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Buffon est né à Montbard (Côte d’Or) le 7 septembre 1707 dans une famille bourgeoise.
Il fait à Dijon ses études secondaires chez les jésuites, puis obtient sa Licence de Droit
à l’Université en 1726. Attiré par les Sciences, le jeune Georges Louis Leclerc quitte
Dijon pour Angers où il suit les cours de médecine. Il s’intéresse aux mathématiques,
effectue plusieurs voyages dans le sud de la France, en Suisse et en Italie, avec deux
amis anglais. Il acquerra ainsi une parfaite maîtrise de la langue anglaise et traduira en
1739 le livre de Newton, La méthode des fluxions et des suites infinis.
Il s’installe à Paris en juillet 1732 chez G.F. Boulduc, apothicaire du Roi et membre de
l’Académie royale des sciences. Il achètera à Montbard la terre de Buffon mais ne
deviendra Comte de Buffon que lorsque Louis XV l’érigera en comté en 1772 (Figure
1).
Figure 1.
L’année 1739 est une année faste. En mars, il est, à sa demande, transféré dans la
classe de botanique pour y être élu Associé. Le 26 juillet de la même année, il est
nommé Intendant du Jardin du Roi et chargé du Cabinet d’histoire naturelle, fonction
qu’il occupera jusqu’à sa mort.
Figure 2.
On peut noter qu’il n’y figure aucun nom d’auteur. En fait cet ouvrage
est dédié au Roi, avec cette signature : « les très humbles, très
obéissants et très fidèles sujets et serviteurs : Buffon, Intendant de votre
Jardin des Plantes : Daubenton, Garde et Démonstrateur de votre
Cabinet d’Histoire Naturelle ». Ainsi contrairement à l’usage, Buffon n’a
pas demandé d’imprimatur, ni à la faculté de théologie (puisque le Roi
est destinataire), ni à l’Académie royale (en ne mentionnant pas son
appartenance à l’Académie)
Dès 1735, Buffon a élaboré une démarche scientifique qui lui est propre. Il prend parti
contre les principes de Descartes, c’est-à-dire le raisonnement comme moyen de
connaissance et conseille plutôt l’expérience comme méthode scientifique : « le seul
moyen de connaître est celui des expériences raisonnées et suivies… les seuls livres
capables d’augmenter les connaissances scientifiques sont des recueils ainsi voués à
la description des faits observés et expérimentés » (1735, S. Hales, Statique des
végétaux et l’analyse de l’air, préface et traduction de Buffon).
À partir de 1749, Buffon va publier les 36 volumes de son œuvre monumentale intitulée
Histoire Naturelle générale et particulière avec la description du Cabinet de Roi. Sa
démarche reste identique : « la seule et vraie science est la connaissance des faits »
(1749, Histoire Naturelle, vol. 1, p. 4), Ce sont ces livres, maintes fois remaniés et
réédités, qui sont aujourd’hui connus du public contemporain. Telle qu’elle a été
réalisée, l’œuvre est cependant restée incomplète par rapport au souhait de son
auteur : il y manque les poissons, les reptiles, les animaux invertébrés et la botanique
tout entière. Buffon dès 1735 s’est fait aider, mais il a lui-même réécrit ou révisé tous
les textes, laissant partout sa marque de façon évidente. Certains de ses textes ont
connu un grand succès littéraire : on peut citer en particulier celui sur le cheval. Pour
chaque espèce, Buffon s’intéresse à beaucoup d’aspects complémentaires de sa
biologie et la description « doit comprendre leur génération, le temps de la prégnation,
celui de l’accouchement, le nombre des petits, les soins des pères et des mères, leur
espèce d’éducation, leur instinct, les lieux de leur habitation, leur nourriture, la manière
dont ils se la procurent, leurs mœurs, leurs ruses, leur chasse, ensuite les services
qu’ils peuvent nous rendre. » (1749, Histoire Naturelle, vol. 1, p. 30).
Buffon est probablement le premier à avoir donné une définition biologique de l’espèce,
telle qu’elle subsiste de nos jours : « On doit regarder comme la même espèce celle
qui, au moyen de la copulation, se perpétue et conserve la similitude de cette espèce,
et comme des espèces différentes celles qui, par les mêmes moyens, ne peuvent rien
produire ensemble » (1749, Histoire naturelle, vol. 2, pp. 10-11).
Buffon s’est beaucoup intéressé à l’homme ; il a décrit les nombreuses races humaines
et a été, dans une certaine mesure, un fondateur de l’anthropologie : « Tout concourt
donc à prouver que le genre humain n’est pas composé d’espèces essentiellement
différentes entre elles, qu’au contraire il n’y a eu originairement qu’une seule espèce
d’hommes, qui s’étant multipliée et répandue sur toute la surface de la Terre, a subi
différents changements sous l’influence du climat, par la différence de
nourriture… » (1749, Histoire Naturelle, vol. 2, variétés dans l’espèce humaine, p. 215).
En d’autres termes, Dieu avait crée l’homme « à son image », c’est-à-dire proche de la
perfection et beaucoup de races étaient dues à une régression à partir du type idéal.
Dans son œuvre magistrale, Buffon a non seulement fait preuve d’une extrême curiosité
vis-à-vis de la nature, mais il y a exercé avec grand succès ses talents d’observation et
d’analyse. Il a eu dans des domaines très divers un rôle de précurseur, avec parfois des
idées prémonitoires. On peut ainsi mentionner l’âge de la terre, la succession des
époques, une possible dérive des continents, une définition très moderne de l’espèce
biologique, l’anatomie comparée, l’identification des homologies entre organes
d’espèces différentes, la possibilité de passer d’une forme à une autre par simple
déformation du squelette, etc. Toutes ces observations, discussions et réflexions ont
servi de point de départ et de référence pour les successeurs de Buffon. Dans la
société européenne du XVIIIe siècle, l’Histoire Naturelle mainte fois rééditée, a fait
connaître et aimer les animaux, et a largement contribué à l’éducation du public.
Traductions :
o Stephan Hales, Statique des végétaux, 1735 ;
Œuvres en ligne
Œuvres complètes:
En Roumain:
Bibliographie :
Georges-Louis LECLERC, comte de BUFFON | Académie française (academie-francaise.fr)
Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788) - Un homme d’influence au siècle des Lumières |
médecine/sciences (medecinesciences.org)
Catalog eBibliophil
BUFFON
„STILUL ESTE OMUL ÎNSUȘI”:
PASIUNEA IDEII
G.L.Buffon, Discurs despre stil,
rostit de domnul Buffon la Academia Franceză
în ziua în care a fost ales membru/admis (25 august 1753),
în Opere filozofice, PUF, 1954,
„Corpus General al Filozofilor Francezi”,
Volumul XLI, 1, p.500-503.
Stilul este omul: aceasta este, în toată inexactitatea sa, formula sintetizată în mod
genial pe care Buffon (1707-1788) ar fi oferit-o istoriei despe o idee nouă, stilul
impotriva stilurilor. Ea ar fi legată de o filozofie idealistă a expresivității, conform căreia
limbajul ar putea fi reinterpretat la nesfârșit ca simptom al unei subiectivități. Să o
spunem clar/drept: Buffon nu a scris sau gândit niciodată așa ceva. Căci impregnat de
cultura retorică și inițiat prin lecturile sale în filozofiile naturii și a subiectului, apărute de
mai bine de un secol sub egida lui Descartes și a sfântului Augustin, nimic nu îl
predispunea să gândească despre stil în ruptură/dezacord cu ambivalența secolului
precedent, ezitând între o teorie sofistică asupra registrelor și o interpretare a limbajului
ca loc de învestire a unui adevăr de către un subiect.
La drept vorbind, savantul biolog, umanist luminat devenit arhivist al naturii s-a
preocupat tardiv de chestiunea stilului, dar într-un moment critic, chiar în perioada
consacrării sale (cu ocazia primirii sale în Academia Franceză), făcând din asta piatra
de încercare atât a unei vieți cât și a unei opere. Iar sensul argumentării sale – însuși
stilul său – trebuie urmărit aici foarte precis pentru a ști ceea ce este stilul sau ceea ce
el nu este.
De altfel, printr-un refuz surprinzător începe reflecția: refuzul patosului, a dogmei
expresivității și a retoricii asupra a ceea ce este impresionant/expresiv. Stilul, nu
reprezintă omul, nu reprezintă corpul transformat în limbaj, nu reprezintă fiziologia
vorbirii. Buffon regăsește în aceasta progresele lui Pascal conform cărora stilul este
compunerea și dispunerea argumentelor, dinamica și asocierea unei idei. Se trece de la
fiziologie la logică, din planul/de la dimensiunea semnelor la problematica sensului.
Stilul, acesta reprezintă ideea care prinde formă; acesta reprezintă pasiunea, emoția și
sentimentul ideii. Nu mai este vorba aici despre cuvinte, ci despre o simbioză perfectă
între un corp (cel al textului) și un suflet: acolo unde stilurile fac obiectul/se încadrează
accesoriului/secundarului, al alegerii/opțiunii, al facultativului, al formalului, stilul
presupune validitatea unei gandiri, calitatea unui intelect. Mai mult, gândurile,
suma/totalitatea argumentelor reduse la o topică/limitate unei topici, la o înșiruire de
locuri/situații devenite comune, se încadrează la fel de mult superficialului, pe cât se
înrădăcinează într-o indivilualitate singulară acest elan al raționamentului, acest demers
al unei argumentări, această idee/acest a gândi în gesturi și în mișcare pe care Buffon
le numește stil. Da, toate frazele și toți acești topoï1 vor putea să se distribuie/transfere,
să imite, să se răspândească; stilul unei judecăți este omul însuși.
1
Topoï, topos (sg.), topoï (pl.) - loc comun într-o creație literară, într-o literatură etc.; idee, temă, modalitate
de tratare comună mai multor creații literare aparținând aceluiași gen, aceleiași sau mai multor literaturi.
(< gr. topos)
Rien n’est plus opposé au beau naturel, Nimic nu este mai opus frumuseții naturale
que la peine qu’on se donne pour exprimer decâ povara de a exprima lucruri obișnuite
des choses ordinaires ou communes, sau comune, într-o manieră singulară sau
d’une manière singulière ou pompeuse ; pompoasî; nimic nu degradează mai mult
rien ne dégrade plus l’écrivain. scriitorul.
Ce défaut est celui des esprits cultivés, Acesta este defectul minților cultivate, dar
mais stériles ; ils ont des mots en sterile; ele au cuvinte din abundență, dar
abondance, point d’idées ; ils travaillent nu au idei; deci, lucrează la cuvinte și își
donc sur les mots, et s’imaginent avoir imaginează că au combinat idei, pentru că
combiné des idées, parce qu’ils ont au aranjat propoziții și au purificat limba,
arrangé des phrases, et avoir épuré le atunci când au corupt-o prin devierea
langage, quand ils l’ont corrompu en sensurilor.
détournant les acceptions.
Ces écrivains n’ont point de style, ou si l’on Acești scriitori nu au stil, sau, dacă doriți,
veut, ils n’en ont que l’ombre ; le style doit putem spune că au doar o umbră; stilul
graver des pensées, ils ne savent que trebuie să graveze/sculpteze gânduri, ei
tracer des paroles. știu doar să traseze cuvinte.
Bien écrire, c’est tout à-la-fois bien penser, A scrie bine înseamnă în același timp a
bien sentir et bien rendre ; c’est avoir en gândi bine, a simți bine și a reda bine;
même temps de l’esprit, de l’ame et du înseamnă a avea în același timp
goût. spirit/minte, suflet și gust.
Les idées seules forment le fond du style, Ideile însele/singure formează baza stilului,
l’harmonie des paroles n’en est que armonia cuvintelor este doar accesoriul și
l’accessoire, et ne dépend que de la depinde doar de sensibilitatea organelor ;
sensibilité des organes ;
il suffit d’avoir un peu d’oreille, pour éviter este suficient să aveți puțină ureche
les dissonances des mots ; et de l’avoir muzicală pentru a evita disonanța
exercée, perfectionnée par la lecture des cuvintelor; și să o fi exercitat, perfecționat
Poètes et des Orateurs, pour que prin citirea de poeți și oratori, astfel încât
mécaniquement on soit porté à l’imitation să fiți atrași mecanic de imitația cadenței
de la cadence poétique et des tours poetice și a turnurilor oratorice.
oratoires.
Or jamais l’imitation n’a rien créé : aussi Dar imitația nu a creat niciodată nimic; deci
cette harmonie des mots ne fait ni le fond această armonie a cuvintelor nu
ni le ton du style, et se trouve souvent face/constituie nici substanța, nici tonul
dans des écrits vides d’idées. stilului și se găsește adesea în scrierile
goale/ lipsite de idei.
Le ton n’est que la convenance du style à Tonul este doar adecvarea stilului la natura
la nature du sujet ; il ne doit jamais être subiectului; nu ar trebui niciodată forțat: va
forcé : il naîtra naturellement du fond apărea în mod natural ? și va depinde
même de la chose, et dépendra beaucoup foarte mult de punctul de generalitate către
du point de généralité auquel on aura porté care ne-am îndreptat gândurile.
ses pensées.
Si l’on s’est élevé aux idées les plus Dacă cineva a ajuns la cele mai
générales, et si l’objet en lui-même est generale/comune idei și dacă obiectul în
grand, le ton paroîtra s’élever à la même sine este grandios/măreț, tonul va părea să
hauteur ; et si en le soutenant à cette se ridice la aceeași înălțime; și dacă
élévation, le génie fournit assez pour susținându-l în această evoluție, geniul
donner à chaque objet une forte lumière, si oferă suficient pentru a da fiecărui obiect o
l’on peut ajouter la beauté du coloris à lumină puternică, și dacă putem combina
l’énergie du dessein, si l’on peut, en un frumusețea culorii și puterea/energia
mot, représenter chaque idée par une scopului/proiectării , dacă putem, într-un
image vive et bien terminée, et former, de cuvânt, să reprezentăm fiecare idee printr-
chaque suite d’idées, un tableau o imagine vie și bine finisată și să formăm,
harmonieux et mouvant, le ton sera non- din fiecare serie de idei, o imagine
seulement élevé, mais sublime. armonioasă și emoționantă, tonul nu va fi
doar elevat, ci sublim.
Les ouvrages bien écrits seront les seuls Lucrările bine scrise vor fi singurele care
qui passeront à la postérité : la quantité vor trece în posteritate: cantitatea de
des connaissances, la singularité des faits, cunoștințe, singularitatea faptelor, însăși
la nouveauté même des découvertes ne noutatea descoperirilor nu sunt gatanții
sont pas de surs garants de l’immortalité : nemuririi: dacă lucrările care le conțin se
si les ouvrages qui les contiennent ne rostogolesc doar pe obiecte mici, dacă sunt
roulent que sur de petits objets, s’ils sont scrise fără gust, fără noblețe și fără geniu,
écrits sans goût, sans noblesse et sans vor pieri; deoarece cunoștințele, faptele și
génie, ils périront ; parce que les descoperirile sunt ușor de îndepărtat, de
connaissances, les faits et les découvertes transportat și chiar de câștigat prin
s’enlèvent aisément, se transportent, et implementarea lor de alte mâini, mai
gagnent même à être mises en œuvre par pricepute.
des mains plus habiles.
Ces choses sont hors de l’homme, le style Aceste lucruri nu depind de om, stilul este
est l’homme même. omul însuși.
Le style ne peut donc ni s’enlever, ni se Prin urmare, stilul nu poate fi nici elevat,
transporter, ni s’altérer ; s’il est élevé, nici transportat, nici modificat; dacă este
noble, sublime, l’auteur sera également elevat, nobil, sublim, autorul va fi admirat
admiré dans tous les temps ; car il n’y a tot timpul/ in orice epocă; căci există doar
que la vérité qui soit durable et même adevărul care este durabil și chiar etern.
éternelle.
Costiuc Anda
Ostrovan Monica