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Cours de

- mécanique -

_______________________________________________

METHODE DES DEPLACEMENTS


SOMMAIRE

1. GÉNÉRALITÉS SUR LE CALCUL DES STRUCTURES PAR LA MÉTHODE DES DÉPLACEMENTS ______________ 3
1.1. GÉNÉRALITÉS SUR LE CALCUL DES STRUCTURES ..................................................................................3
1.2 HYPOTHÈSES RELATIVES À L’EXPOSÉ QUI SUIT :....................................................................................3
1.3. DÉFINITIONS ........................................................................................................................................4
1.4. NOTATIONS POUR UNE BARRE ..............................................................................................................6
1.5. PRINCIPE DE LA MÉTHODE ....................................................................................................................7

2. ACTIONS NODALES, SOLLICITATIONS, ACTIONS DE BLOCAGE DES EXTRÉMITÉS DES BARRES____________ 9


2.1. ACTIONS NODALES ...............................................................................................................................9
2.2. LES SOLLICITATIONS ..........................................................................................................................10

3. LES DÉPLACEMENTS ET DEGRÉS DE LIBERTÉ (DDL) _______________________________________ 11

4. ÉQUATIONS INTRINSÈQUES OU RELATIONS DE COMPORTEMENT D’UNE BARRE Ai Aj OU MATRICE DE RIGIDITÉ


ÉLÉMENTAIRE________________________________________________________________ 13
4.1. EQUATIONS INTRINSÈQUES ................................................................................................................13
4.2. SIGNIFICATION DES TERMES DE LA MATRICE DE RIGIDITÉ. ....................................................................14
4.3. ASSEMBLAGE MATRICIEL, CAS OU LES DÉFORMATIONS D’EFFORT NORMAL SONT PRISES EN COMPTE ....15
4.4. LES DEGRÉS DE LIBERTÉ ....................................................................................................................17
4.5. ASSEMBLAGE MATRICIEL ....................................................................................................................18
4.6. RECHERCHE DU NOMBRE DE DÉPLACEMENTS INDÉPENDANTS DDL ...................................................20
4.7. ALGORITHME D’ÉTUDE .......................................................................................................................32

5. CAS PARTICULIERS___________________________________________________________ 34
5.1. PRISE EN COMPTE DES RELAXATIONS : CONDENSATION STATIQUE.......................................................34
5.2. BARRE BI-ARTICULÉE NON CHARGÉE ..................................................................................................35
5.3. BARRE DONT LA LIGNE MOYENNE EST DISCONTINUE ............................................................................36
5.4. APPUI SIMPLE DE DIRECTION QUELCONQUE.........................................................................................36
5.5. APPUI SIMPLE ÉLASTIQUE ...................................................................................................................37
5.6. BARRES COMPORTANT DES EXTRÉMITÉS LIBRES (CONSOLES) .............................................................39
5.7. DÉPLACEMENTS IMPOSÉS ..................................................................................................................39
5.8. EFFET D’UNE TEMPÉRATURE ..............................................................................................................39

6. FORMULAIRE : ACTIONS DE BLOCAGE AUX EXTRÉMITÉS DES BARRES ___________________________42

7. DÉMONSTRATION DES ÉQUATIONS INTRINSÈQUES ______________________________________ 45


7.1. NOUS AVONS DÉMONTRÉ LES RELATIONS IMPORTANTES LORS DE L’ÉTUDE D’UNE TRAVÉE ISOLÉE ........45
7.2. DÉTERMINATION DES ÉQUATIONS INTRINSÈQUES ................................................................................46

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°2/49


1. Généralités sur le calcul des structures par la méthode des déplacements


1.1. Généralités sur le calcul des structures
La méthode des déplacements permet d’étudier les structures hyperstatiques voire isostatiques. Dans la
méthode des forces (ou méthode des coupures), les inconnues étaient soit des actions extérieures
statiquement indéterminées (actions de liaison indéterminables par application du PFS), soit des sollicitations
extériorisées par la création de coupures. La résolution du problème repose sur le respect de conditions
cinématiques (nullité du déplacement relatif des lèvres de la coupure ou des déplacements des inconnues
hyperstatiques aux appuis). Dans la méthode des déplacements, les inconnues sont les composantes du
vecteur déplacement des centres de gravité de sections droites délimitant les barres (origine et extrémité) ainsi
que les rotations de ces sections droites. Ces centres de gravité de sections droites sont appelés nœuds. Ces
inconnues que nous appellerons degrés de liberté ‘’DDL’’ sont calculés compte tenu de conditions statiques à
respecter appliquées aux différents nœuds de la structure. D’où le nom de cette méthode.

Suivant la structure à étudier, le choix de la méthode à utiliser pour le calcul manuel est important. Il faut
donc comparer le nombre d’inconnues hyperstatiques et le nombre de degrés de liberté de la structure pour
choisir la meilleure méthode à utiliser.

Notons que la plupart des logiciels de calcul des structures sont basés sur la méthode des déplacements.

Pour l’étude d’une structure, l’objectif principal est de déterminer les sollicitations ainsi que les déplacements
pour pouvoir vérifier les 2 critères principaux : le critère de résistance et celui de flèche admissible.

1.2. Hypothèses relatives à l’exposé qui suit

♦ Restriction de l’étude au cas des structures planes, en considérant des déplacements petits appartenant
au plan de la structure, le matériau utilisé suit la loi de comportement élastique ( pas de plasticité ), pas
d’instabilité.

♦ La structure est composée de barres droites.

♦ Les forces sont appliquées dans le plan de symétrie, pas de torsion.

♦ Les liaisons sont parfaites (pas de dissipation d’énergie)

♦ On néglige les déformations dues à l’effort tranchant (cette hypothèse est justifiée sauf si les poutres sont
ajourées ou de grande hauteur ou si nous étudions un treillis assimilé à une poutre prismatique).

Remarque : la méthode des déplacements peut être formalisée pour des structures spatiales comprenant
des barres de section variable, avec prise en compte de la torsion, de la contribution de l’effort tranchant
dans les déformations de la structure, de grands déplacements pour l’étude des instabilités,...

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1.3. Définitions
Les inconnues sont des déplacements exprimés dans le repère global. La structure est discrétisée
(décomposée) en barres (tronçons droits) et en nœuds. La structure est décrite comme étant un assemblage
fini de barres et de nœuds. Si vous souhaitez connaître les déplacements en un point quelconque Ak , il faut
créer un nœud en ce point. Si vous voulez étudier manuellement la structure, il faut placer un nombre minimum
de nœuds.

Exemple 1 la structure est composée de 3 nœuds et de 2


barres.
L
L

p p
A2
A1
A1 A2
2
2
h
h
1 Y
1 Y
A0 X
X
repère global
A0 repère global

Représentation du schéma mécanique faisant apparaître les barres et nœuds.

Le repère global : pour définir les coordonnées des inconnues cinématiques (DDL)

Le repère local : il est défini par un sens de parcours depuis l’origine Ai vers l’extrémité Aj , il donne le
sens de x.

Le plan xy est le plan de symétrie de la barre, il est confondu avec le plan XY du repère global. De même
l’axe des z est confondu avec l’axe Z du repère global perpendiculaire au plan de la structure.

Matériau constitutif

module d’Young E

module de déformation transversal G , uniquement si on prend en compte les déformations dues à l’effort tranchant,
elles sont généralement négligé)

La géométrie

barre Ai Aj de longueur Lij , et les caractéristiques géométriques de la section droite. ( moment


quadratique par rapport à l’axe z et l’aire de la section droite : I ij Aij ).

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Analyse de la déformation de cette structure

p U1 X
A2 A1
A1
V1 Y
A'1 A'1 Θ1Z

Y
Y

A0 X
X

Les déplacements des nœuds en tant qu’inconnues du problème seront exprimés par leurs coordonnées
r r
(composantes) par rapport au repère global : on distingue la translation U et la rotation du nœud ΘZ .

⎡0 ⎤ ⎡U 1 ⎤ ⎡0 ⎤
r ⎢0 ⎥ r ⎢V ⎥ r ⎢0 ⎥
U0 ⎢ ⎥ U1 ⎢ 1⎥ U2 ⎢ ⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
r
Θ1 Z

Pour simplifier, nous noterons :

⎡0 ⎤ ⎡U 1 ⎤ ⎡0 ⎤
r ⎢0 ⎥ r ⎢V ⎥ r ⎢0 ⎥
U0 ⎢ ⎥ U1 ⎢ 1⎥ U2 ⎢ ⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Θ 1 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

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1.4. Notations pour une barre

Isolons une barre Ai Aj , nous allons préciser les notations utilisées. Pour ne pas alourdir le dessin nous
avons volontairement omis de représenter les éventuelles charges appliquées sur la barre.

Nous avons représenté les actions des nœuds sur les extrémités des barres. Ces actions sont toujours des
coordonnées (composantes) par rapport au repère local de la barre. On les nomme actions nodales.

A'j
ligne moyenne déformée θj zj
yj
A'i θi zj
Vij yj Uj
Ui Uj (x)
Ωj zj Vj i yj
Mj i zj

Mij zj Vy y Mz z
zj
Ai N ij xj xj G(x)
Nx Nj i xj
Lij

Les déplacements des nœuds représentés ci-dessous sont ici exprimés dans le repère local de la
barre Ai A j .

A'i θi zj
A'j θj zj
Ui
vi yj

v j yj Uj
Ai ui xj
⎡u ⎤ ⎡u j ⎤
r ⎢ i⎥ r ⎢ ⎥
U i ⎢ vi ⎥ Uj ⎢v j ⎥ Aj
⎢⎣θ i ⎥⎦ ⎢θ ⎥
xj yjzj ⎣ j ⎦xj yjzj
uj xj

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1.5. Principe de la méthode
Nous pouvons utiliser le principe de superposition
d’états d’équilibre (car la loi de comportement du
p matériau est élastique)
A2 Nous pouvons considérer l’état réel comme la
A1 superposition d’un état bloqué et d’un état débloqué.
(S ) = (S bloqué ) + (S débloqué )
A'1 Pour simplifier la notation nous noterons
(S) = (S ) + (S
0 '
) l’exposant 0 indique l’état bloqué.

Ci-contre la structure ( S )
Y

A0 X

État bloqué, nous avons visualisé les 2 biellettes de État débloqué, c’est un état défini par des déplacements
blocage en translation ainsi que le blocage en rotation imposés aux nœuds identiques à ceux de la structure
du nœud. (S )0
initiale. (S )
'

En A1 , s’exercent des actions nodales, générant des


déplacements nodaux identiques à ceux de l’état réel ( S )

p
A1
A1
A2
A'1 A2
A'1

Y
Y

A0 X
A0 X

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♦ État bloqué ( S ) : La structure est cinématiquement déterminée. Tous les déplacements nodaux
0

sont nuls. On considère qu’un opérateur par l’introduction d’éléments infiniment rigides bloque les nœuds des
extrémités des barres de la structure, et par l’utilisation de biellettes rend tout déplacement en translation
impossible. Le nombre d’éléments de blocage est égal au nombre de DDL (Degrés De Liberté). Le seul
déplacement possible concerne le déplacement de la ligne moyenne des barres soumises au chargement.

♦ État débloqué ( S' ) : Nous venons de le définir comme étant un état de déplacement imposé des
nœuds de la structure identique à celui de l’état réel. Or on peut aussi dire que l’opérateur précédent enlève
ces éléments de blocage, mécaniquement cela revient à exercer sur les nœuds l’opposé des actions de
blocage. Les déplacements réels des nœuds de la structure sont identiques à ceux de l’état débloqué. On peut
donc remplacer les charges extérieures qui sont appliquées sur les barres par l’opposé des actions de blocage
appliquées aux nœuds, tout ce passe comme si la structure n’était plus sollicitée que par les charges nodales.
Sous l’effet des charges appliquées à la structure, chaque section droite subit un déplacement. Mais seuls les
déplacements des sections droites d’extrémités nous importent. Dans une barre, la connaissance des
déplacements à une de ses extrémités suffit pour atteindre ceux de n’importe quelle section droite de celle-ci.
Nous remarquons que les déplacements nodaux de l’état débloqué sont identiques à ceux de l’état réel. Si on
ne s’intéresse qu’aux déplacements des nœuds et ce sont bien les inconnues que l’on cherche à déterminer,
on peut donc étudier la structure dans l’état débloqué. En ce qui concerne des déplacements ou sollicitations
dans les sections autres que les nœuds, il faut appliquer la superposition des 2 états d’équilibre.

pL
pL
pL 2 2
p p 2 pL2
A2 A1 12 12
A1 A2 A1
A'1 A2
A'1 pL 2 2 pL A'1
2 pL pL
2
12 12

Y Y Y

A0 X A0 X A0 X

(S ) = (S ) 0
+ ( S' )
état réel état bloqué état débloqué

pL
2 pL2
12
A1

( S' ) les actions appliquées sont transmises


A2
A'1
Comme en A2 dans

directement aux appuis, on peut remplacer ( S ) par ( S' ) pour ce


qui est de la recherche des déplacements nodaux.
Y

A0 X

état débloqué S' ( )

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2. actions nodales, sollicitations, actions de blocage des extrémités des barres

2.1. actions nodales

-V 12 L
-M 12
Pour simplifier la notation et
A1 -N 12 privilégier la lisibilité, nous n’avons
-V 10 p pas indiqué les vecteurs unitaires
-M 10 des diverses actions, sachez que
-N 10 les actions aux extrémités des
N 12 N2 1 barres sont toujours exprimées par
N 10 A2 rapport aux repères locaux. Par
V 10 V 12 application du Principe des Actions
M 10 M 12 2 V2 1 Mutuelles, les actions des barres sur
M2 1 les nœuds sont opposées.

h
1
Y

M01
N01
V0 1 X

A0 repère global

A1
pL 2 2 pL
A2 (S )0
état bloqué
2 pL
12
2 pL
12
2

1 Y

A0 repère global

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pL2
pL 12
-V' 12
( S' )
2 -M' 12
A1 -N' 12 L état débloqué
-V' 10 -M' 10
-N' 10
N' 12 N'2 1
N' 10 A2
V' 10 M' V' 12 V'2 1
10
M' 12 2
M'2 1

h
1
Y

M'01
N'0 1
V'0 1 X

A0 repère global

Pour une barre Ai Aj nous avons toujours par


rapport au même repère local :
Les actions dans (S ) 0
sont facilement calculées
par une méthode énergétique ou par application de
la formule des 3 moments. En effet, il suffit de
⎡ N ij ⎤ ⎡ N ij0 ⎤ ⎡ N'ij ⎤ calculer ces actions en supposant la poutre bi-
⎢ ⎥ ⎢ 0⎥ ⎢ ⎥ encastrée. On peut aussi utiliser un formulaire. Il est
⎢ Vij ⎥ = ⎢ Vij ⎥ + ⎢ V 'ij ⎥ préférable de connaître les actions dans le cas
⎢ M ⎥ ⎢ M 0 ⎥ ⎢ M' ⎥ d’une charge uniformément répartie.
⎣ ij ⎦ ⎣ ij ⎦ ⎣ ij ⎦

2.2. Les sollicitations


Le repère local (i, xj, yj, zj) est associé à la barre j. Le torseur de cohésion au point Ai

yj ⎧ N i (0 ) 0 ⎫ ⎧ − N ij 0
Mij zj Mji zj Ai
{ } ⎪
Tcohé = ⎨V yi (0 )
⎪ ⎪
0 ⎬ = ⎨ − Vij 0
⎪ 0 M zi (0 )⎪⎭ ⎪⎩ 0 − M ij
Vij yj Vji yj Ai ⎩ Ai
xj j j
N i ,V yi , M zi représentent respectivement
Nij xj i Nji xj l'effort normal, l'effort tranchant, le moment de
flexion.

( )
⎧ N j Lij 0 ⎫ ⎧ N ji 0 ⎫
Au point Aj {T } ⎪
= ⎨V yj Lij ( ) 0
⎪ ⎪
⎬ = ⎨ V ji 0 ⎬

( )
Aj cohé
⎪ 0 M zj Lij ⎪⎭ ⎪⎩ 0 M ji ⎪⎭
Aj ⎩ Aj

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La barre ij étant isolée, M ij représente la composante sur z du moment (ou couple nodal) en i . Les
composantes des déplacements apparaissant dans les formules doivent être déterminées par rapport au repère
local.

Représentation
d’un tronçon de barre yj Vyj(x) yj
pour faire apparaître
les sollicitations dans p
une section droite Mzj(x) zj
quelconque Nij xj
xj
Nj(x) xj
Vij yj Mij zj x j

3. Les déplacements et degrés de liberté (DDL)

⎡U i ⎤
⎢ ⎥
Les inconnues sont les composantes ⎢Vi ⎥ , exprimées dans le repère global, des vecteurs
⎢⎣Θ i ⎥⎦
XYZ
déplacement des nœuds de la structure, on les appelle inconnues primaires. Certaines composantes sont
linéairement dépendantes entre elles, elles peuvent s’exprimer en fonction de celles qui sont linéairement
indépendantes. Ces dernières constituent les degrés de liberté de la structure ou inconnues
cinématiques. Les DDL (degrés de liberté) permettent de définir entièrement le champ de déplacement
de celle-ci.

Les composantes des déplacements des extrémités des barres qui interviennent dans les équations
intrinsèques doivent être exprimées dans le repère local.

Première base XYZ (repère global) deuxième base (repère local)

( ) , si on note [H ] la matrice de passage de la première à la deuxième


r r
Soit l’angle orienté α ij = X , xij
base, [U ]xyz = [ H ].[U ] XYZ [ H ] la matrice transposée.
T T
avec

⎡ ui ⎤ ⎡ cos α ij sin α ij 0⎤ ⎡U i ⎤ ui = cos α ij .U i + sin α ij .Vi


⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢ vi ⎥ = ⎢− sin α ij cos α ij 0⎥ . ⎢Vi ⎥ vi = − sin α ij .U i + cos α ij .Vi
⎢⎣θ i ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 1⎥⎦ ⎢⎣Θ i ⎥⎦ θi = Θi
xyz XYZ

A'j

A'i
Y Aj Uj
Ui
αij
Ai
X

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Coordonnées (ou composantes) par rapport au repère local Coordonnées (ou composantes) par rapport au repère global

θi zj θj zj Θi zj Θj Z
vj yj VjY Uj
Ui Uj
Ui
v i yj Aj uj xj Vi Y Aj
Uj X
Ai ui xj Ai
Ui X
Parfois, il est absolument nécessaire de distinguer coordonnées ( composantes ) de déplacement du nœud
et coordonnées (composantes) de déplacement de l’extrémité de la barre arrivant à ce nœud.

L
j
Ai
Ui
A 'i Θi
θij
j
k
Ai
Ui
θik A'i
k θij

Les rotations des extrémités des barres sont différentes


θ ij ≠ θ ik La rotation du nœud i n’a pas de signification Θi
physique.
La rotation du nœud Ai est Θ i = θ i , elle est
totalement différente de la rotation de l’extrémité
de la barre articulée θ ij

La rotation d’un nœud articulé n’est pas un DDL, c’est une inconnue primaire qui s’exprime en fonction des
DDL :

™ en utilisant, pour la figure de gauche, l’équation M ij = 0 et M ik = 0

™ pour la figure de droite M ij = 0 .

On dit que l’on effectue des condensations statiques.

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4. Équations intrinsèques ou relations de comportement d’une barre Ai Aj ou matrice de
rigidité élémentaire

4.1. Equations intrinsèques


Les actions aux extrémités des barres de la structure s’expriment en fonction des déplacements nodaux et
des efforts de blocage par ces relations linéaires que l’on nomme équations intrinsèques.

4 EI ij 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
n M ij = θi + θj − .⎜ ⎟ + M ij0
Lij Lij Lij ⎜⎝ Lij ⎟⎠

4 EI ij 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
o M ji = θj + θi − .⎜ ⎟ + M 0ji
Lij Lij Lij ⎜⎝ Lij ⎟⎠

6EI ij ⎡ ⎛ v j − vi ⎞ ⎤
p Vij = 2 ⎢θ i + θ j − 2⎜⎜ ⎟⎟ ⎥ + Vij0
L ij ⎢⎣ ⎝ Lij ⎠ ⎥⎦

6EI ij ⎡ ⎛ v j − vi ⎞ ⎤
q V ji = − ⎢θ + θ − 2 ⎜⎜ ⎟⎟ ⎥ + V ji0
L2 ij ⎢⎣ i j
⎝ L ij ⎠ ⎥⎦

(u − u ) + N (u − u ) + N
EAij EAij
r N ij = − j i
0
ij s N ji = j i
0
ji
Lij Lij

Ces équations peuvent s’écrire sous forme matricielle

⎡ EAij EAij ⎤ u ⎡ N ij ⎤ ⎡ N ij0 ⎤


⎢ 0 0 − 0 0 ⎥ ⎡ i⎤ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ Lij Lij ⎥⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ 0⎥
⎢ 12 EI ij 6EI ij 12 EI ij 6EI ij ⎥ ⎢ v ⎥ ⎢ Vij ⎥ ⎢ Vij ⎥
⎢ 0 0 − ⎥ ⎢ i⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ L ij 3
L ij 2
L3 ij L2 ij ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 0⎥
⎢ 6EI ij 4 EI ij 6EI ij 2 EI ij ⎥ ⎢θ i ⎥ ⎢ M ij ⎥ ⎢ M ij ⎥
⎢ 0 − ⎢ ⎥
L ij ⎥ ⎢ ⎥
0 ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
L2 ij Lij L2 ij
⎢ ⎥. = ⎢ ⎥−⎢ 0 ⎥
⎢ EAij EAij ⎥ ⎢u j ⎥ ⎢ N ji ⎥ ⎢ N ji ⎥
⎢− L 0 0 0 0 ⎥⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎥⎢ ⎥
Lij
⎢ ij
⎢ ⎥ ⎢ 0⎥
⎢ 12 EI ij 6EI ij 12 EI ij 6EI ij ⎥ ⎢ v j ⎥ ⎢ V ji ⎥ ⎢ V ji ⎥
⎢ 0 − − 0 − 2 ⎥⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
L3 ij L2 ij L3 ij L ij ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ 0⎥
⎢ 6EI ij 2 EI ij 6EI ij 4 EI ij ⎥ ⎢θ j ⎥ ⎢ M ji ⎥ ⎢ M ji ⎥
⎢ 0 0 − ⎢ ⎥
⎣ L2 ij L ij L2 ij Lij ⎥⎦ ⎣ ⎦ ⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦

[K ].[U ] = [F ]− [F ]
ij i i i
0
[K ].[U ] + [F ] = [F ]
ij i i
0
i

[ K ] matrice de rigidité de la barre ij, elle est symétrique


ij

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Cette matrice ne dépend que des caractéristiques géométriques de la barre et des caractéristiques du
matériau constitutif de la barre. Elle est indépendante des charges appliquées. Elle représente une
caractéristique intrinsèque de la barre Ai Aj .

Pourquoi ce qualificatif d’intrinsèque ? Tout simplement parce que cette matrice de rigidité élémentaire,
lorsqu’elle est exprimée dans le repère local, est invariante quelle que soit la position du repère local et la barre
dans l’espace. Elle permet de relier les actions et les déplacements aux extrémités de celle-ci. Elle traduit et
représente le comportement mécanique de la barre. C’est sa carte d’identité !

[F ] matrice colonne des actions des nœuds sur les extrémités de la barre
i
0
Ai A j , considérée comme bi-
encastrée et soumise au charges appliquées. C’est un état bloqué ou chargement sans déplacement. Ces
actions doivent être écrites dans le repère local. Les charges appliquées sur la barre n’interviennent qu’ici.

4.2. Signification des termes de la matrice de rigidité.


Les termes correspondent à des actions qu’il faut appliquer aux extrémités pour créer les déplacements
unitaires.

État 1 : ui = 1 Ai Aj
vi = θ i = u j = v j = θ j = 0
EAij
N 'ij =
Lij EAij EAij
EAij Lij
N 'ji = −
Lij Ai A'i Aj Lij
première ligne de la matrice

ui = 1
État 2 : v i = 1 A'i 12EIij
ui = θ i = u j = v j = θ j = 0 3
6EIij Lij
12 EI ij
Vij' = = −V ji' 12EIij L2ij
L3 ij vi = 1
6EI ij
L3ij 6EI
2
ij
M ij' = 2
L ij
= M 'ji Ai Lij Aj

État 3 : θ i = 1 6EIij
ui = v i = u j = v j = θ j = 0 L2ij
6EI ij 2EIij
Vij' =
L2 ij
= −V ji' Ai θi = 1 Lij
4 EI ij 4EIij Aj
M 'ij =
6EIij L
Lij ij
2 EI ij
M 'ji = L2ij
L ij

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État 4 : u j = 1 EAij EAij
ui = vi = θ i = v j = θ j = 0 Lij Lij
EAij
Ai Aj A'j
N =−
'
ij = −N '
ji
Lij

uj = 1
État 5 : v j = 1 12EIij A'j
ui = vi = θ i = u j = θ j = 0 L3ij
12 EI ij 6EIij
V =−
'
= −V '
L2ij 12EIij
ij
L3 ij ji
6EIij
6EI ij
Ai vj = 1 2 L3
ij
M =− '
=M ' Lij Aj
ij
L2 ij ji

État 6 :θj =1 6EIij


ui = vi = θ i = u j = v j = 0 L2ij
6EI ij
4EIij
V ='
= −V ' Ai Lij
ij
L2 ij ji

M ij' =
2 EI ij θj = 1
L ij 2EIij Aj
M 'ji =
4 EI ij 6EIij Lij
Lij L2ij
4.3. Assemblage matriciel, cas ou les déformations d’effort normal sont prises en
compte

♦ Définir et choisir les degrés de liberté (coordonnées par rapport au repère global).
♦ Définir un sens de parcours sur la structure (repères locaux).
♦ Équilibre de chaque nœud
Pour une structure plane, l’équilibre de chaque nœud se traduit par 3 équations de la statique :
2 équations en projection sur les axes X et Y du repère global, équation des moments. Dans l’équation
d’équilibre en moment de chaque nœud, on remplace les moments nodaux par leur expression en fonction des

∑ (− M )+C
k
DDL. Pour k barres liées en i, nous avons : ij i =0 C i représente les couples appliqués en i
j =1

♦ Écrire les équations intrinsèque en fonction des degrés de liberté , ne pas oublier les actions de blocage et
les condensations statiques éventuelles.
♦ Pour l’assemblage matriciel, il faut classer les degrés de liberté et les forces généralisées associées dans
le même ordre, pour obtenir une matrice symétrique

♦ Résoudre et en déduire les degrés de liberté

♦ En remplaçant dans les équations intrinsèques, déterminer les actions nodales

♦ Tracer les diagrammes des sollicitations

On se rend compte que le nombre de DDL étant rapidement important, le volume de calcul exclut toute
résolution manuelle.

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Autre interprétation des équations intrinsèques.

Soit une poutre (ou barre) Ai A j appartenant à une structure quelconque. Sous l’action des charges
appliquées à la structure, la poutre Ai A j se déplace et se déforme pour venir en A' i A' j . Cette nouvelle
position peut être obtenue en superposant les déplacements suivants :

ui uj
ligne moyenne déformée A'j θj Une translation globale de la
zj r r r
barre : U i = ui x + v i y , cette
yj
translation n’induit aucune
A'i θ i zj sollicitation.
Vij y j
Ui Ω jzj Uj
Un allongement de la barre
vi
Mij zj
F Vji y j
Mji zj
vj
[ r
]
u j − ui x qui induit un effort
zj normal ; cet allongement est
Ai Nij xj xj Lij négligé dans le calcul manuel.
Nji xj
= [v Un− v ]déplacement
r
différentiel
y de l’extrémité A par
Ui j i j
vi rapport à l’extrémité Ai ou
1
Ui rotation d’ensemble :
ui
+ Ωj =
[v ]
j − vi r
z qui induit une
[u j − ui ] 2
Lij
flexion.
+
Une rotation à l’origine Ai ,
A'j r
3 θi z (l’extrémité Aj étant

[v − vi ] [v j − vi ] bloquée) ; cette rotation induit


une flexion.
Ai Ωj = +
j

Lij
Une rotation à l’extrémité A j ,
r
θ jz (l’extrémité Ai étant
Ai θi
4 bloquée) ; cette rotation induit
une flexion.
Aj
+ Les déplacements de l’axe de
Ai la barre, dont les extrémités sont
supposées encastrées, sous
θj Aj 5 l’action du chargement. Ces
charges développent des
+ sollicitations. Nous avons appelé
cet état : l’état bloqué.

Ai F
Aj 6

Méthodologie dans le cas ou les déformations d’effort normal sont négligées

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°16/49


4.4. Les degrés de liberté

Pour certaines poutres de forte section, on peut négliger la déformation due à l’effort normal. Cette
hypothèse est exclue pour les éléments de treillis, les câbles (haubans) ou les tirants de précontrainte.

Cette hypothèse d’incompressibilité ou d’inextensibilité permet d’établir une relation cinématique entre les
déplacements en translation des extrémités des barres.

Soit Ω ij la rotation d’ensemble de la barre, A'i A' j représentant la corde de la barre déplacée (voir fig. : page 7)

( )

r
r r
™ Étude dans le repère global : Ω j = Ω j .Z = x ij , A' i A' j
r r r r r r r r
U j = U i + Ω j ∧ Ai A j U j = U i + Ω j Z ∧ Lij . x ij

⎡U j ⎤ ⎡U i ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡cos α ij ⎤ ⎡U i − Ω j . Lij .sin α ij ⎤


⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢V j ⎥ = ⎢Vi ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ Lij ⎢ sin α ij ⎥ = ⎢Vi + Ω j . Lij .cos α ij ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢Ω j ⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ ⎦

V j − Vi U j −Ui
U j = U i − Ω j . Lij .sin α ij V j = Vi + Ω j . Lij .cos α ij Ωj = =−
Lij .cos α ij Lij . sin α ij

Ωj peut s’exprimer en fonction des déplacements en translation des nœuds d’extrémité, nous avons donc 4
[ ]
inconnues en translation U i ,U j ,Vi ,V j et la rotation d’ensemble Ωj liées par 2 équations, soit 3 inconnues
indépendantes.

[ ] [ ]
La connaissance de U i ,U j , Ω j entraîne celle de Vi ,V j . Cela se traduit par une diminution des DDL en
translation et par conséquent du volume de calcul.

(u − u ) + N (u − u ) + N
EAij EAij
Il n’est plus question d’utiliser r N ij = − j i
0
ij s N ji = j i
0
ji
Lij Lij

™ Dans le repère local, nous avons ui = u j

v j − vi ( )
r r r r
( r
)
v j y ij = v i y ij + Ω j z ij ∧ Lij x ij = v i + Ω j Lij y ij ⇒ Ω j =
Lij

Démarche. Nous pouvons procéder analytiquement ou graphiquement. Cette dernière méthode est très
r r r r r r r r
rapide U j = U i + Ω j Z ∧ Lij . x ij . Il faut penser que le vecteur Ω j Z ∧ Lij x ij = Ω j Z ∧ Ai A j est orthogonal à
la barre dans sa configuration initiale.

⎛U j ⎞ ⎛U i ⎞ r ⎛ x − xi ⎞ V j − Vi U j −Ui
⎜ ⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟ + Ω j Z ∧ ⎜ j ⎟ Ωj = =−
⎜V ⎟ V ⎜y −y ⎟ x j − xi y j − yi
⎝ j⎠ ⎝ i⎠ ⎝ j i ⎠

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°17/49


On distingue deux types d’ossatures :

♦ Les ossatures à nœuds indéplaçables (on dit aussi à nœuds fixes) qui ne possèdent que des
DDL en rotation.

♦ Les ossatures à nœuds déplaçables qui comportent aussi des DDL en translation.

Cette distinction est due à des modalités de calcul différentes pour l’obtention des équations : par exemple
méthode des rotations pour les structures dont les nœuds sont fixes, car seules interviennent, dans
l’équilibre des nœuds, les équations des moments nodaux.

Dans le cas des éléments supposés incompressibles, il n’y a plus de relation directe entre les efforts
normaux et les déplacements. Les équations intrinsèques ne fournissent aucune information sur les efforts
normaux, seules les 2 équations en moment sont utiles.

( u − u ) avec (u − u ) → 0 et
EAij EAij
N ij = − j i j i → ∞ ⇒ N ij indéterminé
Lij Lij

Dans l’équilibre des nœuds, il n’est pas question d’utiliser les équations intrinsèques relatives à N ij mais
uniquement l’équation en moment. Ces équations sont suffisantes pour déterminer les inconnues cinématiques.

Les valeurs de Vij peuvent être déterminées à partir des équations intrinsèques (en remplaçant les
inconnues cinématiques par les expressions précédemment déterminées) ou plus simplement, connaissant les
moments aux extrémités des barres, en appliquant le PFS aux barres. Les valeurs de N ij pourront être
déterminées en isolant les nœuds et en écrivant les 2 équations de projection des forces sur le repère global,
mais uniquement après avoir déterminé les inconnues cinématiques.

4.5. Assemblage matriciel


Dans l’équation d’équilibre de chaque nœud (uniquement ceux où il existe un DDL en rotation), on remplace

∑ (− M )+C
k
les moments nodaux par leur expression en fonction des DDL. Pour k barres liées en i, ij i =0
j =1

C i représente un couple appliqué au nœuds Ai

On remarque que seules les 2 premières équations seront à utiliser et donc à bien connaître

4 EI ij 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
n M ij = θi + θj − .⎜⎜ ⎟⎟ + M ij0
Lij Lij Lij ⎝ Lij ⎠

4 EI ij 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
o M ji = θj + θi − .⎜ ⎟ + M 0ji
Lij Lij Lij ⎜⎝ Lij ⎟⎠

M ij0 , M 0ji représentent les moments ou couples nodaux dans la structure à l'état bloqué, (les déplacements
nodaux y sont nuls.)

Dans les équations intrinsèques, il faudra écrire les coordonnées des déplacements des extrémités des
barres en fonction des DDL exprimés dans le repère global.

Deux cas peuvent se présenter :

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°18/49


♦ Dans le cas de la structure à nœuds fixes, il y a finalement autant d’équations que d’inconnues. Ce
sont les rotations des nœuds. Soit n nœuds, le nombre de DDL est égal à n. Le nombre d’équation est égal
aussi à n. Les coordonnées (composantes) des rotations, par rapport au repère local et au repère global, sont
identiques.

♦ Dans le cas d’une structure à nœuds déplaçables, il existe des DDL en translation. Il y a donc un
déficit en équation. On établit les équations complémentaires par l’application du PTV dans un champ de
déplacement judicieusement choisi (application du PPV dans un champ de vitesse virtuel). On utilise un champ
rigidifiant par morceau spécifique à chaque DDL de translation (les barres ne se déforment pas), on a donc
r r*
Te* + Ti* = 0 . devient ∫ i .U i ds − ∫ M .χ ds = 0
*
application du PTV F
structure structure

r r*
Pe * + P i * = 0 . ∫ i .Vi ds − ∫ M .χ& ds = 0
*
application du PPV devient F
structure structure

Prenons l’exemple de cette structure

L L

F A2 F A1 A2
A1 2
2

h
h
1 Y
1
Y

X
A0 X
A0 repère global
repère global

L U* A1
-M 12 A2
F A1 A2 2
-M 10 M 12
2 U*
M 10 h

h
1
Y
1 Y U*
h
M 01 X
X
-M01 A0 repère global
A0 repère global

S S* champ de déplacement virtuel

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°19/49


On crée un champ de déplacement virtuel rigidifiant par morceau par l’introduction d’articulations artificielles
dans la structure, jusqu'à obtention d’un mécanisme à 1 DDL. On peut associer un mécanisme à chaque degré
de liberté de translation. Pour obtenir une matrice de rigidité symétrique, il faut qu’un seul DDL soit mobilisé à la
fois.

Dans S , après l’introduction des coupures (articulations ) ou coupures totales pour les tirants, on ré-
applique les sollicitations internes libérées afin de préserver l’équilibre de la structure.

*
Dans S le champ de déplacement virtuel n’entraîne pas de rotation aux différents nœuds, ils se déplacent
sans tourner. Seules les extrémités des barres tournent. On calcule les déplacements des points d’application
des actions appliquées dans S , les rotations des différentes barres, puis on calcule le travail de toutes ces
*
actions de S dans le déplacements de S .

Il faut créer autant de mécanismes virtuels que de degrés de liberté en translation.

On obtient alors un système matriciel [F ] = [ K ].[U ] , la matrice de rigidité globale [ K ] est toujours
définie, symétrique et positive. Tout comme la matrice de rigidité de la barre Ai Aj , les éléments de la
matrice de rigidité ne dépendent que des caractéristiques géométriques de la structure ou des
caractéristiques mécaniques des matériaux constitutifs des barres. Les éléments de la matrice sont
indépendants des actions, on peut dire que la matrice de rigidité est intrinsèque pour la structure
étudiée. Elle constitue la carte d’identité de la structure. Le rang de ce système matériel est égal au
nombre de DDL. Pour obtenir une matrice symétrique, il faut classer les équations dans le même ordre
que les DDL associés. Si on étudie la même structure mais soumise à un chargement différent, alors
seul [F ] est modifié.

Si le déterminant de [ K ] est nul : det [ K ] = 0 , cela traduit l’instabilité de la structure, (pour un


mécanisme par exemple), les déplacements seraient infinis.

4.6. Recherche du nombre de déplacements indépendants DDL

5.3.1 Déterminons le nombre de déplacements primaires. Les déplacements de toute section droite
d’une structure peuvent être déterminés dès lors que l’on connaît les déplacements des sections d’extrémités
de chacune des barres. Pour une section droite, le nombre de paramètres de déplacement est égal à 3 : 2
translations et 1 rotation, dans l’espace : 3 translations et 3 rotations. Une barre étant définie par une origine et
une extrémité, pour une structure comportant b barres, le nombre total de paramètres maximum servant à
définir l’état déformé de la structure sera donc de : 6b ( 12b pour une structure spatiale).

Les barres étant liées entre elles ou à un milieu extérieur (les appuis), il existe des relations entre les
paramètres des barres contiguës et les paramètre relatifs aux extrémités des barres liées aux appuis. Soit ri le
nombre de liaisons rigides (à l’exclusion des liaisons élastiques) intérieures, re le nombre de liaisons rigides (à
l’exclusion des liaisons élastiques) extérieures. Nous avons donc ri paramètres communs et re paramètres
nuls.

Structure plane : I cp = 6b − ri − re Structure spatiale : I cp = 12b − ri − re

Si l’on fait l’hypothèse de négliger les déformations axiales, le nombre de paramètres pour chaque barre est
diminué de 1, nous avons donc :

Structure plane : I cp = 5b − ri − re Structure spatiale : I cp = 11b − ri − re

5.3.2 Déterminons le nombre de degrés de liberté (DDL)

Parmi ces paramètres de déplacement, certains peuvent être connus, soit parce qu’ils sont imposés, soit
parce que les propriétés de symétrie de la structure conjointement au propriétés de symétrie ou d’antisymétrie
du chargement les rendent nuls ou égaux en valeur absolue. En outre pour les barres articulées à une de ses

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°20/49


extrémités, la rotation peut être déterminée en fonction des déplacements de l’autre extrémité. Dans le cas
d’une barre bi-articulée les rotations peuvent être déterminées en fonction des charges qui la sollicite. Pour
déterminer le DDL on peut donc utiliser la démarche suivante :

DDL = DDLr + DDLt

DDLr nombre de DDL en rotation

DDLt nombre de DDL en translation

™ Nombre de DDLr

Soit nDDL le nombre de nœuds rigides dont la définition est la suivante : extrémité commune à plusieurs
barres lorsqu’elles sont rigidement liées entre elles.

On appelle groupe de barres un ensemble de barres dont l’extrémité commune constitue un nœud rigide.

Si plusieurs groupes de barres aboutissent en un même point où ils sont liés entre eux par une articulation, il
y a autant de nœuds que de groupes de barres. L’extrémité de 2 ou plusieurs barres liées entre elles par une
articulation ne constitue pas un nœud au sens de la définition ci-dessus ; il n’y a pas d’inconnue de rotation en
ce point.

DDLr = nDDL

Ai Au nœud Ai , nous avons 2 groupes de barres,


groupe de barres n°1 soit 2 degrés de liberté en rotation.

groupe de barres n°2

™ Pour déterminer le nombre de DDLt (nombre de translations indépendantes) dans les


structures comportant uniquement des barres incompressibles, on procède de la façon
suivante :

On remplace tous les nœuds rigides de la structure par des articulations parfaites, de même qu’au niveau
des appuis. Si la structure ainsi obtenue est isostatique ou hyperstatique, la structure est dite à nœuds fixes ou
indéplaçables et DDLt = 0 .

Si la structure est hypostatique, on introduit par la pensée des barres supplémentaires ou biellettes pour
assurer son invariabilité géométrique de position. Le nombre de DDLt est égal au nombre de biellettes
minimum qu’il faut adjoindre pour assurer son invariabilité géométrique de position. Ce nombre est aussi
nommé degré de mécanisme.

On peut obtenir le DDLt en considérant la structure ou tous les nœuds rigides de la structure sont remplacés
par des articulations parfaites. Soit b le nombre de barres, chaque barre possède 3 degrés de liberté, cela veut dire
que le déplacement solide d’une barre est parfaitement déterminé connaissant 3 paramètres : par exemple les 2
translations de l’origine de la barre et la rotation d’ensemble.

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°21/49


Soit n le nombre de nœuds autres que ceux d’appuis

Soit k i le nombre de barres arrivant à chacun de ces nœuds.

Pour le nœud i, le nombre de liaisons est égal à 2 k i − 1 ( )


n
Soit ia le nombre de liaisons aux appuis : DDLt = 3b − ∑ 2(k
1
i − 1) − ia

On peut procéder aussi en considérant que le DDLt est égal au nombre de rotations d’ensemble donc au
nombre de barres diminué du nombre de relations indépendantes que nous pouvons écrire : 2 équations pour
chacune des mailles fermées indépendantes. DDLt = b − 2m avec m le nombre de mailles fermées.
incompressible

™ Pour déterminer le nombre de DDLt (nombre de translations indépendantes) dans les


structures comportant des barres bi-articulées (compressibles), on procède de la façon
suivante :

r r ⎛U i ⎞
UAj A'j U Ai ⎜ ⎟
Aj ⎝ Vi ⎠ XYZ
r
r ∆ Lij uij
Ω ij Z r ⎛ cos α ij ⎞
uij ⎜ ⎟
⎝ sin α ij ⎠ XYZ

r Y N ij Lij
uij α ij ∆Lij =
A'i X EAij
Ai r
UAi Z
repère global

r r r r r ⎛U j ⎞ ⎛U i ⎞ ⎛ − sin α ij ⎞ ⎛ cos α ij ⎞
U A j = U Ai + Ω ij Z ∧ Lij uij + ∆Lij uij ; ⎜ ⎟ =⎜ ⎟ + Ω ij Lij ⎜ ⎟ + ∆Lij ⎜ ⎟
⎝ V j ⎠ XYZ ⎝ Vi ⎠ XYZ ⎝ cos α ij ⎠ ⎝ sin αij ⎠

Pour atteindre U j ;V j , il faut connaître U i ;Vi ; Ω ij ; ∆Lij

Pour une structure comportant des barres bi-articulées dont on ne néglige pas les déformations d’effort
n

normal, il faut considérer DDLt = 4b


compressibles
+ 3b incompressibles − ∑ 2(k i − 1) − i a
1

DDLt = b incompressibles + 2b compressibles − 2m avec m le nombre de mailles fermées

b incompressibles représente le nombre de rotations d’ensemble des barres ; 2b compressibles car pour les barres
compressibles, il faut considérer la rotation d’ensemble ainsi que l’allongement.

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°22/49


™ Exemple 1 : (hypothèse : toutes les barres sont incompressibles)

Y Y Y

A1 A2 A4 A6
X X X

Y
Y
X X

Y X Y X

A0 A3 A5 A7

DDLt =nombre de rotations d’ensemble (nombre de barres) – 2 équations par le nombre de mailles fermées

DDLt = b − 2m = 7 − 2.3 = 1

Les mailles fermées sont ici au nombre de 3 : A0 A1 A2 A3 ; A3 A2 A4 A5 ; A5 A4 A6 A7

DDLr = nombre de nœuds où au moins 2 barres sont assemblées rigidement

DDLr = 4

Les inconnues cinématiques sont :

⎡0 ⎤ ⎡U ⎤ ⎡U ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡U ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡U ⎤ ⎡0 ⎤
r r ⎢ 0 ⎥ , Ur ⎢ 0 ⎥ , Ur ⎢0⎥ , Ur r r r
U A0 ⎢⎢0⎥⎥ , U A1 ⎢ ⎥ A2 ⎢ ⎥ A3 ⎢ ⎥ A4
⎢ 0 ⎥,
⎢ ⎥ U A5 ⎢⎢0⎥⎥ , U A6 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ , U A7 ⎢⎢0⎥⎥ ,
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Θ 1 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Θ 4 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Θ 6 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

Il existe 5 inconnues cinématiques indépendantes {Θ1 ,Θ 2 ,Θ 4 ,Θ 6 ,U }


Autre méthode pour déterminer les DDLt , utilisons l’expression lorsque toutes les barres sont incompressibles.

n
DDLt = 3b − ∑ 2(k i − 1) − ia k i nombre de barres arrivant au nœud i ia nombre de liaisons aux appuis
1

DDLt = 3.7 − [2(4 + 2 )] − 4.2 = 21 − 20 = 1

U Les inconnues cinématiques peuvent être rapidement


déterminées géométriquement :

0,3,5,7 1,2,4,6

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°23/49


Exemple n°2 : (hypothèse : toutes les barres sont incompressibles)

A5 Calculons le nombre de DDL :

L/3 DDLt =nombre de rotations d’ensemble


F1 (nombre de barres) – 2 équations par le
A3 A8 nombre de mailles fermées

X
Y DDLt = b − 2m = 9 − 2.3 = 3
L Y
X
Les mailles fermées sont ici a nombre de
p Y Y

3: A1 A2 A4 A9 ; A9 A4 A7 A6 ;
F2 A2 X X
A7 A2 A3 A5 A8 A7 A2
A4
X X Y

L Y DDLr = nombre de nœuds où au moins


Y Y X
2 barres sont assemblées rigidement
X
A1 A9 repère global A6 DDLr = 6

Déterminons les degrés de liberté DDL

L L

Relations déduites de l’analyse de la maille A1 A2 A4 A9 :

r r r r r r r r
U A1 A9 = 0 = Ω12 Z ∧ A1 A2 + Ω 24 Z ∧ A2 A4 + Ω 49 Z ∧ A4 A9 =
r r r r r r r r
Ω12 Z ∧ LY + Ω 24 Z ∧ LX + Ω 49 Z ∧ ( − LY ) = (Ω 49 − Ω12 ) LX + Ω 24 LY
Ω 49 − Ω12 = 0 Ω 24 = 0

Relations déduites de l’analyse de la maille A9 A4 A7 A6

r r r r r r r r
U A9 A6 = 0 = Ω 94 Z ∧ A9 A4 + Ω 47 Z ∧ A4 A7 + Ω 76 Z ∧ A7 A6 =
r r r r r r r r
Ω 94 Z ∧ LY + Ω 47 Z ∧ LX + Ω 76 Z ∧ ( − LY ) = (Ω 76 − Ω 94 ) LX + Ω 47 LY
Ω 76 − Ω 94 = 0 Ω 47 = 0

Relations déduites de l’analyse de la maille A2 A3 A5 A8 A7 A2

r r r r r r r r r r r r r r
U A2 A2 = 0 = Ω 23 Z ∧ A2 A3 + Ω 35 Z ∧ A3 A5 + Ω58 Z ∧ A5 A8 + Ω87 Z ∧ A8 A7 + Ω 74 Z ∧ A7 A4 + Ω 42 Z ∧ A4 A2 =
r r r ⎛ r L r⎞ r ⎛ r L r⎞ r r r r r r
Ω 23 Z ∧ LY + Ω 35 Z ∧ ⎜ LX + Y ⎟ + Ω58 Z ∧ ⎜ LX − Y ⎟ + Ω87 Z ∧ ( − LY ) + Ω 74 Z ∧ ( − LX ) + Ω 42 Z ∧ ( − LX )
⎝ 3 ⎠ ⎝ 3 ⎠
⎛Ω Ω ⎞ r r
= ⎜ 58 − 35 + Ω87 − Ω 23 ⎟ LX + (Ω 35 + Ω58 − Ω 74 − Ω 42 ) LY
⎝ 3 3 ⎠
⎛ Ω58 Ω 35 ⎞

⎝ 3

3
+ Ω87 − Ω 23 ⎟ = 0

(Ω 35 + Ω58 − Ω 74 − Ω 42 ) = 0

r r r r r
Ω 49 = Ω 67 = Ω12 Ω 24 = Ω 47 = 0 U A = −Ω12 LX = U 2 X = U A = U A
2 4 7

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°24/49


⎛ Ω ⎞
Ω 35 = −Ω 58 ⎜ − 2 35 + Ω 87 − Ω 23 ⎟ = 0 Ω35 =
3
(Ω87 − Ω 23 )
⎝ 3 ⎠ 2
r r r r r r
( )
On pose : U A3 = − Ω12 + Ω 23 LX = U 3 X U A8 = −(Ω 67 + Ω 78 ) LX = U8 X

r r r r r 3 r ⎛ r L r⎞ r 3 ⎛ U − U3 ⎞ r ⎛ r L r ⎞
U A5 = U A3 + Ω 35 Z ∧ A3 A5 = U 3 X + (Ω 87 − Ω 23 )Z ∧ ⎜ LX + Y ⎟ = U 3 X − ⎜ 8 ⎟ Z ∧ ⎜ LX + Y ⎟
2 ⎝ 3 ⎠ 2⎝ L ⎠ ⎝ 3 ⎠
⎛ U − U3 ⎞ r ⎛ U − U3 ⎞ r ⎛ U8 + U3 ⎞ r ⎛ U − U3 ⎞ r
⎜U3 + 8 ⎟ X − 3⎜ 8 ⎟Y = ⎜ ⎟ X − 3⎜ 8 ⎟Y
⎝ L ⎠ ⎝ 2 ⎠ ⎝ L ⎠ ⎝ 2 ⎠

Autre méthode permettant de déterminer le nombre de DDLt : expression lorsque toutes les barres sont
n
incompressibles. : DDLt = 3b − ∑ 2(k
1
i − 1) − ia k i nombre de barres arrivant au nœud i ia nombre de

[( )
liaisons aux appuis DDLt = 3.9 − 2 4 + 2 + 4 + 2 − 3.2 = 27 − 24 = 3 ]
U8 Méthode graphique permettant de
déterminer les déplacements.
U3
U2

3 8
1,9,6 2,4 ,7
U8 − U3
V5 = − 3
2

U3 + U8 5
U5 =
2

⎡ U8 + U3 ⎤
⎢ ⎥
⎡0⎤ ⎡U 2 ⎤ ⎡U 3 ⎤ ⎡U 2 ⎤ 2
⎢ U −U ⎥ r ⎡0⎤ ⎡U 2 ⎤
r r ⎢ 0 ⎥ , Ur ⎢ 0 ⎥ , Ur ⎢ 0 ⎥ , Ur r
U A1 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ , U A2 ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢− 3 8 3
⎥ , UA ⎢ 0 ⎥,
⎢ ⎥ U A7 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ ,
⎢ 2 ⎥
A3 A4 A5 6

⎢⎣Θ 1 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 2 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 3 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 4 ⎥⎦ ⎢ Θ5 ⎥ ⎢⎣Θ 6 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 7 ⎥⎦


⎢ ⎥
⎣ ⎦
⎡U 8 ⎤ ⎡0⎤
r r
U A8 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ , U A9 ⎢0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣Θ 8 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 9 ⎥⎦

M12 = 0 entraîne une relation entre Θ1 et Θ 2 , Θ1 s’élimine

M 67 = 0 entraîne une relation entre Θ 6 et Θ 7 , Θ 6 s’élimine

M 94 = 0 entraîne une relation entre Θ 9 et Θ 4 , Θ 9 s’élimine

Il existe 9 inconnues cinématiques indépendantes {Θ 2 ,Θ 3 ,Θ 4 ,Θ 5 ,Θ 7 ,Θ 8 ,U 2 ,U 3 ,U 8 }

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°25/49


Exemple n°3

A2
Y

L Y
X
X

Y
A3 A5
A1 X

L X Y X

Y
Y

A0 A4
X
repère global
2L 2L L

DDLt = nombre de rotations d’ensemble (nombre de barres) – 2 équations par le nombre de mailles fermées
r r
ici seule la maille A0 A1 A2 A3 A4 est fermée, la maille A4 A3 A5 ne donne lieu qu’à une seule équation U A4 A5 .Y = 0

DDLt = b − 2m = 5 − (2 + 1) = 2

DDLr = nombre de nœuds où au moins 2 barres sont assemblées rigidement

DDLr = 3

Autre méthode pour déterminer les DDLt , expression lorsque toutes les barres sont incompressibles.

n
DDLt = 3b − ∑ 2(k i − 1) − ia k i nombre de barres arrivant au nœud i ia nombre de liaisons aux appuis aux
1
appuis (2 pour un encastrement ou une articulation et 1 pour un appui simple)

DDLt = 3.5 − [4 + 2.2] − (2.2 + 1) = 15 − 13 = 2

Relations déduites de l’analyse de la maille A0 A1 A2 A3 A4 :

r r r r r r r r r r
U A0 A4 = 0 = Ω 01 Z ∧ A0 A1 + Ω12 Z ∧ A1 A2 + Ω 23 Z ∧ A2 A3 + Ω 34 Z ∧ A3 A4 =
( ) ( ) ( )
r r r r r r r r r r
Ω 01 Z ∧ LY + Ω12 Z ∧ 2 LX + LY + Ω 23 Z ∧ 2 LX − LY + Ω 34 Z ∧ − LY =
r r
(− Ω 01 − Ω12 + Ω 23 + Ω 34 )LX + 2(Ω12 + Ω 23 )LY
− Ω 01 − Ω12 + Ω 23 + Ω 34 = 0 Ω12 + Ω 23 = 0

Relations déduites de l’analyse de la maille A4 A3 A5

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°26/49


r r r r r r r r r r r r
U A4 A5 = U 5 X = Ω 43 Z ∧ A4 A3 + Ω 35 Z ∧ A3 A5 = Ω 43 Z ∧ LY + Ω 35 Z ∧ LX = −Ω 43 LX + Ω 35 LY
Ω 35 = 0 U 5 = −Ω 43 L

U1 U
− Ω 01 − Ω12 + Ω 23 + Ω 34 = 0 Ω12 + Ω 23 = 0 ⇒ Ω12 = −Ω 23 − 2Ω12 − 3 = 0
L L
U1 − U 3
Ω12 =
2L

( )
r r r r r r r r r
U A = Ω 01 Z ∧ A0 A1 + Ω12 Z ∧ A1 A2 = U1 X + Ω12 Z ∧ 2 LX + LY =
2

U 3 − U1 r r U + U1 r r
U1 + X − (U 3 − U1 )Y = 3 X − (U 3 − U1 )Y
2 2

⎡ U 3 + U1 ⎤
⎡0⎤ ⎡U1 ⎤ ⎢ ⎥ ⎡U 3 ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡U 3 ⎤
r
U A0 ⎢ 0 ⎥ , Ur ⎢ 0 ⎥ , Ur ⎢− (U − U )⎥ , Ur
2 ⎢ 0 ⎥ , Ur ⎢0⎥ , Ur ⎢ 0 ⎥,
⎢ ⎥ A1 ⎢ ⎥ A2
⎢ 3 1
⎥ A3 ⎢ ⎥ A4 ⎢ ⎥ A5 ⎢ ⎥
⎢⎣Θ 0 ⎥⎦ ⎢⎣Θ1 ⎥⎦ ⎢ Θ2 ⎥ ⎢⎣Θ 3 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Θ 5 ⎥⎦
⎣⎢ ⎦⎥
M 01 = 0 entraîne une relation entre Θ 0 et Θ1 , Θ 0 s’élimine

M 53 = 0 entraîne une relation entre Θ 5 et Θ 3 , Θ 5 s’élimine

Il existe 9 inconnues cinématiques indépendantes {Θ1 ,Θ 2 ,Θ 3 , ,U1 ,U 3 }


Méthode de résolution graphique
U1 U3

1 3,5
0,4 − (U3 − U1 )
U3 + U1
2 2

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Exemple 4: (hypothèse : les barres sont incompressibles)

3L 3L
3L 2 2

I,A
A1 A2
L
F1
B F2
L
(S)
A0
C

2L

A3

DDLt = nombre de rotations d’ensemble (nombre de barres) – 2 équations par le nombre de mailles fermées

ici une seule maille A0 A1 A2 A3 , cette maille est fermée : DDLt = b − 2m = 3 − 2 = 1 ()


DDLr = nombre de nœuds où au moins 2 barres sont assemblées rigidement

DDLr = 2

Autre méthode pour déterminer les DDLt , expression lorsque toutes les barres sont incompressibles.

DDLt = 3b − ∑ 2(k i − 1) − q e k i nombre de barres arrivant au nœud i qe nombre de liaisons aux


i
appuis (2 pour un encastrement ou une articulation et 1 pour un appui simple)

DDLt = 3.3 − [2.2] − (2.2 ) = 9 − 8 = 1

Relations déduites de l’analyse de la maille A0 A1 A2 A3 :

r r r r r U1
U A1 = Ω1 .Z ∧ 2 L .Y = −2 L .Ω1 X = U1 X Ω1 = −
2L
r r r r r r
U A 2 = U A1 + Ω 2 .Z ∧ 3L .X = U1 .X + 3 L .Ω 2Y
r r r r r r r r r
U A 2 = U A3 + Ω 3 .Z ∧ A3 A2 U A3 = 0 A3 A2 = −3 L .X + 4 LY
r r
( r r
) r r
U A 2 = Ω 3 .Z ∧ − 3L .X + 4 LY = −3L .Ω 3Y − 4 L .Ω 3 X

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U1
− 4 L .Ω 3 = U1 ⇒ Ω3 = −
4L
expression des rotations d’ensemble

U1 U1 U1
Ω1 = − Ω2 = Ω3 = −
2L 4L 4L

r r 3 r r ⎛ U1 ⎞ r ⎛U1 ⎞
U A 2 = U1 X + U1Y U A2 ⎜3 ⎟ U A1 ⎜⎜ ⎟⎟
⎜ U1 ⎟
4
⎝4 ⎠ ⎝ 0⎠

U1 Méthode de résolution graphique

2
3
U1
4

0,3 1

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Exemple n°5
Déterminons le nombre de DDL

Y Y
DDLt = nombre de rotations d’ensemble
F1 X
A5 X (nombre de barres) – 2 équations par le
A3 A8 nombre de mailles fermées
X
Y ici les mailles fermées sont au nombre de 5 :
L Y A1 A2 A4 A7 A6 ou A1 A4 A6 , A1 A2 A4 A1 ,
X
p Y Y
A6 A4 A7 A6 , A2 A3 A5 A4 A2 ,
F2 A2 X X
A4 A5 A8 A7 A4
A7
A4
Y
DDLt = b incompressible + 2b compressible − 2m =
X X Y
Y
L Y
X
X 9 + 4 − 2.5 = 3
Y
A1 A6 DDLr = nombre de nœuds où au moins 2
X barres sont assemblées rigidement
repère global
DDLr = 6
L L

Autre méthode pour déterminer les DDLt , expression lorsque toutes les barres ne sont pas incompressibles.

n
DDLt = 4bcompressibles + 3bincompressibles − ∑2(ki −1) − ia k i nombre de barres arrivant au nœud i ia
1
nombre de liaisons aux appuis aux appuis (2 pour un encastrement ou une articulation et 1 pour un appui simple)

DDLt = 3.9 + 2.4 − 2[(1 + 2 + 1)2 + 4 + 2] − (2 + 2 ) = 35 − 32 = 3

r ⎡U ⎤
Les barres A1 A4 et A6 A4 étant compressibles U A4 = ⎢ 4 ⎥
⎣V4 ⎦
r r r r r r r r r
U A1 = 0 U A2 = Ω12 Z ∧ A1 A2 = Ω12 Z ∧ LY = −Ω12 LX = U 2 X avec Ω12 la rotation d’ensemble de la barre
A1 A2
r r r r r r r r
U A6 = 0 U A7 = Ω 67 Z ∧ A6 A7 = Ω 67 Z ∧ LY = −Ω 67 LX

Maille A1 A2 A4 A7 A6

r r
U A6 = 0 =
(
r r r r r r r r r r r r r r r
Ω12 Z ∧ A1 A2 + Ω 24 Z ∧ A2 A4 + Ω 47 Z ∧ A4 A7 + Ω 76 Z ∧ A7 A6 = Ω12 Z ∧ LY + Ω 24 Z ∧ LX + Ω 47 Z ∧ LX + Ω 76 Z ∧ − L
r r r r r r
U A6 = −Ω12 LX + Ω 24 LY + Ω 47 LY + Ω 76 LX = 0

− Ω12 L + Ω 76 L = 0 Ω 24 L + Ω 47 L = 0 Ω12 = Ω 76 Ω 24 = −Ω 47

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°30/49


r ⎡U ⎤ r ⎡U ⎤
U A2 = ⎢ 2 ⎥ d’après Ω12 = Ω 76 U A7 = ⎢ 2 ⎥
⎣0⎦ ⎣0⎦

r r r r r r r r r r r r ⎡U ⎤
U A4 = Ω 12 Z ∧ A1 A2 + Ω 24 Z ∧ A2 A4 = Ω 12 Z ∧ LY + Ω 24 Z ∧ LX = −Ω 12 LX + Ω 24 LY U A2 = ⎢ 2 ⎥
⎣V4 ⎦
r r r r r r r r r r r
U A3 = U A2 + Ω 23 Z ∧ A2 A3 = −Ω12 LX + Ω 23 Z ∧ LY = −Ω12 LX − Ω 23 LX = −(Ω12 + Ω 23 )LX = U 3 X
r r r r r r r r r
U A5 = U A3 + Ω 35 Z ∧ A3 A5 = U A3 + Ω 35 Z ∧ LX =U 3X + Ω 35 LY
r r r r r r r r r r r r
U A5 = U A4 + Ω 45 Z ∧ A4 A5 = U A4 + Ω 45 Z ∧ LY =U 4X + V4Y − Ω 45 LX = (U 4−Ω 45 L)X + V4Y
r r r r r r r
U 3X + Ω 35 LY = (U 4−Ω 45 L) X + V4Y ⇒ U 3= (U 4−Ω 45 L) Ω 35 L = V4 U A =U 3X + V4Y
5

r r r r r r r r r r
U A7 = U A6 + Ω 67 Z ∧ A6 A7 = U 2 X + Ω 67 Z ∧ LY = U 2 X − Ω 67 LX = U 7 X
r r r r r r r r r r r r r
U A7 = U A5 + Ω 57 Z ∧ A5 A7 = U 3 X + V4Y + Ω 57 Z ∧ LX = U 3 X + V4Y + Ω 57 LY = U 3 X + (V4 + Ω 57 L)Y
r r
U A7 = U 3 X (V4 + Ω 57 L) = 0

⎡0⎤ ⎡U 2 ⎤ ⎡U 3 ⎤ ⎡U 2 ⎤ ⎡U 3 ⎤ ⎡0⎤ ⎡U 2 ⎤ ⎡U 3 ⎤
r r ⎢ 0 ⎥ , Ur ⎢ 0 ⎥ , Ur r r r r
U A1 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ , U A2 ⎢ ⎥ A3 ⎢ ⎥ A4
⎢V ⎥ ,
⎢ 4⎥ U A5 ⎢⎢V4 ⎥⎥ , U A6 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ , U A7 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ , U A8 ⎢0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣Θ 1 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 2 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 3 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 4 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 5 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 6 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 7 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 8 ⎥⎦

M12 = 0 entraîne une relation entre Θ1 et Θ 2 , Θ1 s’élimine

M 67 = 0 entraîne une relation entre Θ 6 et Θ 7 , Θ 6 s’élimine

Il existe 9 inconnues cinématiques indépendantes {Θ 2 ,Θ 3 ,Θ 4 ,Θ 5 ,Θ 7 ,Θ8 ,U 2 ,U 3 ,V4 }


U3 Méthode graphique pour atteindre les inconnues
cinématiques
U2
4
5

V4

1,6 2,7 3, 8

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Exemple 6

A3 Cette structure est hyperstatique d’ordre 4


A2
Déterminons le DDL

A5 DDLt = b incompress ible + 2b compressible − 2m avec m le


A6
nombre de mailles fermées

ici 4 mailles sont fermées : DDLt = 4 + 2.4 − 2.4 = 4


A1 A4

Autre solution : Pour une structure comportant des barres bi-articulées dont on ne néglige pas les déformations
n

d’effort normal, il faut considérer DDLt = 4b


bi −articulées
+ 3b incompressibles − ∑ 2(k i − 1) − ia
1

DDLt = 4.4 + 3.4 − ( 2 + 4 + 4 + 4 + 6 ) − ( 2 + 2 ) = 28 − 24 = 4

DDLr = 3 (Θ2 ,Θ3 ,Θ6 )


Nous avons donc les DDL suivants

⎡0 ⎤ ⎡U 2 ⎤ ⎡U 2 ⎤ ⎡0⎤ ⎡U 5 ⎤ ⎡U 6 ⎤
r r r r r r
U A1 ⎢⎢0⎥⎥ , U A2 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ , U A3 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ , U A4 ⎢ 0 ⎥,
⎢ ⎥ U A5 ⎢⎢V5 ⎥⎥ , U A6 ⎢⎢ 0 ⎥⎥ ,
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Θ 2 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 3 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 4 ⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣Θ 6 ⎥⎦

M 46 = 0 entraîne une relation entre Θ 4 et Θ 6 , Θ 4 s’élimine

Θ5 n’a aucun sens physique

Il existe 7 inconnues cinématiques indépendantes {Θ 2 ,Θ3 ,Θ 6 ,U 2 ,U 5 ,V5 ,U 6 }


Si on néglige les déformations d’effort normal, la structure est à nœuds fixes

4.7. Algorithme d’étude


™ Définir le repère global

™ Dénombrer et définir les DDL : (coordonnées exprimées dans le repère global)

Si ce nombre est plus grand que le degré d’hyperstaticité, la méthode des coupures est plus indiquée.

™ Représenter le schéma mécanique en y indiquant toutes les données géométriques : longueur, inerties et aires,
les caractéristiques mécaniques, les actions, le sens de parcours et définir les repères locaux.

™ Déterminer les équations de résolution du problème (équations d’équilibre)

Écrire, pour chaque nœud dont la rotation constitue un DDL, les équations d’équilibre en moment

Si la structure est à nœuds déplaçables, et uniquement dans ce cas, on associe un mécanisme à chaque
DDL, chaque mécanisme doit mobiliser un et un seul DDL à chaque fois. Écrire le PPV (ou PTV).

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°32/49


™ Écrire les équations intrinsèques qui interviennent dans les équations. Attention, il faut penser que les translations
des extrémités des barres qui interviennent dans les équations intrinsèques sont des composantes sur le repère
local.

0 0
♦ déterminer les actions de blocage : moments,... M ij , M ji

♦ écrire les équations intrinsèques relatives aux moments, pas pour les barres bi-articulées

♦ prendre en compte les liaisons, et effectuer éventuellement les condensations statiques

™ Effectuer l’assemblage matriciel, même classement des DDL et des équations associées

[F ] = [ K ].[U ]
La matrice obtenue doit être définie, symétrique et positive.

Calculer les déplacements par inversion du système matriciel. Il faut procéder à l’inversion de la matrice de
[ ] [ ]−1 .[F ]
rigidité U = K

™ Tracé du diagramme des moments de flexion

Nous connaissons les moments nodaux, nous pouvons en déduire les moments de flexion aux extrémités,

Le moment de flexion au nœud Ai : M zi = l’opposé du moment nodal ( − M ij )

Le moment de flexion au nœud A j : M zj = moment nodal ( M ji )

Puis ajouter le diagramme des moments isostatiques (barre isostatique associée articulée en Ai et appuyé
simplement en A j et soumise au chargement initial). On peut en déduire le champ des moments de flexion
M z sur l’ensemble de la structure.

⎛ ⎞
( ) 0
( )
Si l’équation est demandée : M zj x = M zj 0 x + M zi .⎜ 1 −

x
l ij
⎟ + M zj . x
⎟ l ij
pour ] [
x ∈ 0 , l ij
⎝ ⎠

™ diagramme des efforts tranchants

Les Vij (efforts nodaux sur y) ou efforts tranchants ( V yi = −Vij V yj = V ji ) aux extrémités des barres
peuvent être déterminés :

♦ en appliquant le PFS aux barres Ai A j ;

♦ où les équations intrinsèques. p Vij =


6 EI ij
2
L ij
[θ i ]
+ θ j + Vij0 q V ji = −
6 EI ij
2
L ij
[θ i ]
+ θ j + V ji0

dM z
♦ si le moment de flexion est une fonction affine (représenté par une droite), utiliser V y = −
dx

⎛ M zj − M zi ⎞
♦ ( )
si on demande les équations, V yj x = V yj 0 x − ⎜
0
( ) ⎜ l ij


pour ] [
x ∈ 0 , l ij
⎝ ⎠

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°33/49


5. Cas particuliers

5.1. Prise en compte des relaxations : condensation statique.


La rotation d’extrémité d’une barre liée à un nœud par une articulation n’est pas un DDL. Il faut donc
l’éliminer des équations de comportement. La condensation statique consiste à éliminer la rotation en exprimant
que le moment transmis est nul.

Cas ou la barre Ai Aj est articulée à l’origine Ai M ij = 0

4 EI ij 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
M ij = θi + θj − ⎜⎜ ⎟⎟ + M ij0
Lij Lij Lij ⎝ Lij ⎠

4 EI ij 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
M ji = θj + θi − ⎜⎜ ⎟⎟ + M 0ji
Lij Lij Lij ⎝ Lij ⎠

2 EI ij 1 ⎛ 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞ ⎞
M ij = 0 ⇒ θ i = − ⎜⎜ θj − ⎜⎜ ⎟⎟ + M ij0 ⎟

Lij 2 ⎝ Lij Lij ⎝ Lij ⎠ ⎠

4 EI ij 1 ⎛ 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞ ⎞ 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
M ji = θ j + − ⎜⎜ θj − ⎜⎜ ⎟⎟ + M ij0 ⎟ −

⎜⎜ ⎟⎟ + M 0ji
Lij 2 ⎝ Lij Lij ⎝ Lij ⎠ ⎠ Lij ⎝ L ij ⎠

3EI ij 3EI ij ⎛ v j − vi ⎞ ⎛ 0 1 0 ⎞
M ji = θj − ⎜ ⎟ +⎜M − M ⎟
Lij Lij ⎜⎝ Lij ⎟⎠ ⎝ ji 2 ij ⎠

Cas ou la barre Ai Aj est articulée à l’extrémité Aj M ji = 0

3EI ij 3EI ij ⎛ v j − vi ⎞ ⎛ 0 1 0 ⎞
M ij = θi − ⎜ ⎟ +⎜M − M ⎟
Lij Lij ⎜⎝ Lij ⎟⎠ ⎝ ij 2 ji ⎠

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°34/49


5.2. Barre bi-articulée non chargée
Nous avons uniquement les 2 équations à considérer, les efforts nodaux sont opposés, l’effort normal sera
constant le long de la barre.

(u − u ) (u − u )
EAij EAij
N ij = − j i N ji = j i
Lij Lij

p p
A1
A1 A2 Aj
F

Y Y

Ai X Ai β X
Aj A2

dans les 2 cas ui = 0

uj = U j N ij = − N ji = −
EAij
(U )
j
Du fait de l’invariabilité des barres exception faite de Ai Aj ,
Lij le point Aj ne peut se déplacer qu’horizontalement :

Les degrés de liberté sont au nombre de 3 :

U A1 = U Aj = U Θ A1 Θ Aj

N ij = − N ji = −
EAij
(u ) = − EA (U cos β )
j
ij

Lij Lij

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°35/49


5.3. Barre dont la ligne moyenne est discontinue

A3 A'3

A2 A1 A2 A1 A'2
A' 1

A0
A'0
On considère A1 A2 comme une barre infiniment rigide (sa section ainsi que son inertie tendent vers l’infini)
A→ ∞ I →∞

⎡U ⎤ ⎡U 2 ⎤
r ⎢ 1⎥ r ⎢ ⎥
U A1 ⎢V1 ⎥ U A2 ⎢V2 ⎥
⎢⎣Θ 1 ⎥⎦ ⎢⎣Θ 2 ⎥⎦
XYZ XYZ

r r r r r r
Pour un solide U A2 = U A1 + Ω 2 ∧ A1 A2 avec Ω2 = Ω2 Z la rotation d’ensemble

De plus pour un solide tous les points subissent une même rotation. Θ 2 = Θ1 = Ω 2

La connaissance du déplacement d’un point de la barre A1 A2 suffit pour la détermination de tous les autres points.

5.4. Appui simple de direction quelconque


Au niveau de l’appui simple i, le vecteur
déplacement s’écrit :
⎡U i ⎤
r ⎢ ⎥
A'j Ui ⎢Vi ⎥
Θij ⎢ ⎥
⎣ ⎦ XYZ
Aj Θ i n’a pas de signification, les rotations
A'i Θ ik ,Θ ij sont déterminées en écrivant que le
A'k Θik moment est nul (condensation statique), de
plus les translations ne sont pas
Ak Ui indépendantes, entre elles, nous avons la

Ai Vi
Y relation tan α = attention α est
Ui
X α ⎡Vi / tan α ⎤
r ⎢ ⎥
algébrique : U i ⎢ Vi ⎥
⎢ ⎥
⎣ ⎦ XYZ
Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°36/49
5.5. Appui simple élastique
Du point de vue de l’analyse cinématique des structures, il convient de dénombrer leurs degrés de liberté
comme pour des appuis non élastiques, mais, au niveau de la détermination des ‘’efforts’’ dans la structure, il
est nécessaire de tenir compte de la relation linéaire qu’ils établissent entre certaines coordonnées
(composantes) des actions de liaison et les déplacements correspondants dans la structure.

Αj Il faut faire intervenir la loi de comportement de


l’appui élastique V ji = − k j .V j , la force et le
Αi déplacement sont de signes contraires.
Dans l’écriture de l’équation intrinsèque relative
à la barre ij, il faut remplacer V ji = − k jV j
,

Uj X
Αj Α'j
Αi

Α'i Θji Vj Y

Αi Αj
autre solution, remplacer le ressort par une barre bi-
articulée fictive.

La loi de comportement est du type V ji = − k j .V j

Αk
N jk =
EAK
L jk
(
u j − uk = − N kj) Αi Αj
r r
Kj = ΕΑ
uk = 0 comme Y = x j ⇒ u j = V j j Lkj
Lkj
N jk =
EAK
V = − N kj Αk
L jk j
Équilibre du nœud A j ; comme N jk = −V ji , nous en

EAK
déduisons que = Kj correspondant à la rigidité de la
L jk
barre Ak A j

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°37/49


U double appui élastique

Αj Lj l
Αi ΕΑ l
Αj Kl = Αl
Αi Ljl

Kk =ΕΑ
Lkj
k
Lkj
Αk

U encastrement semi-rigide (à comportement élastique)

Considérons une poutre encastrée élastiquement aux extrémités A et B. Le système représenté comprend
les assemblages. Aux extrémités de cette poutre, l’angle droit n’est plus conservé.

kθΑ y kθΒ
F
z x

A B
L L
2 2

1
sθ est appelée le coefficient de souplesse kθ la raideur kθ =

sθ .M zA = θ zA -MzB Z − sθ .M zB = θ zB
MzA Z

M zA = kθ .θ zA − M zB = kθ .θ zB
A B

− sθ .M AB = θ zA − sθ .M BA = θ zB
θA θB
ε 0
M AB = − kθ .θ zA M BA = − kθ .θ zB

A l’origine de la barre nous avons toujours le moment de flexion et la rotation de même signe, le
contraire à l’extrémité. Les rotations aux 2 extrémités sont de sens contraires que les couples exercés
par les nœuds.

y F
A z x
B
M AB = − kθ .θ zA M BA = − kθ .θ zB

L L
2 2

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5.6. Barres comportant des extrémités libres (consoles)

a pa
2
pa
p 2
p A1
A1 A2
A2

Y
Y
Ai X
X Aj
Ai Aj

Ces barres étant statiquement déterminées, il est préférable de les enlever, sans oublier de les remplacer
par leur action sur le reste de la structure.

5.7. Déplacements imposés

Supposons un tassement d’appui de l’appui j noté ∆ j . Les calculs restent identiques aux précédents, avec
une condition supplémentaire V j = ∆j qui intervient comme un cas de charge extérieur.

5.8. Effet d’une variation de température


Soit une barre isolée isostatique articulée à son
y origine et simplement appuyée à l’extrémité.
Considérons un gradient de température entre
les fibres supérieures et inférieures.
On fait l’hypothèse que la température varie
linéairement sur la hauteur h de la section
z Ai ∆Ts x Aj droite ;
A'j T = a + by
∆Ti
Ts température des fibres supérieures
Variation de température sur les fibres extrêmes Ti température des fibres inférieures
∆Ts = Ts − T0 ∆Ti = Ti − T0 T0 la température à l’instant du montage
Soit λ coefficient de dilatation linéique(thermique) (assemblage des barres et liaisons)

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°39/49


λ (Ts − Ti )
déformation axiale au niveau de la ligne moyenne
♦ pour une section telle que la ligne moyenne est située χ L0 = −
au milieu de la hauteur courbure libre : h
λ (Ts + Ti − 2T0 ) ε 0 == λ (∆Ts + ∆Ti ) M L0
ε L0 = L la courbure a un signe et la dimension de
2 2 EI
N
dimension de


EA
dans le cas contraire χ 0
L
h v vs
= 0 i =
λ (∆Ts − ∆Ti ) ε L − λ∆Ti λ∆Ts − ε L0 λ.∆Ts
λ (∆Ts − ∆Ti )
vs
⇒ ε L0 = λ∆Ts − vs
ε
h
0
ε L0 = λ∆Ts − s λ (∆Ts − ∆Ti ) = λ∆Ts − s λ (∆Ts −
v h v G(x)
h L
h h h
λ
ε L0 == i λ∆Ts + s λ∆Ti = (v i ∆Ts + v s ∆Ti )
v v
h h h
vi

λ
λ.∆Ti
ε L0 == (v i ∆Ts + v s ∆Ti )
h
Déterminons les actions nodales de l’état bloqué

Pour bloquer les déplacements de la barre i j , il est nécessaire d’appliquer les actions : Notons que la variation de
longueur de la ligne moyenne est égale à ε L0 . Lij En j il faut dons appliquer une force N ji = − EAij ε L pour rétablir
0 0

la longueur initiale, N ij0 = EAij ε L0 . Pour bloquer les rotations, il faut appliquer les moments nodaux,
M 0ji = − EI ij χ L0 = − M ij0

-EIij χL zj
0
EIij χ zj
0
L

Ai ∆Ts Aj

EAij ε0L xj ∆Ti -EAij ε0 Lxj


Pour déterminer les déplacements d’origine thermiques, nous ne pouvons plus négliger les déformations dues aux
efforts normaux.

Cependant, si nous négligeons les déformations dues aux efforts normaux,

♦ Cas d’une variation de température produisant uniquement une déformation axiale ε L0


Si on néglige les déformations d’effort normal (la barre se comporte comme si sa section droite était de
caractéristiques dimensionnelles infinies, incompressible lorsqu’elle est soumise à un effort normal ), les
déplacements dus à la dilatation thermique des barres de la structure existent car ils sont indépendants des
caractéristiques géométriques de la section droite et sont donc connus. Les déplacements libres (dans la structure
isostatique) sont identiques à ceux de la structure hyperstatique. Les déplacements induits par la variation de la
température sont des déplacements imposés connus. Nous pouvons alors exprimer les composantes des
déplacements en translation aux nœuds de la structure.

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°40/49


♦ Cas du gradient de température produisant uniquement une courbure χ L0

La longueur d’une barre soumise à une courbure est invariable.

Il faut utiliser les équations intrinsèques relatives aux moments et exclure celles faisant intervenir les efforts normaux.
Il faut noter que ces efforts normaux sont inconnus et non nuls, pour les déterminer, il faut écrire l’équilibre des nœuds
en projection sur les axes X et Y du repère global.

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°41/49


6. Formulaire : actions de blocage aux extrémités des barres

Nous n’indiquons que les actions nodales non nulles.

L2 L2
M =p
0
ij M = −p
0
ji
12 12
p
L L
Vij0 = p V ji0 = p
2 2
Ai Aj
L

Ai Aj
L

M ij0 =
pb
24 L [ 2
(
2 ( b + 4 c − 2a ) 4 L − b
2
)
− 2( b + 2c ) + ( b + 2a )
3 3
]
p
M 0ji = −
pb
24 L [
2 ( b + 4a − 2c ) 4 L − b
2
(2
)
− 2( b + 2a ) + ( b + 2c )
3 3
]
Ai Aj pb ⎡ b ⎤ ⎡ M ij + M ji ⎤
0 0

V =0
a+ ⎥−⎢ ⎥
ji
L ⎢⎣ 2 ⎦ ⎢⎣ L ⎥⎦
b a c
pb ⎡ b ⎤ ⎡ M ij + M ji ⎤
0 0
L V =0
c+ +⎢ ⎥
ij
L ⎢⎣ 2 ⎥⎦ ⎢⎣ L ⎥⎦

L L
F M ij0 = F M 0ji = − F
8 8

Ai Aj Vij0 =
F
V ji0 =
F
2 2
L/2
L

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F ab 2 ba 2
M ij0 = F M 0
ji = − F
L2 L2
b 2 (3a + b ) a 2 (3b + a )
Aj Vij0 = F V 0
= F
Ai L3
ji
L3
a b
L

F F a
M ij0 = − M 0ji = F ( L − a)
L
Vij0 = V ji0 = F
Ai Aj
a a

C
b(2a − b ) a (2b − a )
M ij0 = C M 0ji = C
L2 L2
Ai Aj ab
Vij0 = −V ji0 = 6C 3
L
a b
L

L2 L2
p M ij0 = p M 0ji = − p
30 20
3 7
Aj Vij0 = pL V ji0 = pL
Ai 20 20
L

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N ij0 = − F ( L − a )
F
N 0ji = − Fa
Ai Aj
a

r L
p x xj N ij0 = N 0ji = − px
2

Ai Aj
L

Gradient thermique entre les fibres supérieures et inférieures


constant le long de la barre
-EIij χL zj N ij0 = − N 0ji = EAij ε L0 M ij0 = − M 0ji = − EI ij χ L0
0
EIij χ0L zj
Ai Ts Aj λ (Ts − Ti )
Ti courbure libre : χ 0L = −
EAij ε0L xj -EAij ε0 Lxj h
λ coefficient de dilatation thermique
Ts température des fibres supérieures
Ti température des fibres inférieures
h hauteur de la poutre
déformation axiale au niveau de la ligne moyenne
pour une section telle que la ligne moyenne est située au milieu
de la hauteur
χ 0
λ (Ts + Ti − 2T0 ) λ ( ∆Ts + ∆Ti )
ε 0L =
L
=
λ.∆Ts 2 2
dans le cas contraire
vs h vi vs

h
G(x) ε 0
L λ ( ∆Ts − ∆Ti )
=
x − λ∆Ti
=
λ∆Ts − x

λ ( ∆Ts − ∆Ti )
vs
⇒ x = λ∆Ts −
vi h
λ (∆Ts − ∆Ti ) = λ∆Ts − s λ (∆Ts − ∆Ti
vs h v
λ.∆Ti ε L0 = λ∆Ts −
h h h
λ
ε L0 == i λ∆Ts + s λ∆Ti = (vi ∆Ts + v s ∆Ti )
v v
h h h
λ
ε L0 == (v i ∆Ts + v s ∆Ti )
h

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°44/49


7. Démonstration des équations intrinsèques

7.1. Nous avons démontré les relations importantes lors de l’étude d’une travée
isolée

Hypothèses:
Les appuis i et j peuvent se déplacer suivant
y F p l’axe des y (dénivellations d’appuis), les
Mij z Mji z actions (charges localisées, charges
réparties) sont perpendiculaires à la ligne
x moyenne, les couples peuvent être répartis ou
i j localisés.
lj EI z = cte le long de la travée j de longueur
lj.

(S )

θ i = Ω j + θ ei0 0 + a j .M zji − b j .M zij cj = aj =


lj
bj =
lj
avec 3EI z 6EI z
θ j = Ω j + θ wj0 0 − b j .M zij + c j .M zji

a j , bj , c j sont les coefficients de souplesse de la travée J.

Ces 2 expressions sont à l'origine de la méthode des déplacements, méthode permettant de


résoudre les systèmes hyperstatiques, et utilisées dans l'établissement des algorithmes à partir
desquels sont élaborés la plupart des logiciels de calcul des structures.

U yj − U yi
Ωj = rotation d'ensemble de la travée j, due à des dénivellations d'appuis.
lj

θ ei0 0 θ wj0 0 rotations dans le système ( S ) , dans ce système les appuis ne sont pas sollicités par des
0
0
couples, les moments de flexion en i, j sont nuls.

M zi , M zj sont les moments de flexion en i, j dans le système S . ( )


θi ,θ j sont les rotations en i, j.

⎛ x⎞
M zj ( x ) = M zj0 0 ( x ) + M zi .⎜1 − ⎟ + M zj .
⎜ l ⎟
x
lj
pour ] [
x ∈ 0,l j
⎝ j ⎠

⎛ M zj − M zi ⎞
V yj ( x ) = V yj0 0 ( x ) − ⎜
⎜ l


pour ] [
x ∈ 0,l j
⎝ j ⎠

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°45/49


7.2. Détermination des équations intrinsèques
U établissement des équations relatives aux moments

Utilisons les relations entre les sollicitations et les actions nodales aux extrémités de la barre

v j − vi
θ i = θ ei0 0 + a j M ij − b j M ji +
Lij
v j − vi
θ j = θ wj0 0 − b j M ij + c j M ji +
Lij

étude de l’état bloqué : les déplacements aux extrémités sont nuls (translations et rotations), les actions
nodales correspondantes sont représentées par l’exposant 0 . Attention de ne pas confondre avec les actions
dans le système isostatique associé de la méthode des coupures. Le fait d’utiliser la même notation pour des
états très différents peut apparaître contradictoire, cependant le risque de confusion reste minime étant donné
que ces 2 méthodes sont distinctes dans la démarche et donc sans interférences.

0 = θ ei0 0 + a j M ij0 − b j M 0ji θ ei0 0 = −(a j M ij0 − b j M 0ji )


0 = θ wj0 0 − b j M ij0 + c j M 0ji θ wj0 0 = −(− b j M ij0 + c j M 0ji )

v j − vi
( ) (
θ i = a j M ij − M ij0 − b j M ji − M 0ji + ) Lij
v j − vi
( ) (
θ j = − b j M ij − M ij0 M ij + c j M ji − M 0ji + ) Lij

Déterminons les moments nodaux en fonction des déplacements, nous avons 2 équations à 2 inconnues,
c’est un système de Cramer. En utilisant les déterminants,

⎛ v j − vi ⎞ ⎛ v j − vi ⎞
θi − ⎜ ⎟ − bj aj θi − ⎜ ⎟
⎝ Lij ⎠ ⎝ Lij ⎠
⎛ v j − vi ⎞ ⎛ v j − vi ⎞
θj −⎜ ⎟ cj − bj θj −⎜ ⎟
⎝ Lij ⎠ ⎝ Lij ⎠
M ij − M = 0
M ji − M = 0
ij
∆ ji

aj − bj
∆= = a j .c j − b 2 j ≠ 0
− bj cj

cj bj ( b + c ) .⎛⎜ v − vi ⎞
⎜ L ⎟⎟ + M ij
j j
M ij = θi + θj −
j 0
∆ ∆ ∆ ⎝ ij ⎠

aj bj ( b + a ) .⎛⎜ v − vi ⎞
⎜ L ⎟⎟ + M ji
j j
M ji = θj + θi −
j 0
∆ ∆ ∆ ⎝ ij ⎠

cj
Posons k ij = facteur de rigidité de la barre ij

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°46/49


aj
k ji = facteur de rigidité de la barre ji

bj
λ ij = facteur de transmission de la barre ij
cj

bj
λ ji = facteur de transmission de la barre ji
aj

⎛ v j − vi ⎞
M ij = k ijθ i + k ij λ ij .θ j − kij 1 + λ ij .⎜⎜ (
⎝ Lij ⎠
⎟⎟ + M ij0 )
⎛ v j − vi ⎞
M ji = k jiθ j + k ji λ ji .θ i − k ji 1 + λ ji .⎜⎜
⎝ L
(ij
⎟⎟ + M 0ji

)
lj lj
Pour un barre de section droite constante cj = aj = bj =
3EI z 6EI z

Nous obtenons les équations cherchées

4 EI ij 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
M ij = θi + θj − ⎜ ⎟ + M ij0
Lij Lij Lij ⎜⎝ Lij ⎟⎠
4 EI ij 2 EI ij 6EI ij ⎛ v j − vi ⎞
M ji = θj + θi − ⎜⎜ ⎟⎟ + M 0ji
Lij Lij Lij ⎝ Lij ⎠

U Étude de l’effort tranchant

V yj ( x ) = V yj0 0 ( x ) −
(M j − Mi )
Lj

V yj ( x ) = V yj0 0 ( x ) −
(M ji + M ij )
Lij

Vij = −V yj (0 ) = −V yj0 0 (0 ) +
(M ji + M ij )
Lij

V ji = V yj (Lij ) = V yj0 0 (0 ) −
(M ji + M ij )
Lij

dans l’état bloqué

V = −V
0 0
(0 ) +
(M 0
ji + M ij0 )
ij yj 0
Lij

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°47/49


V =V 0 0
(0) −
(M 0
ji + M ij0 )
ji yj 0
Lij

Éliminons les efforts tranchants dans la structure isostatique associée

Vij − V 0
=
(M ji ) (
− M 0ji + M ij − M ij0 )
ij
Lij

V ji − V 0
=−
(M ji ) (
− M 0ji + M ij − M ij0 )
ji
Lij

) [ ( )]
⎛ v j − vi ⎞
(k ij ) ( )
+ λ ji k ji θ i + k ji + λ ij k ij θ j − kij 1 + λ ij + k ji 1 + λ ji ⎜
⎝ Lij ⎠
( ⎟
Vij − V = 0
ij
Lij

) [ ( )]
⎛ v j − vi ⎞
(k ij ) ( )
+ λ ji k ji θ i + k ji + λ ij k ij θ j − k ij 1 + λ ij + k ji 1 + λ ji ⎜ (
⎝ Lij ⎠

V ji − V = −0
ji
Lij

cj aj bj bj
∆ = a j .c j − b 2 j , kij = k ji = λ ij = λ ji =
∆ ∆ cj aj

lj lj
Pour un barre de section droite constante cj = aj = bj =
3EI z 6EI z

6EI ij ⎡ ⎛ v j − vi ⎞ ⎤
Vij = 2 ⎢θ + θ − 2 ⎜⎜ ⎟⎟ ⎥ + Vij0
⎝ Lij ⎠ ⎥⎦
i j
L ij ⎢⎣

6EI ij ⎡ ⎛ v j − vi ⎞ ⎤
V ji = − 2 ⎢θ + θ − 2 ⎜⎜ ⎟⎟ ⎥ + V ji0
⎝ Lij ⎠ ⎥⎦
i j
L ij ⎢⎣

U Étude de la poutre sous l’action d’un effort normal

Dans le chapitre consacré à l’effort normal nous avons montré les relations suivantes :

N( x )
dU x = U x ( x + dx ) − U x ( x ) = ε x .dx = dx
E. A

Pour obtenir le déplacement d'une section quelconque Ω à l'abscisse x, il suffit de réaliser l'intégration des
N(ξ )
x

déplacements élémentaires dU x de 0 à x: U x ( x ) = U x ( 0 ) + ∫
0
E. A

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°48/49


L
N( x )
A l'extrémité de la poutre pour x = L on a donc: U x ( L ) = U x ( 0 ) + ∫
0
E. A
dx

L
N( x )
soit un allongement de ∆L = U x ( L ) − U x ( 0 ) = ∫ dx
0
E. A

Si N ( x ) = N = cte est constant ainsi que A l'aire de la section Ω ,

N .L N .L
Ux( L ) = Ux( 0) + soit un allongement total de: ∆L = U x ( L ) − U x ( 0 ) =
E. A E. A

Cas ou la poutre n’est pas soumise à des forces en dehors des extrémités

l’équilibre exige que N ij + N ji = 0

D’après l’expression de l’allongement

Lij . N ji
u j − ui =
EAij

(u − u )
EAij
N ij = − j i
Lij

(u − u )
EAij
N ji = j i
Lij

Cas d’une poutre soumise à des forces réparties ou ponctuelles appliquées sur sa ligne moyenne en
dehors des extrémités. D’après le principe de superposition, nous pouvons décomposer en un état bloqué et
un état débloqué

0
Pour l’état bloqué, l’origine de la barre est soumise à N ij ,
0
l’extrémité à N ji

Dans l’état débloqué, la barre est soumise à l’origine, à


N ij − N ij0 et N ji − N 0ji à l’extrémité. Nous avons un problème
du même type que le précédent, seuls les efforts diffèrent..

(u − u )
EAij
N ij − N ij0 = − j i
Lij

(u − u )
EAij
N ji − N 0ji = j i
Lij

Nous écrirons ces équations sous cette forme.

(u − u ) + N (u − u ) + N
EAij EAij
N ij = − j i
0
ij N ji = j i
0
ji
Lij Lij

Méthode des déplacements. LT « le Garros » AUCH Ch. ALBOUY, Page n°49/49

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