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Grandes écoles
Palmarès - En route vers l'école du futur
Louise Cuneo
Louise Cuneo
1381 mots
18 février 2021
Le Point
LPOINT
202102
Français
Copyright 2021 Le Point

La crise du Covid, qui contraint les grandes écoles à réagir dans l'urgence, accélère leur mutation. Notre guide pour choisir une formation « sur mesure ».

Qu'ils sont vilains, ces mots qui ponctuent notre quotidien ! Le « distanciel », qui s'oppose au fameux « présentiel », est devenu un néologisme si courant que l'on en oublierait presque qu'il n'est pas – encore – entré dans le dictionnaire.
Le Covid-19 est passé par là, et la première question qu'un étudiant se pose désormais n'est plus s'il a cours de 10 à 11 heures, mais s'il doit se connecter à son ordinateur. Les grandes écoles ont fait comme tout le monde : sonnées mais
pas KO, elles se sont vite relevées, se sont adaptées, et, en moins d'un an, ont fait naître une école du futur qui s'est catalysée sous nos yeux.

Interactivité et dynamisme. « On a dû se jeter à l'eau – et bien plus vite que prévu. Nous savions que digital et distanciel feraient partie du quotidien des écoles dans les décennies à venir, mais nous n'imaginions pas une bascule aussi
rapide », se souvient Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l'ISC Paris . Et si la crise sanitaire a accéléré la mutation du système éducatif, l'école du futur n'est finalement pas celle que l'on projetait. Les nouveautés se sont
révélées différentes de ce que les directeurs d'école avaient imaginé : « Certes, la digitalisation était inévitable, mais nous n'avions pas anticipé que les formats d'enseignements changeraient à ce point, pour être plus interactifs et plus
dynamiques », confirme Bruno Ducasse, directeur général de Montpellier BS. Tous les procédés sont bons pour capter et conserver l'attention des étudiants ainsi que leur intérêt. Les enseignants ont dû repenser leurs cours,
révolutionnant leur pédagogie. Plus question de faire un cours magistral de deux ou trois heures : les nouveaux formats doivent casser le rythme et la monotonie en introduisant de la flexibilité. On change les outils (allumer des caméras,
partager une vidéo, lancer un sondage, constituer des sous-groupes...) et les modalités : 30 minutes de cours traditionnel-une discussion-une simulation-un débrief-un jeu collectif ou une période de réflexion individuelle... « Perrin, je vous
vois regarder la webcam de votre voisin ! »

Transdisciplinarité. « Désormais, il faudra aussi penser davantage en termes de transdisciplinarité. On l'a bien constaté avec le Covid : la crise, comme n'importe quelle autre thématique, peut se regarder sous différents angles : politique,
économique, sociétal, environnemental... Ce besoin s'est accéléré », analyse Félix Papier, directeur du programme grande école de l'Essec. Les nouvelles possibilités offertes par le distanciel via le digital paraissent sans limite. Il n'y a
ainsi plus de barrières quant au lieu de résidence des personnes qui participent : la taille de l'amphi n'est plus un élément restrictif, et des PDG peuvent intervenir depuis l'autre bout du monde sans impacter l'empreinte carbone. « Les
nouveaux modes d'apprentissage nous permettent aussi de “désiloter” les activités de l'école, en mélangeant nos étudiants avec ceux d'autres horizons, comme ceux de l'École 42 (orientation digitale) et de l'École W (orientation
communication). Les apprenants peuvent personnaliser et construire leur parcours. On ne pouvait imaginer une telle disruption ! », se réjouit Anne Michaut, doyenne associée à la pédagogie de HEC Paris. Avant, se déplacer pour créer
des opportunités présentait aussi des contraintes, qui n'en sont plus grâce au digital. Et travailler à distance développe chez les étudiants de nouvelles compétences, qui intéresseront les entreprises, notamment en matière de télétravail,
de gestion de projets et de management d'équipes à distance. « Elles recherchent des salariés agiles sur ces thématiques, et cela constitue une nouvelle compétence, s'enthousiasme Jean-Christophe Hauguel. Il en est certain : Lorsque
la crise sanitaire sera derrière nous, on ne reviendra jamais à des cours à 100 % en présentiel. Nous conserverons probablement au moins 20 % de nos cours en ligne. »

Limites. Mais même si elles sont fort appréciées, notamment parce qu'elles ont permis de garder un lien avec les apprentissages en 2020 et en 2021, les études à distance ne sont pas la panacée pour autant. Le profond malaise vécu par
les étudiants en manque de vie sociale et d'interactions en est la preuve. Selon un sondage réalisé sur l'ensemble des étudiants de Montpellier BS, 40 % des non-alternants souhaitent, malgré la peur liée au Covid, revenir sur le campus,
tout comme 3 alternants sur 4. Lorsque la crise sera terminée, les étudiants souhaiteront sans doute une école qui mariera un lieu physique et un campus virtuel.« Le Covid nous a montré que le distanciel a ses limites, qu'il ne s'agit que
d'un régime palliatif au présentiel, et à quel point on ne peut pas se reposer dessus. Une belle rustine, mais qui ne remplace pas les échanges formels et informels sur un campus, lieu de vie et de partage, constate Mathias Emmerich,
président exécutif d'Inseec U. Les étudiants ne cherchent pas à être uniquement un réceptacle de connaissances : faire partie d'une école, c'est aussi une expérience sociale, partagée dans une classe. On n'apprend jamais seul : on a
besoin des signaux non verbaux, de débats suscités sur l'instant, des questions des autres... On a aussi beaucoup à apprendre de la transmission du savoir. L'interaction est essentielle. L'intelligence n'existe pas sans émotion et le
système du Zoom s'épuise très vite. Grâce au Covid, on a constaté que lorsque l'apprentissage est trop vertical, il a ses limites : cela doit être une expérience sociale. »

Vidéo. Grandes écoles de management : notre palmarès 2021.

Sociabilité. Dans l'école du futur, le distanciel sera ainsi utilisé pour libérer les cours de la partie théorique, désormais accessible à distance, et privilégier en présentiel les applications et les discussions, qui donnent du corps aux
apprentissages théoriques. Les cours à distance doivent aussi servir pour la formation continue, ou l'alternance, mais il sera indispensable de réunir les élèves. « Les réseaux sociaux ne remplacent pas la sociabilité. Il faudra même
imaginer, dans l'architecture même des bâtiments des écoles, des lieux pour être ensemble et d'autres pour s'isoler ou suivre sa formation en ligne », prédit Mathias Emmerich.Critères essentiels. Un système hybride promet donc de se
mettre en place. Pour Anne Michaut, l'école sera « à la carte », les parcours plus personnalisés, les cours à distance plus attractifs. « Le présentiel sera envisagé autrement, notamment pour tout ce qu'il apporte en termes de contacts
sociaux, et l'appétit que les étudiants en auront sera décuplé. » En découlera un habile mélange de télétravail et de « vraies » rencontres, qui permettra aux étudiants et aux enseignants de s'organiser un emploi du temps davantage calé
sur la vie personnelle. « Je n'imaginais pas qu'on aurait secoué le monde académique à ce point-là, en si peu de temps. Après tout, ma grand-mère suivait des cours en amphi, ma mère aussi, moi de même... Qui aurait cru que la
digitalisation des contenus se ferait à ce point ! s'étonne Anne Michaut, rappelant que les barrières, y compris comportementales, étaient énormes. Beaucoup pensaient que le digital était moins qualitatif. Le virus a permis d'avancer plus
vite qu'on ne l'aurait fait en dix ans. »

Révolution. De fait, la révolution est en marche, mais le saut vers le monde « d'après » est brutal et radical. Les écoles se sont montrées réactives tout en restant concentrées sur des perspectives de long terme. Mais que doivent choisir
les étudiants, confrontés à cet entre-deux-mondes ? Doivent-ils reporter leur projet, qu'il soit académique ou professionnel ? Privilégier la mobilité internationale, quelle que soit la destination ? Suivre à distance des cursus virtuels, s'ils
sont interactifs ? Pour les guider, Le Point a choisi de ne pas évaluer ni de comparer ce que seront les grandes écoles de commerce de la rentrée 2021 à l'aune des mêmes critères que dans le monde « d'avant ». Les palmarès de ce
dossier abordent des critères essentiels pour choisir une école dans le contexte actuel. Aux étudiants de se construire un parcours... à la carte§

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Par Louise Cuneo

Sebdo Le Point S.A.

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