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CHAPITRE 3 - LA FACILITATION SOCIALE 

:
I/ Effet de la présence d'autrui :
1. L'effet de coaction :

Qu'est ce qui se passe lorsqu'autrui réalise la même tâche que moi ?

Expérience de Triplett, 1898 :


Tâche : enrouler le plus vite possible du fil sur des moulinets de canne à pêche.
Condition (variable indépendante VI) : - seul
- avec d'autres qui réalisent la même tâche
Mesure : temps mis pour enrouler le fil (variable dépendante VD).
Résultats : Meilleurs performance en présence d'autrui.

-> Effet bénéfique de la coaction sur la performance.

FACILITATION SOCIALE = effet positifs de la présence d'autrui sur la performance.

La simple présence d'autrui favorise-t-elle la performance ?

2. L'effet d'audience :

Bergum et Lehr :
Tache : surveiller l'ordre d'allumage de lampes
VI : condition de travail : seul ou inspecté par un supérieur
VD : exactitude de détection
Résultats : meilleure exactitude en "inspection"

3. Conclusion :

La présence d'autrui provoque une facilitation sociale. Ceci est vérifié pour les tâches
simples.

Que se passe-t-il avec des tâches complexes ?

INHIBITION SOCIALE = détérioration des performances en présence d'autrui.

Caractéristiques des tâches :


- facilité/complexité
- routine/nouveauté
II/ Explications :
1. Théorie du drive - Zajonc (1965)

Compétition de réponses (une réponse exclut les autres).

Réponses "dominantes" (probabilité d'apparition plus élevée) vs réponses "subordonnées".

La présence d'autrui provoque un éveil physiologique, une tension sur l’organisme.

Expérience avec les cafards (coaction) :

- La réponse dominante est de fuir la lumière


- 2 conditions : - seul
- en couple
- 2 types de labyrinthes : - en tube (réponse dominante correcte)
- en croix (réponse dominante incorrecte)
Résultats : Les cafards du labyrinthe en tube sont plus rapides à trouver la chambre noire
dans la condition coaction (réponse dominante correcte).
Les cafards du labyrinthe en croix sont plus rapides à trouver la chambre noire dans la
condition seule (réponse dominante incorrecte).

L'audience et la coaction gênent l’acquisition (une maitrise non suffisante) et facilite la


performance.

La facilitation et l’inhibition sociale sont observées chez l'homme et chez l'animal, or les
animaux ne craignent pas d'être évalués.

=> Pour Zajonc, cette influence ne peut pas être expliquée par la signification qu'on attribue
à autrui (la crainte d'une évaluation).

2. Hypothèse de COTTRELL (1972) :

Selon lui, la présence d'autrui n’est pas neutre.


La signification d'autrui qui donne des renforcements (récompenses, punitions) s'acquière
avec la socialisation.

Hypothèse : les spectateurs évaluent la performance


- coaction : compétition implicite entre les individus
- crainte/anticipation de l'évaluation
Expérience de Cottrell (1968) : disparition de l'effet de facilitation si autrui a les yeux bandés.

Expérience de Henchy et Glass (1968), avec 4 conditions :

1) seuls.

2) observés par des non-experts (présence d'autrui).

3) observés par des experts (présence d'autrui + évaluation).

4) seuls mais enregistrés pour une évaluation future par des experts (présence d'autrui
symbolique + évaluation).

Quelle est théoriquement la meilleure performance ?

. D’après Zajonc : condition 2 et 3 (simple présence d'autrui).

. D’après Cottrell : condition 3 et 4 (évaluation par des experts).

Cette étude confirme l’hypothèse de Cottrell.

En situation d'audience, la motivation du sujet dépend de la perception qu'il a de


l'audience : s'il estime qu'il sera jugé, alors sa motivation augmentera ; par contre s'il estime
qu'il ne sera pas jugé ou que l'audience n'est pas compétente pour le juger, alors sa
motivation ne sera pas plus grande.
En situation de coaction, le processus est semblable : si le sujet n'estime pas être en
compétition avec l’autre (s'il sait par exemple qu'il sera récompensé quelle que soit sa
performance) alors sa motivation ne sera pas augmentée. Par contre s'il estime être en
compétition, (parce qu'il y a un enjeu, par exemple), alors on observera une augmentation
de la motivation.
 
Dans les deux cas une forte motivation n'améliore pas forcément la performance, car le
sens de l'effet dépend de la maîtrise que le sujet a de la tâche qu'il effectue. Si cette maîtrise
est bonne, alors la présence d'autrui entraîne un phénomène de facilitation sociale. Par
contre, si elle est mauvaise, il n'y a pas de facilitation (voire, une inhibition sociale).

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