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Type : yersinia  

Bactérie donne maladie


 

yersiniose
■ Maladies : Yersiniose
Plusieurs formes :
- intestinale : entérite, inflammation des ganglions abdominaux, pseudo-appendicite,
inflammation des intestins avec douleurs abdominales, diarrhées.
- extra-intestinale : septicémie chez les patients immunodéprimés, hépatite et plus
rarement pleurésie, endocardite et infection des os.
- post-infectieuse avec arthrite, érythème noueux (lésions noduleuses sous la peau).
Incubation de quelques jours à semaines.
Traitement des symptômes ou antibiotiques dans les formes sévères.

Épidémiologie ?

■ Voies de transmission :
digestive contamination par voie digestive exceptionnellement contamination par voie
oculaire et par griffade de chat

■ Zoonose : Oui

■ Réservoir :ou habitat


bovins
chats
cochons d’Inde / cobayes
lapins
mulots
poissons
porcins
poules
rats
souris
eau
sol

■ Sources de contamination :
selles
aliments contaminés
eau contaminée
mains contaminées
objets contaminés
sol
les aliments, les mains et les objets sont contaminés par les selles d'animaux
infectieux

Yersiniose
Qu'est-ce que la yersiniose?

La yersiniose est une maladie causée par une bactérie appelée Yersinia. Même si
plusieurs espèces du genre Yersinia existent à l'échelle de la planète, la plupart des
maladies chez l'humain sont causées par la Yersinia enterocolitica. Les autres
espèces du genre Yersinia qui affectent les humains sont la Y. pseudotuberculosis,
qui cause une maladie semblable à la Y. enterocolitica, et la Y. pestis, qui cause la
peste. Yersinia est une bactérie robuste qui peut survivre dans des conditions
défavorables comme la réfrigération et des milieux où il y a peu d'oxygène.

La source la plus commune de l'infection à la Y. enterocolitica chez l'humain est le


porc (cru ou pas assez cuit); les cochons sont considérés comme le principal vecteur.
D'autres souches du genre Yersinia existent également chez plusieurs autres
animaux, notamment les rongeurs, les lapins, les moutons, le bétail, les chevaux, les
chiens et les chats.

La yersiniose est-elle fréquente?

En Ontario, de 2003 à 2009, il y a eu en moyenne deux à trois cas confirmés de


yersiniose déclarés par 100 000 personnes par année.1 Les nourrissons et les jeunes
enfants comptent pour environ deux tiers de tous les cas. L'infection est plus
fréquente en hiver comparativement aux autres saisons.

Quels sont les symptômes de la yersiniose?

Les personnes infectées à la Yersinia peuvent présenter une gamme de symptômes


selon leur âge.

Les symptômes fréquents chez l'enfant sont :

 de la fièvre;
 des douleurs abdominales;
 de la diarrhée (souvent sanglante).

Chez les enfants plus vieux et les adultes, les symptômes les plus fréquents sont :

 une douleur abdominale du côté droit;


 de la fièvre.

Des complications comme une éruption cutanée, des douleurs articulaires, la


propagation de bactéries dans la circulation sanguine peuvent survenir dans un
nombre peu élevé de cas.

Les symptômes se manifestent généralement de 3 à 7 jours (habituellement moins


de 10 jours) après qu'une personne est infectée et durent environ 1 à 3 semaines,
même s'ils peuvent occasionnellement durer plus longtemps.
Si vous présentez des signes et des symptômes de la maladie et que vous avez été
exposés à des sources potentielles de la bactérie Yersinia, communiquez avec votre
médecin.

Comment la yersiniose se propage-t-elle?

La yersiniose est généralement associée à la consommation d'aliments ou d'eau


contaminés par la bactérie Yersinia, ou à un contact avec une personne ou un animal
infecté par cette bactérie.

Les bactéries Yersinia vivent dans les intestins des personnes ou des animaux
infectés et sont libérées dans les selles. La viande crue d'animaux infectés peut
devenir contaminée durant l'abattage. Si une hygiène adéquate des mains n'est pas
pratiquée après avoir été à la toilette ou avoir manipulé de la viande crue, une
personne infectée à la bactérie Yersinia peut la transférer aux aliments et aux objets.
Il est possible d'infecter un nourrisson ou un enfant si le parent ou le soignant
manipule des aliments contaminés et ne se lave pas les mains adéquatement avant
de toucher le nourrisson ou l'enfant, de même que la nourriture, le biberon, la suce
ou les jouets de celui-ci.

Voici d'autres moyens d'être infecté :

 en mangeant des aliments contaminés, particulièrement des produits du porc


crus ou pas assez cuits;
 en ingérant de l'eau potable ou de l'eau destinée aux loisirs qui est
contaminée ;
 en consommant du lait non pasteurisé ou des produits laitiers non pasteurisés
qui sont contaminés;
 en mettant dans votre bouche quelque chose qui a été en contact avec du
crottin d'animal infecté ou des selles d'humain infectées;
 en laissant un enfant mettre sa main dans sa bouche après avoir joué avec
des chiots ou des chatons infectés, ou pendant cette activité.

Comment la yersiniose est-elle diagnostiquée et traitée?

La yersiniose est généralement diagnostiquée en détectant la bactérie Yersinia dans


les selles. L'organisme peut également être détecté dans des spécimens provenant
d'autres endroits du corps.

La plupart des personnes dont le système immunitaire est sain guériront sans
traitement. Seuls les symptômes de la yersiniose sont habituellement traités. Par
exemple, les personnes atteintes de diarrhée devraient généralement boire de
grandes quantités de liquides afin d'éviter la déshydratation. Des cas plus graves ou
avec des complications peuvent nécessiter des antibiotiques.

Si vous pensez être atteint de la yersiniose, consultez votre médecin afin de subir des
analyses, recevoir des conseils et un traitement.
Comment prévenir la yersiniose?

La principale mesure préventive est une bonne hygiène.

Adoptez une bonne hygiène des mains. Lavez vos mains avec du savon
et de l'eau :

 avant de manger et de manipuler des aliments;


 après avoir touché de la viande crue;
 après avoir manipulé du porc cru ou des tripes de porc;
 après être allé à la toilette;
 après avoir aidé quelqu'un à aller à la toilette;
 après avoir changé une couche;
 après avoir pris soin d'une personne qui a la diarrhée;
 après un contact avec des animaux (si votre chien ou votre chat a la diarrhée,
lavez vos mains fréquemment lorsque vous le soignez);
 après avoir visité un zoo pour enfants (lavez également les mains des
enfants).

Faites cuire la viande bien comme il faut.

Consommez uniquement du lait ou des produits laitiers qui ont été pasteurisés.

Manipulez les aliments d'une manière sécuritaire : utilisez des planches à découper
différentes pour la viande crue et les aliments prêts à manger.

Lavez et désinfectez les planches à découper, les revêtements de comptoir et les


ustensiles après avoir préparé de la viande crue.

Protégez les approvisionnements d'eau potable et d'eau destinée aux loisirs contre
les selles d'animaux et d'humains.

Évitez de boire de l'eau provenant de puits de surface, de rivières, de lacs ou de


ruisseaux. Buvez uniquement de l'eau que vous savez ne pas être contaminée. En
cas d'incertitude, traitez vous-même l'eau, par exemple en la faisant bouillir pendant
au moins 5 minutes.

À quoi sont dues les éclosions de yersiniose?

Plusieurs cas de yersiniose sont reliés à l'ingestion de porc cru ou pas assez cuit. Par
le passé, des éclosions un lien a été fait avec du lait au chocolat, du tofu et des
tripes de porc (un aliment préparé à partir de l'intestin grêle de cochons). Des cas
chez l'humain ont été rapportés en lien avec des animaux domestiques malades,
particulièrement des chiots et des chatons.

SECTION I - AGENT INFECTIEUX

NOM : Yersinia enterocolitica


SYNONYME OU RENVOI : Yersiniose, entérocolite

CARACTÉRISTIQUES : Cette bactérie appartient au genre Yersinia et à la famille


des EnterobacteriaceaeNote de bas de page 1 , Note de bas de page 2 . C’est un bacille Gram négatif,
de forme coccoïde, asporulé, anaérobie facultatif; il est mobile à la température
ambiante mais non mobile à 37 ºC Note de bas de page 2 . Les souches mesurent
habituellement 0,5-0,8 µm par 1-3 µm Note de bas de page 2 . Il existe 6 biotypes (1A, 1B, 2,
3, 4 et 5 selon la séquence génomique) qui englobent 50 sérogroupes différents de
Yersinia enterocolitica; seulement certains sérogroupes sont cependant pathogènes
pour les humainsNote de bas de page 3 ,Note de bas de page 4 . Ces sérogroupes possèdent les
mêmes antigènes de surface et sont classés selon l’antigène O qu’ils expriment. Les
sérogroupes O : 3 et O : 9 sont responsables d’éclosions en Europe, alors que le
sérogroupe O : 8 est actif aux É.-U. et O : 5 et O : 27 sont présents au Japon et au
CanadaNote de bas de page 3 .

SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE

PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ : L’infection à Yersinia enterocolitica se caractérise


par une entérite, une entérocolite (en particulier chez les enfants), une fièvre
(39 ºC), des selles aqueuses, des douleurs abdominales et une lymphadénite
mésentérique aiguë, qui peut ressembler à l’appendiciteNote de bas de page 3 ,Note de bas de page 5 .
Dans certains cas, l’infection peut s’accompagner d’une iléite terminale aiguë et
d’une fièvre entériqueNote de bas de page 3 ,Note de bas de page 5 . Une à 3 semaines après
l’apparition des premiers symptômes cliniques, une arthrite réactionnelle et un
érythème noueux peuvent survenir et durer environ 6 moisNote de bas de page 3 . Dans de
rares cas, certaines complications ont été observées : méningite, endophtalmie,
conjonctivite, myocardite, pneumonie, abcès pulmonaire, hépatite, cholangite,
péritonite, glomérulonéphrite, urétrite, cellulite, anémie hémolytique, thyroïdite,
pharyngite et septicémieNote de bas de page 2 ,Note de bas de page 3 ,Note de bas de page 6 . L’infection est la
plus dangereuse chez les sujets immunodéprimés; si elle n’est pas traitée, le taux de
mortalité par septicémie peut atteindre 50 %Note de bas de page 3 .

ÉPIDÉMIOLOGIE : La maladie est répandue dans le monde entier; elle est


cependant moins fréquente sous les tropiquesNote de bas de page 2 , Note de bas de page 3 . Certains
sérogroupes (O : 3 et O : 9 en Europe, O : 8 aux É.-U. et O : 5 et O : 7 au Japon et
au Canada) sont spécifiques à des régions géographiques particulièresNote de bas de page 3 .
La bactérie est active tout au long de l’année mais les infections culminent l’automne
et l’hiverNote de bas de page 3 .

GAMME D'HÔTES : Yersinia enterocolitica a été détecté chez des humains, des
animaux à sang chaud (en particulier des animaux de ferme et de compagnie), des
oiseaux et, rarement, des reptiles, des poissons et des crustacés Note de bas de page 2, Note de
bas de page 3
. On l’a également retrouvé dans le tube digestif de porcs, de chiens et de
chats qui étaient asymptomatiques Note de bas de page 3.

DOSE INFECTIEUSE : La dose infectieuse est de 108 bactéries ou plus par voie


orale Note de bas de page 7.
MODE DE TRANSMISSION : Une transmission interhumaine a été rarement
signalée dans les écoles, les garderies et les hôpitaux Note de bas de page 2. Des cas
d’infection nosocomiale et d’infection post-transfusionnelle dus à cette bactérie ont
été recensés Note de bas de page 2, Note de bas de page 8. La transmission oro-fécale des animaux aux
humains ou la consommation d’aliments contaminés (produits de porc cru, porc mal
cuit, tofu et lait non pasteurisé peuvent être à l’origine d’éclosions) et d’eau non
traitée sont également des modes fréquents de propagation de l’infection Note de bas de
page 3-Note de bas de page 5

PÉRIODE D'INCUBATION : La période d’incubation de cette bactérie dure de 3 à


10 jours Note de bas de page 3

TRANSMISSIBILITÉ : Bien qu’elle soit rare, la maladie peut se transmettre entre


humains, et la bactérie peut persister dans les selles pendant des semaines après la
disparition des symptômes cliniques Note de bas de page 2, Note de bas de page 9

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR : Les porcs constituent un important hôte réservoir bien que la bactérie
ait été retrouvée chez plusieurs animaux à sang chaud, notamment des animaux de
ferme et de compagnie Note de bas de page 2.

ZOONOSE : La maladie peut se propager des animaux aux humains par l’eau, les
fèces et les aliments contaminés (par exemple porc contaminé) Note de bas de page 2, Note de bas
de page 3

VECTEURS : Aucun

SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : Yersinia enterocolitica est sensible au


chloramphénicol, aux fluoroquinolones, à la gentamicine, à la tétracycline et au
triméthoprime-sulfaméthoxazole Note de bas de page 6. Il est généralement résistant à la
pénicilline et à ses dérivés et aux céphalosporines à spectre étroit Note de bas de page 7, Note de
bas de page 10
.

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : Sensibilité au phénol à 2-5 %, à


l’hypochlorite de sodium à 1 %, à l’éthanol à 70 %, au formaldéhyde à 4 %, au
glutaraldéhyde à 2 %, à l’acide péracétique à 2 %, au peroxyde d’hydrogène à
3-6 % et à l’iode à 0,16 % Note de bas de page 11

INACTIVATION PHYSIQUE : La bactérie est sensible à la chaleur humide (121 ºC


pendant au moins 12 minutes) et à la chaleur sèche (170 ºC pendant 1 heure) Note de
bas de page 12

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : La bactérie peut survivre 448 jours dans


l’eau à une température entre -4 et 8 ºC et 10 jours dans l’eau entre 20 et 30 ºC Note
de bas de page 13
. Elle peut survivre 10 jours dans le sol et le fumier de bovins à une
température entre -4 et 30 ºC Note de bas de page 13.

SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE : Surveiller l’apparition de symptômes. La bactérie peut être isolée


dans les fèces, les échantillons de tissu, le sang et le pus Note de bas de page 3, Note de bas de page 6.
On peut aussi diagnostiquer la maladie au moyen des méthodes PCR et ELISA Note de
bas de page 3
.

Remarque : Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement disponibles


dans tous les pays.

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : Bien que les infections par Yersinia


enterocolitica évoluent habituellement spontanément vers la guérison, un traitement
antibiotique est nécessaire dans les cas graves ou compliqués Note de bas de page 5, Note de bas de
page 14
. La gentamicine, le cotrimoxazole et la ciprofloxacine sont les antibiotiques
couramment utilisés Note de bas de page 14. Une chirurgie peut être nécessaire pour traiter
l’iléite terminale aiguë Note de bas de page 3.

IMMUNISATION : Aucune.

PROPHYLAXIE : Aucune.

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Aucune

SOURCES ET ÉCHANTILLONS : La bactérie peut être présente dans les fèces, le


sang ou le tissu des ganglions lymphatiques Note de bas de page 2, Note de bas de page 6.

DANGERS PRIMAIRES : L’inoculation parentérale accidentelle constitue toujours


un risque lorsqu’on travaille avec des agents pathogènes, et l’ingestion de l’agent
infectieux (par le biais des mains contaminées) est un danger auquel est exposé le
personnel de laboratoire qui travaille avec des agents entéropathogènes Note de bas de page
7
.

DANGERS PARTICULIERS : Les contacts avec des animaux infectés peuvent


présenter un risque Note de bas de page 5.

SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE

CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE : Groupe de risque 2 Note de bas de page 15


.

EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques


opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières,
cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux Note de bas de page 16, Note de bas de
page 17
.
VÊTEMENTS DE PROTECTION : Sarrau. Gants, lorsqu’un contact direct de la peau
avec des matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les
yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure Note de
bas de page 16
.

AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou


mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s’effectuer
dans une enceinte de sécurité biologique (ESB). L’utilisation d’aiguilles, de seringues
et d’autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions
supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à
grande échelle Note de bas de page 16.

SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE

DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des


vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie-tout
et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se
rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer.

ÉLIMINATION : Décontaminer les matières à éliminer qui contiennent l’agent


infectieux ou sont venues en contact avec celui-ci par autoclavage, désinfection
chimique, irradiation gamma ou incinération.

ENTREPOSAGE : L’agent infectieux devrait être conservé dans des contenants


étanches qui sont étiquetés de façon appropriée.

© 2015 Biomnis – PRÉCIS DE BIOPATHOLOGIE ANALYSES MÉDICALES


SPÉCIALISÉES1/2

* YERSINIOSESLes yersinioses
sont des maladies infectieuses cliniquement variées dues à des bactéries
appartenant au genre Yersinia et à la famille des Enterobacteriaceae. Ce sont
des zoonoses transmises à l’homme occasionnellement. Trois espèces sont
incriminées en pathologie humaine : Yersinia enterocolitica et Y.
pseudotuberculosis, responsables d’atteintes digestives et Yersinia pestis,agent
de la peste. Chaque espèce est divisée en sérotypes ou sérovars d’après leurs
antigènes somatiques O. Les Yersinia sont des bacilles à Gram négatif.
EPIDEMIOLOGIELa majorité des infections apparaissent sous forme
sporadique.- Yersinia enterolitica, l’espèce la plus fréquente, est très présente
dans l’environnement : sol, eaux de surface, aliments d’origine végétale et
animale ; on la trouve aussi dans le tube digestif de certains animaux (porcs,
bovins, ovins, caprins, chiens, chats, rongeurs, volailles...). Le réservoir principal
semble être le porc de boucherie. Elle a une répartition mondiale avec une
incidence plus élevée pendant les mois froids, liée à sa particularité de se
multiplier à basse température. De fait, elle est retrouvée dans les aliments
conservés par réfrigération. La transmission à l’homme, de type féco-orale, se fait
le plus souvent par ingestion d’un aliment souillé, mais aussi par contact direct
avec un animal infecté ou un malade.-Yersinia pseudotuberculosisest présente
dans le sol et chez certains animaux, en particulier chez les rongeurs. Sa
répartition est ubiquitaire. L’espèce pseudotuberculosis comprend 6 sérotypes
(de I à VI) dont le plus fréquent est le sérotype I.-Yersinia pestisa comme
réservoir des rongeurs sauvages (rats). La peste sévit encore dans certains
foyers géographiques limités à l’Asie du Sud Est, l’Amérique du Sud, l’Afrique de
l’Est et du Sud. PHYSIOPATHOLOGIELes sérovars O : 3, O : 5, O : 8 et O : 9
de Y. enterocoliticasont responsables de la plupart des infections humaines. Le
pouvoir pathogène de Y. enterolitica est lié à la sécrétion d’une entérotoxine et à
son pouvoir invasif, lui-même sous la dépendance de gènes chromosomiques et
d’un plasmide de virulence pYV (présent chez toutes les souches pathogènes).
CLINIQUE Atteintes digestives :Y. enterocoliticaet Y. pseudotuberculosissont
responsables de gastroentérites fébriles(douleurs abdominales, fièvre, diarrhée),
plus fréquentes chez le jeune enfant que chez l’adulte. Les diarrhées sont
aqueuses, glaireuses ou glairosanglantes (mais peuvent être absentes). Une
adénite mésentérique est fréquente, particulièrement avec Y.
pseudotuberculosis ; elle entraîne des douleurs de la fosse iliaque droite
simulant une appendicite aiguë. La guérison de la yersiniose est spontanée en 1
à 2 semaines chez l’adulte sain ; elle est plus longue chez l’enfant. Cependant
des formes généralisées septicémiques rares peuvent survenir sur des terrains
particuliers : cirrhose, diabète, immunodéficience, hémochromatose. Il existe
aussi des septicémies post-transfusionnelles. Complications extra-digestives
non invasives (de nature auto-immune pour la plupart) :-des arthrites
réactionnelles peuvent survenir 1 à 3 semaines après un épisode infectieux
digestif, en particulier chez l’adulte jeune appartenant au groupe tissulaire HLA
B27 ; - un érythème noueux peut survenir 1 à 2 semaines après une infection
digestive, surtout chez la femme jeune ; - autres complications décrites:
syndromes de Fiessinger-Leroy-Reiter, péricardites, thyroïdites,
glomérulonéphrites.La recherche de Yersinia dans les selles doit être
systématique devant tout syndrome digestif, chez l’enfant et chez l’adulte, même
en l’absence de diarrhée ou de fièvre PRELEVEMENT - CONSERVATION -
TRANSPORTSelles : échantillon recueilli dans un récipient stérile pour une
coproculture.Ganglions mésentériques.Sang veineux pour hémocultures.Sérums
pour sérodiagnostic.Se reporter au référentiel des examens de biologie médicale
Biomnis en ligne pour les conditions de prélèvement et conservation-transport.
QUESTIONS A POSER AU PATIENTSignes cliniques (épisode diarrhéique,
fièvre) ? Notion d’ingestion d’un aliment potentiellement contaminé ? Traitement
antibiotique en cours ?
© DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE DIRECT
L’isolement du germe à partir des selles nécessite l’emploi d’un milieu sélectif :
les colonies observées sont très petites et translucides.Les Yersinia pathogènes
se distinguent des autres entérobactéries par une croissance plus lente (48 h au
lieu de 24 h pour observer des colonies bien visibles) et à une température plus
basse (entre 25 et 30 °C). L’identification antigénique ou sérotypage se fait sur la
nature de l’antigène somatique O (plus de 75 antigènes O ont été identifiés chez
Y.enterocolitica et les espèces voisines). DIAGNOSTIC SEROLOGIQUE
INDIRECTDifférentes techniques sont utilisées. La technique de
séroagglutination en microplaque utilise des antigènes somatiques obtenus à
l’aide de souches de Yersinia pseudotuberculosis (sérotypes I à V) et des
principaux sérotypes de Yersiniaenterolitica (O3, O9, O5). D’autres techniques
sont disponibles : fixation du complément, immunofluorescence indirecte,
hémagglutination. Peuvent aussi être recherchés des Ac anti-facteurs de
virulence des Yersinia pathogènes par western blot (7 protéines testées).Il existe
des réactions croisées, notamment entre Y. enterocolitica sérotype O9 et le
genre Brucella, de même qu’entre Y. pseudotuberculosiset les salmonelles.La
coproculture est le diagnostic de choix pour les infections à Y. enterocolitica et
pseudotuberculosis. Y. enterocolitica est retrouvée dans les selles pendant
l’épisode diarrhéique, mais aussi à distance de celui-ci voire après la guérison
clinique.Y. pseudotuberculosis n’est isolée dans les selles que pendant la
diarrhée.Le sérodiagnostic est utile en cas de difficultés à isoler la bactérie ou
pour faire un diagnostic tardif voire rétrospectif de la maladie. Il est positif dans
toutes les formes de la maladie : adénites mésentériques, arthrites réactionnelles,
érythème noueux etspondylarthrites.Le sérotypage a un intérêt épidémiologique.
CURATIFLa diarrhée est traitée de façon symptomatique.L’antibiothérapie est
réservée aux patients qui manifestent une entérocolite persistante, une forme
septicémique ou généralisée ou en cas de déficit immunitaire : fluoroquinolones,
céphalosporines de 3èmegénération, cotrimoxazole, aminosides par voie orale. Les
souches de Yersinia pseudotuberculosis sont en général sensibles aux β-
lactamines ; la majorité des souchesde Y. enterocoliticasont naturellement
résistantes aux pénicillines et aux céphalosporines de 1 eet 2e génération, mais
sont sensibles à la ciprofloxacine et à la ceftriaxone. PREVENTIFRespect des
mesures d’hygiène lors du transport des aliments, cuisson suffisante de la viande
de porc.POUR EN SAVOIR PLUSWauters G. Yersinia autres que Yersinia
pestis, Précis de bactériologie clinique, ESKA N°62 ; 2000.Benoit C, Guiyoule A,
Carniel E., Sérodiagnostic des infections humaines à Yersinia pathogènes,
Presse Med., 1996 ; 25/34:1627-1630.Société française de microbiologie,
Yersinia spp., In : REMIC : Société Française de Microbiologie Ed ;2015 :591-
596. METHODES
Yersinia enterocolitica

Ces bactéries sont une cause fréquente de diarrhées.

Rappels sur Yersinia enterocolitica 

Deux espèces de Yersinia sont associées aux maladies d'origine alimentaire Yersinia
pseudotuberculosis et Yersinia enterocolitica. Y. enterocolitica et Y. pseudotuberculosis sont
présentes dans le monde entier, mais elles prédominent dans les pays tempérés et froids. Elles
sont la 3ème cause de diarrhées bactériennes en France et en Europe, après Salmonella et
Campylobacter.

Yersinia enterolitica est une bactérie de la famille des Enterobacteriaceae, genre Yersinia. Sa


transmission se fait principalement par voie oro-fécale, après ingestion d'aliments contaminés.
Y. enterocolitica a pour principal réservoir le porc et accessoirement les bovins, ovins et
caprins, chez lesquels le portage est le plus souvent asymptomatique. 

Les infections se manifestent le plus souvent sous forme de cas sporadiques ou de cas groupés
en faible nombre. Yersinia enterocolitica provoque une entérite aiguë s'accompagnant de
fièvre, diarrhées et douleurs abdominales, touchant toutes les classes d'âges, mais avec une
prédominance chez l'enfant de moins de 10 ans. L'infection est le plus souvent modérée et
spontanément résolutive, bien que des cas d'infections de longue durée avec altération
profonde de l'état général soient parfois observés.

Les yersinioses sont souvent sévères chez les personnes de plus de 60 ans qui développent des
formes généralisées, fréquemment mortelles.

Notions générales
 Bacille Gram négatif
 Aéro anaérobie facultatif
 Capable de se multiplier à basse température

Points essentiel
 Réservoir : ubiquitaire, surtout représenté par les animaux d'élevage
 La transmission se fait par l'intermédiaire du porc, de l'eau, des légumes

Eléments diagnostiques
 Incubation : 3 à 7 jours
 Syndrome gastro-entéritique
 Chez le jeune enfant : diarrhée fébrile
 Chez l'adulte : diarrhée fébrile associée à des douleurs abdominales pouvant évoquer un
syndrome pseudo appendiculaire
 Complications : bactériémie, syndrome post infectieux avec érythème noueux ou
oligoarthrite inflammatoire

Examens complémentaires
 Coprocultures
 Hémocultures
 La sérologie a un intérêt dans les manifestations post-infectieuses

Traitement
 Réhydratation per os ou IV, antisécrétoire, antispasmodique
 Antibiothérapie : cycline ou fluoroquinolone pendant 10 jours ou cotrimoxazole en fonction
de l'âge (sujets âgés, jeune enfant), du terrain (déficit immunitaire, prothèse vasculaire ou
articulaire) et dans les formes sévères

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