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ANALYSE DES DONNEES ECONOMIQUES 1


Licence 1 Sciences Economiques
Chargés de cours : Dr SANGARE Moussa & Mlle N’KONGON Y. Jeanne.
Email : sangaremou@yahoo.fr
Cel. (+225) 05 40 18 40 / 02 27 17 90 / 67 57 98 43

INTRODUCTION GENERALE

A/ Qu’est-ce que l’économie ?

L’économie est la science qui étudie comment les individus, les entreprises, les pouvoirs
publics et d’autres organisations sociales font des choix et comment ces choix déterminent la
façon dont les ressources de la société sont utilisées. Pour cela, le praticien d’une telle
discipline (l’économiste) doit être selon John Maynard Keynes (“père de la macroéconomie”),
« mathématicien, historien, homme d’Etat, philosophe, dans une certaine mesure … aussi
« au-dessus de la mêlée » et incorruptible qu’un artiste et pourtant parfois aussi proche de la
réalité qu’un dirigeant politique ». Cela nécessite de l’économiste une exploration
systématique via aussi bien la formulation de théorie que l’examen de données empiriques.
Ainsi, la démarche scientifique en économie se caractérise par :
− Les objectifs : comprendre, décider, juger
− Les étapes : observation, théorie, expérimentation.
− Les types d’analyse : descriptive, positive, normative.
− Les modèles et les estimations.
I/ les caractéristiques de la démarche scientifique en Economie

A/ les objectifs de l’économie

L’économie se fixe trois principaux objectifs :


− Comprendre le monde dans lequel on vit, dans lequel beaucoup de défis économiques
s’expriment,
− Aider à la décision dans la gestion de la vie courante, à court, à moyen et à long terme.
− Evaluer les différentes politiques économiques appliquées par les gouvernants.

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B/ les étapes de la démarche scientifique en Economie

La démarche scientifique de l’économiste doit se faire de la façon suivante. Il tire d’abord ses
interrogations de l’observation des phénomènes économiques, souvent dans un contexte
précis. Ensuite, il développe des modèles dans lesquels il postule le lien entre plusieurs
variables pertinentes. Et enfin, il évalue sous quelles hypothèses les corrélations, qu’elle
énonce dans un contexte particulier, sont vérifiées plus généralement.

C/ les types d’analyse économique

Selon le statut et le genre littéraire de son discours économique, l’économiste pourrait inscrire
son analyse dans l’une des trois types d’analyse :
− L’analyse descriptive se borne à explorer et à énoncer des faits.
− Quant à l’analyse positive, elle développe des modèles en établissant des liens de
causalité. L’analyse des limites du modèle (et en particulier des hypothèses) fait partie
de cette étape.
− Pour ce qui est de l’analyse normative, elle préconise des choix et introduit l’analyse
économique dans la sphère de la morale politique.

D/ Analyse des données économiques

L'analyse de données est un ensemble plus ou moins défini de méthodes statistiques. En ce


sens, elle constitue un sous domaine des statistiques qui se préoccupe de la description
de données conjointes. On cherche par ces méthodes à donner les liens pouvant exister entre
les différentes données et à en tirer une information statistique qui permet de décrire de façon
plus succincte les principales informations contenues dans ces données.

1. Modèles et estimations

Un modèle consiste à représenter de façon formelle des idées ou des connaissances relatives à
un phénomène. Son but est d’explorer les conséquences logiques des hypothèses retenues, de
les confronter avec les résultats de l’expérience pour ainsi arriver à mieux connaitre la réalité
et à agir plus efficacement sur elle.
Toutes les sciences ont recours à des modèles. Dans les sciences de la nature, il est presque
toujours possible de confronter les hypothèses à la réalité, grâce en particulier aux possibilités
d’expérimentation et d’isolation des phénomènes étudiés. Par contre, dans les sciences
sociales et l’économie en particulier, cette alternative n’existe pas. L’économiste est donc

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contraint de rechercher des représentations très simplifiées du phénomène qu’il étudie. Toute
la difficulté de sa tâche consiste alors à décrire un ensemble de relations complexe à travers
une formulation simple mais qui n’introduise pas trop de distorsions par rapport à la réalité et
qui permet d’établir de manière aussi rigoureuse que possible les conséquences logiques les
relations postulées.
L’analyse économique est basée sur des représentations théoriques qui décrivent les
comportements des agents et les mécanismes qui sont à l’origine des phénomènes observés.
Les théories économiques sont des énoncés logiques qui reposent sur des hypothèses plus ou
moins réalistes et même à des conclusions dont la portée est positive et souvent normative
compte tenu de leur conséquence en termes d’action sur le réel, les énoncés théoriques
doivent être confrontés aux faits observés. Il revient à l’économétrie de procéder à la mise à
l’épreuve des théories économiques par l’application de méthodes statistiques aux
observations étudiées.
La construction d’un modèle, qui est une représentation simplifiée de l’économie, nécessite
que :
− On omette certaines relations pour simplifier l’étude mais aussi pour focaliser la
théorie sur un nombre restreint d’idées que l’on veut développer.
− Le modèle introduit son propre vocabulaire, représente plusieurs liens de causalité,
justifie son analyse.
− Les estimations économétriques et les études statistiques valident les prédictions
concernant les corrélations entre les variables.
On peut schématiser la construction d’un modèle comme suit :
Diagramme 1 : Chaine de construction d’un modèle

Théorie Données statistiques Méthodes de résolution

SPECIFICATION ESTIMATION UTILISATION

Phase I Phase II Phase III

Source : P. Malgrange (1990)

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La première étape consiste à expliciter le schéma de fonctionnement d’ensemble de
l’économie de manière à choisir la structure théorique du modèle qui soit la mieux appropriée
pour retracer son comportement.
La seconde étape, consiste à construire une base de données, en faire l’analyse rétrospective
puis à estimer les paramètres des relations prévues dans le modèle. Cette étape, qui constitue
le noyau dur de l’analyse des données économiques, repose essentiellement sur la définition
de la population ou des individus à étudier. Ces individus sont décrits par des caractères ou
variables.
La dernière étape de la construction du modèle est celle de la résolution de celui-ci.

2. Les composantes de l’analyse des données économiques

L’analyse des données a été inventée par Jean-Paul Benzécri, John Tukey et Chikio Hayashi.
Elle fait partie de la branche de la statistique dite multivariée et comprend principalement :
− L’analyse en composantes principales (ACP), utilisée pour des données quantitatives.
− L’analyse factorielle discriminante (AFD) ou analyse discriminante qui permet
d’identifier des groupes homogènes au sein de la population du point de vue des
variables étudiées,
− L'analyse factorielle des correspondances (AFC), utilisée pour des données
qualitatives (tableau d’association).
− La classification automatique.
− L’analyse en composantes indépendantes (ACI).
Ces différentes méthodes permettent notamment de manipuler et de synthétiser l’information
provenant de tableaux de données de grande taille.
Pour cela, il est très important de bien estimer les corrélations entre les variables que l’on
étudie. On a alors souvent recours à la matrice des corrélations (ou la matrice de variance-
covariance) entre les variables.

3. Nature et Sources des données économiques

Les économistes utilisent beaucoup de données statistiques dans leurs recherches. Grâce aux
nouvelles technologies de l’information, il est facile d’accéder aux données. Mais parfois, les
données sont si nombreuses qu’il est difficile de s’y retrouver. De nombreux logiciels
permettent d'effectuer de l'analyse des données.

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S’agissant de la nature des données économiques, on désigne sous le vocable de données
secondaires, toutes informations qualitatives ou quantitatives, recueillies par un tiers
(personne, organismes, ou autre), à un moment donné, dans un but précis, selon une certaine
méthodologie et disponible au moment de l'analyse. Cette recherche est faite par une personne
ou un organisme.
Quant aux données primaires, ce sont toutes les informations qualitatives ou quantitatives,
recueillies au moment présent de la recherche, dans le but précis de répondre aux questions
spécifiques de la recherche.
Les données secondaires peuvent avoir plusieurs sources selon que l’on recherche des
données mondiales, continentales, régionales, sous-régionales, nationales, départementales
qu’individuelles. Ainsi, des organismes tels que la FAO, la Banque mondiale, l’OMS, de
même que de nombreuses organisations (ONG, Transparency international, Freedom House,
etc) fournissent des informations sur plusieurs pays. Des organismes tels que l’INSEE en
France, l’INS en Côte d’Ivoire fournissent des informations sur plusieurs activités
économiques de même que des bases données de recensement.

E/ L’objet du cours

Dans ce cours, les étudiants apprennent essentiellement trois choses : où trouver les données,
comment les données sont collectées et comment les analyser. Ils apprendront également à se
familiariser avec les données produites par l’Institut National Statistique et d’autres
organismes internationaux. On s’intéressera également au Recensement Général de la
Population et de l’Habitat et à diverses enquêtes ivoiriennes faites auprès des ménages et des
entreprises. On discutera des principaux indicateurs économiques tels le taux de chômage et
l’indice des prix à la consommation, les indices de pauvreté, etc..

F/ Plan du cours

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 : METHODES DE COLLECTE DES DONNEES
Chapitre 2 : ANALYSE DES TABLEAUX ECONOMIQUES ET DES GRAPHIQUES
Chapitre 3 : ANALYSE DES CONDITIONS DE VIE DES MENAGES
Chapitre 4 : PRIX, PRODUCTIVITE ET STATISTIQUES INDUSTRIELLES
Chapitre 5 : LA CONJONCTURE ECONOMIQUE
CONCLUSION GENERALE
EXAMEN FINAL

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Chapitre 1 : METHODES DE COLLECTE DES DONNEES
Pour être fiables, les données statistiques doivent être collectées conformément à certaines
règles de bonne pratique et à des critères bien précis. De cette fiabilité découle l’élaboration
de politiques et de programmes efficaces de développement (exemple : lutte contre la
pauvreté). Les données statistiques permettent d’évaluer l’efficacité des politiques des
bailleurs de fonds et de l’aide au développement. S’il est vrai que si de bonnes statistiques ne
remplacent pas la prise de décision politique, elles sont une ressource indispensable dans le
processus de décision.
La méthode de collecte des données se décompose en deux grandes catégories :
(1) la collecte, le classement et la présentation des données ;
(2) l’analyse, l’interprétation et la projection des tendances futures.

Section 1 : Définitions des concepts de base

1. Enquêtes

Une enquête est une opération qui permet d’obtenir à partir de questions posées à un
échantillon représentatif, des informations extrapolables à l’ensemble d’une population. De ce
fait, elle renvoie à une démarche méthodologique de recherche. L’enquête peut être
quantitative ou qualitative.

2. Sondage

La base de sondage est l'outil qu'on utilise pour avoir accès à la population. Le choix de la
base de sondage aura des répercussions sur la sélection de la population observée. Par
exemple, si on utilise une liste de numéros de téléphone pour sélectionner un échantillon de
ménages, tous les ménages n'ayant pas le téléphone seront alors exclus de la population
observée.

L’unité d’échantillonnage : fait partie de la base de sondage, peut être ou non sélectionnée
L’unité déclarante : fournit l’information qu’exige l’enquête.
L’unité d’analyse ou de référence : c’est l’unité au sujet de laquelle l’information est fournie
Exemple : enquête sur les nouveau-nés
Unité d’échantillonnage : Ménage
Unité déclarante : L’un des deux parents ou le tuteur
Unité d’analyse : Le nouveau-né

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3. Questionnaire
Le questionnaire est le document qui recense l’ensemble des questions posées lors d’une
opération de collecte d’informations et qui permet de noter ces informations. Il peut être
d’administration directe (le répondant remplit lui-même le questionnaire) ou d’administration
indirecte (l’enquêteur le complète lui-même à partir des réponses données par le répondant).

a. Les modalités de passation du questionnaire

Avantages Inconvénients
En ligne • Facilité d’usage du questionnaire • Inadapté à certains publics (personnes
auto-administré en ligne âgées, ou sans accès à internet)
• Nécessité d’une liste d’adresses
électroniques
Par téléphone • Obtention rapide de l’information • Nécessité d’une liste de coordonnées
téléphoniques
In situ • Pour les enquêtes événementielles • Coût important

b. Les six étapes de la conduite d’une enquête par questionnaire

1. Préparation • Entretien ou focus group exploratoires


de l’enquête • Articulation avec les questions d’évaluation
• Définition de la population de référence
2. Définition de
l’échantillon• Choix de la taille de l’échantillon
• Constitution de l’échantillon par tirage au sort et/ou des méthodes de
quotas
3. Rédaction • Construction du questionnaire
• Rédaction des questions
4. Test • Compréhension des questions, enchainement, durée
5. Passation • Organisation et supervision de la passation
6. Analyse des • Codage des réponses
réponses • Interprétation des résultats
• Rédaction d’un rapport d’enquête
• Intégration des résultats d’analyse à la démarche globale d’évaluation

1. Echantillonnage

L'échantillonnage permet de tirer des conclusions au sujet d'un tout, en n’en examinant qu’une
partie. On ne s'intéresse pas à l'échantillon lui-même, mais à ce qu'il est possible d'apprendre à
partir de l'enquête et à la façon dont on peut appliquer cette information à l'ensemble de la
population. A la différence d’un recensement où tous les sujets de la population sont
« examinés », dans l’échantillonnage, une partie des sujets de la population est étudiée.
 Plusieurs échantillons peuvent être constitués

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 L’échantillon en lui-même n’est pas intéressant, ce sont les conclusions sur la population
que l’on peut tirer de son observation qui en font l’intérêt : c’est l’inférence.

A/ les étapes de la sélection d’un échantillon

1. Établir les objectifs de l’enquête


2. Définir la population cible

C’est la population totale pour laquelle on a besoin de l’information. Il faut définir les unités
qui composent la population sous forme de caractéristiques l’identifiant (nature des données,
emplacement géographique, dates ou encore critères sociodémographiques)
1. Déterminer les données à recueillir
(Définition des termes, libellé des questions, définitions des méthodes de mesures, s’assurer
que les exigences de l’enquête seront respectées sur le plan opérationnel)
2. Fixer le degré de précision
Il y a un degré d’incertitude associé aux estimations établies à partir d’un échantillon qui
dépend notamment de la méthode d’échantillonnage et de la taille de l’échantillon. Quel
degré peut-on accepter ? Il faut établir un compromis entre le degré d’incertitude et le
budget disponible pour l’enquête
La notion de précision (ou fiabilité d'échantillonnage) est matérialisée par un seuil de
confiance et une marge d'erreur.
Dans le cas de l'estimation d'une proportion :
Un échantillon défini à un seuil de confiance de 95% et avec une marge d'erreur de e = 3%
vous permettra d'extrapoler chaque résultat issu de votre enquête, avec 5% de risques de vous
tromper de + ou - 3%.
Pour calculer la taille de l'échantillon dans le cas de l'estimation d'une proportion, vous
pouvez appliquer la formule suivante :

où est la taille de l'échantillon, t est une constante issue de la loi normale selon un certain
seuil de confiance (en général 95% et ), : est le pourcentage de gens qui présentent
le caractère observé, est la marge d'erreur d'échantillonnage choisie.
3. Déterminer la taille de l’échantillon
Est souvent un compromis entre le degré de précision à atteindre et le budget de l’enquête
mais aussi d’autres contraintes opérationnelles comme le temps disponible

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Repose notamment sur :
La variabilité des caractéristiques que l’on mesure
La taille de la population (attention, ce n’est pas proportionnel)
La méthode d’échantillonnage
Attention : La population observée est différente de la population cible (la population
observée est la population que nous pouvons observer, tandis que la population cible est la
population que nous voulons observer) et les conclusions ne s’appliqueront qu’à la
population réellement observée. NB : L’utilisateur des résultats doit en être informé.

B/ les types de méthodes d’échantillonnage

Il existe deux types de méthodes d'échantillonnage : L'échantillonnage probabiliste et


l'échantillonnage non probabiliste. La différence entre les deux tient au fait que dans le cas de
l'échantillonnage probabiliste chaque unité a une « chance » d'être sélectionnée et que cette
chance peut être quantifiée, ce qui n'est pas vrai pour l'échantillonnage non probabiliste; dans
ce cas, chaque unité incluse à l'intérieur d'une population n'a pas une chance égale d'être
sélectionnée.
a. Echantillon probabilistes (ou aléatoires)
i. Echantillon aléatoire simple
Le principe consiste à choisir des individus de telle sorte que chaque membre de la population
a une chance égale de figurer dans l’échantillon. Ce choix peut se faire avec remise ou sans
remise : avec remise, un individu peut être choisi plusieurs fois ; sans remise, un individu déjà
choisi ne peut l’être de nouveau. C’est le cas habituel.
La méthode revient à numéroter tous les individus de la liste correspondant aux individus de
la population avec des nombres comportant un même nombre de chiffres. Puis utiliser une
table de nombres aléatoires, une calculatrice ou un programme informatique, pour obtenir des
nombres aléatoires comportant le nombre de chiffres désiré.
Enfin, sélectionner les nombres qui coïncident avec la liste. On rejette les nombres qui ne
coïncident pas avec la liste ou qui se répètent, on s’arrête après avoir sélectionné n individus
(n représentant le nombre d’individus souhaités dans l’échantillon).
Application numérique avec Excel
− Première colonne : identifie avec un nombre chaque individu de la liste de référence.
− Deuxième colonne : = alea()
− Recopier les deux colonnes en valeur à la même place.

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− Trier les deux colonnes en fonction de l’ordre croissant (ou décroissant) de la deuxième
colonne.
− Retenir les n premiers individus dans la colonne 1
Combien peut-on réaliser d’échantillons ?

Si l’on note n la taille de l’échantillon et N la taille de la population.

Avec remise :

Sans remise :

Avantage de cette méthode : On peut espérer un échantillon «représentatif » puisque la


méthode donne à chaque individu de la population une chance égale.
Inconvénients: la méthode n’est applicable que lorsqu’il existe une liste exhaustive de toute
la population.
ii. Echantillon aléatoire stratifié
Principe
1. On subdivise la population en strates (groupes relativement homogènes) qui sont
mutuellement exclusives
2. Proportionnellement à son importance dans la population, on calcule combien il faut
d’individus au sein de l’échantillon pour représenter chaque strate.
3. Dans chacune des strates, on choisit au hasard le nombre nécessaire d’individus
Les variables de stratification doivent être simples à utiliser, facile à observer et étroitement
reliées au thème de l’enquête.
Avantages
Il est peu probable de choisir un échantillon absurde puisqu’on s’assure de la présence
proportionnelle de tous les divers sous-groupes composant la population.
Inconvénients
La méthode suppose l’existence d’une liste de la population. Il faut aussi connaître comment
cette population se répartit selon certaines strates.
iii. Echantillon stratifié pondéré ou proportionnel
L’idée du sondage stratifié est alors la suivante : si les individus sont très différents du point
de vue de la variable étudiée, on devrait pouvoir découper la population en sous-ensembles
appelés strates, dont on espère qu’ils soient plus homogènes que la population de départ, et
réaliser ensuite un sondage aléatoire simple dans chacune des strates. Les objectifs d’une telle
approche sont souvent doubles :

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− exclure les échantillons extrêmes et améliorer la précision des estimateurs ;
− réduire les coûts d’enquête (optimisation de la gestion, spécialisation des enquêteurs...)
Exemples :
- Les échantillons de ménages ou d’individus peuvent être stratifiés par région et type
d’habitat ;
- les échantillons d’entreprises peuvent êtres stratifiés par secteur d’activité et par taille (en
effectifs ou chiffre d’affaire) ;
- les échantillons d’exploitation agricoles peuvent être stratifiés par superficie ;
- les échantillons de jeunes universitaires peuvent être stratifiés par discipline ;

iv. Echantillon en grappe

Principe
Dans les méthodes précédentes, l’unité statistique était choisie individuellement.
La technique de l’échantillonnage en grappes entraîne la division de la population en groupes
ou grappes.
On sélectionne au hasard un certain nombre de grappes (unités primaires) pour représenter la
population. Puis on sélectionne tous les individus des grappes choisies
Avantages
La méthode ne nécessite pas une liste globale de la population puisque seules les individus
inclus dans les grappes comptent. Elle permet de limiter l’échantillon à des groupes compacts
ce qui permet de réduire les coûts de déplacement, de suivi et de supervision.
Inconvénients
La méthode peut entraîner des résultats imprécis (moins précis que les méthodes précédentes)
puisque les unités voisines ont tendance à se ressembler. Elle ne permet pas de contrôler la
taille finale de l’échantillon.
a. Echantillon non probabilistes (ou empiriques)
i. Echantillon accidentel (ou à l’aveuglette)
Les unités statistiques sont sélectionnées selon qu’elles étaient à la bonne place au bon
moment. C’est le cas des unités statistiques choisies dans un centre commercial pour
participer à un sondage.
Choisir le premier sujet qui correspond aux critères, puis un deuxième et ainsi de suite
ii. Echantillon de volontaires (ou de convenance)
On prélève l'échantillon à partir d'un groupe de volontaires.
Inconvénients : échantillon biaisé
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iii. Echantillon systématique
Principe
L’échantillonnage systématique est une méthode qui exige aussi l’existence d’une liste de la
population où chaque individu est numéroté de 1 jusqu’à N.
Notons n, le nombre d’individus que doit comporter l’échantillon (la taille de l’échantillon).
L’entier voisin de N/n sera noté « r » et appelé « raison » de sondage ou « pas » de sondage.
Méthode
Choisir au hasard un entier naturel d entre 1 et r (cet entier sera le point de départ). L’individu
dont le numéro correspond à d est le premier individu,
Pour sélectionner les autres, il suffit d’ajouter à d la raison de sondage : les individus choisis
seront alors ceux dont les numéros correspondent à :
d+r
d + 2r
d + 3r
etc.
Avantages : facile à sélectionner parce qu’un seul individu est choisi au hasard.
On peut obtenir une bonne précision parce que la méthode permet de répartir l’échantillon
dans l’ensemble de la liste.
Inconvénients : Les données peuvent être biaisées à cause de la périodicité.
Exemple
Étude des déplacements en autobus sur 365 jours en prenant un échantillon de taille 60.
(N=365 jours et n=60).
Remarques
On a une population de 400 individus, on veut un échantillon de 100 individus : R = 4. On a
donc que 4 échantillons possibles :
1, 5, 9, …. 397
2, 6, 10, … 398
3, 7, 11, ….399
4, 8, 12, … 400
Si la population est distribuée au hasard dans la base de sondage, un échantillonnage
systématique donnera des résultats similaires à ceux d’un échantillonnage aléatoire simple
Cette méthode est très utilisée dans les contrôles de qualité
L’échantillonnage avec une probabilité proportionnelle à la taille

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Si la base de sondage renferme de l’information sur la taille de chaque unité (comme le
nombre de médecins d’un hôpital) et si la taille des ces unités varie, on peut utiliser cette
information pour accroître l’efficacité de l’échantillonnage.
Plus la taille de l’unité est grande, plus sa chance d’être incluse dans l’échantillon est élevée.
iv. Echantillon par quota
Il s'effectue jusqu'à ce qu'un nombre précis d'unités (de quotas) pour diverses sous-
populations ait été sélectionné. Les quotas peuvent être fondés sur des proportions de la
population. (par exemple 50% d'hommes et 50% de femmes). Il faut seulement retenir un
nombre restreint de quotas. Au delà de 2 ou 3 quotas, on complique la tâche des enquêteurs.
Avantages : Ce type d'échantillonnage est généralement moins coûteux que l'échantillonnage
aléatoire. Il est également facile à administrer.
Inconvénients : Certaines unités peuvent n'avoir aucune chance d'être sélectionnées.gi
v. Echantillon typique ou par choix
On prélève un échantillon en se fondant sur certains jugements au sujet de l'ensemble de la
population.
vi. Echantillon basé sur la méthode des itinéraires
On impose à l'enquêteur :
− Un point de départ dans une commune.
− Un itinéraire à suivre avec tirage systématique des logements dans lesquels effectuer
les interviews
Objectif: reproduire un certain tirage aléatoire des enquêtés, sans donner explicitement des
noms et adresses à l'enquêteur.
vii. Echantillon en boule de neige ou par réseaux
L’échantillonnage en boule de neige consiste à utiliser des personnes comme source
d'identification des unités additionnelles.
C/ Les erreurs
Les méthodes d’échantillonnage peuvent être sources d’erreurs. Un certain nombre d’erreurs
pourront être éliminées, certaines pourront être réduites, mais d’autres persisteront.
➢ Les erreurs dues aux instruments de mesure
Un instrument est fidèle s’il répond exactement de la même façon quand il est placé dans
deux situations identiques. Exemple le thermomètre. Une question claire est dite fidèle quand
tout le monde la comprend de la même façon.
Un instrument est valide lorsqu’il mesure vraiment ce qu’il est censé mesurer.
➢ Les erreurs dues à l’organisation
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Ce sont les erreurs qui se glissent lors de la collecte des données.
Est-ce que les consignes ont été respectées? Les enquêteurs ont-ils agi de la même façon?
Pour éviter ces erreurs il faut utiliser les mêmes instruments, les mêmes conditions.
C’est le cas par exemple lorsque, pour recueillir une opinion sur un problème général, on
décide d’interroger de préférence les personnes avec lesquels on a des affinités ou qu’on peut
joindre facilement. On opte ainsi pour une solution de facilité.
➢ Les erreurs dues à la méthode d’échantillonnage
Il faut toujours vérifier, à la lumière des objectifs de l’étude statistique, que la méthode
d’échantillonnage est adaptée, en particulier, éviter la sur-représentation de certaines parties
de la population.
Ces erreurs peuvent découler de :
− l’attitude de l’enquêteur qui peut avoir tendance à ne s’adresser qu’aux personnes qu’il
croit particulièrement bien informées du problème.
− La dispersion géographique insuffisante en confinant tout l’échantillon à une même
zone géographique.
− Le rétrécissement de l’échantillon en cours de travail : l’échantillon peut être valable au
départ mais le petit nombre de répondants peut entrainer le rétrécissement de
l’échantillon et rendre toute généralisation contestable.
➢ Les erreurs dues au phénomène de non-réponse
Même avec la meilleure méthode d’échantillonnage, il se présente toujours un certain nombre
de non-répondants, ce qui peut entacher la représentativité de l’échantillon et amener des
conclusions erronées.
➢ L’erreur d’échantillonnage
Le fait d’étudier un échantillon plutôt qu’un autre engendre forcément une erreur. Cette erreur
appelée erreur d’échantillonnage est inévitable.
3. Traitement de la non réponse
a. Pourquoi prendre en compte les non réponses
i. Une question de représentativité
La représentativité d’un échantillon désigne sa capacité à reproduire les caractéristiques de la
population : proportion d’hommes et de femmes, de représentants de chaque strate d’âge, etc.
ii. L’expression d’une opinion qui doit être prise en compte par les
enquêteurs
Il est prouvé que le principal élément de la qualité est l’exactitude.
b. Évaluer les taux de réponse et de non-réponse

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L’évaluation des taux de réponse et de non-réponse pourrait renseigner sur le taux de
participation dans la population d’enquête et aussi être utilisés ultérieurement lors de la
conception d’autres enquêtes. Ils sont utiles pour les utilisateurs des données qui doivent les
interpréter. Les pourcentages des unités échantillonnées ayant refusé de répondre, identifiées
comme hors champs, n’ayant pu être contacté pendant la période de collecte et ayant répondu
partiellement pourraient également être d’intérêt.
c. Évaluer la variance due à la non-réponse

d. Étudier le biais

Étudier le biais de non-réponse en fonction du mode de collecte et du type de non-réponse.


Dans le cas des enquêtes périodiques, effectuer des études périodiques du biais de non-
réponse. Les résultats de ces études doivent être inclus dans les renseignements déclarés aux
utilisateurs conformément à la politique. S’il y a lieu, tenter d’évaluer la mesure dans laquelle
les procédures corrigent le biais potentiel.
4. Diverses questions liées aux statistiques
a. La qualité des données
Plusieurs types d’erreurs peuvent subvenir au cours d’une opération d’enquête : les erreurs de
couverture qui résultent de l’omission ou d’un décompte répété de personnes, ou encore les
erreurs de contenu causées par une communication inexacte des caractéristiques des
répondants. Pour améliorer la qualité des données, on peut procéder à :
− Une évaluation sur le terrain

Il est important de souligner dès le départ que, même si la procédure de vérification des
données est complète, elle ne peut se substituer à des entrevues soignées, qui respectent la
méthodologie et sont effectuées consciencieusement (Shackleton, 1998). Au cours de la
formation, on insiste bien auprès du personnel de terrain sur le fait que sa première
responsabilité consiste à veiller au caractère exact et complet des données. En outre, la
surveillance sur le terrain de la qualité des données est assurée par des visites de supervision,
la vérification des formulaires et des seconds passages.
− Les visites de supervision

Le rôle du superviseur de terrain est de s’assurer que chaque agent enquêteur effectue des
entrevues de qualité optimale. Une manière efficace de procéder consiste à se joindre à l’agent
enquêteur et à observer une ou plusieurs entrevues réalisées par ce dernier. La fréquence des

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visites de supervision varie d’un site à l’autre et peut être quotidienne, hebdomadaire ou à la
quinzaine. Ces visites se font normalement à l’improviste et permettent de mesurer le
rendement du personnel de terrain sur plusieurs plans. Le premier a pour but de vérifier si le
personnel de terrain effectue réellement les visites sur place. Le superviseur observe les
entrevues et discute des lacunes notées dans les techniques d’entrevue. S’il y a lieu, il tentera
de résoudre les problèmes que le personnel de terrain est susceptible de rencontrer. Les
superviseurs s’efforcent particulièrement de vérifier l’ordre dans lequel se déroule l’entrevue
et de prévenir l’omission de questions, en veillant à ce que le personnel de terrain s’en tienne
à un format logique et constant.
− La vérification des formulaires

D’abord et avant tout, on s’attend à ce que le personnel de terrain vérifie son propre travail
comme s’il s’agissait d’une tâche courante quotidienne. Idéalement, il devrait le faire avant de
quitter le site d’une entrevue, de façon à rectifier immédiatement ses erreurs. À cette étape-ci,
les vérifications essentielles consistent à vérifier le nombre de formulaires relatifs aux
événements, à s’assurer qu’aucune question n’a été omise et à attribuer aux questions des
codes valides. Sur certains sites, chaque agent enquêteur remet les formulaires dûment
remplis à un autre membre de l’équipe avant de les transmettre au superviseur du centre
informatique. En plus d’observer les entrevues sur place au cours de leurs visites, les
superviseurs examinent des échantillons de questionnaires remplis sur le terrain, afin d’en
repérer les incohérences et d’évaluer s’ils sont complets. Ils relèvent toutes les erreurs
manifestes en vue de les corriger. Dans les activités d’enquête, il existe généralement une
forte probabilité d’obtenir, lors d’une seconde visite, les renseignements manquants.
Conséquemment, afin de maximiser les chances de détecter les erreurs avant que le formulaire
ne quitte le terrain et d’éviter l’obligation d’effectuer une seconde visite, le superviseur de
l’équipe vérifie à nouveau soigneusement chaque formulaire. Dans le cas présent, la
vérification est plus complète et couvre la validité des dates, la cohérence des relations au sein
d’un ménage et la correspondance entre les variables connexes. Toute erreur détectée est
communiquée au personnel de terrain afin qu’il la corrige et, au besoin, ce dernier effectue
une seconde visite pour procéder aux corrections.
− Les seconds passages

Pour mieux vérifier la fiabilité des renseignements, les superviseurs entreprennent des
vérifications aléatoires sur place au sein des concessions ou des ménages. Lors de ces visites,
ils administrent à nouveau certaines parties des questionnaires. Les réponses sont alors

16
comparées avec celles obtenues par le personnel de terrain, afin d’avoir une idée du degré
d’exactitude des données. Sur certains sites, les responsables des vérifications ponctuelles
veillent également à ce que la totalité des ménages avoisinants soit enregistrée. En plus
d’effectuer des visites aléatoires sur le terrain, les superviseurs du contrôle de la qualité
mènent une entrevue auprès d’un échantillon de 3 à 15 p. 100 de l’ensemble des concessions
et des ménages du site. Ils comparent les données obtenues lors du second passage avec celles
recueillies par le personnel de terrain afin de déterminer si l’entrevue initiale a réellement été
menée. Cette mesure contribue également à la détection des erreurs commises par l’agent
enquêteur et fournit des données permettant de calculer les taux d’erreur. Il faut souligner,
toutefois, que toutes les erreurs ne sont pas entièrement attribuables au personnel de terrain et
qu’elles peuvent survenir si, par exemple, un membre différent de la concession ou du
ménage sert de répondant.
b. La saisonnalité
Pour mieux comprendre ce phénomène, nous allons recourir à l’analyse suivante.
En regardant l'évolution de la courbe des ventes sur le premier graphique (période = 1 an), le
néophyte sera certainement enthousiasmé devant une telle progression du chiffre d'affaires de
notre société spécialiste dans la distribution de jouets !

Un rapide coup d'œil au second graphique qui porte sur une période plus longue (période = 3
ans) devrait cependant lui remettre les idées en place... et par là même attirer notre attention

17
sur le fait que la base de la prévision des ventes consiste à "neutraliser" l'effet trompeur
de la saisonnalité sur l'étude de la tendance.

On ne doit donc pas baser des prévisions d'après l'étude de l'activité durant une seule période
P (semaine, mois, année, etc.). Pour ne pas risquer de se voir tromper par la saisonnalité (et
donc déterminer une tendance fausse), il est indispensable d'intégrer également les données de
l'activité des périodes P-1, P-2, etc.
La saisonnalité constitue donc un "produit masquant" pour déterminer la vraie tendance. Reste
alors à être capable de "neutraliser" les effets de la saisonnalité en la "lissant" grace à des
méthodes telle que celle des moyennes mobiles, par exemple.
Une fois la tendance vraie déterminée reste alors à ré-affecter à celle-ci les variations
saisonnières pour déterminer quelles seront les futures ventes en P+1 (cf graphique suivant).

18
(Voir Régis Bourbonnais et de Jean-Claude Usunier pour de plus amples informations).
C’est le cas notamment du marché du travail où la plupart des estimations connaissent des
variations saisonnières, c'est-à-dire des fluctuations qui se répètent d'année en année et qui
sont attribuables au climat et à des événements périodiques tels que les périodes de vacances
et les jours fériés.
La désaisonnalisation sert à éliminer ces variations saisonnières dans près de 3 000 séries de
données, cela afin de faciliter l'analyse des fluctuations à court terme d'indicateurs importants,
par exemple ceux ayant trait à l'emploi et au chômage selon l'âge et le sexe, à l'emploi selon la
branche d'activité ainsi qu'à la catégorie de travailleurs (employé ou travailleur indépendant).
La désaisonnalisation s'effectue au moyen de la méthode X-12-ARIMA.
Section 2 : enquêtes sur la population et l’emploi
Il est très important d’effectuer des enquêtes sur la population et l’emploi car les résultats
pourraient être utilisés pour la conduite de politiques économiques.
1. Recensement
Du latin “recensere”, qui signifie « passer en revue », le recensement de la population est
une opération statistique de dénombrement de celle-ci. Ainsi, il se présente comme une
photographie de la population à un instant précis. C’est pourquoi, même si la collecte s’étale
sur une période d’environ quatre semaines, il est nécessaire de définir une même date de
référence, à laquelle se rapportent toutes les informations recueillies. Pour le dernier
recensement, celle-ci a été fixée au 31 août 2004. Toutes les personnes en vie à cette date
doivent être recensées : une personne décédée le lendemain de la date de référence sera

19
comptabilisée alors qu’un bébé né le lendemain de cette date de référence ne le sera pas ; cela
est vrai même si ces personnes sont recensées une semaine après la date de référence.
Au cours du recensement, plusieurs informations sont recueillies concernant :
− Les individus
▪ Age
L’âge indiqué dans les tableaux est l’âge atteint au cours de l’année du recensement. Il est
calculé en différence de millésime entre l’année de naissance et l’année du recensement.
Exemple : pour une personne née le 15 novembre 2000, son âge au recensement du 31 août
2004 est de 2004-2000 = 4 ans
Cet âge en différence de millésime, que l’on trouve dans les tableaux du RP, est à différencier
de l’âge en années révolues, qui est l’âge au dernier anniversaire.
▪ Etat matrimonial
Il s’agit de l’état matrimonial légal. Ainsi, un(e) Célibataire est une personne qui n’a jamais
contracté de mariage à la mairie, même si elle vit en union libre. Un(e) Marié(e) est une
personne ayant contracté à la mairie un mariage non dissous par le décès du conjoint ou par
un divorce. Les personnes séparées dont le mariage n’est pas légalement dissous sont
considérées comme mariées. Un(e) veuf(ve) est une personne ayant contracté un mariage à la
mairie et dont le conjoint est décédé. Un(e) divorcé(e) est une personne ayant contracté un
mariage à la mairie qui a été dissous par un jugement de divorce. Le (la) séparé(e) est par
contre une personne ayant contracté un mariage à la mairie qui est en cours de dissolution
(procédure de divorce en cours) et pour lequel une séparation de corps a été prononcée. Et
vivre en concubinage est le fait de vivre sous un même toit avec quelqu’un sans pour autant
être marié(e) avec cette personne.
− Constructions, logements, résidences principales
▪ Construction
Au sens du recensement, on définit une construction comme un bâtiment ou une partie de
bâtiment :
- abritant un ou plusieurs logements privés, à l’exclusion de ceux occupés par des
communautés (logements en caserne, en internat, en établissement pénitentiaire, en
foyer,…) ;
- possédant une entrée particulière indépendante donnant accès à ce ou ces logements ;
- ne communiquant pas avec les constructions voisines par l’intérieur.
- Il convient de préciser que, dans le cas de bâtiments abritant plusieurs logements, il a été
identifié autant de constructions que d’entrées indépendantes sur l’extérieur.
20
- Ainsi, dans le cas de grands immeubles comportant plusieurs cages d’escaliers, chacune
d’elle correspond à une construction au sens du recensement. De même, si une villa
compte un rez-de-jardin et un haut de villa possédant chacun une entrée indépendante, on
considère qu’il s’agit de deux constructions.
- Il convient donc d’être conscient, à la lecture des résultats du recensement, que le terme de
construction n’a pas tout à fait son sens habituel.
▪ Logement
- Le concept de "logement" au sens du recensement est un peu plus restrictif que dans
son sens usuel de local indépendant à usage d’habitation. Ainsi, les données sur les
logements issues du recensement ne concernent pas les logements situés dans des
caravanes, des habitations mobiles ou des bateaux, même s’ils sont occupés en
permanence. Elles excluent aussi les logements destinés à des communautés.
- Parmi les logements retenus, quatre catégories sont distinguées en référence à
l’utilisation faite du logement : "résidence principale", "logement ou pièce
indépendante utilisé occasionnellement", "résidence secondaire" et "logement vacant".
▪ Résidence principale
- Il s’agit des logements habités de façon permanente.
- Il a semblé souhaitable à l’INSEE de privilégier les données se rapportant aux seules
résidences principales, c’est-à-dire aux logements habituellement occupés par un
même ensemble de personnes appelé ménage ordinaire.
▪ Pièce d’habitation
- Selon le recensement, on considère les pièces telles que : chambre à coucher, salle de
séjour, salon (quelle que soit leur surface). Ne sont pas retenues les pièces telles que :
cuisine (sauf si elle dépasse 12 m2), couloirs, salle de bain, WC, buanderie, remise, ni
les pièces indépendantes et séparées du logement, destinées à la location (elles forment
alors un logement séparé), ni les pièces à usage exclusivement professionnel.
▪ Ménages
Le ménage peut être composé d’une personne ou d’un groupe de personnes répondant à
plusieurs critères :
− Le fait de vivre sous un même toit ou dans le même bâtiment ;
− De reconnaitre l’autorité d’un même individu appelé chef de ménage ;
− De partager les repas, d’avoir une source commune de revenu ou de mettre en
commun les moyens permettant de satisfaire les besoins essentiels du ménage.

21
Un ménage ordinaire est constitué par l’ensemble des occupants habituels, quels que soient
les liens qui les unissent, d’une unité d’habitation privée (local séparé et indépendant),
occupée comme résidence principale, à l’exclusion de toute habitation mobile.
Un ménage ordinaire peut aussi se réduire à une seule personne ; il peut également
comprendre des pensionnaires ou des sous-locataires qui ne disposent pas d’un logement
indépendant.
Par définition, le nombre de ménages ordinaires est égal au nombre de résidences principales.
2. Enquête sur la population active, sur l’emploi et la rémunération (analyse du
marché du travail)
L'Enquête sur la population active (EPA) fournit des estimations de l'emploi et du chômage,
lesquelles figurent parmi les mesures les plus actuelles et les plus importantes de la
performance de l'économie.
L'Enquête sur la population active est conçue essentiellement pour répondre à un besoin en
données fiables et à jour sur le marché du travail. L'EPA a pour objectif de répartir la
population en âge de travailler en trois catégories qui s'excluent mutuellement, à savoir celles
des personnes occupées, des chômeurs et des inactifs, ainsi que de fournir des données
descriptives et explicatives sur chacune de ces catégories.
Les données de l'EPA sont utilisées pour produire le très connu taux de chômage ainsi que
d'autre indicateurs de base du marché de travail tel que le taux d'emploi et le taux d'activité.
En plus, l'EPA procure également des estimations de l'emploi selon la branche d'activité, la
profession, le nombre d'heures travaillées et davantage. Il est possible de croiser ces séries
selon une variété de caractéristiques démographiques. Pour les employés, des séries sur les
salaires, la couverture syndicale, la permanence de l'emploi et la taille du lieu de travail sont
également disponibles. Ces données sont utilisées par les différents paliers de gouvernements
pour évaluer et planifier les programmes d'emploi. Ainsi, les données sont utilisées par les
économistes du marché du travail, les analystes, les consultants, les planificateurs, les
prévisionnistes ainsi que les universitaires et ce, autant du secteur public que privé.

Section 3 : le personnel des opérations d’enquête

L’équipe de traitement et d’analyse des données comprend quatre types de personnel : un


archiviste, des agents de saisie, des operateurs en charge de l’apurement secondaire des
données et un superviseur du traitement et de l’analyse des données. Des responsabilités
distinctes sont assignées à chacune de ces fonctions, et le fait de les combiner pourrait
compromettre la qualité de vos données.

22
1) L’archiviste
L’archiviste a pour tâche de contrôler et de classer les questionnaires qui rentrent du terrain.
Lorsque les documents d’une grappe arrivent au niveau du bureau de traitement des données,
il/elle vérifie que tous les questionnaires sont effectivement présents et prêts à être saisis. Si
des questionnaires sont manquants, il/elle devra résoudre ce problème avec l’aide de l’équipe
de terrain (les étapes précises que l’archiviste doit suivre sont détaillées plus bas).
2) Les agents de saisie
Les agents de saisie ont pour tâche la saisie des données. Ils doivent aussi avoir une
expérience dans le domaine de saisie et une bonne connaissance des questionnaires de
l’enquête. Une manière d’y parvenir est de faire participer les agents de saisie à la formation
des enquêteurs. Avant le démarrage de la saisie, une session de formation spécifique de 2-3
jours devrait être organisée, afin de permettre aux agents de saisie de se familiariser avec les
programmes et les masques de saisie, et pour leur permettre d’avoir un temps de pratique.
Avant la fin de la saisie, les agents de saisie devraient être à l’aise avec le programme de
saisie et être conscients de leurs responsabilités quotidiennes. Le nombre d’agents de saisie
nécessaires dépend du nombre d’ordinateurs disponibles, et ce point est traité en détail dans
les sections qui suivent.
3) Les agents de vérification
Les agents de vérification ont pour tâche de rechercher et de traiter les incohérences
complexes relevées par le programme d’apurement secondaire. Ils doivent avoir une très
bonne connaissance des questionnaires et des objectifs de l’enquête. Les procédures
d’apurement sont fournies dans l’Annexe Sept en vue de les aider dans le processus
d’apurement secondaire des données. Habituellement, un ou deux agents de vérification
seront en mesure de faire tout le travail.
4) Les superviseurs du traitement des données
Le superviseur du traitement des données est un membre particulièrement important de
l’équipe de traitement et d’analyse des données de l’enquête. Il a en charge l’adaptation des
programmes modèles aux spécificités des questionnaires utilisés dans le pays, ainsi que la
supervision de toutes les activités de traitement et d’analyse. Le superviseur du traitement des
données doit avoir une bonne expérience dans la gestion des opérations de traitement
informatique d’enquêtes de grande envergure ou de recensements, une parfaite maitrise des
questionnaires et des compétences avérées dans l’utilisation et la programmation avec les
logiciels CSPro et SPSS. Le superviseur du traitement des données doit être disponible à plein
temps durant la période de saisie, d’apurement et de tabulation.

23
Le superviseur du traitement des données doit être identifié suffisamment à l’avance pour être
impliqué dans la révision des questionnaires. Il doit être consulté, afin de s’assurer que les
codes utilisés dans les questionnaires sont appropriés et sans ambiguïté et que toutes les
informations relatives à l’identification dont on a besoin en font partie. Le superviseur du
traitement des données sera également en mesure de contribuer à la révision finale des
questionnaires, sur la base de l’expérience acquise lors de la saisie des questionnaires du pré-
test.
5) Les agents de collecte
Les agents de collecte ou enquêteurs sont les personnes qui sont chargées de collecter les
informations auprès des enquêtés. Ils constituent un maillon essentiel de l’opération d’enquête
dans la mesure où tout le boulot repose sur eux.

24
Chapitre 2 : ANALYSE DES TABLEAUX ECONOMIQUES
ET DES GRAPHIQUES
1.1 Pourquoi construire des tableaux et des graphiques ?

Pour mieux décrire les problèmes qu’ils souhaitent analyser, les économistes ont recours
souvent à des présentations spécifiques de leurs données. Il s’agit notamment de tableaux, de
graphiques, d’histogrammes, etc. En effet, un ensemble de données, même s’il est d’une taille
raisonnable, est souvent difficile à interpréter sous sa forme originelle. Des procédures
graphiques et sous forme de tableaux permettent d’organiser et de résumer des données de
manière à révéler leur tendance et à les interpréter plus facilement. Les distributions de
fréquence absolue, relative ou en pourcentage, les diagrammes en barre et les diagrammes
circulaires sont des procédures graphiques et sous forme de tableau permettant de résumer des
données qualitatives. Quand il s’agit de données quantitatives, on peut utiliser les distributions
de fréquence absolue, relative ou en pourcentage, les diagrammes de point, les histogrammes,
les distributions de fréquence cumulée absolue, relative, en pourcentage.
Pour résumer les données de deux variables, on peut effectuer une tabulation croisée.

Figure 1 : Procédures graphiques et sous forme de tableau pour résumer des données.

Méthodes Diagramme de point, histogramme, nuage de points,


graphiques etc.
Données
quantitatives Méthodes Distribution de fréquence, Distribution de fréquence relative,
tabulaires Distribution de fréquence cumulée, tabulation croisée
Données
Diagrammes en barre, diagramme circulaire, etc
Méthodes
Données graphiques
qualitatives
Méthodes Distribution de fréquence, Distribution de fréquence relative,
tabulaires Distribution de fréquence en pourcentage, tabulation croisées

Source : Anderson, Sweeney et Williams (2001).

1.2 Comment construire les graphiques et les tableaux ?


Plusieurs logiciels existent pour construire les tableaux et graphiques. On peut citer entre
autres Stata, Excel, Minitab, etc.

25
APPLICATION :
Soit le tableau suivant :
Evolution du PIB et des contributions obligatoires
(en milliards de francs)

Impôts Cotisations Contributions


Années PIB sociales obligatoires
(i)
(c) (C = i + c)
1974 1278 285 179 464
1975 1452 321 221 542
1976 1678 394 266 660
1977 1885 432 311 743
1978 2141 490 356 846
1979 2442 575 428 1003
1980 2769 670 508 1178
1981 3111 762 567 1329
1982 3569 887 674 1561
1983 3957 981 762 1743
1) Tracez sur un même graphique des tuyaux d’orgue qui correspondent :
a. Au PIB
b. Aux impôts
c. Aux cotisations sociales
d. Aux contributions obligatoires
2) Réalisez la même opération sur un graphique cartésien (axes orthogonaux, années en
abscisse) avec une échelle de type arithmétique en ordonnée.
3) Commentez l’apport de ces diverses représentations graphiques.
4) Choisir les graphiques qui permettent de révéler les mutations : « camemberts »
« tuyaux d’orgue » (simples ou cumulés), etc.
a. Pour 1974
b. Pour 1983
c. Commentez les résultats.
1.3 Comment lire, comprendre et interpréter les informations contenues par les
tableaux et les graphiques ?

1.3.1 Les tableaux à simple entrée


La construction d’un tableau à simple entrée, à l’instar de tout autre tableau, répond à un
besoin pratique de classer.
A titre de travaux pratiques en démographie dans la classe de Licence 1 Science Economique
de IUA, on s’interroge sur la taille des familles. Chaque étudiant inscrit sur un papier le

26
nombre d’enfants de sa famille (y compris lui-même). Le dépouillement permet de dénombrer
les informations suivantes :

Taille des familles Effectifs


correspondants

1 enfant 10

2 enfants 12

3 enfants 5

4 enfants 2

5 enfants 1

Diagramme de Venn
Ce diagramme peut être représenté sous forme de tableau :
Taille des familles des étudiants
Nombre d’enfants de la famille Effectifs correspondants
1 enfant 10
2 enfants 12
3 enfants 5
4 enfants 2
5 enfants 1

Un tableau doit être documenté. Le titre du tableau indique clairement l’objet du tableau ou
encore le champ de l’information (date, pays, ville, nature du phénomène considéré …).
Chaque ligne ou chaque colonne est aussi l’objet d’un titre précis au libellé concis. La nature
du caractère analysé (nombre d’enfants, niveau de salaire, âge, niveau d’éducation, etc.) est
clairement formulé, la nature des effectifs correspondants est précisé : absolue, relative,
cumulée… L’unité utilisée est précisément désigné (francs, milliers de personnes, tonnes, …).
Les notes, générales ou particulières, précisent les éléments qui explicitent les titres. Les
sources ne sont pas à négliger. Les informations fournies sont souvent dépendantes de leur
source.

27
La population est généralement définie en compréhension c-à-d par la propriété que possèdent
en commun les éléments qu’elle comporte. Exemple : la population d’étudiants de IUA.
Les éléments composant la population sont désignés du nom d’unités statistiques ou encore
d’individus. Il est nécessaire pour étudier une population d’analyser certaines propriétés
précises. Le statisticien parle de caractères statistiques pour désigner les propriétés de la
population retenue pour le classement. Les caractères prennent des valeurs appelées
modalités. Les caractères peuvent être qualitatifs dans ce cas les modalités ne sont ni
mesurables ni même repérables ou quantitatifs (les modalités sont mesurables). Parmi ceux-ci
on a les variables discrètes et les variables continues.
− Tableau avec caractère qualitatif
Opinions sur un leader
Modalités
du caractère Classes Nombre d’éléments
correspondants
Pour 30
Contre 15
Trois modalités Indifférent 5
Total 50

Effectifs total de la population qui


comprend 50 individus statistiques
Tout tableau statistique associé à une distribution statistique d’un caractère qualitatif
comprend :
1. Une ligne et une colonne qui indique la nature de caractère qualitatif étudié (selon la
nomenclature) ; les classes (ou modalités du caractère) sont ensuite précisées.
2. Une deuxième ligne ou colonne qui indique les effectifs correspondant à chaque classe.
− Tableau à variable discrète
La distribution statistique d’une variable discrète associe à chaque valeur de la variable le
nombre de fois où elle apparait.
− Tableau à variable continue
Une variable est continue lorsqu’elle peut prendre toutes les valeurs réelles dans un ou
plusieurs intervalles.

28
Exemple de tableau à variable continue
Note du Amplitude Centre la Effectifs de
candidat la classe classe la classe
Classes rangées par [0,5[ 5 2,5 5
ordre croissant
[5,10[ 5 7,5 10

[10,15[ 5 12,5 20

[15,20[ 5 17,5 5
Total 40

1.3.2 Les tableaux à double-entrée


Un tableau à double entrée présente certains caractères fondamentaux :
− Une entrée verticale (colonnes) et une entrée horizontale (lignes), le classement peut
donc se faire selon deux critères généralement différents pour les lignes et pour les
colonnes ; le même critère peut cependant trouver place dans les lignes et dans les
colonnes.
− Des cases situées à l’intersection d’une ligne et d’une colonne, la case est au
croisement de deux caractères. Le nombre des cases du corps d’un tableau est égal au
produit du nombre de lignes (nombre de modalités du caractère classé en ligne) par le
nombre des colonnes (nombre de modalités du caractère classé en colonnes).
− En plus de ces lignes et colonnes du corps du tableau, il ya généralement des lignes et
des colonnes qui permettent d’effectuer des calculs : totaux, pourcentages…

29
1.3.3 Lecture commentée d’un tableau à simple entrée
Nature des Titre Dates et unités précises
caractères

Structure des prestations sociales (1983) Fréquences


En milliards de francs En % absolues
Santé 232 35,5
Dont : maladie 173 26,4 Fréquences
relatives, en %
Invalidité, accidents du travail 59 9,1
Vieillesse, décès, survie 280 42,7 96 x100
Chômage, réadaptation professionnelle 46 7 = 14, 6
655
Maternité, famille 96 14,6 Effectifs ou
Autres 1 0,2 nombre de
total 655 100 modalités du
caractère
Note
*retraites, capital-décès et pension de réversion relatives, en %
Comptes de la protection sociale, Collections de l’INSEE, série C, n°82,
Décembre 1979 et mises à jour Source
Quel commentaire pouvez-vous faire de ce tableau ?
1) Operations élémentaires sur les tableaux à double-entrée
o Pourcentages par années
Evolution du nombre d’agriculteurs depuis 1954
En milliers En pourcentage
1954 1968 1982 1954 1968 1982
Hommes 2320 1525 905
Femmes 1646 939 543
Total 3966 2464 1448 100 100 100

o Calculs avec année 1954 comme base 100

Evolution du nombre d’agriculteurs depuis 1954


En milliers En indices (100=1954)
1954 1968 1982 1954 1968 1982
Hommes 2320 1525 905 100 65,73 39
Femmes 1646 939 543 100
Total 3966 2464 1448 100

o Calculs des taux de croissance

Evolution du nombre d’agriculteurs


depuis 1954 (en milliers)

30
En milliers
1954 1968 1982
Hommes 2320 1525 905
Femmes 1646 939 543
Total 3966 2464 1448

TAF : calculez les taux de croissance des populations masculine, féminine et globale sur les
périodes 1954-1968 et 1968-1982.
2) Traitement simultané de deux tableaux à double-entrée

La montée du tertiaire (en milliers de personnes)


1976 1981
USA Japon UE USA Japon UE
Agriculture 3453 6430 9563 3519 5570 8410
Industrie 27354 18880 41634 30191 19700 39585
Tertiaire 57945 27400 54068 66687 30540 58769

Déduction du second tableau au moyen de calculs d’indices

La montée du tertiaire (indice 100 : 1976)


1976 1981
USA Japon UE USA Japon UE
Agriculture 100 100 100
Industrie 100 100 100
Tertiaire 100 100 100

Le tableau des indices permet de déduire plusieurs leçons :


− Dans tous les pays, le tertiaire se révèle dans la crise le secteur qui crée le plus
d’emplois. Les USA se montrent les plus habiles à exploiter ce secteur en expansion.
− L’agriculture américaine semble en voie de stabilisation des emplois, tandis que le
Japon et l’UE, en retard relatif pour leur révolution agricole, continuent de voir
disparaitre des emplois dans ce secteur.
− L’UE se révèle d’industrialisation fragile ; à la différence des USA et du Japon, elle
voit disparaitre plus d’emplois industriels qu’il ne s’en crée. Le phénomène serait
encore plus net si les chiffres de 1985 étaient donnés. Dans la crise, les plus forts sont
ceux qui se réindustrialisent dans le sens de la troisième révolution industrielle.
31
3) Tableau à double entrée à indices simples
Diagonale principale

Répartition du commerce mondial


(en milliards de $, aux prix courants 1981)
Destination PDEM PEC PVD PVD non TOTAL
Origine pétroliers pétroliers
PDEM 793 34,8 115,2 248 1191
PEC 34 92 3 18,8 147,8
PVD pétroliers 195,6 0,6 4,1 62,6 262,9
PVD non pétroliers 182,1 21,3 22,7 76,5 302,6
TOTAL 1204,7 148,7 145 405,9 1904,3
PDEM : pays développé à économie de marché
PEC : pays à économie planifiée centralement
PVD : pays en voie de développement (exportateurs de pétrole ou non exportateur de pétrole)
1.4 Lecture des graphiques
1.4.1 Comment présenter un graphique ?
Un graphique n’est pas un simple ensemble de traits et de points. A la courbe ou au dessin
doivent être adjoints plusieurs éléments de documentation :
− Un titre doit signifier la nature du document étudié ;
− Une indication de la source précise l’organisme qui a émis le document et qui permet
d’en authentifier le sérieux scientifique ;
− Une date d’édition permet de le situer par rapport à la date d’étude
− Les éléments du graphique ou du dessin proprement dit nécessitent le plus grand soin,
ils doivent mentionner :
o Le nom de la variable de l’axe ou le dessin qui lui est affecté,
o L’unité qui sert à mesurer la variable ;
o La graduation qui permet de se repérer sur une échelle.
− Les notes permettent d’expliquer les sigles, les abréviations, le sens de certains grisés
ou couleurs, cela est indispensable à la lecture.
− Il faut respecter les habitudes pour ne pas désorienter le lecteur.
1.4.2 Le commentaire des formes de courbe
La maitrise de quelques notions sur les courbes est indispensable pour commenter les
documents économiques et sociaux. En économie, les étudiants en plus de savoir calculer, ils
doivent savoir lire. Cela leur permettra de tirer meilleur profit des graphiques. Les étudiants
doivent être :

32
− Attentif au sens de variation

Quantité offerte
Quantité offerte

q1
q2

q1
q2

P1 P2 Prix
P1 P2 Prix

Fonction d’offre Fonction de demande

 Fonction croissante
Plus les prix s’élèvent, plus les quantités offertes sont abondantes : p2>p1 q2 = f(q2) > q1 =
f(q1). Une fonction croissante conserve l’ordre entre les variables. En langage mathématique,
on dira qu’une fonction est croissante sur un intervalle I si la dérivée première est positive en
tout point de l’intervalle.
 Fonction décroissante
Plus les prix montent, plus les quantités demandées va baisser : p2>p1 q2 = f(q2) < q1 =
f(q1). Une fonction décroissante est telle que si les abscisses sont rangées dans un ordre, les
ordonnées seront dans l’ordre inverse. En langage mathématique, on dira qu’une fonction est
décroissante sur un intervalle I si la dérivée première est négative en tout point de l’intervalle.
 Fonction constante

Prix de revient

Couts fixes
p1

q1 q2 Quantités produites

Fonction d’offre

33
Quelles soient les quantités produites, le prix de revient de certaines charges dites fixes ne
varie pas (loyer, gardiennage, etc). Une fonction constante sur un intervalle I a la même
ordonnée pour toute abscisse prise sur l’intervalle. En langage mathématique, on dira qu’une
fonction est constante sur un intervalle I si la dérivée première est nulle en tout point de
l’intervalle.
 La périodisation dans un graphique

Investissements

I
J

Décroissante

Croissante
Croissante Décroissante

Temps
 Les points d’inflexion

concavité orientée
vers le haut Tangent que
concavité orientée traverse la courbe
vers le bas

Les points I, J et K sont des points critiques car ils préparent le retournement de tendance.
Les mathématiciens les appellent des points d’inflexion car la courbe y change de concavité.
 Repérage maxima, minima et amplitudes
Production
L’amplitude mesure la différence entre le maximum et le minimum
Max sur un intervalle donné.
Le maximum est le point dont l’ordonnée est telle que tous les
autres points aient une ordonnée inferieure (y =Max) dans tout le
domaine de définition de la fonction. Un maximum relatif peut
M être défini sur un intervalle donné (le point M sur le graphique).
Le minimum sur un intervalle I est le point dont l’ordonnée est plus
petite que toutes les ordonnées des points prenant leur abscisse dans
cet intervalle I.
Min
Temps

34
Le minimum est absolu s’il est le minimum pour tout l’intervalle de définition. On parle de
minimum au sens strict si aucune ordonnée ne lui est égale, de minimum au sens large si l’on
admet que certaines ordonnées peuvent lui être égales.
− Attentif à la pente de la courbe
Production

Temps
Il est essentiel en économie d’étudier le rythme de croissance pour les variables
fondamentales telle que la production, l’investissement, le chiffre d’affaires, les profits …

Y = ax+ b
y2 − y1
Y2 a>0 a= = pente = tg 
x2 − x1
y var iation de y y
tg  = =
var iation de x x
Y1
x
b
Fonction croissante

x1 x2

1.4.3 La morphologie des courbes usuelles en sciences économiques

 Courbe en cloche  Courbe en U

35
 Courbes asymétriques

Asymétrie à droite Asymétrie à gauche

courbe en J renversé courbe en S

 Lecture de variation relative

1000
c
200
a
100
A = doublement
b = décuplement (x10)
b
C = quintuplement (x5)

10
c b
2
a
1
1 2 3 4 5

36
FICHE DE TRAVAUX DIRIGES
EXERCICE 1
Les hauts taux tuent les totaux !
Le prélèvement des taux d’imposition permet-il toujours d’accroitre le recettes fiscales de
l’Etat ? Non ! répondent les économistes et notamment l’américain A. LAFFER. Pour justifier
cette réponse, le graphique ci-dessous est proposé.

Revenu
fiscal C
de l’Etat Taux actuel

B D

Taux normaux Taux dissuasifs

A E

0 Taux d’imposition 100

1) A partir des données contenues dans le tableau suivant, construire la courbe de Laffer :

Revenu fiscal de l’Etat (en 0 40 80 100 80 40 0


milliards de FCFA)
Taux d’imposition (en %) 0 20 35 50 65 80 100
2) Commentez la courbe ci-dessus.
3) Que représente le point C ?
4) Comment expliquez-vous la décroissance de cette courbe au-delà du point C ?
5) Justifiez le titre de l’exercice.
6) Quelle critique majeure peut-on faire de ce modèle ?
EXERCICE 2
Vous disposez, dans le tableau suivant, des données suivantes relatives à l’évolution des deux
indices de valeur des exportations et des importations des PED sur la période 1982-1992 :

Années
1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992
Indice valeur
Exportations 100 94 99 96 89 108 123 141 160 169 182
Importations 100 95 96 93 92 105 126 140 157 175 196
Termes de l’échange

37
1) On vous demande de construire un graphique reproduisant l’évolution des termes de
l’échange sur la période considérée.
2) Quelle conclusion en tirez-vous ?

38
FICHE DE TRAVAUX DIRIGES
PROBLEME A

1. Remplacer a, b, c, d, par leur valeur dans le tableau suivant :

Nombre d’établissements selon la taille de l’entreprise


Effectifs Fréquences relatives
(en milliers) (en pourcentages)
Petits établissements
1008 a
[1,20[ salariés
Etablissements moyens
103 b
[20, 199[ salariés
Grands établissements
c 0,7
[200,+[ salariés
Total 1119 d

2. Quel est le sens de a, b, c, d ?


3. Quel est le caractère étudié ? Quel est son nombre de modalités ?
4. Un journal affirme que l’INSEE annonce que 31.2% des effectifs salariés au 31
décembre 1980 travaillent dans de grands établissements. Cette affirmation est-elle
compatible avec les chiffres de ce tableau ?
5. Comparez le tableau précédent et le tableau suivant :

Effectifs salariés selon la taille de l’établissement


(au 31 décembre)
% des salariés
Petits établissements 30.2
Etablissements moyens 38.6
Grands établissements 31.2
Total 100

6. Peut-on dire que la France est un pays de petites entreprises ?


PROBLEME B

Partie A

Niveau du chômage selon la définition du BIT (en milliers)


2009 2011 2013
Hommes 567.5 X 827.7
Femmes 787.1 982.8 1035.8
Total 1354.6 1694.5 T
Taux de chômage 5.9 7.3 8

1. Quels sont les caractères étudiés ?


2. Combien de modalités ont chaque caractère statistique ?
3. Combien d’éléments a le corps du tableau ?
39
4. Déduire la valeur de X et de T à partir des données.
5. Que signifie X ?
Que signifie T ?
6. Que signifie le chiffre 8 au bas de la colonne 1983 ? Pouvez-vous déduire ce chiffre
des autres données du tableau ?

Partie B

Niveau du chômage selon la définition du BIT (en milliers)


2009 2011 2013
Hommes A
Femmes B
Total 100 100 100

1. Remplir les cases vides.


2. Quelle est la signification de la case A ?
Même question pour la case B ?
3. Commentez succinctement.

Partie C

Niveau du chômage selon la définition du BIT (en milliers)


2009 2011 2013
Hommes 100 C
Femmes 100
Total 100 D

1. Remplir les cases vides en prenant l’année 2009 pour base à la fois pour les hommes,
les femmes et les totaux.
2. Quel est le sens de C ?
Quel est le sens de D ?
3. Commentez sommairement vos résultats.
Partie D

Taux de croissance Taux de croissance


entre 2009 et 2011 entre 2011 et 2013
Hommes E
Femmes F
Total

1. Remplir les cases vides


2. Interprétez le sens de E et de F.
3. Commentez de façon sommaire les résultats.

40
Chapitre 3 : ANALYSE DES CONDITIONS DE VIE DES MENAGES
Section 1 : Analyse de la démographie

La démographie est l’étude statistique et quantitative des populations humaines et de leur


évolution. Elle se présente également comme la branche des sciences statistiques relative à
l'état social d'une population. Les données démographiques comprennent:
1) L'analyse de la population d'après l'âge, les liens de parenté, la condition physique, la
race, l'activité et l'état civil des individus, et d'autre part l'importance numérique et la
densité de chaque catégorie. On a le plus souvent recours à la pyramide des âges pour
mener cette analyse.
2) Les variations de la population causées par les naissances, les mariages et les décès. La
mesure de ces variations se fait à travers un certain nombre d’indicateurs :

a. Le taux de natalité

Les démographes calculent le taux de natalité selon la formule suivante :


Naissances 1000 0
n= 00
population
La population variant à tout instant, elle est, par convention, calculée comme la moyenne
arithmétique de la population au 1er janvier et au 31 décembre de l’année de calcul.
Ainsi, pour l’année 2010, est de P = ( a + b ) 2

Soit un pays dont la population a évolué de 57 200 000 à 57 526 500 du 1er janvier 2009 au 31
décembre 2009. La population moyenne de ce pays est de :
57526500 + 57200000
P= = 57363250 .
2
Si les naissances dans ce pays se sont élevées à 742000, alors le taux de natalité pour 1000
habitant est de :
742000 1000 0
n= 00 = 12,97 00 c-à-d 12,97 pour 1000.
0
57363250
Il est clair que le taux de natalité a une signification très différente selon que le pays est jeune,
que les femmes en âge de procréer sont nombreuses ou au contraire appartiennent à des
classes d’âge peu importantes. Pour éliminer ces difficultés, les démographes ont inventé
d’autres instruments de mesure de la fécondité.

b. Le taux de fécondité

41
On obtient le taux de fécondité par âge en divisant le nombre annuel de naissances constaté
chez des femmes d’un âge donné par l’effectif total des femmes de cet âge.
Pour prévoir combien une génération de femmes aura d’enfants tout au long de sa vie, il faut
faire des hypothèses qui seront souvent contredites par la réalité.

c. L’indice synthétique de fécondité

Cet indice ou indicateur conjoncturel de fécondité permet d’évaluer le nombre moyen


d’enfants que mettrait au monde une génération si elle conservait, tout au long de sa durée, la
fécondité des femmes observée le jour du calcul (donc conjoncturellement). On calcule la
somme des naissances réduites en faisant le total des taux de fécondité des femmes de tous
âges : ceci correspond à l’indice synthétique de fécondité.

d. Le taux de mortalité

Les décès sont mesurés par l’Etat civil ; la mortalité à chaque âge peut être ainsi calculée de
façon très fiable.
Le taux brut de mortalité est le nombre annuel de décès rapporté à la population moyenne de
l’année. On calcule ce taux de la même façon que le taux de natalité.
Décès 1000 0
m= 00
population

e. L’espérance de vie
L’espérance de vie est indépendante de la structure par âge de la population. L’espérance de
vie à la naissance est la durée moyenne de vie d’un groupe d’individus fictifs qui serait
exposé à chaque âge aux risques de mortalité de l’année civile considérée.

f. L’excédent naturel de population


Hors migrations, la variation de la population correspond à la différence entre les naissances
et les décès : Excédent natutrel de la population = Naissances − Décès

g. La variation totale de la population


Variation totale = Excédent naturel de la population + solde des migrations
Cela revient à s’interroger sur ce que l’on entend par migration. La migration est un
déplacement des populations. Cette notion englobe les concepts d’émigration (sortie du pays
d'origine) et d’Immigration (entrée dans le pays de destination). La migration humaine :
lorsque l'immigration l'emporte sur l'émigration (solde migratoire positif), l'on parle

42
d'immigration nette ou excédent migratoire; lorsque l'émigration l'emporte sur l'immigration
(solde migratoire négatif), l'on parle d'émigration nette ou déficit migratoire.
En Economie, on utilise souvent la notion de migrations pastorales qui est une pratique
agricole saisonnière et de migration animale.

Solde migratoire en 2008

Solde migratoire positif Solde migratoire stable Solde migratoire négatif Pas de
données

Les flux migratoires sont classés selon leurs mobiles. On distingue notamment :
1. les migrations économiques (déplacement de travailleurs)
2. les migrations contraintes (fuite de persécutions, famines résultant souvent de
guerres ; on parle aussi de conquête, d'invasion, d'exode, de colonisation…).
Il importe d’obtenir des statistiques sur les migrations notamment en raison de leurs effets et
de leurs liens avec les conditions économiques des populations étudiées. A celles-ci s’ajoutent
les statistiques sur les taux de criminalité, de suicide et le taux de naissances hors mariage, le
niveau d'éducation, et divers autres statistiques économiques et sociales.
Ces statistiques sont utilisées pour expliquer les performances économiques des nations. Ce
sont par exemple l’indice de perception de la corruption (IPC), l’indice de démocratie, le taux
de chômage, le nombre de médecins, de lits, d’instituteurs pour 1000 habitants, etc.

Section 2 : Analyse succincte du marché du travail

La description du travail s’appuie principalement sur les concepts statistiques d’activité


d’emploi, et de chômage. Ces concepts permettent d’appréhender les caractéristiques et
évolutions dans le temps et l’espace ainsi que les grands enjeux du marché du travail.

43
2.1. Concepts statistiques de la notion de travail
Graphique 1 : les composantes de la population totale.

La personne occupe-t-elle un emploi ?

Oui Non

Recherche-t-elle effectivement un
Appartient à la population active
emploi ?
occupée Oui
Non
Est en situation de chômage
Est classée comme inactif
Population active =
chômeurs + occupés

Population totale = pop. Active + pop.


inactive

Source : XXXXXXXXX

Graphique 2 : Principaux flux entre les composantes de la population totale.

Recherche Jeunes Etudes Femmes Recherche d’un


d’emploi emploi
Femmes au foyer
Apprentissage
embauche
INACTIFS (réservoir
de main-d’œuvre)
Perte d’emploi
Actifs occupés
Embauche Recherche d’emploi

Chômeurs

Retraite

RETRAITES

Source : XXXXXXXXXXXXXX
Pour décrire les réalités de l’emploi et du chômage, commençons par définir les notions de
population en âge de travailler puis nous verrons les sous-ensembles de cette population (la

44
population active et la population inactive. La population active se divise entre personnes en
emploi et en chômage.
− La population en âge de travailler représente la population civile âgée de 15 ans et
plus.
− La population inactive représente l’ensemble des personnes qui ne travaillent pas et
ne recherche pas du travail rémunéré. Par exemple, les étudiants, les retraités, les
personnes handicapées ou inaptes au travail et toutes les personnes qui choisissent
délibérément de ne pas travailler.
− La population active correspond en gros à la main-d’œuvre, il s’agit des individus qui
son soit en travail soit au chômage dans l’ensemble de la population de 15 ans et plus.
− Personnes occupées ou en emploi sont les personnes qui occupent effectivement un
emploi rémunéré qu’il s’agisse d’un emploi à plein temps ou à temps partiel.
− pour qu’une personne soit qualifiée de personne en chômage ou chômeur, il faut
qu’elle remplisse quatre conditions selon le Bureau International du Travail (BIT) :
• être sans emploi pendant la semaine de référence, c'est à dire être disponible
immédiatement
• être à même de travailler c’est-à-dire être capable d'occuper un emploi (en
avoir l'âge par exemple)
• rechercher un emploi rémunéré,
• être en quête effective de cet emploi, c'est à dire être capable de prouver avoir
entrepris des démarches dans le but de trouver un emploi.
Sont donc exclus de cette définition : les personnes qui n'ont pas l'âge légal de travailler (soit
parce qu'ils sont trop jeunes ou trop âgés), les personnes ne pouvant obtenir un travail
immédiatement (les étudiants en cours de scolarité...) et les personnes n'ayant pas d'emploi
mais n'en cherchant pas activement (les mères au foyer...). Pour certains, l'emploi recherché
doit être un emploi durable à temps complet.

2.2. Différentes formes du chômage

On distingue en général 3 formes principales de chômage qui sont :


− Le chômage naturel (ou chômage frictionnel)
Il ne peut y avoir aucun chômeur dans une économie. Chaque jour, des individus
démissionnent pour chercher un meilleur emploi, des jeunes arrivent sur le marché du travail,
l'indemnisation du chômage permet de fait à des individus de s'accorder un temps de

45
battement entre deux emplois... Le taux de chômage ne peut donc atteindre 0 % et le marché
du travail correspondant au plein emploi se situe aux environs de 3,5 ou 4 %.
− Le chômage conjoncturel (ou chômage keynésien)
Le ralentissement de l'activité économique se traduit souvent par une compression temporaire
de la quantité de main d'œuvre dans une économie, les entreprises licenciant pour ajuster leur
capacité de production à la réduction de l'activité économique. Ce type de chômage se
résorbera dès le retour de la croissance économique qui entraînera des embauches de la part
des entreprises. Ce type de chômage évolue donc en fonction du cycle économique.
− Le chômage structurel :
Le chômage structurel ne dépend du rythme de l'activité économique mais plutôt de
l'inadéquation entre d'une part l'offre de travail, et d'autre part la demande de travail. Il résulte
pour partie de l’évolution des qualifications dues aux évolutions techniques qui rend non
employable une partie de la population active qui ne trouve pas dans le même temps des
emplois correspondant à leurs qualifications. Le risque est que ce type de chômage ne se
transforme en un chômage de longue durée qui rendrait inemployable à terme une partie
importante de la population active qui n'arriverait pas à se réorienter vers les secteurs
susceptibles de leur offrir un autre emploi.
− Le chômage classique
Il désigne les situations économiques où les taux de profit sont trop bas pour rentabiliser
l’investissement permettant l’embauche de nouveaux travailleurs… l’insuffisance de capital
disponible est une des sources du chômage, selon les classiques.
− Le chômage récurrent, de transition, d’exclusion
Le chômage peut aussi etre distingué par son caractere plus ou moins permanent : il est un
simple passage pour les autres (transition), il revient regulierement pour d’autres (récurrent),
il est permanent pour ceux qui n’ont aucune chance d’être employés (les exclus).
Les différents concepts présentés plus haut nous permettent de présenter quelques taux.

2.3. Les différents taux de chômage

− Le taux de chômage
Le taux de chômage se présente comme le nombre de chômeurs exprimé sous forme de
pourcentage de la population active.

− Le taux d’activités

46
Le taux d’activités représente la population active exprimée en pourcentage de la population
âgée de 15 ans et plus.

− le rapport emploi-population représente le nombre d’emploi divisé par le nombre de


personnes comptabilisées dans la population de 15 ans et plus.

Section 3 : Indices synthétiques de développement humain calculés par le PNUD

a. L’Indicateur du Développement Humain (IDH)

C’est un indicateur composite comportant trois éléments :


− la durée de vie mesurée par l’espérance de vie à la naissance.
− Le niveau d’éducation mesuré par un indicateur combinant pour 2/3 le taux
d’alphabétisation des adultes et pour 1/3 le taux brut de scolarisation combinés (tous
niveaux confondus).
− Le niveau de vie mesuré par le PIB réel par habitant exprimé en parité de pouvoir
d’achat (PPA).
Par convention :
• Esperance de vie a pour valeur minimale 25 ans et pour maximale 85 ans.
• Alphabétisation des adultes a pour valeur minimale 0% et pour maximale 100%.
• Taux de scolarisation a pour valeur minimale 0% et pour maximale 100%.
• PIB réel par habitant a pour valeur minimale 100 PPA et pour maximale 6154 PPA
pour les PED.
Pour le calcul des indicateurs utilisé dans la composition de l’IDH, on a recours à la formule
suivante :
valeur réelle X i − valeur min imale X i
indicateur =
valeur max imale X i − valeur min imale X i
Exemple : si l’espérance de vie à la naissance est de 65 ans dans un pays, la valeur de
l’indicateur de l’espérance de vie de ce pays sera de :
65 − 25
= 0.667
85 − 25
Application numérique :
Soit un pays imaginaire IUA avec les données suivantes :

47
Esperance de vie à la Alphabétisation des Taux de scolarisation Pib réel par habitant
naissance (en années) adultes (%) (%) (en PPA)
54.2 35.5 35 1696

Calculer l’IDH.

Résolution :

Indicateur d’espérance de vie = 0.487

Indicateur d’alphabétisation des adultes=0.355

Indicateur de scolarisation tous niveaux confondus = 0.350

Indicateur niveau d’éducation = (2*0.355+1*0.350)/3 = 0.353

Indicateur PIB réel corrigé par habitant = 0.264

Alors l’IDH est de :

0.487 + 0.353 + 0.264


IDH = = 0.368
3

b. L’Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH)

L’IPH tente de venir à bout des déficits rencontrés dans trois domaines essentiels de
l’existence humaine et qui sont eux-mêmes pris déjà en compte dans l’IDH : la durée de vie,
l’instruction et les conditions de vie.

• La première composante concerne les déficits en terme de longévité – la probabilité de


décès relativement précoce est représentée par le pourcentage d’individus risquant de
mourir avant l’âge de 40 ans (P1).

• La deuxième composante porte sur les déficits dans le domaine de l’instruction – sur le
fait d’être exclu du monde de la lecture et des communications. Elle est mesurée par le
pourcentage d’adultes analphabètes (P2).

• La troisième composante a trait aux déficits en termes de conditions de vie et


s’attache en particulier à ce que procure l’économie dans son ensemble. Il s’agit d’un
sous-indicateur composite (P3) comprenant lui-même trois variables : l’accès à l’eau
potable (P31), l’accès aux services de santé (P32) et le pourcentage d’enfants de moins
de 5 ans victimes de malnutrition (P33).

La formule utilisée pour le calcul de l’IPH est la suivante :

48
1
 P13 + P23 + P33  3
IPH =  
 3 

Application numérique

Pour un pays dont les valeurs sont les suivantes :

P1=39.7 P2=59.5 P31=44.0 P32=18.3 P33=33.6

44 + 188.3 + 33.6
P3 = = 31.97
3
1
 39.7 3 + 59.53 + 31.973  3
IPH =   = 46.7
 3 

Section 4 : Analyse monétaire des niveaux de vie

1. Les indices de pauvreté

L’incidence de la pauvreté mesure la part de la population dont la consommation est


inférieure à la ligne de pauvreté. Supposons une population de taille n dans laquelle q
personnes sont pauvres, l’indice est:

La profondeur de la pauvreté ou écart de pauvreté indique la distance à laquelle les pauvres


se trouvent de la ligne de pauvreté autrement dit elle donne le déficit moyen de consommation
par rapport à la ligne de pauvreté pour l’ensemble de la population; elle permet ainsi d’estimer
les ressources nécessaires pour amener l’ensemble de la population au niveau du seuil de
pauvreté. L’indice est obtenu par la formule :

Z représente le seuil de pauvreté retenu et yi représente la dépense de consommation.


La sévérité de la pauvreté tient compte non seulement de la distance à la ligne de pauvreté
mais également des inégalités entre les pauvres en donnant une pondération plus importante
aux plus pauvres. L’indice est obtenu par la formule :

49
Cependant, ces mesures de la pauvreté se focalisent sur la situation des individus se situant en
dessous du seuil de pauvreté. Pour compléter l’analyse de la pauvreté, il est parfois utile de
s’intéresser aux mesures d’inégalités qui sont définies sur l’ensemble de la distribution et qui
permettent de mieux concevoir les politiques.
Application numérique
Après vos études à l’Institut Universitaire d’Abidjan, vous êtes appelés à exercer des
fonctions de conseiller auprès du Premier Ministre de votre pays. Ainsi, un document relatif
au revenu de vos concitoyens évalués à 10 individus parvient à votre supérieur hiérarchique.
Mais, il est incomplet. Dans l’incapacité d’exploiter ce document, il fait appel à votre
expertise afin que vous l’aidiez à remplir le tableau en y portant les valeurs manquantes (voir
tableau ci-après).
Concernant les données manquantes, on ne sait pas grand-chose. Mais en approchant le
coursier, on a quelques bribes d’informations sur les données manquantes.
Ce dernier a seulement retenu le fait que ces trois nombres (A ; B ; C) mis en progression
arithmétique ont pour total 4800 et que leur produit donne exactement 3,696 milliards de
FCFA.
1) En tant qu’expert, vous êtes appelés à remplir convenablement le tableau précédent. (3
pts)
Selon les directives de la Banque mondiale, le seuil de pauvreté est fixé à z = 950 FCFA.
2) Exprimez à travers des valeurs précises la profondeur de la pauvreté et la sévérité de la
pauvreté dans votre pays. (3 pts)

Individus Revenus
(en FCFA)
1 1230
2 A
3 993
4 633
5 B
6 930
7 504
8 1603
9 C
10 1002
Total

2. Procédure de calcul du revenu net d’un ménage

50
Le revenu net de tout ménage Rn peut s’écrire comme suit :

Rn = (PQc − C ) + (wl + rk ) + Tr .(1 −  )

Avec P : le prix de vente de la production

QC : La production en volume

C : Les coûts de production

wl : Revenu tiré du travail

rk : Produits ou dividendes de placements de capitaux

Tr Transferts

 Taux de taxation.

Dans le cas d’un ménage agricole, une part substantielle de la production agricole est
autoconsommée et par conséquent ne génère pas de revenu monétaire. Il est habituel de
valoriser la production autoconsommée au prix de marché.

3. Indicateurs FGT de pauvreté

Deux seuils de pauvreté absolue sont utilisés. Le premier seuil de pauvreté est défini à 1 $US
par tête et par jour et le second seuil, plus « généreux », correspond à 2 $US. Ce choix peut
paraître arbitraire ; mais il présente l’avantage de permettre des comparaisons internationales.
Par ailleurs, les renseignements collectés dans les enquêtes disponibles ne permettent pas de
définir un seuil nutritionnel ou nutritionnel élargi. Les indicateurs FGT de pauvreté sont
calculés sur la base de dépenses monétaires par tête.
4. Inégalité et distributions de dépenses
a. La notion d’inégalité
Contrairement à la pauvreté qui se concentre sur la situation des personnes au bas de l’échelle
sociale, les inégalités mettent en évidence la façon dont les ressources sont réparties au sein
de toute la société. Ceci donne un aperçu des différences de revenu moyen, de ce que gagnent
les personnes riches et les personnes pauvres, ainsi qu’une idée des capacités, dans les Etats
membres, de redistribution et de partage des revenus produits.
Les données concernant les inégalités sont essentielles à toute analyse de la pauvreté, la
distribution globale des ressources dans un pays ayant une incidence sur l’étendue et la
gravité de la pauvreté. Ce constat est particulièrement important au moment où le débat

51
européen se concentre généralement sur la pauvreté relative et où les niveaux de pauvreté sont
calculés sur base des revenus moyens.
En règle générale, les pays présentant les niveaux d’inégalité les plus élevés sont également
plus susceptibles de connaître des niveaux de pauvreté très élevés et, inversement, ceux qui
connaissent des niveaux d’inégalités plus faibles ont plus de chances de présenter des niveaux
de pauvreté plus faibles. La preuve est faite : la problématique de la pauvreté est
intrinsèquement liée à la manière dont on distribue et redistribue les ressources dans un
pays.
Comment mesurer les inégalités?
Les inégalités de revenus au sein de l’UE sont généralement mesurées de deux façons: par le
ratio S80/S20 et par le coefficient de Gini. Ces deux types de mesures sont difficiles à
comprendre et ne restituent pas une image précise des inégalités.

b. Le ratio S80/S20

Le ratio S80/S20 représente le rapport entre la part du revenu total perçu par les 20% de la
population aux revenus les plus élevés et la part du revenu total perçue par les 20% de la
population du pays aux revenus les plus faibles. Plus le ratio est élevé, plus les inégalités sont
grandes.
c. Le Coefficient de Gini
Le Coefficient de Gini est une façon de calculer les inégalités en fonction de la distribution du
revenu au sein d’un pays. Ce coefficient tient compte de la distribution totale du revenu alors
que le ratio S80/S20 n’analyse que les extrémités supérieures et inférieures du modèle de
distribution. Il s’agit d’une formule technique qui détermine le rapport entre les proportions
cumulatives de la population classées sur base de leurs niveaux de revenus et les proportions
cumulatives du montant total perçus par cette dernière. S’il devait y avoir une égalité parfaite
(chaque personne percevant le même revenu), ce coefficient serait de 0%. Si tous les revenus
de la nation étaient entre les mains d’une seule personne, le coefficient serait de 100%. Plus le
coefficient est élevé, plus les inégalités de redistribution du revenu dans le pays sont grandes.
Pour plus de détails quant aux aspects techniques du coefficient de Gini, voir wikipedia sur le
net.
d. Pauvreté versus richesse
La pauvreté et la richesse doivent être analysées ensemble. Au sein de l’UE, les inégalités
sont analysées en fonction de la distribution des revenus. Cependant, cela ne reflète qu’une
partie de la situation.

52
Autre élément important dans le calcul des inégalités, l’étude de la richesse : d’où vient-elle,
qui la détient, et comment la société la redistribue-t-elle? Une autre dimension importante est
la mesure dans laquelle les personnes possèdent un capital ou de quelconques avoirs – par
exemple, une propriété, des actions ou des investissements.
Cependant, en Europe, nous manquons de données comparables à propos de la possession de
capitaux ou d’avoirs. Malheureusement, la distribution des revenus ne donne qu’une vision
parcellaire de la situation et peut donner lieu à une sous-estimation conséquente des inégalités
dans certains états membres.

5. Courbes d’Engel
a. Représentation

On représente les courbes d’Engel en mettant en ordonnée les dépenses de consommation (Di)
et en abscisse le revenu des ménages (R), ce qui permet de distinguer trois types de biens, soit
les biens inferieurs, supérieurs et normaux.

Biens inférieurs Biens supérieurs Biens normaux


Di Di Di

R R R

b. Principales formes fonctionnelles de courbes d’Engel et formules de calcul


des élasticités correspondantes

Forme de la courbe Formule mathématique Elasticité-revenu de Propension


la consommation marginale à
consommer
Linéaire q = a + bR bR bR b
=
q ( a + bR)
Double logarithmique ln q = a + b ln R b b
R
Semi logarithmique q = a + b ln R b b
b/q =
a + b ln R R
Log inverse 1 (b / R ) = a − ln q bq
ln q = a + b 
R R

53
Balog inverse b (b / R ) = a − ln q q (b − cR ) / R
ln q =   + a + c ln( x)
 x

6. Quelques facteurs clés et grandes tendances

L’UE se caractérise par une grande variété de niveaux d’inégalité de revenus, calculés sur
base du ratio de la part de revenu des 20% de la population les plus nantis et de la part de
revenus des 20% de la population les moins bien lotis. En général, si le ratio pour l’UE des 25
est de 4,9 (2005), il varie entre 3,3 et 8,2. La Suède, la Slovénie, la République Tchèque, le
Danemark, la Finlande, l’Autriche et le Luxembourg présentent le ratio le plus bas variant
entre 3,3 et 3,8 alors que l’on trouve les ratios les plus élevés (variant de 6,6 à 8,2) en
Pologne, en Lettonie, en Lituanie et au Portugal. Depuis l’an 2000, année où le ratio européen
s’élevait 4,5, on constate une tendance constante à l’accroissement des inégalités
Le coefficient de Gini propose un modèle de classement semblable à celui du ratio S80/S20.
Le chiffre général pour l’UE (2005) est de 31, chiffre en augmentation par rapport à 2000 où
il se situait à 29. On trouve les inégalités les plus faibles au Danemark, en Slovénie, en
Hongrie, en Suède, en Autriche et en Finlande (23 à 26) et les inégalités les plus fortes au
Portugal (41) et en Lettonie, Lituanie et Pologne (36).
Inégalité des revenus: ratio des quintiles de revenus S80/S20 - 2004

Section 5 : Analyse des conditions d'existence

1. Construction des scores de conditions d'existence

Les enquêtes ménages donnent la possibilité de construire différents indicateurs de conditions


de vie auxquels il est associé des scores. Ces indicateurs sont fondés sur des éléments
objectifs et structurels en référence à la conception de la pauvreté comme pénurie de capacités
ou de vulnérabilité. Pourtant, certains sont dépendants des niveaux de revenus. Pour chaque
composante, le score maximum correspond à un niveau de privation élevé tandis qu’un score
nul signifie, au contraire, une absence de carence.Ces scores ont été ensuite agrégés afin de
former un indicateur synthétique de conditions d’existence. Les différents éléments pris en
compte sont :
(i) des indicateurs de condition matérielle d’existence des ménages à partir des
caractéristiques de leur logement, de leur mode d’accès à diverses commodités (eau,
électricité, toilette, type de combustible,…) ; il s’agit d’éléments objectifs qui sont moins
soumis aux fluctuations conjoncturelles que les niveaux de dépenses ;

54
(ii) un indicateur du niveau de capital humain appréhendé à travers le rapport entre le nombre
d’années d’études effectivement accomplies par l’ensemble des membres du ménages sur le
nombre d’années d’études possible maximum étant donné l’âge de chacun ;
(iii) un indicateur de vulnérabilité qui comptabilise le nombre de biens durables (vélo, radio,
télévision,…) possédé par ménage ; cela peut rendre compte à la fois des possibilités de
chacun de dégager un revenu (dans le cas où les biens durables sont productifs) et de la
possibilité de faire face à des difficultés financières temporaires par le biais de la vente de ces
biens. Notons que cet indicateur est relativement dépendant des niveaux de revenus.
2. Mesures de disparités
a. Les inégalités dans le monde
Question : quelle(s) information(s) peut-on extraire du document suivant. Ces informations
peuvent-elles expliquer les inégalités de développement dans le monde ?
Document 1 : Croissance du PIB/hab entre 1973 et 1992

Source : INTERCARTES HISTOIRE, Term. Prof., CRDP Nice 1999.

Document 2 :

55
Document 3 :

Question : Pourquoi les malades du sida sont-ils plus nombreux au Sud qu’au Nord ?
Document 4 : le sida dans le monde.

56
Problématique : En quoi la situation des enfants dans le monde montre t-elle les inégalités de
développement N-S ?

Document 6 : 250 millions d’enfants (1 sur 4) travaillent dans le monde.

57
Document 7 : Les espérances de scolarisation

58
Chapitre 4 : PRIX, PRODUCTIVITE ET STATISTIQUES
INDUSTRIELLES
Section 1 : Indices des prix

Il est souvent très utile en économie de représenter un ensemble de grandeurs par un seul
nombre qui va les synthétiser. Ainsi, chaque année, le consommateur est confronté à une
multitude de prix. Il faut pourtant tenter de savoir, d’une année à l’autre, de combien à évoluer
la valeur du panier de bien du consommateur. Pour réaliser cette opération, c’est-à-dire tenir
compte à la fois du prix de la coupe chez le coiffeur, du pain, d’une place de cinéma et de
biens d’autre choses, il faut construire un indice synthétique. Ce nombre représentera
l’évolution des prix entre deux dates. De même, l’indice qui représente la production
industrielle synthétisera de multiples de données : il permet d’additionner ce que les aciéries
ont produit avec les réalisations de l’électronique, celle de l’automobile et du jouet… Hors on
ne peut, nous l’avons vu, additionner directement des nombres de natures différentes. Il faut
donc utiliser le « stratagème » que constitue la construction de nombres indices sans unités
qui synthétisent des données diverses que l’économiste veut comprendre ensemble.

1. Indices des prix à la consommation

Un indice des prix à la consommation est un instrument servant à mesurer l'évolution des prix
des biens et services consommés par les ménages entre une période fixe (dite période de base
ou. période de référence) et une période variable (dite période courante). Il est ainsi
l'instrument de mesure de l'inflation car il permet d'estimer, entre deux périodes données, la
variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages. C'est une mesure
synthétique de l'évolution de prix des produits, à qualité constante.
Application :
L'indice des prix à la consommation (IPC) mesure-t-il :
− la hausse de tous les prix des biens et services produits dans un pays ?
Faux : l'indice des prix mesure l'évolution des prix des biens consommés. Il ne concerne pas
les prix des produits, tels que les machines, utilisés par les entreprises.
− la hausse de tous les prix des biens et services consommés dans le pays ?
Faux : l'indice des prix mesure l'évolution des prix des biens consommés par les ménages. Il
ne concerne pas les consommations des administrations et des entreprises.
− la moyenne des hausses et des baisses des prix des consommations des ménages ?

59
Vrai : c'est une moyenne et il ne concerne que les prix des consommations des ménages.

1.1. Formules et Méthodes de calcul

Instrument de mesure de, l'évolution des prix, l'indice des prix doit réaliser la synthèse des
évolutions individuelles des prix de tous les biens et services entre la période de base et la
période courante.

1.1.1. Première approche : le rapport de deux budgets

Cette première approche a l'avantage de bien montrer le sens réel de la méthode retenue.
Cependant, elle n'est pas opérationnelle car elle suppose un recensement exhaustif permanent
de tous les achats ; ce qui est techniquement impossible. En outre, elle peut suggérer, à tort,
l'idée d'un chiffrement en francs du coût du « panier », alors que l'indice est un nombre pur.
Pour la suite, nous supposerons que l'on est, à tout moment, capable de recenser tous les biens
et services achetés par les ménages, en nature et en quantité et que l'on connaît tous les prix
unitaires de ces biens et services.
Deux formules de calcul de l'évolution des prix pourraient alors être utilisées, les formules de
Laspeyres et de Paasche. Toutes deux valorisent un même panier de biens et de services de
consommation d'une part à la période de base ; d'autre part à la période courante. L'évolution
des prix est alors caractérisée par le rapport entre la valeur du panier à la période courante et
celle du panier à la période de base.
Ce qui distingue ces deux formules c'est la nature, du panier :
− dans la formule de Laspeyres, le panier à valoriser est définie par la nature des
produits et les quantités achetées au cours de la période de base ;
− dans la formule de Paasche, le panier à valoriser est défini par la nature des produits et
les quantités achetées au cours de la période courante.

1.1.2. Deuxième approche : moyenne pondérée d’indices élémentaires

L'indice des prix à la consommation (IPC) est un indice de Laspeyres chaîné annuellement.
Outre la composition de l'échantillon, les pondérations utilisées pour agréger les 21 000
indices élémentaires (croisement variétés x agglomération dans le cas général) sont également
mises à jour chaque année. Ces pondérations représentent la part des dépenses associées à
l'agrégat concerné au sein de l'ensemble des dépenses de consommation des ménages
couvertes par l'IPC.

60
Elles sont obtenues, pour la plupart, à partir des évaluations annuelles des dépenses de
consommation des ménages réalisées par la Comptabilité Nationale (en nouvelle base 1995 =
100).
Des traitements spécifiques sont effectués pour les produits frais, pour les autres variétés
saisonnières et pour déterminer des évolutions de prix "pures", à qualité constante, lorsqu'un
produit disparu est remplacé en cours d'année par un autre.
Les promotions et soldes offerts à tous les consommateurs sont pris en compte dans tous les
produits de l’indice.
APPLICATION NUMERIQUE
Supposons que les consommateurs achètent deux biens. Au cours de l'année 0, ils ont acheté
100 voitures à 15 000 euros chacune, et 150 micro-ondes à 500 euros chacun.
Au cours de l'année 1, ils ont acheté 110 voitures à 16 000 euros chacune et 180 micro-
ordinateurs à 450 euros (leur prix a baissé).
TAF : calculer l’évolution des prix (de voitures et des micro-ondes) en indice ; et calculer
l’indice des prix à la consommation.
Résolution

Pour calculer l'évolution d'un prix en indice, appliquez la formule :

Pour les voitures, on a :

Pour les micro-ondes, on a :

Pour calculer l'indice des prix à la consommation de l'année 1, appliquez la formule de


l'indice base 100 :

Signification économique
Lorsque l'indice passe de 100 à 105, une hausse de 5% a lieu. Les prix ont donc augmenté en
moyenne de 5 %. Comme cet exemple le montre, cela n'empêche pas qu'un prix ait baissé.
1.2. Différences entre un indice de prix et un indice de dépense

61
L’IPC est différent de l’indice de dépense. Au cours du temps, les dépenses des ménages
évoluent pour deux raisons :
- Les prix des biens et services achetés se modifient ;
- La nature de ces biens et services ainsi que les quantités achetées changent.
Il revient donc au statisticien d’isoler l’évolution des prix des autres facteurs agissant sur les
dépenses des ménages ; les changements des quantités consommés et de la structure de la
consommation ne doivent pas être retracés comme une évolution des prix quel qu’en soit le
contexte.
Si les variations de consommation ne sont pas la conséquence d'une décision individuelle,
alors elles ne devraient pas entrainer des modifications de l’indice de prix.
Exemple : La variation de la durée du chauffage collectif d'un immeuble ne doit pas affecter
l'indice des prix.
NB : lorsque tous les prix sont stables, l’indice de prix ne varie pas. Un indice de dépense ne
satisfait pas à cette condition.
Application numérique :
Supposons qu'au cours de deux mois successifs, dans un magasin, les prix des pâtes n'ont pas
varié. L'indice des prix restera stable. Deux types de pâtes sont vendues,: des pâtes
supérieures, à. 1F les 500 g; des pâtes aux œufs à 2 F les 500 g;
Mme X... achète chaque mois 2 kg de pâtes. Le premier mois, elle achète 1,5 kg de pâtes
supérieures et 0,5 kg de pâtes aux œufs. Elle dépense 5 F. Le second mois, elle achète 1kg de
chacun des deux types. Elle dépense 6 F.
TAF :
1) Calculer l’IPC
2) Calculer l’indice de dépense
Réponse
1) L’IPC est :
2) L'indice de dépense est : VF = V0 (1 +  )

6
6 = 5 * (1 +  ) = − 1 = 0 .2  = 20%
5
La dépense de Mme X... a augmenté de 20 % (l'indice de dépense augmentera donc de
20%).
Remarque : Les prix des pâtes étant restés stables, l'indice des prix n'a pas varié.
On peut envisager, de deux façons la modification de la structure des achats de Mme X... :
- ou bien, c'est une. décision personnelle ;

62
- ou bien, le commerçant, pour, des raisons diverses, ne possédait plus en magasin que 1
kg de pâtes supérieures et Mme X... a été amenée à modifier la structure de ses achats.
Dans les deux cas, il ne saurait y avoir de variation de l'indice des prix- alors que, dans : les
deux cas, l'indice de dépense augmente de 20 %.
La grande partie du travail du statisticien des prix sera donc, de rechercher, dans une variation
de dépenses, la part imputable aux variations de prix.

1.3. Rôles de l’IPC

Les rôles dévolus à l'indice des prix à la consommation (IPC) sont de trois ordres :
− économique : il permet de suivre, au mois le mois, l'inflation. L'IPC est également
utilisé comme déflateur de nombreux agrégats économique (consommation,
revenus...) pour calculer des évolutions en volume, ou en termes réels ("en francs
constants").
− socio-économique : l'IPC, publié au Journal Officiel chaque mois, sert à indexer de
nombreux contrats privés, des pensions alimentaires, des rentes viagères et aussi à
indexer le SMIC. L'indice retenu pour le SMIC est celui des ménages urbains dont le
chef de famille est employé ou ouvrier, hors tabac.
− monétaire et financier : à des fins de comparaison internationale, les indices de prix
ont fait l'objet d'un travail d'harmonisation coordonné par Eurostat, tant au plan des
méthodes que des données produites.
La mise en place de l'Union monétaire renforce le rôle de l'indice des prix à la consommation
harmonisé (l'indice européen : IPCH), principal instrument de pilotage de la politique
monétaire dans la zone Euro. Il en est de même dans l’espace UEMOA.
En septembre 1998, des obligations indexées sur l'inflation (l'IPC national dans ce cas), ont
été émises par le Trésor français, impliquant pour la première fois l'indice des prix dans la
définition d'un instrument financier.
APPLICATION NUMERIQUE
Répondez par Vrai ou Faux :
- l'IPC est un calcul qui ne sert qu'aux économistes
Faux : L'IPC ne sert pas qu'aux économistes : la valeur du SMIC, des pensions alimentaires...
en dépendent.
- l'IPC a des implications sociales qui en font l'objet d'une lutte des syndicats contre les
patrons

63
Vrai : l'indice des prix à des implications sociales. Il est parfois contesté : jusqu'à la fin des
années 1970, la CGT a calculé son propre indice des prix pour contester celui de l'INSEE. Fin
2002, Que Choisir ? a présenté un indice qui montrait une plus forte hausse des prix en 2002
que celui de l'INSEE.
Cependant, le calcul de l'INSEE est plus complet : plusieurs milliers de produits sont suivis
(160 000 relevés mensuels), ce qu'aucun syndicat ni journal ne peut réaliser.
- l'IPC sert à calculer les valeurs à la Bourse
La plupart du temps, l'indice des prix à la consommation n'a rien à voir avec la bourse.
Il y a une exception : les obligations émises en 1998 par l'Etat français dont la valeur était
indexée sur l'inflation, c'est-à-dire augmentait si les prix augmentaient.

2. Indices des prix à la production

L’indice des prix à la production est un indicateur économique très important qui montre
l’ajustement des prix à partir des mouvements économiques des producteurs d’un pays. Cet
indice était appelé l’indice de prix total aux Etats-Unis et au Royaume-Uni jusqu’en 1978. Il
est calculé en collectant les données sur les commandes des fabricants, et les coûts associés
avec la production de leurs biens. Les coûts inclus sont les salaires, les matières premières, le
transport et l’énergie.
Cet indicateur mesure les ajustements à la hausse ou à la baisse dans les prix de vente que les
producteurs facturent pour les biens et les services. En tant que tel, il est un indicateur de
confiance pour anticiper l’inflation. En effet, l’IPP reflète le prix lorsque la commande est
confirmée, et non lorsque les biens quittent l’usine. En conséquence, il fait partie de la
production pour les vendeurs, et il s’agit d’un coût de production pour les acheteurs. Il
garantit le fait que les producteurs ne facturent pas des prix trop élevés aux consommateurs.
Les nombres IPP n’ont pas un impact majeur sur les marchés et ils n’affectent pas directement
les taux de change, mais ils jouent un rôle majeur étant donné que les investisseurs sont
concernés. Les investisseurs considèrent l’IPP comme une prédiction générale de l’IPC
(indice des prix à la consommation) où l’inflation est concernée. L’inflation est un signe que
le pouvoir d’achat de la monnaie d’un pays est en déclin, et que chaque unité de la monnaie
locale achète moins de biens et de services. Une hausse dans l’inflation a un effet très négatif
sur une devise.
L’IPP a également l’avantage de contrôler les tendances inflationnistes et d’empêcher les
échanges de devises locales de trop se déprécier. Si une devise locale devient moins estimée
en raison de la pression inflationniste, la demande pour cette devise baisse. Ceci est

64
particulièrement évident si le pays en question importe une grande quantité de biens et de
marchandises, qui sont considérés comme ayant de la valeur et étant utiles à un pays qui a de
bas coûts de production. Ces biens deviennent moins chers car la monnaie locale est en baisse
par rapport à la devise de l’exportateur et le taux d’inflation augmente en même temps que les
prix.
1. Biais de l’indice des prix

Section 2 : Mesures de la productivité

Cette section définit la productivité et les diverses méthodes de mesures utilisées pour
examiner les différentes facettes de la croissance de la productivité. Elle décrit la différence
entre des mesures de productivité partielles (par exemple, la productivité du travail) et une
mesure plus complète (productivité multifactorielle) ainsi que les avantages et désavantages
de chacune de ces mesures.
2.1. Définition de la productivité
La productivité mesure l’efficacité avec laquelle une économie transforme les entrées en
produits. On la définit habituellement comme le rapport, en volume, d’une production sur un
ou plusieurs facteurs de production.
Si cette définition est généralement admise, on trouve que la mesure de la productivité ne sert
pas un objectif unique et qu’elle ne se fait pas d’une manière unique.
2.2. Différentes mesures de la productivité

2.2.1. Productivité du travail en terme de production brute

Interprétation : Renseigne sur le profil temporel de l’utilisation productive du travail en vue


de générer une production brute. L’évolution de la productivité du travail reflète l’influence
conjointe de variations concernant le capital, les facteurs intermédiaires, ainsi que les
changements touchant la technique, l’organisation et l’efficience à l’intérieur des entreprises
et entre elles et, enfin, l’influence des économies d’échelle, de la variation des taux
d’utilisation des capacités et des erreurs de mesure. La productivité du travail ne reflète que

65
partiellement celle exprimée en termes de capacités personnelles des travailleurs ou
d’intensité des efforts accomplis par ces derniers. Comme il est indiqué plus haut, le rapport
entre la production et le facteur travail dépend pour une large part de la présence d’autres
facteurs. Lorsqu’elle est mesurée sous la forme d’une production brute par unité de facteur
travail, la croissance de la productivité du travail dépend également de l’évolution du rapport
des facteurs intermédiaires au facteur travail. Ainsi, le recours à la sous-traitance revient à
remplacer des facteurs primaires, parmi lesquels le travail, par des facteurs intermédiaires. La
productivité du travail en production brute augmente alors du fait de cette sous-traitance. Elle
diminue en revanche lorsque la production en interne remplace les achats de facteurs
intermédiaires. De toute évidence, cela ne traduit ni une modification des caractéristiques
individuelles du personnel ni forcément un changement sur le plan de la technologie ou de
l’efficience. Même s’il faut normalement s’attendre à ce que la substitution d’un facteur à un
autre entraîne un certain gain d’efficience, ce phénomène ne peut pas être mis au jour par
l’évolution mesurée de la productivité du travail. Il faut, pour cela, recourir à des mesures
multifactorielles. Parce qu’elles reflètent les effets combinés de variations touchant le facteur
capital, les facteurs intermédiaires et la productivité dans son ensemble, les mesures de la
productivité du travail ne laissent de côté aucun des effets directs de l’évolution technique,
qu’ils soient corporels ou incorporels. Les premiers (effets corporels) se manifestent par
l’intermédiaire des biens d’équipement et des facteurs intermédiaires. Les seconds (effets
incorporels) accroissent généralement les possibilités de production pour un ensemble de
facteurs donné. Les uns comme les autres affectent donc la productivité du travail.
Objectif : La productivité du travail en production brute rend compte des besoins de travail
par unité de production (matérielle). Elle reflète l’évolution du coefficient technique de travail
par branche d’activité et peut contribuer à l’analyse des besoins de travail par branche.
Avantages : Mesure aisée et lisibilité. L’indicateur en production brute, en particulier, n’a
besoin d’indices de prix que pour la production brute, et non pour les facteurs intermédiaires,
comme c’est le cas pour celui en valeur ajoutée.
Inconvénients et limites : La productivité du travail est une mesure partielle, qui reflète
l’influence conjointe d’un grand nombre de facteurs. On a tôt fait de la confondre avec
l’évolution technique ou avec la productivité des individus qui composent la population
active.

2.2.2. Productivité du travail en termes de valeur ajoutée

66
indice de quantité de la valeur ajoutée
PTVA =
Indice de quantité du facteur travail

Interprétation : Renseigne sur le profil temporel de l’utilisation productive du travail en vue


de générer une valeur ajoutée. L’évolution de la productivité du travail reflète l’influence
conjointe de variations du capital et des facteurs intermédiaires, ainsi que les changements
touchant la technique, l’organisation et l’efficience à l’intérieur des entreprises et entre elles
et, enfin, l’influence des économies d’échelle, de la variation des taux d’utilisation des
capacités et des erreurs de mesure. La productivité du travail ne reflète que partiellement celle
exprimée en termes de capacités personnelles des travailleurs ou d’intensité des efforts
accomplis par ces derniers. Comme il est indiqué plus haut, le rapport entre la production et le
facteur travail dépend pour une large part de la présence d’autres facteurs. Par rapport à la
productivité du travail en production brute, le taux de croissance de la productivité en valeur
ajoutée est moins dépendant d’un changement quelconque du rapport entre facteurs
intermédiaires et facteur travail, ou du degré d’intégration verticale. Ainsi, le recours à la
sous-traitance revient à substituer des facteurs intermédiaires à la main-d’oeuvre, ce qui fait
diminuer à la fois la valeur ajoutée et le facteur travail. Le premier de ces effets augmente la
productivité mesurée du travail, tandis que le second la réduit. Les mesures de la productivité
du travail en valeur ajoutée tendent donc à être moins sensibles que celles en production brute
aux processus de substitution entre matières et services, d’une part, et main-d’oeuvre, d’autre
part.
Les mesures de la productivité du travail reflètent les effets combinés des évolutions touchant
le facteur capital, les facteurs intermédiaires et la productivité dans son ensemble. Elles ne
laissent donc de côté aucun des effets directs de l’évolution technique, qu’ils soient corporels
ou incorporels. Ces derniers (incorporels) se manifestent par l’intermédiaire des biens
d’équipement et des facteurs intermédiaires. Les premiers (corporels) accroissent
généralement les possibilités de production pour un ensemble de facteurs donné. Les uns
comme les autres affectent donc la productivité du travail.
Objectif : Analyse des liens micro-macro : contribution d’une branche d’activité à la
productivité du travail et à la croissance de l’économie dans son ensemble, par exemple. A un
niveau plus agrégé, la productivité du travail en valeur ajoutée entretient une relation directe
avec un indicateur fréquemment utilisé pour mesurer le niveau de vie : le revenu par habitant.
La productivité se traduit directement en termes de niveau de vie, après correction des
évolutions du temps de travail, du chômage, des taux d’activité et des changements

67
démographiques. Du point de vue de l’action publique, la productivité du travail en valeur
ajoutée est une statistique de référence importante dans les négociations salariales.
Avantages : Mesure aisée et lisibilité.
Inconvénients et limites : La productivité du travail est une mesure partielle, qui reflète
l’influence conjointe d’un grand nombre de facteurs. On a tôt fait de la confondre avec
l’évolution technique ou avec la productivité des individus qui composent la population
active. Par ailleurs, les mesures de la valeur ajoutée fondées sur une procédure de double
déflation et utilisant des indices de Laspeyres à pondération fixe présentent de nombreux
inconvénients théoriques et pratiques.

2.2.3. Productivité multifactorielle capital-travail en termes de valeur ajoutée

indice de quantité de la valeur ajoutée


PMCTVA =
Indice de quantité des facteurs travail et capital conbinés

Interprétation : La PMF capital-travail renseigne sur le profil temporel de l’utilisation


productive des facteurs capital et travail combinés en vue de générer une valeur ajoutée. Sur
le plan conceptuel, la productivité capital-travail n’est pas, en général, une mesure fidèle de
l’évolution technique. Elle constitue en revanche un indicateur de la capacité d’une branche à
contribuer à la croissance du revenu de l’ensemble de l’économie par unité de facteur
primaire. En pratique, cette mesure reflète les effets combinés des évolutions techniques
incorporelles, des économies d’échelle, des évolutions de l’efficience, des variations
d’utilisation des capacités et des erreurs de mesure. Lorsque la mesure du facteur capital
agrège des catégories détaillées d’actifs, pondérées chacune par son coût de l’utilisateur, et
fondées sur des prix des biens d’équipement reflétant les variations de qualité, les effets de
l’évolution technique corporelle sont incorporés au terme représentant le facteur capital, et
seule l’évolution technique incorporelle affecte la PMF.
Objectif : Analyse des liens micro-macro : contribution d’une branche d’activité à la
croissance de la PMF et du niveau de vie de l’ensemble de l’économie ; analyse des
évolutions structurelles.
Avantages : Agrégation aisée des différentes branches, existence d’un lien conceptuel simple
entre croissance des PMF au niveau des branches d’activité et au niveau agrégé. Données
directement disponibles dans les comptes nationaux.
Inconvénients et limites : Ne constitue pas une mesure appropriée des changements
technologiques à l’échelon de la branche ou de l’entreprise. Par ailleurs, lorsqu’elle se fonde

68
sur une procédure de double déflation et utilise un indice de Laspeyres à pondération fixe,
cette mesure souffre des inconvénients conceptuels et empiriques de ce concept.

2.2.4. Productivité du capital en termes de valeur ajoutée

indice de quantité de la valeur ajoutée


PCVA =
Indice de quantité du facteur capital

Interprétation :
L’indice de productivité du capital renseigne sur le profil temporel de l’utilisation productive
du capital en vue de générer une valeur ajoutée. La productivité du capital reflète l’influence
conjointe du travail, des facteurs intermédiaires, des évolutions touchant la technique,
l’organisation et l’efficience, ainsi que les économies d’échelle, les taux d’utilisation des
capacités et les erreurs de mesure.
Comme pour la productivité du travail, les mesures de la productivité du capital peuvent
s’appuyer sur la production brute ou sur la valeur ajoutée. Le raisonnement est le même que
pour la productivité du travail concernant la sous-traitance et le degré d’intégration verticale :
les mesures de la productivité du capital en valeur ajoutée ont tendance à être moins sensibles
que celles en production brute aux processus de substitution entre facteurs intermédiaires et
capital.
Lorsque le facteur capital est mesuré sous sa forme théoriquement la plus appropriée, c’est-à-
dire en tant que flux de services, avec correction des variations affectant la qualité des biens
d’équipement, il traduit l’évolution technique corporelle (augmentation ou baisse de qualité
des biens d’équipement) en une augmentation ou une diminution du flux de services du
capital exprimés en qualité constante. Une amélioration de qualité des biens d’équipement
débouche ainsi sur une plus grande quantité de services du capital. A taux de croissance de la
production constant, ce phénomène implique une baisse de la productivité du capital. Il faut
distinguer la productivité du capital du taux de rendement du capital. La première est une
mesure partielle et matérielle de la productivité. Le second est une mesure du revenu, qui
établit une relation entre revenu du capital et valeur du stock de capital.
Objectif : Les variations de la productivité du capital indiquent à quel point il est possible
d’accroître la production en réduisant les coûts de bien-être, coûts prenant la forme de
consommation non réalisée.
Avantages : grande lisibilité

69
Inconvénients et limites : La productivité du capital est une mesure partielle de la
productivité, qui reflète l’influence conjointe d’une grande variété d’éléments. On confond
parfois taux de rendement et productivité du capital.

2.2.5. Productivité multifactorielle KLEMS

indice de quantité de la production brute


PM KLEMS =
Indice de quantité des facteurs combinés

Indice de quantité des facteurs combinés = indice de quantité (de différentes catégories) de
travail, de capital, d’énergie et de services, pondérée chacune par sa part à prix courants dans
la production brute totale.
Interprétation : Renseigne sur le profil temporel de l’utilisation productive des facteurs
combinés en vue de générer une production brute. Théoriquement, la mesure de la
productivité KLEMS rend compte de l’évolution technique incorporelle. En pratique, elle
reflète également les évolutions de l’efficience, les économies d’échelle, les variations dans
l’utilisation des capacités de production et les erreurs de mesure. Lorsqu’on utilise des
mesures de capital et de facteurs intermédiaires pour agréger des catégories détaillées d’actifs
et de produits, pondérées chacune par sa part respective dans le coût total, et fondées sur des
prix reflétant les variations de qualité, les effets de l’évolution technique corporelle sont
incorporés dans les termes correspondant au capital et aux facteurs intermédiaires, et seule
l’évolution technique incorporelle intervient dans la mesure de la productivité multifactorielle.
Objectif : Analyse de l’évolution technique intra-branche ou sectorielle.
Les avantages : Sur le plan conceptuel, la PMF KLEMS est l’outil le plus approprié pour
mesurer l’évolution technique par branche d’activité, car elle tient pleinement compte du rôle
des facteurs intermédiaires dans la production. L’agrégation des branches d’activité selon
Domar de cette PMF KLEMS donne une représentation fidèle de la contribution de chaque
branche à la variation globale de la PMF.
Inconvénients et limites : Contraintes significatives en termes de données, notamment en ce
qui concerne la possibilité de disposer en temps opportun de tableaux d’entrées-sorties
cohérents avec les comptes nationaux. Les relations entre branches et l’agrégation de ces
branches sont plus difficiles à rendre que dans le cas des mesures de la PMF en termes de
valeur ajoutée.

2.3. Objectifs des différentes mesures de la productivité

Ce sont :

70
• Technologie : On affirme souvent que la mesure de la croissance de la productivité sert
à rendre compte de l’évolution technique. Par technologie, on entend « les moyens
connus au moment considéré pour transformer des ressources en produits réclamés par
l’économie » (Griliches, 1987). La technologie peut soit être incorporelle (plans
techniques, résultats scientifiques, nouvelles techniques d’organisation) soit prendre la
forme de produits nouveaux (progrès de la conception et de la qualité de nouvelles
générations de biens d’équipement et de facteurs intermédiaires). Bien que les mesures
de productivité soient fréquemment – explicitement ou implicitement – associées à
l’évolution technique, il n’y a pas de relation simple et directe entre ces deux aspects.
• Efficience : Chercher à déterminer les évolutions de l’efficience n’est pas la même
chose, conceptuellement, qu’identifier l’évolution technique. L’efficience totale, au sens
technique, signifie qu’un processus de production a atteint le volume maximal qu’il est
matériellement possible de produire compte tenu du niveau technologique au moment
considéré et d’un volume de facteurs fixe (Diewert et Lawrence, 1999). Les progrès de
l’efficience technique (ou gains d’efficience) tendent donc vers des « pratiques
exemplaires », ou vers l’élimination des facteurs d’inefficacité technique ou
organisationnelle. Cependant, toutes les formes d’efficience technique ne sont pas
forcément économiquement rationnelles. C’est ici qu’intervient la notion d’efficience
allocative, qui suppose, de la part de l’entreprise, un comportement cherchant à
maximiser ses bénéfices. Il faut noter que, lorsque la mesure de la productivité
s’effectue au niveau des branches d’activité, les gains d’efficience observés peuvent être
dus soit à une meilleure efficience dans les différents établissements qui composent la
branche d’activité considérée, soit à une réorganisation de la production en faveur
d’établissements plus efficients.
• Économies de coûts réels : Il s’agit d’une manière pragmatique de décrire l’essence de
l’évolution mesurée de la productivité. Bien qu’il soit conceptuellement possible
d’isoler différents types d’évolutions de l’efficience, d’évolution technique et
d’économies d’échelle, cette tâche demeure difficile en pratique. En effet, la
productivité se mesure généralement de manière résiduelle, et le résidu en question
comprend non seulement les aspects que nous venons de mentionner, mais aussi les
changements dans l’utilisation des capacités, l’apprentissage par l’expérience et les
erreurs de mesure de toutes natures. Harberger (1998) a rappelé qu’il existait une
multitude de sources alimentant la croissance de la productivité, et a proposé à cet égard
l’appellation « économies de coûts réels ». Dans ce sens, la mesure de la productivité
71
dans la pratique pourrait être considérée comme une tentative d’identifier les économies
de coûts réels dans le cadre de la production.
• Comparaison des processus de production : En économie des entreprises, comparer des
mesures de productivité portant sur différents processus de production peut contribuer à
identifier les facteurs d’inefficacité. Ces mesures sont, dans la plupart des cas,
exprimées en unités matérielles (automobiles par jour, passagers par kilomètre) et très
spécifiques. Cette approche permet des comparaisons entre établissements ou
entreprises, mais présente un inconvénient : elle aboutit à des mesures de productivité
qui sont difficiles à combiner ou à agréger.
• Niveaux de vie : Mesurer la productivité est un élément essentiel pour évaluer les
niveaux de vie. Le simple exemple du revenu par habitant, qui est probablement la
mesure la plus courante des niveaux de vie, le confirmera : dans une économie, cet
indicateur varie directement en fonction d’une des mesures de la productivité du travail,
à savoir la valeur ajoutée par heure travaillée. Mesurer la productivité du travail aide, en
ce sens, à comprendre l’évolution des niveaux de vie. Autre exemple : la tendance à
long terme à l’œuvre dans la productivité multifactorielle (PMF). Cet indicateur est utile
pour évaluer la capacité productive sous-jacente d’une économie (la « production
potentielle »), qui constitue elle-même une mesure importante des possibilités de
croissance des économies et des pressions inflationnistes.
Tableau 1 : Aperçu des principales mesures des facteurs de production.

Type de mesure Type de mesures des facteurs de production


de la production Travail Capital Capital et travail Capital, travail et facteurs
intermédiaires (énergie,
matières et services)
Production brute Productivité du Productivité dub Productivité Productivité
travail (en capital (en multifactorielle multifactorielle KLEMS
production brute) production brute) capital-travail (en
production brute)
Valeur ajoutée Productivité du Productivité du Productivité
travail (en valeur capital (en valeur multifactoreille

ajoutée) ajoutée) capital-travail (en
valeur ajoutée)
Mesures de productivité unifactorielle Mesures de productivité multifactorielle (PMF)

72
Section 3 : Emploi et salaires

Section 4 : Manufactures et autres industries

73
Chapitre 5 : LA CONJONCTURE ECONOMIQUE
I/ Définition de la conjoncture économique

La conjoncture est la situation générale de l’économie d’un espace géographique (un pays,
une région, ou, à un niveau plus restreint, d'un secteur économique particulier ou d’une
entreprise, on peut parler ainsi de la conjoncture économique d'une entreprise). Mais de façon
générale, elle fait référence aux évolutions économiques de court terme d’un ensemble
économique (en général un pays). Elle s'apprécie à l'aide d'indicateurs économiques tels que
le taux de croissance du PIB, le taux d'inflation, l'évolution du taux de chômage, la balance
commerciale, etc.
Communément des actions sont menées par les autorités publiques pour agir sur la
conjoncture économique. Ces actions sont regroupées sous le vocable de politique
économique.

II/ La politique économique

1. Politique économique Vs Economie politique

a. Economie politique

On entend par « Economie politique la doctrine du développement des lois de l'économie


nationale, de la vie économique nationale … Comme toutes les sciences portant sur la vie
d'une nation, elle se rattache d'une part à l'étude de l'individu, et s'étend d'autre part à l'étude
de toute l'humanité ». C’est donc une « science qui veut décrire, définir, expliquer par leurs
causes et comprendre comme un tout cohérent les phénomènes économiques. » (Luxemburg,
2008). Elle est également définie, selon le Traité d’économie politique, comme la « Science
ou la discipline scientifique qui traite de la formation, de la distribution et de la
consommation des richesses dans les États ».
Cette discipline se distingue nettement de la politique économique.

b. Politique économique

La politique économique constitue l’instrument principal de l’interventionnisme de l’Etat dont


l’objet est de combattre les tendances déstabilisatrices de l’économie. Certains économistes
n’hésitent pas à la présenter comme « l'ensemble des interventions des administrations
publiques ou pouvoirs publics (État, Banque Centrale et les collectivités territoriales) sur
l’activité économique ». La politique économique désigne donc l’ensemble des décisions

74
cohérentes prises par les pouvoirs publics afin d’atteindre des objectifs grâce à l’emploi de
multiples moyens ou instruments.

2. Les objectifs de la politique économique

Constitue un objectif, toute variable économique à laquelle les pouvoirs publics assignent une
valeur tenue pour souhaitable : un certain taux de croissance, de chômage, de hausse de prix,
… Les objectifs de la politique économique sont multiples et hiérarchisés. Ils peuvent être
résumés par le célèbre « carré magique » de Kaldor : le taux d’inflation, le taux de
chômage, le taux de croissance de la production et l’équilibre extérieur définissent les quatre
objectifs fondamentaux de la politique économique. La poursuite simultanée de ces différents
objectifs peut être conflictuelle.
Exemple : Dans la relation de Phillips, une relance des dépenses publiques est susceptible de
faire diminuer le taux de chômage mais entraîne parallèlement une reprise de l’inflation.
Face à ce type de conflit d’objectifs qui pourrait subvenir, l’Etat se doit d’hiérarchiser les
objectifs qu’il se fixe.

Plein emploi

Equilibre de la balance
Stabilité des prix des paiements

Croissance
économique
3. Les composantes de la politique économique

On distingue quatre grandes classifications dans la politique économique :


− Selon l’objectif : politiques conjoncturelles et politiques de développement ;
− Selon les moyens : politiques budgétaires et politiques monétaires ;
− Selon l’idéologie : politiques libérales et politiques interventionnistes ;
− Selon la logique : politique de relance économique et politique économique
d’austérité.

a. Politiques conjoncturelles et Politiques de développement (ou politiques


structurelles)

La politique conjoncturelle correspond à une fonction de stabilisation. Par des moyens


d’action qui agissent à court terme, l’Etat intervient afin de garantir une croissance qui soit

75
compatible avec les trois autres objectifs du carré magique. Les politiques conjoncturelles
sont également appelées politiques macroéconomiques.
Exemple : politique budgétaire, politique monétaire.
Les politiques structurelles agissent sur les structures économiques et sociales. L’objectif de
ces politiques est de relever le taux de croissance potentielle de l’économie en recherchant
une amélioration à moyen et long terme des performances macroéconomiques. Les politiques
structurelles sont par nature sectorielles.
Exemple : politique industrielle, politique agricole, politique de l’emploi.

b. Politiques budgétaires et Politiques monétaires

Les instruments de la politique Les objectifs dans le domaine


économique permettent d’atteindre….. Économique et dans le domaine social…..

La politique • La politique fiscale • Stabiliser la conjoncture


budgétaire • La politique des • Relancer ou freiner l’activité économique
dépenses publiques • Distribuer et repartir les revenus.

• Le contrôle direct du crédit


La politique
(sélectivité des crédits) • Assurer la régulation économique
monétaire • Le contrôle indirect du crédit : intérieure
− Politique de réescompte
• Assurer la stabilité externe de la
− Politique d’intervention sur le
marché monétaire monnaie
− Politiques des réserves
obligatoires.

c. Politiques libérales et Politiques interventionnistes

Généralement utilisées pour lutter contre la crise, ces deux catégories de politiques présentent
des caractéristiques différentes :
Politiques d’inspiration keynésiennes Politiques d’inspiration libérales
(ou interventionnistes)
Objectifs Susciter la reprise en favorisant la • Restaurer les ajustements
recherchés demande de biens (demande de biens de concurrentiels notamment sur le
consommation des ménages et demande marché du travail
de biens de production des entreprises) • Favoriser la liberté d’action de
l’entreprise et améliorer sa capacité
financière
Instruments • L’investissement pour assurer la reprise • Limitation de l’intervention de l’Etat

76
utilisés par le jeu du multiplicateur et de contrôle administratifs
d’investissement (baisse des taux (notamment dans le domaine des prix)
d’intérêt, lancement d’investissements • Politique de flexibilité du travail
publics …) visant à rendre le marché du travail
• Relance de la consommation privée par plus concurrentiel et le niveau des
le biais d’une baisse des impôts, de la salaires mieux adapté à l situation des
création d’emplois publics ou encore de entreprises ;
la manipulation de la propension à • Compression du salaire indirects ou
consommer (politique de redistribution). des revenus de transfert afin de
• La politique budgétaire est l’instrument diminuer les prélèvements fiscaux ou
privilégiée de la politique économique. sociaux supportés par les entreprises ;
• Recherche de la désinflation ;
• La politique monétaire est
l’instrument privilégié de la politique
économique.
Période de − 1975-1976 : relance Chirac − 1976-1981 : Plan Barre
mise en − 1981-1983 : relance Mauroy − 1983-1984
place en
France

d. Politique de relance économique et Politique économique d’austérité

• La logique d’une politique de relance économique

La La
politique politique
budgétaire monétaire
expansive expansive

Hausse des Crédit plus


dépenses de facile
l’Etat

Activité Hausse des Augmentation Augmentation


économique revenus de la de la
plus soutenue distribués Consommatio Production
n

77
• La logique d’une politique économique d’austérité

La politique La politique
budgétaire monétaire
restrictive restrictive

Réduction des Crédit plus


dépenses de coûteux
l’Etat

Activité économique Contraction Réduction de


Diminution de la
réduite des revenus la production
consommation
distribués

4. Les instruments de la politique économique

Pour atteindre ses différents objectifs, l’Etat dispose de plusieurs instruments que l’on pourrait
classifier en cinq groupes :
− La politique budgétaire
− La politique monétaire
− La politique industrielle
− La politique des revenus
− La politique des changes.
Dans la pratique, ce sont les deux premières politiques qui sont les moyens d’intervention
traditionnels de l’Etat.
a. La politique budgétaire
La politique budgétaire est une action d’utilisation du budget diligenté par les autorités
étatiques dans le but d’atteindre les objectifs d’une politique économique et sociale.
Les contraintes de la politique budgétaire sont nombreuses. Elles sont à la fois d’ordre
politiques que structurelles :
— L’assiette fiscale (sinon la base d’imposition) est imprécise et inadéquate ;
— Une capacité limitée à collecter l’impôt ;
— Une dépendance à l’égard du financement monétaire ;
— Un niveau élevé de la dette publique.

78
Toutes ces contraintes entrainent la fraude ou l’évasion fiscale et le développement de
l’économie informelle et de l’économie souterraine.
Parler de la politique budgétaire suppose une connaissance plus ou moins parfaite du budget.
i. Le budget de l’Etat
Définition
Le budget est défini comme l’ensemble des documents, votés par le Parlement, qui prévoient
et autorisent les ressources et les charges de l’État pour chaque année. C’est donc un acte de
prévision et d’autorisation annuelles de perception des impôts et de dépense des deniers
publics (on dira qu’il est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les
dépenses annuelles de l’Etat).
Le fonctionnement du budget est gouverné par le principe de l’universalité budgétaire, ce
qui signifie que l’ensemble des recettes est affecté à l’ensemble des dépenses.
C’est le seul budget qui n’est pas forcément en équilibre et qui peut prévoir des dépenses
supérieures aux recettes : le déficit budgétaire.
Composition du budget
Le budget de l’Etat est composé de trois composantes principales :
− Le budget général
Le budget général est la principale composante du budget de l’Etat. Il s’agit du budget dans
lequel l’ensemble des recettes et des dépenses est retracé.
Une première partie du budget général est donc consacrée à l’énumération des différentes
recettes (recettes fiscales, recettes non fiscales, prélèvements sur recettes). Au contraire, la
deuxième partie du budget général est consacrée à l’énumération des dépenses. Les dépenses
y sont classées en fonction des missions auxquelles elles se rattachent.
C’est à ce budget que l’on pense dès que l’on parle de budget de l’Etat. Il existe d’autres
budgets.
− Les budgets annexes
Dans la Loi organique de la Loi de Finance, il est indiqué que les budgets annexes servent à
« retracer les seules opérations des services de l’Etat non dotés de la personnalité morale
résultant de leur activité de production de biens ou de prestation de services ».
Deux caractéristiques importantes sont définies par cette définition :
• les budgets annexes s’adressent à des services non dotés de la personnalité morale (ce
ne sont pas des entités liées à l’Etat)
• les budgets annexes s’adressent à des services poursuivant un but économique

79
De plus, les budgets annexes diffèrent du budget général en ce que les recettes des budgets
annexes peuvent être directement affectées à certaines dépenses (dérogation au principe
d’universalité budgétaire).
− Les comptes spéciaux
Les comptes spéciaux proviennent initialement d’une volonté de retracer de simples
mouvements de fonds provisoires. Cet outil comptable permet d’agir avec plus de souplesse
que les instruments traditionnels. De la même manière que pour les budgets annexes, les
comptes spéciaux permettent d’attribuer directement une recette à une certaine dépense.
ii. Les recettes budgétaires
Les recettes budgétaires sont de deux natures : les recettes fiscales et les recettes non fiscales.
iii. Les dépenses budgétaires

iv. le rôle économique du budget


Le rôle économique des recettes budgétaires
Le rôle économique des dépenses budgétaires

v. Les instruments de la politique budgétaire

L’état peut utiliser le budget par le biais de deux instruments principaux :

• La politique fiscale :

Le maniement des taux d’imposition ainsi que l’importance respective des différents impôts
est de nature, selon les circonstances à relancer la production (baisse de l’impôt sur les
sociétés), à accroitre les dépenses (baisse de l’impôt sur les revenus, de la TVA, dégrèvements
fiscaux à l’investissement), à augmenter l’épargne (baisse des taux d’imposition sur les plus-
values), ou, inversement à freiner l’évolution de ces variables.

• La politique des dépenses publiques

Afin de dynamiser l’activité économique, l’Etat peut augmenter le traitement des


fonctionnaires (dépenses de fonctionnement) ou encore procéder à des investissements
publics (dépenses en capital).

Les effets possibles de l’interventionnisme budgétaire

L’interventionnisme budgétaire peut provoquer deux effets :

80
− Un effet de multiplication : la diminution des impôts des ménages ou des entreprises,
ou encore l’accroissement des dépenses publiques créent des « ondes de dépenses »
qui ont des effets d’entrainement sur l’ensemble de l’économie.

− Un risque de déficit du budget : différence entre les dépenses définitives et les


recettes définitives, le déficit budgétaire soulève la question de son financement.

vi. Les objectifs de la politique budgétaire

L’objectif de la politique budgétaire est identique à celui de la politique monétaire. Il s’agit,


en recourant à ces deux politiques, de contrôler la demande globale. En effet, une demande
globale trop élevée crée de l’inflation alors qu’une demande trop faible entraîne la récession.
Ainsi, une croissance économique forte et stable exige un contrôle efficace de la demande
globale.

Politique
Objectifs recherchés
portant sur …

Les ménages • Distribution des revenus (paiement Modification de la


des fonctionnaires)
demande globale par
une action sur les
Utilisation • Répartition des revenus (les impôts ménages
du budget et les dépenses publiques
contribuent à réallouer les revenus
entre agents)

Les entreprises • Soutien de ‘activité des entreprises Modification des


(aides à l’investissement)
conditions de l’offre
globale par une action
• Orientation de l’activité des sur les entreprises
entreprises (politique fiscale
incitative, …)

b. La politique monétaire

La politique monétaire est définie comme « l’ensemble des actions délibérées des autorités
monétaires (Banque centrale, Trésor public…) sur la masse monétaire et les actifs en vue de
la régulation de l’économie à court et moyen terme ». Elle (la politique monétaire) revêt une
importance capitale pour toute économie. Dans les PED, cette politique est difficile à mettre
en œuvre ou les résultats escomptés sont difficilement atteints pour diverses raisons. Entre
autres raisons, on peut citer :

81
- le degré relativement faible de la diversification institutionnelle ;
- la disponibilité limitée des actifs financiers,
- l’importance de la fonction publique,
- l’existence de finances informelles, etc.
Ces raisons font que la mise en œuvre de la politique monétaire nécessite que l’on ait une
parfaite connaissance des acteurs (intervenants).

i. Les instruments de la politique monétaire

Pour mettre à la disposition de l’économie des quantités adéquates de monnaie, les pouvoirs
publics disposent d’un ensemble de moyens d’interventions que l’on peut regrouper en deux
catégories principales : les instruments de contrôle direct et les instruments de contrôle
indirect sur la mase monétaire.

Le contrôle direct de la masse monétaire

L’encadrement du crédit La sélectivité du crédit


Les autorités monétaires limitent directement Les autorités monétaires autorisent l’ouverture
les crédits accordés en fonction d’indice de de crédit à des secteurs d’activités particuliers
progression.

Le contrôle indirect de la masse monétaire

Le réescompte L’intervention sur le Les réserves obligatoires


La BCEAO rachète à taux marché monétaire Ce sont des dépôts que les
fixe tous les effets qui lui (Politique d’open-market). banques commerciales sont
sont apportés (cette modalité La Banque centrale obligées de faire à la banque
est de plus en plus ignorée). intervient sur le marché centrale.
monétaire afin d’acheter et
de vendre des titres.

Le maniement des taux d’intérêt permet de Une hausse des réserves réduit la
contrôler la distribution du crédit par les possibilité qu’ont les banques
banques commerciales d’effectuer des crédits au public.

82
ii. Les objectifs de la politique monétaire

Assurer la régulation économique interne : La politique


monétaire doit s’efforcer d’assurer une croissance équilibrée ;
pour cela elle doit mettre à la disposition de l’économie ni
trop ni trop peu de monnaie.
Les principaux objectifs
de la politique monétaire
Assurer la stabilité externe de la monnaie : la politique
monétaire affecte le taux de change de la monnaie nationale
vis-à-vis des autres devises ; la politique monétaire doit donc
veiller à ce que ses actions ne perturbent pas l’équilibre
extérieur.

II/ Les incidences probables de la politique économique sur les entreprises

A. Les objectifs de la politique économique

1. L'intervention des administrations publiques

La politique économique est l'ensemble des interventions des administrations publiques (dont
l'État, la banque centrale, et les collectivités territoriales) sur l'activité économique. L'étude
des conséquences économiques de ces interventions est généralement dénommée l'économie
politique. Elle représente une vaste branche de la science économique, en particulier dans les
domaines de la macroéconomie, de l'économie du développement et de la taxation optimale.

2. Le "carré magique" de Kaldor

83
B. Les instruments de la politique économique

1. Les mesures de relance

2. Les politiques de stabilisation

84

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