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yersiniose
■ Maladies : Yersiniose
Plusieurs formes :
- intestinale : entérite, inflammation des ganglions abdominaux, pseudo-appendicite,
inflammation des intestins avec douleurs abdominales, diarrhées.
- extra-intestinale : septicémie chez les patients immunodéprimés, hépatite et plus
rarement pleurésie, endocardite et infection des os.
- post-infectieuse avec arthrite, érythème noueux (lésions noduleuses sous la peau).
Incubation de quelques jours à semaines.
Traitement des symptômes ou antibiotiques dans les formes sévères.
Épidémiologie ?
■ Voies de transmission :
digestive contamination par voie digestive exceptionnellement contamination par voie
oculaire et par griffade de chat
■ Zoonose : Oui
■ Sources de contamination :
selles
aliments contaminés
eau contaminée
mains contaminées
objets contaminés
sol
les aliments, les mains et les objets sont contaminés par les selles d'animaux
infectieux
Yersiniose
Qu'est-ce que la yersiniose?
La yersiniose est une maladie causée par une bactérie appelée Yersinia. Même si
plusieurs espèces du genre Yersinia existent à l'échelle de la planète, la plupart des
maladies chez l'humain sont causées par la Yersinia enterocolitica. Les autres
espèces du genre Yersinia qui affectent les humains sont la Y. pseudotuberculosis,
qui cause une maladie semblable à la Y. enterocolitica, et la Y. pestis, qui cause la
peste. Yersinia est une bactérie robuste qui peut survivre dans des conditions
défavorables comme la réfrigération et des milieux où il y a peu d'oxygène.
de la fièvre;
des douleurs abdominales;
de la diarrhée (souvent sanglante).
Chez les enfants plus vieux et les adultes, les symptômes les plus fréquents sont :
Les bactéries Yersinia vivent dans les intestins des personnes ou des animaux
infectés et sont libérées dans les selles. La viande crue d'animaux infectés peut
devenir contaminée durant l'abattage. Si une hygiène adéquate des mains n'est pas
pratiquée après avoir été à la toilette ou avoir manipulé de la viande crue, une
personne infectée à la bactérie Yersinia peut la transférer aux aliments et aux objets.
Il est possible d'infecter un nourrisson ou un enfant si le parent ou le soignant
manipule des aliments contaminés et ne se lave pas les mains adéquatement avant
de toucher le nourrisson ou l'enfant, de même que la nourriture, le biberon, la suce
ou les jouets de celui-ci.
La plupart des personnes dont le système immunitaire est sain guériront sans
traitement. Seuls les symptômes de la yersiniose sont habituellement traités. Par
exemple, les personnes atteintes de diarrhée devraient généralement boire de
grandes quantités de liquides afin d'éviter la déshydratation. Des cas plus graves ou
avec des complications peuvent nécessiter des antibiotiques.
Si vous pensez être atteint de la yersiniose, consultez votre médecin afin de subir des
analyses, recevoir des conseils et un traitement.
Comment prévenir la yersiniose?
Adoptez une bonne hygiène des mains. Lavez vos mains avec du savon
et de l'eau :
Consommez uniquement du lait ou des produits laitiers qui ont été pasteurisés.
Manipulez les aliments d'une manière sécuritaire : utilisez des planches à découper
différentes pour la viande crue et les aliments prêts à manger.
Protégez les approvisionnements d'eau potable et d'eau destinée aux loisirs contre
les selles d'animaux et d'humains.
Plusieurs cas de yersiniose sont reliés à l'ingestion de porc cru ou pas assez cuit. Par
le passé, des éclosions un lien a été fait avec du lait au chocolat, du tofu et des
tripes de porc (un aliment préparé à partir de l'intestin grêle de cochons). Des cas
chez l'humain ont été rapportés en lien avec des animaux domestiques malades,
particulièrement des chiots et des chatons.
GAMME D'HÔTES : Yersinia enterocolitica a été détecté chez des humains, des
animaux à sang chaud (en particulier des animaux de ferme et de compagnie), des
oiseaux et, rarement, des reptiles, des poissons et des crustacés Note de bas de page 2, Note de
bas de page 3
. On l’a également retrouvé dans le tube digestif de porcs, de chiens et de
chats qui étaient asymptomatiques Note de bas de page 3.
RÉSERVOIR : Les porcs constituent un important hôte réservoir bien que la bactérie
ait été retrouvée chez plusieurs animaux à sang chaud, notamment des animaux de
ferme et de compagnie Note de bas de page 2.
ZOONOSE : La maladie peut se propager des animaux aux humains par l’eau, les
fèces et les aliments contaminés (par exemple porc contaminé) Note de bas de page 2, Note de bas
de page 3
VECTEURS : Aucun
IMMUNISATION : Aucune.
PROPHYLAXIE : Aucune.
* YERSINIOSESLes yersinioses
sont des maladies infectieuses cliniquement variées dues à des bactéries
appartenant au genre Yersinia et à la famille des Enterobacteriaceae. Ce sont
des zoonoses transmises à l’homme occasionnellement. Trois espèces sont
incriminées en pathologie humaine : Yersinia enterocolitica et Y.
pseudotuberculosis, responsables d’atteintes digestives et Yersinia pestis,agent
de la peste. Chaque espèce est divisée en sérotypes ou sérovars d’après leurs
antigènes somatiques O. Les Yersinia sont des bacilles à Gram négatif.
EPIDEMIOLOGIELa majorité des infections apparaissent sous forme
sporadique.- Yersinia enterolitica, l’espèce la plus fréquente, est très présente
dans l’environnement : sol, eaux de surface, aliments d’origine végétale et
animale ; on la trouve aussi dans le tube digestif de certains animaux (porcs,
bovins, ovins, caprins, chiens, chats, rongeurs, volailles...). Le réservoir principal
semble être le porc de boucherie. Elle a une répartition mondiale avec une
incidence plus élevée pendant les mois froids, liée à sa particularité de se
multiplier à basse température. De fait, elle est retrouvée dans les aliments
conservés par réfrigération. La transmission à l’homme, de type féco-orale, se fait
le plus souvent par ingestion d’un aliment souillé, mais aussi par contact direct
avec un animal infecté ou un malade.-Yersinia pseudotuberculosisest présente
dans le sol et chez certains animaux, en particulier chez les rongeurs. Sa
répartition est ubiquitaire. L’espèce pseudotuberculosis comprend 6 sérotypes
(de I à VI) dont le plus fréquent est le sérotype I.-Yersinia pestisa comme
réservoir des rongeurs sauvages (rats). La peste sévit encore dans certains
foyers géographiques limités à l’Asie du Sud Est, l’Amérique du Sud, l’Afrique de
l’Est et du Sud. PHYSIOPATHOLOGIELes sérovars O : 3, O : 5, O : 8 et O : 9
de Y. enterocoliticasont responsables de la plupart des infections humaines. Le
pouvoir pathogène de Y. enterolitica est lié à la sécrétion d’une entérotoxine et à
son pouvoir invasif, lui-même sous la dépendance de gènes chromosomiques et
d’un plasmide de virulence pYV (présent chez toutes les souches pathogènes).
CLINIQUE Atteintes digestives :Y. enterocoliticaet Y. pseudotuberculosissont
responsables de gastroentérites fébriles(douleurs abdominales, fièvre, diarrhée),
plus fréquentes chez le jeune enfant que chez l’adulte. Les diarrhées sont
aqueuses, glaireuses ou glairosanglantes (mais peuvent être absentes). Une
adénite mésentérique est fréquente, particulièrement avec Y.
pseudotuberculosis ; elle entraîne des douleurs de la fosse iliaque droite
simulant une appendicite aiguë. La guérison de la yersiniose est spontanée en 1
à 2 semaines chez l’adulte sain ; elle est plus longue chez l’enfant. Cependant
des formes généralisées septicémiques rares peuvent survenir sur des terrains
particuliers : cirrhose, diabète, immunodéficience, hémochromatose. Il existe
aussi des septicémies post-transfusionnelles. Complications extra-digestives
non invasives (de nature auto-immune pour la plupart) :-des arthrites
réactionnelles peuvent survenir 1 à 3 semaines après un épisode infectieux
digestif, en particulier chez l’adulte jeune appartenant au groupe tissulaire HLA
B27 ; - un érythème noueux peut survenir 1 à 2 semaines après une infection
digestive, surtout chez la femme jeune ; - autres complications décrites:
syndromes de Fiessinger-Leroy-Reiter, péricardites, thyroïdites,
glomérulonéphrites.La recherche de Yersinia dans les selles doit être
systématique devant tout syndrome digestif, chez l’enfant et chez l’adulte, même
en l’absence de diarrhée ou de fièvre PRELEVEMENT - CONSERVATION -
TRANSPORTSelles : échantillon recueilli dans un récipient stérile pour une
coproculture.Ganglions mésentériques.Sang veineux pour hémocultures.Sérums
pour sérodiagnostic.Se reporter au référentiel des examens de biologie médicale
Biomnis en ligne pour les conditions de prélèvement et conservation-transport.
QUESTIONS A POSER AU PATIENTSignes cliniques (épisode diarrhéique,
fièvre) ? Notion d’ingestion d’un aliment potentiellement contaminé ? Traitement
antibiotique en cours ?
© DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE DIRECT
L’isolement du germe à partir des selles nécessite l’emploi d’un milieu sélectif :
les colonies observées sont très petites et translucides.Les Yersinia pathogènes
se distinguent des autres entérobactéries par une croissance plus lente (48 h au
lieu de 24 h pour observer des colonies bien visibles) et à une température plus
basse (entre 25 et 30 °C). L’identification antigénique ou sérotypage se fait sur la
nature de l’antigène somatique O (plus de 75 antigènes O ont été identifiés chez
Y.enterocolitica et les espèces voisines). DIAGNOSTIC SEROLOGIQUE
INDIRECTDifférentes techniques sont utilisées. La technique de
séroagglutination en microplaque utilise des antigènes somatiques obtenus à
l’aide de souches de Yersinia pseudotuberculosis (sérotypes I à V) et des
principaux sérotypes de Yersiniaenterolitica (O3, O9, O5). D’autres techniques
sont disponibles : fixation du complément, immunofluorescence indirecte,
hémagglutination. Peuvent aussi être recherchés des Ac anti-facteurs de
virulence des Yersinia pathogènes par western blot (7 protéines testées).Il existe
des réactions croisées, notamment entre Y. enterocolitica sérotype O9 et le
genre Brucella, de même qu’entre Y. pseudotuberculosiset les salmonelles.La
coproculture est le diagnostic de choix pour les infections à Y. enterocolitica et
pseudotuberculosis. Y. enterocolitica est retrouvée dans les selles pendant
l’épisode diarrhéique, mais aussi à distance de celui-ci voire après la guérison
clinique.Y. pseudotuberculosis n’est isolée dans les selles que pendant la
diarrhée.Le sérodiagnostic est utile en cas de difficultés à isoler la bactérie ou
pour faire un diagnostic tardif voire rétrospectif de la maladie. Il est positif dans
toutes les formes de la maladie : adénites mésentériques, arthrites réactionnelles,
érythème noueux etspondylarthrites.Le sérotypage a un intérêt épidémiologique.
CURATIFLa diarrhée est traitée de façon symptomatique.L’antibiothérapie est
réservée aux patients qui manifestent une entérocolite persistante, une forme
septicémique ou généralisée ou en cas de déficit immunitaire : fluoroquinolones,
céphalosporines de 3èmegénération, cotrimoxazole, aminosides par voie orale. Les
souches de Yersinia pseudotuberculosis sont en général sensibles aux β-
lactamines ; la majorité des souchesde Y. enterocoliticasont naturellement
résistantes aux pénicillines et aux céphalosporines de 1 eet 2e génération, mais
sont sensibles à la ciprofloxacine et à la ceftriaxone. PREVENTIFRespect des
mesures d’hygiène lors du transport des aliments, cuisson suffisante de la viande
de porc.POUR EN SAVOIR PLUSWauters G. Yersinia autres que Yersinia
pestis, Précis de bactériologie clinique, ESKA N°62 ; 2000.Benoit C, Guiyoule A,
Carniel E., Sérodiagnostic des infections humaines à Yersinia pathogènes,
Presse Med., 1996 ; 25/34:1627-1630.Société française de microbiologie,
Yersinia spp., In : REMIC : Société Française de Microbiologie Ed ;2015 :591-
596. METHODES
Yersinia enterocolitica
Deux espèces de Yersinia sont associées aux maladies d'origine alimentaire Yersinia
pseudotuberculosis et Yersinia enterocolitica. Y. enterocolitica et Y. pseudotuberculosis sont
présentes dans le monde entier, mais elles prédominent dans les pays tempérés et froids. Elles
sont la 3ème cause de diarrhées bactériennes en France et en Europe, après Salmonella et
Campylobacter.
Les infections se manifestent le plus souvent sous forme de cas sporadiques ou de cas groupés
en faible nombre. Yersinia enterocolitica provoque une entérite aiguë s'accompagnant de
fièvre, diarrhées et douleurs abdominales, touchant toutes les classes d'âges, mais avec une
prédominance chez l'enfant de moins de 10 ans. L'infection est le plus souvent modérée et
spontanément résolutive, bien que des cas d'infections de longue durée avec altération
profonde de l'état général soient parfois observés.
Les yersinioses sont souvent sévères chez les personnes de plus de 60 ans qui développent des
formes généralisées, fréquemment mortelles.
Notions générales
Bacille Gram négatif
Aéro anaérobie facultatif
Capable de se multiplier à basse température
Points essentiel
Réservoir : ubiquitaire, surtout représenté par les animaux d'élevage
La transmission se fait par l'intermédiaire du porc, de l'eau, des légumes
Eléments diagnostiques
Incubation : 3 à 7 jours
Syndrome gastro-entéritique
Chez le jeune enfant : diarrhée fébrile
Chez l'adulte : diarrhée fébrile associée à des douleurs abdominales pouvant évoquer un
syndrome pseudo appendiculaire
Complications : bactériémie, syndrome post infectieux avec érythème noueux ou
oligoarthrite inflammatoire
Examens complémentaires
Coprocultures
Hémocultures
La sérologie a un intérêt dans les manifestations post-infectieuses
Traitement
Réhydratation per os ou IV, antisécrétoire, antispasmodique
Antibiothérapie : cycline ou fluoroquinolone pendant 10 jours ou cotrimoxazole en fonction
de l'âge (sujets âgés, jeune enfant), du terrain (déficit immunitaire, prothèse vasculaire ou
articulaire) et dans les formes sévères