Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
mesfioui
Hématologie cellulaire
Chapitre 1
Hematopoiese : Physiologie et exploration
1.Définition
L’hématopoïèse se définit par l’ensemble des mécanismes qui assurent
le remplacement continu et régulé des différentes cellules sanguines.
Hématopoïèse est assurée par les cellules souches hématopoïétiques ou Stem Cells (CSH)
Hématopoïèse est quantitativement très importante :
production d’environ 1013 cellules sanguines/jour
production de plus de 2 millions de GR/seconde
3. Sièges de l’hématopoïèse
Deux propriétés :
Capacité d’autorenouvellement = multiplication sans différenciation permettant de maintenir intact un
pool de cellules souches primitives et donc le potentiel de l'hématopoïèse.
Capacité de différenciation = possibilité de se diviser en s'engageant de façon irréversible vers une ou
plusieurs lignées.
CSH ne sont pas reconnaissables morphologiquement dans le myélogramme.
Méthode d’étude des CSH : Technique Till et Mc Culloch des CFU-S (Colony Forming Unit in Spleen)
2 A.mesfioui
4.2 Progéniteurs
4.3 Précurseurs
Deux propriétés :
o Multiplication cellulaire (nombre limité de mitoses)
o Maturation cellulaire (évolution nucléocytoplasmique et membranaire).
Précurseurs sont des cellules morphologiquement reconnaissables engagées vers l’une ou l’autre des lignées
hématopoïétiques.
Explorés par les techniques de :
- Ponction-aspiration de la MO (myélogramme)
- Biopsie ostéomédullaire (BOM)
5. Hémogramme
Prélèvement
Se fait sur sang veineux, sur tube sous vide, sous anticoagulant permettant une meilleure conservation des
cellules
L’anticoagulant utilisé est : EDTA, ou Ethylène Diamine Tétra Acétique acide. C’est un complexon de Ca2+.
Les étalements sur lame doivent être faits le plus rapidement possible après le prélèvement.
Il est possible de prélever du sang capillaire, en général au bout du doigt.
3 A.mesfioui
Chapitre 2
Organes lymphoïdes et les principales méthodes d’étude
Introduction
Organes centraux ou primaires : Moelle osseuse + Thymus
Organes périphériques ou secondaires : Ganglion lymphatique + Rate
+ Tissu lymphoïde annexé aux muqueuses
1.1. Topographie
Se développe dans les espaces médullaires des os à partir du 4ème mois de vie intra-utérine,
Séparée du tissu osseux par l’endoste, Constituée d’un mélange de tissus hématopoïétique et graisseux :
moelle active rouge (niches hématopoïétiques)
moelle inactive jaune (adipocytes)
Chez l’adulte de 40 ans, la moelle hématopoïétique constitue environ 50% de la moelle osseuse, elle est localisée
au niveau : vertèbres, sternum, côtes, crâne, os iliaques, maxillaire…
Fémur et tibia contiennent de la moelle rouge avant l’âge de 18-24 ans
L'involution médullaire se traduit par une régression progressive de la moelle rouge au profit de la moelle jaune :
A la naissance, tous les os sont remplis de moelle active
Dès l'âge de 5 ans, la moelle des os longs se transforme en moelle jaune
A l’âge adulte jeune :
La moelle hématopoïétique n’est présente que dans les os courts et plats : vertèbres, sacrum, os iliaque,
côtes, sternum, crâne, extrémités supérieures de fémur et de l’humérus…
50-60% Moelle hématopoïétique et 40-50% Moelle graisseuse
b. Cellules hématopoïétiques
• Éléments myéloïdes (Érythroblastes, Mégacaryocytes, Granuleux, Macrophages) :
- Érythroblastes à divers stades de maturation se disposent en îlots centrés par un macrophage
- Macrophages phagocytent les cellules apoptotiques et les noyaux expulsés,
Prolifération endostale et périendothéliale
Maturation cellulaire dans la moelle centrale
• Éléments lymphoïdes groupés en petits agrégats (rarement en petits lobules à l’âge adulte)
c. Réseau vasculaire : Vascularisation est très riche, son volume est le même que celui du tissu hématopoïétique,
Constitué de: Artères et artérioles, Sinusoïdes, veines et veinules
1.3. Exploration
Imagerie (scintigraphie, résonnance magnétique, PET scan)
Myélogramme permet une étude cytologique sur des éléments dispersés après aspiration:
- Estimation de la richesse cellulaire - Présence de Mégacaryocytes - Érythroblastes 7 à 30 % - Granuleux 50 à 75 %
- Lymphocytes 5 à 15% - Éosinophiles (0-1%), basophiles (0-1%) - Plasmocytes (0-3%), macrophages (0-2%)
Biopsie ostéomédullaire permet d’étudier la structure de la MO sur des coupes histologiques.
4 A.mesfioui
2 - Thymus
Naissance 15g, à l’âge adulte 30-40g puis régresse rapidement,
Organe lymphoïde central non folliculaire (prolifération et maturation des LT)
Composé de deux lobes compartimentés en lobules, Chaque lobule contient:
- Cortex constitué de cellules lymphoïdes T (petits LT 85%)
- Médullaire, d’aspect plus clair, riche en cellules épithéliales groupées en petits îlots (corpuscule de Hassal)
3 - Ganglions lymphatiques
3.1. Répartition : Organes lymphoïdes périphériques branchés sur la circulation lymphatique
3.2. Structure : Capsule conjonctive, Corticale (Lymphatique afférent), Follicules lymphoïdes (composé de : zone
marginale, zone de manteau, centre germinatif), Paracorticale, Médullaire, Hile (Lymphatique efférent)
Zone corticale B dépendante
Follicules primaires composés de petits lymphocytes B matures à l’état de repos
Follicules secondaires constitués en réponse à une stimulation:
- Manteau folliculaire: LB matures,
- Centre germinatif: petit lymphocyte non clivé, centroblaste, centrocyte, immunoblaste, lymphoplasmocyte,
plasmocyte, cellule réticulaire dendritique et macrophage
Zone paracorticale thymodépendante
- LT et cellules réticulaires interdigitées présentant les Ag aux LT
- Veinules postcapillaires (échanges de lymphocytes entre le sang et le tissu lymphoïde).
Médullaire : Formée de cordons de LT et LB et Riche en plasmocytes
4- Rate
4.1. Structure : Organe lymphoïde périphérique capsulé, branché sur la circulation sanguine, Composée de la pulpe
blanche et de la pulpe rouge et une zone marginale :
Pulpe blanche : Correspond au tissu lymphoïde (10%)
- LT se disposent le long des artérioles avec des histiocytes (manchon lymphatique péri artériel)
- LB se regroupent en follicules autour de l’artériole terminale (corpuscule de Malpighi)
Zone marginale : fait partie de la pulpe rouge, contient de nombreux macrophages
Pulpe rouge : formée des cordons de Billroth et des sinus, contient des LB, plasmocytes et LT supresseurs
4.2. Fonctions
Hématopoïétique: 4 et 6ème mois de la vie fœtale •Hémolytique: 20% de l’hémolyse physiologique
Réservoir: tiers du pool lymphocytaire - 30% des PTL circulantes - Petite fraction des PNN marginaux - 1 à 2% des GR
Épuration (corps de Heinz, corps de Jolly, parasites) •Immune •Métabolique (substances opsonisantes)
Chapitre 3
Érythropoïèse : -Physiologie et exploration-
1. Introduction
- Érythropoïèse: ensemble de mécanismes qui concourent à la formation des globules rouges et le maintien du taux
d’hémoglobine circulante dans les limites physiologiques
- Durée de vie des GR est de 120j
- Érythropoïèse assure chaque jour le renouvellement du 1/120ème de la masse érythrocytaire totale, soit 2.1011 GR/j
2. Développement de l’érythropoïèse
2.1 Stade primitif mésodermique intra-utérin
au niveau des îlots de Wolf et Pander dans : le sac vitellin au 16ème jour, puis dans le mésoblaste de
l’embryon au 22ème jour
Synthèse des hémoglobines de type embryonnaires : Hb Gower I, II, Hb Portland
Production mésodermique érythroïde décroît à partir du deuxième mois de la vie intra-utérine
2.2 Stade hépato-splénique : A partir du 2ème mois de vie intra-utérine Production d’Hb F (foetale)
2.3 Stade médullaire : A partir du 4ème mois, devient prépondérante à partir du 7ème mois et exclusive dès la naissance
Production d’HbA, HbA2
6. Régulation de l’érythropoïèse
Facteurs de croissance hématopoïétiques
Erythropoïétine :
- Produite chez l’adulte à 90% par le rein (cellules interstitielles tubulaires) et 10% par les cellules de Küpfer hépatique
- Régule la production des CFU-E
- Diminue la durée des cycles des EB, diminuant ainsi le temps de transit médullaire des EB et des réticulocytes
- Stimule la production de l’Hb
Le stimulant physiologique de la production de l’Epo est l’hypoxie rénale (↓ PaO2)
IL3 = BPA (Burst Promoting Activity) = multi-CSF : cytokine agissant sur BFU-E, n’est pas spécifique de la lignée érythrocytaire
Facteurs hormonaux
− Androgènes : augmentent le nombre de mitoses entre la CFU-E et le proérythroblaste
− Hormones thyroïdiennes : favorisent la prolifération des BFU-E
Facteurs de transcription de la famille GATA : Rôle majeur de GATA1 dans l’engagement des progéniteurs dans la
lignée érythroblastique et dans la différenciation érythroblastique
Inhibiteurs de l’hématopoïèse
- TNFα (Tumor Necrosis Factor α) : inhibe la croissance des BFUE et CFU-E et favorise leur apoptose
- TGFβ (Transforming Growth Factor β) : diminue la prolifération des progéniteurs et précurseurs érythroblastiques
- IFNγ (Interféron γ ): favorise l’apoptose des précurseurs érythroblastiques.
- Cytokines inflammatoires diminuent la synthèse rénale de l’Epo
7. Exploration de l’érythropoïèse
Exploration cellulaire
− Myélogramme après coloration panoptique : la lignée érythroblastique représente 7-30% des éléments nucléés de la MO
− Hémogramme +++
− Numération des réticulocytes sanguins: représentant 0.5-1% des GR circulants soit 20-80 Giga/L
Techniques spéciales d’exploration de l’érythropoïèse
7 A.mesfioui
Chapitre 4
Physiologie érythrocytaire et son exploration
1. Introduction
Les hématies sont des cellules anucléées dépourvues d’organites cytoplasmiques
Métabolisme limité des GR, suffisant pour assurer leur survie et leurs fonctions pendant 120 j
Hb assure le transport des gaz du sang, l’oxygène vers les tissus et le CO2 vers les poumons
2. Morphologie du GR
GR : disque biconcave en microscopie électronique à balayage
GR est circulaire avec halo clair central sur frottis sanguin coloré au MGG
Membrane cytoplasmique régulière + Cytoplasme rosé sans noyau ni organite
3. Structure du GR
a. Membrane érythrocytaire
Assure au GR sa forme, sa plasticité et sa déformabilité.
Aspect trilaminaire en microscopie électronique.
Constituée de : Protéines = 50% - Lipides = 42% (phospholipides, cholestérol, acides gras) - Glucides = 8%
(glycoprotéines, glycolipides)
b. Enzymes érythrocytaires
* 2 glutathions réduits protections contre les oxydants
* NAD et NADPH maintien de l hème à l état fonctionnel Fe2+
* APD + P rôle énergétique : Maintien de la forme biconcave - Renouvèlement des lipides membranaires - Pompes cationiques
c. Hémoglobine
Synthèse de l’Hb : stade CFU-E tardive réticulocyte
Structure : QE
Hb : tétramère constituée de 4 sous-unités identiques 2 à 2(2 globines et 2 globines )
Liaisons entre les sous unités sont surtout de nature hydrophobe
Chaque unité comporte : Partie protéique = la globine - Groupement prosthétique= l’hème (contenant un atome de Fe2+)
Evolution de synthèse des différentes chaînes de globine QE
Chaînes : chaine et chaine embryonnaire
Chaînes non : chaine , , et
Globines : synthèse classique des protéines ( gènes situés sur chr 16 - gènes non situés sur chr 11)
Vie embryonnaire : Hb Gower 1 (2 e2), Gower 2 (2 2), Portland (2 2)
Vie foetale : Hb F (2 2)
Apres 6 mois : • Hb A (2 2) à 96-98% • Hb A2 (2 2) 2-3,5% • Hb F a l’état de traces
4. Rôle du GR QE
a. Transport de l’O2
Courbe de saturation de l’Hb en fonction de la PO2
Affinité d’O2 est appréciée par la P50
P50 varie en sens inverse de l’affinité : une valeur augmentée de la P50
traduit une affinité plus faible de l’Hb pour l’O2
b. Transport de CO2 : Se fixe sur l’Hb pour former la carbhémoglobine
8 A.mesfioui
5. Hémolyse : QE
Hémolyse physiologique est essentiellement intratissulaire (90%) et
une faible partie (10%) est intravasculaire
a. Hémolyse intratissulaire
Capture des hématies âgées par macrophages
Lieux : moelle osseuse (+++), foie, rate
Marqueur hyper-hémolyse : augmentation de la
bilirubine non conjuguée (N < 10 mg/L)
b. Hémolyse intravasculaire
Marqueurs hyper-hémolyse : diminution de
l’haptoglobine - diminution de l’hémopexine
f. Durée de vie des GR : par Marquage isotopique au 51Cr ( t1/2 : 28J +/- 3 )
g. Coloration de Perls : Le fer érythroblastique donne en présence de ferricyanure de potassium et de HCl un pigment bleu vert
h. Bilan martial
i. Bilan vitaminique
j. Etude des protéines membranaires
9 A.mesfioui
Chapitre 5
Pathologies érythrocytaire
1. Introduction sur les anémies
La baisse du taux d'hémoglobine définit l‘anémie : < 13 g/dL chez l'homme
< 11,5 g/dL chez la femme menstruée
< 11 g/dl chez la femme enceinte
Tableau clinique des anémies: les symptômes sont la conséquence de l’hypoxémie :
Pâleur cutanéo-muqueuse – Dyspnée – Tachycardie – Asthénie - Vertiges,…
Mécanismes physiopathologiques: Défaut de production d’hémoglobine - Perte importante de GR par
hémorragies - Hyperhémolyse non compensée - Inflammation
Chapitre 6
Lignée granulocytaire neutrophile ()
I. Définition : Granulopoïèse neutrophile:
- ensemble de mécanismes qui concourent à la formation des granulocytes neutrophiles (PNN)
- s’effectue à partir de la naissance dans la MO
1. Progéniteurs
GM-CFU (granulo-monocytic colony forming unit)
Génère en 14j de culture des grandes colonies G et M en milieu semi solide
20 à 40% en phase S, absence d’autorenovellement
G-CFU (granulocytic colony forming unit)
Génère en 7j de culture des petites colonies G en milieu semi solide.
40 à 60% en phase S
Myéloblaste: Microscopie optique (MGG) : Ny rond, nucléole - Chromatine fine et homogène - Cytoplasme
0,5 à 2% basophile - qq granulations azurophiles
1. Granules azurophiles
a. Lysosomes : Activité bactéricide indépendante de l’activité enzymatique
b. Myéloperoxydase: MPO
Protéine très cationique (riche en arginine)
Gène MPO : 17q22-23
déficits héréditaires en MPO, prévalence ~1/5000 (souvent asymptomatiques) et déficits acquis (SMD +++)
3 isoformes tétramériques + groupement prosthétique héminique (métalloprotéine à 2 atomes de fer)
Activité bactéricide
Mise en évidence MPO:
- Activité de la MPO : réaction cytochimique sur frottis (+ H2O2 + substrat)
- Antigène MPO : réaction immunocytochimique sur frottis (IFI) et en CMF après perméabilisation
c. Défensines
o 30 à 50 % du contenu des granules azurophiles
o Activité microbicide large : Gram+, Gram-, candida, inactivation de certaines enveloppes virales
o Cytotoxiques in vitro vis à vis des cellules tumorales
d. Protéases neutres : Sont souvent des sérines protéases actives à pH neutre ou légèrement alcalin
e. Hydrolases acides
f. Mucopolysaccharides acides
2. Compartiment vasculaire
• Demi-vie des PNN vasculaires : 7 à 8 H
• Contient 5 à 10 fois moins de PNN que la réserve médullaire
2 pools de même importance: circulant (1,8 à 7,7 109/l) QE
− marginé aux parois des capillaires et des veinules
− mobilisable (adrénaline : Test de démargination)
3. Compartiment tissulaire
• Migration tissulaire s’effectue essentiellement à partir des veinules post capillaires
• Flux aléatoire ou dirigé par le chimiotactisme
• Durée de vie tissulaire : 1 à 3J
13 A.mesfioui
V. Régulation de la granulopoïèse
1. Régulation positive : • Interleukine 3, 6 et 11 • GM-CSF (granulo-monocytic colony stimulating factor) • G-CSF (granulocytic colony
stimulating factor) • Stem cell factor (SCF) • IL11
2. Régulation négative
• Rôle inhibiteur in vitro des isoferritines acides, de la PG E1 et de la lactoferrine
• Leukemia inhibitory factor (LIF) : inhibition de l'autorenouvellement et de l'activité prolifération induite par
GM-CSF, G-CSF
VI. Fonctions
• Le PNN assure un rôle dans l'immunité non spécifique (antiinfectieuse, élimination des débris cellulaires, cicatrisation)
• Il assure ce rôle en plusieurs étapes : chimiotactisme, adhésion, phagocytose, bactéricidie
• Les mécanismes effecteurs peuvent être à l'origine d'effets délétères au cours de maladies inflammatoires
(glomérulonéphrites aiguës, détresses respiratoires, maladies inflammatoires du TD...)
a. Facteurs chimiotactiques
b. Inhibiteurs immobilisants le PNN : LIF - NIF (Neutrophil inhibitory factor) – Antiprotéases - Protéoglycanes
(héparine, acide hyaluronique) - Ig A - TNFα (tumor necrosis factor) - Cytokines (IL1, G-CSF) - Corticoïdes,
phénylbutazone, chloroquine...
2 - Capacité de mobilité
3 - Capacité de bactéricidie
5. Activité phagocytaire : Mesure de la chémiluminescence des PNN activés à l’aide de nitrobleu de tétrazolium qui
pénétre à l’intérieur du cytoplasme du phagosome
14 A.mesfioui
6. Fenêtres cutanées : Numération des PNN avant et après abrasion de la peau: étude du chimiotactisme.
7. Culture de MO
8. Cytomètrie en flux et hématologie moléculaire
VIII. Désordres
1.Neutropénies
Toujours sur la base des valeurs absolues: < 1,5 giga/l chez l’adulte et < 1,2 giga/l chez l’enfant
Agranulocytose: < 0,3 giga/l
a) Neutropénies acquises b) Neutropénies constitutionnelles
► Postinfectieuses: Agranulocytose de Kostmann
Virales: MNI, HVA, HVB, rubéole, CMV, Parvovirus B19 • Autosomale
Bactériennes: brucellose, tuberculose, typhoïde, septicémies sévères • Mutations des gènes d’élastase, G-CSF R
Parasitaires: paludisme, leishmaniose viscérale, histoplasmose Neutropénies cycliques
►Médicamenteuses • Neutropénies évoluant sur une périodicité
Mécanisme immunoallergique: antithyroidiens, amidopyrine, pénicillines, de 21j en moyenne (15-35j)
antipaludéens… • Episodes neutropéniques souvent sévères
Mécanisme toxique: phénothiazines, phénylbutazone, carbamazépine, sels (0,2 à 0,5 giga/l) pendant 3 à 4j
d’or, cimétidine, quinine, AINS… • Mutation gène d’élastase (autosomale
►Autoimmunes dominante)
primitives: enfant, adulte
secondaires: syndrome de Felty, LEAD…
►Carence vitaminique ►Alloimmunes ►Associée à LGLL ► Hypersplénisme
► Neutropénies de margination ► Maladie d’Addisson ► Insuffisance
thyroïdienne ► Acidocétoses ► Maladies de surcharge
2. Myélémie et hyperneutrophilie
a. Définitions b. Fausses c. Neutrophilies physiologiques d. Étiologies des neutrophilies
polynucléoses (avec discrète myélémie) et myélémies
• Myélémie correspond au passage érythroblastose • Grossesse • SMP • LMMC
dans le sang de myélocytes et sanguine • Nv né • Maladie d’Hodgkin
métamyélocytes • Exercice intense • Myélofibroses secondaires
• Hyperneutrophilie correspond à un • Post prandiale • Infections bactériennes
• Cancers et syndromes inflammatoire
taux de PNN supérieur à 8 giga/l • Menstruation
• Insuffisance rénale
chez l’adulte et 6 giga/l chez • Maladie de Cushing
l’enfant • Régénération médullaire
• Corticothérapie, G-CSF
• Intoxication CO, Pb
• Tabac • Stress
3. Désordres qualitatifs
• Granulomatose chronique : Présence de granulocyte dégranulé - Liée à l’X ou autosomale récessif
• Anomalies Pelger Huet : Noyau hyposegmenté - Acquise ou constitutionnelle
• Maladie May Hegglin : Asymptomatique, Caractérisée par la présence de Corps de May-Hegglin au niveau des PNN +
Thrombopénie modérée (60 à 80 giga/l) de révélation souvent tardive
• Déficits en Béta2 intégrines
Autres lignées granulocytaires :
Lignée des phagocytes mononucléés - Aspect des cellules matures –
Sur frottis en MGG
Polynucléaire éosinophile forme arrondie - noyau bilobé - granulations cytoplasmiques sphériques de couleur orangée (éosinophile)
Polynucléaire basophile forme arrondie - noyau bilobé masqué par des granulations cytoplasmiques de taille hétérogène de couleur
pourpre (basophile)
Monocyte noyau arrondi, souvent réniforme - cytoplasme avec granulations rosées nombreuses- parfois des
vacuoles intracytoplasmiques
15 A.mesfioui
Chapitre 8
Lignée mégacaryocytaire- Physiologie et exploration -
I. Introduction
Définition de la mégacaryopoïèse
Mécanismes qui concourent à la formation et à la mise en circulation des plaquettes sanguines (PLT).
S’effectue à partir de la naissance dans la MO
Mégacaryoblaste: - Ny non segmenté, chromatine à trame grossière, 1 à 2 nucléoles - Cytoplasme basophile, absence granulations
20% de la lignée - Mégacaryoblastes de ploïdie variable: 2N à 64N
► 2/3 à 16N, 1/4 à 32N ► Chacun de ces stades va subir une maturation cytoplasmique
Mégacaryocyte – Noyau segmenté ou non, chromatine grossière, pas de nucléole visible
basophile: – Cytoplasme plus abondant et moins basophile
25% de la lignée – Granulations azurophiles (futures granules plaquettaires)
Mégacaryocyte – Noyau polylobé à chromatine dense et irrégulière
granuleux: – Cytoplasme acidophile
55% de la lignée – Nombreuses granulations azurophiles à localisation plus centrale
Nombreuses membranes de démarcation délimitant les futures membranes plaquettaires avec les granules
Mégacaryocyte – Noyau polylobé picnotique
plaquettogène: – Cytoplasme très acidophile avec processus de fragmentation (émission de pseudopodes)
5% de la lignée – Granulations azurophiles
3. Plaquettes sanguines
>>> Sites de libération des PLT
Projections de pseudopodes mégacaryocytaires au travers de la monocouche endothéliale du sinus médullaire
et libération de proplaquettes puis de plaquettes sous l'action des forces de cisaillement (+++)
Fragmentation au niveau de la microcirculation pulmonaire (10 à 15 %)
Rupture médullaire des MK
>>> Propriétés majeures des PLT : Adhésion et agrégation : hémostase primaire - Capacité procoagulante : coagulation -
Augmentation de la réaction inflammatoire - Activation de complexes immuns - Dissémination métastatiques
4. Les antigènes de la lignée thrombocytaire
16 A.mesfioui
III. Cinétique de la mégacaryopoïèse
Durée du transit médullaire entre mégacaryoblaste et PLT est de 8 à 12J (Thymidine tritiée, Sélénométhionine)
1 mégacaryocyte produit 2 à 3.103 PLT
Formation de 2.1011 PLT/J, leur durée de vie est de 8J (Chrome51, Indium111)
30% des PLT sont séquestrés dans la rate
Protéine TPO:
Glycoprotéine
Homologie du domaine NH2 ter TPO avec EPO : 25%
Domaine carboxy ter contient 6 résidus glucidiques et est surtout responsable de la biodisponibilité
Synthèse TPO
Foie+++, Cellules stromales, rein, muscles, testicules, cerveau
Concentration plasmatique est inversement proportionnelle à la numération plaquettaire et à la richesse en mégacaryocytes
Propriétés TPO
Liaison restreinte à son récepteur C-Mpl (TPO-R)
Facteur de croissance hématopoïétique de la lignée MK : Stimule la prolifération des progéniteurs - Induit
polyploidisation et maturation - Augmente la production plaquettaire
b) Autres cytokines : Cytokines d’action précoce (IL3, SCF, GM-CSF), tardive (IL11, IL6)
2.Régulation négative
• TGFβ (Transforming Growth Factor): effet direct important sur les progéniteurs MK
• PF4 (Chimiokine): effet inhibiteur indirect sur CFUMK (liaisons aux glycosaminoglanes avec blocage de sites
nécessaires aux interactions cellulaires)
• Thrombine: effet inhibiteur sur la formation des proplaquettes
3. Rôle du microenvironnement et des facteurs de transcription.
V. Exploration QE +++
1.Hémogramme et morphologie (Prélèvement)
• Taux sanguin de PLT: 150-400 Giga/L
• Coloration panoptique de MGG permet :
D’apprécier la morphologie PLT (taille et dégranulation)
De contrôler les fausses thrombopénies :
- Thrombopénies induites par EDTA (Ac anti GPIIb-IIIa actifs en présence d'EDTA, 1 cas sur 1000 environ)
- Satellitisme plaquettaire avec formation de "rosettes’’ plaquettaires autour d'un PNN, visibles sur frottis
(rare 1 cas/10000)
- Agglutinines froides EDTA indépendantes
- Les fausses thrombopénies par présence des micro-caillots issus du prélèvement difficile : pour mettre en
évidence ces micro-caillots, on examine un échantillon sanguin entre lame et lamelle et donc pour pallier à
ce problème, le prélèvement doit être bien fait
Devant tout taux de PLT≤150 Giga/L (à l’exception de l’antériorité) il faut procéder a éliminer les causes qui
donnent une fausse thrombopénie, tout on : Changeant l’anticoagulant – faisant un frottis sanguin – réalisant
l’énumération manuelle des PLT
2.Myélogramme et BOM
Myélogramme : estimation de la richesse en MK et de leur morphologie
BOM : estimation plus précise la présence d’amas MK
3.Ultrastructure en microscopie électronique : PPO, granules, membrane, cytoplasme
17 A.mesfioui
4.Marquage isotopique PLT
Cr51 ou Induim 111
Origines de désordres: centrale (durée de vie normale) - périphérique (durée de vie très raccourcie) - de
répartition (durée de vie modérément raccourcie)
5.Recherche Ac héparine-PF4
6.Dosage TPO
7. Fonctions PLT
8. Culture de progéniteurs
9. Cytomètrie en flux et hématologie moléculaire
VI. Désordres
1.Thrombopénies : Taux sanguin de plaquettes < 150 giga/L
a)Thrombopénies centrales
Thrombopénies centrales constitutionnelles
Thrombopénie amégacaryocytaire congénitale
Autosomale récessive, thrombopénie sévère (<10G/L), absence de mégacaryocytes au myélogramme
Thrombopénie associée aux thrombopathies
Syndrome de Wiskott-Aldrich (Lié à l'X)
Dystrophie hémorragique de Bernard et Soulier (Déficit en GPIb-IX)
Syndrome des plaquettes grises
Pas de thrombopénie dans la thrombasthénie de Glanzmann (Déficit en GPIIb-IIIa)
Maladie de Willebrand 2B
Anomalie de May-Hegglin
Thrombopénies centrales acquises:
Envahissements médullaires : LA, SLP, LMCC, métastases médullaires…
Toxiques : Dérives thiazidiques, sels d'or, colchicine, antiviraux, Intoxications alcooliques aigues
Aplasie médullaire, HNP
Myélofibroses.
Carence vitaminique en Vit B12, folates
Virales: CMV, rubéole, HIV.
b)Thrombopénies périphériques par hyperdestruction
CIVD
Auto-immunes : PTI, LNH, LEAD, syndrome de Gougerot-Sjogren, thyroxicoses, thyroïdites, hépatites chroniques
actives, polyarthrite rhumatoïde, néoplasies, SMN, HIV
Allo-immunes
Thrombopénies médicamenteuses immunoallergiques: thrombopénies induites à l’héparine.
Microangiopathies thrombotiques : Purpura thrombotique thrombocytopénique (Syndrome de Moschowitz) -
Syndrome hémolytique et urémique
c)Thrombopénies périphériques par séquestration Hypersplénisme
d)Thrombopénies périphériques par hémodilution : Transfusion massive, CEC
e)Autres thrombopénies périphériques : Thrombopénie gestationnelle - Syndrome macrophagique - Greffe
médullaire allogénique - Valves cardiaques - Thrombopénie cyclique (Exceptionnelle, périodicité habituellement de 28
jours rythmée sur le cycle menstruel, d'origine périphérique probable)
Chapitre 9
Lignées lymphoïdes
I. Introduction
Définition de la lymphopoïèse
Lymphopoïèse: production et mise en circulation des Lymphocytes sanguines
S’effectue à partir de la naissance dans : - la MO pour la lymphopoïèse B Ly B
- Le thymus pour la lymphopoïèse T LyT et NK
2. Marqueurs immunophénotypiques
Ly T matures Ly NK Ly B matures
– CD2 : récepteur des GR de mouton. – Se développent aussi dans le thymus – CD19, CD20
– CD7 – CD2 et CD7 communs avec les Ly T – Chaînes légères des Ig : k (2/3) et λ (1/3)
– CD3 associé au TCR (donc essentiel à la lignée T) – CD16, CD56 et CD57
– CD4/CD8 : Ly matures sont CD4 ou CD8
20 A.mesfioui
V. Fonctions des lymphocytes
1. Ly B : - Reconnaissance de l’Ag sous forme native, sans la restriction du CMH
- Présentation de peptides associés au CMH-II aux lymphocytes helper ou CD4 (Ly B peut être une CPA)
- Synthèse et sécrétion d’anticorps par différentiation en plasmocytes
- Fonctions de mémoire
2. Ly T
– Reconnaissance de l’Ag
o LyT4 (CD4) : reconnaît un Ag associé au CMH II
o LyT8 (CD8): reconnaît un Ag associé au CMH-I
- Coopération de la réponse immune par LyT4
- Fonctions effectrices des LyT8 cytotoxiques
o Restreinte par le CMH
o A médiation cellulaire dépendante de l’anticorps).
3. Ly NK
- Cytotoxicité dépendante d’anticorps
- Cytotoxicité naturelle contre les cellules infectées ou tumorales.