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RESUME :
Les effluents des industries laitières sont parmi les rejets agroalimentaires les
plus riches en matière organique. L’unité de transformation de lait de la Ville
Rabat/Salè rejette quotidiennement environ 900 m3/j de déchets liquides (dont 7,5 m3/j
de lactosérum). Ils constituent une source de pollution redoutable par sa richesse en
microorganismes d’une part et de lactose, protéines, vitamines et sels minéraux d’autre
part. Les fortes valeurs de la DCO, de l’azote total, du phosphore total, des coliformes
fécaux et des streptocoques fécaux en témoignent. Cette étude s’intéresse au traitement
de l’effluent laitier par deux procédés différents. Un traitement physico-chimique
(coagulation-floculation) à l'aide de sulfate d'aluminium et d'alginate de sodium. Les
résultats montrent une diminution d’environ 30% de la demande chimique en oxygène,
49% de la turbidité, 78% des matières en suspension et de 20% du phosphore total.
Tandis que le second procédé est un traitement biologique utilisant les souches
Pseudomonas fluorescens et Bacillus spp. Ce dernier procédé a présenté une réduction
considérable des paramètres étudiés encore mieux que le traitement physico-chimique,
avec des fluctuations d’efficacité entre les souches testées.
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Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 7, N°2, p : 211-227 ELoutassi et al., 2013
INTRODUCTION
En plus, l’importance de la gestion de ces effluents liquides ne cesse de croître car les
déchets organiques entraînent une dégradation physico-chimique et biologique de l'écosystème
aquatique (DBO supérieure à 5000 mg/L). Souvent, ils sont la cause d'une croissance excessif des
algues et des bactéries qui consomment d’avantage l’oxygène de l'eau menant à la disparition
progressive de la faune et de la flore (Foster et al., 2006. Spalatelu, 2012).
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MATERIEL ET METHODES
1. Substrats
2. Caractérisation de lactosérum
Bécher 1 2 3 4 5 6 7
RESULTATS
1. Caractérisation de l’effluent
La matière première (le lait brut) de l’usine LVRS provient de la grande région
agricole marocaine Gharb-Chrarda. Dans cette région la production laitière connaît deux
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périodes ; une haute lactation (de mars à septembre) et une basse lactation (d’octobre à
février). La moyenne annuelle du volume des déchets liquides rejetés par LVRS est 900
m3/j (dont 7,5 m3/j de lactosérum) avec 4,7 litre d’effluent liquide / litre de lait traité
(tableau II).
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Eau (%) 93 95
Température (°C) 40 48
Débit (l/s) 13 13
pH 4,5 6,6
Minéraux-cendre (g/kgMS) 41 43
MES, DCO, DBO5, Azote total Kjeldahl et Phosphore total ainsi que les valeurs de pH
et de température dépassent largement les valeurs fixées par les normes marocains
(Bulletin officiel, 2002. Derwich et al., 2010). Aussi, La charge bactérienne moyenne
est de 2,08×105 UFC/ml pour les coliformes fécaux et 3,11×105 UFC/ml pour les
streptocoques fécaux. Le rapport CF/SF est inférieur à 1, ce qui témoigne d’une
contamination fécale d’origine animale (streptocoques fécaux) des échantillons étudiés.
Finalement, Ces résultats montrent qu’il est nécessaire de traiter cet effluent avant tout
rejet ou utilisation éventuelle.
2. Traitement physico-chimique
Tableau IV: Composition de rejet laitier liquide avant et après le traitement par
coagulation - décantation
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12
11
10
5
0 2 4 6 8 10 12
Sulfate d'aluminium (mg/l)
3. Traitement biologique
La croissance des bactéries sur l’effluent laitier est un bon indicateur que cet
effluent est riche en matières nutritives. Les courbes suivantes montrent la croissance de
Bacillus spp. et Pseudomonas fluorescens sur le lactosérum (figures 2 et 3).
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10 12
Absorbance
Absorbance
10
8
8
6
6
4
4
2
2
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Bouillon nutritif Lactoserum Temps (j) Bouillon nutritif Lactoserum Temps (j)
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70
DCO (mg/l)
60
50
40
30
20
10
0
0 5 10 15 20 25 30
Bacillus spp Temps (j)
Pseudomonas fluorescens
Bacillus spp + Pseudomonas fluorescens
Temoin (non inoculé)
DISCUSSION
limites relatives aux rejets liquides (Bulletin officiel, 2002. Derwich et al., 2010). Le
suivi des valeurs de DCO a donné un résultat supérieur à la valeur autorisée par la
norme marocaine (0,5 g/l), mais reste inférieure à la DCO d'industrie d'extraction d'huile
et de transformation de la matière lignocellulosique (Aissam, 2003. Eloutassi, 2004).
Les valeurs bornes enregistrées de la DBO5 dépassent largement la valeur autorisée (0,1
g/l) et le rapport DCO/DBO5 est supérieur à 0,3 ce qui implique une biodégradabilité
(Benyakhlef, 2008). Ces résultats s’expliquent par le fait que l’unité LVRS, en plus des
microorganismes de la fermentation, elle utilise dans les différentes opérations de
transformation de multiples produits de nettoyage (détergents et des adjuvants divers
ainsi que la désinfection par les hypochlorites de sodium, et l’usage de la soude. La
moyenne annuelle du volume des déchets rejetés par LVRS est aussi légèrement élevée
que celui mentionné dans la littérature (Fellah et al., 2012). Il serait donc nécessaire de
réduire les volumes d’eaux résiduaires rejetées pour se situer dans les normes entre 1,5
et 2 litre d’effluent par litre de lait traité aussi de recycler et réutiliser les eaux non
polluées comme les eaux de refroidissement et de condensats (Hamdani et al., 2004.
Abdili, 2009).
bactéries pour le traitement biologique de lactosérum car ils sont rencontrés facilement
dans les laboratoires biologiques et ils sont très répandu dans l'environnement, ils vivent
principalement dans l'eau et les sols humides à température ambiante (24°C à 35°C) et à
pH proche de la neutralité (5 à 7) aussi et essentiellement ils ne sont pas pathogènes
(Abdili, 2009).
CONCLUSION
En conclusion, nous avons procédé à une série de traitements pour réduire l’impact
polluant des effluents LVRS sur les écosystèmes aquatiques et terrestres. Ainsi, le
traitement par coagulation floculation et le traitement biologique ont permet de
diminuer la charge organique, azotée et phosphorée. Le meilleur résultat est obtenu avec
le traitement biologique qui a garantit le respect des normes marocaines. Ce procédé a le
mérite d’être à la fois dépolluant car il réduit énormément la quantité de déchets
biologique et chimiques aussi il est simple, facile, réalisable et économique à l'échelle
industrielle.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Abdili N. (2009). Valorisation du lactose et du lactosérum en acide succinique par
fermentation bactérienne. Doctorat Microbiologie agricole. Faculté des
sciences. Université Laval. Québec.
Aissam Hala. (2003). Étude de la biodégradation des effluents des huileries (margines)
et leur valorisation par production de l’enzyme tannase. Doctorat en Sciences.
Fès. Maroc.
Ayeche R, Balaska A. (2010). Caractérisation et traitement par coagulation-floculation
d’un effluent de laiterie. J. Soc. Alg. Chim. 20, 2, 83-93.
Benyakhlef M. (2008). Etude et caractérisation des rejets des industries
agroalimentaires en vue d’une économie et une optimisation des circuits des
eaux. Doctorat en sciences. Kenitra. Maroc.
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