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HERVE Sabrina

CHEYNEL Bertrand

Antiquités nationales
Le testament du Lingon
(traduction de P. Sage)

Luminais : Gaulois revenant de la chasse

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Introduction

Les Lingons sont un peuple celte du nord-est de la Gaule sur le plateau de Langres. Il est décrit comme étant un peuple
fédéré après la Guerre des Gaules mais suite à une révolte en 69-70 ap JC il perd ce statut. Les sources nous disent que
cette révolte est menée par un certain Sabinus et elle est maté par le sénateur romain Sextus Julius Frontinus qui accorde la
citoyenneté romaine aux Lingons qui acceptent de se soumettre.
Ce document est un extrait du testament d’un riche Lingon qui semble être un descendant de ceux-ci.
Cet élément et l’utilisation de la tria nomina nous donne un cadre historique situé entre 70 ap JC et la fin du IIème siècle et
surement pas plus tard que 212, date due promulgation de la Constitution d'Antonine et période pendant laquelle l'utilisation
de la tria nomina va se raréfier considérablement.
L’extrait nous est connu par une copie du Xème siècle retrouvée dans la bibliothèque de Bâle au XIXème siècle et éditée en
1863 par Kiessling. Comme nous n’avons qu’une copie nous ne savons pas qu’elle était la nature du document à l’origine
mais il semble qu’on peut écarter l’hypothèse d’une inscription car le texte est très long, il est également important qu’un
testament puisse être retouché, modifié et pour finir le texte évoque la volonté du personnage qu’on face une inscription sur
son monument. Quoi qu'il en soit, l'auteur du testament énonce en détail ses dernières volontés concernant l'architecture de
son monument funéraire, l'entretien du domaine qui l'entour, les repas rituels qui y seront célébrés, sans oublier la liste des
objets qui devront y être incinérés avec lui.

I. Un notable lingon romanisé


A. Richesse et opulence.

Ainsi que nous le montre différents indices dans le texte il est important pour ce notable Lingon de montrer sa richesse et ce
même dans sa mort.
Le premier élément qui en témoigne est bien la grandeur de son monument funéraire. Il donne ses volontés le concernant
dans la première partie du testament qui va de la ligne 1 à 15.
Comme l’indique le passage de la ligne 2 : « achevée suivant le plan que j’ai donné » le Lingon semble avoir dans une partie
manquante du testament ou une annexe fait un réel plan ou du moins donné des indications plus précises quant à l’édification
de son monument. Et il semble ne faire ici qu’un résumé de ce qu’il a déjà dit.
Cet édifice est en réalité un complexe fait de plusieurs éléments : on y trouve une cella, une exèdre, un autel funéraire en
pierre de Luna nom qu’on donne au marbre de Carrare et qui devra contenir les cendres, un bassin, un verger et un enclos.
Ces éléments nous donnent l’impression d’un ensemble assez imposant qui marque le paysage et l’historien André BUISSON
émet l’hypothèse que le tombeau aurait été situé sur un point élevé est joué le rôle de point de repère car il est important que
ce monument soit visible.
Mais la richesse ne transparait pas seulement dans la taille mais également dans son mobilier.
Il demande que soit installé sous l’exèdre une statue assise surement de lui-même. Certains pensent même que c’était une
statue équestre visant à héroïser le personnage liée au culte d’une divinité Epona. Cette statue devra être en marbre dit
d’outre mer, et en bronze qu’il veut de la meilleure qualité. Elle devra faire au minimum 5 pieds soit environ 1m40.
Il veut également que soit disposé une litière et deux banquettes(en marbre) sous l’exèdre et qu’on y mette pour l’ouverture
« deux couverture et deux coussins de table assortis et deux manteau, une tunique ».
La disposition des différents éléments du complexe est inconnue mais l’hypothèse la plus probable est celle qui réuni en une
seule entité l’exèdre et la cella avec l’autel funéraire devant ce bâtiment. (Voir plan)
Le monument est loin d’être le seul indice de la richesse du Lingon en effet on remarque qu’il possède beaucoup d’esclaves. Il
ne parle pas dans son testament de ses esclaves mais bien de ses affranchis car il est de coutume d’affranchir certains de

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ses esclaves par l’intermédiaire de son testament mais comme l’indique la phrase de la ligne 36-38 : « que tous mes
affranchis des deux sexes, ceux que j’ai libérés aussi bien de mon vivant que par le présent testament… » Il semble avoir
affranchi certains de ses esclaves avant sa mort. Le nombre d’esclaves que ce testament nous laisse imaginer montre que ce
Lingon était un personnage très riche et puissant.
Sa fortune transparait également dans la quantité d’objet qu’il souhaite voir bruler avec lui sur le bucher mais aussi par
l’importance de son évergétisme dont nous parlerons dans une prochaine partie.
En plus d’être un riche notable, c’est également un Lingon romanisé.

B. Un citoyen romain.

Sa romanité s’exprime directement à travers la forme du texte car en effet le testament est un privilège accordé aux citoyens
romain.
Un testament classique comprend plusieurs grandes parties :
On commence par désigner le ou les héritiers puis les différents legs.
Ensuite viennent les affranchissements qui comme on l’a vu son courant dans les testaments. Il en désigne 4 dans l’extrait :
Philadelphus, Verus, Phoebus et son homme de confiance car il le désigne comme son mandataire : Priscus.
On désigne ensuite les tuteurs puis les dispositions relatives aux funérailles.
Il semble que nous n’ayons ici que la partie relative aux funérailles et à l’édifice.
Un autre élément révélateur de sa romanité et son nom. Même si celui-ci n’est pas mentionné on peut garce au nom de son
fils et de son petit fils en déduire que son praenomen était Sextus et son nomen ou gentilis était Julius. On ignore son
cognomen mais selon Marcel le Glay il était de coutume de donner au petit fils le nom de son grand-père, ainsi il pourrait
s’appeler comme son petit fils Sextus Julius Aquila. De plus il est très probable que son praenomen et son nomen lui viennent
de Sextus Julius Frontinus sénateur romain qui accorda la citoyenneté aux Lingons révoltés qui se rendirent à lui en 70 ap JC.
Cela ne signifie pas que notre gaulois soit contemporain de cet épisode mais qu’un de ses ancêtres est put l’être.
Néanmoins on ne peut pas dire que cet homme était totalement romanisé.

C. Une identité lingonne.

En effet notre homme n’est pas un romain, il conserve quelques caractéristiques propres aux Lingons.
Le fait qu’il fait de la cité des Lingons la garante du respect de ses volontés ligne 34 : «soient redevables au trésor de la cité
des Lingons de cent mille sesterces …» montre en partie son attachement à celle-ci.
La chasse peut également être considérée comme un élément Lingon car c’est avant tout un sport réservé à l’élite provinciale
qui se répand sous l’empire. On voit dans son testament que cet homme y attache beaucoup d’importance car il souhaite être
brulé avec son matériel de chasse, pratique fréquente en Gaule. De plus César et Pline l’ancien mentionne cette passion de
la chasse chez les Lingons. Elle constitue un « succédané pacifique à la guerre » comme l’explique Marcel Le GLAY.
La question du verger est particulière car on retrouve plusieurs exemples de vergers funéraires (pomaria) en Gaule. Ils
semblent servir à financer par leur production l’entretient du monument. On ne sait pas si l’origine de ce verger est vraiment
celte ? certain y voit une influence grec.
De plus il évoque dans son testament deux noms qui nous font penser à des gaulois célèbre tel que ligne 52 : « Sabinus » qui
était le chef des Lingons révoltés mais aussi ligne 53 : « Dumnedorix » qui nous évoque le célèbre chef Eduen. Mais il est peu
probable qu’un des personnages qu’il évoque soit un d’eux car il dit que Sabinus était le fils de Dumnedorix. Il faut également
ajouter que les relations entre Eduens et Lingons sont mauvaises et il semble très peu probable qu’il est eu des relations avec
Dumnorix.

On a beaucoup insisté sur la celtitude du personnage, mais comme nous l’avons déjà vu c’est un Lingon très romanisé .
Nous ne connaissons pas directement sa place dans la société mais le testament permet de penser que c’était un homme très
riche ayant surement eu un rôle important dans la cité des Lingons.

II. FACE A L'ANGOISSE DE SA MORT.

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Le luxe est présent partout et témoigne d'un besoin pour le Lingon d'affirmer, même après la mort sa position; une « angoisse
de disparaitre »commune à beaucoup de peuples qui semble particulièrement présente chez lui. Ainsi en nous inspirant plus
particulièrement de la thèse développée par Yann Le Bohec lors du colloque organisé par le CEROR en 1990, tenterons nous
de démontrer que l'homme, entend survivre dans les mémoires en s'appuyant sur ses hommes, son domaine funéraire et le
droit qui y est associé.

A. Survivre.

On remarquera le peu d'évocation du champs religieux, ce qui peut nous sembler curieux dans un contexte où
généralement la conscience religieuse se réveille. En effet, à part l'évocation possible d'Epona et ce terme
'Litavicrarus ' (l 42) , qui peut faire référence à la déesse Litavis, force est de constater que l'angoisse
eschatologique ne saisit pas notre personnage. Bien qu'il faut l'avouer, nous ne disposons que d'une partie du
testament. Plus que pour garantir les meilleurs conditions dans l'au-delà, les modalités prises par l'homme sont alors
l'objet d'un nouvel éclairage: celle d'une norme qui s'impose et qui traduit le passage d'une société de mémoire
personnelle à une société où la mémoire collective est partagée et garantie par tous. Ainsi, le bon déroulement de
sa vie dans l'au-delà semble surtout être conditionné par des codes très pratiques. La vie dans l'autre monde telle
qu'il la conçoit ne semble être qu'une survivance matérielle, qu'une vie diminuée.
Tout d'abord , le banquet lui même permet au défunt de répondre au plus élémentaire de ses besoins. Le Lingon,
dont la présence est incarnée par la statue dans la chapelle funéraire, siègera devant ses amis qui se réuniront en
contre-bas de son tombeau pour boire et manger en son honneur peut-être plusieurs fois dans l'année.
L'iconographie a pu montré que la tradition du défunt banquetant était très vivante chez les romains et les
celtes(Tombe de Vix). De même, la crémation d'objets tels que son important matériel de chasse appelle l'idée de
sauvegarder ce qui pourrait participer de son quotidien dans l'au-delà. Et même, on l'a vu pour la chasse, d'affirmer
sa position sociale, sa position dominante dans la Cité. Dans cette optique, le banquet est bien sûr un acte
d'évergétisme. Pour le confort des invités on leur prépare des couvertures et des vêtements (I, 6,7).La litière et les
deux banquettes donnent enfin une allure de « salle à manger « (dixit F. Cumont, Lux Perpetua) à la chambre
funéraire.
En outre, il nous faut rappeler ici que la cella memoriae (l 1) est un unicum: et bien qu'à cette époque le mot
« memoriae » ne désigne pas encore le « complexe funéraire », l'association de ces deux termes évoque l'idée que
la cella( d'autres exemples à Lanuéjols, Pompéï...), où les vivants peuvent entrer en lien avec les ancêtres de la
famille ou les divinités, doit être un lieu de préservation dans la cité de la mémoire du défunt. La statue qui pourrait
représenter, si ce n'est Epona comme expliqué plus haut, le testamentaire lui-même en exercice d'une magistrature
et donc rappeler sa potesta inspire la solennité.
Tout comme le simple fait de construire un monument où sont gravés son nom ainsi que ceux des magistrats sous
lesquels le bâtiment est bâti. Car on le sait, assurer sa memoria est un des soucis majeurs de tous les Anciens. Ceci
explique le nombre important d'arae funéraires et autres mausolées qu'on a pu retrouver en Gaule liés à une
inscription qui est « la voix du document » (G. De Jerphanion).L'un et l'autre assurent pour les générations à venir la
renommée sinon la gloire du défunt. L'homme est un pragmatique et la vie future n'a d'intérêt pour lui que si elle peut
manifester de son prestige, conditionné et incarné par ses possessions.
Si accéder à une survie matérielle n'est pas chose aisée, il est non moins contraignant de garantir cette tranquillité
dans la mort. Il faut en premier lieu organiser les funérailles. Ensuite le corps doit resté isolé. Par essence, les
monuments funéraires sont éloignés de l'habitat des vivants. Mais ici il est d'avantage question d'empêcher toute
forme d'empiètement, la scission ou tout autre utilisation de l'area funéraire. Le Bohec parle d'une forme de « clause
de réserve » destinée à préserver l'intégralité du domaine ad vitam aeternam. A noter que ce type de précaution
n'est pas du tout spécifique à notre homme. Une inscription de Langres (CIL, XIII, 5579) traduit le même type
d'angoisse pour un personnage pourtant plus modeste: il déclare que sa concession mesure 16 pieds sur 12 et
entend bien imposer sa « propriété » à l'éternité.
En outre,l'ensemble des dispositions sont prises in perpetuum (I, 25, II, 7), l'idée de perpétuité étant à relier au Droit
et non vraiment à des conceptions métaphysiques. On peut relier l'utilisation de cette expression au développement
de la formule d'interdiction que nous rencontrons si souvent sur les tombeaux « Hoc monumentum heredem non
sequetur » (dijonnais)
Enfin, de nouveaux rites doivent être célébrés régulièrement (à l'instar du banquet, à l'anniversaire de la mort par
exemple).Cela suppose de permettre un libre accès au monument .Cet accès est néanmoins limité probablement
aux membres de la familia ainsi qu'à « ceux qui s'y rendront pour l'entretenir » , à la condition qu'ils aient reçu un
droit de passage.

Il précise donc l'intégralité des règles à respecter concernant ce qu'il entend qu'on fasse de son domaine. Car c'est bien de

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cela dont il s'agit; d'un désir de demeurer, par son tombeau, le « maître d’une portion de la terre, le patron d’un groupe
d’hommes » (selon Camille Jullian).Pour qu'il y ait durée, il faut qu'il y ait un entretien régulier: du bâtiment mais aussi du culte
de l'ancêtre de manière à pérenniser son souvenir.

B. Garantir.

Le Lingon a utilisé dans l'énonciation des modalités un vocabulaire et une démarche


particulièrement romains. Cela laisse supposer qu'il avait une formation et des connaissances juridiques
(ce qui pourrait corroborer la thèse du notable magistrat). Ou alors a-t-il fait appel pour la rédaction à un juriste de
formation. Quoi qu'il en soit ce testament qui tient du règlement énonce clairement les moyens à mettre en œuvre pour
garantir la pérennité du notable en s'appuyant sur le droit.
Tout d'abord l'entretien de l'aedificum du domaine funéraire à proprement parler. Il est confié à la charge de deux anciens
esclaves (l 14 «que cet édifice et ce verger soient entretenus sous la direction de mes affranchis Philadelphus et Verus),
affranchis. Ils sont chargés de maintenir en bon état et, le cas échéant, de restaurer l'environnement naturel aménagé.
Philadelphus et Verus sont des liberti(liberti mei ou libertae), des affranchis à qui la manumissio a été accordée par le Lingon
de son vivant et par son testament. Ils font en quelque sorte fonction de procuratores ad res funerarias (M. Le Glay)et
doivent s'acquitter d'un sesterce chacun par an, peut-être pour participer à la préparation d'un repas le jour anniversaire de
la mort ou pour l'entretien du monument. Ils supervisent l'entretien qui est confié à trois « jardiniers-décorateurs » (l 19)(en
latin dans le texte « topiarii » d'avantage proches de paysagistes) et à leurs apprentis. Une rente doit permettre de verser(l
13) « soixante mesures de blé » par an et par jardinier -soit environ le pain quotidien de trois hommes-ainsi que trente pour
leurs vêtements,. On peut remarquer la précision de ces dispositions. Il en va de même pour le financement qui est à la
charge de son petit-fils Aquila et de ses héritiers. Il est probable également que la pomaria qui évoque volontiers une
conscience religieuse (paradis, asile de paix pour le repos du mort,....) est également une fonction plus pragmatique. La
vente des fruits du vergers pourrait assurer une rente selon plusieurs commentateurs. De plus, cinq fois par an devront être
célébrées des cérémonies commémoratives sur l'ara contenant l'urne cinéraire : le premier des mois d'avril, mai, juin puis
août et octobre.« Pour que ces conditions soient remplies et ses rites accomplis, on cherche des garants »(Le Bohec)
On pourrait distinguer trois catégories principales:
➢ En premier lieu, ses héritiers, à commencer par Julius Aquila, fils de Sextus Aquilinus(sans doute décédé avant son
père). Lui et ses successeurs sont chargés de garantir le respect des volontés du Lingon, de s'acquitter de la rente
perçue par les jardiniers ainsi que d'organiser le repas. Le point surprenant est que le propriétaire, de sa propre
autorité, puisse prononcer une amende à leur encontre dont il fixe lui-même le montant en cas de non respect des
règles énoncées.Max Kaser s'est penché sur ce problème et a montré que ce privilège qui nous paraît exhorbitant
est lié au droit des tombeaux.Plus globalement les membres de la familia Julius Aquila mais aussi Macrinus,
Réginus, Sabinus et Priscus (l52) seront responsables des funérailles et de ce qui s'en suivra.
➢ Les affranchis participent également au culte; on peut voir ici l'expression d'un lien tout particulier qui continue
d'exister après la mort entre l'esclave et son dominus. Ceux-ci, à qui l'affranchissement a été accordé du vivant du
Lingon (uiuus) et par son testament (testamento)doivent payer un sesterce pour l'entretien ou pour la préparation du
« repas funèbre d'anniversaire » (Marcel Le Glay). Il est question également d'une forme de collège de
curateurs(cura) comme si l'homme craignait pour la pérennité de son domaine.Il comprend Priscus(dit mandataire,
un homme de confiance), Phoebus, Philadelphus, Verus puis ceux qui seront nommés chaque année. Ils sont
chargés (officium) de réclamer les contributions de toutes les parties prenantes.
➢ Ainsi donc (l 28 à 36) le tombeau est placé sous la protection de la collectivité, de la Cité des lingons. Conformément
au droit romain, toute atteinte à cette propriété privée est frappée d'une forte amende, cent mille sesterces,
représente le salaire annuel d'un procurateur du deuxième degré. A Ostie, on a un exemple analogue (amende de
50000 sesterces) dont le fruit est versé à la caisse de la Respublica Ostiensium.
L'important pour nous est de souligner que c'est à la chose publique qu'est confié, en dernier ressort, le soin de faire respecter
l'inaliénabilité du tombeau. Les héritiers sont encore présents dans le testament, mais ce n'est plus à eux que l'on confie
entièrement le « désir de mémoire » que représente le tombeau, on s'en remet déjà à la mémoire collective sous les traits de
la cité des Lingons.

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Conclusion
« Ce n'est pas que je sois pressé de mourir, mais c'est parce que je connais la faculté d'oubli des héritiers » déclarait non
sans humour un thessalonien (L. Robert, Rev. Philol. , 48, 1974, P 240) sur une inscription. Le Lingon est pris dans une
angoisse de son temps liée à la fois à ses origines celtes et à son appartenance à une classe de notables citoyens romains,
particulièrement sensible dans ce document. La richesse des détails, la précision des formulations et l'intervention de la Cité
comme garant montrent que ce testament a été rédigé à une époque de tournant où la mémoire collective prend le pas sur la
mémoire familiale. Ce document souvent cité, n'a été que depuis peu l'objet d'une étude plus poussée : l'exemple le plus
probant en est la querelle qui s'est constitué autour du support de ce testament. Il aura fallu plus d'un siècle pour démonter
l'hypothèse de l'inscription. Ironie du sort pour cet homme qui voulait marquer de son empreinte les siècles à venir, sa vie ne
nous ai connu que de ce texte, en attendant de découvrir, un jour, ce qui pourrait s'avérer un domaine impressionnant.

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Bibliographie

Dictionnaire :
➢ LECLANT Jean (2005), Dictionnaire de l’Antiquité, Paris, Presses universitaires de France

Ouvrages généraux :
➢ HINARD F. (dir.), La mort les morts et l'au-delà dans le monde romain: actes du colloque
de Caen... , Université de Caen, 1987
➢ AYMARD J., Essai sur les chasses romaines des origines à la fin du siècle des Antonins,
1951, Paris

Sur le testament:
➢ LE BOHEC Yann (dir.), BUISSON André, LE GLAY Marcel, SAGE Pierre, CALORE
Antonello, Le Testament du Lingon: actes de la journée d'étude du 16 mai 1990 organisée
au Centre d'Etudes Romaines et Gallo-Romaines de l'Université Lyon III , Lyon, 1991
➢ LE BOHEC Yann,Les inscriptions des Lingons, inscriptions sur pierre, Yann Le Bohec,
2003, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques,

Webographie:
➢ via le site mediterranee-antique.info: tome 4 de l'Histoire des Gaules de Camille Julian
➢ via Persée: extraits de CUMONT F., Recherche sur le symbolisme funéraire des Romains,
1942 (Paris)

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ANNEXES

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