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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de L’enseignement Supérieur


et de la Recherche Scientifique.

Université Larbi Ben M’Hidi , Oum El Bouaghi


Faculté des Lettres et des Langues.
Département De Français.

Mémoire de Fin d’Etude pour l’Obtention du Diplôme


Master en Langue Française.
Thème :

"L'intertextuel pour écrire et lire Zabor


ou les psaumes de Kamel Daoud"

Présenté par : Sous la direction de :

M.Chorfi Abdelhalim. Mr : Lalaoui Adel.

Devant le jury :
 Président : Mme Bouchène Karima, Université d’O.E.B
 Rapporteur : M Lalaoui Adel, Université d’O.E.B
 Examinatrice : Mme Zeghib Nardjes, Université d’O.E.B

Année universitaire 2017/2018


Dédicace :

Je dédie ce mémoire :

A mes très chers parents qui ont su m’inculquer le sens de la responsabilité et la


confiance en soi.

A mes professeurs de la faculté d’Oum El Bouaghi notamment Mme Bouchène


Karima, Mme Zeghib Nardjes, Mme Harkou, qui ont su me réconforter et m’aider
lorsque j’étais au bord de la détresse et l’effacement total face au drame qui m’est
arrivé au début d’année universitaire.

A mes enseignants et amis de l’école normale supérieure qui ont illuminé et qui
continuent d’illuminer ma vie.

A tous mes amis sans exception, Ali, en souvenir d’une enfance dont nous avons
partagé les meilleurs et les plus agréables moments ; pour toute la complicité et
l’entente qui nous unissent, Maya dont l’ambiance et la spontanéité ont toujours
secouru mon esprit……..Massi, Abdelkader, Mohamed, Seif, Islam, Amar……….

A tous les gens qui m’ont aidé pendant mon parcours universitaire.
Remerciements :

Je tiens à exprimer ma plus profonde reconnaissance à mon encadreur Monsieur


Lalaoui Adel pour sa patience, sa disponibilité et ses précieux conseils.

Je remercie tous mes enseignants du département de Français de


l’Université d’Oum El Bouaghi pour la qualité de la formation assurée avec
efficacité.
Introduction :
La littérature c’est raconter la vie, ses faiblesses, forces, événements,
troubles et pulsions, cette dernière englobe plusieurs cultures en un seul style
d’écriture.
La littérature est une jouissance suprême et un moyen qui nous permet
d’exercer une liberté totale ; ceci dit la littérature a aussi un rôle suprême c’est
prendre la responsabilité d’éveiller les esprits et les éclaircir d’avantage.
Pendant la colonisation française du grand Maghreb et après
l’indépendance le désir de décortiquer les complexités les plus profondes des
sociétés magrébines a été une idée séduisante et fortement partagée par les
écrivains maghrébins d’expression française tel que : Mohamed Dib, Tahar Ben
Jelloun, Chraïbi Driss, Assia Djebar….
La littérature maghrébine d’expression française a vu le jour en Algérie,
Tunisie, et au Maroc au lendemain de la seconde guerre mondiale, cette guerre a
favorisé la prise de conscience nationale chez les peuples opprimés du Magrheb,
la littérature qui s’est forgée après cette guerre est devenue une forme
d’expression de lutte et de combat ,politiquement parlant le français est devenu
un butin de guerre précieux qui a aidé les écrivains de ce courant d’imposer une
pluralité et une création d’un imaginaire spécial de l’Afrique du nord avec ses
traditions et ses mœurs authentiques, chacun des écrivains maghrébins raconte
avec ses propres prédispositions sa culture et son vécu au sein de sa
communauté, ce travail fut riche et ininterrompue jusqu’a notre époque ou nous
pouvons apercevoir qu’i l y a une frange d’écrivains d’une nouvelle génération
qui refait ce même travail mais sous d’autres aspects, prenant l’exemple d’un
écrivain dont la voix se fait trop entendre ces dernières années, un certain Kamel
Daoud.
kamel Daoud est un érudit de la littérature algérienne d’expression française,
qui a été mondialement connu grâce à son engagement et son œuvre littéraire comme
Meursault contre enquête qui fut un sucées chez le public francophone ,on admire chez
4
lui son franc parler et ses idées neuves et modernistes, stylistiquement parlant il est
salué et par ses fervents lecteurs et par les critiques littéraires c’est pour cette raison
que nous avons décider de travailler sur son dernier livre Zabor ou les psaumes.
Ce qui nous a motivé pour travailler sur «Zabor et les psaumes» c’est qu’il est
accessible à une exploitation et une recherche littéraire notamment au niveau de
l’intertextualité et l’esthétique de réception comme il a aussi un titre révélateur ; ceci
dit nous sommes intéressés par l’utilisation des passages coraniques et toute citation ou
titre tirée d’un roman et comment le lecteur va dégréer le fait qu’il y’ait des passages
du livre sacré interprétés ,formulés et reformulés a la convenance de Kamel Daoud ,il
est question aussi de savoir comment le lecteur aperçoit le fait que l’écriture est
salvatrice pour cet écrivain .
Apres avoir lu le roman de Kamel Daoud « Zabor ou les psaumes » notre
problématique se formule ainsi :
 Comment un écrivain se sert de l’intertextualité pour fonder une œuvre
littéraire ? Et comment va se forger la réaction du lecteur si on se sert du
religieux en littérature ?
 Autrement dit : Comment des passages tirés du livre sacré ou autre contribuent
à la création d’une œuvre littéraire ? Et comment le lecteur va réagir à cette
notion ?
 Comme hypothèse nous pensons que le recours que fait l’écrivain aux passages
coraniques se justifierait par :
 une volonté qui dit qu’il faut légitimer l’histoire du personnage principal Zabor
et lui donner un sens et une quête divine, le lecteur va probablement digérer
cette intrigue romanesque bâtie sur le sacré par ce qu’il pense que la littérature
joue un rôle indispensable dans la vie de l’humain tout comme la religion.
 nous croyons aussi que l’usage des textes autre que ceux du romancier
notamment des versets coraniques vient pour renforcer son histoire et pour
donner un sens plus profond à la religion, peut être c’est une autre façon de
voir sa religion et son livre sacré et l’interroger.

5
Nous allons user dans des approches qui vont répondre relativement à notre
problématique, Nous allons opter pour une analyse de l’intertexte travaillé longuement
par des théoriciens tel que : Roland Barthes , Piegay Gros ,Nathalie Samoyault ,Gerard
Genet ce dernier va fortement influencer notre recherche vu que nous allons nous
concentrer sur ses travaux en matière de transtextualité qui est une autre appellation de
l’intertextualité mais qui est plus riche vu qu’elle se subdivise en plusieurs formes
comme la citation ,la référence et l’allusion, ces trois formes vont être le pilier de notre
première partie de recherche, nous allons faire un travail d’analyse du roman Zabor ou
les psaumes pour déduire les procèdes suivis par l’écrivain pour construire son roman.
Ensuite nous allons faire une étude titrologique et onomastique du titre et des noms
propres ayant une signification forte dans le roman et qui peut nous aider à faire le lien
entre leurs significations dans des œuvre antérieures dans l’histoire ou la religion et
leurs significations dans le roman, nous allons nous baser sur les travaux de Léo Hoek,
Gerard Genet et Bokobza pour la titrologie et David Lodge et Roland Barthes pour
l’onomastique littéraire.
Finalement nous allons nous baser sur les travaux de Hans Robert Jauss en matière
d’esthétique de réception (horizon d’attente, historicité, statut social de l’écrivain)
cette notion va nous aider à donner notre point de vue en toute partialité vu que nous
sommes bien placés pour le faire en s’appuyant sur notre statut de lecteur, et par ce
que aussi cette approche se repose fondamentalement sur le lecteur et sa vision du
produit littéraire.
Notre plan de travail se divise sur quatre chapitres :le premier sera consacré à la
présentation de notre corpus et notre écrivain Kamel Daoud, le second va s’étaler sur
les notions de citation d’allusion et de références employées par l’auteur ,le troisième
s’intéressera à faire la liaison entre le titre et le contenu du roman ou alors la liaison
entre les noms propres employés dans le roman et leurs significations dans la vie réelle
,et finalement nous terminons notre recherche dans le quatrième chapitre par donner
notre propre interprétation basée sur les concepts théoriques de l’esthétique de
réception que nous avons déjà vus.

6
Chapitre 01 :
Chapitre Présentatif

7
1-Biographie de l’écrivain :
Kamel Daoud est le fils d’une femme issue d’une riche famille de Mostaganem
et d’un gendarme, seul enfant de sa famille à avoir fait des études .il est l’aîné d’une
fratrie de six enfants.
Après des études de mathématiques, il étudie la littérature à l’université .Il est divorcé
et a deux enfants. Ancien adolescent islamiste, quittant ce mouvement à 18 ans, il
participe à la manifestation antigouvernementale du 5 octobre 1988 à Mostaganem.
Son ex-femme porte le hidjeb. Ils divorcent en 2008 après la naissance de leur fille.
Il ne se pense plus comme musulman pratiquant mais se sent philosophiquement
proche du Bouddhisme. 1
« La rencontre ou non avec Dieu, c’est de l’ordre de l’intime, c’est une expérience
qu’on ne peut pas partager »2

Journalisme :
En 1994, il entre au Quotidien d’Oran, journal francophone. Il y publie sa
première chronique trois ans plus tard, titrée « raina raikoum »3 (« notre opinion, votre
opinion »). Il est pendant huit ans le rédacteur en chef du journal. D’après lui, il a
obtenu, au sein de ce journal « conservateur », une liberté d’être « caustique », si
parfois, en raison de l’autocensure, il doit publier ses articles sur face book.
Chroniqueur dans différents médias, il est éditorialiste au journal électronique
Algérie- focus et ses articles sont également publiés dans Slate Afrique.4

Littérature :
En 2011, son recueil de nouvelles minotaure 504 est sélectionné pour le prix
Goncourt de la nouvelle, et pour le prix Wepler- fondation la poste qui échoit
finalement à Éric Laurent.1

1
https://www.franceculture.fr/personne-kamel-daoud.html
2
http://www.lexpressiondz.com/culture/279199-le-livre-sacre-n-appartient-a-personne.html.
3
http://www.liberation.fr/planete/2014/04/15/kamel-daoud-bouteflikafka_
4
http://www.leaders-afrique.com/kamel-daoud/

8
En octobre 2013 sort son roman Meursault, contre-enquête, qui s’inspire de
L’étranger D’Albert camus : le narrateur est en effet le frère de « l’Arabe » tué par
meursault2. Le roman évoque les désillusions que la politisation de l’islam a entraînées
pour les algériens. En Algérie, le livre est l’objet d’un Malentendu :

« Sans l’avoir lu, de nombreuses personnes ont pensé que c’était une attaque De
L’étranger, mais moi je n’étais pas dans cet esprit-là .je ne suis pas un ancien
moudjahid. […] je me suis emparé de L’étranger parce que camus est un homme qui
interroge le monde. J’ai voulu m’inscrire dans cette continuation. […] j’ai surtout
voulu rendre un puissant hommage à La chute, tant j’aime ce livre. »3

L’ouvrage obtient en 2014 le Prix François –Mauriac de la région aquitaine et le prix


des cinq continents de la francophonie. Il est présent dans la dernière sélection du prix
4
Goncourt 2014 , et est à une voix de le remporter (04 votes contre 05 pour Ladie
Salvayre5, qui l’obtient donc finalement).

L’année suivante, il est couronné du prix Goncourt du premier roman 20156.


En 2015, meursault, contre enquête est adapté en monologue théâtral par Philippe
Berling, metteur en scène et directeur du théâtre liberté de Toulon, sous le titre
meursault, l’adaptation est jouée aux 69 festivals d’Avignon.7
Le dernier roman de Daoud s’intitule « Zabor ou les Psaumes ».

1
https://www.lepetitlitteraire.fr/auteurs/kamel-daoud
2
http://www.editions-barzakh.com/catalogue/meursault-contre-enquete
3
http://www.lefigaro.fr/livres/2014/10/16/03005-20141016ARTFIG00018-kamel-daoud-l-invite-surprise-des-
prix-litteraires.php
4
http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/09/04/emmanuel-carrere-absent-de-la-premiere-selection-du-
goncourt-2014_4482177_3246.html
5
https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-prix-goncourt-2014-est-attribue-a-lydie-salvayre_1618139.html
6
http://www.lemonde.fr/livres/article/2015/05/05/le-goncourt-du-premier-roman-decerne-au-romancier-
algerien-kamel-daoud_4628060_3260.html
7
http://www.festival-avignon.com/fr/
9
2-Présentation de l’œuvre :

Zabor ou les psaumes :


Le roman de 329 pages est une fiction qui s'articule autour de Zabor,
personnage principal, un jeune homme très doué pour l'écriture et qui s'est découvert
un don surnaturel par lequel il parvient à "tenir la mort à distance" et qui a prolongé la
vie de dizaines d'habitants de son village d'Aboukir, en s'appliquant à écrire des
histoires et à répertorier tout son environnement et donnant ainsi une suite au
cheminement de la vie et de l'histoire de chacun.
« Écrire est la seul ruse efficace contre la mort. Les gens ont essayé la prière, les
médicaments, la magie, les versets en boucle ou l’immobilité, mais je pense être le seul
à avoir trouvé la solution : écrire. » Zabor ou les psaumes p. 13.
L'univers de Zabor représente, à lui seul, tous les marginaux de la société, fils
abandonné d'un boucher fortuné et respecté.
« J’étais la fils de Hadj Brahim, un boucher riche et respecté qui vendait cette viande
qu’ils ne pouvaient goûter qu’une seule fois par semaine, le vendredi, avec le
couscous ». Zabor ou les psaumes p. 135.
Né d'un premier mariage il est élevé par sa tante Hadjer, "vieille fille" en quête d'alibi
masculin pour vivre pleinement ; femme patiente et courageuse elle a beaucoup aidé
Zabor dans son parcours.

« C’est elle qui insista pour que j’aille à l’école ; c’est elle qui me conduisit, par des
chemins désordonnés, vers ce don auquel elle ne croit qu’à demi, je pense. Quand
j’eus cinq ans, elle m’habilla d’un tablier noir, me peigna les cheveux avec une
vigueur douloureuse pour mon crâne, m’aspergea de parfum fade et m’expliqua que je
devais couper à travers sept ruelles vers l’ouest, avant de traverser '' la route des
voitures''. Pour le premier jour, elle était là, enveloppée de son haïk, regard brûlant de
fierté et d’un semblant de colère pour dissuader les médisances ». Zabor ou les psaumes
p.135.

10
Son grand-père malade et muet, n'est plus qu'un fantôme errant n'ayant plus
d'histoire à raconter.
Ecrite à la première personne, cette fiction qui se déroule dans l'Algérie de la fin
des années 1970, retrace l'enfance de Zabor, son passage sur les bancs de l'école et les
nattes de l'école coranique, sa découverte de l'univers des marabouts et de l'écriture,
son exploration des langues et surtout son rapport à la vie et à la mort, jusqu'à la
révélation de son don.
Son don de maintenir en vie plusieurs personnes centenaires du village est mis à
rude épreuve, pour la première fois, quand Zabor est appelé, comme ultime tentative
après "celles échouées des médecins et des récitateurs du livre sacré", pour "conjurer"
la mort qui rode autour de son propre père.
"Zabor ou les psaumes" est également un alibi pour traiter de la place de la
femme dans la société algérienne à travers la vie de sa tante Hadjer, et celui de sa
voisine Djamila, jeune mère répudiée.
« Pauvre tante qui, faute de prince, a épousé un écran magique qui l’a fait voyager
chaque soir. L’histoire de Hadjer est magnifique. Née brune et menue dans un pays
qui aimait les peaux blanches et les femmes au large hanche, elle se découvrit
disgraciée dès l’origine. Au fil des ans, personne ne demande sa main, malgré ses
allées et venues aux bains, ses danses endiablées durant les mariages et le zèle des
entremetteuses » Zabor ou les psaumes p115.

En même temps, le récit célèbre l'écriture, la calligraphie et les symboles,


décortique les mécanismes de l'écriture et ses rituels, et repousse avec beaucoup de
finesse les limites des langues qui "parfois ne suffisent pas à tout exprimer".
Pour la couverture du livre, le choix de l'auteur et de l'éditeur s'est porté sur une
œuvre du photographe tunisien Jallel Gasteli1 issu de sa collection intitulée "Série
blanche", évoquant tant les ornements de l'architecture traditionnelle et la calligraphie
arabe que les pierres tombales musulmanes.

1
/ http://www.jellelgasteli.com

11
Chapitre 02:
L’intertextualité.

12
1-Petit aperçu sur l’intertextualité :

L’intertextualité est un concept nouveau qui a fait son apparition vers les fins
des années 60 dans une revue française qui s’appelait Tel Quel1, c’est un concept qui a
été fondé à la base pour étudier les cas ou nous pouvons voir qu’il y a fusionnement
entre plusieurs textes antérieurs au sein d’une œuvre littéraire.
Julia Kristeva considère que l’intertextualité est une interaction entre plusieurs textes
qui aident à former un système unique :

«]... [Interaction textuelle qui se produit à l’intérieur d’un seul texte. »2.
« C’est la transposition d’un ou de plusieurs systèmes de signes en un autre »3

Nathalie Piégay-Gros professeur de littérature française dit a ce propos :

« L’intertextualité apparait comme une notion foncièrement extensive ; non seulement


l’allusion, la parodie, le pastiche ressortissent à L’intertextualité mais aussi toute
forme de réminiscence, de réécriture, ainsi que des formes d’échanges qui peuvent
s’instaurer entre le texte et l’ensemble du langage qui lui est contemporain. Si la
littérature est essentiellement intertextuelle, ce n’est pas seulement parce que toute
écriture prend acte de l’ensemble des textes écrits, mais parce qu’elle se situe de
plain-pied avec la totalité des discours qui l’environnent »4

Roland Barthes à son tour a établi cette approche littéraire au début des années
1970 grâce a l’article : texte (théorie de.) Là ou il explique bien que :

1
https://www.universalis.fr/encyclopedie/tel-quel-revue/
2
JULIA. KRISTEVA, <<problèmes de la structuration du texte>>, in Théorie d’ensemble, Tel Quel, Paris,
Seuil, p.311.
3
JULIA.KRISTEVA, la Révolution du langage poétique, Paris, seuil, 1974.
4
PIEGAY-GROS. NATHALIE, Introduction à L’intertextualité, Paris, Dunod, 1996, p, 14.
13
« Tout texte est un intertexte ; d'autres textes sont présents en lui, à des niveaux
variables, sous des formes plus ou moins reconnaissables : les textes de la culture
antérieure et ceux de la culture environnante ; tout texte est un tissu nouveau de
citations révolues. Passent dans le texte, redistribués en lui, des morceaux de codes,
des formules, des modèles rythmiques, des fragments de langages sociaux, etc., car il y
a toujours du langage avant le texte et autour de lui »1.

Bakhtine a aussi évoqué cette approche même sur une appellation différente
(dialogisme), il pense que le fait d’écrire un texte est lié nécessairement à une
intégration de plusieurs outils culturels linguistiques dans un écrit.2

Finalement, c’est Gérard Genet qui a révolutionné ce concept en employant le mot


transtextualité pour dire s’il y a une vraie présence d’un écrit au sein d’un autre; Il a
opté pour cinq types de transtextualité commençant par la forme la plus implicite :

« Je définis l’intertextualité, pour ma part, de manière sans doute restrictive, par une
relation de coprésence entre deux ou plusieurs textes, c’est-à-dire eidétiquement et le
plus souvent par la présence effective d’un texte dans un autre. Sous sa forme la plus
explicite et la plus littérale, c’est la pratique traditionnelle de la citation (avec
guillemets, avec ou sans référence précise) ; sous une forme moins explicite et moins
canonique, c’est du plagiat chez Lautréamont par exemple, qui est un emprunt non
déclaré, mais encore littérale, celle de l’allusion, c’est-à-dire d’un énoncé dont la
pleine intelligence suppose la perception d’un rapport entre lui et un autre auquel
renvoie nécessairement telle ou telle de ses inflexions, autrement non recevable »3

C’est une simple opération d’insertion d’autres textes dans un texte précis.

1
Roland Barthes, Théorie du texte.p.06.
2
https://www.universalis.fr/encyclopedie/theorie-de-l-intertextualite/
3
GERARD. GENETTE, Palimpsestes. p.07.
14
- la paratextualité : le rapport entre un texte et son entourage : préface/ postface,
avertissement, avant-propos, titre, sous-titre…etc.

-la métatextualité : c’est le rapport entre un texte et le commentaire qu’il suscite :


« “C’est par excellence une relation de critique", la relation de commentaire“ qui unit
un texte à un autre texte dont il parle sans nécessairement le citer (convoque), voire à
la limite, sans le nommer "» Zabor ou les psaumes p. 11.

-l’hypertextualité :
« J’entends par là toute relation unissant un texte B (que j’appellerai
hypertexte) sur lequel il se greffe de manière qui n’est pas celle de
commentaire »1.
C’est la dérivation d’un texte d’autre texte qui a déjà existé auparavant.

-Architextualité : le rapport d’un texte aux classes de textes auxquelles il appartient ;

Genette définit ce type comme « le plus abstrait et le plus simple »2

En proposant cette typologie, Genette dégage deux catégories :


L’hypertextualité qui se présente sous forme de parodie, de pastiche.
L’intertextualité qui se présente sous forme de citation, plagiat, allusion.

1
GERARD. GENETTE, Op. cit, .p. 13.
2
Ibid., p. 11.

15
2-les formes de l’intertextualité :
Julia Kristeva a classifié l’intertextualité selon deux modèles, elle constate qu’il
pourrait avoir deux sortes de relations entre les textes, une relation de coprésence et
une relation de dérivation.

2-1-La coprésence :
C’est le fait d’insérer un texte dans un autre, c’est la forme la plus simple de
l’intertextualité : le nom de l’auteur, le caractère italique et les guillemets sont des
codes graphiques indiquant ce fait ; ces indices donnent naissance à une hétérogénéité
discursive.
La pratique de coprésence est reprise par Tiphaine Samoyault dans un ouvrage
intitulé L’intertextualité, Mémoire de la littérature1. Samoyault, elle établit une
nouvelle typologie à cette pratique intertextuelle, en lui assemblant des phénomènes
d’intégration et de collage :
« Cette typologie concrète, fondée sur l’analyse du lieu entre les deux textes en
présence, à l’intérêt de mettre l’accent sur les facteurs d’hétérogénéité textuelle »2.

A- La citation : La citation définie par Genette se réduit à une forme explicite et


littérale, compte tenu de son importance dans le texte ; Genet pense que
l’utilisation de citations antérieurs vient pour donner un sens plus profond au
texte produit.3
B- La référence : La référence est une forme explicite, elle établit une relation
entre le texte produit et un autre. Elle renvoie le lecteur à un texte sans le citer
littéralement : donner le titre d’une œuvre, et/ou le nom de l’auteur ; la
référence se donne une fonction pédagogique quasi-juridique en attestant de
l’authenticité du fragment cité. 4

1
Samoyault Tiphaine, L’intertextualité, Mémoire de la littérature, Paris, Armand Colin, 2005, 128p.
2
Ibid., 43.p.
3
GERARD GENETTE, op, cit, p.11.
4
Cf. ANTOINE. COMPAGNON, La seconde main ou le travail de la citation, Paris, le Seuil, 1979, p.55
16
C- Le plagiat : c’est un type d’intertextualité : c’est le fait de citer des fragments
très importants d’un ouvrage voir même une œuvre entière sans aucune
indication au vrai propriétaire, donc le plagiat constitue une erreur d’ordre
moral, qui fait qu’elle soit une atteinte à la propriété littéraire.

2-2-la dérivation :
Cette pratique de l’intertexte se base sur deux grandes pratiques
hypertextuelles :
-la parodie : la transformation d’un texte.
-le pastiche : imitation d’un style.
A- la parodie :
La parodie est la transformation d’un texte pour une finalité ludique et
moqueuse, Cette pratique a donc pour effet de provoquer le rire dans un but de raillerie
ou d’hommage.
« La forme la plus rigoureuse de la parodie ou parodie minimale, consiste donc à
reprendre littéralement un texte connu, en jouant au besoin et si possible sur les
mots»1
B -le pastiche :
Calqué sur le principe de l’imitation en peinture, le terme est introduit en France
à la fin du 18ème siècle, c’est une imitation du style d'un auteur, d'un artiste, d'un genre
ou d'une école qui ne vise ni le plagiat ni la parodie ni la caricature.
C’est une imitation du style d’un auteur-sans toutefois reprendre comme dans la
parodie des passages textuels plus au moins longs. Le Pastiche à la manière de tel
auteur est avant tout le signe de l’admiration vouée à celui-ci ; donc cela se fait soit
pour en assimiler la manière, soit pour en souligner les traits dans un esprit critique ou
caricatural.

1
GERARD GENETTE, Op. cit. p.28.

17
3-Pratiques intertextuelles :

L'intérêt de l'approche intertextuelle, est de permettre d'étudier l'œuvre dans tout


son foisonnement textuel et parvenir, par ses différentes stratégies de l'écriture, à
dévoiler l'intertexte qui nous mène ainsi vers l'interprétation et la compréhension du
texte, parce que toute forme d'intertextualité implique nécessairement une part
d'interprétation. Dans notre mémoire, nous nous situons plus près de la transtextualité.
Notre analyse sollicitera, donc, plus particulièrement la notion de coprésence; qui est
très présente dans l’œuvre de Kamel Daoud.
Nous nous sommes intéressée à l’intertexte coranique pour son imposante
présence dans le roman, ainsi, notre étude nous conduit dans une première étape à
relever et à identifier ses différentes formes de coprésence, que nous classerons sous
trois catégories : la citation, l’allusion et la référence. Nous procéderons, dans une
seconde étape, à l’analyse de l’intertexte, nous tenterons, ainsi, d’expliquer le recours
aux versets.
Nous nous sommes intéressés aussi, à l’intertexte romanesque, prophétique et
autre par ce que nous pensons que ces éléments ont contribué en grande partie à
concevoir l’intrigue du roman.

3-1- : versets coraniques intégrés dans le roman


Comme citation.

« Noun ! Et le calame et ce qu’ils écrivent » Zabor ou les psaumes p.13

Sourate 68 La plume, dans ce premier verset de la sourate du Calame ou la


plume. Dieu dans la religion musulmane juge par la plume pour évoquer le fait que
cette plume aide à écrire tout ce qui aura lieu depuis l'éternité jusqu'à la fin des temps
dans la table gardée, et que les anges inscrivent les bonnes et les mauvaises actions.1

1
http://baladislam.over-blog.com/article-tafsir-sourate-68-la-plume-par-al-jalalayne-69232870.html
18
Dans ce contexte là le narrateur « Zabor » a repris ce verset coranique pour
évoquer son don de maintenir en vie les gens qui vont mourir en écrivant, sur la même
page il évoque sa réflexion profonde sur l’idée de la mort et comment pour lui
l’écriture est salvatrice.
« Ecrire est la seule ruse efficace contre la mort .les gens ont essayé la prière, les
Médicaments, la magie, les versets en boucle ou l’immobilité, mais je pense être le
seul à Avoir trouvé la solution. : Écrire » Ibid.
« Le premier mot du livre sacré est : « lis » Ibid. p. 17.
C’est le premier verset de la sourate n° 96 « Le caillot de sang » (, al-Alaq)
cette sourate est la première à avoir été révélée.
Les circonstances de révélation de ce premier passage du texte coranique ont été
rapportées par la tradition musulmane. Nous pouvons les résumer ainsi : pour
méditer, Mohamed avait pris l’habitude de fréquenter la grotte de Hira.
A cet effet, il se munissait de provisions et s’isolait un certain temps. Un jour, l’ange
Gabriel se présenta à lui et dit : « Lis ! », « Je ne sais pas lire » répondit Mohamed.
Après trois demandes suivies des mêmes réponses, Gabriel récita les cinq premiers
versets de la sourate n° 96. Ébranlé et tremblant, Mohamad retourna chez lui auprès de
son épouse Khadija et lui raconta se qui venait de se passer.1
Dans ce petit verset coranique nous pensons que Zabor s’interroge sur les
circonstances de la révélation divine ; plus précisément encore il se pose des questions.
« Le premier mot du livre sacré est ‘lis’ mais personne ne s’interroge sur le dernier,
me susurrait la voix épuisée du diable .je me devais un jour de déchiffrer cette
Enigme : le dernier mot de Dieu, celui qu’il avait choisi pour inaugurer son
indifférence spectaculaire. Pourquoi le premier mot de l’ange n’était t-il pas : écris ?
Il y avait mystère : que lire quand le livre n’est pas encore écrit ? S’agit –il d’un livre
déjà sous les yeux ?lequel ? Je me perds » Zabor ou les psaumes p. 17.

« Tandis que les poètes sont suivis par les égarés /ne les vois-tu pas errer dans
Chaque vallée…. /…et disent ce qu’ils ne font pas » Ibid. p. 24.

1
https://comprendre-islam.com/le-premier-verset-revele/
19
Sourate 26 - Ash-Shu`arâ' (les poètes), dans ce verset coranique nous entendons
parler des poètes en réalité la poésie étant, en soi, un moyen d’expression, tout
jugement à son sujet sera évidemment lié au message qu’elle véhicule si elle est
employée pour diffuser le bien, elle est tout à fait louable; et si elle vise à répandre le
1
mal, elle est forcément blâmable.
Dans ce contexte nous pensons que Zabor a évoqué ce verset, pour désigner les
gens qui écrivent des poèmes et comment lui aussi pense que ce qu’il fait se ressemble
en grande partie au travail des poètes, par ce qu’il produit des textes littéraires
semblables à la poésie, automatiquement il va subir le même sort réservé aux poètes.
« Dans une ou deux générations, on allait surement saisir le sens de ma trahison et me
pourchasser. Ou m’aduler. Ceux que je devais craindre étaient les imams, les
récitateurs du livre … » Zabor ou les psaumes p. 24.

« Puis retourne ton regard à deux fois : le regard te viendra humilié et frustré» Zabor
ou les psaumes p. 38

Dans ce verset 04 de la sourate 67 Dieu a ordonné de regarder deux fois, parce


que la personne si elle voit dans la chose une fois, il se peut qu’elle ne voit pas son
défaut tant qu’elle ne regarde pas une autre fois. Donc Dieu nous a informé que même
si la personne regarde dans le ciel deux fois, elle ne verra pas de défaut ni d’erreur. Et
la réponse de l’ordre de regarder, vient dans le verset : yanqalib ‘ilayka l-baSarou
khâsi’an wa houwa Hasîr, c’est-à-dire le regard revient à toi humilié, loin de voir un
défaut ou un manque. Le regard s’est arrêté et a atteint la limite de la fatigue, et il n’a
pas vu de défaut ni de non-correspondance.2

Dans ce contexte nous pensons que Zabor a utilisé ce verset pour qualifier
l’état dans lequel se trouve sa ville natale Aboukir, à chaque fois qu’il sorte de la

1
http://muslimfr.com/que-dit-lislam-au-sujet-de-la-poesie/
2
http://www.islam.ms/exegese-explication-sourat-al-moulk/
20
maison il voit les mêmes choses qui se présentent devant lui grosso modo une ville qui
vit dans la cécité, donc c’est le regard de Zabor qui est humilié et frustré chaque fois ;il
dit :
« Il y avait de la rancune dans l’air mais aussi de l’énervement, de la crainte. Le soir,
les devantures des magasins fermés donnent au village l’air d’un être atteint de cécité.
Il n’y a plus de maisons, les visages et les fenêtres deviennent des paupières, j’ai
marché en aveugle. Le ciel flou et diaphane, telle une pomme ouverte sur des cailloux
Brillants ». Zabor ou les psaumes p. 38.

« Quand il s’enfuit vers le bateau comble, Il prit part au tirage au sort qui le
désigna pour être jeté [à la mer]. Le poisson l’avala alors qu’il était blâmable » Zabor
ou les psaumes p. 49.

Sourate As-saffat - Les rangés .37 :140-142.


Dans ce verset coranique nous racontons l’histoire du prophète Yunnis selon la
tradition musulmane ; donc le prophète Yunnis atteignit un rivage d'où un boutre
s'apprêtait à partir. Il a demandé à voyager avec les autres passagers du bateau et fut
accepté à bord par le capitaine. Durant la traversée, le bateau fut soudainement pris
dans une violente tempête au point de chavirer. Pour que le bateau garde son équilibre,
il s'est avéré urgent d'alléger le poids de l'embarcation et donc de débarquer au moins
un passager dans la mer déchaînée. Il fut décidé d'organiser un tirage au sort afin de
savoir qui parmi les passagers allait être jeté en mer. Et le sort indiqua le nom du
prophète Yunnis. Il fut jeté par-dessus bord. Puis, Dieu envoya un énorme poisson
avala le Prophète Yunnis, sans cependant le digérer. 1
Nous pensons que Zabor a évoqué ce verset coranique pour qualifier l’état de
son père agonisant qu’il ne veut même pas appeler père , Hadj Brahim était détesté par
son fils Zabor Mais celui là est mourant et a besoin des dons de son fils, Zabor reste
stupéfait et indécis « je ressentis un poids et une suffocation » il peut sauver toutes les

1
http://imaniatte.over-blog.com/article-3324778.html
21
vies possibles mais apparemment pas celle de son père donc il doit le sacrifier comme
l’avait fait les passagers avec le prophète Yunnis.

« Je peux partir, fuir, Mais que deviendra mon don ainsi démenti à l’heure la plus
grave ?un verset sur le prophète Younès que d’autres appellent Jonas, noyé dans un
cétacé grand comme l’indécision me revient en tête … » Zabor ou les psaumes p. 61.

« J’irai me réfugier sur une montagne qui me protégea des flots » Ibid. p. 190.

Sourate hud11 :42,43.


Dans c’est deux versets c’est l’histoire du fils de Nouh, qui refusa de monter sur
L’arche avec son père et les croyants. Nouh ou Nohé aperçut un de ses fils, au loin, se
débattant dans l’eau. Noé l’appela et l’implora de monter à bord de l’arche. Mais son
fils, qui ne croyait pas, lui répondit qu’il allait se réfugier sur une montagne,
s’imaginant que jamais les eaux ne monteraient jusqu’aux sommets des montagnes.
Noé le supplia, ajoutant que rien ne pourrait le sauver, ce jour-là, à part la miséricorde
de Dieu. Mais son fils refusa et il fut emporté par les eaux.
Ici nous pensons que Zabor a eu recours à ces versets pour justifier le fait qu’il
est incroyant, et qu’il a décidé à maintes fois de croire mais vainement, il est donc
comme le fils de Noé.
« Bien sur que j’ai tenté la fois, mais elle se révéla insuffisante, il y avait en moi Un
récalcitrante, selon mes lectures des traditions, le fils d’un prophète n’était Jamais le
meilleur des croyants………pourquoi Dieu avait il besoin de ma foie pour Croire en
lui-même ? Et quel était ce commerce qui exigeait la défaite de mon corps en Echange
du paradis ? » Zabor ou les psaumes p. 61

« Par l’étoile lorsqu’elle décline Jure le livre sacré. » Ibid. p. 190.

Sourate de l’Étoile (An-Najm) 53 :01.

22
Dans ce verset Dieu jure par l’étoile, révélée à La Mecque à l'exception du
verset 31 révélé à Médine. Révélée à la suite de la sourate de l'Unité de Dieu. Dieu
jure par l'étoile [ou la pléiade] lorsqu'elle disparaît.1
Zabor a utilisé ce verset coranique pour témoigner de son admiration aux
étoiles, et son amour pour les descriptions du livre sacré des étoiles.
« La nuit avait pénétré sous forme d’eau froide ma poitrine et je me suis senti lavé….
J’adore les descriptions du livre sacré, quand il parle des étoiles, comme un
calendrier De l’éternité » Ibid. p. 191

3-2- : Allusion avec des textes d’inspiration divine et religieuse.

« Je suis lié à l’œuvre de Dieu » Zabor ou les psaumes p. 25.

« L’imam avait un beau sourire, il m’appelait le ‘soldat de Dieu’ »


« Il déclara un jour que, peut-être, dieu m’avait destiné à le servir par ma
voix dont le trémolo chagrin » Ibid. p. 204.

Dans ces extraits nous pensons que Zabor essaye de faire allusion de se
rattacher à une certaine divinité Il fait allusion à une certaine religion qu’il essaye de
faire une liaison et créer un lien avec. Un vieil imam l’avait visité à la maison pour le
qualifier même du soldat de Dieu. Et même temps son père hadj Brahim qu’il avait
délaissé quand il était petit, finit par admettre que son fils a un don surnaturel.

« Pardonne –leur, oh Seigneur, car ile ne savent pas !leur cahier s’appelait Histoire
des treize. A cause de leur ligue sombre, telle une conspiration dans une auberge au
moyen âge. Cela se passe durant une halte, un homme raconte .chacun
Des douze frères porte le nom d’une planète qui tourne sans rien faire dans le
village » Ibid. p. 39.

1
http://baladislam.over-blog.com/article-tafsir-sourate-53-l-etoile-par-al-jalalayn-98703250.html
23
Dans cet extrait nous pensons que Zabor a fait allusion à une histoire d’un
messager de Dieu qui est le prophète Josèphe, et dans la version original du verset le
prophète raconte à son père des choses qu’il a vues pendant un rêve et comment son
père essaye de lui donner des explications ;cela se ressemble à ce qui s’est passé au
narrateur comme : la conspiration des frères de Josèphe qui est synonyme du complot
que Zabor a subit de la part de son frère qu’il a accusé de le pousser dans un puits , et
le nombre approximatif des frères et planètes déjà vues dans le rêve du prophète que
Zabor transmet aussi.
Voila les versets originaux qui sont 4 et 5 de la sourate de Josèphe :
Quand Joseph dit à son père:
«Ô mon père, j’ai vu [en songe], onze étoiles, et aussi le soleil et la lune; je les ai
vus prosternés devant moi ; Ô mon fils, dit-il, ne raconte pas ta vision à tes frères
car ils monteraient un complot contre toi; le Diable est certainement pour l’homme
un ennemi déclaré. » 1

Nous pensons aussi que Zabor a eu recours à cette référence pour qualifier
l’attitude ringarde et absurde des gens dans son village ; il précise juste après
« Des oisifs qui, lorsqu’ils S’asseyent en rond, à la fin du jour, près de la mosquée du
centre, donnent l’impression mauvaise que l’univers ne sert à rien, qu’il n’est qu’un
jeu de billes et de prénoms. » Zabor ou les psaumes p. 39.

« Comment a-t-il pu ? Il a égorgé des milliers de moutons mais j’étais le premier


sacrifié sur sa liste, l’offrande en échange de la bénédiction d’un dieu troublé, égaré
par ses fantasmes » Ibid. p. 44

« O, Ibrahim, versant d’Abraham, c’est à mon tour de poser la lame souriante sur ta
gorge et de décider si je dois sauver le mouton ou ta vieillesse » Ibid. p. 49.

1
http://www.islam-fr.com/coran/francais/sourate-12-yusuf-joseph.html
24
« Il savait de mémoire affolée que je pouvais me venger de toutes ces années ou il
s’était appliqué à me rabaisser avec ses histoires misérabilistes d’avant
l’indépendance et m’écraser avec l’pique épisode du mouton tomé du ciel qui avait
pris ma place dans son cœur » Ibid.

Dans le premier extrait le narrateur fait allusion à l’épreuve du Prophète


Ibrahim En effet, Dieu l’a éprouvé en lui demandant de sacrifier son fils Ismaël
.Ibrahim dit à son fils qu’il le sacrifiait dans un rêve et que cela était une demande de
Son Seigneur.
Ismaël accepta le sacrifice pour Dieu. Dieu dit : {Puis quand celui-ci fut en âge de
l’accompagner, [Abraham] dit :
« Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en
penses”. (Ismaël) dit : “Ô mon cher père, fais ce qui t’es commandé : tu me trouveras,
s’il plaît à Allah, du nombre des endurants”.} (Sourate 37 : Verset 102).
Cependant, lorsque Ibrahim s’apprêtait à sacrifier son fils, Son Seigneur l’interpella
afin de l’en empêcher.1
Dans le premier extrait nous pensons que Ismaël (Zabor) a fait allusion à
l’histoire du prophète Ibrahim pour parler de son père qui lui aussi s’appelle Ibrahim
dans le roman.
Nous pensons que Zabor veut nous rappeler de son enfance difficile lorsque
ses parents ont décidé de se séparer et que son père l’avait sacrifié en le délaissant; il
dit :
« Le patriarche décida alors une répudiation rapide, assortie d’une trentaine de
moutons offert à la tribu de ma mère et nous abandonna sans pain ni source » Zabor
ou les psaumes p. 44
Dans le deuxième et le troisième extrait qui sont liés au premier nous pensons
que Zabor veut prendre sa revanche lorsqu’il est appelé pour sauver la vie de son père
Lhadj Ibrahim qui lui assimile au Prophète Abraham ; il a donc l’occasion de se
venger de son père, qu’il a sacrifié quand il était petit en le délaissant.

1
https://www.ajib.fr/aid-el-adha-2/
25
« J’en avais peur en fixant le sud, car le Sahara avait quatre-vingt-dix-neuf noms »
Ibid. pp67.68

Nous pensons que Zabor fait allusion aux quatre-vingt-dix-neuf noms de Dieu
cités dans le Coran et leurs significations. Nous pensons qu’il les a cités pour décrire le
Sahara pour dire que la religion musulmane est née au désert.

« Âpres avoir été relégué dans un puits, je vais être surement être jeté à la rue avec
mes cahiers et la légende dangereuse de mon don » Ibid. p. 99

Nous pensons que dans cet extrait Zabor fait allusion à l’histoire du prophète
Josèphe. Selon la religion musulmane les frères du prophète complotaient contre lui
pour le tuer, mais finalement il se sauva.
Nous pensons que dans cet extrait Zabor essaye de nous expliquer que son
destin et celui du prophète Josèphe sont relativement similaires, le besoin de se
débarrasser de ces deux personnes est remarquable, notamment Zabor qui avait comme
détracteur son frère Abdel, qui le haïssait de tout son cœur.

« Je crie : oui, je fais vite ! Dieu a eu six jours et moi je n’ai que trois heures » Zabor
ou les psaumes p144.

Nous pensons que Zabor a fait allusion ici, à un verset coranique dans lequel, il
y a évocation de la création des cieux et de la terre en six jours.
Voila le verset original 38 de la sourate 50 :
« Et Nous avons créé les cieux et la Terre, ainsi que ce qu'il y a entre les deux, en six
jours. Et aucune fatigue ne nous a touché ».
Dans ce contexte, nous pensons que Zabor a fait allusion à ce verset pour dire
que lui aussi il a la possibilité de créer à travers ses écrits, il redonne naissance aux

26
gens tout comme Dieu qui crée des objets, la seul différence c’est que Zabor ne
demande qu’à trois heurs par rapport a Dieu qui a pris 6 jours.

« C’est juste une question de vitesse d’écriture entre moi et le loup.


‘Le loup l’a mangé ‘ont dit les frères au patriarche aveugle et éploré » Ibid. p. 290.

« J’étais comme le prophète Youssef assis au fond du puits où l’avaient poussé ses
frères et qui attendait sa gloire. Contrairement à lui cependant, je me réjouissais de
mon sort, tournant la tête vert le haut, là où le loup peut être immobilisé sous forme de
constellations ». Ibid. p. 306

Nous pensons ici que Zabor a fait allusion à l’histoire de Josèphe qui a été une
victime d’un complot monté par ses frères. Donc Zabor a fait appel à cette référence
pour décrire l’état dans lequel il se trouve en essayant de sauver son père agonisant. Il
y’avait un vent fort, et Zabor se donna à fond pour aider son père qu’il a tellement
détesté.
Dans ce combat féroce l’un d’entre eux va se sauver ou alors le père ou le fils ;
Zabor dit : « il faut écrire plus vite, car l’un de nous cédera, et tout le village n’a plus
Que moi comme amarre » Zabor ou les psaumes p. 290

3-3 : références aux passages religieux :

« Le diable, Iblis n’est pas celui qui provoque le désir, je pense, mais celui qui le
Trompe en lui offrant des subterfuges » Ibid. p. 22

Dans cet extrait nous pensons que Zabor a fait référence à une appellation du
diable qui est Iblis, cette appellation ne se trouve que dans le Coran ; le narrateur l’a
utilisé probablement pour nous donner son interprétation personnelle ou ça perception
du Diable.

27
« On m’a réclamé après la prière de L ’Icha, en frappant à la porte de chez nous »
Ibid. p. 33

Zabor s’est référé à la prière de L’Icha qui est la dernière prière obligatoire de la
journée pour indiquer le moment dans lequel il intervient pour sauver une vie. Donc
nous pensons que citer la prière de l’Icha est un indicateur temporel, aidant à situer le
lecteur.
« Qui vaut mille ans dans la durée humaine » Ibid. p. 35

Là Zabor a fait référence au verset coranique 07 de la sourate 22 qui est la


sourate du pèlerinage.
Le vrai verset commence ainsi par « Et ils te demandent de hâter [l’arrivée] du
châtiment. Jamais Dieu ne manquera à Sa promesse. Cependant, un jour auprès de
ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez. »1
Selon les savants musulmans, il s’agit ici de parler du jour du jugement dernier
à l’égard de la différence entre la conjoncture du croyant et du mécréant. 2
Ici nous pensons que Zabor a eu recours à cette référence pour parler
d’une nuit qui se ressemble au jour du dernier jugement.il dit « j’ai joué cette scène
Tant de fois dans ma tête que son imminence m’a donné un vertige, a annulé la
Pesanteur » Zabor ou les psaumes p. 35
Nous pensons aussi que c’est aussi un signe qui indique que le narrateur est
avant tout un bon lecteur avant d’être un écrivain qui sauve par ses écrits les gens.

« L’habitude est de demander le nom du mourant…. j’écris la date en haut


à gauche, mais avec une année farfelue, impossible, quelque chose entre le grégorien
sévère et l’hégire égaré par les tempêtes de sable, inaugurée par le prénom de la mère
d’Ismaël et pas par la fuite des premiers croyants vers Médine » Ibid p. 103

1
http://www.islamweb.net/frh/index.php?page=showfatwa&FatwaId=42275
2
Ibid.
28
Nous pensons que Zabor a fait référence à l’histoire de Hadjer la mère d’Ismaël
qui était aussi selon la religion musulmane la femme du prophète Ibrahim. 1
Nous pensons que Zabor s’est référé à cette histoire dans ce contexte pour
évoquer le rôle important qu’avait joué Hadjer sa tante dans sa vie, cette femme
célibataire, et patiente lui aida beaucoup depuis qu’il était enfant là ou tout le monde
l’avait lâchement abandonné, du coup celui-ci, a voulu l’honorer en inaugurant son
rituel de la mort en mentionnant son nom.

« Alif ,Lam,Mim. Rien ne venait que le vent rougeâtre et brulé du Sahara »ibid p.258

Nous pensons que Zabor a fait une référence au premier verset de la sourate de la
Vache qui a été révélé lors du pèlerinage du prophète.2
Nous pensons que Zabor a évoqué ce verset pour parler de la religion
musulmane qui est née au Sahara .donc il s’est donné comme indice un verset
coranique pour parler d’une religion qui a émergé du Sahara.

« Parfois au retour de l’épreuve certains m’ont demandé de rester à leur coté pour
me dicter leur mémoire car O, gloire à Allah, j’ai enfin compris » Zabor ou les psaumes
p. 127

Dans cet extrait nous pensons que Zabor a fait référence à une évocation divine qui
se dit au moment ou le fidèle veut invoquer Dieu.et ici dans ce contexte Zabor invoque
Dieu par ce qu’il pense qu’il a compris que sa mission est primordiale et suprême. elle
consiste à sauver des gens et leurs mémoires.

« J’aimais méditer longuement sur les premiers mystères L’homme avait été créé
avec de l’argile, proclamait la sourate de la génisse, la plus longue du livre
, tout comme l’écriture sous mes yeux et cela devait avoir un sens. » Ibid. p. 223.

Nous pensons que Zabor a fait référence à la sourate de la vache qui est
1
http://imaniatte.over-blog.com/article-2034055.html
2
http://www.islam-fr.com/coran/francais/sourate-2-al-baqara-la-vache.html
29
effectivement la plus longue dans le coran et qui décrit la création du premier être
humain, Adam qui a été créé à base d’argile.
Nous pensons aussi que le narrateur a évoqué la création d’Adam pour en faire
une matière de méditation qui a accroché son imaginaire.

« Je suis un peut Younes que dieu a, cette fois, piégé pour lui éviter la fuite de Ninive,
la baleine, la mer, le naufrage, et l’a plutôt noyé dans sa propre bave Dans son
village». Zabor ou les psaumes p. 238.

« Sans quoi, le temps qui se prend pour Dieu allait faire s’abattre un déluge de feu sur
ses habitants, comme sur Ninive». Ibid. p. 239.

« C’est le cas cette nuit, la maison bouge comme une chaloupe, le monde est sa
baleine et je suis le prophète » Ibid. p. 286.

« Je me sentais peut-être aussi nu et tremblant que le prophète Younes dont j’adorais


l’histoire : ‘ Et quand il partit irrité…’ C’est le seul prophète sans communauté, sans
tribu sur le dos. Le seul qui a tenu tête, a quitté les siens et a affronté Dieu qui s’est
manifesté à lui sous la forme d’un navire ancien, d’une tempête haineuse, de marins,
puis d’une baleine puis d’un arbre qui donne son ombre au corps nu du naufragé qu’il
devient à la fin selon le livre sacré ». Ibid. p.248.

Dans ces extraits, nous pensons que le narrateur a fait référence à l’histoire du
prophète Younès qui se trouve dans la sourate des prophètes 21. Donc messager de
Dieu Jonas a sollicité les habitants de Ninive pour adorer Dieu ,chose non faite par ces
habitants ,Jonas quitta la ville et prit un bateau ,ce bateau s’écoula et le prophète se
jeta a l’eau mais se réfugia dans le ventre d’une baleine, à ce moment même un déluge
menaça les habitants de Ninive de disparition, mais l’imploration faite dans les
dernières minutes sauva ces habitants.

30
Finalement Jonas a retourné chez lui, et à sa grande surprise il trouva les habitants de
Ninive calmes, et adorateurs.1
Nous pensons que le narrateur se projette dans l’histoire de Jonas pour
s’identifier à sa personnalité de sauveur, et pour éviter aux habitants d’Aboukir un
déluge comme celui qui a pu s’abattre sur la ville de Ninive.
Il pense que sa mission première consiste comme celle de Jonas à éclaircir les esprits
et à sauver des vies du péril.
Nous constatons aussi que le narrateur trouve qu’il a beaucoup de points de
ressemblance avec ce prophète qu’il prend pour une référence

3-4 : Références aux titres des romans.

« Je choisis pour le premier En un combat douteux »


Zabor ou les psaumes p. 31
Dans cet extrait nous pensons que le narrateur a fait référence à un titre d’un
roman qui s’appelle déjà ‘En un combat douteux’ de l’écrivain américain John
Steinbeck paru en 1936. Steinbeck raconte dans ce roman la vie d'une grève aux États-
Unis dans les années 1930. À travers l'histoire de deux « radicaux », des communistes
adhérents, appelés les « reds », il évoque le monde des ouvriers américains dans la
morosité de la crise de l'entre-deux-guerres.2
Nous pensons que Zabor essaye de donner un titre à chaque cahier pour témoigner
bien de la bonne culture romanesque qu’il a et sophistiquer à tout moment son travail.

« J’ai aussi le titre : Etoiles, garde-à-vous ! » Ibid. p. 31

C’est un titre d’un roman de science fiction écrit par Robert A. Heinlein et
publié en 1959.Ce texte a été publié une première fois sous forme de série et dans une
version abrégée, sous le titre Stars hip Soldier, en octobre-novembre 1959, puis sous la
forme d'un roman en décembre 1959.

1
https://www.islamreligion.com/fr/articles/2548/le-prophete-jonas/
2
https://www.babelio.com/livres/Steinbeck-En-un-combat-douteux/16394
31
Il raconte l’histoire d’un certain Juan Rico qui s'engage le jour de ses dix-huit ans
dans l'infanterie spatiale. Et qui ne savait pas quel sort terrible attend les fantassins qui,
sur les mondes lointains, vont devoir affronter les armées arachnides. Le roman montre
l'évolution de la carrière militaire de Rico, progressant de simple recrue jusqu'au rang
d'officier, lors d'une guerre interstellaire opposant l'humanité à une
espèce insecticide connue sous le nom d'Arachnides, que Rico surnomme « les
Cafards » ou « les Punaises. »1
Nous pensons que Zabor ’est référé à ce titre pour varier ses choix en matière
d’écriture en optant pour des titres issus de différents horizons.

« D’un château l’autre » Zabor ou les psaumes p. 31


C’est un roman de Louis-Ferdinand Céline publié en 1957 aux éditions Gallimard.
Il fait un comparatif entre la vie de Céline contemporaine à l'œuvre en tant que
médecin et écrivain, pauvre, maudit et boudé par sa clientèle et sa vie
à Sigmaringen où se sont réfugiés le gouvernement vichyste en exil et de
nombreux collaborateurs devant l'avancée de l'armée du général Leclerc.2
Nous pensons que Zabor use dans la littérature pour choisir des titres qu’ils trouvent
convenables à ses cahiers, et au combat qu’il mène pour maintenir les gens en vie.

« Multiples splendeur » Ibid. p. 40

C’est un roman de l’écrivaine eurasienne Han Suyin .Il fut publié en 1952.
Après sa traduction, il fut salué comme étant un grand livre et connut un grand succès
de librairie .Il fut traduit en plusieurs langues au vu de sa qualité littéraire.
Ce roman est largement autobiographique et s’inspire de la vie de Han Suyin. Cette
dernière est une femme médecin .C' est à Hong-Kong que Han rencontre, le journaliste
anglais, Marc, et qu’une histoire d’amour tumultueuse commença.

1
https://www.babelio.com/livres/Heinlein-Etoiles-garde-a-vous-Starship-Troopers/5387
2
https://www.babelio.com/livres/Celine-Dun-chateau-lautre/4793
http://archive.wikiwix.com/cache/?url=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DY22Zujlw8Ks
32
Nous pensons que zabor use dans des cultures différentes pour choisir des titres de
roman pour ses cahiers, c’est un homme qui lit trop les anciens livres laissés par les
colons comme il l’a déjà cité d’où vient son immense culture romanesque.

« Tropique du Capricorne » Zabor ou les psaumes p. 40.

Henry Miller ne réalisera vraiment son rêve qu'après avoir rencontré la jeune
femme à qui est dédié ce livre, Mona (héroïne de Plexus et de Nexus), et après avoir
compris que, plus encore que mordre la vie à belles dents, il désire exprimer ce qu'il
pense et ressent. La période qu'évoque Tropique du Capricorne est celle qui précède la
découverte de sa vocation d'écrivain. La sexualité tient une place qui avait fait interdire
le livre à sa parution en 1939, mais Henry Miller ne fait pas que fouler aux pieds les
interdits : il raconte avec une verve infatigable son enfance à Brooklyn, ses ambitions,
sa découverte du surréalisme, sa philosophie. 1
Nous pensons que Zabor choisit bien ses titres pour honorer sa mission
suprême de sauvetage des vies.
Nous pensons aussi que c’est aussi un signe qui indique que Zabor est avant tout un
bon lecteur avant d’être un écrivain qui sauve par ses écrits les gens.

« Saison de la migration vers le nord » Ibid. p. 56.


C’est est un roman arabe de l'écrivain soudanais Tayeb Salih publié
originellement en 1966. Classique arabe contemporain et œuvre la plus connue de son
auteur, il fut un temps interdit au Soudan, en raison de ses descriptions sexuelles.
L'académie arabe de Damas l'a désigné en2001 « roman arabe le plus important
du XXe siècle ».2
Nous pensons que Zabor a voulu se référer a ce titre de roman pour faire le lien
avec son propre cahier qui, nous pouvons voir parle d’une description d’un désir
sexuel exprimé par le narrateur a l’égard de sa voisine Djemila ; il dit

1
https://www.babelio.com/livres/Miller-Tropique-du-Capricorne/29143
2
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/110/article_78505.asp

33
« images de Cigognes, certes, mais aussi de réveil du sexe, de rites qui servent
d’intermédiaires Entre l’éternité et les calendriers.’ tu as vu le visage de Djemila,
mais tu dois retrouver le reste de son corps’ me souffle mon animal secret. » Zabor ou
les psaumes p. 56
Comme l’écrivain soudanais a parlé des descriptions sexuelles, Zabor a parlé d’un
désir sexuel caché dans l’un de ses cahiers.

« J’aimais les révoltés du Bounty » Ibid. p. 59.

C’est est une nouvelle de Jules Verne, parue en 1879 avec Les Cinq Cents
Millions de la Bégum dans la collection des Voyages extraordinaires publiée chez
l'éditeur Jules Hetzel.
Le récit est fondé sur les annales maritimes britanniques relatives à la mutinerie qui
s'était déroulée à bord de la Bounty en1789, mais ne dit rien sur les événements qui
l'ont précédée.
Verne commence par la prise du navire par les mutins et l'abandon du
capitaine, William Bligh, avec un certain nombre de membres d'équipage et du
matériel de navigation. Bligh réussit à atteindre Timor à 6 710 kilomètres de son point
de départ, en quarante-sept jours, à bord d'une petite embarcation surpeuplée.
La nouvelle consacre les deux derniers chapitres au bilan de la mutinerie et un aperçu
de la colonie de Pitcairn, fondée par Fletcher Christian, une poignée d'anglais et de
Tahitiens.1
Le narrateur s’est référé au titre de ce roman pour -pensons –nous- décrire
l’état de sa ville Aboukir et son oisiveté et qui se ressemble beaucoup plus à la ville de
Bounty c’est aussi pour dire que les gens y compris- lui- ont l’envie et la volonté de
créer et de briser les chaines comme l’avaient déjà fait les marins de Bounty. , il dit :
« ce lieu qui était le Bounty ; nom d’une terre, d’une prison ou d’une ville peut
être, et dont on voulait briser les serrures……sa nullité était si évidente qu’elle devait

1
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=38818.html
34
être l’œuvre de quelqu’un qui avait voulu escamoter l’essentiel, le moteur du feu, la
volonté de créer » Zabor ou les psaumes p. 59

« Par quel titre commencer : le château de ma mère » Ibid. p. 62.

Publié en 1957, Le Château de ma mère est le deuxième tome des souvenirs


d'enfance de Marcel Pagnol, dont trois furent publiés de son vivant. L'auteur est
sexagénaire quand il écrit l’œuvre et c'est un homme au soir de sa vie qui pose un
regard attendri sur ses années d'enfance. Marcel, le narrateur, a neuf ans quand se
déroulent les événements relatés dans le livre, et le portrait que brosse Marcel Pagnol
de l'enfant qu'il était alors est à la fois profond et affectueux. Les premières pages
du Château de ma mère s'enchaînent directement aux dernières de La Gloire de
mon père qui le précède, mais le roman s'en distingue par une gravité qui apparaît en
creux, comme si Pagnol laissait les nuages assombrir quelque peu le clair ciel de
provence qu'il aime tant.1

« Le premier cahier que j’écrivais s’appelait : le seigneur des anneaux » Ibid. p. 89.

Le narrateur fait référence à un titre d’un roman anglais ayant le même titre c’est
Le seigneur des anneaux, c’est un roman en trois volumes de J. R. R. Tolkien paru
en 1954 et 1955.
Le roman parle, des Hobbits, ou Semi-hommes, vivaient en paix... Jusqu'au
jour fatal où l'un d'entre eux, au cours de ses voyages, entra en possession de l'anneau
unique aux immenses pouvoirs. Pour le reconquérir, Sauron, le seigneur ténébreux, va
déchaîner toutes les forces du Mal... Frodon, le Porteur de l'Anneau, Gandalf, le
magicien, et leurs intrépides compagnons.2

1
http://www.etudier.com/fiches-de-lecture/le-chateau-de-ma-mere/
2
http://hitek.fr/actualite/le-seigneur-des-anneaux-peter-jackson-serie-amazon_16113
35
Nous pensons que Zabor s’est référé au titre de ce roman pour forger sa propre
histoire, qui ne se ressemble pas à celle racontée dans le roman, c’est pour se donner
une marge de créativité a travers ce titre là.
Le narrateur dit :
« Le titre était si beau que j’en avais fait un puits, avec un fond d’eau reflétant des
dizaines de personnages zélés ou ardents. Et quand, des années plus tard je pus lire le
vrai roman de ce titre, j’en fus un peu déçu : mon histoire étais meilleur,elle racontait
comment un vendeur de bagues étais devenu éternel en vantant sa marchandise de
ville en ville, Et comment son art l’avait amené à vendre des bagues imaginaires,
parce qu’il les décrivait merveilleusement aux foules curieuses. » Zabor ou les psaumes
p. 89.

« Je la connaissais, elle était ancienne dans mes cahiers,décrite avec précision, (La
défense loujine suivi du Rapport de Brodie).» Ibid. p. 106.

Le narrateur fait référence à deux titres de deux œuvres littéraires pour intituler
ses cahiers, le premier est un roman russe écrit par Vladimir Nabokov et le Deuxième
un recueil de nouvelle argentin écrit par Jorge Luis Borges.
La Défense Loujine est un roman qui a été publié pour la première fois dans
les Sovreménnye zapiski, une revue trimestrielle russe de Paris, et immédiatement
après chez Slovo à Berlin en 1930.
Nabokov s'est inspiré de la vie de Curt Von Barde leben, un grand joueur d'échecs qui
s'est suicidé en 1924 ; pour écrire sa propre histoire du jeun Loujine un jouer doué de
Jeu d’échecs qui mit fin à a vie en se jetant d’une fenêtre.1

Le rapport de Brodie est un recueil de nouvelles publié en 1970.il contient plusieurs

histoires citant ; l’intruse et l’indigne.2

1
https://www.babelio.com/livres/Nabokov-La-Defense-Loujine/4119
2
https://www.laprocure.com/rapport-brodie-jorge-luis-borges/9782070375882.html
36
Zabor use toujours dans des littératures assez variées pour enrichir les titres de ses
cahiers, et pour donner un sens profond a ses écrits salvateurs.

« J’avais un titre pour le cahier de son salut : La promenade au phare » Zabor ou les
psaumes p. 150

La Promenade au phare (To the Lighthouse) est un roman britannique


de Virginia Woolf paru en mai 1927.
Le récit, libre et polyphonique, se concentre sur la famille Ramsay, et sur leurs visites
à l'île de Skye en Écosse entre 1910 et 1920.
Pour le cahier de son père Zabor a choisi un titre d’un roman comme d’habitude
Pour témoigner pensons-nous-en grande partie de sa culture vaste et riche.

« Un titre le sommeil du juste » Ibid p. 151.


Zabor a choisi un titre d’un roman de Mouloud MAMMERI : le sommeil du
juste, publié en (1955) chez Plon, décrit les bouleversements les ruptures provoqués
dans la société algérienne par le conflit de la Seconde Guerre Mondiale.1
Nous pensons que Zabor a eu pour référence le titre du roman de Mouloud Mammeri
pour décrire ce qu’il ressent lui au fond de lui-même, après chaque mission ; là ou il
devrait sauver une vie ,il a le droit de profiter d’un sommeil long et profond marquant
sa satisfaction du travail qu’il a fait et dont il est fier.
Il dit à ce propos : « j’aime ce titre, comme l’expression du droit au repos, la
possibilité de dormir profondément après l’acquittement, un possible retour à
l’innocence. » Zabor ou les psaumes p. 151

« Je lui ai sauvé la vie plusieurs fois, en écrivant Les chemins qui montent, Lumière
d’aout, Villes de sel. » Ibid. p. 209.

Zabor était en mission de sauvetage d’un jeun gamin qui s’appelle Aissa, qui a

1
https://www.vitamine.dz/Mouloud-Mammeri--Le/fr/734.php#
37
18 ans, et donc pour le sauver il aurait du écrire trois cahiers choisissant pour chacun
un titre d’un roman.
Les chemins qui montent est un roman de Mouloud Feraoun qui raconte l’histoire
De Dehbia qui est le personnage principal du roman et qui aimait un certain Amer qui
est décédé. Dehbia est très affectée par ce décès .Le narrateur revient sur la relation
qu’avait Dehbia avec Amer et leur différence.
Elle était croyante chrétienne et lui était un pied noir non croyant. Cette différence les
a conduits à se perdre. Il voulait l’épouser mais ne croyait pas trop à cette union par
rapport aux regards des gens vis-à-vis d’eux sur le plan culturel et social.1

Lumière d'août est un roman de William faulkner publié en 1932 .


Le thème de Lumière d'août est le conflit racial dans la société du Sud des États-Unis.
Le titre du livre est inspiré de la lumière particulière qui illumine le Mississipi en aout
et qui semble provenir d'un lointain passé.2
Villes de sel une vaste fresque de 2450 pages écrite par Abdel Rahman Mounifet ,
divisée en cinq volumes,: le premier tome décrit la société villageoise saharienne après
la découverte du pétrole, le deuxième raconte l’histoire des hommes d’affaires qui sont
venus dans le monde arabe, et les trois autres décrivent les grands changements qu’a
connus l’Arabie saoudite après la découverte du pétrole. Ce roman a été interdit
en Arabie saoudite.3
Nous pensons que Zabor a voulu employer ces titres là pour enrichir son
histoire d’avantage, cela témoigne bien que la culture romanesque qu’il possède
était comme un allié infaillible qui lui aida à intituler ses cahiers et à contrarier la
mort et aider ses concitoyens.

« Je déchiffrai alors le titre, laborieusement : la chair de l’orchidée. » Zabor ou les


psaumes p. 261

1
www.babelio.com/livres/Feraoun-Les-chemins-qui-montent/266189
2
https://www.babelio.com/livres/Faulkner-Lumiere-daout/19329
3
ttps://www.babelio.com/livres/Abdul-Rahman-Mounif-Villes-de-sel--Lerrance/540792
38
« La chair de l’orchidée, vers mes treize ans, était un objet en soi, une épaisseur
charnelle à demi éclairée, un secret, l’ombre tatoué sur un corps » Ibid. p. 262.

Zabor s’est référé à un titre d’un roman de James Hadley Chase qui raconte
l’histoire de Claire qui est la très riche héritière de son père, un milliardaire qui lui a
laissé en mourant toute sa fortune. La tante de Claire, madame Wegener veut
s’approprier cette fortune et a réussi à faire enfermer Claire dans un asile. Elle réussit
cependant à s’évader et dans sa fuite éperdue, elle est recueillie par deux hommes,
Louis Delage et Marcucci.1
Nous pensons que Zabor pour intituler l’un de ses cahiers a eu pour référence
ce titre de roman très connu, pour faire le lien entre ce qu’il ressent du désir qu’il le
qualifie de caché et clandestin, et ce que la jeune Claire représente dans son
imaginaire dans le roman de Hadley Chase.
Il précise : « c’était le prénom de la femme, ou celui d’une partie de son corps, ou une
touffeur, une lèvre ou quelque chose de plus ténébreux. » Ibid. p. 261.

3-5 : références d’ordre prophétique :

« Il m’examina avec complicité et intelligence,me sourit, Puis me chuchota que le


prophète, avant de recevoir la révélation, avait vécu presque La même chose que moi
et que c’était donc dieu qui m’avait choisi. » Zabor ou les psaumes p. 164.

« Écris ! a tonné l’ange dans ma chambre rose »


Dans ces extraits nous pensons que Zabor fait allusion à une révélation divine
qui se ressemble en grande partie à la révélation prophétique de Mohamed cité dans le
Coran. y’a même El hadj Senoussi qui vient chuchoter dans l’oreille de Zabor pour lui
dire qu’il est un messager de Dieu . Pour anoblir sa mission de sauveur de gens Zabor
a eu une révélation divine de la part d’un ange dans laquelle il lui ordonne d’écrire.

1
https://www.babelio.com/livres/Chase-La-chair-de-lorchidee/12776
39
« Le grand père de Nebbia me prit dans ses bras et murmura :
‘Dieu t’as envoyé’ (‘Dieu t’as envoyé !corrigea la petite voix dans ma tête. »
Ibid. p. 107.

Dans cet extrait nous pensons que Zabor a fait allusion à une révélation divine,
comme si Zabor a eu un message divin comme les prophètes. Dans l’avant de cet
extrait, il était question de sauver la vie de Nebbia qui agonisait, et que seul Zabor peut
la sauver, c’est pourquoi le grand père de cette fille a chuchoté dans l’oreille de Zabor
en disant que c’est un envoyé de Dieu, donc qui pourrait sauver des vies.

« Le prophète demande à ce qu’on n’insulte pas le vent, car c’est un


Signe de l’esprit » Ibid. p. 43.

Nous pensons que Zabor a fait référence à un hadith du prophète Mohamed


Dans lequel il interdit d’insulter le vent. Le prophète dit :
« N'insultez pas le vent, et si vous voyez quelque chose qui vous déplait, dites plutôt : "
Seigneur, nous Te demandons les bienfaits de ce vent, de ce qu'il renferme et les
bienfaits de ce qui lui a été ordonné. Et nous Te demandons protection contre les
méfaits de ce vent, de ce qu'il renferme et les méfaits de ce qui lui a été ordonné." »
(Tirmidhi).1
Nous pensons que Zabor a employé cette référence pour manifester sa détestation et sa
haine du vent, il dit « a chaque vent qui se lève, je ressens l’inquiétude que les toits et
les murs s’envolent et nous laissent nus………..je déteste Le vent par ce qu’il est le
signe du précaire, du nomade. » Zabor ou les psaumes p. 43.

« Rappelle-toi le hadith du prophète qui dit que la vie est l’écriture d’un crayon sur
un cahier, sauf pour les enfants, les dormeurs et les fous » Ibid p. 176.

1
http://islammedia.free.fr/Pages/ryadh_salihin/323.htm
40
Nous pensons que Zabor a eu recours à cette référence pour appuyer son
engagement et sa mission salvatrice, il s’est référé au prophète lorsqu’il dit que la vie
est l’écriture d’un crayon sur un cahier sauf pour le cas des enfants, des dormeurs et
des fous.
Voila le hadithe dans son intégralité raconté par l’accompagnant du prophète Abou
Dawoud « « La plume n’enregistre pas les œuvres de trois types de gens : le dormeur
jusqu’à son réveil, l’enfant jusqu’à sa puberté et le fou jusqu’au moment où il retrouve
la raison » Abou Dawoud

3-6 : références d’ordre romanesque :

« Robinson Crusoè est le plus fascinant de mes livres trouvés .J’ai aimé cette histoire
il y’a longtemps et, depuis,il a pris pour moi la valeur d’un livre sacré. »
Zabor ou les psaumes p. 154

«Par quel titre commencer ?le château de ma mère. Ou l’eternel Robinson Crusoé,
avec ce moment inquiétant ou il découvre l’empreinte d’un pas impossible sur une ile
à peine esquissé , encore vierge et inconnue. » Ibid. p. 62.

« Poll est un perroquet que j’avais trouvé dans un livre et dont j’avais endossé parfois
le nom et la mission. Un oiseau fabuleux qui dit une seule phrase dans Robinson
Crusoé mais en résume le tragique parfait, la limite matérielle, la possibilité infinie.
Quand je relisais ce livre (souvent), je tombais chaque fois sur son énigme, une sorte
d’île dans l’île. Zabor est un livre de recensement fabuleux et indispensable et je dois
raconter l’histoire de mon naufrage .Cela sauvera quelqu’un, quelque part. »

Ibid. p. 94.

« o, Poll ,devenu souverain en multipliant les mots » Ibid. p. 142.

41
« J’étais poll. Et face à l’un des rares miroirs de notre maison du bas, je ne voyais pas
un jeune homme chétif, épuisé par la masturbation et l’écriture, veuf déjà et maudit
par une vois de chevreau, mais un oiseau, incapable de voler longuement, certes, mais
exercé à l’inventaire, à l’étiquetage, à la langue, à l’écriture et au duel avec la mort.
Gardien de lile qui aurait sombré dans le silence de la tombe.» Ibid. p. 157.

Robinson Crusoé est un roman anglais écrit par Daniel Defoe et publié en 1719.
L'histoire s'inspire très librement de la vie d'Alexandre Selkirk. Écrit à la première
personne, l'intrigue principale du roman se déroule sur une île déserte où Robinson,
après avoir fait naufrage, vécut pendant 28 ans. Durant son séjour, il fit connaissance
d'un « nègre » qu'il nomma Vendredi. Les deux compagnons vécurent ensemble
pendant plusieurs années avant de pouvoir quitter l'île.1

Pour le premier extrait nous pensons que le narrateur a eu pour référence le


roman de Daniel Defoe pour exprimer sa jubilation envers ce roman, et qu’il admire
beaucoup plus au point ou il le place au rang des livres sacrés. Dans ce qui suit de
l’histoire de Zabor, nous allons voir comment l’histoire de ce roman va hautement
Influencer ses idées et son comportement.
Pour le deuxième extrait nous pensons que Zabor ’est référé a ce titre pour
témoigner de sa vie dans sa ville natale Aboukir, et comment il se sent assez isolé au
sein de sa communauté. C’est un sauveur de gens qui vit une vie presque mystérieuse
comme s’il était dans l’ile mystérieuse dans laquelle Robinson Crusoé vivait.
Dans le troisième, quatrième et cinquième extraits qui sont un prolongement
naturel du premier, nous pensons que le narrateur s’identifie et se projette dans
l’histoire de Robinson Crusoé, il fait Référence a Poll un perroquet qui dans le roman
s’appelle Mardi : un perroquet qui ne connaît que son île et rêve d'évasion tout comme
Zabor à travers ses histoires et ses écrits il essaye de sauver les gens en leur proposant

1
https://fr.wikisource.org/wiki/Robinson_Cruso%C3%A9/40
42
une évasion qui peuvent les aider à esquiver la mort. Finalement Zabor veut
contrecarrer la mort et la combattre comme le perroquet de Crusoé sur l’ile
mystérieuse. Zabor veut sauver son île, sa ville natale de l’abime de la mort.

« Mon père se fit bavard……….roi esseulé de ses propres milles et nuit » Zabor ou les
psaumes p81.

« Explication courte des milles et une nuit et de leurs trois équations majeurs-le salut
est dans le conte ; la noce finale est un livre, le livre sauve le palais, le roi et la
conteuse ». Zabor ou les psaumes p. 106

« les mille et une nuits n’étaient pas racontées, mais écrites ! Il s’agissait d’une
écriture escamotée par la diversion orale. Dans le premier polar de ma vie, j’avais lu
cette phrase essentielle : ''la femme s’avança vers moi, nue.'' Dans le deuxième, la
femme prenait la parole en se dénudant et en dénudant le monstre pour le vaincre ».
Ibid. p. 294.

« Moi, je pensais à la source du parfum car, depuis les milles et une nuit, j’avais un
faible pour les femmes prisonnières » Ibid. p. 110.

« Je ne sais ce que raconte Hadjer, assise devant la porte de la chambre, pour tenir à
distance la tribu, mais elle y réussit comme une conteuse.’ elle repousse ta
décapitation ‘,me dit mon chien, par ses mille et une nuits improvisées, sa verve et sa
ruse » Ibid. p. 144.

Dans ces extraits Zabor s’est référé au livre des milles et une nuit, qui est un
recueil anonyme de contes populaires d’origine persane.
Le recueille raconte l’histoire du sultan Shahryar, en représailles à la suite de
l'infidélité de son épouse, la condamne à mort et, afin d'être certain de ne plus être
trompé, il décide de faire exécuter chaque matin la femme qu'il aura épousée la

43
veille. Shéhérazade, la fille du grand vizir, se propose d'épouser le sultan. Aidée de sa
sœur, elle raconte chaque nuit au sultan une histoire dont la suite est reportée au
lendemain. Le sultan ne peut se résoudre alors à tuer la jeune femme ; il reporte
l'exécution de jour en jour afin de connaître la suite du récit commencé la veille. Peu à
peu, Shéhérazade gagne la confiance de son mari et finalement, au bout de mille et une
nuits, il renonce à la faire exécuter.1
Dans le premier extrait nous pensons que Zabor s’est référé a mille et une nuit,
pour décrire son père bavard, disert qui inventa des histoires voir même une légende
ce dernier se ressemble dans ce contexte et en grande partie ; pensons-nous- au
personnage Principale des milles et une nuit, Shéhérazade qui raconta des histoires
pour se sauver dee l’homme et le roi qu’elle a épousé.
Le narrateur dit : « il se mit à parler de, lui-même et son père, puis pour nous tous.
Il s’inventa une légende censée couper la parole au monde entier » Zabor ou les
psaumes p81
Dans le deuxième et troisième extrait Zabor essaye de donner sa propre
interprétation des contes des milles et une nuit et comment le conte peut sauver et le
palais, le roi et la conteuse.
Dans le quatrième extrait, nous pensons que zabor parla de sa faiblesse manifestée a
l’égard des femmes prisonnières dans les milles et une nuit, donc nous constatons qu’il
parle du personnage principal Shéhérazade qui était comme emprisonnée chez le roi.
Dans le cinquième extrait zabor fait référence au personnage principale de mille et
une nuits Shéhérazade , qui raconta des contes.ici le narrateur se référé à
Shéhérazade pour décrire sa tante Hadjer qui, raconte des contes improvisés pour
sauver sa peau et lui repousser la décapitation.

« J’en ai sauvé des centaines, J’ai ajouté mille et un jour presque chaque fois, rendu
l’île habitable, et Poll devint flamboyant dans la nuit, phosphorescent quand il
lisait ». Ibid. p. 316.

1
https://www.ebooksgratuits.com/html/contes_mille_et_une_nuits_tome1.html
44
Nous pensons que Zabor a fait allusion à plusieurs choses à la fois : les milles et
une nuit l’ile et le perroquet de Robinson Crusoé.
Nous pensons qu’il s’est projeté dans l’histoire des milles et une nuit pour dire qu’il a
sauvé des vies, et qu’il a rendu l’ile qui est Aboukir habitable, et le perroquet libre.

3-7 : références variées :

« Quant à hadjer, ma tante, sa solution fut fabuleuse : elle épousa un jour, dans sa
tête, un homme de haute taille……il s’appelait Amitabha Bachchan, était indien de
religion indoue » Zabor ou les psaumes p. 116.

Nous pensons que Zabor s’est référé au nom d’un grand acteur indien pour dire
que sa tante hadjer est une grande consommatrice de la télévisons et des films
indiens. Zabor précise dans la page d’avant « Pauvre tante qui, faute de prince, a
épousé un écran magique qui La fait voyagé chaque soir »Ibid. p. 115.

« l’alphabet retombait avec mon angoisse, dans l’ancien bestiaire dont il était issu :le
S du Sin était le serpent ,le B de Ba était né de l’atre ,le A de Alif avec un portrait d’un
vautour juché sur un arbre mort ou le sens de l’œil perçant, le T de Ta était l’image du
chaudron et ainsi de suite ,provoquant ma panique » Ibid. p. 124.

Nous pensons que Zabor a fait référence à l’alphabet arabe pour donner son
interprétation de ses lettres, des interprétations qui se manifestent par des
représentations graphiques ; auront dans la plupart du temps une connotation
péjorative provoquant la panique de Zabor.

« A qui raconter mon Zabor ?cet ancien soupir de mes ancêtres devenu proverbe qui
signifie ’Qui va te croire quand tu parles en prophète ?Et les jeunes connaissent peu »
Ibid. p. 144.

45
Nous pensons que Zabor a eu pour référence un ancien dicton algérien, pour
qualifier sa situation au sein de sa communauté, le dicton parle dans son ensemble des
hommes sages qui ne trouvent pas des gens qui écoutent et profitent de leurs
expérience dans la vie, ou leurs esprits éclaircis.
Dans ce contexte nous pensons que Zabor a voulu convaincre les gens de
la nécessité de sa mission, mais vainement. Il essaye de leur rappeler que le livre a
toujours son importance et une bibliothèque doit toujours être omniprésente dans le
village, il galère à expliquer cela aux gens qui l’entourent.
Il dit à ce propos :
« Oui, l’absence de bibliothèque à Aboukir m’a obligé à transformer touts les cahiers
possibles en livres fermes et pleins. A qui l’expliquer ?A hadjer ? A l’imam du village,
a mon ancien maitre d’école que je croise encore, vieux mais toujours vif et
sautillant. » Zabor ou les psaumes p. 144.

«Frappé par le mauvais œil » Ibid. p. 166.

Nous pensons ici que zabor a fait référence à un dicton algérien qui décrit l’état
des gens enviés et leur vision qui consiste à ramener ce fait à un ordre surnaturel.
Dans ce contexte Zabor se sentait mal ; et pour le réconforter sa tante hadjer dit qu’il
était victime d’un mauvais œil, d’une convoitise

Enfin nous pensons que l’intertextualité en sa forme la plus applicable qui est
la transtextualité, nous donne un produit riche et somptueux, un texte dont la richesse
culturelle est remarquable, nous pouvons constater aussi qu’un texte n’est jamais seul ;
ou comme disait Barthes « tout texte est un intertexte ».
L’intertextualité nous a permis aussi de découvrir d’autres œuvres littéraires, dont
des chefs-d’œuvre très connus mondialement.
Grace à l’étude que nous avons pu faire nous avons pu comprendre, qu’une œuvre
littéraire n’est jamais automne, en tout les cas ‘Zabor ou les psaumes’ était le

46
meilleur exemple, ce roman était fortement influencé par des œuvres antérieures, dont
le narrateur éprouve une grande admiration, il était aussi imagé par des textes issus de
la culture environnante du narrateur.
L’intertextualité suppose qu’il y ait une résonance avec d’autres textes dont l’impact se
fait constater dans le déroulement des événements, la description des personnages, la
construction de l’intrigue.
L’intertextualité peut se manifester consciemment et inconsciemment à travers des
références, allusions, citations qui donnent au texte une profondeur culturelle,
universelle, sociétale et des fois religieuse, comme c’était le cas de ‘Zabor ou les
psaumes.’
Nous pensons que l’intertextualité est tout à fait légitime, de la manière la plus
révélatrice par laquelle elle se fait, à condition qu’elle n’use pas pleinement jusqu’à
faire des intégrations totales d’autres textes, dans ce cas le produit littéraire
sera taxé de plagié , qui fait appel au plagiat qui est une sort d’immoralité littéraire.
C’est tout à fait légitime de se référer à d’autres textes, ainsi, les écrivains dits
classiques imitaient d’une façon délibérée les « Anciens », c’est-à-dire les auteurs de
l’antiquité grecque et latine : ils leur empruntaient la matière de leurs œuvres, des
thèmes poétiques ou dramatiques, des fables, des mythes, des réflexions, etc., jusqu’à
reprendre leurs formules mêmes.

47
Chapitre 03 : Etude
titrologique et
onomastique.

48
1-Définition du titre :

Le titre est le premier contact entre l’écrivain et le lecteur, le titre est l’élément
le plus décisif qui incite aux lecteurs le désir de se procurer un livre.
Le titre est le point de départ de l’analyse d’un roman, c’est en lisant le titre que nous
allons décider de lire un roman ou pas, ce dernier devient intéressant davantage
lorsqu’il nous offre une marge d’interprétation et de compréhension.
Pour une définition basique le titre est un : « énoncé servant à nommer un texte et qui
en évoque le contenu».1
Le titrologue français Claud Duchet qui était le premier à avoir établir un champ
d’étude propre aux titre dit : « le titre c'est un déjà dit d'une existence préexistante au
roman»2
Le titre c’est : « L’état civil d’un texte : cette page de titre, qui peut en marquer le nom
(le titre) la profession (la fonction du titre qui prélude au contenu du texte), le
domicile (la marque de l’éditeur) la date de la naissance (l’année de la publication) et
l’autorité émettrice (le nom d’auteur) »3
Les théoriciens aujourd’hui s’intéressent au rôle que pourrait jouer le titre en matière
de sens et de signification.
Ces études se font sous un champ d’étude qu’on appelle la titrologie, qui est
une discipline du paratexte, qui étudie les titres des œuvres littéraires.
4
En se basant sur les travaux de Gérard Genet, dans son ouvrage intitulé «Seuils» ,
nous observons qu’il étudie le titre dans le domaine de la théorie et de la critique
littéraire où il explore une étude de paratexte (tous les éléments périphériques qui
entourent l’œuvre) où le titre est abordé de façon systématique, à partir de la
détermination de son emplacement, des caractéristiques de son instance de
communication et de ses fonctions. Ainsi, Léo Hoek, dans son ouvrage intitulé :
1
Hachette, éd, 2005, p.1613, cité par Samia Abdessemed in la sémiotique du titre, thèse de Magister
2
https://www.erudit.org/fr/revues/pr/2008-v36-n3-pr2552/019633ar/
3
LÉO Hoek, La Marque du Titre,. p.3
4
GERARD Genette, Seuils. Paris : Seuil, 1987
49
«La Marque du titre»1 , fait une étude sémiotique, des marques laissées par le titre sur
le texte ainsi que des marques distinctives propres au titre.
La sémiologie comme discipline avait aussi un champ d’étude réservé à l’étude des
titres. Elle définit le titre comme un signe linguistique permettant d'approcher
n'importe quel texte littéraire dans le but de l'interpréter et de le connoter.
Selon BARTHES, le titre est «un apéritif»2, insistant sur son rôle d'ouverture au texte
une« contrainte interprétante et donc un index qui dirige l'attention sur l'objet du
texte, en donnant sur lui plus ou moins d'informations»3
Donc nous comprenons bien de la définition de Barthes que le titre est la première
dégustation du texte, c’est l’élément qui donne appétit à la lecture.
Le titre a pour fonction aussi selon Barthes d’éclaircir les lecteurs sur les premières
idées contenues dans le texte.

1
LÉO Hoek, La Marque du Titre, la Haye, Mouton, 1981
2
ROLAND Barthes, Analyse textuelle d’un conte d’E. Poe dans l’aventure sémiologique, Seuil, 1985,
3
Ibid.
50
2-Les fonctions du titre :

Plusieurs théoriciens tels que Claude Duchet, Léo Hoek, Roland Barthes et
Umberto Eco ont travaillé sur la notion des fonctions du titre. En dépit de la différence
d’appellation des fonctions nous nous entendons généralement au moins sur quatre
fonctions.
Le titre est un élément révélateur du contenu du texte, et pour appuyer cette idée, nous
allons parler des fonctions que peuvent apporter un titre, et comment ses fonctions
aident le lecteur pour déduire le sens général du titre, et sa relation avec ce qu’il va lire
dans le texte.
Donc pour fonction, nous avons quatre : conative, désignative, référentielle et
séductrice.
2-1 : la fonction conative :
C’est la fonction qui fait appel au destinataire et sollicite son interprétation
c’est une fonction subjective, le Lecteur au premier lieu va s’interroger sur l’utilité du
choix de tel ou tel titre. Après c’est sa volonté qui va déterminer son choix enfin de lire
ou pas.
C’est une relation de corrélation entre le lecteur et l’œuvre qui est basée sur le titre.
Léo Hoek dit : « il y a une partie langue «le texte» et une partie courte « le titre».
«Entre lesquels circule une électricité de sens».1
2-2 : la fonction désignative :
«Intituler baptiser le texte, le titre et le nom de l'œuvre, il sert à identifier l'œuvre

aussi précisément que possible»2


Cette fonction sert à désigner, marquer, montrer, indiquer la relation directe qui
unit le titre au texte elle sert à nommer l’œuvre et peut désigner le contenu et/ou
dénoter la forme. Hoek avait le mérite de classifier cette fonction en trois catégories :

1
https://books.google.dz/books?id=hPd2AOGEVekC&pg=PA51&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=2#v=o
nepage&q&f=false
2
JOSEPH Besa Camprubi, les fonctions du titre, in nouveau actes sémiotiques. Limoges, presse universitaires de
Limoges, 2002, p.7

51
- Fonction déictique au cas où le titre renvoie au livre-objet.
- Fonction thématique quand le titre identifie le contenu de l’œuvre.
- Fonction générique lorsque l’intitulé dénote la forme de l’œuvre.

2-3 : La fonction référentielle :

Le titre signifie quelque chose en soi. Ce quelque chose peut être considéré en
soi (en tant que locution) ou à travers sa relation au titre.

2-4 : la fonction séductrice :

Selon Genette un titre doit «exprimer dans un bref raccourci la substance


profonde du texte, qu'il soit clair, précis…».1
Cette fonction comme son nom l’indique a pour fonction d’attirer et d’attiser
la curiosité du lecteur, enfin le lecteur client est frappé au premier lieu par le titre d’un
livre donc le choix de l’intitulé doit être important chez l’écrivain, par ce qu’ un
lecteur a comme première appréciation le titre.

1
CHRISTIEN Moncelet, Essai sur le titre en littérature et dans les arts, Le Cendre, Bof, 1972, p.6.

52
3-les types du titre :

Hoek fut le premier qui a établi une distinction entre deux types de titre. Quelles
que années plus tard, une reprise faite par Genette apparait sous une autre appellation.
Il y a deux titres; objectif et subjectif selon Hoek.
3-1-le titre subjectival :

C’est celui qui sert à désigner le sujet du texte ainsi que son acception la plus
générale. Exemple: Le Père Goriot, Le Rouge et Le noir. Selon Genette ce sont les
titres thématiques.

3-2-Le titre objectival :

C’est celui qui désigne le texte en tant qu’objet, c’est- à- dire, en tant
qu’appartenant à une classe donnée de récits. Ce type de titre débute souvent par
l’Histoire de……, Aventure de …..etc. Il s’apparente donc à une indication plus ou
moins générique ou formelle du texte.

Pour BOKOBZA, deux types de titre se déclenchent:1


1-type onomastique: titre qui contient un nom propre et qui a un sens déjà défini par
l’histoire ou par la littérature et ce type se décompose en deux sous-types :
a) toponymes: noms de lieux.
b) anthroponymes: noms de personnes.
2- types référentiels: noms communs. De coté de Christian Moncelet, il devise ainsi les
types en deux:
-a) type générique: le titre dénonce le genre.
-b) type éponymique: le héros donne son nom au livre entier.

Apres avoir vu les fonctions et les types du titre, nous pensons bien qu’un titre
est chargé de connotation, et de signification ; ce qui fait que le romancier veut

1
https://books.google.dz/books?id=PRaKGFQYrcoC&pg=PP1&lpg=PP1&dq=bokobza+titrologie+article&source.

53
vraiment inciter les lecteurs à se prolonger dans son livre .Dans l’étape qui suit nous
allons décortiquer le titre de notre corpus Zabor ou les psaumes.

4-Etude titrologique de ‘Zabor ou les psaumes’ :

Nous nous sommes intéressés à l’étude du titre de ce roman par ce que nous
pensons que c’est primordial de l’analyser et déduire ses connotations qui pourraient
se renvoyer au contenu du texte.
Nous avons voulu aussi marquer notre intervention en matière du décodage et
d’interprétation du sens le plus profond du titre de notre corpus :’Zabor ou les
psaumes.’
L’analyse syntaxique de l’intitulé de notre corpus commence par le constat
que nous avons fait en matière de recours à la nominalisation du titre qui est –
pensons-nous- hautement exigée. C’est pour cette raison que l’auteur a adopté
principalement l’écriture du titre sous forme nominale afin que l’auteur puisse arriver
à séduire le lecteur- client, l’hypnotiser ,et l’amener à l’acte de lire en lui transformant
d’un lecteur du titre à un lecteur du texte. Le syntagme nominal, de sa nature, résume à
la fois le besoin d’être réductif en matière de mots et riche en matière d’informations
comme l’affirme Régine Atzenhoffer :

« La réduction syntaxique garantie une augmentation de l’informativité du


titre : l’information est le plus souvent condensée dans un seul syntagme.les titres les
plus longs amorcent la rêverie laisse prévoir certains drames, ils installent le lecteur
dans l’ambiguïté et l’incertitude, créent une attente. »1 .

Nous pouvons donc dire que les titres cours sont plus productifs et porteurs
d’informations que les titres longs.

1
https://journals.openedition.org/germanica/2741

54
Dans cette étape nous allons faire une analyse titrologique basée sur ce que nous
avons vu comme théorie précédemment, nous allons commencer par parler des
fonctions.
Nous pensons que le titre du roman de Kamel Daoud ‘Zabor ou les psaumes’, est très
révélateur, du coup il remplit les quartes fonctions que nous avons déjà citées.
‘Zabor ou les psaumes’ a surement une connotation religieuse du fait que Zabor est
Selon la tradition musulmane un livre sacré qui a été révélé avant le coran , et qui a
été attribué au prophète Daoud ou David.
Voila les versets coraniques qui témoignent de cela :
-An-Nisaa - 4. 163: « Nous t’avons fait une révélation comme Nous fîmes à Noé et
aux prophètes après lui. Et Nous avons fait révélation à Abraham, à Ismaël, à
Isaac, à Jacob, aux Tribus, à Jésus, à Job, à Jonas, à Aaron et à Salomon, et Nous
avons donné le zabur à David. »
-Al-Isra - 17. 55: « Et ton Seigneur est plus Connaisseur de ceux qui sont dans les
cieux et sur la terre. Et parmi les prophètes, Nous avons donné à certains plus de
faveurs qu’à d’autres. Et à David nous avons donné le “zabur”. »
-Al-Anbiyaa - 21. 105: « Et Nous avons certes écrit dans le zabur, après l’avoir
mentionné (dans le Livre céleste), que la terre sera héritée par Mes bons (vertueux)
serviteurs. »1

Maintenant parlons nous de la connotation de la deuxième partie du


titre :’Psaumes’ :
Selon la tradition hébraïque et juive le livre des Psaumes Sefer Tehillim en hébreu
livre des Louanges, aussi appelé Psautier, est un livre de la Bible. Il est le premier de
la section des Ketouvim, selon la Bible hébraïque. Dans l’Ancien Testament des
chrétiens, sa place a été variable. Elle s’est fixée au XIIIe siècle entre le livre de Job et
celui des Proverbes.
Le mot « psaume » vient du grec (psalmos) qui désigne un air joué sur le psaltérion.2

1
http://le-carrefour-de-lislam.com/Temple3/Zabour_Psautier-1.htm
2
https://psaume.retraitedanslaville.org/tous-les-psaumes
55
Les psaumes sont aussi une relation avec la religion musulmane, le prophète Daoud ou
David utilisa le Mizmar en arabe qui est la traduction des psaumes selon la tradition
juive.

Donc nous pensons ici, que ce titre porte une connotation purement religieuse
en jumelant l’islam et le judaïsme ; ou alors un livre sacré mais qui a deux appellations
qui se varient selon les religions musulmane et juive.
‘Zabor ou les psaumes’ a aussi une fonction désignative ,du coup nous pouvons le
situer dans la deuxième catégorie de Hoek qui implique que le titre a une fonction
thématique ,par ce que –pensons-nous-il renvoie au contenu du texte ,il est question de
parler d’un Zabor ,ce Zabor est incarné par un être humain certes ,mais qui renvoie
directement au titre d’un livre sacré.
Le titre de notre corpus remplit aussi une fonction référentielle, par ce qu’il
signifie quelque chose en soi en dehors de toutes lecture du roman, Zabor est un livre
sacré tout comme les psaumes et cela se présente comme une référence aux lecteurs.
Et finalement, nous avons la fonction séductrice qui est observable dans le titre,
qui est un titre assez décrocheur et qui attise une grande curiosité par ce qu’il fait
appel à un titre d’un texte religieux.
Nous pensons que les fonctions que nous avons pu prélever témoignent de la grande
richesse du titre de notre corpus, qui incite surement les lecteurs à le lire.

Dans un deuxième temps nous allons parler du type de notre titre « Zabor ou les
psaumes ».que nous pouvons désigner comme titre subjectival selon la classification
des titres faite par Gérard Genet .Nous pensons que le titre renvoie au sujet principal
dans le texte, c’est pour cela il est subjectival.
Après, nous pensons que ‘zabor ou les psaumes’ et selon l’autre classification
faite Par Bokobza, appartient aussi à la classe des titres onomastiques,
anthroponomique par ce qu’il contient le nom d’une personne qui est Zabor, et tout le
texte sera axé après sur cette personne là, il est le personnage principal.

56
‘zabor ou les psaumes’ appartient aussi à la catégorie des titres éponymiques par ce
que le héros du roman donne son nom au livre entier.
Dans ce qui suit de notre recherche nous allons faire une étude onomastique en
se basant sur notre corpus, nous allons faire une étude des noms propres des
personnages principaux qui figurent dans le roman.
Nous avons opté pour cette étude par ce que nous avons jugé que c’est utile de la faire
dans la mesure où elle va nous aider à élucider une partie de la problématique que nous
nous sommes posés ; comment un texte purement religieux peut aider à la construction
d’une intrigue romanesque ?, dans l’étude des noms propres que nous allons faire,
nous allons voir comment des noms propres tirés du Coran ont figuré dans l’œuvre de
Kamel Daoud ; et comment ces mêmes noms ont contribué à travers leurs
significations au fondement d’un roman fortement inspiré par le religieux.
Au début de notre recherche nous allons définir l’onomastique en général, après
nous allons nous contenter de spécifier notre champs de recherche en la simple matière
littéraire, et finalement nous allons faire une études onomastiques des noms des
personnages principaux figurants dans ‘Zabor ou les psaumes’

57
5-Définition de l’onomastique littéraire :
Le dictionnaire français Larousse nous donne une définition de l’onomastique
qui est la suivante : « L`onomastique est la branche de la lexicologie qui étudie
l'origine des noms propres. On distingue l'anthroponymie, qui étudie les noms de
personnes, et la toponymie, qui étudie les noms de lieux. »1
Roland Barthes définit le nom comme étant « un instrument d’échange : il permet de
substituer une unité nominale à une collection de traits en posant un rapport
d’équivalence entre le signe et la somme »2 ; dans cette définition Barthes dit que le
nom se présente comme une unité porteuse de sens et de signification vu qu’il substitut
et remplace un ensemble de traits.
L’onomastique est une science qui étudie les noms propres ; elle étudie aussi leurs
fonctions, usages, formations à travers les langues, les sociétés.
L’onomastique vise à étudier les noms de lieu (toponymie), ou des personnes
(anthroponymie).
L’onomastique littéraire cible pour objectif l’étude des noms propres dans les œuvres
littéraires et a pour mission de déchiffrer le sens masqué des noms des personnages et
des lieux, et essayer de trouver un lien qui lie ces noms avec le réel.
Selon Barthes le nom est sujet à l’interprétation quand il est utilisé dans une œuvre
littéraire il dit à ce propos :
« Le nom propre est un signe, et non, bien entendu, un simple indice qui désignerait,

sans signifier (...) Comme signe, le nom propre s'offre à une exploration, à un
déchiffrement (...) c'est un signe volumineux, un signe toujours gros d'une épaisseur
touffue de sens, qu'aucun usage ne vient réduire, aplatir, contrairement au nom
commun, qui ne livre jamais qu'un de ses sens par syntagme».3

1
Sari KHELALFA, De l’onomastique à l’interculturel dans Neiges de Marbre de Mohammed Dib, Mémoire de
master, 2012 - 2013
2
Roland Barthes : Recherche de Proust, Editions du Seuil, 1980
3
Ibid.
58
Philipe Hamon dit à son tour que dans la plupart des cas le nom se présente
comme un signe motivé plutôt qu’arbitraire ; on peut déduire sa connotation dans
l’œuvre littéraire par ce qu’il comporte une signification profonde.
Dans le monde de la littérature l’usage des noms propres n’est pas anodin, les
écrivains choisissent les noms de leurs personnages pour faire passer un message ou
alors pour bien bâtir l’intrigue romanesque ; David Lodge1 est un romancier
britannique qui témoigne de cela parfaitement, il dit :
« Dans un roman les noms ne sont jamais neutres. Ils signifient toujours quelque
chose, ne serait-ce que leur banalité. Les écrivains comiques, satiriques ou
didactiques peuvent se permettre d’être ouvertement allégoriques en nommant leurs
personnages (voyez Thwackum, Pumblechook ou Pilgrim). Les romanciers réalistes
préfèrent des noms quelconques pourvu qu’ils possèdent les connotations appropriées
(comme Emma Woodhouse ou Adam Bede »2
Donc le choix des noms des personnages se fait d’une manière méticuleuse qui
n’est pas fortuite ; dans ce cas précis le lecteur est appelé à faire preuve d’imagination
et de construction d’une compréhension qui englobe la signification du nom propre
dans le roman et sa signification dans la vie de touts les jours en matière de culture,
société, religion ; ou alors faire le lien possible entre le nom propre et la thématique du
roman.

1
https://www.babelio.com/auteur/David-Lodge/2987
2
David Lodge : L’art de la fiction, éd. Rivages, 1996, p 57 (chapitre 8 : Les noms)

59
6-Pratique onomastique :
Dans cette étape de notre recherche nous allons prendre les personnages les plus
emblématiques de ‘Zabor ou les psaumes’, pour en faire une étude onomastique ,nous
allons nous contenter des personnages qui font des apparitions répétées afin de les
prendre comme échantillon pour notre recherche ;nous allons essayer d’identifier les
significations des noms propres des personnages dans le roman et en dehors du roman
,et nous allons essayer de faire le lien entre ce que nous avons vu avant en matière
d’intertextualité là ou le romancier a fortement emprunté des passages coraniques pour
fortifier son roman et les noms propres employés.
Dans le roman de Kamel Daoud ‘Zabor ou les psaumes’ nous pouvons
apercevoir que l’auteur a bâti une histoire autour d’une vision qu’il a eue du texte
sacré et d’une certaine divinité qui fait que le personnage principale ait des capacités
super naturelles ; il pousse la mort et il donne une seconde vie aux gens.
L’auteur a donc introduit comme personnage principal ‘Zabor’, qui est dans le
roman bien entendu le fils d’un boucher très respecté dans la ville, Zabor élevé par sa
tante Hadjer se noya dans le monde des livres, et lit des bouquins délaissés par les
colons, cette admiration qu’il éprouve pour les livres lui a poussée vers la découverte
d’un don magique, et comme dans le coran il a eu une révélation divine accentuée par
l’approbation de son don par sa tante Hadjer et l’imam de son petit village Aboukir.
Zabor a pour mission général de sauver les gens de la mort, un chien qui hurla dans sa
tête lui procura des idées d’une manière saccadée pour écrire des textes salvateurs et
sauveurs des gens de son village ; cela est bien entendu le rôle de Zabor dans le roman.
En se retournant au nom propre qui est Zabor, nous pouvons dire que c’est aussi
un nom qui véhicule une connotation religieuse d’autant plus que c’est un livre sacré
attribué au prophète Daoud ou David, ce livre sacré est un livre sain qui a été révélé
avant le coran ; c’est un livre qui contient 150 sourates qui a fait son apparition pour
être destiné aux juifs. Mais selon la tradition judéo-chrétienne ce livre est appelé
le livre des psaumes qui signifie chant ou musique.

60
La relation entre Zabor le personnage principal du roman et Zabor le livre sacré est
très étroite ; nous croyons que l’auteur a voulu tisser une histoire basée sur des textes
d’ordre divin ,pour cela il a crée un personnage qui se ressemble beaucoup plus aux
personnages des textes religieux comme l’histoire du prophète Mohamed dans le
coran, pour cela aussi il a appelé son personnage principal Zabor pour lui donner la
légitimité d’être un prophète dans le roman comme dans un texte sacré ; finalement
l’auteur a voulu appeler son personnage principal de telle manière pour orienter un
lecteur averti qui va comprendre facilement qu’il s’agit d’une histoire d’inspiration
religieuse par ce qu’il connaît déjà qu’il existe un livre sacré du nom de Zabor.
Après, nous avons comme personnage Hadjer la tante de Zabor ; c’est une belle
femme, qui joue un rôle très important dans la vie du personnage principal ; elle
remplace sa mère qui lui a délaissé à son sort, Hadjer incarne le rôle de la mère de
Zabor, elle est là pour lui guider et lui orienter, mais elle est aussi une femme à la peau
brune célibataire admirative de la télévision et des films, silencieuse et bizarre.
Nous croyons que l’auteur a choisi ce nom ‘hadjer’ pour l’un de ses
personnages pour fortifier son histoire inspirée par des textes sacrés du coran ;Hadjer
dans le coran fut la femme du prophète Ibrahim (le nom du père de Zabor est Hadj
Ibrahim) ; elle était une femme patiente, discrète et sage, le prophète Ibrahim l’avait
épousée par ce que sa vraie femme Sara était stérile et incapable de faire des
enfants ;Hadjer était une servante chez le prophète Ibrahim et sa femme Sara ;et c’est
cette dernière qui a proposé à son mari de la prendre pour épouse , nous pouvons voir à
travers cette histoire prophétique que le déclique qui a fait que Sara soit patiente et
purement croyante c’est quand le prophète Ibrahim a décidé de la laisser à son sort
elle et son enfant qui s’appelle Ismail (c’est le premier nom de Zabor ) ,elle a accepté
cette décision du fait qu’elle provient de Dieu ,donc ce petit incident montre
l’immensité de la foi de Hadjer.
En se projetant dans le roman de Kamel Daoud, nous allons trouver que Hadjer
la tante de Zabor a les mêmes qualités morales que Hadjer l’épouse du prophète
Ibrahim dans le coran ; elle est patiente, bienveillante, calme, charitable, endurante,

61
attentive, et très engagée à soutenir Zabor qui était pour elle comme son vrai enfant,
par ce qu’elle prenait soin de lui et lui a soutenu lorsqu’il a eu sa révélation divine.
Elle était à ses cotés lorsque sa mère lui abandonna et quand il s’est trouvé seul face
aux gens qui doutaient de ses dons.
Hadjer dans le coran avait un enfant qui s’appelle Ismail, dans le roman ce
même nom était celui de Zabor ; dans le roman aussi nous pouvons voir clairement
que Hadjer a pris la place de la mère de Zabor pour l’élever et veiller sur lui comme si
c’était son vrai enfant ; comme hadjer dans le coran a veillé sur la sécurité d’Ismail son
fils.
A la lumière de ce que nous avons pu constater, nous pouvons déduire que
l’auteur a voulu appeler la tante de Zabor Hadjer pour donner un sens à la quête du
personnage principal et son combat contre la mort pour donner un sens à son histoire
inspirée en grande partie par le sacré.
Après tout ce décryptage que nous avons fait, nous allons maintenant parler de
Hadj Brahim le père da Zabor, Hadj Brahim était un boucher fortuné, qui abandonna
son fils Zabor à un âge très précoce, lui laissant élever par sa tante Hadjer, Hadj
Brahim est le symbole du père démissionnaire dans le roman ,et aussi le symbole du
père oisif qui a des rapports très complexes avec son fils ,mais ce qui fait que
l’histoire se bouleverse c’est que Hadj Brahim avait besoin du don surnaturel de son
fils pour éviter sa mort certaine ,et c’est là que Zabor se souvient de toute la
méchanceté de son père et douta pour le sauver ,il dit : « O, Ibrahim, versant
d’Abraham, c’est à mon tour de poser la lame souriante sur ta gorge et de décider si
je dois sauver le mouton ou ta vieillesse » p49.Dans ce contexte précis nous pouvons
voir comment Zabor a tergiversée pour sauver la vie de son père Hadj Brahim qui est
l’équivalant de Ibrahim le prophète (C’est déjà cité dans la citation au dessus).
Le choix du nom propre du père de Zabor n’est pas anodin, il reflète une envie
profonde de la part de l’auteur pour se peser de tout son poids dans le texte sacré qui
est le coran, dans le roman même nous pouvons voir que pour bien symboliser
l’image de son père ,Zabor lui a comparé au prophète Ibrahim ,donc nous avons une
ressemblance au niveau des noms et au niveau des actes, par ce que dans le Coran

62
aussi, nous avons pu voir que le prophète Ibrahim était le premier a lequel Dieu a
attribué le privilège d’égorger des moutons dans la fête musulmane de l’Aid al-Adha
et cela après qui lui ordonne d’égorger son fils Ismail et finalement lui ordonne de ne
pas le faire ;dans le roman Hadj Brahim est un boucher riche qui égorge des moutons
tout le temps ,et qui a abandonné son fils comme l’avait fait le prophète Ibrahim avec
sa femme Hadjer et son fils Ismail(selon la religion musulmane Ibrahim le prophète
était ordonné de Dieu de laisser sa femme et son enfant). Dans le roman aussi Zabor
compare son opération de sauvetage de son père à la scène ou le prophète Ibrahim était
ordonné par Dieu pour
égorger son fils Ismail (ce même nom était celui de Zabor à sa naissance), Zabor dit a
ce propos que le moment est venu pour prendre sa vengeance de son père p49.

Finalement ,nous nous sommes intéressés à l’analyse de ces trois personnages


uniquement par ce que nous avons jugé que c’est inutile de s’étaler vers les autres ,et
par ce qu’ils font des apparitions assez minimes et peu représentatives.
Dans ce chapitre nous avons essayé de se concentrer sur l’essentiel qui est
l’histoire de la petite famille de Zabor fortement imagée et symbolisé par des textes et
histoires coraniques ; cela présente un indice fort et prouve une nouvelle fois que le
roman dans son ensemble était bâti sur le religieux notamment sur des histoires
coraniques ; et cela serve d’une manière ou d’une autre à répondre à notre
problématique majeure.

63
Chapitre 04 : de
l’esthétique de
réception.
Nous allons parler dans ce dernier chapitre de l’esthétique de réception vu que
cette approche répond en grande partie à notre problématique.
Après avoir fait une étude de l’intertextualité là ou nous avons décortiqué les différents
passages impactés par le recours que fait l’auteur au religieux ; nous allons procéder à
une analyse qui va traiter la réception, ou alors l’esthétique de réception.
Notre problématique à la base cherchait à faire le lien entre l’intertextualité et
l’esthétique de réception, nous nous sommes intéressés à l’usage des passages
coranique au sein du roman de Kamel Daoud, et comment cet usage va être perçu par
le lecteur.
Nous avons eu une prédilection pour l’esthétique de réception travaillée
longuement par Hans-Robert –Jauss ; par ce que nous pensons que c’est une approche
moderne et plus pragmatique, cette approche met l’accent essentiellement sur le point
de vue que pourrait avoir un lecteur vis-à-vis d’un roman, elle fait appel à son analyse
et à sa critique pour déduire des conclusions non stéréotypées et plus concrètes.
Dans ce chapitre nous allons essayer de faire une analyse de réception, nous nous
basions davantage sur le travail qui a été mené par Hans-Robert-Jaus dans ce sens là.
Nous allons opter pour un petit aperçu sur la théorie de l’esthétique de réception, après
nous allons faire un travail d’analyse approfondie en se basant sur les principes
fondamentaux de la théorie dont nous tirons des conclusions d’un lecteur et comment
son opinion est tellement pesante dans le travail de lecture d’un roman.

65
1-Petite aperçue sur de l’esthétique de réception :

La théorie de réception a été introduite au premier lieu dans les travaux de Hans
– Robert-Jauss au sein de l’école de Constance (1960), dont il était un fondateur et un
représentant. Jauss est un romancier et un théoricien de la littérature qui a voulu
rompre avec l’ancienne esthétique traditionnelle de la production. Il a voulu donc
orienter tout l’intérêt d’une analyse littéraire en faveur du lecteur. C’est un théoricien
qui veut changer du paradigme.1
Comme nous avons dit avant l’esthétique de réception est une théorie qui a été
élaborée à l’école de Constance dont les représentants et les co-fondateurs s’entendent
à dire que leur objet d’étude est d’analyser le rapport entre l’œuvre et le lecteur,
prenant l’exemple du recueil de Rainer Warning intitulé ‘L’esthétique de la
réception’ ; il rassemble des textes de Jauss, Wolfgang Iser et Rainer Warning, mais
aussi de Hans-Georg Gadamer, Félix Vodicka, Michael Riffaterre et Stanley Fish ; et
dans la préface, Rainer Warning cible pour objet à l’esthétique de la réception l’étude
des « modalités et résultats de la rencontre entre l’œuvre et le destinataire ». Et le
« dépassement des formes traditionnelles de l’esthétique de la production et de la
représentation, qu’elle soupçonne de perpétuer des substantialisations depuis
longtemps dépassées »2.
Jauss lui avait une comme envie de déconstruire la philologie allemande et les
conventions dominantes de l’entreprise scientifique et fonder une science de la
littérature, pour cela il a écrit deux livre majeurs qui forment les bases de sa théorie : le
premier « manifeste » de 1967 et son ouvrage de 1982, ‘Expérience esthétique et
herméneutique littéraire’.3
Jauss plaide dans ses travaux pour une historicité de la littérature qui soit opposée à
l’histoire littéraire traditionnelle, dominée par des « conventions figées », de « fausses
causalités » et un « savoir purement antiqua-rial »4 ; en critiquant la tradition

1
https://journals.openedition.org/rgi/649
2
Ibid.
3
Ibid.
4
Ibid.
66
archaïque dominante des histoires de la littérature il dit que ce sont : « l’hypostase
d’une série de monographies qui, d’histoire, n’ont plus que le nom ».
Jauss nous donne un exemple simple en matière du choix des grandes œuvres, il dit
que notre choix n’est pas légitimé par les critiques de l’esthétique faite avant mais
c’est un choix qui allait de soi .Donc Jauss est en désaccord avec les conceptions
hypostasiées, accumulées qu’on a fait avant en matière d’analyse d’une œuvre
littéraire et qui restent à son regard figée et peu vérifiable.il a parlé aussi de la querelle
faite entre les anciens et les modernes qui a aidé à la constitution d’une histoire de l’art
qui fait que chaque époque a sa valeur et sa propre définition du beau en s’appuyant
sur l’exemple du mort du classicisme, il dit : « L’art antique et l’art moderne ne
[pouvaient] être évalués à l’aune de la même perfection, parce que chaque époque a
sa propre notion du beau »1 .Cette querelle a fait la transition du beau absolu au beau
relatif lié à une époque et à des circonstances.
Cet argument avancé par Jauss a été fortement soutenu avant par l’écrivain allemand
Schiller (1759-1805) qui a expliqué que la beauté d’une œuvre tient justement à son
appartenance au passé, il dit : « Ce n’est pas la beauté objective de la poésie grecque
en elle-même, mais bien plutôt la perte irréparable de sa perfection naturelle, qui
fonde ce qui en fait pour nous un idéal »2
Jauss précise aussi que l’historien ne pourrait pas éventuellement se détacher des
répercussions de son époque en matière de transmission et d’analyse d’une œuvre
littéraire ancienne donc c’est au lecteur de forger son propre point de vue ; il
dit : « L’interprète qui se met lui-même entre parenthèses n’est pas assuré de ne pas
élever ses propres présupposés esthétiques au rang de norme esthétique inavouée, ni
de ne pas moderniser le sens du texte ancien sans en prendre conscience »3
Grosso modo Jauss se montre défavorable à l’attachement de la production littéraire
à des conditions historiques, à la biographie des auteurs, à des circonstances
économiques ou sociales, qui pourraient éventuellement réduire ou augmenter la
1
Hans-Robert Jauss, sthetische Erfahrung und literarische Hermeneutik,Francfort, 1982, p. 19-20. Jauss est
l’auteur de L’histoire de la littérature comme provocation.
2
https://journals.openedition.org/rgi/649
3
Hans-Robert Jauss, Ibid. p.1
67
valeur d’une œuvre sans la moindre intervention analytique du lecteur il a développé
sa propre herméneutique et interprétation littéraires ; il dit : « Seule la médiation du
lecteur fait entrer l’œuvre dans l’horizon d’expérience mouvant d’une continuité. ».1
ou alors :
« Distinguer le code propre à un type de lecteurs historiquement et socialement
déterminé du code propre à un rôle de lecteur prescrit par le texte littéraire, voilà
l’exigence absolue d’une analyse herméneutiquement éclairée de l’expérience du
lecteur. Étant donné que le rôle implicite de lecteur peut se lire dans des structures
objectives du texte, et qu’il est donc plus immédiatement perceptible que le rôle
explicite du lecteur, soumis à des conditions subjectives et à des données sociales
souvent dissimulées, il faut lui accorder un primat d’accès méthodologique, parce
qu’il est plus facilement objectivable. »2

Dans un second moment, et après avoir parler de l’historicité d’une œuvre


littéraire, Jauss a définit ce que lui appelle l’horizon d’attente, il a fait la différence
entre ce que l’auteur veut cibler et atteindre à travers son œuvre et ce que le lecteur
attend de la lecture et l’analyse de cette œuvre là ;il a opposé l’horizon d’attente
impliqué par le texte à l’horizon d’attente du lecteur, il a opposé aussi l’horizon
d’attente historique et social conditionné par une certaine appartenance sociétale à
l’horizon d’attente littéraire3 .il dit à ce propos que l’horizon d’attente est un :
« système de relations objectivable des attentes qui résultent pour chaque œuvre au
moment historique de sa parution des présupposés du genre, de la forme et de la
thématique d’œuvres connues auparavant et de l’opposition entre langue poétique et
langue pratique »4.
Les objectifs de l’horizon d’attente établis par Jauss se résument en trois concepts :
1. l'expérience préalable que le public a du genre dont [l'œuvre] relève.

1
Hans-Robert Jauss, Op Cit., p. 169.
2
https://journals.openedition.org/rgi/649
3
Ibid.
4
Hans-Robert Jauss, Op Cit., p. 174 .
68
2. la forme et la thématique d'œuvres antérieures dont [l'œuvre] présuppose la
connaissance.
3. l’opposition entre langage poétique et langage pratique, monde imaginaire et réalité
quotidienne.1
Dans un troisième lieu Jauss a parlé du questionnement du lecteur et lui a placé
au centre de la réception ; pour lui le lecteur prend l’initiative du dialogue, et c’est
seulement qu’en posant des questions que l’œuvre commence à exister vraiment.
La signification du texte se construit sur la base de questionnements établis par le
lecteur ce qui va engendrer des réceptions contenues probablement dans le texte ; et
cela contrairement à la théorie qui dit que le texte est chargé de poser des questions et
c’est au lecteur de trouver des réponses ; dans ce cas précis nous aurons des réponses
vaines et interminables .Jauss dit :
« le questionnement de la réception (...) part du lecteur pour aller vers [le texte] ; en
l’inversant, on ne retombe pas seulement dans le substantialisme des questions
éternelles et des réponses immuables ; (...) on méconnaît aussi que les potentialités du
caractère artistique transcendent la question immédiatement posée et sa réponse
immédiate »2
Jauss voudrait donc établir un certain paradigme de questions/réponses entre le texte et
son lecteur qui prend la forme d’une herméneutique de la question et de la réponse
En conclusion la théorie de l’esthétique de réception menée par Hans-Robert-
Jauss met l’accent essentiellement sur le rapport qui lie le texte au lecteur et la
constitution de la signification d’une œuvre littéraire faite par ce dernier ; dans ce cas
cette approche pèse de tout son poids en faveur du lecteur qui exerce un pouvoir
interprétative immense qui lui permet d’être le centre d’intérêt de cette approche.

1
http://ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/43-horizon-s-d-attente.
2
Racines und Goethes Iphigenie, in AELH, p. 740.
69
2- la théorie de réception comme acte de lecture de ‘Zabor ou les psaumes’.

Dans cette partie pratique de notre recherche, nous allons essayer de décortiquer
et déchiffrer tout ce qui nous semble sujet à une interprétation menée par le lecteur,
nous allons essayer de nous baser sur les concepts théoriques de l’esthétique de
réception que nous avons vus auparavant notamment l’historicité, l’horizon d’attente,
les orientations littéraires historiques et sociales de l’auteur, les questions qu’il s’est
posé et les réponses qu’il a essayé de fournir au lecteur.
‘Zabor ou les psaumes’ est un conte philosophique à résonance religieuse qui
interroge le monde, et essaye de définir le rôle de l’écrit dans l’univers, l’auteur a
voulu dire par le biais de son personnage principal que la littérature est salvatrice
et que le monde aurait mieux fonctionné si les gens se nourrissaient des lettres.
Kamel Daoud qui pensait que le français est une langue ambiante aurait fait le
choix que son personnage Zabor écrit en cette langue par ce qu’il pensait que le
français lui a tendu la main c’est la langue de l’intimité c’est une langue qui lui a
permis de découvrir le monde ; c’est donc par amour à cette langue qu’il se prolongea
dès sa petite enfance dans le monde des livre et usa de tout son poids dans la
littérature, qu’il sacralisa et promut au rang des livres sacrés c’est pourquoi il a noyé sa
fiction et son roman dans le religieux.
l’écriture pour Kamel Daoud présente un acte d’émancipation et de rébellion dans
‘Zabor ou les psaumes’, elle permet aux gens de dire fort ce qu’ils pensent même si
cela va à l’encontre de ce que les gens croient , dans le roman Zabor était affronté aux
critiques de gens qui essayaient de le diaboliser comme l’avait bien fait un certain
Abdel ,le romancier dit à travers son personnage qu’il faut pas céder à la peur et aux
intimidations, à l’intégrisme et au fanatisme religieux , et qu’il faut persévérer comme
l’avait fait merveilleusement Zabor en sauvant les gens de l’abîme et la disparition
totale.
Zabor incarne parfaitement le pouvoir que peut jouer la littérature dans notre
monde, c’est par le biais de cette dernière que les gens se fraternisent se solidarisent et

70
échappent à l’oubli. Zabor était un homme suivi de partout à son village Aboukir par
ce qu’il avait ce don magique : écrire pour mettre à distance la mort ; il avait en sa tète
ses écrits sauveurs, et cette littérature émancipatrice qui permet aux gens de vivre
encore, comme si l’écrivain essaye de nous dire que la fonction première de la
littérature est d’immortaliser les gens, les lieux et les esprits.
Zabor est un homme qui va trouvé son refuge et son salut dans la lecture et dans
l’écriture ,nous pouvons voir que le roman est rempli de références à des livres que
Zabor a lu auparavant et qui l’ont inspirés fortement pour écrire et éviter l’oisiveté
dans laquelle son village régnait et pour éloigner la mort et minimiser son effet sur les
gens qui l’entourent ,à son village les gens disparaissent sans laisser de trace ,la
mission première de Zabor était d’inventer une certaine utopie là ou les gens ne
meurent jamais.
Zabor à travers son existence a essayé de faire concurrence à l’explication sacré
de la révélation divine, il s’est auto proclamé messager de Dieu, envoyé pour exorciser
le mal absolu qui est la mort, à travers son existence presque fabuleuse il s’est tué à
montrer aux gens comment il peut les sauver à travers le simple fait d’écrire, son
pouvoir magique a remplacé celui de la prière, les médicaments ou alors la religiosité
ou le fait de croire à n’importe quelle divinité. Il dénonce aussi le fait que les gens
soient trop attachés à leurs rituels divins, il ironisa sur le sort de son père décédé que la
récitation des versets coraniques n’ont pas pu le sauver.
Zabor est quelqu’un qui est obsédé par l’écriture ,les gens de son village disent
qu’il achète les carnets par dizaines, ce qui lui aida à noircir ses carnets c’est le
rythme de ses opérations de secours à l’encontre de ses semblables ,il est contraint par
le temps afin de sauver des gens ,il est dans un tournant d’une cadence infernal ,il est
appelé uniquement dans les moments les plus critiques là ou les personnes sont à bord
de l’agonie et ne s’attendent qu’à mourir. Lui c’est comme un ange qui éprouve de la
sympathie envers ses gens en écrivant ou en imaginant leurs histoires , ce qu’ils font
d’habitude ,leurs métiers et passions ,ils rassemble les vécus des gens qu’il va sauver
en des carnets et puis il leur donne des titre ,et juste comme ça la mort est decipée.

71
En matière d’historicité les théoriciens de l’approche de l’esthétique de
réception disent qu’une œuvre littéraire peut être interprétée dans un cadre temporel
bien précis, et c’est ce cadre temporel qui donne à l’œuvre son charme et son succès
ou pas forcement .L’un des concepts majeurs de l’esthétique de réception consiste à
dire que le temps est un facteur essentiel d’analyse d’un roman ,ceci étant dit nous
pensons que le roman de Kamel Daoud peut être interprété en fonction du moment de
sa publication(Nous rappelons que Kamel Daoud était l’objet d’une campagne de
diffamation en 2015 menée par des intégristes lors de la parution de son roman
Meursault contre enquête) , cela veut dire que les lecteurs y compris nous peuvent
donner des avis temporaires et contrariés vis-à-vis de cette œuvre, nous pouvons dire
que l’usage des versets coraniques dans un roman n’est pas une idée largement accepté
, peut être qu’à l’avenir le simple fait d’emprunt des passages coraniques sera
plausible. Rappelons nous du roman de Gustave Flaubert ‘Madame Bovary’,c’est un
roman qui à sa sortie a crée un amalgame vu qu’il a véhiculé des idées outrageantes et
immorales qui peuvent aller à l’encontre de certaines valeurs et éthiques de la société
française , après quelques années le monde et les lecteurs ont découvert avec beaucoup
de passion le génie de Flaubert et l’immensité et la sublimité de son œuvre ;peut être
même les lecteurs ou les gens qui critiquent Kamel Daoud surtout pour Meursault
contre-enquête ou alors pour Zabor ou les psaumes vont se rendre compte de sa
perspicacité et son génie et sa vision même dans un futur proche, peut être qu’ils vont
trouver que l’usage des verstes coraniques dans un roman est un acte tout à fait normal
et qu’un roman peut contenir toutes les variétés possibles ,c’est donc le facteur temps
qui est un élément décisif en la réception d’un roman.
Dans un second temps, nous voulons parler de l’horizon d’attente que nous
nous sommes forgés tout au long de notre découverte de ‘Zabor ou les psaumes’,nous
nous attendions à ce que le roman soit assez passionnant stylistiquement et même sur
le fond ,nous avons découvert un écrivain visionnaire qui pense son monde et qui crée
son propre univers à travers son personnage principal ‘Zabor’,qui recula la mort et
contribue au maintien de son village natale, nous nous attendions aussi à ce que le
roman soit fortement impacté par les textes sacrés du coran ou d’une quiconque

72
divinité, la religion est un sujet de prédilection dans ce roman, elle aide à construire
toute un monde à travers les lectures et interprétations que nous fournit Zabor des
verstes coraniques qu’il utilise principalement. Rien que de lire le titre nous donne
envie de faire des hypothèses de sens et avoir une certaine idée du roman qui va
certainement aller dans le sens de dire que le roman sera inspiré par le sacré, Zabor
chez les arabes, et psaumes chez les juifs ce jumelage de ces deux livres nous a donné
un beau titre qui décroche l’attention du lecteur et aide à former son propre horizon
d’attente.
Kamel Daoud est un écrivain qui essaye de donner un certain pouvoir à la
littérature dans son roman, c’est une littérature qui s’éternise ou alors c’est une
littérature qui immortalise les gens, le personnage principal incarne sa vision du
monde, socialement parlant il essaye à travers Zabor de donner un souffle à une
société agonisante, souffrante de l’intégrisme religieux et de l’aveuglement sociétale,
une société qui ne veut plus aller vers l’avant ,Zabor évoque l’exemple de sa tante
Hadjer qui était l’objet d’une intimidation totale menée par ses semblables par ce
qu’elle n’est pas mariée ,et à force de subir ses stéréotypes elle a cédé à cette réalité
amère en se renfermant chez elle et suivant un certain mode de vie assez vicieux et
pathétique, Daoud dénonce dans ce roman un certain dogme social qui paralyse les
esprits et met obstacle à toute sorte d’émancipation possible.
l’esthétique de réception telle qu’elle est conçue par Jauss s’intéresse aussi aux
questions que se pose le lecteur tout en lisant un roman, elle ne s’intéresse pas aux
questionnements du romancier par ce qu’elle trouve que ces questionnements sont
vaines et interminables et philosophiquement irrésolues ;nous dans notre recherche
nous avons essayé de déduire les interrogations les plus emblématiques de ‘Zabor ou
les psaumes’,notre attention était portée sur l’utilité de dire qu’un écrit n’importe
lequel ou alors une littérature n’importe laquelle peuvent sauver une vie. Si nous
comprenons bien le roman nous allons conclure que tout le processus que mène Zabor
pour sauver des vies est juste le symbole de la puissance que peut avoir la littérature
dans le monde et son impact sur les gens, et son rôle de les sauver de l’oubli total,

73
certains écrivains sont morts il y a des siècles mais leurs noms et écrits sont restés
graver dans les mémoires à jamais.
Dans notre problématique nous nous sommes interrogés sur la légitimité
d’assimiler des versets coraniques ou alors des textes sacrés dans le roman sur lequel
notre recherche s’est basée ;alors après tout le travail que nous avons mené ,les
citations que nous avons pu relever ,nous pouvons dire et cela n’engage que nous ,que
l’usage des verstes coraniques ou les histoires prophétiques est totalement plausible
dans la mesure ou la littérature est un champ qui interroge le monde ,la vie et même la
religion. La littérature a pour mission aussi de déconstruire les dogmes et amener le
lecteur à réfléchir et être libre dans ses pensées.

74
Conclusion générale.

75
Nous avons lu le roman de Kamel Daoud avec beaucoup de plaisir, et nous
avons mené cette initiative de recherche avec beaucoup de passion, nous avons essayé
de décortiquer le roman afin de déduire les bonnes conclusions possibles qui peuvent
répondre à notre problématique. Au tout début de notre travail nous sommes partis du
constat qu’un roman pourrait éventuellement être construit à la base d’un intertexte
qu’il soit religieux ou d’inspiration religieuse ; il pourrait se construire éventuellement
à la base d’un roman ou d’une admiration que nous éprouvons pour un roman , nous
avons fait un travail d’analyse approfondie de l’intertexte et du titre ,ce travail nous a
mené à croire et à conclure par dire que ‘Zabor ou les psaumes’, était fortement
impacté par d’autres textes qui ont fait que l’intrigue de ce roman soit bâtie ;le
religieux en était la pièce maitresse de la construction de cette cathédrale romanesque
et l’intertextualité comme outil était bel et bien au service du romancier ;ce dernier a
usé dans des versets coraniques ,s’est référencé à des histoires de prophètes ,il a aussi
pesé avec tout son poids dans des allusions romanesques , il a crée son propre monde
en le comparant à celui des messagers de Dieu ,lui qui croit que son personnage
principal Zabor était envoyé par Dieu pour sauver les gens de la mort.
Le titre comme première dégustation d’un lecteur était décrocheur, le romancier a
voulu permettre à son personnage d’être diviniser en lui appelant Zabor, qui est à la
base un livre sacré envoyé aux musulmans, et aux juifs sous le nom des psaumes.
Le romancier a voulu aussi appréhender le lecteur et le rapprocher à son monde en
employant des noms propres ayant une signification religieuse comme Hadjer, Hadj
Brahim, Ismaïl qui était le premier nom de Zabor.
Ce mémoire avait pour ambition de démontrer comment le lecteur perçoit le
simple fait que les textes sacrés et coraniques soient mises à la disponibilité de
l’écrivain pour qu’il puisse raconter son histoire ; l’esthétique de réception comme
approche littéraire avait certains éléments de réponse à notre interrogation ; nous avons
essayé d’expliquer que le fait de s’inspirer du religieux est une façon parmi d’autres
d’écrire un roman et de penser et interroger le monde autrement.
Kamel Daoud est un écrivain visionnaire qui veut imposer ses libertés au monde
,et défendre ses idées, et peut être construire un avenir meilleur pour ses lecteurs dans

76
ses romans ,par ce que finalement l’idée principal qui se dégage de ce roman c’est de
dire que la littérature comme pratique et comme champ de culture peut sauver les gens
certes de la mort mais aussi de l’ignorance ,de l’analphabétisme ,de l’intégrisme
,Zabor qui écrit des textes pour sauver les gens de la disparition final essaye de dire
souterrainement et humblement que ce n’est que par l’écrit que les gens se sauvent de
l’oubli ,des amalgames, de l’archaïsme, du dogmatisme social ,des mœurs et des
traditions anciennes, c’est pourquoi –penons-nous –il a employé des textes sacrés pour
consolider son histoire ;mais peut être que les lecteurs ne sont pas prêts pour voir la
littérature dans le même rang que la religion ;peut être un simple lecteur se dit dans
son fort intérieure : Est ce qu’un roman va changer ma vie comme l’avait fait le texte
religieux avant ? Est -ce qu’un roman va vraiment avoir le même impact sur ma
personnalité qu’un texte sacré et divin ?

77
La bibliographie
A-Œuvre étudiée :
-Kamel Daoud, Zabor ou les Psaumes, édition Barzakh, Alger, aout 2017.
-Meursault contre enquête ,édition Barzakh ,Alger,2013.
B-ouvrages théoriques :
- ANTOINE. COMPAGNON, La seconde main ou le travail de la citation, Paris, le
Seuil, 1979.
-BARTHES .Rolland, plaisir dutextes, paris, le Seuil, 1973.
- CHRISTIEN Moncelet, Essai sur le titre en littérature et dans les arts, Le Cendre,
Bof, 1972.
- David Lodge : L’art de la fiction, éd. Rivages, 1996.
-GERARD. GENETTE, introduction à l’architexte, paris Seuil, 1979.
- GENETTE. GERARD, palimpsestes : la littérature au second degré, paris, Seuil,
points Essais, 1982 .
- GERARD Genette, Seuils. Paris : Seuil, 1987.
- Hans-Robert Jauss, sthetische Erfahrung und literarische Hermeneutik,Francfort,
1982,. Jauss est l’auteur de L’histoire de la littérature comme provocation.
- JOSEPH Besa Camprubi, les fonctions du titre, in nouveau actes sémiotiques.
- JULIA.KRISTEVA, la Révolution du langage poétique, Paris, seuil.
-KRISTEVA. JULIA, problèmes de la structuration du texte , in Théorie d’ensemble,
Tel Quel, Paris, Seuil ,1969.
- LÉO Hoek, La Marque du Titre, la Haye, Mouton, 1981
- PIEGAY-GROS. NATHALIE, Introduction à L’intertextualité, Paris, Dunod, 1996
- ROLAND Barthes, Analyse textuelle d’un conte d’E. Poe dans l’aventure
sémiologique, Seuil, 1985.
- Roland Barthes : Recherche de Proust, Editions du Seuil, 1980
- Samoyault Tiphaine, L’intertextualité, Mémoire de la littérature, Paris, Armand
Colin, 2005

. C-Ouvrages généraux :
-La critique littéraire, Roger Fayolle. Edition Colin.1984.

79
D-Thèses et mémoires :
- Hachette, éd, 2005, p.1613, cité par Samia Abdessemed in la sémiotique du titre,
thèse de Magister.
E-Sitographie :
-https://www.universalis.fr/encyclopedie/tel-quel-revue/
-http//www. Fabula .org .
-http//www.etudes-litteraires.com
-https://fr.wikisource.org/wiki/Robinson_Cruso%C3%A9/40
-https://www.erudit.org/fr/revues/pr/2008-v36-n3-pr2552/019633ar/
-http://baladislam.over-blog.com/article-tafsir-sourate-68-la-plume-par-al-jalalayne-
-https://comprendre-islam.com/le-premier-verset-revele/
-http://imaniatte.over-blog.com/article-2034055.html
-https://www.babelio.com/livres/Heinlein-Etoiles-garde-a-vous-Starship-
Troopers/5387
-http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=38818.html
-http://islammedia.free.fr/Pages/ryadh_salihin/323.htm
-https://journals.openedition.org/rgi/649
F- Dictionnaires :
-Dictionnaire Le petit Larousse 2018.
G-Revues :
-La revue : Tel Quel paris seuil 1968.

80
Résumé :
Cette étude intitulée ‘L’intertextuel pour écrire et lire Zabor ou les psaumes ‘
est effectuée dans le cadre d’un mémoire de master afin de mettre l’accent sur les
procédés suivis par l’écrivain pour valoriser le rôle de la littérature dans nos sociétés.
La littérature a la même importance que la religion selon Zabor, ce dernier était une
illumination pour sa communauté tout comme l’était l’un des prophètes dans les
anciens temps.
Mots clés :
Zabor-intertextualité-religion-réception-littérature-la mort-la survie.

Summary:
This study entitled 'The Intertextual to Write and Read Zabor or the Psalms' is
done as part of a master's thesis in order to focus on the processes who was followed
by the writer to value the role of literature in our societies .Literature is important just
like religion according to Zabor, Zabor was an illumination for his community just as
one of the prophets was in ancient times.
The keys words:
Zabor – intertextuality -religion -reception- literature-death-survival.

:‫ﻣﻠﺨﺺ‬
‫ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ‬.‫أﺟﺮﯾﺖ ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ ﺑﻌﻨﻮان "اﻟﺘﻨﺎص ﻟﻜﺘﺎﺑﺔ و ﻗﺮاءة زﺑﻮر و اﻟﻤﺰاﻣﯿﺮ" ﻟﻨﯿﻞ ﺷﮭﺎدة اﻟﻤﺎﺳﺘﺮ‬
‫ اﻷدب ﻓﻲ اﻋﺘﻘﺎد زﺑﻮر ھﻮ ﻋﻨﺼﺮ ﻓﻌّﺎل ﯾﺸﺒﮫ‬،‫أﻋﺪت ﻷﺟﻞ اﻟﺘﺮﻛﯿﺰ ﻋﻠﻰ اﻟﺪور اﻟﺬي ﯾﻠﻌﺒﮫ اﻷدب ﻓﻲ ﻣﺠﺘﻤﻌﺎﺗﻨﺎ‬
‫ ھﺬا اﻷﺧﯿﺮ ﻛﺎن إﺿﺎءة ﻟﻤﺠﺘﻤﻌﮫ وﻛﺎن ﯾﺸﺒﮫ إﻟﻰ ﺣﺪ ﻣﺎ ﻧﺒﯿﺎ ﻣﻦ أﻧﺒﯿﺎء اﻟﻌﺼﻮر‬،‫إﻟﻰ ﺣﺪ ﻣﺎ دور اﻟﺪﯾﻦ ﻓﻲ اﻟﻤﺠﺘﻤﻊ‬
.‫اﻟﻘﺪﯾﻤﺔ‬
: ‫اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺘﺎﺣﯿﺔ‬
.‫ اﻟﻨﺠﺎة‬-‫ اﻟﻤﻮت‬- ‫ اﻷدب‬-‫ اﻻﺳﺘﻘﺒﺎل‬-‫ اﻟﺪﯾﻦ‬-‫ اﻟﺘﻨﺎص‬-‫زﺑﻮر‬

81
Table des matières :
Introduction…...............................................................................................………04

Chapitre 1 : de présentation.

1) Biographie de l’écrivain……………………………………………………… 08

2) présentation de l’œuvre………………………………………………..…. 10

Chapitre 2 : de l’intertextualité.

1-Petit aperçu sur l’intertextualité………………………………………………… 13

2- les formes de l’intertextualité. ……………………………………………….… 16

2-1-la coprésence………………………………………………………….……… 16

2-2-la dérivation…………………………………………………………..……… 17

3- Pratiques intertextuelles…………………………………………………..…… 18

3-1-versets coraniques intégrés dans le roman comme citations…………………. 18

3-2-Allusion avec des textes d’inspiration religieuse…………………………..… 23

3-3-Références aux passages religieux……………………………………….…... 27

3-4-Références aux titres des romans…………………………………………..… 31

3-5-Références d’ordre prophétique……………………………………………… 39

3-6-Références d’ordre romanesque ……………………………………………... 41

3-7-Références variées………………………………………………….………… 45

Chapitre 3 : Etude titrologique et onomastique.

1-Définition du titre…………………………………………………….…... 49

2-Fonctions du titre …………………………………………………………….… 51


82
2-1-Fonction conative……………………………………………………..……… 51

2-2-Fonction désignative……………………………………………….………… 51

2-3-Fonction référentielle………………………………………………………… 52

2-4-Fonction séductrice…………………………………………………………… 52

3- Types du titre………………................................................................................53

3-1-Titre subjectival……………………………………………………………… 53

3-2-Titre objectival……………………………………………………..………… 53

4-Etude titrologique de ‘Zabor ou les psaumes’…………………………….......... 54

5-Définition de l’onomastique littéraire………………………………………..… 58

6-Pratique onomastique…………………………………………………………… 60

Chapitre 4 : de l’esthétique de réception.

1-Petite aperçue sur l’esthétique de réception……………………………………. 66

2- la théorie de réception comme acte de lecture de ‘Zabor ou les


psaumes’……………………………………………………………………… 70

Conclusion générale……………………………………………………………... 75

Bibliographie…………………………………………………………………….. 78

Résumé…………………………………………………………………………….81

83

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