait plusieurs fois les héré
tiques auxquels elle dispensait divers bienfaits et dont elle
propageait les erreurs. Lors de sa dernière maladie, affir
ment encore les témoins, elle reçut la visite de divers héré
tiques et mourut finalement entre les mains des parfaits (16).
C’est à peu près dans les mêmes termes que le jugement
s’exprime au sujet de la maladie et la mort d’Arnaud (17).
3°) Pour revenir aux activités hérétiques de ce dernier
ou uniquement à ses relations avec les hérétiques albigeois,
1973. p. 42.
(30) Cf. Devic et Vaissète, Histoire de Languedoc, t. VIII, col. 1010-1011.
(31) Texte publié par J. Villanueva, Viage literario a las Iglesias de
Espana, Madrid, 1850, t. XII, pp. 245-252 et par Domingo Costa y Bofarull,
Memorias de la Ciudad de Solsona y su Iglesia (Biblioteca historica de
Biblioteca Balmes vol. XXII), Barcelona, t. II, 1959, pp. 636-640.
(32) Le doute qui plane sur la nature exacte de la règle
par les clercs d’Organyà est de peu d’importance pour
.
suivie
le sujet qui va nous occuper, à savoir le problème de la
présence dans cette collégiale de sermons en langue catalane
connus sous le nom d’Homélies d’Organyà. Ce fut en effet
en 1904 que l’historien Joaquim Miret i Sans découvrit un
manuscrit sur parchemin comportant huit folios mesurant
18 x 12 cm conservé aux archives paroissiales d’Organyà
(33) Il s’agit d’un sermonaire incomplet en catalan. Le frag
.
ment en notre possession contient six pièces dont l’une
d’entre elles, la première, est incomplète. La structure de
ces sermons est très rudimentaire. On traduit d’abord les
textes sacrés, soit l’Évangile, soit l’épître, soit une leçon du
Bréviaire. La version est suivie d’un commentaire de trois
ou quatre textes importants de la lecture de l’Évangile, dans
lequel on fait référence parfois à l’Ancien Testament et aux
Pères de l’Église, notamment Saint Augustin et Saint Gré
goire. Le texte des sermons explique et commente l’évan
gile ou l’épître des dimanches de sexagésime, de quinqua-
gésime, du mercredi des Cendres, du premier dimanche de
Carême et du jeudi suivant. Griera a noté les provençalis-
mes nombreux du texte, tels mensonges = mentides, maiso
= casa, zélés, aiceles = aquelles, arma = anima, garenza
= protecciô. Il observe également la fréquence de dz pour
le son s, ce qui montre une influence provençale (34), et
il conclut que le compilateur aurait adapté au catalan des
sermons en provençal ; ces sermons ne seraient donc pas
des traductions faites directement sur le latin mais suppose
raient un intermédiaire provençal. On s’accorde d’ailleurs
à reconnaître que les Homélies d’Organyà ont des parallèles
dans des sermonaires provençaux ou piémontais. On observe
notamment la même structure dans les deux séries de ser
mons provençaux contenus dans le manuscrit 35.486 de la
Bibliothèque nationale de Paris provenant de l’abbaye Saint-
Martial de Limoges (35) et dans un sermonaire gallo-italien
..
et à nos monastères ».
(44) Cf. Martin de Riquer, Guillem de Berguedà (Scriptorium Populeti
n° 6), Abadia de Poblet, 1971, vol. I, p. 18.
« Ah Castellbo, Dieu vous donne ce qui vous plaît,
et souvenez-vous des quatre fils d’Albert (45)
parce que n’est pas preux, celui qui perd sa terre sans
[recevoir des coups ».
A quoi est-il fait allusion ? On sait qu’au mois d’avril
1190, le roi Alphonse signa à Vich avec l’approbation de
l’archevêque de Tarragone un pacte d’alliance avec l’évêque
Arnaud de Preixens, Ermengol VIII, comte d’Urgell et Ramon
de Sant Marti contre Arnaud de Castellbo. Martin de Riquer
estime que cette alliance justifie les vers du troubadour
encourageant le vicomte à ne pas se laisser déposséder de
ses terres sans lutter (46).
Un poème du troubadour pourrait faire allusion à une
pratique alimentaire cathare, comme l’a justement souligné
Jordi Ventura (47).
« Eu non cuidava chantar
car Razon non avia
mas Arnautz del Vilar
m'a mes er en la via ;
c’auzi l’autrier clamar
de Mon Sogr’ab sa corona
q’el no il det a Vora nona
del peis. e fes Vamagar» (48).
(51) Sur le château de Josa. cf. Els Castells Catalans, Barcelona, 1976,
vol. V, pp. 902, 903, 939, 952.
(52) Cf. Arch. Cap. d’Urgell, Cartulaire, vol. n, fol. 71 et es. Voir le texte
en appendice.
(53) Cf. Arch. Capit. de la Seu d'Urgell, Cartulaire, vol. II, fol 71 et ss.
(54) P. Fray Antonio Vicente Domenec, Historia General de los Santos,
V varones ilustres en Santidad del Principado de Cataluha, Gerona, 1630,
PP. 274 et sq ; A. Salsas, La Cerdagne espagnole, Perpignan, 1899, p. 186.
(54 bis) Cf. Dr Jaunie Marti Sanjaume, Dietari de Puigcerdà, Rlpoll, 1926,
t. I, pp. 334-339.
(55) Cf. Domenec, op. cit. pp. 279-280.
se fait prêter par l’archevêque
de Tarragone, sous garantie,
pour un certain temps, ses hommes de Gosol emprisonnés
à Tarragone pour fait d’hérésie. Ils sont au nombre de qua
torze : A. de Baucebre, F. F. B. de Paratge et uxor ejus,
Guilleme et Na Pairis, B. Zabate et uxores eorum, B. Torner,
Barchinona Balagarii, R. de Serres, F. Traper. L’historien
Serra i Vilarô, qui nous a donné de connaître ce texte, n’a
pas compris qu’il s’agissait de Cathares. Il commente ainsi
ce document : « Cap a mitjans del segle XIII, alguna heret- I
gia infestà els dominis dels barons de Pinos, Vorigen de la
quai havia d’esser en centres culturals d’importància major p :
'
(79) Il
s’agit de Siurana de Prades situé à 4 km de la commune de Cor-
nudella de Montsant, à 737 mètres d’altitude.
(80) Sur Bertrand: Marti, cf. J. Guiraud, Histoire de l’Inquisition au
Moyen-Age, t. 1, pp. 203-204.
(81) Cf. M. Delcor, « L’Ascension d’Isaïe » à travers la prédication d'un
« évêque cathare en Catalogne », dans Revue de l’Histoire des Religions,
1974.
(82) H pourrait s'agir de Sentiu de Gava ( ? ) dans le massif du Garraf.
Cerdana (83) de la déposition de Raymond-Jean de Abia (84)
ou la montanea de Cerdana (85) du récit d’Arnaud de Bretos.
Dans les deux cas il s’agit en réalité de la « montana de
Ciurana ». Dans les deux dépositions Carol en Cerdagne
apparaît comme un relais de l’hérésie. D’après Raymond-Jean
de Abia, les hérétiques lors de leur grande tournée qui les
conduisit en Catalogne où ils rendirent visite à des correli-
gionaires, trouvèrent l’hospitalité à Carol pendant une nuit,
avant de poursuivre leur route vers Josa de Cadi. Le docu
ment ne précise pas malheureusement le nom de la maison
de Carol qui leur donna l’hospitalité. Le témoin se contente
de dire après leur halte à Quier dans le Savartès : « dicit
etiam quod inde venerunt praefati haeretici et ipse cum eis
apud Cairol (sic) et ibi hospitati fuerunt cum quodam qui
hospitabatur et ibi iacuerunt et in mane discesserunt inde et
venerunt apud Josam... » (86). Par contre, Arnaud de Bretos
mentionne le nom d’un habitant de « Querol de Cathalonia »
qui assista à son consolamentum à Montségur dans la mai
son de l’évêque Bertrand Marti. Il s’agit de Pons de Narbona
qui n’est pas autrement connu. Avec les autres participants
à la cérémonie, il adora les hérétiques (87).
lit®
E prendon bous e vacas e vilas e pages ; N;
E venon a Vazeia e an los ostals près» (104). 1*1
»&!
k (jjî
L’histoire de la famille de Llo est difficile à démêler miê
à:
fri
(129) Cf. J. Guiraud, Histoire de l’Inauisition au Moyen-Age, Paris, 1938,
i
t. II, p. 176, note 3.
(130) Art. cit. pp. et sq. Celui qui nous intéresse ici pour ses impli
189
cations dans l'hérésie cathare paraît être Bernard III de Llo. J. Guiraud se
demande si le Bernard d’Alio qui avait prêté successivement deux serments
de fidélité à l’Eglise était le même que le Bernard d'Alio, le prisonnier de
1257 (cf Histoire de l'Inquisition au Moyen-Age, t. II, pp. 176-177 en note).
cation en 1229 et remis en possession de son comté. Mais
il ne put rester en paix car il voulut reprendre ses droits,
notamment sur le Donnezan où étaient situés les châteaux
de So et de Quérigut et sur la vicomté de Castellbo dont
le comte de Foix avait hérité les droits. On ne sait pas
exactement de quel côté partit l’attaque ni quels furent les
faits de guerre dont la Cerdagne fut la principale victime.
Ce que l’on sait, c’est que les deux parties finirent par
demander la paix et nommèrent comme arbitres Bertrand
de Berga, évêque d’Elne, et Raymond, vicomte de Cardona.
Dans le premier article de ce traité, signé le 7 des ides
de septembre 1233 (131) les deux parties renoncèrent réci
proquement à demander une indemnité pour les méfaits et
dommages de guerre qu’ils avaient opérés ou subis, eux ou
leurs « valedors ». La guerre semble avoir eu pour principal
motif les nombreuses fortifications construites de part et
d’autre sans autorisation préalable et sans observer les
règles qui régissent ces faits en matière de fiefs. Aussi
trouve-t-on dans le traité de paix de nombreux articles qui
règlent la situation respective de toutes ces fortifications
anciennes ou nouvelles construites dans les domaines de
Nunyo Sanche et de son vassal, le vicomte de Castellbo.
Il est question des châteaux de Bolvir, d’Erilz (?), de Bellver,
de Prats, de Maranges, de Bolquère, de Quérigut et de So.
Pour ce dernier qui nous intéresse plus spécialement ici,
on stipulait qu’Amaud de So et son frère Bernard de Llo,
tant pour eux que pour feu Bernard de Llo, leur père, prête
raient hommage pour le château de So au comte de Foix
et que celui-ci tiendrait ce fief pour le compte de Nunyo
Sanche considéré comme suzerain au même titre qu’il avait
reconnu le roi d’Aragon. Si le comte de Foix venait à pos
séder les châteaux de So et de Quérigut avec leurs dépen
dances soit par la guerre, soit par un autre moyen, il devait
en droit (de jure) prêter hommage au seigneur Nunyo Sanche
comme les ancêtres de Bernard de Llo l’avaient fait au
comte de Cerdagne (132).
Trois années plus tard, en 1236, le comte de Foix Roger
Bernard donne sa sœur Esclarmonde comme épouse légale
à Bernard de Llo. Il lui fait une dot de 1000 sous de Mel-
gueil. En garantie de cette somme, Bernard de Llo et son
frère Arnaud de So cèdent au comte de Foix deux villages
du Donnezan : Artigues et Mijanès, ainsi que les vignes de
M. Delcor
M. Delcor
Henri Crouzel, S. J.
SOMMAIRE
TOMES LII-LXXVI
1951 - 1975
SOMMAIRE
S. Légasse. — Les chrétiens et le pouvoir séculier d'après
l’Apocalypse johannique.
B. de Solages J.-M. Vaciierot.
- — Le chapitre XXI de Jean
est-il de la même plume que le reste de l’Évangile ?
Notes et critiques. — L’Évangile de Thomas et les Évangi
les canoniques : l’ordre des périscopes.
IL Crouzel. — Chronique origénienne.
Comptes rendus.
rofession
presse
diète le livre
•
TABLES GÉNÉRALES
DLI
BULLETIN DE LITTÉRATURE
ECCLÉSIASTIQUE
TOMES LII-LXXVI
1961 - 197ô
SOMMAIRE
É. Griffe. — Les relations de l’épiscopat gaulois avec Rome
et au VI e
VOrient siècle.
Y. Denis. — Les mécanismes mentaux du développement
doctrinal d’après « L’Essai sur le développement de la
doctrine chrétienne » de Newman.
G. Azam. — La crise moderniste en Espagne.
Notes et critiques : Un extrait retrouvé chez Cosmas Indi-
cop^eustès d’un discours sur l’aumône de Jean Chrysos-
tome (PG 49,293), par M. Aubineau.
M. Delcor. — Chronique d’Ancien Testament.
Comptes rendus.
tomes lii-lxxvi
1961 - 1976
SOMMAIRE
C. Blanc. — Qui est Jésus-Christ ? La réponse d’Origàne.
M. Delcor. — La société cathare en Cerdagne : nobles et
bergers du XII e au XIV e siècle (à suivre).
Comptes rendus.
Table des matières.
Ouvrage collectif
• Index des textes relatifs à l’Ancien et au Nouveau Testament
contenus dans la littérature chrétienne de l’époque, en tenant
compte des différentes langues et doctrines — 22.000 références
classées dans l’ordre canonique.
ditions du CNRS
quai Anatole France. 75700 Paris
CCP Paris 9061 -11 - Tel. 555.92.25
TABLES GÉNÉRALES
DU
BULLETIN DE LITTÉRATURE
ECCLÉSIASTIQUE
Tomes lii-lxxvi
19ôl - 1976
D. L. trimestre 1979.
4™ e Les Imprimeurs-Gérants : Camilli et Poumié
Commission paritaire de presse 23.968. 28, allées Jean-Jaurès, Toulouse
4^
INSTITUT
ATHOLIQUE
DE
; TOULOUSE
1979
MONIQUE
N° 1
Souvenirs
La vie de l'Institut
Publications et Activités
des Professeurs
Jean
pape
le
par
reçu
l’Institut,
de
recteur
Eyt,
cj4pLcèà i’audience
du 21 naaembtc...
Avoir, en fonction de circonstances spéciales, l’honneur d’être
l’un des premiers français après le Président de la République et
Monseigneur Etchegaray, à bénéficier d’une audience de Jean-
Paul Il oblige à en faire part, en toute simplicité, et d’abord à ses
compatriotes. Non certes à propos du contenu de l’entretien, mais
ce qui, pour aujourd’hui au moins est plus important, à propos de
l’impression spirituelle que dégage ila puissante et vigoureuse
personnalité du Pape.
Slave et « romain »
D’aù parles-tu ?
Le Père ETCHEVERRY
PRINCIPAUX ARTICLES
L’antique Eléona du Mont des Oliviers, dans Bulletin du vœu de
l’Univers Catholique, 1953, n° 4, pp. 3-32.
Iconographie de l’Ascension au portail sud de Saint-Semin de
Toulouse, dans B.L.E. 56, 1955, pp. 180-182.
Saint François de Sales et le culte de la sainte Croix, dans Eléona
1957, n° 3, pp. 17-23.
Sainte Thérèse et la Visitation, dans Eléona 1958, n° 1, pp. 9-16.
Le tympan de l’Ascension à Saint-Sernin de Toulouse, dans Eléona
1958, n° 4, pp. 7-22.
Les Hymnes, dans En prière avec VÊglise. Bulletin de formation
liturgique (En-Calcat), n u 24, 1959, pp. 1-5.
Symboles et unité chez saint Cyprien [sous la signature Séminaire
de Montauban], dans Eléona 1960, n° 1, pp. 11-18.
Sermon de saint Bernard sur l’Ascension [sous la signature Sémi
naire de Montauban], dans Eléona 1961, n° 1, pp. 11-24.
L’œuvre théologique et historique du chanoine Capéran, dans B.L.E.
63, 1962, pp. 131-138.
Dialogue sur la pauvreté, dans Eléona 1963, n° 3, pp. 21-24.
Le Christ « sponsus » et l’Église « sponsa » chez saint Augustin,
dans B.L.E. 67, 1966, pp. 241-256.
L’œuvre religieuse de Georges Artemoff, dans Eléona 1966, n° 1,
pp. 5-12.
Saint-Sernin et Moissac [sous la signature Séminaire de Montau-
ban], dans Eléona 1967, n° 1, pp. 9-22.
Déclin ou renaissance du signe, dans Eléona 1969, n° 3, pp. 13-20.
y
Une structuration de mots chez saint Augustin. Le. thème de l’In
carnation, dans B.L.E. 71, 1970, pp. 161-173.
L’idée de l’Église : Maurice Hauriou et l’institution : Newman et
l’Église, dans B.L.E. 72, 1971, pp. 200-223.
Les vestiges du Seigneur au Mont des Oliviers : un courant mysti
que et iconographique, dans Mélanges... Élie Griffe, B.L.E. 73, 1972,
pp. 51-72 (Cf. Eléona 1972, n° 4).
Un humaniste chrétien à l’aube de la Renaissance, dans B.L.E. 76,
1975, pp. 126-130 [C. R., H. de Lubac, Pic de La Mirandole].
Une pastorale augustinienne du mariage, dans B.L.E. 77, 1976,
pp. 161-172.
Mademoiselle
MOREL DE LA ROCHETTE
Mademoiselle Morel de la Rochette enseigna à VInstitut pendant
la dernière guerre. Il convenait que la Chronique garde son souvenir.
Dès son arrivée, — elle avait quitté Paris au moment où les Allemands
y entraient — Mgr de Solages lui avait confié un cours de grec et de
latin, qui attira beaucoup d’étudiants. Une de ses élèves a bien voulu
faire revivre sa physionomie originale et attachante.
— 18
lïci vie (La U'dLnétitut
Toute la vie de la Maison n’est pas présentée dans les pages qui
suivent. Seules, quelques pierres du grand édifice sont exposées à
l’attention des visiteurs, qui sauront imaginer l’ensemble d’où elles
sont extraites.
Pierre Gauthier
Le Séminaire Universitaire Pie XI
*
* *
*
,
* *
Joseph Lévesque
UN COURS BIBLIQUE
PAR CORRESPONDANCE
LE C.BiC
Louis Monloubou
L'AN I DU S.A.V.I.C. !
(Service audio-visuel de l’Institut Catholique)
A. — LES OBJECTIFS
L’Annuaire présente l’équipement et les animateurs. Je voudrais
aujourd’hui développer un peu les objectifs...
1.
— La Maîtrise technique.— Un appareil photo, un magnéto
phone, c’est d’abord bien sûr des boutons à tourner, un système méca
nique, électronique ou optique à comprendre et apprivoiser. Combien
d’appareils inutilisés ou en panne à la suite de manutentions mala
droites ou négligentes dans les placards de nombreuses écoles !
On aime se servir d’un appareil quand on le connaît, et on le connaît
quand on n’en a plus peur...
2. — La Maîtrise du langage audio-visuel. — On apprend à lire et
à écrire des textes et personne ne s’étonne de la durée de cet appren
tissage.
Contrairement aux idées reçues, il en est de même du langage
audio-visuel. Un montage audio-visuel, un film ne s’improvise pas. La
séduction et la facilité apparente d’une réalisation audio-visuelle masque
souvent au regard du spectateur la rigueur d’un langage avec sa propre
« grammaire », sa propre logique visuelle.
On a trop dit que tout devrait se faire en audio-visuel. Le discours
est irremplaçable dans le domaine de l’analyse, de la synthèse. Il peut
bien sûr s’aider de graphiques, schémas, photos même, mais alors le
visuel ne joue ici que le rôle (important certes) de support au déve
loppement de la pensée. Il visualise, il clarifie, il illustre. Mais le
langage reste celui du discours et il ne pourrait en être autrement.
Ecrire l’image et le son relève d’un autre mode de construction.
Ce n’est pas le concept qui est premier mais le choc de l’image et son
pouvoir suggestif. Les enchaînements d’images sont d’abord formels,
progression dans les lignes, les formes, les couleurs, les angles de vue,
les cadrages. Et le texte? Il ne peut être ici celui de l’analyse ou de
la synthèse mais il peut être celui de la narration, de l’évocation, de
la poésie, du témoignage. Il ne dira pas l’image, pour ne pas risquer
l’ennui ou la récupération ; il en sera seulement son contrepoint sug
gestif, évocateur, clarificateur. C’est alors que l’on peut vraiment parler
de l’A. V. comme langage. C’est cet apprentissage qui constitue l’essen
tiel de l’enseignement audio-visuel au S A V I C.
B. — QUI FREQUENTE LE S A V I C ?
— des futurs enseignants ... les étudiants du C.F.P. et de l’I.E.R.P.,
— des enseignants dans le cadre de la formation permanente ... à
l’atelier du mercredi,
dans l’animation sociale ... les étudiantes
— des futurs cadressociale
conseillères en économie et familiale,
— des animateurs dans la Pastorale ... la plupart suivant une for
mation à l’I.E.R.P.
C. — LES REALISATIONS
« Visages de Jésus », un montage A. V. réalisé à l’initiative du
P. Coste pour une soirée de réflexion chrétienne à la Salle Tolosa et
auquel le P. Eyt a apporté la contribution de sa compétence théologique.
Ce montage a été projeté souvent, notamment à un congrès d’A. V.
et Catéchèse à Namur. Une copie a été demandée par l’A.C.N.A.V.
« Tout le monde est concerné », un montage A. V. sur la Catéchèse
produit par la Région Midi en vue du Congrès National de Catéchèse
à Lourdes 79.
Ce montage existe en douze exemplaires qui circulent dans les
diverses régions apostoliques.
Notons aussi que René Bergougnoux a réalisé dans le cadre de
sa responsabilité de Régional A. V. un montage sur Emilie de Rodât et
un montage sur Lourdes, pour l’année Bernadette.
D. — RETROSPECTIVES
Ou quelques jalons essentiels de l’année écoulée :
— Janvier 78 : participation et animation des Journées nationales
de l’A.C.N.A.V. (Association catéchétique nationale de l’A. V.). — Réa
lisation du montage « Visages de Jésus » dans le cadre des soirées de
Réflexion chrétienne.
— Mars-Avril 78 : Animation de Journées pédagogiques d’ensei
gnants dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne.
— Juin-Juillet : Réalisation du montage sur la Catéchèse.
— Septembre 78 : Participation à plusieurs sessions A.R.P.E.C.
— Octobre 78 : Congrès de Namur. — Journée de lancement de la
Catéchèse dans les diocèses de Toulouse et de Montauban. — Deux
sessions de formation à l’A. V. au S A VI C. — Session de Video à
Ambialet avec les prêtres du Tarn.
— Novembre 78 : Session avec 200 enseignants de l’Enseignement
catholique de Toulouse, sur le thème du clown et du cirque. — Réali
sation d’un petit montage A. V.
— Décembre 78 : Session pour enseignants de l’Enseignement
catholique à Tarbes.
— Janvier 1979 : Inauguration des nouveaux locaux.
Bernard Ricart
SESSIONS ET CONFERENCES
LA SESSION EVEQUES-CHERCHEURS
A NOTRE-DAME DES COTEAUX
FACULTE DE THEOLOGIE
FACULTE DE PHILOSOPHIE
Sa session annuelle — cette année, les 20-21 mai 1978 — avait
pour thème : Les métamorphoses du matérialisme.
FACULTES
FACULTE DE THEOLOGIE
René COSTE
Au cours de l’année 1978, sa principale activité intellectuelle a été
consacrée à la poursuite de ses recherches sur le marxisme, dans l’axe
de la problématique inaugurée par son ouvrage Analyse marxiste et foi
chrétienne (Paris, Editions ouvrières, 1976), dont la seconde édition
est parue au printemps (édition italienne en décembre). Elle a été
centrée sur la rédaction d’un ouvrage intitulé Le devenir de Vhomme
(Projet marxiste, Projet chrétien), qui paraîtra dans les premiers mois
de 1979.
Elle a rayonné de diverses façons, dans des cours, des sessions
et des conférences. Ici même, en animant, avec le P. Dutheil, un Sémi
naire de III e Cycle consacré à Jésus : tel qu’il nous apparaît dans les
Écrits néo-testamentaires (Écrits fondateurs de la foi chrétienne) et
tel que des marxistes s’efforcent de l’intégrer dans leurs propre perspec
tive. Même si on ne peut pas être d’accord avec leur problématique,
elle pose aux chrétiens des questions auxquelles ils ne peuvent pas
se fermer.
Egalement, dans le cadre universitaire de l’Institut Lumen Vitae
à Bruxelles, dont une partie importante des étudiants viennent d’Amé
rique latine ou d’Afrique, dans une série de 24 heures de cours, il a
traité le thème qui lui avait été demandé par les responsables de cet
Institut, à la suite des articles qu’il avait publiés, il y a trois ans,
dans la revue Esprit et Vie : Théorie et pratique de la lutte des classes
d’après les fondateurs du marxisme : évaluation sur le plan rationnel
(scientifique et philosophique) et sur celui de la foi chrétienne.
Les sessions qu’il a consacrées au marxisme s’adressaient à des
religieuses (le Bon-Pasteur d’Angers ; les Filles de la Croix à Lavaur,
à deux reprises) ou aux Aumôniers militaires catholiques belges. De
même, en septembre, son séjour à Rome pour réfléchir avec les
responsables de la Pastorale du Monde du travail en Italie, avait sur
tout pour but d’aborder avec eux les problèmes posés par le marxisme.
Il a aussi consacré à ce dernier diverses conférences : à Saint-Etienne
(ville dotée d’une municipalité dont le maire est communiste), à la fois
une conférence publique et une discussion avec un groupe de prêtres ;
à notre Session des Évêques, de Notre-Dame des Coteaux (Vérité et
vérification dans le contexte culturel marxiste, Critique et questionne
ment théologique) ; à Montauban ; à l’île Maurice, où l’existence d’un
important parti politique (le Mouvement Militant Mauricien) d’inspi
ration marxiste pose de graves problèmes aux chrétiens.
Toutefois, il ne s’est pas occupé uniquement du marxisme, même
sur le plan intellectuel. C’est ainsi qu’il a publié un article sur L’Église
communauté de charité (La place et la mission de la Caritas diocésaine
dans l’Église et dans la société) (Nouvelle revue théologique, mai/juin
1978, pp. 321-340), qui était le Rapport théologique qu’il avait présenté,
en octobre 1977, au Congrès européen des Caritas. De même, il a pour
suivi sa chronique hebdomadaire Foi et Événement, qui paraît simul
tanément dans plusieurs journaux de province (Croix du Midi, Le
Courrier Français, L’Essor, Eclair-Pyrénées), ainsi que sa chronique
mensuelle dans Le Messager de Saint-Antoine (illustré par Jean-Paul Pr,
ne l’oublions pas !) et ses articles dans le journal La Croix.
De même, il a donné des conférences sur divers sujets : Évangile
et Politique, à Nice ; Vie économique et foi en Jésus-Christ, à Brive ;
Pluralisme et espérance chrétienne (débat), à Paris ; Foi et agressivité,
au Colloque national du C.L.E.R. (Paris) ; Église d’aujourd’hui, Église
de toujours, dans le cadre de la Croisière de la foi, organisée par notre
service de Voyages culturels universitaires, dont il garde un excellent
souvenir. Une croisière de ce genre offre de remarquables possibilités
de réflexion sur le plan de la foi, avec un public réceptif, d’autant plus
qu’il n’est pas accaparé par les soucis de tous les jours.
Il a été particulièrement heureux de son séjour à l’Ile Maurice,
où il avait été invité à prêcher les retraites pastorales. Il a eu la joie
d’y être accueilli avec une émouvante délicatesse par l’évêque, Mgr
Margéot, et son clergé, d’y découvrir une île enchanteresse et une
Église remarquablement vivante.
Henri CROUZEL
Claude DAGENS
La Chronique a sélectionné trois titres :
L’homme renouvelé par Dieu (Desclée de Brouwer, collection
Croire aujourd’hui).
Essai sur le mystère chrétien de la grâce à partir de la redécouverte
actuelle de la gratuité. Itinéraire biblique (Abraham, Adam, Job) et
christologique (la grâce du Christ comme grâce de révélation et de
salut). Comment l’Église entière a pour tâche d’accueillir et d’annoncer
non seulement la Parole de Dieu, mais aussi la grâce de Dieu.
Michel DAGRAS
Les sujets étudiés et exposés dans divers
sessions et retraites pastorales, sont résumés cours, conférences,
articles par les titres de cinq
:
— 39 —
Église nous disons Jésus-Christ (dans
— Différents et unis en septembre 1978) : reprise d’une commu
« Misson et Pastorale » n° 46,
nication faite le 20 juin à Paris lors d’une session OPM.
Mathias DELCOR
Publications :
Pierre EYT
Simon LEGASSE
Articles :
II. Articles :
Louis MONLOUBOU
Jean-Pierre PIN
Louis de NAUROIS
La Chronique retient :
La conférence au colloque de droit canonique de l’Institut canoni
que de Strasbourg, mai 1978, et la communication à l’Académie de
Législation de Toulouse, novembre 1978, sur le rôle de VÉquité dans
les droits canonique et français contemporains.
Et tout à fait en dehors du domaine juridique, l’article paru dans
la revue « Pyrénées », juillet-septembre 1978, sur Font-Romeu, 1919-
1928, souvenirs d’enfance et d’adolescence: évocation de la «préhis
toire » de la station, et de la découverte de la montagne par des
enfants.
Marie-Antoine THERME, o. p.
Jean DARRABAT
La Chronique signale :
Léon MENAUT
Noël RICHARD
COURS
COMMUNICATION ET CONFERENCE
ARTICLES
Pierre FONTAN
I. THESES
V. SESSIONS
Selon les vœux émis lors des sessions précédentes, les Journées
scientifiques des 15, 16 et 17 juin 1978 ont tenté de répondre à de
nombreuses questions d’actualité. Plus de cinquante professeurs du
sud-ouest y participaient.
Jean Calmés
SCIENCES NATURELLES
JOURNEE PEDAGOGIQUE
LABORATOIRE DE GEOLOGIE
I. ACTIVITES
II. CONGRES
A signaler encore :
« Mise en place de programmes statistiques traités sur l’ordinateur
de l’E.S.A.P. », par M. D. Prache.
PRODUCTIONS ANIMALES
BOVINS
SELECTION
« Données sur l’amélioration du maïs au Brésil » (O. Biberson).
«La sélection du piment (Capsicum Annuum) pour la résistance
au Phytophthora Capsici-Virus Y de la pomme de terre » (Odile Domi
nique).
« Le tournesol : génétique et production de semences » (Ch. Gau
thier).
DEFENSE DES CULTURES
IRRIGATION ET FERTILISATION
SOJA ET MAIS
DIVERS
SCIENCES SOCIALES
COMPTABILITE DE GESTION
DIVERS
Le directeur-gérant : L. MONLOUBOU
Commission paritaire de presse 23.966 Dépôt légal l«r trim. 1979
m»
En couverture : la façade ouest de l’Institut Catholique de Toulouse
(Photo S.A.V.I.C.)
il
Les procédures de reconnaissance de
guérison à Lourdes, devant l'évolution du
contexte scientifique et théologique*
A cet égard et dans ce contexte, on ne peut sous-estimer le prix
accordé à la démonstration (au sens précis de ce terme qui vient de
«montrer»), à la preuve, à la constatation, donc à la recherche de
l’établissement de conclusions évidentes par elles-mêmes et universelle
ment indiscutables. En un mot, il s’agissait d’établir des conclusions
absolument certaines qui s’imposeraient à tous, quelles que soient
les composantes de la subjectivité des observateurs.
Ce qui peut être intéressant ici, c’est de noter dans quel sens
s’oriente le vecteur qui dynamise tous ces récits de prodiges naturels
r ssaisis par l’interprétation religieuse d’Israël et de l’Église. Finale
ment, ce qui fait le miracle, ce qui le rend digne de passer à la
postérité pour en stimuler la foi, ce ne sont pas ses caractéristiques
de prodige, d’exception aux lois naturelles, d’inexpliqué ou d’inexpli
cable. « Est miracle, l’événement sauveur, l’événement « révélateur »
et non pas l’anomalie physique ou cosmique qui, hors histoire, hors
foi, hors perspective religieuse, ne serait qu’une « bizarrerie ». Il y a
miracle quand un événement acquiert valeur salutaire, quand d’événe
ment de rencontre, il se change en avènement de grâce... » (cf. H.
Duméry, article « Miracle », Encyclopaedia Universalis).
A ce plan des données bibliques, nous sommes simultanément
et dans un même contexte qu’à Lourdes (au plan spirituel de la finalité
du miracle s’entend) et dans un contexte tout à fait différent au plan
des précautions prises pour l’établissement scientifique de l’explica
tion. Dans la Bible, en effet, « l’explication matérielle ou profane, n’est
pas plus rejetée, qu’elle n’est recherchée ; elle est négligée, inaperçue
ou mal aperçue, parfois esquissée, plus souvent enjambée (selon l’âge
des rédactions ou des révisions), car elle n’a pas d’intérêt
pour la foi.
Aux faits eux-mêmes se substituent des faits-valeurs ; à la lecture
des événements comme événements se superposent une autre lecture,
un autre regard, qui sont ceux de la foi comme pôle de l’histoire,
comme instauration religieuse de l’histoire » (ibidem).
En terminant, revenons à nos procédures pour les confronter aux
questions que nous venons de poser. Pour répondre aux exigences de
l’époque scientifique et sans aucun doute aussi pour prendre résolu
ment position dans un contexte conflictuel avec le scientisme médical
du xixe et du début du xx e siècle, nos prédécesseurs ont voulu arti
culer, le plus honnêtement possible, deux lectures, deux interpréta
tions, deux regards : celui de la science et celui de la foi. Ils ont jugé
ne pas pouvoir « enjamber » sur l’examen matériel ou profane des
phénomènes. En ce sens, ils ont bien discerné qu’ils ne pouvaient être
en tous points les contemporains des écrivains bibliques et qu’ils
devaient prendre le maximum de précautions scientifiques. Pas plus
qu’eux, nous ne pouvons revenir en-deçà du moment où naît la science
moderne et des exigences qu’elle nous impose. Toutefois, en nous en
tenant à l’avancée courageuse qu’a constituée leur attitude, peut-être
avons-nous à tenir compte désormais d’un contexte différent du leur,
tant au point de vue scientifique et philosophique que religieux.
Comment assurer avec persuasion que beaucoup plus de « signes
de guérison » sont donnés par Dieu que nos commissions n’entérinent
de « miracles » ? Comment éviter que les précautions de plus en plus
rigoureuses que prennent, à juste titre, les commissions médicales
n’entraînent un tarissement des déclarations de miracle et finalement
l’idée, parmi les pèlerins, les malades et le public, qu’il n’y a plus de
guérisons à Lourdes ?
Pierre Eyt
41
.
Henri Crouzel
vjirn
10
:«
PROJET MARXISTE ET
PROJET CHRÉTIEN
Notre méthode sera celle que nous avons élaborée dans un ouvrage
antérieur avec ses trois phases : accueil, critique, reformulation de
la foi pour notre temps. Accueil et sur, le plan rationnel et sur celui
de la foi de tous les éléments de vérité que nous pourrons détecter
dans la conception marxiste de l’homme : un accueil où, du point de
vue de la foi, nous irons jusqu’à percevoir une interpellation du
Seigneur de l’histoire à travers même les doctrines et les comporte
ments qui prétendent le nier. Critique à travers un « passage au crible »
rigoureux et sur le plan rationnel et sur celui de la foi : critique qui
nous portera à refuser dans la conception marxiste de l’homme tout
ce qui nous paraîtra inaccessible à ces deux niveaux. Reformulation
de la foi pour notre temps : en l’occurence, « redéfinition » de la
conception chrétienne de l’homme en prenant en compte l’ébranlement
du marxisme dans la culture occidentale.
Il est essentiel que ceux qui nous feront l’honneur de nous accom
pagner dans notre entreprise soient bien conscients qu’il ne s’agit
pas là d’une tâche facile. Car les problématiques sont radicalement
différentes : ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas des points de
rencontre possibles. Les structures de la conception marxiste de
l’homme peuvent être caractérisées de la façon suivante : 1. Des struc
tures philosophiques (une métaphysique matérialiste et athée) ; 2. Des
structures scientifiques (l’homme considéré comme être social : défini
essentiellement par son appartenance de classe dans une société de
classes : sur la base d’une conception matérialiste de l’histoire où la
dynamique de la vie économique est considérée comme le facteur
déterminant en dernière instance) ; 3. Une option de civilisation
(l’Utopie de la société sans classes grâce à la collectivisation généra
lisée des moyens de production) ; 4. Une praxis à dominante politique
(articulée, au moins depuis Lénine, sur le rôle moteur du Parti, consi
déré comme l’avant-garde du Prolétariat). Quant aux structures de la
conception chrétienne de l’homme, on peut les présenter ainsi: 1. Des
structures théologiques (l’homme « image de Dieu », appelé à devenir
« homme nouveau » en Jésus-Christ et destiné à un Avenir absolu
par-delà l’accomplissement de l’histoire) ; 2. Des pratiques chrétiennes
inspirées par toutes ces convictions de foi, suivant l’exemplarité même
de Jésus-Christ (pratiques individuelles des chrétiens eux-mêmes dans
toutes les dimensions de leur vie ; pratiques communautaires des
communautés chrétiennes) ; 3. Des démarches scientifiques laissées
à l’entière liberté de pratiques scientifiques, car la foi chrétienne ne
prétend offrir aucun modèle d’analyse scientifique ; 4. Des pratiques
politiques, économiques, sociales et culturelles de type pluraliste, car
elles sont confiées à la libre responsabilité des chrétiens, à la condi
tion, toutefois, qu’ils s’efforcent d’y vivre l’esprit de l’Évangile (qui
ne pourra pas justifier n’importe quelle pratique), car ils seraient
alors en contradiction avec leur foi. En d’autres termes, la probléma
tique marxiste de l’homme se veut rationnelle et scientifique et elle
vise la « libération » (essentiellement socio-économique) de l’homme
dans le cadre exclusif de l’histoire (tout au-delà étant pour elle un
non-sens). Tandis que la problématique chrétienne de l’homme est de
l’ordre de la foi et vise le « Salut » (caractérisé fondamentalement
comme participation à la vie divine) : un « Salut », qui commence,
certes, dans la trame de l’histoire, mais qui s’accomplira seulement
par-delà l’histoire, dans ce qu’on peut appeler l’Avenir absolu du
Royaume de Dieu. Cette problématique entend respecter le libre jeu
de la raison et de la science. On peut parler de deux univers, d’autant
plus que chacune de ces problématiques entend bien donner le Sens
définitif de l’homme et de l’histoire.
*
,
**
Pour décrire et organiser ces éléments symboliques, il faut un
principe. Or les auteurs qui ont écrit sur « le monde imaginatif des
poètes hébreux... ne font, plus ou moins, que dresser des catalogues,
selon les différentes classes d’être... ainsi : Dieu et le divin, le ciel
et le céleste, Satan et le démoniaque, l’homme et la vie humaine, le
juste et la justice, le pécheur et le péché, la nature, le monde élémen
taire, les plantes, les animaux, le peuple d’Israël et Jérusalem, le Messie
et la nouvelle Jérusalem » (A. Schôkel). Cette méthode est insuffi
sante ; il faut trouver un principe objectif de classement, mais lequel ?
Une théorie récente est apparue capable de fournir le principe
recherché. Dans son étude sur Les structures anthropologiques de
l'imaginaire, G. Durand note que les classifications habituelles « pèchent
par un positivisme objectif qui tente de motiver les symboles unique
ment à l’aide de données extrinsèques à la consciente imaginante, et
sont, dans le fond, obsédées par une explication ustensilitaire de la
sémantique imaginaire. Phénomènes astraux et météorologiques,
éléments ' d’une physique grossière de première instance, fonctions
sociales, institutions d’ethnies différentes, phases historiques et pres
sions de l’histoire, toutes ces explications... ne rendent pas compte de
cette puissance fondamentale des symboles qui est de se lier... Il
apparaît alors qu’il faille chercher les catégories motivantes des sym
boles dans les comportements élémentaires du psychisme humain...
C’est dans le domaine psychologique qu’il faut découvrir les grands
axes d’une classification satisfaisante... capable d’intégrer toutes les
constellations » avec lesquelles joue l’imaginaire.
Ces « grands axes » sont, selon Durand, les gestes du corps ;
car, écrit-il, « il existe une étroite concomitance entre eux et les
représentations symboliques». Ces gestes primordiaux, sont: 1) Le
« réflexe postural » : l’homme se met debout, il se lève, il se dresse,
il domine. 2) Le « réflexe copulatif », correspondant à la tendance
permanente de relier les opposés pour les organiser. 3) Le « réflexe
digestif » qui assimile, pour fondre dans l’unité.
L’HOMME DEBOUT.
METAPHORIQUE ET ONTO-THEOLOGIE
DE LA NOMINATION A L’INVOCATION DE DIEU
Jean-Louis Bourniquel
lent un tissu symbolique valable pour toutes les religions et pour tous
f
I les temps. Un travail intéressant de comparaison avec des univers de
! l’esprit différents du nôtre est donc à faire. L’arbre de Lourdes plonge
f
ses racines très loin dans le passé, ou plutôt dans un temps primordial
i an-historique.
f
André Cabes
(du diocèse de Tarbes et Lourdes)
JESUS-CHRIST ET LA NEGRITUDE
Ernest Sambou,
(diocèse de Ziguinchor, Sénégal)
(directeur-stagiaire au Séminaire Pie XI).
Pierre-Etienne Bouchet
Après 75 ans dp spnamtinn dps
et de
LE REGIME JURIDIQUE DE LAÏCITE EN DROIT FRANÇAIS
L’art. 199 du code pénal interdit, sous peine d’amende, aux minis
tres des cultes de procéder aux cérémonies religieuses du mariage
avant la célébration civile. Les tribunaux ont toujours appliqué ces
dispositions avec sévérité (notamment au cas de grève de l’état civil,
ou de mariage « in extremis »). Aujourd’hui, le problème se présente
sous un jour assez nouveau : des veuves vivent en concubinage plutôt
que de se remarier, afin de ne pas perdre le bénéfice de tel ou tel
avantage social, ou pour tout autre motif comparable. En l’absence
de mariage civil, le mariage religieux n’est pas possible, selon l’art.
199 du code pénal. Mais un jour vient («la première communion de
la petite » par exemple), ou tout simplement un danger de mort plus
proche pour l’un des intéressés, où cette situation canoniquement
irrégulière présente des inconvénients. Que faire ? Certains curés,
conseillés par des canonistes, ont pensé pouvoir écarter l’application
de l’art. 199 du code pénal en conseillant aux intéressés le « mariage
en forme canonique extraordinaire » encore dit « mariage sans prêtre »,
conclu seulement devant deux témoins (canon 1098). Un curé organisa
lui-même cette célébration, préparant les registres, désignant son
vicaire pour tenir le rôle de l’un des témoins (témoin non « qualifié »
donc), décidant que l’échange des consentements aurait lieu dans la
sacristie, et publia après coup ce mariage dans le bulletin paroissial
(afin de prévenir le scandale que n’eût, autrement, pas manqué de
provoquer l’accès à la table eucharistique de ceux qui étaient connus
comme concubins). Cette intervention du curé suffit pour qu’il soit
poursuivi pénalement et condamné. Sans aucun doute, le Tribunal et
la Cour d’appel ont interprété très extensivement la loi pénale, ce qui
est surprenant et contraire au principe « odiosa sunt restringenda » ;
mais l’esprit de la loi était bien respecté. Voilà donc une précision
apportée aux règles concernant la « police des manifestations du
culte ».
Au nom de la « séparation » des Églises et de l’État, les tribunaux
s’interdisent de connaître les litiges d’ordre purement canonique, et
notamment d’apprécier la validité canonique des décisions des autorités
hiérarchiques, lorsque celle-ci est contestée devant eux à l’occasion
d’un litige opposant fidèles et ministres du culte, ou ministres du culte
et supérieurs hiérarchiques. A diverses reprises, le mouvement dit
« intégriste » s’est vu opposer cette règle, alors qu’il contestait devant
les juridictions étatiques le bien-fondé de décisions des autorités reli
gieuses le frappant. La célébration d’une sépulture puis d’une messe
anniversaire du décès en latin est refusée par le curé à la famille
du défunt, qui intente un procès en dommages-intérêts devant un
tribunal étatique. La famille est déboutée, au motif notamment que
le tribunal n’a pas à s’immiscer dans les règles canoniques concernant
la liturgie. De même, dans l’affaire bien connue de l’Église Saint-
Nicolas du Chardonnet, le juge des référés de Paris, statuant sur la
demande d’expulsion des occupants intentée par le curé, rejette l’ob
jection présentée par les défendeurs, pour la raison qu’il n’a pas à
s’immiscer dans le fonctionnement des règles canoniques et à appré
cier la légalité canonique des décisions de l’archevêque de Paris.
D’autres litiges intéressant l’intégrisme, à propos par exemple de l’oc
cupation d’un presbytère par un curé révoqué, se sont terminés de
la même manière (même solution à deux reprises, dans une affaire
d’un tout autre ordre : un commerçant juif se voit notifier par le
rabbin, sur décision du consistoire, le retrait du label «Kasher» qui
lui avait été préalablement accordé ; il intente un procès en dommages-
intérêts, en réparation du préjudice qu’il subit ainsi, invoquant l’irré
gularité, au regard de la loi juive, de la décision qui le fappe ; le
tribunal le déboute, n’ayant pas à s’immiscer dans la conformité de
la décision avec les règles du judaïsme).
André Dartigues
L’École réalité politique
Marie-Danielle Grau
ros
L’auteur des lignes qui suivent a consacré ces cinq dernières années
à un travail de recherche et de synthèse sur un phénomène social de
la Grèce antique mal connu et méconnu : la pédérastie. Il en est résulté
un volume qui paraîtra en octobre et dont nous présentons ici un
aperçu.
Eros : il s’agit bien d’un sentiment de l’âme, en théorie tout plato
nique et que les émotions de la chair et du sexe (domaine d’Aphrodite)
ne devraient pas troubler. Adolescent : la pédérastie s’adresse à des
garçons de 12 à 18 ou 20 ans, entre le début de la puberté et la
première barbe ; glorifiée par les poètes et les philosophes, considérée
souvent comme plus noble que l’amour des femmes — où le plaisir
sexuel répand comme une fange — elle est bien autre chose que les
relations entre adultes ; les Grecs, à l’exemple d’Aristophane, moquent
ces dernières et tiennent pour avilissant de se prêter au rôle passif,
féminin, quand on a franchi la barrière séparant l’enfant de l’homme.
La pédérastie imprègne la vie de la Grèce, colore d’une couleur
particulière son histoire, sa pensée, son art, sa poésie. Pour lire Platon
ou Pindare, pour saisir allusions et malices des peintres de vases à
l’époque archaïque ou classique, c’est une clé indispensable.
Soit ignorance soit pudeur mal comprise, on garde les yeux fermés
sur cette impulsion puissante, d’ailleurs difficile à expliquer, qui
portait l’homme grec vers les adolescents.
*
* *
Nos médecins prononcent encore le serment d’Hippocrate. La
plupart ignorent que la version moderne a supprimé une phrase essen
tielle aux yeux des anciens : le disciple d’Asclépios jurait qu’en entrant
dans les maisons pour soigner les malades, il « s’abstiendrait de séduire
femmes ou garçons ». C’est ainsi tout au long de la littérature grecque,
pendant dix siècles, des poèmes de Solon le sage au roman des
Ephésiaques : on y voit les garçons convoités autant ou plus que les
femmes ; il est plus difficile de résister au charme subtil des premiers
qu’aux attraits des secondes.
Sur la frise du Parthénon, Eros, debout près des grands dieux,
tourne un visage rêveur vers un groupe d’adultes barbus mêlés à des
jeunes imberbes : ces « héros attiques », comme on les a nommés,
sont très probablement des érastes en conversation avec leurs éromè-
nes. L’auteur de la frise, Phidias, a aimé son disciple Agoracrite de
Paros ; il a aimé son modèle, Pantarcès, sculpté par lui sur le socle
du Zeus d’Olympie : les apologistes chrétiens le lui ont reproché avec
véhémence.
*
* *
Mais le Platon de la vieillesse, celui des Lois, s’insurge contre
la pédérastie impure qu’il condamne sans appel. Les trois vieillards
du dialogue, qui vont sur les chemins de la Crète, édictent à petits
pas une morale sexuelle rigoureuse. On ne s’abandonnera aux rela
tions charnelles qu’avec l’autre sexe ; on ne s’y livrera qu’avec sa
propre femme et dans le mariage ; on suivra l’exemple des animaux
qui s’accouplent seulement dans l’intention de procréer. Il ne faut pas
gaspiller la semence humaine, la jeter dans le sable ou sur les
cailloux... Ces préceptes, repris par le Stoïcien Musonius, repris encore
par Clément d’Alexandrie, ont régi pendant des siècles l’éthique
sexuelle des milieux cultivés : et les Pères de l’Église grecque ont
trouvé de tels principes déjà bien enracinés dans la pensée des mora
listes grecs.
Tous les anciens pourtant ne sont pas d’accord pour plier l’homme
aux exigences de la nature, pour le soumettre au modèle animal. La
civilisation et la culture distinguent la race humaine, l’élèvent au-
dessus du monde des bêtes, l’arrachent aux contraintes primitives en
de nombreux domaines : pourquoi la sexualité ferait-elle exception ?
N’est-ce pas un progrès de l’humanité que de savoir dissocier amour
et procréation ? Le discours prêté à Aristophane dans le Banquet pla
tonicien est révélateur des efforts tentés par les Grecs de l’époque
pour justifier la pédérastie et même l’homosexualité des adultes en
prouvant que ce ne sont pas des perversions. Les premiers humains
étaient des êtres doubles : mâle-mâle, femelle-femelle, androgyne. Dis
sociés, coupés en deux par la malveillance divine, ils cherchent leur
moitié pour s’y unir et guérir la blessure. En clair, ce mythe signifie
que les unions homosexuelles sont aussi une exigence de la nature.
*
* *
Maint autre problème est abordé au cours du livre. Celui de la
pédérastie crétoise, par exemple, et des rites d’enlèvement du garçon :
certains modernes y voient un phénomène d’initiation rituelle par
injection de la virilité avec la semence et donnent un sens élevé aux
fameuses inscriptions de Théra (dans l’île de Santorin), où un tel se
glorifie d’avoir sailli un tel... Celui de la pédérastie Spartiate, rejetée
comme impure par Platon, passionnément défendue par Xénophon et
par Plutarque, comme une très sage camaraderie et un excellent moyen
d’éducation militaire... Celui de Socrate et de son attitude si souvent
ambiguë à l’égard des jeunes : un Charmide, un Critobule, un Alci
biade. On connaît la scène de la tentation par Alcibiade, qui lui offre
son corps en échange de ses conseils supérieurs ; et le sage sort vain
queur de l’épreuve ; on connaît moins sans doute les réflexions de
Bion le Cynique : « Si Socrate avait envie d’Alcibiade, il eût mieux
fait de le prendre, plutôt que de nous faire ostentation de sa vertu ;
et s’il n’en avait pas envie, où est son mérite ? »
Sophocle passe aux yeux des anciens pour un fervent pédéraste :
c’est probablement vrai. A Platon, sur la foi de Diogène Laërce, on
attribue plusieurs aimés, comme Aster, Dion, Phèdre : c’est probable
ment faux, Diogène s’étant basé trop légèrement sur trois ou quatre
épigrammes de Y Anthologie.
Sur la fascination qu’exerce la beauté des garçons grecs dès l’âge
de douze ans, le Charmide, le Lysis ou YEuthydème sont des témoi
gnages étonnants. Ils ouvrent aussi des perspectives sur la vie des
palestres, sur les idylles qui s’y nouaient, souvent naïves, entre
adolescents, moins innocentes quand un adulte, un loup, tombait sur
un agneau.
L’index des auteurs anciens cités dans ce volume porte 175 noms :
c’est dire la richesse de la documentation, même s’il s’agit parfois
de simples phrases sauvées de l’oubli par un Athénée ou un Stobée.
Tous ces témoignages permettent une vue assez précise de « l’éros »
des adolescents, à toutes les époques.
Félix Buffière,
Eros Adolescent,
(éditions Belles Lettres, 704 pages).
Kl
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Æ
Il
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J
UME ESPERANCE MYTHIQUE
a1
«l'Eve Nouvelle»
— 53 —
Ce fut la « Tarte à la crème ! » du féminisme. Journaux, revues,
romans, utilisaient le terme à qui mieux mieux.
LA CROIX
Croix que nul ne regarde, et que tous nous sentons,
Aussi invincible et sûre qu’une énorme montagne,
Oui, nous dormons sur toi, et sur toi nous vivons,
Bercés par tes deux bras, et baignés dans ton ombre.
Nous avons cru jouir du lit de l’amour, mais
Ce n’étaient que tes clous, et ton madrier nu.
Nous avons cru courir, libres, à travers les prés,
Mais jamais nous n’avons défait ton nœud serré.
De chaque sang humain ton bois est toujours frais
Et sur ton corps je bois dans les plaies de mon père,
Du clou de chimère qui l’a blessé, je meurs.
C’est mentir, dire avoir vu les jours et les nuits,
Nous étions accrochés comme un fils à sa mère,
A toi, des premiers pleurs à l’ultime agonie.
Jean Darrabat
Etude de biologie
LA RECHERCHE.
Intimidé par ce nom mystérieux, le profane hésitera peut être
à franchir la porte d’un laboratoire de recherche, ce « saint des
saints » où des spécialistes, délaissant les cornues de jadis, s’affairent
devant des appareils de plus en plus sophistiqués. Que font-ils exacte
ment ? De nouvelles découvertes sont-elles proches ? Que nous réser
vent ces apprentis sorciers ? Les fausses frayeurs surmontées, venez
et voyez.
Connaître le vivant, démonter et remonter tous les mécanismes
physico-chimiques qui le constituent de façon à les faire fonctionner tÙ
selon nos désirs, quel sujet passionnant !
Le champ est trop immense pour un seul homme et même une
seule équipe. On ne peut plus poursuivre des recherches de façon
isolée, et pourtant chacun doit se spécialiser dans un domaine précis,
soit pour mener à bien une thèse de Doctorat,' soit pour continuer
à travailler après la thèse.
Plusieurs problèmes ont été abordés ou sont encore abordés dans
ce laboratoire. Prenons-en un, choisi pour être traité en équipe,
le Soja : non pas tous les aspects sous lesquels peut être étudiée
cette plante, mais seulement la physiologie, et même un point
très précis de la physiologie, la photosynthèse, et dans cette photo
synthèse le rôle d’un acide aminé, la sérine, et le rejet concomittant
de gaz carbonique qui est un des maillons d’un processus plus vaste
appelé photorespiration.
Au départ, une documentation précise s’impose. Qu’est-ce qui a été
fait sur ce sujet dans les divers laboratoires du monde, aux U.S.A.,
au Canada, en Russie, au Japon, en Angleterre, en Allemagne, en
Afrique du Sud, en Australie, etc.? Cette tâche est facilitée par les
centres de documentation bibliographique.
C’est ensuite le moment de réfléchir et de faire preuve d’imagina
tion. Quelles sont les voies possibles pour la synthèse de la sérine ?
et, en même temps, quels sont les moyens techniques de les vérifier ?
Ces derniers sont très divers et se complètent mutuellement. On
peut expérimenter sur l’organe entier, la feuille par exemple. Mais
c’est souvent insuffisant. Il s’agit alors d’isoler les cellules, éléments
de base de tout vivant, et de les faire travailler dans des conditions
bien contrôlées. On peut encore aller plus loin : démolir la cellule et
étudier chacun de ses constituants, les organites cellulaires : chloro-
plastes, mitochondries, peroxysomes, etc... L’étape ultime actuelle est
de s’intéresser à chaque molécule et chaque enzyme individuellement.
Nous sommes ici dans l’infiniment petit, invisible à nos yeux, même
au microscope électronique.
Une fois les hypothèses élaborées et les moyens choisis, il s’agit
de cultiver le Soja dans des conditions bien contrôlées et d’entre
prendre toute une série d’expérimentations, de dosages, d’incorpora
tions de traceurs radioactifs, etc... qui vont étayer ou infirmer le^
hypothèses de départ. Peu à peu, confrontées aux faits expérimentaux
et aux résultats obtenus par les autres chercheurs travaillant sur
le même sujet, celles-ci se précisent ou se modifient. Progressivement,
l’hypothèse devient certitude.
Ces nouvelles certitudes, patiemment prouvées au cours de lon
gues semaines et de longs mois' de travail, voire des années, sont
alors publiées dans des revues spécialisées, françaises ou étrangères,
et exposées dans des Congrès ou Colloques scientifiques nationaux
et internationaux.
De précision en précision, notre connaissance sur la synthèse des
acides aminés et des protéines chez le Soja progresse. Dans un pre
mier temps, ces travaux de recherche fondamentale, unis à ceux de
la recherche appliquée, œuvre des agronomes, contribuent à une implan
tation rationnelle de certaines variétés de Soja dans notre Sud-Ouest.
D’autre part, et à un niveau plus global, n’oublions pas que,
l’énergie atomique mise à part, la plus grande partie de l’énergie
vient du soleil par l’intermédiaire des végétaux, grâce à la photo
synthèse. Une connaissance de plus en plus fine de l’ensemble des
processus photosynthétiques et photorespiratoires permettra de mieux
utiliser les plantes comme source d’énergie ou bien de copier les
mécanismes pour d’éventuelles adaptations industrielles.
Notre laboratoire semble travailler assez bien puisque, en sep
tembre 1974, on a jugé bon d’inviter à l’Institut Catholique de Tou
louse les spécialistes français de la photosynthèse : la journée fut très
sympathique.
PROBLEMES ANNEXES.
PERSPECTIVES.
Il existe enfin
des gisements de poches ou de fissures. Les grandes
cavités peuvent présenter une stratigraphie de remplissage, écho des
épisodes d’érosion des milieux aujourd’hui disparus. Le remplissage,
souvent désordonné, des fissures peut être significatif d’un milieu parti
culier. Ainsi les prédateurs nocturnes décelés par les ossements de
petits mammifères provenant des boules de réjection.
te a
L’Ordinateur et l’Agriculture
II
Les
m
il illimitée et leur emploi peut non seulement ne faire courir aucun
risque à notre liberté mais encore en devenir l’instrument primordial
dans l’avenir.
yft Depuis près de vingt ans, au LIEF-ESAP, nous utilisons l’ordina
tei teur pour l’aide à la gestion des exploitations et des coopératives
le ia agricoles. Dès le début nous avons pu mettre en application, grâce
à l’ordinateur, la gestion prévisionnelle et le contrôle budgétaire per
manent. Notre méthode a pu être adoptée par divers centres de gestion
tihs en France et à l’étranger, en Europe, en Afrique et en Amérique. Nous
0 pouvons donc faire le point après ces vingt années de recherche et
d’application et nous demander ce que sera l’informatique de demain.
En considérant les progrès techniques de l’informatique d’aujour
d’hui nous pouvons dire que pour entrevoir l’informatique de l’avenir,
il faut oublier un peu celle du passé.
1. OUBLIER LE PASSÉ
Il faut oublier le
passé, à vrai dire, un passé bien proche de nous
puisqu’il ne remonte pas au-delà des années 60.
En effet, c’est vers les années 60 que l’informatique est devenue
abordable pour les entreprises, lorsque IBM mit à leur disposition
son ordinateur 1401.
Depuis lors, les machines n’ont cessé de se perfectionner. Leur
dimension ne cesse de diminuer et leur capacité augmente tous les
jours. Vers les années 60, un ordinateur pesait encore près d’une tonne,
aujourd’hui un ordinateur peut ne peser que quelques dizaines de
kilos. Vers les années 60, une mémoire occupait un espace de un ou
plusieurs mètres cubes, aujourd’hui, la mémoire n’occupe guère plus
que le volume d’un dé à coudre. Vers les années 60, on s’extasiait
devant une machine qui faisait 50 000 opérations à la seconde, aujour
d’hui, nous ne faisons plus attention à celle qui en fait plusieurs
millions dans le même temps. Vers les années 60, on était heureux
de pouvoir stocker une dizaine de milliers de chiffres ou de lettres,
aujourd’hui on ne raisonne plus que par centaines de milliers ou par
dizaines de millions. L’ordinateur devient une bibliothèque « de poche »
qui contient des milliers d’informations toujours, disponibles et tou
jours renouvelables.
Il faut enfin oublier le passé pour tout ce qui regarde les appli
cations de l’informatique.
Il s’ensuit
que la vie relationnelle réduite aujourd’hui à sa plus
simple expression dans de nombreux organismes, pourra être déve
loppée à un point que nous avons de la peine à imaginer...
P. C. Couffin,j.,s.
Laboratoire d’informatique
et d’Economie Financière.
Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan.
Le Centre d’Etudes et de Modernisation Agricoles de Purpan est
un syndicat professionnel créé par des agriculteurs il y a plus de
(î vingt-sept ans,
ns en 1951, pour développer leurs relations avec des
UÉ spécialistes et particulièrement l’Ecole d’Agriculture de Purpan et ses
il
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LA SANTA MESSA EN OCCITAN
Lo prèire : Lo Senhor sia ambe vosautres. Los fidèls : E ambe VÔStre esper.it.
*
PREPARACION PENITENCIALA
Senhor Jésus (...) pietat per nosautres. Pietat per nosautres.
5 Crist, (...) pietat per nosautres. Pietat per nosautres.
Senhor, (...) pietat per nosautres. Pietat per nosautres^
Que Diu totpoderos nos faga misericordia (...) vida eternala. Amen.
*
GLORIA IN EXCELSIS DEO. Lo prèire e los Jfidèls dison ensemble lo "Gloria a Diu".
Gloria a Diu dins lo cèl * E sus la tërra, patz al s ornes: * Diu los aima.
Te lausam, te benesissëm, t'adoram * Te glorificam e te regraciam
Per ton immensa glôria^ * Senhor Diu, rei del cèl * Diu, lo Paire totpoderos.
Senhor, Fi1 h unique, Jésus Crist * Senhor Diu, Anhël. de Diu, * Lo Filh del Paire
Tu que levas lo pecat del monde, * pietat per nosautres !
Tu que levas lo pecat del monde, * agrada nôstra pregaria !
Tu que ses assetat a la drecha del Paire, * pietat per nosautres I
Tu sol ës lo sant, * tu sol ës lo Senhor, * tu sol ës lo Diu grand, Jésus Crist
ambe lo Sant Esperit : * dins la glôria de Diu lo Paire. * Amen.
ORASON.
Preguem (...), ara e per l’eternitat. Amen.
*
EVANGELI
Lo Senhor sia ambe vosautres. E ambe VOStre esperit.
Lectura del Sant Evangèli segond Sant ***. Glôria a tu Senhor.
Lo prèire legîs l'evangèli e> a la fin, ditz : Paraula de Diu! Laus a tu, Senhor I
*
^CREDO IN UNUM DEUM". Ensemble, lo prèire e los fidèls :
Cresi en un sol Diu, * Paire totpoderos, * creator del cël e de la terra, *
de tôt lo visible e l'invisible.
Cresi en un sol Senhor, Jësus Crist, * lo Filh unique de Diu,
nascut del Paire abans totes los sëgles. Diu, nascut de Diu, *
Lutz, resplendor de la lut?, * Diu vertadiër, nascut del Diu vertadiër. *
Engendrât e non^creat, * substància unica ambe lo Paire; *
per el tôt foguët fach. * Per nosautres los ornes, * e per nostre salut, *
del cël davalet. * Per l'ôbra del Sant Esperit * s'incarnët de la Verge Maria *
e ôme se faguët. * Crucificat tanben per nosautres, *
del temps de Ponci Pilât, * patiguët e foguët sebelit.
Ressuscitët lo jorn tresen segon las Escrituras * e montët dins lo cèl; *
es assetat a la drecha del Paire. * Deu tornar ambe glôria *
per jutjar los vius e los morts * e son reine sera sense fin.
Cresi en l'Esperit Sant, * lo Senhor, lo que dona la vida, *
lo que del Paire e del Filh procedîs. * Ambe lo Paire e lo Filh
es adorat parier e pariër glorificat; * nos a parlât per los profëtas. *
E enla Gleisa : * una, santa catolica e apostolica. *
Confëssi un sol baptisme * per la remission dels pecats.
Espèri la resurreccion dels morts * e la vida del monde que ven. * Amen.
*
pregAria UNIVERSALA
Aprêp coda intencion los fidèls canton : Paire del cël, escota-nos !
LITURGIA EUCARISTICA
Es benesit, Senhor (...) vendra per nosautres lo Pan de Vida.
Los fidèla :Diu sia benesit ara e totjorn.
Que per lo mistèri (...) vendra per nosautres lo Beure de Vida.
Los fidèls : Diu sia benesit ara e totjorn.
Preguem, fraires : que. lo Paire totpoderosagrade nostre sacrifici.
Los fidèla : Lo Senhor l'agrade per sa gloria, per nostre ben e lo ben de sa Gleisa.
(...) Jésus Crist, no«tre Senhor.
Los fidèla : Amen.
Lo Senhor sia ambe vosautres. - E ambe VOStre esperit.
Aucem nostre cor. —
L'avem tôt al Senhor.
Regraciem lo Senhor nostre Diu.- AquÔ es digne e juste.
"PATER NOSTER"
Paire nostre que ses dins lo cèl, * que ton nom se santifique,
que ton reine nos avenga, * que ta volontat se faga *
sus la terra * comadins lo cil.
Dona-nos uëi nostre pan de cada jorn, * perdona-nos nostres deutes *
coma nosautres perdonam a nostres debitors * e fai que tombem pas dins la temptacion
mas deliura-nos del mal.
Que là patz del Senhor sia totjorn - esperit.
"AGNUS DE!"
... *
ambe vosautres. E ambe VOStre
Anhel de Diu que levas lo pecat del monde, * pietat per nosautres !
Anhèl de Diu que levas lo pecat del monde, * dona-nos la patz !
*
COMUNION
Senhor, soi pas digne * que vengas dins ma demora, *
mas diga solament una paraula * e mon anma sera garida.
FIN DE LA MESSA
Lo Senhor sia ambe vosautres. E ambe vostre esperit.
Que totpoderos(...) Sant Esperit
Diu Amin.
Fraires, a Diu siatz ! Glôria a Diu !
Tous renseignements sont à demander au SECRETARIAT,
31, rue de la Fonderie, 31068 TOULOUSE CEDEX - Tél. 52-62-35
C.C.P. Toulouse 4437 P.
Le directeur^gérant : L. MONLOUBOU
Commission paritaire de presse 23.966 Dépôt légal 2”>« trim. 1979
1979
H RONIQUE
N° 3-4
1979-1980
ADRESSES
(Professeurs des Facultés et Directeurs des Ecoles)
Chèques postaux t
> 1
L’INSTITUT CATHOLIQUE DE TOULOUSE
HISTORIQUE
t
lera en théologie positive, le chanoine Crouzil en droit canonique,
IMM. Senderens et Carrière en sciences.
Le rectorat de Mgr de Solages (1931-1964) voit l’Institut, avec
'le concours de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse en 1928 et
Chancelier, se doter en 1932 du Séminaire Universitaire Pie XI,
hi ouvert à des étudiants non-prêtres de l’ensemble de la région. A
cette période où se dessine en France un renouveau des vocations
:sacerdotales et religieuses, où l’Action Catholique spécialisée offre
un espoir nouveau d’évangélisation, où toute une génération intel
lectuelle redécouvre la richesse de la foi chrétienne, il a semblé
utile de donner à de jeunes séminaristes les moyens spirituels et
intellectuels d’une recherche plus approfondie pour les services
les plus divers de l’Eglise régionale. Le Recteur lui-même, à côté
de son enseignement théologique et philosophique, multiplie les
contacts et les conférences et se révèle l’un des plus lucides pro
moteurs de l’Action Catholique et de la morale sociale.
Il n’est pas étonnant qu’en étant aussi proche des problèmes
de l’heure, l’Institut ait joué un rôle important de résistance intel
lectuelle durant l’occupation, rôle qui vaut à Mgr de Solages et
trois professeurs, MM. Carrière, Decahors et Salvat, une dépor
tation de onze mois en Allemagne.
Depuis la Libération, l’Institut appuyé par Mgr Saliège devenu
Cardinal, puis par Mgr Garrone, s’est efforcé de répondre à des
besoins plus larges de formation théologique, philosophique et
sociale. Il a organisé dès 1951 l’Université d’été d’Ustaritz (Col
lège Universitaire International des Pyrénées) et développé de
nombreuses sessions de vacances. En 1952, reprenant une idée
déjà évoquée en 1918, il a instauré une Ecole de Jardinières Educa-
trices et un Cycle de préparation aux Carrières féminines. Et,
: dans le secteur religieux, il a ouvert des cours théologiques pour
.
mille quarante cinq étudiants en 1960 et mille deux cent vingt sept
en 1961. On en compte environ cinq mille à Paris, à la même
Sldate.
Clément NASTORG
2° Le Conseil d’Administration :
Recteur :
Secrétaire général :
Délégations :
Administration et gestion :
M. Jean Caratgé, M. Jacques Vacherot, Mme Simone Bernis.
— Le Recteur.
— Le Secrétaire général.
— Les Président des commissions : P. René Coste, P. Marie-Antonin
Therme, M. Fernand Crouzel.
— Les trois membres élus par le Conseil d’établissement : P. Michel
Dutheil, M. Jacques Vacherot, N.
Conseil d'établissement :
— Le Recteur.
— Le Secrétaire général.
— Les Présidents des Commissions.
— Facultés :
Théologie : P. Dutheil, doyen et P. Mourier.
Droit canonique : M. Passicos, et P. Bouchet.
Philosophie : P. Courtes, doyen et M. Dartigues.
Lettres M. Buffière, doyen et M. Delmas.
:
Sciences : M. Guittard, doyen et M. Crouzel.
— Organismes intégrés :
I.E.R.P. : M. Bareille.
A.F.P. : M. Rigal.
S.A.V.l.C. : M. Ricart.
— Organisme associés :
E.S.A.P. : P. Pinsdez et M. Cassagnes.
Ecole d’Educateurs de Jeunes Enfants : M,le Saquet et Mme Jala-
bert.
l.D.E.S.T. : M. Hahn et M llc Clairefond.
Centre de Formation d’Educateurs : Mm0 Texier et M"10 Pécoult.
C.F.P. : Sœur Pomarede.
l.F.P. : Sœur Marie-Bernard et M. Vacherot.
I.F.P.C. : M. Viel, M. Delmas.
S.M.E.B. : M. Monloubou.
Collège d’Occitanie : M. Nègre.
C.E.T.A.S. : M" 0 Massacrier.
— Divers responsables :
Le responsable du Séminaire Pie XI : M. Mompha.
Le responsable du Foyer Léon XIII : M. Coste.
Le responsable des étudiants : M. Lévesque.
Le conservateur de la Bibliothèque : Mgr Martimort.
Le responsable de l’Institut de Musique sacrée : Philippe Bachet.
Le responsable du Centre d’Etudes Africaines.
Secrétariat universitaire :
M IUî Marie-Thérèse Moulas.
Secrétariat administratif :
Travaux d'entretien :
M. Jean Nadal.
Jardin et Atelier :
M. Guy Casarsa.
Entretien et service :
Mme Carmen Eloségui, M‘“u Thérèse Talayrach.
SEMINAIRE UNIVERSITAIRE PIE XI ET FOYER LEON XIII
Cuisine :
M. Denis Traverse, M‘" e Mireille Larose.
Travaux d'entretien :
M. Simon Cazaban.
Entretien et service :
Conservateur :
Mgr Martimort.
Bibliothécaires adjointes :
M Du Bourg, Sœur A.-D. Rinckwald.
110
Commis de bibliothèque :
M. Bergez.
Conseil de la Bibliothèque :
Président : M. le Recteur.
*
* *
Délégués diocésains :
Recteurs honoraires
grade).
La Faculté libre des Lettres et l’Ecole Supérieure des Sciences
préparent aux grades d’Etat. Elles assurent également la direction de
diplômes d’études supérieures et de thèses de doctorat.
Les autres organismes préparent des diplômes correspondant à
l’enseignement qu’ils donnent comme il est indiqué pour chaque cas.
FACULTE DE THEOLOGIE
Ecriture sainte :
SESSION EVEQUES-PROFESSEURS
GROUPES DE RECHERCHE
Responsable : P. Coste
PROGRAMME PROVISOIRE
THEOLOGIE ET TROISIEME AGE
3L rue de la Fonderie, 31068 Toulouse
Attachée de direction :
G. Poisson, licenciée en Enseignement religieux, jardinière-éducatrice
diplômée.
Bibliothécaire :
A.-D. Rinckwald, licenciée ès lettres, documentaliste.
Secrétaire :
M.-C. Castanet.
(1) Cette formation est accessible & des étudiants réguliers mais aussi À des
auditeurs libres.
Pour 1979 - 1980 les thèmes d’études retenus sont indiqués
ci-dessous.
Les activités du vendredi sont coordonnées par Louis Bareille et
Françoise Schill.
CONDITIONS D’ADMISSION
PROPOSITIONS DE FORMATION
PROPOSITIONS A
Séminaires et sessions.
PROPOSITIONS B
Formation permanente.
Formation en week-end.
Formation des enseignants et éducateurs.
PROPOSITIONS A
L. Lachièze-Rey
Pédagogies de la Foi et Action de VÊglise -
UV 33 :
CONVERGENCE
SEMINAIRE
Ce lieu de recherche appliquée qui voudrait passer par une appro
che pastorale, s’adresse à des personnes présentant un minimum de
formation : étudiants de 2 e année, personnes motivées par ce type de
recherche, « anciens » de l’I.E.R.P.
« Recherche historique sur l’éducation chré
tienne par les catéchismes, dans la région ». J.-P. Pin
(Groupe déjà constitué).
PROPOSITION B
Formation permanente :
BUTS :
Permettre aux participants de se refaire à tous les plans : intellec
tuel, spirituel, pastoral...
La formation sera aussi personnalisée que possible. La plupart
des enseignements auront lieu dans le cadre de la Faculté de Théologie
ou de l’Institut d’Études Religieuses et Pastorales (LE.R.P.) dans des
groupes diversifiés où s’interpellent mutuellement laïcs, religieux, reli
gieuses, séminaristes, prêtres.
3) S’alimenter spirituellement.
— par une vie fraternelle (vie commune sur place, repas, loisirs),
— par un ressourcement biblique, notamment par une « lecture
pastorale » de l’Écriture, en plus des cours d’Écriture Sainte,
— par la prière commune (célébration de la Parole, de l’Eucha
ristie, récollections).
MOYENS :
— 41 —
— des pistes de recherche personnelle : un jeu d’astérisques dis
tingue les questions faciles des problèmes plus ardus ;
— des indications bibliographiques.
Répondant à un besoin largement ressenti, ces JALONS touchent
actuellement plus de 200 monastères francophones de tous ordres, sans
compter prêtres, religieux et religieuses de la vie apostolique. Ils sont
répandus dans les pays francophones d’Afrique et d’Amérique du Nord,
dans tous les pays d’Europe de l’Ouest et plusieurs de l’Europe de
l’Est, l’Amérique latine et l’Extrême-Orient.
Les JALONS sont traduits en anglais, par Fr. Cornélius Justice,
Mount Mellerey Abbey, Cappoquin ; Co. Waterford, Irlande et attei
gnent 80 monastères d’Angleterre, d’Irlande, d’Amérique du Nord,
d’Afrique, de Nouvelle-Zélande et d’Australie. Ils sont aussi traduits en
espagnol et en portugais.
ait' 3° — DES COURS PAR CORRESPONDANCE.
A. — Des cours de formation biblique sont offerts à deux publics
que distinguent leurs désirs et leurs possibilités.
Un premier type d’études est proposé aux moniales qui désirent
lie.,
une formation plus poussée pour le service de leur communauté.
Adapté de cette formule, un deuxième type de cours, le C.Bi.C. est
jj[j|
proposé à ceux et celles qui cherchent une formation biblique pour un
meilleur service de leur communauté chrétienne ou pour un légitime
enrichissement personnel.
Les deux systèmes supposent une étude que chacun accomplit,
guidé par des indications de travail et par la correction d’exercices
pratiques.
Deux formules sont proposées par le C.Bi.C. La formule A s’adresse
Me aux débutants ; la formule B à ceux qui souhaitent une formation
m plus poussée. La première (A) fait parcourir la Bible en 4 ans, au
Ri rythme annuel de 6 devoirs très courts ; le programme de la seconde
ÎH (B) est réparti sur 6 ans, avec un devoir trimestriel.
Le programme 79-80 porte : A, sur les Évangiles ; B, sur les Écrits
tï!> johanniques (épîtres, évangile, apocalypse). Les inscriptions sont prises
iw au début de chaque année, en septembre.
Le cours vise à donner une bonne initiation à la lecture dei la
Bible ainsi qu’à l’exégèse contemporaine ; le but en demeure toujours
la vie chrétienne (monastique ou autre) et l’authenticité de l’écoute
de la Parole.
B. — Un cours élémentaire d’hébreu biblique, ouvert à toute per
sonne qui voudrait étayer son étude de la Parole par une connaissance
plus directe du langage qui exprime cette Parole. Ce cours suppose
l’envoi d’un fascicule permettant de découvrir la langue hébraïque, et
la correction périodique de travaux pratiques. (On peut commander le
fascicule seul).
*
* *
Tous les renseignements sont à demander à l’adresse suivante :
S.M.E.B. Abbaye Ste Scholastique, 81110 Dourgne (Tél. (63) 50.18.32) ;
ceux qui concernent le C.Bi.C. peuvent être aussi demandés au Secré
tariat de l’Institut.
FACULTE DE DROIT CANONIQUE
N...
Droit financier et patrimonial de l’Église diocésaine.
Statut du culte en droit français (ministres et biens).
Liberté de congrégation et d’enseignement.
Droit public ecclésiastique externe.
Méthodologie juridique.
ENSEIGNEMENT (1978-1979)
*
* *
Laboratoire de langues :
Responsables : M. Jean Darrabat et M. Jean Joseph.
COLLEGE D’OCCITANIE
PHYSIOLOGIE VEGETALE
GEOLOGIE
PHYSIQUE
PRIX JOSEPH-SALVAT
INSCRIPTIONS ET IMMATRICULATIONS
Les cours des Facultés canoniques, de la Faculté libre des Lettres
et de l’Ecole Supérieure des Sciences sont ouverts à tout étudiant qui,
remplissant les conditions requises pour être admis à ces Facultés ou
à cette Ecole, a été régulièrement inscrit ou immatriculé.
Les inscriptions ou immatriculations sont prises au Secrétariat de
l’Institut, dans les conditions précises ci-dessous.
Le Secrétariat est ouvert de 10 h. à midi et de 14 h. à 17 h.,
tous les jours, sauf les samedis, les dimanches et jours fériés.
DISPOSITIONS COMMUNES
Tout étudiant doit être soit inscrit, soit immatriculé (ou auditeur
libre).
Les inscriptions et immatriculations doivent être prises par l’inté
ressé en personne : elles ne peuvent l’être par correspondance ou par
l’intermédiaire d'un mandataire.
Une carte d’étudiant est délivrée à tout étudiant inscrit ou imma
triculé.
Les immatriculations peuvent être prises à n’importe quel moment
de l’année scolaire ; elles sont valables pour toute l’année scolaire pen
dant laquelle elles ont été prises, mais pour cette année scolaire seule
ment, quelle que soit la date à laquelle on les a prises,
Les inscriptions doivent être prises suivant les modalités indiquées
dans les dispositions spéciales.
Les étudiants admis à suivre, en plus des cours de la Faculté ou
Ecole à laquelle ils sont inscrits ou immatriculés, ceux d’une nouvelle
Faculté ou Ecole, n’ont pas à prendre de nouvelle inscription ou imma
triculation.
Droits :
Inscriptions à partir de 200 F
Sécurité sociale
M. N. E. F. ou S. M. E. S. O. : prix selon option
Ces droits comprennent le droit de bibliothèque.
Les droits d’immatriculation sont de 200 F.
La remise totale ou partielle des droits d’inscription ou d’imma
triculation ci-dessus ne peut être accordée que par Mgr le Recteur,
auquel la demande doit être adressée par écrit.
Sécurité Sociale. — Les étudiants des Facultés canoniques ainsi
que les étudiants de licence d’Etat et de l’Ecole Supérieure d’Agricul
ture de Purpan sont affiliés obligatoirement aux assurances sociales
(loi du 23 septembre 1948), jusqu’à 26 ans (service militaire en sus).
Ils ont droit, ainsi que leurs conjoints et leurs enfants à charge, aux
prestations en nature : de l’assurance-maladie, de l’assurance longue
maladie et de l’assurance maternité.
Les ayants droit âgés de moins de 20 ans d’un assuré social, les
étudiants déjà inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur,
les salariés déjà inscrits au régime général, les étrangers (Britanniques
exceptés) ne sont pas pas astreints à cette affiliation ; les boursiers
sont exonérés des frais de cotisation.
Assurance universitaire obligatoire. — Les étudiants doivent acquit
ter une cotisation annuelle pour l’assurance obligatoire instituée par
la loi du 10 août 1943, relative aux risques scolaires et de trajet,
assurance couverte par la Mutuelle Nationale des Etudiants de France
(M.N.E.F.) ou la Société Mutualiste des Etudiants du Sud-Ouest
(S.M.E.S.O.).
DISPOSITIONS SPECIALES
1° Facultés canoniques
— 57 —
de régler au secrétariat de la Faculté les frais de bibliothèque et de
travaux pratiques.
Inversement, les étudiants qui auraient pris leur inscription à la
Faculté des Lettres de l’Etat doivent, pour avoir le droit de suivre
les cours de la Faculté libre des Lettres, prendre une immatriculation
à celle-ci.
En prenant la première inscription, l’étudiant doit remplir la fiche
de renseignements qui lui sera remise et fournir les pièces suivantes :
1) un extrait de son acte de naissance ;
2) s’il est mineur, l’autorisation de son père ou de son tuteur
(cette pièce doit indiquer le domicile du père ou du tuteur) ;
3) un diplôme de bachelier de l’enseignement secondaire ;
4) deux photographies.
Le registre d’inscriptions est ouvert du 3 juillet au 28 juillet pour
les inscriptions des étudiants de 1™ année, pour les étudiants ne se ;
présentant pas à la 2lrao session, pour les candidats au C.A.P.E.S. et
à l’agrégation.
Il est ouvert du 2 au 15 octobre pour les étudiants devant se pré
senter à la 2lme session d’examen.
En cas de maladie ou d’empêchement légitime, l’étudiant ne pourra
pas s’inscrire après clôture du registre sans y avoir été autorisé ; l’au
torisation devra être demandée au Recteur de l’Université s’il veut
s’inscrire après le 1 er décembre ou au Ministre de l’Education Nationale
s’il veut s’incrire après le 1 er janvier. La demande doit toujours être
adressée par l’intermédiaire du secrétariat de l’Institut Catholique.
Immatriculation. — Pour l’immatriculation, l’étudiant doit remplir
la feuille de renseignements, fournir deux photographies et présenter
la carte d’étudiant de l’Université d’Etat.
Bourses d'enseignement supérieur
aux étudiants de la Faculté de Théologie
et de la Faculté libre des Lettres
Des bourses d’enseignement supérieur peuvent être attribuées aux
étudiants inscrits à la Faculté des Lettres, aux conditions établies par
les règlements de l’Education Nationale (D.E.U.G., licence, maîtrise).
Dans les mêmes conditions, des bourses peuvent être obtenues par les
étudiants inscrits à la Faculté de Théologie.
Les dossiers doivent être remis au Secrétariat avant le 1 er mai
pour tous les candidats reçus ou non à la session de juin. Ils compor
tent notamment : une notice fournie par le Secrétariat ; une demande
sur papier libre ; les extraits des rôles des contributions payées par
la famille (par le candidat s’il ne vit pas dans sa famille) ou les
certificats de non-imposition ; les bulletins de salaire.
3° Ecole supérieure des Sciences
Les étudiants qui suivent les cours de l’Ecole Supérieur des
Sciences doivent prendre, chaque année, une immatriculation : mêmes
règles que pour la Faculté libre des Lettres.
Les inscriptions sont prises exclusivement à la Faculté des Sciences
de l’Etat.
L’Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan a été créée en 1919.
Elle est associée à l’Institut Catholique de Toulouse et dirigée par les
Pères de la Compagnie de Jésus.
Par arrêté du Ministre de l’Agriculture, en date du 10 juin 1964,
l’Ecole est reconnue comme Etablissement d’Enseignement Supérieur
Agricole.
L’Ecole reçoit des jeunes gens et des jeunes filles titulaires d’un
baccalauréat scientifique (C, D ou D’) dont le dossier a été jugé valable
par un jury d’admission.
L’enseignement est réparti en deux cycles : le cycle fondamental
(2 ans) et le cycle supérieur (3 ans). Le régime de l’Ecole est l’externat.
1“ FINALITE GENERALE
2° OBJET PARTICULIER
3° DIPLOME D’INGENIEUR
Les élèves qui ont terminé les 5 années d’études avec la moyenne 5
— 60 —
p. Georges de Charrin, s. j., Docteur en Droit, Rédacteur en Chef de
la Revue « Purpan ».
Professeur de Droit Civil et de Droit Commercial.
p. Calixte Couffin, j., Licencié ès Lettres, Docteur en Droit de la
s.
Coopération Internationale, Expert des Nations Unies, Directeur
du Laboratoire d’informatique et d’Economie Financière.
Professeur de Gestion Financière.
P. Bernard Fort, s. j., Directeur du Centre d’Etudes et de Modernisa
tion Agricole et de la Revue « Purpan ».
Professeur d’Economie de l’exploitation agricole.
M me Aline Fourmaud, Licenciée ès Sciences.
Professeur de Biologie.
M me Evelyne Francal, Maître en Anglais.
Professeur d’Anglais.
M"'° Colette Gastou, Licenciée ès Sciences, Docteur de Spécialité (bio
géographie).
Professeur de Botanique et d’Ecologie.
M. Michel Gastou, Licencié ès Sciences, D.E.A. de Biologie Végétale.
Professeur de Zoologie Agricole, de Phytopathologie, de Phytophar-
macie et de Microbiologie.
M. Michel Gay, Ingénieur en Agriculture E.S.A.P., Docteur Ingénieur.
Professeur de Physiologie Végétale.
M. Bernard Maruejouls, Ingénieur en Agriculture E.S.A.P., D.E.A.
d’Economie et Droit Rural.
Professeur d’Agriculture spéciale, cultures assolées.
P. Etienne Perrot, s. j., Maître en Théologie, Docteur d’Etat en Scien
ces Economiques, Certifié I.E.J.E. de l’I.R.E.P. (Grenoble).
Professeur d’Economie Générale et d’Economie Rurale.
M. Daniel Prache, Ingénieur E.N.S.A. Toulouse, Licencié ès Sciences,
Diplômé de l’Institut de Préparation aux Affaires.
Professeur d’industries alimentaires et d’informatique.
M m0 Denise Saiz, Licenciée ès Lettres, mention Anglais.
Professeur d’Anglais.
I M. Léonce Sicre, Ingénieur en Agriculture E.S.A.P., Diplômé de l’Ins
titut de Droit Rural et d’Economie Agricole de Paris.
Professeur d’Agriculture. Visites d’exploitations, stages.
P. Henri Springer, s. j., Ingénieur E.N.S.P.M., Licencié ès Sciences.
Professeur de Chimie Générale et Minérale - Mathématiques.
M" ,e Argentine Vidal, Maître en Sciences, Docteur de Spécialité (phy
sique atomique).
Professeur de Mathématiques.
M. Laurent Vignau-Loustau, Ingénieur Agronome Grignon.
Professeur de Zootechnie.
LABORATOIRES
A) DE L’ECOLE :
CENTRE DE PREPARATION
J
CORPS PROFESSORAL
CONDITIONS D’INSCRIPTION
A L’EXAMEN D’ENTREE
1. Age : 18 ans au moins, avant le 30 septembre de l’année d’entrée
en formation.
2. Niveau : il faut être titulaire du baccalauréat ou d’un titre admis
en dispense ou en équivalence pour l’entrée en université, ou, au mini
mum être en terminale et s’engager à l’accomplir intégralement.
3. Expérience auprès d’enfants de moins de 7 ans en collectivité.
Minimum 20 jours suivis à temps plein.
4. Examen d’entrée : Cet examen comprend :
FORMATION
Formation théorique : 950 heures de cours, de travaux pratiques
et dirigés, de recherches personnelles réalisées individuellement ou
en groupe.
PROGRAMME
1. Développement physique et psychique de l’être humain, la
période de 0 à 7 ans faisant l’objet d’un approfondissement spécifique.
2. Etude psycho-sociologique des milieux dans lesquels vit l’enfant
et où s’exerce l’action sociale et éducative.
3. Pédagogie générale et pratique — méthodes pédagogiques et
techniques éducatives.
Formation pratique : 36 semaines de stages dans les différents
lieux d’exercice de la profession.
Formation personnelle et préparation technique.
SANCTION DES ETUDES
Diplôme d’Etat d’Educateur de Jeunes Enfants institué par le
décret n" 73 73 du 11 janvier 1973 du Ministère de la Santé (J. O. du
20 janvier 1973).
Education littéraire :
M"e Eliane Antagnague, licence de lettres.
Initiation à l’écologie et à la théorie des ensembles :
M" e Yannick Chevalier, diplôme éducatrice-jardinière. Licence de
Sciences humaines et sociales apliquées. Responsable de promotion.
Education musicale :
Mm9 Françoise Herrgott, diplôme éducatrice-jardinière.
M me Danièle Samson, diplôme éducatrice-jardinière, certificat fin
d’étude du Conservatoire.
Psycho-motricité et graphisme :
Mme Jacqueline Jalabert, diplôme éducatrice-jardinière, diplôme
éducatrice-jardinière spécialisée, certificat d’aptitude à l’application de
la méthode « Bon Départ ». Licence de Sciences humaines et sociales
appliquées.
Méthodes et techniques particulières :
Montessori, Decroly, Frœbel...
Techniques éducatives :
M me Françoise Carlier, diplôme de jardinière-éducatrice.
Matériel éducatif :
M'"« Vickye Marquez, diplôme éducatrice-jardinière, diplôme édu
catrice spécialisée. Responsable de promotion.
Créativité chez l'enfant :
M me Suzanne Soulan, diplôme éducatrice-jardinière, licence de
sciences humaines et sociales appliquées.
Education manuelle :
M"‘ a Marie-Rose Ambroise-Rendu, diplôme éducatrice-jardinière.
Atelier expression :
M. Jean-Christophe Soulan, licence histoire, géographie, maîtrise.
Expression française :
M' ne Masquelier.
Bibliothécaire - documentaliste :
M»>« Nadine Pecondon-Lacroix, diplôme d’études juridiques géné
rales, diplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants.
Secrétariat :
M‘" u Gisèle Paillon.
M IMO Françoise Farret d’AsTiES.
Inscriptions : en novembre.
Examen de sélection : en février et mars.
Droit d’inscriptionà l’examen de sélection 20 F ; joindre 3 enve
loppes timbrées. Frais de sélection : 160 F.
• Moniteurs éducateurs,
• Educateurs spécialisés.
D’autre part, le Centre de Formation a été habilité à dispenser
des stages de perfectionnement dans le cadre de la Formation Perma
nente (décret du 4 août 1972 ; Journal Officiel du 1 er octobre 1972).
Conditions d’inscription :
— justifier d’un avis favorable aux épreuves de sélection,
— 21 ans minimum,
— être dégagé des obligations militaires,
- 2continuer à assurer une fonction éducative salariée pendant les
ans de formation (autorisation écrite de l’employeur à suivre
cette formation).
Conditions d’inscription :
— justifier d’un avis favorable aux épreuves de sélection,
— 21 ans minimum,
— être dégagé des obligations militaires,
— être titulaire du Diplôme d’Educateur de jeunes enfants ou du
Certificat d’Aptitude aux fonctions de Moniteur Educateur ou
d’un Diplôme d’Ecole de Moniteur Educateur (délivré avant
octobre 1970 par une Ecole agréée par les différents Ministères
concernés),
3 ans de formation d’une continuité de
— justifier pendant lesplusieurs
travail dans un ou établissements de l’Enfance Ina
daptée.
(Autorisation écrite de l’employeur à suivre cette formation).
Cette formation se déroule sur 3 ans au rythme d’une semaine
théorique de 40 heures par mois (soit 11 semaines par an) au Centre
de Formation et comporte des stages dans des établissements différents
de l’établissement employeur.
Une évaluation est prévue en fin de première et deuxième années
et doit permettre l’entrée en troisième année de formation.
Le cycle de 3 ans est sanctionné par le Diplôme d’Etat d’Educateur
Spécialisé.
FRAIS DE SCOLARITÉ
200 francs, à régler au début de chaque année de formation, confor
mément aux textes ministériels en vigueur.
de l’Enfance inadaptée. „
Groupes d’études de cas, groupes de psycho-pédagogie.
M. François Garrido, diplôme universitaire B.S.I., professeur d’éduca
tion physique et sportive.
Enseignement de techniques sportives.
M m0 Martine Jonquet, C.A.F.A.S.E. de dessin, peinture, modelage.
Techniques éducatives.
Mlle Marie-Jeanne Lezerac, éducatrice spécialisée, rééducatrice en psy
cho-motricité.
Techniques éducatives.
M me Isabelle Thibault, éducatrice spécialisée.
Groupes de psycho-pédagogie.
M. Guy Thibault, directeur d’un Centre de post-cure, études de dessin
industriel et des techniques verres et aluminium.
Techniques éducatives.
M. Jean Weber, professeur certifié en éducation physique et sportive,
licence en psychologie.
Groupes d’enseignement de techniques sportives.
M lle Janine Hérail, éducatrice spécialisée.
Enseignement psycho-pédagogique.
M " 6 Jacqueline Monfort, médecin psychiatre.
1
Groupes de neuro-psycho-physiologie.
PERSONNEL ADMINISTRATIF
*
**
STAGES DE PERFECTIONNEMENT
Formation pédagogique
pour l’enseignement catholique du 1 er degré
17, rue Bellegarde, 31000 Toulouse - Tel. (61) 21-35-78
C.C.P. Toulouse 550-94 B
f
Equipe de direction :
Sœur Marie-Bernard Vendevelle, licenciée ès lettres
M. Jacques-Marie Vacherot, licencié ès sciences
licencié en philosophie et théologie
I. — OBJECTIFS DE L’INSTITUT
L’Institut de Formation Pédagogique, créé dans le cadre de l’Institut
Catholique de Toulouse, au titre d’« organisme associé », est placé sous
la responsabilité de l'Association Catholique pour les Enseignements
du Second degré (A.C.E.S.).
Il se propose la formation pédagogique initiale — théorique et pra
tique — des futurs maîtres de l’enseignement catholique du second
degré.
B. — Formation pratique :
Elle s’organise autour de stages dans des établissements de la
région: stages en tutelle et stages en responsabilité, sous la direction jl
de conseillers de stages.
Pour les stages en responsabilité, on utilisera au maximum les
remplacements qui surviennent en cours d’année scolaire et qui sont
réservés en priorité aux étudiants de seconde année de l’I.F.P., titu
laires des diplômes universitaires requis.
C. — Formation religieuse :
L’option de l’étudiant pour l’enseignement catholique exige de sa
part une réflexion sur son engagement chrétien. Cette réflexion obliga
toire sera pour lui un moyen précieux d’approfondir ses motivations
et d’éclairer ses interrogations personnelles.
Cette formation pourra se faire soit dans le cadre de l’I.F.P. (voir
programme), soit par participation à une unité de valeur de l’Institut
d’Etudes Religieuses et Pastorales (I.E.R.P., 23, rue de la Dalbade -
Toulouse).
Pour répondre aux désirs d’un certain nombre d’étudiants que des
remplacements ont empêché cette année de suivre les cours pendant
la semaine, il est prévu d’organiser plusieurs mini-sessions pendant
un week-end.
La participation assidue à ces sessions permettra d’acquérir l’équi
valence de certaines Unités de Valeur.
IV.— INSCRIPTIONS
A. — Les inscriptions ordinaires se prennent au : SECRETARIAT
DE L’INSTITUT CATHOLIQUE.
OBJECTIFS
*
* *
Session de Philosophie
ECOLE DE SECRETARIAT
31, rue de la Fonderie, 31068 Toulouse Cedex
(Tel. 53.51.78)
Renseignements :
Directement ou par lettre à l’Ecole, 31, rue de la Fonderie, 31068
Toulouse Cedex. Tél. 53.51.78.
L’Ecole est ouverte tous les jours de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h,
du 1 er septembre au 15 juillet, sauf samedi et jours fériés.
CHRONIQUE
*
**
Le Centre comprend les sections suivantes :
*
* *
PROGRAMME POUR L’ANNEE UNIVERSITAIRE 1979-1980
*
* *
— Animateurs d’assemblée :
Trois week-end d’animateurs d’assemblée seront proposés au
cours de l’année. Ces week-end devront normalement se terminer par
la session annuelle de musique liturgique régionale pour une formation
valable des animateurs.
Sur Toulouse :
Deux soirées - répertoire par trimestre.
Deux soirées - animateurs d’assemblée par trimestre avec travail
technique.
— Chefs de chœur :
Trois week-end de chefs de chœur seront organisés. Ils seront
ouverts à tous ceux qui ont mis un groupe choral en place dans leur
secteur ou leur paroisse.
Si la demande est suffisante, un cours régulier pour les chefs de
chœur sera ouvert à Toulouse.
La JOURNEE DES CHORALES permettra à toutes les chorales
liturgiques de la région qui le désirent de se retrouver et de se ren
contrer. Un programme commun pour la messe et une pièce à monter
pour le concert d’après-midi seront proposés dès le début de l’année
scolaire.
y
COLLOQUE ET CAHIERS DE FANJEAUX
CENTRE NEWMAN
Membres du Comité :
Membres d’honneur :
— 99 —
MISSION ETUDIANTE
*
* *
INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS, 21, rue d’Assas, 75270 Paris Cedex 06.
Tél. (1) 222-41-80.
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L’OUEST, rue Volney, BP 808, 49005
Angers. Tél. (41) 88-33-12.
FACULTES CATHOLIQUES DE LYON, 25 et 29, rue du Plat, 69288 Lyon
Cedex I. Tél. (78) 25-51-00.
FACULTES CATHOLIQUES DE LILLE. 60, boulevard Vauban. 59046 Lille
Cedex. Tél. (20) 57-28-00.
*
* *
RECTORAT DE L’ACADEMIE DE TOULOUSE, impasse S&int-Jacque6.
31073 Toulouse Cedex. Tél. 53-11-27.
C.R.O.U.S., 7, rue des Salenques, 31070 Toulouse Cedex. Tél. 21-13-61.
DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DES
LOISIRS, 23, rue d’Astorg, 31000 Toulouse. Tél. 21-42-33.
O.N.I.S.E.P., 41, rue Achille-Vi&dieu, 31400 Toulouse. Tél. 52-47-52.
MNEF., 32 bis, avenue Honoré-Serres, 31069 Toulouse Cedex. Tél.
62-37-05.
S.M.E.S.O., 46. rue Alsace-Lorraine. 31000 Toulouse. Tél. 21-11-19.
TOULOUSE I (Sciences sociales), place Anatole-France, 31070 Toulouse
Cedex. Tél. 23-01-45.
TOULOUSE II (Toulouse-Le Mirail), 109 bis. rue Vauquelin, 31081 Tou
louse Cedex. Tél. 41-11-05.
TOULOUSE III (Paul-Sabatier), 118. route de Narbonne, 31077 Toulouse
Cedex. Tél. 53-11-20.
INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE. (I.N.P.T. ).
place des Hauts-Murats. BP 354 Toulouse Cedex. Tél. 52-21-37